UNIVERSITÉ QUISQUÉYA (UNIQ)
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET
ADMINISTRATIVES (FSEA)
RÉGIMES DE CHANGE ET CROISSANCE
ÉCONOMIQUE :
UNE ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE HAÏTI ET LA
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (1970 - 2004)
MÉMOIRE PRESENTE PAR : Richard CASIMIR
EN VUE DE L'OBTENTION DU GRADE DE MAÎTRE EN SCIENCES
ÉCONOMIQUES
OPTION : MONNAIE/FINANCE
SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR JOVIS W. BELLOT
JANVIER 2006
REMERCIEMENTS
Ce travail est réalisé grâce à
l'apport de nombreuses personnalités que je désire remercier pour
leurs contributions. Mes remerciements vont à l'endroit des professeurs
Narcisse FIEVRE, Frantz PIARD, Patrice BORDA, Alois KASSANDA KANYINDA, Paul
Martel ROY et Gérard TCHOUASSI pour leurs commentaires et suggestions.
De même, j'adresse des remerciements au professeur Jean-Baptiste ANTENORD
de m'avoir appris comment estimer les parties manquantes de mes séries.
Ensuite, je remercie le professeur Jovis Wolfe BELLOT d'avoir accepté de
diriger cette étude. Enfin, je remercie mon épouse, Paschhur
SAINT-FORT CASIMIR pour son encouragement et son support.
RESUME
Cette étude analyse la relation existant entre les
différents régimes de change adoptés en Haïti et en
République Dominicaine pour la période 1970 - 2004. Pour mener
cette étude nous avons formulé deux hypothèses :
· Le régime de change a influencé le niveau
de la croissance économique en Haïti et en République
Dominicaine au cours de la période 1970-2004.
· Le change fixe a davantage favorisé la
croissance que le change flottant.
Inspiré d'un travail similaire mené par RIZZO
Jean-Marc (1998) pour l'Amérique Latine, la Méditerranée
et l'Asie du Sud-est, nous avons utilisé son modèle
économétrique adapté à la réalité des
deux économies sous étude pour vérifier nos
hypothèses. Ce modèle met en relation le logarithme du PIB, les
différents arrangements de taux de change adoptés par ces pays et
les différentes variables considérées comme les canaux de
transmission de la croissance économique.
Les régressions 5.1 et 5.2 indiquent que, dans le cas
d'Haïti, le régime de taux de change fixe est associé
à une croissance économique forte. L'augmentation du PIB
assimilée au régime de change fixe oscille autour 7% contre une
baisse symétrique pour le régime de change flexible. Selon les
modèles 10.1 et 10.2, l'accroissement du PIB dû au régime
de change flexible avoisine 14%, contre une baisse du même ordre pour le
régime de change fixe. Ce résultat implique que la
République Dominicaine a su profiter davantage du flottant de sa monnaie
qu'Haïti.
Ainsi, l'étude aboutit à la conclusion que le
régime de change influence le niveau de la croissance en Haïti et
en République Dominicaine. Quant à la seconde hypothèse,
elle est vérifiée dans le cas d'Haïti et non pour la
République Dominicaine. Cela s'explique par le fait que la
République Dominicaine est beaucoup plus compétitive que
Haïti. Les autorités dominicaines ont appliqué des
politiques susceptibles d'attirer des capitaux étrangers et être
plus compétitif par rapport à Haïti dans certains domaines.
TABLE DES MATIERES
PAGES
Remerciements
i
Résumé
ii
Liste des tableaux
vii
Listes des sigles et abréviations
x
1 - Introduction
1
1.1 - Problématique
3
1.2- Objectif du travail
4
1.3 - Hypothèses de travail
4
1.3.1 - Hypothèse principale
4
1.3.2 - Hypothèse secondaire
4
1.4 - Développement des
hypothèses
4
1.5 - Importance et apport de l'étude
5
1.6 - Méthodologie et organisation de
l'étude
6
Chapitre
7
Régimes de change et croissance
économique : littératures théorique et empirique
7
1.1- Evolution du système monétaire
international
8
1.2 - Analyse théorique sur la relation
entre régimes de change et croissance économique
10
1.2.1 - Efficacité des politiques
macroéconomiques
13
1.2.1.1 - Efficacité des politiques
macroéconomiques en régime de change fixe
13
1.2.1.2 - Efficacité des politiques
macroéconomiques en régime de change flottant
15
1.2.1.3 - Cadre d'analyse macroéconomique
des années 70
16
1.2.2 - Objectifs de politique économique,
nature des chocs et choix d'un régime de change
18
1.3 - Analyse empirique sur la relation entre
régimes de change et croissance économique
21
Chapitre
33
Analyse de l'environnement
macroéconomique
33
2.1 - Cas d'haïti
33
2.1.1- Analyse de la politique monétaire
d'haïti
35
2.1.2 - Comportement de l'économie
haïtienne pendant le régime de change fixe
38
2.1.3 - Analyse de la situation
macroéconomique pendant le régime de change flexible
41
2 .2 - Cas de la République
Dominicaine
44
2.2.1 - Environnement macroéconomique
dominicain pendant les régimes de change fixe et flexible
45
2.3 - Comparaison de la situation
macroéconomique d'Haïti et de la République Dominicaine sous
les régimes de change fixe et flottant
46
2.4 -Coopération et échanges
commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine
46
2.4.1 - La coopération
46
2.4.2 - Les échanges commerciaux
46
Chapitre
46
Le modèle de référence et les
données
46
3.1 - Le modèle de
référence
46
3.1.1 - Justification du choix du modèle et
de la méthode d'estimation
46
3.2 - Les équations du modèle
à estimer et l'explication sur les variables
46
3.2.1 - Les équations du modèle
46
3.2.1.1 - Equations à estimer dans le cas
d'Haïti
46
3.2.1.2 - Equations à estimer dans le cas de
la République Dominicaine
46
3.2.2 - Explications des variables du
modèle
46
3.3 - Les données et leurs sources
46
Chapitre
46
Présentation et analyse des
résultats
46
4.1 - Présentation des résultats des
test de stationnarité des variables du modèle
46
4.1.1 - Cas d'Haïti
46
4.1.2 - Cas de la République Dominicaine
46
4.2 - Présentation des résultats des
différentes régressions
46
4.2.1 -Cas d'Haïti
46
4.2.2 - Cas de la République Dominicaine
46
4.3 - Synthèse et comparaison des
résultats
46
4.4- Test de stabilité des
modèles
46
Conclusion
46
Références bibliographiques
46
Annexes
46
Annexe 1
46
1 - Quelques résultats empiriques
46
1 - Résultats des régressions de
rizzo
46
2 - Résultats de deux des régressions
de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et Jean-François Perrault
46
Annexe 2
46
1 - Résultats des tests de
stationnarité pour les données haïtiennes
46
2 - Résultats des tests de
stationnarité pour les données dominicaines
46
Annexe 2
46
Résultats des différentes
régressions
46
1 - Cas d'Haïti
46
2 - Cas de la République Dominicaine
46
Annexe 3
46
Test d'autocorrélation des
résidus
46
1 - Les données macroéconomiques
46
2 - Les régimes de taux de change
46
3 - Les graphes
46
LISTE DES GRAPHES
Figure 1: Evolution conjointe du taux de croissance
du PIB en Haïti (GH) et du taux de change
34
Figure 2 : Evolution du PIB réel
haïtien entre 1970 et 1980
38
Figure 3: Evolution du PIB réel entre 1980
et 1990
39
Figure 4 : Evolution du PIB réel
haïtien entre 1991 et 2004
41
Figure 5 : Évolution du taux de croissance
du PIB en Rép. Dom (GD) et du taux de change nominal
46
Figure 6 : Taux de croissance de
l'économie D'Haïti et de la République
46
Figure 7 : Evolution de l'épargne nationale,
des investissements internes et du compte des transactions courantes en
Haïti (1970 -1995)
46
Figure 8 : Test de stabilité du
modèle 5.1...........................................................51
Figure 9 : Test de stabilité du modèle 5.2
46
Figure 10 : Test de stabilité du
modèle 10.1........................................................51
Figure
11 : Test de stabilité du modèle 10.2
46
Figure 12 : Evolution conjointe de l'IPC et du
taux de change nominal en Haiti
46
Figure 13: Evolution de l'IDE en Haiti
46
Figure 14: Evolution de la masse monétaire
en Haïti
46
Figure 15 : Evolution de réserves
internationales haïtiennes
46
Figure 16: Evolution conjointe de l'IPC et du taux
de change nominal dominicains
46
Figure 17: Evolution de l'IDE en Rép.
