La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
(FASEG) n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être considérées comme
propres à leurs auteurs.
DEDICACE
De tout coeur je dédis ce mémoire
à :
ü Ma mère Okogbénan F. ATTANNON et mon
père Hyppolite Jean-Marie LOHENTO, puisse ce travail symboliser le fruit
de vos nombreux efforts consentis au prix d'énormes sacrifices. Je vous
suis grandement redevable.
ü Mon feu oncle Eskill LOHENTO qui n'a malheureusement
pas vu le fruit de ces labeurs de longues dates, ce mémoire est
l'aboutissement de ton soutien et de ton amour.
ü Mon cher frère Jules Corneille VITOULEY pour son
amour et son soutien sans faille, reçois ici l'expression de ma
sincère gratitude.
ü Mes frères et soeurs Wilfried, Espoir, Hounyo,
Gwladys et Eric LOHENTO, qui sont dans l'attente de jours meilleurs, ce
mémoire est un pas vers le soulagement.
ü Mes oncles Ferdinand ATTANNON et Simon ALLOGANVINON
pour leur amour et soutien sans faille ; trouvez ici l'expression de ma
sincère reconnaissance.
ü Mes soeurs et amies Lydie et Gwladys TOHON pour leur
soutien moral ; vous êtes vraiment "une véritable aide qui
fortifie" aussi bien en temps favorable que dans les moments difficiles
Jean-Roland V. LOHENTO
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons à adresser nos
sincères remerciements à :
ü Monsieur Thomas C. YEBA, notre Directeur de
mémoire qui a accepté avec spontanéité et
désintéressement de suivre et de diriger ce travail malgré
ses multiples occupations. Nous manquons d'expression pour vous exprimer notre
gratitude.
ü Monsieur Pascal H. DANNON pour son assistance depuis
l'embryon de ce travail jusqu'à son aboutissement. Nous sommes
énormément sensibles à l'encadrement rigoureux que nous
avons bénéficié auprès de vous malgré vos
multiples occupations. Nous vous prions de recevoir ici l'expression de notre
profonde gratitude.
ü Le Président et les Membres du jury pour avoir
accepté de juger notre travail. Nous sommes persuadés que vos
remarques, critiques et suggestions constitueront un apport de
qualité.
ü Tout le corps professoral de la FASEG pour la
qualité de la formation reçue lors de nos années
d'études.
ü Monsieur Elie HUDEGBEKE, Employé à Banque
Atlantique pour ses conseils pratiques et son soutien dans la
réalisation de ce travail.
ü Monsieur François-Anthelme DJOUA, Responsable
Monétique et Western Union à Banque Atlantique qui nous a
reçu en entretien dans le cadre de nos recherches.
ü Monsieur Simon ALLOGANVINON qui a mis à notre
disposition et à plein temps son micro-ordinateur. Trouvez ici
l'expression de notre sincère reconnaissance.
ü Tous ceux que nous n'avons pas pu citer, ce n'est pas
un oubli. Vous méritez votre part de gratitude et notre respectueuse
reconnaissance.
SIGLES ET ABREVIATIONS
APBEF : Association Professionnelle des Banques et
Etablissements
Financiers
AIB : African Investment Bank
BAB : Banque Atlantique du Bénin
BBD : Banque Béninoise du Développement
BCB : Banque Commerciale du Bénin
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique Occidentale
BHB : Banque de l'Habitat du Bénin
BIAOD : Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale au
Dahomey
BIBE : Banque Internationale du Bénin
BICID : Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie au
Dahomey
BNP : Banque Nationale de Paris
BOA : Bank Of Africa
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
BRS : Banque Régionale de Solidarité
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
BSIC : Banque Sahélo Saharienne pour l'Investissement
et le Commerce
CBB : Continental Bank Bénin
CB : Commission Bancaire
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
CFA : Communauté Financière Africaine
CNCA : Caisse Nationale de Crédit Agricole
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CTMI : Centre de Traitement Monétique Interbancaire
DAB : Distributeur Automatique de Billets
DBB : Diamond Bank Bénin
EBB : Ecobank Bénin
ETI : Ecobank Transnational Incorporated
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
FBB : Financial Bank Benin
FCFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
GIM : Groupement Interbancaire Monétique
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
OMAC : Office Monétique de l'Afrique Centrale
PAS : Programme d'Ajustement Structurelle
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petite et Moyenne Industrie
SA : Société Anonyme
SGBBE : Société Générale de
Banques au Bénin
SMAC : Société Monétique de l'Afrique
Centrale
SODACA : Société Dahoméenne de
Crédit Autonome
TIC : Technologie de l'Information et de la Communication
TPE : Terminal de Paiement Electronique
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
LISTE DES TABLEAUX
Tableau1.a : Taille de l'échantillon
Tableau1.b : Constitution de l'échantillon par
banque
Tableau 2 : Nombre de banques émettrices de cartes
Tableau 3 : Répartition du nombre de types de cartes,
DAB et TPE par banque
Tableau 4 : Nombre de questionnaires émis et
récupérés par banque
Tableau 5 : (Annexe 3), la population par commune
Tableau 6 : (Annexe 4), la couverture bancaire et le taux de
couverture par
commune
Tableau 7 : (Annexe 5), Taux de détention des
différentes cartes en circulation
Tableau 8 : (Annexe 6), Répartition des utilisateurs de
cartes bancaires selon
leur revenu
Tableau 9 : (Annexe 6), Répartition des utilisateurs de
cartes bancaires selon
Leur niveau d'instruction
Tableau 10 : (Annexe 6) Connaissance des
possibilités offertes par la carte
bancaire
Tableau 11.a : (Annexe 7), Répartition des
utilisateurs selon les habitudes
Tableau 11.b : (Annexe 7), La fréquence
d'utilisation des carte selon les
habitudes
Tableau 12 : (Annexe 7), Opinion sur les frais et commissions
bancaires
Tableau 13 : (Annexe 8), satisfaction globale
vis-à-vis de l'utilisation des
Cartes bancaires
Tableau 14 : (Annexe 9), évolution par pays de la masse
monétaire
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Taux de détention des
différentes cartes bancaires
Graphique 2 : Répartition des utilisateurs de cartes
bancaires selon leur revenu
Graphique 3 : Répartition des utilisateurs de cartes
bancaires selon leur niveau
d'instruction
Graphique 4 : Connaissance des possibilités offertes
par la carte bancaire
Graphique 5 : Répartition des utilisateurs selon les
habitudes
Graphique 6 : Fréquence d'utilisation des cartes
bancaires selon les habitudes
Graphique 7 : Opinion sur les frais et commissions
bancaires
Graphique 8 : Satisfaction globale vis-à-vis de
l'utilisation des cartes bancaires
INTRODUCTION GENERALE
La poursuite des objectifs de développement humain
durable et d'intégration des communautés exige l'exploitation
d'instruments modernes et fiables dont les Technologies de l'Information et de
la Communication (TIC), qui constituent aujourd'hui un passage obligé
pour le développement. Les TIC apparaissent comme un ensemble d'outils
utilisés dans la production, le traitement et l'échange de
l'information en temps presque réel. Elles regroupent les techniques
utilisées dans le traitement et la transmission des informations et
concernent principalement les secteurs suivants : l'informatique, la
télécommunication, le multimédia, le commerce,
l'électronique.
En effet, l'avènement des TIC a apporté une
révolution dans les usages des secteurs public et privé. Dans le
cadre du secteur bancaire, cette révolution a atteint même la
circulation de la monnaie. Ainsi la monnaie électronique apparaît
comme l'ensemble des techniques informatiques, électroniques,
télématiques et magnétiques permettant l'échange de
fonds sans support papier et impliquant une relation entre divers acteurs que
sont les banques, les clients et les commerçants. Elle ne constitue pas
une nouvelle forme de monnaie mais plutôt un nouvel instrument de
circulation de la monnaie. PATAT J. (1993) y voit un instrument
automatisé. La carte bancaire est l'illustration de cette nouvelle forme
de circulation de la monnaie. Elle trouve ses origines aux Etats Unis dans les
années cinquante. Son utilisation s'est répandue ensuite dans
toute l'Europe et dans le monde entier.
En Afrique, l'adoption des cartes bancaires dans les
systèmes de paiement a d'abord commencé par les pays du Maghreb.
C'est le cas en 2000 de la Tunisie avec la Société
Monétique Tunisienne qui s'est fixée comme objectif de
populariser les cartes bancaires dans ce pays.
Les exigences de la mondialisation et de l'intégration
économique amènent également les pays de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)1(*) à amorcer depuis 1999 le
processus de modernisation des systèmes et moyens de paiement. Dans
cette perspective, une gamme variée de cartes bancaires est mise en
circulation dans notre pays le Bénin.
La carte bancaire permet aux utilisateurs de retirer de
l'argent dans les distributeurs automatiques, de régler des achats au
près des commerçants équipés de terminaux
électroniques. Elles permettent également d'effectuer des
transactions à distance à l'aide de l'Internet, de voyager en
toute sécurité. La carte bancaire apparaît comme un outil
performant et moderne pour un dénouement rapide et
sécurisé des transactions. Il convient que des mesures idoines
soient prises pour faciliter la diffusion de ce nouvel outil.
C'est précisément l'objet principal de la
présente étude intitulée : "Contribution
à la promotion de l'utilisation des cartes bancaires comme moyens de
paiement au Bénin."
Ce travail s'articule autour de trois chapitres.
Le premier chapitre est consacré au cadre
théorique et à l'approche méthodologique.
Le deuxième chapitre présente le cadre
contextuel et institutionnel de l'étude.
Enfin le troisième chapitre est réservé
au cadre empirique de l'étude.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE.
Le présent chapitre comprend :
- la problématique, les objectifs et
l'intérêt de l'étude ;
- la revue de littérature ;
- la méthodologie de recherche
I.1 Problématique,
objectifs et intérêt de l'étude
Nous abordons dans un premier temps la problématique et
dans un second temps les objectifs et l'intérêt de
l'étude.
I.1.1 Problématique
Dans le contexte de la mondialisation, de
l'élargissement des domaines de concurrence et d'ouverture des
économies nationales, le secteur bancaire de l'UEMOA et celui du
Bénin sont de plus en plus soumis à l'amélioration
quantitative et qualitative de ses services. Cette amélioration est
marquée par une série d'innovations et de restructurations dans
le secteur.
Au Bénin, le secteur bancaire a été
pendant longtemps un marché de nature non concurrentielle fortement
réglementé et relevant essentiellement de la puissance publique
aussi bien en terme de détention de capital qu'en terme de fixation des
règles de fonctionnement.
En 1986, la mise en place du Programme d'Ajustement Structurel
(PAS) et le lancement des grandes réformes bancaires ont abouti à
la libéralisation du secteur bancaire béninois en 1990. Plus tard
on assiste à l'apparition successive sur le marché de nouvelles
offres de services, produits et facilitations d'accès à la
banque. Dans le système moderne, les transactions qui se faisaient sur
supports papiers passent désormais par des supports
électroniques. L'innovation technologique conduit de plus en plus les
acteurs à s'interroger sur la faisabilité tant technique
qu'économique et l'opportunité de développer de nouvelles
formes de moyen de paiement.
En effet, jusqu'à une date récente le
développement des transactions était entravé par
l'inefficience des systèmes de paiement, des contraintes sociales ainsi
que l'inadaptation de l'environnement réglementaire. Les principales
insuffisances relevées étaient liées principalement aux
points suivants (BCEAO, 2007) :
- les longs délais d'encaissement des valeurs ;
- l'insuffisante sécurité des
transactions ;
- les difficultés d'accès au système
bancaire ;
- les coûts élevés des transactions.
Pour pallier cette situation, la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a initié en 1999 un projet de
réformes des systèmes de paiement qui instaure trois principales
infrastructures à savoir :
- Un Système de Transfert Automatisé et de
Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA);
- un Système Interbancaire de Compensation
Automatisé (SICA-UEMOA) ;
- Un système interbancaire de paiement par cartes
à l'échelle de l'union.
La redynamisation du dispositif de la Centrale des Incidents
de Paiement de l'UEMOA vient en outre renforcer le bon fonctionnement des
nouveaux systèmes. Un cadre juridique et réglementaire ainsi
qu'un réseau de télécommunication adéquat servent
également de socle à ces systèmes.
La réforme de modernisation des systèmes et
moyens de paiement procède de la volonté de la BCEAO de parvenir
à l'automatisation avancée du circuit de règlement des
transactions, la minimisation des risques liés aux opérations
bancaires, la réduction des coûts de transaction et un grand
accès des populations aux services de paiement.
La monétique apparaît comme les moyens modernes
de paiement lors des transactions financières. De ce fait, des cartes
bancaires sont mises en circulation pour satisfaire les attentes des clients.
Il s'agit de mettre à la disposition des différents agents
économiques des outils sécurisés, performants et modernes
pour un dénouement plus rapide et sécurisé des ordres de
paiement (GANSIHOUNDE A., 2007).
Cependant, force est de constater que l'usage des cartes
bancaires ne fait pas encore l'objet d'une adhésion massive des
populations et reste faible dans la sous région en général
et au Bénin en particulier.
D'après les chiffres publiés lors du sommet de
la monétique du Maghreb, de l'Afrique de l'Ouest et du Centre en
Août 2006, il ressort qu'en tête des pays francophones le Maroc a
dépassé le seuil des 25 millions de cartes, la Tunisie arrive en
deuxième position avec plus d'un million de cartes en circulation,
chiffres que n'atteignent probablement pas les pays de l'Afrique de l'Ouest
dont notre pays le Bénin.
