UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE
FACULTE DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION
ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DES DROITS DE L'HOMME EN AFRIQUE
CENTRALE
LA MISE EN OEUVRE DE LA CONVENTION CADRE DES NATIONS
UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU CAMEROUN : CAS DU MECANISME POUR
UN DEVELOPPEMENT PROPRE
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du diplôme de Master Droits de l'homme et action
humanitaire
Par :
NGWANZA OWONO Janvier
Licence en Philosophie classique
Sous la direction de :
Professeur Bernard-Raymond GUIMDO DONGMO
Agrégé des Facultés de Droit Public
Maitre de Conférences à l'Université de
Yaoundé II-SOA
Maitre de Conférences associé à l'UCAC
Année académique 2007-2008
DEDICACE
Aux miens
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis d'exprimer notre gratitude :
· Au Professeur Bernard Raymond GUIMDO qui a bien voulu
diriger ce travail ;
· Au Professeur Jean Didier BOUKONGOU pour son
encadrement tout long de notre formation en Master Droits de l'homme et action
humanitaire ;
· A M. Parfait OUMBA et M. Martin ZEH-NLO pour leur
précieux apport à la réalisation de ce travail ;
· A tous nos enseignants de l'APDHAC, pour l'encadrement
sérieux et les connaissances acquises tout au long de notre formation
;
· A mes parents et mes frères et soeurs pour leurs
soutiens ;
· A tous ceux qui, par leurs actes ou intentions, ont
contribué à la réalisation de ce travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS
CCNUCC : Convention cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques
CE ; Conseil exécutif
CIE : Comité
interministériel de l'environnement
COP : Conférence des Parties
COMIFAC : Commission des forêts
d'Afrique centrale
GES : Gaz à effet de serre
GIEC : Groupe d'Expert
Intergouvernementale sur l'Evolution du Climat
GTZ : Agence de Coopération
Allemande
FEM : Fonds pour l'environnement mondial
FNEDD : Fonds national de
l'environnement et du développement durable
MDP : Mécanisme pour un
développement propre
MINEFI : Ministère de l'Economie
et des Finances
MINADER : Ministère de
l'agriculture et du développement rural
MINEPIA : Ministère de
l'élevage, pêche et industries animales
MINFOF : Ministère des
forêts et de la faune
MINEP : Ministère de
l'environnement et de la protection de la nature
MINEPAT : Ministère de
l'économie et de la planification et de l'aménagement du
territoire
MINIMIDT : Ministère de l'Industrie,
des Mines et du Développement Technologique
MINEE : Ministère de l'Eau et
de l'Energie
MOC : Mise en oeuvre conjointe
MF ; Mécanisme de
flexibilité
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Économique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PFBC : Partenariat pour les forêts
du bassin du Congo
PNGE : Plan national de gestion de
l'environnement
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour
l'environnement
PSRC Plan stratégique de renforcement
des capacités
RIFFEAC : Réseau des
institutions de forestières et environnementales d'Afrique centrale
RGDIP : Revue générale de
droit international public
UCAC : Université Catholique
d'Afrique centrale
URCE : Unité de réduction
certifiée des émissions
URE : Unité de réduction
d'émission
RESUME
Au cours des vingt dernières années, le
problème des changements climatiques a attiré l'attention de la
communauté internationale. La communauté internationale a
décidé de prendre des mesures en vue de lutter contre les
changements climatiques. C'est ainsi que fut adopté la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques en 1992, ratifiée par
le Cameroun le 19 octobre 1994. Par la suite, un Protocole (dit de Kyoto)
à la Convention cadre fut adopté en décembre 1997, le
Cameroun a adhéré le 23 juillet 2002. Le Protocole de Kyoto
impose à tous les Etats parties des obligations communes mais
différencier. Il impose aux pays développés des
obligations contraignantes de réduction ou de limitation des
émissions de gaz à effet de serre. Et, il encourage et facilite
la participation des pays en développements dans la lutte contre les
changements climatiques au moyen des mécanismes financiers (fournitures
des ressources financières et transfert de technologies) et des
mécanismes de flexibilités basés sur le marché
notamment le mécanisme de développement propre (MDP). Le MDP vise
comme objectif d'aider les pays industrialisés à réduire
le coût de mise en oeuvre de leurs engagements de réductions en
finançant ou en réalisant des projets de réductions des
émissions dans les pays en développement, et pour les pays en
développement, d'accueillir des projets qui contribuent à leur
développement durable.
L'analyse de l'effectivité de la mise en oeuvre du MDP
au Cameroun montre qu'elle est double : sur le plan juridique par la
consécration d'un cadre juridique, et sur le plan pratique par des
réalisations conséquentes : des initiatives de projets MDP
et la contribution des pouvoirs publics et privés. Cependant, bien
qu'elle soit effective, la mise en oeuvre du MDP au Cameroun connait quelques
difficultés. Ces difficultés concernent particulièrement
l'insuffisance d'expertise et le manque de sensibilisation dans
l'élaboration des projets MDP. Toutefois, le solutionnement de ces
difficultés passe sans doute par le renforcement des capacités
des acteurs nationaux et l'amélioration du rôle du Comité National du MDP et du cadre
juridique existant.
Mots clés
Mise en oeuvre - Droit international de l'environnement -
Changements climatiques - Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques - Protocole de Kyoto - Mécanismes de
flexibilités - Mécanisme pour un développement propre -
Cameroun - Effectivité - Cadre juridique.
SUMMARY
Over the past two decades, the key question of climate change
has become an increasing concern for the international community, wich has
taken measures to combat it. Therefore, the United Nations Framework
Convention on Climate Change was adopted in 1992, ratified by Cameroon on
19th October 1994. Then, a major Protocol to that Convention was
adopted in December 1997, to which Cameroon adhered on 23th July
2002. Actuallty, the Kyoto Protocol imposes to states parties a series of
common but differentiated obligations. The richest countries are subjected to
constraining reduction or limitation targets in greenhouse gases emissions. The
participation of developing countries is encouraged and facilitated both via
financial measures (including resource allocation and technology transfer), and
a market-based Flexible Mechanism, namely the Clean Development Mechanism
(CDM). The CDM's ambition is to help industrialized countries lower the
implementation's costs of their own climatic targets, by financing or carrying
out projects of emissions limitation in developing countries. While these
latter are also being prepared to accomodate projects likely to contribute to
their sustainable development.
The analysis of CDM's implementation in Cameroon reveals an
effectivity at two levels: in terms of law with a dedicated legal framework ;
second, in practical terms trough important achievements, namely CDM projects
sustained both by state authorities and private groups. Despite such an
effectivity however, the CDM's implementation in Cameroon faces a certain
number of difficulties. These difficulties particularly relate to insufficient
expertise and the lack of sensitization in projects elaboration. It is
suggested that an appropriate resolution of these problems would come from the
reinforcement of national actors' capacities and the improvement of CDM
National committee's influence, as well as the existing legal framework.
Key words
Implementation - International environmental law - climate
change - United Nations Framework Convention on Climate Change - Kyoto Protocol
- Flexible Mechanisms - Clean Development Mechanism - Cameroon - Effectivity -
Legal framework.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : L'EFFECTIVITE DE LA MISE EN
OEUVRE DU MDP AU CAMEROUN
14
CHAPITRE I : UNE MISE EN OEUVRE JURIDIQUE PROPICE
16
Section 1 : Le cadre juridique international
17
Section 2 ; Le cadre juridique interne
27
CHAPITRE II : DES REALISATIONS CONSEQUENTES
36
Section 1 : Les initiatives de projet
37
Section 2 : La contribution des institutions
publiques et privés
39
SECONDE PARTIE : LA PREGNANCE DES DIFFICULTES
LIMITANT LA MISE EN OEUVRE DU MDP AU CAMERROUN
44
CHAPITRE I : LA CONSTANCE DES DIFFICULTES
46
Section 1 : L'insuffisance d'expertise pour
l'élaboration des projets MDP
47
Section 2 : Le manque de sensibilisation sur
l'élaboration des projets MDP
49
CHAPITRE II : LE SOLUTIONNEMENT DES DIFFICULTES
53
Section 1 : Le renforcement des capacités
des acteurs nationaux
54
Section 2 : L'intervention des pouvoirs publics
à l'amélioration du rôle du Comité National MDP et
au renforcement du cadre juridique existant
59
CONCLUSION GENERALE
65
BIBLIOGRAPHIE
68
ANNEXES
75
TABLE DES MATIERES
76
INTRODUCTION GENERALE
La protection de l'environnement est devenue l'un des enjeux
majeurs des relations mondiales contemporaines. Force est de constater
qu'aujourd'hui « la protection de l'environnement a fini
par s'imposer à la conscience universelle comme une
nécessité »1(*). Ce constat fait suite à la prise de conscience
par l'opinion publique mondiale de l'urgence d'une protection de
l'environnement, qui nécessite une coordination et une
coopération internationale. Comme l'a souligné la Cour
internationale de justice dans l'affaire Gabcikovo-Nagymaros2(*) : « Au cours
des âges, l'homme n'a cessé d'intervenir dans la nature pour des
raisons économiques et autres. Dans le passé, il l'a souvent fait
sans tenir compte des effets sur l'environnement. Grâce aux nouvelles
perspectives qu'offre la science et à une conscience croissante des
risques que la poursuite de ces interventions à un rythme
inconsidéré et soutenu représenterait pour
l'humanité - qu'il s'agit des générations actuelles ou
futures - de nouvelles normes et exigences ont été mises au
point, qui ont été énoncées dans un grand nombre
d'instruments au cours des deux dernières décennies. Ces normes
nouvelles doivent être prises en considération et ces exigences
nouvelles convenablement appréciées, non seulement lorsque des
États envisagent de nouvelles activités, mais aussi lorsqu'ils
poursuivent des activités qu'ils ont engagées dans le
passé ». En effet, depuis une trentaine d'années,
l'outil juridique est sollicité pour protéger l'environnement
tout particulièrement le droit international de l'environnement. C'est
dans cette optique, fasse aux phénomènes environnementaux des
changements climatiques, causés par l'effet de serre, le droit a
proposé une solution juridique à ce problème, qui prend la
forme d'une convention internationale dénommée Convention cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques adoptée en 1992.
Dès lors un processus fut mis en branle depuis les conclusions de la
dite Convention. Un cadre d'action s'est élaboré, cadre
destiné à permettre une évolution de la Convention
grâce à des protocoles visant à compléter le texte
de base.
I/ Contexte de
l'étude
Au cours du milieu des années 70, la pollution
atmosphérique est découverte. La communauté internationale
prend alors conscience de ce problème. Une conférence sera mise
sur pied, la Conférence de STOCKLOM de 1972, première à
reconnaître le problème de la pollution de l'air. Dans les
années 1980, les amplifications du phénomène de l'effet de
serre naturel furent constatées, de même que le
réchauffement de la planète qui en résulte. Selon le monde
scientifique, ce réchauffement de la planète, du à l'effet
de serre, entraîne des changements climatiques3(*). Les changements climatiques
sont « des changements de climat qui sont attribués
directement ou indirectement à une activité humaine
altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent
s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au
cours de périodes comparables »4(*).
Sur le plan global, les changements climatiques se traduisent
par de nombreuses manifestations à savoir : l'augmentation de la
température moyenne de la planète de l'ordre de 1,3°
à 5°C vers l'an 2100, l'élévation du niveau de la mer
de l'ordre de 15 à 95 cm d'ici à 2100. Ces modifications des
éléments physiques atmosphériques et océaniques ont
de multiples impacts sur l'environnement et tous les secteurs
socio-économiques5(*). Sur le plan national, à l'instar de l'ensemble
des pays du monde, le Cameroun subit également les effets
néfastes des changements climatiques6(*).
Partant de cet état de fait, en 1988,
l'Assemblée générale des Nations Unies adopte la
résolution 43/53 concernant « la protection du climat mondial
pour des générations présentes et futures ». A
la suite du Rapport d'évaluation du Groupe d'expert Intergouvernementale
sur l'évolution du climat7(*), qui confirme l'existence de changements climatiques
et la gravité des menaces qu'ils font peser sur la planète,
l'Assemblée générale des Nations Unies adopte une
résolution 45/212, qui lance officiellement des négociations pour
une Convention cadre sur les changements climatiques, sous la direction d'un
Comité intergouvernemental de négociation (GIN). Le Comité
intergouvernemental de négociation se réunit pour la
première fois en février 1991. A la suite de cette
réunion, les représentants des gouvernements adoptent la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques le 9 mai
1992. Elle est ouverte à la signature en juin 1992, à l'occasion
de la Conférence mondiale des Nations Unies sur l'environnement et le
développement, dit « Sommet de Rio », et elle entre
en vigueur le 21 mars 1994. L'objectif ultime de la Convention cadre est de
stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation
anthropique dangereuse du système climatique8(*).
Le caractère peu contraignant de la Convention cadre
des Nations sur les changements climatiques à fait que, la
Conférence des Parties adopte à sa troisième session en
décembre 1997 à Kyoto au Japon, un texte majeur qui
complète la Convention cadre et qui impose des obligations juridiques
contraignantes en matière de réduction des émissions des
gaz à effet de serre : le Protocole de Kyoto.
Avec le Protocole de Kyoto, les pays industrialisés
acceptent de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre
(GES). Ces pays se sont engagés à réduire globalement
leurs émissions de 5,2 % pour la période 2008 - 2012, par rapport
à leurs niveaux de 1990. Ce plafonnement se traduit par des obligations
de réductions des émissions propres à chaque. En
contrepartie, de ces obligations, des mécanismes de marché,
dits « mécanisme de flexibilité » ont
été introduits pour réduire des coûts liés
à la mise en oeuvre de ces engagements : l'application conjointe
(Article 6), le mécanisme de développement propre (article 12) et
le marché international de droits d'émissions (article 17).
Toutefois ces mécanismes ont été consentis dans le
Protocole, et leurs détails opérationnels n'ont pas
été clairement définis.
Les « accords de Marrakech », à la
suite la Conférence des Parties tenue à Marrakech au Maroc en
novembre 2001, ont concrètement établi les règles et les
procédures d'application des « mécanismes de
flexibilité ». Les décisions adoptées avaient
pour objectif la ratification du Protocole de Kyoto et la concrétisation
des projets MDP.
Toutefois, pour la majorité des pays en
développement, les changements climatiques ne sont pas une
priorité comparée aux autres enjeux du développement.
Cependant, on peut espérer que la Conférence des Nations Unies
sur le climat qui se tiendra à Copenhague au Danemark à la fin de
cette année 2009, sera une occasion de se mesurer à ce
défi de réduire de façon considérable les
émissions de gaz à effet de serre et de le résoudre de
manière décisive, si l'on veut éviter que le changement
climatique ne tourne au chaos climatique.
II/ Délimitation de
l'étude
Sur le plan spatial, la présente étude se
focalisera uniquement sur le cas du Cameroun. Le choix du Cameroun s'explique
par son positionnement géostratégique dans le puzzle mondial des
ressources naturelles, et les effets néfastes qu'ont les changements
climatiques sur ces ressources naturelles. En effet, le Cameroun a de riches
réserves forestières et fauniques, ces forêts font partie
du Bassin du Congo et reste un des derniers bastions forestiers mondiaux, et
ces dernières subissent les effets néfastes des changements
climatiques.
Sur le plan matériel, l'étude va se fonder sur
le droit international de l'environnement. Dans cette perspective, l'analyse
portera sur les mécanismes de « flexibilité »
introduite par le Protocole de Kyoto, et principalement le
« mécanisme de développement propre ». Ce
mécanisme de développement propre servira de cas de figure afin
d'examiner l'effectivité de la mise en oeuvre de la Convention cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques.
Sur le plan temporel, l'étude couvrira la
période allant du 19 Octobre 1994 à nos jours. En effet, la date
du 19 Octobre 1994 représente l'année de ratification par le
Cameroun de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques, Cette ratification a enclenché des processus au plan
national, et elle marque ainsi la volonté de l'Etat du Cameroun à
contribuer à l'effort international de lutte contre les
éléments déclencheur des changements climatiques.
III/ Clarification des
concepts
Pour mieux cerner l'objet de la présente étude,
il convient sans doute d'apporter certaines précisions
terminologiques : « mise en oeuvre » et
« mécanisme de développement propre ».
1/ Mise en oeuvre
L'expression « mise en oeuvre » peut
être définie comme l'ensemble des mécanismes visant
à garantir à la fois l'effectivité et l'efficacité
du droit ainsi que leur respect permanent. D'après Laurence BOISSON de
CHAZOURNES9(*) la mise en
oeuvre du droit international de l'environnement doit se matérialiser
à travers l'application simultanée par le juge, du droit interne
et des normes internationales, dans la mesure où l'objet même d'un
accord international, dans l'intention des parties contractantes, peut
être l'adoption, par les parties, des règles
déterminées, créant des droits et obligation pour les
individus, et susceptibles d'être appliquées par les tribunaux
nationaux. Car l'adhésion et la ratification des différents
textes et instruments internationaux (cas de la Convention cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques et de son Protocole) en
matière de protection de l'environnement à elles seules ne
suffisent pas à dire que ceux-ci sont reçus au niveau national.
Elles doivent d'être suivies d'une mise en oeuvre interne de ces
instruments à travers l'édiction des lois et la création
des mécanismes garantissant à la fois l'effectivité et
l'efficacité du droit de l'environnement ainsi que leur respect
permanent10(*).
En définitive, l'expression « mise en
oeuvre » peut être définie comme l'ensemble des
méthodes et moyens déployés visant à assurer
l'application des normes juridiques. Elle comprend toutes les attitudes, y
compris l'abstention et mesures destinées à assurer le respect de
la règle de droit et son exécution.
2/ Mécanisme de développement
propre
En ce qui concerne le « mécanisme de
développement propre », il a été institué
par l'article 12 du Protocole de Kyoto de 1992, qui stipule en son article 1
qu' :
« 1. Il est établi un mécanisme pour un
développement «propre».
2. L'objet du mécanisme pour un
développement «propre» est d'aider les Parties ne figurant pas
à l'annexe I à parvenir à un développement durable
ainsi qu'à contribuer à l'objectif ultime de la Convention, et
d'aider les Parties visées à l'annexe I à remplir leurs
engagements chiffrés de limitation et de réduction de leurs
émissions prévus à l'article 3.
Au titre du mécanisme pour un développement
«propre»:
a) Les Parties ne figurant pas à l'annexe I
bénéficient d'activités exécutées dans le
cadre de projets, qui se traduisent par des réductions
d'émissions certifiées;
b) Les Parties visées à l'annexe I peuvent
utiliser les réductions d'émissions certifiées obtenues
grâce à ces activités pour remplir une partie de leurs
engagements chiffrés de limitation et de réduction des
émissions prévus à l'article 3, conformément
à ce qui a été déterminé par la
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole.».
Toutefois, le Protocole de Kyoto ne définit pas
exactement ce que c'est le mécanisme de développement propre, il
se contente plutôt d'en donner les finalités comme c'est le cas
à l'alinéa 2. Ce mécanisme est en fait conçu
à la fois comme technique d'incitation des pays en développement
à poursuivre l'objectif du développement durable et surtout comme
moyen permettant aux pays de l'Annexe I de remplir leurs obligations.
S'apparentant à la méthode de l'application conjointe, elle
permet aux pays de l'Annexe I de bénéficier de réductions
d'émissions certifiées, par le biais de projets d'investissement
menés dans les pays du Sud. Parmi les conditions imposées par ce
mécanisme auxquels pourront s'associer des pays en développement,
il faut que des avantages réels et durables pour atténuer les
changements climatiques en résultent et que les activités
relèvent de celles qu'un État ne mènerait pas de son
propre fait (condition aussi connue sous la notion d'«
additionnalité»).
En d'autres termes, un Etat ou une entreprise de l'Annexe I
investit dans un projet de réduction des émissions de gaz
à effet de serre dans un pays en développement. En échange
des réductions constatées, un volume équivalent
d'Unités de Réductions d'Emissions Certifiées (UREC) lui
est délivré. Cet investisseur pourra vendre ces
Unités11(*) sur le
marché ou les déduire de ses obligations internationales de
réduction.
L'objectif du Mécanisme de Développement Propre
est double : d'une part pour les pays industrialisés (pays de l'Annexe
I) : il s'agit de réduire le coût de mise en oeuvre de leurs
engagements de réductions en finançant ou en réalisant des
projets de réductions des émissions peu coûteuses dans les
pays en développement. D'autre part, pour les pays en
développement (non Annexe I), il s'agit d'accueillir des projets qui
contribuent à leur développement durable. Un transfert de
technologies écologiquement rationnelles est censé
s'opérer. Le mécanisme de développement propre se
présente comme une voie pour attirer les investissements
étrangers
IV/ Intérêt de
l'étude
L'étude portant sur la mise en oeuvre de la Convention
cadre des Nations Unies sur les changements climatiques au Cameroun : cas
du mécanisme pour un développement propre revêt un double
intérêt : un intérêt scientifique (A) et un
intérêt social (B).
A/ Intérêt
scientifique
La problématique de la mise en oeuvre est devenue peu
à peu un champ majeur de recherche, en économie, en relations
internationales et en droit international. Elle suscite des analyses nombreuses
et variées, les auteurs cherchant à qualifier, voire à
quantifier, le degré d'effectivité et efficacité des
instruments et à expliquer les disparités rencontrées.
