Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs( Télécharger le fichier original )par K. Issaka YAMEOGO Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009 |
Paragraphe 2 : La conjoncture économique dans les pays émergents et en développementDans l'ensemble des pays émergents d'Europe, la croissance a commencé à ralentir à partir de 2005. Elle a perdu deux (2) points de pourcentage pour s'établir à 5,7% en 2007. La croissance dans ces pays a dépassé celle des pays avancés d'Europe pour la sixième fois consécutive (c'est-à-dire depuis 2002). Dans la plupart des pays émergents d'Europe, la croissance a été portée par une demande intérieure dynamique et qui a progressé beaucoup plus rapidement que la production depuis 2002. En conséquence, le déficit global des transactions courantes a progressé et s'est situé en 2007 à 6,7% du PIB. Les pressions inflationnistes se sont intensifiées vers la fin de l'année 2007, en raison du renchérissement de l'alimentation, de l'énergie et de l'augmentation des coûts de la main d'oeuvre. La Communauté des Etats Indépendants (CEI)8(*) connaît depuis 2001 une croissance soutenue. En 2001, la croissance s'est située à 5,9%. Elle a été encore plus forte en 2007 pour se situer à 8,5%. La forte croissance de la demande intérieure a été alimentée par les coûts élevés des matières premières, les politiques macro-économiques expansionnistes, un afflux de capitaux et la croissance rapide du crédit. Dans les pays émergents d'Asie, la croissance est restée forte sur toute la période écoulée entre 2001 et 2008. La tendance sur la période est à la hausse. En moyenne, la croissance s'est située à 7,2%. On constate tout de même un léger repli depuis 2006 ; de 8,1% elle s'est située 7,6% en 2008. Cependant, les excédents extérieurs sont demeurés élevés. Le moteur de la croissance de la région a été la Chine. La croissance de ce pays a fluctué autour de 10% entre 2001 et 2008. La volatilité de la demande intérieure dans toute la région, conjuguée au renchérissement de l'alimentation et de l'énergie a contribué à l'intensification des tensions inflationnistes dans plusieurs pays. L'Amérique Latine et les Caraïbes sont les seules régions à enregistrer un taux de croissance négatif sur la période d'étude (-0,9% en 2002)9(*). Mais en deux ans, c'est-à-dire en 2004, elle a atteint un taux de 6,2%. Depuis 2006, le taux de croissance du PIB est en baisse. Il est passé de 5,6% en 2006 à 4,8% en 2008. Le ralentissement de l'économie américaine a freiné l'expansion au Mexique voisin, mais la croissance est restée forte en Amérique Centrale et dans les pays exportateurs de matières premières d'Amérique du Sud. L'augmentation de la demande intérieure a été le principal moteur de la croissance dans la région. Au Moyen-Orient, la croissance a maintenu son rythme et a atteint 5,8% en 2007. Le niveau des cours mondiaux entre 2002 et la première moitié de 2008 a permis un accroissement des dépenses publiques dans les pays exportateurs et une forte expansion du crédit au secteur privé. Grâce au commerce, la croissance a même été plus forte dans les pays non exportateurs de pétrole de la région. Les tensions inflationnistes se sont considérablement intensifiées dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG)10(*) en raison de la volatilité de la demande intérieure et du renchérissement des produits alimentaires. L'Afrique subsaharienne bénéficie d'une longue période de croissance ininterrompue. Entre 2001 et 2008, le taux de croissance du PIB a gagné environ trois (3) points de pourcentage, passant de 3,8% à 6,1%. A partir de 2003 le taux de croissance s'est situé au dessus de 3% et le rythme de croissance était encore plus important. L'accélération du rythme de l'activité économique s'est expliquée par une forte croissance des pays exportateurs de pétrole, confortée par une expansion soutenue dans les autres pays de la région. Dans les pays non exportateurs de pétrole, l'activité a été stimulée par la demande intérieure et l'investissement en particulier, fruit de la stabilisation macro-économique dans la plupart des pays11(*). Le graphique suivant montre l'évolution du PIB mondial dans les pays avancés et dans les pays émergents et en développement. Graphique n°1 : Evolution du taux de croissance du PIB mondial Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 6 en annexe 1 * 8 Groupe de pays formé en 1991 par 12 ex-républiques soviétiques. * 9 Rapport économique sur l'Afrique 2008, Commission Economique pour l'Afrique. http:// www.uneca.org * 10 Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Qatar * 11 Rapport économique sur l'Afrique-2008, CEA, http:// www.uneca.org. |
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