Selon la BCEAO (2007)2(*), la carte de retrait est le type de carte le plus
répandu dans l'UEMOA. Le nombre de cartes privatives est estimé
à environ 250 000 sur un total d'environ 400 000 cartes. Aussi
les paiements en espèces constituent le mode de règlement
privilégié des transactions dans la zone.
Il apparaît ainsi une sous utilisation des cartes
bancaires dans nos pays. Les populations recourent peu aux moyens scripturaux
de paiement malgré les mesures prises par les autorités pour en
favoriser l'usage. Le recours aux pièces et billets reste encore
ancré dans les habitudes.
La préoccupation majeure des décideurs
aujourd'hui est de pouvoir mettre en place des stratégies pour favoriser
un plus grand accès des populations aux instruments modernes de
paiement. Pour notre part, cette préoccupation appelle plusieurs sous
questions :
- Quel est le profil des utilisateurs de cartes bancaires au
Bénin ?
- Quels sont leurs comportements d'utilisation ?
- Quels facteurs handicapent l'utilisation des cartes
bancaires ?
Posée en ces termes, cette problématique
constitue un préalable à une contribution réelle à
la promotion des moyens modernes de paiement au Bénin.
Le paragraphe suivant est consacré aux objectifs et
à l'intérêt de l'étude.
I.1.2 Objectifs et intérêt de l'étude
I.1.2.1 Objectifs et hypothèses de recherche
Ø Objectif de l'étude
L'objectif général de cette étude est
d'étudier les facteurs déterminants de l'accès à
l'utilisation des cartes bancaires en tant que moyens modernes de paiement dans
notre pays. De façon spécifique, il s'agit :
- d'étudier le profil des utilisateurs actuels de
cartes bancaires ;
- de cerner leurs comportements d'utilisation ;
- d'identifier les freins à l'usage des cartes
bancaires au Bénin.
Ø Hypothèses de recherche
La poursuite des objectifs ci-dessus mentionnés nous
amène à formuler les hypothèses ci-après :
Hypothèse H1 : l'adhésion à
l'usage des cartes bancaires dépend du revenu du client ainsi que de son
niveau d'instruction.
Hypothèse H2 : la non connaissance des
possibilités offertes par la carte bancaire limite son usage aux
retraits fiduciaires.
Hypothèse H3 : la faible couverture
bancaire du pays ; le taux élevé des frais et commissions
bancaires constituent des freins à l'adhésion populaire à
ce nouvel outil.
I.1.2.2 Intérêt de l'étude
La présente étude intitulée :
« Contribution à la promotion de l'utilisation des
cartes bancaires comme moyens de paiement au Bénin » vise
à susciter un vif intérêt chez un grand nombre d'acteurs
dont principalement :
- les autorités monétaires et
financières : cette étude a pour intérêt de
mettre à leur disposition un outil susceptible de les orienter dans les
prises de décisions en ce qui concerne la promotion de l'usage des
cartes bancaires comme moyens de paiement,
- les responsables des banques de la place : cette
étude les aidera à mieux orienter leur politique afin de
favoriser l'accès des populations à l'usage de la carte
bancaire,
- la clientèle bancaire, utilisatrice ou non des
cartes bancaires : cette étude leur permettra de mieux
appréhender les avantages et les possibilités que présente
cette nouvelle technologie,
- la communauté scientifique : ce travail
contribuera un tant soit peu à mieux se familiariser avec les concepts
et outils de la monétique.
I.2.
Revue de littérature
Il convient, à présent, de faire la
lumière sur les concepts clés qui meublent notre étude, de
présenter les fondements théoriques de l'étude et enfin
les contributions empiriques antérieures.
I.2.1 Clarification conceptuelle
En raison de la proximité et de la
complémentarité des concepts sur lesquels notre réflexion
porte, une clarification de ceux-ci s'impose.
I.2.1.1 Banque
Le mot banque est apparu dans la langue française au
début du quinzième siècle. A cette époque, les
banquiers du Nord de l'Italie accomplissaient leur travail dans les lieux
ouverts et s'installaient sur des bancs d'où dérive probablement
le mot. Cependant, l'activité bancaire elle-même remonte à
très longtemps dans l'histoire.
Le monde contemporain de la banque est né de la
convergence de l'activité des changeurs de monnaie
développée par les républiques maritimes italiennes face
à la prolifération des devises, de l'activité de
crédit exercée par la communauté juive et de
l'émergence des sociétés commerciales dépassant les
comptoirs.
Ainsi, l'article premier de la loi du 13 Juin 1941
dispose : « sont considérées comme banques les
entreprises ou établissements qui font profession habituelle de recevoir
sous forme de dépôts ou autrement de fonds qu'ils emploient pour
leur propre compte en opérations d'escompte, en opérations de
crédit, ou en opérations financières ».
L'article 3 du titre premier de la loi cadre portant
réglementation bancaire (UEMOA)3(*) dispose également : « sont
considérées comme banques les entreprises qui font pour
profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être
disposé par chèque ou virements et qu'elles emploient pour leur
propre compte ou pour le compte d'autrui, en opération de crédit
et de placement ».
Autrement dit, les banques sont des entreprises qui
gèrent les dépôts et collectent l'épargne des
clients ; accordent des prêts et offrent des services financiers.
De nos jours, les banques effectuent leurs activités en
général grâce à un réseau d'agences. Elles
utilisent de plus en plus d'autres canaux tels que les opérations par
Internet, les accords avec les commerçants pour le crédit
à la consommation et le paiement par cartes, les guichets
automatiques dans les lieux publics, les publipostages, les centres d'appels,
etc.
Les banques offrent plusieurs services aux entreprises et aux
particuliers parmi lesquels nous pouvons distinguer :
- l'épargne : les clients peuvent placer leurs
fonds sur différents comptes notamment le compte courant encore
appelé compte chèque, le compte rémunéré et
les comptes de titres ;
- les moyens de paiement : la banque délivre des
moyens de paiement à ses clients. On distingue les versements et
retraits d'espèces aux guichets, la délivrance des carnets de
chèques, les cartes de retrait et de paiement, les devises, les
paiements et transferts en ligne au moyen de code d'accès, les titres de
voyage ;
- les financements : les banques permettent aux
particuliers et aux entreprises de financer leurs projets en octroyant des
prêts soit mobiliers soit immobiliers ou encore des prêts à
la consommation. Cette distinction dépend à la fois de l'objet du
financement, de la durée et du montant.
I.2.1.2 Moyen de paiement
Pour PATAT J. (1993) qui s'est appuyé essentiellement
sur le système bancaire français, les moyens de paiement sont
constitués par les billets de la banque de France, les pièces
métalliques émises par le trésor et la monnaie
scripturale : soldes créditeurs des comptes de la clientèle
dans les établissements de crédit gestionnaires des
dépôts ou droits de tirage sur les avances en compte dont cette
clientèle bénéficie.
Il distingue les différents instruments de circulation
des moyens de paiement à savoir : le chèque, l'effet de
commerce, le virement et les instruments automatisés.
Quant à Le DUFF R. (1999), sont
considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui,
quel que soit le support ou le procédé technique utilisé,
permettent à toute personne de transférer des fonds.
I.2.1.3 La monnaie scripturale
La monnaie scripturale est constituée des
dépôts auprès des banques. Cette monnaie circule par simple
jeu d'écriture et ceci au moyen de plusieurs instruments. Ce sont les
instruments papier ou chèque ; le virement ; les cartes
bancaires ou monnaie électronique.
Selon DEVOLUY M. (1996), la monnaie scripturale est
constituée de l'ensemble des dépôts auprès des
intermédiaires financiers. Ces dépôts sont des
créances détenues par les agents non financiers sur le
système bancaire. Ils sont donc en même temps des dettes du
système bancaire.
Les sommes inscrites en dépôts circulent entre
les agents à l'occasion des paiements. Il existe plusieurs instruments
qui permettent la circulation des dépôts. Le chèque, le
virement, les paiements par cartes bancaires sont des supports à partir
desquels on transfère de la monnaie scripturale d'un compte à un
autre. On dit aussi que ce sont des instruments de mobilisation de la monnaie
scripturale.
I 2.1.4 Carte bancaire
Le dictionnaire du droit privé de BRAUDO S. (2009)
définit la carte bancaire comme un document créé par la
loi n° 91-1382 du 30 décembre 1991 qui est remis par une banque
à un client titulaire de compte et qui permet à ce dernier de
retirer ou de transférer des fonds au profit du fournisseur d'un bien ou
d'un service.
La carte bancaire est un moyen de paiement prenant la forme
d'une carte émise par un établissement de crédit et
permettant à son titulaire d'effectuer des paiements et/ou des
retraits ; des services connexes peuvent être associés (
assurance, assistance, ...).
Une carte bancaire apparaît ainsi comme un moyen de
paiement sous forme de carte plastique équipée d'une bande
magnétique et/ou puce électronique permettant :
- le paiement d'achats et prestations de services
auprès de fournisseurs possédant un Terminal de Paiement
Electronique (TPE) pouvant lire la carte et connecté ou non à sa
banque,
- le retrait d'espèces aux Distributeurs Automatiques
de Billets (DAB),
- le télépaiement Internet, etc.
Son acceptation implique que le réseau international
auquel la carte est associée soit accepté par le Terminal de
Paiement Electronique du commerçant. Les réseaux internationaux
les plus connus sont : Visa, Mastercard, American Express, JCB, Diners,
GIM-UEMOA4(*).
I.2.1.5 La monétique
Selon "Le petit Larousse
illustré" (2006), la monétique est
l'ensemble des dispositifs utilisant l'informatique et l'électronique
dans les transactions bancaires (cartes de paiement, terminaux de point de
vente, etc.)
Le Dictionnaire MEDIADICO définit la
monétique comme l'ensemble des techniques informatiques et
électroniques appliquées à la gestion des transactions
bancaires
La monétique désigne ainsi l'ensemble des
traitements informatiques, électroniques et télématiques
nécessaires à la gestion des cartes bancaires ainsi que des
transactions associées.
I.2.2 Fondements théoriques de l'étude
Deux grandes théories permettent d'identifier les
différents facteurs qui contribuent à la limitation de
l'accès aux services bancaires et financiers. Il s'agit de la
théorie des frontières des possibilités d'accès et
la théorie des barrières à l'accès.
I.2.2.1 La théorie des frontières des
possibilités d'accès
Elle a été développée par BECK T.
et De La TORRE A. (2006). Ils partent du principe économique de la loi
de l'offre et de la demande pour identifier les problèmes d'accès
aux services bancaires, financiers et leurs causes. Les facteurs retenus pour
expliquer le niveau de l'offre sont les coûts de transaction et les
risques systémiques et particuliers. Quant à la demande elle est
appréciée par des facteurs économiques (revenu, prix) et
non économiques (illettrisme financier, barrière culturelle et
religieuse). Leurs travaux couvrent les deux aspects les plus importants de la
problématique d'accès aux services bancaires et financiers que
sont d'une part, l'accès aux services d'épargne et de paiement et
d'autre part l'accès au crédit.
Ø L'offre de service d'épargne et de
paiement
Dans une simplification du problème, les deux auteurs
ont retenu le coût de transactions et les risques comme facteurs
explicatifs.
- Les coûts de transactions
fixes : Les deux auteurs ont montré que dans un
marché de libre concurrence, les coûts de transactions sont
déterminés suivant les caractéristiques et la nature des
services offerts. Lorsque les coûts de transactions financières
sont fixés soit par l'établissement, soit par les
autorités de régulation, les économies d'échelle
réalisées ne sont plus répercutées sur le
marché. Cela maintient artificiellement les coûts à la
hausse et constitue de ce fait un important point de blocage à la
démocratisation de l'accès aux services.
- Les risques systémiques et
particuliers : Les risques systémiques sont fonction du
marché ou du pays. Ils s'imposent à tous les agents
économiques sous forme de contrainte à gérer. Les risques
identifiés sont la taille du marché, les fondamentaux
macroéconomiques, la technologie disponible, le niveau moyen du revenu
par habitant, la qualité des infrastructures de transport et de
communication, le cadre juridique et sécuritaire. Ils constituent les
variables d'état. Ce sont des caractéristiques du marché
avec lesquelles les institutions sont tenues de composer.
Par contre, les risques particuliers sont liés à
chaque institution, au style de management, aux décisions
d'investissement, etc. Ces risques définissent le coût de gestion.
Ils peuvent et doivent être maîtrisés par la direction de
l'établissement.
Ø La demande de services de paiement et
d'épargne
Pour les deux auteurs, la demande est fonction ou non de la
situation économique.
- Facteurs économiques : la
demande de services de paiement et d'épargne dépend de facteurs
économiques que sont le revenu moyen des populations et le prix auquel
les services peuvent être acquis. Elle est une fonction croissante du
revenu et décroissante du prix.
- Facteurs non économiques : des
facteurs non économiques très importants comme l'illettrisme
financier ainsi que les barrières culturelles et religieuses influencent
la demande des services de paiement. Ces facteurs conduisent souvent à
l'auto-exclusion.
I.2.2.2 La théorie des barrières à
l'accès
Selon BECK T. et al. (2006), la notion de barrière
à l'accès fait référence à un ensemble
d'obstacles susceptibles de gêner, voire bloquer le processus de
démocratisation des services bancaires et financiers.
