SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 2
PREMIERE PARTIE : LA CONJONCTURE
ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE
5
Chapitre 1 : La conjoncture
économique internationale et nationale 6
Section1: La conjoncture économique
internationale de 2000 à 2008 6
Section 2: Aperçu de la situation
économique et financière du Burkina Faso
10
Chapitre 2 : Les bases de la
croissance de l'économie burkinabè 17
Section 1 : Le secteur réel et
la croissance économique 17
Section 2 : Les facteurs de la
croissance de l'économie burkinabè
24
DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DES CHOCS
EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET MESURES CORRECTIVES 33
Chapitre 1 : La
vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs
externes 34
Section 1 : Les entraves liées
aux exportations et aux financements extérieurs
34
Section 2 : Les effets des crises
énergétiques, alimentaires et politiques
33
Chapitre 2 : Stratégies et
recommandations 46
Section 1 : Au niveau des secteurs de
production 46
Section 2 : Au niveau des facteurs
transversaux qui affectent la productivité
50
CONCLUSION GENERALE 55
BIBLIOGRAPHIE 57
ANNEXES..............................................................................................................................................I
INTRODUCTION GENERALE
La croissance économique a toujours été
considérée par les Etats comme objectif et politique primordial.
Elle est perçue comme le reflet de la capacité permanente des
Etats à offrir à leur population en augmentation, une
quantité accrue de biens et de services par habitant1(*). Au-delà des aspects
théoriques, la croissance économique n'est souhaitée que
parce qu'elle induit un accroissement du revenu réel des ménages
et qu'il en résulte une augmentation des quantités des biens et
services dont les agents économiques peuvent disposer sur une
période sans entamer le patrimoine national.
Au Burkina Faso, l'option libérale ou le moins
d'interventions publiques qui a caractérisé l'ajustement
structurel en 1991 aura eu pour résultat, l'assainissement des finances
publiques et surtout, l'apurement des arriérés de la dette
extérieure et le retour vers la croissance économique. Cependant,
les conditionnalités relatives à la maîtrise des
dépenses de fonctionnement de l'Etat ont réduit sa marge
redistributive à travers la dépense publique. Le résultat
perceptible par le commun des burkinabè aura été le
paradoxe d'aggravation du déficit social dans un contexte de croissance
économique retrouvée.
En effet, de 1990 à 2008, le pays a connu un taux de
croissance moyen du Produit Intérieur Brut (PIB) d'environ 5,1% chaque
année. L'indice de la pauvreté s'est réduit d'environ
trois (3) points entre 1998 et 2007, elle est passée de 45,3% à
42,6%2(*). Toutefois, en
2008, l'incidence de la pauvreté a augmenté pour se situer
à 43,5%.
Le niveau de développement humain du pays reste
faible. En effet, entre 1990 et 2006, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est
passé de 30% à 72,3%. Ce taux reste l'un des plus faibles en
Afrique. Sur le plan sanitaire, le taux de morbidité reste
élevé et l'espérance de vie s'élevait à 54
ans en 2007. Bien que le rayon d'action moyen théorique se soit
amélioré (11,1 Km en 1990 à 7,8 Km en 2006), les
populations burkinabè parcourent encore de longues distances pour
atteindre une formation sanitaire.
Aussi, le pays reste exposé aux turbulences
nées de l'extérieur, telles que la détérioration
des termes de l'échange, la variation à la hausse du cours des
produits pétroliers, les subventions des gouvernements des pays
développés à leurs producteurs, la dépendance
à l'égard des financements extérieurs et certainement les
effets de la crise financière née des `'subprimes''3(*).
Dans la mesure où la croissance accroît la
disponibilité en biens et services et partant le bien-être de la
population, l'idéal aurait été que son niveau soit le plus
élevé possible. A cet effet, le défi auquel est
confronté le Burkina Faso est celui de la diversification de son
économie et donc des moteurs de la croissance, afin de lui permettre de
faire face plus aisément aux chocs externes qui affectent la croissance
et sa durabilité.
Ces constats justifient sans doute l'adoption de nouvelles
visions de développement axées sur la création de
richesses afin d'améliorer le bien-être des populations. Dans
cette optique, il est nécessaire pour vaincre la pauvreté que
l'économie puisse réaliser une croissance plus forte sur une
longue période. Il est donc primordial, de ce fait de connaître
les moteurs de la croissance économique et les chocs externes qui
l'influencent négativement. Cela nous permet de poser les questions
suivantes :
Au niveau sectoriel, quels sont les secteurs qui ont
été les bases de la croissance de l'économie
burkinabè ? Qu'en est-il au niveau transversal ? Quels sont
les chocs externes qui affectent négativement la croissance ?
Quelles stratégies pourrions nous envisager pour que le pays puisse
utiliser de manière efficiente ses réserves de croissance afin de
lui permettre de faire face aux chocs externes ?
L'objectif de notre étude est de faire ressortir les
moteurs de la croissance, tant au plan sectoriel qu'au plan transversal et
à montrer les effets négatifs des chocs externes sur la
croissance économique du Burkina Faso.
A cet effet, nous proposons de vérifier les
hypothèses suivantes :
H1- La croissance de
l'économie burkinabè est largement influencée par le
secteur primaire, mais ces dernières années on constate une forte
tertiarisation de l'économie.
H2- Des facteurs transversaux tels
que le commerce extérieur, l'investissement et des facteurs de
l'environnement international comme les financements publics extérieurs,
la migration et l'intégration régionale, favorisent la croissance
économique.
H3- Des chocs externes, notamment
les entraves liées aux exportations et aux financements
extérieurs (la détérioration des termes de
l'échange, les subventions des pays développés), les
crises énergétiques alimentaires et politiques influencent
négativement la croissance économique et partant le
bien-être des populations.
La vérification de ces hypothèses nous a
imposé d'abord une recherche documentaire dans les bibliothèques.
Il s'est agit de faire la connaissance de la littérature que d'autres
auteurs ont pu fournir sur le thème en question ou sur des thèmes
similaires. Ensuite, nous avons procédé à l'exploitation
du réseau internet. Enfin, nous avons approché certaines
personnes ressources qui ont bien voulu nous fournir des informations
complémentaires. Ces entretiens nous ont permis de recueillir des avis
nécessaires à certaines analyses du thème dont la
période d'étude s'étend entre 2000 et 2008. Ainsi, cette
méthodologie de recherche a permis d'élaborer la structure de
notre étude.
Sans avoir la prétention d'apporter une réponse
exhaustive à l'ensemble des questions suscitées par le
thème, nous tenterons d'en saisir la substance en organisant notre
travail autour de deux parties.
La première partie intitulée :
« la conjoncture économique mondiale et le
fonctionnement de l'économie nationale »,
présente le contexte international dans lequel l'économie
nationale a évolué entre 2000 et 2008 dans un premier temps et un
aperçu de la situation économique et financière du pays
sur la même période. Ce qui va permettre de dégager les
secteurs et les facteurs qui font la croissance dans un second temps.
La seconde partie intitulée :
« les effets des chocs externes sur la croissance et
mesures correctives », analyse l'impact des chocs
externes sur la croissance et propose des stratégies pour rendre la
croissance plus forte et réduire la vulnérabilité de
l'économie burkinabè aux chocs externes.
PREMIERE PARTIE
LA CONJONCTURE ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT
DE L'ECONOMIE NATIONALE
L'économie mondiale s'est caractérisée
entre 2001 et 2004 par une hausse continue du taux de croissance du PIB. Mais
à partir de 2004, la croissance s'est stabilisée autour de 2,3%
(Graphique n°1). Le cours du baril de pétrole a connu une hausse
permanente entre 2002 et juin 2008. Le monde a également
été victime d'une crise alimentaire en 2008, sans oublier les
effets de la crise financière née des `'subprimes'' aux
Etats-Unis qui s'est par la suite transformée en crise économique
et sociale.
Dans un tel environnement, nous verrons dans un premier temps
la conjoncture économique dans les pays avancés, dans les pays
émergents et un aperçu de la situation économique et
financière du Burkina Faso (chapitre 1). Dans un second temps nous
mettrons en exergue les secteurs et les facteurs qui ont été des
bases de la croissance économique du pays (chapitre 2).
Chapitre 1 : La conjoncture
économique internationale et nationale
Dans ce chapitre, nous verrons le contexte international dans
lequel a évolué l'économie burkinabè. Dans
l'optique de bien percevoir l'environnement international, nous ferrons la
distinction entre la conjoncture économique dans les pays avancés
d'une part et la conjoncture économique dans les pays émergents
et en développement d'autre part. Nous ferons par la suite un
aperçu de la situation économique et financière du Burkina
Faso en mettant en exergue les performances économiques
réalisées et les problèmes économiques vécus
par le pays.
Section1: La conjoncture
économique internationale de 2000 à 2008
Paragraphe 1 : La conjoncture économique dans les
pays avancés
Les pays avancés (Etats-Unis d'Amérique, pays
avancés d'Europe et le Japon) ont connu une tendance à la hausse
de leur PIB sur la période 2001-2007. Le PIB a atteint son niveau le
plus élevé en 2004 (2,9%)4(*). Toutefois, le niveau de l'activité
économique a connu une baisse depuis la fin de l'année 2007 en
raison de la crise financière née des `'subprimes'' aux
Etats-Unis d'Amérique (USA). Cette crise s'est transformée par la
suite en crise économique et sociale.
Aux Etats-Unis, le taux de croissance du PIB a connu une
hausse entre 2001 et 2004 en passant de 0,9% à 3,5%. Mais depuis
l'année 2004, la tendance est à la baisse. Cette baisse s'est
accentuée depuis 2007. Dans ce pays, l'activité économique
a fortement ralenti à la fin de l'année 2007 et la consommation
ainsi que l'investissement des entreprises a accusé un ralentissement.
En 2007, la croissance n'a été que de 2,2% contre 3% en 2006,
elle a encore reculé pour s'établir à moins de 2% au
début de l'année 2008. La hausse continue du prix du baril du
pétrole entre 2002 et 2007 a contribué au recul de la
consommation tout en portant l'inflation à plus de 4% en 2007. La
dépréciation du dollar américain par rapport à
l'euro, au yen et d'autres monnaies flottantes de certains pays
émergents, a permis de relancer les exportations5(*).
Les pays avancés d'Europe ont connu en moyenne sur la
période 2001-2008, une croissance plus faible (1,9%) par rapport
à celle des Etats-Unis (2,4%). Mais particulièrement entre 2006
et 2008 la croissance en Europe a été plus forte qu'aux
Etats-Unis. Ces deux dernières années (2007 et début
2008), la demande intérieure a été forte grâce
à la croissance soutenue de l'emploi et au dynamisme de
l'investissement. Pour l'ensemble de la zone euro, le taux de croissance
économique a atteint son niveau le plus élevé en 2006, la
tendance est à la baisse en raison des bouleversements intervenus dans
le secteur financier et des effets du renchérissement du pétrole
(entre 2002 et juin 2008) sur le revenu disponible réel.
Avec un taux de croissance presque nul à savoir 0,2%
en 2001, le PIB japonais a connu une croissance régulière
jusqu'en 2004 pour atteindre 2,8%. Mais depuis cette période, le taux de
croissance économique tend à baisser chaque année. Entre
2001 et 2008, la croissance économique japonaise a été la
plus faible en moyenne par rapport à celle des autres pays
avancés. Dans l'ensemble, l'économie du Japon a tenu bon face au
ralentissement en début 2008. La croissance du PIB, qui était de
2,1% en 2007, a atteint 3,3% au début de l'année 2008, sous
l'effet du dynamisme des exportations nettes et des investissements des
entreprises. Cette situation a permis au pays de maintenir un excédent
extérieur plus important6(*).
Dans l'ensemble, la croissance dans les pays avancés a
été faible. La croissance dans ces pays n'a pas atteint 3% en
moyenne. Aussi, depuis 2006, la croissance est en recul en raison des tensions
intervenues sur les marchés financiers, la flambée des prix des
matières premières et des tensions inflationnistes7(*).
Paragraphe 2 : La
conjoncture économique dans les pays émergents et en
développement
Dans l'ensemble des pays émergents d'Europe, la
croissance a commencé à ralentir à partir de 2005. Elle a
perdu deux (2) points de pourcentage pour s'établir à 5,7% en
2007. La croissance dans ces pays a dépassé celle des pays
avancés d'Europe pour la sixième fois consécutive
(c'est-à-dire depuis 2002). Dans la plupart des pays émergents
d'Europe, la croissance a été portée par une demande
intérieure dynamique et qui a progressé beaucoup plus rapidement
que la production depuis 2002. En conséquence, le déficit global
des transactions courantes a progressé et s'est situé en 2007
à 6,7% du PIB. Les pressions inflationnistes se sont intensifiées
vers la fin de l'année 2007, en raison du renchérissement de
l'alimentation, de l'énergie et de l'augmentation des coûts de la
main d'oeuvre.
La Communauté des Etats Indépendants
(CEI)8(*) connaît
depuis 2001 une croissance soutenue. En 2001, la croissance s'est située
à 5,9%. Elle a été encore plus forte en 2007 pour se
situer à 8,5%. La forte croissance de la demande intérieure a
été alimentée par les coûts élevés des
matières premières, les politiques macro-économiques
expansionnistes, un afflux de capitaux et la croissance rapide du
crédit.
Dans les pays émergents d'Asie, la croissance est
restée forte sur toute la période écoulée entre
2001 et 2008. La tendance sur la période est à la hausse. En
moyenne, la croissance s'est située à 7,2%. On constate tout de
même un léger repli depuis 2006 ; de 8,1% elle s'est
située 7,6% en 2008. Cependant, les excédents extérieurs
sont demeurés élevés. Le moteur de la croissance de la
région a été la Chine. La croissance de ce pays a
fluctué autour de 10% entre 2001 et 2008. La volatilité de la
demande intérieure dans toute la région, conjuguée au
renchérissement de l'alimentation et de l'énergie a
contribué à l'intensification des tensions inflationnistes dans
plusieurs pays.
L'Amérique Latine et les Caraïbes sont les seules
régions à enregistrer un taux de croissance négatif sur la
période d'étude (-0,9% en 2002)9(*). Mais en deux ans, c'est-à-dire en 2004, elle a
atteint un taux de 6,2%. Depuis 2006, le taux de croissance du PIB est en
baisse. Il est passé de 5,6% en 2006 à 4,8% en 2008. Le
ralentissement de l'économie américaine a freiné
l'expansion au Mexique voisin, mais la croissance est restée forte en
Amérique Centrale et dans les pays exportateurs de matières
premières d'Amérique du Sud. L'augmentation de la demande
intérieure a été le principal moteur de la croissance dans
la région.
Au Moyen-Orient, la croissance a maintenu son rythme et a
atteint 5,8% en 2007. Le niveau des cours mondiaux entre 2002 et la
première moitié de 2008 a permis un accroissement des
dépenses publiques dans les pays exportateurs et une forte expansion du
crédit au secteur privé. Grâce au commerce, la croissance a
même été plus forte dans les pays non exportateurs de
pétrole de la région. Les tensions inflationnistes se sont
considérablement intensifiées dans les pays du Conseil de
Coopération du Golfe (CCG)10(*) en raison de la volatilité de la demande
intérieure et du renchérissement des produits alimentaires.
L'Afrique subsaharienne bénéficie d'une longue
période de croissance ininterrompue. Entre 2001 et 2008, le taux de
croissance du PIB a gagné environ trois (3) points de pourcentage,
passant de 3,8% à 6,1%. A partir de 2003 le taux de croissance s'est
situé au dessus de 3% et le rythme de croissance était encore
plus important. L'accélération du rythme de l'activité
économique s'est expliquée par une forte croissance des pays
exportateurs de pétrole, confortée par une expansion soutenue
dans les autres pays de la région. Dans les pays non exportateurs de
pétrole, l'activité a été stimulée par la
demande intérieure et l'investissement en particulier, fruit de la
stabilisation macro-économique dans la plupart des pays11(*).
