Royaume du Maroc
Ministère de la santé
Délégation du ministère de la
santé
A la wilaya de rabat
Institut de formation
Aux carrières de santé
Rabat
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La prise en charge des patients en fin de vie par le personnel
infirmier cas de l'institut national d'oncologie sidi Mohamed ben Abdallah de
Rabat
Mémoire présenté pour l'obtention du
Diplôme des études paramédicales de 2ième
cycle
3ème Cohorte 2006-2008
Section: Enseignement Paramédical
Encadré par :
Professeur NEJMI MAATI
Dr BENTALHA AZIZA
Unité d'évaluation et traitement de la douleur et
soins palliatifs Institut National d'Oncologie sidi Mohamed Ben Abdallâh
de Rabat
Elaboré par :
IKROU ALI
Membre de Jury:
Mlle TIBHIRI MALIKA Enseignante Institut de Formation aux
Carrières de santé
Mlle BIDARAN KHADIJA cadre à la Direction du Centre
Hospitalier Ibn Sina Rabat
Juillet 2008
Dédicaces
Je dédie ce travail:
A mes chers parents, ma femme, mon frère, mes soeurs.
Qu'ils trouvent dans ce travail l'expression de mon amour et le
témoignage de ma profonde gratitude pour la bienveillance avec laquelle
ils m'ont toujours entouré. Que Dieu leur réserve longue vie et
bonne santé.
A toutes les personnes qui font tous ce qui reste à
faire quand il y a rien à faire pour les patients en fin de vie.
Remerciements
· Professeur NEJMI Maâti
· Dr BENTALHA Aziza
C'est un grand honneur d'avoir accepté de diriger ce
mémoire. Vos orientations et la bienveillance avec laquelle vous avez
suivi ce travail malgré vos multiples préoccupations qui m'ont
énormément aidé dans son élaboration.
J'espère avoir mérité votre confiance.
Veuillez trouver ici ma profonde reconnaissance.
· Mr BAHADI Mohamed directeur de l'IFCSR:
Vous avez fourni tant d'efforts pour notre formation. Vos
qualités humaines et relationnelles resteront gravées dans notre
mémoire. Veuillez trouver ici ma profonde reconnaissance.
· Mr EL MAJHAD Mohamed coordinateur du
2ème cycle :
Votre intérêt et bienveillance pour notre
formation sont sans égale, veuillez accepter notre grande
reconnaissance.
· A Nos Enseignants du 2ème cycle
Nous tenons à vous remercier pour l'accueil, la
considération et l'aide dont vous avez toujours fait preuve à
notre égard.
· Je tiens à remercie, aussi :
ELKARTA Boubaker, ACHAMI Lahcen, et OUKTIAM Hassan
Veuillez trouver dans ce travail le témoignage de ma
sincère gratitude et ma haute considération.
ali.ikrou@hotmail.com
Résumé
L'objectif de cette recherche est de décrire la prise
en charge des patients en fin de vie par les infirmiers à l'institut
national d'oncologie. Les infirmiers ne donnent pas d'importance à la
prise en charge globale, ils intéressent au soins techniques au
dépend des soins relationnels et éducatifs. Cette recherche a
été entamée par élaboration d'un cadre de
référence, qui est conceptuel fournissant les différentes
dimensions de la prise en charge des patients en fin de vie, se basant sur le
caring, le modèle de soins de soutiens et la recensions des
écrits. L'enquête a été menée auprès
de 25 infirmiers travaillant au niveau de cinq services à l'INO, choisis
par choix raisonné, avec un taux de participation de 84 %. Les
participants ont répondu à un questionnaire visant à
décrire la PEC des patients en fin de vie. L'analyse des données
révèle que ; a) les infirmiers sont en majorité des
IDE mais ne font pas de planification et ni de projets de soins au niveau des
unités, b) 43% n'organisent pas de séances éducatives, c)
les besoins du patients ne sont pas identifiés par les infirmiers par
plus de deux tiers et d) la majorité ne prennent pas en charge la phase
terminale et d'agonie qui est une phase très vulnérable. Ceci
explique par le fait que la prise en charge des patients en fin de vie
nécessite une approche pluridisciplinaire où les
compétences de chaque intervenant sont reconnues. Enfin des propositions
de recommandations pour la pratique infirmière sont proposées
pour une amélioration de la prise en charge des patients en fin de
vie.
La table des matières
Dédicace
Remerciement
Résumé
La table des matières
Liste des graphiques
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
................................................................................................1
Chapitre I :
Problème de recherche
3
1. Formulation
3
2. Enoncé du but et de question de recherche
8
Chapitre II
Recension des écrits
9
I. Recension
9
II. synthèse
28
III. Elaboration du cadre de
référence
29
Chapitre III: Méthodologie
32
1. Devis de recherche
32
1.1 Type de l'étude
32
1.2 Population et échantillon
32
1.3 Description du milieu
33
1.4 Définition des variables et instruments
de mesure
34
1.5 Description des instruments de mesure
36
1.6 Description du déroulement de collecte
des données
37
2. Présentation des considérations
éthiques
37
3. Description du plan d'analyse
38
Chapitre VI
Présentation des résultats :
39
Chapitre V : Discussion des
résultats
57
1. Interprétation des
résultats
57
2. Description des forces et limites
62
3. Enoncé des recommandations
63
Conclusion
67
Références bibliographiques
Annexes
Liste des tableaux
Tableau n°1
|
Répartition de la population cible par unité de
soins et par profil
|
33
|
Tableau n°2
|
Le mouvement des patients au cours de l'année 2007
|
34
|
Tableau n°3
|
: Répartition du personnel infirmiers répondant
selon l'ancienneté dans la carrière et dans le service
|
40
|
Tableau n° 4
|
Répartition des enquêtés selon la formation
de base concernant la prise en charge des patients en fin de vie
|
41
|
Tableau n°5
|
Les raisons pour lesquelles la formation de base n'apporte pas
les connaissances et moyens nécessaires pour la PEC des patients en fin
de vie
|
42
|
Tableau n° 6
|
Répartition des participants selon l'organisation du
travail des infirmiers
|
42
|
Tableau n° 7
|
Répartition des tâches entre les infirmiers du
service
|
43
|
Tableau n° 8
|
Répartition des thèmes discutés dans les
réunions
|
45
|
Tableau n° 9
|
Répartition selon le cadre réglementation et
religieux de la prise en charge des patients en fin de vie
|
44
|
Tableau n° 10
|
Répartition selon la conception d'un projet de soins et/
ou de vie
|
44
|
Tableau n° 11
|
Source de collecte de donnée des patients par les
infirmiers
|
45
|
Tableau n° 12
|
Répartition des activités éducatives
organisées aux patients en fin de vie et aux proches
|
47
|
Tableau n° 13
|
Répartition selon le choix de la nature de la relation
|
48
|
Tableau n° 14
|
Répartition des infirmiers selon leur avis sur la relation
d'aide dans la prise en charge du patient en fin de vie
|
48
|
Tableau n° 15
|
Répartition des infirmiers selon l'absence des protocoles
de PEC de la douleur
|
50
|
Tableau n° 16
|
Répartition selon la procédure suivie par les
infirmiers en cas de la douleur
|
50
|
Tableau n° 17
|
Répartition des effectifs des infirmiers selon
l'identification des sources de la souffrance
|
51
|
Tableau n° 18
|
Répartition des participants selon la procédure de
soulagement de la souffrance
|
52
|
Tableau n° 19
|
Répartition des participants selon la satisfaction des
besoins spécifiques et de la phase terminale
|
53
|
Tableau n° 20
|
Répartition des participants selon les soins
prodigués
|
54
|
Tableau n° 21
|
Répartition des participants selon leur avis des
problèmes entravant la PEC du patient en fin de vie
|
55
|
Tableau n° 22
|
les suggestions proposées par les infirmiers pour
l'amélioration de la PEC des patients en fin de vie
|
56
|
:
Liste des figures
Graphique n°1 :
|
Répartition de l'échantillon selon le sexe
|
39
|
Graphique n°2 :
|
Répartition de l'échantillon par tranche d'age
|
39
|
Graphique n°3 :
|
Répartition du personnel infirmier par grade
|
40
|
Graphique n° 4
|
Utilisation d'un modèle conceptuel infirmier
|
46
|
Graphique n° 5
|
Répartitions des infirmiers selon organisation des
séances éducatives au profil
|
46
|
Graphique n °6
|
Répartition selon la connaissance de certains
éléments de la vie privée du patient
|
47
|
Graphique n° 7:
|
Répartition des infirmiers selon l'existence des
protocoles de prise en charge de la douleur dans les unités de soins
|
49
|
Graphique n° 8
|
Répartition selon l'application de la conception
de Virginia Henderson
|
52
|
Graphique n°9
|
Répartition des participants selon le soutien aux
proches
|
55
|
Liste des abréviations
ANAES Agence nationale d'évaluation et
d'accréditation en santé
B.P.I.A Brief pain inventory version Arabe
CII Conseil International des infirmiers
DMS Durée moyenne de séjour
EORTC European Organisation for Research
Treatment of Cancer
E.N. L'Échelle Numérique
EPM Etudes paramédicales
E.V.A Échelle Visuelle Analogique
E.V.S. L'Échelle Verbale Simple
H.A.D Hospital Anxiety and Depression scale
IA Infirmiers auxiliaires
IEC Information éducation communication
IDE Infirmiers diplômés d'état
IFCS Institut de formation aux
carrières de santé
IFCSR Institut de formation aux carrières de
santé de Rabat
I.N.O Institut National d'Oncologie
MPQ la version française courte du McGill Pain
Questionnaire
OMS Organisation mondiale de la
santé
PEC Prise en charge
QDSA Questionnaire douleur Saint-Antoine
SFAP Société Française d'Accompagnement
et de Soins Palliatif
Introduction
Malgré tous les programmes de promotion et de
prévention mis de l'avant dans nos sociétés modernes,
malgré l'avancement des savoirs, l'ultra-spécialisation des
technologies et la délicatesse des méthodes de soins, la maladie
et la mort continuent d'être des réalités vécues par
des individus et des familles à différentes étapes du
cycle de leur vie familiale
Or, la fin de vie dans les sociétés
contemporaines, est trop souvent réduite à une technique
médicale et les dimensions affectives et humaines tendent à
être ignorées par les soignants. Les gestes et les paroles de
respect, la compétence à soigner et à soulager de
même que les attitudes de compassion sont autant d'éléments
qui permettent aux humains éprouvés par la maladie et la mort
(patients, familles, professionnels) de continuer à vivre, de se
construire et de grandir sur la route de la vie (Plante, 2006).
La prise en charge des patients en fin de vie nécessite
une approche pluridisciplinaire. A ce titre l'intervention infirmière
centrée sur le patient, est d'une importance capitale, et consiste
à utiliser le processus relationnel pour mieux adapter les soins
offerts. En côtoyant le patient et ses proches, l'infirmier observe ce
qui se passe ou ce qui ne se passe pas. Il s'affronte directement à la
douleur, à la souffrance de même à la satisfaction des
besoins des patients et leur proche. Cette démarche infirmière
privilégie l'écoute, la relation d'aide, l'évaluation de
la douleur, et aussi le soulagement de la souffrance.
Dans cet élan, cette étude se propose de
décrire la prise en charge des patients en fin de vie par le personnel
infirmier au niveau de l'Institut National d'Oncologie (I.N.O) Sidi Mohammed
Ben Abdellah de Rabat
La population cible de l'étude est composée de
tous les infirmiers diplômés d'état polyvalents et
infirmiers auxiliaires impliqués dans la prise en charge de ces patients
au niveau des services choisis.
Par ailleurs, ce projet est fragmenté en cinq parties,
(a) une première partie, où sera abordé le problème
de recherche, (b) une second partie traitera la recension des écrits,
(c) une troisième partie abordera la méthodologie poursuivie dans
ce projet, (d) une quatrième partie permettra la présentation des
résultats, et (e) une cinquième partie traitera la discussion des
résultats.
I. Chapitre I : Problème de
recherche
1. Formulation
Dans le monde, sur 58 millions de décès, 7.6
millions sont dus au cancer et 70% des décès surviennent dans les
pays en développement (Organisation mondiale de la santé (OMS),
2005). La mortalité cancéreuse va continuer à augmenter,
par conséquent le nombre des décès par le cancer passera
de 9 millions en 2015 à 11,4 millions en 2030, selon les projections
faites par l'OMS (2005).
En France, 1 % de la population décède chaque
année. 75 % des décès ont lieu à l'hôpital.
Environ 40% des décès correspondent à une population
requérant des soins palliatifs. Entre 10 et 30% des personnes
hospitalisées un jour donné pour cancer relèveraient de
soins palliatifs. 10 % des fins de vie nécessitent un recours à
des équipes spécifiques de soins palliatifs. Ce qui renforce
l'impérieuse nécessité de développer une culture
palliative (comité national de suivi du développement des soins
palliatifs et de l'accompagnement, 2008).
Au Maroc, selon la politique de santé (Ministère
de la santé Maroc, 2004), la charge de morbidité des maladies non
transmissibles ne cesse d'évoluer incessamment dont les tumeurs
représentent 8.5%. L'incidence du cancer est estimée annuellement
entre 150 à 180 cas pour 100 000 habitants. En plus, la majorité
des cas du cancer toutes causes confondues sont diagnostiquées dans une
phase plus ou moins avancée. L'un des défis du ministère
de la santé à cet effet est de répondre aux besoins de
la population, et de leur assurer des soins de qualité. (Ministre
de la santé Maroc, 2005)
L'OMS (2007) a plaidé, pour la
généralisation des soins palliatifs. De même, le
Galès-Camus (2005) avance qu'il y a un besoin urgent de soins palliatifs
dans le monde entier pour les malades souffrant d'un cancer à un stade
avancé (OMS, 2007). Pour que la fin de vie de ces patients soit
débonnaire, paisible, digne et confortable
Une préenquête et des entrevues informelles, avec
les infirmiers de l'institut national d'oncologie sidi Mohamed ben Abdallah
(INO) à Rabat, dévoilent plusieurs lacunes dans la prise en
charge des patients en fin de vie. En effet, les conditions de vie de ceux qui
sont gravement malades et dont la vie touche inexorablement à la fin, ne
représentent souvent pas la préoccupation prioritaire pour les
soignants au niveau de l'INO. Les soignants accordent une grande importance aux
soins techniques au dépend des soins relationnels et éducatifs.
Ceci est relaté par: (a) la non identification des besoins des patients,
(b) le manque de planification des soins qui a été
démontré par une étude ORSIA (1994) effectuée en
milieu hospitalier au Maroc et a montré que les soins infirmiers sont
appliqués sans aucune forme de planification dans la majorité des
services hospitaliers, et que les infirmiers ne sont que de simples
exécutants des ordres et des prescriptions médicales pour la
très grande majorité d'entre eux. (c) l'importance donnée
à l'administration des médicaments prescrits sans tenir compte de
prodiguer des soins personnalisés, et (d) l'absence de dimension
éducative et relationnelle du soin. Selon ORSIA (1994) l'observation a
permis de constater que le personnel infirmier, accorde peu
d'intérêt pour la communication infirmiers/patients, que les
relations humaines sont souvent négligées et que la
sensibilité du malade est peu considérée. On rajoute
à tout cela, l'insuffisance de formation continue qui reste
inaccessible. D'ailleurs, selon une étude à l'INO par Eljartini
(2006) dans le cadre de mémoire de fin d'étude, 77 % des
infirmiers diplômés d'état n'ont pas
bénéficié de formation continue, et on note qu'au cours de
ces formations, les techniques d'évaluation, les dimensions
relationnelles, psychologiques et les principes d'éthique ne sont pas
toujours abordés. Sur le plan formation de base, les entretiens
informelles révèlent que les infirmiers n'ont pas reçu de
module théorique au cours de leur cursus concernant les soins palliatifs
Ceci apparaît clairement lorsqu'on fait une analyse du programme de
formation théorique en 1er cycle des Instituts de formation
carrière de santé (IFCS). En outre les stages ne sont pas
programmés pour les étudiants aux différents services
d'oncologie. Ceci est reflété par l'absence d'objectifs pratiques
liés à la prise en charge des patients en fin de vie dans le
carnet de stage actuel. À signaler qu'un module d'enseignement
théorique des soins palliatifs est proposé pour être
introduit dans le cursus de formation des infirmiers diplômés
d'état polyvalent du 1er cycle des IFCS dans le cadre de
collaboration de la division de formation et l'association Lalla Salma de la
lutte contre le cancer.