Dom.
46
Figure 18: Evolution de la masse monétaire
dominicaine
46
Figure 19: Evolution des reserves internationals
dominicaines
46
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Synthèse de quelques
travaux empiriques effectués sur la relation entre régime de
change et croissance économique
30
Table 2 : Coefficients de corrélation
entre le taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et le taux de change
nominal (TCN)
34
Table 3 : Coefficients de corrélation
entre le taux de croissance du PIB en Rep. Dom (GD) et le taux de change
nominal
46
Table 4 : Croissance du PIB réel, taux
d'investissement, taux de croissance du commerce extérieur et taux de
croissance des dépenses gouvernementales moyens selon le pays et le
régime de change (1970 -2004)
46
Table 5 : Balance commerciale dominicaine avec
Haïti
46
Table 6 : Résultats des tests de
stationnarité des variables du modèle dans le cadre
d'Haïti
46
Table 7 : Résultats des tests de
stationnarité des variables du modèle dans le cadre de la
République Dominicaine
46
Table 8: Sens et significativité des
paramètres associés aux variables par équation selon le
pays
46
Table 9: La croissance du PIB par tête :
bilan des régressions par régions avec deux modalités de
régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc)
46
Table 10: La croissance du PIB par tête :
bilan des régressions par régions avec trois modalités de
régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc)
46
Table 11 : Résultats de deux des
régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et
Jean-François Perrault
46
Table 12 : Test de stationnarité pour
le logarithme du PIB haïtien (LY) en différence première
sans constante ni tendance
46
Table 13 : tests de stationnarité pour
le taux de croissance du commerce extérieur haïtien (TCOME) en
niveau sans constante ni tendance
46
Table 14 : Test de stationnarité pour le
taux d'investissement (TINV) haïtien en différence première
sans constante ni tendance
46
Table 15 M : Tests de stationnarité
pour le taux de croissance de la consommation publique haïtienne (TCPUB en
différence première sans constante ni tendance
46
Table 16 : Tests de stationnarité pour les
termes de l'échange haïtiens en différence première,
sans constante ni tendance
46
Table 17 : T est de stationnarité pour le
logarithme du PIB (LY) dominicain en niveau avec constante
46
Table 18 : Test de stationnarité pour
le taux de croissance du commerce extérieur (TCOME) dominicain en niveau
sans constante ni tendance
46
Table 19 : Tests de stationnarité pour
le taux d'investissement (LTINV) dominicain en différence
première sans constante ni tendance
46
Table 20 : Tests de stationnarité pour
taux de croissance de la consommation publique (TCPUB) dominicaine en niveau
avec constante
46
Table 21: Test de stationnarité pour les
termes de l'échange dominicain en niveau sans constante ni tendance
46
Table 22: Résultats de la régression
1 (EQ.1)
46
Table 23 : Résultats de la
régression 2 (EQ.2)
46
Table 24: Résultats de la régression
3 (EQ.3)
46
Table 25 : Résultats de la régression
4 (EQ.4)
46
Table 26 : Résultats de la
régression 5.1 (EQ.5.1)
46
Table 27: Résultats de la régression
5.2 (EQ.5.2)
46
Table 28 : Résultats de la régression
6 (EQ.6)
46
Table 29 : Résultats de la régression
7 (EQ.7)
46
Table 30: Résultats de la régression
8 (EQ .8)
46
Table 31 : Résultats de la
régression 9 (EQ. 9)
46
Table 32 : Résultats de la
régression 10.1 (EQ.10.1)
46
Table 33 : Résultats de la régression
10.2 (EQ.10.2)
46
Table 34 : Corrélogramme des résidus
de la régression 2
46
Table 35 : Corrélogramme des résidus
de la régression 3
46
Table 36: Corrélogramme des résidus
de la régression 4
46
Table 37 :Corrélogramme des résidus
de la régression 5.1
46
Table 38 : Corrélogramme des résidus
de la régression 5.2
46
Table 39: Corrélogramme des résidus
de la régression 6
46
Table 40 :Corrélogramme des residus de la
régression 7
46
Table 41: Corrélogramme des résidus
de la régression 8
46
Table 42 :Corrélogramme des résidus
de la régression 9
46
Table 43 : Corrélogramme des résidus
de la régression 10.1
46
Table 44 : Corrélogramme des résidus
de la régression 10.2
46
Table 45 : Données macroéconomiques
pour Haïti
46
Table 46: Données macroéconomiques de
la République Dominicaine
46
Table 47: Régimes de change pratiqués
par les pays latino-américains 1985-2002
46
LISTES DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
§ ACP : Afrique - Caraïbe - Pacifique
§ BRH : Banque de la République d'Haïti
§ CEDOPEX : Centre Dominicain de Promotion des
Exportations
§ DLY : Variation du produit intérieur brut en
logarithme
§ DLTINV : Variation du taux d'investissement en
logarithme
§ DTE : Variation des termes de l'échange
§ DTINV : Variation du taux d'investissement
§ DUM : Variable muette destinée à capter
l'influence du régime du président Balaguer sur la croissance
économique en République Dominicaine.