Ils ont travaillé sur trois barrières
principales à savoir la barrière financière à
l'accès, la barrière physique et la barrière
d'éligibilité.
Ø La barrière financière à
l'accès : Elle indique les conditions d'ouverture et de
maintien d'un compte de dépôt ;
Ø la barrière physique mesure
la distance parcourue par le client pour accéder au guichet d'un
établissement. Notons que cette barrière est très
présente dans le contexte béninois ;
Ø la barrière
d'éligibilité indique les documents nécessaires
à l'ouverture d'un compte de dépôt (pièce
d'identité, fiche de paie, etc.).
En utilisant un modèle de régression, ils
démontrent les causalités suivantes :
- la nécessité d'un montant minimal d'ouverture
et les frais de tenue de compte chèque constituent un facteur limitatif
d'accès ;
- l'exigence stricte de documents est un facteur limitatif
d'accès ;
- les obstacles spécifiques imposés par les
banques dépendent de leur taille, de la qualité des
infrastructures, etc. Ils constituent des facteurs limitatifs.
1.2.3 Contributions empiriques antérieures
Ce paragraphe vise à exposer brièvement le point
des travaux antérieurs dans les domaines de notre étude.
Plusieurs études ont déjà
été menées dans le domaine des instruments de paiement.
PATAT J. (1993), sur la base des données de la Banque
de France en 1990 a établi un panorama des instruments de
règlement de la monnaie scripturale. Il a fait observer que le
chèque est de loin l'instrument le plus utilisé puisque
près de 60% des échanges sont effectués grâce
à lui mais seulement 21% du mouvement des transactions. Le virement, qui
véhicule des montants beaucoup plus considérables est peu
utilisé par les particuliers. Quant aux cartes de crédit, elles
véhiculent près de 17% du nombre des transactions mais moins de
16% du montant de ces dernières.
GANSINHOUNDE A. (2006) qui a mené une étude sur
la faible bancarisation dans l'UEMOA est arrivé à mettre en
exergue les principaux facteurs qui expliquent la très faible
bancarisation enregistrée dans les pays de l'UEMOA.
Dans son analyse contextuelle, il a mis l'accent sur les trois
facteurs principaux suivants :
- l'environnement global caractérisé par une
croissance insuffisante, une justice inefficace, des infrastructures de base
insuffisantes, une alphabétisation insuffisante et inadaptée.
- la faillite bancaire des années quatre vingt
- le développement du secteur de la micro finance.
Dans une étude économétrique, il montre
que les résultats permettent également d'identifier trois
facteurs :
- Le PIB par habitant : son amélioration contribue
de façon significative à la réduction de la marge de
bancarisation.
- Le volume de crédit bancaire : son augmentation
ne contribue pas à la réduction de la marge de bancarisation mais
à l'augmentation de celle-ci.
- Le volume de micro crédit : son augmentation
contribue significativement à la réduction de la marge de
bancarisation.
Pour ADISSA L. (2008), dans son étude relative à
l'impact de la bancarisation sur le développement économique de
l'UEMOA ; le système financier constitue l'un des socles de la
croissance économique et de réduction de la pauvreté. Il
permet en effet de mobiliser l'épargne et de la canaliser vers des
emplois productifs. Ses résultats montrent à l'instar de
GANSINHOUNDE A. (2007) que l'environnement global ne contribue pas à la
promotion de la bancarisation. Il en est de même de l'état du
secteur bancaire. Aussi, le secteur de la micro finance contribue de
façon significative à la réduction de la pauvreté
mais pas à la promotion de la bancarisation et du développement
économique.
Après avoir étudié l'impact de
l'utilisation des cartes bancaires sur les clients au Bénin, BONKANO M.
(2008), a montré que l'usage des cartes bancaires au Bénin reste
marginal par rapport aux autres instruments que sont le chèque, les
ordres de virement et les espèces. Il a observé également
un bon niveau de satisfaction chez les utilisateurs.
Quant à MEDETON M. (2006), son étude a
porté sur l'amélioration de la vente de cartes bancaires à
la Banque Atlantique. Il a montré à travers son travail que le
taux de saturation du marché béninois des cartes bancaires est
faible. C'est donc un marché en phase de croissance. Il montre
également que les segments du marché ne sont pas tous
satisfaits.
Par ailleurs il n'a pas mis l'accent sur les aspects
caractéristiques des clients qui conditionnent leur adhésion
à la carte bancaire.
I.3
Méthodologie de la recherche
Nous abordons à présent les stratégies de
vérification des hypothèses ; la méthode de collecte
des données et les outils d'analyse ; enfin les difficultés
rencontrées et les limites de l'étude.
I.3.1 Stratégies de vérification des
hypothèses.
I.3.1.1 Stratégie de
vérification de l'hypothèse H1
Pour vérifier l'hypothèse H1 qui stipule que
« l'adhésion à l'usage des cartes bancaires
dépend du revenu du client ainsi que de son niveau
d'instruction », nous avons calculé les fréquences
relatives issues du résultat de l'enquête auprès des
détenteurs et non détenteurs de cartes.
De plus le calcul du revenu moyen au niveau des
détenteurs de cartes bancaires nous permettra de nous situer sur la
tranche de revenu dans laquelle on dénombre beaucoup d'utilisateurs de
cartes bancaires.
Les questions relatives au niveau d'instruction des
détenteurs de cartes vont nous permettre de vérifier s'il y a un
lien entre le niveau d'instruction et l'aptitude à faire usage de la
carte bancaire.
Règle de décision
L'hypothèse H1 est vérifiée lorsqu'il y a
une fréquence relativement élevée au niveau des
détenteurs de cartes en fonction de leur revenu et leur niveau
d'instruction.
I.3.1.2 Stratégie de vérification de
l'hypothèse H2
Pour vérifier l'hypothèse H2 qui stipule que
« la non connaissance des possibilités offertes par la carte
bancaire limite son usage aux retraits fiduciaires », nous avons
adressé aux détenteurs de cartes bancaires un questionnaire
relatif à l'utilisation faite des cartes et la fréquence
d'utilisation.
Les données issues de cette enquête ont fait
l'objet d'une analyse qui découle du calcul de simples proportions que
nous enseigne la statistique descriptive.
Nous nous sommes prononcés sur la vérification
de cette hypothèse sur la base des proportions relatives.
Règle de décision
Pour une fréquence de 40%, l'opinion majoritaire
l'emporte au niveau du calcul des proportions. Autrement, l'hypothèse H2
n'est pas vérifiée.
I.3.1.3 Stratégie de vérification de
l'hypothèse H3
Pour vérifier l'hypothèse H3 qui stipule que
« la faible couverture bancaire du pays, le taux élevé
des frais et commissions bancaires constituent des freins à
l'adhésion populaire à ce nouvel outil », nous avons
adressé un questionnaire aux clients des banques pour avoir leur opinion
sur les frais et commissions bancaires.
L'entretien avec les agents de banque nous a permis de
calculer le taux de couverture bancaire par commune et sur l'ensemble du pays.
En l'absence d'une norme régionale fixée par la BCEAO, nous
allons comparer ce taux à la norme internationale qui est de 5 000
habitants/guichets5(*).
Règle de décision
Pour une fréquence de 40%, l'opinion majoritaire
l'emporte au niveau du coût des frais et commissions bancaires. Plus le
nombre d'habitants/guichet s'éloigne de 5 000, plus il y a faible
couverture.
I.3.2 La collecte des données et les outils
d'analyse
I.3.2.1 La recherche documentaire
La recherche documentaire a été
déterminante dans la conduite de notre travail. Elle nous a permis de
formuler la problématique, la revue de littérature ainsi que la
partie contextuelle et institutionnelle d'une part, de compléter les
données collectées sur le terrain d'autre part.
En effet, la recherche documentaire nous a conduit :
- au Centre de Documentation et de Recherche de la FASEG,
- à la bibliothèque de l'Ecole Nationale
d'Economie Appliquée et de Management,
- aux services de documentation des banques de la place et de
la BCEAO,
- à l'Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE).
Ainsi nous avons consulté des ouvrages, des rapports et
publications, des anciens mémoires.
Dans la même optique, différents sites Web
relatifs à notre thème ont été consultés.
I.3.2.2 L'entretien
Les entretiens ont eu lieu avec des responsables et
employés des banques de la place. A cet effet nous sommes servis du
guide d'entretien joint en annexe n°2.
I.3.2.3 L'enquête
Ø Champ de l'enquête : nous
avons limité le champ de notre enquête à la ville de
Cotonou compte tenu de la forte densité du réseau bancaire dans
cette ville et compte tenu également de nos moyens limités.
Ø Choix de l'échantillon :
la population mère regroupe ici l'ensemble des utilisateurs
actuels de cartes bancaires au Bénin. Vu l'impossibilité
d'identifier à priori les utilisateurs de cartes bancaires nous avons
opté pour la méthode de convenance. Il s'agit d'interroger tout
client choisir au hasard au niveau des agences de banques émettrices de
cartes et ayant accepté de répondre à nos questions. A cet
effet nous avons fait usage du questionnaire joint en annexe. En raison de la
grande taille de la population mère, nous avons retenu un
échantillon de deux cents (200) individus. Le nombre de personnes
interrogées dans une banque est fonction de la densité de son
réseau. Les deux tableaux suivants montrent la constitution de
l'échantillon.
Tableau 1.a : taille de l'échantillon
Banques
|
Réseaux*
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
BOA
|
16
|
24
|
48
|
ECOBANK
|
23
|
35
|
70
|
SGBBE
|
12
|
18
|
36
|
BRS
|
04
|
06
|
12
|
BAB
|
11
|
17
|
34
|
Total
|
66
|
100
|
200
|
Source : élaboré par les auteurs
* Agences et bureaux
Tableau 1.b : constitution de l'échantillon
par banque
Banques
|
Lieux
|
Effectifs
|
BOA
|
Agence Principale
|
24
|
Agence Zongo
|
24
|
EBB
|
Agence Principale
|
35
|
Agence Etoile
|
35
|
SGBBE
|
Agence Principale
|
18
|
Agence Etoile
|
18
|
BRS
|
Agence Principale
|
12
|
BAB
|
Agence Principale
|
20
|
Agence Dantokpa
|
14
|
Total
|
/
|
200
|
Source : élaboré par les auteurs
I.3.2.4 Traitement des données
Le traitement des données a été
effectué à l'aide de l'outil informatique. A cet effet nous nous
sommes servis du logiciel Microsoft Excel 2003. Après
dépouillement manuel des questionnaires, les résultats
chiffrés issus des traitements ont été compilés.
Les outils d'analyse utilisés ici varient selon la
nature des données. Ces outils sont :
- les tableaux
- les graphiques
- les grandeurs statistiques
La démarche méthodologique ainsi décrite
nous a permis d'aboutir aux résultats ayant pour but de confirmer ou
d'infirmer nos hypothèses de recherche.
I.3.3 Difficultés rencontrées et limites de
l'étude
I.3.3.1 Les difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées dans le
déroulement de notre travail sont pour la plupart liées au manque
d'intérêt que portent certains agents et certains clients aux
sondages d'opinions et aux enquêtes. A cet effet, nous avons
été confrontés au refus de certains clients de nous
consacrer leur bout de temps. D'autres n'ont pu retourner les questionnaires
parce qu'ils ne les ont pas remplis.
Il faut noter également le refus des agents de banques
de mettre à notre disposition des documents d'activités sur les
cartes bancaires.
I.3.3.2 Les limites de l'étude
La présente étude ne montre pas un rapport
exhaustif des caractéristiques de l'accès à l'usage des
cartes bancaires comme moyens de paiement (par exemple la catégorie
socio professionnelle).
Par ailleurs, l'étude n'a pas pris en compte les
aspects mercatiques du problème. Enfin il est à noter que le
réseau bancaire et la gamme de cartes bancaires sont en pleine
extension.
CHAPITRE II : CADRE CONTEXTUEL ET INSTITUTIONNEL DE
L'ETUDE
Ce deuxième chapitre aborde successivement :
- l'organisation du système bancaire béninois
- Le contexte et les différents types de cartes
bancaires
- Les cartes bancaires en circulation au Bénin
II.1 Organisation du
système bancaire béninois
Il est question ici de présenter l'évolution du
système bancaire béninois et le paysage bancaire du
Bénin.
II.1.1 Evolution du
système bancaire béninois
Une économie engagée dans le processus de
développement ne peut progresser sans un dispositif bancaire
adéquat. Dans cette perspective le Dahomey, actuelle République
du Bénin a pu bénéficier dans les années 1950 des
services des banques françaises telles que la Banque Nationale de Paris
(BNP) et le Crédit Lyonnais.
Au lendemain des indépendances, l'activité
bancaire était animée par des banques aux capitaux
essentiellement étrangers. Il s'agissait de la Banque Internationale
pour le Commerce et l'Industrie du Dahomey (BICID) ; de la Banque
Dahoméenne de Développement (BDD) ; de la Banque
Internationale pour l'Afrique Occidentale au Dahomey (BIAOD) et de la
Société Dahoméenne de Crédit Autonome (SODACA).
En décembre 1974, avec la proclamation de l'option
socialiste de développement, toutes ces banques furent
nationalisées et le système bancaire s'est réduit à
trois banques étatiques plus ou moins spécialisées dans
des secteurs bien déterminés. Dans le secteur agricole il y avait
la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA) ; dans l'immobilier,
l'industrie et le financement des PME/PMI, la Banque Béninoise de
Développement (BBD) et dans le secteur commercial la Banque Commerciale
du Bénin (BCB).
