L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à remercier
chaleureusement toutes les bonnes volontés qui m?ont apportées
leur soutien, leur sympathie
· M. Souleymane DIA, mon directeur de mémoire
pour avoir accepté de diriger ce travail. La pertinence des ses
conseils, de ses suggestions et de ses remarques ont été d?une
importance capitale dans ce travail de recherche.
· M. Mouhamadou SY professeur au Département
PEGO
· M. Gilbert. M. FAYE Intendant à l?ENEA
· Mme BADIANE à travers elle, tout le personnel
de la DEEC
· M.Youssoupha FAYE mon Directeur de stage
· Mme KEBE à travers elle, tout le personnel de
la DRECC.
· M. Babacar DIOUF le chargé de la
sécurité de la centrale électrique de Kounoune
A mes amis à Richard Toll : Ibrahima Lo,
Abdoulaye Thiam, Ibrahima Sarr, Doudou Diallo, Oumar Sow, Alassane Tall,
Alhousseynou Ba, etc.
A mes camarades : Medoune Ndiaye, Leyti
Ndiaye, Djibo Ka, Amadou Doudou Seck, Rodrigues Louis Mendes, Abdoulaye Ndiaye,
Omar Ndiaye, El hadji Baboucar Ndiaye, Pape M.B. Ndiaye, Peuyeu Ben Walaly
Mbaye, Jeanne Diouf, Ndéye Coumba Drame, Korka Dieng, Mame Khadijatou
Combo, Mame Diarra Diop (39°),
A mes voisins du bâtiment G et aux étudiants
du département ATEGU A toutes les promotions de la 36°
à la 39°.
A la famille DIOP à la cité Keur
Mbaba Guissé
A tous ceux qui de prés ou de loin ont participé
à la production de ce document.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
DEDICACE
Par la grace d?ALLAH le Tout puissant, le Miséricordieux,
je dédie ce mémoire :
n A mon père Amadou BARRO pour votre
affection, pour l?éducation que vous
m?avez donnée, pour tous les efforts que vous ne
cessez de fournir pour la réussite de nos études et pour la
confiance que vous ne cessez jamais de renouveler en ma personne ;
n A ma mère Maimouna TALL, votre
bénédiction, votre tendresse, votre
attachement, votre sagesse, votre amabilité, votre
serviabilité, votre cordialité ont fait de moi ce que je suis ;
(SANTATI SAMA YAYE REC)
n A ma tante Khadijatou LO ;
n A mes parents à Rebeuss Moussa BARRO,
sa femme Maimouna DIALLO et ses enfants ;
n A mes fr4res et soeurs Lamine BARRO, Moussa
BARRO, Oumar BARRO,
Adama BARRO, Marième BARRO, Dieynaba BARRO, Dialalo BARRO
et Marième BA.
n A mes voisins de chambre M. Mody DIOP
Ingénieur statisticien et M.
Abdoulaye THIAM Economiste tous deux très
généreux quand il s?agit particulièrement du partage de
savoir. Ils n?ont jamais tardé également d?apporter leur soutien
moral, financier et matériel. Je vous dis MERCI
n A Ndéye Coumba NDONG pour tes conseils, tes
encouragements et ton
assistance
n A Abibatou SOW (37°promo)
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS I
DEDICACE II
TABLE DES MATIERES III
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES VII
LISTE DES TABLEAUX IX
LISTE DES GRAPHIQUES X
LISTE DES CARTES ET PHOTOS XI
RESUME DU MEMOIRE XII
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : CADRE DE REFERENCE 5
CHAPITRE I : REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE 5
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL 15
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE 23
CHAPITRE IV : CADRE OPERATOIRE 27
1. Objectifs de recherche. 27
2. Question générale de recherche 28
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
3. Hypothèse de recherche 28
4. Construction d?indicateurs de recherche suivant les
hypothèses 29
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET CADRE DE L?ETUDE 35
CHAPITRE V : METHODOLOGIE 35
5.1. Justification du choix du sujet de recherche 35
5.2. Revue documentaire 36
5.3. Identification de la population cible 37
5.4. Choix et l?élaboration des outils de collecte 40
5.5. Le pré-test 41
5.6. Traitement des données 41
5.7. Difficultés rencontrées et limites de
l?étude 41
5.8. Les principaux acteurs concernés à la gestion
du risque industriel
42
CHAPITRE VI : CADRE DE L?ETUDE 45
6.1. Présentation de la CR de Sangalkam 45
6.2. Présentation de la centrale électrique 51
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS 56
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
CHAPITRE VII : La protection des personnes et des biens face au
risque incendie est assurée par les barrières de
sécurité efficaces. 56
7.1. Dispositif de protection interne mis en place par la
centrale électrique 56
7.2. Le Plan d?opération interne comme second moyen de
protection 67
7.3. Les itinéraires de secours mis en place par la
centrale 67
CHAPITRE VIII : Les niveaux d?exposition déterminés
par les distances d?effets 69
8.1. Elaboration d?un scénario d?accident majeur de
référence susceptible de se produire 69
8.2. Analyse de la pertinence des modèles utilisés
pour le calcul des distances de sécurité 71
CHAPITRE IX : La vulnérabilité du quartier Darou
Rahman face au risque généré par la centrale
électrique de Kounoune 81
9.1. Proximité du quartier à la centrale 81
9.2. Inventaire des éléments rendant
vulnérables le quartier « Darou Rahman » 83
9.3. Perception du risque selon les populations 85
9.4. Perception du risque selon les acteurs institutionnels 87
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
9.5. La mission des différentes structures 89
CHAPITRE X : Recommandations 91
10.1. Recommandations générales 91
10.2. Recommandations spécifiques 92
CONCLUSION 94
Bibliographie 97
Annexe i
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
LISTE DES ABREVIATIONS ET
SIGLES
AEF: Afrique Equatoriale Française
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de
la Démographie AOF: Afrique Occidentale
Française
ATEGU: Aménagement du Territoire
Environnement et Gestion Urbaine BLEVE: Vaporisation d?un
Liquide porté à Ebullition
CLIC : Comités Locaux d?Information et de
la Concertation
CO2 : Dioxyde de Carbone
CR : Communauté Rurale
CSE : Centre de Suivi Ecologique
DAT : Direction de l?Aménagement du
Territoire
DBS: Limite des risques de Brulures
Significatives
DEEC: Direction de l?Environnement et des
Etablissements Classés DEL : Limite des Risques Effets
Létaux
DPC : Direction de la Protection Civile
DREEC: Division de l?Environnement et des
Etablissements Classés DUA : Direction de l?Urbanisme
et de l?Architecture
EIE: Etude d?Impact Environnemental
ENEA: Ecole Nationale d?Economie
Appliquée
ERP : Etablissement Recevant du Public
GPL : Gaz et Produit Liquéfié
HO : Monoxyde
ICPE : Installation Classée pour la
Protection de l?Environnement ICS: Industrie Chimique du
Sénégal
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
IFEN : Institut Français de
l?Environnement
ISE : Institut Supérieur de
l?Environnement
JO : Journal Officiel
KP: Kounoune Power
MW: Mégawatt
OCDE : Organisation pour la Coopération
et le Développement Economique
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement ONG : Organisation Non Gouvernementale
PDU : Plan Directeur d?Urbanisme
PISA : Programme International pour le Suivi des
Acquis PLD: Plan Local de Développement
PNUD : Programme des Nations pour le
Développement POI: Plan d?Opération Interne
PPI : Plan Particulier d?Information
PPRT : Plan de Prévention et Risques
Technologiques PUD : Plan d?Urbanisme et de Détail
RIA : Robinet Incendie Armée
SDE : Société Dakaroise
d?Entreposage
SENELEC : Société Nationale
d?Electricité du Sénégal
SONACOS: Société Nationale de la
Commercialisation des Oléagineux du Sénégal
SPSS: Statistical Package for the Social Sciences
UCAD: Université Cheikh Anta Diop
UVCE : Explosion d?un nuage ou d?une nappe de
gaz en atmosphère libre
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Hypothèse spécifique 1
et ses indicateurs 29
Tableau 2 : Hypothèse spécifique 2
et ses indicateurs 30
Tableau 3 : Hypothèse spécifique 3
et ses indicateurs 32
Tableau 4 : Echantillonnage des populations
ciblées selon les villages 39
Tableau 5 : Répartition des outils de
collecte selon les cibles 40
Tableau 6 : Distance entre les villages cibles
et la centrale électrique 49
Tableau 7 : Base de données
spécifiques des produits stockés 54
Tableau 8 : Relevé des émissions
de NOx et de SOx dans les cheminées 65
Tableau 9 : Emission normale de NOx
et de SOx selon l?EIE 65
Tableau 10 : Tableau récapitulatif du
scénario 78
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
LISTE DES GRAPHIQUES
GRAPHIQUE 1: Evolution de la population de 1976
à 2010 48
GRAPHIQUE 2: Répartition du personnel de
la centrale électrique de
kounoune 52
GRAPHIQUE 3 : Répartition des
équipements de lutte contre l?incendie 58
GRAPHIQUE 4 : Répartition des
différentes causes susceptibles de
provoquer le risque incendie 63
GRAPHIQUE 5 : Rose des vents mesurés
entre Janvier et mars 2010 73
GRAPHIQUE 6 : Occupation des logements
actuels par rapport à la centrale électrique 77 GRAPHIQUE
7: Niveau d?information des chefs de ménages sur le risque
encouru 82
GRAPHIQUE 8 : Typologie d?habitat dans le
quartier Darou Rahman 84
GRAPHIQUE 9 : Réponses des chefs de
ménages sur l?existence du risque
86 GRAPHIQUE 10 : Répartition des
populations de l?échantillon selon le
niveau d?instruction 87
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
LISTE DES CARTES ET PHOTOS
Carte 1 : Carte de la communauté rurale
de Sangalkam 46
Photo1 : Carte de localisation de la centrale
électrique de Kounoune 51
Photo 2: Poteau d?incendie 58
Photo 3 : Extincteur à poudre ABC mobile
59
Photo 4 : Réservoir Eau Incendie 60
Photo 5: Local pompe incendie 61
Photo 6 : Les trois (3) cheminées de la
centrale électrique de kounoune 66
Photo 7 : Réservoir d?hydrocarbure de HFO
70
Photo 8 : Ecole élémentaire de
Darou Rahman 76
Photo 9 : Zone de confrontation des risques et
la vulnérabilité dans la communauté rurale de Sangalkam
79 Photo 10: Développement des constructions autour
de la centrale
électrique 80
Photo 11 : Cohabitation habitation et centrale
électrique de kounoune 81
Photo 12 : Les travaux de l?autoroute à
péage Dakar-Thiès se trouvant entre Darou Rahman et la centrale
électrique 84
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
RESUME DU MEMOIRE
Depuis longtemps, le risque industriel a constitué un
problème dont la maitrise totale et définitive reste
recherchée. Ce qui constitue une préoccupation et une
inquiétude majeure de toutes les sociétés qui connaissent
aujourd?hui une forte industrialisation. Certes la survenance d?un incendie au
sein d?une installation industrielle, par exemple, peut être
préjudiciable aux travailleurs de la dite installation. Mais les
dommages de cet incendie peuvent aller au-delà des limites prescrites
par l?étude de danger de l?installation et porter atteintes aux
habitations alentours.
Située dans le village de Kounoune, la centrale
électrique est créée en 2007. Son implantation dans un
tissu à urbanisation rapide et confuse fait qu?elle représente un
danger potentiel pour les populations des villages alentours. Ce danger est
d?autant plus important que les activités et les produits
utilisés comme le fuel lourd s?avèrent très
redoutés en matière d?insécurité industrielle.
Par ailleurs, la centrale électrique de Kounoune a fait
l?objet d?une étude d?impact environnementale (EIE) en 2005. Cette
dernière est réalisée par Kounoune Power qui doit mettre
en oeuvre conjointement le projet. Ainsi, Kounoune Power a choisi par la suite
Environnemental Resources Management pour produire l?étude d?impact
environnementale.
Cependant, l?adoption des politiques, stratégies et
législations nationales relatives à la réduction des
risques de catastrophes n?a pas eu de résultats escomptés car
l?urbanisation est devenue galopante dans la zone de Sangalkam. Or de nos
jours, la communauté rurale de Sangalkam, eu égard à sa
position géographique, est le lieu de convergence de beaucoup de
ménages provenant de Dakar.
La non maitrise de cette urbanisation aura
inévitablement comme corollaire l?augmentation du niveau d?exposition
des populations qui ignorent dans la plupart des cas le danger
généré par le rapprochement de leur habitat avec cette
unité à haut risque.
D?ailleurs cette cohabitation entre installation à haut
risque et habitats décrit l?intérêt de cette
présente étude qui a pour objectif d?étudier l?ampleur des
conséquences sur les
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
personnes et les biens suite à un éventuel
accident majeur dans les périmètres de la centrale
électrique de Kounoune.
La recherche a permis de connaitre la perception des
populations sur le risque encourus. Mieux de constater que des catastrophes
industrielles comme celle de la SONACOS, survenue en 1992, ont permis à
la population résidant à proximité de la centrale
d?être consciente du risque qu?elle court. En revanche, elle ignore le
danger potentiel généré par le rapprochement de leur
habitation avec la centrale électrique.
Cette étude a également montré que la
centrale électrique a mis en place des dispositifs sécuritaires
efficaces pour réduire la probabilité d?occurrence et/des effets
d?un éventuel accident. Certaines de ces mesures sont dites
préventives et d?autres curatives.
En outre, l?éloignement des habitations au
détriment de la protection demeure le levier le plus fondamental pour
une atténuation effective des conséquences sur les personnes et
les biens. La détermination des concessions et des ERP exposés a
été faite à travers un modèle de scénarios
supposé être le plus pénalisant et le plus redoutable
susceptible d?engendrer des conséquences humaines, environnementales et
matérielles énormes. Nous avons par la suite pu calculer les
distances d?effets létaux et irréversibles. Ces dernières
obtenues, nous ont permis d?avoir le nombre de ménages et de biens
exposés aux effets du risque incendie. Ils sont entre autres
31concessions, des lignes hautes tensions et une école
élémentaire de plus de 550 élèves.
Au regard de la gravité des conséquences, il a
été nécessaire de recommander une meilleure prise en
compte et une intégration de la gestion du risque industriel dans les
programmes de développement et de réduction de la
pauvreté.
La clôture des périmètres
sécuritaires de la centrale électrique serait d?une importance
incommensurable. Elle permettra de connaitre ces limites exactes et
empêcher l?évolution des constructions.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
INTRODUCTION
« Plus les risques sont faibles, meilleure est
l'entreprise » Sophocle
Après plusieurs décennies de
développement euphorique, on avait oublié les manifestations
éventuelles d?un risque industriel, ce qui s?expliquait par la confiance
générale accordée aux ressources de la science et de la
technologie. Le développement industriel a eu comme conséquence
l?accroissement de production et de stockage des produits souvent dangereux
dans l?enceinte des usines. Ce développement est à l?origine
d?une urbanisation croissante des zones où sont installées ces
usines. Il a également engendré une multitude d?accidents au
point qu?on parle désormais de risque industriel. Le risque est le
« produit » d?un aléa1 avec un enjeu, à
savoir la gravité des conséquences sur les éléments
vulnérables. L?augmentation du niveau de risque peut donc être
liée soit à l?aggravation de l?aléa, soit à celle
des enjeux. Ainsi, le risque est d?autant plus élevé que la
densité de population et les potentiels économiques
exposés augmentent, ceci combiné à la probabilité
de survenance de l?accident.
Les accidents d?origine industrielle se produisent
particulièrement dans des zones stratégiques où on note en
général de forte concentration humaine et d?intenses
activités économiques. C?est la raison pour laquelle ces
accidents industriels favorisent souvent des transformations
considérables bouleversant le milieu humain, le tissu économique,
la structure urbaine et l?environnement, entre autres.
Ainsi, depuis la fin des années 60, le nombre
d?accidents industriels majeurs n?a cessé de prendre de l?envergure. Ces
accidents2 se sont produits aussi bien dans les
pays développés et dans ceux en voie de développement. On
peut ainsi citer parmi ces accidents l?explosion d?un réacteur chimique
en juillet 1976 à SEVESO en Italie, la fuite de 40
tonnes de gaz toxique de l?usine de pesticides d?union Carbide en
décembre 1984 à Bhopal en Inde, l?explosion du
réacteur de type RBMK n°2 de la centrale
1 L'aléa correspond à la probabilité de
manifestation d'un phénomène accidentel se produisant sur un site
industriel
2
http://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
nucléaire de Tchernobyl le 26 avril 1986
en URSS ou encore l?explosion d?une citerne d?ammoniaque de la SONACOS
le 25 mars 1992 au Sénégal.
Tous ces accidents ont mis à nu des dysfonctionnements
sécuritaires au niveau des zones industrielles. En conséquence,
ils ont rendu les pouvoirs publics conscients des impacts négatifs de
ces accidents et du danger que comporte le système technologique actuel.
En dépit de toutes les politiques relatives à la planification
urbaine et à la sensibilisation des populations sur les accidents
industriels, l?évolution progressive de l?urbanisation autour des
installations classées à haut risque devient un
phénomène incontrôlable. D?ailleurs, cette évolution
a comme corollaire le non respect des périmètres de
sécurité. Les employés préfèrent souvent
habiter à proximité de l?usine en vue de réduire les
coûts de transport. Le Sénégal n?a pas
échappé à ce fléau et a connu des catastrophes
entrainant des pertes humaines et matérielles inestimables. Ces
catastrophes se sont produites sur plusieurs endroits du territoire
sénégalais en général et, en particulier dans la
zone franche qui concentre le plus grand nombre d?entreprises. En effet, nous
nous rappelons toujours les accidents constituant des exemples
révélateurs et illustratifs. Ils se sont distingués dans
le transport aérien, ferroviaire, routier, maritime. L?accident le plus
meurtrier s?est produit en 2001 avec le naufrage du bateau le Joola3
qui a causé deux mille (2000) morts. La Direction de la protection
civile a répertorié 387 industries en 2003 à Dakar (Gueye,
2003). La centrale électrique de Kounoune, d?une puissance de sortie de
67,5Mw, fait partie des 70 industries de première classe de
l?agglomération urbaine de Dakar. Cette centrale est à haut
risque car susceptible de causer des dangers pouvant porter atteinte aux
personnes, aux biens et à l?environnement. Elle se situe dans la
communauté rurale de Sangalkam et précisément dans le
village de Kounoune. Il faut noter que ce village est entrain de connaitre une
urbanisation croissante où les habitations se rapprochent de plus en
plus de la centrale électrique. Une survenance éventuelle d?un
accident dans les périmètres de la centrale peut être
préjudiciable aux personnes et aux biens bouleversant ainsi le tissu
économique, social, environnemental et politique.
Voilà donc les principaux arguments qui nous ont
stimulés, par le biais de cette présente étude à
nous intéresser à l?urbanisation non maitrisée face au
risque industriel. Etant un domaine où le degré de la
réticence des acteurs mis en jeu est très significatif, nous
3 Nom de la principale ethnie de la Casamance
(Sénégal)
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
essayerons d?apprécier les moyens de protection,
d?évaluer le niveau d?exposition des personnes et de calculer les
distances d?effets en vue d?estimer l?ampleur des conséquences sur
l?étendue du territoire considéré comme
vulnérable.
Ainsi, ce présent document traitera trois grandes
parties : Le cadre de référence, la méthodologie et le
cadre de l?étude, l?analyse et interprétation des
résultats. Nous finirons par la formulation de recommandations et la
conclusion.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
PREMIERE PARTIE
CADRE DE REFERENCE
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
PREMIERE PARTIE : CADRE DE
REFERENCE
CHAPITRE I : REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
Dans l?une de ses oeuvres ?vie de relation au
Sénégal : la circulation des biens (Dubresson, 1979)
traite essentiellement de l?historique de l?implantation industrielle.
La première impulsion de l?industrie a eu lieu au cours de la
période coloniale où Dakar servait de base à toute
l?Afrique Occidentale Française. Cette situation se justifie par la
particularité de la région tant sur le plan géographique
que celui climatologique. Get aspect trouve son importance dans
l?approvisionnement en matières premières
réceptionnées à partir du port, transformées dans
la zone industrielle et réembarquées à partir de ce
même port en destination des pays occidentaux. Après les
indépendances ce processus s?est renforcé avec une extension de
la zone industrielle vers la zone franche industrielle qui s?étend
jusqu?à Bargny. Désormais, l?essentiel des unités
industrielles de Dakar se trouve concentrées sur la zone allant du port
de Dakar à Bargny. Il faut souligner que l?industrie
sénégalaise a connu quatre étapes dans le
développement de son infrastructure (Bonnardel,
1978)4 :
- Avant la Seconde Guerre Mondiale, Dakar a
été pratiquement la seule ville d?Afrique à
bénéficier de l?implantation d?unités industrielles,
notamment des huileries, brasseries, biscuiteries, fabriques d?air liquide.
..Ces implantations ont été facilitées par la
présence du port et le rôle phare que jouait le
Sénégal dans les colonies françaises,
- Pendant la seconde guerre mondiale, les
difficultés d?approvisionnement en matières premières ont
impulsé le développement d?industries tournées vers
l?intérieur et qui transforment les matières premières
locales. C?est la naissance des cimenteries, poissonneries, fabriques de
chaussures etc.,
- Après la seconde guerre mondiale,
jusque dans les années 1950, prend naissance une diversification de
l?industrie sénégalaise du fait de la libéralisation
' Vie de relation au Sénégal:la circulation des
hiens. Dakar.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
du secteur par la politique métropolitaine. On assiste
ainsi à la modernisation et à l?extension des unités
déjà existantes mais également à la naissance des
premières unités industrielles dans les secteurs tels que la
chimie, les emballages etc.,
- De 1960 à 1980, le déclin des
confédérations africaines (AOF et AEF) qui représentaient
un marché de plus 100 millions de consommateurs a occasionné une
chute de la production de l?industrie, avec la fermeture de nombreuses
unités ;
L?analyse de l?évolution de l?industrie montre donc un
essor sous l?impulsion de la puissance coloniale. Dans le souci de rattraper le
retard économique, les pays africains ont développés des
stratégies incitatives pour attirer les investisseurs et relancer
l?activité économique à travers le développement de
nouvelles industries. Cependant, au-delà de l?essor économique,
les populations des pays du Nord sont conscientes contrairement à celles
du Sud des inconvénients que ce secteur peut entrainer. Les substances
nuisibles souvent utilisées par l?industrie comme matière,
peuvent être tout aussi dangereuses que les divers rejets dans le milieu
avec des conséquences négatives aussi bien pour l?environnement
que pour les populations.