§ DW : Durbin-Watson
§ EMBARGO : Variable muette destinée à
capter l'impact de l'embargo commercial imposé à Haïti
de 1991 à 1994 sur la croissance économique.
§ FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
(Investissement)
§ FED : Fonds Européen pour le
Développement
§ FLACSO : Facultad Latino Americana de Ciencias
Sociales
§ FLEX : Variable Proxy du régime de change
flexible
§ FIXE : Variable Proxy du régime de change
fixe
§ FMI : Fonds Monétaire International
§ FNUP : Fonds des Nations Unies pour la Population
§ GATT : Accord général sur le tarif et le
commerce
§ G-7 : Groupe des sept pays les plus
industrialisés
§ G-20 : Groupe des vingt pays les plus
industrialisés
§ GD : Taux de croissance de la République
Dominicaine
§ GH : Taux de croissance de la République
d'Haïti
§ IDE : Investissement Direct Etranger
§ INESA : INTER ENTREPRISE Services Associés
§ IHSI : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique
§ IPC : Indice des Prix à la Consommation
§ LPIB : Produit Intérieur Brut en logarithme
§ M1 : Monnaie en circulation + dépôts
à vue
§ MERCOSUR : Marché commun du cône Sud
§ PECOs : Pays d'Europe Centrale et Orientale
§ PNUD : Programme de Nations-Unies pour le
Développement
§ PIB : Produit Intérieur Brut
§ PURE : Plan d'Urgence de Réhabilitation
Economique
§ RESAL : Réseau Européen de
Sécurité Alimentaire
§ SME : Système Monétaire
Européen
§ TCPUB : Taux de Croissance de la Consommation
Publique
§ TCN : Taux de Change Nominal
§ TCOME : Taux de croissance du commerce
extérieur
§ TE : Termes de l'Echange
§ U : Terme d'erreur intégré dans le
modèle pour tenir compte de toutes les autres variables non
intégrées dans le modèle
§ UE : Union Européenne
§ VAR : Vecteur Auto-Régressif
§ ZMO : Zone Monétaire Optimale
1 - INTRODUCTION
L'existence des économies ouvertes pose le
problème de la conversion des unités monétaires entre
différents pays. Cette convertibilité intervient suite aux
transactions commerciales et/ou financières entre agents
économiques résidents et non résidents. Le système
monétaire international offre un cadre regroupant un ensemble de
règles qui facilitent et rendent compatibles les différents
systèmes monétaires nationaux, en vue d'atteindre la
stabilité intérieure et d'élever le niveau de vie de
chaque pays. Pour y parvenir, les accords internationaux de paiement doivent
promouvoir le commerce et les investissements sur le plan mondial, tout en
évitant de recourir à des mesures préjudiciables à
la prospérité nationale et internationale.
Ce schéma permet aux États de définir
leurs propres régimes de change à travers leur politique
économique. Dans ce contexte, la politique de change de chaque pays
devrait favoriser un système dont les objectifs et finalités sont
de parvenir plus rapidement à une croissance stable et soutenue. Se
référant à ce principe, Lahrèche-Revil (1999)
avance que le régime de change affecte la stabilité et la
compétitivité de l'économie des Etats.
Les échanges commerciaux et les flux de capitaux
internationaux sont généralement handicapés par les
règlementations, les pratiques restrictives incluant notamment les
coûts de transaction élevés et les taxes. Ces
échanges sont enfin entravés par tout climat d'incertitude.
Ainsi, les accords monétaires internationaux ont-ils pour objet de
faciliter l'élimination d'inutiles contraintes sur les mouvements de
biens et des capitaux et de favoriser un fonctionnement des marchés
propre à inspirer confiance aux agents menant des opérations
transfrontalières.
En effet, la question du choix du régime de change
approprié pour les pays à marché émergent suscite
un grand intérêt en économie. Cet intérêt a
été ravivé par les crises économiques qui ont
ébranlé ces pays depuis quelques années (notamment le
Mexique, les pays de l'Asie du Sud-Est, la Russie et le Brésil) et dont
l'une des causes est l'adoption d'un régime de change insoutenable. Le
caractère adéquat des régimes de change est d'ailleurs
l'un des principaux sujets de discussion au sein des instances internationales,
comme le Fonds monétaire international (FMI), le G7 et le G20. L'une des
questions débattues repose sur l'idée selon laquelle, dans un
monde où la mobilité internationale du capital est de plus en
plus importante, les seuls régimes de change viables sont les
régimes extrêmes (c'est-à-dire les régimes de
changes fixes très rigides, comme les caisses d'émission ou les
unions monétaires, et les régimes de changes flottants).
Les économistes s'interrogent sur la pertinence de
chacun de ces régimes de taux de change dans la mise en place d'une
croissance économique soutenue. Selon les circonstances et
l'expérience acquise, les réponses et les explications du choix
d'un type d'arrangement de change peuvent varier. Le plus frappant est
l'alternance dans les préférences entre cours de change fixe et
flottant justifiée par les atouts et les désavantages
révélés par leur mise en oeuvre. La fixation trop stricte
des cours de change a souvent été associée à une
rigidité excessive dans les mécanismes d'ajustement, ce qui a
conduit des nombreux pays à opter pour les changes flexibles. A
l'inverse, le flottement a souvent abouti à une volatilité et
à des écarts exagérés, ce qui a alors incité
à rechercher des moyens et techniques de garantir une plus grande
stabilité.
La littérature sur les régimes de change
suggère que le type de régime de change à adopter par un
pays pourrait avoir des conséquences sur la croissance à moyen
terme. Cependant, elle n'identifie pas clairement quel genre de régime
de taux de change serait susceptible à soutenir le mieux la croissance
économique. En effet, le débat théorique autour du
régime de change optimal reste ouvert. Ce débat se concentre sur
les vertus et les limites de chacun des régimes de change. Par exemple,
Nurkse (1944) avance que le régime de change fixe apporte la confiance
aux investisseurs, la stabilité économique et la diminution des
taux d'intérêt réels. Il avance également que le
change flexible crée de l'inflation, ce qui laisse les agents
économiques dans une certaine incertitude. Pour sa part, Carre &
Collard (1998) jugent que la principale vertu du régime de change
flexible réside dans la possibilité d'isoler l'économie
nationale des chocs externes en présence des rigidités nominales.
Selon ces derniers, le régime de change fixe élimine un important
mécanisme d'ajustement macroéconomique à savoir : la
variation du taux de change.
