b) Genese des "economies d'envergure" et existence d'un
input
Nous essayerons dans cette sous-partie d'etablir la relation
entre les economies de dimension et la presence parmi tous les inputs d'un bien
qui une fois achete, est disponible presque gratuitement ou a moindre frais
pour produire d'autres biens : d'oCi l'appellation de bien "quasi-social"
(20).
(20) Voir note de recherche du Magistere d'economie
industrielle sur "Les economies d'envergure" sous la direction de J.M.
CHEVALIER. Il s'agit d'un input "partageable".
Dans certains cas, toute inutilisation est consideree comme
capacite excedentaire pouvant servir a d'autres fins a un coOt inferieur. C'est
le cas d'un savoir-faire marginal ou d'un equipement non pleinement utilise.
John PANZAR et Robert
WILLIG (21) ont clairement demontre qu'il existe des "economies
d'envergure" entre deux produits que dans la mesure (DO it y a un input
"polyvalent" servant a fabriquer ces deux biens : c'est l'input
"partageable".
Les capacites excessives ne pouvant etre eternelles, les
economies de dimension dans cette optique ne peuvent etre que temporaires, on
retrouve le caractere aleatoire des economies de dimension entre deux biens.
Nous tenterons de voir apres une analyse theorique du concept
d'lleconomies d'envergure", comment dans la pratique elles peuvent etre
obtenues.
c) Etude concrete des economies de dimension
Elle se fonde sur une dimension technico-monetaire des "economies
d'envergure". Cette etude bi-dimensionnelle a pour but de montrer comment le
progres technique et l'effet de taille
(creation de firmes multi-produits) font apparaitre des economies
de dimension.
c1) "Economies d'envergure" et technologie :
L'apparition de toutes les technologies "peripheriques" ainsi
que les bouleversements et changements intervenus dans les methodes et procedes
de production, sont a meme de generer
(21) Voir John C. PANZAR et R. WILLIG "Economies of scale in
multi-output production", Quartely Journal of economics, August 1977.
des economies de dimension. C'est le cas de l'informatique, de la
productique, la robotique, la cognitique ; en somme, l'apparition des ateliers
flexibles. Les avancees realisees ont permis une augmentation exponentielle de
la production et
partant, une baisse du coot unitaire de production. Le progres
technologique a permis de concevoir des processus de production flexibles en ce
sens qu'avec les memes inputs, on peut fabriquer plusieurs biens au meme
moment. Chaque machine peut remplir plusieurs fonctions et la combinaison de
celles-ci permet de produire de multiples biens.
Dans ces conditions, une machine permet de fabriquer plusieurs
produits. La production de grandes series n'est plus
une condition necessaire pour realiser les "economies
d'echelle"
suffit simplement de produire differents types de biens.
Les technologies peripheriques recentes contribuent donc a operer
une substitution entre les "economies d'echelle" et les "economies
d'envergure".
Alors que les "economies d'echelle" sont abtenues grace a la
production en serie et a l'identique, les "economies d'envergure" quant A elles
apparaissent avec la fabrication
de plusieurs petites series de produits differents. La finalite
reste la meme : realisation d'economies avec la reduction de coots grace a un
effet de dimension, mais les modalites d'obtention de cette diminution de coot
different.
Par ailleurs, la profonde mutation observee dans les methodes de
production et de commercialisation a engendre un changement de la structure des
coots. Les coots "indirects", tels que ceux relatifs a la recherche et
developpement, au marketing
a la publicite sont des inputs "partageables" qui procurent
de ce fait des "economies d'envergure". Les "coots de vented (22)
apparus avec le developpement des "technologies peripheriques" representent de
nos jours 80 % du coot de production.
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