UNIVERSITE DE COCODY ABIDJAN
UFR Information Communication et Arts
MEMOIRE DE MAITRISE
En Arts du Spectacle SPECIALITE : PRoDucTioN
AuDioV'isuELLE Soutenu publiquement le 29 avril 2009 par: M. KOUAKOU
Kouassi Sylvestre
Direction de Mémoire : M.
KOFFI Gbaklia Elvis, Professeur associé à l'UFRICA
JURY PRESIDENT: M. GNABELY Yao Roch
Maître de conférences, Chef du département de
sociologie de l'université d'Abidjan - Cocody
Suffragants : M. GOSSAN Logbou
François
Maître - assistant en communication, au département
des arts M. KOFFI Gbaklia Elvis
Maître - assistant à l'ENS, Professeur
associé à l'UFR. ICA
A mon Père KOUAKOU Kouadio Rémi
REMERCIEMENTS
L'élaboration de ce travail n'a pu être possible
qu'avec le soutien de certaines personnes que nous voulons remercier :
·:. M. KOFFI Gbaklia Elvis, Maître assistant
à l'ENS, Professeur associé à l'UFRICA, qui a bien voulu
accepter d'être notre Directeur de mémoire.
+ Mme KOUAME, directrice du système français au
groupe scolaire la Farandole à Cocody ; M. LAGO, censeur au lycée
municipal Pierre -Gadie 1 de Yopougon et M. KOUAKOU, censeur au lycée
municipal d'Abobo, à qui je dois l'encadrement et la réalisation
des enquêtes dans leurs établissements
+ Mlle ABOGO Marie Thérèse, étudiante
doctorante à l'université de Laval au Québec, dont le
mémoire m'a été d'une grande inspiration.
+ M. KONAN Ludovic, doctorant en droit privé, qui a mis
à notre disposition son ordinateur afin de réaliser les entrevues
individuelles.
+ Mlle BOHOUO Roselyne, assistante documentaliste à la
bibliothèque universitaire centrale de l'université de cocody,
qui a mis à notre disposition son ordinateur de bureau avec la connexion
Internet pour la saisie de notre travail et pour effectuer nos recherches sur
la toile.
+ M. MABRI, élève ingénieur statisticien
à l'ENSEA qui nous a permis d'avoir le logiciel de traitement et
d'analyse de données statistiques «Sphinx ».
+ M. KOUAKOU Konan Robert, étudiant en maîtrise
des sciences fondamentales et appliquées option : informatique, pour son
aide à l'utilisation du logiciel Excel et à la réalisation
des graphiques.
+ M. KOUAKOU Kouassi Jean-Paul, élève en classe de
2nde A, pour la saisie de ce travail.
+ Mlle KOFFI Marie-Laure, étudiante en licence d'espagnol
à l'université de cocody pour sa disponibilité à
lire et nous aider à corriger ce travail.
+ M. KOUAKOU Elysée, étudiant en animation
culturelle à l'INSAAC, pour la lecture de ce travail et ses
corrections.
+ MM. KOUAKOU Guy et GATTA Bi L. Noël, étudian ts en
deuxième année de lettres modernes pour la lecture de ce
travail.
+ A mes collègue de la bibliothèque de la
faculté de droit de l'université de cocody, pour leur apport
moral.
+ A tous mes condisciples des arts du spectacle, en
particulier, M. LOUKOU Philippe, pour son apport intellectuelle et ses
encouragements à la réalisation de ce travail.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1- Justification du choix du sujet
|
8
. 10
|
2- Identification et formulation du problème
|
13
|
3- Questions de recherche
|
16
|
4- Objectifs de recherche
|
... 16
|
5- Hypothèses
|
17
|
6- Cadre théorique de référence
|
17
|
7- Méthodes d'investigation
|
. 26
|
8- Articulation du travail
|
. ... 32
|
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
|
.. 33
|
CHAPITRE I: DEFINITION DES CONCEPTS
|
34
|
1- Musique Afro-américaine
|
34
|
2- Le Concept d'adolescent
|
.. 47
|
3- Notion de Réception
|
. 50
|
|
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
|
..51
|
1- Medias de masse et impérialisme culturel
|
52
|
2- Le vidéoclip comme objet de culture
|
. 57
|
3- La réception médiatique comme mode
d'expression
|
|
|
Chez les adolescents
|
. 58
|
DEUXIEME PARITE : STRATEGIES D'INVESTIGATION
63
CHAPITRE I : DETERMINATION DU CHAMP D'
INVESTIGATION 64
1- Population d'étude 64
2-Terrain de l'enquête 64
3- Méthodes d'échantillonnage .
69
CHAPITRE II : COLLECTE, PLAN D'ANALYSE DES DONNEES
ET DIFFICULTES RENCONTREES 75
1- Déroulement de la collecte 75
2- Plan d'analyse des données 75
3- Difficultés 77
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS
INTERPRETATION ET PERSPECTIVES 77
CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS .. 78
1- Identification des vidéoclips 78
2- Analyse de « I'm Sprung»
selon la méthode d'analyse de Jost
.....79
3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon
la grille d'analyse de Yelle
4 - Analyse comparative des deux vidéoclips
88
5- Le Questionnaire écrit 92
6- Analyse des résultats du questionnaire
écrit . . 101
7- Synthèse des résultats du focus group
. 119
8- Synthèse des résultats des entrevues in
dividuelles 121
CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS 124
1- Interprétation selon la consommation
médiatique
et musicale 124
3- Interprétation selon réception de la
musique
afro-américaine et l'acculturation des
adolescents 127
4- Interprétation selon la réception de la
musique
afro-américaine et la construction des
valeurs identitaires des adolescents 131
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS .132
CONCLUSION .134
BIBLIOGRAPHIE 140
ANNEXES .146
INTRODUCTION GENERALE
La musique c'est l'art de combiner les sons pour les rendre
agréable à l'oreille. Elle occupe une place de choix dans le
quotidien des hommes. La vie sociale se caractérise par la
présence quasi permanente de la musique. C'est donc à juste titre
que Al-Hujwri, écrit dans son traité de l'audition musicale:
« quiconque dit qu'il ne tire aucun plaisir de l'audition des sons,
des mélodies et de la musique, est soit un menteur, soit un hypocrite,
soit privé des sens normaux et se trouve ainsi hors de la
catégorie des hommes et des animaux »1. Cette
assertion radicale, répétée nous renseigne sur
l'importance de la musique dans la vie d'un homme. Elle constitue une partie
intégrante de son univers et de sa personnalité. L'extrême
s ensibilité à l'art des sons combinés et harmonieux peut
produit sur le récepteur une influence considérable.
Ainsi, les colons afin de fasciner les africains vont utiliser
les médias tels que le cinéma et la musique. Selon Martin, les
variétés occidentales se vendaient déjà dans les
colonies, apportées par des matelots, des soldats ou encore des
commerçants ; ainsi les chansons devenaient le reflet des villes,
mettant en exergue les dangers de la circulation, la séduction des
produits occidentaux, la comple xité des relations sentimentales et la
dépravation des moeurs.
En Côte d'Ivoire, les musiciens semblaient être
les porte -parole de la société, proclamant l'oralité de
la tradition, défendant la dite tradition ; enseignant les bases de ce
qu'on appelle aujourd'hui la bonne gouvernance.
Cependant, à la faveur des échanges coloniaux
ils furent attirés de plus en plus vers le modernisme de la musique. Les
artistes n'étaient pas seulement influencés par les musiques
afro-américaines à cause du modernisme ; mais aussi selon Martin,
« C'est parce que les jeunes urbains voulaient rompre avec un
patrimoine rural, jugé bien trop encombrant, et avec des formes
européennes trop associées à l'oppression coloniale qu'ils
ont choisi l'Amérique. Elle seule, dans sa diversi té, pouvait
donner sens à leur expérience en manifestant de manière
éclatante leur capacité de création, donc de fabrication
de modernité autonome pleine de la promesse d'un avenir
indépendant »2.
1 Cité par Amnon Shiloah, « la musique
dans la vie » p279-199.
2 François Martin, Article sur la musique face
aux pouvoirs , disponible sur
www.groupeclaris.org,
consulté le 07 Janvier 2009.
L'Afrique en général et particulièrement
la Côte d'Ivoire a connu depuis un siècle des transformations
très souvent complexes dans sa musique, transformations qui continuent
encore de s'opérer de nos jours avec l'avènement des musiques Rap
et R&B . Ces genres musicaux, qui sont aussi d'autres formes d'influences
musicales afro-américaines, se chantent aujourd'hui par des
réseaux de jeunes des quartiers populaires abidjanais, qui soit
l'adaptent à des rythmes locaux, soit conservent l'authenticité
de son genre. Le rap ou encore la culture Hip Hop et le R&B bien que
n'étant pas le seul ou le plus connu des genres musicaux
afro-américains a beaucoup influencé les adolescents
ivoiriens.
3- Justification du choix du sujet
1-1 Intérêt personnel
Pourquoi nous nous sommes lancés dans cette recherche
et pourquoi la question de la réception de la musique
afro-américaine par les adolescents ? Cette question représente
pour nous l'intérêt logique que nous accordons à la
réception des medias depuis notre inscription au département des
arts.
Déjà en première année, nous
avions choisi pour thème d'exposé la télévision
ivoirienne, dans le cadre du cours de Théâtre et
communication. En deuxième année, dans le cadre du cours
intitulé discours filmique, nous avons traité comme thème
en exposé : le montage, élément discursif du
film.
Pourquoi la musique ?
Après les quatre premières années
d'études consacrées aux questions dramaturgique,
cinématographique et de production audiovisuelle au département
des arts et précisément dans la filière des arts du
spectacle, nous avons jugé important de trouver une autre
thématique pour élargir notre champ d'investigation. C'est ainsi
que sur les conseils de notre Directeur de mémoire. KOFFI Gbaklia Elvis
qui a entre autres comme spécialité la musicologie, nous avons
décidé d'orienter nos recherches sur la musique pour approfondir
nos connaissances des arts du spectacle.
Pourquoi les musiques Rap et R&B?
Nous nous souvenons des années 96 où la musique
rap a fortement influencé les jeunes. Aussi de nos jours les jeunes sont
très accrochés au contemporary R&B. Au travers donc de cette
étude, nous voulons savoir pourquoi un tel engouement pour une musique
occidentale.
Voici les raisons personnelles que nous reconnaissons subjectives
qui nous ont pouss é à choisir ce sujet. Cependant d'autres
motivations sont à énumérer.
1-2 Intérêt scientifique
Scientifiquement parlant, nous avons choisi ce sujet pour deux
raisons.
La première raison réside dans le fait qu'au
département des arts aucun mémoire portant sur l'engouement des
jeunes ivoiriens pour la musique afro-américaine n'a encore
été réalisé. Cependant, nous pouvons relever deux
des nombreux articles publiés sur le Zouglou. Ce sont l'article de
Agnès KRAIDY3, Ce Zouglou que j'aime, Ivoir Soir
n°3229 du 28, 29,30 avril et 1er mai 2000 et celui du
Professeur BLE Raoul Germain4 ,Enseignant à l'UFRICA, le
zouglou, l'expression d'une jeunesse désorientée
dans le mensuel ivoirien le sentier n°4 de octobre 2000 . Ainsi
nous avons voulu apporter quelque chose de nouveau à la recherche en
arts du spectacle.
Deuxièmement, notre sujet est d'actualité car la
fascination pour les contenus musico-culturels américains ne semble pas
avoir cessé de nos jours, au contraire, elle paraît croître
chez les jeunes ivoiriens surtout avec le « coupé
-décalé ».
Au delà de l'intérêt scientifique
énoncé ci -dessus, des raisons culturelles, nous ont aussi
motivés à choisir un tel sujet.
1-3 Intérêt culturel
3 Actuellement, Journaliste à Fraternité
Matin
4 Maître de conférence à la
l'UFRICA, directeur du Centre d'Etude et de Recherche en Communication
(CERCOM)
Notre profonde motivation est guidée par la
volonté de participer à une diffusion rationnelle et
sélective de la musique par les médias . Aussi voudrions-nous
voir la musique locale remplir pleinement sa fonction de distraction tout en a
ssurant la promotion de la culture ivoirienne.
En effet selon des constats, la plus part des émissions
regardées par les populations ivoirienne sont des émissions
étrangères, ce qui revient à dire que les jeunes, grands
consommateurs des médias audiovisuels etrangers, sont soumis à
l'influence des cultures étrangères.
Par cette étude, nous voulons interpeller, d'une part,
les autorités gouvernementales, la direction de la RTI et les directions
des radios de proximités à l'effet de réguler la diffusion
de la musique par les medias, et d'autre part, avertir les jeunes de
l'impérialisme culturelle au travers des vidéoclips.
4- Identification et formulation du
problème
Les jeunes ivoiriens, sont la cible de plusieurs entreprises
médiatiques à contenu divertissant. Nous nous souvenons de
l'influence sans précédent que cette musique
Afro-américaine notamment le « rap » a exercé sur les
élèves dans les années 96 quand nous étions encore
au collège. La mode à cette époque était de parler
et de se comporter en « américain » pour paraître
modernisé et à la une. C'est à ce moment qu'on parlait des
styles «kris-kros », des « flottes impériales
»5 . A cela il faut ajouter la fascination pour les
téléromans américains tels que : The Fresh prince
of bel-air qui présentait la vie d'un jeune
afro-américain (Will Smith) venant du ghetto et vivant dans la superbe
villa de son oncle et de sa tante. D'autres séries comme Santa
Barbara, Dynastie, Dallas, etc. captaient l'attention des jeunes,
leurs faisant même parfois oublier les devoirs d'écoles et les
taches ménagères.
5 Le port de vêtements larges comme le baggy,
baskets et casquette.
Certains chercheurs notent à cet égard que
l'identification des africains et particulièrement des adolescents aux
images présentées par les télévisions
internationales ne se fait pas seulement dans le cas des films
mélodramatiques mais aussi et surtout en Côte d'Ivoire, elle
s'opère avec la musique. Les stars deviennent ainsi des idoles de cette
jeunesse, et cela est vérifié par l'attachement pour les
adolescents aux chaînes musicales telles que MTV, MCM ou Chanel O2
etc.
Ainsi donc la fascination pour les contenus musicaux et
particulièrement pour les contenus musico culturels américains ne
semble pas avoir cessé de nos jours, bien plus, elle paraît en
pleine croissance surtout chez les adolescents ivoiriens.
En effet, aujourd'hui la nouvelle mouvance musicale qui domine
le pays c'est - à dire le phénomène des Disc-jockey (DJ)
tire son origine de la musique afro - américaine (Disco et mouvement hip
hop). Cette « fièvre américaine » sévit en
Afrique et serait surtout entretenue par la télévision, selon une
journaliste sénégalaise citée par Missé . L'auteur
révèle que les télévisions étrangères
ont envahi l'espace audiovisuel africain : « la présence de
télévisions transfrontières se fait d'autant plus durement
se ntir que les émissions étrangères dominent
déjà la plupart des grilles de programmation des
télévisions africaines. 70% des programmes diffusés
seraient, selon le rapport mondial sur la communication, d'origine
étrangère »6.
Nombreux sont les jeunes de la capitale ivoirienne qui ont
apparemment été ensorcelés par cette culture et les
impacts directs de cet ensorcellement se perçoivent à travers
leurs comportements : ils utilisent des expressions tirées de l'argot
américain (par exemple : yeh (oui), what's up (salut), peace out (au
revoir)) alors qu'ils sont francophones. Peu d'entre eux s'intéressent
aux émissions produites localement et la plus part tentent de s'habiller
comme les ressortissants des USA.
6 MISSE, Misse, « Télévisions internationales
et changements sociopolitiques en Afrique sub -saharienne » in La
mondialisation des médias contre la censure, Mattelart Tristan,
2002, chap. 3, p115, Bruxelles : De Boeck .
Par ailleurs notons que plusieurs bars et dancings d'Abidjan
laissent entendre des chansons américaines et qu'il apparaît que
les jeunes semblent apprécier les contenus de ces musiques venant de
l'Amérique surtout dans les quartiers huppés.
Cette musique à travers le mouvement hip hop a
considérablement influencé les adolescents scolarisés de
sorte qu'ils vont faire des graffitis sur les bâtiments et les bus. Aussi
vont-ils jusqu'à semer la terreur dans les établissements en
exerçant des actes de vandalisme, et de violence sur leurs enseignants,
éducat eurs. Ils sont devenus revendicateurs, récalcitrants,
insolents envers ces derniers, ce qui met en mal le fonctionnement du
système éducatif. Alors l es conflits avec leurs parents, ne
manque nt pas; ceux-ci expriment clairement leur mécontentement pour cet
te préférence, déplorant la grande consommation de ces
productions qui leurs apparaissent vaines, voir aliénantes, qui a pour
but de les acculturer. Certains parents vont plus loin jusqu'à interdire
l'accès de la télévision à leurs enfants, surtout
en période scolaire ; cependant les jeunes réussissent à
déjouer leur attention écoutant ainsi leurs émission s
musicales à la radio.
Les études qui s'intéressent à
l'engouement des jeunes africains pour la culture afro-américaine
portent surtout sur l'industrialisation de la culture; elles invitent à
penser que l'intérêt que les jeunes accordent à cette
culture musicale afro-américaine en particulier est aussi le
résultat de l'impérialisme culturel américain.
D'autres théories en communication permettent
égalem ent de s'aligner derrière cette pensée, comme la
théorie de la réception médiatique chez les adolescents,
qui soulève l'importance des médias dans la construction
identitaire des jeunes.
L'objet de notre étude est d'examiner de près le
problème de l'inf luence exercée par la musique
afro-américaine sur les adolescents scolarisés. Ce
problème réside à la fois dans la grande consommation de
cette musique par ceux -ci, dans son irruption dans une société
africaine dominée par la musique traditionnelle, du ter roir. Il
réside également dans l'absence totale de discernement de la part
de ces adolescents quant à la
réception des messages que véhiculent cette musique
et son impact sur la construction de leur identité.
Cette préoccupation conduit inévitablement à
un certain nombre d'interrogations.
4- Questions de recherche
- Quel est l'impact de la consommation des musiques Rap et
R&B sur la construction de l'identité culturelle des adolescents
scolarisés?
- Comment à travers les vidéoclips se diffusent un
bon nombre de messages qui influencent la culture et l'identité des
adolescents scolarisés ?
- Les chaînes musicales qui diffusent les
vidéoclips, véhiculent des modèles de tenues
vestimentaires, de styles de danses, etc. Les a rtistes sur l'écran
influencent-ils le comportement des adolescents scolarisés
jusqu'à leur « look»?
4- Objectifs de recherche
- Evaluer la consommation de la musique afro -américaine
par les adolescents scolarisés pour voir son impact sur la construction
de leur identité culturelle.
- Analyser des vidéoclips afin de ressortir les
thèmes qui sont évoqués à l'effet de mieux
comprendre dans quel sens ils ont pu être interprétés par
les adolescents scolarisés.
- Décrire comment la musique afro -américaine
influence la construction de l'identité culturelle des adolescents
scolarisés.
- Définir les attitudes, des adolescents scolarisés
à l'égard de la musique afro - américaine en fonction du
sexe et de leur niveau de vie familiale.
9- Hypothèses
- La grande consommation des musiques Rap et R&B par les
adolescents scolarisés les conduit à préférer la
culture afro-américaine à la culture ivoirienne.
- La préférence pour le Rap ou le R&B est
fonction du sexe.
- L'intérêt des adolescents scolarisés pour
la musique Rap et R&B varie selon le niveau de vie familiale.
6- Cadre théorique de
référence
Assimilée à une « impureté
méthodologique »7 par de nombreux chercheurs,
supplantée par la linguistique et la sémiologie, la
réception resta, jusqu'au début des années 50,
étrangère à beaucoup d'universitaire s. Ce manque
d'intérêt pour la réception engendra le postulat, qui reste
bien ancré dans certains courants idéologiques (Ecole marxiste),
selon lequel le récepteur était passif et
inintéressant.
Quatre grands courants théoriques seront relevé
ici : un courant d'origine littéraire, un courant de réception
médiatique sur les gratifications, un courant sociologique sur les
cultures populaires, et le modèle de la diffusion des innovations de
Rogers.
6-1 L'Ecole de Constance et de Umberto Eco 6-1-1 L'Ecole de
Constance
C'est un courant littéraire qui, au départ a
tenté de renouveler l'étude des textes à partir de l'acte
de lecture. Le nouvel objet de recherche de ce courant devient le rapport
texte-lecteur. Ce courant distingue en son sein deux paradigmes
différents e t complémentaires : « l'esthétique
de la réception » de Jauss et « l'effet
esthétique » d'Iser.
7 U. ECO, «Lector in fabula », Paris,
Grasset, coll. »Figures », 1985, p.8.
> Paradigme de Jauss
Chez Jauss, la réception est l'instance qui donne son
statut à l'oeuvre : « la valeur et le rang d'une oeuvre ne se
dédit ni des circonstanc es biographiques ou historiques de sa
naissance, ni de sa seule place qu'elle occupe dans l'évolution d'un
genre, mais des critères bien plus difficiles à manier : effet
produire, « réception », influence exercée, la valeur
reconnue par la postérité »8. Le sens est
alors attribué à l'oeuvre par un récepteur qui vit au sein
d'une société : l'interaction se fait entre un texte et un
individu socialisé et cultivé.
Le lecteur donne ainsi sens et vie au texte, le
récepteur devient alors actif : « dans la triade formée
par l'auteur, l'oeuvre et le public, celui -ci n'est pas un simple
élément passif qui ne ferait pas réagir en chaîne ;
il développe à son tour une énergie qui contribue à
faire l'histoire (...). La vie de l'oeuvre dans l'histoire est inconcevable
sans la participation de ceux auxquels elle est destinée. C'est leur
intervention qui fait ent rer l'oeuvre dans la continuité mouvante de
l'expérience littéraire, où l'horizon ne cesse de changer,
où s'opère en permanence le passage de la réception
passive à la réception active, de la simple lecture à la
compréhension critique, de la norme esthétique admise à
son dépassement par une production nouvelle »9.
Jauss élabore le concept d' «horizon d'attente
» comme « le système de références
objectivement formulables qui, pour chaque oeuvre au moment o ù elle
apparaît résulte de trois facteurs principaux :
l'expérience préalable que le public a du genre dont elle
révèle, la forme et la thématique d'oeuvres
antérieures dont elle présuppose la connaissance, et l'opposition
entre langage poétique et langage pratique, monde imaginaire et
réalité quotidienne »10, qui permet au
lecteur, grâce à son «capital culturel » de
mieux appréhender la lecture.
> Paradigme de Iser
8 H.R JAUSS, «Pour une esthétique de la
réception », Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.24.
9 HR Jauss. Pour une esthétique de la
réception, op.cit. p.45.
10 Ibid., p.50.
Quant à l' « effet esthétique »
d'Iser, il révèle ce que le texte produit sur le lecteur :
une oeuvre possède en elle une substance qui « mobilise chez le
lecteur des facultés de représentation pour lui faire adopter des
points de vue différents »11.
Ceci permet à Iser de fonder une typologie des lecteurs
: le « lecteur idéal » correspond au lecteur que
l'auteur désirerait comme récepteur alors que le «
lecteur contemporain » est le lecteur réel, tel qu'il
apparaît dans la réalité des pratiques.
Ces deux théories réunissent au sein d'une
même école, la théorie de s effets et la
théorie de la réception, permettant ainsi la
connaissance de l'oeuvre dans son ensemble.
6-1-2 L'école de Umberto Eco
Umberto Eco s'est, lui aussi, intéressé à
la réception en définissant dans « L'oeuvre ouverte
»12, le lecteur comme le co-créateur de l'oeuvre,
lui donnant sa signification. Ainsi dans Lector in fabula, il insiste
sur le rôle de l'instance réceptrice en tant qu'instance
significative : « le texte est un tissu d'espaces blancs, interstices
à remplir,et celui ,qui l'a émis prévoyait qu'ils seraient
remplis et les a laissés en blanc pour deux raisons. D'abord parce qu'un
texte es t un mécanisme paresseux qui vit sur la plus-value qui y est
introduite par le destinataire ; ensuite parce qu'un texte veut laisser au
lecteur l'initiative interprétative, même si en
général il désire comme interprète avec une marge
suffisante d'univocité .Un texte veut que quelqu'un l'aide à
fonctionner»13. Pour lui, le lecteur doit être
doté d'une compétence qui désigne le «capital
culturel », pour comprendre l'oeuvre. Son étude est
très proche de celle de l' Ecole de constance.
Les études de réception littéraire
prônent un récepteur actif dans la production
de sens du texte. Afin d'y parvenir, le récepteur doit
posséde r une compétence ou un
11 W. ISER, « L'acte de lecture. Théorie
de l'effet esthétique », Editions P ; Mardaga, coll. «
philosophie et langage », 1985, p.14.
12 U. ECO, « L'oeuvre ouverte », Paris,
Seuil, coll. «points essais », 1965.
13 U. ECO, «Lector in fabula », Paris,
Grasset, coll. »figures », 1985, p.66
«capital culturel » qui lui permet de
déchiffrer les oeuvres, grâce aux expériences
antérieures qu'il a pu accumuler.
6-2 Les Cultural studies ou études culturels et
populaires
Ce courant se développe dans les années 60-70 en
Grande-Bretagne et fait suite à des travaux engagés plus
tôt, avec l'apparition des formes culturelles liées à
l'industrialisation. Richard Hoggart, en publiant en 1957, The Uses of
Litteracy, traduit des années plus tard en français sous le
titre de La culture du pauvre14, fait office de pionnier et
ouvre la voie vers de nouvelles enquêtes et de nouvelles
méthodologies.
En effet, immergé en observateur dans la vie des
classes populaires en Grande - Bretagne, dans les années 50, il fonde en
1964 le centre de recherche de Birmingham, dans lequel de nombreux travaux
seront entrepris afin de comprendre le rapport que les membres de la classe
populaire entretiennent avec les produits issus de l'industrialisation de
masse. L'idéologie tiendra dans ce courant une grande place, notamment
au sein des travaux Stuart Hall.
Les études des medias furent englobées dans les
recherches de ce courant avec les études sur la presse féminine
et montra un récepteur négociateur de la signification d'un texte
et capable de résister au contenu des programmes.
Ce courant, très actif dans les années 80 avec
les études de Ien Ang sur le décryptage des lettres de
téléspectateurs de Dallas15. David Morley sur les
variations de décodages d'un magazine d'informations
générales «Nationwide» par un groupe de
téléspectateurs, montre l'importance du contexte social, de son
action sur les modes de décodage des messages.
Les études culturelles nous permettent de voir la
réception médiatique selon une production et une réception
des messages en considérant l'importance du sens de ces messages chez
les récepteurs.
14 R. HOGGART, « La culture du pauvre », les
éditions de minuit, coll. « le sens commun », 1970, 420p.
15 Série télévisée
américaine
Ainsi les codes culturels sont très importants dans le
processus de production et de réception des textes
médiatiques.
Dans le même sens, Radway Janice16 a
révelé que la réception médiatique est un processus
interactif, c'est-à-dire que les publics qui s'exposent aux messages
médiatiques, ont une part de responsabilité dans la dite
réception, ils la reconstruise, la critique et l'adapte à leurs
codes culturels.
Par ailleurs BROWN Jane dans «Teenage room culture:
where media an identities intersect », démontre que les
adolescents ne s'intéressent qu'aux médias qui répondent
à leurs attentes, leurs besoins et leurs expériences pers
onnelles. Ainsi les médias leur permettent de se construire une
identité afin de savoir qui ils sont ou qui ils pourraient devenir et
comment les autres également les perçoivent.
La recherche ici consacrée à la réception
de la musique afro américaine, est avant tout un problème
d'identité culturel. Il entre dans le cadre de l'impérialisme
culturel . Ceci explique la place tenue par le courant des études
culturelles tout au long de ce travail.
6-3 Les uses and gratifications
Ce troisième courant constitutif des études de
réception m êle la théorie de la réception et la
théorie des effets. Ce courant qui s'inté resse à la
question « que font les gens des medias
?» est avant tout un courant de recherche en communication. Rompant
avec la théorie des effets qui s'interrogeait sur ce que les medias
faisaient aux gens, cette théorie se développe dans les
années 60 en se questionnant sur le rapport entre les medias et les
récepteurs. En abolissant le concept d' « aiguille hypodermique
» de Lasswell, qui désigne l'audience comme un groupe amorphe,
ce courant réintroduit un récepteur actif et donne une grande
importance à la notion de choix, qui devient
16 Radway, Janice (1984). Reading the Romance: women,
patriarchy, and popularliterature. Chapell Hill: University of North
Carolina Press.
déterminante dans les études sur le
récepteur consommateur évoluant dans une conception
néo-libérale de la société. Ce courant à
dominance psychologique, à son commencement, se rapproche de la
sociologie par l'étude des usa ges et des pratiques des medias. Parmi
les chercheurs de ce courant, Liebes et Katz font office de
représentants. En analysant ce que les spectateurs font du programme
Dallas 17, ils mettent en évidence l'interaction entre le
contexte social duquel est issu le spectateur et son interprétation du
contenu. Chaque membre d'une culture analyse les programmes avec les codes
culturels propres à sa culture. Ainsi la Polysémie d'un contenu
devient un concept fondamental de ce courant.
