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Performances des hybrides variétaux et top-cross de maà¯s (zea mays l.) sur sols acides de la zone forestière humide du Cameroun

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par Joseph Clovis DONGMO
Université de Yaoundé I - DESS 2009
  

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DEDICACES

A :

Mon père Nguimenang Jean

Ma mère Ngouatieu Jeannette

Mon tuteur et son épouse, Monsieur et Madame Ngnintedem

REMERCIEMENTS

Nous ne seront jamais parvenu à bout de cette lourde formation sans l'appui et l'initiative d'un certains nombre de personnes qui ont eu l'inspiration de mettre leur esprit d'initiative au service de l'excellence.

A cet effet notre gratitude s'adresse a :

- Pr. Amougou Akoa, pour avoir initié la création des filières professionnalisantes ;

- Dr. Joseph Martin Bell, pour avoir accepter sans hésitation apporté un encadrement sans faille dans la conduite de ce travail

- Dr. Thé Charles, pour avoir initié le sujet et suivi les travaux sur le terrain malgré ses multiples charges à l'IRAD et en Afrique en général

- Tout le corps enseignant du Département de Biologie et Physiologie Végétales pour l'atmosphère agréable qu'ils ont toujours su créer lors de leur enseignement

- Tout le personnel de l'IRAD de Nkolbison, plus particulièrement à M. Zonkeng, M. Ngonkeu, Mme Mafouason, M, Tumi, Mlle Tanzie, M. Ngalle, pour toute la disponibilité qu'ils ont consenti dans l'encadrement sur le terrain et le traitement des données.

-L'aîné du laboratoire de semence Nsimi Mva Armand pour tout l'encadrement qu'il a apporté pour rendre notre séjour agréable

- Ma bien aimée Nekdem Manfo Flore, qui tous les jours n'a cessé de renouveler ses encouragement pour la bonne marche du travail.

- Mes frères et soeurs ; M. Mme Keuméjio, Mlle Kitio, M. et Mme Tsambou, M. et Mme Nguimgo, M. et Mme Nondong, Mlle Choungo pour les efforts et les sacrifices qu'ils ont consenti pour l'accomplissement de cette oeuvre.

- Maman Lorna, pour ses conseils et ses encouragements.

- Tous mes camarades de promotion, Essebe, Abessomba, Bitjoka, Bassi, Mbangue, Kenfack, Atangana, Belloh, Kameni, Kouam, Kouamo, Bend Songue, Fotsing Deffo, Wonje, Dereck, Wouaou, Fokou, Tchemebe, pour leur indulgence et l'esprit d'équipe qu'ils ont entretenu tout au long de la formation.

- Tous mes amis Yemata, Bogne, Nguepnang, Tchioffo, Tapen, Fangnang, Tuatsop, Kaptué, Kenfack pour l'ambiance qu'ils ont toujours su entretenir entre nous depuis le secondaire

Que tout ceux qui ont de près ou de loin ont contribué à l'accomplissement de ce travail et dont les noms n'ont pas été cités, trouvent ici notre franche reconnaissance.

SOMMAIRE

DEDICACES I

REMERCIEMENTS II

SOMMAIRE III

LISTE DES TABLEAUX VI

LISTE DES FIGS VI

LISTE DES ABREVIATIONS VII

RESUME VIII

ABSTRACT IX

CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE 1

I.1- PROBLÉMATIQUE 1

I.2- REVUE DE LA LITTÉRATURE 3

I.2.1- LE MAÏS 3

I.2.1.1- Position systématique du maïs 3

I.2.1.2- Origine 3

I.2.1.3- Condition de culture 3

I.2.1.4- Hétérosis 6

I.2.1.5- Production des semences 6

I.2.1.5 6

I.2.1.6- Maladies et ennemies du maïs 7

I.2.1.7- Amélioration du maïs 8

I.2.2.- UTILISATION DU MAÏS 11

I.2.2.1- Alimentation animale 11

I.2.2.2- Alimentation humaine 11

I.2.2.3- Industries agro-alimentaires 11

I.2.3- SOLS ACIDES ET PRODUCTION AGRICOLE 12

I.2.3.2- Caractéristiques des sols acides 12

I.2.3 SOLS ACIDES ET PRODUCTION AGRICOLE 12

I.2.4- MÉTHODES D'AMÉLIORATION DES SOLS ACIDES POUR L'AGRICULTURE 13

CHAPITRE II.  MATERIEL ET METHODES 14

II. 1. MATÉRIEL 14

II.1.1- PRÉSENTATION DU SITE D'EXPÉRIMENTATION 14

II. 1. 2- MATÉRIEL BIOLOGIQUE 15

II.1. 3- MATÉRIEL TECHNIQUE 16

II. 2- MÉTHODES 17

II.2.1- CONDUITE DE L'EXPÉRIMENTATION 17

II.2.1.1- Préparation du terrain 17

II.2.1.2- dispositif expérimental 17

II.2.1.3- Préparation des semences 18

II.2.1.4- Semis 18

II.2.1.5- Démariage et repiquage 19

II.2.1.6- Application des engrais 19

II.2.1.7- Traitement des parcelles 19

II.2.1.8- Control des mauvaises herbes 19

II.2.1.9- Le contrôle de la qualité des plantes 20

II.2.1.10- Récolte 20

II. 2.2- PARAMÈTRES MESURÉS À LA RÉCOLTE 20

II. 3 ANALYSE STATISTIQUE 21

CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION 23

III.1- RÉSULTATS 23

III.1.1- ANALYSE DE LA VARIANCE 23

III. 2- EXPRESSION DES LIGNÉES ENDOGAMES 23

III.2.1- RENDEMENT DES LIGNÉES SUR SOLS ACIDES ET ACIDES CORRIGÉS 23

III.2.2 HAUTEUR DES PLANTS DES LIGNÉES SUR O ET T 25

III.2.3- HAUTEUR D'INSERTION DE L'ÉPI DES LIGNÉES ENDOGAMES SUR O ET T 25

III. 3- EXPRESSION DES COMPOSITES 26

III.3.1- RENDEMENT DES COMPOSITES SUR SOLS ACIDES ET CORRIGÉS 26

III.3.2- HAUTEUR DES PLANTS DES PARENTS COMPOSITES SUR O ET T 27

III.3.3- HAUTEUR D'INSERTION DE L'ÉPI 27

III.4.1- EXPRESSION DES HYBRIDES VARIÉTAUX 28

III.4.1.1- Rendement des hybrides variétaux sur sols acidess et corrigés 28

III.4.1.2- Hauteur des plants 30

III.4.1.3- HAUTEUR DE L'INSERTION DE L'ÉPI 30

III.4.2- EXPRESSION DES TOPCROSS 30

III.4.2.1- Rendement des topcross sur sols acides et acides corrigés 30

III.4.2.2- Taille des plantes issues de topcross 33

III.4.2.3- Hauteur d'insertion de l'épi des croisements topcross 34

III.5- VIGUEUR HYBRIDE 34

III.5.1- HÉTÉROSIS OU VIGUEUR HYBRIDE DES HYBRIDES VARIÉTAUX 34

III.5.2- HÉTÉROSIS OU VIGUEUR HYBRIDE DES TOPCROSS 35

III.6- APTITUDES À LA COMBINAISON 37

III.6.1- APTITUDE SPÉCIFIQUE À LA COMBINAISON (ASC) 37

III.6.2 - APTITUDE GÉNÉRALE À LA COMBINAISON DES PARENTS 39

CHAPITRE IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 43

IV.1- CONCLUSION 43

IV.2- RECOMMANDATIONS 44

BIBLIOGRAPHIE 45

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I. Résidus de matière sèche en champ après récolte, en Afrique de l'Ouest 4

Tableau II. Quantité d'éléments minéraux exprimés en unités accumulées par hectare de maïs produisant 5t/ha. 4

Tableau III : quantité de chaux à apporter par hectare en fonction du degré d'acidité. 13

Tableau IV. Résultat de l'analyse des sols d'Ebolowa (CIRAD, 2007) 15

Tableau V. Caractéristiques du matériel génétique. 16

Tableau VI : Analyse de la variance pour les lignées 23

Tableau VII: Analyse de la variance pour les croisements 23

Tableau VIII. Performance des parents lignés endogames sur O et T 24

Tableau IX. Performance des parents composites sur O et T 26

Tableau X: Performance des hybrides variétaux sur sols acides et acides corrigés 28

Tableau XI. Performance des 20 meilleurs croisements topcross sur sols acide 31

Tableau XII. Performance des 20 meilleurs croisements sur sols acides corrigés 33

Tableau XIII. Aptitude spécifique a la combinaison des croisements sur sols acides 38

Tableau XIV. Aptitude spécifique a la combinaison des croisements sur sols acides corrigé 38

Tableau XV. Dix meilleures aptitude spécifique à la combinaison sur sols acides et acides corrigés. 39

LISTE DES FIGURES

Fig. 1. Diagramme ombrothermique des 15 dernières années dans la zone d'Ebolowa (Station IRAD d'Ebolowa, 2007). 14

Fig. 2 Dispositif de la parcelle expérimentale 18

Fig. 3. Rendement et pertes de rendement des lignées sur O et T 25

Fig. 4. Rendements et perte de rendement des parents composites sur O et T 27

Fig. 5. Rendements et pertes de rendements des hybrides variétaux sur O et T 29

Fig. 6. Comportement des 20 meilleurs topcross sur sols acides et acide corrigé 32

Fig. 7. Hétérosis pour les hybrides variétaux sur sols acide et acide corrigé 35

Fig.9.Vigueur hybride pour les 20 meilleurs croisements topcross sur sols à acidité corrigée 37

Fig. 10. Aptitude générale à la combinaison des lignées en croisement 40

Fig. 11. Aptitude générale à la combinaison des composites en croisement 41

LISTE DES ABREVIATIONS

CML : Cameroon Maize Line ;

CMS : Cameroon Maize Selection

CYMMIT : Centre International d'Amélioration du blé et du Maïs

IITA: International Institute of Tropical Agriculture

IRAD : Institut de la Recherche Agricole pour le Développement

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

RESUME

Afin d'étudier la performance des hybrides variétaux et topcross de maïs (Zea mays L.) sur sols acides de la zone de forêt humide, 20 génotypes dont 14 lignées endogames et 6 composites ont été utilisés sur les site expérimental de l'IRAD de Nkolbisson pour développer 105 génotypes nouveaux. Ces nouveaux génotypes à leur tour ont été évalués sur le site expérimental de l'IRAD de Nkoemvone, à Ebolowa.

Le dispositif expérimental utilisé était un split-block dans lequel les deux traitements (acide et acide corrigé) étaient affectés aux parcelles principales et les différents génotypes (F1) aux parcelles secondaires. L'acidité du sol à été corrigé avec de la matière organique. Les paramètres pris en compte lors de cette évaluation étaient : le rendement en grain des génotypes, la taille des plantes et la hauteur de l'insertion de l'épi.

Pour les hybrides variétaux, les résultats nous ont permis de retenir deux génotypes pour leurs rendements supérieurs à 4 t/ha sur sols acides. Ce sont: la CMS2019 x ATP SR Y (4,20 t/ha) et la CMS2019 x ATP SYN Y (4,46 t/ha).

Sur sols acides les lignées CML 361, l'ATP-S4-25W la 9450, la CML 358 et la Lim P ont présenté une meilleure aptitude générale à la combinaison, et les croisements KASSAI x 88069, CMS2019 x CML361 et la KASSAI x CML254 ont présenté une bonne aptitude spécifique à la combinaison.

Sur sols acides, 21 génotypes ont enregistré des rendements supérieurs à 4 t/ha, pour les croisements topcross, dont les plus grands rendements étaient : la KASSAI SR x CMS 254 (6,03 t/ha) ; KASSAI SR x NCRE (6,49 t/ha) ; la KASSAI SR x CML 357 (5,57t/ha) et la KASSAI x Cam Inb gp117 (5,73 t/ha).

Mots clés : Performances, hybrides variétaux, topcross, Zea mays L. sols acides.

ABSTRACT

In order to study the performance of the varietals hybrids and corn topcross (Zea mays L.) on acid grounds of the wet zone of forest, 20 genotypes whose 14 lines endogames and 6 composites were used on the experimental site of the IRAD of Nkolbisson to develop 105 new genotypes. These new genotypes in their turn were evaluated on the experimental site of the IRAD of Nkoemvone, in Ebolowa.

The experimental device used was a Split-block in which both treatment (acid and acid corrected) were assigned to the principal pieces and the various genotypes (F1) with the secondary pieces. The acidity of the ground at summer corrected with organic matter. The parameters taken into account during this evaluation were: the output in grain of genotypes, size of the plants and the height of the insertion of ear.

For the varietals hybrids, the results enabled us to retain two genotypes for their outputs higher than 4 t/ha on acid grounds. There are: CMS2019 X ATP SR Y (4,20 t/ha) and CMS2019 X ATP SYN Y (4,46 t/ha).

