INTRODUCTION
L'Histoire de l'Humanité a été
jalonnée de migrations. Elles ont eu plusieurs motifs : traite
négrière, fuite de persécutions sociales, religieuses et
économiques.
Le Sénégal na pas échappé à
cette règle, les migrants se tournaient principalement vers les autres
pays Africains plus prospères (Côte d'Ivoire, Gabon) dans le
courant des décennies 70-80. Mais au fil des années la conception
de l'immigration a évolué autant sur plan économique,
géographique, social, qu'au niveau des pays de départ que
d'accueil.
Depuis la fin de l'année 2005 nous avons
commencé à assister à un phénomène :
d'immigration clandestine sur nos côtes, de jeunes
Sénégalais s'embarquent dans des pirogues de fortune ou
« cayucos » pour rallier l'Espagne, Barça
ou » Barsakh. »1(*)
Jadis cette pratique était visible au niveau du
détroit de Gibraltar ou de Tanger, toutefois, elle s'est fortement
amplifiée à partir de 2005.
Entre Mars 2000 et 2006, près de 2500 jeunes ont
embarqué, bravant l'Atlantique à l'arrivée 800 ou 900
rescapés selon le site latinreporters.com relayé par la presse
nationale wal fadjri et sud quotidien. En 2008, 46426 clandestins ont
été refoulés d'Espagne.
A préciser que ce ne sont pas tous des
Sénégalais mais d'autres nationalités font parti des
candidats, mais nos plages sont les points stratégiques pour tenter
l'aventure.
Il a été noté que les
analphabètes, 59,2% de la population sénégalaise en 2007
forment la majorité des partants.
Ainsi, pour les besoins de notre année de licence
professionnelle en communication à ESUP Dakar nous sommes dans
l'obligation de présenter un mémoire pour l'obtention du
diplôme.
De ce fait, nous nous sommes tournés vers la
communication sociale et notre thème de recherche s'intitule :
L'immigration clandestine au Sénégal : facteurs
explicatifs et stratégies de lutte.
Ce sujet a particulièrement retenu notre attention du
fait de l'ampleur du phénomène et du fait qu'il nous interpelle
en tant que jeune sénégalais et africain.
Aujourd'hui, l'Océan Atlantique a même
été surnommé cimetière marin, les jeunes
s'embarquent même conscients des risques encourus, très souvent
les candidats à ce suicide qui ne dit pas son nom savent qu'ils peuvent
bien en mourir, mais ce risque à un chômage chronique ou l'absence
d'acticités économiques ou simplement parce que le mirage de
l'Occident est dans leur tête.
Des drames surviennent en témoignent des clandestins
refoulés et abandonnées en plein désert à Cueta et
Melilla par les forces de l'ordre Algériennes et Marocaines. Aux pertes
en vies humaines, s'ajoutent celles économiques. Notre pays y perd un
capital humain vital.
Tout le monde a en mémoire le millier d'enfants
âgé de 10 à 13 ans qui avait du être rapatrié
d'Espagne du fait de leur situation de mineur en 2007.
Sans compter le désarroi des familles
endeuillées surtout quand le corps n'a jamais été
retrouvé, sans compter, la plupart des candidats ne déclarent
leur voyage à leurs parents ou proches, le choc de ces derniers n'en est
que plus violent et leur désespoir plus grand surtout c'est deux(2)
membres d'une même famille.
Les contextes sont variables car si dans des cas de figures
les parents ont financé le « voyage » dans d'autres
les jeunes ont tenté l'aventure dans le secret le plus absolu.
Le plan de redressement économique, la politique de
jeunesse n'ayant pas atteint l'efficacité escomptée malgré
les nombreux programmes, REVA, qui prônait le retour à
l'agriculture pour les jeunes, les agences pour les jeunes, le FNPJ qui se
proposait de fournir un crédit adapté aux jeunes etc.
Notre site d'enquête est Thiaroye sur mer. Ce site est
sorti de l'anonymat du jour au lendemain, les pirogues quittaient massivement
ce vieux quartier et les images ont fait le tour du monde.
Notre travail s'articule autour de trois parties :
· Le Cadre Théorique et Méthodologique
· Les Facteurs justificatifs de l'immigration clandestine
· Les Stratégies de lutte contre l'immigration
clandestine
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
Chapitre I : Cadre Théorique
Pour étudier un phénomène social il nous
faut expliquer nos motivations profondes. C'est le but majeur ce cette partie
qui s'établit comme suit :
-La problématique : elle cerne
davantage les questions relatives à notre recherche
- les objectifs de la recherche : ces
derniers nous permettent de valoriser notre étude en démontrant
son utilité à la société ou sa portée
économique.
- les hypothèses : Ce sont des
postulats, des tentatives de réponses aux questions suscitées
à travers la problématique. Toutefois c'est la
réalité du terrain qui nous édifie.
-La revue de la littérature :
permet comme son nom l'indique de passer en revue les écrits, documents,
publications, portant sur notre question de recherche.
- la définition des concepts :
elle explique les mots clés employés dans le sujet.
I.1. La Problématique
Comme déjà évoqué supra,
l'immigration est aussi vieille que l'Humanité et est une partie
intégrante de son Histoire.
Durant notre époque contemporaine elle a connu des
moments forts surtout au sortir de la seconde guerre mondiale car les pays
Européens avaient besoin de main d'oeuvre pour leur reconstruction. Par
exemple des pays comme l'Espagne, le Portugal et l'Italie sont passés
du statut de pays d'émigration à celui d'immigration.
L'immigration des jeunes africains n'est pas un phénomène
nouveau. Tant que les pays occidentaux trouvaient leur compte dans cette main
d'oeuvre bon marché, il n'y avait pas de dénonciation. La
dénonciation n'a réellement commencé que lorsque l'Europe
elle-même a connu la crise et cherche des moyens pour venir à bout
du chômage des jeunes occidentaux.
Au fil des années les politiques migratoires ont
commencé à être difficiles pour aboutir à un
verrouillage des frontières. D'un autre côté, des pays
Africains jadis stables ont versé dans des perturbations
socio-économiques et politiques.
De cette situation découle le désir des jeunes
de se rendre en Europe massivement et coûte que coûte. En
témoigne le phénomène auquel nous assistons depuis fin
2005 à partir de nos côtes, des jeunes poussés et
motivés par le fantasme de l'Eldorado Européen prenant des
embarcations de fortune pour se rendre en Espagne.
Jadis le phénomène s'observait vers le
détroit de Gibraltar ou Tanger.
Notre problématique est axée sur les points
suivants :
· Quels sont les facteurs justificatifs de l'immigration
clandestine ?
· La pauvreté imputable au chômage et la
précarité ainsi l'analphabétisme peuvent-ils être
tenu responsable de cette situation ?
· Devant l'ampleur du phénomène quel
fût la réaction de l'Etat Sénégalais ?
De l'Union Européenne et de leurs
différents organismes partenaires ?
· Les mécanismes de lutte mis en place
étaient-ils efficaces ?
· Quelles ont été les limites des
stratégies de lutte ?
· Quelles solutions durables pour éradiquer ce
phénomène durablement ?
Autant de questions que nous allons diagnostiquer à
travers nos investigations.
I.2. Les objectifs de la recherche
I .2.1. Objectif Général
Le choix du sujet a été motivé par le fait
que ce phénomène nous concerne et nous touche directement. Mais
le nombre incalculable de victimes dans nos pays nous a aussi incités
à réagir.
L'objectif général de notre étude consiste
à ressortir les enjeux de l'immigration clandestine dans notre pays,
autrement nous ambitionnons de mettre la lumière sur ce
phénomène du départ massif des populations pour l'Europe.
I .2.2. Objectifs Spécifiques
Les objectifs spécifiques de notre investigation
sont les suivants :
@ cerner les facteurs explicatifs de ce
phénomène
@ définir des stratégies de lutte contre cette
immigration clandestine
@ mettre l'accent sur les limites de ces dernières
@ Faire ressortir l'aspect violation et atteintes aux droits de
l'homme
@ prôner des solutions qui s'inscrivent sur la durée
et alternatives à la répression
I.3. Les Hypothèses
Pour mener à bien les investigations nos avons
formulé les hypothèses suivantes :
· Nous supposons que ce phénomène
d'immigration reste lié à la détérioration des
conditions de vie des populations, les difficultés des jeunes
formés à s'insérer dans un milieu professionnel de plus
exigent et offrant peu d'emploi , à la précarités des
emplois qu'offre le secteur dit « informel » et le cout de
la vie qui est de plus en plus cher alors que les ressources financières
économiques sont rares ( quelques données sur le chômage et
la pauvreté au Sénégal). En outre, le durcissement de la
politique migratoire des pays Européens ne permet plus une immigration
comme par le passé.
· Etant un pays pauvre le Sénégal ne manque
pas de défis à relever sur beaucoup de plans :
éducation-formation, santé, infrastructures mais surtout l'emploi
des jeunes.
S'insérer dans le monde du travail pour les
diplômés est devenu un parcours du combattant. La demande est
toujours supérieure à l'offre ce qui laisse en rade des milliers
de jeunes fraîchement sortis des écoles de formations.
Le chômage des jeunes est devenu endémique
surtout dans les banlieues et ceux qui exercent les petits métiers le
plus souvent analphabètes ou avec un niveau scolaire faible vivent au
jour le jour. De toute évidence cela cause une précarité
dont la conséquence directe est la pauvreté
Ainsi le manque de perspectives d'emploi engendrant un
désespoir profond est en grande partie responsable de l'immigration
irrégulière.
Certes ce phénomène existait mais c'est sa
massification qui l'a fait sortir de l'anonymat, ces milliers de jeunes
empruntant les océans avec comme idée rallier les côtes
espagnoles à tout prix.
· L'Etat Sénégalais a réagi par
l'intermédiaire de son Ministère de l'Intérieur et celui
de la Jeunesse. La première institution s'appliquait sur le
contrôle des frontières surtout maritimes mais aussi en signant
des accords relatifs à la gestion des flux migratoires avec l'Espagne
bien sûr et la France. Le Ministère de la Jeunesse quant à
lui a eu dans un premier temps joué le rôle de relais entre des
entreprises espagnoles en manque personnel dans des secteurs comme la
maçonnerie, ouvriers agricoles, saisonniers et les jeunes
Sénégalais.
· Les stratégies de lutte ont parfois porté
leurs fruits, mais leur degré d'efficacité est à revoir,
ce qui fait d'ailleurs ressortir les limites.
I. 4 : La Définition des
concepts
Il y a lieu de définir exactement émigrer qui
renvoie au fait de quitter son pays pour s'installer ailleurs et immigrer qui
désigne le fait de venir dans un pays afin de s'y établir.
Avant d'approfondir notre sujet l'explication des termes
utilisés est une nécessité : en réalité
il n'y a pas de définition standard de l'immigration
irrégulière.
C'est principalement « tout déplacement d'une
personne ou d'un groupe de personnes d'un pays à un autre, d'une
région à une autre pour une période plus ou moins longue
afin de chercher de meilleures conditions de vie mais en violant les lois
fixées pour traverser les frontières »
Le terme eldorado lui est défini par le dictionnaire
Larousse comme un pays chimérique qui regorge de richesses.
C'était un fantasme des conquérants Espagnols et
Portugais.
C'est son rythme qui est devenu effréné car rien
qu'en 2006 31000 clandestins sont partis de l'Afrique subsaharienne des
Sénégalais bien sûr mais avec d'autres nationalités
à bord d'embarcations de fortunes. A l'époque le terme qui
revenait le plus était « mbeuk mbi » et clandestin a
directement été rattaché à ce
phénomène.
Barça qui renvoie à la ville de Barcelone ou
Barsakh qui lui fait allusion à l'au-delà ce qui démontre
qu'ils sont pleinement conscients des dangers de cette aventure.
La notion de migration circulaire est apparue désignant
les opportunités de contrats saisonniers à tour de rôle
offerts aux candidats à l'émigration.
Ces derniers devraient obligatoirement rentrer à la fin
du contrat à leur frais, car au départ c'est l'employeur
Espagnol, Italien ou Portugais qui avait tout pris en charge.
Mais cette immigration n'est pas l'apanage des Africains car
chaque année des milliers de Mexicains traversent le Rio Grande à
la nage pour entrer illégalement aux U.S.A en dépit de la rigueur
des gardes côtes.
Que dire des Asiatiques qui à bord d'embarcations de
fortune tentent de rallier l'Australie par le Pacifique (reportage
diffusé sur France 24 le 20 Août 2010 vers 20h passés)
Dans ce pays le thème de l'immigration est même
devenu enjeu de campagnes lors des dernières législatives
opposant les travaillistes (parti socialiste) aux conservateurs (parti de
droite).
Les images des corps rejetés sur les plages sont
vraiment difficiles et poignantes.
Les décès sont le plus souvent liés au
mal de mer, car parmi les candidats il y a ceux qui sont originaires du Centre
du pays n'ayant pas l'habitude de la haute mer.
Le durcissement de la politique migratoire des pays Schengen a
aussi une incidence car d'un côté ils régularisent les
clandestins déjà sur place mais en contre- partie plus personne
n'entre.
Un voyageur régulier aussi peut basculer dans la
clandestinité car il suffit qu'il reste en Europe même si son visa
est expiré et voilà avec tous les risques d'expulsion, devoir
jouer à cache-cache avec les forces de l'ordre etc.
La CEDEAO a malheureusement vu une de ses résolutions
pour la promotion de l'intégration africaine détourné de
leur rôle premier, car de nos jours avec une carte nationale
d'identité il est possible de se rendre en Mauritanie qui est devenue
aussi une plaque -tournante de cette pratique incompréhensible.
De là les clandestins tentaient de rallier les
côtes marocaines.
I.5 : La Revue de la
littérature
Notre principale recherche a été menée
grâce à l'Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie sise au Point E.
Le même service publie chaque année La
Situation Economique du Sénégal avec des données dans
les secteurs que sont : la santé, l'éducation, la jeunesse,
la pêche, le tourisme, les finances publiques etc.
Son centre de documentation dispose de plusieurs publications
traitant des migrations.
