Introduction :
Les études agro économiques de la fin des
années quatre vingt ont toutes révélé la baisse de
fertilité des sols sous l'effet dévastateur des intrants
chimiques de synthèses. Aussi la crise cotonnière, avec la chute
vertigineuse des prix au producteur, combinée au prix du pétrole
(avec pour corollaire l'enchérissement des engrais et des pesticides de
synthèse) ont été autant de facteur qui ont
provoqué chez les petits producteurs du sud une situation de
pauvreté extrême. Ainsi, depuis 1998, l'ONG Suisse Helvetas Mali
dans le cadre de sa recherche de solution alternative a proposé aux
producteurs Maliens le mode de production biologique du coton.
Ce mode exclut tout usage de produits chimiques de
synthèses, les OGM et limite l'emploi d'intrants externes à
l'exploitation. Le travail étant fondé sur le recyclage des
matières organiques naturelles et la rotation des cultures. Elle fait
donc appel à une approche paysanne intégrée.
Selon FINE (Forum rassemblant les quatre principales
fédérations internationales de commerce équitable, il
s'agit : EFTA, IFA, FLO et NEWS) le commerce équitable est
comme « un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la
transparence et le respect, dont l'objectif est de parvenir à une plus
grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au
développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales
et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
marginalisés, tout particulièrement au sud de la
planète.»
Leurs activités de commerce équitable ont
commencé dans les années 1940, d'abord aux États-Unis et
en Angleterre (dans les années 1950), puis dans le reste de l'Europe. A
leurs débuts, elles n'étaient réalisées que par les
associations militantes de solidarité avec les pays pauvres du sud. Ce
n'est qu'à partir des années 1990 et surtout depuis ces
dernières années que le commerce équitable suscite
fortement l'intérêt des consommateurs, des entreprises et des
gouvernements.
Au Mali, un programme de culture biologique a
été lancé qui connaît un vrai succès. Le
renoncement au traitement chimique abaisse les coûts de production et
s'avère meilleur pour la santé des paysans. Les sols sont mieux
traités. Les femmes semblent être les principales gagnantes,
d'autant plus qu'elles associent la culture du coton avec celle du maïs et
du sorgho, en rotation. Le problème à résoudre est celui
des rendements.
La production du coton bio et équitable dans les
régions, est devenue un nouveau créneau pour les maliennes. Du
point de vue de l'occupation spatiale, il faut signaler cependant que la
culture du coton bio gérée par le Mobiom/Helvetas Mali est
concentrée dans les localités où le sol répond aux
critères de l'agriculture biologique : la région de Kita et
de Bougouni.
Avec la crise de la CMDT, dans la commune rurale de
Faragouaran l'avènement de la culture du coton biologique est devenu une
source de revenu et la protection de l'environnement pour les producteurs.
Elle est le renforcement de capacités des producteurs à travers
de l'alphabétisation.
La question principale de notre recherche peut être
formulée comme suite :
- Quelle est la problématique de la culture du
coton biologique et équitable dans la commune rurale de
Faragouaran ?
Les Questions de recherches sont les
suivantes :
- Qui sont les cotonculteurs ?
- Quels sont les facteurs de production du coton biologique et
équitable ?
- Quelle est l'évolution de la culture du coton
biologique et équitable dans la commune rurale de Faragouaran ?
- Quels sont les avantages et les inconvénients de la
culture du coton biologique et équitable dans la commune rurale de
Faragouaran ?
L'objectif principal vise à mieux comprendre la
problématique de la culture du coton biologique et équitable dans
la commune rurale de faragouaran.
Les objectifs spécifiques visent à
:
- Caractériser les cotonculteurs dans la commune rurale
de faragouaran.
- Analyser les facteurs de production du coton biologique et
équitable.
- Evaluer l'évolution de la culture du coton biologique
et équitable dans la commune rurale de faragouaran.
- Déterminer les avantages et inconvénients de
la culture du coton biologique et équitable dans la commune rurale de
faragouaran.
L'hypothèse de base qui sous-tend cette recherche est
que la production coton biologique et équitable est confrontée
à des problèmes dans la commune rurale de faragouaran.
Les hypothèses sécondaires sont
:
- Il y a certains caractères pour les cotonculteurs
dans la commune rurale de Faragouaran.
- Il existe des facteurs de production du coton biologique et
équitable.
- La culture du coton biologique et équitable a
contribué au développement de la commune rurale de
Faragouaran.
- Dans la commune rurale de faragouaran la culture du coton
biologique et équitable a des avantages et inconvénients.
Méthodologie :
L'approche méthodologique s'est appuyée sur la
recherche documentaire, la clarification des concepts, la réalisation
d'enquêtes quantitatives et qualitatives, outils et traitements des
données.
A) Revue documentaire et Clarification des
concepts :
1- Revue documentaire :
Pour réaliser ce travail, nous avons consulté de
nombreux documents relatifs à notre problématique. Certains de
ceux-ci étaient des mémoires du DER Géographie FLASH ou
Histoire Géographie de l'ENSUP et à l'ISFRA.
Nous avons eu recours également à certaines
statistiques traitant « tout ou partie » de la
problématique, notamment ceux de la DNSI et des archives de la CMDT,
DRASB (ex SLACAER) et du Mobiom /Helvetas de Bougouni.
2- Clarification des concepts :
Le coton biologique, c'est du coton cultivé tout en
privilégiant une approche de production durable, plutôt
préventive que palliative qui vise à rétablir un
écosystème agricole saint. Le mode de production de coton
biologique interdit strictement l'utilisation d'engrais et pesticides
chimiques, de même que l'utilisation des semences de coton
génétiquement modifiées.
Le commerce équitable est une procédure
transparente et démocratique dans la prise de décision,
l'indépendance des producteurs, le paiement d'un juste prix et salaire,
l'égalité entre les sexes et la non discrimination. Il permet aux
producteurs d'avoir des conditions de travail sûres et saines ainsi que
des pratiques de production soucieuses de l'environnement (module, le commerce
équitable 2008).
B) Enquête quantitative :
1- Sondages :
La population de la commune rurale de Faragouaran est de
7960 hts en 1998 (DNSI) constitue la base de sondage.
En vue de constituer un échantillon
représentatif, un sondage aléatoire simple a été
réalisé à l'aide de la table de répartition des
villages au hasard.
Ainsi 4 villages ont été tirés et retenus
pour l'enquête.
2- Taille et Fraction de sondage :
Dans chaque village enquêté 30 unités de
production ont été retenues. Les questionnaires ont
été adressés à 120 chefs d'unités de
production et leurs familles.
La fraction de sondage :
= ![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag5.png) ![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag6.png)
C) Enquête qualitative :
1- choix des personnes ressources :
Des données qualitatives sur la culture du coton
biologique et équitable ont été collectées
auprès des personnes ayant une connaissance approfondie de la
question.
Dans cette étude, il s'agit des leaders d'opinions
traditionnels et modernes, le chef du village, conseiller, le président
de la coopérative, le relais, les inspecteurs de Mobiom, le maire et son
conseiller.
2- Composition de l'échantillon
qualitatif :
Le tableau ci-après résume la
composition de l'échantillon
Les structures
|
Statut
|
Effectifs
|
Traditionnelles
|
Chef du village
|
1
|
Conseiller
|
1
|
Président de la coopérative
|
1
|
Relais
|
2
|
Modernes
|
Inspecteurs de Mobiom
|
3
|
Maire
|
1
|
Conseiller
|
1
|
D) Outils d'enquête et Traitements des
données :
1- Outils d'enquête :
Pour l'enquête quantitative en vue de collecter les
renseignements auprès des producteurs, un questionnaire a
été élaboré. Celui-ci comprend cinq
parties :
- La première partie renseigne sur l'identification des
unités de production.
- La deuxième partie parle sur les
caractéristiques des membres des unités de production.
- La troisième partie porte sur la définition
du coton biologique et équitable.
- La quatrième partie traite les facteurs de production
et l'évolution de la culture.
- Enfin la cinquième partie porte sur les avantages et
les inconvénients de la culture du coton bio et équitable.
Le guide d'entretien comprend 2 parties :
- La première partie aborde l'identification.
- La seconde est relative aux avantages et les
inconvénients, le prix du coton bio par rapport au coton conventionnel.
2- Traitements des données :
Pour l'enquête quantitative, les questionnaires remplis
furent épurés, ensuite dépouillés manuellement et
des tableaux furent établis puis commentés.
En ce qui concerne l'enquête qualitative, le contenu des
différents discours recueillis auprès des personnes ressources
fut analysé.
