EPIGRAPHE
« Quand un État cesse de viser les objectifs
pour lesquels il est fait, il est criminel. Ainsi, il devient nain parmi les
petits comme le traduit ce proverbe Yansi, « Kwa ambel lambel mukur
mbwa ».
Mahatma Julien TAZI K. Tien-a-be
IN MEMORIAM
A la douce mémoire de mes regrettés
mère ADOLPHINE MIKI MAMUZI et fils JEAN DAVID TAZI MARIKANI, que la
nature a si précipitamment arrachés de mon affection. Par ce
texte, ils resteront à jamais vivants.
Mahatma Julien TAZI K. Tien-a-be
DEDICACE
A mon cher Père Jean Pierre TAZI MARIKANI, pour
l'espoir qu'il n'a jamais cessé d'allumer en moi,
Au professeur Félicien LUKIANA MABONDO, pour
m'avoir ouvert les yeux à la science, et de qui j'hérite le sens
de scientificité,
A Esther MAMPAGULWA TEKADIOMONA, ma très tendre
épouse, pour le soutien combien chaleureux dans les privations et autres
sacrifices pour que ce travail arrive à terme,
A mes enfants CONSOLDIE OZAN'G LUKIANA MABONDO TAZI et
ALDIE FUMUMBA TAZI, dont la perspicacité doit être un
exemple
Mahatma Julien TAZI K. Tien-a-be
AVANT-PROPOS
Au seuil de ce travail, il nous est
particulièrement agréable de nous accorder un moment de
répit pour remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à sa réalisation.
Nos sincères remerciements s'adressent
primordialement et particulièrement aux Professeurs Félicien
LUKIANA MABONDO, LABANA LASAY'ABAR et DIUR KATOND, ils ont bien voulu assurer
respectivement la promotion et la co-promotion de cette dissertation, et ce,
malgré leurs multiples occupations. Leurs orientations, remarques et
suggestions nous ont permis d'arriver à ce résultat. Qu'ils
trouvent ici l'expression de notre sincère gratitude.
Nos hommages sont également adressés aux
professeurs, chefs de travaux et assistants de la faculté des sciences
sociales, administratives et politiques et particulièrement du
département des relations internationales, qui ont largement
contribué à notre formation. Moralité oblige, nos
remerciements s'adressent principalement à nos collègues
EDINKOM FALANG,NGABU BURA, LOFEMBE BEKE, NGILA MOKE, ABDALA SELEMANI, MAYUNGA
LENGILENGI, MUDIANDAMBU KINTADI, KABUYA SERGE,KAWAYA SEFU, BOONGI EFONDA,
NSAMBA MBOYO pour l'émulation apportée aux débats autour
de cette question,
Ingrats nous serions si nous ne pensions pas au Docteur
PATRICE FUMUMBA, Pasteurs OZAN'G, SENZEDI AGASOLA, MASUMBUKU Aubin, PAPA
LOKOHO, IBRAHIM NTUMBA, MEYA PAPY, pour le soutien spirituel dont j'ai
été bénéficiaire. Nous sommes et resterons
très redevable envers JADIS TAZI, DIDIER TAZI et CECILE TAZI pour leur
soutien moral.
Enfin, nous exprimons notre gratitude à nos fils
dans la chair MASENGA MBAKU RODRICK, SERGE NGONZO, CHELLA ITITE, KIANDA NGEMBA
RUTH, pour l'attachement particulier. Nous n'avons pas oublié maman
HORTANCE MATONDO et son mari DIDDHA dont le soutien à nos
problèmes est un sens d'attachement. Nous saluons la
dextérité avec laquelle Joseph MPITA LASAB (Noko Djeff) a lu ce
texte pour lui donner une forme acceptable. Nous lui sommes très
reconnaissant.
Mahatma Julien TAZI K. Tien-a-be
SIGLES ET ABBREVIATIONS
1. AALC : African-American Labor Center
2. ACRI : African Crisis Response Initiative
3. ACSA : Acquisition and Cross-Servicing Agreements.
4. AFDL : Alliance des Forces pour la Libération
5. AFRICOM : African Commandement
6. AIC : Association Internationale du Congo
7. BAD : Banque Africaine de Développement
8. BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement
9. BM : Banque Mondiale
10. CEEAC : Communauté Economique des Etats d'Afrique
Centrale
11. CEPGL : Communauté Economique des Pays des Grands
Lacs
12. CIA : Central Intelligence Agency
13. CNN : Cable News Network
14. E.I.C. : État Indépendant du Congo
15. FCE : Fédération des Congolais de
l'Etranger
16. FDLR : Front Démocratique pour la Libération
du Rwanda
17. FMI : Fonds Monétaire International
18. FNLA : Front National pour la Libération de
l'Angola
19. FPR : Front Patriotique Rwandais
20. HCR-PT : Haut Commandement de la République Parlement
de la
Transition
21. IDH : Indice de Développement Humain
22. IMET : International Military Education and Training
23. JCET : Joint Combined Exchange Training
24. MONUC : Mission de l'organisation des Nations Unies en RDC
25. MPLA : Mouvement Populaire de Libération de
l'Angola
26. NAACP : National Association for the Advancement of Colored
People
27. NSC : National Security Council
28. NZ : Nouveau Zaïre
29. ONG : Organisation Non Gouvernementale
30. ONU : Organisation des Nations Unies
31. ONUC : Opération des Nations Unies au Congo
32. OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
33. OUA : Organisation de l'Unité Africaine
34. PIB : Produit Intérieur Brut
35. PMA : Pays les Moins Avancés
36. PNB : Produit National Brut
37. PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
38. RAINS : Relief for Africans Need in the Sahel
39. RCA : République Centre Africaine
40. RCD/Goma : Rassemblement des Congolais pour la
Démocratie/Goma
41. RDC : République Démocratique du
Congo
42. RIAT : Rwandan Interagency Assessment Team
43. RIF : Rapid Intervention Force
44. RTNC : Radio et Télévision Nationale
Congolaise
45. SADC : Communauté de développement de
l'Afrique australe
46. UDPS : Union des Démocrates pour le Progrès
Social
47. UNITA : Union Nationale pour l'indépendance
totale de l'Angola
48. URSS : Union des Républiques
Soviétiques et Socialistes
49. USA : United states of America
INTRODUCTION
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
La Sous Région des grands lacs africains est un espace
qui a longtemps intéressé les analystes et spécialistes de
la politique internationale. Cet intérêt est consécutif aux
nombreuses situations d'instabilité qu'elle a connue. Dans cette partie
du continent, certains pays se remettent petit à petit, d'autres se
recherchent encore. La RDC est, à notre humble avis, parmi les pays qui
se recherche encore. Elle est en quête de clarification de sa vision
politique des grandes puissances.
En effet, depuis les indépendances, cette Sous
Région s'était caractérisée par de graves
violences, devenues sa caractéristique. L'instrumentalisation du facteur
ethnique au Rwanda, au Burundi et en Ouganda, sans oublier l'état de
l'État en RDC a fait de la Sous Région une
pépinière des crises larvées et une véritable boite
de pandore.
Plus près de nous, en 1994, l'offensive des forces
ethniques du FPR venues de l'Ouganda ou le crash de l'avion du président
Habyarimana ont rangé les Hutu, ethnie majoritaire au pouvoir, contre
les Tutsi, ethnie rebelle. Ce face à face a conduit à un
véritable génocide. Ce génocide s'est fait en
présence d'une mission d'opération des nations unies au Rwanda et
devant la tergiversation des grandes puissances.
Depuis lors, le Rwanda fait de ce génocide un facteur
important de sa politique étrangère. La communauté
internationale se culpabilise pour n'avoir empêché ce
désastre. Alors, prise de pitié en faveur du Rwanda, lui laisse
tacitement tout faire.
L'Ouganda, après les efforts de stabilisation politique
et économique entrepris par Museveni , est considéré comme
un État charnière en Afrique des grands lacs par les
États Unis d'Amérique ;pour des raisons que ce travail va
expliciter dans les lignes qui suivent. Ces deux États auxquels on
ajoute le Burundi ont, depuis 1996, mené une guerre soit directement
soit par rébellion interposée en RDC. Pire encore, ils se sont
livrés à une guerre rangée dans la ville congolaise de
Kisangani sans être officiellement condamnés par la
communauté internationale.
La politique étrangère américaine sous
Bill Clinton a résolu de faire bénéficier à
certains pays africains la participation aux programmes américains de
formation militaire. L'objectif américain était celui de donner
une capacité réelle aux troupes africaines à
résoudre leurs propres conflits. D'autres objectifs poursuivis par ces
programmes étaient le renforcement des capacités des partenaires
des américains en Afrique afin de leur permettre de faire face aux
crises humanitaires africaines, relever les défis du maintien de la
paix de manière efficace et opportune par les africains eux-mêmes.
Dans la Sous Région des pays de Grands lacs africains,
l'Ouganda et le Rwanda ont participé à ces formations
américaines. La vision américaine de la Sous Région des
grands lacs semble être construite autour de ce deux pays. Il est
important de souligner que ces pays ont répondu à une bonne
partie des conditions d'éligibilité. Ainsi, ce choix
américain parait être justifié par manque d'une solution
alternative en faveur du Congo.
En effet, la RDC pendant ce temps se trouve dans une situation
très peu envieuse. Outre la crise de légitimité qui date
de 1960, on assiste à une démission quasi-totale des
compétences de l'État sur toute l'étendue de la
République. De celle-ci naît l'érection, sur le plan
national, des légitimités de substitution et des revendications
d'ordre irredempteur et identitaire.
En effet, la République Démocratique du Congo
était un couloir dans le quel toutes les forces négatives (les
mouvements rebelles) de la Sous Région trouvent un asile paisible. Le
territoire congolais leur sert de base arrière. Elles y
préparent les attaques contre leurs pays respectifs. Elles y financent
leurs opérations militaires par les exploitations illégales des
ressources naturelles de la République, y perçoivent des
impôts ou taxes et hissent même des drapeaux dans les territoires
sous leur contrôle.
De ce qui précède, il se révèle
que les circonstances particulières de la création de la
République Démocratique du Congo et sa nature actuelle la
prédisposent à ces différentes difficultés. Mises
en ensemble, les réalités décrites ci-dessus mises
ensemble deviennent un danger majeur pour la République. Ceci est
encore plus grave dans ce sens que la période de transition n'a
apporté aucune politique susceptible de rassurer ni la communauté
nationale ni la communauté internationale.
Au contraire, certains comportements des autorités
congolaises n'étaient pas de nature à convaincre la
communauté internationale, en particulier les États-unis
d'Amérique. De ce fait, la RDC est perçue, à leur vue,
comme un État qui a failli et susceptible de produire
l'instabilité ou servir au terrorisme.
Cette perception américaine de la RDC est grandement
justifiée et présente des conséquences sérieuses.
Parmi ces conséquences, nous pouvons citer la recherche de
résolution de la crise par l'application de la théorie de la paix
démocratique ou encore du chaos constructeur. C'est dans ce contexte
particulièrement troublé, d'instabilité et un avenir
incertain de la République que cette étude peut se justifier.
II. ETAT DE LA QUESTION
Il existe de très riches et très
intéressants documents pour cette étude. Les premiers sont ceux
qui expliquent la crise de l'État. Nous avons tout d'abord celui de
JOSEPHAT LAROCHE (1(*)).
Dans ce texte, il a fait une bonne analyse sur la crise de l'État qui
viendrait de la transplantation de l'État occidental en Afrique. Ce qui
a pour conséquence le manque de maîtrise dans l'organisation
politique et la crise que nous connaissons aujourd'hui.
Un autre livre important est sans doute celui écrit par
BERTRAND BADIE. (2(*)) Ce
dernier a démontré comment l'importation du modèle
étatique occidental dans les sociétés aux univers
culturels étrangers avait souvent induit une perte de sens des
institutions politiques et administratives.
JOEL MIGDAL(3(*)) a expliqué la même réalité
en soulignant que les États construits au modèle occidental sont
restés États faibles, disposant des ressources faibles au prise
avec des sociétés fortes et qui ne sont jamais en mesure de
tenir. JEAN FRANCOIS BAYART (4(*)) aborde d'une autre manière la crise de
l'État en Afrique par la corruption, l'accumulation et des
représentations culturelles complexes. ETIENNE LEROY (5(*)) lui explique la statolatrie de
l'État africain sur les greffes de l'État occidental. HERMANN
YAMEOGO (6(*)) fait la
même analyse , en mettant en avant non seulement la copie
caricaturée des indépendances des pays africains sur le
modèle des métropoles, mais en tentant de proposer les solutions
à la crise de l'État en Afrique, notamment le regroupement
régional, la reprise du panafricanisme et autres.
LAMBERT MENDE OMALANGA (7(*)) fait une bonne analyse de la crise de l'État
congolais dans la gestion de la rationalité de son histoire et des
rapports avec ses voisins, ils organisent les guerres en son sein et
participent ainsi à ses instabilités, notamment à l'est
de la République. Il faut dire ici que nous partirons de ces
considérations de crises de l'État en général et
de l'État congolais en particulier pour expliquer les revendications des
groupes à la recherche des légitimités de substitution et
justifier la perception de la politique étrangère
américaine sur le Congo.
Sur la politique étrangère des USA, nous pouvons
citer d'abord FREDERIC CHARILLON (8(*)) qui traite des États et de leur politique
étrangère, en relevant leur rôle et la concurrence qui
leur est faite dans la formulation et la conduite de leur politique
étrangère. Dans le même texte, CHARILLON et Alexandra de
HOOP SCHEFFER (9(*))
expliquent les capacités de réaction américaines,
l'application de la doctrine du shaping et de la global reach ou la politique
étrangère globale et surtout le dilemme dans la vision du monde
américain.
ANDREW H. BERDING (10(*)), dans son livre, s'exerce d'établir une forme
de compétence de chacune des institutions américaines dans la
formulation de la politique étrangère. Dans une vision historico
politique, il explique l'évolution des comportements des
personnalités politiques et leur façon de modifier la pratique
constitutionnelle. JEAN BAPTISTE DUROSELLE et ANDRE KASPI (11(*)), non seulement font une
bonne analyse de la politique étrangère des grandes puissances,
mais aussi réalisent une étude importante des espaces comme
celui des Grands Lacs. RENE LEMARCHAND (12(*)), dans son texte, explique la situation politique
post guerre froide de la sous région, pénétrant les causes
des prises de positions de politique étrangère américaine
dans l'espace des grands lacs et tente ainsi de justifier l'instabilité
qui y règne. LABANA LASAY ` BAR et LOFEMBE (13(*)), dans une dimension
pédagogique et académique, soulignent dans une perspective
historique les étapes de la politique extérieure de la RDC en
expliquant les facteurs et principes qui conduisent à son
élaboration. MWAYILA TSHIYEMBE (14(*)) analyse la politique étrangère de la
RDC, en remontant jusqu'à l'E.I.C., pour trouver des variables
structurelles et dépendantes de la politique étrangère de
la République Démocratique du Congo.
MAHATMA JULIEN TAZI K. Tien-a-be (15(*)), explique
l'instabilité par le souci des multinationales d'exploiter les
matières premières de la RDC. Il appelle les autorités de
l'État Congolais de négocier directement avec les
multinationales actives dans la Sous Région des Grands Lacs. MOVA
SAKANYI H. (16(*)) peint
la situation actuelle de la RDC qui, devant le processus de la mondialisation
et la place qui est la sienne dans ce processus, risque de disparaître si
elle ne prend pas garde.
Sur la question de l'identité, AMARTYA SEN (17(*)) explique la
réalité identitaire en la rattachant à sa capacité
de générer la violence. Pour lui, le monde semble redevenir une
fédération des cultures, des civilisations où chacun est
sommé de se ranger. Faut-il nous enfermer ou nous résigner dans
une identité close? Il rompt avec la notion de monolithisme identitaire,
notamment au moyen orient et en occident, il n'admet la logique de
l'affrontement entre bloc identitaire, il dénonce l'acception illusoire
actuelle de la notion d'identité culturelle.
Il propose la solution qui pour lui passe par la
liberté qu'à chacun de se construire par delà les blocs,
grâce à la multiplicité de ses appartenances. Il Traite
des frontières d'une manière générale et celles de
la RDC particulièrement.
GERARD CHALIAND (18(*)) tente d'expliquer comment les intérêts
stratégiques soutiennent les comportements des acteurs dans les
revendications et dans leur politique étrangère.
NGUYANDILA MALENGA célestin (19(*)) revisite la situation
réelle et actuelle des frontières de la RDC, source des conflits,
et tente de spécifier le voisinage problématique à cause
de ces conflits. NE MUANDA NSEMI (20(*)) expose toute sa théorie de
l'établissement des frontières coloniales. Ce document critique
la méthode utilisée par les colonisateurs dans le tracé
des frontières africaines et pense que c'est là la cause non
seulement des crises et repli identitaire, mais aussi du mal
développement et de la centralité de pouvoir.
GILLES SAUTTER (21(*)) fait l'autopsie des frontières africaines
héritées de la colonisation et formule le voeu de les voir
retracées tout en affirmant qu'elles ne seront jamais satisfaisantes.
LUCAN (22(*)) pense utile de proposer le recoupage et le
remodelage de l'Afrique et de la RDC sur bases des configurations qui se
présentent sur le terrain pour la stabiliser.
Une série d'articles traitée avec
ingéniosité en rapport avec le lien ethnique présente le
problème avec spécificité. C'est notamment celui de LOKA
ne KONGO (23(*)) qui fait
une bonne lecture de l'ethnie en RDC. Pour lui, la mobilisation à
l'ethnie trouve ses causes premières dans les frontières
artificielles instituées par le partage colonial et dans la
modernisation différenciée au sein de la population
colonisée.
MULAMBU MVULUYA (24(*)) examine dans un processus historique les
différents conflits interethniques au Congo et tente d'en proposer les
solutions, parmi lesquelles le fédéralisme et l'application de la
démocratie consociative.
MUTAMBA MAKOMBO (25(*)) soulève des questions importantes sur
l'état de lieu de la situation politique, économique et
même culturel du pays. Il donne les tendances pour une éventuelle
balkanisation comme l'effritement de l'autorité de l'État, le
recourt exagéré aux particularismes ethniques, notamment chez les
ne kongo et ailleurs. Le Professeur MABIALA MANTUBA (26(*)) aborde la question avec une
lucidité avérée. Il a proposé, après avoir
analysé les enjeux du fédéralisme, la bonne gouvernance
comme solution à la question. JEAN LUC STALON (27(*)) propose un type de
démocratie novatrice qui favorise l'émergence d'une
société de cohabitation interethnique.
L'originalité de cette étude sied au fait
qu'elle se propose d'établir un lien de causalité entre la
faillite de l'État congolais, l'émergence des
légitimités de substitution et la perception de la politique
étrangère américaine du Congo qui sont les principales
menaces contre la RDC dans les frontières qu'on lui reconnaît
depuis 1960.
III. PROBLEMATIQUE
Une étude scientifique de cette nature commence par la
position sérieuse du problème à analyser. Cette recherche
ne peut en aucune manière se soustraire à cette règle
d'or de la rédaction scientifique. En effet, il est important que nous
nous mettions d'accord sur la perception et le contenu du concept
problématique. De ce qui précède, Raymond Quivy et Luc
van Kampenhout, pensent que `` la problématique constitue le principe
d'orientation théorique de la recherche, elle en définit les
lignes de force, donne à la recherche sa cohérence et son
potentiel de découverte, permet de structurer les analyses sans les
enfermer dans un point de vue rigide `` (28(*)). Brimo soutient que la problématique
correspond à la manière de poser clairement le problème
qui suscite une étude de façon à en proposer des solutions
dans leur dynamique de la réflexion tant philosophique que scientifique
(29(*)).
Selon Jean Bélanger, ``une problématique est
une représentation et une démarche intellectuelle faite pour
résoudre un problème posé`` (30(*)). Pour ne pas en rester
là sous peine d'avoir un raisonnement par procuration, nous pouvons
définir une problématique comme étant une démarche
qui consiste à présenter le problème central de la
recherche.
De ce qui précède, la situation de la Sous
Région des Grands Lacs et celle de la République
Démocratique du Congo telle que décrite dans les pages
précédentes pose un vrai problème d'étude.
L'environnement international marqué par le monopole diplomatique
américain, l'état de l'État en RDC nous pousse au
questionnement suivant :
Quelle est la politique étrangère des
États-unis d'Amérique vis-à-vis de la RDC ?
Que doit faire la RDC pour changer la perception
américaine et mériter les considérations positives qu'ils
accordent aux autres États de la Sous Région?
C'est autour de ces quelques questions que cette étude
s'articulera, tout en signalant que des questions secondaires pourront surgir
au cours de la recherche.
IV. HYPOTHESE
Après avoir posé le problème
fondamental qui sera soumis à une vérification
épistémologique rigoureuse dans le corps de notre étude,
nous allons maintenant tenter de donner quelques réponses provisoires
qui seront affirmées ou infirmées après analyse.
En effet, une hypothèse est entendue de divers ordres
selon les auteurs. Cependant, tous s'accordent sur certains
éléments. Pour sa part, DUBOIS estime que
«l'hypothèse s'analyse en termes d'explication rationnelle et
anticipé sur le phénomène observé. Son but
principal est d'ordre heuristique, il s'agit des analyses ultérieures
» (31(*)). Pour
PINTO et GRAWITZ, «l'hypothèse est une série des
réponses supposées provisoire dans la recherche du
rétablissement de la vérité ou dans la vision
réelle de la résolution des problèmes soulevés en
évoquant la relation établie entre les faits sociaux dont le
rapport constitue les problèmes indiquant la nature de ce dernier »
(32(*)). GRAWITZ , quant
à lui, estime que « l'hypothèse n'est rien d'autres qu'une
proposition de réponse à la question posée ».
(33(*))
Pour R. REZSOHAZY, «l'hypothèse cherche à
établir une vision provisoire du problème soulevé en
évoquant la relation supposée entre les faits sociaux dont le
rapport constitue le problème et en indiquant la nature de ce
rapport». (34(*))
Répondant aux questions de notre problématique,
nous pouvons affirmer, même à titre anticipatif, que les USA ont
une perception particulière pour la RDC. Celle-ci est
consécutive à sa position centrale en Afrique et actuellement
à la gestion de sa politique interne. Les USA se sont départis de
la réalité d'avant la guerre froide.
Si la RDC était la pièce importante dans le
«roll back» et le «contentmaint » américain contre
le communiste en Afrique pendant la guerre froide, cette perception a
grandement évolué. En effet, aujourd'hui, l'incapacité de
la RDC à se comporter comme un État responsable dans la Sous
Région est perçue par les USA comme une démission
étatique, mieux comme une faillite. Cette réalité penche
alors les USA vers d'autres puissances régionales mieux
organisées et viables. Ainsi donc, La politique étrangère
des USA est revenue à la destinée manifeste qui exporterait la
démocratie et le respect des droits de l'homme. La formulation de la
politique étrangère américaine post guerre froide est
faite avec beaucoup de doctrines, notamment le shaping , qui voudrait que les
USA n'attendent pas l'émergence d'une prochaine puissance ou menace mais
plutôt de remodeler l'environnement international afin de prévenir
une telle menace avant qu'elle n'émerge et d'étendre un ordre
international en accord avec les intérêts américains
(35(*)) . Le
régionalisme insiste pour que les USA participent à la remise
à niveau de certaines armées africaines pour créer un
corps militaire capable de participer aux opérations de maintien de la
paix en Afrique. L'application de new leaders est cette théorie qui
voulait bien que les américains optent pour les nouveaux dirigeants
africains de la période post guerre froide qui, pendant un bon temps, se
sont illustrés dans la bonne gouvernance, la stabilité et sont
capables de ce fait d'exporter ces éléments dans toute la Sous
Région. La diplomatie transformationnelle, consiste quant à elle
à transformer par la diplomatie les structures étatiques qui ont
failli en des structures stables, capables d'exporter la paix, la
stabilité et le développement. La théorie du chaos
constructeur, consiste à créer soi-même un chaos sur le
cendre duquel naîtraient des États et régimes
démocratiques, car pour eux, les démocraties ne peuvent pas se
faire la guerre.
Nous devons dire que toute cette perception américaine
du Congo est consécutive à la réalité qui a
prévalu dans ce pays. Il peut être vrai que ce comportement soit
fonction d'un manque de solution alternative. En clair, depuis 1990, les
différentes politiques étrangères des USA dans la Sous
Région des Grands Lacs sont faites des choix majeurs. Ceux-ci ont
donné à raison, des avantages substantiels aux voisins de la RDC
comme le Rwanda et l'Ouganda.
Il est important de souligner que depuis la fin de la guerre
froide, les différentes formulations de politique
étrangère de la RDC n'ont rien apporté dans cette
perspective de changer la perception américaine du Congo. Dans cette
formulation, l'objectif principal n'était pas de contrer les mesures
déstabilisatrices que certains États passaient à la maison
Blanche. Nous pensons, à notre humble, avis que la République a
besoin des comportements et des politiques à court terme et à
long terme pour qu'elle ne disparaisse pas comme un État uni aux
frontières qu'on lui reconnaît depuis le 1960. Au plan de
politique étrangère et de la diplomatie, la RDC doit avoir la
politique étrangère de responsabilité et une diplomatie
d'anticipation. Celle-ci lui permettra de cesser de subir les
événements et bien pouvoir les anticiper.
V. INTERET DU SUJET
L'étude dans laquelle nous nous sommes engagés
est d'actualité. Elle part de la considération de l'histoire
politique pour aboutir à la réalité brûlante de la
République Démocratique du Congo.
Cette étude contribuera à poser la revisitation
de la formulation de sa politique étrangère, en y inscrivant la
prise en compte de la vision des grandes puissances et des USA en particulier.
Elle nous permettra d'exposer notre modèle de politique
étrangère de responsabilité et la diplomatie anticipation
pour changer la perception américaine.
Cette nouvelle politique étrangère de la
République Démocratique du Congo est celle qui la
considère comme puissance. Elle a pour objectif d'aiguiser les facteurs
de puissances régionales et internationales. Ensuite elle devra
permettre à la RDC de maîtriser les conditions redoutables des
politiques des grandes puissances.
Elle contribuera enfin à l'amélioration de la
politique étrangère actuelle qui subit les
événements au lieu de les anticiper. Le souci majeur de cette
recherche est de proposer ce que la RDC doit faire pour mériter l'appui
des USA. C'est dans cette perspective que cette étude est
intéressante.
Cette dernière nous permettra de juger la
légitimité des perceptions américaines et des
revendications des pays voisins de la RDC.
VI. METHODOLOGIE
Un travail scientifique, pour garder ce caractère,
doit impérativement recourir aux méthodes et techniques qui ont
fait preuve dans les temps. Pour arriver à l'objectif scientifique que
nous nous sommes assigné, il est indispensable de faire appel à
des méthodes et techniques de recherche qui nous amèneront
à expliquer le fait à étudier. Étant donné
qu'en sciences le recours aux méthodes s'avère obligatoire ce
travail ne peut s'en passer.
GRAWITZ, affirme que «la méthode est
constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie » (36(*)). Une méthode est un «
ensemble plus ou moins structuré et cohérent de principes
censés orienter l'ensemble des démarches du processus dans lequel
elle s'inscrit (notamment techniques utilisée) ». (37(*)) Une méthode peut être
aussi défini comme étant «l'ensemble des moyens permettant
aux chercheurs scientifiques d'atteindre un objet d'étude précis)
». (38(*))
a. De la méthode
Il y a une sorte de polémique scientifique autour des
méthodes propres dans l'étude des Relations Internationales.
Cependant, certains auteurs ont développé les dimensions
importantes des méthodes en Relations Internationales. C'est à
partir des années 1950 qu'une nouvelle approche des Relations
Internationales s'est affirmée. Elle s'est attachée, en utilisant
des méthodes quantitatives, à produire des modèles
explicatifs. Ceux-ci introduisent de nouveaux facteurs d'analyse : ils
font notamment intervenir dans l'étude du processus de décision
les influences internes qui s'exercent sur la volonté du responsable
politique.
Sans nous lancer dans
cette perspective, nous voulons, d'ores et déjà, souligner que
compte tenu du caractère interdisciplinaire de notre étude, nous
nous proposons une méthodologie appropriée afin de la mener
à bon port. De ce fait, notre méthodologie est principalement
qualitative. Avec cette méthode, le choix d'un ou de plusieurs cas
permet d'examiner les relations hypothétiques. (39(*))
De ce qui précède, nous utiliserons la
méthode systémique.
En effet, la méthode systémique fait grandement
référence à «la théorie systémique. En
utilisant cette approche toujours globale, grâce à une vision
holistique, elle permet d'aborder des sujets complexes qui étaient
réfractaires à l'approche parcellaire des sciences exactes issues
du cartésianisme ». (40(*))
La méthode systémique est définie par
Guy ROCHER comme « toute recherche, théorique ou
empirique, qui, partant du postulat qu'est la réalité sociale,
présente les caractères d'un système, interprète et
explique les faits sociaux par des liens d'interdépendance qui les
relient entre eux et qui en forment une totalité ». (41(*))
La méthode systémique est donc un mode
l'appréhension qui peut être considéré comme un
langage, un état d'esprit ou même une philosophie. Elle tend
également à être considérée comme une
science, mais son axiomatique n'est pas suffisamment stabilisée pour
qu'elle soit unanimement reconnue comme telle. Jean-Pierre ALGOUD propose un
paradigme systémique comme base de réflexion, organisé
autour de 7 axiomes fondateurs à la démarche systémique
:
- axiome 1 : "Reconstruire le système dans sa
totalité" par un remembrement et un rassemblement des savoirs
nécessaires à la compréhension de l'objet
étudié,
- axiome 2 : "Refondre l'apprentissage individuel des
connaissances" par le développement de la polyvalence et le
décloisonnement des savoirs pour une réinsertion totale de
l'Homme dans l'Univers dont il est partie prenante,
- axiome 3 : "Réintégrer l'Homme dans l'Univers"
par la suppression de l'opposition entre sciences exactes (i.e. les «
sciences dures ») et sciences humaines (i.e. les « sciences douces
») pour une unification du tandem sujet/objet,
- axiome 4 : "Savoir énumérer les
critères d'identification d'un système" afin d'éviter le
flou sur l'objet étudié et formalisé par la théorie
scientifique associée,
- axiome 5 : "Maîtriser l'évolution de l'objet
par la Dynamique des Systèmes" dans un cadre heuristique où le
moteur de l'évolution est l'énergie,
- axiome 6 : "Piloter le système naturel ou artificiel
à l'aide de théories systémiques à caractère
prédictif" dans le cadre des limites de l'évolution naturelle
possibles de l'Univers,
- axiome 7 : "Penser la Partie comme une réduction du
Tout". (42(*))
En Relations internationales, cette méthode est
utilisée pour l'analyse des faits systémiques. Dans la conception
théorique de cette méthode, le monde est un grand système
dont les continents sont considérés comme des sous
systèmes. Aussi, les pays sont des sous systèmes d'un
environnement plus grand, composé des États puissants, moyens et
faibles.
Cette méthode nous aidera à appréhender
la prise de décision de la politique étrangère
américaine et son application dans la constellation des États qui
composent le système politique international. Autrement dit,
l'interaction des éléments du système est importante pour
son fonctionnement harmonieux. Ainsi, nous pouvons comprendre ce qui se passe
entre la RDC et les USA d'une part et ce qui se passe dans l'espace des Grands
Lacs où certaines puissances étatiques, dont le Rwanda et
l'Ouganda, sont devenues des bras séculiers de la politique
étrangère américaine et déstabilise le bon
fonctionnement du système sous régional.
En définitive, cette méthode nous aidera
à analyser le filtrage des in put (ici la perception américaine
de la République et autres considérations des États de la
sous région qui peuvent être considérées qui peuvent
dangereuses pour la RDC). Il tient de rappeler que l'objectif principal du
système est d'assurer sa survie. La perception américaine de la
RDC est analysée en terme de la recherche de sa survie comme État
à ses frontières de 1960.
Au niveau interne de la RDC, il y a la boite noire. Ici, il
sera question de savoir comment les autorités nationales ont-elles
réagi à cette perception ou que font - elles pour que le pays ne
disparaisse pas. Il est vrai qu'à l'interne, il y a des forces externes
qui manipulent les structures internes dans la matérialisation du
modèle. Toutes ces décisions du gouvernement exprimées en
terme de politique étrangère constituent les out put.
L'environnement de ce système est bien entendu la présence des
puissances régionales et tous les soutiens qu'ils ont des USA.
b. Les techniques
Les méthodes s'accompagnent toujours avec les
techniques. Celles-ci sont considérées comme des moyens
d'atteindre un but, elles se situent au niveau des faits ou des étapes
pratiques. La technique est , pour GOODE J. WILLIAM, «un outil
utilisé dans la collecte des informations qui devront plus tard
être soumises à l'interprétation et à l'explication
grâce aux méthodes». (43(*)) La technique est «un moyen d'atteindre un but mais
qui se situe au niveau exploité par le chercheur dans la phase de
collecte des données qui intéressent sont étude».
(44(*))
Notre technique de recherche est essentiellement documentaire.
Elle a consisté à collectionner les ouvrages, revus, journaux,
rapports pour la collecte des données devant servir à la
rédaction de ce travail.
Elle nous permettra de consulter les données livresques
ayant traité directement ou indirectement la question sous
étude. Cette technique nous donnera l'option de consulter les documents
ayant un rapport direct avec la politique étrangère des Usa,
formulation, principes et histoire diplomatique, conséquences en Afrique
post guerre froide, sans oublier la politique étrangère de la RDC
et surtout la situation de crise profonde et les moyens de sa sortie.
VII. DELIMITATION
Il est important de bien présenter un travail comme
celui-ci, si nous voulons que nos hypothèses de départ se
vérifient sans conteste.
En effet, pour être ainsi sûr de la
véracité scientifique d'une recherche, il est exigeant de penser
à sa délimitation. C'est la délimitation qui permet
à une recherche d'être concise et précise. Elle donne au
chercheur la capacité de circonscrire le sujet. Ainsi, Restreindre son
champ d'investigation ne devrait pas être interprété comme
une attitude de faiblesse ou de fuite de responsabilité, mais, comme
l'affirme Rezsohazy «Toute démarche scientifique procède
fatalement par un découpage de la réalité. Il n'est pas
possible d'étudier, de parcourir tous les éléments
influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre et jusqu'au début
du temps » (45(*)).
Fort de ce qui précède, il nous est
nécessaire de procéder par une délimitation spatiale et
temporelle. Cette délimitation nous permettra de travailler en
profondeur au lieu d'être superficiel, parce que devant papillonner.
a.
Du point de vue temporel
Notre recherche portera sur la période comprise entre
l'année 1990 et 2006. Notre borne ad quo est consécutive à
la fin de la guerre froide. En effet, la fin de la dite guerre engendre un
changement dans la vision de la politique étrangère
américaine et surtout la fin idéologique de la théorie de
double domino pour laisser place à un système politique en
gestation fortement marquée par le monopole diplomatique
américain.
Il est important de savoir que pendant cette période,
le président américain, guidé par l'expérience
diplomatique de la guerre froide, a annoncé le début d'un nouvel
ordre politique international marqué par la coopération
multilatérale et surtout le règne du respect des engagements
internationaux et de la loyauté dans les rapports internationaux. En
cette période, la politique étrangère des USA a
adopté de nouveaux objectifs. Ainsi, dans le schéma
stratégique des USA, la perception américaine de la RDC ne sied
plus sur les considérations de la guerre froide. Le droit de l'homme, la
stabilité des régimes politiques, les efforts de stabilité
économique, le sérieux dans la bonne gouvernance et
l'intégration de la vision des grandes puissances sont devenus de
nouveaux paramètres du choix américain. Ce choix aura des
conséquences déstabilisatrices pour la RDC. Dans cette
perspective, le Rwanda et l'Ouganda sont devenus, pour plusieurs fois,
éligibles aux programmes américains et ceux de la
communauté internationale.
La borne ad quem se réfère à
l'organisation des élections libres et transparentes en RDC. Il est
utile de rappeler qu'après les guerres que ce pays a connues, les
accords de Sun City et la constitution qui y était
élaborée ont ouvert la voie à une nouvelle transition.
Celle-ci , sous la surveillance d'un comité international
d'accompagnement, après plusieurs dérapages, arrivera à
terme. Il sera enfin organisé des élections à
l'échelle nationales qui verront la victoire de l'actuel
président de la République, Monsieur Joseph KABILA.
Cette période est celle qui marque une nouvelle
dynamique politique en RDC. Elle est une étape importante dans
l'histoire politique de la RDC où on peut, comme dans un
rétroviseur, observer la vie nationale, la déliquescence de la
République, analyser les politiques gouvernementales à long ou
à court terme. Sur le plan de politique étrangère, cette
période marque une étape d'ouverture importante de la RDC au
monde.
b.
Du point de vue espace
Notre investigation est centrée sur la politique
étrangère des USA sur la RDC, mieux de la perception
américaine de la RDC. Ainsi, il est question d'analyser les
conséquences de cette politique étrangère / perception
américaine vis-à-vis de la RDC. Un accent spécifique
est mis sur la construction de la nouvelle politique étrangère
d'une RDC, puissance Sous Régionale et Régionale. Cette politique
dans sa formulation devra prendre en compte l'existence des Grandes
Puissances. Elle doit permettre à la République
Démocratique du Congo comme puissance de survivre aux dangers
Internationaux, Régionaux et Sous Régionaux.
En effet, la nouvelle politique étrangère de
responsabilité et la diplomatie d'anticipation pour la RDC sera de
nature à protéger son unité en tant que pays aux
frontières reconnues depuis 1960. En termes clairs, le champ
d'investigation de ce travail reste d'abord la République
démocratique du Congo comme État souverain et la Sous
Région des Grands Lacs, pris dans sa perception des USA.
CHAPITRE I : POLITIQUE AFRICAINE DES USA
SECTION I. LES DEBLAYAGES CONCEPTUELS
§1. Politique
étrangère, politique extérieure et politique
internationale
1. Notion de politique
étrangère d'un Etat
1.1. Définitions
Chaque État, en sa qualité d'acteur
privilégié des Relations Internationales, cherche constamment
à agir sur son environnement multiforme, c'est-à-dire dans les
domaines politique, économique, culturel, social, avec l'ambition de le
modifier ou de le transformer dans un sens qui lui soit favorable. Chaque
État, selon ses capacités et ses atouts, essaie par le biais de
sa politique étrangère d'étendre son influence, son
pouvoir sur la communauté internationale dans son ensemble.
De ce fait, la politique extérieure peut-être
définie comme « l'effort d'une société politique
nationale de contrôler son environnement extérieur par la
préservation des situations qui lui sont favorables et la modification
de celles qui lui sont défavorables » (46(*)). Le départ de ce
travail semble être lancé par un déblayage conceptuel. Ceci
nous permettra de bien nous faire comprendre de nos lecteurs. Il semble qu'il
ait une confusion autour des concepts comme politique étrangère,
politique extérieure et politique internationale. Il nous revient ici de
dissiper le flou conceptuel. Ceci dit, d'une manière très
simple, nous pouvons dire que la politique extérieure est la partie de
l'activité étatique tournée vers le dehors du pays,
c'est-à-dire qui traite, par opposition à la politique
intérieure, des problèmes qui se posent au-delà des
frontières de l'État. On peut encore dire que la politique
extérieure est le prolongement de la politique intérieure
au-delà des frontières nationales.
Ainsi définie, la politique extérieure n'est
plus confinée aux seules relations politiques, mais elle s'étend
désormais à tous les domaines des Relations Internationales
(économiques, juridiques, technologiques, commerciales, culturelles,
scientifiques, etc.).
La politique étrangère est une politique
publique, c'est-à-dire une politique mise en place par un gouvernement
avec des objectifs et moyens assignés à la réalisation de
ces objectifs. Il s'agit certes, d'une politique publique particulière
pour au moins trois raisons : son caractère réactif d'abord,
du fait même qu'elle doit en permanence s'adapter aux
événements survenus hors du territoire national, donc plus
complexes encore à prévoir et à gérer. La
difficulté de son évaluation ensuite : car, si une politique
publique de lutte contre le chômage ou de sécurité
routière s'évalue sur la base des chiffres tangibles, comment
évaluer les résultats d'une politique étrangère,
à quelle échéance, sur quel critère. La
difficulté enfin, même dans une démocratie, à
communiquer au public la totalité des éléments concernant
des dossiers mettant en jeu la sécurité nationale ou des
intérêts importants. «Le décideur s'expose là,
par un dévoilement partiel de l'information, à voir son
éthique de responsabilité contrée, concurrencée,
contestée par l'éthique de conviction, souvent plus populaire
dans l'opinion, dont se réclame d'autres acteurs tel que les ONG».