S'inscrivant dans un ordre juridique et institutionnel en pleine
évolution, la compréhension de ces phénomènes
s'avère un indispensable préalable à toute tentative de
renforcer ce corps de règles et d'instruments et, plus largement,
d'améliorer la « gouvernance » internationale de
l'environnement. En effet, bien que le droit international de l'environnement
fasse preuve d'une remarquable vitalité, son l'effectivité n'est
pas assurée12(*).
Partant de ces considérations, l'intérêt
scientifique de cette étude réside d'abord dans le fait qu'elle
tente d'élaborer une esquisse des chantiers à mener pour
l'amélioration de la mise en oeuvre du MDP au Cameroun. Ceci dans
l'optique d'une meilleure prise en compte de la problématique de la
lutte contre des changements climatiques dans les stratégies et
programmes de développement au Cameroun, afin de faciliter l'adaptation
du Cameroun aux changements climatiques. Ensuite, l'élaboration d'un
cadre juridique de la mise en oeuvre des projets MDP au Cameroun dans le cadre
de cette étude, s'offre comme un pôle d'attraction pour les
investisseurs nationaux et étrangers particulièrement
intéressés par le marché des Crédits d'Emissions
Certifiées. Enfin, face aux ouvrages consacrés
spécifiquement à la question de la mise en oeuvre des normes du
droit international de l'environnement, la présente étude veut
participer à l'extension de cette bibliographie.
B/ Intérêt
social
La société est le réceptacle et le champ
d'application de toutes les implications pouvant découler de la mise en
oeuvre des accords internationaux de protection de l'environnement. Dans le cas
du Cameroun, les individus sont pour la plupart étroitement liés
aux écosystèmes, c'est le cas des peuples autochtones
Pygmées en ce qui concerne la forêt. Ces populations
dépendent directement et totalement des fleuves, des forêts et
d'autres ressources naturelles. Ainsi, la réflexion sur la mise en
oeuvre de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
par l'exemple du mécanisme pour un développement propre
revêt d'un intérêt social irréfutable, en ce sens que
l'effectivité du mécanisme pour un développement propre a
des incidences sur permettrait une protection du cadre environnemental dans
lequel vive ces peuples, et partant, de la richesse à la
diversité culturelle à laquelle ces peuples contribuent. Quant
aux forêts, la zone forestière du Cameroun fait partie de la
deuxième réserve mondiale en termes de biodiversité de la
faune et de la flore. Par conséquent, le Cameroun a donc un
intérêt à promouvoir le mécanisme pour un
développement propre car il contribuerait de manière efficace à son développement
V/ Revue de littérature
La littérature juridique sur la problématique de
la mise en oeuvre du droit internationale de l'environnement est abondante et
variée. Pour la recherche, cette étude se focalise sur celle
axé vers notre problématique. A cet effet, certains travaux de
recherche ont retenu notre attention ; celle du Pr. Maurice KAMTO, de
Sandrine MALJEAN-DUBOIS et Vanessa RICHARD, de Carlos MUKAM SIGHANO, et de
Laurence TUBIANA.
Le professeur Maurice KAMTO, dans son ouvrage Droit
international de l'environnement en Afrique13(*), aborde de manière magistrale la
problématique de l'environnement dans un continent où les
structures politiques, économiques et traditionnelles ont du mal
à s'adapter à la gestion écologique traditionnelle du
milieu. Cet ouvrage constitue le tout premier ouvrage qui présente en un
seul volume, une synthèse du droit international et les droits nationaux
de l'environnement à l'échelle continental. Il démontre
avec beaucoup de maestria, que le droit de l'environnement est
profondément humaniste et rappelle le rôle de pionnière que
l'Afrique, consciente de l'importance de l'environnement pour son avenir, a
joué dans ce domaine. C'est alors qu'on trouve en Afrique, l'une des
plus grandes conventions sur la conservation de la nature et les ressources
naturelles14(*), de
même qu'elle est à la base de la toute première
consécration juridique du droit de l'homme à l'environnement en
tant droit des peuples15(*). Il souligne cependant que ces signes encourageants
n'ont eu que très lentement des répercussions dans les droits
nationaux qui restent trop souvent lacunaires.
Cet ouvrage a le mérite d'aborder de manière
magistrale la question de l'environnement en Afrique ce qui permet de
comprendre le contexte globale de la problématique du droit de
l'environnement en Afrique. Toutefois il ne renseigne pas suffisamment sur
l'effectivité des accords internationaux de protection de
l'environnement ratifiés par les Etats africain.
En revanche, Sandrine MALJEAN-DUBOIS dans son article La
mise en oeuvre du droit international de l'environnement présente
d'abord l'économie de la notion de mise en oeuvre, ensuite elle s'est
attaquée aux obstacles rencontrées dans la mise en oeuvre des
instruments internationaux par les Etats et particulièrement ceux des
pays en développement et a proposé des mesures pour promouvoir la
mise en oeuvre. Son analyse propose un excellent éventail de
l'état actuel des connaissances sur l'efficacité des accords
multilatéraux sur l'environnement, en confrontant les règles du
droit aux résultats de la recherche sur le relations internationales, ce
qui montre le cycle des influences des Etats et des individus et leur effet
cumulé sur l'environnement.
En effet, elle précise au préalable que la mise
en oeuvre du droit international de l'environnement est liée à
une double condition : l'efficacité et l'effectivité. Par
manque de connaissance ou défaut de consensus, il n'y a pas toujours une
formulation claire des objectifs environnementaux à atteindre ou
méthodes à suivre. Ce niveau de réflexion conduit hors des
frontières du droit dès lors qu'il s'agit de répondre,
à partir d'une analyse substantielle, à la question : est-ce
que la qualité de l'environnement ou l'état de la ressource peut
être amélioré grâce un traité ? Encore
faut-il connaître les « besoins » de l'environnement
ou de la ressource et être en mesure de les combler, ce qui
s'avère plus ou moins facile selon les cas.
En outre, elle démontre que l'efficacité d'un
instrument international ne préjuge pas de son effectivité. On
peut ainsi évaluer l'effectivité des dispositions d'un
traité « selon qu'elles se seront
révélées capables ou non de déterminer chez les
intéressés les comportements
recherchés »16(*). Or, la remarque d'ordre général selon
laquelle « trop de traités dotés d'une
efficacité certaine et pourvus d'adhésions nominales nombreuses,
restent démunis d'effectivité » s'applique bien au
droit international de l'environnement. Si les progrès de la
coopération internationale sont notables, encore faut-il que les
instruments entrent en vigueur rapidement et reçoivent une participation
large et adaptée à leur objet, l'application nationale, notamment
par la transcription des normes internationales dans les droits internes,
demeure insuffisante. Le caractère non auto-exécutoire de la
plupart des obligations, ajouté au fait que les mécanismes
classiques de rédaction à la violation substantielle d'une
obligation conventionnelle sont mal adaptés lorsque l'obligation en
question constitue un engagement unilatéral, exempt de
réciprocité, contribue en effet à rendre difficile la mise
en oeuvre des règles posées17(*).
La problématique telle qu'elle a été
abordé par l'auteur est pertinente à plus d'un titre. En effet,
son caractère novateur réside dans le fait qu'il permet
d'apprécier le degré de mise en oeuvre du droit international de
l'environnement. Toutefois il s'avère nécessaire d'y joindre
d'autres contributions qui s'orientent vers un domaine plus concret de la
Convention cadre des nations unies sur les changements climatiques et son
Protocole de Kyoto.
Carlos MUKAM SIGHANO18(*), mène une réflexion sur la mise en
oeuvre du droit international de l'environnement en Afrique centrale. Il
s'interroge sur les insuffisances dans la mise en oeuvre des règles du
droit international de l'environnement en Afrique centrale. De son analyse, il
ressort qu'il y a des difficultés aussi bien juridiques que techniques
enfreignent la réception des normes et principes régissant cette
discipline dans l'ordonnancement juridique interne. Ces problèmes sont
liés d'une part à la révision insuffisante du cadre
législatif, et du défaut de suivi ou de contrôle
d'application des normes souscrites.
Face à ce constat, il propose des mesures qui pourront
favoriser considérablement l'internalisation du droit international de
l'environnement notamment par le renforcement des capacités de tous les
acteurs intervenant dans le processus et les politiques d'application des
normes internationales sur le plan interne, et l'amélioration du
contrôle, de la réception et de l'adaptation nationales des normes
du droit international de l'environnement.
Cette analyse a le mérite de proposer des mesures
pouvant favoriser l'internalisation du droit international de l'environnement,
dont cette étude se servira comme base théorique tout long de la
réflexion. Toutefois, étant donné que notre
délimitation matérielle et spatiale diffère de cette
étude, il est nécessaire de contextualiser et d'actualiser ces
données pour notre étude.
Par contre, Laurence
TUBIANA19(*),
présente les enjeux essentiels liés aux mécanismes de
« flexibilité » pour les pays en
développement, A ce sujet, elle estime que « le
mécanisme pour un développement propre est la réponse aux
demandes des pays en développement d'un mécanisme financier, qui
appuie le développement économique en adoptant des
méthodes de production plus « propres ».
Contrairement à la mise en oeuvre conjointe, qui vise en priorité
à lancer des projets de stockage de carbone ou de réduction
d'émission, le MDP s'adresse aux besoins de financement du
développement ». Cette analyse parait pertinente dans le
cadre de notre étude, dans la mesure où elle permet de comprendre
l'efficacité économique des mécanismes de
flexibilité mise en oeuvre par le Protocole de Kyoto et de leur
pertinence dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.
Cependant, cette analyse n'aborde pas en profondeur la problématique de
mise en oeuvre du mécanisme pour un développement propre.
VI/ Problématique
Les sources du droit de l'environnement camerounais concernant
la lutte contre les changements climatiques se trouvent à la fois dans
la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et des
accords y afférant ratifiés par le Cameroun qui en principe
orientent l'esprit des lois nationales, qui à leur tour donnent corps
à un ensemble de règles d'application, qui sont le reflet des
recommandations de ces conventions internationales.
Partant de ces considérations, Le Cameroun s'est
engagé à l'instar de la communauté internationale,
à renforcer au niveau national les mécanismes et actions
permettant la protection de l'environnement notamment dans la lutte contre les
changements climatiques. Cet intérêt des pouvoirs public s'est
manifesté par la ratification de la Convention cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques et son Protocole. A ce sujet, le
mécanisme pour un développement propre crée par le
Protocole de Kyoto représente un atout considérable pouvant
favoriser la coopération internationale autour de projets concrets de
protection de l'environnement. Dans cette perspective, la problématique
qui se dégage de cette étude est celle de savoir : la mise
en oeuvre du mécanisme de développement propre est-elle effective
au Cameroun ?
VII/
Hypothèse
Il se dégage de la pratique que la mise en oeuvre du
mécanisme de développement propre est effective au Cameroun.
Toutefois, elle connaît quelques difficultés, auxquelles il est
nécessaire d'apporter des améliorations.
VIII/ Considérations
méthodologiques
Pour une réflexion appropriée sur la mise en
oeuvre de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques
au Cameroun par l'exemple du mécanisme pour un développement
propre, il convient d'utiliser la méthode juridique. Elle consiste en
une double démarche : la première est une analyse de la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et son
Protocole, et les textes législatifs et réglementaires pris au
niveau national pour remplir les principes énoncés par la dite
Convention précisément sur le mécanisme pour un
développement propre, et la seconde est plutôt une exploration de
leurs conditions d'édictions, les interprétations et
l'application qui en est faite par les principaux concernés, à
savoir les acteurs sociaux, véritables destinataires de la règle
de droit. Cette méthode alterne dogmatique et casuistique. La dogmatique
permet de comprendre le sens formel de la règle de droit et la
casuistique renseigne sur la confrontation de cette dernière au
réel. Par ailleurs, la méthode juridique sera accompagnée
de l'exploitation des documents consultés dans les bibliothèques
et sur Internet, ainsi que des données collectées sur le terrain,
principalement dans les administrations chargées de la mise en oeuvre de
la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et
Protocole du Kyoto.
Cette méthode d'analyse sera complétée
par la méthode stratégique qui permettra d'envisager quelles
politiques et mesures de mise en oeuvre adoptées au plan interne pour
recevoir les principes énoncés par de la Convention cadre et son
Protocole, s'agissant précisément du mécanisme de
développement propre.
IX/ Articulation et
justification du plan
Pour vérifier l'hypothèse émise, il
semble sans doute opportun d'axer la réflexion autour de deux parties.
Dans la première partie, il sera question d'analyser effectivité
de la mise en oeuvre du mécanisme de développement propre au
Cameroun. Dans la seconde partie, il sera question d'analyse les
difficultés auxquels fait face la mise en oeuvre du mécanisme de
développement propre au Cameroun, en vue de son amélioration.
PREMIERE PARTIE : L'EFFECTIVITE DE LA MISE EN OEUVRE DU
MDP AU CAMEROUN
Le Mécanisme de Développement Propre crée
par le Protocole de Kyoto présente un intérêt
indéniable. Le MDP qui fait l'objet de cette étude, a
été conçu pour renforcer la participation des pays en voie
de développement à la lutte contre les changements climatiques
tout en réalisant leur objectif de développement durable. Le MDP
est basé sur des activités de projets réalisés dans
les pays en voie de développement. Toutefois, sa mise en oeuvre requiert
un cadre juridique et des réalisations conséquentes. Il s'agit
dans cette première partie de déterminer le cadre juridique du
MDP (Chapitre 1) et les réalisations conséquentes de sa mise en
oeuvre du MDP au Cameroun (Chapitre 2).
CHAPITRE I : UNE MISE EN OEUVRE JURIDIQUE PROPICE
De prime abord, on ne saurait rendre compte de
l'effectivité juridique de la mise en oeuvre du MDP au Cameroun sans
à priori apporter des précisions d'ordre terminologique sur le
concept « effectivité ». Considéré
comme l'un des principes cardinaux du droit international public,
l'effectivité est généralement invoquée pour
justifier la reconnaissance ou l'opposabilité d'une situation ou d'un
point de vue réellement établis20(*).
Dans le chapitre premier de la présente étude,
on donnera à la notion d'effectivité une signification qui prenne
nécessairement en compte l'idée de consécration du point
de vue du droit interne d'un mécanisme prévue par le Protocole de
Kyoto à savoir le MDP. L'effectivité juridique apparaît
comme la résultante d'une osmose entre l'ordre juridique international
et l'ordre juridique interne fortement déterminé par les textes
à caractère législatif et réglementaire.
La mise en oeuvre du MDP jouit d'une effectivité
certaine, en tenant compte du principe de prééminence du droit
international sur le droit interne. Dans ce mouvement intelligible,
l'effectivité juridique de la mise en oeuvre du MDP au Cameroun
procède d'une part de la prévision dudit mécanisme par les
textes internationaux (Section 1) et de la consécration dans l'ordre
juridique interne (Section 2).
Section 1 : Le cadre juridique international
La construction d'un cadre juridique international de la mise
en oeuvre du MDP nécessite que soit fondamentalement prise en compte la
somme des différents traités, accords internationaux et Protocole
qui permettent de rendre compte, dans les rapports entre Etats, dudit
mécanisme. C'est donc dans l'ensemble joué par les
différents textes (CCNUC et le Protocole de Kyoto) que se constitue la
grille dans laquelle se déploie le MDP.
L'adhésion du Cameroun à la Convention cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto
démontrent l'importance que le Cameroun accorde à la lutte contre
les changements climatiques. Ces instruments ratifiés par le Cameroun,
fournissent un cadre juridique international pour la mise en oeuvre du MDP.
Ainsi, revient-il d'examiner d'une part ledit cadre dans sa dimension normative
(Paragraphe 1), et d'autre part du point de vue de sa dimension
institutionnelle (Paragraphe 2). Si l'on considère que ce sont les
normes qui créent les institutions qui sont chargé de les
véhiculer.
Paragraphe 1 : Le cadre
normatif
Bien que créé par le Protocole de Kyoto, le
Mécanisme de Développement Propre trouve son fondement dans la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. En effet,
la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est un
traité cadre, en ce sens que c'est « un instrument
conventionnel qui énonce les principes devant servir de fondement de
coopération entre Etats parties dans un domaine déterminé,
tout en leur laissant le soin de définir, par des accords
séparés, en prévoyant, s'il y a lieu, une ou des
institutions adéquates à cet effet »21(*). Il revient donc de
préciser le contenu exact de la Convention cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques (B), mais également du Protocole de Kyoto
(B) qui constitue le cadre normatif international du MDP.
A/ La Convention cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques
Ratifiée le 19 octobre 1994 par le Cameroun, la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est le
fondement des efforts réalisés à l'échelle mondiale
pour lutter contre le réchauffement planétaire. Son objectif
ultime est « de stabiliser les concentrations de gaz à
effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche
toute perturbation anthropique (due à l'homme) du système
climatique. Il conviendra d'atteindre ce niveau dans un délai suffisant
pour que les écosystèmes puissent s'adapter naturellement aux
changements climatiques, que la production alimentaire ne soit pas
menacée et que le développement économique puisse se
poursuivre de manière durable».22(*)
La CCNUCC énonce un certain nombre de principes
directeurs. A titre illustratif, le principe de précaution, qui
préconise que l'absence de certitudes scientifiques absolues ne doit pas
servir de prétexte pour différer l'adoption de mesures quand il y
a risque de perturbations graves ou irréversibles23(*). Le principe des
« responsabilités communes mais
différenciées » des Etats impose la majeure partie de
la lutte contre les changements climatiques aux pays
développés24(*). Les autres principes portent sur les besoins
particuliers des pays en développement et sur l'importance de promouvoir
le développement durable25(*).
Par ailleurs, les pays tant développés qu'en
développement, Parties à la CCNUCC, prennent un certain nombre
d'engagements généraux. Toutes les Parties doivent établir
et présenter des « communications nationales »
contenant un inventaire de leurs émissions de gaz à effet de
serre qui précise les différentes sources émettrices et
qui indique les « puits » qui absorbent les gaz à
effet de serre26(*). Elles
adoptent des programmes nationaux pour atténuer les changements
climatiques et élaborent des stratégies pour s'adapter à
leurs effets. Elles encouragent par ailleurs le transfert de technologies ainsi
que l'exploitation durable, la conservation et le renforcement des puits et des
« réservoirs » (comme les forêts et les
océans) de gaz à effet de serre. En outre, les Parties prennent
en compte l'évolution du climat dans leurs politiques sociales,
économiques et environnementales. Elles coopèrent aux travaux de
recherche dans les domaines des sciences, des techniques et de
l'éducation et encouragent l'éducation, la sensibilisation et
l'échange d'informations en matière de changements
climatiques27(*).
Les pays industrialisés prennent plusieurs engagements
précis28(*). La
plupart des membres de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) ainsi que les Etats d'Europe
centrale et orientale, dénommés collectivement Parties à
l'annexe I, s'engagent à adopter des politiques et des mesures visant
à ramener leurs émissions de gaz à effet de serre aux
niveaux de 1990, d'ici à l'an 200029(*). Egalement, ils doivent régulièrement
présenter des communications nationales précisant les
stratégies qu'ils appliquent dans le domaine des changements
climatiques. Plusieurs Etats peuvent adopter un objectif commun de
réduction des émissions. Les pays en transition vers
l'économie de marché disposent d'un certain degré de
souplesse dans l'application de leurs engagements. Les pays riches fournissent
des ressources financières nouvelles et additionnelles et facilitent le
transfert de technologies. Ces pays, dénommés Parties à
l'annexe II, financeront la « totalité des coûts
convenus » encourus par les pays en développement pour
présenter leurs communications nationales. Ces ressources doivent
être « nouvelles et additionnelles » et non
prélevées sur les fonds déjà consacrés
à l'aide au développement. Les Parties à l'annexe II
aideront également à financer certains autres projets liés
à la CCNUCC et encourageront et financeront le transfert de technologies
écologiquement rationnelles ou leur accès, en particulier pour
les pays Parties en développement. La CCNUCC reconnaît que la
mesure dans laquelle les pays Parties en développement s'acquitteront de
leurs engagements dépendra des ressources financières et de
l'assistance technique fournie par les pays développés.
Partant de ces principes et engagements énoncés,
on peut faire le constat que la CCNUCC joue le rôle d'une convention
principale. Sa portée se limite à énoncer des principes et
des mécanismes permettant de répondre à l'objectif
général qu'elle s'est fixée30(*). La CCNUCC évoque
« les instruments juridiques connexes que la Conférence
des parties pourrait adopter (...) »31(*), qui laisse supposer que des
obligations plus précises et plus détaillées seront mises
à la charge des Etats par des traités ultérieurs32(*). En effet, les dispositions de
la CCNUCC étant abstraite, il est prévu la possibilité
d'adopter des protocoles dans le but de compléter les dispositions de la
CCNUCC et de les rendre plus précises33(*).
B/ Le Protocole de Kyoto
Le Protocole de Kyoto à la Convention cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques, complète la
réponse de la communauté internationale face aux changements
climatiques. Le Cameroun a adhéré le 23 juillet 2002 au Protocole
de Kyoto. Adopté par consensus à la troisième session de
la Conférence des Parties en décembre 1997, il définit des
objectifs chiffrés juridiquement contraignants de réduction des
émissions pour les pays visés à l'annexe I (pays
développés). En arrêtant et en inversant la tendance
à la hausse des émissions de gaz à effet de serre, le
Protocole représente pour la communauté internationale un pas de
plus vers la réalisation de l'objectif ultime de la CCNUCC, qui est
d'empêcher toute perturbation anthropique dangereuse (provoquée
par l'homme) du système climatique.