On acid grounds lines CML 36 1, ATP-S4-25W the 9450, the CML 358 and Lim P presented better a general aptitude at the combination, and believe them KASSAI X 88069, CMS2019 X CML361 and KASSAI X CML254 presented a good aptitude specific to the combination.

On acid grounds, 21 genotypes have unregistered 3rd outputs higher than 4 t/ha, for the topcross, whose great outputs were: the KASSAI SR X CMS 254 (6,03 t/ha); KASSAI SR X NCRE (6,49 t/ha); the KASSAI SR X CML 357 (5,57t/ha) and the KASSAI X Cam Inb gp1 17 (5,73 t/ha).

Keys words: Performances, varietals hybrids, top-cross, Zea mays L. acid soil.

CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE

I.1- Problématique

Le taux d'accroissement de la population mondiale indique une augmentation accélérée. Si ce taux d'accroissement est maintenu, la population mondiale pourrait atteindre 8 milliards en 2025 (Cakmark, 2001). Une bonne proportion de cette population mondiale se trouve dans les pays en voie de développement, où ce taux d'accroissement est le plus important. Une telle augmentation de la population n'est pas sans conséquence. La plus alarmante dont la résolution n'est pas moins urgente, est l'alimentation.

Aujourd'hui, plus de 800 millions de personnes sont chroniquement sous-alimentées dans le monde et les prévisions montrent que d'ici à 2020, il y aura 2 milliards de personnes de plus à nourrir (Anonyme, 2002), et en Afrique la population va croître de 124,35 % en 2050 (Anonyme, 2007). Il est donc clair qu'un défi réel devrait être relevé pour faire face aux problèmes de la sécurité et de la durabilité alimentaire. Etant donné que les possibilités d'accroître les surfaces cultivables sont limitées, cette sécurité alimentaire dépendra à l'avenir d'un ensemble de politiques de production et de distribution, soigneusement élaborées. A ceci, viendront s'ajouter des stratégies scientifiques, qui allieront les agriculteurs aux laboratoires de recherche, pour maximiser l'amélioration du germoplasme et les systèmes d'exploitation agricole (Anonyme 2005).

La solution la plus efficace serait de trouver à court terme une spéculation à cycle court et dont l'itinéraire technique est peu complexe. Le maïs à cet effet est la plante idéale, car étant la céréale la plus cultivée dans le monde et, représentant la base de l'alimentation en Afrique et dans les pays en voie de développement (Carraretto, 2005). Il suscite depuis peu avec les progrès technologiques beaucoup d'intérêts, surtout dans la production industrielle.

Le maïs est certes à large dispersion géographique, mais dans la zone forestière humide, sa culture se heurte à des facteurs liés à la composition chimique du sol, notamment les toxicités aluminique et manganique, qui ne permettent pas une production optimale. Sur ces sols, la toxicité influence fortement les rendements du maïs (pertes allant jusqu'à 50 à 60 %), dans la mesure où le système racinaire est moins développé, et ainsi la plante devient plus sensible à la sécheresse et à d'autres maladies (Thé et al., 2006).

Les sols acides couvrent près de 30 % de la surface mondiale des terres arables (Uexkull et Mutert, 1995). L'Afrique quant à elle a 8,8 Milliards de km2 de terre acide soit 29 % du continent (The et al., 1996). Au Cameroun cette proportion est de 75% des terres arables (Kim et Tang, 1998), 40 % du territoire national se trouve dans la zone agro-écologique de forêt humide à pluviométrie bimodale (Anonyme, 1990). A cette caractéristique défavorable du sol s'ajoutent les pratiques culturales qui ne sont pas toujours adaptées. L'obtention et la maintenance des semences pour les cycles de culture suivants à l'échelle du paysan, se fait par une sélection phénotypique des meilleurs individus et pas toujours dans les champs (Pressoir et Berthaud, 2004).

Plusieurs solutions ont été envisagées pour enrayer ce problème lié à l'acidité des sols, en occurrence :

- l'augmentation des surfaces cultivables ;

- l'utilisation des sols jadis inexploités ;

- l'utilisation des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) :

- le développement des génotypes tolérants à l'acidité des sols.

Cette dernière solution a été la plus probable avec des conséquences limitées.

Les instituts de recherche ont depuis des dizaines d'années, mené la lutte contre les effets de l'acidité du sol sur le rendement du maïs. À cet effet l'IRAD (Cameroun) a initié et conduit des projets sur le développement des génotypes de maïs performants sur sols acides. Ces projets se sont le plus souvent réalisés avec l'appui des instituts de recherche internationaux et des Universités tels que le CYMMIT (Colombie), l'IITA (Nigeria), EMBRAPE (Brezil), CIRAD (France) et l'Université de Hannovre (Allemagne). Au Cameroun ces travaux ont abouti au développement des variétés tolérantes telles que l'ATP-SR-Y, l'ATP-SYN-Y et les lignées tolérantes telles que la 87036 la Cam Inb gp117 et la CML 358 (Anonyme, 1996).

Le développement des génotypes tolérants à l'acidité des sols est la solution la moins onéreuse et respectueuse de l'environnement, car requérant moins d'intrants agricoles, et réduisant la destruction des forêts (The et al., 2001).

L'objectif général de ce travail est d'améliorer le rendement du maïs dans le contexte d'une agriculture durable sur sols acides, afin de garantir la sécurité alimentaire dans les pays en voie de développement.

Cet objectif principal sera atteint en passant par les objectifs spécifiques suivants :

- évaluer des lignées endogames pour leur tolérance à l'acidité des sols ;

- développer des hybrides « topcross » tolérants à l'acidité des sols ;

- déterminer des effets de gènes et les aptitudes à la combinaison des parents.

I.2- Revue de la littérature

Le maïs aussi appelé blé d'Inde au Canada est une plante tropicale herbacée annuelle, largement cultivée comme céréale pour ses grains riches en amidon, mais aussi comme plante fourragère (Baudricourt, 1988). Cette espèce, originaire d' Amérique centrale, était déjà l'aliment de base des Amérindiens avant la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb (Carraretto, 2005). La plante fut divinisée dans les anciennes civilisations d'Amérique centrale et méridionale. Le maïs est aujourd'hui cultivé partout dans le monde et est devenu la première céréale mondiale devant le riz et le blé (Carraretto, 2005). Avec l'avènement des semences hybrides dans la première moitié du XXe siècle, puis tout récemment des semences transgéniques, le maïs est devenu le symbole de l'agriculture intensive.

I.2.1- Maïs

I.2.1.1- Position systématique du maïs

Le maïs appartient au règne végétal, à la classe des Liliopsidées, à l'ordre des cypérales, à la famille des Poacées, à la sous-famille des panicoidées, au genre Zea et à l'espèce Zea mays. L'origine botanique du maïs, a longtemps été sujette à controverses. C'est une plante qui ne peut se multiplier à l'état naturelle sans l'intervention de l'homme c'est ce qui expliquerait son absence à l'état sauvage (Doré et al., 2006).

I.2.1.2- Origine De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer l'origine du maïs. Celle du maïs sauvage, qui existe depuis plusieurs millénaires, qui est soutenue par celle du téosinte ancêtre du maïs. Un très grand nombre de preuves issues de la biologie moléculaire accréditent aujourd'hui la théorie selon laquelle le téosinte est l'ancêtre du maïs cultivé. Les très grandes différences morphologiques présentes entre le maïs et le téosinte sont dues à un nombre étonnamment faible de gènes. Des croisements entre des plants de maïs cultivés et des plants de téosinte ont montré que les principales différences morphologiques entre ces deux plantes sont codées par des gènes présents dans dix petites zones du génome ; pour deux de ces zones, un seul gène est présent.

I.2.1.3- Condition de culture

Les techniques culturales mises en oeuvre par l'agriculteur ont pour but de favoriser la croissance et le développement des plantes, afin d'obtenir les meilleures récoltes possibles (Clermont, 1985). Ces techniques peuvent concerner la plante directement, mais le plus souvent elles agissent sur le milieu (travail du sol, irrigation) etc... Chaque espèce de plante cultivée a des besoins particuliers qui varient tout au long de sa vie. Ainsi l'on distingue : - les facteurs de croissance (lumière, l'eau, le CO2, les éléments minéraux) qui doivent être fournis à la plante par le milieu ; - les conditions de vie de la plante (principalement la température, l'aération et l'humidité du sol) qui vont régler l'utilisation de ces facteurs (Anonyme, 1990). Dans la zone forestière humide, le travail du sol se fait le plus souvent par le désherbage et l'évacuation de tous les résidus végétaux qui se trouvent sur le sol. Ceci est favorisé par le semi à plat et la pratique du buttage, qui ne favorisent pas l'enfouissement des herbes (Nguimgo et al., 2003). Ces herbes quant à elles prélèvent les éléments minéraux du sol qui devraient être restitués par leur enfouissement (Tableau I).

Tableau I. Résidus de matière sèche en champ après récolte, en Afrique de l'Ouest

 

Moyenne (t/ha)

Limite courante (t/ha)

Sorgho

4

2 - 8

Mil chandelle

4

2 - 6

Maïs en sec (après récolte)

2

1 - 4

Ces résidus agricoles représentent une bonne quantité d'éléments minéraux que la plante tire du sol (Tableau II), et qui ne constituent pas un produit de la production pour le paysan. Sur sols acides, un apport en matière organique, contribue à réduire les effets de l'acidité pour les cultures (Anonyme, 1989). Débarrasser le champ de tous ces résidus après la récolte appauvrit le sol des éléments minéraux et autres matières organiques, tout en accentuant les effets de l'acidité sur les cultures.

Tableau II. Quantité d'éléments minéraux exprimés en unités accumulées par hectare de maïs produisant 5t/ha.

 

N

P2O5

K2O

CaO

MgO

S

Dans la plante entière (partie aérienne)

105

50

75

10

10

6

Uniquement dans les 5t/ha de grains

70

35

25

1,5

4,5

5

Différence d'éléments minéraux

35

15

50

8,5

5,5

1

I.2.1.3.1- Besoin en eau

Dans la culture du maïs, l'eau est le facteur limitant des rendements dans beaucoup de conditions de production (Ndiaye, 2003). Elle est aussi indispensable pendant la période d'un mois que dure la floraison (Fakorede et Akimyemiju, 2003).

Des évaluations expérimentales montrent que le maïs consomme 315 à 415 kg d'eau par kg de matière sèche formée.

I.2.1.3.2- Températures

Les températures élevées à la floraison (maximum > 35 °C) peuvent nuire à la vitalité du pollen et à sa germination d'où une fécondation incomplète (Luciani, 2004). La température à la germination doit être moyenne. Si celle-ci est trop basse, les racines seront plus exposées au pourrissement et la levée sera plus lente. La sécheresse et les températures élevées pendant la maturation bloquent les migrations des réserves amylacées vers le grain, diminuent le poids de 1000 grains et par conséquent, le rendement

I.2.1.3.3- Photosynthèse et rendement potentiel Le maïs, ainsi que d'autres Poacées tropicales (la canne à sucre ou le sorgho), fait partie des plantes dites en «  C4 ». Ces plantes réalisent leur photosynthèse d'une façon plus efficace que ne le font les autres plantes dites «  en C3». Selon diverses études le rendement de la photosynthèse (transformation du CO2 en matière organique) chez le maïs est de l'ordre de 5 à 6 % dans les meilleures conditions expérimentales. Le rendement pratique dépend des conditions climatiques, de l'ensoleillement et de la température (en supposant que la nutrition de la plante en eau, azote... ne soit pas un facteur limitant) et de l'indice foliaire. Cet indice qui correspond au rapport de la surface des feuilles à celle du sol traduit la capacité de la plante d'intercepter le rayonnement lumineux. En conséquence, le maïs est capable d'accumuler 600 kg de matière sèche par hectare et par jour, cette production représente en rendement 2 t/ha de maïs grain. Le succès du maïs tient d'abord à sa facilité de culture et à son rendement nettement supérieur à celui du blé ou des autres céréales secondaires qu'il a remplacé. les progrès génétiques du XXe siècle lui ont permis de s'adapter à des conditions de culture de plus en plus septentrionales, tout en permettant une production de matière sèche intéressante, cela grâce à des variétés précoces. Les rendements ont quadruplé en 25 ans (Dore et al., 2006).