Le graphique suivant montre l'évolution du PIB mondial
dans les pays avancés et dans les pays émergents et en
développement.
Graphique n°1 : Evolution du taux de
croissance du PIB mondial
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 6 en annexe 1
Section 2: Aperçu de la situation économique et
financière du Burkina Faso
Depuis l'adoption des Programmes d'Ajustements Structurels
(PAS) en 1994, le Burkina Faso a enregistré des performances
macro-économiques. Cependant, l'économie burkinabè
connaît de nombreux problèmes liés au climat, au
développement des ressources humaines, au coût élevé
des facteurs de production, etc. L'objet de cette section est de faire
ressortir les performances réalisées depuis l'an 2000 dans un
premier temps et dans un second temps, les problèmes qui pèsent
sur l'économie burkinabè.
Paragraphe 1 : Les
performances économiques
Les performances réalisées par
l'économie burkinabè ont été visibles dans
plusieurs domaines. Ce paragraphe montrera les performances au niveau : de
la croissance du PIB, des finances publiques, des échanges
extérieurs, de la balance des paiements et de la situation
monétaire et financière.
A- La croissance
économique
Au cours des deux dernières décennies, le
Burkina Faso a enregistré des performances économiques
mitigées, alternant année de forte croissance et année de
croissance modérée. Sur la période 1995-1999, le pays
affichait un taux de croissance de 5,5% et un taux de 3,9% entre 2000 et 2002.
Ce ralentissement est dû au fait que l'activité économique
a été contrariée par des chocs exogènes
défavorable (situation de conflit en Côte d'Ivoire, hausse du
dollar, mauvaises conditions climatiques, etc.). En 2003 le taux de croissance
a été le plus élevé (8%) sur la période
d'étude. Depuis cette année le taux de croissance moyen s'est
situé aux alentours de 5%.
Les performances économiques du pays dépendent
en grande partie des conditions naturelles car le secteur primaire reste encore
l'une des origines les plus importantes de la croissance. L'économie
burkinabè est dominée par ce secteur. Les deux sous-secteurs que
sont l'agriculture et l'élevage occupent plus de 85% de la population
active et représentent à eux seuls plus de 70% des recettes
d'exportations en moyenne.
La part du secteur secondaire dans la formation du PIB est la
plus faible. Elle était de 21,4% en 2000 et s'est situé en 2008
à 24,2%. Du fait de l'importance du secteur informel dans ce secteur, il
est difficile d'évaluer la population active y évoluant. On
estime cependant que le secteur occupe 8% de la population12(*). Depuis 2003 le secteur
secondaire connaît une évolution avec le développement des
industries manufacturières, des Bâtiments et Travaux Publics (BTP)
et des industries extractives.
Le secteur tertiaire quant à lui représentait
environ 46,8% de la valeur ajoutée du PIB en 2008 contre 45,2% en 2000.
Les activités des services marchands sont en plein essor et contribuent
pour plus de 62% à la formation de la valeur ajoutée du secteur
tertiaire13(*).
Entre 2000 et 2004, la croissance s'est
réalisée dans un contexte de maîtrise de l'inflation (2,4%
en moyenne). En 2005, elle a atteint 6,4%. En 2008, l'inflation a atteint son
niveau le plus élevé (10,7%). Cette hausse du niveau
général des prix est essentiellement due au
renchérissement des produits pétroliers et alimentaires. En
outre, la hausse continue des cours des produits pétroliers a
contribué à alimenter cette tension inflationniste.
Graphique n°2: Evolution
du taux de croissance du PIB et du taux d'inflation
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 1 en annexe 1
B- Les finances
publiques
La situation du Burkina Faso en matière de finances
publiques se caractérise par un déficit du solde
budgétaire global. En effet, après une légère
amélioration avant l'année 2000, les comptes publics du pays ont
connu une dégradation continue au cours de ces dernières
années. Ainsi le solde budgétaire de base est passé de
1,1% en 2000 à -4,7% en 2008. Le taux de pression fiscal s'est
établit à 12,5%, inférieur à la norme communautaire
(17%)14(*).
Quant aux dépenses publiques totales et prêts
nets, ils ont augmenté pour représenter 26,4% du PIB en 2008
contre 24,3% en 2000. Cette progression est imputable aux dépenses
courantes notamment les dépenses de personnel, de fonctionnement et de
transfert.
Le déficit public est financé sur fonds
extérieurs. Sur la période 2000-2008, les ressources d'Aide
Publique au Développement (APD) étaient évaluées en
moyenne annuelle à 583,5 millions de dollar US, soit 338,7 milliards de
FCFA (soit entre 15% et 25% du PIB). Elles contribuent pour environ 90% au
financement des investissements publics. Pour l'année 2003 par exemple,
les ressources extérieures ont contribué pour 53% au financement
du développement du pays, contre 41% pour les ressources propres et 6%
pour les ressources PPTE15(*).
La dette publique extérieure a fortement baissé
au cours de ces dernières années grâce à
l'allègement dont le pays a bénéficié à
travers l'initiative PPTE. Ainsi, l'encours de la dette extérieure est
passé de 57,3% du PIB en 2000 à 23,4% en 2008. Quant à la
dette publique totale, l'encours à la fin décembre 2007
s'élevait à 776,1 milliards de FCFA, représentant ainsi
23,9% du PIB contre 1280 milliards en 2005 (soit 42,9% du PIB).
C- Les échanges
extérieurs et la balance des paiements
La balance courante du Burkina Faso est structurellement
déficitaire. Le déficit courant extérieur s'est
dégradé de 277 milliards de FCFA en 2000 et à 318,5
milliards de FCFA en 2008. Malgré cette dégradation continue des
comptes extérieurs, on note une amélioration du taux de
couverture des importations par les exportations (tableau 8 en annexe 1). Ce
taux a en effet évolué de 39,5% en 2000 à 54,7% en 2006
avant de retomber à 50,6% en 2007 en raison des contre-performances de
la filière coton entre 2004 et 2006 et la baisse de sa production
à partir de 2006. Par ailleurs, le compte en capital a enregistré
une nette amélioration eu égard aux annulations de la dette au
titre de l'Initiative d'Annulation de la Dette Multilatérale (IADM).
Cela a permis de dégager un excédent de 188,1 milliards de FCFA.
Cet excédent a été notamment induit par les recettes de
privatisation de l'Office National des Télécommunications
(ONATEL).
D- La situation
monétaire et financière
Sur la période 2000-2008, les avoirs extérieurs
du Burkina Faso sont passés de 151 milliards à 424,3 milliards de
FCFA. Cette évolution est liée en partie à la cession par
l'Etat d'une partie du capital de l'ONATEL à un partenaire
stratégique (Maroc-TELECOM) pour un montant de 144,3 milliards de
FCFA.
Sur la période 2005-2008, l'évolution de la
situation monétaire du pays s'est caractérisée par un
accroissement des avoirs extérieurs nets et une contraction du
crédit intérieur due à l'amélioration de la
position nette du gouvernement vis-à-vis du système bancaire. Les
crédits à l'économie s'étant également
inscrits en hausse. En liaison avec la progression des besoins de financement
des entreprises et suivant l'évolution globale de ses contres parties,
la masse monétaire du pays s'est accrue au cours de la même
période. Sur la période 2000-2008, la masse monétaire
s'est accrue de 112,6%, passant de 415,4 milliards de FCFA à 883,0
milliards de FCFA.
En somme, le Burkina Faso a connu au cours de la
période 2000-2008, des performances relativement meilleures par rapport
aux années précédentes. Les indicateurs
macro-économiques se sont bien comportés. Cependant,
malgré ces bonnes performances, les conditions de vies des
ménages ne se sont pas améliorées par une réduction
significative de la pauvreté. Le niveau de développement humain
est faible et le nombre de pauvres n'a fait que croître.
Paragraphe 2 : Les
problèmes économiques
L'économie burkinabè est confrontée
à un certain nombre de problèmes. Nous pouvons
énumérer parmi tant d'autres les conditions climatiques
défavorables, le faible niveau de développement du capital
humain, le coût élevé des facteurs de production ainsi que
l'environnement économique défavorable.
A- Les conditions
climatiques défavorables
L'économie burkinabè est fortement
dépendante du secteur agricole dont les performances sont liées
aux conditions climatiques et aux chocs de l'économie internationale.
Les contraintes climatiques sont nombreuses (une longue saison
sèche et une courte saison pluvieuse). Les conditions de production dans
le secteur agricole (techniques culturales encore traditionnelles) font que la
production agricole est beaucoup plus sensible aux variations climatiques. A
cela on peut ajouter le manque de disponibilité et de gestion de l'eau
(seulement un dixième des terres irrigables sont
aménagées)16(*). Enfin, l'instabilité des prix des produits
agricoles, plus particulièrement celui du coton, ainsi que le
renchérissement du prix des intrants affectent défavorablement la
production agricole.
Au regard de toutes ces contraintes, l'utilisation de
techniques encore plus modernes pourrait permettre d'augmenter la
productivité agricole et amortir sensiblement les chocs climatiques qui
sont des facteurs exogènes.
B- Le faible niveau de
développement du capital humain
En dépit des efforts soutenus dans la promotion des
services sociaux de base, leur niveau de développement reste
insuffisant. En effet, le Burkina Faso est l'un des pays qui enregistre les
Taux Bruts de Scolarisation (TBS) les plus faibles du continent, de 1990
à 2008, ce taux est passé de 30% à 72,3% soit une
augmentation de 2,35 points de pourcentage en moyenne par an. Avec un tel
rythme, les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD)17(*) ne seront pas
atteints. Sur le plan sanitaire, le taux de morbidité reste
également encore élevé et l'espérance de vie
atteint aujourd'hui 54 ans. Les indicateurs de couverture sanitaire sont aussi
faibles, même si le rayon d'action moyen théorique des CSPS s'est
amélioré en passant de 11,1 Km en 1990 à 7,8 Km en 2006,
les populations burkinabè parcourent encore de longues distances pour
atteindre un centre de santé. L'amélioration de ces ratios
pourrait permettre de procurer un bien-être aux populations.
C- Le coût
élevé des facteurs de production
Les facteurs de production ont un coût relativement
élevé au Burkina Faso. Les services d'infrastructures tels que
les transports, les télécommunications, l'eau et l'énergie
sont non seulement défaillants, mais sont parmi les plus coûteux
de la sous région. Aussi, les coûts du facteur travail mis en
liaison avec la productivité du travail, est lui aussi très
élevé. Le marché du travail est fortement
règlementé et rigide.
Au niveau des télécommunications, la fracture
numérique reste encore forte, même si ces dernières
années on constate une évolution dans le secteur.
Tableau n°1: Evolution des indicateurs du
secteur des télécommunications entre 2004 et 2007
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Nombre de lignes fixes
|
85.225
|
91.191
|
99.149
|
116.746
|
Nombre de téléphones mobiles
|
395.939
|
635.556
|
1.016.605
|
1.858.039
|
Télédensité fixe (%)
|
0,68
|
0,71
|
0,76
|
0,85
|
Télédensité mobile (%)
|
3,17
|
4,95
|
7,75
|
13,53
|
Source : Autorité de
Régulation des Télécommunications (ARTEL)
Le tableau suivant retrace l'évolution de la couverture
électrique du pays.
Tableau n°2 : Evolution
de la couverture électrique du Burkina (2003-2006)
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Nombre de localités
électrifiées
|
51
|
56
|
62
|
64
|
Densité d'électrification (%)
|
12
|
14
|
15
|
16
|
Source : Société
Nationale d'Electricité du Burkina Faso (SONABEL)
Les coûts de transports sont également
très élevés en comparaison avec la moyenne dans l'ensemble
des pays membres de l'UEMOA quel que soit le mode de transport.
Tableau n°3 :
Comparaison des coûts de transport du Burkina Faso à la
moyenne dans la zone UEMOA en 2003.
Coût des différents modes de
transport
|
Coût du transport routier (FCFA
Km)
|
Coût du transport ferroviaire
(FCFA/Km)
|
Coût du fret aérien vers les USA
(FCFA/Km)
|
Burkina Faso
|
55,0
|
52,5
|
3 150
|
Pays membres de l'UEMOA
|
37,3
|
35,1
|
2 845
|
Source : A partir des
données de l'UEMOA, 2004
Toutes ces contraintes et faiblesses combinées
perturbent fortement la base productive, rendent moins compétitives les
produits burkinabè et empêchent le développement du secteur
industriel.
D- L'environnement
économique défavorable
L'environnement économique du Burkina Faso est peu
favorable. Les lourdeurs administratives favorisent le développement de
circuits informels. La corruption, qui aujourd'hui est largement perçue
au Burkina Faso empêche le développement du secteur privé.
On constate tout de même des améliorations dans le climat des
affaires à travers la mise en oeuvre de reformes. Ces reformes ont
concerné notamment la création de la maison de l'entreprise, la
réduction des taxes d'enregistrements des décisions judiciaires,
la réduction des délais d'enregistrements des entreprises ;
ce qui a permis au Burkina Faso d'être classé parmi les dix (10)
meilleurs réformateurs au monde (classement `'Doing Business
Better'' 2008).
Le Burkina Faso a certes connu des performances dans
plusieurs domaines mais, son économie reste très peu
compétitive a cause de nombreux problèmes qui affectent certains
secteurs tels que l'agriculture, l'élevage, l'industrie, etc. Quels sont
les secteurs et les facteurs qui ont été à la base de la
croissance économique du pays enregistrée entre 2000 et
2008 ? La réponse à cette question fera l'objet du second
chapitre de cette partie.
Chapitre 2 : Les bases de la croissance de
l'économie burkinabè
L'économie burkinabè au prix des reformes
institutionnelles a renouée avec la croissance depuis 1995. Le PIB a
enregistré des performances remarquables depuis cette période.
Cette croissance a été l'effet du dynamisme de quelques facteurs
et des secteurs de l'activité économique tels que l'agriculture,
l'élevage, l'industrie, le commerce extérieur, l'investissement
et certains facteurs de l'environnement international.
L'objet de ce chapitre est de faire ressortir les secteurs et
les facteurs qui ont été à la base de la croissance
économique entre 2000 et 2008.
Section 1 : Le secteur réel et la croissance
économique
Le secteur réel de l'économie burkinabè
est organisé autour de trois secteurs traditionnels que sont : le
secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Depuis une
certaine période l'économie du pays a connu une croissance
positive. Entre 2000 et 2008 la croissance a été de l'ordre de
5,3% en moyenne. Cependant cette évolution présente quelques
disparités sur la période. Comparativement à la croissance
moyenne de l'ensemble des pays membres de l'UEMOA (+3,7%), le Burkina Faso a
réalisé des performances. Le graphique suivant présente
l'évolution comparée du taux de croissance du Burkina Faso
à celui de l'ensemble des pays membres de l'UEMOA.
Graphique n°3 : Evolution
comparée des taux de croissance du PIB réel du Burkina Faso
à celui de l'UEMOA de 2000 à 2008
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 2 en annexe 1
Les paragraphes qui vont suivre montreront les performances au
niveau sectoriel. Il s'agira de montrer l'apport de chaque secteur à la
croissance. Ceci nous permettra de faire ressortir les moteurs de la croissance
économique.
Paragraphe 1 : Le
secteur primaire
Le secteur primaire est fortement dominé par
l'agriculture et l'élevage, faisant ainsi du Burkina Faso un pays
à vocation agropastorale. Ces deux sous secteurs occupent plus de 85% de
la population et représentent environ 76% des recettes d'exportations en
valeur sur la période 2003-2007. Le taux de progression du secteur a
été de 3,1% entre 2000 et 2008. Sa part dans la formation de la
valeur ajoutée depuis 2000 était en moyenne de 32,4%. La valeur
ajoutée du secteur qui avait augmenté de 17% en 2001 et de 11,8%
en 2005 a connu un repli de 4,3% en 2007, liée à une baisse de la
production du coton et à une mauvaise répartition des pluies dans
l'espace et dans le temps.