En effet, les Etats parties34(*) se sont entendus sur un protocole légalement
contraignant. Le Protocole de Kyoto traite d'une part de l'engagement
chiffré de réduction des gaz à effet de serre qu'ont pris
les Etats parties. Et d'autre part, des modalités de ces engagements, il
s'agit des mécanismes prévus par le Protocole. S'agissant de la
réduction d'émissions chiffrée, il est prévu une
réduction de la part de l'ensemble des pays visés à
l'annexe I35(*), de 5% au
cours de la période d'engagement allant de 1998 à 201236(*). La réduction doit
s'opérer pour les gaz à effet de serre inscrit à l'annexe
I, soit le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et oxyde nitreux
(N2 O), les hydrofluorocarbures (HFC), les hydrocarbures perfluorés
(PFC) et hexafluorure de soufre (SF6)37(*). L'engagement chiffré des pays, en
matière de limitation et de réduction des émissions, est
fixé à l'annexe B du Protocole de Kyoto. Cet engagement tient
compte du fait que les pays développés ont des économies
et des capacités différentes. Il a donc résulté un
objectif spécifique à chacun, mais différencié.
Pour la période d'engagement, les parties visées
à l'annexe I auront la tâche de définir leurs engagements
dans des amendements à l'annexe B38(*). Toutefois, dans le cas où une partie
émet moins de gaz à effet de serre que la quantité qui lui
est attribuée, la différence peut lui être reportée
pour les périodes d'engagement suivantes39(*). Enfin l'article 2 énumère des
politiques et des mesures que les parties de l'annexe I peuvent envisager afin
de les aider à remplir les engagements contractés à
l'article 3 du Protocole.
En outre, des modalités ont été mises de
l'avant pour permettre aux pays développés de remplir les
engagements chiffrés de l'article 3 du Protocole de Kyoto. Ces
modalités prennent la forme de trois mécanismes : les permis
d'échangeables, le mécanisme d'application conjointe et le
mécanisme du développement propre.
Le MDP a été crée dans le but d'aider les
pays ne figurant pas à l'annexe I de la CCNUCC, soit les pays en
développement, à parvenir à un développement
durable, de même qu'à contribuer à l'objectif ultime de la
CCNUCC, soit la stabilisation des gaz à effet de serre. Il vise à
promouvoir des projets en vue de la protection du climat chez les pays en voie
de développement. Ces projets doivent être utilisés pour
permettre aux pays en développement, particulièrement
vulnérable aux effets des changements climatiques de s'adapter. Le
mécanisme de développement propre ouvre de nouvelles
façons de transférer des ressources financières et
technologiques, de même qu'il crée des motivations pour investir
dans des technologies propres pour l'environnement et augmenter les
capacités de création des pays en voie de
développement40(*).
Le MDP veut également « aider les Parties visées
à l'annexe à remplir leurs engagements chiffrés de
limitation et de réduction de leurs émissions prévus
à l'article 3»41(*)
Le MDP est basé sur la réalisation des projets
dans les pays en voie de développement, et permettant de réduire
ou d'éviter des émissions dans ces pays, en retour des
crédits appelés Unités Certifiées de
Réduction des Emission (UCRE). Les pays industrialisés peuvent
acquérir et comptabiliser des UCRE pour respecter leurs engagements de
réduction quantifiés de réduction d'émissions. En
plus de permettre la réduction des émissions, le projet doit
aussi contribuer au développement durable du pays hôte.
Un projet éligible au MDP est d'abord un projet
ordinaire qui obéit à la logique économique et
financière. Sa spécificité réside dans le fait
qu'il doit permettre de réduire les émissions de gaz à
effet de serre par rapport à une alternative moins coûteuse et
plus polluante, contribuer au développement durable du pays en
développement où il est réalisé, être
proposé au MDP de façon volontaire par le promoteur du
projet42(*).
Les projets MDP doivent respecter des conditions
générales. A cet effet, le promoteur de projet
(entreprise publique ou privée, commune rurale ou urbaine, ONG,
etc.) ne peut soumettre son projet au MDP que si son pays a ratifié le
Protocole de Kyoto et a établi une Autorité Nationale
Désignée du MDP (AND). Cette instance nationale est
l'Autorité qui délivre, après examen du projet,
une « lettre d'autorisation et d'approbation » dans laquelle il
est dit que le projet est proposé de façon volontaire par le
promoteur et qu'il contribue au développement durable du pays. Ladite
« lettre d'autorisation et d'approbation » est aussi requise de la
part de l'AND du pays Annexe B dont un opérateur économique ou
financier est acheteur des URCE. Il est donc nécessaire que le principe
et les modalités du projet soient acceptés par les institutions
compétentes des deux pays. Enfin une déclaration signée
par les participants au projet désignant l'un d'entre
eux comme interlocuteur officiel du Conseil exécutif du
MDP et du Secrétariat de la Convention est aussi
requise. Cet interlocuteur est celui qui doit, notamment,
préciser au Conseil exécutif du MDP
l'attribution des URCE au moment de leur émission.
Cette allocation des URCE résulte de l'accord d'achat des
réductions d'émissions établi entre l'acheteur et le
vendeur.
Par ailleurs, le projet MDP doit respect également une
condition spécifique : l'additionnalité. Selon les termes du
Protocole de Kyoto, la mise en oeuvre d'un projet MDP doit se traduire
par des « réductions d'émissions s'ajoutant à
celles qui auraient lieu en l'absence de l'activité de projet
»43(*). Les
réductions d'émissions générées par la mise
en oeuvre d'un projet MDP doivent être réelles,
mesurables et additionnelles à celles qui auraient eu lieu en l'absence
des activités du projet. Ce qui compte, c'est l'impact de cette
activité par rapport à une situation de
référence hypothétique (ligne de base), apportant
le même service (électricité par exemple). Pour
bénéficier de crédits d'émissions dans le cadre du
MDP, le projet doit engendrer des réductions d'émissions
additionnelles par rapport à cette référence. A titre
illustratif, les réductions d'émissions
générées par l'utilisation de microcentrales hydrauliques
doivent être réelles (utilisation vérifiée des
microcentrales), mesurables et supplémentaires par rapport aux
réductions d'émissions qui auraient eu lieu si l'on avait
utilisé des groupes électrogènes (niveau de
référence ou ligne de base) pour réaliser
l'électrification.
En outre, la mise en oeuvre d'un projet MDP doit suivre des
étapes précises et obéir à des
procédures spécifiques, conçues pour que l'objectif global
de réduction des émissions de GES, responsables du
réchauffement global de la planète, soit atteint de façon
réelle, mesurable, vérifiable et économique. En effet, un
projet MDP doit passer par différents étapes44(*) : premièrement
l'élaboration d'un Document Descriptif du Projet. Le Document Descriptif
du Projet, dont le modèle est établi par le Conseil
exécutif du MDP, est élaboré par le promoteur. Ce document
est structuré en chapitres et annexes pour décrire
techniquement le projet, présenter la méthodologie et les
résultats du calcul des réductions d'émissions,
démontrer l'additionalité et fournir un certain nombre
d'informations sur le projet et sur les participants au projet.
Deuxièmement, l'approbation du projet par
l'Autorité National Désignée (AND). Une fois
élaboré, le Document Descriptif du Projet est
soumis par le promoteur du projet à l'AND de
son pays, pour approbation. S'il satisfait aux critères
requis, notamment ceux relatifs à la contribution
du projet au développement durable du pays, l'AND
délivre au promoteur une « lettre d'autorisation et
d'approbation », document officiel
nécessaire pour procéder à l'étape
suivante. Quand le contrat de vente des URCE par le promoteur
du projet est signé avec un acheteur d'un pays de
l'Annexe B, l'acheteur doit également obtenir ladite « lettre
d'autorisation et d'approbation » par l'AND de son propre
pays.
Troisièmement, la validation du projet par une
Entité Opérationnelle Désignée. Muni du Document
Descriptif de Projet (DDP) et de la lettre d'autorisation et d'approbation, le
promoteur contractualise et rémunère une première
Entité Opérationnelle Désignée (EOD) pour
faire valider son projet. Dès réception de ces documents et sans
analyse préalable, l'EOD (validateur) met en ligne le DDP sur son site
web pour le soumettre aux commentaires du public pendant une durée d'un
mois. Ensuite, EOD évalue la conformité du DDP aux règles,
procédures et méthodologies établies par le Conseil
exécutif. Il signale les problèmes éventuels ainsi que les
commentaires du public au promoteur du projet, qui doit procéder aux
rectifications requises. Une fois que le DDP est jugé satisfaisant par
rapport aux conditions requises, l'EOD établit un rapport de validation
et le transmet avec la version finale du DDP, une demande d'enregistrement du
projet ainsi que le reçu de paiement des frais d'enregistrement au
Conseil exécutif. Le Secrétariat du CE met alors en ligne toute
l'information transmise par l'EOD sur le site web du Secrétariat de la
Convention/MDP pour une durée de huit (8) semaines pour les grands
projets et de quatre (4) semaines pour les projets de faible ampleur.
Quatrièmement, l'enregistrement du projet par le
Conseil Exécutif du MDP. Après le paiement des frais
d'enregistrement par le promoteur du projet et après le délai
réglementaire permis pour la révision éventuelle de la
validation, si aucune demande de révision n'est faite, le Conseil
exécutif procède à l'enregistrement du projet. Le
Secrétariat du CE notifie l'enregistrement à l'EOD qui en informe
à son tour les participants au projet. Le promoteur du projet peut alors
mettre en oeuvre l'activité de son projet. Celui-ci peut
désormais générer des URCE. La négociation entre
l'acheteur et le vendeur des URCE, sur le prix de la tonne de carbone et sur
les modalités de la vente, peut intervenir à n'importe quel
moment entre la première et la quatrième étape. Cette
négociation, qui peut prendre de 2 à 6 mois, doit aboutir
à un contrat d'achat (ERPA). Cependant le projet ne peut
générer des URCE qu'après l'enregistrement.
Cinquièmement, la mise en oeuvre du projet. Cette
étape correspond à la réalisation physique du projet et
à la mise en oeuvre de son activité. La comptabilisation des
réductions d'émissions ne peut commencer qu'à partir de
cette mise en oeuvre. La date de début de comptabilisation est
très importante à préciser dans le Document Descriptif du
Projet. Elle doit être confirmée ou rectifiée par
l'Entité Opérationnelle Désignée chargée de
la vérification/certification, au moment de la première
opération de vérification.
Sixièmement, la mise en oeuvre du plan de surveillance
par les participants du projet. Le plan de surveillance est un
élément essentiel du Document Descriptif du Projet. Ce plan doit
être basé sur une méthodologie de suivi approuvée
par le Conseil exécutif du MDP. Il doit prévoir la collecte et
l'archivage des données nécessaires au calcul des
réductions d'émissions (mesures de consommations de combustibles,
de production d'énergie électrique, de débits et de
composition de gaz). Ce calcul doit être fait de façon
périodique en détaillant et en documentant toutes les
étapes de calcul. La mise en oeuvre du plan de surveillance est de la
responsabilité des participants au projet. Ceux-ci peuvent sous-traiter
cette tâche à un organisme compétent. Des rapports de
surveillance doivent être régulièrement établis avec
la fréquence définie dans le plan de surveillance. Ces rapports
sont transmis à l'Entité Opérationnelle
Désignée chargée de la vérification et de la
certification.
Septièmement, la vérification et la
certification par une Entité Opérationnelle
Désignée. Le promoteur doit engager par contrat une Entité
Opérationnelle Désignée (EOD) pour accomplir les
tâches de vérification/certification. La vérification est
une opération d'audit périodique des rapports de surveillance.
L'EOD peut aussi utiliser des sources additionnelles d'informations (visite sur
le site, contrôle des moyens de mesure, etc.) pour confirmer la
précision de ces rapports. Si des anomalies sont constatées,
l'EOD le notifie aux participants au projet qui doivent apporter des
informations complémentaires. L'EOD peut leur proposer, si
nécessaire, des modifications dans la méthodologie de
surveillance. L'EOD établit un rapport de vérification qui est
adressé aux participants au projet, au Conseil exécutif et mis
à la disposition du public sur le site web du CE. La certification est
la déclaration écrite par l'EOD certifiant que les
réductions d'émissions, réalisées par
l'activité du projet et déclarées, ont bien
été vérifiées. Sur la base du rapport de
vérification, un rapport de certification pour une période
donnée est établi par la même EOD. Elle doit
immédiatement notifier la Certification aux participants au projet, au
Conseil exécutif et aux parties prenantes, et afficher le rapport de
certification sur le site web.
Huitièmement, l'enregistrement et l'attribution des
Unités de Réductions Certifiées d'Emissions par le CE du
MDP. Le rapport de certification adressé au CE du MDP comporte une
demande d'enregistrement des URCE, dont le nombre est égal aux
réductions vérifiées et certifiées par l'EOD.
Automatiquement, quinze jours après réception de ce rapport, le
CE donne instruction à l'administrateur du registre du MDP d'inscrire le
nombre d'URCE sur les comptes ouverts sur le registre, conformément aux
indications données dans la Déclaration d'allocation dix (10)
signée par les participants au projet, ou sur le compte d'attente du CE.
La distribution se fait après déduction de 2 % du total des URCE
certifiées, destinés à alimenter le Fonds d'adaptation
(créé dans le cadre des Accords de Marrakech). À ce stade,
il existe encore une possibilité de remise en cause de la
délivrance des URCE, soit par un des pays impliqués dans le
projet, soit par au moins 3 membres du CE, en demandant une révision du
rapport de certification (pour cause de fraude ou d'incompétence de
l'EOD). Dans ce cas, le CE dispose de trente (30) jours pour notifier aux
participants au projet le résultat de la révision et l'afficher
sur le site web pour le public.
Paragraphe 2 : Le
cadre institutionnel du MDP
L'adoption de la Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques et son Protocole prévoit la création et
la constitution des institutions et organes en application de ces instruments.
Dans le cadre de ces traités internationaux de lutte contre les
changements climatiques, le législateur international a donc mis sur
pied une technique de répartition des compétences qui vise
à assigner à chaque institution envisagée une
compétence précise. Dans le cadre du MDP, conformément aux
dispositions du Protocole de Kyoto45(*), sa mise en oeuvre est assurée au plan
institutionnel par la Conférence des Parties (Paragraphe 1) et par le
Comité exécutif du MDP (Paragraphe 2).
A/ La Conférence des
Parties
La Conférence des Parties est « l'organe
suprême » de la Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques, elle est la plus haute instance décisionnaire
de la CCNUCC et de son Protocole (dit de Kyoto). Elle doit favoriser
l'application de la Convention, mais également de tous autres
instruments juridiques connexes46(*), principalement le Protocole (dit de Kyoto) à
la CCNUCC.
La CCNUCC stipule que la Conférence des Parties doit
régulièrement faire le point sur la façon dont les Parties
remplissent leurs obligations et sur les arrangements institutionnels
découlant de la Convention, en fonction de l'objectif de la Convention,
de l'expérience acquise lors de son application et de l'évolution
des connaissances scientifiques47(*). Les progrès sont essentiellement
évalués à partir des informations fournies. La
Conférence des Parties évalue les informations sur les politiques
et les émissions que les Parties échangent les unes avec les
autres par le biais de leurs "communications nationales". Elle encourage par
ailleurs régulièrement la mise au point de méthodes
harmonisées permettant de comparer les données relatives aux
émissions nettes de gaz à effet de serre et d'évaluer
ainsi l'efficacité des mesures nationales prises pour les limiter. Sur
la base des informations qui lui sont communiquées, la Conférence
des Parties évalue les efforts déployés par les Parties
pour s'acquitter de leurs obligations. Elle adopte et publie des rapports
périodiques sur l'application de la Convention48(*).
La Conférence des Parties veille à la mise
à disposition pour les pays en développement de ressources
nouvelles et additionnelles par les pays développés,
conformément à l'article 4 paragraphes 3, 4 et 5 de CCNUCC. En
effet, la mobilisation de ressources financières est essentielle pour
aider les pays en développement à s'acquitter de leurs
obligations. Ces pays ont besoin d'aide pour présenter leurs
communications nationales, s'adapter aux effets nocifs des changements
climatiques et se procurer des technologies écologiquement
rationnelles49(*).
La Conférence des Parties est également
chargée d'assurer le bon fonctionnement de l'ensemble du processus.
Outre les deux organes subsidiaires créés en vertu de la
Convention, l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique et
l'Organe subsidiaire de mise en oeuvre, la Conférence des Parties peut
en créer d'autres pour la seconder50(*). La Conférence des Parties examine les
rapports de ces organes auxquels elle donne des directives. Elle doit
également arrêter et adopter, par consensus, des règlements
intérieurs et des règles de gestion financières pour
elle-même et pour les organes subsidiaires51(*). Par ailleurs, la
Conférence des Parties tient des sessions ordinaires une fois par an.
B/ Le Conseil
exécutif du MDP
La Conférence des Parties a adopté, au cours de
sa septième session, les «modalités et procédures
d'application d'un mécanisme pour un développement propre, tel
que défini à l'article 12 du Protocole de Kyoto», instituant
le Conseil exécutif du MDP et lui conférant des pouvoirs
très étendus pour assurer la supervision du MDP «sous
l'autorité de la Conférence des Parties», devant laquelle il
doit être «pleinement responsable», «et suivant les
orientations que celle-ci pourra lui donner». Avant l'entrée en
vigueur du Protocole de Kyoto, cette autorité était
exercée par la Conférence des Parties52(*). Le Conseil exécutif
s'acquitte de toute une série de tâches en rapport avec le
fonctionnement quotidien du MDP, il est chargé notamment
d'accréditer les entités opérationnelles, en attendant
qu'elles soient désignées officiellement par la Conférence
des Parties. Le Conseil exécutif est composé de dix (10) membres,
qui se répartissent comme suit : un membre pour chacun des cinq (5)
groupes régionaux de l'ONU, un membre représentant les petits
États insulaires en développement, deux (2) membres
représentant les Parties visées à l'annexe I et deux (2)
autres membres représentant les Parties non visées à
l'annexe I. Les membres siègent à titre personnel. Seuls les
représentants des pays qui sont devenus parties au Protocole de Kyoto
sont admis à siéger au Conseil. Chaque membre a un
suppléant choisi dans les mêmes groupes. Le Conseil
exécutif a tenu sa première réunion après la
clôture de la septième session de la Conférence des
Parties, le 11 novembre 2001. En d'autres termes, le Conseil Exécutif a
pour rôle de superviser la mise en place du MDP et d'enregistrer les
projets MDP. Il lui revient également de délivrer les
Unités de Réduction des Emissions et de faire des recommandations
à la Conférence des Parties53(*).
Section 2 ; Le cadre juridique interne
La ratification de la Convention cadre des Nations Unies et du
Protocole de Kyoto par le Cameroun, témoigne de l'intérêt
qu'il accorde à la lutte contre les changements climatiques. En effet
l'arsenal juridique camerounais en matière de lutte contre les
changements climatiques est constitué par les lois et règlements,
et les conventions internationales de lutte contre les changements climatiques
auxquelles le Cameroun est partie. Ces conventions internationales
ratifiées sont applicables sur le territoire national au même
titre que les lois internes. .
Mais pour donner effet à ces Conventions
internationales de lutte contre les changements climatiques auxquels le
Cameroun adhère, il se doit de les internaliser, c'est-à-dire les
intégrer dans l'ordonnancement juridique interne. A ce sujet,
l'existence d'un cadre juridique interne à la mise en oeuvre de ces
instruments juridiques internationaux concernant principalement le MDP, qui
témoigne de son effectivité au plan interne. Dès lors,
revient-il d'identifier d'une part le cadre normatif interne du MDP (Paragraphe
1), et d'autre part le cadre institutionnel interne du MDP (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le
cadre normatif
Le Cameroun a entrepris des réformes sur le plan
juridique afin de rendre effectif la mise en oeuvre du MDP au plan interne. En
effet, l'effectivité de la mise en oeuvre du MDP est tributaire de
l'existence d'un cadre normatif interne. C'est à cet effet, que le
Cameroun a entrepris des réformes pour rendre conforme sa
législation nationale. Sur le plan juridique, ses réforment
visaient notamment l'adoption de lois : il s'agit principalement de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier 2006
portant création, organisation et fonctionnement du Comité
national chargé de la mise en oeuvre du Mécanisme pour un
développement propre (A) et la loi N°96/12 du 05 août 1996
portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement (B).
.
A/ La décision
ministérielle du 16 Janvier 2006
La décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB
du 16 Janvier 2006 portant création, organisation et fonctionnement du
Comité national chargé de la mise en oeuvre du MDP au Cameroun
est la norme principale au plan interne concernant le MDP. Cette
décision crée l'institution, conformément aux dispositions
du Protocole de Kyoto et aux Accords de Marrakech, en charge de remplir les
fonctions dévolues à l'Autorité National
désignée, et elle élabore les critères et la
procédure d'évaluation et d'approbation des projets MDP par le
Comité national du MDP54(*).