I.2.1.3.4- Mauvaises herbes D'une manière générale, le terme mauvaises herbes est utilisé pour désigner l'ensemble des espèces appartenant à la flore des parcelles cultivées, sans préjuger de leur action sur la culture (Marnotte, 2000). Ces mauvaises herbes ont un effet notable direct ou indirect sur le rendement des cultures. En zone tropicale l'estimation des pertes de production est la plus élevée avec 25% contre 5 % dans les pays développés (Doumias et Jouve, 2002). Déjà en 1967, l'analyse sur les pertes mondiales de production dues aux mauvaises herbes montrait qu'en Afrique celles-ci étaient de l'ordre de 10-56 % (Feuillette et al., 1994). La mise en oeuvre d'une technique de lutte ne peut répondre à un schéma unique de désherbage, mais constitue une prise de décision complexe qui dépend :

- de l'état d'enherbement actuel ou potentiel (espèce de mauvaises herbes, stade de développement) ;

- de la culture (pure ou associée) ;

- de l'itinéraire technique pratiqué ;

- des contraintes de calendrier cultural ; - du climat : - de l'équipement disponible ; - des aspects économiques (rentabilité de l'opération, disponibilité monétaire) (Anonyme, 2006).

I.2.1.4- Hétérosis L'effet d'hétérosis terme inventé en 1914 par le scientifique Harrison Shull, désigne en génétique l'accroissement particulièrement prononcé de la performance des individus hybrides ou métis (The et al, 1996). Cet effet est exploité en sélection animale et végétale. On parlera d'effet d'hétérosis positif lorsque la génération hybride F1 présente des performances supérieures à la performance moyenne de la génération parentale P, homozygote ou de lignée pure (Gay, 1999). L'effet d'hétérosis n'est pas uniquement exploité pour l'augmentation du rendement, mais aussi pour tout caractère susceptible d'apporter un plus à la production (résistance aux insectes, résistance à la sécheresse...).

I.2.1.5- Production des semences

I.2.1.5.1- Production du pollen et pollinisation

Le maïs est une plante à pollinisation ouverte (allogame) (Ajibade et al., 2003). De ce fait la production des semences doit obéir à un schéma rigoureux afin de développer des génotypes que l'on s'est fixé d'obtenir (Leconte, 1975). Pour cela la production des semences doit obligatoirement se faire par des pollinisations contrôlées. La pollinisation du maïs dans ce contexte n'est plus assurée par les vecteurs habituels à savoir le vent et les insectes (Felstrellzer, 1975).

A l'approche de la période de floraison, les pieds de maïs sont inspectés quotidiennement et lorsque apparaît l'épi à l'aisselle de la feuille, celui-ci est protégé par une enveloppe blanche bien longtemps avant la sortie des premières soies. L'enveloppe qui protège l'épi doit permettre de voir la soie apparaître.

L'anthèse commence entre 7 h et 7 h 30 mn, le pollen alors est produit jusqu'à 11h. Cette durée de production varie avec le climat. La production de pollen s'arrête plus tôt, lorsqu'il y'a trop de vent ou alors lorsqu'il fait trop chaud. (Demot et al., 2002).La durée de vie d'un grain de pollen varie entre 12 et 24 h, elle est aussi fonction des facteurs climatiques ; le pollen ne supportant ni les températures élevées ni la dessiccation (Demot et al., 2002). Les panicules quant à elles sont protégées la veille du croisement pour s'assurer que tout pollen étranger sera mort le lendemain, ce qui permet d'éviter les contaminations. Pendant le croisement proprement dit, certaines précautions doivent être observées. L'enveloppe protégeant l'épi est enlevée soigneusement (il est préférable de ne pas faire de croisement lorsqu'il y a une forte brise.) puis très rapidement on arrose la soie de l'épi avec le pollen récolté (la panicule de la plante à polliniser étant rejetée dans le dos du pollinisateur) (Hainzelin, 1988).

Toutes ces précautions rendent fiable le génotype développé, mais n'excluent pas les possibilités de contamination dues au pollen étranger. La courte période pendant laquelle la soie est exposée pour recevoir le pollen donne une probabilité de 1 %o à un pollen étranger de se déposer sur celle-ci (Hainzelin, 1988).

I.2.1.6- Maladies et ennemies du maïs

Les maladies et les insectes causent un manque à gagner important lors de la production du maïs. Au Cameroun, cette perte varie de 15 à 50 % par rapport à la production totale annuelle.

I.2.1.6.1- Maladies du maïs

Les principales maladies du maïs sont:

- la fonte des semis due à Pythium spp., Fusarium spp., Penicillium spp ;

- les flétrissements des plantules causés par Helminthosporium maydis ou par Penicillium oxialinum ;

- les pourritures des racines dues à Pythium graminicola, Helminthosporium pedicellatum;

- les rouilles dues à Puccinia polysora et à Puccinia sorghi;

- les brûlures des feuilles causées par Pseudomonas spp;

- les lésions des racines causées par les nématodes du genre Pratylenches ;

- les viroses tels que la striure du maïs, la rayure du maïs, le virus de la mosaïque du maïs ;

- Fusarium miliniforme cause des dégâts énormes au maïs camerounais. Ce champignon attaque les racines de la plante, la tige et provoque la pourriture des épis. Toutes ces maladies rendent la production du maïs difficile, et réduisent considérablement le rendement, surtout lorsque les feuilles sont attaquées (Anonyme, 1986). Le maïs est sensible à la concurrence des plantes adventices très diverses qui peuvent considérablement affecter le rendement. Les méthodes de lutte reposent d'une part sur les techniques culturales, d'autre part sur le désherbage chimique. Le sarclage mécanisé se pratique dans la première phase de croissance végétative, mais est relativement coûteux. Le désherbage chimique fait appel à des désherbants sélectifs.

I.2.1.6.2- Ravageurs du maïs

A son jeune âge, le maïs est doté d'un système de protection chimique contre les bio-agresseurs.

Les insectes causent des dégâts aussi bien en champ qu'en stock ; les principaux insectes de champ sont :

- Sesamia calamistis. ;

- Busseola fusca (très répandu au Cameroun) ;

- Eldana saccharina;

- Ostrimia nubilali;

- Chilo partelus (Anonyme, 1986).

Ces parasites sus cités sont des foreurs de tiges qui peuvent aller jusqu'a causer la mort de la plante.

Les insectes de stock les plus répandus sont :

- les charançons (Curculionidea) : Sitophilus oryzae et Sitophilus zeamais ;

- les bostryches (Bostrichydea) : Rhizoperta dominica (Anonyme, 1987).

Une lutte contre ces parasites consiste à garder le champ propre, car plus tôt la maladie s'installe dans le champ, plus lourdes seront les pertes liées à leurs attaques. Ces insectes et les maladies peuvent se manifester à tous les stades de développement de la plante.

I.2.1.7- Amélioration du maïs

La recherche du rendement de plus en plus élevé chez le maïs a poussé la recherche à préconiser différentes méthodes d'amélioration (Bellon et al.,  2003):

I.2.1.7.1- Sélection variétale La sélection a pour rôle de développer des variétés au potentiel productif élevé d'une part, et possédant une résistance élevée vis-à-vis des multiples maladies et stress.

La mise au point d'une nouvelle variété céréalière peut prendre jusqu'à 12 ans, depuis les premières tentatives de croisement jusqu'à sa mise sur le marché finale (Anonyme, 2006). Il faut souvent une à trois années pour recueillir, évaluer et assembler une nouvelle diversité génétique prometteuse, puis plusieurs années de recombinaison et de sélection pour identifier de nouvelles lignées adaptées à la mise au point des variétés supérieures. Il faut ensuite 1 à 3 années encore pour multiplier les semences et les distribuer aux agriculteurs.

Le maïs a été sélectionné empiriquement au cours des siècles par les agriculteurs eux-mêmes, qui pratiquaient une sélection massale et, cultivaient des variétés traditionnelles faites des populations hétérogènes du fait de l' allogamie de la plante. Les plus grands progrès en matière d'amélioration du rendement reposent sur le développement d' hybrides dits « F1 », hybrides de premières générations issues du croisement de lignées pures (Cauderon, 2004). Ces hybrides F1 se caractérisent par une très grande vigueur, due à l'effet d' hétérosis et par une grande homogénéité morphologique, ce qui favorise la mécanisation de la culture. La sélection des lignées vise plusieurs caractères, différents d'une région ou d'un continent à l'autre, en fonction des objectifs de la culture. Les principaux facteurs recherchés en culture intensive sont la productivité, la précocité et une meilleure résistance à la verse. D'autres facteurs sont également intéressants, notamment la résistance à la sécheresse, la teneur en protéines ou en lipides, la valeur fourragère, la résistance aux maladies ou aux insectes, la prolificité (aptitude à produire plusieurs épis), etc. Les recherches actuelles portent en particulier sur le développement et la croissance du maïs, l'augmentation des densités de peuplement, sur la résistance aux stress hydrique, azoté, au stress dû aux herbicides, et sur la résistance à Ostrinia nubilali (la pyrale). L'arrivée des hybrides a constitué une véritable révolution dans le monde agricole. L'agriculteur est désormais lié aux fournisseurs de semences, les grains récoltés ne pouvant plus être utilisés efficacement comme semences à cause de la ségrégation des caractères à la deuxième génération. Le maïs est une plante dont la culture exige beaucoup d'entretien. Sa culture nécessite du bon matériel végétal et des investissements importants, tel qu'un système d' irrigation. Sa culture nécessite aussi un lien étroit avec les sociétés semencières, puisque la semence doit être achetée chaque année. Malgré ces contraintes, largement compensées par les avantages des nouvelles variétés de semences, les surfaces cultivées en maïs représentent près de trois millions d'hectares en France. En particulier, le maïs y est devenu le premier fourrage vert annuel pour l'alimentation des bovins.

Aujourd'hui, les progrès techniques permettent de développer des variétés transgéniques en y incorporant en laboratoire les caractéristiques recherchées, en particulier la résistance à des insectes (pyrale, sésamie) ou à des herbicides (glufosinate).

I.2.1.7.2- Sélection massale

Cette méthode consiste en la sélection, en champ, des plantes qui se rapprochent de l'idéal que s'est fixé le sélectionneur. Bien qu'il ne soit tenu en compte au moment du choix, que des caractères phénotypiques de la plante femelle, dont les grains sont des hybrides de parents mâles différents, cette méthode s'est révélée efficace dans certains cas. Elle permet, à condition d'être répétée pendant un certain nombre de générations, de modifier des caractères tels que : la couleur des grains, la précocité, la structure de l'épi et même la composition du grain. Pour ce qui est du rendement, ses possibilités se sont montrées beaucoup plus limitées.

I.2.1.7.3- Méthode de l'épi à ligne

Cette méthode est une amélioration de la précédente. Après avoir choisi au champ des plantes présentant les caractères désirés, on procède à un nouveau choix parmi les épis obtenus. Ceux qui sont retenus ne peuvent donner des descendances de même valeur agronomique. La méthode consiste à juger la valeur de la descendance de chaque épi et à réserver seulement les meilleurs à la culture et à la reproduction. Pratiquement, les grains de chaque épi sont repartis en deux fractions inégales, la plus petite est semée sur une seule ligne (d'ou le nom d'épi à la ligne), tandis que l'autre est conservée jusqu'à ce que soit connu le résultat de cette épreuve. L'année suivante, parmi les graines conservées, ne seront utilisées pour la multiplication que celles dont le résultat de l'épreuve précédente aura été jugé satisfaisant.

I.2.1.7.4 -Biotechnologie (OGM) l'utilisation de la biotechnologie dans la production maïscole vient résoudre le problème de la production, surtout pour les industries qui utilisent le maïs comme matière première (Anonyme 2004). Le développement des cultures de maïs OGM a pris une certaine extension en Amérique du Nord (États-Unis, Canada) ou du sud (Brésil, Argentine), mais s'est heurté à une opposition marquée en Europe, en particulier en France où le maïs est devenu le symbole des OGM, principalement chez ceux qui les combattent.

Les OGM ont connu aussi un grand essor à la faveur des nouvelles technologies, qui ont pour matière première les céréales. C'est ainsi que le soja, le colza, le tournesol et d'autres plantes telles que le coton ont présenté de l'intérêt pour ces promoteurs d'OGM.

L'inconvénient des OGM est que leurs producteurs ont le souci de garder le monopole dans la production des semences, dans la mesure où, les semences une fois cultivées ne sont plus productives à la deuxième génération. Ceci oblige donc les consommateurs de ces semences à être dépendants de ces producteurs.

I.2.2.- Utilisation du maïs

I.2.2.1- Alimentation animale L'utilisation du maïs dans l'alimentation animale est de loin le premier débouché (environ les deux tiers globalement) et concerne surtout les pays industrialisés. En fonction des résultats escomptés en élevage, la couleur du grain est généralement prise en compte. (Gouache, 2002). Le grain jaune diffère du grain blanc par la teneur en carotène. Cette caractéristique détermine l'usage en alimentation des volailles suivant la couleur blanche ou jaune recherchée pour la chair et le foie gras. Le grain de maïs a une faible teneur en protéines (10 %) et un manque d'acides aminés essentiels (tryptophane et lysine) qui rendent obligatoire l'addition des compléments protéiques. La recherche ces dernières années, a mis au point un maïs riche en tryptophane et en lysine, appelée OBATAMPA.

