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Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs

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par K. Issaka YAMEOGO
Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009
  

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 2

PREMIERE PARTIE : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE 5

Chapitre 1 : La conjoncture économique internationale et nationale 6

Section1: La conjoncture économique internationale de 2000 à 2008 6

Section 2: Aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso 10

Chapitre 2 : Les bases de la croissance de l'économie burkinabè 17

Section 1 : Le secteur réel et la croissance économique 17

Section 2 : Les facteurs de la croissance de l'économie burkinabè 24

DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DES CHOCS EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET MESURES CORRECTIVES 33

Chapitre 1 : La vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externes 34

Section 1 : Les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs 34

Section 2 : Les effets des crises énergétiques, alimentaires et politiques 33

Chapitre 2 : Stratégies et recommandations 46

Section 1 : Au niveau des secteurs de production 46

Section 2 : Au niveau des facteurs transversaux qui affectent la productivité 50

CONCLUSION GENERALE 55

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES..............................................................................................................................................I

INTRODUCTION GENERALE

La croissance économique a toujours été considérée par les Etats comme objectif et politique primordial. Elle est perçue comme le reflet de la capacité permanente des Etats à offrir à leur population en augmentation, une quantité accrue de biens et de services par habitant1(*). Au-delà des aspects théoriques, la croissance économique n'est souhaitée que parce qu'elle induit un accroissement du revenu réel des ménages et qu'il en résulte une augmentation des quantités des biens et services dont les agents économiques peuvent disposer sur une période sans entamer le patrimoine national.

Au Burkina Faso, l'option libérale ou le moins d'interventions publiques qui a caractérisé l'ajustement structurel en 1991 aura eu pour résultat, l'assainissement des finances publiques et surtout, l'apurement des arriérés de la dette extérieure et le retour vers la croissance économique. Cependant, les conditionnalités relatives à la maîtrise des dépenses de fonctionnement de l'Etat ont réduit sa marge redistributive à travers la dépense publique. Le résultat perceptible par le commun des burkinabè aura été le paradoxe d'aggravation du déficit social dans un contexte de croissance économique retrouvée.

En effet, de 1990 à 2008, le pays a connu un taux de croissance moyen du Produit Intérieur Brut (PIB) d'environ 5,1% chaque année. L'indice de la pauvreté s'est réduit d'environ trois (3) points entre 1998 et 2007, elle est passée de 45,3% à 42,6%2(*). Toutefois, en 2008, l'incidence de la pauvreté a augmenté pour se situer à 43,5%.

Le niveau de développement humain du pays reste faible. En effet, entre 1990 et 2006, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est passé de 30% à 72,3%. Ce taux reste l'un des plus faibles en Afrique. Sur le plan sanitaire, le taux de morbidité reste élevé et l'espérance de vie s'élevait à 54 ans en 2007. Bien que le rayon d'action moyen théorique se soit amélioré (11,1 Km en 1990 à 7,8 Km en 2006), les populations burkinabè parcourent encore de longues distances pour atteindre une formation sanitaire.

Aussi, le pays reste exposé aux turbulences nées de l'extérieur, telles que la détérioration des termes de l'échange, la variation à la hausse du cours des produits pétroliers, les subventions des gouvernements des pays développés à leurs producteurs, la dépendance à l'égard des financements extérieurs et certainement les effets de la crise financière née des `'subprimes''3(*).

Dans la mesure où la croissance accroît la disponibilité en biens et services et partant le bien-être de la population, l'idéal aurait été que son niveau soit le plus élevé possible. A cet effet, le défi auquel est confronté le Burkina Faso est celui de la diversification de son économie et donc des moteurs de la croissance, afin de lui permettre de faire face plus aisément aux chocs externes qui affectent la croissance et sa durabilité.

Ces constats justifient sans doute l'adoption de nouvelles visions de développement axées sur la création de richesses afin d'améliorer le bien-être des populations. Dans cette optique, il est nécessaire pour vaincre la pauvreté que l'économie puisse réaliser une croissance plus forte sur une longue période. Il est donc primordial, de ce fait de connaître les moteurs de la croissance économique et les chocs externes qui l'influencent négativement. Cela nous permet de poser les questions suivantes :

Au niveau sectoriel, quels sont les secteurs qui ont été les bases de la croissance de l'économie burkinabè ? Qu'en est-il au niveau transversal ? Quels sont les chocs externes qui affectent négativement la croissance ? Quelles stratégies pourrions nous envisager pour que le pays puisse utiliser de manière efficiente ses réserves de croissance afin de lui permettre de faire face aux chocs externes ?

L'objectif de notre étude est de faire ressortir les moteurs de la croissance, tant au plan sectoriel qu'au plan transversal et à montrer les effets négatifs des chocs externes sur la croissance économique du Burkina Faso.

A cet effet, nous proposons de vérifier les hypothèses suivantes :

H1- La croissance de l'économie burkinabè est largement influencée par le secteur primaire, mais ces dernières années on constate une forte tertiarisation de l'économie.

H2- Des facteurs transversaux tels que le commerce extérieur, l'investissement et des facteurs de l'environnement international comme les financements publics extérieurs, la migration et l'intégration régionale, favorisent la croissance économique.

H3- Des chocs externes, notamment les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs (la détérioration des termes de l'échange, les subventions des pays développés), les crises énergétiques alimentaires et politiques influencent négativement la croissance économique et partant le bien-être des populations.

La vérification de ces hypothèses nous a imposé d'abord une recherche documentaire dans les bibliothèques. Il s'est agit de faire la connaissance de la littérature que d'autres auteurs ont pu fournir sur le thème en question ou sur des thèmes similaires. Ensuite, nous avons procédé à l'exploitation du réseau internet. Enfin, nous avons approché certaines personnes ressources qui ont bien voulu nous fournir des informations complémentaires. Ces entretiens nous ont permis de recueillir des avis nécessaires à certaines analyses du thème dont la période d'étude s'étend entre 2000 et 2008. Ainsi, cette méthodologie de recherche a permis d'élaborer la structure de notre étude.

Sans avoir la prétention d'apporter une réponse exhaustive à l'ensemble des questions suscitées par le thème, nous tenterons d'en saisir la substance en organisant notre travail autour de deux parties.

La première partie intitulée : « la conjoncture économique mondiale et le fonctionnement de l'économie nationale », présente le contexte international dans lequel l'économie nationale a évolué entre 2000 et 2008 dans un premier temps et un aperçu de la situation économique et financière du pays sur la même période. Ce qui va permettre de dégager les secteurs et les facteurs qui font la croissance dans un second temps.

La seconde partie intitulée : « les effets des chocs externes sur la croissance et mesures correctives », analyse l'impact des chocs externes sur la croissance et propose des stratégies pour rendre la croissance plus forte et réduire la vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externes.

PREMIERE PARTIE

LA CONJONCTURE ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE

L'économie mondiale s'est caractérisée entre 2001 et 2004 par une hausse continue du taux de croissance du PIB. Mais à partir de 2004, la croissance s'est stabilisée autour de 2,3% (Graphique n°1). Le cours du baril de pétrole a connu une hausse permanente entre 2002 et juin 2008. Le monde a également été victime d'une crise alimentaire en 2008, sans oublier les effets de la crise financière née des `'subprimes'' aux Etats-Unis qui s'est par la suite transformée en crise économique et sociale.

Dans un tel environnement, nous verrons dans un premier temps la conjoncture économique dans les pays avancés, dans les pays émergents et un aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso (chapitre 1). Dans un second temps nous mettrons en exergue les secteurs et les facteurs qui ont été des bases de la croissance économique du pays (chapitre 2).

Chapitre 1 : La conjoncture économique internationale et nationale

Dans ce chapitre, nous verrons le contexte international dans lequel a évolué l'économie burkinabè. Dans l'optique de bien percevoir l'environnement international, nous ferrons la distinction entre la conjoncture économique dans les pays avancés d'une part et la conjoncture économique dans les pays émergents et en développement d'autre part. Nous ferons par la suite un aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso en mettant en exergue les performances économiques réalisées et les problèmes économiques vécus par le pays.

Section1: La conjoncture économique internationale de 2000 à 2008

Paragraphe 1 : La conjoncture économique dans les pays avancés

Les pays avancés (Etats-Unis d'Amérique, pays avancés d'Europe et le Japon) ont connu une tendance à la hausse de leur PIB sur la période 2001-2007. Le PIB a atteint son niveau le plus élevé en 2004 (2,9%)4(*). Toutefois, le niveau de l'activité économique a connu une baisse depuis la fin de l'année 2007 en raison de la crise financière née des `'subprimes'' aux Etats-Unis d'Amérique (USA). Cette crise s'est transformée par la suite en crise économique et sociale.

Aux Etats-Unis, le taux de croissance du PIB a connu une hausse entre 2001 et 2004 en passant de 0,9% à 3,5%. Mais depuis l'année 2004, la tendance est à la baisse. Cette baisse s'est accentuée depuis 2007. Dans ce pays, l'activité économique a fortement ralenti à la fin de l'année 2007 et la consommation ainsi que l'investissement des entreprises a accusé un ralentissement. En 2007, la croissance n'a été que de 2,2% contre 3% en 2006, elle a encore reculé pour s'établir à moins de 2% au début de l'année 2008. La hausse continue du prix du baril du pétrole entre 2002 et 2007 a contribué au recul de la consommation tout en portant l'inflation à plus de 4% en 2007. La dépréciation du dollar américain par rapport à l'euro, au yen et d'autres monnaies flottantes de certains pays émergents, a permis de relancer les exportations5(*).

Les pays avancés d'Europe ont connu en moyenne sur la période 2001-2008, une croissance plus faible (1,9%) par rapport à celle des Etats-Unis (2,4%). Mais particulièrement entre 2006 et 2008 la croissance en Europe a été plus forte qu'aux Etats-Unis. Ces deux dernières années (2007 et début 2008), la demande intérieure a été forte grâce à la croissance soutenue de l'emploi et au dynamisme de l'investissement. Pour l'ensemble de la zone euro, le taux de croissance économique a atteint son niveau le plus élevé en 2006, la tendance est à la baisse en raison des bouleversements intervenus dans le secteur financier et des effets du renchérissement du pétrole (entre 2002 et juin 2008) sur le revenu disponible réel.

Avec un taux de croissance presque nul à savoir 0,2% en 2001, le PIB japonais a connu une croissance régulière jusqu'en 2004 pour atteindre 2,8%. Mais depuis cette période, le taux de croissance économique tend à baisser chaque année. Entre 2001 et 2008, la croissance économique japonaise a été la plus faible en moyenne par rapport à celle des autres pays avancés. Dans l'ensemble, l'économie du Japon a tenu bon face au ralentissement en début 2008. La croissance du PIB, qui était de 2,1% en 2007, a atteint 3,3% au début de l'année 2008, sous l'effet du dynamisme des exportations nettes et des investissements des entreprises. Cette situation a permis au pays de maintenir un excédent extérieur plus important6(*).

Dans l'ensemble, la croissance dans les pays avancés a été faible. La croissance dans ces pays n'a pas atteint 3% en moyenne. Aussi, depuis 2006, la croissance est en recul en raison des tensions intervenues sur les marchés financiers, la flambée des prix des matières premières et des tensions inflationnistes7(*).

Paragraphe 2 : La conjoncture économique dans les pays émergents et en développement

Dans l'ensemble des pays émergents d'Europe, la croissance a commencé à ralentir à partir de 2005. Elle a perdu deux (2) points de pourcentage pour s'établir à 5,7% en 2007. La croissance dans ces pays a dépassé celle des pays avancés d'Europe pour la sixième fois consécutive (c'est-à-dire depuis 2002). Dans la plupart des pays émergents d'Europe, la croissance a été portée par une demande intérieure dynamique et qui a progressé beaucoup plus rapidement que la production depuis 2002. En conséquence, le déficit global des transactions courantes a progressé et s'est situé en 2007 à 6,7% du PIB. Les pressions inflationnistes se sont intensifiées vers la fin de l'année 2007, en raison du renchérissement de l'alimentation, de l'énergie et de l'augmentation des coûts de la main d'oeuvre.

La Communauté des Etats Indépendants (CEI)8(*) connaît depuis 2001 une croissance soutenue. En 2001, la croissance s'est située à 5,9%. Elle a été encore plus forte en 2007 pour se situer à 8,5%. La forte croissance de la demande intérieure a été alimentée par les coûts élevés des matières premières, les politiques macro-économiques expansionnistes, un afflux de capitaux et la croissance rapide du crédit.

Dans les pays émergents d'Asie, la croissance est restée forte sur toute la période écoulée entre 2001 et 2008. La tendance sur la période est à la hausse. En moyenne, la croissance s'est située à 7,2%. On constate tout de même un léger repli depuis 2006 ; de 8,1% elle s'est située 7,6% en 2008. Cependant, les excédents extérieurs sont demeurés élevés. Le moteur de la croissance de la région a été la Chine. La croissance de ce pays a fluctué autour de 10% entre 2001 et 2008. La volatilité de la demande intérieure dans toute la région, conjuguée au renchérissement de l'alimentation et de l'énergie a contribué à l'intensification des tensions inflationnistes dans plusieurs pays.

L'Amérique Latine et les Caraïbes sont les seules régions à enregistrer un taux de croissance négatif sur la période d'étude (-0,9% en 2002)9(*). Mais en deux ans, c'est-à-dire en 2004, elle a atteint un taux de 6,2%. Depuis 2006, le taux de croissance du PIB est en baisse. Il est passé de 5,6% en 2006 à 4,8% en 2008. Le ralentissement de l'économie américaine a freiné l'expansion au Mexique voisin, mais la croissance est restée forte en Amérique Centrale et dans les pays exportateurs de matières premières d'Amérique du Sud. L'augmentation de la demande intérieure a été le principal moteur de la croissance dans la région.

Au Moyen-Orient, la croissance a maintenu son rythme et a atteint 5,8% en 2007. Le niveau des cours mondiaux entre 2002 et la première moitié de 2008 a permis un accroissement des dépenses publiques dans les pays exportateurs et une forte expansion du crédit au secteur privé. Grâce au commerce, la croissance a même été plus forte dans les pays non exportateurs de pétrole de la région. Les tensions inflationnistes se sont considérablement intensifiées dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG)10(*) en raison de la volatilité de la demande intérieure et du renchérissement des produits alimentaires.

L'Afrique subsaharienne bénéficie d'une longue période de croissance ininterrompue. Entre 2001 et 2008, le taux de croissance du PIB a gagné environ trois (3) points de pourcentage, passant de 3,8% à 6,1%. A partir de 2003 le taux de croissance s'est situé au dessus de 3% et le rythme de croissance était encore plus important. L'accélération du rythme de l'activité économique s'est expliquée par une forte croissance des pays exportateurs de pétrole, confortée par une expansion soutenue dans les autres pays de la région. Dans les pays non exportateurs de pétrole, l'activité a été stimulée par la demande intérieure et l'investissement en particulier, fruit de la stabilisation macro-économique dans la plupart des pays11(*).