Malgré ces caractéristiques qui auraient
constitué un véritable atout, le système fut
confronté moins d'une décennie plus tard à de graves
difficultésfinancières. La restructuration qui en a suivi a
engendré depuis 1989 un système bancaire composé
uniquement de banques entièrement privées.
II.1.2 Le paysage bancaire béninois
II.1.2.1 Organisation
Les réformes économiques des années 1980
n'ont pas été sans conséquence pour le secteur bancaire,
surtout avec la liquidation des trois institutions financières de l'Etat
citées plus haut.
En effet, la libéralisation du secteur a permis
l'installation de nouvelles banques sur le territoire béninois.
On dénombre aujourd'hui douze (12)
établissements bancaires sur le territoire national. Le suivi de
l'exercice dans la profession est assuré par trois (03) institutions que
sont :
Ø Au plan national :
La Banque Centrale des Etats de l'Afrique Occidentale
(BCEAO) : institution créée en 1964, elle a la
prérogative exclusive d'émettre les signes
monétaires, les billets et monnaie métallique ayant cours
légal et pouvoir libérateur dans les Etats membres de
l'UEMOA. Sur le plan des systèmes de paiement, la BCEAO en assure les
fonctions d'opérateur, de participant et de surveillance.
L'Association Professionnelle des Banques et Etablissements
Financiers du Bénin (APBEF-Bénin) : créée le
23 Août 1990, elle se charge de représenter les banques et
établissements financiers exerçant leur activité au
Bénin, auprès des autorités politico-administratives,
monétaires et des organisations professionnelles.
Ø Au plan
sous-régional :
La Commission Bancaire de l'UEMOA : elle a
été créée par convention et est entrée en
vigueur le 01er Octobre 1990. La Commission Bancaire est un organe
de surveillance et de contrôle des banques en activités dans les
Etats membres de l'union. Ainsi, entre 2002 et 2004 trois banques ont
été mises sous administration provisoire pour cause de gestion.
Il s'agit de la Financial Bank, de la BIBE et de la Continental Bank.
II.1.2.2 Les banques en activité
Nous présentons ici les banques en activité sur
le territoire national, dans l'ordre de leur date d'agrément.
Ø Financial Bank Bénin
(FBB)
Sur constat de banqueroute
généralisée des banques d'Etat et après la
liquidation de ces dernières, la Financial Bank Bénin est la
première banque privée à s'installer au Bénin. Elle
a démarré ses activités le 25 novembre 1988. Elle fait
partie du réseau bancaire du Groupe FINANCIAL avec un capital social de
2,5 milliards de FCFA réparti entre la Financial Bank BC à
hauteur de 85% et la Société Aiglon SA à hauteur de
15%. La FBB est spécialisée dans le financement
des PME/PMI et dans les opérations de commerce international. Elle est
la première banque au Bénin à avoir créé une
filiale exclusivement réservée au secteur de la micro-finance.
Ø Bank Of Africa Bénin (BOA)
Agréée en octobre 1989, la BOA
Bénin a effectivement démarré ses activités au
Bénin le 15 janvier 1990 et est dotée d'un capital social de 07
milliards de FCFA réparti comme suit : actionnaires
privés (54,55%) ; BOAD (4,6%) ; Société
PROPARCO (8,3%) ; Société Financière Internationale
(5%).
La BOA Bénin est leader dans le secteur bancaire
béninois avec 33,33% de part de marché au 31 décembre 2007
et traite essentiellement avec les PME/PMI, les grandes entreprises des
secteurs de l'industrie et du commerce à qui elle propose des
concours à court et moyen terme.
La BOA Bénin a créé deux
sociétés ; une société de gestion et
d'intermédiation opérant sur la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM) appelée ACTIBOURSE et un organisme de
crédit appelé EQUIPBAIL.
Ø Ecobank Bénin (EBB)
Appartenant au réseau bancaire du groupe Ecobank
Transnational Incorporated (ETI), EBB est née en mars 1990, d'une vision
d'intégration régionale, de coopération et de
développement du secteur privé. Elle occupe la position de
challenger derrière la BOA avec 20,04% de part de marché et un
capital social de 3,5 milliards de FCFA ainsi réparti : Ecobank
Transnational Incorporated Holding (78%) ; privés béninois
(18,69%) ; personnel Ecobank (3,19%). EBB propose des
produits et services de banque commerciale (particuliers et professionnels,
grandes entreprises, PME) et de banque d'investissement (investissement
bancaire, opération boursière, service de conseil et
d'intermédiation financière).
Ø Banque Internationale du Bénin
(BIBE)
La BIBE est la quatrième banque
privée ayant ouvert ses portes en République du Bénin. En
activité depuis avril 1990, avec une part de marché de 6,8% au 31
décembre 2007, elle est une banque à capitaux majoritairement
nigérians. Son capital social est de 9 milliards répartis entre
la First Bank of Nigeria Plc ; l'Union Bank of Nigeria ; des
opérateurs économiques nigérians et des opérateurs
économiques béninois.
La BIBE met l'accent sur l'évaluation des entreprises,
l'ingénierie financière, les opérations de financement du
commerce international.
Ø Continental Bank Bénin
(CBB)
Opérationnelle depuis novembre 1995, la Continental
Bank Bénin est née de la restructuration du Crédit
Lyonnais. Sa part de marché en 2007 est de 5,14% pour un total bilan de
53 milliards 885 millions de FCFA. Son capital social de 3,6 milliards est
réparti de la façon suivante : privés (42%) ;
entreprises publiques (23%) ; Etat (25%) ; BOAD (10%).
La CBB avait été mise sous administration provisoire sur
décision de la Commission Bancaire entre 2002 et 2003 pour cause de
défaillance de gestion mais a retrouvé son autonomie de
gestion.
Ø Diamond Bank Bénin
(DBB)
Filiale du groupe nigérian Diamond Bank Ltd, la Diamond
Bank Bénin s'est installée au Bénin en 2003 avec un
capital social de 13 milliards détenu à hauteur de 80% par le
groupe Diamond Bank. Elle a eu un total bilan de 80 milliards de FCFA soit 7,7%
de part de marché en 2007.
Ø Société Générale
de Banque au Bénin (SGBBE)
Installée depuis février 2003,
la SGBBE est une filiale du groupe français Société
Générale. Son capital social est de 07 milliards réparti
comme suit : Société Générale financial
Holding (66,5%) ; SGBBE CI, filiale du groupe en Côte d'Ivoire
(5%) ; PROPARCO SA (5%) ; Société des Ciments du
Bénin (4%) ; AGF Assurance Bénin (3%) ; privés
béninois (16,4%).
Résolument engagée dans la voie de la croissance
durable, elle a conquis 11% de part de marché et ambitionne de monter
à 15% les trois prochaines années.
Ø Banque Sahélo Saharienne pour
l'Investissement et le Commerce (BSIC)
Née de la vision des Chefs d'Etat des pays membres de
la Communauté des Etats Sahélo Sahariens, la BSIC a
officiellement ouvert ses portes à Cotonou le vendredi 19 mars 2004.
Elle est une filiale du groupe BSIC, son capital actuel est de 4,3 milliards de
FCFA. La BSIC finance d'une part les crédits de campagne des
produits primaires comme le coton, les produits anacardes et d'autre part les
projets d'investissement de PME/PMI du secteur privé. Son total bilan en
2007 est de 27 milliards de FCFA soit 2,66% de part de marché.
Ø Banque de l'Habitat du Bénin
(BHB)
Dernier-né du groupe BOA, la BHB dispose d'un capital
social de 1,5 milliards de FCFA réparti comme suit : BOA
Bénin (54,4%) ; Africa Financial Holding (20%) ; Etat
béninois (10%) ; Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CNSS (10%).Le reste est réparti entre Bénin Télécom
SA (5,2%), opérateurs de téléphonie et des actionnaires
particuliers de référence (3%). La BHB a ouvert ses portes le 19
avril 2004.
Elle a pour objectif essentiel d'apporter son concours
à la promotion et à l'amélioration de l'habitat au
Bénin. Elle est appelée à encourager le
développement d'un système de financement du logement à
l'échelle nationale ; à consentir des prêts aux
populations à revenus modestes à des conditions abordables
de taux et de durée pour leur faciliter l'accès à la
propriété ; à financer les coopératives et les
entreprises pour la réalisation de logement à l'intention des
populations et contribuer à la mobilisation de l'épargne à
long terme, à la transformation de l'épargne à court terme
en investissant dans le secteur du logement.
Ø Banque Atlantique du Bénin
(BAB)
La Banque Atlantique Bénin est la première
banque de Atlantic Financial Group implantée hors de la Côte
d'Ivoire. Agréée depuis le 13 janvier 2005, elle a officiellement
démarré ses activités en juillet 2005 avec un capital
social actuel de 3,5 milliards de FCFA. Elle accorde une importance
particulière à la coopération avec les instituions
financières nationales et internationales.
La Banque Atlantique est une référence en
matière de cartes bancaires au Bénin. En effet, elle propose cinq
types de cartes bancaires distinctes réparties en deux (02)
groupes à savoir les cartes privatives appartenant au réseau
Banque Atlantique et les cartes internationales appartenant au réseau
Mastercard.
Ø Banque Régionale de Solidarité
(BRS)
La BRS-Bénin appartient au groupe Banque
Régionale de Solidarité créé sur initiative
conjointe de la BCEAO, de la BOAD et de la Commission Bancaire. Elle a
démarré ses activités au Bénin en octobre 2005,
avec un capital social de 2 milliards de FCFA. La BRS finance des projets
d'investissement variables initiés par les populations
économiquement faibles, exclues du circuit classique de financement
(jeunes diplômés sans emplois, groupements de femmes, d'artisans,
etc.). La BRS propose ainsi le financement sur une période de 02
à 10 ans, de micro projets de production et de transformation à
hauteur de 05 millions de FCFA pour les projets individuels et 10 millions de
FCFA pour les projets initiés par des groupes de trois (03) personnes ou
plus.
Ø African Investement Bank (AIB)
Elle est la première banque d'investissement de
l'espace UEMOA, elle a démarré ses activités au
Bénin le 30 juin 2006 et dispose d'un capital social de 2,5 milliards
réparti entre des actionnaires privés et institutionnels dont la
BOAD.
L'AIB est une banque d'affaire dont l'activité est
essentiellement consacrée à l'ingénierie financière
(montage d'opérations de financement et le conseil financier). Elle a
pour objectif principal de financer des projets d'investissement productif par
l'octroi de crédit à moyen et long terme.
II.2. Le contexte et les différents types de cartes
bancaires
Nous abordons à présent, d'une part le contexte
actuel de la monétique au Bénin et d'autre part les
différents types de cartes bancaires.
II.2.1 Contexte
Les marchés monétiques nationaux des pays de
l'UEMOA sont pour la plupart à l'état embryonnaire et sont
caractérisés par une absence d'interbancarité et
d'interopérabilité entre les systèmes existants mais leur
potentiel d'évolution pour les services monétiques demeure
important.
Eu égard à cette carence, une importante
réforme des systèmes et moyens de paiement pilotée par la
BCEAO est amorcée depuis 1999 et a vu le jour avec notamment pour
objectif la mise en place d'un système de paiement et de retrait par
carte au sein des huit pays membres de l'union et plus récemment, la
création de deux structures interbancaires distinctes à vocation
complémentaire.
Le marché béninois est globalement
caractérisé par une population d'environ sept (07) millions
d'habitants dont 48% (à peu près trois millions trois cent
soixante) sont en activité et répartis dans les douze
départements du pays. On y note un taux de croissance
démographique annuel de 3,25% ; au 31 décembre 2004 le
Bénin disposait de quinze mille quatre cent cinquante deux (15.452)
entreprises réparties également dans les douze
départements.
Ce marché est caractérisé par une forte
concentration des activités bancaires à Cotonou, ville la plus
peuplée avec environ trois cent vingt huit mille trois cent quatre
(328.304) individus réellement en activité et huit mille cent
vingt neuf (8.129) entreprises selon les données disponibles à
l'INSAE.
Il faudra tenir compte du niveau d'alphabétisation
très faible de la population béninoise, environ 66,40% d'adultes
analphabètes.
Par ailleurs, il faut également prendre en compte la
part importante de la circulation fiduciaire dans la masse monétaire
nationale. En effet, au 31 décembre 2005, la circulation fiduciaire
faisait 31.71% de la masse monétaire ; elle passe à 34,84%
un an plus tard (BCEAO 2006).
Enfin, il faut ajouter à ces différents
symptômes le faible taux de bancarisation du pays estimé à
9,6% en 2007.
II.2.2. Les différents types de cartes bancaires
La carte bancaire est l'un des moyens les plus modernes de
paiement remplaçant de plus en plus le paiement en espèce et le
paiement par chèque. Cet instrument offre globalement trois fonctions
différentes : une fonction de paiement lors des achats ; une
fonction de crédit permettant au titulaire de payer la somme due
à un moment convenu ; puis une fonction de retrait auprès
d'un Distributeur Automatique de Billets (DAB).
II.2.2.1 Forme
La carte bancaire se présente sous la forme d'un
rectangle de plastique rigide de petit format (86mm x 54mm) portant les
informations suivantes :
Au recto de la carte
- Le nom de la banque ;
- Le nom du titulaire ;
- Le numéro d'identification du titulaire ;
- La date de validité.