Mais, dans un contexte de pénurie en ressources
infirmières et d'exigence de productivité de soins techniques,
comment pourrait on contribuer à la clarification de cette
problématique?
Parfois, les patients en fin de vie sont
évacués vers leur domicile dans la phase la plus critique de leur
vie, ou bien, meurent dans une souffrance injustifiée et dans
l'isolement total, sans aucun soutien ni prise en charge digne. Enfin, des
difficultés, de coopération entre les partenaires des soins, ont
été évoquées par les entretiens informels. Tout se
passe comme si la prise en charge était une démarche individuelle
qui n'appelait à aucune collaboration entre les soignants.
Le développement d'une prise en charge dans le cadre
des soins palliatifs pour les personnes atteintes de maladies incurables accuse
un retard dû à plusieurs facteurs: (a) la centralisation des
centres spécialisés dans la prise en charge du cancer; (b)
l'absence d'un service spécialisé au niveau de ces centres
pouvant assurer les soins palliatifs des patients en fin de vie; (c)
l'intérêt accordé par les professionnels de santé au
volet technique du soin indépendamment du relationnel; (d) le manque de
personnel qualifié; (e) les facteurs culturels et religieux; (f)
l'accès limité aux médicaments contre la douleur (Nejmi,
2002).
Les notions de respect des droits humains et de droit à
la dignité, qui sont au coeur des soins aux malades en fin de vie,
devraient inciter le système de santé à offrir des
services adéquats à la population dans la phase la plus
vulnérable. Les soins palliatifs ne visent pas la guérison, mais
l'assurance d'une qualité de vie optimale (Autret et Gauthier-Pavloff,
2006 ; Demyier, 2000). En outre, ils s'inscrivent dans une approche
globale prenant en considération les besoins du patient qui
intègrent les aspects psychologiques, émotionnels et spirituels
des soins, mais aussi, ceux de toutes les personnes qui lui sont
rattachées. C'est ainsi que Vanier disait «C'est tout ce qui reste
à faire quand il n'y a plus rien à faire» (Autret et
Gauthier-Pavloff, 2006 ; Demyier, 2000)
Cette phase de la fin de vie est caractérisée
par une pléthore en matière de services donnés dans les
six derniers mois de la vie. Ainsi une étude au Québec montre
qu'on adopte, plus particulièrement, une approche interventionniste qui
se pratique et se démarque pendant le dernier mois (Ministère de
la Santé et des Services sociaux Québec (MSSS), 2004).
Néanmoins, La complexité des interventions et leur
évolution dans le temps, de même que la diversité des
besoins des personnes en fin de vie, requièrent des interventions
multidisciplinaires. Il est requis d'offrir à tous ces patients, des
soins personnalisés de qualité basés sur des soins
palliatifs. Cependant, le bon déroulement de ces derniers
nécessite l'acquisition de connaissances concernant les besoins d'ordre
différent du malade en fin de vie aussi bien physiques,
psychoaffectifs, que spirituels.
L'infirmier joue un rôle primordial dans la prise en
charge des patients en fin de vie. Celui-ci passe plus de temps avec les
patients, les côtoie dans les différents traitements journaliers
prescrits, et dans la lutte contre la douleur. Ceci lui permet de pouvoir
préserver un accueil bienveillant basé sur l'orientation et
l'écoute, de créer une ambiance calme et sécurisante pour
faciliter l'adaptation des patients à leur nouvel environnement et
réduire leur détresse et leur angoisse (Rioufol, 2002) Au cours
de l'hospitalisation, l'infirmier, toujours présent et se doit
d'être disponible pour répondre aux attentes des patients et leurs
proches. Il donne les informations nécessaires concernant les
différents actes, examens et traitements du patient. Il intègre
la qualité technique et anticipe parfois les complications
éventuelles et les difficultés. Il les annonce pour
prévoir les réajustements nécessaires. Ces complications
marquent principalement cette phase de la vie. Il assure aussi des soins
d'entretien, d'hygiène et de confort, de même qu'une alimentation
appropriée à ces patients.
L'infirmier influence directement la qualité et la
continuité des services offerts. Il entre dans un cadre de partenariat
de soins avec les autres intervenants et les membres de la famille (Kerouac,
Pepin, Ducharme et Major 2000). L'infirmier et le patient sont des partenaires
d'un soin spécifique. Dans une atmosphère de respect mutuel,
l'infirmier crée les conditions propices pour que la personne
soignée exploite son potentiel, il bénéficie aussi des
liens authentiques qu'il a tissé avec le patient pour exploiter son
propre potentiel (Kerouac, et col 2003). C'est dans cette optique que les
infirmiers représentent la pierre angulaire et se positionnent comme
étant un des acteurs incontournables des services de soins palliatifs.
Leur rôle est à la fois humain, technique, éducationnel et
aussi éthique (société française d'accompagnement
et de soins palliatif (SFAP), 2005).
La finalité de la démarche de Soins infirmiers
palliatifs est l'aide à porter pour un mieux être, donc une
meilleure qualité de vie possible pour la personne, jusqu'à la
fin de son parcours, avec un maximum de confort tant physique que psychique et
spirituel. Les soins s'organisent autour du patient en prenant en compte les
étapes successives du diagnostic dans une approche humaniste et en
considérant l'homme souffrant dans sa globalité en interaction
avec son entourage et son environnement. Les soins infirmiers ne devraient pas
être assimilés à de la technique pure sans
considération de la dimension relationnelle. La maîtrise des
techniques de soins n'est qu'un élément dans l'ensemble du
processus humain et interpersonnel inhérent au design du soin (Kerouac,
et col 2003).
Malheureusement, le sentiment d'échec ressenti par les
soignants lorsqu'ils n'arrivent pas à guérir quelqu'un, les
amène à s'éloigner du mourant (Lassauniere, 1992; Hesbeen,
2002). En plus, la persistance de l'idée que dans l'hôpital, on
guérit, on n'y meurt pas, met en jeu la prise en charge, le degré
de continuité et la qualité des soins prodigués aux
patients en fin de vie (Therrien, 2000).
Tout ce constat porte préjudice à la prise en
charge des patients en fin de vie. De ce fait, cette investigation se propose
de décrire la prise en charge des patients en fin de vie assurée
par les infirmiers, dans le cadre des soins palliatifs, au niveau de l'institut
national d'oncologie sidi Mohamed ben Abdallah de Rabat.
2. Enoncé du but et de
question de recherche
But. Décrire la prise en charge des patients en
fin de vie par le personnel infirmier dans le cadre des soins palliatifs au
niveau de l'institut national d'oncologie (INO) de rabat.
La question de recherche. Quelle prise en charge des
patients en fin de vie par le personnel infirmier dans le cadre des soins
palliatifs au niveau de l'INO de Rabat ?
II. Chapitre II:
Recension des écrits
I. Recension
La recension des écrits révèle l'absence
d'opposition entre soins palliatifs et soins curatifs. Les deux types de prise
en charge sont en parfaite continuité et synergie. Dans une perspective
de soins continus, les soins palliatifs sont présents et
imbriqués avec les soins curatifs, dès le diagnostic de la phase
d'incurabilité de la maladie (Autret et Gauthier-Pavloff, 2006). Le
développement de la pratique des soins palliatifs est depuis quelques
années une priorité affichée de santé publique dans
tous les systèmes du monde, eu égard de la préoccupation
de l'OMS qui considère l'intégration réelle et pratique
des soins palliatifs dans les systèmes de santé comme un
défi (OMS, 2005).
1. Soins palliatifs
Il ressort de la recension une richesse et une
évolution notable des définitions des soins palliatifs et leurs
implications dans un continuum de soins pour les personnes en fin de vie. Pour
des besoins plus pratiques, on se contente de citer deux définitions les
plus récentes.
Une première, celle de la politique
québécoise des soins palliatifs de fin de vie (2004) qu'utilise
la définition de l'OMS:
«Les soins palliatifs sont l'ensemble des soins
actifs et globaux dispensés aux personnes atteintes d'une maladie avec
pronostic réservé. L'atténuation de la douleur, des autres
symptômes et de tout problème psychologique, social et spirituel
devient essentielle au cours de cette période de vie. L'objectif des
soins palliatifs est d'obtenir, pour les usagers et leurs proches, la meilleure
qualité de vie possible. Les soins palliatifs sont organisés et
dispensés grâce aux efforts de collaboration d'une équipe
multidisciplinaire incluant l'usager et ses proches. La plupart des aspects des
soins palliatifs devraient également être offerts plus tôt
au cours de la maladie, parallèlement aux traitements actifs »
P.7 (MSSS 2004). Ces soins s'intéressent donc non seulement aux
personnes en fin de vie mais aussi à tous les membres de leur
environnement : « Les soins palliatifs de fin de vie visent
aussi les proches de l'usager, en matière de soutien et d'accompagnement
psychosocial, dans toutes les phases de la maladie et du deuil» P17 (MSSS
2004)
Une deuxième définition donnée par
l'agence nationale d'accréditation et d'évaluation en
santé (ANAES), (2002):
Les soins palliatifs sont des soins actifs, continus,
évolutifs, coordonnés et pratiqués par une équipe
pluriprofessionnelle. Ils ont pour objectif, dans une approche globale et
individualisée, (a) de prévenir ou de soulager les
symptômes physiques, dont la douleur, mais aussi les autres
symptômes, (b) d'anticiper les risques de complications et (c) de prendre
en compte les besoins psychologiques, sociaux et spirituels, dans le respect de
la dignité de la personne soignée. Les soins palliatifs cherchent
à éviter les investigations et les traitements
déraisonnables et se refusent à provoquer intentionnellement la
mort. Selon cette approche, le patient est considéré comme un
être vivant et la mort comme un processus naturel. Ils s'adressent aux
personnes atteintes de maladies graves évolutives ou mettant en jeu le
pronostic vital ou en phase avancée et terminale, ainsi qu'à leur
famille et à leurs proches.
Ces définitions sont une référence pour
bien connaître et cerner la réalité de ces soins
palliatifs, et les situer dans le processus des soins attendus par le patient
et ses proches.
2. Pluridisciplinarité
Il est important de signaler que le travail en équipe
parait essentiel, du fait qu'aucune discipline ne détient l'expertise
pour offrir l'ensemble des services. Selon Deymier (2000), Les Soins
Palliatifs sont utilisés pour considérer une prise en charge
globale où sont indispensables; la compétence médicale et
infirmière, l'accompagnement en termes de soutien, l'authenticité
dans la relation thérapeutique, le soulagement de la douleur et des
symptômes, la prise en compte à la fois de la personne malade et
de son entourage, le questionnement éthique, et le travail
pluridisciplinaire.
Plus les souffrances sont intenses, complexes,
évolutives, plus la nécessité du travail en équipe
est indéniable. Soigner et accompagner en fin de vie en équipe
est une condition sine qua non pour une bonne prise en charge. C'est ainsi que
l'infirmier travail en étroite collaboration avec les autres
intervenants à savoir le personnel médical, les autres
soignants, et les proches.
L'approche des soins pluridisciplinaires centrée sur
la famille révèle qu'il n'y a jamais une seule voie pour
comprendre une situation, mais plutôt autant de réalités
que de personnes dans la famille ou dans l'équipe de soins. «Il y a
plusieurs couches de réalité, la sienne, la vôtre, la leur,
etc.» (Chesla 2005) cité par (Plante, 2006)
3. Cadre réglementaire
Le cadre réglementaire est primordial et
inéluctable à aborder pour situer l'importance de ces soins dans
la politique de santé du pays. Au Maroc, la réglementation qui,
caractérise certains domaines de la santé, notamment celui de la
prise en charge des patients en fin de vie, est insuffisante pour ne pas dire
inexistante. En effet, aucun texte réglementaire en vigueur ne mentionne
d'une façon expresse le rôle de l'infirmier auprès des
personnes en fin de vie, y compris le décret n°2.06.630 du 13 avril
2007 portant statut particulier du corps des infirmiers du ministère de
la santé (annexe 1), ainsi que le règlement intérieur des
hôpitaux (2004). Dans ce dernier les articles 77 et 84 stipulent que la
famille, des malades dont l'état s'aggrave, a le droit d'être
informé, et les parents du malade seront autorisés à
assister et demeurer au sein de l'hôpital en dehors des heures de
visite.
C'est ainsi que le Maroc est en retard par rapport à
d'autres pays comme la France et le Canada qui sont très avancés
en matière de soins palliatifs. Ces derniers sont devenus un droit
à garantir à toute personne en fin de vie expressément
mentionné dans la loi n° 99-477 du 9 juin 1999 en France, visant
à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs. La loi
n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative au droit des malades et à la
qualité du système de santé présente notamment
trois avancées importantes dans le domaine de la fin de vie: (a) le
soulagement de la douleur y est enfin reconnu comme un droit; (b) la
possibilité pour le malade de désigner une personne de confiance
qui sera consultée quand il sera dans l'incapacité d'exprimer sa
volonté; et (c) [...].
le décret de compétence des infirmiers en
France, n° 93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels et
à l'exercice de la profession d'infirmier, précise que les soins
infirmiers peuvent être des soins préventifs, curatifs ou
palliatifs. Ces soins sont de nature technique, relationnelle et
éducative. Ils ont pour objet d'accompagner les patients en fin de vie
et leur entourage. Ce qui met en exergue le rôle incontestable des
infirmiers, en raison de leur proximité particulière du malade,
et surtout en raison de leur compétence. L'Association canadienne de
soins palliatifs (2002) a défini les normes en soins infirmiers
palliatifs et avance que les infirmiers en soins palliatifs se sont
engagés à fournir des soins en fin de vie de qualité aux
personnes et à leurs proches. Ils ont une approche globale de la
personne, et la prise en charge des symptômes est un
élément reconnu, qui fait partie intégrante des soins
palliatifs.
En plus, la circulaire DHOS/02 2002 n°2002/98 du 19
févier 2002 en France, dans le chapitre relatif aux
établissements de santé et relatif à tous les services,
précise qu'il est nécessaire d'asseoir et de
développer les soins palliatifs dans tous les services de soins (court
séjour, soins de suite et de réadaptation, long
séjour...). Ce développement doit s'inscrire obligatoirement dans
le projet de toutes les structures de soins (projet médical, projet de
soins infirmiers...) permettant ainsi le respect de la charte du patient
hospitalisé.
Au Maroc, le décret n° 2-06-656 du 13 avril 2007
relatif à l'organisation hospitalière dans l'article 8, oblige
chaque centre hospitalier à définir, pour une durée
déterminée, les objectifs généraux de
l'établissement, dans le domaine médical et de soins infirmiers,
de la formation, de la gestion et du système d'information. Dans cet
élan l'INO est astreint d'arrêter son projet
d'établissement dans lequel doit figurer les objectifs
généraux liés aux soins palliatifs. Ce présent
projet doit contenir un projet médical et un projet de soins infirmiers,
définissant les orientations de l'établissement en matière
de soins envers les patients en fin de vie. Enfin, la construction du centre
national de l'évaluation et le traitement de la douleur est une
réponse concrète du projet médical de l'INO qui veut
développer la prise en charge de la douleur et les soins palliatifs au
Maroc
4. Cadre religieux
Toutes les religions monothéistes relatent que la
maladie, quelle qu'en soit la forme, le vieillissement ou la mort, sont des
réalités que l'on doit assumer. Ces différents
états doivent être entourés d'attention plus
particulière quel que soit le lieu du décès. C'est ainsi
que dans le CORAN ALLAH dit "Toute âme goûtera la mort. Ensuite
c'est vers Nous que vous serez ramenés." (Sourate al-'Ankabut: 57)
Le changement du lieu de décès du domicile vers
les institutions exige des professionnels qui y oeuvrent non seulement des
compétences techniques mais aussi et surtout des connaissances, des
attitudes et un comportement nouveau dans la prise en charge et
l'accompagnement des personnes en fin de vie. ALLAH dit «...et personne ne
sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est Omniscient et Parfaitement
Connaisseur » (sourate louqmân 34) ; du fait que nul ne
peut prédire le lieu de sa mort, ce lieu doit être
aménagé et la personne doit, à cet effet, trouver les
soins nécessaires pour sa prise en charge
Toutefois, l'Islam ordonne au musulman d'entretenir sa
santé, d'assurer la préservation de la vie, et la
prévention contre toute forme de maladie. Dans la même
perspective, le Hadith du Prophète prescrit : "Dieu a créé
la maladie et son remède et a créé pour chaque maladie son
remède. Soignez-vous donc." (Rapporté par Abû
Dâoûd, n° 3874).
