5.2. Exécution de la
politique étrangère pendant la deuxieme République
Le régime de solidarité imposé à
la RDC pour le besion de real politik a rendu très difficile
l'application d'une politique étrangère des acteurs en
divergences sur tous les plans. L'accord sur les principes, les objectifs, les
courants était difficile à obtenir. En effet, l'accord global et
inclusif a relancé la compétition par souci de
repositionnement.
Les axes de politique étrangère ont
été savamment négligés. L'intérêt
général a décalé au profit de l'intéret des
composantes. Le pays des congolais a laissé place aux composantes,
l'armée a laissé la place aux milices armées. Les
ambassadeurs accrédités, au lieu de défendre les
intérêts de la République, ont plus parlé soit
d'eux- mêmes soit de leur chef des composantes.
C'est la période la plus sombre de l'histoire
diplomatique de la République Démocratique du Congo. Cependant,
le faire play du président Joseph Kabila a prévalu à tout
cela. Il tient lieu de souligner qu'en acceptant déjà de partager
le pouvoir politique à tous les niveaux avec ses ennemis, c'était
un acte de courage politique extrême. En privilégeant la
diplomatie de partage avec les composantes ayant participé au dialogue
intercongolais, le président a consacré les difficultés
pratiques de coordination de l'action diplomatique toute entière. Pour
preuve, comment peut on comprendre que le président de la
République, autorité par excellence dans la formulation de
politique étrangère, de surcroit premier responsable diplomatque,
soit d'une autre composante que son ministre des affaires
étrangères. Les ambassadeurs qui sont en mission ne
reconnaissent pas l'autorité morale du président de la
République sinon de leur chef de composante.
Cette triste réalité, transposée au plan
national a fait de cette période de transition une période
à goût amere et les conséquences, nous les avons encore
jusqu'aujourd'hui: une armée de composante non intégrée,
un pays totalement extraverti,un pays à clivage Est-Ouest toujours
persistant, une République des guerres et des milices, un Etat
prédisposé aux appétits des puissances occidentales et des
ses voisins directs, des hommes politiques considérés comme des
relais des voisins et des puissances financières internationales, des
intellectuels totalement rangés derrière les composantes, se
réfusant une analyse indépendante au profit de la
République. Cette triste réalité a permis l'accroissement
de la redoutabilité des puissances qui menacent la République et
oblige la prise de conscience du besion de survie de ce grand pays.
Sur le plan international, la transition avec sa diplomatie de
partage a presque imposé une diplomatie attentiste qui ne voit rien
arriver et qui tente de réagir aux événements lors qu'ils
sont là. C'est une diplomatie du fait accompli, une diplomatie qui
encaisse et qui court derrière les événements de ce fait,
la république ne peut être respectée et
considérée.
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