Fréquence de grossesse ectopique à l'hopital Sendwe a Lubumbashi (RDC)( Télécharger le fichier original )par Hendrick NKUNA MUSEKELA UNILU - Expert en santé publique 2009 |
2.4. Le traitement actuel de la grossesse extra-utérine
Statistiquement 20 % des grossesses extra-utérines
régressent spontanément, mais le traitement qui consiste à
surveiller la patiente sans procéder à un traitement
médical ou chirurgical est réservé aux patientes
asymptomatiques (sans symptômes), chez lesquelles les explorations
cliniques et les dosages sanguins (
hCG
et pour certains centres, le taux de progestérone plasmatique) prouvent
qu'il s'agit d'une grossesse extra-utérine inactive ou peu active et en
régression spontanée.
La voie d'accès : Soit par laparotomie (chirurgie classique par ouverture de la paroi abdominale) dans : Les cas graves avec altération de l'état général de la patiente ; En cas de contre-indication à la coelioscopie (chirurgicale ou anesthésique) ; échec de la réalisation du traitement chirurgical par voie coelioscopique en raison du volume important de la grossesse extra-utérine ou des difficultés d'accès devant la présence d'adhérences ou des difficultés à réaliser l'hémostase (le contrôle des saignements) ; Dans certaines localisations (grossesse abdominale ou grossesse angulaire volumineuse) ; Si le chirurgien juge que le matériel coelioscopique présente des défauts rendant la chirurgie coeliscopique dangereuse pour la patiente ; Enfin, si le chirurgien juge que ses compétences en chirurgie coelioscopique ne lui permettent pas de réaliser l'acte chirurgical par cette voie. Soit par chirurgie coelioscopique dans tous les autres cas. L'acte chirurgical, quand il s'agit d'une grossesse ectopique tubaire, est variable parce qu'il peut être :
Par l'administration d'un traitement antimitotique (qui arrête la division cellulaire au niveau des cellules qui constituent la grossesse ectopique). Il s'agit du méthotrexate à une dose de 1 à 1,5 mg/kg en intra-musculaire (50 mg/m² de la surface corporelle) ou en injection locale dans la masse de la grossesse ectopique, soit au cours d'une coelioscopie ou sous contrôle échographique si cette grossesse ectopique est identifiable avec ce moyen d'investigation. Le méthotrexate peut être associé à l'antiprogestérone appelée (RU 486), ce qui améliore nettement les résultats en ce qui concerne le taux de succès. Le traitement médical est réservé aux patientes porteuses de grossesse ectopique : - peu symptomatique ; - peu active (faible taux de bêta-hCG, faible taux de progestérone plasmatique c'est-à-dire un taux inférieur à 5 ou 10 nanogrammes/millilitre) ; - peu volumineuse (moins de 3 ou 4 cm de diamètre dans son grand axe) ; - ne contient pas un embryon présentant une activité cardiaque positive ; - qui n'est pas associée à une hémorragie interne importante (hémopéritoine de moins de 100 cc). - l'absence de contre-indication au méthotrexate est nécessaire. Enfin ce traitement ne peut pas être proposé que chez les patientes qui ne sont pas angoissées et qui ont les moyens de comprendre l'intérêt de ce type de thérapie et qui sont capables de consulter rapidement le médecin en cas d'apparition de nouveaux symptômes ou aggravation des symptômes déjà présents. L'efficacité du traitement médical de la grossesse extra-utérine peut être évaluée par : - les symptômes que la patiente peut décrire car une aggravation ou une apparition de nouveaux symptômes témoignent d'un éventuel échec nécessitant de consulter rapidement un centre médical ; - l'examen clinique et l'exploration échographique réguliers qui permettent de repérer les probables échecs du traitement ; - enfin les dosages réguliers des taux de
hCG
plasmatique (hormone sécrétée par les cellules
trophoblastiques qui font partie des constituants de la grossesse). Les taux de hCG doivent être comparés à la courbe de la régression normale du taux de hCG après le traitement médical de la grossesse extra-utérine Cette courbe montre une élévation initiale du taux de hCG dans les huit premiers jours (environ de + 25 % du taux initiale). La négativation du dosage de hCG plasmatique (qui témoigne de la guérison définitive) est obtenue en moyenne au bout de 28 jours. Le traitement médical peut comporter des risques dus à la toxicité du méthotrexate qui est essentiellement : - hématologique (thrombopénie : diminution de la numération des plaquettes dans le sang ; leucopénie ou diminution de la numération des globules blancs dans le sang) ; - digestive (diarrhée, somatite ou inflammation des muqueuses de la cavité buccale) - hépatique (au niveau du foie). Le fait d'administrer le méthotrexate en une seule injection diminue énormément sa toxicité et ses effets secondaires. |
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