.Ainsi, La préservation de la vie humaine est d'une
importance capitale par les soignants, et pour ce, ils doivent déployer
les efforts et utiliser tout les moyens et actions requises qui permettent la
lutte contre la souffrance et la préservation de la vie. Cette
obligation, de protéger la vie jusqu'à ce que ALLAH la reprenne,
émane (a) du respect de l'intégrité du corps humain, de
sa dignité; (b) l'interdiction formelle de pratiquer l'euthanasie, le
suicide ; (d) la recommandation des soins généraux jusqu'au terme
de la vie.
Enfin les soins palliatifs et religions doivent aider les
patients en fin de vie à un nouveau recommencement de ces moments, ce
qui a été remarqué par la pionnière des soins
palliatif Saunders, qui disait « Je percevais quelque chose de leur
capacité à faire de cette partie de leur vie une réussite
» (SFAP, 2005).
5. Conception des soins
palliatifs
La démarche palliative doit être
intégrée dans les projets de soins d'établissement au
niveau des services et au niveau institutionnel.
Les soins infirmiers palliatifs reposent, d'une part, surtout
sur la conception du caring, qui rappelle l'importance de prendre soin ou du
« caring » des patients et de leurs proches et de tenir
compte des multiples composantes de leur souffrance, de même que
l'amélioration de la qualité de la fin de la vie (Kerouac, Pepin,
Duchanrme, Major, 2003). Le concept de soin `caring' signifie aider et soutenir
la personne en respectant ses valeurs, ses croyances, son mode de vie et sa
culture (Watson, 1985, 1988) (kerouac et coll, 2003). Cette dernière
croit que les infirmières peuvent améliorer la qualité des
soins aux personnes si elles s'ouvrent à des dimensions spirituelles
(Kerouac et coll ,2003).
De ce fait, lorsque cette théorie est appliquée
à la fin de vie, elle exige une qualité de présence des
soignants qui apporte aux patients un sentiment de sécurité et de
sérénité.
La prise en charge infirmière implique des soins
infirmiers qui favorisent la détermination et l'engagement de la part
des infirmiers pour apporter soutien et aide au patient en fin de vie.
Cette prise en charge est révélée par les
éléments particuliers de l'acte de soin, selon la perspective de
Watson (1988) cité par Kerouac et coll (2003), qui a proposé
dix facteurs de soins. Ces derniers constituent la base pour développer
la science infirmière et orienter la pratique infirmière. Parmi
ces facteurs; la formation d'un système de valeurs humaniste altruiste,
la relation d'aide, l'expression des sentiments positifs et négatifs,
l'enseignement, le soutien et la satisfaction des besoins humains,
l'utilisation systématique de la méthode scientifique de
résolution de problème dans le processus de prise de
décision, ainsi que la création d'un environnement mental,
physique, socioculturel et spirituel de soutien, de protection et/ou de
correction. Ces facteurs fournissent des pistes pour mettre en pratique le `
« caring » dans une perspective de spiritualité et
d'amour dans le troisième millénaire Cependant, les infirmiers
réussissent-ils à intégrer ces éléments du
caring dans leur pratique au quotidien en soins infirmiers ?
Selon Watson cité par Kerouac et coll (2003), les soins
infirmiers consistent en un échange de subjectivité entre deux
êtres humains, dont un doit s'engager dans le caring en tant
qu'idéal moral et doit posséder de solides connaissances. Le but
des soins infirmiers est d'aider la personne à atteindre un plus haut
niveau d'harmonie entre son âme, son corps, et son esprit. Il s'inscrit
dans une relation réciproque où le personnel infirmier et le
patient en fin de vie sont des parties prenantes d'une même
expérience.
D'autre part, selon l'Association canadienne de soins
palliatifs (2002), le modèle de soins de soutien (Supportive Care Model,
Davies et Oberle, 1990) a été adapté pour qu'il
reflète bien la pratique des soins infirmiers palliatifs, avant
d'être adopté comme le cadre de ces soins. L'analyse a permis de
définir six éléments interdépendants qui
constituent le volet clinique du rôle des infirmiers en soins palliatifs
: valoriser, créer une relation, habiliter, agir, trouver un sens,
préserver l'intégrité (Davies et Oberle, 1990). Quoique
étroitement imbriqués, les éléments sont
étudiés séparément.
Valoriser. Selon Davies et Oberle (1990), il a une
composante générale, soit le respect de la valeur de toutes les
personnes, et une composante particulière, qui concerne le respect d'un
être spécifique, en reconnaissant ses caractéristiques et
ses capacités.
Créer une relation. Ceci consiste à
créer une relation avec la personne et ses proches, à entretenir
la relation et à y mettre fin. Selon Davies et Oberle (1990), il faut un
certain degré de relation pour habiliter, mais la relation doit
être entretenue pendant tout le processus. Pour établir une
relation, l'infirmier doit commencer par créer un climat de confiance :
il prend le temps d'apprendre à connaître la personne et ses
proches. il se présente, explique le rôle des membres de
l'équipe, fait une évaluation initiale, dit comment on peut la
contacter, crée un lien privilégié, établit un
rapport avec la personne et les proches, et communique de façon
efficace. Pour entretenir la relation, l'infirmier doit être disponible
et passer du temps avec les proches, respecter la confidentialité et la
vie privée, et donner de lui-même. L'infirmier fournit un soutien
de deuil aux proches après un décès, mais au bout d'un
certain temps, il met fin à la relation.
Habiliter. Ceci consiste à aider la personne et
ses proches à découvrir leurs forces et à s'en servir
(Oberle et Davies, 1992). Il y a plusieurs composantes, notamment
évaluer les proches, évaluer et appuyer le mode d'adaptation de
la personne et des proches, venir en aide pour les prises de décision et
appuyer les choix des proches, aider les proches à résoudre les
dilemmes éthiques, leur permettre d'exprimer leurs frustrations et
désamorcer les crises, aider à rétablir les relations, et
renseigner sur tous les aspects des soins et de l'accompagnement.
Agir. Il a pour but de libérer la personne
malade et ses proches afin qu'ils canalisent leur énergie dans les
domaines qui augmentent leur capacité d'action.
Les interventions portent sur la prise en charge de la douleur
et des symptômes, la coordination des soins et la défense des
droits de la personne et des proches (Davies et Oberle, 1990). Pour la prise en
charge de la douleur et des symptômes, l'infirmier fait une
évaluation complète à l'aide d'instruments validés
et adaptés au stade de développement de chacun. Il collabore avec
la personne, les proches et l'équipe multidisciplinaire pour
élaborer et mettre en oeuvre un plan de soins visant à soulager
la douleur et les autres symptômes, en veillant particulièrement
à anticiper les symptômes et les effets indésirables, et en
gérant les symptômes aux dernières heures de la vie. Au
chapitre de la coordination des soins, l'infirmier collabore avec
l'équipe multidisciplinaire, où elle a un rôle de
leadership. Il facilite la communication pour assurer de bonnes transitions
entre les divers intervenants ou milieux de soins, aide la personne et ses
proches à obtenir les ressources nécessaires, et facilite les
formalités au moment du décès. La défense des
droits comprend des activités générales pour faire de
l'enseignement et améliorer les services et les ressources à la
disposition de la personne et de ses proches.
Trouver un sens. Il s'agit d'aider la personne et ses
proches à comprendre leur situation, qui est « source de force et
donc d'habilitation » (Davies et Oberle, 1990, p. 92). Selon ces auteurs,
« trouver un sens » consiste à regarder vers la vie, à
exploiter au mieux la situation en offrant de l'espoir, tout en admettant la
mort et en en parlant. Le souci des besoins spirituels est une composante
importante de cet élément.
Préserver l'intégrité. Au centre
du Modèle de soins de soutien, ceci concerne aussi bien
l'intégrité de l'infirmier que celle de la personne et des
proches (Oberle et Davies, 1993). Pour l'infirmier, cela inclut la
capacité de conserver le sentiment de sa valeur et l'estime de soi pour
continuer à bien travailler (Davies et Oberle, 1990).
L'intégrité de l'infirmier est préservé quand il
fournit du soutien, c'est-à-dire qu'il « crée une relation
», « habilite », « trouve un sens », et « agit
» , mais il lui faut aussi des activités de ressourcement et de
support pour qu'il ait l'énergie d'appliquer ces quatre
éléments.
6. Projet de soins
Dès l'annonce du diagnostic de la maladie, la prise en
charge des patients en fin de vie est réalisée selon un projet de
soins continus qui privilégie l'écoute, la communication,
l'instauration d'un climat de confiance avec les patients et leur entourage
(SFAP, 2005). Selon Autret et Gauthier-Pavloff, (2006), La continuité
des soins est corroborée et favorisée par la définition
d'un projet de soins, la tenue du dossier du patient par l'ensemble des
soignants et le dialogue avec l'équipe pluridisciplinaire
impliquée dans la prise en charge des patients en fin de vie.
La prise en charge doit s'organiser autour du patient en fin
de vie en prenant en compte les étapes successives du projet de soins
dans une approche humaniste « caring » et en
considérant l'homme souffrant dans sa globalité en interaction
avec son entourage et son environnement.
La planification des soins, les évaluations permanentes
et les moyens de mise en oeuvre de celle-ci, sont décidés en
concertation avec le patient en fin de vie. Il approuverait les soins
proposés, construirait un projet de vie adapté à son
état, ses croyances, son savoir et son mode de vie (Lepain, 2003). Cette
démarche vise à aider le patient et ses proches à se
préparer à un éventuel changement de priorité dans
la prise en charge de la fin de vie (Autret et Gauthier-Pavloff, 2006 ;
Deymier, 2000). Dans ce projet, les professionnels de la santé sont
constamment appelés à prendre en charge les différents
symptômes et accompagner les patients pour soulager la douleur physique,
psychosociologique voire spirituelle, soutenir l'espoir de survie et les
proches ou encore pour tenter d'achever, le plus harmonieusement possible, des
relations avec celui ou celle qui va mourir, de même que d'évaluer
l'efficacité du service qu'ils fournissent
Tout au long du processus du soin, l'infirmier doit tenir
compte des droits, des croyances et valeurs du patient et qui sont
utilisés pour la planification des objectifs fixés. Le but de la
pratique infirmière est d'assister le patient dans sa prise en charge
afin de stabiliser ou d'améliorer son état de santé. Les
soins infirmiers palliatifs impliquent de fournir aux patients en fin de vie
des moyens ou encore de l'enseignement qui leur permettent d'acquérir de
nouvelles aptitudes facilitant son adaptation avec cette phase la plus
vulnérable de la vie. (SFAP, 2005).
Le projet de soins et/ou de vie doit contenir les
éléments suivants:
Evaluation de la douleur et
soulagement de la souffrance du patient en fin de vie
La recension des écrits révèle la
souffrance globale vécus par le patient en fin de vie. C'est prendre en
compte: La douleur, la souffrance psychologique, et la souffrance spirituelle
(Autret et Gauthier-Pavloff, 2006 ; Deymier, 2000). En effet, la douleur
est quasi constante avec des intensités différentes, dans la
phase la plus avancée du cancer et en fin de vie. Selon une
étude effectuée au niveau de l'INO de Rabat en 1995, et qui a
porté sur un échantillon de 100 patients atteints de cancer; on
retrouve que la prévalence de la douleur est présente chez plus
des deux tiers des malades cancéreux en stade avancé. A son
admission, près d'un malade sur deux n'a reçu aucun traitement
antalgique; la majorité, soit plus de 90% de ceux souffrant de douleurs
intense, n'ont pas été traités par un opioïde
puissant. Et en plus, les malades traités le sont de manière
inadaptée, inefficace ou irrégulière (Nejmi, 2002).
.D'autres auteurs, ont insisté sur le rôle
spécifique de l'infirmier pour évaluer les symptômes des
patients en oncologie et ainsi participer à leur qualité de vie
tout au long des traitements. Ces douleurs ne doivent pas être
minimisées même si elles sont peu intenses. Souffrir physiquement
a des répercussions sur la qualité de vie, le moral,
l'espérance, les relations avec ses proches de même avec les
soignants. Traiter et prévenir la douleur sont des priorités en
fin de vie.
C'est ainsi que selon l'Association canadien de norme (2002)
les patients privilégient (a) le contrôle des symptômes, et
notamment la douleur, (b) la réponse aux besoins et le respect des
demandes formulées, (c) le maintien de l'autonomie pour être moins
dépendant et accroître leur identité qui tend à
diminuer, (d) la relation au corps et le respect de leur intimité, et
(e) la conservation des liens: liens sociaux avec leur environnement, respect
des spécificités liées à l'ethnie, la culture, et
la religion.
Selon Autret, Gauthier-Pavloff (2006) et Deymier (2000)
l'évaluation de la douleur est avant tout observer (ex. : le
faciès - la position : repli - protection -défense),
écouter le retentissement pour en apprécier la localisation,
l'intensité, les conséquences et l'importance dans chacune des
composantes physique, affective, cognitive et comportementale.
La méthode d'évaluation doit associer : (a) une
connaissance globale de la personne, (b) l'écoute du patient, (c) un
examen clinique médical complet, et (d) le choix des critères
d'évaluation adapté au contexte pathologique et socioculturel.
Il existe deux types d'échelles : (a) les
échelles d'auto-évaluation utilisées chez le patient
communiquant et coopérant après lui avoir donné les
informations rigoureuses concernant le mode d'emploi, (b) les échelles
d'hétéro-évaluation utilisées essentiellement chez
le patient non communiquant.
1. 6.1.1 L'évaluation quantitative
Sont utilisées en pratique : (a) L'Échelle
Visuelle Analogique (E.V.A.) (annexe 2), la plus utilisée, pour
laquelle le chiffre donné par le patient est noté. Cette
réglette de 10 cm, non graduée d'un côté, est
utilisée par le patient qui déplace le curseur au niveau
correspondant à l'intensité de sa douleur. (b)
L'Échelle Numérique (E.N.) (annexe 3) : elle permet au
patient de coter sa douleur par un chiffre compris entre 0 et 10. 0 correspond
à «pas de douleur»et la note 10 correspond à la
«douleur maximale imaginable». (c) L'Échelle Verbale Simple
(E.V.S.) (annexe 3), elle comporte une série variable de
qualificatifs hiérarchisés parmi lesquels le patient choisit
celui qui lui paraît le plus adapté à l'intensité de
sa douleur ; par exemple: nulle, légère, modérée,
intense, extrême
Il convient d'utiliser toujours la même échelle
pour un même patient.
2. 6.1.2 L'évaluation
qualitative
Sont utilisées des échelles multidimensionnelles
qui mesurent les composantes sensori-discriminatives et affectives de la
douleur.
Le Questionnaire douleur Saint-Antoine (QDSA) - la version
française courte du McGill Pain Questionnaire (MPQ) a l'avantage
d'être simple et rapide, et le Brief pain inventory version arabe
(B.P.I.A) testé et validé en 2002 par Nejmi (annexe 4). (Nejmi,
2002).
3. 6.1.3. Le schéma corporel
Il permet de localiser la douleur. Le patient indique
l'emplacement de chaque zone, point et irradiation douloureuse.
4. 6.1.4. L'évaluation de la
douleur globale
Il est important d'évaluer le retentissement de la
douleur sur les activités journalières du patient telles que :a)
perturbation du sommeil, de l'activité physique, b) diminution de la
concentration, dépression, irritabilité.
On peut évaluer la composante anxieuse ou
dépressive à partir de l'échelle H.A.D (Hospital Anxiety
and Depression scale) qui est validée par l'ANAES
L'évaluation de la douleur et des symptômes doit
se faire systématiquement: (a) au début de la prise en charge,
(b) toutes les 24 heures jusqu'au soulagement, et (c) après chaque
changement de thérapeutique.
La souffrance est aussi psychologique, sociale et spirituelle
imposés par l'état de santé, la perte du rôle social
et professionnel, l'angoisse de la mort, le sentiment d'injustice et ses
manifestations de colère ou d'impuissance, la crainte d'être
abandonné, les regrets et la recherche de sens (Autret et
Gauthier-Pavloff, 2006 ; Deymier, 2000). C'est ainsi que le personnel
infirmier doit prendre en considération cette souffrance et faire de la
sorte de participer à déceler et aussi à prévenir
ces douleurs et ces souffrances des patients en fin de vie pour
l'amélioration de la qualité des derniers moments de la vie.
