Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs( Télécharger le fichier original )par K. Issaka YAMEOGO Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009 |
PREMIERE PARTIE : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE 5 Chapitre 1 : La conjoncture économique internationale et nationale 6 Section1: La conjoncture économique internationale de 2000 à 2008 6 Section 2: Aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso 10 Chapitre 2 : Les bases de la croissance de l'économie burkinabè 17 Section 1 : Le secteur réel et la croissance économique 17 Section 2 : Les facteurs de la croissance de l'économie burkinabè 24 DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DES CHOCS EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET MESURES CORRECTIVES 33 Chapitre 1 : La vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externes 34 Section 1 : Les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs 34 Section 2 : Les effets des crises énergétiques, alimentaires et politiques 33 Chapitre 2 : Stratégies et recommandations 46 Section 1 : Au niveau des secteurs de production 46 Section 2 : Au niveau des facteurs transversaux qui affectent la productivité 50
ANNEXES..............................................................................................................................................IINTRODUCTION GENERALELa croissance économique a toujours été considérée par les Etats comme objectif et politique primordial. Elle est perçue comme le reflet de la capacité permanente des Etats à offrir à leur population en augmentation, une quantité accrue de biens et de services par habitant1(*). Au-delà des aspects théoriques, la croissance économique n'est souhaitée que parce qu'elle induit un accroissement du revenu réel des ménages et qu'il en résulte une augmentation des quantités des biens et services dont les agents économiques peuvent disposer sur une période sans entamer le patrimoine national. Au Burkina Faso, l'option libérale ou le moins d'interventions publiques qui a caractérisé l'ajustement structurel en 1991 aura eu pour résultat, l'assainissement des finances publiques et surtout, l'apurement des arriérés de la dette extérieure et le retour vers la croissance économique. Cependant, les conditionnalités relatives à la maîtrise des dépenses de fonctionnement de l'Etat ont réduit sa marge redistributive à travers la dépense publique. Le résultat perceptible par le commun des burkinabè aura été le paradoxe d'aggravation du déficit social dans un contexte de croissance économique retrouvée. En effet, de 1990 à 2008, le pays a connu un taux de croissance moyen du Produit Intérieur Brut (PIB) d'environ 5,1% chaque année. L'indice de la pauvreté s'est réduit d'environ trois (3) points entre 1998 et 2007, elle est passée de 45,3% à 42,6%2(*). Toutefois, en 2008, l'incidence de la pauvreté a augmenté pour se situer à 43,5%. Le niveau de développement humain du pays reste faible. En effet, entre 1990 et 2006, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est passé de 30% à 72,3%. Ce taux reste l'un des plus faibles en Afrique. Sur le plan sanitaire, le taux de morbidité reste élevé et l'espérance de vie s'élevait à 54 ans en 2007. Bien que le rayon d'action moyen théorique se soit amélioré (11,1 Km en 1990 à 7,8 Km en 2006), les populations burkinabè parcourent encore de longues distances pour atteindre une formation sanitaire. Aussi, le pays reste exposé aux turbulences nées de l'extérieur, telles que la détérioration des termes de l'échange, la variation à la hausse du cours des produits pétroliers, les subventions des gouvernements des pays développés à leurs producteurs, la dépendance à l'égard des financements extérieurs et certainement les effets de la crise financière née des `'subprimes''3(*). Dans la mesure où la croissance accroît la disponibilité en biens et services et partant le bien-être de la population, l'idéal aurait été que son niveau soit le plus élevé possible. A cet effet, le défi auquel est confronté le Burkina Faso est celui de la diversification de son économie et donc des moteurs de la croissance, afin de lui permettre de faire face plus aisément aux chocs externes qui affectent la croissance et sa durabilité. Ces constats justifient sans doute l'adoption de nouvelles visions de développement axées sur la création de richesses afin d'améliorer le bien-être des populations. Dans cette optique, il est nécessaire pour vaincre la pauvreté que l'économie