REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE LIBRE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DES PROGRAMMES
ECONOMIQUES DU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO DE 1997 A
2008, STRATEGIES D'AVENIR.
par
Willy ILUNGA TSHIBANGU
Mémoire présenté pour l'obtention
du titre
de Licencié en sciences
économiques
Option : Economie de Développement
-Sous la direction du Professeur
M. NZANDA-BUANA Kalemba
-
Rapporteur : Assistante
Rachel MASAMU Landu
Année Académique
2008-2009
DEDICACE
Je dédie ce travail à ma
défunte fille Nice Mukanya Tshibangu,
décédée en septembre 2006 à
l'age de 17 ans ;
Elle qui n'avait jamais cessé de me demander de
rentrer à l'université
car elle voulait avoir un papa
licencié.
AVANT-PROPOS
A l'issue de ce cycle de licence en
Economie de Développement, nous nous faisons un agréable devoir
de remercier de tout coeur tous ceux qui ont contribué de quelle
manière que ce soit à nos études.
Notre reconnaissance s'adresse en
premier à Dieu Tout Puissant qui par sa
miséricorde et sa bonté a permis que nous puissions arriver au
terme de nos études.
Nous resterons obligé
vis-à-vis de l'Université Libre de Kinshasa
(ULK), qui malgré les multiples difficultés et
l'environnement combien difficile, n'a ménagé aucun effort afin
de nous dispenser un enseignement de qualité. A travers cette
institution nous disons grand merci aux autorités académiques et
à tous nos professeurs, chefs de travaux et assistants.
Nous tenons
particulièrement à remercier, à tout seigneur tout
honneur, le professeur Mathias Nzanda-Buana Kalemba, qui, en
dépit de ses multiples occupations, a bien accepté de diriger
notre présent mémoire de mains de maître, ses remarquables
suggestions nous ont largement inspiré. Qu'il daigne trouver ici
l'expression de notre profonde gratitude. Nous n'oublions pas l'assistante
Rachel Masamu Landu, pour son suivi et son soutien moral en
tant que rapporteur.
Nous serons ingrat si nous
passions sous silence l'aide précieuse que nous a apportée le
professeur Kabeya Tshikuku que nous avons consulté
pendant la rédaction de notre travail, et qui n'a pas
hésité un seul instant à partager avec nous les
préoccupations qu'on avait sur tel ou tel problème en rapport
avec notre étude, en nous donnant des sages conseils et en étant
toujours disponible, qu'il trouve ici l'expression de nos sincères
remerciements et de notre reconnaissance. Notre gratitude va aussi à
l'endroit du chef des travaux Joseph Lungwangu qui nous a fait
profiter de sa documentation lors de la récolte des données.
Notre reconnaissance s'adresse
également à toute notre famille, en particulier à notre
chère et bien aimée épouse, Cathy
Kabedi Kalenda et nos précieux enfants Christian
Ilunga, Jonathan Kalenda, Roland
Tshibangu et Dan Mubenga, qui ont consenti des
sacrifices énormes pour l'accomplissement de nos études, ce
travail est le fruit de leur amour et de leur abnégation, qu'ils en
soient tous honorés. Comment oublier nos compagnons de vie de tous les
jours, notre jeune soeur Natacha Manyonga, notre belle soeur
Laetitia Kapinga, notre neveu Théo
Ilunga, notre beau frère Pitchou Kamunga et
son ami Georges Mongo ; nous les remercions tous pour
l'amour et le soutien nous témoigné. Que notre ami d'enfance
Simon Yamba Yamba accepte nos remerciements pour tous les
encouragements et encadrement qu'ont a bénéficié de sa
part
Nous remercions également
nos amis de deuxième licence de la faculté de l'économie
et de gestion, spécialement nos 9 collègues de promotion, avec
qui nous formons la première promotion de l'économie de
développement de l'ULK, pour l'esprit de solidarité et de
tolérance qu'ils ont toujours témoigné à notre
endroit ; ces pionniers sont : Alphonsine Kapinga,
Armand Kwankata, Béthuel Paluku,
Claude Nzeza, Esther Mbiyatta,
Eugène Muwondo, Jérôme
Liongo, Robert Kayembe et Séraphin
Kazadi.
Que tous ceux qui de loin ou de
près nous ont apporté un soutien moral, matériel ou
financier, acceptent aussi nos remerciements
Willy ILUNGA TSHIBANGU
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
Considérée comme scandale
économique, la République Démocratique du Congo (RDC),
l'un des pays les plus potentiellement riches au monde en ressources
naturelles diverses, occupant une position géopolitique
stratégique en Afrique, et ayant une population jeune et vigoureuse, n'a
pas su profiter de son extraordinaire potentiel ;
Près d'un demi siècle après
son accession à l'indépendance, elle se débat dans un
marasme économique inexplicable. Et même la grande euphorie et
l'immense espoir suscités par les élections
présidentielles, législatives et locales de 2006 semblent donner
place à un désespoir qui s'apparente à une descente aux
enfers au point que l'on est amené quelques fois à soutenir que
le Congolais moyen vivait mieux du temps de la colonisation et même
durant la deuxième République de MOBUTU ; et qu'aujourd'hui
il serait devenu plus pauvre qu'il ne l'était il y a trois
décennies.
« Quelles que soient les nuances que
l'ingéniosité de l'économiste puisse introduire dans
l'interprétation statistique, aucune analyse ne peut faire fi du
paradoxe le plus frappant du continent ; pays le plus potentiellement
riche d'Afrique, le Congo possède, en effet, une économie parmi
les moins performantes du continent Ȏcrit M. Nzanda-Buana
K.((*)1)
L'économie congolaise est devenue une
économie de survie repliée sur des activités de
subsistance, des activités informelles. Malgré un taux de
croissance positif depuis 2001, l'inflation est remontée à plus
de 26% à fin 2008, le taux de change ne fait que se
déprécier et le Congo était classé parmi les pays
à l'IDH (indice du développement humain) faible, (0,391) suivant
les statistiques de la Banque Mondiale pour l'année 2007.((*)2)
Les esprits sensés ne peuvent que
s'émouvoir devant un tel désastre au point que d'aucuns
n'hésitent à considérer le Congo comme un pays maudit.
Et pourtant les différents gouvernements qui se sont
succédés à la tête du pays ont élaboré
une multitude des programmes, des plans et des nombreuses mesures
institutionnelles, qui pour la plupart ont connu un triste sort
d'échec.
Nous voudrions donc dans ce travail analyser
quelques programmes et plans lancés par le Gouvernement congolais depuis
1997 jusqu'à ce jour pour juger de leurs résultats. Il s'agit
entre autres de
· Programme triennal économique et social (1997
à 1999)
· PIR (le programme intérimaire
renforcé) (2001 à 2002)
· PEG (le programme économique du
Gouvernement) (2002 à 2005),
· PMURR (le programme multisectoriel
d'urgence pour la réhabilitation et la reconstruction) (2002 à
2005);
· PRC (le Programme Relais de
Consolidation) (Avril 2006 à décembre 2006)
· Document des stratégies de réduction de
la pauvreté (DSRP et DSCRP final);
Tous ces programmes visaient la relance
et/ou le maintien de la croissance économique, fort malheureusement
jusqu'à ce jour, l'économie congolaise a connu globalement,
au-delà des fluctuations conjoncturelles, un déclin
prolongé du PIB réel et une dégradation continue de la
situation sociale de sa population.
Mabi Mulumba, alors Président de la
Cour des comptes de la RD Congo, a retracé les programmes
économiques exécutés par le Gouvernement congolais avec ou
sans appui financier des Institutions de Bretton Woods de 2001 à 2006 en
soulignant que de 1990 à 2000 le Congo était sous embargo
financier donc en cessation de coopération structurelle avec les
institutions de Bretton Woods, suite entre autre à l'importance de son
endettement extérieur évalué à plus ou moins 14
milliards de dollars US et à la cessation des paiements du service de la
dette.(1(*))
Il a poursuivi que cette coopération a
repris à la suite de l'exécution plus que satisfaisante du
« Programme Intérimaire Renforcé (PIR) de juin 2001
à mars 2002. Ce programme sera suivi par le « Programme
Economique du Gouvernement (PEG) », programme triennal soutenu par la
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance
(FRPC) approuvé par le Conseil d'Administration du FMI le 12 juin
2002.
Tshiunza Mbiye((*)4) quant à lui souligne le risque
d'accroissement du service de la dette consécutif au nouvel accord de
coopération signé en 2007 entre la République
Démocratique du Congo et les entreprises Chinoises, alors que l'une des
exigences des Institutions de Bretton Woods en vue de permettre au gouvernement
congolais d'atteindre le point d'achèvement consiste à ne pas
alourdir l'endettement extérieur pendant l'exécution du Document
de stratégies de Croissance et de la Réduction de la
Pauvreté (DSCRP) et de l'initiative Pays Pauvre Très
Endetté (PPTE) au risque de replacer le pays dans la situation de
surendettement et compromettre ses chances de croissance et de réduction
de la pauvreté.
Au regard de ce qui précède,
nous pouvons nous poser la principale interrogation suivante :
· Quel est l'impact socio-économique de ces
programmes économiques que le gouvernement congolais applique de 1997
à ce jour ?
A cela nous pouvons ajouter les autres questions secondaires
ci-après :
· A quoi tient la récurrence des échecs
apparents au Congo en matière de stabilisation macroéconomique
autrement dit à quoi serait dû l'échec dans
l'exécution des programmes économiques du gouvernement congolais
durant la période sous étude ?
· que nous révèle l'analyse des programmes
exécutés par le gouvernement de la République
Démocratique du Congo durant la période allant de 1997 à
2008 sous les aspects suivants : objectifs, montants affectés,
bilans et impacts socio-économiques?
· Pourquoi certains indicateurs économiques sont
restés au rouge, pourquoi la croissance du produit intérieur brut
ne s'est pas accompagnée d'une amélioration du niveau de vie de
la population congolaise ; pourquoi l'exécution des programmes
s'est accompagnée d'une amplification des pillages des ressources
naturelles de la République Démocratique du Congo ; pourquoi
le taux d'inflation qui avait baissé à un certain moment est
remonté par la suite ; pourquoi l'autorité monétaire
du pays n'a pas recouru à la politique de taux d'intérêt et
de taux de change pour stabiliser le cadre macroéconomique dont la
stabilité est indispensable pour l'exécution réussie des
programmes économiques ; pourquoi l'Accord signé par le
Congo avec la Chine inquiète les experts du FMI ; etc.?
Notre problème consiste dès lors
dans le constat d'inefficacité apparente des programmes
économiques appliqués dans notre pays.
2. OBJET DE L'ETUDE
Un triple objet s'impose à
notre étude. Il consiste
§ d'abord à expliquer l'inefficacité
apparente des programmes économiques par l'inventaire des
différents programmes de relance de croissance économique du pays
de 1997 à 2008,
§ ensuite à comparer les résultats obtenus
par ces programmes avec les objectifs préalablement
arrêtés, et
§ enfin à proposer des solutions d'avenir qui
tiennent compte de l'interaction des variables macroéconomiques dans un
modèle de croissance et une vision du développement
3. OBJETIFS POURSUIVIS
L'objectif principal est dès lors de
faire ressortir à partir d'une approche analytique approfondie,
l'inefficacité et/ou l'inadaptabilité des différents
programmes que le gouvernement de la République Démocratique du
Congo a mis en place de 1997 à 2008 et proposer des nouvelles approches
et visions qui tiendraient compte des choix rationnels des moyens et des hommes
engagés dans le processus de croissance et de développement de
notre pays.
L' objectif spécifique poursuivi est
d'éclairer la lanterne des chercheurs et décideurs afin qu'ils
sachent que les variables macroéconomiques à incorporer dans un
programme économique doivent tenir compte des priorités, des
niveaux de vie des populations et des niveaux du produit intérieur brut
que l'on aimerait atteindre.
4. HYPOTHESES DE TRAVAIL
L'hypothèse étant
« une proposition de réponse à la question
posée, elle tend à formuler une relation entre les faits
significatifs. Même plus ou moins précise, elle aide à
sélectionner les faits observés»(2(*))
Pour notre étude nous formulons les trois
hypothèses suivantes :
1. Les programmes économiques exécutés de
1997 à 2008 sont inefficaces et inadaptés par rapport aux
objectifs arrêtés.
2. En outre ils sont inappropriés par rapport aux
structures économiques, culturelles, sociales voire institutionnelles du
pays.
3. La quasi-totalité des programmes du gouvernement de
la République Démocratique du Congo ont été
conçus sans référence, sans une vision nouvelle de
développement intégrée ni à l'Afrique ni à
l'empire marchand mondiale.
5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
Toute démarche scientifique use
de manière variable d'un groupe de méthodes de
compréhension et d'un autre groupe de méthodes
explicatives.(3(*))
Dans ce mémoire et pour
vérifier nos hypothèses, nous allons utiliser principalement les
méthodes compréhensives dont:
§ la méthode structurelle doublée d'une
approche systémique afin de bien appréhender l'essentiel de la
théorie de développement avant de nous pencher sur le cas des
programmes économiques appliqués par la RDC et leur impact
socio-économique,
§ les méthodes descriptive et dialectique pour
chercher à comprendre la façon dont les programmes
économiques ont été élaborés,
exécutés, suivis et évalués.
Ces méthodes seront accompagnées des techniques
suivantes
· La technique documentaire qui consistera en la
consultation des ouvrages et autres documents relatifs à notre
sujet ;
· La technique statistique sera utilisée non
seulement pour la présentation et la collecte des données, mais
également pour l'exploitation et l'interprétation des
séries statistiques.
· La technique d'interview nous permettra d'enregistrer
les réponses de certaines personnes que nous avions
interviewées ; professeurs, collègues, fonctionnaires et
hommes de science.
· Afin de compléter les informations et les
données utiles que nous ne pouvions pas trouver dans les
bibliothèques de Kinshasa, nous allons procéder à des
consultations à l'Internet.
6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Arrivé au terme de notre
deuxième cycle d'études universitaires nous avons choisi
d'évaluer l'impact socio-économique des programmes
économiques exécutés par la République
Démocratique du Congo, de 1997 à 2008.
L'intérêt est double, d'abord
passer en revue les différentes théories de
développement; et ensuite démontrer l'efficacité ou
l'inefficacité des programmes économiques par l'analyse critique
des différents programmes de relance de croissance économique du
pays de 1997 à 2008 en les comparant aux résultats obtenus par
rapport aux objectifs préalablement arrêtés et par rapport
aux conditions de vie enregistrées par la population.
Nous espérons que la
présente étude pourrait servir d'outil de réflexion
pouvant permettre autres chercheurs et pourquoi pas aux dirigeants du pays et
aux institutions économiques d'avoir une autre lecture de la politique
économique afin d'ajuster leur politique économique et de
définir un processus de développement adéquat que l'on
veut appliquer en vue d'un développement durable.
7. DELIMITATION DE L'ETUDE
Du point de vue spatial, notre champ
d'investigation est la RD Congo.
Du point de vue temporel, notre
période d'examen va de 1997 à 2008. Le choix de cette
époque nous est motivé par le souci d'étendre l'espace
temporel d'au moins 10 ans afin d'avoir des tendances fiables pouvant nous
permettre de faire une analyse significative. Par ailleurs 1997, l'année
du début de nos analyses est celle de changement de régime
politique, à savoir, le renversement du régime de la IIème
République par l'Alliance des Forces Démocratiques et de
Libération (AFDL).Enfin la politique économique appliquée
depuis cette date jusqu'à ce jour tiendrait-il de la nouvelle impulsion
économique menée depuis lors.
L'année 2008 a été choisie du fait
qu'elle est l'année la plus proche de l'achèvement de notre
étude et dont nous disposons des données.
8. CANEVAS DU TRAVAIL
Le cheminement logique de notre travail,
c'est-à-dire, compte tenu de nos objectifs et de nos hypothèses,
nous amène à le subdiviser en quatre chapitres comme
suit :
Chapitre I :
Considérations générales ; Le chapitre premier nous
permet de nous pencher sur les explications des quelques concepts
macroéconomiques afin de nous faire une idée plus ou moins
précise sur les notions telles que structure et système,
macroéconomie, politique économique, la croissance, le
développement et tant d'autres concepts que nous allons utiliser au
cours de notre travail.
Chapitre II :
Diagnostic sur la situation socio-économique de la RD Congo ; Sous
ce point nous allons réviser l'économie congolaise pour pouvoir
déterminer ses grandes évolutions. Ce chapitre va donc nous
permettre de faire un état des lieux de l'économie congolaise en
présentant son aperçu général et en analysant
l'évolution économique et sociale du Congo de 1997 à
2008.
Nous allons ainsi poser les conditions de base pouvant nous
permettre de vérifier les trois hypothèses de notre
étude
Chapitre III :
Analyse et critique des programmes économiques de la RD Congo et
leur impact socio-économique de 1997 à 2008 ;
Après avoir fait le diagnostic de l'économie
congolaise au chapitre précédent, nous allons au cours de
celui-ci analyser les différents programmes économiques que le
gouvernement a mis en place durant la période sous étude afin
d'évaluer leur incidence dans l'économie congolaise et leur
impact sur le bien être de la population.
Chapitre
IV: Nécessité d'un nouveau type de programme
économique pour le développement durable et continu du
Congo : la stratégie d'avenir
Nous allons dans ce chapitre, nous pencher sur les solutions
d'avenir en cherchant le type nouveau de programme économique pour le
Congo en vue de son développement durable et continu
Notons que tous ces quatre
chapitres sont encadrés en haut par la présente introduction
générale et en aval par une conclusion générale.
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES :
Définitions des
concepts et Débats.
Pour mieux comprendre en profondeur les
rouages de l'économie ainsi que les différentes mesures
économiques prises par les décideurs d'un Etat, nous allons dans
ce premier chapitre nous pencher sur les explications des quelques concepts
macroéconomiques afin de nous faire une idée plus ou moins
précise sur les notions telles que structure et système,
macroéconomie, politique économique, croissance,
développement et tant d'autres que nous allons utiliser au cours de
notre travail.
I. MACROECONOMIE
La macroéconomie est
définie comme « une méthode d'analyse économique
qui traite en moyenne nationale des opérateurs, agrégats
économiques et leurs comportements d'ensemble ainsi que leur
fonctionnement sur base nationale (au niveau de l'Etat).»(4(*))
C'est donc par convention que
l'unité de base est au moins égale à l'Etat
considéré comme une nation ou bien des organismes
internationaux.
L'une des finalités de
l'étude de la macroéconomie est la formation des mesures de
politique économique.
Ainsi on peut dire qu'il existe pour un
pays une politique macroéconomique qui consiste à
déterminer, sous différents scénarios, la politique
économique à mettre en oeuvre pour résoudre un
problème ou un ensemble donné de problèmes.
Il sied de signaler que l'analyse
macroéconomique est un lieu privilégié d'affrontements
doctrinaux où par exemple les discours classique et néo-classique
sont en opposition avec celui de Keynes.
En effet, alors que pour les
économistes classiques l'intervention de l'Etat dans l'économie
était subordonnée à des fins purement politiques et
à la recherche des moyens à mettre en oeuvre pour garantir la
libre concurrence, les différentes crises enregistrées ont
montré la nécessite d'une intervention plus large de l'Etat.
Cette vision des choses qui s'inscrivait dans le cadre du libéralisme a
été remise en cause par le simple fait que les forces du
marché ne conduisaient pas nécessairement à un
équilibre satisfaisant d'un point de vue collectif. Ainsi l'action de
l'Etat était sollicitée dans le but de protéger
l'économie en cas de secousses ou d'importantes perturbations ou pour
chercher à rétablir les équilibres rompus.(5(*))
Keynes a préconisé une véritable
intervention de l'Etat dans l'économie, intervention qui a
consisté à soutenir la demande globale et à lui assujettir
l'offre pour juguler la crise déflationniste des années trente.
II. STRUCTURES ET SYSTEMES ECONOMIQUES
Selon M. Nzanda-Buana K., « la
structure est le principe d'organisation par lequel les parties
spécifiques de l'ensemble, au lieu d'être simplement
juxtaposées, sont intégrées vers une fin commune par
l'exercice des fonctions complémentaires. »(6(*))
La structure économique
poursuit l'auteur précité est donc un ensemble des
moyens de production, de distribution et de consommation qui consiste à
réaliser des buts multiples. Ce qui est spécifique et
caractéristique dans le cas d'une nation ou du monde globalement
organisé, c'est la multiplicité des structures et
systèmes qui découle de la superposition des formes et de la
diversité des formules auxquelles les contacts et les relations donnent
lieu alors que le système socio-économique est
considéré lui comme un ensemble de structures
intégrées entre elles, c'est-à-dire, les structures sont
intégrées dans un ensemble supérieur qui est justement le
système grâce à la culture, aux règlements et lois
de la société concernée.
L'approche structurelle et celle
systémique vont nous servir dans l'étude et l'analyse des mesures
économiques et institutionnelles.
III. LA POLITIQUE ECONOMIQUE
Nous entendons par politique
économique l'ensemble des actions accomplies par l'Etat ou le
gouvernement dans le but d'orienter le comportement de l'économie dans
un sens jugé préférable pour l'ensemble de la
collectivité.(7(*))
Les objectifs de la politique économique sont parfois
résumés en un raccourci : « le bien
être » de la majorité de la population.(8(*))
François Kabuya Kalala et Tshiunza
Mbiye (9(*))
écrivent que la politique économique a pour objet les
interventions délibérées des pouvoirs publics dans la vie
économique.
Les deux auteurs précités soutiennent que le
débat sur la politique économique a longtemps porté sur le
meilleur dosage des principaux instruments de contrôle de la demande -
politique budgétaire ou politique monétaire et
éventuellement politique du taux de change - qu'il convient de mettre en
oeuvre pour atténuer les écarts du PIB réel par rapport
à son évolution tendancielle.
Avec la montée parallèle de l'inflation et du
chômage au monde, dans les années 70, la nature du débat
s'est modifiée pour se porter sur le questionnement de la
crédibilité même des décideurs et
l'efficacité de leurs politiques de régulation conjoncturelle.
A long terme, les politiques de pilotage de la demande perdent
cependant leur efficacité et le niveau d'activité n'est
déterminé que par le potentiel d'offre dont le taux de croissance
dicte l'augmentation de la richesse et du bien-être de ceux qui en
bénéficient directement ou indirectement. Susciter la croissance,
l'entretenir ou l'accélérer est donc devenu, aujourd'hui, l'un
des principaux enjeux de la politique économique, tel que le
soutiennent nos deux auteurs précités.
On distingue deux grands types de
politiques économiques : la politique conjoncturelle qui est la
politique économique à court terme, et celle structurelle qui
s'étale sur le long terme.
ü la politique conjoncturelle qui vise
spécifiquement à réguler l'activité
économique dans le court terme ; elle s'appuie sur l'utilisation
des moyens simples à manier sur le plan administratif, et aux effets
rapides (politique monétaire et politique budgétaire). Ici, le
temps opératoire des mesures et instruments est court.
§ Au demeurant, la politique budgétaire - qui
implique le maniement des prélèvements fiscaux, des
dépenses publiques et du solde budgétaire - constitue la
principale modalité d'intervention des pouvoirs publics pour
l'accomplissement des fonctions d'allocation des ressources, de stabilisation
macroéconomique et de redistribution des revenus au sens défini
par Richard MusGrave(10(*)).
§ A cet égard, autant le mode de financement des
dépenses publiques influe sur la stabilité
macroéconomique, autant il y a certaines dépenses de l'Etat qui
agissent favorablement sur la croissance. Tel est le cas des interventions qui
visent à fournir des biens publics : santé, éducation,
sécurité, infrastructures, investissement en recherche et
développement, etc., qui portent sur le long terme.
ü la politique structurelle qui cherche à piloter
la progression de l'économie dans un cadre temporel long ; elle
utilise des instruments plus lourds à engager et aux effets souvent
différés dans le temps (politique industrielle, politique des
revenus, politique agricole, politique de taux de change, politique de lutte
contre l'inflation, politique de lutte contre le chômage, les
investissements publics....)
La politique économique ayant
comme objectif principal la recherche du maximum du bien-être
général de la communauté nationale, cet objectif est
atteint en passant par quatre objectifs intermédiaires selon le
carré magique des néo-Keynésiens:
ü La réalisation de la croissance
économique
ü La réalisation du plein emploi
ü Le maintien de la stabilité des prix, et
ü L'équilibre de la balance des paiements par
l'élargissement du spectre des transactions du pays avec le reste du
monde
La politique économique tend
à combiner tous ces objectifs en fonction d'impératifs
économiques et politiques. Il se fait en pratique que les quatre
objectifs ne peuvent pas être atteints simultanément. La recherche
de l'un ne peut être satisfaite qu'au détriment de l'autre.
