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Impact socio-économique des programmes économiques du gouvernement de la République Démocratique du Congo de 1997 à  2008

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par Willy ILUNGA TSHIBANGU
Université Libre de Kinshasa - Licence en économie de développement 2009
  

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8. CANEVAS DU TRAVAIL

Le cheminement logique de notre travail, c'est-à-dire, compte tenu de nos objectifs et de nos hypothèses, nous amène à le subdiviser en quatre chapitres comme suit :

Chapitre I : Considérations générales ; Le chapitre premier nous permet de nous pencher sur les explications des quelques concepts macroéconomiques afin de nous faire une idée plus ou moins précise sur les notions telles que structure et système, macroéconomie, politique économique, la croissance, le développement et tant d'autres concepts que nous allons utiliser au cours de notre travail.

Chapitre II : Diagnostic sur la situation socio-économique de la RD Congo ; Sous ce point nous allons réviser l'économie congolaise pour pouvoir déterminer ses grandes évolutions. Ce chapitre va donc nous permettre de faire un état des lieux de l'économie congolaise en présentant son aperçu général et en analysant l'évolution économique et sociale du Congo de 1997 à 2008.

Nous allons ainsi poser les conditions de base pouvant nous permettre de vérifier les trois hypothèses de notre étude

Chapitre III : Analyse et critique des programmes économiques de la RD Congo  et leur impact socio-économique de 1997 à 2008 ;

Après avoir fait le diagnostic de l'économie congolaise au chapitre précédent, nous allons au cours de celui-ci analyser les différents programmes économiques que le gouvernement a mis en place durant la période sous étude afin d'évaluer leur incidence dans l'économie congolaise et leur impact sur le bien être de la population.

Chapitre IV: Nécessité d'un nouveau type de programme économique pour le développement durable et continu du Congo : la stratégie d'avenir

Nous allons dans ce chapitre, nous pencher sur les solutions d'avenir en cherchant le type nouveau de programme économique pour le Congo en vue de son développement durable et continu

Notons que tous ces quatre chapitres sont encadrés en haut par la présente introduction générale et en aval par une conclusion générale.

CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES :

Définitions des concepts et Débats.

Pour mieux comprendre en profondeur les rouages de l'économie ainsi que les différentes mesures économiques prises par les décideurs d'un Etat, nous allons dans ce premier chapitre nous pencher sur les explications des quelques concepts macroéconomiques afin de nous faire une idée plus ou moins précise sur les notions telles que structure et système, macroéconomie, politique économique, croissance, développement et tant d'autres que nous allons utiliser au cours de notre travail.

I. MACROECONOMIE

La macroéconomie est définie comme « une méthode d'analyse économique qui traite en moyenne nationale des opérateurs, agrégats économiques et leurs comportements d'ensemble ainsi que leur fonctionnement sur base nationale (au niveau de l'Etat).»(4(*))

C'est donc par convention que l'unité de base est au moins égale à l'Etat considéré comme une nation ou bien des organismes internationaux.

L'une des finalités de l'étude de la macroéconomie est la formation des mesures de politique économique.

Ainsi on peut dire qu'il existe pour un pays une politique macroéconomique qui consiste à déterminer, sous différents scénarios, la politique économique à mettre en oeuvre pour résoudre un problème ou un ensemble donné de problèmes.

Il sied de signaler que l'analyse macroéconomique est un lieu privilégié d'affrontements doctrinaux où par exemple les discours classique et néo-classique sont en opposition avec celui de Keynes.

En effet, alors que pour les économistes classiques l'intervention de l'Etat dans l'économie était subordonnée à des fins purement politiques et à la recherche des moyens à mettre en oeuvre pour garantir la libre concurrence, les différentes crises enregistrées ont montré la nécessite d'une intervention plus large de l'Etat. Cette vision des choses qui s'inscrivait dans le cadre du libéralisme a été remise en cause par le simple fait que les forces du marché ne conduisaient pas nécessairement à un équilibre satisfaisant d'un point de vue collectif. Ainsi l'action de l'Etat était sollicitée dans le but de protéger l'économie en cas de secousses ou d'importantes perturbations ou pour chercher à rétablir les équilibres rompus.(5(*))

Keynes a préconisé une véritable intervention de l'Etat dans l'économie, intervention qui a consisté à soutenir la demande globale et à lui assujettir l'offre pour juguler la crise déflationniste des années trente.

II. STRUCTURES ET SYSTEMES ECONOMIQUES

Selon M. Nzanda-Buana K., « la structure est le principe d'organisation par lequel les parties spécifiques de l'ensemble, au lieu d'être simplement juxtaposées, sont intégrées vers une fin commune par l'exercice des fonctions complémentaires. »(6(*))

La structure économique poursuit l'auteur précité est donc un ensemble des moyens de production, de distribution et de consommation qui consiste à réaliser des buts multiples. Ce qui est spécifique et caractéristique dans le cas d'une nation ou du monde globalement organisé, c'est la multiplicité des structures et systèmes qui découle de la superposition des formes et de la diversité des formules auxquelles les contacts et les relations donnent lieu alors que le système socio-économique est considéré lui comme un ensemble de structures intégrées entre elles, c'est-à-dire, les structures sont intégrées dans un ensemble supérieur qui est justement le système grâce à la culture, aux règlements et lois de la société concernée.

L'approche structurelle et celle systémique vont nous servir dans l'étude et l'analyse des mesures économiques et institutionnelles.

III. LA POLITIQUE ECONOMIQUE

Nous entendons par politique économique l'ensemble des actions accomplies par l'Etat ou le gouvernement dans le but d'orienter le comportement de l'économie dans un sens jugé préférable pour l'ensemble de la collectivité.(7(*))

Les objectifs de la politique économique sont parfois résumés en un raccourci : « le bien être » de la majorité de la population.(8(*))

François Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye (9(*)) écrivent que la politique économique a pour objet les interventions délibérées des pouvoirs publics dans la vie économique.

Les deux auteurs précités soutiennent que le débat sur la politique économique a longtemps porté sur le meilleur dosage des principaux instruments de contrôle de la demande - politique budgétaire ou politique monétaire et éventuellement politique du taux de change - qu'il convient de mettre en oeuvre pour atténuer les écarts du PIB réel par rapport à son évolution tendancielle.

Avec la montée parallèle de l'inflation et du chômage au monde, dans les années 70, la nature du débat s'est modifiée pour se porter sur le questionnement de la crédibilité même des décideurs et l'efficacité de leurs politiques de régulation conjoncturelle.

A long terme, les politiques de pilotage de la demande perdent cependant leur efficacité et le niveau d'activité n'est déterminé que par le potentiel d'offre dont le taux de croissance dicte l'augmentation de la richesse et du bien-être de ceux qui en bénéficient directement ou indirectement. Susciter la croissance, l'entretenir ou l'accélérer est donc devenu, aujourd'hui, l'un des principaux enjeux de la politique économique, tel que le soutiennent nos deux auteurs précités.

On distingue deux grands types de politiques économiques : la politique conjoncturelle qui est la politique économique à court terme, et celle structurelle qui s'étale sur le long terme.

ü la politique conjoncturelle qui vise spécifiquement à réguler l'activité économique dans le court terme ; elle s'appuie sur l'utilisation des moyens simples à manier sur le plan administratif, et aux effets rapides (politique monétaire et politique budgétaire). Ici, le temps opératoire des mesures et instruments est court.

§ Au demeurant, la politique budgétaire - qui implique le maniement des prélèvements fiscaux, des dépenses publiques et du solde budgétaire - constitue la principale modalité d'intervention des pouvoirs publics pour l'accomplissement des fonctions d'allocation des ressources, de stabilisation macroéconomique et de redistribution des revenus au sens défini par Richard MusGrave(10(*)).

§ A cet égard, autant le mode de financement des dépenses publiques influe sur la stabilité macroéconomique, autant il y a certaines dépenses de l'Etat qui agissent favorablement sur la croissance. Tel est le cas des interventions qui visent à fournir des biens publics : santé, éducation, sécurité, infrastructures, investissement en recherche et développement, etc., qui portent sur le long terme.

ü la politique structurelle qui cherche à piloter la progression de l'économie dans un cadre temporel long ; elle utilise des instruments plus lourds à engager et aux effets souvent différés dans le temps (politique industrielle, politique des revenus, politique agricole, politique de taux de change, politique de lutte contre l'inflation, politique de lutte contre le chômage, les investissements publics....)

La politique économique ayant comme objectif principal la recherche du maximum du bien-être général de la communauté nationale, cet objectif est atteint en passant par quatre objectifs intermédiaires  selon le carré magique des néo-Keynésiens:

ü La réalisation de la croissance économique

ü La réalisation du plein emploi

ü Le maintien de la stabilité des prix, et

ü L'équilibre de la balance des paiements par l'élargissement du spectre des transactions du pays avec le reste du monde

La politique économique tend à combiner tous ces objectifs en fonction d'impératifs économiques et politiques. Il se fait en pratique que les quatre objectifs ne peuvent pas être atteints simultanément. La recherche de l'un ne peut être satisfaite qu'au détriment de l'autre. L'essentiel est de trouver une combinaison optimale en fonction des priorités.(11(*))

Voyons brièvement les quatre instances de la politique économique selon l'approche du carré-magique :

1°. LA CROISSANCE ECONOMIQUE

La croissance économique est un processus complexe d'évolution en longue durée, qui se manifeste par un accroissement des dimensions caractéristiques de l'économie et par une transformation conséquente des structures de la société. Elle est l'objectif final de toutes les économies, qu'elle que soit leur nature et leur degré socio-économique.

La priorité donnée à cet objectif répond au double souci de faire face à la montée des besoins individuels et collectifs (élévation du niveau de vie) et d'affronter dans les meilleures conditions possibles la concurrence internationale.

La croissance est représentée par l'évolution annuelle des grandeurs d'une économie, exprimées globalement ou en pourcentage. Il s'agit spécialement du PIB., (Produit intérieur brut) ou du PNB., (Produit national brut), du taux de croissance. Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix et mieux évaluer les évolutions sur un temps plus ou moins long ; la croissance est mieux calculée en valeurs constantes plutôt qu'en valeurs courantes.(12(*))

Selon François Perroux, « la croissance économique correspond à l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels »(13(*)).

Kuznets grand spécialiste de la « croissance », prix Nobel de Sciences Economiques en 1971 définit la croissance économique d'un pays « comme une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse élargie des biens économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle requiert. »(14(*))

Nous retenons de cette diversité de définitions qu'en définitive, la croissance économique est un concept qui décrit sur une période plus ou moins longue les évolutions positives, de la production nationale en termes soit de PIB soit du taux de croissance, mais aussi en d'autres termes tels que le Revenu National, le Revenu par tête d'habitants, etc.

2°. LE PLEIN - EMPLOI

Le plein-emploi, en économie, désigne une situation dans laquelle les ressources en travail disponibles sur le marché sont pleinement utilisées.

Le processus de croissance s'obtient grâce à l'investissement financier et/ou technologique, au progrès technique et au travail de l'homme. Les hommes fabriquent des machines et améliorent les procédés de production. Il serait donc absurde de ne pas considérer le travail.

Bien que l'objectif du plein emploi s'applique en principe à la totalité de toutes les ressources productives, pour des raisons sociales, on l'applique seulement au facteur travail.(15(*))

Certes il est difficile de penser que le taux de chômage peut être ramené à zéro, mais la recherche du plein emploi constitue un enjeu majeur pour les décideurs car la détresse économique qui résulte du chômage démoralise un grand nombre de gens et bouleverse les vies de famille.

3°. LA STABILITE DES PRIX

La stabilité des prix signifie l'absence d'une tendance quelconque et significative des mouvements très prononcés à court terme, dans le niveaux des prix.