Le mémoire comprend ainsi quatre chapitres :
- Le premier chapitre aborde la présentation de la commune
rurale de Faragouaran.
- Le deuxième chapitre traite la caractéristique
socio-démographique de la population enquêtée.
- Le troisième chapitre examine les facteurs de
production, production, commercialisation et l'utilisation des revenus.
- Le dernier chapitre évoque les contraintes et les
perspectives de la culture du coton biologique et équitable.
Chapitre I : Présentation de la commune
rurale de Faragouaran
A) Milieu physique :
1- Localisation et le relief :
La commune rurale de Faragouaran a été
créée par la loi N° - 96 - 059 - / ANRM du 04 Novembre 1996.
Elle est composée de 11 villages (Bagani, Djonkala, Faragouaran,
Mafèlè, Soron, Kémissala, N'Kèmènè,
Sébétomon, Sibirila, Tièdjiguinéla et Zambougou)
issus de l'ancien arrondissement de Faragouaran. Le village de Faragouaran est
le chef lieu de la commune. Assistée par la sous - préfecture de
Faragouaran, elle relève du Cercle de Bougouni et de la région de
Sikasso.
Elle est située à 35 Kms de Bougouni, la commune
est limitée au Nord et au Nord-est par la commune de Kouroulamini,
à l'Ouest et Nord-Ouest par la commune de Danou, au Sud par les
communes de Wassoulou Balle et de Doussoudiana.
La majorité de la population sont des cultivateurs,
dont la plupart des cultivateurs s'adonnent à la culture du coton bio
comme culture de rente aujourd'hui.
La commune de Faragouaran a un relief un peu accidenté.
Elle est située en zone agro écologique du Baní Niger
occidental.
L'altitude moyenne varie entre 200m et 250m. Elle est
formée d'une succession de surface cuirassée en demi-hauteur.
Carte : la présentation de la
commune rurale de Faragouaran
2- Climat, Sols et
Végétation :
Elle a un climat soudano-sahélien, haut et sec. Le
climat se caractérise par une alternance très prononcée
entre une saison sèche, dominée par des vents secs
(Harmattan) et une saison pluvieuse de trois à six
mois (entre mai et octobre), avec des vents humides venant du Golfe de
Guinée (Mousson). La saison sèche se divise en
une saison chaude (mars à mai) et une saison froide (décembre
à février).
C'est une zone située entre les isohyètes 900mm
- 1000mm. Les fortes pluies ont une action de dégradation sur les sols
sans couvert végétal. La température varie entre 20°C
et 35°C .L'évapotranspiration annuelle atteint 2100mm. (Tableau
n°1)
Tableau n°1 :
Répartition de la pluviométrie du secteur de faragouaran
campagne 2005-2006 ; 2006-2007 et 2007-2008.
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Septembre
|
Octobre
|
Total
|
Année
|
Nbre
De
jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
Nbre
De
jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
Nbre
De
jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
Nbre
De
Jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
Nbre
De
jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
Nbre
De
jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
Nbre
De
jour
|
Qtité
D'eau
(mm)
|
2005-2006
|
6
|
149
|
7
|
111
|
8
|
244
|
13
|
272
|
11
|
209
|
7
|
120
|
52
|
1105
|
2006-2007
|
4
|
52
|
7
|
233
|
10
|
240
|
13
|
305
|
13
|
186
|
2
|
26
|
49
|
1042
|
2007-2008
|
2
|
60
|
11
|
228
|
9
|
229
|
13
|
366
|
11
|
142
|
5
|
106
|
53
|
1149
|
Source : C.M.D.T direction
régionale de Bougouni ; bilan de commercialisation
2008-2009.
Nous constatons qu'il y a une irrégularité entre
les pluviométries des trois dernières campagnes. En campagne
2005-2006 la pluviométrie croit, 2006-2007 elle décroît et
en 2007-2008 la pluviométrie augmente à cause des pluies
provoquées par les avions.
Graphique n°1: la
Pluviométrie du secteur de la commune de Faragouaran :
campagne de 2005-2006,2006-2007 et 2007-2008.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag7.png)
Source : C.M.D.T
direction régionale de Bougouni ; bilan de commercialisation
2008-2009.
La zone est dominée par des sols gravillonnaires et
latéritiques, et limono sableux sur les bas glacis. Le potentiel de
production de ces sols est bon .Les contraintes au niveau des sols sont
nombreuses : risques d'érosion, mauvaises conditions de
drainage.
Cette zone est par excellence celle de l'agriculture et
accessoirement une zone pastorale.
La commune de Faragouaran a une végétation, qui
présente des structures allant des forêts claires aux savanes
arbustives avec un tapis herbacé varié. Le potentiel fourrager
est élevé. Les principales espèces ligneuses
rencontrées dans la commune sont : Khaya senegalensis (le
cailcedrat), Pterocarpus erinaceus, Butyrospermum parkii (le karitier), Parkia
biglobosa (le néré), Andansonia digitata (le baobab). Et
quelques herbacées qui sont : Andropogon gayanus (wagadju),
Andropogon pseudarpricus, Cymbopogon giganteus (tiékala), Imperata
cylindrica (rencontrées dans les bas-fonds), Digitaria
horizontalis et Pennicetum pedicelatum (fréquentes dans les
jachères).
La commune a une faune, jadis riche et variée, se
compose aujourd'hui seulement de quelques phacochères, antilopes,
lapins, oiseaux (pintades, perdrix, canes... nocturnes et diurnes). La faune
aquatique n'est pas riche. La zone est riche en insectes de pollinisation et
mellifères.
2- Hydrographie :
Dans la commune rurale de Faragouaran le
réseau hydrographique est essentiellement constitué de quelques
rivières temporaires. Ces rivières qui drainent les
villages sont soumises au régime pluvial. Elles s'assèchent le
plus souvent deux à trois mois après l'hivernage, mais disposent
de potentiel aménageable (fonds de vallées).Les nappes
phréatiques, semblent avoir une grande fluctuation en fonction de la
pluviométrie.
B) Milieu humain :
1- Historique :
Le village de Faragouaran a été crée
suite à une migration d'un forgeron venu du manding, après
l'installation il pratiquait la forge et de l'agriculture sédentaire.
Le déplacement sans précédent de la
famille fondatrice de faragouaran va avoir des conséquences
socio-économiques et culturelles.
La forte mobilité de la population va empêcher
l'évolution de toutes les activités rémunératrices
du village. A cela s'ajoute le processus de déconcentration
(arrondissement) et la décentralisation (commune) survenu après
l'indépendance du Mali.
3- Evolution de la population :
La commune rurale de Faragouaran compte environ 8030 habitants
dont 4160 femmes et 3870 hommes (RACE 2001) repartis entre les onze (11)
villages. (Tableau n°2)
Tableau n°2 : Répartition de la
population par sexe
Villages
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Faragouaran
|
1112
|
1081
|
2193
|
Zambougou
|
238
|
265
|
503
|
Soron
|
198
|
201
|
399
|
N'kèmènè
|
212
|
229
|
441
|
Mafèlè
|
474
|
501
|
975
|
Kémissala
|
339
|
323
|
662
|
Tièdjiguinéla
|
178
|
212
|
390
|
Sébétomo
|
91
|
120
|
211
|
Bagani
|
317
|
371
|
688
|
Dionkala
|
437
|
511
|
948
|
Sibirila
|
274
|
346
|
620
|
Total
|
3870
|
4160
|
8030
|
Source : Mairie de faragouaran (PDESC).
Cette population est composée de 51.80% de femmes. La
densité varie entre 10 et 15 hts/km2.
La commune connaît le phénomène de l'exode
rural sur Bamako et Bougouni. L'émigration concerne le plus souvent la
Côté d'Ivoire, le Gabon et le Sénégal, l'Espagne et
la Libye. Cette émigration est temporaire et dans certains cas
définitifs.
L'immigration concerne les Ivoiriens, Libériens, les
Rwandais, les Togolais, et les Congolais (RDC).
La population est constituée majoritairement de
Bambara, de Peuhls sédentaires, de Dogons, Sarakolé repartis
entre les onze (11) villages. Ces différentes ethnies coexistent
pacifiquement. Les conflits entre les acteurs sont souvent liés aux
stratégies d'occupation des espaces agricoles (éleveurs surtout
transhumants et agriculteurs).