L'essentiel est de trouver une combinaison optimale en fonction des
priorités.(11(*))
Voyons
brièvement les quatre instances de la politique économique selon
l'approche du carré-magique :
1°. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance économique est un
processus complexe d'évolution en longue durée, qui se manifeste
par un accroissement des dimensions caractéristiques de
l'économie et par une transformation conséquente des structures
de la société. Elle est l'objectif final de toutes les
économies, qu'elle que soit leur nature et leur degré
socio-économique.
La priorité donnée à
cet objectif répond au double souci de faire face à la
montée des besoins individuels et collectifs (élévation du
niveau de vie) et d'affronter dans les meilleures conditions possibles la
concurrence internationale.
La croissance est
représentée par l'évolution annuelle des grandeurs d'une
économie, exprimées globalement ou en pourcentage. Il s'agit
spécialement du
PIB.,
(Produit intérieur brut) ou du PNB., (Produit national
brut), du taux de croissance. Pour éviter le problème dû
à l'augmentation des prix et mieux évaluer les
évolutions sur un temps plus ou moins long ; la croissance est
mieux calculée en valeurs constantes plutôt qu'en valeurs
courantes.(12(*))
Selon François Perroux,
« la croissance économique correspond à l'augmentation
soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension, pour une nation, le produit global net en termes
réels »(13(*)).
Kuznets grand spécialiste de la
« croissance », prix Nobel de Sciences Economiques en 1971
définit la croissance économique d'un pays « comme une
hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une
gamme sans cesse élargie des biens économiques. Cette
capacité de croissance est fondée sur le progrès technique
et les ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle
requiert. »(14(*))
Nous retenons de cette
diversité de définitions qu'en définitive, la croissance
économique est un concept qui décrit sur une période plus
ou moins longue les évolutions positives, de la production nationale en
termes soit de PIB soit du taux de croissance, mais aussi en d'autres termes
tels que le Revenu National, le Revenu par tête d'habitants, etc.
2°. LE PLEIN - EMPLOI
Le
plein-emploi, en économie, désigne une situation
dans laquelle les ressources en travail disponibles sur le marché sont
pleinement utilisées.
Le processus de croissance s'obtient
grâce à l'investissement financier et/ou technologique,
au progrès technique et au travail de l'homme. Les
hommes fabriquent des machines et améliorent les procédés
de production. Il serait donc absurde de ne pas considérer le
travail.
Bien que l'objectif du plein emploi
s'applique en principe à la totalité de toutes les ressources
productives, pour des raisons sociales, on l'applique seulement au facteur
travail.(15(*))
Certes il est difficile de penser que le taux
de chômage peut être ramené à zéro, mais la
recherche du plein emploi constitue un enjeu majeur pour les décideurs
car la détresse économique qui résulte du chômage
démoralise un grand nombre de gens et bouleverse les vies de famille.
3°. LA STABILITE DES PRIX
La stabilité des prix signifie
l'absence d'une tendance quelconque et significative des mouvements
très prononcés à court terme, dans le niveaux des prix.
L'objectif de stabilité de prix vise
essentiellement à éviter aussi bien une forte inflation qu'une
déflation, les deux n'étant pas souhaitables.
En effet,
« L'inflation est une augmentation ample et soutenue
du niveau général des prix, mesurée par un index du
coût de différents biens et services» (16(*))et une augmentation
répétée des prix érode le pouvoir d'achat de la
monnaie et des autres actifs financiers à valeur fixe, provoquant ainsi
de graves distorsions et incertitudes économiques. L'inflation
apparaît lorsque des pressions économiques et l'anticipation de
certains événements font monter la demande en biens et en
services au-delà de l'offre disponible aux prix existants, ou lorsque la
production disponible est réduite par une productivité
défaillante ou par les contraintes du marché.
Quant à la
déflation , elle « est une baisse
soutenue du niveau général des prix, comme celle qui est survenue
au cours de la crise économique de 1929 , ainsi qu'au cours de la
seconde moitié du XIXe siècle »(17(*)). Elle est
généralement associée à une érosion
prolongée de l'activité économique et à un niveau
de chômage élevé. Néanmoins, les baisses de prix
généralisées sont aujourd'hui très rares, et
l'inflation est devenue la principale variable macroéconomique affectant
la planification économique, publique ou privée.
4°. EQUILIBRE DE LA BALANCE DES
PAIEMENTS
La balance des paiements est un compte
retraçant l'ensemble des opérations intervenues au cours d'une
période donnée, entre un pays et l'extérieur. Ce compte
enregistre annuellement ou trimestriellement les opérations qui se sont
déroulées entre résidents et non résidents.
La balance des paiements postule un
équilibre par le dressement de la comptabilité, celle des
opérations d'un pays donné avec le reste du monde par le
commerce international, en important et en exportant des biens, des services et
des capitaux. Et la maladie dont souffre cet équilibre est le
déficit extérieur, s'il dure longtemps, il débouche sur
l'appauvrissement du pays et la dépréciation inévitable de
la monnaie nationale s'en suit et renchérit les importations ; ce
qui conduit à l'endettement.
IV. PROGRAMME, PLAN ET STRATEGIE
Un programme C'est un ensemble
des projets.
Le plan est un ensemble des
programmes, il peut faire partie d'une stratégie, celle-ci étant
plus générale et permanente et moins détaillée. On
parle toutefois de planification stratégique lorsqu'une stratégie
est particulièrement concrète et précise.
La stratégie consiste
à la définition d'actions cohérentes intervenant selon une
logique séquentielle pour réaliser ou pour atteindre un ou des
objectifs compte tenu des moyens dont on dispose.
C'est donc « un angle d'attaque que prend la
démarche globale des solutions d'un
problème »(18(*)). Elle se traduit ensuite, au niveau
opérationnel en plans d'actions par domaines et par périodes, y
compris éventuellement des plans alternatifs utilisables en cas
d'évènements changeant fortement la situation.
Ceci nous permet de parler successivement de
§ Programmes d'ajustements structurels
§ Mesures de l'activité économique
§ Les instruments de la politique économique
§ et enfin du Développement
V. PAS (programmes d'ajustements
structurels)
Ce sont des mesures contraignantes
convenues entre le FMI et la Banque Mondiale entre divers pays afin de soutenir
la politique de stabilisation du système financier international et de
stabiliser les économies en difficulté.(19(*))
Elles consistaient entre autres à :
· une ou plusieurs dévaluations de la monnaie
nationale ;
· la diminution du rôle de l'Etat dans les
entreprises industrielles ou économiques qu'il
contrôlait ;
· la suppression des subventions publiques pour certains
produits de consommation ;
· le rééchelonnement des remboursements de
la dette publique ;
· la réduction du déficit du budget
national afin que la dette publique ne s'accroisse pas hors norme ;
· le licenciement de certains agents payés par
l'Etat ;
· autant que possible, éliminer les mesures
protectionnistes pour libéraliser le commerce, tout en réduisant
certaines importations et en augmentant les exportations ;
· supprimer diverses restrictions aux investissements
étrangers pour ouvrir le pays aux finances et aux entreprises
internationales.
L'exécution de ces mesures convenues fut
controversée et durement ressentie par les pays en crise, en particulier
par toute la population de la République Démocratique du Congo,
spécialement lorsque celles-là donnaient lieu à la
« rigueur pour la rigueur », sans résultats
socio-économiques significatifs ; « on ne mange pas la
rigueur » s'écrie-t-on!
VI. LA MESURE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE
Pour définir une bonne politique
économique adaptée à la situation conjoncturelle, il faut
d'abord faire un diagnostic complet afin d'avoir une connaissance exacte de
l'économie à travers une analyse approfondie.
Cette opération de l'analyse consiste
à choisir les phénomènes économiques que l'on juge
particulièrement aptes à nous renseigner sur l'état des
affaires d'un pays, c'est-à-dire avoir la maîtrise de
l'économie par les indices ou données statistiques.
Ces statistiques permettent de mesurer et
de suivre les évolutions de la production et de mesurer le coût de
la vie. Elles aident aussi les décideurs à formuler les
politiques économiques, car les mesures à prendre
dépendent de l'environnement économique général du
pays. Il s'agit notamment du produit intérieur brut (PIB), du produit
national brut (PNB), du taux de croissance, du revenu national et de l'indice
de développement humain.
1. LE PIB, LE PNB ET LE TAUX DE
CROISSANCE
La plupart des économistes
considèrent le PIB comme étant le meilleur indicateur du
comportement de l'économie ou de son niveau d'activité et aussi
comme l'indicateur par excellence du pouvoir économique d'un pays ou
d'une nation. Ils le définissent comme une estimation en unités
monétaires, de la production réalisée sur le territoire
national par les facteurs appartenant aussi bien aux nationaux qu'aux
étrangers résidents, alors que le PNB mesure l'activité
de production des ressortissants d'un pays quel que soit leur lieu de
résidence. (20(*))
Le taux de croissance du PIB est
l'indicateur qui permet de mesurer les performances d'une économie dans
le temps en se rapportant à la variation de son PIB. Il permet ainsi
d'apprécier les performances d'une nation ou de comparer ses
performances à celles d'autres économies.
Soulignons que certains auteurs
économistes rejettent la théorie de PNB- PIB à cause de
son inexactitude, tel Gunnar MYRDAL qui montre pertinemment, soutient
Nzanda-Buana, que les cadres définis par les concepts utilisés
dans la théorie économique ainsi que leur relativité selon
la diversité des cadres institutionnelles, se modifient constamment
à l'intérieur d'un pays et présentent
régulièrement les différences d'un pays à l'autre
ou des groupes des pays à d'autres. D'où l'intérêt
de voir sous un nouveau jour un accroissement du PNB ou du PIB.(21(*))
L'enseignement qu'on
tire de cette observation d'une grande valeur théorique et
opérationnelle est que les modèles de croissance qu'on puisse
élaborées en pays développés sont affectés
par cette imperfection, à fortiori dans les pays sous
développés où on retrouve deux systèmes,
modernisé et marchand d'un coté, et rurale de l'autre où
tout n'est pas quantifiable, les choses ne peuvent être que
compliquées.
2. LE REVENU NATIONAL
Les revenus sont les contreparties de la
valeur de la production que perçoivent les agents économiques.
Revenu national = P.N.B. - (amortissement + impôts
indirects) + subventions
Le revenu national
en théorie économique, est la somme des revenus nets
qui sont perçus par les citoyens d'un pays, et qui sont issus de la
production nationale de biens et services sur une période qui correspond
généralement à une année civile.(22(*)) Il constitue donc un
agrégat, c'est-à-dire une grandeur synthétique mesurant le
résultat de l'ensemble de l'activité. Il est donné par le
PNB diminué de des amortissements et des impôts indirects et
augmenté par les subventions versées par l'Etat et les
administrations publiques, soit la formule suivante selon l'approche du Produit
National Brut :
Les données du revenu national peuvent être
considérées comme un indice de la prospérité d'un
pays dans la mesure où les prix utilisés pour évaluer le
revenu et la production donnent une indication sur la situation
économique réelle du pays, tenant compte de la variation des prix
et sur la qualité des biens. Lorsqu'on procède à la
comparaison des revenus nationaux sur plusieurs années, il convient de
tenir compte du pouvoir d'achat que représente chacune de ces valeurs,
autrement dit du revenu national à prix constant.
VII. LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE
Afin d'avoir une influence sur son
activité économique, les gouvernements ou les pays disposent de
certains instruments dont ils se servent. Il s'agit entre autres de :
ü La politique budgétaire qui
consiste à manier les recettes et les dépenses des
administrations publiques dans le but de réguler la conjoncture, assurer
le plein-emploi et modifier la répartition des revenus
ü La politique monétaire qui
consiste à contrôler l'offre de monnaie dans le but de lutter
contre l'inflation. Les effets de ce contrôle sur l'économie
dépendent de la stabilité du lien entre quantité de
monnaie en circulation et taux d'intérêt ainsi que des effets de
ce dernier sur les composantes de la demande globale. selon les
Keynésiens la politique monétaire peut être utilisée
pour rétablir le plein-emploi et pour réguler la conjoncture.
ü La politique de change qui vise
essentiellement les échanges du pays avec le reste du monde étant
donné que le commerce d'un pays avec l'étranger est
influencé par le taux de change de sa monnaie.
VIII. LE DEVELOPPEMENT
Kabeya Tshikuku définit le
développement comme l'élargissement soutenu et continuel de
l'éventail des choix collectifs et individuels quant aux conditions
matérielles et sociales de vie.(23(*))
Et M. Nzanda-Buana renchérit
en affirmant que le développement signifie, pour un peuple, la totale
responsabilité de ses choix et l'amélioration constante de ses
conditions matérielles et morales d'existence. Il comprend, en effet, un
processus général de promotion du peuple par l'acquisition de
meilleures conditions de vie, de justice sociale et d'harmonie entre tous les
semblables ainsi que d'une grande équité (24(*)).
C'est la raison pour laquelle le
développement économique est associé au progrès, et
la
croissance
économique n'est qu'une des composantes du développement
1. Origine du Concept développement
L'élaboration des théories
du développement solides avait été dictée par la
volonté des pays occidentaux européens et américains de
faire profiter aux pays du tiers monde, de la révolution
industrielle ; autrement leur appliquer « la
modernisation » ; ainsi naissait l'idéologie de la
modernisation au profit des pays retardés. Et cette idéologie de
la modernisation, qui devenait le paradigme dominant, se caractérisait
par la transformation des sociétés retardées en
sociétés industrielles modernes et civilisées soutient M.
Nzanda-Buana K.(25(*)),
ainsi donc développer les pays retardés voulait signifier les
moderniser, et les moderniser voulait dire les industrialiser et faire reculer
leurs sociétés traditionnelles.
Au cours de l'histoire, plusieurs
contextes historiques (la première guerre mondiale 1914- 1918, la crise
économique mondiale de 1929, la 2ème guerre mondiale
1940-1945, l'amorce de la décolonisation et actuellement la
mondialisation) ont influencé des nouvelles idées qui ont
contribué aux transformations multiformes au sein des
sociétés en développement en posant des nouvelles
problématiques face à des paradigmes nouveaux.
Comme nous pouvons le remarquer, le mot
« développement » s'est cristallisé en 1945
pour désigner la réalité socio-économique des pays
développés selon leurs propres critères face aux pays en
voie de développement(26(*))
La prise de conscience du retard accusé, du point de
vue de leur industrialisation, par un grand nombre de pays africains,
latino-américains et asiatique est à l'origine de ces travaux,
prise de conscience concrétisée à la conférence de
Bandoeng d'avril 1955.
Les premiers scientifiques
intéressés à l'étude du développement vers
les années 50, pensaient que celui-ci était de nature
exclusivement économique ou presque. Aussi ont-ils cherché
à en étudier les indicateurs principaux (produit intérieur
brut, produit national brut, revenu national etc.)
Et on se rendra bien plus tard compte du caractère
complexe et multidimensionnel du développement que les premiers
économistes avaient tendance à confiner au seul indicateur plus
ou moins dogmatique de Produit Intérieur Brut (PIB).
2. DEVELOPPEMENT DURABLE
Le développement durable est un
développement qui répond aux besoins des
générations du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs. C'est donc un modèle de développement
économique et social visant à assurer la pérennité
du patrimoine naturel de la Terre.
Le concept de développement
durable se fonde donc sur la mise en oeuvre d'une utilisation et d'une gestion
rationnelle des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant
à satisfaire de manière appropriée les besoins
fondamentaux de l'humanité.(27(*))
Les conditions nécessaires du
développement durable selon l'encyclopédie Microsoft encarta sont
les suivantes :
ü la conservation de l'équilibre
général et de la valeur du patrimoine naturel ;
ü une distribution et une utilisation des ressources
équitables entre tous les pays et toutes les régions du
monde ;
ü la prévention de l'épuisement des
ressources naturelles ;
ü la diminution de la production de déchets (qui
inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux) ;
ü la rationalisation de la production et de la
consommation d'énergie
3. Quelques Théories de la croissance et du
développement
Notons de prime abord que les
théories de développement comme toutes théoriques
économiques dépendent toujours étroitement du lieu et de
l'époque où elles ont surgi, c à d qu'on ne peut les
comprendre qu'en les situant dans le temps, l'espace et au sein des
sociétés où les faits, les phénomènes
visés se sont déroulés. Elles ne peuvent donc être
analysées efficacement si l'on fait abstraction du monde dans lequel
elles étaient apparues et qu'elles prétendent interpréter
et même expliquer.
En outre toute théorie de
développement ne peut être appréciée que par les
effets bénéfiques qu'elle entraîne dans la
société et n'a de sens que si la société
l'adopte et l'intègre avec succès.
La plupart des théories de
développement qui ont réussi ailleurs n'ont pas réussi en
Afrique, soit à cause d'une vision particulière de sorte que la
théorie allait être appliquée sur des
sociétés arriérées et aussi parce qu'on ne peut
pas appliquer la même thérapie à toutes les
sociétés traditionnelles.
A ce propos M. Nzanda - Buana
Kalemba affirme non sans raison que l'on ne peut pas raisonnablement
appliquer la même règle à des sociétés,
alors qu'elles sont si diversifiées dans leur âme, dans leurs
structures humaines, matérielles, socioculturelles et même par
rapport à leurs potentiels économiques.(28(*))
Albert O. Hirchman quant à lui soutient
que « pas plus qu'il n'existe un ensemble donné de
conditions préalables du développement économique, il
n'est possible de définir un nombre déterminé de
caractéristiques du retard. Ce qui entrave le progrès dans un
certain système et à un certain stade peut lui être
favorable en d'autres circonstances» (29(*))
Les raisons du déclin des
théories de développement sont donc conceptuelles
(ethnocentrique, évolutionniste) ; historiques (traite des noirs,
colonisation) ; scientifiques (théoriques) ; ainsi que
l'expansion des sciences sociales.
Il existe ainsi plusieurs
théories de croissance et de développement, il nous sera donc
difficile d'en énumérer toutes dans le présent travail,
nous allons néanmoins citer quelques auteurs qui ont contribué
à la clarification des dimensions de la croissance :
· Adam Smith (1723 - 1790),
dans « Richesses de la nation » développe les
premiers éléments de la théorie de la croissance en
prenant sa source dans la division du travail. Pour lui
l'accroissement de la productivité résulte de la
spécialisation des travailleurs et des économies, permises par le
développement du machinisme.(30(*))
· Thomas Robert Malthus (1766- 1834), il
admet que la production est condamnée à augmenter plus lentement
que la population. Il pense que l'accroissement de la population ne
pourrait que conduire à la création d'une masse de chômeurs
sans moyens de subsistance.(31(*))
· David Ricardo (1772-1823), chez lui,
la répartition de Revenu entre les trois grandes classes de la
société conditionne le déroulement du processus de
croissance économique. Les travailleurs perçoivent les
salaires, les propriétaires fonciers, la rente, les capitalistes, les
profits et l'intérêt. D'après lui le maintien du taux de
profit est fondamental pour assurer la pérennité de croissance
économique.(32(*))
· Karl Marx (1818- 1883), pour lui,
l'accumulation du capital permet à ce dernier de se substituer au
travail. L'augmentation du chômage et la baisse des salaires qui en
découlent, provoquent une baisse de la consommation et du taux de profit
et par conséquent de la croissance.(33(*))
· John Maynard Keynes (1883- 1946), il
insiste sur le rôle de l'Etat qui, par les investissements publics, par
le Budget et par le marché monétaire et les crédits, peut
relancer l'économie en jouant sur la demande et favoriser la
croissance.(34(*))
· S. Arthur LEWIS avec La
théorie Dualiste de l'offre illimité de la main d'oeuvre ou la
« Substitution du capital par le travail »,(35(*))
· Les Théories néo-Marxistes.
Ces théories sont éditées par les auteurs des
tendances non libérales qui voient le libéralisme
économique comme étant la cause même du
sous-développement.(36(*))
· Harrod et Domar, selon eux le taux de
croissance est fonction du rapport entre le taux d'épargne et le taux
d'investissement. L'aspect de la croissance de la demande consiste dans la
manière dont les revenus et la demande devront s'accroître. Cet
aspect permet d'agir sur l'amélioration de l'activité
économique et de meilleures conditions de vie des gens, plus
d'échanges et plus de transactions.(37(*))
· Robert M.SOLOW, qui ressort le
caractère transitoire de la croissance économique en l'absence du
progrès technique.(38(*))
4. L'INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)
Le développement étant un
processus général de promotion du peuple par l'acquisition de
meilleures conditions de vie, il est depuis un certain temps mesuré par
l'Indice de Développement Humain qui est un « indicateur
composite qui mesure trois dimensions du bien-être humain : revenu,
éducation et santé »(39(*)). Il constitue donc un baromètre de
l'évolution du bien être humain et un outil de comparaison entre
les différentes régions.
Ainsi l'IDH est un outil synthétique de mesure du
développement humain qui chiffre le niveau moyen atteint par chaque
pays, sous trois aspects essentiels selon le rapport
précité :
· Longévité et santé,
représentés par l'espérance de vie à la
naissance.
· Instruction et accès au savoir,
représentés par le taux d'alphabétisation des adultes
(pour deux tiers), et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus
(pour un tiers).
· Possibilité de disposer d'un niveau de vie
décent, représentée par le PIB par habitant (en
parité de pouvoir d'achat, PPA)
Le calcul de l' IDH se fait après
avoir établi un indice pour chacune de ces dimensions. Et la
détermination de ces indices dimensionnels, c'est-à-dire
correspondant à l'espérance de vie, au niveau d'instruction et au
PIB, passe à chaque fois par la définition d'une fourchette de
variation, avec un minimum et un maximum.
Les résultats obtenus dans chaque
dimension sont exprimés par une valeur comprise entre 0 et 1 selon la
formule suivante (40(*)) :
Indice dimensionnel = valeur constatée - valeur
minimale
Valeur maximale - valeur
minimale
L'IDH correspondra à la moyenne arithmétique de
ces indices dimensionnels.
NB. Les valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'IDH
se présentent comme suit
CRITERES
|
VALEUR
MAXIMALE
|
VALEUR
MINIMALE
|
Espérance de vie à la naissance
(années)
|
85
|
25
|
Taux d'alphabétisation des adultes (%)
|
100
|
0
|
Taux brut de scolarisation combiné (%)
|
100
|
0
|
PIB par habitant (en PPA)
|
40000
|
100
|
Source : PNUD, Rapport mondial sur le
développement humain 2005, p 353
5. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DU
DEVELOPPEMENT
Du point de vue social, nous résumons ci-dessous les
idées de Banyaku Luape Epotu(41(*)) qui révèle que trois paradigmes
explicatifs sont d'usage classique pour l'appréhension du
phénomène du développement correspondant à trois
courants d'analyse : politique, économiste et culturaliste.
A. Le paradigme des choix politiques qui privilégie les
variables idéologiques et socio-politiques comme cadre
analytique déterminant ou décisif du phénomène de
développement :
Le développement répond ainsi à un
engagement qualitatif du pouvoir
politique aux choix optimaux avec comme charges
principales :
a. la mobilisation de toutes les forces sociales
productives,
b. la prise en compte des intérêts de toutes les
formations sociales,
c. la distribution et la redistribution des surplus
dégagés de toutes les réalisations sociales.
L'Etat devient alors un cadre de négociation et
de conciliation répondant à une
multitude de situations des conflits entre les classes
dominantes et les nouvelles
classes moyennes ou entre les acteurs capitalistes et les
acteurs sociaux démunis
ou dominés.
Les différents courants sociaux contemporains ont
établi que le développement, même capitaliste, ne peut
être fondé ni sur le libre jeu des forces entre les
différentes catégories socio-économiques, ni sur les
simples motivations des individus ou des groupes sociaux
d'intérêts et moins encore sur la spontanéité de
l'évolution sociale.
L'intervention de l'Etat est donc nécessaire car le
pouvoir politique est l'instrument le mieux qualifié pour opérer
des choix optimaux qui tiennent compte d'intérêts de toutes les
catégories et forces sociales d'un Etat.
B. Le paradigme de rationalité économique qui
répond à des considérations et préoccupations de la
logique économique de développement.
Les courants libéraux soutiennent
fondamentalement le point de vue qui
privilégie l'autonomie sociale de la
dynamique du développement.
Ainsi le processus du développement est
considéré comme la généralisation de la
rationalité économique en termes de meilleures applications et
gestions pour la réalisation des utilités
socio-économiques à coûts décroissants et à
rendements croissants, c'est-à-dire à forte
productivité.
La croissance et le progrès socio-économique ne
peuvent être que le résultat d'une rationalité
économique dont la compétitivité constitue le
critère déterminant de la qualification des issues
socio-économiques.