(47(*))
Pour ANDREW H. BERDING, la politique étrangère
est la base et le cadre des relations d'une nation avec les autres. Elle est
fondée sur un ensemble des principes guidant la conduite d'une nation
dans ses rapports avec l'étranger ; elle a pour but la
sécurité et le progrès de cette nation. Certains pays
cherchent à atteindre cet objectif par des moyens justes, en tenant
compte comme il convient de droit et aspirations d'autrui ; pour d'autres,
tous les moyens sont bons. (48(*))
1.2. Les facteurs de
politique étrangère d'un État
L'objet de la Politique étrangère est la
puissance ou le potentiel de puissance que recherche tout État en dehors
de ses frontières.
Pour élaborer sa Politique extérieure, chaque
État prend en compte les facteurs essentiels ci-après :
1° Les facteurs d'ordre interne liés
à : Son histoire, son système politique, Son système
économique et son économie, Ses problèmes sociaux et
humains, Son environnement interne ;
2° Les facteurs d'ordre externe, parmi lesquels : Le
système politique international, l'économie internationale, le
commerce international, l'environnement international.
L'exécution de la politique étrangère se
fait dans le cadre des relations diplomatiques. La diplomatie étant donc
l'instrument qui véhicule la politique étrangère d'un
pays.
Pour mettre en oeuvre sa politique étrangère,
chaque pays met en place ses structures conventionnelles et parfois non
conventionnelles (espionnage) à cette fin. Les ambassades et les
consulats exercent leurs fonctions conformément aux dispositions de la
convention de Vienne. En dehors de ce cadre conventionnel officiel, les
États et principalement les grandes puissances utilisent d'autres
réseaux pour l'exécution ou la réalisation de leur
Politique étrangère.
Ce qui nous amène à constater que les canaux par
lesquels les États poursuivent leurs objectifs d'influence, de
domination et de contrôle sont multiples. Ces canaux sont utilisés
selon les circonstances de temps et de lieu.
Revenant à notre souci de dissiper la confusion
épistémologique, il est important de noter qu'à
côté du concept de politique étrangère, il y a la
politique extérieure et même la politique internationale. D'une
manière générale, il n'y a pas de différence
substantielle. Cependant, il existe des nuances importantes qu'il nous revient
de souligner avant tout pour que le souci de clarté soit effectif.
Par petite intelligence, la politique accompagnée de
l'adjectif étrangère se réfère certainement
à son contraire qui est la politique nationale. De ce fait, nationale
tient compte des frontières pour être différent de
l'étranger. Or, sur la scène internationale, aucun autre acteur
n'a des frontières dans son sens princier sinon l'État nation.
Ceci peut nous amener à conclure que la politique
étrangère est la politique des acteurs internationaux qui ont des
frontières. Elle est qualifiée comme telle lorsqu'elle est
élaborée pour être appliquée à
l'extérieur de ces frontières nationales.
De ce qui précède, nous sommes tentés de
dire que la politique étrangère est la politique des acteurs
étatiques (prendre la dimension d'élaboration et d'application).
Ceci revient à dire qu'aucun autre acteur non étatique ne peut
avoir une politique étrangère. Cependant, la politique
internationale est bien l'ensemble de la politique faite sur la scène
internationale. Ici interviennent tous les acteurs (étatiques ou non).
L'accent est mis sur l'application des politiques conçues soit dans le
cadre des organisations internationales ou autres pour influencer ou pour
obtenir quelque chose. Il est bien important de souligner que depuis un certain
temps, les États sont sérieusement concurrencés par
d'autres acteurs. La politique internationale quitte le petit circuit
diplomatique inter étatique pour s'enfoncer à l'humanité
ou à la société mondiale. Ce changement fait perdre au
diplomate ses fonctions classiques. (49(*))
1.3. La loyauté comme
élément de politique étrangère
Parmi ces éléments, nous pouvons noter la
Loyauté. Celle-ci est multidimensionnelle. Pour ne pas aller dans des
considérations beaucoup plus interdisciplinaires, il revient de nous
poser la question de savoir si la loyauté dans son sens princier peut
être utilisée en politique étrangère.
Sur cette question, Frédéric CHARILLON de se
demander quelles sont les conditions auxquelles un État peut
aujourd'hui tenir ses engagements, honorer ses alliances?. Ces questions en
entraînent automatiquement une autre : quelles sont les conditions
d'existence d'une communauté internationale cohérente,
crédible et stable, dont les membres peuvent se faire confiance?
(50(*)).
La fin de la guerre froide a contribué à mettre
l'accent plus encore sur la loyauté, pour mieux stigmatiser la trahison,
du moins dans le discours: traités, négociations diverses ou
autres processus de paix constituent de plus en plus autant de pressions
exercées sur les politiques étrangères étatiques,
les mettant en demeure de respecter des engagements. Des notions, certes,
contestables telles que nouvel ordre mondial, gouvernance, communauté
internationale occupent aujourd'hui le devant de la scène discursive et
contribuent encore à renforcer un registre qui veut privilégier
le droit plutôt que la force, la confiance plutôt que la ruse.
Pourtant, au regard d'une approche plus classique des
relations internationales en général et de la politique
étrangère en particulier, le lien entre loyauté et
politique étrangère ne va pas de soi. On connaît l'argument
dérivé de l'approche réaliste : un concept tel que la
loyauté, au mieux, n'a pas sa place dans une analyse sérieuse de
la politique étrangère, et au pire affaiblir ou aveugler celui
qui y accorderait trop d'importance. C'est là l'éternel
procès fait aux idéaux Wilsoniens et à leurs prolongements
: raisonné en terme normatif est utile et dangereux (51(*)).
A cet égard, l'usage du concept de loyauté
implique une croyance en des vertus humaines sans doute souhaitables, mais ne
permet pas de développer une vision lucide du monde tel qu'il est :
marqué par la compétition, les rapports de force, la
volonté de puissance, le conflit, et ce entre des États,
monstres froids, abstraits et monolithiques qui demeurent les seuls acteurs
d'un monde où les sensibilités humaines pèsent peu. Pour
entreprendre une analyse sérieuse, il importe donc de considérer
ce qui est plutôt que ce qui doit être : les intérêts
nationaux plutôt que les idéaux ou même les convictions,
fussent t- elles fondées sur la confiance. (52(*))
Peu importe que deux chefs d'État s'apprécient
humainement si leurs intérêts nationaux divergent, peu importe,
à l'inverse, qu'ils se détestent si leurs partenariats
stratégiques s'imposent comme une donnée incontournable,
L'intérêt national, en d'autres termes, ne s'accommode pas
d'attachements humains. Quelle position adopter alors? L'analyse de la
politique étrangère sous l'angle de la loyauté fait-elle
sens? Cette notion est-elle inhérente à toute relation
diplomatique, ou au contraire aux antipodes de l'État de nature qui
caractériserait les relations internationales ? la réponse
à cette question dépend naturellement d'un travail de
définition préalable : que peut signifier la loyauté des
lors que l'on parle de politique étrangère. En l'espèce,
il convient d'éviter les définitions simplistes: la
loyauté n'est nécessairement réductible ni à un
attachement à des idéaux, ni à une obsession normative.
Loyauté de la part de qui, vis - à - vis de quoi? Approche sous
l'angle de la politique étrangère, ce concept de loyauté
renvoie en fait de moins en moins à un comportement volontariste et
vertueux, et de plus en plus à l'acceptation de contraintes. En un mot,
on choisit, de moins en moins aujourd'hui, ses loyautés en politique
étrangère. (53(*))
Il est utilement important de souligner que dans plusieurs
cas, la loyauté intervient soit dans la conception, soit dans la
formulation soit encore dans l'application de la politique
étrangère. Ceci ne veut pas dire que la poursuite des
intérêts des États soit contraire à la
loyauté.
SECTION 2. LES POLITIQUES
AFRICAINES DES USA
§1. Les structures de conception et de gestion de la
politique africaine des USA.
La gestion, d'une matière aussi importante comme
celle-ci aux USA, fait intervenir plusieurs structures. La multiplicité
des acteurs, gouvernementaux et non gouvernementaux, en matière de
politique africaine des USA, en particulier, est spécifique et
représente une constante dans l'élaboration des processus
décisionnels.
Les motivations, si elles semblent avoir évolué
au fil des siècles et des soubresauts de l'histoire, demeurent
relativement constantes. Il en va de même pour les intérêts
bien compris des Usa. Les structures dont il est question ici peuvent
être reparties en plusieurs catégories. Il sera question ici
d'expliciter le rôle des acteurs qui interviennent dans
l'élaboration et même dans la gestion de la politique africaine
des Usa.
1.1. Les acteurs institutionnels
1.1.1. De l'exécutif et ses services
Aux États-Unis, le rôle de décideur
principal en matière de politique étrangère revient au
chef de l'exécutif. La Constitution américaine en établit
expressément l'étendue et les limites. Cependant, chaque
Président, de par sa personnalité, imprime sa marque
particulière. Il dispose également d'un appareil administratif
important qui l'aide à prendre ses décisions. La Constitution
américaine envisage, pour le chef de l'État trois types de
pouvoirs :
· le Président est le commandant en chef des
forces armées. Le pouvoir de déclarer la guerre appartient
néanmoins au Congrès. Mais cette attribution est plus
théorique que pratique, puisque depuis la seconde Guerre mondiale, des
hostilités d'envergure ont été engagées sans que la
guerre soit déclarée.
Toutefois, le rôle de « gendarme du monde »
des USA s'étant accru après 1945, le Congrès a
voté en 1973 le War Powers Act qui limite
considérablement la marge de manoeuvre du Président en la
matière. Ce texte prévoit qu'en cas d'hostilités sur un
théâtre extérieur, il dispose de 48 heures pour en informer
le Congrès et 60 jours pour y mettre un terme (54(*)).
· conclure les traités
· et de nommer les ambassadeurs et tous les hauts cadres
de l'administration. Ces choix sont, cependant, soumis à l'approbation
du Sénat.
La majeure partie du temps, le choix du Président est
confirmé, mais en période de « cohabitation » entre une
présidence démocrate et un Congrès républicain ou
vice versa, l'automaticité peut être remise en question. Ce fut le
cas pour les postes à pourvoir en Afrique du Sud et au Cameroun
(55(*)). Une fois
élu, l'ambassadeur américain en Afrique est reçu par le
Secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines qui lui
présente sa « feuille de route ». Selon que les
présidents sont plutôt « hands on » ou
« hands off », la mission du diplomate est
différente.
Encadré par les pouvoirs dont lui a doté la
Constitution, le Président dispose néanmoins d'une latitude de
décision importante. La personnalité forte ou effacée du
chef de l'État ne manque pas d'influer sur les décisions qu'il
prend. C'est ainsi que les hésitations et les fausses manoeuvres du
Président Ford, lors du début de la crise angolaise en 1975,
contribuèrent à ternir l'image des États-Unis
auprès des Africains non marxistes. Quelques années plus tard, le
Président Ronald Reagan, par son engagement sans faille auprès
des anti-communistes, redonnera une certaine cohérence au message
américain à destination de l'Afrique.
Au sein de la Présidence, le système des
«checks and balances» établi par la
Constitution a souvent pour résultat de diluer les centres de
décision et de responsabilité. Pour donner une plus grande
homogénéité à la politique américaine, le
Président F. D. Roosevelt créa en 1939 l'Executive Office of the
President. Celui-ci comprend aujourd'hui le White House Office, l'Office of
Management and Budget et le National Security Council (NSC), créé
en 1947, et la Central Intelligence Agency (CIA). (56(*))
1.1.2. Le secrétaire d'Etat et le secrétaire
d'Etat adjoint aux affaires africaines
Comme premier responsable après le président, le
secrétaire d'État a un rôle très important à
jouer dans la définition et dans la gestion de la politique africaine
des USA.
Plusieurs ministères interviennent également
dans la politique africaine des États- Unis. Le plus important est le
Département d'État. En son sein, le Bureau pour
les affaires africaines fut créé par le Congrès en
1958. Précédemment, les affaires africaines
relevaient du Bureau des affaires européennes ; puis
elles incombèrent au Bureau du Proche-Orient au sein duquel fut
créé un Office for Africa en
1943. L'actuel Bureau des affaires africaines est
subdivisé en sections régionales et thématiques
(Economic Policy Staff, Public Affairs Staff et Office of
the Executive Director). Un autre bureau créé en
1975 est consacré aux droits de l'homme et oeuvre pour que la bonne
gouvernance soit mieux respectée sur le continent noir.
D'autres ministères ont la possibilité de
participer soit directement soit indirectement à la formulation de la
politique africaine des USA. Cependant, ils sont rarement
décisionnaires en la matière. Le ministère du Commerce,
celui des Finances (pour l'octroi de l'aide) et celui de l'agriculture sont
ceux qui interviennent les plus régulièrement. Enfin, le
ministère de la défense joue, en matière africaine ,un
rôle de plus en plus important, puisqu'il gère les bases
américaines à l'étranger (dont celle de Djibouti), de
« facilités » portuaires et aéroportuaires
accordées aux États-Unis.
1.1.3. Les services de l'exécutif
a. La NSC
Le rôle de super puissance joué par les
États-Unis après 1945 nécessitait, en effet, des
instruments qui devraient permettre l'établissement de politiques
cohérentes et rapides. Le NSC, qui est composé de membres de
droit (Président, vice-Président, Secrétaire
d'État, Ministre de la Défense, Directeur de la CIA,
Président des chefs d'État-major interarmées et
d'invités ad hoc, revêt une importance
considérable en matière de politique africaine dans la mesure
où il représente un centre d'élaboration et de mise en
oeuvre de la politique étrangère américaine.
Les questions africaines n'étant pas traditionnellement
une priorité de l'Administration américaine, les responsables
d'Afrique au sein du NSC et les Secrétaires d'État adjoints aux
Affaires africaines ont plus de latitude que leurs homologues des autres
directions géographiques.
b. La CIA
Victime de sa réputation sulfureuse, la CIA, dont la
mission est prévue par le National Security Act de
1947, dépend du NSC. Sa première mission est de collecter des
informations, la seconde, assez floue, lui permet de mettre en oeuvre des
covert operations (opérations clandestines) comme
celles qui se déroulèrent en Angola dans le but de soutenir
l'UNITA de Jonas Savimbi.
1.1.4. Les législatives
La Chambre des représentants et le Sénat
disposent chacun des commissions plus spécifiquement chargées de
la politique étrangère américaine. C'est essentiellement
en leur sein que sont discutées les questions relatives à
l'Afrique. Bien souvent, leur action se limite à légitimer et
à amender les projets de l'exécutif. Cependant, le Congrès
s'affirme de plus en plus comme un décideur à part
entière.
En effet, le Congrès représente à la fois
un pouvoir de légitimation et une force d'obstruction. Les Foreign
Relations Committees traitent la quasi intégralité des
questions de politique étrangère. Le Senate Committee on
Foreign Relations est la commission la plus prestigieuse du Sénat.
Ses compétences sont extrêmement variées : ratification des
traités, approbation et nomination des ambassadeurs sur proposition du
secrétaire d'État, des ministres et des hauts fonctionnaires du
Département d'État.
Elle passe aussi en revue les budgets. Au sein de cette
commission, le Senate Committee on African Affairs est plus
particulièrement en charge de l'Afrique. C'est un de ses membres
éminents, le Sénateur John Kennedy qui stimula
l'intérêt de l'Amérique pour le continent noir. Le House
Committee on Foreign Affairs est le pendant à la Chambre des
Représentants de son homologue du Sénat. Toutefois, elle n'a pas
comme le Sénat le pouvoir de ratifier les traités et d'approuver
les nominations.
En revanche, depuis 1973, le War Powers Act institue
un contrôle efficace de la Chambre des Représentants sur l'envoi
de troupes américaines à l'étranger, décidé
par le Président. Enfin, le Senate Committee on Finance et le
Ways and Means Committee de la Chambre des Représentants
mènent essentiellement leur action dans le domaine de la politique
intérieure, mais ils peuvent aussi avoir une incidence indirecte sur la
politique étrangère, surtout en matière commerciale.
Mais le rôle du Congrès n'est pas seulement d'ordre
constitutionnel et administratif. Depuis un certain nombre d'années, les
Congressmen multiplient les missions d'affaires et d'information en
Afrique, en étroite collaboration avec les groupes industriels
américains. (57(*))
1.1.5. Les acteurs non gouvernementaux
Dans un pays comme les États-Unis où la
société civile joue un rôle primordial, un certain nombre
d'acteurs, non seulement américains, mais également
étrangers, influencent sa politique africaine. Déjà en
1961, le Département d'État en recensait plus de 600 (58(*)).
1. La communauté
noire des États-unis.
Lors des luttes pour l'indépendance des États
Africains, la communauté noire américaine était le premier
intervenant comme une structure non étatique. Il faut dire que cette
participation prenait la forme de lobbies. Cette communauté a
tenté d'influencer la formulation de la politique africaine des USA. Les
associations noires américaines les plus influentes sont
incontestablement le Congressional Black Caucus et Transafrica. Elles
avaient été précédées par la National
Association for the Advancement of Colored People (NAACP) fondée du
temps de l'antagonisme entre les deux leaders noirs Marcus Garvey et W. E. B Du
Bois (59(*)).
Il faut dire, avec raison, qu'aujourd'hui, les mouvements des
hommes de couleur, notamment les noirs américains, n'ont pas
d'audience. De ce fait, l'influence qu'ils peuvent exercer sur la formulation
de la politique africaine des USA est très limitée. Ces
mouvements sont très divisés. Il y a un premier groupe qui est
accusé d'être près des blancs, il s'agit de tous les noirs
qui ont réussi leur formation et leur intégration dans la
société américaine. Un autre groupe composé des
noirs qui n'ont pas réussi leur intégration accepte difficilement
les autres.
2. Des mouvements
humanistes
Dans une période très lointaine, certains
mouvements humanitaires noirs d'aide à l'Afrique ont également vu
le jour et ont tenté d'influencer la politique africaine des USA. On
peut noter par exemple : Relief for Africans Need in the Sahel (RAINS);
PUSH, spécialisé dans la collecte et la
distribution des vivres et AFRICARE qui depuis sa création en 1971
intervient dans près d'une trentaine de pays d'Afrique subsaharienne.
Ils avaient pour but de faire connaître l'Afrique aux États-unis.
3. Les Églises
religieuses
Les Églises et les sectes religieuses
américaines constituent le second intervenant non gouvernemental qui
tente d'influencer, souvent avec succès, la politique africaine des
États-Unis. Pendant la période coloniale, elles ont, dans leur
immense majorité, pris des positions morales hostiles au maintien de la
tutelle européenne. Puis, dans les années 1970 et 1980, elles
sont plus spécifiquement intervenues en Afrique australe, encore sous
domination blanche. Une fois de plus, leurs auteurs opéraient un
transfert classique qui consistait à assimiler la lutte des Noirs
d'Afrique du Sud, de Rhodésie, de Namibie, ou de l'Ultramar portugais,
à celle des Afro-Américains. En 1972, les Églises qui
intervenaient en Afrique se regroupèrent avec l'American Committee on
Africa au sein du Washington Office on Africa. Préférant
s'attaquer à une question à la fois, il influença la
politique américaine en Angola, puisqu'il fut indirectement responsable
de l'amendement Clark qui empêchait toute aide officielle à
l'UNITA et au FNLA en lutte contre le MPLA, soutenu par l'Union
soviétique.
Avec la chute du mur de Berlin et le
démantèlement de l'apartheid, l'action des Églises s'est
réorientée vers des buts humanitaires, comme l'assistance aux
réfugiés (la RDC, Rwanda, Darfour...), la facilitation du
déroulement des opérations de secours d'urgence et
l'accroissement de l'aide des États-Unis. Mais les Églises n'en
oublièrent pas moins de mener des campagnes pour soutenir des causes
« justes », comme la protection des 190 000 réfugiés
rwandais présents dans la région de Kisangani lors de la
percée des éléments de l'AFDL .
4. Syndicats
américains
Les syndicats américains constituent un acteur non
négligeable dans la gestion de la politique africaine des USA. C'est une
véritable force de travail en Afrique. Tout comme les missionnaires,
ils estimaient qu'en se démarquant des colonisateurs européens,
ils pourraient attirer à eux les travailleurs africains. Relativement
isolationnistes jusqu'au début de la guerre froide, les syndicats
américains ont tenté leur chance en Afrique lorsque les «
vents du changement » ont commencé à y souffler. Pariant sur
le départ annoncé des colonisateurs, ils adoptèrent une
attitude favorable aux Africains, de manière à ce qu'ils n'aient
pas d'autres choix que de s'allier aux communistes. Dans un premier temps,
c'est à l'AFL-CIO qu'échut le rôle d'intervenant sur le
continent africain. Ce syndicat se livra à un travail de sape de
l'autorité coloniale, qui n'alla pas sans déclencher de violentes
réactions des Européens, et notamment des Français, dans
la seconde moitié des années 1950, au Maroc, en Tunisie, au
Congo, en Guinée et au Cameroun (60(*)).
Avec l'accession à l'indépendance des
territoires africains sous tutelle, l'attitude de la CIA, qui
cautionnait leurs actions en sous traitante, commença à
évoluer. Son rôle n'était plus de bouter les
Européens hors de leurs possessions, par l'entremise des syndicats
américains, mais de stabiliser le continent noir. Pour
ce faire, elle utilisa les services de l'African-American Labor Center
(AALC). Doté d'une organisation classique, il était
dominé par les Blancs et les Africains n'y disposaient que d'un
rôle consultatif. L'AALC disposait des moyens financiers importants pour
ses opérations, à la fois officiels, provenant de l'AID, et
officieux, principalement de la CIA. Les actions menées furent de nature
fondamentalement différentes : légales, comme la formation des
syndiqués, la construction de cliniques rurales ou encore
l'éducation des journalistes africains ; secrètes, dans la mesure
où cette organisation servit bien souvent de « couverture »
à des opérations moins conformes au rôle traditionnel d'un
syndicat (61(*)).
5. Les
sociétés multinationales
Les sociétés multinationales américaines
et les hommes d'affaires sont des intervenants non négligeables dans les
relations bilatérales. Les grandes sociétés
américaines ont dans le passé joué un rôle important
de lobbying auprès de l'Administration américaine, comme
ce fut le cas lors du vote de l'amendement Byrd ; ou encore pour que les
États-Unis usent de leur droit de veto à l'ONU contre
l'imposition de sanctions contre l'Afrique du Sud blanche. Adepte de la
realpolitik, une compagnie comme Gulf Oil continua à exploiter
les gisements de pétrole de Cabinda, enclave angolaise située
entre la RDC et le Congo- Brazzaville, en étant protégée
par les troupes cubaines venues soutenir le MPLA pro marxiste. Souvent
accusées d'impérialisme par leurs détracteurs, les
multinationales américaines qui maximisaient leurs profits dans des pays
recelant, des matières premières, conduisirent indirectement
à l'adoption de mesures favorables aux Noirs d'Afrique du Sud. Ce fut le
cas des « principes Sullivan », du nom du révérend noir
américain qui les codifia. Ceux-ci avaient pour but d'imposer aux firmes
américaines présentes en République sud- africaine une
égalité de traitement entre les employés blancs et les
autres (62(*)).
Une fois la règle de la majorité adoptée
sur tout le continent africain, les hommes d'affaires américains
menèrent des actions plus traditionnelles, comme la création en
1992 du Corporate Council on Africa. Cette organisation est supposée
développer les liens entre les hommes d'affaires des deux
côtés de l'Atlantique et conduire des missions commerciales
américaines en Afrique, en collaboration, entre autres, avec le
Congrès. Toutefois, l'idéal de la « bonne gouvernance »
habite toujours la communauté américaine des affaires, notamment
dans des pays comme le Nigeria, le Soudan ou le Zimbabwe.
Derniers intervenants de poids dans la politique
étrangère de l'Amérique vis-à-vis de l'Afrique, les
think tanks et autres cabinets de relations
publiques. Les premiers servent de viviers aux partis
politiques américains : Heritage Foundation créée
en 1973, spécialisée dans les questions économiques, de
politique africaine et de défense, est traditionnellement proche des
Républicains. Le Centre international d'études
stratégiques, est quant à lui, plus proche des Démocrates.
Les groupes de pression et les cabinets de relations publiques
ont quant à eux connu leur heure de gloire pendant la guerre
froide. Les lobbies katangais, biafrais, portugais, rhodésiens,
sud-africains, de l'UNITA, du FNLA ont figuré parmi les plus actifs. De
nombreux pays africains indépendants ont, quant à eux,
dépensé des sommes colossales pour améliorer leur image de
marque aux États-Unis. Mais leur impact véritable sur les
autorités américaines et sur l'opinion publique s'est
révélé décevant. À telle enseigne que le
nombre de lobbies est en constante diminution. De 2 079 en 1991, leur
nombre est passé à 857 en 1997 (63(*)).
Formant une nébuleuse aux contours assez flous, les
intervenants non gouvernementaux interviennent dans des domaines assez
diversifiés, et leur efficacité a évolué en
fonction des périodes et des conflits. Toutefois, ce sont quasiment les
mêmes qui depuis des décennies interviennent en Afrique ou au
sujet de l'Afrique. Les intérêts qui motivent l'implication de
l'Amérique sur le continent noir, s'ils sont toujours ceux d'une grande
puissance soucieuse de son approvisionnement en matières
premières et de sa sécurité, ceux-ci ont
évolué notablement depuis la chute du rideau de fer et la
compétition directe ou frontale avec l'Union soviétique. Certes,
la tentation communiste n'est plus d'actualité en Afrique, mais à
l'heure actuelle les menaces sont diffuses et multiples. Elles peuvent
émaner de pays très peuplés et en pleine montée en
puissance, comme la Chine (64(*)) et l'Inde ou peuvent être le fait
d'États en collapsus, qui empêcheraient l'exploitation et
l'acheminement des matières premières vers ce qui demeure la plus
grande puissance planétaire.
Les principes de politique
africaine des USA
Les USA comme d'autres grandes puissances construisent leurs
politiques régionales sur base du contexte géopolitique et
surtout en observation de l'environnement international. Il en est de
même pour les USA. En effet, les principes qui gouvernent la politique
africaine des USA sont très fluctuants en raison des
éléments que nous venons de souligner.
Pour bien les percevoir, nous pouvons les analyser dans une
vision diachronique.
1. Pendant la guerre
froide
Le premier principe de politique africaine des USA est celui
des droits des peuples à disposer d'eux-mêmes. En effet, à
partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, les USA comme l'ex URSS
a soutenu le processus de décolonisation africaine. Ainsi, cette
politique a été fondée sur ce principe. Le deuxième
principe est celui du respect des zones d'influence. Ce principe justifie la
réticence américaine d'intervenir directement en Afrique.
L'objectif principal était de ne pas offusquer les partenaires
européens, notamment la Grande Bretagne, le Portugal, la Belgique et la
France. (65(*))
Le changement de l'environnement international marqué
par le risque de contrôle total du continent par l'ex URSS va marquer
l'évolution stratégique des principes de politique africaine des
USA. Ils abandonnent le principe de respect des zones d'influences pour adopter
celui de retrait de petites puissances et de l'opposition à l'URSS.
Dans ce cadre, nous pouvons lire : « Mais, face au risque,
réel ou supposé, de prise de contrôle du continent par
l'URSS, les États-unis se substituent aux petites puissances pour
gérer la décolonisation. Ainsi, Washington intervient au Congo en
1960 et finit par soutenir le général Mobutu qui, pourtant,
n'était pas son favori au départ. Dans le sud, en Angola, en
Namibie et au Mozambique, l'Amérique intervient très
indirectement, via l'Afrique du Sud, à partir de 1975 quand le Portugal
se désengage. »(66(*))
2. Après la guerre
froide
La fin de la guerre froide porte un coup fatal à
l'intérêt américain sur l'Afrique. La fin de la guerre
froide réduit sensiblement les tensions dans le monde. En Afrique, on
constate la fin de l'intérêt stratégique et militaire
américain. Pour marquer vraiment ce changement, L'administration Bush
senior engage une politique d'apaisement et de règlement de certains
conflits africains.
Cette phase est marquée par des hésitations
américaines à adopter des principes directeurs de sa politique
africaine. Cet ainsi que dans la première moitié des
années 1990, le gouvernement américain hésite à
s'impliquer dans les problèmes du continent, en particulier dans la
gestion du génocide rwandais.
Dans la seconde moitié, l'administration
américaine adopte le principe de progression des positions
économiques américaines en Afrique. « Ainsi, en 1996,
B. Clinton réoriente les priorités diplomatiques
générales du pays, accordant une primauté de
l'économique sur le militaire, au risque de mécontenter le
Pentagone, dont le budget diminue » (67(*))
L'opinion nationale américaine face aux
révélations faites par deux fois par CNN va pousser
l'administration à s'impliquer d'avantage en Afrique.
« Cette chaîne retrace sur le petit
écran la guerre civile et la famine qui sévissent en Somalie. Le
gouvernement lance alors l'opération "Restore Hope" ("Restaurez
l'espoir"), en janvier 1993. Le même appareil médiatique provoque
la réaction inverse en octobre 1993, lorsque la diffusion des images du
corps d'un soldat américain traîné dans les rues de
Mogadiscio soulève l'opinion publique et pousse B. Clinton à
retirer les troupes. Cependant, l'objectif géopolitique sous-jacent de
cette opération est déjà d'endiguer l'influence islamiste.
Cette opération s'achève dans la confusion, de manière
tragique et humiliante pour les États-unis.
B. Clinton promulgue alors les trois principes qui
président son action sur le continent :
· trouver des solutions africaines aux
problèmes africains, c'est-à-dire limiter les interventions
directes et chercher des relais sur place ;
· intégrer l'Afrique dans les circuits de
l'économie mondiale, comme fondement de la diplomatie commerciale de
l'après-guerre froide ;
· S'opposer activement au terrorisme, islamiste,
comme au Soudan ou en Libye. »(68(*))
Les attentats du 11 septembre 2001 vont amener une nouvelle
définition des principes de politique africaine des USA. Ainsi, Bush
junior. Sous son Administration, les principes se confondent aux objectifs et
aux priorités. L'élément majeur de la politique africaine
est la lutte contre le terrorisme islamique, le contrôle des rogues
states et des failled states en Afrique.
Les
courants philosophiques de la politique africaine des USA post gurre froide :
l'engagement sélectif et la legacy
De la naissance de la fédération
américaine à la Deuxième guerre mondiale, la politique
étrangère américaine à l'égard de l'Afrique
est caractérisée par une sorte de négligence sinon
d'indifférence perceptible avec les années qui passent sans
subir de changement majeur (69(*)).
Après la guerre, la lutte contre l'expansion du
communisme est au centre de la politique africaine des États-unis entre
1947 et 1989.
Au lendemain de la chute du Mur de Berlin, George Bush senior
arrive au pouvoir avec aucune vision pour le continent africain. Le nouvel
ordre mondial qu'il tente de mettre sur pied exclut totalement l'Afrique qui
vient de perdre son importance géopolitique avec l'implosion de l'URSS.
La politique étrangère à l'égard de l'Afrique sous
William J. Clinton, basée, pour la plupart, sur des
fondements idéalistes beaucoup plus solides, sera en définitive
plus paternaliste que productive. Georges W. Bush, au début de son
mandat, est tout simplement laconique dans ses propos à l'égard
de l'Afrique. Peut-être ne voulait-il pas mettre en exergue ses
impérities quant au continent africain. Finalement, force est de
constater qu'aucune administration, comme nous le verrons plus loin, n'a
véritablement développé de politique, de stratégie
à long terme pour guider les activités et les implications
américaines en Afrique dans les années 1990 et 2000.
1.2.1.1. De l'engagement sélectif et son application
dans les relations USA-AFRIQUE
De Ronald Reagan à Georges W. Bush, en passant par Bush
senior et Bill Clinton, l'engagement sélectif domine la politique
étrangère américaine depuis la fin de la Guerre froide et
de l'implosion de l'Union soviétique. Mais, c'est sous la
présidence de Georges W. Bush que l'application de cette approche
à l'égard de l'Afrique demeure évidente. Pour les
observateurs de la politique étrangère, l'engagement
sélectif, par définition ou par application, n'est ni du
multilatéralisme ni de l'unilatéralisme (70(*)). En 2001 Richard Haass, le
chef du Policy Planning Staff au département d'État de
l'administration Bush, définit l'engagement sélectif comme du
« multilatéralisme à la carte » (71(*)).
Le Secrétaire d'État de l'époque, Collin
Powell rejette l'étiquette «unilatéraliste»
donnée à la politique étrangère après le 11
septembre 2001. Il, explique Washington, n'intervient pour défendre ses
intérêts que quand lui et lui seul le juge nécessaire.
» (72(*)), En
réalité, l'approche s'apparente fondamentalement à un
véritable bilatéralisme beaucoup plus dangereux que
l'unilatéralisme pour le reste du monde. En effet, elle conduit la
Maison Blanche à faire des choix stratégiques sur le lieu, le
moment et la question sur laquelle les États-Unis doivent intervenir. Le
critère fondamental à souligner, quant à l'intervention
américaine sur la scène internationale, reste
l'intérêt national américain en terme
géostratégique, économique ou sécuritaire et ce,
peu importe l'impact que celle-ci peut avoir sur le reste de la
communauté internationale.
Les caractéristiques de l'engagement sélectif
sont :
1. L'engagement sélectif (comme
l'unilatéralisme d'ailleurs) amène Washington à ne pas
tenir compte de l'opinion de l'ensemble de la communauté internationale
et aussi surtout de l'impact de ses interventions sur cette dernière.
2. L'approche de l'engagement sélectif
favorise la mise sur pied de politiques basées sur le concept du
«Pivotal State» qui amène Washington à concentrer
l'essentiel de ses relations vers certains pays considérés comme
des États pivots ou centraux. Ce qui définit l'État pivot
: « c'est sa capacité à influencer la stabilité
régionale, leurs succès ou échecs affectent les pays de
la région et surtout les intérêts américains»
(73(*))
Ainsi, nous pouvons citer l'Afrique du Sud en Afrique
australe, le Nigeria en Afrique occidentale. Ces derniers reçoivent des
traitements privilégiés de la part de Washington qui, à
travers ces puissances hégémoniques régionales africaines,
protège ses intérêts régionaux.
3. Mais, la conséquence la plus
sérieuse est que cette approche contraint les Américains à
se départir de leur responsabilité de seule superpuissance
à l'égard du reste du monde. En effet, Washington rejette les
principes et les processus multilatéraux quand vient le temps de faire
face à certaines catastrophes et urgences globales. Nous pouvons,
à cet effet, rappeler le refus de Bill Clinton d'intervenir lors du
génocide au Rwanda en 1994 car Washington n'y avait aucun
intérêt aussi bien dans le domaine de la sécurité
nationale que dans celui de l'économie. Autrement dit, l'engagement
sélectif réduit à néant la notion de
«responsabilité positive », liée au rôle de seule
superpuissance du monde qui devrait conduire Washington à
développer des politiques et des initiatives
désintéressées pour aider les pays du Tiers monde à
lutter contre la pauvreté, le sida et à favoriser la naissance
d'une culture démocratique
Quant à l'Afrique, depuis la fin de la Guerre froide,
l'intérêt national américain serait principalement
lié aux questions de sécurité nationale. Et à un
degré moindre, les questions économiques deviennent de plus en
plus importantes depuis la fin des années 1990 et le début des
années 2000. Avec la flambée du prix du pétrole sur le
marché international, Washington porte une attention encore plus grande
à des pays tels que le Nigeria et le Gabon. Depuis les attentats du 11
septembre 2001, la lutte contre le terrorisme devient la pierre angulaire des
relations américano-africaines, et ce, en remplacement de l'endiguement.
Il s'agit en fait d'un retour vers la politique dangereuse et malsaine de la
Guerre froide qui amenait Washington à soutenir les dictatures
africaines qui, à des degrés différents, participaient
à la lutte contre l'expansion du communisme et ce, malgré les
exactions et violations perpétrées par ces dernières
à l'égard de leurs populations respectives. De nos jours, la
Maison Blanche applique cette même politique au nom de la lutte contre le
terrorisme. L'approche de l'engagement sélectif conduit donc les
États-unis à sélectionner un certain nombre de pays
africains avec lesquels Washington développe des relations
privilégiées pour la défense de ses intérêts
économiques ( Nigeria, Afrique du Sud et Gabon, etc.) et
sécuritaires (Djibouti, Kenya, et Somalie etc.).
1.2.1.2. De La
politique du Legacy et son application dans les relations USA-AFRIQUE
La deuxième approche est celle de la « politique
de legacy » qui est construite à partir du concept de legacy
lui-même ou d'héritage. La question fondamentale serait de savoir
comment se souviendra-t-on du président? Concrètement, cette
politique consiste à associer à jamais une politique ou des
initiatives au nom de la famille du président. Celles-ci peuvent
véhiculer des idéologies ou des messages électoraux
favorables au président du moment. Ainsi, cette politique de `legacy'
permet non seulement, à l'administration Bush de mettre en exergue son
soi-disant intérêt pour l'Afrique, mais aussi de redorer son
blason auprès de l'électorat noir américain qui dans une
certaine mesure s'est toujours soucié du sort du continent africain.
Malheureusement, cette approche ne tient compte ni des résultats ni de
l'impact des politiques sur les pays africains. (74(*)).
En définitive, nous pouvons résumer les
principes de politique africaine des USA en plusieurs séquences ou
phases. Chacune de ces phases obéit au changement d'environnement
international. Le début de la période post guerre froide est
marquée par des hésitations quant à l'élaboration
des principes clairs de politique africaine. Bill Clinton a posé le
principe de la diplomatie commerciale : « l'accent est mis sur
le potentiel économique de l'Afrique. Washington, dont l'objectif est de
réduire la dépendance énergétique nationale
à l'égard du golfe Persique, souhaite accroître ses
importations pétrolières en provenance de l'Afrique occidentale,
de 15 % en 2001 à 25 % en 2020 » (75(*)) . Sous Bush junior la
politique africaine des USA était guidée par le principe de
sécurisation préventive, lequel principe passe par une politique
tournée vers le développement économique, le renforcement
du processus de démocratisation du continent et la prévention du
sida. Après le 11 septembre, le principe de sous traitance militaire
s'est ajouté à ceux existant déjà. (76(*))
1.2.1.3. Les lignes forces
et stratégies de la politique américaine en Afrique
La politique africaine des USA est marquée par trois
grands objectifs :
· 1/ La lutte contre le terrorisme ;
· 2/ la sécurité
énergétique ;
· 3/ l'expansion du marché et de la
démocratie ;
Les États-unis ont monté une politique africaine
construite sur les pôles fédérateurs qu'ils appellent les
États pivots. Ces États sont notamment : l'Afrique du sud,
l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Sénégal.
En dehors des États pivots, les USA ont quelques pays
d'importance majeure pour des raisons de sécurité. Ainsi, le
Djibouti et le Sao Tome en Principe, ont une importance stratégique dans
la gestion militaire et celle de sécurisation des routes maritimes. En
plus, Ils chercheront à trouver un pays d'accueil pour l'Africom
(unité de commandement américain pour l'Afrique).
D'une manière générale, il est peu
probable que les USA s'engagent dans des dossiers brûlants en Afrique,
sauf en cas d'une large nécessité.
CHAPITRE II. LA POLITIQUE ENTRANGERE DE LA RDC
SECTION I: PRÉSENTATION DE
LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
§1 Présentation
politico- historique
La République démocratique du congo a toujours
existé sous diverses formes. Bien avant la pénétration
européenne, elle avait la forme des sociétés segmentaires,
existant dans une autarcie exceptionnelle. L' ouverture de l'une vers l'autre
signifait la guerre.
Peu après, elle a pris forme des royaumes et empires.
Personne ne peut ignorer à cette époque les structures politico
administratives des royaumes Kongo, Luba, Lunda,Kuba, Gareganze du grand
M'siri.Tous ces empires et royaumes symbolisent l'existence de la
République actuelle. L'arrivée sur le sol Congolais de
l'Européen n'a pas seulement changé les habitudes sociales,
culturelles, mais aussi politiques. En 1876, s'est tenue , à Bruxelles,
la conférence géographique de Bruxelles pour l'exploration du
Bassin de l'afrique centrale. Le congo sous la mouvence du roi Léopold
II a commencé a être façonné. L'AIA est devenue AIC
et les objectifs avoués du roi ont totalement changé: lutter
contre les luttes fratricides, lutter contre la traite des noirs et lutter
contre les maladies épidémiques.Tout semble se jouer en 1885
avec la tenue à Berlin sous l'égide du chancelier Allemend OTTO
VON BISMARCK, la grande conférence internationale de Berlin.
