La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à 2006( Télécharger le fichier original )par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009 |
CONLUSIONNous sommes arrivés au terme d'une longue analyse. Le sujet est d'une actualité brûlante et concerne au premier chef notre pays. La fin de la guerre froide a consacré la fin stratégique du rôle joué par la RDC. De ce fait, cette dernière a perdu sa place dans la formulation de la politique africaine des grandes puissances comme celle des USA. Car, le concours de plusieurs évenements internes et internationaux ont fait qu,elle ne représente plus rien au niveau international et africain en particulier.Nous signalons , sur le plan interne, l'inéxistence d'une forme visible de l'Etat devant remplir ses fonctions regaliennes, l'emergence des milices internes et externes , les revendictions identitaires et l'absence quasi totale de la bonne perception de la situation par les autorités qui se sont succedées. Ce fait est apparu, aux yeux des américains, comme une incapacité interne et le pays est classé comme un Etat qui a failli, qui n'existe pas et qui entretient l'instabilité dans la sous région des grands lacs. A la recherche de nouveuax leaders post guerre froide et selon le principe du régionalisme selon lequel , les africains devaient s'occuper eux- mêmes du maintien de la paix dans leurs crises, les Américains ont mis sur pieds plusieurs programmes de sécurité pour lesquels certains pays ont été séléctionnés. Parmi ces pays, il y a sans doute le Rwanda (selectionné pour avoir bien instrumentalisé la réalité du génocide et la communauté internationale lui a appliqué la diplomatie de la pitié), l'Ouganda parce que devant servir des bras séculiers américains contre le terrorisme Soudanais. Ces pays ont profité de ces différents programmes de formation pour mettre sur pieds des armées de conquête sous régionale. Ils ont organisé des expéditions et croisades militaires contre la République pour différentes raisons, ils ont soutenu les groupes armés et milices contre la souveraineté de la RDC, ils se sont affrontés sur leterritoire congolais sans être punis. Tout cela, sous la bénédiction des grandes puissances, notamment des USA. L'objectif principal suivi est , selon les nombreux programmes, la balkanisation de la RDC , considérée comme un Etat qui a failli et qui exporte l'instabilité en laissant les forces négatives des autres Pays se servir de son territoire comme base arrière. Ce qui parait étonnant est le fait que durant toutes ces années, les autorités congolaises et toute la communauté nationale se comportent comme si tout allait bien et que la situation reviendrait à la normale. La RDC ne fait que subir les événements, elle est gerée, à l'image du pays, au quotidien, pas de politique à long terme. Pendant ce temps, le Rwanda se présente comme une puissance sous régionale en qui les grandes puissances peuvent faire confiance. Cette étude s'est proposée de refaire toute la politique étrangère de la RDC en temps de crise et de survie contre toutes les tentatives de prédation et de lutte pour sauvegarder son intégrité territoriale, sa souveraineté et même sa survie. La politique étrangère de responsabilité et la diplomatie transformationnelle d'anticipation sont des modèles que ce travail propose pour une redynamisation de sa diplomatie et surtout pour parer à la fin lente de vie de la RDC comme Etat nation dans sa forme actuelle. Cette politique lui permet d'aller au devant de la scène, de ne pas rester attendre les événements et les subir, mais de les anticiper. Il est vrai que la RDC est menacée par des forces plus puissantes qu'elle-même. Cependant, nous devons dire qu'à ce stade, la République est malade de ses politiciens et de sa diplomatie. Comment peut-on accepter dans les circonstances qui sont les nôtres de rester et attendre les événements, comment peut-on comprendre qu'un Etat comme la RDC soit plus pauvre que ceux qui le servent, comment peut-on comprendre qu'un Nation en état de vassalité diplomatique ne puisse se préoccuper de son avenir, comment peut-on comprendre l'état arrièré de l'opposition qui ne peut tenir un discours novateur et constructif , sinon pour ses propres intérêts, comment peut- on servir un groupe des personnes au lieu de servir la mère patrie. Tous ces faits prouvent à suffisance que la RDC est prise en otage par ses politiciens . Les événements actuels contre la RDC post éléctorale sont éloquants: la guerre de Bundu dia Kongo, un pretexte pour l'instabilité de l'ouest, la présentation des Banyamulenge comme une minorité tutsi contre la grande majorité des congolais, la signature d'un accord à forme simplifiée avec l'Ouganda pour traquer les LRA, la signature d'un texte de même genre avec le Rwanda contre les FDLR, sans une mesure d'encadrement aucune entrent bien dans ce type de diplomatie de réaction communément appélée la diplomatie de développement. Nous avons démontré dans les lignes qui