5. 6.1.5. La prise en compte des
symptômes associés
Certains symptômes sont contemporains de la douleur,
mais peuvent aussi se situer au premier plan, comme l'anxiété, la
dépression, l'asthénie, l'anorexie, la dénutrition, les
nausées, les vomissements ; d'autres symptômes sont liés
aux thérapeutiques de la douleur, comme les morphiniques : somnolence,
nausées, vomissements, constipation.
6. 6.1.6. La prise en compte de
l'état clinique du patient
L'indice de Karnofsky évalue l'autonomie physique et
les possibilités de travail de l'individu. Il rend compte de
l'état du patient et de son degré de dépendance dans les
activités de la vie quotidienne. Il est exprimé en pourcentage et
va de 100 % pour un sujet valide et autonome à 10 % pour un sujet
agonisant. Il mesure de façon globale le degré
d'invalidité et d'autonomie
7. 6.1.7. Les échelles de
qualité de vie type EORTC, (European Organisation for Research Treatment
of Cancer).
Ces échelles sont utilisées chez les patients
cancéreux. Elles explorent la dimension bio-psycho-sociale. Les
échelles de qualité de vie sont essentiellement utilisées
dans les travaux de recherche clinique.
8. 6.1.8. L'évaluation du
soulagement de la douleur
Il est préconisé d'évaluer la
satisfaction du patient quant à son soulagement de la douleur et des
symptômes.
9. 6.1.9. Les stratégies
thérapeutiques
Elles sont adaptées et personnalisées en
fonction du désir et des ressources du patient.
La prise de décision dépend de différents
paramètres :(a) l'évaluation globale et multidimensionnelle de la
douleur, et des autres symptômes source d'inconfort le raisonnement
essentiellement clinique ; (b) l'utilisation des traitements
médicamenteux antalgiques et co-antalgiques, (c) l'utilisation des
techniques non médicamenteuses ; (d) le traitement étiologique
chaque fois que cela est possible en évaluant les
bénéfices et les inconvénients.
La douleur ressentie par le patient nécessite la mise
en oeuvre d'une stratégie thérapeutique prioritaire. L'OMS a
défini trois paliers correspondant à trois niveaux
d'intensité de douleur différents : (a) Palier 1 : douleur
légère, (b) Palier 2 : douleur légère à
modérée, (c) Palier 3 : douleur modérée à
sévère
L'utilisation des antalgiques est hiérarchisée
et fonction de l'intensité de la douleur en suivant le principe des
trois paliers OMS. En pratique, le passage d'un palier au palier
supérieur se fait en 24 à 48 heures.
L'OMS, parallèlement à la correspondance
existant entre le niveau du palier et l'intensité de la douleur, a
réparti les différents antalgiques en fonction de leur
propriété pharmacologique.
Palier 1 : le paracétamol est un antalgique de choix.
L'acide acétyl-salicylique est peu utilisé dans un contexte de
soins palliatifs étant donné ses effets secondaires.
Paliers 2 et 3 : les morphiniques sont utilisés du fait
de leur action sur les récepteurs opioïdes. Les antalgiques
morphiniques sont classés : (a) en agonistes morphiniques purs faibles ;
(b) en agonistes morphiniques purs forts ; (c) en agonistes antagonistes et
agonistes partiels.
Satisfaction des besoins des
patients en fin de vie
La satisfaction des besoins humains et le soutien sont
intégrés dans la prise en charge des patients en fin de vie. Les
activités propres à l'infirmière destinées à
la satisfaction des besoins fondamentaux des patients, s'accompagnent d'une
relation interpersonnelle soignant-soigné.
Selon Watson (1988), Le personnel infirmier cherche à
établir la relation avec le patient en fin de vie, à
l'intérieur d'un climat de confiance, pour favoriser une bonne
satisfaction du patient et de sa famille. En plus, selon ANAES (2002) qui
souligne et ajoute une autre dimension des besoin, c'est la satisfaction des
besoins spirituels du patient doit être abordés et reconnus, dans
le respect des opinions philosophiques et religieuses, respect de sa
dignité et de son intimité jusqu'au bout, La prise en compte de
la dimension spirituelle fait partie intégrante de la pratique en soins
palliatifs. Cependant, il n'est pas rare que cet aspect soit
négligé. Saunders disait, que « On soignant la personne
qui souffre, nous essayons d'être attentifs aux besoins du corps,
à ceux de la famille et à ceux de la vie intérieure du
malade » cité par Autret et Gauthier-Pavloff, (2006). Une
étude, en deux volets de Steinhauser cité par le Ministère
de la Santé et des Services sociaux ministère au Québec
(2004) dans la politique des soins palliatif, souligne que les
éléments constituants une « bonne mort » pour les
patients et la famille, s'étendent aux facteurs spirituels, sociaux et
psychologiques. La spiritualité circonscrit les questions fondamentales
de l'expérience unique de l'être humain, du sens de la vie et de
la souffrance.
Le Conseil International des Infirmiers (CII) (2006), estime
que les infirmiers jouent un rôle fondamental dans la promotion d'une
approche palliative qui vise à réduire les souffrances et
à améliorer la qualité de vie des patients en fin de vie
et leurs familles, grâce à l'identification précoce,
à l'évaluation et à la gestion de la douleur ainsi que des
besoins physiques, sociaux, psychologiques, spirituels et culturels de ces
patients.
L'accompagnement et les soins
relationnels
La relation fait partie intégrante du soin et contribue
à sa qualité, rompt l'isolement du patient et ses proches,
contribue à réunifier et apaiser le malade et ses proches, et,
permet l'élaboration de sens.
Dans l'évolution vers des soins plus techniques, la
place des soins relationnels et de l'accompagnement des patients en fin de vie
est réduite, voire inexistante. Toutefois, Richard (2001) souligne
qu'il n'y a pas un temps pour la technique et un temps pour la relation humaine
; la place prépondérante de la technique exige un surcroît
d'attention à la qualité de l'accompagnement en humanité.
Cette approche des soins palliatifs peut-elle diffuser dans tous les services ?
Cela suppose un changement de mentalité qui demande patience et
détermination et participation de tous les soignants, patients et
proches.
La relation patient/infirmier peut se décliner selon
plusieurs niveaux; parfois l'infirmier est dans un échange informel, de
convivialité, essentiel à la vie sociale ; mais dans un
autre élan, le personnel infirmier se doit d'entrer en relation avec le
patient au cours du processus de soin afin de connaître son histoire de
santé et ses besoins actuels. Cette relation infirmier/patient peut
être aussi un enseignement informatif pour le patient à travers
laquelle l'infirmier informe ou enseigne les patients et les proches des
attitudes à développer. Ensuite, l'infirmier peut s'engager dans
une relation de compréhension et de soutien, où il a tendance
à donner des conseils et des solutions, et à rassurer le patient.
Enfin, la relation d'aide thérapeutique est une manière de
procéder dans la relation interpersonnelle qui cherche à
libérer la capacité de la personne aidée à vivre
plus pleinement. (SFAP, 2005)
La relation d'aide est reconnue comme un soin à part
entière, contribue à sa qualité et fait partie du
rôle propre de personnel infirmier. Alors que l'aspect technique du soin
ne cesse de se complexifier. (SFAP, 2005).
Une revue des écrits sur la relation d'aide
révèle que l'infirmier entre dans une démarche de relation
d'aide à partir du moment où la personne soignée demande
une aide effective. La qualité de la relation d'aide repose sur certains
principes; (a) Le respect, notamment le
soignant peut manifester de l'intérêt pour la personne, croire en
ses capacités de croissance, l'aider à accepter de vivre comme
elle l'entend dans le respect de soi et des autres, l'aider à
reconnaître qu'elle a une grande valeur, qu'elle est digne d'amour.
Respecter le patient en fin de vie, c'est lui démontrer une
considération réelle pour ce qu'il est avec ses
expérience, ses sentiments et son potentiel spécifique; (b)
L'écoute active donnée par le soignant ouvre le processus de la
communication et suppose une qualité de présence. Elle
crée le mouvement de vie par l'accueil de toute parole, de tout
comportement; (c) L'empathie, elle permet la compréhension à un
niveau profond du problème tout en rejoignant la personne aidée
dans sa propre façon de vivre. Elle permet de comprendre les raisons du
problème et les sentiments profonds, c'est aussi traduire ce que l'autre
dit par le corps et réagir verbalement aux émotions; (d) la
congruence, l'authenticité : ce qui est
éprouvé à un moment donné, il l'est la personne
dans sa conscience et aussi dans sa communication, il y a correspondance entre
les trois niveaux (Deymier, 2000 et Autret et Gauthier-Pavloff, 2006; SFAP,
2005, ANAES, 2002).
La relation thérapeutique qui s'installe alors entre
les deux parties peut évoluer vers une communication
thérapeutique. Le rôle de l'infirmier est de s'intéresser
activement à sa situation, à ses souffrances, quelle que soit
leur nature, et de recourir à certaines questions qui auront pour effet
d'envisager des possibilités, de donner de l'espoir et de créer
de l'espace pour le changement.
Lors de la planification des soins, l'infirmier doit aider le
patient et non de faire à sa place. Henderson cité par Keroauc et
coll, (2003) avance qu'il faut développer la relation d'aide
infirmière pour aider la personne malade à prévenir la
maladie, à retrouver son indépendance, à développer
son niveau de bien-être et l'accompagner jusqu'au bout.
L'accompagnement d'une personne jusqu'au bout relève
d'une démarche volontaire, sans compromettre son autonomie. Accompagner
c'est comprendre et assumer une relation élaborée dans une
continuité au service de la personne dans ses droits, ses besoins et ses
choix. De même, assumer l'accompagnement d'une personne en s'approchant
de sa mort en institution ou au domicile relève de la qualité
d'une présence, d'une relation humaine, respectueuse,
attentionnée, confiante, solidaire et continue (ANAES, 2002; SFAP,
2004). L'accompagnement par les infirmiers et les autres intervenants,
auprès des patients en fin de vie, leurs permet de déceler les
souffrances et douleurs vécues par le patient en fin de vie, mais cela
suppose de l'engagement dans une aventure relationnelle dont les liens se
tissent sans les repères habituels de la relation de soin curatif.
Dans cette esprit, Plane (2006) avance que les gestes et les
paroles, la compétence à soigner et à soulager de
même que les attitudes de compassion sont autant d'éléments
qui permettent aux humains éprouvés par la maladie et la mort
(patients, familles, professionnels) de continuer à vivre, de se
construire et de grandir sur la route de la vie
Préparation de la
phase terminale et de l'agonie
Selon Autret et Gauthier-Pavloff, (2006); Demyier (2000), la
communication avec le patient en phase terminale est à la fois verbale
et non verbale (toucher, douceur à la mobilisation). Même si le
patient est inconscient, il est nécessaire de lui parler pour le
rassurer en lui expliquant les gestes qu'on lui fait.
La présence des proches est à
privilégier, et ils doivent être associés au soin, dans la
mesure de leurs moyens, physiques, psychologiques et spirituels. Le rôle
du personnel soignant, selon leurs champs de compétence, est de
favoriser l'intimité du patient avec ses proches, de les rassurer en
leur donnant des explications sur l'état clinique du patient et les
traitements mis en oeuvre, de les valoriser dans leur rôle de soutien, de
les préparer au deuil.
La phase terminale est à anticiper, par le choix du
lieu de soins le plus adapté au patient, par la préparation des
proches. L'accompagnement au moment de la mort est une autre
responsabilité qui est confiée à l'infirmier par
l'équipe de soins sans qu'il soit vraiment préparé
à cette tâche (Autret et Gauthier-Pavloff, 2006; ANAES, 2002;
Demyier, 2000).
Soutien aux proches
Dans le contexte où la maladie devient porteuse d'un
pronostic sombre, le rôle infirmier est majeur. L'infirmier est le mieux
placé pour reconnaître la réalité de la famille,
soutenir son adaptation à la situation, encourager ses différents
membres à communiquer leurs émotions, partager leurs espoirs et
raffermir leurs liens. La qualité des relations qui s'installent entre
le patient, la famille et les professionnels de la santé, dans un tel
contexte, risque de devenir le principal souvenir que garderont les proches de
cet épisode de leur vie.
L'infirmier peut devenir instigateur d'actions
préventives en tout temps, même dans les situations où la
mort menace un patient, particulièrement si celui-ci laisse plusieurs
proches en deuil. (Duggleby, Berry 2005) cité par Plane (2006). Il peut
éviter l'apparition de certaines crises ou de certaines
problématiques, en proposant des pistes de solutions adaptées. En
créant un climat d'ouverture et d'accueil, l'infirmier permet aux
familles de mieux traverser les adversités de la vie telles qu'une
maladie grave ou la perte éventuelle d'un de ses proches.
Selon Autret et Gauthier-Pavloff, (2006), l'aide et conseil
dispensés par l'infirmier, sont intégrés dans son
rôle quotidien auprès des proches. Du fait qu'il est le premier
à affronter et à rentrer en contact avec eux; il facilite,
communique, soutien l'adaptation de la famille à la nouvelle situation,
de même qu'il donne des instructions sur les soins qui doivent être
délivré à de la personne malade (comment administrer les
médicaments, éviter les irritations cutanées,
reconnaître les symptômes, demander de l'aide, etc.)
Toutefois, la qualité de la prise en charge du patient
en fin de vie contribue pleinement à la prévention d'un deuil
difficile pour les proches. En effet, les infirmiers doivent se préparer
avant le décès du patient en abordant la question de la mort pour
vulgariser, et même pour les proches qui souhaitent être
présents au dernier moment de la vie. (ANAES, 2002)
synthèse
En guise de synthèse, le personnel infirmier, qui
côtoie les patients en fin de vie, doit travailler en collaboration avec
l'équipe soignante dans un cadre d'approche pluridisciplinaire,
où les compétences de chacun sont respectées, reconnues,
et mises en exergue. Le personnel infirmier procède à
l'élaboration d'un projet de soins et/ou de vie pour le patient et ses
proches pour améliorer la qualité de vie de patient pendant cette
phase vulnérable. Le projet respecte la dignité et les droits du
patient en fin de vie, lui-même contribue à la prise de
décision de soins. L'infirmier planifie et évalue en permanence
les situations que vit le patient, ou les soins dont il aura besoin. Les
conceptions infirmières qui paraissent souhaitables d'appliquer, se
basant sur le « caring ». Ce caring que prônait
Watson en insistant sur le fait que les soins infirmiers aident la personne
à atteindre un plus haut niveau d'harmonie entre son âme, son
corps, et son esprit. D'autre part, le modèle de soins de soutien
(Supportive Care Model, Davies et Oberle, 1990), détermine le rôle
infirmier auprès des patients en six éléments
interdépendants : valoriser, créer une relation, habiliter,
agir, trouver un sens, préserver l'intégrité.
Façonner un projet de soins et /ou de vie pour prendre
en charge les patient en fin de vie consiste à tenir compte des
éléments suivants (a) l'évaluation de la douleur par les
différents échelles de manière
répétées et le soulagement par la morphine tant que
possible, (b) les besoins du patient dans la phase terminale sont très
spécifiques, il est utile de les diagnostiquer et les satisfaire, (c) La
relation et accompagnement, dans une perspective de rentrer en relation
informelle ou formelle authentique capable de tisser des liens de confiance
avec le patient et valoriser ses potentialités. Cette relation peut
être une simple communication, ou information ou enseignement dans
laquelle le personnel infirmier donne des conseils utiles pour le patient et
ses proches, ensuite il peut aussi développer une relation d'aide
thérapeutique, lors des soins techniques dont le patient aura besoin
pour un bon soulagement de la souffrance qu'il vit dans cette phase la plus
vulnérable de son existence. (d) le personnel infirmier doit pendre en
considération l'unicité et la spécificité de la
prise en charge à la phase terminale et à l'agonie, enfin, (e) le
soutien aux proches est capital, dans la prise en charge globale des patients
en fin de vie, tout au long de la maladie mais aussi au moment et après
le décès dans la phase du deuil.
II. Elaboration du cadre de
référence
Cette étude, dans le cadre de la prise en charge
infirmière du patient en fin de vie, se veut conceptuel s'inspirant de
la conception infirmière du caring de Watson, et du modèle des
soins de soutien « Supportive Care Model, Davies et
Oberle », ceci en l'absence des études empirique de la prise
en charge infirmière des patients en fin de vie.