La religion dominante est l'islam, suivie du christianisme et
de l'animisme. Il n'existe aucun conflit confessionnel entre les croyants. Les
fêtes concernent les fêtes religieuses, les mariages, les
circoncisions, les cérémonies funéraires pour les
patriarches et les grands chasseurs. La commune est structurée en
« Nobles » et hommes de caste. Les activités
socioprofessionnelles et les prises de décisions obéissent
à cette structuration.
4- Activités économiques et
Infrastructures :
a) Activités
économiques :
Sur le plan économique l'agriculture constitue la
première activité économique avec l'élevage et
d'autres activités secondaires comme l'artisanat, le commerce, etc.
- Agriculture :
Comme première activité dans la commune,
l'agriculture occupe environ 75% à 80% des activités
économiques de la commune.
La plupart des villages disposent encore de grandes
superficies en jachère. Le système de culture est une combinaison
de pratiques traditionnelles et de nouvelles techniques assez mal
maîtrisées. On observe un taux très élevé
d'exploitations non équipées. Le système traditionnel de
rotation est quinquennal (céréale - céréale-
arachide, en association avec le niébé). Même si la culture
sur défiche et brûlis est de rigueur, elle évolue vers une
agriculture sédentaire à rotation biennale de type coton -
céréale ou triennale de type coton- céréale -
céréale. La culture des tubercules sur buttes à la main
est repandue. Les différentes spéculations vivrières
sont : le maïs, le sorgho, le petit mil, le riz, le fonio. Les
cultures de rente sont le coton, la patate, l'igname, l'arachide, le
niébé. Cependant, une partie de ces cultures de rente est auto
consommée. D'une manière générale, les cultures se
pratiquent sur des sols gravillonnaires à mi pente et dans les fonds de
vallées, au bord desquels sont installés des
périmètres potagers et d'arbres fruitiers. Le maraîchage
concerne l'oignon, la tomate, la laitue, les courges, l'aubergine, le piment,
le gombo. Les plantations possèdent en général les
manguiers, orangers, anacardiers, goyaviers, citronniers.
Les programmes d'appui agricoles sont fondamentalement ceux de
la CMDT (coton), Mobiom avec Helvetas (coton bio), Helvetas Profil
(filière mangue). Ces programmes ont permis l'amorce d'une agriculture
plus productive. Cependant, l'insuffisance de la main d'oeuvre,
créée par l'exode rural, et l'enclavement des villages, font de
cette zone une région assez marginale. L'utilisation des intrants
(engrais et fumures organiques) est également faible. Le niveau de la
production reste encore faible même si la famine n'est pas aiguë.
- Elevage :
L'élevage occupe la deuxième position dans les
activités économiques de la commune.
A l'instar de l'ensemble du pays, le système pastoral a
connu une crise liée aux facteurs climatiques et aux politiques mal
adaptées du secteur. En effet, depuis fort longtemps, la
stratégie de développement pastoral, a reposé sur la
protection sanitaire aux dépens des productions animales et de la
gestion des ressources naturelles. Aussi la non attribution des espaces et de
leur gestion aux éleveurs a favorisé l'agriculture au
détriment de l'élevage.
L'effectif bovin sédentaire est de 16350 de 3200
Ovins, et celui du cheptel transhumant est composé de zébus
peulhs, et maures non trypanotolerants. A défaut de statistiques, le
constat général prouve un accroissement du cheptel correspondant
à la fois, au développement de l'activité par les
agriculteurs eux mêmes, au relatif afflux d'éleveurs et de
troupeaux venant du nord du pays à cause de la sécheresse. Le
système sédentaire est le plus dominant qui coexiste avec une
transhumance significative.
L'élevage sédentaire se caractérise par
sa pratique dans le cadre strict des terroirs villageois. Il comporte un
parcage de nuit, familial ou collectif pendant la saison des pluies, et une
divagation en saison sèche et après les récoltes. En
fonction de la place occupée par l'activité élevage, dans
le système de production, trois types d'élevage
sédentaire sont distingués :
. Le cheptel de trait, ou l'élevage à
« traction animale »
. L'élevage de thésaurisation
. L'élevage semi intensif qui ne concerne pas un
effectif important, mais constitue une dynamique intéressante pour
l'intensification.
Ces pâturages possèdent de bonnes conditions
d'abreuvement en général.
La situation sanitaire bovine est bonne dans l'ensemble.
L'aviculture connaît des difficultés à cause des maladies
aviaires, surtout au niveau des pintades. La commune ne dispose d'aucune
infrastructure vétérinaire à l'exception du village de
Faragouaran où se trouve la pharmacie. Un mandataire s'occupe des
traitements sanitaires.
- Artisanat :
L'artisanat est peu développé et concerne
surtout la ménuiserie, la poterie et la fabrique d'équipements
agricoles.
- Chasse:
La faune est en régression, du fait des facteurs
détériorant son habitat naturel (pression agricole, feux de
brousse ...), et causes du braconnage. La chasse constitue à la fois,
une activité de subsistance et socio- culturelle.
- Commerce :
Le commerce concerne la production cotonnière qui est
intégralement commercialisée par la CMDT pour le coton
conventionnel, Mobiom Helvetas pour le coton bio et constitue la
première source de revenus monétaires suivi des fruits et
légumes, les arachides (variétés précoces). La
position géographique de la commune lui confère le rôle
d'espace d'échanges avec les communes voisines. Ces échanges
portent sur des céréales, les denrées de première
nécessité ...Ce commerce est réalisé à
travers la seule foire existante.
- Apiculture :
Les arbres mellifères sont abondants dans la zone
cependant la production du miel est très faible. Il n'existe pas de
filière miel en tant que tel.
- Activités socioculturelles :
Dans la commune rurale de Faragouaran il y a des groupements
socioculturels comme chez les forgerons, les jeunes forgerons sont
associés dans toutes les activités de forge.
Les hommes animistes sont associés avec d'autres pour
la manifestation des fêtes périodiques des différents
fétiches tel que (le Komo, le Nama, la fête de nouvel an etc.),
deux fois par an en évoquant les coutumes.
Les vieilles femmes sont souvent groupées à la
recherche des pluies s'il y a des sécheresses en jouant du tam-tam
traditionnel.
Les moeurs sont communautaires à Faragouaran, chacun a
sa manière d'agir et de penser.
Les interdits alimentaires (totem) sont familiaux. Les
populations aspirent à plus de cohésion sociale, au renforcement
de cohésion à la restauration des valeurs culturelles en
multipliant le niveau des concertations entre les couches sociales et la
disparition de l'analphabétisme.
b) Infrastructures :
- Santé :
La commune ne dispose que d'un CSCOM, d'une pharmacie
privée
(Faragouaran Ville) et d'un dispensaire à Djonkala.
L'état des bâtiments est satisfaisant.
Le personnel médical compte : un infirmier, trois
matrones dont une à Djonkala, un aide-soignant. La couverture sanitaire
en infrastructures et personnels sanitaires est insuffisante.
Les maladies fréquentes dans la commune sont : le
paludisme, la diarrhée, pneumopathies, parasitoses, hernie, MST, les
maladies respiratoires.
- Education :
La commune compte quatre premiers cycles avec 17 classes et 14
enseignants pour environ 900 élèves. Le second cycle compte trois
classes pour 4 enseignants ayant en charge 225 élèves. Si le
nombre de classe semble suffisant dans ces établissements, le personnel
reste déficitaire. Aussi ces établissements ont des
équipements vétustes et manquent de matériels didactiques.
Il y a Sept ECOM qui existent dans la commune. Si ces structures ont de bons
bâtiments il y manque les équipements.
Deux centres d'alphabétisation existent dont un non
fonctionnel et quatre medersas.
- Hydraulique villageoise :
Les forages fonctionnels munis de pompes manuelles sont au
nombre de quatorze (14), les forages non fonctionnels sont au nombre de quatre
(4). La demande en eau potable est toujours forte. Cela est dû au nombre
croissant de la population par village.
- Communication :
Il n'existe aucune voie bitumée reliant la Commune
à ses voisines. La principale route RN8 goudronnée (Bougouni-
Yanfolila) est praticable en toute saison. Les pistes rurales sont en mauvais
état, malgré les efforts périodiques de la CMDT. En
matière de télécommunication, la commune est bien
desservie. En plus de l'ORTM, les Radio communautaires et privées de
Bougouni assurent l'information des populations. Le chef lieu de la commune est
branché sur le réseau SOTELMA. Il existe deux Rac à
Faragouaran ville. (Tableau n°3)
Tableau n°3: Répartition des
villages selon leurs distances par rapport au chef lieu de la commune.