L'objectif de stabilité de prix vise essentiellement à éviter aussi bien une forte inflation qu'une déflation, les deux n'étant pas souhaitables.

En effet, « L'inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau général des prix, mesurée par un index du coût de différents biens et services» (16(*))et une augmentation répétée des prix érode le pouvoir d'achat de la monnaie et des autres actifs financiers à valeur fixe, provoquant ainsi de graves distorsions et incertitudes économiques. L'inflation apparaît lorsque des pressions économiques et l'anticipation de certains événements font monter la demande en biens et en services au-delà de l'offre disponible aux prix existants, ou lorsque la production disponible est réduite par une productivité défaillante ou par les contraintes du marché.

Quant à la  déflation , elle « est une baisse soutenue du niveau général des prix, comme celle qui est survenue au cours de la crise économique de 1929 , ainsi qu'au cours de la seconde moitié du XIXe siècle  »(17(*)). Elle est généralement associée à une érosion prolongée de l'activité économique et à un niveau de chômage élevé. Néanmoins, les baisses de prix généralisées sont aujourd'hui très rares, et l'inflation est devenue la principale variable macroéconomique affectant la planification économique, publique ou privée.

4°. EQUILIBRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

La balance des paiements est un compte retraçant l'ensemble des opérations intervenues au cours d'une période donnée, entre un pays et l'extérieur. Ce compte enregistre annuellement ou trimestriellement les opérations qui se sont déroulées entre résidents et non résidents.

La balance des paiements postule un équilibre par le dressement de la comptabilité, celle des opérations d'un pays donné avec le reste du monde  par le commerce international, en important et en exportant des biens, des services et des capitaux. Et la maladie dont souffre cet équilibre est le déficit extérieur, s'il dure longtemps, il débouche sur l'appauvrissement du pays et la dépréciation inévitable de la monnaie nationale s'en suit et renchérit les importations ; ce qui conduit à l'endettement.

IV. PROGRAMME, PLAN ET STRATEGIE

Un programme C'est un ensemble des projets.

Le plan est un ensemble des programmes, il peut faire partie d'une stratégie, celle-ci étant plus générale et permanente et moins détaillée. On parle toutefois de planification stratégique lorsqu'une stratégie est particulièrement concrète et précise.

La stratégie consiste à la définition d'actions cohérentes intervenant selon une logique séquentielle pour réaliser ou pour atteindre un ou des objectifs compte tenu des moyens dont on dispose.

C'est donc « un angle d'attaque que prend la démarche globale des solutions d'un problème »(18(*)). Elle se traduit ensuite, au niveau opérationnel en plans d'actions par domaines et par périodes, y compris éventuellement des plans alternatifs utilisables en cas d'évènements changeant fortement la situation.

Ceci nous permet de parler successivement de

§ Programmes d'ajustements structurels

§ Mesures de l'activité économique

§ Les instruments de la politique économique

§ et enfin du Développement

V. PAS (programmes d'ajustements structurels)

Ce sont des mesures contraignantes convenues entre le FMI et la Banque Mondiale entre divers pays afin de soutenir la politique de stabilisation du système financier international et de stabiliser les économies en difficulté.(19(*))

Elles consistaient entre autres à :

· une ou plusieurs dévaluations de la monnaie nationale ;

· la diminution du rôle de l'Etat dans les entreprises industrielles ou économiques qu'il contrôlait ;

· la suppression des subventions publiques pour certains produits de consommation ;

· le rééchelonnement des remboursements de la dette publique ;

· la réduction du déficit du budget national afin que la dette publique ne s'accroisse pas hors norme ;

· le licenciement de certains agents payés par l'Etat ;

· autant que possible, éliminer les mesures protectionnistes pour libéraliser le commerce, tout en réduisant certaines importations et en augmentant les exportations ;

· supprimer diverses restrictions aux investissements étrangers pour ouvrir le pays aux finances et aux entreprises internationales.

L'exécution de ces mesures convenues fut controversée et durement ressentie par les pays en crise, en particulier par toute la population de la République Démocratique du Congo, spécialement lorsque celles-là donnaient lieu à la « rigueur pour la rigueur », sans résultats socio-économiques significatifs ; « on ne mange pas la rigueur » s'écrie-t-on!

VI. LA MESURE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE

Pour définir une bonne politique économique adaptée à la situation conjoncturelle, il faut d'abord faire un diagnostic complet afin d'avoir une connaissance exacte de l'économie à travers une analyse approfondie.

Cette opération de l'analyse consiste à choisir les phénomènes économiques que l'on juge particulièrement aptes à nous renseigner sur l'état des affaires d'un pays, c'est-à-dire avoir la maîtrise de l'économie par les indices ou données statistiques.

Ces statistiques permettent de mesurer et de suivre les évolutions de la production et de mesurer le coût de la vie. Elles aident aussi les décideurs à formuler les politiques économiques, car les mesures à prendre dépendent de l'environnement économique général du pays. Il s'agit notamment du produit intérieur brut (PIB), du produit national brut (PNB), du taux de croissance, du revenu national et de l'indice de développement humain.

1. LE PIB, LE PNB ET LE TAUX DE CROISSANCE

La plupart des économistes considèrent le PIB comme étant le meilleur indicateur du comportement de l'économie ou de son niveau d'activité et aussi comme l'indicateur par excellence du pouvoir économique d'un pays ou d'une nation. Ils le définissent comme une estimation en unités monétaires, de la production réalisée sur le territoire national par les facteurs appartenant aussi bien aux nationaux qu'aux étrangers résidents, alors que le PNB mesure l'activité de production des ressortissants d'un pays quel que soit leur lieu de résidence. (20(*))

Le taux de croissance du PIB est l'indicateur qui permet de mesurer les performances d'une économie dans le temps en se rapportant à la variation de son PIB. Il permet ainsi d'apprécier les performances d'une nation ou de comparer ses performances à celles d'autres économies.

Soulignons que certains auteurs économistes rejettent la théorie de PNB- PIB à cause de son inexactitude, tel Gunnar MYRDAL  qui montre pertinemment, soutient Nzanda-Buana, que les cadres définis par les concepts utilisés dans la théorie économique ainsi que leur relativité selon la diversité des cadres institutionnelles, se modifient constamment à l'intérieur d'un pays et présentent régulièrement les différences d'un pays à l'autre ou des groupes des pays à d'autres. D'où l'intérêt de voir sous un nouveau jour un accroissement du PNB ou du PIB.(21(*))

L'enseignement qu'on tire de cette observation d'une grande valeur théorique et opérationnelle est que les modèles de croissance qu'on puisse élaborées en pays développés sont affectés par cette imperfection, à fortiori dans les pays sous développés où on retrouve deux systèmes, modernisé et marchand d'un coté, et rurale de l'autre où tout n'est pas quantifiable, les choses ne peuvent être que compliquées.

2. LE REVENU NATIONAL

Les revenus sont les contreparties de la valeur de la production que perçoivent les agents économiques.

Revenu national = P.N.B. - (amortissement + impôts indirects) + subventions

Le revenu national en théorie économique, est la somme des revenus nets qui sont perçus par les citoyens d'un pays, et qui sont issus de la production nationale de biens et services sur une période qui correspond généralement à une année civile.(22(*)) Il constitue donc un agrégat, c'est-à-dire une grandeur synthétique mesurant le résultat de l'ensemble de l'activité. Il est donné par le PNB diminué de des amortissements et des impôts indirects et augmenté par les subventions versées par l'Etat et les administrations publiques, soit la formule suivante selon l'approche du Produit National Brut :

Les données du revenu national peuvent être considérées comme un indice de la prospérité d'un pays dans la mesure où les prix utilisés pour évaluer le revenu et la production donnent une indication sur la situation économique réelle du pays, tenant compte de la variation des prix et sur la qualité des biens. Lorsqu'on procède à la comparaison des revenus nationaux sur plusieurs années, il convient de tenir compte du pouvoir d'achat que représente chacune de ces valeurs, autrement dit du revenu national à prix constant.

VII. LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

Afin d'avoir une influence sur son activité économique, les gouvernements ou les pays disposent de certains instruments dont ils se servent. Il s'agit entre autres de :

ü La politique budgétaire qui consiste à manier les recettes et les dépenses des administrations publiques dans le but de réguler la conjoncture, assurer le plein-emploi et modifier la répartition des revenus

ü La politique monétaire qui consiste à contrôler l'offre de monnaie dans le but de lutter contre l'inflation. Les effets de ce contrôle sur l'économie dépendent de la stabilité du lien entre quantité de monnaie en circulation et taux d'intérêt ainsi que des effets de ce dernier sur les composantes de la demande globale. selon les Keynésiens la politique monétaire peut être utilisée pour rétablir le plein-emploi et pour réguler la conjoncture.

ü La politique de change qui vise essentiellement les échanges du pays avec le reste du monde étant donné que le commerce d'un pays avec l'étranger est influencé par le taux de change de sa monnaie.

VIII. LE DEVELOPPEMENT

Kabeya Tshikuku définit le développement comme l'élargissement soutenu et continuel de l'éventail des choix collectifs et individuels quant aux conditions matérielles et sociales de vie.(23(*))

Et M. Nzanda-Buana renchérit en affirmant que le développement signifie, pour un peuple, la totale responsabilité de ses choix et l'amélioration constante de ses conditions matérielles et morales d'existence. Il comprend, en effet, un processus général de promotion du peuple par l'acquisition de meilleures conditions de vie, de justice sociale et d'harmonie entre tous les semblables ainsi que d'une grande équité (24(*)).

C'est la raison pour laquelle le développement économique est associé au progrès, et la croissance économique n'est qu'une des composantes du développement

1. Origine du Concept développement

L'élaboration des théories du développement solides avait été dictée par la volonté des pays occidentaux européens et américains de faire profiter aux pays du tiers monde, de la révolution industrielle ; autrement leur appliquer « la modernisation » ; ainsi naissait l'idéologie de la modernisation au profit des pays retardés. Et cette idéologie de la modernisation, qui devenait le paradigme dominant, se caractérisait par la transformation des sociétés retardées en sociétés industrielles modernes et civilisées soutient M. Nzanda-Buana K.(25(*)), ainsi donc développer les pays retardés voulait signifier les moderniser, et les moderniser voulait dire les industrialiser et faire reculer leurs sociétés traditionnelles.

Au cours de l'histoire, plusieurs contextes historiques (la première guerre mondiale 1914- 1918, la crise économique mondiale de 1929, la 2ème guerre mondiale 1940-1945, l'amorce de la décolonisation et actuellement la mondialisation) ont influencé des nouvelles idées qui ont contribué aux transformations multiformes au sein des sociétés en développement en posant des nouvelles problématiques face à des paradigmes nouveaux.

Comme nous pouvons le remarquer, le mot « développement » s'est cristallisé en 1945 pour désigner la réalité socio-économique des pays développés selon leurs propres critères face aux pays en voie de développement(26(*))

La prise de conscience du retard accusé, du point de vue de leur industrialisation, par un grand nombre de pays africains, latino-américains et asiatique est à l'origine de ces travaux, prise de conscience concrétisée à la conférence de Bandoeng d'avril 1955.

Les premiers scientifiques intéressés à l'étude du développement vers les années 50, pensaient que celui-ci était de nature exclusivement économique ou presque. Aussi ont-ils cherché à en étudier les indicateurs principaux (produit intérieur brut, produit national brut, revenu national etc.)

Et on se rendra bien plus tard compte du caractère complexe et multidimensionnel du développement que les premiers économistes avaient tendance à confiner au seul indicateur plus ou moins dogmatique de Produit Intérieur Brut (PIB).

2. DEVELOPPEMENT DURABLE

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. C'est donc un modèle de développement économique et social visant à assurer la pérennité du patrimoine naturel de la Terre.