La rationalité économique est donc la
qualification de meilleurs choix et l'efficacité pour la
réalisation de meilleures issues dans un cadre de libre
compétition.
C. Le paradigme socio-culturel qui situe l'analyse du
développement au niveau de l'intégralité socio-culturelle,
de l'épanouissement humain et social. L'intégralité du
processus de développement consiste en l'édification d'un ordre
social qualificatif par la revalorisation de l'homme dans toutes ses conditions
d'existence matérielle et morale. Ainsi l'homme est placé dans sa
dimension socio-culturelle, au centre de l'exigence de la qualité
sociale, de l'épanouissement humain et social, réflexif et
éthique. Il s'agit donc au total d'un engagement collectif pour le mieux
être conditionné par l'élévation des normes et
pratiques sociales, par l'amélioration des rapports sociaux, par la
promotion des échanges, des connaissances, d'informations et d'autres
valeurs identificatrices, figuratives et intellectuelles qui constituent les
vecteurs socio-culturels du développement.
IX CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
Nous venons ainsi de définir les
concepts clés de notre étude, ce chapitre nous a donc fourni des
outils pour la vérifications de nos hypothèses et nous a
permis en même temps de baliser le chemin de notre mémoire et
d'aborder notre chapitre II intitulé : Diagnostic sur la situation
socio-économique au Congo.
CHAPITRE II. DIAGNOSTIC SUR LA
SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE
EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
Sous ce point nous allons réviser
l'économie congolaise pour pouvoir déterminer ses grandes
évolutions, ce chapitre va donc nous permettre de faire un état
de lieux de l'économie congolaise en ;
· présentant son aperçu
général et en
· analysant l'évolution économique et
sociale du Congo de 1997 à 2008.
Le présent chapitre va être
l'occasion de vérifier notre première hypothèse, à
savoir, que les programmes économiques exécutés de 1997
à 2008 sont inefficaces et inadaptés par rapport aux objectifs
arrêtés.
I. APERCU GENERAL DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
La République Démocratique
du Congo est le troisième pays d'Afrique subsaharienne en termes de
population estimée à 60 millions d'habitants, après le
Nigeria et l'Egypte, et le deuxième en termes de superficie. Elle est
dotée d'abondantes ressources humaines et naturelles (agricoles,
minières, énergétiques, halieutiques, touristiques...),
parmi lesquelles une forêt tropicale qui est la deuxième au monde
par sa superficie, des sols fertiles, des pluies abondantes et des ressources
minérales variées et considérables dont l'exploitation
devrait être le gage de son développement économique et
social.
A l'indépendance en 1960, le pays
disposait d'un tissu économique intégré qui s'est,
à la suite des troubles, des sécessions, pillages, guerres et
mesures politico-économiques inconséquentes, totalement
disloqué compromettant ainsi les bonnes perspectives de son
développement. Quarante neuf ans après, l'économie du pays
se trouve dans un état de marasme et de déliquescence tel qu'un
diagnostic sans complaisance doit être posé de façon
à relever les problèmes à la base et proposer des pistes
de solutions susceptibles d'engager l'économie sur une relance soutenue
et durable.
Difficile donc de comprendre ce paradoxe
de cette économie exceptionnellement dotée par la nature qui ne
réussit que de maigres performances comme l'affirma M. Nzanda-Buana
K.(42(*))
L'économie congolaise est
à l'heure actuelle une des économies les moins
compétitives
d'Afrique (43(*)). Elle
occupe, en 2008 selon la
Banque Mondiale, le
178ème position, c'est-à-dire la dernière place sur la
liste des pays du monde considérés d'après leurs
capacités à offrir de réelles facilités de faire
des affaires(44(*)).
La République Démocratique
du Congo est donc l'
un
des dix pays les plus
pauvres du monde, et
les
inégalités
y sont très marquées. Environ 80% de la population vivent en
dessous du
seuil de
pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44%
des femmes et environ 22% des hommes n'ont aucun revenu. Les disparités
régionales sont très fortes, avec un
taux de
chômage très élevé avoisinant les 40%, des
salaires et des
prestations
sociales dérisoires dans tout le pays.(45(*))
Après une période de
relatif dynamisme économique, la République démocratique
du Congo a subi une sévère
dépression
entre le milieu des
années 1980
et le milieu des
années 2000
liée à une gestion marquée par la corruption, puis aux
guerres civiles qui ont ravagé le pays.
Cependant l'
agriculture reste le
principal
secteur de
l'économie, représentant 57,9% du
PIB en
1997, et occupant 66% de la
population
active.(46(*))
D'une manière
générale, une baisse d'activités et de production est
observée dans tous les secteurs. D'exportateur de plusieurs produits
agricoles tant vivriers que de rente, le pays en est devenu importateur pour
couvrir les besoins de la population et de ses industries. Occupant jadis les
premières positions dans la production de plusieurs minerais (cuivre,
cobalt, diamant, étain...), le pays se contente aujourd'hui des places
marginales.
C'est ainsi que nous allons examiner
l'état actuel de l'économie dans les secteurs miniers, agricole
et de transport et communication.
1. SECTEUR MINIER
Les espoirs de
croissance
économique reposent sur l'industrie extractrice, en particulier l'
exploitation
minière, mais cette dernière ne tire que partiellement profit
de la grande richesse du sous-sol du pays. En
1997, le secteur secondaire ne
comptait que pour 16,9% du PIB. La RDC était le quatrième
producteur mondial de
diamants durant les
années 1980
et cette activité constituait encore la majorité des exportations
(717 millions d'
USD, soit 52%
des exportations en 1997) (47(*)).
Les principales exploitations de
cuivre et de
cobalt sont régies par
une
entreprise
publique, la
Gécamines
(ancienne
Union
minière du Haut Katanga). La production de la Gécamines a
continué de baisser au cours des
années 2000,
en raison de la morosité du marché du cuivre.
La RDC est également un
producteur de pétrole (24 000 barils par jour en 2003), les lieux
d'extraction se localisant principalement sur la côte (terminal du
Port de Banana). La
région du
Lac Albert abrite
également un important gisement que le pays envisage d'exploiter
ensemble avec l'
Ouganda suivant les accords
signés entre les deux gouvernements en 2008.
Traditionnellement, l'exploitation
minière (cuivre, cobalt, diamant, or, zinc et autres métaux
non-ferreux) et pétrolière représente quelque 75 % de ses
recettes totales à l'exportation et 25 % environ de son PIB.(48(*))
Le PIB par habitant est l'un des plus
bas du monde. Dans les années 80, il ne représentait que le
tiers de ce qu'il était en 1962, et il a continué à
baisser durant les années 90. En effet, il est passé de 380 USD
(en dollars constants) en 1960 à 224 USD en 1990, puis 91 USD en 2006
enfin estimé à moins de 90$ USD en 2008(49(*)).
2. SECTEUR AGRICOLE ET D'ELEVAGE
Les exportations agricoles ne
représentent qu'environ 10 % du
PIB en 2006, contre 40 % en
1960.
Jadis florissant, avec une
production plus réduite, le secteur agricole aujourd'hui du Congo
-totalement paralysé- connaît une asthénie de
productivité conduisant 73 % de la population congolaise à
vivre en insécurité alimentaire(50(*)), les importations de denrées alimentaires
(produits de première nécessité) augmentent et les
exportations des produits de rente baissent. La production s'est en effet
réduite depuis quelques années à des activités de
subsistance malgré des conditions naturelles favorables (environ
97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale
de plus de huit mois dans l'année. De plus, 34 % du territoire
national sont de terres agricoles dont 10 % seulement sont mises en
valeur).
Ce problème sectoriel,
partiellement lié à la faiblesse de la productivité,
relève de problèmes d'accès au marché,
d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'oeuvre
agricole (suite aux conflits et aux maladies endémiques) et des semences
de qualité, de l'utilisation de techniques inappropriées, et du
manque d'instruments de travail adéquats.
Cependant, l'
agriculture reste le
principal
secteur de
l'économie, représentant 57,9% du
PIB en
1997. Les principales
productions exportées sont le
café, l'
huile de palme, le
caoutchouc,
le
coton, le
sucre, le
thé, et le
cacao tandis les cultures
vivrières concernent essentiellement le
manioc, la
banane plantain, le
maïs, l'
arachide, et le
riz.
L'
élevage, dont
les capacités potentielles varient entre 30 et 40 millions de bovins
avec une charge bétail de 1/6 à 1/12 pendant toute
l'année, n'est pas encore la priorité du gouvernement(51(*)). Il est peu
développé en
République
démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles
qui ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur
une grande partie du territoire. La
forêt dense n'a pas
de pâturages et la
trypanosomiase,
véhiculée par la mouche tsé-tsé, sévit
à l'état endémique dans la plupart des régions
basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du sud-est (
Kivu) sont, en revanche,
propices à l'élevage. Le bétail y aurait été
introduit par des populations tutsies venant des pays voisins. Cet
élevage est pratiqué par des populations de pasteurs
spécialisées ou par quelques rares ranches modernes. Les
techniques d'élevage restent cependant rudimentaires chez les
éleveurs traditionnels et les soins vétérinaires sont peu
pratiqués.
Les effectifs du cheptel bovin ont
été estimés au niveau national à environ
11 277 130 têtes. Ils sont en constante baisse depuis 1990,
avec une chute de 11% en 1993 et 18% en 1995. Outre ce troupeau, dans presque
tous les villages, un petit cheptel de caprins, de porcs, d'animaux de
basse-cour (volailles) vit en liberté autour des cases et à la
périphérie des villes. D'une manière
générale, même si la viande, surtout les morceaux "nobles",
est de moins en moins consommée par les couches
défavorisées, qui privilégient les bas morceaux (capa), la
poule (1 000 t.
importées mensuellement) ou le poisson bon marché dans leur
alimentation, la production de viande et de volailles reste insuffisante et
contraint de recourir aux importations. De même, la production d'oeufs et
de lait est très insuffisante.
3. SECTEUR DE TRANSPORT ET DE
COMMUNICATION
Le
Congo est comme on le sait, un pays semi enclavé du fait qu'en plus
de la faible densité de ses voies de communication intérieures
(0,074 km de voies de communication au km².), elle ne possède
qu'une façade maritime, sur l'
océan
Atlantique, de 37 km alors que pour un pays aussi vaste
(2 345 000 km²), les infrastructures jouent un rôle
majeur.
La situation du système des
transports en
République
Démocratique du Congo est désastreuse. La
réalité de la situation se traduit par une insuffisance totale de
l'offre des services de transports, accentuée par le mauvais état
des infrastructures existantes et par une non-satisfaction chronique de la
demande.
Le réseau de transports
n'offre plus aux
secteurs
économiques les
infrastructures et
les
services qui
puissent favoriser les échanges de toutes natures et qui
améliorent la mobilité des personnes et des biens. Cette carence
constitue un obstacle majeur à la croissance et au
développement
économique, entravant les échanges commerciaux, et
restreignant l'accès des populations aux services sociaux de base.
II. EVOLUTION ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA RDC DE 1997
A 2008
La situation sociale du pays reste
précaire, avec une pauvreté prévalant sur l'ensemble de
son territoire.
L'espérance de vie
s'établit à 43 ans, la mortalité des moins de 5 ans est
supérieure à 200 pour mille naissances vivantes, et l'Indice de
développement humain a baissé de plus de 10 pour cent au cours
des dix dernières années ; le pays se classe désormais au
167ème rang sur 177 pays.(52(*))
Les chances pour le pays de
réaliser les « Objectifs du millénaire pour le
développement » (OMD) d'ici 2015 sont minces. Il faudra
accroître significativement les dépenses publiques dans les
secteurs sociaux clés et continuer à dépendre des
partenaires non gouvernementaux pour la prestation des services.
Les déplacements à
grande échelle des populations, la violence, les violations des droits
humains et la paupérisation des populations ont causé
d'énormes souffrances psychologiques et la détérioration
du tissu social, entraînant l'éclatement des familles et d'autres
réseaux de solidarité.
Résultat, les filets de
sécurité traditionnels ne fonctionnent plus, et les
réseaux sociaux, qui sont essentiels pour le redressement de
l'économie, ont aussi été sérieusement
bouleversés.
La situation économique est
aujourd'hui bien plus catastrophique qu'elle ne l'était à
l'indépendance. La désorganisation de l'offre et l'érosion
presque continue de la demande l'ont entraînée depuis les
années 70 dans une spirale négative, provoquant l'informalisation
de secteurs entiers, voire leur « criminalisation »,
jusqu'à ce que le pays s'installe dans une économie de guerre
à la fin des années 90(53(*)). En
1990, selon un Rapport de la
conférence
nationale souveraine, le secteur informel représentait près
de 60% des activités économiques. Plus de 18 ans après, il
est évident que ce pourcentage représente plus de 80% des
activités.
Selon les statistiques du
BIT
la population oeuvrant dans l'économie informelle est estimée
à 19 871 347 personnes soit 72 % de la population en
âge actif.
La situation économique qui a
prévalu entre 1990 et 2000 semble refléter ce que Tshiunza Mbiye
qualifie de « triangle maléfique de l'hyper-inflation, de
l'hyper-dépréciation et de l'hyper-recession » (54(*))
L'évolution de
l'économie de la République Démocratique du Congo de 1997
à ce jour fait donc partie d'une période aussi dramatique que
les autres, période dite « années de la
déglingue économique », selon la terminologie
spécialement utilisée par le Rapport
OBSAM(55(*)), allant de 1991 à ce jour,
cette évolution reflète la tendance générale de
cette économie depuis 1960, tendance qui se caractérise par la
chute de la quasi-totalité des grandeurs macroéconomiques qui
connaissent une reprise et une certaine relance les dernières
années de la dite période. Il s'agit du Produit Intérieur
Brut (PIB) global et par habitant, de l'inflation galopante, de l'effritement
du pouvoir d'achat des consommateurs, et enfin d'une forte instabilité
du taux de change.
Cette évolution de
l'économie congolaise est analysée au travers les agrégats
macroéconomiques suivants : PIB et taux de croissance, l'inflation,
le taux de change, la population, le commerce extérieur, la dette
extérieure et le budget.
1. Evolution du PIB ET DU TAUX DE
CROISSANCE
Tableau n°1 : Evolution du PIB et du taux de
croissance du Congo
Démocratique de 1995
à 2008
|
TAUX DE CROISSANCE DU PIB en %
|
PIB (à prix courants)
|
PIB (à prix constants 2000)
|
|
|
en milliards de Fc
|
en millions de $
|
par habitant en $
|
en milliards de Fc
|
en milliards de $
|
par habitant en $
|
1995
|
-3,9
|
0,40
|
5 109,68
|
112,38
|
362,64
|
5,25
|
115,5
|
1996
|
-1,1
|
2,90
|
5 286,59
|
112,88
|
358,6
|
5,19
|
110,9
|
1997
|
-5,4
|
7,80
|
5 908,26
|
122,84
|
339,21
|
4,91
|
102,2
|
1998
|
-1,7
|
9,99
|
4 099,62
|
84,17
|
333,32
|
4,83
|
99,1
|
1999
|
-4,3
|
51,82
|
4 935,62
|
97,96
|
319,08
|
4,62
|
91,7
|
2000
|
-6,9
|
297,07
|
4 302,70
|
82,59
|
297,07
|
4,3
|
82,6
|
2001
|
-2,1
|
1 407,55
|
6 812,24
|
127,32
|
290,83
|
4,21
|
78,7
|
2002
|
3,5
|
1 922,20
|
5 547,79
|
100,96
|
300,91
|
4,36
|
79,3
|
2003
|
5,8
|
2 298,66
|
5 675,69
|
100,57
|
318,34
|
4,61
|
81,7
|
2004
|
6,6
|
2 601,00
|
6 530,25
|
112,67
|
339,48
|
4,92
|
84,8
|
2005
|
7,8
|
3 396,23
|
7 168,37
|
120,08
|
365,96
|
5,3
|
88,8
|
2006
|
5,6
|
4 066,60
|
8 688,39
|
141,3
|
386,39
|
5,6
|
91
|
2007
|
6,3
|
5 234,36
|
10 130,76
|
159,96
|
410,82
|
5,95
|
94
|
2008
|
5,9
|
5 234,36
|
10 130,76
|
159,96
|
410,82
|
5,95
|
85
|
Source : Banque Central du Congo, Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008
2008 : estimations
A la lecture du tableau n°1
ci-dessus et ceci d'après les données du PIB à prix
constants, nous constatons que la République Démocratique du
Congo est sortie progressivement d'une longue crise économique qui avait
atteint son paroxysme au cours de la décennie quatre-vingt dix. En
effet, le taux de croissance est resté dans le négatif jusqu'en
2001. Cette période d'évolution concomitante de l'hyperinflation
(voir tableau n° 2 ci-dessous) et de la récession s'est
achevée en 2002.
Graphique n°1 : Evolution du taux de croissance
du Congo Démocratique de
1995 à 2008
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°1, p.31.
En effet, après l'arrêt
de la récession en 2001 (- 2,1% contre -6,9% en 2000), l'économie
Congolaise a retrouvé le sentier des taux de croissance positifs
dès 2002 avec un repli en 2006 (5,6% contre le pic de 7,8 en 2005) suite
à l'organisation des élections. Depuis lors il évolue en
dents de scie avec 6,3% en 2007 avant de chuter à 5,9% en 2008 alors
qu'il était préalablement estimé d'abord à 12% puis
à 8,2%.
Cependant la comparaison du PIB
à prix constant, en prenant 2000 comme année de base,
décrit une autre réalité c'est-à-dire en lieu et
place de la croissance, nous constatons une certaine évolution du PIB et
dans cette logique, la majorité des Congolais ne ressentent pas dans
leur vécu quotidien les effets positifs sous forme d'amélioration
du bien-être, liés à cette évolution favorable des
indicateurs macroéconomiques, particulièrement celle de la
croissance économique; au point où certains estiment
carrément que les statistiques qui font état de
l'amélioration de la croissance économique sont tout simplement
tronquées.
Les prévisions ne sont
guère brillantes avec l'avènement de la dernière crise
financière internationale dont les effets sur le secteur réel de
l'économie nationale ont commencé à se manifester. Cette
évolution refléterait le ralentissement des exportations,
notamment des produits miniers et agricoles, dans un contexte international
difficile caractérisé par la récession qui touche un
nombre de plus en plus important des pays partenaires de la RD Congo.
En effet la contraction de la demande consécutive au
repli des investissements directs étrangers et des exportations, a
conduit à la chute des prix des matières premières sur
lesquelles notre économie se repose d'une part, et à la baisse
des valeurs et capitalisations boursières, d'autre part, expliquant les
perturbations connues à la deuxième moitié de
l'année 2008
2. Evolution du taux d'inflation
Tableau n°2 : Evolution du taux d'inflation en
RDC de 1995 à 2008
Année
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Tx d'inflation en %
|
370
|
693
|
13,7
|
135
|
484
|
511
|
135
|
18
|
4,4
|
9,22
|
21,3
|
12,8
|
8,9
|
26
|
Source : Tableau recomposé par nous sur
base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique
recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars
2006)
Le taux d'inflation qui
était de 693% en 1996 est tombé à 13,7% en 1997
après la prise du pouvoir par l'AFDL le 17 mai 1997.
Malheureusement, il a vite connu une ascension passant
successivement à 134,8%, 483,7% et 511,2%, respectivement en 1998, 1999
et 2000.
De 2002 à 2004, le taux d'inflation a connu une baisse
extraordinaire passant successivement à 135,1%, 18% jusqu'à
chuté à 4,4% en 2004.
Malheureusement, une évolution négative a suivi
cette période de stabilité ; le taux d'inflation est
passé à 9,22%, puis à 21,27% respectivement en 2004 et
2005.
Une suite heureuse a suivi cette période où nous
observons une baisse successive du taux d'inflation à 12,78% et 8,9%
respectivement en 2006 et 2007.
L'année 2008 est cependant caractérisée
par une augmentation du taux d'inflation qui est passé de 8,9% à
26% par rapport à l'année 2007.
On constate ainsi que le Congo
vit depuis près de deux décennies une inflation par le coût
et l'inflation par la demande, qui du reste est aussi importée et
accentuée par la crise énergétique.
Graphique n°2 : Evolution du taux d'inflation au
Congo Démocratique de
1995 à 2008
Source : établi sur base des données De
notre tableau n°2 ci-dessus
Au fil des années, le
`seigneuriage' monétaire s'est présenté comme un moyen
commode pour l'Etat de se procurer des ressources, mais aussi un facteur
très aggravant de l'inflation ; C'est à l'occasion de
l'exécution du PIR et du PEG - deux programmes de redressement, l'un
appuyé techniquement par le FMI et l'autre bénéficiant de
son concours financier - que l'hyperinflation à trois chiffre a
été cassée. Mais pour combien de temps ?
3. Evolution du Taux de Change
Tableau n° 3 : Evolution du taux de change
au Congo Démocratique de
1995 à 2008 ; Taux
moyen annuel
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Tx de change
|
1,45
|
15
|
21,8
|
206,6
|
346,5
|
405
|
398,3
|
476
|
468
|
509
|
639,3
|
Source : Tableau recomposé par nous sur
base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique
recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars
2006)
L'observation des données du
tableau n°3 ci-dessus livre l'évolution du taux de change moyen
annuel de 1998 à 2008 et cela montre l'ampleur de l'érosion
monétaire tout au long de la période. Ce qui décrit en
même temps l'ampleur de la perte du pouvoir d'achat des agents
économiques combinée avec les fortes tensions inflationnistes
permanentes dans l'économie nationale. Dans onze ans la monnaie
nationale s'est dépréciée de 44.090% par rapport au dollar
américain.
M. Nzanda - Buana K. souligne que
l'évolution de l'économie congolaise à partir de 1997
montre clairement qu'il existe deux sous périodes, celle du règne
de Laurent Désiré Kabila dominée principalement par
l'unilatéralisme politique, l'économie des interdits et des
commandements, des guerres d'agression et de rébellions avec
notamment(56(*)) :
Ø l'interdiction des activités libres des
bureaux de change qui se voient suspendus de leurs activités par le
refus du renouvellement des agréments du bureau de change par la Banque
Centrale du Congo,
Ø la réinstauration de la vieille pratique
surannée des licences d'importation et d'exportation, ainsi que de
l'obligation de rapatrier des devises au taux de change figé à
4,5 CDF pour un dollar US. d'avril 1999 au 25 janvier 2000,
Ø et enfin , le 17 septembre 1999, le durcissement par
le gouvernement de sa politique en interdisant purement et simplement la
détention des devises, ordonnant à tout détenteur de
celles-ci de les reverser en banque, ainsi que la délivrance des
licences d'agrément des bureaux de change et leur fermeture sans oublier
l'instauration du contrôle des prix, le blocage du taux de change et tant
d'autres restrictions à la libre circulation monétaire
édictées par les nouvelles dispositions de change ; tout
cela contre toute logique libérale et contre la vérité des
prix.
La deuxième sous-
période, celle coïncidant avec le règne de Joseph KABILA,
poursuit M. Nzanda-Buana, est caractérisée par des mesures de
libéralisation économique et un certain assouplissement du
climat politique intérieur par rapport à la sous -période
de L.D. Kabila.
Le gouvernement congolais avait
décidé de pratiquer le fixing du taux de change à partir
de 1997 alors qu'il ne disposait pas des moyens de cette politique. Il en est
résulté une forte disparité entre le cours de change
officiel et le cours parallèle avec tout ce que cela comportait comme
coût pour l'économie nationale qui du reste est fortement
tournée vers l'extérieur.
Pour restaurer l'ordre sur le plan monétaire le
gouvernement décidera en 2001 dans le cadre du PIR d'unifier les deux
cours de change.
Graphique n°3 : Evolution du taux de change au
Congo Démocratique de
1995 à 2008
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EN RDC DE 1998 A
2008
1,45
15
21,82
206,62
346,48
405
398,3
476
468,05
508,63
639,3
0
100
200
300
400
500
600
700
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Taux De
change
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°3, p 34.
Le taux de change en RD Congo reste
caractérisé par une évolution cascadée depuis la
mise en place des programmes de réformes économiques en 2001. Le
franc congolais a enregistré de périodes aussi bien
d'appréciation que de dépréciation, qui sont toutefois
sans commune mesure avec le cycle des dépréciations intempestives
et continues vécues tout au long des années 90.