Le développement industriel ne va sans créer des
catastrophes et risques sur l?environnement, les biens et les personnes. En
effet, selon l?Agence Européenne de l?Environnement et de l?OCDE, le
risque industriel est une source de sinistres à grande échelle
caractérisée dorénavant par une hyper corrélation
des risques. Les dommages causés par un accident ne se limitent pas
à des dégâts matériels car une catastrophe
industrielle peut avoir d?une part des impacts financiers et sociaux importants
et d?autre part, des conséquences graves sur la santé humaine et
sur l?environnement. Mais le rapport sur les risques émergents au
21éme siècle révèle que méme si
l?accumulation d?événements catastrophiques durant les
dernières années a permis d?envoyer un tel signal d?alerte aux
gouvernements, force est de constater que les mesures prises pour obtenir une
réduction de l?ampleur des sinistres quelle que soit leur origine
avaient été jusqu?à présent peu efficaces.
Ainsi, le Document de Stratégie de Réduction de
la Pauvreté (DSRP) indique que la protection sociale et la gestion des
risques constituent les instruments privilégiés pour une
croissance accélérée et une réduction durable de la
pauvreté.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Les risques et catastrophes auxquels les populations sont
exposées maintiennent les groupes les plus vulnérables dans la
précarité et font basculer d?autres dans la pauvreté. Du
fait de leurs conséquences sur les personnes, les biens et
l?environnement, ils font perdre à l?économie nationale des gains
de croissance importants.
A cet égard, le gouvernement a pris des mesures
incitatives importantes marquées par l?adoption d?un arsenal juridique
et la mise en place de la commission supérieure de la protection civile,
des organes de gestion et de prévention des catastrophes dont le plus
connu est le plan ORSEC5. Mais, il convient de souligner que les
modalités d?application des textes et règlements posent
problèmes.
Les exemples récents d?accidents qui se sont produits
dans le monde montrent la vulnérabilité des
sociétés développées. LAGADEC (1981)
effectue le rapprochement avec des crises historiques et
préconise la mise en place de dispositifs permettant de rassembler des
moyens suffisants, de mesurer l?importance du risque et d?en combattre les
effets de façon appropriée. Il prétend que la
difficulté résulte tout de même à développer
à la fois des capacités techniques, organisationnelles et
sociopolitiques qui sont trois composantes fondamentales de toute action
cohérente en situation de crise. (LAGADEC, 1981) a
inventé le terme « risque technologique majeur » pour
qualifier ces risques dont les conséquences sont potentiellement
très importantes mais dont la probabilité de se produire est
faible. Ainsi, ces nouveaux risques sont rares mais susceptibles de se produire
à n?importe quel moment et provoquer de gros dégâts. Il
s?agit de risques « proliférant » qui, s?ils se
réalisent, agissent en multiplicateur, et leurs conséquences
peuvent dépasser la capacité financière des assurances
à indemniser les dommages. « L?effet domino » est
particulièrement redouté.
Pour mieux illustrer le danger généré par
une installation classée face aux enjeux du milieu qui l?entoure
Amel et Ali (2005) proposent de montrer des scénarios
de risque selon une approche déterministe. Cette dernière est
faite à partir d?un scénario maximum lié au stockage
atmosphérique c'est-à-dire un accident majeur susceptible de se
produire physiquement dans une installation quelle que soit la cause, sans
qu?aucun système de prévention, de protection ou d?intervention
ne puisse en limiter les effets.
Or, le stockage atmosphérique inclus toujours l?ensemble
des capacités contenant des substances à une pression
sensiblement égale à la pression atmosphérique. Ainsi,
pour
5 Organisation de secours
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
ce type d?équipement, Amel et Ali (2005)
prétendent que l?événement central le plus redouté
est la perte de confinement de la substance dangereuse.
Et à partir de cette idéologie, il est alors
possible d?imaginer la survenance de certains phénomènes tels que
le Boil over, par exemple.
Pour DUPLESSIS (2006) dans son ouvrage
intitulé « risque industriel et structure urbaine, » certains
accidents qui se sont déjà produits tels que l?explosion de
l?usine AZF ont induit une prise de conscience des risques encourus par les
ménages résidant à proximité des industries
à risque (DUPLESSIS, 2006). Selon DUPLESSIS (2006), la meilleure
façon de combattre les risques industriels serait d?instaurer une
implication accrue des riverains dans les décisions ou les débats
publics concernant les établissements à risque. Il a
montré les enjeux d?une politique publique de maitrise de l?urbanisation
et prétend que la réglementation de l?urbanisation autour des
sites à risque est le levier privilégié de l?action
publique et ceci ne pourrait se faire que par l?implication des acteurs.
Cependant, il est possible de parvenir à un certain degré de
réduction du risque sans pour autant espérer atteindre le risque
zéro qui demeure inaccessible. Il souligne que le nombre d?accidents
industriels majeurs n?a cessé d?augmenter et la taille des
problèmes a changé d?échelle depuis la fin des
années 60. Et face à ces problèmes qui ont entrainé
des conséquences humaines, économiques et environnementales,
l?opinion est cependant alertée sur la dangerosité des
systèmes industriels.
Malgré la mise en place d?une politique de
prévention des risques majeurs, il n?a pas été selon lui
possible de contrecarrer l?évolution inévitable de l?urbanisation
vers les installations industrielles génératrices de risques
majeurs. Cela dénonce le décalage entre le développement
industriel et la planification urbaine et propose une réflexion sur les
modalités de cohabitation à moindre danger entre les industries
dangereuses et la vie urbaine
C?est Ulrich BECK (2001) qui a sans doute le
plus fermement souligné la nécessaire recomposition des points de
vue résultant de cette importance de la notion du risque (BECK,
2001).
Dans son célèbre ouvrage de 1986, il souligne
que « la société industrielle, en s?affirmant
c'est-à-dire dans le cadre discret de la normalité, quitte la
scène de l?histoire mondiale par la petite porte des effets qu?elle
induit (...) (p-13).
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Les risques sont avant tout des risques invisibles ou peu
visibles, autant nichés dans les formules des scientifiques que dans les
demandes productivistes des agriculteurs ou celles consommatoires des classes
moyennes. Il va évoquer les multiples facettes du risque.
Ils sont démocratiques c'est-à-dire il affecte
le riche comme le pauvre et modifie les systèmes économiques,
juridiques et politiques.
Ils sont également mondialisés car aucun pays ne
peut espérer s?en sortir tout seul (idée d?une politique
intérieure mondiale).
Toujours selon BECK (2001), les
progrès des sciences ne diminuent pas le risque, mais autorise tout
à la fois l?augmentation de la conscience du risque et la critique du
savoir scientifique lui-même. Ainsi, la peur tend à dominer notre
vie et la sécurité traitée comme un bien public mesurable
économiquement, s?impose aux citoyens autant qu?elle répond
à leur peur. Cependant, il est revenu également sur le «
risque terroriste » pour le distinguer du risque écologique et
celui économique.
(BECK, 2001), montre que notre
société évolue vers une société du «
risque incompressible » dans laquelle ce mode de protection s?amoindrit
paradoxalement à mesure que croît l?ampleur du danger. Face
à ce type de risque, la collectivité pourrait devenir une «
société sans assurances ».
Les dégâts éventuels en jeu sont «
illimités, globaux et souvent irréparables, ce qui enlève
toute signification à l?idée de compensation monétaire
» (p.45). De plus, ce méme auteur relève que l?accident n?a
plus de limites (spatiales et temporelles) et change de ce fait de
signification : il devient un incident dont on voit le début mais non la
fin « une débauche de destruction rampante, galopante et se
superposant les unes aux autres ». Or, cela signifie qu?il n?y a plus de
critères de normalités ni de méthodes de mesures et donc
de base pour évaluer les dangers. On compare ce qui n?est pas
comparable, l?évaluation devient dissimulation.
Il va jusqu?à méme dire qu?il y aurait confusion de
deux siècles :
+ Les dangers auxquels nous sommes exposés sont de ce
siècle ;
+ Les moyens grâce auxquels on promet de les maitriser
pour assurer notre sécurité appartiennent à un autre
siècle (héritage de la société industrielle du
XIXème et du XXème siècle).
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Giddens et Beck (1986) nous ont
expliqué que notre société n?est pas proportionnellement
plus dangereuse que celle d?autre-fois mais qu?elle doit repenser son attitude
face aux aléas en terme de risque puisque la science ne peut plus
prétendre contrôler les risques et que les technologies
anti-risques accroissent les risques.
Selon Knight (1986) « les risques
à l?âge de la globalisation ne sont donc pas des interruptions
isolées du service normale mais font partie de l?activité
habituelles ". Et pour faire face à ces risques qualifiés de
« technologiques "par opposition aux risques naturels, S. Charbonneau,
dans « L?acceptabilité du risque d?accident majeur », affirme
que l?homme peut emprunter deux voies d?actions opposées. D?abord, il
peut choisir de neutraliser définitivement le risque en annihilant la
source de celui-ci. Envisagée de manière globale, et certes peu
réaliste, par certains mouvements écologistes des années
60, à travers la théorie de la « croissance zéro
», cette méthode consiste à cesser l?activité
dangereuse pour l?homme et l?environnement. Il s?agit de «l?option
zéro pour motif de sécurité en matière de projets
industriels«
Ensuite, la société doit-elle supporter ces
risques, ce qui ne l?oblige en rien à se confiner dans l?action. Certes,
la reconnaissance du droit de réparation des dommages subis par les
tiers du fait d?une activité dangereuse est reconnue depuis
longtemps.
Mais cette solution, indispensable lorsque l?accident a eu
lieu, ne doit pas faire oublier que le meilleur moyen contre le risque
technologique est de prévenir l?éventualité de sa
survenance.
Cependant, cet objectif de prévention devra être
appliqué de façon modulée, différenciée,
selon l?activité source de risques.
Il est important de rappeler que les notions de risque
technologique ou d?accidents majeurs n?existaient pas explicitement. Ces
anciens textes visaient essentiellement à prévenir les troubles
de voisinages et les risques pour la salubrité publique que faisaient
peser les activités qu?ils encadraient sur les propriétaires
riverains.
Il s?agissait par exemple d?éloigner les abattoirs des
zones urbanisées mais encore de réglementer les
dépôts de bois ou de chiffons afin que leur localisation ne
facilite pas la propagation des incendies à des zones
habitées.
Ewald (2001) a quand à lui essayé
de faire des différents facteurs qui sont susceptibles de transformer le
risque notamment les évolutions démographiques, les
progrès de la
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
connaissance, les progrès scientifiques et
technologiques, la mondialisation et la mutation du système
productif.
Son analyse montre comment ces facteurs impactent sur les
risques mais aussi sur le système de protection ; par exemple, les
progrès de la connaissance ont permis d?améliorer potentiellement
le niveau d?information sur les risques en sachant leur origine. Egalement, la
consistance de leur travail ne va pas sans prétendre que le risque doit
être perçu comme endogène.
Le cahier des préludes est consacré à la
prévention et à la gestion des risques urbains et rassemble les
contributions des différents acteurs qui ont analysé les
modalités de réduction des risques ou la façon de limiter
les conséquences en cas de catastrophes.
Et de ces auteurs, il ya Jean BROT et Jacques POIROT en 2005
dans (« Risques urbains : de la prévention à la gestion
») avancent des stratégies visant à prévenir et
à gérer les risques urbains.
Ces stratégies sont devenues progressivement une
préoccupation majeure des citadins et des responsables des
différents acteurs (industriels, Etat, ONG, etc.).
Pour eux, il ne suffit pas simplement de mener une politique
de prévention mais aussi d?appliquer le principe de précaution
étant entendus que l?article 5 de la charte de l?environnement stipule
en effet que « lorsque la réalisation d?un dommage, bien
qu?incertaine en l?état des connaissances scientifiques, pourrait
affecter de manière grave et réversible l?environnement, les
autorités publiques veillent, par application du principe de
précaution à l?adoption des mesures provisoires et
proportionnées afin d?éviter la réalisation du dommage
ainsi qu?à la mise en oeuvre des procédures d?évaluation
des risques encourus ».
La recherche de solutions aux problèmes technologiques
est complexe puisque entre en jeu une diversité de valeurs et de
positions qui s?imbriquent dans des questions institutionnelles, en consensus
pour sauvegarder un système sociopolitique, ou dans les menaces et les
dangers qui affectent un espace (Estacion, 2004).
Il a montré la meilleure façon de comprendre la
dynamique et la complexité des risques actuels.
Selon lui, il est important que la définition de
départ du risque inclue les relations entre les aspects « purement
» techniques et les aspects sociopolitiques. Pour que les aspects
sociopolitiques soient techniquement adaptés et satisfaisants (aspects
importants pour la
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
stabilité des décisions) ils doivent être
traités à l?intérieur de la conception des solutions et
non comme externalités, sinon sera créée une
tergiversation dans les décisions.
Le principe de précaution, par rapport
à la responsabilité du comportement éthique de l?homme et
le respect à la vie se présente comme un des ponts possibles
entre la gouvernabilité et le risque De Marchi y Funtowicz
(2002). Cela est dû au fait que dans ses propositions, il est
capable d?articuler des objectifs scientifiques et éthico-politiques
afin de guider l?élaboration de politiques publiques en relation aux
risques, soutenues par des consensus plus amples et plus stables.
Un des postulats sur le principe de précaution est
décrit par (Lowell, 2001)qui mentionne les
éléments nécessaires pour le mettre en pratique:
« la défense du droit de base de chaque individu et des futures
générations pour un environnement sain et promoteur de vie ;
l'action préventive quand il existe une évidence crédible
qu'un dégât se produit ou peut se produire, même quand la
nature exacte et la magnitude du dégât ne sont pas totalement
connues ; l'identification, l'évaluation et la mise en pratique des
chemins les plus sûrs pour satisfaire d'une manière viable les
nécessités sociales ;
assigner aux promoteurs des activités
potentiellement dangereuses la responsabilité d'étudier à
fond les risques pour pouvoir les réduire, ainsi qu'évaluer et
choisir les alternatives les plus fiables pour satisfaire une
nécessité particulière, dans une révision
indépendante du processus ; et appliquer des processus de prise de
décisions transparents et complets pour augmenter la participation de
tous les acteurs impliqués et des communautés
(particulièrement ceux qui seraient potentiellement affectés par
une décision au niveau des politiques). ».
TOUTAIN, E6 (2007) a essayé
de faire le rapport entre installations classées et droit de
l?urbanisme. Ce dernier constitue, selon lui l?outil fondamentale permettant de
réglementer et si nécessaire d?interdire l?implantation de
nouvelles activités ou populations, à proximité d?une
installation dangereuse préexistante. Les législations
régissant les installations et l?urbanisme sont différents
d?où le principe d?indépendance. En effet, l?autorisation
accordée au titre de la législation des installations
classées n?est aucunement liée à la délivrance du
permis de construire de cette installation. Même si l?exploitant voit son
projet autorisé par le préfet, le permis de construire
pourrait
6 Eric TOUTAIN, Mémoire de DEA : Installations
Classées et Prévention des risques technologiques majeurs
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
néanmoins lui etre refusé en raison du risque
technologique que génère l?installation en cause. Et
PRIEUR (2005) de faire la distinction entre «
constructions d?habitations à proximité d?installations
classées » et des « constructions d?installations
classées à proximité d?habitations existantes«.
La difficulté à appliquer le règlement
repose sur les conflits d?intérêt entre l?Etat et la
collectivité devant recevoir l?installation. Le premier cherche à
créer le plein emploi et renforcer la collecte des taxes et impôts
en encourageant les investisseurs à s?implanter. La collectivité
locale, quant à elle compte sur le prix du mètre carré du
sol étant donné que ce dernier augmente en fonction du
rapprochement de l?installation ceci dans les communautés
européennes.
Enfin, NOVEMBER (2000) dans sa thèse
sur le territoire du risque va plus loin en affirmant que le risque est un
facteur d?accélération des dynamiques urbaines en ce sens qu?il
entraine des processus et de renouvellement.
Le territoire et le risque entretiennent des relations
étroites. L?ouvrage indique les grandes traditions de prise en compte
des risques en géographie. Certains praticiens du risque distinguent le
risque spéculatif, qui apporte la possibilité de gain ou de
perte, du risque pur, qui ne donne que des possibilités de perte.
Les études en matière de risque ont une approche
trop souvent fragmentée. Ce manque d?ambition ne semble pas sans
remède. Par exemple en gestion des risques des collectivités
territoriales, certaines études ont déjà porté sur
l?ensemble des traductions de connaissance du risque au sein de chaque
entité d?administration.
Le programme méthodologique de November
(2000) insiste beaucoup sur la dimension imaginaire du territoire.
Pour lui, le territoire n?est qu?une connaissance du risque. Ce programme
méthodologique peut être résumé à travers
trois termes : dynamique, réseaux, pouvoir-capacité.
En ce qui concerne la dynamique, NOVEMBER
(2000) défend que la cartographie des risques soit trop
prenante. Cette cartographie "point-ligne-surface" n?est pas stable selon
l?échelle de la carte. L?opposition entre des risques avec un "bassin
naturel" et des risques diffus s?atténue lorsqu?il est pris en compte
les "lignes", c?est-à-dire les réseaux. Par exemple, pour le
risque incendie, qui est considéré comme un "point",
c?est-à-dire
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
un risque diffus, son traitement repose sur des réseaux
d?alerte et de bouches à incendie, c?est-à-dire des "lignes". Une
stratégie de spécialisation des espaces est
génératrice de dynamique d?accumulation de risques en longue
période.
Pour en revenir sur le Sénégal, le rapport du
PNUD-UNCHS7-BANQUE MONDIALE montre que la majeure
partie des unités industrielles est localisée dans la zone de
Dakar qui est un site privilégié à cause des
infrastructures comme le port, les institutions administratives, le
marché, etc.
En effet, Dakar abrite 80% des industries par rapport au reste
du pays. L?importance de l?industrialisation de Dakar, démontre tout le
poids économique de la région pour le Sénégal. Ce
qui d?ailleurs doit justifier amplement les investissements dans la
prévention des risques. Selon toujours le rapport, la gestion des
risques industriels est perçue comme une affaire relevant de la seule
compétence de l?Etat au niveau central. Elle est de plus en plus prise
en charge par les autorités et les entreprises privées.
Cependant, elle implique plusieurs acteurs dont les activités ou la
position sont directement ou indirectement liées aux risques et à
leurs conséquences. Et des ces acteurs, nous retenons ceux
institutionnels par exemple le gouvernement central et ses ministères,
les démembrements de l?Etat, les collectivités locales
composées par des communes et des communautés rurales.
Et selon le classement par rapport aux communes les plus
impliquées, la municipalité de Rufisque avec la centrale du Cap
des Biches et la SOCOCIM, vient en troisième dans la concentration
d?industries à risque. Ce qui la classe au sein des communes à
problèmes. Mais l?action de ces secteurs institutionnels ne saurait
être efficace sans le concours de ceux du secteur
socio-économique. Les industries constituent la source des risques du
fait de la qualité de leurs technologies ou de la nature de leurs
activités. Depuis environ 3ans, la situation a changé à la
SOCOCIM où l?Etat a passé avec la société un
protocole de gestion des problèmes de pollution.
Le rapport du PNUD-UNCHS-BANQUE MONDIALE révèle que
la plupart des installations technologiques de ces industries sont
obsolètes et posent donc des
7 United Nations Centre For Human Settlements
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
problèmes de maintenance et de surveillance permanente.
Il montre également l?importance de la prise en compte de la dimension
environnementale en l?illustrant par l?exemple de la SOCOCIM où avec une
non pose de filtres ou leur fonctionnement défectueux au niveau des
cheminées de l?usine fait perdre des milliers de tonnes de ciment car
l?évaluation en terme de valeur financière de ces pertes aurait
permis d?acheter des filtres, de minimiser les nuisances et pollutions et
d?accroitre le production de l?entreprise.
Et le rapport avance une conclusion selon laquelle il n?y a
pas une intégration des chapitres de gestion sécuritaires et
prévention des risques dans la budgétisation des entreprises. Ce
sont 5 à 10% des entreprises qui opèrent des contrôles de
maintenances systématiques. Et certaines d?entre elles le font souvent
sous contrainte.
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL
Vulnérabilité
Au sens commun et étymologique la «
vulnérabilité » est issu du bas latin vulnerabilis,
lui-même tiré de vulnerare, qui signifie blesser, et de
vulnus, qui veut dire blessure. La vulnérabilité est le
caractère de ce qui est vulnérable, c'est-à-dire de ce qui
est sensible, fragile, faible, défectueux, à la merci de la
moindre atteinte, blessure, attaque REVET (2008)
Dans le langage courant, la vulnérabilité est
donc utilisée pour désigner un état de fragilité,
une propension à subir des dommages. La vulnérabilité
possède aujourd?hui un champ sémantique extrêmement large
résultant de la diversité des disciplines et des courants de
pensées qui se sont à chaque fois emparés de cette notion
et l?ont définie en l?adaptant à leurs exigences propres. Les
domaines de recherches dans lesquels la notion a été
conceptualisée sont très nombreux.
En sociologie par exemple, la vulnérabilité
permet de qualifier un état des sociétés face aux risques
majeurs et à des changements socio-économiques qui
s?accélèrent DOBRE (2003)
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
La vulnérabilité peut alors être
définie comme « l?état qui se caractérise par
l?absence d?alternative, tant matérielles que symboliques ou
culturelles, à une situation personnelle ou collective de grande
fragilité ou de menace.
Ceci dessine les contours d?un monde « sans-abri »
où la question des ressources civiles et politiques pour rendre possible
la poursuite de la vie sociale se pose avec la plus grande acuité »
DOBRE, M (2003)8.
Dans le domaine de la psychologie et de la psychanalyse, la
vulnérabilité se définit comme un état de moindre
résistance des sujets aux nuisances et aux agressions
extérieures. Elle évoque les sensibilités et les
faiblesses patentes ou latentes immédiates ou différées et
peut être comprise d?une capacité (ou d?une incapacité) de
résistance aux contraintes de l?environnement ANAUT,
(2005)9.