Au verso de la carte se trouvent une ou plusieurs lignes
magnétiques reprenant les mêmes renseignements et la signature du
titulaire.
Les lignes magnétiques peuvent être
complétées par un système plus performant et plus fiable
consistant en un circuit intégré logé dans
l'épaisseur de la carte appelé puce qui apparaît sur le
recto de la carte.
II.2.2.2 Les types de cartes
Il existe trois types de cartes bancaires : la carte de
retrait, la carte de paiement et la carte de crédit.
Ø La carte de retrait
Elle est utilisable dans les Distributeurs Automatiques de
Billets (DAB) et permet d'effectuer des retraits d'espèces dans une
limite journalière ou hebdomadaire déterminée par la
banque en fonction du client.
Pour se servir de cette carte, le titulaire doit utiliser un
numéro de code secret qu'il est le seul à connaître et
qu'il doit composer sur le clavier du distributeur. Le montant du retrait est
ensuite débité du compte du client.
Ø La carte de paiement
La carte de paiement permet à son titulaire de
régler directement chez les commerçants affiliés au
réseau, ses achats de bien et services, soit sur le territoire national,
soit à l'étranger en ce qui concerne les cartes
internationales.
Il existe deux (02) catégorie de carte de
paiement : la carte bancaire sous régionale et la carte bancaire
internationale.
La première offre des services uniquement dans le pays
d'origine et dans la sous-région ; la seconde permet à son
titulaire de l'utiliser à l'étranger chez tous les
commerçants affiliés au réseau Visa ou MasterCard. Chaque
banque doit choisir l'un des deux réseaux dont le logo apparaît
sur la carte du client.
Le client qui souhaite régler un achat au moyen de sa
carte la présente au commerçant qui en vérifie la
validité et s'assure de l'absence d'opposition en ce qui concerne les
cartes volées ou utilisées frauduleusement.
Ainsi, le commerçant qui accepte ce mode de
règlement doit être affilié au réseau de la carte
concernée. Il est doté par sa banque d'une machine qui lui permet
d'établir une facture sur laquelle sont reproduits les noms, adresse,
numéro d'identification du commerçant et de l'acheteur avec le
montant et la date de l'opération. Il suffit au client de signer la
facture et le commerçant vérifie la conformité de cette
signature à celle qui se trouve sur la carte.
La facture comporte trois (03) feuillets au moins,
répartis comme suit :
- Un feuillet pour le client ou l'acheteur ;
- Un deuxième feuillet pour le commerçant ou le
vendeur ;
- Un troisième feuillet qui est remis par le
commerçant à sa banque pour règlement, qui a son compte
immédiatement crédité après la remise de la
facture.
S'il s'agit d'une carte à puce, le système est
encore plus simple ; le commerçant doit être doté d'un
Terminal de Paiement Electronique (TPE). Il introduit la carte dans la machine
et indique le montant de la transaction. Le client compose alors son code
secret puis valide. La carte enregistre l'opération, reconnaît
l'exactitude du code, et la transaction est acheminée vers les banques
pour créditer le compte du commerçant et débiter celui du
client. Le TPE édite ensuite une facture en double exemplaire dont l'un
est remis au client.
Le compte du client utilisateur d'une carte bancaire peut
être débité soit immédiatement, soit mensuellement
du montant de tous les achats effectués dans la période, selon le
type de carte que lui a délivré sa banque. Si le
commerçant et le particulier sont des clients de banques
différentes, le règlement entre les deux banques se fait par la
compensation.
Ø La carte de crédit
La distinction entre les cartes de crédit et les cartes
de paiement se réduit à la durée du crédit.
La carte de paiement en elle-même n'est pas une carte
de crédit. Elle présente seulement l'avantage de permettre un
délai entre la date de l'achat et la date de débit du compte. De
ce point de vue elle offre un crédit de trésorerie de quelques
jours à un mois.
Le client titulaire de la carte et d'un compte bancaire,
moyennant une cotisation annuelle, paie avec sa carte ses fournisseurs,
commerçants, hôteliers, agences de voyage, etc.
La carte de crédit quant à elle offre un
véritable crédit à son utilisateur. En effet, les achats
réglés immédiatement aux fournisseurs ne sont pas
débités en une fois du compte de l'acheteur, le paiement est
étalé dans le temps généralement par
mensualités selon le type de paiement choisi par le titulaire.
La banque émettrice garantit aux commerçants
qu'ils traitent avec les porteurs des cartes jusqu'à une certaine somme.
De ce fait, la délivrance d'une carte de crédit peut être
considérée comme comportant un accord de crédit courant et
doit être traitée avec les mêmes précautions que
l'octroi de tout autre crédit.
II.3 Les cartes bancaires en circulation au Bénin
Il est question ici de présenter les différentes
cartes bancaires en circulation au Bénin puis le fonctionnement des
cartes bancaires.
II.3.1 Présentation
Des douze banques en activité sur le territoire
national, cinq d'entre elles offrent des services de la
monétique6(*). Il
s'agit de la BOA ; de la Banque Atlantique ; de la SGBBE ; de
l'Ecobank et de la BRS.
II.3.1.1 Les cartes de la BOA
Comme nous l'avions dit plus haut, la BOA fut la
première banque à proposer une carte bancaire à sa
clientèle au Bénin.
Ce sont les cartes suivantes :
Ø La carte sésame
La carte sésame de la Bank of Africa est une carte
bancaire à puce qui offre la possibilité de retirer, en coupure
de 5.000 et 10.000FCFA, dans la limite du solde disponible :
- Jusqu'à 200.000FCFA par jour et 500.000FCFA par mois
sur un compte épargne.
- Jusqu'à 200.000FCFA par jour et 2.000.000FCFA par
mois sur un compte ordinaire.
Cette carte est strictement personnelle. Elle est liée
à un code secret que seul l'utilisateur connaît. Elle permet
également de connaître la situation du compte à tout
instant.
En cas de vol ou de perte, une simple déclaration de la
part du titulaire dans n'importe quelle agence BOA Bénin interdira toute
utilisation de ladite carte sur l'ensemble du territoire national.
La carte sésame est obtenue sur simple demande dans
l'une des agences de la banque, et délivrée gratuitement dans un
délai maximal d'un mois.
Ø La carte Visa Proxima
La Bank of Africa Bénin propose désormais
à sa clientèle la carte de paiement Proxima qui donne
accès à dix-huit (18) millions de commerçants et à
huit cent mille (800.000) Distributeurs Automatiques de Billets dans plus de
200 pays.
Ø La carte Visa Classic Libra
La BOA propose également à sa clientèle
la carte de paiement Libra. Produit privilégié de la gamme Visa,
la carte Visa Classic Libra donne accès à vingt-et-un (21)
millions de commerçants et huit cent mille (800.000) Distributeurs
Automatiques de Billets dans plus de deux cents (200) pays.
II.3.1.2 Les cartes de la Banque Atlantique
La Banque Atlantique Bénin dispose d'une gamme de
cartes bancaires composée de cinq7(*) (05) types de cartes distinctes, réparties en
deux groupes à savoir : les cartes privatives appartenant au
réseau Banque Atlantique et qui comprennent la carte Atlantique
Privilège et la carte Atlantique Cash, puis les cartes internationales
appartenant au réseau Mastercard et qui comprennent la carte de retrait
Atlantique Plus appelée « Maestro », la carte de
crédit Atlantique Premium (MasterCard), la carte prépayée
voyageur Atlantique Traveler (MasterCard).
Ø La carte Atlantique Privilège
C'est une carte sous régionale à débit
immédiat qui offre toutes les facilités de paiement et de retrait
de fonds à partir d'un compte courant. Utilisable dans tout le
réseau Banque Atlantique, elle permet de régler les achats chez
les commerçants dotés d'un Terminal de Paiement Electronique
(TPE).
Ø La carte Atlantique Cash
C'est une carte prépayée utilisable dans la sous
région et à débit immédiat pour les retraits et
paiements. Elle permet à son titulaire de régler ses achats
auprès des commerçants équipés d'un Terminal de
Paiement Electronique ou de retirer de l'argent auprès des distributeurs
du réseau Banque Atlantique. Elle est utilisable avec ou sans
compte ; c'est un instrument de transfert de fonds pour toute personne
résidant à l'étranger (vacanciers, étudiants,
missionnaires, etc.), car rechargeable à distance.
C'est la carte idéale pour toute personne ne disposant
pas de compte courant, désirant sécuriser et maîtriser ses
dépenses courantes. La durée de validité est de deux (02)
ans automatiquement renouvelable, sauf décision contraire de la part du
titulaire. Elle est destinée à la clientèle de prestige,
aux professionnels et aux commerçants.
Ø La MasterCard Atlantique Plus
C'est une carte internationale à débit
différé pour les paiements. Elle offre des découverts
bancaires et est mondialement acceptée par plus de vingt-trois (23)
millions de commerçants et un (01) million de distributeurs dans plus de
deux cent quarante (240) pays appartenant au réseau Maestro.
Ø La MasterCard Atlantique Traveler
C'est une carte internationale permettant à tout homme
d'affaire, voyageur, touriste, hauts fonctionnaires (diplomates, hauts cadres)
de se déplacer à travers le monde. Comme les
précédentes, elle permet de régler toutes les
dépenses auprès de tous les commerçants affiliés au
réseau MasterCard et équipés de dispositifs
électroniques de paiement.
Ø La MasterCard Atlantique Premium
La carte Atlantique Premium est un moyen de paiement souple et
universel qui permet d'effectuer les achats courants et de régler les
fournisseurs partout et à tout moment. Elle est rattachée
à un compte courant de Banque Atlantique ;
II.3.1.3 Les cartes de la
SGBBE
La SGBBE dispose de deux (02) types de cartes bancaires.
Il s'agit de la carte bancaire Visa
Electron et de la carte Visa International qui
donnent l'accès privilégié au réseau VISA, premier
réseau mondial permettant d'effectuer des opérations de paiement
et de retrait d'espèces.
Ø Opérations de paiement
Les cartes Visa de la SGBBE permettent de régler des
dépenses chez tous les commerçants affichant le logo VISA. Elle
permet d'effectuer des achats dans la limite du solde suffisant et disponible
du compte tant sur le territoire national qu'à l'étranger.
Ø Opérations de retrait
d'espèces
Les cartes VISA de la SGBBE permettent également de
retirer de l'argent dans tous les distributeurs de billets affichant le logo
VISA, dans la limite du solde suffisant et disponible dans le compte tant sur
le territoire national qu'à l'étranger.
II.3.1.4 Les cartes de l'Ecobank
Ecobank dispose pour sa part de trois (03) types de cartes qui
sont :
Ø Les cartes de paiement et de retrait
Azur
Ø Les cartes de paiement et de retrait Gold
(en cours)
Ø Les cartes de paiement Ecooryx.
Les cartes de l'Ecobank permettent de faire des retraits et
des achats dans la sous-région; de sécuriser son avoir sur une
carte prépayée utilisable dans la sous région et servant
de moyen de transfert de fonds et d'obtenir des avances de fonds.
II.3.1.5 Les cartes de la BRS
La Banque Régionale de Solidarité dispose de
deux types de cartes qui sont :
Ø la carte de paiement et de retrait Tchiwara
Compte courant,
Ø la carte de paiement et de retrait Tchiwara
Compte épargne.
Les cartes de la BRS permettent de faire des retraits et des
achats dans la sous région. Elles appartiennent au réseau
GIM-UEMOA.
II.3.2 Fonctionnement des cartes bancaires
Le bon fonctionnement des cartes bancaires exige l'observation
des règles d'utilisation ci-après :
· Le Distributeur Automatique de Billet
(DAB) :
1. Insérer la carte
2. Taper le code secret
3. Suivre les indications qui s'affichent à
l'écran
· Le Terminal de Paiement Electronique
(TPE)
1. Insérer la carte
2. Taper le code secret
3. Suivre les indications qui s'affichent à
l'écran.
Il est important de souligner qu'il faut éviter de
conserver le code secret au même endroit que la carte.
En cas de perte, vol, oubli du code secret ou de toute autre
forme de disparition de la carte bancaire, il est urgent d'avertir la banque
concernée afin que les dispositions convenables soient prises. Le
fonctionnement des cartes bancaires peut être résumé
à travers le schéma suivant :
Schéma : les transactions par carte
bancaire
Retrait ou paiement
POINT D'ACCEPTATION (Terminal de paiement, distributeur)
PORTEUR
(Client)
ACQUEREUR
(Banque du commerçant, Banque exploitant le
distributeur)
Compensation
EMETTEUR
(Banque du porteur)
Source : FOFANA B. (2007)
CHAPITRE III : CADRE
EMPIRIQUE DE L'ETUDE
Le présent chapitre est consacré aux points
suivants :
- la présentation et l'analyse des résultats,
- la vérification des hypothèses de
recherche,
- les suggestions
III.1 Présentation et
analyse des résultats
Il s'agit ici de procéder à la
présentation des résultats puis à leur analyse et
interprétation.
III.1.1 Présentation des résultats
III.1.1.1 Résultats issus de l'entretien avec les
agents de banques
Les informations issues de l'entretien avec les agents de
banque nous permettent de nous prononcer sur :
- la disponibilité ou non de services de cartes
bancaires au niveau des différentes banques en
activité ;
- la répartition géographique des agences et
bureaux bancaires ;
- le nombre de distributeurs automatiques et terminaux de
paiement disponibles.