Celle qui a le plus retenu notre attention est :
l'émigration clandestine : Profil des candidats Madame
Penda MBOW en collaboration avec le Forum de Dakar Migrations, Politiques et
Droits de l'Homme, Bonne gouvernance de la
migration de main d'oeuvre du BIT Migrant
programme.
SOS Faim : Migrations Que fait
le Sénégal ? Le dit dossier est
réalisé par Abdoulaye DIALLO, Hypolite GOLIDAS
Le Pacte Européen sur l'Immigration et l'asile du
Conseil Européen en date d'octobre 2008 a fait partie de notre
littérature, l'Expression édition online pareillement.
L'ouvrage est publié en Novembre 2008 au moment ou le
phénomène est en pleine explosion.
Des sites www.ec.europa.eu/eurostat
www.tukki.net,www.latinreporters.com,diploweb.com,
www.fojim.org,www.frontex.europa.eu
ont beaucoup apporté dans le travail de recherche.
Des publi-reportages avec Youssou NDOUR: Dangers of unlawful
immigration ET Spanish Campaigns broadcasted in Senegal
Les sites de O.I.T
www.ilo.org, et Fondation Konrad
Adenauer :
www.kas.de ont été
déterminants dans notre collecte d'informations.
Le site
www.en24h.com sur les données
statistiques sur les U.S.A,
www.migrationsprofessionnelles.net,www.immigration.gouv.fr
et
www.france24.com ne furent des
alliés très précieux pour les actualités à
chaud touchant notre sujet.
Mais en matière de recherche documentaire la
première étape consiste à savoir comment axer ses
efforts.
L'article : Espagne- Immigration :
L'Atlantique, cimetière d'Africains sur
Latinreporters.com est d'une grande utilité.
L 'article de Madame Naomi ONAGA de OSIWA News: Detentions,
Deportations and the Paradoxes in European Migration Policy : The need for
Concerted Action
Publié en anglais il revient longuement sur les
traitements inhumains infligés aux clandestins lors des séjours
dans les centres de détentions ainsi que les expulsions brutales.
C'est une violation des droits de l'Homme et l'Europe se
contredit dans les valeurs qu'elle affirme défendre.
Sur la même lancée Maître
Hélène NGUYEN VAN CISSE publie pour l'organisation cité
supra : Déportations forcées et
mauvais traitements infligés aux
migrants africains en situation
irrégulière, Plaidoyer pour une
approche « droits humains » paru en
2009 dans le rapport annuel rejoignent les contradictions mentionnées
sur l'article précédant en les mettant dans le contexte du
continent Africain.
Il y a là besoin de se concerter sur une politique
migratoire profitable et au pays d'accueil et à celui de
départ.
Les sigles FOJIM signifie Forum de la Jeunesse issue des
migrations, COFLEC : Collectif des Femmes pour la lutte contre
l'émigration clandestine, SCOFI : scolarisation des filles.
Le FRONTEX : Agence Européenne de la gestion pour
la coopération opérationnelle aux frontières
extérieures, DAGAT : Direction des affaires générales
et de l'administration du territoire.
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
La partie théorique achevée, nous allons nous
tourner vers la pratique symbolisée par l'enquête sur le
terrain.
Les méthodes et techniques se complètent les
premières déterminent la stratégie les secondes leur mise
en application.
Celle-ci aura pour but de prouver avec données
chiffrées les assertions ci-dessus.
Pour se faire nous avons cherché des informations les
plus précises possibles.
Les techniques d'enquêtes seront
déterminées par le type d'informations recherchées et les
profils interrogés.
II.1. Présentation du cadre
d'étude : Le Sénégal
Le Sénégal est un pays de l'Afrique de l'Ouest
Subsaharienne couvrant une superficie de 196722 km2. Il est bordé par
l'Atlantique à l'Ouest, la Mauritanie au Nord, le Mali à l'Est
la Guinée Conakry et Bissau au Sud.
La Gambie est quasiment une enclave allant à plus de
300 kilomètres à l'intérieur des terres quant aux
îles du Cap Vert elles se situent à 560 kilomètres de ses
côtes.
Sur le plan administratif les réformes se sont
opérées depuis l'indépendance en 1960, en 1996 dans le
cadre de la décentralisation, une plus grande autonomie de gestion
vis-à-vis du pouvoir central s'est offerte aux collectivités
locales.
En 2009 les régions sont au nombre de 14, les
départements 45, les communes de ville 113, 370 communautés
rurales.
Dans le domaine politique bien qu'étant l'un des pays
les plus stables, Amnesty International déplore certaines atteintes aux
libertés.
La constitution date de 1959 et a été
révisée plusieurs fois en 2001 plus récemment.
Le Président de la République est élu au
suffrage universel direct pour une durée de 5ans renouvelable une seule
fois, il nomme le Premier Ministre qui choisit ses Ministres et propose leur
nomination au Président de la République.
L'évaluation de la population se base sur les trois
recensements de 1976, 1988, 2002, en 2006 l'ANSD a publié
parallèlement « Projections des populations du
Sénégal issu du recensement de 2002 » anticipant sur
l'avenir probable de la population du Sénégal à l'horizon
2015.
Celle-ci s'évalue à 11.300.000 habitants sa
croissance est rapide avec un taux de fécondité 4 enfants par
femme.
La diversité ethnique et l'urbanisation galopante sont
des caractéristiques du pays.
Par exemple, les Wolofs représentent 43, 3% de la
population, les haal Pulaar 23,8%, les Séreers 14,7%, Diolas 3,7%,
Malinkés 3%, Soninkés 2,1%, Manjak 2%.
Est à noter la présence d'étrangers
Européens, Africains, Libanais, mais de plus en plus Chinois en zone
urbaine.
La façade Atlantique a longtemps hébergé
la population mais l'exode rural à tout
déséquilibré 1 sénégalais/ 4 vit dans la
presqu'île du Cap vert de facto Dakar est surpeuplé.
Les autres régions les plus urbanisées sont
Thies, Mbour, Saint Louis, Ziguinchor, Diourbel sans compter Touba qui s'est
développé de manière exponentielle en 2007 toutes
dépassaient 100.000 habitants.
Les plus faiblement peuplées Matam, Fatick, Kolda mais
Tambacounda qui est en dernière position avec 11 habitants au km2 elle
est pourtant la région la plus vaste.
Dans le domaine économique le Sénégal est
troisième de la sous-région après le Nigeria et la
Côte d'Ivoire.
La présence de multinationales principalement
françaises est notée telles que le groupe BOLLORE ou CFAO dans
une moindre mesure américaines DELTA AIRLINES, CITIBANK.
Ces quelques données nous illustrent : en 2009 le
PIB se chiffrait à 23,16 milliards de dollars américains, PIB par
habitant 1700 dollars, le taux de chômage urbain 40% des jeunes
citadins.
La dette extérieure représente 24% du PNB en
2009, en 2008 54% de la population vit en dessus du seuil de
pauvreté.
Notre partenariat commercial se tourne surtout vers l'Europe
la France, l'Italie, l'Inde également mais de plus en plus la
Chine comme en témoigne les sommets Chine-Afrique.
Comparé aux voisins le pays ne dispose pas de
ressources naturelles les recettes proviennent de la pêche et du tourisme
deux secteurs eux aussi dans la tourmente.
Si la pêche a pu voir ses exportations accroître
à cause de la réduction de la taxe, cela s'est fait au
détriment des fonds marins un repos biologique s'impose.
Le tourisme a sa haute saison surtout durant l'hiver en Europe
qui le principal marché émetteur cette saisonnalité est
aussi un frein à son essor, les complexes hôteliers se
concentrent dans la capitale, la petite côte dans une moindre mesure la
Casamance.
Pourtant les atouts ne manquent la mer, le soleil à
longueur d'année là où le bas blesse c'est l'organisation
et la gestion des structures en charge de la promotion de la destination
Sénégal.
En 1994 le franc CFA a été dévalué
et une politique libérale s'est intensifiée, en 2006 le pays a pu
bénéficier de l'éligibilité du FMI pour
alléger sa dette.
Néanmoins il fait toujours parti des pays pauvres
très endettés ce qui est une entrave au développement
socio-économique et crée une situation de pauvreté
ambiante.
Le secteur agricole employant 70% de la population active est
tributaire des aléas du climat (saison des pluies de Mai à
Octobre) disparité dans la tombées des précipitations
entre le sud et le nord, les invasions acridiennes.
Ces mêmes acteurs de l'agriculture n'ont le plus souvent
pas les moyens de se moderniser.
II.2. Les Méthodes et Techniques
d'investigation
II.2.1. La recherche
documentaire
La recherche a été conduite sur la base de la
littérature académique et professionnelle traitant des
institutions financières et de leur fonctionnement.
Ainsi le travail nous a conduits à consulter un
certain nombre de documents afin de collecter des informations relatives
à notre thème. De ce fait nous nous sommes
intéressés aux documents des centres de documentation. Nos
recherches ont aussi été basées sur quelques sites
Internet afin de mieux cerner le sujet.
Ainsi nous avons consulté la documentation disponible,
à l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, la
Fondation Konrad Adenauer ou il y a la possibilité de faire des
photocopies.
II.2.2. La constitution de l'échantillon
et le Déroulement de l'enquête
Pour ce faire l'étude s'est axée sur un
échantillonnage aléatoire stratifié.
Dès lors il faut constituer un échantillon
représentatif à partir d'une population mère
Les critères suivants seront pris en compte :
l'âge, la catégorie socio -professionnelle
Le champ d'études est axé à Thiaroye
sur Mer qui est le 16ème arrondissement de Dakar entre Pikine et
Rufisque, site fortement marqué par ce phénomène de
l'immigration.
C'est une banlieue difficile comptant environs 40.000
habitants avec un fort taux de jeunes au chômage. Elle a payé un
lourd tribut à cette migration irrégulière.
Notre visite sur le terrain est réservée aux
jeunes et nous avions pu en voir 40 âgées de 20 à 30
ans.
Ces derniers sont notre échantillon
représentatif et heureusement les approcher ne fût pas
difficile par rapport au temps le phénomène était à
son paroxysme.
Certains refoulés racontent même plus facilement
leur mésaventure et amertume.
Mais la tentation de partir est quand même toujours
perceptible à travers l'idée et la fixation qu'ils se font de
l'Europe comme étant le raccourci de la réussite.
60% des enquêtés sont pêcheurs ou issus de
familles de pêcheurs, 25% petits commerçants vivant de la
débrouille au quotidien, 15% des chômeurs sans qualifications
professionnelles.
Nous nous sommes également entretenu avec une femme
d'un courage exceptionnel Yayi Bayame DIOUF qui après avoir perdu son
fils dans ce drame a décidé de créer une association afin
de sensibiliser la jeunesse de son quartier.
Nos investigations auprès d'elle se sont
déroulées au premier jour le lundi de pentecôte 24 Mai
2010 et le jeudi du même mois.
II.2.3. Les outils de collectes de
données
Pour les besoins de l'enquête notre outil principal de
collecte ces données est le questionnaire. Des séries de
questions surtout constituées de questions fermées, ouvertes,
d'opinion ont été posées à nos
enquêtés.
Nous avons également utilisé le guide
d'entretien qui nous a été d'une très grande
utilité pour l'élucider notre sujet. Les enquêtes ont
expliqué davantage pourquoi ce drame a pris des proportions ainsi que
des débuts de pistes pour le solutionner.
Ainsi que la conviction qu'ils ont que voyager est le seul
moyen de réussir.
II.2.4. Exploitations et analyses des
données
Une fois de retour du terrain il faut dépouiller leurs
informations collectées.
Ensuite saisir et analyser les données. Les
procédures varient d'une enquête à une autre.
Les résultats observés sur l'échantillon
seront étendus à toute la population mère
Cependant les enquêtes peuvent contenir des erreurs si
certaines ne risquent pas d'avoir une incidence sur les résultats car
les éléments manquant à enquêter peuvent être
remplacés, d'autres erreurs plus graves faussent définitivement
l'enquête.
II.2.5. Difficultés
rencontrées
Dans l'ensemble aucune difficulté
particulière ne s'est posée sur le terrain car l'enquête
s'est tenue dans un contexte ou la voie maritime connaissait une accalmie.
Du fait que les candidats ont trouvé peut être
d'autres canaux le désert ou la voie ferrée via le Mali,
Mauritanie, la Maroc puis l'Algérie.
Néanmoins les principales difficultés
furent :
ü d'obtenir la permission à mon lieu de travail et
les absences étaient débitées du salaire. Je suis
conseillère commerciale au sein d'un centre d'appels-service client
ouvert 24h / 24 et mon emploi du temps ne me laissait ni samedis ni
dimanches encore moins les fériés.
ü Le nombre de permissions était limité,
un dépassement pouvait même entraîner un licenciement
ü .la contrainte de permuter avec les collègues
pour pouvoir respecter les rendez-vous avec les informateurs.
ü L'enclavement d'une institution telle que
l'Organisation Internationale des Migrations située aux Mamelles rendue
plus difficile d'accès par les travaux d'extension en cours au moment
de m'y rendre.
ü Les horaires d'ouverture des structures pouvant m'aider
dans mes recherches ne correspondaient pas toujours à mes planning de
travail.
ü le responsable conseiller technique 2 du
Ministère de la Jeunesse, des Sports et de Loisirs a été
un peu réticent, c'est sur présentation d'une lettre de mon
école que j'ai pu obtenir les informations et documents
nécessaires.
DEUXIEME PARTIE :
LES FACTEURS JUSTIFICATIFS DE L'IMMIGRATION
CLANDESTINE
CHAPITRE III : l'Espagne et l'immigration
clandestine
III.1. Le Positionnement
géographique de l'Espagne
Elle est délimitée par la
Méditerranée au sud, et à l'Est par Gibraltar qui autant
un territoire qu'un détroit l'Europe séparant de l'Afrique.
Au nord c'est sa frontière française par les
Pyrénées, l'Andorre et le Golfe de Gascogne.
Le nord-est et l'ouest c'est l'Atlantique et le Portugal qui
le borde.