I.2.2.2- Alimentation humaine Dans les pays en voie de développement, notamment l'Afrique subsaharienne et l'Amérique latine, la consommation du maïs est particulièrement importante (Doré et al., 2006). Le maïs y constitue le plus souvent l'alimentation de base (Kagne et al., 2003). Cette consommation est plus marginale dans les pays industrialisés, où son utilisation est beaucoup plus orientée vers les industries de transformation. Au Cameroun, la consommation du maïs est plus marquée dans l'ouest et le nord du pays, où il entre dans diverses compositions culinaires. Dans le sud et le centre du pays, il représente une faible proportion dans l'alimentation de base.

I.2.2.3- Industries agro-alimentaires Environ 25 % de la production est destinée aux industries qui transforment le maïs en produit alimentaire ou non (Anonyme, 1994). La semoulerie, qui sépare l'amidon farineux du germe, produit des farines spéciales, des semoules, des flocons à partir de l'amidon et une huile riche en vitamine E et F à partir du germe. L'amidonnerie quand à elle transforme par hydrolyse l'amidon en divers produits avec le glucose comme dérivé ultime. Ce glucose est utilisé en biscuiterie, en confiserie et en pharmacie. Au-delà de l'industrie agro-alimentaire le maïs intervient également dans l'industrie de la fabrication de l'éthanol, des colles industrielles, des textiles, le papier, les boues de forage pour le pétrole, les matières plastiques biodégradables etc...

I.2.3- Sols acides et production agricole I.2.3.1- Définition des sols acides Un sol est dit acide lorsque la quantité d'ions H+ libres est supérieure à la quantité de cations alcalins ou alcalino - terreux. L'acidité du sol n'est pas seulement due à la présence des ions H+, elle est aussi due à la présence des donneurs de protons tel que les ions Mg++, Al+++ et Fe+++ (The et al., 2006).

I.2.3.2- Caractéristiques des sols acides Les sols acides ont des caractéristiques qui peuvent être déterminées par des tests chimiques ou par simple observation sur les plantes ou sur l'environnement. Les analyses chimiques peuvent montrer une baisse de la fertilité caractérisée par une faible capacité d'échange cationique (CEC), un pH faible et une carence en éléments minéraux essentiels à la plante tel que le phosphore (P), le magnésium (Mg) et le potassium (K) (Ambassa-Kiki, 1992). Sur sols acides, les plantes montrent une hypersensibilité à la sécheresse, du fait que le système racinaire est peu développé sur de tels sols. Dans cette zone, la microfaune du sol est pauvre ce qui entraîne une décomposition très lente de la matière organique. Le maïs qui est une plante à cycle court a par conséquent une vitesse de nutrition beaucoup plus élevée. Les éléments nutritifs prélevés dans le sol ne sont pas renouvelés immédiatement pour répondre à la demande de la plante. Pour cette raison il y'a accumulation des éléments toxiques comme l'aluminium et le manganèse qui inhibent la croissance du maïs.

Plusieurs solutions à ce problème d'acidité du sol ont été proposées notamment, l'utilisation de la chaux pour tamponner les ions H+ se trouvant en abondance dans le sol (Meka, 2006), l'utilisant des bio fertilisants pour permettre le développement des racines chez le maïs (Bethelenfalvay et al., 1992), qui par ailleurs est très sensible à un déficit en eau.

I.2.3.3- Effet de l'acidité et des toxicités sur les plantes Il existe deux types de toxicité des sols, une toxicité aluminique et une toxicité manganique. Dans les zones de forêts humides où les sols sont dans la plupart des cas acides, les microorganismes du sol ne se développent pas suffisamment (Marlet, 1992). De ce fait la matière organique végétale n'est pas dégradée afin d'être disponible aux plantes. Dans les mêmes conditions, les éléments minéraux indispensables pour le bon développement des plantes ne sont pas libérés en quantité suffisante. Par conséquent la plante est plus sensible au stress hydrique du fait que le système racinaire très peu développé ne peut satisfaire les besoins hydriques de la plante. D'autre part, la faible teneur des feuilles en chlorophylle ne favorise pas la photosynthèse ce qui entraîne un rendement très faible des plantes, parfois nul. Le développement végétatif quant à lui est énormément perturbé. Les plantes sont soit rabougries, soit très chétives et sensibles à la verse (The et al., 2000).

I.2.4- Méthodes d'amélioration des sols acides pour l'agriculture La recherche ces dernières années a pu trouver des solutions aux contraintes de l'agriculture sur sols acides. Les méthodes sont adaptées différemment selon les systèmes culturaux dans lesquels on se trouve. Il est proposé d'utiliser :

- des génotypes tolérants à l'acidité du sol, à savoir, vulgariser les variétés améliorées en remplacement des variétés sensibles (Op. cit.) ;

- des plantes enrichissantes pour restaurer la fertilité par l'enrichissement du sol en éléments minéraux ;

- la chaux dans certaines proportions pour corriger l'acidité du sol  dans un temps bien limité (Marlet, 1996 ; Meka, 2007) ;

PH

Sol siliceux léger (sableux)

Sol moyen

(sable + argile)

Sol argileux compact

pH > 6,5

Inutile d'intervenir

Inutile d'intervenir

Inutile d'intervenir

6 > pH > 6,5

2 t /ha

3,5 t /ha

5 t /ha

5,5 > pH > 6

3 t /ha

5,5 t /ha

7,5 t /ha

5 > pH > 5,5

4 t /ha

7 t /ha

9 à 10 t /ha

pH 5

5 t/ha

8,5 t/ha

13 t/ha

Tableau III : quantité de chaux à apporter par hectare en fonction du degré d'acidité.

- de la matière organique à chaque cycle de culture ;

- des champignons mycorhiziens dans l'amélioration de la nutrition du maïs sur sols acides (Bethelenfalvay et al., 1992).

CHAPITRE II.  MATERIEL ET METHODES

II. 1. Matériel

II.1.1- Présentation du site d'expérimentation

L'expérimentation s'est déroulée à Nkoemvone dans la zone de basse altitude (560 m), 2°90 de latitude Nord et 12°2 de longitude Est. La température moyenne annuelle dans cette région varie de 19,1° C à 28,6° C, (Fig. 1) avec une pluviométrie bimodale de moyenne annuelle 1875 mm et un sol à texture argileuse dont l'USDA en 1992 l'a classé dans le type Kandiudox (The et Zonkeng, 2000). Ce sol présente une toxicité aluminique, avec un pH de 4,13 et un fort taux d'aluminium échangeable de 2,34 unités (Tableau IV).

Fig. 1. Diagramme ombrothermique des 15 dernières années dans la zone d'Ebolowa (Station IRAD d'Ebolowa, 2007).

Tableau IV. Résultat de l'analyse des sols d'Ebolowa (CIRAD, 2007)

Profondeur

10 - 20 cm

pH Calcimetrie

pH eau

4,13

pH KCL

3,67

Matière organique

Matière organique (%)

1,97

Carbone organique (%)

1,14

Azote total (%)

1,20

C/N

9,53

Phosphore (exprimé en P)

Phosphore total

284,57

Phosphore assimilable Olsen

8,1

Complexe d'échange - Acidité (Co(NH3)6CL3)

Ca éch (mol.kg-1)

0,65

Mg éch (mol.kg-1)

0,24

K éch (mol.kg-1)

0,11

Na éch (mol.kg-1)

0,05

Al éch (me/100g)

2,34

Mn éch (mol.kg-1)

0,03

H éch (mol.kg-1)

0,32

S(Ca, Mg, K, Na) (mol.kg-1)

1,04

CEC (mol.kg-1)

4,19

TS (%)

24,87

pH Co

3,80

II. 1. 2- Matériel biologique

Le matériel biologique est constitué de vingt variétés de maïs, parmi lesquelles cinq composites, une synthétique et quatorze lignées endogames (Tableau V). Tout ce matériel à été fourni par l'IRAD de Nkolbisson. Ces vingt génotypes de base ont servi à développer 105 génotypes nouveaux sur lesquels est basée l'évaluation.

Tableau V. Caractéristiques du matériel génétique.

Génotypes

Origines

Couleurs

Classes pressenties

Structure génétique

Variétés populations

CMS8501

IRAD

Blanche

sensible

Composite

KASAI-SR

IRAD

Blanche

Moyennement tolérant

Composite

CMS2019

IRAD

blanche

Moyennement tolérant

Composite

CMS8704

IRAD

Jaune

Tolérant

Composite

ATP SR-Y

IRAD

Jaune

Tolérant

Composite

ATP Syn. Y

IRAD

Jaune

Tolérant

Synthétique

Lignées endogames

87036

IRAD

Blanche

Tolérant

Lignée endogame

EXP124

IRAD

Blanche

Moyennement Tolérant

Lignée endogame

CML365

CIMMYT

Blanche

Tolérant

Lignée endogame

ATP-S4-25W

IRAD

Blanche

Tolérant

Lignée endogame

CML254

CIMMYT

Blanche

Hétérotique à CML 247

Lignée endogame

CML247

CIMMYT

Blanche

Hétérotique à CML 254

Lignée endogame

NCRE grpe2 8

IRAD

Blanche

Sensible

Lignée endogame

CAM Inb Y

IRAD

Jaune

Tolérant

Lignée endogame

CML358

CIMMYT

Jaune

Tolérant

Lignée endogame

9450

IITA

Jaune

Tolérant

Lignée endogame

Lim P

CIMMYT

Jaune

Efficient à l'utilisation du phosphore

Lignée endogame

CML 361

CIMMYT

Jaune

Tolérante

Lignée endogame

CML357

CIMMYT

Jaune

Sensible

Lignée endogame

88069

IRAD

Jaune

Moyenne tolérant

Lignée endogame

II.1. 3- Matériel technique

Le matériel technique comprend le matériel agricole classique et le matériel spécialisé à savoir:

- un tracteur auquel est attelé une charrue à disque ;

- une machette pour dégager les grandes herbes qui n'auraient pas complètement été séchée par l'herbicide ou détruite par la charrue;

- une binette, qui permet de semer et de biner les cultures ;

- un pulvérisateur de 16 l, qui permet d'épandre les produits chimiques (herbicides et insecticides) sur la culture ;

- une ficelle;

- un marqueur indélébile, pour l'identification des lignes, des parcelles et des croisements effectués ;

- les étiquettes plastiques, qui portent le nom de chaque variété et sont placés en bout de chaque ligne de semi ;

- les sacs de pollinisation, qui ont servi à recueillir le pollen du plant mâle à l'autre et de le transporter à la plante femelle ;

- une balance pour les pesées;

- un hygromètre à affichage électronique, pour mesurer la teneur en eau du maïs grain à la récolte.

Les intrants agricoles qui sont :

- les fientes de poules mélangées aux copeaux de bois, qui fournissent les éléments nutritifs à la plante, ces éléments étant bloqués par l'acidité du sol ;

- les engrais chimiques, Urée (46-00-00), et le 20-10 10 ;

-  les herbicides. Trois types ont été utilisés pour éviter l'enherbement:

- un herbicide de pré émergence : le Lasso GS dont la matière active est l'atrazine, utilisé après le semis pour détruire toutes les graines des adventices 

- Un herbicide systémique le Roundup dont la matière active est le glyphosate, pulvérisé après le semi, pour détruire tous les adventices. Cet herbicide s'infiltre dans le système racinaire de la plante pour la détruire;

- Un herbicide de contact le Gramoxone dont la matière active est le Paraquat. Appliqué avec beaucoup de précautions pour détruire les mauvaises herbes, afin de garder la parcelle propre.

- un insecticide (le caïman rouge) dont la matière active est le Deltamétrine.

II. 2- Méthodes

II.2.1- conduite de l'expérimentation

II.2.1.1- Préparation du terrain

La préparation du terrain à consisté essentiellement à la pulvérisation au Roundup dans un premier temps, au labour à l'aide d'une charrue à disque, au semis et enfin à la pulvérisation au losso GD.

II.2.1.2- dispositif expérimental

L'expérience a été menée en split-block. Le bloc principal était constitué par les traitements (O : sols acides ; T : sols acides corrigé) (Fig.2). Les sous blocs étaient constitués des génotypes évalués, installés en blocs complets randomisés. Ils étaient constitués de lignes de 5 m de longueur portant chacune 11 poquets pour le semi. La distance entre les lignes est de 0,8 m, et sur la ligne la distance entre les plants est de 0,5 m. Les deux blocs à savoir le bloc à acidité corrigé (T) et le bloc à sols acides (0) sont séparés par un couloir principal de 2 m de largeur. Dans chaque bloc, les répétitions sont séparées par des couloirs secondaires de 1 m de largeur.

Lignes de Bordure parcelles secondaires couloirs secondaires (1 m)

2 m

Couloir central

(2 m)

Parcelle principale

O

Parcelle principale

T

2 m

5 m

Fig. 2 Dispositif de la parcelle expérimentale

II.2.1.3- Préparation des semences

Les semences ont été traitées avec un insecticide, le Marshall 25 T de couleur rose dont la matière active est le Carbosulfan à 25 %. Cet insecticide permet de protéger les graines contre les insectes qui pourraient les attaquer avant la germination.