L'application de cette conception et celui du modèle
des soins de soutien « Supportive Care Model, Davies et
Oberle », pour la prise en charge des patients en fin de vie, exigent
une qualité de présence de la part des infirmiers. Cette
présence va donner une sensation de sécurité et une
qualité à cette dernière phase la plus vulnérable
du patient.
La prise en charge du patient implique l'élaboration
d'un projet de soins et/ou de vie, s'appuyant et ayant comme cadre de
référence, la conception infirmière humaniste, la
réglementation et le cadre religieux, par les infirmiers en
collaboration avec une équipe pluridisciplinaire. Les dimensions
à développer dudit projet sont (a) l'évaluation de la
douleur, la prise de conscience de celle-ci, et le soulagement des souffrances
du patient en fin de vie, (b) la satisfaction des besoins du patient, (c) la
relation d'aide que ça soit thérapeutique dans la lutte contre
les souffrances du patient ou d'une éventuelle complication,
d'enseignement et/ou de communication, sur les divers aspects pour donner
confiance au patient et à sa famille, (d) la prise en charge de la phase
d'agonie est une autre étape qui est pleine de sens : si
l'infirmier arrive à satisfaire les besoins de ces moments mais aussi
respecte l'unicité et l'intégrité du patient, et enfin (e)
le soutien de la famille qui perd un membre de ses proches. Le soutien se
manifeste sous forme d'un accueil affectueux marqué d'attention et
d'écoute active
Pluridisciplinarité
INFIRMIER
Cadre réglementaire
Cadre religieux
Projet de soins / ou de vie
Conception infirmière
du caring
Evaluation de la douleur et Soulagement de la souffrance
Satisfaire les besoins
Prise en charge des patients en fin de vie
Relation d'aide Thérapeutique
Communication
PEC de la phase d'agonie
Soutien à la famille
Cadre de référence conceptuel inspiré
de la théorie du caring de J.Watson et modèle de soutien de
« Supportive Care Model, Davies et Oberle »
Chapitre III:
Méthodologie
1. Devis de recherche
Dans le but de répondre à la question de
recherche et de maîtriser les biais de l'étude, un devis de
recherche a été établi englobant les
éléments suivants:
1.1 Type de
l'étude
La présente étude est une étude
descriptive de type quantitatif de niveau I qui décrit la prise en
charge des patients en fin de vie par le personnel infirmier, au niveau de
l'Institut National d'Oncologie Sidi Mohamed Ben Abdellah de Rabat
1.2 Population et
échantillon
1.2.1 Population cible.
La population à l'étude est constituée
d'infirmiers diplômés d'état et infirmiers auxiliaires qui
sont en contact avec les patients en fin de vie. Tous les infirmiers qui
travaillent au niveau de cinq services choisis de l'INO au nombre de 27 (n=27),
à savoir le service de radiothérapie I, II, III, service de
chimiothérapie hospitalisation, et service de réanimation et
soins intensifs
1.2.2 Echantillon.
Dans toutes les études, la taille de
l'échantillon doit être suffisante pour atteindre un niveau de
puissance acceptable en vue de réduire le risque de commettre des
erreurs... (Kraemer et Htierman (1977), cité par Fortin (1996). C'est
ainsi que pour cette étude, le choix de la population est fait selon un
choix raisonné. On a pris l'effectif total de la population cible des
cinq services qui est de 27 infirmiers et infirmières dont deux sont en
congé administratif lors de l'administration du questionnaire.
Tableau n°1 : Répartition de la population
cible par unité de soins et par profil
Unités de soins
|
IDE Polyvalents
|
Infirmiers Auxiliaires
|
Total
I+II
|
Féminin
|
Masculin
|
Total I
|
Féminin
|
Masculin
|
Total II
|
Réanimation
et soins intensifs
|
1
|
3
|
4
|
|
|
|
4
|
Radiothérapie I
|
2
|
4
|
6
|
|
|
|
6
|
Radiothérapie II
|
|
3
|
3
|
2
|
1
|
3
|
6
|
Radiothérapie III
|
2
|
1
|
3
|
1
|
1
|
2
|
5
|
Oncologie médicale
|
1
|
5
|
6
|
|
|
|
6
|
Total
|
6
|
16
|
22
|
3
|
2
|
5
|
27
|
Source : Plan effectif situation de l'année
2006
1.2.2.1 Les critères d'inclusion
Tous les infirmiers et infirmières exerçant au
niveau des cinq services choisis de l'étude et qui côtoient les
patients en fin de vie, sont inclus dans l'échantillon.
1.2.2.2 Les critères d'exclusion
Sont exclus de l'étude les infirmiers
anesthésistes et techniciens qui travaillent dans les autres services de
l'institut national d'oncologie, en plus des infirmiers qui sont en
congé administratif.
1.3 Description du
milieu
1.3.1 Lieu de
l'étude
L'étude aura lieu au niveau de l'Institut National
d'Oncologie Sidi Mohamed Ben Abdellah, inaugurée en 1985. La
capacité litière est de 270 lits dont 233 fonctionnels.
L'effectif global du personnel est de 344 dont le personnel
infirmier est de 128 (INO, 2007)
Les services retenus pour l'étude sont : (a) Le
service de réanimation médicale, (b) le service de
chimiothérapie hospitalisation, (c) Les services de
radiothérapies I. II et III;
Tableau n°2 : Le mouvement des patients au cours
de l'année 2007
Unité de soins
|
Capacité litière
|
Admission
|
D.M.S
|
Taux de décès pour 1000
|
Chimiothérapie
|
11
|
412
|
7.05
|
19.42
|
Radiothérapie I
|
30
|
235
|
41.74
|
0
|
Radiothérapie II
|
38
|
264
|
42.43
|
56.82
|
Radiothérapie III
|
30
|
222
|
40.68
|
13.51
|
Réanimation médicale
|
10
|
663
|
2.19
|
40.72
|
TOTAL
|
|
3273
|
18.19
|
18.33
|
Source bureau de Statistique INO (2007)
1.3.2 Le choix du lieu
L'Institut National d'Oncologie Sidi Mohamed Ben Abdallah est
choisi comme lieu de l'étude pour plusieurs raisons : (a) c'est un
centre de référence national en oncologie et un lieu de recherche
et de formation, (b) c'est un centre qui répond aux besoins de la
population en matière de prise en charge des cas de cancers dans les
différentes phases, (c) l'OMS prône le développement des
soins palliatifs à partir des services d'oncologie, (d) Construction
d'un service de la lutte contre la douleur dans cet établissement, (e)
les services choisis sont accessibles; (f) le personnel infirmier côtoie
les patients en fin de vie, (g) c'est un centre multidisciplinaire.
1.4 Définition des
variables et instruments de mesure
1.4.1 Définition des
variables
1.4.1.1 Projet de soins
infirmiers
La contribution infirmière à la prise en charge
de la personne soignée se traduit par un projet de soins infirmiers.
Ceci suppose une identification des problèmes de santé et des
ressources de la personne soignée et de ses proches.
L'élaboration de ce projet de soins infirmiers implique une
collaboration pluriprofessionnelle. Ce projet de soins infirmiers
individualisé est un processus dynamique qui évolue. Il sera
réajusté en fonction de l'évolution de l'état de
santé, des besoins et des souhaits de la personne soignée.
1.4.1.2 Prise en charge
Selon Webb (2001), La prise en charge est un processus
interactif qui exige que le soignant s'adapte aux besoins de la personne dont
il a la charge, aux ressources disponibles et au contexte dans lequel se
déroule le soin. Ceci implique une évaluation compétente,
une planification, une action et une évaluation des implications et des
nuances de tous ces facteurs
1.4.1.3 Patient en fin de
vie
Quand doit on parler du patient en fin de vie? Compte tenu de
la difficulté du pronostic de la mort, il ne se limite pas aux
dernières semaines de la vie, mais bien avant la phase terminale.
ANAES (2002), cite que l'Association Européen de Soins
Palliatifs indiquait que les soins palliatif sont ceux prodigués dans le
cadre d'une prise en charge active et totale du malade en phase terminale,
à partir du moment où la maladie ne réagit plus à
un traitement curatif.
1.4.1.4 Relation d'aide
La relation d'aide selon Peplau cité par kerouac et
coll (2003) est avant tout une manière d'
être. La
relation est centrée sur la personne en demande ou en souffrance. Elle
permet de l'accompagner dans son parcours de
vie. Il ne s'agit pas de trouver
ou d'apporter les solutions mais bien plutôt de cheminer et d'aider la
personne à trouver
par elle-même sa solution
1.4.1.5 Accompagnement
L'accompagnement d'une personne en fin de vie et de son
entourage consiste à apporter attention, écoute,
réconfort, en prenant en compte les composantes de la souffrance globale
(physique, psychologique, sociale et spirituelle)
1.4.1.6 Evaluation de la
douleur
Deymier, (2000), expose que l'évaluation de la douleur
est avant tout une observation du patient, une bonne écoute pour
apprécie le retentissement de la localisation, l'intimité, les
conséquences et l'importance des composantes physique, affective,
cognitive et comportementale, mais c'est le jugement de la perception que fait
le patient de la douleur.
1.4.1.7 La phase terminale et
d'agonie
La phase terminale peut compter plusieurs jours alors que
l'agonie est souvent définie par les 48 à 72 heures qui
précèdent la mort. L'agonie peut être identifiée par
le caractère rapidement évolutif de l'état
général avec apparition des troubles.
1.4.2 Instrument de
mesure
L'instrument qui sera utilisé dans cette étude
est le questionnaire qui permet la récolte de plusieurs donnés.
(Annexe 6)
1.5 Description des
instruments de mesure
On a jugé utile que le questionnaire est l'outil le
plus convenable, pour recueillir des données sur un thème aussi
subtil que la prise en charge des malades en fin de vie, et pour
connaître l'importance accordée aux différentes dimensions
de cette prise en charge par les infirmiers. Le questionnaire permet : (a)
de toucher le maximum de personnes qu'on veut interroger ; (b) le strict
respect des règles de confidentialité et d'anonymat ; (c) la
liberté d'expression aux participants, (d) la collecte d'un maximum
d'informations en moins de temps
Le questionnaire a été conçu d'une
manière simple et assez compréhensible. Il a englobé 41
questions réparties sur neuf thèmes: (a) les informations
générales ; (b) multidisciplinarité ;
(c) cadre réglementaire et religieux; (d) projet de
soins et de vie et conception des soins palliatifs ; (e) évaluation
de la douleur et le soulagement du patient en fin de vie ; (f)
l'accompagnement et soins relationnels (g) La satisfaction des
besoins des patients en fin de vie; (h) Soutien aux proches ; (i)
suggestion.
Le questionnaire a été testé,
auprès de cinq infirmiers qui ont déjà travaillé
dans les services, avant son administration finale pour pouvoir apporter des
rectifications utiles.
1.6 Description du
déroulement de collecte des données
Dans un premier temps l'analyse du programme des infirmiers
polyvalents des trois années de formation des IFCS et le carnet de stage
actuel.
Une autorisation de collecte des données (Annexe 5) a
été faite auprès de la direction de l'INO sous couvert de
la voie hiérarchie.
Un questionnaire a été établi, puis
testé auprès de cinq infirmiers à l'INO pour voir sa
faisabilité et sa compréhension. Après, il y avait des
reformulations de certaines questions et d'autres ont été
changés. Enfin, après rectification, les questionnaires ont
été donnés personnellement aux infirmiers travaillant dans
les cinq services choisis de l'INO. La récupération des
questionnaires s'est étalée sur dix jours, ceci par les raisons
organisationnelles des services.
2. Présentation des
considérations éthiques
La recherche a été effectuée en assurant
toutes les conditions de confidentialité et d'anonymat aux personnes
participants. En effet, les considérations éthiques sont tenues
en compte par la formulation, d'une part, d'une demande d'autorisation pour la
réalisation de l'étude auprès de la direction de l'INO en
mentionnant le but et l'objet de l'étude (Annexe 5).
D'autre part, un questionnaire a été
présenté aux infirmiers (Annexe 6). A chaque rencontre avec un
infirmier une explication est faite concernant, l'objectif et le contenu de
l'étude. En plus, l'anonymat et la confidentialité sont
garantis, et, il est libre de répondre ou non.
3. Description du plan
d'analyse
Après la collecte des données, Le traitement et
agencement des résultats du questionnaire dans les différents
tableaux, a été fait manuellement dans un premiers temps. En
suite, on a utilisé l'Excel, et ce, pour la présentation sous
forme des tableaux ou des graphiques selon le cas. Ainsi, la
présentation des illustrations sera suivie par les commentaires et la
discussion.
Chapitre VI :
Présentation des résultats
La population de la présente étude est
composée d'infirmiers et infirmières (n = 27) dont deux sont en
congé. Le nombre de questionnaires administrés est 25 dont 21 ont
été récupéré et exploités soit un
taux de réponse de 84 %. Les résultats de cette exploitation
sont présentés ci dessous.
1. Caractéristiques des
participants:
Répartition de
l'échantillon selon le sexe
Graphique n°1 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe
L'échantillon était composé de 67 %
d'infirmiers et de 33 % d'infirmières. Ce qui montre le caractère
masculin dominant avec un ratio sexe M/F est de 2/1.
Répartition de
l'échantillon par tranche d'âge
Graphique n°2 : Répartition de
l'échantillon par tranche d'age
37 % des infirmiers répondant au questionnaire se
situent dans la tranche d'âge [31,40], ainsi 66 % ont un âge
inférieur à 40 ans. Ce qui révèle le rajeunissement
des infirmiers au niveau de l'INO.
Répartition du personnel
infirmier selon le grade
Graphique n°3 : Répartition du personnel
infirmier par grade :
Ce graphique révèle que 57 % des répondants
sont des infirmiers diplômés d'état 2ième
grade, tandis que 19 % sont des infirmiers auxiliaires. D'ailleurs, on peut
dire que 76 % de l'échantillon ont reçu une formation de base
à l'IFCS.
Répartition du personnel
infirmiers répondant selon l'ancienneté dans la carrière
et dans le service
Tableau n°3 : Répartition du personnel
infirmiers répondant selon l'ancienneté dans la carrière
et dans le service
Profil
Effectif
|
Ancienneté dans la carrière professionnelle
|
Ancienneté dans les services d'oncologie
|
Moins de 5 ans
|
5 à 15 ans
|
16 ans
à
25 ans
|
plus de 25 ans
|
- 5 ans
|
5 à 15 ans
|
16 ans à 25 ans
|
+25 ans
|
Nombre
|
8
|
7
|
3
|
3
|
9
|
6
|
3
|
3
|
Pourcentage
|
38.1
|
33.3
|
14.3
|
14.3
|
42.8
|
28.6
|
14.3
|
14.3
|
Le tableau révèle que prés de 33.3 % des
participants avaient cumulé entre 5 et 15 années
d'expérience professionnelle et que 38.1 % ont moins de 5 ans.
En somme, 69.9 % ont plus de 5 ans d'expérience
professionnelle, et, au moins 57.2 des participants ont plus de 5 ans
d'ancienneté dans les services d'oncologie.
Mais, 70 % des infirmiers répondant n'ont pas choisis
de travailler dans les services d'oncologie
Formation de base et formation
continue des participants en soins palliatifs
Tableau n° 4 : Répartition des
enquêtés selon la formation de base concernant la prise en charge
des patients en fin de vie
|
OUI
|
Pourcentage
|
NON
|
Pourcentage %
|
la formation de base suffisante en matière de connaissance
et moyenne
|
4
|
23.5
|
17
|
76.5
|
Participation à une formation continue
|
5
|
23.8
|
16
|
76.2
|
Le tableau montre que parmi la population cible, 76.5 % des
infirmiers estiment que la formation de base reçue est insuffisante et
ne fournit pas des connaissances requises et moyens pour une bonne charge des
patients en fin de vie.
En plus, 76.2 % des infirmiers n'ont participé
à aucune formation continue. Alors que, 23.8 % des infirmiers ont
reçu une formation continue. Celle-ci a eu lieu, soit dans le cadre des
séminaires organisés ou journée de formation, et une seule
personne a participé à un stage à l'étranger et a
cumulé une durée de travail de plus de 25 ans à l'INO.