Les Iles Baléares et Canaries font partie
intégrale de l'Espagne au large des côtes africaines.
En Afrique du Nord elle a des ramifications en particulier
Ceuta et Mellila.
Au plan politique elle est une monarchie constitutionnelle
divisée en 17 communautés autonomes, 50 provinces, les villes
principales sont : Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Las
Palmas.
III.2. Les réalités
économiques et les enjeux de l'immigration
Economiquement c'était surtout l'agriculture qui
dominait et dans le dernier quart du 20éme siècle des mutations
socio-économiques ont été noté. Ces
dernières sont imputables au boom du secteur intervenu dans les
années 50.
Entre 1995 et 2001 les emplois industriels ont connu une
hausse de 38%.
Le tourisme représente 5% du P.I.B.
Hélas au moment ou nous rédigeons ce document le
pays subit de plein fouet les effets de la crise financière de 2008 avec
un taux de chômage de 20 % au premier trimestre de 2010 avec la Lettonie
deuxième pays de l'Union Européenne comptant le plus de
chômeurs.
Les Espagnols retournent à un phénomène
qui a émaillé leur histoire : eux- mêmes migrent.
Au vu de toutes ces données la question qui revient est
: quelles sont les raisons, motifs de cette immigration
irrégulière alors que l'Europe a ses propres chômeurs
à gérer ?
Il y a un sentiment de double-jeu : d'un
côté le vieillissement de leurs populations entraînent de
facto un besoin en main-d'oeuvre dans certains secteurs, d'autre part la
politiquement migratoire est plus serrée que jamais.
Sur les 56 millions de migrants vivant en Europe 27,5% sont
actifs au plan économique ce qui représente 4% de la population
active Européenne.
Ce qui fait l'enjeu de cette migration
irrégulière c'est qu'elle ne date pas d'aujourd'hui ce qui lui
procure un cachet particulier c'est sa massification et une forme inconnue
jusque là sur nos côtes.
Sa forme variée et ses voies utilisées (mer,
désert, fait de disparaître une fois en Europe suite à
l'obtention d'un visa pour un motif de visite quelconque etc.)
Le traitement de l'information par les médias
occidentaux qui ne font que véhiculer des images négatives sur
l'Afrique.
Au Sénégal en 2007 elle a été
incluse dans les thèmes de campagne de beaucoup de candidats à
l'élection présidentielle.
D'un autre côté pour les Occidentaux eux-
même c'était un enjeu car jusqu'à une période
antérieure à la crise financière de 2008, les
Européens jouaient le jeu car cette migration leur permettait de
disposer d'une main d'oeuvre à moindre coût et les travailleurs en
situation irrégulière ne pouvaient en aucune façon
défendre leurs droits.
Cette situation était la résultante du fait que
les étrangers acceptaient des emplois dont les Européens ne
voulaient plus.
La tendance s'est renversée avec cette même crise
financière venue des Etats-Unis.
Des statistiques officielles de la Banque Mondiale ont fait
état de 40,1% milliards de dollars envoyés par les
émigrés en Afrique en 2007, et 36.9% milliards en 2008.
Ces transferts contribuent à réduire la
pauvreté en permettant aux ménages démunis
d'accroître leur consommation.
La crise financière de 2008 a restreint le flux des
capitaux des pays développés vers ceux en
développement.
Les matières premières ont triplé leur
production alors que leurs prix sur les marchés mondiaux ont
chuté, d'un autre côté le manque de liquidité sur le
marché financier international compromet la crédibilité
financière et les investissements des nouvelles industries attractives
ou émergentes.
Force est de constater que même en baisse les transferts
des émigrés ont bien résisté à la crise et
aux contraintes économiques et financières.
De ce fait sont une source de revenus ante et post-crise
Mais si celle-ci se prolongeait les transferts se replieraient
en chutant de 7,9% du taux de croissance des transferts vers l'Afrique
Subsaharienne contre environ 5% prévu sur le court terme.
Ce qui était à redouter une crise dans les
secteurs de la construction, bâtiment et tourisme avec le risque de
rapatriement des migrants ayant perdu leur travail et ou se retrouvant dans une
situation d'irrégularité car des réglementations
interdisent une prolongation du séjour en cas de fin de contrat quel que
soit le motif.
Dans des pays comme l'Italie le Gouvernement Berlusconi a
voté une loi reconnaissant l'émigration clandestine comme un
délit passible de peine de prison et rapatriement vers le pays
d'origine.
Mais aussi toutes ses implications allant de l'entourage
familial qui a beaucoup pesé sur la décision de partir des jeunes
(mère, oncle, influence de la situation du fils du voisin qui a
réussi en Europe).
Sans compter les passeurs, promoteurs et organisateurs de
voyages, facilitateurs qui ont su exploiter sans vergogne le rêve
d'occident de la Jeunes, les familles ayant été informées
du projet périlleux de leurs enfants les ont soutenus psychologiquement
et moralement.
Autre aspect jusque là rarement évoqué
les flux migratoires intra-africains et là aussi ceux qui ne sont pas en
situation régulière sont expulsés dans des conditions
humiliantes violant les droits de l'Homme dans le continent Africain
même.
Deux raisons fondamentales l'expliquent :
-l'externalisation de la lutte contre l'émigration
clandestine au Maghreb frontalier de l'Europe du Sud et servant de transit pour
les clandestins. De l'Afrique du Nord les clandestins sont interceptés
et refoulés par le désert sans ménagement.
-Un décalage est noté entre les aspirations
d'intégration africaine au plan économique, politique et social
et ces pratiques peu orthodoxes.
L'intégration africaine prône au contraire la
libre circulation des biens et des personnes, d'installation favorisant le
développement socio-économique de nos communautés.
Ce qui offrirait des opportunités aux Africains en
laissant entrevoir des perspectives, nous sommes loin au bout du compte dans la
sous-région et l'ensemble du continent.
La situation s'empire en période de crise
socio-économique et politique.
Déjà en 1970 la Côte d'Ivoire a
expulsé des migrants maliens et Burkinabés par charter et convois
routiers suite à des tensions socio-économiques dans le pays.
En 2008 en Afrique du Sud cède à des tensions
xénophobes avec comme conséquence la déportation de
centaines de migrants Nigérians et Zimbabwéens.
La Gambie plus proche de nous une enclave des migrants
Ghanéens, Nigérians, Sénégalais, Togolais, et
Ivoiriens ont été brutalisés, agressés et
expulsés des tueries furent même dénoncé.
Ces exemples montrent qu'il est difficile voire
injustifié de reprocher aux Occidentaux des rapatriements si nous entre
Africains avons de pareils comportements.
On y constate la violation de la Déclaration
Universelle des droits de l'Homme du 10 Décembre 1948 dont l'article
13.1 proclame le principe liberté de libre-circulation des personnes.
Les pactes internationaux relatifs aux droits civils et
politiques, aux droits économiques sociaux et culturels du 16
décembre 1966 rejoignent la première déclaration
citée.
La Charte Africaine des droits de l'Homme et des peuples leur
emboîtent le pas.
Mais toutes ces législations ont une valeur symbolique
car dans la réalité du terrain des sanctions n'existent pas sur
le plan international.
Chapitre IV : Les Principaux facteurs
justificatifs de l'immigration clandestine
IV.1. Les facteurs socio- culturels
A travers l'Histoire l'Europe a connu les découvertes
scientifiques et techniques du 15ème et
16ème siècle ainsi que la Révolution
Industrielle des 18èmes et 19èmes qui a jeté les bases de
son développement.
Elle est considérée comme le lieu de la
mobilité sociale, où le travail est facile à trouver, le
Paradis terrestre en somme.
Cependant elle-même admet avoir beaucoup puisé de
la connaissance de la Civilisation de l'Egypte Ancienne qui était Noire,
mais aussi de la Mésopotamie particulièrement dans le secteur
médical.
Sur le plan socio- culturel nous allons expliquer les
déterminants de cette migration irrégulière à
travers l'image perçue et projetée de l'Europe et de
l'immigration.
Jusqu'à nos jours l'Occident suscite des fantasmes et
mirages car étant considérée comme l'Eldorado, le lieu
où on peut gagner de l'argent sans effort particulier.
Cette image d'abondance, vie facile est imputable aux
chaînes de télévisions Européennes elles-mêmes
et les réalisations des émigrés dans leurs
localités d'origine.
Les footballeurs Africains évoluant dans les
championnats Européens eux-aussi entretiennent le mythe via les
transferts de club en club dont parle la presse en termes de milliards.
Ces derniers de par leurs comportements durant leurs vacances
accentuent la tentation de partir : (d'habitude c'est eux qui
épousent les belles femmes avec des cérémonies en pompes,
les voitures de luxe qu'ils conduisent et ou le comportement de leur famille
les traitant avec plus de considération)
Beaucoup de familles qui vivent convenablement en dépit
de parents à la retraite comptent au moins un enfant ou parent à
l'étranger, sans oublier les émigrés qui ont offert le
voyage à La Mecque à leur mère.
Le manque de compassion, de patience et de solidarité
vis-à-vis du jeune chômeur est déterminant à
prendre en charge.
Certains aspects négatifs de nos cultures et la
pression des hommes ont aussi poussé des mères à inciter
leur enfant au voyage : l'enfant qui échoue dans la vie c'est
toujours la mère qui est responsable, hélas les pères de
familles se soucient rarement de l'avenir de leur progéniture.
IV.2. Le sous-emploi et la pauvreté
Le Sénégal au même titre que le Mali et la
Mauritanie fait face à la précarité d'emploi, cette
situation oblige les jeunes à considérer la migration comme la
seule solution de rechange s'offrant à eux.
Le phénomène fait couler beaucoup d'encre puisse
qu'il a versé dans la clandestinité.
A coup sûr la misère est l'un des facteurs les
plus visibles de cette immigration irrégulière.
Cette pauvreté entretient des relations avec d'autres
facteurs : tel que la détérioration des conditions de vie
qui tend à persister .En dépit des politiques de redressement car
les problèmes sociaux sont toujours présents et la situation des
ménages plus précaires que jamais.
Le manque de travail représente 31,70% des motifs
avancés, le désir de mutations ou raisons professionnelles 7,20%
des causes avancées par ceux tentent l'aventure de la migration
irrégulière.
Ainsi la misère de la famille est une source de
pression surtout sur l'aîné qui a le plus souvent le devoir
d'aider les parents.
L'agriculture et la pêche autrefois sources de revenus
sont touchés à leur tour par la crise les méthodes de
travail sont devenues caduques de ce fait la rentabilité n'est plus au
rendez-vous.
La malnutrition, sous-alimentation l'enclavement et
l'impossibilité d'accéder aux biens du développement
humain de base représente également un déterminant.
Ces chiffres à l'appui l'illustrent bien 48,40% vivent
au dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage des moins de
35 ans est de 9,60% celui de la population juvénile sans emploi sans
revenu 58% et enfin le taux d'urbanisation 39%.
Ce durcissement des conditions de vie associé au mirage
de l'Europe et du comportement des migrants en vacances poussent les jeunes
à partir par cette voie risquée.
Ils existent d'autres causes : politiques,
sécuritaires, personnelles familiales.
D'ailleurs des pays instables de notre sous- région
(Libéria, Sierra Léone, Guinée Bissau) sont pourvoyeurs de
clandestins.
De même la Mauritanie doit surveiller ses côtes
les itinéraires des voyageurs ayant beaucoup changé le Maghreb
étant de plus en plus contrôlé.
La surpopulation fruit de la démographie galopante des
pays en développement est aussi un facteur indirect : les besoins
en nourriture, habitat, emploi sont là alors que la ressource se
raréfie. Le taux de croissance est de 2,7% alors que 57% de la
population ne dispose pas d'1 euro par jour pour vivre.
L'exode rural vers les villes découle de
pauvreté absolue régnant dans les campagnes est aussi un facteur
à prendre en compte le taux d'urbanisation est de 39 %.
Ainsi 21,7% des rapatriés évoluent dans le petit
commerce informel en ville et ou au niveau des banlieues.
D'un autre côté les PME ne sont pas assez
dynamiques ou manquent de rigueur dans la gestion en témoigne le taux
élevé d'ouvriers qualifiés au chômage.
Au plan étatique un manque de volonté est
constaté pour réorienter de manière efficiente
l'économie de base agriculture, pêche, tourisme, éducation,
formation et aussi dans la mise en oeuvre des politiques sectorielles
élaborées au sein des Ministères.
Le non respect des droits de l'Homme dans certains zones
jusqu'à maintenant est aussi motif de départ.
IV.3. Le Manque d'initiative des jeunes et la
responsabilité des familles
Nos sociétés traditionnelles
caractérisées par la vie en communauté et la
solidarité ont connu des mutations profondes.
Les revers de l'urbanisation galopante entraînent au
niveau des familles l'individualisme du fait de l'avenir incertain a fini
d'installer le malaise et un sentiment de culpabilité chez les jeunes
chômeurs.
Normalement la famille devrait être le premier soutien
du jeune ne parvenant pas à s'insérer professionnellement, cela
s'est longtemps manifesté par les longues nuits blanches ou des
séances de thé toute la journée, tout en étant
assuré d'avoir les repas.
Il est de plus en plus mal perçu voire
considérer comme un paresseux voué à vivre au
crochet des
autres.
Le phénomène a plus d'ampleur dans les familles
polygamiques à causes des rivalités entre demi-frères et
co -épouses.
Les mères de familles ont même financé le
voyage de leurs enfants en vendant tous leurs bijoux de valeurs ou autres
biens.
Un jeune rapatrié a même lancé
« au sénégal c'est la misère et l'Espagne c'est
le paradis » les migrants pensent que le voyage par tous les moyens
est la seule voie de sortie, cette affirmation à elle seule l'illustre
parfaitement.
Les jeunes ont quand même leur part de
responsabilité car les montants versés aux différents
acteurs du voyage clandestins (passeurs, intermédiaires,
propriétaires de pirogues) auraient pu servir à financer et
gérer de micro -projets.
