IV. Les
déterminants de l'efficacité sociale
Ces déterminants se regroupent autour de deux effets
principaux à savoir « effet statut » et
« effet pays ».
A. Effet
« statut »
Il sera question de présenter ici deux statuts à
savoir le statut institutionnel de l'institution et son statut juridique
1. Statut institutionnel
Pour exercer son activité dans un cadre légal,
l'IMF doit se doter d'un statut de personne morale. Selon le MIX, les
IMF sont classées en 6 catégories : des ONGs (à but non
lucratif), des coopératives de crédit, des institutions
financières non bancaires (IFNB), des banques, des 11 banques rurales et
autres.
Les objectifs de leur lancement, les règles de leur
fonctionnement et le comportement de leurs propriétaires permettent de
distinguer ces différentes organisations. Conformément à
son appellation, le statut des ONGs est cohérent avec la mission de la
microfinance (Boyé et al, 2006). Ces organisations sont au
contact des populations les plus défavorisées et les plus
isolées ; elles mettent l'accent sur leur mission sociale au-delà
de leur performance financière, car elles sont à but non
lucratif.
Elles ne disposent pas de propriétaires dans le sens
conventionnel du terme. Leurs fondateurs s'associent pour offrir des biens et
services à ceux qui deviendront membres de l'organisation ou de la
collectivité.
Elles peuvent développer des activités
commerciales servant leur objectif social, mais personne n'a le droit de
recevoir de bénéfice : celui-ci doit rester au sein de
l'association pour lui permettre de poursuivre son activité de
transformation de ses ressources sous forme de petits crédits
destinés aux plus pauvres, ou il peut être reversé à
des ONGs ayant un but similaire.
De même, les mutuelles ou les coopératives sont
sans but lucratif et fondées sur des principes d'union, de
solidarité et d'entraide mutuelle. Elles sont gérées par
leurs propres membres qui en sont les actionnaires et les propriétaires,
chacun possédant une part égale aux autres. Leur principal
objectif est de collecter l'épargne qu'elles transforment sous forme de
crédits.
L'épargne constitue dans ce cadre une partie de la
garantie demandée à l'emprunteur. Cependant, la priorité
donnée à l'épargne tend à orienter ces
organisations vers les populations ayant une capacité d'épargne
(agriculteurs, commerçants, ...) en excluant dans une certaine mesure
les populations très pauvres.
Au regard de ces différents statuts, les ONGs ont un
avantage comparatif en ce qui concerne la capacité à atteindre
les plus pauvres (Dichter, 1996).
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