i
DÉDICACE
À notre chère famille;
À nos regrettés parents et membres de famille;
À notre femme MUKARUBAYIZA Francine; À notre fille NYSSENS
Gisèle.
ii
REMERCIEMENTS
Nous sommes extrêmement reconnaissant à toutes les
personnes qui nous ont si généreusement aidé tout au long
de la réalisation de notre travail.
En premier lieu, nous tenons à remercier Dieu, le Tout
puissant, le Tout Miséricordieux, qui nous a protégé
jusqu'ici.
Nos sentiments de profonde gratitude s'adressent
également aux autorités académiques et au corps
professoral de l'INES Ruhengeri, plus particulièrement ceux de la
faculté des Sciences Économiques, Sociales et de Gestion, qui se
sont donnés corps et âme pour assurer notre formation tant
académique que sociale.
Nous tenons à remercier spécialement notre famille,
nos chers frères et Soeurs, pour leur perspicacité qui a
été précieuse.
Nous exprimons nos sentiments de gratitude à Monsieur
NZABONIMANA Jean Chrysostome (M.A.) qui, en dépit de ses multiples
occupations, a accepté d'assumer la direction du présent travail.
Grâce à ses conseils et corrections, notre travail est
arrivé à terme.
Nous disons aussi grand merci à nos condisciples
étudiants avec qui nous venons de terminer ensemble la formation de
quatre ans à l'INES Ruhengeri, dans la faculté de Sciences
Économiques, Sociales et de Gestion.
Enfin, une dette de reconnaissance s'en va à quiconque, de
loin ou de près, a contribué d'une façon ou d'une autre,
à la réalisation du présent travail.
HABIMANA Sylvestre
iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
CDC : Conseil de Développement Communautaire
CFJ : Centres de Formation des Jeunes
CNF : Conseil National des Femmes
EICV : Enquête Intégrale sur les Conditions de
vie
Ed. : Edition
Et al : Et d'autres
EDPRS : Economic Development and Poverty Reduction Strategy
Et al : Et alii (et autres)
Etc. : Et cetera
FOSA : Formations Sanitaires
Frw : Francs rwandais
INES : Institut d'enseignement Supérieur
ICHA : Impôt sur les Chiffres d'affaires
J.O.R.R : Journal Officiel de la République du Rwanda
M.A : Master of Art
MINALOC : Ministère de l'Administration Locale
MINECOFIN : Ministère de l'Économie et des
Finances
No : Numéro
O.R.R : Office Rwandaise des Recettes
Op.cit : Opere citato
% : Pourcentage
oC : Degré Centigrade
PDD : Plan de Développement du District
PF : Planning Familial
P : Page
SSEG : Sciences Sociales Economiques et de Gestion
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
U.C.K : Université Catholique de Kabgayi
U.N.R : Université Nationale du Rwanda
www : Worl Wide Web
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition de l'échantillon selon les
activités et secteurs 37
Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon
leur âge et sexe 38
Tableau 3 : Répartition des enquêtés selon le
niveau d'étude 39
Tableau 4 : Répartition des enquêtés selon
leur statut matrimonial 39
Tableau 5: Encaissement total en 2006 40
Tableau 6: Encaissement total en 2007 40
Tableau 7 : Encaissement total en 2008 41
Tableau 8 : Encaissement total en 2009 42
Tableau 9 : Encaissement total en 2010 42
Tableau 10 : Evaluation annuelle des recettes propres du District
43
Tableau 11 : Types d'impôt, Amende et
pénalités 44
Tableau 12 : Taxes et impôts applicables 44
Tableau 13 : Avantage de payer l'impôt 45
Tableau 14 : Raisons qui poussent les contribuables à la
fraude 45
Tableau 15 : Impact de l'impôt sur la rentabilité
des activités du contribuable 46
Tableau 16 : Infrastructures à l'usage commun 47
Tableau 17 : Réalisations dans le cadre de l'augmentation
de la production agricole et
Tableau 18 : Emplois fournis à la population 49
Tableau 19 : Interventions à l'amélioration des
conditions de vie 50
Tableau 20 : Projets financés dans le cadre des emplois
non agricoles 51
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITÉS LOCALES
a
Annexe 2 : QUESTIONNAIRE ADRESSÉ AUX CONTRIBUABLES c
Annexe 3 : GUIDE DE DÉPOUILLEMENT DU QUESTIONNAIRE f
Annexe 4: TABLE DE DÉTERMINATION DE LA TAILLE DE
L'ÉCHANTILLON h
Annexe 5 : CARTE ADMINISTRATIVE DU DISTRICT DE MUHANGA i
vi
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES ANNEXES v
SOMMAIRE viii
ABSTRACT ix
INCAMAKE x
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
1. Problématique 2
2. Hypothèses de la recherche 4
3. Choix et intérêts du sujet 4
3.1. Intérêt personnel 4
3.2. Intérêt social 5
3.3. Intérêt scientifique 5
3.4. Intérêt académique 5
4. Objectifs de la recherche 5
4.1. Objectif global 5
4.2. Objectifs spécifiques 6
5. Délimitation du sujet 6
5.1. Délimitation dans l'espace 6
5.2. Délimitation dans le domaine 6
5.3. Délimitation dans le temps 7
6. Méthodologie utilisée 7
7. Subdivision du travail 7
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET FONDEMENTS THÉORIQUES 8
1.1. Définition des concepts et mots clés 8
1.1.1. Contribution 8
1.1.2. Impôt 8
1.1.3. Taxes 13
1.1.4. Décentralisation 13
1.1.5. Développement 14
1.2. Théorie relative à la décentralisation
fiscale 16
1.2.1. Fondement historique de l'impôt 17
1.2.2. Objectif et importance de l'impôt 18
CHAPITRE 2 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET PRÉSENTATION
DU MILIEU 20
DE RECHERCHE 20
2.1.2. Techniques 22
2.2. Historique et situation actuelle du District de MUHANGA
26
2.2.1. Caractéristiques biophysiques 27
2.2.2. Relief et climat 27
2.2.3. Sols 28
2.2.4. Hydrographie 28
2.2.5. Flore 28
2.2.6. Faune 29
2.2.7. Démographie 29
2.2.8. Religion 30
2.2.9. Éducation, Jeunesse, Sport et Culture 30
2.2.10. Santé 31
2.3. Sources des recettes du District 31
2.3.1. Ressources externes du District 31
2.3.2. Ressources internes du District 32
2.4. Unité de Finance 32
2.4.1. Perception des impôts et taxes 32
2.4.1.2.2. Recouvrement forcé 35
2.4.2. Mesures répressives et préventives 35
2.4.2.2. La répression de la fraude fiscale 36
CHAPITRE 3. ANALYSE DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
37
3.1. Collecte des informations 37
3.1.1. Caractéristiques socio-économiques des
enquêtés 38
3.2. Évolution des recettes totales dans le district de
Muhanga 39
3.3. Connaissances générales sur les types
d'impôts 43
3.4. Impact des impôts et taxes sur l'amélioration
des conditions de vie de la population
46
3.4.1. Construction des infrastructures administratives et
sociales 47
3.4.2. L'augmentation de la production agricole 48
3.4.3. Emplois fournis à la population 49
3.4.4. Amélioration des conditions de vie des individus
49
3.4.5. Création d'emploi non agricole 50
CONCLUSION GÉNÉRALE ET SUGGESTIONS 52
1. Conclusion 52
2. Suggestions 54
BIBLIOGRAPHIE 56
SOMMAIRE
Notre sujet intitulé « la contribution des
impôts et taxes décentralisés sur développement
socio-économique du Rwanda, cas du district de Muhanga, 2006-2010»,
Notre recherche a comme objectif global de montrer la contribution de la
décentralisation des impôts et taxes dans la promotion du
développement local du district de Muhanga.
Quant aux objectifs spécifiques, notre étude vise
à:
· Analyser les mécanismes de décentralisation
des recettes fiscales dans le District de Muhanga.
· Analyser les mécanismes de gestion des recettes
fiscales dans le District de Muhanga.
· Évaluer l'apport des recettes fiscales
décentralisées aux projets de développement local dans le
District de Muhanga
Pour atteindre ces objectifs, nous avons émis des
hypothèses suivantes :
· La participation des contribuables à la
détermination de la base imposable contribue à l'accroissement
de l'assiette imposable dans le District de Muhanga.
· La décentralisation des impôts et taxes
permet la mise en application de plusieurs projets de développement en
faveur de la population du District de Muhanga.
Pour mieux rassembler les données et informations
relatives à notre sujet, nous avons utilisé quatre techniques et
cinq méthodes de recherche scientifique à savoir : techniques
documentaire, d'enquête par questionnaire, d'interview,
d'échantillonnage et les méthodes : historique, descriptive,
statistique, analytique et synthétique.
Les résultats de notre recherche montrent que
l'évaluation de la matière imposable, les techniques de
recouvrement, les mesures répressives et préventives de la fraude
fiscale nous ont permis de confirmer notre première hypothèse.
À l'aide des recettes encaissées durant notre
période d'étude, le district de Muhanga a
mené des actions visant le développement
communautaire et individuel dont :
- La construction de l'infrastructure à usage commun d'un
coût de 1.509.613.442F - L'augmentation de la production agricole
à concurrence de 681.192.130F
- L'octroi de crédit de 67.576.927F, pour financer les
projets individuels et, ces
actions ont généré plus de 9.057emplois.
Grâce à ces résultats nous avons pu
confirmer notre deuxième hypothèse, selon laquelle « les
impôts contribuent à la mise en application de plusieurs projets
de développement en faveur de la population du District de
Muhanga».
Cependant, l'accroissement des recettes propres du district
de Muhanga ne serait pas suffire pour garantir le développement effectif
local, d'où l'intervention des partenaires et du gouvernement est
toujours souhaitable.
ABSTRACT
This topic entitled "The Contribution of Decentralized Taxes
on Socioeconomic Development of Rwanda, case study of Muhanga District,
2006-2010 ", has as general objective to show the contribution of the tax
decentralization in the promotion of local development of Muhanga district.
Specifically this work aims at:
· Analysis of tax decentralization mechanisms in Muhanga
District ;
· Analysis tax management mechanisms in Muhanga
District;
· Evaluation the contribution of decentralized taxes in
local development projects in Muhanga District ;
In order to achieve the above objectives, the following
hypotheses were suggested:
· Involving taxpayers in the determination of the tax base
contributes to the growth of the tax base in Muhanga District;
· Decentralizing taxes permits the implementation of
several development projects in favor of the population of Muhanga District;
During the data collection process, four data collection
techniques and five methods of scientific research namely: documentation,
questionnaire, interview, sampling and the methods- historical, descriptive,
statistical, analytical and synthetic.
The results of this research show that the assessment of the
taxable item, techniques of recovery, repressive and preventive measures of tax
fraud permitted the researcher to confirm his first hypothesis.
With the help of collected taxes during the period when the
researcher was conducting his research, Muhanga District carried out the
following activities aiming at community and individual development:
- The construction of a shared infrastructure that is worth Rwf
1,509,613,442 - The increase of agricultural production to a limit of Rwf
681,192,130
- Granting loans equivalent to Rwf 67,576,927 in order to
fund individual projects and, these activities generated more than 9,057
jobs
Thanks to these results the researcher has been able to
confirm the second hypothesis which stipulates that «Decentralizing taxes
permits the implementation of several development projects in favor of the
population of Muhanga District"
However, the growth of proper tax revenues of Muhanga
District are not sufficient to guarantee the local actual development, hence
the need of the intervention by partners and by the government.
INCAMAKE
Ubushakashatsi bwacu buvuga ku: «uruhare rwo kwegereza
abaturage ubuyobozi n'ubushobozi mu byerekeye imisoro n'amahoro n'akamaro kabyo
mu majyambere, n'imibereho myiza y'abaturage, mu karere ka Muhanga,
2006-2010»
Ubushakashatsi bwacu bufite intego rusange yo kwerekana
uruhare rwo kwegurira imisoro imwe n'imwe Akarere ka Muhanga mu iterambere
n'imibereho myiza y'abaturage b'ako Karere.
Ku byerekeye intego zihariye, ubushakashatsi bwacu bugamije:
· Gusesengura uburyo bukoreshwa mu myakirire y'imisoro
n'amahoro, yeguriwe uturere n'imijyi mu iterambere ry'akarere ka Muhanga
· Gusesengura uburyo bukoreshwa mu myakirire n'imicungire
y'imisoro n'amahoro, yeguriwe uturere n'imijyi mu iterambere ry'akarere ka
Muhanga
· Kugaragaza uruhare rw'imishinga y'iterambere mu karere ka
Muhanga yakoretse kubera kwiyongera kw'imisoro, n'icyo yamaze ku iterambere
ry'abaturage. Kugirango tugere kuri izo ntego twiyemeje, twagendeye ku ngingo
zikurikira:
· Akarere ka Muhanga gafite ingamba zitandukanye zikomeye
zo gutuma abasoreshwa bitabira gusora kandi bagasora imisoro myinshi
bishoboka.
· Imisoro igira uruhare mu iterambere rusange ry'akarere ka
Muhanga.
Kugirango duhuze amakuru yose arebana n'ubushakashatsi bwacu
twifashishije uburyo bwo kwinjira mu mateka y'imisoro, dusoma ibitabo
n'amaraporo, dukoresheje ibarurisha mibare no gusesengura.
Kugirango tubigereho twakoresheje urutonde rw'ibibazo, dufata
agace kamwe k'abo twagombaga kubaza tuganira ibiganiro.
Ubushakashatsi bwacu bwerekana ko gusoreshwa hakurikijwe
ubwoko bw'ibisoreshwa, uburyo bukoreshwa mu kwishyura, ingamba zifatirwa
abahunga imisoro, bigaragaza igisubizo cy'intego yacu ya mbere.
Ubushakashatsi bwacu kuva 2006 kugera 2010 bwerekana ko Akarere
ka Muhanga kifashishije imisoro yinjiye, gakora ibikorwa by'amajyambere rusange
bikurikira:
· Kubaka ibikorwa remezo byatwaye amafaranga
1.509.613.442
· Kwiyongera kw'umusaruro mu buhinzi kugeza ku gaciro
k'amafaranga 681.192.130
· Gutanga inguzanyo zingana n'amafaranga 67.576.927 ku
mishinga y'umuntu ku giti cye.
Ibyo byatumye abaturage 9.057 babona imirimo. Aho niho
tubonera igisubizo cy'intego yacu ya kabiri ivuga ko imisoro ifite uruhare mu
iteranbere rusange ry'abaturage b'Akarere ka Muhanga.
Ariko twabonye ko ubwiyongere bw'imisoro bwite y'Akarere ka
Muhanga budahagije, bityo rero inkunga ya Leta n'iy'abafatanyabikorwa
iracyakenewe.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le Rwanda est historiquement un pays très
centralisé, le processus de décentralisation a commencé en
2000 et, en 2006, il a y a eu la réorganisation administrative à
savoir : 4 provinces plus Ville de Kigali, 30 districts, 416 secteurs
(imirenge), 2086 cellules (utugali).
La décentralisation des impôts et taxes au
Rwanda a été initiée en vertu des lois No 04/2001 du
13/01/2001, 05/2001 du 18/01/2001 et la loi No 07/2001 du 19/01/2001
telles que respectivement modifiées et complétées par la
loi No 25/2005 du 23/12/2005, portant organisation des
entités administratives de la République du Rwanda. Ces lois
portent respectivement l'organisation et le fonctionnement des Districts, des
circonscriptions urbaines et de la ville de Kigali. Elles font du District et
de la ville de Kigali des structures administratives autonomes
bénéficiant d'une personnalité juridique et d'une
autonomie administrative et financière.
Ces lois donnent aux administrations locales le pouvoir
d'élaborer leurs propres budgets et plans de travail, de mobiliser des
ressources et de les utiliser conformément aux procédures
prévues par la loi.
Le gouvernement rwandais a cédé certains
impôts aux entités décentralisées pour
élargir leur assiette fiscale, notamment les impôts sur les biens
immobiliers, le droit de patente et l'impôt sur les revenus locatifs
ainsi que les frais de notification.