D'autant plus que les sommes variaient entre 200.000 et
800.000 francs CFA il est souvent déploré le manque de
financement au niveau des circuits officiels pourtant c'était bien une
opportunité d'auto -financement au lieu de risquer leur vie dans les
océans ou le désert.
Il leur serait juste demandé de chercher à
être encadrés pour mener à bien leurs activités
chacun dans son secteur d'activité.
Hormis les rejetés du système éducatif ou
jeunes chômeurs les petits commerçants sont des candidats
avançant qu'ils ne parviennent pas à subvenir à leurs
besoins avec leurs revenus trop faibles.
De ce fait optent pour la traversée de l'Atlantique
avec tous ses risques.
IV.4. La Responsabilité des Etats et des
gouvernants
Les années 60 marquent le début des
indépendances pour la plupart des Etats Africains et depuis lors les
difficultés économiques se sont enchaînées à
cela s'ajoutent ceux politiques.
Ces dernières ont pour nom : détournements
de deniers publics, népotisme, clientélisme, mal- gouvernance la
liste n'est pas exhaustive.
La crise de la pêche causée par la cherté
des matériels intrants, carburant, la surexploitation des ressources
halieutiques, déclin de la pêche artisanale au profit de celle
industrielle des sociétés jadis fleuron du secteur comme la
SENEPESCA et AFRICAMER ont complètement plongé dans la crise
avant de déposer leur bilan.
Pourtant les produits de la mer étaient au premier rang
des exportations en employant 17% de la population active.
Rien que les industries de transformation halieutiques qui
employaient 10000 ont vu des facto leurs activités baisser.
Les puissances occidentales ne sont pas en reste car
tantôt soutiennent des régimes de dictature ou
déstabilisent ceux qui ne roulent pas dans le sens de leurs
intérêts.
Déjà après les indépendances
l'Etat Sénégalais avait signé avec la France une
convention sur la circulation des personnes et l'ouverture du Pays aux
Etrangers.
Ceci dans le but de recevoir les flux d'argent
éventuels qu'enverraient les émigrés mais aussi les
investissements des étrangers.
Socialement les premiers à partir ont joué un
rôle prépondérant sur l'image perçue de
L'Europe et de l'immigration.
Le transfert des émigrés s'élève
à 722 milliards de Francs CFA en 2008 contre 622 milliards
en 2009 ces chiffres sont assez évocateurs.
Même la crise économique n'a pas eu l'incidence
redoutée.
Ils sont presque équivalents à celui des
exportations de services.
En outre au plan économiques toujours les balances
commerciales de pays pauvres sont toujours déficitaires au profit des
pays du nord par exemple en 2008 le déficit global du
Sénégal était de 1640 milliards de francs CFA.
Cette situation est née de la
détérioration des termes de l'échange qui est apparue en
géopolitique pour exprimer la non- maîtrise des prix des
matières premières sur les marchés mondiaux par les pays
en développement.
C'est dans le courant du 20ème siècle
que la dépendance a été notée sur le plan
économique.
Pour rappel la balance commerciale est la partie de la
comptabilité nationale prenant en charge les exportations et
importations des biens et services marchands (biens manufacturés
matières premières, produits agricoles).
Les injustices ne se manifestent pas seulement sur le plan
économique et commercial mais également dans les relations
internationales.
En témoigne la facilité qu'ont les
ressortissants des pays Européens et Américains à venir
dans nos pays alors que pour nous obtenir un visa relève de
l'exploit.
Tous ces facteurs nous édifient sur les motifs de ce
voyage clandestin ô combien périlleux.
TROISIME PARTIE :
LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'IMMIGRATION
CLANDESTINE
CHAPITRE V: LES INSTITUTIONS INTERVENANTES DANS LA LUTTE
V.1. L'Organisation Internationale des
Migrations
Elle a été fondée en 1951 en
Genève Suisse où se trouve le siège.
C'est l'institution inter- gouvernementale et compte 120 Etats
membres avec 17 pays jouant le rôle d'observateurs.
Le nombre de ses bureaux dans le monde s'estime à
100.
Son domaine de prédilection est la gestion des
migrations, son exercice au quotidien allie migrations et respect de la
dignité humaine, assurer le bien être des migrants
Mais aussi la promotion de la coopération
internationale.
En 2008 son budget de fonctionnement était de 1
milliard de dollars U.S.
Son rôle est d'assister les migrants en
difficultés ainsi qu'aux réfugiés et
déplacés internes.
Dans sa philosophie il y a forcément lien entre
immigration et développement socio-économique autant pour le pays
d'accueil que celui de d'origine.
Elle met l'accent sur 4 aspects :
- migration et développement
-migration assistée
-migration régulée
-migration forcée
Son rôle est stratégique car les migrants
représentent 3,1% de la population mondiale.
Au niveau de Dakar son bureau couvrant la sous- région
est aux mamelles derrière la clinique des Mamelles et dispose d'un
service de la communication.
Au plan organisationnel la structure se résume comme
suit :
-la Direction Générale
-la Direction Générale adjoint
-Le Service de gestion des migrations
-le Service politiques et recherches en matière
migratoires et communications
-le Service des relations extérieures
-le Département gestion des ressources
- Le Service appui aux opérations migration et
santé
- les Centres administratifs et bureaux extérieurs
V.2. LE COFLEC
En acronyme Collectif des Femmes pour la lutte contre
l'immigration clandestine au Sénégal, la dite association a
été crée en 2007 avec un statut puisse qu'étant
reconnue par le Ministère de L'Intérieur.
Son objet organiser les familles victimes de la migration
irrégulière, mener des campagnes de communication sociale sur les
dangers par des visites de proximité au sein des familles
touchées.
Ceci avec à l'appui documentaires, reportages, films
mais également les autorités : Etat, collectivités
locales, sociétés civile, partenaires au développement ne
sont pas restés bras croisées.
Elle vise à organiser les jeunes en réseaux pour
qu'eux-mêmes deviennent des relayeurs dans la circulation de
l'information sur les méfaits de ce drame.
Le COFLEC a été mis en place pour apporter
soutien et affection mais aussi financier aux familles des victimes par la
promotion d'activités socio-économiques les cibles et membres
sont les femmes ayant perdu un ou des enfants.
Pour la plus part c'était ce même enfant qui
subvenait aux besoins de la famille.
Il assiste les jeunes rapatriés d'Europe et leurs
familles.
Ses missions incluent le renforcement des capacités
pour les femmes et les jeunes, la réinsertion des migrants
socio-économiques à leur retour de manière durable et
crédible.
Ses zones d'action sont Yoff, Thiaroye sur Mer, Yarakh, Kayar,
Mbour stratégiques et pourvoyeurs de migrants mais aussi où la
pêche a connu des moments de rentabilité.
Dans les années à venir, elle espère
aider les communautés de base à asseoir leur développement
socio-économique au Sénégal voire en Afrique.
Pour que plus jamais la jeunesse ne tente une
expérience aussi douloureuse et périlleuse.
La promotrice explique avoir été hyper
motivée par la visite de Ségolène ROYAL ex candidate
française à l'élection en 2007 et présidente de la
région Poitou-Charentes.
V.3. Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie
Créée sur les cendres de la Direction de la
Prévision et de la Statistique l'ANSD a été
fondée en 2004 par la loi No 2004-21 du 21 Juillet 2004.
Elle reprend en charge les activités statistiques et sa
structuration s'est faite grâce au décret No 2005-436 du 23 Mai
2005.
Bien qu'appartenant à l'Administration elle dispose
d'une autonomie dans la gestion.
Chaque année elle publie sur la situation
socio-économique du pays dans tous les domaines : pêche,
agriculture, élevage, tourisme, finances, jeunesse la liste n'est pas
exhaustive.
Ainsi élabore elle la met en oeuvre des programmes
annuels d'activités statistiques.
Participe au développement des sciences statistiques et
la recherche économique appliquée.
Son champ d'action se poursuit jusqu'à la formation du
personnel dans son domaine d'intervention.
Ses clients sont le gouvernement mais aussi les privés,
partenaires au développement ainsi que les Organisations non
gouvernementales.
Elle aspire à contribuer aux Objectifs du
Millénaire pour le Développement et la réduction de la
pauvreté.
En dehors de la direction générale il y a la
Direction des Statistiques Economiques et de la Comptabilité Nationale,
Direction Statistiques Démographiques et Social, ainsi que l'Ecole
Nationale Statistiques et Analyse Economique qui est à vocation
sous-régionale.
La DMIS a la charge d'assurer une collecte d'informations
viables sur l'ensemble des activités de l'ANSD, et de diffuser les
produits de l'Agence.
Sa mission de base est la supervision des matériels
informatiques et former le personnel dans ce domaine et la sauvegarde des
données d'enquêtes.
Elle intervient dans le fonctionnement du centre de
documentation et la conservation des archives et la gestion des relations avec
les usagers.
Des bureaux dans les régions ont été
ouverts pour coordonner les activités sur l'ensemble du territoire
national.
V.4. Les Ministères de La Jeunesse et de
l'Intérieur
Déjà en 1959 un Secrétariat d'Etat
à la Présidence du Conseil chargé de la Jeunesse et des
Sports avait été crée.
C'est après les indépendances que le
Ministère plein est fondé sous l'autorité du Premier
Ministre.
Les intitulés changeront souvent en fonction des
régimes en place mais les missions sont similaires.
A savoir la prise en charge de toutes les questions relatives
à la jeunesse qui est la couche la plus nombreuse car 57% a moins de 20
ans.
Cette même tranche de la population est aussi la plus
vulnérable.
Elle est confrontée à des problèmes de
manque de formation, chômage ou sous-emploi, santé de la
reproduction, déception vis-à-vis des politiques à son
endroit jusque là n'ayant pas porté ses fruits, avenir incertain
etc.
Dans le cadre de l'exécution de ses attributions le
Ministère dispose de services et directions rattachés tels
que : L'Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes, le Fond National de
Promotion de la Jeunesse, la Direction des Etudes, de la Formation et de la
Planification, Centre National d'Information et de la Documentation,
l'Inspection des Affaires Administratives et Financières et le CDEPS et
Services Déconcentrés.
Une DAGE ainsi qu'un réseau d'inspections
régionales de la Jeunesse, le Service civique national est une part
intégrante du Ministère, mais aussi le Projet de Promotion des
Jeunes par contre orienté vers la santé de la reproduction.
Pour assumer son rôle elle a développé des
partenariats aussi bien sur le plan national qu'international d'où son
implication dans les stratégies de lutte contre le
phénomène de la migration irrégulière.
C'était le Conseiller Technique 2 qui gérait le
dossier, et au moment ou nous rédigeons ce travail le Ministère
est à la Zone B.
Egalement le Ministère de L'Intérieur a pour
supérieur hiérarchique le Premier Ministre.
Il va se charger de mettre en préparer et
d'exécuter la politique en matière de sécurité
intérieure définie par le Chef de l'Etat.
Cela va de la police administrative à l'organisation
d'élections en passant par le Commandement territorial qui englobe les
préfectures et sous préfecture.
Mais en tenant compte des attributions spécifiques dans
la représentation de l'Etat.
La sécurité civile et la lutte contre les
incendies et calamités naturelles sont de son ressort.
Différents services et Directions sont
rattachés à savoir :
- Direction Générale de la Sûreté
Nationale
- Direction du Budget et du Matériel
-Direction de la Surveillance du Territoire
-Direction de la Police des Etrangers et des Titres de
Voyages
-DAGAT
Les Sapeurs Pompiers et l'Inspection des services de
Sécurité sont placés aussi sous son autorité.
Les forces de sécurité dans leurs missions et
attributs ont eux aussi participé à la lutte contre la migration
irrégulière à travers les brigades de gendarmerie
stationnées sur les zones de départs stratégiques.
V.5. Le leadership Alliance pour la Migration et
le Développement
Une autre organisation est aussi intervenue indirectement dans
ce combat à savoir le leadership AMLD, qui on peut dire est une jumelle
de l'O.I.M, dans la mesure où la fondatrice Madame Ndioro NDIAYE
fût Directrice de cet organisme international.
Sa création remonte à fin Novembre 2009 et
début 2010 sur la base du Code des obligations civiles et commerciales
en tant qu'association étrangère disposant d'un siège en
Suisse et Dakar au niveau des Almadies.
Elle étudie, fait la promotion de la concertation ainsi
que de la formation en matière de migrations et de leadership ayant un
lien avec le développement de l'Afrique.
Ses principes de bases reposent sur l'information,
l'éducation-formation.
Une meilleure compréhension des
phénomènes migratoires sous toutes leurs formes par les
officiels, la société civile, les ONG, femmes et jeunes.
L'objectif général fixé est une
connaissance approfondie et une maîtrise de la gestion des migrations et
les relations avec le développement pour et par les pays Africains.
Parmi ces objectifs spécifiques éliminer
l'extrême faim, financer des infrastructures locales grâce au
reliquat non utilisé des fonds reçus.
Elle vise la formation par des modules d'enseignement
universitaires en management de la migration
Une collaboration avec les organisations internationales afin
d'assister les gouvernements à intégrer la migration dans les
politiques de développement national.
L'AMLD est plutôt tournée vers une action
concertée avec les pays de départ, d'accueil et partenaires au
développement.
Sa structure s'établit de la manière
suivante :
-Une Direction Générale à la tête
Madame Ndioro NDIAYE ancienne directrice de l'O.I.M
-Un Centre international en santé et migration et
développement la Vice-présidence est logée là
bas
-Un département des programmes coordonnant toutes les
activités de la structure
-Une trésorerie générale gérant
les fonds des différents programmes, un administrateur civil est
à la tête.
L'enjeu du phénomène migratoire est tellement
marqué que l'AMLD a mis sur pied des modules de formation en management
des migrations.
Ses enseignements reposent sur la migration et la
santé, migration et genre, migration et développement,
migration-société et culture, migrations-conflits et
reconstructions post-conflit.
La consultation fait aussi partie de ses prérogatives
auprès des gouvernements Africains, organisations internationales,
régionales et locales.
L'AMLD s'investit également dans la tenue de
réunions traitant de la gestion des migrations et politiques de
développement, la politique de lutte contre la traite des êtres
humains en Afrique.