D'après la décision ministérielle,
différents critères et indicateurs permettant l'évaluation
et l'approbation des projets MDP. Ces différents critères et
indicateurs sont constitutifs du critère et indicateur principale de
développement durable. Ils se composent des critères sociaux, des
critères économiques et technologiques et des critères
environnementaux. On dénombre cinq (05) critères sociaux :
premièrement l'équité sociale et la réduction de la
pauvreté, qui a comme indicateurs la création d'emplois nouveaux
et durables, l'incitation à l`acquisition de nouvelles
compétences favoriser et le rehaussement du niveau des emplois.
Deuxièmement, le lien avec les priorités nationales et locales de
développement, dont l'indicateur est le développement de
l'expertise locale. Troisièmement, le lien avec les politiques et
réglementations nationales de développement durable, l'indicateur
est la cohérence du projet avec les stratégies nationales.
Quatrièmement, le bien être de la communauté locale, dont
l'indicateur est la création d'emplois indirects, d'activités
économiques et l'accès aux services sociaux.
Cinquièmement, l'intégrité sociale de la communauté
locale, qui a comme indicateur l'absence d'incitation de conflits entre les
communautés locales.
Pour les critères économiques et
technologiques, on en dénombre trois (03). D'abord, la contribution
à la viabilité économique des pays, dont l'indicateur est
la création d'emplois, les retombées économiques locales
et le développement des services publics. Ensuite, la contribution
à la viabilité économique du pays : l'indicateur est
l'apport dans la production nationale (% PIB), l'amélioration de la
balance de paiement du pays, l'apport des investissements du secteur
privé, l'apport des investissements étrangers. Enfin, le
transfert de technologie, qui a comme indicateur l'utilisation de technologies
propres, efficaces et éprouvées, la formation du personnel local
sur les technologies utilisées et l'adaptation, l'amélioration et
l'utilisation des technologies locales (autonomie technologique).
S'agissant des critères environnementaux, on en
recense trois (03). D'abord, la lutte contre les changements climatiques, dont
l'indicateur est la réduction des émissions des gaz à
effet de serre au plan global. Ensuite la préservation de
l'environnement local et national, et des ressources nationales, l'indicateur
dans ce cas est la réduction de la pollution de l'air, la
réduction de la pollution des eaux et des sols, la protection des
écosystèmes et l'utilisation durable des ressources naturelles
nationales. Enfin, la sécurité et la santé de la
communauté locale, qui a comme indicateur l'absence de risque de
santé publique, le respect de la réglementation de santé
et de sécurité et la publication des normes se santé et de
sécurité.
En outre, la décision ministérielle a
également élaborée une procédure
d'évaluation et d'approbation des projets MDP. La mission
d'évaluation et d'approbation des projets MDP est dévolue au
Comité national du MDP. Le Comité national du MDP doit
vérifier la conformité des projets MDP avec la politique de
développement durable du Cameroun. Cette mission est assurée par
le Comité national du MDP en deux étapes. D'abord, une
évaluation préliminaire de la Note d'Information du Projet qui
se déroule en différentes étapes :
premièrement la réception de la Note d'Information du Projet par
le secrétaire Comité national du MDP du promoteur, qu'il adresse
aux membres du Comité national du MDP. Deuxièmement
l'appréciation et l'avis sur l'opportunité du projet par des
membres du Comité national du MDP dans un délai d'une semaine.
Troisièmement, en cas d'approbation de la Note d'Information du Projet,
une notification est délivrée au promoteur du projet pour
l'inviter à l'étape suivante qui concerne le développement
du Document Descriptif du Projet (DDP).
Ensuite, une évaluation approfondie du DDP qui se
déroule en différentes étapes : premièrement
l'élaboration du document descriptif du projet par le promoteur qui est
adressé au secrétaire du Comité national du MDP.
Deuxièmement, le secrétaire du Comité national du MDP avec
le groupe thématique concerné examine le DDP et émet des
commentaires y afférents. Troisièmement, le DDP et les
commentaires du secrétaire du Comité National du MDP sont
adressés au Comité national du MDP pour évaluation.
Quatrièmement, le DDP est évalué par les membres du
Comité national du MDP dans un délai maximum de quatre (4)
semaines55(*). En cas
d'approbation par le Comité national du MDP, une lettre d'approbation
est délivrée au promoteur du projet.
B/ La Loi-cadre sur
l'environnement de 1996
A la lecture de la loi N°96/12 du 05 août 1996
portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement, le
législateur a reconnu que la présente loi fixe le cadre juridique
général de la gestion de l'environnement au Cameroun56(*). Elle est la base juridique de
la gestion de l'environnement et des ressources naturelles au Cameroun. Elle
constitue l'unique cadre réglementaire général dans ce
domaine. Elle avait été conçue pour couvrir l'ensemble des
préoccupations environnementales, et devrait donc être
complétée par des lois sectorielles à l'instar de celle du
14 juillet 2006 N°98/015 relative aux établissements classés
dangereux. Elle permet une bonne compréhension des normes et principes
fondamentaux en matière environnementale. Cette loi est ainsi en phase
avec les normes du droit international de l'environnement dont elle reprend les
principes cardinaux. C'est le cas avec les normes édictées dans
CCNUCC et le Protocole de Kyoto. En effet, la loi-cadre réglemente un
grand nombre de secteurs de l'environnement : l'atmosphère, les
eaux continentales et les plaines d'inondation, le littoral et les eaux
maritimes, les sols et sous-sol, les établissements humains, les
installations classées dangereux, insalubres ou incommodes et des
activités polluantes, les établissements classés, les
substances chimiques nocives et/ou dangereuses, les nuisance sonores et
olfactives et la gestion des ressources naturelles et la conservation de la
diversité biologique.
Par ailleurs, son caractère de cadre de
référence flexible sied bien aux exigences d'un contexte inter
institutionnel, dans lequel les questions environnementales sont
obligées d'être traitées. La loi cadre relative à
l'environnement marque par ailleurs son caractère innovateur, par des
dispositions précises inscrivant le pluralisme des normes dans le corps
même du texte.
En outre, la loi cadre relève un certain nombre
d'obligations générales qui incombent à des institutions
publiques ou privées, notamment dans le cadre de la sensibilisation des
populations sur les problèmes liés à l'environnement. Un
ensemble de principes fondamentaux sur l'environnement y sont
présentés dans leurs contenus, il s'agit des principes de
précaution, pollueur-payeur, de participation, de prévention, de
responsabilité et de subsidiarité. Le titre 2 de ce texte fixe la
question de l'élaboration, de la coordination et du financement des
politiques de l'environnement. Le titre 3 en rapport avec la Gestion de
l'environnement, présente le plan national de gestion de l'environnement
(Chapitre 1), l'étude d'impact environnemental (Chapitre
2), la protection des milieux récepteurs (Chapitre 3) que
sont : l'atmosphère, les eaux continentales et les plaines
d'inondation, le littoral et les eaux marines, les sols et sous-sols, les
établissements humains. Il porte également sur les
établissements classés dangereux, insalubres ou in commodes et
des activités polluantes (Chapitre 4), c'est ce qui explique la
précision apportée dans ce chapitre sur les déchets, les
établissements classés, les substances chimiques, nocives et/ou
dangereuses, les nuisances sonores et olfactives. Le chapitre 5
réglemente la gestion des ressources naturelles et de la conservation de
la diversité biologique et son chapitre 6 envisage le problème
des risques et des catastrophes naturelles. Le titre 4 porte sur la mise en
oeuvre et le suivi des programmes, le titre 5 sur les mesures incitatives et le
titre 6 sur la responsabilité et les sanctions en matière de
gestion de l'environnement.
Dans le cadre de sa mise en oeuvre, cette loi a prévu
soixante sept (67) décrets d'application. La compétence d'un
certain nombre d'autorités de l'Etat est également requise. Ce
sont précisément : l'autorité exécutive dont,
le Président de la République à qui revient la charge de
définir la politique nationale de l'environnement, les Administrations
ministérielles parmi lesquelles celle en charge de l'environnement a la
prééminence. L'autorité législative à
également la charge de prendre d'autres textes de loi qui facilitent
davantage la mise en oeuvre de cette loi, et quand à l'autorité
judiciaire son rôle intervient dans la constatation et la sanction des
infractions. La participation des collectivités territoriales
décentralisées est cependant prévue dans la gestion de
l'environnement, avec les impératifs de la décentralisation qui
visent à associer les populations locales sur l'ensemble du territoire
national.
Enfin, des garanties ont été prévues par
le législateur pour faciliter une bonne gestion de l'environnement.
Elles concernent particulièrement la mise sur pied d'un plan national de
gestion de l'environnement, des études d'impact environnemental, des
mécanismes de traitement de déchets, les mécanismes de
prévention des catastrophes naturelles. Dans le souci de rendre
davantage efficace la loi, elle même prévoit dans ses dispositions
un régime de responsabilité civile sans faute et de
responsabilité pénale, avec à l'appui un ensemble de
sanctions comprises entre les délits et les crimes.
Paragraphe 2 : Le
cadre institutionnel du MDP
La ratification de la Convention cadre des Nations Unies sur
les changements climatique et du Protocole de Kyoto par le Cameroun, a eu pour
conséquence la création d'institutions en charge d'assurer le
suivi de leur application. S'agissant du MDP, des institutions nationales,
auxquelles ont été reconnues des missions et compétences
en matière environnementale, sont impliqués dans le processus de
mise en oeuvre du MDP, il s'agit principalement du Comité
exécutif du MDP (A) et des ministères de tutelles (B).
A/ Le Comité
National du MDP
Crée par la décision ministérielle
n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier 2006, le Comité national du MDP est
chargé de la mise en oeuvre du Mécanisme pour un
développement propre (MDP) du Protocole de Kyoto relatif à la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques57(*). Ce Comité est
crée au sein du Ministère de l'Environnement et de la Protection
de la Nature, il assiste le Gouvernement dans ses missions d'élaboration
et de suivi des stratégies d'utilisation des technologies propres.
Le Comité national du MDP représente
l'Autorité Nationale Désignée (AND).du Cameroun, à
ce titre il a pour missions de remplir les fonctions dévolues à
l'AND conformément aux dispositions du Protocole de Kyoto et aux Accords
de Marrakech notamment : la confirmation que la participation des
promoteurs privés de projets est volontaire; la démonstration que
l'activité de projet proposé contribue au développement
durable; la délivrance des différentes lettres relatives à
l'activité de projet MDP58(*).
Pour remplir ces missions, les tâches de
l'Autorité Nationale Désignés Cameroun consiste en :
la définition de la procédure nationale d'approbation des projets
MDP, la définition des critères de développement durable
devant servir de base d'évaluation des projets soumis par les promoteurs
de projets dans le cadre du MDP, l'actualisation des critères nationaux
de développement durable pour les projets MDP et les modalités de
leur mise en application, la création et la tenue d'un registre de
projets MDP au Cameroun, l'élaboration d'un rapport annuel sur les
activités MDP du Cameroun qui est adressé au Conseil
Exécutif du MDP à Bonn. Par ailleurs, des tâches de
promotion du MDP ont été dévolues au Comité
National du MDP, elles couvrent plusieurs aspects principalement ;
l'élaboration de la stratégie nationale de promotion du MDP au
Cameroun ; l'information et la sensibilisation des différentes
parties prenantes (autorités administratives du secteur
privé ; ONG, et le public) sur le Mécanisme de
Développement Propre et ses opportunités ; la
régulation et la promotion des activités liées au MDP dans
tous les secteurs de l'économie nationale ; l'appui aux promoteurs
de projets à travers des activités de renforcement de
capacités en MDP ; la promotion de l'implication du secteur
bancaire local et des capitaux étrangers dans le financement des projets
MDP au Cameroun en proposant au gouvernement des mesures de facilitation
requise ; la représentation du Cameroun aux manifestations
internationales pour vendre les potentiels de projets MDP du pays. En outre le
Comité National MDP émet un avis motivé après
examen des projets, avis qui est notifié par son Président aux
promoteurs de projets et parties concernées59(*).
S'agissant de l'organisation et du fonctionnement du
Comité National MDP, il est composé d'un président qui
est le Directeur du Développement Durable et la Planification
Environnementale, et des membres composé d'un Représentant de la
Division des Etudes de Projets et de la Coopération du ministère
chargé de l'Environnement, du point focal changements climatiques, d'un
Représentant du Ministère chargé de l'Economie et des
Finances, d'un Représentant du Ministère chargé des
forêts, d'un Représentant du Ministère chargé de
l'Energie, d'un Représentant du Ministère chargé de
l'Industrie, d'un Représentant du Ministère du Commerce, d'un
représentant des Organisations Non Gouvernementales
spécialisé en développement durable, d'un
Représentant de GICAM, et d'un Représentant de
SYNDUSTRICAM60(*).
Relativement à son fonctionnement, le Comité National MDP se
réunit au tant que de besoin et au moins une fois par trimestre sur
convocation de son président en session ordinaire, et deux sessions
extraordinaires peuvent être programmées en cas de besoin pour
traiter des points spécifiques et urgents61(*). Par ailleurs, le
Secrétariat du Comité National MDP est assuré par le point
focal « changements climatiques » du MINEP. Il a pour
mission : d'être le guichet unique pour le MDP, de programmer
l'examen des projets avec les membres du Comité National du MDP,
d'enregistrer l'approbation des projets acceptés au nom du Comité
National du MDP, de faire connaître tant au niveau national
qu'international, les procédures en matière de MDP et le
portefeuille de projets MDP et ce en particulier à travers le site web,
de promouvoir le potentiel en projets MDP, de suivre l'évolution des
règles et procédures dur le MDP à l'échelle
internationale adoptées par les conférences des Parties à
la CCNUCC et par le Conseil Exécutif du MDP) et à
l'échelle nationale (adoptées par le Gouvernement et par le
Comité National du MDP)62(*).
En outre, le Comité National du MDP est chargé
d'élaborer un rapport annuel sur les activités MDP du Cameroun
qui est adressé au Comité Exécutif du MDP à
Bonn63(*).
Les ressources nécessaires au fonctionnement
et au financement des activités du Comité national MDP
proviennent du budget de l'Etat, du Fond National de l'Environnement et du
Développement Durable et de dons et legs d'organismes64(*).
B/ Les ministères de
tutelles
Il existe au Cameroun, un grand nombre de structures
publiques, auxquelles ont été reconnues des missions et
compétences en matière environnementale. Cependant, suivant les
dispositions de la décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB
du 16 Janvier 2006, la mise en oeuvre du MDP au Cameroun est du ressort
principalement du Ministère de l'Environnement et la Protection de la
Nature (MINEP). Le MINEP représente le Gouvernement pour toutes les
activités relatives à la CCNUCC et au Protocole de Kyoto, selon
le décret n° 2005/117 du 14 avril 2005 modifié et
complété par le décret n° 2005/496 du 31
décembre 2005.
En effet, conformément aux dispositions du
décret n°2005/117 du 14 avril 2005 portant organisation du
Ministère de l'Environnement et la Protection de la Nature,
modifié et complété par le décret n°2005/496
du 31 décembre 2005, le MINEP est chargé de l'élaboration,
de la mise en oeuvre et de l'évaluation de la politique du Gouvernement
en matière d'environnement. A ce titre, il est responsable de la
négociation des accords et conventions internationaux relatifs à
la protection de l'environnement et de leur mise en oeuvre65(*).
Par ailleurs, le MINEP est responsable également de la
coordination et du suivi des interventions des organismes de coopération
régionale ou internationale en matière d'environnement; de la
définition des mesures de gestion rationnelle des ressources naturelles,
en liaison avec les ministères et organismes spécialisés
concernés ; de l'information du public en vue de susciter sa
participation à la gestion, à la protection et à la
restauration de l'environnement; de l'élaboration des plans directeurs
sectoriels de protection de l'environnement, en liaison avec les
départements ministériels intéressés.
En outre, conformément aux dispositions à la
décision ministérielle du 16 Janvier 2006, le Comité
National MDP est sous l'autorité du MINEP. Le Comité National MDP
est crée au sein MINEP66(*). A cet effet, plusieurs directions du MINEP font
parties de la composition du Comité National du MDP. Il s'agit
principalement la Direction du Développement Durable et de la
Planification Environnementale, de la Direction chargée de la
Conservation des Ressources Naturelles du MINEP, de la Direction des Etudes, de
Projets et de la Coopération du MINEP et du Point Focal
« changements climatiques ».
Toutefois, d'autres départements ministériels
interviennent dans le cadre institutionnel de la mise en oeuvre du MDP à
travers le Comité National du MDP. L'organisation du Comité
National du MDP fait intervenir dans son organisation des représentants
de différents départements ministériels à
savoir : le Ministère en charge de l'Économie (MINEPAT), le
Ministère en charge des Finances (MINFI), le Ministère en charge
des Forêts (MINFOF), le Ministère chargé de
l'Énergie (MINEE), le Ministère chargé de
l'Industrie (MINIMIDT), le Ministère en charge de
l'Agriculture (MINADER) et le Ministère en charge de l'Elevage
(MINEPIA)67(*).
CHAPITRE II : DES REALISATIONS CONSEQUENTES
L'effectivité des projets MDP sont
considéré par les autorités locales des pays hôtes
comme porteurs de retombées positives sur le plan environnementale, mais
également en termes de développement économique et social.
Ils favorisent l'image du pays ou d'une entreprise en y associant les notions
de transfert de technologie, de développement durable, et de
contributions à la lutte contre les changements climatiques. Pour ces
raisons, le Cameroun a entrepris de communiquer sur les réalisations en
matière de projets MDP. Ces réalisations concernent
spécifiquement des initiatives de projet MDP (Section 1). Mais
également la contribution des pouvoirs publics et privés (Section
2).
Section 1 : Les initiatives de projet
La stabilisation de concentration des gaz à effet de
serre peut être atteinte à travers différents types de
projets. Les projets MDP permettent soit de réduire les émissions
des GES, soit de les éliminer. Il peut inclure entre autres des projets
de production d'énergie renouvelable, efficacité
énergétique et capture des gaz d'enfouissement.
Plusieurs projets MDP ont été initiés
dans différents secteurs (Paragraphe 1) et connaissent des sorts
différents (Paragraphe 2). 68(*)
Paragraphe 1 : Les
secteurs des projets
Différents types de projets dont plus d'une vingtaine
connaissent des initiatives d'élaboration ou de mise en oeuvre au
Cameroun dans trois secteurs principaux : « l'énergie
», « les déchets » et «l'utilisation des
terres, changement d'utilisation des terres et foresterie ».
Premièrement le secteur de
« l'énergie », c'est le premier grand secteur
concerné, au Cameroun comme partout dans le monde69(*). Les projets
« énergie » ont pour but : soit de diminuer la
consommation des énergies fossiles (par exemple, avec l'usage de
foyers ou de fours améliorés), soit de substituer la
consommation d'énergie fossile par de l'énergie
renouvelable ; c'est le cas de la valorisation énergétique
de déchets des unités industrielles de transformation du bois
ainsi que de biomasse agricole. Il y a également la production de
« biocarburant » pour se substituer à la
consommation de carburant fossile à partir de plantations de palmier
à huile ou de toutes autres cultures susceptibles de fournir de l'huile
végétale. Ces projets donnent droit à des crédits
carbones permanents. Ce sont treize (13) idées de projets qui sont
enregistrées pour le secteur de l'énergie70(*). Par ailleurs, dans le
secteur particulier de la cogénération
d'électricité à partir de déchets industriels de
bois, on dénombre trois (3) initiatives de projets avancées. Il
contribue à répondre au souci de gestion des déchets qui
se pose aux industriels.
Deuxièmement le secteur des
« déchets »71(*), les projets dans ce secteur visent à
réduire les émissions de GES, ou leur nocivité relative,
et concernent trois types de déchets : les déchets
ménagers, les eaux usées et les déchets industriels
spéciaux. Ils peuvent être couplés avec des projets de type
« énergie ».
Troisièmement, le secteur «l'utilisation des
terres, changement d'utilisation des terres et foresterie ». C'est un
secteur dans lequel beaucoup d'attentes ont été placées
mais où, en Afrique notamment72(*), se posent des problèmes sur le plan du
montage institutionnel (unicité de l'opérateur,
sécurisation foncière) ou des capacités financières
(manque de ressources initiales) et technique (plan de suivi). Souvent
improprement appelés « puits de carbone », les
projets concernent essentiellement les boisements, les reboisements ou
l'agroforesterie, et donnent droit à des crédits temporaires.
Dans ce secteur, ce sont seize (16) idées de projet qui sont
enregistrées. Certains projets ont même connu des débuts de
mise en oeuvre (plantations communales), ce qui reste compatible avec
le processus MDP, l'intention d'enregistrement ayant été
clairement manifestée au démarrage des projets. Cela a
été rendu notamment possible dans le cadre d'un partenariat de
communes camerounaises avec la Ville de Paris en France qui, pour des raisons
d'éthique, s'est engagée volontairement sur le thème de la
lutte contre les changements climatiques, tant par des mesures de
réductions d'émissions, que par des compensations par
séquestration de carbone en plantations forestières dans des pays
du Sud, avec le Cameroun et Madagascar.