Les objectifs spécifiques de cette
décentralisation sont les suivantes : Renforcement de la
responsabilité et de la capacité locale de gestion,
équité dans la distribution des ressources, indépendance
des entités locales décentralisées vis-à-vis du
gouvernement central, Facilitation de la disposition immédiate de la
matière imposable (Rapport MINALOC 2006 : 10).
La Décentralisation en général pour une
organisation ou un gouvernement est le fait de déléguer
certains niveaux et dimensions de contrôle de l'organe central vers les
plusieurs petites entités qui les composent (Cambridge Dictionary,
2003), pour un Gouvernement, la
décentralisation politique et administrative s'inscrit
dans la logique de la bonne conduite des affaires de l'état sur toute
l'étendue du territoire national.
La logique de la décentralisation de la planification
et de la gestion en matière économique provient de l'intention
d'assurer la cohérence de fonctionnement du groupe tout en
évitant les gaspillages liés à une trop forte
centralisation (BRÉMOND, 1984 :154).
La décentralisation appuie la bonne gouvernance
à travers le renforcement de l'autonomie locale, l'action collective et
la prise de décision à la base. C'est ainsi que la
stratégie de réduction de la pauvreté dépend de la
mobilisation de toute la population à participer et à identifier
les problèmes pour pouvoir chercher des solutions adéquates et
par la contribution à la prise des décisions au niveau national.
(MINECOFIN, 2005 :25).
Dans le cadre de ce travail intitulé << la
contribution des impôts et taxes décentralisés sur
développement socio-économique du Rwanda, cas du district de
Muhanga, 2006-2010», nous allons d'abord traiter du
problématique, l'hypothèse de la recherche, du choix et
intérêt du sujet, de la définition des concepts
clés, du cadre méthodologique et de la présentation du
milieu de recherche. Ensuite, nous procéderons à la
présentation et l'analyse des résultats recueillis sur terrain,
à l'interprétation des résultats afin de vérifier
nos hypothèses de recherche. Enfin, nous terminerons par une conclusion
générale avec des suggestions aux différents intervenants
dans ce domaine.
1. Problématique
Le Dictionnaire Grand Larousse (1987 : 2508) ; définit
le mot << problématique » comme étant << un
ensemble de questions, de problèmes concernant un domaine de
connaissance, un ensemble de questions à résoudre par le
raisonnement scientifique et concernant un exercice »
Dans ce contexte, le problème de la
décentralisation fiscale au Rwanda, dans l'intention d'assurer des
services économiques et la réduction de la pauvreté se
pose spécialement de quatre manières :
- D'abord la majorité des districts accusent une
faiblesse de la base des ressources servant à la collecte des revenus
nécessaires, certains même parviennent difficilement à
payer le personnel (MINECOFIN, 2005 :25).
- Deuxièmement se pose le problème de
l'efficacité des mécanismes de perception et de gestion des
ressources collectées (MINECOFIN, 2005 :25).
- Troisièmement, les Districts accusent des faiblesses
des conseils de District quant à pouvoir effectivement analyser les
plans et les budgets ainsi que la production des prévisions des
dépenses. Cela est dû surtout aux bas niveaux d'instruction des
membres de ces conseils (MINECOFIN, 2005 :25).
- Enfin au quatrième niveau vient la
problématique de la supervision et de l'évaluation de la
décentralisation fiscale. Dans le même ordre de logique on
dénonce également la faiblesse de l'étendue et de la
portée auxquelles cette supervision et évaluation sont
effectuées (MINECOFIN, 2005 :26).
Cependant, malgré cette complexité des
problèmes liés à la décentralisation en
général et à la décentralisation fiscale en
particulier, il y a une volonté manifeste d'asseoir les
mécanismes et le fonctionnement des comités de
développement communautaire(CDC) pour pouvoir surmonter ces
problèmes. C'est le cas notamment de la procédure
budgétaire qui doit respecter la démarche transparente suivante :
chaque cellule tient des réunions ouvertes à sa population en vue
de l'identification des priorités des besoins de la cellule ainsi que de
leur faisabilité. Le secteur suit en renforçant la
démarche empruntée par la cellule dans une réunion ouverte
à tous par les représentants des cellules.
Après avoir hiérarchisé les
priorités par les comités de développement Communautaire
des secteurs, une conférence budgétaire au niveau des districts
est organisée, pour discuter de la liste des priorités et de
leurs faisabilités.(MINECOFIN,2005 :26) Ainsi partant de ces
mécanismes de fonctionnement décentralisé des organes
engagés dans l'administration fiscale et de la participation à la
planification des actions de développement du district , notre recherche
se propose de répondre aux deux questions de recherche suivantes :
· Dans quelle mesure la participation des contribuables
à la détermination de la base imposable, a-t-elle
contribué à l`élargissement de l`assiette imposable dans
le District de Muhanga ?
· La décentralisation des impôts et taxes
permet-elle la mise en application de plusieurs projets de développement
en faveur de la population du District de Muhanga ?
2. Hypothèses de La recherche
Selon QUIVY, R. et CAMPENHOUDT, (1995 : 150) ; << Une
hypothèse est une proposition qui anticipe une relation entre deux
termes qui, selon les cas, peuvent être des concepts ou des
phénomènes. Elle est donc une proposition provisoire, une
présomption, qui demande à être vérifiée.
Dès lors, l'hypothèse sera confrontée, dans une
étape ultérieure de la recherche, à des données
d'observation »
Dans cette recherche, les hypothèses suivantes seront
vérifiées :
· La participation des contribuables à la
détermination de la base imposable contribue à l'accroissement
de l'assiette imposable dans le District de Muhanga.
· La décentralisation des impôts et taxes
permet la mise en application de plusieurs projets de développement en
faveur de la population du District de Muhanga.
3. Choix et intérêts du sujet
Notre sujet de recherche s'intitule << la
contribution des impôts et taxes décentralisés sur
développement socio-économique du Rwanda, cas du district de
Muhanga, 2006-2010». Le choix de ce sujet a été
inspiré par plusieurs raisons entre autre la gestion du bien public, la
participation des contribuables à la détermination de la base
imposable dans le District de Muhanga. Le choix de notre sujet de recherche est
alors intéressant sur un triple point de vue: l'intérêt
personnel, intérêt social, intérêt académique
et scientifique.
3.1. Intérêt personneL
Il consiste à améliorer la connaissance en
matière de la décentralisation des recettes fiscales. La
recherche va analyser et prendre connaissance la contribution de la
décentralisation fiscale au cours de la deuxième phase de
décentralisation administrative, et de la politique de
décentralisation fiscale au Rwanda en général et dans le
District de Muhanga en particulier, nous avons intérêt à
l'aborder en long et en large afin de dégager sa contribution au
développement socio-économique de notre pays.
3.2. Intérêt social
Il s'agit d'analyser et de montrer l`impact de la
décentralisation des recettes fiscales, sur les intérêts
sociaux dans le cadre de la mise en oeuvre de cette politique. Après
avoir analysé rigoureusement et objectivement des résultats de
notre recherche, nous allons émettre des résultats, et des
suggestions à l'endroit de l'administration centrale et des
entités décentralisées sur la politique fiscale, ce qui
pourra porter les intérêts sociaux dans la suite de la mise en
oeuvre de cette politique.
3.3. Intérêt scientifique
Cette recherche va compléter d`autres recherches sur
la décentralisation des impôts et taxes, et ouvrir des horizons
pour d'autres champs d`investigations, exigence à la fin du cycle de
Licence. Les résultats de cette recherche constitueront un outil pour
tout chercheur oeuvrant dans le domaine du développement
socio-économique au Rwanda en passant par la décentralisation des
impôts et taxes.
3.4. Intérêt académique
Les résultats de notre étude s'ajouteront à
ceux de nos prédécesseurs et serviront de documentation à
nos successeurs qui voudront approfondir des recherches similaires.
4. Objectifs de la recherche
Pour bien mener notre recherche, nous nous sommes fixé un
objectif global et trois objectifs spécifiques.
4.1. Objectif global
Notre sujet de recherche a pour objectif global de montrer la
contribution de la décentralisation des impôts et taxes dans la
promotion du développement local au Rwanda à partir du cas du
district de Muhanga.
4.2. Objectifs spécifiques
Spécifiquement, la présente recherche vise
à :
· Analyser les mécanismes de décentralisation
des recettes fiscales dans le District de Muhanga.
· Analyser les mécanismes de gestion des recettes
fiscales dans le District de Muhanga.
· Évaluer l'apport des recettes fiscales
décentralisées aux projets de développement local dans le
District de Muhanga
5. Délimitation du sujet
Comme tous les autres travaux scientifiques, notre travail a des
limites dans l'espace, dans le temps et dans le domaine.
5.1. Délimitation dans l'espace
Selon JAVEAU, C., (1985 :86) ; « Il est
très rare qu'une enquête socio-économique soit menée
auprès de l'ensemble des individus composant une population
déterminée ». Pour ce travail, compte tenu des contraintes
matérielles, financières et temporelles qui nous sont
imposées, nous nous sommes limité au District de Muhanga qui est
notre lieu de résidence. Ainsi, il nous sera facile de recueillir les
informations aussi complètes que possible sur la contribution des
impôts et taxes décentralisés sur le développement
socio- économique dans ce District de Muhanga.
5.2. Délimitation dans le domaine
Notre étude s'inscrit dans le domaine fiscal des
impôts et taxes décentralisés et sur les finances
publiques. Au cours de ce travail, nous nous sommes intéressé
à l'efficacité, et à la contribution des impôts et
taxes décentralisés sur le développement
socio-économique.
5.3. Délimitation dans le temps
Dans le temps, cette étude porte sur la période
allant de 2006 à 2010. Le choix de cette période est dû au
fait que la deuxième phase de la décentralisation administrative,
couvre cette période, nous avons voulu analyser la contribution des
impôts et taxes décentralisés au développement
socio- économique du pays en général et dans le District
de Muhanga en particulier, objet de notre étude.
6. Méthodologie utilisée
Tout travail scientifique, suit une méthodologie
précise afin de montrer comment on va pouvoir atteindre les objectifs
assignés. C'est pour cette raison que, dans le but de vérifier
nos hypothèses et atteindre nos objectifs, nous nous sommes servi de
techniques et méthodes diverses.
Dans notre travail, nous avons utilisé la
méthode historique, descriptive, analytique, statistique, ainsi que les
techniques documentaire, d'enquête par questionnaire, d'interview, et
celle d'échantillonnage.
7. Subdivision du travail
Outre l'introduction générale, la conclusion
générale, et des suggestions le présent travail comprend
trois chapitres. Le premier chapitre concerne le cadre conceptuel et les
fondements théoriques relatifs à la décentralisation des
impôts et taxes. Les concepts qui seront traités sont notamment
contribution, développement, impôts et taxes et les termes
connexes. Le deuxième chapitre s'articule sur le cadre
méthodologique utilisé et la présentation du milieu de
recherche, tandis que le troisième chapitre s'intéresse à
la présentation, analyse et interprétation des résultats
issus des données recueillies sur terrain en vue de vérifier nos
hypothèses de recherche.
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET FONDEMENTS
THÉORIQUES
Pour permettre une meilleure compréhension de ce travail,
il importe, avant d'entrer dans le vif du sujet, de clarifier le cadre
théorique et conceptuel.
Nous avons tout d'abord accordé une attention
particulière aux concepts clés en fournissant de plus amples
détails relatifs à leurs définitions. Ceci nous a permis
de mieux saisir le sens des termes qui sont utilisés dans ce travail.
1.1. Définition des concepts et mots clés
Les concepts clés clarifiés au cours de ce travail
sont : contribution, impôts, taxes, fiscalité,
décentralisation, développement, et enfin développement
socio-économique.
1.1.1. Contribution
Selon le Robert quotidien, (2000 : 409) ; le mot <<
contribution >> découle du verbe contribuer qui signifie avoir
part à un certain résultat, collaborer, coopérer et
participer. C'est le fruit des efforts consentis par une personne ou une
organisation dans un projet ou une action en cours d'exécution ou dans
un domaine quelconque.
Le mot contribution veut dire << l'aide que chacun
apporte à une oeuvre commune ou la participation à un
résultat par sa présence, par une action ou par un apport
d'argent >> ; d'après Le Grand Larousse, (2000 : 112)
Selon le Petit Larousse en couleur, (1995 : 126) le terme
<< contribution >> signifie << ce que chacun apporte à
une oeuvre commune, à un concours. C'est la part de chacun
apportée à une dépense commune et particulière aux
dépenses de l'État ou de la collectivité publique
>>.
Pour ce qui est de notre travail, le concept <<
contribution >> est sous-entendu comme l'apport de quelqu'un ou de
quelque chose dans le but d'améliorer une situation donnée.
1.1.2. Impôt
L'impôt est une somme d'argent prélevée
directement ou indirectement aux patrimoines des particuliers par le
gouvernement central ou les collectivités publiques pour faire face aux
dépenses publiques. Les prélèvements indirects sont des
impôts indirects. BERNARD, (1964 :16).
L'impôt constitue un prélèvement
forcé géré par la puissance publique sur le patrimoine des
individus, en vue d'en répartir équitablement entre eux le poids
des charges publiques. LASCOMBE, M., (1996 :12).
MARTINEZ J.C (1980 : 25), lui aussi définit
l'impôt comme "un prélèvement pécuniaire
autoritaire, définitif sans contrepartie, réalisé au
profit des collectivités publiques ou d'établissements publics
territoriaux"
Quand on parle de l'impôt, on sous-entend un
prélèvement d'une taxe qui est perçue obligatoirement par
une collectivité. La perception de l'impôt est régie par le
législateur qui définit les dispositions et l'autorité de
la perception dudit impôt.
1.1.2.1. Classification d'impôt
Selon M. WALF et al (1998 : 11), il y a plusieurs
critères de classification de l'impôt. Il y a la classification
selon l'objet de l'impôt, il y a la classification selon l'assiette de
l'impôt, ensuite il y a la classification selon la circulation juridique
des biens et enfin il y a la classification par la manière dont on
perçoit l'impôt. D'après l'objet de l'impôt on
distingue l'impôt personnel et l'impôt réel. La
classification selon l'assiette de l'impôt, distingue l'impôt sur
le revenu, l'impôt sur le capital, l'impôt fixe, l'impôt
progressif et l'impôt proportionnel. Selon la circulation juridique des
biens, on distingue la TVA, le droit d'enregistrement sur les ventes et les
donations, les droits de succession, etc. Enfin, selon la manière dont
on perçoit l'impôt, on distingue l'impôt direct et
l'impôt indirect.
1.1.2.1.1. Classification selon l'objet de
l'impôt
D'après M. WALF et al (1998 : 11), la
classification de l'impôt selon l'objet imposable, distingue deux types
d'impôts à savoir ; l'impôt personnel et l'impôt
réel.
1.1.2.1.1.1. Impôt personnel
L'impôt personnel tient en compte l'ensemble de la
situation économique et financière du contribuable. L'impôt
sur le revenu rentre dans cette catégorie. D'après J.
BRÉMOND (1984 :167), l'impôt sur le revenu est par nature
personnalisé mais il suppose un réseau de perception
considérable. Il est généralement considéré
comme juste car l'institution de taux progressifs permet de moduler le
prélèvement. Cependant beaucoup de revenus échappent
à l'impôt comme les revenus forfaitaires.
1.1.2.1.1.2. Impôt réel
D'après M. WALF et al (1998 :11), l'impôt
réel est celui qui frappe les biens d'un contribuable sans tenir compte
de sa situation personnelle ; (c'est-à-dire de l'importance de ses
revenus, de ses charges de famille, de son invalidité éventuelle,
etc.) C'est le cas des taxes nettes.
1.1.2.1.2. Classification selon l'assiette de
l'impôt
Selon M. WALF et al (1998 :11), la classification de
l'impôt selon l'assiette imposable, comprend l'impôt sur le revenu,
l'impôt sur le capital, l'impôt fixe, l'impôt proportionnel,
et l'impôt progressif.