A- Le sous-secteur
agriculture
L'agriculture burkinabè représente plus de 70%
des recettes d'exportation. C'est un secteur important de l'économie. En
raison de sa dépendance aux aléas climatiques, elle demeure
fragile avec des performances qui fluctuent d'une année à
l'autre. Ce sous-secteur contribue pour environ 58,8% à la formation de
la valeur ajoutée du secteur primaire. Une distinction peut être
faite entre agriculture de rente et agriculture vivrière.
L'agriculture de rente est fortement dominée par le
coton en raison des superficies occupées. Cependant cette
spéculation connaît une forte baisse de la production depuis 2005.
De 2006 à 2007, la production a baissé de 44%, passant de 649 400
tonnes à 355 400 tonnes (graphique n°4). Cette baisse est due
notamment à la dépendance de cette culture à la
pluviométrie, la baisse de 12% des prix aux producteurs (de 165 FCFA le
Kg en 2006 le prix est passé à 145 FCFA le Kg en 2007), la hausse
du prix des intrants, les retards de paiement des paysans et l'annonce tardive
du prix d'achat aux producteurs.
Graphique n°4 :
Production cotonnière en milliers de tonnes de 2000 à
2008
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 3 en annexe 1
Malgré cette mauvaise performance constatée, le
coton reste la première culture de rente du Burkina Faso, procure
environ 60% des recettes d'exportations en moyenne par an et occupe 51% des
superficies. Sa contribution à la formation du PIB a varié entre
2% et 4%.
En plus du coton, les fruits et légumes occupent une
place importante comme produit de rente. À ces produits, s'ajoutent
l'arachide et le sésame qui ont des valeurs non négligeables dans
les recettes d'exportations.
Quant à l'agriculture vivrière, elle soufre d'un
déficit d'organisation par rapport à la filière coton. Ce
type d'agriculture est de type pluvial, extensif et traditionnel. Elle occupe
environ 85% des superficies emblavées. Les cultures vivrières se
composent principalement de céréales (le sorgho, le maïs, le
mil, le riz, etc.). D'autres spéculations telles que le
niébé, le voandzou et les tubercules connaissent une production
non moins importante.
Ce secteur est une source importante de la croissance de
l'économie, mais en raison de sa dépendance aux aléas
climatiques, il demeure fragile avec des performances qui fluctuent fortement
d'une année à l'autre. Entre 2000 et 2008, sa contribution
à la croissance a varié entre -1,13 et 1,14 point de pourcentage.
En moyenne l'agriculture vivrière a contribué à la
croissance du PIB à hauteur de 0,54 point de pourcentage.
D'une manière générale, on note que le
sous-secteur céréale souffre d'un déficit d'organisation
et de valorisation de la production (stockage, commercialisation, exportation).
Les produits de cette filière sont commercialisés seulement
à 15%, tout le reste est destiné essentiellement à
l'autoconsommation. Le graphique suivant montre l'évolution de la
production céréalière.
Graphique n°5 :
Production céréalière (en milliers de tonnes) de
2000 à 2008
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 9 en annexe 1
B- Le sous-secteur
élevage
Pays sahélien, le Burkina Faso possède
d'énormes potentialités pour faire de l'élevage un secteur
moteur de son économie. Le cheptel burkinabè est important. Son
système d'exploitation dominant est extensif mais bien adapté
à la variabilité saisonnière et interannuelle des
ressources pastorales. On rencontre aussi des systèmes d'exploitations
plus intensifs qui se développent autour de quelques filières.
L'élevage est le second secteur pourvoyeur de devises après le
coton et représente environ 15% des recettes d'exportations. En 2007, le
cheptel burkinabè était estimé à environ 61.081.880
têtes (bovins, ovins, caprins et volailles). Sur la période
2000-2008, la contribution de ce secteur à la croissance du PIB a
varié entre -1,22 et 5,25 points de pourcentage (tableau 1, annexe 2).
Ce secteur a regagné en dynamisme après la réouverture
totale de la frontière avec la Côte d'Ivoire et à une
meilleure organisation des flux commerciaux avec des pays comme le Ghana et le
Togo.
Malgré ses potentialités, le secteur reste
confronté à des difficultés liées à
l'insuffisance d'aliments de bétails et leurs coûts
élevés. La levée de ces goulots d'étranglements
permettrait d'améliorer sa contribution à la croissance et d'en
faire un véritable moteur de la croissance.
C- Les sous-secteurs
pêche, chasse et sylviculture
Les efforts enregistrés ces dernières
années afin de mettre en valeur les ressources forestières,
fauniques et halieutiques pourraient améliorer les atouts
compétitifs de ce sous-secteur. Déjà à partir de
2003 sa contribution à la formation de la croissance du PIB est
restée positive. La régression de l'activité du secteur
primaire en 2007 a été quelque peu atténuée par le
dynamisme observé dans le sous-secteur de la pêche (+6,7%).
Au total, la vitalité du secteur primaire a
été l'un des ressorts essentiels de la croissance
économique au cours de la période d'étude. Ce secteur
demeure le socle de l'activité économique mais reste
malheureusement tributaire des aléas climatiques et d'une pratique de
l'agriculture avec des matériaux rudimentaires. Ainsi, son apport
à la croissance du PIB est resté positive (+1,16 point en moyenne
entre 2000 et 2008). Sur la même période, la part de ce secteur
dans la formation de la valeur ajoutée est passée de 33,4%
à 30,8%. Cette baisse ne serait-elle pas due à un regain
d'activité dans les deux autres secteurs de l'activité
économique ?
Paragraphe 2 : Le
secteur secondaire
Le secteur secondaire est constitué par les industries
extractives, manufacturières, traditionnelles et les BTP modernes. Entre
2000 et 2008, ce secteur a représenté en moyenne 22,5% de la
valeur ajoutée du PIB. Le secteur a enregistré une hausse plus
importante de 17,49% de sa valeur ajoutée en 2002. Cette hausse s'est
maintenue jusqu'en 2007 (+8,11%). Ce dynamisme provient en grande partie des
performances enregistrées dans le secteur des industries extractives,
manufacturières modernes et dans une moindre mesure des travaux de
construction et de la branche `'électricité, eau et gaz''.
La performance des industries manufacturières s'est
expliquée par une relance des activités au niveau des entreprises
industrielles et la création de nouvelles unités avec
l'apaisement de la crise en Côte d'Ivoire.
L'accroissement de l'activité des industries
extractives sur la production de l'or s'explique par le fait que depuis 2000,
la production d'or est relancée au Burkina Faso à la faveur de la
hausse du cours de celui-ci. En effet, le cours de l'or est passé de
8715 dollars US/Kg en 2001 à 28029 dollars US/Kg en 2008. Les
investissements réalisés pour l'exploitation des mines d'or de
Kalsaka, Youga, Mana-Fobiri et de Taparko ont permis d'atteindre un niveau
d'exploitation de 5.500 kg en 200818(*). La contribution des industries extractives à
la croissance du PIB était en moyenne de 0,3 point de pourcentage.
Le sous-secteur `'BTP'' a connu ses meilleures performances
entre 2005 et 2007. Sur cette période, son apport au PIB était de
l'ordre de 0.55 point de pourcentage. Cette performance est due à la
réalisation des gros chantiers de `'Ouaga 2000'', le démarrage
des travaux du `'Projet ZACA'', etc.
On note toutefois, la contre-performance du sous-secteur
`'Egrenage de coton'' dont la contribution à la croissance sur la
période 2000-2008 était de -0,08 point de pourcentage en liaison
avec les difficultés que connaît la filière coton depuis un
certain temps.
En somme, l'évolution dans les sous-secteurs
`'industries manufacturières modernes'', `'industries extractives'' et
`'BTP'', explique en partie l'évolution constante de la part du secteur
secondaire dans la croissance économique. Après 2000, sa
contribution à la croissance du PIB était de 1.35 point de
pourcentage en moyenne. Ce secteur devrait être une source potentielle de
la croissance dans les prochaines années si les reformes
constatées en faveur de l'industrialisation se renforcent davantage.
Paragraphe 3 : Le
secteur tertiaire
Le secteur tertiaire est le premier en termes de contribution
à la formation de la valeur ajoutée du PIB avec en moyenne 45,2%
de part sur la période 2000-2008. La croissance dans ce secteur est
principalement tirée par les services marchands. Les
télécommunications et les services financiers connaissent une
forte expansion avec l'avènement des Technologies de l'Information et de
la Communication (TIC). Le rythme de la croissance du secteur tertiaire est
resté positif sur la période d'étude. Egalement en termes
de contribution à la croissance, ce secteur a toujours
enregistré des résultats positifs et ce n'est qu' en 2002 qu'on a
constaté une contribution inférieure à un (1) point de
pourcentage. La part du secteur dans la croissance du PIB a été
en moyenne de 2,51 points de pourcentage entre 2000 et 2008.
Le secteur tertiaire est d'une importance certaine et a
contribué fortement à la croissance de l'économie
observée depuis 2000. Son apport a été de loin le plus
important que celui des deux autres secteurs. Il est, de ce fait, un moteur
important pour la croissance économique au Burkina Faso.
Au total, il ressort que sur la période 2000-2008,
l'économie burkinabè n'a pas connu de changement notable dans les
différents secteurs à la formation de la valeur ajoutée du
PIB. Les différentes parts sont restées quasi-stationnaires comme
l'indique le graphique suivant.
Graphique n°6 : Evolution des parts
sectorielles dans la formation de la valeur ajoutée totale de 2000
à 2008.
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 4 en annexe 1
La relative bonne tenue de l'économie sur la
même période a été portée essentiellement par
les variations annuelles moyennes du secteur secondaire (5,9%), du secteur
tertiaire (5,6%) et dans une moindre mesure du secteur primaire (4,7%)19(*). Comme indiqué dans le
tableau suivant, en ce qui concerne les différents apports à la
croissance du PIB, d'abord le secteur tertiaire vient en premier avec 2,5
points de pourcentage, ensuite le secteur secondaire (1,35 point de
pourcentage), et enfin le secteur primaire (1,16 point de pourcentage).
Tableau n°4 :
Evolution des apports (en %) à la croissance du PIB
(2000-2008)
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Moy
|
Secteur Primaire
|
-0,81
|
3,19
|
0,67
|
2,94
|
-0,87
|
3,5
|
0,25
|
-1,29
|
1,34
|
1,16
|
Secteur secondaire
|
0,07
|
-0,28
|
3,27
|
2,16
|
1,25
|
1,28
|
1,18
|
1,74
|
1,12
|
1,35
|
Secteur tertiaire
|
3,72
|
3,4
|
0,41
|
3,38
|
3,29
|
2,22
|
3,37
|
2,44
|
1,81
|
2,51
|
DTI
|
-1,08
|
1,01
|
0,19
|
-0,37
|
1,11
|
0,19
|
0,81
|
0,75
|
0,43
|
0,37
|
SIFIM
|
-0,05
|
-0,23
|
0,14
|
-0,1
|
-0,15
|
-0,09
|
-0,12
|
-0,02
|
-0,05
|
-0,07
|
PIB
|
1,85
|
7,09
|
4,69
|
8,02
|
4,63
|
7,1
|
5,5
|
3,61
|
4,5
|
5,31
|
Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP
octobre 2008
Le secteur primaire alimente les deux autres secteurs et
constitue par conséquent un socle très important pour notre
économie. Toutefois, le secteur tertiaire a pris de plus en plus de
l'importance dans la dynamique de l'économie du pays avec le
développement du secteur informel. Le secteur secondaire demeure peu
développé, alors que pour un développement
économique réel, ce secteur devrait connaître un
accroissement plus important que le secteur primaire.
L'accélération de la croissance et l'approfondissement du
développement économique du Burkina Faso impliquent une
diversification des origines de la croissance. Cette diversification se fera
dans le sens de l'élargissement des activités économiques.
La croissance dépend également d'un certain nombre de
facteurs.
Section 2 : Les facteurs de la croissance de
l'économie burkinabè
Les facteurs de la croissance de l'économie d'un pays
sont nombreux. Dans le cadre de notre étude, l'accent sera mis sur des
facteurs comme le commerce extérieur, l'investissement et des facteurs
de l'environnement international susceptibles d'influencer positivement la
croissance économique.
Paragraphe 1 : Les
effets du commerce extérieur sur la croissance
A- Les effets
théoriques du commerce extérieur sur la croissance
économique
Les exportations constituent un levier important pour
accélérer la croissance à travers plusieurs effets sur
l'économie réelle :
Le premier effet se situe du coté de la demande. Les
exportations constituent des ventes sur le marché international, qui est
bien plus large et plus riche que le marché intérieur ; ce
qui a pour effet d'ancrer la demande sur un marché des fois plus
exigeant, mais aussi bien plus important, avec par conséquent des
possibilités de croissance beaucoup plus intéressantes. Ceci est
vrai pour l'ensemble des pays, mais encore plus pour les pays petits et pauvres
où la demande intérieure effective est fortement contrainte par
l'étroitesse du marché et des revenus.
Le deuxième effet de la croissance des
exportations se situe du coté de la production. La plus grande
exposition des opérateurs locaux à la concurrence internationale
et aux rigueurs du marché international favorise les effets
d'émulation, l'absorption des innovations et donc la
compétitivité des secteurs de produits exportables, ce qui est
favorable à la transformation et la croissance.
Troisièmement, un secteur d'exportation dynamique
encourage l'investissement national et étranger, augmentant ainsi
l'accès au capital et à la technologie.
Le quatrième effet est la génération des
devises, qui permettent d'améliorer la capacité d'importation et
de financer les importations de biens intermédiaires et
d'équipements indispensables à la croissance ainsi qu'à
l'amélioration de la technologie et de la productivité.
Enfin, la croissance tirée par les exportations permet
d'éviter les pressions inflationnistes qu'entraînent souvent une
croissance tirée par la consommation interne et de maintenir ainsi la
stabilité macroéconomique et la compétitivité
internationale. C'est pour ces raisons que l'intégration commerciale est
essentielle à la croissance accélérée.
B- L'impact du commerce
extérieur sur la croissance économique du Burkina
Faso
L'expérience des pays émergents indique que les
pays qui participent plus au commerce international parviennent à
accélérer la croissance et réduire la pauvreté plus
que ceux qui participent moins. La Chine et l'Inde constituent les exemples les
plus récents de l'effet de l'ouverture au commerce extérieur sur
la croissance, même pour les grands pays avec de vastes marchés
internes. L'importance du commerce extérieur est d'autant plus
élevée pour des pays à marché intérieur
étroit comme le Burkina Faso.
L'analyse de la structure des exportations du Burkina Faso
indique une prédominance des produits de base. Les exportations sont
fortement concentrées sur un produit primaire, le coton, qui
représente plus de 61,5% des recettes d'exportations du pays (tableau 7
en annexe 1). Les autres produits agro-pastoraux représentent environ
30% des recettes d'exportations sur la période 2003-2007. La plus grande
source d'exportation en dehors des filières agro-pastorales est l'or.
Cette dernière a deux composantes très différentes :
l'une moderne, l'autre informelle. Celle moderne, après sa fermeture en
1998 suite à la baisse du prix de l'or ; connaît un regain de
dynamisme depuis 2006 avec d'importants investissements à dominance
étrangers.
L'orientation géographique des exportations et
l'origine des importations indiquent que le commerce extérieur du pays
est non seulement concentré sur quelques produits, mais aussi sur
quelques pays. A titre d'exemple, sur la période 2001-2003, les
principaux destinataires des exportations du Burkina Faso étaient :
la France, le Singapour, les USA et l'Afrique de l'ouest. Au niveau des
importations, la France est le premier fournisseur de produits pour le Burkina
Faso suivi de la Côte d'Ivoire avec respectivement 30,0% et 14.4%.