Le concept de développement durable se fonde donc sur la mise en oeuvre d'une utilisation et d'une gestion rationnelle des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de l'humanité.(27(*))

Les conditions nécessaires du développement durable selon l'encyclopédie Microsoft encarta sont les suivantes :

ü la conservation de l'équilibre général et de la valeur du patrimoine naturel ;

ü une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions du monde ;

ü la prévention de l'épuisement des ressources naturelles ;

ü la diminution de la production de déchets (qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux) ;

ü la rationalisation de la production et de la consommation d'énergie

3. Quelques Théories de la croissance et du développement

Notons de prime abord que les théories de développement comme toutes théoriques économiques dépendent toujours étroitement du lieu et de l'époque où elles ont surgi, c à d qu'on ne peut les comprendre qu'en les situant dans le temps, l'espace et au sein des sociétés où les faits, les phénomènes visés se sont déroulés. Elles ne peuvent donc être analysées efficacement si l'on fait abstraction du monde dans lequel elles étaient apparues et qu'elles prétendent interpréter et même expliquer.

En outre toute théorie de développement ne peut être appréciée que par les effets bénéfiques qu'elle entraîne dans la société et n'a de sens que si la société l'adopte et l'intègre avec succès.

La plupart des théories de développement qui ont réussi ailleurs n'ont pas réussi en Afrique, soit à cause d'une vision particulière de sorte que la théorie allait être appliquée sur des sociétés arriérées et aussi parce qu'on ne peut pas appliquer la même thérapie à toutes les sociétés traditionnelles.

A ce propos M. Nzanda - Buana Kalemba affirme non sans raison que l'on ne peut pas raisonnablement appliquer la même règle à des sociétés, alors qu'elles sont si diversifiées dans leur âme, dans leurs structures humaines, matérielles, socioculturelles et même par rapport à leurs potentiels économiques.(28(*))

Albert O. Hirchman quant à lui soutient que « pas plus qu'il n'existe un ensemble donné de conditions préalables du développement économique, il n'est possible de définir un nombre déterminé de caractéristiques du retard. Ce qui entrave le progrès dans un certain système et à un certain stade peut lui être favorable en d'autres circonstances» (29(*))

Les raisons du déclin des théories de développement sont donc conceptuelles (ethnocentrique, évolutionniste) ; historiques (traite des noirs, colonisation) ; scientifiques (théoriques) ; ainsi que l'expansion des sciences sociales.

Il existe ainsi plusieurs théories de croissance et de développement, il nous sera donc difficile d'en énumérer toutes dans le présent travail, nous allons néanmoins citer quelques auteurs qui ont contribué à la clarification des dimensions de la croissance :

· Adam Smith (1723 - 1790), dans « Richesses de la nation » développe les premiers éléments de la théorie de la croissance en prenant sa source dans la division du travail. Pour lui l'accroissement de la productivité résulte de la spécialisation des travailleurs et des économies, permises par le développement du machinisme.(30(*))

· Thomas Robert Malthus (1766- 1834), il admet que la production est condamnée à augmenter plus lentement que la population. Il pense que l'accroissement de la population ne pourrait que conduire à la création d'une masse de chômeurs sans moyens de subsistance.(31(*))

· David Ricardo (1772-1823), chez lui, la répartition de Revenu entre les trois grandes classes de la société conditionne le déroulement du processus de croissance économique. Les travailleurs perçoivent les salaires, les propriétaires fonciers, la rente, les capitalistes, les profits et l'intérêt. D'après lui le maintien du taux de profit est fondamental pour assurer la pérennité de croissance économique.(32(*))

· Karl Marx (1818- 1883), pour lui, l'accumulation du capital permet à ce dernier de se substituer au travail. L'augmentation du chômage et la baisse des salaires qui en découlent, provoquent une baisse de la consommation et du taux de profit et par conséquent de la croissance.(33(*))

· John Maynard Keynes (1883- 1946), il insiste sur le rôle de l'Etat qui, par les investissements publics, par le Budget et par le marché monétaire et les crédits, peut relancer l'économie en jouant sur la demande et favoriser la croissance.(34(*))

· S. Arthur LEWIS avec La théorie Dualiste de l'offre illimité de la main d'oeuvre ou la « Substitution du capital par le travail »,(35(*))

· Les Théories néo-Marxistes. Ces théories sont éditées par les auteurs des tendances non libérales qui voient le libéralisme économique comme étant la cause même du sous-développement.(36(*))

· Harrod et Domar, selon eux le taux de croissance est fonction du rapport entre le taux d'épargne et le taux d'investissement. L'aspect de la croissance de la demande consiste dans la manière dont les revenus et la demande devront s'accroître. Cet aspect permet d'agir sur l'amélioration de l'activité économique et de meilleures conditions de vie des gens, plus d'échanges et plus de transactions.(37(*))

· Robert M.SOLOW, qui ressort le caractère transitoire de la croissance économique en l'absence du progrès technique.(38(*))

4. L'INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)

Le développement étant un processus général de promotion du peuple par l'acquisition de meilleures conditions de vie, il est depuis un certain temps mesuré par l'Indice de Développement Humain qui est un « indicateur composite qui mesure trois dimensions du bien-être humain : revenu, éducation et santé »(39(*)). Il constitue donc un baromètre de l'évolution du bien être humain et un outil de comparaison entre les différentes régions.

Ainsi l'IDH est un outil synthétique de mesure du développement humain qui chiffre le niveau moyen atteint par chaque pays, sous trois aspects essentiels selon le rapport précité :

· Longévité et santé, représentés par l'espérance de vie à la naissance.

· Instruction et accès au savoir, représentés par le taux d'alphabétisation des adultes (pour deux tiers), et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus (pour un tiers).

· Possibilité de disposer d'un niveau de vie décent, représentée par le PIB par habitant (en parité de pouvoir d'achat, PPA)

Le calcul de l' IDH se fait après avoir établi un indice pour chacune de ces dimensions. Et la détermination de ces indices dimensionnels, c'est-à-dire correspondant à l'espérance de vie, au niveau d'instruction et au PIB, passe à chaque fois par la définition d'une fourchette de variation, avec un minimum et un maximum.

Les résultats obtenus dans chaque dimension sont exprimés par une valeur comprise entre 0 et 1 selon la formule suivante (40(*)) :

Indice dimensionnel = valeur constatée - valeur minimale

Valeur maximale - valeur minimale

L'IDH correspondra à la moyenne arithmétique de ces indices dimensionnels.

NB. Les valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'IDH se présentent comme suit

CRITERES

VALEUR

MAXIMALE

VALEUR

MINIMALE

Espérance de vie à la naissance (années)

85

25

Taux d'alphabétisation des adultes (%)

100

0

Taux brut de scolarisation combiné (%)

100

0

PIB par habitant (en PPA)

40000

100

Source : PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2005, p 353

5. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DU DEVELOPPEMENT

Du point de vue social, nous résumons ci-dessous les idées de Banyaku Luape Epotu(41(*)) qui révèle que trois paradigmes explicatifs sont d'usage classique pour l'appréhension du phénomène du développement correspondant à trois courants d'analyse : politique, économiste et culturaliste.

A. Le paradigme des choix politiques qui privilégie les variables idéologiques et socio-politiques comme cadre analytique déterminant ou décisif du phénomène de développement :

Le développement répond ainsi à un engagement qualitatif du pouvoir

politique aux choix optimaux avec comme charges principales :

a. la mobilisation de toutes les forces sociales productives,

b. la prise en compte des intérêts de toutes les formations sociales,

c. la distribution et la redistribution des surplus dégagés de toutes les réalisations sociales.

L'Etat devient alors un cadre de négociation et de conciliation répondant à une

multitude de situations des conflits entre les classes dominantes et les nouvelles

classes moyennes ou entre les acteurs capitalistes et les acteurs sociaux démunis

ou dominés.

Les différents courants sociaux contemporains ont établi que le développement, même capitaliste, ne peut être fondé ni sur le libre jeu des forces entre les différentes catégories socio-économiques, ni sur les simples motivations des individus ou des groupes sociaux d'intérêts et moins encore sur la spontanéité de l'évolution sociale.

L'intervention de l'Etat est donc nécessaire car le pouvoir politique est l'instrument le mieux qualifié pour opérer des choix optimaux qui tiennent compte d'intérêts de toutes les catégories et forces sociales d'un Etat.

B. Le paradigme de rationalité économique qui répond à des considérations et préoccupations de la logique économique de développement.

Les courants libéraux soutiennent fondamentalement le point de vue qui

privilégie l'autonomie sociale de la dynamique du développement.

Ainsi le processus du développement est considéré comme la généralisation de la rationalité économique en termes de meilleures applications et gestions pour la réalisation des utilités socio-économiques à coûts décroissants et à rendements croissants, c'est-à-dire à forte productivité.

La croissance et le progrès socio-économique ne peuvent être que le résultat d'une rationalité économique dont la compétitivité constitue le critère déterminant de la qualification des issues socio-économiques.

La rationalité économique est donc la qualification de meilleurs choix et l'efficacité pour la réalisation de meilleures issues dans un cadre de libre compétition.

C. Le paradigme socio-culturel qui situe l'analyse du développement au niveau de l'intégralité socio-culturelle, de l'épanouissement humain et social. L'intégralité du processus de développement consiste en l'édification d'un ordre social qualificatif par la revalorisation de l'homme dans toutes ses conditions d'existence matérielle et morale. Ainsi l'homme est placé dans sa dimension socio-culturelle, au centre de l'exigence de la qualité sociale, de l'épanouissement humain et social, réflexif et éthique. Il s'agit donc au total d'un engagement collectif pour le mieux être conditionné par l'élévation des normes et pratiques sociales, par l'amélioration des rapports sociaux, par la promotion des échanges, des connaissances, d'informations et d'autres valeurs identificatrices, figuratives et intellectuelles qui constituent les vecteurs socio-culturels du développement.

IX CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE

Nous venons ainsi de définir les concepts clés de notre étude, ce chapitre nous a donc fourni des outils pour la vérifications de nos hypothèses et nous a permis en même temps de baliser le chemin de notre mémoire et d'aborder notre chapitre II intitulé : Diagnostic sur la situation socio-économique au Congo.

CHAPITRE II. DIAGNOSTIC SUR LA

SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE

EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

DU CONGO 

Sous ce point nous allons réviser l'économie congolaise pour pouvoir déterminer ses grandes évolutions, ce chapitre va donc nous permettre de faire un état de lieux de l'économie congolaise en ;

· présentant son aperçu général et en

· analysant l'évolution économique et sociale du Congo de 1997 à 2008.

Le présent chapitre va être l'occasion de vérifier notre première hypothèse, à savoir, que les programmes économiques exécutés de 1997 à 2008 sont inefficaces et inadaptés par rapport aux objectifs arrêtés.

I. APERCU GENERAL DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

La République Démocratique du Congo est le troisième pays d'Afrique subsaharienne en termes de population estimée à 60 millions d'habitants, après le Nigeria et l'Egypte, et le deuxième en termes de superficie. Elle est dotée d'abondantes ressources humaines et naturelles (agricoles, minières, énergétiques, halieutiques, touristiques...), parmi lesquelles une forêt tropicale qui est la deuxième au monde par sa superficie, des sols fertiles, des pluies abondantes et des ressources minérales variées et considérables dont l'exploitation devrait être le gage de son développement économique et social.

A l'indépendance en 1960, le pays disposait d'un tissu économique intégré qui s'est, à la suite des troubles, des sécessions, pillages, guerres et mesures politico-économiques inconséquentes, totalement disloqué compromettant ainsi les bonnes perspectives de son développement. Quarante neuf ans après, l'économie du pays se trouve dans un état de marasme et de déliquescence tel qu'un diagnostic sans complaisance doit être posé de façon à relever les problèmes à la base et proposer des pistes de solutions susceptibles d'engager l'économie sur une relance soutenue et durable.