Après, les reconnaissances des USA et de la France,
puisances importantes de l'époque, le roi Léopold II devient
souvérain du congo et aidé par les compagnies à charte et
l'Eglise catholique romaine. Les agents de la colonie se mettront à
l'exploitation minière et agricole des terres possédées
jusqu'à 1960. La décolonisation du congo se fait tout à
fait en sourdine. Quelques revendications, assistées par l'environnement
international propice, le plan Van Bilsen est rejeté pour une
indépendance immédiate. Point n'est besoin de rappeler que cette
indépendance a été accordée sans une
préparation acceptable. (77(*))
Conséquence, la période post coloniale du congo
est caractérisée par une très forte instabilité
politique. Les élections de 1960 donne gagnant la cohalition
nationaliste animée par PATRICE LUMUMBA. Ses détracteurs
n'acceptent pas qu'il forme un gouvernement sans leur présence. C'est
ainsi qu'on assiste aux céssessions, aux mutinéries, aux
rébellions de toutes parts. Moise Tshombe et Albert Kalondji font
sécession respectivement au Katanga et au sud Kasai. Sur la liste des
rebellions, on note celle du Kwilu animée par Pierre Mulele, celle de
l'est commandée par Kashamura et Sumialo. Pour vouloir calmer les
choses, l'ONU envoie au congo une opération de maintien de la paix,
l'ONUC. Celle-ci parvient à peine à calmer la situation, Lumumba
est assassiné ; Mobutu, devenu chef d'état major de
l'armée congolaise, fonction qu'il assumera jusqu'à son coup
d'état de novembre 1965.
Avec Mobutu, ce pays connait dans un premier temps une
semblant de stabilité et paix qui pousse l'éxécutif
national à des excès. Sur le plan politique,il instaure un parti
Etat qui consacre, durant toute la période des années 70-90, une
personalisation du pouvoir, une dictature extrème qui pourtant est
soutenue, la guerre froide oblige, par l'Occident démocratique. Les
politiques économiques du gouvernement sont mal assumées par les
mandataires et le pays commence un cycle infernal d'inflation et de
pauvreté sans précédent. Après la guerre froide,
certaines considérations changent sur le plan national et
international. Sur le plan national, les évêques prennent
conscience de la situation et élaborent un mémorendum demandant
au président l'ouverture politique. Au plan international, le vent de
Glasnoste et de la pérestroika souffle le vent de l'ouverture politique
qui commence en Europe, sans épargner les autres continents. En
Afrique, ce vent souffle et ce sont les conférences nationales
souvéraines qui commencent au Benin et s'étend sur l'Afrique
dans sa grande partie.
Mobutu fait une tournée de consultation populaire pour
aboutir au même constat. C'est pour cela qu'il annonce, lors de son
discours historique du « comprenez mon émotion», l'ouverture
au multipartisme. L'histoire politique du congo des années 90 à
97 est grandement marquée par les excitations politiques et par la
démonstration du talent politique du marechal Mobutu, homme
incontournable de l'époque qui, malgé son retrait virtuel,
continuait à gouverner le pays par personne interposée. Cette
période est également caractérisée par
l'incapacité d'une opposition qui, malgré les opportunités
lui accordées, n'a pu gagner les négociations avec la mouvence
présidentielle. Tout semble se jouer en 1996-97 quand une coalition
militaire commence une petite rebellion à l'est, précisement
à Lemera au sud Kivu. Sous le commandement de Laurent
Désiré KABILA, les troupes de l'Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération du Congo prennent petit à
petit des villes jusqu'à Kinshasa, après l'échec des
négociations de l'Outenika I et II. (78(*))
Soulignons que Mobutu était dangereusement affaibli par
la maladie et ses soldats n'ont pas combattu. L' AFDL a gagné du
terrain principallement par la trahison des autorités militaires et le
soutien populaire dont elle a bénéficié. Le 17 mai 1997,
Kabila devient président de la République. Sa gestion du pouvoir
n'est pas acceptée par les forces politiques internes et par la
communauté internationale. Accusé d'ingratitude, la partie
Rwandaise des forces de la coalition tente, à partir de Goma, de
reprendre le pouvoir en passant par le Bas congo. A la fin du mois
d'août, les rebelles entrent à Kinshasa et sont brulés par
les populations. D'une manière pédagogique , nous pouvons
présenté la synthèse ci - après sur la
présentation historico politique de ce pays. A l'instar de la plupart
des pays de l'Afrique subsaharienne, la RDC a accédé à
L'indépendance en 1960. Jusqu'en 1965, période qui couvre la
1ère République, le pays a connu une instabilité politique
en raison de l'existence de plusieurs rebellions.
De 1965 à 1990 : le pays est passé par
plusieurs étapes allant d'une relative stabilité, malgré
des conflits armés ponctuels et circonscrits, à un contexte de
dégradation lente, progressive et profonde de la situation
socio-économique. La période de 1990 à 1997 est
caractérisée par une détérioration de la situation
sociopolitique, la détérioration du tissu économique et
l'apparition d'une guerre larvée qui a conduit à la chute de la
seconde République. Cette situation de crise aiguë et persistante a
abouti à une occupation et à une partition de fait du territoire
national avec la présence de plusieurs armées
étrangères, en dépit de la proclamation de la
3ème République en 1997.
Cette succession de crises a un profond retentissement sur les
indicateurs économiques, sociaux et sanitaires du pays. Cependant, les
différents belligérants s'accordent à la recherche de la
paix depuis la signature des Accords de Lusaka en 1999 et dont l'application
effective sur le terrain connaît d'importantes difficultés. A cet
égard, il faut signaler la présence de la Mission d'Observation
des Nations Unies au Congo (MONUC), les efforts déployés par le
Gouvernement et les autres parties en conflit en vue de favoriser la
réconciliation nationale avec le soutien actif de la communauté
internationale, de la société civile et des organisations
humanitaires, dans le cadre du dialogue inter congolais. (79(*))
§2. Présentation
économique et pontentialité naturelles
La situation économique de ce pays qui a des
potentialités énormes, capables d'assurer son
développement rapide s'est dégradée de façon
continue. Cette dégradation s'est fortement accentuée à
partir de 1990, suite entre autres aux conflits sociopolitiques, à la
situation de guerre et à une gestion macro-économique
quasi-inexistante; ce qui a entraîné le retrait des principaux
partenaires au développement.
La RDC est l'un des pays les plus pauvres du monde avec un
produit intérieur brut (PIB) récemment estimé à US
$110 par habitant et par an (80(*)). Cette situation d'ensemble cache des
disparités importantes entre provinces, allant d'US $32 dans les
provinces du Bandundu et Orientale, à US $138 dans les provinces du Bas
Congo et du Katanga jusqu'à US $323 a Kinshasa. L'indice de
développement humain (IDH) était en 1999 de 0,429, à la
fois en dessous de la moyenne pour l'Afrique subsaharienne (0,467) et en
dessous de celle calculé pour les pays les moins avancés (0,442).
Le pays est classé au 142ème rang sur les 162 pays retenus
(81(*)). Ces mauvais
indicateurs économiques contrastent avec les énormes
potentialités humaines et les ressources naturelles abondantes du
pays.
La croissance économique a connu une évolution
négative entre 1995 et 2000, régressant de -2,5 en 1995 à
-14,37 en 2000. Entre 1990 et 1999 le PIB réel a baissé d'environ
52 % pendant que la population s'est accrue de près de 3,5 %,
entraînant une baisse de la consommation des ménages de 23,0 %
(82(*)) par rapport
à son niveau de 1990 et conduisant ainsi à un niveau de
pauvreté frappant près de 80 % de la population. La
pauvreté est plus accentuée dans les ménages où la
charge de famille est élevée, notamment ceux qui habitent les
zones suburbaines (83(*)).
La situation des finances publiques est caractérisée
essentiellement par un déficit chronique du budget de l'État.
D'où le recours répété à la planche à
billets pour y faire face. Ceci conduit à l'aggravation de l'inflation
dont le taux était de plus de 500 % en 2000, contribuant ainsi à
la dégradation des conditions de vie des populations. Cependant, la
politique monétaire du Gouvernement a permis de réduire la
distorsion entre le taux de change officiel et celui du marché
parallèle. La dette extérieure, estimée à environ
US $13 milliards au 31 décembre 2000, avec un service accumulé
de US $9 milliards, constitue un autre goulot d'étranglement pour
l'économie du pays.
Après quelques années de suspension suite
à l'accumulation d'arriérés au niveau des partenaires
bilatéraux et multilatéraux tels que le Fonds Monétaire
International (FMI), la Banque mondiale (BM), la Banque Africaine de
Développement (BAD), le Gouvernement a repris les discussions avec ces
institutions dans le cadre du programme PPTE (84(*))
Au demeurant, la politique budgétaire - qui implique le
maniement des prélèvements fiscaux, des dépenses publiques
et du solde budgétaire - constitue la principale modalité
d'intervention des pouvoirs publics pour l'accomplissement des fonctions
d'allocation des ressources, de stabilisation macroéconomique et de
redistribution des revenus au sens défini par Richard Musgrave
(85(*)). A cet
égard, autant le mode de financement des dépenses publiques
influe sur la stabilité macroéconomique, autant il y a certaines
dépenses de l'État qui agissent favorablement sur la croissance.
Tel est le cas des interventions qui visent à fournir des biens publics
: santé, éducation, sécurité, infrastructures,
investissement en recherche et développement, etc.
En République Démocratique du Congo, le
débat sur la politique économique - lorsqu'il refait surface - se
cantonne le plus souvent aux aspects et à la nécessité de
la stabilisation macroéconomique. Le pays a connu, en effet, de nombreux
épisodes d'inflation couplée à une
dépréciation monétaire endémique et à des
déficits budgétaires tout aussi chroniques. Il a tenté,
dans les années 70 et 80, sans grand succès, de mener des
programmes de stabilisation, qui, bien que comportant nominalement des mesures
de réduction de la demande, se sont caractérisés
principalement par des dévaluations à répétition
(86(*)). Très
récemment, à l'occasion du PIR et du PEG, deux programmes
successifs de redressement économique exécutés sous l'oeil
vigilant des institutions de Brettons Woods, la RDC a réussi à
rompre le cercle vicieux de l'hyperinflation, de la dépréciation
monétaire et du déclin prolongé du PIB réel
(87(*)).
Le débat sur la conduite de la politique
économique au Congo n'est pas pour autant clos. Il est apparu, lors de
revues successives menées par le FMI sur l'exécution du PEG,
entre septembre 2002 et février 2006, que l'unicité des centres
d'ordonnancement est loin d'être acquis, malgré la formalisation
de la chaîne de la dépense publique. En outre, cherchant à
contenir artificiellement l'expansion monétaire ainsi que les pressions
sur les prix et le taux de change, la Banque Centrale a simplement couvert en
devises certains dépassements budgétaires de l'Etat - une
pratique fortement décriée par le FMI. Il subsiste ainsi de
réels risques de dérapage du programme économique et, par
conséquent, d'une remise en question du climat propice à la
relance. (88(*)).
L'examen de la situation socio-économique de la
décennie 1990-2000 montre que la population congolaise vit largement en
dessous du seuil de pauvreté dont le minimum est fixé à 1
$US par habitant et par jour. En effet, le PIB par habitant est parti de 250
$US par an en 1990 à 130 $US/hab./an en 1995 pour tomber à 123
$/hab./an en 1998, soit un taux moyen de régression de 1,8 % entre 1995
et 1998 (89(*)). Outre le
PIB, l'indicateur PNB est également au rouge car il est passé de
247 $US/hab. en 1990 pour se situer à 110 $US en 1997. La même
régression s'observe au niveau du taux de croissance annuelle qui est
resté négatif durant presque toute la décennie.
Les facteurs négatifs expliquant cette situation
économique sont entre autres : les mesures de zaïrianisation en
1973, de radicalisation en 1974, les pillages de 1991 et 1993, la mauvaise
gouvernance de la deuxième République engendrant
l'instabilité politique caractérisée par une très
longue transition démocratique, la guerre de 1997 et celle d'agression
Rwando-Burundo- Ougandaise de 1998. A cela s'ajoute la suspension de l'aide et
de l'investissement étranger pour le développement
économique et social. Toutefois, il y a lieu de relever la contribution
importante des ONG de développement par l'octroi des micros
crédits aux initiatives locales de développement, sans oublier
l'appui du Gouvernement de Salut Public aux Associations et ONG
féminines.
En résumé, nous pouvons penser que
l'économie de la République démocratique du Congo serait
l'une des économies les moins compétitives d'Afrique , la RDC
faisant partie des pays les moins avancés (PMA), étant
classé en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Sa
structure économique est comparable à celle des autres pays de
l'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une
guerre civile larvée et un des niveaux de corruption les plus
élevés de la planète (90(*)). La RDC, un des pays les plus vastes et les plus
peuplés du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait
correspondre à ses immenses ressources naturelles (minerais, bois
précieux, produits agricoles, etc.).
Les inégalités y sont très
marquées. Environ 80 % de la population vivait en dessous du seuil de
pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44 %
des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun revenu. Les disparités
régionales sont très fortes, avec un taux de chômage
très élevé avoisinant les 40 % , des salaires et des
prestations sociales dérisoires dans tout le pays.(91(*))
Elle occupe, en 2008, selon la Banque mondiale, la 178e
position, c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du
monde considérés d'après leurs capacités à
offrir de réelles facilités de faire des affaires (92(*)). Après une
période de relatif dynamisme économique, la RDC a subi une
sévère dépression entre le milieu des années 1980
et le milieu des années 2000, liée à une gestion
marquée par la corruption, puis aux guerres civiles qui ont
ravagé le pays. Avec une croissance de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009,
elle a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus
touchés par la crise de 2008-2009 (93(*)).L'agriculture reste le principal secteur de
l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 %
de la population active
Malgré l'important potentiel du pays, la corruption
s'est très tôt installée, sous le régime de Mobutu
Sese Seko (1965-1997), avec une mainmise du pouvoir sur l'économie pour
en détourner les profits dans le cadre d'un enrichissement personnel. La
désorganisation du pays était telle qu'au début des
années 1990, l'économie souterraine du Zaïre était
estimée à trois fois le montant officiel du PIB (94(*)).
L'histoire économique récente de la RDC est
jalonnée de plusieurs tentatives d'assainissement et de redressement de
l'économie. Confronté aux déséquilibres financiers,
à la montée de l'endettement et à la stagnation de la
production, le pays a été contraint, dans les années 1970
et 1980, à adopter les politiques de stabilisation et d'ajustement
structurel recommandées par le Fonds monétaire international
(FMI) et la Banque mondiale (95(*)).
Malgré la succession de plans économiques
financés par les institutions internationales, depuis l'accession
à l'indépendance, qui soutiennent le régime Mobutu, «
allié de l'Occident » , l'inflation, le déficit
budgétaire et la dette du pays, qualifiée par la suite de «
dette odieuse » , n'ont fait que croître sous le régime de
Mobutu. Au début des années 1990, face à la corruption
endémique, la Banque mondiale et le FMI en vinrent à suspendre
leur aide, et la plupart des interventions bilatérales furent
arrêtées. La RDC fut incapable de faire face aux
échéances de payement de la dette et les lignes de crédit
du FMI furent arrêtées en février 1992, celles de la Banque
mondiale en juillet 1993. Malgré l'introduction d'une nouvelle monnaie,
le nouveau Zaïre (NZ), la gestion des devises resta anarchique, et
l'inflation atteint 9 800 % en 1994, les prix en magasins changeant plusieurs
fois par jour (96(*)).
En mai 1997, l'AFDL, dirigée par
Laurent-Désiré Kabila, prit le pouvoir et évinça le
régime de Mobutu à l'issue de la Première guerre du Congo.
Sous Kabila, le gouvernement et les entreprises publiques entamèrent un
programme de reconstruction et tenta d'assainir la situation, alors que la RDC
devait au Club de Paris 7 milliards d'euros. Le gouvernement commença
par réformer le système d'imposition corrompu, les forces de
police, et initia la remise en état du réseau routier
laissé à l'abandon. Le Franc congolais fut réintroduit.
(97(*))
En août 1998, la guerre éclata en RDC à la
suite de désaccords entre Laurent Désiré Kabila et ses
anciens alliés du Rwanda et de l'Ouganda. À cette époque,
quelques progrès avaient été réalisés pour
le rétablissement de l'économie du pays, mais les
problèmes majeurs d'infrastructures de transport, de douane et
d'imposition restaient pendants. Les finances publiques de l'État
n'avaient pas été assainies et les relations avec le FMI et la
Banque mondiale restaient conflictuelles. De nombreuses rentrées
gouvernementales n'étaient toujours pas comptabilisées et non
incluses dans les statistiques officielles. Les relations avec la Banque
mondiale furent suspendues à la suite de l'impossibilité de
finaliser un accord avec le Fond d'investissement de la Banque internationale
pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) pour la
République démocratique du Congo. (98(*))
Le début de la deuxième guerre du Congo en
août 1998 fut à l'origine du déclin de l'économie
qui s'est poursuivi jusqu'au milieu des années 2000. Le territoire se
retrouva divisé entre une zone gouvernementale et des zones rebelles, ce
qui mit fin au commerce entre ces zones. Dans leur ensemble, les relations
commerciales entre les différentes régions du pays restent
faibles encore aujourd'hui.
Après une reprise de l'inflation en août 1998, le
gouvernement commença à essayer de réguler les prix par
des lois. Il reprit également le contrôle des exportations.
Ensemble, ces mesures affectèrent grandement la continuation des
activités liées au commerce extérieur. De plus, les
succès restreints de la lutte contre l'inflation et la
dépréciation de la monnaie furent anéantis dès le
début de l'offensive rebelle dans l'est du pays. La guerre
réduisit drastiquement les revenus du gouvernement et accrut la dette
extérieure. Les acteurs du commerce extérieur se firent moins
présents, cela étant lié aux incertitudes sur l'issue du
conflit et à l'augmentation du contrôle et de la pression fiscale
du gouvernement. L'écart important entre le taux officiel et celui
pratiqué en rue pour la vente de francs congolais contre des dollars US
força les commerçants à évaluer leurs biens
importés au taux officiel pour acheter des devises locales.
Les ressources de l'est du pays furent désormais
exploitées par les forces rebelles ou les occupants étrangers. Le
Rwanda devint par exemple exportateur de diamants et de coltan, bien que n'en
disposant pas sur son territoire national.
Les infrastructures défaillantes, un cadre légal
incertain, la corruption, un manque d'ouverture économique et
financière de la part du gouvernement, restent des freins à
l'investissement et à la croissance économique. Le FMI et la
Banque mondiale (99(*))
multiplient les collaborations avec le nouveau gouvernement en vue de restaurer
des plans économiques cohérents, mais les réformes
institutionnelles peinent à suivre. Face à la
dépréciation de la monnaie, le gouvernement a pris des mesures
drastiques en janvier 1999 : le dollar US fut banni des transactions
commerciales courantes, position qui fut revue plus tard. Le gouvernement peine
toujours à promouvoir les exportations, bien que l'impression de
nouveaux billets ait repris. La croissance économique fut fortement
négative en 2000 de par la difficulté de satisfaire les
conditions fixées par les donateurs institutionnels, les faibles
exportations et l'instabilité régnante.
Les conditions économiques se sont
améliorées depuis fin 2002, avec le retrait de la plupart des
troupes d'occupation. Plusieurs missions du FMI et de la Banque mondiale sont
intervenues pour mettre en place des plans de développement, et le
gouvernement de transition a commencé la mise en oeuvre des
premières réformes. Une grande part de l'économie du pays
reste cependant hors des indicateurs du PIB, l'économie souterraine
restant majoritaire.
Avec une paix relative dans le pays depuis 2003, la RDC
envisage d'augmenter ses exportations d'électricité vers le
Zimbabwe et l'Afrique du Sud jusqu'à 500 mégawatts
(essentiellement produite à partir du barrage d'Inga). La distribution
d'électricité est actuellement confiée à une
société zambienne.
§3. Présentation géopolitico
stratégique
La République démocratique du Congo (RDC) est le
troisième pays africain, eu égard à la fois à sa
superficie de 2 345 000 km2 et à sa population estimée
actuellement à 52.009.000 habitants (100(*)). Elle est constituée à 58,9 % des
jeunes de moins de 20 ans (101(*)). Au regard de sa capacité habitable, elle
est le premier pays africain parce que les deux premiers pays (le Soudan et
l'Algérie) sont en grande partie désertiques. Elle est
située au coeur de l'Afrique et partage ses frontières avec neuf
pays, à savoir : la République du Congo au nord-ouest, la
République centrafricaine au nord, le Soudan au nord-est, l'Ouganda, le
Rwanda le Burundi et la Tanzanie à l'est, la Zambie au sud-est et
l'Angola au sud-ouest.
La RDC est un pays qui est blotti au creux de l'Afrique,
cette position fait d'elle un Etat central et augmente son importance
stratégique et géopolitique, même si elle n'en
bénéficie pas encore à fond. En effet, nous n'avons pas
l'intention de souligner ici que c'est notamment grâce à ce pays
que la deuxième guerre mondiale a connu un aboutissement heureux pour le
camp occidental. Pendant la guerre froide, ce pays a servi longtemps de pilier
stratégique du continent dans le containtment occidental contre
l'avancée du communisme en Afrique centrale. Tout cela revient à
dire que la RDC est un pays qui peut apporter un grand bien au monde, en
général et à l'Afrique en particulier.
Stratégiquement, la RDC est une République qui
est entourée de plusieurs influences et qui peut même
représenter le monde. Grand comme un continent, avec des espaces
très enviables, elle a autour d'elle des voisins francophones ( la
République du Congo, la RCA, le Rwanda, le Burundi,). Comme elle
même , ces voisins profitent tant bien que mal de leur appartenance
à la communauté de la francophonie. Il ne faut pas non plus
ignorer que , par rapport au nombre de ses habitants, elle est le premier pays
francophone. Elle partage aussi des frontières avec les pays anglophones
( la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie), un pays lusophone ( l'Angola), un pays
arabophone ( le Soudan).
Cette influence peut constituer des facteurs capitalisables en
sa faveur.
Il y a une réalité géopolitico
stratégique à souligner dans cette période post guerre
froide. C'est que la RDC connait ces dernières années des
changements de son importance nationale. En effet, la République
Démocratique du Congo, pays blotti au creux de l'Afrique, se trouve en
situation très envieuse dans le continent. Certains observateurs et
spécialistes de la géopolitique disent, à juste titre, que
la République Démocratique du Congo est le point central de
l'Afrique et, par projection, du monde.
Certes, pendant la guerre froide, les puissances du monde
libre avaient compris que le Congo devait jouer un rôle de premier plan
dans leur lutte contre l'axe du mal : « le communisme ». Pour cela,
Mobutu devait être soutenu. Ce soutien était important et
impérieux dans l'opération de « containtment » du
communisme angolais, en fournissant un précieux soutien aux troupes de
Savimbi. La fin de la guerre froide a dégradé le rôle que
jouait le Congo dans l'endiguement du communisme. Pour tout
cela, le Congo ne représentait plus grand-chose sur le plan
géopolitico stratégique américain et dans la
représentation du monde libre).
En clair, la fin de la guerre froide va sonner la fin du
rôle de zone de sécurité du monde libre qui revenait
à la RDC. Les USA, cherchant les « New leaders » dans la sous
région porteront leur choix sur KAGAME et MUSEVENI, L.
Désiré Kabila étant écarté, jugé
intransigeant et non coopératif. Ce choix marque également le
début de la mise sur pied d'un vaste programme qui se concrétise
petit à petit. Hier, le Congo exportait la sécurité dans
la sous région des grands lacs, aujourd'hui, il est
présenté comme base arrière des forces perturbatrices de
la sécurité sous-régionale.
Désormais, son unique rôle est de fournir les
matières premières à ceux qui en ont besoin, parce que
lui-même n'étant pas capable de les exploiter à son profit
ou de contrôler son exploitation. Les autorités qui se sont
succédées jusqu'à ce jour ont grandement participé
à cette option. Elles ont participé d'une manière ou d'une
autre à la « bonne affaire », la pêche à l'eau
trouble.
On constate une nette évolution ou un changement
géopolitique interprovincial du Congo. En effet, le Congo
reste aujourd'hui un pays semi enclavé. Sa seule sortie précieuse
est l'océan atlantique via fleuve Congo. Jusque peu, avant tous les
problèmes qu'il a connus, toutes les marchandises ne pouvaient sortir du
pays que par voie maritime au port de Matadi. Il faut également affirmer
que cette situation a été renforcée par
l'insécurité de la voie de Dar-Es-Salam et de Lobito voies
devenues impraticables pendant des décennies.
En effet, le Congo est divisé en deux grandes parties :
le «Congo utile » et le « Congo inutile ». Le Congo utile,
est composé de toute la partie Est, c'est-à-dire le Nord de la
Province orientale, la région de l'Ituri, le Nord et le Sud Kivu, les
deux Kasaï et le Katanga, en raison des zones minières qui s'y
trouvent, faisant l'objet de la convoitise des multinationales et de certaines
grandes puissances. Le Congo inutile, c'est le reste des provinces,
c'est-à-dire l'Équateur, le Bandundu, le Bas Congo et
Kinshasa.
Ces concepts sont à considérer dans le cadre de
la nouvelle géopolitique de la République Démocratique du
Congo. Nous n'en voulons à personne. Nous rendons compte tout simplement
de la nouvelle perception de la géopolitique de la République
Démocratique du Congo dans l'optique des grandes puissances et de ces
multinationales. Toutes les activités économiques importantes
(minières) de la République Démocratique du
Congo sont dans la partie utile du pays. C'est ce qui explique aujourd'hui tout
le problème que l'Est du Congo connaît. Cette
réalité a délocalisé l'importance de l'Ouest pour
l'Est.
De ce qui précède, nous observons une
modification essentielle, une délocalisation sérieuse des
activités économiques de la République Démocratique
du Congo, l'axe attractive. De même manière qu'il avait
glissée à l'Ouest, il se déplace vers l'Est. Le centre de
gravité des activités et des opérations tend à
s'établir à l'Est. Le rôle de l'atlantique
s'évanouit pour céder la place à l'océan indien.
Cette raison explique la situation de l'Ituri, de Goma et de Bukavu sur le plan
international à laquelle on ajoute les attractions vers Dar-Es-Salam,
Kampala, Lusaka et autres. (102(*))
SECTION II. LA CRISE DE L'ETAT CONGOLAIS ET SES
CONSÉQUENCES SUR SA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
§.1. La crise de l'État Africain
Il est vrai que la crise de l'État est
générale. Avant de la traiter en particulier pour la RDC, il
nous convient de penser d'une manière ou d'une autre à la crise
de l'État moderne en Afrique. En effet, les États africains d'une
manière générale sont en crise et celle-ci se
présente sur plusieurs aspects. Aux yeux de plusieurs analystes,
l'État africain est confronté à deux situations actuelles.
La première est relative à sa vraie nature, c'est-à-dire
au fait qu'il soit un État importé combiné à un
processus d'hybridation et la deuxième est son incapacité
à réaliser l'idéal étatique que l'on attend de lui,
c'est en fait sa situation de faillite. De deux situations, C'est finalement
moins la question de l'État importé qui est en cause que sa
faillite. L'analyse que nous présentons dans cette partie du texte
constate avec regret que depuis les indépendances, les États
africains ont, une simple souveraineté négative celle-ci les
oblige à accepter des interventions extérieures,
de la part d'anciennes métropoles, d'autres puissances ou de la
communauté internationale.
En outre, la guerre froide a bien transposé le
continent Africain en un terrain d'affrontement entre les deux blocs. L'URSS,
souvent par l'intermédiaire des forces cubaines, y a soutenu des
mouvements de libération et certains gouvernements (Angola, Mozambique,
Éthiopie de Mengistu, etc.). De leur côté, les Occidentaux
sont intervenus, par exemple, en RDC et en Afrique du Sud, en soutien au
régime de l'apartheid contre ses voisins du nord. Quant à la
Libye du colonel Kadhafi, elle a longtemps accueilli, soutenu et armé
de nombreux mouvements recouvrant des causes très diverses et
intervenant très activement au Tchad ainsi qu'en Ouganda et au Soudan.
(103(*))
De ce qui précède, l'État africain qui
est une structure d'importation ne peut en aucune manière
répondre aux besoins de ses innombrables populations. Ainsi, sur tous
les plans, l'État africain est faible. L'affaiblissement des
États a entraîné de brusques flambées de
violence alimentées par la pression
démographique et la question foncière. La démission de
l'État en Afrique a créé des souverainetés de
substitution. Ainsi, les clivages d'ordre ethnique, socio-économique
ou religieux ont été instrumentalisés par des forces
inconnues. (104(*))
La perte de contrôle des États sur le territoire
national a suscité aussi des phénomènes de recomposition
territoriale, en particulier au niveau des marges et des zones
frontalières, où se sont développés de nombreux
trafics jouant sur les différentiels des taux de change et sur les
réseaux mafieux (drogue, diamants, etc.). L'émergence de ces
territoires trans-étatiques informels révèle certes la
faiblesse actuelle de nombreux États. Elle apparaît
également comme un élément de réorganisation
territoriale qui ne remet pas en cause les frontières étatiques,
mais au contraire les exploite (105(*)).
Les éléments que nous avons soulignés
dans les lignes qui ont précédé peuvent encore être
précisés sur le plan d'analyse économique. En effet,
depuis la conclusion du traité de Westphalie (1648), le principe
d'organisation de la société et de la souveraineté, en
particulier en Afrique, les allégeances communautaires, ethniques,
tribales, s'apposent à la construction étatique.
Actuellement, les États nations, fondement de la
démocratie moderne, se débattent dans de grandes
difficultés d'adaptation au contexte de l'intégration mondiale.
Plusieurs points méritent d'être soulignés. L'État
nation s'est constitué pour répondre à un besoin de
sécurité, avec une armée, ciment de la défense. Si
en Europe la notion d'ennemi extérieur ne se pose plus, en Afrique elle
est d'actualité. L'ouverture des frontières a diminué
les possibilités de contrôle de l'État sur les citoyennes
et citoyens qui participent à des réseaux transnationaux, se
déplacent, physiquement ou virtuellement. Notons, pourtant, que la
disparition des frontières n'est certes pas complète, dans la
mesure où la plupart d'entre elles restent effectives sur les plans
institutionnel, juridique et culturel.
L'État perd, peu à peu, ses principales
compétences, devant une économie privatisée et
internationalisée de plus en plus, et aussi dans certains domaines qui
doivent être gérés au-dessus de son niveau : environnement,
santé, criminalité, communication... Il est ancré à
son territoire national et enserré dans une série de contraintes
politiques, institutionnelles et juridiques alors que les entreprises sont
beaucoup plus libres d'agir au niveau mondial. Enfin, les minorités, les
régions, les villes, les ethnies, les diverses catégories
sociales réclament une certaine indépendance et mêlent
autonomie culturelle et politique (106(*)).
Si la situation continue, elle affectera la substance
même de l'intérêt national. En effet, beaucoup
d'économistes affirment que dans un monde sans frontières
l'intérêt national n'a plus vraiment sa place, l'État
n'étant le plus souvent qu'un organisme à subventions et
protection sociale. Certains écrivent, par exemple: « Dans une
économie planétaire, à l'ère de l'information, des
travailleurs compétents, des réseaux étendus de
fournisseurs, les ingrédients qui sont le «diamant» de la
compétitivité, fonctionnent aussi bien, et peut-être mieux,
quand ils sont localisés de part et d'autre de frontières
politiques et échappent ainsi au fardeau de l'intérêt
national (107(*)).
Il serait impossible d'exploiter toutes les ressources de
l'économie planétaire tant que les États mettent au
premier plan l'intérêt national et la défense de leur
souveraineté. Ils devraient, au contraire, aider les initiatives
régionales à créer des points d'accès
économiques dans d'autres pays. Un défenseur de cette
idéologie donne l'exemple suivant : « Les États-Unis sont
bien préparés à jouer ce rôle de catalyseur
grâce à leurs ambitieux mouvements de
déréglementation de l'économie et à leur longue
tradition de décentralisation au niveau des États sous un
parapluie fédéral. Quarante-sept des cinquante États ont,
par exemple, leurs propres représentants au Japon (108(*)). »
La structure étatique qui est en crise a
entraîné la crise des services publics. La fonction publique n'est
si pas totalement à la rue, mais n'existe que de non. L'armée et
la police sont généralement à la solde des dirigeant
véreux qui les ont détournés de leurs missions classiques
celle de la protection de l'État et des personnes ainsi que de leurs
biens. Décrite de cette manière, ces services publics ne peuvent
plus rien représenter face aux acteurs internationaux. En pleine
modernité, l'Afrique ressemble aujourd'hui en la situation de la fin
du Moyen Âge où les seigneurs n'accomplissaient plus leur
rôle de solidarité communautaire, mais essayaient surtout
d'accroître leur richesse en oubliant les autres.
Un autre élément à souligner est bien
sûr les multinationales. Elles contribuent donc de manière
déterminante à façonner l'environnement et à
effriter l'autorité de l'État africain. Jamais dans l'histoire,
les entreprises privées n'ont eu un tel pouvoir. Elles
n'obéissent plus à aucun critère démocratique, mais
imposent des modes de production et de consommation, des modes de vie, choisis
par elles. Parce qu'elles suscitent des investissements, créent des
emplois, apportent des revenus, elles sont choyées par les gouvernements
qui se font une intense concurrence pour les attirer. Elles échappent
à la démocratie puisqu'elles ne peuvent être
sanctionnées par personne (sinon par leurs résultats
économiques), puisqu'elles n'ont de comptes à rendre qu'à
leurs actionnaires, et ne subissent pas le contrôle fiscal de leur pays
d'origine. (109(*))
Toute analyse portant sur la crise de l'État due au
phénomène économique ou à toute autre
transformation doit, à notre humble avis, tenir grandement compte des
facteurs organisateurs de l'État moderne. En effet, selon une
définition largement partagée, l'État, mieux,
l'État moderne, est constitué de trois éléments de
base : un territoire, sa population et un pouvoir souverain.
La fin des territoires, la mobilité transnationale et
le mélange des populations et de leurs identités, ainsi que
l'érosion de la souveraineté sont trois phénomènes
dans lesquels nous sommes immergés et qui nous affectent personnellement
et continuellement.
Nous allons, ici analyser, ces facteurs afin de comprendre ce
qui arrive à l'État nation actuel. En effet, le territoire est un
espace dans lequel nous vivons. Tout d'abord, le territoire n'est pas une
date, mais une construction : historiquement, il y a un pouvoir politique
ainsi qu'un État qui lui donne des frontières, le fait de devenir
un lieu spécifique où ses règles et obligations affectent
la population qui y vit et lui donne un nom, déterminant
ainsi« l'intérieur » et
« l'extérieur ». (110(*))
Mais, la mondialisation, la révolution scientifique et
technologique des moyens de transports et de communication ont commencé
à déconstruire de tels territoires. En effet,
les territoires sont de plus en plus traversés par des flux
transnationaux de biens, de capitaux, de populations, d'informations et de
signes (images, sons, valeurs). De tels flux
(l'extérieur pénétrant l'intérieur)
échappent de plus en plus au contrôle des États, des
réglementations et des directives. Les espaces destinés aux
relations et aux activités de la société deviennent de
plus en plus nombreux (prenez par exemple l'espace de communication sur le web,
ou bien celui de la finance, des communautés et diasporas) et rompent la
continuité et l'unité des territoires de l'État,
traversent leurs frontières et sont interconnectés à
travers des réseaux transnationaux appartenant à ces territoires.
(111(*))
Le
deuxième élément constitutif de l'État est la
population. Il est également de plus en plus sujet aux dynamiques de la
mondialisation et de la révolution scientifique et technologique. Les
processus de migration de différentes natures et origines, ainsi que la
mobilité transnationale professionnelle sont les principaux facteurs de
ce changement.
L'homogénéité réelle ou
prétendue (par les mythes et idéologies nationaux) et
l'identité unique des populations n'existent plus. Plusieurs centaines
de millions de personnes dans le monde entier ont des identités
liées (anglo-indiens, sino-américains, italo-australiens... etc.)
ou tout du moins des identités flottantes. Ils se sentent appartenir
à de multiples cultures, acquièrent des nationalités
multiples, vivent la diversité et la complexité des langues, des
cultures, des religions et expérimentent plusieurs expériences et
modèles de vies.
Des territoires déconstruits et hybrides, des
populations vivant en diasporas, c'est le difficile puzzle que les politiques
et les États ont à gérer dans une ère mondiale.
Comment faire en sorte que des groupes d'individus de différentes
origines, langues, cultures, religions vivent en paix et profitent ensemble du
même territoire - bien que désarticulé, comme nous l'avons
dit, en de nombreux espaces relationnels qui pourraient même devenir de
plus en plus transnationaux ? Comment éviter le risque des conflits
d'identité et d'épuration ethnique qu'une telle
complexité peut engendrer ? Quelle architecture institutionnelle,
quelles politiques sociales et culturelles devraient être
élaborées pour y faire face ? (112(*))
Le troisième élément constitutif de
l'État est la souveraineté. Dans sa définition
traditionnelle, c'est le pouvoir « qui ne reconnaît aucun autre
pouvoir au-dessus de lui et est la source de tous les pouvoirs en dessous de
lui ». (113(*)) Dans la pratique, il y a désormais beaucoup
de signes et de raisons, indiquant d'une part un changement des voies et des
pouvoirs de la souveraineté, et, d'autre part, son érosion
croissante. A l'origine de l'érosion et de la mutation du pouvoir de la
souveraineté se trouvent de nombreux facteurs, non pas occasionnels,
mais structurels :
· de manière transversale et
fonctionnelle, l'émergence des sociétés
civiles, non seulement nationales, mais aussi mondiales ;
· de manière descendante, la
croissance des pouvoirs régionaux et locaux ;
· de manière ascendante, le
développement de formes intergouvernementales et, dans certains cas
même, des pouvoirs supranationaux (comme l'Union Européenne).
La souveraineté de l'État a changé et a
connu une érosion du fait de la croissance de pouvoirs locaux et
régionaux, qui se plaignent, négocient et souvent
conquièrent sur le terrain leur propre autonomie. La souveraineté
est de moins en moins la source de tous les pouvoirs en dessous
d'elle-même, selon sa définition traditionnelle, car la
mondialisation propose toujours plus souvent aux niveaux locaux de raisons et
d`opportunités pour une plus large autonomie, sinon pour la
séparation. (114(*))
Enfin, la souveraineté s'est également
érodée par le dessus, à la fois par le nombre croissant de
traités et réseaux internationaux, qui forcent les États
à explicitement reconnaître les pouvoirs au-dessus
d'eux-mêmes.
Il y a aujourd'hui, selon certaines estimations (par exemple,
plus de 2 000 organisations internationales (elles étaient seulement 123
en 1951), plus de 100 courts internationales de diverses natures et fonctions,
autant de corps quasi juridictionnels, et un nombre important et croissant de
normes universelles, qui touchent à la fois les administrations
nationales et les individus. (115(*))
De plus, d'importants processus d'intégration
régionale sont initiés à un niveau continental (l'Union
Européenne, mais aussi le Mercosur, l'Union Africaine,), qui peuvent
entraîner des processus de réallocation et partagent comme les
États les fonctions et les pouvoirs (pas seulement
économiques). Comme l'a écrit Zaki Laidi et même - dans
ses relations avec la société civile, les pouvoirs locaux et
régionaux, les corps internationaux et supranationaux - l'État
n'est plus un « Tout », comme veulent bien
le prétendre les souverainistes traditionnels, mais seulement une
partie, et est forcé de négocier son propre rôle et son
propre pouvoir avec d'autres parties sous la forme d'une
gouvernance multi acteurs et multi niveaux. (116(*))
Étant donné ce cadre analytique et
d'interprétation, à quels défis doit faire face
aujourd'hui un État en mutation, à la souveraineté
érodée, et luttant, comme nous l'avons vu, avec un puzzle
difficile et sans précédent composé de territoires
fragmentés et de populations mobiles vivant en diaspora ? Le fait
est que les États traditionnels, même le plus important et le plus
puissant d'entre eux, ne sont plus capables d'assurer à leurs citoyens,
sur leur propre territoire, les biens publics fondamentaux pour fournir
ce pour quoi ils ont été créés et ont
été, au moins dans l'ère moderne,
légitimés : paix et sécurité,
développement économique, cohésion sociale, bien
être public, protection de l'environnement, éducation... etc.