Le graphique suivant montre l'évolution du PIB mondial dans les pays avancés et dans les pays émergents et en développement.

Graphique n°1 : Evolution du taux de croissance du PIB mondial

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 6 en annexe 1

Section 2: Aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso

Depuis l'adoption des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS) en 1994, le Burkina Faso a enregistré des performances macro-économiques. Cependant, l'économie burkinabè connaît de nombreux problèmes liés au climat, au développement des ressources humaines, au coût élevé des facteurs de production, etc. L'objet de cette section est de faire ressortir les performances réalisées depuis l'an 2000 dans un premier temps et dans un second temps, les problèmes qui pèsent sur l'économie burkinabè.

Paragraphe 1 : Les performances économiques

Les performances réalisées par l'économie burkinabè ont été visibles dans plusieurs domaines. Ce paragraphe montrera les performances au niveau : de la croissance du PIB, des finances publiques, des échanges extérieurs, de la balance des paiements et de la situation monétaire et financière.

A- La croissance économique

Au cours des deux dernières décennies, le Burkina Faso a enregistré des performances économiques mitigées, alternant année de forte croissance et année de croissance modérée. Sur la période 1995-1999, le pays affichait un taux de croissance de 5,5% et un taux de 3,9% entre 2000 et 2002. Ce ralentissement est dû au fait que l'activité économique a été contrariée par des chocs exogènes défavorable (situation de conflit en Côte d'Ivoire, hausse du dollar, mauvaises conditions climatiques, etc.). En 2003 le taux de croissance a été le plus élevé (8%) sur la période d'étude. Depuis cette année le taux de croissance moyen s'est situé aux alentours de 5%.

Les performances économiques du pays dépendent en grande partie des conditions naturelles car le secteur primaire reste encore l'une des origines les plus importantes de la croissance. L'économie burkinabè est dominée par ce secteur. Les deux sous-secteurs que sont l'agriculture et l'élevage occupent plus de 85% de la population active et représentent à eux seuls plus de 70% des recettes d'exportations en moyenne.

La part du secteur secondaire dans la formation du PIB est la plus faible. Elle était de 21,4% en 2000 et s'est situé en 2008 à 24,2%. Du fait de l'importance du secteur informel dans ce secteur, il est difficile d'évaluer la population active y évoluant. On estime cependant que le secteur occupe 8% de la population12(*). Depuis 2003 le secteur secondaire connaît une évolution avec le développement des industries manufacturières, des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et des industries extractives.

Le secteur tertiaire quant à lui représentait environ 46,8% de la valeur ajoutée du PIB en 2008 contre 45,2% en 2000. Les activités des services marchands sont en plein essor et contribuent pour plus de 62% à la formation de la valeur ajoutée du secteur tertiaire13(*).

Entre 2000 et 2004, la croissance s'est réalisée dans un contexte de maîtrise de l'inflation (2,4% en moyenne). En 2005, elle a atteint 6,4%. En 2008, l'inflation a atteint son niveau le plus élevé (10,7%). Cette hausse du niveau général des prix est essentiellement due au renchérissement des produits pétroliers et alimentaires. En outre, la hausse continue des cours des produits pétroliers a contribué à alimenter cette tension inflationniste.

Graphique n°2: Evolution du taux de croissance du PIB et du taux d'inflation

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 1 en annexe 1

B- Les finances publiques

La situation du Burkina Faso en matière de finances publiques se caractérise par un déficit du solde budgétaire global. En effet, après une légère amélioration avant l'année 2000, les comptes publics du pays ont connu une dégradation continue au cours de ces dernières années. Ainsi le solde budgétaire de base est passé de 1,1% en 2000 à -4,7% en 2008. Le taux de pression fiscal s'est établit à 12,5%, inférieur à la norme communautaire (17%)14(*).

Quant aux dépenses publiques totales et prêts nets, ils ont augmenté pour représenter 26,4% du PIB en 2008 contre 24,3% en 2000. Cette progression est imputable aux dépenses courantes notamment les dépenses de personnel, de fonctionnement et de transfert.

Le déficit public est financé sur fonds extérieurs. Sur la période 2000-2008, les ressources d'Aide Publique au Développement (APD) étaient évaluées en moyenne annuelle à 583,5 millions de dollar US, soit 338,7 milliards de FCFA (soit entre 15% et 25% du PIB). Elles contribuent pour environ 90% au financement des investissements publics. Pour l'année 2003 par exemple, les ressources extérieures ont contribué pour 53% au financement du développement du pays, contre 41% pour les ressources propres et 6% pour les ressources PPTE15(*).

La dette publique extérieure a fortement baissé au cours de ces dernières années grâce à l'allègement dont le pays a bénéficié à travers l'initiative PPTE. Ainsi, l'encours de la dette extérieure est passé de 57,3% du PIB en 2000 à 23,4% en 2008. Quant à la dette publique totale, l'encours à la fin décembre 2007 s'élevait à 776,1 milliards de FCFA, représentant ainsi 23,9% du PIB contre 1280 milliards en 2005 (soit 42,9% du PIB).

C- Les échanges extérieurs et la balance des paiements

La balance courante du Burkina Faso est structurellement déficitaire. Le déficit courant extérieur s'est dégradé de 277 milliards de FCFA en 2000 et à 318,5 milliards de FCFA en 2008. Malgré cette dégradation continue des comptes extérieurs, on note une amélioration du taux de couverture des importations par les exportations (tableau 8 en annexe 1). Ce taux a en effet évolué de 39,5% en 2000 à 54,7% en 2006 avant de retomber à 50,6% en 2007 en raison des contre-performances de la filière coton entre 2004 et 2006 et la baisse de sa production à partir de 2006. Par ailleurs, le compte en capital a enregistré une nette amélioration eu égard aux annulations de la dette au titre de l'Initiative d'Annulation de la Dette Multilatérale (IADM). Cela a permis de dégager un excédent de 188,1 milliards de FCFA. Cet excédent a été notamment induit par les recettes de privatisation de l'Office National des Télécommunications (ONATEL).

D- La situation monétaire et financière

Sur la période 2000-2008, les avoirs extérieurs du Burkina Faso sont passés de 151 milliards à 424,3 milliards de FCFA. Cette évolution est liée en partie à la cession par l'Etat d'une partie du capital de l'ONATEL à un partenaire stratégique (Maroc-TELECOM) pour un montant de 144,3 milliards de FCFA.

Sur la période 2005-2008, l'évolution de la situation monétaire du pays s'est caractérisée par un accroissement des avoirs extérieurs nets et une contraction du crédit intérieur due à l'amélioration de la position nette du gouvernement vis-à-vis du système bancaire. Les crédits à l'économie s'étant également inscrits en hausse. En liaison avec la progression des besoins de financement des entreprises et suivant l'évolution globale de ses contres parties, la masse monétaire du pays s'est accrue au cours de la même période. Sur la période 2000-2008, la masse monétaire s'est accrue de 112,6%, passant de 415,4 milliards de FCFA à 883,0 milliards de FCFA.

En somme, le Burkina Faso a connu au cours de la période 2000-2008, des performances relativement meilleures par rapport aux années précédentes. Les indicateurs macro-économiques se sont bien comportés. Cependant, malgré ces bonnes performances, les conditions de vies des ménages ne se sont pas améliorées par une réduction significative de la pauvreté. Le niveau de développement humain est faible et le nombre de pauvres n'a fait que croître.

Paragraphe 2 : Les problèmes économiques

L'économie burkinabè est confrontée à un certain nombre de problèmes. Nous pouvons énumérer parmi tant d'autres les conditions climatiques défavorables, le faible niveau de développement du capital humain, le coût élevé des facteurs de production ainsi que l'environnement économique défavorable.

A- Les conditions climatiques défavorables

L'économie burkinabè est fortement dépendante du secteur agricole dont les performances sont liées aux conditions climatiques et aux chocs de l'économie internationale. Les contraintes climatiques sont nombreuses (une longue saison sèche et une courte saison pluvieuse). Les conditions de production dans le secteur agricole (techniques culturales encore traditionnelles) font que la production agricole est beaucoup plus sensible aux variations climatiques. A cela on peut ajouter le manque de disponibilité et de gestion de l'eau (seulement un dixième des terres irrigables sont aménagées)16(*). Enfin, l'instabilité des prix des produits agricoles, plus particulièrement celui du coton, ainsi que le renchérissement du prix des intrants affectent défavorablement la production agricole.

Au regard de toutes ces contraintes, l'utilisation de techniques encore plus modernes pourrait permettre d'augmenter la productivité agricole et amortir sensiblement les chocs climatiques qui sont des facteurs exogènes.

B- Le faible niveau de développement du capital humain

En dépit des efforts soutenus dans la promotion des services sociaux de base, leur niveau de développement reste insuffisant. En effet, le Burkina Faso est l'un des pays qui enregistre les Taux Bruts de Scolarisation (TBS) les plus faibles du continent, de 1990 à 2008, ce taux est passé de 30% à 72,3% soit une augmentation de 2,35 points de pourcentage en moyenne par an. Avec un tel rythme, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)17(*) ne seront pas atteints. Sur le plan sanitaire, le taux de morbidité reste également encore élevé et l'espérance de vie atteint aujourd'hui 54 ans. Les indicateurs de couverture sanitaire sont aussi faibles, même si le rayon d'action moyen théorique des CSPS s'est amélioré en passant de 11,1 Km en 1990 à 7,8 Km en 2006, les populations burkinabè parcourent encore de longues distances pour atteindre un centre de santé. L'amélioration de ces ratios pourrait permettre de procurer un bien-être aux populations.

C- Le coût élevé des facteurs de production

Les facteurs de production ont un coût relativement élevé au Burkina Faso. Les services d'infrastructures tels que les transports, les télécommunications, l'eau et l'énergie sont non seulement défaillants, mais sont parmi les plus coûteux de la sous région. Aussi, les coûts du facteur travail mis en liaison avec la productivité du travail, est lui aussi très élevé. Le marché du travail est fortement règlementé et rigide.

Au niveau des télécommunications, la fracture numérique reste encore forte, même si ces dernières années on constate une évolution dans le secteur.

Tableau n°1: Evolution des indicateurs du secteur des télécommunications entre 2004 et 2007

Années

2004

2005

2006

2007

Nombre de lignes fixes

85.225

91.191

99.149

116.746

Nombre de téléphones mobiles

395.939

635.556

1.016.605

1.858.039

Télédensité fixe (%)

0,68

0,71

0,76

0,85

Télédensité mobile (%)

3,17

4,95

7,75

13,53

Source : Autorité de Régulation des Télécommunications (ARTEL)

Le tableau suivant retrace l'évolution de la couverture électrique du pays.

Tableau n°2 : Evolution de la couverture électrique du Burkina (2003-2006)

Années

2003

2004

2005

2006

Nombre de localités électrifiées

51

56

62

64

Densité d'électrification (%)

12

14

15

16

Source : Société Nationale d'Electricité du Burkina Faso (SONABEL)

Les coûts de transports sont également très élevés en comparaison avec la moyenne dans l'ensemble des pays membres de l'UEMOA quel que soit le mode de transport.

Tableau n°3 : Comparaison des coûts de transport du Burkina Faso à la moyenne dans la zone UEMOA en 2003.

Coût des différents modes de transport

Coût du transport routier (FCFA Km)

Coût du transport ferroviaire (FCFA/Km)

Coût du fret aérien vers les USA (FCFA/Km)

Burkina Faso

55,0

52,5

3 150

Pays membres de l'UEMOA

37,3

35,1

2 845

Source : A partir des données de l'UEMOA, 2004

Toutes ces contraintes et faiblesses combinées perturbent fortement la base productive, rendent moins compétitives les produits burkinabè et empêchent le développement du secteur industriel.

D- L'environnement économique défavorable

L'environnement économique du Burkina Faso est peu favorable. Les lourdeurs administratives favorisent le développement de circuits informels. La corruption, qui aujourd'hui est largement perçue au Burkina Faso empêche le développement du secteur privé. On constate tout de même des améliorations dans le climat des affaires à travers la mise en oeuvre de reformes. Ces reformes ont concerné notamment la création de la maison de l'entreprise, la réduction des taxes d'enregistrements des décisions judiciaires, la réduction des délais d'enregistrements des entreprises ; ce qui a permis au Burkina Faso d'être classé parmi les dix (10) meilleurs réformateurs au monde (classement `'Doing Business Better'' 2008).

Le Burkina Faso a certes connu des performances dans plusieurs domaines mais, son économie reste très peu compétitive a cause de nombreux problèmes qui affectent certains secteurs tels que l'agriculture, l'élevage, l'industrie, etc. Quels sont les secteurs et les facteurs qui ont été à la base de la croissance économique du pays enregistrée entre 2000 et 2008 ? La réponse à cette question fera l'objet du second chapitre de cette partie.

Chapitre 2 : Les bases de la croissance de l'économie burkinabè

L'économie burkinabè au prix des reformes institutionnelles a renouée avec la croissance depuis 1995. Le PIB a enregistré des performances remarquables depuis cette période. Cette croissance a été l'effet du dynamisme de quelques facteurs et des secteurs de l'activité économique tels que l'agriculture, l'élevage, l'industrie, le commerce extérieur, l'investissement et certains facteurs de l'environnement international.

L'objet de ce chapitre est de faire ressortir les secteurs et les facteurs qui ont été à la base de la croissance économique entre 2000 et 2008.

Section 1 : Le secteur réel et la croissance économique

Le secteur réel de l'économie burkinabè est organisé autour de trois secteurs traditionnels que sont : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Depuis une certaine période l'économie du pays a connu une croissance positive. Entre 2000 et 2008 la croissance a été de l'ordre de 5,3% en moyenne. Cependant cette évolution présente quelques disparités sur la période. Comparativement à la croissance moyenne de l'ensemble des pays membres de l'UEMOA (+3,7%), le Burkina Faso a réalisé des performances. Le graphique suivant présente l'évolution comparée du taux de croissance du Burkina Faso à celui de l'ensemble des pays membres de l'UEMOA.

Graphique n°3 : Evolution comparée des taux de croissance du PIB réel du Burkina Faso à celui de l'UEMOA de 2000 à 2008

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 2 en annexe 1

Les paragraphes qui vont suivre montreront les performances au niveau sectoriel. Il s'agira de montrer l'apport de chaque secteur à la croissance. Ceci nous permettra de faire ressortir les moteurs de la croissance économique.