Difficile donc de comprendre ce paradoxe de cette économie exceptionnellement dotée par la nature qui ne réussit que de maigres performances comme l'affirma M. Nzanda-Buana K.(42(*))

L'économie congolaise est à l'heure actuelle une des économies les moins compétitives d'Afrique (43(*)). Elle occupe, en 2008 selon la Banque Mondiale, le 178ème position, c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du monde considérés d'après leurs capacités à offrir de réelles facilités de faire des affaires(44(*)).

La République Démocratique du Congo est donc l' un des dix pays les plus pauvres du monde, et les inégalités y sont très marquées. Environ 80% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44% des femmes et environ 22% des hommes n'ont aucun revenu. Les disparités régionales sont très fortes, avec un taux de chômage très élevé avoisinant les 40%, des salaires et des prestations sociales dérisoires dans tout le pays.(45(*))

Après une période de relatif dynamisme économique, la République démocratique du Congo a subi une sévère dépression entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000 liée à une gestion marquée par la corruption, puis aux guerres civiles qui ont ravagé le pays.

Cependant l' agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9% du PIB en 1997, et occupant 66% de la population active.(46(*))

D'une manière générale, une baisse d'activités et de production est observée dans tous les secteurs. D'exportateur de plusieurs produits agricoles tant vivriers que de rente, le pays en est devenu importateur pour couvrir les besoins de la population et de ses industries. Occupant jadis les premières positions dans la production de plusieurs minerais (cuivre, cobalt, diamant, étain...), le pays se contente aujourd'hui des places marginales.

C'est ainsi que nous allons examiner l'état actuel de l'économie dans les secteurs miniers, agricole et de transport et communication.

1. SECTEUR MINIER

Les espoirs de croissance économique reposent sur l'industrie extractrice, en particulier l' exploitation minière, mais cette dernière ne tire que partiellement profit de la grande richesse du sous-sol du pays. En 1997, le secteur secondaire ne comptait que pour 16,9% du PIB. La RDC était le quatrième producteur mondial de diamants durant les années 1980 et cette activité constituait encore la majorité des exportations (717 millions d' USD, soit 52% des exportations en 1997) (47(*)).

Les principales exploitations de cuivre et de cobalt sont régies par une entreprise publique, la Gécamines (ancienne Union minière du Haut Katanga). La production de la Gécamines a continué de baisser au cours des années 2000, en raison de la morosité du marché du cuivre.

La RDC est également un producteur de pétrole (24 000 barils par jour en 2003), les lieux d'extraction se localisant principalement sur la côte (terminal du Port de Banana). La région du Lac Albert abrite également un important gisement que le pays envisage d'exploiter ensemble avec l' Ouganda suivant les accords signés entre les deux gouvernements en 2008.

Traditionnellement, l'exploitation minière (cuivre, cobalt, diamant, or, zinc et autres métaux non-ferreux) et pétrolière représente quelque 75 % de ses recettes totales à l'exportation et 25 % environ de son PIB.(48(*))

Le PIB par habitant est l'un des plus bas du monde. Dans les années 80, il ne représentait que le tiers de ce qu'il était en 1962, et il a continué à baisser durant les années 90. En effet, il est passé de 380 USD (en dollars constants) en 1960 à 224 USD en 1990, puis 91 USD en 2006 enfin estimé à moins de 90$ USD en 2008(49(*)).

2. SECTEUR AGRICOLE ET D'ELEVAGE

Les exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 % du PIB en 2006, contre 40 % en 1960.

Jadis florissant, avec une production plus réduite, le secteur agricole aujourd'hui du Congo -totalement paralysé- connaît une asthénie de productivité conduisant 73 % de la population congolaise à vivre en insécurité alimentaire(50(*)), les importations de denrées alimentaires (produits de première nécessité) augmentent et les exportations des produits de rente baissent. La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de subsistance malgré des conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans l'année. De plus, 34 % du territoire national sont de terres agricoles dont 10 % seulement sont mises en valeur).

Ce problème sectoriel, partiellement lié à la faiblesse de la productivité, relève de problèmes d'accès au marché, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'oeuvre agricole (suite aux conflits et aux maladies endémiques) et des semences de qualité, de l'utilisation de techniques inappropriées, et du manque d'instruments de travail adéquats.

Cependant, l' agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9% du PIB en 1997. Les principales productions exportées sont le café, l' huile de palme, le caoutchouc, le coton, le sucre, le thé, et le cacao tandis les cultures vivrières concernent essentiellement le manioc, la banane plantain, le maïs, l' arachide, et le riz.

L' élevage, dont les capacités potentielles varient entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6 à 1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité du gouvernement(51(*)). Il est peu développé en République démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé, sévit à l'état endémique dans la plupart des régions basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du sud-est ( Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le bétail y aurait été introduit par des populations tutsies venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins vétérinaires sont peu pratiqués.

Les effectifs du cheptel bovin ont été estimés au niveau national à environ 11 277 130 têtes. Ils sont en constante baisse depuis 1990, avec une chute de 11% en 1993 et 18% en 1995. Outre ce troupeau, dans presque tous les villages, un petit cheptel de caprins, de porcs, d'animaux de basse-cour (volailles) vit en liberté autour des cases et à la périphérie des villes. D'une manière générale, même si la viande, surtout les morceaux "nobles", est de moins en moins consommée par les couches défavorisées, qui privilégient les bas morceaux (capa), la poule (1 000 t. importées mensuellement) ou le poisson bon marché dans leur alimentation, la production de viande et de volailles reste insuffisante et contraint de recourir aux importations. De même, la production d'oeufs et de lait est très insuffisante.

3. SECTEUR DE TRANSPORT ET DE COMMUNICATION

Le Congo est comme on le sait, un pays semi enclavé du fait qu'en plus de la faible densité de ses voies de communication intérieures (0,074 km de voies de communication au km².), elle ne possède qu'une façade maritime, sur l' océan Atlantique, de 37 km alors que pour un pays aussi vaste (2 345 000 km²), les infrastructures jouent un rôle majeur.

La situation du système des transports en République Démocratique du Congo est désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une insuffisance totale de l'offre des services de transports, accentuée par le mauvais état des infrastructures existantes et par une non-satisfaction chronique de la demande.

Le réseau de transports n'offre plus aux secteurs économiques les infrastructures et les services qui puissent favoriser les échanges de toutes natures et qui améliorent la mobilité des personnes et des biens. Cette carence constitue un obstacle majeur à la croissance et au développement économique, entravant les échanges commerciaux, et restreignant l'accès des populations aux services sociaux de base.

II. EVOLUTION ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA RDC DE 1997 A 2008

La situation sociale du pays reste précaire, avec une pauvreté prévalant sur l'ensemble de son territoire.

L'espérance de vie s'établit à 43 ans, la mortalité des moins de 5 ans est supérieure à 200 pour mille naissances vivantes, et l'Indice de développement humain a baissé de plus de 10 pour cent au cours des dix dernières années ; le pays se classe désormais au 167ème rang sur 177 pays.(52(*))

Les chances pour le pays de réaliser les « Objectifs du millénaire pour le développement » (OMD) d'ici 2015 sont minces. Il faudra accroître significativement les dépenses publiques dans les secteurs sociaux clés et continuer à dépendre des partenaires non gouvernementaux pour la prestation des services.

Les déplacements à grande échelle des populations, la violence, les violations des droits humains et la paupérisation des populations ont causé d'énormes souffrances psychologiques et la détérioration du tissu social, entraînant l'éclatement des familles et d'autres réseaux de solidarité.

Résultat, les filets de sécurité traditionnels ne fonctionnent plus, et les réseaux sociaux, qui sont essentiels pour le redressement de l'économie, ont aussi été sérieusement bouleversés.

La situation économique est aujourd'hui bien plus catastrophique qu'elle ne l'était à l'indépendance. La désorganisation de l'offre et l'érosion presque continue de la demande l'ont entraînée depuis les années 70 dans une spirale négative, provoquant l'informalisation de secteurs entiers, voire leur « criminalisation », jusqu'à ce que le pays s'installe dans une économie de guerre à la fin des années 90(53(*)). En 1990, selon un Rapport de la conférence nationale souveraine, le secteur informel représentait près de 60% des activités économiques. Plus de 18 ans après, il est évident que ce pourcentage représente plus de 80% des activités.

Selon les statistiques du BIT la population oeuvrant dans l'économie informelle est estimée à 19 871 347 personnes soit 72 % de la population en âge actif.

La situation économique qui a prévalu entre 1990 et 2000 semble refléter ce que Tshiunza Mbiye qualifie de « triangle maléfique de l'hyper-inflation, de l'hyper-dépréciation et de l'hyper-recession » (54(*))

L'évolution de l'économie de la République Démocratique du Congo de 1997 à ce jour fait donc partie d'une période aussi dramatique que les autres, période dite « années de la déglingue économique », selon la terminologie spécialement utilisée par le Rapport OBSAM(55(*)), allant de 1991 à ce jour, cette évolution reflète la tendance générale de cette économie depuis 1960, tendance qui se caractérise par la chute de la quasi-totalité des grandeurs macroéconomiques qui connaissent une reprise et une certaine relance les dernières années de la dite période. Il s'agit du Produit Intérieur Brut (PIB) global et par habitant, de l'inflation galopante, de l'effritement du pouvoir d'achat des consommateurs, et enfin d'une forte instabilité du taux de change.

Cette évolution de l'économie congolaise est analysée au travers les agrégats macroéconomiques suivants : PIB et taux de croissance, l'inflation, le taux de change, la population, le commerce extérieur, la dette extérieure et le budget.

1. Evolution du PIB ET DU TAUX DE CROISSANCE

Tableau n°1 : Evolution du PIB et du taux de croissance du Congo

Démocratique de 1995 à 2008

 

TAUX DE CROISSANCE DU PIB en %

PIB (à prix courants)

PIB (à prix constants 2000)

 

 

en milliards de Fc

en millions de $

par habitant en $

en milliards de Fc

en milliards de $

par habitant en $

1995

-3,9

0,40

5 109,68

112,38

362,64

5,25

115,5

1996

-1,1

2,90

5 286,59

112,88

358,6

5,19

110,9

1997

-5,4

7,80

5 908,26

122,84

339,21

4,91

102,2

1998

-1,7

9,99

4 099,62

84,17

333,32

4,83

99,1

1999

-4,3

51,82

4 935,62

97,96

319,08

4,62

91,7

2000

-6,9

297,07

4 302,70

82,59

297,07

4,3

82,6

2001

-2,1

1 407,55

6 812,24

127,32

290,83

4,21

78,7

2002

3,5

1 922,20

5 547,79

100,96

300,91

4,36

79,3

2003

5,8

2 298,66

5 675,69

100,57

318,34

4,61

81,7

2004

6,6

2 601,00

6 530,25

112,67

339,48

4,92

84,8

2005

7,8

3 396,23

7 168,37

120,08

365,96

5,3

88,8

2006

5,6

4 066,60

8 688,39

141,3

386,39

5,6

91

2007

6,3

5 234,36

10 130,76

159,96

410,82

5,95

94

2008

5,9

5 234,36

10 130,76

159,96

410,82

5,95

85

Source : Banque Central du Congo, Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008

2008 : estimations

A la lecture du tableau n°1 ci-dessus et ceci d'après les données du PIB à prix constants, nous constatons que la République Démocratique du Congo est sortie progressivement d'une longue crise économique qui avait atteint son paroxysme au cours de la décennie quatre-vingt dix. En effet, le taux de croissance est resté dans le négatif jusqu'en 2001. Cette période d'évolution concomitante de l'hyperinflation (voir tableau n° 2 ci-dessous) et de la récession s'est achevée en 2002.