Dans la littérature empirique, de nombreuses
études1(*) mettent
en évidence la relation du régime de change avec l'inflation
(Ghosh et al, 1997). Peu, en revanche, analysent son impact sur la croissance
de la production. Il semble que le régime de change exerce une influence
sur cette variable, mais sa mise en évidence reste floue jusqu'à
ce jour. Mills et al (1993)2(*), s'appuyant sur l'expérience du
Royaume-Uni, affirment que le régime de change n'a aucune influence sur
la croissance économique. Néanmoins, dans une étude
réalisée sur (136 pays) par Ghosh et al. (1997) sous
l'égide du FMI, des conclusions nuancées ont été
avancées. En effet, ces auteurs affirment que dans le passé les
régimes de change fixe ont été associés à
une inflation moindre et à un investissement plus important, mais
également à des gains de productivité et à une
croissance plus faibles. Ils rappellent néanmoins que les régimes
de change complètement flexibles ont abouti à des
résultats mitigés ayant entraînés une plus forte
inflation et des performances médiocres en termes de croissance. Quant
aux régimes intermédiaires (parités glissantes, par
exemple), ils semblent avoir garanti les meilleures performances de croissance,
même si, par nature, ils ont produit davantage d'inflation.
1.1 -
Problématique
Selon Lahrèche-Revil (1999), chaque pays choisit son
système de change en fonction de ses objectifs de politique
économique. Les pays de la Caraïbe n'ont pas dérogé
à cette règle. Ils ont, eux aussi, fait choix de leurs propres
régimes de change, adaptés à la réalité de
l'économie nationale, voire régionale. Ainsi, la
République d'Haïti et la République Dominicaine, deux pays
de la région caribéenne sur lesquels porte notre analyse, ont
dans un premier temps adopté des régimes de change fixe par
rapport au dollar américain, puis des régimes de change flottant.
Nous constatons qu'en fonction des systèmes de change adoptés,
les signaux en terme de croissance économique sont similaires dans les
deux pays. Ce constat nous interpelle et nous conduit à nous interroger
sur l'influence réelle du régime de change sur la croissance
économique haïtienne et dominicaine. Il s'ensuit une question
très importante qui motive le choix de notre sujet et mérite une
attention particulière afin d'y apporter une réponse
satisfaisante : la nature du régime de change a-t-elle
affecté le niveau de la croissance économique en Haïti et en
République Dominicaine pendant la période 1970 à
2004 ?
1.2- Objectif du Travail
Cette étude a pour objectif d'investiguer l'influence
du régime de change sur la croissance économique en Haïti et
en République dominicaine pour la période 1970 - 2004.
1.3 - Hypothèses de
travail
Pour répondre à l'interrogation ci-dessus, nous
avons formulé les hypothèses suivantes :
1.3.1 - Hypothèse
Principale
Le régime de change a influencé le niveau de la
croissance économique en Haïti et en République Dominicaine
au cours de la période 1970-2004.
1.3.2 - Hypothèse
Secondaire
Considérant les performances économiques des
deux pays pendant l'application des régimes de change fixe et flottant,
nous supposons que le change fixe a davantage favorisé la croissance que
le change flottant.
1.4 - Développement
des hypothèses
L'économie haïtienne n'étant pas
compétitive, la quasi-totalité de sa demande globale est soumise
à l'importation. Elle reste donc très exposée à
l'évolution des prix des produits au niveau international, à
l'inflation et à la volatilité importante des taux de change sur
les marchés de change local et international. De son côté,
en dépit de sa politique promotion à l'exportation, la
République Dominicaine n'a pas pu avoir un excédent commercial.
Ainsi, sa monnaie reste également très volatile. En effet,
l'analyse traditionnelle suggère qu'une dépréciation
nominale du taux de change affecte l'économie à travers deux
canaux :
· En tant que politique de réduction de la
dépense, la dépréciation réduit la dépense
privée et la demande globale. Elle augmente le niveau des prix et
réduit les encaisses monétaires réelles;
· En tant que politique de modification de la
dépense, elle influence la composition de la production
et l'absorption domestique entre les biens échangés3(*) et les biens non
échangés.
Les effets d'offre et de demande liés à la
dépréciation nominale agissent sur les prix relatifs. Elle a pour
conséquence la diminution des encaisses monétaires réelles
des agents économiques locaux. Ceci s'explique par le fait que les
importateurs auront besoin d'une quantité importante de monnaie
domestique pour se procurer les devises. La conséquence immédiate
se traduit par la hausse des prix des biens importés avec pour
corollaire l'augmentation du prix relatif des produits importés
(Casimir, 2004). La hausse du prix relatif des biens importés aura
tendance à réduire la demande de ces biens et à
accroître la demande des biens non échangeables. Cette situation
devrait stimuler à court terme la production domestique. Mais le manque
de compétitivité des économies en question les
empêche de profiter de cet avantage.
Comme une dépréciation engendre un effet
défavorable sur les échanges internationaux, l'impact initial
d'une baisse du taux de change sur la balance commerciale peut s'avérer
faible voire pervers. Les effets espérés de la
dépréciation du taux de change nominal sur la balance commerciale
peuvent être apparents à moyen terme. L'éventuelle
explication est qu'en dehors des effets-prix induits par une
dépréciation sur la valeur des importations et des exportations,
le degré de variation des prix peut impliquer des délais
considérables. Si les exportations sont facturées en monnaie
nationale, alors que les importations le sont en monnaie
étrangère, l'effet initial de la dépréciation sera
d'aggraver le déficit de la balance commerciale. La raison étant
que la valeur des exportations en monnaie étrangère baisse,
pendant que celle des importations en dollar augmente.
1.5 - Importance et apport
de l'étude
Le taux de change constitue un lien important entre un pays et
le reste du monde tant sur le marché des biens et services que sur celui
des actifs financiers. La profitabilité de la production et de
l'investissement dans un pays donné est basée sur les coûts
en dollars par rapport au prix pratiqué à l'échelle
internationale. Une politique de taux de change non appropriée risque de
compromettre la croissance économique d'un pays. Ainsi, le choix d'un
régime de change doit être réalisé avec beaucoup de
précaution en tenant compte de certaines caractéristiques
macroéconomiques et financières. En général,
certains pays se basent sur des analyses coûts-bénéfices
qui considèrent soigneusement tous les aspects théoriques et
pratiques d'un tel choix. Ce thème de recherche est très
important et d'actualité dans la mesure où le système
monétaire international est en pleine évolution. L'union
monétaire de la zone européenne et la recherche par certains pays
en développement du meilleur arrangement de change pouvant conduire
à une plus forte croissance économique montrent clairement cette
évolution. Pour ce qui concerne Haïti et la République
Dominicaine, il existe des études traitant de leur coopération.
Cependant, au vue des littératures théorique et empirique
parcourues, il est fort probable que nos travaux soient les premiers à
traiter de cet aspect.
1.6 - Méthodologie
et organisation de l'étude
Pour réaliser cette étude, portant sur la
relation entre régimes de change et croissance économique dans le
cas d'Haïti et de la République Dominicaine, plusieurs sources ont
été utilisées. Nous avons consulté des rapports de
la BRH, de l'IHSI et du FMI. Nous avons également puisé dans des
articles publiés dans des revues et sur internet. Enfin, plusieurs
livres ont été consultés.