Les performances des exportations d'un pays peuvent être
mesurées à travers le taux d'exportation (part en pourcentage du
volume des exportations dans le PIB réel). Pour le Burkina Faso, ce taux
fluctue autour de 10% entre 2000 et 200820(*), avec des taux plus faible en 2003 et 2004 (autour de
8%) en raison des effets de la crise ivoirienne. Un autre indicateur de
performance est la contribution des exportations à la croissance du PIB.
Entre 2002 et 2007, la contribution des exportations à la croissance est
restée positive, ce qui n'a pas été le cas pour les
importations21(*).
Une étude réalisée par le Centre
d'Analyses des Politiques Economiques et Sociales (CAPES) en 200322(*) a montré que les
exportations ont un impact positif et significatif sur la croissance. En effet,
une croissance des exportations de 1% entraîne une croissance du PIB de
0,27% à court terme et de 0,64% à long terme. Ce résultat
va dans le sens de ce que plusieurs analyses théoriques ont
prédit comme effet des échanges extérieurs sur la
croissance.
Le commerce extérieur, en particulier les exportations
constituent un facteur important pour la croissance. La faiblesse des
exportations (le taux de couverture des importations par les exportations
avoisine 52% entre 2003 et 2007) constitue un défi majeur que le Burkina
Faso doit relever pour diversifier l'économie et renforcer la
croissance. En redynamisant ses exportations, il augmente sa capacité
à accroître ses ressources en devises mais aussi sa croissance par
effet d'entraînement.
Paragraphe 2 : Le
rôle de l'investissement dans la croissance économique du Burkina
Faso
Le Burkina Faso se situe parmi les pays de l'UEMOA qui
consacrent des efforts appréciables en matière d'investissement
par rapport au PIB réel. En effet, ce taux est au dessus de la moyenne
de l'ensemble des pays de l'UEMOA. Le taux d'investissement moyen du Burkina
Faso par rapport au PIB est d'environ 21,6% pour la période 2000-2008,
contre une moyenne de 13.4% pour toute la zone.
Graphique n°7 : Evolution du taux
d'investissement réel en pourcentage du PIB du Burkina Faso et de
L'UEMOA
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 13 en annexe 1
Cependant, le taux de croissance de son PIB n'est pas meilleur
que celui de plusieurs pays qui ont moins d'investissements. Cela pose donc le
problème du rendement du capital dans le pays. L'étude sur la
compétitivité et la croissance au Burkina Faso a
déjà relevé la faible productivité des
investissements du pays23(*). Elle l'explique par le sous investissement dans la
maintenance des infrastructures publiques. Aussi, les investissements ne sont
pas suffisamment dirigés vers les secteurs porteurs.
Une étude menée par la Direction
Générale de l'Economie et de Planification (DGEP)24(*) est arrivée à la
conclusion que l'accumulation du capital a un impact positif et significatif
sur la croissance économique, aussi bien à court terme
qu'à long terme. Un accroissement de 1% du stock de bien
d'équipement induit une croissance du PIB réel de 0,92% à
court terme et 0,23% à long terme. L'impact de l'accumulation du capital
à long terme est moins important qu'à court terme. Cette
situation peut s'expliquer par le fait que le coût d'acquisition des
biens d'équipements entièrement importés constitue une
barrière quant à l'accès des unités de productions
aux innovations technologiques. Le rôle du progrès technique dans
le processus de production de l'économie du Burkina Faso se trouve donc
posé. Or la théorie économique montre que le
progrès technique constitue l'autre force dominante qui influe sur la
croissance après l'accumulation du capital.
Toutefois, la contribution de l'investissement (Formation
Brute du Capital Fixe) à la croissance du PIB en 2002 a
été de -0,01 point de pourcentage. Mais de 2003 à 2007,
elle est passée de 1,1 à 5,3 points de pourcentage.
L'investissement constitue de ce fait un facteur important pour la croissance.
Des investissements supplémentaires sont donc toujours
nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance
économique.
Paragraphe 3 : Les
facteurs de l'environnement international et la croissance
économique
Le Burkina Faso est un pays à marché
étroit ouvert sur l'extérieur et donc soumis à l'influence
de l'environnement international sur lequel il a très peu de prise. Cet
environnement est constitué par les financements publics
extérieurs, des possibilités de migration, et enfin
l'intégration régionale. Aussi, convient-il d'examiner dans
quelle mesure ces différents facteurs de l'environnement international
contribuent à la croissance économique.
A- Les financements publics
extérieurs et la croissance économique
Le Burkina Faso figure parmi les pays recevant les flux de
financements publics importants. Malgré une tendance internationale
générale à la baisse des flux d'aides, ceux reçus
par le Burkina Faso ont été en général croissants
en longue période en raison de la bonne réputation
attachée à la gestion économique du pays. Comme l'indique
le graphique suivant les flux d'aide en pourcentage du PIB sont
quasi-stationnaires, avec un taux plus important de 16% atteint en 2001 et
2002. L' Aide Publique au Développement (APD) a
représenté environ 15% du PIB en moyenne entre 2000 et 2007. Des
apports d'un tel volume ne peuvent qu'affecter profondément
l'évolution économique du pays.
Graphique n°8 : Evolution des flux d'aides
(APD) reçus par le BF (2000-2007)
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 17 en annexe 1
Un accroissement de l'aide n'entraîne pas forcement une
augmentation de même montant de l'investissement. Le pays peut choisir
d'en consommer une partie, puisque certains types de financements
étrangers (aide programme) visent à la réalisation
d'objectifs généraux en laissant au destinataire une marge de
liberté importante dans l'utilisation des ressources. Certaines formes
d'aides sont affectées (aide projet), par exemple au financement des
infrastructures.
L'aide apporte un supplément considérable au
revenu courant de l'Etat qui augmente les possibilités d'investissements
notamment dans le domaine des infrastructures routières,
électriques et hydro-agricoles et des infrastructures sociales de base
(éducation, santé). Par conséquent, les financements
publics extérieurs augmentent les possibilités d'investir. Son
effet sur la croissance est positif.
B- La migration
régionale et la croissance économique
Les migrations, notamment vers la Côte d'Ivoire et
à moindre degré vers le Gabon constituent un
phénomène important mais difficilement appréhendé
statistiquement. La décision de départ obéit à des
motifs économiques mais aussi à des motifs sociologiques. Les
flux migratoires étant difficiles à saisir directement, on peut
tenter de les appréhender de manière indirecte à travers
l'importance des transferts financiers des travailleurs émigrés
en pourcentage du PIB.
Graphique n°9 : Evolution des
transferts courants (économies sur salaire) en pourcentage du
PIB
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 18 en annexe 1
En moyenne cette épargne s'est
établie à 32 milliards de FCFA par an sur la période
2000-2007 dont la part provenant de la Côte d'Ivoire représente
environ 90%. Les transferts des revenus des migrants à l'image de l'aide
extérieure constituent un accroissement de revenus et un
complément à l'épargne nationale. Cependant, on constate
une tendance à la baisse des transferts des travailleurs migrants dans
ce pays en raison de la crise déclenchée en septembre 2002.
Les effets de la migration sur les zones de départ
sont triples :
Ø elle entraîne pour l'ensemble des zones rurales
du Burkina Faso, une perte de main d'oeuvre. Si la zone de départ est
une zone pauvre caractérisée par un sous emploi des facteurs, la
migration ne s'accompagne pas d'une perte de production.
Ø les travailleurs acquièrent des connaissances
dont ils font profiter, lors de leur retour, les compatriotes. Cet effet,
lié à une externalité technologique, est positif.
Ø les travailleurs transfèrent des ressources
vers leur pays d'origine. Ces transferts représentent un accroissement
de revenu et donc de bien-être.
C- L'intégration
régionale et la croissance économique
Les accords d'intégration régionale conclus dans
le cadre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont
débouché en 2000 sur un libre échange à
l'intérieur de la zone. Aussi, la mise en place du Tarif
Extérieur Commun (TEC) a facilité davantage les échanges
entre pays membres.
Dans un tel contexte, les échanges entre pays sont
encore plus importants et un pays peut bénéficier des avantages
offerts dans un autre pays de la zone. A titre d'exemple, la Côte
d'Ivoire constitue un débouché commercial important pour
certaines productions du Burkina Faso, notamment pour les produits de
l'élevage. Le Burkina Faso bénéficie également des
biens publics existants dans d'autres pays voisins (ports, autoroutes, chemin
de fer, etc.).
L'interdépendance des conjonctures provient d'un effet
de diffusion de la croissance économique. D'abord, la rentabilité
des investissements au Burkina Faso dépend en partie des anticipations
concernant la demande dans un autre pays de la zone. Ensuite, dans le cadre de
l'apparition d'un marché régional unifié, le
développement des échanges dû à un surcroît
d'activité dans un pays de la zone profite à tous les pays de la
région, y compris le Burkina Faso, en engendrant une baisse des
coûts de transaction. Enfin, la transmission régionale de la
croissance peut transiter par des échanges d'informations plus
importants à l'intérieur de la région qu'entre les
régions.
En somme, la croissance économique du Burkina Faso est
influencée positivement par des facteurs d'environnement international.
Il s'agit des financements extérieurs, la migration (si la zone de
départ est caractérisée par un sous emploi des facteurs)
et l'intégration régional dans le cadre de l'UEMOA.
Au terme de cette partie, il ressort que l'économie du
pays a évolué dans un contexte international
particulièrement difficile entre 2000 et 2008. Cette période a
été marquée par une augmentation du prix du baril de
pétrole entre 2002 et juin 2008. Les conséquences d'une telle
situation sont encore plus prononcées pour un pays qui dépend
exclusivement de l'extérieur pour son approvisionnement en
hydrocarbures. Toutefois, sur la période d'étude
l'économie burkinabè a connu des taux de croissance positifs. La
croissance a été de l'ordre de 5,3% de 2000 à 2008.
L'apport du secteur tertiaire a été le plus élevé
avec 2,51 points de pourcentage (marquant ainsi une tertiarisation de
l'économie du pays) ensuite le secteur secondaire (1,35 point) et enfin
le secteur primaire pour 1,16 point. Aussi, des facteurs transversaux tels que
le commerce extérieur, l'investissement (public et privé) et des
facteurs de l'environnement international (financements publics
extérieur, la migration et l'intégration régionale)
favorisent également la croissance économique. Ne serait-elle pas
encore plus accrue si l'économie burkinabè n'était pas
fortement exposée à certaines turbulences nées de
l'extérieur ? La réponse à cette question fera
l'objet de la seconde partie de notre étude.
DEUXIEME PARTIE
LES EFFETS DES CHOCS EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET
MESURES CORRECTIVES
La dimension internationale de l'activité
économique est aujourd'hui un fait acquis. L'activité
économique nationale est étroitement dépendante de
l'environnement international. Une des caractéristiques les plus
marquantes de nos jours est l'imbrication croissante des économies ainsi
que la tendance à la construction de grands espaces économiques
communs. Cependant, l'ouverture de l'économie vers l'extérieur
possède des avantages mais aussi des inconvénients sur
l'environnement économique national.
Cette partie a pour objectif de montrer les effets
négatifs des chocs externes sur la croissance (chapitre 1). Nous
terminons avec des stratégies pour rendre la croissance plus forte et
réduire ainsi la vulnérabilité de l'économie aux
chocs externes (chapitre 2).
Chapitre 1 : La vulnérabilité de
l'économie burkinabè aux chocs externes
La dépendance d'une économie de
l'extérieur peut être vue à travers les exportations, les
importations de biens et services, les financements publics et privés.
Pour percevoir la vulnérabilité de l'économie
burkinabè, nous montrerons, dans un premier temps les entraves
liées aux exportations et aux financements extérieurs. Dans un
second temps, nous montrerons les effets négatifs des crises
énergétiques, alimentaires et politiques (le cas de la crise
ivoirienne) sur l'économie burkinabè.
Section 1 : Les entraves liées aux exportations et
aux financements extérieurs
Paragraphe 1 : Les
termes de l'échange
Les effets des échanges extérieurs sur les
producteurs, les consommateurs et le bien être dans un pays
dépendent fortement des rapports des prix internationaux qui
s'établissent. C'est pour cette raison qu'il est judicieux de
s'intéresser aux termes de l'échange (TE), c'est-à-dire le
rapport entre prix des exportations et celui des importations.
L'indice des termes de l'échange rapporte le prix des
exportations à celui des importations :
TE= [indice des prix des exportations / indice des
prix des importations] X 100. De ce faite, les termes de
l'échange s'améliorent dans le temps (TE = 100) si une
économie exporte au moins une quantité de marchandises qui peut
procurer la même quantité de biens importés (en d'autre
termes, les mêmes quantités exportés permettent d'acheter
une quantité accrue de marchandises importés) : les recettes
d'exportations s'améliorent.
Dans le cas inverse, les termes de l'échange se
dégradent (TE < 100). Ce rapport de prix traduit ainsi
l'évolution du pouvoir d'achat des exportations et des importations
à volume d'échange donné ; il reflète la
compétitivité-prix d'un pays (indépendamment des effets
quantités).
Pour le Burkina Faso, il est constaté sur la
période 2000-2007, que les termes de l'échange ont une tendance
globale à la dégradation. Sur cette période les termes de
l'échange sont passés de 32,8% à 26,1%, perdant ainsi en
moyenne presque un (1) point de pourcentage chaque année. On note
toutefois une amélioration significative en 2001 et 2004 (graphique
n°10). Cette baisse est due à la progression rapide de l'indice des
prix à l'importation alors que les biens exportés, bien que leur
volume ayant augmenté, on constate une baisse de leurs cours. C'est le
cas du principal produit d'exportation du Burkina Faso qu'est le coton. Cette
dégradation des termes de l'échange signifie que les
quantités exportées par le pays ne permettent pas d'acheter une
quantité similaire de biens. Les recettes d'exportations dans un tel
contexte se trouvent donc réduites. A terme cette situation aura un
effet négatif sur l'évolution de la richesse nationale.
Dans le contexte actuel de subvention du coton par certains
pays développés, une politique de croissance économique et
de réduction de la pauvreté basée uniquement sur les
exportations de coton serait peu viable. De ce fait, la couverture des
importations (constituées surtout de biens d'équipements) par les
exportations (coton fibre en majorité) serait quasiment impossible dans
la mesure où l'appartenance du pays à la zone franc le place dans
une situation où il n'a pas à chercher des devises pour financer
ses exportations25(*).
Graphique n°10 : Evolution des termes
de l'échange du Burkina (2000-2007)
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 12 en annexe 1
Paragraphe 2 : Le poids
des subventions des pays développés sur le commerce
extérieur
Le commerce extérieur du Burkina Faso fait face
à de nombreuses contraintes notamment, les subventions des pays
développés à leurs producteurs. Les subventions
cotonnières ont le plus retenu notre attention compte tenu du fait que
cette spéculation constitue le principal produit exporté par le
pays (plus de 60% des recettes d'exportations).
Selon le Fonds Monétaire International (FMI), les pays
industrialisés ont dépensé plus de 300 milliards de
dollars US en 2001 en subventions agricoles, soit six fois le montant total des
aides publiques aux pays en développement. Ces subventions ont des
effets négatifs sur la croissance en général et peuvent
être vues sous plusieurs aspects : la fluctuation à la baisse
du prix du coton, la réduction de la production cotonnière, la
baisse des exportations nationales et des effets négatifs sur bien
d'autres secteurs tels que la santé, l'éducation, etc.