Le volet création de réseaux et la formation des
jeunes de la diaspora est l'un de ses axes stratégiques car visant
à développer chez celle-ci un esprit d'entreprenariat dans les
secteurs clés du développement économique et social dans
nos pays.
V.6. l'Organisation Internationale du
Travail
La création de cette agence date de la période
de l'après première guerre mondiale car ayant été
intégrée dans le Traité de Versailles en Avril 1919.
Ses organes exécutifs sont composés de
représentants de gouvernements, employeurs et travailleurs.
Le contexte se basait sur la recherche d'une paix universelle
durable grâce à la justice sociale.
Dès sa mise sur pied elle doit trouver des
réponses à la problématique de la sécurité,
l'humanitaire le social et l'économique.
Les missions et objectifs qui lui sont assignés
tournent sur l'assistance aux hommes et femmes des contrées riches comme
pauvres de trouver un travail décent leur assurant un revenu stable et
régulier dans les meilleures conditions.
Afin de parvenir à des résultats elle fait la
promotion d'un droit du travail axé sur le dialogue social dans le
domaine de l'emploi, le renforcement de la protection sociale, la
création d'emplois décents.
Elle élabore les normes internationales en
matière de travail, par les conventions et recommandations fixant les
conditions minimales de travail la liberté syndicale en particulier, le
droit d'organisation et de négociation, l'abandon du travail
forcé, l'égalité des chances et de traitements.
Les quatre objectifs stratégiques :
-promouvoir et mettre en oeuvre les normes, principes et
droits fondamentaux du travail
-accroître pour les hommes et femmes la
possibilité d'un travail et des revenus décents
-accroître l'étendue et l'efficacité de la
protection sociale pour tous
-renforcer le tripartisme et le dialogue social
Elle dispose de bureaux et représentations à
travers le Monde à Dakar notamment qui couvre 15 pays de la CEDEAO.
Son organigramme se compose de :
-la Direction
-le Centre de documentation et d'informations
-la Direction administratif et financier
-le service informatique
-le Département chargé de l'exécution des
programmes
V.7. La Fondation Konrad ADENAUER
La structure a été mise sur pied en 1956 et
depuis 1964 et porte depuis 1964 le nom du premier chancelier Allemand.
En Allemagne elle dispose de 16 succursales et est doté
d'un Conseil d'administration et de membres élus.
Sa philosophie se base sur les principes du mouvement
démocrate-chrétien.
Le bureau de Dakar existe depuis plus de 20 ans et gère
des programmes en collaboration avec des partenaires issus du Gouvernement,
parlement, acteurs du secteur privé, la société civile.
Ses départements se regroupent autour de :
-la coopération internationale et universitaire
débouchant sur un programme de bourses
-l'éducation civique
-archives pour le Parti-démocrate chrétien
-activités culturelles
A Dakar et dans la sous-région elle organise des
débats, ateliers de formations et ou conférences dans son champ
d'intervention, le dialogue inter- religieux reste une de ses
préoccupations.
Les filiales à l'étranger ont la charge de plus
de 200 projets dans 120 à travers le monde déployant un personnel
estimé à 80 collaborateurs.
Toutes les missions et objectifs tournent autour de la
promotion des droits de l'Homme, des libertés fondamentales, la
communication internationale et à l'entente entre les peuples
indispensable à la construction d'un monde de paix.
La liberté, justice et la solidarité sont les
principes fondamentaux guidant son action.
De même l'Etat de droit, l'économie sociale de
marché la concertation permanente en matière de
sécurité et de politique étrangère et une meilleure
gestion de la décentralisation dans les zones où elle intervient
est de mise.
Ses méthodes sont en priorité l'éducation
à la vie civique et publique mais aussi les bases d'un dialogue
politique.
Son budget s'élève à 100 millions d'euros
dont l'utilisation peut être contrôlée par les cours des
comptes et les autorités financières.
De par action certes indirecte la Fondation contribue à
la lutte contre la migration irrégulière.
CHAPITRE VI : LES STRATEGIES DE LUTTE
VI.1. Les actions de l' Etat Sénégalais et
Espagnol
Devant l'ampleur du ce drame des réactions s'imposaient
autant du côté du notre pays d'où partaient les jeunes que
du Gouvernement Espagnol principal concerné.
Dans la mise en oeuvre des mécanismes deux
thèses s'affrontent : celle de la répression via le
contrôle des frontières surtout côtières.
La surveillance et les patrouilles le long des plages
s'intensifiaient également pour contenir les flux migratoires.
En dehors de cela les mesures de reconduction aux
frontières sont devenues quasi quotidiennes ainsi que la construction
des barrières supplémentaires sur Sebta et Mellila.
L'élément déclencheur a été
le forcing en Octobre 2005 des barrières métalliques de Mellila
et Ceuta par des clandestins.
Le Gouvernement Espagnol avait dans un premier temps
opté pour le rapatriement et son Secrétaire d'Etat Espagnol aux
Affaires Etrangères dixit « la solution est le
rapatriement » et 10000 clandestins ont été
ramenés des îles Canaries via Dakar et Saint Louis entre 2005 et
2007.
D'un autre côté un projet d'accord de 4000 visas
a été validé et des jeunes pouvaient se rendre en Espagne
en toute légalité pour travailler comme ouvriers agricoles, dans
le bâtiment ou tout autre secteur ne disposant pas assez de main
d'oeuvre.
En 2006 700 jeunes ont pu voyager mais c'était une
migration circulaire la fin du contrat signifiait l'obligation de rentrer.
La fixation des populations sur place avait été
soutenue à travers des écoles de formations pour aider les jeunes
rapatriés d'accéder à une qualification à
défaut des prêts pour les porteurs d'initiative.
Nous voyons là toute la complexité de
gérer la demie- mesure entre gestion des flux migratoires et aide au
développement.
Les micro- projets ne sont pas en reste, côté
financement et encadrement au total 23 milliards décaissé par
l'Espagne.
De son côté l'Etat Sénégalais avec
l'aide des forces de l'ordre pour cette situation exceptionnelle police et
gendarmerie ont mis en commun leurs action afin de :
-arraisonner toutes les pirogues tentant de partir surtout
à partir des zones stratégiques (Kayar, Mbour, Rufisque, Thiaroye
sur Mer), rien qu'en mars 2006 19 pirogues ont été prises avec
plus de 1000 personnes à bord 60 passeurs, et 10 étrangers.
-Surveiller ces mêmes zones citées supra
- Sanctionner les passeurs eux-mêmes voire leur infliger
des peines de prisons fermes comme cela fût le cas à Saint
Louis.
La législation Sénégalaise dispose de la
loi du 10 Mars 2005 relative à la lutte contre la traite des personnes
et pratiques similaires et à la protection des victimes.
Dans l'article 4 une peine de 5 à 10 ans assortie d'une
amende de 5 millions à l'encontre des organisateurs de voyages
clandestins quelque soit la voie empruntée, que le territoire national
ait servi d'origine, transit ou de destination.
Les arrêtés pour délit d'embarcation,
escroquerie, incitation à la migration irrégulière seront
poursuivis y compris les clandestins, passeurs et membres d'équipage.
De même en Janvier 2010 la Coopération Espagnole
en collaboration avec la Mairie de Dakar et la FAO a mis en place un projet
« promotion de l'usage d'une eau potable de qualité en
agriculture urbaine périurbaine ».
Un vaste programme à portée
socio-économique dépassant 520 millions de francs CFA.
Une façon pour la Coopération de contrer la
migration irrégulière.
Le micro- crédit est de plus en plus
intégré pour assister les maraîchers et floriculteurs dans
les niayes.
Des privés espagnols ont pris par en décidant
d'investir chez nous dans l'optique de créer des emplois, l'exemple le
plus parlant elle la société AGROCOMERMANCHA, à Ross
Bethio évoluant dans la production et l'exportation de melons.
Son champ d'action s'étend dans la formation offerte
aux jeunes Sénégalais aux techniques modernes agricoles au
Sénégal comme en Espagne, selon José Antonio GONZALEZ
administrateur de la Société.
Sur initiative du Président de la République en
2006, le Plan REVA était également mis en place pour endiguer
cette migration irrégulière et risquée.
Ce projet de développement est basé sur le
retour vers l'agriculture et l'émergence de pôles d'excellence par
l'accès aux fermes agricoles avec comme cibles les jeunes.
Seront concernés l'élevage, la pêche, les
eaux et forêts.
Le Maroc et l'Espagne ont contribué respectivement
à hauteur de 650 millions de francs CFA et 10 millions d'Euros.
Les raisons majeures de sa promotion sont les
suivantes :
-le dépeuplement des campagnes imputable à la
pauvreté entraînant une urbanisation galopante et mal
maîtrisée
-l'explosion du phénomène de la migration
clandestine
-la faible contribution du secteur primaire dans la croissance
alors qu'il emploie le plus de monde.
-l'insécurité alimentaire
-la pauvreté en zone urbaine contre laquelle il faut
lutter
Ce Retour vers l'Agriculture est une partie intégrante
du développement durable, et vise à inciter les populations
toutes catégories comprises à un retour massif vers la terre.
Cela participera à faire de l'agriculture le moteur du
développement national.
Sa particularité est l'avènement d'une nouvelle
génération d'agriculteurs aptes à l'initiative
privée dans le secteur agro-industriel englobant l'aquaculture, la
pisciculture même l'artisanat.
Au plan national et régional il est mis en oeuvre par
le Ministère du Plan, la tutelle demeure au Ministère de
l'Agriculture, de l'Hydraulique Rurale et de la Sécurité
Alimentaire.
Son objectif général est l'augmentation
considérable de la production agricole, répondre aux objectifs
de Stratégie de Croissance Accélérée. Et constitue
la base du Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté et de la Stratégie de Croissance
Accélérée.
Ses objectifs spécifiques :
-Lutter contre la migration irrégulière et
l'exode rural en créant des conditions de retour volontaire à la
terre.
-créer des emplois dans l'agriculture bien
rémunérés pour fixer les populations dans leurs
terroirs.
-améliorer la productivité et développer
la production agro-industrielle
-améliorer les conditions de vie des populations
rurales
-assurer la maîtrise de l'eau
-promouvoir un agriculteur de type nouveau
-aider le monde rural à se doter des nouvelles
techniques et nouvelles technologies générées par la
recherche
La liste n'est pas exhaustive et le but ultime est l'atteinte
de l'option « émigration clandestine Zéro »
un concept lancé par le Chef de l'Etat
Le Plan REVA concerne l'ensemble du territoire national et ses
cibles sont variées allant des émigrés aux jeunes citadins
en passant par les femmes et leurs groupements, les agriculteurs bien
sûr.
Les associations paysannes, communautés religieuses,
fonctionnaires, militaires libérés ne sont pas en reste de
même que les hommes et femmes d'affaires.
Cela s'étend aux sortant des écoles de
formations, universités, les volontaires de l'agriculture et sans
emplois.
L'Agence Nationale de gestion et de mise en oeuvre du Plan
REVA est fondée en 2007 pour encadrer et rendre opérationnel les
projets du plan.
Ses zones prioritaires définies sont surtout
Kirène, Tivaouane Peulh, ndieguéne, Pointe Sarène.
Dans son fonctionnement elle a des partenaires telles que le
PDMAS, ASPRODEB, ANCAR, CNCAS, ISRA, UGB de Saint Louis.
Ce dernier fonctionne par campagne et le
bénéficiaire rembourse le crédit qui lui a
été accordé ainsi que les charges relatives aux
prestations de service, par contre les intrants, moyens logistiques, terres
sont mis à sa disposition.
Pour démarrer d'août 2006-2007, la phase pilote
devait mettre en place 550 pôles d'émergence
intégrée et la promotion de l'initiative privée dans le
secteur agricole. Ses dernières auront des spécialisations allant
des cultures maraîchères incluant également la production
de fruits de mer.
Les résultats majeurs visés sont :
-la création de 300000 emplois directs et indirects
-réduire l'importation des produits laitiers par
l'amélioration génétique et 8000 vaches
laitières
-des retombées positives sur la souveraineté
alimentaire et la balance commerciale en réduisant la dépendance
de l'extérieur
-les effets positifs sur les revenus des ménages et la
sécurité alimentaire
-l'arrêt de l'émigration clandestine
Sur le long terme période 2008-2015, le Plan REVA
s'évertuera à réaliser les missions assignées
à l'agriculture dans le cadre de l'Objectif du Millénaire pour le
Développement et de la Stratégie de Croissance
Accélérée.
A savoir réduire la pauvreté de moitié
d'ici 2015, au taux de croissance à deux chiffres, et créer les
conditions d'un développement durable.
En exemple 3200 pôles d'émergence agricole
à l'image des fermes villageoises modernes devraient voir le jour.
Des techniques seront réalisées avant toute
concrétisation ou mise en oeuvre.
Celles-ci seront à vocation agro- sylvo-pastorale,
agro-pastorale ou piscicole selon les caractéristiques et vocations des
zones d'implantation.
Des fermes de type villageoises modernes tournées vers
les légumes et céréales sont aussi une partie du plan
REVA, ce fût le cas à Djilas qui est situé dans le
Sine-Saloum et dont les activités majeures reposent sur la pêche,
l'agriculture, l'extraction du sel et le commerce.
La primauté du secteur agricole lui confère
d'office une place privilégiée mais celle-ci est trop tributaire
des variations climatiques.
De cette situation découle une baisse et une
instabilité des rendements par exemple les céréales ont vu
leurs productions baissées de 23% en 2001-2002.
Pour la dite communauté rurale les fermes agricoles
étaient en priorité destinées aux groupements de femmes et
jeunes.
L'objectif général se basant sur
l'amélioration des conditions de vie des populations rurales durant la
période mise en oeuvre.
L'objectif spécifiques accroître les revenus des
groupements de femmes durant 2008-2009 la phase test.
Les cibles et résultats attendus rejoignent toujours
ceux du Plan REVA déjà énumérés supra.
C'est tout le processus qui est pris en compte de la
production à la commercialisation.