4. EVOLUTION DE LA POPULATION ET DE L'IDH
Tableau n° 4 : Evolution de la population
au Congo Démocratique de
1995 à 2008
|
Population Résidente
|
Population occupée
(salariée)
|
Taux de croissance demographique en%
|
TAUX DE CHOMAGE en %
|
IDH
|
PIB/tête au prix de 2000
|
1995
|
45 468 500
|
6 981 300
|
6,45
|
68,60
|
0,37
|
115,5
|
1996
|
46 832 500
|
8 832 800
|
3,00
|
70,00
|
0,38
|
110,9
|
1997
|
48 097 000
|
7 005 200
|
2,70
|
70,20
|
0,36
|
102,2
|
1998
|
48 707 000
|
8 539 100
|
3,39
|
65,80
|
0,37
|
99,1
|
1999
|
50 384 000
|
8 630 600
|
3,44
|
66,50
|
0,39
|
91,7
|
2000
|
52 100 000
|
8 790 700
|
3,41
|
66,90
|
0,39
|
82,6
|
2001
|
53 506 700
|
11 383 500
|
2,70
|
49,00
|
0,40
|
78,7
|
2002
|
54 951 400
|
11 567 400
|
2,70
|
49,10
|
0,40
|
79,3
|
2003
|
56 434 000
|
11 972 600
|
2,70
|
48,50
|
0,40
|
81,7
|
2004
|
57 957 700
|
12 380 200
|
2,70
|
35,40
|
0,39
|
84,8
|
2005
|
59 696 400
|
12 688 300
|
3,00
|
39,60
|
0,39
|
88,8
|
2006
|
61 487 300
|
13 093 900
|
3,00
|
41,20
|
0,40
|
91
|
2007
|
63 331 900
|
13 303 400
|
3,00
|
43,20
|
0,39
|
94
|
2008(e )
|
65 000 000
|
15 000 000
|
3,00
|
45,00
|
0,37
|
85
|
Source : Tableau recomposé par nous sur
base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique
recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars
2006)
2008 : estimations
La finalité de toute politique
économique est l'amélioration du bien être de la
population. Si la croissance est mesurée à partir du PIB par
tête, le bien-être est appréhendé par l'indice du
développement humain (IDH)
Comme nous l'avons remarqué au
tableau n°1, l'économie congolaise a retrouvé le sentier de
la croissance à partir de 2002 après plus d'une décennie
de régression de l'activité réelle et ceci sans
l'amélioration du bien être de la population au vu de l'IDH qui
n'a jamais dépassé 0,40 ainsi que le PIB par habitant qui se
situe à moins de 100$ US suivant toujours le même tableau.
En effet selon Vincent Ngonga Nzinga et Benoît Kudinga
(57(*)), entre 1989 et
2001, la situation économique au Congo est caractérisée
par la chute de l'activité intérieure : établi
à 565,7 milliards de CDF, le PIB, exprimé au prix de 2000, est
tombé à 290,8 milliards de CDF, en 2001, soit une destruction de
la richesse intérieure de 48,6%.
Par ailleurs, la population, qui
était évaluée à 32,5 millions d'habitants à
fin 1989, est passée à 53,5 millions d'habitants en 2001, soit
une expansion démographique de 65,0%. Il en résulte ainsi, qu'au
cours de cette période, le rythme de progression de la population a
été de loin supérieur à celui de la production
intérieure, expliquant, de ce fait, la réduction drastique du PIB
par tête.
Calculé aux prix de 2000, le PIB par tête
était situé à 237,6 USD en 1989 et a atteint son niveau le
plus bas de l'histoire de la RDC au cours de l'année 2001 où il
s'est établi à 78,7 USD. L'évolution de cet agrégat
qui n'a pas franchi le cap de 100 USD à fin 2008 prouve
déjà à suffisance la détérioration du niveau
de vie de la population congolaise.
Graphique n°4 : Evolution de l'IDH au Congo
Démocratique de 1995 à 2007
IDH
0,375
0,363
0,365
0,385
0,388
0,396
0,398
0,398
0,34
0,35
0,36
0,37
0,38
0,39
0,4
0,41
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Années
IDH
IDH
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°4, p 36.
Bien que ce graphique semble indiquer une
certaine amélioration du bien-être, en réalité le
Congolais moyen vit bien en deçà de ces niveaux.
Cette réalité est expliquée du fait que
la plupart de ces valeurs sont données en terme courant sans tenir
compte du déflateur prix.
Graphique n°5 : Evolution du taux de chomage du
Congo Démocratique de
1995 à 2007
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°4, p 36.
Il se dégage que les valeurs reprises dans le
graphique ci haut, sont apparemment non-conformes à la tendance
générale de l'économie comme le décrit M.
Nzanda-Buana au vu de l'évolution des prix, des taux de change
correspondants ainsi que des salaires, de l'aggravation du chômage et
même de la pauvreté livrés par ailleurs par les tendances
générales empiriques de l'économie au terme des
données statistiques douteuses et quelques fois
tronquées.(58(*))
5. Commerce extérieur de la RDC
Tableau n° 5 : Evolution du commerce
extérieur au Congo Démocratique
de 2000 à
2007
|
EXPORTATIONS $
|
IMPORTATIONS $
|
Net Export et déficit commercial
|
IMPORTATIONS en % du PIB
|
EXPORTATIONS en % du PIB
|
2000
|
823,5
|
697,1
|
126,4
|
6,7
|
6,5
|
2001
|
900,7
|
806,8
|
93,9
|
15,4
|
14,2
|
2002
|
1131,7
|
1080,9
|
50,8
|
21,5
|
24,4
|
2003
|
1374,1
|
1594,3
|
-220,2
|
34,1
|
27
|
2004
|
1917,2
|
1975,1
|
-57,9
|
38
|
35,1
|
2005
|
2071,6
|
2473,7
|
-402,1
|
34,3
|
34,9
|
2006
|
2704,6
|
2891,7
|
-187,1
|
34,7
|
35
|
2007
|
4165,5
|
4380,7
|
-215,2
|
|
|
Source : Tableau recomposé par nous sur
base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique
recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars
2006)
L'un des facteurs à la base des
médiocres performances de la RDC dans le commerce extérieur, et
qui exige un soin particulier, demeure l'exiguïté de son
réseau commercial.
Le Congo subit les prix mondiaux
(price-taker ou preneur de prix) a la fois, des produits qu'elle exporte, vu
l'étroitesse de son débouché d'autant plus qu'elle
s'adresse essentiellement aux pays industrialises et, particulièrement,
à l'Union européenne.
Graphique n°6 : Evolution du commerce
extérieur du Congo Démocratique de
2000 à 2008
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°5, p 38.
Les
exportations ont
chuté de 1,5 milliard de dollars en 1996 à environ 800 millions
en
1999. Malgré la
progression enregistrée depuis 2000, les
exportations,
représentant 1,3 milliard de dollars en
2003, n'ont pas encore
retrouvé le niveau des années 1990. Cependant, depuis 2001, la
part des exportations dans le
PIB s'est accrue, de 14,2% en
2001 à 35% en
2006.
Parallèlement, la part
des
importations est en
forte hausse (passée de 15,4% du PIB en 2001 à 34,7% en 2006),
traduisant la reprise des investissements d'infrastructures et la mise en place
du réseau
GSM.
Cette évolution a entraîné un
déficit
commercial, qui s'élevait à plus de 0,4% du
PIB en 2004(59(*)).
En 2003, les flux
d'investissements étrangers ont atteint 132 millions de dollars et
représentaient 23,6% de la formation brute de capital fixe. Les IDE
(investissements directs étrangers) au Congo se sont
élevés à 500 millions de dollars en 2006, contre 405
millions en 2005 et une moyenne annuelle de seulement 5 millions entre 1990 et
2000. Les investisseurs étrangers, plus particulièrement les
Chinois
et les
Sud-Africains,
ont diversifié leurs
placements dans le secteur
minier mais également dans l'
énergie et le
secteur bancaire(60(*)).
L'analyse
montre que ces données sont tronquées voir douteuses car le
commerce international étant un facteur déterminant de la
croissance ; ces différentes évolutions des importations et
des exportations devraient ipso facto entraîner le changement dans la
structure économique du pays, ceci n'est pas le cas pour
l'économie congolaise.
6. DETTE EXTERIEURE DE LA RD CONGO
Tableau n° 6 : Evolution de la dette
extérieure du Congo Démocratique
de 2000 à
2008
Années
|
Dette Extérieure
|
Service de la dette (en millions $)
|
Service effectué
|
Arriérés
|
Exportations (en millions $)
|
ratio du service de la dette /exportations en
%
|
2000
|
6336,4
|
7450
|
0
|
7450
|
823,5
|
904,68
|
2001
|
9981,6
|
1551,8
|
506,2
|
1043,6
|
900,7
|
172,29
|
2002
|
9981,6
|
1075,9
|
32,2
|
1043,7
|
1131,7
|
95,07
|
2003
|
10403,5
|
1141,2
|
124,5
|
1016,7
|
1374,1
|
83,05
|
2004
|
10943,3
|
954,6
|
89,6
|
865
|
1917,2
|
49,79
|
2005
|
9999,6
|
787,5
|
143,51
|
643,9
|
2071,6
|
38,01
|
2006
|
10364
|
846,5
|
139,02
|
707,5
|
2704,6
|
31,30
|
2007
|
10344,3
|
1103,1
|
163
|
940,1
|
4165,5
|
26,48
|
Source : Tableau recomposé par nous sur
base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique
recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars
2006)
La dette extérieure du Congo
Kinshasa qui était estimé à 9 milliards de dollars US vers
la fin du règne du Président Mobutu, s'est revelée sous
estimée au lendemain de la chute du Maréchal. M.
Nzanda-Buana la situe à environ 14 milliards de dollars
US.(61(*))
L'
aide
publique au développement a repris progressivement depuis
1999, et le soutien financier
de la communauté internationale est l'une des clés du
redressement économique.
· Le
FMI
a accordé un prêt de 750 millions de
dollars dans le cadre de la
FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la
croissance) sur la période 2002-2005,
· la
Banque mondiale un
prêt de 450 millions de
dollars dans le cadre de son
ERC (Crédit pour la reprise économique), 214 millions ayant
été approuvés en
septembre
2003 et 200 millions en
février
2004.
· En
2004, l'aide extérieure
dépassait un milliard de dollars, dont près des deux tiers
provenaient des institutions multilatérales (62(*)).
Graphique n°7 : Evolution de la dette
extérieur du Congo Démocratique de
2000 à 2008
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°6, p 40.
En 2001, le retour de la
République Démocratique du Congo dans le giron financier
international bute sur un problème : dépendant des financements
extérieurs pour sa reconstruction, le pays doit régler de
manière urgente le problème de ses arriérés, afin
de régulariser sa situation financière, de profiter de nouveaux
prêts et de participer à l'initiative d'allégement de la
dette des pays pauvres très endettés (PPTE).
La réaction du gouvernement
de l'époque ne se fait pas attendre : les remboursements reprennent
vigoureusement à partir de 2002. Cette régularisation permet au
gouvernement congolais d'accéder à une gigantesque
opération en deux phases de restructuration de sa dette et d'entrer dans
le cadre de l'initiative PPTE.
La première phase de
juin-juillet 2002 consiste à régler le remboursement des
arriérés congolais envers le FMI et la Banque mondiale. Le
processus vise à garantir le remboursement des vieilles dettes
impayées par une opération de "consolidation",
c'est-à-dire en remplaçant les arriérés par de
nouvelles dettes à un taux d'intérêt "concessionnel".
Concrètement, quatre pays (Belgique, France, Suède, Afrique du
Sud) prêtent la somme nécessaire au gouvernement congolais pour
qu'il rembourse ses arriérés au FMI. Ensuite, le FMI prête
la somme nécessaire (522 millions de dollars) au gouvernement congolais
pour qu'il rembourse ces prêts d'États. Dans le même temps,
la Banque mondiale prête 330 millions de dollars au Congo pour que le
pays liquide ses arriérés à son égard.
Au final, la République
Démocratique du Congo a troqué ses arriérés
multilatéraux contre une nouvelle dette due au FMI et à la Banque
Mondiale. Un mécanisme d'apurement a également été
conclu avec la Banque Africaine de développement.
La seconde phase, en septembre
2002, consiste à restructurer la dette congolaise due aux
quatorze pays créanciers rassemblés dans le Club de Paris. La
dette congolaise due au Club de Paris est évaluée à 10,3
milliards de dollars, dont près de 90% sont des arriérés
accumulés depuis le dernier accord entre le Club de Paris et le
Zaïre de Mobutu, en 1989. L'accord de septembre 2002 débouche sur
l'annulation de 4,6 milliards de dollars de dettes, ce qui correspond au
montant des arriérés sur le principal de la dette
extérieure congolaise, et sur le rééchelonnement de 4,3
autres milliards.
Si l'on additionne la portée
des deux phases de l'opération, 60% de la dette extérieure
congolaise ont été restructurés. L'allègement a
permis une réduction du service de la dette de 36 millions de dollars en
2003, 100 millions en 2004 et 173 millions en 2005. De leur côté,
les bailleurs de fonds qui ont financé cette opération ont
comptabilisé ces montants en aide publique au développement, ce
qui leur a simultanément permis d'afficher des montants d'aide en hausse
: sur les 8,5 milliards de dollars d'augmentation de l'aide à
destination de l'Afrique subsaharienne entre 2001 et 2003, 5,1 milliards
proviennent de la seule opération d'allégement de la dette du
Congo
7. Evolution du budget
Tableau n° 7 : Evolution du budget du Congo
Démocratique
de 2000 à
2006
|
BUDGET (en millions de$)
|
RECETTES
|
DEPENSES
|
SOLDE
|
2000
|
508,4
|
1057,7
|
-549,3
|
2001
|
322,5
|
326,4
|
-3,9
|
2002
|
426,7
|
375,9
|
50,8
|
2003
|
429,3
|
574,1
|
-144,8
|
2004
|
633,1
|
841,8
|
-208,7
|
2005
|
847
|
1121,9
|
-274,9
|
2006
|
923,9
|
2110,5
|
-1186,6
|
Source : Tableau recomposé par nous sur
base des données de la Banque Central du Congo,( Condensé
d'informations statistiques, n° 30/2008 ; Evolution économique
recente, décembre 2008 ;Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques ; Revue Analyses et prospectives, volume1, n° 1, mars
2006)
La mauvaise gestion du budget est une des
causes majeures à l'aggravation de la situation économique et
financière du Congo, comme l'affirme M. Nzanda-Buana K.(63(*)) qui stigmatise la bonne
vieille habitude congolaise de prévoir moins de dépenses que ce
que l'on va réellement dépenser et de prévoir dans le
budget de l'Etat plus de recettes que ce que l'on n'est capable de les
encaisser.
Le
budget est largement
dépendant des ressources extérieures sous forme de dons et de
prêts qui dépassent souvent les
recettes
propres de l'
État. Pour
l'année 2004, l'appui direct au budget s'élève à
plus de 240 millions de dollars, provenant de la
Banque mondiale et
de la BAD (
Banque
africaine de développement). Les
recettes
fiscales, qui avaient plafonné à 6,9% du PIB en 2003
(exerçant de fortes pressions sur le budget de l'État), auraient
atteint 7,9% du
PIB en 2004 grâce à
un effort ciblé sur les grands contribuables et l'administration des
douanes.(64(*))
Le gonflement des
dépenses
budgétaires est principalement lié à la mise en place
des institutions de la transition politique et au coût du maintien de la
paix. Dans ce contexte, l'État a dû maîtriser ses autres
dépenses, notamment les charges communes comme le carburant, et
réduire le gaspillage. Les subventions et les exonérations en
matière de produits pétroliers ont notamment été
supprimées, l'augmentation des cours mondiaux du pétrole
étant répercutée sur le prix à la pompe et sur le
prix du transport par l'application d'un mécanisme automatique. Le
montant des arriérés accumulés, notamment avant
l'année 1997, demeure un problème important. Certains
fonctionnaires ne sont plus payés depuis des années.
Actuellement, les dépenses de
santé, d'éducation et d'infrastructures économiques de
base dépendent exclusivement des financements extérieurs
(65(*)).
Graphique n°8 : Evolution du budget du Congo de
1995 à 2006
Source : établi sur base des données de
notre tableau n°7, p 43.
III. CONCLUSION DU CHAPITRE II
Au cours de ce chapitre nous avons
fait un état de lieux de l'économie congolaise en
présentant son aperçu général et en
dégageant l'évolution économique et sociale du Congo de
1997 à 2008.
Nous avons ainsi observé les
différentes tendances que les indicateurs macroéconomiques ont
affichées pendant la période sous étude sous l'impulsion
des programmes économiques.
Cette observation fait ressortir en générale la
tendance décroissante des dimensions de l'économie nationale ,
avec comme conséquence la disparition de plusieurs unités du
secteur formel qui a donné naissance, à son tour, à
l'apparition des unités de production du secteur de l'informel comme
activités de survie.
Nous avons observé par ailleurs
que la croissance indiquée peut être traitée de fausse,
étant donné que la composition du PIB congolais est dominé
par la production des résidents étrangers estimée à
plus de 60%.
Toutefois, nous avons amorcé
la vérification de l'hypothèse une en observant les
évolutions des dimensions économiques pendant la période
visée par notre analyse; ce qui va nous servir de base dans l'analyse
des programmes économiques du gouvernement congolais que nous abordons
dans notre chapitre 3.
Chapitre III : ANALYSE CRITIQUE DES
PROGRAMMES ECONOMIQUES DE LA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO ET LEUR IMPACT SOCIO-
ECONOMIQUE DE 1997 A 2008
Après avoir fait le diagnostic
de l'économie Congolaise au chapitre précédent, nous
allons au cours de ce chapitre analyser les différents programmes
économiques que le gouvernement a mis en place durant la période
sous étude afin d'évaluer leur incidence sur l'économie
Congolaise.
Nous allons dans un premier temps
décrire quelques programmes spécifiques de reconstruction de
l'économie nationale exécutés pendant cette
période ; ensuite nous allons comparer les résultats
obtenus par chaque programme aux objectifs préalablement
arrêtés ; et enfin évaluer leur impact
socio-économique.
Tous ces programmes avaient pour but
d'arrêter la dégradation économique, mais pourquoi n' y a
-t-il toujours pas un décollage définitif au terme de ces
programmes ? Ce chapitre va essayer de répondre à cette
question et va du coup nous permettre de vérifier nos trois
hypothèses:
1. La majorité programmes économiques
exécutés de 1997 à 2008 sont
inefficaces et inadaptés par rapport aux
objectifs arrêtés.
2. En outre ils sont inappropriés par rapport aux
structures économiques,
culturelles, sociales voire institutionnelles du
pays.
3. Les programmes économiques du gouvernement de la
République Démocratique du Congo sont conçus sans une
vision du développement intégré à l'Afrique et au
monde
I. DESCRIPTION DES PROGRAMMES.
1. PROGRAMME TRIENNAL ECONOMIQUE ET SOCIAL
(1997-1999)
Un programme triennal économique
et social, (1997-1999) a été présenté à
Bruxelles à la conférence des « Amis du
Congo », en novembre 1997, programme appelé
« programme de stabilisation et de relance de
l'économie » avec quelques orientations telles que :
· Le rôle primordial de l'Etat dans la prise en
charge des services sociaux et publics : santé primaire,
éducation de base, justice, sécurité, etc.
· Le rôle moteur du secteur privé dans la
croissance économique et la privatisation des entreprises publiques pour
restaurer leur compétitivité;
· L'accroissement des investissements dans les secteurs
prioritaires : transport, agriculture, énergie et mines.
Le niveau de financement du
programme triennal était évalué par le gouvernement
congolais à 1,6 milliard de dollars US dont il n'obtiendra qu'une
promesse de 105 millions de dollars sous la gestion des Institutions de Bretton
Woods. Pour le reste, le programme sera sans lendemain comme la plupart des
plans et programmes lancés au Congo depuis l'indépendance du
pays, écrit M. Nzanda-Buana K. (66(*)).
Ce programme était
reconduit pour la période de 1999-2001 sous l'appellation
de « Programme Triennal Minimum » avec financement
propre, et à cette époque les paramètres du cadre
macro-économique découlant de la politique du Gouvernement se
caractérisaient par une inflation à trois chiffres, un taux de
croissance positif (2%) bien qu'inférieur au taux de croissance de la
population (3,5 %), un déficit budgétaire raisonnable et une
pression fiscale modérée. Le taux de change moyen retenu se
situait dans les tendances du marché des changes. Le tableau ci-dessous
décrit cette réalité.
Tableau n°8 : Paramètres du cadrage
macro-économique 1999
Taux de croissance en %
|
2,0
|
Taux d'inflation en %
|
75-100
|
Taux de change moyen (FC/USD)
|
5,21
|
Taux de change fin période (FC/USD
|
7,91
|
Pression fiscale (% du PIB)
|
8
|
Impasse budgétaire (en millions FC)
|
860
|
Emprunts (en millions FC)
|
860
|
Dépenses en capital (en millions FC)
|
910
|
Source : Projet du Budget de l'Etat pour l'exercice 1999,
Ministère des Finances et du Budget, mai 1999
La réalisation de l'ensemble
des objectifs macro-économiques et sectoriels du Programme Triennal
Minimum (PTM), dont le financement de la tranche annuelle 1999
représentait environ 31 % du budget 1999 de l'Etat, nécessitait
la mobilisation d'une enveloppe financière de 19.535 millions FC
équivalent à 4.341 millions de US $, et était
répartie en trois tranches annuelles (67(*)):
· Année 1999 : 6.556,6 millions FC, soit 34 %
du PTM à financer ;
· Année 2000 : 5.467,5 millions FC, soit 28 %
du PTM à financer ;
· Année 2001 : 7.511,2 millions FC, soit 38 %
du PTM à financer.
Les tableaux n° 9 et 10
ci-après nous donnent la répartition sectorielle du financement
de ce programme et la répartition du financement selon ses
catégories.
Tableau n° 9 Répartition sectorielle du
financement du Programme Triennal Minimum1999 - 2001 (en milliers de Francs
congolais : 1 US $ = 4,50 FC)
PTM 1999-2001
|
Tranche 1999
|
Tranche 2000
|
Tranche 2001
|
Total triennal
|
|
Secteurs /S.S
|
Montant
|
%
|
Montant
|
Montant
|
Montant
|
%
|
INFRASTRUCTURES
|
2.048,3
|
31
|
3.298,1
|
3.134,9
|
8.481,4
|
43,42
|
Transports
|
1.670,1
|
|
2.471,9
|
1.801,2
|
5.943,2
|
|
Energie et Eau
|
90,3
|
|
170,4
|
175,8
|
436,6
|
|
Télécommunications
|
78,2
|
|
147,9
|
796,5
|
1.022,7
|
|
Voirie, drainage, bâtiments publics &
assainissement
|
209,7
|
|
507,7
|
361,4
|
1.078,8
|
|
PRODUCTIFS
|
3.918,5
|
60,0
|
1.530,2
|
2.145,4
|
7.594,1
|
38,87
|
Agriculture
|
168,2
|
|
196,4
|
181,7
|
546,4
|
|
Mines
|
3.747,7
|
|
1.077,8
|
1.522,6
|
6.348,1
|
|
Hydrocarbures
|
|
|
|
|
|
|
Industrie
|
|
|
|
|
|
|
Environnement
|
2.649
|
|
255,9
|
441,1
|
699,7
|
|
SOCIAUX
|
107,6
|
2,0
|
568,3
|
1.481,8
|
2.157,7
|
11,05
|
Education
|
47,5
|
|
531,2
|
862,5
|
1.441,2
|
|
Recherche
|
0,2
|
|
0
|
4,4
|
4,6
|
|
Santé et Nutrition
|
59,8
|
|
37,1
|
614,9
|
711,8
|
|
ADMINISTRATIFS
|
482,1
|
7,0
|
71,0
|
749,1
|
1.302,2
|
6,67
|
Justice
|
59,3
|
|
21,3
|
98,1
|
178,7
|
|
Emploi
|
42,5
|
|
25,0
|
245,1
|
312,5
|
|
Administration publique
|
372,9
|
|
19,9
|
315,9
|
708,7
|
|
Economie et finances
|
7,5
|
|
4,8
|
89,9
|
102,2
|
|
Total annuel
|
6.556,6
|
100
|
5.467,6
|
7.511,2
|
19.535,4
|
100
|
Source : Ministère du Plan et Commerce,
Synthèse du PTM 1999-2001, Vol. 3, juillet 1999, pp. 10 et 11.