1.1.2.1.2.1. Impôt sur le revenu
L'impôt sur le revenu est celui qui frappe le produit
périodique d'un bien et du travail du redevable. De plus en plus,
cependant, il atteint les accroissements du capital; d'après M. WALF et
al (1998 :11).
1.1.2.1.2.2. Impôt sur le capital
L'impôt sur le capital est celui qui frappe la fortune
du redevable. Un tel impôt n'est perçu qu'au moment du
décès du contribuable: ce sont les droits de succession. Le
précompte immobilier s'apparente également à un
impôt sur le capital car il n'est pas imputable par le contribuable sur
son impôt des personnes physiques (sauf pour ce qui concerne l'habitation
qu'il occupe personnellement), d'après M. WALF et al (1998 :11).
1.1.2.1.2.3. Impôt fixe
L'impôt est dit fixe lorsque son montant est
indépendant de la matière imposable. C'est le cas du droit fixe
général en matière de droits d'enregistrement (M. WALF et
al, 1998 :11).
1.1.2.1.2.4. Impôt proportionnel
L'impôt est dit proportionnel s'il implique que chacun
se voit appliquer un taux unique exprimé en pourcentage de son revenu ou
de son capital. Celui qui dispose 5000 Francs de revenu mensuel débourse
500francs d'impôts et celui qui reçoit 80.000 francs paie 8000
francs si le taux d'imposition est de 10%. (J. BRÉMOND, 1984 :165). Donc
ici le taux d'impôt est constant quel que soit l'importance de
l'élément imposable.
1.1.2.1.2.5. Impôt progressif
Contrairement à l'impôt proportionnel,
l'impôt progressif suppose un taux qui croît en fonction de
l'importance de la matière imposable. Souvent, ce genre est
présenté comme un facteur de redistribution. Son taux augmente en
même temps que le revenu.
(J. BRÉMOND, 1984 :165).
1.1.2.1.3. Classification selon la circulation juridique
des biens
La classification de l'impôt selon la circulation juridique
des biens, comprend la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), et la taxe sur
l'héritage, d'après M. WALF et al (1998 :11).
1.1.2.1.3.1. Taxes sur la valeur ajoutée (TVA)
La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appartient à
la catégorie d'imposition sur la dépense. L'imposition sur la
dépense prend pour assiette de l'impôt, la dépense
effectuée pendant une période donnée. D'après
HARRAP'S (1988 : 298), la TVA est une forme d'imposition indirecte par laquelle
un vendeur et un consommateur payent un pourcentage de la valeur excessive du
produit ou du service.
1.1.2.1.3.2. Taxe sur l'héritage
L'impôt sur les héritages est payé par les
héritiers et il est souvent calculé par rapport au degré
de parenté entre l'héritier et le défunt. (HARRAP'S, 1988
: 297)
1.1.2.1.4. Classification selon la manière dont
l'impôt est perçu
D'après M. WALF et al (1998 : 12), la
classification de l'impôt selon la manière dont l'impôt est
perçu, distingue deux types d'impôts à savoir ;
l'impôt direct et l'impôt indirect.
1.1.2.1.4.1. Impôt direct
L'impôt direct est un impôt perçu
directement et qui frappe une situation stable, permanente, susceptible de se
renouveler et en conséquence apte à l'enrôlement
préalable. Deux critères permettent de définir les
impôts directs : il s'agit de perception des contributions directement
par l'administration fiscale et le recouvrement par rôle nominatif. (Mc
CONNEL, 2008 : 570-571). Ainsi, l'impôt n'atteint que le seul
contribuable en s'attachant directement à sa propre situation, et
l'administration fiscale peut s'adresser directement au contribuable
lui-même pour payer l'impôt mis à sa charge.
Pour DUBOIS, J, (1972 :148), le redevable, c'est celui qui
doit verser l'impôt au fisc est également la même personne
que le contribuable, c'est-à-dire ce lui qui supporte l'impôt, ce
qui permet d'établir directement l'impôt au nom du
contribuable.
Les impôts directs comprennent notamment :
- L'impôt sur les revenus divers dont les
rémunérations, les revenus commerciaux et les revenus des biens
immeubles
- L'impôt mobilier
- L'impôt sur la propriété
1.1.2.1.2. Impôt indirect
L'impôt indirect, par contre, frappe un
événement occasionnel, transitoire, passage, inapte à
enrôlement. C'est le cas d'impôt sur chiffre d'affaire (ICHA), la
TVA, les taxes d'accises, les droits de douane, etc. Ce genre d'impôts et
taxes sont perçus indirectement au moyen des mécanismes de
collecte et de reversement. (LILA.J et al, 1987 : 222-224)
Selon Luc SAIDJ, (1986 :126) l'impôt indirect, le
redevable ou l'assujetti ne fait que collecter l'impôt auprès des
contribuables généralement inconnus du fisc et de verser à
l'administration fiscale.
Les impôts indirects peuvent être répartis en
deux grandes rubriques :
- Les taxes intérieures sur les biens et services telle
que la taxe sur la valeur ajoutée, la taxe à la consommation et
l'impôt sur le chiffre d'affaires
- L'impôt sur le commerce extérieur qui comprend les
droits d'entrée et les droits d'exploitation.
Ces différents impôts indirects ne touchent pas
directement le contribuable, c'est la population consommatrice des produits
taxés qui paie car ils sont incorporés dans le prix desdits
produits.
1.1.3. Taxes
D'après LASCOMBE, M., (1996 : 9), la taxe est le prix
payé pour l'usage d'un service public non industriel ou commercial en
contrepartie d'une prestation déterminée ou de l'avantage qu'il
retire de ce service.
La différence entre l'impôt et la taxe, est que
la taxe est payée en échange d'un service fait par un organisme
public, tandis que l'impôt est établi d'après la
faculté de contribution, sans faire allusion à une contrepartie
individuelle sensible fournie par l'État au contribuable.
Comme l'impôt, la taxe est instituée par la loi
et recouvrée par les organes habilités de l'État. Au
Rwanda, la perception de la taxe a été
décentralisée de façon que les administrations locales
perçoivent une partie de la taxe de l'État et l'O.R.R
perçoit le reste. En effet, la décentralisation administrative a
impliqué une décentralisation fiscale.
1.1.4. Décentralisation
La Décentralisation en général pour une
organisation ou un gouvernement est le fait de déléguer certains
niveaux et dimensions de contrôle de l'organe central vers les plusieurs
petites entités qui les composent (Cambridge Dictionary, 2003) ;
pour un Gouvernement, la décentralisation politique et
administrative s'inscrit dans la logique de la bonne conduite des affaires de
l'état sur toute l'étendue du territoire national.
La logique de la décentralisation de la planification
et de la gestion en matière économique provient de l'intention
d'assurer la cohérence de fonctionnement du groupe tout en
évitant les gaspillages liés à une trop forte
centralisation (BRÉMOND, 1984 :154).
La décentralisation appuie la bonne gouvernance
à travers le renforcement de l'autonomie locale, l'action collective et
la prise de décision à la base. C'est ainsi que la
stratégie de réduction de la pauvreté dépend de la
mobilisation de toute la population à participer et à identifier
les problèmes pour pouvoir chercher des solutions adéquates et
par la contribuer à la prise des décisions au niveau national.
(MINECOFIN, 2005 :25).
1.1.5. Développement
Selon le Dictionnaire Grand Larousse, (1989 :935), << le
développement veut dire un fait pour quelque chose de progresser, de
s'accroître, de prendre de l'importance, essor, expansion ». Le
développement implique en plus de la croissance économique, une
meilleure satisfaction des besoins fondamentaux comme l'alimentation, la
santé, l'éducation mais aussi une éradication des
inégalités, du chômage et de la pauvreté.
Selon le Père LEBRET cité par RUTSINDITWARANE
E., (2008 : 26) << Le développement n'est pas seulement
économique ; il est le passage d'une phase moins humaine vers une phase
plus humaine ; d'où la planification nécessaire doit être
subordonnée à l'humain et qu'il faut tenir compte des valeurs
locales et viser un développement intégral et harmonieux
».
Selon OWEN et SHOW, cités par GISARO C., (2006 :19)
<< Le développement est un processus auquel participent tous les
habitants des pays pauvres et non seulement les élites qui en
monopolisent à l'heure actuelle les bienfaits économiques,
sociaux et politiques ».
PERROUX, F., (1997 :23) quant à lui, définit le
développement d'une part comme,
« L'ensemble des changements dans les
structures mentales et les habitudes sociales d'une population, qui la mettent
en état d'augmenter de façon durable un produit réel
global ».
Et d'autre part, << il peut être entendu comme
l'ensemble des changements observables dans le système économique
et dans le type d'organisation, qui conditionne la croissance entendue comme
l'augmentation soutenue du produit réel global ».
Le développement est une oeuvre sociale colossale
puisqu'elle implique une mutation de la société dans toutes ses
composantes à savoir les structures économiques, sociales,
politiques, religieuses et mentales. La finalité du développement
c'est-à-dire l'amélioration de la condition humaine doit toujours
être présentée à la vision purement technique du
problème.
Ainsi, en mobilisant les énergies locales, il est
possible d'inciter les pauvres à investir davantage dans leur propre
avenir, à augmenter la production pour accroître le revenu, et
à faire mieux entendre leur voix quand il s'agit de la
répartition de cette production.
En somme, pour une société donnée, le
développement est l'amélioration qualitative et durable d'une
économie et de son fonctionnement pour sa vie meilleure.
1.1.5.1. Développement social
WILLEMS, E., (1970 : 83) définit le
développement social comme « une multiplication des formes
d'interaction dans une société déterminée, qui
accompagne le développement de civilisation >>. Le
développement social et le développement de civilisation sont des
aspects complémentaires et corrélatifs du même
phénomène. L'un ou l'autre conduit nécessairement à
la différenciation croissante de la société.
Le développement implique une finalité d'ordre
social qui postule la réduction de la pauvreté, la malnutrition,
l'insécurité, l'injustice et l'oppression. Le
développement social vise donc le bien-être des individus et la
qualité de la vie qui se concrétise par un habitat décent
salubre, une bonne alimentation, la disponibilité des biens de
consommation tels que l'énergie, l'eau saine, l'habillement, etc.
1.1.5.2. Développement économique
Selon JAVEAU, C. (2001 :132), le développement
économique « est l'ordre d'activité ayant pour but de
produire et de distribuer les ressources nécessaires à la survie
du groupe social >>
Pour MENDRAS, H., (1983 :88), « il est impossible dans la
pratique de démêler l'économique et le social >>.
Selon lui, « toute activité économique crée des
rapports sociaux et s'inscrit dans un système social >>
Tout ceci montre que l'économique et le social sont
complémentaires. Ils se fournissent des outils variés pour la
compréhension et l'analyse de la réalité sociale par le
fait que le champ d'étude de toutes sciences sociales reste le
même donc c'est l'approche méthodologique qui diffère.
1.1.5.3. Développement socio-économique
Selon TRAORE, B., (1999 :136) « le développement
socio-économique, en quelque lieu que ce soit (pays aujourd'hui
avancés dans leur développement ou non) et quel que soit le
système politico- économique, le marché ou le plan n'a
d'autres significations, d'autres essences que celles de l'amélioration
des conditions de vie d'une majorité croissante d'individus :
amélioration de l'efficacité des types de travail par
l'éducation générale et la formation, distribution
équitable des fruits du travail ».
Le développement socio-économique, continue
TRAORE, B., (1999 : 136) est donc « le processus par lequel une
collectivité humaine en croissance complexe s'auto- entretient en
préservant son environnement naturel ».
Le terme socio-économique signifie ce qui
intéresse la société en termes économiques. Nous
pouvons dire que le socio-économique est toute chose en rapport à
la fois avec le social et l'économique. Les dimensions sociales et
économiques doivent nécessairement être combinées
pour une étude socio-économique. Le développement
socio-économique fait penser au développement et à la
conservation des capacités des individus en vue de la croissance sociale
impliquant ainsi l'amélioration des conditions de vie de la
population.
1.2. Théorie relative à la
décentralisation fiscale
Dans cette partie, nous allons présenter
brièvement la théorie relative à la
décentralisation fiscale tant au niveau International que national. La
théorie relative à la décentralisation fiscale parlera des
fondements historiques de l'impôt, des objectifs et de l'importance
l'impôt. Selon H. Boko (2008), la décentralisation fiscale se
définit par la transfert vers les administrations locales, des pouvoirs
de décisions relatives à la mobilisation des ressources au niveau
local en vue de l'exécution des responsabilités dévolues
par le gouvernement central. En principe, toute responsabilité
dévolue au niveau local devrait être accompagnée d'un
niveau adéquat de ressources.
Une politique de décentralisation fiscale cherche
à promouvoir l'efficacité dans la provision des services au
niveau local, le développement durable, la croissance économique
et la réduction de la pauvreté. En effet, le développement
durable implique une gestion efficace des ressources locales (et nationales),
une croissance dynamique de
l'économie, le tout basé sur un partenariat
entre le secteur privé et la société civile. La
décentralisation fiscale et financière peut donc promouvoir
l'efficacité, l'innovation, le développement des ressources
humaines, l'entreprenariat et le dynamisme local. Ce sont là des
éléments clés d'un politique de réduction de la
pauvreté.
Une politique de décentralisation fiscale se
conçoit dans un cadre juridique qui définit clairement les
responsabilités dévolues au niveau local ainsi que les sources de
revenu décentralisées. La décentralisation fiscale doit
être accompagnée par des reformes institutionnelles et la mise
à jour des lois.
1.2.1. Fondement historique de l'impôt
Selon David HUME (1986 : 86) la perception de l'impôt
n'est pas récente parce que l'histoire de l'humanité a
démontré que chaque communauté avait sa manière de
percevoir l'impôt. Pour les uns il était l'outil de consolidation
de la nation pour permettre l'affrontement ou la prévention des
ennemis.
L'impôt permettait aussi à la gouvernance
d'assoir les bases nationales solides et organiser des attaques contre les
ennemis ou y faire face. L'impôt avait été longtemps
associé à la notion de guerre pour en être le principal
moyen de financement. Dans certaines nations antiques, l'impôt prenait
une forme de prise en charge des dirigeants spirituels et des infortunés
parmi le peuple.
D'après la Bible, les lévites, les orphelins et
les veuves devaient vivre des dîmes prélevés sur les
moissons des israélites. Ces prélèvements devaient
être stockés dans les villes où ils devaient par la suite
être distribués parmi les bénéficiaires
(Deutéronome 14 :27-29)
L'impôt était associé à la
guerre : moyen de neutraliser les attaques, outil d'asseoir de
l'autorité royale (soumission guerrière)
L'impôt était associé à la
religion : l'autorité vient de Dieu et les hommes doivent
obéir à toute autorité établie.
L'impôt a été, dans les anciens temps,
conçu comme moyen de contribuer à l'effort de guerre : achat
de matériel de guerre, ravitaillement des hommes (des troupes),
réquisition, etc. (David HUME, 1986 : 86-102). Dans d'autres nations
comme la nation israélite, la
nécessité de l'impôt relevait du devoir
civique pour contribuer à l'intégrité nationale
(Deutéronome 18 :1-2). Dans tous les deux cas, les contributions
revêtaient un caractère volontaire de la part du contribuable.
Les contributions fiscales au profit des finances publiques se
sont généralisées au 19ème
siècle. Depuis lors, cette généralisation s'est poursuivie
et a fait revêtir à l'impôt un caractère obligatoire
(J BRÉMOND et al, 1984 :163). L'évolution des affaires
de l'État a modifié la théorie contractuelle de la
volonté du contribuable. Les théoriciens économiques
libéraux ont assigné d'abord à l'impôt une fonction
régalienne et sociale : décence, sécurité
nationale, responsabilité de grosses dépenses pour
intérêt collectif, etc. Avec le temps, les théories du
welfare state, eux, assignent à l'impôt un rôle de
réduction des inégalités, d'élimination de poches
de pauvreté et la prise en charge de toute la population de la naissance
à la tombe. La fiscalité a été prise alors comme un
instrument privilégié d'une redistribution des revenus et du
capital (J, BRÉMOND, 1984 :163).