N°
|
Villages
|
Distance du lieu en km
|
1
|
Faragouaran
|
0 km
|
2
|
Zambougou
|
5 km
|
3
|
Dionkala
|
10 km
|
4
|
Bagani
|
15 km
|
5
|
Tièdjiguinéla
|
14 km
|
6
|
Sébétomo
|
15 km
|
7
|
Sibirila
|
20 km
|
8
|
Mafèlè
|
22 km
|
9
|
N'kéméné
|
20 km
|
10
|
Kemissala
|
10 km
|
11
|
Soron
|
6 km
|
Source : enquête personnelle 2009.
- Habitat et
électricité :
Aucun village de la commune n'est loti. Les habitats sont en
général des cases rondes couvertes de chaumes, qui côtoient
quelques maisons en tôles. Il n'existe pas d'installations sanitaires
adéquates dans les concessions. La source d'électricité
reste les lampes à pétrole.
La commune ne dispose d'aucune infrastructure
sportive, artistique et culturelle. Les efforts sont
à présent timides pour la promotion de ces activités
Chapitre II : Caractéristique
socio-démographique de la population enquêtée
De sa position géographique et économique la
commune rurale de Faragouaran est l'une des communes la plus accessible dans le
cercle de Bougouni.
Selon le recensement de la population de l'habitat du Mali en
1998 la population de la commune rurale de Faragouaran était
estimée à 7960 hts (DNSI) répartie entre 11 villages.
Cette même population est estimée à 8030
hts en 2001 (RACE). Elle est composée de quatre ethnies (Bambara, peulh,
Dogon, Sarakolé,).
A) Age, Sexe et Situation
matrimoniale :
1- Age et Sexe :
Dans la commune rurale de Faragouaran la plupart de la
population enquêtée est jeune avec une nette domination de la
population féminine. (Tableau n°4)
Tableau n°4 : Répartition de
la population selon les groupes d'âges et le sexe.
Groupe d'âges
|
Effectif/ Sexe
|
Total/G.A
|
H
|
F
|
0-4
|
69
|
82
|
151
|
5-9
|
114
|
106
|
220
|
10-14
|
101
|
86
|
187
|
15-19
|
79
|
82
|
161
|
20-24
|
50
|
59
|
109
|
25-29
|
46
|
47
|
93
|
30-34
|
43
|
38
|
81
|
35-39
|
25
|
32
|
57
|
40-44
|
26
|
28
|
54
|
45-49
|
21
|
19
|
40
|
50-54
|
11
|
21
|
32
|
55-59
|
11
|
7
|
18
|
60 et plus
|
7
|
8
|
15
|
Total
|
603
|
615
|
1218
|
Source : enquête personnelle
2009.
Sur les 1218 de la population enquêtée, il y a
615 femmes et 603 hommes, ce qui montre une large domination du sexe
féminin.
La population enquêtée est majoritairement jeune
(plus de 60% de jeunes), donc cette population est en voie d'être
remplaçable. Le groupe d'âge de 0 à 24 est de 828 sur les
1218 de la population enquêtée. Cela constitue un fléau
contre le développement et l'autosuffisance alimentaire dans la commune
rurale de Faragouaran.
2- Situation matrimoniale :
La population enquêtée de 15 ans et plus dans la
commune, les mariés occupent 84,1 % contre 15% de célibataire
avec peut de divorcé par rapport aux veufs et veuves. (Tableau
n°5).
Tableau n°5 : Répartition de
la population de 15 ans et plus selon leurs situations matrimoniales.
Situation matrimoniale
|
Effectifs
|
Pourcentage%
|
Marié (e)
|
555
|
84.1
|
Célibataire
|
99
|
15
|
Veuf
|
2
|
0.3
|
Veuve
|
3
|
0.5
|
Divorcé (e)
|
1
|
0.2
|
Total
|
660
|
100
|
Source : enquête personnelle
2009..
Parmi les 660 enquêtées, les mariés
occupent 84,1%. Ce qui montre que dans les villages, le mariage est
précoce. Ce mariage précoce est dû au fait que les jeunes
n'aillent pas à l'aventure (exode rural). Les divorces sont
négociables dans les villages, c'est pourquoi les divorcés sont
très rares (0,2%). Nous constatons que dans la commune, il y a plus de
veuves (0,5 %) que de veufs (0,3%). Cela montre que la mort touche plus de
vieux que de vieilles.
B) Profession principale et Lien de
parenté :
1- Profession principale :
Dans les villages enquêtés les professions
principales exercées sont celles: des cultivateurs et des
ménagères (Graphique n°2).
Graphique n°2: répartition de la
population de 15 ans et plus selon leurs professions principales.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag8.png)
Source : enquête personnelle
2009.
Ce graphique nous montre que l'agriculture est la plus
pratiquée dans les villages. Avec un taux de 52,1% de cultivateurs,
l'agriculture est la première activité économique de la
commune. Selon l'adage des cultivateurs: « la terre ne ment
pas ».
Mais les ménagères occupent une place importante
dans la culture du coton biologique et équitable. Cette culture
étant appréciée par elles, parce qu'elle les
éloigne du maniement des engrais et pesticides chimiques de
synthèse, trop dangereux pour elles et leurs enfants.
2- Lien de parenté :
Les liens de parentés sont restés dans les
villages comme une vertu et jouent le rôle de la solidarité dans
la commune rurale de Faragouaran (tableau n°6).
Tableau n°6 : Répartition de
la population selon leurs liens de parentés avec le chef U.P.
Liens de parentés
|
Effectifs
|
Pourcentages %
|
Chefs
|
120
|
9.8
|
Epouses
|
132
|
10.8
|
Fils (fi) et Fille (fe)
|
582
|
47.8
|
Autres parents (A P)
|
378
|
30.9
|
Non parents
|
6
|
0.4
|
Total
|
1218
|
100.0
|
Source :
enquête personnelle 2009.
Ce tableau nous commente que les fils et les filles sont les
plus nombreux avec 47,8%, ce qui confirme la forte croissance des naissances
dans les villages. Pour les autres parents aussi, avec un taux de 30,9%, cela
montre que la famille élargie n'est pas abandonnée dans les
villages.
En ce qui concerne les non parents (0,4%), nous confirme que
les cultivateurs n'ont pas les moyens pour recruter la mains d'oeuvres.
Chapitre III : Facteurs de production, Production,
Commercialisation et Utilisation des revenus
A) Facteurs de production :
L'agriculture biologique et équitable est un mode de
culture qui a ses exigences et ses principes. Dans la production biologique il
ne s'agit pas seulement de remplacer les engrais, pesticides et herbicides
chimiques par des produits biologiques. Mais il s'agit d'adopter un
système de production agricole diversifié et équilibre.
La production biologique est une approche systémique
qui, dans l'idéal, associe toutes les activités liées
à la production d'un paysan ou d'une paysanne. Elles sont basées
essentiellement sur les pratiques du terrain.
1- Accès à la terre et
Statut :
L'accès à la terre cultivable dans la commune
rurale de Faragouaran est facile. Il est basé sur la demande des
parcelles aux premiers occupants et les chefs de villages (graphique
n°3).
Graphique n°3: Répartition
des chefs U.P. selon les critères d'accès à la terre.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag9.png)
Source :
enquête personnelle 2009.
D'après ce graphique, il y a 89.2 % des chefs U.P, qui
nous montre qu'il y a l'entraide entre les paysans dans la commune. Donc, dans
la commune nous pouvons signaler la solidarité, l'entente cordiale et
l'affection des chefs de villages envers ces habitants.
Le statut de la terre exploitée dans la commune des
chefs U.P est majoritairement propriétaire (graphique n° 4).
Graphique n°4: Répartition
des chefs U.P. selon leurs statuts par rapport à la terre
exploitée.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag10.png)
Source : enquête personnelle
2009.
Le graphique nous permet de dire que les 78% des chefs U.P
sont propriétaires de leurs champs dans la commune. Ce faisant les
paysans de la commune dans la majorité ne sont pas confrontés
à des problèmes de terre. En ce qui concerne les 22% des chefs UP
qui font des prêts, démontre la générosité
des donateurs dans la commune.
2- Evolution de superficie et Utilisation du tourteau
et du compost :
Dans la commune, d'après nos recherches, l'etendue des
superficies de coton bio et équitable n'évolue pas de
façon additionnelle par hectare. Cela est dû à
l'application mesquine de système de culture du coton bio et
équitable qui demande beaucoup de courages (tableau n°7).
Tableau n°7: L'évolution des
superficies (ha) allouées à la culture du coton bio de
2006à 2008.