Dans un tout autre domaine, la notion de
vulnérabilité a également été
utilisée dans la recherche en informatique, en matière de
climatologie : la vulnérabilité comme le degré par lequel
un système risque de subir ou d?être affecté
négativement par les effets néfastes des changements climatiques
(Estacion, 2004)en matière d?archéologie : la
vulnérabilité exprime le niveau de détérioration ou
de perte d?un objet archéologique soumis à un
phénomène donné [PISA10, 2002]. Dans le cadre
des recherches portant sur les risques, elle représente la propension
d?un territoire donné à subir des dommages et des
dérèglements en cas de manifestation d?un phénomène
dangereux (R.D'ERCOLE, 1994)
Dans le seul domaine de la recherche sur le risque majeur, de
multiples études ont été développées sur la
vulnérabilité, tant du point de vue théorique que
méthodologique. Dans ce même ordre d?idées, la
vulnérabilité a pu aussi être envisagée comme la
propension d?un territoire et de ses enjeux à subir ou à
résister aux aléas. Elle dépend alors de facteurs tels que
la présence de population, la qualité du bâti ou des
caractéristiques techniques du territoire
IFEN11, (2006). C?est une de ces
visions simplifiées de la vulnérabilité qu?a adopté
le ministère français de l?Ecologie, de l?Énergie, du
Développement Durable et de l?Aménagement du territoire en,
pour qui la vulnérabilité est la propension qu?ont
8 Michelle DOBRE, l?écologie au quotidien :
Elément pour une théorie sociologique de la résistance
ordinaire, Harmattan, 352 pages, 2003.
9 Marie ANAUT, soigner la famille, collection
sociétale, Paris, Armand colin, 2005
10 Programme Internationale pour le Suivi des
Acquis
11 Institut Français de l?environnement
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
certains éléments vulnérables (ou
enjeux), tels que les personnes, les biens ou les différentes
composantes de l?environnement susceptibles de subir des dommages, du fait de
l?exposition au danger.
De la même façon, la notion de
vulnérabilité a également pu être
décomposée en vulnérabilité géographique
(qui dépend des caractéristiques physiques du territoire et de
l?aléa), structurelle (relatives aux caractéristiques
architecturales et techniques des matériaux et constructions),
organisationnelle (qui dépend de la capacité à
gérer la crise et à revenir à la normale), individuelle
(qui correspond à la fragilité intrinsèque et au
degré d?exposition des personnes) DIA, (2008).
Cette définition combinée avec celle
évoquée par REGHEZZA dans son excellent travail
de thèse où il considère la vulnérabilité
comme un mot à la mode et que sa promotion est liée à un
contexte, à une conjonction d?événements catastrophiques
survenus ces dernières années est la plus appropriée
à notre travail de recherche. En effet, dans les
périmètres de la centrale les populations les plus
vulnérables sont ceux dont leurs ménages jouxtent la centrale
mais également les personnes utilisant les voies de circulation et pour
les biens ce sont principalement les équipements tels que les
établissements éducatifs, électriques et sanitaires.
Le risque
Le risque comme étant la prise en compte d?une
exposition en danger, un préjudice ou événement
dommageable, inhérent à une situation ou une
activité.
Le risque est défini par la probabilité de
survenue de cet événement et par l'ampleur de ses
conséquences (aléa et enjeu). Il peut être appliqué
à une personne, une population, des biens, l'environnement ou le milieu
naturel. Frank Knight12 (1921) a proposé une
distinction qui fait référence entre le risque et l?incertitude :
à un risque peuvent être assignées des probabilités
mathématiques mais pas à une incertitude. Ce concept
présente une ambiguïté étant donnés qu?il est
différemment utilisé par des auteurs et suivant des domaines
précis.
Bernoulli, D (1978)13, apporte la
première définition scientifique : « le risque est
l'espérance mathématique d'une fonction de probabilité
d'événements ». En termes plus simples, il s'agit de la
valeur moyenne des conséquences d'événements
affectés de leur
12 Economiste (1885-1972) connu pour sa distinction
entre risque et incertitude proposée en 1921
13 Dans Spécimen théorie novae de
mensura
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
probabilité. Ainsi, un événement
e1 a une probabilité d'occurrence p1 avec une
conséquence probable C1 ; de même un
événement en aura une probabilité pn et
une conséquence Cn, alors le risque r
vaudra p1.C1 + p2. + ... + pn.Cn. Le produit
pi. Ci est appelé valeur de l'aléa
i.
La directive SEVESO2 a quand à elle défini en
1996 le risque comme étant la probabilité qu?un effet
spécifique se produise dans une période donnée ou dans les
circonstances déterminées. En conséquence, un risque se
caractérise par deux composantes : la probabilité d?occurrence
d?un événement donné, la gravité des effets ou des
conséquences de l?événement supposé pouvoir se
produire.
Cependant, en matière de risques une des
difficultés majeures est liée à leur
imprévisibilité du fait de l?émergence de nouveaux
périls. Il existe tout de méme des risques technologiques qui
sont d?ores et déjà prévisibles alors les moyens pour les
prendre en compte et de limiter sont disponibles. Ainsi, lors du sommet
de la terre de Stockholm (1972), le phénomène de
changement climatique, apparu depuis une trentaine d'années, et
identifié, a montré qu'il existe un risque d'origine anthropique
sur l'environnement, qui peut avoir des impacts sur la
société.
GRANVORKA, G a affirmé depuis Rio
(1992) que les sociétés contemporaines sont désormais
admises comme hautement empreintes de risque. Et une fois acceptée son
universalité, la nécessité d?une prise d?une prise en
compte de sa gestion et du besoin de protection qui l?accompagne s?imposent
dans une démarche duale qui implique à la fois le scientifique et
certainement la collectivité. Le scientifique, en raison du rôle
préventif qui lui est attribué et la collectivité car il
lui revient de gérer ce risque.
Toutefois, une double distinction doit être
opérée entre « risque " et « incertitude ". En effet,
si au sens du dictionnaire, le risque représente la «
possibilité d?une perte, blessure ou péril » et
l?incertitude définie comme la chose « indéfinie,
indéterminée " + JIIJE's, ff (2006) dans leur
acception courante, la distinction entre les deux est que le risque
dénote une probabilité positive d?occurrence d?un
évènement négatif, alors que l?incertitude n?implique pas
nécessairement un jugement de valeur ou de classement d?une possible
occurrence. Fondamentalement donc, les deux termes se réfèrent
à une même situation dans laquelle certains aspects du futur ne
peuvent être prévus.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Selon Knight (1921) le risque est
présent quand des évènements futurs se réalisent
avec une probabilité mesurable, et l?incertitude est réelle quand
ces mémes évènements à venir sont indéfinis
ou non calculables.
Le couple risque/incertitude devient une distinction entre
probabilités mesurables ou non, le risque étant une situation
assortie de probabilités différentes. Dans le modèle de
Knight (1921), le risque couvre deux situations distinctes :
l?incertitude mesurable et l?incertitude non mesurable. Dans une
hypothèse de risque quantifiable, les agents sont en mesure de se
protéger du risque, de le convertir en certitude.
Ce faisant, ils peuvent créer les synergies, les
institutions nécessaires à la protection ou encore à la
précaution. Les agents fonctionnant sur un principe de mutualisation de
leurs efforts, connaissances ou expériences, le risque peut être
éliminé, mieux cerné, ce qui conduit à une
réduction de l?incertitude.
Dans le cadre de notre étude, le concept risque serait
utilisé dans les installations classées et de la protection de
l?environnement à l?exemple de la centrale électrique et des
industries susceptibles de causer des dommages graves sur les personnes et
à l?environnement. Dia (2008)14
conçoit le risque comme la rencontre entre l?aléa et la
vulnérabilité. Or, l?aléa est selon ce dernier un
phénomène ou une situation éventuelle qui peut
générer un danger pour les personnes, les biens ou les moyens de
production et il est éventuellement irréversible. Il avance trois
critères fondamentaux pour caractériser le risque dont la
temporalité, l?intensité et territoires et chacune d?entre eux
présente des spécificités
Effets dominos
Tiré du langage commun, il pourrait être
sommairement défini comme désignant la transmission successive
d?un événement entre plusieurs personnes ou choses, à
raison de la proximité que celle-ci entretiennent entre elles.
Ainsi, sont par exemples sujets à effets dominos les
automobiles impliquées dans une collision en chaine, ou encore ces
arbres déracinés lors d?une tempéte, non par le vent mais
par la chute d?autres arbres.
Cependant, dans l?hypothèse où les installations
ainsi rapprochées sont dangereuses, la survenance d?un accident dans
l?une d?entre elle fait courir le risque supplémentaire de sa
transmission aux autres installations dont le fonctionnement était
jusque là normal.
14 Cours gouvernance des risques ATEGU II, ENEA,
2008
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Peuvent ainsi être imaginées la propagation d?un
incendie, des explosions «en chaine«. En définitive, un tel
regroupement d?installations dangereuses, s?il est mal maitrisé, peut
aboutir à la multiplication exponentielle des dommages pour l?homme et
l?environnement. (Ewald, 2001)
Urbanisation
L?urbanisation c?est le mouvement de développement des
villes, à la fois en nombre et en taille, numérique et spatial ;
il concerne tout ce qui est lié à la progression directe du
phénomène urbain et transforme peu à peu les villes ou les
banlieues et souvent les deux Garnier, J(1995)15.
Dans le langage courant, le mot urbanisation vient du latin urbs qui
désigne la cité, la ville. L?urbanisation représente donc
l?action d?urbaniser c'est-à-dire d?organiser le développement
des villes. La banque mondiale quant à elle définit
l?urbanisation comme un changement de proportion de la population nationale
résidant dans les zones urbaines.
Pour BORIES V. (2006), l'urbanisation
peut-être définie comme l'expansion de la population, des
activités et des espaces urbains est le phénomène majeur
de ce siècle. Elle s'effectue à un rythme de croissance moyenne
de 2 % à l'échelle mondiale. Le monde compte aujourd'hui trois
milliards de citadins. Les villes sont le moteur de la croissance
économique et jouent un rôle fondamental dans la mondialisation.
Ces dynamiques se traduisent dans l'organisation des espaces et dans les
paysages urbains. Cependant l'ampleur de ce phénomène est
inégale selon les régions du monde. L'urbanisation progresse
beaucoup plus rapidement dans les pays en développement que dans les
pays industrialisés et riches et elle profite davantage aux très
grandes villes qu'aux plus petites : la population urbaine dans les pays du Sud
est deux fois supérieure à celle des pays du Nord et le nombre de
villes de plus de dix millions d'habitants a été multiplié
par trois en cinquante ans.
Abordant dans le même sens, POURTIER R.
(1993) signale que « L'urbanisation représente à
n'en point douter, la transformation la plus spectaculaire de l'Afrique
contemporaine, celle aussi qui pose le plus de problème. Les grandes
villes d'Afrique ont atteint et dépassé les dimensions de
l'ingérable... parce qu'ayant réussi à absorber
15 Jean Beaujeu Garnier dans Précis de
géographes urbains ; 1995
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
des excédents démographiques dont le rythme de
croissance n'a son égal nulle part ailleurs au monde ». Cette
explosion urbaine pose de nombreux problèmes sociaux et environnementaux
selon l'auteur. ATTA K. (2005) aborde dans le même sens
et définit l'urbanisation comme un processus de concentration de la
population en un lieu donné. Lorsque cette population atteint un certain
seuil, elle suscite de nouveaux modes de production et de consommation.
L'urbanisation se déroule à des rythmes différents selon
les pays et les régions du monde.
Quant à TROTSKY M. (2003), il fait la
situation de l'urbanisation à Bondoukou. Pour lui, la ville de Bondoukou
a connu une évolution spatiale de 1897 à nos jours. Cette
dynamique spatiale a permis à la ville de s'étaler dans toutes
les directions. Cependant, l'évolution de la ville n'a pas
été suivie par les infrastructures adéquates et de
nombreuses activités non encadrées ont émergé,
entraînant la baisse du pouvoir d'achat et la montée de la
pauvreté par le manque d'activité motrice. Ainsi, la
dégradation de l'environnement et du cadre de vie est-il le signe patent
de la pauvreté. C'est pourquoi l'auteur fait des recommandations dans le
sens de la génération d'une croissance économique durable.
Cette action doit se faire selon trois pôles qui sont la création
de revenus pour les pauvres, une prestation mieux ciblée des services
sociaux de base et la prévision d'une marge de sécurité
pour les plus démunis.
Pour FRACHON A. (1996), l'urbanisation est un
des mouvements en profondeur qu'occulte l'actualité immédiate,
mais qui n'en sont pas moins déterminants pour l'avenir car l'Afrique
n'est plus rurale. Il faut donc renouveler les stocks de représentations
traditionnelles, celle d'un continent encore dominé par la " nature ",
sauf à manquer une des grandes évolutions en cours : l'Afrique
s'urbanise très vite. L'auteur pense que cette urbanisation est un
facteur de modernisation car c'est en ville que les Africains trouveront les
modes d'organisation de la société et les modes de production
adaptés à leur culture.
Quant à KOUZMINE Y. (2005), il fait
savoir que l'urbanisation du Sahara Algérien constitue aujourd'hui une
donnée essentielle dans l'appréhension des dynamiques spatiales
complexes qui l'animent. Cet auteur souligne qu'en moins de cinquante ans, le
Sahara s'est massivement urbanisé, bouleversant les morphologies
urbaines ainsi que les
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
pratiques et rapports socio-spatiaux des populations dans la
ville. En conséquence, de cette urbanisation rapide, de nouveaux
problèmes sont apparus sur les espaces urbains. Il s'agit de la crise du
logement, de la dégradation de l'environnement et du manque de
cohérence au plan des morphologies urbaines. Aussi, les modalités
d'évolution de ces milieux urbains se posent aujourd'hui car ces espaces
sont fragiles et contraignants. L'auteur salue l'intégration des
politiques d'aménagement du territoire au concept de durabilité
au sein des législations. Ces politiques doivent déterminer
l'action Étatique au travers de la conduite des différents
schémas, plans et programmes d'aménagement du territoire.
Etude de danger
Le dictionnaire environnement et développement durable
définit l'étude de dangers comme étant une étude
prévue dans le décret du 21 septembre 1977 de la
réglementation française et requise lors du dépôt
d'un dossier de demande d'autorisation pour les installations classées
pour la protection de l'environnement. L'étude de dangers est
révisable à tout moment sur demande du Préfet et d?autres
services compétentes comme la Direction de l?Environnement et des
Etablissements Classés. Les informations relevées doivent
permettre d'identifier les sources de risque, les scénarios d'accident
envisageables et leurs effets sur les personnes et l'environnement.
Les études de dangers constituent la base indispensable
pour l'établissement des Plans d'Opération Interne (POI) et des
Plans Particuliers d'Intervention (PPI). Avec la directive SEVESO II,
l'étude de dangers doit être désormais
réactualisée au moins tous les cinq ans. La définition
donnée par le JO du 12 avril 2009 : Étude précisant
l'ensemble des risques auxquels se trouvent exposés, lors d'un accident
d'origine interne ou externe, les personnes et les biens situés à
l'intérieur ou à proximité d'une installation, ainsi que
les dommages qui en résultent pour l'environnement. L'étude de
dangers identifie les sources de dangers et expose les scénarios
d'accident. L'étude de dangers comporte une analyse des mesures propres
à réduire la probabilité et les conséquences des
accidents.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE
Dans la plupart des pays industrialisés, le
développement des zones périurbaines a conduit à
l?installation des zones résidentielles et commerciales au voisinage de
sites industriels présentant des risques majeurs que Francois
Ewald qualifie de mot-valise qui sert à désigner tout
type d?événement, individuel ou collectif, mineur ou
catastrophique (Ewald, 2001)16. L?activité industrielle
apparaît comme une forme particulièrement sophistiquée et
extreme d?intervention de l?homme sur son environnement. Après
s?être adapté pour vaincre l?aridité ou le froid, il a
commencé à tirer profit des diverses ressources disponibles pour
enfin développer celles de l?agriculture et de l?élevage. Avec
l?industrie, il va également chercher à modifier, à
contraindre et à maîtriser son environnement, pour satisfaire des
besoins sans cesse renouvelés.
Or, les établissements humains requièrent la
mise en place d?infrastructures, de biens, de produits et de services afin
d?assurer leur bien-être et leur développement. La recherche de ce
bien être et de ce développement a contribué, depuis
l?ère industrielle, à l?apparition du risque technologique qui
s?est concrétisé durant les XIXe et XXe et siècles par de
graves accidents industriels qui ont sérieusement affecté les
villes et, de manière générale, les centres
peuplés.
Avec la complexification des activités
économiques, la mondialisation, la concurrence accrue en matière
de développement industriel, la concentration urbaine toujours plus
importante qui en résulte, montre que le risque industriel devient
endogène c'est-à-dire qu?il dépend des activités de
l?ensemble des agents économiques. Cette proximité de l?industrie
et de la population a pour effet d?accroître les conséquences d?un
éventuel accident ; comme le montrent de nombreux drames17
survenues dans le monde.
16 Ewald, François (2001) : le principe de la
précaution, Paris, PUF
17 Voir Risques et accidents industriels majeurs de
Nichan Margossian pour la liste des accidents dans le monde
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
· Les accidents de Flixborough (Grande-Bretagne, 1974) et
SEVESO18 (Italie, 1976)
accélèrent la prise de conscience du risque industriel
· Le 3 décembre 1984 : une fuite
de 40 tonnes de gaz toxiques de l'usine de pesticides d'Union Carbide à
Bhopal19 en Inde fait plus de 8 000 morts dans les trois premiers
jours et plus de 20 000 en près de 20 ans.
· Le 26 avril 1986 : explosion du
réacteur de type RBMK n°4 de la centrale nucléaire de
Tchernobyl, en URSS. C'est l'accident nucléaire le plus grave à
ce jour, notamment en raison de ses importantes conséquences
sanitaires
· En 1992, s?est produit un accident20
meurtrier au Sénégal celui de la SONACOS au moment du
transvasement du contenu d?un camion citerne d?ammoniaque liquide. Ce gaz
hautement toxique et inflammable, est composé d?azote et
d?hydrogène. Le souffle a projeté les débris du
véhicule à plusieurs dizaines de mètres, tuant sur le coup
une quarantaine d?ouvriers se trouvant près des cuves et brûlant
grièvement ceux qui travaillaient dans les ateliers. Au
Sénégal, à coté de ces accidents, se sont produites
également des catastrophes majeures dont les causes ne sont pas
exclusivement attribuables à des défaillances technologiques.
Parmi ces catastrophes nous pouvons retenir particulièrement les
accidents de transport :
v' Aériens (Kafountine, Ngaparou, Tambacounda);
ferroviaires;
v' routiers (600 morts et 2000 blessés graves par an);
v' maritimes (pêcheurs, naufrage du bateau« le
Joola », en septembre 2002 avec prés de 1800 personnes
décédées.
Cependant, la région dakaroise entre aujourd?hui dans
une phase d?accélération de sa croissance démographique
occupant 23% de la population totale du Sénégal. Elle a un taux
d?urbanisation qui avoisine 97% expliquant ainsi un manque d?espace pour la
mise en place de certains investissements.
18 Directive 96/82/CE est une directive
européenne officialisée le 24/06/1982, modifié le
09/12/1996
19 Une ville et une ancienne principauté de
l?Inde : capitale du Modhya Pradesh avec environ 1.5millions d?habitants
20
http://www.humanité.fr;
D?huile et de Sang 26/03/1992
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
De plus une faible partie du territoire nationale (0.3%)
concentrent la zone franche des activités de l?entreprise et de
l?industrie (Diop 1992). Cette zone franche est à
l?origine du développement de quartiers spontanés mais aussi de
l?occupation anarchique de l?espace dans les zones périphérique
telles que Mbao et Rufisque principalement.
L?Etat du Sénégal, confronté à un
problème de couverture énergétique sur le territoire
nationale a mis en place des unités de production et de redistribution
d?électricité.
La centrale électrique de Kounoune (village
situé dans la communauté rurale de Sangalkam) d?une
capacité de 67.5 MW fait partie de ces nouvelles unités.
L?installation de la centrale de kounoune est classée de 1ére
catégorie ou à haut risque c'est-à-dire présentant
de graves dangers ou inconvénients.
Selon l?article L13 du code de l?environnement du
Sénégal « les installations rangées dans la
première classe doivent faire l?objet d?une autorisation d?exploitation
délivrée par arrété du Ministre chargé de
l?environnement dans les conditions fixées par décret avant leur
construction ou leur mise en service . Cette autorisation est obligatoirement
subordonnée à leur éloignement, sur un rayon de 500m au
moins, des habitations, des immeubles habituellement occupés par des
tiers, des ERP, d?une voie de communication, d?un captage d?eau.».
A cet égard, le Gouvernement du Sénégal a
pris des initiatives importantes telles l?adoption d?un arsenal juridique et la
mise en place des organes de gestion et de prévention des catastrophes.
Il a également élaboré un programme de prévention
et gestion des risques majeurs et catastrophes qui vise principalement à
promouvoir des stratégies et mécanismes de prévention et
de gestion des risques et catastrophes, à réduire les facteurs de
vulnérabilité dans les secteurs et renforcer l?assistance sociale
aux groupes vulnérables en cas de catastrophes.
Et aujourd?hui, la zone de kounoune vit une urbanisation qui
s?opère dans toutes les directions se rapprochant à grand pas des
périmètres de la centrale électrique.
Cette dernière qui est à haut risque peut
être source de conséquences. Et ces conséquences peuvent
aller bien au-delà des limites du site de la centrale électrique.
C'est pourquoi, la maîtrise de l'urbanisation aux alentours est
strictement nécessaire.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Or, les réglementations relatives aux risques et
à l?aménagement du territoire au Sénégal ont
évolué et limitent l?installation de constructions
vulnérables dans des zones dangereuses aux effets létaux et
irréversibles.
Il s?avère indispensable alors d?instaurer un
dispositif performant de maitrise de l?urbanisation performant dans la mesure
où, seule une volonté politique forte combinée à
une sensibilisation aux méthodes de prévention pourrait
contrecarrer les évolutions inéluctables de rapprochement de la
ville et de la centrale électrique car prévenir et gérer
les risques urbains est devenu progressivement une préoccupation majeure
des citadins et des responsables des secteurs publics et privés(S,
2005)21.
Au regard de toutes ces catastrophes résultant de la
cohabitation entre installations classées et établissement
humain, l?on se demande alors «Quelle est l?ampleur des
conséquences sur les biens et les personnes d?un risque incendie dans
les périmètres de la centrale électrique de Kounoune ?
».
Cette étude permettra de déterminer d?abord, les
zones à risques en s?appuyant sur l?outil indispensable que constitue
l?étude de danger qui permet de calculer les impacts et les
conséquences prévisibles de la survenance d?un accident ensuite,
de délimiter les nouveaux périmètres de
sécurité mais également de faciliter aux populations et
acteurs l?acquisition des connaissances en matière de gestion du risque
enfin de régler durablement des situations existantes non
résolues mais également de prévenir la formation de
nouveaux quartiers exposés à des risques
majeurs.