Dans ce secteur, il y a un intérêt de travailler
dans un cadre communal, car il représente un atout en termes de
sécurisation foncière, chaque commune pouvant facilement devenir
propriétaire des terres destinées au reboisement. En termes de
stratégie nationale, on devrait orienter les efforts vers les
régions du Nord, où les actions doivent être
conjuguées avec la lutte contre la désertification et la
satisfaction des besoins des populations en bois de feu et bois de service. De
même, le thème de l'agroforesterie en appui à la
filière cacao est important stratégiquement car il peut
contribuer à la réduction de la pauvreté en milieu rural.
Des efforts doivent être faits pour répondre aux
difficultés de financement initial et de multiplicité des acteurs
individuels.
Paragraphe 2 : Le sort
des initiatives de projets MDP
Il est sans doute souhaitable que les diverses initiatives de
projets MDP aboutissent, car elles représentent des contributions
à la lutte contre les changements climatiques.
Dans le secteur de « l'énergie »,
on dénombre treize (13) idées de projets MDP
élaboré par des promoteurs privées et publics dans cinq
(5) domaines différentes ; la production d'électricité par
cogénération à partir de déchets d'unités de
transformation du bois (3 projets), la production d'électricité
à partir de biomasse d'origine multiple (1 projet),
l'amélioration du rendement énergétique de l'utilisation
de combustibles (4 projets), l'hydroélectricité (1 projet) et
l'énergie solaire. Parmi les treize (13) idées de projets qui
sont enregistrées pour le secteur de l'énergie, trois (3) ont
reçu l'avis de non objection du CN-MDP (sous quelques réserves
à corriger) et quatre (4) ont des fiches PIN disponibles pour
amélioration, dont deux (2) ont été soumises au CN-MDP
sans succès73(*).
Dans le secteur des « déchets », on
dénombre sept (7) idées de projet MDP74(*) élaboré par des
promoteurs privées et publics dans quatre (4) domaines
différentes : le captage et destruction du gaz méthane
émis en décharge de déchets solides (2 projets), la
production de compost à base de déchets solides (2 projets), les
déchets liquides (2 projets), la valorisation énergétique
de déchets spéciaux (1 projet), la maintenance du matériel
technique (1 projet). Sur les sept (7) projets enregistrés, un (1) a
déjà reçu on avis de non objection du Comité
National du MDP, et a démarré ses activités et poursuit
les étapes vers l'enregistrement.
Dans le secteur «l'utilisation des terres, changement
d'utilisation des terres et foresterie », on dénombre seize (16)
idées de projet MDP75(*) élaboré par des promoteurs publics et
privés, et qui sont enregistrées, dans quatre (4) domaines
différents : les plantations forestières industrielles (1
projet), les plantations forestières communales (5 projets), le
reboisement communautaire (6 projets), l'agroforesterie (4 projets). Dans ce
secteur, comme souligné précédemment, sur les seize (16)
idées de projet qui sont enregistrées, dont un a reçu sa
non objection du CN-MDP, malgré des difficultés au niveau du
financement et du montage institutionnel. Trois (3) initiatives de projets ont
des fiches PIN bien élaborées qui ont été soumises
au CN-MDP pour non objection et quatre (4) ont des fiches PIN disponibles pour
amélioration. Certains projets connus des débuts de mise en
oeuvre, ce qui reste compatible avec le processus MDP, l'intention
d'enregistrement ayant été clairement manifestée au
démarrage des projets
Section 2 : La contribution des institutions publiques et
privés
Conformément aux dispositions de la CCNUCC, les pays
tant développés qu'en développement, Parties à la
CCNUCC, prennent un certain nombre d'engagements généraux. Toutes
les Parties doivent établir et présenter des "communications
nationales" contenant un inventaire de leurs émissions de gaz à
effet de serre qui précise les différentes sources
émettrices et qui indique les "puits" qui absorbent les gaz à
effet de serre76(*). De
même, conformément aux dispositions de CCNUCC et en tenant compte
du rapport de la Conférences des Parties à la suite de sa
huitième session tenu à New Dehli en Inde, les organisations
intergouvernementales et les ONG ont un rôle primordial dans la mise en
oeuvre de la CCNUCC77(*).
Il revient donc de présenter les différents donc de
présenter la contribution des institutions publiques (Paragraphe 1) et
privés (Paragraphe 2) dans la mise en oeuvre du CCNUCC,
conformément à leurs engagements.
Paragraphe 1 : La
contribution des pouvoirs publics
Dans le souci d'atteindre ses objectifs, la CCNUCC
prévoit donc que toutes les Parties doivent communiquer certaines
informations à la Conférence des Parties. Les deux principaux
éléments d'information concernent les inventaires nationaux de
GES et les renseignements détaillés sur les activités
entreprises par chaque Partie pour appliquer la Convention. Les Parties
visées à l'annexe I sont tenues de soumettre des informations sur
leur inventaire national chaque année. Elles doivent aussi faire figurer
des renseignements sur les activités qu'elles mènent en
application de la Convention dans leurs Communications Nationales. En effet,
« le fait de communiquer des informations pertinentes sur les
meilleurs moyens de réduire les émissions et de s'adapter aux
effets néfastes des changements climatiques ne peut qu'aider l'ensemble
de la collectivité humaine à évoluer vers des modes de
développement durables »78(*).
La Communication Nationale est la première source
d'information pour des promoteurs de projets MDP. L'inventaire des GES et le
plan d'action pour l'atténuation des GES montrent respectivement le
potentiel de réduction et d'évitement des GES existant ainsi que
la volonté politique du pays à l'égard de
l'atténuation de GES et de la promotion du développement
durable.
Par ailleurs, comme souligné
précédemment, l'élaboration d'une Communication Nationale
sur les changements climatiques provient de la mise en oeuvre de l'article 4
(1) a) qui fait l'obligation aux Etats parties à la CCNUCC
d'établir et de mettre à jour périodiquement, de publier
et de mettre à la disposition de la Conférence des Parties des
inventaires nationaux d'émissions anthropiques par leurs sources et
l'adoption par leurs puits de tous les GES. En d'autres termes, la
Communication Nationale est un rapport dans lequel un gouvernement
national rend compte du progrès réalisé dans la mise en
oeuvre de la Convention sur son territoire. Conformément aux
dispositions de la CCNUCC, le Cameroun s'est acquitté de cette
obligation en élaborant sa Communication Nationale Initiale sur les
changements climatiques.
De cette Communication nationale, il ressort que
l'évaluation de son inventaire de gaz à effet de serre, a choisi
1994 comme année de référence. Ainsi notre pays en 1994, a
émis 53 478 Gg équivalent gaz carbonique, dont 46 % de gaz
carbonique (CO2), 21 % de méthane (CH4), 15 %
d'hémioxyde d'azote (N2O), 10 % d'oxyde d'azote
(NOx), 6 % de monoxyde de carbone (CO) et 2 % d'hydrocarbure non
méthanique (NMVOC). Le dioxyde de souffre et les CFC sont émis
sous forme de trace par secteur énergie et les procédés
industriels. Les secteurs qui contribuent le plus à ces émissions
sont : le changement d'affectation des terres et de forêts (42 %),
l'agriculture (41,4 %), l'énergie (12,2 %), les déchets (3,3 %)
et enfin les procédés industriels (1 %). Les émissions de
GES au Cameroun représentent 0,0 % des émissions mondiales en
1990, et 0,0 % des émissions des pays africains79(*).
De ces chiffres, il ressort que les principales sources
d'émissions de GES sont constituées par les secteurs de
l'agriculture et l'affectation des terres et foresterie. Le secteur de
l'énergie vient en troisième position et celui de l'industrie en
dernière position. Ces chiffres révèlent une faible
contribution des secteurs de l'énergie et de l'industrie dans les
émissions des GES au Cameroun. Cela pourrait s'expliquer par l'existence
d'un faible niveau d'industrialisation du pays.
Paragraphe 2 : La
contribution des partenaires
Dans le cadre de la contribution des partenaires, le Cameroun
a bénéficié de l'appui des partenaires au
développement dans cadre du développement d'une expertise locale
et pour le montage de projets MDP80(*).
Le projet PFBC-MDP81(*) de la Coopération française, ce projet
s'est achevé en 2008. Il s'est agi d'un projet régional conduit
sous la tutelle de la COMIFAC (Commission des forêts d'Afrique
centrale), qui visaient deux objectifs principaux à
satisfaire : d'une part le renforcer les capacités des pays du
bassin du Congo pour exploiter les opportunités du MDP dans les
filières `Forêt' et `Bio-énergie' (valorisation de
déchets industriels par la cogénération), et d'autre
part d'accompagner la création d'un réseau d'experts nationaux
permettant l'émergence d'une force de proposition régionale dans
le cadre de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto. A cet effet, deux ateliers
régionaux spécifiques à la préparation de projets
MDP ont été organisés : à Kinshasa, en juin
2007 et à Douala, en octobre 2007.
Le projet Carbon Funds, Carbon Facilities de la Banque
mondiale. La Banque mondiale gère à ce jour dix (10) fonds
alimentés par des partenaires publics et privés qui s'engagent
à acheter des CER (Certified Emission Reductions)
générés par des projets enregistrés au MDP.
Certains fonds ont déjà été entièrement
consommés et d'autres reçoivent toujours de nouvelles
participations financières. La Banque mondiale a également
lancé en 2008 deux nouvelles facilités qui supportent des projets
à long terme dans un contexte d'incertitude sur le post protocole de
Kyoto. La Carbon Patnership Facility (CPF). Cette facilité a vocation
à financer quelques programmes qui généreront des
crédits carbone principalement après 2012. La Forest Carbon
Partnership Facility (FCPF) supporte des initiatives nationales REDD. Des
projets MDP peuvent être soumis à l'unité
« Carbon Finance » sous la forme d'une Note d'Intention de
Projet (NIP). Si votre projet est accepté, la Banque Mondiale peut
préfinancer tout ou une partie de l'instruction du dossier, ces frais
étant généralement déduits des paiements des
crédits carbones futurs.
Le programme de renforcement de capacités
« AfricaAssist » de la Banque mondial, il est disponible
pour appuyer les cadres nationaux dans le montage de projets ou toute autre
forme de renforcement de capacité.
La Coopération allemande est engagée à
plusieurs niveaux dans la lutte contre les changements climatiques. Pour le cas
précis du MDP, dans le cadre des activités de son antenne
régionale de l'Est, le programme ProPSFE de la GTZ s'engage dans un
appui aux partenaires privés pour la cogénération
d'électricité à partir de déchets industriels de
bois et pour le développement des biocarburants de
2ème génération.
L'Initiative CASCAD « Crédits carbone
pour l'Agriculture, Sylviculture, Conservation et Action contre la
Déforestation ». Le projet PFBC-MDP a été
relayé sur le volet MDP en 2008 par cette initiative gérée
par le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE) et
financée par le Fonds français pour l'Environnement mondial
(FFEM). Cette initiative apporte un soutien aux porteurs de projets
atténuant les émissions de gaz à effet de serre dans les
secteurs de l'agriculture, de la bioénergie et de la forêt. Elle
vise à faire participer ces projets au MDP, à travers
l'accompagnement de porteurs de projets déjà identifiés
sous forme de fiches PIN, pour :la formulation et la validation des PDD,
et la mise en relation de ces porteurs avec des partenaires (financiers
acquéreurs de crédits carbone ou acteurs du marché
volontaire).
Enfin, le Secrétariat exécutif de la COMIFAC a
également apporté une contribution par un appui technique. Dans
le cadre du MDP, les pays du Bassin du Congo sont tenus de réaliser des
« communications nationales » dans lesquelles sont
calculées ou reportées les émissions de gaz à effet
de serre (GES) par secteur. Mais la qualité des données de base
n'a souvent pas pu être assurée par manque de
références récentes ; ainsi en ce qui concerne le
Cameroun, de nombreuses données utilisées en 2004 pour la
rédaction de la Communication Nationale Initiale du Cameroun dataient de
1994. Les pays doivent actuellement réaliser le suivi des
émissions et absorptions de GES liées au secteur forestier mais
également aux autres secteurs d'émission (industrie, secteur
énergétique, agriculture, transport), afin d'en évaluer
correctement la contribution aux émissions nationales de GES. Le
Secrétariat exécutif de la COMIFAC a organisé un atelier
de formation sur les inventaires de GES en septembre/octobre 2008 à
Paris. Avec l'appui de la coopération franco-allemande et le concours du
Centre interprofessionnel et technologique d'études des pollutions
atmosphériques (CITEPA), l'atelier a été organisé
par le Ministère français de l'Ecologie, de l'Energie, du
Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire
(MEEDDAT). Trois (3) cadres du MINEP y ont représenté le
Cameroun. Un second atelier est prévu en avril 2009 à Douala pour
finaliser le travail sur les communications nationales avec les experts ayant
participé à la première formation sur les inventaires de
GES de 2008.
SECONDE PARTIE :
LA PREGNANCE DES
DIFFICULTES LIMITANT LA MISE EN OEUVRE DU MDP AU CAMERROUN
Force est de constater, qu'une panoplie de mesures, dont on
reconnait l'importance pour l'application adéquate du MDP au Cameroun,
ont été adopté afin de rendre effectif la mise en oeuvre
du MDP crée par le Protocole de Kyoto. Toutefois, malgré cette
effectivité, des difficultés entravent la mise en oeuvre du MDP.
Ces difficultés résultent principalement de l'insuffisance
d'expertise dans l'élaboration des projets MDP. D'autres facteurs
interagissent également, notamment le manque de sensibilisation dans
l'élaboration des projets MDP.
Cependant, ces difficultés qui enfreignent la mise en
oeuvre du MDP peuvent trouver des solutions. En effet, pour une entière
mise en oeuvre du MDP, il est nécessaire d'apporter des solutions. Le
solutionnement de ces difficultés passe par un renforcement des
capacités de l'ensemble des acteurs nationaux impliqués dans le
processus de mise en oeuvre du MDP. Mais également par
l'amélioration du rôle du Comité National MDP et le
renforcement du cadre juridique existant. Il revient donc de présenter
de manière explicite les difficultés qui enfreignent la mise en
oeuvre du MDP d'une part (Chapitre 1), et d'autre part les propositions de
solutions à ces difficultés (Chapitres 2).
.
CHAPITRE I : LA CONSTANCE DES DIFFICULTES
En dépit de son effectivité, la
prégnance des difficultés enfreignent la mise en oeuvre du
MDP82(*). Ces
difficultés tiennent à une insuffisance d'expertise dans
l'élaboration des projets MDP. En effet, compte tenu de la
complexité des modalités de fonctionnement des institutions et la
procédure de validation à ce type de marché,
l'élaboration d'un projet MDP requiert une expertise spécifique.
Cependant le nombre d'initiatives de projet, laisse transparaitre une
insuffisance d'expertise au sein des institutions en charge du contrôle
et de la validation, mais également des potentiels promoteurs de projets
MDP83(*).
Toutefois, la mise en place d'expertise dans
l'élaboration d'un projet MDP nécessite en amont un travail de
sensibilisation. Ce travail de sensibilisation est du ressort principale du
Comité National du MDP, mais également des ONG en vertu des
dispositions de CCNUCC. Il revient donc dans ce présent chapitre,
d'aborder la question de manière explicite de l'insuffisance d'expertise
dans l'élaboration des projets MDP (Section1), et du manque de
sensibilisation dans l'élaboration des projets MDP (Sections 2)
Section 1 : L'insuffisance d'expertise pour
l'élaboration des projets MDP
L'élaboration d'un projet MDP requiert une
expertise spécifique quant aux modalités de fonctionnement des
institutions nécessaire à ce type de marché. L'expertise
dans les aspects institutionnels et les procédures à mettre en
place dans le domaine de l'élaboration des projets nécessite une
vaste expérience. L'expertise permet de proposer au promoteur de projet
un appui technique pour monter des projets MDP permettant de
générer des crédits de carbone. Le développement
d'une expertise interne permet d'offrir une prestation d'appui au montage des
projets MDP. Cette expertise vise en mettre en place des outils
méthodologiques et de clarification des procédures des
mécanismes de projets. Malheureusement, on fait le constat d'une carence
d'expertise dans les services techniques chargés de la définition
des critères d'évaluation et d'approbation des projets MDP
(Paragraphe 1), mais également au sein des entreprises promotrices de
projet MDP (Paragraphe 2).
Paragraphe
1 : L'absence d'experts institutionnels
Les projets MDP doivent concourir au développement
durable du pays hôtes et aussi être attrayant pour les
investisseurs privés. De ce fait, à titre de participant aux
projets MDP, les gouvernants doivent avoir un rôle de premier plan
à jouer, notamment au cours des phases préalables
d'identification, d'évaluation et d'approbation des projets. De
manière générale, la structure institutionnelle nationale
chargée de la mise en oeuvre du MDP a comme rôle
l'établissement des critères de développement durable et
la détermination des priorités de développement, et
l'adoption des dispositions législatives et réglementaires
encadrant le processus national du MDP et l'incitation à
l'investissement privé et étranger dans les secteurs de
l'économie ayant une forte incidence sur les émissions de
GES.84(*)
L'accomplissement de ses missions requiert une expertise notamment dans
l'élaboration des procédures d'approbation des projets MDP.
Cependant, l'élaboration des projets MDP au plan
national butent très souvent sur l'insuffisance d'expertise dans les
ministères et autres structures qui en ont la charge de la
définition de la procédure nationale d'approbation des projets
MDP. En effet, l'élaboration des projets MDP se heurte à
l'absence d'un groupe critique de cadres de haut niveau,
spécialisés dans l'élaboration des projets, capables
d'accélérer et d'améliorer les projets initiés par
les promoteurs privés. Ceci s'explique à la fois par une
formation longtemps peu tournée vers la protection de la nature en
particulier de la lutte contre les changements climatiques, par un historique
de conservation et d'éducation environnementale très
récent au Cameroun. Les années de crise économique et la
détérioration des termes de l'échange avaient
relégué au second plan la protection de l'environnement et par
conséquent le manque de formation et dans le domaine de la protection de
la nature.
L'expertise en matière d'élaboration et de
validation des projets MDP est du premier chef des institutions
gouvernementales, leurs expertises jouent un rôle
prépondérant dans le traitement des initiatives de projet MDP des
promoteurs privés. Cependant, l'organisation et la composition des
membres du Comité National, laisse transparaitre une insuffisance
d'expertise en matière MDP. Le rôle, les capacités et la
participation des membres n'ont pas été défini de
manière explicite. Bien qu'il soit fait mention de la
nécessité pour les membres du Comité National du MDP de
détenir les compétences requise pour évaluer les projets
MDP85(*), il n'a pas
été établi de manière explicite les domaines de
compétences des membres devant composer le Comité National MDP.
Ces insuffisances débouchent sur des lenteurs et des lourdeurs
bureaucratiques, le manque d'initiative et d'engouement dans la
réalisation des objectifs assignés.
La mise en oeuvre des initiatives projets MDP
(évaluation NIP) dépend largement de la qualité de
l'organisation structurelle du Comité national du MDP. L'expertise
scientifique et technique des membres du Comité National du MDP
représente un élément-clé des ressources humaines.
En effet, les impératifs d'une mise en oeuvre efficace du MDP
recommandaient une expertise dans l'élaboration des projets MDP,
pourtant la lecture de la structure administrative du Comité National
MDP semble indiquer un désir d'assurer la diversité et la
dispersion des compétences en la matière entre plusieurs acteurs.
Cette solution est discutable à plus d'un point. La lente mise en oeuvre
des initiatives de projets MDP est certainement pour beaucoup dans ce que nous
pouvons ici qualifier de faiblesses structurelles.
Paragraphe 2 :
L'absence d'expert au sein des entreprises
De prime abord, précisons que les
entreprises promotrices de projets MDP sont des agents actifs dans des domaines
d'activité offrant un potentiel de réduction des émissions
des GES. Elles cherchent donc à réaliser des projets rentables et
générant des réductions d'émissions de GES. Le
rôle de ses entreprises privées est de développer, de
mettre en oeuvre et de gérer des projets de réduction des
émissions des GES.86(*)
Par ailleurs, on peut également affirmer
que la participation effective des promoteurs privés nationaux est un
moyen sûr de garantir une plus grande implication des acteurs non
étatique dans le processus de lutte contre les changements climatiques.
La réduction des GES au plan global mais aussi national nécessite
une participation plus accrue des acteurs non-étatiques. Ces acteurs
non-étatiques jouent un rôle essentiel à côté
des pouvoirs publics en tant qu'acteur dans la lutte contre les
émissions GES. En appliquant les principes de participation et de
consultation, les entreprises privées apportent leur contribution, elles
peuvent, conformément aux dispositions du Protocole de Kyoto, à
titre de participant monter de manière conjointe avec le Comité
National du MDP les documents de projet relatif au MDP (Document Descriptif du
Projet, plan de surveillance).
Toutefois, leur contribution ne peut être
effective que s'il dispose d'une expertise en matière de MDP. Cependant,
on peut faire le constat que bon nombre d'entreprises privées
promotrice de projet MDP ont décidé d'internaliser la
compétence dans le montage des projets MDP, elles ont recours à
une assistance externe pour réaliser les parties techniques,
légales et financières du projet (élaboration des
documents administratifs, suivi de la validation et de l'enregistrement, vente
des crédits, etc.), ce qui témoigne de l'absence d'expertise au
sein des entreprises promotrices de projets MDP.