Les subventions du coton aux Etats-Unis et en Europe affectent
le cours mondial et de façons indirectes le prix au producteur au
Burkina Faso. Les différentes formes de soutien ont favorisé la
surproduction qui à son tour a provoqué une baisse du prix au
niveau mondial. Le prix au producteur du coton a connu une baisse de 30,9%
passant de 210 FCFA le Kg en 2004 à 145 FCFA le Kg en 2007.
La baisse de la production cotonnière est aussi une
conséquence des subventions. Cette situation s'explique par l'abandon de
la culture du coton. Face à la mévente, les producteurs
produiront peu, car ils ne perçoivent plus cette spéculation
comme une source potentielle de revenu susceptible de subvenir à leurs
besoins. De ce fait, le taux de croissance de la production sera
réduit.
Les exportations nationales vont également baisser
suite à la chute du prix et de la baisse de la production. Les pertes
estimées pour les exportations de coton sont de l'ordre de 53,3
milliards de FCFA pour la campagne 2006-2007 et de 52,7 milliards pour la
campagne 2007-2008 (IAP octobre 2008). Cette situation affecte
négativement la capacité du pays à se procurer des devises
pour faire face aux importations et au service de la dette
extérieure.
Les subventions ont également des effets indirects sur
d'autres secteurs tels que la santé et l'éducation. Sally
BADEN26(*) a montré
que les dépenses en santé au Burkina Faso comptent pour 28% des
dépenses familiales pour les ménages de producteurs de coton, et
l'éducation pour 8%. Cependant, entre 2005 et 2007, le revenu net des
producteurs de coton connaissait une chute, passant de 154 583 FCFA
à 143 123 FCFA (IAP-Mars 2008). Ainsi, la baisse des revenus des
producteurs de coton influe indirectement sur les dépenses de
santé et d'éducation. Ces deux secteurs sont pourtant primordiaux
pour la croissance et partant du développement.
Au total, les subventions des pays développés
touchent plusieurs secteurs par effet d'entraînement. La croissance
économique se trouve par conséquent affectée au Burkina
Faso où la plupart des exportations sont constituées de produits
primaires comme le coton.
Paragraphe 3 : La
dépendance vis-à-vis des financements extérieurs
La dépendance aux financements extérieurs
contribuerait à affaiblir les capacités des pays
bénéficiaires. En effet, on constate qu'une grande partie de
l'assistance technique est liée. Une bonne partie des ressources
financières liées à cette assistance technique a un impact
moindre à long terme sur la croissance et le développement des
économies bénéficiaires.
L'Aide Publique au Développement (APD) crée un
certain nombre de contraintes aux pays bénéficiaires. Les
problèmes sont à signaler à cinq (5) niveaux27(*) :
Ø le manque de coordination entre donateurs et les
différences dans leurs modes d'interventions respectives ;
Ø l'inadéquation, voire le manque de
prévisibilité des ressources financières d'aide ;
Ø les formalités et conditionnalités
excessives qui aggravent les problèmes de
prévisibilité ;
Ø le manque de continuité (`'Stop and
go'') dans les financements qui rend difficile la mise en oeuvre des
reformes ;
Ø l'insuffisance dans l'appropriation des reformes par
l'Etat qui oblige à considérer et à prioriser seulement
celles qui satisfont au mieux les différents Partenaires Techniques et
Financiers (PTF).
Notons cependant, que le système d'appui
budgétaire qui est entré en vigueur depuis les années 2000
permet de juguler certaines de ces insuffisances.
L'évolution de la situation de la dette publique du
Burkina Faso peut être qualifiée de soutenable surtout
après l'éligibilité du pays à l'initiative Pays
Pauvres Très Endettés (PPTE) en septembre 1997 et à la
réalisation du point d'achèvement en avril 2002. Cette situation
a provoqué une réduction de l'encours totale de la dette entre
2000 et 2008 en passant de 985,5 milliards à 832,3 milliards de FCFA.
L'encours de la dette en pourcentage du PIB est passé de 57,3% en 2000
à 23,4% en 2008. La réduction de la dette dans le cadre de
l'initiative PPTE a été compensée en partie par de nouveau
emprunts contractés, principalement auprès des bailleurs de fonds
multilatéraux (AID, FMI, BOAD, BADEA) et des bailleurs de fonds hors
club de Paris (fonds koweïtien, saoudien et taïwanais)28(*). Le service de la dette a
représenté sur la période d'étude, environ 13,3%
des recettes hors dons.
Graphique n°11 : Evolution de la
dette publique du Burkina Faso (2000-2008)
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 19 en annexe 1
Le fardeau de la dette très lourd, engendre un niveau
d'incertitude très élevé, surtout dans un contexte
où les décisions des bailleurs de fonds quant aux financements
sont prises à court terme. Le climat d'incertitude que crée cette
situation peut éloigner les investisseurs.
Les effets conjugués de la dette et de l'aide
créent une grande dépendance du Burkina Faso. Ils altèrent
la capacité du pays à élaborer des politiques de
développement au profit des populations sans tenir compte des avis,
souvent de la volonté des bailleurs de fonds. Des volontés qui
peuvent parfois aller à l'encontre de la satisfaction des besoins
urgents des populations bénéficiaires. A titre d'exemple, on peut
énumérer l'interdiction de subventionner l'agriculture et le
démantèlement sous pression extérieur des structures de
stabilisation et de garanti des prix aux producteurs. Dans le même temps,
les pays riches subventionnent leurs productions et déstabilisent le
marché. Le cas du coton est édifiant à cet effet.
Section 2 : Les effets des crises
énergétiques, alimentaires et politiques
Sur la période 2000-2008, l'économie
burkinabè n'a pas échappée aux effets d'un certain nombre
de crises nées à l'extérieur. Notre étude se
focalisera sur les crises pétrolières (de 2002 à juin
2008), alimentaires (survenue à partir de la seconde moitié de
l'année 2007) et les effets de la crise ivoirienne (intervenue en
septembre 2002) sur l'économie du Burkina Faso.
Paragraphe 1 : Les
effets de la crise alimentaire
A l'instar de bien d'autres nations du monde, notre pays le
Burkina Faso n'a pas été épargné par la hausse des
prix des produits alimentaires. Plusieurs chocs externes peuvent expliquer
cette situation.
A- Les causes externes de
la crise alimentaire
Les chocs externes qui ont été
à l'origine de la crise alimentaire sont nombreux, nous pouvons
énumérer parmi tant d'autres ce qui suit :
Ø la baise de l'offre mondiale de
céréales due notamment à de mauvaises conditions
climatiques et aux mesures protectionnistes allant de la baisse à la
suspension des exportations des pays producteurs de céréales tel
que le riz ;
Ø le fort taux de croissance économique dans les
pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui augmente les
revenus de la population et entraîne une demande supplémentaire de
céréales face à une offre en diminution29(*) ;
Ø le recours de plus en plus croissant au biocarburant
basé sur la transformation de céréales, entraînant
ainsi une réduction des surfaces culturales réservées
à la consommation humaine30(*) ;
Ø la baisse du cours du dollar et la montée du
prix du baril de pétrole, qui a pour conséquence une augmentation
des coûts de production des produits alimentaires ;
Ø la crise financière immobilière
(subprimes aux Etats-Unis) qui a entraîné une forte
spéculation sur les produits céréaliers comme valeur de
refuge de la monnaie.
Dans un tel contexte, le Burkina Faso n'a pu échapper
aux effets négatifs de cette crise étant donné que le pays
importe une quantité importante de produits alimentaires pour satisfaire
la demande nationale.
B- Les répercutions
de la crise sur l'économie burkinabè
Cette crise a affecté l'économie du Burkina
Faso dans plusieurs secteurs. Elle s'est traduite, notamment par une forte
hausse du taux d'inflation. Ainsi, en 2008, le taux d'inflation a atteint 10,7%
contre une moyenne de 2,6% sur la période 2000-2007.
Le Burkina Faso étant un pays importateur de produits
de première nécessité, la hausse des prix sur le
marché international se répercute sur l'économie du pays,
avec pour conséquence la baisse du pouvoir d'achat accompagné
d'une accentuation de la paupérisation des couches pauvres de la
population. Au niveau du secteur industriel, le coût et la
disponibilité des matières premières font peser une menace
sérieuse pour la poursuite de certaines exploitations, occasionnant
ainsi un chômage plus accru. Cette situation crée de gros risques
sur la stabilité politique, économique et sociale du pays. Elle
conduit également à l'augmentation de la facture des importations
des produits alimentaires.
Face à une telle crise et ses conséquences sur
l'économie, les mesures prises par le gouvernement (vente de
céréales à prix social, suppression de la perception du
droit de douane et de la TVA sur certains produits) créent
également un manque à gagner pour l'Etat en matière de
recettes. Ainsi, de mars à septembre 2008 cet effort financier s'est
élevé à 4,6 milliards de FCFA31(*).
A cet effet, cette crise, née à
l'extérieur, influe sur la croissance économique à travers
les distorsions créées dans la quasi-totalité des secteurs
de l'activité économique. Au plan structurel, cette crise a mis
en évidence la forte dépendance du pays à l'égard
des importations pour son alimentation. Une telle dépendance expose le
pays aux chocs extérieurs provenant du marché international.
Paragraphe 2 : Les
effets des crises énergétiques
Depuis l'année 2002 jusqu'en juin 2008, le cours du
baril de pétrole a connu une tendance à la hausse. Comme
l'indique le graphique 12, le prix du baril est passé de 28 dollars
US en moyenne en 2000 à 74 dollars US en 2007 et à 137 dollars US
sur les six premiers mois de l'année 2008. Entre 2002 et novembre 2007,
le prix de cette matière première a été
multipliée par plus de cinq (5), soit une hausse de plus de
400% sur la période.
Graphique n°12 : Evolution du cours
du baril de pétrole et du dollar US entre 2000 et 2008
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 15 en annexe 1
A- Les origines de la
crise énergétique
Sur la période d'étude, cette
hausse s'expliquerait notamment par le dynamisme de l'économie chinoise
et l'émergence de pays nouvellement industrialisés qui tendent
à augmenter leur consommation d'énergie ainsi que
l'amélioration des conditions économiques dans certaines
régions du monde (Chine, Inde, Brésil, Russie, etc.), en
particulier aux Etats-Unis. La baisse des taux d'intérêt
réel et la dépréciation du dollar américain ont
également contribué à la flambée du cours du baril
de pétrole. Le cours du pétrole a été
influencé par les réactions spéculatives en relation avec
les perturbations potentielles au niveau de l'offre dues aux
évènements en Irak et au Proche-Orient d'une part, et aux crises
institutionnelles qui ont prévalu en Russie et au Venezuela d'autre
part. La baisse concertée de la production de pétrole par les
membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP),
occasionnerait également l'augmentation du cours du baril de
pétrole.
B- Les conséquences
de la crise énergétique sur l'économie
burkinabè
Les conséquences de cette hausse sont encore
prononcées pour un petit pays économiquement parlant comme le
Burkina Faso, où la consommation en hydrocarbures dépend
exclusivement de l'extérieur. La conséquence immédiate
d'une hausse du cours du baril est l'augmentation des prix au niveau national.
Ainsi, les secteurs du transport, de l'agriculture, des travaux publics sont
également touchés par des hausses toutes considérables,
induites par les prix élevés du baril de pétrole et de
l'énergie qui se répercutent directement sur le coût des
intrants. Cette situation contribue à freiner davantage le
développement du secteur industriel. Ce secteur qui devrait transformer
les matières premières locales afin de créer une valeur
ajoutée plus importante se trouve affecté négativement.
Une autre conséquence est l'augmentation du taux de chômage et la
paupérisation de la population compte tenu du fait qu'elle doit
débourser plus d'argent pour se procurer une même quantité
d'hydrocarbures.
Face à cette hausse des prix, le gouvernement est
intervenu pour maintenir le prix de ces hydrocarbures afin de soulager le
portefeuille du consommateur. A titre d'exemple, de juin 2007 à juin
2008, le prix du baril a augmenté de 91,3%, alors que les prix à
la pompe ont augmenté de 10%. Comme l'indique le graphique suivant on
constate, pour cela, une hausse des subventions aux hydrocarbures par l'Etat.
Ces subventions sont passées de 7,5 milliards de FCFA en 2001 à
40 milliards de FCFA en 2008.
Graphique n°13 : Evolution des subventions
aux hydrocarbures par l'Etat du Burkina Faso et le cours du baril de
pétrole entre 2001 et 2008
Source : Construit par l'auteur
à partir des données du tableau 6 en annexe 1
La baisse de la production des entreprises conjuguée
à la baisse de la demande intérieure due à la hausse des
prix des biens et services conduit au ralentissement de la croissance de
l'économie nationale. En effet, en 2006, l'impact négatif de la
hausse des cours des hydrocarbures sur la croissance serait de 1,42 point de
pourcentage contre respectivement 0,29 et 0,89 point en 2004 et 2005. Soit une
baisse moyenne de 0,87 points entre 2004 et 2006 (BCEAO, 2007).
Tableau n°5 : Impact de la hausse du
cours des hydrocarbures sur la croissance économique du Burkina Faso
entre 2004 et 2006
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
Moyenne
|
Variations (en %)
|
- 0,29
|
- 0,89
|
- 1,42
|
- 0,87
|
Source : BCEAO, 2007
L'analyse de ce qui précède montre que la
hausse du prix du baril de pétrole a un impact négatif sur la
croissance nationale en occasionnant une récession de la richesse
nationale.
Paragraphe 3 : Les
effets des crises politiques : le cas de la crise ivoirienne
Au lendemain du déclenchement de la crise ivoirienne
de septembre 2002, c'est le secteur industriel du Burkina Faso qui a le plus
souffert. Principalement implantées à l'Ouest dans la
région de Bobo-Dioulasso, les industries ont vu leurs activités
décliner, car la région est directement connectée avec la
Côte d'Ivoire par le chemin de fer et par la route. Du faite de la crise,
la diversification de leurs sources d'approvisionnement a engendré des
coûts supplémentaires d'autant plus élevés que cette
région est excentrée par rapport à celle de Ouagadougou,
vis-à-vis des corridors ghanéens et togolais. `'Faire venir de la
matière première du Ghana occasionne un surcoût de
25 000 FCFA la tonne transportée. Le différentiel de
transport entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso s'est aggravé avec la
crise''32(*).
Mais l'industrie pèse peu dans l'économie
burkinabè. Le secteur secondaire contribue en moyenne pour 22,2%
à la formation de la valeur ajoutée du PIB réel. L'impact
n'a donc pas été ressenti au niveau macro-économique.
L'élevage a également été
fortement affecté. Les exportations dans ce secteur ont chuté de
65% en 2002 (INSD, 2003). Ce secteur a beaucoup souffert de la crise car la
Côte d'Ivoire représente près de 40% des exportations de
bovins burkinabè.
Cependant, certains secteurs de l'économie ont
été épargnés. C'est le cas du secteur du coton. Il
est un secteur qui s'il avait été déstabilisé par
la crise, aurait sérieusement eut un effet négatif au plan
macro-économique. En raison de son importance pour le Burkina Faso, le
coton a été particulièrement suivi par les bailleurs de
fonds et le gouvernement. Au niveau des recettes fiscales, on a constaté
une hausse de 12,25% entre 2002 et 2003, passant de 240,87 milliards à
270,38 milliards de FCFA. Les transferts financiers quant à eux, ont
enregistré une baisse moins significative. La moyenne de ces transferts
s'élevait à 80 milliards de FCFA par an jusqu'en 2001. Pendant la
crise ils se sont situés à 30 milliards de FCFA.