Les raisons pour lesquelles la
formation de base n'apporte pas les connaissance et moyens nécessaires
pour prendre en charge les patients en fin de vie :
Tableau n°5 Les raisons pour lesquelles la formation de
base n'apporte pas les connaissances et moyens nécessaires pour la PEC
des patients en fin de vie (n=21)
Raisons
|
Effectif
|
Pourcentage %
|
Absence d'une unité d'enseignement/apprentissage
|
20
|
95
|
Manque de stage en milieu clinique dans les unités qui
prennent en charge les patients en fin de vie
|
19
|
90.4
|
Le temps alloué au stage est insuffisant au niveau des
services de réanimation
|
18
|
85.7
|
L'insuffisance de la formation de basse est expliquée
par les infirmiers de la manière suivante : (a) 95 %
réclament qu'il y a absence d'unité d'enseignement/apprentissage
au cours du cursus de formation, (b) 90.4 % avancent qu'il y a un manque de
stage en milieu clinique dans les unités qui prennent en charge les
patients en fin de vie, (c) 85.7 % disent que le temps alloué au stage
est insuffisant au niveau des services de réanimation.
2. Pluridisciplinaire
Organisation du travail
d'équipe
Tableau n° 6 : Répartition des
participants selon l'organisation du travail des infirmiers
items
|
OUI
|
Pourcentage
%
|
NON
|
Pourcentage
%
|
Réunion systématique dans le service
|
6
|
28.6
|
15
|
71.4
|
Sollicitation des infirmiers au staff lors de la
visite médicale
|
4
|
19
|
17
|
81
|
Distribution des rôles entre les membres de
l'équipe
|
5
|
23.8
|
16
|
76.2
|
Le
tableau montre que: (a) 71.4 % des infirmiers disent qu'il n'y a pas de
réunion systématique au niveau du service, (b) 81 % des infirmiers
remarquent qu'ils ne sont pas sollicités pour participer au staff de la
visite médicale. Certes 19 % des enquêtés disent que les
infirmiers sont sollicités, mais sans qu'il mentionne la nature de la
participation des infirmiers au staff, (c) 76.2 % des infirmiers disent qu'ils ne distribuent
pas les rôles entre les membres de l'équipe, car l'effectif des
infirmiers est réduit.
Répartition des tâches entre les infirmiers du service
Tableau n° 7 : Répartition des
tâches entre les infirmiers du service
Items
|
OUI
|
Pourcentage %
|
Individuellement
|
17
|
81
|
Par
équipe
|
3
|
14.3
|
Presque
81 % des infirmiers participants disent que la répartition se fait
individuellement, et ce, par manque d'un grand effectif au niveau des services.
Thèmes discutés dans les réunions
Tableau n°8 : Répartition des
thèmes discutés dans les réunions
items
|
Effectif
|
Pourcentage %
|
Problème personnel des infirmiers
|
3
|
14
|
Problème d'organisation du travail
|
3
|
14
|
Planifications des soins des patients
|
4
|
19
|
Difficulté de prise en charge des patients
|
3
|
14
|
Conflit d'intérêt entre le personnel
|
1
|
10. 4.7
|
Besoins et attentes des patients
|
1
|
11. 4.7
|
Le
tableau montre que 14 % des participant disent que les discussions, au
cours des réunions, concernent les difficultés de prise en charge
des patients, en plus 19 % réclament qu'ils s'intéressent
à la planification des soins dans les réunions et au
problème personnel des infirmiers 14 %.
3.
Cadre réglementaire et religion
Tableau n° 9 Répartition selon le cadre
réglementation et religieux de la prise en charge des patients en fin de
vie.
Items
|
cadre régimentaire religieux
|
Oui
|
%
|
Non
|
%
|
sans réponse
|
Est-ce-que la réglementation régit les
activités des infirmiers pour la PEC des patients ?
|
0
|
0
|
18
|
85.7
|
3
|
Définition de votre rôle par le règlement
intérieur des hôpitaux ?
|
0
|
0
|
17
|
81
|
4
|
prenez vous la religion comme cadre de référence
pour PEC les patients
|
21
|
100
|
0
|
0
|
0
|
inspirez vous de la religion pour consoler et soutenir les
patients
|
21
|
100
|
0
|
0
|
0
|
Le tableau montre que: (a) 85.7 % des participants estime que
la réglementation est insuffisante en matière des soins
palliatifs, (b) 81 % des participants estiment que le règlement
intérieur des hôpitaux ne définit pas leur rôle aux
près des patient en fin de vie, (c) les infirmiers se sont mis d'accord
à l'unanimité qu'ils se réfèrent à la
religion et s'inspirent de la religion pour consoler et soutenir les
patients en fin de vie et leurs proches.
4.
Projet de soins et /ou de vie
Répartition des infirmiers selon la conception d'un projet de sois et/ou
de vie
Tableau n°10 Répartition selon la conception
d'un projet de soins et/ ou de vie
Items
|
OUI
|
%
|
NON
|
%
|
Projets de soins personnalisés pour les patients en fin
de vie
|
0
|
0
|
21
|
100
|
Plan de soins personnalisés
|
4
|
19 %
|
17
|
81
|
Evaluations de l'état du patient d'une manière
continue
|
7
|
33.3
|
14
|
66.6
|
Le tableau montre que: (a) la totalité des infirmiers
(100 %) estiment qu'il n'y a pas, au niveau des services, des projets de
soins personnalisés pour les patients en fin de vie, (b) 81 % ne font
pas de plans de soins personnalisés pour les patients. les raisons
selon les participants sont la charge de travail (60 %), et le manque de temps
dû à l'effectif des malades (45 %), (c) 66.6 des infirmiers
répondants expriment qu'ils ne font pas d'évaluations de
l'état du patient d'une manière continue. Et les raisons selon
eux sont la charge du travail, problème de coordination et de
communication infirmier/médecin, et manque d'esprit d'équipe.
Source de collecte de donnée des patients par les infirmiers
Tableau n° 11 : Source de collecte de
donnée des patients par les infirmiers
|
Fréquence
|
Pourcentage %
|
Le
dossier du patient
|
12
|
57
|
Famille
|
9
|
42.8
|
Autre
professionnel
|
5
|
23.8
|
Le
patient
|
11
|
52.3
|
autre
source
|
0
|
0
|
Il
ressort du tableau que les infirmiers répondants estiment que la
première source de collecte de donnée est le dossier du patient
(57 %), puis le patient lui-même (52.3%), ensuite la famille (42.8%)
enfin les autres professionnels (23.8 %).
Utilisation d'une conception infirmière
Graphique n° 4 utilisation d'un modèle
conceptuel infirmier
Le graphique montre que 19
% des infirmiers seulement utilisent un modèle conceptuel en prodiguant
les soins. Les quatre infirmiers, utilisant le modèle, affirment
appliquer le modèle de Virginia Henderson (école des besoins).
5.
L'accompagnement et les soins relationnels
Organisation des séances éducatives
Graphique n° 5 Répartitions des infirmiers
selon l'organisation des séances éducatives au profil du patient
en fin de vie et ses proches
Le graphique
révèle que 24 % des infirmiers organisent toujours des
séances éducatives au profil du patient en fin de vie et de ses
proches. Contre 43% qui n'en organisent jamais. Les 33% restant en organisent
mais d'une manière irrégulière.
Activités éducatives organisées aux patients en fin de vie
et aux proches
Tableau n° 12 : Répartition des
activités éducatives organisées aux patients en fin de vie
et aux proches
Items
|
Effectifs
|
Pourcentage %
|
Continuité du traitement palliatif
|
10
|
83
|
Régime
|
5
|
41,6
|
Le traitement de la douleur
|
9
|
75
|
Respect du rendez vous
|
2
|
16,6
|
Hygiène de la vie courante
|
2
|
16,6
|
gestion des problèmes de santé
|
3
|
25
|
Maintien des relations courantes avec les membres de famille
|
1
|
8,3
|
Il ressort de ce tableau que les activités
éducatives organisées par les infirmiers aux patients et/ou
à leurs proches: sont en priorité : 83 % sur la
continuité du traitement palliatif, 75 % sur le traitement de la douleur
et 41.6 % sur des activités éducatives concernant le
régime.
Connaissance du mode de vie du patient
Graphique n °6 : Répartition selon la
connaissance de certains éléments de la vie privée du
patient
Plus de la moitie des
infirmiers réclament qu'ils ne connaissent jamais les
éléments de la vie privée du patient à savoir
l'histoire de vie (13 fois cité par les infirmiers), le mode de vie (12
fois cité par les infirmiers) et le fait que le patient parle de ses
problèmes personnels (10 fois).
La
nature de la relation infirmier/patient
Tableau n° 13: Répartition selon le choix
de la nature de la relation
Nature de la relation
|
Effectif
|
Pourcentage%
|
Pas relation
|
2
|
9,5
|
Relation informelle
|
0
|
0
|
Relation informative
|
8
|
38
|
Relation de compréhension et de soutien
|
19
|
90,5
|
Relation d'aide thérapeutique
|
17
|
81
|
Selon
le tableau, 90,5 % des infirmiers participants estiment que la nature de la
relation est une relation de compréhension et de soutien. En plus cette
relation est regardée aussi comme une relation thérapeutique par
81 % des infirmiers et une relation informative par 38 %. .
Les
éléments de la relation d'aide infirmier/patient
Tableau n° 14 : Répartition des infirmiers
selon leur avis sur la relation d'aide dans la prise en charge du patient en
fin de vie
Items de
la relation d'aide
|
Toujours
|
Parfois
|
Jamais
|
Manifestation du respect au patient en fin de vie
|
21
|
0
|
0
|
Témoignage d'une écoute active
|
5
|
10
|
6
|
Manifestation de l'empathie
|
4
|
11
|
6
|
Maintien
de la communication
|
4
|
7
|
10
|
Congruence, Authenticité
|
4
|
3
|
14
|
Selon
ce tableau, la totalité des infirmiers manifeste du respect pour les
patients en fin de vie, et 10 personnes estiment qu'ils donnent parfois de
l'attention aux patients en fin de vie par une écoute active. En outre,
11 personnes manifestent parfois de l'empathie envers les patients, et, 14
personnes ne révèlent pas de la congruence ni de
l'authenticité. Dix personnes citent qu'elles ne conservent pas la
communication avec les patients en fin de vie
6.
Evaluation de la douleur et soulagement de la souffrance du patient en fin de
vie
Protocoles de prise en charge de la douleur
Graphique n° 7: Répartition des infirmiers selon
l'existence des protocoles de prise en charge de la douleur dans les
unités de soins
Sur
l'ensemble des Infirmiers participant, 14 % ont affirmé la
présence des protocoles de prise en charge de la douleur
cancéreuse dans l'unité de soins. Alors que, 86 % des
participants ont cité l'inexistence de ces protocoles de prise en
charge.
Absence des protocoles de prise en charge de la
douleur
Tableau n° 15 : Répartition des infirmiers
selon l'absence des protocoles de PEC de la douleur
items
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
sans réponse
|
Existence d'autre priorité
|
0
|
0
|
|
Absence de la formation continue
|
3 / 18
|
16.6 %
|
3
|
Manque d'un travail d'équipe
|
11 / 18
|
61 %
|
3
|
Manque de projet de soins et ou de vie
|
15 / 18
|
83.3 %
|
3
|
Autres à préciser: Existence d'une unité de
soins spécialisée
|
21 /21
|
100 %
|
|
Il
ressort de ce tableau que l'absence de protocoles, est due essentiellement
à l'existence d'une unité spécialisée pour
l'évaluation et traitement de la douleur.
Pour
les infirmiers répondants le protocole est absent dans l'unité de
soins, ceci est dû à :
(a)
l'inexistence d'un projet de soins et/ou de vie (83.3 %), (b) l'absence de la formation
continue (16.6 %), (c)
manque d'un travail d'équipe dans les unités de soins (61 %).
Conduite en cas de douleur d'un patient en fin de vie
Tableau n° 16 : Répartition selon la
procédure suivie par les infirmiers en cas de la douleur
procédure
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Appliquer
les protocoles de PEC
|
3
|
14.3
|
Avertir
le médecin traitant
|
21
|
100
|
Soutenir
et rassurer le patient
|
10
|
47.6
|
Attendre
la disparition de la douleur
|
0
|
0
|
évaluer l'intensité de la douleur
|
2
|
9,5
|
Le
tableau révèle que, la totalité des infirmiers affirment
qu'ils avertissent le médecin traitant (100 %) lorsque un patient
présente la douleur, et seulement 47.6 % soutiennent et rassurent le
patient. En outre, 14.3 % des infirmiers appliquent les protocoles de PEC de
la douleur et seulement 9.5% des infirmiers évaluent l'intensité
de la douleur.
Identification des sources de la souffrance du patient
en fin de vie
Tableau n°17 : Répartition des effectifs
des infirmiers selon l'identification des sources de la souffrance
Sources de la souffrance du patient
|
Effectif
|
Pourcentage %
|
Douleur physique
|
21
|
100
|
Altération de l'image corporelle
|
13
|
61.9
|
Dégradation des fonctions de l'organisme
|
17
|
81
|
Evolution et gravité de la maladie
|
12
|
57.1
|
Activités quotidiennes
|
2
|
9.5
|
Dépendance envers les autres
|
1
|
4.7
|
Conséquences psychologiques et morales de la maladie
|
6
|
28.6
|
Vulnérabilité du patient
|
2
|
9.5
|
Marginalisation réelle ou imaginaire
|
1
|
4.7
|
Fatigue du patient
|
15
|
71.4
|
La souffrance de son entourage
|
16
|
76.2
|
Il
ressort de ce tableau que les infirmiers identifient les principales sources de
souffrance des patients en fin de vie comme étant : la
douleur physique (100 %), dégradation des fonctions de l'organisme (81
%), la souffrance de son entourage (76.2 %), puis fatigue du patient (71.4%),
et altération de l'image corporelle (61.9%), et l'évolution et
gravité de la maladie (57.1%).
Soulagement de la souffrance
Tableau n°18: Répartition des participants selon
la procédure de soulagement de la souffrance
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Connaître les sources
|
3
|
14.3
|
Ecoute
active
|
9
|
42.8
|
Communication
|
6
|
28.6
|
Satisfaction des besoins
|
16
|
76.2
|
Soutien
psychologique
|
15
|
71.4
|
Administration de médicaments
|
19
|
90.5
|
La majorité des infirmiers (90 %) estiment que la
procédure de soulagement de la souffrance se fait en premier lieu par
l'administration des médicaments. Les infirmiers participants (76.2)
perçoivent que cela se fait par l'intermédiaire de la
satisfaction des besoins du patient et le soutien psychologique (71.4 %). Alors
que 24.8 % des participants estiment que c'est par l'écoute active et
seulement 28.6 % des participants par la communication.
7.
Satisfaction des besoins du patient en fin de vie
Application de la conception de Virginia Henderson
Graphique n° 8 : Répartition
selon l'application de la conception de Virginia Henderson
29 % des participants se
basant sur l'application de la conception de Virginia Henderson, contre 19 % ne
l'ayant jamais utilisées. 52 % des participants restants affirment
l'utilisées d'une manière irrégulière.
Les
besoins spécifiques et spirituels du patient en fin de vie
Tableau n°19 : Répartition des
participants selon la satisfaction des besoins spécifiques et de la
phase terminale
Items
|
Toujours
|
Parfois
|
Jamais
|
Besoins
spécifiques sont pris en considération
|
5
|
3
|
13
|
La
dimension spirituelle prise en compte
|
15
|
3
|
3
|
PEC de la
phase terminale et de l'agonie
|
7
|
2
|
12
|
Transmission de la volonté du défunt
|
1
|
2
|
18
|
Il
ressort de ce tableau que les besoins spécifiques de la personne ne sont
jamais pris en considération. Ceci a été rapporté
par 13 infirmiers, tandis que la dimension spirituelle est prise en compte par
15 participants. Toutefois, la PEC de la phase terminale et de l'agonie et la
transmission de la volonté du défunt ne sont pas respectivement
prise en compte par 12 et 18 infirmiers
Les
soins prodigués aux patients en fin de vie
Tableau n°20 : Répartition des
participants selon les soins prodigués
Items
|
Effectif
|
Pourcentage
%
|
Administrer le traitement prescrit
|
21
|
100
|
Evaluer la douleur
|
10
|
47.6
|
Evaluer l'état du patient
|
4
|
19
|
Assurer l'hygiène du malade (toilette, bain...)
|
0
|
0
|
Assurer l'alimentation du patient
|
2
|
9.5
|
Soulager la souffrance du patient
|
9
|
42.8
|
Identifier les besoins du patient
|
12
|
57
|
Accueillir le patient et ses proches
|
6
|
28.5
|
informer éduquer et communiquer IEC
|
8
|
38
|
Il
ressort de ce tableau que la totalité des infirmiers participants (100
%) affirment que la principale activité est l'administration du
traitement prescrit. Les principales activités citées sont:
l'identification des besoins du patient (57 %), l'évaluation de la
douleur (47.6 %), mais ils ne donnent pas d'importance à
l'hygiène du malade (0%) et à l'alimentation du patient (9,5 %)
ainsi que l'évaluation de l'état du patient (19 %). Tandis que
l'accueil du patient et IEC respectivement par 28,5 % et 38 % des participants.
