COMPOSITION DU JURY
Président du Jury : Valentin
GODONOU
Vice-Président : Abraham
VOGLOZIN
Directeur de mémoire:Albert N.
HONLONKOU
Maître de stage : Jacques
ATCHEDE
L'Ecole Nationale d'Economie
Appliquée et de Management (ENEAM) n'entend donner aucune approbation ni
.improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme propres à leurs
auteurs.
DEDICACES
A mon cher père Emile AMOUZOU,
dont le souci est de voir évoluer ses enfants afin qu'ils puissent
s'assurer un avenir meilleur. Ce travail est le fruit de tous tes sacrifices.
Longue vie à toi.
A ma très chère mère,
Victorine WOWO, dont la raison d'être a
toujours été de voir tes enfants heureux et évoluer dans
les études. Pour tes immenses qualités de bonne mère et
tes innombrables sacrifices que tu consens et que tu continues de faire
à tes enfants, trouves en ce travail, le couronnement de tes efforts.
Longue vie à toi.
Je dédie ce mémoire
REMERCIEMENTS
Je voudrais témoigner ici ma gratitude à tous
les enseignants, les parents et amis qui, ont, de près ou de loin,
contribué à la réalisation de ce mémoire. Je
remercie sincèrement :
Tous mes professeurs, pour tous les sacrifices consentis pour
assurer ma formation.
Monsieur Grégoire K.
AHIZIME, Coordonnateur de la CSSFD, qui m'a permis d'effectuer
mon stage à la Cellule.
Monsieur Albert N'lédji
HONLONKOU, mon tuteur de mémoire, qui a accepté
spontanément d'encadrer ce mémoire malgré ses multiples
occupations, pour ses nombreux conseils et orientations, sa rigueur et le
goût du travail bien fait.
Monsieur Jacques ATCHEDE, mon
maître de stage, Cadre de la CSSFD, qui n'a ménagé aucun
effort pour m'aider dans la réalisation de ce mémoire en
dépit de ses multiples responsabilités.
Monsieur SANNI Moustapha,
Professeur de Mathématiques Appliquées, pour le soutien et les
conseils.
Tout le personnel de la CSSFD en particulier Justine,
Urbain, Benoît, Janvier, Serge, Leslie, Ella, Ariane, Inès,
Evariste, Chédrack, Justin pour leur chaleureux accueil et
leurs conseils.
Tous les camarades de la 27 ème promotion.
Tous les membres du jury qui ont accepté de consacrer
une partie de leur précieux temps à l'appréciation de ce
travail.
Tous mes frères et soeurs particulièrement
Géoffroy et Vivien pour tout leur
soutien.
Tous ceux qui m'ont aidé tant matériellement que
moralement dans la réalisation de ce document principalement
SEMEVO Célestin, DAH KINDE Amédée et
Sylvère AGOSSOU.
Tous ceux qui de près ou de loin, n'ont
ménagé aucun effort pour la réalisation de ce travail.
AVANT - PROPOS
La formation à l'Ecole Nationale d'Economie
Appliquée et de Management (ENEAM) est traditionnellement
sanctionnée, à la fin des trois premières années
d'études, par un stage pratique effectué dans une entreprise,
dans un organisme national ou international ou dans un ministère. Ce
stage est exigé dans le but de compléter les acquis
théoriques par les réalités professionnelles afin de
préparer l'étudiant à la vie active.
C'est dans ce cadre que nous avons effectué un stage
pratique à la Cellule de Surveillance des Structures Financières
Décentralisées (CSSFD). Elle a pour objectif d'assurer la
prévention, le contrôle et la supervision des SFD.
Dans ce travail, notre attention s'est focalisée sur
les problèmes ayant trait à l'analyse de l'efficacité
sociale des IMF. Les recherches effectuées en la matière ont
permis d'apprécier l'existant et de faire des propositions pour son
amélioration.
.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACE-L : Score
d'efficacité financière prenant en compte le portefeuille de
prêt de
l'IMF
ACE-LR : Score
d'efficacité financière prenant en compte les outputs dits
« financiers »
ACE-P : Score
d'efficacité sociale prenant en compte la participation de l'IMF dans
l'octroi de crédit aux plus
pauvres
ACE-R : Score
d'efficacité financière prenant en compte les revenus
financiers
ACE-W : Score
d'efficacité sociale prenant en compte la participation de l'IMF dans
l'octroi de crédit aux
femmes
ACE-WP : Score
d'efficacité sociale prenant en compte les outputs dits
« sociaux »
ACFB : Association des
Caisses de Financement à la Base
BBC : Banker, Charnes et
Cooper
BCEAO : Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
BPM-Bénin : Bilan et Perspectives de
la Microfinance au Bénin
BRS : Banque Régionale
de Solidarité
CAVECA : Caisse Villageoise
d'Epargne et de Crédit Autonome
CCR : Charnes, Cooper et
Rhodes
CGAP : Groupe
Consultatif d'Assistance aux Pauvres
CLCAM :
Caisse Locale de Crédit Agricole et Mutuel
CMMB : Caisse du Mouvement
Mutualiste
CSSFD : Cellule de
Surveillance des Structures Financières Décentralisées
DEA : Data Envelopment Analysis
DEAP : Data Envelopment
Analysis Program
DMU : Decision Making
Unit
DTR :
Délégation Technique Régionale
EP : Efficience
Productive
FECECAM :
Faitière des Caisse d'Epargne de Crédit Agricole et Mutuelle
FENACREP :
Fédération Nationale des Caisses Rurales et de Prêt
IFNB : Institution
Financière Non Bancaire
IMF : Institution de
MicroFinance
IRAM : Institut de Recherche et
d'Application des Méthodes de développement
LAREI : Laboratoire
d'Analyse et de Recherche en Economie Informelle
MCA : Millénium
Challenge Account
MIX : Microfinance
Information eXchange
NTCM : Note Trimestrielle
de Conjoncture de la Microfinance
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PADME : Projet d'Appui au
Développement des Micro-Entreprises
PAPME : Agence pour la
Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises
PAS : Programmes
d'Ajustement Structurels
PME : Petite et
Moyenne Entreprise
PNUD : Programme des
Nations Unies pour le Développement
RENACA : Réseau National
des Caisses Autonomes
ROA : Rendement sur
Actif
ROE : Rendement sur
fonds propres
SAF : Service
Administratif et Financier
SCS : Service du
Contrôle et de la Statistique
SFD : Systèmes
Financiers Décentralisés
SFI : Société
Financière Internationale
SPI : Social Performance
Indicator
SRE : Service
Réglémentation et Etude
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire
Ouest Africaine
UNACREP : Union Nationale des Caisses
rurales et de Prêt
Liste des tableaux
Tableaux
|
Titres
|
Pages
|
Tableau N°1
|
Evolution du nombre d'autorisations d'exercices
accordées par la CSSFD (1999-2008)
|
18
|
Tableau N°2
|
Evolution des inspections réalisées apr la CSSFD
(1999-2008)
|
19
|
Tableau N°3
|
Les méthodes d'évaluation sociale des IMF
|
30
|
Tableau N°4
|
Présentation synthétique de l'ensemble des
résultats
|
46
|
Tableau N°5
|
Calcul du coefficient de Spearman
|
47
|
Tableau N°6
|
Synthèse des inputs et des outputs
sélectionnés
|
55
|
Liste des figures
Figures
|
Titres
|
Pages
|
Figure N°1
|
Frontière de production non paramétrique
|
40
|
Graphique N°2
|
Tendance des scores d'efficacité financière et
sociale
|
47
|
Graphique N°3
|
Tendance des scores d'efficacité exprimant la lutte
contre la pauvreté et le support des femmes
|
48
|
SOMMAIRE
Avant - propos
INTRODUCTION
CHAPITRE I : Contexte de l'étude et
présentation de la Cellule de
Surveillance des Structures
Financières Décentralisées
Section I : Contexte de l'étude
Paragraphe 1 : Secteur de la microfinance au
Bénin
Paragraphe 2 : Problèmes actuels de la
microfinance au Bénin
Section II : Description du cadre physique de
l'étude et bilan des activités
Paragraphe 1 : Description du cadre physique de
l'étude
Paragraphe 2 : Bilan des activités
réalisées par la CSSFD
CHAPITRE II: Cadre
théorique et empirique de la recherche
Section I : Problématique, intérêt,
objectifs et hypothèses de l'étude
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de l'étude
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
l'étude
Section II : Revue de littérature et
méthodologie de recherche
Paragraphe 1 : Revue de littérature
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche
CHAPITRE III : Présentation des
résultats, analyse et recommandations
Section I : Présentation des résultats et
analyse
Paragraphe 1 : Présentation des
résultats
Paragraphe 2 : Analyse des scores
d'efficacité et vérification des hypothèses
Section II : Recommandations et conditions de mise en
oeuvre
Paragraphe 1 : Recommandations
Paragraphe 2 : Conditions de mise en
oeuvre
CONCLUSION
Bibliographie
Annexes
Table des matières
RESUME
Les IMF sont devenues incontournables dans l'architecture
financière des pays en développement notamment au
Bénin.
Elles interviennent surtout dans la fourniture des services
financiers et non financiers aux personnes exclues du système bancaire
classique.
Elles sont souvent amenées, dans leur rôle
à poursuivre un double objectif de performance financière et de
performance sociale.
Ce mémoire a évalué et analysé ces
deux types de performance sous forme de score d'efficacité pour une
dizaine d'institutions de microfinance au Bénin.
Les résultats ont montré que seulement 33% des
IMF sont socialement efficaces contre 55% financièrement efficaces. Et
seulement 11,11% d'IMF sont capables de combiner performance financière
et performance sociale.
INTRODUCTION
Depuis la faillite des années 80 et pour amortir les
effets sociaux induits par les différents Programmes d'Ajustements
Structurels (PAS) et le libéralisme économique, l'Etat
béninois à l'instar de ses homologues de l'UEMOA, a pris des
mesures au nombre desquelles la réhabilitation du secteur bancaire et la
promotion de l'initiative privée.
A la faveur de ces mesures, sont apparus des SFD qui,
contrairement aux banques, sont des institutions de petites finances
appréciées tant pour leur simplicité qualitative que
quantitative. La genèse de ces institutions remonte à
l'action du père de la microfinance et prix Nobel de la paix 2006,
Mohammed Yunnus, originaire du Bangladesh, qui fut touché par la
pauvreté des femmes de sa région et décida donc de leur
octroyer une partie de sa richesse comme des prêts à rembourser.
Tout cela, selon un mode classique qui consiste pour les emprunteurs à
rembourser sur plusieurs échéances, seulement le capital
emprunté sans intérêt en vue de permettre à ceux-ci
de réinvestir les bénéfices effectués dans
l'activité pour accroitre cette dernière.
C'est là le fondement de la microfinance, qui,
normalement est une activité créée pour réduire la
pauvreté. Ciblant une population constituée en majorité de
pauvres, la microfinance connut rapidement un essor puisque l'esprit noble
qu'elle incarnait lui a permis de très vite évoluer au point
où la CSSFD décompte 762 SFD autorisées sans tenir compte
du nombre pléthorique d'IMF exerçant dans le secteur informel.
A ce titre, Cornée (2006) a affirmé que peu
d'innovations économiques auront autant d'espoir que la microfinance
pour lutter contre l'exclusion et la pauvreté. Les partisans d'une
approche libérale du développement pensent même qu'il
s'agit d'un moyen peu onéreux d'éradiquer la pauvreté
grâce à un effet de levier important eu égard à
l'investissement consenti et surtout au respect des mécanismes de
marché1(*).
Dans le monde contemporain, la microfinance est devenue une
arme stratégique de développement au point que les puissances
publiques en font un instrument privilégié de leur politique.
Il faut aussi reconnaître la part active des partenaires
dans cet essor des IMF qui, pour faire face au besoin grandissant en services
financiers des micro-entrepreneurs aux revenus faibles, se font soutenir par
des bailleurs de fonds. Rapidement et tout naturellement, la viabilité
des institutions de microfinance est devenue une préoccupation majeure
pour l'ensemble des acteurs notamment ces bailleurs de fonds qui ne pouvaient
injecter infiniment des ressources dans ce nouveau sous-secteur financier bien
que porteur d'espoir. De multiples études se sont alors
intéressées à la performance financière et mieux
à la performance économique des IMF négligeant leur aspect
social.
Cependant, la performance sociale des IMF s'impose non
seulement par le contexte particulier de leur naissance ou pour la
justification de leur légitimité mais également,
l'expérience a montré que la recherche effrénée de
la pérennité en négligeant la mission sociale n'a pas
été suffisante pour éviter la faillite de nombreuses IMF
dont la viabilité institutionnelle n'a été assurée
que par l'intervention massive de l'Etat et des partenaires financiers ;
le cas de FECECAM par exemple2(*).
C'est fort de tous ces constats que nous avons choisi de
focaliser notre recherche sur la problématique de l'efficacité
sociale des IMF au Bénin. Cette étude s'est effectuée
grâce à notre stage effectuée à la Cellule de
Surveillance des Structures Financières Décentralisées et
s'intitule : « analyse de l'efficacité
sociale des IMF au Bénin ».
Le développement de ce thème se fera en trois
chapitres.
D'abord, le chapitre N°1 abordera le contexte de
l'étude et la présentation de la structure d'accueil du stage.
Ensuite quant au chapitre N°2, il s'interessera au cadre théorique
et méthodologique de l'étude. Puis le chapitre N°3
s'attardera après la présentation des résultats, sur
l'analyse de ces résultats, la formulation des recommandations et des
conditions de leur mise en oeuvre.
.
Chapitre 1 :
CONTEXTE DE L'ETUDE ET PRESENTATION DE LA CELLULE DE
SURVEILLANCE DES STRUCTURES FINANCIERES DECENTRALISEES
Ce chapitre donne un bref aperçu du secteur de la
microfinance au Bénin et présente notre lieu de stage.
CHAPITRE 1 : CONTEXTE
DE L'ÉTUDE ET
PRESENTATION DE LA CSSFD
SECTION 1 : CONTEXTE DE L'ÉTUDE
Dans le contexte actuel de rareté des ressources
financières et d'une prise de conscience de la nécessité
de renforcer les dynamismes endogènes locaux, les stratégies de
développement adoptées par les autorités monétaires
de l'UEMOA visent, en particulier, à soutenir les initiatives à
la base. En matière d'intermédiation financière, ces
initiatives ont montré leurs aptitudes à assurer l'utilisation
optimale de l'épargne intérieure en faveur d'une large couche de
population encore sous bancarisée ou de secteurs économiques
comme le secteur rural ne disposant pas de ressources suffisantes pour leur
développement.