PTM : Programma Triennal Minimum
S.S : Sous secteur
Tableau n°10 Répartition du financement
selon les 7 grandes catégories de programmes du PTM 1999-2001 (453
projets) (en milliers de Francs Congolais : 1 US $ = 4,50 FC)
PTM 1999-01
|
Tranche 1999
|
Tranche 1999
|
Tranche 1999
|
TOTAL PTM
|
Programmes
|
Montant
|
Montant
|
Montant
|
Montant
|
%
|
Etudes/Recherche (16 projets)
|
2.281,3
|
1.147,1
|
849,2
|
4.177,6
|
21,38
|
Appui Insti. /A.T. (46 projets)
|
489,2
|
326,3
|
926,5
|
1.742,1
|
8,92
|
Formation (14 projets)
|
57,5
|
109,9
|
87,6
|
255,1
|
1,31
|
Construction nouvelle (53 projets)
|
1.102,2
|
1.187,2
|
670,9
|
2.960,5
|
15,15
|
Réhabilitation (177 projets)
|
1.752,1
|
1.731,9
|
1.906,5
|
5.390,6
|
27,59
|
Achat d'équipements (132 projets)
|
748,1
|
854,3
|
2.600,2
|
4.202,6
|
21,51
|
Source : Source : Ministère du Plan et
Commerce, Synthèse du PTM 1999-2001, Vol. 3, juillet 1999, p. 11.
Les différents projets du PTM ont conduit à
l'assainissement du cadre macroéconomique par des mesures de politiques
monétaire et budgétaires suivantes:
· Une réforme monétaire qui est
entrée en vigueur le 30 juin 1998 caractérisée par
l'émission du franc congolais en remplacement du nouveau zaïre, qui
s'était opérée de la manière suivante :
o 1 franc congolais (FC) égal à 100.000 nouveaux
zaïres (NZ), ou 1 franc congolais égal à 140.000 zaïres
(Z) ;
o 1 dollar US égal à 1,45 francs congolais ou 1
FC égal à 0,71 dollar US.
· L'interdiction de libeller et d'effectuer les
opérations en monnaies étrangères (cfr le
décret-loi 177 du 8 janvier 1999) ;
· L'autorisation donnée aux creuseurs de diamant
de vendre leurs produits en francs congolais et aux comptoirs d'achat de
diamant de céder leurs recettes en devises aux banques au taux
officiel ;
· La création de la Bourse Congolaise des
Matières Précieuses (BCMP), qui devrait centraliser toutes les
transactions en devises de l'or et du diamant (cfr le décret-loi 179 de
septembre 1999) ;
· L'interdiction aux négociants étrangers
de séjourner dans les zones minières ;
· L'interdiction du cambisme (marché de change
parallèle) ;
· La réinstauration des licences d'importation et
d'exportation ;
· L'obligation de rapatrier des devises au taux de change
figé à 4,5 FC pour 1 $ US d'avril 1999 au 25 janvier
2000 ;
· L'interdiction pure et simple de la détention
des devises, et l'obligation faite à tout détenteur de devises de
les reverser en banque ;
· L'interdiction de la délivrance des licences
d'agrément des bureaux de change et leur fermeture ;
· L'instauration du contrôle des prix ;
· Le blocage du taux de change ;
Toutes ces mesures de politiques
économiques prises sous le régime de Laurent Désiré
Kabila ont placé l'économie congolaise « dans un corset
réglementaire ».
La «révolution
libérale de 2001» (68(*)) initiée par Joseph Kabila a
marqué la fin de ce régime d'interdit et a donné
l'occasion au pays de s'ouvrir au monde et de tenter de relancer son
économie par deux programmes successifs de redressement
économique et financier, le PIR (programme intérimaire
renforcé) et le PEG (programme économique du gouvernement).
Ces programmes d'ajustement structurel
« de la deuxième
génération »(69(*)), selon l'appellation de Tshuinza Mbiye, se sont
inscrits dans le contexte nouveau de la Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) du FMI et
de l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).
2. LE PROGRAMME INTERIMAIRE RENFORCE (PIR)
Le programme Intérimaire
Renforcé comporte les exigences classiques d'un programme de
stabilisation, requérant des politiques macroéconomiques
restrictives, avec comme spécificité la libéralisation des
prix y compris ceux des produits pétroliers, des marchés de
changes, du commerce du diamant d'exploitation artisanale et surtout
l'instauration effective d'un régime de taux de change flottants. Ainsi
la politique monétaire, désormais libérée des
contraintes antérieures imposées par le soutien de la
parité officielle, pouvait se mettre théoriquement au service de
la stabilité des prix intérieurs.
A cause de cette libéralisation,
le PIR marque la reprise des relations entre les institutions
financières de Bretton Woods avec le Gouvernement congolais en vue de la
relance économique.
La reprise de la coopération
structurelle avec le FMI et la Banque Mondiale était conditionnée
par l'exécution conforme du PIR. Cette reprise allait permettre à
la RDC d'accéder aux capitaux indispensables au financement de sa
relance économique.
Malgré la reprise de la
coopération, le PIR a été exécuté de juin
2001 à mars 2002 et, ceci sans soutien financier extérieur.
Nous allons parcourir ce programme à travers ses
objectifs, ses mesures institutionnelles et technique ainsi que certaines
actions menées dans le cadre de ce programme.
a) Objectifs du PIR
Les objectifs du PIR
tels que décrits par le gouvernement de la République
Démocratique du Congo en septembre 2001 et repris ici par M.
Nzanda-Buana étaient les suivants (70(*)):
· Casser l'hyperinflation ;
· Stabiliser le taux de change ;
· Réduire le déficit du compte courant
extérieur ;
· Résoudre le problème des
arriérés de la dette extérieure.
· libéraliser l'économie et l'ouvrir sur le
reste du monde ;
· mettre en place un environnement plus propice à
la croissance économique et en particulier à l'activité du
secteur privé ;
· jeter les bases pour la reconstruction et la relance de
l'économie.
b) Les mesures institutionnelles et techniques du
PIR
Le PIR comprenait principalement d'une part
des mesures techniques de lutte contre l'hyper-inflation et celles pour obtenir
une croissance soutenue ; et d'autre part, des mesures structurelles et
institutionnelles de libéralisation économique.
1°. Quelques mesures institutionnelles et
structurelles
Nous citons quelques mesures ayant des impacts sur les
variables macroéconomiques, notamment :
· une nouvelle réglementation de change avec la
libre circulation des devises étrangères et l'instauration du
marché de change avec un régime de change flottant ;
· la promulgation d'une loi sur la libéralisation
des prix des biens et des services, à l'exception des tarifs d'eau,
d'électricité et des transports publics soumis à
autorisation ministérielle ;
· la suppression du monopole d'achat et d'exploitation
des diamants et la libéralisation du secteur ;
2°. Quelques mesures techniques
A ce propos, nous citons les mesures suivantes :
· une dévaluation de la monnaie nationale de
84,1% par rapport au dollar US ;
· l'exécution rigoureuse des dépenses
publiques en respectant les limites des recettes réellement
réalisées et un plan de trésorerie ;
· la mobilisation des recettes en l'améliorant
notamment par la centralisation de toutes les recettes fiscales et parafiscales
au Compte du Trésor à la Banque Centrale du Congo, la fixation
des objectifs mensuels de performance à imposer aux régies
financières, et enfin la suppression des paiements à l'Etat au
taux de change officiel de loin inférieur au taux de change de
marché pour toutes les taxations fiscales (71(*)).
c) Autres actions menées dans le cadre du
PIR
A côté des mesures
à caractère budgétaire et monétaire, des actions
suivantes ont été entreprises en matière des
réformes structurelles (72(*)):
· La libéralisation des activités du
secteur diamant par l'abolition du monopole qui caractérisait ce
secteur ;
· La publication d'une nouvelle réglementation
pour le change confirmant la libéralisation dans ce domaine ;
· La promulgation de nouveaux statuts de la Banque
Centrale affirmant son indépendance ainsi que d'une nouvelle loi
bancaire ;
· La création de tribunaux de commerce ;
· Le pays s'est doté des instruments
ci-après améliorant l'environnement propice aux investissements
tant nationaux qu'extérieurs :
Ø D'un nouveau Code d'Investissement,
Ø D'un Code Minier, d'un Code Forestier ainsi que d'un
nouveau Code du travail.
C'est l'exécution réussie
du PIR qui a permis le montage d'un crédit relais pour apurer au mois de
juin 2002 les arriérés de la RDC envers le FMI, la Banque
Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD).(73(*))
Au regard de son endettement
extérieur, le pays était un pays en cessation des paiements. Sa
dette extérieure évaluée à 14 milliards de dollars
américains avec des arriérés de paiements de l'ordre de
9,61 milliards de dollars en 2000 face à des recettes d'exportations de
823,5 millions.
Les arriérés envers le FMI
s'élevaient à 500 millions de dollars, envers la Banque Mondiale
à 350 millions de dollars et envers la BAD 800 millions de dollars.
L'existence d'arriérés
envers les Institutions de Bretton Woods expliquait l'embargo financier tacite
à l'égard de la République Démocratique du
Congo.
Vu la faiblesse de l'épargne
interne, la relance de l'économie congolaise reste tributaire, pour de
longues années, de l'appui des capitaux extérieurs.
Aussi longtemps que le Congo
n'évacuait pas les arriérés de sa dette extérieure,
il lui était impossible de mobiliser des ressources extérieures
d'autant plus que le pays vivait une rupture de la coopération
structurelle aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral
depuis 1990.(74(*))
Une fois ce goulot d'étranglement
évacué au travers de la mise en place du PIR, le Congo a pu
entrer en programme avec le FMI et par la même occasion,
bénéficier auprès du Club de Paris d'une annulation de sa
dette à hauteur de 4,6 milliards de dollars au cours du mois de
septembre 2002 et ceci a nécessité la mise en oeuvre d'un nouveau
programme tenant compte de la reprise de la coopération.
3 LE PROGRAMME ECONOMIQUE DU GOUVERNEMENT (PEG 2002 -
2005)
Le PEG a succédé au PIR
et avait un horizon triennal car son exécution s'est
étalée de juin 2002 à juin 2005.
Contrairement à la situation du
PIR qui n'avait pas bénéficié d'un concours financier
extérieur, le PEG était appuyé par la Facilité pour
la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) du
FMI.
Le PEG s'est exécuté d'une
manière concomitante avec l'exécution du Programme Multisectoriel
d'Urgence, de Réhabilitation et Reconstruction (PMURR) avec l'appui
financier des partenaires extérieurs notamment la Banque Mondiale.
a) Objectifs du PEG
Les objectifs du PEG étaient
restés les mêmes que ceux assignés au PIR aussi bien en ce
qui concerne la gestion macroéconomique que pour ce qui est de la
poursuite des réformes structurelles et sectorielles dans les domaines
suivants : entreprises publiques, secteur financier, mines,
infrastructures, secteurs sociaux, agriculture, forêt et renforcement des
capacités institutionnelles.
Pour ce qui est des critères de
réalisation quantitatifs, les prévisions du PEG de 2002 à
2006 pour certains indicateurs macroéconomiques se présentent
ainsi :
· Le taux de croissance du PIB réel d'environ 5 %
en moyenne de 2002 à 2005 ;
· La baisse du taux d'inflation annuel à 5 % fin
2005.
· La consolidation de la stabilisation, l'appui à
la reconstruction et le dynamisme nouveau à la stratégie
nationale de lutte contre la pauvreté par la relance de
l'économie nationale.
b) Financement du PEG
Le programme
économique lancé sur trois ans (avril 2002 à juin 2005)
était appuyé par les principaux bailleurs dont l'Union
européenne. Le FMI avait déboursé 750 millions de dollars
dans le cadre de son programme de « lutte contre la pauvreté
», et la Banque mondiale, 950 millions de dollars.
Ces fonds ont servi notamment à
rembourser une partie de la dette extérieure du pays,
évaluée à 14 milliards de dollars. La RDC a aussi obtenu,
en septembre 2002, l'annulation de 4,6 milliards de dollars de sa dette
vis-à-vis du Club de Paris (9 milliards). La perspective de
l'entrée de la RDC dans l'initiative PPTE (Pays pauvres très
endettés) en 2003 permettra d'annuler jusqu'à 90 % de sa dette
extérieure.
Donc, ce programme triennal 2002-2005
avait été approuvé par le FMI en juin 2002 et il comprend
un appui financier de DTS 580 millions (environ US$ 780 millions), dont DTS 420
millions furent déboursés à cette date. Pour
mémoire, les quatre revues précédentes furent conclues par
le FMI le 24 mars 2003, le 23 juillet 2003, le 3 mars 2004 et le 12 juillet
2004 (chacune pour un montant de DTS 26,7 millions (US$36-40 millions).
Avec la 5ème revue - et la
sixième tranche de DTS 26,7 millions (environ $40 millions) qui
était disponible dans les jours qui suivaient, le montant total
déboursé devrait s'élever à DTS 553,3 millions.
A l'adoption du PEG par le Conseil
d'Administration du FMI le 12 juin 2002, un prêt de 750 millions de
dollars avait été accordé par le FMI à la RDC dont
une partie fut consacrée au remboursement du crédit relais ayant
servi à l'apurement des arriérés et l'autre servant
d'appui à la balance des paiements avec la possibilité de
l'utiliser tous les six mois au terme des revues concluantes sur les
critères du programme.
Le cumul des tirages au titre de la FRPC
à fin septembre 2004 s'était chiffré à 706,34
millions de dollars soit un taux d'utilisation de 94,2 %.
De son côté, la Banque Mondiale était
intervenue pour :
· 50 millions de dollars de dons pour la
réhabilitation des infrastructures de base ;
· 450 millions d'un crédit de
réhabilitation dont une partie a servi à apurer les
arriérés auprès de la Banque Mondiale et la
différence de 42 millions de dollars a constitué un crédit
d'appui budgétaire ;
· 454 millions de dollars de crédit d'appui au
PMURR (Programme Multisectoriel d'Urgence, de Réhabilitation et de
Reconstruction).
Les décaissements du FMI au profit de la RDC se sont
chiffrés à 472,04 millions de dollars à fin septembre
2004, dont 395,8 millions au titre de prêts et 76,3 millions de dons.
L'essentiel des interventions avait concerné l'appui budgétaire
(217,7 millions de dollars) et les projets de développement (80,3
millions de dollars).
L'appui de la Banque Africaine de
Développement à fin septembre 2004 avait totalisé 84,2
millions de dollars dont 7,3 millions d'aides sans contrepartie et 77
millions de prêts. Cet appui avait concerné l'aide
budgétaire (74,2 %), l'assistance technique (11,3 %),
l'équipement et les infrastructures (8,9 %) ainsi que le renforcement
des capacités (3,7 %).
Les interventions de l'Union
Européenne en dons fin septembre 2004 s'étaient
élevées à 136 millions de dollars dont 56,8 millions de
dollars à l'appui à la démocratie et Etat de droit, 16,9
millions de dollars à l'aide humanitaire et 30,1 millions de USD
à l'équipement et les infrastructures.
Le PNUD était intervenu pour
40,5 millions de dollars dont 32,1 millions à l'aide humanitaire, 4,7
millions à l'assistance technique, 2,3 millions de dollars à la
démocratie et 1,4 millions au renforcement des capacités.
Donc, contrairement au PIR, le PEG
était assorti d'un volet financier et d'un accord triennal de
financement au titre de la facilité pour la réduction de la
pauvreté et la croissance signés le 12 juin 2002 entre le
gouvernement et le FMI, en vue de soutenir le PEG. C'est dans ce cadre que les
conseils d'administration de la Banque Mondiale et du FMI ont approuvé
une facilité financière de l'ordre de 580 millions de DTS (Droit
de tirages spéciaux), dont 420 millions DTS ont été
affectés à l'apurement des arriérés
vis-à-vis du FMI. Tandis que le solde de 160 millions de DTS,
était destiné au soutien de la balance de paiement à
raison de 27 millions de DTS à chaque conclusion satisfaisante d'une
revue économique.
c) Séquences d'exécution du
PEG
Dans son format initial, le PEG comportait trois
séquences :
· la stabilisation comme prolongement du PIR,
· la reconstruction sur la période 2002-2004 et
· le développement à partir de 2005.
Au-delà, de cette
répartition, à l'instar du PIR, le PEG était soumis
à des indicateurs quantitatifs, suivant des revues semestrielles
décidés entre le gouvernement et les partenaires
extérieurs, plus particulièrement le FMI, parrain de ce
programme. Il s'agissait donc, globalement, des mêmes critères que
le PIR, à l'exception de la constitution des dépôts
mensuels de 100.000 DTS clôturée depuis l'apurement en 2002 des
arriérés de la RDC au FMI au titre d'obligations
financières.
4. Programme Multisectoriel d'Urgence de
Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR 2002 à 2005)
Par son envergure, le Programme
Multisectoriel d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR),
d'un montant estimé à 1,741 milliards USD, est le premier
programme post-conflit et le plus important projet socio-économique des
dernières années.
Ce programme a été
financé par(75(*))
:
· l'Association Internationale de Développement
(AID), de 455 millions USD,
· Gouvernement congolais, 221 millions USD
· Banque Africaine de Développement (BAD), 44
millions USD
· Donateurs identifiés, 485 millions USD
· D'autres bailleurs de fonds, à hauteur de 536
millions USD.
Les objectifs globaux du programme ont été
définis, selon M. Nzanda-Buana, autour des deux axes importants et avec
une préoccupation de conformer toutes les actions du programme aux
aspirations du Nouveaux Partenariat du Développement pour l'Afrique, le
NEPAD, à savoir, l'amorce du démarrage du processus de
reconstruction et de réhabilitation économique par
o La mise en place des grands travaux de reconstruction et de
réhabilitation des infrastructures clés de transport, d'eau et
d'électricité, de réhabilitation des services sociaux de
base et de l'assurance de la sécurité alimentaire à
Kinshasa et dans les grands centres urbains
o La reconstruction des capacités humaines et
institutionnelles, la redéfinition des méthodes de travail et le
développement des grands axes des politiques sectorielles,
o La mise en place d'un système de financement
croissant pour des initiatives communautaires en milieux ruraux et urbains,
o La garantie de la sécurité alimentaire par une
production agricole suffisante et accessible à tous ;
La mise en oeuvre de ce programme a été
confiée à deux agences d'exécution :
· l'une spécialisée dans le domaine des
infrastructures et de la gestion des grands projets d'investissement, alors
appelée la PMIF et devenue aujourd'hui le BCMI.
· l'autre spécialisée dans le domaine de la
mise en place d'investissements de petite et moyenne importance dans les
secteurs sociaux, le BCECO.
Les mesures prises dans le cadre de ce
programme ont permis au Congo d'endiguer l'inflation, de stabiliser le taux de
change, de renouer avec des taux de croissance positifs et d'atteindre d'une
façon satisfaisante le point de décision.
Ce sont là des acquis que le
Gouvernement de Transition devait obligatoirement sauvegarder pour que les
décideurs issus des élections entreprennent leurs actions dans un
environnement assaini.
C'est dans cette perspective que
celui-ci a conçu, pour la période allant d'avril à
décembre 2006, le Programme Relais de Consolidation, (PRC), comme cadre
d'application des politiques devant maintenir la stabilité du cadre
macroéconomique et la poursuite de la réalisation des
réformes structurelles résiduelles du PEG.
5. PROGRAMME RELAIS DE CONSOLIDATION
(PRC)
Le Programme Relais de Consolidation
(PRC) n'est autre chose qu'un programme intérimaire dont
l'exécution satisfaisante conditionne la signature d'un nouveau
programme économique avec le FMI. Il est un programme d'observation dont
les gouvernants congolais devraient assurer seul l'exécution et dont le
terme était fixé au 31 décembre 2006. Un certain nombre
des critères avaient été fixés pour justifier une
conclusion heureuse de ce programme. Parmi ces critères, le taux
d'inflation fin période ne devait pas dépasser 15% et le taux de
change devait se situer autour de 526 Francs congolais le dollar Us
Si la bonne exécution devait
ouvrir la voie à des discussions portant sur un programme à moyen
terme pouvant recevoir l'appui du nouvel accord de Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et Croissance(FRPC), après la
formation du Gouvernement issu des élections, la mise en oeuvre de ce
programme devait permettre au Congo de bénéficier des
allègements de la dette dans le cadre de l'Initiative PPTE
renforcée et de l'initiative de l'allègement de la dette
multilatérale (FMI, Banque Mondiale et BAD) durant le deuxième
semestre de 2007.
L'exécution budgétaire a posé de
réels problèmes quand on sait que malgré le
bénéfice retiré par le Congo par son accès au point
de décision dans le cadre de l'Initiative PPTE ; le poids de la
dette est resté cependant lourd puisque le service de la dette
extérieure représentait entre 32 et 40 % des revenus du
Gouvernement entre 2003 et 2007, soit un montant d'environ 50 millions de
dollars US payés mensuellement.
A cette contrainte, il faut également
ajouter l'ampleur des dépenses contraignantes dans un contexte de
l'absence d'un appui financier extérieur. Les difficultés
d'exécuter de façon satisfaisante le PRC laissaient entrevoir de
sérieux problèmes auxquels allaient se heurter les
décideurs issus des élections.
Soutenu par les services du Fonds
monétaire international (FMI), mais sans appuis budgétaires, le
PRC était destiné à baliser le terrain pour des
négociations plus approfondies dès janvier 2007 d'un
deuxième Programme économique du gouvernement (PEG 2), il ne
pouvait que flotter.
6. LE DOCUMENT DE STRATEGIE ET DE CROISSANCE ET
DE REDUCTION DE LA PAUVRETE
(DSCRP)
Le programme de reconstruction
économique et sociale du gouvernement congolais se fonde essentiellement
sur le Document de stratégie de croissance et de réduction de la
pauvreté (DSCRP), qui a lui-même inspiré la
rédaction du Programme du gouvernement (2007-2011) publié en
février2007.
Le DSCRP s'inscrit dans la continuation
du Document Intérimaire de Stratégies de Réduction de la
Pauvreté (DSRP-I), adopté en mars 2002. Le document
intérimaire s'articulait en trois piliers censés permettre la
réalisation d'un cycle de développement par
étapes.(76(*))
· Le premier pilier (« Paix et bonne gouvernance
») visait à restaurer et consolider la paix intérieure
(réconciliation et réinsertion des enfants soldats), à
prendre en charge les victimes des conflits (désarmement, destruction
des armes, réinsertion des combattants démobilisés,
réhabilitation des infrastructures), à garantir la
stabilité aux frontières (conférence des Grands Lacs sur
la paix) et à assurer la bonne gouvernance politique (élections
libres, constitution), administrative (mise en place d'une administration
décentralisée) et judiciaire (réforme du système
judiciaire, promulgation d'une loi anticorruption, etc.).
· Le deuxième pilier (« Stabilisation
macroéconomique et croissance pro pauvre ») compilait pas moins de
neuf axes dans le but de garantir une croissance durable, ce qui impliquait
selon le document de stabiliser le cadre macroéconomique, de
libéraliser l'économie, de réhabiliter les infrastructures
et de relancer les secteurs productifs.
· Enfin, le troisième pilier (« Dynamique
communautaire ») concernait la stratégie d'appui à la
dynamique communautaire, c'est-à-dire une stratégie en quatre
axes prenant en compte les efforts des populations locales et
privilégiant un processus de gestion participatif au détriment
d'une bureaucratisation partiellement responsable des échecs
antérieurs
Le document final sorti en juillet 2007,
adopte en plus de 3 piliers ci-dessus, deux autres qui sont (77(*)):
· Combattre le VIH/Sida ; ici la RDC s'engage
à mener une bataille sans merci contre la pandémie afin de
protéger sa population et les personnes infectées et
affectées par le VIH/SIDA. L'objectif est de contribuer au
développement du pays en freinant la propagation du VIH et en
réduisant son impact sur l'individu, la famille, et la communauté
dans le cadre global de la réduction de la pauvreté. Signalons
qu'à la rédaction du document l'épidémie avait une
prévalence de 4,5%, soit 2,6 millions de personnes en 2004. Cette
situation inquiétante se constate dans la tranche d'âge 14-19 ans
et se situe à 3,6%, soit de 2% supérieure à la norme de
l'OMS (1,6%)
· Amélioration de l'accès aux services
sociaux et réduire la vulnérabilité, avec comme objectif
de rétablir d'ici l'an 2015, les performances dans le domaine de
l'éducation, de la santé, la protection sociale, de l'eau et de
l'assainissement par la disponibilisation des services de bonne qualité
et l'accès effectif à ces services dans la limite des
possibilités financières ou du pouvoir d'achat des populations
bénéficiaires.
II. ANALYSE DE L'EVOLUTION DES PRINCIPAUX
INDICATEURS ECONOMIQUES PAR RAPPORT AUX
OBJECTIFS DES PROGRAMMES.
Dans cette partie, nous allons analyser le comportement des
différents indicateurs économiques au regard des objectifs
préalablement assignés. Nous allons pour cela observer
l'évolution des différents indicateurs tels le taux de
croissance, le PIB/H, le taux d'inflation, le taux de change, l'IDH, le
commerce extérieur, et le déficit budgétaire.
Nous allons ainsi à l'aide du tableau n°11 qui
suit, comparer les niveaux de ces paramètres au début et à
la fin de chaque programme en fonction des objectifs afin de voir si ceux ci
étaient atteints ou pas.