Dans la mouvance keynésienne, nombre
d'économistes voient dans la fiscalité un instrument
d'intervention économique. Ainsi, aux objectifs sociaux de l'impôt
s'ajoutent les objectifs économiques qui justifieraient souvent un
niveau de fiscalité relativement élevé (J. BRÉMOND,
1984 :163).
Dans ce cas, la contribution volontaire devient donc caduque
et doit céder la place l'instauration du caractère obligatoire de
l'impôt ; d'où le caractère inconditionnel de l'imposition.
L'impôt est devenu le moyen de prélèvement autoritaire, de
finance, budget parfois majoré sur base des ajustements conjoncturels ou
de pénuries (D.HUME, 1986 :87)
1.2.2. Objectif et importance de l'impôt
L'impôt vise trois objectifs essentiels, à savoir la
couverture des dépenses publiques, exercer une action sur
l'économie et la correction des inégalités sociales.
1.2.2.1. Couverture des dépenses publiques
L'objectif primordial de l'impôt est la couverture des
dépenses publiques. Cependant cette couverture des dépenses pose
alors des problèmes relatifs à la mobilisation des ressources
financières nécessaires.
En effet personne n'a intérêt individuellement
à dépenser pour défendre et sécuriser l'ensemble du
territoire national bien que tout le monde éprouve ce besoin
impérieux de la sécurité.
De même l'éclairage public, l'aménagement
et l'entretien des voies navigables, des autoroutes, etc. n'ont de sens que
dans la mesure de l'intérêt collectif. C'est cet
intérêt collectif qui justifie la socialisation des
dépenses pour la réalisation des travaux servant
l'intérêt collectif. D'où la nécessité de
l'impôt pour l'ensemble du pays ou en d'autres termes la socialisation
des dépenses publiques (J. BRÉMOND et al, 1984 : 163).
D'où le deuxième objectif de l'État : instrument de
politique économique.
1.2.2.2. Instrument de politique économique
Dans la mouvance keynésienne, bon nombre
d'économistes voient dans la fiscalité un instrument
d'intervention économique. Une trop forte imposition peut, selon les
keynésiens, avoir des effets réducteurs et les autres agents
économiques. Au contraire, une imposition relative, peut stimuler
l'esprit entrepreneurial et ainsi, exercer une action positive sur
l'économie nationale (J. BRÉMOND et al, 1984 : 164).
1.2.2.3. Correction des inégalités
sociales
La correction des inégalités est avancée
par les théoriciens de l'impôt progressif et de l'approche
redistributive. L'impôt sur le revenu et la taxation de la transmission
des héritages rentrent dans cette catégorie de transformation
sociale en évitant des inégalités excessives,
l'accumulation des fortunes et les injustices liées à leur
transmission. Par cette voie redistributive. L'impôt peut contribuer
à la réduction des tensions sociales (J. BRÉMOND et
al, 1984 : 164).
En somme, dans ce chapitre, il a été d'abord
question de définir des concepts clés pour aider le lecteur
à comprendre notre contenu. Ensuite, nous avons amorcé les
généralités sur les impôts et taxes où nous
avons montré l'historique, les objectifs et l'importance des
impôts. Le chapitre suivant portera sur la méthodologie
utilisée et la présentation du District de Muhanga qui est notre
lieu de recherche.
CHAPITRE 2 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET
PRÉSENTATION DU MILIEU DE RECHERCHE
Ce chapitre porte sur le cadre méthodologique
utilisé pour la collecte et le traitement des données ainsi que
la présentation du District de Muhanga en précisant son
historique et ses caractéristiques relevant de sa situation physique et
socio- économique actuelle. Nous présentons également
l'unité des Finances du District de Muhanga, nous passons en revue les
techniques d'évaluation de la matière imposable et les techniques
de recouvrement appliquées par le District.
2.1. Cadre méthodologique
Tout travail scientifique, suit une méthodologie
précise afin de montrer comment on va pouvoir atteindre les objectifs
assignés. C'est pour cette raison que, dans le but de vérifier
nos hypothèses et atteindre nos objectifs, nous allons nous servir de
techniques et méthodes diverses.
2.1.1. Méthodes
D'après GRAWITZ M., (1979 : 344.) ; la méthode
de recherche est un ensemble des opérations par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre, les vérifie, (...) elle dicte surtout de
façon concrète d'envisager la recherche, mais ceci de
façon plus ou moins impérative, plus ou moins précise,
complète et systématisée.
Dans d'autres mots, elle est « un ensemble ordonné
de principes, des règles et des opérations intellectuelles
permettant de faire l'analyse en vue d'atteindre un résultat »
cités par HARERIMANA J.B.,( 2009 :7).
Dans notre travail, dans le but de pouvoir confirmer, infirmer
ou nuancer les éléments dans notre hypothèse nous avons
utilisé la méthode historique, descriptive, analytique,
statistique.
2.1.1.1. Méthode historique
D'après PINTO et GRAWITZ, (1979 :289), cette
méthode aide à combler les lacunes des faits et des
événements en s'appuyant sur le temps, peut être
partiellement reconstruit mais en assurant une continuité, une trame au
phénomène. Cette méthode nous a servi à remonter
l'historique de la fiscalité en général et en particulier
de la fiscalité au Rwanda. Elle nous a permis aussi de recenser des
projets de développement dans le district de Muhanga, au cours de la
période couverte par notre travail.
2.1.1.2. Méthode descriptive
Cette méthode nous aidé dans la description du
champ de travail et de notre unité d'enquête pour mieux
appréhender les différentes réalités qui s'y
trouvent.
2.1.1.3. Méthode statistique
Selon GATERA F., (2008 : 25-26) ; « C'est une
méthode qui nous aide à pouvoir quantifier les chiffres et les
résultats de la recherche. Ensuite, elle permet de présenter les
résultats sous forme graphique, des tableaux et des schémas. Elle
donne aux lecteurs une vision synthétique du travail de recherche et
permet une interprétation des résultats »
Le but de la méthode statistique étant de tenter
de concilier les démarches qualitatives et quantitatives, le rationnel
et le sensoriel et enfin le construit et l'observé ; elle nous a permis
d'analyser les données chiffrées des résultats de notre
recherche, et après nous avons passé à leur
interprétation statistique sous forme de tableaux, de pourcentage et de
graphiques.
2.1.1.4. Méthode analytique
D'après GATERA F., (2008 : 25-26) ; « Cette
méthode consiste à décomposer l'objet d'étude en
allant du plus complexe au plus simple ». Elle est utilisée pour
analyser des données empiriquement collectées sur base du
questionnaire. Cette méthode nous a aidé à analyser
systématiquement toutes les informations et toutes les données
récoltées, cas par
cas étape par étape, d'analyser les
mécanismes de planification et de gestion des impôts au niveau du
District de Muhanga.
2.1.1.5. Méthode synthétique
Selon GATERA F., (2008 : 25-26) ; << La méthode
synthétique permet de synthétiser, c'està-dire de
globaliser les éléments en un ensemble cohérent. L'esprit
synthétique considère les différents
éléments dans leur globalité. L'aspect synthétique
est complémentaire à l'aspect analytique »
Après l'analyse des données, nous avons
synthétisé toutes les informations sur notre sujet de recherche.
La synthèse nous a permis de présenter les résultats, de
vérifier nos hypothèses afin de donner les suggestions visant
l'amélioration des activités de perception des impôts et
taxes dans le District de Muhanga.
2.1.2. Techniques
D'après PINTO et GRAWITZ, (2004 :362) << la
technique est l'outil mis à la disposition du chercheur et
organisé par la méthode dans ce but, étant donné
qu'elle présente les étapes d'opérations limitées
liées à des éléments pratiques, concrets,
adaptés à un but défini »
Selon CHEVALIER J., (1992 : 168) ; les techniques de recherche
sont << les outils de la recherche impliquant des procédés
de collecte des données adaptés à la fois à l'objet
d'investigation, à la méthode d'analyse adoptée et surtout
au point de vue qui guide la recherche ».
Pour GRAWITZ M., (2004 :346) ; les techniques sont <<
des outils et des démarches qui aident le chercheur à aborder les
problèmes lorsque ceux-ci sont précisés ».
D'après HARELIMANA J.B., (2009 : 28) << ce sont des
procédés opératoires, concrets, rigoureux, bien
précis, qui sont mis en exécution pour atteindre les objectifs
que le chercheur s'est fixé ».
La technique est définie comme l'ensemble de moyens ou
de procédés qui permettent au chercheur de collecter des
données et des informations sur un sujet donné. Dans cette
étude, nous avons fait recours aux techniques suivantes : la technique
documentaire, la technique d'interview, la technique d'enquête par
questionnaire et celle de l'échantillonnage.
2.1.2.1. Technique documentaire
D'après GRAWITZ, M., (2001 : 526 ) ; « Cette
technique consiste à parcourir la littérature des travaux
effectués par d'autres chercheurs en vue de ce cadre théorique de
la recherche sur les travaux déjà existants ».
Elle nous a permis d'enrichir ce travail en consultant les
ouvrages, les travaux de fin du cycle, les journaux, les revues, les notes de
cours, les rapports et bien d'autres documents en rapport avec notre
étude de recherche. Ils nous ont permis de réaliser un cadre
conceptuel et théorique bien fouillé.
Les références électroniques nous ont
fourni également pas mal d'information à propos de notre sujet de
recherche.
2.1.2.2. Technique d'enquête par questionnaire
GRAWITZ, M., (1996 :587) « définit le
questionnaire comme étant un moyen de communication entre
l'enquêteur et l'enquêté. Il comporte une série de
questions concernant les problèmes sur lesquels on attend une
information de l'enquêté ».
Dans notre travail d'étude, nous avons
rédigé un questionnaire ouvert en vue de pouvoir tirer le maximum
d'information. Cette technique nous a servi comme le moyen de communication
essentiel en vue de pouvoir recueillir le maximum d'information.
2.1.2.3. Technique d'interview
De l'avis de CUVILLIER, A., (1960 :16) l'interview « est
un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus
de communication verbale pour receler des informations en relation avec le but
fixé ».
Elle consistait en des entretiens au cours desquels nous avons
interrogé les personnes qui nous ont fourni des informations relatives
à notre sujet de travail. Il s'agit donc des rapports de communications
verbales entre nous et les personnes enquêtées.
Cette technique nous a permis de compléter les
informations fournies par la technique documentaire et les observations
faites et d'obtenir les précisions plus fiables. Ainsi, au cours de
notre recherche, plusieurs personnes ont été interviewées
notamment certains
autorités locales et certaines personnes formant
l'échantillon de la population du District de Muhanga.
2.1.2.4. Technique d'échantillonnage
Selon le dictionnaire Hachette Encyclopédie de Poche,
(1996 : 156) « un échantillon est un ensemble d'individus choisis
comme représentatifs d'une population ».
Pour le Petit Larousse Illustré, (2003 : 124) ce terme
désigne « une petite quantité d'un produit qui permet d'en
apprécier et d'en faire connaître les qualités. C'est aussi
une fraction de la représentativité d'une population ou d'un
univers statistique ».
La technique de l'échantillonnage nous a permis de
tirer des conclusions sur la population à partir des calculs et des
résultats faits sur les échantillons représentatifs
préalablement choisis. Comme il n'est pas facile de faire la recherche
sur toute la population, faute de moyens matériels, financiers et du
temps, le choix de l'échantillon s'est avéré
nécessaire, pour cela, nous avons utilisé la table de
détermination de l'échantillon d'Alain BOUCHARD (1981 :143).
2.1.2.4.1. Détermination de la taille de
l'échantillon
La table d'Alain BOUCHARD donne des tailles respectives des
échantillons pour les dimensions variées des populations
infinies. Pour les cas spécifiques des populations finies la table
fournit la formule de détermination de la taille de l'échantillon
corrigée. La formule de détermination de l'échantillon
corrigé est ainsi exprimée :
Nc = (N x n) / (N+n)
OüN= taille de l'univers
n= taille de l'échantillon pour l'univers fini Nc = Taille
de l'échantillon corrigé
Selon cet auteur, « quand la population faisant l'objet
d'étude est inférieure ou égale à 1.000.000
d'individus, on la fait correspondre à un échantillon de 96
individus avec une marge d'erreur de 10% ». Pour l'échantillon
stratifié comme le nôtre, la formule est appliquée au
niveau de chaque strate c'est- à- dire en deux grandes catégories
à savoir : les contribuables en majorité agri-éleveurs et
les commerçants se trouvant dans le District de Muhanga, et les agents
du District de Muhanga.
Les résultats tirés de l'échantillon seront
extrapolés aux contribuables et aux autorités de ce District de
la manière suivante :
npc = (NpxNc) /N où npc = échantillon
corrigé d'une strate p
Np =taille d'une strate p
N = population mère
Nc= échantillon corrigé
p détermine le no de chaque strate
Notre échantillon sera donné par : ? npc =? (np x
Nc) / N
Un échantillon est un sous-ensemble de la population
étudiée, prélevée de façon à
conserver les caractéristiques principales de la population mère
: sexe, âge, niveau d'étude, etc. (J. BRÉMOND et GELEDAN A.
2002 : 209).
Nous allons ensuite procédé à la
technique d'échantillonnage à choix raisonné qui,
d'après J.J. LAMBIN (1990 :69) est un échantillon pour lequel il
y a souci de représentativité en ce sens que l'analyse cherche
à inclure les individus les plus susceptibles d'apporter une information
pertinente.
La taille d'échantillon requise pour estimer, avec une
précision donnée, un pourcentage par technique aléatoire
simple, dans la situation la plus défavorable, selon Alain BOUCHARD,
(1988-1989)
Par souci de représentativité et d'inclure les
individus les plus susceptibles d'apporter une information pertinente, nos
répondants sont divisés en deux grandes catégories
suivantes :
- Les Agents du District de Muhanga
- Les contribuables en majorité les commerçants.
Le nombre de la population d'étude de notre travail de
recherche est de 10.995 individus dont 8
agents du District de l'unité des Finances du District de
Muhanga. de 96 Agents de 12 Secteurs administratifs du
District, 126 représentants des cellules
administratives, de 63 cellules, et de 331 chefs des villages
et enfin de 10434 contribuables.
Concernant notre cas bien précis, nous avons une
population composée de 10.995 individus. Il est supérieur
à 10.000 individus et inferieur à 50.000 individus, alors la
taille de notre échantillon sera de 95 individus.
2.1.2.4.2. Échantillonnage par stratification
D'après JAVEAU, C., (1985 :38) ; l'échantillonnage
stratifié permet d'obtenir une taille d'échantillon suffisante
pour des sous-groupes de la population à laquelle on
s'intéresse.
Après la détermination de la taille de
l'échantillon, nous allons diviser notre population d'étude en
strate proportionnellement dans l'échantillon global. Ainsi nous aurons
respectivement :
- Les agents de l'unité des Finances: (95x 8) / 10.995 =
0.069122 ; nous avons pris 1 individu
- Les agents des Secteurs administratifs : (95x 96) / 10.995 =
0.829468 ; nous avons pris 1 individu
- Les agents des cellules administratifs : (95x 126) / 10.995 =
1.088677 ; nous avons pris 1 individu
- Les chefs de villages : (95x 331) / 10.995 = 2.859936 ; nous
avons pris 3 individus - Les contribuables : (95x 10.234) / 10.995 = 90.1528
; nous avons pris 90 individus
Alors, notre travail de recherche s'est constitué d'un
échantillon pondéré 1+1+1+3+90= 96 2.1.2.4.3.
Échantillonnage aléatoire
Pendant notre enquête, il était difficile de
battre la campagne de tous les 12 secteurs du District de Muhanga. Nous avons
ciblé les contribuables se trouvant dans 6 secteurs administratifs
suivant, choisis par tirage au sol : Nyabinoni, Rongi, Kibangu, Rugengabari,
Kiyumba et Mushishiro.