Graphique n°1 : Evolution du taux de croissance du Congo Démocratique de

1995 à 2008

Source : établi sur base des données de notre tableau n°1, p.31.

En effet, après l'arrêt de la récession en 2001 (- 2,1% contre -6,9% en 2000), l'économie Congolaise a retrouvé le sentier des taux de croissance positifs dès 2002 avec un repli en 2006 (5,6% contre le pic de 7,8 en 2005) suite à l'organisation des élections. Depuis lors il évolue en dents de scie avec 6,3% en 2007 avant de chuter à 5,9% en 2008 alors qu'il était préalablement estimé d'abord à 12% puis à 8,2%.

Cependant la comparaison du PIB à prix constant, en prenant 2000 comme année de base, décrit une autre réalité c'est-à-dire en lieu et place de la croissance, nous constatons une certaine évolution du PIB et dans cette logique, la majorité des Congolais ne ressentent pas dans leur vécu quotidien les effets positifs sous forme d'amélioration du bien-être, liés à cette évolution favorable des indicateurs macroéconomiques, particulièrement celle de la croissance économique; au point où certains estiment carrément que les statistiques qui font état de l'amélioration de la croissance économique sont tout simplement tronquées.

Les prévisions ne sont guère brillantes avec l'avènement de la dernière crise financière internationale dont les effets sur le secteur réel de l'économie nationale ont commencé à se manifester. Cette évolution refléterait le ralentissement des exportations, notamment des produits miniers et agricoles, dans un contexte international difficile caractérisé par la récession qui touche un nombre de plus en plus important des pays partenaires de la RD Congo.

En effet la contraction de la demande consécutive au repli des investissements directs étrangers et des exportations, a conduit à la chute des prix des matières premières sur lesquelles notre économie se repose d'une part, et à la baisse des valeurs et capitalisations boursières, d'autre part, expliquant les perturbations connues à la deuxième moitié de l'année 2008

2. Evolution du taux d'inflation

Tableau n°2 : Evolution du taux d'inflation en RDC de 1995 à 2008

Année

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Tx d'inflation en %

370

693

13,7

135

484

511

135

18

4,4

9,22

21,3

12,8

8,9

26

Source : Tableau recomposé par nous sur base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars 2006)

Le taux d'inflation qui était de 693% en 1996 est tombé à 13,7% en 1997 après la prise du pouvoir par l'AFDL le 17 mai 1997.

Malheureusement, il a vite connu une ascension passant successivement à 134,8%, 483,7% et 511,2%, respectivement en 1998, 1999 et 2000.

De 2002 à 2004, le taux d'inflation a connu une baisse extraordinaire passant successivement à 135,1%, 18% jusqu'à chuté à 4,4% en 2004.

Malheureusement, une évolution négative a suivi cette période de stabilité ; le taux d'inflation est passé à 9,22%, puis à 21,27% respectivement en 2004 et 2005.

Une suite heureuse a suivi cette période où nous observons une baisse successive du taux d'inflation à 12,78% et 8,9% respectivement en 2006 et 2007.

L'année 2008 est cependant caractérisée par une augmentation du taux d'inflation qui est passé de 8,9% à 26% par rapport à l'année 2007.

On constate ainsi que le Congo vit depuis près de deux décennies une inflation par le coût et l'inflation par la demande, qui du reste est aussi importée et accentuée par la crise énergétique.

Graphique n°2 : Evolution du taux d'inflation au Congo Démocratique de

1995 à 2008

Source : établi sur base des données De notre tableau n°2 ci-dessus

Au fil des années, le `seigneuriage' monétaire s'est présenté comme un moyen commode pour l'Etat de se procurer des ressources, mais aussi un facteur très aggravant de l'inflation ; C'est à l'occasion de l'exécution du PIR et du PEG - deux programmes de redressement, l'un appuyé techniquement par le FMI et l'autre bénéficiant de son concours financier - que l'hyperinflation à trois chiffre a été cassée. Mais pour combien de temps ?

3. Evolution du Taux de Change

Tableau n° 3 : Evolution du taux de change au Congo Démocratique de

1995 à 2008 ; Taux moyen annuel

 

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Tx de change

1,45

15

21,8

206,6

346,5

405

398,3

476

468

509

639,3

Source : Tableau recomposé par nous sur base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars 2006)

L'observation des données du tableau n°3 ci-dessus livre l'évolution du taux de change moyen annuel de 1998 à 2008 et cela montre l'ampleur de l'érosion monétaire tout au long de la période. Ce qui décrit en même temps l'ampleur de la perte du pouvoir d'achat des agents économiques combinée avec les fortes tensions inflationnistes permanentes dans l'économie nationale. Dans onze ans la monnaie nationale s'est dépréciée de 44.090% par rapport au dollar américain.

M. Nzanda - Buana K. souligne que l'évolution de l'économie congolaise à partir de 1997 montre clairement qu'il existe deux sous périodes, celle du règne de Laurent Désiré Kabila dominée principalement par l'unilatéralisme politique, l'économie des interdits et des commandements, des guerres d'agression et de rébellions avec notamment(56(*)) :

Ø l'interdiction des activités libres des bureaux de change qui se voient suspendus de leurs activités par le refus du renouvellement des agréments du bureau de change par la Banque Centrale du Congo,

Ø la réinstauration de la vieille pratique surannée des licences d'importation et d'exportation, ainsi que de l'obligation de rapatrier des devises au taux de change figé à 4,5 CDF pour un dollar US. d'avril 1999 au 25 janvier 2000,

Ø et enfin , le 17 septembre 1999, le durcissement par le gouvernement de sa politique en interdisant purement et simplement la détention des devises, ordonnant à tout détenteur de celles-ci de les reverser en banque, ainsi que la délivrance des licences d'agrément des bureaux de change et leur fermeture sans oublier l'instauration du contrôle des prix, le blocage du taux de change et tant d'autres restrictions à la libre circulation monétaire édictées par les nouvelles dispositions de change ; tout cela contre toute logique libérale et contre la vérité des prix.

La deuxième sous- période, celle coïncidant avec le règne de Joseph KABILA, poursuit M. Nzanda-Buana, est caractérisée par des mesures de libéralisation économique et un certain assouplissement du climat politique intérieur par rapport à la sous -période de L.D. Kabila.

Le gouvernement congolais avait décidé de pratiquer le fixing du taux de change à partir de 1997 alors qu'il ne disposait pas des moyens de cette politique. Il en est résulté une forte disparité entre le cours de change officiel et le cours parallèle avec tout ce que cela comportait comme coût pour l'économie nationale qui du reste est fortement tournée vers l'extérieur.

Pour restaurer l'ordre sur le plan monétaire le gouvernement décidera en 2001 dans le cadre du PIR d'unifier les deux cours de change.

Graphique n°3 : Evolution du taux de change au Congo Démocratique de

1995 à 2008

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EN RDC DE 1998 A 2008

1,45

15

21,82

206,62

346,48

405

398,3

476

468,05

508,63

639,3

0

100

200

300

400

500

600

700

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Taux De

change

Source : établi sur base des données de notre tableau n°3, p 34.

Le taux de change en RD Congo reste caractérisé par une évolution cascadée depuis la mise en place des programmes de réformes économiques en 2001. Le franc congolais a enregistré de périodes aussi bien d'appréciation que de dépréciation, qui sont toutefois sans commune mesure avec le cycle des dépréciations intempestives et continues vécues tout au long des années 90.

4. EVOLUTION DE LA POPULATION ET DE L'IDH

Tableau n° 4 : Evolution de la population au Congo Démocratique de

1995 à 2008

 

Population Résidente

Population occupée (salariée)

Taux de croissance demographique en%

TAUX DE CHOMAGE en %

IDH

PIB/tête
au prix de 2000

1995

45 468 500

6 981 300

6,45

68,60

0,37

115,5

1996

46 832 500

8 832 800

3,00

70,00

0,38

110,9

1997

48 097 000

7 005 200

2,70

70,20

0,36

102,2

1998

48 707 000

8 539 100

 3,39

65,80

0,37

99,1

1999

50 384 000

8 630 600

 3,44

66,50

0,39

91,7

2000

52 100 000

8 790 700

 3,41

66,90

0,39

82,6

2001

53 506 700

11 383 500

2,70

49,00

0,40

78,7

2002

54 951 400

11 567 400

2,70

49,10

0,40

79,3

2003

56 434 000

11 972 600

2,70

48,50

0,40

81,7

2004

57 957 700

12 380 200

2,70

35,40

0,39

84,8

2005

59 696 400

12 688 300

3,00

39,60

0,39

88,8

2006

61 487 300

13 093 900

3,00

41,20

0,40

91

2007

63 331 900

13 303 400

3,00

43,20

0,39

94

2008(e )

 65 000 000

 15 000 000

3,00

 45,00

 0,37

 85

Source : Tableau recomposé par nous sur base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars 2006)

2008 : estimations

La finalité de toute politique économique est l'amélioration du bien être de la population. Si la croissance est mesurée à partir du PIB par tête, le bien-être est appréhendé par l'indice du développement humain (IDH)

Comme nous l'avons remarqué au tableau n°1, l'économie congolaise a retrouvé le sentier de la croissance à partir de 2002 après plus d'une décennie de régression de l'activité réelle et ceci sans l'amélioration du bien être de la population au vu de l'IDH qui n'a jamais dépassé 0,40 ainsi que le PIB par habitant qui se situe à moins de 100$ US suivant toujours le même tableau.

En effet selon Vincent Ngonga Nzinga et Benoît Kudinga (57(*)), entre 1989 et 2001, la situation économique au Congo est caractérisée par la chute de l'activité intérieure : établi à 565,7 milliards de CDF, le PIB, exprimé au prix de 2000, est tombé à 290,8 milliards de CDF, en 2001, soit une destruction de la richesse intérieure de 48,6%.

Par ailleurs, la population, qui était évaluée à 32,5 millions d'habitants à fin 1989, est passée à 53,5 millions d'habitants en 2001, soit une expansion démographique de 65,0%. Il en résulte ainsi, qu'au cours de cette période, le rythme de progression de la population a été de loin supérieur à celui de la production intérieure, expliquant, de ce fait, la réduction drastique du PIB par tête.

Calculé aux prix de 2000, le PIB par tête était situé à 237,6 USD en 1989 et a atteint son niveau le plus bas de l'histoire de la RDC au cours de l'année 2001 où il s'est établi à 78,7 USD. L'évolution de cet agrégat qui n'a pas franchi le cap de 100 USD à fin 2008 prouve déjà à suffisance la détérioration du niveau de vie de la population congolaise.

Graphique n°4 : Evolution de l'IDH au Congo Démocratique de 1995 à 2007

IDH

0,375

0,363

0,365

0,385

0,388

0,396

0,398

0,398

0,34

0,35

0,36

0,37

0,38

0,39

0,4

0,41

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Années

IDH

IDH

Source : établi sur base des données de notre tableau n°4, p 36.

Bien que ce graphique semble indiquer une certaine amélioration du bien-être, en réalité le Congolais moyen vit bien en deçà de ces niveaux.

Cette réalité est expliquée du fait que la plupart de ces valeurs sont données en terme courant sans tenir compte du déflateur prix.

Graphique n°5 : Evolution du taux de chomage du Congo Démocratique de

1995 à 2007

Source : établi sur base des données de notre tableau n°4, p 36.