Ces biens, dans l'ère de la mondialisation, devraient
soit être produits et assurés ailleurs, ou bien ne pourront plus
être produits et assurés au niveau d'un seul État. En
effet, comment la santé pourrait-elle être assurée aux
citoyens d'un État, en présence d'une diffusion transnationale
des maladies ou bien des conséquences des désastres
environnementaux qui ont eu lieu ailleurs, dans une autre partie du
monde ? Comment assurer la sécurité au sein des
frontières de l'État, quand elles deviennent toujours plus
poreuses, l'« extérieur » pouvant presque toujours
se retrouver à l'intérieur, l'ennemi pourrait-il vivre dans notre
maison ? Tous ces aspects, parmi d'autres, nourrissent une culture et une
politique regrettable de peur et de suspicion qui contribue à une
dégénération autoritaire des droits et, comme à un
processus, de participation et d'inclusion.
§2. La crise de l'État Congolais
La crise de l'État congolais, traitée dans une
dimension historique, tire ses origines depuis bien de temps. En effet, le
Congo comme État est une création factice des grandes puissances.
Il faut reconnaître que les grandes puissances l'ont créé
comme un État tampon qui empêcherait la rencontre des plusieurs
influences. Le Congo n'a pas été créé pour vivre
longtemps comme un État nation qui réaliserait les missions
régaliennes que l'on reconnaît à un État moderne.
Pour bien comprendre la crise de l'État congolais, il faut bien de
choses. La première est la dimension pédagogique et scientifique
de l'analyse pour éviter la passion. Pour y arriver, il faut bien
analyser les fondements interne et externe de la crise.
2.1. Les fondements internes de la crise de l'État
Congolais
2.1.1. L'instabilité structurelle et insurrectionnelle
revisitée
Depuis son accession à l'indépendance, la
République Démocratique du Congo a été
plongée dans une longue spirale de violences politiques : mutinerie de
la force publique en 1960 ; la sécession katangaise et du sud Kasaï
de 1960 à 1963 ; l'assassinat de Lumumba en 1961, les insurrections
mulelistes au Kwilu en 1964 ; la rébellion des Simba au Kivu de 1964
à 1968 ; les guérillas lumumbistes dans les années 1970 et
les offensives des gendarmes katangais en 1977-1978. L'agression Belge... Tout
cela a plongé la jeune république dans une crise qui a des
conséquences jusqu'aujourd'hui.
Dans les années 1990, plusieurs formes de violences
politiques sont réapparues, alimentées par la recrudescence du
régime MOBUTU et l'effet de différentes crises ensanglantant la
Région des Grands Lacs. Cette réalité est tellement
répétitive que l'on pense à raison que c'est devenu une
fatalité. Ainsi, on peut lire, au Congo/Kinshasa, l'histoire est
étonnamment répétitive, émaillée
d'événements presque semblables : des mains coupées
par le roi Léopold II, on est passé aux tortures coloniales des
colons belges et l'exploitation des ressources naturelles... (117(*))
Ce constat peut être poussé loin pour s'assurer
de la véracité de la réalité. Des
rébellions, sécessions et révocation mutuelle de la
première République ou agression belges, nous sommes
arrivés, après l'accalmie dictée par les grandes
puissances en imposant Mobutu comme l'homme providentiel, à la fin de la
guerre froide, à une longue et interminable transition marquée
par la revisitation de la cohabitation Kasavubu- Lumumba, remplacé par
le duo Mobutu- Tshisekedi, les rébellions de l'est et l'agression qui
s'en est suivi, les tables rondes et autres.
L'instabilité structurelle et insurrectionnelle est une
pièce qui confirme la crise de l'État congolais. En effet, depuis
près de cinquante ans, ce cycle continu sans être
arrêté. Les gouvernements se succèdent et rien n'est fait.
De ce qui précède, il est important de faire remarquer que
l'État peut être entendu de deux manières
différentes selon l'option structurelle ou encore organisationnelle.
Voir aujourd'hui la manière dont les politiques gouvernementales
s'opérationnalisent et les résultats sur terrain, nous pousse
à croire que l'État congolais n'existe que sous forme
structurelle, c'est-à-dire un peuple, un territoire et un gouvernement.
Sur le plan fonctionnel, cet État a carrément
démissionné. Il est incapable d'assurer la sécurité
de ses frontières, celle de ses populations, incapable de donner les
minimums d'une vie acceptable à ceux qu'il emploie. Ce qui est grave
encore, est le fait que certain de ses employés sont plus riches que
lui-même. L'État congolais est vraiment, sur plusieurs plans, dans
la rue. Aucun programme social ne lui réussit.
Dans le contexte particulier de la RDC, l'effondrement de
l'État congolais a paralysé le gouvernement, il a perdu et
fonctionne sans aucune source de légitimité charismatique ou
institutionnelle aux vues de forces centrifuges qui contestent avec lui. Il
faut noter qu' au Congo, la crise de l'État est grandement perceptible
de par la sécurité, qui est souvent assurée de plus en
plus par les groupes et réseaux privés : Communautaires,
affairistes ou symboliques d'appartenance. (118(*)).
L'État est devenu l'instrument de sécurisation
des intérêts de quelques groupes privés (réseaux
affairistes, multinationales, pays étrangers,..). Tous les secteurs de
la république sont en crise, même les secteurs vitaux comme
l'armée et l'administration publique. L'armée congolaise n'existe
plus que de nom. Sa déliquescence est liée à sa
politisation, au népotisme, à la corruption et au
détournement. Cette déliquescence a été à
l'origine de sa déroute face aux troupes de l'AFDL, d'abord puis
à celles des mouvements rebelles comme ceux du RDC, MLC et autres.
En effet, dans la République Démocratique du
Congo, l'armée républicaine n'existe pas, le petit noyau existant
avant l'AFDL a été carrément détruit au profit des
composantes militaires. Pour être précis, c'est bien les divers
programmes comme l'intégration, le brassage et autres qui ont
emporté le noyau militaire qui restait encore au pays. Celle-ci
obéit à des individus et à des missions propres.
2.1.3. Le tribalisme, ethnicisme, crise foncière et
crise identitaire
Une autre dimension de la crise interne de l'État
congolais est sans nul doute le tribalisme et l'ethnicisme. En effet, depuis le
début de la deuxième république, le tribalisme ou
l'ethnicisme est une réalité devenue patente. Cette
réalité a revisité une fois de plus la République.
En effet, la période allant de 1996 à 2003 est
caractérisée par le conflit d'une taille importante qui enfonce
encore de plus la banqueroute de l'État. Pendant cette période,
l'érosion de la compétence du gouvernement et surtout sa
capacité à imposer son autorité sur toute l'étendue
du territoire est perceptible. Ce fait a laissé place à
l'érection des souverainetés de substitution (les mouvements
rebelles, les milices et autres groupements mafieux). Le tribalisme est
érigé à un principe constitutionnel (la
géopolitique). La crise identitaire est bien rattachée à
la démission de l'État de la gestion de son autorité sur
toute l'étendue du territoire national.
En effet, le vide laissé par l'État a
été vite comblé par les structures de
légitimité de substitution. Fort malheureusement,
l'élément organisateur de ces structures est principalement
l'élément ethnique, racial ou religieux. C'est notamment le cas
des structures comme, les Banyamulenge, le Cndp de Nkunda, le BDK de
l'honorable Ne Mwanda Nsemi, des Mai mai et autres. Toutes ces structures ont
commencé à contester à l'État sa
légitimité et sa capacité de s'imposer sur eux. Ainsi, il
se replit pour exiger la construction de leur propre État ou encore dans
l'esprit leur rattachement à des États étrangers. Il faut
noter que la mauvaise gestion étatique de la question des banyamulenge,
ainsi que la généralisation des violences au Rwanda et au
Burundi provoquent un fort repli identitaire au sein des Banyamulege, soucieux
de se défendre.
2.2- Les fondements externes de la crise congolaise
Pour appréhender les fondements externes de la
crise congolaise, il convient de voir le passé colonial, la gestion
interne de la chose publique, les crises rwandaises ou burundaises et les
jonctions des crises régionales.
2.2.1. Le poids de l'héritage colonial
Sans être paranoïaque, il ne serait pas hasardeux
de soutenir la thèse selon laquelle la politique coloniale Belge a
contribué d'une façon spéciale au chaos congolais. En
effet, déjà ce que les scientifiques appellent le génie
du roi Léopold II dans le sens de venter son sens fini de diplomatie est
un début de la déconfiture actuelle de la RDC. Pour cela, Colette
Braeckman a souligné « ...au prétexte scientifique se
superpose assez vite un premier subterfuge : le roi, à l'intention
des Britanniques et des Américains, propose de faire de tous les
territoires présents et futurs, de l'AIC, une zone de libre
échange. Quant à la France, Léopold II désarme son
éventuelle hostilité en lui proposant, en 1884, un droit de
préemption sur le territoire, au cas où il abandonnerait son
projet. La manoeuvre est habile : les puissances de l'époque se
surveillent et se neutralisent , et la grande Bretagne et le Portugal
hésitent désormais à bousculer le roi des Belges, dans la
crainte qu'il ne cède alors son territoire aux Français, lesquels
se contentent d'attendre et de voir venir...
Alors que l'État Indépendant du Congo est
créé en 1885, il est reconnu comme la propriété
personnelle de Léopold II, mais surtout le bassin dit conventionnel du
Congo devient une zone dite de libre échange et de libre navigation.
Autrement dit, ce territoire devient, en principe ouvert à
tous... » (119(*))
Avant même de trouver un héritage colonial qui
ferait mal à la jeune république, il faut bien noter celui
là. En claire, les puissances internationales ne cessent de
considérer la RDC comme un res nulius, c'est -à- dire
n'appartenant à personne, un espace neutre. Cette réalité
va avoir beaucoup de conséquences sur la vie de la RDC et surtout sur sa
politique étrangère. La colonie du Congo belge a
été victime de la violence coloniale exportée par la
Belgique, d'abord sous l'État Indépendant du Congo,
propriété privée du Roi Léopold II (1885- 1908) et
sous la colonisation belge (1908-1960). (120(*))
A bien d'égard, l'approche coloniale belge, par son
insistance à ne pas favoriser l'éclosion d'une élite
intellectuelle et politique bien formée, a contribué à
installer le chaos dans ce pays. L'autorité coloniale n'envisageait pas
de faire acquérir aux indigènes une culture politique
destinée à les préparer à la gestion de la chose
publique. (121(*)) La
situation de carence de cadres politiques, découle de la politique
coloniale qui ne voulait pas créer des universités pour favoriser
la formation des mécontents et agitateurs. Il fallait un enseignement
primaire très largement diffusé, coiffé d'un enseignement
secondaire réduit et orienté vers les domaines de formation
professionnelle.
S'il nous était demandé de résumer cette
partie, nous serions tenté de dire que les États Africains
subissent une crise sans précédant, celle-ci est relative
à la nature même de leur État nation. Cette dimension de
crise nous pousse à nous interroger sur la définition même
de l'État en Afrique et pensant que les facteurs organisateurs de
l'État moderne : le territoire, la population et le pouvoir
souverain ne suffisent plus à l'État africain.
Il faut lui ajouter une potentialité à survivre
ou à vivre. Au cas particulier de la RDC, il ne serait pas hasardeux
d'affirmer que l'État congolais est en crise depuis son
indépendance. La première phase de sa crise est la nature
même de son État ou les circonstance de sa création. Si
nous affirmons que l'État congolais est une création factice des
grandes puissances, ceci revient à dire que la RDC a été
créée comme un État tampon au centre de l'Afrique. C'est
à ce niveau que l'on peut comprendre la notion de la neutralité
du bassin du Congo, le droit de préemption que la France n'a
cessé de faire valoir et le tollé international que le non
respect de la liberté du commerce et de navigation dans le bassin a
suscité sur le plan international.
La création de la RDC a fait l'objet d'un pacte
stratégique entre les grandes puissances d'avant la première
guerre mondiale.
Sur le plan interne, tout est fait que ce pays ne soit jamais
stable et capable s'assurer son développement économique et
exporter la paix, la stabilité et le développement en Afrique
centrale. En plus, les gouvernements qui se sont succédés ont
apporté chacun son effort dans la déconfiture de l'État.
De ce qui précède, en RDC aujourd'hui, il se pose un
problème de la maîtrise de l'État sur son propre espace
territorial. Les crises militaires que la République a connues, surtout
avec le partage du pouvoir pendant le régime de 1+4, ont
créé un Congo des milices et des composantes. Conséquence,
l'atomisation du territoire et l'érection de souveraineté de
substitution. Le caractère plural et hétérogène de
la République la dispose à une fin programmée.
Sur le plan économique, la RDC est un État
patrimonial et clientéliste. Pour tout cela, nous pouvons affirmer avec
Yameogo « il y a partout en Afrique des contestations relatives au
territoire. Ces contestations sont parfois si violentes qu'elles
débouchent sur des irrédentistismes. C'est cette situation que
vivent les pays comme le Sénégal avec la question
casamançaise. En Éthiopie, la même situation s'est
présentée, mais à la seule différence que nous
avons affaire à plusieurs irrédentismes. C'est le même
problème qui se pose en Somalie, avec cette nuance d'importance que la
contestation a conduit à la disparition de l'État à
travers l'atomisation du territoire tombé entre les mains des groupes
armés. Comme à l'apogée de l'ère des seigneurs dans
la Chine ancienne de 1916-1919, la Chine est l'objet d'une profonde
instabilité chronique : le pouvoir s'est émietté
entre les mains des bandes militaires qui rivalisent entre elles pour la
conquête du pouvoir ». (122(*))
SECTION III. LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA RDC
DANS LE TEMPS
Il est important de souligner dès le départ
qu'il y a un sérieux danger d'analyser cette partie sans tenir compte
des études antérieures faites. Cependant, plusieurs ont une
grande faiblesse, celle ci se rapporte à l'option historique prise par
ces études. Cette option propose plus l'histoire diplomatique du Congo
qu'une véritable politique étrangère de ce pays. De notre
part, nous aborderons cette partie en faisant de l'eclertisme. C'est-
à-dire, en mettant ensemble toutes les tendances tout en
privilégeant l'option politique qui tient d'abord compte de la
formulation, des acteurs et de leur compétence, des facteurs qui ont
conduit à la prise de décision de la politique
étrangère.
Cet éclertisme est savamment soutenu par l'étude
de LABANA ET LOFEMBE (123(*)). En effet, notre recours à l'option
historique tient au choix de notre plan détaillé sur les
périodes qui ont marqué notre pays.
§. 1. La Politique
étrangère du congo pendant la Première
République
La première partie de l'histoire politique du congo,
communémment appélée première République,
est caractérisée par de grandes crises internes et dans une
configuration du système international mal maitrisée qui ont
failli emporter la jeune République. En effet, il faut noter que les
conditions particulières de l'indépendance de cette
République, le processus suivi pour y accéder fait que le
début de la gestion de sa politique étrangère soit un
résultat d'un désordre inésperé. En effet, cette
période va de 1960 à 1964, avec l'adoption de la constitution de
LULUABOURG. Pour bien analyser cette partie, nous recourerons à la
constitution qui a régi la République à son accession
à l'indépendance, la loi fondamentale du 19 mai 1960 relative aux
structures de la république. Cette constitution porte des
évidences qu'il faut relever ici. En effet, elle est l'oeuvre totalement
des Belges, dans son élaboration et dans sa promulgation. Le parlement
Belge l'a élaboré et le roi l'a promulgué. Elle n'est pas
passée par un quelconque référendum d'acceptation des
populations congolaises. C'est un texte imposé aux congolais sans leur
volonté.
1.1. La formulation
1.1.1. Les acteurs
Les acteurs politiques institutionnels et surtout ceux qui
avaient une compétence sur la politique étrangère sont
notamment :
l'exécutif ( composé du président de la
République et du gouvernement),le législatif ( la chambre des
représentants et des sénateurs)
1.1.2. Les compétences
Pour une raison uniquement pédagogique, nous voulons
ici souligner d'abord toutes les compétences que la loi fondamentale
attribue aux acteurs que nous avons cités et après revenir sur
les spécificités de la politique étrangère.
1.1.2.1. Les compétences du
président de la République
Le président nomme et révoque le premier
ministre et les ministres (124(*))(article 22),il confère les grades dans les
forces armées et dans la gendarmérie,il nomme aux emplois
d'administration générale, il confère les ordres
nationaux,civils et militaires(125(*)), il est compétent de battre la monnaie en
exécution de la loi(126(*)).
le chef de l'Etat fait les traités, ceux-ci n'ont
d'effet qu'après avoir reçu l'assentiment des chambres sous
forme des lois.(127(*))
Il commande les forces armées de l'Etat, il fait des règlements
et ordonnances nécessaires pour l'éxécution des lois, il
sanctionnne et promulgue les lois, il est compétent dans les remises des
peines,dans leur réduction et il peut les commuer, il convoque les
chambres en session extraordinaire, il peut ajourner les chambres, il peut les
dissoudre.
1.1.2.2. Les compétences du gouvernement
Les compétences sont reprises aux articles 35 à
37 de la loi précitée. Dans ces articles, le gouvernement est
responsable devant les chambres, le premier ministre conduit la politique de
l'Etat et préside le conseil des ministres, il dirige l'action
gouvernementale, il soumet au président de la République les
propositions relatives à l'exercice du pouvoir règlementaire et
à l'éxécution des lois,il peut demander aux chambres
l'autorisation pour le chef de l'Etat de prendre, par ordonnance-loi et pour
une matière déterminée, des mesures qui sont notamment du
domaine de la loi. L'article 49 de la loi fondamentale donne un pouvoir
spécifique, en prévoyant par dérogation à l'article
25, alinéa premier. ce premier gouvernement aura pour tâche,
même avant la désignation du chef de l'Etat,de conclure avec le
gouvernement Belge un traité général d'amitié,
d'assistance et de coopération.Il négocie, dans le cadre de ce
traité, les conventions particulières à conclure entre le
Congo et la Belgique, portant sur la modalité de coopération
à intervenir , à partir du 30 juin, entre les deux Etats. Il est,
en outre, habilité à conclure avec le gouvernement Belge des
unions pour intervenir entre le Congo et le territoire du Rwanda- Urundi,
notamment dans les domaines fiscal,monétaire,douanier, des postes, des
télécommunications et de la radio.
1.1.2.3. Les compétences
des chambres legislatives
Toutes les compétences reconnues à la
législation sont conférées aux chambres.
C'est-à-dire que ces chambres disposent de la compétence dans
l'élaboration des lois, dans le contrôle gouvernemental et peuvent
rendre des avis en cas de besoin.
Après cette énumération utile,
étendons nous maintenant aux compétences que la loi fondamentale
reconnait aux institutions politiques sur les questions de politique
étrangère, pour dire à l'élaboration de celle-ci.
Il faut admettre que cette loi a établi un régime parlementaire
ce qui veut dire que le président règne mais ne gouverne pas. Il
est le symbole de la nation et l'engage. C'est à ce titre que
l'autorité de politique étrangère est le président
de la République. L'article 25 alinéa premier est clair, le chef
de l'Etat fait les traité. Cette aptitude fait du Président de la
République le principal négociateur et même le principal
personnage de la politique étrangère de la république.
Nous sommes ici sur le plan des principes, sans beaucoup entrer dans la
pratique confuse de la première république.
La deuxième autorité de la politique
étrangère de la première République est sans doute
les chambres à qui la constitution donne le pouvoir de ratification ou
d'acceptation préalable des données négociées par
le chef de l'Etat. Cette responsabilité est sans doute en aval par
rapport à celle du président. Le président fait les
traités, les chambres les acceptent et les dits traités sont
coulés sous formes des lois et s'appliquent à la nation. Le chef
du gouvernement qui conduit la politique nationale n' a pas des pouvoirs
spécifiquement énoncés par la constitution. Le
gouvernement a surement des pouvoirs en tant qu'éxécutif: il
négocie pour le président en terme d'expert ou de
représentant. Cependant, l'article 49 donne une incise singulière
qui précise une particularité avant même la
désignation du chef de l'Etat, à savoir: le gouvernement doit
être actif sur le plan de politique étrangère . pour les
autres structures classiques comme l'armée, les services de
renseignement, les experts en la matière n'ont pas été
participants à l'élaboration de la politique
étrangère de la République du Congo. C'est sans doute
lié à la particularité de la décolinisation de
cette République et la précipitation qui l'a
caractérisée. Certaines prérogatives étaient encore
détenues par la métropole.
Dans l'option historique, la première République
s'étend jusqu'à 1965. Pendant cette période riche en
événements politiques, le Congo a élaboré sa
première constitution nationale. La constitution de Luluabourg a
prévu, meme s'elle n'a pas été appliquée pour des
raisons infinement politiques, les pensées sur l'élaboration de
la politique étrangère exprimées en terme des
compétences à accorder aux structures ont été
posées. Cette constitution avait prescrit le régime
présidentiel dans une forme fédérale.
Ainsi, elle a prévu (128(*)) que le président de la République
fédérale négocie et ratifie les traités et accords
internationaux au nom de la république fédérale. Elle
fait une précision dans ce sens: les traité de paix,de commerce
et accord relatifs aux organisations internationales et aux reglements des
conflits internationaux , ceux qui engagent les finances publiques, ceux qui
modifient les dispositions législatives,ceux qui sont relatifs à
l'état des personnes, ne peuvent étre ratifiés qu'en vertu
d'une loi fédérale. Les traités ou accord internationaux
qui comportent cession,échange ou adjonction de territoire ne peuvent
étre rattifiés ou approuvés que moyennant la
révision des articles premier, alinéa premier et quatre de la
constitution et l'accord des populations intéressées
consultées par voie de referendum. Lors qu'un traité ou un accord
international affecte les intérets d'une province, le gouvernement de la
province intéressée doit étre consulté avant qu'il
ne soit conlu.
Ici encore, l'autorité de politique
étrangère est sans nul doute le président de la
république. Le gouvernement est assujeti à la volonté du
président. Les autres structures, notamment les chambres et le
gouvernement sous subordonnés au pouvoir du président.
1.2. Les principes,objectifs et
courants philosophiques
Dans les textes de deux constitutions analysées pour la
période de la première République, aucune mention n'est
faite en rapport des principes ou des courants philosophiques qui auraient
contribué à la formulation de la politique
étrangère de la RDC en ce moment.
Cependant, un peu d'éffort nous permet de comprendre
que cette attitude est consécutive à la situation
particulière de la décolonisation et à son
impréparation à la gestion politique du pays. Dans ce domaine,
les autorités tentent de s'adapter à l'effet de surprise et du
fait accompli. Il est vrai que l'objectif de la politique
étrangère de la première République serait d'abord
la consolidation de l'indépendance acquise et l' affirmation de la
souvéraineté internationale. C'est pour cela que le gouvernement
a adhéré à l'Organisation des nations unies (ONU)
dès son indépendance et plus tard à l'organisation de
l'unité africaine (OUA).
Le sommet de l'Etat était chapoté par deux
forces qui s'attiraient et se repoussaient: Le nationalisme lumumbiste et le
communautarisme sectaire de KASAVUBU. Ces deux principes ont, pendant la
première partie de cette période, caractérisé la
prise des positions de politique étrangère de la RDC. Il ne faut
pas oublier la présence remarquable des conseillers Belges aux
cotés des deux grands hommes politiques post coloniaux. Ils ont sans
nulle doute influencé la prise de position de politique
étrangère du pays. Le vrai élement qui a grandement
marqué la politique étrangère de cette période
reste le recours au respect du système international et l'appartenance
à l'idéologie libérale et capitaliste.
1.3. CRITIQUE DE CETTE
POLITIQUE
1.3.1. Exécution de la
politique étrangère de la RDC pendant la première
république
C'est ici qu'intervient encore l'option historique de
l'analyse de la politique étrangère. Il n'est pas question de
faire une histoire diplomatique, mais de vérifier comment après
l'élaboration, la politique étrangère a été
appliquée.
Il serait désagréable de penser que
malgré toutes les difficultés que l'on connait de cette
période, la RDC n'avait pas une diplomatie. Cependant,certains indices
prouvent la présence de ce jeune pays sur la scène diplomatique.
De ces indices, on retiendra: la création d'un ministère des
affaires étrangères, les échanges bilatéraux avec
l'extérieur, la participation aux organisations internationales.
La RDC a accrédité quelques diplomates sur le
terrain avant de sombrer comme le soulignent Labana et Lofembe: « il est
important de signaler ici que durant cette période, la RDC disposait de
dix missions diplomatiques (ambassades) disséminées à
travers les cinq continents. C'est à cause de la crise interne qui a
caractérisé cette période que la RDC a été
presque isolée sur le plan diplomatique. Il convient de noter que les
premiers diplomates congolais ont été choisis parmi les
fonctionnaires de l'administration coloniale. Inaptés,la plupart de ces
diplomates occasionnels ne répondaient pas aux critères
objectifs d'éfficacité.Dans ce contexte, la diplomatie congolaise
aura du mal à faire entendre sa voix dans la grande symphonie
diplomatique internationale, caractérisée par la guerre froide
.,la période des années soixante a connu des bouillantes joutes
oratoires dans les assemblées internationales. Il a fallu,de temps en
temps, les interventions de la centrale pour accréditer les
thèses congolaises dans certains forums internationaux. La
conséquence logique de ce comportement est que la République du
Congo, au lieu de privilégier la diplomatie de terrain ,a du recourir
à la complaisance de la diplomatie de proximité. De ce fait, les
grandes puissances ont eu un mot à dire dans le cadre des Relations
Internationales de la RDC»(129(*))
Les difficultés de cette pratique sont
constatées dans les différents appels à l'aide du
gouvernement pendant l'occupation ou l'agression Belge de 1960: les
hésitations gouvernementales à demander l'aide Onusiène
et surtout l'amateurisme démontré par la menace du gouvernement
de recourir à l'aide de l'URSS au cas où le bloc occidental ne
réagirait pas promptement.
§2. La Politique
étrangère du congo pendant la deuxième
République
L'examen de cette partie qui part de 1965 juqu'à 1991
passe par plusieurs constitutions à traiter. Il est question d'abord
de la proclamation du haut commandement de l'armée nationale congolaise
du 24 novembre 1965. Cette proclamation est accompagnée de deux
ordonnances(130(*)).
Après cette constitution, la République a été
régie par la constitution du 24 juin 1967 qui a connu beaucoup de
révisions et nous nous appliquerons à ne faire
référence qu'à celles qui sont en rapport direct avec la
question que nous examinons.
2.1. La formulation
2.1.1. De la compétence
constitutionnelle des acteurs
La proclamation du haut commandement de l'armée
nationale congolaise du 24 novembre 1965 est un coup de force monté et
réussi par l'armée sous l'instigation du lieutement
général MOBUTU. Cette proclamation ne dit rien quant au pouvoir
du chef de l'Etat et des autres structures qui participeraient à la
formulation de la politique étrangère de la République.
D'une manière implicite, comme nous le verrons par la suite, le
régime fort de cette période a imposé le
présidentiel qui fait du président l'homme fort du pays. Ainsi,
il est l'acteur principal de la politique étrangère de la
République et par ce fait, les autres structures sont
instrumentalisées par l' équation personnelle du chef de
l'Etat.(131(*))
Pour la constitution du 24 juin 1967, les faits semblent un
peu plus clairs, car le président de la République
représente l'Etat, il est le chef de l'éxécutif. Il
détermine et conduit la politique de la nation, il fixe le programme
d'action du gouvernement, veille à son application et informe
l'assemblée nationale de son évolution.(132(*))
Ce qui est directement en rapport avec ses compétences
sur la politique étrangère revient à l'article 24 qui
stipule, le président de la République dirige et contrôle
la politique étrangère de la République. Il
accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinnaires
auprès des puissances étrangères; les ambassadeurs et les
envoyés extraordinaires sont accrédités auprès de
lui.(133(*))
Le pouvoir législatif est tout à fait muet dans
l'élaboration de la politique étrangère du pays en cette
période. Tout est fait par le président de la République
qui n'est pas seulement le symbole de la nation mais aussi un véritable
et principal acteur de la formulation de la politique étrangère
du pays.
Après les différentes révisions juqu'au
15 aout 1974, en intégrant tous les articles ,76 et 77 peuvent
préciser ce qui suit: le président du mouvement populaire de la
révolution négocie et ratifie les traités et accords
internationaux. Il peut habiliter d'autres organes du mouvement populaire de la
révolution à négocier en son nom et à conclure un
accord international non soumis à la ratiffication . Il est tenu
informé du contenu de tout accord international non soumis à la
ratiffication. Nul échange, nulle adjonction des territoires n'est
valable sans l'accord des populations intéressées,
consultées par la voie du référendum. Si la cour
suprême de justice, consultée par le président du MPR,
déclare qu'un traité ou un accord international comporte une
clause contraire à la constitution, la ratification ne peut intervenir
qu'après la révision de la constitution. Les traités ou
accords internationaux régulièrement ratifiés ou
approuvés ont , dès leurs publications, une autorité
supérieure à celle des lois sous réserve pour chaque
traité ou accord de son application de l'autre partie.
Envue de promouvoir l'unité africaine, la
République peut conclure des traités et accords d'association
comportant abandon partiel de sa souvéraineté.
En ce qui concerne les acteurs qui participent à la
formulation de la politique étrangère de la République
pendant cette période, nous notons la place prépondérante
du chef de l'Etat.Toutes les autres structures sont en coopération et
n'ont aucune spécificité particulière en la
matière.
2.2. Les objectifs, courants
philosophiques et principes de politique étrangère
2.2.1. Objectifs
La défense de l'intégrité territoriale,
La consolidation de l'unité nationale, L'affirmation de
l'indépendance nationale, La recherche du Congo, puissance
africaine,Assurer l'indépendance économique, Participer à
la pleine réalisation de l'unité africaine.
2.2.2. Les courants
philosophiques
Pendant cette période, la politique
étrangère de la République était formulée en
suivant certains courants philosophiques comme l'africanisme, compris comme
étant l'appartenance à l'Afrique. Selon ce courant, la RDC se
considère comme une donnée géopolitique qui appartient
à l'Afrique. Cette appartenance africaine a produit une politique
particulière. Tout ce qu'elle doit faire tient compte des
intérêts Africains. C'est ainsi que le point 8 de la proclamation
du haut commandement de l'armée stipule: Congo, Pays Africain, sera
inspiré par les intérêts des pays africains tout entier.
Dans cet ordre d'idées, la politique d'entente entre le Congo et les
africains sera poursuivie et continuée.
Outre la politique d'entente qui renvoit au bon voisinage,
nous avons également la politique de non ingérence mutuelle.C'est
ainsi que le point 9 du document précité stipule: aucune
ingérence dans les affaires intérieures des Etats, de quelque
nature que ce soit, ne sera tolérée.
Le recours à l'authenticité, le mubutisme (
entendu comme une somme des connaissances et des pensées de
l'enseignement et les actions du président fondateur du mouvement
populaire de la révolution: la pacification du pays,le recouvrement de
l'unité nationale,la démarche pour l'affirmation de
l'indépendance économique et la création d'un type d'homme
démuni de toute aliénation mentale,grâce à la prise
de conscience nationale et à la philosophie politique du recours
à l'authenticité ) (134(*)). En effet, le mobutisme qui est un courant
politique a pour philosophie le recours à l'authenticité.
2.2.3. les principes de politique
étrangere
Les principes qui ont guidé la politique
étrangère de la République sont sans nul doute les
suivants:
D'abord, le principe de non contradiction exprimé en
terme de l'effet de stoppel.Ce principe a permis au gouvernement de respecter
ses engagements pris antérieurement sur les questions de politique
étrangère. On peut noter: l'adhésion à la charte
de l'ONU et de l'OUA.
2.3. Exécution de la
politique étrangère de la RDC pendant la deuxieme
République
La politique étrangère de la République
telle que exposée dans sa première phase a produit des temps et
réactions diplomatiques fort impréssionnants.La République
a été intégrée sur la scène
internationale.Certains courants philosophiques ont été
réappropriés et traduits en politique ou en actions
diplomatiques. C'est notamment l'africanisme ou l'appartenance à
l'Afrique qui a produit la vocation africaine de la République et a
permis à la diplomatie nationale de ne défendre en
priorité que les intérets nationaux et ceux de l'Afrique. Ainsi,
ces actions diplomatiques ont permi à la République de soutenir
les mouvements de libération africaine.(135(*)) La diplomatie congolaise a
exporté la lutte interne pour la défense de
l'intégrité territoriale de la République sur le plan
international et s'est engagée à soutenir les pays africains qui
étaient menacés par les pays étrangers.
Il faut donner une autre lecture à la défense de
l'intégrité territoriale comme objectif de la politique
étrangère de la République. Cet objectif a conduit
à l'action diplomatique de bon voisinage. L'objectif de cette action
était doublement significatif. Premièrement, elle devait
permettre au territoire national de devenir un sanctuaire de paix et de
sécurité pour ses habitants, gage de la pacification du
gouvernement. Et secondairement, cette action devait participer à la
protection du régime en place et assurer sa stabilité
politique.
La paix et la stabilité retrouvées sous le
régime MOBUTU ont permis à la République d'avoir une
action diplomatique d'ouverture au monde et de considération
assurée. Le congo était devenu fréquantable, ses nationaux
respectés à l'étranger. Etre congolais ou zairois
était un motif de fierté à l'extérieur. Les
délégations congolaises étaient bien reçues sur les
tribunes des organisations internationales. Cette politique d'ouverture a connu
son paroxisme avec le discours médiatisé du président
Mobutu à l'ONU en 1973. Le contenu de ce discours démontre la
place qu'occupait la République en Afrique d'abord et dans le monde
ensuite . C'est ainsi que Frederic Boyenga Bofala écrit: «... en
1965 s'ouvre un nouveau chapitre de l'histoire du pays. La prise du pouvoir par
le président Mobutu semble marquer la fin du chaos. Un Etat fort est
instauré, qui prétend régler tous les problèmes.
La population est habilement encadrée,l'opposition est muselée,
l'unité du pays restaurée et le congo-zaire entend s'imposer sur
la scène internationale comme un interlocuteur respectueux et
influent.....»(136(*)) L'action diplomatique de la République du
ZAIRE a bien tenu compte de l'environnement international de cette
époque. En effet, cet élément lui a valu toute sa
considération et son importance géopolitico stratégique.La
période de la guerre froide a donné à la République
d'appliquer la politique du neutralisme positif selon lequel le congo se
refusait de s'afficher completement pour un bloc.
Cependant, elle composait avec le bloc qui lui
présentait un intérêt conséquent pour elle
même et pour l'Afrique tout entière. Cette politique a
été formulée à partir du mouvement de non
alignement dont il était membre. Si sur le plan réel cette
politique est une hypocrisie, elle a contribué à façonner
une valeur géostratégique importante. Celle-ci a permis à
la République de s'aligner aux cotés des occidentaux. Ainsi, la
République a connu une coopération florissante avec la BELGIQUE,
la FRANCE, les USA. Cette relation a fait de la république la cheville
stratégique du containtment du communisme en Afrique centrale.
§3. La politique
étrangère du congo de 1991 à 1997
La saisie de la politique étrangère de la
République Démocratique du Congo pendant cette période
passe par l'analyse de la loi n 93-001, portant acte constitutionnel
harmonisé relatif à la période de transition et l'acte
constitutionnel de la transition avril 1994. Il est important de souligner ici
l'environnement dans lequel ces constitutions ont été
élaborées.
En effet, nous sommes dans un environnement international qui
est touché par le vent de la Glasnos et de la perestroika. les pouvoirs
africains qui sont en grande partie des régimes militaires à
parti unique sont grandement sécoués. Le régime de la
République n'en est pas épargné. Mobutu, après
avoir fait un tour de la République en consultation nationale s'en est
rendu compte et s'est décidé, le 24 avril 1990 à
réunir les dignitaires de la république et prononcer le fameux
discours du « comprenez mon émotion» ,lequel a amené la
libéralisation de l'espace politique allant du parti unique , le MPR, au
multipartisme à trois et enfin le multipartisme intégral.
Après beaucoup de tergiversations, le vent des
conférences nationales souffle et il en est organisé une au
Zaire. Cette conférence qui a apporté de bonnes recommandations
n'a pas changé grand chose dans la gestion de la res publica. Elle a
pour mérite d'avoir inauguré l'aire d'une grande transition
politique qui s'est terminée en 2006. Sur le plan constitutionel, cette
période est très confuse. Ainsi, on peut noter: ....
l'évolution politique dans notre pays depuis le déclenchement du
processus de démocratisation a révélé la
nécessité d'adapter l'ordre juridique à la gestion de la
transition. la présente loi portant acte constitutionnel
harmonisé relatif à la période de transition répond
à la préoccupation de clarifier la base juridique du
fonctionnement des institutions pendant la transition. il fallait donc trouver
une solution à la situation confuse née notamment de l'existence
concomitante dans notre pays, au lendemain de la clôture de la
conférence nationale souvéraine, de trois textes dont
l'harmonisation s'est avérée opportune. Il s'agit:
- De la constitution du 24 juin 1967, telle que
modifiée à ce jour;
- De l'acte portant dispositions constitutionnelles
relatives à la période de la transition élaborée
par la conférence nationale et non promulgué par le
président de la République,
- Du compromis politique global du 31 juillet 1992.
Il devenait ainsi impérieux de consolider un ordre
institutionnel démocratique dans notre pays et restaurer le respect et
le prestige des institutions de la République.(137(*))
Dans le texte que nous avons repris, il est constaté
qu' avant la promulgation de cette loi, l'espace juridique était
très confus, trois lois existaient concomitamment. Cette loi est sans
nul doute le souci d'avoir une seule loi constitutionnelle de
référence pour tous.
3.1. La formulation
3.1.1. Les compétences
constitutionnelles des acteurs
Au terme de la loi 93-001 du 02 avril 1993, nous notons que
les institutions politiques de la République sont :
1. Le président de la République,
2. L' assemblée nationale, Les cours et tribunaux.
Chacune des ces institutions a des prérogatives
particulières qui la distinguent des autres.
3.1.1.1. Du Président de la
République
Il est important pour nous, notamment pour des raisons
pédagogiques, de reprendre toutes les prérogatives du
président de la République et des autres institutions de la
République.
Le président de la République représente
la nation, il est le chef de l'Etat et veille au fonctionnement régulier
des pouvoirs publics ainsi qu'à la continuité de l'Etat , il est
garant de l'indépendance , de l'unité nationale, de
l'intégrité et de la sécurité du territoire (
article 35), le président de la République promulgue les lois,
(art.36), il est au terme de l'article 38 le chef suprême des forces
armées. Il préside le conseil supérieur de la
défence, il nomme le premier ministre après concertation entre
les forces politiques de la Nation. Sur proposition du premier ministre, il
nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs
fonctions.(article 39), le président de la République
confère les grades dans les ordres nationaux et les décorations
conformément à la loi. (article 41), le président de la
République a le droit de battre monnaie et d'émettre du papier
monnaie en exécution de la loi.(article 42).
Le président de la République accrédite
les ambassadeurs de la République et les envoyés extraordinnaires
auprès des puissances étrangères et des organisations
internationales. Les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires
étrangers sont accrédités auprès de lui. (article
43). Le président de la république a le droit de grâce, il
nomme, relève et le cas échéant , revoque sur proposition
du gouvernement délibérée en conseil des ministres et
après avis de l'assemblée nationale : ( les ambassadeurs et les
envoyés extraordinaires; les gouverneurs et vice-gouverneurs des
régions, les mandataires publics dans les entreprises et les
organismes publics ou dans la société d'économie
mixte,exceptés les commissaires aux comptes. il nomme, relève et
, le cas échéant, revoque les agents de commandement de
l'administration publique.Il nomme et relève et , le cas
échéant , revoque les magistrats de siège et de parquet
sur proposition du conseil supérieur de la magistrature.
Il nomme , relève et, le cas échéant,
révoque les officiers des forces armées , le conseil
supérieur de la défénce entendu.( article 45). Le
président de la République déclare la guerre après
consultation officielle de l'assemblée nationale, du haut conseil de la
République et du gouvernement. il peut proclamer l'état de
siège et l'état d'urgence.( article 46).
Après avoir souligné les prérogatives
constitutionnelles du président de la République, nous devons
noter maintenant celles en rapport directe avec les capacités du
président relatives à la formulation de la politique
étrangère. C' est avant tout l'article 35 qui stipule que le
président de la république représente la nation. La
représentation dont il est question ici est d'abord internationale. Il
est la manifestation physique de la République à
l'étranger, il l'engage et lui permet d'entrer en contact avec
l'extérieur.