8.
Soutien aux proches
Graphique n°9 Répartition des
participants selon le soutien aux proches
Le
graphique montre que 76 % des infirmiers participants annoncent que les proches
sont associés à la démarche de soins. Et la
totalité des infirmiers (100 %) affirment que les locaux ne sont pas
aménagés pour recevoir les proches dans l'unité de soins
9.
Problème et suggestion
Les
problèmes entravant la PEC du patient en fin de vie
Tableau n°21 : Répartition des
participants selon leur avis des problèmes entravant la PEC du patient
en fin de vie
Problèmes de PEC des patients en fin de vie
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Manque de
ressources matérielles
|
15
|
71.4
|
Organisation du travail
|
6
|
28.6
|
Absence
de cadre réglementaire
|
16
|
76.2
|
Absence
de collaboration et de l'esprit d'équipe
|
15
|
71.4
|
Insuffisance de formation continue et de base
|
9
|
42.8
|
Absence
de planification de soins
|
18
|
85.7
|
Effectif
du personnel
|
21
|
100
|
Etroitesse des locaux
|
3
|
14.3
|
Charge de
travail des infirmiers
|
20
|
95.2
|
Absence
de collaboration de l'administration et des médecins
|
1
|
12. 4.7
|
Ce
tableau révèle que selon les infirmiers participants, les
problèmes entravant la PEG des patients en fin de vie sont comme suit:
(a) le manque d'effectif du personnel (100 %), (b) la charge de travail des
infirmiers au niveau du service (95.2 %), (d) l'absence de planification de
soins (85.7 %), (e) l'absence de cadre réglementaire (76.2%), (f)
l'absence de collaboration et l'esprit d'équipe (71.4 %), et (g) le
manque de ressources matérielles (71.4 %).
Suggestion
Tableau n°22 : les suggestions
proposées par les infirmiers pour l'amélioration de la PEC des
patients en fin de vie
les
suggestions proposées par les infirmiers
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Dotation
des unités en ressources matérielles et humaines
|
20
|
95.2
|
préparer des textes réglementaires
|
11
|
52.4
|
introduire des unités d'enseignements
apprentissages en soins palliatifs
|
8
|
38
|
développer la collaboration et de l'esprit
d'équipe entre les intervenant
|
13
|
61.9
|
dynamiser
formation continue
|
14
|
66.6
|
assurer
la planification de soins des patients
|
12
|
57
|
élaborer le projet de soins infirmiers pour
l'établissement
|
1
|
13. 4.7
|
aménager les locaux pour l'accueil des proches
|
20
|
95.2
|
développer le partenariat avec le privé
et les associations
|
7
|
33.3
|
dynamiser
le bénévolat dans l'établissement
|
6
|
28.5
|
établir une bonne communication avec les
patients et proches
|
5
|
23.5
|
Ce tableau contient les suggestions proposées par les
infirmiers pour l'amélioration de la prise en charge.
III. Chapitre V : Discussion des résultats
1. Interprétation des
résultats
A la lumière de la présentation des
résultats obtenus auprès de la population cible de
l'étude, les infirmiers qui ont cumulé une expérience
professionnelle dans les services d'oncologie de moins de 5 ans constituent
plus du tiers. On enchaîne sur la discussion des principaux
résultats se basant sur les concepts tenus dans le cadre de
référence.
Approche pluridisciplinaire
A travers les réponses des infirmiers participants
à l'étude l'absence d'un esprit de travail d'équipe
ressort. Plus de deux tiers des infirmiers disent qu'ils ne font pas des
réunions et qu'ils ne sont pas sollicités au staff lors de la
visite. Le travail avec les patients en fin de vie requiert une approche
pluridisciplinaire, où les compétences des intervenants sont
reconnues et aucune discipline ne détient l'expertise pour offrir
l'ensemble des services (Autret et Gauthier-Pavloff, 2006; Damyier, 2000).
Cependant, les infirmiers, à l'unanimité, ont avancé une
charge de travail importante due à l'effectif réduit du
personnel. C'est ainsi que les infirmiers répartissent les tâches
individuellement, ceci freine le développement d'un travail
cohérent en équipe. Cette approche pluridisciplinaire donne des
perspectives pour les patients et aussi pour les soignants :
D'une part, elle permet la prise en charge globale (physique,
psychologique, socio-familiale, spirituelle) ; cohérence,
sécurité, apaisement, confiance ; écoute,
disponibilité ; préparation à la perte ; prévention
des deuils pathologiques ; et suivi de deuil. D'autre part, elle offre le
confort de fonctionnement et d'organisation; la notion de partage; la
valorisation de chacun; la responsabilisation, et l'initiative (Autret et
Gauthier-Pavloff, 2006).
Cadre réglementaire et
cadre religieux
Les infirmiers estiment que la réglementation, soit
législative ou professionnelle, est insuffisante en matière de
fin de vie concernant leur rôle auprès de ces patients. Ceci a
été relaté par l'analyse des textes réglementaire
au Maroc, aucun texte réglementaire en vigueur ne mentionne de
façon explicite le rôle de l'infirmier aux près des
personnes en fin de vie, y compris le derniers décret n°2.06.630 du
13 avril 2007 portant sur le statut particulier du corps des infirmiers du
ministère de la santé et le règlement intérieur des
hôpitaux 2004.
A l'unanimité les infirmiers se sont mis d'accord pour
utiliser le cadre religieux comme source de leur attitude envers les patients
en fin de vie et leurs proches. Ceci peut, en effet, donner dynamisme et sens
à la fin de vie pour développer les soins palliatifs au Maroc.
Watson suggère que les infirmiers peuvent améliorer la
qualité des soins aux personnes si elles s'ouvrent à des
dimensions spirituelles (Kerouac et coll ,2003). Ces attitudes et souci des
infirmiers, de faire appel aux principes religieux, en dehors de la
réglementation qui est insuffisante, émanent de leur vécu
quotidien. Dans le Hadith du Prophète prescrit: "Dieu a
créé la maladie et son remède et a créé pour
chaque maladie son remède. Soignez-vous donc." (Rapporté par
Abû Dâoûd, n° 3874).
Le cadre religieux donne aux infirmiers des assises pour une
bonne prise en charge des patients pour le respect de la dignité et les
droits de la personne.
Conception de soins
palliatifs
Les résultats révèlent que plus de quatre
cinquième des infirmiers n'utilisent pas une conception
infirmière lors de la dispensation des soins. Néanmoins, le
modèle de Virginia Henderson est le seul appliqué par le un
cinquième des infirmiers. Les autres conceptions et modèles en
soins infirmiers, promotion, effet souhaité,
« caring »... ne sont pas appliqués et ce par manque
de formation de base d'une unité d'enseignement/apprentissage des
conceptions infirmière au niveau des IFCS. Les infirmiers confirment que
la formation de base ne fournit pas les connaissances requises et moyens pour
une bonne prise en charge des patients en fin de vie. Ainsi la majorité
qui précise qu'au cours du cursus, ils n'ont pas eu d'unité
d'enseignement/apprentissage des conceptions infirmières.
L'application de la conception du caring à la fin de
vie exige une qualité de présence des infirmiers qui apporteront
aux patients un sentiment de sécurité et de
sérénité. Ceci parait difficile, vu la charge de travail
de l'infirmier qui s'occupe de plus de 20 lits au niveau du service et de son
indisponibilité.
Projet de soins et de
vie
La totalité des infirmiers estiment qu'il n'y a pas de
projet de soins et/ou de vie personnalisé au niveau des unités de
soins pour les patients en fin de vie. Malgré que dans le décret
n° 2-06-656 du 13 avril 2007 relatif à l'organisation
hospitalière dans l'article 8, oblige chaque centre hospitalier à
définir, pour une durée déterminée, les objectifs
généraux de l'établissement, dans le domaine
médical et de soins infirmiers, de la formation, de la gestion et du
système d'information. Cet écart peut être expliqué
par le fait que les infirmiers ne sont pas encore sensibilisés en
matière de projet et le manque de travail collégial au sein de
l'établissement. Certes, selon des auteurs (Autret et Gauthier-Pavloff,
2006; Damyier, 2000) la continuité des soins est corroborée
et favorisée par la définition d'un projet de soins et/ou de vie.
L'explication peut être faite soit par l'absence de plan de soins
personnalisés et/ou l'absence de l'évaluation de l'état du
patient d'une manière contenue exprimé respectivement par plus
de deux tiers des infirmiers participants.
La source de récolte des données des patients
par les infirmiers est multiple et varié. Ceci conduit à une
parfaite connaissance du patient pour la présentation du projet de soins
personnalisés en concertation avec lui. Ainsi le projet vise à
aider le patient et ses proches à se préparer à un
éventuel changement de priorité dans cette phase
vulnérable. Ce projet exige l'application de la réglementation en
vigueur, s'inspire de la religion en respectant la culture et l'avis du patient
et surtout l'application et le choix d'une conception infirmier parmi les
modèles les plus adaptés à la fin de vie à savoir
le caring.
Ce projet se basera sur les éléments
suivants :
1.4.1 Evaluation de la douleur
et soulagement de la souffrance du patient en fin de vie.
Presque la majorité des infirmiers avancent que les
protocoles de prise en charge de la douleur au niveau des unités de
soins de l'INO sont quasi inexistants. Selon les infirmiers, ceci est
lié à l'absence d'un projet de soins dans les unités de
soins, ainsi qu'a un manque de travail d'équipe, mais, surtout, et
à l'unanimité, à l'existence d'une unité
spécialisé de l'évaluation et le traitement de la douleur.
Tous les infirmiers affirment lorsqu'un patient se plaint de douleur, ils font
appel au médecin traitant, la moitie seulement tente de soutenir et de
rassurer le patient. Ils ne procèdent pas à l'évaluation
de la douleur, comme il a été soulevé par Nejmi (2001) la
méconnaissance des outils d'évaluation est l'une des
barrières principale de la sous estimation de la douleur en pratique
clinique, et par suite sa prise en compte. En parallèle les
médecins ont manifesté le besoin de formation des outils, dans
l'étude de validation de la version arabe du questionnaire
« BPI » (Nejmi, 2001).
Les infirmiers donnent plus d'importance aux soins techniques
prescrits. Ceci est reflété par le soulagement de la souffrance
par l'administration de médicaments. Cependant, la douleur et la
souffrance du patient sont accompagnées d'autres symptômes. Ces
derniers doivent être pris en considération par les infirmiers,
lors de la planification des soins, ils procèdent à
l'identification et l'évaluation des sources de souffrance du patient
ensuite ils planifient les actions nécessaires en concertation avec lui.
1.4.2 Satisfaction des besoins
des patients
Les différents besoins ne sont pas pris en
considération par plus de deux tiers des infirmiers, du fait qu'ils se
focalisent sur les soins prescrits, administration du traitement, au
dépend des autres soins qui sont généralement
laissés à la famille comme les soins d'hygiène et les
infirmiers ne cherchent pas à communiquer avec les patients.
L'étude faite par le comité de suivi des soins palliatif en
France estime que les patients en fin de vie privilégient le
contrôle des symptômes, la réponse aux besoins...
(Comité de suivie soins palliatif et accompagnement, 2004). Ceci
lèse la relation entre infirmiers/patients/proches. Les infirmiers
affirment aussi donner de l'importance à la dimension spirituelle. Ce
qui est en parallèle avec les propos de Watson qui précise qu'en
s'ouvrant à des dimensions spirituelles, les infirmiers peuvent
améliorer la qualité des soins aux personnes (Kerouac et coll
,2003). Mais la majorité des infirmiers ne prennent pas en charge la
phase d'agonie et ne donnent pas d'importance aux attentes et ne respectent
pas la volonté du défunt, ceci porte atteinte à tout ce
qui aura de sens chez les patients par suite aux besoins spirituel.
1.4.3 Accompagnement et soins
relations
Presque la moitié des infirmiers avancent qu'ils
n'organisent pas des séances éducatives au profit des patients et
aux proches, dont les principales activités concernent le traitement et
la lutte contre la douleur, respectivement soulevées par la
majorité des infirmiers participants à l'étude. En plus,
les infirmiers ne donnent pas d'importance à la connaissance du mode de
vie, ou de l'histoire du patient (plus de 50 % des participants). Ceci peut
empêcher l'élaboration d'une activité éducative
personnalisée dans un projet de soins, du fait que l'activité
éducative doit être personnalisée se basant sur des
données personnelles et tenant compte de unicité de la personne.
La relation est au coeur du soin, selon la majorité des
infirmiers, la nature de relation établie avec les patients est une
relation de soutien et de compréhension, ou une relation d'aide
thérapeutique. Certes, Richard (2001) avance qu'il n'existe pas un temps
pour la technique et un temps pour la relation humaine ; la place
prépondérante de la technique exige un surcroît d'attention
concernant la qualité de l'accompagnement en humanité. En plus
l'infirmier rentre en contact avec les patients depuis l'accueil qui doit
être conviviale car c'est lui qui déterminera parfois la nature de
la relation qui va être développé entre l'infirmier
/patient/ proches. Ainsi, selon Rioufol, (2002) l'infirmier essaie de pouvoir
préserver un accueil bienveillant basé sur l'orientation et
l'écoute, de créer une ambiance calme et sécurisante pour
faciliter l'adaptation des patients à leur nouvel environnement et tente
de réduire leur détresse et leur angoisse
L'infirmier ne montre pas de congruence ni
d'authenticité ni de communication avec les patients, du fait qu'il
ressent l'échec et ne trouve pas, parfois les réponses aux
questionnements du patient et des proches. De même l'absence d'empathie
envers les patients et leurs familles est à l'origine de
difficultés relationnelles pouvant dégénérer en
conflits.
1.4.4 Soutien aux
proches
Il ressort des résultats que les proches sont
associés dans la prise en charge du patient en fin de vie par les
infirmiers, ceci dans le but de leur déléguer certaines
tâches pour les responsabiliser. C'est une phase de préparation
à l'éventuel changement, ainsi selon Demyier (2006), l'aide et
conseil dispensés par l'infirmier, sont intégrés dans son
rôle quotidien auprès des proches. Ils doivent en fait comprendre
certain souci des proches mais surtout leur donner l'explication requise pour
les préparer au deuil. L'implication relationnelle vis-à-vis des
proches est un aspect central du travail infirmier. Elle constitue un processus
dynamique qui évolue en fonction de certaine donnée.
La prise en charge des patients nécessite un engagement
de tous les intervenants dans une approche de pluridisciplinarité. Les
infirmiers ont un rôle indéniable qui doit être
couronné et corroboré par un projet de soins au niveau de
l'institut national d'oncologie de Rabat pour la bonne prise en charge des
patients.
2. Description des forces et
limites
1. 2.1 Force de l'étude
Les forces de cette étude sont : (a) c'est la
1ère étude qui traite la prise en charge des patients en fin de
vie au niveau de l'INO; (b) Le taux de réponse des infirmiers est de 84
%, (c) les écrits sont récents
a) 2.2 Limites de l'étude
Les limités soulevés sont : (a) la
complexité de la PEC des patients en fin de vie fait que les
différentes dimensions ne sont pas abordées ; (b) la
difficulté d'opérationnaliser les concepts de
l'étude ; (c) L'absence d'outils de mesure validés et
adaptés disponibles dans le contexte de la fin de vie pour qu'on puisse
les utilisés à l'exception de celui de l'évaluation de la
douleur; (d) la subjectivité des répondants pouvant influencer
les résultats de l'étude ; (e) cette étude ne
permettant pas la généralisation des résultats sur
l'ensemble des infirmiers vu la particularité du contexte de
l'étude, (f) La disponibilité des écrits empiriques en
rapport avec la PEC des patients en fin de vie par les infirmiers.