6-4 Le modèle de la diffusion des innovations de Rogers
Le principe de ce modèle est tout simple. Il stipule
que pour qu'un individu adopte un nouveau comportement, il doit passer par
plusieurs étapes au travers desquelles les valeurs de sa
personnalité vont intervenir.
Par exemple, comment travaille t-il au niveau de la
communication ? Lit-il les journaux ? Écoute t-il la radio? Regarde t-il
la télévision ? Si c'est le cas, le processus de changement de
comportement passera par des étapes.
Pour ce faire, il lui faudra d'abord avoi r la connaissance.
Ensuite il lui faut être persuadé. S'il est convaincu, Il faut
qu'il prenne alors la décision d'adopter le nouveau comportement.
Le schéma d'un tel processus se présente de
façon linéaire et de la manière suivante :
1 : Connaissance ? 2 : Persuasion ? 3 : Décision ?
4 : Exécution ? 5 : Confirmation.
Au niveau de la phase de l'exécution, il peut y avoir
trois cas :
17 T. LIEBES et E. KATZ, « 6
interprétations de la série Dallas », in Hermès
n°11-12, CNRS, 1992, p.125-144.
1. Soit l'adolescent adopte le nouveau comportement et le
maintient, soit il l'adopte par la suite.
2. Soit il n'adopte pas tout de suite le nouveau comportement et
rattrape plus tard (adoption tardive).
3. Soit il n'accepte pas du tout le nouveau comportement et le
rejette de façon continue.
Ce que nous donne le tableau suivant :
Figure n ° 1 : Le modèle Rogers du
changement de comportement.
Adoption
Confirmation
Adoption tardive
Discontinuation Arrêt
Rejet
Rejet continu
Toutefois pour que ce modèle se déploie avec
réussite, il faut au préalable certaines conditions:
1. Pratique précédente.
2. Besoins et problèmes ressentis.
3. Caractère novateur du comportement à
adopter.
4. Norme du système social.
Ces quatre courants constitutifs des études de
réception sont complémentaires, ils peuvent être
employés dans une même étude. Cependant dans ce
mémoire ce sont les trois derniers à savoir les cultural studies
et les uses and gratifications et la réception selon Rogers qui seront
employés, afin de montrer comment la musique
afro-américaine peut t-elle devenir significative par la
place qu'elle tient dans le quotidien des adolescents scolarisés et
quelles influences cette musique exercent sur eux.
9- Méthodes d'investigation
Pour répondre aux questions de recherche, il faut aller
bien au delà de nos impressions et de nos intuitions aussi valable s et
séduisantes soient elles. En effet, une vision impressionniste de la
réalité entraîne de nombreuses dé formations de la
réalité causées par nos perceptions, nos croyances, nos
attentes, nos expériences. Ces déformations, teintées de
nos désirs, de nos souhaits et de notre imagination, occasionnent une
perception partiale de la réalité. L'intuition est valab le et
même souhaitable mais elle ne suffit pas à induire une explicable
logique rationnelle et argumentée d'une réalité.
Livrées à elles seules, l'intuition et l'impression permettent
d'exprimer la vérité d'un individu mais ne permettent pas
d'extrapoler cette vérité aux autres individus
Pour « objectiver » davantage nos impressions, nous
avons besoins d'instruments et d'outils qui puissent nous permettre de
démarquer et de rationaliser les liens entre nos perceptions de
phénomènes, nos observations, nos souhaits et notre imagination.
En fait, nous avons besoin de méthodes.
La démarche scientifique vise à expliquer et
à valider nos hypothèses afin de vérifier les
théories personnelles et d'en créer de nouvelles. Elle vise donc
globalement à décrire, à comprendre et à
prédire l'évolution des phénomènes de notre
environnement. Cette compréhension « objective » de
l'environnement permet d'orienter et d e planifier des actions en vue
d'intervenir dans cet environnement. Or, c'est la méthode
utilisée qui permet de s'assurer du degré d'«
objectivité » de la recherche.
L'objectif général poursuivi par cette étude
va très largement commander la méthodologie adoptée et
l'ordre de présentation des réflexions.
Par ailleurs le choix de notre méthodologie
obéit à une v olonté de donner plus de rigueur à
notre travail. Cette étape se veut donc une présentation des
principaux axes de la procédure à entreprendre pour mener
à terme notre étude et des techniques d'approche du sujet.
En effet, une fois la définition opératoire des
hypothèses établies, il convient de procéder aux choix des
méthodes de recherches puis aux choix des méthodes de collectes
et d'analyse de données.
Les méthodes de recherches (qui seront
présenté es dans les lignes qui suivent) sont reliées
à l'objet d'étude. Le choix d'une méthode de recherche
consiste à trouver la meilleure façon d'approcher ou plutôt
d'investiguer son objet d'étude, c'est -à-dire que l'on
décide, d'après la nature de l'objet de recherche, si l'on doit
explorer, décrire ou expérimenter afin de solutionner le
problème de recherche.
Les méthodes de recherche, définies par Madeleine
GRATWITZ comme : « un
ensemble concentré d'opérations mises en oeuvre
pour atteindre un ou plusieurs objectifs, un corps de principes
présidant à toutes recher ches organisées, en un ensemble
de normes permettant de sélectionner et de coordonner les techniques
» 18,
sont évidemment liées aux méthodes de
collectes de données mais ces dernières consistent
essentiellement à élaborer des techniques pour la cueillette des
informations dans le contexte précis de l'enregistrement d'un aspect des
phénomènes à saisir.
Dans notre étude, nous utiliserons concomitamment les
méthodes quantitatives et qualitatives
7-1 Approche quantitative
La méthode quantitative d'observatio n consiste
essentiellement à étudier les caractéristiques des
unités individuelles qui composent la « population » de
l'enquête et ensuite à décrire la situation d'ensemble.
Aussi permet -elle de comprendre le
18 Madeleine GRAWITZ, Méthodes des sciences
sociales, Dalloz, 7ème ed, Paris 1986, p 361
phénomène de réception et
d'étudier les caractéristiques et les tendances significatives
à partir de la façon dont les jeunes enquêtés se
sont exprimés en répondant au questionnaire.
Par ailleurs elle nous permettra d'obtenir des
éclairages tangibles qui permettront aux décideurs de prendre des
mesure s pour réguler la diffusion de la musique par les
médias.
7-2 Approche qualitative
Elle vise à dresser un portail d'une situation
donnée qui est beaucoup plus fourni e, colorée et
circonstanciée que l'usage qu'on peut en retracer à partir de
quelques indices quantitatifs.
Les techniques de recherche qualitative utilisées dans
cette étude nous permettront d'enrichir les données recueillies
par le questionnaire écrit. Les techniques utilisées sont les
suivantes : l'analyse thématique, l'entrevue individuelle et l'entretien
en groupe. Le principal avantage de ces techniques est qu'elles permettent de
collecter les données de façon naturelle et spontanée,
soit en faisant parler les sujets ou en les observant dans des situations
précises.
7-3 Description des instruments de recherche
7-3-1 Méthode quantitative : le Questionnaire
L'entrevue par questionnaire est la technique quantitative
utilisée dans cette étude. Elle favorise une collecte
méthodique d'information, et conduit à des interprétations
des résultats de façon plus objective.
Il est composé de 26 questions à modalités
prédéfinies composées de questions à
réponses fermées ou fixées à l'avance et des
questions à réponses ouvertes.
Le questionnaire a été construit autour des points
suivants :
- les questions portant sur la situation sociale ;
- les questions relatives à la consommation
médiatique, permettant de savoir la fréquence de consommation de
la télévision et de la musique ;
- les questions sur la musique américaine et la musique
ivoirienne, permettant aux enquêtés de donner leur opinion sur les
différentes musiques qui passent à la télévision et
à la radio ;
- Les questions sur les valeurs et les comportements
individuels.
7-3-2 Méthodes qualitatives : l'Analyse
thématique,
les entretiens individuels et les entretiens en groupe
Le principal avantage de ces techniques est qu'elles
permettent de collecter les données de façon naturelle et
spontanée, soit en faisant parler les sujets ou en les observants dans
des situations précises.
7-3-2-1 L'entretien en groupe
Il a été choisi comme technique
complémentaire de collecte des données pour préciser
certaines données du questionnaire écrit. Cette techni que a
été utilisée seulement qu'au lycée la farandole car
les élèves étaient disponibles et une salle a
été aménagée par la directrice à cet
effet.
Par cette technique, nous poursuivons deux objectifs
généraux comme tout entretien de groupe :
« - réunir des informations factuelles ;
- observer les attitudes des participants. »19
Elle est donc riche à la fois des éléments
des entrevues individuelles et de l'observation participative, tout en
permettant aux participants de se sentir plus à l'aise.
19 Ibid.
7-3-2-2 L'Entretien individuel
Il s'agit d'une interview avec une personne à la fois.
L'entretien individuel est défini par Laurence Bardin comme : « une
conversation initiée par l'interviewer dans le but spécifique
d'obtenir des informations de recherche pertinentes, conversation qui est
centrée par le chercheur sur des contenus déterminés par
les objectifs de la recherche. »20
Pour certains critiques, les entretiens individuels avec leurs
questions ouvertes ne sont pas objectives car les répondants peuvent
soit être déboussolés ou déroutés, ou encore
peuvent être influencés par les enquêteurs qui vont tenter
de leur explique r des questions en cas d'incompréhensions ; cependant
pour nous, cette technique a été retenue car le répondant
est seul alors il peut parler en toute liberté et avec
sérénité, ayant le sentiment d'être pris au
sérieux pour donner son avis, ses sentiments, etc.
7-3-2-3 L'Analyse thématique
L'utilisation de cette technique permet de mettre en
évidence les grands thèmes des messages véhiculés
à travers des vidéoclips afro -américains et ivoiriens.
Pour cela, nous avons consulté le site Internet de MCM
(Ma C haîne de Musicale), qui donne les informations sur les chansons les
plus écoutées et qui présente les artistes et les stars de
musique. Aussi avons nous écouter et enregistrer deux vidéoclips
(un de production américaine et un de production ivoirienne).
Nous avons analyser ces deux vidéoclips selon la grille
d'analyse de Yelle 21 et de Jost22. Les démarches
Jost et Yelle sont principalement axées l'une sur le sens du texte et
l'autre sur les formules techniques (la réalisation du scénario
du clip).
Les objectifs visés par le choix de cette technique de
collecte est dans un premier temps de faciliter l'interprétation des
résultats de l'enquête sur le terrain, c'est -à-dire, du
20 Bardin, Laurence (1977). L'analyse de
contenu. Paris : Presses universitaires de France, coll. « Le
psychologue », 233p.
21 Yelle, François (1993) Analyse
comparative de vidéoclips québécois (mémoire
de maîtrise). Université de Montréal.
22 Jost, François (1999). Introduction à
l'analyse de la télévision. Paris : Ellipses.
questionnaire, de l'entretien en groupe et l'entretien
individuel ; et deuxièmement à faire un rapprochement de ces deux
vidéoclips afin de relever les similitudes importantes et de
dégager les différents thèmes abordés pour
comprendre son influence sur les adolescents.
10- Articulation du travail
Pour mener à bien notre travail, nous l'organisons autour
de trois parties.
La première partie est intitulée cadre
théorique. Elle donne les définitions des différents
concepts de notre sujet. Il y est aussi présenté la revue des
écrits pertinents que nous avons recensé et qui traitent du
problème identifié.
La seconde partie, expose les stratégies
d'investigations. Ici, sont déterminé s le champ d'investigation,
la collecte et le plan d'analyse des données, sans oublier de mentionner
les difficultés rencontrées.
La troisième partie, quant à elle présente
les résultats, donnent les interprétations et fait des
recommandations.
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I: DEFINITION DES CONCEPTS
4- Musique Afro-américaine
Née aux Etats-Unis à partir du XVI
ème siècle. La musique afro-américaine est
issue des traditions musicales des Africains rendus comme esclaves en
Amérique. Sous l'influence des traditions profanes et religieuses que
les colons, pour la plupart anglo - saxon et français, imposèrent
à la communauté noire, cette musiq ue, qui se veut une musique
composée et exécutée par les noirs d'Amérique va
emprunter à la musique européenne certains éléments
tels que son vocabulaire et ses structures de musique tout en perpétuant
les pratiques musicales africaines.
Composée de chansons de travail, elle va être
utilisée dans ses débuts comme une forme de dénonciation
et de résistance aux conditions inhumaines de l'esclavage et à la
menace d'acculturation. Aussi servait-elle de cadre de prières
collectives et permettait d'échanger et de préparer des coups
d'évasion sans être compris ou découvert par le
maître.
Les chansons de la musique afro -américaine sont pour
la plus part structurées selon la formule type à la musique
africaine, c'est -à-dire la formule question-réponse. Le lead
vocal entonnait la mélodie, et les autres reprenaient en choeur le
refrain.
Par ailleurs, il convient de relever que la musique afro
-américaine n'est pas en elle-même un type de musique mais un
genre ou un courant musical duquel se revendiquent toutes les formes de musique
considérées comme étant tout simplement la musique des
noirs américains, musique composée et exécutée par
eux -mêmes.
Nous pouvons donc citer les formes de musique comme le Rap, le
R&B, le disco, la Soul, les Blues, le Jazz, les Negro Spirituals.
1-1 Le Rap
Le Rap dont les initiales signifient Rock Against Polices, est
reconnaissable par son phrasé syncopé, presque parlé. Il
prend forme dans les quartiers de New York comme le Bronx à la fin des
années 70 et fait ses premières émules aux États
-Unis, au début des années 80.
1-1-1 Historique
Le rap semble formellement se rapprocher de la culture
africaine dont se réclame le mouvement hip-hop. Le chant scandé
du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique
la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des
célébrations (ex : mariage). De même, le retour à
une musique essentiellement basée sur le rythme plus que sur la
mélodie ramène aux polyrythmies de percussions africaines.
Une grande partie des premiers DJ et MC sont d'origine j
amaïquaine. Les sound systems jamaïcains ont donc eu un rôle
dans l'apparition du rap dans les ghettos Noirs américains.
L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word (« mot
parlé »), apparu au début des années 1970 avec
quelques groupes confidentiels dont les Last Poets ainsi que Gil Scott Heron.
Il s'agit à cette époque de la déclamation de discours sur
des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme
thème de prédilection.
Le Hip-Hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool
Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC
(Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes si
mples pour mettre l'ambiance en soirée. Le premier morceau de rap
proprement dit, King Tim III du groupe Fatback Band, voit le jour en
1979.
En 1979, quelques mois après, le premier tube rap sort
en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang. Les rappeurs y
sont accompagnés par un orchestre funk et il ne s'agit que d'une
vulgaire caricature de la révolution qui se prépare dans les rues
New Yorkaises. On peut noter aussi la parution de Magnificient Seven
en 1980 du groupe punk anglais The Clash.
En 1982, The Message de Grandmaster Flash fut la
révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip hop, une
culture de rue qui était alors composée principalement de danse
et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que
ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est
crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore).
Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les
rappeurs américains tel que Run DMC critique le racisme des blancs dans
leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. C'est
Puff Daddy, qui a calqué la musique rap sur les chants doux très
en vogue chez les blancs aux USA afin de conquérir le marché
blanc.
Les années 1980 furent celles de l'explosion du rap
avec des groupes politiques comme Public Enemy ou entertainment comme Run-DMC.
Dans la lignée du Do It Yourself des punks New-Yorkais (le hip hop fut
d'abord surnommé le «punk noir »), les rappeurs rappaient sur
des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à
rythmes bon marché).Il s'agit d'une véritable musique populaire
de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous
l'influence de la Universal Zulu Nation (ou plus communément
appelée Zulu Nation) d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip
hop le moyen d'éloigner les jeunes des drogues et des gangs et
d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que
témoignage d'une vie difficile (rap "hardcore").
Initialement issu des quartiers défavorisés, le
rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux
revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont
fréquents, volontiers provocateurs (Fuck tha Police de NWA ou
C'est clair de NTM). Le rap est donc accueilli par le grand public
plus c omme un phénomène social que comme une forme artistique
à part entière.
1-1-2 Caractéristiques 1-1-2-1 Rythme
Les rythmes de la musique du rap comme les paroles sont souve
nt des rythmes 4/4 ou 2/2 avec un caractère syncopé marqué
rappelant celui de certaines formes de funk, dont le rap des premiers temps
était d'ailleurs fortement inspiré. Ce style a été
amené de manière prédominante par les musiques soul et
funk, lesquelles répétaient tout au long des morceaux leurs
rythmes et leurs thèmes musicaux.
Dans les années 1960 et 70, James Brown jette les bases
sur lesquelles sera fondé le rap: une musique rythmée (ses
enregistrements sont encore aujourd'hui une source de samples
inépuisable pour les DJ), un style de chant saccadé, parfois
parlé ou crié et des textes véhiculant une forte
identité et des revendications sociales ou politiques .
1-1-2-2 Thématique
Le rap comme le reste de la culture hip -hop cumule un aspect
festif, hédoniste et un aspect contestataire. Les thèmes
abordés varient selon les genres et ont évolué selon les
époques. Comme la soul et le funk dont ils s'inspirent, les textes
traitent des sujets communs à toute la musique populaire occiden tale
c'est-à-dire la vie quotidienne, l'amour ou le sexe. De nombreux groupes
de rap ont également des textes à vocation contestataire ou
politique qui les rapprochent du punk et de la poésie de la beat
génération. On peut citer le groupe américain Public Enemy
ou le groupe français Assassin.
Les textes Rap sont parfois très virulents contre les
symboles du pouvoir, la police ou la justice. Les critiques violentes sont en
fait assez minoritaires et l'aspect contestataire se limite le plus souvent
à une dénonciation qui passe par les descriptions des
problèmes sociaux tels que le racisme, la pauvreté, le
chômage, l'exclusion. En réaction contre la dramatisation de
certains paroliers, des rappeurs abordent la vie quotidienne des quartiers
populaires d'un point de vue positif.
Une thématique récurrente, notamment dans le
gangsta rap, tourne autour de la société de consommation et des
symboles du pouvoir, comme les femmes, les voitures ou les armes à feu.
Les rappeurs jouent sur ces fantasmes et se construisent des personnages en
général sans lien avec leur vraie personnalité et leur
quotidien réel. Des critiques ont été faites contre ces
textes qualifiés de sexistes, matérialistes ou prônant la
violence.
Les paroles, souvent revendicatives et réalistes, sont
la plupart du temps soutenues par un beat (morceau de musique) en boucle, un
sample (un échantillon de plusieurs musiques) et parfois des scratches.
Conçu par et pour le ghetto noir américain, le rap est avant tout
une musique basée sur une constante innovation, sur un refus de toute
institutionnalisation ; une musique où l'originalité est un
facteur déterminant pour se faire connaître.
Le rap est une musique politisée, à l'image du
groupe Public Enemy, parfois violente comme NWA (coté West Coast) ou Run
-DMC (coté East Coast).
Le principe du rap est d'exploiter le tempo à nu. Le
personnage central est le Dj (Disc Jockey). Il anime les soirées avec se
s disques mystérieux accompagnés du MC (Maître de
cérémonie) qui encourage les spectateurs à danser en
parlant au rythme de la musique. Le rap devient alors un moyen pour le rappeur
au micro de prêcher sa parole en face d'inconnus et de tenter de les
conva incre, quel que soit le message. Les idées sont dès lors
courtes, ce sont des flashs sonores et des significations qui fusent, des chocs
répétés de mots courts ou longs à la
phonétique proche, destinés à frapper l'auditeur.
En dépit de son caractère violent et
révolutionnaire, les vidéos clips qui s'y rattachent sont souvent
plus humoristique s et ont une mise en scène très soignée.
Ce contraste du genre et de son style vidéo serait
l'élément qui fascinerait les jeunes. Il est donc très
apprécié et constitue souvent une inspiration de vie culturelle
chez les adolescents africains qui sont en quête de modèle.
1-2 Le Rhythm`n`blues (R&B)
Le rhythm and blues (ou R'n'B, à ne surtout pas
confondre avec le R'n'B contemporain, courant plus moderne, qui s'axe autou r
du hip hop et de la musique populaire) est un genre musical combinant des
influences de gospel et de blues.
Le terme fut introduit en 1949 par Jerry Wexler, alors
journaliste au magazine professionnel Billboard, qui devint un peu plus tard
l'un des produ cteurs les plus réputé
de son époque au sein de la firme Atlantic Records. Ce
terme, qui se prête davantage au marketing musical, remplace peu à
peu l'expression race music (« musique raciale »), trop
péjorative.
Plutôt que d'identifier un genre musical bi en
précis, le terme rhythm and blues a été petit à
petit utilisé pour décrire tout type de musique contemporaine
populaire parmi la population afro-américaine. Bien que
réutilisé depuis la fin des années 1990 en Europe (et
notamment en France), le terme R& B a toujours été
employé aux États -Unis (des années 1950 à
aujourd'hui).
1-2-1 Historique
À ses débuts, le rhythm and blues
désigne, comme son nom l'indique, une forme de blues rythmé,
joué principalement par des musiciens noirs. Né au sortir de la
Seconde Guerre mondiale, ce style est fortement influencé par les
orchestres de jazz noirs de l'ère du swing, le rythme boogie-woogie, les
structures harmoniques du blues, et surtout le gospel. Il se distingue du blues
par ses thèmes plus gais, un tempo plus rapide, et l'accent mis sur la
batterie et les cuivres. Le saxophone est alors l'instrument roi de ce genre
musical, qui est aussi marqué par les chanteurs à la voix
puissante : les blues shouters. Également appelé jump music, le
rhythm and blues préfigure le rock 'n' roll, dont il contient
déjà tous les éléments.
À la fin des années 1950, le terme
désigne surtout les musiciens de rock 'n' roll noirs (parfois aussi
qualifiés de black rock), et les groupes de doo-wop. Le terme de
rhythm and blues passe de mode dans les années 1960 parmi son
public original afro-américain, pour être remplacé par la
musique soul, la Motown et James Brown; mais le genre sera une des influences
majeures de nombreux jeunes musiciens britanniques qui formeront les groupes
qui renouvelleront le rock, des Rolling Stones aux Who. Le rhythm and blues,
notamment dans sa version de La Nouvelle-Orléans, est aussi une
influence majeure en Jamaïque où les musiciens locaux (qui
l'appèlent shuffle) en font la base de ce qui deviendra le ska. Le
rhythm and blues est à nouveau adopté par un public britannique
dans les années 1970 avec la scène pub rock.
Toujours utilisé aux États-Unis depuis, et
synonyme de black music (qu'elle soit soul, funk, disco ou urban au cours des
années 1970 et 1980), le terme R'n'B est réapparu en
France au milieu des années 1990, cette fois désignant la
nouvelle musique populaire noire américaine fortement influencé
par le hip-hop. Cette nouvelle musique R'n'B/hiphop n'a parfois qu'un rapport
très lointain avec le rhythm and blues original, mis à part pour
certains artistes pour qui elle est une même manière de chanter
issue du gospel.
1-2-2 Caractéristiques 1-2-2-1 Rythme
Rhythm and Blues n'est rien d'autre que du Blues auquel on a
ajouté le rythme ; il s'agit de blues « qui balance », il ne
reflète pas de tristesse ou de mélancolie comme s on nom le
laisserait entendre mais, au contraire, vous fait oublier vos soucis et vous
entraîne à danser.
1-2-2-2 Thématique
En faisant un compil des titres R&B les plus
diffusés sur les ondes, on en arriverait sûrement à la
conclusion que le R&B ne parl e que d'amour et de « drague »
à longueur de temps. Or, si le R&B aborde généralement
des thèmes plutôt positifs, il ne met pas de côté
pour autant des sujets plus profonds comme la condition des femmes ou les
différences sociales. Les artistes du R&B se s ervent de cette
musique pour partager leurs expériences douloureuses.
En plus des musiques Rap et R&B, nous allons
brièvement définir d'autres genres de musiques
afro-américaines.
1-3 Les Négro spirituals
Le negro spiritual, apparu au contact de la religio n
protestante se caractérise par une grande liberté d'improvisation
à partir d'une ligne méthodique. Ainsi les « Works
songs» c'est-à-dire les champs de travail se transforment en «
Gospel songs ». De caractère sacré, le negro spiritual
était omniprésent au début du XIX èm
siècle. Comme la musique profane (chansons de travail, appels, etc.),
ils étaient interprétés en a -capella, alors que certains
chants étaient accompagnés d'instruments, notamment de percussion
et de banjo.
1-4 Le Blues
Né au sortie de la guerre de sécession de 1861
et 1865, Le blues est à la fois une forme musicale définie par
une chanson courte de douze mesures sur une structure d'accords
déterminée avec l'emploi caractéristique des blues notes ;
et un moyen pour les esclaves d'exprimer leur quotidien difficile, qui sont
conscients que l'abolition de l'esclavage ne change finalement pas grande chose
à leur condition de vie. C'est un chant qui défini un sentiment
de mélancolie et de cafard, de détresse et de désespoir.
Le plus souvent en forme de poème, il évoque toutes les
situations de leur rude vie
quotidienne : pauvreté, racisme, alcoolisme et le
manque d'amour. Le blues a eu une influence majeure sur la musique populaire
américaine puisque l'on en retrouve des traces dans le jazz, le rhythm
and blues, la soul, les musiques pop et même classiques.
1-5 Le Jazz
Le jazz est un genre musical propre aux Noirs des
États-Unis, c'est un mélange de courants musicaux très
divers qui a su intégrer de nombre uses influences et se prêter
à de nombreux métissages. Autrement dit le jazz était
né d'un mélange de musiques européennes et de musiques
africaines. Les influences africaines sont d'abord vocales et rythmiques. En
effet, les esclaves ne possédant rien ne pouvaient s'exprimer
musicalement qu'avec leur corps, c'est -à-dire leurs mains, leurs pieds
et leur voix. Différentes situations ont créé des types de
chants :
· le travail : les worksongs (chants de travail)
· la religion : les gospels ou les negro-spirituals
· le désespoir : le blues
Il est aujourd'hui difficile de décrire
précisément ce qui caractérise le jazz à cause de
sa richesse et sa complexité, mais nous pouvons noter les
éléments distinctif s suivants : du swing, de l'improvisation, de
la sonorité et du phrasé. Les origines mêmes du mot ne sont
pas franchement établies. Pour les uns jazz viendrait du verbe patois
créole « jaser » ; pour d'autres, il évoque les
prostituées de la Nouvelle-Orléans surnommées «jazz
belles » en souvenir de la Jézabel biblique. Certains encore
avancent qu'il s'agirait du diminutif d'un musicien ambulant : James Brown
très prisé du public.
Figure 2 \ Evolution d1 Jazz et ses influences ëI e
les i I ëiqI is éçéì äair1L d'aIid
êd1hua
1-6 La Soul
Apparue aux Etats-Unis dans les années 1950, la soul
est un style musical dérivé du Jazz, du gospel, du blues et
surtout du rhythm and blues. Venue de la rue, sortant directement du ghetto
urbain, la soul, qui signifie « âme >> en Anglais,
désigne l'âme du peuple afro-américain, et donc ses
aspirations, ses spécificités musicales et revendications
sociales : «Dès ses premières années en effet, la
musi que soûl est une réaction de la jeunesse noire face à
la communauté blanche et au puritanisme ambiant. Elle tente une fusion
de l'âme et de la danse au moyen de deux facteurs : une base rythmique
omniprésente et très soutenue, basse et batterie pour
l'essentiel, et une thématique de l'amour déclinée sous
les aspects parfois les plus ouvertement impudiques, jugée scandaleuse
par la frange conservatrice de la société américaine
»23.
1-7 Le Funk
Durant les années 1960, la soul évolue et se
mélange avec d'autres st yles musicaux tels que le Rock, le Rhythm and
Blues ou encore le jazz pour former la funk. Le mot «funk>> vient de
l'argot «stink» (puer en français) pour
définir un style dépouillé, sans ornement. Elle repose sur
des rythmes groovy. Les fondateurs du funk
23 Sans auteur, « soûl, musique »
Encyclopédie Microsoft® Encarta®.
http://fr.encarta.msn.com (c)
1997 -2005 Microsoft Corporation, consulté le 23 septembre 2008.
sont des artistes comme Maceo, Melvin Parker ou encore comme
le groupe The Meters. Néanmoins, la figure emblématique de la
musiq ue funk reste James Brown. Au début des années 1960, le
Funk garde encore une bonne part des ses racines Rythm and Blues et soul; les
paroles des chansons insistent alors beaucoup s ur la défense des noirs.