Il se dégage que les valeurs reprises dans le graphique ci haut, sont apparemment non-conformes à la tendance générale de l'économie comme le décrit M. Nzanda-Buana au vu de l'évolution des prix, des taux de change correspondants ainsi que des salaires, de l'aggravation du chômage et même de la pauvreté livrés par ailleurs par les tendances générales empiriques de l'économie au terme des données statistiques douteuses et quelques fois tronquées.(58(*))

5. Commerce extérieur de la RDC

Tableau n° 5 : Evolution du commerce extérieur au Congo Démocratique

de 2000 à 2007

 

EXPORTATIONS
$

IMPORTATIONS
$

Net Export et déficit commercial

IMPORTATIONS
en % du PIB

EXPORTATIONS
en % du PIB

2000

823,5

697,1

126,4

6,7

6,5

2001

900,7

806,8

93,9

15,4

14,2

2002

1131,7

1080,9

50,8

21,5

24,4

2003

1374,1

1594,3

-220,2

34,1

27

2004

1917,2

1975,1

-57,9

38

35,1

2005

2071,6

2473,7

-402,1

34,3

34,9

2006

2704,6

2891,7

-187,1

34,7

35

2007

4165,5

4380,7

-215,2

 

 

Source : Tableau recomposé par nous sur base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars 2006)

L'un des facteurs à la base des médiocres performances de la RDC dans le commerce extérieur, et qui exige un soin particulier, demeure l'exiguïté de son réseau commercial.

Le Congo subit les prix mondiaux (price-taker ou preneur de prix) a la fois, des produits qu'elle exporte, vu l'étroitesse de son débouché d'autant plus qu'elle s'adresse essentiellement aux pays industrialises et, particulièrement, à l'Union européenne.

Graphique n°6 : Evolution du commerce extérieur du Congo Démocratique de

2000 à 2008

Source : établi sur base des données de notre tableau n°5, p 38.

Les exportations ont chuté de 1,5 milliard de dollars en 1996 à environ 800 millions en 1999. Malgré la progression enregistrée depuis 2000, les exportations, représentant 1,3 milliard de dollars en 2003, n'ont pas encore retrouvé le niveau des années 1990. Cependant, depuis 2001, la part des exportations dans le PIB s'est accrue, de 14,2% en 2001 à 35% en 2006.

Parallèlement, la part des importations est en forte hausse (passée de 15,4% du PIB en 2001 à 34,7% en 2006), traduisant la reprise des investissements d'infrastructures et la mise en place du réseau GSM. Cette évolution a entraîné un déficit commercial, qui s'élevait à plus de 0,4% du PIB en 2004(59(*)).

En 2003, les flux d'investissements étrangers ont atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6% de la formation brute de capital fixe. Les IDE (investissements directs étrangers) au Congo se sont élevés à 500 millions de dollars en 2006, contre 405 millions en 2005 et une moyenne annuelle de seulement 5 millions entre 1990 et 2000. Les investisseurs étrangers, plus particulièrement les Chinois et les Sud-Africains, ont diversifié leurs placements dans le secteur minier mais également dans l' énergie et le secteur bancaire(60(*)).

L'analyse montre que ces données sont tronquées voir douteuses car le commerce international étant un facteur déterminant de la croissance ; ces différentes évolutions des importations et des exportations devraient ipso facto entraîner le changement dans la structure économique du pays, ceci n'est pas le cas pour l'économie congolaise.

6. DETTE EXTERIEURE DE LA RD CONGO

Tableau n° 6 : Evolution de la dette extérieure du Congo Démocratique

de 2000 à 2008

Années

Dette Extérieure

Service de la dette (en millions $)

Service effectué

Arriérés

Exportations (en millions $)

ratio du service de la dette /exportations en %

2000

6336,4

7450

0

7450

823,5

904,68

2001

9981,6

1551,8

506,2

1043,6

900,7

172,29

2002

9981,6

1075,9

32,2

1043,7

1131,7

95,07

2003

10403,5

1141,2

124,5

1016,7

1374,1

83,05

2004

10943,3

954,6

89,6

865

1917,2

49,79

2005

9999,6

787,5

143,51

643,9

2071,6

38,01

2006

10364

846,5

139,02

707,5

2704,6

31,30

2007

10344,3

1103,1

163

940,1

4165,5

26,48

Source : Tableau recomposé par nous sur base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars 2006)

La dette extérieure du Congo Kinshasa qui était estimé à 9 milliards de dollars US vers la fin du règne du Président Mobutu, s'est revelée sous estimée au lendemain de la chute du Maréchal. M. Nzanda-Buana  la situe à environ 14 milliards de dollars US.(61(*))

L' aide publique au développement a repris progressivement depuis 1999, et le soutien financier de la communauté internationale est l'une des clés du redressement économique.

· Le FMI a accordé un prêt de 750 millions de dollars dans le cadre de la FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance) sur la période 2002-2005,

· la Banque mondiale un prêt de 450 millions de dollars dans le cadre de son ERC (Crédit pour la reprise économique), 214 millions ayant été approuvés en septembre 2003 et 200 millions en février 2004.

· En 2004, l'aide extérieure dépassait un milliard de dollars, dont près des deux tiers provenaient des institutions multilatérales (62(*)).

Graphique n°7 : Evolution de la dette extérieur du Congo Démocratique de

2000 à 2008

Source : établi sur base des données de notre tableau n°6, p 40.

En 2001, le retour de la République Démocratique du Congo dans le giron financier international bute sur un problème : dépendant des financements extérieurs pour sa reconstruction, le pays doit régler de manière urgente le problème de ses arriérés, afin de régulariser sa situation financière, de profiter de nouveaux prêts et de participer à l'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE).

La réaction du gouvernement de l'époque ne se fait pas attendre : les remboursements reprennent vigoureusement à partir de 2002. Cette régularisation permet au gouvernement congolais d'accéder à une gigantesque opération en deux phases de restructuration de sa dette et d'entrer dans le cadre de l'initiative PPTE.

La première phase de juin-juillet 2002 consiste à régler le remboursement des arriérés congolais envers le FMI et la Banque mondiale. Le processus vise à garantir le remboursement des vieilles dettes impayées par une opération de "consolidation", c'est-à-dire en remplaçant les arriérés par de nouvelles dettes à un taux d'intérêt "concessionnel". Concrètement, quatre pays (Belgique, France, Suède, Afrique du Sud) prêtent la somme nécessaire au gouvernement congolais pour qu'il rembourse ses arriérés au FMI. Ensuite, le FMI prête la somme nécessaire (522 millions de dollars) au gouvernement congolais pour qu'il rembourse ces prêts d'États. Dans le même temps, la Banque mondiale prête 330 millions de dollars au Congo pour que le pays liquide ses arriérés à son égard.

Au final, la République Démocratique du Congo a troqué ses arriérés multilatéraux contre une nouvelle dette due au FMI et à la Banque Mondiale. Un mécanisme d'apurement a également été conclu avec la Banque Africaine de développement.

La seconde phase, en septembre 2002, consiste à restructurer la dette congolaise due aux quatorze pays créanciers rassemblés dans le Club de Paris. La dette congolaise due au Club de Paris est évaluée à 10,3 milliards de dollars, dont près de 90% sont des arriérés accumulés depuis le dernier accord entre le Club de Paris et le Zaïre de Mobutu, en 1989. L'accord de septembre 2002 débouche sur l'annulation de 4,6 milliards de dollars de dettes, ce qui correspond au montant des arriérés sur le principal de la dette extérieure congolaise, et sur le rééchelonnement de 4,3 autres milliards.

Si l'on additionne la portée des deux phases de l'opération, 60% de la dette extérieure congolaise ont été restructurés. L'allègement a permis une réduction du service de la dette de 36 millions de dollars en 2003, 100 millions en 2004 et 173 millions en 2005. De leur côté, les bailleurs de fonds qui ont financé cette opération ont comptabilisé ces montants en aide publique au développement, ce qui leur a simultanément permis d'afficher des montants d'aide en hausse : sur les 8,5 milliards de dollars d'augmentation de l'aide à destination de l'Afrique subsaharienne entre 2001 et 2003, 5,1 milliards proviennent de la seule opération d'allégement de la dette du Congo

7. Evolution du budget

Tableau n° 7 : Evolution du budget du Congo Démocratique

de 2000 à 2006

 

BUDGET
(en millions de$)

RECETTES

DEPENSES

SOLDE

2000

508,4

1057,7

-549,3

2001

322,5

326,4

-3,9

2002

426,7

375,9

50,8

2003

429,3

574,1

-144,8

2004

633,1

841,8

-208,7

2005

847

1121,9

-274,9

2006

923,9

2110,5

-1186,6

Source : Tableau recomposé par nous sur base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars 2006)

La mauvaise gestion du budget est une des causes majeures à l'aggravation de la situation économique et financière du Congo, comme l'affirme M. Nzanda-Buana K.(63(*)) qui stigmatise la bonne vieille habitude congolaise de prévoir moins de dépenses que ce que l'on va réellement dépenser et de prévoir dans le budget de l'Etat plus de recettes que ce que l'on n'est capable de les encaisser.

Le budget est largement dépendant des ressources extérieures sous forme de dons et de prêts qui dépassent souvent les recettes propres de l' État. Pour l'année 2004, l'appui direct au budget s'élève à plus de 240 millions de dollars, provenant de la Banque mondiale et de la BAD ( Banque africaine de développement). Les recettes fiscales, qui avaient plafonné à 6,9% du PIB en 2003 (exerçant de fortes pressions sur le budget de l'État), auraient atteint 7,9% du PIB en 2004 grâce à un effort ciblé sur les grands contribuables et l'administration des douanes.(64(*))

Le gonflement des dépenses budgétaires est principalement lié à la mise en place des institutions de la transition politique et au coût du maintien de la paix. Dans ce contexte, l'État a dû maîtriser ses autres dépenses, notamment les charges communes comme le carburant, et réduire le gaspillage. Les subventions et les exonérations en matière de produits pétroliers ont notamment été supprimées, l'augmentation des cours mondiaux du pétrole étant répercutée sur le prix à la pompe et sur le prix du transport par l'application d'un mécanisme automatique. Le montant des arriérés accumulés, notamment avant l'année 1997, demeure un problème important. Certains fonctionnaires ne sont plus payés depuis des années.

Actuellement, les dépenses de santé, d'éducation et d'infrastructures économiques de base dépendent exclusivement des financements extérieurs (65(*)).

Graphique n°8 : Evolution du budget du Congo de 1995 à 2006

Source : établi sur base des données de notre tableau n°7, p 43.

III. CONCLUSION DU CHAPITRE II

Au cours de ce chapitre nous avons fait un état de lieux de l'économie congolaise en présentant son aperçu général et en dégageant l'évolution économique et sociale du Congo de 1997 à 2008.

Nous avons ainsi observé les différentes tendances que les indicateurs macroéconomiques ont affichées pendant la période sous étude sous l'impulsion des programmes économiques.

Cette observation fait ressortir en générale la tendance décroissante des dimensions de l'économie nationale , avec comme conséquence la disparition de plusieurs unités du secteur formel qui a donné naissance, à son tour, à l'apparition des unités de production du secteur de l'informel comme activités de survie.

Nous avons observé par ailleurs que la croissance indiquée peut être traitée de fausse, étant donné que la composition du PIB congolais est dominé par la production des résidents étrangers estimée à plus de 60%.

Toutefois, nous avons amorcé la vérification de l'hypothèse une en observant les évolutions des dimensions économiques pendant la période visée par notre analyse; ce qui va nous servir de base dans l'analyse des programmes économiques du gouvernement congolais que nous abordons dans notre chapitre 3.

Chapitre III : ANALYSE CRITIQUE DES

PROGRAMMES ECONOMIQUES DE LA

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU

CONGO ET LEUR IMPACT SOCIO-

ECONOMIQUE DE 1997 A 2008

Après avoir fait le diagnostic de l'économie Congolaise au chapitre précédent, nous allons au cours de ce chapitre analyser les différents programmes économiques que le gouvernement a mis en place durant la période sous étude afin d'évaluer leur incidence sur l'économie Congolaise.