II.2.1.4- Semis

Le semi s'est fait à plat le 26 avril, dans des poquets à raison de 2 à 3 graines par poquet. Les graines sont enterrées à 4-5 cm. Pour chaque traitement le semis se fera en deux répétitions. Au début et à la fin de chaque bloc il est semé deux lignes de bordure d'une variété différente des variétés à évaluer. Ces deux lignes ont pour effet d'éliminer l'effet de bordure qui pourrait influencer les résultats des premières et dernières variétés semées.

II.2.1.5- Démariage et repiquage

Une semaine après la levée, le champ doit être visité pour diminuer les plants dans le poquet pour n'en laisser que deux. Cet exercice permet dans le même temps de remplacer par repiquage les plants manquants dans d'autres poquets.

II.2.1.6- Application des engrais

La première dose d'engrais est appliquée une semaine après la germination. Elle est composée du mélange d'engrais composé (20-10-10) et d'engrais simple ou urée (46-00-00) dans les proportions 2/3-1/3 ce qui donne comme unité fertilisante 40 N, 33 P2O5, 10 K2O. La deuxième dose d'engrais est appliquée trois à quatre semaines après la première. Celle-ci est exclusivement constituée d'urée à raison de 100 kg à l'hectare (46 N, 0 P2O5, 0 K2O). L'engrais est appliqué tant sur la parcelle traitée que sur la parcelle non traitée. Au total la fertilisation a été de 86 N, 33 P2O, et 10 K2O.

II.2.1.7- Traitement des parcelles

La parcelle expérimentale est divisée en 2 grands blocs:

- un bloc T : traité avec de la matière organique composé de la fiente de poule. Elle a une grande importance dans l'opération car son pH de 7,2 permettrait de tamponner l'acidité du sol ;

- un bloc O : non traitée.

II.2.1.8- Contrôle des mauvaises herbes

Le contrôle des mauvaises herbes est fait par traitement chimique. Deux traitements ont été nécessaires.

Le premier traitement s'est fait immédiatement après le semi, avec un mélange d'herbicide de pré émergence le lasso GS et un herbicide de contact (Gramoxone). Ce traitement a pour effet de détruire les graines des mauvaises herbes qui se trouvent déjà sur la parcelle, et permettre ainsi la levée des graines de maïs et leur développement dans un environnement dénué de toute compétition.

Le deuxième traitement intervient trois semaines après le premier, au moment de l'épandage d'engrais. Celui-ci est fait uniquement avec un herbicide de contact, le Gramoxone délicatement appliqué en évitant de toucher les parties végétatives du plant de maïs.

II.2.1.9- Le contrôle de la qualité des plantes

La parcelle d'expérimentation pour la production des hybrides est régulièrement utilisée pour des essais divers. À cet effet, il serait possible que des graines de maïs issues de la campagne précédente puissent hasardeusement s'y développer. Pour ne pas avoir une parcelle contaminée, il est recommandé de parcourir la parcelle, éliminer les plants qui ne sont pas dans l'alignement établi (les hors-types). Il serait aussi convenable d'éliminer les plants dont la description s'éloigne significativement des caractères distinctifs de la variété considérée.

II.2.1.10- Récolte

La récolte est intervenue environ 115 jours après le semi, au mois d'août lorsque les spathes étaient desséchées. Chaque génotype a été individuellement récolté afin de mesurer les paramètres.

II. 2.2- Paramètres mesurés à la récolte

Les paramètres mesurés à la récolte sont:

- Hauteur de la plante (HP) : c'est la distance entre le sol et la dernière feuille de la tige en dessous de la panicule (exprimée en cm) ;

- Hauteur d'insertion de l'épis (HE) : c'est la distance du sol au noeud d'insertion de l'épis (en cm) ;

- Le poids des épis au champ (PC) : c'est le poids en kg des épis de chaque génotype ;

- Le taux d'humidité des graines (TH) : c'est la teneur en eau mesurée à l'aide d'un humidimètre  exprimée en pourcentage;

- Le rendement (Rdt) : les paramètres tels que le poids des épis et la teneur en eau à la récolte nous ont permis de calculer le rendement grain (kg/ha) de chaque génotype ;

L'humidité standard pour le calcul du rendement est fonction de chaque génotype. La formule utilisée est la suivante:

PC x 0,83 (100 - TH) x 10000

Rdt (t/ha) =

1000 x S

PC : poids au champ de chaque génotype ;

TH : taux d'humidité des grains à la récolte,

100 - TH : différence entre l'humidité maximale et l'humidité des graines à la récolte,

S : surface de la parcelle élémentaire (5 m x 0,75)

- Perte relative de rendement (PRdt) due à l'acidité du sol : elle est exprimée en pourcentage et calculée comme suit:

Rdt sur sol corrigé - Rdt sur sols acides

PRdt (%) = x 100

Rdt sur sol corrigé

II. 3 Analyse statistique

Les données issues de notre essai ont été analysées par la méthode « Line x Tester » telle que recommandée par Kempthorne en 1957. Dans un premier temps, nous avons effectué une simple analyse de variance appliquée aux blocs complètement randomisés afin de tester les différences entre les génotypes. Le modèle mathématique utilisé a été le suivant :

Yij = ì + ái + âj + (áâ)ij

Où :

Yij : Performance de l'individu.

ì : Moyenne générale de la population.

ái : Effet aléatoire de la ième répétition (i = 1, 2).

âj : Effet fixe du génotype (j = 1, 2, ..., 14).

(áâ)ij : Effet aléatoire de l'interaction répétition x génotype ou erreur.

Une partition orthogonale de la somme des carrés des génotypes à effets dus aux composites, effets dus aux lignées et en interaction composite x ligné a été faite suivant la formule :

Óa = ì + ál + ât + álât

Où :

Ó: Performance de l'individu a.

ì : Moyenne générale de la population.

á: Effet fixe de la lième composite (l = 1.... 6).

â: Effet fixe de la tième lignée (t = 1.... 14).

álâ: Effet de l'interaction de la lième composite avec la tième lignée.

Ensuite, les aptitudes générale et spécifique à la combinaison (AGC et ASC) ont été calculées à partir des formules de Kempthorne 1957, reprises par Tanzie en 2006.

AGCt = -

Xt

lr

X

tlr

AGCl = -

xl

tr

X

ltr

Avec AGC: Aptitude générale à la combinaison de la composite t.

AGCl : Aptitude générale à la combinaison de la lignée l.

xl : Somme des performances de la composite croisée aux lignées.

xt : Somme des performances de la lignée croisée à la composite.

x : Somme des performances de tous les croisements.

t : Nombre de composite (t= 6).

l : Nombre de lignées (l=14).

r : Nombre de répétitions (r= 2).

ASCl = - - +

X

ltr

xlt

r

Xt

lr

xl

tr

Où :

ASClt : Aptitude spécifique du génotype lt.

xlt : Performance du génotype lt.

xl.. : Somme des performances de la composite l croisée à la lignée.

xt : Somme des performances du testeur t croisé aux lignées.

x : Somme des performances de tous les croisements.

r : Nombre de répétition (r= 2).

t : Nombre de composite (t= 6).

l : Nombre de lignée (l= 14).

L'hétérosis par rapport au parent le plus performant exprimé en % à été calculé par la formule proposée par Kempthorne 1957 et reprise par Tanzie en 2006

Rdt de l'hybride - Rdt du parent le plus performant

Rdt du parent le plus performant

% Hétérosis = x 100

CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION

III.1- Résultats

L'analyse de la variance nous permet de faire un certain nombre d'observation sur les différentes formules hybrides obtenues. Elle montre une différence significative entre les deux traitements.

III.1.1- analyse de la variance

L'analyse de la variance pour les paramètres rendement (Rdt), hauteur de la plante (HPt) et point d'insertion de l'épi sur la tige (HE), ont montré que l'interaction génotype x type de sol est non significatif pour tous les paramètres. Ainsi les différents génotypes testés ont eu le classement relatif d'un niveau de correction du sol à l'autre.

Les effets de correction du sol (type de sol) ont été significatifs pour les paramètres rendement et hauteur de la plante. Ces deux paramètres peuvent donc servir de critère de distinction des génotypes pour leur comportement sur les deux types de sols. Les génotypes testés ont gardé le même classement relatif sur les deux types de sols.

Tableau VI : Analyse de la variance pour les lignées

Source de variation

ddl

Rdt

HPt

HE

Rép.

1

2,558*

908,92 ns

29,46 ns

Génotype

13

0,926 ns

1013,72 ns

127,71 ns

Type de sol

1

8,369**

4684,98**

124,15 ns

Génotype x type de sol

13

0,469 ns

415,96 ns

56,35 ns

Erreur

27

1038

621,60

92,16

*: Significatif ; **hautement significatif ; ns : Non Significatif

L'analyse de la variance pour les croisements montre une différence significative entre les génotypes et les traitements des sols. Le classement des génotypes varie d'un traitement à un autre. L'interaction type de sols et génotype est donc très importante pour tous les paramètres.

Tableau VII: Analyse de la variance pour les croisements

Source de variation

ddl

Rdt

HE

HPt

traitement

1

O

T

O

T

O

T

Rép.

1

**

ns

**

**

**

ns

Génotype

104

ns

**

**

**

***

*

Erreur

104

925,355

362,69

1254,77

436,705

2,169

2,631

LSD

104

60,325

37,37

70,249

41,44

2,94

3,216

*: Significatif ; **hautement significatif ; *** : Très hautement significatif ; ns : non significatif

III. 2- Comportement des lignées endogames

III.2.1- Rendement des lignées sur sols acides et acides corrigés

Les rendements des lignées endogames sur sols acides, varient de 0,22 t/ha (88069) à 2,17 t/ha (CML365). Le rendement moyen est de 1,15 t/ha. Sur ces sols, deux génotypes ont donné un rendement supérieur à 2 t/ha : la CML 365 (2,17 t/ha) ; l'ATP S4 25 W (2,04 t/ha) (Tableau.VIII). La Lim P et la CML 365 ont été introduites dans le programme sols acides par le CIMMYT (Colombie), alors que l'ATP S4 25W a été introduite par l'IRAD. Avec cette dernière, l'IRAD a également introduit comme meilleure lignées, la CMS 357 (1,43 t/ha), la 87036 (0,71 t/ha), la NCRE (1,42 t/ha), la CML 247 (1,42 t/ha) ; la CML 361 (0,97 t/ha) et enfin EXP124 (1,37 t/ha).

Tableau VIII. Performance des parents lignés endogames sur O et T

Génotypes

Rendement

PR (%)

HE

HP

O

T

T

O

T

O

87036

0,71

1,43

50,35

68,00

66

190,00

159

EXP1 24

1,37

2,26

39,38

70,00

67,5

167,50

147,5

CML 365

2,17

2,95

26,44

65,00

62,5

165,00

157,5

ATP S4 25 W

2,04

2,08

1,92

60,00

67,5

160,00

127,5

CML 254

1,22

2,19

44,29

60,00

56

157,50

142,5

CML 247

1,42

1,91

25,65

55,00

61

155,00

150,5

NCRE Gp2 8

1,42

1,96

27,55

60,00

62

150,00

133

Cam Inbg Y

1,19

1,88

36,70

70,00

62

175,00

118

CML 358

0,72

1,39

48,20

70,00

62,5

165,00

140

9460

0,5

2,19

77,17

70,00

60

167,50

137,5

CML 357

1,43

2,56

44,14

55,00

61

150,00

137,5

Lin P

0,72

2,23

67,71

85,00

65

190,00

142,5

88069

0,22

2,84

92,25

70,00

60

170,00

147,5

CML 361

0,97

1,31

25,95

70,00

55

147,50

150

Moyenne

1,15

2,08

43,41

66,29

62

162,79

144,39

ppds

0,93

1,93

 

24,32

17,18

52,16

57,30

Sur sol à acidité corrigé, les rendements varient de 1,31 t/ha (CML 361) à 2,95 t/ha (CML 365)). Le rendement moyen sur sols acides est de 2,08 t/ha. Sur sols acides corrigés, 57,14 % soit 8 lignées qui ont enregistré des rendements supérieurs à 2 t/ha. Les meilleures rendements ont été enregistrés par la CML 365 (2,95 t/ha), 88069 (2,84 t/ha) la CML 357 (2,56 t/ha) et l'Exp124 (2,26 t/ha) (Tableau.VIII).

Les lignées ayant eu un bon comportement tant sur sols acides que sur sols à acidité corrigées sont : l'ATP S4 25 W, la CML 247, la CML 357, Exp124, CML 365 et la Cam Inb. Ces lignées sont dites efficientes sur sols acides. Les lignées ayant enregistré une faible perte de rendement sont l'ATP S4 25 W, la CML 247, la NCRE et la Cam Inb. Ces lignées sont dites tolérantes.