L'Institut Nationale de la Statistique et de la
Démographie (INSD) a présenté, en juin 2003, les
résultats d'une enquête menée en février 2003
auprès d'entreprises nationales sur le coût de la crise
ivoirienne. Tous les secteurs ont été analysés. Au total,
4,5% des entreprises enquêtées ont indiqué un arrêt
d'activité lié à la crise, surtout dans le secteur des
transports (12,5%). Les deux tiers des entreprises ont annoncé une
baisse temporaire de 10 à 25% de leurs activités. Avant la crise,
les ports voisins constituaient la source d'approvisionnement de 87% des
entreprises dont 44% passaient par Abidjan. Les entreprises ont
indiqué majoritairement une augmentation du coût de
l'approvisionnement qui dépasse 10% dans 80% des entreprises
interrogées. Avant la crise, 34% exportaient vers la côte d'Ivoire
et 31% transitaient par elle. 55% des entreprises ont subi une chute des
quantités exportées. Il y a eu au total 2.148 pertes d'emplois,
dont 1.485 permanents.
La crise a eu des effets sur l'économie du Burkina
Faso au plan sectoriel (secteur des industries, de l'élevage et les
transferts financiers sans contrepartie). Cependant, au plan
macro-économique, les effets de cette crise n'ont pas été
significatifs.
Au terme de chapitre, il ressort que l'économie du
pays est fortement exposée aux turbulences nées de
l'extérieur. Il s'agit notamment des distorsions liées aux
exportations (détérioration des termes de l'échange), aux
financements extérieurs et aux effets de crises conjoncturelles telles
que la crise énergétique, la crise alimentaire et la crise
ivoirienne.
Dans l'optique de réduire la dépendance de
l'économie du Burkina Faso de l'extérieur, des stratégies
dans ce sens sont donc nécessaires. Ceci fera l'objet de l'ultime
chapitre de cette étude.
Chapitre 2 : Stratégies et recommandations
Section 1 : Au niveau des secteurs de production
Paragraphe 1 : Le
secteur primaire
Le primaire est un important secteur pour la croissance
économique au Burkina Faso (occupe plus de 85% de la population active
et représente en moyenne 32% de la valeur ajoutée). Sur la
période d'étude, on constate toutefois que ce secteur perd de la
place (contribution à la valeur ajoutée) au profit du secteur
secondaire et du secteur tertiaire. Aussi, ce secteur reste exposé aux
chocs exogènes. Des actions tendant à accroître sa
contribution à la croissance et à réduire sa
vulnérabilité aux chocs exogènes permettraient de lutter
efficacement contre la pauvreté. A cet effet, nous proposons des
stratégies pour redynamiser ce secteur. Les sous secteurs agriculture et
élevage ont retenu notre attention.
A- Le sous-secteur
agriculture
L'agriculture burkinabè
représente plus de 70% des recettes d'exportations et contribue pour
environ 58% à la formation de la valeur ajoutée du secteur
primaire. Des potentialités non encore exploitées existent dans
ce secteur et peuvent constituer les piliers de la croissance future.
L'objectif principal est de faire en sorte que ce sous secteur crée
localement une valeur ajoutée plus importante, afin de répondre
à une plus grande partie de la demande intérieure et
réduire considérablement la dépendance du pays de
l'extérieur.
La stratégie de croissance économique
nécessiterait une agriculture particulièrement dynamique. Pour
cela, le passage à une agriculture plus mécanisée et plus
intensive, capable de s'insérer dans l'économie de marché,
permettra d'accroître de manière substantielle la
productivité de la terre et du travail, et les revenus. La
maîtrise de l'eau et des techniques d'irrigation comme vecteur de
développement et de diversification des productions agricoles devraient
être priorisées.
Il faudrait également :
Ø promouvoir les techniques de conservation, et de
transformation des productions agricoles afin de garantir des revenus
acceptables aux producteurs ;
Ø accélérer l'élaboration des
textes claires et applicable aux problèmes fonciers ;
Ø encourager la mécanisation agricole par la
vente de tracteurs hors taxe, hors douanes au profit des associations de
producteurs et augmenter le niveau d'utilisation des engrais
organiques ;
Ø renforcer la recherche agronomique par
l'amélioration des rendements en dotant l'INERA de moyens techniques et
financiers ;
Ø encourager la diversification de la production
nationale en vue de la promotion des produits ayant un fort potentiel
d'exportation et d'attrait aux capitaux extérieurs.
La filière coton en particulier fait vivre directement
ou indirectement près de 17% de la population. Ce secteur fait face
à d'énormes problèmes. Des actions devraient consister
à approfondir le processus de restructuration de la filière pour
consolider sa compétitivité et renforcer la promotion de la
transformation du coton au plan local par l'installation d'une chaîne
industrielle. Ainsi la création de la valeur ajoutée sera plus
importante en utilisant les sous produits du coton (graine, tourteau, tiges,
etc.).
L'économie burkinabè est fortement
exposée aux chocs extérieurs du fait de sa forte
dépendance à l'égard des marchés internationaux des
produits de base. Compte tenu de la difficulté à influer sur les
cours internationaux, le Burkina Faso devrait voir sa souveraineté
alimentaire comme objectif majeur.
A cet effet, l'agriculture devrait être
encouragée par des prix rémunérateurs et
protégés contre la concurrence disproportionnée des
produits d'importations qui anéantissent les efforts des paysans
burkinabè et qui les découragent.
Une analyse menée par la Chambre de Commerce et
d'Industrie (CCI-BF)33(*)
a montré que le riz est le produit de première
nécessité le plus importé, il occasionne une sortie de
devises d'environ 26,36 milliards de FCFA/an. Il est donc impératif que
le Burkina Faso relance la production de la filière riz à l'image
de la filière coton. Cette relance devrait réunir tous les
acteurs autour d'une structure d'achat privé de forme juridique S.A.
(Société Anonyme). Les parts sociales de cette structure
pourraient être reparties entre les producteurs, l'Etat, les
opérateurs économiques et les structures de recherches.
B- Le sous-secteur
élevage
L'élevage au Burkina Faso contribue
pour environ 12% au PIB, 20% aux recettes d'exportations et pour 26% des
revenus des populations rurales. Une amélioration des atouts
compétitifs de ce secteur pourrait lui permettre d'être au
côté de l'agriculture, une source importante de croissance
économique et de réduction de la pauvreté en zone rurale.
Pour l'élevage traditionnel, la levée des
contraintes nécessiterait un aménagement du parcours des
animaux ; une meilleure intégration des activités
agro-pastorales et un accroissement du disponible fourrager et des retenues
d'eau. Aussi, il faudrait créer un cadre de concertation entre
éleveurs et agriculteurs afin de minimiser les conflits entre ces deux
acteurs.
Quant à l'élevage périurbain, un
meilleur encadrement technique des producteurs, la fourniture de services
vétérinaires de meilleure qualité et la mise en place de
moyens de financements importants permettrait de relancer et de stabiliser la
production.
L'exportation du bétail burkinabè sur pied
n'offre pas une grande valeur ajoutée au pays, il faudrait donc
développer une chaîne de transformation à
l'intérieur du pays afin de créer de la valeur ajoutée
locale. Avec la rénovation de l'abattoir frigorifique de Ouagadougou, le
pays pourrait utiliser cette opportunité pour relancer l'exportation de
la viande.
Le secteur de l'élevage reste à l'instar de
l'agriculture, vulnérable aux chocs exogènes. Ce secteur
mérite une attention particulière afin de préserver le
capital important que constitue pour le Burkina Faso son cheptel. Pour ce fait,
à terme les mesures à prendre pour une évolution
qualitative du secteur de l'élevage et une véritable valorisation
de sa production devrait porter sur : l'approvisionnement adéquat
en intrants et en aliments à des conditions économiquement
accessibles ; la promotion de la transformation et de la commercialisation
de la production. La résolution des problèmes et l'encadrement
technique des éleveurs s'avèrent indispensables pour une
exploitation rationnelle des ressources du sous-secteur de l'élevage.
En somme, ces stratégies et recommandations pourraient
permettre au secteur primaire d'accroître sa contribution à la
croissance et participer à réduire la forte dépendance du
pays de l'extérieur.
Paragraphe 2 : Le
secteur secondaire
Le secteur secondaire contribue pour 22,2% à la
formation de la valeur ajoutée du PIB réel du Burkina Faso. Ce
secteur possède de nombreux atouts dont la valorisation pourrait
conduire à relever sa contribution à la richesse nationale. Les
stratégies élaborées en vue de développer le
secteur primaire devraient entraîner les autres secteurs de
l'économie notamment le secondaire. En effet, les matières
premières fournies par le secteur primaire serviraient au
développement d'une base industrielle solide. On assistera ainsi
à la naissance d'une véritable agro-industrie grâce
à une intégration parfaite du secteur industriel au secteur
primaire, fournissant des produits de qualité avec une maîtrise
des coûts de production.
Le secteur secondaire fait face à un certain nombre de
contraintes notamment : la faible productivité totale des facteurs,
le fort contenu en intrants importés surtout dans l'agro-industrie et
généralement des coûts élevés des facteurs
locaux de production.
Afin de permettre à ce secteur de contribuer fortement
à la croissance et d'être moins dépendant de
l'extérieur, la stratégie devrait se baser sur la transformation
des produits du secteur primaire afin de créer une valeur ajoutée
plus accrue. Il faudrait également : créer un climat
beaucoup propice aux PME/PMI par la réduction des coûts des
facteurs (électricité, eau, hydrocarbures et
télécommunications) ; la poursuite de la simplification des
formalités de création d'entreprises et la réalisation des
investissements. Il serait aussi nécessaire d'exploiter les
opportunités de conquêtes de nouveaux marchés
extérieurs et enfin lutter contre la fraude, la corruption et la
concurrence déloyale.
Paragraphe 3 : le
secteur tertiaire
Le secteur tertiaire contribue pour 45,5% à la
formation de la valeur ajoutée du PIB réel. Il a connu une
évolution moyenne de 6,6% entre 2000 et 2008 et une contribution de 2,78
points de pourcentage à la croissance sur la période
d'étude. Ce secteur, dominé par les banques, les transports, les
télécommunications et le commerce a donc la plus forte valeur
ajoutée du PIB. La promotion d'un tissu industriel dense, permet la
transition progressive de l'agriculture à l'industrie aux services.
Aussi, elle permet d'ajouter de la richesse aux productions primaires et de
valoriser les produits destinés aux marchés internationaux.
Le secteur des services est victime de contraintes
administratives, et d'une pression fiscale qui a pour conséquence
l'informalisation de l'économie nationale.
Afin de permettre à ce secteur d'être un
puissant levier de la croissance, il faudrait réduire les structures et
les pratiques monopolistiques qui sont la source principale des coûts
élevés et des services défaillants.
Il faudrait également : encourager des services
à hautes valeurs exportatrices tels que les services
informatiques ; encadrer et soutenir les artisans, renforcer la promotion
de leurs produits et accroître la demande des produits artisanaux au
plan local et international. Au niveau du secteur de l'énergie, il
faudrait songer à réduire le coût de l'énergie en
encourageant des acteurs privés. Au niveau des transports, il faudrait
améliorer l'ensemble du réseau routier national et favoriser
l'accessibilité des zones enclavées. Enfin, le secteur des
télécommunications devrait être libéralisé
davantage.
Section 2 : Au niveau des facteurs transversaux qui
affectent la productivité
Paragraphe 1 : les
politiques macro-économiques
La stabilité du cadre macro-économique est
particulièrement importante en ce sens qu'elle est indispensable pour
une croissance forte et durable ainsi que pour soutenir la vitalité de
la monnaie et la stabilité de l'environnement économique. Elle
nécessite aussi d'attirer les investissements et créer davantage
des emplois, des revenus et des opportunités pour les populations et
soutenir ainsi la croissance.
A- Les politiques
budgétaires et fiscales
La politique budgétaire est un instrument
d'intervention de l'Etat dans l'économie. L'utilisation de cet
instrument pour accélérer la croissance et réduire la
dépendance de l'extérieur est indispensable. A cet effet, l'Etat
devrait adopter une politique budgétaire centrée sur la
rationalisation des dépenses publiques, la mobilisation optimale des
ressources internes en vue de respecter les normes communautaires,
l'amélioration de l'efficacité de l'aide et de sa capacité
d'absorption.
Ainsi, les dépenses budgétaires devraient
être axées sur : le développement des infrastructures
économiques indispensables pour accompagner et soutenir la
croissance ; le soutien aux secteurs de production ; l'initiation des
investissements publics et encourager l'accès aux sources de
financements ; le soutien aux secteurs sociaux et la levée des
obstacles macro-économiques et sectoriels à la croissance.
Quant à la politique fiscale, elle est un instrument
de l'Etat pour la mobilisation des recettes. Pour assurer un cadre
macro-économique sain et propice à la croissance, la politique
fiscale devrait viser à améliorer les atouts compétitifs
du pays, en réduisant les distorsions sur les marchés et plus
généralement le poids de la fiscalité sur les
opérateurs. Ceci implique les actions prioritaires suivantes :
Ø élargir l'assiette fiscale ; au plan
interne, il faudra poursuivre les efforts de collecte de la TVA et travailler
à la formalisation du secteur informel ; au plan externe il faudra
annuler les exonérations accordées à certains importateurs
privés ;
Ø simplifier le régime fiscal en
général et sur le commerce extérieur en particulier. La
simplification du régime fiscal contribuerait à alléger
l'administration fiscale et améliorer le système de
recouvrement ;
Ø accélérer l'application effective du
nouveau du code général des impôts, du code des
investissements et du code des douanes afin de créer un environnement
captif aux investissements.
B- La politique
monétaire
Du fait de son appartenance à la zone UEMOA, la
politique monétaire du Burkina Faso est déterminée par la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) dont la
priorité est le contrôle et le maintien de l'inflation. La
politique monétaire reste néanmoins influencée par la
Banque Centrale Européenne (BCE) puisque le FCFA est arrimé
à l'Euro. Il est alors évident que la politique monétaire
du pays pilotée par la BCEAO, dépend fortement de la politique
conduite dans la zone Euro. Le pays a peu de degré de liberté en
matière de politique monétaire. Il peut toutefois engager avec
l'ensemble des pays membres de l'UEMOA des réflexions sur les forces et
les faiblesses du système actuel et les voies de son
amélioration.
A cet effet, les Etats de l'Union devraient adopter à
terme un système de change fixe qui soit ajusté de temps à
autre selon l'évolution des prix intérieurs dans la zone et des
termes de l'échange. Ce système permettrait de préserver
leur compétitivité tout en maintenant une stabilité de
leur politique macro-économique.
Paragraphe 2 : Les
infrastructures économiques et sociales
A- Les infrastructures
économiques
Les infrastructures économiques sont indispensables
pour accompagner et soutenir la croissance. Ainsi, il est nécessaire de
mettre en place un minimum d'infrastructures économiques. Leur
développement occupe une dimension essentielle dans la stratégie
de baisse des coûts des facteurs. L'infrastructure économique (les
transports, l'énergie les télécommunications, l'eau, etc.)
est très onéreuse pour les usagers. C'est l'une des causes des
coûts de revient élevés dans le pays.
La stratégie de réduction des coûts des
facteurs devrait consister à des actions dans chacun des domaines
cités plus haut.
Au niveau des transports, il s'agira de construire et de
renforcer l'entretien des routes nationales et internationales afin de
permettre l'accès des populations aux marchés et aussi
d'accéder (géographiquement) aux services sociaux. Il faudra
aussi diversifier la desserte du territoire national par rail et par la mer
(utilisation du port de Dakar en plus des autres ports).
Au niveau du secteur de l'énergie, la poursuite des
projets d'interconnections avec le Ghana, le Nigeria et la Côte d'Ivoire
permettrait de réduire à terme les coûts de
l'énergie. Face à la hausse des prix des produits
pétroliers, il faudrait s'orienter vers la production de biocarburant
à partir de produits locaux tels que la graine de coton et le jatropha
(pour ce dernier produit il faudrait mener des études d'impacts
environnementales au préalable).
