Titre XIX. Recommandations et
suggestions
Les recommandations et suggestions abordées dans cette
dernière section tiennent compte de:
- L'observation et l'analyse des expériences de
certification de part le monde (dont l'avis de professionnels de la
certification recueillis au cours d'interview) ;
-La prise en compte des facteurs d'influence et des
éventuels freins ou barrières
-La considération des nouveaux besoins de protection
-L' évaluation de la maturité du marché
(dont une enquête de terrain auprès de 23 organisations).
Le but est de déterminer, en toute humilité, une
sorte de minimum vital susceptible d'asseoir la réussite d'un
schéma de certification de protection de la vie privée dans
l'absolu (et non pas spécifiquement en France).
Enfin, nous verrons que l'aspect économique est un des
points déterminants de la faisabilité d'un schéma, pouvant
influencer les critères et le niveau d'exigences d'un schéma.
Section 1. Eléments de
faisabilité d'un schéma de certification
(I) Définition de l'objectif et de la cible
La cible se définit en fonction de
l'objectif.
Trois partenaires sont impliqués dans l'utilisation de la
certification : l'entité qui demande la certification pour ses produits
industriels et ses services, l'organisme certificateur et le consommateur ou
client. Chacun se trouve concerné et doit de ce fait être
pris en considération pour que le schéma soit adapté dans
la mesure du possible à leurs besoins et pour éviter un rejet ou
un désintérêt vis-à-vis d'un label de protection des
données.
(1)
L'organisation
Quel que soit le choix stratégique de
l'organisation, cette dernière devrait être en mesure de percevoir
les avantages d'une démarche de certification. Les
bénéfices peuvent être les suivants :
-une amélioration de l'image de marque
-un choix éthique et déontologique
-une assurance de conformité
-une minimisation des risques
-une amélioration de la sécurité
-une meilleure gouvernance
-un avantage concurrentiel...
Les attentes et les besoins du marché varient
selon la taille et la notoriété de l'organisation ou en fonction
de son secteur d'activité.
Les organisations bénéficiant déjà
d'une certaine notoriété peuvent être plus connues que le
label ; aussi le gain d'image de marque pourrait paraitre
négligeable et ne pas susciter suffisamment d'intérêt si le
label manquait de crédibilité (cf. TRUSTe). Beaucoup ont
d'ailleurs leurs propres règles et standards internes. Elles pourraient
alors souhaiter une certification avec des exigences relativement
élevées (voir enquête de terrain titre III section 4).
Les petites et moyennes entités pourraient se montrer
sensibles à une certification les faisant bénéficier d'une
nouvelle visibilité en les plaçant sur un pied
d'égalité avec les organisations les plus importantes du
marché. La notoriété du certificat serait un
élément moins déterminant pour les petites et moyennes
entités sans pour autant être négligeable.
Nous ne pouvons en déduire que le niveau d'exigences soit
négligeable pour autant, mais il devrait être moins
élevé (notamment pour des raisons de coût) tout en restant
crédible (sauf à en retirer un bénéfice sur l'image
de marque pour un coût négligeable et au détriment de la
protection effective des DP).
D'autre part la protection des DP répond à des
enjeux universels et sociétaux fondamentaux et se doit donc d'être
accessible à tous ; le coût ne doit
pas être une barrière pour les PME.
Deux éléments entrent en jeu dans le calcul du
coût : d'une part l'évaluation (analyse
d'une procédure d'audit donnée au regard d'un
référentiel, production d'un rapport d'évaluation) et
d'autre part la certification (analyse d'un rapport
d'évaluation, vérification que les évaluations sont
effectuées dans de bonnes conditions, révision
régulière du référentiel...).
Il faut aussi distinguer le « coût
réel » (volume de travail X taux horaire) et le
« coût achetable » par les acteurs
du marché.
Rappelons d'autre part que la certification est une
démarche volontaire ; l'organisation doit
définir le niveau d'assurance qu'elle souhaite atteindre ; c'est ce
niveau demandé qui engage l'intensité du travail
d'évaluation. Un moindre niveau ne signifiera pas forcément un
engagement insuffisant mais un engagement fonction du contexte de l'entreprise,
de son analyse de risques et de sa stratégie.
Recommandation : Prévoir plusieurs
niveaux de certification en fonction du niveau de maturité
(lui-même fonction du contexte et de l'analyse de
risques).
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