Elle serait indispensable pour les riverains, les services
techniques, les industriels, l?Etat, la collectivité locale et le
conseil rural de Sangalkam.
21 Barles(2005) : L'invention des déchets
urbains, France, édition champ vallon, 304 pages
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
CHAPITRE IV : CADRE OPERATOIRE
Pour mener à bien notre travail de recherche, nous
avons établi un certain nombre d?objectifs dont un général
et quatre spécifiques. Et les objectifs généraux et
spécifiques se voient attribuer respectivement des questions
générales et spécifiques de recherche. Cependant, pour
répondre à ces interrogations, nous avons pu formuler quelques
hypothèses qui sont en adéquation avec les questions de
recherche. Ainsi, la vérification de ces hypothèses ne pourrait
se faire sans avancer des indicateurs pertinents selon les variables
dépendantes ou indépendantes. Tout ce travail renvoie à
l?aboutissement de résultats.
1. Objectifs de recherche.
Ils sont constitués d?abord d?un objectif
général, ensuite des objectifs spécifiques.
Objectif général
Etudier l?ampleur des conséquences sur les biens et les
personnes face à un éventuel risque incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de kounoune.
Objectifs spécifiques Objectif spécifique 1
:
Mesurer l?efficacité des barrières de
sécurité face au risque incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de kounoune.
Objectif spécifique 2 :
Evaluer les distances aux effets létaux et
irréversibles dans un scénario d?accident majeur de type incendie
dans les périmètres de la centrale électrique de
Kounoune.
Objectif spécifique 3:
Evaluer la vulnérabilité du quartier Darou Rahman
aux effets létaux et irréversibles et la perception des
populations par rapport au risque avec lequel elles cohabitent.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
2. Question générale de
recherche
Quelle est l?ampleur des conséquences sur les biens et
les personnes d?un éventuel risque incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de Kounoune ?
Question spécifique1 :
Quelle est l?efficacité des barrières de
sécurité face un risque incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de Kounoune ?
Question spécifique 2 :
Quelles sont les distances d?effets dans
l?éventualité d?un accident de type incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de Kounoune?
Question spécifique 3 :
Quel est le niveau de vulnérabilité du quartier
Darou Rahman et la perception des populations face au risque incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de Kounoune?
3. Hypothèse de recherche
Hypothèse générale de
recherche
La survenance d?un éventuel risque incendie dans les
périmètres de la centrale électrique de Kounoune aurait
des effets sur les biens et les personnes.
Hypothèse spécifique 1 :
La délimitation des périmètres de
sécurité autour de la centrale électrique de Kounoune a
permis de protéger les biens et les personnes face un éventuel
risque incendie.
Hypothèse spécifique 2 :
Les distances d?effets physiques des rayonnements incluent de
nombreuses habitations, des voix de communication et des établissements
recevant du public exposés au risque incendie.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Hypothèse spécifique 3 :
La vulnérabilité du quartier Darou Rahman face aux
risques générés par la centrale électrique est
relativement élevée, ce que les populations perçoivent
faiblement.
4.
hypothèses
Tableau 1 : Hypothèse
spécifique 1 et ses indicateurs
Hypothèse spécifique1 :
Le niveau d?efficacité suffisant des barrières de
sécurité de la centrale électrique de kounoune permet de
réduire l?ampleur des conséquences sur les biens et les
personnes.
|
Variable :
Variable indépendante :
le niveau d?efficacité des barrières de
sécurité de la centrale électrique de kounoune
Variable dépendante :
la réduction de l?ampleur des conséquences sur les
biens et les personnes.
|
Indicateurs
Nature des constructions
Fréquence d?entretien des équipements de
sécurité Nombre de personnes formées/mois
Type de réservoir
Ecart existant entre unité productrice de danger. Bassin
de rétention
Fréquence des inspections et contrôles (techniques
et administratives)
Profondeur des nappes
Nombre de casques et de gants
Nombre de masque à gaz
Les moyens et procédures d?alerte
Nombre de réservoirs de refroidissement des cuves Nombre
d?écran de surveillance
Nombre de téléphones standards
Nombre de RIA (Robinet Incendie Armé) Nombre de poteau
incendie
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Nombre de chambre à Mousse Nombre d?extincteurs à
eau Nombre d?extincteurs poudre ABC Nombre de personnes blessées
Quantité de biens perdus
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
Tableau 2 : Hypothèse
spécifique 2 et ses indicateurs
Hypothèse spécifique2 :
Les distances d?effet physique des rayonnements incluent de
nombreuses habitations, des voix de communication et des établissements
recevant du public exposés au risque incendie.
|
variables
|
|
|
|
Indicateurs
|
dépendante
|
|
|
|
Distance de la clôture à la limite de chaque zone
Caractéristiques des types de risques
|
Les distances
rayonnements
|
d?effet
|
physique
|
des
|
Masse d?hydrocarbures
Caractéristiques de l?environnement physique
|
|
|
|
|
(Températures, régime et vitesse des vents)
|
|
|
|
|
Quantité de matières dangereuses
|
|
|
|
|
Types de stockage
|
|
|
|
|
Distance à effet létal et irréversible
|
|
|
|
|
La cartographie des zones à risque
|
|
|
|
|
Le niveau de remplissage des cuves
|
|
|
|
|
Les caractéristiques du risque.
|
|
|
|
|
Dimension des cheminées
|
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
indépendante :
L?introduction de nombreuses habitations, des voix de
communication et des établissements recevant du public
|
Tracé de l?autoroute à péage
Le nombre d?équipements éducatifs et sanitaires
Nombre de lignes haute tension
Le nombre de maisons à l?intérieur du rayon
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Tableau 3 : Hypothèse
spécifique 3 et ses indicateurs
Hyphothèse3 :
La vulnérabilité du quartier Darou Rahman face aux
risques générés par la centrale électrique est
relativement élevée, ce que les populations perçoivent
faiblement.
.
|
La vulnérabilité élevée du quartier
Darou Rahman
|
Indicateurs
Délai d?intervention des secours
Nombre de maladies recensées après le projet
Dangerosité des produits
Densité des populations
La proximité par rapport à la centrale
électrique
Quantité d?effluents rejetés dans
l?atmosphère La nature des produits rejetés
Diminution de la visibilité Niveau de revenus
Niveau d?instruction
Distance séparant la cible de l?itinéraire
Effectifs permanents et temporaires
Nombre d?établissement recevant du public
La topographie de la zone La mobilité des personnes
Existence d?autres installations dangereuses Nombre de personnes
blessées
Rayon de proximité
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
La perception faible des populations sur le risque incendie
|
Le niveau d?implication à la prise de décision Le
niveau de sensibilisation
Le niveau d?information des acquérant et des locataires
des biens situés dans les zones exposées
Densité des populations dans les concessions de
proximité
Compréhension de la démarche d?un PPRT La
création de comités locaux d?information et de concertation
Les manifestations d?un risque
Connaissance des risques
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
DEUXIEME PARTIE
METHODOLOGIE ET
CADRE DE L'ETUDE
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
DEUXIEME PARTIE :
METHODOLOGIE ET CADRE DE
L'ETUDE
CHAPITRE V : METHODOLOGIE
Dans toute recherche et particulièrement celle
quantitative, l?adoption d?une démarche méthodologique est une
nécessité pour mener convenablement un exercice. Cependant, la
méthodologie doit définir la nature des indicateurs sur la base
des questions de recherche posées par la problématique. Et ces
indicateurs seront traduits en questionnaire pour le recueil d?informations
relatives à notre contexte. Ce processus aura comme corollaire
l?aboutissement à des résultats. Les différentes
étapes que nous allons entreprendre sont les suivantes :
· La justification du choix du sujet de recherche
· La revue documentaire
· L?identification de la population cible
· Choix et l?élaboration des outils de collecte
· Présentation et analyse des résultats
· Enoncé des limites de la recherche et des
difficultés rencontrées
5.1. Justification du choix du sujet de
recherche
Le risque est devenu de nos jours un phénomène
récurrent dans notre société et une préoccupation
majeure dans les politiques de développement. De plus, le manque notoire
d?études ayant trait à la gestion et à la
prévention des catastrophes naturelles comme technologiques, est
également un des éléments explicatifs du choix du
sujet.
Il s?intitule comme suit, l?urbanisation non maitrisée
et le risque industriel : cas de la centrale électrique de kounoune.
Cependant, il est encore d?autant plus important que les Allemands aient
beaucoup insisté pour que la prévention et la gestion des risques
soient l?un des thèmes de la conférence de Johannesburg sur le
développement durable,
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
arguant que cette prise en compte était une condition
nécessaire à un développement à long terme.
5.2. Revue documentaire
Elle nous permet de recueillir des données secondaires
relatives au risque industriel et à l?urbanisation. Elle renvoie
également à :
v' une synthèse des documents concernant
l?environnement de l?installation classée. Et ces documents sont
géographiques, cartographiques (anciennes et nouvelles de la zone
d?étude), environnementaux et démographiques.
v' Une synthèse des documents techniques sur les
installations à haut risque (guide méthodologique de
l?étude de danger, la nomenclature des installations
classées).
Elle s?est faite dans les bibliothèques de l?ENEA, de
l?ISE, de l?UCAD, du CSE, les centres de documentation brève dans les
différents services susceptibles de fournir des documents et
informations ayant trait à l?objet d?étude. Cette documentation a
permis d?une part de faire la revue critique de littérature, la
clarification conceptuelle et d?autre part de dresser la
problématique
La recherche nous a orientée au niveau de la
communauté rurale de Sangalkam pour acquérir des données
sur les caractéristiques physiques et démographiques de la zone
d?étude à travers leur PLD, à la direction de
l?environnement et des établissements classés qui a la
prérogative de veiller à la protection de l?environnement contre
les nuisances et certaines formes de pollution, à la direction de la
protection civile, au siège du PNUD, à la direction des
industries et des mines, au centre de suivi écologique, à la
direction des travaux géographiques et cartographiques et au quartz
Afrique une structure qui oeuvre dans les études d?impacts
environnementaux mais également à la gouvernance des risques.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Les données sur la population22 de la
communauté rurale de Sangalkam ont été obtenues
auprès de la collectivité locale et à l?ANSD et pour
celles relatives à l?aménagement et l?urbanisme nous nous sommes
rendus aux services déconcentrés du Ministère de
l?urbanisme dont principalement la DUA, la DAT et aux cadastres, pour
s?approprier des outils de planification urbaine mis en oeuvre en vue de la
répartition et l?occupation de l?espace dans l?agglomération
Dakaroise et particulièrement celle de Rufisque.
Ainsi, les supports de données recherchées sont
multiples : livres, rapports, mémoires, thèses et cartes.
5.3. Identification de la population cible
Le choix des villages est lié à leur
proximité à la centrale électrique et du nombre
d?individus exposés qui sont des critères pertinents pour
créer des strates homogènes et de plus un rayon de 1800m a
été alors choisi pour une délimitation de la zone
d?étude. Or, la pertinence des critères pour créer des
strates ici les villages nécessite une connaissance soit intuitive, soit
venant d?études réalisées antérieurement. En
partant sur ce principe, ce rayon de 1800m correspond à la distance
d?effet aux brûlures significatives qui est obtenu dans un
scénario d?accident lié au risque incendie.
Et pour faire le calcul, on a utilisé des
formules23 techniquement et scientifiquement admises par les
communautés européennes. A l?intérieur de ce
périmètre il n?y a qu?approximativement quatre villages parmi les
33 que compte la communauté rurale de Sangalkam. Il convient de rappeler
que le quartier de Darou Rahman faisant parti des strates est un
élément de la ville de Rufisque. Il a été choisi
parce que c?est l?unique quartier qui présente des
spécificités c'est-à-dire une partie des chefs de
ménages a leur concession se trouvant être à moins de 500m
des limites de la centrale électrique et l?unique où on arrive
à distinguer deux types de vulnérabilités
stratégiques et structurelles : la présence
d?établissement recevant du public (écoles
élémentaire de
22 Recensement administratif 2009 de la
communauté rurale de Sangalkam
23 Formule réglementaire: arrêté
du 09/11/1989 du code français fixant les distances d'isolement aux
effets létaux et irréversibles
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Darou Rahman), une voix de communication (tracé de
l?autoroute à péage Dakar-Thiès) et de nombreuses
habitations en construction.
Nous avons choisi une méthode non probabiliste en
faisant une répartition proportionnelle. En effet, le choix de cette
méthode s?explique par l?indisponibilité d?une base de sondage
mais également pour que la probabilité de sélection des
ménages dans les strates soit égale. Plus le nombre de
ménages est important dans un village choisi, plus sa
représentativité dans l?échantillon n?est importante.
Ainsi, le choix d?un échantillon de 120 ménages
s?explique entre autre par deux (2) critères : Cout-Temps. En effet,
pour faire à bien une enquête à l?échelle
ménage surtout quand le nombre d?enquêtés est important et
en plus de cela l?existence d?un écart consistant entre les villages.
Alors, il s?avère opportun dés lors de mobiliser tout un arsenal
de ressources financières. Ces dernières assureront d?une part la
reproduction des questionnaires en autant d?exemplaires mais aussi des guides
d?entretien qui seront respectivement adressés aux ménages,
à la DEEC, à la DPC, à la DUA et au Préfet du
Département de Rufisque.
Il y a également les coûts de transport pour les
déplacements au sein des villages se trouvant être
dispersés dans les quatre directions. Compte tenu du calendrier de
travail pour l?élaboration de notre mémoire de fin
d?étude, il était retenu une durée de 10 jours pour
enquêter les 120 chefs ménages des quatre villages qui sont :
kounoune, kounoune Ngalap, Keur Daouda Sarr et Darou Rahman. Ce faisant, on se
retrouverait en moyenne 12ménages/jour
Cependant, nous allons emprunter la méthode des
itinéraires c'est-à-dire choisir d?abord les quatre(4) directions
que sont (Nord, Sud, Est et Quest) dont les noms sont inscrits dans des bouts
de papiers. Pour mettre en oeuvre cette méthode, il suffit de se
positionner au centre du village choisi puis on fait le tirage au hasard sans
remise d?une direction ensuite, on se dirige vers cette direction et on prend
la première concession en interrogeant tous les chefs de
ménages.
Il existe toute même des contraintes pour une application
effective de cette méthode car c?est une zone qui n?est pas totalement
lotie.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Pour une bonne compréhension de la méthode,
essayons de l?illustrer par l?exemple du village de kounoune où nous
devons enquêter 60 ménages.
En principe, suite à une répartition
équitable en vue d?avoir une
hétérogénéité des réponses mais
permettre aux autres de s?exprimer par rapport au sujet, on aura 15
ménages par direction. Si après le tirage on fait sortir la
direction Nord.
La première étape, on se dirige alors vers cette
dernière puis on entre dans la première concession et on
interroge s?il y en a deux chefs de ménages.
La deuxième étape, on fait à chaque fois 10m
pour prendre une nouvelle concession où on procède de la
méme manière jusqu?à ce que l?on interroge les 15chefs de
ménages
Enfin la troisième étape, on retourne au point de
départ afin de procéder à un nouveau tirage pour obtenir
la deuxième direction
Tableau 4 : Echantillonnage des
populations ciblées selon les villages
Villages
|
Nombre de
ménages
|
Pourcentage des
ménages dans la population totale
|
Echantillon
|
Pourcentage
|
Taille de
l?échantillon
|
Kounoune
|
272
|
42%
|
42%
|
50
|
Kounoune Ngalap
|
61
|
10%
|
10%
|
12
|
Keur Daouda
Sarr
|
111
|
17%
|
17%
|
20
|
Darou Rahman
|
209
|
31%
|
31%
|
38
|
Total
|
653
|
100%
|
100%
|
120
|
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
5.4. Choix et l'élaboration des outils de
collecte
Dans le cadre de notre mémoire, nous avons
utilisé le questionnaire et le guide d?entretien pour collecter le
maximum d?information sur le terrain qui pourront servir à
l?approfondissement d?autres pistes de recherche.
5.4.1. Le questionnaire
Le questionnaire a été administré aux
ménages. Il a été élaboré de telle sorte
qu?apparaissent les rapports de dépendance qu?entretiennent les
différents acteurs. Il est composé de 52 questions
réparties en trois items :
1. Identification
2. Perception sur l?installation
3. Rapport centrale électrique et habitation
5.4.2. Le guide d'entretien
La technique consiste à organiser des entretiens avec
des personnes susceptibles de fournir des informations importantes. Elles ont
été choisies du fait de leur grande connaissance du sujet. Ainsi,
quatre guides ont élaborés pour mieux approcher les cibles.
Tableau 5 : Répartition des outils
de collecte selon les cibles
Outils de collectes
|
Cibles
|
Nombre
|
Questionnaire
|
Chefs de
ménage à :
|
kounoune
|
50
|
Kounoune Ngalap
|
12
|
Keur Daouda Sarr
|
20
|
Darou Rahman
|
38
|
Personnel de la centrale
|
01
|
Guide d'entretien
|
DEEC
DPC
DUA
PREFECTURE
|
01 01 01 01
|
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
5.5. Le pré-test
Après la conception de chaque questionnaire en
général, un test est alors fait permettant de valider sur un
nombre restreint de personnes, les choix effectués dans le cadre de
l?étude.
Ce test a une importance capitale dans la mesure où, il
montre des imperfections (erreurs et oublis) sur la forme et le fond des
contenus du questionnaire. Il permet également de supprimer les
questions qui ne répondent pas directement à l?objectif
visé.
Ainsi, dans cette présente étude nous avons pris
l?occasion de tester le questionnaire sur cinq(5) chefs de ménages. Et
au retour, nous nous sommes rendu compte qu?il y avait des imprécisions
dans certaines questions d?une part et l?inutilité d?autres.
5.6. Traitement des données
Les données collectées sont d?ordres qualitatifs
et quantitatifs. Il est cependant question de les traiter, de les analyser, de
faire leur synthèse et leur interprétation. Une fois ce travail
terminé, on a fait des tableaux tri à plat et de croisement afin
de mieux montrer leur dépendance et de faire des analyses statistiques
par l?utilisation des logiciels tels que le SPHINX, le SPSS. Ces derniers ont
permis également de faire des histogrammes, courbes et diagrammes. Quant
aux données qualitatives, elles seront soumises à une analyse
systématique.
5.7. Difficultés rencontrées et limites de
l'étude
Comme tout travail de recherche, cette présente
étude a connu certaines difficultés.
D?abord, on était confronté à des
problèmes relatifs à la documentation. En effet, la recherche
dans les bibliothèques a fait état d?insuffisances notoires
d?écrits ayant trait à la gestion du risque industriel.
Ensuite, pendant la phase de collectes où certaines
informations n?ont pas été recueillies à temps faute
d?indisponibilité des agents concernés mais aussi de leur
réticence étant entendus que l?étude du risque dans les
industries sénégalaises est trop complexe pourvu que bon nombre
d?industriels ne respectent pas les conventions mises sur place. Egalement, il
avait fallu tout une démarche pour accéder à la centrale
électrique Il s?y ajoute l?indisponibilité des autorités
de la préfecture dont le Préfet, de la communauté
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
rurale dont le PCR, de la municipalité dont le Maire de
la ville de Rufisque. Ainsi, le chef du service départemental
d?urbanisme très préoccupé par les problèmes de
recasement des populations victimes d?inondation dans la banlieue ne nous a pas
accordé un moment suffisant d?échanges pour être
imprégner de l?évolution des habitations dans la zone. Cela a eu
des effets dans la rédaction du mémoire.
Cette présente étude repose essentiellement et
uniquement sur la centrale électrique de kounoune qui se trouve
être dans la CR de Sangalkam et ne traite que les questions relatives au
risque industriel.
5.8. Les principaux acteurs concernés à la
gestion du risque industriel
On avait toujours cru que la gestion du risque industriel
devait être assurée par le pouvoir central c'est-à-dire
l?Etat. Contrairement à ce que l?on constate aujourd?hui
oüles acteurs tels que les autorités et les entreprises
privées participent véritablement à la
gouvernance des risques. Cette dernière a en effet
connu des avancées significatives telles que l?adoption de nouvelle
politique visant la réduction de la vulnérabilité mais
aussi l?implication effective de plusieurs autres acteurs.
Et parmi ces acteurs, on peut retenir au niveau
institutionnel, l?Etat avec ses représentants nommés par les
pouvoirs publics (Gouverneur dans les régions, Préfet dans les
départements et les sous-préfets dans les arrondissements), les
collectivités locales (communes et communautés rurales), il y a
également les populations, les chercheurs, les médecins etc.
a) I'[tat
Il est l?organe central et la gestion du risque lui incombe en
premier lieu. Compte tenu de la gravité des conséquences
potentielles d?un accident industriel, l?intervention des pouvoirs publics se
justifie pour deux raisons essentielles :
D?une part, les individus minorent dans leur comportement la
probabilité de tels évènements.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
D?autre part si le phénomène et ses
conséquences dépassent les capacités des individus
à y faire face, il n?est pas anormal que la prévention de ces
phénomènes, ou son contrôle, relève au moins en
partie des autorités publiques. De sorte que si le renforcement de la
sécurité des installations classées incombe aux
exploitants, la sécurité des populations aux alentours constitue
une mission d?ordre public relevant de la compétence de l?Etat et de la
collectivité
Il exerce son autorité par le biais de ses
représentants dans les régions, dans les départements et
dans les arrondissements mais aussi au niveau des départements
ministériels.
b) Le Minist~re de l'environnement
Il se situe en amont et en aval de la politique
gouvernementale en matière de gestion des risques industriels et a la
charge de protéger et de mettre en valeur l?environnement. Il veille au
respect de la réglementation en vigueur en matière de protection
de l?environnement et des ressources naturelles.
c) Le Minist~re de l'industrie et des mines
Son rôle demeure fondamental et son avis incontournable en
matière d?investissements stratégiques et de choix
technologiques.
d) Le Ministère de l'urbanisme
Par sa politique de planification de l?espace urbain et de
contrôle des normes architecturales de constructions, il a une grande
responsabilité dans la cohabitation entre installations industrielles et
zones d?habitation. Donc, il détient les solutions au problèmes
des risques en gérant au mieux les permis d?occuper et les zones
d?affectation.
e) Le Minist~re de l'intérieur
Il a en charge la protection civile, la sécurité
publique et coordonne le plan ORSEC et donc déclenche les interventions
d?urgence en cas d?accidents, de catastrophes. Donc il est au coeur du
problème de la gestion des risques. En fait, ce sont ses services
(Dieye, 2008)décentralisés qui coordonnent également les
actions d?intervention d?urgence sur
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
l?ensemble du territoire national. La DPC qui est sous son
tutelle, se charge de gérer et de protéger les populations,
d?assister les personnes en quête de protection.