Paragraphe 1 : Le secteur primaire

Le secteur primaire est fortement dominé par l'agriculture et l'élevage, faisant ainsi du Burkina Faso un pays à vocation agropastorale. Ces deux sous secteurs occupent plus de 85% de la population et représentent environ 76% des recettes d'exportations en valeur sur la période 2003-2007. Le taux de progression du secteur a été de 3,1% entre 2000 et 2008. Sa part dans la formation de la valeur ajoutée depuis 2000 était en moyenne de 32,4%. La valeur ajoutée du secteur qui avait augmenté de 17% en 2001 et de 11,8% en 2005 a connu un repli de 4,3% en 2007, liée à une baisse de la production du coton et à une mauvaise répartition des pluies dans l'espace et dans le temps.

A- Le sous-secteur agriculture

L'agriculture burkinabè représente plus de 70% des recettes d'exportation. C'est un secteur important de l'économie. En raison de sa dépendance aux aléas climatiques, elle demeure fragile avec des performances qui fluctuent d'une année à l'autre. Ce sous-secteur contribue pour environ 58,8% à la formation de la valeur ajoutée du secteur primaire. Une distinction peut être faite entre agriculture de rente et agriculture vivrière.

L'agriculture de rente est fortement dominée par le coton en raison des superficies occupées. Cependant cette spéculation connaît une forte baisse de la production depuis 2005. De 2006 à 2007, la production a baissé de 44%, passant de 649 400 tonnes à 355 400 tonnes (graphique n°4). Cette baisse est due notamment à la dépendance de cette culture à la pluviométrie, la baisse de 12% des prix aux producteurs (de 165 FCFA le Kg en 2006 le prix est passé à 145 FCFA le Kg en 2007), la hausse du prix des intrants, les retards de paiement des paysans et l'annonce tardive du prix d'achat aux producteurs.

Graphique n°4 : Production cotonnière en milliers de tonnes de 2000 à 2008

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 3 en annexe 1

Malgré cette mauvaise performance constatée, le coton reste la première culture de rente du Burkina Faso, procure environ 60% des recettes d'exportations en moyenne par an et occupe 51% des superficies. Sa contribution à la formation du PIB a varié entre 2% et 4%.

En plus du coton, les fruits et légumes occupent une place importante comme produit de rente. À ces produits, s'ajoutent l'arachide et le sésame qui ont des valeurs non négligeables dans les recettes d'exportations.

Quant à l'agriculture vivrière, elle soufre d'un déficit d'organisation par rapport à la filière coton. Ce type d'agriculture est de type pluvial, extensif et traditionnel. Elle occupe environ 85% des superficies emblavées. Les cultures vivrières se composent principalement de céréales (le sorgho, le maïs, le mil, le riz, etc.). D'autres spéculations telles que le niébé, le voandzou et les tubercules connaissent une production non moins importante.

Ce secteur est une source importante de la croissance de l'économie, mais en raison de sa dépendance aux aléas climatiques, il demeure fragile avec des performances qui fluctuent fortement d'une année à l'autre. Entre 2000 et 2008, sa contribution à la croissance a varié entre -1,13 et 1,14 point de pourcentage. En moyenne l'agriculture vivrière a contribué à la croissance du PIB à hauteur de 0,54 point de pourcentage.

D'une manière générale, on note que le sous-secteur céréale souffre d'un déficit d'organisation et de valorisation de la production (stockage, commercialisation, exportation). Les produits de cette filière sont commercialisés seulement à 15%, tout le reste est destiné essentiellement à l'autoconsommation. Le graphique suivant montre l'évolution de la production céréalière.

Graphique n°5 : Production céréalière (en milliers de tonnes) de 2000 à 2008

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 9 en annexe 1

B- Le sous-secteur élevage

Pays sahélien, le Burkina Faso possède d'énormes potentialités pour faire de l'élevage un secteur moteur de son économie. Le cheptel burkinabè est important. Son système d'exploitation dominant est extensif mais bien adapté à la variabilité saisonnière et interannuelle des ressources pastorales. On rencontre aussi des systèmes d'exploitations plus intensifs qui se développent autour de quelques filières. L'élevage est le second secteur pourvoyeur de devises après le coton et représente environ 15% des recettes d'exportations. En 2007, le cheptel burkinabè était estimé à environ 61.081.880 têtes (bovins, ovins, caprins et volailles). Sur la période 2000-2008, la contribution de ce secteur à la croissance du PIB a varié entre -1,22 et 5,25 points de pourcentage (tableau 1, annexe 2). Ce secteur a regagné en dynamisme après la réouverture totale de la frontière avec la Côte d'Ivoire et à une meilleure organisation des flux commerciaux avec des pays comme le Ghana et le Togo.

Malgré ses potentialités, le secteur reste confronté à des difficultés liées à l'insuffisance d'aliments de bétails et leurs coûts élevés. La levée de ces goulots d'étranglements permettrait d'améliorer sa contribution à la croissance et d'en faire un véritable moteur de la croissance.

C- Les sous-secteurs pêche, chasse et sylviculture

Les efforts enregistrés ces dernières années afin de mettre en valeur les ressources forestières, fauniques et halieutiques pourraient améliorer les atouts compétitifs de ce sous-secteur. Déjà à partir de 2003 sa contribution à la formation de la croissance du PIB est restée positive. La régression de l'activité du secteur primaire en 2007 a été quelque peu atténuée par le dynamisme observé dans le sous-secteur de la pêche (+6,7%).

Au total, la vitalité du secteur primaire a été l'un des ressorts essentiels de la croissance économique au cours de la période d'étude. Ce secteur demeure le socle de l'activité économique mais reste malheureusement tributaire des aléas climatiques et d'une pratique de l'agriculture avec des matériaux rudimentaires. Ainsi, son apport à la croissance du PIB est resté positive (+1,16 point en moyenne entre 2000 et 2008). Sur la même période, la part de ce secteur dans la formation de la valeur ajoutée est passée de 33,4% à 30,8%. Cette baisse ne serait-elle pas due à un regain d'activité dans les deux autres secteurs de l'activité économique ?

Paragraphe 2 : Le secteur secondaire

Le secteur secondaire est constitué par les industries extractives, manufacturières, traditionnelles et les BTP modernes. Entre 2000 et 2008, ce secteur a représenté en moyenne 22,5% de la valeur ajoutée du PIB. Le secteur a enregistré une hausse plus importante de 17,49% de sa valeur ajoutée en 2002. Cette hausse s'est maintenue jusqu'en 2007 (+8,11%). Ce dynamisme provient en grande partie des performances enregistrées dans le secteur des industries extractives, manufacturières modernes et dans une moindre mesure des travaux de construction et de la branche `'électricité, eau et gaz''.

La performance des industries manufacturières s'est expliquée par une relance des activités au niveau des entreprises industrielles et la création de nouvelles unités avec l'apaisement de la crise en Côte d'Ivoire.

L'accroissement de l'activité des industries extractives sur la production de l'or s'explique par le fait que depuis 2000, la production d'or est relancée au Burkina Faso à la faveur de la hausse du cours de celui-ci. En effet, le cours de l'or est passé de 8715 dollars US/Kg en 2001 à 28029 dollars US/Kg en 2008. Les investissements réalisés pour l'exploitation des mines d'or de Kalsaka, Youga, Mana-Fobiri et de Taparko ont permis d'atteindre un niveau d'exploitation de 5.500 kg en 200818(*). La contribution des industries extractives à la croissance du PIB était en moyenne de 0,3 point de pourcentage.

Le sous-secteur `'BTP'' a connu ses meilleures performances entre 2005 et 2007. Sur cette période, son apport au PIB était de l'ordre de 0.55 point de pourcentage. Cette performance est due à la réalisation des gros chantiers de `'Ouaga 2000'', le démarrage des travaux du `'Projet ZACA'', etc.

On note toutefois, la contre-performance du sous-secteur `'Egrenage de coton'' dont la contribution à la croissance sur la période 2000-2008 était de -0,08 point de pourcentage en liaison avec les difficultés que connaît la filière coton depuis un certain temps.

En somme, l'évolution dans les sous-secteurs `'industries manufacturières modernes'', `'industries extractives'' et `'BTP'', explique en partie l'évolution constante de la part du secteur secondaire dans la croissance économique. Après 2000, sa contribution à la croissance du PIB était de 1.35 point de pourcentage en moyenne. Ce secteur devrait être une source potentielle de la croissance dans les prochaines années si les reformes constatées en faveur de l'industrialisation se renforcent davantage.

Paragraphe 3 : Le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est le premier en termes de contribution à la formation de la valeur ajoutée du PIB avec en moyenne 45,2% de part sur la période 2000-2008. La croissance dans ce secteur est principalement tirée par les services marchands. Les télécommunications et les services financiers connaissent une forte expansion avec l'avènement des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Le rythme de la croissance du secteur tertiaire est resté positif sur la période d'étude. Egalement en termes de contribution à la croissance, ce secteur a toujours enregistré des résultats positifs et ce n'est qu' en 2002 qu'on a constaté une contribution inférieure à un (1) point de pourcentage. La part du secteur dans la croissance du PIB a été en moyenne de 2,51 points de pourcentage entre 2000 et 2008.

Le secteur tertiaire est d'une importance certaine et a contribué fortement à la croissance de l'économie observée depuis 2000. Son apport a été de loin le plus important que celui des deux autres secteurs. Il est, de ce fait, un moteur important pour la croissance économique au Burkina Faso.

Au total, il ressort que sur la période 2000-2008, l'économie burkinabè n'a pas connu de changement notable dans les différents secteurs à la formation de la valeur ajoutée du PIB. Les différentes parts sont restées quasi-stationnaires comme l'indique le graphique suivant.

Graphique n°6 : Evolution des parts sectorielles dans la formation de la valeur ajoutée totale de 2000 à 2008.

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 4 en annexe 1

La relative bonne tenue de l'économie sur la même période a été portée essentiellement par les variations annuelles moyennes du secteur secondaire (5,9%), du secteur tertiaire (5,6%) et dans une moindre mesure du secteur primaire (4,7%)19(*). Comme indiqué dans le tableau suivant, en ce qui concerne les différents apports à la croissance du PIB, d'abord le secteur tertiaire vient en premier avec 2,5 points de pourcentage, ensuite le secteur secondaire (1,35 point de pourcentage), et enfin le secteur primaire (1,16 point de pourcentage).

Tableau n°4 : Evolution des apports (en %) à la croissance du PIB (2000-2008)

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Moy

Secteur Primaire

-0,81

3,19

0,67

2,94

-0,87

3,5

0,25

-1,29

1,34

1,16

Secteur secondaire

0,07

-0,28

3,27

2,16

1,25

1,28

1,18

1,74

1,12

1,35

Secteur tertiaire

3,72

3,4

0,41

3,38

3,29

2,22

3,37

2,44

1,81

2,51

DTI

-1,08

1,01

0,19

-0,37

1,11

0,19

0,81

0,75

0,43

0,37

SIFIM

-0,05

-0,23

0,14

-0,1

-0,15

-0,09

-0,12

-0,02

-0,05

-0,07

PIB

1,85

7,09

4,69

8,02

4,63

7,1

5,5

3,61

4,5

5,31

Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP octobre 2008

Le secteur primaire alimente les deux autres secteurs et constitue par conséquent un socle très important pour notre économie. Toutefois, le secteur tertiaire a pris de plus en plus de l'importance dans la dynamique de l'économie du pays avec le développement du secteur informel. Le secteur secondaire demeure peu développé, alors que pour un développement économique réel, ce secteur devrait connaître un accroissement plus important que le secteur primaire. L'accélération de la croissance et l'approfondissement du développement économique du Burkina Faso impliquent une diversification des origines de la croissance. Cette diversification se fera dans le sens de l'élargissement des activités économiques. La croissance dépend également d'un certain nombre de facteurs.

Section 2 : Les facteurs de la croissance de l'économie burkinabè

Les facteurs de la croissance de l'économie d'un pays sont nombreux. Dans le cadre de notre étude, l'accent sera mis sur des facteurs comme le commerce extérieur, l'investissement et des facteurs de l'environnement international susceptibles d'influencer positivement la croissance économique.

Paragraphe 1 : Les effets du commerce extérieur sur la croissance

A- Les effets théoriques du commerce extérieur sur la croissance économique

Les exportations constituent un levier important pour accélérer la croissance à travers plusieurs effets sur l'économie réelle :

Le premier effet se situe du coté de la demande. Les exportations constituent des ventes sur le marché international, qui est bien plus large et plus riche que le marché intérieur ; ce qui a pour effet d'ancrer la demande sur un marché des fois plus exigeant, mais aussi bien plus important, avec par conséquent des possibilités de croissance beaucoup plus intéressantes. Ceci est vrai pour l'ensemble des pays, mais encore plus pour les pays petits et pauvres où la demande intérieure effective est fortement contrainte par l'étroitesse du marché et des revenus.

Le deuxième effet de la croissance des exportations se situe du coté de la production. La plus grande exposition des opérateurs locaux à la concurrence internationale et aux rigueurs du marché international favorise les effets d'émulation, l'absorption des innovations et donc la compétitivité des secteurs de produits exportables, ce qui est favorable à la transformation et la croissance.

Troisièmement, un secteur d'exportation dynamique encourage l'investissement national et étranger, augmentant ainsi l'accès au capital et à la technologie.

Le quatrième effet est la génération des devises, qui permettent d'améliorer la capacité d'importation et de financer les importations de biens intermédiaires et d'équipements indispensables à la croissance ainsi qu'à l'amélioration de la technologie et de la productivité.

Enfin, la croissance tirée par les exportations permet d'éviter les pressions inflationnistes qu'entraînent souvent une croissance tirée par la consommation interne et de maintenir ainsi la stabilité macroéconomique et la compétitivité internationale. C'est pour ces raisons que l'intégration commerciale est essentielle à la croissance accélérée.

B- L'impact du commerce extérieur sur la croissance économique du Burkina Faso

L'expérience des pays émergents indique que les pays qui participent plus au commerce international parviennent à accélérer la croissance et réduire la pauvreté plus que ceux qui participent moins. La Chine et l'Inde constituent les exemples les plus récents de l'effet de l'ouverture au commerce extérieur sur la croissance, même pour les grands pays avec de vastes marchés internes. L'importance du commerce extérieur est d'autant plus élevée pour des pays à marché intérieur étroit comme le Burkina Faso.

L'analyse de la structure des exportations du Burkina Faso indique une prédominance des produits de base. Les exportations sont fortement concentrées sur un produit primaire, le coton, qui représente plus de 61,5% des recettes d'exportations du pays (tableau 7 en annexe 1). Les autres produits agro-pastoraux représentent environ 30% des recettes d'exportations sur la période 2003-2007. La plus grande source d'exportation en dehors des filières agro-pastorales est l'or. Cette dernière a deux composantes très différentes : l'une moderne, l'autre informelle. Celle moderne, après sa fermeture en 1998 suite à la baisse du prix de l'or ; connaît un regain de dynamisme depuis 2006 avec d'importants investissements à dominance étrangers.