Cet article, dans une interprétation extensive fait du
président de la république le premier responsable de la politique
extérieure de la République. L'article 43 fait du
président de la république l'acteur national devant qui, les
Etats étrangers consultent et accréditent leurs
représentants. En claire, le président de la République
est l'acteur principal de la politique étrangère du pays. En
déclarant la guerre qui est une décision importante de la
politique étrangère, le président de la République
est sans nul doute celui qui analyse la situation nationale et internatinale,
il l' apprécie en tenant compte des intérêts de la
République et agit au nom de cette dernière.
3.1.1.2. De l'Assemblée
nationale
Même si dans cette constitution la loi ne donne pas
à l'Assemblée nationale des compétences explicites sur les
questions de la politique étrangère, cependant les articles 57 et
70 insitent sur le pouvoir du contrôle du législatif sur
l'éxécutif. Ainsi, le parlement qui a des commissons permanentes
dont l'une est chargée de la politique extérieure n'a
certainement pas des pouvoirs exhorbitants sur la question, mais se tient au
controle constitutionnelle de la politiqe étrangère de la
République.
3.1.1.3. Le Haut Conseil de la
République.
Comme pour l'Assemblée nationale, le haut conseil de la
république n'a pas de compétence précise sur la question
relative à la formulation de la politique étrangère de la
République du Zaire sous la période étudiée.
Cependant, l'article 88 stipule que le premier ministre et les membres du
gouvernement sont tenus de fournir au haut conseil de la République
toutes les explications qui leurs sont demandées sur leurs
activités directement liées au processus de
démocratisation. Nul n'ignore que dans ce pays toute activité
requièrt un partenariat avec l'étranger. Ceci entre bien dans le
cadre de la politique étrangère. Ce fait revient à dire
que le haut conseil de la république a en quelque sorte une mission de
contrôle sur les acteurs qui formulent ou qui appliquent la politiqu
étrangère de la République.
3.1.1.4. Le gouvernement de la
République.
Contrairement aux deux autres structures, le gouvernement
participe bien à la formulation de la politique étrangère.
L' article 91 déclare que le gouvernement détermine et conduit
la politique de la Nation en concertation préalable et en accord avec le
président de la République......, l'article 117 donne au
gouvernement la qualité de négocier les traités et les
accords internationaux que le président de la République ratifie.
Il est claire que le gouvernement de la république participe à
la formulation de la politique étrangère et c'est lui même
qui la conduit par le truchement du ministre des affaires
étrangères.
3.1.1.5. Des cours et
tribunaux
Les cours et tribunaux , eux aussi, participent à la
formulation soit à l'éxécution de la politique
étrangère. c'est l'article qui lui donne une compétence
consultative en disant que ..... si la cour suprême de justice,
consultée par le président de la République , par
l'assemblée nationale ou par le gouvernement, déclare qu'un
traité ou un accord international comporte une clause contraire
à la présente loi, la ratification ou l'approbation ne peut
intervenir qu' après la révision de celle- ci.
Par rapport aux autres constitutions, nous notons ici que
toutes les institutions ont, d'une manière ou d'une autre, une
contribution constitutionnelle à la formulation ou à
l'application de la politique étrangère de la République.
Après s'être adonné à la détermination des
compétences des acteurs telles que définies par la loi ci haut
analysée, nous avons la lattitude de traiter maintenant la loi du 09
avril 1994, l'acte de la transition.
Notons que cette loi comme la première a pour option
d'harmoniser les divergences de vues de la classe politique Congolaise alors
Zaire, lesquelles divergences ont conduit à la tenue du conclave
politique de Kinshasa, ces quelques points de vue ont été
explicités par la loi que nous venons de traitée ci haut, ......
« Toute cette situation a occasionné le dédoublement
institutionnel et la multiplicité des textes constitutionnels pour la
période de la transition et provoqué la confusion et le
blocage du fonctionnement de l'Etat, avec des conséquences regrettables
sur le plan social et économique du pays. Ainsi, en vue de redonner de
l'espoir au peuple Zairois et de trouver des solutions durables et
définitives à cette situation, les concertations politiques du
palais du peuple, initiées par Monseigneur le président du haut
conseil de la République , avec l'accord du chef de l'Etat, ont
été sanctionnées par un protocole d'accord qui donne des
orientations précises pour la fin du dédoublement des
institutions de la transition et des textes constitutionnels, par la mise au
point d'un seul acte dénommé acte constitutionnel de la
transition»(138(*)).
Pour cette constitution, les institutions de la
République sont :
- Le président de la Pépublique
- Le haut conseil de la République- parlement de
transition
- Le gouvernement
- Les cours et tribunaux.
1. Le président de la
République
Toutes les compétences citées dans la loi
analysée dans les pages qui ont précédées sont
reprises ici. En ce qui concerne ces compétences dans la
définition, formulation de la politique étrangère, nous
disons directement que l'article 39 fait du président le
représentant par excellence de la Nation. Pour l'article 44, il
accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires au
près des puissances étrangères et les organisations
internationales, il reçoit en outre les accréditations des
ambassadeurs et envoyés extraordinaires des puissances
étrangères, il nomme les ambassadeurs. A l'article 48, le
président de la République déclare la guerre, il ratifie
les traités par autorisation du HCR-PT.
2. Le Haut Conseil de la
République- Parlement de la transition
L'article 58, point deux donne au HCR-PT la fonction de
contrôle du gouvernement. Sur les questions des traités, le HCR-PT
autorise le président à ratifier le traité
négocié.
3. Le gouvernement de la
République
Le gouvernement est le principal acteur qui conduit la
politique nationale et repond de ses actes devant le HCR -PT. Cette
constitution est la première qui indique bien les fonctions en rapport
avec la politique étrangère de la République en stipulant
à l'article 75 alinéa 3 : « ....la défense nationale
et la diplomatie constituent des domaines de collaboration entre le
président de la République et le gouvernement. La politique
extérieure est définie en fonction des intérêts du
pays.» . Même s'elle ne cite pas ces intérêts du pays,
mais c'est une avancée significative de mettre cela dans une
constitution. Le gouvernement négocie les traités et autres
accords internationaux sous l'autorité du président de la
République, il signe les accords à forme simplifiés, tout
en informant le HCR-PT.
4. Des cours et tribunaux.
la cour suprême de la justice joue un rôle
consultatif dans le contrôle de la constitutionnalité des
traités à signer par les institutions de la République.
Les deux lois que nous venons d'analyser donnent des
compétences claires en matière de politique
étrangère. Le président de la République,
représentation physique de la nation, est le chef dans la formulation de
la politique étrangère de la République, c'est à ce
titre qu'il nomme ou peut revoquer les ambassadeurs et reçoit les
lettres de créances. Il est cependant important de noter que les autres
institutions participent grandement à cette formulation qui donne lieu
à croire que c'est une matière de collaboration allant des avis
au contrôle de la régularité et celui de
constitutionalité.
3.2. Les objectifs, courants
philosophiques et principes de politique étrangère
3.2.1. Les objectifs.
Il est difficile de déterminr les objectifs de la
politique étrangère d'un pays dans une période comme celle
sous analyse dont le dédoublement constitutionnel est le fait
caractéristique.
Cependant, nous pouvons penser que les objectifs de cette
politique étrangère seraient:
- la volonté de conduire le pays vers un Etat de
droit;
- La résolution des crises multiformes et persistants
qu'il a connues à cette période;
- Garantir l'indépendance politique, économique
et culturelle du pays;
- la consolidation de l'unité et
l'intégrité territoriales.
3.2.2. Les courants philosophiques
Le courant philosophique qui a soutenu la formulation et
l'application de la politique étrangère pendant ce temps est
très confus. Bien que Mobutu soit affaiblie dans son élan
politique , il demeure celui qui formule et sa puissance politique est toujours
si forte que personne ne peut s'en passer. le courant philosophique qui conduit
la politique étrangère de la République, c'est avant le
Mobutisme, avec les tares qu'on lui reconnait.
3.2.3. Les principes
Les principes qui ont guidé la politique
étrangère de la République sont sans nul doute les
suivants:
D'abord, le principe de non contradiction exprimé sur
certaines questions comme l'adhésion à déclaration
universelle des droits de l'homme, la charte africaine des droit de l'homme et
des peuples.
§4. Exécution de la
politique étrangère de la RDC pendant la Deuxième
République
4.1. La politique
Étrangère du Congo de 1997 à 2001
Le temps historique allant de 1997 à 2001 est une
période post guerre et on peut même dire une transition qui fait
une bonne jonction avec celle caporalisée par la lutte entre Mobutu
d'une part et les forces de l'opposition non armée, composée
principalement par l'UDPS d'Etienne Tshisekedi et du PALU d'Antoine Gizenga,
d'autre part. Les forces démocratiques pour la libération du
Congo, l'AFDL en sigle, après avoir mené une guerre
éclaire contre les forces armées zairoises réussissent ,
le 17mai 1997, une entrée triomphante dans la ville province de
Kinshasa, après avoir contraint le président Mobutu à
l'exil. Il est important de signaler que la crise congolaise commencée
en 1996 a connu une tentative de résolution diplomatique sans
succès avec les rencontres de Outenika I et II.
Peu après, Laurent Désiré Kabila,
à partir de Lubumbashi, s'auto-proclamme président de la
République. A son arrivée au siège des institutions,
à Kinshasa, il va prêter serment devant la nation et promulguera
un décret-loi constitutionnel 003 du 27 mai 1997 qui organiser la
transition et la redistribution des compétences politiques.
4.1.1. La formulation
4.1.1. De la compétence
constitutionnelles des acteurs
Le décret sus mentionné reconnait sans embage
l'existence des trois institutions politiques traditionnelles. (139(*))
En ce qui concerne les acteurs politiques de la transition
telle qu' organisée par ce décret , nous notons :
- Le président de la République,
- Le gouvernment
- Les cours et tribunaux
Il est à noter que le président de la
République exerce lui même les prérogatives
législatives, il est le chef de l'Etat et représente la nation.
Au terme de ce décret-loi, la constitution du 09 avril 1994 est
abrogée. Le premier article est clair sur la question du pouvoir du
président de la République quand il stipule, « Ce
décret-loi restera en vigueur jusqu'à l'adoption de la
constitution par l'assemblée constituante. l'organisation et l'exercice
du pouvoir relèvent du chef de l'Etat» (140(*)).
De ce qui précède, tout le pouvoir
relève du président de la République. Il est
représenté par ses ministres par une simple
déléguation. C'est un véritable régime
présidentialiste. Il est l'homme de la situation, il nomme et
révoque les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires,les
gouverneurs et vice gouverneur des provinces, les officiers supérieurs
et généraux de l'armée, les cadres de commandement de
l'administration publique, les mandataires actifs et non-actifs dans les
entreprises et organismes publics,... (141(*))
Il accrédite les ambassadeurs et les envoyés
extraordinaires auprès des puissances étrangères et
organisations internationales. Les ambassadeurs et les envoyés
extraordinnaires étrangers sont accrédités auprès
de lui. (142(*)).
Après lecture de ce décret-loi constitutionnel,
nous sommes amenés à dire que le président de la
République concentre pour lui seul toutes les compétences dans
l'élaboration de la politique étrangère. Il est en
même temps en amont et en aval. Les autres acteurs n'ont que des
compétences de collaboration. Le parlement qui a été
constitué après n'était qu'une simple caisse de resonnance
pour le président. Le ministre des affaires étrangères et
toute l'administration étaient donc instrumentalisés. Tout devait
dépendre du président , de l'équation politique et
personnel du ministre des affaires étrangères selon les rapports
de confiance que le président de la république lui temoigne.
4.2. Les objectifs, courants
philosophiques et principes de politique étrangère
4.2.1. Objectifs
A l'arrivée de Laurent Désiré Kabila au
pouvoir, la poltique étrangère avait pour objectif:
- Le renforcement de l'unité nationale
- Le retablissement d'une paix durable
- La réalisation de la réconstruction de la
République ( sur le plan économique, administratif, financier et
même social)
- L'intégration de l'armée
républicaine.......
L'agression rwando ougando du 2 aout 1998 a poussé le
gouvernement à changer ou à adapter les objectifs de sa
politique étrangère.
Pour la circonstance, les objectifs ci-après
étaient adoptés. Il s'agit notamment le recouvrement de
l'intégrité territoriale et la fin de la guerre.
4.2.2. Courant philosophique
Le courant philosophique qui a prévalu à
l'élaboration de la politique étrangère pendant ce temps
est le nationalisme Lumumbiste. En effet, le président se reclamant de
Patrice Lumumba a conduit tous les congolais à l'amour de la nation
pour lui, dans tous les domaines la nation devait passer avant tout.
L'intéret général de la République devait
l'emporter sur l'intérêt du dirigeant politique. C'est ainsi que
son gouvernement a été nommé gouvernement du salut public.
Cette option prise sur le plan interne lui a valu beaucoup de mérites et
a poussé les peuples kinois à l'adopter et à combattre
pour lui sans armes contre les rebelles, entrés à Kinshasa par le
Bas Congo.
4.2.3. Les principes de politique
étrangère
Ici les principes sont exprimés en terme d'axe
d'opérationalisation de politique étrangère. Il a
privilégié le principe de la coopération Sud-Sud. En
effet, il s'est créé une coalition de circonstance pendant la
guerre de l'Afdl contre le régime Mobutu. Le Rwanda, l'Ouganda, la
Tanzanie, le Burundi, l'Afrique du sud, l'Angola, l'Erythrée ont
contribué à la préparation de la victoire de Laurent
Désiré Kabila. Il a , avant août 1998,
privilégié la voix du sud, composée non seulement des pays
Africains, mais aussi de la Chine, du Cuba et autres.
§2. Exécution de la
politique étrangère sous le régime de Mzé Kabila
Il faut dire dès le départ que la politique
étrangère de la République, Laurent Désiré
Kabila ne l'a pas commencée le 17 mai 1997. Depuis la rébellion,
l'Afdl était structurée et un organe s'était occupé
des relations extérieures. Au pouvoir, Bizima Kahara, nommé
ministre des affaires étrangères, va monter une diplomatie de
sappe qui va isoler le président de la République. Les faits
posés l'attestent. En effet, le président de la
République sabotte le sommet de la francophonie en le qualifiant d'un
club d'amis, par le conseil de son ministre des affaires
étrangères. La même année, il se crée des
ambarras diplomatiques avec les Belges en insinuant qu'il y aurait des armes au
consulat belge de Lubumbashi. Il a autorisé la rupture des relations
diplomatiques avec la Belgique. Cette même année, il réfuse
de recevoir l'émissaire du président américain, le pasteur
Jéssé Jackson, pour simple motif qu'il aurait commencé par
l'opposant E. Tshisekedi.
Cette diplomatie de sappe a mis ensemble toutes les grandes
puissances contre lui. C'est ainsi qu'on peut comprendre l'attitude de profil
bas des grandes puissances,quand la guerre d'agression contre la
République avait commencé. Conséquence logique,
l'isolement diplomatique de la République Démocratiqe du Congo.
S'étant rendu compte après, le président de la
République tentera de refaire sa politique étrangère et
toute sa diplomatie. Aux objectifs et principes soulignés dans les
lignes qui ont précédés, le président de la
République se charge d'appliquer une diplomatie offensive pour prouver
au monde que la situation de guerre était préparée
diplomatiquement par Bizima en sabottant ses options diplomatiques
fondamentales. En plus, expliquer la position Congolaise par rapport à
la guerre. Pour le gouvernement, il n'y avait pas une rébellion, mais
plus tôt une véritable agréssion . Ayant traité de
la question, Labana et Lofembe soutiennent : « dans ce contexte, la
diplomatie offensive changera de contenu. Cette fois, elle consistera à
informer la communauté internationale de la position officielle de la
RDC vis à vis de la guerre d'agression. Cette position a
été exprimée dans la lettre du président de la
république datée du 2 septembre 1998 et adressée au
président en exercice du conseil de sécurité de l'ONU.
Elle comportait cinq points essentiels:
- La condamnation de l'agression menée par le Rwanda et
l'Ouganda ;
- Le retrait des troupes étrangères d'occupation
;
- Le respect de l'unité et de l'intégrité
territoriales de la RDC ainsi que l'intangibilité de ses
frontières ;
- Le respect des droits de l'homme et du droit humanitaire;
- Une attention particulière s'occupant des citoyens
congolais et de leurs familles qui ont souffert des tuéries et dont les
biens ont été détruits du fait de l'agression. «
(143(*))
Pour se faire comprendre, le président de la
république se fait lui même son propre ambassadeur, il y apporte
une diplomatie d'intinérance. Il voyage beaucoup, en peu de temps ( il
va de sommet en sommet afin que la position de la République soit
comprise et que les resposponsabilités soient établies.
Malgré les éfforts de sape, le président a réussi
à convaincre certains milieux diplomatiques jusqu'à citer les
agresseurs et à demander leur retrait du territoire congolais.
§5. La politique
étrangère du congo de 2001 à 2006
La mort de Laurent Désiré Kabila et la prise de
pouvoir par Joseph Kabila inaugure une nouvelle période dans la
politique nationale et dans la politique étrangère. Cette prise
de pouvoir arrive dans une condition particulière. Non seulement le
Congo est mal compris de l'extérieur, il est isolé de partout. de
l'intérieur, la guerre est aux portes de grandes villes de l'ouest De la
République après avoir gagné toute la partie de l'est de
la République. Les négociations entre les parties en conflit sont
bloquées ( toutes les parties s'en tenant à leurs positions ), le
dialogue intercongolais est en panne, Laurent Désiré Kabila ayant
déclaré le facilitateur Ketumile Masire personne non grata. En
2001, le président Kabila se donne pour objectif national de relancer le
processus de paix, engager, le dialogue intercongolais.
Ainsi, cette période peut être divisée en
deux grandes parties: la première est celle que l'on peut appeller la
période pré dialogue intercongolais et l' autre la période
de la transition pendant le régime un plus quatre.
5.1. La formulation
La première période ne diffère en rien de
la période précédente quant à la formulation, les
compétences des acteurs, les principes et courants philosophique de la
politique étrangère de la RDC. L' élément majeur de
la différentiation se situe sans nul doute à la
définition des objectifs et à la conduite de la politique
étrangère de la république . En dépit de changement
, il était devenu évident que la guerre ne serait gagnée
par aucune partie en conflit. La voie diplomatique longtemps envisagée
se présentait comme l'ultime ratio pour le solutionnement de la crise.
Ainsi, on partait du principe selon lequel la paix se gagne pour la paix se
négocie avec l'autre.
Le président Kabila entrepris de terminer la guerre
par la voie diplomatique. Pour lui, l'objectif de la politique
étrangère était principalement l'instauration de la paix
sur toute l'étendue du territoire national et la reprise de la
coopération structurelle avec les institutions internationales et
l'Union Européenne. Il a adopté la diplomatie de terrain ou
d'itinérance pour accumuler les soutiens internationaux à la
position congolaise et à l'organisation du dialogue intercongolais.
La deuxième partie de cette période court de
l'organisation du dialogue intercongolais, l'adoption de l'accord global et
inclusif et de la constitution de la transition jusqu'à l'organisation
des élections libres transparentes et démocratiques.
5.2. De la compétence
constitutionnelle des acteurs
Les compétences des acteurs de la transitions sont bien
reprises dans la constitution de la transition .
Celle-ci, au chapitre premier, traite des institutions de la
République. Au terme de l'article 64 de la constutition de la transition
issu des accords de Sun City, la République compte cinq institutions:
- Le président de la République
- Le gouvernement
- L'assemblée nationale
- Le sénat
- Les cours et tribunaux.
La constitution de la transition a prévu un
régime de haute collaboration entre les institutions de la
République. L'éxécutif est partagé entre le
président de la République et les quatre vices présidents
et les ministres. En ce qui concerne leurs compétences respectives, on
peut noter: .... en RDC, la constitution dit que le chef de l'Etat est le
président de la République ( art. 68), il veille au respect de la
constitution de la transition et est garant de l'indépendance de la
nation. Il préside le conseil des ministres ( art. 69), promulgue les
lois ( art.70) et exerce le pouvoir règlementaire par voie des
décrets délibérés en conseil des ministres
(art.71),il est chef des forces armées (art.72) et déclare la
guerre sur décision du conseil des ministres ( art.73). Le
président nomme , notamment les officiers de l'armée, les hauts
fonctionnaires de l` Etat, les gouverneurs des provinces et de la banque
centrale ( art.76), c'est aussi le président qui a le droit de
grâce....(144(*)).
Sur cette question de l'éxécutif
gouvernementale, les vices présidents ont en charge l'une des quatre
commissions gouvernementales : la commission politique, défense et
sécurité, la commisssion économique et financière,
commission pour la reconstruction et le développement et la commission
sociale et culturelle ( art. 86) .
Il est à noter que le régime de la constitution
de la transition est un régime de haute collaboration entre les membres
de l'éxécutif. De ce fait , le président de la
République et les quatre vices présidents partagent les
compétences diverses en terme de collaboration. Le président
traite avec les vices présidents de toutes les questions relatives
à la gestion du gouvernement. Il lui est demandé de tenir
régulièrement des réunions avec eux .
A côté du président de la
République, il y a, au terme de cette constitution, l'équipe
gouvernementale. Elle est composée des ministres et des vices ministres.
Sa principale tâche est d'éxécuter les décision
prises en conseil des ministres, présidé par le président
de la République ou par l'un des vices présidents choisi par lui.
L'institution législative est bicamérale: composée de
l'assemblée nationale ( chambre basse ) et du sénat ( chambre
haute). Outre les compétences de légiférer, ces deux
chambres ont le devoir de contrôle sur le gouvernement, les entreprises
publiques et même l'éxécution des résolutions du
dialogue intercongolais.
En ce qui concerne les compétences en matières
de politique étrangère, cette collaboration est toujours de mise.
Pour cela, le président collabore avec ses vices présidents de la
république sur les grandes orientations à prendre . Cela est
aussi vrai dans la nomination des ambassadeurs. Au terme de cette constitution,
le président ne peut rien sans ce consulting.
5.3. Les objectifs, courants
philosophiques et principes de politique étrangère
5.3.1. Objectifs
Les objectifs de politique étrangère durant
cette période sont calqués sur ceux de la transition. Les acteurs
étaient appelés à formuler une politique
étrangère qui permette à arriver:
- La réunification , la pacification, la
réconstruction du pays,la restauration de l'intégrité
territoriale, et le retablissement de l'autorité de l'Etat sur
l'ensemble du territoire national;
- La réconciliation nationale;
- La formation d'une armée, restructurée et
intégrée;
- L' organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux, permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique;
- La mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique. (145(*))
5.3.2. Les principes de
politique étrangère
Le président de la République et toute son
équipe ont continué une politique étrangère
soutenue par le principe d'ouverture au monde. Celui ci lui a valu le soutien
incontournable pour la tenue effective du dialogue intercongolais et la mise en
place des institutions de la transition. Ce principe est même à la
base de la formalisation structurelle du Comité international
d'accompagnement à la transition, composé uniquement par les
ambassadeurs des pays étrangers. Cette ouverture a permis la reprise de
la coopération avec les institutions de Brettons woods et d'autres
partenaires comme l'Union Européenne et autres. C'est grâce
à elle que les institutions de la transition tiendront, malgré
les difficultés connues, et arriveront à l'organisation des
élections que ce pays a connues.
5.3.3. Courant philosophique
Le courant philosophique qui a soutenu la formulation et
l'application de la politique étrangère pendant ce temps est
très confus. La particularité du régime étant,
Cependant, le principe de solidarité légendaire,celui de
l'unité nationale dans la diversité ethnique a
prévalu.
5.2. Exécution de la
politique étrangère pendant la deuxieme République
Le régime de solidarité imposé à
la RDC pour le besion de real politik a rendu très difficile
l'application d'une politique étrangère des acteurs en
divergences sur tous les plans. L'accord sur les principes, les objectifs, les
courants était difficile à obtenir. En effet, l'accord global et
inclusif a relancé la compétition par souci de
repositionnement.
Les axes de politique étrangère ont
été savamment négligés. L'intérêt
général a décalé au profit de l'intéret des
composantes. Le pays des congolais a laissé place aux composantes,
l'armée a laissé la place aux milices armées. Les
ambassadeurs accrédités, au lieu de défendre les
intérêts de la République, ont plus parlé soit
d'eux- mêmes soit de leur chef des composantes.
C'est la période la plus sombre de l'histoire
diplomatique de la République Démocratique du Congo. Cependant,
le faire play du président Joseph Kabila a prévalu à tout
cela. Il tient lieu de souligner qu'en acceptant déjà de partager
le pouvoir politique à tous les niveaux avec ses ennemis, c'était
un acte de courage politique extrême. En privilégeant la
diplomatie de partage avec les composantes ayant participé au dialogue
intercongolais, le président a consacré les difficultés
pratiques de coordination de l'action diplomatique toute entière. Pour
preuve, comment peut on comprendre que le président de la
République, autorité par excellence dans la formulation de
politique étrangère, de surcroit premier responsable diplomatque,
soit d'une autre composante que son ministre des affaires
étrangères. Les ambassadeurs qui sont en mission ne
reconnaissent pas l'autorité morale du président de la
République sinon de leur chef de composante.
Cette triste réalité, transposée au plan
national a fait de cette période de transition une période
à goût amere et les conséquences, nous les avons encore
jusqu'aujourd'hui: une armée de composante non intégrée,
un pays totalement extraverti,un pays à clivage Est-Ouest toujours
persistant, une République des guerres et des milices, un Etat
prédisposé aux appétits des puissances occidentales et des
ses voisins directs, des hommes politiques considérés comme des
relais des voisins et des puissances financières internationales, des
intellectuels totalement rangés derrière les composantes, se
réfusant une analyse indépendante au profit de la
République. Cette triste réalité a permis l'accroissement
de la redoutabilité des puissances qui menacent la République et
oblige la prise de conscience du besion de survie de ce grand pays.
Sur le plan international, la transition avec sa diplomatie de
partage a presque imposé une diplomatie attentiste qui ne voit rien
arriver et qui tente de réagir aux événements lors qu'ils
sont là. C'est une diplomatie du fait accompli, une diplomatie qui
encaisse et qui court derrière les événements de ce fait,
la république ne peut être respectée et
considérée.
§6. La politique
étrangère du congo de 2006 à nos jours
La période sus indiquée est particulière
parce qu'elle inaugure une ère tout à fait nouvelle. Elle
commence avec la présentation de la constitution de la troisième
République et élections démocratiques et transparentes
organisées après plusieurs années du Mobutisme et de
longues années de transition ou de graves recherches de prise de pouvoir
par la force et par les armes. Cette période est encore essentielle
pour la simple raison qu'elle subit directement ou indirectement les
conséquences des programmes inachevés de la transtion, les
mentalités politiques retrogrades consistant à ce qu'un groupe
de personnes puisse prendre toute la République en otage pour accomplir
leur objectif personnel au détriment de la population.
6.1. La formulation de la
politique étrangère
6.1.1. De la compétence
constitutionnelle des acteurs
Au terme de la constitution de la troisième
république, les institutions de la République démocratique
du Congo sont :
- Le Président de la République
- Le Parlement
- Le Gouvernement
- Les Cours et Tribunaux.
Chaque institution a des compétences que la
constitution lui reconnait en matière de politique
étrangère.
Pour le président de la République, il est la
représentation internationale de l'Etat, le garant du respect des
traités et accords internationaux signés par la République
(art. 69) , le président de la république nomme, releve de leurs
fonctions les ambassadeurs ( art.81), le président de la
République déclare la guerre (art.85), le président de la
république accrédite les ambassadeurs et les envoyés
extraordinaires auprès des Etats étrangers et des organisations
internationales. Les ambassadeurs et les envoyés extraordinnaires
étrangers sont accrédités auprès de lui.( art. 88).
Le président de la république négocie les traités
et ratifie les traités et accords internationaux.( art. 213) . De cette
constitution, il ressort que le président de la République est
l'acteur princier en terme de compétence constitutionnelle dans la
formulation de la politique étrangère de la République. Il
organise, il définit les objectifs et les priorités, il pose des
axes privilégiés de la poltique étrangère. Toute la
conception de la politique étrangère tourne au tour de lui. C'est
lui le commandant en chef de la poltique étrangère de la
République.
Quant au gouvernement, il a une compétence de
collaboration avec le président de la république. Le
président de la république nomme,relève et revoque les
ambassadeur sur proposition du gouvernement, mais l'odonnance du
président de la république sur la question est
contresignée par le premier ministre ( art. 81) . Le domaine..... des
affaires étrangères sont des domaines de collaboration entre le
président de la république et le gouvernement ( art.91).
Le gouvernement conclut les accords internationaux non soumis
à la ratification après délibération en conseil des
ministres.Il en informe l'Assemblée nationale (art.213). De ce qui
précède, le premier ministre et son gouvernement,
particulièrement le ministre des affaires étrangères, ont
des compétences importantes en matière de la prise de
décision de politique étrangère, son élaboration et
son éxécution. Le ministre des affaires étrangères
est le coordonnateur constitutionnel de toute l'application de la politique
étrangère.
L'Assemblée nationale et le sénat ont une
compétence de collaboration avec le président de la
république sur certaines matières particulières .
L'article 86 de la constitution de la troisième république
stipule clairement que le président de la république
déclare la guerre par ordonnance délibérée en
conseil des ministres, après avis du conseil supérieur de la
défense et l'autorisation de l'Assemblée nationale et du
Sénat... le parlement contrôle le gouvernement. Il faut dire ici
que le parlement participe activement dans la formulation de la politique
étrangère de la république. Sa commission de politique
extérieure assure sans nul doute le relais entre le président de
la républque, le gouvernement et l'Assemblée nationale. Le
parlement est en outre compétent dans la ratification des traités
négociés par le président de la République, au
biais du gouvernement et de ses services techniques. Du fait de cette
ratification, il lui est conféré le pouvoir d'orienter la
politique étrangère de la République.
6.2. Les objectifs, courants
philosophiques et principes de politique étrangère
6.2.1. Objectifs de politique
étrangère
L'objectif de politique étrangère de la
troisième république est:
- La sauvegarde des institutions démocratiques issues
des élections libres et transparentes,
- L'unité nationale et la défense de
l'intégrité territoriale
- Assurer le développement économique par la
réalisation des cinq chantiers de la république ( Route,
éducation, l'eau et éléctricité,emploi et
santé)
- Le retablissement de l'autorité de l'Etat sur
l'ensemble du territoire et l'imposition de la paix.
6.2.2. Principes de politique
étrangère
Le premier principe de la politique étrangère
est celui de la non- contradiction exprimé par la constitution de la
troisième République, dans son préambule,
«réaffirmant notre adhésion et notre attachement à la
déclaration universelle des droits de l'homme,à la charte
africaine des droits de l'homme et des peuples,aux conventions des nations
unies sur les droits de l'enfant et sur les droits de la femme,
particulièrement à l'objectif de la parité de
représentation homme-femme au sein des institutions du pays ainsi qu'aux
instruments relatifs à la protection et à la promotion des droits
humains» (146(*)) ,
article 69 quand il stipule le président de la république est le
chef de l'Etat. Il représente la nation et il est le symbole de
l'unité nationale. Il veille au respect de la constitution. Il assure
par son arbitrage , le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et
des institutions ainsi que la continuité de l'Etat. Il est le garant de
l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, de
la souveraineté nationale et du respect des traités et accords
internationaux.
En effet, l'instabilité internationale assombrit
l'image de marque des Etats sur le plan de leur politique
étrangère. C'est ainsi que la République veut
éviter de rejeter les traités et accords antérieurement
signés par elle. Il y a également le principe de l'unité
africaine. Pour ce dernier, la République peut aller jusqu'à
l'abadon partiel de sa souvéraineté au profit de l'unité
africaine.( art.217). Pour cela, une partie du préambule de la
constitution de la République dit: « ....mû par la
volonté de voir les Etats Africains s'unir et travailler de concert en
vue de promouvoir et de consolider l'unité africaine à travers
les organisations continentales, régionales ou sous
régionales....»(147(*))
Le principe du centralisme africain est le principe de
coopération mutuellement avantageuse qui voudrait que la
République devienne un véritable Etat exportateur de la paix et
du développement pour tous les pays africains. Il entend que les grands
projets de développment partent de la RDC afin de
bénéficier à l'Afrique tout entière et
privilégier une coopération réciproquement avantageuse.
C'est ici que l'on comprend la signature de l'accord Sino- Congolais sur le
plan de principe.
6.2.3. Courants
philosophiques
Toute politique étrangère est soutenue par des
courants philosophiques , expréssion de la philosophie nationale et de
la nature même d'un peuple exprimé en terme de stériotype
national. Le principe de solidarité légendaire, celui de
l'unité nationale dans la diversité ethnique ont
prévalu.
6.2.4. L'application de la
politique étrangère
L'élection de Joseph Kabila et sa prestation de
serment avaient présagé un changement dans la conduite de la
politique étrangère de la RDC. En effet, le président
élu était déjà président de la
République pendant la transition et pour cela avait vécu les
difficultés de gestion d'une diplomatie de partage. Ainsi, il s'est
hâté à extirper de l'appareil diplomatique les germes de
« un plus quatre » afin de mettre sur pied une diplomatie
souple et dynamique. Pour cela, sa diplomatie d'ouverture reprise avait
amené les partenaires étrangers et des bailleurs des fonds
à faire des promesses encourageantes. On a observé des
très bonnes intentions de la communauté internationale pour le
soutien à la réalisation des cinq chantiers de la
république.
Cette dynamique a permis en outre la relance d'un programme
avec la banque mondiale et le fond monétaire international afin
d'annuler la dette extérieure de la RDC dans le cadre de l'initiative
pays pauvres très endettés (initiative PPTE). Même si
l'initiative n'a pas encore abouti, la diplomatie de la RDC a rendu le pays
fréquentable et a attiré l'attention des investisseurs
étrangers à cause d'innombrables richesses et possibilité
de la RDC.
Fort malheureusement, cet élan n'a pas
été soutenu. La signature par le gouvernement Congolais de
l'accord Sino- Congolais a été comme un élément de
rupture entre la RDC et ses partenaires traditionnels, notamment l'Union
Européenne, la France, la Belgique, les USA , le Fond Monétaire
et la Banque Mondiale. La RDC est redevenue un pays, un éternel
incompris même lorsqu'elle a bien raison. Le pays se trouve comme au banc
des accusés, on lui exige des conditionnalités encombrantes pour
lui fournir ce qu'il avait en principe déjà obtenu. Comme si cela
ne suffisait pas, la guerre de l'est a repris avec crainte d'embraser toute la
République, rien ne semble jouer à son avantage . Bien avant,
elle était entrée en complication diplomatique avec la Belgique
pour une histoire pour tant maitrisable en raison d'intérêt de sa
population. Plus le temps passe, plus ce pays devient moins
fréquentable par les étrangers en terme d'image et
d'investissement. Les pays de la sous région, notamment le Rwanda, pour
se moquer d'elle la nargue avec complésance . Sa diplomatie , à
l'heure actuelle, est totalement immobile, attentiste, sans vision de
l'intégration des éléments de l'environnement
international , régional et sous régional.
6.2.4.1. Conséquences de la crise de l'Etat Congolais
sur sa politique étrangère.
Il est important, après avoir traité avec
simplicité et objectivité la crise de l'État en RDC, de
penser à ses conséquences sur la formulation et la conduite de
sa politique étrangère. En effet, il est difficile pour un
État, de surcroît du tiers monde, d'avoir une bonne politique
étrangère, si déjà au niveau interne il se bat pour
sa survie comme État et pour sa souveraineté.
Ainsi, Mwayila Tshiyembe pense que l'héritage de
l'E.I.C. inscrit la politique étrangère de la République
Démocratique du Congo dans la dynamique structurelle d'une diplomatie de
la porte ouverte sur le monde. A cela s'ajouterait son arrimage au monde
occidental à la suite de la guerre froide et aussi de son importance
géoéconomique avec cette incise de montée de périls
quant à sa survie comme État souverain. (148(*))
Le fait que le Congo soit un État de création
factice des grandes puissances et que son bassin soit réputé
libre pour le commerce et la navigation confère à sa politique
étrangère une caractéristique particulière. Ainsi,
sa formulation est souvent faite non pas pour son propre intérêt
national, mais pour les autres. Elle est fait en faveur de la protection les
États puissants qui sont ses créateurs. De ce qui
précède, Biyoya Makutu pense à raison que dans le cadre du
Congo, sa politique étrangère devait tenter de répondre
à la question de savoir si l'indépendance nationale est
effective. Car, la politique étrangère est impossible en
l'absence d'un réflexe d'indépendance, soit d'une volonté
de liberté et d'une capacité de manoeuvrer. (149(*))
La critique que nous formulons contre la politique
étrangère de la période sous étude tient compte de
cette réalité. En effet, cette politique étrangère
ne tient pas compte des certaines réalités internationales. Elle
manque promptement l'esprit internationaliste qui a longtemps
caractérisé ce pays. Toute formulation de la politique
étrangère de la RDC devait commencer par clarifier la nature de
l'État congolais et de son indépendance politique et
économique. Mwayila a décrit la situation de la manière
suivante : .....La référence à l'État
Indépendant du Congo (E.I.C.) tout comme la parenthèse coloniale,
mais aussi le contexte de la guerre froide qui fait de l'indépendance de
la République Démocratique du Congo un enjeu de politique de
grande puissance sont inhibiteurs ou contre indicateurs de puissance, et donc
de la politique étrangère. (150(*))
Il faut reconnaître que depuis 1960, la politique
étrangère de la RDC est une politique mouillée, plusieurs
difficultés sont attachées à sa formulation et à sa
conduite. Rien n'est pour qu'elle contribue à sa liberté,
à la consolidation de son indépendance et à sa
souveraineté. Cette politique étrangère est tributaire du
déficit de souveraineté interne et internationale. La crise de la
nature de l'État constitue un handicap sérieux. Elle est
très attachée à son histoire politique.
La politique étrangère de la République
Démocratique du Congo, au lieu d'être une politique d'anticipation
elle attend les événements et les subit pour enfin devenir une
politique de figuration.
CHAPITRE III. LA POLITIQUE ETRANGERE DES USA VIS -A-VIS DE LA
RDC
La RDC est une partie de l'Afrique. Pour cela, les
données relatives à la formulation, aux principes, aux doctrines
et fondements de la politique africaine des USA comptent aussi pour elle.
Nous, allons cependant, fournir des efforts pour
dégager les objectifs particulier des USA en RDC, dans une perspective
historique.
SECTION I. OBJECTIFS SPECIFIQUES DE LA POLITIQUE
AMÉRICAINE DE LA RDC PENDANT ET APRES LA GUERRE FROIDE.
§1. Pendant la première République
La RDC est un pays tout à fait particulier dans toutes
ses dimensions. En effet, toutes ses luttes de libération, son processus
de décolonisation et la formation de ses premières structures
politiques ont débouché à une intervention des grandes
puissances. Dès 1960, lors de la célébration sollennelle
de son indépendance, un mal entendu fondamental va déterminer et
même influencer son avenir.
Pour bien comprendre la vraie politique
étrangère des USA à l'égard de la République
Démocratique du Congo, il faut commencer par comprendre l'environnement
international de ce temps là.
Les deux hyper puissances, conscientes de la position
stratégique que le Congo occupe en Afrique, vont se lancer à la
recherche de son contrôle.
L'accession de la République démocratique du
Congo à la souveraineté internationale entraine une guerre civile
horrible. Celle ci est suivie par la tentative de sécession du Katanga
sous la direction de Moïse Tshombé.
les Etats-Unis sont grandement intéressés par
la RDC et tente d'inscire la question dans le cadre de la guerre froide.
En s'intéressant ainsi à la RDC, l'objectif de
la politique étrangère américaine était de
chercher à y contenir l'influence communiste.
Face aux troubles intérieurs causés par la
tentative de sécession du Katanga, Lumumba fait appel à
l'assistance de Moscou. Il est destitué par le président
Kasavubu, arrêté par le colonel Joseph-Désiré
Mobutu, ensuite transféré au Katanga où il est
assassiné.
Le deuxième objectif de la politique congolaise des USA
est de favoriser l'accension d'un leader congolais pro américain. C'est
ainsi qu'ils favoriseront l'accession au pouvoir de Mobutu.
Pendant tout le temps qui suivra, la RDC est restée
l'un des principaux pays pivot de la politique africaine des USA.