C'est pourquoi en encourageant la promotion des institutions
de microfinance, les autorités gouvernementale et monétaire ont
inscrit leurs actions dans une perspective de raffermissement du secteur
financier pour mieux financer le développement. C'est dans cette optique
que nous avons assisté par exemple à la création de la
BRS dans les pays de l'UEMOA en général et au Bénin en
particulier.
Cette institution financière a pour mission de financer
toutes les micro-entreprises agricole, industrielle, artisanale et les
petits métiers. D'ailleurs l'actionnariat de ladite institution comprend
parmi ses membres, l'Etat et la BCEAO.
Pour une meilleure connaissance du secteur, le premier
paragraphe fera une description dudit secteur au Bénin et le second
portera sur ses problèmes actuels.
PARAGRAPHE 1 : SECTEUR DE
LA MICROFINANCE AU BÉNIN
Le secteur de la microfinance regroupe plusieurs
catégories d'acteurs dont essentiellement les offreurs de services
financiers (les IMF), les demandeurs de services (les clients) la structure de
réglementation (la CSSFD) du ministère de l'économie et
des finances, les partenaires techniques et financiers du secteur (le
MCA-Bénin, le PNUD, etc) et les structures d'appui techniques
(consultants, bureaux d'étude, Consortium Alafia etc.).
I. Typologie des IMF au Bénin
Les principales IMF peuvent être classifiées
selon les critères liés soit à leur statut juridique, soit
aux activités financières exercées.
A- Classification juridique des IMF
Du point de vue juridique, les IMF peuvent être
regroupées en deux (02) grandes catégories :
ü les mutuelles et coopératives
d'épargne et de crédit
Ce sont les institutions auxquelles la loi confère une
personnalité juridique par l'obtention d'un agrément. Il
s'agit :
des institutions de base d'épargne et de
crédit ;
des institutions faîtières d'épargne et de
crédit.
ü les structures non
constituées sous forme de mutuelles ou
coopératives d'épargne et de
crédit
Sont regroupées sous ce vocable, les institutions
autres que les mutuelles et coopératives d'épargne et de
crédit. Elles ont leur personnalité juridique mais exercent des
activités de microfinance. La loi les astreint à signer une
convention avec le Ministre chargé des finances pour un suivi de leurs
activités de microfinance. Il s'agit :
des associations : certaines sont structurées
(ex : PADME, PAPME) et d'autres le sont moins (la loi les dénomme
groupements d'épargne et de crédit, Ex : les CAVECA de l'ONG
CBDIBA) ;
des ONGs à volet microfinance ;
des sociétés ;
des différents Programmes ou Projets de l'Etat
à volet microfinance.
B. Classification des IMF selon leurs
activités
Du point de vue de leurs activités, les institutions de
microfinance peuvent être classées en trois (3) grandes
catégories :
- les institutions d'épargne et de
crédit
Il est regroupé sous ce vocable les mutuelles et
coopératives ainsi que les groupements d'épargne et de
crédit.
- les institutions de crédit
direct qui octroient des crédits à partir de
leurs ressources propres ou des lignes de crédit dont elles peuvent
bénéficier auprès des partenaires financiers locaux ou
étrangers.
- les projets à volet
microfinance : y sont regroupées les ONGs et les
initiatives gouvernementales à volet microfinance.
Ce type de classification est celui admis au sein de l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA) sur la base de la loi PARMEC.
II. Les principales
institutions de microfinance au Bénin
Les principales institutions de microfinance exerçant
au Bénin se trouvent dans les divers segments d'IMF
précédemment identifiés. Il s'agit
précisément des mutuelles ou coopératives d'épargne
et de crédit, des institutions de crédit direct et des ONGs
autour desquelles gravitent d'autres structures notamment les systèmes
traditionnels informels (la tontine et l'usure) et le système des
crédits intrant et/ou de campagne.
A. Les mutuelles et coopératives
d'épargne et de crédit
Dans cette catégorie se trouvent regroupées les
institutions constituées en réseaux intégrés autour
desquels gravitent quelques institutions de base. Il existe plusieurs
réseaux d'institutions de microfinance parmi lesquels on peut citer la
FECECAM Bénin et FENACREP :
- la Faîtière des Caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole Mutuel du Bénin (FECECAM Bénin) a
été créé en 1993 et compte aujourd'hui 96 Caisses
Locales de Crédit Agricole et Mutuel (CLCAM) regroupées en 6
Délégations Techniques Régionales (DTR). Les CLCAM sont
constituées, pour la plupart, sur une base communale et mobilisent
à elles seules environ 90 % de l'épargne du secteur. Leurs
activités sont pour l'essentiel, ancrées dans la zone
rurale ;
- créée en 2001, la Fédération
Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de Prêts (FENACREP)
aujourd'hui UNACREP, compte plusieurs Caisses Rurales d'Epargne et de
Prêt (CREP) dont 56 autorisées. Elles sont constituées sur
une base villageoise.
B. Les institutions de crédit
direct
Les institutions de crédit direct sont, pour la
plupart, des structures associatives. Les principales sont le PADME, le PAPME,
la VITAL FINANCE, et la FINADEV.
- L'Association pour la Promotion et l'Appui
au Développement des Micro-Entreprises (PADME)
Initié en 1993, dans le cadre des mesures
d'accompagnement du Programme d'Ajustement Structurel (PAS), le PADME a pour
objet la promotion de la croissance, du développement et de la
diversification du secteur de micro-entreprises au Bénin. Le PADME se
présente comme l'une des institutions phares de microfinance au
Bénin ;
- l'Association pour la Promotion et l'Appui
aux Petites et Moyennes Entreprises
(PAPME)
Créé également en 1993, le PAPME vise la
promotion de la création et du développement des petites et
moyennes entreprises au Bénin. Le PAPME développe des
mécanismes appropriés de financement et d'appui conseil,
recherche à cet effet des lignes de crédit auprès des
institutions financières internationales comme nationales et aide des
promoteurs potentiels pour la création des entreprises.
- la VITAL FINANCE
Elle a été créée en 1997 sur le
financement de l'USAID. Elle vise à satisfaire les demandes en
microcrédit des micro-entreprises et mène une politique
d'expansion des services financiers sur tout le territoire du Bénin.
Elle finance ses activités à partir des ressources
subventionnées de l'USAID et d'autres ressources commerciales
mobilisées.
- la Financial Development
(FINADEV)
La FINADEV est la principale société
privée de capitaux qui fait de la microfinance au Bénin.
Société anonyme filiale de la Financial Bank, elle a
commencé ses activités courant 2001. Son actionnariat a des
actionnaires tels que le FMO (Coopération néerlandaise) et la SFI
(du groupe Banque Mondiale)
- les ONGs à volet microfinance et les
différents Programmes ou Projets à volet
microfinance
Les ONGs sont des structures qui accordent des prêts
modestes destinés à la survie des populations
déshéritées. Les projets installés dans les zones
défavorisées soutiennent les initiatives à la base, en
apportant des moyens financiers aux groupes à faible revenus ne
remplissant pas les conditions d'accès au crédit des principales
institutions de microfinance. Leurs actions ont, pour l'instant, une
portée très limitée sur la croissance économique et
le revenu des populations.
Il est à noter que la plupart des ONGs à volet
microfinance sont, pour la plupart, des prestataires de service, des
partenaires au développement du secteur de la microfinance qui
interviennent souvent à travers les projets ou programmes
gouvernementaux à volet microfinance. Ces projets gouvernementaux pour
lesquels l'octroi de crédit est une activité accessoire. Ils
trouvent que coupler le crédit avec d'autres activités
constituera un moyen rapide pour atteindre leur objectif de
développement. Par ailleurs, il faut signaler que les projets
gouvernementaux tendent à disparaître et ceci à cause de la
philosophie selon laquelle l'Etat ne doit pas faire directement de la
microfinance car :
- les bénéficiaires voient l'Etat comme une
personne fictive et de ce fait n'honorent pas leurs
échéances ;
- les bénéficiaires considèrent l'Etat
comme la plus grande des banques, disposant alors d'énormes ressources
et ne sentirait pas alors les effets de leurs impayés ;
- l'Etat ne prend pas des mesures pour contraindre les
bénéficiaires à payer ;
- etc.
C. Les autres structures du secteur de la
microfinance
Il s'agit ici des autres systèmes qui agissent dans le
secteur de la microfinance mais dont le cadre législatif et
réglementaire n'est pas encore défini. Leur existence peut
s'expliquer, entre autres par l'accoutumance et l'analphabétisme des
populations et le faible taux de pénétration des IMF. Les plus
importants sont :
- le système traditionnel informel : la tontine et
l'usure ;
- le système des crédits intrants et/ou de
campagne.
1. Le système traditionnel
informel
Le système traditionnel informel est composé
des tontines et de la pratique de l'usure. Le cadre réglementaire de ces
systèmes, en particulier des tontines, n'est pas encore
défini.
a. L'usure
L'usure est la pratique d'un intérêt
supérieur au taux légal, exigé par un prêteur. Aux
termes des dispositions de l'article 1er de la loi n°83-008 du
17 mai 1983 portant définition et répression de l'usure,
« constitue un prêt usuraire, tout prêt ou convention
dissimulant un prêt d'argent consenti, en toute matière, à
un taux effectif global, excédant à la date de sa stipulation, le
taux d'usure ». Déterminé par le conseil des ministres
de l'UMOA, ce taux composé du taux d'intérêt nominal auquel
sont ajoutés les diverses commissions et frais est fixé à
27% au Bénin à compter du 11 novembre 2003.
La pratique de l'usure a encore cours au Bénin et
permet aux usagers de résoudre des cas urgents ou d'intervenir pendant
la soudure. Ainsi, trouve t-elle toute son importance en l'absence
d'informations et/ou de produits financiers adéquats aux besoins des
populations cibles.
b. Les tontines
La tontine est une structure d'épargne informelle par
laquelle un groupe d'individus décide de mettre en commun
périodiquement des fonds ou mises que chacun d'eux ramasse par tirage au
sort ou selon un ordre préétabli. Cette forme est la plus
répandue. Les dépôts et le ramassage sont sans
intérêt dans ce cas.
Les tontines se rencontrent partout dans les quartiers de
village, de ville et dans les bureaux des différentes administrations.
Elles servent également à réaliser de petits
projets : démarrage d'activités commerciales, acquisition
d'équipement électroménager, financement de dot,
financement de petits projets agropastoraux, financement de l'artisanat,
acquisition de terrains, etc.
Une autre forme assez répandue également de la
tontine est le système par lequel une personne appelée
« tontinier » ou « banquier ambulant »
passe chez des citoyens qui lui sont affiliés pour collecter
périodiquement des fonds que ces derniers consentent à lui
confier pendant une durée bien déterminée. Le tontinier
s'engage à restituer à chacun, au terme de cette durée,
la somme ainsi constituée contre une rémunération
généralement égale à la mise d'une
période3(*).
Moins qu'un moyen d'accumulation de capital, la tontine
permet de répondre à des besoins primaires, familiaux, et
fonctionne parce que chacun des cotisants, pratiquement au même moment,
souhaite y apporter une réponse définitive par un effort
d'épargne ponctuel.
L'émulation est grande entre cotisants qui souhaitent
rester membres du cercle social ainsi construit en apportant la preuve que
l'argent est effectivement utilisé de façon judicieuse. Le
succès de la tontine repose donc sur la confiance mutuelle et le
principe de la stricte égalité.
Les tontines, selon plusieurs études dont celles de
l'Institut de Recherche et d'Application des Méthodes de
développement (IRAM), sont de véritables banques ambulantes qui
collectent une épargne dépassant 10 milliards de Francs CFA par
année. Nonobstant l'importance de la tontine dans la vie
socio-économique du Bénin, il reste difficile de présenter
une statistique exhaustive du nombre de tontines opérant sur le
territoire national.
2. Le système des crédits
intrants et/ou de campagne
Le système de crédit intrants et/ou de campagne,
destiné surtout à la culture du coton, s'appuie sur les
groupements villageois chargés de distribuer les intrants à
crédit. Le recouvrement se fait à base de la commercialisation du
coton graine. Le système de crédit intrants et/ou de campagne
creuse les écarts de revenus entre les zones productrices de coton et
celles qui ne le sont pas.
III. Populations ciblées par les SFD et leurs
activités
Les populations ciblées par les SFD au Bénin
sont aussi bien urbaines que rurales même si la majorité des
expériences cible en particulier le milieu rural.
En milieu rural, la structure des groupes cibles fait
apparaître une large place faite aux paysans de manière
générale, mais également aux femmes sur l'aspect
« pauvreté » de ces catégories sociales.
D'autres catégories font également l'objet indirectement de
préoccupations spécifiques : les enfants dont la situation
est associée à celle des femmes sur le plan nutritionnel et
sanitaire en général, les jeunes, les pêcheurs, les
commerçants et les artisans.
En milieu urbain, les femmes apparaissent également
comme un groupe cible privilégié pour la majeure partie des
expériences intervenant dans ce milieu. D'autres expériences
visent par ailleurs les artisans et les petits producteurs du secteur informel
de même que les salariés des entreprises publiques ou
privées.
Les femmes font partie des groupes vulnérables de la
société béninoise qui comptent en outre les jeunes
diplômés en quête d'emploi, les chômeurs, les
déflatés jeunes déscolarisés et autres
sous-employés. Elles sont fortement impliquées dans les
activités commerciales, agricoles et artisanales.
Ainsi les populations ciblées par les SFD font preuve
de dynamisme en s'investissant dans des activités
socio-économiques ou génératrices de revenu, aussi bien en
milieu rural qu'en milieu urbain.