L'orientation géographique des exportations et l'origine des importations indiquent que le commerce extérieur du pays est non seulement concentré sur quelques produits, mais aussi sur quelques pays. A titre d'exemple, sur la période 2001-2003, les principaux destinataires des exportations du Burkina Faso étaient : la France, le Singapour, les USA et l'Afrique de l'ouest. Au niveau des importations, la France est le premier fournisseur de produits pour le Burkina Faso suivi de la Côte d'Ivoire avec respectivement 30,0% et 14.4%.

Les performances des exportations d'un pays peuvent être mesurées à travers le taux d'exportation (part en pourcentage du volume des exportations dans le PIB réel). Pour le Burkina Faso, ce taux fluctue autour de 10% entre 2000 et 200820(*), avec des taux plus faible en 2003 et 2004 (autour de 8%) en raison des effets de la crise ivoirienne. Un autre indicateur de performance est la contribution des exportations à la croissance du PIB. Entre 2002 et 2007, la contribution des exportations à la croissance est restée positive, ce qui n'a pas été le cas pour les importations21(*).

Une étude réalisée par le Centre d'Analyses des Politiques Economiques et Sociales (CAPES) en 200322(*) a montré que les exportations ont un impact positif et significatif sur la croissance. En effet, une croissance des exportations de 1% entraîne une croissance du PIB de 0,27% à court terme et de 0,64% à long terme. Ce résultat va dans le sens de ce que plusieurs analyses théoriques ont prédit comme effet des échanges extérieurs sur la croissance.

Le commerce extérieur, en particulier les exportations constituent un facteur important pour la croissance. La faiblesse des exportations (le taux de couverture des importations par les exportations avoisine 52% entre 2003 et 2007) constitue un défi majeur que le Burkina Faso doit relever pour diversifier l'économie et renforcer la croissance. En redynamisant ses exportations, il augmente sa capacité à accroître ses ressources en devises mais aussi sa croissance par effet d'entraînement.

Paragraphe 2 : Le rôle de l'investissement dans la croissance économique du Burkina Faso

Le Burkina Faso se situe parmi les pays de l'UEMOA qui consacrent des efforts appréciables en matière d'investissement par rapport au PIB réel. En effet, ce taux est au dessus de la moyenne de l'ensemble des pays de l'UEMOA. Le taux d'investissement moyen du Burkina Faso par rapport au PIB est d'environ 21,6% pour la période 2000-2008, contre une moyenne de 13.4% pour toute la zone.

Graphique n°7 : Evolution du taux d'investissement réel en pourcentage du PIB du Burkina Faso et de L'UEMOA

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 13 en annexe 1

Cependant, le taux de croissance de son PIB n'est pas meilleur que celui de plusieurs pays qui ont moins d'investissements. Cela pose donc le problème du rendement du capital dans le pays. L'étude sur la compétitivité et la croissance au Burkina Faso a déjà relevé la faible productivité des investissements du pays23(*). Elle l'explique par le sous investissement dans la maintenance des infrastructures publiques. Aussi, les investissements ne sont pas suffisamment dirigés vers les secteurs porteurs.

Une étude menée par la Direction Générale de l'Economie et de Planification (DGEP)24(*) est arrivée à la conclusion que l'accumulation du capital a un impact positif et significatif sur la croissance économique, aussi bien à court terme qu'à long terme. Un accroissement de 1% du stock de bien d'équipement induit une croissance du PIB réel de 0,92% à court terme et 0,23% à long terme. L'impact de l'accumulation du capital à long terme est moins important qu'à court terme. Cette situation peut s'expliquer par le fait que le coût d'acquisition des biens d'équipements entièrement importés constitue une barrière quant à l'accès des unités de productions aux innovations technologiques. Le rôle du progrès technique dans le processus de production de l'économie du Burkina Faso se trouve donc posé. Or la théorie économique montre que le progrès technique constitue l'autre force dominante qui influe sur la croissance après l'accumulation du capital.

Toutefois, la contribution de l'investissement (Formation Brute du Capital Fixe) à la croissance du PIB en 2002 a été de -0,01 point de pourcentage. Mais de 2003 à 2007, elle est passée de 1,1 à 5,3 points de pourcentage. L'investissement constitue de ce fait un facteur important pour la croissance. Des investissements supplémentaires sont donc toujours nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance économique.

Paragraphe 3 : Les facteurs de l'environnement international et la croissance économique

Le Burkina Faso est un pays à marché étroit ouvert sur l'extérieur et donc soumis à l'influence de l'environnement international sur lequel il a très peu de prise. Cet environnement est constitué par les financements publics extérieurs, des possibilités de migration, et enfin l'intégration régionale. Aussi, convient-il d'examiner dans quelle mesure ces différents facteurs de l'environnement international contribuent à la croissance économique.

A- Les financements publics extérieurs et la croissance économique

Le Burkina Faso figure parmi les pays recevant les flux de financements publics importants. Malgré une tendance internationale générale à la baisse des flux d'aides, ceux reçus par le Burkina Faso ont été en général croissants en longue période en raison de la bonne réputation attachée à la gestion économique du pays. Comme l'indique le graphique suivant les flux d'aide en pourcentage du PIB sont quasi-stationnaires, avec un taux plus important de 16% atteint en 2001 et 2002. L' Aide Publique au Développement (APD) a représenté environ 15% du PIB en moyenne entre 2000 et 2007. Des apports d'un tel volume ne peuvent qu'affecter profondément l'évolution économique du pays.

Graphique n°8 : Evolution des flux d'aides (APD) reçus par le BF (2000-2007)

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 17 en annexe 1

Un accroissement de l'aide n'entraîne pas forcement une augmentation de même montant de l'investissement. Le pays peut choisir d'en consommer une partie, puisque certains types de financements étrangers (aide programme) visent à la réalisation d'objectifs généraux en laissant au destinataire une marge de liberté importante dans l'utilisation des ressources. Certaines formes d'aides sont affectées (aide projet), par exemple au financement des infrastructures.

L'aide apporte un supplément considérable au revenu courant de l'Etat qui augmente les possibilités d'investissements notamment dans le domaine des infrastructures routières, électriques et hydro-agricoles et des infrastructures sociales de base (éducation, santé). Par conséquent, les financements publics extérieurs augmentent les possibilités d'investir. Son effet sur la croissance est positif.

B- La migration régionale et la croissance économique

Les migrations, notamment vers la Côte d'Ivoire et à moindre degré vers le Gabon constituent un phénomène important mais difficilement appréhendé statistiquement. La décision de départ obéit à des motifs économiques mais aussi à des motifs sociologiques. Les flux migratoires étant difficiles à saisir directement, on peut tenter de les appréhender de manière indirecte à travers l'importance des transferts financiers des travailleurs émigrés en pourcentage du PIB.

Graphique n°9 : Evolution des transferts courants (économies sur salaire) en pourcentage du PIB

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 18 en annexe 1

En moyenne cette épargne s'est établie à 32 milliards de FCFA par an sur la période 2000-2007 dont la part provenant de la Côte d'Ivoire représente environ 90%. Les transferts des revenus des migrants à l'image de l'aide extérieure constituent un accroissement de revenus et un complément à l'épargne nationale. Cependant, on constate une tendance à la baisse des transferts des travailleurs migrants dans ce pays en raison de la crise déclenchée en septembre 2002.

Les effets de la migration sur les zones de départ sont triples :

Ø elle entraîne pour l'ensemble des zones rurales du Burkina Faso, une perte de main d'oeuvre. Si la zone de départ est une zone pauvre caractérisée par un sous emploi des facteurs, la migration ne s'accompagne pas d'une perte de production.

Ø les travailleurs acquièrent des connaissances dont ils font profiter, lors de leur retour, les compatriotes. Cet effet, lié à une externalité technologique, est positif.

Ø les travailleurs transfèrent des ressources vers leur pays d'origine. Ces transferts représentent un accroissement de revenu et donc de bien-être.

C- L'intégration régionale et la croissance économique

Les accords d'intégration régionale conclus dans le cadre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont débouché en 2000 sur un libre échange à l'intérieur de la zone. Aussi, la mise en place du Tarif Extérieur Commun (TEC) a facilité davantage les échanges entre pays membres.

Dans un tel contexte, les échanges entre pays sont encore plus importants et un pays peut bénéficier des avantages offerts dans un autre pays de la zone. A titre d'exemple, la Côte d'Ivoire constitue un débouché commercial important pour certaines productions du Burkina Faso, notamment pour les produits de l'élevage. Le Burkina Faso bénéficie également des biens publics existants dans d'autres pays voisins (ports, autoroutes, chemin de fer, etc.).

L'interdépendance des conjonctures provient d'un effet de diffusion de la croissance économique. D'abord, la rentabilité des investissements au Burkina Faso dépend en partie des anticipations concernant la demande dans un autre pays de la zone. Ensuite, dans le cadre de l'apparition d'un marché régional unifié, le développement des échanges dû à un surcroît d'activité dans un pays de la zone profite à tous les pays de la région, y compris le Burkina Faso, en engendrant une baisse des coûts de transaction. Enfin, la transmission régionale de la croissance peut transiter par des échanges d'informations plus importants à l'intérieur de la région qu'entre les régions.

En somme, la croissance économique du Burkina Faso est influencée positivement par des facteurs d'environnement international. Il s'agit des financements extérieurs, la migration (si la zone de départ est caractérisée par un sous emploi des facteurs) et l'intégration régional dans le cadre de l'UEMOA.

Au terme de cette partie, il ressort que l'économie du pays a évolué dans un contexte international particulièrement difficile entre 2000 et 2008. Cette période a été marquée par une augmentation du prix du baril de pétrole entre 2002 et juin 2008. Les conséquences d'une telle situation sont encore plus prononcées pour un pays qui dépend exclusivement de l'extérieur pour son approvisionnement en hydrocarbures. Toutefois, sur la période d'étude l'économie burkinabè a connu des taux de croissance positifs. La croissance a été de l'ordre de 5,3% de 2000 à 2008. L'apport du secteur tertiaire a été le plus élevé avec 2,51 points de pourcentage (marquant ainsi une tertiarisation de l'économie du pays) ensuite le secteur secondaire (1,35 point) et enfin le secteur primaire pour 1,16 point. Aussi, des facteurs transversaux tels que le commerce extérieur, l'investissement (public et privé) et des facteurs de l'environnement international (financements publics extérieur, la migration et l'intégration régionale) favorisent également la croissance économique. Ne serait-elle pas encore plus accrue si l'économie burkinabè n'était pas fortement exposée à certaines turbulences nées de l'extérieur ? La réponse à cette question fera l'objet de la seconde partie de notre étude.

DEUXIEME PARTIE

LES EFFETS DES CHOCS EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET MESURES CORRECTIVES

La dimension internationale de l'activité économique est aujourd'hui un fait acquis. L'activité économique nationale est étroitement dépendante de l'environnement international. Une des caractéristiques les plus marquantes de nos jours est l'imbrication croissante des économies ainsi que la tendance à la construction de grands espaces économiques communs. Cependant, l'ouverture de l'économie vers l'extérieur possède des avantages mais aussi des inconvénients sur l'environnement économique national.

Cette partie a pour objectif de montrer les effets négatifs des chocs externes sur la croissance (chapitre 1). Nous terminons avec des stratégies pour rendre la croissance plus forte et réduire ainsi la vulnérabilité de l'économie aux chocs externes (chapitre 2).

Chapitre 1 : La vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externes

La dépendance d'une économie de l'extérieur peut être vue à travers les exportations, les importations de biens et services, les financements publics et privés. Pour percevoir la vulnérabilité de l'économie burkinabè, nous montrerons, dans un premier temps les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs. Dans un second temps, nous montrerons les effets négatifs des crises énergétiques, alimentaires et politiques (le cas de la crise ivoirienne) sur l'économie burkinabè.

Section 1 : Les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs

Paragraphe 1 : Les termes de l'échange

Les effets des échanges extérieurs sur les producteurs, les consommateurs et le bien être dans un pays dépendent fortement des rapports des prix internationaux qui s'établissent. C'est pour cette raison qu'il est judicieux de s'intéresser aux termes de l'échange (TE), c'est-à-dire le rapport entre prix des exportations et celui des importations.

L'indice des termes de l'échange rapporte le prix des exportations à celui des importations :

TE= [indice des prix des exportations / indice des prix des importations] X 100. De ce faite, les termes de l'échange s'améliorent dans le temps (TE = 100) si une économie exporte au moins une quantité de marchandises qui peut procurer la même quantité de biens importés (en d'autre termes, les mêmes quantités exportés permettent d'acheter une quantité accrue de marchandises importés) : les recettes d'exportations s'améliorent.

Dans le cas inverse, les termes de l'échange se dégradent (TE < 100). Ce rapport de prix traduit ainsi l'évolution du pouvoir d'achat des exportations et des importations à volume d'échange donné ; il reflète la compétitivité-prix d'un pays (indépendamment des effets quantités).

Pour le Burkina Faso, il est constaté sur la période 2000-2007, que les termes de l'échange ont une tendance globale à la dégradation. Sur cette période les termes de l'échange sont passés de 32,8% à 26,1%, perdant ainsi en moyenne presque un (1) point de pourcentage chaque année. On note toutefois une amélioration significative en 2001 et 2004 (graphique n°10). Cette baisse est due à la progression rapide de l'indice des prix à l'importation alors que les biens exportés, bien que leur volume ayant augmenté, on constate une baisse de leurs cours. C'est le cas du principal produit d'exportation du Burkina Faso qu'est le coton. Cette dégradation des termes de l'échange signifie que les quantités exportées par le pays ne permettent pas d'acheter une quantité similaire de biens. Les recettes d'exportations dans un tel contexte se trouvent donc réduites. A terme cette situation aura un effet négatif sur l'évolution de la richesse nationale.

Dans le contexte actuel de subvention du coton par certains pays développés, une politique de croissance économique et de réduction de la pauvreté basée uniquement sur les exportations de coton serait peu viable. De ce fait, la couverture des importations (constituées surtout de biens d'équipements) par les exportations (coton fibre en majorité) serait quasiment impossible dans la mesure où l'appartenance du pays à la zone franc le place dans une situation où il n'a pas à chercher des devises pour financer ses exportations25(*).