Section 2 : Le manque de sensibilisation sur
l'élaboration des projets MDP
La sensibilisation des acteurs nationaux aux aspects de la
CCNUCC et du Protocole de Kyoto, et particulièrement au projet MDP
permettrait une participation active à l'élaboration de projet
MDP. En effet, les Parties ont l'obligation d'encourager et de soutenir
« l'éducation, la formation et la sensibilisation du
public dans le domaine des changements climatiques »87(*). La CCNUCC reconnaît que
le succès des stratégies de lutte contre les changements
climatiques est conditionné par la participation des particuliers et
collectivités, les groupes d'intérêt et les
différentes parties prenant, notamment les entreprises et les
décideurs locaux. Elle traite donc directement de la sensibilisation du
public ainsi que de l'accès à l'information et la participation
du public. La sensibilisation sur l'élaboration des projets est du
ressort prioritairement du Comité National du MDP et mais
également des ONG d'après les accords de Marrakech. Cependant, on
fait le constat d'une défaillance de ces structures dans leur
tâche de sensibilisation. Il revient donc de présenter de
manière explicite les défaillances du Comité National du
MDP (Paragraphe 1) et des ONG (Paragraphe 2) dans leur tâche
sensibilisation
Paragraphe 1 :
L'action mitigé du Comité National MDP
L'un des problèmes techniques retardant et limitant la
mise en oeuvre des instruments internationaux de protection de l'environnement,
reste à coup sûr la mauvaise appréhension des missions qui
leur sont confiées par les responsables nommés et
désignés aux différents services techniques88(*).
Conformément aux dispositions de la décision
ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier 2006, il a
été assigné une tâche de promotion du MDP au
Comité National MDP. Cette tâche de promotion s'articule
autour de ; l'élaboration de la stratégie nationale de
promotion du MDP au Cameroun ; l'information et la sensibilisation des
différentes parties prenantes (autorités administratives du
secteur privé ; ONG, et le public) sur le Mécanisme de
Développement Propre et ses opportunités ; la
régulation et la promotion des activités liées au MDP dans
tous les secteurs de l'économie nationale ; l'appui aux promoteurs
de projets à travers des activités de renforcement de
capacités en MDP ; la promotion de l'implication du secteur
bancaire local et des capitaux étrangers dans le financement des projets
MDP au Cameroun en proposant au gouvernement des mesures de facilitation
requise ; la représentation du Cameroun aux manifestations
internationales pour vendre les potentiels de projets MDP du pays.
Suivant les tâches qui lui sont assignés
conformément à la décision ministérielle, le
Comité National du MDP doit avoir une compréhension approfondie
dans l'élaboration d'une stratégie communicationnelle en
matière de promotion du MDP. Pourtant, la lecture de la décision
ministérielle assignant au Comité National du MDP, laisse
transparaitre que les prérogatives attribuées dans le domaine de
la promotion et la sensibilisation ne sont ni structuré, ni
organisé. En effet, dans le cadre de la sensibilisation, il devrait
être alloué un budget conséquent à la
sensibilisation. Ce déficit a pour corollaire l'insuffisance, voir une
absence de sensibilisation. En effet, le Comité National MDP n'a pas
à l'heure actuelle élaborée un document de
stratégie nationale de promotion du MDP au Cameroun.
Pourtant l'information et la sensibilisation des
différentes parties prenantes (autorité administrative,
entreprises privées, ONG et société civile) et leur
appropriation des procédures administratives sont d'une grande
importance en vue de l'élaboration de projets MDP. En effet,
l'élaboration des projets MDP est tributaire de la mesure dans laquelle
les entreprises privées promotrice des projets MDP sont
sensibilisées aux avantages que procurent la mise en oeuvre des projets
MDP.
Paragraphe 2 : Le
rôle des ONG de l'environnement
Traditionnellement,
l'élaboration des normes juridiques est du ressort exclusif soit des
Etats et accessoirement des organisations interétatiques dans l'ordre
juridique international classique, soit d'organes institués
habilités à édicter des règles de droit dans
l'ordre juridique interne des Etats89(*). Le processus de fabrication et d'application des
normes du droit international de l'environnement induit des exigences
nouvelles, à savoir la consécration de la démocratie
participative dans l'entreprise de production des normes de cette jeune
discipline90(*). A cet
effet, la participation des acteurs sociaux infra-étatiques
à l'élaboration des normes juridiques de protection de
l'environnement ou à la prise de décision en matière
environnementale est désormais consacrée au niveau international
et s'impose de plus en plus dans l'ordre interne des
Etats. »91(*) A
cet effet, les populations autochtones, les ONG et la société
civile doivent être impliqués dans l'entreprise de protection de
l'environnement tel que préconisé par les principes nouveaux
posés par la Déclaration de Rio92(*).
Plus que certains gouvernements pris au piège des
intérêts nationaux ou que des opérateurs privés
à la poursuite de leur seul intérêt financier, les ONG
environnementales impliquées dans les négociations climat peuvent
être considérées comme « les garantes du
respect de l'objectif ultime de la CCNUCC. Elles sont en particulier
résolument engagées en faveur d'une limitation de la
flexibilité et d'un contrôle strict des divers
« échappatoires » qui permettraient aux pays de
s'acquitter à bon compte de leurs engagements. Ces positions radicales
en font les gardiennes idéales de l'intégrité
environnementale du MDP »93(*)
Dans le schéma, prévu par les accords de
Marrakech, les commentaires des parties prenantes sur le Document Descriptif du
Projet doivent être sollicités et pris en compte. Une place est
donc prévu à l'avis des l'ONG locales, cependant aucune
règle ne précise comment doit être fait cette consultation
ni comment les commentaires des parties prenantes doivent être pris en
compte. Par ailleurs, les ONG accréditées par la CCNUCC peuvent
remettre un avis sur les Documents Descriptifs des Projets lors de la
validation du projet et avant son enregistrement. L'avis des ONG permet sans
doute au Conseil Exécutif d'avoir un regard critique sur les projets
soumis à l'enregistrement.
Toutefois, bien que l'importance de l'action des ONG est
été reconnue, on peut faire le constat au plan national, d'un
manque de collaboration criarde, même de façon informelle, entre
les ONG et les participants aux projets (Comité National MDP,
entreprises privées promotrice de projet) afin de faire valoir leurs
points de vue quant au type de projet qu'ils souhaiteraient mettre de l'avant.
De même, on peut faire le constant, d'une absence de commentaire de la
part des ONG sur le processus des projets en cours, mais également une
insuffisance de commentaire adressé au Comité National du MDP sur
la réglementation en vigueur concernant les critères
(développement durable) d'évaluation des projets MDP.
CHAPITRE II : LE SOLUTIONNEMENT DES DIFFICULTES
Force est de constater, qu'une panoplie des difficultés
entrave la mise en oeuvre du MDP au Cameroun. A cet égard, la
thématique du développement durable qui introduit de nouvelles
exigences fondées sur une approche intégrée, la
responsabilisation des populations et de tous les acteurs dont la participation
devrait être facilitée, ainsi que la mobilisation de moyens
ciblés, devrait aider à repartir sur de nouvelles bases94(*).
Pour enrayer ces difficultés qui entravent la mise en
oeuvre du MDP au Cameroun et corrélativement cette tendance qui pousse
les traités internationaux aussitôt adoptés au rang des
« sleeping treaties », il faut pouvoir renforcer les
capacités de l'ensemble des institutions et techniques
créées pour leur mise en oeuvre (Section 1), Sans cependant
délaisser une amélioration du rôle du Comité
National MDP dans la sensibilisation, et du cadre juridique environnemental
existant (Section 1).
Section 1 : Le renforcement des capacités des
acteurs nationaux
Le savoir-faire en matière d'élaboration des
projets MDP est considère par certains acteurs (fournisseurs de
technologies, installateurs d'équipements énergétiques)
comme un atout par rapport à la concurrence. Par conséquent, le
renforcement des capacités doit être une préoccupation
majeure pour le Cameroun. Ce renforcement des capacités exige une
amélioration constante de compétences, des capacités
d'organisation, des politiques et des législations. C'est donc un
processus à long terme et dynamique. Le renforcement des
capacités est définit par l'Action 21 comme
« l'ensemble des moyens humains, scientifiques, techniques,
administratifs, institutionnels et financiers. Le renforcement des
capacités vise principalement l'aptitude à évaluer et
résoudre les problèmes cruciaux que posent les choix politiques
et les modalités d'application des différentes formules de
développement, en appréciant à leur juste valeur les
possibilités et les limites de leurs répercussions sur
l'environnement ainsi que les besoins que la population d'un pays
perçoit comme étant les siens. Il est donc manifeste que tous les
pays du monde ont besoin de renforcer leurs capacités
nationales »95(*). Le renforcement des capacités des acteurs
nationaux pour la mise en oeuvre du MDP concerne donc les ministères
techniques impliqués dans la mise en oeuvre du MDP (Paragraphe 1), et la
société civile (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 :
Le renforcement des capacités acteurs gouvernementaux
Selon PNUD, le renforcement des capacités peut
être définie comme le « processus par lequel les
individus, les groupes, les organisations, les institutions et les pays
développent leurs aptitudes, individuellement et collectivement, en vue
de s'acquitter de fonctions, résoudre des problèmes et atteindre
des objectifs. Mise en place de capacités qui diffère du
renforcement des capacités, qui consolide une base de capacités
préexistante. L'objectif du renforcement des capacités et de la
mise en place de capacités est d'aider les gouvernements, les
organisations et les gens à atteindre un niveau d'autonomie suffisant
pour leur permettre de gérer efficacement leurs propres
affaires »96(*). En matière de changements climatiques, le
renforcement des capacités consiste à améliorer les
compétences techniques et les moyens institutionnels de l'Etat, afin de
leur permettre de participer à toutes les initiatives destinées
notamment à favoriser la recherche sur les changements climatiques,
l'adaptation aux effets de ces changements et l'atténuation des effets
en question et à faciliter la mise en oeuvre des mécanismes de
Kyoto notamment le MDP. Aux termes du paragraphe d) de l'article 10 du
Protocole de Kyoto, toutes les Parties s'engagent à
« promouvoir la mise en place et le renforcement des
capacités et moyens endogènes de participation aux efforts,
programmes et réseaux internationaux et intergouvernementaux concernant
la recherche et l'observatoire systémique ».
Les activités de renforcement des capacités
visent à aider l'Etat à participer pleinement à
l'application de la CCNUCC, ainsi qu'aux processus découlant du
Protocole de Kyoto97(*).
Il s'agit d'un sujet transversal auquel de nombreuses décisions de la
Conférence des Parties font référence. Les Accords de
Marrakech ont établi le cadre pour le renforcement des capacités
dans les pays en développement et le cadre pour le renforcement des
capacités dans les pays en transition sur le plan économique.
Lors de la Conférence des Parties à Montréal, en
décembre2005, les Parties ont décidé que ces cadres
s'appliqueraient également aux activités de renforcement des
capacités sous le Protocole de Kyoto98(*).
Le cadre pour le renforcement des capacités dans les
pays en développement, qui vise particulièrement les pays les
moins avancés et les petits États insulaires en
développement, et le cadre pour le renforcement des capacités
dans les pays en transition sur le plan économique proposent des
principes et des mesures à respecter dans la mise en oeuvre des
activités de renforcement des capacités. Ces cadres ont
été mis en place pour guider les agences multilatérales et
bilatérales d'aide au développement, incluant le FEM, dans le
financement des activités de renforcement. De plus, les cadres pour le
renforcement des capacités incluent une liste d'objectifs et de champs
d'action prioritaires. Plus particulièrement, ils spécifient :
les domaines dans lesquels les pays en développement ont besoin de
renforcer leurs capacités (communications nationales, MDP,
sensibilisation du public, etc.) ; des mesures qui visent la mise en oeuvre des
cadres (coopération Sud-Sud et encouragement à la participation
multisectorielles, etc.) ; les modes de financement possibles pour assurer le
fonctionnement des activités de renforcement ; un calendrier de mise en
oeuvre et un mécanisme d'examen des progrès accomplis.99(*)
Partant de ces précisions, on peut affirmer que la mise
en oeuvre du MDP est largement tributaire des capacités de l'expertise
nationale dans le MDP. Le renforcement des capacités en l'expertise
notamment des acteurs gouvernementaux, doit s'article autour : de la
formation des experts nationaux dans le montage des Notes d'Information des
Projets (NIP) et des Documents Descriptifs des Projets pour qu'elle puisse
accompagner les opérateurs économiques désireux de
s'investir dans des projets MDP, mais également la formation des experts
nationaux sur l'aspect financier et légal des transactions sur les
Unités de Réductions Certifiées des Emissions des GES
résultant des projets MDP. Ensuite, la promotion d'un partenariat entre
les bureaux d'expertise nationaux et les Entités Opérationnelles
Désignées. Enfin, l'appui à la création des
Entités Opérationnelles Désignées au plan national
associant les experts nationaux et ceux d'institution partenaire au
développement.
De même, il est nécessaire de renforcer les
capacités des membres de Comité national du MDP afin qu'il
remplisse correctement leurs missions. A ce sujet, il est nécessaire
d'accorder une assistance technique et financière au Comité
National du MDP qui peut se faire dans le cadre d'une coopération
international avec les partenaires au développement.
Par ailleurs, les diverses initiatives de renforcement des
capacités après le Protocole de Kyoto, ont principalement
ciblés les négociateurs africains, les décideurs, et dans
une moindre mesure, le secteur privé. Pour les acteurs clés que
sont les négociateurs et les décideurs, il s'agissait
principalement d'accroître leurs capacités de négociation
en leur apportant des informations sur les points de discussion des ordres du
jour100(*).
Parallèlement, comme il a été
souligné précédemment, l'Etat du Cameroun a
bénéficié antérieurement de la part de plusieurs
partenaires au développement d'un appui pour le développement
d'une expertise locale et pour le montage des projets MDP. A titre illustratif,
le projet PFBC-MDP achevé en 2008, conduit par la Commission des
Forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC), dont les objectifs
principaux à satisfaire étaient ; le renforcement des
capacités des pays du bassin du Congo pour exploiter les
opportunités du MDP dans les filières `Forêt' et
`Bio-énergie' (valorisation de déchets industriels par la
cogénération) et l'accompagner la création d'un
réseau d'experts nationaux permettant l'émergence d'une force de
proposition régionale dans le cadre de la CCNUCC et du Protocole de
Kyoto. A cet effet, deux ateliers régionaux spécifiques à
la préparation de projets MDP ont été
organisés : à Kinshasa (RDC), en juin
2007, les experts nationaux choisis pour représenter
leurs pays respectifs (4 pour le Cameroun) ont été
formés à la définition et à la construction de
projets pilotes, selon des thématiques prioritaires ; et à Douala
(Cameroun), en octobre 2007 ; les experts ont
présenté leurs projets pour sélection et, le cas
échéant, transmission à un partenaire financier101(*).
Le plan d'action du programme par pays 2008-2012 entre le
gouvernement du Cameroun et le Programme des Nations Unies pour les changements
climatiques prévoit également un programme de renforcement des
capacités nationales dans la prévention et le relèvement
des crises/catastrophes naturelles et humaines. L'action du PNUD dans ce
domaine vise à renforcer d'ici 2012, les capacités dans le
domaine de la gestion environnement, précisément la collecte et
l'exploitation de l'information environnementale, l'application effective et
intégré du cadre réglementaire et légal sur
l'environnement, le développement des capacités en matière
de promotion de l'environnement durable.
Paragraphe 2 :
Le renforcement des capacités de la société
civile
A la lecture de l'article 8 de la loi cadre, le
législateur camerounais a reconnu à la société
civile le droit de mener des actions significatives dans la sauvegarde du cadre
et la qualité de vie. Par cette reconnaissance, le législateur a
voulu que la notion d'intérêt à agir ne soit pas entendue
en des termes exclusivement individuels. La protection de l'environnement est
une affaire d'intérêt générale, et par
conséquent peut être valablement défendu par les
associations qui oeuvrent pour cet objectif. Ses interventions doivent
être empreintes de hardiesse de telle sorte que les objectifs de
protection intégrale soient atteints. Malheureusement, la pratique n'est
pas audacieuse. Certes les associations participent à la politique
environnementale mais cette participation reste limitée notamment dans
le cas de l'exercice de leur droit d'ester en justice102(*).
Pourtant l'apport de la société civile et leur
appropriation des conventions sont d'une grande importance pour la mise en
oeuvre nationale. En effet, la réalisation des objectifs des conventions
internationales sur l'environnement par le Cameroun est tributaire de la mesure
dans laquelle leurs populations et les décideurs sont
sensibilisés à ces conventions et à leurs obligations
nationales respectives. Cette sensibilisation qui doit être entreprise
par la société civile. A ce sujet, une multitude de conventions
internationales sur l'environnement reconnaissent la nécessité
d'éduquer les populations et d'accroître leur sensibilisation aux
conventions. A titre illustratif, la CCNUCC lance un appel aux parties
contractantes pour « coopérer, selon qu'il conviendra,
avec d'autres Etats et des organisations internationales pour mettre au point
des programmes d'éducation et de sensibilisation du public concernant la
conservation et l'utilisation durable de la diversité
biologique » 103(*) . De même, le Protocole de Kyoto
intègre des considérations de l'éducation et de la
sensibilisation des populations.
A ce sujet, les partenaires privés ont
bénéficiés de la part de la Coopération allemande
d'un appui technique dans le cadre des projets MDP. En effet, la
Coopération allemande, à travers la GTZ, est engagée
à plusieurs niveaux dans la lutte contre les changements climatiques,
mais principalement sur l'évaluation de scenari dans le bassin du Congo
(avec des projections scientifiques sérieuses concernant le potentiel
crédit/débit du carbone résultant du déboisement et
de la dégradation des forêts) et sur la préparation d'une
stratégie relative au processus REDD (Réductions
d'émissions liées à la déforestation et à
la dégradation des forêts) pour les pays de la COMIFAC (feuilles
de route nationales et position commune). Néanmoins pour le MDP, dans le
cadre des activités de son antenne régionale de l'Est, le
programme ProPSFE de la GTZ s'engage dans un appui aux partenaires
privés pour la cogénération d'électricité
à partir de déchets industriels de bois et pour le
développement des biocarburants de 2ème
génération.
De même, Le projet PFBC-MDP a été
relayé sur le volet MDP en 2008 par cette initiative gérée
par le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement. Cette
initiative apporte un soutien aux porteurs de projets atténuant les
émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs de
l'agriculture, de la bioénergie et de la forêt. Elle vise à
faire participer ces projets au MDP, à travers l'accompagnement de
porteurs de projets déjà identifiés sous forme de fiches
PIN, pour : la formulation et la validation des PDD, et la mise en
relation de ces porteurs avec des partenaires104(*). A cet effet, des promoteurs potentiels de projets
ont été invités à un atelier de lancement à
Yaoundé, en juillet 2008. Au cours de cet atelier,
vingt cinq (25) participants nationaux ont assisté à cet atelier,
porteurs potentiels d'une vingtaine de projets. Les fiches PIN
présentées ont été révisées par les
experts et amendées avant soumission à un comité de
sélection.
En définitive, le renforcement des capacités de
la société civile doit être une exigence dans la mise en
oeuvre de la stratégie nationale MDP, puisqu'elles représentent
généralement la dimension environnementale et sociale au sein du
schéma institutionnel. La société civile et les ONG
peuvent également être les dépositaires d'une expertise
scientifique précieuse et d'un savoir-faire technique dans le
développement et l'évaluation des projets. A cet effet, les ONG
pourront collaborer de façon informelle avec les participants au
projet du MDP, en l'occurrence le Comité National du MDP et
l'investisseur privé, pour faire valoir leurs points de vue quant au
type de projet qu'il serait souhaitable de mettre de l'avant, adresser leurs
commentaires à l'Entité Opérationnelle lors du processus
de validation d'un projet de MDP, et faire valoir auprès des autres
instances de consultation formelles leurs opinions sur les projets.
Section 2 : L'intervention des pouvoirs publics à
l'amélioration du rôle du Comité National MDP et au
renforcement du cadre juridique existant
La mise en mouvement de la société pour
promouvoir la mise en oeuvre du MDP doit s'appuyer sur les pouvoirs publics.
Les pouvoirs publics ont non seulement la responsabilité des accords
internationaux et de la mise en oeuvre des plans nationaux, mais aussi celle de
susciter la mise en mouvement de tous les acteurs sur le terrain. Il revient
donc aux pouvoirs publics d'améliorer le cadre institutionnel à
la mise en oeuvre du MDP (Paragraphe 1), mais également du cadre
juridique environnemental existant (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 :
L'amélioration du rôle Comité National MDP
Le Comité National MDP devrait entreprendre les
démarches administratives nécessaires pour se doter d'un
programme de travail qui lui permettrait par la suite de justifier une
augmentation conséquente de son budget. Car les budgets qui lui sont
actuellement alloués ne sont pas à la hauteur des tâches de
promotion qui lui sont assignées
L'amélioration du rôle du Comité National
MDP passe également par l'adoption d'un ensemble de mesure visant
à inciter la promotion (sensibilisation) du MDP. Ces mesures peuvent
s'articuler autour de l'adoption d'un plan marketing pour la promotion du
MDP afin d'attirer l'attentions des bailleurs de fond et du secteur
privé en y précisant entre autres le potentiel de
réduction des GES, le coût d'abattement par secteur (moyen), les
secteurs concernés, le cadre institutionnel, législatif et
réglementaire. Par ailleurs, il est impératif pour
l'amélioration du rôle du Comité National du MDP
d'établir une collaboration institutionnelle avec l'ensemble des acteurs
impliqués dans le processus de mise en oeuvre du MDP. Cette
collaboration passe par l'élaboration des mémorandums d'accord
« mémorandum of understanding ». Ces
mémorandums seraient le témoignage de leur volonté de
collaborer plus étroitement à la réalisation de la mise en
oeuvre du MDP au Cameroun. Ils devraient se traduire dans les faits par
l'inscription des principes de mise en oeuvre du MDP dans les programmes de
travail des différentes institutions.