Les années 1980 marquent la dernière étape de
l'évolution de la musique funk qui s'accompagne d'un
développement des rythmes électroniques avec la basse et le
synthétiseur qui jouent alors un rôle fondamental dans la
mélodie; ainsi , nous pouvons donner comme exemple « Let me know
you » de Stanley Clarke. Ces différents mouvements de la musique
funk influenceront par la suite fortement d'autre s styles tels le rap ou
encore le disco avec des artistes comme Sly and the Family Stone ou Stevie
Wonder.
1-8 Le Disco
Le disco est un genre musical et une danse apparu au
début des années 70. Son nom est une abréviation du mot
« discothèque », des clubs dans lesquels on ne passait que de
la musique pour danser. Ce style d'abord écouté exclusivement par
les noirs américains se propagera rapidement grâce aux night
-clubs (boîtes de nuit) dans le monde entier. Musique de masse, le disco
a pour thèmes favoris la sexualité, la vie et la nuit. Il se
caractérise par l'aspect efféminé de la musique et de la
danse. Le disco est de nos jours un des genres prisés par les jeunes
c'est en cela qu'un auteur en ligne dit : « Les années 2000
marqueront le renouveau du genre avec un regain d'intérêt d'un
partie de la population pour la musique des années 1970 -1980 en
général. Certains parlent même de la "renaissance" du
disco. Cela pousse les maisons de disques à refaire des compilations et
même des remix des plus grands tubes du genre mais aussi des morceaux
moins connus. De nouveaux genres disco apparaissent au XXIe
siècle, comme le Disco House ou encore le Disco Electro. Il existe
également de nouvelles et de nombreuses façons de vivre sur cette
musique (en particulier chez soi, notamment grâce à Internet, aux
web radios, aux lofts musicaux). De nos jours, la musique disco est donc
toujours très apprécié des nostalgiques du genre, mais
aussi par la nouvelle génération.
Les tubes disco sont diffusés et/ou remixés
par les DJs lors de soirées spéciales et sont toujours
diffusés en discothèque et sur de nombreuses radios le vendredi
et le samedi soir ... Certains voient une résurgence de la danse disco
dans la danse electro qui est pratiquée par de nombreux jeunes de nos
jours» 24.
5- Le Concept d'adolescent
2-1 Quelques définitions actuelles de l'adolescence 2-1-1
Définition de l'OMS
Selon l'OMS (WHO, 1977), l'adolescence correspond à la
période pendant laquelle l'être humain :
- Passe du stade de la première apparition des
caractères sexuels secondaire s à celui de la maturité
sexuelle ;
- Acquiert des facultés psychologiques et des modes
d'identification qui transforment l'enfant en adulte ;
- Accomplit une transition sociale et éco nomique qui se
réalise entre le stade de dépendance totale à celui de
l'indépendance relative.
Cette définition bien que de portée
générale, nous semble un peu complète en ce qu'elle
s'inscrit implicitement dans la dimension démographique du thème.
Elle s'intègre aussi aux dimensions sociale, psychologique,
économique et biologique .
2-1-2 Définition selon KEATS25
Cité par KOUTON, Keats est aller plus loin en distinguant
quatre étapes de l'adolescence :
- L'éveil sexuel vers 12-15ans;
24 Un article de wikipédia, Encyclopédie lib re sur
le «Disco ».http : //
fr.wikipédia.org/wiki/Disco,
consulté le 07 Janvier 2009
25 Cité par KOUTON
- Les premières relations sexuelles vers 14-17ans;
- Le rôle sexuel vers 16-19ans;
- Le choix d'un rôle déterminant dans la
société vers 18 -25ans.
Cette définition qui a l'avantage de mettre l'accent
sur l'âge, variable de base de l'analyse démographique, nous
amène à distinguer deux types d'adolescents : l'adolescent
physiologique qui prend fin vers 15ans et l'adolescent sociale, qui selon les
cas, peut aller de 16 à 25ans. Ces quelques définitions montrent
qu'il existe d'énormes difficultés pour délimiter avec
précision la période de l'adolescence.
En nous inspirant des éléments qui
précèdent et dans un souci d'une plus grande validité de
notre travail, nous retiendrons l'adolescen ce comme la période allant
de 12 à 20ans révolus.
Le concept d'adolescent recouvre plusieurs dime nsions
biologique, démographique, juridique, physiologique, psychosociale et
sociale . Il n'est donc pas étonnant que les définitions
utilisées diffèrent d'un chercheur à un autre. L'absence
d'une définition univoque de ce concept rend ainsi difficile la
dé termination d'une période stable de la vie à laquelle
s'appliquerait l'adolescence.
2-2 Caractéristiques de l'adolescent26
2-2-1 Dimension biologique et physiologique
La dimension biologique se rapporte aux transformations
physiologiques de l'enfant qui vit ainsi son passage à la
maturité. La puberté constituant pour cette dimension du concept
de l'adolescence le moment auquel s'effectue cette transition. L'adolescent
passera de l'apparition des caractères sexuels secondaire s à
celui de la maturité sexuelle27.
2-2-2 Dimension sociologique
26 EVINA, A. et Alamm-Beleck A., « Vie
féconde des adolescents en milieu urbain camerounais, in les cahiers de
l'IFORD, N° 16, 1998, 117p.
27 WHO, 1977.
La dimension sociologique est étroitement
corrélée à la dimens ion biologique et physiologique. Les
transformations physiologiques entraînent un changement de statut de
l'enfant et de son éducation. La fille commencera alors à
apprendre sa fonction dans la société.
L'adolescence selon Victor HUGO apparaît comme
« le commencement d'une femme dans la fin de l'enfant
». Pour le garçon c'est le début d'une initiation vers l'age
adulte.
2-2-3 Dimension démographique
Les définitions du concept de l'adolescence relatives
à la dimension démographique de ce terme se basent uniquement sur
l' âge.
Dans ce cas, l'adolescence va concerner, selon certains
auteurs, les individus de la tranche d'âge de 12 à 19 ans, de 15
à 19 ans ou de 15 à 24 ans etc. Ainsi pour Akoa28,
l'adolescence est marquée par la puberté et va de 12 à 18
ans. Ce qu'il convient de retenir ici, est que la tranche d'age utilisée
est souvent fonction du contexte de l'étude.
2-2-4 Dimension psychologique
Elle marque l'évolution de l'identification de
l'adolescent ou de l'adolescent en tant qu'un individu autonome,
indépendant pouvant rendre des décisions propres et se fier
à son jugement personnel.
C'est en quelque sorte la période de l'affirmation de
la personnalit é de l'enfant. L'enfant se sentira ainsi adulte et
l'éveil sexuel le rend encore plus sensible à ce sentiment. Ces
premières expériences sexuelles lui consacreront
définitivement le sentiment d'être adulte.
2-2-5 Dimension juridique
28 In Etienne Folabi KOUTON « Evaluation et
recherche des facteurs de la fécondité précoce au
Bénin », mémoire de DEA en démographie,
université de Paris I, 1992.
La dimension juridique confère à l'enfant
certains droits et le rend apte à certains actes à la fin de
l'adolescence : c'est le cas par exemple du mariage, du droit de vote, de
l'éligibilité, etc.
3- Notion de Réception
La réception est considérée comme un
phénomène essentiellement psychique. Elle a une activité
structurante. Elle structure ce qui a été vu afin de lui donner
une signification. « La réception relève donc d'une
activité opératoire. Elle est le résultat d'un processus
de signification déclenché par l'acte de p erception
»29. Relevons donc qu'il ne peut y avoir de réception
sans perception. La distinction entre perception et réception peut
paraître artificielle compte tenu de la simultanéité de ces
deux activités. Ce qu'il convient de mettre en exergue ici, c'est qu
toute perception met en marche un processus de structuration, processus qui
peut être soit instantané, soit lente, en fonction du
caractère familier ou ou original de tel ou tel phénomène
sensible. C'est ce processus que nous appellerons réception
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
Le chercheur dans toutes sciences se donne un repère
constitué de travaux antérieurs, dont il met en exergue les
qualités du travail, mais aussi les insuffisances. C'est par rapport
à ces insuffisances que celui -ci précise bien en quoi son
étude diffère de celui de ses prédécesseurs.
Ainsi pour Madeleine GRAWITZ, « au moment où
l'on précise son objectif, il est prudent de prendre connaissance de la
bibliographie, soit sur les problèmes différents, mais
étudiés au même endroit et pouvant mettre en causes des
données semblables. »30
29 SANOGO, Daouda « Etude sur la réception
des messages ioniques et verbo -iconiques selon les milieux notamment en
Côte d'Ivoire », Thèse de doctorat de troisième cycle
en sociologie du développement, université de bordeaux II, 1977,
p.25
30 GRATWIZ Madeleine, Méthodes des sciences
sociales, Dalloz, Paris, 1993, P.483
Nous avons pour ce faire passé en revue un certain
nombre de recherches pour savoir ce qui a été
réalisé avant nous sur notre sujet ou abondant dans le même
ordre que notre thème.
A notre connaissance, aucune étude sur ce sujet n'a
été réalisée au département des arts de
l'université de cocody, ce qui réduit nos possibilités
d'avoir des écrits locaux sur ce sujet. Nous avons donc mis l'accent sur
des écrits étrangers.
Selon Paul N'DA, « Deux possibilités de
structurer la revue sont suggérées ici, au choix, selon
peut-être la nature des informations accessibles et recueillies : celle
qui s'organise autour des thèmes et celle qui regroupe les textes en
écrits empiriques et en écrits théoriques.
»31
Nous avons choisi pour la présentation de notre revue de
littérature, la première possibilité c'est-à-dire
celle qui s'organise autour des thèmes.
Ce chapitre va donc s'organiser comme suit : dans un premier
lieu, un aperçu des courants de recherche sur l'influence des
médias est montré de tel sorte que les effets des médias
de masse dans le contexte de l'impérialisme culturel en
société africaine sont mis en évidence ; en un second
lieu, est retenue l'ensemble des opinions portant sur les industries
culturelles en lien avec la culture jeune et notamment du vidéoclip
comme objet de culture ; Il se termine par les réflexions menées
sur la réception médiatique et l'identité culturelle des
jeunes.
5- Medias de masse et impérialisme
culturel
Il y a déjà cinquante ans que Daniel LERNER,
chercheur américain avait jeté les socles du paradigme dominant
avec la publication de son livre : The passing of traditionnal society:
modernizing the middle east; la thèse principale de cet ouvrage
étant que les médias ont des effets puissants sur les audiences
et qu'ils peuvent changer les sociétés traditionnelles en Etats
riches et modernes. C'est cette publication des
31 N'DA Paul, Méthodologie de la recherche de
la problématique à la discussion des résultats, Educi,
Abidjan, 3 ème éd revue et complétée
travaux de LERNER qui a effectivement lancé les
différentes réflexions et discussions sur le rôle que joue
la communication dans le développement, soutien Charles MOUMOUNI dans
son mémoire de maîtrise dont le thème était :
Communication et
développement : état de question et
enjeux. Aussi affirme t-il que c'est LERNER qui fut l'un des premiers
chercheurs à avoir fait un travail sur l'impact des contenues des
médias de masse occidentaux sur l'identité culturelle des
populations du tiers -monde.
« Aucun villageois, à l'exception de
l'épicier, ne pouvait s'imaginer vivre dans un endroit autre que son
village (...) alors que l'épicier, quand à lui
préfère vivre en Amérique «because I have heard that
it is a nice country, and with possibilities to be rich even for the the
simpliest persons (...) It is nice to know what is happening in the other
capitals of the world. We are stuck in this hole; we have to know what is going
outside our village» (...)».
Voici sur-cité un des constats de Lerner reprit par
Moumouni dans son mémoire afin de justifier l'apport de la communication
mass e médiatique dans les pays du tiers monde. Selon Momouni, Lerner
avait en effet constaté dans une étude réalisé dans
le village de Balgat en Turquie, en 1950, qu'une plus grande exposition des
villageois à la radio et à ses émissions occidentales,
ainsi qu'un homme (l'épicier), tourné vers la mode
rnité,
avait mis fin à des siècles d'isolement et
donné aux gens une idée de ce que pouvait être leur avenir.
Un média comme la radio venait ainsi d'ouvrir un peuple à la
modernité.
Des études encore plus récentes en communication
internationale s'accordent sur le fait que les publics à travers le
monde sont affectés par les messages médiatiques venant des pays
industrialisés. Aussi importe t-il de relever que les médias
exercent une forte influence sur les individus, et que grâce à ce
pouvoir, ils sont u tilisés pour susciter le désir de consommer
les nouveaux produits de masse. Le problème énoncé dans le
milieu des années 1950, au lendemain de la seconde guerre mondiale
semble encore d'actualité à l'aube du troisième
millénaire. En effet les chercheurs dé battent de cette question
en terme de culture de masse, d'impérialisme culturel.
1-1 La culture de masse
Jean Baptiste FAGES, décrit dans son dictionnaire
des medias, la «masse» comme une notion assez confuse, qui peut
désigner une population ou une so ciété, plus
précisément des groupes humains qui ont un comportement
collectif. Dans ce même ouvrage, Edgard Morin dit que la culture de masse
se doit d'être comprise dans un contexte anthropologique culturel, dans
lequel ce terme apparaît comme étant une
homogénéisation de tous les groupes sociaux pour lesquels cette
culture est diffusée comme un bien de consommation.
Les médias de masse agissent sur les gens par le
processus de diffusion massive. La diffusion est la transmission d'un
phénomène à travers l e temps et l'espace. Ce
phénomène peut comprendre les idées (concepts
reliés ou non à des entrées tangibles tels que des
produits ou des pratiques), mais également des innovations (transmission
d'idées à travers de nouvelles pratiques, de nouveaux processus
ou des produits). La transmission d'idées et des innovations exerce nt
des influences positives ou négatives dans le domaine économique
et social ; et la communication est considérée comme un
élément clé de cette transmission déclare
Rice32.
Selon Rogers33, comme relevé dans le cadre
de référence la diffusion (ou adoption cumulative) d'une
innovation dans le temps suit un processus en forme de S, qui est : l'adoption
lente et grandissante dans un premier temps, l'accumulation rapide ensuite, et
l'affaissement (ou aplanissement), quand le maximum de degré d'adoption
est atteint. Aussi, selon cet auteur, la diffusion des innovations est le
principal moteur du développement dans les pays du Tiers -monde. Dans un
système social, la diffusion peut être caractérisée
par différents types d'adopteurs : les innovateurs
(généralement les premiers : 2.5%), ensuite les adopteurs
précoces (13.5%) ; suivent également les 34% de majorité
et les 34% de majorité tardive.
32 Rice, Ronald (2002). « Diffusion of
Innovations and Communication » in International Encyclopaedia of
Communications. Erik Barnouw, University of Pennsylvania, Oxford
University Press.
33 Rogers, Everett (1962). Diffusion of
Innovations. New York: Free Press of Glencoe.
Les derniers, les 16% restants, sont les retardataires (
Rogers, 1962 ; Rice, 2002). Mais pour Misse : « la faute principale de cet
auteur est d'avoir pensé que seule la diffusion des innovations dans les
pays africains pouvait y provoquer le développement durable, au
mépris de nombreuses dynamiques sociales du dehors et du dedans
»34. Ceci remet donc en cause la pertinence des théories
sur les effets puissants des médias, défendant la
dépendance des individus aux contenus des médias de masse ; ce
qui n'est en fait qu'un stéréotype pour Maigret35. A
la lecture de Katz Elihu36 nous retenons que ces théories sur
les effets des médias qui conçoivent les usagers comme des
consommateurs passifs, ont été contestées par l'approche
des « uses and gratifications », qui soutient plutôt que les
médias répondent aux besoins des gens; l'usager y est un individu
qui choisit de recevoir tel message de tel média en fonction de ses
besoins. Dans cette logique, la consommation médiatique ne se situe plus
dans un processus de comportement réactionnel tel que le concevait le
fameux modèle « stimulus-réponse »; mais du point de
vue de Wolton37 elle est plutôt comme une activité qui
donne autant de pouvoir au consommateur qu'au média dans le processus de
production et de réception des messages. Cependant cette conception
masquant la réalité des rapports sociaux et d'exploitation
capitaliste doit aussi être relativisée dans les contextes de
vulnérabilité à l'impérialisme culturel.
1-2 L'impérialisme culturel
D'après Konaté Sié38, qui a
fait une étude sur l'impérialisme culturel en Afrique noire
francophone à travers la production et la distribution du livre pour
enfants, Le terme « impérialisme » fait
référence aux visées expansionnistes d'un État, au
sens
34 Misse, Misse, (2004), « L'aporie de la
communication sociale pour le développement ».
http:// www. u -
grenoble3.fr/chaire_unesco
/Textes/misse/ séminaire 5.htm,
35 Maigret, Éric (2003). « Les publics :
Sociologie de la réception et Cultural Studies » in
Communication et Médias. La documentation Française,
Paris.
36 Katz, Elihu (1956). International relations and
mass communications: stud ies in the flow influence. Columbia:Columbia
University.
37 Wolton, Dominique (2003). L'autre
mondialisation. Éditions Flammarion.
38 Konaté, Sié (1994). La littérature
d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone : Burkina Faso,
Côte d'Ivoire et Sénégal : L'impérialisme culturel
à travers la production et la distribution du livre pour enfants.
Ottawa : banque internationale d'information sur les États
francophones.
géographique, maritime ou économique. C'est donc
une politique d'un État qui tend à mettre certaines populations
ou certains États dans la dépendance politique, culturelle ou
économique. Il retient de cette définition la dimension
culturelle, en précisant que la conquête des peuples avait pour
but de leur donner les moyens de penser et d'agir à l'occidentale.
L'impérialisme culturel est surtout vu ici comme une
« synchronisation culturelle », c'est-à-dire un processus par
lequel un pays, une société ou une nation impériale impose
son style de vie culturel à d'autres nations, de façon à
entraîner une perte d'autonomie culturelle chez ces dernières
(Cees Hamelink, cité dans Ross, Line et De la Garde,
Roger (1984). Les médias et l'industrialisation de la culture, dans
Les rapports entre le Québec et les États-unis.
Québec: IQRC.).
Selon Tristan Mattelart39, les publics africains
sont victimes d'un impérialisme culturel américain par le biais
des radios et télévisions étrangères. Cette
conception rejoint la théorie des effets puissants, dans ce sens qu'elle
prône le pouvoir des médias sur les consommateurs. Ainsi, selon la
théorie de l'impérialisme culturel américain, le
téléspectateur serait victime de la réception des
médias. Tout en pensant que les jeunes peuvent faire des choix, il nous
semble que la théorie de l'impérialisme culturel est pertinente
dans notre étude pour mettre en évidence le fait que les
médias sont des porteurs de messages culturels. Plus
particulièrement, nous pensons que les émissions de
télévision, spécifiquement les émissions de type
musical, constituent des moyens de transmission de messages culturels.
En ce qui concerne les vidéoclips, les messages
textuels sont appuyés par des messages visuels, qui peuvent être
lus comme le reflet de mondes réels par les jeunes désireux d'un
monde meilleur que le leur. De plus, les études en anthropologie de la
communication ont mis en lumière les influences culturelles
véhiculées par les sociétés modernes et
impériales, qui sont aussi basées sur la communication vivante,
riche en significations et en relations sociales intenses au trav ers de la
« Techno communication
39 Mattelart, Tristan (2002). La mondialisation
des médias contre la censure. Bruxelles : De Boeck.
»40. La réalité qu'impose un tel
type de société tendrait à instrumentaliser la culture
d'autrui, de manière à la rendre justement conforme à la
société impériale. Ainsi la culture afro-américaine
serait une culture impériale, qui s'imposerait dans les moeurs des
jeunes africains, en particulier des jeunes ivoiriens, à travers une
culture musicale propre aux Afro-américains.
6- Le vidéoclip comme objet de
culture
Notre étude retenant le vidéoclip comme support
des pièces musi cales préférées
par les jeunes scolarisés, il apparaît
nécessaire de mieux décrire ce support médiatique.
A la consultation du Dictionnaire de la
communication de TRUXILLO Jean Paul et CORSO Philippe, nous retenons que
le vidéoclip se définit, dans le se ns commun comme un accessoire
de promotion audiovisuelle indispensable aux produits culturels grand public,
ou encore comme un très court métrage sur support vidéo
dont les images servent de support visuel à un morceau de musique de
variété.
Une autre définition du vidéoclip est
donnée par DEVILLE Nicolas et YVAN Brissette, dans Rock'n clip: la
première encyclopédie du vidéoclip : « Le clip
n'est qu'une ébauche d'images, pleine de sens (...) rempli de fantasmes
remontant à la nuit des temps, de banalités quotidiennes, de
souffrances anonymes et de jouissances endémiques. Le clip fourmille
d'idées, sur tout, sur rien. L'organisation symbolique des clips expose
tous les mythes du sens commun, argent, sexe, politique, quotidien, subjectif,
personnalité. »
Il s'agit ici du vidéoclip comme un medium par lequel
sont exprimés des styles culturels et des rythmes musicaux
7- La réception médiatique comme mode
d'expression chez les adolescents
40 Caune, Jean (1995). Culture et
communication : convergences théoriques et lieux de médiation.
Presses universitaires de Grenoble.
GLEVAREC Hervé à travers son étude
« quel objet social est la radio pour les adolescents »,
basée sur 50 entrevues et dont le but était de comprendre le
processus de réception des programmes de radio jeunesse par les
adolescents français et de ressortir les significations de cette
réception ; permet de considérer la réception
médiatique comme une forme d'expression socioculturelle des adolescents
à travers la musique.
Il a révélé plusieurs formes de
réceptions qui nous permettent de savoir comment les jeunes
perçoivent les émissions de radio. Ce sont entre autres la
réception signifiante, la réception participative et la
réception distante et critique. Il invite à connaître les
groupes d'adolescents et le sens qu'il donne à des émissions de
radio par rapport à leur expérience sociale. Les émissions
qui ont fait l'objet de cett e étude sont tirées des radios
musicales françaises comme NRJ, Skyrock, etc. ; les jeunes y ont la
possibilité d'appeler gratuitement entre 9h et 11h du soir pour exposer
leurs problèmes et parler en direct avec les autres auditeurs.
Cette étude permet de comprendre le
phénomène de réception d'un média : la radio est
perçue ici comme un objet social car les jeunes l'utilisent comme une
sphère de socialisation.
3-1 Construction d'une identité culturelle
La construction d'une identité culturelle est un
phénom ène entièrement complexe comme l'ont noté
certains chercheurs en psychologie sociale. L'identité se construit
d'après eux selon deux figures.
L'une définit le « moi » comme un processus
et l'autre comme un contenu. La première catégorie de « moi
» est personnelle, et consiste dans l'adolescence à vivre avec
toutes les personnalités que l'on a pu s'imaginer ; et la seconde,
beaucoup plus sociale, consiste à se faire dicter une
personnalité par la société. Les parents, les amis, les
medias, etc. ce sont ceux là en effet qui prescrivent comment les
possibles « moi » doivent paraître, parler, agir ou encore se
vêtir.
En outre selon les sociologues et les psychologues, les
attentes et les actions des autres, influencent profondément la
construction d'identité, si l'on veut se placer dans un contexte social.
Pour les adolescents particulièrement, l'identité se fonde sur
les apparences physiques et émotives.
Brown Jane a démontré dans son étude sur
la culture médiatique des adolescents que ces derniers passent 40% de
leurs temps dans des activités de loisirs, incluant l'écoute
télévisuelle et musicale, et la lecture des magazines. Aussi la
chambre à coucher des adolescents est un endroit essentiel pour la
construction de leur identité. Ils y passeraient en effet 13% de leurs
temps éveillés, après le temps qu'ils passent en salle de
classe qui est de 20%. Selon l'auteur, le temps qu'ils passent dans leur
chambre à coucher : les murs de leurs chambres sont couverts de posters
et de publicités provenant des magazines qu'ils lisent, la
télévision est située en face de leur lit et ils
écoutent leur musique sur un lecteur placé sur leur tablé
de chevet (avec beaucoup de disques compacts et de cassettes), est en rapport
étroit avec l'utilisation qu'ils font des médias.
De plus, les filles généralement pour stocker
hors de la vu des uns et des autres (surtout des parents), les romans, les
revues qu'elles lisent se servent de l'espace d'en dessous de leur lit. Ainsi,
la chambre à coucher peut dévoiler la complexité de l'ide
ntité d'un jeune et sa façon de voir le monde.
D'un point de vue plus large, plusieurs recherches ont permis
d'affirmer que les médias contribuent à la préservation ou
non de l'identité culturelle. D'après un chercheur
néerlandais : « La préservation de l'identité
culturelle est de plus en plus une question décisive des relations
internationales. » (in la mondialisation des médias contre la
censure, P. 26 de Mattelart TRISTANT). L'auteur de l'ouvrage cité
fut affirme que le concept d'identité culturelle es t ainsi apparu pour
défendre un espace national qui apparaît comme menacé par
les logiques d'internationalisation travaillant dans les marchés de la
communication.
3-2 La réception liée à l'effet de groupe
Le groupe est un facteur influent dans le processus de
réception. En effet, c'est au sein d'un groupe qu'on développe
des comportements et des valeurs similaires. L'association de la
réception à un effet de groupe semble inévitable selon
Jean CAUNE dans culture et communication : convergences théoriques
et lieux de méditation. Pour CAUNE « le comportement d'un
individu ne prend sens que rapporté à celui du groupe social dans
lequel il vit ». Richard HOGGART, Cependant, dans sa célèbre
étude sur le style de vie des classes populaire en Angleterre
dénommée la culture du pauvre, explique les
phénomènes de consommation médiatique d'un sous groupe et
permet de nuancer l'importance des effets des médias de masse à
l'intérieur du groupe. Cette étude montre en effet que les
membres des classes ouvrières britanniques ne sont pas facilement
influençable par le contenu des médias de masse parce qu'ils
restent des conservateurs c'est à dire attachés à leurs
habitudes.
Ainsi si la plupart des études menées sur
l'influence des médias, nous présente la consommation
médiatique comme « dérouteuse » du public, l'approche
critique de cette théorie se veut moins pessimiste sur ce point et de
nouveaux chercheurs comme Brigitte LE GRIGNOU vienne appuyer HOGGART dans sa
théorie pour affirmer que « ce serait faire injure aux membres des
classes populaires que prétendre qu'ils s'identifient
profondément à ce qu'ils lisent dans les fins heureuses des
feuilletons » (P 51 de Du côté du public : usages et
réception de la télévision)
En outre le groupe peut être moins passif en ce qui co
ncerne l'influence que les médias peuvent avoir sur lui. Même si
dans son étude intitulée la mondialisation des médias
contre la censure, MATELLART Tristant, prouve que les Etats -Unis dominent
le reste du monde en véhiculant ses produits culturels, certain es
études notamment celle sur la réception sélective de
Brigitte LE GRIGNOU prônent de plus en plus les cultures locales
permettant ainsi de freiner la toute puissance de la théorie de
l'impérialisme culturel.
Dans ce chapitre sur la recension des écrits
pertinents, nous avons étudié les notions d'impérialisme
culturel et d'influences médiatiques d'une part et de la
réception médiatique et de l'effet de groupe d'autre part. Cette
étude que nous avons entrepris de faire constitue le premier travail sur
la r éception des vidéoclips en Côte d'Ivoire dans le
domaine de la recherche en Arts du Spectacles. Notre démarche s'est
fortement inspirée d'une recherche portant sur la réception de la
musique par des jeunes camerounais : étude de cas dans deux
établissements secondaires.
DEUXIEME PARITE :
STRATEGIES D'INVESTIGATION
CHAPITRE I : DETERMINATION DU CHAMP
D'INVESTIGATION
1- Population d'étude
Le sujet de notre mémoire s'intitule « La
réception par des adolescents scolarisés ivoiriens de la musique
afro-américaine: étude de cas dans trois établissement
secondaires d'Abidjan ». La population scolaire concernée par cette
étude est alors celle dont l'âge est compris entre 12et 20 ans. On
peut être poussé de savoir pourquoi un tel choix ? Il se justifie
par le fait qu'en Côte d'Ivoire, l'âge maximum autorisé pour
l'inscription au Cours Préparatoire Première année (CP1)
ou encore l'âge moyen est de six (06) ans. Le cycle primaire faisant six
(06) ans, alors l'enfant qui fait un parco urs sans faute rentre au
collège à douze (12) ans au m oins. Quand au cycle secondaire,
il
dure normalement sept (07) années, c'est pourquoi, il
n'est pas erroné d'avancer que les moyennes d'âges des
élèves depuis la classe de 6 ème à la
terminale se situe à juste titre entre 12 et 20 ans.