Superficies
Années
|
Moins et 1 ha
|
De 1 à 2 ha
|
Plus de 2 ha
|
effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
effectifs
|
%
|
2006
|
94
|
37,5
|
19
|
22,4
|
07
|
29,2
|
2007
|
87
|
34,6
|
27
|
31,8
|
06
|
25,0
|
2008
|
70
|
27,9
|
39
|
45,8
|
11
|
45,8
|
Total
|
251
|
100,0
|
85
|
100,0
|
24
|
100,0
|
Source : enquête personnelle
2009.
Nous constatons que les superficies évoluent de moins
en moins, quand le nombre d'hectares augmente. De moins de 1ha il y a eu au
total 251 contre 85 de 1 à 2 ha avec 24 seulement de 2 ha et plus. Ce
qui montre que les producteurs du coton bio et équitable ne produisent
pas assez d'hectares que ceux des producteurs du coton conventionnel. Cela
confirme les principes de culture qui demandent beaucoup de patience et de
courage.
L'utilisation du tourteau et du compost dans la commune de
faragouaran est essentiellement basée sur deux volets : avant le
labour et après le labour (graphique n°5).
Graphique n°5: Répartition des
chefs U.P selon leurs opinions sur la période propice d'utilisation du
tourteau et du compost. ![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag11.png)
Source :
enquête personnelle 2009.
Ce mode d'utilisation du tourteau et du compost est soutenu
par les 90.0%, qui les utilisent avant le labour. Ce qui nous permet de dire
qu'il y a une forte rentabilité dans l'utilisation du tourteau et du
compost avant le labour. Pour le mode d'utilisation avant et après le
labour qui occupe les 10.0% est moins profitable et plus fatigant.
Pour la production du compost, il y a deux manières de
faire la qualité du compost dans la commune : la bonne
qualité est de mélanger avec l'eau et la qualité passable
est de mettre l'eau simple (graphique n°6).
Graphique n°6: Répartition des
chefs U.P selon leurs opinions sur la qualité du compost.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag12.png)
Source :
enquête personnelle 2009.
Ici le graphique nous évoque que la majorité
des producteurs (84,2%) produisent le compost en mélangeant l'ensemble
avec de l'eau, qui est la bonne qualité. La qualité passable qui
occupe 15,8%, est moins rentable du fait que les éléments
nutritifs ne se sont pas décomposés comme dans la bonne
qualité.
B) Production :
1- Evolution de la production :
Sur le plan économique, la crise cotonnière a
demeuré avec la chute de prix du coton conventionnel aggravée par
le renchérissement des intrants agricoles. Contrairement au coton
conventionnel, la demande du coton biologique et équitable est
croissante.
L'engouement suscité par le coton biologique et
équitable et la dégradation de l'environnement
socio-économique des cotonculteurs conventionnels (Prix planché
à 165 FCFA/ Kg, flambée du prix des intrants etc.) ont
provoqué une forte adhésion des producteurs. Les rendements et
avantages de la production de coton bio varient considérablement selon
les exploitations et les régions.
Ainsi le nombre de producteurs est passé de 1748
à 3669 soit une augmentation de plus de 100% dont 38% sont des
productrices en 2006 au Mali.
Au Mali, avec les projets de coton bio de Helvetas au Mali,
les femmes productrices de coton bio occupent 40% en 2007 contre 17% en
2002.
Dans la zone de Bougouni, le nombre de producteurs a
augmenté de 755 pour les anciens en 2006 et 903 pour les nouveaux en
2007. Cela a conduit à une division de la coopérative de
Faragouaran, la scindant en deux : la coopérative de Faragouaran et
la coopérative de Sibirila. En plus de cela il y a eu une progression au
niveau de la commune avec le lancement de certaines activités
économiques (intégration à la kafo jiginew, construction
des petits forages dans la coopérative de Sibirila...) tableau
n°8.
Tableau n°8 : l'évolution de
la production par coopérative des trois dernières
années.
|
Coopérative
|
|
Faragouaran
|
Sibirila
|
Année
|
effectifs
|
Pourcentage
|
effectifs
|
pourcentage
|
2006
|
196
|
28,4
|
169
|
32,6
|
2007
|
204
|
29,7
|
152
|
29,4
|
2008
|
289
|
41,9
|
197
|
38,0
|
Total
|
689
|
100,0
|
518
|
100,0
|
Source : direction Mobiom Bougouni 2009.
Nous constatons l'évolution pour la coopérative
de Faragouaran dans ces trois dernières années, de 196
producteurs en 2006 à 289 producteurs soit un taux d'augmentation de
41,9% en 2008.
Pour la coopérative de Sibirila, nous constatons qu'il
y a eu une chute de nombre de producteurs, en 2007 avec 152 producteurs contre
169 en 2006. Après cela, le nombre des producteurs a
évolué de 152 producteurs en 2007 contre 197 avec un taux de 38%
en 2008.
Graphique n°7: L'évolution de la
production de la culture du coton bio et équitable dans la commune de
Faragouaran de 2006 à 2008.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag13.png)
Source : direction Mobiom Bougouni 2009.
Ce graphique confirme l'évolution de la production dans
la commune rurale de Faragouaran. (Voir le tableau n°13)
2- Ancienneté de la culture et son
importance :
- Dans la commune rurale de Faragouaran, l'avènement
de la culture du coton bio et équitable a
été annoncé de 2002 à nos jours sous forme de phase
(tableau n°9).
Tableau n°9 : Répartition
des chefs U.P. selon leurs anciennetés dans la culture du coton bio et
équitable.
Anciennetés
|
Effectifs
|
Pourcentage %
|
2002-2005
|
70
|
58,3
|
2006-2008
|
50
|
41,7
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source :
enquête personnelle 2009.
Dans ce tableau, la phase 2002-2005 a été une
phase significative avec un taux de 58,3%. Ce qui montre que l'annonce du coton
bio et équitable dans la commune rurale de Faragouaran a eu une plus
grande ampleur par rapport à la phase 2006-2008.
La phase 2006-2008 avec le taux de 41,7% a été
marquée par un certain nombre de difficultés, comme la mauvaise
répartition de la pluie dans le temps et dans l'espace, déficit
qui a ralenti les efforts et émoussé les énergies,
diminuant l'effectif des producteurs.
- L'importance de la culture du coton bio et équitable
dans la commune a eu un fort succès sur quelques raisons : type
de culture facile à entretenir pour les pays pauvres,
bénéfique, maintenir l'environnement et la santé
(graphique n°8).
Graphique n°8 : Répartition
des chefs U.P selon leurs opinions sur l'importance de la culture du coton bio
et équitable. ![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag14.png)
Source : enquête personnelle 2009.
Ce graphique nous évoque que l'ensemble des producteurs
pensent que la culture du coton bio et équitable est importante. La
majorité des producteurs (trices) 94% annonce que la culture du coton
bio et équitable est facile et faite pour les paysans du sud surtout
pour les femmes. Cela nous permet de dire que les femmes occupent une place
importante dans la culture du coton bio et équitable. Pour les autres
(6%), la culture du coton bio et équitable préserve
l'environnement et la maintenance de la santé.
En partant de ces raisons évoquées, les
producteurs (trices) nous rassurent qu'ils vont continuer à cultiver le
coton bio et équitable dans la commune autant que cela sera
nécessaire (tableau n°10).
Tableau n°10 : Répartition
des chefs U.P qui veulent continuer la culture du coton bio selon les raisons
invoquées.
Raisons invoquées
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
ça nous permets de résoudre nos problèmes
essentiels (dépenses familiale, impôts, achat des
matériels), rentable et bénéfique.
|
58
|
48.3
|
C'est bon pour l'environnement, assure la santé, source
de revenu aussi.
|
62
|
51.7
|
Total
|
120
|
100
|
Source : enquête personnelle 2009.
Dans ce tableau, les 51,7% pensent que la culture du coton bio
et équitable est bonne pour l'environnement et les 48,3%soutiennent
aussi la culture du coton bio et équitable pour sa forte
rentabilité. Donc d'après ce tableau tous les producteurs
(trices) sont attirés par ce système de culture.
3- Stratégie d'amélioration,
Conséquence des pauses pluviométriques et Rotation des
cultures :
Les principes du coton bio et équitable
enseignés par les conseillers du Mobiom sont respectés par la
majorité des producteurs (trices), mais avec les expériences de
certains producteurs (trices) la culture du coton bio équitable est
devenue plus explicite et plus profitable (graphique n°9).