L'action de l'Etat Sénégalais abordée,
nous allons nous tourner vers le FRONTEX projet de l'Union Européenne
VI.2. Le FRONTEX
Fondé en 2004 le FRONTEX est devenu justement
fonctionnel en 2004.
Son but principal est le contrôle des frontières
extérieures de l'Union Européenne.
Le siège est à Varsovie (Pologne) et son budget
annuel est de 80 millions d'euros.
Elle fait la promotion de la coopération
frontalière et forme les gardes-frontières mais aussi recueille
les informations sur la surveillance que communiquent les Etats membres.
Tous les équipements sont fournis par les états
membres (avions, bateaux, hélicoptères) car sa création
est liée au fait que chaque année environs 500.000 migrants
entrent de manière illégale en Europe dont 14% par voie
maritime.
En 2006 sur demande espagnole le FRONTEX met en place un
dispositif de contrôle de la migration irrégulière au large
du Sénégal et de la Mauritanie.
L'objectif visé est d'empêcher l'arrivée
des clandestins aux îles canaries, ces derniers étaient 31000 en
2006 contre 4700 en 2005.
Pour rappel les Canaries et le détroit de Gibraltar
sont les principales voies de migrants clandestins d'Afrique au Sud du
Sahara.
La période favorable pour redoubler les patrouilles
étaient surtout l'été et rien n'est laissé au
hasard : hélicoptères, avions, navires.
La dite saison était favorable au
« voyage » à cause d'une mer plus calme que pendant
les autres saisons.
Avec ses 700 kms de côtes le Sénégal est
l'un des pays les plus en vue pour le « voyage » car
pourvoyeurs de clandestins voulant gagner l'Europe coûte que
coûte.
Il s'est vu obligé de joindre le FRONTEX en 2006 et en
2007 de rendre permanente les patrouilles communes dans le cadre de la
coopération.
Certes le rythme des embarcations ont cessé pour cause
des surveillances accrue mais les tentatives de partir en Europe en
général et Espagne en particulier suivent leur cours.
La voix du désert est devenue une alternative
empruntée par les clandestins pour partir.
D'autres pays ont pris le relais tels que la Gambie ou la
Guinée Bissau et Conakry car ces pays ne sont pas signataires du
FRONTEX. Ces « détours » sont plus longs plus
coûteux et plus risqués.
Rien qu'en 2007 presque 300 migrants et réfugiés
ont péri tentant d'entrer en Europe clandestinement.
Pour le budget de 14 millions en 2005 il est passé de
32 millions en 2006 et 72 millions en 2007.
Certes sur l'Atlantique les patrouilles ne se font plus, mais
l'Agence en charge du FRONTEX existe toujours et a une vocation
préventive et ses résultats mitigés publiés
notamment en matière de droits humains.
Il est admis que la pression migratoire sur l'Europe a connu
une montée durant le second trimestre de 2010, mais moins forte que les
années précédentes.
Sur le plan sécuritaire et des libertés le
Conseil de l'Europe a promulgué à Stockholm en Décembre
2009 un plan d'action visant à protéger les frontières
surtout au sortir de la crise financière.
L'autre objectif est une stratégie Europe 2020, pour
une meilleure défense des intérêts des citoyens du Vieux
Continent en intégrant ceux qui la font avancer.
Sur le plan moral la protection des valeurs morales communes
n'est pas oubliée.
VI.3. La conférence Euro-Africaine de Rabat
2006
La dite conférence s'est tenue les 10 et 11 Juillet
2006 à Rabat (Maroc).
Elle a été présidée par le
Ministre Français des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy
en compagnie de ses homologues Sénégalais, Marocain, Finlandais,
et Espagnol.
Pour la première fois une rencontre inter-
ministérielle était consacrée au lien entre la migration
et au développement.
Egalement une première réunissant les pays
d'origine, transit, et de destinations des flux migratoires sur le
tronçon reliant l'Afrique et l'Europe.
La conférence de Rabat a vu la participation des 25
pays de l'Union Européenne, l'Islande Bulgarie, la Norvège et
la Suisse ainsi que 28 Etats Africains appartenant à la CEDEAO et la
CEMAC.
Les sujets débattus tournaient autour des politiques de
développement et Co- développement l'organisation de la migration
légale et la lutte contre la migration irrégulière.
L'objectif visé par cette manifestation fût la
mise en oeuvre de mesures de régulations et de gestion des flux
migratoires mais aussi la promotion du développement durable afin
d'offrir aux populations des conditions de vie décentes.
Pour le Président Jacques CHIRAC l'émigration
est au coeur des relations franco-africaines
Il propose de combattre toutes formes de migrations
irrégulières en s'attaquant à ses profondes :
pauvreté, chômage, inégalités entre pays riches et
pauvres, sensibilisation des jeunes Africains par rapport à l'image
perçue et projetée de l'Europe etc.
Dans ce cadre la France prônait :
· la mise en place d'un observatoire Euro-Africain des
migrations
· le lancement de nouveaux projets de
co-développement entre les deux continents mobilisant la diaspora
africaine installée en Europe en usant des financements communautaires
existants.
· la définition d'une stratégie en
matière de réintégration consistant à organiser les
retours des migrants ne remplissant plus ou pas les conditions pour
séjourner dans un Etat.
· l'accroissement des mobilités de travailleurs
ayant des compétences entre l'Europe et l'Afrique avec comme cibles
primaires : les étudiants, jeunes professionnels, médecins,
chercheurs.
Tous ceux qui participent de près ou de loin au
développement et dynamisme du pays d'origine comme celui d'accueil
Parmi les déclarations officielles lors de la fin de la
rencontre il peut être cité :
· Un engagement à encourager et approfondir un
dialogue politique et opérationnel entre l'Europe et l'Afrique en
matière de migration et de développement.
· une augmentation de l'aide au développement 23
milliards supplémentaire d'ici 2015 à l'attention de l'Afrique de
la part de l'U.E.
· La Libye a aussi proposé d'accueillir une
conférence ministérielle Europe-Afrique avant fin 2006 visant
à pousser un dialogue de portée continentale et ayant pour
thème : migration et développement
· les questions de migrations doivent s'aborder de
manière bilatérale autant du côté des pays
d'origine, de transit et de destination que de l'Union Européenne.
La question du retour des migrants en situation d'échec
n'a pas été occultée, une assistance pourrait leur
être apportée dans le cadre des micro- projets pour faciliter leur
retour dans la sérénité.
Les créations d'emplois durables ou d'activités
sources de revenus seront aussi des volets importants.
Les transferts d'argent des migrants sont estimés
à 150 milliards de dollars par la Banque Mondiale mais seuls 10% seront
destinés à des investissements productifs, la mise en place d'un
compte-épargne développement qui vont défiscaliser les
fonds destinés secteurs clés de production.
La rencontre de Rabat ne fût pas la seule
déjà en Septembre la 3ème Conférence
ministérielle sur l'immigration en Méditerranée
occidentale se tenait.
L'O.I.M, le BIT et le Centre international pour le
développement des politiques migratoires y ont pris part comme
observateurs.
L'Europe, le Maghreb étaient les principaux
participants.
Les recommandations majeures pour venir à bout de la
migration irrégulière ont tenu la vedette par le biais du
renforcement de la coopération, de l'échange d'informations sur
le secteur, une périodicité des rencontres d'experts venant des
deux rives faisaient aussi l'unanimité.
Ces derniers prendraient en charge la gestion et le traitement
des flux migratoires.
Là encore la sensibilisation et la lutte contre la
pauvreté sont évoqués et bien sûr des projets de
développement dans les zones à forte partance migratoire pour
fixer les populations.
Et vue l'ampleur de la question les participants ont
projeté d'étendre le débat en Afrique subsaharienne.
La libye s'occuperait de la sécurité vu le
réseau de passeurs l'ayant transformé en plaque tournante.
L'une des premières réalisations
concrètes de ces deux rencontres fût la mise sur pied du projet
migrations professionnelles pour mieux gérer les migrations.
Il lie certains Etats de l'U.E la France bien sûr,
l'Espagne, le Portugal et l'Italie aux pays Africains en particulier le
Sénégal, Bénin, Mali, le Cameroun.
L'objectif du projet de partenariat vise à encourager
la promotion et la gestion efficace de la mobilité des travailleurs au
plan international.
La France a crée au sein du Quai d'Orsay l'Office
Français de l'Immigration et de l'intégration dont le but est
d'accueillir, d'assister les travailleurs nouvellement embauchés et de
leur faciliter l'adaptation au mode de vie en France.
Son rôle consiste aussi à vérifier la
crédibilité et la véracité des offres d'emplois
auxquelles les candidats répondent pour éviter les arnaques
orchestrées par les filières d'émigration douteuses. Ces
derniers exploitent les travailleurs en situation irrégulière
dans le travail au noir, sans qu'ils ne puissent faire de recours car
eux-mêmes étant en infraction.
La stimulation des retombées positives de l'immigration
du travail est aussi un objectif, mais aussi plus de coopération et de
dialogue entre les pays d'origine d'Afrique et ceux d'accueil en Europe.
Si les candidats à l'immigration professionnelle sont
le coeur de cibles les Services Publics de l'Emploi, instances et acteurs de la
Société civile intervenant dans les questions de migrations
peuvent apporter leur contribution.
Le projet tient compte du caractère transversal de la
migration professionnelle, des profils disponibles au niveau des pays d'accueil
et du parcours de chacun, c'est une coopération autant nord-sud que
sud-sud.
Ce type de migration peut se faire de manière
temporaire, durable ou saisonnière, mais dans tous les cas les migrants
bénéficient sont aussi de processus de retour pour une
réinsertion professionnelle dans le pays d'origine.
Au Sénégal par exemple ce projet est partenaire
du Service de la main d'oeuvre, l'ANEJ, et du Ministère de la Jeunesse
des Sports et des Loisirs.
Des ressources documentaires, séminaires de formations,
ateliers ainsi qu'opportunités de réseautage sont mis à la
disposition des demandeurs dans le but de les aider à préparer
leur voyage dans les conditions optimales.
Ce projet est porté par le GIP international dans le
cadre d'un consortium Européen et s'adresse aux services de l'emploi et
Ministères des pays concernés déjà cités.
Plus proche de nous au Mali c'est le CIGEM qui est l'un de ses
partenaires phares.
Mais tout ceci est à mettre dans sont contexte car
décidé et appliqué avant la crise financière
internationale.
V.4. L'Organisation Internationale des Migrations et ses
partenaires
La dite institution ne pouvait rester insensible face
à ce drame du fait de sa vocation.
Ses tournées commencent en 2007 par Ziguinchor et
l'optique est d'appuyer les migrants rapatriés ainsi que les candidats
potentiels.
Elle-même a toute une série de
publications : Les Fondements de la gestion des migrations répartis
en volumes et analysant la complexité des migrations allant du droit
international en passant par la responsabilité des Etats et la
réglementation sur les conditions de travail dans les pays d'accueil.
Son slogan fût « tukki taxul
tekki » littéralement traduit voyager n'est pas synonyme de
réussite.
Le renforcement des capacités et la gestion des flux
migratoires en étaient les points saillants évidement la lutte
contre la migration irrégulière.
Le financement en tant que programme d'urgence est
assuré par l'Union Européenne pour une durée de six mois
de Mars à Octobre 2007 d'un montant de 1,2 millions d'Euros.
Les années 2008-2009 aussi sont chargées pour
l'O.I.M les 19et 20 Janvier des journées de sensibilisation sont
organisées à Pikine et Mbour en collaboration avec le
Ministère des Sénégalais de l'Extérieur et du
Tourisme.
L'objectif de visé l'adhésion des populations
à l'élimination de cette pratique qui selon Madame Siga SARR
DIOUF ternit l'image de notre pays.
Les partenaires furent les associations de jeunes, groupements
de femmes, dahiras etc.
Les informations s'axaient autour du processus migratoire et
de la dure réalité de la vie en Europe surtout pour une personne
en situation irrégulière.
Les réseaux d'associations désireux d'intervenir
dans la lutte contre le fléau ne furent pas en reste à travers
des animations et causeries communautaires dans les lieux publics.
Madame Diouf est revenue sur les aspects sécuritaires
et socio-économiques visant à endiguer les départs mises
en place par l'Etat.
Force est de reconnaître qu'une baisse a
été enregistrée car de 35000 sénégalais sur
les embarcations vers l'Europe en 2006-2007 les chiffres sont passés
à 1500 en 2008.
Même son de cloche à Yarakh toujours l'O.I.M avec
la participation de l'Office Belge des Etrangers a pris part à la
journée de sensibilisation du 11 Février 2009
Le Président de la Fédération des
pêcheurs et le porte-parole des associations avaient rappelé que
si les jeunes en sont arrivées là c'est par manque de choix
aucune perspective d'emploi ou de promotion de l'auto-emploi dans leur pays.
Selon eux une solution concertée permettra de s'en
sortir.
Côté financement l'O.I.M n'est pas en reste une
trentaine de projets générateurs de revenus ont été
octroyés, M. HANN a réitéré son engagement à
soutenir la jeunesse.
Les femmes de Yoff et Thiaroye ont marqué de leur
présence cette journée.
La seconde phase de sensibilisation a déroulé sa
caravane à Guédiawaye en Juillet 2009.
L'ONG Agora pour l'éducation aux droits de l'enfant et
à la paix a été son partenaire et le milieu
éducatif constituait la cible primaire.
En janvier 2010 l'arrivée des clandestins sur les
côtes des îles Canaries a baissé de 45,7%.
Les artistes locaux ne sont pas restés bras
croisés une exposition a été organisée au
siège O.I.M de Dakar en Septembre 2007, celle-ci s'intitulait
« regards croisés sur l'émigration
clandestine »
Ils ont montré tout leur savoir-faire à travers
un atelier et les revenus tirés des ventes d'oeuvres d'art ont
été versés aux activités du GIE TEKKI FI CI
SENEGAL.
La dite association regroupe des jeunes ayant
été expulsés d'Europe.
L'initiative est née du programme financé par la
Commission Européenne pour renforcer les capacités du
gouvernement en termes de gestion des migrations et lutter contre celles
irrégulières.