La réglementation qui est en vigueur ne connait pas de
grands changements et elle a été élaborée en 1969.
Elle doit en principe être révisée pour qu?elle soit en
adéquation car les effets que peuvent entrainer les progrès de la
nouvelle technologie risquent d?aller de leurs moyens actuels de lutte
f) Le Minist~re de l'économie et des
finances
Il a la prérogative d?encourager ou de
décourager les technologies génératrices de risques
majeurs. En cela, il contrôle les instruments juridiques et
économiques d?incitation à la création d?entreprises et
à leurs performances
g) Le Ministère de la santé
Il est une structure gouvernementale chargée de la
politique sanitaire de l?Etat. Quelque soit les conséquences des
accidents ou catastrophes industrielles, l?intervention du Ministère
dans l?identification préalable des types possibles d?atteintes
générées par tel ou tel risque est très
souhaitée pour la mise en place d?un plan de secours, d?urgence.
h) Le Ministère de la communication
Par le biais des télévisions, des radios et des
presses écrites, il a une fonction essentielle dans l?information et la
sensibilisation des populations aux risques industriels. Ce Ministère
est au centre des solutions des problèmes de gestion des risques.
Tous ces départements ministériels et leurs
démembrements sont complétés dans leurs actions par les
collectivités locales.
Ici ce sont la commune de Rufisque et la communauté
rurale de Sangalkam qui nous intéressent à propos de la gestion
des risques industriels. La première vient en troisième position
dans la concentration d?industries à risque. Ce qui la classe au sein
des communes à problème.
Il ya également au niveau du secteur privé
formel, les industries constituant la source même des risques du fait
de la qualité de leurs technologies utilisées ou de la nature
de
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
leurs activités. En cela s?ajoute le non respect des
normes et règles en vigueur en matière de sécurité
des installations et de pollutions.
CHAPITRE VI : CADRE DE L'ETUDE 6.1. Présentation
de la CR de Sangalkam
6.1.1. Situation de la CR
La communauté rurale de Sangalkam est localisée
dans l?arrondissement du même nom situé dans le Département
de Rufisque, région de Dakar (cf. carte1). Elle est
limitée géographiquement :
v A l'Est par les communes de
Sébikhotane et de Pout dans la région de Thiès,
v A l'Ouest par la commune de Keur Massar,
v Au Nord par l?océan atlantique et la
communauté rurale de Diander,
v Au Sud par les communes de Bargny, Rufisque
et Diamnadio
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Carte 1 : Carte de la communauté
rurale de Sangalkam
Source : CSE, 2010
Elle est devenue collectivité locale en 1985, le
territoire communautaire de Sangalkam regroupe 33 villages qui
s?étendent sur une superficie de 195 km2. Le zonage de la Cr
donne trois (3) zones dont Sangalkam, Niague et Bambilor. La première
est celle qui regroupe les villages faisant notre objet d?étude.
6.1.2. Evolution de la population de la CR
Elle est marquée au cours de ces vingt (20)
dernières années par une croissance moyenne de 9,99%/an. C?est
ainsi qu?entre 1976 et 2010, la population de Sangalkam est passée de
16000 à 84768 habitants (graphique1). Cette évolution de la
population sur cette période peut s?expliquer par des causes
différentes :
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
D?abord, il y a une forte tendance d?urbanisation de la
localité, ensuite une forte croissance de la population et enfin un flux
migratoire trop important.
D?ici 2014, cette tendance risque d?aboutir à un
doublement de la population c'est-à-dire les 84768 atteindront le gap
des 121000 habitants (PLD Sangalkam). Ceci risque d?avoir comme corollaire
l?occupation pressante des espaces existants aux abords de la centrale
électrique
Ainsi, les tailles des villages dont kounoune, kounoune
Ngalap, Keur Daouda Sarr choisis dans cette présente étude sont
respectivement de 3811, 510, 1045 et celle de Darou Rahman, un quartier de la
ville de Rufisque est comprise entre 1500 et 2000 habitants.
Cependant, la densité de population dans cette zone est
de 434,4 hbts/km2 qui est sept (7) fois plus élevée
que la moyenne au Sénégal qui est de 61,1hbts/km2.
Cette situation, si elle n?est pas contrôlée entrainera une
occupation pressante de l?espace disponible bouleversant ainsi les normes
urbanistiques en vigueur. En effet, le PUD prévoit des zones
d?habitation, agricoles, des réserves etc.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
GRAPHIQUE 1: Evolution de la population
de 1976 à 2010
90000
80000
40000
70000
60000
50000
30000
20000
10000
0
1976 1988 1999 2004 2010
16000
1 2 3 4 5
24000
34183
60768
84768
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
Avec ses 84768 habitants, la communauté rurale de
Sangalkam dispose d?une population majoritairement jeune. En effet, 48% de la
population ont moins de 15 ans. Cette classe d?age combinée à
celle comprise entre 15 et 35 ans dégage une proportion très
forte estimée à 73,18%.
Quant à la structure par sexe, la population
féminine est dominante avec un rapport de masculinité de 0,89
(soit 100 femmes pour 89 hommes). En d?autres termes la gente féminine
représente prés 56,58% des habitants. Toutefois, une
disparité sur le ratio homme / femme est notée selon les tranches
d?age.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
La distance entre ces villages les plus proches et la centrale
électrique : Tableau 6 : Distance entre les
villages cibles et la centrale électrique
Villages
|
Ecart en Km
|
Centrale électrique
|
Kounoune
|
1.5
|
Kounoune Ngalap
|
1.6
|
Keur Daouda Sarr
|
1
|
Darou Rahman
|
450-500m
|
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010 6.1.3. Milieu physique
a) Le relief
Le relief de la communauté rurale est relativement
homogène. Cependant, on remarque dans la zone maritime des dunes
longitudinales pouvant atteindre des hauteurs moyennes de 15 à 25 m
b) Le climat
Située entre les isohyètes 300 et 600 mm, la
communauté rurale de Sangalkam a un climat sub canarien doux qui est
caractérisé par l?alternance de deux saisons peu
contrastées.
c) Les vents
Les vents forts dans cette zone soufflent du Nord vers le Sud.
Il joue un rôle majeur dans la formation et le développement des
incendies. Il agit en favorisant le renouvellement de l?oxygène. Or,
nous savons que les gaz ne s?enflamment qu?en présence d?un comburant
comme l?oxygène. Par conséquent, si le vent souffle, le foyer est
davantage alimenté, activant ainsi la combustion.
Le vent, en fournissant une réserve d?oxygène et
donc en attisant la réaction de combustion, favorise la progression d?un
feu.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Ces caractéristiques ont une influence significative et
font parties des éléments qui peuvent aggraver le niveau de
propagation du risque quelque soit sa nature.
6.1.4. La communication
a) Le téléphone
Dans la communauté rurale, on note un taux de desserte
qui effleure les 50%. Le territoire est bien couvert par le réseau
satellitaire soit 1441 lignes téléphoniques sur 33villages.
b) La radio
La communication radio est fortement appréciée
dans la localité. Les différents émetteurs radiophoniques
ont fini de couvrir toute l?étendue du territoire communautaire. Ainsi,
le canal radiophonique est une réponse adéquate à
l?éloignement des villages. C?est ainsi que les populations qui
disposent au moins d?une radio par ménage, ont affirmé que la
radio communautaire facilite l?annonce des avis et informations.
Ce réseau communicationnel joue un rôle
très important dans la diffusion des messages et permet aux populations
de suivre de prés l?actualité de la zone en
générale et de la centrale en particulier.
6.1.5. Le réseau électrique
Bien qu?il y ait la centrale électrique, seuls 17 villages
sont électrifiés sur 33 que compte la communauté rurale.
L?éclairage public fait défaut.
6.1.6. Les équipements
Dans notre zone étude, on note 07 écoles, 01 case
de santé, 81 boutiques, 01 marché et une garderie d?enfants. Ces
équipements sont des lieux de fréquentation de beaucoup de
Source : Google
Earth
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
personnes. Seuls les marchés et la garderie sont dans les
périmètres sécuritaires. Tout de même cette zone
connait un déficit en équipements.
6.2. Présentation de la centrale
électrique
6.2.1. Situation géographique
Photo1 : Carte de localisation de la
centrale électrique de Kounoune
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
6.2.2. La caractérisation de la centrale
électrique et acquisition de terrain
S?étalant sur une superficie de 3ha, la centrale
électrique est implantée sur le village de Kounoune dans la
communauté rurale de Sangalkam, à 23 km à l?Est de Dakar.
Elle est accessible par la voie latéritique qui mène à
Keur Massar. SENELEC24 a préféré le site de
kounoune à Tobène (renvoyé pour ultérieurement) du
fait de la proximité des sources d?approvisionnement en fioul et des
lignes de transport d?électricité déjà existantes.
La parcelle appartenait au domaine public et faisait partie d?un terrain plus
vaste de 14ha, avant qu?elle ne soit immatriculée au nom de la SENELEC.
Ainsi, la puissance de sortie de la centrale est de 67,5Mw et fonctionne
à partir du fuel lourd pendant les opérations habituelles et au
diesel pour des opérations de démarrage et d?arrêt de
cycle. Son effectif est composé de 49 employés permanents, 20 et
40 agents temporaires qui sont sélectionnés en fonction des
opérations de maintenance qui sont organisées.
GRAPHIQUE 2: Répartition du
personnel de la centrale électrique de kounoune
45
40
50
35
30
25
20
15
10
5
0
permanents temporaires
49
30
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
24 Société anonyme créée en 1984 pour
la production, du transport, de la distribution et de la vente de
l'énergie électrique
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
6.2.3. Description de la centrale
électrique
La centrale électrique comporte des équipements
répartis en 5 zones (voir plan) :
· Zone des aérorefrigérant
· Zone des échappements
· Bâtiment central, administratif et un poste de
garde
· Local de protection incendie
· Zone d?évaporation naturelle
La centrale contribuera au ?renforcement de la
capacité de production du système électrique et permettra
d?améliorer de façon notable la qualité du service de
l?électricité. Elle va également contribuer à
combler le déficit en infrastructures modernes et performantes dans le
domaine de l?énergie électrique au Sénégal.
Elle fait partie des installations de classe I car pouvant
entrainer de graves dangers et inconvénients s?agissant de la
santé, de la sécurité, de la salubrité publique, la
nature et l?environnement en général. La centrale
électrique est alors soumise au régime de l?autorisation.
6.2.4. Fonctionnement de la centrale
électrique
Le fuel lourd venant de la SENELEC du Cap des biches via un
pipeline est stocké dans les 2 cuves de 3000m3 faisant au
total 6000 m3 de capacité de stockage à travers le
module de dépotage composé de 2 pompes dont chacune est
équipée de filtres. Il ya des cuves qui contiennent du gazole de
100 m3 chacune. Parmi les normes sénégalaises
limitatives de la pollution atmosphérique, il y a la teneur en soufre
qui ne doit pas dépasser 2% et relevé des analyses des
combustibles sur site. C?est donc une mesure préventive importante de
préservation de la qualité de l?air.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Tableau 7 : Base de données
spécifiques des produits stockés
Produits
|
Quantité stockées
|
Types de stockage
|
Points clairs
|
Rétention
|
Nature du conte
nant
|
R1
R2
|
3000 m3 3000 m3
|
Aériens
|
Enterré
|
|
Diam ètre
|
Epais- seur
|
Haut
|
Volu me
|
Acier noir
|
Oui
|
|
20m
|
5mm
|
10.94
|
|
2 Cuves de Diésel
|
100 m3 chacune
|
|
Oui
|
L 59m
|
l 30m
|
|
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
Le fuel lourd puisé dans les réservoirs est d?abord
traité à partir des séparateurs oüensuite
le buffer serait rempli. Il existe une pompe de transfert qui remplit les
deux
cuves de service qui à leur tour vont alimenter les neufs
(9) groupes électrogènes. Et chaque groupe a un module de
combustible (1ére étape)
La 2nde étape fait montrer que c?est de
l?air comprimé qui est utilisé au démarrage. Ainsi, quand
le diésel tourne, il entraine l?alternateur qui, couplé au
réseau donne la production d?électricité.
A la sortie de la turbine, la vapeur est à nouveau
transformée en eau grâce à un condensateur
Le circuit combustible se subdivise en 3 grands circuits selon la
nature des fluides véhiculés et leur emploi :
-Circuit de carburant diesel appelé « circuit DO
» -Circuit de fuel lourd appelé « circuit HFO » -Circuit
commun HFO/DO
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
TROISIEME PARTIE
ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE VII : La protection des personnes et des
biens face au risque incendie est assurée par
les
barrières de sécurité
efficaces.
7.1.Dispositif de protection interne mis en place par la
centrale électrique
7.1.1. Typologie des équipements et leur
rôle dans la lutte contre les
manifestations du risque.
Les barrières de sécurité ont pour but de
réduire la probabilité d?occurrence et/ou des effets et
conséquences d?un événement non souhaité dans un
système.
Elles constituent les moyens et le dispositif mis en place par
l?unité pour parer aux accidents possibles de se produire à
l?intérieur de la centrale électrique. L?établissement
doit disposer en son sein une organisation interne solide et du matériel
adaptés à la gestion d?un accident sur son site.
Nous distinguons des barrières de sécurité
curatives ou correctives et celles préventives.
Les Premières correspondent aux mesures curatives ou
correctives c'est-à-dire qui peuvent être utilisées quand
l?accident se produirait.
Les secondes dites mesures préventives, qui lorsqu?elles
sont inefficaces, entrainent des bouleversements des premières.
L?incendie est un fléau qui atteint indistinctement les
personnes présentes, les bfitiments et le matériel. Pour qu?il y
ait incendie, il faut inévitablement trois éléments
fondamentaux : le comburant, le combustible et une source d?énergie
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Le comburant corps qui, en se combinant avec un combustible
permet la combustion (oxygène ou air par exemple).
Le combustible, toute matière capable de se consumer
(charbon, essence, fuel, butane par exemple).
La source d?énergie qui est une énergie
nécessaire au démarrage d?une combustion.
Ces trois éléments forment ce que l?on appelle
le triangle de feu et l?absence d?un d?entre eux empéche la
manifestation du phénomène.
?Le feu s?éteint dans la première
minute avec un verre d?eau, dans la deuxième minute avec un sceau d?eau,
dans la troisième minute avec une tonne d?eau, après......., on
fait ce que l?on peut??. Cet adage dit que plus on attend pour attaquer un
début d?incendie, plus les moyens de lutte ne deviennent importants. La
priorité étant d?éviter un incendie mais si celui-ci se
déclare, il faut empêcher sa propagation et le combattre le plus
rapidement possible. C?est pourquoi les descentes faites au niveau de la
centrale a permis de déceler l?existence d?un arsenal de moyens de lutte
contre l?incendie mis sur place, il s?agit des équipements tels que :
? Les poteaux d?incendie (photo2), les
extincteurs poudre-ABC, à CO2, à eau (photo2), le robinet
incendie armé-RIA et les Postes d?incendie Additives qui sont
spécifiques aux dispositifs d?émulsion. Leur répartition
en pourcentage est traduite au graphique 3
Ils prennent tous leur source au niveau du local incendie qui
est alimenté lui aussi par le réservoir eau incendie. Et chaque
équipement présente des spécificités en termes de
réponses pour combattre un feu. Il faut distinguer en interne trois
niveaux d?intervention :
D?abord, avec les extincteurs qui ont pour rôle de
limiter la propagation du feu. Ils sont rapidement mis en oeuvre et
correctement par quiconque qui constate un commencement d?incendie (premier
niveau)
Ensuite, les RIA (Robinet Incendie Armée) et les PIA
qui permettent une première intervention d?urgence dans la lutte contre
l?incendie en attendant que des moyens plus puissants soient mis en oeuvre. Ils
sont utilisables par tous et ont une action immédiate sans mis en oeuvre
spécifique.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Cependant, lorsque l?accident se produit au niveau des postes
ou des transfos, certaines précautions sont quand méme à
prendre par exemple couper d?abord le courant HT en amont du transformateur
ensuite attaquer le feu au CO2 ou à la poudre. Il est possible aussi de
faire le jet pulvérisé pour lutter contre un feu d?origine
électrique
Enfin les poteaux d?incendie qui sont toujours alimentés
et prêts à entrer en action sur ouverture du réservoir qui
leur est associé (deuxième niveau).
Le troisième niveau est celui des secours
extérieurs comme les Sapeurs Pompiers GRAPHIQUE 3 :
Répartition des équipements de lutte contre
l?incendie
12
11
10
8
6
5
4
4
2
2
0
4
Poteau d'incendie
Extincteur poudre ABC
Extincteur à CO2
Extincteur à EAU
Robinet Incendie Armée
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010 Photo 2: Poteau
d?incendie
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Photo 3 : Extincteur à poudre ABC
mobile
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
· Le réservoir d?eau incendie (photo4)
d?une capacité de 500m3 qui, combinée au
stock d?émulseur disponible donne ce qu?on appelle la mousse. Ainsi, la
DEEC et la Direction de la Protection Civile suite à un contrôle
au sein de la centrale, leur ont recommandé de renforcer tout de
méme la quantité d?émulseur car celle disponible ne peut
avoir que vingt minutes de temporisation part rapport à la normale qui
est d?une heure.
Et si, éventuellement un accident de type incendie se
produit sur l?un des réservoirs contenant le fuel lourd alors il suffit
tout simplement de déclencher la lance mousse composée d?une
solution moussante pour stabiliser et éteindre le feu pour une
durée d?une heure. Or, cette lance mousse est reliée à un
dévidoir fixé au local incendie qui
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Photo 4 : Réservoir Eau
Incendie
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
· Un local pompe incendie (photo5)
où prennent leur source, le réseau des chambres à mousse
accolé aux deux réservoirs, le réseau RIA entourant la
salle de machine, le réseau des poteaux d?incendie qui est au nombre de
quatre (4) dont trois (3) au niveau de la zone de stockage HFO source
potentielle de danger et un (1) jouxtant le bâtiment central, le
réseau d?arrosage des cuves.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Photo 5: Local pompe incendie
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
n Deux écrans de surveillance dont l?un est dans le
poste de garde et l?autre dans le local contrôle commande. C?est dans ce
dernier où s?installent les chefs de quart ayant la prérogative
de veiller d?une part aux différentes variations des réserves
d?hydrocarbures avant et pendant le fonctionnement de l?installation et d?autre
part au contrôle des détecteurs d?incendie.
n Des moyens de transmission tels que les
téléphones standards permettant une synchronisation entre les
différents acteurs se trouvant à l?intérieur de la
centrale et des équipements de protection individuelle adéquats
mis à la disposition des opérateurs (des gants pour se
protéger contre l?acidité des produits utilisés, des
casques car les chutes de matériel relèvent un peu de
l?imprévisible, des bouches oreilles pour temporiser
l?excessivité des bruits pendant le fonctionnement des installations,
des chaussures de sécurité etc.)
n Des moyens de secours immédiats dont une voiture de
liaison et les premiers secours
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
· La nature du contenant qui a une
caractéristique de résister aux effets thermiques. Il est alors
équipé d?une rétention suffisante pour contenir les fuites
accidentelles
· Des pancartes lumineuses montrant les issus de sortie en
cas d?événements majeurs.
7.1.2. La formation comme un facteur opportun pour
l'utilisation des équipements
A la suite des entretiens que nous avons tenus avec le
chargé de la sécurité au sein de la centrale, il nous a
fait savoir que 90% du personnel employé a fait une formation allant
dans le sens de l?utilisation des équipements de protection, à la
manipulation des produits chimiques, aux équipements de
sécurité électrique, à la protection et à la
prévention des incendies. En effet, on retient parmi les causes
susceptibles d?engendrer le risque incendie la défaillance
matérielle et la défaillance humaine qui ont respectivement
chacune d?entre elles 74.6% et 33.3% selon le critère indépendant
non cumulable et détiennent les parts les plus importantes. Ceci pour
dire que pour une réduction effective des quelques rares accidents, il
faut un contrôle, une aisance et une grande attention à
l?utilisation des matériels. Cette réduction ne pourrait
également se faire sans la maitrise du risque à la source.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
GRAPHIQUE 4 : Répartition des
différentes causes susceptibles de provoquer le risque incendie
80% 75%
Défaillance matérielle
Défaillance humaine
Défaut de maitrise de
procédés
Agression d'origine naturelle
70%
60%
50%
40%
30%
20%
33%
8%
10%
0%
5%
Source : Etude d'impact
environnemental de la centrale électrique
Or, L?apparition d?un point chaud peut provenir :
· D?opérations d?entretien ou de réparations,
incluant les travaux par points chauds (soudage, meulage, découpage),
· D?une étincelle d?origine électrique ou
provenant d?un choc d?objets en acier contre le même métal,
· D?une imprudence de fumeur,
· D?un défaut électrique (échauffement
au niveau d?un cable électrique en mauvais état, d?un raccord
électrique mal réalisé),
· D?un échauffement de nature mécanique
C?est la raison pour laquelle des mesures ont
été prises pour une bonne protection du personnel mais aussi la
mise en place de plans de formation efficaces pour parer à toute
éventualité.
Le site est entièrement clôturé et
surveillé par des gardiens (poste de garde à l?entrée)
24H/24h, 365jours/365jours Une astreinte d?une semaine est organisée
avec les agents d?encadrement de la centrale afin de disposer d?un responsable
en cas de besoin d?intervention 24h/24h.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
La centrale dispose d?un chef de sécurité
siégeant au local électricien-automaticien. Il est
habilité à définir des procédures relatives
à l?organisation et la formation du personnel, à l?identification
et à la prévention des risques, à la gestion des
modifications et des situations d?urgence, à la gestion des retours
d?expérience et au contrôle du système.
Hormis les défaillances humaines, on peut citer entre
autre les causes d?ordre naturel tel que la foudre qui, suivant ces
manifestations peut être préjudiciables à l?installation du
fait de l?utilisation de liquides inflammables. Une décharge de la
foudre peut être à l?origine d?un incendie au niveau des bacs de
stockage de fuel. Conscients de ce phénomène, les responsables
ont mis au dessus de chaque cheminée des paratonnerres au nombre de
trois (3) afin de contrecarrer ces décharges.
7.1.3. L'analyse des rejets atmosphériques
pour réduire les risques sanitaires et environnementaux
Le fonctionnement de la centrale nécessite
l?utilisation de certains produits intermédiaires comme l?acide
chlorhydrique, de la soude etc. Ces produits sont parfois source potentielle de
danger surtout quand il s?agit de leur manipulation.