PARAGRAPHE2 : LES
PROBLÈMES ACTUELS DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU BÉNIN
Les problèmes actuels du secteur de la microfinance au
Bénin tels que relatés par le Consortium Alafia4(*) lors de sa dernière
assemblée générale tenue en 2008 se rapportent beaucoup
plus aux défis actuels à relever par les diverses institutions
de microfinance pour la pérennité du secteur. Il s'agit notamment
de deux catégories de problèmes : les problèmes
récurrents et les difficultés émergentes. Pour ce qui
concerne les problèmes récurrents, il s'agit de :
- la mobilisation et du recyclage des ressources
financières locales car les IMF en générale n'ont pas une
bonne politique de mobilisation de l'épargne et ne respectent pas
toujours les normes de la loi PARMEC notamment l'instruction n°06 relative
aux modalités de détermination des ratios prudentiels ;
- la mobilisation et de la gestion des lignes de crédit
extérieurs entrainant la mauvaise foi des bénéficiaires
qui considèrent lesdits crédits comme des dons ;
- l'appréciation de l'impact de leurs activités
car les IMF doivent pouvoir mesurer l'impact de leurs activités sur
l'institution d'une part et sur les bénéficiaires d'autre
part ;
- l'organisation de l'assistance technique au
bénéfice du secteur ;
- la mauvaise gouvernance due au non respect des dispositions
de la loi PARMEC, notamment en son chapitre V relatif aux dispositions communes
au Conseil d'Administration, au Comité de Crédit et au Conseil de
Surveillance, et le système mis en place dans les SFD souffre de
beaucoup d'insuffisances et ne permet pas de renseigner de façon fiable
certaines données nécessaires pour l'établissement des
statistiques sectorielles ;
- la mauvaise qualité de l'information
financière ; cause de la non-exécution ou des retards
constatés dans la mise en oeuvre des recommandations formulées
à l'issue des inspections de la cellule qui empêche parfois la
CSSFD de disposer des données fiables pour l'établissement des
statistiques ;
- la conformité à la réglementation dans
la mesure où beaucoup d'entre elles exercent sans un agrément.
Les difficultés émergentes s'énoncent
comme suit :
- la perte de crédibilité de plus en plus
croissante des institutions due à des communications non favorables au
secteur ;
- la dégradation de l'image internationale du secteur
béninois de la microfinance qui rend plus difficile la recherche de
partenaires étrangers pour les institutions de microfinance ;
- l'acharnement du fisc contre certaines institutions de
microfinance mettant ainsi en cause les conventions et agréments
signés par ces dernières.
A la lecture de tous les problèmes
sus-énoncés, il apparaît que les acteurs de la microfinance
au Bénin se préoccupent plus des problèmes liés
à la pérennité des SFD qu'à ceux liés
à ses objectifs fondamentaux qui sont de financer les personnes les plus
pauvres exclues du système financier classique et de contribuer à
la réduction de la pauvreté.
Mais très rapidement, l'effondrement voire la
disparition de certaines institutions de microfinance ont tôt fait de
révéler la fragilité de ces institutions qui, pour la
plupart, n'étaient pas financièrement viables et donc
exposées à la faillite. Les bailleurs de fonds ont donc
placé cette exigence au coeur de l'activité de
microcrédit.
Pendant une dizaine d'années, cette exigence a
relégué au second plan les objectifs sociaux que la plupart des
IMF se sont assignées. Aujourd'hui, l'impact social entre dans les
exigences des bailleurs de fonds qui s'interrogent de plus en plus sur la
portée sociale de leurs actions. Certes les objectifs sociaux ne peuvent
être atteints si la viabilité financière voire la
pérennité de l'institution n'est pas garantie5(*).
SECTION 2 :
DESCRIPTION DU CADRE PHYSIQUE DE L'ÉTUDE ET BILAN DES
ACTIVITÉS.
PARAGRAPHE 1 : DESCRIPTION
DU CADRE PHYSIQUE DE
L'ÉTUDE : LA
CELLULE DE SURVEILLANCE
DES STRUCTURES
FINANCIÈRES
DÉCENTRALISÉES (CSSFD)
I. Historique et attributions de la
CSSFD
A. Historique de la CSSFD
La CSSFD a connu plusieurs dénominations depuis sa
création jusqu'à nos jours. En effet nous notons au moins trois
depuis sa création.
1. De 1998 à 2003
En application de la loi N° 97-027 du 08 août 1997,
portant réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit, le ministre des
finances et de l'économie a créé, par arrêté
N° 002/MF/DC/DGTCP/DAMF du 12 janvier 1998, une cellule d'appui et de
suivi des institutions de microfinance au Bénin.
2. De 2003 à 2007
La Cellule d'appui et de suivi fut modifiée par
arrêté N° 607/MFE/DC/MICROFIN du 27 mai 2003 portant
création, attributions, organisation et fonctionnement de la cellule de
microfinance.
3. De 2007 à nos jours
L'article 1er de l'arrêté N°
129/MDCMFPPME-MDEF/DC/CTJ/CTPMF/DSSMF du 18 janvier 2007 portant attributions,
organisations et fonctionnement de la Direction de la Surveillance du Secteur
de la Microfinance (DSSMF) stipule qu'il est créé au
ministère délégué, chargé de la
microfinance, de la promotion des petites et moyennes entreprises et de
l'emploi des jeunes et des femmes une direction de surveillance du Secteur de
la Microfinance. Ainsi la dénomination de la cellule a été
modifiée par le présent arrêté.
Cependant, le décret N°
456/MEF/DC/SGM/CSSFD/SAF/DAF portant nomination du coordonnateur de la Cellule
de Surveillance des Structures Financières Décentralisées
modifie encore ainsi, cette dénomination de la Direction de Surveillance
du Secteur de Microfinance ci-dessus citée, devenue Cellule de
Surveillance des Structures Financières Décentralisées
(CSSFD). Mais ceci n'a guère été encore ratifié par
un arrêté ministériel.
B. Attributions de la CSSFD
Les attributions de la CSSFD se résument en la
protection, en la supervision et en la prévention du secteur de la
microfinance.
A ce titre, elle est chargée entre autres de :
- instruire les dossiers soumis à l'autorisation
d'exercice d'activités de microfinance ;
- procéder à la vulgarisation des textes
régissant le secteur de la microfinance ;
- contrôler sur pièces et sur place les
institutions de microfinance (IMF) ;
- organiser la collecte, le traitement et la diffusion des
informations statistiques concernant les IMF ;
- réaliser des études sur le secteur de la
microfinance ;
- veiller à la protection des dépôts
auprès des IMF.
II. Fonctionnement et
autres dispositions relatives au fonctionnement de la CSSFD
A. Fonctionnement de la CSSFD
La Cellule de Surveillance des Structures Financières
Décentralisées comprend :
- un secrétariat ;
- un Service de la Réglementation et des Etudes
(SRE) ;
- un Service du Contrôle et de la Statistique
(SCS) ;
- un Service Administratif et Financier (SAF).
1. Le secrétariat
Le secrétariat est chargé de l'enregistrement,
de la saisie et de l'expédition de courriers, ainsi que de toutes autres
tâches qui lui sont confiées par le coordonnateur.
2. Le Service de la Réglementation
et des Etudes (SRE)
Le Service de la Réglementation et des Etudes est
chargé de :
- la gestion des dossiers relatifs à la
délivrance et au retrait de l'autorisation d'exercice de
l'activité de microfinance ;
- la coordination de tous travaux d'études relevant du
secteur de la microfinance.
3. Le Service du Contrôle et de la
Statistique (SCS)
Le Service du Contrôle et de la Statistique est
chargé de :
- la réalisation des contrôles sur pièces
et sur place des IMF ;
- la gestion de la base de données relative au secteur
de la microfinance ;
- la gestion du dispositif d'échange d'informations
(centrale d'échange d'informations ou centrale des risques portés
par les institutions de microfinance) ;
- l'élaboration et de l'analyse des agrégats
financiers nationaux du secteur de la microfinance ;
- l'élaboration d'outils destinés à la
supervision des IMF.
4. Le Service Administratif et Financier
(SAF)
Le Service Administratif et Financier est
chargé :
- de la gestion administrative du personnel ;
- de la rédaction des rapports d'activités
trimestriels et annuels de la CSSFD ;
- du suivi des relations avec les partenaires nationaux et
extérieurs ;
- de l'organisation des sessions de formation à
l'intention des agents de la CSSFD ;
- de l'élaboration du budget de la CSSFD et de son
exécution ;
- de la tenue des livres comptables ;
- de la gestion des ressources financières
allouées à la CSSFD et de la gestion du matériel ;
- de l'établissement des bons de commande ;
- de l'achat et de la gestion des fournitures.
Ces services se subdivisent en sous-services
appelés divisions et chargés d'assurer les tâches de
la CSSFD. On distingue alors :
Pour le Service de la Réglementation et des
Etudes :
- Division de la Réglementation
- Division des Etudes
Pour le Service du Contrôle et de la Statistique :
- Division du Contrôle
- Division de la Statistique
Pour le Service Administratif et Financier :
- Division des Affaires Administratives
- Division des Affaires Financières.
B. Autres dispositions relatives au
fonctionnement de la CSSFD
La CSSFD, mise à part les nombreuses dispostions sus
énoncées, connaît également plusieurs autres
dispositions relatives à son fonctionnement. Il s'agit du fait
que :
- la CSSFD soit dirigée et administrée par un
coordonnateur nommé par décret sur proposition du Ministre des
Finances et de l'économie.
- le personnel de la CSSFD soit composé d'Agents
Permanents de l'Etat émargeant au Budget National et auxquels peuvent
s'ajouter des contractuels.
- le Coordonnateur soit assisté dans ses fonctions par
des Cadres de la cellule en qualité d'experts assistants.
- le Chef du Secrétariat assure la fonction de
secrétaire particulier du coordonnateur. Il est nommé par note de
service du coordonnateur.
- les Chefs de Service soient nommés par
Arrêté du Ministre des Finances et l'Economie, sur proposition du
coordonnateur.
- les Chefs de Divisions soient nommés par note de
service du coordonnateur sur proposition des Chefs de service.
III. Forces et faiblesses de la CSSFD
Le stage effectué à la CSSFD nous a permis de
constater qu'elle dispose d'atouts majeurs pouvant contribuer à
l'accomplissement de sa mission de surveillance des structures
financières décentralisées. Comme atouts nous pouvons
citer :
- le rôle fondamental joué par la cellule en
raison des pratiques de surveillance et de contrôle du secteur de la
microfinance au Bénin ;
- le professionnalisme avéré du
personnel ;
- la motivation et le fort degré de mobilisation du
personnel ;
- le suivi et le contrôle réguliers des
institutions de microfinance ;
- la rigueur observée dans les formalités
d'accord d'agrément, de reconnaissance et de convention ;
- etc.
Cependant, même si la cellule constitue un instrument
incontournable et jouit de nombreux atouts, quelques handicaps apparaissent
dans son fonctionnement et constituent de ce pas des faiblesses pouvant freiner
le bon déroulement de sa mission. Comme faiblesses, nous pouvons citer
entre autres :
- la complexité des documents à fournir afin de
bénéficier d'une autorisation d'exercice, d'une convention ou
d'un agrément ;
- le manque de ressources matérielles notamment des
ordinateurs et des fournitures de bureau ;
- absence de représentations locales, régionales
ou départementales de la CSSFD sur le territoire national en
matière d'encadrement des IMF ;
- non supervision des IMF de l'informel par la CSSFD ;
- etc.
PARAGRAPHE 2 : BILAN DES
ACTIVITÉS RÉALISÉES PAR LA
CELLULE DE SURVEILLANCE
DES
STRUCTURES
FINANCIÈRES DÉCENTRALISÉES
(CSSFD)
Pour ce qui est des activités proprement dites de la
CSSFD, le bilan paraît mitigé, par référence aux
principales activités que sont : la délivrance de
l'autorisation d'exercice, le contrôle sur pièces et sur place des
IMF ainsi que la production des statistiques sur le secteur.
I. Point sur la formalisation du
secteur
Le tableau ci-dessous décrit l'effort qui a
été fourni pour la formalisation du secteur.
Tableau 1 : Evolution du nombre
d'autorisations d'exercice accordées (1999-2008)
Année
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
TOTAL
|
Agréments
|
04
|
-
|
06
|
05
|
03
|
03
|
01
|
02
|
03
|
06
|
35
|
Conventions
|
02
|
-
|
02
|
-
|
02
|
-
|
01
|
-
|
-
|
01
|
7
|
Reconnaissances
|
-
|
-
|
69
|
56
|
20
|
14
|
11
|
-
|
-
|
-
|
170
|
Nombre d'autorisations
|
06
|
00
|
77
|
61
|
25
|
17
|
13
|
02
|
03
|
07
|
211
|
Nombre d'autorisations cumulé
|
|
06
|
83
|
144
|
169
|
186
|
199
|
201
|
204
|
211
|
Source : Cellule de Surveillance des
Structures Financières Décentralisées
Au total, 211 IMF sont officiellement autorisées au 31
décembre 2008, soit 35 agréments délivrés, 170
reconnaissances accordées et 07 conventions signées alors
même qu'un recensement des IMF a été fait en novembre 2005
par la Cellule et dénombrait 762 IMF.
Ainsi, plusieurs institutions continuent d'exercer leurs
activités dans l'informel, cinq années après la mise en
application de la loi régissant le secteur et adoptée en 1997.
Notons que celle-ci a prévu pour les IMF en activité avant son
adoption, deux (2) années comme délai de mise en
conformité aux nouvelles dispositions et que plusieurs campagnes de
vulgarisation des textes législatifs et réglementaires et de
multiples séances de sensibilisation ont été
réalisées.
Les différentes raisons de cette situation sont
liées aux difficultés de constitution des dossiers de demande
d'autorisation d'exercice et d'ordre administratif. Au nombre de celles-ci, il
peut être cité :
- le défaut de récépissé de
dépôt des statuts de l'institution et la liste des dirigeants au
greffe du tribunal ;
- l'absence de manuels de procédures comptables et
financières, de contrôle ;
- l'absence de manuel de procédures de politique de
crédit ;
- l'absence de projection financière ;
- la difficulté d'élaboration d'un plan
d'affaire dont la production est recommandée ;
- la difficulté de production de casier judiciaire
encore que la décision a été prise de substituer à
cette pièce une attestation de bonne moralité
délivrée par une autorité de la localité : le
Chef d'Arrondissement ou le Maire ;
- les difficultés d'enregistrement des associations
d'épargne et de crédit auprès du Ministère
chargé de l'Intérieur et de la Sécurité Publique
qui les considère à tort comme relevant du Ministère des
finances.
