Chapitre II: LE FONDEMENT DE
LA CRISE FINANCIERE DE 2008-2009
2.1. CAUSE FONDAMENTALE
La cause fondamentale de la crise provient en effet de
l'extraordinaire politique monétaire américaine au cours des
années récentes. Or, celle-ci est bien évidente par des
autorités publiques et non par le marché, c'est ainsi que la Fed
est passée d'un taux d'intérêt de 6.5% en 2000 à un
taux de 1.75% fin 2001 et 1% en 2003 il y eut ensuite une lente remontée
à partir de 2004 jusqu'à atteindre 4.5% en 2006 pendant toute la
période de bas taux d'intérêt et de crédit facile.
Le monde a été submergé de liquidité afin de
profiter de cette magnifique occasion de profit facile. Les
établissements financiers ont accordé des crédits à
des emprunteurs des moins en moins faibles. Comme le montre le
« subprime » lorsque l'on est revenu a des taux
d'intérêt plus normaux. Les excès du passé sont
apparus au grand jour c'est l'éclatement de la « balle
financière ».
Or les conséquences néfastes de cette politique
monétaire américains ont été aggravées par
plusieurs phénomènes. Tout d'abord le sens de la
responsabilité a l'égard du risque est émoussé
parce qu'il se implicitement admis que les institutions publiques ne pouvaient
pas produire des faillites importantes en cas de difficultés (ce que
confirme en partie le comportement actuel des autorités
américaine).
En particulier, les deux grandes pourvoyeurs de crédits
« subprime » Fannie et Freddie Mae initialement
crées par l'Etat américain bénéficiaient de
garanties étatiques privilégiées qui les ont conduit
à prendre des risque très excessifs par ailleurs, la
réglementation financière elle-même est la source d'effet
pervers, il en est ainsi de l'obligation imposée aux banques par
l'accord de Bale II de maintenir un ratio de fonds propres égal à
8% de leurs avoirs. Devant les opportunités de gains formidables
crées par la politique de bas taux d'intérêt de la Fed. Les
banques ont voulu développer au maximum leurs crédits, tout en
maintenant le ratio imposé par la réglementation. Dans cette
situation, elles ont cherché à contourner la
réglementation comme cela est toujours le cas en se débarrassant
d'une partie de leurs encours vers d'autres organismes par exemple fonds
d'investissement et SIV (structured investissement véhicules) une partie
des crédits accordés par les banques ont ainsi disparu de leurs
bilans. Leur permettant d'accroître les prêts dans le respect
apparent de la réglementation.
Certes, on peut considérer comme souhaitable que les
fonds propres soient « suffisants » par rapport au fonds
prêtés. D'ailleurs au XIXème siècle. Les fonds
propres des banques représentaient le plus souvent 60 à 80% de
leurs bilans : les banquiers prêtaient les fonds qui appartenaient
à leurs actionnaires comme pour les clients des banques. Les banquiers
étaient alors des vraies capitalistes, c'est-à-dire des
propriétaires de capital et en tant que tels ils étaient
responsables.
A notre époque, on a cru possible de fonder le
développement économique sur le crédit et non pas sur le
fonds propres, par ailleurs une grande partie provient d'une création
ex- nihilo à savoir la politique monétaire expansionniste et non
d'une épargne volontaire, simultanément, le
dépérissement du capitalisme résultant lui-même bien
souvent de l'interventionnisme étatique a fait en sorte que les grandes
banques ne sont plus dirigées par des capitalistes, propriétaires
du capital, mais par des ménages qui ne supportent pas eux-mêmes
le risque de l'actionnaire, et sont tentées de maximiser les profits
à court terme.
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