Cet argument est soutenu par les belles phrases suivantes :
...... Plutôt que de venir en aide au Congo nouvellement
indépendant, la Belgique et les États-Unis sont intervenus
secrètement dans le façonnement de nouvelles structures
politiques afin de s'assurer que leurs entreprises conserveraient leur monopole
sur les ressources congolaises. Ces pays étrangers ont aidé
à financer des mouvements sécessionnistes dans les régions
riches en ressources du Katanga et du Sud-Kasai. Ces ingérences ont
grandement contribué à l'incapacité de Lumumba de
transformer le Congo en un État indépendant, stable et ont
amené à sa destitution comme premier ministre par le
Président congolais Kasavabu en 1960 et ensuite par Moise Tshombe, le
leader du mouvement sécessionniste katangais. Lumumba a
été assassiné par des agents de la CIA et des mercenaires
belges en 1961. (151(*))
§2. Pendant la
Deuxième République
Après la mort de Lumumba, les américains ont
fait le choix de la raison et de la stratégie sur la RDC. Ce choix est
motivé par la situation centrale de ce pays .
La RDC joue le rôle de pivot stratégique dans la
lutte contre l'établissement des régimes communistes en Afrique
centrale ( notammant au Congo et en Angola). C'est pour cette raison que
Mobutu avait accusé, en son temps , Lumumba devant les caméras de
sympathie procommuniste pour s'attirer le soutien des États-Unis.
(152(*))
Pendant cette période, l'objectif de la politique
américaine du Congo reste structuré autour de la lutte contre la
montée du communisme. Il faut y ajouter l'empêchement de la
montée de l'extrémisme nationaliste dans le pays.
Les américains ont grandement aidé Mobutu dans
la lutte contre la rébellion muleliste. «Sous la direction de
Pierre Mulele, des rebelles partisans de Lumumba partent en guerre contre
Mobutu. (153(*)) Il pose
ainsi son pouvoir sur deux piliers : à l'extérieur, le
contexte de la guerre froide, et à l'intérieur la
stabilité. Un autre moyen d'affermir son pouvoir est la prise de
contrôle du pouvoir politique, dont le corollaire est la
répression d'une partie des citoyens congolais. » (154(*)) Les États-Unis ont
justifié leur politique envers Mobutu en prétextant qu'elle
faisait partie de sa lutte contre le « communisme » et contre
l'influence soviétique en Afrique.
Avec Mobutu, la RDC est alors le cheval de Troie des
américains contre la montée communiste en Afrique et
particulièrement en Afrique australe. L'aide américaine aux
guérilleros angolais du FLNA et de l'UNITA passera par ce pays.
En claire, la politique congolaise des USA pendant la
deuxième République avait un seul objectif principal: utiliser le
pouvoir de Kinshasa comme rempart de sa lutte contre le communisme naissant en
Angola et en République du Congo. Ceci explique tout le soutien dont
Mobutu a été l'objet sur le plan national et international.
§3. De 1990 à
1997
La fin de la guerre froide sonne le changement d'option et
d'objectif de politique étrangère américaine dans le
monde.
L'importance stratégique et géopolitique de la
RDC ne se justifiait plus. L'objectif de politique étrangère
américaine pour la RDC a suivi le même changement. De ce fait, Les
américains ont exigé au président Mobutu des changement
significatifs dans la gouvernance de la République, dans le respect des
droits de l'homme et dans la démocratie. La politique
étrangère américaine revient au sentiment de la
Déstinée manifeste. C'est ainsi que Mobutu opérera
quelques changements, notamment celui du 24 avril 1990.
De ce que nous venons de souligner, nous pouvons retenir que
la période qui s'étale entre 1990 -1996 coincide avec « .
L'unilatéralisme américain: slogans de la liberté, de la
démocratie et des droits de l'homme au service de la domination globale
ou de l'hégémonie mondiale des États-unis. (155(*)) Les américains ont
en outre commencé à structurer leur politique
étrangère africaine sur les nouveaux leaders africains. C'est
ainsi qu'ils feront le choix de l'Ouganda, de l'Éthiopie, de
l'Érythrée et du Rwanda. (156(*)) Les leaders de ces pays passent pour des
modèles du nouveau leadership aux yeux de Washington et auquel est
associé l'idée de la «renaissance africaine (157(*))
L'objectif de politique américaine de la RDC pendant
cette période est noyé dans un plus grand cadre. Celui-ci, dans
la Sous Région des Grands Lacs, était défini en terme de
la recherche de l'émergence d'un État stable, soucieux du
respect des droits de l'homme, de la démocratie et du respect de
l'ouverture à l'économie du marché. Le but de cette
perspective est de favoriser la coopération inter étatique et
l'accès aux innombrables ressources naturelles de ce pays.
§4. De 1997 à
2001
Le choix américain a favorisé la
montée d'un nouveau leadership sous régional. Dans cette
perspective, le leadership dans la Sous Région des Grands Lacs
était désormais aux mains de Museveni. Le grand atout que celui-
ci a utilisé pour s'attirer la sympathie des lobbies américains a
consisté à brandir le gouvernement de Khartoum comme une menace
de l'intégrisme musulman contre son pays et le reste de la sous-
région de l'Afrique orientale et centrale.
D'une manière ou d'une autre, les USA ont soutenu les
forces de l'AFDL. Ils leur ont apporté un soutien tant du point de vue
logistique (en terme de reconnaissance, de communication et d'intendance) qu'au
niveau politique (du fait des rapports très cordiaux avec le
régime rwandais du FPR et de l'Ouganda).
De ce fait, ces deux pays bénéficiaient de
l'appui matériel et diplomatique de Washington dans la guerre de
libération du Congo. Selon certaines informations, les États-
Unis auraient installé un centre C3I (Command, Contrôle,
Communication and Intelligence) à Kigali, d'où étaient
coordonnées les activités de la rébellion de l'AFDL. Il
faut ajouter à cela la fourniture d'armes et de munitions,
équipements et hommes et les prises de position de certains diplomates
américains. (158(*))
§5. De 2001 à
2006
Cette période coincide avec la première
éléction de G.w. Bush et surtout avec le grand
événement du 11 septembre que nul au monde ne peut oublier de si
vite. Cette période est essentielle dans le changement de choix
stratégique de la politique étrangère des USA. Cette
réalité était perceptible dans la politique africaine des
USA. En effet, il faut reconnaitre que c'est pendant cette période que
le président Bush entre en fonction, en janvier 2001. cette
période représente le début d'une ère nouvelle dans
la politique étrangère américaine à l'égard
de l'Afrique et de la RDC en particulier.
Il est également important de faire savoir que les
attentats du 11 septembre 2001 vont apporter une touche particulière. Le
président BUSH et son premier cercle seront les acteurs les plus
influents et les plus actifs dans la politique étrangère à
l'égard de l'Afrique.
Pendant cette période, l' objectif de la politique
africaine des USA dans la Sous Région des Grand Lacs est défini
en terme de lutte contre le terrorisme ou le contrôle des Etats qui
soutiennent le terrorisme en général et en particulier
l'intégrisme religieux. Un autre objectif de la politique africaine des
USA est de promouvoir les investissements et le commerce américains.
Ainsi, pouvons-nous lire ce qui suit: le soutien de l'Administration
américaine aux Rwanda et Ouganda dans la guerre de la R.D.Congo prend en
compte la promotion des investissements et commerce américains afin de
les récompenser car ils favorisent l'établissement
d'économies libérales ouvertes (159(*))
Pour parvenir à cet objectif, plusieurs
stratégies ont été montées. Parmi ces
stratégies, nous pouvons noter la lutte pour le contrôle du
Soudan et le soutien à l'Ouganda et au Rwanda.
L'autre stratégie est savamment menée par les
grandes multinationales. Pour elles, le Congo redevient un Eldorado ouvert, une
zone de concurrence aiguisée par le jeu ouvert entre les grandes
compagnies minières établies, les entreprises minières
déjà positionnées sur le pourtour oriental qui peuvent
renégocier les rentes de situation dans une conjoncture des prix
redevenue favorable, mais aussi des zones commerciales à occuper en
raison de la déliquescence des réseaux commerciaux
contrôlés par l'ancien régime - ou à attirer, enfin
un champ d'aventure économique et de trafic informel à forte
valeur ajoutée qu'offrent les dépouilles de l'ancien tissu
économique et minier. (160(*))
En cette période, les USA ont une perception nette de
la RDC. Selon cette perception, la RDC est un champ d'affirmation
géopolitique des puissances émergentes africaines. Cette
affirmation est faite soit d'une façon symbolique (l'enjeu des
modèles de reconstruction transition démocratique et de
leadership moral), soit d'une façon plus pragmatique (un gisement
potentiel dans la gestion des conflits). Cette réalité a une
conséquence perceptible : l'hypothèse de partition, de
facto, du Congo qui est déjà sous-jacente sur le plan
économique. Du moins le jeu diplomatique autour de la question
congolaise incite implicitement les différents acteurs régionaux
et internationaux à se positionner dans une telle perspective,
même si l'intangibilité des frontières est explicitement
défendue.
Cette perception américaine considère la RDC
comme étant un État qui a failli. Cette faillite est
perçue à leurs yeux comme étant la source de
l'instabilité dans la Région des Grands Lacs. En outre, la RDC
est considérée comme étant le résultat d'une union
impossible, non naturelle et que ses frontières coloniales ne
pourraient éternellement être considérées comme
sacro-saintes (161(*)).
Bien avant, Walter KANSTEINER, secrétaire d'État aux affaires
africaines, avait présenté des positions sur l'avenir de la
région des Grands Lacs. Il avait plaidé en faveur de la
création « des pays homogènes sur le plan ethnique, ce qui
impliquait nécessairement de redessiner les frontières
internationales et d'importants efforts de réinstallation des
populations » (162(*)) Il allait jusqu'à envisager la
création d'États hutu et tutsi, séparés, ces
derniers pouvant se situer dans l'Est de la RDC. En août 2000, MAZRUI a
pensé que l'éclatement du Congo était plus probable
aujourd'hui qu'il ne l'était voilà vingt ou trente ans
(163(*)).
Quant à l'ancien secrétaire d'État Herman
COHEN, bien qu'il ne reconnaisse pas que les États-unis aient
songé à démembrer le Congo, concède cependant que
« l'Administration Clinton a eu tendance à voir le Congo par
l'optique de Kigali, ce qui était une mauvaise évaluation et il
souligne que grâce à l'Administration BUSH « le potentiel de
démembrement du Congo a reculé » (164(*))
Selon Colin Powell, l'objectif de la politique
américaine des Grands Lacs africains sous l'administration Bush avait
des objectifs formulés en termes d'impératif stratégique :
cultiver les liens étroits avec les puissances régionales qui ont
fait des progrès dans certains domaines comme la bonne gouvernance, la
lutte contre la corruption, le respect des droits de l'homme et la
démocratie. (165(*)) Cette vision ne se distingue donc pas de celle de
l'Administration Clinton, laquelle s'était appuyée sur le «
nouveau bloc » des leaders africains. Parmi lesquels Yoweri Museveni
(Ouganda) et Paul Kagame (Rwanda) qui avaient en commun la même
volonté de créer des gouvernements « sensibles à la
critique et responsables ».
Section II. LES DOCTRINES DE POLITIQUE AFRICAINES DES
USA QUI MENACENT LA RDC
§1. La perception américaine du
régionalisme et l'application des new leaders
1.1. Le régionalisme
Pour bien comprendre la teneur de ce principe, il nous
revient de nous souvenir du passé militaire américain en
Somalie. En effet, fort de cette expérience somalienne, les
américains jugent utile de responsabiliser les régions, à
assurer leur propre sécurité. Pour ce faire, ils ont tenté
de créer une armée régionale qui serait capable de
participer aux opérations de maintien de la paix en Afrique. Cette
armée est formée, encadrée et équipée par
les instructeurs américains. ( 166(*))
Pour en être sûr, le Professeur Mabiala rapporte :
« Depuis 1994, un groupe de chercheurs réunis à l'Institut
de Paix des USA (United States Instituts of Peace) (167(*)) avait conçu le
principe du régionalisme comme étant l'obligation communautaire
des États à contribuer, au-delà de leurs
frontières, au respect des règles et valeurs universelles, pour
une stabilité et une prospérité régionale.
Ce principe devait désormais justifier l'intervention
militaire en assurant ainsi la responsabilité reconnue au Conseil de
Sécurité par l'article 24 de la Charte de San Francisco »
(168(*)).
Cette étude de l'Institut de Paix des États-unis
d'Amérique a grandement motivé la communauté
internationale. Ainsi, certains pays ont-ils été éligibles
aux programmes américains. Parmi ces pays, il y a les forces
armées de l'Ouganda et du Rwanda. Ces États ont reçu dans
ce programme des matériels militaires pouvant leur permettre de
participer aux différentes opérations de maintien de paix dans la
Région et dans la sous Région.
Fort malheureusement, ils en ont fait de véritables
outils de conquête et de pillage. Cette perception du
régionalisme a beaucoup contribué au renforcement des
capacités militaires des armées des pays non encore totalement
stabilisés. Ainsi, les armées rwandaise et ougandaise sont
devenues des armées de conquête et d'expansion dans cette partie
du continent. Ce souci de créer des États militairement forts, a
motivé les Américains à soutenir les Ougandais et les
Rwandais. C'est ce qui justifie les accords militaires sérieux entre les
Américains et les Rwandais
1.2. La théorie de New
Leaders
Le changement stratégique de la fin de la guerre froide
a conduit les américains à compter sur les jeunes leaders qui,
selon eux, pouvaient s'adapter à la nouvelle donne internationale. En
effet, le rôle stratégique que Mobutu avait joué
était désormais confié à Museveni. Ainsi, Pour les
USA, l'Ouganda représentait un rempart contre le Soudan et il fallait
accepter ses conditions. Concernant le Rwanda, il fallait laisser tomber les
Accords d'Arusha et permettre au FPR de prendre le pouvoir à Kigali,
même au prix de l'assassinat du Président Habyarimana (s'il
n'était pas prêt à démissionner) et établir
un régime proaméricain qui ferait la liaison entre l'Ouganda et
la province Orientale pour approvisionner les rebelles du Soudan du sud. (169(*)).
Pour Lemarchand, lors de la tournée africaine de mars
1998, à Kigali le président Clinton, non seulement admet
publiquement son erreur d'appréciation sur la question du
génocide, mais dit publiquement au régime Rwandais
....l'Amérique est avec vous ! »(170(*)).
Le génocide Tutsi permettra au Rwanda de créer
une puissante force d'audience internationale. A ce nom, le Rwanda
bénéficie de la pitié de la communauté
internationale. Aux yeux des USA, le Rwanda n'a pas peur d'être
inquiété.
§2. L'ombre jeté sur le génocide et la
lutte contre le terrorisme en Afrique des grands lacs
La politique
étrangère américaine dans les grands lacs est une
succession des choix stratégiques. Celle-ci, une fois appliquée
dans les circonstances de la Sous Région des Grands Lacs, s'apparent
à une véritable menace contre la RDC comme État souverain
dans ses frontières qu'on lui reconnaît depuis 1960. Parmi ces
choix, il y a entre autre l'ombre que les USA porte sur le génocide et
la lutte contre le terrorisme en Afrique centrale.
Notre souci ici n'est pas de traiter du génocide dans
ses détails. Cependant, il faut reconnaître que les grandes
puissances de la communauté internationale ont chacune sa
responsabilité.
En effet, depuis un certain moment, à partir du 11
septembre 2001, la politique de lutte américaine contre le terrorisme
était devenue très perceptible en Afrique.
En effet, en cette période, les USA ont
présenté le régime soudanais comme un État paria
ayant hébergé les terroristes responsables de ces attentats
contre les intérêts américains en Afrique. A dater de ce
moment, Le Soudan était devenu un État terroriste et l'ennemi
numéro un des USA en Afrique centrale. Ainsi, Les USA vont tout mettre
en oeuvre pour le contrôler.
La mission de surveillance et de contrôle sera
accordée à l'Ouganda. En contre partie, l'Ouganda sera
comblé de toute sorte de sollicitude. Le Président Museveni est
devenu un pivot de la stratégie américaine dans cette partie du
continent.
Il faut noter depuis lors que La communauté
internationale présente beaucoup de sympathie pour le Rwanda et
l'Ouganda. Le profil bas observé lors du génocide rwandais en est
la vraie raison. Pour l'autre, le contrôle du Soudan terroriste est la
motivation première. Le soutien stratégique américain et
des autres grandes puissances a occasionné beaucoup d'excès de
la part du Rwanda et de l'Ouganda.
Ainsi, ils sont-ils devenus deux bras que les USA
instrumentalisent dans la sous région des grands lacs pour la
contrôler de loin. Ce choix stratégique porte beaucoup de
conséquences sur la RDC et son avenir comme État.
Cependant., certaines critiques peuvent être faites quant au
choix stratégique et diplomatique américain.
En effet, pendant une période, pour besoin de
politique étrangère dictée par l'intérêt
national, un État peut être librement amené à porter
son choix stratégique sur un autre. C'est tout à fait normal.
Néanmoins, il est toujours conseillé que ce choix soit judicieux,
c'est-à-dire capable d'être pérennisé sans contre
conséquence sur le porteur du choix. Ce qui s'est passé dans la
sous région des grand lacs nous prouve que le choix américain tel
qu'opéré pourrait consacrer, à la longue, l'échec
de la politique américaine dans cette partie du globe.
D'abord, Museveni et Kagame peuvent devenir à la
longue incontrôlables ; ensuite leur base intérieure ne
concorde pas avec le système politique que les USA ont toujours soutenu.
Le Rwanda comme l'Ouganda sont des États ethnocratiques et
ethnocidaires. Ils ne respectent ni de l'intérieur ni de
l'extérieur les droits de l'homme. Ils sont toujours prêts
à brandir les armes contre les États voisins et même contre
leurs propres populations nationales.
Il est certain que la communauté internationale a
gardé un profil bas devant le génocide rwandais. Son comportement
et surtout la pitié qui s'en est suivi a permis au Président
Kagamé de ne cesser de la culpabiliser. A cause du génocide et de
la lutte antiterroriste, le Rwanda et l'Ouganda pensent être investis
d'une mission de redessiner la carte de la Sous Région sans être
inquiétés.
C'est à ce titre qu'ils se sont livrés aux actes
de sabotage dans la Sous Région, tels que l'exploitation illégale
des ressources naturelles de la RDC et même la guerre rangée de
Kisangani.
§3. Théorie de la paix démocratique et la
diplomatie transformationnelle
3.1.
La théorie de la paix démocratique
A ces jours, la théorie de la paix démocratique
fait partie des thèses les plus largement admises parmi les
théoriciens des relations internationales. Elle est
considérée comme l'une des « lois » parmi les
plus solides de la théorie des relations internationales (171(*)). Notre ultime
préoccupation est de voir comment elle est appliquée dans la
politique étrangère des Usa et comment elle menacerait la survie
de la RDC comme État souverain.
La théorie de la Paix démocratique postule que
les démocraties ne se font pas la guerre entre elles, non parce que les
peuples seraient intrinsèquement pacifistes, mais parce qu'entre
démocraties, le recours à la guerre est justement devenu
irrationnel comme continuation de la politique (172(*)).
D'un point de vue constructiviste, la Paix démocratique
est la croyance selon laquelle les affinités sociales et
économiques intenses et les interdépendances entre les
États libéraux sont à même d'éliminer les
perceptions de menaces mutuelles (173(*)).
La théorie de la paix démocratique envisage la
possibilité d'éviter de recourir aux armes comme moyens de
résolution des conflits d'origine économique, diplomatique,
technologique, culturelle, éthique et religieuse (174(*)).
La paix démocratique correspond à la théorie
selon laquelle la paix peut plus facilement exister à travers
la démocratie que par le biais d'États autoritaires.
Selon cette théorie, le système de gouvernance
démocratique élimine les causes les plus importantes de la
guerre. Plus un régime est démocratique, plus il est moins enclin
à la violence sur le plan externe. Cette théorie soutient donc
une inter relation entre démocratie et paix : les deux
réalités se renforçant mutuellement.
Shah M. Tarzi souligne que la théorie de la paix
démocratique ne postule que pour les démocraties libérales
constitutionnellement stables et non pour les démocraties non
libérales (175(*)).
La théorie de la paix démocratique transforme le
caractère des relations internationales en privilégeant le
caractère de l'État (son régime, ses institutions, son
degré de liberté) par rapport au système et
l'homogénéité à l'intérieur de ce
système par rapport à sa polarité.
Selon cette vision, l'État n'est plus seulement une
simple entité politique neutre mue par les seules considérations
d'un intérêt national défini étroitement.
Désormais, il est considéré aussi comme un agent moral au
sein d'une communauté d'États semblables. Dans cette
communauté, il y a une autorité morale qui juge les actions de
ses membres tant sur leur caractère que sur leurs conséquences
politiques. Elle est capable d'exercer une certaine pression sur chacun d'entre
eux. Le type de relations qui gouverne cette communauté n'est plus
uniquement régi par des alliances d'intérêts, mais
s'apparente aussi aux relations plus complexes qu'entretiendrait un groupe
d'amis.
L'idée de la paix
démocratique remonte au 18ème siècle avec les
écrits d'Emmanuel Kant qui la percevait comme un modèle de
cosmopolitisme pacifiste, reposant sur une paix interne des États et une
politique étrangère pacifiée. Il est à noter que
pendant les deux siècles qui suivirent, cette théorie
était passée pour utopique. Ce n'est qu'à la fin du
vingtième siècle qu'un constat sans appel s'est imposé,
à savoir que les démocraties bien établies ne partaient
pas en guerre les unes contre les autres, avec pour conséquence que
cette théorie a connu un regain d'intérêt dans les
études des Relations Internationales vers les années 1990.
Le postulat de départ de la
théorie de la paix démocratique consiste dans l'affirmation que
la nature du régime intérieur d'un État influe sur son
comportement international.
Or, lorsqu'on établit une corrélation entre le
comportement international d'un État et la nature de son régime
politique interne, on constate que jamais des démocraties ne se sont
fait la guerre entre elles, alors que le recours à la violence
armée reste de mise dans les relations entre États
démocratiques et non démocratiques, ainsi que dans les relations
qu'entretiennent entre eux des États non démocratiques
(176(*))
En claire, de par cette théorie,
la perception américaine de la RDC, en considérant ce pays comme
un État non démocratique, le met sur la liste des États
qui ont failli. De ce fait, il revient à la puissance américaine
de le pousser à la démocratisation. Les moyens à y
appliquer dépendent donc des USA. Dans les circonstances
régionales, en opérant le choix stratégique sur les Rwanda
et l'Ouganda, la tentative serait de dépiécer la RDC. Cette
opération serait de nature à créer les petites
entités capables d'être contrôlées, sur lesquelles la
démocratie serait facile à instaurer.
3.2. Diplomatie transformationnelle
Comme pour
la théorie de la paix démocratique, les américains ont
fait recourt, pour la mise en place de leur politique étrangère
et leur diplomatie envers la RDC, à une nouvelle doctrine ou force de
pensée philosophique. Celle-ci est la diplomatie transformationnelle.
La diplomatie transformationnelle peut être
définie comme une diplomatie qui agit de l'extérieur pour
transformer en démocratie des régimes non démocratiques.
Elle consiste essentiellement à soutenir des changements à
l'intérieur des États plutôt que dans les relations qui les
unissent. » (177(*))
Tout porte à croire que c'est de Condoleezza Rice,
Secrétaire d'État sous le président Bush, que ce terme
émane ou de son cercle très étroit (Jim Wilkison a
été cité comme un
« inventeur » possible de la formule), le terme
s'étant peu à peu précisé au cours de
l'année 2005, pour être employé couramment, dans son sens
actuel, à partir de décembre 2005 - janvier 2006
Selon les termes de Condoleeza Rice, la diplomatie
transformationnelle consiste à « oeuvrer avec (les) nombreux
partenaires (des États-Unis) dans le monde, afin d'édifier et de
soutenir les États démocratiques et bien gouvernés qui
répondent aux besoins de leur population, réduisent la
pauvreté et se conduisent de manière responsable au sein du
système international.
Pour Georges Bush Junior, la diplomatie
transformationnelle est une politique visant à chercher et à
soutenir la croissance des mouvements et institutions démocratiques
dans toutes les nations et cultures avec comme but ultime de mettre fin
à la tyrannie dans le monde. Pour cela, la diplomatie ne doit plus se
limiter à reporter ce que le monde est, mais à chercher à
le transformer
Jusqu'à la fin de la guerre froide, les
États-unis traitaient avec les autres États se conformant aux
conditions dans lesquelles ils le trouvaient. Les diplomates faisaient des
rapports au gouvernement, essayaient de prévoir les résultats des
élections (au cas où il y en avait) et prévoyaient les
conséquences de tel ou tel autre résultat. Avec la diplomatie
transformationnelle, les diplomates américains essayeront de manoeuvrer
la politique d'un pays afin qu'il y ait au minimum des élections,
étant donné que celles-ci sont la condition sine qua non de la
démocratie.
Pour Condoleezza Rice, dans le nouvel environnement
géopolitique post-11 septembre (États faillis ou mal
gouvernés, zones grises, terrorisme, etc.), il faut agir directement sur
les sociétés étrangères, sur la gouvernance des
États, plutôt que sur leur seule politique
étrangère. La clé de la stabilité future se cache
à l'intérieur des États et non pas seulement dans les
relations qu'ils entretiennent. Du coup, le diplomate, le pourvoyeur d'aide au
développement et le soldat se muent en agents de la bonne gouvernance,
particulièrement dans les situations post-conflit et dans les
sociétés fragiles (178(*)).
Il est
indiqué que la politique étrangère américaine
utilise habilement la notion de la diplomatie transformationnelle et la
théorie de la paix démocratique à leur guise. En effet, la
perception américaine selon laquelle la République
Démocratique du Congo serait un pays qui a failli prédispose
à l'application de ces théories. Ce discours a son importance.
C'est que les structures étatiques qui ont faillie sont
créatrices et exportatrices de l'instabilité sous
régionale, du terrorisme et du danger. C'est le cas de la RDC. Elle est
une base arrière des forces négatives qui sèment
l'insécurité dans toute la sous région des grands lacs. Et
de l'intérieur, c'est un État qui n'est pas géré.
Par conséquent, il faut tout faire pour transformer ses structures
internes et même la nature de son État afin qu'il devienne une
démocratie qui rassure ses voisins et les grandes puissances qui
pourront alors compter sur elle.
Transformer la nature de son État revient à dire
qu'il faut lui donner la possibilité que sur ses cendres naissent de
nouvelles entités et de nouvelles enveloppes juridiques. Il est question
ici de comprendre que toutes ces forces scientifiques et philosophiques
participent à la balkanisation de la RDC. L'équation simple
à comprendre est que la RDC, État en faillite a besoin
d'être transformée par « la diplomatie
transformationnelle » afin qu'elle devienne une véritable
démocratique de coopération avec ses voisins et ne plus
être un État exportateurs de la guerre et de l'instabilité
dans la sous région des grands lacs.
§4. La théorie du chaos constructeur
La politique étrangère américaine est
grandement fonction, pour sa formulation, des idées forces et doctrines
philosophiques. C'est que les USA n'interviennent pas au monde pour rien.
Toutes leurs interventions sont grandement mûries scientifiquement et
l'application de ces doctrines et pensées constitue la base
séculière de la politique étrangère.
Parmi ces doctrines et théories, il y a bien la
théorie du chaos constructeur.
En effet, cette théorie est l'adaptation de la
pensée du philosophe Leo Strauss qui développe l'idée
selon laquelle le peuple est divisé en « nombreux communs »
(« vulgar-many ») et « peu de sages » (« wise-few
»). Les sages ont pour tâche de maintenir l'ordre et, pour atteindre
leur but, peuvent user de « nobles mensonges » (« noble lies
»). Si les « nombreux communs » sont laissés à
l'individualisme, au libéralisme et au relativisme, il ne peut en
résulter que le chaos. Un mythe inventé par les dirigeants
servira à contrôler le peuple. En inventant ou en entretenant une
« guerre perpétuelle », le peuple pourra être
mené pour son propre bien (179(*)).
Cette théorie a été reprise par les
néo conservateurs américains, Selon qui le vrai pouvoir ne
s'exerce pas dans l'immobilisme, mais au contraire par la destruction de toute
forme de résistance. C'est en plongeant les masses dans le chaos que les
élites peuvent aspirer à la stabilité de leur position.
(180(*)). Les
théoriciens du chaos constructeur pensent qu'il est nécessaire de
créer l'instabilité, le chaos sur le cendre duquel naîtra
l'ordre, la stabilité et les structures étatiques viables afin
d'exploiter les richesses naturelles de leur sous sol.
En claire, l'objectif du chaos est d'imposer un nouvel ordre
dans une région riche et instable. L'une des applications de cette
théorie a été faite lors de l'offensive Israélienne
contre le Liban. En effet, Vu de Washington, ce qui s'est passé au
Liban n'a aucun rapport avec la récupération de soldats
capturés par le Hezbollah. Ce dont il s'agit, c'est de la mise en
pratique de la théorie longuement mûrie du « chaos
constructeur ». (181(*)).
Pour les théoriciens du chaos constructeur, c'est
après la violence et le chaos que les américains peuvent
créer des États à souveraineté négative afin
d'exploiter leur sol et sous sol sans grande résistance. Il est
important de savoir que pour apporter le chaos, les américains passent
toujours par un bras séculier dans la Sous Région, un type
d'État pivot. Dans le cas du Liban, c'est bien l'État
d'Israël qui a joué ce rôle. Ainsi, la volonté
israélienne de démanteler le Liban, d'y créer un mini
État chrétien et d'annexer une partie de son territoire n'est pas
nouvelle. Elle fut énoncée, en 1957, par David Ben Gourion, dans
une célèbre lettre publiée en annexe de ses
mémoires posthumes. Surtout, elle fut insérée dans un
vaste projet de colonisation du Proche-Orient qui fut rédigé en
1996 sous le titre : Une rupture propre : une nouvelle stratégie pour
sécuriser le royaume d'Israël] (182(*)).
L'objectif américain dans le moyen orient était
donc simple : Le contrôle des zones appelées « l'arc de
crise ». Cette Région est riche en hydrocarbure. Elle porte sur
l'arc rejoignant le Golfe de Guinée à la mer Caspienne, en
passant par le Golfe persique. Pour y arriver, l'impératif
américain est d'imposer une redéfinition des
frontières, des États et des régimes politiques. il s'agit
bien d' un remodelage du Grand Moyen-Orient. «L'idée est simple :
substituer aux États hérités de l'effondrement de l'Empire
ottoman des entités plus petites à caractère mono
ethniques, et neutraliser ces mini États en les dressant en permanence
les uns contre les autres. En d'autres termes, il s'agit de revenir sur les
Accords conclus secrètement, en 1916, par les empires français et
britanniques, dit Accords Sykes-Picot et de consacrer la domination
désormais totale des Anglo-Saxons sur la région. »
(183(*))
Mais pour définir de nouveaux États, encore
faut-il détruire ceux qui existent. Une si belle question peut à
ce stade nous être posée. En quoi cette théorie
menacerait-elle la RDC. La vision néo conservatrice ne s'est pas
limitée à la seule Sous Région du moyen orient. Elle s'est
étendue à d'autres, notamment à l'Afrique. Pour la
même pratique, les USA ont longtemps fait passer le discours selon lequel
la RDC est un pays qui faillit. Ce pays riche en matière première
de base ne peut pas être laissé pour compte. Comme le Soudan, les
USA ont instrumentalisé le Rwanda et l'Ouganda afin de créer le
chaos sur lequel serait basée la balkanisation de la RDC. C'est de
cette manière là que cette théorie menace la RDC. Sans
changement de vision de politique étrangère, la RDC n'est qu'un
puzzle dans le maillon qui doit être rattaché.
§5. Le ré application du principe wilsonien de
nationalité
Le wilsonisme est une option, mieux une idée politique
construite par le président américain portant ce nom. Il est une
notion politique et même doctrinale qui a fait court en droit
international et surtout en Relations Internationales devenant un vrai
paradigme explicatif des faits et phénomènes internationaux. Il
est avant tout une idée psychologique très attachée de
son concepteur. Le terme désigne plus précisément la
conception idéologique d'une « Nouvelle Diplomatie »
née avec l'irruption des États-unis sur la scène
internationale mondiale en 1917-1918...
Il peut paraître surprenant de constater que depuis la
guerre froide, l'idée typiquement wilsonienne d'un « Nouvel Ordre
International » a spontanément et régulièrement
ressurgi sur la scène politique mondiale et chez un certain nombre de
présidents américains pourtant tenants d'un réalisme
politique autoproclamé. De ce qui précède, on peut
affirmer avec CHALIAND, G. et BLIN « La présidence de
Woodrow Wilson, présidence qui, de toute l'histoire des
États-unis, constitue probablement son moment le plus
idéologisé » (184(*))
Wilson remettait en cause la diplomatie européenne
traditionnelle, reposant notamment sur le secret. Internationaliste convaincu,
il croyait en la coopération des États, au
multilatéralisme : les prises de décision, en matière
d'action extérieure, devraient être faites en consultation avec la
communauté internationale et/ou reposer sur une action commune.
« C'est principalement l'idéalisme wilsonien qui a
imprimé son rythme à la politique américaine depuis sa
présidence historique, et qui l'inspire aujourd'hui encore »
(185(*))
Le modèle démocratique américain
était donc considéré comme le plus vertueux, garant de
liberté, prospérité et sécurité :
« L'Amérique est la seule nation idéale dans
le monde. L'Amérique a eu l'infini privilège de respecter sa
destinée et de sauver le monde. Nous sommes venus pour racheter le monde
en lui donnant liberté et justice. » (186(*))
Les « 14 points » de Wilson, qui
servirent de base à la paix de 1918 et à la création de la
Société des Nations, ancêtre des Nations Unies, constituent
une synthèse parfaite de la pensée du président
américain. Pourtant, celui-ci fut désavoué par le
Sénat en 1920, qui refusa de signer le Traité de Versailles que
Wilson avait pourtant négocié : les tendances isolationnistes
avaient repris le pouvoir ; elles restèrent prépondérantes
durant les années 1920-1930.
Certes, de ces 14 points, deux ont longtemps retenu
l'attention des chercheurs : la création d'une société des
nations et surtout la fixation des frontières de certains États
sur base de nationalité.
Après une analyse scientifique de ce qui
précède, on peut noter que trois faits majeurs constituent les
bases de cette doctrine wilsonienne. Il s'agit de :
· La liberté de la navigation internationale ;
· La nationalité comme base de règlement de
tout différend international ;
· La création d'une société des
nations qui assurerait la défense de la paix et de la
sécurité internationales.
De ces trois bases, on peut comprendre que la
nationalité devient la base de toute action politique. Ainsi, la SDN
serait composée des nations créées à partir des
éléments comme la culture, la langue, les traditions et la
civilisation. La pensée de Wilson a sûrement porté un grand
coup pour l'autonomie de petites nations contre les grands ensembles.
Ainsi, toutes les rencontres cherchant à
résoudre un litige territorial ne pouvait s'en passer. Ce principe a
été appliqué en son temps, à l'empire Ottoman, le
démantèlement de l'empire Australo Hongrois avec les
traités historiques de TRIANON et de Saint Germain. Néanmoins,
ceux qui ont voulu l'appliquer ont été confrontés à
la réalité du temps. Le souci portait grandement au
démembrement de l'empire austro-hongrois ; c'est pour cela que certaines
nations n'étaient pas concernées. Après la deuxième
guerre mondiale, la présence des blocs n'ont pas permis aux puissances
de charcuter les frontières. C'est l'opération chirurgicale de la
grande fédération de la Yougoslavie avec les indépendances
de la Slovénie et de la Croatie, confirmées par la
conférence de Dayton de novembre 1995-14 décembre 1995. A la base
de cette révision demeurait le principe de nationalité, oubliant
qu'on créait des États presque non viables sans l'intervention
américaine.
Peu après, toujours en Yougoslavie, l'OTAN sous le
patronage américain s'engage à frapper la Serbie, sans l'aval
préalable de l'ONU, pour sécuriser le Kosovo.
Aujourd'hui, sur cette même base du principe wilsonien
de nationalité, le Kosovo s'est détaché de la Serbie. Le
démembrement de grands ensembles pour leur appliquer ce principe
wilsonien de nationalité est d'or. Depuis la fin de la guerre froide,
les administrations américaines successives ont soutenu les
minorités ethniques à travers le monde, selon que leurs
intérêts les obligent. Cela n'est pas hasardeux, c'est là,
la ré application du principe wilsonien de la nationalité. Il
n'existe plus un seul continent qui puisse s'en échapper. Si dans le
temps, on a appliqué ce principe partout où il n'y avait pas de
revendications, de replis identitaires, la recherche de l'autonomie,
aujourd'hui, son application ne suit plus que la vision américaine du
monde, leurs intérêts et l'objectif de leur politique
étrangère.
En Afrique, l'idée de démembrer la
République Démocratique du Congo au profit de ses voisins fait
partie de ce puzzle. La menace qui pèse sur le Soudan avec l'affaire du
Darfour se trouve également dans le plan. La Kabylie algérienne,
cette province riche en pétrole qui se rebelle contre le gouvernement,
fera peut-être le prochain jeu de ce principe. Ce principe menace bien la
survie de la RDC comme pays connu à ses frontières de 1960.
Si on doit ajouter à la théorie du chaos
constructeur celle de la paix démocratique et la diplomatie
transformationnelle, ce principe wilsonien de nationalité, nous pouvons
comprendre que les grands ensembles qui ont des richesses variées comme
la RDC sont sur la ligne de mire de la politique étrangère
américaine. Ainsi par déduction, nous saisissons alors tout ce
qui se passe à l'Est de la RDC en rapport avec la perception
américaine de ce pays.
§6. Les programmes militaires américains auxquels
le Rwanda et l'Ouganda ont prit part
Plusieurs programmes ont été
développés par les USA en destination de l'Afrique. Dans l'espace
de la Sous Région des Grands Lacs, ces programmes ont contribué
à aiguiser des armées de conquête. Ils ont donc
favorisé la menace de la sécurité de certains autres
États. Il nous est impossible de les étudier tous. Nous n'allons
analyser que les programmes qui nous permettront d'étayer notre
argumentaire. En ce qui concerne cette étude, nous ne soulignons que
quelques programmes dans lesquels le Rwanda et l'Ouganda ont pris part
activement.
Rapid Intervention Force
(RIF)
Ce programme est encore désigné par le sigle
ACRI (African Crisis Response Initiative) et a commencé en 1995.
Plusieurs pays y ont participé. Jusqu'à 2007,
dix-neuf pays africains prenaient part à ce programme, notamment le
Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, l'Éthiopie, le Gabon, le
Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mali, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le
Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, l'Afrique du Sud, la Tanzanie,
l'Ouganda, et la Zambie. La nouvelle méthodologie budgétaire fait
qu'il est impossible de savoir les niveaux de financement de ce programme,
puisque son financement est un sous total à l'intérieur du budget
réservé à l'Initiative des Opérations pour la paix
dans le monde. (187(*))
Dans ce cadre, une importance de marque a été
accordée au Rwanda et à l'Ouganda au nom du génocide et de
la lutte contre le terrorisme. Il faut savoir que des milliers de soldats et
officiers Rwandais ont pris part à ce programme. Cette formation a
été assurée par une unité d'élite,
troisième Division des Forces Spéciales basées à
Fort Bragg, en Caroline du Nord. (188(*))
Dans ce même cadre de programme, nous pouvons souligner
le "Super Rapid Intervention Force". Il s'agit d'un bataillon
d'élite composé uniquement de soldats Américains. Ce
groupe de moins de mille personnes est actuellement en cours de formation en
Allemagne. « ... Sous la direction du général
Américain John Jumper, il est réputé pour sa
mobilité exceptionnelle et sa sophistication. Son rôle est
d'intervenir en Afrique pour assister les forces Rwandaises en cas d'une
grande crise et de défendre les intérêts américains
quand ils sont menacés. Ces militaires s'engageront dans les exercices
d'entraînement avec les militaires rwandais ». (189(*))
International Military
Education and Training (IMET)
Ce programme a été établi dans les buts
d'instruire des alliés des États-unis dans la gestion
appropriée de leurs ressources de la défense. Il devait
améliorer les systèmes de justice militaire des pays
participants. L'objectif était entre autre adapter le système
militaire des participants aux principes internationalement identifiés
des droits de l'homme, stimuler un plus grand respect au commandement civil
des militaires.
Ce programme est basé sur le fondement selon lequel
les valeurs démocratiques sont les moyens par excellence pour atteindre
des objectifs de sécurité nationale des États-unis et de
sa politique étrangère. Son objectif opérationnel
était de stimuler des rapports paisibles parmi les nations du monde.
Par la participation à ce programme, les
américains s'attendaient à augmenter la compréhension,
la confiance entre les nations qui contribueront, de manière
significative, à entretenir la paix et la stabilité dans leurs
sous régions pendant la période post guerre froide.