2.2. Historique et situation actuelle du District de
MUHANGA
L'actuel District de Muhanga résulte de la fusion des
ex-Districts de Muhanga, Ndiza, Ville de Gitarama et quelques secteurs des
anciens Districts de Ntenyo et Kayumbu. Le chef-lieu du District de Muhanga
est celui de l'ex Préfecture puis ex Province de Gitarama.
Le District de Muhanga n'a pas été
épargné des événements de génocide de 1994
et la guerre des infiltrés de 1997 qui ont détruit le tissu
socio- économique du pays. Les conséquences de la guerre se
manifestent par le nombre important des vulnérables et orphelins, la
destruction des infrastructures sociales et économiques, ainsi que la
dégradation de l'environnement. Cette partie est consacrée
essentiellement aux caractéristiques en rapport avec l'objet de notre
recherche. Il s'agit de la présentation des caractéristiques
biophysiques, du relief et climat, des sols, de la flore et faune, de la
démographie et des facteurs socio- économiques.
2.2.1. Caractéristiques biophysiques
Le District de MUHANGA est l'un des 8 districts qui composent
la Province du Sud. Il est constitué de 12 secteurs, 63 cellules et 331
Villages administratifs (Imidugudu). Il couvre une superficie de
647,7km2. Situé au nord de la Province du Sud, le District de
Muhanga est bordé par les districts de Gakenke au nord, de Kamonyi
à l'Est, de Ruhango au sud et de Ngororero à l'ouest.
2.2.2. Relief et climat
Une partie du District de Muhanga se situe sur le plateau
central du pays avec une unité topographique de type collinaire. Aux
collines reposantes et basses, aux sommets plats à faible
dénivellement constituant ainsi un des meilleurs éléments
du << plateau >> central rwandais. L'autre partie possède
des pics qui caracolent au delà de 2000 mètres (Saruheshyi,
Kanyarira, Mukingi et Samba).
Sur le plan climatique, le District se trouve dans une
région bien arrosée, comprise entre les isohyètes 1100mm
et 1200mm. Cette région jouit d'un climat à 4 saisons dont 2
saisons pluvieuses et 2 saisons sèches : une petite saison pluvieuse
(automne) qui s'étend d'Octobre à Décembre ; une petite
saison sèche (printemps) qui s'étend de Janvier à
Février ; une grande saison pluvieuse (hivers) allant de Mars à
Juin et une grande saison sèche (été) de Juin à
Août ou début Septembre.
Le District est implanté essentiellement dans la
région agro bio climatique dite << Dorsale granitique >>.
Toutefois, il comporte quelques pics appartenant à la région du
BudahaNdiza-Buberuka.
2.2.3. Sols
Les sols de Muhanga sont constitués essentiellement des
Kaolisols humifères dérivés des roches granitiques,
gneissiques et schisteuses. Toutefois les caractéristiques
pédologiques varient d'un faciès écologique à un
autre, ce qui fait qu'on observe une diversité des sols selon qu'on se
trouve au sommet des collines, sur les bas de pente ou dans les bas-fonds. De
plus, les sols latéritiques et granitiques se répartissent sur la
majeure partie de la superficie du District. Les sols quartziques sont aussi
représentés sur beaucoup de massifs.
Les marais et les bas-fonds sont caractérisés
par des sols argileux riches en limons et couverts à certains endroits
par les alluvions et des colluvions. Le potentiel agricole dépend
surtout de la présence de la couche humifère. Actuellement les
signes d'épuisement des sols se manifestent suite à la
surexploitation des parcelles agricoles et à l'usage limité du
fumier et des engrais minéraux. L'érosion atteint des proportions
alarmantes.
Il faut absolument relancer la mise en place des dispositifs
anti-érosifs. L'équilibre sol- plantes est très fragile.
Cette fragilité est la conséquence de l'érosion pendant la
grande saison pluviale qui correspond à la période des pluies
diluviennes et qui emportent les champs et les autres infrastructures.
2.2.4. Hydrographie
Les rivières plus importantes sont par ordre d'importance
:
- Nyabarongo qui fait la ceinture hydrographique du District
(elle traverse 6 secteurs) et collecte à lui seul, plus de 90 % des eaux
de ruissellement ;
- Ses affluents sont : Miguramo, Muhanga, Ururumanza, Sagarara,
Kiryango, Base, - Akabebya et Mukunguri se déversent dans l'Akanyaru.
En général, l'eau est abondante dans le District,
surtout dans sa partie du Nord. 2.2.5. Flore
Les écosystèmes végétaux naturels
ont disparu laissant la place aux cultures vivrières et aux
boisements artificiels. Les cultures vivrières sont constituées
de vastes bananeraies oüse mêlent les ficus, les
avocatiers, les patates douces, le manioc, etc. La majeure partie de
boisements artificiels actuels est constituée
d'Eucalyptus et Pinus. Mais à certains endroits, on trouve des pinus
et quelques grevillea surtout sur les lignes anti-érosives. Les
eucalyptus et autres arbres sont utilisés pour la
construction des maisons, le bois de chauffage et la construction des ponts.
Ceci impose la réhabilitation des forêts endommagées et le
développement de l'agroforesterie pour satisfaire la demande en bois qui
croît chaque jour. Toutefois, le District possède une forêt
naturelle de 151ha sur les montagnes de Ndiza appelée BUSAGA.
2.2.6. Faune
La faune sauvage n'existe plus dans la région depuis
longtemps sauf quelques oiseaux, petits mammifères et reptiles qu'on
rencontre dans les endroits moins fréquentés. Ainsi du point de
vue faune, les animaux sont surtout des animaux domestiques à savoir des
bovins, des caprins, des ovins, des porcins, des lapins, des volailles et des
félidés.
2.2.7. Démographie
La population du District de Muhanga est de 297 997 habitants,
dont 52,2% sont des femmes et 47,8% d'hommes. Le nombre et la taille de
ménages sont respectivement de 61 563 et 4,8.
La superficie du District étant de 639,4
km2, sa densité est de 466 habitants par km2. Le
rapport de masculinité (RM) est de 91 hommes pour 100 femmes. Le tableau
suivant met en exergue la répartition de la population du District de
Muhanga par secteur selon le sexe.
Tableau 1: Répartition de la population du
District par secteur et selon le sexe et densité
N°
|
SECTEUR
|
Superficie
|
Nbre ménage
|
Population
|
Densité brute
|
RM
|
H
|
F
|
Total
|
1
|
CYEZA
|
57,6
|
6 307
|
14 716
|
16 000
|
30 716
|
533
|
92
|
2
|
KABACUZI
|
75,0
|
5 807
|
13 463
|
14 635
|
28 098
|
375
|
92
|
3
|
KIBANGU
|
46,8
|
4 399
|
9 913
|
10 784
|
20 697
|
442
|
92
|
4
|
KIYUMBA
|
72,7
|
4 627
|
10 320
|
11 268
|
21 588
|
297
|
92
|
5
|
MUHANGA
|
62,5
|
5 105
|
11 662
|
12 990
|
24 652
|
394
|
90
|
6
|
MUSHISHIRO
|
53,1
|
4 648
|
10 416
|
11 500
|
21 916
|
413
|
91
|
7
|
NYABINONI
|
30,9
|
3 983
|
8 642
|
9 589
|
18 231
|
590
|
90
|
8
|
NYAMABUYE
|
29,4
|
5 733
|
12 696
|
14 253
|
26 949
|
917
|
89
|
9
|
NYARUSANGE
|
62,5
|
5 319
|
16 516
|
17 679
|
34 195
|
547
|
93
|
10
|
RONGI
|
69,3
|
5 979
|
12 664
|
13 560
|
26 224
|
378
|
93
|
11
|
RUGENDABALI
|
42,1
|
3 829
|
8 557
|
9 353
|
17 910
|
425
|
91
|
12
|
SHYOGWE
|
37,5
|
5 741
|
12 761
|
14 060
|
26 821
|
715
|
91
|
|
TOTAL
|
639,4
|
61 563
|
142 326
|
155 671
|
297 997
|
466
|
91
|
Source : Recensement de District 2007
La population du District de Muhanga est composée d'une
façon remarquable par une population jeune. Si l'on considère
l'âge d'activité, la population du District est essentiellement
active.
2.2.8. Religion
La religion catholique vient en premier lieu à avoir plus
d'adhérents suivie de la religion protestante. Les autres religions
présentes sont la religion musulmane et l'animisme.
2.2.9. Éducation, Jeunesse, Sport et Culture
Le District de Muhanga dispose de 338 centres
éducationnels dont 93 de l'enseignement maternel, 106 de l'enseignement
primaire, 23 de l'enseignement secondaire, 3 Centres de Formation des Jeunes
(CFJ) et 113 centres d'alphabétisation. Au total, ces centres ont une
population de 90 951 apprenants et utilisent 2 704 enseignants dans 1 782
salles de classes.
Les élèves du District de Muhanga connaissent
des irrégularités quant au moment de commencer leurs
études. On trouve en première année des enfants de
plusieurs âges, c'està-dire, de moins de sept ans à plus de
douze ans. Les enfants âgés de plus de 12 ans connaissent des
difficultés d'apprentissage et sont quelquefois complexés.
Les infrastructures sportives et récréatives
sont : 6 terrains de foot, 7 de basket, 7 de volley-ball. Aucune école
ne dispose de salle de jeux ni de gymnase. Il existe aussi quelques terrains de
hand Ball dans certaines écoles.
2.2.10. Santé
Dans le domaine de la santé, le District de Muhanga
dispose d'un hôpital et de quatorze centres de santé. Le personnel
médical reste insuffisant, surtout dans les centres de santé
publics. Un grand nombre des formations sanitaires (FOSA) agréées
n'offrent pas des services de planification familiale (PF). À ces FOSA,
il est prévu les stratégies avancées de PF, de plaidoyer
auprès des partenaires et la création des postes secondaires de
santé.
2.3. Sources des recettes du District
La loi no 8/2006 portant organisation et
fonctionnement du District et no 10/2006 régissant de la
ville de Kigali précise les sources de revenus pour les Districts et la
ville de Kigali. Les administrations locales ont des principales sources de
recettes : les sources internes et les sources externes.
2.3.1. Ressources externes du District
Les ressources externes sont les suivantes :
- Les emprunts
- Les subventions de l'État
- Les dons fournis par l'État, les entités
administratives autonomes, les établissements publics et les acteurs du
secteur privé.
2.3.2. Ressources internes du District
Les ressources internes sont les impôts et taxes attribues
au District :
- Les recettes provenant des actes de chancellerie
effectués par le District,
- Les recettes provenant des services rendus par le notaire du
District,
- Les recettes provenant des services de ses propres actions et
des ses activités génératrices de revenus,
- Les amendes,
- Les frais des mutations des immeubles,
- Les frais de justice et les droits proportionnels
prononcés par les tribunaux de base et de grande instance opérant
dans le District,
- Les droits proportionnels perçus sur la valeur des
ventes aux enchères des biens immeubles,
- Les produits de location et de vente de terres,
- Les frais de services rendus ou des différentes
activités générées dans le district,
2.4. Unité de Finance
Dans le District de Muhanga, la structure organisationnelle de
l'unité des finances est composée de deux départements
à savoir : La direction de l'unité de perception des impôts
et taxes et la vérification des impôts.
Chaque direction a ses attributions conformément aux
textes légaux et réglementaires se trouvant dans le manuel de
procédures du District de Muhanga.
2.4.1. Perception des impôts et taxes
Dans le District de Muhanga, la perception des impôts et
taxes est affectée par les conditions dans les quelles les impôts
sont perçus, c'est-à-dire les techniques adoptées pour
choisir l'assiette imposable, celles d'évaluation de la manière
imposable et les méthodes de recouvrement appliquées.
La détermination de l'assiette imposable consiste pour
l'administration du District de Muhanga, à fixer les
éléments susceptibles d'être frappé par
l'impôt. La détermination de la matière imposable devrait
être aboutie, en dressant un répertoire général des
contribuables et un répertoire sectoriel par type d'impôt, Tous
ces répertoires permettent de
suivre de jour en jour les changements des matières
imposables et les mouvements des contribuables locaux.
2.4.1.1 Évaluation de la matière
imposable
L'évaluation de la matière imposable est une
opération qui consiste à mesurer la quantité de cette
matière en sa possession. La matière imposable peut être
évaluée par signe et indice, par forfait, par déclaration
faite par le contribuable, ou par voie administrative. Celles utilisées
par le District de Muhanga sont : le système déclaratif et la
technique du forfait.
2.4.1.1.1 Système déclaratif
Le système déclaratif c'est une méthode
qui consiste à soumettre le contribuable ou le redevable de
l'impôt à l'obligation de déclarer lui-même le revenu
sur le quel l'impôt sera assis. Cette déclaration peut accompagner
la liquidation de l'impôt (déclaration avec liquidation) ou de le
faire séparément (déclaration sans liquidation), et le
rôle du District dans cette matière est de vérifier la
cohérence formelle de la déclaration, de calculer l'impôt,
de la rendre exigible, et de contrôler l'exactitude des chiffres
déclarés.
Cette méthode est moins couteuse par rapport à
la méthode d'évaluation par signe et indices qui peuvent demander
à l'autorité du District de faire recours à l'expert, pour
trouver la valeur réelle de l'objet à imposer.
2.4.1.1.2. Technique du forfait
La technique du forfait est utilisée en matière
d'impôt sur les biens immobilier dans la mesure où la
détermination de la matière imposable est en compromis entre le
receveur du District et le contribuable. C'est le cas de l'impôt de
patente, car le contribuable ne peut pas cacher la réalité sur
les activités imposables, il en est de même pour l'impôt sur
le revenu locatif.
2.4.1.2. Techniques de recouvrement
Le recouvrement des impôts est effectué par voie
d'enrôlement, conforment à la loi no17/2002 du
10/05/2002 telle que modifié et complétée à ce
jour. L'enrôlement est une opération qui consiste à mettre
une imposition au rôle, qui est à son tour un registre
légal de perception où figure les noms et adresses des
contribuables directs avec mention de montant dont ils sont redevables.
Dans le District de Muhanga, les deux sortes de recouvrements
sont pratiqués, à savoir le recouvrement spontané et le
recouvrement forcé.
2.4.1.2.1. Recouvrement spontané
Le recouvrement spontané se fait par les étapes
suivantes :
- Le percepteur des impôts délivre une quittance
lorsqu'il reçoit de l'argent de la part du contribuable,
- Les paiements directs aux comptes bancaires de recettes du
District, sont sanctionnés par une quittance délivrée par
le receveur des impôts sur présentation du bordereau de versement.
Et dans le registre des impôts, au regard du nom du contribuable, les
renseignements suivants sont requis : la date de paiement, le montant
payé par type de recette, le numéro de série de quittance
délivré.
Si le percepteur verse les recettes à la banque, il
dépose le bordereau de versement original à la
comptabilité du District et garde une copie pour son classement.
Lorsque le percepteur verse des liquidités à la
caisse, du District, il sera acquitté par le caissier qui délivre
ensuite un reçu au percepteur et passe les écritures dans son
livre de caisse, et chaque jour le caissier est prié de déposer
l'argent encaissé à la banque.
Le percepteur est responsable de la garde et de la bonne
utilisation des quittances de perception en sa possession, cela inclut les
documents utilisés étant donné que tous ces quittances
sont nécessaires pour la justification au moment de l'audit. En cas
d'excédent non justifié, une quittance est délivrée
par le client au nom du percepteur des impôts qui a versé les
fonds, et sont considérés comme un revenu au profit du District.
Et en cas de déficit, que l'on ne peut plus expliquer, le percepteur est
tenu de rembourser, et le receveur fait un rapport au secrétaire
exécutif du District pour lui expliquer en détail la perte, et le
responsable doit rembourser cette perte.
2.4.1.2.2. Recouvrement forcé
Quand le contribuable ne s'est pas acquitté de ses
obligations avant la date fixée par la loi, le District fait recours au
recouvrement forcé. Par exemple, si la date limite de paiement des
impôts cédés aux entités administrative locale est
le 31 mars de l'année, le lendemain de cette date, le District peut
entamer le recouvrement forcé à l'égard des contribuables
qui n'ont pas payé leurs impôts.