Le modèle économétrique retenu pour la
vérification empirique de nos hypothèses est celui qu'a
utilisé Rizzo (1998) dans le cadre d'un travail similaire. Nous avons
réalisé des régressions multiples à partir de la
méthode des moindres carrés ordinaires. Pour y parvenir, nous
avons utilisé le logiciel eviews 3.1.
Notre étude s'article en quatre chapitres. Le premier
traite de l'aspect théorique et présente quelques
résultats de travaux empiriques sur le thème. Le second analyse
le contexte macroéconomique d'Haïti et de la République
Dominicaine. Le troisième chapitre présente le modèle de
référence et les données. Enfin, le dernier chapitre
présente et analyse les résultats économétriques
dans le cas d'Haïti et de la République Dominicaine.
CHAPITRE
RÉGIMES DE CHANGE ET
CROISSANCE ÉCONOMIQUE : LITTÉRATURES THÉORIQUE ET
EMPIRIQUE
Le choix du régime de taux de change reste à ce
jour la préoccupation de beaucoup d'économistes. Il existe une
abondante littérature théorique sur ce sujet et de nombreux tests
empiriques ont été menés. En effet, Le régime de
change est un ensemble de principes qui assurent la convertibilité entre
les monnaies. Théoriquement, la question de choix entre régime de
change fixe et flexible a engendré divers courants de pensées
controversées. En général, les principaux points de
désaccord sont de trois ordres :
· La stabilité ou l'instabilité des prix et
des marchés ?
· L'indépendance ou la
coopération ?
· L'Efficacité des politiques
macroéconomiques (Ajustement macroéconomique)
A travers le premier chapitre du mémoire, nous
présenterons une analyse théorique sur les concepts
«régime de change et croissance économique»
prenant en compte ces différents courants de pensée.
Pour mener à bien cette analyse, ce chapitre sera
subdivisé en trois sections. La première section retrace et
permet de mieux comprendre l'évolution du système
monétaire international. Les deuxième et troisième
sections étudient les relations théoriques et empiriques entre
régimes de change fixe et flottant avec la croissance
économique.
1.1- Evolution du
système monétaire international
Selon Burda et Wyplosz (1998), le choix d'un régime de
change n'est jamais chose simple. Pendant des siècles, les
échanges commerciaux intérieurs et internationaux se
réglaient en or ou en argent. Il s'agissait du système
d'étalon-or. Ce dernier n'est pas né d'un accord mais
résulte d'une situation de fait, établie empiriquement au cours
du XIXe siècle, et qui s'est progressivement imposé. Le
système étalon-or tirait ses avantages dans sa
crédibilité. En effet, dans ce système, la politique
monétaire est totalement déterminée par le stock
d'or4(*). En
principe, elle échappe aux visées des autorités
politiques.
La fin de l'étalon-or, le 21 septembre 1931, a
été décidée en Grande-Bretagne lorsque la Banque
d'Angleterre avait dû rembourser en quelques semaines 200 millions de
livres en or ou en équivalent or (Dostaler, 1994)
La première guerre mondiale avait
provoqué de graves désordres monétaires dans les pays
belligérants à cause des dépenses énormes
nécessaires au financement de la guerre. La guerre avait remis en
question le rôle de la livre sterling.De son côté, les
Etats-Unis n'étaient pas encore prêts pour jouer le rôle de
l'Angleterre. Ainsi, on assistait à une période d'incertitude.
Les accords de Bretton-Woods, signés au
lendemain de la seconde guerre mondiale, fixèrent les parités
entre les différentes monnaies sur la base de la convertibilité
du dollar en or. Le système de change fixe s'installait et avec lui
s'affirmait la domination du dollar dans le monde. Un régime de
fixité5(*) des
changes fut retenu parce qu'il était le plus propice à promouvoir
le commerce mondial (Crockett, 2002). Ce système permettait de planifier
plus sûrement les échanges et contribuait à empêcher
une réapparition des politiques de change concurrentielles des
années 30. Le FMI avait également pour mission de faciliter
l'élimination des restrictions sur les règlements des
transactions courantes.
Durant leurs vingt-cinq premières années
d'existence, les arrangements de Bretton-Woods ont fait preuve qu'ils
fournissaient à l'économie mondiale un cadre tout à fait
bénéfique. Dans un contexte d'inflation relativement faible et de
mobilité limitée des capitaux, les parités fixes ont
contribué à un développement notable du commerce. Selon
Crockett (2002), le commerce international se trouva multiplié par cinq
entre 1949 et 1971, pendant que la production mondiale triplait presque.
Ce système de l'étalon de change-or vola en
éclats en 1971, lorsque l'émission monétaire
américaine fut telle que les réserves d'or de Fort Knox ne
suffirent plus à assurer la parité du dollar.
Avec l'abandon des arrangements initiaux de Bretton-Woods, il
est bon ton de déplorer l'absence d'un système monétaire
international explicite. Cela nous amène à la question
suivante : Quelles sont les caractéristiques du système
monétaire actuel ? Celui-ci se fonde sur le libre fonctionnement
des marchés. Dans le système actuel, les taux de change des
principales monnaies (essentiellement le dollar E.U., l'euro et le yen)
fluctuent au gré des forces du marché; ils accusent une certaine
volatilité à court terme et, occasionnellement, des variations
marquées à moyen terme. Certains pays industrialisés de
taille moyenne ont aussi opté pour un régime de taux flottants
déterminés par le marché; d'autres, notamment des pays
d'Europe ne faisant pas partie de la zone euro, ont
préféré un arrimage plus solide.
Si les forces du marché sont au coeur du système
monétaire international actuel, la responsabilité des
autorités revient maintenant, à garantir le fonctionnement
efficient des marchés internationaux des capitaux et à
prévoir toute défaillance. De surcroît, le système
actuel accepte et favorise de plus en plus la libéralisation accrue des
marchés financiers internationaux.
Les pays en développement et en transition eux,
appliquent un large éventail de régimes de change, qui va de la
parité fixe très rigide au flottement assez libre en passant par
de nombreuses variantes6(*).
La section suivante analysera les divers courants de
pensées quant au choix du régime de change optimal pour
l'économie.
1.2 - Analyse
théorique sur la relation entre régimes de change et croissance
économique
Bien que la théorie économique indique que le
choix du régime de change a un effet sur la croissance (Bailliu et
al., 2002), elle ne permet pas d'établir
clairement quel régime de change lui est le plus favorable. Les quelques
études théoriques qui ont abordé jusqu'ici la question ont
porté sur des concepts indirectement liés à la croissance,
comme la croissance des exportations ou les crises de change.
La théorie fournit certaines indications sur les
canaux par lesquels le type de régime de change peut influer sur la
croissance, mais elle ne va pas jusqu'à avancer que celle-ci est
favorisée par un régime de changes particulier.