Tableau n° 11 : Données synoptiques des
évolutions des indicateurs économiques en rapport avec des
objectifs des programmes
La lecture de ce tableau n°11 montre
que les différents programmes ont eu des résultats mitigés
avec des évolutions positives (P) et négatives (N) des
indicateurs pris en compte pendant leurs exécutions
a) Retombés du PIR
Globalement ces objectifs ont
été satisfaisants :
· Le taux d'inflation est tombé de 135 % à
fin 2001 à 18% fin 2002.
· Le taux de change s'est déprécié
passant de 206,6 à 346,5 pour la même période ;
· Le budget de l'Etat resté longtemps
déficitaire avec 12 milliards de francs congolais de déficit fin
2001 était devenu excédentaire de plus de 50 millions de dollars
US à fin 2002.
Par contre, malgré toutes les
performances réalisées, l'Indice du Développement Humain,
IDH, est demeuré le même ; ce qui revient à dire que
ce programme n'a pas permis d'améliorer le niveau de vie de la
population congolaise. Ceci nous permet d'affirmer notre 2ème
hypothèse : les programmes économiques
exécutés de 1997 à 2008 sont inappropriés aux
réalités congolaises.
b) Les retombées du PEG
Les résultats
escomptés du PEG sont restés mitigés : moins
performants au niveau macro-économique et performants au niveau des
reformes structurelles majeures envisagées.
· 1. La gestion
macroéconomique
Ø Le taux d'inflation s'est situé, en fin de
période (2005), à 21,3 % alors qu'il était à 18%
au début du programme en 2002 ; l'idéal n'a pas
été atteint, c'est-à-dire celui de réduire le taux
d'inflation à 5%
Ø Dépréciation du taux de change qui est
passé de 346,5 en 2002 à 476 FC pour 1$ US en 2005 ;
Ø Le taux de croissance du PIB a évolué
de la manière suivante : 3,5 % en 2002, et 7,8% en 2005 ;
Ø Le tendon d'Achille noté dans la gestion
budgétaire reste la non maîtrise de la dépense et le
non-respect globalement de la chaîne de la dépense.
· 2. Du point de vue de réformes
structurelles majeures selon les domaines :
Gouvernance économique
Ø Promulgation (mai 2002) d'une loi garantissant
l'indépendance de la Banque Centrale ;
Ø Mise en place d'un comité
interministériel de suivi des réformes
économiques ;
Ø Contrôle et coordination des problèmes
économiques et financiers ainsi que des affaires sociales et culturelles
par deux Vice-présidents (depuis juin 2003).
Transparence :
Ø Adoption d'une stratégie anti-corruption,
à la suite d'un atelier organisé par la Banque Mondiale et
Transparency International (septembre 2002) ;
Ø Mise en place d'un observatoire du code sur
l'éthique professionnelle (septembre 2003) ;
Réforme de la fonction
publique :
Ø Préparation du recensement de la fonction
publique (avec l'aide du PNUD et de la Belgique) ;
Ø Audit du système de paiement des salaires
(avec l'aide de la France) ;
Ø Préparation d'un programme de mise à la
retraite (avec l'aide de la Banque Mondiale).
Réforme du système
financier :
Ø Audits de la Banque Centrale et de neuf grandes
banques commerciales ; lancement de la restructuration de trois banques
viables ; liquidation de trois banques non viables ;
Ø Adoption de nouvelles règles prudentielles
pour le secteur bancaire (juillet 2003).
Réforme des entreprises
publiques :
Ø Audit sur la gouvernance de la plupart des grandes
entreprises publiques ;
Ø Audit opérationnel et fonctionnel d'environ 20
grandes sociétés à activité commerciale ;
Ø Mise en place (octobre 2002) du Comité de
Pilotage pour la Réforme des Entreprises Publiques (COPIREP) ;
Ø Restructuration des principales
sociétés (dont GECAMINES, avec la mise en place et
l'exécution d'un programme de départ volontaires pour 10.000
employés).
Investissements privés :
Ø Nouveau Code des investissements,
préparé avec l'aide de la banque Mondiale (février
2002) ;
Ø Création (février 2003) de l'Agence
Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) ;
Ø Lancement des réformes sur l'arbitrage, les
règlements de litiges et la fiscalité.
Globalement, le PEG n'a pas atteints
les résultats escomptés pour entre autre des raisons
suivantes :
Plusieurs évaluations dites
« revues » se sont faites notamment la 5ème revue,
entreprise en novembre 2004 qui avait relevé de graves
dysfonctionnements dans la coordination des actions de politiques
monétaires et budgétaires, en faveur de la poursuite du PEG.
L'absence de coordination des actions au sein notamment de la commission
économique et financière du gouvernement, a nettement
prouvé l'incapacité, sinon l'impuissance de l'Exécutif
à sauver ce programme. Car, l'on doit dire que la
spécificité du PEG résidait dans le fait que l'essentiel
de la croissance attendue au terme de son exécution devait être
impulsée par des apports extérieurs. Ces dérapages
dégagés depuis septembre 2004, notamment par la reprise de
l'inflation et la dépréciation persistante du taux de change, ont
plus que fragilisé le Programme économique du gouvernement.
Des dérapages au niveau notamment
des finances publiques ont été tels qu'il y a eu
résurgence de l'inflation mettant fondamentalement en
déséquilibre les prix intérieurs.
Le PEG donnait dès lors l'image
d'un édifice en plein écroulement car son fondement ;
constitué des acquis du PIR, exprimés en termes de limitation du
taux d'inflation dans de faibles marges de fluctuations et la stabilité
du taux de change, n'était plus que de vieux souvenirs parce que depuis
le dernier trimestre 2004, tous les indicateurs macro-économiques
classiques se rapportant à l'évolution des prix intérieurs
et du taux de change de la monnaie nationale par rapport aux grandes devises
étrangères étaient au rouge.
D'où, une attention
particulière devait, tout au long de la mise en oeuvre de ce programme,
être portée sur l'amélioration de la qualité des
politiques budgétaire et monétaire.
· Au plan budgétaire, le gouvernement avait
l'obligation de veiller non seulement sur l'adéquation entre les
recettes et les dépenses, mais surtout sur la viabilité des
premières et à une allocation efficiente des moyens
mobilisés au profit des secteurs-clés à impact social
visible (santé, éducation et infrastructures de base).
· Pour ce faire, le gouvernement devait s'en tenir
à l'amélioration de la qualité de la dépense par la
réhabilitation et l'application stricte de la chaîne de la
dépense publique.
· De son côté, la Banque Centrale devait
poursuivre la mise en oeuvre d'une politique monétaire restrictive par
notamment le non-recours au financement monétaire du déficit
public, c'est-à-dire la planche à billets.
Toutes ces mesures, conçues
cependant comme bases de réussite du PEG, ont vite fait de voler en
éclats dès la deuxième moitié de l'année
2004.
Malgré les conseils et mises
en garde du FMI et d'autres partenaires extérieurs, le gouvernement de
transition a continué à pécher en entretenant le doute
autour de sa volonté de corriger son comportement pour le maintien dans
les normes du niveau des avoirs intérieurs nets, des avoirs
extérieurs nets et du crédit net à l'Etat, trois
critères pour lesquels la RDC a dû, durant toutes les revues du
PEG, bénéficier d'une dérogation du FMI. C'est aussi le
non-respect depuis 2002 de ces trois critères qui a conduit à
l'échec du PEG qui n'est plus à démontrer. Car, rien de
tout ce qui a été prévu en 2002 n'a pu être
réalisé jusqu'en mars 2006, date programmée de la fin de
ce PEG, après prolongation.
En outre, la 6ème revue par
les Institutions de Bretton Woods n'a pu être conclue suite aux
dérapages des finances publiques causés par la boulimie de
certains animateurs des institutions de la transition(78(*))
En effet, le journal le Potentiel
rapporte que la période de la transition politique de 2003-2006 s'est
caractérisée sur le plan économique par l'explosion des
dépenses publiques, la fragilisation du cadre macroéconomique
avec comme conséquence l'échec du Programme Economique du
Gouvernement et le report du point d'achèvement de l'initiative PPTE
(79(*))
La monnaie nationale a peiné
à se stabiliser. Sur les marchés, les prix intérieurs
n'étaient plus sous contrôle et continuaient à
défier les stratégies, parfois surréalistes,
élaborées par la Banque centrale. En l'espace de quelques mois,
le taux d'inflation qui, depuis fin 2001 a été toujours d'un
chiffre, avait dépassé la barre de 10%.
La situation était
catastrophique pour autant que l'échec du PEG a bloqué la voie
qui devait mener la RDC au point d'achèvement à l'initiative en
faveur des pays pauvres très endettés.
En juillet 2005, après
l'échec cuisant du Programme Economique du Gouvernement (PEG), ce
dernier a été prolongé au-delà de
l'échéance. En mars 2006, le PEG est totalement suspendu, la FRPC
y compris, suite à une gestion cavalière des opérations
financières du secteur public menée de concerto par le
Gouvernement et la BCC à partir du dernier trimestre de 2004
jusqu'à mars 2006. C'est alors que, pour ne pas perdre les dividendes de
ces programmes (PIR et PEG), le FMI va accepter la proposition faite par les
autorités congolaises de revenir au programme de « stabilisation
» pour la période d'avril à décembre 2006 une «
variante » du PIR que ces mêmes autorités ont qualifié
à tort de « Programme Relais de Consolidation », PRC.
L'analyse de ces différentes
variables du PEG, nous permet encore une fois de plus d'affirmer que ce
programme à été inefficace et inadapté par rapport
aux objectifs et est inapproprié aux réalités du pays car
la majorité des objectifs fixés ne sont pas atteints et n'a pas
permis d'améliorer le bien être de la population, et ceci confirme
ainsi nos deux premières hypothèses.
C) Les Retombés du PMURR
Le PMURR a permis :
i. La production végétale par la mise à
disposition des paysans des boutures saines et des semences de qualité
de principales cultures vivrières ;
ii. La production de semences améliorées (mais,
riz, arachides, haricot, niebé, soya et manioc ;
iii. La réhabilitation de 1310 Km des pistes rurales
qui sont destinées à améliorer l'accès aux
marchés des paysans producteurs dans 7 provinces de la RDC ;
iv. La production animale à travers la formation des
formateurs des éleveurs et psiculteurs dans les provinces de Kinshasa,
Bandundu, et Bas Congo, et
v. La réalisation des études sectorielles pour
la relance de provinces filières agro-industrielles du coton, palmier
à huile ; hévéa, cacao, café, thé et
quinquina dont les enquêtes menées dans le Bas Congo, Bandundu,les
2 Kasaï,province orientale, Kivu et Equateur
Cependant, malgré les performances
réalisées dans l'amélioration du taux de croissance
(objectif 5%, réalisation 7,8%) et du PIB, les restes des indicateurs
ont été moins performants (augmentation du taux d'inflation,
dépréciation du niveau de vie de la population)
Ce programme a aussi échoué et confirme ainsi
nos deux premières hypothèses.
d) Les Retombés du PRC
Le PRC a été qualifié
à tort d'un programme de « consolidation » et cela, pour le
simple fait que ce programme n'est pas venu « consolider » quoi que
ce soit, mais plutôt « restaurer » les équilibres qui
ont été rompus à partir des dérapages dans lesquels
se sont illustrés le gouvernement et la Banque centrale du Congo
dès la deuxième moitié de 2004 jusqu'au mois de mars 2006.
Par conséquent, le mieux aurait
été qu'on parla du « Programme Relais de Restauration »
des équilibres pervertis, plutôt que d'un programme de «
consolidation ».
Avec le PRC, le pays était donc
revenu à la case départ, étant donné que la bonne
exécution du PRC devait conduire à la conclusion d'un nouveau
programme triennal une autre variante du PEG.
C'est seulement après une
année de bonne exécution de ce « PEG renégocié
» et du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction
de la Pauvreté, DSCRP, que le pays pouvait espérer accéder
au point d'achèvement de l'initiative PPTE-renforcée et voir sa
dette extérieure annulée.
Au terme du PRC, c'est-à-dire au 31
décembre 2006, au regard des statistiques disponibles, à 90% le
gouvernement de l'époque avait réussi le test, car le taux de
change à cette date s'est situé autour de 468 Francs congolais le
dollar Us, ce qui est mieux que le taux programme de 526 Franc congolais le
dollar.
En plus, le taux d'inflation s'est
amélioré d'une manière significative soit 12,8% par
rapport au taux prévu à la conclusion du programme qui
était de 15%.
Mais ces indicateurs favorables ont
été mis en mal par l'aggravation du déficit public qui a
du reste remis en cause l'équilibre macro-économique. Et c'est
à cette époque qu'une délégation du FMI est
arrivée en visite au Congo et a appelé le gouvernement de
transition au strict respect et au maintien des dépenses prévues
au budget, en évitant éventuellement tout dépassement qui
accélérerait l'inflation.
e) Les Retombés du DSCRP
Le DSCRP bien qu'il soit bien
élaboré au niveau de sa conception est resté juste un
document d'inspiration des gouvernements lors de la rédaction de leurs
contrats- programmes. Aucune mesure arrêtée dans ce programme n'a
connu à ce jour un début de commencement.
Les contre-performances
macro-économiques, la lenteur des réformes et la
non-exécution du DSCRP (Document de la stratégie pour la
croissance et la réduction de la pauvreté) ont
empêché la RDC d'atteindre le point
d'achèvement de l'initiative PPTE (Pays pauvres très
endettés) fin 2007, comme prévu.
f) CONLUSION DE L'ANALYSE DES
PROGRAMMES
La quasi-totalité des programmes
analysés ne respectent guère le cadre logique de planification
des stratégies et politiques de développement, on note de
incohérences manifestes et des incompatibilités et des
contradictions entre les objectifs généraux énoncés
d'une part, et d'autre part les stratégies proposées pour les
atteindre et les politiques imaginées pour les traduire en acte. Ils
manquent des précisions sur les résultats escomptés au
bout du processus et sont pour la plupart muets sur les indicateurs
objectivement vérifiables si bien que leurs évaluations restent
impossibles.
Tous ces programmes sont basés sur
des prévisions irréalistes, des chiffres dépassés
et des ressources extérieures à acquérir du FMI et autres
bailleurs extérieurs dont on sait que les exigences ne sont pas toujours
compatibles avec l'objectif d'un Congo uni, puissant et prospère.
Généralement les programmes du gouvernement congolais se limitent
à un catalogue d'intentions qui enlève la valeur scientifique
à ces documents et confirme leur caractère essentiellement de
politique propagandiste.
Les
Petites
et moyennes entreprises (PME) sont confrontées à un
environnement politique et économique défavorable ainsi
qu'à un cadre réglementaire inadapté et mal
appliqué. Cette situation les a mises dans un état
d'essoufflement et a conduit à une forte baisse de leur activité.
La plupart des
PME
et
PMI
(petites et moyennes industries) ont été crées dans le but
d'exploiter les opportunités que présente un environnement
protectionniste. Au stade actuel de la mondialisation, de libéralisation
de l'économie et d'intégration régionale, ces PME et PMI
souffrent d'un manque de compétitivité face aux produits
extérieurs à cause des difficultés d'approvisionnement et
l'étroitesse du marché national/local.(80(*))
L'analyse de ces différents
programmes confirme nos 3 hypothèses car elle nous permet en
définitive d'affirmer d'une part que ces programmes ont
été inefficaces et inadaptés par rapport aux objectifs et
sont inappropriés aux réalités du pays car la
majorité des objectifs fixés ne sont pas atteints et n'a pas
permis d'améliorer le bien être de la population et que d'autre
part ils ont été conçu sans référence, sans
une vision nouvelle de développement intégrée ni à
l'Afrique ni à l'empire marchand mondiale.
C'est ainsi que nous allons scruter
l'impact socio-économique de tous ces programmes au sein de
l'économie congolaise en démontrant comment ces différents
programmes n'ont pas donné des effets escomptés au sein de la
population malgré certaines performances réalisées ci et
là.
III. L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DES PROGRAMMES
ECONOMIQUES DU GOUVERNEMENT DE LA RDC
Les différents gouvernements
qui se sont succédés à la tête du Congo depuis son
indépendance ont élaboré une multitude des programmes,
des plans et des nombreuses mesures institutionnelles, qui pour la plupart
visaient la relance et/ou le maintien de la croissance économique et le
bien être de la population.
Toutes ces réformes structurelles
que le gouvernement congolais est en train de mettre en oeuvre se sont
révélées de première génération en
ce qu'elles consistent dans le démantèlement des obstacles et en
rétablissement des conditions minimales pour un fonctionnement normal de
l'économie. Elles touchent plusieurs domaines : les finances publiques,
la monnaie, la fiscalité, la santé, l'éducation, la
protection sociale, la justice, l'environnement, l'énergie, le
transport, les mines, le développement rural, l'agriculture etc. Comme
le souligne Essimbo Numayeme, «la particularité des réformes
de première génération est de produire des effets à
très court terme et non durables. Par conséquent, leur
efficacité dépend de la rapidité dans leur mise en oeuvre,
qui, elle-même, est tributaire des mécanismes décisionnels
très souples et simplifiés.»(81(*))
Mais comme nous pouvons le constater
notre analyse montre que certains de ces programmes économiques ont
statistiquement parlant, obtenu des résultats satisfaisants avec la
maîtrise de l'inflation et la stabilisation du cadre
macro-économique, conditions recherchées pour relancer la
coopération notamment avec les Institutions de Bretton Woods, l'Union
Européenne, la Banque Africaine de Développement et diverses
agences étrangères de financement de développement, alors
que sur le plan social, tous ces programmes économiques, malgré
leurs performances statistiques, n'ont pas eu d'effets escomptés au
niveau de la population. Cela se traduit par :
· des multiples mouvements de grèves dans divers
secteurs de la vie nationale,
· la dégradation du système éducatif
et sanitaire,
· la détérioration et de l'environnement
et des infrastructures de communication,
· les pénuries incessantes et
généralisées d'énergie électrique,
· l'accroissement de la dépendance alimentaire
etc.
En effet, les tensions sociales se
sont accrues en 2007, des mouvements de grèves ont vu le jour dans bien
des entreprises et services publics, le marché du travail est de plus en
plus exigu , l'accès à l'eau potable et à
l'électricité pose problème , la faim tue des milliers de
personnes , la séroprévalence du VIH/Sida ne cesse de
s'accroître , l'insécurité est encore présente en
2008, surtout à l'est du pays. Face à ce contexte, les
progrès sociaux ne sont pas encore perceptibles.
Selon Dominique Kabeya
l'Analyse Participative de la Pauvreté (APP)
réalisée en 2007 renseigne que près de 70% de la
population au Congo vivent encore en dessous du seuil de pauvreté avec
moins d'un dollar par jour et le Congo figure parmi les pays les plus pauvres
d'Afrique malgré le retour de la croissance depuis 2002. La majeure
partie de la population n'a pas encore accès aux services sociaux
élémentaires , le marché du travail se
caractérise par un taux d'activité relativement inférieur
à la moyenne des pays de l'Afrique subsaharienne : 63% (50.8% en milieu
urbain contre 68.1% en milieu rural). Depuis quelques années, la femme
congolaise assure de plus en plus le rôle de chef de ménage,
l'homme étant soit incapable de subvenir aux besoins de la famille, soit
décédé ou assassiné, victime de conflits
armés; Selon des sources nationales, la prévalence du VIH/SIDA au
Congo avoisinerait 7% -9%, dont 27% parmi les prostituées de la ville de
Kinshasa et 25% parmi les femmes enceintes à l'Est du pays.(82(*))
En ce qui concerne
l'éducation, le taux de scolarisation est en baisse. En 2000-2001, selon
des sources nationales il se situait à 33% dans le primaire, et il ne
dépassait pas 12% dans le secondaire. Seulement 29% des enfants
achèvent l'école primaire, et 4.7 millions de jeunes enfants -
dont 2.5 millions de filles - ne sont pas scolarisées.
Depuis 2005, les enseignants ne
cessent de réclamer l'augmentation salariale conclue en février
2004 avec le gouvernement (accord de Mbudi). Cet accord fixe le plus bas
salaire à 208 USD par mois, alors qu'un enseignant ne touche, en
moyenne, que 67 USD.
Les revendications salariales des
enseignants ont retardé la rentrée scolaire 2007-2008. En
novembre, les enseignants des universités et instituts publics se sont
mis en grève pour leur rémunération. Afin de
résoudre ce problème, le parlement avait décidé de
consacrer 18 milliards CDF à la rémunération des
enseignants, dans le budget 2008.
Les indicateurs de
développement humain (IDH) demeurent encore très faibles :
l'espérance de vie est en moyenne de 43 ans, le taux de mortalité
des enfants de moins de cinq ans dépasse 250 pour mille naissances
vivantes, l'IDH n'a pas évolué (0.411 en 2007). Le taux de
chômage est de plus ou moins 40%.
Certains indicateurs connaissent un
progrès notamment, le taux de couverture vaccinale des enfants, le taux
d'accouchement assisté et le taux brut de scolarisation en primaire.
Comparant les différents
programmes de stabilisation initiés au Congo, Mukoko Samba note que
l'économie politique de l'ajustement est demeurée
inchangée (83(*)) ; les efforts sont constamment tournés
vers le rééquilibrage macroéconomique à l'aide des
instruments monétaires et de change. Il relève en outre qu'en
cette matière «le Congo détient un impressionnant record
d'échecs.
On pourrait ainsi dire que
l'échec de ces programmes a résidé, au plan social, dans
le fait qu'en fixant ses objectifs le gouvernement voulait d'abord
répondre aux exigences de ses bailleurs de fonds afin d'obtenir
l'allégement de sa dette sans tenir compte des implications sociales que
l'exécution de ces programmes allait engendrer, et ces objectifs n'ont
pas cherché à établir la relation permanente entre ces
indicateurs et le bien être de la population, objectif principal de tout
gouvernement.
Ce qui viole la règle élémentaire de
cohérence énoncée par Jan Tinbergen en matière de
politique économique, qui stipule qu'il faut autant d'instruments qu'il
y a des objectifs à atteindre.(84(*))
En réalité, comme le
prouve également l'exécution des programmes, c'est avant tout un
problème de manque de volonté politique pour contenir les
déficits publics, d'une part, en limitant certaines dépenses et,
d'autre part, en améliorant la mobilisation des recettes
budgétaires.
Au contraire, lorsque contraint de réduire le train de
vie de l'Etat pour rencontrer les critères de performance des programmes
de stabilisation, le gouvernement a invariablement sacrifié les
dépenses de fonctionnement et d'investissement au profit du maintien des
dépenses dites de «souveraineté».
De leur côté, les
institutions de Bretton Woods, supervisant l'exécution des programmes
d'ajustement, s'interdisaient jusqu'à une certaine époque
d'interférer dans ce genre d'arbitrage des dépenses au motif
qu'il s'agissait de «choix politiques». Pour n'avoir pas
prêté attention à la qualité de la dépense
publique, et surtout à cause de la nature déflationniste de leurs
mesures, les programmes classiques de stabilisation ont été
critiqués par des analystes.
Le CNONGD ( Conseil National des
Organisations Non Gouvernementales de Développement de la RDC ) dans son
Mémorandum de la Société Civile sur les interventions des
bailleurs des fonds bilatéraux et multilatéraux de janvier
2004 , stipule que la gestion des variables économiques
endogènes en vue de la régulation efficace des dysfonctionnements
du marché intérieur ou de l'équilibrage des rapports de
force avec nos partenaires extérieurs ne transpire nulle part dans la
politique économique du Gouvernement ; et qu'en conséquence,
la multiplicité des programmes de gestion du cadre
macro-économique ( PIR, PEG, PMURR, PRC,...) en l'espace de 10 ans,
nonobstant l'importance des ressources d'appui financier qu'ils ont
drainé s'est plutôt accompagnée de la diminution annuelle
de la consommation de 4,2 % par tête, de l'emploi de 7,5 %, de la bonne
gouvernance de 3,0 %, du revenu journalier par tête d'habitants qui est
tombé à moins de 0,20 dollars US alors que l'écart entre
pauvres et riches s'est élargi de 18,9 % par an.(85(*))
Ceci découle de l'inefficacité des politiques
appliquées par l'Etat congolais qui ne dispose pas d'une politique
économique cohérente et précise à court, moyen et
long terme telle qu'on peut s'en rendre compte de par l'absence de :
· la politique d'investissement ou même de simple
réhabilitation des capacités productives dans les secteurs qui
concernent le mieux les domaines prioritaires de l'économie nationale
(agriculture délaissée, manufacture pillée,
infrastructures délabrées,...) ;
· la politique d'emploi ou de gestion efficace des
capacités humaines comprenant aussi bien la formation que l'affectation
judicieuse des ressources ou compétences humaines ;
· la politique des revenus qui devrait prendre en compte
principalement le rôle de la consommation tant publique que privée
dans la promotion des investissements et de l'harmonie sociale.
