L'information mise en ligne par les médias congolais. cas de la prosperiteonline.net et du groupe l'avenir.cd( Télécharger le fichier original )par Jean-claude MUHINDO MATABARO Université catholique du Congo - Grade en communications sociales 2010 |
III.2 La société congolaise déjà dans la société dite de l'information ?Pour entrer dans la nouvelle société dite de l'information, avons-nous dit dans les pages précédentes, il faut de préalables : le nombre impressionnant d'informations rendues possibles dans un laps de temps très court ; la libre circulation de l'information ; la rapidité et l'efficacité des réseaux de communication etc. Dans les médias congolais il s'appert que ces caractéristiques n'ont pas encore été prises en compte à part la radio Okapi.net qui fait des efforts dans ce sens. Nos deux médias en ligne n'ont pas encore senti l'opportunité d'exploiter au maximum les NTIC et pourtant comme le suggère Badillo : « L'essor des technologies de l'information et de la communication dans le domaine des médias reste souvent synonyme de l'apparition d'Internet, qui `transcenderait' l'information. Avec Internet, l'information sous forme de bits `neutres' et `objectifs' circulerait de façon fluide ; elle serait synonyme de démocratie et de richesses `illimitées' »96(*). Les médias congolais étant encore partisans, vivant en accointance avec le gouvernement et privilégiant à outrance les publicités, ils arrivent à négliger les normes du métier journalistique. A ce sujet la remarque de Marie-Soleil est éloquente quand elle s'exprime en ces termes: « La presse africaine constitue un support extrêmement imprécis et aléatoire dont les caractéristiques échappent souvent aux règles en vigueur dans les rédactions occidentales. L'octroi de telle surface à tel article, le choix de placer telle information à la une, la décision de reléguer tel texte pour un numéro ultérieur dépendent de critères souvent personnels à l'éditeur qui se fondent sur les hasards qui hantent perpétuellement les impératifs du bouclage... si l'éditeur obtient à la dernière minute une page de publicité, il n'hésitera pas à faire sauter un papier »97(*). Revenons à notre préoccupation. Les médias congolais sont-ils entrés dans la nouvelle société de l'information ? D'emblée, donner une réponse nette, c'est décourager nos médias qui résolument veulent entrer dans la danse de la modernité. Toutefois, faisons remarquer que le chemin à parcourir est et reste encore long car le pari de la diffusion de la culture technique semble donc encore loin d'avoir été gagné. Chambat avec une pointe suggestive propose cet impératif : « l'usage commun des nouvelles technologies relève essentiellement d'une démarche empirique qui comporte de facto une dimension de cognition qui passe par une familiarisation avec les procédures imposées par la machine et une acculturation sommaire à la logique algorithmique »98(*). Il s'avère que « l'emploi de nouvelles technologies ne se résume pas à presser des boutons. Le passage par la médiation de la technique pour la réalisation d'activités de loisir, de travail, de service, structure non seulement ces activités mais a également une portée globalisante »99(*). Il semble qu'un seul groupe passionné de la technique a acquis une réelle culture technique. Il existe encore un fossé entre les discours idéologiques et les réalités sociales. A ce sujet Wolton est très catégorique, pour lui : « pas d'autoroutes d'information sans interconnexion des services de l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel »100(*). Badillo pour sa part fait un constat interpellant : « Aujourd'hui on croit que l'on est entré dans la `société de l'information' parce que l'on a réalisé des infrastructures technologiques ; c'est évidemment un leurre : le seul angle des réseaux est notoirement insuffisant si dans le même temps on n'attache pas une plus grande importance à la qualité et au contenu de l'information diffusée sur les réseaux »101(*). Les médias congolais devraient imiter les pays voisins qui décidemment se sont résolus de produire un travail de qualité sur les réseaux. Le Congo Brazzaville par exemple a des journaux en ligne qui attirent plus d'un internaute. Il suffit de visiter « Zenga-Mambu.com » pour s'en rendre compte. Ce site a su intégrer la vidéo, les interviews, la rubrique commentaire, de belles photos avec légendes. Ce site est attrayant et donne goût de le visiter régulièrement102(*). * 96 BADILLO P., op.cit., p.2. * 97 MARIE-SOLEIL F., Presse et démocratie en Afrique francophone. Les mots et les maux de la transition au bénin et au Niger. Paris, Karthala, 2000, p.13. * 98 CHAMBAT P., op.cit., p.186. * 99 Ibid. p.188. * 100 WOLTON D., Penser la communication. P.244. * 101 BADILLO P., op.cit., p.9. * 102 Site visité le 15 , 18, 20 mars 2011. |
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