2-Terrain de l'enquête
Le manque de ressources financières additionnées
à la contrainte temporelle nous oblige à réaliser une
enquête de proximité circonscrite dans le périmètre
de notre cité d'habitation qui est Abidjan.
Le choix d'Abidjan est loin d'être un choix fantaisiste.
Ce ne serait pas juste de porter un tel jugement sévère sans que
préalablement cette contribution n'a été
appréciée dans toute son étendue.
Malgré les difficultés financières, nous
avons tout fait pour rester objectif dans le choix des paramètres
permettant de respecter au mieux le raisonnement et la démarche
scientifique.
Par ailleurs le choix s'est porté sur Abidjan parce que
sur 15 millions d'habitants que comptent la Côte d'Ivoire, la ville d'Ab
idjan à elle seule accueille plus de 3 millions soit 20% de cette
population41. Aussi avec la crise que vie notre pays depuis le 19
septembre 2002, la majorité des populations des zones centr e, nord et
ouest ont tous migrée à Abidjan. Parmi ces populations, les
élèves fut les plus nombreux ainsi on a pu assister à la
création de collèges ou lycées de relais. Egalement faudra
t -il rappeler que c'est à Abidjan que se trouve le plus
d'infrastructures scolaires tant publiques que privées et partant de
là le plus grands nombre d'élèves.
Notre champ d'étude est donc les établissements
publics comme privés de la direction régionale de
l'éducation nationale. Cependant pour éviter de disperser nos
forces, nous avons voulu travailler dans trois communes d'Abidjan.
41 Source : institut national de la statistique,
résultat par localité du RGPH -96 : 01 région des
lagunes
Pour le choix des communes et établissements, nous
avons eu recours à la technique de randomisation qui consiste à
tirer au hasard nos trois établissements scolaires pour en constituer
nos lieux d'enquête.
Ce travail de randomisation nous a donné les
établissements suivants :
- le lycée municipal d'Abobo sis au dépôt 9
de la sotra ;
- le lycée municipal Pierre Gadiet de Yopougon, sis au
quartier sidéci terminus des bus 30 et 40 ;
- le groupe scolaire la Farandole de Cocody, situé aux II
plateaux, sur le boulevard latrille.
Notons que ces établissements ont été
choisis en tenant compte des communes dans lesquelles elles sont
implantées. Ainsi la justification des choix se fera en
présentant les communes.
2-1 Abobo (Lycée Municipal)
Située à une dizaine de kilomètres au
nord du centre ville et la deuxième plus grande commune de Côte
d'Ivo ire, la commune d'Abobo regroupait officiellement 638.237 habitants en
1998. Abobo est en fait probablement la commune la plus peuplée
d'Abidjan. Elle accueille la plus part des i mmigrants qui n'ont pas les moyens
de s'offrir un logement locatif dans les ensembles construits. Officiellement
on y trouve 125.460 non ivoiriens, officieusement on n'en compte au moins
627.300, soit au moins cinq fois plus. Dans cette commune cohabitent une forte
population hétérogène.
L'habitat représente 11,2% de la superficie, en
majorité de l'habitat sur cour commune (85%). Ce qui indique qu'Abobo
est un des privilégiés d'implantation de l'habitat
traditionnel.
L'habitat en maison individuelle repré sente 8% de
l'habitat (l'individuel 3% et l'individuel groupé 5%). Le
précaire constitue 4,3% de l'en semble. Il faut dire qu'Abobo
obéit moins, à une véritable organisation urbaine, mettant
en valeur la capacité d'adaptation de la population. Du fait de so n
développement spontané, Abobo manque cruellement d'un bon
équipement public. La commune d'Abobo est l'exemple
d'une ville « conglomérat » avec ses nombreux
contrastes et ses constructions anarchiques loin de respecter les règles
architecturales.
Abobo est le berceau des personnes défavorisées
pour la plupart. Il va s'en dire que les élèves
fréquentant les collèges et lycées de cette commune et de
surcro ît habitant la dite commune sont pour la plupart issues des
couches socio - professionnelles défavorisées.
2-2 Yopougon (Lycée municipal pierre Gadié 1)
La commune de yopougon s'étend sur 6.667 hectares avec
688.235 habitants dont 341.823 hommes et 346.412 femmes avec 78.295 non
ivoiriens.
L'habitat constitue 18% de la superficie de yopougon.
Près de la moi tié de l'habitat est sur cours communes (45%),
localisées dans le centre urbain (yopougon attié, Port bouet 2)
et dans les villages et leur extension (kouté village, Niangon lokoa
etc.).
L'habitat en maison individuelle est également
important, constituant un peu moins de 45% de la surface de l'habitat dont 80%
est de l'individuel groupé. Une grande partie de cette zone d'habitat a
été initiée par les sociétés
immobilières parapubliques (SICOGI, SOGEFIHA) et privées, ainsi
que par les grandes entreprises te lles que la SGBCI, l'EECI, NESTLE... Les
habitats précaires sont situés dans les quartiers
disséminés dans la commune tels que SICOBOIS-YAOSEI et ANDOKOI,
représentent moins de 8% de la surface d'habitat.
Yopougon est en effet, l'exemple même d'une ville «
cosmopolite » à des moeurs variées. C'est le lieu de
convergence de toutes les ethnies et de toutes les religions. C'est
également la commune où se côtoient à la fois les
familles modestes et pauvres. La concentration en infrastructures scolaires est
impress ionnante (Plusieurs collèges privés et publics, plus de
deux cent cinquante (250) écoles primaires, sept (07)
établissements
techniques et professionnels avec une station de recherche de
l'ORSTOM et plusieurs établissements de l'enseignement
supérieur.)
2-3 Cocody (Groupe scolaire la farandole)
La commune de Cocody est réputée pour être
le quartier « huppé » d'Abidjan. Elle justifie cette
réputation dans la mesure où l'habitat moyen et de bon standing y
est concentré. Sont implantés dans cette commune de nombreux
grands équipement éducatifs (universités, grandes
écoles), sanitaire s (CHU) et de sécurité (école de
gendarmerie et de police, camp de gendarmerie d'Agban et camp militaire).
Les habitats de cette commune ne sont pas seulement une
juxtaposition d e belles réalisations architecturales mais un chef
d'oeuvre urbanistique. L'habitat occupe 15,7% de la surface communale. Les
trois quarts à savoir 73,4% sont constitués de maisons
individuelles (dont 71% d'individuel et 29% d'individuel groupé) de
standi ng économique et surtout de moyen et de haut standing. L'habitat
collectif occupe 12,3% de la surface d'habitat : la majeure partie (93%) a
été constituée en opération d'ensemble par les
sociétés immobilières. L'habitat sur cour commune (8,3%)
est constit ué des villages Ebrié et autres.
L'habitat précaire (Gobelet, Blockhaus, etc.) y tient
une place non négligeable avec 6,1%. La population de Cocody est
estimée à 251.741 habitants avec 75.971 de non ivoiriens.
Par ailleurs les infrastructures scolaires et universitaires,
les grandes écoles (ENSEA), les lycées comme le classique,
technique et sainte marie sont des établissements d'excellences qui ont
formé la plupart des cadres de ce pays. Soumettre donc notre
questionnaire aux élèves fréquentant et habit ant la
commune de Cocody,
nous donne la certitude de toucher les enfants de couches
socioprofessionnelles plus ou moins aisées.
3- Méthodes d'échantillonnage
Pour étudier les caractéristiques d'une
population, on peut procéder à un recensement. Nous entendons par
caractéristiques, les attentes et motivations, le nombre et les
critères socio-démographiques de la population
étudiée. Malgré la qualité des résultats que
l'on peut obtenir, le recensement demeure une procédure lourde, lente,
coûteuse et parfois mal adapté aux besoins et possibilités
de l'entreprise.
Par ailleurs le recensement est impossible lorsque la mesure
suppose la destruction de l'objet mesuré. Par exemple pour tester la
qualité du contenu des boîtes de sardines d'un conteneur, on ne
peut pas toutes les ouvrir. Il est préférable dans ce cas de
prélever un échantillon sur lequel on va appliquer le test afin
de limiter l'influence de l'effet provoqué par nos interrogations.
Dans notre étude ici, nous utiliserons l'enquête par
sondage et c ela à cause de certaines contraintes liées au
coût et au temps.
Le sondage est une enquête effectuée sur un sous
-ensemble d'une population dont on veut connaître les
caractéristiques et/ou opinions sur un sujet donné en
interrogeant un nombre limité de ses membres. Le sondage est donc une
enquête par échantillonnage. On a l'échantillonnage
probabiliste ou aléatoire et l'échantillonnage non probabiliste
ou raisonné (ou empirique).
Dans le premier type cité, comme son nom l'indique, les
unités de sondage so nt tirées au sort de façon hasardeuse
dans une base de répondants déjà déterminée.
Dans ce cas la probabilité qu'une unité de sondage soit incluse
dans l'échantillon est connue a priori et l'on peut calculer l'erreur
d'échantillonnage.
Pour le second type, les unités de sondages sont choisies
non dans une base déjà déterminée mais en fonction
d'un certain nombre de critères fixés a priori.
Nous opterons pour cette deuxième méthode
d'échantillonnage. Même s'il n'est pas possible de calculer ici
l'erreur d' échantillonnage contrairement à
l'échantillonnage probabiliste et que la précision des
estimations reste méconnue, cette méthode à cependant
l'avantage d'être relativement moins coûteuse et beaucoup plus
facile à mettre en pratique.
Les méthodes d'échantillonnage non probabilistes
les plus connues sont les suivantes : l'échantillonnage fondé sur
le jugement de l'enquêteur ; l'échantillonnage de convenance ;
l'échantillonnage en « boule de neige » ;
l'échantillonnage par itinéraire ou random road et
l'échantillonnage par quotas.
3-1 L'échantillonnage fondé sur le jugement de
l'enquêteur
Cette méthode d'échantillonnage comporte
beaucoup de biais et ne peut -être réalisée que dans des
cas très particulier s. Par exemple pour tester une campagne
publicitaire, le choix par jugement de deux villes « test»
peut-être plus pertinent qu'un choix aléatoire.
Par contre pour notre enquête, cette méthode
n'est pas appropriée. En effet, une enquête est
réalisée dans un établissement et l'enquêteur
choisit comme bon lui semb le des enquêtés. Le risque de biais
dans ce cas serait très important et fausserait les résultats
dans la mesure où l'enquêteur peut avoir en toute bonne foi
tendance à interroger les garçons plutôt que les filles ou
bien les moins âgés plutôt que les plus âgés
etc.
3-2 L'échantillonnage de convenance
Cette méthode n'est utilisée le plus souvent que
pour pré - tester un questionnaire, au moindre coût. Elle n'a
aucun fondement scientifique. Il ne s'agit pas en effet d'estimer la valeur
d'une variable, mais de s'assurer que les questions ont été
correctement comprises. Ce pré-test est
réalisé auprès de 20 à 30 personnes
présentant des caractéristiques proches de la population
auprès de laquelle on veut enquêter .
3-3 L'échantillonnage en « boule de neige »
Cette technique est adéquate pour obtenir des
informations dans des secteurs spécialisés ou hermétiques.
On pourra par exemple partir d'un membre du groupe de spécialistes
concernés pour obtenir les références d'un ou d'autres
spécialistes et ainsi de suite. On arrive alors à vérifier
et à affiner les contacts qu'il convient de prendre en vue de
réaliser l'enquête.
3-4 L'échantillonnage par itinéraire ou random
road
Cette méthode est d'application simple. En effet des
consignes fermes sont données aux enquêteurs afin de leur imposer
un itinéraire bien défini jusqu'aux moindres détails en
leur indiquant à quels points de leur itinéraire ils doivent
réaliser l'interview. Cette méthode à ainsi l'avantage
d'éviter une trop grande implication de l'enquêteur dans le choix
des enquêtés.
Par ailleurs notons que cette méthode au regard des
autres méth odes non probabiliste peut être parfois relativement
coûteuse en temps mais aussi en finances en raison de la dispersion
géographique des enquêtés.
Dans notre étude, nous ne pourrons utiliser cette
méthode car en plus de la raison évoquée ci-dessus, notre
enquête ne se déroulera pas dans la rue mais dans des
établissements c'est à dire des endroits clos.
3-5 L'échantillonnage par quotas
Ici comme son nom l'indique, il s'agit de se fixer des
règles de recrutement des répondants. L'échantillon retenu
doit avoir sensiblement la même composition que la population totale par
rapport à certaines caractéristiques appelées variables de
contrôle : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle,
région, lieu d'habitation ou encore niveau
d'instruction etc. Ainsi pour être à mesure
d'appliquer la méthode des quotas, il faut connaître la
distribution de la population suivant ces variables de contrôle. Mais
pour être retenu comme variable de contrôle, un caractère
statistique doit remplir les conditions d'efficacité et de mise en
application.
La première signifie que la variable de contrôle
doit être en corrélation étroite avec le
phénomène étudié. Par exemple le type de loisirs
préféré est fonction d u sexe ou de l'âge.
La seconde stipule que la variable de contrôle doit
avoir une distribution statistique connue pour l'ensemble de la population et
se prêter à l'observation sur le terrain par les enquêteurs
sans risques d'erreurs excessi ves. A titre d'exemple on peut facilement
observer que tel enquêté est de sexe masculin ou que tel autre
habite un quartier populaire.
Relevons aussi que plus les variables de contrôles sont
nombreuses, plus il est difficile de trouver les enquêtés
répondant aux critèr es restant à satisfaire. Face
à cette difficulté, l'enquêteur pourrait tenté de
frauder. Pour éviter cette tentation, il est recommandé de se
limiter à 3 ou 4 variables de contrôle. Mais ce choix est fonction
de l'objet de l'étude et de l'unité de sondage retenue.
Notons enfin que nonobstant le fait qu'elle n'a pas de
fondements théoriques suffisants c'est cette dernière
méthode dite échantillonnage par quotas que nous allons utiliser
pour réaliser nos enquêtes car en plus d'être beaucoup plus
facile, elle permet d'obtenir rapidement des résultats avec une
approximation assez large. La variable utilisée ici est le sexe. Alors
nous avons comme répartition des enquêtés ce qui suit :
Variable indépendante
|
Lycée municipal
Pierre Gadié 1 de Yopougon
|
Lycée municipal d'Abobo
|
Groupe scolaire
la farandole des
2 Plateaux
|
1er
cycle
|
2nd
cycle
|
1er
cycle
|
2nd
cycle
|
1er
cycle
|
2nd
cycle
|
Filles
|
15
|
18
|
15
|
18
|
15
|
18
|
Garçons
|
30
|
37
|
30
|
37
|
30
|
37
|
Total
|
70
|
70
|
70
|
Tableau 1 : Répartition de la population par
école et cycle d'études
Fille
Garçon
1er
|
2nd
|
1er
|
2nd
|
1er
|
2nd
|
cycle
|
cycle
|
cycle
|
cycle
|
cycle
|
cycle
|
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Lycée municipal d'Abobo
Lycée municipal Pierre Gadié 1
Groupe scolaire la farandole des
Graphique1 : Répartition de la population par
école et cycle d'études
CHAPITRE II : COLLECTE, PLAN D'ANALYSE DES DONNEES ET
DIFFICULTES RENCONTREES
1- Déroulement de la collecte
Après avoir choisi les lieux de l'en quête, nous
avons adressé des courriers aux chefs d'établissements. Ces
courriers avaient pour objet autorisation de recherche. Notons que les chefs
d'établissement n'ont montré aucune réticence. Avant de
nous laisser administrer le questionnaire, ils ont pris le temps de le lire
afin de juger de son utilité.
Notre satisfaction fut que tous les établissements
ciblés au départ ont été favorables à notre
enquête.
Nous même avons administré les questionnaires aux
élèves en nous rendant dans les classes accompagné soit du
censeur, soit du directeur des études.
Nous n'avons interrogé que les élèves
répondant aux critères suivants conformément à la
délimitation de notre sujet :
- les élèves dont l'âge est compris entre 12
et 20 ans ;
- les élèves résidants dans la commune.
Cette collecte a durée du 17 novembre 2008 au 17
décembre 2008 , soit un (01) mois.
2- Plan d'analyse des données
Vu l'important nombre d'élèves interrogés
(210), la grande quantité d'informations recueillies et par souci de
mesurer l'influence des différentes variables sur les réponses,
nous avons sollicité le concours des étudiants ingénieurs
statisticiens en fin de cycle à l'Ecole National Supérieure de
Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) pour le traitement des
données recueillies. Hé las nous n'avons pas pu avoir avec eux le
logiciel de gestion et traitem ent des données statistiques (SPSS) et ce
n'est donc qu'après plusieurs gymnastiques que nous avons trouver le
Sphinx 42 et avec le
42 Sphinx 4.5 : Logiciel de dépouillement, de
traitement et d'analyse de données
concours d'un étudiant informaticien de
l'Université d 'Abobo-Adjamé43 , qui nous a proposer
en plus du sphinx, Microsoft Excel, un autre logiciel de traitement des
données mais lui spécialisé dans la production des
tableaux et graphiques.
La saisie et le traitement des données ont
été réalisés sur une période d'un (01)
mois.
3- Difficultés
Le chronogramme d'exécution des tâches n'a pas
été respecté dans son intégralité
conformément aux dates prévues initialement.
Le mois de octobre 2008 était indiqué pour
administrer le questionnaire, mais c'est finalement en novembre 2008 qu'elle a
pu avoir lieu. Ce fait a inéluctablement provoqué un
bouleversement de programme des autres tâches à savoir le
dépouillement et le traitement des données qui lui aussi a pris
un r etard de trois semaines environ à cause des raisons
évoquées plus haut.
43 UFR Sciences Fondamentales et Appliquées
(SFA) - Filière MIAGE (Méthode Informatique Appliquée
à la Gestion d'Entreprises)
TROISIEME PARTIE :
PRESENTATION DES RESULTATS
INTERPRETATION ET PERSPECTIVES
(Dans certains cas, des tableaux et graphiques seront
présentés de façon concomitante pour faciliter la
visualisation des données traitées. Les a utres tableaux et
graphiques seront proposés en Annexe)
CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Les résultats de la recherche sont pré
sentés dans l'ordre suivant : l'analyse des vidéoclips, les
résultats du focus group, les résultats des entrevues
individuelles et les résultats du questionnaire écrit. Les
résultats du questionnaire écrit sont synthétisés
en trois parties principales, représentant chacune les trois variables
de recherche que nous avons énoncées au deuxième
chapitre.
1- Identification des vidéoclips
1-1 Fiche technique du vidéoclip afro-américain
Artistes : T-Pain feat Akon Titre : I'm sprung
Durée : 3mn 27s
Album : Rappa ternt Sanga Genre : Rap
Année : 2005
Producteur - Réalisateur : Konvict Ent.
1-2 Fiche technique du vidéoclip ivoirien Artiste : Jean
Jacques Kouamé
Titre: Scénario « acte 2 »
Durée : 6mn 16s
Album: Scénario « acte 2 »
Genre : Coupé - décalé
Année : 2005
Producteur : Jean Jacques Kouamé Production
2- Analyse de « I'm Sprung » selon la
méthode d'analyse de Jost 75
D'après la méthode d'analyse
télévisuelle présentée par Jost (1999, p.56), se
fait à deux niveaux d'énonciation, qui sont :
l'énonciation audiovisuelle et l'énonciation performantielle. En
ce qui concerne la première, il s'agit de « la part intentionnelle
de la médiation audiovisuelle », c'est-à-dire, le choix du
réalisateur de faire passer la caméra ou de sélectionner
les séquences d'une certaine façon. L'autre type de
médiation est vu comme étant les écarts par rapport
à la réalisation, c'est-à-dire les mouvements qui
échappent au médiateur.
En ce qui concerne l'audiovisuel du reportage, on a pu
regrouper le vidéoclip en séquences chronologiques et
thématiques. Quels sont les différents procédés
audiovisuels et à quelles fins sont-ils destinés dans ce
vidéoclip?
2-1 Médiation audiovisuelle 2-1-1 Le montage du
vidéoclip
La première image est celle de T- Pain assis dans son
salon et qui reçoit un coup de fil de son ami Akon. Les 23
premières secondes mettent en scène les deux hommes au
téléphone en train de converser de la petite ami e de T-Pain
(conversation réelle, sans musique). Ensuite nous voyons un homme qui
porte un tee -shirt sur lequel est marqué le nom u producteur du
vidéoclip (Konvict Ent.Presents). Juste après, le nom de l'artist
e est écrit sur les seins d'une fille. Toute suite c'est le titre du
clip qui est mis en exergue sur un panneau rouge. Les premières paroles
de la chanson commence à la 53 ème seconde en montrant
T-Pain qui chante assis sur le toit de sa maison.
2-1-2 Les sons
Le principal son qu'on entendait était celui de T
-Pain, la musique et un fond sonore comme une double voix qui
répète les refrains. L'alternance « voix parlante » et
« voix chantante » est un style rajouté dans le
vidéoclip car dans la bande sonore e t dans les paroles de la chanson,
il n'y a pas de partie où les gens parlent.
2-1-3 La construction des épisodes :
Décors, lieux, durée des scènes, succession et
rythme des plans
Les visuels se répètent en même temps que
la narration, pour maintenir une attention de l'auditoire, mais
également pour insister sur les points choisis (persuasion). C'est ainsi
que les scènes illustreront à chaque fois les paroles de
chansons.
Scène 1 : conversation avec son ami : 23
secondes
Cette première scène est comme un e sorte
d'introduction, comme une mise en contexte dans laquelle on comprend de quoi il
sera question
Scène 2 : Le début du clip: 30
secondes
Cette scène montre T- Pain commençant à
chanter le refrain. Elle comporte quinze (15) séquences dont les plus
importantes sont : le nom de la maison de production qui apparaît sur le
tee-shirt d'un jeune homme, un insert fait sur le seins droit d'une jeune fille
d'où est inscrit le nom de l'artiste, le titre du vidéoclip est
montré sur une pancarte rouge, l'artiste chante assis sur le toit de sa
maison. Elle se termine par l'arrivée dune voiture rouge avec à
bord trois (3) personnes dont deux (2) filles. Elles descendent de
majestueusement et une dernière séquence montrant des jeunes
filles en maillot de bains entrain de s'amuser dans un jardin.
Scène 3 : 1er couplet : 1mn
23sccondcs
Comportant 18 séquences, c'est cette scène qui
marque en réalité le début du vidéoclip en montrant
T-Pain assit sur le toit de sa maison en train de chanter le premier couplet.
On voit T-Pain laver les assiettes et faire la cuisine pour sa petite amie et
s'occupe d'elle pendant qu'il nous est montré en alternance des filles
s'amusant presque nue dans un jardin.
Ici les images traduisent parfaitement et fidèlement les
paroles de la chan son. Cette scène prend fin quand il s'échappe
pour aller rejoindre ses copains.
Scène 4 : T-Pain chante le deuxième
couplet en pleine rue : 30 secondes
C'est une scène de 13 séquences. T-Pain est
montré en train de chanter dans la rue. On le voit saluer des amis. Ici
on s'aperçoit qu'il y a une mise en exergue parfaite de la vie en
communauté.
Cette scène dure 30 secondes.
Scène 5 : Retrouvailes avec Akon et les
autres : 47 secondes
Cette scène de 47 secondes avec 12 séquences
illustre probablement la vie que mène un jeune dans son quartier ou dans
sa communauté. On peut voir T-Pain retrouver son ami Akon et une bande
de copains qui sont dans un jardin en face de la rue. Ce sont des retrouvailles
chaleureuses et fraternelles, qui marquent la fin du vidéoclip avec une
séquence montrant 4 jeunes filles en maillot de bain s'amuser en pleine
rue sous l'oeil admirateur de T-Pain et de sa bande de copains.
2-1-4 Aspects relatifs au contenu (histoires -
thèmes)
Histoire
Le vidéoclip raconte l'histoire d'un homme qui selon
ses dires est envoûté par une jeune fille qui lui fait faire des
choses insensées. Il décide de la fuir mais il se rend compte
qu'il ne peut pas.
Thème
Le thème principal est l'amour entre un homme et une
femme. Dans le vidéoclip,
il prend surtout le sens d'un homme qui fuit une femme qu'il
aime. Le thème abordé ici
s'identifie clairement à un style de vie des
américains noirs, car l'importance de la vie en communauté est
relevée.
2-2 La médiation performantielle
Au terme de l'analyse de ce vidéoclip, nous avons
constaté que comme la photographie, l'image télévisuelle
est construite selon la perspective choisie par le réalisateur.
Dans ce chapitre du travail d'analyse, nous avons mis en
évidences des scènes qui nous portent à croire que les
informations sont construites et les images sont saisies de manière
à positionner le téléspectateur selon le désir du
réalisateur. Afin d'illustrer notre propos, nous présenterons la
place qu'occupe le téléspectateur du point de vue perceptif,
cognitif et idéologique. Puis, pour chacun des points de vue, nous
expliquerons comment ces positionnements nous permettent d'identifier des
procédés de persuasion.
2-2-1 La place du téléspectateur Du point
de vue Perceptif
Pour analyser un film, quelque soit le type, il est
nécessaire d'après Jost (1999), de connaître la «
place du téléspectateur ». « La narratologie
cinématographique a mis en évidence que l'efficacité de la
fiction, du suspense comme du comique, résulte pour une grande part de
la place qu'occupe le téléspectateur par rapport au personnage
»44. Ainsi, nous commencerons notre analyse par le «
perceptif », Ici, le téléspectateur est continuellement
à l'extérieur des scènes, et ce tout le long du
vidéoclip. Nous sommes en présence d'une occularisation
zéro. Le téléspectateur est vu comme un voyeur, le
témoin d'événements externes et il observe le
déroulement du vidéoclip, de la narration de l'histoire qui se
présente en fin de compte comme une comédie musicale.
Ce premier point de vue nous permet d'a ffirmer que le
réalisateur a tenté de positionner le
téléspectateur de manière à renforcer son
impression d'objectivité et lui
44 (Jost cité par Jost, 1999 : 57)
faire oublier que ces images sont sélectionnées,
montées et construites. Jost parle « d'invisibilité »
la présence du filmeur (2001 : 72).
2-2-2 La place du téléspectateur
Cognitif
Du point de vue cognitif, nous pouvons dire que le
téléspectateur ne possède pas les mêmes informations
que le réalisateur du vidéoclip. Il s'agit ici d'une focalisation
externe : « quand l'environnement cognitif du téléspectateur
est moindre que celui de l'acteur dans l'écran »45. Les
images ne retranscrivent pas exactement les informations contenues dans les
paroles du chant. A titre d' exemple, le chanteur au couplet 2 dit « je
dois repartir la voir, mais là je pars vite, avant qu'elle vienne me
reprendre, Et je prend tout avec moi, bon bah tout vie avec elle » mais
l'action n'est nulle part présentée dans la mise en
scène.
En fait, le téléspectateur apprend à la fois
des images et de la narration et en aucun moment il est en focalisation interne
ou spectatorielle.
2-2-3 La place du téléspectateur
Idéologique
Pour terminer, les points de vue idéologiques sont
nombreux. Comme l'affirme Jost, par la position qu'il adopte, « le
médiateur, singulièremen t verbal, fait aussi passer une vision
du monde, qui suppose un mouvement d'inclusion dans une communauté plus
vaste »46. Dans notre vidéoclip il s'agit de deux
communautés, à savoir celle des téléspectateurs et
celle dite politique.
45 (Jost, 1999, p.57)
46 (1999, p.58)
Pour ce qui est de la première, il est question des
connaissances partagées par les téléspectateurs, soit
celle d'un genre musical, le RnB, et d'une communauté d'artistes connue
du public.
Dans le second cas, soit le point de vue d'une
communauté politique, les images et la narration (les conversations et
les paroles de chanson) nous ont permis de relever plusieurs points de vue
idéologiques véhiculant des valeurs particulières. La plus
importante est celle de l'amour; ensuite on a pu voir l'amitié (entre
membre d'une même communauté). L'image de la race noire
américaine est aussi très forte : on dirait qu'on est dans un
pays de ségrégation raciale, où il n'y a que des noirs
comme habitants.