Selon le PDD, après avoir dressé le
procès verbal, on procède à la saisie des marchandises et
on arrête immédiatement les activités du contribuable
jusqu'au paiement. En ce qui concerne les agents compétents pour
recouvrer l'impôt au cas où le contribuable ne s'est pas
acquitté spontanément de l'impôt arrivé à
l'échéance, le receveur des impôts du District dresse le
rôle qu'il soumet au secrétaire exécutif dont le visa le
rendra obligatoire. Ainsi, la loi donne aux deux fonctionnaires suivant du
District, le pouvoir de poser les actes de recouvrement forcé de
l'impôt, à savoir, le secrétaire exécutif et le
receveur des impôts ou son délégué, est
compétent et responsable pour faire le recouvrement et les
poursuites.
2.4.2. Mesures répressives et préventives
La possibilité de la fuite fiscale accroît avec la
décentralisation pour certains types d'impôt. Dans ce cas, on doit
prévenir de l'évasion fiscale, et la répression de la
fraude fiscale.
2.4.2.1. Prévention de l'évasion fiscale
Pour prévenir de l'évasion fiscale, le District
a un système fiscal rationnel et adapté afin de s'assurer une
meilleure application possible du système de prélèvement.
Les moyens d'informations et d'éducation civique du contribuable sont
également constamment améliorés.
2.4.2.2. La répression de la fraude fiscale
Afin de décourager la fraude fiscale, mais aussi la
négligence de certains contribuables portés à oublier ou
à retarder le dépôt des déclarations, le District
dispose d'un moyen répressif, qui présente deux volets qui
peuvent se combiner pour frapper durement les fraudeurs.
Le premier volet est représenté par les sanctions
fiscales, qui comprennent :
- d'une part, les intérêts de retard, qui ne sont
pas à proprement dit des pénalités mais s'assimilent
plutôt à des frais financiers que le District fait payer aux
contribuables retardateurs pour réparer le préjudice financier
subi et,
- d'autre part des majorations aux pourcentages forfaitaires
et différents selon la nature des reproches faits aux contribuables
concernés.
Le second est de porter devant le juge, cas de fraude ou de
versement tardif des sommes dues.
Au cours de ce chapitre, nous avons présenté les
méthodes et techniques que nous avons utilisées au courant de
notre recherche, nous avons également présenté le District
de Muhanga en parlant de son historique et de sa situation physique et socio-
économique. Nous avons vu également l'unité des Finances
du District de Muhanga, et nous avons passé en revue les techniques
d'évaluation de la matière imposable et les techniques de
recouvrement appliquées par le District, nous ont permis de confirmer
notre première hypothèse selon laquelle le District utilise des
stratégies solides pour amener les contribuables à s'acquitter
des obligations fiscales et maximiser les recettes.
Le chapitre suivant concernera la présentation, l'analyse
et l'interprétation des résultats recueillis auprès des
enquêtés.
CHAPITRE 3. ANALYSE DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Dans ce chapitre, nous présentons les résultats
obtenus au cours d'une enquête menée sur terrain dans le District
de Muhanga. Notre recherche vise à montrer la contribution des
impôts et taxes décentralisés sur développement
socio-économique du Rwanda, Raison pour laquelle nous allons voir
l'accroissement des recettes fiscales de 2006 à 2010 et sa contribution
sur le développement socio-économique du District de Muhanga.
3.1. Collecte des informations
Pour collecter les informations nous avons utilisé la
technique d'enquête par questionnaire et l'interview. Le questionnaire
d'enquête adressé aux contribuables, a été traduit
en Kinyarwanda dans le but de faciliter la communication.
Les enquêtes illettrées ont été
aidées par leurs enfants ou voisins lettrés pour remplir les
questionnaires. Pour les agents du District, un guide d'entretien en
français auquel étaient annexés des tableaux à
compléter leur a été distribué. Comme les questions
à poser ont un caractère de confidentialité, les
questionnaires étaient anonymes pour sécuriser les
enquêtes. Pour administrer le questionnaire et récupérer
les formulaires remplis, nous avons été aidé par les
agents du District.
Concernant l'interview, nous l'avons effectué
nous-mêmes auprès des autorités locales. Notre population
cible était les commerçants grossistes et détaillants, les
opérateurs économiques, les agriculteurs, les éleveurs et
les agents du District chargés des recettes
Tableau 1 : Répartition de l'échantillon
selon les activités et secteurs
Secteurs
|
Commerçants
|
Agriculteurs
|
Éleveurs
|
Agents
|
Total
|
Nyabinoni
|
17
|
4
|
2
|
2
|
25
|
Kibangu
|
12
|
2
|
2
|
2
|
18
|
Rongi
|
9
|
2
|
2
|
2
|
15
|
Kiyumba
|
10
|
3
|
1
|
2
|
16
|
Rugendabari
|
6
|
3
|
1
|
2
|
12
|
Mushishiro
|
5
|
2
|
1
|
2
|
10
|
Total
|
59
|
16
|
9
|
12
|
96
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Partant de ce tableau ci haut, notre échantillon de 96
personnes qui sont les opérateurs économiques, les agriculteurs,
les éleveurs et les agents d'impôts du District de Muhanga
viennent d'être répartis selon les activités et
secteurs.
Comme nous le montrons les données de ce tableau, nous
avons donc enquêté : - 25 personnes dans le secteur Nyabinoni,
- 18 personnes dans le secteur Kibangu,
- 15 personnes dans le secteur Rongi,
- 16 personnes dans le secteur Kiyumba,
- 12 personnes dans le secteur Rugendabari,
- 10 personnes dans le secteur Mushishiro.
3 .1.1. Caractéristiques socio-économiques
des enquêtés
Les caractéristiques socio-économiques
présentées sont : la profession, l'âge et le sexe, le
niveau d'éducation, l'état civil.
Les informations présentées dans le tableau 4, 5,
et 6 ci-dessous, permettent de faire un certain nombre de constats.
Tableau 2 : Répartition des enquêtés
selon leur âge et sexe
SEXE/ AGE
|
FÉMININ
|
MASCULIN
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
18 à 25 ans
|
8
|
8
|
6
|
6
|
14
|
25 à 35 ans
|
16
|
17
|
16
|
17
|
34
|
40 à 50 ans
|
14
|
15
|
28
|
29
|
44
|
50 à et plus
|
6
|
6
|
2
|
2
|
8
|
Total
|
44
|
46
|
52
|
54
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Partant de ce tableau, nous remarquons qu'un grand nombre
d'enquêtés sont de sexe masculins soit 52 et 44 sont de femmes et,
que 14% de nos enquêtés ont l'âge compris entre 18 et 25
ans, 34% ont l'âge situé entre 25 et 35 ans, 44% ont l'âge
comprise entre 40 et 50 ans et que seulement 8% de nos enquêtés
ont plus de 50 ans.
À la question de vouloir connaître les raisons de
cette inégalité entre les sexes, l'enquête nous a
révélé que les femmes ne vivant pas dans la ville, ne
s'intéressent qu'aux travaux qui leur procurent les revenus sans vouloir
payer les impôt et taxes.
Tableau 3 : Répartition des enquêtés
selon le niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Effectif
|
%
|
Primaire
|
12
|
13
|
Secondaire
|
58
|
60
|
Universitaire
|
26
|
27
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Partant de ce tableau, 12 personnes sur 96 répondants
soit 13% ont un niveau du primaire ; 58 personnes sur 96 répondants soit
60% ont un niveau secondaire et que 26 personnes sur 96 répondants soit
27% ont un niveau universitaire. En bref, 97% de nos enquêtés sont
des intellectuels.
Tableau 4 : Répartition des enquêtés
selon leur statut matrimonial
Statut matrimonial
|
Effectif
|
%
|
Célibataire
|
12
|
13
|
Marie (e)
|
74
|
77
|
Divorcé (e)
|
6
|
6
|
Veuf (ve)
|
4
|
4
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Dans ce tableau, nous avons comme constat que 12 personnes sur
96 enquêtés, soit 13% sont des célibataires, 74 personnes
sur 96 enquêtés, soit 77% sont des marié(e)s, 6 personnes
sur 96 enquêtés, soit 6% sont des divorcé(e)s et que 4
personnes sur 96 enquêtés, soit 4% sont des veuf (ve)s.
3.2. Évolution des recettes totales dans le district
de Muhanga
Les éléments statistiques que nous vous
présentons proviennent des rapports de l'Unité Finances du
District de Muhanga. Ces rapports nous montrent comment les contribuables se
sont acquittés des obligations fiscales durant cette période. Il
s'agit des recettes nettes, des arriérées d'impôts, des
pénalités et intérêts de retard encaissés
chaque année.
Tableau 5: Encaissement total en 2006
Sortes d'impôts
|
Recettes nettes
|
Arriérées
|
Pénalités+intérêts de
retard
|
Encaissement total
|
Patente
|
120,528,925
|
-
|
6,452,428
|
126,981,353
|
Impôts locatifs
|
98,348,752
|
12,831,912
|
8,238,421
|
119,419,085
|
Taxes
|
82,432,285
|
8,481,235
|
6,328,725
|
97,242,245
|
Impôts mobilier
|
23,242,705
|
2,328,185
|
2,598,323
|
28,169,213
|
Total
|
324,552,667
|
23,641,332
|
23,617,897
|
371,811,896
|
Source: Rapport annuel, Unité Finances Muhanga,
2006
Le tableau ci-haut montre qu'en 2006 il y a eu 324.552.667 Frw
de recettes nettes. Le résultat des audits et du recouvrement a
été le paiement des arriérés et des
pénalités des montants respectifs de 23.641.332 et 23.617.897 de
francs rwandais, soit un encaissement total annuel de 371.811.896Frw.
Tableau 6: Encaissement total en 2007
Sortes d'impots
|
Recettes nettes
|
Arriérées
|
Pénalité+intérêts de
retard
|
Encaissement total
|
Patente
|
175,242,852
|
2,321,925
|
4,525,825
|
182,090,602
|
Impôts locatifs
|
132,432,847
|
2,326,617
|
3,852,721
|
138,612,185
|
Taxes
|
146,898,452
|
9,872,325
|
7,132,528
|
163,903,305
|
Impôts mobilier
|
38,841,309
|
3,825,348
|
3,892,312
|
46,558,969
|
Total
|
493,415,460
|
18,346,215
|
19,403,386
|
531,165,061
|
Source: Rapport annuel, Unité Finances Muhanga,
2007
19.403.386Frw. Cette diminution n'a pas empêché
l'encaissement total d'augmenter de 159.353.165Frw par rapport à
l'année précédente.
Cela a été du à l'augmentation des audits et
des recouvrements et les contribuables euxmêmes ont essayé de
payer les arriérés ainsi que les pénalités
correspondantes.
Tableau 7 : Encaissement total en 2008
Sortes d'impots
|
Recettes nettes
|
Arriérées
|
Pénalité+intérêts de
retard
|
Encaissement total
|
Patente
|
198,348,508
|
3,854,328
|
5,231,317
|
207,434,153
|
Impôts locatifs
|
154,328,848
|
2,831,612
|
4,058,721
|
161,219,181
|
Taxes
|
148,614,212
|
3,282,242
|
|
151,896,454
|
Impôts mobilier
|
42,881,309
|
|
|
42,881,309
|
Total
|
544,172,877
|
9,968,182
|
9,290,038
|
563,431,097
|
Source: Rapport annuel, Unité Finances Muhanga,
2008
Le tableau ci-haut nous montre comment en 2008, les recettes
nettes totalisent un montant de 544.172.877Frw, les arriérés de
9.968.182Frw et les pénalités ce chiffrent à 9.290.038Frw,
soit un total d'encaissements de 563.431.097Frw.
Il y a eu une augmentation des recettes nettes même si les
arriérés et les pénalités sont diminués
davantage par rapport aux deux années précédentes.
Le nombre des audits ayant augmenté, les séances de
sensibilisation s'étant multipliées et le recouvrement
intensifié, cela explique cette situation.
Tableau 8 : Encaissement total en 2009
Sortes d'impots
|
Recettes nettes
|
Arriérés
|
Pénalité+intérêts de
retard
|
Encaissement total
|
Patente
|
243,608,985
|
|
|
243,608,985
|
Impôts locatifs
|
168,481,238
|
1,898,312
|
6,524,305
|
176,903,855
|
Taxes
|
215,983,515
|
4,328,348
|
2,483,915
|
222,795,778
|
Impôts mobilier
|
39,498,825
|
|
|
39,498,825
|
Total
|
667,572,563
|
6,226,660
|
9,008,220
|
682,807,443
|
Source: Rapport annuel, Unité Finances Muhanga,
2009
Ce tableau montre que en 2009 il y a eu une augmentation des
recettes nettes qui chiffrent à 667.572.563Frw, une augmentation des
arriérées et pénalités dont le total
s'élève à 15.234.880Frw, suite à l'intensification
du recouvrement et des audits.
Tableau 9 : Encaissement total en 2010
Sortes d'impots
|
Recettes nettes
|
Arriérées
|
Pénalité+intérêts de
retard
|
Encaissement total
|
Patente
|
261,689,526
|
|
|
261,689,526
|
Impôts locatifs
|
172,652,892
|
2,312,898
|
3,269,856
|
178,235,646
|
Taxes
|
219,256,895
|
3,269,812
|
1,865,924
|
224,392,631
|
Impôts mobilier
|
43,215,658
|
|
|
43,215,658
|
Total
|
696,814,971
|
5,582,710
|
5,135,780
|
707,533,461
|
Source: Rapport annuel, Unité Finances Muhanga,
2010
Ce tableau montre que les recettes nettes en 2010, totalisent
un montant de 696.814.971Frw, les arriérés de 5.582.710Frw et les
pénalités ce chiffrent à 5.135.780Frw, soit un total
d'encaissements de 707.533.461Frw. On remarque une augmentation des recettes
nettes durant cette année, même si les arriérés et
les pénalités sont diminués davantage par rapport aux deux
années précédentes.
Tableau 10 : Evaluation annuelle des recettes propres du
District
Libellés
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Contribuables
|
3,812
|
4,215
|
4,898
|
5,125
|
5,937
|
Recettes annuelles
|
371,811,896
|
531,165,061
|
563,431,097
|
682,807,443
|
707,533,461
|
Augmentation
|
-
|
159,353,165
|
32,266,036
|
119,376,346
|
24,726,018
|
|
42,8%
|
60,7%
|
21,1%
|
36,2%
|
Source: Etabli par nous même à partir des
données des tableaux 6-10
Le tableau 11 donne une synthèse de l'évolution
des recettes annuelles réalisées par le District au cours de la
période 2006-2010 qui s'élève à un montant de
2.856.748.958Frw. On remarque également, de chaque année, les
recettes encaissées se sont accrues respectivement de 42.8% de 60.7% de
21.1% et de 36.2%. Globalement, elles ont passé de 371.811.896Frw en
2006 à 707.533.461Frw, soit une augmentation de 190,3% en 5 ans.
3.3. Connaissances générales sur les types
d'impôts
Dans ce chapitre, nous allons analyser les résultats
obtenus auprès des contribuables quant à leurs connaissances sur
les impôts. Il s'agit ; des types d'impôts, des
pénalités, de leurs appréciations sur les impôts et
taxes, des avantages de payer l'impôt, des raisons qui les poussent
à la fraude et l'impact.
Tableau 11 : Types d'impôt, amende et
pénalités
Variables
|
Effectifs
|
%
|
Impôt direct
|
72
|
75
|
Impôt indirect
|
24
|
25
|
Total
|
96
|
100
|
Amende
|
82
|
85
|
Intérêt de retard
|
14
|
15
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Le tableau ci-haut, nous donne l'idée d'ensemble sur la
connaissance d'impôt par les contribuables, il est nécessaire de
souligner que notre étude porte essentiellement sur les contribuables
qui sont dans le District de Muhanga.