II. Point du suivi
des activités des IMF par la CSSFD
La cellule de microfinance réalise des
activités de suivi des IMF par : i) le contrôle sur
pièces et sur place de ces structures, ii)
l'inspection-vérification et iii) la production des statistiques sur le
secteur en vue de permettre aux principaux acteurs du secteur d'avoir une
meilleure visibilité du secteur.
Tableau 2 : Evolution des inspections
réalisées par la CSSFD
Eléments
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
Nombre d'inspections
|
0
|
6
|
20
|
50
|
34
|
33
|
35
|
42
|
67
|
287
|
Sources : CSSFD
A la fin décembre 2008, la CSSFD a
réalisé 287 contrôles sur places
précédés des contrôles sur pièces. A la
lumière des statistiques, ces contrôles n'ont connu leur vitesse
de croisière qu'à partir de l'année 2002 où 20, 50,
42 et 67 inspections ont été réalisées
respectivement en 2002, 2003, 2007 et 2008. Il convient de souligner que la
quasi-totalité des institutions inspectées sont des structures
autorisées. Mais le taux de couverture de l'ensemble des IMF est
relativement faible et interpelle les structures de tutelle, surtout que le
suivi des activités vise la protection des épargnants et
l'évaluation des pratiques du secteur au regard de la
réglémentation. Par ailleurs, deux périodiques
étaient et seront initiés par la cellule pour fournir aux
principaux acteurs du secteur des informations quantitatives et qualitatives
pour une meilleure lisibilité de la microfinance au Bénin. Il
s'agit de la Note Trimestrielle de Conjoncture de la Microfinance (NTCM) et du
Bilan et Perspectives de la Microfinance au Bénin (BPM Bénin).
Chapitre 2 :
CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA
RECHERCHE
Dans ce chapitre, nous avons présenté d'une
part la problématique, les intérêts, les objectifs et les
hypothèses de l'étude et d'autre part la revue de
littérature et la méthodologie de recherche.
CHAPITRE 2 : CADRE
THÉORIQUE ET
EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE
SECTION 1 :
PROBLÉMATIQUE, INTÉRÊT, OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE
L'ÉTUDE
PARAGRAPHE 1 :
PROBLÉMATIQUE ET INTÉRÊT DE L'ÉTUDE
La politique monétaire menée par la BCEAO
jusqu'au début de la décennie 90 a été
particulièrement restrictive et rigide6(*). Elle est basée sur des instruments de
contrôle quantitatif et qualitatif des crédits et concours aux
économies d'une part et sur la fixation administrative des taux
d'intérêt d'autre part.
Après la crise bancaire sous-régionale de la
fin des années 80, le Bénin à l'instar des autres pays de
l'UEMOA, a marqué sa détermination à préserver un
fonctionnement harmonieux du système bancaire et prévenir toute
situation de banqueroute. Il s'en est suivi un faible niveau des
dépôts bancaires auprès des institutions financières
et la restriction des conditions d'entrée sur le marché
bancaire ; ce qui n'a pas favorisé la création des banques
de petite taille plus proches des PME et de certaines couches de la population
afin de répondre beaucoup plus promptement au financement de leurs
activités.
Pour faire face aux besoins importants en services financiers
des segments de marché mal desservis, les populations à la base
soutenues par les gouvernants eurent recours aux initiatives de microfinance
qui constituent une source importante de mobilisation de l'épargne et
d'octroi de crédit. Un secteur de la microfinance s'est donc mis en
place dans la dynamique d'un secteur financier pour développer
essentiellement des produits pertinents à l'endroit des plus
démunis. C'est dans cette optique que Bio Tchané affirme
que : « Les IMF ont commencé leur installation au
Bénin vers les années 1980, en réplique à la
mauvaise intermédiation financière formelle ».
Ses objectifs incluent généralement la
réduction de la pauvreté, le renforcement de la position sociale
des populations défavorisées, la création d'emplois, le
soutien à croissance des entreprises.
Cependant, pour développer leurs activités et
donc poursuivre leurs objectifs, les IMF ont bénéficié
d'un soutien financier aussi bien de l'Etat que des bailleurs de fonds sous
forme de subventions et de prêts concessionnels7(*). Ces ressources jouent un
rôle capital pour leur lancement, dans la mesure où elles
apportent une aide précieuse au cours de la première phase durant
laquelle l'institution ne possède pas encore de capitaux propres. Il
n'en reste pas moins que les subventions et les prêts concessionnels ne
sont disponibles que de manières et au prix de procédures assez
longues. Pour toutes ces raisons, ces moyens financiers ne suffiront sans doute
pas pour financer l'expansion nécessaire des IMF pour atteindre
l'autonomie financière et pour toucher un nombre considérable de
pauvres.
S'il s'avère, comme ce sera certainement le cas, que
les subventions et prêts à condition de faveur ne peuvent assurer
le financement total de l'expansion des IMF, celles-ci devront consolider la
collaboration des bailleurs pour obtenir d'autres ressources. Seules les
institutions présentant des perspectives de viabilité, des
indicateurs de performance, tant financière que sociale satisfaisants
pourront continuer à bénéficier de leurs soutiens
financiers indispensables pour mettre les prestations de la microfinance
à la portée des pauvres et des plus démunis.
Par ailleurs, l'objectif des IMF étant d'oeuvrer pour
la réduction de la pauvreté par le renforcement de la position
sociale des populations pauvres, elles doivent orienter leurs actions vers ces
dernières. Il est crucial d'augmenter au maximum l'efficacité et
la compétence des prestations de microfinance qui leur sont offertes.
Or force est de constater que les pauvres se trouvent dans plusieurs domaines
d'activités et ne sont en réalité pas trop facile à
identifier en raison des critères de reconnaissance qui ne sont pas
facilement saisissables.
D'ailleurs, la banque mondiale définit par exemple deux
seuils de pauvreté internationale de 1$ ou de 2$ par jour et par
tête8(*) et selon le
sommet de microcrédit de 2005, les plus pauvres sont ceux qui se situent
dans la moitié inférieure du groupe des personnes qui vivent en
dessous du seuil de pauvreté le plus sévère, dont le
niveau de consommation est inférieur à 1$ par jour. Pour
atteindre alors les pauvres, les IMF doivent non seulement développer
leurs activités dans les domaines où se trouve cette population
mais également y être performantes.
Depuis plus d'une décennie que le vent des
institutions de microfinance souffle au Bénin, plusieurs travaux ont
étudié la performance financière et mieux la performance
économique. L'hypothèse fondamentale sous-jacente était
que la microfinance était l'affaire des pauvres et du coup l'objectif
social était quelque peu masqué. Selon Acclassato (2006),
plusieurs éléments ont contribué à cette vision.
Le premier, la forte médiatisation du
microcrédit à travers l'expérience du Dr Mohammed Yunnus
avec les couches déshéritées du Bengladesh et qui a
donné naissance à la Grameen Bank.
Le deuxième élément qui a masqué
l'intérêt de l'évaluation des performances sociales est la
proximité offerte par le microcrédit. Lapenu et al. (2004) ont
identifié trois services de proximité pour les
bénéficiaires de microcrédit : la proximité
géographique, la proximité sociale et la proximité
temporelle.
Le troisième élément qui contribue
à la marginalisation des performances sociales dans l'évaluation
des IMF réside dans l'absence ou la difficulté de mesure des
indicateurs sociaux. Les institutions de microfinance identifient leur mission
comme la lutte contre la pauvreté et l'insertion des exclus dans
l'activité économique (Lapenu et al. 2004). De ce fait, les
performances sociales sont considérées comme acquises et l'effort
des IMF se concentre sur la recherche d'une autonomie financière
indispensable pour leur viabilité, tant il est vrai que l'objectif
social ne peut être poursuivi que si les IMF sont pérennes.
Mais la recherche de l'autonomie financière peut amener
ces institutions à préférer une clientèle moyenne
capable d'apporter les garanties d'un remboursement intégral du
crédit et à prioriser des opérations de court terme. Le
risque est grand que les IMF tendent au fur et à mesure de leur
développement vers des conditionnalités proches du système
bancaire classique éliminant ainsi et de plus en plus la
clientèle pauvre.
Cette tendance à trop s'occuper de la performance
financière au détriment de celle économique emmène
les institutions de microfinance, dans la recherche de la
pérennité, à privilégier plus les indicateurs de
rentabilité que ceux de portées sociales. On enregistre des
sommes très importantes d'encours de crédit qui sont allés
jusqu'à 59.381.431.1599(*) en 2006 pouvant traduire une amélioration des
conditions de vie des populations les plus pauvres. Mais il n'existe pas
beaucoup d'études pouvant témoigner de leur efficacité
sociale. Ce qui pourrait même aider et inciter les partenaires au
développement et les bailleurs de fonds dans leur prise de
décision et par ricochet à investir davantage dans le secteur de
la microfinance. C'est cet état de chose qui nous a motivés, au
terme de notre stage, à orienter notre étude sur
l'« analyse de l'efficacité sociale des IMF
au Bénin ».
Ce sujet permettra de faire ressortir les dessous d'une
évaluation d'efficacité sociale à savoir les
réponses aux questions suivantes :
- quelles sont les mesures pertinentes de l'efficacité
sociale et de l'efficacité financière des IMF au
Bénin ?
- quelles sont les distributions de l'efficacité
financière et de l'efficacité sociale des IMF béninoises
?
- y a-t-il un lien entre les deux types
d'efficacité ?
Aussi sur le plan pratique, cette étude permettra de
mettre à la disposition de la CSSFD, des partenaires au
développement et des diverses autorités des données
empiriques sur l'efficacité sociale des IMF.
PARAGRAPHE 2 : OBJECTIFS
DE L'ÉTUDE ET HYPOTHÈSES DE RECHERCHE.
I. Objectifs de recherche
L'objectif principal de notre étude est
d'analyser la capacité des IMF au Bénin à servir les
pauvres. Pour atteindre cet objectif général, nous nous sommes
fixés quatre objectifs spécifiques à savoir :
- analyser la distribution des niveaux des deux types
d'efficacité des IMF au Bénin ;
- établir les relations entre l'indicateur de
rentabilité financière et celui à portée
sociale ;
- identifier les déterminants de l'efficacité
sociale des IMF au Bénin.
II.
Hypothèses de recherche
Pour conduire nos recherches, nous nous sommes fondés
sur les hypothèses suivantes :
H1 : les IMF béninoises sont plus
financièrement efficaces que socialement.
H2 : il existe une corrélation
positive entre l'efficacité financière et l'efficacité
sociale d'une IMF
H3 : plus les IMF octroient de
crédit aux femmes, plus elles sont sociales.
SECTION 2 : REVUE DE
LITTÉRATURE ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
PARAGRAPHE 1 : REVUE DE
LITTÉRATURE
En vue de définir une base méthodologique pour
notre étude, nous nous sommes proposés d'exposer quelques travaux
menés par certains auteurs dans le cadre de mesure de
l'efficacité des IMF tant sur le plan financier que social et d'exposer
brièvement les déterminants de l'efficacité sociale au
sein des IMF.
I. Efficacité financière
des IMF
Un exemple de normalisation nous est fourni par
Microrate10(*). Le guide
proposé se concentre sur quatre dimensions principales :
- Qualité du portefeuille :
la source de risque la plus importante pour une institution financière
réside dans son portefeuille de crédits. Non seulement le
portefeuille de crédits est - et de loin - l'actif le plus important
pour une IMF, mais en outre, la qualité de cet actif et donc le risque
qu'il pose pour l'institution, est assez difficile à mesurer. Pour les
IMF, dont les crédits ne sont pas couverts par des garanties, la
qualité du portefeuille est absolument cruciale. Le portefeuille
à risque (PaR) s'est imposé comme l'indicateur de mesure de la
qualité du portefeuille ;
- Efficacité et
productivité : les indicateurs d'efficacité et de
productivité sont des mesures de performance qui montrent la
manière dont les institutions rationalisent le traitement de leurs
opérations. Les indicateurs de productivité reflètent la
quantité d'output par unité d'input, alors que les indicateurs
d'efficacité prennent en compte en plus le coût des inputs et/ou
le prix des outputs ;
- Gestion financière : la
gestion financière est une fonction de back-office qui a pour objectif
de garantir un niveau de liquidité suffisant afin de couvrir les
obligations d'une IMF (i.e. décaissement des crédits et
remboursement des emprunts aux créanciers). La gestion financière
est d'autant plus importante à prendre en considération si l'IMF
a une activité de collecte d'épargne ;
- Rentabilité: Les
indicateurs de rentabilité - ROE (Rentabilité sur fonds propres)
et ROA (Rentabilité sur actifs) -reflètent la performance de
l'ensemble des domaines de l'institution.
Par ailleurs, la rentabilité est
considérée comme l'un des critères de performance
financière des IMF car quelle que soit la motivation de l'entité
« entreprise », il s'agit toujours de tirer le meilleur
résultat de toutes les actions qui exposent à des risques des
capitaux privés ou une fraction des capitaux publics. Donc, parler de
rentabilité, c'est rechercher le rapport de résultats à
des moyens mis en oeuvre afin de permettre des choix ou de juger le bien
fondé des options qui ont été retenues. Selon l'Ordre des
Experts Comptables et Comptables agréés (1969), « la
rentabilité est le rapport d'un résultat et des ressources
engagées pour l'obtenir ». Autrement dit, « la
rentabilité est la capacité d'un capital placé ou investi
à procurer des revenus exprimés en termes financiers »
(Silem et alliés, 1989). Ainsi, la rentabilité est une dimension
essentielle de l'activité de l'entreprise. Elle reste un critère
de choix très prisé par les dirigeants d'une part et tous les
autres acteurs d'autre part. La rentabilité peut être
financière ou sociale.
Le rôle de la rentabilité en tant que type
d'analyse entrepris en vue d'une prise de décision vis-à-vis
d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques
des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel,
prêteurs, dirigeants ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à
cette exigence.
L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de
répondre à deux exigences à savoir :
- assurer le maintien de son capital ;
- et acquitter les intérêts dus aux
prêteurs si elle développe l'activité d'épargne
(déposants) et assurer le remboursement des emprunts.