Les lignées efficientes sur sols acides et tolérantes à l'acidité des sols sont l'ATP S4 W et la Cam Inb Y, CML 247 (Tableau.VIII).

Fig. 3. Rendement et pertes de rendement des lignées sur O et T

III.2.2 Hauteur des plants des lignées sur O et T

La taille des plantes sur sols acides varie de 118 cm à 159 cm. 75,57 % soit 11 génotypes présentent une taille inférieure à 150 cm (Tableau.VIII).

Sur sols acides corrigés, la taille des plantes varie de 130 cm à 225 cm. 28, 57 % soit 4 génotypes ont une taille supérieure à 150 cm. Les sols acides contribuent à diminuer la taille des plants

III.2.3- Hauteur d'insertion de l'épi des lignées endogames sur O et T

Sur sols acides, la hauteur d'insertion de l'épi varie de 55 cm à 67,5 cm. Tous les plants ont une hauteur d'insertion de l'épi supérieure à 50 cm.

Sur sols acides corrigés, la hauteur d'insertion de l'épi varie de 55 cm à 85 cm (Tableau.VIII).

Un point d'insertion de l'épi trop haut fragiliserait la plante face aux vents, tandis qu'un point d'insertion bas l'exposerait aux rongeurs. Les sols acides contribuent à réduire la hauteur de l'insertion de l'épi.

III. 3- Comportement des composites

III.3.1- Rendement des composites sur sols acides et sur sols à acidités corrigées

Le rendement des parents composites sur sols acides varient de 1,28 (CMS 8501) à 4,41 t/ha (KASSAI SR). Le rendement moyen sur sols acides est de 2,85 t/ha. Les meilleurs rendements sont obtenus avec les génotypes KASSAI SR (4,41 t/ha) ; CMS 2019 (3,24 t/ha) et l' ATP SR Y (3,23 t/ha) (Tableau. IX). Ces génotypes sont classés tolérants aux sols acides. La CMS 8704 est moyennement tolérante et la CMS 8501 est sensible aux sols acides.

Tableau IX. Performance des parents composites sur O et T

Génotypes

Rendement (t/ha)

Insertion épis

(cm)

Hauteur plants

(cm)

O

T

PR (%)

O

T

O

T

KASSAI SR

4,41

4,44

0,74

106

133

200

250

CMS2019

3,24

4,42

26,77

113,5

143,5

203

292,5

ATP SR Y

3,23

4,35

25,71

134,5

137,5

243,5

268,5

CMS 8704

2,80

5,25

46,57

106

155,5

134,5

277,5

ATP SYN Y

2,15

6,29

65,81

117

147,5

201,5

275

CMS 8501

1,28

5,07

74,67

118,5

151

215,5

272,5

Moyenne

2,85

4,97

40,04

115,92

144,67

199,7

272,7

ppds

3,74

3,62

 

70,6

41,63

86,11

48,83

Sur sols à acidité corrigée, les rendements varient de 4,35 t/ha (ATP SR Y) à 6,29 t/ha (ATP SYN Y). Le rendement moyen obtenu sur sols acides corrigés est de 4,97 t/ha. Les meilleurs rendements sont obtenus par les génotypes ATP SYN Y (6,29 t/ha) ; la CMS 8704(5,25 t/ha) et la CMS 8501 (5,07 t/ha). Les génotypes ayant enregistré un bon rendement tant sur sols acides que sur sols à acidité corrigée sont : la KASSAI SR, la CMS 2019, et l'ATP SR Y (Tableau IX).

Les pertes de rendement par les parents composites varient 17,20 % (CMS 2019) à 73, 20 % (ATP SYN Y). Les génotypes ayant enregistré une perte de rendement moindre sont la KASSAI SR, l'ATP SR Y, et la CMS 2019. Ces trois génotypes sont à la fois tolérants et efficients aux sols acides (Fig. 4).

Fig. 4. Rendements et perte de rendement des parents composites sur O et T

III.3.2- hauteur des plants des parents composites sur O et T

Sur sols acides, la hauteur des plants varie de 134,5 cm à 243,5 cm. La moyenne de la hauteur de la plante se situe à 199,67 cm

Sur sols acides corrigés cette hauteur varie de 250 cm à 292,5 cm. La moyenne de la hauteur de la plante se situe à 277,67 cm. (Tableau. IX)

III.3.3- hauteur d'insertion de l'épi

Sur sols acides la hauteur d'insertion de l'épi varie de 106 à 134,5 cm. La moyenne de la hauteur du point d'insertion de l'épi sur sols acides est de 115,92 cm.

Sur sols acides corrigés la hauteur de l'insertion de l'épi varie de 133 à 155,5 cm. La moyenne du point d'insertion de l'épi sur sols acides corrigés est de 144,67 cm. Ce point d'insertion de l'épi reste proportionnel à la plante et se situe à environ 1/2 de la plante entière, pour les composites (Tableau.IX)

III.4.1- Comportement des hybrides variétaux

III.4.1.1- Rendement des hybrides variétaux sur sols acides et sols à acidité corrigée

Les rendements des hybrides variétaux sur sols acides varient de 1,23 t/ha (CMS 8704 x ATP SYN Y) à 6,46 t/ha (CMS 2019 x ATP SYN Y) (Tableau. X.).

Tableau X: Performance des hybrides variétaux sur sols acides et acides corrigés

Génotypes

Rendement (t/ha)

Vigueur hybride

(%)

Insertion épis

(cm)

Hauteur plants

(cm)

O

T

PR (%)

O

T

O

T

O

T

CMS2019 X ATP SYN Y

4,46

4,89

8,83

27,29

-28,60

111,5

170

228

280

CMS2019 X ATP SR Y

4,20

6,54

35,74

22,85

32,31

125

157,5

224

255

KASSAI SR X ATP SYN Y

3,59

5,07

29,16

-22,74

-23,99

120

165

228,5

315

CMS2019 X KASSAI SR

3,47

3,69

5,92

-27,17

-20,54

131,5

147,5

211,5

280

KASSAI SR X ATP SR Y

2,93

8,21

64,33

-50,48

45,92

124,5

164

228,5

275

ATP SYN Y X ATP SR Y

2,61

6,75

61,28

-23,69

6,90

104,5

177,5

205,5

280

CMS 8704 X KASSAI SR

2,24

6,77

66,87

-96,65

22,50

645

157

125

260

CMS 8501 X KASSAI SR

2,20

5,08

56,73

-100,77

0,09

98

161

192,5

275

CMS 8501 X ATP SYN Y

1,96

2,63

25,44

-9,56

-138,90

127,5

167,5

200

290

CMS 8501 X CMS 2019

1,91

6,03

68,31

-69,48

15,96

112,5

158,5

167,5

256,5

CMS 8704 X CMS 2019

1,91

2,66

28,41

-70,06

-97,07

80

167

150

302,5

CMS 8501 X CMS 8704

1,82

2,03

10,38

-53,77

-157,93

88,5

171

169

285

CMS 8704 X ATP SR Y

1,61

2,94

45,34

-101,18

-78,34

107,5

151,5

131,5

277,5

CMS 8501 X ATP SR Y

1,30

2,88

54,74

-148,01

-76,01

107

172,5

174

290

CMS 8704 X ATP SYN Y

1,23

3,82

67,72

-127,29

-64,60

75

148,5

137,5

277,5

Moyenne

2,50

4,67

41,95

-56,71

-37,49

145,87

162,40

184,87

279,93

ppds

3,74

3,62

 
 
 

70,6

41,63

86,11

48,83

Le rendement moyen sur sols acide est de 2,50 t/ha. Les rendements supérieurs à 3 t/ha représentent 26,66 % soit 4 croisements. Les meilleurs rendements sont obtenus avec les croisements CMS2019 X ATP SYN Y (4,46 t/ha) ; CMS 2019 x ATP SR Y (4,20 t/ha) et KASSAI SR X ATP SYN Y (3,59 t/ha). Ces variétés sont efficientes sur sols acides.

Les variétés efficientes aux sol acides sont : CMS2019 X ATP SR Y ; KASSAI SR X ATP SYN Y, CMS2019 X KASSAI SR, CMS2019 X ATP SYN Y, car elles ont enregistré de bons rendements tant sur sols acides que sur sols à acidité corrigée. Parmi ces dernières, deux variétés sont tolérantes aux sols acides (CMS2019 X ATP SYN Y ; CMS2019 X KASSAI SR), car ayant enregistré des pertes de rendement inférieures à 10 %.

Parmi les cinq meilleurs croisements, la CMS 2019 apparaît deux fois et la KASSAI SR deux fois également, toutes croisées soit avec l'ATP SYN Y, soit avec l'ATP SR Y, qui sont des variétés développées pour tolérer les sols acides. Une autre remarque fait observer que les meilleurs rendements sont obtenus par les croisements des variétés blanche x variétés jaune.

Sur sols à acidité corrigée, les rendements varient de 2,03 t/ha (KASSAI SR x ATP SR) à 8,21 t/ha (KASSAI SR x ATP SR Y) le rendement moyen est de 4,67 t/ha, soit sensiblement le double du rendement moyen sur sols acides.. Les rendements supérieurs à 4 t/ha représentent 53,33 % soit 8 sur la totalité des croisements. Les meilleurs rendements sont obtenus avec les croisements KASSAI SR x ATP SR Y (8,21 t/ha); ATP SYN Y x ATP SR Y (6,75 t/ha); CMS 8704 x KASSAI SR (6,67 t/ha) et la CMS 2019 x ATP SR Y (6,54 t/ha) CMS 8501 x CMS 2019 (6,03 t/ha). Ainsi, trois hybrides variétaux se sont bien comportés aussi bien sur sols acides que sur sols à acidité corrigée  ce sont : la CMS2019 x ATP SYN Y ; la KASSAI SR x l'ATP SYN Y et la CMS 2019 x ATP SR Y. ces hybrides ont au moins un parent tolérent à l'acidité des sols.

Les pertes de rendement varient de 5,92 % (CMS 2019 x KASSAI SR); à 68,31 % (CMS 8501 x CMS 2019). Trois croisements ont enregistré une perte de rendement inférieure à 12 %, (CMS 2019 x KASSAI SR (5,92 %); CMS 2019 x ATP SYN Y (8,83 %); CMS 8501 x CMS 8704 (10,30) (Fig. 5). Ces variétés sont tolérantes aux sols acides.

Fig. 5. Rendements et pertes de rendements des hybrides variétaux sur O et T

III.4.1.2- Hauteur des plants

Sur sols acides, la hauteur des plants chez les hybrides variétaux varie de 125 à 228,5, observée respectivement sur les génotypes CMS 8704 x KASSAI SR et KASSAI SR x ATP SYN Y. la hauteur moyenne des plants sur sols acides est de 184,87 cm (Tableau. X).

Sur sols à acide corrigée cette hauteur varie de 256 cm à 315 cm, respectivement observée chez la CMS 8501 x CMS 2019 et la KASSAI SR x ATP SYN Y (Tableau IX).

Au vu de ces résultats on remarque que les sols acides contribuent à réduire la hauteur des plants.

III.4.1.3- Hauteur de l'insertion de l'épi

La hauteur de l'insertion de l'épi varie de 80 cm à 131,5 cm, exprimé respectivement par les génotypes la CMS 8704 x CMS 2019 et la CMS 2019 x KASSAI SR. La hauteur moyenne de l'insertion de l'épi sur sols acides est de 145, 87 cm.

Sur sols acides corrigé, la hauteur de l'insertion de l'épi varie de 147,5 cm à 177,5 cm. Ces valeurs sont respectivement exprimées par les génotypes CMS 2019 x KASSAI SR et l'ATP SYN Y x KASSAI SR et . La hauteur moyenne de l'insertion de l'épi sur sols acides est de 162,40 cm (Tableau X).

Ces résultats montrent que les épis sont insérés sensiblement au milieu du plant de maïs cette disposition leur permet de garder un équilibre par rapport au poids de l'épi, et surtout de résister aux vents qui pourraient les fragiliser.

III.4.2- Comportement des topcross

III.4.2.1- Rendement des topcross sur sols acides et acides corrigés

Sur sols acides les rendements varient de 0.47 t/ha (CMS 8704 x Lim P) à 6,49 t/ha (KASSAI SR x NCRE gp28). La différence de rendement entre l'hybride le plus productif et le moins productif est de 6,02 t/ha. 25 % soit 21 croisements ont enregistré un rendement supérieur à 4 t/ha.