Le résultat montre que 75% des contribuables
enquêtés connaissent l'impôt direct (droit de patente,
impôt sur les revenus, impôt sur les revenus locatifs, impôt
sur les revenus des capitaux, etc....) et 25% des enquêtés savent
aussi les informations sur les impôts indirects payables au Rwanda tels
que les droits des douanes, TVA et Taxes à la consommation.
Il faut noter aussi que 85% des contribuables
enquêtés savent aussi les pénalités applicables au
cas où ils sont attrapés en cas de fraude, On peut citer comme
amende, et 15% aussi savent quelque chose sur l'intérêt de retard,
et l'accroissement de 1.25% pour chaque mois de retard payables au Rwanda
etc.
Tableau 12 : Taxes et impôts
applicables
Taux de taxes applicables
|
Effectifs
|
%
|
Très élevées
|
25
|
26
|
Elevés
|
67
|
70
|
Raisonnables
|
4
|
4
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Le tableau ci- dessus nous montre que 26% de nos
répondants disent que le taux des taxes applicables au Rwanda est
très élevé par rapport aux autres pays de la
région. 70% des nos enquêtés nous confirment que le taux
d'impôt ainsi que les taxes sont élevées et enfin 4% disent
que le taux et taxes applicables ici au Rwanda sont raisonnables.
Tableau 13 : Avantage de payer l'impôt
Avantage de payer l'impôt et
taxes
|
Effectifs
|
%
|
Ne pas subir les pénalités
|
50
|
52
|
Continuer mon activité
|
34
|
35
|
Développer le pays
|
12
|
13
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Suivant le tableau ci-dessus, 52% payent leurs impôts
pour ne pas subir les pénalités dues au non paiement, 35% payent
pour avoir continué les activités car en cas de non paiement
leurs affaires peuvent être fermées, tandis que 13% des nos
enquêtés savent l'importance de payer les impôts pour le
développement du pays, et disent que l'impôt permet la
redistribution des revenus. Il est le moyen, par excellence pour niveler les
différents revenus et établir ainsi une plus grande
égalité entre les citoyens
Tableau 14 : Raisons qui poussent les contribuables
à la fraude
Raisons
|
Effectifs
|
%
|
Les taux de droits et taxes élevées
|
16
|
17
|
La pénurie des marchandises sur le marché
intérieur
|
19
|
20
|
Les contrôles officiels insuffisants
|
15
|
16
|
Manque de culture fiscale
|
9
|
9
|
La conjecture économique
|
14
|
15
|
L'appât du gain
|
11
|
11
|
Le refus de contraintes
|
8
|
8
|
Le goût du risque
|
4
|
4
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Il ressort de ce tableau que 20% de nos enquêtés
avancent à raisons majeurs qui poussent à s'impliquer à la
fraude fiscale, la pénurie des marchandises sur le marché
intérieur ; 17% de nos enquêtés disent les raisons du taux
des droits et taxes élevées ; et 16% de nos enquêtés
avancent celles de contrôles officiels insuffisants.
La proportion de 15% ; 11% ; et 4% des nos
enquêtés disent la mentalité, la conjoncture
économique, l'appât du gain, les refus des contraintes, et le gout
du risques peuvent être aussi les raisons qui poussent à
s'impliquer dans la fraude fiscale dans le District de Muhanga.
Tableau 15 : Impact de l'impôt sur la
rentabilité des activités du contribuable
Impact
|
Effectif
|
%
|
Positif
|
16
|
17
|
Pas d'impact
|
24
|
25
|
Négatif
|
56
|
58
|
Total
|
96
|
100
|
Source : Notre enquête, Octobre, 2011
Ce tableau nous montre le niveau de compréhension des
contribuables en matière fiscale. Nous avons 16 personnes sur 96
enquêtés, soit 17% de notre échantillon qui pensent au
rôle que joue l'impôt sur l'économie (fonctions
restrictives, régulatrices ou stimulatrices sur l'ensemble des
éléments de l'économie (production, consommation, emploi,
investissement, etc.) et disent qu'il contribue à la rentabilité
de leurs affaires, alors que 25% des enquêtés ont
déclarés que l'impôt n'a pas d'impact sur leur
activité, 56 personnes sur 96 enquêtes, soit 58% disent que
l'impôt a joué négativement sur leur rentabilité car
il diminue leurs revenus. Ceci par ignorance du rôle de l'impôt ou
pour des raisons négativistes, l'état devrait continuer à
les sensibiliser et à les former et à les expliquer l'importance
des impôts sur l'économie d'une nation.
3.4. Impact des impôts et taxes sur
l'amélioration des conditions de vie de la population
Comme nous l'avons déjà vu dans le premier
chapitre, le développement, c'est d'abord l'amélioration des
conditions de vie des individus. Le développement rural se traduit aussi
dans la construction des infrastructures sociales et par l'augmentation de la
production. Mais que cette amélioration, ce changement ne peut
s'opérer que si les populations conservées ont la volonté
de mettre en oeuvre, aux différents niveaux de la vie sociale et
économique, de véritables stratégies de changement
individuelles et/ou collectives.
Par ses actions, le District de Muhanga, à l'aide des
bailleurs de fonds et grâce aux impôts et taxes, participe non
seulement à l'amélioration des conditions de vie individuelles de
la population, mais aussi à la construction des infrastructures
sociales, à l'augmentation de la production et à la
création d'emplois non agricoles en milieu rural dans un but de
développement de la communauté en général.
3.4.1. Construction des infrastructures administratives et
sociales
La participation du District dans la construction des
infrastructures sociales et administratives se traduit par sa contribution dans
l'aménagement des routes entre Secteurs, des pistes cyclables entre
village, la construction des bureaux administratifs et des centres et postes de
santé, et autres infrastructures à usage communautaire.
Tableau 16 : Infrastructures à l'usage
commun
Réalisations
|
Quantités
|
Coût Total
|
Routes
|
52,14km
|
292.222.578
|
Piste entre cellules
|
2,520km
|
86.336.809
|
Bureau de Secteurs
|
8
|
254.685.000
|
Postes de sante
|
3
|
189.879.000
|
Centre de sante
|
5
|
225.526.000
|
Ecole maternelle
|
2
|
86.569.280
|
Ecole primaires
|
12
|
128.031.420
|
Ecoles secondaires
|
5
|
95.684.400
|
Marchés
|
3
|
125.345.680
|
Latrines publiques
|
120
|
25.333.275
|
Total
|
|
1.509.613.442
|
Source : Résultats de notre recherche, Octobre,
2011
Selon le tableau ci-haut, le District a dépensé
plus de 1,5 milliards de francs rwandais dans la construction des
infrastructures communautaires.
Les écoles viennent en tête, suivies des postes
et centres de santé, viennent ensuite les bureaux de Secteurs et les
voies de communication et enfin les marchés et les latrines
publiques.
3.4.2. L'augmentation de la production agricole
Dans le cadre d'aider la population à augmenter la
production agricole, le District Muhanga mène des actions dans ; la
luttes antiérosives, les fosses antiérosives, la vente des
produits phytosanitaires et changement des méthodes culturales par la
construction de terrasses radicales et la distribution des animaux domestiques
aux familles pauvres pour la production de la fumure.
Tableau 17 : Réalisations dans le cadre de
l'augmentation de la production agricole et animale
Réalisations
|
Quantités
|
Coût Total
|
Fosses antiérosives
|
242,42ha
|
145.526.870
|
Terrasses radicales
|
7997ha
|
172.564.210
|
Commerce des produits phytosanitaires
|
19.200tones
|
142.578.545
|
Animaux d'élevage (vaches)
|
125 têtes
|
135.265.875
|
Production de la fumure (compostières)
|
98
|
85.256.630
|
Total
|
-
|
681.192.130
|
Source : Résultats de notre recherche, Octobre,
2011
Durant la période 2006-2010, le District a
réalisé plusieurs projets visant l'augmentation de la
production agricole. Au point de vue nombre, le commerce des intrants
agricoles, suivide la distribution des animaux domestiques viennent en
tête avec, respectivement 19.200
tonnes et 125 vaches octroyées aux ménages pauvres,
vient enfin, la production de la fumure organique via la construction des
étables et des compostières.
Dans le cadre de la protection du sol, le District a
réalisé 9212 ha de terrasses radicales et 242,42ha de fosses
antiérosives. Pour toutes ces réalisations, il a
débloqué une somme de 681.192.130Frw des ses fonds propres,
provenant des impôts et taxes collectés.
3.4.3. Emplois fournis à la population
Il s'agit des emplois fournis dans les travaux de construction
des routes, des terrasses radicales et la construction des bâtiments
publics.
Tableau 18 : Emplois fournis à la
population
Catégorie/période
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Total
|
Hommes
|
582
|
634
|
920
|
980
|
1106
|
4222
|
Femmes
|
821
|
732
|
963
|
998
|
1321
|
4835
|
Total
|
1403
|
1366
|
1883
|
1978
|
2427
|
9057
|
Source : Résultats de notre recherche, Octobre,
2011
Selon le tableau no19 ci-haut, durant la
période 2006-2010 le District a fourni 9.057 emplois dont 4.835 pour les
femmes et 4.222 pour les hommes.
Si l'on considère année par année, on
remarque que le nombre d'emplois s'est accru d'année en année.
Si l'on considère le sexe, le District
privilégie la femme dans certaines actions comme les terrasses
radicales. Ceci résulte du fait que les femmes sont plus économes
et s'occupent plus des affaires du ménage que les hommes.
3.4.4. Amélioration des conditions de vie des
individus
Le District participe aux actions communautaires visant
l'amélioration des conditions de vie de la population en accordant des
crédits, par l'intermédiaire d'Umurenge SACCO , soit aux
individus, soit aux groupes de solidarité et même aux
entités administratives qui veulent réaliser des actions dans les
domaines suivants : la santé, l'éducation, l'eau potable,
l'énergie pour l'éclairage et l'habitat.
Tableau 19 : Interventions à l'amélioration
des conditions de vie
Projets financés
|
Nombre de
crédits accordés
|
Coût Total
|
Crédits pour mutuelle de
santé
|
642
|
4.352.658
|
Crédits minerval
|
892
|
14.265.952
|
Raccordement en eau et
électricité
|
32
|
13.874.595
|
Panneaux solaires
|
62
|
15.425.468
|
Crédits habitations
|
28
|
19.658.254
|
Total
|
1,656
|
67.576.927
|
Source : Résultats de notre recherche, Octobre,
2011
Le tableau 20 ci-dessus, montre le montant des crédits
accordés (67.576.927Frw) dans les domaines des conditions de vie sociale
des individus. L'amélioration de l'habitat vient en tête avec plus
de 19 millions, vient ensuite l'énergie, l'éducation et l'eau
potable avec 15.425.468Frw et enfin l'éducation et la santé avec
respectivement 14.265.952Frw et 4.352.658Frw
Au total l'intervention du District à
l'amélioration des conditions de vie des individus, dans le domaine de
la santé, l'éducation, l'eau potable, l'énergie pour
l'éclairage et l'habitat s'élève à une somme de
67.576.927Frw
3.4.5. Création d'emploi non agricole
La création d'emploi vise à renforcer les
capacités de la population et à augmenter leurs revenus en
passant par les emplois non agricoles. C'est dans ce sens que le District
finance, via Umurenge SACCO, les activités d'entreprenariat dans les
domaines autres que le secteur agricole.
Tableau 20 : Projets financés dans le cadre des
emplois non agricoles
Projets financés
|
Nombre projets
|
Coût Total
|
Taxi vélos
|
48
|
5.235.128
|
Taxi moto
|
18
|
18.765.256
|
Secrétariat public
|
5
|
8.265.498
|
Garage
|
3
|
21.356.295
|
Atelier de menuiserie
|
6
|
6.235.965
|
Atelier de couture
|
5
|
54.325.658
|
Total
|
85
|
114.183.800
|
Source : Résultats de notre
recherche, Octobre 2011
Comme l'indique le tableau 21, le nombre de projets
financés durant la période 2006-2010, dans le cadre des emplois
non agricoles s'élève à 85 dont ; 48 taxis
vélomoteurs, 18 taxis motos, 6 ateliers de menuiseries, 5 ateliers de
coutures, 5 secrétariats publics et 3 Garage. Ces projets
financés par le District dont le montant total de financement se chiffre
à 114.183.800Frw, visent également l'amélioration des
conditions de vie individuelles, particulièrement des entrepreneurs.
Dans ce dernier chapitre intitulé, «
présentation, analyse et interprétation des résultats
», nous avons d'abord présenté notre mode de
collecte des données pour passer ensuite à l'évolution des
recettes réalisées par le District au cours de la période
d'étude.
Les questions adressées aux contribuables nous ont permis
d'avoir une idée sur leurs connaissances en matière
d'impôts et taxes.
L'utilisation des recettes dans les travaux de
développement communautaire et dans l'amélioration des conditions
de vie des individus, nous a donné l'occasion de confirmer notre
deuxième hypothèse de recherche.
CONCLUSION GÉNÉRALE ET SUGGESTIONS
Au terme de notre travail de fin du cycle de Licence
intitulé « la contribution des impôts et taxes
décentralisés sur développement socio-économique du
Rwanda, cas du district de Muhanga, 2006-2010», nous avons
réalisé l'enquête pour démontrer la contribution des
impôts et taxes décentralisés et son apport sur
l'amélioration des conditions de vie socioéconomique du Rwanda,
cas du District de Muhanga. Après avoir faire l'analyse sur ce, nous
concluons et suggérons ceux qui suivent :
1. Conclusion
L'objectif global de notre travail était de montrer la
contribution de la décentralisation des impôts et taxes dans la
promotion du développement local au Rwanda à partir du cas du
district de Muhanga.
Quant aux objectifs spécifiques notre étude
visaient à:
· Analyser les mécanismes de décentralisation
des recettes fiscales dans le District de Muhanga.
· Analyser les mécanismes de gestion des recettes
fiscales dans le District de Muhanga.
· Évaluer l'apport des recettes fiscales
décentralisées aux projets de développement local dans le
District de Muhanga
Pour atteindre les objectifs de notre recherche, nous sommes
parti de deux hypothèses :
· La participation des contribuables à la
détermination de la base imposable contribue à l'accroissement
de l'assiette imposable dans le District de Muhanga.
· La décentralisation des impôts et taxes
permet la mise en application de plusieurs
projets de développement en faveur de la population du
District de Muhanga.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons fait
recours aux quatre techniques et cinq méthodes de recherche scientifique
requises par la démarche scientifique comme les techniques documentaire,
d'enquête par questionnaire, d'interview, d'échantillonnage et les
méthodes , historique, descriptive, statistique, analytique et
synthétique, pour mieux rassembler les données et informations
relatives à notre sujet.
Mise à part l'introduction et la conclusion
générale, notre travail comprend trois chapitres : Le premier
chapitre expose de manière brève, la compréhension de
concepts clés de travail et passe en revue quelque littérature en
rapport avec notre sujet.
Le second chapitre passe en revue la description du milieu
d'étude et fait état des stratégies prises par le District
pour lutter contre la fraude et maximiser les recettes.
Concernant les stratégies, elles se traduisent dans ;
l'évaluation de la matière imposable, dans les techniques de
recouvrement et dans les mesures répressives et préventives de
lutte contre la fraude fiscale.
Toutes ces stratégies nous ont permis de confirmer
notre première hypothèse selon laquelle, << La
participation des contribuables à la détermination de la base
imposable contribue à l'accroissement de l'assiette imposable dans le
District de Muhanga».
Le dernier et troisième chapitres dénommé
<< présentation, analyse et interprétation des
résultats » fait état des caractéristiques des
enquêtés et des effets, de l'évolution des recettes
encaissées durant notre période d'étude, de ce que savent
les contribuables sur les impôts et taxes et des actions visant le
développement communautaire et individuel menées par le District
grâce aux impôts et taxes perçus.