Pour ce qui est du rejet de certaines particules dans
l?atmosphère devant normalement perturber la qualité de l?air et
de plus causer des maladies respiratoires à l?endroit des personnes
riveraines, la centrale électrique dispose d?un testeur t 350s en vue de
faire des analyses hebdomadaires des gaz d?échappements pour chaque
groupe ceci dans le but d?être conforme aux normes
sénégalaises ainsi qu?aux directives du groupe de la banque
mondiale.
Dans le cadre du mémoire, nous avons pu prendre des
informations relatives aux quantités de SOx, de
NOx, de GO, de NO issus à chaud des cheminées et
d?autres dans l?air ambiant au niveau du container placé au Sud
où les vents dominants soufflent (voir relevé du 29/10/2009 des
émissions de gaz en annexe).
Les données recueillies ne sont pas en
adéquation avec celles fixées par le projet kounoune Power. En
effet, les quantités de NOx, de SOx
rejetées sont différentes selon les cheminées
(3groupes/cheminée).
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Tableau 8 : Relevé des
émissions de NOx et de SOx dans les cheminées
Cheminée
|
Relevés des émissions
|
Période
|
1
|
GROUPE 1 : (NOx : 1581 mg/m;
SOx : 296ppm) GROUPE 2 : (NOx : 1890
mg/m; SOx : 264ppm) GROUPE 3 : (NOx :
1610 mg/m; SOx : 274ppm)
|
29/10/2009
|
2
|
GROUPE 1 : (NOx : 1608 mg/m ;
SOx : 275ppm) GROUPE 2 : (NOx : 1748
mg/m; SOx : 302ppm) GROUPE 3 : (NOx :
1842 mg/m; SOx : 346ppm)
|
|
GROUPE 1 : (NOx : 1946mg/m ;
SOx : 278ppm) GROUPE 2 : NOx : 1888 mg/m
; SOx : 294ppm) GROUPE 3 : (NOx :
1783mg/m; SOx : 297ppm)
|
|
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
Or, les émissions atmosphériques
prévisibles de NOx, SOx dans l?étude
d?impact environnemental sont regroupées dans le tableau suivant :
Tableau 9 : Emission normale de
NOx et de SOx selon l?EIE
Polluant
|
Centrale électrique
|
Limites d?émission
sénégalaise
|
Banque mondiale
|
NOx
|
1376 mg/Nm3
|
2000 mg/Nm3
|
2000 mg/Nm3
|
SOx
|
1035 mg/Nm3
|
2000 mg/Nm3
|
2000 mg/Nm3
|
|
Source : EIE centrale électrique,
enquête mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
La comparaison des données recueillies par rapport
à celle du tableau montre les quantités NOx et de
SOx rejetées dans l?atmosphère respectent les normes
de la banque mondiale et du Sénégal mais ne l?est pas pour la
centrale électrique.
Cet excédent de rejets peut porter atteinte à
la santé des personnes et à l?environnement immédiat de la
centrale électrique. Cette dernière doit en contrepartie
passée à des opérations de compensations comme le dicte le
principe pollueur payeur.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Get exercice de prélèvement, de diagnostic a
comme avantage de faire part au personnel des défaillances techniques et
de quelques dysfonctionnements mais aussi de réduire les risques
sanitaires aux quels les populations sont exposées.
La hauteur des cheminés (photo6) qui
est de 63m permet de diminuer l?impact sur le milieu immédiat car le
foyer de dispersion aura une très grande étendue et de ce fait
les employés et les populations riveraines ne pourront pas subir des
risques dus à l?inhalation de gaz dangereux.
Photo 6 : Les trois (3) cheminées
de la centrale électrique de kounoune
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
De méme, pour protéger d?avantages
l?environnement de la centrale contre d?éventuels risques de pollution,
de salubrité etc. le comité toujours se charge de prendre du
sable et de remblayer les zones où il ya déversement d?huile
morte.
Ainsi, des opérations d?entretien s?effectueront tous
les mois où les couronnes d?eau de refroidissement devront être
testées pour s?assurer de leur situation normale. D?ailleurs, c?est la
meilleure méthode étant donnés que le risque a toujours ce
caractère improbable et imprévisible.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
7.2. Le Plan d'opération interne comme second
moyen de protection
Le plan d?opération interne dont dispose la centrale
mentionne l?ensemble des sources de danger , prévoit la mise en place de
schémas opérationnels adaptés et efficaces à partir
d?études de danger car le Chapitre VI du Titre II du Code de
l?Environnement Sénégalais indique que «l?exploitant de
toute installation classée soumise à autorisation est tenu
d?établir un plan d?opération interne propre à assurer
l?alerte des autorités compétentes et des populations
avoisinantes en cas de sinistre ou de menace de sinistre, l?évacuation
du personnel et les moyens de circonscrire les causes du sinistre».
Son déclenchement est alors de la
responsabilité de l?industriel. Celui de la centrale est conçu en
2009 et doit connaitre quelques rectificatifs énoncés par la
direction de l?environnement et celle de la protection civile. Une prise en
compte de l?ensemble des remarques et observations serait synonyme d?une
validation.
7.3. Les itinéraires de secours mis en place par
la centrale
Les différentes prescriptions faites suite à la
survenance d?un risque incendie au sein de la centrale électrique sont
les suivantes :
· Prévenir le chef de quart ou le chef de
sécurité chargé d?alerter les sapeurs pompiers et de
donner des consignes ou instructions à l?équipe
sécurité (cela doit être le premier réflexe)
· Localiser clairement le feu au sein de
l?établissement
· Utiliser les extincteurs les plus proches de la zone
où s?est produit l?incendie
· Localisation du sinistre, indiqué clairement
-le nom et l?adresse exacte de l?établissement ou de la
section
-indiquer l?accès le plus rapide c'est-à-dire les
issues de secours.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
NB : La rapidité des secours
dépend du premier témoin Consignes
générales pour le 1ér témoin
Toute personne qui apercevra un début d?incendie doit
immédiatement le combattre avec les moyens les plus proches (extincteur,
sable etc.) et donner l?alerte au chef de sécurité sur le
numéro de la salle de commande en précisant de façon
précise et très claire la localisation du feu
Exemple : Le dépôt
d?hydrocarbure de la centrale électrique de kounoune, il y a incendie
d?une grande importance dans la cuvette de rétention des
réservoirs d?hydrocarbure.
Dés lors, le chargé de la sécurité
doit alerter immédiatement les Sapeurs Pompiers en précisant
clairement l?adresse de l?établissement et l?accès le plus rapide
mais aussi le cadre d?astreinte et l?équipe sécurité de
l?établissement.
Exemple : La centrale électrique de
kounoune, il ya du feu dans une cuvette de rétention du
dépôt d?hydrocarbure juste derrière le local
séparateur
Ainsi, un membre de l?équipe de sécurité
attend les sapeurs pompiers à l?entrée de l?établissement
pour les guider.
Ce qui rendrait efficace ces barrières de
sécurité de la centrale électrique de kounoune serait la
maitrise de l?urbanisation autour du site. Cette maitrise est un levier
fondamental pour une meilleure gestion des risques industriels. Il s?est
avéré indispensable de mobiliser l?ensemble des outils dont
disposent certains acteurs comme les services techniques urbanistiques, le
Préfet et leur PPRT, la DPC et le DEEC pour le contrôle des POI et
des études de danger, les populations locales et autres.
Et pour le faire, il s?agit d?après notre enquête
de régler d?abord les problèmes existants c'est-à-dire de
passer à une délocalisation de l?école
élémentaire se trouvant à Darou Rahman et exproprier les
quelques concessions dans les périmètres de la centrale.
Ainsi, l?évolution inéluctable des constructions
risque d?être un facteur aggravant dans la mesure où un simple
accident provoquerait des effets dominos sur les biens et les personnes.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
En somme, la question relative à la protection des
personnes et des biens dans les périmètres de la centrale ne
constitue plus une énigme étant entendu que tout un dispositif
est mobilisé pour parer à toute éventualité.
La centrale électrique n?étant pas encore une
installation vieille alors ces équipements sont fonctionnels sans porter
préjudice.
En d?autre terme, nous pouvons dire que les personnes et les
biens dans les périmètres de celle-ci sont potentiellement
protégés à 90%.
CHAPITRE VIII : Les niveaux d'exposition
déterminés par les distances d'effets
8.1. Elaboration d'un scénario d'accident majeur
de référence susceptible de se produire
Pour mieux illustrer le danger ou l?ampleur des
conséquences générées par la centrale
électrique de kounoune face aux enjeux du milieu qui l?entoure, nous
allons dresser un scénario afin de pouvoir déterminer et
évaluer les distances d?effets suivant une approche déterministe.
Celui-ci s?est fait à partir des informations recueillies, les
matières dangereuses présentes, les quantités en cause et
les accidents passés. Il permet aussi d?établir la liste des
événements anormaux susceptibles de se survenir.
Il a été retenu dans cette étude le
risque incendie sur l?un des réservoirs d?hydrocarbure d?une
capacité de 3000m3 de fuel lourd (photo7).
Le scénario prend en compte le modèle CODRES qui a servi à
la conception du réservoir.
De cette manière, ils sont frangibles,
c?est-à-dire que le cordon de soudure de l?assemblage robe/toit est de
moindre résistance que la jonction robe/fond.
Par conséquent, sous l'effet d'une surpression interne
accidentelle le bac se rompt au niveau de l'assemblage de la liaison robe/toit
et non au niveau de la jonction robe/fond. Cette rupture libératrice
diminue les conséquences d'une élévation forte et soudaine
de la pression interne.
Par conséquent, le modèle est conçu comme un
cas extrême, possible certes mais qui tient compte quand même de la
mesure préventive du modèle initial de construction.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Une quantification objective du risque industriel et
particulièrement celui d?incendie est souvent difficile du fait de
l?incertitude scientifique qui la caractérise. Etant donnés que
les conséquences maximales atteignent l?extérieur de la centrale
électrique alors un potentiel d?accident majeur est présent.
Nous avons identifié des scénarios plus
plausibles et procéder à une analyse détaillée des
accidents potentiels.
Les accidents potentiels
a) Rupture du réservoir et contact avec une
source de feu
Des études ont montré que lorsqu?un
réservoir est exposé au flux thermique d?un incendie, il se
produit une augmentation de la pression intérieure de ce
réservoir et une diminution de la phase liquide (parfois
ébullition). De plus, la résistance du réservoir diminue.
Ainsi, la rupture initiale se produit généralement sur la partie
du réservoir en contact avec le ciel gazeux donc celle d?en haut.
En effet, cette partie est susceptible de s?échauffer
plus rapidement que la partie du réservoir en contact avec le liquide.
Lorsque la pression intérieure est supérieure à ce que
peut supporter le réservoir, le contenant se rompt et une fissure se
crée. Au contact avec une source de feu, il se produit alors un
incendie.
b) Risque d'incendie dans l'atelier
mécanique
L?énergie calorifique issue des travaux
mécaniques et électriques (soudure, meule, frottement etc.) en
contact avec des combustibles (réserve d?hydrocarbure, chiffons,
papiers, etc.) peut donner naissance à un incendie.
c) Le déversement
Une perte de confinement donne lieu à un
déversement de produits. Ces caractéristiques sont fonction
notamment de la nature du produit, des conditions de la perte de confinement et
des caractéristiques du sol. Il peut entrainer la contamination du sol
et de l?eau.
Photo 7 : Réservoir d?hydrocarbure
de HFO
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
8.2.Analyse de la pertinence des modèles
utilisés pour le calcul des distances de
sécurité
8.2.1. Analyse des modèles
Ainsi, le scénario le plus pénalisant est celui
d?un accident se produisant sur le réservoir d?hydrocarbure à
fuel lourd qui a le volume de stockage le plus consistant. Mais tout compte
fait d?autres scénarios peuvent provenir des autres secteurs (atelier,
magasin, poste et transfos etc.).
Nous avons retenus les distances d?atteintes mortelles
appelées également zone d?effets létaux et les distances
d?atteintes irréversibles appelées aussi les zones d?effets
irréversibles. Les principaux dangers que présente un
BLEVE25 sont le feu, le rayonnement thermique etc.
Il est alors possible de déterminer le rayon de feu qui est
25 Boiling Liquid Expanding Vapor
Explosion ou Vaporisation explosive d?un liquide porté à
ébullition
Mémoire de fin d'étude Alassane BARRO, ENEA, 2010
Page 71
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
une distance de sécurité en fonction des
3000m3 d?hydrocarbure selon la méthode suivante :
R boule de feu=3M1/3 où M est la masse
d?hydrocarbure, R est le rayon de la boule de feu.
R boule de feu=3x (1800000)1/3
=365m
Et le temps de la boule de feu vaut T=0.15R boule de
feu
T=0.15x365=55mn
Conclusion : La boule de feu va se propager
jusqu?à un rayon de 365m pendant 55mn
L?efficacité et la puissance des modèles
utilisés sont reconnues certes par les scientifiques. Il reste que le
phénomène étudié ici est particulièrement
complexe car soumis à de nombreux paramètres influents :
turbulence, vitesse et direction des vents, variation des températures
etc. Ces paramètres ne sont d?ailleurs pas bien maitrisés car
difficilement modélisables.
En conséquence, les résultats obtenus ne sont
que des approximations du phénomène et il serait hasardeux de
croire que nous avons une parfaite vision de ce qui pourrait se passer dans
telles circonstances et que nous soyons capables d?avancer des distances
précises à partir desquelles les effets de l?accident ne seraient
plus ressentis.
Ainsi, compte tenu de cette marge d?incertitude et de
probabilités, nous sommes alors contraints de développer une
logique d?approximation et dés lors, il est possible de définir
deux périmètres circulaires ou deux zones d?effets distincts
autour d?une meme source de risque. L?idée plus ou moins intuitive ainsi
développée est la suivante : Plus on s?éloigne de la
source, moins le danger est grand et plus il est envisageable de diminuer les
contraintes d?urbanisme. Aussi intuitif soit-il notons que ce
principe ne se vérifie pas à chaque fois.
La méthode de calcul des distances d?isolement est
basée sur les formules suivantes :
· Pour le seuil 5 kW/m2 : D1 (m) = 2,8 x L0.85 x
(1 -- 2,2 x 10-3 x L0.85)
· Pour le seuil 3 kW/m2 : D2 (m) = 3,8 x L0.85 x
(1 - 3 x 10-3 x L0.85)
Où L (en mètres) est la longueur du bord de cuvette
au regard de la zone à protéger (cible). Ces distances sont
mesurées par rapport au bord de la cuvette de rétention.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Au regard de la rose des vents (voir
graphique5) on constate que ceux-ci soufflent du Nord et de
nord-nord-est en général. La plus grande fréquence des
vitesses est entre 2 et 5m/s. Il n?y a en quelques rares fois des vents de
secteur nord-ouest et sud-est.
Par conséquent les effets de l?accident seront plus
représentatifs dans les habitations qui se trouvent au nord et au
nord-est. On a alors choisi 59m parce que c?est le coté qui a la plus
grande hauteur.
GRAPHIQUE 5 : Rose des vents mesurés entre
Janvier et mars 2010
Source : DEEC/CGQA/2010/RAPPORT
TRIMESTRE
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Exemple de scénario : Incendie dans la cuvette de
rétention des bacs de stockage qui a une forme rectangulaire 59x30m. Ici
on considère le coté le plus grand c'est-à-dire les 59m
Zone délimitée par un flux thermique de
3kw/m2 qui correspond à la limite des risques de brulures
significatives
D(m)=3.8xL0.85x (1-3x10-3xL0.85)
où L(m) est la longueur du plus grand coté de la cuvette
D(m)=3.8x590.85x
(1-3x10-3x590.85)
D(m)=109.94 m
Ce résultat justifie ce qui a été
mentionné dans le guide de l?étude de danger où il est dit
que la distance d?isolement des ERP ne peut etre inférieure à
100m bien entendu avec un flux inférieur à 3kw /m2. A
partir de ce résultat, plusieurs parties de la centrale sont en danger
notamment : le bâtiment combustible, les bâtiments effluents, le
réservoir de service, de dépotage, le local pompe incendie,
l?atelier mécanique, la salle des machines, la zone de service
(réservoir huile neuve et usée), l?atelier
électricité et ventilo aérorefrigérant.
Ils se trouvent dans la zone enveloppée correspondant aux
effets de mortalité de l?onde de choc.
|
Zone délimitée par un flux thermique
5kw/m2 qui correspond au début des
ILiVFWeV P IILIHV SIWILIWQE IEWILOI IEMSIViIiPQ
IERI0V
|
D (m)=2.8xL0.85x
(1-2.2x10-3xL0.85) D (m)=2.8x590.85x
(1-2.2x10-3x590.85) D(m)=83.30m
Ce résultat est satisfaisant car un flux supérieur
à 5kw/m2 ne doit avoir une distance
d?isolement inférieure à 50m.
Certaines parties sont en danger dont : le bâtiment
combustible, les bâtiments effluents, le réservoir de service,
de dépotage, le local pompe incendie, l?atelier mécanique,
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
l?atelier électricité. Ils se trouvent dans la zone
enveloppée correspondant aux premiers dégâts et blessures
notables.
8.2.2. Détermination des distances
sécuritaires utiles pour la centrale a) Zone d'effets létaux et
énoncé des populations et biens exposés Zone d'effets
létaux
On a :
D=1.26R où R est le
rayon boule de feu calculé et trouvé en dessus
D=1.26x365m=460m
460m est la distance sécuritaire du danger létal
d?un éventuel BLEVE au niveau du réservoir de stockage de fuel
lourd.
Les résultats de notre enquête ont
révélé 31 chefs de ménages ont une concession qui
sont à moins de 500m de la centrale électrique de kounoune. Et de
ces 31, seuls 12 étaient là-bas avant la mise en place de
l?installation contre 19 qui y sont implantés après
(graphique 6). Un éventuel accident peut avoir des
répercutions horribles sur la santé humaine tel que les
difficultés respiratoires, les maux de tête, les nausées
etc.
Or, l?étude d?impact environnemental produit en 2005
par l?ERM26 faisait part de cinq (5) maisons seulement à
relocaliser. Il est de la responsabilité de l?Etat d?établir une
évaluation des impenses et de SENELEC d?assurer les compensations. Le
Ministère de l?Environnement devra définir avec les services du
Cadastre et les autorités locales les limites de cette zone de
sauvegarde et SENELEC devra suivre les consignes de la loi
sénégalaise relative au déplacement involontaire des
personnes ou se conformer aux procédures proposées dans
la Politique de Déplacement Involontaire et de
Réinstallation (PDIR) pour réinstaller et compenser les
populations situées dans la zone de sauvegarde. Cependant, il est
à noter que ces propriétaires de terrains ne sont jusque
là pas identifiés à fortiori de les indemniser.
L?école élémentaire de Darou Rahman
(photo8) qui reçoit plus de 550 élèves n?a pas
fait l?objet d?une relocalisation. Elle est entre 450 et 550m de la centrale
électrique.
26 Environnemental Resources Management
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Photo 8 : Ecole élémentaire
de Darou Rahman
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
Le temps a évolué et les données ont
changé c'est-à-dire qu?il y a vingt six (26) maisons de plus
construites sur une période de cinq (5) et d?années et d?autres
constructions s?achèveront dans peu de temps. Toujours est-il que
l?école élémentaire de Darou Rahman à cycle complet
et qui reçoit plus cinq cent (+500) élèves27
est considérée comme un établissement recevant du public
susceptible d?empirer les conséquences au cas où un accident
industriel se produirait.
En effet, un (1%) des personnes risquerait de perdre la vie.
La survenance de cet accident industriel mettra non seulement les installations
de la centrale électrique en danger mais aussi la vie de son
personnel.
27 Etude d'impact environnemental de la centrale
électrique page 106
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
GRAPHIQUE 6 : Occupation des logements
actuels par rapport à la centrale électrique
Avant l'installation Après
l'installation
65
12
19
24
70
60
50
40
30
20
10
0
moins de 500m plus de 500m
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
b) Zone d'effets irréversibles et
énoncés des populations et biens exposées Zone d'effets
irréversibles
C?est la distance qui correspond au seuil des brûlures
significatives. Elle est cependant calculée à partir de
l?équation suivante :
D=4.71M0.405 D :
distance
D=4.71x(1800000)0.405
D=1609m=1.6km
Un rayon de 1609m définit alors l?espace touché par
les atteintes irréversibles pour la santé humaine en cas
d?accident.
Il faut signaler que les fragments et d?autres débris
provenant du réservoir, peuvent atteindre cette distance de 1609m et
constitueront un danger pour les personnes. Et ces fragments compte tenu de la
proximité des deux réservoirs, peuvent provoquer une autre
réaction en perforant l?autre réservoir.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
C?est des interactions possibles entre équipements
existant dans une même installation d?où l?effet de chaine. Cette
dernière est donc une synergie d?accidents caractérisée
par l?aggravation du phénomène initial.
Tableau 10 : Tableau récapitulatif
du scénario
Scénario
|
|
|
|
Zone d?effets
|
|
Incendie sur
d?hydrocarbure
|
l?un
|
des
|
réservoirs
|
Z1 : zone d'effets
létaux
|
Z2 : zone
irréversibles
|
d'effets
|
460m
|
1609m
|
|
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
La délimitation des rayons des risques
générés par la centrale électrique sur l?espace
susceptible d?être touché par les effets des différents
accidents nous a permis de faire ressortir les zones sensibles pouvant
être touchées en cas d?accident majeur avec les concentrations de
la population et des constructions éventuellement menacées
Ainsi, les quartiers tels que Kounoune, Keur Daouda Sarr sont
les moins exposés et Darou Rahman le plus vulnérable. En effet,
cette zone est un prolongement de la ville de Rufisque qui était sujette
à l?érosion côtière du fait de la proximité
de la mer raison pour laquelle les habitations s?étendent de plus en
plus vers le Nord.
Certaines populations dont les maisons sont détruites
par l?avancée de la mer rachètent des terres pour y construire
des habitations (Voir carte de la zone de confrontation des risques majeurs et
la vulnérabilité dans la communauté rurale de
Sangalkam)
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Photo 9 : Zone de confrontation des
risques et la vulnérabilité dans la communauté rurale de
Sangalkam
Source : PUD kounoune, réalisée par
Alassane BARRO
Au regard de la rose des vents, on constate que leur vitesse
est de 5m/s et de plus les vents soufflent du Nord vers Sud. Ceci est un
facteur pouvant aggraver les conséquences sur les biens et les
personnes.
L?achèvement de la construction de l?autoroute à
péage serait un facteur catalyseur de la mise en valeur de l?espace
existant d?où l?importance de mettre sur place un dispositif
adéquat de maitrise de l?urbanisation autour de la centrale dans le seul
but d?amoindrir les conséquences sur les biens et les personnes.