Les rendements pour les 20 meilleurs croisements sur sols acides varient de 4,26 t/ha (ATP SYN Y x CML 357) à 6,49 t/ha (KASSAI SR x NCRE gp28). Tous les 20 croisements ont enregistré des rendements supérieurs à 4 t/ha et six croisements ont enregistré des rendements supérieurs à 5 t/ha. Les meilleurs croisements ont été la KASSAI SR x CMS 254 (6,03 t/ha) ; KASSAI SR x NCRE (6,49 t/ha) ; la KASSAI SR x CML 357 (5,57t/ha) et la KASSAI x Cam Inb gp117 (5,73 t/ha). Le meilleur parent composite en croisement a été la KASSAI SR, car elle est présente dans onze croisements sur les 20 meilleurs, suivi de l'ATP SYN Y présent dans trois croisements et de l'ATP SR Y qui apparaît dans quatre croisements (Tableau. XI).

Les meilleures lignées en croisement sont la 9450 qui apparaît dans trois croisements, suivi de la Lim P, CML 361, CML 254, ET CML 247 qui apparaissent dans deux croisements.

Tableau XI. Performance des 20 meilleurs croisements topcross sur sols acide

Génotypes

Rendement (t/ha)

Vigueur hybride

(%)

Insertion épis

(cm)

Hauteur plants

(cm)

O

T

PR (%)

O

T

T

O

O

T

KASSAI SR X NCRE Gp2 8

6,49

7,61

14,70

32,09

41,68

151,5

130

243,5

270

KASSAI SR X CML 254

6,03

6,33

4,65

26,89

29,82

134,5

113

257

266,5

KASSAI SR X Cam Inbg Y

5,72

7,30

21,68

22,90

39,21

143,5

135

250

260

KASSAI SR X CML 357

5,57

6,14

9,29

20,81

27,68

150

125

258,5

255

ATP SR Y X CML 361

5,06

6,16

17,83

36,14

29,33

158,5

138,5

257,5

255

KASSAI SR X CML 247

5,04

7,04

28,47

12,45

36,95

173,5

135,5

251,5

282,5

CMS 2019 X CML 361

4,98

5,50

9,52

34,88

19,62

171

120

219

287,5

KASSAI SR X 87036

4,75

6,65

28,62

7,07

33,21

150

146

235

285

KASSAI SR X EXP1 24

4,74

5,61

15,53

7,00

20,91

160

138,5

222,5

257,5

KASSAI SR X CML 358

4,60

6,02

23,68

4,06

26,27

147,5

146,5

257

265

ATP SR Y X LIN P

4,58

6,30

27,38

29,42

30,98

1775

158,

215

285

ATP SYN Y X CML 254

4,53

5,76

21,32

52,53

-9,26

175,5

112

211

281

ATP SYN Y X CML 365

4,45

5,64

21,22

51,64

-11,47

142,5

120

204,5

263

KASSAI SR X 9450

4,42

7,05

37,37

0,12

37,02

140,5

133

245

245

ATP SYN Y X CML 247

4,41

4,58

3,64

53,06

-37,32

156,5

104

191

275

ATP SR X 9450

4,32

6,47

33,26

25,14

32,72

137,5

116

247

265

KASSAI SR X LIN P

4,31

6,16

30,10

-2,42

27,92

197,5

173,5

215

315

KASSAI SR X ATP S4 25 W

4,28

5,98

28,53

-3,12

25,79

221,5

140

234,5

241

CMS 8501 X 9450

4,27

6,46

33,94

70,02

21,57

168,5

123

163,5

300

ATP SYN Y X CML 357

4,26

5,66

24,69

49,52

-11,21

156

111,5

176,5

280

Moyenne

4,54

6,18

29,10

24,16

16,59

160,67

130,9

227,72

271,7

ppds

3,74

3,62

 
 
 

70,6

41,63

86,11

48,83

Sur sols à acidité corrigée, les rendements varient de 2,54 t/ha (CMS 2019 x CML 254) à 8,09 t/ha (ATP SR Y x 87036). 61 % soit 53 croisements ont enregistré un rendement supérieur à 5 t/ha.

Les rendements des 20 meilleurs croisements sur sols à acidité corrigée varient de 6,63 t/ha (ATP SYN Y x NCRE gp28) à 8,09 t/ha (ATP SR Y x 87036). Onze croisements ont enregistré un rendement supérieur à 7 t/ha (Tableau. XI). Les meilleurs parents composites en croisement sont la KASSAI SR qui est intervenu dans 6 croisements sur les vingt meilleurs ; l'ATP SYN Y qui est intervenu dans cinq croisements ; l'ATP SR Y qui est intervenu dans quatre croisements. Les meilleurs parents lignés endogames en croisement sont : la NCRE gp117, la CML 358, la 88069 qui sont toutes intervenues dans trois croisements (Tableau XII).

Les pertes de rendement varient de 1,61 à 86,98 %. Un total de 9 croisements a enregistré une perte de rendement inférieure à 20 % et 5 croisements ont présenté une perte de rendement inférieur à 10 % (Fig. 6). Tous ces croisements se sont également bien comportés sur sols acides et sur sols à acidité corrigé. Ces cinq génotypes sont donc à la fois efficients et tolérants à l'acidité des sols.

Fig. 6. Comportement des 20 meilleurs topcross sur sols acides et acide corrigé

Tableau XII. Performance des 20 meilleurs croisements sur sols acides corrigés

Génotypes

Rendement (t/ha)

Vigueur hybride

(%)

Insertion épis

(cm)

Hauteur plants

(cm)

O

T

PR (%)

O

T

O

T

O

T

ATP SR Y X 87036

1,77

8,09

78,09

-82,18

46,25

152

184

210

310

ATP SYN Y X Cam Inbg Y

1,84

7,93

76,74

-16,56

20,66

104,5

155

210

282,5

ATP SYN Y X CML 358

2,66

7,68

65,36

19,14

18,05

112,5

162,5

226

295

KASSAI SR X NCRE Gp2 8

6,49

7,61

14,70

32,09

41,68

151,5

150

243,5

270

CMS 8704 X 88069

2,02

7,43

72,83

-38,75

29,32

159,5

180

238,5

277,5

ATP SR X 88069

3,69

7,42

50,24

12,48

41,35

157,5

142,5

237,5

253

CMS 8501 X CML 365

2,11

7,35

71,23

39,44

30,97

101,5

172

187,5

287,5

KASSAI SR X Cam Inbg Y

5,72

7,30

21,68

22,90

39,21

143,5

135

250

260

KASSAI SR X CML 361

3,62

7,18

49,62

-21,86

38,19

123,5

127

200,5

252,5

KASSAI SR X 9450

4,42

7,05

37,37

0,12

37,02

133,5

140

245

245

KASSAI SR X CML 247

5,04

7,04

28,47

12,45

36,95

135,5

173,5

251,5

282,5

CMS 8704 X NCRE Gp2 8

3,03

6,90

56,12

7,50

23,90

92,5

185

160

290

ATP SYN Y X EXP1 24

2,18

6,88

68,31

1,42

8,61

136,5

161,5

236

287,5

ATP SYN Y X CML 361

2,15

6,88

68,72

0,14

8,61

110

169

204

285

ATP SR Y X CML 358

2,53

6,78

62,68

-27,67

35,83

176,5

192,5

215

305

KASSAI SR X 88069

3,70

6,73

45,07

-19,21

34,07

100,5

121

193

231,5

CMS 8501 X CML 358

2,02

6,71

69,84

36,73

24,41

173,5

175

203

287,5

ATP SR Y X CML 254

2,22

6,69

66,85

-45,56

35,02

133,5

165

241

295

KASSAI SR X 87036

4,75

6,65

28,62

7,07

33,21

150

146

235

285

ATP SYN Y X NCRE Gp2 8

3,20

6,63

51,73

32,86

5,19

117,5

167,5

205,5

282,5

Moyenne

4,54

6,18

50,2

6,14

27,55

132

174,2

215,4

277,1

ppds

3,74

3,62

 

60,33

37,77

70,6

41,63

86,11

48,83

III.4.2.2- Taille des plantes issues de topcross

Sur sols acides, la hauteur des plantes issues de topcross varie de 134 cm à 282 cm, exprimée respectivement par la CMS2019 X EXP1 24 et CMS2019 x Cam Ibg Y. Cette hauteur de la plante varie de 231.5 cm à 334.5 cm exprimée respectivement par la CMS 8501 x 88069 et l'ATP SR Y x CML 247 sur sols acides corrigé. La hauteur moyenne des plants quant à elle est de 216,6 sur sols acides et 292,6 sur sols à acidité corrigée.

Les sols acides contribuent à la réduction de la taille des plants sur sols acides d'environ 39,46 %.

III.4.2.3- Hauteur d'insertion de l'épi des croisements topcross

La hauteur d'insertion de l `épi sur sols acides varie de 63,5 à 188 performance obtenue par les génotypes CMS 2019 x CML 365, et l'ATP SR Y x Cam Inbg Y .Sur sols à acidité corrigée, cette valeur varie de 122,5 cm à 258 cm, performances obtenues respectivement avec les variétés CMS 2019 x ATP S4 25 W et l'ATP SR Y x CML 361.

La hauteur moyenne de l'insertion de l'épi est de 158, 8 cm sur sols acides et de 212,3 cm sur sols à acidité corrigé (Tableau XII). L'acidité des sols contribue à la réduction de la taille des plants sur sols acides à environ 25,20 %.

III.5- Vigueur hybride ou hétérosis

III.5.1- Hétérosis des hybrides variétaux

La comparaison de la performance des hybrides variétaux par rapport à leurs meilleurs parents est présentée au tableau IX. Sur sols acides, seuls deux croisements variétaux ont présenté des rendements supérieurs à leurs meilleurs parents. Ces hybrides CMS 2019 x ATP SYN Y et CMS 2019 x ATP SR Y ont produit plus de 20 % que leur meilleur parent. Cet avantage pourrait être conservé à la F2.

Sur sols à acidité corrigée, six hybrides variétaux ont présenté des rendements supérieurs à leurs meilleurs parents. Trois de ces hybrides ont eu au moins 20 % d'hétérosis et pourrait être retenus. Ce sont la KASSAI SR x ATP SR Y, la CMS 2019 x ATP SR Y et la CMS 8704 x KASSAI SR (Fig. 7).

Le croisement CMS 2019 x ATP SR Y a présenté tant sur sols acides que sur sols à acidité corrigée, des rendements supérieurs à ses meilleurs parents de plus de 20 %. Ce croisement sur sols acides a produit 4,20 t/ha et 6,54 t/ha sur sols à acidité corrigé. Malgré les 35,74 % de perte de rendement du à l'acidité des sols, ce croisement peut être retenu.

Fig. 7. Hétérosis pour les hybrides variétaux sur sols acide et acide corrigé

III.5.2- Hétérosis ou Vigueur hybride des topcross

Sur sols acides, la valeur hybride moyenne varie de -92,35 % (CMS 8704 x CML 357) à 231, 77 % (CMS 8501 x 9450) (Fig. 8). 34,52 % soit 29 croisements ont enregistré une vigueur hybride supérieure à 20 %. Huit croisements ont enregistré une vigueur supérieure à 50 %, dont 4 génotypes ont enregistré des rendements supérieurs à 4 t/ha. Les meilleurs croisements sont : CMS 8501 x 9450 (70,02 % : 4,27 t/ha) ; ATP SYN Y x CML 247 (50,06 % : 4,41 t/ha); ATP SYN Y x CML 254 (52,53 % : 4,53 t/ha), ATP SYN Y x CML 365 (51,64 % : 4,45 t/ha) (Fig. 8). La vigueur hybride moyenne sur sols acides est de 11,52 %. (Tableau X).

Fig.8. Hétérosis pour les 20 meilleurs croisements topcross sur sols acides

Sur sols acides corrigés, la vigueur hybride varie de -90,77 % (CMS 8704 x CML 357) à 46,25 % (ATP SR Y x 87036). 40,48 % soit 34 croisements ont présenté une vigueur hybride supérieure à 20 % avec des rendements supérieurs à 5 t/ha. Trois croisements ont présenté les vigueurs hybrides les plus importantes, à savoir : la ATP SR Y x 87036 (46,25 % : 8,09 t/ha) ; KASSAI x NCRE (41,68 % : 7,61 t/ha) ; KASSAI x 88069 (109,98 : 8,84 t/ha) ; ATP SR Y x 88068 (41,35 % : 7,42 t/ha). Sur sols acides corrigés la valeur hybride moyenne est de 13 % (Tableau X).

Fig.9.Vigueur hybride pour les 20 meilleurs croisements topcross sur sols à acidité corrigée

III.6- Aptitudes à la combinaison

III.6.1- Aptitude spécifique à la combinaison (ASC)

L'aptitude spécifique à la combinaison des croisements montre une différence significative entre les deux traitements ; sols acides et à acidité corrigée.