Graphique n°10 : Evolution des termes de l'échange du Burkina (2000-2007)

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 12 en annexe 1

Paragraphe 2 : Le poids des subventions des pays développés sur le commerce extérieur

Le commerce extérieur du Burkina Faso fait face à de nombreuses contraintes notamment, les subventions des pays développés à leurs producteurs. Les subventions cotonnières ont le plus retenu notre attention compte tenu du fait que cette spéculation constitue le principal produit exporté par le pays (plus de 60% des recettes d'exportations).

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), les pays industrialisés ont dépensé plus de 300 milliards de dollars US en 2001 en subventions agricoles, soit six fois le montant total des aides publiques aux pays en développement. Ces subventions ont des effets négatifs sur la croissance en général et peuvent être vues sous plusieurs aspects : la fluctuation à la baisse du prix du coton, la réduction de la production cotonnière, la baisse des exportations nationales et des effets négatifs sur bien d'autres secteurs tels que la santé, l'éducation, etc.

Les subventions du coton aux Etats-Unis et en Europe affectent le cours mondial et de façons indirectes le prix au producteur au Burkina Faso. Les différentes formes de soutien ont favorisé la surproduction qui à son tour a provoqué une baisse du prix au niveau mondial. Le prix au producteur du coton a connu une baisse de 30,9% passant de 210 FCFA le Kg en 2004 à 145 FCFA le Kg en 2007.

La baisse de la production cotonnière est aussi une conséquence des subventions. Cette situation s'explique par l'abandon de la culture du coton. Face à la mévente, les producteurs produiront peu, car ils ne perçoivent plus cette spéculation comme une source potentielle de revenu susceptible de subvenir à leurs besoins. De ce fait, le taux de croissance de la production sera réduit.

Les exportations nationales vont également baisser suite à la chute du prix et de la baisse de la production. Les pertes estimées pour les exportations de coton sont de l'ordre de 53,3 milliards de FCFA pour la campagne 2006-2007 et de 52,7 milliards pour la campagne 2007-2008 (IAP octobre 2008). Cette situation affecte négativement la capacité du pays à se procurer des devises pour faire face aux importations et au service de la dette extérieure.

Les subventions ont également des effets indirects sur d'autres secteurs tels que la santé et l'éducation. Sally BADEN26(*) a montré que les dépenses en santé au Burkina Faso comptent pour 28% des dépenses familiales pour les ménages de producteurs de coton, et l'éducation pour 8%. Cependant, entre 2005 et 2007, le revenu net des producteurs de coton connaissait une chute, passant de 154 583 FCFA à 143 123 FCFA (IAP-Mars 2008). Ainsi, la baisse des revenus des producteurs de coton influe indirectement sur les dépenses de santé et d'éducation. Ces deux secteurs sont pourtant primordiaux pour la croissance et partant du développement.

Au total, les subventions des pays développés touchent plusieurs secteurs par effet d'entraînement. La croissance économique se trouve par conséquent affectée au Burkina Faso où la plupart des exportations sont constituées de produits primaires comme le coton.

Paragraphe 3 : La dépendance vis-à-vis des financements extérieurs

La dépendance aux financements extérieurs contribuerait à affaiblir les capacités des pays bénéficiaires. En effet, on constate qu'une grande partie de l'assistance technique est liée. Une bonne partie des ressources financières liées à cette assistance technique a un impact moindre à long terme sur la croissance et le développement des économies bénéficiaires.

L'Aide Publique au Développement (APD) crée un certain nombre de contraintes aux pays bénéficiaires. Les problèmes sont à signaler à cinq (5) niveaux27(*) :

Ø le manque de coordination entre donateurs et les différences dans leurs modes d'interventions respectives ;

Ø l'inadéquation, voire le manque de prévisibilité des ressources financières d'aide ;

Ø les formalités et conditionnalités excessives qui aggravent les problèmes de prévisibilité ;

Ø le manque de continuité (`'Stop and go'') dans les financements qui rend difficile la mise en oeuvre des reformes ;

Ø l'insuffisance dans l'appropriation des reformes par l'Etat qui oblige à considérer et à prioriser seulement celles qui satisfont au mieux les différents Partenaires Techniques et Financiers (PTF).

Notons cependant, que le système d'appui budgétaire qui est entré en vigueur depuis les années 2000 permet de juguler certaines de ces insuffisances.

L'évolution de la situation de la dette publique du Burkina Faso peut être qualifiée de soutenable surtout après l'éligibilité du pays à l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en septembre 1997 et à la réalisation du point d'achèvement en avril 2002. Cette situation a provoqué une réduction de l'encours totale de la dette entre 2000 et 2008 en passant de 985,5 milliards à 832,3 milliards de FCFA. L'encours de la dette en pourcentage du PIB est passé de 57,3% en 2000 à 23,4% en 2008. La réduction de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE a été compensée en partie par de nouveau emprunts contractés, principalement auprès des bailleurs de fonds multilatéraux (AID, FMI, BOAD, BADEA) et des bailleurs de fonds hors club de Paris (fonds koweïtien, saoudien et taïwanais)28(*). Le service de la dette a représenté sur la période d'étude, environ 13,3% des recettes hors dons.

Graphique n°11 : Evolution de la dette publique du Burkina Faso (2000-2008)

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 19 en annexe 1

Le fardeau de la dette très lourd, engendre un niveau d'incertitude très élevé, surtout dans un contexte où les décisions des bailleurs de fonds quant aux financements sont prises à court terme. Le climat d'incertitude que crée cette situation peut éloigner les investisseurs.

Les effets conjugués de la dette et de l'aide créent une grande dépendance du Burkina Faso. Ils altèrent la capacité du pays à élaborer des politiques de développement au profit des populations sans tenir compte des avis, souvent de la volonté des bailleurs de fonds. Des volontés qui peuvent parfois aller à l'encontre de la satisfaction des besoins urgents des populations bénéficiaires. A titre d'exemple, on peut énumérer l'interdiction de subventionner l'agriculture et le démantèlement sous pression extérieur des structures de stabilisation et de garanti des prix aux producteurs. Dans le même temps, les pays riches subventionnent leurs productions et déstabilisent le marché. Le cas du coton est édifiant à cet effet.

Section 2 : Les effets des crises énergétiques, alimentaires et politiques

Sur la période 2000-2008, l'économie burkinabè n'a pas échappée aux effets d'un certain nombre de crises nées à l'extérieur. Notre étude se focalisera sur les crises pétrolières (de 2002 à juin 2008), alimentaires (survenue à partir de la seconde moitié de l'année 2007) et les effets de la crise ivoirienne (intervenue en septembre 2002) sur l'économie du Burkina Faso.

Paragraphe 1 : Les effets de la crise alimentaire

A l'instar de bien d'autres nations du monde, notre pays le Burkina Faso n'a pas été épargné par la hausse des prix des produits alimentaires. Plusieurs chocs externes peuvent expliquer cette situation.

A- Les causes externes de la crise alimentaire

Les chocs externes qui ont été à l'origine de la crise alimentaire sont nombreux, nous pouvons énumérer parmi tant d'autres ce qui suit :

Ø la baise de l'offre mondiale de céréales due notamment à de mauvaises conditions climatiques et aux mesures protectionnistes allant de la baisse à la suspension des exportations des pays producteurs de céréales tel que le riz ;

Ø le fort taux de croissance économique dans les pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui augmente les revenus de la population et entraîne une demande supplémentaire de céréales face à une offre en diminution29(*) ;

Ø le recours de plus en plus croissant au biocarburant basé sur la transformation de céréales, entraînant ainsi une réduction des surfaces culturales réservées à la consommation humaine30(*) ;

Ø la baisse du cours du dollar et la montée du prix du baril de pétrole, qui a pour conséquence une augmentation des coûts de production des produits alimentaires ;

Ø la crise financière immobilière (subprimes aux Etats-Unis) qui a entraîné une forte spéculation sur les produits céréaliers comme valeur de refuge de la monnaie.

Dans un tel contexte, le Burkina Faso n'a pu échapper aux effets négatifs de cette crise étant donné que le pays importe une quantité importante de produits alimentaires pour satisfaire la demande nationale.

B- Les répercutions de la crise sur l'économie burkinabè

Cette crise a affecté l'économie du Burkina Faso dans plusieurs secteurs. Elle s'est traduite, notamment par une forte hausse du taux d'inflation. Ainsi, en 2008, le taux d'inflation a atteint 10,7% contre une moyenne de 2,6% sur la période 2000-2007.

Le Burkina Faso étant un pays importateur de produits de première nécessité, la hausse des prix sur le marché international se répercute sur l'économie du pays, avec pour conséquence la baisse du pouvoir d'achat accompagné d'une accentuation de la paupérisation des couches pauvres de la population. Au niveau du secteur industriel, le coût et la disponibilité des matières premières font peser une menace sérieuse pour la poursuite de certaines exploitations, occasionnant ainsi un chômage plus accru. Cette situation crée de gros risques sur la stabilité politique, économique et sociale du pays. Elle conduit également à l'augmentation de la facture des importations des produits alimentaires.

Face à une telle crise et ses conséquences sur l'économie, les mesures prises par le gouvernement (vente de céréales à prix social, suppression de la perception du droit de douane et de la TVA sur certains produits) créent également un manque à gagner pour l'Etat en matière de recettes. Ainsi, de mars à septembre 2008 cet effort financier s'est élevé à 4,6 milliards de FCFA31(*).

A cet effet, cette crise, née à l'extérieur, influe sur la croissance économique à travers les distorsions créées dans la quasi-totalité des secteurs de l'activité économique. Au plan structurel, cette crise a mis en évidence la forte dépendance du pays à l'égard des importations pour son alimentation. Une telle dépendance expose le pays aux chocs extérieurs provenant du marché international.

Paragraphe 2 : Les effets des crises énergétiques

Depuis l'année 2002 jusqu'en juin 2008, le cours du baril de pétrole a connu une tendance à la hausse. Comme l'indique le graphique 12, le prix du baril est passé de 28 dollars US en moyenne en 2000 à 74 dollars US en 2007 et à 137 dollars US sur les six premiers mois de l'année 2008. Entre 2002 et novembre 2007, le prix de cette matière première a été multipliée par plus de cinq (5), soit une hausse de plus de 400% sur la période.

Graphique n°12 : Evolution du cours du baril de pétrole et du dollar US entre 2000 et 2008

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 15 en annexe 1

A- Les origines de la crise énergétique

Sur la période d'étude, cette hausse s'expliquerait notamment par le dynamisme de l'économie chinoise et l'émergence de pays nouvellement industrialisés qui tendent à augmenter leur consommation d'énergie ainsi que l'amélioration des conditions économiques dans certaines régions du monde (Chine, Inde, Brésil, Russie, etc.), en particulier aux Etats-Unis. La baisse des taux d'intérêt réel et la dépréciation du dollar américain ont également contribué à la flambée du cours du baril de pétrole. Le cours du pétrole a été influencé par les réactions spéculatives en relation avec les perturbations potentielles au niveau de l'offre dues aux évènements en Irak et au Proche-Orient d'une part, et aux crises institutionnelles qui ont prévalu en Russie et au Venezuela d'autre part. La baisse concertée de la production de pétrole par les membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), occasionnerait également l'augmentation du cours du baril de pétrole.

B- Les conséquences de la crise énergétique sur l'économie burkinabè

Les conséquences de cette hausse sont encore prononcées pour un petit pays économiquement parlant comme le Burkina Faso, où la consommation en hydrocarbures dépend exclusivement de l'extérieur. La conséquence immédiate d'une hausse du cours du baril est l'augmentation des prix au niveau national. Ainsi, les secteurs du transport, de l'agriculture, des travaux publics sont également touchés par des hausses toutes considérables, induites par les prix élevés du baril de pétrole et de l'énergie qui se répercutent directement sur le coût des intrants. Cette situation contribue à freiner davantage le développement du secteur industriel. Ce secteur qui devrait transformer les matières premières locales afin de créer une valeur ajoutée plus importante se trouve affecté négativement. Une autre conséquence est l'augmentation du taux de chômage et la paupérisation de la population compte tenu du fait qu'elle doit débourser plus d'argent pour se procurer une même quantité d'hydrocarbures.

Face à cette hausse des prix, le gouvernement est intervenu pour maintenir le prix de ces hydrocarbures afin de soulager le portefeuille du consommateur. A titre d'exemple, de juin 2007 à juin 2008, le prix du baril a augmenté de 91,3%, alors que les prix à la pompe ont augmenté de 10%. Comme l'indique le graphique suivant on constate, pour cela, une hausse des subventions aux hydrocarbures par l'Etat. Ces subventions sont passées de 7,5 milliards de FCFA en 2001 à 40 milliards de FCFA en 2008.

Graphique n°13 : Evolution des subventions aux hydrocarbures par l'Etat du Burkina Faso et le cours du baril de pétrole entre 2001 et 2008

Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 6 en annexe 1

La baisse de la production des entreprises conjuguée à la baisse de la demande intérieure due à la hausse des prix des biens et services conduit au ralentissement de la croissance de l'économie nationale. En effet, en 2006, l'impact négatif de la hausse des cours des hydrocarbures sur la croissance serait de 1,42 point de pourcentage contre respectivement 0,29 et 0,89 point en 2004 et 2005. Soit une baisse moyenne de 0,87 points entre 2004 et 2006 (BCEAO, 2007).

Tableau n°5 : Impact de la hausse du cours des hydrocarbures sur la croissance économique du Burkina Faso entre 2004 et 2006

Années

2004

2005

2006

Moyenne

Variations (en %)

- 0,29

- 0,89

- 1,42

- 0,87

Source : BCEAO, 2007

L'analyse de ce qui précède montre que la hausse du prix du baril de pétrole a un impact négatif sur la croissance nationale en occasionnant une récession de la richesse nationale.

Paragraphe 3 : Les effets des crises politiques : le cas de la crise ivoirienne

Au lendemain du déclenchement de la crise ivoirienne de septembre 2002, c'est le secteur industriel du Burkina Faso qui a le plus souffert. Principalement implantées à l'Ouest dans la région de Bobo-Dioulasso, les industries ont vu leurs activités décliner, car la région est directement connectée avec la Côte d'Ivoire par le chemin de fer et par la route. Du faite de la crise, la diversification de leurs sources d'approvisionnement a engendré des coûts supplémentaires d'autant plus élevés que cette région est excentrée par rapport à celle de Ouagadougou, vis-à-vis des corridors ghanéens et togolais. `'Faire venir de la matière première du Ghana occasionne un surcoût de 25 000 FCFA la tonne transportée. Le différentiel de transport entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso s'est aggravé avec la crise''32(*).

Mais l'industrie pèse peu dans l'économie burkinabè. Le secteur secondaire contribue en moyenne pour 22,2% à la formation de la valeur ajoutée du PIB réel. L'impact n'a donc pas été ressenti au niveau macro-économique.

