1) Dans les formes typiques de la grossesse
extra-utérine tubaire, la patiente présente les
symptômes et les signes suivants :
- retard de règles ;
-
métrorragies ;
- douleurs en bas du ventre (douleurs pelviennes) ; de temps
en temps irradiant vers l'anus et/ou la face interne de la cuisse et le
genou ;
- test de grossesse positif ;
- examen gynécologique douloureux (en particulier le
toucher vaginal profond) ; avec parfois la palpation d'une masse avoisinant
l'utérus qui est lui-même de taille d'un utérus non gravide
(qui ne porte pas de grossesse) ;
-
À l'échographie :
v pas de grossesse intra-utérine identifiable ;
v l'endomètre est habituellement peu épais dans
les grossesses extra-utérines; le plus souvent, il ne mesure que
quelques millimètres, mais un endomètre épaissi (15
à 25 mm, comme c'est le cas dans les grossesses intra-utérines
débutantes), voire très épaissi, n'exclut pas le
diagnostic de grossesse extra-utérine.
v la présence à proximité de
l'utérus d'une masse évoquant, pour l'échographiste, le
diagnostic d'un hématosalpinx (un hématome ou une collection du
sang dans la trompe,) de forme oblongue ou arrondie et de taille variable
allant de
quelques
cm à
plus
de 10 cm,), et de temps en temps on peut identifier de façon claire
le sac de la grossesse (sac gestationnel).
Dans le sac gestationnel
ectopique on peut parfois identifier certains éléments
anatomiques du produit de la grossesse (le
trophoblaste,
la
vésicule
ombilicale, et plus exceptionnellement l'embryon; ou le foetusmort ou
vivant), mais dans certains cas, on peut constater qu'il s'agit d'un
oeuf
clair sans aucune formation embryonnaire et exceptionnellement, une
grossesse
môlaire extra-utérine ;
v enfin, il est possible de mettre en évidence un
épanchement plus ou moins important dans la cavité abdominale et
qui témoigne le plus souvent de la présence d'une
hémorragie interne.
· En combinant l'échographie aux dosages de
hCG
plasmatique, il est admis qu'une grossesse évolutive
intra-utérine est visible :
v par l'échographie par voie abdominale à partir
d'un taux plasmatique de
hCG
égale ou supérieur à 2500 mUI/ml ;
v par l'échographie par voie endovaginale à
partir d'un taux plasmatique de
hCG
égale ou supérieur à 1500 mUI/ml
2) Mais la grossesse extra-utérine peut prendre des
formes cliniques très variables et parfois trompeuses ; pour l'exemple
on peut citer :
- Les formes d'emblée graves (douleur abdominale ou
pelvienne d'apparition brutale comme un coup de poignard et malaises, voire
état de choc avec chute de tension artérielle...) si la prise en
charge est retardée, il existe un risque fatal ;
- Les formes ressemblant à
l'avortement
spontané d'une grossesse intra-utérine (pseudo avortement),
car la patiente, au cours d'une métrorragie et de douleur pelvienne,
peut expulser par la voie génitale naturelle, une quantité
importante de débris qui ressemblent, à l'examen à l'oeil
nu, aux débris d'un avortement spontané, mais en effet, ces
débris ne sont que des débris provenant de
l'endomètre
(appelé dans ce cas : la caduque) après avoir subi des
modifications particulières sous l'effet des hormones
sécrétées par
le
corps jaune.
- Des formes trompeuses parce que, il n'y a pas du retard de
règles ou seulement retard de quelques jours ; dans ces cas
particuliers, les patientes signalent des
règles
inhabituelles par leur durée, leur abondance, leur aspect ou par la
présence d'autres symptômes associés ;
- Des formes qui sont découvertes tardivement par la
présence d'une anémie et d'une masse située
derrière l'utérus (appelée hématocèle,
c'est-à-dire une collection du sang ou un hématome qui s'est
formé lentement par une hémorragie interne continue à
faible débit) ;
- Les formes paucisymptomatiques, c'est-à-dire qui
donnent peu de signes et symptômes ;
- Enfin des formes asymptomatiques et qui sont
découvertes fortuitement lors d'un examen clinique ou
échographique dans le cadre de l'exploration d'une grossesse qui semble
cliniquement normale.
3) Devant cette variété de formes cliniques et
devant la gravité de la maladie dans certains cas, il faut que le
médecin pense à cette pathologie chez toute femme en
période d'activité génitale et se plaignant :
- de douleurs abdominales, même minimes ;
- de troubles inhabituels des règles ;
- devant chaque avortement spontané sans arguments
échographiques clairs prouvant qu'il s'agissait d'une grossesse
intra-utérine ;
- dans ce cadre il est conseillé que toute
I.V.G.
soit précédée par un examen échographique qui
permet de vérifier la localisation de la grossesse en même temps
que la détermination de son âge et de sa viabilité.