ont précédés qu' en politique ineternationale, les objectifs s'entrecroisent et se suivent. La paix à tout prix comme objectif de politique étrangère n'est pas mauvaise, cependant, sans mesure d'encadrement, cette paix de façade risque de devenir la cause d'une prochaine instabilité comme les mêmes causes produisant les mêmes effets. C'est en ce moment que la RDC a besoin d'une diplomatie d'anticipation ,laquelle applique, dans sa formulation la théorie de la réaction prévue et ,dans son application la théorie de la mouche sur le mur. Cette forme de politique étrangère de responsabilité et de diplomatie transformationnelle d'anticipation permet d'abord d'analyser la situation froidement, de connaitre les vraies questions et causes de l'instabilité. S'il est admis que la RDC fait l'objet d'une prédation des ses ressources naturelles, elle propose alors, par anticipation , comme c'est une situation instrumentalisée, de négocier avec les auteurs de l'instrumentalisation, c'est-à-dire les multinationales qui ont armé le Rwanda et autres acteurs pour bien piller les ressources.Juque là ,toutes ces choses ne sont que des faits observables et peuvent paraitre de simples idées scolastiques, parce que les autorités ne font rien dans ce sens. L'exemple d'une diplomatie d'irresponsabilité est la signature du contrat Sino-Congolais. Il est vrai que la Chine propose les conditions accessibles et acceptables. Cependant, la RDC se trouve dans un pacte stratégique avec l'occident depuis la colonisation. ce pacte n'a jamais été resilié. Pour quoi alors, pendant que l'occident est en compétition stratégique avec la Chine, dans les conditions qui sont les nôtres, signer cet accord alors qu'on sait bien que l'occident ferait tout pour qu'il ne soit pas appliqué. Si c'est un nouveau pacte stratégique et diplomatique, il faudrait alors le formaliser, sinon, cela ne fait que mettre la République en situation difficile. Il faut retenir que tout le monde aujourd'hui vend à la chine ou consomme chinois ( américains, européens et africains). La conclusion de ce contrat, la révisitation des contrats miniers régulièrement signés entre 1996-1997 pendant la rébellion de l'AFDL, la révisitaion de nouveaux contrats signés pendant la transition( dits contrats léonins) et d'autres encore signés après les éléctions de 2006 ont encore prouvé que la RDC n'est pas un partenaire fiable et loyal . La diplomatie transformationnelle d'anticipation est un type de diplomatie qui se sert de la loyauté comme principe fondateur de la formulation de la politique étrangère et de la mise en pratique de la diplomatie. Cette loyauté est entendue comme une constance de manière à ne pas surprendre désagréablment ses alliés traditionnels, son opinion publique ou même son propre bureau. C'est finalement l'ancrage d'une ligne de conduite diplomatique dans les limites de ce que l'on peut en attendre compte tenu de l'expérience du passé.(211(*)) Un autre fait désagréable est la guerre congolo Rwandaise contre les Fdlr et les Interahamwe que la République a accepté sur son territoire. Pourquoi la diplomatie congolaise n'a-t-elle pas jusqu'à ce jour pas réussi à obtenir le départ des forces négatives rwandaises du sol congolais ? A cause de certaines pesanteurs qui expliquent le maintien des combattants du Front démocratique pour la libération du Rwanda (Fdlr) sur le sol congolais et qui objectivement l'empêchent d'aborder cette question sous son vrai angle. La défense de l'intégrité territoriale est bonne, mais pas faire une guerre qui peut être évitée. La RDC donne parfois l'impression de ne pas savoir traiter. Maintenant, il faut éviter que le pouvoir du Rwanda ne saisisse l'opportunité offerte par l'élasticité du temps de désarmement des Fdlr pour une fois de plus justifier sa présence dans cette partie du pays.
Quelle est l'image que nous véhiculons à l'extérieur de notre pays et que peuvent valoir tous les contacts pris avec les investisseurs quand ils apprennent que les Congolais ne sont pas suffisamment forts pour trouver des solutions négociées afin que l'est du Congo ait le calme de l'ouest? De ce qui précède, il peut se lire que cette faille donne aujourd'hui l'impression comme si le Congo a mordu dans un piège tendu. Sur le plan diplomatique, le Congo a servi d'alibi au Rwanda, ainsi , l' a-t-il aidé à prouver qu'il est une puissance régionale affirmée. Ce que la RDC n'a pas pu faire, le Rwanda le fait en quinze jours, il augmente son crédit diplomatique sur le plan international sans bien le vouloir. Le besoin de la paix à tout prix ne peut pas nous amener à jouer le jeu des autres si naivement. La diplomatie d'anticipation ferait le jeu dans la mesure où elle analyserait les conséquences et les enjeux à long termes. * 211CHARILLON, F., « Peut on choisir sa loyauté en politique étrangères », in Laroche, J., La loyauté en Relations Internationales, éd. L' harmattan, Paris, 2002, p.79 |
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