3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon
la grille d'analyse de Yelle
3-1 Tableau d'analyse du vidéoclip ivoirien
|
Vidéoclip ivoirien : scénario acte
2
|
Lieux/milieux
|
Urbain : hôtels, restaurants, maisons, voitures de marque,
casino
|
Interprétation
|
- En intérieur, en décor réaliste et
surréaliste ;
- En extérieur, décor réaliste
|
Narration
|
Exprime le contenu des paroles de la chanson : la danse
|
Animation
|
Générative par image
|
Thèmes
|
|
Amour
|
Absent
|
Jeunesse
|
Présent
|
Tenues vestimentaires
|
Présent: tenues de villes à
l'occidentale, pas de tenues africaines
|
Amitié
|
Présent
|
Alcool / tabac
|
Présent
|
Richesse matérielle
|
Présent
|
Erotisme
|
Absent
|
Danse
|
Présent (danse africaine très rythmée :
coupé décalé)
|
3-2 Interprétation du tableau
Le vidéoclip ivoirien est réalisé par
«JJK Production» et dure 06 minutes et 16 secondes. Contrairement au
vidéoclip afro-américain que nous avons analysé, il ne
constitue pas un récit cinématographique des paroles de chansons.
En effet, le clip "Scénario acte 2", comme beaucoup d'autres clips
ivoiriens, est constitué par des scènes comportant plusieurs
séquences de danse. Les paroles même de la chanson tournent autour
d'un nouveau rythme dansant intitulé « le coupé-
décalé».
Ce vidéoclip, on le voit, a été
tourné dans une ville européenne. Les artistes qui sont pourtant
africains valorisent énormément le style de vie occidental. Ils
citent même à plusieurs reprises les noms des grands couturiers
européens, tels que « Versace », et mettent en évidence
leurs vêtements, leurs autos, et plusieurs autres éléments
caractérisant une vie luxueuse.
Pour maintenir l'attention du téléspectateur, le
réalisateur fait une alternance constante des mouvements de la camera
car ils trouvent les stimuli visuels plus intéressants que le discours
verbal. C'est le cas dans notre vidéoclip où dans chacune des
scènes, bien que de courtes durées, on a une série de
plans de quelques secondes qui changent à chaque fois pour maintenir une
stimulation visuelle chez le téléspectateur.
Egalement comme le dit Jost (1999)47 , en parlant
du point de vue cognitif, « ces choix de médiations sont
évidemment la source des plaisirs ou des émotions diverses, et
ils conditionnent donc l'intérêt que nous prenons à suivre
tel ou tel programme ».
C'est sur cette sensibilité de la soif du
divertissement, de la curiosité, ceci dans le respect de la promesse du
genre identifiée, que le réalisateur a misé. Le
réalisateur est par conséquent le sujet connaissant ayant choisi
une stratégie de scénarisation pour montrer un univers au
téléspectateur. Ainsi, nous croyons que nous sommes plutôt
en présence d'une scénarisation descriptive et explicative. Elle
est la résultante d'un effet de
47 Jost, François. Introduction à
l'analyse de la télévision. Paris : Ellipses, 1999.
synchronie établi entre les éléments
présents dans l'image et les informations fournies par
l'énoncé verbal.
Nous avons fait l'analyse d'un des vidéoclips ivoiriens
et américain les plus diffusés et les plus écoutés
dans le monde. Les documents et ressources utilisés pour cette analyse
ont été essentiellement téléchargés sur
Internet (nous nous sommes inspirée des textes écrits sur les
artistes dans les sites musicaux en ligne, des interviews faits avec ces
artistes, sur les conditions de production et de tournage de leurs
vidéoclips et des articles de magazine) et aussi des analyses faite par
Marie Thérèse Abogo 48. Cette analyse va nous
permettre par la suite de comprendre la dynamique de réception par nos
sujets des messages contenus dans ces vidéoclips, selon le modèle
encodage décodage de Hall.
4 - Analyse comparative des deux
vidéoclips
L'analyse des vidéoclips faite dans ce mémoire
avait pour but de faire ressortir l'ensemble des thèmes qui sont
évoqués dans les vidéoclips, afin de mieux comprendre dans
quel sens ces clips ont pu être interprétés par les
adolescents que nous avons interrogés.
Cette approche a permis de mettre en évidence les
différences importantes qu'il y a entre le vidéoclip
afro-américain et le vidéoclip africain. En effet, et la forme et
les contenus véhiculés se démarquent par la relation entre
deux individus de sexe opposé (l'amour entre un homme et une femme) pour
le vidéoclip américain, tandis que le vidéoclip africain
met l'accent sur la danse en communauté.
De plus, le vidéoclip américain, sous sa version
textuelle, a pu s'analyser grâce à la disponibilité des
paroles trouvées sur le web ; tandis qu e nous avons-nous même
48 Marie Thérèse Abogo, Réception
par des jeunes camerounais de la musique afro -américaine : Etude de cas
dans deux établissements secondaires au cameroun. Université
Laval, Québec, 2006
retranscrit les paroles du vidéoclip africain ; nous
avons donc fait un Verbatim pour chaque vidéoclip. Cette démarche
a permis de mettre à plat les vidéoclips, à la fois dans
leurs structures formelles et dans leurs contenus ; et de plus, de mettre en
évidence leurs différences et leurs particularités.
Au plan du contenu thématique, la différence de
ces vidéoclips permet de relever le contraste entre les
sociétés africaine et américaine. On constate que le
vidéoclip américain met en situation un jeune homme qui est
envoûté par une jeune fille et donc qui a du mal en s'en
défaire car il l'aime. Quant au vidéoclip africain, il porte sur
l'émergence d'un nouveau rythme appelé le
coupé-décalé.
D'une part, il y a une mise en évidence de l a
sensualité (on montre la fille légèrement habillée,
clamant son amour pour le jeune homme), du luxe (avec un gros plan au
début du clip sur une belle villa, ainsi qu'une belle voiture que le
garçon emprunte à un ami pour faire sortir sa petite amie,
etc.)
Et d'autre part, le groupe qui chante est en même temps
vu comme membre d'une classe supérieure qui mène une vie plus
aisée que les autres ; les paroles de la chanson font ressortir une
ambiance festive, accompagnée de danses et de joie.
Le contenu audiovisuel du vidéoclip africain
(intitulé « scénario acte 2 ») semble se rapprocher par
certains aspects du vidéoclip américain analysé
(intitulé « I'm sprung »). Il y a apparemment une
volonté de la production de mettre en valeur l'amitié dans les
deux vidéoclips.
Par ailleurs voudrions-nous relever que le clip africain a
été tourné dans un pays occidental, car le décor
extérieur (les rues, les hôtels, le casino etc.) ne
représente pas vraiment l'Afrique.
Ainsi, l'analyse des deux vidéoclips que nous avons faite
constitue un riche matériel pour la connaissance des thèmes et
des messages musicaux qui y sont véhiculés.
Le tableau ci-après présente une synthèse de
l'analyse de ces deux vidéoclips
Tableau 9 : Analyse comparative des
vidéoclips
|
Vidéoclip africain :
scénario acte 2
|
Vidéoclip américain :
I'm sprung
|
Lieux/milieux
|
Urbain : hôtels, restaurants, maisons, voitures de
marque, casino
|
Villas, téléphones
portables, voitures
|
Interprétation
|
- En intérieur, en décor
réaliste et surréaliste ;
- En extérieur, décor
réaliste
|
Extérieur et en intérieur, en décors
surréalistes
|
Narration
|
Exprime le contenu des
paroles de la chanson
|
N'exprime pas toujours le contenu
|
Animation
|
Générative par image
|
Générative par image
|
Thèmes
|
|
|
Amour
|
Absent
|
Présent
|
Jeunesse
|
Présent
|
Présent
|
Tenues
|
Présent: tenues de villes à
|
Présents : tenues hip hop
|
vestimentaires
|
l'occidentale, pas de tenues africaines
|
|
Amitié
|
Présent
|
Présent
|
Alcool / tabac
|
Présent
|
Présent
|
Richesse matérielle
|
Présent
|
Absent
|
Erotisme
|
Absent
|
Suggéré
|
Danse
|
Présent (danse africaine très rythmée :
coupé décalé)
|
Présent (danse
américaine : RnB,)
|
5- Le Questionnaire écrit
5-1 caractéristiques réelles de
l'échantillon
Les différentes caractéristiques réelles
de l'échantillon nous permettent d'une par t de nous situer sur
l'effectif, le sexe, l'âge, le niveau d'études, la commune
habitée, le niveau de vie familial et la région d'origine des
interviewés.
Tableau 2 : Répartition des élèves
selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Garçons
|
102
|
48,60%
|
Filles
|
108
|
51,40%
|
Total
|
210
|
100%
|
Graphique 2 : Répartition des élèves
selon le sexe
En ce qui concerne le sexe, nous avons un léger
dépassement des filles. Cela veut dire que les filles ont
été les plus promptes à répondre aux
questionnaires.
Tableau 3 : Répartition des élèves
selon l'âge
Age
|
Effectif
|
Pourcentage
|
12- 15 ans
|
89
|
42,4
|
16-20 ans
|
121
|
57,6
|
Total
|
210
|
100
|
Graphique3: Répartition des adolescents selon
l'âge
Les adolescents interrogés ont entre 12 et 20 ans. Nous
les avons sectionnés au
hasard au sein de leurs établissements respectifs.
Après le dépouillement, il ressort que
la classe d'âge la plus dominante, c'est -à-dire
disposée à répondre à notre questionnaire fut celle
des 16-20 ans, avec 57,6% des répondants.
Tableau 4 : Répartition des adolescents selon le
niveau d'études
Graphique 4:
Répar tition
des
adolescents selon le
niveau
Niveau d'études
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1er Cycle
|
105
|
50
|
2nd Cycle
|
105
|
50
|
TOTAL
|
210
|
100
|
d'études
Dans les établissements d'enquêtes, il nous a
été dit que l' effectif des élèves du 1er et du
2nd cycle était sensiblement égaux ; alors pour la
constitution de notre échantillon, nous avons décidé de
faire du 50% de part et d'autre.
Tableau 5 : Répartition selon la commune
habitée
Commune d'habitation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Cocody
|
69
|
32,9
|
Yopougon
|
70
|
33,3
|
Abobo
|
71
|
33,8
|
TOTAL
|
210
|
100
|
Graphique5: Répartition des
Adolescents selon la commune habitée
Abobo
34%
Yopougon 33%
Cocody
33%
Ces effectifs n'ont pas été choisis à
dessein, cependant au regard des effectifs, nous constatons qu'ils sont
sensiblement égaux. Toutefois retenons que ce sont les adolescents
vivants à Abobo qui étaient intéressés par notre
questionnaire.
Tableau 6 : Répartition des adolescents selon le
niveau de vie familial
90
Niveau de vie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
Favorisé
|
75
|
35,7
|
Moyen
|
63
|
30
|
Défavorisé
|
72
|
34,3
|
TOTAL
|
210
|
100
|
Graphique 6: Repartition selon le niveau de vie
familial
Les élèves issus de familles favorisées
représentent le plus grand nombre de répondants.
Synthèse des caractéristiques
réelles de l'échantillon Tableau 7 : Récapitulatif de
l'échantillon
Variables indépendantes
|
Répondants
|
Echantillon
|
Pourcentage
|
Sexe
|
Garçons
|
108
|
210
|
51,4 %
|
Filles
|
102
|
48,6 %
|
Age
|
12- 15 ans
|
89
|
210
|
42,4 %
|
16 - 20 ans
|
121
|
57,6 %
|
Niveau Scolaire
|
1er cycle
|
105
|
210
|
50 %
|
2nd cycle
|
105
|
50 %
|
Commune habitée
|
Cocody
|
69
|
210
|
32,9 %
|
Yopougon
|
70
|
33,3 %
|
Abobo
|
71
|
33,8 %
|
Niveau de
vie familial
|
Favorisé
|
75
|
210
|
35,7 %
|
Moyen
|
63
|
30,0 %
|
défavorisé
|
72
|
34,3 %
|
5-2 Présentation du questionnaire
Avant de présenter les résultats obtenus par le
questionnaire, il est indispensable d'expliquer comment ce dernier a
été construit. Selon Mace et Pétry49, la
construction
49 Mace, Gordon et Pétry,
François (2000). Guide d'élaboration d'un projet de
des indicateurs de recherche passe par la construction des
variables, surtout si le problème ou la question de recherche
établit un lien entre ces variables. Inspirée s par ces derniers,
nous avons dressé un tableau mettant en évidence les indicateurs,
et mentionnant d'un côté les indicateurs qui permettront de
mesurer la variable de la consommation médiatique de la musique, la
variable de la réception médiatique de la musique et des valeurs
identitaires des adolescents, en fonction des variables démographiques.
Nous allons donc chercher à identifier s'il y a un lien entre ces
variables. Le tableau 3 présente les indicateurs de recherche
correspondant au questionnaire écrit. À chaque indicateur, la
question y correspondant est mentionnée à côté (voir
annexe 3). Le tableau s'organise ainsi :
Tableau 10 : Les indicateurs de recherche en fonction des
variabl es du Questionnaire
VARIABLE INDEPENDANTE
|
VARIABLE INTERMEDIAIRE
|
VARIABLE DEPENDANTE
|
Consommation médiatique
|
Réception de la musique
|
Construction des valeurs identitaires
|
|
|
|
recherche. Bruxelles : De Boeck Université.
- La consommation
|
- La fréquence d'achat
|
- La représentation de soi
|
télévisuelle par semaine :
|
des cassettes et des
|
en tant qu'adolescent ou
|
Q.7
|
disques des vidéoclips :
|
adulte: Q.22
|
- Le type d'émissions
|
Q.9
|
- le caractère développé :
|
préférées : Q.8
|
- Le/la meilleur chanteur
|
Q23
|
- L'écoute musicale en
|
(chanteuse) afro-
|
- Le pays d'attraction :
|
groupe : Q.10
|
américain: Q.15
|
Q.24 et 25
|
- Le moyen médiatique
|
- L'attraction vidéoclip :
|
- L'esprit patriotique :
|
d'écoute musicale :Q.12
|
Q.16
|
Q.26
|
La fréquence d'achat de
|
- La qualité des
|
|
musique afro-
|
vidéoclips africains et
|
|
américaine: Q.13
|
américains : Q.17et18
|
|
La connexion à des sites
|
- Le meilleur vidéoclip
|
|
musicaux sur Internet :
|
africain et américain :
|
|
Q.14
|
Q.19 et 20
|
|
|
- Le vidéoclip-fiction et réalité : Q.21
|
|
Les résultats obtenus dans le questionnaire sont
présentés sous trois formes : les résultats de la
consommation médiatique et musicale, les résultats de la
réception de la musique afro-américaine et les résultats
de la construction des valeurs identitaires, selon les indicateurs de recherche
que nous avons présenté plus haut.
Ainsi, dans un premier temps, une synthèse des
résultats de la consommation est faite sous forme de tableau qui montre
en colonne les indicateurs de la consommation médiatique musicale, qui
sont : l'écoute des émissions musicales à la
télé, l'écoute des
émissions musicales à la radio, l'écoute de
ces émissions sur Internet et sur CD (Compact Disque) ou DVD
(Digital Vidéo Disque). En ligne, les variables socio
-culturelles sont mises en évidence, à savoir : le sexe,
l'âge, le niveau scolaire, le milieu et le niveau de vie familiale. Par
la suite, sont présentés les résultats de la
réception de la musique et des valeurs identitaires des jeunes.
10- Analyse des résultats du questionnaire
écrit
6-1 Analyse selon la consommation médiatique 6-1-1 Moyen
d'écoute musicale (Q12)
L'écoute de la musique sur CD ou DVD, est la pratique
la plus répandue avec 80% (67/209) des adolescents interrogés. La
plus part d'entre eux sont filles (88/167) contre 79/167 garçons.
Ensuite, vient l'écoute musicale sur Internet avec 74%
(154/209) des jeunes. La majorité d'entre eux sont des garçons
80/154 contre 74/154 de filles.
S'agissant de l'écoute musicale à la
télévision, 39% (82/209) disent se servir de la
télévision et parmi ceux-ci, 42/82 sont les filles et 40/82 des
garçons.
Et quand il s'agit d'écouter la musique à la radio,
les élèves répondent positif seulement à 24%
(51/209) avec 13% de filles et 11% de garçons
Tableau 11 : Le moyen d'écoute musicale des
jeunes
|
EMT
|
EMR
|
EMI
|
EMC
|
SEXE
|
G
|
40
|
25
|
80
|
79
|
F
|
42
|
26
|
74
|
88
|
AGE
|
12-15 ans
|
35
|
16
|
65
|
63
|
16-20 ans
|
47
|
35
|
89
|
104
|
|
1er C
|
37
|
20
|
77
|
79
|
Niv. Scol.
|
2ème C
|
45
|
31
|
77
|
88
|
|
Favorisé
|
40
|
10
|
62
|
65
|
Niv. de Vie
|
Moyen
|
20
|
16
|
41
|
48
|
|
Défavorisé
|
22
|
25
|
51
|
54
|
Légende:
EMT: Écoute de la musique à la télévision,
EMR : Écoute musicale à la radio, EMI
: Écoute musicale sur Internet, EMC :
Écoute musicale sur CD ou DVD.
6-1-2 Emissions préférées (Q8)
Parmi les émissions qu'ils disent
préférer à la télévision, les
émissions musicales sont les plus citées suivie des feuilletons
et séri es télévisées, les émissions de
sport et enfin les informations.
En effet 83% (174/210) des interviewés disent
préférer les émissions musical es, et la plus part sont
des filles (95/174) de la tranche d'age de 16-20 ans, 98/174 contre 76 /174
pour les 12-15 ans.
Notons aussi que grand nombre d'entre eux sont des jeunes qui
étudient au second cycle. Le statut professionnel des parents qui
détermine le niveau de vie familial est également
représentatif ici. 88% (66/75) des adolescents issus des familles favor
isées affirment écouter et regarder les émissions de
musique. Un peu plus des 3/4 des adolescents de niveau de vie familiale moyen
et de niveau de vie défavorisée, déclarent
préférer les émissions de musiques.
S'agissant des feuilletons et séries
télévisés, 76% (159/210) des adolescents disent les
regarder. La plus part sont des filles (90/159) de la tranche d'âge de 16
-20ans (87/159).
Les émissions de sports et d'informations semblent
être moins suivies par ces jeunes. En effet 142/210 soit 68% d'entre eux
disent les aimer et 67% (140/210) affirment préférer les
émissions d'informations.
Relevons que pour les adolescents de milieu de vie
défavorisé les émissions d'information viennent avant les
émissions sportives.
On remarque aussi que les garçons regard ent les
émissions de sport beaucoup plus que les autres genres
d'émissions.
Dans toutes les catégories énumérées,
les adolescents issus des familles de niveau de vie favorisé occupent
toujours la tête dans les pourcentages.
Tableau 12 : Les émissions
préférées
|
Séries TV.
|
Info.
|
Musique
|
Sport
|
Sexe
|
G
|
69
|
67
|
79
|
84
|
F
|
90
|
73
|
95
|
58
|
Age
|
12-15 ans
|
72
|
65
|
76
|
60
|
16-20 ans
|
87
|
75
|
98
|
82
|
Niv. Scol.
|
1er cycle
|
80
|
71
|
87
|
71
|
2ème cycle
|
79
|
69
|
89
|
71
|
Niv. de
Vie
|
Favorisé
|
60
|
46
|
66
|
51
|
Moyen
|
48
|
44
|
54
|
45
|
Défavorisé
|
51
|
50
|
54
|
46
|
6-1-3 Consommation de la télévision par semaine
(Q7)
Nous avons regrouper les valeurs de la variable
dépendante « fréquence d'écoute
télévisuelle » en trois catégories pour faciliter la
lecture. Dans le questionnaire il y en avaient quatre que sont : jamais, un
peu, souvent, très souvent (tout le temps). La première reste
inchangée, la seconde est présentée sous la valeur «
occasionnellement » et les deux dernières se voient accorder la
valeur « très souvent ».
Alors il nous est donné de constater que 78% (164/210)
disent regarder très
souvent la télévision contre seulement 20% (42/210)
qui affirment regarder
occasionnellement et aucun ne dit jamais regarder la
télévision. Parmi ceux qui disent regarder très souvent la
télévision, les plus n ombreux sont les filles avec 52% des
répondants soit 85/164 ; cependant notons que les garçons sont
aussi de gros consommateurs de télévision.
En fonction de l'âge, on remarque que ce sont les
adolescents de 16 -20 ans qui sont les grands consommateurs de
télévisions avec 89/164 contre 75/164 pour les 12-15 ans.
Le tableau nous permet d'affi rmer que quelque soit le niveau
de vie, les adolescents regardent fréquemment la
télévision. Nous avons donc pour les adolescents de niveau de vie
familiale 80% (65/75), de niveau de vie moyen 71% (45/63) et
défavorisé 75%(54/72)
|
Souvent
|
Occasionel. lement
|
Jamais
|
Sexe
|
G
|
79
|
20
|
00
|
F
|
85
|
22
|
00
|
Age
|
12-15 ans
|
75
|
12
|
00
|
16-20 ans
|
89
|
30
|
00
|
Niveau Scolaire
|
1er cycle
|
82
|
21
|
00
|
2ème cycle
|
85
|
21
|
00
|
Niveau de Vie
|
Favorisé
|
65
|
09
|
00
|
Moyen
|
45
|
17
|
00
|
Défavorisé
|
54
|
16
|
00
|
Tableau 13 : La fréquence de consommation
télévisuelle par semaine
6-1-4 Ecoute en groupe (Q10)
G
|
80
|
13
|
9
|
102
|
F
|
82
|
21
|
5
|
108
|
Total
|
162
|
34
|
14
|
200
|
Tableau 14 : Ecoute musicale en groupe
A l'analyse de ce tableau, il apparaît que quelque soit
le sexe, les adolescents dans leur majorité écoute la musique
seule (162/196) soit 83% contre 17% (34/196) pour l'écoute musicale en
groupe. Par le biais de cette variable, nous avons voul u vérifier si
l'écoute musicale était liée à l'effet de groupe ou
pas. On constate que l'écoute de la musique en groupe semble ne pas
s'appliquer tant chez les filles que les garçons.
6-1-5 Lieux d'achat des cassettes (Q11)
|
Grandes surfaces
|
Disquaires indépendants
|
Vendeur à la sauvette
|
Gravure téléchargement
|
Sexe
|
M
|
10
|
15
|
17
|
30
|
F
|
14
|
16
|
21
|
24
|
Niveau
de vie
familiale
|
Favorisé
|
18
|
05
|
03
|
37
|
Moyen
|
02
|
14
|
13
|
10
|
Défavorisé
|
4
|
12
|
19
|
7
|
Tableau 15 : Lieux d'achat des CD
Il ressort de l'analyse de ce tableau que les adolescents ont
trouvé une nouvelle forme de posséder les disques, c'est la
gravure ou le téléchargement à partir de Internet. Cela
vient préciser nos résultats qui affirment que Internet est l'un
des moyens d' écoute musicale le plus utilisé aujourd'hui par les
adolescents et cela relativement au développement des nouvelles
technologies de l'information et de la communication en Côte d'Ivoire.
En effet 36% (54/147) des répondants disent
télécharger ou graver leur musique à partir de Internet et
sur l'ordinateur. Parmi eux, 68% (37/54) sont issus des famille de niveau de
vie favorisé contre 19% (10/54) pour les moyens et 13% (7/54) pour les
défavorisés.
En outre, 26% des interviewés disent acheter les disques
chez les vendeurs à la sauvette. Notons qu'environ 2/3 d'entre eux sont
issus des familles défavorisées.
Par ailleurs, 21% (31/147) des adolescent achètent
leurs disques chez les disquaires indépendants. Ici relevons que c'est
le moyen d'achat de disques de tous (54/54) les élèves issus de
familles de niveau de vie moyenne.
Enfin seulement 17% (24/147) des répondants disent
acheter les disques dans les grandes surfaces spécialisées. Les
adolescents issus des familles favorisées sont les plus nombreux dans ce
cas avec 75% (18/24) des répondants.
Cette variable nous permet surtout de relever que la consommation
et l'achat des disques de musique afro-américaine est lié au
niveau de vie familiale.
6-1-6 Connexion à des sites de musiques (Q14)
Environ trois quart (72%) des interviewés disent qu'ils
se connectent à des sites de musiques pour écouter leurs morceaux
préférés ; presque la moitié (49%) affirment que
c`est pour les paroles de chansons et 46% disent se connecter pour
découvrir de nouveaux artistes. Ces données viennent encore
préciser nos résultats su r les moyens d'écoute musicale
(voir tableau 11).
On pourrait donc dire que les adolescents qui se connectent
à Internet ne veulent pas rester en marge des NTIC et on pourrait les
appeler des « innovateurs précoces » selon ce que Rogger avait
déjà soulever dans sa théorie des diffusions des
innovations.
Tableau 16 :
Connexion aux sites musicaux
|
rd cycle
|
Découvrir 61 57
|
45 Paroles de
0
|
Voir ou
89
5
|
Age Commune
|
12-15 Cocody
|
les artistes 2
50
|
chansons
32
8
|
écouter les 65
76
|
Y6)126ugon
|
34 60
|
42 21
|
clips
87 54
|
Sexe Nivau
|
Mojole
|
56 27 2
|
34 15 29
|
84 4 78
|
Nous avons évalué la consommation
médiatique par les indicateurs tels que : La fréquence
d'écoute télévisuelle, le type d'émissions
préférées, l'écoute en gr oupe et l'achat des
cassettes ou disques. Plus particulièrement, la consommation de la
musique afro-américaine a été mesurée par le moyen
médiatique d'écoute musicale. Il ressort de nos analyses que les
adolescents interviewés sont de gros consommateur s de
télévision et de musique afro-américaine. Le sexe
influence beaucoup cette variable, car les filles surtout semblent avoir un
penchant pour la musique afro -américaine. La section suivante vient
présenter les résultats de la réception des messages par
les jeunes.
6-2 Analyse de la réception musicale
Dans cette section, nous avons retenu les indicateurs
caractérisant le plus la réception des messages musicaux. Ce sont
notamment :
- Le meilleur vidéoclip
- La meilleure chanson
- L'achat des disques d'artistes afro-américains.
La dernière variable peut être comprise dans le
sens de la consommation, mais également de la réception de la
musique, selon que le facteur soit placé avant ou après
l'écoute. Dans le questionnaire, nous avons demandé aux
adolescents si le fait d'écouter la musique afro-américaine les
amenait à acheter les cassettes ou des disques y correspondant.
L'analyse des résultats nous permet de reconsidérer cet
indicateur comme étant aussi celui d'un facteur
prédéterminant la réception.
6-2-1 Fréquence d'achat de disques (question 9)
Plus de la moitié (54%) des adolescents de notre
étude disent ne jamais acheter les disques. 42% disent le faire
occasionnellement et seulement 4% achètent souvent les disques
après avoir regardé le vidéoclip.
Plus de filles (51/106) que de garçons (44/101) disent
acheter les disques. 52% (45/87) des adolescents qui disent acheter les disques
sont âgés de 12 -15 ans contre 42% des adolescents de 16-20ans.
Ceux qui affirment acheter le plus souvent les disques sont dans la grande
majorité des adolescents issus des familles de niveau de vie
favorisé (7/9)
6-2-2 Meilleur vidéoclip (question 20)
A la question de savoir quel vidéoclip ils
préfèrent, les adolescents ont à plus de 85% (175/202)
cités les vidéoclips afro -américains ; à 10%
(20/202) cité les vidéoclips ivoiriens et 3% (7/210) citent les
vidéoclips français et jamaïcains.
En effet la majorité de ceux qui disent
préférer les vidéoclips afro -américains sont des
filles avec 98/175 soit 56% des répondants (91% de la population
fém inine étudiée). Les garçons quand à eux
préfèrent plus la musique ivoirienne et les autres musiques.
Tableau 17 : La réception de la
musique
|
MV
|
AD
|
V.Am
|
V.Iv
|
Autr.
|
Svt
|
Occ.
|
Jam.
|
Sexe
|
G
|
77
|
15
|
5
|
05
|
39
|
57
|
F
|
98
|
05
|
02
|
04
|
47
|
55
|
Age
|
12-15 ans
|
75
|
05
|
03
|
06
|
39
|
42
|
16-20 ans
|
100
|
10
|
04
|
03
|
47
|
70
|
Niv. Scol.
|
1er C
|
88
|
09
|
04
|
07
|
50
|
46
|
2ème C
|
87
|
06
|
03
|
02
|
36
|
66
|
Niveau
de vie
familial
|
Favorisé
|
65
|
02
|
03
|
07
|
23
|
44
|
Moyen
|
50
|
04
|
04
|
02
|
28
|
32
|
Défavorisé
|
60
|
09
|
00
|
00
|
35
|
36
|
Légende : MV=
meilleur vidéoclip; AD= achat de disques
afro-américains;
V. Am= vidéoclip afro-américain;
V. Iv = Vidéoclip ivoirien ; Autres; En ligne
: Niv. Scol.= Niveau Scolaire.