En outre poursuit le CNONGD, l'Etat
ne dispose pas d'une politique responsable de gestion de la coopération
financière telle que l'attestent les faits suivants(86(*)) :
· la faiblesse de la capacité de
négociation des Accords conduisant le pays dans des programmes
inspirés, contrôlés, voire, gérés par
l'expertise étrangère, dans des financements qui appauvrissent
davantage la population sans financer le pays, dans des contrats léonins
notamment basés sur des choix technologiques inadaptés et
l'accroissement de l'endettement extérieur, l'absence de critères
fixés par le Gouvernement en rapport avec les intérêts de
la population,...
· la faiblesse de la coordination de différents
programmes telle que corroborée par les improvisations dans les
interventions économiques, le recours, par la Banque mondiale, à
des Bureaux d'études extérieurs pour la conception des programmes
à contenu mitigé,
· la gestion insuffisante du problème de la dette
extérieure, notamment, dans le suivi de la matérialisation de
notre accès au point de décision de PPTE, la mauvaise
évaluation de la charge annuelle de remboursement au cas même
où nous pourrions accéder au point d'achèvement PPTE,
l'absence d'une attitude conséquente à l'égard des
responsables de cet endettement et de tous les autres prédateurs de
l'économie nationale ;
· la répression de la demande intérieure
par la compression continuelle de la masse monétaire accentuant
l'extraversion nocive de l'économie nationale, l'exclusion des
investisseurs et consommateurs nationaux dans l'activité
économique ainsi que la corrélation directe et étroite
entre plus de croissance et d'avantage de pauvreté.
· l'absence de la monnaie nationale dans les principaux
circuits de la vie économique, au profit de monnaies fictives (Franc
fiscal) ou étrangères (dollar US et Euro);
· le manque de transparence dans la gestion et la non
prise en compte des intérêts de la collectivité notamment
par le blocage du cadre de concertation et de dialogue national entre les
acteurs non étatiques, le Gouvernement et les bailleurs des fonds,
l'absence de la Société civile au niveau de la conception, de
l'élaboration, de l'exécution et de l'évaluation des
programmes, la faiblesse du pouvoir de contrôle parlementaire
Dans cette logique, le Congo croupira
encore longtemps sous le poids de la dette extérieure avec une charge
annuelle toujours insoutenable tandis que le recours aux nouveaux emprunts
rendra toujours et de plus en plus aléatoire son contrôle par le
Parlement tout en renforçant la mainmise des agences des Institutions
financières internationales sur les dépenses publiques.
Actuellement, la RDC ne vit plus que
de par la volonté de l'extérieur. Son avenir économique
dépend aujourd'hui de ce que veut la Banque mondiale, le FMI, la BAD ou
encore l'Union Européenne. Qu'elle élabore un budget national,
c'est aux bailleurs de fonds d'en soutenir l'exécution. Près d'un
demi siècle après son indépendance, la RDC paye le prix
de graves erreurs commises depuis le boum du cuivre. Elle est aujourd'hui
victime de politiques économiques inadéquates qui, pour le
moment, lui sont imposées par des programmes dits de réduction de
la pauvreté. »(87(*))
L'analyse des programmes faite ci -
haut fait ressortir le fait qu'il y a une habitude qui continue à
coller à la peau des politiques congolaises qui selon M. Nzanda-Buana
K., « prennent de bonnes mesures techniques dont les bons
résultats peuvent être obtenus sans que les conditions de vie de
la population ne soient améliorées ni le pouvoir d'achat
réel des consommateurs pris en compte, sans même que ces bonnes
mesures n'aboutissent réellement. »(88(*))
Et aussi les politiques
économiques appliquées à travers les programmes
économiques du gouvernement n'abordent toujours pas les questions de
fond. Elles tentent malheureusement à ne résoudre que les
questions de simple gestion macro-économique, sans se préoccuper
d'accroître la demande globale et l'offre globale, ni contribuer à
la réduction de la pauvreté.(89(*))
Ce qui fait dire à M. Nzanda-
Buana que l'incapacité de résoudre les nombreux problèmes
de fond face aux problèmes quotidiens tout aussi nombreux, a
ramené l'Etat Congolais à l'apparente facilité à
naviguer à vue en décidant ponctuellement pour répondre
à des nécessités immédiates et obtenir des
résultats immédiats sans s'occuper des mouvements de fond ni
rechercher les effets durables.(90(*))
En pratique le peuple n'a
guère de prise directe sur les ambitions et les choix des gouvernants,
ceux-ci lui échappent puisque basés sur des promesses
contradictoires et futuristes, souvent théoriques et propagandistes et
relevant des formes du pouvoir politique et de ce que les dirigeants imaginent.
C'est par ce biais que les rêves des peuples pour le développement
sont convertis en « mythes de développement »
à travers les programmes de gouvernement, et ceci s'explique de
plusieurs manières : l'incompétence des gouvernants,
l'inadéquation des institutions, l'égoïsme et l'envie des
dirigeants d'Etat sans oublier la pression des intérêts
extérieurs contradictoires aux intérêts nationaux et
à ceux de l'Etat.(91(*))
M. Nzanda-Buana K. souligne
encore que le Congo se trouve confronter à deux sortes de
problèmes, structurels qui résident dans son caractère
extraverti et non intégré de son économie et ceux
liés à son fonctionnement et à sa gestion qui
relèvent de l'incohérence et de l'inefficacité, et
même de l'absence des politiques économiques.(92(*))
IV. CONCLUSION DU CHAPITRE III.
Nous avons au cours de ce
3ème chapitre analysé quelques programmes
économiques que le gouvernement a mis en place durant la période
sous étude afin d'évaluer leur incidence dans l'économie
Congolaise.
Nous avons dans un premier temps décrit quelques
programmes spécifiques de reconstruction de l'économie nationale
exécutés pendant cette période (PTM, PIR, PEG, PMURR,
PRC, DSCRP, etc.); ensuite nous nous sommes penché sur les
résultats obtenus par chaque programme par rapport aux objectifs
préalablement arrêtés ; et enfin nous nous sommes
appesanti sur leur impact socio-économique.
Concrètement , la plupart
des indicateurs économiques sont restés au rouge, la croissance
du produit intérieur brut ne s'est pas accompagnée d'une
amélioration du niveau de vie de la population congolaise ;
l'exécution des programmes s'est accompagnée d'une amplification
des pillages des ressources naturelles de la République
Démocratique du Congo ; le taux d'inflation qui avait baissé
à un certain moment est remonté par la suite ;
l'autorité monétaire du pays n'a pas recouru à la
politique de taux d'intérêt et de taux de change pour stabiliser
le cadre macroéconomique dont la stabilité est indispensable pour
l'exécution réussie des programmes économiques .
Cela a amené la disparition
de plusieurs unités de production du secteur formel qui a donné
naissance, à son tour, à l'apparition des unités de
production du secteur de l'informel comme des activités de survie.
Les résultats peu
satisfaisants de ces programmes peuvent être expliqué par
l'absence d'effort productif continu, absence elle-même soutenue par
l'insuffisance des investissements et par l'existence d'une politique
déflationniste notamment par le paiement tardif des fonctionnaires de
l'Etat et par la non liquidation de la dette publique intérieure, deux
pratique qui privent les concernés des revenus nécessaires
à leurs activités et à leur vie.
L'analyse de ces
différents programmes confirme nos 3 hypothèses car elle nous
permet en définitive d'affirmer que ces programmes ont été
inefficaces et inadaptés par rapport aux objectifs et sont
inappropriés aux réalités du pays car la majorité
des objectifs fixés ne sont pas atteints et n'ont pas permis
d'améliorer le bien être de la population car conçu sans
référence, sans une vision de développement
intégrée ni à l'Afrique ni à l'empire marchand
mondiale, et ceci va nous permettre de nous pencher au chapitre suivant sur la
nécessité d'avoir un type nouveau de programme économique
pour le Congo en vue de son développement durable
CHAPITRE IV. NECESSITE D'UN NOUVEAU
TYPE DE
PROGRAMME ECONOMIQUE POUR LE
CONGO POUR SON DEVELOPPEMENT
DURABLE ET CONTINU
Après la confirmation de nos
trois hypothèses au troisième chapitre, le 4ème
chapitre, va, en guise de suggestions, nous aider à nous pencher sur
les solutions d'avenir en dégageant la nécessité d'un
type nouveau de programme économique pour le Congo en vue de son
développement durable. Et la meilleure façon d'y parvenir c'est
de lancer d'abord un bref regard sur l'évolution de la théorie
de croissance et de développement avant de proposer des pistes de
solutions car il n'existe pas de recettes en matière de modèles
de développement.
I. EVOLUTION DE LA THEORIE DE LA CROISSANCE ET DU
DEVELOPPEMENT
Les premiers éléments
d'une théorie de la croissance ont été rassemblés
en 1776 par Adam Smith, le père de l'Economie politique, qui
s'interrogeait sur les déterminants de la richesse des nations. En 1890,
Alfred Marshall confessait aussi que la quête de la
croissance « donne à l'étude de l'économie
son principal intérêt » (93(*)).
Par la suite, une mince poignée
d'économistes se sont ainsi penchés sur la question, tels Arthur
Lewis (avec son modèle qui reposait sur le facteur travail là
où le capital faisait défaut); Harrod et Domar (avec leur
théories de la croissance), W.W.Rostow en 1960 (avec ses étapes
de croissance) et quelques autres qu'on ne peut citer dans ce travail. En
1988, Robert Lucas, lauréat du prix Nobel d'Economie, expliquait dans
un article qu' « il était ardu de s'arracher à
cette interrogation sur la croissance et le développement»
une fois qu'on a commencé de s'y intéresser.(94(*))
Mais ces études et essais
étaient focalisés sur les seuls pays riches et on ne
prêtait guère attention aux problèmes des pays pauvres bien
que depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quelques économistes
dont Arthur Lewis, ont cherché à comprendre comment les pays
pauvres pourraient rejoindre le niveau de vie des pays développés
d'Europe et d'Amérique du nord. Ils ont préconisé nombre
de solutions, qui ont été relayées par les politiques
publiques d'aide au développement, mais dont aucune n'a tenu ses
promesses. L'écart entre les pays riches et les pays en voie de
développement n'a cessé de se creuser. Les théories
proposant la marche à suivre aux pays pauvres se mirent alors à
foisonner.
Parallèlement on a
assisté à un effort sans précédent de la part des
organisations internationales pour accélérer le
développement des pays pauvres. Cet effort reposait sur la
manière d'envisager le développement économique, sa
nature, ses causes et le choix des politiques permettant de maintenir la
croissance et d'amorcer sinon d'accélérer le
développement.
Et l'histoire de 50 dernières
années offre quelques exemples de réussite. Mais au total, ce
sont les échecs et les déceptions dans les pays en voie de
développement.
Il y a donc lieu de revoir la plupart
des stratégies appliquées jusqu'à ce jour comme le
souligne un ancien responsable de la Banque Mondiale ; « plus
que jamais auparavant, la principale priorité de la Banque Mondiale est
de créer et d'aider à mettre en oeuvre de meilleures
stratégies pour le développement économique. Ces
stratégies doivent reposer, dans une plus grande mesure qu'auparavant,
sur le transfert et la transformation du savoir, de manière à
compenser le manque prévisible d'assistance au
développement ; pour le dire crûment, dans la prochaine
décennie, il n y aura pas beaucoup d'argent pour le
développement, mieux vaut qu'il y ait beaucoup de bonnes
idées. »(95(*))
« Le développement
économique est vu aujourd'hui moins comme une affaire de construction,
de montage, et davantage comme un problème d'éducation, au sens
large, englobant les notions de savoir, d'instructions et de
culture » , insiste Gerald M. Meier (96(*))
D'où la
nécessité de revenir sans cesse sur les visions et
stratégies de développement.
II. NECESSITE DE NOUVEAUX TYPES DE PROGRAMMES DE
DEVELOPPEMENT
« Le développement
économique est un processus dynamique, non linéaire, à
plusieurs facettes. Il suppose un schéma d'interactions sans cesse
variables entre les divers éléments en jeu, et par
conséquent des changements de politiques et d'institutions
inévitables dans le temps ».(97(*))
Parce qu'ils s'en tiennent à des
théories simplistes et à des schémas mécaniques de
croissance qui ne prennent pas en compte la nécessaire
spécificité des processus de développement
économique, plusieurs économistes du développement et les
organismes internationaux prescrivent aux gouvernements des pays en
développement des politiques, qui, de manière
générale, s'avèrent partiellement ou totalement
inadéquates.
La Banque Mondiale et le FMI
devraient davantage se rendre à l'évidence que le
développement est un processus complexe et non linéaire, et que
sa réalisation dépend de la situation initiale d'un pays et de
son histoire économique, institutionnelle, sociale et politique. Pour
être efficaces, les politiques de développement se doivent
être plus différenciées, en fonction des
caractéristiques propres des pays concernés, même si cela
pose difficultés. Les schémas mécaniques,
unilinéaires et universels n'ont plus à prouver leur
inefficacité, voire leur nuisance.
Les programmes de gouvernement
devraient frayer la voie qui permet au pays de poursuivre les réformes
macro-économiques, de compléter les réformes du commerce
extérieur et du secteur agricole, de restructurer les finances
publiques, et de créer un climat général propice à
l'investissement privé tant national qu'étranger.(98(*))
Dans plusieurs pays, les politiques
appliquées sont appelées à être revues d'une
manière radicale. Chaque pays est un cas unique. Et il n' y a pas de
recette magique. Les programmes d'ajustement structurel, trop souvent
conçus par des étrangers, n'ont pas été
intériorisés (par les pays africains) et n'ont de ce fait
provoqué aucun engagement en leur faveur(99(*))
Comme l'affirme M. Nzanda-Buana, les
programmes de gouvernement devraient se focaliser sur les
préférences collectives et les peuples devraient avoir de prise
directe sur les ambitions et les choix des gouvernants.(100(*))
Plutôt que de ne consacrer les
efforts qu'à augmenter les taux de croissance du PIB, PNB et autres
agrégats, on devrait surtout tenter de réussir un
développement humain ou un développement exhaustif. Ce dernier
insinue la mise de l'homme au centre de toute action.
Même si l'actuelle crise
financière a propulsé au premier plan des problèmes de
gestion macroéconomique, dans un contexte de volatilité des
marchés nationaux de capitaux, il n'en est pas moins urgent de maintenir
l'effort de construction d'une économie dynamique orientée vers
l'élargissement du marché intérieur.
Au Congo, un des problèmes qui
se posent avec le plus d'acuité est celui d'amélioration des
conditions sociales, en clair de réduction de la pauvreté.
L'effort sur l'éducation, la santé, la
protection sociale et le travail se veut tout aussi prioritaire que le maintien
d'une certaine stabilité macroéconomique.
La nouvelle manière d'envisager
le développement congolais est d'élaborer des programmes
économiques, qui s'inspirent du contexte historique et tiennent compte
de l'évolution empirique de l'économie du pays, avec son
façonnement colonial et ses péripéties contrastées
de transformations structurelles fondamentales. Cette évolution est le
produit de plusieurs modèles de gestion dont :
· Le modèle d'inspiration
coloniale dominé par une économie
d'extraction-exportation deressources naturelles ; dans une logique de
mise en valeur sélective du territoire congolais depuis 1900 jusqu'en
1960. La gestion économique coloniale était consciente et
volontariste. Il avait de ce fait, selon M. Nzanda-Buana, une certaine
cohérence de vues et d'initiatives entre les principaux acteurs de la
société coloniale, une concordance d'objectifs poursuivis et une
identité d'alibis éthiques et juridiques qu'ils s'étaient
donnés.(101(*))
· Le modèle post-colonial depuis
le 30 juin 1960 caractérisé d'abord par le manque criant de
vision entre 1960 et 1965 marqué par les tâtonnements politiques
et économiques d'un jeune Etat et donc par l'absence d'une
véritable gestion ; et entre 1965 et 1997, la gestion du type
mobutien caractérisé par la mégalomanie, la corruption et
les détournements, et dominé par les intérêts
étrangers. La faillite économique, la misère sociale,
l'essor d'une bourgeoisie de consommation et l'enrichissement exorbitant de
quelques prédateurs étrangers ; ont sanctionné cette
gestion scabreuse.
· Le modèle post Mobutu qui
court de 1997 à ce jour , est divisé lui-même en deux
périodes (Kabila Laurent Désiré et Kabila Joseph), comme
modèle de Mobutu de navigation à vue il est
caractérisé par l'incapacité à résoudre les
nombreux problèmes de fond. Une gestion des sapeurs pompiers qui
s'attaquent aux urgences sans s'occuper des mouvements de fond ni rechercher
les effets durables et conséquents(102(*))
· Les Plans d'Ajustement Structurel,
linéaire, mécaniques, rigides, ayant la faveur des institutions
de Bretton Woods et responsables des déflations et des contractions de
l'économie, ainsi que de l'aggravation de la détresse dans le
pays.
· Le modèle universel
d'échange marchand avec sa mutation actuelle en mondialisation/
globalisation en rapport avec les exigences du commerce mondial, prix,
quantité et qualité des produits, ....
· Les modèles des pays émergeants
du Sud-est asiatique et du Japon dont les exemples sont
éloquents pour lutter contre les obstacles au développement et
contre les difficultés d'émergence anciennes et contemporaines
grâce à la combinaison judicieuse de trois facteurs principaux,
à savoir, le capital, le travail et le progrès technique
On devra aussi tirer des
leçons des différentes crises financières
internationales et économiques, surtout celle de 2008
Concrètement le développement congolais devra
consister en la prise en compte des réalités et conditions
stratégiques ci-après :
· Se focaliser sur l'agriculture qui joue un rôle
central dans la sécurité alimentaire et dans le
développement économique parce que la majorité des
habitants des pays pauvres tirent leur substance du sol. La seule voie, pour
améliorer la situation du plus grand nombre, est d'abord
d'accroître la productivité de leurs cultures alimentaires et
commerciales et, ensuite, d'élever les prix auxquels elles sont
payées aux agriculteurs. (103(*))
· Doter le Congo des infrastructures de base viables et
se préoccuper de l'industrialisation du pays qui est la source
principale de la hausse des revenus individuels. Le développement
implique en effet, l'industrialisation et la modernisation qu'elle apporte en
privilégiant la substitution des productions locales aux importations et
l'ouverture sur davantage d'opportunités offertes par l'emprise des
multinationales au sein de la société mondiale,( par leurs
stratégies et par le nombre des capitaux qu'elles détiennent)
constituent une riche composante de la coopération internationale,
· Faire participer davantage la société
civile à la prise de décision. Le salut du Congo passe assez
largement par le développement de la classe moyenne, constituée
de la bourgeoisie nationale, qui, en investissant dans la promotion de ses
propres affaires, contribue à améliorer l'emploi et le revenu du
citoyen en participant à la création du capital à
l'intérieur du pays.
· Privilégier la recherche sur le
développement et créer les institutions de
développement
· Faire la tentative de mise en oeuvre d'un modèle
de développement africain par l'intégration de leurs
systèmes économiques dans l'économie mondiale en suscitant
de l'intérêt auprès des pays du nord afin que ces derniers
soient disposés à donner le concours à l'instar du
modèle de « parrainage sud-est
asiatique »(104(*)) où l'occident a joué dans le sens de
les retenir de son coté en les favorisant aux plans économique,
social et commercial pour en faire des oasis de paix et de développement
anti-communistes aux frontières de la Chine continentale , de la
Corée du Nord et du Vietnam du Nord.
· Encourager et appliquer l'intégration
commerciale et la coopération régionales fondées sur une
base productive régionale, en mettant l'accent sur la coopération
en matière de transports, de communication, d'éducation, de
formation, de recherche et de gestion des ressources naturelles et des services
régionaux
Outre la prise en compte des conditions et
stratégies citées ci-haut, le programme économique de
développement du Congo ne devra pas avoir pour source l'imagination des
dirigeants ou d'autres congolais (quelque soit la noblesse de leur intention
pour le pays), ou avoir l'extérieur comme origine. Les stratégies
et les politiques de développement devront avoir pour source un examen
objectif du contexte réel, historique, politique, sociologique,
économique, culturel, environnemental, etc.
Les programmes devront donc
être conçus sur base des objectifs clairs et atteignables,
appuyés par des stratégies et des politiques réalistes et
cohérentes. Cela se fait dans un cadre logique qui est un tableau
indispensable pour la planification (105(*)). Bien entendu, il faudra disponibiliser des moyens
conséquents et des acteurs socio-économiques du
développement avec des méthodes nouvelles et une nouvelle vision.
Ce cadre logique doit comporter une
douzaine d'éléments essentiels que sont : les objectifs
généraux, les stratégies, les objectifs
spécifiques, les politiques à appliquer, le niveau de
responsabilité institutionnelle, les actions à entreprendre, les
indicateurs de réalisation objectivement vérifiables,
l'échéance, les ressources matérielles, les ressources
humaines, les risques et les observations.
III. CONCLUSION DU CHAPITRE IV
Nous avons au cours de ce chapitre
recherché les solutions d'avenir en dégageant la
nécessité d'un type nouveau de programme économique pour
le Congo en vue de son développement durable. Et la meilleure
façon d'y parvenir c'est de lancer d'abord un regard critique sur
l'évolution de la théorie de croissance et de
développement avant de proposer des pistes de solutions. En effet, il
n'existe pas de sentiers battus pour le développement.
Nous avons fait remarquer que le
développement n'était pas linéaire et que les voies du
développement sont multiples, que ses caractéristiques
dépendent de la situation initiale de chaque pays.
Nous avons ainsi proposé une
nouvelle manière d'envisager le développement congolais qui est
d'élaborer des bons programmes économiques, qui devraient se
ressourcer dans le contexte historique en prenant en compte l'évolution
empirique de l'économie du pays depuis sa création avec le
cheminement constaté de ses transformations structurelles.
Cette évolution devait donc
tenir compte de plusieurs modèles de gestion par lesquels le pays est
passé depuis sa création. On devra aussi tenir compte de la
nouvelle vision de développement intégré à
l'Afrique et à l'empire marchand mondial.
Nous avons souligné le
rôle crucial que l'Etat devait jouer dans le soutien des fonctions
clés dans lesquelles le secteur privé, en général,
n'investit pas assez : à savoir l'éducation de base, la
lutte contre la pauvreté, la protection de l'environnement, la mise en
place du cadre légal et le renforcement du système financier.
Le développement devrait donc
être lié au bien-être des populations, à la
qualité de la vie et à l'environnement naturel, les politiques et
stratégies de développement devraient impliquer les populations
et se préoccuper à relever la classe moyenne, constituée
de la bourgeoisie nationale, qui doit constituer un levier de l'économie
à moyen terme du rôle qu'elle doit jouer dans
l'intérêt général du pays, celui d'améliorer
le revenu du citoyen en participant à la création du capital
à l'intérieur du pays. En cherchant à accomplir leurs
intérêts ils satisferont l'intérêt
général de la population par les effets d'entraînement par
le développement de l'emploi, de la technologie.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre travail, nous voudrions
présenter aussi succinctement que possible le résumé de
nos recherches.
Nous avons choisi d'évaluer
l'impact socio-économique des programmes économiques
exécutés par le gouvernement de la République
Démocratique du Congo, de 1997 à 2008.
L'intérêt était,
d'abord de passer en revue les différentes théories de
développement; et ensuite de démontrer l'efficacité ou
l'inefficacité des programmes économiques par l'analyse critique
des différents programmes de relance de croissance économique du
pays de 1997 à 2008 en les comparant aux résultats obtenus par
rapport aux objectifs préalablement arrêtés et par rapport
aux conditions de vie enregistrées par la population.
Nous sommes partis du constat des
conditions de précarité dans lesquelles la majorité des
Congolais vivent alors que le pays regorge d'immenses ressources humaines et
naturelles (agricoles, minières, énergétiques,
halieutiques, touristiques...).
Quarante neuf ans après son indépendance, les
observateurs et analystes avisés s'accordent pour constater le
caractère catastrophique de l'économie du Congo dont
l'activité est en chute constante offrant ainsi le paradoxe du pays
potentiellement riche avec une économie moins performante.
Nous nous sommes posé la
question de savoir le pourquoi de cet état de chose alors que les
différents gouvernements qui se sont succédés à la
tête du pays ont élaboré plusieurs programmes
économiques et tous avaient pour but l'amélioration du bien
être du congolais en réduisant sa pauvreté, et à
développer le pays.
Notre problème consistait
dès lors dans le constat d'inefficacité apparente des programmes
économiques appliqués dans notre pays.