Graphique n°9 : Répartition des
chefs U.P selon qu'ils respectent ou non les principes qui président
à la culture du coton bio et équitable. ![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag15.png)
Source : enquête personnelle 2009.
D'après ce graphique la majorité des producteurs
(52%) respecte les consignes du Mobiom, alors que les 48% avec les
conséquences des événements (pluviométrie,
ravageurs etc.) augmentent les dosages indiqués par les conseillers du
Mobiom.
En ce qui concerne l'amélioration des stratégies
de la croissance du cotonnier en cas de stagnation, les producteurs (trices)
appliquent certains principes favorables à la croissance du cotonnier
(tableau n°11).
Tableau n°11: Répartition des
chefs U.P selon leurs opinions sur les stratégies d'amélioration
de la croissance du cotonnier en cas de stagnation.
Stratégies d'amélioration
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Aucune (avec le bon choix du terrain)
|
51
|
42.5
|
Sarclage avec la charrue
|
61
|
50.8
|
Sarclage avec la daba
|
8
|
6.7
|
Total
|
120
|
100.0
|
Source :
enquête personnelle 2009.
Dans ce tableau la majorité des producteurs (trices)
50,8% améliorent la croissance par le sarclage à la charrue. Le
bon choix du terrain par les producteurs (trices) qui occupent un taux de
42,5%est une solution pour éviter la stagnation ou la mauvaise
croissance du cotonnier. Pour les autres (6,7%) sarcler à la daba est
une solution pour la croissance du cotonnier. Donc d'après les
producteurs (trices) la meilleure solution est de sarcler avec la charrue pour
améliorer la croissance du cotonnier.
En cas des pauses pluviométriques de longue
durée, les producteurs (trices) sont confrontés à des
conséquences dont parmi lesquelles nous pouvons citer : le retard,
le faible rendement, la perte des semences et semis etc. (tableau
n°12).
Tableau n°12: Répartition
des chefs U.P selon leurs opinions sur les conséquences des pauses
pluviométriques de longue durée sur le cotonnier.
Les conséquences
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Retard et faible rendement.
|
72
|
60,0
|
Pertes des semences et semis, endettement.
|
48
|
40,0
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source : enquête personnelle
2009.
Ce tableau nous montre que les producteurs (trices) affirment
que la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace,
est un phénomène défavorable à la culture du coton
bio et équitable. Donc les 60% de producteurs (trices) signalent le
retard et le faible rendement et les 40% affirment la perte des semences, du
semis et l'endettement.
La rotation des cultures est un système cultural
très profitable pour les paysans du sud ou des paysans pauvres (tableau
n°13).
Tableau n°13 : Répartition
des chefs U.P les avantages de la rotation des cultures.
Les avantages de la rotation
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
ça rend la terre très fertile.
|
80
|
66,7
|
ça diminue le taux des ravageurs du cotonnier.
|
40
|
33,3
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source :
enquête personnelle 2009.
Ce tableau nous confime les avantages de la rotation des
cultures, dont 66,7% pensent que le système rotatif des cultures
maintient la fertilité du sol et les 33,3% des producteurs (trices)
disent que ça diminue le taux des ravageurs du cotonnier.
C) Commercialisation et Utilisation des
revenus :
1- Vente:
Après la récolte du coton bio et
équitable qui demande un certain nombre de principes qui fait sa
qualité.
Le commerce équitable est fondé sur des normes
que ses tenants doivent appliquer quotidiennement dans leur travail.
Leurs activités de commerce équitable ont
commencé dans les années 1940, d'abord aux États-Unis et
en Angleterre (dans les années 1950), puis dans le reste de l'Europe. A
leurs débuts, elles n'étaient réalisées que par les
associations militantes de solidarité avec les pays pauvres du sud. Ce
n'est qu'à partir des années 1990 et surtout depuis ces
dernières années que le commerce équitable suscite
fortement l'intérêt des consommateurs, des entreprises et des
gouvernements. Le public accueille en général avec sympathie ces
initiatives qui contribuent au développement durable.
Le prix du commerce équitable se veut juste, afin de
rétribuer aux producteurs/trices la vraie valeur de leur travail.
Le prix minimum garanti du commerce équitable est
établi en fonction des couts de production et non en fonction de la loi
du marché.
En 2007, le prix du coton bio au producteur (PCB)=PMG+ PB=238
+ 34= 272 FCFA /kg.
La prime équitable est payée à la
coopérative pour la réalisation de projets communautaires et le
prix du coton bio et équitable : PCB + PE =272 + 34 =306
En 2008, le prix minimum garanti coton certifié
bio : 327,9 CFA/kg payé au producteur. Le prix du coton bio et
équitable est : PCB + PE = 327,9 +34= 361,9 FCFA/kg.
Après la vente, le constat fait lors de notre recherche
est que la majorité des producteurs (trices) disent que les revenus
tirés de la culture ne sont pas perçus à temps (graphique
n°10).
Graphique n°10 : Répartition
des chefs U.P selon leurs opinions qu'ils perçoivent ou non à
temps les revenus tirés de la vente du coton bio et équitable.
Source : enquête personnelle 2009.
Ce graphique confirme le retard des revenus tirés de la
culture du coton bio et équitable avec les 90,0% des producteurs.
D'après ces producteurs les revenus viennent tardivement d'année
en année. Alors que les 10,0% des producteurs pensent que pour le
moment les revenus tirés de la vente viennent à temps.
2 - Utilisation des revenus :
Dans la commune rurale de faragouaran, l'utilisation des
revenus après la vente est consacrée à l'entretient de la
famille, à l'achat d'équipement agricole et d'autres
activités d'investissement (tableau n°14).
Tableau n°14: Répartition des
chefs U.P selon l'utilisation des revenus tirés de la vente du coton bio
et équitable.
Utilisation des revenus
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Entretien de la famille
|
81
|
65,5
|
Achat d'équipements agricoles
|
22
|
18,3
|
Investissement dans d'autres activités (commerce,
AGR,...)
|
17
|
14,2
|
Total
|
120
|
100,0
|
Source :
enquête personnelle 2009.
Dans ce tableau la plupart des producteurs (trices) du coton
bio et équitable (65,5%), utilisent leur revenus pour l'entretien de la
famille (comme les impôts, les mariages, la santé...).
Cela confirme que dans les villages la majorité des
paysans se contentent de l'agriculture. Pour les producteurs qui utilisent
aussi leurs revenus en achetant les matériels agricoles, occupent
18,3%.
Ce qui montre que plus de 83,4% des producteurs utilisent
leurs revenus dans l'agriculture alors qu'il y a 14,2% seulement des
producteurs (trices) investissent leurs revenus dans les autres
activités (comme commerce, activités génératrices
de revenus).
Chapitre IV : Contraintes et Perspectives
A) Contraintes :
La culture du coton bio et équitable est en pleine
évolution depuis quelques années. Malgré cette
évolution, elle est confrontée à des conditions
défavorables.
1- Contraintes matérielles :
Dans la commune rurale de Faragouaran, les contraintes
matérielles sont énormes. Ces contraintes sont liées
à l'accès difficile aux équipements agricoles (graphique
n°11).
Graphique n°11 :
Répartition des chefs U.P selon leurs accès ou non aux
matériels agricoles.
Source : enquête personnelle
2009. .
Ce fort taux de 95,8% (soit 115 chefs u.p), s'explique du fait
que les producteurs (trices) des pays du sud sont confrontés à
des problèmes matériels surtout le cas du Mali qui est un pays
très pauvre. Cela s'explique aussi que dans la commune les
difficultés matérielles sont devenues un handicap pour les
producteurs (trices).
Donc les 4,2% seulement sont en possession des
matériels adéquats pour l'agriculture.
2- Contraintes humaines :
La plupart de la population enquêtée est
confrontée à la pénurie de mains d'oeuvre (graphique
n°12).
Graphique n°12 : Répartition des
chefs U.P selon qu'ils soient confrontés ou non à un manque de
main d'oeuvre.
![](Problematique-de-la-culture-du-coton-biologique-dans-le-cercle-de-Bougouni-commune-rurale-de-Farag18.png)
Source : enquête personnelle 2009.
Les résultats des enquêtés ont
montré que la pénurie de main d'oeuvres est un fléau pour
leurs productions. Plus de 77,5% (soit 93 chefs u.p) des producteurs nous
confirment que cela est dû au manque de moyens.
D'après ces enquêtés, le manque de main
d'oeuvres est lié aux problèmes d'embauche et de l'exode rural
(tableau n°15).