Dans sa croisade l'O.I.M n'est pas seule, la Fondation Konrad
ADENAUER l'épaule toujours dans la sensibilisation à travers une
série de bande dessinée en Décembre 2006, Afrique
Citoyenne : émigration clandestine, l'aventure mortelle.
La dite publication ne se focalise pas sur les dangers et
conséquences sociaux-économiques, mais faire renaître
l'espoir chez les jeunes en leur proposant une image projetée positive
de leur pays, afin qu'ils restent sur place.
La Fondation a été motivée par le fait
d'éviter aux jeunes de se laisser par les marchands d'illusions leur
faisant miroiter une vie meilleure en Europe, elle est orientée
également vers la valorisation de petits métiers pour fixer les
jeunes sur leur terroir.
Cette option aiderai à soutenir les zones à
vocation pêche ou agriculture dépeuplées quasiment par
l'émigration clandestine.
Il y a dix ans le Vieux continent pouvait offrir du travail,
mais plus maintenant.
Sans compter le risque de perte d'identité culturelle,
de verser dans la délinquance une fois dans une condition de clandestin
en Europe.
Le Bureau Sous Régional de l'O.I.T a joué un
rôle en partenariat avec l'O.I.M par le projet STEP (Stratégies et
Techniques contre l'exclusion sociale et la pauvreté) il a
contribué à réduire la migration
irrégulière.
Elle travaille à étendre la couverture de la
sécurité sociale, en réalité le STEP est le
suivi-évaluation des sommets mondiaux sur le développement
social à Copenhague et Genève, le programme lutte au niveau
mondial contre l'exclusion sociale et la misère.
Elle est le socle de l'activité de l'O.I.T soutenir
chaque homme et femme à obtenir un travail décent dans le respect
de la dignité humaine, l'équité et de liberté.
Le programme STEP repose sur la généralisation
de la sécurité sociale par l'intermédiaire de l'assistance
technique.
Ces cibles prioritaires se composent de responsables publics,
partenaires sociaux, société civile, la nécessité
d'étendre la sécurité sociale se fait de en plus ressentir
dans les pays ou le programme existe, l'émergence de la micro-assurance
en est une résultante.
Techniquement le STEP soutient les responsables publics et
partenaires sociaux pour la définition des stratégies nationales
extension et conception du régime de la protection sociale
cohérent.
Les acteurs sociaux et groupes sociaux-professionnelles
interviennent comme des interlocuteurs également les réseaux de
micro-finance.
L'un des objectifs est aussi la lutte contre l'exclusion
sociale.
C'est sur financement de la Belgique.
Le PRODIAF (Programme de Promotion du Dialogue Social en
Afrique) fait partie des projets de l'O.I.T dans des pays récemment
sortis de conflits armés ou crises, sa présence au
Sénégal date de 10 ans et la phase 3 s'étend sur
2008-2011.
La stratégie globale se fonde sur la promotion du
dialogue social, et la prévention des conflits sociaux.
Ses actions vont de la formation en matière de
négociation et ou médiation, jusqu'à la mise sur place de
réseaux d'experts en dialogue social dans les Etats francophones.
Son projet phare demeure cependant le BIT Migrant Programme
dont l'objectif est une approche de la migration de main d'oeuvre basée
sur les droits.
Toute sa philosophie s'appuie sur une régulation et
souveraineté de l'Etat sur les politiques de migration, le renforcement
et de la coopération internationale.
De même les processus multilatéraux et encourage
la promotion de la participation tripartite dans la politique migratoire et
fournit un large éventail de mesures d'exemples de bonnes pratiques en
terme de conditions de travail.
Le résultat attendu un plus grand respect des droits de
l'Homme en général et des migrants spécifiquement
conformes à ses conventions.
Le programme fait le lien entre ces droits, la migration de
main d'oeuvre et le développement.
L'objectif général est de maximiser les
bénéfices d'une migration encadrée de la main d'oeuvre
pour promouvoir le développement durable et réduire la
pauvreté.
BIT Migrant programme compte parmi ses thématiques la
réinsertion des migrants de retour pour les assister dans la gestion de
leur auto-emploi c'est l'exemple de la Plateforme d'appui au secteur
privé pour la valorisation de la diaspora sénégalaise en
Italie le projet s'élève à 13 milliards de francs CFA.
Une meilleure utilisation des centaines de milliards
transférés est à l'étude car ces derniers
dépassent les revenus tirés du tourisme et ou les phosphates,
seuls 10% sont investis dans le secteur productif, le reste
dépensés au jour le jour dans les dépenses des
ménages et les cérémonies fastueuses.
Toutes ces organisations et institutions n'auraient pas
réussi à faire passer leurs messages à destination de
leurs cibles sans les médias (télévision, radio, presse
écrite, affichage et cinéma)
A travers des opérations de relations publiques et
relations presse qui ont relayé les stratégies de lutte
citées plus haut.
En prenant à témoin l'opinion nationale et
internationale dans le but de lui faire prendre conscience des dangers du
phénomène, l'inciter à contribuer à sa façon
à son éradication partielle
De cette manière épouse les objectifs de la
communication sociale.
Hélas comme toute oeuvre humaine les mécanismes
de lutte ont montré leurs limites, car en dépit de tous les
projets, toutes les mesures le phénomène persiste avec d'autres
voies utilisées par les candidats au voyage clandestin.
Ces dites limites feront l'objet de notre prochaine
section.
VI.5. Les Limites des mécanismes de
lutte
Le dilemme auquel sont confrontés les intervenants de
l'immigration clandestine est du au fait des politiques de rechanges
limitées.
Sur le plan communautaire déjà la seule voie
restait la sensibilisation des jeunes sur les dangers du voyage clandestin, les
moyens de ce type de campagnes étant peu important il existe une
incidence sur la portée du message.
Les jeunes tentent toujours cette aventure sachant les
risques, mais face au manque de perspectives d'emploi ils veulent jouer leur
va-tout par le désert de plus en plus.
D'autant plus comme il est d'habitude dans nos pays Africains
les tentatives de résoudre les problèmes ne sont
envisagées une fois le seuil critique atteint.
C'est depuis la fin des années 70 début des
années 80 que nous avons commencé à voir le
phénomène des maîtrisards chômeurs, sur le coût
le Gouvernement d'alors avait prôné des solutions.
Et pour cette époque les mentalités n'avaient
pas été préparées à entreprendre, à
promouvoir l'auto-emploi, dès la sortie de l'Université, de
l'Ecole Nationale ou de formation il faut aller chercher du travail.
A souligner que le souci majeur reste aussi le
mimétisme au moment même ou nous rédigeons ce travail force
est de constater qu'à chaque fois que dans notre pays un secteur est
porteur tout le monde l'investit en même temps ce qui le sature
rapidement.
L'exemple des télé-centres et cybers-espaces,
salons de coiffure et couture nous l'illustre parfaitement car si jusqu'en
2004 l'objectif était de créer 22000 emplois indirects via les
télé-centres, cybers-espace et vente de cartes
téléphoniques.
De nos jours la SONATEL n'accorde plus d'autorisation
d'ouvertures de télé-centres pire beaucoup ont fermé
complètement absorbé par les portables, et la
téléphonie par internet mais aussi une saturation liée
à leur prolifération.
Dire que le secteur a connu une période faste entre
1992 et 2008 générant des milliards de chiffres d'affaires.
Mondialement les migrants illégaux sont 50% des flux
et hélas dans notre sous-région Ouest-Africaine plus de la
moitié des partants sont analphabètes ou peu scolarisés ce
qui amoindri leurs chances d'intégration s'ils sortent
miraculés.
De ce fait ne connaissent pas assez la législation du
travail des pays d'accueil
Faces à la limites de l'Etat Sénégalais
et Espagnol les syndicalistes l'UNSAS précisément sont
même allé jusqu'à vouloir créer un projet migration,
santé, sécurité du travail.
La sensibilisation est une bonne chose mais une politique
prenant davantage leurs soucis de travail c'est encore mieux.
La surveillance des côtes par exemple a contribué
à faire baisser les pirogues en partance pour l'Espagne, il est bien
vrai.
Mais les arrivées sur les îles canaries se
poursuivent car les passeurs et leurs complices qui dès fois sont de
l'Administration trouvent toujours des astuces pour contourner les
gardes-côtes espagnols.
En présence des patrouilles côtières les
itinéraires ont changé empruntant le désert en tous cas la
voie terrestre la Mauritanie devient alors un point névralgique menant
à Agadez, Tamanraset, Sebha et les itinéraires varient d'un
contexte à un autre une combinaison des moyens se fait (voie
désertique et par le train par exemple)
Elle a du faire appel à l'Union Européenne pour
l'aider à renforcer sa surveillance de ses côtes.
Via la Mauritanie c'était directement l'Afrique de
l'Ouest-îles Canaries, il y a presque plus de risques par cette voie
Pas plus tard qu'en août 2010,12 candidats de plusieurs
nationalités africaines ont trouvé la mort dans le désert
algérien en tentant de rejoindre l'Europe leur camion est tombé
en panne selon le site internet actu-bénin.
Le chauffeur et le passeur seuls ont survécu.
Selon M. Diakité de l'Association des initiatives pour
le développement venant en aide aux migrants expulsés de Bamako
et les sensibilise en même temps aux risques des voyages.
Il estime qu'il y a relâchement dans la
prévention et que d'autres alternatives devraient être
proposées à ceux qui prennent le risque de partir.
Les clandestins trouvent un moyen de contourner les
dispositifs de contrôle de l'Union Européenne dans le
Détroit de Gibraltar, la politique de durcissement ne fait rendre les
candidats à entrer en Europe advienne que pourra.
La répression seulement ne suffit plus une conception
nouvelle du co-développement doit être étudiée avec
plus de rigueur.
Les réseaux de voyageurs clandestin sont hyper
organisés même dans les pays d'accueil ce qui rend le
phénomène encore plus difficile à gérer.
Le plan REVA a été dénigré et
rejeté par les jeunes qui en étaient pourtant le coeur de cible
« le plan REVA ne nous fait pas rêver »
Comme conséquences le jeune refoulé qui a
finalement dépensé son argent pour rien est frustré,
marqué par des expulsions de plus en plus violentes et humiliantes
souhaite retourner à tout prix.
Il ne peut pas subir le regard du voisin, de la
société voire de sa propre famille qui peut vivre ce retour comme
un déshonneur, le fils du voisin ou de la rivale de la mère ayant
voyagé.
Même le CNCR a été sceptique sur les
chances d'aboutissement de ce projet, il est le principal organisme paysan du
Sénégal.
Selon cette institution l'Etat devrait d'abord prioriser les
agriculteurs de métiers qui eux-mêmes sont obliger de venir en
ville à cause des conditions de vie trop dures dans les campagnes et
intérieur du pays où rien n'a été fait.
Le volet psychologique a été
négligé, non seulement les mères sont endeuillées
mais se sentent fautive, car c'est cet enfant parti dans ces conditions
difficiles, voulait les aider à avoir une vie meilleure.
Elles ont besoin de soutien psychosociologique.
Les facteurs socio- culturels déjà
énumérés représentent également une limite
aux stratégies de lutte utilisées.
La nouvelle donne prônée qui consiste à
ne recruter que des travailleurs qualifiés comme l'a depuis longtemps
mis en place le Canada, n'est pour faciliter la situation, dans certains pays
Européens cette notion est reprise sous le terme immigration choisie or
la demande est supérieure à l'offre.
En plus c'est soumis à la condition d'investir dans son
pays d'origine si la réussite sociale est acquise, le migrant doit
être utile pour les deux côtés.
Les politiques migratoires varient selon les partis au pouvoir
(gauche ou droite) l'actualité nous rejoins au moment ou la France
expulse des Roumains en situation irrégulière selon le Ministre
de l'Intérieur.
Dans ce même pays la migration professionnelle a
baissé de plus de 33000 titres de séjours délivrés
en 2008 à 27000 en 2009 du fait de la crise économique mondiale
et à la détérioration de l'emploi.
Ce sont les flux migratoires économiques qui ont
souffert de la crise au sein des espaces de libre circulation.
Lui emboîtant le pas le gouvernement Zapatero en Espagne
a pris des mesures de restrictions sur les conditions de séjour et
d'immigration du fait de la crise qui l'a aussi touchée.
L'astuce c'est moins d'arrivées et lutte contre ceux en
situation irrégulière, l'Europe accueille de moins en moins
d'immigrés, c'est un renversement de tendance en Espagne car ce
même gouvernement socialiste avait massivement régularisé
en 2005-2006.
Les contrôles d'identités des étrangers et
les arrestations se sont multipliés et la nouvelle donne permet
d'expulser des mineurs depuis 2008.
La dite politique frustre encore plus les jeunes
refoulés car la majorité des candidats sont des
analphabètes sans aucune qualifications professionnelles leur donnant le
sentiment d'être exclus.
Un autre revers de la médaille à soulever notre
société est profondément tournée vers la
superstition les charlatans et ou fabricants de potions magiques eux aussi sont
aussi pervers que les passeurs et organisateurs de voyages en promettant de
leur procurer des substances ou eaux bénites susceptibles de concourir
à la concrétisation du projet de voyage quel que soit la voie
utilisée.
Là encore c'est la crédulité pure et
dure de nos compatriotes qui se reflète c'est pareil que lors des
arnaques par les multiplicateurs de billets de banque combien se sont fait
plumer de cette façon sans même avoir eu le temps de
réaliser, du surcroit des gens instruits.
VI.6. Les Recommandations
Les facteurs majeurs de l'émigration
irrégulière, mécanismes de lutte et leurs limites
étudiées, nous allons tenter d'apporter des recommandations pour
combattre sur une longue durée ce fléau.
Force est de constater que la répression a vite montrer
ses limites, la priorité sera donc l'aspect développement
socio-économique.
Celles-ci tourneront autour de :
@ La promotion de la mixité des compétences, en
effet chaque année des milliers de jeunes sont diplômés en
marketing, comptabilité- gestion, management de projets, assistanat
PME-PMI, Banque-finance.