En nous servant des statistiques de l'INSAE relatives à
la population totale par commune, nous avons procédé au calcul du
taux de couverture bancaire par commune pourvue d'agences bancaires et pour
l'ensemble du pays.
III.1.1.2 Résultats issus du questionnaire
administré aux clients
Pour atteindre les objectifs assignés à notre
étude et évoqués dans le chapitre I, nous avons
élaboré un questionnaire adressé aux clients des
banques.
Les données recueillies sont regroupées dans des
tableaux. Ces données concernent principalement :
- les différentes cartes détenues par les
clients et leur fréquence ;
- le revenu mensuel moyen des utilisateurs de cartes bancaires
et leur niveau d'instruction ;
- leurs comportements d'utilisation et leur niveau de
satisfaction
III.1.2 Analyse des résultats et
interprétation
Elle est procédée en deux phases :
- la première est consacrée à l'analyse
et l'interprétation des résultats issus de l'entretien avec les
agents de banques ;
- la deuxième phase aborde l'analyse et
l'interprétation des résultats issus du questionnaire
administré aux clients
III.1.2.1 Au niveau des agents de banques
Ø L'offre de service de cartes
bancaires
Nous présentons ici le nombre d'établissements
bancaires émetteurs de cartes bancaires puis la répartition du
nombre de types de cartes, du nombre de distributeurs et de terminaux par
banque.
Tableau 2 : Nombre de banques émettrices de
cartes
Eléments
|
Effectifs
|
Banques émettrices
|
05
|
Banques non émettrices
|
07
|
Total
|
12
|
Source : notre entretien,
décembre 2008
Tableau 3 : Répartition du nombre de types de
cartes, DAB et TPE par banque
Banques
|
Types de cartes
|
DAB
|
TPE
|
BOA
|
03
|
16
|
16
|
EBB
|
02
|
30
|
85
|
SGBBE
|
03
|
12
|
12
|
BRS
|
02
|
04
|
04
|
BAB
|
05
|
11
|
11
|
Total
|
/
|
73
|
128
|
Source : notre entretien, décembre 2008
L'analyse du tableau 2 présenté ci-dessus montre
que sur les douze banques en activité sur le territoire national, cinq
seulement d'entre elles offrent des services de la monétique à
savoir la BOA, l'Ecobank, la SGBBE, la BRS et la Banque Atlantique.
Par ailleurs le tableau 3 nous renseigne que la BOA dispose de
trois types de cartes, seize distributeurs dont neuf (09) à Cotonou et
autant de Terminaux de Paiement Electroniques. L'Ecobank dispose pour sa part
de deux types de cartes, trente (30) distributeurs dont dix-neuf à
Cotonou, 85 TPE.
La SGBBE dispose quant à elle de trois types de cartes,
douze distributeurs dont 8 à Cotonou et d'autant de TPE.
La Banque Atlantique dispose de cinq type de cartes, onze
distributeurs dont 10 à Cotonou et autant de TPE.
Enfin la BRS dispose de deux types de cartes, quatre
distributeurs et quatre TPE.
Au total, nous avons dénombré 73 distributeurs
et 128 terminaux sur le territoire national. Nous remarquons une forte
concentration de ces équipements dans la ville de Cotonou.
Ø La couverture bancaire
Les données relatives à la couverture bancaire
sont présentées dans le tableau de l'annexe 4. L'analyse du
tableau montre que sur les soixante-dix-sept (77) communes que compte le
Bénin, seulement quatorze (14) sont pourvues d'agences bancaires.
On note une forte concentration des activités bancaires
dans la ville de Cotonou qui bat largement le record en couverture bancaire
avec soixante-sept (67) agences et bureaux de banques au moment de notre
étude. Avec une population totale estimée à 756.532
habitants en 2008, le taux de couverture de cette ville est d'environ 11.292
habitants/guichet en 2008.
Ce phénomène peut s'expliquer par la forte
concentration des activités économiques dans cette ville qui
constitue la capitale économique du Bénin.
Ensuite viennent les autres grandes villes du pays que sont
Poto-Novo, Parakou et Bohicon avec respectivement neuf (09), huit (08) et cinq
(05) agences. En 2008, la population estimée de ces villes sont
respectivement 255.331 ; 186.959 et 137.254 habitants. Leur taux de
couverture bancaire donne respectivement environ 28.370 ; 23.369 et 27.450
habitants/guichet.
Nous remarquons également cinq (05) agences dans la
commune de Calavi qui bénéficie de la proximité avec
Cotonou. Toutes les communes restantes disposent seulement de un (01) à
trois (03) agences bancaires.
Les données sur l'ensemble du pays montrent un total de
106 agences et bureaux de banques. Pour une population estimée à
8.202.071 habitants, le taux moyen de couverture bancaire du pays est d'environ
77.378 habitants/guichet.
La raison fondamentale qui pourrait expliquer cette faiblesse
de la couverture bancaire est la faible bancarisation de la population
béninoise.
Abordons à présent les résultats issus de
l'enquête auprès des clients.
III.1.2.2 Au niveau des clients
Le tableau suivant relate la statistique des questionnaires
émis et ceux récupérés par banque.
Tableau 4 : Nombre de questionnaires émis
et récupérés par banque
Banques
|
Questionnaires émis
|
Questionnaires
récupérés
|
Détenteurs de cartes
|
Non détenteurs
|
BOA
|
48
|
48
|
48
|
00
|
EBB
|
70
|
70
|
61
|
09
|
SGBBE
|
36
|
29
|
15
|
14
|
BRS
|
12
|
05
|
00
|
05
|
BAB
|
34
|
34
|
32
|
02
|
Total
|
200
|
186
|
156
|
30
|
Source : Notre enquête, février
2009
Nous avons administré au total deux cents (200)
questionnaires, cent quatre vingt six ont été repris soit un taux
de reprise de 93%. Nous dénombrons en effet, cent cinquante six (156)
utilisateurs de cartes bancaires. Voyons à présent les taux de
détention des différentes cartes en circulation.
Ø Les cartes détenues
Graphique 1 : Taux de détention
des différentes cartes bancaires
Source : tableau 7 (annexe 5)
L'analyse du tableau 5 et du graphique 1 montre que la carte
la plus utilisée au Bénin est la carte Azur de l'Ecobank, la
carte Sésame de la BOA vient en deuxième position suivie
respectivement des cartes Privilège de la Banque Atlantique et Proxima
de la BOA.
Les données de l'enquête permettent de dire que
35,9% des utilisateurs de cartes bancaires détiennent la carte Azur de
l'Ecobank ; 20,51% détiennent la carte Sésame de la BOA et
11,51% détiennent la carte Privilège de la Banque Atlantique.
Cette prévalence des cartes de l'Ecobank, de la BOA et
de la Banque Atlantique pourrait s'expliquer par la gamme de cartes
proposées, la densité du réseau de ces banques et leur
politique commerciale en matière de cartes bancaires.
Il convient à présent d'analyser la
répartition des utilisateurs selon leur revenu et leur niveau
d'instruction.
Ø Le profil des utilisateurs
Graphique 2 : Répartition des
utilisateurs de cartes bancaires selon leur revenu
Source : Tableau 8 (annexe 6)
Les données issues de notre enquête montrent
qu'aucune personne n'a un revenu en dessous de 50 000 FCFA ; 35,26%
(soit la majorité) des détenteurs de cartes bancaires ont un
revenu mensuel supérieur à 200 000 FCFA. Nous pouvons
également observer que le nombre d'utilisateurs de cartes dans chaque
tranche de revenu en est une fonction croissante.
Par ailleurs le revenu mensuel moyen des utilisateurs de
cartes bancaires interrogés est de 166.990F soit sensiblement
167.000FCFA. Autrement dit, en moyenne les utilisateurs de cartes bancaires ont
un revenu compris entre 150.000 et 200.000FCFA. L'adhésion à
l'usage de la carte bancaire exige un niveau minimal de revenu. Ce
phénomène pourrait aussi s'expliquer par le montant des frais et
commissions afférentes à l'utilisation de la carte bancaire.
Voyons à présent ce qui en est du niveau
d'instruction.
Graphique 3 : Répartition des
utilisateurs de cartes bancaires selon leur niveau d'instruction
Source : Tableau 9 (annexe 6)
Nous remarquons que tous les clients ont au moins le niveau
secondaire. Par ailleurs, environ 67% des utilisateurs de cartes bancaires ont
le niveau supérieur contre 33% pour le niveau secondaire. Nous pouvons
expliquer ces chiffres par le fait que le niveau d'instruction des individus
influence beaucoup leur comportement vis-à-vis des services bancaires.
Autrement dit, il faut avoir un niveau minimal d'instruction afin de pouvoir
faire usage de la carte bancaire.
Ø Les habitudes d'utilisation
Graphique 4 : Connaissance des
possibilités offertes par la carte bancaire
Source : Tableau 10 (annexe 6)
Il ressort de l'analyse du tableau 8 et du graphique 4 que
43,59% des utilisateurs de cartes bancaires ne connaissent pas les autres
possibilités offertes par la carte bancaire. 56,41% d'entre eux
connaissent ces possibilités. Il apparaît ainsi que les autres
possibilités que sont l'utilisation pour les règlements d'achats,
l'utilisation sur Internet, etc. sont méconnues par une bonne partie de
la population.
Ce qui serait dû à un manque ou une insuffisance
de communication, d'information et de formation de la part des
établissements émetteurs de cartes bancaires.
Graphique 5 : Répartition des
utilisateurs selon les habitudes
Source : Tableau 11.a (annexe 7)
Il ressort des chiffres du tableau 9.a et du graphique 5 que
pour ce qui est de l'utilisation des cartes bancaires sur les distributeurs, la
quasi-totalité des utilisateurs de carte bancaires adopte cette
habitude.
Seulement 26,92 % des détenteurs de cartes bancaires en
font usage sur les TPE.
En ce qui concerne l'usage sur Internet, seulement 10,89 % des
détenteurs de cartes adoptent cet usage.
Nous remarquons que l'utilisation des cartes à des fins
de retraits de billets est l'habitude la plus observée. Cet état
de comportement pourrait s'expliquer par deux raisons. La première
tiendrait de la non connaissance des nombreuses possibilités que
présentent les cartes bancaires
La deuxième raison serait que les personnes
interrogées, dans leurs opérations n'éprouvent pas le
besoin de l'usage de l'Internet ou des TPE.
Il convient à présent d'analyser les
fréquences d'utilisation des cartes bancaires selon les habitudes
adoptées par les clients.
Graphique 6 : Fréquence
d'utilisation des cartes bancaires selon les habitudes
Source : tableau 11.b (annexe 7)
L'analyse des chiffres relatifs à la fréquence
d'utilisation des cartes bancaires selon les habitudes montre qu'une proportion
relativement élevée de 35,90% des utilisateurs de cartes, en font
usage trois à quatre fois par mois pour retirer des billets dans les
distributeurs. 25 % le font 1 à 2 fois dans le mois alors que 16%
seulement le font plus de 4 fois par mois. En ce qui concerne les clients qui
utilisent leurs cartes pour régler des achats sur les terminaux, aucun
utilisateur n'a affirmé adopter ce comportement à une
fréquence de plus de quatre fois par mois. 42.86% de ceux qui adoptent
ce type de comportement le font à une fréquence mensuelle de
moins d'une fois.
Parmi ceux qui font usage de leur carte bancaire sur
l'Internet, 52.94% soit 9 personnes sur 17 utilisent cet outil moins d'une fois
par mois. Aucun d'entre eux ne le fait à une fréquence de plus de
quatre fois par mois.
A travers ces résultats nous voyons que l'utilisation
des cartes bancaires à des fins de retrait représente le
comportement le plus développé chez les clients. En plus de la
non connaissance des possibilités sur la carte bancaire nous pouvons
expliquer cette différence d'habitude par le nombre réduit des
terminaux, le problème de proximité, le retard du pays en
matière de TIC à l'instar des autres pays de la
sous-région.
Abordons à présent l'opinion des clients sur les
frais et commissions bancaires.
Ø Opinions sur les frais et commissions
bancaires
Graphique 7 : Opinion sur les frais et
commissions bancaires
Source : Tableau 12 (annexe 7)
Les résultats de l'enquête révèlent
que 43,59% des détenteurs de cartes bancaires estiment que les frais et
commissions bancaires prélevés sont élevés ;
39,74% les estiment très élevés tandis que 16,67%
seulement les jugent acceptables.
En somme, il ressort que les frais et commissions bancaires
sont considérés comme élevés pour une bonne partie
des clients.
Evaluons à présent le niveau de satisfaction des
utilisateurs de cartes bancaires.
Ø Niveau de satisfaction des clients
Graphique 8 : Satisfaction globale
vis-à-vis de l'utilisation des cartes bancaires
Source : Tableau 13 (annexe 8)
Les chiffres relatifs à la satisfaction globale
liée à l'utilisation des cartes bancaires montrent que 6,41%des
utilisateurs de cartes bancaires sont très satisfaits; 47,44% sont
satisfaits ; 40,38% sont moyennement satisfaits. Des efforts restent donc
à faire quant à la qualité des services associés
aux cartes bancaires et la prise en compte des attentes des utilisateurs.