Sur sols acides, le tableau des dix meilleures ASC (Tableau. XV) laisse apparaître sept croisements ayant la KASSAI SR en commun comme parent femelle. La meilleure lignée endogame dans ce tableau sur sols acides est la CML 361 qui apparaît deux fois. Ces résultats sont en conformité avec les résultats obtenus par The et al qui en 2006 avaient déjà classé la CML 361 parmi les lignées tolérantes sur sols acide à toxicité manganique. L'ATP SR Y sur sols acides a également présenté une bonne ASC car présente dans deux croisements comme parent femelle. Ceci confirme les travaux antérieurs qui classent L'ATP SR Y comme une variété tolérante sur sols acides.

Sur sols à acidité corrigée, le tableau des dix meilleures ASC (Tableau. XV) laisse apparaître cinq croisements ayant en commun la KASSAI SR comme parent femelle. Sur ces sols acides la lignée endogame qui a eu une meilleure ASC est la CML 358, qui est présente dans deux croisements. Ces génotypes pourraient donc être considérées comme de bons donneurs de gène en croisement sur sols à acidité corrigé. Pour ce qui est de la KASSAI SR les résultats obtenus sont confirmés par ceux de la recherche qui l'avait déjà classé comme une bonne variété pour la zone agro écologique des hauts plateaux de l'Ouest.

Tableau XIII. Aptitude spécifique a la combinaison des croisements sur sols acides

O

87036

EXP124

CML365

ATP-S4-24-W

CML254

CML247

NCRE grp2 8

CamInbg Y

CML 358

9450

CML 357

LIMP

CML361

88069

AGCt

CMS 8501

0,22

0,04

0,03

0,48

-0,14

0,00

-1,05

-0,04

-0,35

1,37

0,01

-1,46

-1,10

-0,52

-0,19

CMS 8704

-0,28

-1,35

-0,43

-0,76

-0,91

-0,60

0,32

-0,75

-0,88

-1,55

-1,03

-1,72

-1,36

0,18

-0,85

CMS 2019

0,38

0,15

-0,96

-0,65

-0,90

-0,80

-0,93

-0,48

-0,48

-0,99

-0,63

0,85

1,73

0,56

-0,24

KASSAI SR

0,11

1,29

0,81

0,76

3,02

1,41

2,46

1,92

1,66

1,68

2,34

1,35

-0,42

-1,21

-1,31

ATP SR Y

-0,71

0,26

0,36

0,93

-0,18

0,07

-0,27

-0,30

-0,07

0,48

-1,03

1,11

1,68

0,97

0,25

ATP SYN Y

0,28

-0,39

0,19

-0,76

-0,89

-0,08

-0,51

-0,35

0,13

-0,99

0,35

-0,13

-0,52

0,03

-0,28

AGCl

0,14

0,15

-0,12

-0,46

-0,05

-0,17

-0,15

-0,11

-0,11

0,33

0,11

-0,31

0,5

0,25

 

Tableau XIV. Aptitude spécifique a la combinaison des croisements sur sols acides corrigé

T

87036

EXP124

CML365

ATP-S4-24-W

CML254

CML247

NCRE grp2 8

CamInbg Y

CML 358

9450

CML 357

LIMP

CML361

88069

AGCt

CMS 8501

-0,35

-0,18

1,21

-0,96

-1,12

-1,22

-1,78

0,01

-0,46

0,61

-0,06

-1,29

-1,07

-0,49

-0,54

CMS 8704

-1,14

-1,20

-1,60

-0,66

-0,83

1,74

-0,32

-0,36

-1,67

-2,21

-1,05

-1,16

-1,76

0,76

-0,88

CMS 2019

0,25

0,09

-1,15

-0,20

-1,95

-1,21

-1,13

-0,85

-1,73

-0,36

0,03

1,50

0,42

-0,06

-0,49

KASSAI SR

-0,37

-0,17

0,91

0,26

2,10

0,97

2,12

0,50

1,78

1,51

1,49

0,32

0,37

0,75

0,96

ATP SR Y

0,88

0,67

1,06

0,60

1,15

0,30

0,94

0,82

0,83

0,21

-1,04

0,32

0,92

-0,71

0,53

ATP SYN Y

0,73

0,79

-0,43

0,96

0,64

-0,58

0,17

-0,12

1,25

0,25

0,62

0,32

1,12

-0,24

0,42

AGCl

0,13

0,63

-0,31

-0,29

-0,16

0,29

0,03

0,14

-0,02

-0,05

-0,71

-0,59

-0,14

1,03

 

Tableau XV. Dix meilleures aptitude spécifique à la combinaison sur sols acides et acides corrigés.

Parcelle O

Parcelle T

Génotypes

Rdt

ASC

Génotypes

Rdt

ASC

KASSAI x 88069

3,70

2,18

CMS 8704 x NCRE gp28

6,90

2,23

CMS2019 x CML361

4,98

1,76

CMS 8704 x 88069

7,43

1,69

KASSAI x CML254

6,03

1,56

CMS2019 x CML361

5,50

1,46

KASSAI x CML361

3,62

1,52

ATP SR Y x CML 357

5,66

1,44

CMS 8501 x 9450

4,27

1,38

CMS 8501 x CML 365

7,35

1,44

ATP SR Y x CML 361

5,06

1,26

CMS 8501 x 9450

6,46

1,26

ATP SR Y x CML 357

4,26

1,16

CMS2019 x CML 358

2,69

1,26

KASSAI x NCRE gp28

6,49

1,05

KASSAI x Exp124

5,61

0,97

CMS 8704 x NCRE gp28

3,03

1,02

ATP SYN Y x CML 365

8,80

0,93

KASSAI x CML 357

5,57

0,94

KASSAI x CML 357

6,14

0,90

Sur les dix meilleures aptitudes spécifiques à la combinaison sur sols acides et sur sols à acidité corrigé, cinq génotypes apparaissent à la fois dans les meilleures aptitudes spécifiques à la combinaison sur sols acides et sur sols à acidité corrigée (Tableau XV).

III.6.2 - Aptitude générale à la combinaison des parents

Les lignés en croisement se comportent différemment, qu `on se trouve sur sols acides ou sur sols acides corrigé. Les résultats obtenus montrent une différence significative entre les deux traitements

Sur sols acides, les meilleures aptitudes générales à la combinaison prises en valeur absolue sont obtenues avec les génotypes la CML 361 (0,5), l'ATP-S4-25W (0,46) la 9450 (0,33), et la Lim P (0,35). Ces lignées sont de bons donneurs de gène pour la recherche des croisements performants sur sols acides (Fig. 10)

Fig. 10. Aptitude générale à la combinaison des lignées en croisement

Sur sols acides corrigé les valeurs d'AGC prises en valeur absolue, font apparaître la 88069 (1,03), la CML 357 (0,71), l'Exp124 (0,63) et la Lim P (0,59), comme étant les lignées ayant présenté une meilleure ASC.

Pour ce qui est des parents composites sur sols acides, les valeurs de l'aptitude générale à la combinaison des composites en croisement, font apparaître la KASSAI SR et la CMS 8704 comme les parents ayant enregistré les meilleurs aptitudes générales à la combinaison sur sols acides, avec pour valeurs respectives 1,12 et 0,75 (Fig. 11). Ceci signifie que ces deux génotypes ont fait un rendement significatif avec une grande partie des lignées.

Fig. 11. Aptitude générale à la combinaison des composites en croisement

Sur sols à acidité corrigée, ces résultats nous montrent que la KASSAI SR et la CMS 8704 restent les génotypes ayant montré une meilleure aptitude générale à la combinaison, avec les valeurs respectives de 1,01 et 0,79. Ces deux génotypes sont suivis de la CMS 8501, l'ATP SR Y, et la CMS 2019, avec les valeurs respectives de 0,56, 0,48 et 0,48.

DISCUSSION

Les résultats obtenus à la fin de ce travail font apparaître toute l'importance de l'étude. Les rendements des lignées sur sols acides et à acidité corrigé ne sont pas suffisamment importants pour permettre de les utiliser en production (The et Zonkeng, 2000). Toute fois, ces lignées se sont révélées être de bons donneurs de gènes en croisement pour certains génotypes. Ceci confirme les résultats de The et Zonkeng, qui en 2001 avaient travaillé sur la performance, la susceptibilité et la tolérance du maïs sur sols acides. Parmi les hybrides variétaux, deux se sont parfaitement distingués avec des rendements supérieurs à 4 t/ ha. Les hybrides topcross ont par contre donné des résultats plus satisfaisants tant sur sols acides que sur sols acides corrigés, confirmant ainsi la supériorité des topcross par rapport aux hybrides variétaux (The et al., 2006). La hauteur des plants est un caractère qui peut être facilement contrôlé sur le terrain à l'aide des brises vents lorsque les plants sont trop hauts. Les variétés de très courtes tailles doivent être éliminés pour éviter les pertes liées aux rongeurs.

Il serait peut être aussi avantageux de préconiser la sélection récurrente pour obtenir des variétés de maïs tolérantes à l'acidité, comme l'ont fait dans leurs travaux Lima et al, qui en 1992 à obtenu une augmentation de 1,17 t/ha après deux cycles de sélection récurrente. Des augmentations de 1,75 à 3,93 t/ha ont été obtenues en 1994 par Durque - Vargas et al, dans des travaux similaires.

Sur le plan purement économique, l'obtention des variétés performantes sur sols acides vient résoudre un problème de moyens de production à l'échelle paysanne. L'utilisation de ces variétés à haut rendement sur sols acides, empêchera l'utilisation des fientes de poule à 4 t/ha (Fotsing, 2008) ou de la chaux vive à 4 t/ha (Meka, 2006), et contribuera ainsi à la lutte contre la pauvreté, et augmenter la proportion de l'agriculture d'exportation du Cameroun qui ne représente actuellement que 1,4 % du produit intérieur brut (Anonyme 2008), au moment où les produits de l'agriculture sont partagés entre les humains, les animaux et les réservoirs des véhicules. A une ère où le maïs est passé d'une culture de subsistance à une culture de rente, le MINADER devrait vulgariser les variétés les plus performantes afin de faire du Cameroun un pole par excellence de production de maïs, et renforcer l'économie nationale.

CHAPITRE IV : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

IV.1- CONCLUSION

Au terme de ce travail où il était question d'évaluer les aptitudes générale et spécifique à la combinaison des parents, de trouver les meilleurs hybrides «Top-cross» et hybrides variétaux performants sur sols acides, nous disposions de 20 variétés de maïs dont 14 lignées endogames, 5 composites et 1 synthétique. 105 hybrides variétaux et top-cross ont été développés à partir de ces croisements, et évalués sur sols acides de la localité de Nkoemvone. Au terme de cette évaluation, plusieurs génotypes ont été retenus pour leur performance sur sols acides, avec des rendements hautement significatifs. L'évaluation des top-cross a permis de retenir six génotypes pour leur rendement supérieur à 5 t/ha, parmi lesquels on peut citer KASSAI SR x CML 254 (6,03 t/ha); KASSAI SR x NCRE Gp2 (6,49 t/ha); KASSAI SR x CML 357 (5,57 t/ha); KASSAI SR x Cam Inb Y (5,72 t/ha) ; AT·P SR Y x CML 361 (5,06 t/ha) ; KASSAI SR x CML 247 (5,04 t/ha).

. Compte tenu des rendements actuels de maïs sur sols acides, ces génotypes performants passeraient à 21 si nous prenions en compte tous les génotypes avec un rendement supérieur à 4 t/ha.

Pour les hybrides variétaux, les résultats ont permis de retenir deux génotypes pour leurs rendements supérieurs à 4 t/ha. Il s'agit de la CMS2019 x ATP SR Y (4,20 t/ha), la CMS2019 x ATP SYN Y (4,46 t/ha),

Les génotypes CML 358, l'ATP S4 25 W et la Lim P ont présenté une meilleure aptitude générale à la combinaison sur sols acides. Toujours sur sols acides les croisements CMS 2019 x CML 361, KASSAI x 88069, KASSAI x CML 254 ont présenté une bonne aptitude spécifique à la combinaison.

Le développement des génotypes performants sur sols acides est une solution au problème de production du maïs dans la zone agro écologique de forêt humide à pluviométrie bimodale. Elle offre plusieurs avantages à savoir le peu d'exigence en matière d'intrants agricoles, l'augmentation des rendements avec conservation des surfaces cultivables et la pratique d'une agriculture durable par la protection de l'environnement.

IV.2- RECOMMANDATIONS

La crise alimentaire que vit le monde aujourd'hui peut être résolue par les efforts de la recherche. C'est pourquoi afin que ces travaux soient profitables dans ce contexte socio-économique précaire, nous suggérons :

- La réalisation des essais « multi locaux » afin de fixer les génotypes adaptés à chaque région à sols acides ;

- La vulgarisation des variétés ayant données des résultats performants sur sols acides corrigé,

- L'exploitation des génotypes à haut rendement sur sols acides corrigé afin d'augmenter la productivité du maïs dans les autres zones agro écologiques ;

- La garantie de l'acquisition des semences de qualité aux paysans par l'application de la loi semencière, ce qui permettra une bonne rentabilité agricole.

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