Tableau n°15: Répartition des
chefs U.P confrontés au manque de main d'oeuvres selon les raisons
invoquées
Raisons
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Embaucher
|
55
|
59,1
|
L'exode rural
|
38
|
40,9
|
Total
|
93
|
100,0
|
Source : enquête personnelle
2009.
A travers les données de ce tableau, les 59,1% sont
confrontés aux problèmes d'embauches, qui s'expliquent par le
manque de moyens (financiers). Alors que les autres (40,9%) sont touchés
par l'exode rural. Cet exode rural concerne particulièrement les jeunes.
Il pose un énorme problème dans les villages lors de la
culture.
3- Contraintes financières :
Après la crise de la CMDT, les paysans étaient
endettés avec le coton conventionnel. Cet endettement a entrainé
une forte migration et avait mis fin à une certaine activité
économique dans la commune.
Le graphique n°12 montre que le problème financier
est un fléau dans la commune avec 77,5% de producteurs. Le
problème d'embaucher (59,1% des producteurs) de main d'oeuvres dans le
tableau n°15 nous confirme les manques des moyens financiers.
B) Perspectives :
Dans le monde il y a une vision
partagée du coté des bailleurs de fonds (Helvetas
coopérative Suisse) que la culture du coton bio et équitable peut
véritablement améliorer les conditions de vie des paysans du sud.
La culture du coton biologique et équitable est devenue
un secteur très promoteur et l'année 2002 a été le
lancement de la culture du coton bio et équitable dans la commune rurale
de Faragouaran. Avec le commerce équitable, à cause des
subventions accordées aux producteurs des pays industrialisés,
les petits producteurs des pays du sud du Sahara sont devenus de plus en plus
pauvres. C'est pour cela, que, soutenues par les consommateurs, les
organisations de commerce équitable s'engagent activement à
soutenir les producteurs, à sensibiliser l'opinion et à mener la
campagne en faveur des changements dans les règles et les pratiques du
commerce conventionnel.
1- A court et moyen termes :
L'agriculture biologique constitue un mode de production qui
trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales
et d'élevages soucieuses du respect d'équilibres naturels.
Le commerce équitable est une initiative en faveur des
petits producteurs du sud dont le développement économique et ou
social est limité par les conditions du commerce conventionnel. Le
commerce équitable est régi par des principes et des normes
définis par FLO (Fair Trade Labelling Organisation).
Le commerce équitable est fondé sur des normes
que ses tenants doivent appliquer quotidiennement dans leur travail. Les normes
sont les suivantes :
- La création des opportunités pour les
producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage.
Le commerce équitable est une stratégie pour le combat contre la
pauvreté et pour le commerce soutenable. Son but est de créer
des opportunités pour les producteurs désavantagés ou
marginalisés par le système du commerce conventionnel.
- La transparence et la crédibilité, c'est la
gestion de la transparence et les relations commerciales pour faire des
affaires avec nos partenaires commerciaux.
- La capacité individuelle, c'est un moyen de
développer l'autonomie des travailleurs. Les organisations du commerce
équitable procurent de la continuité durant laquelle les
producteurs et les organisations de marché peuvent améliorer
leurs capacités de gestion et leur accès aux nouveaux
marchés.
- Promouvoir le commerce équitable, les organisations
du commerce équitable qui ont pour objectif de sensibiliser leur
clientèle ainsi que le grand public aux injustices du système
commercial actuel. Elles doivent être en mesure de fournir de
l'information sur l'origine de ses produits, les conditions de travail des
producteurs etc.
- Le paiement d'un prix juste, il s'agit d'un prix juste dans
un contexte local ou régional qui est accepté après le
dialogue et la concertation. Cela couvre non seulement les coûts de
production mais permet également une production qui est socialement
juste et bien pour l'environnement. Cela fournit un prix juste aux producteurs
et prend en compte le principe d'un salaire égal pour un travail
égal par les hommes et par les femmes. Les organisations de commerce
équitable assurent un paiement immédiat à leurs
partenaires et parfois aident leurs producteurs avec le financement d'un
crédit avant la récolte ou avant la production.
- L'égalité entre les sexes, l'organisation
issue de la filière équitable valorisent le travail des femmes
(celles-ci doivent être payées pour leurs contributions dans le
processus de production). La présence des femmes au sein de la
gouvernance de ces organisations est aussi encouragée.
- Les conditions de travail, le commerce équitable
signifie un environnement de travail sain et sûr pour les travailleurs.
La participation des enfants (si jamais) n'affecte pas négativement leur
bien-être, leur sécurité, leurs conditions
éducatives, et leur besoin de jouer et est conforme à la
convention des Nations Unies sur les droits des enfants ainsi qu'aux lois et
normes du pays.
- Le travail des enfants, les organisations du commerce
équitable respectent la convention des Nations Unies sur les droits des
enfants, ainsi que les lois et normes sociales sont appliquées afin
d'assurer que la participation des enfants dans les processus de production des
produits équitables ne va pas à l'encontre de leur
bien-être, leur sécurité, leurs conditions
éducatives et besoin de jouer. Les organisations qui travaillent
directement avec des organisations informelles relèvent la participation
des enfants dans la production.
- L'environnement, le commerce équitable encourage
activement de meilleures pratiques environnementales et l'application de
méthodes responsables de production.
- Les relations de commerce, les organisations de commerce
équitable font du commerce en tenant compte du bien-être social,
économique et environnemental des petits producteurs marginalisés
et ne font pas de profit sur leur dos. Elles maintiennent de bonnes relations
qui reposent sur la confiance et le respect mutuels qui contribuent à la
promotion et à l'élargissement du commerce équitable.
Parfois les producteurs sont soutenus par des crédits avant la
récolte ou avant la production.
Bien que la culture du coton bio et équitable soit
récente dans l'économie par rapport à la culture du coton
conventionnel, elle contribue dans le développement durable de la
commune. Avec cette culture les objectifs sont les suivants :
- Alphabétisation : la formation des producteurs
sur les principes de la culture, le soutien à la scolarisation des
enfants (surtout les filles) et la formation des agents dénommés
relais et animateurs dans les différents villages ;
- Sur le plan social : l'absence de toute forme de
discrimination liée à l'âge, à la religion, ou au
genre et la valorisation du travail de la femme (le principe d'un salaire
égal pour un travail égal par les hommes et par les
femmes) ;
- Sur le plan économique : le prix est garanti et
juste pour les producteurs (prix minimum garanti, tenant compte de l'effort
fourni pour la production)
2- A long terme :
L'agriculture biologique n'est pas la négation de
l'agriculture conventionnelle. Elle n'est non plus une agriculture
simplifiée ou simpliste mais celle qui emploie des méthodes
souvent très élaborées.
La culture du coton bio et équitable vise à:
- Répondre aux exigences des consommateurs en
matière de qualité et d'équité.
- Renforcer la confiance du consommateur.
- Gérer les risques à travers la
traçabilité physique.
- Combattre la pauvreté à travers le commerce
(à travers l'amélioration des revenus et des conditions de
travail des producteurs).
- Garantir une relation commerciale stable et à long
terme.
- La prise de décision de manière
démocratique.
- La transparence au niveau de la gestion des affaires
(ex : le montant des sommes qui se trouve dans la caisse doit être
connu de tous.). cette information ne doit pas se limiter au trésorier
et au président. L'utilisation des fonds doit être
décidée en assemblée générale et
consignée dans les documents.
- L'équité, le revenu doit être
proportionnel à l'effort fourni. C'est pour cela que le coton bio
équitable est payé plus cher que le coton conventionnel. C'est
également pour cela que les recettes des produits vendus par les femmes
sont remises à ces dernières et non à leurs maris.
- La non discrimination, pas de discrimination liée au
sexe, à la religion, à l'ethnie, à la langue.
- Adhérer à l'idée du
développement communautaire, accepter de donner une partie de ce que tu
gagnes à la communauté (la solidarité).
- Il y a la protection de l'environnement.
- La socialisation du travail des enfants, à ce niveau
les conditions minimales à respecter sont : le travail des enfants
doit avoir un caractère éducatif, le travail des enfants ne doit
pas nuire (à leur scolarité, leur développement physique,
social et moral), les enfants de moins de 15 ans ne doivent pas être
employés sous contrat ni comme force de travail principale dans les
exploitations.