Au niveau du secteur des télécommunications, il
faudrait développer des services d'administration électronique,
de téléenseignement, de commerce électronique.
Enfin, au niveau du sous secteur eau et assainissement, la
priorité devrait être accordée à
l'aménagement des bas-fonds afin de développer l'agriculture
irriguée, la construction de barrages et de micro barrages.
B- Les infrastructures
sociales
Le développement des infrastructures sociales
(santé, éducation) contribue à la dynamisation des
ressources humaines. Or le renforcement des ressources humaines contribue
positivement à la croissance. C'est la raison pour laquelle des actions
en faveur de ces ressources sont indispensables.
Au niveau de l'éducation, l'accent devrait être
mis sur : le développement de l'enseignement technique et
professionnel ; la construction de salle de classes en nombre suffisant au
primaire, au secondaire et au supérieur pour adapter les flux aux
capacités d'accueils, le recrutement d'enseignants en nombre
suffisant ; l'incitation du privé à investir dans le domaine
de l'éducation.
Dans le domaine de la santé, il faudrait :
réduire davantage le rayon d'action théorique par la construction
et l'équipement de nouvelles formations sanitaires ; favoriser
l'accès financier aux soins de santé primaire ; former
davantage de personnels de santé et enfin mettre en place un
système de mutuelle nationale de santé des travailleurs du public
et du privé.
Paragraphe 3 :
L'ouverture mondiale et les aspects institutionnels
A- Les politiques
commerciales et la promotion des exportations
L'économie burkinabè est peu ouverte vers
l'extérieur. La part des exportations dans le PIB réel est faible
et avoisinait 10% sur la période 2000-2008. Les produits ouverts
à l'exportation sont des produits non transformés donc peu
compétitifs. En raison de l'importance des exportations dans
l'économie, il faudrait à cet effet développer une
politique de conquête des marchés extérieurs. Cette
politique nécessiterait :
Ø l'adoption des mesures incitatives à
l'exportation par la simplification des procédures douanières,
l'allègement des charges de production ; la facilitation de la
commercialisation, l'encouragement à investir et la prise de mesures
pour promouvoir la naissance et le développement des
sociétés commerciales ;
Ø la diversification du contenu et de la destination
des exportations ;
Ø l'appui à l'organisation des foires, des
journées commerciales et des voyages d'affaires.
B- Les aspects
institutionnels
Les institutions dans un pays sont
essentielles pour impulser l'activité économique. Pour
accélérer la croissance et réduire les distorsions en
provenance de l'extérieur, l'Etat a des rôles clés à
jouer. Dans cette logique, elle devrait s'impliquer dans le
développement économique par : la définition de la
stratégie économique et la gestion macro-économique,
l'appui aux secteurs productifs par le développement des
infrastructures, la gestion des services sociaux et le renforcement de la
gouvernance.
Au terme de cette partie, il ressort que l'économie
burkinabè est restée fortement exposée aux effets des
chocs externes. Ces répercutions ont contribué à
réduire la croissance économique du pays. Il s'agissait notamment
d'entraves liées aux exportations, aux subventions et aux
dépendances à l'égard des financements extérieurs.
Sur la période d'étude, des perturbations telles que la crise
pétrolière, la crise alimentaire et la crise ivoirienne ont
également eu des effets négatifs sur la croissance à
travers des distorsions créées dans plusieurs secteurs de
l'activité économique.
Pour que la croissance puisse profiter à toutes les
couches de la population, il faudrait qu'elle soit plus forte et atteigne deux
chiffres. Dans cette optique nous terminons cette partie par des
stratégies dans le sens du soutien aux secteurs de production en vue de
réduire la dépendance de l'extérieur dans un premier
temps. Dans un second temps ces stratégies recommandent la
réduction du coût des facteurs dans l'optique de rendre les
produits burkinabè plus compétitifs.
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de notre réflexion, notre souci a
été de faire ressortir les moteurs de la croissance de
l'économie burkinabè tant au plan sectoriel qu'au plan
transversal et à montrer les effets des chocs externes sur la croissance
économique du Burkina Faso.
Sur la période d'étude (2000-2008),
l'économie du pays a évolué dans un contexte international
particulièrement difficile. Il s'agit notamment de l'augmentation du
cours du baril de pétrole (entre 2002 et juin 2008) et de la crise
alimentaire en fin 2007. Toutefois, sur la période d'étude,
l'économie a connu des taux de croissance importants. La croissance
moyenne a été de l'ordre de 5,3%. Ce taux est bien
supérieur à celui enregistré dans l'ensemble des pays
membre de l'UEMOA (3,1%).
Ces performances ont été le fait de secteurs et
facteurs de l'économie. En effet au niveau sectoriel, d'abord le secteur
tertiaire a le plus contribué à la croissance avec 2,51 points de
pourcentage, ensuite vient le secteur secondaire avec 1,35 point et enfin, le
secteur primaire avec 1,16 point. Toutefois les différentes parts dans
la formation de la valeur ajoutée du PIB sont restées
quasi-stationnaires. Le secteur primaire alimente les deux autres secteurs et
constitue par conséquent un socle très important pour notre
économie. Le secteur secondaire demeure peu développé,
alors que pour un développement économique réel, il
devrait connaître un accroissement plus important que le secteur
primaire.
Au niveau transversal, des facteurs ont été
également des bases à la croissance économique du pays.
Pour confirmer ce que plusieurs analyses théoriques ont prédit,
le commerce extérieur, en particulier les exportations ont
contribué à la croissance économique pour environ un (1)
point de pourcentage sur la période d'étude. L'accroissement des
exportations entraîne une croissance plus forte du PIB à long
terme qu'à court terme. Par contre, les investissements, bien qu'ils
contribuent à la croissance (1,3 point), leur accroissement induit une
croissance plus importante du PIB réel à court terme qu'à
long terme. Des investissements supplémentaires sont donc toujours
nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance
économique. Aussi, certains facteurs de l'environnement international
tels que les financements publics extérieurs, la migration et
l'intégration régionale sont des éléments qui
favorisent la croissance.
La croissance économique serait plus forte et
contribuerait efficacement à lutter contre la pauvreté si
l'économie n'était pas fortement exposée à
certaines turbulences nées de l'extérieur.
La croissance est influencée négativement par
des entraves liées aux exportations et aux financements
extérieurs. S'agissant des exportations, elles se pratiquent dans un
contexte de détérioration des termes de l'échange et de
subventions des pays développés à leurs producteurs. Dans
un tel contexte, la croissance économique se trouve affectée au
Burkina Faso où la plupart des exportations sont constituées de
produits primaires comme le coton. Quant aux financements extérieurs, le
fait pour un pays d'en dépendre amène les autorités
à prioriser les remboursements de ces prêts au détriment
des investissements. Cette situation affecte négativement la croissance
économique.
Sur la période d'étude, l'économie du
pays a été victime de quelques crises nées à
l'extérieur, il s'agit notamment de la crise pétrolière et
de la crise alimentaire internationale. A travers les distorsions
créées dans la quasi-totalité des secteurs de
l'activité économique, ces crises ont affecté
négativement la croissance économique, occasionnant ainsi une
récession de la richesse nationale. Aussi, les effets de la crise
ivoirienne ont été ressentis au Burkina Faso. Ces effets ont
été beaucoup plus micro-économiques que
macro-économiques et c'est le secteur industriel qui en a le plus
souffert.
En raison de l'importance d'une croissance beaucoup plus
forte dans un contexte de lutte contre la pauvreté, nous terminons notre
réflexion par des stratégies comme la diversification de la
production nationale, la transformation des produits du primaire localement, la
réduction du coût des facteurs de production, le
développement des infrastructures économiques et sociales,
l'orientation vers la production d'énergies renouvelables et la
conquête des marchés extérieurs. Ainsi, le pays parviendra
à accélérer sa croissance, à réduire sa
dépendance de l'extérieur et amortir de ce fait les effets des
chocs externes sur la croissance économique.
Au moment où nous bouclions cette étude, le
monde entier était victime d'une crise financière qui s'est
muée aussi vite en crise économique et sociale, nous souhaitons
que les réflexions à venir puisse analyser les effets de cette
crise sur l'économie burkinabè.
BIBLIOGRAPHIE
I-) OUVRAGES
GENERAUX
Ø HIEMENZ Ulriche : La
croissance et la compétitivité dans la nouvelle économie
mondiale, Paris : OCDE, 1999, 213 p.
Ø KUZNETS Simon : Croissance
et structures économiques, édition Cujas, 1994, 444 p.
Ø LACAGNE Louis : La
croissance économique, éd. PUF, Paris, 1980, 215 p.
Ø LEWIS W. A. : La
théorie de la croissance économique, édition Payot,
Paris, 1963, 452 p.
II-) OUVRAGES SPECIALISES
Ø Banque Mondiale :
Réduire la pauvreté par une croissance équitable et
soutenue : Evaluation de la pauvreté, Ouagadougou, BM, 2004,
122 p.
Ø CAPES : Etude sur le
financement du développement au Burkina Faso, CAPES, Ouagadougou,
2007, 105 p.
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croissance et lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, CAPES,
Ouagadougou, 2003, 89 p.
Ø MED/CNPPS : Etude nationale
prospective `'Burkina 2025''- Rapport général, MED,
Ouagadougou, Avril 2005, 140 p.
Ø MEF/DGEP : Bilan de mise en
oeuvre du CSLP, Ouagadougou, MEF/DGEP, Mars 2008, 135 p.
Ø OCDE : Burkina Faso :
Les facteurs de la croissance à long terme, 1999, 164 p.
Ø SIRIMA Bissiri et Al. :
Burkina Faso : Compétitivité et croissance
économique, orientation, stratégie et action, MEF,
Ouagadougou, 2001, 162 p.
Ø SOME Séglaro Abel :
La question du développement économique du Burkina Faso,
CAPES, Ouagadougou, Décembre 2007, 34 p.
III-) RAPPORTS ET AUTRES SUPPORTS
Ø Assemblée Nationale :
Rapport sur `'la vie chère'', A.N., Ouagadougou, mai 2008, 24
p.
Ø Conseil Economique et
Social : Rapport publique 2006 : Situation
économique et sociale du Burkina Faso, CES, Ouagadougou,
décembre 2007, 100 p.
Ø MED/DGEP : Commerce
extérieur, croissance et lutte contre la pauvreté, MED/DGEP,
Ouagadougou, 2002, 75 p.
Ø MED/DGEP : Les sources de
la croissance et la vulnérabilité de l'économie
burkinabè aux chocs exogènes, MED, Ouagadougou, 2005, 55
p.
Ø MED/DGEP : Instrument
Automatisé de Prévision (IAP), DGEP, Ouagadougou, 2009.
Ø MEF/DEP : Rapport sur les
finances publiques 2006, MEF, Ouagadougou, 2008, 50 p.
Ø PNUD/DGCOOP :
Coopération pour le développement : l'appropriation,
l'alignement, harmonisation, expérience du Burkina Faso, IGI,
Ouagadougou, 2007, 179 p.
Ø WETTA Claude : Cours
d'économie du Burkina, Université de Ouagadougou, UFR/SEG,
3e Année, 2005, 68 p.
Ø ZOUNGRANA Salifou : Cours
d'économie du Burkina, ENAM, Economie et Développement,
cycle A2, 2008.
Ø ZAHONONGO Pam : Cours de
Macroéconomie en économie ouverte, Université de
Ouagadougou, UFR/SEG, 3e Année, 2005.
IV-) SITES INTERNET
Ø www.uemoa.int
Ø
www.oecd.org/dataoecd/40/1/2674728.pdf
Ø www.uneca.org
Ø www.finances.gov.bf/site finances/finances
Ø
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/
Ø
www.ccia.bf/Rapport_vie_chere2.pdf
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT.......................................................................................i
DEDICACES..............................................................................................ii
REMERCIEMENTS....................................................................................iii
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS........................................................iv
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : LA CONJONCTURE
ECONOMIQUE MONDIALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L'ECONOMIE NATIONALE
Erreur ! Signet non
défini.
Chapitre 1 : La conjoncture
économique internationale et nationale
6
Section1: La conjoncture économique
internationale de 2000 à 2008
6
Paragraphe 1 : La conjoncture
économique dans les pays avancés
6
Paragraphe 2 : La conjoncture
économique dans les pays émergents et en
développement
7
Section 2: Aperçu de la situation
économique et financière du Burkina Faso
10
Paragraphe 1 : Les performances
économiques
10
A- La croissance économique
10
B- Les finances publiques
12
C- Les échanges extérieurs et la
balance des paiements
12
D- La situation monétaire et
financière
13
Paragraphe 2 : Les problèmes
économiques
13
A- Les conditions climatiques
défavorables
14
B- Le faible niveau de développement du
capital humain
14
C- Le coût élevé des facteurs de
production
14
D- L'environnement économique
défavorable
16
Chapitre 2 : Les bases de la croissance
de l'économie burkinabè
17
Section 1 : Le secteur réel
et la croissance économique
17
Paragraphe 1 : Le secteur
primaire
18
A- Le sous-secteur agriculture
18
B- Le sous-secteur élevage
20
C- Les sous-secteurs pêche, chasse et
sylviculture
21
Paragraphe 2 : Le secteur
secondaire
21
Paragraphe 3 : Le secteur
tertiaire
22
Section 2 : Les facteurs de la
croissance de l'économie burkinabè
24
Paragraphe 1 : Les effets du
commerce extérieur sur la croissance
24
A- Les effets théoriques du commerce
extérieur sur la croissance économique
24
B- L'impact du commerce extérieur sur la
croissance économique du Burkina
Faso....................................................................................................
25
Paragraphe 2 : Le rôle de
l'investissement dans la croissance économique du Burkina
Faso
27
Paragraphe 3 : Les facteurs de
l'environnement international et la croissance
économique
28
A- Les financements publics extérieurs
et la croissance économique
29
B- La migration régionale et la croissance
économique
30
C- L'intégration régionale et la
croissance économique
31
DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DES CHOCS
EXTERNES SUR LA CROISSANCE ET MESURES CORRECTIVES
Erreur ! Signet non
défini.