L'élevage a également été fortement affecté. Les exportations dans ce secteur ont chuté de 65% en 2002 (INSD, 2003). Ce secteur a beaucoup souffert de la crise car la Côte d'Ivoire représente près de 40% des exportations de bovins burkinabè.

Cependant, certains secteurs de l'économie ont été épargnés. C'est le cas du secteur du coton. Il est un secteur qui s'il avait été déstabilisé par la crise, aurait sérieusement eut un effet négatif au plan macro-économique. En raison de son importance pour le Burkina Faso, le coton a été particulièrement suivi par les bailleurs de fonds et le gouvernement. Au niveau des recettes fiscales, on a constaté une hausse de 12,25% entre 2002 et 2003, passant de 240,87 milliards à 270,38 milliards de FCFA. Les transferts financiers quant à eux, ont enregistré une baisse moins significative. La moyenne de ces transferts s'élevait à 80 milliards de FCFA par an jusqu'en 2001. Pendant la crise ils se sont situés à 30 milliards de FCFA.

L'Institut Nationale de la Statistique et de la Démographie (INSD) a présenté, en juin 2003, les résultats d'une enquête menée en février 2003 auprès d'entreprises nationales sur le coût de la crise ivoirienne. Tous les secteurs ont été analysés. Au total, 4,5% des entreprises enquêtées ont indiqué un arrêt d'activité lié à la crise, surtout dans le secteur des transports (12,5%). Les deux tiers des entreprises ont annoncé une baisse temporaire de 10 à 25% de leurs activités. Avant la crise, les ports voisins constituaient la source d'approvisionnement de 87% des entreprises dont 44% passaient par Abidjan. Les entreprises ont indiqué majoritairement une augmentation du coût de l'approvisionnement qui dépasse 10% dans 80% des entreprises interrogées. Avant la crise, 34% exportaient vers la côte d'Ivoire et 31% transitaient par elle. 55% des entreprises ont subi une chute des quantités exportées. Il y a eu au total 2.148 pertes d'emplois, dont 1.485 permanents.

La crise a eu des effets sur l'économie du Burkina Faso au plan sectoriel (secteur des industries, de l'élevage et les transferts financiers sans contrepartie). Cependant, au plan macro-économique, les effets de cette crise n'ont pas été significatifs.

Au terme de chapitre, il ressort que l'économie du pays est fortement exposée aux turbulences nées de l'extérieur. Il s'agit notamment des distorsions liées aux exportations (détérioration des termes de l'échange), aux financements extérieurs et aux effets de crises conjoncturelles telles que la crise énergétique, la crise alimentaire et la crise ivoirienne.

Dans l'optique de réduire la dépendance de l'économie du Burkina Faso de l'extérieur, des stratégies dans ce sens sont donc nécessaires. Ceci fera l'objet de l'ultime chapitre de cette étude.

Chapitre 2 : Stratégies et recommandations

Section 1 : Au niveau des secteurs de production

Paragraphe 1 : Le secteur primaire

Le primaire est un important secteur pour la croissance économique au Burkina Faso (occupe plus de 85% de la population active et représente en moyenne 32% de la valeur ajoutée). Sur la période d'étude, on constate toutefois que ce secteur perd de la place (contribution à la valeur ajoutée) au profit du secteur secondaire et du secteur tertiaire. Aussi, ce secteur reste exposé aux chocs exogènes. Des actions tendant à accroître sa contribution à la croissance et à réduire sa vulnérabilité aux chocs exogènes permettraient de lutter efficacement contre la pauvreté. A cet effet, nous proposons des stratégies pour redynamiser ce secteur. Les sous secteurs agriculture et élevage ont retenu notre attention.

A- Le sous-secteur agriculture

L'agriculture burkinabè représente plus de 70% des recettes d'exportations et contribue pour environ 58% à la formation de la valeur ajoutée du secteur primaire. Des potentialités non encore exploitées existent dans ce secteur et peuvent constituer les piliers de la croissance future. L'objectif principal est de faire en sorte que ce sous secteur crée localement une valeur ajoutée plus importante, afin de répondre à une plus grande partie de la demande intérieure et réduire considérablement la dépendance du pays de l'extérieur.

La stratégie de croissance économique nécessiterait une agriculture particulièrement dynamique. Pour cela, le passage à une agriculture plus mécanisée et plus intensive, capable de s'insérer dans l'économie de marché, permettra d'accroître de manière substantielle la productivité de la terre et du travail, et les revenus. La maîtrise de l'eau et des techniques d'irrigation comme vecteur de développement et de diversification des productions agricoles devraient être priorisées.

Il faudrait également :

Ø promouvoir les techniques de conservation, et de transformation des productions agricoles afin de garantir des revenus acceptables aux producteurs ;

Ø accélérer l'élaboration des textes claires et applicable aux problèmes fonciers ;

Ø encourager la mécanisation agricole par la vente de tracteurs hors taxe, hors douanes au profit des associations de producteurs et augmenter le niveau d'utilisation des engrais organiques ;

Ø renforcer la recherche agronomique par l'amélioration des rendements en dotant l'INERA de moyens techniques et financiers ;

Ø encourager la diversification de la production nationale en vue de la promotion des produits ayant un fort potentiel d'exportation et d'attrait aux capitaux extérieurs.

La filière coton en particulier fait vivre directement ou indirectement près de 17% de la population. Ce secteur fait face à d'énormes problèmes. Des actions devraient consister à approfondir le processus de restructuration de la filière pour consolider sa compétitivité et renforcer la promotion de la transformation du coton au plan local par l'installation d'une chaîne industrielle. Ainsi la création de la valeur ajoutée sera plus importante en utilisant les sous produits du coton (graine, tourteau, tiges, etc.).

L'économie burkinabè est fortement exposée aux chocs extérieurs du fait de sa forte dépendance à l'égard des marchés internationaux des produits de base. Compte tenu de la difficulté à influer sur les cours internationaux, le Burkina Faso devrait voir sa souveraineté alimentaire comme objectif majeur.

A cet effet, l'agriculture devrait être encouragée par des prix rémunérateurs et protégés contre la concurrence disproportionnée des produits d'importations qui anéantissent les efforts des paysans burkinabè et qui les découragent.

Une analyse menée par la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI-BF)33(*) a montré que le riz est le produit de première nécessité le plus importé, il occasionne une sortie de devises d'environ 26,36 milliards de FCFA/an. Il est donc impératif que le Burkina Faso relance la production de la filière riz à l'image de la filière coton. Cette relance devrait réunir tous les acteurs autour d'une structure d'achat privé de forme juridique S.A. (Société Anonyme). Les parts sociales de cette structure pourraient être reparties entre les producteurs, l'Etat, les opérateurs économiques et les structures de recherches.

B- Le sous-secteur élevage

L'élevage au Burkina Faso contribue pour environ 12% au PIB, 20% aux recettes d'exportations et pour 26% des revenus des populations rurales. Une amélioration des atouts compétitifs de ce secteur pourrait lui permettre d'être au côté de l'agriculture, une source importante de croissance économique et de réduction de la pauvreté en zone rurale.

Pour l'élevage traditionnel, la levée des contraintes nécessiterait un aménagement du parcours des animaux ; une meilleure intégration des activités agro-pastorales et un accroissement du disponible fourrager et des retenues d'eau. Aussi, il faudrait créer un cadre de concertation entre éleveurs et agriculteurs afin de minimiser les conflits entre ces deux acteurs.

Quant à l'élevage périurbain, un meilleur encadrement technique des producteurs, la fourniture de services vétérinaires de meilleure qualité et la mise en place de moyens de financements importants permettrait de relancer et de stabiliser la production.

L'exportation du bétail burkinabè sur pied n'offre pas une grande valeur ajoutée au pays, il faudrait donc développer une chaîne de transformation à l'intérieur du pays afin de créer de la valeur ajoutée locale. Avec la rénovation de l'abattoir frigorifique de Ouagadougou, le pays pourrait utiliser cette opportunité pour relancer l'exportation de la viande.

Le secteur de l'élevage reste à l'instar de l'agriculture, vulnérable aux chocs exogènes. Ce secteur mérite une attention particulière afin de préserver le capital important que constitue pour le Burkina Faso son cheptel. Pour ce fait, à terme les mesures à prendre pour une évolution qualitative du secteur de l'élevage et une véritable valorisation de sa production devrait porter sur : l'approvisionnement adéquat en intrants et en aliments à des conditions économiquement accessibles ; la promotion de la transformation et de la commercialisation de la production. La résolution des problèmes et l'encadrement technique des éleveurs s'avèrent indispensables pour une exploitation rationnelle des ressources du sous-secteur de l'élevage.

En somme, ces stratégies et recommandations pourraient permettre au secteur primaire d'accroître sa contribution à la croissance et participer à réduire la forte dépendance du pays de l'extérieur.

Paragraphe 2 : Le secteur secondaire

Le secteur secondaire contribue pour 22,2% à la formation de la valeur ajoutée du PIB réel du Burkina Faso. Ce secteur possède de nombreux atouts dont la valorisation pourrait conduire à relever sa contribution à la richesse nationale. Les stratégies élaborées en vue de développer le secteur primaire devraient entraîner les autres secteurs de l'économie notamment le secondaire. En effet, les matières premières fournies par le secteur primaire serviraient au développement d'une base industrielle solide. On assistera ainsi à la naissance d'une véritable agro-industrie grâce à une intégration parfaite du secteur industriel au secteur primaire, fournissant des produits de qualité avec une maîtrise des coûts de production.

Le secteur secondaire fait face à un certain nombre de contraintes notamment : la faible productivité totale des facteurs, le fort contenu en intrants importés surtout dans l'agro-industrie et généralement des coûts élevés des facteurs locaux de production.

Afin de permettre à ce secteur de contribuer fortement à la croissance et d'être moins dépendant de l'extérieur, la stratégie devrait se baser sur la transformation des produits du secteur primaire afin de créer une valeur ajoutée plus accrue. Il faudrait également : créer un climat beaucoup propice aux PME/PMI par la réduction des coûts des facteurs (électricité, eau, hydrocarbures et télécommunications) ; la poursuite de la simplification des formalités de création d'entreprises et la réalisation des investissements. Il serait aussi nécessaire d'exploiter les opportunités de conquêtes de nouveaux marchés extérieurs et enfin lutter contre la fraude, la corruption et la concurrence déloyale.

Paragraphe 3 : le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire contribue pour 45,5% à la formation de la valeur ajoutée du PIB réel. Il a connu une évolution moyenne de 6,6% entre 2000 et 2008 et une contribution de 2,78 points de pourcentage à la croissance sur la période d'étude. Ce secteur, dominé par les banques, les transports, les télécommunications et le commerce a donc la plus forte valeur ajoutée du PIB. La promotion d'un tissu industriel dense, permet la transition progressive de l'agriculture à l'industrie aux services. Aussi, elle permet d'ajouter de la richesse aux productions primaires et de valoriser les produits destinés aux marchés internationaux.

Le secteur des services est victime de contraintes administratives, et d'une pression fiscale qui a pour conséquence l'informalisation de l'économie nationale.

Afin de permettre à ce secteur d'être un puissant levier de la croissance, il faudrait réduire les structures et les pratiques monopolistiques qui sont la source principale des coûts élevés et des services défaillants.

Il faudrait également : encourager des services à hautes valeurs exportatrices tels que les services informatiques ; encadrer et soutenir les artisans, renforcer la promotion de leurs produits et accroître la demande des produits artisanaux au plan local et international. Au niveau du secteur de l'énergie, il faudrait songer à réduire le coût de l'énergie en encourageant des acteurs privés. Au niveau des transports, il faudrait améliorer l'ensemble du réseau routier national et favoriser l'accessibilité des zones enclavées. Enfin, le secteur des télécommunications devrait être libéralisé davantage.

Section 2 : Au niveau des facteurs transversaux qui affectent la productivité

Paragraphe 1 : les politiques macro-économiques

La stabilité du cadre macro-économique est particulièrement importante en ce sens qu'elle est indispensable pour une croissance forte et durable ainsi que pour soutenir la vitalité de la monnaie et la stabilité de l'environnement économique. Elle nécessite aussi d'attirer les investissements et créer davantage des emplois, des revenus et des opportunités pour les populations et soutenir ainsi la croissance.

A- Les politiques budgétaires et fiscales

La politique budgétaire est un instrument d'intervention de l'Etat dans l'économie. L'utilisation de cet instrument pour accélérer la croissance et réduire la dépendance de l'extérieur est indispensable. A cet effet, l'Etat devrait adopter une politique budgétaire centrée sur la rationalisation des dépenses publiques, la mobilisation optimale des ressources internes en vue de respecter les normes communautaires, l'amélioration de l'efficacité de l'aide et de sa capacité d'absorption.

Ainsi, les dépenses budgétaires devraient être axées sur : le développement des infrastructures économiques indispensables pour accompagner et soutenir la croissance ; le soutien aux secteurs de production ; l'initiation des investissements publics et encourager l'accès aux sources de financements ; le soutien aux secteurs sociaux et la levée des obstacles macro-économiques et sectoriels à la croissance.

Quant à la politique fiscale, elle est un instrument de l'Etat pour la mobilisation des recettes. Pour assurer un cadre macro-économique sain et propice à la croissance, la politique fiscale devrait viser à améliorer les atouts compétitifs du pays, en réduisant les distorsions sur les marchés et plus généralement le poids de la fiscalité sur les opérateurs. Ceci implique les actions prioritaires suivantes :

Ø élargir l'assiette fiscale ; au plan interne, il faudra poursuivre les efforts de collecte de la TVA et travailler à la formalisation du secteur informel ; au plan externe il faudra annuler les exonérations accordées à certains importateurs privés ;

Ø simplifier le régime fiscal en général et sur le commerce extérieur en particulier. La simplification du régime fiscal contribuerait à alléger l'administration fiscale et améliorer le système de recouvrement ;

Ø accélérer l'application effective du nouveau du code général des impôts, du code des investissements et du code des douanes afin de créer un environnement captif aux investissements.

B- La politique monétaire

Du fait de son appartenance à la zone UEMOA, la politique monétaire du Burkina Faso est déterminée par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) dont la priorité est le contrôle et le maintien de l'inflation. La politique monétaire reste néanmoins influencée par la Banque Centrale Européenne (BCE) puisque le FCFA est arrimé à l'Euro. Il est alors évident que la politique monétaire du pays pilotée par la BCEAO, dépend fortement de la politique conduite dans la zone Euro. Le pays a peu de degré de liberté en matière de politique monétaire. Il peut toutefois engager avec l'ensemble des pays membres de l'UEMOA des réflexions sur les forces et les faiblesses du système actuel et les voies de son amélioration.