Au lieu de se tourner vers les entreprises et organisations
qui traînent les pieds pour recruter, pourraient apporter leur
savoir-faire aux agriculteurs, pêcheurs et petits commerçants
principaux candidats à la migration irrégulière ceci dans
le cadre de micro- projets.
Si les acteurs du secteur informel maîtrisent leur
métier, ils pourront renoncer au voyage.
S'il est vrai qu'ils ont par la suite suivi des formations
avec l'ONFP, et du CNQP, des lacunes existent et ces jeunes
diplômés peuvent les aider à combler en contribuant
à leur reconversion en continu qui s'impose du fait de la saturation
rapide dans certains secteurs.
La promotion des micros-projets et des initiatives
personnelles sont à saluer néanmoins, des efforts sont à
fournir dans le suivi-évaluation qui pose souvent problèmes
spécifiquement en terme financier.
-l'exemple de la communauté Guinéenne :
L'arrivée massive des guinéens au
Sénégal s'est faite dans le contexte du régime autoritaire
de Sékou TOURE vers les années 70-80.
Ils migrent aussi au Mali voisin et se tourne dans le
transport urbain qui jouent un grand rôle dans les échanges entre
les deux pays.
Depuis lors, ils sont à l'origine d'un réseau de
petits commerces leurs segments étant la vente de fruits et de charbon
et aussi pressing et nettoyage informels.
La rue Sandiniery dans le centre-ville de Dakar est leur
lieu de prédilection au même titre qu'une partie du marché
Tilène en face Maison de la Culture Douta SECK.
Ils sont la première communauté
étrangère vivant au Sénégal à Dakar leur
nombre s'estime à 77000 personnes. L'un d'entre eux Souleymane BOBO a vu
son nom de venir célèbre en devenant milliardaire rien que dans
le commerce des fruits de nos jours il est retourné à Conackry.
D'autres secteurs sont pour eux une aubaine telle que les
blanchisseries-nettoyage informelles, le commerce et l'exploitation du charbon
à toute échelle, que dire des boutiques phénomène
accru depuis les départ des mauritaniens suite aux
évènements malheureux d'Avril 1989.
La nouvelle tendance de la nouvelle génération
de jeunes originaires de ce pays est lancée par les vendeurs de nems et
de pains chinois stationnés devant les écoles et ou lieux de
travail, il en est de même pour les jus de fruits fabriqués
localement mis en sachet.
Leur force se trouve aussi dans leur capacité
d'organisation et leur solidarité relative.
Pourquoi ne pas prendre exemple sur eux en valorisant et
encadrant davantage les petites activités, au lieu de dépenser
son argent en risquant sa vie ou le rapatriement forcé.
Surtout que les expulsions se font de plus en plus brutalement
et le paradoxe est que jusqu'à une période
précédent la crise financière une fois en Occident
acceptent les petits boulots qu'ils refusent ici.
Ceci sans porter atteinte à leur intégration ou
inciter à la xénophobie.
-Une implication de la diaspora installée en Europe
à travers la Fondation des Emigrés Sénégalais ayant
le devoir moral comme ils sont responsables de la tentation du voyage de mener
des campagnes de communication interpersonnelle avec leurs jeunes
frères.
Le Projet Afrique-Migration vise à éclairer sur
les réalités de la migration d'abord et l'impact des envois sur
les économies des pays d'origines des migrants dans leur contribution
à lutte contre la pauvreté.
Ses deux objectifs sont :
-Renforcer les capacités des décideurs, banques
et institutions financières en Afrique dans l'optique d'une gestion plus
rationnelle des fonds envoyés.
-le second portera sur la fuite des cerveaux et mobilisation
des ressources de la diaspora, l'analyse sera orientée toujours sur les
envois de fonds, le motif pour lequel certains pays en Afrique pourvoient des
migrants qualifiés, leurs destinations cibles, la primauté des
migrations sud-sud comparées à celles sud-nord.
Celle-ci aurait comme objectif de tenir un langage de
vérité pour modifier l'image perçue de l'Europe et de
l'immigration, même ceux qui sont en situation régulière
peinent à joindre les deux bouts à plus forte raison dans la
clandestinité.
Heureusement la Fondation peu à peu commence à
être connue du public et opte pour la sensibilisation en
dénonçant les tares de cette catégorie d'émigration
car regroupant des sénégalais à travers le monde y compris
l'Europe.
Elle aide à des projets pour les migrants voulant
revenir au pays et y travailler mais aussi la formation à
l'entreprenariat de PME-PMI.
Les Occidentaux eux-aussi ont un double-jeu autant sur les
actions concertées en plus ne montrent que rarement des images
négatives de leurs contrées.
Cette situation entretient un flou dans les opinions des pays
de départ et d'accueil.
A noter qu'un manque de transparence de l'Etat
Sénégalais a même était décriée par
des associations de jeunes originaires de Sédhiou car la localité
a perdu beaucoup de ses fils dans ce drame.
-Socialement dans les familles certains comportements sont
à revoir parce que les parents même s'ils n'ont pas
financé le voyage ont tendance à favoriser celui qui a le plus
réussi fût -il le benjamin.
L'esprit de combativité, de non renoncement, le refus
de la fatalité devraient être inculquées à nos
jeunes, tout ne s'obtient pas en même temps, la réussite est au
bout de l'effort.
Il est temps de bannir la représentation sur l'Europe
comme l'endroit de la mobilité sociale, de l'obtention d'un emploi
rapide tout débute par là.
-Nos politiques et dirigeants ceux des pays riches se sont vus
adresser un avertissement par Ali SOUMARE, homme politique français du
P.S d'origine malienne et président du FOJIM lors du dernier Sommet
France-Afrique « occupez de la jeunesse sinon la jeunesse
s'occupera de vous »
L'Occident quant à lui avait été averti
par le Président Abdou DIOUF, ce dernier avait affirmé
déjà durant les années 90 en direct d'une chaîne de
télévision française que si nos pays n'étaient
pas aidés dans des conditions équitables le nord allait envahir
le sud.
-la satisfaction des aspirations des jeunes est aussi un enjeu
clé, la répression a montré ses limites, une relance
sérieuse du secteur agricole dans tout le sens avec un modèle
participatif, la promotion des secteurs productifs nécessitant l'usage
de la main d'oeuvre locale, mener des campagnes pour des marchés
équitables afin d'éviter aux petits exploitants de subir les
effets de la mondialisation.
-Les acteurs du développement autant en milieu rural
qu'urbain gagneraient à s'investir dans une volonté politique
réelle de réduction de la pauvreté via la redynamisation
de la pêche, l'agriculture et le petit commerce en se basant sur les
projets de développement local.
Les programmes et politiques menés devraient tenir en
compte des aspirations des populations cibles en les consultant et impliquant
via le mode participatif pour leur faire comprendre l'enjeu des programmes et
projets.
-Une meilleure prise en charge des familles des victimes de la
migration irrégulière sur le plan psychologique est à
considérer la perte d'un être cher affecte toujours en de
pareilles circonstances qui plus est.
-Les recommandations de 1995 lors de la Conférence de
Copenhague sur le développement social sont hélas toujours
d'actualité.
Elles étaient axées sur la lutte contre
l'exclusion et l'insertion des couches sociales les plus
défavorisées et qu'un développement durable ne pouvait se
faire sans une maîtrise de la démographie croissante (2,7%), la
création d'emplois dans un contexte de demande supérieure
à l'offre.
-Sans vouloir se passer d'eux nos dirigeants Africains
devraient plus pondérés et réalistes en négociant
avec les Occidentaux en donnant la primauté à une action
concertée.
-La liberté sous toutes ses formes sociale,
économique, politique doit être promue au même titre que les
droits de l'Homme et la prévention mais aussi la résolution des
conflits armés eux-mêmes facteurs de ce
phénomène.
Le mal doit être éradiqué à la
source en s'efforçant vers un monde équitable et s'attaquant aux
facteurs profonds de cette émigration irrégulière avec les
conséquences déjà énumérés.
Comme le dit l'adage à toute chose malheur est bon,
cette crise économique financière mondiale avec ses effets
néfastes sur l'emploi et la chute du niveau de vie en Occident doit
davantage être exploitées pour démystifier l'Europe et en
modifier l'image perçue que notre jeunesse en a, il y a eu certes des
avancées mais la garde ne doit pas baisser, car au moindre de reprise
économique ou de contexte favorable cela risque de reprendre de plus
belle et tous les efforts auraient été vains.
Rien qu'aux Etats-Unis en 2009 43,6 millions de personnes
vivaient au dessus du seuil de pauvreté absolu sur fond de
récession économique ce chiffre est le plus élevé
depuis 1994.
Dans le domaine de l'assurance les dépourvues se
comptaient par 50 millions en 2009 soit 16,7% surtout du fait des licenciements
économiques de leur employeurs, un paradoxe dans l'Etat le plus puissant
du Monde.
Une prise de conscience et remise en question s'imposent
à nous jeunes d'Afrique.
CONCLUSION
La question de la migration est vaste et tant qu'il y aura des
hommes les migrations existeront.
Mais l'impératif reste à savoir, comment les
adapter à l'évolution de la géopolitique, du fait du
nombre importants de migrants à travers le monde quelques soient leurs
motifs.
Les perspectives pour venir à bout durablement du
phénomène de l'immigration clandestine seront pas chose
aisée du fait de son caractère mouvant et multi- formes, et le
rythme avec lequel elle a pris de l'ampleur sur nos côtes entre
2005-2008.
Parmi les solutions proposées celles qui
émergent seront naturellement le développement concerté et
durable pour une meilleure prise en charge des flux migratoires,
l'éradication de l'extrême misère source majeure du
phénomène par la promotion de micros-projets
générant des revenus bien gérés et encadrés
(mixité des compétences dans nos recommandations).
Mais aussi des vastes campagnes mieux axées sur la
démystification de la vie en Europe par une information juste, vraie et
objective sur les pauvres en Occident et leurs conditions de vie.
Les migrants potentiels devraient aussi s'imprégner des
tendances économiques de leurs pays cibles d'immigration.
L'Occident devrait pourtant pour ses intérêts
promouvoir un partage équitable des richesses, seul gage pour ne pas
être pris d'assaut par des clandestins.
Cette situation interpelle aussi notre diaspora car cette
dernière peut participer au co-développement en finançant
des projets pour les jeunes diplômés pour absorber en partie le
chômage des jeunes ou misant sur des PME-PMI communes afin de promouvoir
l'auto-emploi.
La vie humaine est trop précieuse et ne mérite
pas un tel sort le manque de perspectives d'emplois et le découragement
ne sont pas des motifs fondés car un paradoxe est à soulever.
En effet d'un côté tu débourses des
centaines de mille pour un passeur et organisateur de voyage clandestin au
péril de ta vie, de l'autre il y a la plainte que les financements sont
difficiles à trouver.
Les prétendus démarcheurs de visas ont souvent
sans scrupules soutiré des millions de francs à des candidats au
voyage sans résultats.
Pourtant il ne se passe pas un bimestre sans que la presse ne
reporte des faits divers sur des histoires d'escroqueries aux visas, en
dépit de cela des jeunes se font avoir par crédulité ou
trop fort désir de partir à tout prix.
Pire une fois en occident des migrants originaires de nos
contrées acceptent des emplois jugés dégradants chez
nous.
Une contradiction supplémentaire au moment ou l'Europe
et les Etats-Unis cherchent à absorber leur taux de chômage,
l'Espagne elle-même a régulièrement été
interpellée dans le domaine de l'emploi par l'Union Européenne
pour taux de chômage élevé.
S'il est vrai qu'une quinzaine d'années en
arrière l'Europe offrait des opportunités, tel n'est plus le cas,
les habitants des pays développés acceptent des emplois qu'ils
n'auraient jamais admis cinq années auparavant.
Ce douloureux drame doit être notre affaire à
tous, des décideurs politiques en passant par les jeunes
eux-mêmes, femmes, les entreprises privées et publiques.
En dépit des potentialités notre jeunesse a trop
longtemps été laissée à elle-même, dès
fois incomprise voire brimée.
Un monde de paix est incompatible avec la misère,
l'atteinte aux droits humains, l'injustice dans la répartition des
richesses.
Mais redonner l'espoir à la jeunesse pour lui faire
réaliser que réussir dans son pays est faisable. C'est d'ailleurs
l'un des Objectifs du millénaire pour le développement visant
à réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015.
BIBLIOGRAPHIE
§ Madame Naomi ONAGA :
Espagne-Immigration : l'Atlantique, cimetière d'Africains
§ Me CISSE Hélène VAN
NGUYEN : Déportations forcées et mauvais
traitements infligés aux migrants Africains en situation
irrégulière, Plaidoyer pour une approche « droits
humains », 2009
§ L'Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie : La Situation Economique du
Sénégal que publie chaque année nous ont été
également d'un grand secours.
§ Bureau International du Travail :
Bonne gouvernance de la migration de main
d'oeuvre de même
§ COFLEC :
Femme-migration-développement
§ Youssef NOUR :
l'émigration clandestine et la coopération
internationale
§ Cheik Oumar BA et Alfred Inis NDIAYE:
L'émigration clandestine Sénégalaise
- www.tukki.ne
-
www.diploweb.com,www.ilo.org,www.fojim.org,www.ec.europa.eu,www.frontex.europa.eu,www.ec.europa.eu /eurostat.
-
www.osiwa.org,www.kas.de,en24h.com,migrationsprofessionnelles.net,www.immigration.gouv.fr,www.france24h.com.
- seneweb.com
Aperçu du questionnaire
Une fois sur le lieu (Thiaroye sur mer) au second jour de notre
enquête, après identification le vif du sujet pouvait être
abordé.
Que pensez-vous de l'émigration clandestine ?
Quelle est pour vous la motivation des candidats ?
A votre avis quelles en sont les causes et
conséquences ?
Quels peuvent être les moyens pour en venir à
bout ?
* 1 L'expression barza ou
barzakh est une expression populaire montrant le désespoir des jeunes
qui prennent la pirogue barza (barcelone) ou barzakh (la mort), car barzakh
désigne l'au-delà.
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