Chapitre 1 : La
vulnérabilité de l'économie burkinabè aux chocs
externes
34
Section 1 : Les entraves liées
aux exportations et aux financements extérieurs
34
Paragraphe 1 : Les termes de
l'échange
34
Paragraphe 2 : Le poids des
subventions des pays développés sur le commerce
extérieur
36
Paragraphe 3 : La dépendance
vis-à-vis des financements extérieurs
37
Section 2 : Les effets des crises
énergétiques, alimentaires et politiques
39
Paragraphe 1 : Les effets de la
crise alimentaire
39
A- Les causes externes de la crise alimentaire
39
B- Les répercutions de la crise sur
l'économie burkinabè
40
Paragraphe 2 : Les effets des
crises énergétiques
41
A- Les origines de la crise
énergétique
42
B- Les conséquences de la crise
énergétique sur l'économie burkinabè
42
Paragraphe 3 : Les effets des
crises politiques : le cas de la crise ivoirienne
44
Chapitre 2 : Stratégies et
recommandations
46
Section 1 : Au niveau des secteurs de
production
46
Paragraphe 1 : Le secteur
primaire
46
A- Le sous-secteur agriculture
46
B- Le sous-secteur élevage
48
Paragraphe 2 : Le secteur
secondaire
49
Paragraphe 3 : le secteur
tertiaire
49
Section 2 : Au niveau des facteurs
transversaux qui affectent la productivité
50
Paragraphe 1 : les politiques
macro-économiques
50
A- Les politiques budgétaires et fiscales
50
B- La politique monétaire
51
Paragraphe 2 : Les infrastructures
économiques et sociales
52
A- Les infrastructures économiques
52
B- Les infrastructures sociales
53
Paragraphe 3 : L'ouverture mondiale
et les aspects institutionnels
53
A- Les politiques commerciales et la promotion des
exportations
53
B- Les aspects institutionnels
54
CONCLUSION GENERALE
55
BIBLIOGRAPHIE
57
ANNEXES..............................................................................................................................................I
ANNEXES
ANNEXE I
Tableau 1 : Evolution du taux de
croissance et du taux d'inflation du Burkina Faso
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Taux de croissance en %
|
1,8
|
6,6
|
4,7
|
8
|
4,6
|
7,1
|
5,5
|
4
|
4,5
|
Taux d'inflation en %
|
4,2
|
4
|
2,4
|
2
|
-0,4
|
6,4
|
2,4
|
-0.3
|
10,5
|
Source : RSM-UEMOA, décembre
2008
Tableau 2 : Evolution
comparée des taux de croissance du PIB du Burkina Faso à celui de
l'ensemble des pays membres de l'UEMOA
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Taux de croissance du Burkina (en%)
|
1,6
|
6,8
|
4,6
|
8
|
4,6
|
7,1
|
5,5
|
3,6
|
4,5
|
Taux de croissance de l'UEMOA (en%)
|
-0,6
|
3,9
|
1,3
|
3
|
4,7
|
4,4
|
3,6
|
4,3
|
3,5
|
Sources : DGEP et UEMOA
Tableau 3 : Production
cotonnière du Burkina Faso en milliers de tonnes
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Production de coton
|
275,9
|
295
|
406
|
483,4
|
641,8
|
751
|
649
|
355,4
|
462
|
Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP
2008
Tableau 4 : Evolution des parts
sectorielles dans la formation de la valeur ajoutée total du PIB
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Moy
|
Secteur Primaire
|
33,4
|
34,5
|
33,6
|
33,7
|
31,6
|
32,8
|
31,5
|
29,3
|
30,8
|
32,4
|
Secteur secondaire
|
21,4
|
19,8
|
22,2
|
22,5
|
22,9
|
22,6
|
22,7
|
23,8
|
24,2
|
22,5
|
Secteur tertiaire
|
45,2
|
45,8
|
44,2
|
43,8
|
45,5
|
44,6
|
45,8
|
46,9
|
45,1
|
45,1
|
Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP
2008
Tableau 5: Evolution des
croissances sectorielles (en %) entre 2000 et 2008
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Moy
|
Secteur primaire
|
-3,7
|
17
|
2,7
|
10,7
|
-2,8
|
11,8
|
0,3
|
-4,3
|
10,4
|
4,7
|
Secteur secondaire
|
1,3
|
-9
|
15
|
9,3
|
9,3
|
6,7
|
5,5
|
8,1
|
6,5
|
5,9
|
Secteur tertiaire
|
10,1
|
8
|
1,4
|
6,9
|
6,5
|
4,6
|
6,2
|
5,6
|
0,7
|
5,6
|
PIB
|
1,8
|
6,6
|
4,7
|
8
|
4,6
|
7,1
|
5,5
|
3,6
|
5,3
|
5,2
|
Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP
octobre 2008
Tableau 6 : Evolution de
l'environnement international de 2001 à 2008
Années
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Dollars US
|
733,1
|
696,5
|
596,4
|
528,1
|
527,9
|
523
|
478,8
|
431
|
DTS
|
908
|
900,8
|
825
|
781,9
|
779,3
|
796,2
|
733,4
|
733,4
|
Prix moyen du pétrole
(US $/baril)
|
25
|
24
|
29
|
38,2
|
52,4
|
65
|
65
|
96
|
Coton indice Liverpool (Fcfa/Kg)
|
775,8
|
706,4
|
749,4
|
756,8
|
698,3
|
703,3
|
638,6
|
617,6
|
Cours de l'or en US $/baril
|
8715
|
10847
|
11177
|
13154
|
14319
|
18801
|
21243
|
28029
|
Croissance mondiale
|
2,3
|
3
|
2,6
|
4
|
3,2
|
3,3
|
4,9
|
4,1
|
Source :
Fonds Monétaire International (FMI), 2008
Tableau 7 : Evolution des parts
(en%) des exportations en valeur du Burkina Faso
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Coton
|
63,4
|
63,5
|
60,2
|
65,2
|
55,2
|
Produits d'élevage
|
13,7
|
12,7
|
15,2
|
13,1
|
16,8
|
Or
|
2,8
|
2,7
|
3,9
|
5
|
5,7
|
Produits agricoles
|
18,3
|
10,1
|
13,4
|
13,1
|
17,1
|
Autres produits
|
0,81
|
11,1
|
5,4
|
3,6
|
5,2
|
Source : Calculé a partir
des données du MEF/DGEP
Tableau 8 : Evolution du taux de
couverture des importations par les exportations du Burkina Faso entre 2000 et
2008
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Taux de couverture (%)
|
39,7
|
43,9
|
44,7
|
43,2
|
50,9
|
45,7
|
54,7
|
50,6
|
54,3
|
Source : INSD
Tableau 9 : Evolution de la
production céréalière en milliers de tonnes
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Mil
|
604,2
|
1009
|
994,7
|
1184,3
|
937,6
|
1196,3
|
1175
|
966
|
1198,6
|
Sorgho
|
847,3
|
1371,6
|
1373,3
|
1610,3
|
1399,3
|
1552,9
|
1515,8
|
1507
|
1950,1
|
Maïs
|
315,8
|
606,3
|
653,1
|
733,5
|
505,5
|
799,1
|
866,7
|
533,9
|
803,9
|
Riz
|
84,7
|
109,9
|
89,1
|
95,5
|
74,5
|
93,5
|
113,5
|
68,9
|
235,8
|
Fonio
|
10,8
|
12,3
|
8,9
|
8,7
|
9,1
|
7,8
|
9,5
|
12,8
|
24,8
|
Production céréalière
|
1862,8
|
3109,1
|
3119,1
|
3632,3
|
2926
|
3649,6
|
3680,5
|
3089
|
4213,2
|
Sources : MEF/DGEP/DPAM, IAP
Octobre 2008 / DGPSA
Tableau 10 : Evolution des parts
(en%) du volume des exportations dans le PIB réel
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Parts en pourcentage
|
9,65
|
8,9
|
10,8
|
8,8
|
8,77
|
9,74
|
11,49
|
10,63
|
Source : Calculé à
partir des statistiques de l'UEMOA-RSM, juin 2008
Tableau 11 : Contribution des
exportations et des importations à la croissance du PIB (en
pourcentage)
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Exportations de biens + services non
facturés
|
- 0,11
|
-0,95
|
1,44
|
0,51
|
2,03
|
0,29
|
2,48
|
0,86
|
Importations de biens + services non
facturés
|
-0,41
|
2,18
|
0,24
|
-1,53
|
-3,5
|
-1,91
|
-0,39
|
-0,29
|
Source : MEF/DGEP/DPAM-IAP
2008
Tableau 12 : Evolution des termes
de l'échange du Burkina Faso de 2000 à 2007
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Indice des prix à l'importation
|
227,4
|
224
|
230,7
|
237,7
|
244,8
|
252,1
|
259,7
|
267,5
|
Indice des prix à l'exportation
|
74,5
|
85,4
|
74,1
|
77,3
|
84,4
|
79,7
|
76,7
|
69,7
|
Termes de l'échange (en%)
|
32,75
|
38,11
|
32,12
|
32,51
|
34,48
|
31,58
|
29,94
|
26,07
|
Source : MEF/DGEP/ DPAM-IAP
2008
Tableau 13 : Evolution des
investissements en pourcentage du PIB réel du Burkina Faso et l'UEMOA
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Moy
|
Taux d'investissement du Burkina Faso (%)
|
25,3
|
26,7
|
24,9
|
20
|
19,3
|
19,6
|
15,1
|
21,3
|
22,3
|
21,6
|
Taux d'investissement de l'UEMOA (%)
|
12,2
|
15,1
|
14,4
|
15,2
|
10,9
|
12,8
|
11,8
|
12,7
|
14,4
|
13,3
|
Sources : UEMOA-RSM 2005, 2006,
2007 et 2008
Tableau 14 : Croissance du
Produit Intérieur Brut Mondial
Années
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Pays avancés
|
1,2
|
1,4
|
1,8
|
2,9
|
2,4
|
2,7
|
2,4
|
2,2
|
Pays émergents et en
développement
|
3,3
|
3,5
|
4,9
|
7,2
|
6,5
|
7,5
|
7,8
|
6,5
|
Monde
|
1,8
|
2
|
2,8
|
4
|
3,5
|
3,9
|
3,8
|
3,5
|
Source : FMI, 2008
Tableau 15 : Evolution du cours
du baril de pétrole et du dollar US (en FCFA)
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Prix du baril de pétrole (dollar US)
|
28
|
25
|
24
|
29
|
38,2
|
52,4
|
65
|
74
|
137
|
Dollars US en FCFA
|
713
|
733,1
|
696,5
|
596,4
|
528,1
|
527,9
|
523
|
478,8
|
431,9
|
Source : FMI, 2008
Tableau 16 : Evolution des
subventions aux hydrocarbures par l'Etat et du prix du baril de pétrole
de 2001 à 2008
Année
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Subventions
(milliards de FCFA)
|
7,5
|
11
|
14,5
|
15,1
|
20,2
|
22
|
27,3
|
40
|
Prix du baril de pétrole
(dollar US)
|
25
|
24
|
29
|
38,2
|
52,4
|
65
|
74
|
137
|
Source : MEF/DEP
Tableau 17 : Evolution de l'Aide
Publique au Développement (APD) (2000-2007)
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
APD (Mia de FCFA)
|
276,7
|
320,4
|
338,5
|
292,3
|
336,5
|
353,6
|
366,4
|
424,8
|
APD (en % du PIB)
|
14,8
|
16
|
16,2
|
13
|
14,2
|
13,9
|
13,7
|
15,3
|
Source : DGCOOP/PNUD-(RCD
Décembre 2007)
Tableau 18 : Evolution des
transferts courants sans contreparties (économies sur salaire en % du
PIB)
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Economies sur salaire
(Mia Fcfa)
|
44,5
|
32,0
|
36,6
|
26,5
|
21,1
|
26,1
|
31,7
|
35,6
|
38,1
|
Economies sur salaire
(en % du PIB)
|
0,02
|
0,016
|
0,017
|
0,012
|
0,009
|
0,01
|
0,012
|
0,013
|
0,013
|
Source : MEF/DGEP/DPAM/IAP,
2008
Tableau 19 : Dette
extérieure du Burkina entre 2000 et 2008
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Encours de la dette extérieure (Mia de
Fcfa)
|
986
|
1117
|
971,2
|
901,9
|
934,9
|
1170
|
603,7
|
600,6
|
832,3
|
Encours de la dette extérieure
(% du PIB)
|
57,3
|
57,8
|
46,4
|
38,5
|
35,8
|
40,9
|
20
|
18,5
|
23,4
|
Service de la dette (Mia Fcfa)
|
40,9
|
39,6
|
40,3
|
41,9
|
39,9
|
36,2
|
37
|
21,9
|
22,2
|
Service de la dette
(en % des recettes)
|
18,7
|
17,4
|
15,5
|
14,2
|
11,5
|
9,9
|
9,4
|
5
|
4,6
|
Service de la dette (en % des exportations)
|
24,2
|
20,8
|
19,9
|
18,9
|
15
|
12,7
|
12
|
6,4
|
5,4
|
Source : RSM-UEMOA,
Décembre 2008
ANNEXE II
METHODE DE CALCUL DU PIB DANS LES TABLEAUX SUIVANTS :
Calcul du PIB selon l'optique des
ressources :
PIB = VA du secteur
primaire + VA du secteur secondaire + VA du
secteur tertiaire + (Droit et Taxes à l'Importation,
TVA et taxes sur biens et services + Services
d'Intermédiation Financière Indirectement Mesuré).
Calcul du PIB selon l'optique des
emplois :
PIB = Consommation finale des
administrations publiques + Consommation finale
privé+ Investissement public +
investissement privé + Variation des stocks+
(Exportations - Importations).
Calcul du PIB selon l'optique des
revenus
(NB cette méthode n'est pas utilisée dans les
tableaux qui vont suivre)
PIB =
Rémunération des salariés (RS) +
Excédent Brut d'Exploitation (EBE) + Impôt
Indirect Net de Subvention (IINS)
METHODE DE CALCUL DE LA CONTRIBUTION D'UN SECTEUR A LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
Contribution du secteur = Part
du secteur dans la formation de la valeur ajoutée du PIB
(c'est-à-dire le poids du secteur) x Taux de
Variation du secteur d'une année à l'autre.
* 1 Simon KUZNETS :
Croissance et structures économiques
* 2 Bilan de mise en oeuvre du
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), mars
2008.
* 3 Crédits
hypothécaires aux Etats-Unis d'Amérique (USA)
* 4 Rapport annuel du FMI sur
les perspectives de croissance en 2008.
* 5 OCDE : Les perspectives
économiques 2007, http:// www.oecd.org.
* 6 Situation et perspectives de
l'économie mondiale 2008, département des affaires
économiques et sociales,ONU
* 7 Rapport annuel du FMI sur
les perspectives mondiales en 2008.
* 8 Groupe de pays formé
en 1991 par 12 ex-républiques soviétiques.
* 9 Rapport économique
sur l'Afrique 2008, Commission Economique pour l'Afrique.
http:// www.uneca.org
* 10 Arabie Saoudite,
Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Qatar
* 11 Rapport économique
sur l'Afrique-2008, CEA, http:// www.uneca.org.
* 12 Chiffre communiqué
lors du Forum National du Secteur Informel (FNSI), 2008.
* 13 Bilan de mise en oeuvre du
CSLP, Mars 2008.
* 14 UEMOA : Rapport
semestriel d'exécution de la surveillance multilatérale (RSM),
décembre 2008.
* 15 CAPES : Etude sur le
financement du développement, 2007.
* 16 WETTA Claude, Cours
d'économie du Burkina, 3e année, 2003,
Université de Ouagadougou.
* 17 Selon les OMD, le Taux
Brut de Scolarisation (TBS) devrait atteindre 100% à l'horizon 2015.
* 18 Donnée
communiquée lors du discours devant l'Assemblée Nationale, de Son
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Tertius ZONGO, sur l'état de la
Nation, Mars 2009.
* 19 Confère tableau 5
en Annexe 1, construit à partir des données de la DGEP-IAP
2009.
* 20 Taux calculé
à partir des données du RSM-UEMOA de décembre 2008
* 21 Données issues de
l'IAP-2008 - MEF/DGEP/DPAM
* 22 Exportation, croissance et
lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, CAPES, 2003.
* 23
Compétitivité et croissance économique au Burkina Faso,
Bissiri SIRIMA & Al.
* 24 Rapport sur
l'économie du Burkina Faso 2004. L'étude a été
menée sur des données de 1979 à 2003
* 25 Rapport sur
l'économie 2002 : Commerce extérieur, croissance et lutte
contre la pauvreté (MEF)
* 26 Chercheur et
conseillère sur le coton à OXFAM-International, http://
www.oxfam.org/fr/
* 27 Etude sur le financement
du développement, CAPES, 2007.
* 28 Rapport sur
l'économie 2002 : Commerce extérieur, croissance
économique et lutte contre la pauvreté-(MEF)
* 29 Selon l'USAID, les stocks
mondiaux de céréales ont baissé 6,5% en 2008 alors que la
demande a augmenté de 3,5%.
* 30 En 2008, aux USA, 23,7% de
la production de maïs a été converti en éthanol.
* 31 Rapport semestriel de la
surveillance multilatérale (RSM), UEMOA, décembre 2008.
* 32 Propos de M. Francis
TRAORE, Secrétaire Général du Groupement des
Professionnels de l'Industrie (GPI)
* 33 Rapport de la
CCI-BF : La `'vie chère'' au Burkina Faso, juin 2008,
www.ccia.bf.
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