« La formation militaire donnée par ce
programme est très appréciable. Plusieurs officiers Rwandais et
Ougandais y ont participé. C'est dans le cadre de ce programme que
Kagame, alors officier dans l'armée ougandaise, participa a une
formation militaire en 1993 en compagnie de plusieurs officiers
Ougandais. » (190(*))
3. Joint Combined Exchange
Training (JCET)
Ce programme est supervisé par la Marine,
l'Armée de terre et la Force aérienne. Le but de cette formation
est de permettre aux troupes des pays participants, dont le Rwanda et l'Ouganda
de gagner de l'expertise militaire. Les unités de la 3 et de la 5
Forces Spéciales y prennent part. Plusieurs disciplines militaires sont
enseignées, a savoir les techniques de camouflage, la préparation
des combats, la mobilité des unités restreintes, l'entretien du
matériel de guerre, la navigation nocturne etc...(191(*))
Rwandan Interagency
Assessment Team (RIAT)
Ce projet fut spécialement, conçu pour
évaluer l'efficacité de tous les entraînements militaires
auxquels participent les soldats et officiers Rwandais dans le but de
recommander, en cas de besoin, des solutions pour les améliorer.
Acquisition and
Cross-Servicing Agreements, (ACSA)
Le programme accord international bilatéral
d'assistance mutuelle en logistique, équipements et services est aussi
connu sous le nom de "acte mutuel de soutien de l'OTAN. Il a été
prévu pour simplifier des échanges d'appui logistique,
d'approvisionnements, et de services entre les États-unis et d'autres
forces de l'OTAN. Il a été plus tard modifié en 1986,
1992, et 1994 était élargi aux États non membres de
l'OTAN éligibles.
Il a prévu également des échanges
bilatéraux d'appui logistique, d'approvisionnements, et d'autres
services. Il prévoit, avec des organismes des Nations Unies,
l'autorisation des prêts ou le bail de l'équipement. Des rapports
annuels sont exigés, énumérant toutes les transactions en
exercice budgétaire précédant et projetant des conditions
pendant l'exercice budgétaire suivant. (192(*))
Les autorités du programme fournissent les commandants
combattants et composent des services ou les commandants secondaires
unifiés. Ils déterminent les moyens d'acquérir et fournir
l'appui logistique mutuel pendant la formation et l'expulsion, les exercices et
les opérations militaires.
Ils décident de l'accès ou de
l'éligibilité des pays étrangers aux capitaux
américains en logistique militaire. Dans le cadre de ce programme, les
USA ont décidé de renforcer leur coopération militaire
avec le Rwanda. La coopération militaire diversifiée touchera en
particulier des missions de maintien de la paix et des échanges
d'informations. Les USA ont apporté au Rwanda une assistance
logistique, échanger des informations et participer à des modules
de formation et recyclage de ses militaires. (193(*))
Le Rwanda et l'Ouganda ont bénéficié de
bonnes formations de la part des programmes militaires américains.
« ...En outre, le Rwanda a joui d'une assistance militaire sans
précédente de la part des États-Unis jusqu'à 1994,
pendant que le plus gros des armes et soutien logistique provenaient des autres
États clients des États-Unis (France, Afrique du Sud,
Égypte, Ouganda et Zaïre). Le Pentagone a aussi formé une
multitude de soldats Rwandais dans le cadre du «Extended-IMET (E-IMET) and
Joint Command Exchange and Training (JCET) programs», y compris un sujet
bangladeshi, le Colonel Moen, chef d'Opérations pour la MINUAR, la
Mission des Nations Unies au Rwanda, qui était lui aussi un autre
gradué de la «U.S. Army Command and General Staff College,
Leavenworth, Kansas (USA) ». (194(*))
1.5.7. Le danger de ce programme
contre certains États comme la RDC
Nous pouvons retenir de tous ces programmes que les
américains ont un seul objectif majeur: la lutte contre le terrorisme en
Afrique et, sans doute, accéder aux richesses naturelles des pays
d'Afrique. Si le programme américain est sans aucun doute
légitime, de considérer l'objectif de politique
étrangère de ce pays et surtout la situation
générale de l'Afrique post-guerre froide, ce programme, dans la
sélection des pays à participer, menace certains États en
mettant à coup sûr les États participants à l'abri
de tout danger. De ce fait, les inquiétudes des pays occidentaux comme
la France et la Grande Bretagne semblent se justifier. La principale crainte
est la création d'une armée de conquête et la formation
d'une milice de déstabilisation. En plus, ces programmes ont
crée des armées d'élites surentraînées et
suréquipées qui ont commencé, bénéficiant
de la protection des USA, à déstabiliser certains régimes
jugés par les américains antipathiques.
La coopération militaire des États-unis avec le
Rwanda a été mise en cause par le Congrès
américain. Le Pentagone est accusé d'avoir assuré
l'entraînement de soldats rwandais ayant participé au renversement
de l'ex-président zaïrois Mobutu, voire de s'être compromis
dans les crimes contre l'humanité commis par des troupes rwandaises
à l'encontre de centaines de milliers de réfugiés hutus,
pourchassés depuis octobre à travers la RDC.
« Le ministère de la Défense a reconnu
que son assistance technique a largement dépassé le cadre
humanitaire affiché, mais continue de démentir toute implication
américaine dans la «rébellion» de l'est de la RDC. Cet
aveu d'un engagement militaire, dont sont niées les conséquences,
soulève plusieurs questions » (195(*))
Dans un cas d'espèce, en Afrique centrale, comme dans
le sahel, il n' y a pas directement des organisations à caractère
terroriste au sens américain, même si les conditions sociales et
politiques de ces régions s'y prêtent bien. A côté de
la RDC, il y a le Soudan que les américains ont longtemps accusé
comme un régime abritant les mouvements terroristes, notamment celui de
Ben laden. Pour cela, le gouvernement américain a
sélectionné à quelques uns de ces programmes l'Ouganda qui
pour la RDC, sont avec le Rwanda des voisins dangereux.
Cette sélection américaine a été
faite sans tenir compte des critères qu'il a lui même
établis. La formation dont ont bénéficié les
militaires Ougandais et même Rwandais a permis à ces pays de se
sentir dotés des capacités humaines et techniques
supplémentaires. Ainsi, ils sont allés, sans crainte, en guerre
contre la RDC. En effet, ils ont envoyé des troupes de
conquête à l'est de ce pays.
Il faut noter que cette partie de la République est
riche en ressources naturelles comme le Pétrole l'or, le coltan, le
nobium, et autres.
Il est à signaler aussi que l'aspect
opérationnel de cette coopération avec le Rwanda et l'Ouganda a
été passé sous silence. Il s'est inscrit dans le cadre
d'une «action secrète» (covert action). Il aurait dû
être porté à la connaissance du Congrès et
être approuvé par la Maison Blanche. Nous constatons que la
première de ces conditions n'a pas été remplie. Dans le
système américain de contrôles et de contre-pouvoirs, ces
genres d'opérations devaient bien être portés au
Congrès. Les choses semblent ne rien présenter parce qu'il n'y a
pas d'implication militaire directe des États-unis dans la
«rébellion» en RDC et dans les tueries de civils qui l'ont
accompagnée . Cependant, ce qui est attesté de plusieurs
sources, ce sont les livraisons de matériel militaire à bord
d'avions Galaxy et Hercules de l'US Air Force, via Kampala et Goma, de
même la présence au Zaïre de «conseillers»
américains, ex-membres des Forces spéciales recrutés par
le truchement de sociétés écrans
privées.(196(*))
La responsabilité américaine est celle d'avoir
formé et équipé des armées des pays comme le
Rwanda et l'Ouganda sans avoir une garantie sérieuse qu'ils n'en
abuseront. Il faut savoir que le Rwanda et l'Ouganda sont des États qui
ont les plus été sélectionnés par les
différents programmes américains. On peut se poser la question
pourquoi seulement eux.
Une analyse approfondie et désintéressée
nous amène à bien d'autres situations qui expliquent le pourquoi
de ces efforts américains. En ce qui concerne le Rwanda, Monsieur
LONDENDE LOKENGE déclare ceci quand il dit : «
L'invasion et la déstabilisation de la République
Démocratique du Congo ont exposé le nouveau rôle que le
gouvernement américain a assigné aux régimes du Rwanda et
de l'Ouganda. Ce rôle est celui de servir de police transcontinentale en
Afrique. Avec la fin du communisme, l'impérialisme occidental entre
dans une nouvelle phase de néo-colonialisme en Afrique. Celle de
l'exploitation massive des ressources africaines en vue de répondre aux
besoins, créée par l'ouverture de nouveaux marchés. La
mise en place d'une police transcontinentale répond au souci de garantir
l'accès aux ressources minières, d'imposer la volonté
politique et économique de l'occident, et enfin de déstabiliser
les régimes africains qui empêchent la réalisation de cette
vision. Fort de son nouveau rôle de gendarme en Afrique et de l'appui
inconditionnel des États Unis, Kagame, n'a-t-il pas
déclaré au cours d'une conférence de presse a Bruxelles
que personne ne dirigera le Congo sans mon accord(197(*)) .
Cette réflexion semble tenir quand l'on doit analyser
les inquiétudes exprimées par les autres États
occidentaux, notamment la France et la Grande Bretagne, à propos des
programmes militaires américains en Afrique. Ce qui est vrai est que les
programmes américains aux quels les deux États
précités ont largement participé ont fait de leurs
armées des polices intercontinentales. Cela pour les
intérêts américains en Afrique.
Ici, nous pouvons donc admettre que les programmes
militaires américains étaient montés non seulement pour
des questions humanitaires et l'auto prise en charge des conflits africains,
mais surtout la lutte contre le terrorisme en Afrique et l'accès
à l'immensité de ses ressources naturelles.
Pour le pouvoir américain, il était
nécessaire d'établir un régime militaire très
puissant dans la région des Grands Lacs pour imposer des solutions
militaires aux conflits. C'est donc celle là la vision qui a
dicté l'assistance militaire des États Unis au Rwanda et à
l'Ouganda. Et c'est dans ce même contexte qu'il faut comprendre le
danger de cette politique américaine du Congo.
Quoi de plus simple pour savoir que le choix
stratégique américain porté sur le Rwanda et l'Ouganda a
préparé, d'une manière ou d'une autre, le comportement de
ces États dans la Sous Région. D'une manière implicite,
ces pays ont profité du soutien moral et même diplomatique des USA
pour se comporter comme nous l'avons souligné. Les américains
ont bien participé à la préparation de la guerre Rwando
Ougandaise contre la RDC. Cette participation était perceptible dans
deux secteurs importants.
Sur le plan diplomatique, les initiatives diplomatiques
américaines en faveur du Rwanda et de l'Ouganda confirment l'existence
d'une relation très solide de clientélisme entre le gouvernement
américain et ces derniers. En guise d'illustration, on note:
1. Dans le but d'embellir l'image de Museveni et de Kagame,
les États Unis ainsi que ses alliés occidentaux ne cessent de
brandir ces régimes comme des dirigeants modèles en Afrique.
Ainsi, pour consacrer le nouveau choix stratégique américain dans
la région, les anciens présidents américains Bill Clinton
et Georges Bush junior ont fait des déplacements importants en Afrique.
Ces déplacements les ont conduit respectivement en Ouganda et au Rwanda
2. Les États Unis ont activement milité en
faveur de l'impunité de Museveni et de Kagame quant à leur
responsabilité dans le contre génocide des Hutu dans les camps
des réfugiés au Congo. En effet, sous pression américaine,
la version finale du rapport de l'enquête des Nations Unies à ce
sujet a été modifiée pour remplacer le mot
"génocide" par "massacre". Par cette action, Washington a voulu
préserver l'intégrité morale de ses
protégés, car ces derniers utilisent le génocide Tutsi
comme base justificative de leur dictature ethnique.
3. Les États Unis sont en train de promouvoir les
intérêts du Rwanda et de l'Ouganda, auprès des institutions
internationales. Par exemple, bien que la Banque Mondiale ait établi la
réduction du budget militaire comme condition de base pour l'octroi de
l'aide aux pays africains, elle continue, sous la pression américaine,
à octroyer des prêts aux régimes ethniques du Rwanda et de
l'Ouganda bien que leurs budgets militaires aient augmenté de plus de
400% entre 1995 et 1998.
4. Quant à l'invasion du Congo, il y a lieu de croire
que les États Unis ont soutenu cette politique. Bien qu'il est
clairement établi que les troupes rwandaises et ougandaises ont envahi
le Congo, et que l'Ouganda ait allé jusqu'à le confirmer, les
États Unis n'ont pas dénoncé cette agression. Et au niveau
des Nations Unies, suite aux manigances américaines, aucune
résolution n'a été votée pour la condamner.
(198(*))
Pour se rendre compte de l'évidence de ce que nous
venons de soutenir, nous pouvons nous rappeler de ce que Susan Rice,
sous-secrétaire d'État aux Affaires Africaines, a ouvertement
déclaré comme pour justifier cette invasion du Congo
« ...le Rwanda et l'Ouganda ont des intérêts
légitimes de sécurité qui justifient leur présence
en RDC ». (199(*)).
De ce qui précède, il y a lieu de
s'inquiéter de la perception américaine de la RDC dans la Sous
Région. En effet, ces inquiétudes grandissent du jour au jour.
Toute cette situation analysée froidement donne lieu
de se poser certaines questions. Pourquoi les USA ont-ils porté leur
choix stratégique sur des États à culture belliciste comme
le Rwanda et l'Ouganda. Comment peut-on justifier ce choix pendant que les
guerres post guerre froide ont tendance à jouer sur le
dépérissement des États et même sur leur formation.
(200(*))
Cette perception et choix stratégique
américains ne sont pas de nature à apporter la stabilité
dans une Région où l'ethnie a toujours été
instrumentalisée à des fins hautement politiques.
LEMARCHAND tente de donner une autre
explication : « ...... ce patronage reste ciblé en
priorité sur le Rwanda et l'Ouganda, et que celui-ci reste la
donnée fondamentale de la politique régionale des USA. Il y a une
erreur de choix stratégique qui tend à privilégier
l'ethnocratie Rwandaise, tout en fermant les yeux sur ses multiples violations
des droits de l'homme, au dedans comme au dehors du Rwanda, ainsi que sur son
ingérence économique, politique et militaire dans la crise
congolaise. Vis à vis du Rwanda comme de l'Ouganda,cette relation de
patronage est affranchie de toute conditionnalité...... le
désarrois de la politique américaine trouve sa source dans une
contradiction fondamentale entre le but recherché et les moyens mis en
oeuvre pour l'atteindre. En sacrifiant l'impératif démocratique
à l'exigence de la stabilité, Washington se trouve engagé,
indirectement et contre son gré, dans une entreprise de
déstabilisation régionale par client interposé. Autre
contradiction: en invoquant le génocide de 1994 pour donner une assise
morale à leur partenariat avec le gouvernement Kagame, les USA se sont
fait l'avocat d'un régime lui-même coupable des crimes contre
l'humanité sinon de génocide. »(201(*)) cette réalité
est encore perçue par Stephen Smith qui pense que : «
l'ombre portée du génocide rachète, aux yeux du
gouvernement américain, le régime de Kigali, de ses pratiques
dictatoriales et de ses violations des droits de
l'homme ».(202(*))
Comme la RDC se trouve dans une situation de non État,
malade de sa diplomatie, elle s'est mise en danger pour deux principales
raisons: pour ses pentecôtistes naturelles et pour l'immensité du
territoire qu'elle ne peut protéger (203(*)). Pour être concret, Collette Braeckman a
écrit : les matières premières tirées d'Afrique
centrale ont toujours été essentielles au développement
des industries des pointes, des industries du nord. Au 19ème
siècle, le caoutchouc a servi dans l'industrie automobile naissante,
pendant la première guerre mondiale, le cuivre était
stratégique pour la fabrication des munitions et c'est l'uranium extrait
au Katanga qui permit aux américains de produire la première
bombe atomique. De nos jours encore, l'industrie électronique et la
conquête de l'espace, par exemple, ont besoin de cobalt, de niobium, du
coltan (pour le GSM) dont le Congo est riche. Si au 19ème
siècle les grandes puissances se faisaient concurrence pour
s'approprier les précieuses ressources du Congo, aujourd'hui cette
configuration est toujours présente. » (204(*))
De la même manière, Haddad poursuit cette
logique qui traduit le danger que les potentialités naturelles et la
grandeur du territoire représentent pour la survie de l'État
Congolais en écrivant : « vaste comme l'Europe occidentale,
la RDC est l'objet d'un schéma envisageable de
démantèlement. Les causes de tels projets sont nombreuses,
cependant les principales se présentent ainsi : les richesses naturelles
abondantes et diversifiées; la position stratégique concernant
neuf pays limitrophes où sont tracés non seulement les
frontières politiques, mais aussi les remparts de la francophonie, de
l'anglophonie, de la swahiliphonie, de l'arabophonie et de la lusophonie; la
capacité démographique, etc » (205(*))
La RDC est un État qui va, pour longtemps encore
souffrir de cette politique américaine des grands Lacs. Cette politique
est fondée sur une certaine instrumentalisation et patronage des pays
voisins comme le Rwanda et l'Ouganda. Cela est relatif à la confiance
dont ils bénéficient de la part de ceux qui participent à
la formulation de la politique étrangère des USA. La situation
dans laquelle se trouvait la République ne lui avait pas permis de bien
se défendre. Ainsi, ils pouvaient bien lui prendre les parties les
plus importantes de son territoire. La survie de la RDC ne peut venir que
d'elle-même. Elle ne peut compter que sur elle-même. Pour elle,
les autres sont considérés comme des États redoutables.
Elle doit savoir quelle posture adopter face à ces États qui
profitent de la déliquescence de sa structure étatique pour la
contrôler, de l'intérieur et de l'extérieur.
CHAPITRE IV. LES PERSPECTIVES
POUR UNE POLITIQUE ETRANGERE ET UNE DIPLOMATIE D'UN CONGO PUISSANCE
Le système international a des contingences que les
Etats doivent intérioriser pour leur propre paix, stabilité et
développemment. celles ci sont des mécanismes
d'interdépendance de la real politik . Ces contingences régissent
les rapports entre petites, moyennes puissances et les grandes puissances.
En effet, ces mécanismes sont un assemblage de la dépendance des
rapports politiques entre ces puissances. En claire, les petites et moyennes
puissances dépendent des grandes puissances. Tous les rapports
internationaux sont ainsi faits. De ce qui précède, nous devons
noter que les Etats faibles et ceux qui sont sans idéal
étatique dépendent des puissances plus structurées qui
dominent et orientent le système international dans les temps.
Il est sans nul doute admis que le monde entier est
dominé par les grandes puissances. Dans le système politique
international actuel, il n' y a pas de place pour les faibles. Les faibles qui
survivent sont uniquement des faibles intelligents et capables de structurer
leur faiblesse en une utilité. C'est ce que la RDC doit comprendre en
ces temps difficiles de son histoire et surtout en cette année de son
cinquantaire . La célébration du cinquantenaire de son
indépendance doit impérativement convier la République non
seulement à un bilan, mais aussi aux perspectives qui doivent entrainer
un changement. La réalité du Congo doit être comprise par
ceux qui formulent sa politique étrangère. C'est que la RDC
gravite autour du cercle concentrique au sein duquel l'hyper puissance
américaine et d'autres puissances occidentales jouent leurs jeux
stratégiques. Pour cela, la RDC est un enjeu important de la politique
des grandes puissances internationales, Régionales et Sous
Régionales ( les USA, la France, la Grande Brétagne, la Chine, la
Belgique, l'Afrique du Sud, le Rwanda, l'Angola, l'Ouganda.....).
Le fait qu'elle dispose des pontentialités scandaleuses
, de divers ordres et hautement stratégiques fait d'elle un enjeu
à surveiller afin qu'elle ne pas tombe pas au contrôle des
Etats parias. Ainsi, sa situation fait constamment l'objet soit d'une
surveillance passive soit d'un contrôle musclé jusqu'à
proposer contre lui un depérissement tant actif que passif. Au fil de
ce qui précède, l'avenir de la RDC ne depend plus, à
notre humble avis, des autres puissances extérieures, mais plutot de la
prise de conscience de son état et surtout de la perception
américaine de toute la région ou de son avenir.
SECTION 1. LES PRÉALABLES
POUR LA FORMULATION D'UNE POLITIQUE ETRANGERE D'UN CONGO PUISSANCE.
La prise de conscience du
danger du deperissement
Il est parfois regrettable de voir comment les
autorités et la société civile se comportent dans un pays
comme celui-ci. Malgré les appels incessants d'une certaine
catégorie d'élites intellectuelles, rien ne semble
émouvoir la société. Les débats sur les radios et
télévisions sont les mêmes. On assiste à une
dualité selon qu'on est du pouvoir ou de l'opposition. Le parlement joue
le rôle du recul politique, les partis politiques qui sont censés
être les structures avant gardistes de la démocratie
représentative ne jouent pas le rôle qu'on attent d'eux. Tout le
monde fait comme si tout allait bien. La guerre qui est la consécration
du danger est banalisée. Il faut bien que tout le monde prenne
conscience de la grande situation qui se passe dans notre pays. Du politique au
religieux, de l'élève à l'étudiant, du grand
commerçant au petit détaillant, du Professeur d'Université
au simple chercheur académique, tous nous devons prendre conscience que
la nation a besion de nous. Elle attend que nous lui donnions quelque chose au
lieu que nous lui demandions toujours.
Le deuxième aspect de cette prise de conscience est
l'esprit historico-international sur la nature même de la RDC. En effet,
les choses qui arrivent au Congo ne sont pas des faits du hasard. C'est sans
doute les conséquences des politiques appliquées dès par
les colonisateurs, en passant par le couple Kasavubu- Lumumba, Mobutu-
Tshisekedi, Laurent Désiré Kabila Joseph Kabila et les acteurs
de l'opération un plus quatre - Joseph Kabila. Toute politique
appliquée en Relations Internationales a ses conséquences
immédiates et lointaines. Le congolais doit prendre conscience du fait
que ce pays est une création de la volonté des grandes
puissances. Sans elles, la RDC n'aurait jamais la forme qu'elle a ajourdhui, ni
en taille ni en pontentialité. Le congolais doit également
reconsidérer le rôle historique que ces grandes puissances ont
accordé en ce temps là à cette République : Etat
tampon et surtout capitaliser le rôle stratégique de la guerre
froide.
Le congolais doit sur le plan politique reconsidérer
l'idée de la neutralité du bassin du fleuve Congo. Celle-ci lui
permettra de bien situer la question du danger par rapport aux grandes
puissances internationales, régionales et sous régionales. Les
Congolais doivent se mettre en l'esrprit que le Rwanda, l'Ouganda, l'Angola et
ses autres voisins sont une donnée statique, rien ne les enlevera
à moins que la RDC disparaisse.
La refondation de l'Etat et la restauration de son
autorite .
Si la RDC existe encore sur le plan structurel, elle a
cessé de l'être depuis près de vingt cinq ans. En effet,
depuis la chute du régime Mobutu tant décrié par tous ,
rien ne semble marcher. L'Etat Congolais dans ses dimensions fonctionnelles ne
rassure personne. Il n' y a pas de politiques à long termes qui puissent
garantir l'avenir de l'Etat. Cette démission laisse place à des
légitimités de substitution. Celles-ci imposent leurs lois dans
certaines provinces comme le nord Kivu, le Sud Kivu, la province orientale et
le Bas-Congo. Il est possible malheureusement que ces mouvements soient
soutenus par les pays voisins comme le Rwanda et l'Ouganda. La refondation de
l'Etat est un préalable important pour tout. Un Etat faible ne peut pas
avoir une diplomatie forte et agissante. Cette refondation doit porter sur la
création d'une véritable nation. Dans cette nation, le vouloir
vivre collectif et la cohabitation inter ethnique,(surtout à l'est de la
République) doit être assurée. Il faut
impérativement bâtir une nouvelle nation congolaise sur des
stériotypes réels et effectifs. La refondation de l'Etat
congolais doit partir de sa culture de base, de la réalité qui
l'a vu naître. Cette réalité doit être effective par
l'intégration de la vision des grandes puissances internationales.
L' Etat congolais se trouve dans l'incapacité de
remplir les charges regaliennes d'un Etat moderne. Ainsi, tous les
systèmes politiques et administratifs appliqués ne peuvent lui
convenir. Il est même mal à propos de parler de la
décentralisation sans pour tant refonder l'Etat. Les USA , nous l'avons
souligné, ont porté le choix stratégique sur le Rwanda et
l'Ouganda par faute d'une solution alternative. La situation que la
République a présenté ne pouvait en aucun cas attirer les
USA.
Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé sur le plan
historique: les relations entre l'Etat et la nation congolaise sont très
mal fondées car les colonisateurs , notamment les Belges, ont
créé un Etat fondé sur leur propre modèle.
Après 1960, la République l'a hérité sur des fonds
de division inter ethnique. La refondation de l'Etat congolais devait, à
notre humble avis, porter primordialement sur une nouvelle formation de l'Etat
et surtout la construction d'une nouvelle nation.
Le renforcement de la conscience
patriotique
Les Congolais sont plaintifs par rapport à ce qui leur
arrive. Ils soutiennent que tous les Etats de la sous région,
particulièrement leurs voisins, en veulent à la survie de leur
Etat. C'est vrai, cependant, dans tous les coups, on y voit dans ces groupes,
des Congolais de souche, ceux qui tiennent de grandes responsabilités et
des discours qui donnent lieu à des comportements de nature à
faire périr la nation.
Ces dernières années, le congolais a perdu tout
sens de conscience nationale construite sur l'allégence à la
nation, à l'intérêt national. Nous observons que
l'intérêt personnel passe avant tout dans ce pays. La chose
publique ne semble interrésser l'autorité politico administrative
que sécondairement. Où sont donc passées les
idées fortes de Lumumba, de L.D. Kabila.
Déja, après la chute de Mobutu et la
création du RCD/ Goma, tout le monde a crié que le Rwanda
agressait la République. On a vu de dignes fils de ce pays couvrir
cette agression par leur présence. Les discours de ces
personnalités congolaises faisaient penser à une crise interne
uniquement . Ce qui se passe dans l'armée est un autre exemple
éloquent. Comment peut-on comprendre le détournement de la solde
des militaires au combat, la non maitrise volontaire des effectifs dans
l'armée , dans la police nationale et dans la fonction publique
nationale, comment peut on acheter la ration des militaires dans les
marchés publics sans que celle-ci ne parvienne aux déstinataires.
Ce n'est pas possible que ce qui arrive à la République lui
arrive par ses propres fils et surtout ceux qui sont apparus comme les plus
méritants.
La formation d'une armée nationale et
républicaine
Le système international tout entier obéit
à certaines règles qui font le sous-bassement de toutes relations
inter étatiques. Il faut admettre que les bons rapports et le respect
mutuel reposent particulièrement sur certains facteurs non
négligeables pour les Etats, notamment sur l'équilibre mutuel de
puissance.
La RDC est un Etat, à l'heure actuelle ,
inéxistant sur le plan militaire. Pour ne pas se perdre dans le
passé, ce pays n'a jamais gagné ses propres guerres, sans
l'intervention d'une tierce armée . Cette situation fait d'elle la
risée régionale. Une petite rébellion de quelques
centaines d'élements lui fait très peur jusqu'à crier au
sécours international. C'est ainsi que la formation d'une armée
nationale est un préalable important pour la formulation d'une politique
étrangère de responsabilité et l'application de la
diplomatie d'anticipation. Il ne s'agit pas, ici, de tous les programmes
militaires que nous avons connus qui , après n'ont rien apporté.
La République doit éviter le mixage, l'intégration et le
brassage des corps militaires. Elle a besoin de la création d'une
véritable armée nationale disciplinée, bien
équipée et sur entrainée.
La RDC n' a pas une armée qui défende, à
ces jours, son intégrité territoriale. Pour se respecter sur la
scène Sous Régionale , Régionale et Internationale, la RDC
doit former une nouvelle armée républicaine et nationale. Tous
les programmmes antérieurs ne sont que des distractions préparant
les événements que nous avons connus ces derniers temps.
Après les rébellions et le processus de
pacification, nous avons entendus parler de certains programmes comme le DDRR.
Ce qui est encore étonnant, certains groupes d'insurgés ont
exigé et obtenu de la République des programmes de mixage des
forces armées. Ces programmes ont permis aux armées
étrangères d'infiltrer les services militaires nationaux et ceux
des renseignements.
Quand nous parlons de la formation d'une nouvelle armée
nationale, il s'agit bien de maitriser d'abord les effectifs des militaires
valides et non valides, de retraiter ceux qui ne peuvent plus servir sous le
drapeau. Après, recruter de nouveaux éléments par
provinces, les former à la province et les adapter aux
différentes missions qu'ils peuvent remplir selon les besoins
nationaux.
Cette armée devra être forte,
équipée et dissuasive pour mériter le respect digne d'un
grand pays comme le nôtre. Les services de renseignements doivent
être refondés non pas sur la demande des partenaires
internationaux, mais sur notre propre initiative. comment peut on nous
respecter et nous prendre au sérieux si ce sont les forces
extérieures , partenaires soient-elles, qui reforment notre
armée et nos services de sécurité, comment peuvent-ils
nous respecter s' ils accèdent aux sécrèts de la
République.
SECTION 2. LA POLITIQUE
ETRANGERE DE RESPONSABILITE POUR UN CONGO PUISSANCE D'AVENIR
La République Démocratique du Congo est en
danger. Ce danger existe encore aujourd'hui. il ne faudra pas que les
intellectuels Congolais perdent de vue. De toute part, la République est
prise en ôtage à deux niveaux différents: sur le plan
interne et sur le plan international.
Sur le premier plan , ce sont les autorités politiques
qui semblent faire semblant et ignorer le vrai problème. Elles se
comportent comme si tout allait bien. Ils existent bien une perception
américaine dangereuse contre la RDC. Le plan Cohen et le plan Sarkozy
ne sont pas les seuls. En plus, de l'intérieur, ceux qui nous dirigent
signent certains accords ou révisitent d'autres sans tenir compte de la
situation et conséquences internationales qui peuvent advenir. Cela sans
aucune mesure d'accompagnement. Citons, en passant, le Contrat Sino-congolais,
la révisitation des contrats miniers, l'accords mixte congolo-ougandais
contre les FNL ou encore cet accord totalement signé au dos des autres
institutions avec les Rwandais pour déloger les FDLR.
Sur le plan international, la République est gravement
menacée par les grandes puissances qui ne trouvent plus en elle,
malgré les atouts qu'elle présente, un intérêt
préssant de leadership régional capable d'exporter la paix , le
développement et la stabilité sous régionale et
régionale comme au temps de Mobutu. Les Etats comme les USA
considèrent la RDC comme un Etat qui a failli et qui est devenu porteur
de l'instabilité sous régionale et régionale. Il est
devenu comme une base arrière des forces négatives qui tentent de
déstabiliser les Etats de la région.
L'accumulation des situations socio- économico-
politico-diplomatique, qui ésoufflent la République, nous pousse
à poser les bases d'une nouvelle politique étrangère et
une diplomatie dite de responsabilité et d'anticipation. Ainsi, la RDC
doit redéfinir sa politique étrangère actuelle.
1. La politique étrangère de
responsabilité
La politique étrangère de responsabilité
est une politique qui se refuse d'être conçue et
élaborée par réactions de ce qui se passe sur la
scène sous régionale, régionale et internationale. C'est
une politique d'action et non de spéctateur. C'est une politique de
mouvement qui prévoit ce qui peut arriver. Ce n'est pas une politique
attentiste. C'est une politique de rationalisation des faits et des moyens.
C'est une politique de combat et non d'accompagnement.
La politique étrangère de responsabilité
et d'anticipation est une option ou une variance de la politique
préventive. Elle utilise la dissuasion positive et pacifique pour se
faire comprendre. Elle menage de toute part les intérêts des
grandes puissances. Elle a pour objet de transformer la souveraineté
négative de la RDC en souvéraineté positive ( il faut
entendre par la souveraineté négative, les idées de Jackon
selon lesquelles, «il y a deux types d'Etats, le premier est celui qui est
composé par les nations qui ont une forme de souveraineté
négative, qui instrumentalisent à leur profit un régime
d'assistanat international. Cet état est octoyé, reconnu, il est
décreté et protégé. Le second, c'est le groupe des
Etats qui ont une souveraineté positive, ils ont les ressources
nationales politiques qui leur assurent l'indépendance. Cette
souveraineté depend avant tout des ressources propres que les
gouvernements peuvent tirer de la societé qu'ils
contrôlent.» (206(*))
Par politique étrangère de
responsabilité, nous entendons une politique conçue,
formulée par l'Etat lui même, en toute liberté et
autonomie, sans intervention et pression de l'extérieur. C'est une
politique étrangère de liberté nationale et de
souveraineté. Elle est, en outre, une politique d'indépendance et
de collaboration inter institutionnelle.
L'élaboration et acteurs
Dans l'élaboration de cette politique
étrangère, les acteurs sont notamment :
Le Président de la
République
Le président de la République, symbole de
l'unité nationale, le chef de l'éxécutif, est sans doute
l'acteur principal dans la formulation et gestion de la politique
étrangère. Il a la dernière décision en
matière de politique étrangère. Toutes les
réglementations diplomatiques classiques valent pour lui.
Le Gouvernement
Le gouvernement est l'acteur qui accompagne le
président dans la formulation et gestion de la politique
étrangère de responsabilité et d'anticipation. Le premier
ministre est son premier collaborateur. Le ministre des affaires
étrangères est le gestionnaire technique non seulement dans la
formulation de la politique étrangère, mais aussi dans le
contrôle de son éxécution. Tous les ministres techniques,
selon leurs spécifictés, doivent participer à la
formulation et dans la gestion. Il s'agit spécifiquement du ministre de
la Défense nationale, des Finances et de l'Economie . Cette
collabaration doit être effective afin que la prise de décision de
politique étrangère, surtout son execution, ne souffre d'aucune
insuffisance. Les positions du gouvernement sur les questions de politique
étrangère doivent être discutées et adoptées
au conseil des ministres.
Le Parlement
Le pouvoir législatif a une grande importance dans
notre modèle de politique étrangère de
responsabilité et d'anticipation. En effet, selon la constitution
actuelle, le gouvernement est issu de la majorité parlementaire. De ce
fait, le parlement est le pouvoir qui assure le contrôle sur les actions
du gouvernement. Dans ce modèle, nous proposons que les grandes options
de politique étrangère soient adoptées en congrès
sur proposition du gouvernement. Les moyens de l'éxécution de
politique étrangère doivent être adoptés au
parlement, après discussion avec les commissions permenantes de
l'Assemblée Nationale et du Sénat.
Ce sont les deux commissions permanentes chargées de la
politique extérieure qui participent à l'élaboration et
au contrôle de l'exécution de cette politique
étrangère. Pour cela, les membres de la commission doivent
être des hommes d'expérience en la matière ou doivent se
faire accompagner par ceux-ci. Ceci est un élémént
important dans les pays à une longue expérience en politique
étrangère. La Russie, post guerre froide, a vu sa politique
étrangère rédorée par le chef de la commision de
politique éxtérieure. Les grands hommes d'Etat en USA recourent
généralement à ces commisions pour des questions
délicates. Cette tâche est très utile pour la
République, ainsi, la collaboration entre l'éxécutif et le
parlement ne peut être conflictuelle sous peine d'empêcher la bonne
formulation de la politique étrangère .
Les autres acteurs qui sont considérés commes
des spécialistes doivent se limiter à donner les grandes
orientations de l'élaboration de la politique étrangère et
de son application. Ces orientations peuvent leur être demandées
par avis consultatif ou par le gouvernement.
Les cours et tribunaux
Il est important que cette institution républicaine
participe à l'élaboration de la politique
étrangère. Elle peut participer à la vérification
de la constitutionalité des textes contractuels.
Les Sociétés
savantes spécialisées en Relations internationales, politique
étrangère , politique internationale, droit international et la
diplomatie.
Il est question, ici, de grands centres de recherche,
spécialisés sur les questions singulières ayant trait
à la vie internationale dans sa diversité. On peut y ajouter les
grands Départements des Relations Interantionales, de Droit Public
Interantional et des centres de recherche spécialisés qui
existent au pays, selon leurs anciennetés.
Il est important de souligner que d'autres acteurs sont
appelés à participer à la formation sur des questions
spécifiques. Il s'agit bien :
- des services de renseignements, dans leur
diversité,
- des spécialistes de politique
étrangère et les Médias Publics comme les experts de la
RTNC
- de la diaspora congolaise, FCE
Il faut noter que la diaspora congolaise est aujourd'hui bien
organisée. Il y a la fédération des congolais de
l'étranger, la FCE. Cette organisation a en son sein des valeurs
importantes et inextimables. La politique étrangère de
responsabilité voudrait bien intégrer ces valeurs.
Chacun des acteurs aura un rôle spécifique
à jouer dans la formulation et /ou éxécution de cette
politique étrangère.
2. Objectifs de politique
étrangère de responsabilité pour un Congo puissance
d'avenir
L'objectif de ce modèle de politique
étrangère est de transformer l'organisation, la structure,
l'appareil et les moyens lui accordés. Un autre aspect de l'objectif de
cette politique est de convaincre les grandes puissances de
l'impérieuse nécessité de faire confiance à la
République, la défense de l'intégrité territoriale
et la souvéraineté nationale, la consolidation de l'unité
nationale. Négocier l'exploitation des matières premières
de base et toutes les richesses nationales avec les entreprises multinationales
et nationales des puissances intéressées , sans perdre la face ou
se confondre avec les mouvements négatifs de la sous-région.
Connaissant la détérioration de la souveraineté de la
république, l'objectif principal du modèle de la politique
étrangère de responsabilité est de recréer une
véritable indépendance politique ou économique et faire en
sorte que la RDC devienne un transformational state. Il faut dire que sans une
vraie souveraineté, il n'y a jamais de bonne politique
étrangère. Cette politique doit clarifier l'histoire politique
du congo. Elle doit extirper en son sein les germes du déficit de
souveraineté nationale et internationale et l'inféodation des
volontés de puissances extérieures dans la formulation de sa
politique étrangère afin qu'elle redevienne vraiment
indépendante et ne défendent que l'intérêt
national.
3. Les axes
priviligiés
Les axes de cette politique étrangère doivent
être étudiés selon les intérêts saisonniers de
la République. Il faut savoir qu'en matière de politique
étrangère, les objectifs et les intérêts sont tous
saisonniers. Ils dépendent du fonctionnement du système
international et des événements qui s'y produisent. Ainsi, par
exemple, en temps de guerre , l'intérêt de la RDC est sans doute
la paix et ne pas disparaitre, en temps de paix, ces objectifs et axes qui ne
doivent pas être les mêmes.
De ce qui précède, comme la République
fait face à un danger et recherche la survie, le premier axe de sa
politique étrangère doit être les grandes puissances (
d'abord, le triade USA, France et la Belgique, ensuite les Etats de l'Union
Européenne, la Grande Bretagne, sans oublier la Russie et la Chine ).
Une vision claire sur les puissances permanentes du conseil de
sécurité doit être envisagée.
Le deuxième axe, des puissances émergentes,
nous pouvons citer le Japon, l'Inde, le Bresil, l'Argentine, la Coree du Sud,
le Singapour, l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte.
Le troisième est l'axe de la coopération Sud-Sud
avec les alliés traditionnels du mouvement de non alignement, de l'Asie
et de l'Afrique et du monde.
Le quatrième est l'axe prioritaire, celui de ses
étrangers proches, ses neuf voisins. Cet axe n'est pas le premier par
ce que les problèmes que les voisins causent ou tentent de causer
à la République ne relèvent que d'une simple
instrumentalisation des grandes puissances. Une fois la politique
étrangère et la vision des grandes puissances sont
maitrisées, les voisins qui ne font rien de leur propre chef seront
maîtrisés, en appliquant ici la doctrine Russe de
l'étranger proche.
Selon les idées développées par Labana et
Lofembe, relatives au cercle concenrtique, elles se présenteront de la
manière ci après:
L'adaptation des cercles concentriques de LABANA et LOFEMBE
à la politique étrangère de responsabilité et la
diplomatie transformationnelle d'anticipation.
L'axe prioritaire, dans cette conception, est le tout premier
du fait que les voisins immédiats qui constituent les étrangers
proches de la République Démocratique du Congo produisent une
menace qui, est en fait, une instrumentalisation des grandes puissances. La
politique étrangère de responsabilité pense
anéantir, par une négociation franche, directement avec ces
grandes puissances soit indirectement avec les multinationales qui les
représentent ou engagent leurs intérêts. Les autres axes
sont aussi importants du fait qu'ils peuvent constituer une seconde voie en cas
de menace permanente.
