V.2.3. Spectre biologique
Le tableau N°08 nous montre que les thérophytes
dominent le groupement à Pteridium aquilinum avec 84 des 212
notations des plantes dans les 11 relevés soit 39.6 % suivies des
phanérophytes avec 24.5 % des notations. Notons qu'il s'agit pour ce
dernier cas des nanophanérophytes et des phanérophytes laineux.
Les géophytes l'emportent sur toutes les autres formes
biologiques quant aux quantités moyennes évaluées à
812,5 sur 1171,5 soit 70,1 %. Viennent ensuite les thérophytes avec 190
soit 16,3 %. Ceci fait que ces deux formes biologiques soient les plus
réputées en termes de recouvrement.
Tous ces résultats cadrent avec le constat émis
par DAJOZ R. (1975) selon lequel, le spectre biologique de la
végétation savanicole montre une proportion importante des
thérophytes et des géophytes.
V.2.4. Répartition des espèces selon les
familles, la vitalité et les formes biologiques
Selon le tableau N°13, les Asteraceae dominent le groupement
à Pteridium aquilinum. Sur les 35 familles reconnues, celle des
Asteraceae émerge par un score élevé en genres et en
espèces (12 sur 60 soit 19 % et 14 espèces sur 71 soit 19.7 %).
Ceci est lié au caractère postcultural de notre groupement.
En répartissant ces 71 espèces selon les formes
biologiques (tableau N°14), les thérophytes maintiennent toujours
la première place avec 24 espèces soit 33.8 % suivies des
phanérophytes avec 23 espèces soit 32.4 %.
Selon les lois de la dynamique forestière, les
nitrophytes en majorité les Asteraceae (thérophytes par
excellence) sont les premières plantes s'installant sur un terrain
dénudé (KAMABU, 2007).
Sur le plan type morphologique, les herbes sont les plus
rencontrées avec 42 espèces sur 71 soit 59.1%. Elles sont d'une
manière générale jeunes (62.5 %). Des 9 notations portant
sur les plantes lianeuses, 6 soit 66.7 % sont réservées aux
jeunes individus. Mais aussi, sur 23 cas d'observation des arbres dans les
relevés, 13 soit 56.5 % sont des jeunes individus. Enfin, 44
enregistrements ont permis d'identifier 72.4 % des jeunes arbustes et
arbrisseaux.
Tous ces résultats suscitent en nous l'idée
évolutive des formations savanicoles à Pteridium aquilinum
dans notre milieu d'étude et la notion de l'année
écologique. En effet, il serait important de dire ici que cette
végétation traverse une étape décisive où
les jeunes plantes tendent à se substituer à la fougère
aigle afin de reconstituer soit une forêt ou une autre formation
dominée par une espèce différente de cette fougère.
Cette tendance trouvera sa légitimité dans l'éradication
des facteurs énumérés dans le tableau N°04 notamment le
feu, le défrichement et l'installation des champs.
Cette affirmation est appuyée par SCHMITZ
(1971) : la succession des formations végétales dans le
temps et sur un même terrain serait facile à suivre si l'homme
n'intervenait pas par le feu. De plus, selon EVRARD (1968), en l'absence
d'intervention humaine, les écosystèmes ont tendance à
acquérir une grande maturité et une complexité.
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