La littérature théorique fait valoir qu'un
régime de change flottant peut favoriser la croissance en permettant
à une économie, caractérisée par la rigidité
des prix et des salaires nominaux, d'amortir les chocs économiques et de
s'y ajuster plus facilement, grâce au rôle de tampon joué
par les fluctuations du taux de change. De plus, un régime de taux de
change flottant permet à un pays de mener une politique monétaire
indépendante, ce qui lui offre une perspective supplémentaire
pour absorber les chocs internes et externes.
Une économie qui s'ajuste plus facilement aux chocs
devrait jouir d'une croissance de la productivité plus
élevée, compte tenu du fait qu'elle tourne en moyenne plus
près des limites de sa capacité. En régime de change
flottant, les chocs de taux de change sont plus nombreux, ce qui peut freiner
la croissance économique.
De plus, nombre d'économies de marché
émergentes ne peuvent appliquer une politique monétaire
indépendante en raison de l'adoption de politiques
macroéconomiques discutables et auraient avantage à arrimer leur
taux de change à une monnaie forte. Notre revue de la littérature
analysera trois arguments selon lesquels le choix du régime de taux de
change fixe ou flexible constitue un avantage ou un inconvénient.
Premièrement, la stabilité des prix constitue
l'un des arguments avancés par les défenseurs des taux de change
fixes. Par exemple, Nurkse (1944) met en avant l'hypothèse d'une
instabilité des prix et des marchés sous un régime de taux
de change flottant. Pour sa part, Friedman (1953) soutient que la
spéculation occasionnée par le régime de taux de change
flexible aurait des effets stabilisants. Le premier avance qu'une attaque
spéculative engendrerait d'importantes fluctuations de la valeur des
monnaies locales, suite aux perturbations excessives des marchés du taux
de change. Par ailleurs, l'incertitude née du flottement pourrait
freiner le commerce extérieur ainsi que les investissements directs
étrangers.
Pour contrer ces arguments, ceux qui soutiennent le taux de
change flexible proposent trois mécanismes à travers lesquels la
variabilité des taux de change ne constituerait pas un
inconvénient. Par exemple, selon Friedman (op. cit.), Frankel et
Dornbusch (1993), les variations des taux de change seraient moins
accentuées que ce qu'elles auraient été en l'absence de la
spéculation. Donc, la spéculation aurait un effet stabilisateur
plutôt que déstabilisateur. Ensuite, ces auteurs estiment que les
anticipations sont rationnelles. Par conséquent, les taux de change ne
s'envoleraient pas de façon discontinue. De plus, les commerçants
et les investisseurs devraient développer des mécanismes de
prévention et de gestion des risques de leur portefeuille en
entreprenant des transactions sur le marché à terme ou en
adoptant les techniques appropriées que propose la finance moderne.
Enfin, le taux de change, étant lié à la
politique monétaire, devrait être aussi stable que les
fondamentaux macroéconomiques. En fin de compte, selon la
littérature, le taux de change de long terme serait
déterminé par le niveau des prix relatifs, donc la parité
du pouvoir d'achat. Cependant, les prix répondent très lentement
aux conditions d'excès d'offre. Donc, le retour du taux de change
réel à son niveau d'équilibre ne serait pas rapide. Quant
à l'argument fondé sur les anticipations rationnelles, Nurkse
(op. cit) soutient que les régimes politiques en place seraient de
nature à influencer la manière dont le secteur privé
détermine les prix et les salaires. D'une part, le secteur privé
prend en considération des incitations des pouvoirs publics visant
à altérer le taux de change nominal pour la réalisation de
certains objectifs réels. D'autre part, étant donné que
les incitations politiques contrarient le désir des fixateurs de prix
à maintenir leurs prix relatifs, leur clairvoyance de l'avenir
contribuerait à annuler l'effet de la politique. Le résultat
final des anticipations rationnelles serait un taux d'inflation
élevé, sans la garantie d'atteindre les objectifs réels.
Dans la pratique, explique Amvouna (op. cit.), aucune de ces
théories n'est véritablement consistante. En
général, la variabilité des taux de change flottants en
courte période, ne semble pas être corrélée avec les
perturbations observables dans l'économie. Par ailleurs, la
spéculation s'est révélée non stabilisante, soit
parce que les anticipations n'ont pas été rationnelles, ou
simplement parce que, même rationnelles, ne conduisent pas
forcément à la stabilisation.
Un deuxième point de divergence entre partisans et
adversaires des régimes de change fixe et flexible concerne
l'indépendance. La logique qui se trouve derrière cette
idée repose principalement sur le désir de souveraineté,
tant économique que politique. Dans ce contexte, Mussa (1995)
affirme que la monnaie nationale est comparable à un drapeau. Ainsi,
chaque pays devrait avoir sa propre monnaie et protéger son utilisation
à l'intérieur du territoire.
Dans un cadre purement économique, cette
souveraineté se traduit par la liberté d'actions individuelles,
de sorte que les politiques économiques et les taux d'inflation
divergent à travers le pays. Ainsi, le résultat économique
de l'ensemble serait meilleur qu'en les mettant tous sous le contrôle
d'un même processus politique centralisé. Par exemple, les pays
menant une politique plus expansionniste que leurs voisins, tout en alignant
leur niveau de prix et leur politique macroéconomique, seront
sanctionnés par des déficits budgétaires. Cette
pénalité, selon Mussa (op. cit.), est supposée être
plus faible sous un régime de change flottant.
En ce qui a trait à la coopération, elle est
caractérisée par une monnaie forte, des facilités de
crédits et un appui réciproque (Amvouna, 1998). Nous pouvons
citer deux exemples de coopération plus ou moins récente.
Premièrement, celle des pays européens qui se sont mis d'accord
pour créer une monnaie unique, l'euro. Deuxièmement, celle des
pays du G-7 qui, lors des sommets de 1986 et 1987, se mirent d'accord pour
aligner leurs taux d'inflation sur celui de l'Allemagne.
Toutefois, l'indépendance avec un régime de taux
de change flexible et la coopération avec un régime de taux de
change fixe, se sont révélées insuffisantes dans le temps.
Des défaillances ont pu être observées dans les deux
systèmes. C'est ainsi que certains décideurs sont amenés
à adopter des politiques intermédiaires. De ce fait, depuis un
certain temps, apparaît des idées comme «
monétarisme mondial ou la nécessité d'un fonds
d'intervention indépendant ».
Le troisième point de différence touche un
aspect beaucoup plus intéressant. IL s'agit de l'efficacité des
politiques macroéconomiques en régimes de change fixe et
flexible. Dans la section 1.2.1 nous analyserons cet aspect plus en
profondeur.
1.2.1 - Efficacité des
politiques macroéconomiques
Le modèle approprié pour comparer
l'efficacité des politiques macroéconomiques en régimes de
change fixe et flexible7(*)
est celui associé à Mundell (1961) et Fleming (1971). Les
auteurs cherchent à déterminer comment dans un environnement
ouvert un pays peut réaliser, d'une part, son objectif interne de plein
emploi et de stabilité des prix, puis d'autre part, son objectif
d'équilibre de la balance des paiements relatif à ses
transactions à l'étranger.