6-2-3 Chanson Préféré (question 16)
Tableau 18 : Chanson
préférée
Meilleure Chanson
|
|
Chanson afro- américaine
|
Chanson Ivoirienne
|
Autre.
|
Sexe
|
G
|
90
|
08
|
04
|
F
|
103
|
04
|
01
|
Niveau de vie familial
|
Favorisé
|
74
|
00
|
01
|
Moyen
|
60
|
02
|
01
|
Défavorisé
|
59
|
10
|
03
|
Commune habitée
|
Cocody
|
69
|
00
|
00
|
Yopougon
|
66
|
02
|
02
|
Abobo
|
58
|
10
|
03
|
Nous constatons que la plupart des jeunes (193/210) disent
préférer les chansons afro-américaines tandis que 12/210
parlent les chansons ivoiriennes et seulement 5/210 affirment aimer les
chansons françaises et jamaïcaines.
Il ressort de nos résultats que parmi ceux qui
préfèrent les vidéoclips afroaméricains, le filles
sont les plus nombreuses avec 103/196 contre 93/193 pour le garçons.
Notons aussi que les adolescents issus de familles
défavorisés et habitants la commune d'abobo sont les plus
portés vers les chansons ivoirienn es. Il convient de relever
également qu'aucun adolescent de famille favorisée et ceux
habitant Cocody ne disent préférer la musique ivoirienne.
6-3 Analyse selon la construction des valeurs
identitaires des Adolescents
Cinq variables ont servi d'indicateurs pour la construction des
valeurs identitaires, ce sont : l'esprit d'ouverture des familles, l'esprit
patriotique, le
pays de résidence souhaité des adolescents et leur
représentation d'eux mêmes. Nous allons les présenter en
commençant par la dernière.
6-3-1 Représentation d'eux-mêmes (question 23)
A la question de savoir comment l es adolescents se voyaient
en tant que personne ; nous leur avons proposé trois valeurs de
réponses à savoir : enfant, adolescent, jeune adulte. Cette
variable nous a pe rmis de comprendre la psychologie des répondants sur
leur personnalité. Elle a été croisée avec les
variables socioculturelles précédentes. Ainsi il ressort des
observations que la plupart des interviewés se voient comme des
adolescents. Moins d'un quart s e voient comme des adultes.
En effet, 76% ont répondu qu'ils se voient comme des
adolescents (157/207) et ce sont en grande partie les filles (85/157). Certains
adolescents (4 5/207), soit 22% des répondants se perçoivent
comme des jeunes adultes et ce sont les garçons qui arrivent en
tête avec 25/45. Ceux qui se voient comme des enfants arrivent en
dernière position avec 5/207 (3%).
Tableau 19: Représentation
d'eux-mêmes
Variables indépendantes
|
Représentation d'eux-mêmes
|
Enfants
|
Adolescents
|
Adultes
|
Sexe
|
G
|
03
|
72
|
25
|
|
F
|
02
|
85
|
20
|
Age
|
12-15 ans
|
03
|
74
|
11
|
16-20 ans
|
02
|
83
|
34
|
Niveau Scolaire
|
1er C
|
03
|
86
|
15
|
2ème C
|
02
|
71
|
30
|
Niveau de vie
|
Favorisé
|
01
|
59
|
14
|
Moyen
|
02
|
51
|
09
|
Défavorisé
|
02
|
47
|
22
|
Commune
|
Cocody
|
00
|
55
|
13
|
Yopougon
|
03
|
59
|
08
|
Abobo
|
02
|
43
|
24
|
6-3-2 Pays de résidence souhaité (questions 24 et
25)
Pour la question portant sur les pays où les
adolescents souhaiteraient vivre, nous leur avons donné la
possibilité de citer trois pays que nous avons classé en quatre
types : Pays occidentaux riches, pays en voie de développement, pays
asiatique, pays pauvres.
Les résultats obtenus sont assez probants, dans la
mesure où 93% des adolescents aimeraient vivre dans les pays occidentaux
riches dont 53%(101/191) sont des filles. La plus part de ceux-ci sont le
adolescents de la tranche d'âge allant de 16 à 20 ans (106/191
contre 85/106 pour les 12-15ans) et ils étudient pour la majorité
d'entre eux au 1er cycle.
Quelques adolescents (27/207, 13%) souhaitent vivre a dans les
pays en voie de développement. Pour les pays asiatiques
développés, seulement 17/207 soit 8% des répondants
veulent y aller et pour les pays pauvres 4/207 (2%) .
Notons que ces résultats varient beaucoup plus avec la
région d'origine et l'âge.
A la question de savoir pourquoi ils souhaitent vivre dans ces
pays, ils répondent à 52% (102/202) que ce sont des pays
où tout est beau; et à 31% (66/202) que c'est par amour pour ces
pays, pour leur sens de l'organisation et de découvrir de nouvelles
cultures. Pour les deux autres raisons, c'est-à-dire la
vie est plus facile et beaucoup de gens sont riches, le pourcentage est le
même.
Tableau 20 : Pays de résidence
souhaitée
Variables indépendantes
|
Pays de résidence souhaitée
|
Pays occidenta ux riches
|
Pays en
voie de
développe ment
|
Pays asiatique s
|
Pays pauvre s
|
Sexe
|
G
|
90
|
10
|
10
|
02
|
F
|
101
|
17
|
07
|
02
|
Age
|
12-15 ans
|
85
|
12
|
03
|
01
|
|
17-20 ans
|
106
|
15
|
14
|
03
|
Niveau Scolaire
|
1er Cycle
|
100
|
16
|
03
|
01
|
2nd Cycle
|
91
|
11
|
14
|
03
|
Niveau de vie
|
Favorisé
|
68
|
17
|
06
|
01
|
Moyen
|
57
|
03
|
05
|
00
|
Défavorisé
|
66
|
07
|
06
|
03
|
Commune
|
Cocody
|
62
|
16
|
06
|
01
|
Yopougon
|
65
|
03
|
04
|
00
|
Abobo
|
64
|
08
|
07
|
03
|
6-2-4 Esprit patriotique (question 26)
Tableau 21 : Esprit patriotique
Variables indépendantes
|
Esprit patriotique
|
Oui
|
Non
|
Sexe
|
G
|
50
|
51
|
F
|
60
|
47
|
Age
|
12-15 ans
|
43
|
46
|
16-20 ans
|
67
|
52
|
Niveau
|
1er cycle
|
53
|
52
|
Scolaire
|
2ème cycle
|
57
|
46
|
Niveau de vie familial
|
Favorisé
|
29
|
46
|
Moyen
|
31
|
31
|
Défavorisé
|
50
|
21
|
Commune
|
Cocody
|
24
|
45
|
Yopougon
|
41
|
28
|
Abobo
|
45
|
25
|
Les résultats obtenus ici soulignent qu e l'esprit
patriotique varie en fonction du sexe, de l'âge, du niveau de vie et de
la commune habitée.
D'entrée de jeu, en fonction du sexe plus de la
moitié des filles disent être patriotes, alors que chez les
garçons, nous n'avons que juste la moitié. Ainsi quand on leur
demande s'ils ont déjà eu à défendre les
intérêts de leur pays, 52% des adolescents répondent par
l'affirmatif (110/208),
la majorité sont des filles (60/110) ; 48%
répondent négativement (98/208), la plupart sont des
garçons (51/98).
Ensuite en fonction de l'âge, plus de la moitié
des adolescents de 12 -15 ans (46/89) ne sont pas intéressés
à la question du patriotisme ; tandis que leurs aînés, les
16-20 ans sont plus de la moitié (67/119) à déclarer leur
esprit patriotique.
En outre en fonction du niveau de vie familiale, les
adolescents de niveau de vie défavorisé sont les plus nombreux
à affirmer leur patriotisme (50/71), la moitié (31/62) des jeunes
issus du milieu de vie moyen disent être patriotes et seulement 29/75
(39%) des jeunes de niveau de vie favorisé déclarent être
patriotes.
Enfin en fonction de la commune habitée, les
adolescents vivant à Abobo viennent en tête avec 45 / 70 (60%),
ils sont suivis par ceux habitant Yopougon 41/69 (59%) et ceux habitant Cocody
ferment la marche avec 24/69 (35%)
6-2-5 Esprit d'ouverture des familles
Tableau 22 : Esprit d'ouverture des familles
Variables indépendantes
|
Esprit d'ouverture des familles
|
Familles libérales
|
Familles conservatrices
|
Sexe
|
G
|
65
|
29
|
F
|
61
|
36
|
Age
|
12-16 ans
|
58
|
26
|
17-20 ans
|
68
|
39
|
Niveau Scolaire
|
1er cycle
|
66
|
31
|
2ème cycle
|
60
|
34
|
Niveau de
vie familial
|
Favorisé
|
55
|
15
|
Moyen
|
35
|
22
|
Défavorisé
|
36
|
28
|
Au début, nous avions quatre valeurs de réponse
à la variable dépendante «Esprit d'ouverture » :
modernes, libéraux, conservateurs et traditionnels. Nous les avons
regroupé en deux valeurs lors du dépouillement. Ainsi nous avons
les deux premières valeurs qui sont devenus « libéraux
» et les deux dernières « conservateurs ».
A l'analyse des résultats, il ressort que plus de la
moitié (126/191) des adolescents affirment venir des familles ayant un
esprit ouvert. Parmi ces derniers, la majorité sont de la tranche d'age
des 16-20 (68/107), et sont issus pour la plus part (55/126) des familles de
niveau de vie favorisée. Aussi nous constatons que les adolescents
venant des familles défavorisées sont les plus nombreux (28/65,
43%) à dire venir de familles conservatrices. Ceci peut se comprendre
car ces adolescents vivent dans un environnement culturellement moins «
ouvert » que ceux qui viennent de familles favorisées.
11- Synthèse des résultats du focus
group
Les adolescents que nous avons rencontrés en focus
group ont été invités à répondre à
des questions portant sur leurs activités de loisir, et leurs
goûts pour la musique, incluant les raisons pour lesquelles ils disent
préférer tel type de musique ou tel autre. En ce qui concerne
leurs activités de temps libre, nous avons organisé les
réponses qu'ils ont données en quatre catégories
majoritaires, qui sont :
1. L'écoute musicale
2. La Télévision
3. Le Sport
4. Naviguer sur Internet
5. Les jeux et la détente
La première activité de loisir citée par
tous les adolescents (9/9) est l'écoute musicale. Six des neufs (6/9)
ont dit qu'ils aimaient écouter la musique américaine (les
rythmes rap, rnb, zouk) et deux autres (2/9) la musique ivoirienne (DJ Lewis,
DJ TV5, Konty DJ et Espoir 2000 sont les chanteurs cités). Les chanteurs
cités en question sont des spécialistes du coupé
décalé, rythme musical en vogue en Côte d'Ivoire et de
zouglou50. Un adolescent a dit préférer la
musique française plus précisément le rap avec Diam's.
50 Genre musical en vogue en Côte d'Ivoire dans
les années 90
Les élèves qui ont dit écouter la musique
américaine disent la préférer à cause du rythme
musical et à cause du son (par exemple un des adolescents a dit qu'il
aimait Booba a cause des rimes dans sa musique). D'autres (3/6) ont
parlé de l'habillement des artistes, d'autres également ont dit
qu'ils aimaient plutôt leurs belles voix (2/6), et finalement (1/6) le
contenu de leurs chants (par exemple une fille a dit qu'elle
préférait Ne-yo par ce que dans ses chants, il prône le
respect de la femme).
En ce qui concerne la musique ivoirienne, les
élèves ont affirmé l'aimer à cause de la danse
(2/2): c'est le cas ici d'un élève qui a dit qu'il aimait le
chanteur DJ Bombastic à cause de son concept le «bobaraba
»51.
Pour ce qui est de la musique française,
l'élève a affirmé aimer le rap français parce qu'il
chante bien (Sef Yu et Diam's furent cités)
Les résultats obtenus permettent de confirmer que les
adolescents interviewés sont des consommateurs de musique (de musique
américaine en majorité et de musique ivoirienne en
minorité).
Aussi retenons que les messages qu'ils reçoivent des
vidéoclips sont le mode vestimentaire des chanteurs ainsi que le rythme
musical.
En entrevues individuelles, les données obtenues viennent
encore préciser ces résultats.
51 Danse qui consiste à mettre en exhibition
les postérieurs féminines
12- Synthèse des résultats des entrevues
individuelles
Deux entrevues individuelles ont été faites pour
préciser les réponses, l'une étant avec un garçon
de 13 ans et l'autre avec une fille de 16 ans, tous deux étant des
élèves de milieu favorisé, du même milieu scolaire
(le groupe scolaire la farandole) de niveau scolaire différent (le
garçon la 4ème et la fille la 2nde). Les entretiens
ont eu une durée de 45minutes à une heure. Durant chaque
entrevue, les jeunes ont été invités à regarder
deux extraits de vidéoclips : l'un étant celui d'un
vidéoclip afro américain et l'autre étant celui d'un
vidéoclip ivoirien. Pour ce qui est du vidéoclip
américain, ils ont eu à opérer un choix parmi ceux que
nous avions. Le garçon à choisit « Toxic » de Brithney
Spears, quand à la fille elle à préférer «
unfaithful » interprété par Rihanna.
Le questionnaire étant divisé en quatre grandes
parties, nous présenterons le résumé des réponses
obtenues pour chacune de ces parties (En annexe, vous trouverez les
réponses aux questions des entrevues individuelles) .
La première partie concerne les comportements et les
expériences en lien avec la télévision et la musique.
Trois questions principales ont été posées aux deux
élèves afin de savoir ce qu'ils faisaient pendant leurs temps
libres, combien de temps ils consacraient à la télévision
et quels étaient leurs goûts musicaux.
Le jeune garçon a dit qu'il aimait jouer aux jeux
vidéo, regarder la télévision et jouer au basket pendant
ses temps libres, et la fille a dit regarder la télévision,
écouter la musique et se balader.
S'agissant de la télé, elle nous a dit y
consacrer 10 heures par jour en moyenne, et aime regarder la télé
câblée ; ces émissions préférées sont,
les séries télévisées, les vidéoclips, les
films et les émissions sur les stars de musique. Quant au garçon,
il dit consacrer 2 à 3 heures par jour en moyenne à regarder la
télévision ; il aime voir les émissions sur les stars, les
émissions de sport (catch) et de musique et les documentaires.
Leurs goûts musicaux sont respectivement les musiques
afro-américaines (le RnB) pour l'une, et le Rap, le Rock pour
l'autre. Le garçon dit apprécier la musiq ue ivoirienne (rap
ivoirien) avec des artistes comme Garba 50 et Billy -Billy
uniquement à cause des textes, et la fille n'a aucune
préférence pour la musique de son pays, elle les qualifie de
nuls.
La deuxième partie de l'entrevue a porté sur
leurs opini ons des vidéoclips en particulier. La fille dit aimer les
vidéoclips américains car le s artistes ont du style et le son
est très agréable, le décor est beau et à cause de
la danse ; le garçon dit aussi préférer les
vidéoclips américains parce qu'ils sont pleins d'imaginations et
donnent un son agréable.
La troisième partie a porté sur le visionnement
des extraits ; mais avant d'avoir vu les différents clips, nous avons
demandé aux intéressés ce qu'ils pensent des
vidéoclips de leur pays. La fille les traitent de « n'importe quoi
» à l'exception de la musique chrétienne (Constance, O'nel
mala). Quant au garçon, il les qualifie de « pas mal ».
Pour la jeune fille, les vidéoclips afro-américains
nous laissent croire que l'argent est facile, que la vie est facile, et que
tout est beau , tout est parfait... Ce n'est pas vrai .
Après avoir visionné un extrait du
vidéoclip « Toxic » interprété par Brithey
Spears, (dont le texte est en annexe) le jeune garçon ivoirien pense
qu'un vidéoclip américain est plus fictif qu'un vidéoclip
ivoirien. Pour lui en effet, ce vidéoclip américain ne montre que
des choses superficielles, très loin de la réalité ; alors
que le vidéoclip ivoirien dépeint le quotidien et dénonce
les maux de la société. Il a cité à titre d'exemple
le clip
de Billy Billy, qui montre la vie difficile que mènent les
familles pauvres dans les quartiers populaires.
Les jeunes interrogés, qui viennent d'un milieu de vie
favorisé, affirment également que les vidéoclips ivoiriens
en particulier et africains en général ne disposent pas des
mêmes moyens de production que les vidéoclips américains.
Selon les deux élèves, même si les vidéoclips
américains sont très beaux à regarder, les contenus qui y
sont véhiculés n'ont pas toujours une bonne influence pour la
conservation de leur culture (par exemple, l'habillement très osé
des filles).
Ce chapitre a présenté la synthèse des
résultats des entrevues par questionnaire écrit, focus group,
entretiens individuels. Notre très courte période de collecte, le
manque de moyens financiers et la situation sociopolitique de notre pays et
autres ne nous ont pas permis de généraliser la recherche
à une échelle ne serait -ce que régionale, et encore
moins, nationale ; et nous n'aurons pas la prétention de dire que les
résultats obtenus sont valables pour l'ensemble des adolescents
scolarisés ivoiriens.
Le chapitre suivant nous invite maintenant à
répondre à la question de recherche et à
interpréter les résultats obtenus.
CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS
1- Interprétation selon la consommation
médiatique et musicale
La présentation des résultats nous donne de
faire un constat très important qui est le suivant. Les réponses
aux questions de la recherche sont fonction de la commune habitée, de
l'âge, du niveau de vie familial et du sexe. Notons que d'autres
chercheurs tels Konaté Sié (1994)52, Glévarec
Hervé (2004)53, Médard (2005)54 ou encore
Marie Thérèse Abogo (2006)55 l'on déjà
relevée quand ils expliquaient les phénomènes de
consommation et de réception médiatique dan s des recherches
antérieures.
52 Konaté, Sié (1994).
La littérature d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone :
Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Sénégal :
L'impérialisme culturel àtravers la production et la distribution
du livre pour enfants. Ott awa : banque internationale d'information sur les
États francophones.
53 Glévarec, Hervé
(2004), « Quel objet social est la radio pour les adolescents? »
Médiamorphoses, no. 10, 2004, pp.51-56.
54 Médard, Marie Mercedes
(2005). Représentations sociales et ré ception
différenciée selon le sexe de messages de prévention du
sida en Haïti, (mémoire de maîtrise). Université
Laval.
55 Abogo, Marie Thérèse
(2006), La réception par des jeunes camerounais de la musique afro
-américaine, (mémoire de maîtrise). Université
Laval, Québec.
La consommation télévisuelle nous a permis de
voir que les jeunes sont beaucoup attirés par l'image. Nous avons
classé ces consommateurs en deux principaux groupes : les gros
consommateurs et les petits consommateurs ; et l'a ctivité de
consommation médiatique selon le sexe, l'âge, et les variables
socio -économiques.
Ainsi, nous avons constaté dans notre étude que 78%
de la population étudiée pour un total de 164/210 ont dit
regarder très souvent la télévision .
Ils sont donc de grands consommateurs de
télévision, et leurs émissions favorites sont pour les
trois quarts (3/4) des émissions musicales, c'est à dire 70% des
adolescents. Parmi eux, plus de la moitié sont des filles (52%). Cela
vient confirmer notre première hypothèse qui dit que la
consommation des émissions musicales à la
télévision était liée au sexe.
En outre, notons que l'écoute musicale à la
télé est aussi liée au fait qu'aujourd'hui presque tout
les foyers ont le câble et donc ils ont accès aux chaînes
musicales étrangères (MCM, MTV, Hit Parade, etc.). Ils
écoutent surtout les clips étrangers notamment
afro-américains. En effet, 104/205 ont dit écouter les
vidéoclips américains, 12/205 les vidéoclips ivoiriens et
89/205 ont dit écouter les deux types de musique.
Au fait, dans la problématique nous avons
précisé que c'est la forte présence des
télévisions étrangères en Côte d'Ivoire qui
est la conséquence de la recherche du divertissement par le public et de
l'échappement de l'emprise du pouvoir politique su r les médias
locaux. Les feuilletons et les séries télévisées
sont les plus cités après les émissions musicales
(159/210). Parmi eux la tendance est encore aux feuilletons étrangers
notamment latino-américains et non locaux. Ceci peut s'expliquer par le
fa it que les adolescents ont été de plus en plus
influencés par le mode de vie, le style vestimentaire véhiculer
par ces films. Notre travail ne s'est pas axé sur cet aspect mais nous
croyons que cela peut faire l'objet d'une autre étude.
Par ailleurs, selon nos analyses, il ressort que les moyens
d'écoute musical e les
plus utilisés par les adolescents sont les compacts discs
(CD), les Digital Vidéo Discs
(DVD) et Internet; contrairement à d'autres recherches
notamment celle de Marie Thérèse ABOGO qui disait que le moyen
d'écoute musicale le plus utilisé par les adolescents
était la télévision. Ce changement peut se justifier par
le fait qu'aujourd'hui chaque famille dispose d'un lecteur VCD ou DVD et aussi
les CD ne sont pas onéreux car gravés comme les résultats
sur l'achat des disques nous l'on montré.
Pour ce qui est de l'Internet la raison est que de nos jours,
nous assistons à sa vulgarisation. Même à la maison
grâce à un modem (Téléphone fixe, portable, wifi,
bluetooth, etc.), on peut se connecter au réseau.
Ainsi la consommation de la musique est une activité
très répandue chez les jeunes et comme nous l'avons vu, leur
consommation des médias est très liée à
l'écoute musicale. Ceci a déjà été
observé dans une étude sur la réception de la musique a
froaméricaine56 . En réalité,
l'intérêt prononcé des jeunes ivoiriens en particulier et
africains en général pour la musique afro-américaine n'est
pas le fait du hasard. Dans la revue de littérature, nous avons en effet
appris par Martin (en ligne) que les africains ont été
séduits par la musique afro-américaine dès leurs premiers
contacts avec le monde extérieur pendant les périodes
précoloniales. D'autres courants sur les influences musicales
reconnaissent même que l'origine des rythmes musicaux afro et l atino
américains est africaine.
Les rythmes anciens comme la samba et la rumba ont
été remplacés par le R&B et le Rap.
En Côte d'Ivoire, les adolescents aiment plus les
vidéoclips afro -américains que les vidéoclips Ivoiriens.
Cette préférence selon les r ésultats obtenus est fonction
du niveau de vie familiale des adolescents, ce qui vient confirmer notre
troisième hypothèse car en effet plus de la moitié de ceux
qui disent aimer les vidéoclips afro -américains viennent des
familles de niveau de vie favoris é (52/104 contre 29/104 pour les
adolescents de niveau de vie moyen et seulement 23/104 pour les
défavorisés). Et cela pourrait être dû au pouvoir
d'achat qui non seulement leur permet d'acheter
56 Ibid
régulièrement les CD, mais aussi tous ont le
câble à domicile et ne regardent pratiquement pas la
télévision nationale. Ils ont pour la plupart des ordinateurs
portables ou de bureau avec connexion Internet.
Ces résultats sont similaires à ceux obtenus en
focus groupe et en entretien individuel. La majorité ou la
quasi-totalité des adolescents interviewés
préfèrent la musique afro-américaine (06/09) et la
minorité la musique ivoirienne (02/09). Essentiellement les raisons
avancées étaient le style vestimentaire des artistes et leur
rythme musical.
2- Interprétation selon réception de la
musique afro -américaine et l'acculturation des adolescents
Les adolescents pour la plupart regardent les CD et DVD,
suivis de ceux qui disent utiliser Internet pour écouter leur musique
préférée et enfin de ceux qui disent regarder à la
télévision. Pour plus de la moitié des répondants
(167/209), les CD et les DVD sont les plus utilisés pour la musique ; et
la télévision pour la musique également, les feuilletons
et séries étrangers. Notons que ces résultats
diffèrent de ceux ob servés par Marie Thérèse
ABOGO, dans son mémoire, qui dit que les adolescents pour la plus part
écoutent leurs émissions musicales à la radio.
Selon certains chercheurs, les moyens médiatiques tels
la télévision, la radio, le cinéma, la presse
écrite, les livres, la publicité et Internet véhiculent
des idéologies conforment à l'idéal de vie
américaine (Konaté, 1994 ; Mattelar, 2002).
Les résultats obtenus montrent que la présence
des vidéoclips afro-américains est dominante et constitue un mode
d'acculturation des adolescents ivoiriens. L'étude menée par
Konaté (1994, p9) citée par Marie Thérèse ABOGO
(2006 p 86-87) révèle en effet que :
« La domination des produits culturels occidentaux
dans le Tiers -monde est une réalité qu'on peut mesurer sur le
flot des produits que les occidentaux déversent dans les États en
développement et aux modèles véhiculés. Les
Américains occupent les marchés du Tiers-monde parce que ceux-ci
sont souvent `vierges' ; leur pénétration est donc plus
facile.»
Nous comprenons donc pourquoi les jeunes disent pour la
plupart préférer les chanteurs afro-américains. Ils sont
victimes d'une réception très dominante des contenus musicaux
afro-américains. Ce qui nous laisse observer qu'il n'y a aucun
équilibre entre la réception culturelle étrangère
(afro-américaine) et la réception de la culture ivoirienne en
matière musicale.
Les adolescents interviewés ont dit
préférer la culture américaine parce qu'elle
reflète la modernité notamment à travers ses
précisions technologiques, ce qui est tout à fait le contraire
pour la culture ivoirienne. La jeune élève interrogée en
entrevue individuelle à dit que les clips ivoiriens sont nuls, que
c'était du « n'importe quoi » et quand il lui arrivait de les
regarder, elle avait des migraines. Tout cel a pour dire que la culture manque
de précision.
Toutes ces observations viennent confirmer notre
première hypothèse. Ainsi pourrait donc se justifier le fait que
les adolescents ivoiriens parlent souvent des chanteurs afro-américains.
Selon notre étude cette domination se manifeste par la réception
très dominante des contenus musicaux afro -américains, ainsi que
des séries télévisées.
En matière musicale, notons qu'il n'y a pas
d'équilibre entre la réception culturelle étrangère
et la réception de la culture ivoirienne. Pour les adolescents
interrogés, la culture américaine reflète la
modernité, notamment à travers la précision de ses
technologies, ce qui n'est pas le cas pour la culture africaine et ivoirienne
en particulier. Le dépouillement des questionnaires nous
révèle que la quasi-totalité des adolescents désire
vivre en Occident ; ceci confirme le fort attrait de ces contenus culturels
pour ces adolescents.
Comme le signale l'auteur cité plus haut, dans un
contexte d'impérialisme, les peuples dominés adoptent le style de
vie occidentale, leurs manières de penser et d'agir. Ceci contribue
à expliquer le fait que les adolescents disent qu'à la
télévision, ce sont les chansons américaines qu'ils
préfèrent beaucoup plus que les chansons ivoiriennes. Cette
préférence, ils l'expliquent mieux en entrevues individuelles,
quand on leur demande pourquoi ils aiment les vidéoclips
américains, comme en témoigne cette réponse de
l'interviewée:
« les vidéoclips ivoiriens sont nuls, alors que
les vidéoclips américains sont modernes, les images de
qualité, ils ont du style».
En outre, l'analyse des deux vidéoclips, nous a
montré que la réception des clips afro-américains par les
élèves est tellement dominante que les vidéoclips
ivoiriens ne véhiculent que les mêmes messages de vie à
l'occidentale (la vie luxueuse, la consommation des biens, le gaspillage de
l'argent, etc.).
Les entrevues individuelles, nous ont permis de constater que
les filles sont beaucoup plus portées vers les musiques
américaines de type Slow et RnB, qui fait essentiellement allusion
à l'amour. Cependant, les garçons préfèrent le rock
et le rap, à cause de son langage cru et révolutionnaire. Ceci
vient confirmer nos hypothèses 2 et 4 et les constats déjà
effectués par d'autres chercheurs sur la diff érence des
préférences selon le genre.
Aussi relevons que le constat fait par Konaté, voulant
que : « Le récepteur ne consomme pas systématiquement
les produits d'importation ; s'il le fait son comportement peut ne pas en
déduire les effets »57 est vérifié
dans notre étude car les adolescents interrogés affirment que
même si les vidéoclips sont très beaux à regarder et
qu'ils les aiment il n'en demeure pas moins que le contenu des messages
véhiculés et le style vestimentaire (trop osés) ne sont
pas bons.
57 Konaté, Sié (1994).
La littérature d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone
: Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Sénégal :
L'impérialisme culturel à travers la production et la
distribution du livre pour enfants. Ottawa : banque
internationale d'information sur les États francophones, P
12.