4. Les principes
prévalant à l'élaboration
Il y a, depuis longtemps, plusieurs principes qui ont
présidé à la formulation de politique
étrangère de la RDC. En les énonçant, nous avons
l'impression qu'ils n'ont plus que des effets d'annonce, ils n'ont plus de
contenu sérieux. Le principe de bon voisinage, par exemple, quand on
l'analyse de près, il y a de cela dix ans que la RDC n'est plus en bon
voisinage avec ses voisins, il y a des problèmes de partout.
De ce qui précède, la politique
étrangère de responsabilité a pour principe directeur le
centralisme africain. Tout le monde se conviendra avec nous que le Congo est
bien blotti au creux de l'Afrique et certains géopoliticiens pensent
même qu'il est la terre centrale de Mackinder. Cette position peut, si
elle est prise en charge comme principe de politique étrangère,
lui apporter des gains substentiels pour le rôle qu'il est appelé
à remplir, non seulement comme un Etat tampon, mais aussi comme un Etat
qui impulse la paix, le développment, sur qui on peut appliquer la
théorie de la stabilité hégémonique dont lui
serait l'Hégemon.
Le deuxième principe est le nationalisme et le
patriotisme reformateur. Ces principes doivent se départir des anciennes
formes de slogan du nationalisme et patriotisme parce qu'ils n'ont
été que de formes de cloché qui n'ont rien amené
à la République, sinon des martyrs. Le nationalisme et
patriotisme reformateur sont des principes qui sont basés sur l'amour
réflechi de la nation et de la patrie, c'est à dire qui tentent
de voir l'intérêt général de la nation et de la
patrie .
Le troisième principe est particulier, c'est bien le
principe de rationalité. Ce principe est bien important dans ce sens qu'
il permet de bien mesurer l'intérêt national à atteindre et
l'associer aux moyens disponibilisés. Il est important de souligner que
ce principe nous servira principalement dans l'option de politique congolaise
des organisations interntationales, régionales et sous
régionales.
5. La place de la vision des
grandes puissances dans l'élaboration de la politique
étrangère de responsabilité
Il y a de quoi se permettre de penser que les autorités
diplomatiques du pays ne se sont pas encore donneés le courage de voir
les choses en face. Ce pays n'a plus besoin, à ce stade, de nouveaux
martyrs. Lumumba , Laurent Désiré Kabila et tous ceux qu'on
ignore nous suffisent. Nous avons dit dans les lignes qui ont
précédés que l'idée de la création de la
République Démocratique du Congo doit être présente
dans la formulation de la politique étrangère de
responsabilité. En effet, la RDC est une création factice des
grandes puissances, elle a été fondée comme un Etat tampon
au centre de l'Afrique afin d'empêcher la rencontre des influences
multiples des puissances coloniales. C'est ainsi que ces puissances ont
accepté de l'accorder à une personne qui était en
tête d'un petit pays, avec l'espoir qu'il ne se leverait pas au rang des
puissances mondiales. C'est là l'idée de la neutralité du
bassin du Congo, du droit de préemption et autres. Il n'est pas bon
d'ignorer le génie du roi Léopold II. Car y arriver c'est
vouloir de nouveaux martyrs.
La politique étrangère de responsabilité
est une politique qui tienne compte de la présence des grandes
puissances et de leurs intérêts en présence. Ainsi, nous
parlons ici de la posture à prendre devant les grandes puissances qui
sont capables, il faut le reconnaître, de faire disparaitre la RDC comme
un Etat uni et une nation souveraine dans ses frontières que nous
connaissons depuis 1960. Devant ces puissances redoutables, trois postures
différentes sont envisageables: la soumission, la collaboration amicale
et le rejet total aux conséquences incalculables.
Pour la RDC, la bonne posture est, sans doute,
d'évoluer sous l'ombre des grandes puissances actuelles, dans une
collaboration amicale. Elle doit éviter d'affronter les grandes
puissances, pour dire que nous devons défendre nos intérêts
en tenant compte de leurs.
6.
Intérêt national dans la politique étrangère de
responsabilité
L'intérêt national, avant d'être
défini dans ce modèle de politique étrangère de
respônsabilité et même dans celui de la diplomatie
d'anticipation, doit tenir grandement compte de plusieurs
réalités. D'abord, de la réalité internationale de
la RDC. En effet, L'Occident pense que ses
intérêts en RDC ne peuvent être préservés
que si ce pays reste aux mains de leurs alliés nationaux. Ses
innombrables intérêts au Congo peuvent se résumer, selon
les époques, en ceci : Sur le plan géopolitico
stratégique : maintenir le contrôle sur le Congo comme au temps
de la guerre froide, avoir la mainmise sur les ressources naturelles et
stratégiques du pays; ne pas donner le temps au pays de s'organiser et
se développer de façon à menacer les intérêts
occidentaux ; protéger les investissements occidentaux en RDC; ne pas
permettre au Congo l'érection et l'émergence d'un État
capable de menacer l'équilibre mondial.
Il serait immoral de leur demander de s'occuper des
intérêts de la majorité des Congolais. Ainsi, la vision
occidentale sur le Congo est sans nul doute de rétablir le
contrôle permanent et surtout l'équilibre entre les puissances sur
sa gestion. C'est priver du pouvoir les nationalistes lumumbistes. De ce fait,
le point focal de l'intérêt national serait de rétablir
l'indépendance véritable.
De tout ce qui précède, la RDC doit avoir, pour
intérêt national, le développement d'une vision de
transformation du territoire national considéré comme res nulius
en une Nation autocentrée, répondant positivement aux
intérêts et aspirations de la majorité de la population.
Pour cela, des conflits et discours de nature perturbateur n'ont plus de place.
Le leadership national congolais doit avoir pour objectif ultime
d'éviter que la république devienne une rencontre des puissances
antagonistes ; et éviter des provocations inutiles ou improductives
et solliciter les aides nécessaires pour réaliser l'objectif de
la politique nationale ; ne jamais compter sur les aides extérieures qui
ne peuvent être que complémentaires ; mépriser tout ce qui
causerait la division, la dépendance.
7. Les déterminants de la
politique étrangère de responsabilité
La politique étrangère de responsabilité
doit s'appuyer sur les facteurs politiques, géopolitiques et
géostratégiques ci -après:
- la position géopolitico stratégique du
pays;
- l'immensité de son espace territorial;
- ses innombrables resources naturelles;
- son appartenance à l'organisation internationale de
la Francophonie où il est le deuxième plus grand pays en terme de
locuteurs;
- l'existence, à ses cotés, de nombreux Etats
appartenant à des locutions différentes et à
différentes zones stratégiques;
- Sa musique de rayonnement.
- L'appartenance à trois bassin hydrique
différents (le Bassin du Congo, le Bassiin du Nil et le Bassin du
zambèse)
- Les nombreuses morts que le pays a connues pendants les
guerres de l'est
- La lutte contre les violences faites aux femmes à
l'Est
8. La politique congolaise des
Organisations Internationales
Il n' y a pas de honte à dire que la RDC est un pays
absent dans les grandes organisations internationales pour des raisons que tout
le monde connait; il ne serait pas hasardeux de penser que la République
Démocratique du Congo fait de la figuration au sein des organisations
internationales et régionales. La politique étrangère de
responsabilité est une politique de rationalisation de la participation
dans les organisations régionales et sous régionales. En effet,
à quoi sert-il d' être membre des plusieurs organisations
régionales et sous régionales qui ont les mêmes objectifs.
Pour quoi la RDC doit-elle être membre de la SADC, de la COMESA, de la
CEEAC,de la CEPGL, et de toutes les autres sans rien bénéficier
sinon des charges .
La politique de rationalisation consiste , selon les
intérêts en présence à choisir en toute
responsabilité les organisations régionales et sous
régionales utiles à court ou à moyen terme et à
quitter celles qui lui sont encombrantes. La RDC doit impérativement
faire le choix entre la CEPGL, la SADC et la CEEAC pour besoin d'
éfficacité.
9. Structure systémique
de formulation et de prise de décision de Politique
étrangère d'anticipation et de responsabilité
Président de la République
Parlement de la République
Exécutif
et Administration
Cours et
Tribunaux
* Société savante
* Expertise indépendante
* Etat major Général
* FCE
* Société civile nationale
Dans ce schéma, il faut bien noter que tout repose sur
le président de la République. Selon que ce dernier est
lui-même très impliqué ou non. Dans ce modèle de
politique étrangère de responsabilité et d'anticipation,
le Président de la République est l'acteur principal de la
formulation et même dans l'exécution de cette politique. Son
action est dictée uniquement par l'intérêt national.
A la prise de décision de politique
étrangère, le président consulte les membres des
commissions permanentes de l'Assemblée Nationale et du Sénat. Il
consulte ensuite les Sociétés Savantes. Il peut en faire le
point, en cas de nécessité, aux présidents de deux
chambres du Parlement.
La deuxième étape consiste à discuter de
la décision à prendre avec le gouvernement, selon la
hiérarchie ou même la spécificité de la question.
Ici, le ministre des Affaires étrangères peut à son niveau
consulter les experts sur l'opportunité de la démarche.
Une fois la formulation terminée, la décision
préparée, elle est prise en conseil des ministres.
L'Assemblée Nationale et le Sénat doivent
participer efficacement dans le processus de prise de décision. La
formulation de la politique étrangère parlementaire est une
affaire de collaboration. Les options fondamentales, les principes, les
objectifs doivent être arrêtés de commun accord avec
l'exécutif. Pour cela, les présidents de chacune des chambres
doivent consulter le Président de la République, au besoin le
premier ministre, ministre des affaires étrangère ou des
ministères spécifiques.
Les autres acteurs peuvent être consultés ou
donner leurs avis sur certaines orientations à prendre.
POLITIQUE ETRANGERE DE RESPONSABILITE
Objectif
Formulation
- Président de la Rép.
- Gouvernement
- Parlement
- Centres spécialisés
- RTNC
- FCE
- FARDC/ninistere de la défense dela défense
O.I
- Rationalisation
- Payement des arriérés
- Prise des paroles efficaces
-
- Appartenance à l'OIF
- La Musique de rayonnement
- Richesse naturelle
- L'immensité territoriale
- La position centrale en Afrique
- Lutte contre les violences faites
Aux femmes
- les nombreuses morts de la guerre de l'est
-
Principes
- Contribuer au changement des Pol.Gén.
- Défense de la souveraineté et Int.Terr.
- Anticiper les événements S/Régionaux,
Régionaux et Internationaux en faveur de la République
Démocratique du Congo
- Négocier l'exploitation des ressources naturelles avec
les multinationales et autres partenaires
- Convaincre les puissances qui instrumentalisent les puissances
S/Régionales contre la République Démocratique du Congo
- Intégrer la dimension des intérêts des
grandes puissances dans la vision de politique étrangère de la
République Démocratique du Congo
Facteurs
- Centralisme positif
- Nationalisme et patriotisme reformateurs
- Rationalité, le bon voisinage
--
- - La politique étrangère de
responsabilité est une politique de démocratie et de haute
collaboration interinstitutionnelle. Pour cela, elle est conçue comme un
programme spécifique du gouvernement. Elle doit être
présentée devant le congrès pour adoption ainsi que son
budget.
2. La diplomatie d'anticipation
1. Le contexte de ce
modèle
La diplomatie d'anticipation est un type de diplomatie
transformationelle. Ce modèle est une création américaine
avancée par le secrétaire d'Etat Condoleeza Rice vers la fin des
années 2005(207(*)). Cette diplomatie tente de tranformer les moyens et
l'organisation de la diplomatie américaine pour la rendre plus apte afin
qu'elle transforme le monde. Ce concept renferme une idée et une
volonté forte de réforme en profondeur de l'appareil
diplomatique.
Dans son acception américaine, la diplomatie
transformationnelle a pour objectif de tranformer la diplomatie
américaine dans tous les domaines afin qu'elle soit en mesure de
refaçonner le système international par le remodelage des Etats
en faillitte ou fragiles, en régimes démocratiques de
préference solide. Elle répose sur l'affirmation vertueuse selon
laquelle le caractère fondamental des régimes compte davantage
à présent que leur puissance économique ou militaire.
c'est le contraire de la diplomatie classique selon laquelle les Etats sont
des monstres froids dont la vision est exprimée selon la valeur de la
puissance économique et militaire.
Ainsi, la diplomatie d'anticipation est une variante de
celle de transformation. Elle consiste à poser les vrais
problèmes de la diplomatie congolaise , les analyser et proposer les
voies de sortie à sa léthargie continuelle.
Ainsi, cette diplomatie met en place une ingénieurie
sociale avec des programmes de reconstruction, d'aide au développement
ou de réforme institutionnelle. La diplomatie transformationnelle
s'appuie sur les «transformational president» qui sont ceux qui
reconfigurent durablement , en politique intérieure ou en politique
étrangère, les structures du système politique national ou
international, les conditions d'exercices de la politique américaine au
lieu de simplement le gérer et font figure de démiurges.
(208(*))
Le concept, dans le vocabulaire des Relations Internationales,
désigne bien la prise en compte des facteurs politiques et de bonne
gouvernance dans les situations diverses.Dans la vision américaine, les
« transformational states» sont ceux qui démontrent des
efforts de gouvernance ( lutte contre la corruption, ouverture de
l'économie) , ils sont donc éligibles au programme
américain.(209(*))
Nous pouvons noter que la diplomatie d'anticipation est une
synthèse de l'idéalisme et du réalisme diplomatique. Elle
est également une diplomatie de haute collaboration
inter-institutionnelle, une diplomatie démocratique, de bonne
gouvernance.
Son objectif principal est la consolidation de l'Etat et de la
souveraineté internationale. Cette diplomatie a , en outre, comme
objectif de changer l'image de la RDC par anticipation des
événements, cette image d'une zone de non Etat et d'un Etat en
faillitte, un Etat d'instabilité et de guerre.
On ne peut plus se contenter de ce que le gouvernement nous
rapporte par sa diplomatie classique. Tout le monde doit savoir ce qu'il fait
et apporter sa contribution pour l'avenir du pays, toutes les structures
peuvent contribuer à la formulation de la politique
étrangère et à son application par la diplomatie, comme
pour imiter Stanley Hoffman, le hard power et le soft power ne suffisent pas:
il faut un building power (210(*)). Cette contribution c'est pour construire un noveau
type de diplomatie et de transformer le rapport de forces des grandes
puissances en faveur de la RDC.
Se référant aux axes de politique
étrangère de responsabilité que nous avons cités,
la diplomatie d'anticipation est une diplomatie de proximité qui tente
de convaincre les grandes puissances à revoir leurs stratégies
contre la RDC au profit de ses voisins, notamment le Rwanda et l'Ouganda. Cette
diplomatie tient grandement compte des tacts, d'esprit d'anticipation et de
responsabilité dans ses relations avec l'extérieur. Elle apporte
une touche stratégique qu'elle ajoute à la transformation de ses
structures diplomatiques et à sa vision de politique
étrangère. C'est également une diplomatie agissante, une
diplomatie volontariste qui va au devant des problèmes avant qu'ils ne
se produisent, qui les anticipe et les gère. Une diplomatie
d'anticipation bien menée peut permettre à la RDC d'être
gouvernée sans forces armées.
2. Les acteurs
Depuis très longtemps, les acteurs diplomatiques sont
les ambassadeurs, les consuls et autres envoyés extraordinaires.La
diplomatie d'anticipation fait entrer d'autres, notamment les membres de la
fédération des congolais de l'étranger qui ont fait des
études spécifiques et qui connaissent à suffisance les
rouages des grandes puissances et des autres acteurs du système
international. Ceux-ci doivent être choisis selon leurs
spécialités et leurs connaissances du milieu. Ils ne peuvent pas
travailler à l'ambassade, mais en collaboration avec les agents de
l'ambassade, en forme d'une force profonde ou de lobby .
Un autre acteur diplomatique, ce sont les présidents
de l'Assemblée nationale et du Sénat, dans le cadre de la
diplomatie des peuples ou de la diplomatie parlementaire. Ils sont
extrêmement importants dans le cadre de ce schema parce qu'ils peuvent
obtenir ce que l'éxécutif ne peut pas. leurs influences
auprès de certaines structures sont une bonne garantie pour notre
modèle de Diplomatie.
Les acteurs diplomatiques , dans ce modèle, sont
sélectionnés selon les critères très professionnels
de carrière. On évite la nomination des ambassadeurs de
confiance ou réalistes. ceux ci doivent être formés,
expérimentés, ils doivent sortir des grandes écoles des
Relations internationales, des grands centres stratégiques et des
grandes facultés de Droit du pays. Ils sont en outre rodés aux
fonctions à remplir. Ce modèle envisage la création d'une
académie diplomatique nationale à laquelle les fonctionnaires et
autres agents sont formés et recyclés pour mieux remplir leurs
tâches des diplomates en fonction ou en mission. La nomination doit
respecter, si le besoin se fait sentir, le principe de la rotation
diplomatique. La mise en place dans la diplomatie ne pourrait intervenir
qu'après le rapatriement des diplomates en poste.
3. Les moyens
L'Etat transfomé ne peut que donner les moyens à
sa diplomatie. Parce qu'on ne fait pas de diplomatie sans moyens
conséquents. Comme dans notre modèle de politique
étrangère de responsabilité , nous avons soutenu que
celle-ci doit être présentée au congrès pour
être adoptée. A cette même occasion , le gouvernement
présentera le budget de la diplomatie. Ceci dépendra du
sérieux du gouvernement et on saura ce qu'il veut obtenir.
LA DIPLOMATIE D'ANTICIPATION
Acteurs
- Président de la Rép. (Diplomate en chef)
- MINAFFEC (Coordonnateur principal)
- Diplomate classique (Amb. & consul)
- Congolais de l'étranger
- Les présidents de deux chambres (diplomatie
parlementaire)
- Gouverneur et Bourgmestre (coopération
décentralisée)
Présidence
- Cellule de conception et de formulation et de mise en pratique
de la diplomatie
- Conseil principal sur les questions de la diplomatie et de la
coopération décentralisée
Sénat et Parlement
- Commission des politiques extérieures dans lesquelles en
trouvera des cellules de contrôle, de formulation et de suivi
Principe
- Centralisme positif
- Nationalisme et patriotisme des formateurs
FCE
Cellule de contrôle, de suivi, de formulation et de gestion
des actions diplomatiques
Centre spécialisé
Cellule de coopération et de gestion, conseil de politique
étrangère et diplomatique (département de R.I, DIP et
autres intéressés).
Les Ministères des Affaires Étrangères et
de la Coopération Internationale assurent la coordination de grandes
orientations de politique étrangère et le suivi des moyens ou
actions diplomatiques sur terrain. Les Ambassadeurs en mission se rencontrent
en conférence annuelle d'évaluation et participent à la
formation de remise à niveau selon les spécificités et
autres besoins.
CONLUSION
Nous sommes arrivés au terme d'une longue analyse. Le
sujet est d'une actualité brûlante et concerne au premier chef
notre pays. La fin de la guerre froide a consacré la fin
stratégique du rôle joué par la RDC. De ce fait, cette
dernière a perdu sa place dans la formulation de la politique africaine
des grandes puissances comme celle des USA. Car, le concours de plusieurs
évenements internes et internationaux ont fait qu,elle ne
représente plus rien au niveau international et africain en
particulier.Nous signalons , sur le plan interne, l'inéxistence d'une
forme visible de l'Etat devant remplir ses fonctions regaliennes, l'emergence
des milices internes et externes , les revendictions identitaires et l'absence
quasi totale de la bonne perception de la situation par les autorités
qui se sont succedées.
Ce fait est apparu, aux yeux des américains, comme une
incapacité interne et le pays est classé comme un Etat qui a
failli, qui n'existe pas et qui entretient l'instabilité dans la sous
région des grands lacs. A la recherche de nouveuax leaders post guerre
froide et selon le principe du régionalisme selon lequel , les africains
devaient s'occuper eux- mêmes du maintien de la paix dans leurs crises,
les Américains ont mis sur pieds plusieurs programmes de
sécurité pour lesquels certains pays ont été
séléctionnés. Parmi ces pays, il y a sans doute le Rwanda
(selectionné pour avoir bien instrumentalisé la
réalité du génocide et la communauté internationale
lui a appliqué la diplomatie de la pitié), l'Ouganda parce que
devant servir des bras séculiers américains contre le terrorisme
Soudanais.
Ces pays ont profité de ces différents
programmes de formation pour mettre sur pieds des armées de
conquête sous régionale. Ils ont organisé des
expéditions et croisades militaires contre la République pour
différentes raisons, ils ont soutenu les groupes armés et milices
contre la souveraineté de la RDC, ils se sont affrontés sur
leterritoire congolais sans être punis.
Tout cela, sous la bénédiction des grandes
puissances, notamment des USA. L'objectif principal suivi est , selon les
nombreux programmes, la balkanisation de la RDC , considérée
comme un Etat qui a failli et qui exporte l'instabilité en laissant les
forces négatives des autres Pays se servir de son territoire comme base
arrière.
Ce qui parait étonnant est le fait que durant toutes
ces années, les autorités congolaises et toute la
communauté nationale se comportent comme si tout allait bien et que la
situation reviendrait à la normale. La RDC ne fait que subir les
événements, elle est gerée, à l'image du pays, au
quotidien, pas de politique à long terme. Pendant ce temps, le Rwanda se
présente comme une puissance sous régionale en qui les grandes
puissances peuvent faire confiance.
Cette étude s'est proposée de refaire toute la
politique étrangère de la RDC en temps de crise et de survie
contre toutes les tentatives de prédation et de lutte pour sauvegarder
son intégrité territoriale, sa souveraineté et même
sa survie. La politique étrangère de responsabilité et la
diplomatie transformationnelle d'anticipation sont des modèles que ce
travail propose pour une redynamisation de sa diplomatie et surtout pour parer
à la fin lente de vie de la RDC comme Etat nation dans sa forme
actuelle.
Cette politique lui permet d'aller au devant de la
scène, de ne pas rester attendre les événements et les
subir, mais de les anticiper. Il est vrai que la RDC est menacée par des
forces plus puissantes qu'elle-même. Cependant, nous devons dire
qu'à ce stade, la République est malade de ses politiciens et de
sa diplomatie. Comment peut-on accepter dans les circonstances qui sont les
nôtres de rester et attendre les événements, comment
peut-on comprendre qu'un Etat comme la RDC soit plus pauvre que ceux qui le
servent, comment peut-on comprendre qu'un Nation en état de
vassalité diplomatique ne puisse se préoccuper de son avenir,
comment peut-on comprendre l'état arrièré de l'opposition
qui ne peut tenir un discours novateur et constructif , sinon pour ses propres
intérêts, comment peut- on servir un groupe des personnes au lieu
de servir la mère patrie. Tous ces faits prouvent à suffisance
que la RDC est prise en otage par ses politiciens .
Les événements actuels contre la RDC post
éléctorale sont éloquants: la guerre de Bundu dia Kongo,
un pretexte pour l'instabilité de l'ouest, la présentation des
Banyamulenge comme une minorité tutsi contre la grande majorité
des congolais, la signature d'un accord à forme simplifiée avec
l'Ouganda pour traquer les LRA, la signature d'un texte de même genre
avec le Rwanda contre les FDLR, sans une mesure d'encadrement aucune entrent
bien dans ce type de diplomatie de réaction communément
appélée la diplomatie de développement. Nous avons
démontré dans les lignes qui ont précédés
qu' en politique ineternationale, les objectifs s'entrecroisent et se suivent.
La paix à tout prix comme objectif de politique étrangère
n'est pas mauvaise, cependant, sans mesure d'encadrement, cette paix de
façade risque de devenir la cause d'une prochaine instabilité
comme les mêmes causes produisant les mêmes effets. C'est en ce
moment que la RDC a besoin d'une diplomatie d'anticipation ,laquelle applique,
dans sa formulation la théorie de la réaction prévue et
,dans son application la théorie de la mouche sur le mur.
Cette forme de politique étrangère de
responsabilité et de diplomatie transformationnelle d'anticipation
permet d'abord d'analyser la situation froidement, de connaitre les vraies
questions et causes de l'instabilité. S'il est admis que la RDC fait
l'objet d'une prédation des ses ressources naturelles, elle propose
alors, par anticipation , comme c'est une situation instrumentalisée, de
négocier avec les auteurs de l'instrumentalisation, c'est-à-dire
les multinationales qui ont armé le Rwanda et autres acteurs pour bien
piller les ressources.Juque là ,toutes ces choses ne sont que des faits
observables et peuvent paraitre de simples idées scolastiques, parce que
les autorités ne font rien dans ce sens. L'exemple d'une diplomatie
d'irresponsabilité est la signature du contrat Sino-Congolais. Il est
vrai que la Chine propose les conditions accessibles et acceptables. Cependant,
la RDC se trouve dans un pacte stratégique avec l'occident depuis la
colonisation. ce pacte n'a jamais été resilié. Pour quoi
alors, pendant que l'occident est en compétition stratégique avec
la Chine, dans les conditions qui sont les nôtres, signer cet accord
alors qu'on sait bien que l'occident ferait tout pour qu'il ne soit pas
appliqué. Si c'est un nouveau pacte stratégique et diplomatique,
il faudrait alors le formaliser, sinon, cela ne fait que mettre la
République en situation difficile. Il faut retenir que tout le monde
aujourd'hui vend à la chine ou consomme chinois ( américains,
européens et africains).
La conclusion de ce contrat, la révisitation des
contrats miniers régulièrement signés entre 1996-1997
pendant la rébellion de l'AFDL, la révisitaion de nouveaux
contrats signés pendant la transition( dits contrats léonins) et
d'autres encore signés après les éléctions de 2006
ont encore prouvé que la RDC n'est pas un partenaire fiable et loyal .
La diplomatie transformationnelle d'anticipation est un type de diplomatie qui
se sert de la loyauté comme principe fondateur de la formulation de la
politique étrangère et de la mise en pratique de la diplomatie.
Cette loyauté est entendue comme une constance de manière
à ne pas surprendre désagréablment ses alliés
traditionnels, son opinion publique ou même son propre bureau. C'est
finalement l'ancrage d'une ligne de conduite diplomatique dans les limites de
ce que l'on peut en attendre compte tenu de l'expérience du
passé.(211(*))
Un autre fait désagréable est la guerre congolo
Rwandaise contre les Fdlr et les Interahamwe que la République a
accepté sur son territoire.
Pourquoi la diplomatie congolaise n'a-t-elle pas
jusqu'à ce jour pas réussi à obtenir le départ des
forces négatives rwandaises du sol congolais ? A cause de certaines
pesanteurs qui expliquent le maintien des combattants du Front
démocratique pour la libération du Rwanda (Fdlr) sur le sol
congolais et qui objectivement l'empêchent d'aborder cette question sous
son vrai angle. La défense de l'intégrité territoriale est
bonne, mais pas faire une guerre qui peut être évitée. La
RDC donne parfois l'impression de ne pas savoir traiter. Maintenant, il faut
éviter que le pouvoir du Rwanda ne saisisse l'opportunité
offerte par l'élasticité du temps de désarmement des Fdlr
pour une fois de plus justifier sa présence dans cette partie du pays.
Quelle est l'image que nous véhiculons à
l'extérieur de notre pays et que peuvent valoir tous les contacts pris
avec les investisseurs quand ils apprennent que les Congolais ne sont pas
suffisamment forts pour trouver des solutions négociées afin que
l'est du Congo ait le calme de l'ouest? De ce qui précède, il
peut se lire que cette faille donne aujourd'hui l'impression comme si le Congo
a mordu dans un piège tendu.
Sur le plan diplomatique, le Congo a servi d'alibi au Rwanda,
ainsi , l' a-t-il aidé à prouver qu'il est une puissance
régionale affirmée. Ce que la RDC n'a pas pu faire, le Rwanda le
fait en quinze jours, il augmente son crédit diplomatique sur le plan
international sans bien le vouloir. Le besoin de la paix à tout prix ne
peut pas nous amener à jouer le jeu des autres si naivement. La
diplomatie d'anticipation ferait le jeu dans la mesure où elle
analyserait les conséquences et les enjeux à long termes.
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Coopérer pour la paix : Rôle des organisations
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2. BATTISTELLA, D., Faire de la paix un bien public,
Colloques Les biens publics mondiaux, Bordeaux IV, 2003
3. BRACKMANN, C., conférence tenue à l'ULB le 7
mai 2003, à l'occasion de la sortie de son livre « les
nouveaux prédateurs politiques des puissances en Afrique
centrale », éd. Fayard, Bruxelles, 2003.
V. NETOGRAPHIE
1. http://kilimandjero.dhblogs.be/22-01-2010/
2.
http://www.beltradecongo.be/index2.php?page=5217&PHPSESSID=bc2fd038b09a2081e2cc6539f1e17190
3.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/actualite/congo/
4. http://www.radio-canada.ca/url.asp?/actualite/zonelibre/02-
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
IN MEMORIAM
II
DEDICACE
III
AVANT-PROPOS
IV
SIGLES ET ABBREVIATIONS
V
INTRODUCTION
1
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
1
II. ETAT DE LA QUESTION
3
III. PROBLEMATIQUE
8
IV. HYPOTHESE
10
V. INTERET DU SUJET
12
VI. METHODOLOGIE
13
a. De la méthode
14
b. Les techniques
17
VII. DELIMITATION
18
a. Du point de vue temporel
18
b. Du point de vue espace
20
CHAPITRE I : POLITIQUE AFRICAINE DES USA
21
SECTION I. LES DEBLAYAGES CONCEPTUELS
21
§1. Politique étrangère,
politique extérieure et politique internationale
21
1. Notion de politique étrangère d'un
Etat
21
1.1. Définitions
21
1.2. Les facteurs de politique étrangère
d'un État
23
1.3. La loyauté comme élément de
politique étrangère
25
SECTION 2. LES POLITIQUES AFRICAINES DES USA
27
§1. Les structures de conception et de
gestion de la politique africaine des USA.
27
1.1. Les acteurs institutionnels
27
1.1.1. De l'exécutif et ses services
27
1.1.2. Le secrétaire d'Etat et le
secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines
29
1.1.3. Les services de l'exécutif
30
a. La NSC
30
b. La CIA
30
1.1.4. Les législatives
31
1.1.5. Les acteurs non gouvernementaux
32
1. La communauté noire des États-unis.
32
2. Des mouvements humanistes
33
3. Les Églises religieuses
33
4. Syndicats américains
34
5. Les sociétés multinationales
35
Les principes de politique africaine des USA
37
1. Pendant la guerre froide
38
2. Après la guerre froide
39
Les courants philosophiques de la politique
africaine des USA post gurre froide : l'engagement sélectif et la legacy
40
1.2.1.1. De l'engagement sélectif et son
application dans les relations USA-AFRIQUE
41
1.2.1.2. De La politique du Legacy et son application
dans les relations USA-AFRIQUE
44
1.2.1.3. Les lignes forces et stratégies de
la politique américaine en Afrique
45
CHAPITRE II. LA POLITIQUE ENTRANGERE DE LA
RDC
46
SECTION I: PRÉSENTATION DE LA RÉPUBLIQUE
DÉMOCRATIQUE DU CONGO
46
§1 Présentation politico- historique
46
§2. Présentation économique et
pontentialité des ressources naturelles
49
§3. Présentation géopolitico
stratégique
58
SECTION II. LA CRISE DE L'ETAT CONGOLAIS ET SES
CONSÉQUENCES SUR SA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
61
§.1. La crise de l'État Africain
61
§2. La crise de l'État Congolais
70
2.1. Les fondements internes de la crise de
l'État Congolais
70
2.1.1. L'instabilité structurelle et
insurrectionnelle revisitée
70
2.1.3. Le tribalisme, ethnicisme, crise
foncière et crise identitaire
72
2.2- Les fondements externes de la crise congolaise
73
2.2.1. Le poids de l'héritage colonial
73
SECTION III. LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE
LA RDC DANS LE TEMPS
76
§. 1. La Politique étrangère du
congo pendant la Première République
77
1.1. La formulation
77
1.1.1. Les acteurs
77
1.1.2. Les compétences
78
1.1.2.1. Les compétences du président de
la République
78
1.1.2.2. Les compétences du gouvernement
78
1.1.2.3. Les compétences des chambres
legislatives
79
1.2. Les principes,objectifs et courants
philosophiques
81
1.3. CRITIQUE DE CETTE POLITIQUE
82
1.3.1. Exécution de la politique
étrangère de la RDC pendant la première république
82
§2. La Politique étrangère du
congo pendant la deuxième République
83
2.1. La formulation
84
2.1.1. De la compétence constitutionnelle des
acteurs
84
2.2. Les objectifs, courants philosophiques et
principes de politique étrangère
86
2.2.1. Objectifs
86
2.2.2. Les courants philosophiques
86
2.2.3. les principes de politique étrangere
87
2.3. Exécution de la politique
étrangère de la RDC pendant la deuxieme République
87
§3. La politique étrangère du
congo de 1991 à 1997
89
3.1. La formulation
91
3.1.1. Les compétences constitutionnelles des
acteurs
91
3.1.1.1. Du Président de la République
91
3.1.1.2. De l'Assemblée nationale
93
3.1.1.3. Le Haut Conseil de la République.
93
3.1.1.4. Le gouvernement de la République.
93
3.1.1.5. Des cours et tribunaux
94
1. Le président de la République
95
2. Le Haut Conseil de la République- Parlement
de la transition
96
3. Le gouvernement de la République
96
4. Des cours et tribunaux.
96
3.2. Les objectifs, courants philosophiques et
principes de politique étrangère
97
3.2.1. Les objectifs.
97
3.2.2. Les courants philosophiques
97
3.2.3. Les principes
97
§4. Exécution de la politique
étrangère de la RDC pendant la Deuxième République
98
4.1. La politique Étrangère du Congo de
1997 à 2001
98
4.1.1. La formulation
98
4.1.1. De la compétence constitutionnelles des
acteurs
98
4.2. Les objectifs, courants philosophiques et
principes de politique étrangère
100
4.2.1. Objectifs
100
4.2.2. Courant philosophique
100
4.2.3. Les principes de politique
étrangère
101
§2. Exécution de la politique
étrangère sous le régime de Mzé Kabila
101
§5. La politique étrangère du
congo de 2001 à 2006
103
5.1. La formulation
103
5.2. De la compétence constitutionnelle des
acteurs
104
5.3. Les objectifs, courants philosophiques et
principes de politique étrangère
106
5.3.1. Objectifs
106
5.3.2. Les principes de politique
étrangère
106
5.3.3. Courant philosophique
107
5.2. Exécution de la politique
étrangère pendant la deuxieme République
107
§6. La politique étrangère du
congo de 2006 à nos jours
108
6.1. La formulation de la politique
étrangère
109
6.1.1. De la compétence constitutionnelle des
acteurs
109
6.2. Les objectifs, courants philosophiques et
principes de politique étrangère
111
6.2.1. Objectifs de politique étrangère
111
6.2.2. Principes de politique étrangère
111
6.2.3. Courants philosophiques
112
6.2.4. L'application de la politique
étrangère
112
6.2.4.1. Conséquences de la crise de l'Etat
Congolais sur sa politique étrangère.
114
CHAPITRE III. LA POLITIQUE ETRANGERE DES USA
VIS AVIS DE LA RDC
116
SECTION I. OBJECTIFS SPECIFIQUES DE LA POLITIQUE
AMÉRICAINE DE LA RDC PENDANT ET APRES LA GUERRE FROIDE.
116
§1. Pendant la première
République
116
§2. Pendant la Deuxième
République
118
§3. De 1990 à 1997
119
§4. De 1997 à 2001
120
§5. De 2001 à 2006
121
SECTION II. LES DOCTRINES DE POLITIQUE AFRICAINES DES
USA QUI MENACENT LA RDC
124
§1. La perception américaine du
régionalisme et l'application des new leaders
124
1.1. Le régionalisme
124
1.2. La théorie de New Leaders
125
§2. L'ombre jeté sur le
génocide et la lutte contre le terrorisme en Afrique des grands lacs
126
§3. Théorie de la paix
démocratique et la diplomatie transformationnelle
128
3.1. La théorie de la paix démocratique
128
3.2. Diplomatie transformationnelle
131
§4. La théorie du chaos constructeur
134
§5. Le ré application du principe
wilsonien de nationalité
136
§6. Les programmes militaires
américains dans les quels le Rwanda et l'Ouganda ont participé
140
Rapid Intervention Force (RIF)
140
International Military Education and Training (IMET)
141
3. Joint Combined Exchange Training (JCET)
142
Rwandan Interagency Assessment Team (RIAT)
142
Acquisition and Cross-Servicing Agreements, ACSA
143
1.5.7. Le danger de ce programme contre certains
États comme la RDC
144
CHAPITRE IV. LES PERSPECTIVES POUR UNE
POLITIQUE ETRANGERE ET UNE DIPLOMATIE D'UN CONGO PUISSANCE
153
SECTION 1. LES PRÉALABLES POUR LA FORMULATION
D'UNE POLITIQUE ETRANGERE D'UN CONGO PUISSANCE.
154
La prise de conscience du danger du deperissement
154
La refondation de l'Etat et la restauration de son
autorite .
155
Le renforcement de la conscience patriotique
156
La formation d'une armée nationale
157
SECTION 2. LA POLITIQUE ETRANGERE DE RESPONSABILITE
POUR UN CONGO PUISSANCE D'AVENIR
159
1. La politique étrangère de
responsabilité
160
. L'élaboration et acteurs
161
Le Président de la République
161
Le Gouvernement
161
Le Parlement
162
Les cours et tribunaux
163
Les Sociétés savantes
spécialisées en Relations internationales, politique
étrangère , politique internationale, droit international et la
diplomatie.
163
2. Objectifs de politique étrangère
163
3. Les axes priviligiés
164
4. Les principes prévalant à
l'élaboration
167
5. La place de la vision des grandes puissances
dans l'élaboration de la politique étrangère de
responsabilité
168
6. Intérêt national dans politique
étrangère de responsabilité
169
7. Les déterminants de la politique
étrangère de responsabilité
170
8. La politique congolaise des Organisations
Internationales
170
9. Structure systémique de formulation et
de prise de décision de Politique étrangère d'anticipation
et de responsabilité
172
2. La diplomatie d'anticipation
175
1. Le contexte de ce modèle
175
2. Les acteurs
177
3. Les moyens
178
CONLUSION
180
BIBLIOGRAPHIE
185
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194
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* 124 La loi fondamentale du
19 mai 1960, relative aux structures du Congo, art. 22
* 125 Idem, art. 23
* 126 Ibidem, art.24
* 127 Ibidem, art. 25
* 128 Constitution de
Luluabourg, du 1 Août 1964, les articles. 8 à 10
* 129 LABANA et LOFEMBE,
op.Cit, p.8
* 130 Ordonnance loi
n°7 du 7 novembre 1965 accordant des pouvoirs spéciaux au
président de la république, l'ordonnance loi n° 66/ 92 bis
du 7 mars 1966 attribuant le pouvoir législatif au président de
la république et l'ordonnance loi n° 66/ 621 du 21 octobre 1966
relative aux pouvoirs du président de la république et du
parlement.
* 131La proclamation du haut
commandement de l'armée nationale congolaise du 24 novembre 1965
* 132 Constitution de la
République Démocratique du Congo du 24 juin 1967, art. 20
* 133 Idem, art. 24
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motifs de la loi n° 74/020 du 15 aout 1974 portant revision de la
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* 137 Exposé des
motifs de la loi 93-001 du 02 avril 1993, op.cit.
* 138 Exposé des
motifs de l'acte constitutionnel de la transition, du 09 avril, 1994, p.5-6
* 139 Décret-loi
constitutionnel du 27 mai 1997, Art.3
* 140 Décret-loi
constitutionnel du 27 mai 1997, op.cit. Art.3
* 141 Idem, art. 6
* 142 Ibidem
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* 194 DALLAIRE, A. , Shake
Hands with the Devil: The Failure of Humanity in Rwanda, Arrow Books, 2003,
p. 273.
* 195 LOUVIER, G,
« Rwanda: l'aide militaire américaine en questions. Les
États-unis sont soupçonnés d'avoir aidé les soldats
rwandais à renverser Mobutu et d'être complices des tueries contre
les réfugiés hutus. », In Monde, septembre 2007,
p. 3
* 196 LOUVIER, G, Op.Cit.
,p.58
* 197 LONDENDE LOKENGE,
Les Tutsi, gendarmes des américains en Afrique, éd.
L'Harmattan, Paris, 1998, p.40
* 198 CROUZET, I., op.cit.,
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* 199 BOUTROS BOUTROS GHALI,
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* 206JACKSON, Quasi
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* 207 VAISSE, J., op.cit., p.
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* 208 SKOWRONEK, S., The
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* 209NYE, J., «
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