La section suivante analysera, à la lumière de
ce dit modèle sous quelles conditions les politiques
macroéconomiques sont efficaces en régimes de taux de change fixe
et flexible.
1.2.1.1 - Efficacité
des politiques macroéconomiques en régime de change fixe
Dans un régime de change fixe le maintien d'une
certaine parité de taux de change représente un objectif
intermédiaire des autorités monétaires. Ainsi, elles
doivent intervenir constamment sur le marché des changes en vue de
soutenir8(*) la valeur
externe de la monnaie nationale. En fin de compte, cette opération
aboutira à l'accumulation de réserves officielles de change qui,
d'un point de vue théorique, est la variable macroéconomique
ajustable lorsque la balance des paiements est en déséquilibre
dans un régime de change fixe. La variation des réserves
officielles répercutent sur la variation de la masse monétaire
qui, à son tour influence l'efficacité des politiques
macroéconomiques et l'amortissement des chocs externes.
Se basant sur le modèle de Mundell - Flemming,
Varoudakis (1994) fait une analyse détaillée sur
l'efficacité des politiques macroéconomiques en régime de
change fixe. Il considère un équilibre de sous-emploi et
démontre qu'en régime de change fixe la politique
budgétaire expansionniste permet de réaliser l'équilibre
macroéconomique9(*)
de plein-emploi alors que la politique monétaire expansionniste
empêche de revenir à l'équilibre. En effet, une politique
monétaire expansionniste conduira à une baisse du taux
d'intérêt et une relance de l'activité économique de
l'intérieur, suite aux dépenses d'investissement.
Cependant, cette opération ne permet pas d'obtenir un
équilibre externe mais conduit plutôt au déficit de la
balance des paiements. Ce phénomène est engendré par la
diminution des entrées nettes de capitaux et la dégradation de la
balance commerciale, eux-mêmes entraînées respectivement par
la diminution des taux d'intérêt et la relance de
l'activité à l'intérieur. Le déficit de la balance
des paiements aura pour conséquence la baisse de taux de change. En
régime de change fixe et à défaut d'un réajustement
des parités, les pressions à la baisse sur le taux de change
engendrent une baisse mécanique des réserves officielles avec
pour corollaire la détérioration de l'équilibre interne.
Quant à la politique budgétaire expansionniste,
elle se révèle nettement efficace dans un environnement de change
fixe. Elle permet la relance de la demande et l'augmentation du revenu, donc de
la croissance économique. L'efficacité est donc une fonction
positive de la mobilité internationale des capitaux.
Toutefois, l'économie est constamment soumise à
des chocs qui sont susceptibles de perturber l'équilibre
macroéconomique. Les autorités monétaires se doivent donc
de les résorber. Pour y parvenir, la politique de change se
révèle un véritable instrument.
En effet, la politique de change peut-être
utilisée pour neutraliser l'incidence des chocs défavorables
à l'équilibre macroéconomique. Cependant, cette politique
dépend du type de régime de change en vigueur et de la nature du
choc. Dans l'hypothèse d'un choc lié à la récession
de l'activité économique à l'étranger, le
régime de change fixe paraît particulière inefficace comme
moyen de protection de l'économie. Dans ce cas, il est optimal de
procéder par un réajustement de la parité vers le bas, ce
qui apportera un gain de compétitivité et contribue à une
amélioration du solde de la balance commerciale.
Soulignons par ailleurs, que les réajustements des
parités dans les systèmes de change fixe se font souvent sous
contrainte de pressions exercées par les marchés de changes et ne
reflètent pas des actions délibérées des
autorités et de la politique de change. Si ces pressions ne sont pas
contenues à temps, elles peuvent débouchées sur des
attaques spéculatives violentes qui éliminent les réserves
de changes de la banque centrale. Cette situation peut avoir comme
conséquences la révision de la parité ou l'abandon du
système de change fixe en laissant libre cours au marché de
décider de la nouvelle parité d'équilibre de la monnaie.
Dans la même logique du
régime de change fixe et dans l'hypothèse d'une parfaite
mobilité internationale des capitaux, considérons un choc
lié à une hausse des taux d'intérêt à
l'étranger. Dans ce cas, l'équilibre externe implique
l'alignement du taux d'intérêt domestique au taux étranger.
Nous avons précédemment montré que, dans cette
perspective, la politique monétaire ne peut pas ramener
l'équilibre macroéconomique. Par ailleurs, si les chocs sont
conjoncturels, réversibles et de courte durée, une politique de
stérilisation peut être employée pour contrer les
incidences issues de la variation des réserves officielles de change
(Varoudakis, 1994). La seconde politique consisterait à appliquer une
politique budgétaire expansionniste bien adaptée. Celle-ci doit,
cependant, être accompagnée par un ajustement à la hausse
des taux d'intérêt domestiques. Cette politique diminuerait la
contraction spontanée de la masse monétaire, et on
aboutirait finalement, à un nouvel équilibre de plein-emploi.
Toutefois une telle politique est soumise à des limites : augmentation
de la pression fiscale, soutenabilité des finances publiques et la
coordination internationale des politiques macroéconomiques.
1.2.1.2 - Efficacité
des politiques macroéconomiques en régime de change flottant
Dans un régime de change
flexible c'est le marché qui fixe la valeur internationale de la monnaie
domestique. Le taux de change est, dans ce cas susceptible de subir des
variations. En conséquence, les variations du taux de change remplacent
les réserves officielles dans leur rôle de mécanisme
d'ajustement en période de déséquilibre de la balance des
paiements. Un déficit de la balance des paiements conduit
généralement à des demandes excédentaires de
devises et entraîne une dépréciation de la monnaie
nationale sur le marché des changes. Ceci aura tendance à
corriger le déséquilibre de la balance des paiements par des
gains de productivité et l'amélioration induite du solde
commercial. Le contraire est tout aussi vrai en cas d'excédent de la
balance des paiements. Par conséquence, dans un système de change
flexible, toute modification du taux de change a une incidence sur les
échanges commerciaux et sur le revenu global. Elle traduit une
appréciation de la monnaie nationale, provoque pour un niveau
donné du taux d'intérêts, une augmentation des
importations, une baisse des exportations et une réduction de
l'activité économique (Jalladeau, 1998).
Sous l'hypothèse de parfaite mobilité des
capitaux, Varoudakis (1994) a considéré une situation de
sous-emploi provenant de la demande globale en vue d'analyser
l'efficacité des politiques budgétaire et monétaire dans
un régime de change flexible. Contrairement au cas
précédent, il aboutit à la conclusion qu'en régime
de change flexible la politique monétaire constitue un puissant
instrument d'ajustement de l'économie. L'explication réside dans
l'indépendance de la masse monétaire de l'état de la
balance des paiements suite au flottement du taux de change.