De telles accords devraient idéalement aboutir à
des plans de travaux communs, et des mesures d'application, avec à la
clé, la mise en place d'un mécanisme d'information et
d'échange entre les différents acteurs y compris ceux de la
société civile
Paragraphe 2 : Le
renforcement du cadre juridique existant
Le cadre juridique est une composante essentielle pour assure
la mise en oeuvre du MDP au Cameroun. Dans ce sens, il convient de mettre en
place une cadre juridique adapté. Nonobstant la consécration d'un
cadre juridique de la mise en oeuvre du MDP, des difficultés demeurent.
En effet, l'analyse comparée du cadre juridique environnemental au
Cameroun mais également celle de la mise en oeuvre du MDP
présente de nombreuses incohérences, vides juridiques et
contradictions entre les textes. Par conséquent, le renforcement du
cadre juridique est utile à la mise en oeuvre du MDP au Cameroun
Suite à ces imperfections (incohérences, les
vides juridiques et les contradictions entre les textes) lourdes de
conséquences, il s'avère nécessaire d'harmoniser la
législation nationale dans son ensemble pour améliorer la mise en
oeuvre de CCNUCC.
De manière générale, la vitalité
du droit de l'environnement camerounais est encourageante. Cependant une
analyse profonde permet d'affirmer, que la vitalité en termes de
production de normes semble être le résultat d'un désir
réel et légitime de donner corps à un ensemble de
règles juridiques, sans un souci réel de chercher la
cohérence des approches et des procédures interinstitutionnelles.
D'où de nombreux vides provoqués par l'absence de décrets
d'application de loi, des points réglementés par de simples
textes ministériels, faute de référents normatifs plus
élevés, ou plus grave encore, des textes de même niveau qui
se contredisent.
A titre illustratif, dans le domaine de la foresterie
où les projets MDP concernent essentiellement les boisements, les
reboisements ou l'agroforesterie105(*), des textes se contredisent : sur la
responsabilité de réaliser les inventaires
énumérés à l'article 41(2) de la loi N°94/01
du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche, l'article 40(1) précise que « L'inventaire
des ressources forestières est une prérogative de
l'Etat », tandis que l'article 50 (1) du décret N°
95/531/PM du 23 Août 1995 fixant les modalités d'application du
régime des forêts énonce que « l'exploitation
de toute forêt est subordonnée à un inventaire
d'exploitation dont les frais sont à la charge du
bénéficiaire du titre d'exploitation
forestière ». Le manque de clarté de ces deux
articles amène à se demander à qui incombe la
responsabilité de réaliser les inventaires. A ce propos ;
l'article 40 de la loi 94/01 du 20 janvier 1994 déclare de façon
lapidaire que «l'inventaire des ressources forestières est une
prérogative de l'Etat», sans indiquer à travers quel
organe s'exerce cette prérogative, ni de quel type d'inventaire qu'il
s'agit, puisque l'article 41(1) en distingue deux ; l'inventaire
d'aménagement et l'inventaire d'exploitation. Par contre l'article 50(1)
précise simplement que l'inventaire d'exploitation incombe au
bénéficiaire du titre d'exploitation. L'inventaire d'exploitation
serait-il donc à la fois à la charge de l'exploitant forestier et
de l'Etat ? Par ailleurs le législateur n'apporte aucune
précision sur qui est de l'exploitant forestier où l'Etat doit
réaliser l'inventaire d'aménagement. Face à ce constat, il
faudrait nécessairement énoncer avec plus de précision les
différentes entités habilitées à réaliser
les différents types d'inventaire. En ce qui concerne l'Etat,
préciser l'organe chargé de réaliser ces inventaires pour
le compte de l'Etat.
Aussi, il y a une contradiction entre la loi N°94/01 du
20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche et ses textes subséquents sur l'entité juridique
habilitée à gérer une forêt communautaire. L'Article
5 du Manuel de procédure des normes d'attribution des forêts
communautaires énonce que les forêts communautaires peuvent se
constituer en GIC, en association et en GIE pour gérer une forêt
communautaire. La loi propose qu'elle soit gérée en GIE. Dans son
article 869, l'acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d'intérêt économique
entré en vigueur au Cameroun dès le 1er janvier 1998
présente le GIE comme une structure dont le but est de
« mettre en oeuvre pour une durée
déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou
à développer l'activité économique de ses membres,
à améliorer ou à accroître les résultats de
cette activité ». En conclusion, il ressort de cet article que
le GIE a pour vocation de promouvoir les intérêts
économiques individuels de ses membres ce qui est contraire aux
objectifs du législateur dans la mise en oeuvre les forêts
communautaires qui est le développement social de la communauté
toute entière. En ce qui concerne les associations, la loi les autorise
à recevoir des dons et legs, à faire des bénéfices
sans toutefois les partager entre ses membres sous peine de dissolution. Elle
représente de ce fait la forme juridique idoine au développement
de la foresterie communautaire car les populations peuvent utiliser les
bénéfices pour la réalisation des projets
d'intérêt communautaire. La loi doit être modifié
dans le sens de consacrer l'association comme la forme juridique unique des
forêts communautaires.
De même, l'analyse du cadre juridique national
révèle également une incohérence dans les
opérations de suivi et de contrôle de l'exploitation
forestière. En effet, à la lecture de l'article 124(2) du
décret N°95/531 de 1995 « le contrôle et le
suivi des activités forestières dans les titres d'exploitation
forestière sont assurées par le personnel de l'administration
chargé des forêts , suivant les modalités fixées par
arrêté du ministre chargé des
forêts ». L'article 49(1) du décret N°95/531
de 1995 dispose que « l'administration chargée des
forêts assure le suivi et le contrôle de l'exécution des
plans d'aménagement des forêts permanentes ». La
lecture de l'article 32(2) de la loi de 1994 ; des articles 49(1) ;
124(2) du décret du N°95/531 ne donnent aucune précision sur
la dissociation entre les agents d'exécution et les agents
chargés du suivi et du contrôle dans les exploitations
forestières.
En effet, le droit de l'environnement camerounais est
« dispersé » en de nombreux textes de valeur
juridique différente. Il n'existe malheureusement aucune compilation de
l'ensemble de ces textes, ni dans un document unique, ni dans un service
administratif ou civil unique. Cette absence constitue en soi la principale
difficulté à la connaissance et à l'application du droit
de l'environnement camerounais et à sa mise en oeuvre. De même,
les outils de diffusion de l'information juridique en générale et
environnementale en particulier dont certains sont même prévus par
la Constitution106(*),
(journal officiel) n'ont jamais été activés ou
fonctionnent mal. Les outils de diffusion de l'information environnementale
prévues par la loi cadre de 1996 sont pour le moment inopérants,
il s'agit notamment : du système d'information environnementale avec sa
base de données107(*), du recueil des législations et
réglementations nationales et des instruments juridiques internationaux
en matière d'environnement signées par le Cameroun.
La législation environnementale joue un rôle
moteur dans l'élaboration des politiques et des
stratégies environnementales, de même qu'elle facilite leur
exécution. Ainsi, la mise en oeuvre CCNUCC et le Protocole de Kyoto doit
se traduire dans les faits par une cohérence des textes
législatifs, l'élaboration des textes applicables, et
l'effectivité de leur application sur le terrain. Il revient donc
à l'Etat de prendre des dispositions pour rendre applicable sur le
territoire national les instruments internationaux ratifiés. Ce qui
laisse supposer une adaptation de ses dispositions au niveau national pour les
rendre facilement applicables. Seulement, dans la législation nationale,
il se pose le problème de maîtrise du contenu des lois de
ratification des normes internationales, voire d'interprétation par les
parlementaires ; cas de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto. Cette
défectuosité a logiquement pour corollaire l'absence d'adoption
de textes adéquats visant la mise en oeuvre ou l'adoption des textes peu
clairs, imprécis, incongrus ou plus grave des incohérences entre
les textes.
Faisant suite à cette imperfection de la
législation nationale lourde de conséquences, il est
nécessaire pour une mise en oeuvre approprié du MDP, de mettre en
place un cadre juridique adéquat. En effet, la mise en oeuvre du MDP
requiert un renforcement du cadre juridique. Ce renforcement, exige une
harmonisation de la législation nationale dans son ensemble pour
améliorer la mise en oeuvre du MDP.
A cet effet, il est impératif de prendre les textes
d'application qui manquent pour plusieurs fonctions essentielles au dispositif
de gestion de l'environnement au Cameroun. Plusieurs articles de la loi cadre
annoncent des décrets d'application, dont un grand nombre n'ont pas
encore été adoptés. Le processus d'élaboration et
d'adoption des règles d'application des textes est
particulièrement lent en son état actuel, ce qui fragilise
substantiellement le régime général de protection de
l'environnement. Il serait utile de le rendre plus performant, en sous traitant
la tâche à des agences de coopération ou à des
organisations de la société civile. Ceux ci proposeraient des
projets relativement achevés à l'administration qui n'aurait plus
qu'à les valider après amendement et les introduire dans le
circuit habituel. A titre illustratif, relativement à la protection de
la biodiversité, la loi N°94/01 du 20 janvier 1994 portant
régime des forêts, de la faune et de la pêche prévoit
un ensemble de décret d'application mais qui reste encore lettre
morte : notamment l'article 9(3) l'article 14(2), l'article 25, l'article
24(2), l'article 25(5), l'article 26(1), l'article 28 (1) et l'article
72.
La législation environnementale joue un rôle
moteur dans l'élaboration des politiques et des
stratégies environnementales, de même qu'elle facilite leur
exécution. Ainsi, la mise en oeuvre des engagements internationaux dans
le cadre de la CCNUCC doit se traduire dans les faits par une cohérence
des textes législatifs, l'élaboration des textes applicables, Il
revient donc à l'Etat de prendre des dispositions pour rendre
applicable sur le territoire national les instruments internationaux
ratifiés notamment la CCNUCC. Ce qui laisse supposer une adaptation de
ses dispositions au niveau national pour les rendre facilement applicables.
En d'autres termes, la mise en oeuvre du MDP requiert un cadre
juridique adéquat. A cet effet, l'amélioration du cadre juridique
existant pourrait se faire dans le cadre suivant : l'élaboration de
textes instituant des structures nationales à caractère
scientifique et technique s'occupant spécifiquement de l'organisation et
la gestion du fond documentaire ainsi que de la recherche en matière de
changement climatique et leurs effets, l'élaboration et la mise en
oeuvre de programme d'éducation et de sensibilisation du public aux
changements climatiques et leurs effets, l'élaboration et l'adoption des
mesures coercitives et engageantes en matière de respect de la
législation sur les changements climatiques et leur application,
l'élaboration et la mise en oeuvre de programme de renforcement des
capacités du personnel scientifique, techniques et gestion en
matière de changements climatiques, l'amélioration de la
législation fiscale avec l'octroi d'un régime
préférentiel aux importateurs et promoteurs de projets MDP.
CONCLUSION GENERALE
Les années 1980 et 1990 ont été
marquées par la reconnaissance scientifique du lien entre les
émissions anthropiques de gaz à effet de serre et les risques des
changements climatiques global de la planète. Face à ces
phénomènes environnementaux des changements climatiques,
causés par l'effet de serre, le droit a proposé une solution
juridique à ce problème, qui prend la forme d'une convention
internationale dénommée Convention cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques adoptée en 1992. L'adoption de la Convention
cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Protocole de
Kyoto amène la communauté mondiale à envisager des efforts
importants en matière de limitation et de réduction des
émissions de gaz à effet de serre.
Dans le cadre du Protocole de Kyoto, il est convenu que les
pays industrialisés s'engagent à atteindre les cibles de
réduction d'émissions nettes des gaz à effet de serre
d'ici à 2008-2012. Le Protocole reconnaît que les cibles peuvent
être atteintes individuellement ou conjointement par les Etats parties.
Ainsi, il définit trois mécanismes pouvant faciliter l'atteinte
des cibles fixées. Ces mécanismes appelés
« mécanismes de flexibilité » : la mise
en oeuvre conjointe qui autorise l'acquisition et la cession, entre les pays de
l'annexe B, d'unité de réduction des émissions
découlant de projets de réduction ou d'évitement des gaz
à effet de serre (article 6 du Protocole de Kyoto) ; le commerce
des droits d'émissions est autorisé entre les pays de l'annexe B
aux fins d'atteindre leurs engagements (article 17 du Protocole de
Kyoto) ; et le mécanisme de développement propre qui permet
aux pays de l'annexe B de recevoir des crédits d'émission suite
à la réalisation de projets de réduction ou
d'évitement de gaz à effet de serre dans les pays en
développement (article 12 du Protocole de Kyoto)..
Le mécanisme de développement propre est le seul
des « mécanismes de flexibilité » impliquant
la participation des pays en non-annexe B. La mise en oeuvre des projets MDP se
réfère à des critères, des procédures et des
modalités spécifiques qui ont fait l'objet de négociations
internationales.
La présente étude était axée
autour d'une question fondamentale à savoir : la mise en oeuvre du
MDP est-elle effective au Cameroun ? De cette question s'est
dégagée l'hypothèse suivante : la mise en oeuvre du
mécanisme de développement propre est effective au Cameroun.
Toutefois, elle connaît quelques difficultés, auxquelles il est
nécessaire d'apporter des améliorations. Ladite hypothèse
émise au départ a été vérifié. Cette
étude a formellement constaté que la mise en oeuvre du
mécanisme pour un développement propre est effective au Cameroun
au plan juridique et pratique. Toutefois, elle connaît quelques
difficultés d'où la nécessité d'apporter des
solutions à ces difficultés
Dans la première partie de cette étude, il a
été démontré l'effectivité juridique et
pratique de la mise en oeuvre du MDP. Sur le plan juridique, cette étude
a relevé une consécration d'un cadre juridique de la mise en
oeuvre de MDP. L'effectivité juridique apparaît comme la
résultante d'une osmose entre l'ordre juridique international et l'ordre
juridique interne fortement déterminé par les textes à
caractère législatif et réglementaire
Sur le plan pratique, cette étude a relevé que
la mise en oeuvre du MDP est effective. Cette effectivité s'est
concrétisée à travers des réalisations
conséquentes, principalement par des initiatives de projets MDP. Mais
également par la contribution des pouvoirs publics et celles des
partenaires privés.
Toutefois, bien qu'elle soit effective, des
difficultés limitent la mise en oeuvre du MDP au Cameroun. Ces
difficultés concernent spécifiquement d'une part l'absence
d'expertise au sein des institutions étatiques en charge du
contrôle de la procédure nationale d'approbation des projets MDP.
Mais également, une absence d'expertise au sein des promoteurs
privés chargé d'élaborer les projets MDP. D'autre part,
ces difficultés concernent le manque de sensibilisation sur
l'élaboration des projets MDP. Ce manque de sensibilisation
résulte du rôle mitigé joué par le Comité
National MDP et de la faible implication des ONG dans la sensibilisation.
Face à ses difficultés, des solutions ont
été proposées pour une mise en oeuvre optimale du MDP. La
première solution est le renforcement des capacités des acteurs
nationaux, qui passe par le renforcement des capacités des institutions
techniques nationales et la société civile impliqués dans
la mise en oeuvre du MDP. La deuxième solution est articulée
autour de l'intervention des pouvoirs publics dans l'amélioration du
rôle du Comité National du MDP et l'amélioration du cadre
juridique existant en matière environnementale.
En outre, en dépit du fait que le MDP ne peut pas
relever à lui tout seul l'ensemble des défis du changement
climatiques, des incertitudes pèsent aujourd'hui sur l'avenir du MDP
puisque sa pérennité n'est pas assurée après 2012.
Etant donné le temps de préparation d'un projet et la
durée d'approbation des projets par le Conseil exécutif du MDP,
il est important que les Etats parties envoient assez rapidement un signal de
stabilité temporelle du mécanisme au-delà de 2012, sinon
l'intérêt des industriels pour le MDP risque de diminuer
sensiblement. Cependant, un tel signal ne peut être donné
indépendamment de la poursuite des négociations sur le
post-2012.
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n°8, PUCAC, juin 2002, pp. 15-28
2/ BOUKONGOU Jean Didier (Dir), « Rapport sur les
ONG et la promotion des Droits de l'homme dans la ville de
Yaoundé », Cahier africain des droits de l'homme
n°8, PUCAC, juin 2002, pp. 159-197
3/ BOISSON DE CHAZOURNE Laurence, « La
mise en oeuvre du droit international dans le domaine de la protection de
l'environnement : enjeux et défis », RGDIP T
99/1995, pp. 37-76.
4/ BOISSON de CHAZOURNES Laurence, « De Tokyo
à la Haye en passant par Buenos aires et Bonn : la
régulation de l'effet de serre aux forceps », Annuaire
français de relations internationales, 2000, Vol. 1, p. 716.
5/ CHEMILLIER-GENDREAU Monique, « Les enjeux de la
Conférence de Kyoto : Marchandisation de la suivie
planétaire », 1998, Le Monde Diplomatique, pp 3-8
6/ CISSE Moussa et SOKONO Youba, « Le renforcement
des capacités : cas du projet « renforcement des
capacités en Afrique sub-saharienne pour répondre aux
dispositions de la CCNUCC », in LIAISON, IEPF, n° 43,
2e Trimestre, 1999, pp. 38-41
7/ DE GOUVELLO Christophe et HOURCADE
Jean-Charles, »Le mécanisme pour un développement
propre : mécanisme de flexibilité ou mécanisme de
développement ? », in LIAISON, IEFP, n° 43,
2e trimestre 1999, pp. 9-12
8/ DOUMBÉ-BILLÉ Stéphane, « La
mise en oeuvre du droit international de l'environnement par le juge
national », in Conférence des Présidents de
Cours Suprêmes des Etats francophones d'Afrique sur la contribution du
droit au développement durable, Paris-3 et 4 février 2005, 15.
p
9/ DOUMBÉ-BILLÉ Stéphane,
« Droit international de la faune et des aires
protégées : importance et implications pour
l'Afrique » in Etudes juridiques de la FAO en ligne,
septembre 2001, pp 30 - 47
10/ DUPUY Pierre-Marie, « Où en est le droit
international de l'environnement à la fin du
siècle ? » RGDIP T 101/1997/4, pp. 873 - 903.
11/ FUIGUERES Christiana, « La belle ou la
bête : quel mécanisme pour le développement
propre », », in LIAISON, IEFP, n°43, 2e
trimestre 1999, pp. 16-19
12/ KISS Alexandre, « Le droit international
à Rio de Janeiro et à côté de Rio de
Janeiro », 1993, Revue juridique de l'environnement, pp. 45 - 74
13/ KISS Alexandre et DOUMBÉ-BILLÉ
Stéphane, « Conférence des Nations Unies sur l'environnement
et le développement », 1992, Annuaire française de
droit internationale, pp. 823- 843
14/ HOUNGBEDJI Fernande, « Le mécanisme pour
un développement propre à l'épreuve de
l'analyse », in LIAISON, IEFP, n°39, 2e
trimestre 1998, pp. 38-40
15/ LANG Winfried et SCHALLY Hugo, « La Convention
cadre sur les changements climatiques. Un élément du bilan
normatif du Sommet de la Terre », 1993, Revue générale
de droit international public, pp. 321 - 337
17/ LEONARD Amber et MICHEL David, « Changements
climatiques, renforcement des capacités et mécanisme pour un
développement propre », in LIAISON, IEFP, n°43,
2e trimestre 1999, pp. 32-36
18/ MALJEAN-DUBOIS Sandrine, RICHARD Vanessa,
« Mécanisme internationaux de suivi et mise en oeuvre des
conventions internationales de protection de l'environnement »,
Gouvernance mondiale, Note de l'IDDRI n°09, 2004, 57 p.
19/ MALJEAN-DUBOIS Sandrine, « La mise en oeuvre du
droit international de l'environnement », Gouvernance mondiale, Note
de l'IDDRI n°03, 2003, 64 p.
20/ MOHAMED Abdelkrim, « Les effets des changements
climatiques pour l'Afrique », in LIAISON, IEFP, n°75,
2e trimestre 2007, pp. 8-10
21/ NTONGA-BOMBA Serge Vincent, « L'Etat actuel de
la mise en oeuvre des instruments juridique en matière d'environnement
au Cameroun » in Juridis périodique n°50,
Avril-Mai-Juin 2002, pp. 121-128
22/ TCHEUWA Jean Claude, « L'environnement en droit
positif camerounais », RJE, 2005, pp.1-26.