III.2 Vérification des hypothèses
Dans la mesure où identifier les problèmes n'est
pas forcément les résoudre, il nous serait utile de
procéder d'abord à la vérification des hypothèses
de recherche avant de formuler quelques suggestions. Il faut préciser
que nous n'avons pas utilisé de tests statistiques d'hypothèses
pour confirmer ou infirmer nos hypothèses. Nous nous sommes basés
sur de simples analyses que nous enseigne la statistique descriptive.
Ø Hypothèse H1
L'hypothèse H1 suppose que l'adhésion à
l'utilisation des cartes bancaires dépend du revenu du client ainsi que
de son niveau d'instruction.
Il ressort des résultats de notre enquête les
implications suivantes :
- une proportion relativement élevée de 35,26%
des utilisateurs de cartes bancaires a un revenu mensuel de plus de
200.000FCFA. On enregistre également des fréquences
élevées à mesure que le niveau de revenu augmente. Par
ailleurs, aucune personne n'a un revenu de moins de 50.000FCFA.
- Une proportion relativement élevée de 67,31%
des utilisateurs de cartes bancaires a le niveau supérieur. Aussi,
aucune personne n'a le niveau primaire. On enregistre des fréquences
élevées en passant du niveau secondaire au niveau
supérieur.
Ces résultats nous amènent à confirmer
l'hypothèse H1.
Ø Hypothèse H2
L'hypothèse H2 stipule que la non connaissance des
possibilités offertes par la carte bancaire limite son utilisation aux
retraits fiduciaires.
Les résultats de notre enquête nous montrent
qu'une proportion non négligeable de plus de 40% (43,59%) ignore les
possibilités offertes par la carte bancaire en dehors de la fonction de
retrait de billets.
Par ailleurs, les résultats sur les fréquences
d'utilisation montrent que l'habitude de retrait d'argent est celle qui
enregistre la fréquence la plus élevée par rapport aux
autres habitudes.
Ces différents résultats nous amènent
à confirmer également notre hypothèse H2.
Ø Hypothèse H3
L'hypothèse H3 suppose que la faible couverture
bancaire, le taux élevé des frais et commissions bancaires
constituent des freins à l'utilisation massive des cartes bancaires.
Les résultats de nos recherches sur la couverture
bancaire et les frais bancaires donnent les implications suivantes :
- toutes les régions du pays qui sont pourvues
d'agences bancaires ont un taux de couverture qui dépasse largement la
norme de 5 000 habitants /guichet. Au niveau du pays, le taux moyen de
couverture dépasse également largement cette norme.
- les résultats de l'enquête montrent que plus de
40% (43,59%) des utilisateurs de cartes bancaires trouvent les frais et
commissions bancaires élevés ; 39,74% les trouvent
très élevés.
Tous ces résultats nous amènent à
confirmer l'hypothèse H3 selon laquelle la faible couverture bancaire du
pays, le taux élevé des frais et commissions bancaires
constituent des freins à l'adhésion populaire à la carte
bancaire.
III.3 Suggestions
L'utilisation des cartes bancaires comme moyens de paiement
n'est pas encore développée au Bénin ; Il y a environ
trois ans que ce système a été introduit sur le
marché local.
La question mérite donc une grande attention à
travers les suggestions suivantes :
- Favoriser l'émission des cartes et le
développement des points de leur acceptation. Pour ce faire toutes les
banques doivent s'investir tant sur le plan humain que financier dans le
processus.
- Favoriser l'émission de cartes privatives et une
amélioration de l'inter opéralité entre les
systèmes avec la possibilité pour un porteur de carte de pouvoir
l'utiliser sur les autres distributeurs sans frais.
- Définir une politique d'implantation des
Distributeurs Automatiques de Billets et des Terminaux de Paiement
Electroniques en tant que facteur d'émulation à la bancarisation
et à l'utilisation des cartes bancaires.
- Harmoniser et revoir à la baisse des coûts des
services liés à l'utilisation des cartes bancaires.
- Informer et former les clients sur l'utilisation des cartes
bancaires et des services associés.
- Les banques de la place et le GIM-UEMOA doivent conjuguer
leurs efforts afin de répondre aux préoccupations des clients.
La maintenance régulière des appareils demeure
impérative.
- Les banques, les services des chèques postaux, le
trésor public ou tout autre établissement habileté, ainsi
que les systèmes financiers décentralisés doivent utiliser
toutes les opportunités offertes par la monnaie électronique pour
promouvoir les moyens de paiement électroniques dans les conditions
optimales de sécurité et favoriser leur accès aux
populations.
- Encourager un partenariat entre les banques, la Poste et le
Trésor pour offrir des services bancaires minimum aux populations en cas
d'impossibilité d'installation d'agence bancaire dans une région
donnée.
- L'amélioration de la performance du
système.
- Les rôles de l'Etat en tant que pouvoir public, de la
BCEAO et de la Commission de l'UEMOA sont beaucoup plus déterminants
malgré la libéralisation du secteur bancaire. A cet effet, nous
pensons qu'il serait intéressant de s'inspirer de l'exemple sud
africain. Sortie en 1994 d'une longue période d'apartheid pendant
laquelle la grande majorité de la population était
marginalisée et quasiment exclue du système économique,
financier et bancaire, l'Afrique du Sud a su renverser la tendance en
réintégrant la population noire dans le circuit économique
à travers le « black emporwerment » mais surtout en
démocratisant l'accès aux services bancaires. Avec le soutien des
pouvoirs publics, les banques ont multiplié les points d'accès
(DAB, e-banque, etc.) sur toute l'étendue du territoire. En 2004 un
compte sans frais dénommé « mzansi » a
été lancé à l'intention des populations les plus
défavorisées.
Ce pays constitue à tous égards un exemple dont
pourrait s'inspirer les pouvoirs publics béninois pour le combat contre
l'exclusion bancaire et financière.
CONCLUSION GENERALE
Les recherches en vue de la promotion à l'utilisation
des cartes bancaires comme moyens de paiement au Bénin nous ont permis
d'appréhender les avantages et les difficultés du
système.
L'objectif général de cette étude
était d'étudier les facteurs déterminants de
l'accès à l'utilisation des cartes bancaires comme moyens de
paiement au Bénin. La réalisation de cet objectif nous a conduit
à faire des recherches documentaires, des entretiens et une
enquête sur le terrain. Ces démarches nous ont permis d'avoir des
informations sur les habitudes d'utilisation des cartes bancaires et le profil
des utilisateurs.
Dans d'autres pays, la carte bancaire est un instrument
familier couramment utilisé. Mais au Bénin cela reste un moyen
sélectif de paiement. Tout un travail doit donc être fait pour
qu'elle soit à la portée de la majorité.
Au total il ressort de notre recherche les conclusions
suivantes :
- Malgré l'existence des mesures incitatives
développées par certaines banques, notamment la gratuité
des opérations de retrait ainsi que la possibilité de
bénéficier de découverts, le bilan de l'utilisation des
cartes bancaires au Bénin reste mitigé.
- La fréquence d'utilisation des cartes bancaires reste
très faible par rapport aux espèces et les autres instruments
scripturaux que sont le chèque, le virement.
- Les retraits fiduciaires constituent l'habitude la plus
répandue en raison de la méconnaissance des possibilités
offertes par la carte bancaire.
- La couverture bancaire du pays reste faible et les banques
se positionnent toutes pratiquement au même endroit, les grandes villes
et particulièrement Cotonou.
- Le réseau d'acceptation este également
faible.
- Les frais et commissions bancaires sont
élevés.
- Le revenu des individus ainsi que leur niveau d'instruction
sont des facteurs explicatifs de leur adhésion à l'usage de la
carte bancaire.
La carte bancaire doit jouer son véritable rôle
d'instrument de paiement accepté par tous les acteurs à l'instar
de la monnaie fiduciaire.
Le système doit reposer sur une infrastructure de
télécommunication au niveau national à même
d'assurer un service de haute qualité avec des débits
élevés et un coût réduit.
Sur la base des constats faits, l'étude de contribution
à la promotion à l'utilisation des cartes bancaires comme moyens
de paiement au Bénin doit être perçue par les acteurs comme
une initiative qui devrait permettre le développement de l'utilisation
et du réseau d'acceptation des cartes bancaires, la réduction de
la forte circulation fiduciaire, la sécurisation des paiements et la
limitation des risques de vols.
N'ayant pas abordé les aspects mercatiques du
problème, serait-il intéressant dans un travail ultérieur,
de réfléchir sur les stratégies de promotion de la vente
des cartes bancaires.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
§ ADISSA L. (2008), "La bancarisation de
l'économie de l'UEMOA : Facteur de
développement ? », Université
d'Abomey-Calavi/ENAM, Mémoire de cycle II Banque et finance de
marché.
§ BCEAO (2007), "Rapport annuel",
Dakar.
§ BCEAO (2007), "Rapport sur les systèmes
de paiement dans l'UEMOA", Dakar.
§ BECK T. et De La TORRE A. (2006), "The basic
analytics to financial service", World Bank policy research
working paper 406, 57p.
§ BECK T. et al. (2004), "the determinants of
financing obstacles", World Bank policy research working paper
3204, 35p.
§ BONKANO M. (2007); "Impact de l'utilisation des
cartes bancaires sur les utilisateurs au Bénin",
ESGIS-Bénin, Mémoire de MBA en Management.
§ DEVOLUY M. (1994), "Monnaie et problèmes
financiers", Hachette, Paris.
§ FOFANA B. (2007), "La monétique de la
Banque Atlantique Bénin : une véritable innovation au
service de tous les secteurs économiques", Mai 2007.
§ GANSINHOUNDE A. (2007), "Les
déterminants de la faible bancarisation dans l'UEMOA",
Mémoire de Master Banque et Finance, Université
Polytechnique du Bénin.
§ LAMARQUE E. (1996), "Les métiers
bancaires : définitions et logiques d'intégration ;
proposition d'un cadre méthodologique et conceptuel d'analyse",
thèse de doctorat en Sciences de Gestion, Université
Montesquieu-Bordeau 4.
§ MEDETON M. (2006),"Contribution à
l'amélioration de la vente des cartes bancaires à la Banque
Atlantique", Mémoire de MBA, ESGIS Bénin.
§ PATAT J. (1993), "Monnaie, Institutions
financières et politique monétaire",
5ème Edition Economica, Paris.
§ Le DUFF R. (1999) ; "Encyclopédie
de la gestion et du management", Dalloz, Paris.
§ UEMOA, Commission Bancaire
(2007) ;"Rapport annuel", Dakar.
SITES WEB
§ GIM-UEMOA (2009) : "Introduction à
la monétique du GIM",
http://www.gim-uemoa.org, mars, 05,
15H12
§ Les clés de la Banque (2009) :
http://www.lesclesdelabanque.com,
Janvier, 10, 19H50
§ MEDIADICO (2009), http://www.mediadico.com, Janvier,
10, 20H12
§ BRAUDO S. (2009) ; "Dictionnaire du droit
privé",
http://www.dictionnaire-juridique.com,
Janvier, 10, 19H45
§ Wikipédia (2009) ;
"Encyclopédie libre",
http://fr.wikipedia.org
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE.
12
I.1 Problématique, objectifs et
intérêt de l'étude
13
I.1.1 Problématique
13
I.1.2 Objectifs et
intérêt de l'étude
16
I.1.2.1 Objectifs et hypothèses de
recherche
16
I.1.2.2 Intérêt de
l'étude
17
I.2. Revue de
littérature
17
I.2.1 Clarification
conceptuelle
18
I.2.1.1
Banque
18
I.2.1.2 Moyen de paiement
19
I.2.1.3 La monnaie scripturale
20
I 2.1.4 Carte bancaire
21
I.2.1.5 La monétique
22
I.2.2 Fondements théoriques de
l'étude
22
I.2.2.1 La théorie des
frontières des possibilités d'accès
22
I.2.2.2 La théorie des
barrières à l'accès
24
1.2.3 Contributions empiriques
antérieures
25
I.3 Méthodologie de la
recherche
27
I.3.1.2 Stratégie de
vérification de l'hypothèse H2
28
I.3.1.3 Stratégie de
vérification de l'hypothèse H3
28
CHAPITRE II : CADRE CONTEXTUEL ET
INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE
33
II.1 Organisation
du système bancaire béninois
34
II.1.1 Evolution du système
bancaire béninois
34
II.1.2 Le paysage bancaire
béninois
35
II.1.2.1 Organisation
35
II.1.2.2 Les banques en
activité
36
II.2. Le contexte et les différents
types de cartes bancaires
41
II.2.1 Contexte
41
II.2.2. Les différents types de
cartes bancaires
42
II.2.2.1 Forme
42
II.2.2.2 Les types de cartes
43
II.3 Les cartes bancaires en circulation
au Bénin
45
II.3.1 Présentation
46
II.3.1.1 Les cartes de la BOA
46
II.3.1.2 Les cartes de la Banque
Atlantique
47
II.3.1.3 Les cartes de la
SGBBE
49
II.3.1.4 Les cartes de
l'Ecobank
49
II.3.1.5 Les cartes de la BRS
50
II.3.2 Fonctionnement des cartes
bancaires
50
CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE
L'ETUDE
52
III.1 Présentation et analyse des
résultats
53
III.1.1 Présentation des
résultats
53
III.1.1.1 Résultats issus de
l'entretien avec les agents de banques
53
III.1.1.2 Résultats issus du
questionnaire administré aux clients
53
III.1.2 Analyse des résultats et
interprétation
54
III.1.2.1 Au niveau des agents de
banques
54
III.2 Vérification des
hypothèses
64
III.3 Suggestions
66
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
72
ANNEXES
77
ANNEXE 1
78
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
78
Merci pour votre disponibilité
80
ANNEXE 2
80
GUIDE D'ENTRETIEN
80
ANNEXE 3
81
Tableaux 5 : La population par
commune
81
ANNEXE 9: Tableau 14: Evolution par pays de
la masse monétaire
86
SITES
WEB.............................................................................61
ANNEXES
ANNEXES
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE
Bonjour Monsieur/ Madame,
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de Maîtrise en Sciences de Gestion à la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion (FASEG / UAC), nous réalisons une
étude dont le but est de contribuer à la promotion de
l'utilisation des cartes bancaires au Bénin.