C'est ainsi que nous nous sommes
fixé d'une part, l'objectif principal de faire ressortir à
partir d'une analyse critique, l'efficacité et/ou l'adaptabilité
des différents programmes que le gouvernement de la République
Démocratique du Congo a mis en place de 1997 à 2008 et de
proposer des nouvelles approches et visions qui tiendraient compte des choix
rationnels des moyens et des hommes engagés dans le processus de
croissance et de développement de notre pays ; et d'autre part,
l'objectif spécifique d'éclairer la lanterne des chercheurs et
décideurs afin qu'ils se penchent sur la nécessité
d'élaborer un type nouveau de programme économique pour le Congo
en vue de son développement durable.
Pour cela nous avons avancé les trois
hypothèses suivantes :
1. Les programmes économiques exécutés de
1997 à 2008 sont inefficaces et inadaptés par rapport aux
objectifs arrêtés.
2. En outre ils sont inappropriés par rapport aux
structures économiques, culturelles, sociales voire institutionnelles du
pays.
3. La quasi totalité des programmes du gouvernement de
la République Démocratique du Congo ont été
conçus sans référence, sans une vision nouvelle de
développement intégrée ni à l'Afrique ni à
l'empire marchand mondiale.
Et pour justifier ces hypothèses,
nous avons utilisé principalement les méthodes
compréhensives dont:
§ la méthode structurelle doublée d'une
approche systémique afin de bien appréhender l'essentiel de la
théorie de développement avant de nous pencher sur le cas des
programmes économiques appliqués au Congo et leur impact
socio-économique,
§ les méthodes descriptive et dialectique pour
chercher à comprendre la façon dont les programmes
économiques ont été élaborés,
exécutés, suivis et évalués.
Le souci d'étendre l'espace
temporel d'au moins 10 ans afin d'avoir des tendances fiables pouvant nous
permettre de faire une bonne analyse nous a poussé à
considérer la période qui va de 1997 à 2008
Nous avons ainsi subdivisé notre travail en quatre
chapitres comme suit :
Le premier chapitre nous a permis de
nous pencher sur les explications des quelques concepts macroéconomiques
afin de nous faire une idée plus ou moins précise sur les notions
telles que structure et système, macroéconomie, politique
économique, la croissance, le développement et tant d'autres
concept que nous avons utilisé au cours de notre travail.
Le deuxième chapitre fait un
Diagnostic sur la situation socio-économique du Congo ; nous avons
ainsi révisé l'économie congolaise pour pouvoir
déterminer ses grandes évolutions, au travers l'état de
lieux de l'économie congolaise.
Nous avons ainsi observé les différentes
tendances, en générale décroissantes, que les indicateurs
macroéconomiques ont affichées pendant la période sous
étude sous l'impulsion des programmes économiques.
Nous avons donc amorcé la vérification de
l'hypothèse une en observant les évolutions des dimensions
économiques pendant la période visée par notre analyse.
C'est ainsi que le chapitre trois
porte sur l'analyse critique des programmes économiques de la RD
Congo et leur impact socio-économique de 1997 à 2008 aux
fins d'évaluer de leur incidence sur l'économie Congolaise et
leur impact sur le bien être de la population.
Nous avons noté que la
quasi-totalité des programmes analysés ne respectent guère
le cadre logique de planification des stratégies et politiques de
développement, on note de incohérences manifestes et des
incompatibilités et des contradictions entre les objectifs
généraux énoncés d'une part, et d'autre part les
stratégies proposées pour les atteindre et les politiques
imaginées pour les traduire en acte. Ils manquent des précisions
sur les résultats escomptés au bout du processus et les
programmes sont pour la plupart muets sur les indicateurs objectivement
vérifiables si bien que leurs évaluations restent impossibles.
Cette analyse de ces
différents programmes a confirmé nos trois hypothèses car
elle nous permet en définitive d'affirmer que ces programmes ont
été inefficaces et inadaptés par rapport aux objectifs et
sont inappropriés aux réalités du pays car la
majorité des objectifs fixés ne sont pas atteints et n'a pas
permis d'améliorer le bien être de la population et ont
été conçu sans référence, sans une vision
nouvelle de développement intégrée ni à l'Afrique
ni à l'empire marchand mondiale.
Enfin le quatrième chapitre
se penche sur les stratégies d'avenir en dégageant la
nécessité d'un type nouveau de programme économique pour
le Congo en vue de son développement durable. Nous avons noté que
la meilleure façon d'y parvenir c'est de lancer d'abord un bref regard
sur l'évolution de la théorie de croissance et de
développement avant de proposer des pistes de solutions car il n'existe
pas des sentiers battus pour un modèle de développement et que le
développement n'est pas nécessairement linéaire et les
voies du développement sont multiples, ses caractéristiques
dépendent de la situation initiale de chaque pays.
Nous avons ainsi proposé une
nouvelle manière d'envisager le développement congolais qui est
d'élaborer des bons programmes économiques, qui devraient se
ressourcer dans le contexte historique en prenant en compte l'évolution
empirique de l'économie du pays depuis sa création avec ses
péripéties contrastées de transformations structurelles
fondamentales, de montées vertigineuses, des chutes fréquentes et
des blocages répétés. Cette évolution devait donc
tenir compte de plusieurs modèles de gestion par lesquels le pays est
passé depuis sa création. On devra aussi tenir compte de la
nouvelle vision de développement intégré à
l'Afrique et à l'empire marchand mondiale.
Nous avons souligné le
rôle crucial que l'Etat devait jouer dans le soutien des fonctions
clés dans lesquelles le secteur privé, en général,
n'investit pas assez, à savoir l'éducation de base, la lutte
contre la pauvreté, la protection de l'environnement, la mise en place
du cadre légal et le renforcement du système financier.
Pour terminer nous voudrions faire
remarquer que le problème de développement est un sujet
très vaste il nous était donc impossible d'aborder tous les
aspects dans un mémoire de licence, les pistes de solution que nous
avons proposées peuvent être complétées et
enrichies, nous laissons l'opportunité aux futurs chercheurs et autres
hommes de sciences de se pencher sur la question afin d'apporter une pierre de
plus dans ce domaine.
Comme tout travail humain, le notre ne
manque pas d'erreurs ou omissions qui auraient échappé à
notre vigilance, c'est pourquoi nous implorons l'indulgence de ceux qui nous
liront.
88888888
9. BIBLIOGRAPHIE
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3) Condensé d'informations statistiques, numéro
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3. KAWATA Bwalun, Cours de Macroéconomie,
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5. MUWALA , Cours de Politique
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1) Cours de Théories de développement et la
sociologie de développement, L1, ULK, 2007-2008
2) Cours de Questions Spéciales d'Economie
Internationale, L2 ULK, 2008-2009
3) Cours de Questions Spéciales de
Coopération au Développement, L2 ULK, 2008-2009
7. TSHIMPE, Cours de Théories de
croissance, L1, ULK, 2007-2008
IV. SITE INTERNET
1. Google
2. Microsoft ® Encarta ® 2008.
3. Wikipédia
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS............................................................................3
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................4
Chapitre I. CONSIDERATIONS
GENERALES : Définitions des concepts
Et Débats.
..................................................................10
I.
MACROECONOMIE................................................. 10
II. STRUCTURES ET
SYSTEMES.....................................11
III. LA POLITIQUE
ECONOMIQUE....................................11
1. La Croissance
économique......................................13
2. Le plein Emploi
...................................................14
3. La Stabilité des
prix .............................................14
4. Equilibre de la Balance de Paiement
..........................15
IV. PROGRAMME, PLAN ET STRATEGIE
.........................15
V. PRGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL ...............16
VI. LA MESURE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE ...............16
1. Le PIB, le PNB et le taux de Croissance
................17
2. Le Revenu National
........................................17
VII. LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE...18
VIII. LE DEVELOPPEMENT
..............................................18
1. Origine du concept Développement
.......................19
2. Développement durable
.....................................20
3. Quelques théories de la croissance et du
développement ...20
4. L'Indice de Développement Humain (IDH)
.............22
5. Aspects socio-économiques du développement
.........23
IX. CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
.......................24
Chapitre II. DIAGNOSTIC SUR LA SITUATION
SOCIO-ECONOMIQUE EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
......................25
I. APERCU GENERAL DE L'ECONOMIE CONGOLAISE ............25
1. Secteur Minier
..........................................................26
2. Secteur Agricole
........................................................27
3. Secteur de Transport et de Communication
.........................38
II. EVOLUTION ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA RDC DE 1997A 2008
......39
1. Evolution du PIB et du Taux de croissance
.......................31
2. Evolution du taux d'Inflation
.......................................33
3. Evolution du taux de Change
.......................................34
4. Evolution de la population et de l'IDH
...........................36
5. Evolution du Commerce extérieur de la RDC
....................38
6. Evolution de la dette extérieure de la RDC
......................40
7. Evolution du Budget
.................................................43
III. CONCLUSION DU CHAPITRE II.
..............................................44
Chapitre III. ANALYSE CRITIQUE DES PROGRAMMES
ECONOMIQUES
DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO ET
LEUR IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DE
1997 A 2008 ... 46
I. DESCRIPTION DES PROGRAMMES
....................................46
1. Le Programme Triennal Economique et Social
....................46
2. Le Programme Intérimaire Renforcé (PIR)
........................50
a) Objectifs du PIR
.............................................51
b) Les mesures institutionnelles et structurelles
............51
c) Autre actions menées dans le cadre du PIR
..............52
3. Le Programme Economique du Gouvernement (PEG)
............53
a) Objectifs du PEG
.............................................54
b) Financement du PEG
........................................54
c) Séquences d'exécution du PEG
............................56
4. Le Programme Multisectoriel d'Urgence pour la
Réhabilitation et la Reconstruction (PMURR)
..........................................56
5. Le Programme Relais de Consolidation (PRC)
....................58
6. Le Document des Stratégies de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté (DSCRP)
.....................................................58
II. ANALYSE DE L'EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS
ECONOMIQUES PAR RAPPORT AUX OBJECTIFS DES PROGRAMMES.
..........................................................60
a) Retombés du PIR
............................................62
b) Retombés du PEG
...........................................62
c) Retombés du PMURR
.......................................66
d) Retombés du PRC
...........................................66
e) Retombés du DSCRP
.......................................67
f) Conclusion de l'analyse des programmes
................67
III. L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DES PROGRAMMES ECONOMIQUES DU
GOUVERNEMENT DE LA RDC ...........68
IV. CONCLUSION DU CHAPITRE
III........................................74
Chapitre IV. NECESSITE D'UN NOUVEAU TYPE DE PROGRAMME
ECONOMIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT
DURABLE ET
CONTINU DU CONGO
....................................................76
I. EVOLUTION HISTORIQUE DE LA THEORIES DE LA CROISSANCE ET DU
DEVELOPPEMENT ........................76
II. NECESSITE DE NOUVEAUX TYPES DE PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT
......................................................77
III. CONCLUSION DU CHAPITRE IV.
.......................................81
CONCLUSION GENERALE
................................................................83
BIBLIGRAPHIE SELECTIVE
...............................................................87
TABLE DE MATIERES
......................................................................90
88888888888
* (1) M. NZANDA-BUANA Kalemba,
« Principaux problèmes de gestion du développement au
Congo (RDC), Sur fond de l'expérience empirique au
Congo-Zaire »; Lettre de l'I.R.E.S. N S 2-3/ Kinshasa, p.8
* (2) J. LUNGWANGU,
« cours d'Economie du développement », L1 Eco dvt,
ULK, Kinshasa, 2007-2008
* 1 MABI MULUMBA,
«Perspectives de la relance économique et exécution du
Programme Economique du Gouvernement», in Digital Congo, Kinshasa, 2007
* (4) TSHIUNZA MBIYE, article in Le Potentiel,
Congo-Kinshasa: « RDC entre la Banque Mondiale-FMI et le financement
chinois »,Kinshasa, 15 Juillet 2008
* 2 Grawitz Madeleine,
Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1993,
P .345.
* (3) M. Nzanda-Buana
K « Séminaire de développement II », L2
Eco développement, ULK, Kinshasa, 2008-2009
* 4 KAWATA Bwalun,
« Cours de Macroéconomie », UNIKIN, 1999-2000
* 5 A. NSHUE Mbo Mokime,
Macroéconomie,Théories et exercices résolus, EDUC,
Kinshasa, 2007, p 13
* 6 KOFKA cité par
NZANDA-BUANA, « cours de Théories de développement et
la sociologie de développement », L1, ULK, 2007-2008 , p
5
* 7 A. NSHUE Mbo Mokime, , op
cit, p 13.
* 8 J. BALA GIODI,
« Cours de Fluctuations et Croissance économique »,
ULK, L1 Economie de dvpt, 2007-2008
* 9 F.KABUYA Kalala et TSHIUNZA
Mbiye, Politique Economique Revisitée en RDC, pesanteurs d'hier et
perspectives, p 307 google, Politique Economique de la RDC.
* 10 MUSGRAVE, R. et MUSGRAVE,
P., Public Finance in Theory and Practice, New York, McGraw Hill,
1989.cités par F.Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, op cit, p 308.
* 11 Muwala, « Notes
de Cours de Politique économique », L2 , ULK, Kinshasa,
2008-2009
* 12 TSHIMPE, « Cours
de Théories de croissance », L1, ULK, Kinshasa 2007-2008,
notes de cours
* 13 Francois PERROUX
cité par Tshimpe, « Cours de Théories de
croissance », L1, ULK, Kinshasa 2007-2008
* 14 KUZNETS Simon,
Croissance et Structure économique, cité par TSHIMPE,
« Cours de Théories de croissance »,
* 15 J. BALA GIODI,
« Cours de Fluctuations et Croissance économique »,
ULK, L1 Economie de dvpt, Kinshasa 2007-2008
* 16 Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
* 17 Ibidem.
* 18 Kabeya Tshikuku,
« Cours de Stratégies et Politiques de
développement », ULK , L2 Ecodev, Kinshasa, 2008-2009
* 19 Robert DEBOURSE,
Economie du développement et informations d'économie
politique, Centre de Recherches Pédagogiques, Kinshasa 2006, p
65.
* 20 A. NSHUE Mbo Mokime, op
cit, p 16
* 21 M. NZANDA BUANA Kalemba,
in Thèse de doctorat, « L'économie politique de
l'Afrique subsaharienne », UNIKIN, Kinshasa 2007, p. 121-122
* 22 Microsoft ® Encarta
® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
* 23 Kabeya Tshikuku,
« cours de Stratégies et Politiques de
développement », ULK , L2 Ecodev, Kinshasa, 2008-2009
* 24 M. NZANDA-BUANA Kalemba,
`'Principaux problèmes de gestion du développement au Congo
(RDC), Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire ''; Lettre
de l'I.R.E.S. N S 2-3/ p.6
* 25 NZANDA -BUANA
Kalemba, « cours de Théories de développement et
Sociologie de développement », L1/ECO/ULK, Kinshasa,
2007-2008, p 15
* 26 MUSUA,
M., cité par Armand Betu KABAMBA , in Economie des pays en voie
de développement ; Mediaspaul, Kinshasa 2007, p60
* 27 Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés.
* 28 NZANDA BUANA Kalemba,
« Cours de Théories de développement et Sociologie de
développement », L1/ECO/ULK, Kinshasa 2007-2008
* 29 Albert O. HIRSCHMAN,
Stratégie du développement économique, ed.
Ouvrières, New York, 1961, p 21-22
* 30 TSHIMPE, « Cours
de Théories de croissance », L1, ULK, Kinshasa 2007-2008, p.
65
* 31 Ibidem, p. 67
* 32 Ibidem, p. 66
* 33 J. Lungwangu,
« Cours d'économie du développement et planification du
développement socio-économique, L1, ULK, Kinshasa 2007-2008, p.
4
* 34 Ibidem, p.5
* 35 A. BETU KABAMBA ,
Economie des pays en voie de développement ; Mediaspaul,
Kinshasa 2007, p73
* 36 Ibidem, p. 79
* 37 TSHIMPE, op. cit., p.
64
* 38 Ibidem, p. 64
* 39 PNUD, Rapport mondial sur
le développement humain 2005 p 23,
* 40 Ibidem, p 353
* 41 Banyaku Luape Epotu,
Apercu sur les Etudes Sociales de développement, presses
universitaires du Zaire, Kinhasa, 1990 , p 5-14
* 42 M. NZANDA-BUANA Kalemba,
`'Principaux problèmes de gestion du développement au Congo
(RDC), Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire ''; Lettre
de l'I.R.E.S. N S 2-3/ p.8-9
* 43 Selon le
Forum
économique mondial sur l'
Afrique qui s'est tenu du
13 au
15 juin
2007 :
Rankings
2007 in Economie de la RDC, Wikipédia.
* 44 Ben Clet,
« Climat d'affaires » in Journal Le Potentiel, n°4289
du 7 avril 2008. Rapport 2008 de la Banque mondiale sur le Climat
d'affaires.
* 45Economie de la
République du Congo, encyclopédie Wikipédia 2008
* 46 Ibidem
* 47 Ibidem
* 48 Economie de la
République du Congo, encyclopédie Wikipédia 2008
* 49 Banque Centrale du Congo,
Condensé d'informations statistiques, n° 30/2008
* 50 FAO, cité dans un
article Wikipedia décembre 2008, Economie de la République
Démocratique du Congo
* 51 Ministère du Plan,
Programme National de Relance du secteur agricole, Kinshasa le 27
février 1997, p.87
* 52 Kabuya Kalala, F. et
Tshiunza Mbiye, «L'économie congolaise en 2000-2001: contraction,
fractionnement et enlisement», cités par Wikipédia in
Economie de la RDC.
* 53Économie de la
République démocratique du Congo, un article de Wikipédia,
l'encyclopédie libre.
* 54 F.Kabuya Kalala et
Tshiunza Mbiye, Politique Economique Revisitée en RDC, pesanteurs
d'hier et perspectives, p 308 google, Politique Economique de la RDC.
* 55 Le rapport OBSAM
cité par M. NZANDA BUANA Kalemba, in Thèse de
doctorat, « L'économie politique de l'Afrique
subsaharienne », UNIKIN, Kinshasa 2007, p. 358.
* 56 M. NZANDA BUANA Kalemba,
in Thèse de doctorat, L'économie politique de l'Afrique
subsaharienne, op.cit. 2007, p. 360
* 57 Vincent
NGONGA et Benoît KUDINGA, « Analyse des effets de la croissance
sur le bien être en RDC », in Revue Analyses et Prospectives,
Banque Centrale du Congo, volume 1, n° 1, mars 2006 , p 51-65
* 58 M. NZANDA BUANA Kalemba,
in Thèse de doctorat, « L'économie politique de
l'Afrique subsaharienne », op.cit. 2007, p. 361.
* 59 OCDE,
« Perspectives économiques en Afrique », 2005
* 60 Ibidem
* 61 M. NZANDA-BUANA Kalemba,
`'Principaux problèmes de gestion du développement au Congo
(RDC), Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire ;
Lettre de l'I.R.E.S. N S 2-3/ p.56
* 62 OCDE, Ibidem
* 63 M. NZANDA BUANA Kalemba,
in Thèse de doctorat, L'économie politique de l'Afrique
subsaharienne, UNIKIN, Kinshasa 2007, p. 368
* 64 Economie de la
République Démocratique du congo, article in Wikipédia,
2008.
* 65 OCDE, Perspectives
économiques en Afrique, 2005
* 66 M. NZANDA BUANA Kalemba,
in Thèse de doctorat, « L'économie politique de
l'Afrique subsaharienne », op.cit. 2007, p. 366
* 67 Ministère du Plan
et Commerce, Synthèse du PTM 1999-2001, Vol. 3, juillet 1999, pp. 10 et
11.
* 68 F.Kabuya Kalala et
Tshiunza Mbiye, op. cit, p 318 in google
* 69 Ibidem
* 70 M. NZANDA BUANA Kalemba,
in Thèse de doctorat, « L'économie politique de
l'Afrique subsaharienne », op.cit. 2007, p. 370
* 71 M. NZANDA- BUANA K. ,
op. cit. pp. 371-372.
* 72 MABI MULUMBA,
«Perspectives de la relance économique et exécution du
Programme Economique du Gouvernement», in Digital Congo, Kinshasa, 2007
* 73 Ibidem
* 74 Ibidem
* 75 Ministère du Plan
et de la Reconstruction, PMURR (2002-2005). Volume 1, Kinshasa, avril 2003,
cité par M. Nzanda-Buana
* 76 Document de la
stratégie de croissance et de réduction de la
pauvreté(version intérimaire), RDC, Kinshasa février
2002
* 77 Document de la
stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté,
RDC, Kinshasa, juillet 2006
* 78 Fin tragique du Programme
économique du gouvernement (Le Potentiel)
* 79 30 juin 2003-30 juin 2006
: l'économie congolaise sous l'emprise de la politique (Le Potentiel)
* 80 République
Démocratique du Congo, Document de la strategie de croissance et de la
réduction de pauvreté, juillet 2006
* 81 ESSIMBO, N., «Le
Programme Economique du Gouvernement : les défis à relever»,
in Notes de Conjoncture, nouvelle série, volume 1, numéro 2.
* 82 Dominique Kabeya, Profil
de la République Démocratique du Congo, Rapport PNUD RD Congo,
Août 2008, in Google.
* 83 Mukoko Samba,
«Politique économique en RDC : leçons des trois
dernières décennies», in Notes de Conjoncture,
nouvelle série, vol. 1, n°1, octobre 2003.
* 84 Jan Tinbergen cité
par F.Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, op. cit.p 316 google.
* 85 CNONGD (Conseil National
des Organisations Non Gouvernementales de Développement de la RDC ),
Mémorandum de la Société Civile sur les interventions des
bailleurs des fonds bilatéraux et multilatéraux de janvier
2004
* 86 Ibidem
* 87 Faustin Kuediasala , Le
Potentiel du 29.06.2006
* 88 M. Nzanda- Buana K.
L'Economie Politique de l'Afrique Subsaharienne, op. cit. pp. 373
* 89 Ibidem, p 374
* 90 M. Nzanda-Buana K.,
Economie Zairoise de demain : Pas de navigation à vue, Essai,
Editions Prosdé, Kinshasa 1995, p 117
* 91 M. Nzanda-Buana K.,
Principaux problèmes de gestion du développement au Congo (RDC).
Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire, IRES ,
Kinshasa-RDC , p 6.
* 92 M. Nzanda-Buana K.,
Economie Zairoise de demain : Pas de navigation à vue, Essai,
Editions Prosdé, Kinshasa 1995, p 123
* 93 A. Marchall, cité
par William Easterly in Les pays pauvres sont-ils condamnés à
le rester ?, Nouveaux Horizons, Groupe Eyrolles, Paris, 2006, p 43
* 94 R. Lucas, cité par
William Easterly in Les pays pauvres sont-ils condamnés à le
rester ?, Nouveaux Horizons, Groupe Eyrolles, Paris, 2006, p 43
* 95 Gerald M. Meier, dans
l'article : Des idées pour le développement, in Aux
frontières de l'économie du développement : Le futur
en perspective, p1
* 96Joseph Stiglitz
cité par Gerald M. Meier, op.cit. p
* 97 Irma Adelman, dans
l'article : Les idées fausses de la théorie du
développement, in Aux frontières de l'économie du
développement : Le futur en perspective, p111-112
* 98 Jules-Fontaine Sambwa,
Programmes d'ajustement structurel ou un nouvelle stratégie de
développement économique pour l'Afrique, SNEL S.A. ,
Liège 2001, p 312
* 99 Rapport de la Banque
Mondiale,1990 , cité par Nzanda-Buana in « Principaux
problèmes de gestion du développement au Congo
(RDC) »,art cité 51.
* 100 M. Nzanda-Buana K.,
« Principaux problèmes de gestion du développement au
Congo (RDC). Sur fond de l'expérience empirique au
Congo-Zaire », IRES , Kinshasa-RDC , p 6.
* 101 M. Nzanda-Buana K.,
Principaux problèmes de gestion du développement au Congo (RDC).
Sur fond de l'expérience empirique au Congo-Zaire, IRES ,
Kinshasa-RDC , p 2.
* 102 Ibidem
* 103 Malcom Gillis, Dwight H.
Perkins, Michael Roemer et Donald R. Snodgrass, Economie du
développement, traduction de la 4e édition
américaine par Bruno Baron-Renault, De Boeck & Larcier, 1998, p
551
* 104 M. Nzanda-Buana K,
« Cours de Questions Spéciales d'Economie
Internationale », L2 ULK, Kinshasa, 2008-2009, p53-86
* 105 Kabeya Tshikuku,
« Cours de Stratégies et Politiques de
développement », ULK , L2 Ecodev, Kinshasa, 2008-2009