Nous allons dans un premier temps décrire quelques programmes spécifiques de reconstruction de l'économie nationale exécutés pendant cette période ; ensuite nous allons comparer les résultats obtenus par chaque programme aux objectifs préalablement arrêtés ; et enfin évaluer leur impact socio-économique.

Tous ces programmes avaient pour but d'arrêter la dégradation économique, mais pourquoi n' y a -t-il toujours pas un décollage définitif au terme de ces programmes ? Ce chapitre va essayer de répondre à cette question et va du coup nous permettre de vérifier nos trois hypothèses:

1. La majorité programmes économiques exécutés de 1997 à 2008 sont

inefficaces et inadaptés par rapport aux objectifs arrêtés.

2. En outre ils sont inappropriés par rapport aux structures économiques,

culturelles, sociales voire institutionnelles du pays.

3. Les programmes économiques du gouvernement de la République Démocratique du Congo sont conçus sans une vision du développement intégré à l'Afrique et au monde

I. DESCRIPTION DES PROGRAMMES.

1. PROGRAMME TRIENNAL ECONOMIQUE ET SOCIAL

(1997-1999)

Un programme triennal économique et social, (1997-1999) a été présenté à Bruxelles à la conférence des « Amis du Congo », en novembre 1997, programme appelé « programme de stabilisation et de relance de l'économie » avec quelques orientations telles que :

· Le rôle primordial de l'Etat dans la prise en charge des services sociaux et publics : santé primaire, éducation de base, justice, sécurité, etc. 

· Le rôle moteur du secteur privé dans la croissance économique et la privatisation des entreprises publiques pour restaurer leur compétitivité;

· L'accroissement des investissements dans les secteurs prioritaires : transport, agriculture, énergie et mines.

Le niveau de financement du programme triennal était évalué par le gouvernement congolais à 1,6 milliard de dollars US dont il n'obtiendra qu'une promesse de 105 millions de dollars sous la gestion des Institutions de Bretton Woods. Pour le reste, le programme sera sans lendemain comme la plupart des plans et programmes lancés au Congo depuis l'indépendance du pays, écrit M. Nzanda-Buana K. (66(*)).

Ce programme était reconduit pour la période de 1999-2001 sous l'appellation de « Programme Triennal Minimum » avec financement propre, et à cette époque les paramètres du cadre macro-économique découlant de la politique du Gouvernement se caractérisaient par une inflation à trois chiffres, un taux de croissance positif (2%) bien qu'inférieur au taux de croissance de la population (3,5 %), un déficit budgétaire raisonnable et une pression fiscale modérée. Le taux de change moyen retenu se situait dans les tendances du marché des changes. Le tableau ci-dessous décrit cette réalité.

Tableau n°8 : Paramètres du cadrage macro-économique 1999

Taux de croissance en %

2,0

Taux d'inflation en %

75-100

Taux de change moyen (FC/USD)

5,21

Taux de change fin période (FC/USD

7,91

Pression fiscale (% du PIB)

8

Impasse budgétaire (en millions FC)

860

Emprunts (en millions FC)

860

Dépenses en capital (en millions FC)

910

Source : Projet du Budget de l'Etat pour l'exercice 1999, Ministère des Finances et du Budget, mai 1999

La réalisation de l'ensemble des objectifs macro-économiques et sectoriels du Programme Triennal Minimum (PTM), dont le financement de la tranche annuelle 1999 représentait environ 31 % du budget 1999 de l'Etat, nécessitait la mobilisation d'une enveloppe financière de 19.535 millions FC équivalent à 4.341 millions de US $, et était répartie en trois tranches annuelles (67(*)):

· Année 1999 : 6.556,6 millions FC, soit 34 % du PTM à financer ;

· Année 2000 : 5.467,5 millions FC, soit 28 % du PTM à financer ;

· Année 2001 : 7.511,2 millions FC, soit 38 % du PTM à financer.

Les tableaux n° 9 et 10 ci-après nous donnent la répartition sectorielle du financement de ce programme et la répartition du financement selon ses catégories.

Tableau n° 9 Répartition sectorielle du financement du Programme Triennal Minimum1999 - 2001 (en milliers de Francs congolais : 1 US $ = 4,50 FC)

PTM 1999-2001

Tranche 1999

Tranche 2000

Tranche 2001

Total triennal

 

Secteurs /S.S

Montant

%

Montant

Montant

Montant

%

INFRASTRUCTURES

2.048,3

31

3.298,1

3.134,9

8.481,4

43,42

Transports

1.670,1

 

2.471,9

1.801,2

5.943,2

 

Energie et Eau

90,3

 

170,4

175,8

436,6

 

Télécommunications

78,2

 

147,9

796,5

1.022,7

 

Voirie, drainage, bâtiments publics & assainissement

209,7

 

507,7

361,4

1.078,8

 

PRODUCTIFS

3.918,5

60,0

1.530,2

2.145,4

7.594,1

38,87

Agriculture

168,2

 

196,4

181,7

546,4

 

Mines

3.747,7

 

1.077,8

1.522,6

6.348,1

 

Hydrocarbures

 
 
 
 
 
 

Industrie

 
 
 
 
 
 

Environnement

2.649

 

255,9

441,1

699,7

 

SOCIAUX

107,6

2,0

568,3

1.481,8

2.157,7

11,05

Education

47,5

 

531,2

862,5

1.441,2

 

Recherche

0,2

 

0

4,4

4,6

 

Santé et Nutrition

59,8

 

37,1

614,9

711,8

 

ADMINISTRATIFS

482,1

7,0

71,0

749,1

1.302,2

6,67

Justice

59,3

 

21,3

98,1

178,7

 

Emploi

42,5

 

25,0

245,1

312,5

 

Administration publique

372,9

 

19,9

315,9

708,7

 

Economie et finances

7,5

 

4,8

89,9

102,2

 

Total annuel

6.556,6

100

5.467,6

7.511,2

19.535,4

100

Source : Ministère du Plan et Commerce, Synthèse du PTM 1999-2001, Vol. 3, juillet 1999, pp. 10 et 11.

PTM : Programma Triennal Minimum

S.S : Sous secteur

Tableau n°10 Répartition du financement selon les 7 grandes catégories de programmes du PTM 1999-2001 (453 projets) (en milliers de Francs Congolais : 1 US $ = 4,50 FC)

PTM 1999-01

Tranche 1999

Tranche 1999

Tranche 1999

TOTAL PTM

Programmes

Montant

Montant

Montant

Montant

%

Etudes/Recherche (16 projets)

2.281,3

1.147,1

849,2

4.177,6

21,38

Appui Insti. /A.T. (46 projets)

489,2

326,3

926,5

1.742,1

8,92

Formation (14 projets)

57,5

109,9

87,6

255,1

1,31

Construction nouvelle (53 projets)

1.102,2

1.187,2

670,9

2.960,5

15,15

Réhabilitation (177 projets)

1.752,1

1.731,9

1.906,5

5.390,6

27,59

Achat d'équipements (132 projets)

748,1

854,3

2.600,2

4.202,6

21,51

Source : Source : Ministère du Plan et Commerce, Synthèse du PTM 1999-2001, Vol. 3, juillet 1999, p. 11.

Les différents projets du PTM ont conduit à l'assainissement du cadre macroéconomique par des mesures de politiques monétaire et budgétaires suivantes:

· Une réforme monétaire qui est entrée en vigueur le 30 juin 1998 caractérisée par l'émission du franc congolais en remplacement du nouveau zaïre, qui s'était opérée de la manière suivante :

o 1 franc congolais (FC) égal à 100.000 nouveaux zaïres (NZ), ou 1 franc congolais égal à 140.000 zaïres (Z) ;

o 1 dollar US égal à 1,45 francs congolais ou 1 FC égal à 0,71 dollar US.

· L'interdiction de libeller et d'effectuer les opérations en monnaies étrangères (cfr le décret-loi 177 du 8 janvier 1999) ;

· L'autorisation donnée aux creuseurs de diamant de vendre leurs produits en francs congolais et aux comptoirs d'achat de diamant de céder leurs recettes en devises aux banques au taux officiel ;

· La création de la Bourse Congolaise des Matières Précieuses (BCMP), qui devrait centraliser toutes les transactions en devises de l'or et du diamant (cfr le décret-loi 179 de septembre 1999) ;

· L'interdiction aux négociants étrangers de séjourner dans les zones minières ;

· L'interdiction du cambisme (marché de change parallèle) ;

· La réinstauration des licences d'importation et d'exportation ;

· L'obligation de rapatrier des devises au taux de change figé à 4,5 FC pour 1 $ US d'avril 1999 au 25 janvier 2000 ;

· L'interdiction pure et simple de la détention des devises, et l'obligation faite à tout détenteur de devises de les reverser en banque ;

· L'interdiction de la délivrance des licences d'agrément des bureaux de change et leur fermeture ;

· L'instauration du contrôle des prix ;

· Le blocage du taux de change ;

Toutes ces mesures de politiques économiques prises sous le régime de Laurent Désiré Kabila ont placé l'économie congolaise « dans un corset réglementaire ».

La «révolution libérale de 2001» (68(*)) initiée par Joseph Kabila a marqué la fin de ce régime d'interdit et a donné l'occasion au pays de s'ouvrir au monde et de tenter de relancer son économie par deux programmes successifs de redressement économique et financier, le PIR (programme intérimaire renforcé) et le PEG (programme économique du gouvernement).

Ces programmes d'ajustement structurel « de la deuxième génération »(69(*)), selon l'appellation de Tshuinza Mbiye, se sont inscrits dans le contexte nouveau de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) du FMI et de l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).

2. LE PROGRAMME INTERIMAIRE RENFORCE (PIR)

Le programme Intérimaire Renforcé comporte les exigences classiques d'un programme de stabilisation, requérant des politiques macroéconomiques restrictives, avec comme spécificité la libéralisation des prix y compris ceux des produits pétroliers, des marchés de changes, du commerce du diamant d'exploitation artisanale et surtout l'instauration effective d'un régime de taux de change flottants. Ainsi la politique monétaire, désormais libérée des contraintes antérieures imposées par le soutien de la parité officielle, pouvait se mettre théoriquement au service de la stabilité des prix intérieurs.

A cause de cette libéralisation, le PIR marque la reprise des relations entre les institutions financières de Bretton Woods avec le Gouvernement congolais en vue de la relance économique.

La reprise de la coopération structurelle avec le FMI et la Banque Mondiale était conditionnée par l'exécution conforme du PIR. Cette reprise allait permettre à la RDC d'accéder aux capitaux indispensables au financement de sa relance économique.

Malgré la reprise de la coopération, le PIR a été exécuté de juin 2001 à mars 2002 et, ceci sans soutien financier extérieur.

Nous allons parcourir ce programme à travers ses objectifs, ses mesures institutionnelles et technique ainsi que certaines actions menées dans le cadre de ce programme.

a) Objectifs du PIR

Les objectifs du PIR tels que décrits par le gouvernement de la République Démocratique du Congo en septembre 2001 et repris ici par M. Nzanda-Buana étaient les suivants (70(*)):

· Casser l'hyperinflation ;

· Stabiliser le taux de change ;

· Réduire le déficit du compte courant extérieur ;

· Résoudre le problème des arriérés de la dette extérieure.

· libéraliser l'économie et l'ouvrir sur le reste du monde ;

· mettre en place un environnement plus propice à la croissance économique et en particulier à l'activité du secteur privé ;

· jeter les bases pour la reconstruction et la relance de l'économie.

b) Les mesures institutionnelles et techniques du PIR

Le PIR comprenait principalement d'une part des mesures techniques de lutte contre l'hyper-inflation et celles pour obtenir une croissance soutenue ; et d'autre part, des mesures structurelles et institutionnelles de libéralisation économique.