puisse réaliser une croissance plus forte sur une longue période. Il est donc primordial, de ce fait de connaître les moteurs de la croissance économique et les chocs externes qui l'influencent négativement. Cela nous permet de poser les questions suivantes : Au niveau sectoriel, quels sont les secteurs qui ont été les bases de la croissance de l'économie burkinabè ? Qu'en est-il au niveau transversal ? Quels sont les chocs externes qui affectent négativement la croissance ? Quelles stratégies pourrions nous envisager pour que le pays puisse utiliser de manière efficiente ses réserves de croissance afin de lui permettre de faire face aux chocs externes ? L'objectif de notre étude est de faire ressortir les moteurs de la croissance, tant au plan sectoriel qu'au plan transversal et à montrer les effets négatifs des chocs externes sur la croissance économique du Burkina Faso. A cet effet, nous proposons de vérifier les hypothèses suivantes : H1- La croissance de l'économie burkinabè est largement influencée par le secteur primaire, mais ces dernières années on constate une forte tertiarisation de l'économie. H2- Des facteurs transversaux tels que le commerce extérieur, l'investissement et des facteurs de l'environnement international comme les financements publics extérieurs, la migration et l'intégration régionale, favorisent la croissance économique. H3- Des chocs externes, notamment les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs (la détérioration des termes de l'échange, les subventions des pays développés), les crises énergétiques alimentaires et politiques influencent négativement la croissance économique et partant le bien-être des populations. La vérification de ces hypothèses nous a imposé d'abord une recherche documentaire dans les bibliothèques. Il s'est agit de faire la connaissance de la littérature que d'autres auteurs ont pu fournir sur le thème en question ou sur des thèmes similaires. Ensuite, nous avons procédé à l'exploitation du réseau internet. Enfin, nous avons approché certaines personnes ressources qui ont bien voulu nous fournir des informations complémentaires. Ces entretiens nous ont permis de recueillir des avis nécessaires à certaines analyses du thème dont la période d'étude s'étend entre 2000 et 2008. Ainsi, cette méthodologie de recherche a permis d'élaborer la structure de notre étude. Sans avoir la prétention d'apporter une réponse exhaustive à l'ensemble des questions suscitées par le thème, nous tenterons d'en saisir la substance en organisant notre travail autour de deux parties. La première partie intitulée : « la conjoncture économique mondiale et le fonctionnement de l'économie nationale », présente le contexte international dans lequel l'économie nationale a évolué entre 2000 et 2008 dans un premier temps et un aperçu de la situation économique et financière du pays sur la même période. Ce qui va permettre de dégager les secteurs et les facteurs qui font la croissance dans un second temps. La seconde partie intitulée : « les effets des chocs externes sur la croissance et mesures correctives », analyse l'impact des chocs externes sur la croissance et propose des stratégies pour rendre la croissance plus forte et réduire la vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externes. PREMIERE PARTIE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE L'économie mondiale s'est caractérisée entre 2001 et 2004 par une hausse continue du taux de croissance du PIB. Mais à partir de 2004, la croissance s'est stabilisée autour de 2,3% (Graphique n°1). Le cours du baril de pétrole a connu une hausse permanente entre 2002 et juin 2008. Le monde a également été victime d'une crise alimentaire en 2008, sans oublier les effets de la crise financière née des `'subprimes'' aux Etats-Unis qui s'est par la suite transformée en crise économique et sociale. Dans un tel environnement, nous verrons dans un premier temps la conjoncture économique dans les pays avancés, dans les pays émergents et un aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso (chapitre 1). Dans un second temps nous mettrons en exergue les secteurs et les facteurs qui ont été des bases de la croissance économique du pays (chapitre 2). * 1 Simon KUZNETS : Croissance et structures économiques * 2 Bilan de mise en oeuvre du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), mars 2008. * 3 Crédits hypothécaires aux Etats-Unis d'Amérique (USA) |
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