La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des
ratios appropriés suivant certaines normes. Ces ratios permettent des
comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps
spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de
la performance antérieure ou par comparaison avec les structures
similaires. Ainsi nous distinguons plusieurs sortes de ratio de
rentabilité au sein de l'IMF dont les plus récurrents
sont :
- le ratio de rentabilité des
actifs qui mesure la capacité de l'IMF à utiliser
son actif de façon rentable. Il traduit ce que rapporte un franc d'actif
engagé dans l'exploitation de l'IMF. Il reflète aussi bien la
marge de profit que l'efficacité de l'IMF. La Banque Centrale des Etats
de l'Afrique de l'Ouest, la BCEAO propose une norme d'au moins
3% (Acclassato 2006);
- le ratio de rentabilité des fonds
propres, il exprime combien rapporte à la fin de chaque
exercice, un franc de ressources personnelles engagé par l'IMF. La BCEAO
en exige un minimum de 15% (Houégban et Kloussé, 2007).
Il existe également d'autres types de ratio entrant en
ligne de compte pour la détermination de la performance
financière et économique à savoir :
- le ratio d'autosuffisance
opérationnelle dont le minimum exigible est de 130%
traduit la capacité de l'institution à générer
suffisamment de revenus pour couvrir les coûts nécessaires
à son exploitation de manière à continuer à offrir
des services financiers à sa clientèle-cible et de manière
durable ;
- le ratio de créances en
souffrance qui concerne les crédits en impayés de
plus de 90 jours (norme BCEAO : ratio < 3%), le ratio de coûts
opérationnels (norme BCEAO : ratio = 35%) et le ratio de rendement de
portefeuille (norme BCEAO ratio > 15%).
Par ailleurs, Acclassato a utilisé ses
différents ratios pour déterminer les performances
économiques et financières d'une dizaine d'IMF au Bénin en
2006. L'étude a révélé une certaine concentration
autour du pôle économique et financier.
Cinq institutions formaient ce pôle : PADME, PAPME,
CPEC, FINADEV et VITAL-FINANCE. Le PADME a réalisé la plus grande
performance économique et la FECECAM, la plus petite performance
économique. Les meilleures performances de PADME sont connues et peuvent
déjà inspirer plusieurs IMF. La faible performance
économique de la FECECAM est due aux nombreuses difficultés
qu'elle rencontre dans la gestion de son portefeuille de prêt avec un
nombre important d'impayés.
Cette situation a d'ailleurs amené le gouvernement
à mettre en 2006, la structure sous administration provisoire en
attendant une restructuration profonde.
Berger et Humphrey (1997) ont suggéré d'ailleurs
que dans le but de l'évaluation de l'efficacité dans les
institutions financières, une variété de
spécification doit être utilisée et les résultats
devraient être comparés. Dans ce cas, une spécification
signifie une combinaison particulière d'intrants et d'extrants dans le
modèle DEA. Et de cette manière, chaque spécification est
considérée comme une manière différente de mesurer
l'efficacité11(*).
Par cette approche, Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar
Molinero ont pu définir quatre sortes de spécifications à
savoir ACE-LR, ACE-L, ACE-R et C-R toutes pouvant mesurer l'efficacité
financière.
Notons qu'il n'existe pas que le procédé des
ratios financiers pour mesurer l'efficacité financière des
institutions financières. Il existe également l'approche par la
fonction de production. A cet effet, la méthode est d'application
très générale, appropriée pour toute unité
productive (Farrell, 1957) y compris celle du secteur microfinancier.
L'examen de la littérature révèle en
effet l'existence de plusieurs tentatives de mesure empirique
d'efficacité des institutions financières notamment bancaires par
la méthode des frontières d'efficacité dans les pays
d'Asie et d'Amérique latine : Mahadzir (2004) sur l'analyse des
performances comparées des banques malaisiennes à
propriété étatique, étrangère et
privée nationale, Hasan (2004, 2005) sur la pertinence de la mesure de
l'efficacité des banques islamiques par les méthodologies
classiques dont celle des frontières, Iimi (2002) sur l'efficience de
l'industrie bancaire pakistanaise après le programme d'ajustement
structurel de 1990, Grigorian et al. (2005) sur l'analyse comparée de
l'efficacité du système bancaire de Bahrain par rapport à
celui des autres pays du moyen orient et de Hong Kong,
Léon (2001) sur l'efficacité de la microfinance,
de type banques péruviennes municipales, Qayyum et al (nd) sur
l'efficience et la soutenabilité de la microfinance en Asie du Sud
(Pakistan, Bangladesh, Inde), Lamberte et al. (2002) sur l'efficacité
des banques coopératives rurales aux Philippines, Nieto et al. (2004)
sur l'efficacité des institutions de microfinance dans 8 pays
d'Amérique Latine (Bolivie, Colombie, République dominicaine,
Equateur, Mexique, Nicaragua, Pérou, Salvadore) au Pérou et bien
sûr dans les pays développés comme l'analyse de Worthington
sur l'efficacité-coût des institutions financières non
bancaires australiennes, Drake et al. (2003) sur la concurrence et
l'efficacité dans les banques aux Royaumes-Unis (impact de la forme
coorporatiste de propriété) ou encore Rouabah (2002) sur
l'économie d'échelle, économie de diversification et
efficacité productive des banques luxembourgeoises, une analyse
comparative des frontières stochastiques sur données en panel ;
on peut citer quelques rares analyses empiriques sur les institutions
financières de la zone UEMOA : Igué (2006) sur réforme du
système financier, efficacité bancaire et croissance
économique, une référence à la zone UEMOA, de
Mahamadou (2005), performances des Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) au Niger, une analyse comparative selon la
typologie des institutions de microfinance, de Dao (2007) sur
l'efficacité technique et performances des banques au Burkina Faso,
estimation d'une frontière de coûts stochastiques sur
données de panel.
II.
Efficacité sociale des IMF
L'efficacité sociale peut être définie
comme l'amélioration durable du bien-être des exclus par leur
inclusion dans le système financier, et sa rentabilité
financière nécessaire pour l'autonomisation des IMF, des
bailleurs de fonds et pour l'assurance de leur pérennité. Selon
Lapenu et Zellner (2003), la performance sociale d'une organisation (qu'elle
soit une firme privée à but lucratif, une coopérative ou
une ONG) comprend les relations de l'organisation avec ses clients et avec les
autres groupes de parties prenantes12(*) .
Pour ce qui concerne les IMF, la manière standard de se
concentrer sur leur performance sociale, est à travers les mesures de
portée sociale dans le cadre des travaux de Yaron. Les problèmes
méthodologiques ont été interrogés par Hulme
(2000). Six méthodologies sont utilisées de nos jours pour
évaluer la portée sociale et qui d'ailleurs méritent un
examen plus approfondi13(*) : IMP-ACT, AIMS, SROI, Accion PAF, CGAP (PAT).
Le tableau N°3 ci-dessous les décrit brièvement.
Les méthodes d'évaluation sociale des
IMF
Nom
|
Description
|
Analyse
|
IMP-ACT
|
il vise à améliorer la qualité des
services de microfinance et leur impact sur la lutte contre la pauvreté.
(http://www.imp-act.org)
|
Elle s'appuie sur la collecte d'informations quantitatives
provenant des statistiques d'IMF clients. Statistiques descriptives, test de
différences dans les moyennes et les médianes, des
corrélations et des tests d'hypothèses sont
générés à partir des données obtenues.
|
AIMS
|
Assessing the Impact of Microenterprise Services vise à
mesurer la manière dont la microfinance interagit avec la vie de leurs
emprunteurs.
(http://www.msiworlwide.com/gral/nwproductinfo/aim_page.htm)
|
Il place les familles au centre de son analyse. Il utilise des
techniques qualitatives et quantitatives. Il considère les
hypothèses au niveau des ménages, individus, des entreprises et
des collectivités
|
SROI
|
Social Return On Investment tente de mesurer sous la forme
d'un ratio d'investissement, la valeur sociale et environnementale
créé par une organisation. (http : sroi.london.edu)
|
la méthodologie est encore en construction. Par
exemple, le revenu généré par l'entreprise essaie
d'être mesurée grâce à des économies aux
donateurs.
|
ACCION
PAF
|
Accion Poverty Assesment Framework compare les
caractéristiques socio-économiques de ses clients par rapport au
seuil de pauvreté nationaux et internationaux.
(www.accion.org)
|
les données qu'il emploie pour le moment sont les
données disponibles au sein de l'IMF. Les recettes ou les
dépenses sont comparées au seuil de pauvreté. Il analyse
les corrélations et les régressions à plusieurs variables
pour évaluer le potentiel de certaines variables comme proxy du niveau
de pauvreté. Par exemple, un prêt de taille.
|
PAT
|
Il mesure la portée sociale de la pauvreté par
la mise des clients d'une institution dans le contexte de non clients. C'est
la même méthodologie qu'utilise l'ONU pour l'IDH.
(http://www.microfinancegateway.org/poverty/pat.html)
|
l'analyse se fait sur la base de 300 indicateurs de
pauvreté qui sont réduits à 30 par le biais de l'analyse
en composantes principales. Un indice de pauvreté est finalement
construit à partir de ces indicateurs
|
SPI
|
Social Performance Indicators Initiative va au-delà de
la sensibilisation contre la pauvreté. La performance sociale aurait
quatre dimensions: l'aide aux pauvres et aux exclus, l'adaptation des services
et des produits aux clients cibles, l'amélioration du capital social et
politique des clients et des communautés, et la responsabilité
sociale des institutions
(http://www.spifinance.com)
|
quatre dimensions sont collectées par un par
questionnaire. Les réponses de questionnaire reçoivent un
système de pondération à partir d'une analyse en
composantes principales. Les résultats sont représentés au
moyen d'un losange, dont les quatre sommets donnent une mesure des performances
sociales des IMF.
|
Sources : B
Gutiérrez-Nieto et al, 2005.
Acclasato D. a par exemple utilisé la méthode
SPI pour évaluer les performances sociales d'une dizaine d'institutions
de microfinance au Bénin en 2006. Selon cette étude, le
positionnement des IMF a révélé une certaine concentration
des IMF sur les performances sociales. Cela concernait deux tiers des
institutions enquêtées. Le PAPME se présentait comme
l'institution la plus fragile socialement tandis que le CBDIBA s'était
positionné comme la meilleure institution aux regards des objectifs
sociaux.
Le segment de marché sur lequel s'était
positionné PAPME pourrait expliquer ce résultat. En effet le
PAPME traite avec des petites et moyennes entreprises avec des prêts
entre 500 000 FCFA et 40 000 000 FCFA. Cela peut l'amener à adopter des
comportements proches de ceux du système bancaire dans la gestion des
crédits.
Par ailleurs, les travaux de Gutiérrez-Niéto,
Serrano-Cinca et Mar Molinero en 2007 leur ont également permis
d'utiliser des spécifications pour évaluer l' efficacité
sociale de 89 IMF pour lesquelles les informations étaient disponibles.
Ils ont pu spécifier trois indicateurs de mesure de l'efficacité
sociale par la méthode DEA. Il s'agit des spécifications ACE-WP,
ACE-W, ACE-P qui permettraient respectivement de déterminer les
institutions qui servent les pauvres et les femmes, celles qui servent les
femmes et celles qui servent les pauvres. Les résultats leur ont permis
de trouver par exemple que c'est seulement 35,53% des IMF qui servent les
femmes et luttent contre la pauvreté.
Ø Présentation d'un indicateur
spécial d'avantage aux plus pauvres
Un objectif important du microcrédit est de lutter
contre la pauvreté. Karim et Osada (1998) ont même pensé
que la meilleure manière de financer le développement est
à travers l'impact sur les pauvres, au moins dans le court terme, et
qu'il est beaucoup plus efficace de commencer par le bas, en soutenant
directement les pauvres par le microcrédit.
Matin et al (2002) ont discuté la manière de
concevoir et de fournir les meilleurs services financiers pour les pauvres. Ils
font valoir que le microcrédit contribue à la lutte contre la
vulnérabilité et participe à la réduction de la
pauvreté. L'impact social du microcrédit a été
évalué par exemple, en Zambie par Copestake et al en 2001,et par
Mosley en Bolivie en 2001. Le problème est de savoir comment mesurer la
pauvreté et la proportion dans laquelle les microcrédits sont
accordés aux pauvres.
Comme un indicateur approximatif d'évaluation de
l'atteinte des pauvres par le microcrédit, les IMF utilisent le nombre
d'emprunteurs. La définition de mixmarket14(*) par rapport à cela est
« le nombre d'individus qui ont présentement un prêt en
cours auprès de l'IMF ou qui sont responsables du remboursement d'une
partie du portefeuille de prêts bruts ». L'hypothèse est
qu'une institution qui accorde des prêts à de nombreuses
personnes joue un rôle important dans la lutte contre la
pauvreté. Mais tous les emprunteurs ne sont pas forcément des
pauvres.
Une enquête de Dalley-Harris en 2004 sur 3000 IMF, a
montré que 67,7% de leurs emprunteurs étaient parmi les plus
pauvres, même si ce pourcentage varie d'une institution à une
autre. Mixmarket définit comme pauvres : « les clients
qui sont en dessous du seuil de pauvreté ». Ce n'est pas
totalement satisfaisant encore que la pauvreté est un concept relatif et
doit être mesurée par rapport à la richesse
générale de la population.
Par exemple, certaines institutions de microfinance visent
à réduire la pauvreté en Europe où le seuil de
pauvreté est nettement plus élevé. D'ailleurs, le nombre
de « clients en dessous du seuil de pauvreté »
n'est souvent pas disponible dans les statistiques que présentent les
IMF au Bénin.
En outre, une institution qui prête à de nombreux
individus peut être en train de prêter aux plus riches de la
société. Les membres les plus riches de la société
sont, bien évidemment, en mesure de répondre à leurs
remboursements de prêts et seraient admissible à des prêts
plus importants que leurs homologues pauvres ; les institutions
financières étant toutes prudentes à l'égard du
risque. Il s'ensuit que le « prêt moyen par
emprunteur » pourrait être considéré comme une
mesure de l'engagement qu'a une IMF dans la réduction de la
pauvreté.
Et de cette manière, plus est petit le prêt moyen
par emprunteur, plus l'on aperçoit la portée du
microcrédit. Gutiérrez-Niéto et ses pairs ne sont pas
satisfaits du « prêt moyen par emprunteur » comme
indicateur de mesure de portée sociale en matière de
réduction de la pauvreté, parce qu'il est mesuré en
unités monétaires, et la même somme d'argent peut signifier
différentes choses dans différents pays en fonction de la moyenne
du Revenu National Brut par habitant.
