2.4 PATHOLOGIE DU MONOCYTE
Monocytoses [11, 15,43]
Elles sont définies par un nombre de monocytes sanguins
supérieurs à 1000/mm3.
[11,15]
On distingue trois types de monocytoses :
§ Les monocytoses malignes
Elles surviennent soit dans le cadre des leucémies
aiguës monocytaires, soit dans le cadre de leucémies chroniques
myélomonocytaires. [11,43]
§ Les monocytoses réactionnelles
Ce sont des anomalies relativement fréquentes et de
signification diagnostique limitée ; elles s'observent au cours des
maladies infectieuses et, contrairement aux notions classiques, pas
spécialement au cours de la maladie d'OSLER ou de la tuberculose, mais
en réponse à des infections diverses bactériennes, virales
ou parasitaires. Des monocytoses réactionnelles au cours d'états
inflammatoires non spécifiques sont également
fréquentes. [11,43]
§ La monocytose qui survient au début de
la phase de correction d'une
agranulocytose est intéressante
à connaître, car elle témoigne de la
récupération des fonctions médullaires, des monocytes qui
ont une synthèse médullaire rapide sortant avant les
polynucléaires et annonçant ceux-ci.
[11,43]
2.5 PATHOLOGIE DU LYMPHOCYTE
Lymphopénie [11, 15, 34, 44, 45,
46,47]
Définition
La lymphopénie se définit par une lymphocytose
sanguine inférieure à 1.500/mm3.
[11,15]
Physiopathologie et étiologies
La lymphopénie peut être due à trois
anomalies :
La diminution de la production des
lymphocytes.
La cause la plus fréquente de diminution de la
production des lymphocytes dans le monde est la dénutrition
protidocalorique. La dépression immunologique résultant de la
malnutrition contribue de manière importante à l'incidence
élevée d'infections dans les populations dénutries. Les
radiations et traitements immunosuppresseurs, dont les alkylants et le
sérum antilymphocytaire, peuvent provoquer une lymphopénie en
lésant les progéniteurs et en inhibant la division des cellules
plus différenciées.
Des états d'immunodéficience peuvent clairement
exister en l'absence de lymphopénie, en rapport avec des fonctions
lymphocytaires anormales ou un déficit sélectif en l'une des
sous-classes de lymphocytes circulants. [11, 34,
44,45]
Altération de la circulation
lymphocytaire.
Les altérations sont fréquentes et sont le plus
souvent une réponse transitoire à des situations de stress, comme
des infections bactériennes ou des traumatismes.
[34]
Destruction accrue de lymphocytes.
La lymphopénie peut être la conséquence
d'une infection virale. Chez certains patients, la lymphopénie est due
à des anticorps anti-lymphocytes. Comme dans le cas des patients ayant
une neutropénie immune, la majorité de ces patients ont une
pathologie auto-immune ou rhumatismale inflammatoire sous-jacente. Des pertes
de lymphocytes peuvent aussi survenir dans les anomalies structurales de la
circulation lymphoïde, comme les fistules du canal thoracique.
[11, 34, 44,45]
Tableau IX. Causes de
lymphopénie [34]
Anomalies de la production de lymphocytes
Dénutrition protéinocalorique
Irradiation
Traitements immunosuppresseurs
Etat d'immunodéficience congénitale
Syndrome de Wiskott-Aldrich
Syndrome de Nezelof
Déficit en adénosine désaminase
Infections virales
Maladie de Hodgkin
Infections granulomateuses (mycobactériennes,
fongiques)
Altération de la circulation
lymphocytaire
Infection bactérienne aiguë, traumatisme, stress,
glucocorticoïdes
Infection virale
Infection granulomateuse
Maladie de hodgkin
Destruction ou perte de lymphocytes
Infection virale (par exemple VIH-1)
Destruction lymphocytaire médiée par les
anticorps
Entéropathie exsudative
Insuffisance cardiaque droite chronique
Drainage ou rupture du canal thoracique
Signes cliniques et diagnostic
Il n'existe pas de manifestations cliniques spécifiques
de la lymphopénie elle-même. L'existence de manifestations
d'immunodéficience dépend de la physiopathologie de la maladie,
de sa durée, de la sous population lymphocytaire atteinte
préférentiellement et du degré de perturbation
fonctionnelle de l'immunité humorale ou cellulaire. En
conséquence, en dehors des cas où il s'agit clairement d'une
situation de lymphopénie transitoire, l'approche diagnostique devra
comprendre un temps d'exploration de l'intégrité du
système immunitaire. En particulier, il faudra identifier les
sous-classes de lymphocytes circulants restants, lymphocytes B, lymphocyte T
helper et T suppresseurs. De plus, on pratiquera un dosage quantitatif des
immunoglobulines circulantes, ainsi que des tests de sensibilité
cutanée à la recherche d'un déficit de l'immunité
à médiation cellulaire.
[34,47]
Traitement
Comme la lymphopénie est le plus souvent une
conséquence d'une maladie sous-jacente, il faut avant tout faire le
diagnostic de celle-ci et la traiter. Les patients dont la lymphopénie
s'accompagne d'une hypogammaglobulinémie peuvent obtenir un
bénéfice significatif de perfusions intraveineuses
d'immunoglobulines. Le traitement des déficits sévères de
l'immunité cellulaire reste expérimental. Des réponses ont
été observées après allogreffe de moelle,
transplantation de cellules hépatiques foetales ou de cellules thymiques
épithéliales. [34, 44,47]
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