A l'aide du questionnaire adressé à la population
qui constitue l'échantillon, nous avons découvert que des actions
positives sont menées dans:
. Construction des infrastructures à usage commun :
Dans ce secteur, le district a investi une somme de
1.509.613.442Frw dans les routes et pistes entre cellules, les bureaux de
secteurs, les postes et centre de santé, les écoles et marches
ainsi que la construction des latrines publiques.
. Augmentation de la production agricole :
À ce niveau, le district à dépensé
une somme de 681.192.130Frw dans la lutte contre l'érosion, les produits
phytosanitaires et intrants agricoles, la distribution des vaches aux
ménages pauvres et la production de la fumure.
. Amélioration des conditions de vie des individus :
Comme le développement signifie l'amélioration
des conditions de vie des individus, le District de Muhanga a octroyé
des crédits de 67.576.927Frw visant la santé et il a
financé, une somme de 114.183.800Frw, les projets individuels tels que ;
les taxis vélos et moto, le secrétariat public, les garages et
les ateliers tant de couture que de menuiserie.
Au vue de toutes ces actions accomplies grâce aux
recettes issues des impôts et taxes, nous pouvons affirmer qu'il y a eu
une amélioration nette des conditions de vie de la population.
. En effet, ces actions ayant généré plus
de 9.057 emplois, ont induits des revenus
substantiels qui ont permis, la population du district,
d'améliorer les indicateurs de
développement humain. Ainsi, nous avons pu confirmer
notre deuxième hypothèse selon laquelle, «La
décentralisation des impôts et taxes permet la mise en application
de plusieurs projets de développement en faveur de la population du
District de Muhanga».
2. Suggestions
Comme toute démarche scientifique, ce travail veut
apporter une solution quant à la mise en oeuvre des mesures visant
à changer la situation observée dans le milieu pour la
satisfaction de tous.
En notre qualité de chercheur en matière des
sciences économiques, nous pensons proposer quelques suggestions,
susceptibles d'être adoptées et guider la bonne conformité
aux obligations fiscales des contribuables.
A. Aux contribuables
> Comprendre l'impact des impôts et taxes dans le
développement du pays ; > Payer les taxes à temps afin
d'éviter les pénalités ;
> Diminuer la fraude des taxes pour les détaillants du
district de Muhanga ;
> Savoir que la fiscalité n'est qu'un simple moyen de
réaliser les ressources
financières et l'une des voies d'intervention du
district dans la vie économique du
pays.
B. Au District
> Renseigner les contribuables sur le fonctionnement du
service des impôts ; > Organiser des formations plus poussées
en matière fiscale ;
> Réduire certaines taxes pour alléger le
fardeau aux petits contribuables ; > Revoir les taux d'impositions et des
modalités de payement ;
> Penser au payement annuellement de certains impôts
;
> Suppression des certaines taxes, comme les taxes sur les
denrées alimentaires.
C. Aux futurs chercheurs
Nous ne prétendons pas avoir épuisé le
sujet, nous souhaiterions inviter les futurs chercheurs à faire le
même travail sur certains thèmes dont nous présentons
quelques exemples :
> Analyse des avantages socio-économiques de la
décentralisation des impôts et taxes et son impact sur le
développement du Rwanda,
> Étude sur la décentralisation des impôts
et taxes et son impact socio-économique sur le développement
durable du Rwanda,
> Étude sur l'évasion fiscale et son impact sur
le développement socio-économique du Rwanda.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES GÉNÉRAUX
BOUCHARD, A., Méthodologie de la recherche,
Dalloz, Paris, 1981
BRÉMOND, J., et Al, Dictionnaire des
théories et mécanismes économiques, Hatier, 1984
CHEVALIER, J., Administration de l'entreprise, Dunod, Paris, 1992
CUVILLIER, A., Introduction à la sociologie,
Collection Collin, Paris, 1960
DUBOIS, J., Une psychanalyse du contribuable, in
réhabiliter l'impôt, projet no62, Dalloz, Paris, 1972
GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, 4e
édition Dalloz, Paris, 1979
GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales,
4e édition Dalloz, Paris, 2004 GRAWITZ, M.,
Méthodes des sciences sociales, 4e édition Dalloz,
Paris, 1979 GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences Sociales, Paris,
Dolloz 4ème éd.1996 GRAWITZ, M., Méthodes
des sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 2001 HUME, D., Essaie sur
les impôts, Ed, 1986
JAVEAU, C., L'enquête par questionnaire,
manuel à l'usage du praticien, éd. de Dulbin, 1985
JAVEAU, C., L'enquête par questionnaire, manuel du praticien,
éd. de Dulb, 2001
JAVEAU, C., Technique d'enquête, 2eme édit,
Bruxelles, U.L.B., 1985
LAMBIN, J.J., La recherche marketing : Analyser, Mener,
Paris, Mc Graw-Hill, 1990 LASCOMBE, M., Finances publiques, Dalloz,
Paris, 1996
LILA, J., et Al, Macroeconomics, Times Mirror,
Toronto, 1987
Mc CONNEL, et BRUE, Economics: Principles, Problems and
policies, Mc Graw Hill, 2008 PERROUX, F., cité par NTAGUNGIRA A.
1997
PINTO et GRAWITZ, Méthodes de recherche en sciences
sociales, 4e édition Dalloz, Paris, 1979
QUIVY, R. et CAMPENHOUDT, L.V., Manuel de Recherche en
Sciences Sociales, Deuxième Edition, DUNOD, Paris, 1995
SAIDJ, L., Droit Fiscal, Ed. Dalloz, Paris, 1986
SYLVAIN H. BOKO, Aperçu sur la décentralisation
fiscale et les finances locales
en Afrique francophone, Wake Forest University, USA,
2008
TRAORE, B., T, l'intégration économique de la
paysannerie en Afrique Subsaharienne, L'Harmattan, Paris, 1999
WILLEMS, E. Dictionnaire de sociologie, Paris, 1970
II. DICTIONNAIRES ET AUTRES USUELS
Dictionnaire grand Larousse, 1989
Dictionnaire Hachette Encyclopédie de Poche, Paris
1996
Dictionnaire, Petit Larousse Illustré, Paris
édition mise à jour 2003 Grand Larousse, 2000
Grand Larousse, Volume 5, Librairie Larousse, Paris, 1987
Le Robert quotidien, Dictionnaire pratique de la langue
française, Paris, 2000 Petit Larousse en couleur, Bordas, 1995
III. RAPPORTS OFFICIELS
District de Muhanga, Plan de Développement du
District de Muhanga 2008-2012, Muhanga, Juillet 2007
MINECOFIN, « Manuel de procédure de Gestion
financière » pour les districts, Mars 2006
MINECOFIN, Economic Development and Poverty Reduction
Strategy, 2007 RWANDA, Loi No 16/2005 du 18/08/2005 relative aux
impôts direct sur le revenu.
IV. MÉMOIRES
NYINAWIMANA,V., Impact de la décentralisation des
impôts et taxes sur développement socio-économique du
Rwanda, cas du district de Gakenke, 2006-2009, INES Ruhengeri 2010.
SERUKIZA MUGISHA, E., Le vécu psychologique des
prisonniers libérés en application de l'arrêté
Présidentiel du 1 janvier 2003, UNR, Butare, 2004
V. NOTES DE COURS
GATERA, F., Notes de cours Séminaire sur la
rédaction de mémoire, UNR, 2008. (Inédites). GISARO,
CAMADEBERI YA BITITI KING, Notes du cours de Décentralisation et
Développement Local, UCK, 2006, (inédit).
HARELIMANA J.B., Cours d'initiation à la recherche
scientifique, INES, Ruhengeri, 2009, (inédit).
RUTSINDITWARANE, E., Notes du cours d'Eglise Catholique et
développement, UCK, 2008, (Inédites).
VI. SOURCES ÉLECTRONIQUES
www.google.com,
consulté le 21/05/2011
www.google.com,
consulté le 09/06/2011
www.google.com,
consulté le 06/11/2011
www.minecofin.gov.rw,
consulté le 14/06/2011
a
PROTOCOLE DE RECHERCHE
Dans le cadre de fin d'études du cycle de Licence,
nous, Sylvestre HABIMANA, inscrit en deuxième année de licence,
dans la faculté des Science Economique, Sociale et de Gestion,
Département de la Gestion des Entreprises dans l'Institut d'enseignement
Supérieur de Ruhengeri(INES), Je vais mener une recherche
intitulée « la contribution des impôts et taxes
décentralisés sur développement socio-économique du
Rwanda, cas du district de Muhanga, 2006-2010». Pour cela nous
sollicitons votre humble contribution à notre recherche en
répondant à ce questionnaire. Nous vous garantissons d'avance que
les réponses données seront confidentielles et qu'elles ne seront
utilisées qu'aux seules fin de cette recherche.
Annexe 1 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITÉS
LOCALES
I. Identification des enquêtés
Nom et prénom
Poste de travail
II. Questions
1. Quant la décentralisation des impôts et taxes
a-t-elle commencé ?
2. Quelles sont les stratégies prises pour
améliorer la perception des recettes ?
3. Quelle est l'évolution des recettes durant la
période 2006- 2010 ?
4. Quelles sont les mesures prises pour prévenir la
fraude
fiscale ?
5. Y aurait-il une sensibilisation et une éducation des
contribuables en matière fiscale ?
b
6. Quels sont les projets de développement communautaires
réalisés grâce aux recettes perçues ?
7. Quels sont les projets de développement individuel
réalisés grâce aux recettes perçues ?
8. Comment la population apprécie-t-elle ces actions ?
c
Annexe 2 : QUESTIONNAIRE ADRESSÉ AUX
CONTRIBUABLES
Dans le cadre de fin d'études du cycle de Licence,
nous, Sylvestre HABIMANA, inscrit en deuxième année de licence,
dans la faculté des Science Economique, Sociale et de Gestion,
Département de la Gestion des Entreprises dans l'Institut d'enseignement
Supérieur de Ruhengeri(INES), Je vais mener une recherche
intitulée « la contribution des impôts et taxes
décentralisés sur développement socio-économique du
Rwanda, cas du district de Muhanga, 2006-2010». Pour cela nous
sollicitons votre humble contribution à notre recherche en
répondant à ce questionnaire. Nous vous garantissons d'avance que
les réponses données seront confidentielles et qu'elles ne seront
utilisées qu'aux seules fin de cette recherche.
I. Identification des enquêtes
Age :
Sexe :
Secteur :
Situation familiale :
Célibataire Marié(e)
Veuf(ve) Autre :
Niveau d'étude :
Sans étude Primaire Secondaire Université
II. Questions
1. Quels types d'activités exercer- vous ?
- Consommateurs
- Commerçants
- Agriculteurs
- Eleveurs
2. Quels types d'impôt connaissez- vous ? Où que
vous payez
d
3. Quelles sont les pénalités dues au non paiement
d'impôt ?
4. Comment appréciez- vous le taux et l'impôt
applicable ?
Très élevé Elevé
Bas
5. Y a-t-il l'intérêt de payer la taxe ?
Oui Non
6. Quelles sont les raisons possibles qui poussent les agents
d'affaire à s'impliquer dans la fuite comme la fraude ?
Taux élevés Vouloir des profits
élevés Insuffisance de contrôle Manque d'expérience
pour certains agents Pénurie de marchandise Mentalité
7. Comment procédez-vous pour acquitter de vos obligation
au service des
impôts ?
8. L'impôt a-t il un impact négatif sur la
rentabilité de votre activité Oui
9. Quelles contraintes rencontre votre activité face
à
l'impôt ?
10. Qu'est-ce qui peut résoudre le problème de
la
fraude ?
f
Annexe 3 : GUIDE DE DÉPOUILLEMENT DU
QUESTIONNAIRE
Questions
|
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Types d'activité
|
Commerçants
|
59
|
61%
|
Agriculteurs
|
16
|
17%
|
Éleveurs
|
9
|
9%
|
Agents
|
12
|
13%
|
Quels types d'impôt connaissez-vous ? ou que vous
payez
|
Impôt locatif
|
25
|
26%
|
Impôt sur le revenu
|
19
|
20%
|
TVA
|
12
|
13%
|
Patente
|
36
|
37%
|
Autres
|
4
|
4%
|
Quelles sont les pénalités dues au non paiement
d'impôt ?
|
Intérêts de retard
|
14
|
15%
|
Amendes
|
82
|
85%
|
Autres
|
0
|
0%
|
Comment appréciez- vous le taux et l'impôt
applicables
|
Très élève
|
25
|
26%
|
Élève
|
67
|
70%
|
Bas
|
4
|
4%
|
Quelles sont les raisons possible qui poussent les agents
d'affaires à s'impliquer dans la fuite comme la fraude
|
Taux élevés
|
16
|
17%
|
Vouloir des profits élevés
|
14
|
15%
|
Insuffisance de contrôle
|
15
|
16%
|
g
|
Manque d'expérience pour certains agents
|
9
|
9%
|
Pénurie de marchandise
|
19
|
20%
|
Mentalité
|
23
|
23
|
Comment procédez-
vous pour acquitter de vos obligations au service des
impôts ?
|
Payer à temps
|
85
|
89%
|
Payer anticipativement
|
11
|
11%
|
Questions à répondre par OUT ou
NON
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
OUI
|
NON
|
Ya t-il l'intérêt de payer la taxe ?
|
68
|
71%
|
28
|
29%
|
L'impôt a-t-il un impact négatif sur la
rentabilité de votre activité ?
|
34
|
35%
|
62
|
65%
|
h
Annexe 4: TABLE DE DÉTERMINATION DE LA TAILLE
DE L'ÉCHANTILLON
La taille d'échantillon requise pour estimer, avec une
précision donnée, un pourcentage par technique aléatoire
simple, dans la situation la plus défavorable.
Taille de la population
|
Précision
|
90 fois sur 100
|
95 fois sur 100
|
99 fois sur 100
|
#177;10%
|
#177;5
%
|
#177;1%
|
#177;10
%
|
#177;5%
|
#177;1
%
|
#177;10
%
|
#177;5%
|
#177;1%
|
Infini
|
68
|
271
|
6.765
|
96
|
384
|
9.601
|
166
|
664
|
16.589
|
1.000.000
|
68
|
271
|
6.720
|
96
|
384
|
9.513
|
166
|
663
|
16.319
|
100.000
|
68
|
270
|
6.336
|
96
|
383
|
8.763
|
166
|
659
|
14.229
|
50.000
|
68
|
269
|
5.959
|
96
|
381
|
8.057
|
165
|
655
|
12.459
|
10.000
|
67
|
263
|
4.035
|
95
|
370
|
4.899
|
163
|
622
|
6.239
|
5.000
|
67
|
257
|
2.875
|
94
|
357
|
3.288
|
161
|
586
|
3.842
|
1.000
|
63
|
213
|
871
|
88
|
278
|
905
|
142
|
399
|
943
|
500
|
60
|
176
|
466
|
81
|
217
|
475
|
125
|
285
|
485
|
100
|
41
|
73
|
99
|
49
|
80
|
99
|
63
|
87
|
99
|
50
|
29
|
42
|
50
|
33
|
44
|
50
|
39
|
47
|
50
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Source : Alain BOUCHARD, Cours de
Méthodologie de recherche : notes de cours, UNR, 1988-1989
i
Annexe 5 : CARTE ADMINISTRATIVE DU DISTRICT DE
MUHANGA
![](La-contribution-des-impts-et-taxes-decentralises-sur-developpement-socio-economique-du-Rwanda1.png)
CARTE ADMINISTRATIVE DU DISTRICT DE MUHANGA
Limite de secteur CYEZA KABACUZI
KIBANGU
KIYUMBA
MUHANGA MUSHISHIRO
NYABINONI
NYAMABUYE
NYARUSANGE
RONGI RUGENDABARI SHYOGWE
Limite de distict
3 0 3 6 Kilometers
NYARUSANGE
MUSHISHIRO
RUGENDABARI
NYABINONI
KIBANGU
MUHANGA
KABACUZI
NYAMABUYE
RONGI
SHYOGWE
KIYUMBA
CYEZA
(c)Institut National de la Statistique du Rwanda, Mars 2006
W E
N
S
Source: PDD Muhanga, 2008-2012
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