Par ailleurs nous insistons sur un fait important dont nous
avons parlé plus haut, à savoir que la réception
médiatique est généralement liée au sexe. Et cela a
déjà été relevé dans des travaux
antérieurs sur la réception : Médard (2005, p36)
écrit à cet effet que : « la réception
médiatique renvoie à des compétences et à des
pratiques culturelles différenciées ; le rituel, l'usage et le
décodage son différents. De même la consommation des
médias varie d'un média à un autre selon les genres. Les
attentes ne s ont pas les mêmes chez les deux sexes ». Les
résultats sur la réception médiatique obtenus, nous donne
de comprendre que les adolescents de chaque sexe sont souvent partagés
dans le travail d'interprétation des messages reçus.
3- Interprétation selon la réception de la
musique afro-américaine et la
construction des valeurs identitaires des
adolescents
Il s'agissait pour nous de voir si le comportement des
adolescents par rapport à leur consommation et leur réception des
médias était fonction de la re présentation psychologique
qu'ils se faisaient d'eux -mêmes. Dans notre étude, la plus part
(76%) des élèves se voient comme des adolescents. Il faut donc
une bonne représentation d'eux - mêmes. Nous nous accordons avec
Marie Thérèse ABOGO pour dire que si la majorité des
élèves se voient comme des adolescents c'est : « en
partie à cause de leur âge, ensuite parce qu'ils constituent une
communauté, conformément à la littérature sur
l'identité culturelle adolescente et la domination des industries
culturelles. »
Egalement, notons que si la grande majorité (93%) des
élèves désirent vivre en occident, c'est parce qu'ils
pensent que dans ces pays, la vie est exactement comme cela leur est
présentée dans les vidéoclips et donc ils ont tendance
à plus ai mé ces pays que le leurs. Aussi, si d'autres
élèves désirent vivre dans des pays asiatiques c'est
à cause de la technologie et des produits électroménagers
qui ont envahit le continent africain et la Côte d'Ivoire en
particulier.
Par ailleurs ce grand amour pour l'oc cident n'exerce pas une
forte influence sur leur esprit patriotique surtout chez les filles dans la
mesure ou plus de la moitié (52%) des élèves affirment
leur patriotisme. Par ces résultats, nous remettons en cause la
thèse des chercheurs tels que Marie Thérèse ABOGO, qui
dans son étude sur la réception des vidéoclips
afro-américain au Cameroun relève qu'en raison de leur plus
grande réception des contenus musicaux afro-américains les filles
n'étaient pas patriotes pour la plus part. CHAPITRE III :
RECOMMANDATIONS
Cette étude que nous avons entrepris est en fait un
paravent, parce qu'implicitement, nous avons voulu interpeller la conscience
des uns et des autres sur l'importance de la sauvegarde de nos valeurs
culturelles, en raison de la diffusion massive des vidéoclips
afro-américain jusqu' à la création d'une émission
type pour ces vidéoclips.
En effet à l'ère de la mondialisation, qui
suppose un échange réciproque entre les différents pays,
échange culturel surtout, nous importons massivement les musiq ues
afro-américains et leurs styles sans toutefois exporter les
nôtres.
Ainsi les élèves dans leur grande
majorité ont affirmé regarder les émissions musicales sur
Internet, les CD et à la télévision, nous suggérons
donc au gouvernement par le biais du ministère de la culture de
créer une plate forme virtuelle sur laquelle les vidéoclips
ivoiriens vont être diffusées. Ceci permettra aux adolescents
ivoiriens de se familiariser avec leur culture mais aussi aux occidentaux de
découvrir la culture musicale ivoirienne.
En outre que les responsables de la Radiodiffusion
Télévision Ivoirienne (RTI), régulent la diffusion des
vidéoclips afro -américains sur les chaînes et que les
producteurs créent des émissions qui vont valoriser la culture
musicale ivoirienne ; c ar les scènes que les adolescents voient
à la télévision s'imprègnent dans leurs
consciences, au point de les marquer et de les amener souvent à
s'identifier à leurs stars préférées.
Par ailleurs des organismes de développement international
peuvent être d 'un
grand apport dans les programmes d'éducation des
adolescents en Côte d'Ivoire. A titre
d'exemple, l'UNESCO, Organisation des Nations Unies pour la
Culture et l'Education, qui prône la protection et la promotion de la
diversité culturelle, peut offrir d e conditions qui permettront de
protéger la culture ivoirienne.
De même d'autres structures locales qui travaillent dans
le domaine culturel telle le CNAC, Centre National des Arts et de la Culture
doivent initier des programmes d'éducation et de sensibilisation des
adolescents qui sont en quête d'identité.
L'Etat à travers les mairies et les conseils devraient
pouvoir construire des centres culturels pour les jeunes, ce qui leur permettra
de se divertir tout en apprenant leur culture. Aussi l'Etat doit assainir les
milieux scolaires, universitaires et la fonction publique afin de donner la
chance à tout le monde de réussir, évitant ainsi de
pousser les jeunes à l'aventure dans les pays occidentaux.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous voulons donc dans un
premier temps rappeler la question principale de la recherche, et par la suite
répondre à cette question en fonction des résultats sans
toutefois manquer de rappeler les méthodes et techniques
utilisées.
Aussi, nous relèverons les limites de notre travail,
donnerons des pistes de recherche et proposerons des recommandations pour
d'autres recherches.
En effet, il s'est agit pour nous en nous intéressant
à la réception par des adolescents scolarisés de la
musique afro -américaine de répondre à une question
principale qui était de vérifier si les adolescents
étaient de grands consommateurs de la musique afro-américaine,
puis de savoir l'impact de cette consommation sur la construction de leur
identité culturelle.
Pour répondre à toutes ces questions, pour
atteindre nos objectifs et donner un caractère scientifique à
notre étude, nous avons exposé la problématique,
élaboré le cadre de théorique de référence,
fait la revue de la littérature et élaboré le cadre
méthodologique, définit nos champs d'investigations,
présenté et interprété les résultats de nos
enquêtes et fait des recommandations.
La problématique nous a permis de donner les raisons du
choix du sujet, de formuler le problème de la recherche, les objectifs
et les hypothèses. Dans le cadre de référence, nous avons
fait ressortir des t héories sur la réception, donné les
différentes formes de musique afro-américaine et défini le
concept d'adolescents.
La revue de la littérature, fut organisée en
différents thèmes et à permis de faire la recension des
écrits pertinents sur notre sujet.
Quand au cadre méthodologique, il a servi de lieu de
description des méthodes et instruments de recherche utilisés
pour la collecte des données. Il présente aussi la population
d'étude, les lieux de l'enquête et l'échantillon.
Après ces différentes étapes, l'administration du
questionnaire et son dépouillement ont permis la présentation des
résultats suivants.
210 élèves au total on été
interrogés dont 108 filles et 102 garçons issus de famille de
niveaux de vie différents à savoir les favorisés (75), les
moyens (63) et les défavorisés (72).
La grande majorité de cette population affirment aimer
les émissions musicales et particulièrement la musique
afro-américaine au détriment de la mu sique ivoirienne. Aussi,
cette étude nous a permis de savoir que plus de la moitié de ceux
-ci sont des filles.
En ce qui concerne le niveau de vie familial e, nous avons
constater que les élèves issus des familles favorisées,
consomment plus la musique afr o-américaine que ceux des familles
moyennes et défavorisées.
Nous nous sommes rendu compte qu'aucun élève
venant des familles de niveau de vie favorisé ne dit
préférer la musique ivoirienne tandis que 14% de ceux issus de
familles défavorisées disent aimer cette musique.
Nous avons également remarqué que le comportement
d'achat des disques suit aussi cette courbe.
La réponse à la question principale de recherche
se module en fonction de plusieurs variables. La grande consommation de la
musique afro -américaine par les élèves est d'une part due
au fait que presque tous les foyers (favorisés, moyens,
défavorisés) disposent du câble (grâce au pirates)
donc les adolescents peuvent regarder les chaînes musicales (MCM, Trace
TV, etc.) et d'autre part au fait du dév eloppement de la technologie et
la vulgarisation de Internet.
Malgré cette grande consommation de la musique afro
-américaine, notons que ces adolescents ont le pouvoir
d'interpréter les messages, et sont donc des récepteurs
sélectifs. Cela peut se vérifier lorsque la fille
interrogée en entrevue individuelle dit : « les
vidéoclips afro-américains nous laissent croire que obtenir de
l'argent est facile, que la vie est facile, et que tout est beau, tout est
parfait...ce n'est pas vraie» . Le garçon appuie en disant
«les vidéoclips américains ne montrent que des choses
superficielles, très loin de la réalité ».
Ces résultats nous donnent de confirmer des
théories énoncées dans la revue de la littérature
c'est-à-dire la théorie de la culture de masse et même de
l'impérialisme culturel qui affirme que la réception musicale des
jeunes n'est pas passive.
Les résultats de notre étude
révèlent que l'écoute musical e en groupe semble ne pas
s'appliquer tant chez les filles que les garçons interrogés.
Cependant la construction des valeurs identitaires de ces adolescents se fait
au sein de leur groupe et la réception de la musique est vraiment
associée à cet effet de groupe. Les adolescents comprennent les
messages dans le même sens.
Il est vrai qu'ils aiment la culture afro-américaine ou
encore occidentale beaucoup plus que celle de leur pays ; ils semblent
cependant être conscients de leur identité c'est - à-dire
des jeunes adolescents vivant en Afrique et aspirant à un lendemain
meilleur.
Leur désir frappant de vivre en occident surtout les
filles ne peut traduire leur manque de patriotisme mais plutôt ils ne
croient pas en leurs chances de réussite dans leur pays. Ceci est une
interpellation aux autorités politiques afin qu'elles oeuvrent à
donner aux jeunes une image positive du pays et à mettre en place une
bonne politique d'insertion sociale pour les jeunes formés.
En somme, à la lumière des résultats
obtenus, nous pouvons dire que nos objectifs ont été atteints.
Dans cette étude nous avons évalué la consommation de la
musique afro-américaine pour voir son impact réel sur la
construction de l'identité culturelle des adolescents scolarisés
; mais aussi d'analyser deux vidéoclips afin de faire ressortir les
thèmes qui y sont développés.
Au titre des hypothèses selon lesquelles :
premièrement, la grande consommation des musique afro-américaines
amènent les adolescents scolarisés ivoiriens à
préférer la culture afro-américaine à celle de leur
pays.
Deuxièmement, la préférence pour le Rap
ou le R&b est fonction du sexe. Troisièmement,
l'intérêt des adolescents scolarisés pour les musiques
afro-américaine varie selon le niveau de vie
Les résultats obtenus confirment donc nos
hypothèses. La plus part des adolescents désirent vivre en
occident et particulièrement aux Etats -Unis d'Amérique. Ils
s'habillent comme les occidentaux, et cherche à s'identifier à
eux. Ces observations viennent confirmer notre première
hypothèse.
A l'issue de nos investigations, il est aussi à
souligner que les filles sont plus portées vers les musiques
«slow» tel le R&b alors que les garçons aiment celles
«hard » comme le Rap.
Les adolescents de familles favorisées sont les plus
grands acheteurs de disques afro-américains et aucun d'eux ne dit
préférer la musique ivoirienne alors que ceux de niveau de vie
défavorisée sont les plus nombreux à dire aimer la musique
ivoirienne. Ainsi notre troisième hypothèse est
vérifiée.
Par ailleurs, de nombreux autres aspects auraient pu
être développés dans cette étude. Notamment la
réception de cette musique par des jeunes en milieu rural et l'analyse
de leurs valeurs identitaires comparées à ceux du milieu
urbain.
Notre désire de traiter ce sujet étant venu du
fait de la grande influence de cette musique sur les adolescents et jeunes de
notre époque et que nous ne sommes pas de ceux-là donc ne
s'intéressant pas à ce genre musical causerait problème ;
car il pourrait y avoir des jugements subjectifs. Comme l'élucide le
chapitre sur la méthodologie, nous croyons que les règles
théoriques et méthodologiques ont été
respectées.
Cette recherche reste quand même limitée car elle
n'a pas permis d'étudier la réception musicale des adolescents
scol arisés vivant en milieu rural, d'établir les rapports qui
pourraient exister entre leur degré de réception des contenus des
clips et les comportements de ces adolescents.
D'autres chercheurs pourraient aborder les thèmes
suivants : La réception à travers les vidéoclips
américains des messages d 'amour chez les jeunes filles, les jeunes
garçons et la réception des messages violents à travers
les vidéoclips afro-américains.
Il serait intéressant d'approfondir les études
sur les raisons et les motivations qui amènent les adolescents ivoiriens
à négliger leur culture au profit des cultures occidentales
notamment en matière musicale.
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questions sécuritaires, et à l'analyse de la jeunesse et des
banlieues :
www.groupeclaris.org.
TABLE DES MATIERES
Dédicace
Remerciement
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE 8
5- Justification du choix du sujet . 10
1-4 Intérêt personnel
1-5 Intérêt scientifique
1-6 Intérêt culturel
6- Identification et formulation du problème
5- Questions de recherche
4- Objectifs de recherche
|
..10
11
... 12
13
.16
....16
|
|
13- Hypothèses
|
|
17
|
6- Cadre théorique de référence
|
17
|
|
|
6-4 L'Ecole de Constance et de Umberto Eco
|
18
|
|
6-1-1 L'Ecole de Constance
|
18
|
|
6-1-2 L'Ecole de Umberto Eco
|
20
|
|
6-5 Les Cultural studies ou études culturels et populaires
|
.. 21
|
|
6-6 Les uses and gratifications
|
.23
|
|
6-4 Le modèle de la diffusion des innovations de Rogers
|
24
|
|
11- Méthodes d'investigation
|
|
. 26
|
7-1 Approche quantitative
|
.28
|
|
7-3 Approche qualitative
|
28
|
|
7-3 Description des instruments des recherches
|
29
|
|
7-3-1 Méthode quantitative : le Questionnaire
|
29
|
|
7-3-3 Méthodes qualitatives : l'Analyse
thématique,
|
|
|
les entretiens individuels et les entretiens en groupe 29
7-3-2-1 L'entretien en groupe 30
7-3-2-2 L'Entretien individuel
7-3-2-3 L'Analyse thématique
12- Articulation du travail
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I: DEFINITION DES CONCEPTS
6- Musique Afro-américaine
1-1 Le Rap
|
.. 30
31
..
33
.. 34
34
.. 35
|
32
|
1-1-1 Historique
|
. 35
|
1-1-2 Caractéristiques
|
. 37
|
1-1-2-1 Rythme
|
37
|
1-1-2-2 Thématique
|
. 38
|
1-9 Le Rhythm`n`blues (R&B)
|
40
|
1-2-1 Historique
|
40
|
1-2-2 Caractéristiques
|
42
|
1-2-2-1 Rythme
|
42
|
1-2-2-2 Thématique
|
.. 42
|
1-3 Les Négro spirituals
|
...42
|
1-4 Les Blues
|
43
|
1-5 Le Jazz
|
43
|
1-6 La Soul
|
44
|
1-7 Le Funk
|
...45
|
1-8 Le Disco
|
46
|
7- Le Concept d'adolescent
|
.47
|
2-3 Quelques définitions actuelles de l'adolescence
|
47
|
2-1-1 Définition de l'OMS
|
...47
|
2-1-2 Définition selon KEATS
|
.47
|
2-4 Caractéristiques de l'adolescent
|
.48
|
2-2-1 Dimension biologique et physiologique
|
48
|
2-2-2 Dimension sociologique
|
49
|
2-2-3 Dimension démographique .....
|
49
|
2-2-4 Dimension psychologique
|
.49
|
2-2-5 Dimension juridique
|
...50
|
3- Notion de Réception .....
|
50
|
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE
|
..51
|
8- Medias de masse et impérialisme culturel
|
...52
|
1-1 La culture de masse
|
53
|
1-2 L'impérialisme culturel
|
54
|
9- Le vidéoclip comme objet de culture
|
57
|
10- La réception médiatique comme mode
d'expression
|
|
|
Chez les adolescents
|
...58
|
3-3 Construction d'une identité culturelle
|
59
|
3-4 La réception liée à l'effet de groupe
|
.61
|
DEUXIEME PARITE : STRATEGIES D'INVESTIGATION
CHAPITRE I : DETERMINATION DU CHAMP D' INVESTIGATION
|
63
64
|
1- Population d'étude
|
64
|
2-Terrain de l'enquête
|
64
|
2-4 Abobo (Lycée Municipal)
|
66
|
2-5 Yopougon (Lycée municipal pierre Gadié 1)
|
..67
|
2-6 Cocody (Groupe scolaire la farandole)
|
68
|
3- Methodes d'échantillonnage ...69
3-6 L'échantillonnage fondé sur le jugement
de l'enquêteur .70
3-7 L'échantillonnage de convenance 71
3-8 L'échantillonnage en « boule de neige »
...71
3-9 L'échantillonnage par itinéraire ou random road
. 71
3-10 L'échantillonnage par quotas ....72
CHAPITRE II : COLLECTE, PLAN D'ANALYSE DE S DONNEES
ET DIFFICULTES RENCONTREES 75
1- Déroulement de la collecte 75
2- Plan d'analyse des données 75
3- Difficultés 76
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS
INTERPRETATION ET PERSPECTIVES 77
CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS . . 78
1- Identification des vidéoclips 78
1-1 Fiche technique du vidéoclip afro-américain
.78
1-2 Fiche technique du vidéoclip ivoirien 78
2- Analyse de « I'm Sprung»
selon la méthode d'analyse de Jost
......79
2-1 Médiation audiovisuelle 79
2-1-1 Le montage du vidéoclip 79
2-1-2 Les sons ......80
2-1-3 La construction des épisodes : Décors,
lieux,
durée des scènes, succession et rythme des plans
80
2-1-4 Aspects relatifs au contenu (histoires- thèmes)
..82
2-2 La médiation performantielle 82
2-2-1 La place du téléspectateur
du point de vue Perceptif ...83
2-2-2 La place du téléspectateur Cognitif 84
2-2-3 La place du téléspectateur Idéologique
84
3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon
la grille d'analyse de Yelle
3-1 Tableau d'analyse du vidéoclip ivoirien
3-3 Interprétation du tableau
4 - Analyse comparative des deux vidéoclips
|
86 .....87 88
|
5- Le Questionnaire écrit
|
92
|
5-1 caractéristiques réelles de l'echantillon
|
92
|
5-2 Présentation du questionnaire
|
98
|
14- Analyse des résultats du questionnaire
écrit
|
101
|
6-1 Analyse selon la consommation médiatique
|
101
|
6-1-1 Moyen d'écoute musicale (Q12)
|
101
|
6-2-2 Emissions préférées (Q8)
|
101
|
6-2-3 Consommation de la télévision par semaine
(Q7).... 103
6-2-4 Ecoute en groupe (Q10) ...104
6-2-5 Lieux d'achat des cassettes (Q11) 105
6-2-6 Connexion à des sites de musiques (Q14) .106
6-3 Analyse de la réception musicale ..108
6-2-6 Fréquence d'achat de disques (Q 9) . 108
6-2-7 Meilleur vidéoclip (Q 20) 109
6-2-8 Chanson Préféré (Q 16) .110
6-3 Analyse selon la construction des valeurs
identitaires des
Adolescents .111
6-3-3 Représentation d'eux-mêmes (Q 23) 111
6-3-4 Pays de résidence souhaité (Q 24 et 25)
112
6-2-3 Esprit patriotique 115
6-2-9 Esprit d'ouverture des familles 117
15- Synthèse des résultats du focus group
.119
16- Synthèse des résultats des entrevues
individuelles 121
CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS 124
1- Interprétation selon la consommation
médiatique
et musicale 124
8- Interprétation selon réception de la
musique
afro-américaine et l'acculturation des
adolescents 127
11- Interprétation selon la réception de la
musique
afro-américaine et la construction des
valeurs identitaires des adolescents 131
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS .132
CONCLUSION .134
BIBLIOGRAPHIE 140
ANNEXES .146
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire écrit
Annexe 2: Tableaux et graphiques
complémentaires
Annexe 3 : Questionnaire du focus group
Annexe 4: Synthèse des résumés du
focus group
Annexe 5 : Schéma des entrevues
individuelles
Annexe 6: Réponses au questionnaire des entrevues
individuelles Annexe 7: Parole du vidéoclip
afro-américain
Annexe 8: Parole du vidéoclip ivoirien
ANNEXE 1
Questionnaire Ecrit
Cher(e) élève! Tu es invité(e)
à répondre à ce questionnaire, dans le cadre d'un travail
de recherche qui constitue une étape de ma formation dans un programme
d'études universitaires de 2e cycle en arts du spectacle (Universi
té Cocody, Abidjan). Le questionnaire est anonyme, et les informations
qui y figurent resteront confidentielles, et seront utilisées uniquement
pour ma recherche. Je te remercie d'avance pour le temps que tu consacreras
à y répondre, estimé à dix minutes environ.
Sylvestre Kouassi KOUAKOU.
I- Les premières questions portent sur ta situation
sociale
1. Es-tu...?
a- de sexe masculin ?
b- de sexe féminin ?
2. Quel âge as-tu?
.........................
3. À quel niveau du secondaire étudies
-tu?
a- premier cycle (précise la classe) .
b- deuxième cycle (précise la classe) .
4. Quelle profession exerce tes parents (ou tuteurs)
?
a- Ton père,
b- Ta mère,
5. Dans quel quartier habites-tu? (Précise le nom
de la rue si possib le)
..................................................................
..............................
II- Tu es maintenant invité à
répondre à des questions concernant ta consommation
médiatique, en particulier en ce qui concerne la
télévision et la musique
7. Combien de fois regardes-tu la
télévision par semaine?
a- Jamais ?
b- un peu (2 à 3 fois par semaine) ?
c- souvent (4 à 5 fois par sem.) ?
d- toujours/tout le temps (6 à 7 fois) ?
8. Quelles émissions regardes-tu le plus à
la télé? (précise le titre et le
nombre d'heures que tu consacres à ce type
d'émission par semaine)
a- feuilletons ?
b- informations ?
c- émissions de musique ?
d- sports ?
e- autres ?
f- tous ?
9. Un vidéoclip t'incite-t-il à acheter
des disques ou à les faire enregistrer ?
a- Souvent ? b- Parfois ?
c- Rarement ? d- Jamais ?
10. Est-ce que tu aimes écouter la musique la
plupart du temps seul ou en
groupe?
Seul ?
En groupe ?
11. Où achètes-tu ou enregistres-tu tes
disques/cassettes le plus souvent?
a- Grandes surfaces spécialisées ?
b- Disquaires indépendants ?
c- Vendeurs à la sauvette ?
d- Autres ?
12. Par quels moyens écoutes-tu ta musique
préférée le plus souvent?
a- Sur Internet ?
b- A la radio ?
c- A la télé / câblée ?
d- Sur k7 audio ?
e- Sur CD ou DVD ?
f- Sur lecteur mp3 ?
13. Combien de fois achètes-tu des
disques/cassettes de musique américaine en moyenne ?
a- Plus de 50 disques par an ?
b- 2 à 3 disques par trimestre ?
c- 1 à 2 disques par mois ?
d- 1 disque par semaine ?
e- je n'achète jamais ?
14. Te connectes- tu souvent sur des sites de
musique?
a- Non jamais ?
b- Oui ? Si oui, pour quoi faire? (Tu peux cocher plus d'une
réponse, le cas échéant)
a- Pour découvrir de nouveaux artistes ?
b- Pour des artistes que je connais déjà ?
c- Pour les paroles de chansons ?
d- Pour voir les vidéoclips ?
e- Pour écouter mes morceaux
préférés ?
III- Je vais maintenant te demander de me donner ton
opinion sur la
musique américaine qui passe à la
télévision, et par la suite sur la musique
ivoirienne.
15. Quel est d'après toi le meilleur chanteur ou
la meilleure chanteuse américaine?
a- Beyoncé Knowles ?
b- Sean Paul ?
c- Usher ?
d- Craig David ?
e- Autres ?,
16. Dans un vidéoclip, qu'est-ce qui te frappe en
premier lieu?
a- l'artiste (le chanteur) ?
b- la chanson (le genre musical, le rythme) ?
c- la mise en scène et le décor ?
d- Autres ?
17. On dit souvent que les vidéoclips
américains ont une meilleure qualité d'images et une mise en
scène plus moderne. Penses -tu que c'est vrai? Si oui, que veut-on dire
par moderne?
......................................................
..........................................
................................................................................................
18. Penses-tu qu'il y a des vidéoclips ivoiriens
qui sont modernes? Ll Oui Li Non
(Donne-moi un exemple de vidéoclip en justifiant ta
réponse.)
19. Si on te demandait de choisir un vidéoclip qui
t'accroche vraiment, ce serait lequel?
.............................................................................................
20. Entre un vidéoclip ivoiriens et un
vidéoclip (noir) américain, que
préfères-tu?
a- Le vidéoclip ivoirien ?
b- Le vidéoclip américain ?
c- Les deux ?
d- Aucune de ces réponses ?
21. Penses-tu que ce qui passe dans la plupart des
vidéoclips est le reflet
de la réalité? Si oui, donne des exemples
de choses vues dans les vidéoclips
qui te semblent refléter la
réalité.
..................................................................................................................
..................................................................................................................
.............................................................................................
..................... ..........................................
IV- Enfin, il s'agira de répondre sur tes valeurs et
ton comportement Individuel
22. Est-ce que tu te vois comme :
a- un enfant ?
b- un adolescent ?
c- un enfant devenu grand ?
d- un jeune adulte ?
23. Est-ce que tu te vois comme quelqu'un ayant un
caractère
a- fort ?
b- violent ?
c- doux ?
d- cachottier ?
e- calme ?
f- nerveux ?
g- agité ?
h- faible ?
24. Si tu devais voyager un jour, dans quel (s) pays
aimerais tu vivre?
, ,
25. Ces pays que tu cites, tu les choisis parce que tu
penses que dans ces pays
a- la vie est plus facile ?
b- tout est beau ?
c- beaucoup de gens sont riches ?
d- autres, précise ?,
26. Est-ce que tu as déjà eu à
défendre les intérêts de ton pays, de ta
patrie (dans une conversation, lors
d'événement, ...etc.)
a- Jamais ?
b- Rarement ?
c- Souvent ?
d- Très souvent ? Si non, peux-tu imaginer que tu
pourrais le faire?
28. Est-ce que tu viens d'une famille où les gens
sont plutôt libéraux ou
conservateurs?
|
|
a- Modernes
|
?
|
b- Conservateurs
|
?
|
c- Traditionnels
|
?
|
d- Libéraux
|
?
|
|
Qu'est-ce qui te permet de dire cela?
..................................................................................................................
..............................................................................
FIN DU QUESTIONNAIRE. MERCI POUR TON AIMABLE
COLLABORATION.
ANNEXE 2
120
100
EMT EMR EMI EMC
80
60
40
20
0
Graphique 11 : Le moyen d'écoute
musicale des jeunes
120
100
80
60
40
20
0
Graphique 12: Les émissions
préférées
Series TV Musique Sport Information
Graphique 14: Ecoute en groupe
Seul
En groupe NR
Graphique 13: Frequence de
consommation télévisuelle pr semaine
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Defavorise
Souvent Occasionnellem ent
Moyen
16-20 ans
1er Cycle
2eme Cycle
Fern in in
Masculin
SEXE
AGE
Niv, Scol,
niv, de Vie
Favorise
12-15 ans
Graphique 15: Lieux d'achat des CD
Niveau de Vie familiale
Ferninin
Masculin
SEXE
Moyen
Favorisé
Defavorise
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Grandes surfaces Disquaires independants Vendeur à la
Sauvette
Gravures ou Telechargement
1er Cycle lame Cycle
Graphique 16: Connexion aux sites musicaux
SEXE
AGE
Niv, Scol,
COMMUNE
Ferninin
Masculin
16-20 ans
12-15 ans
Abobo
Cocody
Yopougon
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Decouvrir les artistes Paroles de chansons Voir ou ecouter les
clips
Graphique 17: La Réception de la
musique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0 SEXE
|
|
AGE
12-15 ans
>
r.
|
|
Niv.
Z 1er C
|
Scol.
|
|
Niveau de
familial
wi al
3 c Moyen sfi 8-
|
vie
|
V.Am V.Iv Autr. Svt Occ. Jam.