A cet effet, les Etats de l'Union devraient adopter à terme un système de change fixe qui soit ajusté de temps à autre selon l'évolution des prix intérieurs dans la zone et des termes de l'échange. Ce système permettrait de préserver leur compétitivité tout en maintenant une stabilité de leur politique macro-économique.

Paragraphe 2 : Les infrastructures économiques et sociales

A- Les infrastructures économiques

Les infrastructures économiques sont indispensables pour accompagner et soutenir la croissance. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place un minimum d'infrastructures économiques. Leur développement occupe une dimension essentielle dans la stratégie de baisse des coûts des facteurs. L'infrastructure économique (les transports, l'énergie les télécommunications, l'eau, etc.) est très onéreuse pour les usagers. C'est l'une des causes des coûts de revient élevés dans le pays.

La stratégie de réduction des coûts des facteurs devrait consister à des actions dans chacun des domaines cités plus haut.

Au niveau des transports, il s'agira de construire et de renforcer l'entretien des routes nationales et internationales afin de permettre l'accès des populations aux marchés et aussi d'accéder (géographiquement) aux services sociaux. Il faudra aussi diversifier la desserte du territoire national par rail et par la mer (utilisation du port de Dakar en plus des autres ports).

Au niveau du secteur de l'énergie, la poursuite des projets d'interconnections avec le Ghana, le Nigeria et la Côte d'Ivoire permettrait de réduire à terme les coûts de l'énergie. Face à la hausse des prix des produits pétroliers, il faudrait s'orienter vers la production de biocarburant à partir de produits locaux tels que la graine de coton et le jatropha (pour ce dernier produit il faudrait mener des études d'impacts environnementales au préalable).

Au niveau du secteur des télécommunications, il faudrait développer des services d'administration électronique, de téléenseignement, de commerce électronique.

Enfin, au niveau du sous secteur eau et assainissement, la priorité devrait être accordée à l'aménagement des bas-fonds afin de développer l'agriculture irriguée, la construction de barrages et de micro barrages.

B- Les infrastructures sociales

Le développement des infrastructures sociales (santé, éducation) contribue à la dynamisation des ressources humaines. Or le renforcement des ressources humaines contribue positivement à la croissance. C'est la raison pour laquelle des actions en faveur de ces ressources sont indispensables.

Au niveau de l'éducation, l'accent devrait être mis sur : le développement de l'enseignement technique et professionnel ; la construction de salle de classes en nombre suffisant au primaire, au secondaire et au supérieur pour adapter les flux aux capacités d'accueils, le recrutement d'enseignants en nombre suffisant ; l'incitation du privé à investir dans le domaine de l'éducation.

Dans le domaine de la santé, il faudrait : réduire davantage le rayon d'action théorique par la construction et l'équipement de nouvelles formations sanitaires ; favoriser l'accès financier aux soins de santé primaire ; former davantage de personnels de santé et enfin mettre en place un système de mutuelle nationale de santé des travailleurs du public et du privé.

Paragraphe 3 : L'ouverture mondiale et les aspects institutionnels

A- Les politiques commerciales et la promotion des exportations

L'économie burkinabè est peu ouverte vers l'extérieur. La part des exportations dans le PIB réel est faible et avoisinait 10% sur la période 2000-2008. Les produits ouverts à l'exportation sont des produits non transformés donc peu compétitifs. En raison de l'importance des exportations dans l'économie, il faudrait à cet effet développer une politique de conquête des marchés extérieurs. Cette politique nécessiterait :

Ø l'adoption des mesures incitatives à l'exportation par la simplification des procédures douanières, l'allègement des charges de production ; la facilitation de la commercialisation, l'encouragement à investir et la prise de mesures pour promouvoir la naissance et le développement des sociétés commerciales ;

Ø la diversification du contenu et de la destination des exportations ;

Ø l'appui à l'organisation des foires, des journées commerciales et des voyages d'affaires.

B- Les aspects institutionnels

Les institutions dans un pays sont essentielles pour impulser l'activité économique. Pour accélérer la croissance et réduire les distorsions en provenance de l'extérieur, l'Etat a des rôles clés à jouer. Dans cette logique, elle devrait s'impliquer dans le développement économique par : la définition de la stratégie économique et la gestion macro-économique, l'appui aux secteurs productifs par le développement des infrastructures, la gestion des services sociaux et le renforcement de la gouvernance.

Au terme de cette partie, il ressort que l'économie burkinabè est restée fortement exposée aux effets des chocs externes. Ces répercutions ont contribué à réduire la croissance économique du pays. Il s'agissait notamment d'entraves liées aux exportations, aux subventions et aux dépendances à l'égard des financements extérieurs. Sur la période d'étude, des perturbations telles que la crise pétrolière, la crise alimentaire et la crise ivoirienne ont également eu des effets négatifs sur la croissance à travers des distorsions créées dans plusieurs secteurs de l'activité économique.

Pour que la croissance puisse profiter à toutes les couches de la population, il faudrait qu'elle soit plus forte et atteigne deux chiffres. Dans cette optique nous terminons cette partie par des stratégies dans le sens du soutien aux secteurs de production en vue de réduire la dépendance de l'extérieur dans un premier temps. Dans un second temps ces stratégies recommandent la réduction du coût des facteurs dans l'optique de rendre les produits burkinabè plus compétitifs.

CONCLUSION GENERALE

Tout au long de notre réflexion, notre souci a été de faire ressortir les moteurs de la croissance de l'économie burkinabè tant au plan sectoriel qu'au plan transversal et à montrer les effets des chocs externes sur la croissance économique du Burkina Faso.

Sur la période d'étude (2000-2008), l'économie du pays a évolué dans un contexte international particulièrement difficile. Il s'agit notamment de l'augmentation du cours du baril de pétrole (entre 2002 et juin 2008) et de la crise alimentaire en fin 2007. Toutefois, sur la période d'étude, l'économie a connu des taux de croissance importants. La croissance moyenne a été de l'ordre de 5,3%. Ce taux est bien supérieur à celui enregistré dans l'ensemble des pays membre de l'UEMOA (3,1%).

Ces performances ont été le fait de secteurs et facteurs de l'économie. En effet au niveau sectoriel, d'abord le secteur tertiaire a le plus contribué à la croissance avec 2,51 points de pourcentage, ensuite vient le secteur secondaire avec 1,35 point et enfin, le secteur primaire avec 1,16 point. Toutefois les différentes parts dans la formation de la valeur ajoutée du PIB sont restées quasi-stationnaires. Le secteur primaire alimente les deux autres secteurs et constitue par conséquent un socle très important pour notre économie. Le secteur secondaire demeure peu développé, alors que pour un développement économique réel, il devrait connaître un accroissement plus important que le secteur primaire.

Au niveau transversal, des facteurs ont été également des bases à la croissance économique du pays. Pour confirmer ce que plusieurs analyses théoriques ont prédit, le commerce extérieur, en particulier les exportations ont contribué à la croissance économique pour environ un (1) point de pourcentage sur la période d'étude. L'accroissement des exportations entraîne une croissance plus forte du PIB à long terme qu'à court terme. Par contre, les investissements, bien qu'ils contribuent à la croissance (1,3 point), leur accroissement induit une croissance plus importante du PIB réel à court terme qu'à long terme. Des investissements supplémentaires sont donc toujours nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance économique. Aussi, certains facteurs de l'environnement international tels que les financements publics extérieurs, la migration et l'intégration régionale sont des éléments qui favorisent la croissance.

La croissance économique serait plus forte et contribuerait efficacement à lutter contre la pauvreté si l'économie n'était pas fortement exposée à certaines turbulences nées de l'extérieur.

La croissance est influencée négativement par des entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs. S'agissant des exportations, elles se pratiquent dans un contexte de détérioration des termes de l'échange et de subventions des pays développés à leurs producteurs. Dans un tel contexte, la croissance économique se trouve affectée au Burkina Faso où la plupart des exportations sont constituées de produits primaires comme le coton. Quant aux financements extérieurs, le fait pour un pays d'en dépendre amène les autorités à prioriser les remboursements de ces prêts au détriment des investissements. Cette situation affecte négativement la croissance économique.

Sur la période d'étude, l'économie du pays a été victime de quelques crises nées à l'extérieur, il s'agit notamment de la crise pétrolière et de la crise alimentaire internationale. A travers les distorsions créées dans la quasi-totalité des secteurs de l'activité économique, ces crises ont affecté négativement la croissance économique, occasionnant ainsi une récession de la richesse nationale. Aussi, les effets de la crise ivoirienne ont été ressentis au Burkina Faso. Ces effets ont été beaucoup plus micro-économiques que macro-économiques et c'est le secteur industriel qui en a le plus souffert.

En raison de l'importance d'une croissance beaucoup plus forte dans un contexte de lutte contre la pauvreté, nous terminons notre réflexion par des stratégies comme la diversification de la production nationale, la transformation des produits du primaire localement, la réduction du coût des facteurs de production, le développement des infrastructures économiques et sociales, l'orientation vers la production d'énergies renouvelables et la conquête des marchés extérieurs. Ainsi, le pays parviendra à accélérer sa croissance, à réduire sa dépendance de l'extérieur et amortir de ce fait les effets des chocs externes sur la croissance économique.

Au moment où nous bouclions cette étude, le monde entier était victime d'une crise financière qui s'est muée aussi vite en crise économique et sociale, nous souhaitons que les réflexions à venir puisse analyser les effets de cette crise sur l'économie burkinabè.

BIBLIOGRAPHIE

I-) OUVRAGES GENERAUX

Ø HIEMENZ Ulriche : La croissance et la compétitivité dans la nouvelle économie mondiale, Paris : OCDE, 1999, 213 p.

Ø KUZNETS Simon : Croissance et structures économiques, édition Cujas, 1994, 444 p.

Ø LACAGNE Louis : La croissance économique, éd. PUF, Paris, 1980, 215 p.

Ø LEWIS W. A. : La théorie de la croissance économique, édition Payot, Paris, 1963, 452 p.

II-) OUVRAGES SPECIALISES

Ø Banque Mondiale : Réduire la pauvreté par une croissance équitable et soutenue : Evaluation de la pauvreté, Ouagadougou, BM, 2004, 122 p.

Ø CAPES : Etude sur le financement du développement au Burkina Faso, CAPES, Ouagadougou, 2007, 105 p.

Ø CAPES : Exportations, croissance et lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, CAPES, Ouagadougou, 2003, 89 p.

Ø MED/CNPPS : Etude nationale prospective `'Burkina 2025''- Rapport général, MED, Ouagadougou, Avril 2005, 140 p.

Ø MEF/DGEP : Bilan de mise en oeuvre du CSLP, Ouagadougou, MEF/DGEP, Mars 2008, 135 p.

Ø OCDE : Burkina Faso : Les facteurs de la croissance à long terme, 1999, 164 p.

Ø SIRIMA Bissiri et Al. : Burkina Faso : Compétitivité et croissance économique, orientation, stratégie et action, MEF, Ouagadougou, 2001, 162 p.

Ø SOME Séglaro Abel : La question du développement économique du Burkina Faso, CAPES, Ouagadougou, Décembre 2007, 34 p.

III-) RAPPORTS ET AUTRES SUPPORTS

Ø Assemblée Nationale : Rapport sur `'la vie chère'', A.N., Ouagadougou, mai 2008, 24 p.

Ø Conseil Economique et Social : Rapport publique 2006 : Situation économique et sociale du Burkina Faso, CES, Ouagadougou, décembre 2007, 100 p.

Ø MED/DGEP : Commerce extérieur, croissance et lutte contre la pauvreté, MED/DGEP, Ouagadougou, 2002, 75 p.

Ø MED/DGEP : Les sources de la croissance et la vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs exogènes, MED, Ouagadougou, 2005, 55 p.

Ø MED/DGEP : Instrument Automatisé de Prévision (IAP), DGEP, Ouagadougou, 2009.

Ø MEF/DEP : Rapport sur les finances publiques 2006, MEF, Ouagadougou, 2008, 50 p.

Ø PNUD/DGCOOP : Coopération pour le développement : l'appropriation, l'alignement, harmonisation, expérience du Burkina Faso, IGI, Ouagadougou, 2007, 179 p.

Ø WETTA Claude : Cours d'économie du Burkina, Université de Ouagadougou, UFR/SEG, 3e Année, 2005, 68 p.

Ø ZOUNGRANA Salifou : Cours d'économie du Burkina, ENAM, Economie et Développement, cycle A2, 2008.

Ø ZAHONONGO Pam : Cours de Macroéconomie en économie ouverte, Université de Ouagadougou, UFR/SEG, 3e Année, 2005.

IV-) SITES INTERNET

Ø www.uemoa.int

Ø www.oecd.org/dataoecd/40/1/2674728.pdf

Ø www.uneca.org

Ø www.finances.gov.bf/site finances/finances

Ø http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/

Ø www.ccia.bf/Rapport_vie_chere2.pdf

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT.......................................................................................i

DEDICACES..............................................................................................ii

REMERCIEMENTS....................................................................................iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS........................................................iv

SOMMAIRE 1

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : LA CONJONCTURE ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 1 : La conjoncture économique internationale et nationale 6

Section1: La conjoncture économique internationale de 2000 à 2008 6

Paragraphe 1 : La conjoncture économique dans les pays avancés 6

Paragraphe 2 : La conjoncture économique dans les pays émergents et en développement 7

Section 2: Aperçu de la situation économique et financière du Burkina Faso 10

Paragraphe 1 : Les performances économiques 10

A- La croissance économique 10

B- Les finances publiques 12

C- Les échanges extérieurs et la balance des paiements 12

D- La situation monétaire et financière 13

Paragraphe 2 : Les problèmes économiques 13

A- Les conditions climatiques défavorables 14

B- Le faible niveau de développement du capital humain 14

C- Le coût élevé des facteurs de production 14

D- L'environnement économique défavorable 16

Chapitre 2 : Les bases de la croissance de l'économie burkinabè 17

Section 1 : Le secteur réel et la croissance économique 17

Paragraphe 1 : Le secteur primaire 18

A- Le sous-secteur agriculture 18

B- Le sous-secteur élevage 20

C- Les sous-secteurs pêche, chasse et sylviculture 21

Paragraphe 2 : Le secteur secondaire 21

Paragraphe 3 : Le secteur tertiaire 22

Section 2 : Les facteurs de la croissance de l'économie burkinabè 24

Paragraphe 1 : Les effets du commerce extérieur sur la croissance 24

A- Les effets théoriques du commerce extérieur sur la croissance économique 24

B- L'impact du commerce extérieur sur la croissance économique du Burkina Faso.................................................................................................... 25

Paragraphe 2 : Le rôle de l'investissement dans la croissance économique du Burkina Faso 27

Paragraphe 3 : Les facteurs de l'environnement international et la croissance économique 28