Habiter à coté d?une voix de circulation offre
un avantage considérable à toute personne dans la mesure
où d?une part il permet de maximiser du temps et d?autre part de
minimiser les coûts de transport.
Face à l?explosion démographique au sein de
l?agglomération dakaroise combinée à celle de la
communauté rurale de Sangalkam mais aussi à un manque d?espace
pour
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
d?éventuelles constructions à usage d?habitation,
les personnes convergent vers les zones périphériques.
De ce fait, ceux qui possédaient des terres à
vocation agricole ou autres saisiront cette occasion pour renchérir les
prix du m2 sans se fier des prescriptions édictées par
le code de l?urbanisme. C?est pourquoi tous les acteurs sont impliqués
à la prévention et à la gestion des risques
industriels.
Egalement, du fait des indemnisations offertes à toutes
personnes frappées de servitude publique, ces propriétés
terriennes construisent pour gagner plus (photo9). La mise en
oeuvre d?une politique de maitrise de l?urbanisation ne va sans rencontrer de
nombreux obstacles qui découlent des polémiques au sujet de son
impact immobilier.
Photo 10: Développement des
constructions autour de la centrale électrique
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
La centrale électrique n?a qu?un effectif restreint
composé de quelques permanents et temporaires. Elle n?est pas un
établissement qui demande une main d?oeuvre importante raison pour
laquelle la question de savoir qu?est ce qui stimule réellement ces
personnes à habiter à coté de telle installation
qualifiée dangereuse, nous poussent à réfléchir sur
d?autres causes.
Généralement, c?est des chefs de ménages
locataires à revenu faible ne pouvant pas s?offrir un habitat dans des
zones où le risque est presque inexistant, qui s?y implantent.
En somme, disons qu?il y a des contraintes toujours
liées à la gestion actuelle des risques. Entre autre la non
prise en compte des risques industriels dans l?aménagement
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
urbain. Il apparait de plus en plus que l?attribution des
zones d?habitation comme l?implantation de certaines usines ne se font plus en
fonction des risques qu?elles peuvent engendrer en cas d?accidents.
CHAPITRE IX : La vulnérabilité du quartier
Darou
Rahman face au risque généré par la
centrale
électrique de Kounoune
9.1. Proximité du quartier à la
centrale
Darou Rahman est le quartier qui connait parmi ceux choisis
dans cette présente étude les dynamiques urbaines les plus
importantes. Il constitue cependant une extension de la ville de Rufisque
tendant à se rapprocher de plus en plus à la centrale
électrique. La présence future de l?autoroute à
péage d?ailleurs qui est en construction est un élément
explicatif des spéculations des réserves foncières
existantes et du développement accrue de plusieurs habitations autour de
la centrale électrique (photo10).
Photo 11 : Cohabitation habitation et
centrale électrique de kounoune
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
L?accident de la SONACOS toujours pris comme situation de
référence a mis en lumière l?extreme
vulnérabilité des populations face au risque industriel qui peut
se concrétiser à tout moment et à une large
échelle. La vulnérabilité est difficile à mesurer
et ne se résume pas à une simple note d?exposition à un
aléa.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Dans le quartier de Darou Rahman, il n?existe pratiquement que
des locataires et ceuxci ne sont pas en mesures de répondre à la
question liée aux éventuels relogements. Mais tout compte fait,
nos enquêtes ont révélées que 71% des chefs de
ménages ?locataires?? ont un niveau d?information très
insuffisant des risques encourus en étant à côté de
la centrale et seulement 7% pour un niveau suffisant. Nombreux sont ceux qui
s?activent dans le commerce, la péche, l?agriculture et peu travaillant
dans les entreprises voisines et les travaux de l?autoroute à
péage.
Par contre 5% bénéficient des services de la
centrale à l?exemple de l?utilisation gratuite de l?eau et
l?éclairage de proximité.
Cependant, la question de savoir le genre de titre
d?occupation dont ils disposent a entrainé une certaine
réticence. Or, la réponse devait nous permettre à juste
titre d?identifier les véritables motivations de leur implantation dans
la zone à risque mais aussi de remettre en cause certains passages du
code de l?urbanisme notamment son article L72. En effet, toute autorisation de
construction doit être faite sur certaines bases particulièrement
des dispositions législatives et réglementaires en vigueur en
matière de sécurité, de santé, d?hygiène et
d?environnement.
GRAPHIQUE 7: Niveau d?information des
chefs de ménages sur le risque encouru
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
7%
2%
7%
13%
suffisant peu suffisant insuffisant trés
insuffisant ne sait pas
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
Ce quartier constitue aujourd?hui une préoccupation
majeure de tous les acteurs raison pour laquelle il devrait exister une
synergie adéquate entre eux en vue de régler durablement le
problème.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
En effet, l?appréhension qu?ont les uns ne l?est
forcément pas pour les autres. Les représentants de l?Etat,
motivés par des impératifs de sécurité, les
élus locaux partagés entre le principe de précaution et
les intérêts du développement économique et foncier
de la commune de Rufisque, les riverains désireux de maintenir les
possibilités de valorisation et d?aménagement de leurs biens
immobiliers en ne souhaitant pas être exposés à un risque
et les industriels souhaitent consolider leur présence sur le site sans
être entrainer dans des mécanismes d?indemnisation trop lourd
financièrement.
9.2. Inventaire des éléments rendant
vulnérables le quartier « Darou Rahman »
Il existe des éléments de
vulnérabilité lié à la structure physique comme la
topographie, la climatologie, la densité de peuplement etc.
Ce quartier englobe en son sein plusieurs concessions et a une
densité de peuplement assez grande (3hbts/chambre). Il n?a pas fait
l?objet d?un lotissement raison pour laquelle les maisons se sont
regroupées fortement et sont construites en dure le plus souvent.
La rose des vents de la zone, représentant les quatre
points cardinaux et marquée des 32 directions des vents montre que
ceux-ci quitte le plus souvent du Nord vers le Sud de la centrale où se
trouve le quartier Darou Rahman. Elle est un élément important
dans l?analyse des facteurs susceptibles de faire propager les effets de flamme
issus dans un incendie.
Il existe toujours dans cette zone des équipements tels
que l?école élémentaire, des magasins commerciaux et
autres souvent appréhendé comme des établissements
recevant du public, des voies de communications tels que l?autoroute à
péage (photo10) où bientôt la circulation
s?intensifiera tant en terme d?augmentation des moyens de transport que des
personnes devant l?emprunter et enfin l?existence de réseau
électrique des lignes haute tension. Tout ceci ne fera qu?augmenter
l?ampleur des conséquences aussi bien environnementales qu?humaines. La
convoitise récente de cet espace s?explique par la présence des
terres agricoles en grande partie privée qui sont, de plus en plus,
cédés à une urbanisation majoritairement anarchique au
profit de l?habitat individuel comme le montre le graphique suivant :
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
GRAPHIQUE 8 : Typologie d?habitat dans le
quartier Darou Rahman
23%
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
13%
64%
habitat moderne individuel habitat moderne collectif
habitat précaire
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
Photo 12 : Les travaux de l'autoroute à
péage Dakar-Thiès se trouvant entre Darou Rahman et la centrale
électrique
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
En somme, l?étude révèle que la
vulnérabilité du quartier Darou Rahman est relativement
élevée.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
9.3. Perception du risque selon les
populations
9.3.1. La connaissance du risque
Au regard du graphique 9, on constate que 80
chefs de ménages enquêtés soit 66,6% prétendent
connaitre l?existence d?un risque susceptible de se produire dans les
périmètres de la centrale électrique mais sa nature
demeure toujours méconnaissable. Mais tout compte fait, ils sont en
mesures d?inventorier les conséquences telles économiques et
environnementales. Nombreux sont ceux qui disent que le risque «
zéro » n?existe pas donc un accident majeur est toujours possible
de se produire malgré la mise en oeuvre des mesures de
sécurité. Tout de méme, ils ignorent l?existence d?une
distance d?isolement et d?un signal d?alerte. Ils dénoncent ce manque de
communication et de sensibilisation entre populations exposées et
techniciens. Malgré cette connaissance, certains ont construit leur
maison tout en ignorant la distance d?isolement qui est une norme
réglementaire fixée par le code de l?environnement et de
l?urbanisme.
La zone de Kounoune abritant cette unité est
aujourd?hui une zone d?extension. Gela ne signifie pas que les populations ont
été informées sur les probabilités de survenance de
ce dernier. Ils ont su les manifestations d?un risque et de ses
conséquences à travers l?exemple de l?accident de la SONACOS en
1992 et dont les pertes humaines, économiques étaient
consistantes. Get événement a marqué un tournant dans
l?appréhension et la gestion des catastrophes industrielles.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
GRAPHIQUE 9 : Réponses des chefs
de ménages sur l?existence du risque
40
80
70
60
30
20
50
10
0
80
35
5
oui non ne sait pas
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
9.3.2. L'information et la sensibilisation par rapport au
risque encouru
L?information et la sensibilisation des personnes
exposées au risque sont un droit reconnu aux citoyens. Elles sont l?un
des piliers de la politique de prévention des risques majeurs.
Cependant, recevoir cette information préventive influence-t-il la
connaissance des risques et de leur gestion ? Quels sont les dangers auxquels
les populations sont exposées ?, quelles sont les conduites à
tenir en cas de catastrophes ?, l?organisation institutionnelle est-elle claire
?
Si ces populations riveraines sont informées sur
l?existence du risque, sur leurs effets et sur les consignes de
sécurité, on peut s?attendre peut être à une
diminution de leur vulnérabilité et donc à une limitation
des conséquences dramatiques. C?est l?éloignement qui est le plus
favorable que l?information.
Mais, la mise en oeuvre d?une politique systématique se
heurte souvent aux traditions de secret des divers acteurs. Pourtant,
l?information préventive du public est reconnue de plus en plus comme un
facteur de prévention à part entière, si l?on tient compte
des victimes des incidents passés. Les médias jouent un
rôle non négligeable en matière de sensibilisation des
populations. Il n?y a aucune organisation dans la zone à l?exemple du
Comité Local d?Information et de Concertation pour assurer la
coordination entre industriels et population. Plusieurs chefs de ménages
ont fait part de leur difficulté à être tenu
régulièrement informés de la situation de l?installation
classée implantée dans leur territoire. L?évolution
permanente de nos sociétés est à la fois la cause et le
facteur aggravant de toute catastrophe et rend incertaines non seulement les
probabilités
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
d?occurrence mais également l?ampleur des
conséquences qu?une catastrophe peut entrainer pour les personnes et
l?environnement. Le niveau d?instruction a facilité la
compréhension du concept risque chez la plupart des personnes. En effet,
le graphique ci-dessous montre effectivement que 30 chefs de ménages
ayant eu un niveau entre le moyen et le secondaire ont donné une
perception assez profonde du risque allant de sa caractérisation
jusqu?à son évaluation.
GRAPHIQUE 10 : Répartition des
populations de l?échantillon selon le niveau d?instruction
25
20
15
10
0
5
9
23
1
23
14
3
9 9
3
0
0 0
12
0
0
6
2
2
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA, 2010
9.4. Perception du risque selon les acteurs
institutionnels
Du côté institutionnel, les structures telles que
la DEEC et la DPC sont conscientes de l?existence du risque étant
entendues que c?est elles qui ont la prérogative d?autoriser une
installation à faire une exploitation si cette dernière ne porte
pas des atteintes significatives sur les personnes, les biens et
l?environnement en s?appuyant sur les principaux instruments de gestion des
risques industriels. Mais aussi de la pré-validation à la
validation des documents tels que les études d?impact environnemental et
les plans d?opération interne. Ils conduisent des inspections au niveau
de la centrale et environs pour s?assurer de la prise en compte des
différentes recommandations avancées par les membres du
comité technique. S?agissant des quelques concessions et l?école
trouvées sur place avant le projet, ces acteurs ordonnent toujours leur
relocalisation ou passer aux opérations d?indemnisation à ces
personnes frappées de servitude publique. Ceci dit
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
qu?il y a des situations d?urgence prévisibles
étant entendu que la centrale électrique est une installation
classée à haut risque. Ces chefs de ménages se verront
accorder un certain nombre de garantie financière face aux restrictions
de leur ?droit??. En matière de délaissement et
d?expropriation, la valeur du bien est appréciée en vue de son
acquisition, sans tenir compte de la dépréciation
supplémentaire éventuelle causée par les interdictions
prise en application de l?article L13 du code de l?environnement. Ici le seul
problème de ces chefs de ménages resterait de retrouver une autre
concession avec ce montant financier qui leur est alloué. Contrairement,
si l?Etat utilisait le droit de préemption où le prix qui leur
serait proposé à l?occasion de la cession sera
nécessairement influencé par la situation géographique de
la concession. Ainsi, ceci pourra favoriser un départ spontané
des chefs de ménages des lieux.
Et maintenant, si toutes les démarches entreprises
n?ont pas donné de résultats satisfaisants c'est-à-dire
sur le prix à payer ou bien le consentement à payer, l?Etat peut
s?appuyer sur le droit d?expropriation pour cause d?utilité publique.
En se référant au modèle français,
l?inexistence d?un PPRT dans le droit sénégalais que le
Préfet du Département devrait se procurer, constitue une limite
à la prévention. Le PPRT considéré comme maillon de
la protection donnait le Préfet d?imposer dans un
périmètre donné des servitudes d?utilités
publiques28 censées prévenir les effets de toutes
explosions, incendies dues à une cause accidentelle.
Les PPRT appréhendés selon (BAROCCA et al, 2005)
comme un outil devant permettre la réduction de la
vulnérabilité des biens et des personnes par la révision
des conceptions urbanistiques, des modes d?urbanisation et de la cartographie
réglementaire qui découler non de la seule étude des
aléas mais aussi de l?analyse de la vulnérabilité des
territoires.
Toujours est-il que ce représentant de l?Etat est
conscient de l?existence du risque. L?indisponibilité de cet outil
explique les insuffisances au niveau institutionnel alors là il importe
de mettre l?accent sur l?harmonisation des politiques sectorielles
définissant de manière claire et précise la
responsabilité de chaque acteurs (Préfet, Sous-préfet, le
PCR, le responsable industriel et urbanisme, la population etc.).
28 Article L13 du code de l'urbanisme au
Sénégal
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Par contre le plan ORSEC demeure l?unique arme disponible pour
faire face aux risques naturels comme technologiques,
Et jusque là, la procédure tarde à
arriver à terme. Les politiques de réduction des
conséquences des accidents constituent une économie pour la
collectivité. Cette dernière n?a jamais considéré
les coüts de prévention comme des investissements rentables mais
plutôt comptabilisés comme des dépenses.
La perception suffisante des populations et des acteurs avec
le risque au quel ils cohabitent infirme l?hypothèse de départ
qui sous tendait que la perception était insuffisante.
9.5. La mission des différentes
structures
La DEEC : Sous l?autorité du Ministre de
l?Environnement et de la protection de la nature, elle est chargée de la
mise en oeuvre de la politique du Gouvernement en matière
d?environnement, notamment de la protection de la nature et des hommes contre
les pollutions et les nuisances. Elle élabore les textes
législatifs et réglementaires concernant l?environnement, met en
oeuvre les moyens propres à assurer la prévention et le
contrôle des pollutions et nuisances.
La DPC : C?est l?arrêté n°539 du 12 janvier
1990 qui organise la DPC au Sénégal, elle est chargée de
l?élaboration des textes qui régissent le domaine de la
prévention des risques. Elle est chargée d?étudier des
dossiers de construction ou de transformation des ERP en vue de s?assurer de
leur conformité avec les dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, de veiller à la coordination des
activités de prévention de prévention et de gestion des
catastrophes menées dans la région.
La Direction de l?Urbanisme et de l?Architecture (DUA) : Selon
le Décret n°2004-84 du 23 janvier 2004 portant organisation du
Ministère de l?urbanisme et de l?aménagement du territoire, la
DUA se charge d?élaborer et de suivre l?application des lois et
règlements en matière d?urbanisme et de l?aménagement du
territoire, d?élaborer et de mettre en place des outils de gestion
urbaine.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Pour la DEEC, la loi 2001 demande bien le POI et
l?étude d?impact et pour les deux l?étude de danger est une
nécessité. Cette dernière repose sur une nomenclature des
ICPE et surtout un guide méthodologique des dangers.
Il est à noter également le la DEEC et la DPC
travaillent ensemble dans le POI. Il y a les coordinations régionales de
sécurité qui sont des structures interministérielles
regroupant tous les services compétents qui s coordination entre elles
étant entendus que chacune ne va sans solliciter les services de
l?autre. De méme, il est reproché aux textes de n?avoir pas rendu
obligatoire la responsabilisation civile des chefs d?entreprises en cas
d?accidents. A cela s?ajoute que les considérations relatives à
l?environnement sont intégrées dans des textes sectoriels qui,
par conséquent n?ont pas une vision globale des problèmes. Enfin,
les textes sont rarement appliqués et respectés.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
CHAPITRE X : Recommandations
10.1.Recommandations générales
Les recommandations retenues dans cette présente
étude sont essentiellement :
n Faire les exercices du POI, former le personnel à cela
;
n Harmoniser les textes réglementaires et
législatifs afin qu?ils soient un préalable pour une meilleure
gestion des risques industriels ;
n Renforcer la synergie entre les différentes structures
qui oeuvrent pour la gestion et la prévention du risque industriel ;
n Opérationnaliser les principaux textes adoptés
;
n Informer, sensibiliser les populations exposées aux
risques ;
n Aider les collectivités à acquérir
amplement des outils de gestion par le biais de la formation et de la dotation
de moyens matériels ;
n Choisir efficacement les espaces d?implantation future
d?industries à haut risque
n Doter les représentants de l?Etat à l?exemple
des Préfets des départements les PPRT et les PPI ;
n Promouvoir l?organisation nationale d?un colloque sur le
risque industriel ;
n La redéfinition d?une charte pour la maitrise du risque
industriel ;
n Anticiper le problème de la cohabitation entre
installation à risque et urbanisation au moyen de l?éloignement
;
n Renforcer les mécanismes juridiques permettant
d?interdire la progression lente mais permanente des habitations ;
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
· Intégrer dans l?éducation l?enseignement du
risque industriel afin qu?il soit une culture ;
· Doter l?ensemble des structures étatiques
concernées par cette politique des moyens financiers, matériels
et humains nécessaires pour un contrôle efficace de l?ensemble des
industries classées en catégorie 1 ;
· Constituer à l?échelle des
collectivités des comités locaux d?information et de
prévention sur les risques industriels ;
· Asseoir un système d?information apte à
identifier et évaluer les risques vulnérables et intégrer
ces données dans la planification et l?aménagement urbain ;
10.2. Recommandations spécifiques
Nous retenons celles qui sont les principales :
· Tenir compte de l'état d'évolution de la
technique et de la technologique
· Prendre des mesures de protection collective en leur
donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle
· Relocaliser l?école élémentaire de
Darou Rahman
· Indemniser les populations frappées de servitude
publique
· Augmenter le rayon de 500m fixé par le code de
l?environnement sénégalais dans son article L13
· Veiller aux produits utilisés et stockés
dans les industries
· Limiter et freiner l?évolution des constructions
autour de la centrale électrique
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
? Clôturer les périmètres
sécuritaires en vue d?une meilleure sécurisation des populations
et des biens
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
CONCLUSION
Le développement technologique qui s?est
affirmé depuis la nouvelle ère industrielle a sans doute
favorisé l?émergence de beaucoup de secteurs tant en terme
d?acquisition d?équipements sophistiqués qu?en terme
d?accroissement de la production. Cette complexité croissante des
technologies utilisées ne va, sans accroitre la survenance des risques
industriels qui se traduisent par une augmentation des pertes humaines,
matérielles et de grands dangers pour l?environnement à chaque
fois qu?ils surviennent.
En effet, l?urbanisation galopante combinée au niveau
faible d?information et de sensibilisation en matière de risques
susceptibles de se produire au voisinage des installations à haut
risque, est une cause de l?accroissement du niveau d?exposition des biens et
des personnes. Ce présent mémoire avait pour principal objectif
l?étude de l?ampleur des accidents industriels sur les personnes et les
biens. Et pour atteindre cet objectif, nous avons adopté une
démarche méthodologique basée sur une revue documentaire,
l?identification des populations cibles, l?élaboration des outils de
collectes d?information et l?analyse des données.
Il a été possible d?évaluer les
barrières de sécurité dont dispose la centrale
électrique. L?analyse a montré que tout un dispositif
sécuritaire a été mis sur place pour empêcher ou
maitriser la survenance d?un éventuel accident. Il a été
noté que les équipements tels que les poteaux d?incendie et les
extincteurs sont en nombre suffisant. En plus, au regard du plan de masse, ils
sont plus placés dans des zones où les risques ont une forte
probabilité d?apparaitre à l?exemple des réservoirs de
stockage de fuel lourd. Nous avons également relevé la
présence de consignes de sécurité et le personnel a
reçu une formation qui lui permet de les respecter. L?efficacité
de ces barrières de sécurité constitue un levier
fondamental en vue d?une atténuation des conséquences majeures
dans les périmètres de la centrale électrique. Cependant,
les limites de cette présente étude reposent vraisemblablement
sur les questions de réticence de certains acteurs et un manque
d?écrits sur le risque industriel.
Pourvu que le risque ait toujours un caractère improbable
et ses effets peuvent aller audelà des limites prescrites et
énoncées par l?étude de danger de la centrale.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Il est nécessaire de définir des
stratégies en vue de stopper non seulement l?évolution des
constructions mais aussi de délocaliser les autres qui se trouvent etre
à l?intérieur du rayon d?effets mortels.
La détermination, dans cette présente
étude, des distances d?effets létaux et irréversibles
suite à un risque incendie, a permis d?identifier les habitations, les
ERP et les voies de communications telles que les routes, l?autoroute et les
lignes haute-tension, qui sont très exposés. Tout compte fait,
les valeurs trouvées ne sont que des approximations étant
donné que les paramètres comme la vitesse des vents sont
difficilement modélisables. Leur calcul est basé sur un
scénario d?accident le plus pénalisant parmi tant d?autres.
Dés lors, nous retenons que le quartier Darou Rahman est le plus
vulnérable car une partie de sa population réside dans la zone
interdite.
S?agissant de la perception des populations et des acteurs
sur le risque avec lequel ils cohabitent, l?étude a montré que
beaucoup parmi eux n?ignorent pas l?existence de ce risque. Mais, la relative
faiblesse de l?accès à l?information et du niveau de
sensibilisation est resté un problème entier. Cette situation se
justifie par la variation de l?occupation des espaces pendant et après
le projet de la centrale. Ainsi, la plupart des chefs de ménages ont
occupé ses lieux pour des raisons économiques, culturelles et
sociales alors que les autorités de l?urbanisme continuent à
`'autoriser» ou à `'ignorer»
les constructions au-delà des limites des zones exposées.
