Le développement technologique qui s?est
affirmé depuis la nouvelle ère industrielle a sans doute
favorisé l?émergence de beaucoup de secteurs tant en terme
d?acquisition d?équipements sophistiqués qu?en terme
d?accroissement de la production. Cette complexité croissante des
technologies utilisées ne va, sans accroitre la survenance des risques
industriels qui se traduisent par une augmentation des pertes humaines,
matérielles et de grands dangers pour l?environnement à chaque
fois qu?ils surviennent.
En effet, l?urbanisation galopante combinée au niveau
faible d?information et de sensibilisation en matière de risques
susceptibles de se produire au voisinage des installations à haut
risque, est une cause de l?accroissement du niveau d?exposition des biens et
des personnes. Ce présent mémoire avait pour principal objectif
l?étude de l?ampleur des accidents industriels sur les personnes et les
biens. Et pour atteindre cet objectif, nous avons adopté une
démarche méthodologique basée sur une revue documentaire,
l?identification des populations cibles, l?élaboration des outils de
collectes d?information et l?analyse des données.
Il a été possible d?évaluer les
barrières de sécurité dont dispose la centrale
électrique. L?analyse a montré que tout un dispositif
sécuritaire a été mis sur place pour empêcher ou
maitriser la survenance d?un éventuel accident. Il a été
noté que les équipements tels que les poteaux d?incendie et les
extincteurs sont en nombre suffisant. En plus, au regard du plan de masse, ils
sont plus placés dans des zones où les risques ont une forte
probabilité d?apparaitre à l?exemple des réservoirs de
stockage de fuel lourd. Nous avons également relevé la
présence de consignes de sécurité et le personnel a
reçu une formation qui lui permet de les respecter. L?efficacité
de ces barrières de sécurité constitue un levier
fondamental en vue d?une atténuation des conséquences majeures
dans les périmètres de la centrale électrique. Cependant,
les limites de cette présente étude reposent vraisemblablement
sur les questions de réticence de certains acteurs et un manque
d?écrits sur le risque industriel.
Pourvu que le risque ait toujours un caractère improbable
et ses effets peuvent aller audelà des limites prescrites et
énoncées par l?étude de danger de la centrale.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de
Kounoune
Il est nécessaire de définir des
stratégies en vue de stopper non seulement l?évolution des
constructions mais aussi de délocaliser les autres qui se trouvent etre
à l?intérieur du rayon d?effets mortels.
La détermination, dans cette présente
étude, des distances d?effets létaux et irréversibles
suite à un risque incendie, a permis d?identifier les habitations, les
ERP et les voies de communications telles que les routes, l?autoroute et les
lignes haute-tension, qui sont très exposés. Tout compte fait,
les valeurs trouvées ne sont que des approximations étant
donné que les paramètres comme la vitesse des vents sont
difficilement modélisables. Leur calcul est basé sur un
scénario d?accident le plus pénalisant parmi tant d?autres.
Dés lors, nous retenons que le quartier Darou Rahman est le plus
vulnérable car une partie de sa population réside dans la zone
interdite.
S?agissant de la perception des populations et des acteurs
sur le risque avec lequel ils cohabitent, l?étude a montré que
beaucoup parmi eux n?ignorent pas l?existence de ce risque. Mais, la relative
faiblesse de l?accès à l?information et du niveau de
sensibilisation est resté un problème entier. Cette situation se
justifie par la variation de l?occupation des espaces pendant et après
le projet de la centrale. Ainsi, la plupart des chefs de ménages ont
occupé ses lieux pour des raisons économiques, culturelles et
sociales alors que les autorités de l?urbanisme continuent à
`'autoriser» ou à `'ignorer»
les constructions au-delà des limites des zones exposées.
L?absence d?un PPRT devant permettre, dans une certaine
mesure, d?agir sur la vulnérabilité du territoire globale
constitue un handicap dans cette zone. Avec la décentralisation
caractérisée par le transfert des compétences aux
collectivités locales, force est de constater que des ressources
financières doivent être encore allouées à ces zones
réceptrices d?entreprises à risques pour sécuriser les
populations mais aussi les biens.
Il convient donc de corriger les insuffisances constatées
à tous les niveaux institutionnels comme communautaires.
Au niveau institutionnel, l?Etat du
Sénégal a affiché une prise de conscience et s?est
engagé à mettre l?accent sur l?harmonisation des politiques
sectorielles qui doivent définir de manière précise la
responsabilité du Préfet, du Sous-préfet,
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de
Kounoune
des agents techniques des différentes directions et du
PCR en matière de prévention, de gestion et des questions de
risques.
· Au niveau communautaire, il s?est
avéré important de valoriser le potentiel d?organisation des
associations, des ONG et des groupements s?activant dans le milieu urbain comme
rural.
· Sur les documents de base comme le code de
l?environnement, il serait alors judicieux de freiner l?urbanisation galopante
dans le long terme afin de réduire l?ampleur des conséquences sur
les personnes exposées au risque et de faciliter l?intervention en cas
d?accident.
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Cas de la centrale électrique de
Kounoune