- Il y a quelques exigences, les petits producteurs peuvent
participer au commerce équitable s'ils ont mis en place des
organisations (groupement ou association) qui peuvent contribuer au
développement social et économique de leurs membres et de leurs
communautés et qui sont contrôlées démocratiquement
par leurs membres. Ces exigences se situent à deux niveaux : sur le
producteur (paiement régulier des cotisations et frais
d'adhésion, être réceptif et disponible pour les
formations, les rencontres et les inspections, etc.), sur la coopérative
(avoir un statut et règlement intérieur, un
récépissé, une liste des membres à jour, tenir des
réunions statutaires etc.).
- La fidélisation de clients prêts à payer
un peu plus cher les produits du commerce équitable implique des efforts
pour leur fournir des produits de qualité qu'ils demandent. Pour mieux
répondre aux exigences du marché en général et
celui du commerce équitable en particulier, les producteurs ont
engagé un certain nombre d'actions très concrètes.
Les producteurs du coton certifiés en commerce
équitable, les producteurs et la CMDT ont décidé de
formaliser leur engagement pour la qualité afin de garantir à
leurs clients un certain nombre de points cruciaux qui font partie de leurs
préoccupations.
Cette agriculture biologique et équitable lutte contre
la pauvreté car elle répond parfaitement aux quatre axes
stratégiques des pauvres producteurs des pays du sud qui sont :
- de maintenir à long terme la fertilité des
sols ;
- d'éviter toutes les formes de pollution pouvant
être provoquée par les techniques agricoles ;
- de produire en quantité suffisante des aliments la
qualité nutritive optimale ;
- et de maintenir sain l'environnement.
La culture du coton bio et équitable doit permettre
à la commune rurale de Faragouaran de réaliser certains projets
(création des écoles, CSCOM, forages etc.) avec la prime
biologique et équitable.
Conclusion :
Cette étude a porté sur la culture du coton
biologique et équitable dans la commune rurale de Faragouaran.
L'approche méthodologique de cette étude s'est
appuyée sur la réalisation d'enquête qualitative et
quantitative.
Après l'étude du terrain, les
caractéristiques socio-démographiques des cotonculteurs ont
été identifiées dans la commune rurale de Faragouaran.
Cette identification de ces cotonculteurs vérifie
l'hypothèse « il y a certains caractères pour les
cotonculteurs dans la commune rurale de Faragouaran ».
Avec l'enquête sur le terrain, la culture du coton
biologique et équitable a ses principes et ses normes qui sont
basés sur la non utilisation des engrais, des pesticides chimiques de
synthèse. Cela confirme l'hypothèse « il existe
des facteurs de productions du coton biologique et
équitable »
L'étude a révélé que les
producteurs et productrices se sont rendus compte, que la culture du coton bio
et équitable a amélioré les conditions de vie des
producteurs.
La culture a permis à certains producteurs (trices)
d'avoir un système cohérent d'informations, de formations et des
services indispensables au développement économique des villages
et à la promotion sociale des paysans.
Les réalisations de cette culture ont permis la
fortification du petit commerce exercé par certains producteurs
(trices), la consolidation et la diversification des activités
génératrices de revenus, naturellement il faut que les revenants
soient entrevus la possibilité de fonder un gros investissement.
Au terme de notre étude nous avons constaté, que
la culture du coton bio et équitable dans ces multiples revenus joue un
rôle très important dans le développement durable de la
commune, ce qui vient consolider notre hypothèse secondaire de travail
à savoir : «la culture du coton bio et équitable a
contribué au développement de la commune »
L'agriculture biologique, contrairement à cette
mentalité n'est pas une activité facile, qu'on peut exercer
n'importe comment.
Malgré les réalisations de cette culture, avec
plus de 95,8% des producteurs (trices) étant confrontés à
certaines difficultés qui sont entre autres matérielles, humaines
et financières. Après les avantages et les inconvénients,
qui soutiennent notre dernière hypothèse de la recherche
« dans la commune rurale de Faragouaran la culture du coton bio et
équitable a des avantages et des inconvénients ».
Au cours de cette étude la culture du coton bio et
équitable est confrontée à des principes
défavorables :
- La non application de la dose de fumure
recommandée
- Le non respect du calendrier de la culture du coton bio et
équitable
Après ces insuffisances, nous proposons les
recommandations suivantes :
- La sensibilisation des cotonculteurs sur la
durabilité et l'importance de la culture
- Améliorer la formation des producteurs (trices) sur
les techniques de la culture du coton bio et équitable
- Subventionner les équipements pour les producteurs
(trices)
- Octroyer des crédits avec une caisse d'épargne
de la place (Kafo-jiginew)
- Renforcer les réalisations de création des
projets pour le développement durable
- Promouvoir les activités génératrices
des revenus et l'auto-emploi des producteurs (trices) de la commune
- Améliorer l'environnement économique,
politique, juridique, social et culturel en faveur des cotonculteurs
- Améliorer les conditions de l'habitat des producteurs
(trices)
- Promouvoir l'accès des paysans à la
santé de base, à la nutrition, à l'eau potable et à
l'assainissement.
Ces suggestions pourraient permettre aux bailleurs de pallier
aux insuffisances constatées, de mieux cerner leurs objectifs dans les
localités concernées par la culture du coton bio et
équitable.
Avec ces recommandations évoquées sur la culture
du coton bio et équitable, les producteurs (trices) doivent s'armer de
patience et de courage tout autant que de moyens et de connaissances techniques
agricoles.
Enfin cette étude nous a permis d'avoir une certaine
connaissance approfondie, il reste à la parfaire d'où nous
désirons la prétendre dans les jours à venir. Pour ce
faire s'il nous arrivait de poursuivre nos études en Géographie
(Aménagement), nous aimerions mener d'autres investigations dans ce
domaine et à défaut de cela, nous invitons d'autres chercheurs
à aborder ce thème pour aller au delà de ce que nous
venons de réaliser.
Bibliographie :
a) Ouvrages académiques :
- Dictionnaire de Géographie, Pascal Baud, Serge
Bourgeat, Catherine
Bras, HATIER, Paris, Septembre 1997, 509
pages.
- Dictionnaire de poche, LAROUSSE, Paris, Août 2007,
1041 pages.
Mémoires de maîtrise :
- BAMBA Djeneba et BALLO Yacouba « l'impact de la
restructuration de la culture du coton dans la commune rurale de
Sanzana » DER Géographie, 2008, 56 pages.
- COULIBALY Daouda Djeneba « l'impacte
socio-démographique des migrations dans la commune rurale de
Faragouaran » DER sciences sociales, 2009, 56
pages.
- KONATE Moussa et KONE Arna « la
réduction de la pauvreté : un objectif stratégique
de la décentralisation : étude de cas de la commune urbaine
de Sikasso » DER géographie, 2009, 51pages.
- TRAORE Madina et TANGARA Moussa « Femme et
micro-finance : cas
de la caisse mutuelle Kafo-Jiginew de Bougouni » DER
géographie, 2007, 45 pages.
a) Ouvrages périodiques :
- Direction régionale de la CMDT de
Bougouni « le bilan de commercialisation 2008-2009 »
CMDT, 2008, pages 2.
- Guide de production du coton biologique et équitable,
2008 helvetas,
Association Suisse pour la coopération
internationale, 48 pages.
- MOREAU, MARJOLAINE « alternatives
internationales », n°14,2004,
60-61pages.
- Module, le commerce équitable, 2008, 7 pages.
- Programme de développement Economique Social et
Culturel (PDESC)
de la commune rurale de Faragouaran, octobre 2005, 33
pages.
- Programme de promotion de coton biologique et
équitable,
Mobiom/helvetas, 15 pages.
- Rapport annuel campagne 2006-2007 ,57pages.
- Rapport d'étapes campagne 2007-2008, 33 pages.
- Rapport d'activités de campagne zone de Bougouni,
2007-2008, 35 pages.
- SANOGO Youssouf, « coton bio et équitable
et développement durable
au Mali : une étude
exploratoire », 2006, 20 pages.
c) Sites Internet :
Burkina Faso
06 BP 9051, Quartier Zogona, 488 rue Poul-Maka, Ouagadougou
Tel: 00226- 50 36 37 73, Fax: 00226- 50 36 01 07
Helvetas@Fasonet.bf
Mali
BP: 16 35, Hippodrome, rue 254, porte 416 Bamako-Mali
Tel: 00223- 20 21 79 98, Fax : 00223- 20 21 93 16
Helvetas@afribone.net.ml,
info@Helvetas-mali.org
Suisse
Helvetas, weinbergstrasse 22a, case postal, 8021 Zurich
Tel: +41443686500, Fax: +41443686580
info@Helvetas.org,
www.Helvetas.org
|