23/ TUBIANA Laurence, « La négociation
internationale sur le changement climatique », in Le Protocole de
Kyoto mise en oeuvre et implications, Strasbourg, Presses universitaires
de Strasbourg, 2002, pp. 21 - 40
24/ WILLENS Stéphane, « Quelle
création de capacité », in LIAISON, IEPF, n°39,
2e trimestre 1998, pp. 18-21
V- Documents
1/ Rapport CARPE, Les forêts du bassin du Congo:
Évaluation préliminaire, 2005. Le texte de ce
document est disponible à l'adresse Internet suivante:
http://carpe.umd.edu/products/PDF_Files/FOCB_APrelimAssess.pdf
2/ Institut de l'Energie et de l'Environnement de la
Francophonie, Guide de la douzième session de la Conférence
des Parties à la Convention cadre des Nations Unie sur les changements
climatiques, 2006. Le texte de ce document est disponible à
l'adresse Internet suivante:
www.ecoressources.com/pdf/Guide
CdP12 CdPRdp2.pdf
3/ UNFCC, Guide de
la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques. 2008. le texte de ce document est disponible à
l'adresse Internet suivante:
unfccc.int/resource/docs/publications/handbook_fr.pdf
4/ Institut de l'Energie et de
l'Environnement de la Francophonie, Guide pratique du Mécanisme pour
un développement propre et de son application à
l'électrification rurale par énergies renouvelables,
2007. Le texte de ce document est disponible à l'adresse Internet
suivante :
www.riaed.net/spip.php?article436
5/ Institut de l'Energie et de
l'Environnement de la Francophonie, État de la lutte contre le
changement climatique à l'amorce de la négociation sur la
deuxième période d'engagement, 2008. Le texte de ce
document est disponible à l'adresse Internet suivante :
www.iepf.org/docs_prog05/pol_envir05/ifp-mdp4.htm
6/ Institut de l'Energie et de
l'Environnement de la Francophonie, Guide pratique sur la formulation de
projets dans le cadre du mécanisme pour un développement propre,
2006. Le texte de ce document est disponible à l'adresse Internet
suivante :
www.iepf.org/ressources/ressources-pub-desc.php?id=146
7/ Institut de l'Energie et de l'Environnement de la
Francophonie, Mettre en place une Autorité National
Désignée pour le MDP. 2004. Le texte de ce document est
disponible à l'adresse Internet suivante
www.iepf.org/ressources/ressources-pub-desc.php?id=201
8/ ATLAS CONSEIL, Supervision du MDP : quel
rôle les ONG environnementale ? 2000. Le texte de ce document
est disponible à l'adresse Internet suivante :
atlas.conseil.free.fr/pdf/Publications/Fiches%20MDP/Fiche29-16nov00.pdf
9/ Département pour le Développement Propre du
Royaume-Uni, Poser les fondations d'un
développement propre : préparer le secteur de
l'affectation des terres. Un guide concis du
Mécanisme pour un Développement Propre. 2002.
Le texte de ce document est disponible à l'adresse Internet
suivante : www.cdmcapacity.org/CDM_Booklet_Fr.pd
A- Textes
officiels
Textes
internationaux
1/ Déclaration de Stockholm de 1972
2/ Déclaration de Rio de 1992
3/ Convention cadre des Nations unies sur les changements
climatiques de 1992
4/ Protocole de Kyoto de 1997
Textes nationaux
1/ Constitution camerounaise du 18 Janvier 1996
2/ Loi n°94 / 01 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche.
3/ Loi n°96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement au Cameroun
4/ Décret n°2005/718/PM du 3 septembre 2001
portant organisation et fonctionnement du comité interministériel
de l'environnement
5/ Décret n°2004/322 du 8 décembre 2004
portant formation du Gouvernement
6/ Décret n°2005/117 du 14 avril 2005 portant
organisation du Ministère de l'Environnement et la Protection de la
Nature, modifié et complété par le décret
n°2005/496 du 31 décembre 2005
7/
Décision n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier 2006 portant
création, organisation et fonctionnement du Comité national
chargé de la mise en oeuvre du Mécanisme pour un
développement propre (MDP) au Cameroun.
B- Rapports,
communications et avis
1/ MALJEAN-DUBOIS Sandrine, (dir), L'effectivité du
droit européen de l'environnement. Contrôle de la mise en oeuvre
et sanction du non-respect, Paris, La Documentation française,
2000
3/ Notre Avenir à tous, Rapport de la
Commission mondiale sur l'environnement et le développement (Commission
Brundtland), Les Éditions du Fleuve, 1989, traduction française
de Our Common Future paru en 1987.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : L'EFFECTIVITE DE LA MISE EN
OEUVRE DU MDP AU CAMEROUN
14
CHAPITRE I : UNE MISE EN OEUVRE JURIDIQUE
PROPICE
16
Section 1 : Le cadre juridique
international
17
Paragraphe 1 : Le cadre normatif
17
A/ La Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques
17
B/ Le Protocole de Kyoto
19
Paragraphe 2 : Le cadre institutionnel du
MDP
25
A/ La Conférence des Parties
25
B/ Le Conseil exécutif du MDP
27
Section 2 ; Le cadre juridique interne
27
Paragraphe 1 : Le cadre normatif
28
A/ La décision ministérielle du 16
Janvier 2006
28
B/ La Loi-cadre sur l'environnement de 1996
30
Paragraphe 2 : Le cadre institutionnel du
MDP
32
A/ Le Comité National du MDP
32
B/ Les ministères de tutelles
34
CHAPITRE II : DES REALISATIONS
CONSEQUENTES
36
Section 1 : Les initiatives de projet
37
Paragraphe 1 : Les secteurs des projets
37
Paragraphe 2 : Le sort des initiatives de
projets MDP
38
Section 2 : La contribution des institutions
publiques et privés
39
Paragraphe 1 : La contribution des pouvoirs
publics
40
Paragraphe 2 : La contribution des
partenaires
41
SECONDE PARTIE : LA PREGNANCE DES DIFFICULTES
LIMITANT LA MISE EN OEUVRE DU MDP AU CAMERROUN
44
CHAPITRE I : LA CONSTANCE DES DIFFICULTES
46
Section 1 : L'insuffisance d'expertise pour
l'élaboration des projets MDP
47
Paragraphe 1 : L'absence d'experts
institutionnels
47
Paragraphe 2 : L'absence d'expert au sein des
entreprises
48
Section 2 : Le manque de sensibilisation sur
l'élaboration des projets MDP
49
Paragraphe 1 : L'action mitigé du
Comité National MDP
50
Paragraphe 2 : Le rôle des ONG de
l'environnement
51
CHAPITRE II : LE SOLUTIONNEMENT DES
DIFFICULTES
53
Section 1 : Le renforcement des
capacités des acteurs nationaux
54
Paragraphe 1 : Le renforcement des
capacités acteurs gouvernementaux
54
Paragraphe 2 : Le renforcement des
capacités de la société civile
57
Section 2 : L'intervention des pouvoirs
publics à l'amélioration du rôle du Comité National
MDP et au renforcement du cadre juridique existant
59
Paragraphe 1 : L'amélioration du
rôle Comité National MDP
59
Paragraphe 2 : Le renforcement du cadre
juridique existant
60
CONCLUSION GENERALE
65
BIBLIOGRAPHIE
68
ANNEXES
75
TABLE DES MATIERES
76
* 1 M. KAMTO, Droit de
l'environnement en Afrique, Paris, Edicef/Aupelf, 1996, p.15
* 2 C.I.J, Affaire Gabcikovo
Nagymaros, arrêt du 25 septembre 1997, § 57
* 3 H. CLARKE et le Programme
des Nations Unies pour l'Environnement, The impact of climate change, Nairobi,
United Nations Environment Program, 1993, p. 2
* 4 Cf. Article premier de la
CCNUCC
* 5 Cf. Résolution
44/206 de l'Assemblée générale des Nations unies en date
du 22 décembre 2002 sur les effets néfastes d'une hausse du
niveau des mers sur les îles et les zones côtières.
* 6 Les impacts se
manifestent au Cameroun d'abord par la réduction des quantités
des précipitations annuelles sur tout le territoire national avec pour
conséquence, la diminution de la ressource en eau, la diminution de la
production agricole. Ensuite, l'allongement et la répétition des
sécheresses qui contribuent à la désertification, à
la raréfaction des pâturages, la perte de la biodiversité,
la multiplication des conflits entre les communautés. Enfin, la
modification des rythmes saisonniers qui perturbe le développement des
activités socio-économiques, l'augmentation de la
fréquence des inondations et des catastrophes naturelles,
l'accélération de la désertification dans la province du
Nord Ouest et la partie septentrionale du Cameroun, la fonte du glacier du Mont
Cameroun, la remontée des eaux salées vers le continent et
l'érosion des zones côtières.
* 7 Groupe d'expert
Intergouvernementale sur l'évolution du climat a été
crée par les organes d'orientation de l'Organisation
Météorologique Mondial (OMM) et du Programme des Nations Unies
pour l'environnement,
* 8 Article 2 de la CCNUC
* 9 L. BOISSON de CHAZOURNES,
« La mise en oeuvre du droit international dans la protection de
l'environnement : enjeux et défis », RGDIP, T99, 1995,
pp38-39
* 10 C. MUKAM SIGHANO,
« La mise en oeuvre du droit international de l'environnement en
Afrique centrale », Mémoire de Master droit international et
comparé de l'environnement, Université de Limoges, 2007, p. 5
* 11 Le prix de ces
Unités est estimé actuellement entre 2 et 7 dollars, par la
Banque Mondiale, un des principaux acteurs du MDP. Ce prix suivra les
fluctuations du marché. Reste à savoir s'il sera suffisamment
attractif pour les investisseurs.
* 12 S. MALJEAN-DUBOIS, V.
RICHARD, « Mécanisme internationaux de suivi et mise en oeuvre
des conventions internationales de protection de l'environnement »,
in Gouvernance mondiale, Note de l'IDDRI n°09/2004, p.8
* 13 M. KAMTO, Droit de
l'environnement en Afrique, Paris, EDICEF, 1996, 416 p.
* 14 Convention d'Alger de
1968.
* 15 Confère article 24
de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples adoptée
à Nairobi au Kenya en 1981.
* 16 C. DE VISSCHER, Les
effectivités du droit international public, Paris, Pedone, 1967,
p.28
* 17 A.
KISS, « Un nouveau défis pour le droit
international », Projet, 1991, vol. 226
* 18 C. MUKAM
SIGHANO, La mise en oeuvre du droit international de l'environnement
en Afrique centrale, Mémoire de master droit international et
comparé de l'environnement, Université de Limoges, 2007, 71 p.
* 19 L. TUBIANA,
« La négociation internationale sur le changement
climatique », in Le Protocole de Kyoto mise en oeuvre et
implications, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2002, p.
30
* 20 Lexique des termes
juridique, 16 Ed. Dalloz, 2007, p. 267
* 21 A KISS, « Les
traités cadres : une technique juridique caractéristique du
Droit internationales de l'environnement », Annuaire française
de droit international, 1993, p. 792 cité par L. TUBIANA, « La
négociation internationale sur le changement climatique », in
Le Protocole de Kyoto mise en oeuvre et implications, Strasbourg,
Presses universitaires de Strasbourg, 2002, p. 15
* 22 Article 3 de la CCNUCC
* 23 Article 3 (3) de la
CCNUCC
* 24 Article 3 (1) de la
CCNUCC
* 25 Article 3 (5) de la
CCNUCC
* 26 Tenant compte des ses
engagements, le Cameroun a élaboré sa premier Communication
Nationale Initiale qui présent des inventaires des différents gaz
à effet de serre dans les secteurs de l'énergie, de l'utilisation
des terres et de l'agriculture, la vulnérabilité de la zone
septentrionale face aux effets adverses des Changements climatiques.
* 27 Article 3 (4) de la
CCNUCC
* 28 Article 4 (2) de la
CCNUCC
* 29 Précisons que les
objectifs d'émission pour après l'an 2000 sont traités
dans le Protocole de Kyoto
* 30 L. TUBIANA,
« La négociation internationale sur le changement
climatique », in Le Protocole de Kyoto mise en oeuvre et
implications, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2002, p.
15
* 31 Article 2 de la CCNUCC
* 32 L. TUBIANA, op cit, p.
15
* 33 Article 17 (1) de la
CCNUCC
* 34 Il faut notre que pour
être partie au Protocole de Kyoto, les Etats doivent d'abord être
parti au texte de base sur les changements climatiques soit la CCNUCC,
paragraphe 1 du préambule du Protocole de Kyoto.
* 35 L'annexe I dont fait
allusion le Protocole est la même que prévu par la CCNUCC. Il
s'agit des pays développés et des pays en transition vers une
économie de marché. Article 1 (7) du Protocole de Kyoto
* 36 Article 3 (1) du Protocole
de Kyoto
* 37 Annexe A du Protocole de
Kyoto
* 38 Article 3 (4) du Protocole
de Kyoto
* 39 Article 3 (13) du
Protocole de Kyoto
* 40 R. THIREAU, Analyse
de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du
Protocole de Kyoto, et les implications des changements climatiques en droit
international, Mémoire de Master en droit, Université de
Laval, 1999, 135 p.
* 41 Article 12 (2) du
Protocole de Kyoto
* 42 Institut de l'Energie
et de l'Environnement de la Francophonie, Guide pratique du
Mécanisme pour un développement propre et de son
application à l'électrification rurale par
énergies renouvelables, 2007. Le texte de ce document est disponible
à l'adresse Internet suivante :
www.riaed.net/spip.php?article436
* 43 Article 12 du Protocole de
Kyoto
* 44 L'explication des
étapes de la procédure pour la mise en oeuvre du MDP est
tirée du document ; Institut de l'Energie et de l'Environnement de
la Francophonie, Guide pratique du Mécanisme pour un
développement propre et de son application à
l'électrification rurale par énergies renouvelables,
2007. Le texte de ce document est disponible à l'adresse Internet
suivante :
www.riaed.net/spip.php?article436
* 45 Conformément
à l'article 12 (4) du Protocole de Kyoto qui stipule que »
le mécanisme pour un développement propre est placé
sous l'autorité de la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole et suit ses directives,
il est supervisé par le conseil exécutif du mécanisme pour
un développement propre ».
* 46 Article 17 (2) de la
CCNUCC
* 47 Article 17 (2) a) de la
CCNUCC
* 48 UNFCC,
Guide de la Convention-cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques. 2008. le texte de ce document est
disponible à l'adresse Internet suivante:
unfccc.int/resource/docs/publications/handbook_fr.pdf
* 49 Article 7 (2) h) de
CCNUCC
* 50 Article 7 (2) i) et j) de
la CCNUCC
* 51 Article 7 (2) k) de la
CCNUCC
* 52 La COP/MOP a
confirmé les décisions prises par la Conférence des
Parties au sujet du Conseil exécutif du MDP dans sa décision
4/CMP.1
* 53UNFCC,
Guide de la Convention-cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques. 2008. le texte de ce document est
disponible à l'adresse Internet suivante:
unfccc.int/resource/docs/publications/handbook_fr.pdf -
* 54 Annexe 2 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 55 Précisons que
l'évaluation par les membres du Comité national du MDP suit trois
axes précis
* 56 Article 1 de la loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement de 1996
* 57 Article 1 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 58 Article 2 (1) de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 59 Article 2 (2) de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 60 Article 3 (1) de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 61 Article 6 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 62 Article 10 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 63 Article 12 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 64 Article 13 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 65 Article 1 (2) du
décret n°2005/117 du 14 avril 2005
* 66 Article 1 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 67 Article 3 de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 68 Les données
présentées dans cette section sont tirées du Rapport
national sur la situation de la mise en oeuvre du MDP au Cameroun Mars 2009.
* 69 En effet, 49% des
projets enregistrés auprès du Bio Carbon Fund BioCf sont des
projets de production d'énergie
* 70 Voir à ce propos en
Annexe 2 le Tableau 1 des initiatives de projets dans le secteur de
l'« Energie »
* 71 il s'agit du
deuxième secteur en importance pour le Bio Carbon Fund BioCf avec 24%
des projets.
* 72 Seulement neuf (9)
projets enregistrés auprès du Bio Carbon Fund BioCf, soit 3%
* 73 Cf. Annexe 2
Tableau 1: Initiatives de projets dans le secteur de
l'« Energie »
* 74 Cf. Annexe 2 Tableau
3 : Initiatives de projets dans le secteur des
« Déchets »
* 75 Cf. Annexe 3 Tableau
2 : Initiatives de projets dans le secteur des
« «l'utilisation des terres, changement d'utilisation des terres
et foresterie »
* 76 Article 4 (2) de la
CCNUCC
* 77 Article 6 de la CCNUCC
* 78 UNFCC,
Guide de la Convention-cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques. 2008. le texte de ce document est
disponible à l'adresse Internet suivante:
unfccc.int/resource/docs/publications/handbook_fr.pdf
* 79 Cf. Première
Communication Nationale Initiale sur les changements climatiques
* 80 L'ensemble des
données présentées dans ce paragraphe sont tiré du
Rapport national sur la situation de la mise en oeuvre du MDP au Cameroun de
Mars 2009
* 81Le Partenariat pour les
forêts du bassin du Congo (PFBC) est défini comme « une
association qui regroupe 29 organisations gouvernementales et non
gouvernementales et qui s'efforce d'améliorer la communication et la
coordination entre ses membres concernant leurs projets, programmes et
politiques pour promouvoir la gestion durable des écosystèmes et
des ressources naturelles des forêts du bassin du Congo, ainsi que pour
améliorer la vie des habitants de la région. Le PFBC vise
à sensibiliser davantage les bailleurs et autres aux programmes qui sont
actuellement financés et mis en oeuvre par ses organisations membres,
à relever l'efficacité de ces programmes et des activités
de coordination correspondantes, ainsi qu'à identifier et
éliminer les lacunes et les chevauchements des programmes et des
financements. »
* 82 Précisons qu'il
n'existe pas encore de cas de mise en oeuvre de projet
* 83 Les informations
exposés dans ce présent chapitre, on été recueilli
à la suite d'entretien avec les responsable du Comité national du
MDP principalement le point focal « changement
climatique ».
* 84 Institut de l'Energie
et de l'Environnement de la Francophonie, Guide pratique sur la formulation
de projets dans le cadre du mécanisme pour un développement
propre, 2006. Le texte de ce document est disponible à l'adresse
Internet suivante :
www.iepf.org/ressources/ressources-pub-desc.php?id=146
* 85 Article 3 (2) de la
décision ministérielle n°0009/MINEP/CAB du 16 Janvier
2006
* 86 Institut de l'Energie
et de l'Environnement de la Francophonie, Guide pratique sur la formulation
de projets dans le cadre du mécanisme pour un développement
propre, 2006. Le texte de ce document est disponible à l'adresse
Internet suivante :
www.iepf.org/ressources/ressources-pub-desc.php?id=146
* 87 Article 4 (1) i) de la
CCNUCC
* 88 C. MUKAM SIGHANO, op Cit,
p. 27
* 89 M. KAMTO, op. Cit. p.
40.
* 90 C. MUKAM SIGHANO, op Cit,
p. 39
* 91 Idem p. 28
* 92 Confère principes
10, 20, 21 et 22 de la Déclaration de Rio
* 93 ATLAS CONSEIL,
Supervision du MDP : quel rôle les ONG
environnementale ? 2000. Le texte de ce document est disponible
à l'adresse Internet suivante :
atlas.conseil.free.fr/pdf/Publications/Fiches%20MDP/Fiche29-16nov00.pdf
* 94 S. DOUMBE-BILLE,
« Droit international de la faune et des aires
protégées : importance et implications pour
l'Afrique », op. cit, p. 23
* 95 Voir chapitre 7
d'Action 21.
* 96 PNUD, « La
gouvernance en faveur du développement humain durable », 1997,
Document de politique générale, consulté
http://www.undp.org/uncdf/Franc/role/table.htm
* 97 En vertu de l'article
4(5) de la CCNUCC et de l'article 10(e) du Protocole de Kyoto.
* 98 M. CISSE et Y. SOKONO,
« Le renforcement des capacités : cas du projet
« renforcement des capacités en Afrique sub-saharienne pour
répondre aux dispositions de la CCNUCC », in LIAISON, IEPF,
n° 43, 2 Trimestre, 1999, p 38
* 99 Institut de l'Energie
et de l'Environnement de la Francophonie, Guide de la douzième
session de la Conférence des Parties à la Convention cadre des
Nations Unie sur les changements climatiques, 2006. Le texte de ce
document est disponible à l'adresse Internet suivante:
www.ecoressources.com/pdf/Guide
CdP12 CdPRdp2.pdf
* 100 Idem p.40
* 101 Cf. Rapport national
sur la situation de la mise en oeuvre du Cameroun du Mécanisme de
développement propre
* 102 E. OLINGA OLINGA,
Le juge camerounais et la répression des atteintes à
l'environnement, Mémoire de Master Droits de l'homme et action
humanitaire, Yaoundé, UCAC, 2005, p. 80
* 103 Article 13
consacré aux mesures visant à éduquer et sensibiliser le
public.
* 104 Il s'agit de
financiers acquéreurs de crédits carbone ou acteurs du
marché volontaire
* 105 Dans ce secteur, 16
idées de projet sont enregistrées, dont 1 a reçu sa non
objection du CN-MDP, 3 ont des fiches PIN bien élaborées qui ont
été soumises au CN-MDP pour non objection et 4 ont des fiches PIN
disponibles pour amélioration.
* 106 Article 31 de la
Constitution
* 107 Article 15 loi- cadre de
1996
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