1°. Quelques mesures institutionnelles et structurelles

Nous citons quelques mesures ayant des impacts sur les variables macroéconomiques, notamment :

· une nouvelle réglementation de change avec la libre circulation des devises étrangères et l'instauration du marché de change avec un régime de change flottant ;

· la promulgation d'une loi sur la libéralisation des prix des biens et des services, à l'exception des tarifs d'eau, d'électricité et des transports publics soumis à autorisation ministérielle ;

· la suppression du monopole d'achat et d'exploitation des diamants et la libéralisation du secteur ;

2°. Quelques mesures techniques

A ce propos, nous citons les mesures suivantes :

· une dévaluation de la monnaie nationale de 84,1%  par rapport au dollar US ;

· l'exécution rigoureuse des dépenses publiques en respectant les limites des recettes réellement réalisées et un plan de trésorerie ;

· la mobilisation des recettes en l'améliorant notamment par la centralisation de toutes les recettes fiscales et parafiscales au Compte du Trésor à la Banque Centrale du Congo, la fixation des objectifs mensuels de performance à imposer aux régies financières, et enfin la suppression des paiements à l'Etat au taux de change officiel de loin inférieur au taux de change de marché pour toutes les taxations fiscales (71(*)).

c) Autres actions menées dans le cadre du PIR

A côté des mesures à caractère budgétaire et monétaire, des actions suivantes ont été entreprises en matière des réformes structurelles (72(*)):

· La libéralisation des activités du secteur diamant par l'abolition du monopole qui caractérisait ce secteur ;

· La publication d'une nouvelle réglementation pour le change confirmant la libéralisation dans ce domaine ;

· La promulgation de nouveaux statuts de la Banque Centrale affirmant son indépendance ainsi que d'une nouvelle loi bancaire ;

· La création de tribunaux de commerce ;

· Le pays s'est doté des instruments ci-après améliorant l'environnement propice aux investissements tant nationaux qu'extérieurs :

Ø D'un nouveau Code d'Investissement,

Ø D'un Code Minier, d'un Code Forestier ainsi que d'un nouveau Code du travail.

C'est l'exécution réussie du PIR qui a permis le montage d'un crédit relais pour apurer au mois de juin 2002 les arriérés de la RDC envers le FMI, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD).(73(*))

Au regard de son endettement extérieur, le pays était un pays en cessation des paiements. Sa dette extérieure évaluée à 14 milliards de dollars américains avec des arriérés de paiements de l'ordre de 9,61 milliards de dollars en 2000 face à des recettes d'exportations de 823,5 millions.

Les arriérés envers le FMI s'élevaient à 500 millions de dollars, envers la Banque Mondiale à 350 millions de dollars et envers la BAD 800 millions de dollars.

L'existence d'arriérés envers les Institutions de Bretton Woods expliquait l'embargo financier tacite à l'égard de la République Démocratique du Congo.

Vu la faiblesse de l'épargne interne, la relance de l'économie congolaise reste tributaire, pour de longues années, de l'appui des capitaux extérieurs.

Aussi longtemps que le Congo n'évacuait pas les arriérés de sa dette extérieure, il lui était impossible de mobiliser des ressources extérieures d'autant plus que le pays vivait une rupture de la coopération structurelle aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral depuis 1990.(74(*))

Une fois ce goulot d'étranglement évacué au travers de la mise en place du PIR, le Congo a pu entrer en programme avec le FMI et par la même occasion, bénéficier auprès du Club de Paris d'une annulation de sa dette à hauteur de 4,6 milliards de dollars au cours du mois de septembre 2002 et ceci a nécessité la mise en oeuvre d'un nouveau programme tenant compte de la reprise de la coopération.

3 LE PROGRAMME ECONOMIQUE DU GOUVERNEMENT (PEG 2002 - 2005)

Le PEG a succédé au PIR et avait un horizon triennal car son exécution s'est étalée de juin 2002 à juin 2005.

Contrairement à la situation du PIR qui n'avait pas bénéficié d'un concours financier extérieur, le PEG était appuyé par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) du FMI.

Le PEG s'est exécuté d'une manière concomitante avec l'exécution du Programme Multisectoriel d'Urgence, de Réhabilitation et Reconstruction (PMURR) avec l'appui financier des partenaires extérieurs notamment la Banque Mondiale.

* 4 KAWATA Bwalun, « Cours de Macroéconomie », UNIKIN, 1999-2000

* 5 A. NSHUE Mbo Mokime, Macroéconomie,Théories et exercices résolus, EDUC, Kinshasa, 2007, p 13

* 6 KOFKA cité par NZANDA-BUANA, « cours de Théories de développement et la sociologie de développement », L1, ULK, 2007-2008 , p 5

* 7 A. NSHUE Mbo Mokime, , op cit, p 13.

* 8 J. BALA GIODI, « Cours de Fluctuations et Croissance économique », ULK, L1 Economie de dvpt, 2007-2008

* 9 F.KABUYA Kalala et TSHIUNZA Mbiye, Politique Economique Revisitée en RDC, pesanteurs d'hier et perspectives, p 307 google, Politique Economique de la RDC.

* 10 MUSGRAVE, R. et MUSGRAVE, P., Public Finance in Theory and Practice, New York, McGraw Hill, 1989.cités par F.Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, op cit, p 308.

* 11 Muwala, « Notes de Cours de Politique économique », L2 , ULK, Kinshasa, 2008-2009

* 12 TSHIMPE, « Cours de Théories de croissance », L1, ULK, Kinshasa 2007-2008, notes de cours

* 13 Francois PERROUX cité par Tshimpe, « Cours de Théories de croissance », L1, ULK, Kinshasa 2007-2008

* 14 KUZNETS Simon, Croissance et Structure économique, cité par TSHIMPE, « Cours de Théories de croissance »,

* 15 J. BALA GIODI, « Cours de Fluctuations et Croissance économique », ULK, L1 Economie de dvpt, Kinshasa 2007-2008

* 16 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.

* 17 Ibidem.

* 18 Kabeya Tshikuku, « Cours de Stratégies et Politiques de développement », ULK , L2 Ecodev, Kinshasa, 2008-2009

* 19 Robert DEBOURSE, Economie du développement et informations d'économie politique, Centre de Recherches Pédagogiques, Kinshasa 2006, p 65.

* 20 A. NSHUE Mbo Mokime, op cit, p 16

* 21 M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, « L'économie politique de l'Afrique subsaharienne », UNIKIN, Kinshasa 2007, p. 121-122

* 22 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.

* 23 Kabeya Tshikuku, « cours de Stratégies et Politiques de développement », ULK , L2 Ecodev, Kinshasa, 2008-2009

* 24 M. NZANDA-BUANA Kalemba, `'Principaux problèmes de gestion du développement au Congo (RDC), Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire ''; Lettre de l'I.R.E.S. N S 2-3/ p.6

* 25 NZANDA -BUANA Kalemba, «  cours de Théories de développement et Sociologie de développement », L1/ECO/ULK, Kinshasa, 2007-2008, p 15

* 26 MUSUA, M., cité par Armand Betu KABAMBA , in Economie des pays en voie de développement ; Mediaspaul, Kinshasa 2007, p60

* 27 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

* 28 NZANDA BUANA Kalemba, « Cours de Théories de développement et Sociologie de développement », L1/ECO/ULK, Kinshasa 2007-2008

* 29 Albert O. HIRSCHMAN, Stratégie du développement économique, ed. Ouvrières, New York, 1961, p 21-22

* 30 TSHIMPE, « Cours de Théories de croissance », L1, ULK, Kinshasa 2007-2008, p. 65

* 31 Ibidem, p. 67

* 32 Ibidem, p. 66

* 33 J. Lungwangu, « Cours d'économie du développement et planification du développement socio-économique, L1, ULK, Kinshasa 2007-2008, p. 4

* 34 Ibidem, p.5

* 35 A. BETU KABAMBA , Economie des pays en voie de développement ; Mediaspaul, Kinshasa 2007, p73

* 36 Ibidem, p. 79

* 37 TSHIMPE, op. cit., p. 64

* 38 Ibidem, p. 64

* 39 PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2005 p 23, 

* 40 Ibidem, p 353

* 41 Banyaku Luape Epotu, Apercu sur les Etudes Sociales de développement, presses universitaires du Zaire, Kinhasa, 1990 , p 5-14

* 42 M. NZANDA-BUANA Kalemba, `'Principaux problèmes de gestion du développement au Congo (RDC), Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire ''; Lettre de l'I.R.E.S. N S 2-3/ p.8-9

* 43 Selon le Forum économique mondial sur l' Afrique qui s'est tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings 2007 in Economie de la RDC, Wikipédia.

* 44 Ben Clet, « Climat d'affaires » in Journal Le Potentiel, n°4289 du 7 avril 2008. Rapport 2008 de la Banque mondiale sur le Climat d'affaires.

* 45Economie de la République du Congo, encyclopédie Wikipédia 2008

* 46 Ibidem

* 47 Ibidem

* 48 Economie de la République du Congo, encyclopédie Wikipédia 2008

* 49 Banque Centrale du Congo, Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008

* 50 FAO, cité dans un article Wikipedia décembre 2008, Economie de la République Démocratique du Congo

* 51 Ministère du Plan, Programme National de Relance du secteur agricole, Kinshasa le 27 février 1997, p.87

* 52 Kabuya Kalala, F. et Tshiunza Mbiye, «L'économie congolaise en 2000-2001: contraction, fractionnement et enlisement», cités par Wikipédia in Economie de la RDC.

* 53Économie de la République démocratique du Congo, un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

* 54 F.Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, Politique Economique Revisitée en RDC, pesanteurs d'hier et perspectives, p 308 google, Politique Economique de la RDC.

* 55 Le rapport OBSAM cité par M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, «  L'économie politique de l'Afrique subsaharienne », UNIKIN, Kinshasa 2007, p. 358.

* 56 M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, L'économie politique de l'Afrique subsaharienne, op.cit. 2007, p. 360

* 57 Vincent NGONGA et Benoît KUDINGA, « Analyse des effets de la croissance sur le bien être en RDC », in Revue Analyses et Prospectives, Banque Centrale du Congo, volume 1, n° 1, mars 2006 , p 51-65

* 58 M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, « L'économie politique de l'Afrique subsaharienne », op.cit. 2007, p. 361.

* 59 OCDE, « Perspectives économiques en Afrique », 2005

* 60 Ibidem

* 61 M. NZANDA-BUANA Kalemba, `'Principaux problèmes de gestion du développement au Congo (RDC), Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire ; Lettre de l'I.R.E.S. N S 2-3/ p.56

* 62 OCDE, Ibidem

* 63 M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, L'économie politique de l'Afrique subsaharienne, UNIKIN, Kinshasa 2007, p. 368

* 64 Economie de la République Démocratique du congo, article in Wikipédia, 2008.

* 65 OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2005

* 66 M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, «  L'économie politique de l'Afrique subsaharienne », op.cit. 2007, p. 366

* 67 Ministère du Plan et Commerce, Synthèse du PTM 1999-2001, Vol. 3, juillet 1999, pp. 10 et 11.

* 68 F.Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, op. cit, p 318 in google

* 69 Ibidem

* 70 M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de doctorat, « L'économie politique de l'Afrique subsaharienne », op.cit. 2007, p. 370

* 71 M. NZANDA- BUANA K. , op. cit. pp. 371-372.

* 72 MABI MULUMBA, «Perspectives de la relance économique et exécution du Programme Economique du Gouvernement», in Digital Congo, Kinshasa, 2007

* 73 Ibidem

* 74 Ibidem

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