3. Enoncé des
recommandations
Au terme des résultats de cette étude, il parait
important d'avancer des recommandations pour améliorer la qualité
des soins prodigués et développer la pratique infirmière
en clarifiant le rôle infirmier dans la prise en charge des patients en
fin de vie. Ces recommandations intéresseront plusieurs niveaux
d'intervention stratégiques et opérationnels.
Niveau
stratégique
(a) l'environnement est propice à inviter les instances
responsables pour une mise à jour du règlement intérieur
des hôpitaux et son adaptation aux mouvements internationaux ; (b)
La gratuité des soins aux patients en fin de vie doit être
garantie par le système; ce qui va donner à tous les citoyens le
droit d'accès aux soins palliatifs ; (c) le changement de la
réglementation en vigueur concernant le traitement de la douleur par
« les opioïdes » pour faciliter l'accès
à ces médicaments; (d) l'instauration d'une stratégie
nationale des soins palliatifs et d'accompagnement des patients en fin de vie;
(e) renforcement de l'intervention des associations au niveau de
l'établissement hospitalier, en renforçant les partenariats
existants; (f) lors de la révision du programme du cursus de formation
des infirmiers polyvalents, il parait judicieux d'introduire une unité
d'enseignement/apprentissage qui s'intéresse aux soins palliatifs, en
plus des différentes conceptions infirmières; (g) révision
du volume horaire des stages et notamment la programmation d'un stage au niveau
des services d'oncologie et augmentation du volume horaire prévu aux
services de réanimation et soins intensifs; (h) lors de la formation de
base, initier les étudiants à la mise en oeuvre des projets
individualisés au cours de la période des stages. En poursuivant
cette approche, l'étudiant développera l'esprit critique et
façonnera facilement des outils de travail de planification et
d'organisation des soins requis.
Niveau
opérationnel
(a) l'amélioration des performances des professionnels
passe par l'amélioration des connaissances, ainsi les infirmiers seront
contraints de poursuivre des formations continues, vu le dynamisme qui
caractérise le domaine de la santé. (b) Dans le constat de cette
étude, les infirmiers doivent suivre des séances de formation
continue concernant plusieurs aspects liés à la fin de vie
à savoir les techniques d'évaluation de la douleur et de la
souffrance, les conceptions infirmières, l'accueil, les étapes
d'un projet, principe éthique en fin de vie, etc. (c) La mise en place
des outils de prise en charge des patients en fin de vie est une condition sine
qua non pour améliorer la qualité de soins et par suite l'image
de marque de l'infirmier. Cependant, l'implication et la participation du
patient et les proches reste un élément incontournable pour
réussir cette prise en charge. (d) L'étude a
révélé l'intérêt de mettre en oeuvre un
projet de soins ou de vie pour les patients en fin de vie. Ce projet
participerait à une augmentation de la satisfaction et de la
qualité des soins et par la suite une amélioration de l'image de
marque de l'établissement dans l'ère de l'humanisation où
on cherche à répondre aux attentes des patients en fin de vie et
à respecter la dignité humaine.
Le projet de soins infirmiers doit être
élaboré par l'équipe infirmier. Cette dernière
établit un plan des effectifs des infirmiers. Ils doivent travailler
aussi en concertation avec le projet médical, projet
managérial.
Le projet adoptera une philosophie de soins du
« caring » et/ou de Virginia Henderson : ceci dans le
respect de la dignité du patient en fin de vie, de manière
à lui préserver son identité et son intimité, en
gardant la continuité du service offert jusqu'au bout. Il s'agit de (a)
la désignation des infirmiers référents des soins
palliatifs au niveau de l'INO, (b) l'accueil bienveillant du patient et ses
proches en instaurant au niveau de l'établissement des personnes
s'occupant de l'orientation et donnant des informations utiles pour
l'hospitalisation où la sortie, et la standardisation du circuit du
patient au niveau de l'INO, (c) la discussion avec les patients de leur attente
et développement d'une relation authentique qui soit informelle,
informative ou thérapeutique, et aussi un accompagnement digne d'un
être humain jusqu'au bout de sa vie, (d) la planification de soins en
concertation avec le patient des différentes activités, (e)
l'évaluation de l'état du patient et de la douleur, (f) la
détermination des sources de souffrance du patient et le soulagement
doit être prioritaire, (g) le suivi et évaluation des actions
d'une manière permanente et ceci à la détermination des
besoins et symptômes éventuels en fin de vie; et l'administration
du traitement prescrit, (h) Information éducation et communication du
patient et de son entourage sur son état du patient, et la discussion
avec eux le lieu de soins préféré et un éventuel
transfère à domicile, (i) la prise en charge de la phase
terminale et de l'agonie par le respect des attentes de l'agonisant.
Tout cela ne peut être réussi sans un engagement
des infirmiers par leur participation effective dans l'établissement des
protocoles au niveau de chaque unité de soins concernant le traitement
de la douleur et autre activité, ce qui va permettre de standardiser la
prise en charge au niveau de l'INO. Toutefois, des formations continues
concernant les protocoles, les outils d'évaluation de la douleur sont
nécessaire.
Cependant les infirmiers sont invités à la
participation avec le staff médical aux visites et aux réunions
mensuelles de travail et à la formation et à l'encadrement des
stagiaires au niveau de l'INO. L'équipe doit encourager les initiatives
de recherche dans le domaine de la fin de vie, et définir le rôle
des associations des malades et famille au niveau de l'établissement.
C'est dans cette perspective que le projet de soins
constituera un Challenge entre les différents services de l'INO dans le
but d'améliorer la prise en charge des patients en fin de vie.
IV. Conclusion
Au cours de l'élaboration ce travail, le texte
régissant le statut particulier des corps infirmiers est apparu, sans
pour autant mentionner d'une manière explicite le rôle de
l'infirmier auprès des patients en fin de vie.
La présente étude au niveau de l'INO
s'intéresse à décrire la prise en charge des patients en
fin de vie par les infirmiers dans le cadre des soins palliatifs. Lorsque cette
prise en charge des patients en fin de vie est personnalisée, elle aide
à l'amélioration de leur bien être social et psychologique
et spirituel.
Il ressort de l'étude que les infirmiers ne planifient
pas les activités et s'intéressent plus aux soins techniques
comme l'administration de médicament et ne donnent pas d'importance aux
soins relationnels. En effet, ils n'organisent pas d'activités
éducatives et dans la plus part des cas tentent d'éviter les
questionnements des patients, ce qui entrave la prise en charge globale des
patients dans une phase très vulnérable. En l'absence d'une
réglementation qui dicte certaines mesures envers ces patients,
l'établissement d'un projet personnalisé pour ces patients aidera
à l'amélioration de la fin de vie.
La conjugaison de l'effort des différents intervenants,
se basant sur une approche de multidisciplinarité et sur la congruence
et l'authenticité, permettra certes une amélioration de la prise
en charge des patients en fin de vie. Mais pourquoi ne donne-t-on pas
d'importance à cette période, alors que c'est une des phases de
la vie ?
Le sujet de l'étude est très vaste, et impose
donc d'autres réflexions et investigations plus circonscrits et
profondes concernant plusieurs aspects de cette prise en charge.
Par ailleurs, il semble pertinent de faire une investigation
concernant les facteurs qui entravent la communication avec les patients en fin
de vie.
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téléchargé le 03/12/2007.
Annexes
Annexe 1
Annexe 1
Annexe 1
Annexe 1
Annexe 1
Annexe 2
Echelles d'évaluation de la douleur
Côté patient
Côté soignant
Annexe 3
Echelle verbale simple
Echelle numérique
Annexe 4
Annexe 4
Annexe 5
IKROU ALI
Rabat le : 15.04.2OO8
Etudiant en 2ième cycle
Enseignement paramédical
Institut de formation aux carrières de santé
Rabat
A Mr le Médecin directeur de l'INO
Rabat
Objet : Demande d'autorisation de collecte de
données
Mr le Directeur
J'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir m'accorder
l'autorisation pour effectuer la collecte de données à l'INO qui
s'inscrit dans le cadre de la préparation du mémoire de fin
d'études du 2 ème cycle des études
paramédicales intitulé : « la prise en charge des
patients en fin de vie assurée par le personnel infirmier dans le cadre
des soins palliatifs».
Dans l'attente d'une suite, Veuillez agréer, Mr le
Directeur, mes salutations les plus dévouées.
Signé
IKROU ALI
Annexe 6
Royaume du Maroc
Ministère de la santé
Institut de formation aux carrières de santé
2eme cycle des EPM
Cohorte 2006/2008
Rabat
EPM
A
Mlle, Mme ou Mr
Objet : questionnaire à remplir dans le cadre de
votre participation à un travail de recherche sous le
thème : « la prise en charge des patients en fin
de vie assurée par le personnel infirmier dans le cadre des soins
palliatifs, cas de l'INO de Rabat »
Dans le cadre de l'élaboration des travaux de
mémoire de fin d'études au niveau du deuxième cycle des
études paramédicales, je travaille sur le thème
« prise en charge des patients en fin de vie assurée par le
personnel infirmier dans le cadre des soins palliatifs cas de l'Institut
national d'oncologie de rabat ». Le but de cette étude est de
décrire la prise en charge des patients en fin de vie assurée par
le personnel infirmier.
J'ai le plaisir de solliciter votre collaboration et votre
participation. En remplissant le questionnaire ci-joint avec
objectivité.
Je tiens à vous informer que votre participation est
entièrement volontaire, que ce questionnaire est anonyme et la
confidentialité d'usage est garantie.
Viellez agréer ici, monsieur, madame mes salutations
les plus dévouées.
Ali IKROU
Annexe 6
Informations générales
1. caractéristique personnelle
Ø Sexe : F
M
Ø Age :
[20,30] [31,40] [41,50] [51,60]
Ø Grade :
IA
IDE 2ième G IDE
1ER G IDE 1er G P
Ø Ancienneté dans la carrière
Moins de 5 ans 5-15ans 15-25ans plus de 25ans
Ø Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce service
?
Moins de 5 ans 5-15ans 15-25ans plus de 25ans
Ø Avez choissiez de travailler dans ce service ?
Oui
Non
2. Avez-vous participé d'une formation en soins
palliatifs ?
Oui Non
Si oui, combien de
sessions....................................................................
Dans quel cadre ?
Formation de base
Formation contenue dans
l'établissement
Autoformation
Autres à
préciser..................................................................
.............................................................................................
3. Quels sont les thèmes de la formation auxquels vous
avez participé ?
Formation suivie
|
Durées de la formation
|
..........................................................
......................................................
.......................................................
|
......................................................
.......................................................
......................................................
|
4. Votre formation de base vous a-t-elle apporté les
connaissances et moyens nécessaires pour prendre en charge les patients
en fin de vie ?
Oui Non
Annexe 6
Si non pourquoi ?
Manque
d'enseignement/apprentissage du module qui s'intéresse à la fin
de vie
Manque du stage dans les services
qui prenne en charge les patients en fin de vie
Le temps alloué au stage
est insuffisant au niveau des services d'oncologie
Multidisciplinaire
5. Dans votre service faite vous des réunions
systématique ?
Oui Non
6. les infirmiers sont ils sollicités de participez au
staff lors de la visite médicale ?
Oui Non
Si oui, quelle est la participation des infirmiers
(ères) dans le staff
..............................................................................................................................................................................................................................
7. Distribuez-vous les rôles dans votre service pour la
prise en charge des patients en fin de vie ?
Oui Non
8. Dans votre service, les tâches sont reparties :
Individuellement
Par équipe
Par catégories
9. Que discutez vous dans les réunions ?
Problèmes personnels
des infirmiers (ères)
Problème d'organisation
du travail
Planifications des soins des
patients
Difficulté de prise en
charge des patients,
Conflit d'intérêt
entre le personnel,
Besoins et attentes des
patients,
Cadre réglementaire et Cadre religieux
10. est ce que la réglementation qui régit vos
activités envers les patients en fin de vie ?
Oui Non
11. Le règlement intérieur des hôpitaux de
2004 défini-t-il votre rôle auprès des patients en fin de
vie ?
Oui Non
Annexe 6
12. Prenez vous à la religion comme cadre de
référence?
Oui Non
13. inspirez vous de la religion pour consoler et soutenir les
patients ?
Oui Non
Projet de soins et conception des soins
palliatifs
14. Dans votre service, existe-t-il un projet de soins
personnalisé pour les patients en fin de vie ?
Oui Non
Si non, pourquoi ?
L'équipe n'est pas
disponible pour la prise en charge de la fin de vie
Difficile à
établir
Manque de matériel
Manque de personnel
15. Participez vous dans l'établissement de ce projet
de soins ?
Oui Non
16. Faites vous des plans de soins personnalisés pour
chaque patient?
Oui Non
17. Faites vous des évaluations de l'état du
patient d'une manière contenu ?
Oui Non
Si non pourquoi ?
Ce n'est pas utile
Absence d'information utile
Charge de travail des infirmiers
Non coopération du malade
Manque d'esprit d'équipe
Autre à
préciser.....................................................................
..............................................................................................................................................................................
Annexe 6
18. quelle est la source de la collecte de vos données
pour la planification des soins ?
Le dossier
Le patient
La famille
Autre à préciser
..............................................................
.............................................................................................
19. utilisez vous un modèle conceptuel
Oui non
Si oui, quelles conceptions infirmière vous appliquez
lors de la planification des soins pour les patients en fin de vie ?
Virginia Henderson
Caring
Autre à
préciser.....................................................................
20. Avez-vous reçu une formation concernant les
conceptions infirmières ?
Oui non
L'accompagnement et les soins relationnels
21. organisez vous des séances éducatives au
profil du patient en fin de vie et ses proches ?
Toujours Parfois Jamais
22. Quelle sorte d'activités éducatives
organisez vous aux patients en fin de vie et aux proches ?
Continuité du traitement
Régime
Le traitement de la douleur
Respect du rendez vous
Hygiène de la vie
courante
23. Connaissez-vous le mode de vie des malades ?
Oui Non
24. l'histoire de vie de la personne est- t- il
connue ?
Oui Non
25. Les malades vous parlent-t-ils de problèmes
très personnels ?
Oui Non
Annexe 6
26. Quelle sorte de relation établissez-vous avec le
malade ?
Pas de relation Relation informelle
Relation informative Relation d'aide
thérapeutique
Relation de compréhension et de soutien
27. Quels sont les éléments de la relation
d'aide vous donnez de l'importance ?
Manifestation du respect au patient en fin de vie
Témoignage d'une écoute active
Manifestation de l'empathie
Congruence, Authenticité
Maintien de la communication
Evaluation de la douleur et soulagement de la souffrance
du patient en fin de vie
28. Y a-t-il des protocoles de lutte contre la douleur dans
votre service ?
Oui
Non
Si non, l'absence des protocoles est du à
Manque d'intérêt a
la douleur
La douleur est le dernier souci
de l'équipe
Il y a d'autre
priorité
Absence de formation
Absence du travail en
équipe
Manque de projet de soins au
niveau de votre service
29. Que faites vous si un patient vous dit qu'il
présente une douleur ?
Vous appliquez le protocole de
prise en charge de la douleur
Vous appelez le médecin
traitant
Vous rassurez le patient
Vous attendez la disparition de
la douleur
30. quelles sont les sources de la souffrance du patient en
fin de vie ?
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31. Comment soulagez vous les souffrance du patient
Connaître les sources Communication
Écoute active Satisfaction des besoins
Soutien psychologique Administration de
médicaments
Annexe 6
Satisfaction des besoins des patients en fin de vie
32. Appliquez vous la conception de Virginia Henderson
besoin ?
Toujours Parfois Jamais
33. Les besoins spécifiques de la personne en fin de
vie sont pris en compte
Toujours Parfois Jamais
34. La dimension spirituelle est -elle prise en
compte ?
Toujours Parfois Jamais
35. assurez vous la prise en charge de la phase terminale et
l'agonie ?
Toujours Parfois Jamais
36. Les volontés du défunt sont elles
respectées ?
Toujours Parfois Jamais
37. Quels sont les soins prodigués aux patients en fin
de vie ?
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Soutien aux proches
38. Les proches sont ils associées à la
démarche ?
Oui Non
39. Y-a-ils des locaux aménagés pour recevoir
les familles ?
Oui Non
Problèmes et suggestions de prise en charge du
patient en fin de vie
40. Quels sont les problèmes entravant la PEC du
patient en fin de vie ?
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Annexe 6
41. Quelles sont selon vous les suggestions pour
l'amélioration de la prise en charge des patients en fin de
vie ?
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Merci de votre collaboration
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