A- Les financements publics extérieurs et la croissance économique 29

B- La migration régionale et la croissance économique 30

C- L'intégration régionale et la croissance économique 31

DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DES CHOCS EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET MESURES CORRECTIVES Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 1 : La vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs externes 34

Section 1 : Les entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs 34

Paragraphe 1 : Les termes de l'échange 34

Paragraphe 2 : Le poids des subventions des pays développés sur le commerce extérieur 36

Paragraphe 3 : La dépendance vis-à-vis des financements extérieurs 37

Section 2 : Les effets des crises énergétiques, alimentaires et politiques 39

Paragraphe 1 : Les effets de la crise alimentaire 39

A- Les causes externes de la crise alimentaire 39

B- Les répercutions de la crise sur l'économie burkinabè 40

Paragraphe 2 : Les effets des crises énergétiques 41

A- Les origines de la crise énergétique 42

B- Les conséquences de la crise énergétique sur l'économie burkinabè 42

Paragraphe 3 : Les effets des crises politiques : le cas de la crise ivoirienne 44

Chapitre 2 : Stratégies et recommandations 46

Section 1 : Au niveau des secteurs de production 46

Paragraphe 1 : Le secteur primaire 46

A- Le sous-secteur agriculture 46

B- Le sous-secteur élevage 48

Paragraphe 2 : Le secteur secondaire 49

Paragraphe 3 : le secteur tertiaire 49

Section 2 : Au niveau des facteurs transversaux qui affectent la productivité 50

Paragraphe 1 : les politiques macro-économiques 50

A- Les politiques budgétaires et fiscales 50

B- La politique monétaire 51

Paragraphe 2 : Les infrastructures économiques et sociales 52

A- Les infrastructures économiques 52

B- Les infrastructures sociales 53

Paragraphe 3 : L'ouverture mondiale et les aspects institutionnels 53

A- Les politiques commerciales et la promotion des exportations 53

B- Les aspects institutionnels 54

CONCLUSION GENERALE 55

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES..............................................................................................................................................I

ANNEXES

ANNEXE I

Tableau 1 : Evolution du taux de croissance et du taux d'inflation du Burkina Faso

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Taux de croissance en %

1,8

6,6

4,7

8

4,6

7,1

5,5

4

4,5

Taux d'inflation en %

4,2

4

2,4

2

-0,4

6,4

2,4

-0.3

10,5

Source : RSM-UEMOA, décembre 2008

Tableau 2 : Evolution comparée des taux de croissance du PIB du Burkina Faso à celui de l'ensemble des pays membres de l'UEMOA

Année

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Taux de croissance du Burkina (en%)

1,6

6,8

4,6

8

4,6

7,1

5,5

3,6

4,5

Taux de croissance de l'UEMOA (en%)

-0,6

3,9

1,3

3

4,7

4,4

3,6

4,3

3,5

Sources : DGEP et UEMOA

Tableau 3 : Production cotonnière du Burkina Faso en milliers de tonnes

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Production de coton

275,9

295

406

483,4

641,8

751

649

355,4

462

Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP 2008

Tableau 4 : Evolution des parts sectorielles dans la formation de la valeur ajoutée total du PIB

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Moy

Secteur Primaire

33,4

34,5

33,6

33,7

31,6

32,8

31,5

29,3

30,8

32,4

Secteur secondaire

21,4

19,8

22,2

22,5

22,9

22,6

22,7

23,8

24,2

22,5

Secteur tertiaire

45,2

45,8

44,2

43,8

45,5

44,6

45,8

46,9

45,1

45,1

Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP 2008

Tableau 5: Evolution des croissances sectorielles (en %) entre 2000 et 2008

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Moy

Secteur primaire

-3,7

17

2,7

10,7

-2,8

11,8

0,3

-4,3

10,4

4,7

Secteur secondaire

1,3

-9

15

9,3

9,3

6,7

5,5

8,1

6,5

5,9

Secteur tertiaire

10,1

8

1,4

6,9

6,5

4,6

6,2

5,6

0,7

5,6

PIB

1,8

6,6

4,7

8

4,6

7,1

5,5

3,6

5,3

5,2

Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP octobre 2008

Tableau 6 : Evolution de l'environnement international de 2001 à 2008

Années

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Dollars US

733,1

696,5

596,4

528,1

527,9

523

478,8

431

DTS

908

900,8

825

781,9

779,3

796,2

733,4

733,4

Prix moyen du pétrole

(US $/baril)

25

24

29

38,2

52,4

65

65

96

Coton indice Liverpool (Fcfa/Kg)

775,8

706,4

749,4

756,8

698,3

703,3

638,6

617,6

Cours de l'or en US $/baril

8715

10847

11177

13154

14319

18801

21243

28029

Croissance mondiale

2,3

3

2,6

4

3,2

3,3

4,9

4,1

Source : Fonds Monétaire International (FMI), 2008

Tableau 7 : Evolution des parts (en%) des exportations en valeur du Burkina Faso

Années

2003

2004

2005

2006

2007

Coton

63,4

63,5

60,2

65,2

55,2

Produits d'élevage

13,7

12,7

15,2

13,1

16,8

Or

2,8

2,7

3,9

5

5,7

Produits agricoles

18,3

10,1

13,4

13,1

17,1

Autres produits

0,81

11,1

5,4

3,6

5,2

Source : Calculé a partir des données du MEF/DGEP

Tableau 8 : Evolution du taux de couverture des importations par les exportations du Burkina Faso entre 2000 et 2008

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Taux de couverture (%)

39,7

43,9

44,7

43,2

50,9

45,7

54,7

50,6

54,3

Source : INSD

Tableau 9 : Evolution de la production céréalière en milliers de tonnes

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Mil

604,2

1009

994,7

1184,3

937,6

1196,3

1175

966

1198,6

Sorgho

847,3

1371,6

1373,3

1610,3

1399,3

1552,9

1515,8

1507

1950,1

Maïs

315,8

606,3

653,1

733,5

505,5

799,1

866,7

533,9

803,9

Riz

84,7

109,9

89,1

95,5

74,5

93,5

113,5

68,9

235,8

Fonio

10,8

12,3

8,9

8,7

9,1

7,8

9,5

12,8

24,8

Production céréalière

1862,8

3109,1

3119,1

3632,3

2926

3649,6

3680,5

3089

4213,2

Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP Octobre 2008 / DGPSA

Tableau 10 : Evolution des parts (en%) du volume des exportations dans le PIB réel

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Parts en pourcentage

9,65

8,9

10,8

8,8

8,77

9,74

11,49

10,63

Source : Calculé à partir des statistiques de l'UEMOA-RSM, juin 2008

Tableau 11 : Contribution des exportations et des importations à la croissance du PIB (en pourcentage)

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Exportations de biens + services non facturés

- 0,11

-0,95

1,44

0,51

2,03

0,29

2,48

0,86

Importations de biens + services non facturés

-0,41

2,18

0,24

-1,53

-3,5

-1,91

-0,39

-0,29

Source : MEF/DGEP/DPAM-IAP 2008

Tableau 12 : Evolution des termes de l'échange du Burkina Faso de 2000 à 2007

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Indice des prix à l'importation

227,4

224

230,7

237,7

244,8

252,1

259,7

267,5

Indice des prix à l'exportation

74,5

85,4

74,1

77,3

84,4

79,7

76,7

69,7

Termes de l'échange (en%)

32,75

38,11

32,12

32,51

34,48

31,58

29,94

26,07

Source : MEF/DGEP/ DPAM-IAP 2008

Tableau 13 : Evolution des investissements en pourcentage du PIB réel du Burkina Faso et l'UEMOA

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Moy

Taux d'investissement du Burkina Faso (%)

25,3

26,7

24,9

20

19,3

19,6

15,1

21,3

22,3

21,6

Taux d'investissement de l'UEMOA (%)

12,2

15,1

14,4

15,2

10,9

12,8

11,8

12,7

14,4

13,3

Sources : UEMOA-RSM 2005, 2006, 2007 et 2008

Tableau 14 : Croissance du Produit Intérieur Brut Mondial

Années

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Pays avancés

1,2

1,4

1,8

2,9

2,4

2,7

2,4

2,2

Pays émergents et en développement

3,3

3,5

4,9

7,2

6,5

7,5

7,8

6,5

Monde

1,8

2

2,8

4

3,5

3,9

3,8

3,5

Source : FMI, 2008

Tableau 15 : Evolution du cours du baril de pétrole et du dollar US (en FCFA)

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Prix du baril de pétrole (dollar US)

28

25

24

29

38,2

52,4

65

74

137

Dollars US en FCFA

713

733,1

696,5

596,4

528,1

527,9

523

478,8

431,9

Source : FMI, 2008

Tableau 16 : Evolution des subventions aux hydrocarbures par l'Etat et du prix du baril de pétrole de 2001 à 2008

Année

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Subventions

(milliards de FCFA)

7,5

11

14,5

15,1

20,2

22

27,3

40

Prix du baril de pétrole

(dollar US)

25

24

29

38,2

52,4

65

74

137

Source : MEF/DEP

Tableau 17 : Evolution de l'Aide Publique au Développement (APD) (2000-2007)

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

APD (Mia de FCFA)

276,7

320,4

338,5

292,3

336,5

353,6

366,4

424,8

APD (en % du PIB)

14,8

16

16,2

13

14,2

13,9

13,7

15,3

Source : DGCOOP/PNUD-(RCD Décembre 2007)

Tableau 18 : Evolution des transferts courants sans contreparties (économies sur salaire en % du PIB)

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Economies sur salaire

(Mia Fcfa)

44,5

32,0

36,6

26,5

21,1

26,1

31,7

35,6

38,1

Economies sur salaire

(en % du PIB)

0,02

0,016

0,017

0,012

0,009

0,01

0,012

0,013

0,013

Source : MEF/DGEP/DPAM/IAP, 2008

Tableau 19 : Dette extérieure du Burkina entre 2000 et 2008

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Encours de la dette extérieure (Mia de Fcfa)

986

1117

971,2

901,9

934,9

1170

603,7

600,6

832,3

Encours de la dette extérieure

(% du PIB)

57,3

57,8

46,4

38,5

35,8

40,9

20

18,5

23,4

Service de la dette (Mia Fcfa)

40,9

39,6

40,3

41,9

39,9

36,2

37

21,9

22,2

Service de la dette

(en % des recettes)

18,7

17,4

15,5

14,2

11,5

9,9

9,4

5

4,6

Service de la dette (en % des exportations)

24,2

20,8

19,9

18,9

15

12,7

12

6,4

5,4

Source : RSM-UEMOA, Décembre 2008

ANNEXE II

METHODE DE CALCUL DU PIB DANS LES TABLEAUX SUIVANTS :

Calcul du PIB selon l'optique des ressources :

PIB = VA du secteur primaire + VA du secteur secondaire + VA du secteur tertiaire + (Droit et Taxes à l'Importation, TVA et taxes sur biens et services + Services d'Intermédiation Financière Indirectement Mesuré).

Calcul du PIB selon l'optique des emplois :

PIB = Consommation finale des administrations publiques + Consommation finale privé+ Investissement public + investissement privé + Variation des stocks+ (Exportations - Importations).

Calcul du PIB selon l'optique des revenus

(NB cette méthode n'est pas utilisée dans les tableaux qui vont suivre)

PIB = Rémunération des salariés (RS) + Excédent Brut d'Exploitation (EBE) + Impôt Indirect Net de Subvention (IINS)

METHODE DE CALCUL DE LA CONTRIBUTION D'UN SECTEUR A LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Contribution du secteur = Part du secteur dans la formation de la valeur ajoutée du PIB (c'est-à-dire le poids du secteur) x Taux de Variation du secteur d'une année à l'autre.

* 1 Simon KUZNETS : Croissance et structures économiques

* 2 Bilan de mise en oeuvre du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), mars 2008.

* 3 Crédits hypothécaires aux Etats-Unis d'Amérique (USA)

* 4 Rapport annuel du FMI sur les perspectives de croissance en 2008.

* 5 OCDE : Les perspectives économiques 2007, http:// www.oecd.org.

* 6 Situation et perspectives de l'économie mondiale 2008, département des affaires économiques et sociales,ONU

* 7 Rapport annuel du FMI sur les perspectives mondiales en 2008.

* 8 Groupe de pays formé en 1991 par 12 ex-républiques soviétiques.

* 9 Rapport économique sur l'Afrique 2008, Commission Economique pour l'Afrique. http:// www.uneca.org

* 10 Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Qatar

* 11 Rapport économique sur l'Afrique-2008, CEA, http:// www.uneca.org.

* 12 Chiffre communiqué lors du Forum National du Secteur Informel (FNSI), 2008.

* 13 Bilan de mise en oeuvre du CSLP, Mars 2008.

* 14 UEMOA : Rapport semestriel d'exécution de la surveillance multilatérale (RSM), décembre 2008.

* 15 CAPES : Etude sur le financement du développement, 2007.

* 16 WETTA Claude, Cours d'économie du Burkina, 3e année, 2003, Université de Ouagadougou.

* 17 Selon les OMD, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) devrait atteindre 100% à l'horizon 2015.

* 18 Donnée communiquée lors du discours devant l'Assemblée Nationale, de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Tertius ZONGO, sur l'état de la Nation, Mars 2009.

* 19 Confère tableau 5 en Annexe 1, construit à partir des données de la DGEP-IAP 2009.

* 20 Taux calculé à partir des données du RSM-UEMOA de décembre 2008

* 21 Données issues de l'IAP-2008 - MEF/DGEP/DPAM

* 22 Exportation, croissance et lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, CAPES, 2003.

* 23 Compétitivité et croissance économique au Burkina Faso, Bissiri SIRIMA & Al.

* 24 Rapport sur l'économie du Burkina Faso 2004. L'étude a été menée sur des données de 1979 à 2003

* 25 Rapport sur l'économie 2002 : Commerce extérieur, croissance et lutte contre la pauvreté (MEF)

* 26 Chercheur et conseillère sur le coton à OXFAM-International, http:// www.oxfam.org/fr/

* 27 Etude sur le financement du développement, CAPES, 2007.

* 28 Rapport sur l'économie 2002 : Commerce extérieur, croissance économique et lutte contre la pauvreté-(MEF)

* 29 Selon l'USAID, les stocks mondiaux de céréales ont baissé 6,5% en 2008 alors que la demande a augmenté de 3,5%.

* 30 En 2008, aux USA, 23,7% de la production de maïs a été converti en éthanol.

* 31 Rapport semestriel de la surveillance multilatérale (RSM), UEMOA, décembre 2008.

* 32 Propos de M. Francis TRAORE, Secrétaire Général du Groupement des Professionnels de l'Industrie (GPI)

* 33 Rapport de la CCI-BF : La `'vie chère'' au Burkina Faso, juin 2008, www.ccia.bf.






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