Ils sont d'accord avec Morduch quand il écrit en 2000
« il y a longtemps, le montant d'un prêt a été la
principale norme pour la comparaison de la portée sociale ».
Mais le montant d'un prêt est une mesure approximative et indirecte. Ils
ont préféré penser en termes relatifs. Pour ce faire ils
ont divisé le montant du prêt moyen par emprunteur par le Revenu
national Brut par habitant. Ils ont nommé ce rapport
« K ».
Après, ils ont normalisé les valeurs de
« K » à la gamme de 0. De cette façon, ils
ont obtenu une valeur comprise entre 0 et 1, où une valeur proche de
zéro indique que l'institution prête au plus pauvres. Cependant,
préférant obtenir une valeur proche de celle associée
à la réalisation de l'objectif d'atteindre les pauvres, ils ont
déduit de « un » le nombre
précédemment obtenu.
De cette façon, ils obtiennent « petit
p » qu'ils multiplieront par le nombre d'emprunteur actif pour
obtenir finalement « grand P ». Ainsi, ont-ils pu prendre
les deux considérations selon lesquelles l'idéal aurait
été que les IMF d'une part doivent octroyer un grand nombre de
prêt associé à une grande valeur de « petit
p ». Somme toutes, les IMF dont leur valeur de
« P » est plus grand, sont plus engagés dans la
réduction de la pauvreté.
III. Relation entre efficacité financière et
efficacité sociale des IMF
La microfinance peut être perçue comme l'offre de
services financiers de proximité. Cette définition sommaire, ne
rencontre pas très souvent l'assentiment de tous.
Selon la BCEAO (1997), « la microfinance regroupe
une variété d'expériences d'épargne et/ou de
crédit, diverses par la taille, le degré de structuration, la
philosophie, les objectifs, les moyens techniques, financiers et humains mis en
oeuvre pour les populations à la base avec ou sans le soutien technique
et/ou financier des partenaires extérieurs en vue d'assurer
l'autopromotion économique et sociale de ces populations »
15(*)
Le terme microfinance n'est apparu qu'à la fin des
années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD
Yunnus qui fonda la Grameen Bank du Bengladesh.
Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque
Mondiale: « la microfinance représente un des outils que nous
utilisons pour essayer de réduire la pauvreté ».
Cependant, la meilleure manière d'aider les pauvres à avoir
accès aux services financiers oppose les welfaristes et les
institutionnalistes. Bien qu'elles partagent l'objectif de réduction de
la pauvreté, ces deux approches placent la microfinance à la
croisée des chemins16(*).
Les welfaristes se fondent sur la théorie de
responsabilité sociale vis-à-vis de la clientèle afin de
répondre à ses attentes17(*). Cette école de pensée évalue la
performance de l'IMF du point de vue du client à travers la
portée sociale (outreach) et l'analyse d'impact (assessment impact). En
termes de politique, elle considère que les IMF doivent cibler les plus
pauvres dont les revenus sont à 50% inférieurs au seuil de
pauvreté (1$ par jour) et viser à améliorer leurs
conditions de vie.
Bien qu'elle insiste sur la gestion rationnelle des ressources
et n'exclut pas que les IMF puissent mener une activité rentable au
terme d'une période de 5 à 12 ans, cette école de
pensée prône une offre des services financiers à des taux
d'intérêt relativement faibles et un large recours aux
subventions. A ce titre, l'école privilégierait les IMF
solidaires (ONGs ou coopératives).
Les institutionnalistes quant à eux, se fondent
plutôt sur la théorie des contrats qui considère que
l'incomplétude des contrats peut conduire à des comportements
opportunistes des demandeurs de crédits18(*). Ils ont conçu un ensemble de "meilleures
pratiques" (best practices) bancaires afin d'accroître
l'efficacité des systèmes de gestion (finance et
comptabilité, marketing, livraison de services, etc.), dont l'adoption
est une étape essentielle pour atteindre l'autosuffisance
financière à l'échelle industrielle et avoir accès
au marché financier. Ils considèrent l'autonomie
financière comme un critère qui remplit au mieux la mission
sociale.
Cette école privilégierait les institutions
financières spécialisées en microfinance
réglementées qui s'inscrivent clairement dans une logique de
rentabilité, soit des caisses villageoises ou certaines banques
commerciales traditionnelles qui, se sont plus récemment
impliquées dans la microfinance. En d'autres termes, l'approche
institutionnaliste se focalise sur la création d'institutions
financières dédiées à fournir aux populations
pauvres un accès aux services financiers.
L'accent est davantage mis sur l'autosuffisance
financière, l'amplitude du programme (le nombre de clients) que sur la
profondeur du programme et la mesure de l'impact sur la clientèle.
Les welfaristes quant à eux, se concentrent davantage
sur leur fort engagement vis-à-vis des pauvres ;
c'est-à-dire sur la profondeur du programme (les plus pauvres des
pauvres) et l'impact de la microfinance sur le bien-être des populations.
Ils sont comme les institutionnalistes, favorables à de
saines pratiques opérationnelles et managériales ainsi
qu'à une efficacité et une efficience institutionnelle. Mais bien
qu'ils pensent que l'autonomisation financière est désirable, ils
ne franchissent pas de dire que l'autonomisation financière constitue
une condition sine qua non pour l'institutionnalisation des IMF.
IV. Les
déterminants de l'efficacité sociale
Ces déterminants se regroupent autour de deux effets
principaux à savoir « effet statut » et
« effet pays ».
A. Effet
« statut »
Il sera question de présenter ici deux statuts à
savoir le statut institutionnel de l'institution et son statut juridique
1. Statut institutionnel
Pour exercer son activité dans un cadre légal,
l'IMF doit se doter d'un statut de personne morale. Selon le MIX, les
IMF sont classées en 6 catégories : des ONGs (à but non
lucratif), des coopératives de crédit, des institutions
financières non bancaires (IFNB), des banques, des 11 banques rurales et
autres.
Les objectifs de leur lancement, les règles de leur
fonctionnement et le comportement de leurs propriétaires permettent de
distinguer ces différentes organisations. Conformément à
son appellation, le statut des ONGs est cohérent avec la mission de la
microfinance (Boyé et al, 2006). Ces organisations sont au
contact des populations les plus défavorisées et les plus
isolées ; elles mettent l'accent sur leur mission sociale au-delà
de leur performance financière, car elles sont à but non
lucratif.
Elles ne disposent pas de propriétaires dans le sens
conventionnel du terme. Leurs fondateurs s'associent pour offrir des biens et
services à ceux qui deviendront membres de l'organisation ou de la
collectivité.
Elles peuvent développer des activités
commerciales servant leur objectif social, mais personne n'a le droit de
recevoir de bénéfice : celui-ci doit rester au sein de
l'association pour lui permettre de poursuivre son activité de
transformation de ses ressources sous forme de petits crédits
destinés aux plus pauvres, ou il peut être reversé à
des ONGs ayant un but similaire.
De même, les mutuelles ou les coopératives sont
sans but lucratif et fondées sur des principes d'union, de
solidarité et d'entraide mutuelle. Elles sont gérées par
leurs propres membres qui en sont les actionnaires et les propriétaires,
chacun possédant une part égale aux autres. Leur principal
objectif est de collecter l'épargne qu'elles transforment sous forme de
crédits.
L'épargne constitue dans ce cadre une partie de la
garantie demandée à l'emprunteur. Cependant, la priorité
donnée à l'épargne tend à orienter ces
organisations vers les populations ayant une capacité d'épargne
(agriculteurs, commerçants, ...) en excluant dans une certaine mesure
les populations très pauvres.
Au regard de ces différents statuts, les ONGs ont un
avantage comparatif en ce qui concerne la capacité à atteindre
les plus pauvres (Dichter, 1996).
2. Statut juridique
Afin de se développer, les IMF ont besoin d'être
réglementées. D'une part, si elles s'adressent aux banques et aux
marchés pour se refinancer, elles doivent être surveillées
et leurs comptes doivent être transparents. D'autre part, au-delà
de leur activité principale de crédit, certaines IMF
reçoivent des dépôts; ces activités engendrent
différents risques qui peuvent menacer leur existence.
Cependant, la transformation d'une IMF en
intermédiaire financier réglementé peut avoir un impact
sur la performance en changeant les règles internes de l'organisation
(Campion et White, 1999). L'accomplissement des conditions de la
réglementation détourne l'IMF de l'objectif de servir les plus
pauvres, ce qui peut freiner l'innovation des techniques de prêt. Les IMF
réglementées favorisent un comportement moins risqué afin
de préserver leur sécurité, et plus largement celle du
système financier. Une moindre prise de risques est équivalente
à une préférence pour une clientèle moins
risquée. Cela est loin des objectifs des donateurs qui financent les IMF
afin que celles-ci servent des clients très pauvres et donc plus
risqués tout en assurant des bénéfices.
B. Effet
« pays »
Selon des études antérieures (Luzzi et Weber,
2006 ; Gutiérrez-Nieto, 2005), les IMF opérant dans
différents pays s'adaptent à l'environnement dans lequel elles
travaillent. il est plus sensé de comparer l'efficacité des IMF
d'un même pays qu'entre IMF de pays différents, étant
donné les grandes disparités des cadres juridiques, des
régimes politiques et des niveaux de concurrence sur les marchés
nationaux.
Aussi il est noté que pour éliminer le risque
« pays », il vaudrait mieux d'étudier
l'efficacité des institutions d'un même pays surtout qu'il n'est
pas évident que les revenus nationaux bruts de deux pays
différents soient les mêmes.
Il est aussi opportun de faire allusion à d'autres
facteurs susceptibles d'influencer l'efficacité sociale d'une
institution de microfinance notamment la politique de gouvernance des
dirigeants par exemple.
PARAGRAPHE 2 :
MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Pour atteindre les objectifs ci-dessus fixés, il urge
de vérifier les hypothèses énumérées. A ce
niveau, nous signalons que pour y aboutir, nous procèderons à une
description de la méthode d'analyse utilisée. Il s'agit de la
méthode dite « méthode d'analyse par enveloppement des
données » et plus connue sous le nom de méthode DEA
(Data Envelopment Analysis).
I. Outil de collecte et de traitement
des données
Compte tenue de la nature de notre travail, nous nous sommes
plutôt intéressés aux statistiques contenues dans les
rapports d'activité. A ce niveau, nous nous sommes
référés aux donnés de l'année 2008 sur
l'ensemble des activités des IMF.
Les entretiens directs avec certains responsables de la
Cellule de Surveillance des Structures Décentralisées nous ont
permis d'avoir de plus amples informations sur les indicateurs de performance
utilisés et de comprendre l'importance relative de certains
éléments des rapports d'activités.
Quant à la recherche documentaire, elle a
consisté à la consultation des ouvrages généraux et
spécifiques ayant rapport avec le thème. Cela nous a conduit dans
les bibliothèques de la ville de Cotonou (ENEAM, Résidence de la
Banque Mondiale, Consortium Alafia, LAREI, la CSSFD) et à l'internet.
Soulignons qu'elle nous a été d'une grande utilité surtout
dans la partie théorique de notre travail.
Pour ce qui est du traitement et de l'analyse des
données, nous avons procédé à un traitement
informatique. Les données recueillies ont été
traitées à l'aide du logiciel DEAP et les résultats sont
présentés sous forme de tableaux et parfois
représentés par des graphiques. L'analyse des différents
résultats nous a permis d'articuler et d'argumenter les
différentes idées contenues dans ce mémoire.
Cependant, ce travail ne s'est pas fait sans
difficultés. Nous avons dû sans doute faire face à de
multiples obstacles qui vont de l'obtention du stage à la
réalisation de l'étude.
En effet, durant tout notre stage, nous avons
été confrontés à des travaux d'analyse et de saisie
des états financiers des IMF qui, bien que présentant pour nous
des avantages d'acquis professionnels, ont considérablement
réduit notre période de recherche.
Nous avons surtout été confrontés
à la non disponibilité des informations telles que
souhaitées. Et cette situation nous a amené alors à
recourir aux statistiques détenues par le Consortium Alafia. Ce qui a
fait que le champ de notre de étude s'est logiquement trouvé
réduit car nous n'avons pu obtenir des données que sur neuf IMF
seulement. Mais il est à noter que ces neuf (09) IMF dont la liste se
trouve en annexe, collecte plus de 95% de l'épargne du secteur.
II.
Présentation de la méthode DEA
La méthode DEA est fondée sur la programmation
linéaire et a pour objectif d'identifier des fonctions de production
empiriques. DEA compare toutes les unités similaires dans une population
donnée en prenant en compte simultanément plusieurs dimensions.
Chaque unité est considérée comme une
unité décisionnelle (Decision-making Unit - DMU) qui transforme
des inputs en outputs. Chaque DMU consomme ainsi un montant m
de différents inputs afin de produire s
différents outputs. La DMU (j) (j =1,...m) consomme un montant X {ij}
d'inputs (i = 1,...m) et produit un montant Y {rj} d'outputs (r = 1,...s).
La frontière efficiente est définie par le trait
en pointillé, à partir des coordonnées de chaque DMU : par
exemple le DM1 consomme un input unique X1 pour produire un output unique Y1.
Le problème revient alors à trouver quel sous-ensemble des n DMU
détermine la surface enveloppant le niveau de production efficiente
(figure).
Figure1 : Frontière de production non
paramétrique
Dans le cas général où l'on
considère de nombreux inputs et de nombreux outputs, la mesure
d'efficience productive (EP) se mesure par le ratio :
EP = (somme pondérée des outputs) / (somme
pondérée des inputs).
La frontière efficience sera constituée des
unités affichant des scores égaux à 1, pour les autres
DMU, il sera compris entre 0 et 1. La méthode peut être
envisagée selon deux approches légèrement
différentes : une approche orientée inputs et une approche
orientée outputs. La première optimise la consommation des inputs
pour un niveau d'outputs donné, la seconde maximise les outputs pour un
niveau constant des inputs. Les deux approches donnent des scores très
proches et un classement identique des firmes.