120
100
80
60
40
20
0
Graphique 18: Chanson
préférée
SEXE
Commune
Masculin Feminin
Cocody Yopougon Abobo
120
100
80
60
40
20
0
C,Am C,Iv Autres
Graphique 19 Representation d'eux-même en
tant qu'adolescents
100
80
60
40
20
0
2eme Cycle
Abobo
Masculin
Cocody
Feminin
1er Cycle
16-20 ans
12-15 ans
Yopougon
Commune
SEXE
AGE
Niv, Scol,
Fort Faible NR
Graphique 20: Pays de résidence
souhaitée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SEXE
w Masculin m
|
|
AGE
12-15 ans
|
|
Niv,
Scol,
1er Cycle
C) 4 , _
|
|
Niv,
|
de
0_ Moyen cp
|
Vie
|
|
Commune
Yopougon
|
|
Pays occidentaux riches
Pays en voie de developpement
pays asiatiques
Pays pauvres
120
100
80
60
40
20
0
16-20 ans
12-15 ans
AGE
Graphique 21: Esprit patriotique
oui non
Moyen
Defavorise
Abobo
Cocody
Yopougon
Feminin
Masculin
2eme Cycle
1er Cycle
SEXE
Niv, Scol,
Niv de vie familliale
Commune
Favorise
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Graphique 22: Esprit d'ouverture des familles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SEXE
w Masculin
m
|
|
AGE
> 12-15 ans
|
|
Scol
|
Niv,
..Z 2eme
|
|
Niv,
famillial
vie
3E s..' Moyen
CD
|
de
|
|
|
Region
0
co Centre
7,
|
|
|
Familles liberales Familles conservatrice
80
70
60
50
40
30
20
10
0
ANNEXE 3
Questionnaire l'entretien en groupe
Question 1: Qu'est-ce que tu fais généralement
pendant ton temps libre?
Question 2 : Est-ce que tu écoutes beaucoup la musique?
Question 3 : Quels sont les chanteurs que tu aimes le plus?
Question 4 : Pourquoi aimes-tu ces chanteurs?
Question 5 : Peux-tu classer par catégorie et par ordre de
préférence les chanteurs que tu aimes le plus en fonction de
leurs genres musicaux?
ANNEXE 4
SYNTHÈSE DES RÉSUMÉS DU FOCUS
GROUP
Focus group (lundi 15 décembre 2008 de
14h30 à 15h30)
Organisation d'un groupe de Focus au Groupe scolaire la
Farandole
Nombre d'élèves : 9 (1 élève de
5ème, 2 élèves de 4ème, 2
élèves de la 1ère ES58, 2
élèves de 1ère STG59 et 2
élèves de Tle STG)
Nous avons commencé les discussions, par les
présentations et chacun disait d'où il était
originaire.
Question 1: Qu'est-ce que tu fais généralement
pendant ton temps libre? Réponses sur le temps
libre :
Écoute musicale à radio et à la
télévision (4)
Glacier restaurant (3)
Sortie (3)
Football (2)
Salle de jeux (1)
Tennis (1)
Naviguer sur Internet (1)
Cinéma (1)
Question 2 : Est-ce que tu écoutes beaucoup la musique?
Pour ce qui est de l'écoute musicale, tous les 9
élèves ont avoué que c'est une activité qu'ils
pratiquaient presque tous les jours, et nous leur avons demandé sur
quelles chaînes de télévision regardent-ils le plus les
vidéoclips :
Trace TV (musique américaine)
MTV
58 Economie et sociale
59 Sciences Technologie et Gestion
Question 3, 4 et 5 : Quels sont les chanteurs que tu aimes le
plus? Pourquoi aimes-tu ces chanteurs? Peux-tu classer par catégorie et
par ordre de préférence les chanteurs que tu aimes le plus ?
En ce qui concerne la musique afro-américaine, six (6)
personnes ont dit qu'ils écoutaient les rythmes rap, zouk, rnb, rock,
reggae et que leurs artistes préférés étaient :
Beyoncé, Lil Wayne, Rihanna, Booba, Shakira, Usher, 50 Cent.
Pour la musique ivoirienne, deux (2) personnes ont dit qu'ils
écoutaient plus les DJ et le genre Zouglou:
DJ Lewis, Konty DJ, DJ Vetcho, Espoir 2000.
Et en fin, en ce qui concerne la musique française, une
(1) personne a dit qu'elle écoute Sef yu qui fait le rap.
ANNEXE 5
SCHÉMA D'ENTRETIEN DES ENTREVUES
INDIVIDUELLES
Introduction : Bonjour. Je m'appelle KOUAKOU Kouassi
Sylvestre. Et toi comment tu t'appelles? J'aimerais te poser quelques questions
sur ton expérience en matière de musique ivoirienne et
américaine. Les informations que tu me donneras resteront
confidentielles et seront uniquement utilisées pour ma recherche. Sens
-toi à l'aise de répondre. Si tu as des réticences ou des
questions, n'hésite pas à m'interrompre à tout moment.
Nous allons commencer.
1. Comportements--Expériences de la
télévision et de la musique
1.1 Qu'est-ce que tu fais en général pendant ton
temps libre?
1.2 Est-ce que tu regardes la télévision?
1.2.1 Si oui, qu'est-ce que tu regardes
généralement à la télévision?
1.2.2 Regardes-tu plus la télévision nationale
que la télévision câblée? Quelles sont les
chaînes que tu regardes souvent? Quelles sont tes émissions
préférées? Depuis combien de temps regardes-tu ce type
d'émissions?
1.2.3 Combien de temps passes-tu en moyenne devant la
télévision?
1.2.4 As-tu accès à la télévision
chez toi? Où regardes -tu la télévision et avec qui? 1.3
Quels sont tes goûts musicaux, depuis quand tu écoutes ce type de
musique? Est-ce que tes goûts de musique ont évolué dans le
temps?
1.4 Est-ce que tu connais la musique américaine? Si oui,
quel genre de musique de estce que tu connais en particulier?
1.4.1 Quels sont les artistes que tu écoutes le plus?
1.4.2 Est-ce que tu écoutes un chanteur américain
particulier? Est-ce que tes goûts pour la musique américaine ont
évolué avec le temps?
1.5 Est-ce que tu aimes la musique ivoirienne? Si oui quel genre
de musique? 1.5.1 Quels sont tes artistes ivoiriens
préférés?
1.6 Est-ce que tu aimes la danse?
1.6.1 Quel type de danse aimes-tu?
1.6.2 Où vas-tu souvent danser? Et avec qui?
2. Opinions--valeurs sur les
vidéoclips
2.1 Qu'est-ce que tu penses de la musique ivoirienne, en
particulier les vidéoclips?
2.2 Qu'est-ce que tu penses de la musique américaine, en
particulier vidéoclips américains?
2.3. Quelles sont d'après toi les messages qui sont
véhiculés dans la musique américaine?
2.4 Est-ce que la musique américaine a de la valeur pour
toi?
2.5 Quelles sont tes valeurs personnelles? (ex : famille,
patriotisme, travail, amitié, etc) 2.5.1 Comment tu les reflètes
dans la vie quotidienne?
2.5.2 Est-ce que tu penses que ces valeurs ont
évolué ou ont changé avec le temps?
3. Visionnement des extraits (Sentiments
--Émotions)
3.1 As-tu déjà vu un vidéoclip
américain? De qui c'était?
3.2 Qu'est-ce que tu ressens, quand par exemple, tu vois un de
ces vidéoclips américains? Qu'est-ce qui te vient à
l'esprit? Qu'est-ce que ça t'apporte?
3.3 Et quand tu regardes les vidéoclips ivoiriens,
qu'est-ce qui t'accroche vraiment? Que te vient-il à l'esprit?
3.4 Penses-tu qu'il y a une différence entre un
vidéoclip ivoirien et un vidéoclip américain? Si oui,
où se trouve la différence?
3.5 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un
vidéoclip?
3.6 Quel est ton clip préféré? Quelles
sortes d'émotions ressens -tu en visionnant un tel type de
vidéoclip?
4 Connaissances--Savoirs
4.1 Quelles sont les maisons de production de musique
américaine et les producteurs de musique américaine que tu
connais? Et de musique ivoirienne?
4.2 D'après toi, pourquoi est-ce qu'on produit une
musique? Quel genre de musique penses-tu que les producteurs vendent le plus
à travers le monde? Pourquoi?
4.3 D'après toi, par quel moyen penses -tu que la musique
américaine parvient-elle jusqu'ici en Afrique?
4.4 Est-ce que tu peux me dire si cette musique (ces
disques/vidéoclips américains bénéficient d'une
meilleure promotion que ceux des ivoiriens (ou des africains?). En d'autres
termes, penses-tu qu'il y a des techniques qui font qu'ils soient plus
abondants sur le marché que les autres?
4.5 Est-ce que tu penses que les filles ont les mêmes
goûts musicaux que les garçons? Qu'est-ce que tu penses que les
garçons aiment écouter? Et les filles?
4.6 Qu'est-ce que tu sais de la vie en Amérique, sur le
plan social?
Penses-tu que les vidéoclips américains
reflètent cette vie?
4.7 Est-ce que tu penses que les jeunes aiment l'Amérique?
Pourquoi?
Sinon, crois-tu qu'ils préfèrent leur pays (la
Côte d'Ivoire)? Pourquoi?
5- Données socio-démographiques
Nom de l'élève :
Sexe : Age :
Établissement : Niveauscolaire :
ANNEXE 6
Réponses au questionnaire des ENTREVUES
INDIVIDUELLES Mardi 16 décembre 2008 de 11h45
Entrevue N° 1
Comment tu t'appelles?
Réponse : Koffi
Quel age as-tu?
Réponse : 13 ans
Quel est ton niveau scolaire :
Réponse : 4ème
Comportements--Expériences vis-à-vis de la
télévision et de la musique 1.1 Qu'est-ce que tu fais en
général pendant ton temps libre?
Je joue aux jeux vidéo, je regarde la télé,
je joue au basket. 1.2 Est-ce que tu regardes la télévision?
1.2.1 Si oui, qu'est-ce que tu regardes
généralement à la télévision? Documentaires
sur les stars, émission de musique et de sport (catch). 1.2.2
Regardes-tu plus la télévision nationale que la
télévision câblée? Les deux.
Quelles sont les chaînes que tu regardes souvent?
MTV, Trace TV, RTL 9, Action
Quelles sont tes émissions
préférées?
Les séries télé, les vidéoclips.
Depuis combien de temps regardes-tu ce type d'émissions?
Environ 2 ans.
1.2.3 Combien de temps passes-tu en moyenne devant la
télévision? 2 à 3h /jour.
1.2.4 As-tu accès à la télévision
chez toi? Où regardes -tu la télévision et avec
qui?
Oui.
1.3 Quels sont tes goûts musicaux, depuis quand tu
écoutes ce type de
musique?
Rap, Rock.
Est-ce que tes goûts de musique ont évolué
dans le temps?
Oui. J'aimais beaucoup plus le rock avant, et depuis que le rap
est sorti, j'ai commencé à
le préférer.
1.4 Est-ce que tu connais la musique américaine?
Si oui, quel genre de musique est-ce que tu connais en
particulier?
Rap
1.4.1 Quels sont les artistes que tu écoutes le plus?
50 Cent, Lil Wayne.
J'aime beaucoup plus Lil Wayne.
Est-ce que tu l'écoutés particulièrement un
chanteur américain particulier?
Lil Wayne.
1.5 Est-ce que tu aimes la musique ivoirienne? Si oui quel genre
de musique?
Oui, le Rap ivoirien.
1.5.1 Quels sont tes artistes ivoiriens
préférés?
Garba 50, Billy Billy (ce sont des rappeurs qui utilisent l'argot
ivoirien).
1.6 Est-ce que tu aimes la danse?
J'aime regarder les gens danser, mais je ne danse pas.
1.6.1 Quel type de danse aimes-tu? Le Zecktonick
1.6.2 Où vas-tu souvent danser? Et avec qui?
A la maison, au quartier et en boîte avec les ami (e) s
.
Opinions--valeurs sur les vidéoclips
2.1 Qu'est-ce que tu penses de la musique ivoirienne, en
particulier les vidéoclips?
Ils sont intéressants.
2.2 Qu'est-ce que tu penses de la musique américaine, en
particulier vidéoclips américains?
Ils sont super, il y a beaucoup d'imaginations, et il y a une
bonne mise en scène.
2.3. Quelles sont d'après toi les messages qui sont
véhiculés dans la musique américaine?
Je ne sais pas.
2.4 Est-ce que la musique américaine a de la valeur pour
toi?
Oui.
2.5 Quelles sont tes valeurs personnelles? (ex : famille,
patriotisme, travail, amitié, etc.) La famille et le travail.
2.5.1 Comment tu les reflètes dans la vie quotidienne?
Je lis beaucoup.
2.5.2 Est-ce que tu penses que ces valeurs ont
évolué ou ont changé avec le temps? Non.
Visionnement des extraits (Sentiments
--Émotions)
Je t'invite à voir des extraits de musique
américaine. Tu me donneras ton opinion làdessus par la suite.
Extrait de musique américaine (Toxic).
3.1 Est-ce que tu connais ce vidéoclip américain?
Si oui de qui c'est?
Oui, je connais. C'est Brithey Spears.
Est-ce que tu aimes?
Pas du tout à l'exception de la mise en scène (le
clip se déroule dans un avion) .
3.2 Qu'est-ce que tu ressens quand par exemple tu vois un de ces
vidéoclips américains? Qu'est-ce qui te vient à l'esprit?
Qu'est-ce que ça t'apporte?
Je ne ressens rien, seulement ce qui m'accroche se sont les
images et le sons qui sont de qualités.
Extrait de musique africaine (La Jet).
Question : est-ce que tu connais ce vidéoclip?
Oui je connais ce vidéoclip de loin.
Est-ce que tu l'aimes?
Enfin, il est très amusant, donc je l'aime bien.
Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un vidéoclip?
Rien.
3.4.1 Penses-tu qu'il y a une différence entre un
vidéoclip ivoirien et un
vidéoclip américain? Si oui, où se trouve la
différence?
La différence majeure est que dans les vidéoclips
américains les images et les sons sont beaucoup plus modernes alors que
les vidéoclips africains sont très peu élaborés.
Je préfère beaucoup plus les vidéoclips afro
-américains, car il y a de belles voitures, la vie ou encore
l'ambiance.
3.5 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un
vidéoclip?
Les images et le son. Il faut que ce soit sophistiqué.
3.6 Quel est ton clip préféré?
Celui de Lil Wayne : Lollipop.
Quelles émotions ressens-tu tu as vis-à-vis d'un
tel type de vidéoclip?
Il y a de belles voitures, des bonbons, la vie, de belles
couleurs et un bon son. Connaissances--Savoirs
4.1 Quelles sont les maisons de production de musique
américaine, les
producteurs de musique américaine que tu connais?
Aucune.
Et de musique ivoirienne?
Aucune.
4.2 D'après toi, pourquoi est-ce qu'on produit une musique
américaine?
Je pense que c'est pour véhiculer un message
Quel genre de musique penses-tu que les producteurs vendent le
plus à travers le monde? Pourquoi?
La musique afro-américaine et particulièrement le
Rap parce que beaucoup aiment le rap.
4.3 D'après toi, par quel moyen penses -tu que la musique
américaine parvient
le plus jusqu'ici en Afrique?
Je ne sais pas
4.4 Est-ce que tu peux me dire si cette musique (ces
disques/vidéoclips
américains bénéficient d'une meilleure
promotion que ceux des ivoiriens
(ou des africains?).
Oui parce que la plus connue
4.5 Est-ce que tu penses que les filles ont les mêmes
goûts musicaux que les
garçons?
Non
Qu'est-ce que tu penses que les garçons aiment
écouter?
Le rap.
Et les filles?
Elles aiment le Zouk (les chansons qui les touchent, avec l'amour
et tout ça).
4.6 Qu'est-ce que tu sais de la vie en Amérique, sur le
plan social?
1ère puissance mondiale
Penses-tu que les vidéoclips américains
reflètent cette vie?
Non.
4.7 Est-ce que tu penses que les jeunes aiment l'Amérique?
Pourquoi?
Oui. C'est d'abord chez les blancs. La vie paraît plus
facile. Les vidéoclips
influencent beaucoup. Les jolies fringues par exemple : dans les
clips les filles
s'habillent bizarrement, et les filles copient ça ici.
Sinon, crois-tu qu'ils préfèrent leur pays (la
Côte d'Ivoire?) Pourquoi?
Non.
Entrevue N°2
Comment tu t'appelles? Réponse : Traoré Fanta
Quel age as-tu?
Réponse : 16 ans
Quel est ton niveau scolaire : Réponse : 2nde
Comportements--Expériences vis-à-vis de la
télévision et de la musique
1.1 Qu'est-ce que tu fais en général pendant ton
temps libre?
J'écoute la musique ; je me balade.
1.2 Est-ce que tu regardes la télévision?
1.2.1 Si oui, qu'est-ce que tu regardes
généralement à la télévision?
Les émissions de musique (clips) ; les séries
télévisées (Whispere, Camp rock).
1.2.2 Regardes-tu plus la télévision nationale que
la télévision câblée?
La télévision câblée.
Quelles sont les chaînes que tu regardes souvent?
Disney channel, Trace TV, DSTV (chaîne sud -africaine)
Quelles sont tes émissions
préférées?
Emissions de musique et d'information.
Depuis combien de temps regardes-tu ce type
d'émissions?
Environ 3 ans.
1.2.3 Combien de temps passes-tu en moyenne devant la
télévision?
10h /jour.
1.2.4 As-tu accès à la télévision
chez toi?
Oui.
1.3 Quels sont tes goûts musicaux, depuis quand tu
écoutes ce type de musique?
Rnb, Zouk.
Est-ce que tes goûts de musique ont évolué
dans le temps?
Oui.
1.4 Est-ce que tu connais la musique américaine?
Si oui, quel genre de musique est-ce que tu connais en
particulier?
Rnb
1.4.1 Quels sont les artistes que tu écoutes le plus?
Beyoncé, Kely Rowland, Demi Lovato.
1.4.2 Est-ce que tu écoutes particulièrement un
chanteur américain particulier?
Beyoncé Knowledges.
1.5 Est-ce que tu aimes la musique ivoirienne? Si oui quel genre
de musique?
Non, c'est du n'importe quoi hors mis les genres musicaux
religieux .
1.5.1 Quels sont tes artistes ivoiriens
préférés?
Constance, Onel Mala, Maria Adé (ce sont des artistes
chrétiens).
1.6 Est-ce que tu aimes la danse?
Oui.
1.6.1 Quel type de danse aimes-tu?
La danse classique
1.6.2 Où vas-tu souvent danser? Et avec qui?
Devant la télévision et seul.
Opinions--valeurs sur les vidéoclips
2.1 Qu'est-ce que tu penses de la musique ivoirienne, en
particulier les vidéoclips? Il n'y a pas de sérieux, le son est
mauvai s.
2.2 Qu'est-ce que tu penses de la musique américaine, en
particulier vidéoclips américains?
Ils sont merveilleux, il y a bon son, et les artistes ont du
style.
2.3. Quelles sont d'après toi les messages qui sont
véhiculés dans la musique américaine?
Pour donner des conseils et dénoncer les tares
sociales.
2.4 Est-ce que la musique américaine a de la valeur pour
toi?
Bien sûr.
2.5 Quelles sont tes valeurs personnelles? (ex : famille,
patriotisme, travail, amitié, etc.) L'amitié et la famille.
2.5.1 Comment tu les reflètes dans la vie quotidienne?
Je suis joviale, je rire beaucoup.
2.5.2 Est-ce que tu penses que ces valeurs ont
évolué ou ont changé avec le temps? Oui.
Visionnement des extraits (Sentiments
--Émotions)
Je t'invite à voir des extraits de musique
américaine. Tu me donneras ton opinion làdessus par la suite.
Extrait de musique américaine (Unfaithful).
3.1 Est-ce que tu connais ce vidéoclip américain?
Si oui de qui c'est?
Oui, je connais. C'est Rihanna.
Est-ce que tu aimes?
Oui à cause du style de l'artiste.
3.2 Qu'est-ce que tu ressens quand par exemple tu vois un de ces
vidéoclips américains? Qu'est-ce qui te vient à l'esprit?
Qu'est-ce que ça t'apporte?
Je suis contente car il y a de l'ambiance et les personnages
s'habillent très bien et ce qui me vient à l'esprit c'est de
faire comme eux.
Extrait de musique africaine (La Jet).
Question : est-ce que tu connais ce vidéoclip?
Oui je connais.
Est-ce que tu l'aimes?
Non.
3.3 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans ce
vidéoclip?
Rien, mais au contraire j'ai envie de les insulter.
3.4.1 Penses-tu qu'il y a une différence entre un
vidéoclip ivoirien et un vidéoclip américain? Si oui,
où se trouve la différence?
La différence est très grande,
La différence se trouve dans le fait que dans les
vidéoclips américains donnent des conseils alors que ceux des
ivoiriens ne font que du bruit.
3.5 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un
vidéoclip?
Le décor et la danse.
3.6 Quel est ton clip préféré?
Celui de Kadet Luna : Run Show.
Quelles émotions ressens-tu tu as vis-à-vis d'un
tel type de vidéoclip?
Les personnages dansent bien et le rythme de la musique nous
amène à la vivre.
Connaissances--Savoirs
4.1 Quelles sont les maisons de production de musique
américaine, les producteurs de musique américaine que tu
connais?
Musique TV.
Et de musique ivoirienne?
Aucune.
4.2 D'après toi, pourquoi est-ce qu'on produit une musique
américaine? Pour transmettre un message
Quel genre de musique penses-tu que les producteurs vendent le
plus à travers le monde? Pourquoi?
Le Rnb, parce que aimé de tous.
4.3 D'après toi, par quel moyen penses -tu que la musique
américaine parvient le plus jusqu'ici en Afrique?
Je ne sais pas
4.4 Est-ce que tu peux me dire si cette musique (ces
disques/vidéoclips américains bénéficient d'une
meilleure promotion que ceux des ivoiriens (ou des africains?).
Oui parce que la plus connue
4.5 Est-ce que tu penses que les filles ont les mêmes
goûts musicaux que les garçons? Non
Qu'est-ce que tu penses que les garçons aiment
écouter?
Les stars garçons.
Et les filles?
Elles aiment les stars filles.
4.6 Qu'est-ce que tu sais de la vie en Amérique, sur le
plan social?
Les hommes sont riches
Penses-tu que les vidéoclips américains
reflètent cette vie?
Quelques fois.
4.7 Est-ce que tu penses que les jeunes aiment l'Amérique?
Pourquoi?
Oui. C'est à cause du style
Sinon, crois-tu qu'ils préfèrent leur pays (la
Côte d'Ivoire?) Pourquoi?
Non.
ANNEXE 7
Les paroles du vidéoclip afro-américain
« I'm sprung » de T- pain
[Chorus]
I'm Sprung...(I'm sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you I'm Sprung...(I'm Sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you
You Do [7x]
[Chorus]
I'm Sprung...(I'm sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you I'm Sprung...(I'm Sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you
You Do [4x] You
Do [15x]
[Verse 1]
She got me doin da dishes
Anythang she want for some kisses
I'm cookin for her when she gets hungry All she do is
actin like she want me
She cuttin off all my homies
Even all my other ronnies
She ain't even my main lady
See I been thinking 'bout it lately Man she really
don't deserve me All she wanna do is hurt me
So I gotta get away from her... But now I'm leaving
quickly
Before she come and try to get me... And I'm takin
everythang with me... Well it all come down to her...
[Chorus]
I'm Sprung...(I'm sprung) Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you I'm Sprung...(I'm Sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you
You Do [4x] You
Do [15x]
[Verse 2]
So we went our separate ways... It's been a couple of
days...
But now I'm doin what I want to
With nobody tellin me what I'm gone do
And I'm feeling so free...
With nobody but me...
Now I can handle all my business All my fellas can I get
a witness But I'm feelin kinda lonely
On top of that I'm kinda horny And I gotta get back to
her... Now I'm leavin quickly...
Before she come and try to get me... And I'm takin
everythang with me... Well it all come down to her...
[Chorus]
I'm Sprung...(I'm sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain 't been I'm
tellin you
I'm Sprung...(I'm Sprung)
Dawg She Got Me...
Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm
tellin you
You Do [4x] You
Do [15x]
ANNEXE 8
Parole de chanson Jean-Jacques Kouamé «
scénario actes 2 »
Entre le rêve et la réalité, il n'y a que le
travaille bien fait qui paye. Totorino le colon,
mon chère même la viande de phacochère est
chère,
August solo rend toi chère.
Yehe yeho ho ho Jean-Jacques Kouamé.
Alors Jean-Jacques, parait-il que vous battez tous les record en
ce moment! Et comment ? Ça ne fait que commencer !
Il a battu le record avec son scénario.
Aller fais ton scénario, fais ton, fais ton
scénario, fais pour toi ; fais ton scénario, fais ton
scénario souha ! On y va,
Refrain: Yehe yeho ho ho
Jean-Jacques Kouamé
Il a battu le record avec son scénario.
Aller fait ton scénario, fais ton scénario, fais
ton scénario, fais pour toi ; fais ton scénario souha !aller
Marieme Touré.
Au secours c'est valeur ;
Yannick Aka,
Au secours c'est valeur,
Stéphane Doukouré,
Au secours c'est valeur un, c'est valeur deux, c'est valeur
trois, c'est valeur quatre, c'est valeur ;
aller valorisé,à valorisé, à
valorisé, à valorisé, à valorisé, à
valorisé, à valorisé, à valorisé.
Maman Oka, Serge Touhali, Dahouda Fra ya, Robert Brazza,
François Konian , Kader Jiré, Ali Koné, Amour Divin,
Sandrine Kouamé, Adzoli Kouamé le père fondateur, De
Bordeaux Likoufa attaqué.
Yé man titi passé yayé hé hé,
yé mannan titi passé ;
ya bana kôkô non non,yé bana kôkô
titi passé,
ya bana kôkô non non, yé bana kôkô
titi passé.
Gâté le coin ti mano a léguélaman
kiriman kélékéssé,
A gâté le coin ti mano a léguélaman
gatiman kélékéssé kini moi ça ; aller
kélékéssé coupé la bas ;
aller kélékéssé kiri wassa aller
kélékéssé a bouger la bas hé tchouuuu !
Maintenant position de tir tout le monde hein.
Aller zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou,
aller zoulou nayo ;
on s'abaisse,on s'abaisse,
on se lève vouhoum hé, on s'abaisse, on
s'abaisse,
on se lève vouhoum ,aller zoulou, zoulou, zoulou, zoulou,
zoulou, zoulou, zoulou nayo, zoulou nayé, zoulou, zoulou, zoulou,
zoulou, zoulou nayo, s
ibadeba, sibadeba, sibadeba hé sibadeba zoulou nayo hein
!
à léguélaman, léguélaman,
léguélaman hé léguélaman zoulou nayo.
Village SOS d'Abobo, je vous aime.
Aller décalé coup, à décalé
coup, à décalé coup, à décalé coup,
à décalé coup, à décalé coup,
à décalé coup, à décalé coup,
yé on s'abaisse souha hein on décolle vrouhoum,
on s'abaisse souha hein
on décolle vrouhoum hé,
on s'abaisse souha hé on décolle vrouhoum aya
yaye.
Jean Bedel Baï aller zoulou.
Jean-jacques presse DTB à Ouagua aller zoulou, à
zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou,
à zoulou, à zoulou, à zoulou.
Aller zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou,
à zoulou, à zo ulou, à zoulou, à zoulou ;
Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman.
Tonton Bouba.
Aller bouger loukaï, à bouger loukaï, à
bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï,
à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger
loukaï, à bouger l oukaï, à bouger loukaï.
Léon Sochaux ; Joël Kouassi ;Chinoa Yankeu ;Paul Adon
;Kenzo ;Al Mustapha ;Franck Versus ;Dakota.
Ana ké na moha nan yo obolanga ah ah ah Thierry De fris
; il ne s'agit pas seulement de faire le boucan, Jean-Jacques Kouamé
t'invite à réfléchir mon ami, on n'à qu'à
travailler ;
Aller lékilé moha nan kéna souman,
aller linan wé aller tétimonan Konan sa ta ha
il le sagit ici dé nou mêcé man téti
wohou woho moi qui sous le mohanan ne ké la wana bissa
éyouwé ,
mohanan nous bah yé yé yé à
géto kiri mohanan divaya che nous ho,
sama bou na ma kina gnèzè ha yé ba nakou
nayé touman yo koulou watima gnain ta bosso yo aller yékoli bassa
yéta Moussa laissé ,
yébisanga ça ment pas.
Hé hi vraiment ça ment pas dêh, ça la
hé ça ment pas, yébissa vraiment ça ment pas
dêh wallaboussa.
Aller essayer, balancer, mouler ; aller manman ;aller essayer,
balancer, mouler ; a manman.
Refrain: Yehe yeho ho ho Jean-Jacques
Kouamé Il a battu le record avec son scénario. (Bis)
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