L?absence d?un PPRT devant permettre, dans une certaine
mesure, d?agir sur la vulnérabilité du territoire globale
constitue un handicap dans cette zone. Avec la décentralisation
caractérisée par le transfert des compétences aux
collectivités locales, force est de constater que des ressources
financières doivent être encore allouées à ces zones
réceptrices d?entreprises à risques pour sécuriser les
populations mais aussi les biens.
Il convient donc de corriger les insuffisances constatées
à tous les niveaux institutionnels comme communautaires.
Au niveau institutionnel, l?Etat du
Sénégal a affiché une prise de conscience et s?est
engagé à mettre l?accent sur l?harmonisation des politiques
sectorielles qui doivent définir de manière précise la
responsabilité du Préfet, du Sous-préfet,
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
des agents techniques des différentes directions et du
PCR en matière de prévention, de gestion et des questions de
risques.
· Au niveau communautaire, il s?est
avéré important de valoriser le potentiel d?organisation des
associations, des ONG et des groupements s?activant dans le milieu urbain comme
rural.
· Sur les documents de base comme le code de
l?environnement, il serait alors judicieux de freiner l?urbanisation galopante
dans le long terme afin de réduire l?ampleur des conséquences sur
les personnes exposées au risque et de faciliter l?intervention en cas
d?accident.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
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(s.d.). Consulté le Aout Samedi, 2010, sur
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Bonnardel, R. V. (1978). Vie de relation au
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Une étude appliquée à l'agglomeration du Havre. HAVRE.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
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Mancebo, F. (2006). Des villes sous influences: Gestion des
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Mbow, L. S. Les politiques urbaines, gestion et
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PRIEUR, M. (2004). Droit de l'homme à l'environnement et
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L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
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sociétés et des espaces urbanisés:Concepts,typologie,mode
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TOUTAIN, E. (1999-2000). Installations classées et
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Sénégal sur le développement urbain de la commune de
Mboro. Dakar, Senegal.
travail, B. i. (1993). La maitrise des risques d'accidents
majeurs. Geneve.
Annexe
1. Guide d'entretien adressé à la Centrale
électrique de Kounoune
FICHE D'ENQUÊTE
Nom et prénom de l?enquêté :
Enquêteur :
Statut : Date :
Base de données spécifiques de la centrale
électrique de Kounoune
I. Identification :
Nom de la société
|
Adresse
|
Activité Principale
|
Date de la visite
|
Responsable du site
|
Effectif permanent
|
Effectif temporaire
|
Date de la création
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II. Situation administrative par rapport à
l'environnement
Entreprise soumise à autorisation
Entreprise soumise à déclaration
Société
|
Catégorie
|
Etude
de
danger réalisée
|
Date de réalisa- tion
|
Date de présen- tation
|
Date de révision
|
POI Réalisé
|
Date de réalisa tion
|
Date de présen- tation
|
Date
de révision
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
III. Fréquence des contrôles et
inspections
Contrôle administratif
|
DEEC
|
DPC
|
Fréquence
|
|
|
IV. Prévention et protection
Société
|
Système de détection
|
Dispositif
d?incendie ou
d?extinction
|
Cuvette de rétention
|
Plan
d?évacuation
|
Plan de formation
|
|
Incendie
|
Fuite de produits dangereux
|
|
|
|
|
|
|
Base de données spécifique aux
risques
a. Le risque incendie lié aux liquides
inflammables
Produits
|
Quantité stockées
|
Types de stockage
|
Points clairs
|
Rétention
|
Nature du conte
nant
|
|
|
Aériens
|
Enterré
|
|
Long
|
Large
|
Haut
|
Volum e
|
|
|
b. Le risque explosion lié produits
inflammables
Matières
Quantité stockée
Niveau de remplissage
Pression de service
Evaluation des moyens d'intervention en cas
d'accident
1. Moyens privés (dispositif de l?installation en cas de
d?accident) :
2. Ces moyens se trouvent à quelle distance ?
3. Existe-t-il des moyens publics ?
4. Autres moyens extérieurs ?
5. Est-ce que l?établissement est
répertorié par les services d?incendie :
Les moyens d?alerte du voisinage :
Les moyens d?alerte de l?installation :
Existence et opérationnalité d?un plan
d?intervention : Evaluation du niveau de robustesse des barrières de
sécurité : Le traitement de l?alerte
Un accident s?était il produit dans la centrale ?
Quelle était la cause ?
Y?avait-il des dégâts matériels ?
Y?avait-il des blessures graves ?
Constatez-vous l?évolution des constructions dans les
périmètres de la centrale électrique ?
Avez-vous pris des dispositions par rapport à cela ?
Si oui, lesquelles ?
1. Accidents ou incidents industriels survenus sur le site
o Ayant eu des effets seulement à l?intérieur du
site
o Ayant eu des effets à l?extérieur du site
o Aucun accident connu
2. Payez-vous des taxes de superficie ?
3. Payez-vous des taxes à la pollution ?
4. Disposez-vous de matériels et moyens adéquats
de prélèvements et d?analyse ?
5. Les substances chimiques nocives et dangereuses sont-elles
soumises au contrôle et à l?analyse des services compétents
?
2. GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE A LA DPC
Date :
Enquêté :
Identification
Date de création
Objectif
Mission
Rôle
Rapport entre les autres structures
Quels sont vos rapports avec la DEEC ?
Quels sont vos rapports avec la DUA ?
Quelles sont vos relations avec les chefs d?établissement
?
Fonctionnement
· Les dispositions prises en matière de politique de
gestion et de prévention du risque
· La prise en compte des risques technologiques est-elle
:
o Nouvelle
o Ancienne
· Quels sont les moyens que vous disposez pour faire
convenablement votre travail ?
· Des conférences sur les risques technologiques
sont-elles organisées ? o Oui
o Non
Si oui ! Quand et où ?
· Faites-vous des opérations de sensibilisation aux
éventuels accidents ?
· Avez-vous des programmes de formation sur les risques
technologiques ?
· Quels sont les changements majeurs dans la
réglementation ?
· Disposez-vous une cartographie des risques ?
o Oui
o Non
Si oui ! Est-elle ancienne ou nouvelle ?
3. Guide d'entretien adressé à la DUA
Identification
1. Prénom et nom de l'enquêté
2. Catégorie socioprofessionnelle
3. Date de l'enquête ___/___/
Présentation de la structure
4. Quels sont les objectifs de la DUA?
5. Quelle est la loi régissant la DUA?
6. Avez-vous la prérogative d'autoriser les industriels
à occuper un espace? 1. Oui 2. Non
7. Existe-t-il une relation entre la DUA et la DEEC?
1. Oui 2. Non
8. Si oui, laquelle?
9. La gestion du risque industriel est-elle
intégrée dans vos programmes?
1. Oui 2. Non
10. Quand?
11. Comment?
12. Par rapport à la cohabitation entre installation
classée et habitation, que prévoit la réglementation?
13. Est ce qu'il vous est possible de délocaliser les
habitations autour de la centrale électrique de kounoune?
1. Oui 2. Non
14. Si oui, comment?
15. Les plans de gestion spatiale sont-ils respectés dans
l'agglomération dakaroise particulièrement celle de Rufisque?
1. Oui 2. Non
16. Si non pourquoi?
17. Pourquoi le choix du Rufisque pour accueillir la centrale
électrique de kounoune?
18. La centrale électrique est une installation à
haut risque, quelles sont les mesures prises pour atténuer les
conséquences si un éventuel accident se produirait?
19. Quelles sont les difficultés rencontrées par
votre direction? 4. Guide d'entretien adressé à la DEEC
Date :
Enquêté :
Présentation de la structure
1. Quels sont les objectifs de la DEEC?
2. Quelle est la mission de la DEEC?
3. Quelles sont les principales difficultés
rencontrées par la DEEC en matière de prévention des
risques industriels?
4. Existe-t-il une loi relative à la gestion des risques
technologiques?
1. Oui 2. Non
5. Si oui, laquelle?
6. Si non, pourquoi étant donnés que les risques
existent?
7. Quelles sont les limites en matière de
prévention des risques technologiques?
8. Le code de l'environnement présente-t-il des
insuffisances?
1. Oui 2. Non
9. Si oui, lesquelles?
Relation DEEC et autres structures
10. Existe-t-il des rapports entre la DEEC et la DUA?
1. Oui 2. Non
11. Si oui, lesquels
12. Existe-t-il des rapports avec la direction des mines et des
industries?
1. Oui 2. Non
13. Si oui, lesquels?
14. Quels sont vos rapports avec la direction de la protection
civile?
15. Quels sont vos rapports avec les collectivités
locales devant loger les installations classées?
Rôle de la DEEC face aux risques technologiques
majeurs
16. La prévention et la gestion des risques
technologiques sont-elles intégrées dans vos programmes?
1. Oui 2. Non
17. Sont-elles efficaces?
1. Un peu efficace 2. Très efficace
3. Pas du tout
18. existe-t-il une division chargée de gérer les
catastrophes industrielles?
1. Oui 2. Non
19. Si, oui laquelle?
20. Est-elle suffisamment outillée pour mener
convenablement son exercice?
1. Oui 2. Non
21. Disposez-vous des moyens de transport pour sillonner tout le
territoire national?
1. Oui 2. Non
22. Si non comment vous faites pour faire les visites ?
23. Pourquoi l'appellation d'installation classée
à la place d'équipements?
24. Toutes les installations classées sont-elles
contrôlées par la DEEC?
1. Oui 2. Non
25. Si non qui d'autres les contrôlent?
26. Quelles sont les sanctions prévues en cas de non
respect des règlements énumérés dans le code de
l'environnement?
27. Quelle est la fréquence des contrôles au niveau
de la centrale électrique de Kounoune?
28. Êtes-vous au courant de l'existence de certaines
constructions dans les périmètres réservés à
la centrale électrique?
1. Oui 2. Non
29. Si oui quelle est votre réaction par rapport à
ce rapprochement?
30. Qui supporterait les indemnités si un éventuel
accident se produisait?
31. Avez-vous une idée sur les barrières de
sécurités de la centrale électrique?
1. Oui 2. Non
32. Quelle appréciation en faites-vous?
33. Savez-vous les substances utilisées à la
centrale électrique de kounoune?
1. Oui 2. Non
34. Si oui, citez-les
35. Quelles sont leur nature?
1. Toxiques 2. Inflammables 3. Volatiles 4. Autres à
préciser
36. Quelles sont les normes retenues par la
banque mondiale concernant le rejet de NOx et de SOx dans
l'atmosphère?
37. Les études de danger sont-elles
réactualisées?
1. oui 2. Non
38. Si non, pourquoi étant donnés
que la structure de la zone à changer
39. La centrale électrique a-t-elle un
plan d'opération interne? 1. oui 2. Non
40. Si oui depuis quand?
41. quelle est la nature des déchets?
1. Matières organiques biodégradables
2. Déchets métalliques
3. Matières plastiques
4. Autres
42. contrôlez-vous la gestion des
déchets solides comme liquides? 1. oui 2. Non
43. selon vous, la gestion est-elle bonne?
1. oui 2. Non 3. Ne sait pas
44. êtes-vous au courant du passage de
l'autoroute à péage sur une partie des périmètres
de la centrale électrique de kounoune?
1. oui 2. Non 3. Ne sait pas
45. Des mesures sont-elles prises pour
atténuer les conséquences sur les biens et les personnes si un
éventuel accident se produisait?
1. Oui 2. Non 3. Ne sait pas
46. lesquelles?
5. Guide d'entretien adressé au Préfet du
Département de
Rufisque
1. Disposez-vous d?un Plan de Prévention
des Risques technologiques?
1. Oui 2. Non
2. Quelle est la loi relative au PPRT au
Sénégal?
3. Quels sont les objectifs prioritaires d'un PPRT?
1. Protéger les personnes 2. Protéger les biens 3.
Protéger l'environnement 4. Déplacer les établissements
industriels à haut risque 5. Tous à la fois
4. Quels sont les moyens d'action du PPRT pour atteindre ces
objectifs?
1. Réduction des risques par l'industriel 2.
Réduction des pollutions et nuisance 3. Maitrise d'urbanisation future
4. Toutes à la fois
5. Avez-vous une vision claire de la démarche d'un
PPRT?
1. Tout à fait 2. Globalement oui 3. Pas du tout
6. Quelles sont les clés de la réussite d'un
PPRT?
1. Financement 2. L'implication et l'écoute des riverains
3. La volonté politique 4. Autres à préciser
7. Avez-vous des attentes particulières concernant le
PPRT
1. Oui 2. Non
8. Si oui, lesquelles
9. Avez-vous des craintes particulières concernant le
PPRT?
1. Oui 2. Non
10. Si oui, préciser lesquelles?
11. Le PPRT peut-il exproprier?
1. Oui 2. Non
12. La centrale électrique a-t-elle fait l'objet d'un
PPRT?
1. Oui 2. Non
13. Si oui, quand?
14. Si non pourquoi?
6. Questionnaire adressé aux ménages
Identification de l'enquêté(e)
1. Nom de l'enquêté(e)
2. Prénom de l'enquêté(e)
3. Lien avec le chef de ménage
? 1. Conjoint ? 2. Oncle ? 3. Frère s 4. Soeur
? 5. Cousin ? 6. Autre à préciser
Identification
4. Prénom
5. Nom
6. Age
? 1. 0-14 ? 2. 15-34 ? 3. 35-64 ? 4. 65 et plus
7. Sexe
? 1. M ? 2. F
8. Adresse
9. Niveau d'instruction ? 1. Aucun/coranique? 2. Primaire ? 3.
Moyen ? 4. Secondaire ? 5. Supérieur ? 6.
ne sait pas
10. Secteur d'activité
? 1. Agriculture ? 2. Commerce ? 3. Education ? 4. Transport ? 5.
Construction ? 6.
Autres
11. Avez-vous un revenu?
? 1. Oui ? 2. Non
12. Si oui, est-il?
? 1. Journalier ? 2. Mensuel ? 3. Annuel ? 4. Ne sait pas
13. Quel est le montant?
14. Quel est le nombre de personnes dans le ménage?
15. Avez-vous des enfants?
? 1. Oui ? 2. Non
16. Si oui, fréquentent-ils une école? ? 1. Oui ?
2. Non
Perception sur l'installation
17. Quelle est la distance entre la centrale et
l'école?
? 1. Moins de 500m ? 2. Plus de 500m ? 3. Ne sait pas
18. Quelle est votre perception sur l'installation?
19. Étiez-vous impliqué à la prise de
décision pendant la mise en place de la centrale
électrique?
? 1. Oui ? 2. Non
20. Si oui, est ce que les objectifs fixés sont
respectés?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
21. Avez-vous perdu des terres lors de son implantation?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
22. Si oui combien d'hectares
23. Savez-vous qu'il existe des risques en habitant à
coté de la centrale électrique?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
24. Le risque incendie?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
25. Si oui, quelles sont les mesures de protection relatives
à ce type de risque?
26. Le risque explosion?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
27. Si oui, quelles sont les mesures de protection relatives
à ce type de risques
28. Le risque toxique?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
29. Si oui quelles sont les mesures de protection relatives
à ce risque?
30. Depuis quand avez-vous occupé votre logement actuel
:
? 1. Avant l'installation ? 2. Après l'installation ? 3.
Ne sait pas
31. Saviez-vous de l'existence de distance d'isolement?
? 1. Oui ? 2. Non
32. Êtes-vous prêt à être relogé
plus loin de la centrale électrique?
? 1. Oui ? 2. Non
33. Selon vous, les raisons sont-elles d'ordre?
34. Social?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
35. Culturel?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
36. Économique?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
37. L'installation de la centrale de kounoune a-t-elle
provoqué des changements dans
votre environnement?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
38. Changements économiques? ? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne
sait pas
39. Changements sociaux?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
40. Changements environnementaux? ? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait
pas
41. Bénéficiez-vous des services de la
centrale?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
42. Citez ces services
43. Êtes-vous une fois victime d'accidents provenant de la
centrale électrique?
? 1. Oui ? 2. Non
44. Quand?
45. Étiez-vous indemnisé?
? 1. Oui ? 2. Non
46. Quel était le montant?
47. Quel genre de titre d'occupation du sol disposez-vous?
? 1. Titre foncier ? 2. Droit de superficie ? 3. Autres
48. Votre niveau d'information globale sur les risques
encourus
? 1. Suffisant ? 2. Peu suffisant ? 3. Insuffisant ? 4.
Très insuffisant
49. La centrale électrique dispose un système
d'alerte, le saviez-vous?
? 1. Oui ? 2. Non ? 3. Ne sait pas
50. Êtes-vous sensibiliser sur les consignes qu'il faut
respecter suite à un éventuel
accident?
? 1. Oui ? 2. Non
51. Distance entre la centrale et votre maison.
? 1. Moins de 500m ? 2. Plus de 500m
52. Êtes-vous proche d'un centre sanitaire?
? 1. Oui ? 2. Non
7. Les principes de la prévention
Les obligations de sécurité du chef
d'établissement et de l'employeur. Ils sont euxmêmes extraits de
la directive 89/1139/CEE.
Les neuf principes généraux de prévention
sont :
a) éviter les risques,
b) évaluer les risques qui ne peuvent pas être
évités,
c) combattre les risques à la source,
d) adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui
concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des
équipements de travail et des méthodes de travail
et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone
et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la
santé,
e) tenir compte de l'état d'évolution de la
technique,
f) remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux
ou par ce qui est moins dangereux,
g) planifier la prévention en y intégrant, dans
un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les
conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs
ambiants,
h) prendre des mesures de protection collective en leur donnant
la priorité sur les mesures de protection individuelle,
i) donner les instructions appropriées aux
travailleurs. Ces instructions, prises dans le cadre du règlement
intérieur, précisent en particulier lorsque la nature des risques
le justifie, les conditions d'utilisation des équipements de travail,
des équipements de protection individuelle, des substances et
préparations dangereuses ; elles doivent être adaptées
à la nature des tâches à accomplir.
Ces principes montrent que la démarche de
prévention est construite à partir d?une évaluation des
risques. Ils sont redondants pour le traitement de tous les types de risques
(chimiques, électriques, etc.).
8. Les textes réglementaires
1. Décret n° 64 #177; 563 du 30 juillet 1964
organisant la protection civile et fixant la structure de la Direction
de la Protection Civile ;
2. Décret n° 66-1076 du 31 décembre
1966 portant Code de l?Urbanisme (partie réglementaire);
3. Décret n° 72-611 du 23 Mai 1972
instituant les règles de sécurité contre les
risques d?incendie et de panique dans les immeubles de grande hauteur ;
4. Décret n° 94-244 du 07 Mars 1994
fixant les modalités d?organisation et de fonctionnement des
Comités d?Hygiène et de Sécurité du Travail ;
5. Décret n° 99 #177; 158 du 22
février 1999 abrogeant et remplaçant le décret
n° 93 - 1289 du 17 novembre 1993 fixant la composition, le fonctionnement
et les attributions de la Commission Supérieure de la Protection Civile
;
6. Décret n° 99 #177; 172 du 04 mars 1999
abrogeant et remplaçant le décret n° 93- 1288 du 17
novembre 1993 portant adoption du Plan ORSEC ;
7. Décret n° 2001 #177;282 du 12 avril 2001
portant application Code de l?Environnement ;
8. Décret n° 2004-1153 du 18 août
2004 abrogeant le décret n° 2003-685 du 13 septembre 2003
portant création d?une cellule nationale de prévention et de
lutte contre les inondations.
9. Décret N°64-574 du 30 juillet 1964
portant sur l?application de l?article 3 de la loi n°64-46 du 17
juin 1964, relative au domaine national autorisant, à titre transitoire,
l?immatriculation au nom des occupants ayant réalisé une mise en
valeur à caractère permanent
Cette législation régit la propriété
publique et privée de l?Etat et des autres organismes publics
10. Décret N°77-563 du 3 juillet 1977
portant sur l?application de la loiN°76-67 du 2
juillet 1976 relative à l?expropriation pour cause d?utilité
publique et des autres opérations foncières d?utilité
publique
11. Les textes législatifs
A. Lois relatives au secteur de
l'électricité
La loi n°98-29 du 14 Avril 1998 relative
au secteur de l?électricité crée un nouveau cadre
institutionnel et réglementaire destiné à attirer les
investissements privés que requiert le développement du secteur
de l?électricité. L?article 33 de la Loi traite des servitudes
sur les propriétés privées. Il indique que le «
titulaire d'une concession de transport ou de distribution d'énergie
électrique peut bénéficier de l'autorisation d'occuper le
domaine public ou privé de l'Etat ».
B. Législation nationale relative à
l'environnement
Le principal ensemble de lois qui gouverne la protection
environnementale au Sénégal est le Code de l?Environnement
(2001), administré par le Ministère de l?Environnement La
Direction de l?Environnement et des Etablissements Classés est
responsable de toutes les questions relatives à l?évaluation de
l?impact environnemental et à l?octroi des permis.
C. Textes Législatifs et Normes
1. Loi N°2001-01 du 15 janvier 2001
portant Code de l?Environnement
2. Norme de Rejets NS 05-062 de décembre 2004 sur la
Pollution Atmosphérique
3. Normes de Rejets NS 05-061 de juillet 2001 sur les Eaux
Usées
D. Législation en matière de consultation
publique
La participation du public est un élément
constitutif de l?étude d?impact environnemental (Article L52 de la Loi
portant Code de l?Environnement).
L?article L53 définit le rôle du public dans la
procédure de prise de décision des projets ou programmes
susceptibles de porter atteinte à l?environnement :
« La participation des populations répond
à la volonté de démocratiser le processus de prise de
décision et elle est garantie par l'Etat dans le sens de la
décentralisation et de la régionalisation. » (Article
L52)
E. Lois et décrets concernant le droit
foncier
1. Loi N°64-46 du 17 juin 1964 relative au
domaine national
2. Loi N°76-66 du 2 juillet 1976 portant
sur le code du domaine de l?Etat Cette législation régit la
propriété publique et privée de l?Etat et des autres
organismes publics
3. Loi N°76-67 du 2 juillet 1976 relative
à l?expropriation pour cause d?utilité publique et des autres
opérations foncières d?utilité publique
La loi définit les procédures d?expropriation
des terres à des fins publiques et les mesures compensatoires
nécessaires conformément à la Constitution et à la
législation foncière.
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