- Modèle CCR
La généralisation du programme DEA a
été développée au travers de l'approche CCR
(Charnes, Cooper, Rhodes, 1978 in Banker, Charnes et Cooper, 1984),
orienté inputs et à rendements d'échelle constants. Pour
chaque DMU k, la forme « ratio » de DEA revient à maximiser en
présence de r outputs et de i inputs,
le rapport hk tel que:
Avec,
k : le « benchmark » (firme dont on
mesure l'efficience) ;
hk : la forme « ratho » du
score d'efficience technique pour la firme k ;
Yrk : la quantité d'output r pour le
DMU k
ur : le coefficient de pondération de
l'output r ;
Xik : la quantité i pour le DMU
k ;
j : les DMU(s).
On peut reformuler le rapport hk de la
manière suivante:
Avec Ur le coefficient de pondération pour chaque
output r.
Au final, la forme duale s'écrit :
Avec,
- Modèle BBC
Le modèle BBC donne une surface enveloppe
linéaire par morceaux, avec des rendements d'échelle variables
(Banker, Charnes et Cooper, 1984). Le modèle BCC correspond au
modèle CCR avec l'ajout d'une contrainte de convexité :
III. Définition opérationnelle et justification
des variables
A. Sélection des intrants
Rappelons ici que les trois (03) inputs choisis sont standards
dans la littérature. Il s'agit des actifs (A), des frais
opérationnels (C) et du nombre d'employés (E).
Les actifs (A) : selon mixmarket, les
actifs représentent « le total net de tous les comptes
d'actifs ». Cette valeur des actifs a été inclue dans
les modèles d'efficacité financières par, par exemple,
Berger et Humphrey (1997), Seiford et Zhu (1999) et Luo (2003).
Les frais opérationnels
(C) : cette variable a été
suggérée par Athanassopoulos (1997), Berger et Humphrey (1997) et
Pastor (1997). Mixmarket la définit comme « les
dépenses liées à l'exploitation, les dépenses de
l'ensemble du personnel, le loyer et les services publics, transports,
fournitures de bureau et les dotations aux amortissements ».
Le nombre d'employés (E) : dans
cette étude, ce nombre contient « le nombre de personnes
activement employé par l'IMF. Cela inclut les employés
contractuels ou les conseillers qui consacrent la majorité de leur temps
à l'institution, même s'ils ne sont pas sur la liste des
salariés ».
B. Sélection des extrants
A ce niveau, il sera question de choisir quatre outputs.
Puisque l'étude prendra en compte les aspects financier et social de
l'efficacité, deux (02) des outputs seront financiers - Portefeuille de
prêt (L) et le Revenu financier (R)- et les deux autres seront sociaux -
le nombre d'emprunteurs femme (W) et l'indicateur d'avantage aux plus pauvres
(P).
Le portefeuille de prêt (L): selon
mixmarket, elle désigne « le solde de tous les encours de
prêt y compris ceux courant, délinquants et les prêts
restructurés, mais pas les prêts qui ont été
radiés. Il ne comprend pas les intérêts à
recevoir ».
Le revenu financier (R) : il a
été utilisée par Pasteur (1999) et Seiford et Zhu (1999)
et est définit comme des « revenus
générés par le portefeuille de prêts bruts et de
placements et autres revenus d'exploitation ».
L'indicateur d'avantage aux plus pauvres
(P) : il a été utilisée par B
Gutiérrez-Nieto, C Serrano-Cinca et C Mar Molinero en 2006 et sa
détermination a été décrite plus haut au niveau de
la revue de littérature.
Le nombre de femmes emprunteuses (W): la
pauvreté n'est pas seulement un concept économique. Les
conditions sociales et l'exercice du pouvoir sont d'autres aspects de la
pauvreté. Ceci met en évidence la question de l'autonomisation
des femmes. Grâce au microcrédit, les femmes peuvent élever
leur statut à la maison et au sein de leur société (Amin
et al, 1994).
Le microcrédit aguerrit de ce pas les femmes par le
renforcement de leur rôle économique et par l'accroissement de
leur contribution aux besoins de la famille (Hashemi et al, 1996), de sorte
qu'elles puissent jouer un rôle actif dans le processus de
développement (Goetz et Gupta, 1996). Donc le nombre de femmes
emprunteuses est mesuré dans ce cas par le nombre d'emprunteurs actifs
qui sont des femmes.
Dans le tableau situé en annexe, nous avons
récapitulé les valeurs des inputs et des outputs
sélectionnées19(*).
IV. Les
spécifications
Il sera question de calculer notamment quatre (04)
spécifications. Ces spécifications sont ACE-WP, ACE-LR,
ACE-W et ACE-P.20(*)
ACE-WP : cette spécification
permettra de calculer globalement l'efficacité sociale des IMF puisque
prenant en compte les deux outputs de portée sociale ;
ACE-LR : elle permettra de mesurer
globalement l'efficacité financière car prenant en compte les
deux outputs financiers ;
ACE-W : un indicateur de mesure
d'efficacité sociale qui permettra de mesurer l'efficacité de
l'IMF à octroyer du crédit aux femmes ;
ACE-P : un indicateur de mesure
d'efficacité sociale qui permettra de mesurer l'efficacité de
l'IMF en ce qui concerne sa participation dans la lutte contre la
pauvreté.
V. Test des hypothèses
Le test de nos hypothèses se fera de la façon
suivante :
- si la moyenne des valeurs ACE-LR est supérieure
à la moyenne des valeurs ACE-WP alors l'hypothèse H1 est
vérifiée ; dans le cas contraire, elle sera
infirmée.
- si le coefficient de Spearman entre l'efficacité
financière (ACE-LR) et (ACE-WP) est positif, alors l'hypothèse H2
est vérifiée ; dans le cas contraire, elle sera
infirmée
- si la moyenne des valeurs ACE-W est supérieure
à la moyenne des valeurs ACE-P alors l'hypothèse H3 est
vérifiée ; dans le cas contraire, elle sera
infirmée.
Chapitre 3 :
PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET
RECOMMANDATIONS
Nous avons présenté tous les résultats
issus de l'utilisation des données collectées ; ce qui nous
a permis de faire ensuite une analyse de ces résultats puis de formuler
quelques recommandations à l'endroit des acteurs du secteur.
CHAPITRE 3 :
PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS, ANALYSE ET
RECOMMANDATIONS
SECTION 1 :
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET ANALYSE
PARAGRAPHE 1 :
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
Ce paragraphe nous présente les scores DEA en CCR sous
les sept spécifications qui traduisent une efficience technique globale
tant sur le plan financier que social, le graphique de tendance puis le tableau
de calcul du coefficient de Spearman entre les deux principales
spécifications à savoir ACE-LR et ACE-WP.
Tableau 4: Présentation synthétique
de l'ensemble des résultats (A partir du logiciel DEAP)
IMF
|
Efficacités sociales
|
Efficacités financières
|
ACE-WP
|
ACE-W
|
ACE-P
|
ACE-LR
|
ACE-L
|
ACE-R
|
C-R
|
ACFB
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
99,20
|
99,20
|
59,30
|
37,20
|
Alidé
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
88,40
|
88,40
|
70,30
|
39,20
|
RENACA
|
38,40
|
27,10
|
38,40
|
85,50
|
85,50
|
39,00
|
21,70
|
CMMB
|
84,90
|
62,40
|
84,90
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
61,80
|
FECECAM
|
09,10
|
09,10
|
03,20
|
80,90
|
68,80
|
73,50
|
41,10
|
FIDEVIE
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
PADME
|
47,90
|
47,90
|
31,30
|
100,00
|
100,00
|
74,20
|
39,20
|
PAPME
|
12,90
|
12,90
|
00,00
|
100,00
|
100 ,00
|
41,20
|
22,40
|
Vital Finance
|
49.5
|
49,50
|
14,50
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
48,40
|
Moyenne
|
60,30
|
56,60
|
52,50
|
94,90
|
93,60
|
73,10
|
45,70
|
Tableau 5 : Calcul du coefficient de Spearman
IMF
|
ACE-LR
|
ACE-WP
|
Ecart(d)
|
d2
|
FIDEVIE
|
1
|
1
|
0
|
0
|
PADME
|
2
|
6
|
4
|
16
|
PAPME
|
3
|
8
|
5
|
25
|
Vital-Finance
|
4
|
5
|
1
|
1
|
CMMB
|
5
|
4
|
-1
|
1
|
ACFB
|
6
|
2
|
-4
|
16
|
Alidé
|
7
|
3
|
-4
|
16
|
RENACA
|
8
|
7
|
-1
|
1
|
FECECAM
|
9
|
9
|
0
|
0
|
Ód2
|
76
|
Coefficient de Spearman
|
0,37
|
Graphique n°2 : tendance des
scores d'efficacité financière et sociale
Graphique n°3 : tendance des scores
d'efficacité exprimant la lutte contre la pauvreté et le support
des femmes
PARAGRAPHE 2 : ANALYSE
DES SCORES DEA ET VÉRIFICATION
DES HYPOTHÈSES
Le score DEA, calculé en rendement constants21(*), donne une mesure
générale de l'efficience technique d'une IMF. Si nous retenons
les résultats du modèle CCR présenté dans le
tableau précédent, nous constatons que parmi les neuf IMF
étudiées, seulement trois sont socialement efficaces - soit un
pourcentage de 33% - car elles présentent un score d'efficacité
ACE-WP égal à 100%.
Il s'agit des IMF ACFB, Alidé et FIDEVIE. Parmi ces
IMF, on retrouve deux associations et une mutuelle. Ces trois IMF poursuivent
un réel objectif social, si nous nous référons à la
taille du prêt22(*).
Et d'ailleurs, l'institution FIDEVIE arbore d'un bon résultat financier.
Ce qui se justifie par son score d'efficacité financière (ACE-LR)
égal à 100%. Cet exemple illustre la capacité de certaines
IMF à combiner Performance Financière et Performance Sociale.
Ainsi constatons-nous dans le cas présent d'étude que seulement
11,11% des IMF béninoises ont été capable de combiner les
deux types d'efficacité.
L'analyse du tableau n°4 montre également que la
moyenne des scores de l'efficacité sociale (60,30%) est
inférieure à la moyenne des scores de l'efficacité
financière (94,90%). Ce qui implique que notre hypothèse H1 selon
laquelle « les IMF béninoises sont plus
financièrement efficaces que socialement » est
vérifiée. Ce qui signifie que les IMF béninoises se
préoccupent plus de leur performance financière que de leur
performance sociale. Toutes les IMF ont d'ailleurs respectivement des scores
d'efficacité financière fortement élevés par
rapport à leurs scores d'efficacité sociale.
Des résultats du précédent tableau se
dégagent ce qui suit :
IMF
|
ACE-WP
|
ACE-LR
|
ACFB
|
100,00
|
99,20
|
Alidé
|
100,00
|
88,40
|
FIDEVIE
|
100,00
|
100,00
|
Nous remarquons à travers ce tableau que les trois IMF
socialement efficaces présentent toutes des scores
d'efficacité financière assez élévés et
supérieur à 75%. Aussi, devrons-nous remarquer que la
détermination du coefficient de Spearman entre le score
d'efficacité financière ACE-LR et le score d'efficacité
social ACE-WP nous a conduits à trouver une valeur positive même
si celle-ci est apparemment faible. Ainsi notre hypothèse H2 selon
laquelle « il existe une corrélation positive entre
l'efficacité financière et l'efficacité sociale d'une
IMF » est vérifiée.
Ce qui montre que la recherche de l'efficacité sociale
garantit déjà l'efficacité financière. De ce fait,
les IMF béninoises pourront dans leur stratégie se concentrer sur
leur mission sociale et verront dans l'accomplissement de celle-ci, l'atteinte
d'une bonne efficacité financière.
Le score moyen des efficacités sociales observé
au niveau de la spécification ACE-W (56,60%) est supérieur
à celui observé au niveau de la spécification
ACE-P (52,50%). Ce qui signifie que notre hypothèse H3 selon
laquelle « plus les IMF octroient de crédit aux
femmes, plus elles sont sociales » est
vérifiée. Ce qui veut dire que les IMF doivent plus orienter
l'octroi de crédit vers les femmes car celles-ci sont vecteurs d'un
développement économique à la base par les
activités génératrices de revenu.
Aussi rappelons-nous que le score moyen de l'efficacité
sociale observée au niveau des scores d'efficacité ACE-P est
légèrement supérieure a 50% soit une valeure de 52,50%. Ce
qui implique que la recherche de la perennité amène les IMF
béninoises à ne pas servir en majorité les clients
pauvres. Ce qui ne devrait pas être le cas.
Par ailleurs, une analyse individuelle des scores
d'efficacité des grandes IMF du Bénin montre que celles-ci n'ont
aucune politique sociale visant aux ciblages des pauvres et à l'octroi
des crédits aux femmes. C'est le cas de PADME qui est
financièrement efficace mais qui tient la dernière place pour ce
qui concerne l'octroi de crédit aux plus pauvres. Les deux autres
à savoir la FECECAM et le PAPME ont un faible taux d'efficacité
sociale et un fort taux d'efficacité financière ; ce qui
doit amener ces IMF à revoir l'ensemble de leur politique d'octroi de
crédit et à repartir sur de nouvelles bases.
Le graphique n°2 nous montre que toutes les neuf IMF ont
un score d'efficacité financière supérieur à 80%
mais cinq parmi elles ont un score d'efficacité social en dessous de
50%. Ce qui signifie une fois encore que le souci premier de toutes les IMF
béninoises en général et des neuf IMF
étudiées en particulier est la recherche de la perennité
de l'institution par une bonne santé financière. Leur mission
originelle est reléguée alors au second plan. Quant au graphique
n°3, il témoigne de la forte corrélation entre deux types
d'efficacité des IMF à savoir l'efficacité dans le support
des femmes et l'efficacité dans la lutte contre la pauvreté. Ce
qui supposerait que toutes les IMF qui sont efficaces dans le support des
femmes sont également efficace dans la lutte contre la pauvreté.
En effet, nous remarquons que presque toutes les IMF se retrouvent dans la
partie diagonale du graphique. L'exception est PAPME, une institution qui
visiblement n'a aucune politique de ciblage des pauvres.