Nous accordons une importance particulière à
votre opinion et nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions
suivantes :
1. Etes-vous personnellement possesseur d'une carte
bancaire ?
Oui
Non
2. Si oui, laquelle (ou
lesquelles) ?........................................................................
................................................................................................
3. Quel est en moyenne votre tranche de revenu
mensuel ?
Moins de 50.000F 50.000 à 100.000F
100.000 à 150.000F
150.000 à 200.000F Plus de 200.000F
4. Quel est votre niveau d'instruction ?
Primaire Secondaire
Supérieur
5. Quel(s) usage(s) faites-vous de votre carte ?
Retirer de l'argent :
Oui Non
Régler des achats auprès des
commerçants : Oui Non
Acheter sur Internet :
Oui Non
Autres (préciser
SVP)..................................................................
6. En dehors de la fonction de retrait d'argent,
connaissez-vous d'autres possibilités d'usage des cartes
bancaires ? Oui Non
7. Combien de fois par mois utilisez-vous votre carte pour
retirer de l'argent ?
Moins d'une fois 1 à 2fois 3
à 4fois
Plus de 4fois Non
défini
8. Combien de fois par mois utilisez-vous votre carte pour
régler des dépenses auprès des
commerçants ?
Moins d'une fois 1 à 2fois 3
à 4fois
Plus de 4fois Non
défini
9. Combien de fois par mois utilisez-vous votre carte sur
Internet ?
Moins d'une fois 1 à 2fois
3 à 4fois
Plus de 4fois Non défini
10. Que pensez-vous des frais et commissions
bancaires ?
Très élevés Elevés
Acceptables
11. Quelle est votre niveau de satisfaction globale
vis-à-vis de l'utilisation des cartes bancaires ?
Très bon Bon
Moyen
Faible Très faible
Merci pour votre disponibilité
ANNEXE 2
GUIDE
D'ENTRETIEN
1. Votre institution émet-elle des cartes
bancaires ?
2. Quels sont les types de cartes offrez-vous sur le
marché ?
3. Parlez-nous de chacun des types de carte que vous
émettez.
4. De combien de distributeurs et terminaux de paiement
disposez-vous ?
5. Dites-nous la répartition géographique de vos
agences et bureaux à travers le pays.
ANNEXE 3
Tableaux 5 : La
population par commune
Communes
|
Population en 2002
|
Taux annuel de croissance (%)
|
Population estimée* en
2008
|
Cotonou
|
665.100
|
2,17
|
756.532
|
Porto-Novo
|
223.552
|
2,24
|
255.331
|
Parakou
|
149.819
|
3,76
|
186.959
|
Calavi
|
307.745
|
9,3
|
524.701
|
Bohicon
|
113.091
|
3,28
|
137.254
|
Natitingou
|
75.620
|
2,84
|
89.456
|
Djougou
|
181.895
|
3,1
|
218.460
|
Savè
|
67.753
|
4,08
|
86.126
|
Lokossa
|
77.065
|
3,57
|
95.118
|
Savalou
|
104.749
|
3,73
|
130.490
|
Ouidah
|
76.555
|
1,74
|
84.903
|
Dassa
|
93.967
|
3,9
|
118.213
|
Sèmè
|
115.238
|
5,89
|
162.452
|
BENIN
|
6.769.914
|
3,25
|
8.202.071
|
Source : élaboré par les auteurs
à partir de INSAE (2006)
* Soit P02 la population en 2002, P08 la population
estimée en 2008 et t le taux de croissance annuelle
P08 = P02(1+t)6
ANNEXE 4
|
BOA
|
EBB
|
SGBBE
|
DBB
|
FBB
|
BIBE
|
CBB
|
BAB
|
BSIC
|
BRS
|
AIB
|
BHB
|
Total
|
Population estimée* 2008
|
Taux de couverture (habitants/guichet)
|
Cotonou
|
09
|
13
|
10
|
04
|
03
|
06
|
07
|
08
|
03
|
02
|
01
|
01
|
67
|
756.532
|
11.292
|
Porto-Novo
|
02
|
02
|
01
|
01
|
01
|
-
|
01
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
09
|
255.331
|
28.370
|
Parakou
|
01
|
01
|
01
|
01
|
01
|
01
|
01
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
08
|
186.959
|
23.369
|
Calavi
|
01
|
02
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
05
|
524.701
|
104.940
|
Bohicon
|
01
|
01
|
-
|
01
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
05
|
137.254
|
27.450
|
Natitingou
|
-
|
01
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
03
|
89.456
|
29.819
|
Djougou
|
01
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
218.460
|
109.230
|
Savè
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
86.126
|
86.126
|
Lokossa
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
95.118
|
95.118
|
Savalou
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
130.490
|
130.490
|
Ouidah
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
84.903
|
84.903
|
Dassa
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
118.213
|
118.213
|
Sèmè
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
162.452
|
81.226
|
BENIN
|
16
|
23
|
12
|
07
|
07
|
09
|
12
|
11
|
03
|
04
|
01
|
01
|
106
|
8.202.071
|
77.378
|
Tableau 6 : la couverture bancaire et le taux de
couverture par commune
Source : élaboré par les auteurs
à partir des données d'entretien (Décembre 2008) et de
l'INSAE (2006)
* En prenant en compte les taux de croissance annuell
ANNEXE 5
Tableau 7 : taux de détention des
différentes cartes en circulation
Cartes en circulation
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Banques émettrices
|
Cartes sous régionales de paiement et de
retrait
- Sésame
- Eclair
- Azur
- Proxima
- Electron
- Privilège
- Tchiwara
Cartes internationales de retrait et de paiement
- Visa Libra
- Visa International
- Plus
Cartes de crédit internationales
- Premium
Cartes prépayées sous
régionales
- Ecooryx
Cartes prépayées sous
régionales
- Cash
Cartes prépayées
internationales
- Traveler
|
32
06
56
10
07
18
00
06
02
03
00
05
07
04
|
20,51
03,85
35,90
06,41
04,49
11,54
00,00
03,85
01,28
01,92
00,00
03,20
04,49
02,56
|
BOA
SGBBE
ECOBANK
BOA
SGBBE
BAB
BRS
BOA
SGBBE
BAB
BAB
ECOBANK
BAB
BAB
|
Total
|
156
|
100
|
-
|
Source : Notre enquête, février
2009
ANNEXE 6
Tableau 8 : Répartition des utilisateurs de
cartes bancaires selon leur revenu
Revenu mensuel ri (en milliers de FCFA)
|
Effectifs (ni)
|
Fréquences relatives fi (en %)
|
fi.ri (en milliers de FCFA)
|
Moins de 50
|
00
|
00
|
00
|
] 50,100]
|
22
|
14,10
|
10,575
|
] 100,150]
|
36
|
23,08
|
28,85
|
] 150,200]
|
43
|
27,56
|
48,23
|
Plus de 200
|
55
|
35,26
|
79,335
|
Total
|
156
|
100
|
166,99
|
Source : notre enquête, février
2009
Tableau 9 : Répartition des utilisateurs de
cartes bancaires selon leur niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectifs
|
Fréquences relatives (%)
|
Primaire
|
00
|
00
|
Secondaire
|
51
|
32,69
|
Supérieur
|
105
|
67,31
|
Total
|
156
|
100
|
Source : Notre enquête, février 2009
Tableau 10 : Connaissance des possibilités
offertes par la carte bancaire
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Effectifs
|
88
|
68
|
156
|
Fréquences relatives (%)
|
56,41
|
43,59
|
100
|
Source : Notre enquête, février 2009
ANNEXE 7
Tableau 11.a : Répartition des utilisateurs
selon les habitudes
|
Retrait de billets
|
Règlement sur TPE
|
Utilisation sur Internet
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Effectifs
|
156
|
00
|
42
|
114
|
17
|
139
|
Fréquences relatives (%)
|
100
|
00
|
26,92
|
73,08
|
10,89
|
89,11
|
Source : Notre enquête, février 2009
Tableau 11.b : La Fréquence d'utilisation des
cartes selon les habitudes
Fréquence (mensuelle)
|
Retrait de billets
|
Utilisation sur TPE
|
Utilisation sur Internet
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Moins d'une fois
|
30
|
19,23
|
18
|
42,86
|
09
|
52,94
|
1 à 2 fois
|
39
|
25,00
|
09
|
21,43
|
05
|
29,41
|
3 à 4 fois
|
56
|
35,90
|
04
|
9,52
|
00
|
00,00
|
Plus de 4 fois
|
25
|
16,03
|
00
|
00,00
|
00
|
00,00
|
Non défini
|
06
|
03,84
|
11
|
26,19
|
03
|
17,65
|
Total
|
156
|
100
|
42
|
100
|
17
|
100
|
Source : Notre enquête, février 2009
Tableau 12 : Opinion sur les frais et commissions
bancaires
Opinions
|
Effectifs
|
%
|
Très élevés
|
62
|
39,74
|
Elevés
|
68
|
43,59
|
Acceptables
|
26
|
16,67
|
Total
|
156
|
100
|
Source : Notre enquête, février 2009
ANNEXE 8
Tableau 13 : satisfaction globale vis-à-vis de
l'utilisation des cartes bancaires
Niveaux
|
Effectif
|
%
|
Très bon
|
10
|
06,41
|
Bon
|
74
|
47,44
|
Moyen
|
63
|
40,38
|
Faible
|
09
|
05,77
|
Très faible
|
00
|
00
|
Total
|
156
|
100
|
Source : Notre enquête, février 2009
ANNEXE 9: Tableau 14:
Evolution par pays de la masse monétaire
|
2004
|
2005
|
2006
|
Valeurs en milliards de FCFA
|
Bénin
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
Burkina Faso
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
Côte d'Ivoire
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
Guinée Bissau
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
Mali
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
Niger
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
SENEGAL
MASSE OONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
TOGO
MASSE MONETAIRE
Circulation Fiduciaire
Dépôts en banques, CCP et CNE
|
502,8
129,9
372,9
624,1
175,0
449,1
1 937,2
671,5
1 265,7
43,6
32,6
11,0
767,2
275,4
491,8
233,4
97,7
135,7
1445,7
344,3
1 101,4
307,4
73,4
234,0
|
615,5
195,2
420,3
601,0
153,8
447,2
2 080,9
754,1
1 326,8
52,3
40,5
11,8
856,8
344,9
511,9
248,8
108,3
140,5
1 565,0
389,3
1 175,7
313,7
63,1
250,6
|
726,1
253,0
473,1
661,6
142,0
519,6
2 294,8
815,2
1 479,6
55,2
39,7
15,5
931,8
343,7
588,1
289,1
132,9
156,2
1 751,3
453,4
1 297,9
384,9
100,1
284,8
|
Source : BCEAO 2006
ANNEXE 10 : Dates importantes
Genèse de la carte :
1914-1950 : De Western Union à carte de
paiement
1951-1974 : Apparition de la carte à
mémoire
1974-1982 : Apparition de la carte
téléphonique à puce
1982-1994 : Apparition du porte monnaie
électronique
1994-2004 : Les premières cartes bancaires sans
contact.
Naissance de la carte de paiement :
1914-1950 : De Western Union à l'identification
associée à un crédit
1951-1960 : Naissance des cartes de crédit
privatives
Naissance des grands réseaux :
1967-1977 : Naissance de Interbank (futur MasterCard) et
Visa
1978-1980 : Généralisation de piste
magnétique
L'internalisation :
1974-1982 : Accord et apparition de la carte bleue
internationale et du GIE cartes bancaires, Visa premium, MasterCard Gold
L'interbancarité :
1984-1990 : Apparition et début des
opérations de retrait dans le réseau Cartes bancaires.
L'ère du changement :
1994-2000 : Apparition des puces dans les Distributeurs
Automatiques de Billets (DAB) et paiement sur Internet
2000-2003 : Mise en place de EMV (Europay MasterCard et
Visa, trois fondateurs) en Europe.
* 1 L'UEMOA comporte huit pays
à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la
Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le
Togo.
* 2 BCEAO (2007), Rapport sur
les systèmes de paiements, pp. 9-11
* 3 Rapport 2007 de la
Commission Bancaire, annexe V
* 4 Groupement Interbancaire
Monétique de l'UEMOA
* 5 Norme citée par Karim
DJOUDI, Ministre algérien, déléguée en charge de la
réforme financière (
www.algeriedz.com/article
7643.html)
* 6 Au moment où nous
réalisons notre étude, ce service est en cours dans d'autres
banques, notamment à la BIBE, à la Continental Bank et à
la BSIC.
* 7 Au moment où nous
réalisons notre étude, une sixième carte, l'Atlantique
Epargne est en phase de sortir.
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