SECTION 2 :
RECOMMANDATIONS ET CONDITIONS DE MISE EN oeUVRE
PARAGRAPHE 1 :
RECOMMANDATIONS
Des différentes analyses faites, se dégagent un
certain nombre de recommandations pour l'amélioration des prestations
des institutions de microfinance au Bénin. Il s'agit de :
- organiser des séances de formation sur les missions
et objectifs pour les personnels des IMF notamment les agents de prêt;
- amener les IMF à recueillir des informations plus
précises sur les niveaux de pauvreté de leurs clients et sur leur
progrès au fil des ans ;
- mettre à la disposition des IMF des outils
d'évaluation du niveau de pauvreté de leurs clients ;
- vulgariser les différentes méthodes
d'evaluation des performances sociales présentes dans ce
travail ;
- exiger des informations comme le type d'outil de mesure de
la pauvreté utilisé, le nombre de clients qui sont des femmes, le
pourcentage de clients les plus pauvres, etc, dans le plan d'action des
IMF ;
- publier la liste décrivant les différentes
performances réalisées au sein de l'institution et encourager les
IMF qui combinent bien la Performance Financière et la Performance
Sociale ;
- prévoir des sanctions pour les IMF qui boycotteraient
leurs missions sociales ;
- promouvoir l'utilisation interne de l'évaluation des
performances sociales dans les IMF ;
- vulgariser les différents outils d'évaluation
de la pauvreté en microfinance ;
- éviter que les organismes gouvernementaux offrent des
services de microfinance ;
- l'exigence par l'Etat de l'évaluation sociale des IMF
au lieu de s'atteler au refinancement de ces dernières à travers
le programme MCPP ;
- etc.
PARAGRAPHE 2 : CONDITIONS
DE MISE EN oeUVRE
La mise en oeuvre des recommandations ci-dessus émises
suppose un minimum de conditions de base. En effet, il faut :
- une redéfinition des indicateurs de performance
sociale utilisés dans les IMF ;
- une multiplication des formations à l'endroit du
personnel notamment le personnel local directement productif23(*) ;
- une entente au niveau de tous les partenaires du secteur de
la microfinance sur la pertinence des indicateurs de performance jusque
là utilisés ;
- revoir les bases qui soutendent les politiques nationales de
microfinance ;
- mettre en place un système de régulation et de
fiscalité souple, équitable et adapté pour le
développement de la microfinance.
Conclusion
Le secteur de la microfinance constitue sans nul doute l'un
des axes de développement d'une économie, surtout dans les pays
du tiers monde. Ce secteur a contribué à la réduction de
la pauvreté sous d'autres cieux ; donc se veut le socle de
développement des économies les moins avancées. Et tout
ceci à cause de sa noble mission et des objectifs sociaux qu'il incarne.
Mais pour plusieurs raisons, ces objectifs semblent être laissés
de coté de nos jours pour laisser place à une recherche
effrénée de la rentabilité financière.
Pour cela, il nous a semblé opportun de marquer une
pause pour nous intéresser à la performance sociale des IMF
béninoises de nos jours. Raison pour laquelle notre étude a
focalisé son attention sur l'analyse de l'efficacité sociale des
IMF au Bénin. Par ailleurs, les outils de mesure de performance sociale
demeurent toujours assez peu développés.
L'utilisation des scores d'efficacité pour mesurer
cette performance n'est pas forcément la meilleure manière de
faire. Il peut s'écouler un temps relativement long avant d'obtenir un
consensus sur la démarche. Mais il est temps que les autorités
monétaires réfléchissent sur la question. Si les IMF ont
été emballées comme outils de lutte contre la
pauvreté, on ne peut leur reprocher de ne pas toujours mettre en
priorité cet objectif qu'elles ne peuvent en réalité
atteindre qu'après s'être assuré une viabilité
financière. (Acclassato, 2006)
Au terme de cette analyse, il a été possible de
mesurer l'efficacité des IMF béninoises par la méthode DEA
(Data Envelopment Analysis) sur un échantillon de 9 IMF regroupant plus
de 95% de l'épargne collectée dans le secteur sur l'année
2008. L'analyse a permis d'aboutir à des conclusions pouvant se
regrouper en deux points. D'abord, les IMF béninoises ont perdu de vue
leur mission originelle pour se concentrer sur la recherche de leur profit.
Parmi les neuf IMF étudiées, une seule
institution à savoir la FIDEVIE a été capable de concilier
performance financière et performance sociale. Il a été
également montré que les IMF socialement efficaces sont celles
qui poursuivent un réel objectif social en octroyant des crédits
aux femmes qui dans la société, constituent des agents
économiques particuliers.
Bibliographie
Acclassato, D. et Honlonkou, A., (2003),
« Impact de la loi PARMEC sur la gouverrnance et la Performance
Financière des IMF au Bénin », rapport de recherche du
Programme ELIFID, Effet de la libéralisation du secteur financier sur
les pays défavorisés.
Acclassato, D., (2006) «Performance
économique contre Performance sociale : Analyse des
expériences des IMF au Bénin », p35.
Cellule de Microfinance,
(2004). « Evaluation eet Impacts de la microfinance sur les
bénéficiaires de microcrédit, PADSP, MFE,
Cotonou.
CGAP (2003). « Outil d'évaluation de
la pauvreté en microfinance », outil technique
n°5
Consortium Alafia (2005). « Impact de la
microfinance sur la Réduction de la pauvreté au Bénin,
rapport national de consultation, AFRIDAS Institut, Cotonou.
Couthon, C. et Dossou, F.,
(2008). « Optimisation du financement de l'économie
béninoise par les IMF : contribution de la CSSFD »,
mémoire de licence, Gestion des Banques, ENEAM, Université
d'Abomey-Calavi.
Cornee, S., (2001), « Analyse de la
convergence entre Performance Financière et Performance Sociale :
Application de la méthode Data Envelopment Analysis sur les 18 IMF
péruviennes, document du CERISE sur microfinance : Entre
marché et solidarité.
Degboe, L.et Tambanou, M., (2002),
« Performances sectorielles des Institutions de MicroFinance :
cas de PADME-BENIN », mémoire de licence, Gestion des
Banques, ENEAM, Université d'Abomey-Calavi.
Gutierrez-Nieto, B., Serrano-Cinca, C., Mar Molinero, C.,
(2006), « Social efficiency in microfinance
institutions », p15.
Honlonkou, A., (2007), « Création et
partage du surplus de productivité dans les IMF au
Bénin », p15.
Honlonkou, A. Acclassato, D. et Quenum, V.
(2006). « Déterminants de la Performance de Remboursement
dans les Institutions de Microfinance au Bénin », Annals of
Public and Cooperatives Economy (CIRIEC), Blackwell Publishing, Vol 77, march
2006, pp53-81.
Lapenu,C., Zeller,M., Greely,H., Chao-Beroff,R.,
Verhagen,K.,(2004), « Performances sociales : Une raison
d'être des institutions de microfinance... et pourtant encore peu
mesurées.Quelques pistes.,Revue Monde en Développement,Tome
32,2004/2 N°126 pp51-68.
M'bangala, M., (2001), « le transport
ferroviaire en Afrique noire :
Fonctionnement-Performance-Perspectives », les éditions de
l'université de Liège, Belgique.
Soulama, S., (2008), « Efficacité
technique et inefficience à l'echelle des IMF au
Burkina-Faso », les éditions de l'université de
Ouagadougou, p24.
Annexe
Tableau N°6 : Synthèse des inputs et des
outputs sélectionnés
Noms
|
Input A
|
Input C
|
Input E
|
Output W
|
Output P
|
Output L
|
Output R
|
ACFB
|
4239579,06
|
547219
|
78
|
13680
|
14469
|
2776555
|
544786
|
Alidé
|
2048762,94
|
519361,40
|
37
|
7653
|
7014
|
1536104,03
|
545586
|
RENACA
|
6945119,94
|
1436250,80
|
100
|
5595
|
7272
|
4750249,23
|
834803
|
CMMB
|
541769,43
|
95947,36
|
12
|
1307
|
1844
|
485535,84
|
158738
|
FECECAM
|
74426281,02
|
9377711,41
|
679
|
12744
|
4126
|
30780781,81
|
10322925
|
FIDEVIE
|
329724,39
|
27169,29
|
23
|
2918
|
3700
|
199851,95
|
72737
|
PADME
|
53644277,93
|
6646526,04
|
293
|
29055
|
17396
|
30667624,41
|
6968391
|
PAPME
|
23095254,92
|
4515122,34
|
258
|
6904
|
0
|
17515829,21
|
2704454
|
Vital Finance
|
10340628,58
|
15366225
|
64
|
6557
|
1763
|
7740272,06
|
19895435
|
Table des matières
Identification du
jury.......................................................................................i
Déclaration
d'engagement................................................................................ii
Dédicaces...................................................................................................iii
Remerciements.............................................................................................iv
AVANT-PROPOS........................................................................................v
Sigles et
abréviations.....................................................................................vi
Liste des
tableaux.......................................................................................viii
Liste des
figures...........................................................................................ix
Sommaire............................................................................................................xRésumé.....................................................................................................xi
Introduction 1
Chapitre 1 : Contexte de l'étude et
présentation de la CSSFD 3
Section 1 : Contexte de l'étude
4
Paragraphe 1 : Secteur de la microfinance au
Bénin
4
I. Typologie des IMF au Bénin
4
A) Classification juridique des IMF
5
B) Classification des IMF selon leurs
activités 5
II. Les principales institutions de
microfinance au Bénin
6
A. Les mutuelles et coopératives
d'épargne et de crédit
6
B. Les institutions de crédits
directs 6
C. Les autres structures du secteur de la
microfinance 8
1. Le système traditionnel
informel 8
2. Le système des crédits
intrants et/ou de campagne 9
III. Populations ciblées par les SFD
et leurs activités 10
Paragraphe2 : les problèmes actuels du
secteur de la microfinance au Bénin 10
Section 2 : Description du cadre physique de
l'étude et bilan des activités. 12
Paragraphe 1 : Description du cadre physique
de l'étude : la Cellule de Surveillance des Structures
Financières Décentralisées (CSSFD). 12
I. HISTORIQUE ET ATTRIBUTIONS DE LA
CSSFD 12
A. Historique de la CSSFD 12
1. De 1998 à 2003
: 12
2. De 2003 à
2007 : 13
3. De 2007 à nos
jours: 13
B. Attributions de la CSSFD 13
II. FONCTIONNEMENT ET AUTRES DISPOSITIONS
RELATIVES AU FONCTIONNEMENT DE LA CSSFD 14
A. Fonctionnement de la CSSFD 14
1. Le
secrétariat 14
2. Le Service de la
Réglementation et des Etudes (SRE) 14
3. Le Service du Contrôle
et de la Statistique (SCS) 14
4. Le Service Administratif et
Financier (SAF) 14
B. Autres dispositions relatives au
fonctionnement de la CSSFD 15
III. Forces et faiblesses de la CSSFD
16
Paragraphe 2 : Bilan des activités
réalisées par la Cellule de Surveillance des Structures
Financières Décentralisées (CSSFD). 17
I. Point sur la formalisation du
secteur. 17
II. Point du suivi des activités des
IMF par la CSSFD 18
Chapitre 2 : Cadre théorique et
empirique de la recherche 20
Section 1 : Problématique,
intérêt, objectifs et hypothèses de l'étude
21
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de l'étude 21
Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude et
hypothèses de recherche. 24
III. Objectifs de recherche 24
IV. Hypothèses de recherche
24
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche 25
Paragraphe 1 : Revue de littérature
25
I. Efficacité financière des
IMF 25
II. Efficacité sociale des IMF
29
III. Relation entre efficacité
financière et efficacité sociale des IMF 33
IV. Les déterminants de
l'efficacité sociale 35
A) Effet « statut »
35
1) Statut institutionnel 35
2) Statut juridique 36
B) Effet « pays »
37
Paragraphe 2 : Méthodologie de
recherche 37
I. Outil de collecte et de traitement des
données 38
II. Présentation de la méthode
DEA 39
III. Définition opérationnelle
et justification des variables 41
A) Sélection des intrants
41
B) Sélection des extrants
42
IV. Les spécifications 43
V. Test des hypothèses 43
Chapitre 3 : Présentation des
résultats, analyse et recommandations 44
Section 1 : Présentation des
résultats et analyses 45
Paragraphe 1 : Présentation des
résultats 45
Paragraphe 2 : Analyse des scores DEA et
vérification des hypothèses 47
Section 2 : Recommandations et conditions de
mise en oeuvre 49
Paragraphe 1 : Recommandations 49
Paragraphe 2 : Conditions de mise en
oeuvre 50
Conclusion 51
Bibliographie
.............................................................................................52
Annexe
....................................................................................................54
* 1 Cornée S., 2006, in
Microfinance : entre marché et solidarité, p6
* 2 Honlonkou A., 2007, in
Création et partage de surplus de productivité dans les IMF au
Bénin, p3
* 3 Cette somme percue par le
tontinier est ce que Gnansounou S. appelle le « Sovi ».
* 4 Association nationale des
praticiens de la microfinance au Bénin.
* 5 Acclassato, 2006
* 6 Selon le rapport
d'activité 2OO1-2002 de la BCEAO
* 7 Degboe L . et Tambanou
M. 2002
* 8 CGAP,2003.
* 9 Selon le rapport annuel 2005
de la CSSFD
* 10 Microrate est la
principale agence de notation des IMF.
www.microrate.com
* 11
Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero, 2007
* 12 Selon ces auteurs, il
faut distinguer la performance sociale qui se mesure au niveau d'une
organisation, d'une entreprise de l'impact social qui se mesure au niveau du
client. L'indice de performance proposé par le réseau cerise pour
lequel ces auteurs ont travaillé, est critiqué pour ces
fondements idéologiques (bonne performances sociales impliquent un
impact social positif) et non logiques et rationnels (voir Baba Boukari 2006)
* 13
Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero, 2007
* 14 Mixmarket est la
principale revue des IMF dans le monde,
www.mixmarket.org
* 15 (Rapport BCEAO / BIT
1997)
* 16 Simon CORNEE, 2006
* 17 (Caroll, 1979 ; Servet,
2007)
* 18 (Ghatak et Guinanne,
1999)
* 19Nous rappelons que les
données ont été recueillies au siège du Consortium
Alafia.
* 20 La démarche
d'identification des combinaisons d'outputs et d'inputs s'inspire de celle de
Nieto, Cinca et Molinero.2006, p.3
* 21 Charnes et al, 1978
* 22 Nous rappelons que la
taille du prêt est utilisée par certains auteurs comme proxy pour
réfléter la Performance Sociale.
* 23 Il s'agit ici des
chargés de prêts