En ce qui concerne la politique budgétaire, deux
situations sont à considérer : une imparfaite mobilité des
capitaux d'une part, et une parfaite mobilité des capitaux d'autre part.
Dans le premier cas, une relance budgétaire bien dosée, prenant
en compte les aléas secondaires dus à la variation du taux de
change, permet de revenir à un équilibre macroéconomique.
Il y a une augmentation de l'activité économique suivie d'un
équilibre de plein-emploi. Dans le second cas, la politique
budgétaire est totalement inefficace avec la parfaite mobilité
des capitaux. En effet, l'efficacité de la politique budgétaire
en change flexible décroît avec la mobilité internationale
des capitaux et s'annule en cas de parfaite mobilité des capitaux.
1.2.1.3 - Cadre d'analyse macroéconomique des
années 70
Les modèles développés au cours des
années 70 pour analyser les politiques macroéconomiques prennent
en compte certaines faiblesses du Modèle de Mundell-Fleming. Par
exemple, ils font l'hypothèse d'une non fixité des prix en courte
période. Selon ces théories les prix s'ajustent en permanence sur
tous les marchés. Les capitaux seraient parfaitement mobiles et la
parité des pouvoirs d'achat serait réalisée en permanence
sur tous les marchés. A tout moment, les prix seraient toujours
identiques (en termes réels) dans tous les pays. Si les taux de change
bougent, les prix s'adaptent aussitôt. Par voie de conséquence, il
n'est plus possible de jouer sur les différences de prix pour
rétablir l'équilibre de la balance des paiements. D'une
manière générale, les politiques conjoncturelles de court
terme seraient inefficaces.
Dans un article sur le rôle de la politique
monétaire, Friedman (1968) a avancé que la politique
monétaire ne peut pas stabiliser des grandeurs réelles à
des niveaux prédéfinis. Mais elle peut avoir des effets
importants sur les grandeurs réelles. La monnaie est une machine
extraordinairement efficace sans laquelle il serait impossible d'atteindre la
croissance du produit. La politique monétaire peut empêcher la
monnaie de devenir une source majeure de désordres économiques.
La problématique porte sur le comment mener la politique
monétaire en vue d'atteindre les objectifs fixés. A ce propos
Friedman propose :
1) Que la politique monétaire se guide elle-même
à l'aide de grandeurs qu'elle peut piloter et non le contraire. Parmi
les différentes variables qu'elle contrôle les plus importantes
sont : le taux de change, le niveau des prix et la quantité totale
de monnaie;
2) Que les autorités monétaires évitent
des changements brusques de politique. Il prescrit que les autorités
adoptent publiquement un objectif de taux de croissance régulier d'un
agrégat monétaire déterminé.
Cette proposition de faire croître l'offre
monétaire d'un pourcentage fixé par an n'est pas partagée
par Sargent et Wallace (1976). Ils pensent que dans le cadre des modèles
macroéconomiques habituellement utilisés, la recommandation par
Friedman d'une règle sans adaptation semble indéfendable10(*). Ils prônent la
neutralité de la politique monétaire à court terme. Dans
le cadre d'anticipations rationnelles les changements anticipés de la
masse monétaire n'ont pas d'effets réels et la politique
monétaire suit une règle connue par tous. Dans un modèle
normatif, il existe des paramètres dont les décideurs peuvent
choisir la valeur. Mais si l'on peut choisir la valeur des paramètres,
les agents rationnels ne les considèrent pas comme fixés et
utiliseront des dispositifs permettant de prévoir leur valeur.
Cependant l'hypothèse d'anticipations rationnelles est
extrême puisqu'elle suppose la stationnarité complète du
modèle de base, ainsi que le caractère non coûteux de la
collecte et du traitement de l'information nécessaire à la
découverte du vrai modèle de l'économie (R. Boyer, 1992).
De ce fait, le processus d'apprentissage est progressif, partiel et imparfait
car les innovations apparues dans la plupart des sphères de
l'activité économique se chargent de déstabiliser les
plus belles régularités observées dans le passé.
R. Lucas (1972) s'est également
préoccupé de l'efficacité de la politique de
stabilisation11(*). Dans
son modèle, Lucas (1972) tente d'expliquer sous quelle condition la
politique de stabilisation affecte la production. Il a démontré
que lorsque l'information est parfaite, la politique monétaire n'affecte
pas la production. D'un autre côté, il a considéré
le cas où l'information est imparfaite. Ici, il a conclu que seules les
erreurs d'anticipations affectent la production.
1.2.2 - Objectifs de politique
économique, nature des chocs et choix d'un régime de change
De l'avis de D. Laidler (1999) pour qu'un régime
monétaire soit cohérent, il doit répondre à trois
critères : i) la banque centrale doit avoir un objectif bien
défini en matière de politique monétaire; ii) elle doit
être en mesure de le réaliser; iii) cet objectif doit servir de
point d'ancrage aux attentes du secteur privé.
L'objectif ultime de la politique économique, et donc
du choix d'un régime de change, sont de parvenir à la croissance
économique le plus rapidement et la plus stable possible. La
stabilité et la compétitivité de l'économie sont
fonction du régime de change en vigueur. L'incertitude des agents
économiques sur le niveau du taux de change les affecte
négativement dans leurs relations internationales. Ainsi lorsque le taux
de change est imprévisible cela est défavorable à
l'investissement national ainsi qu'à l'investissement direct et au
commerce. C'est en principe un régime de taux de change fixe qui permet
d'atteindre le mieux cet objectif de stabilité. Car, selon un article de
Henderson (1979), le régime de change fixe réduit l'incertitude
au niveau des effets de la politique économique. En plus de cela, il
impose une certaine discipline aux autorités monétaires des pays
concernés. Cependant, l'adoption d'une telle politique implique deux
inconvénients :
En premier lieu, la fixité des changes permet des
déséquilibres qui ne peuvent se corriger définitivement
qu'à long terme. En d'autres termes, un régime de taux de change
fixe empêche d'amortir un éventuel choc asymétrique par
l'ajustement du taux de change nominal. De ce fait, la stabilité est
utile seulement lorsque l'économie n'est pas affectée par ce type
choc. Dans ces conditions, un régime de change fixe ne serait
désirable que si les pays considérés constituent une zone
monétaire optimale (ZMO)12(*). Toutefois, un régime de change fixe peut
être adopté précisément en raison de sa
capacité de maintenir l'inflation à un niveau stable. La
fixité du taux de change est utilisée alors comme une contrainte
externe que s'impose le pays pour réussir la désinflation. La
politique de désinflation compétitive menée par les pays
membres du SME repose en partie sur ce type de mécanisme, justifiant
également la politique de change de certains pays émergents.
Ainsi, en Argentine, l'adoption d'un currency board est apparue comme
le dernier moyen de préserver la monnaie, profondément
ébranlée par les hyperinflations qui ont affecté le pays
dans les années quatre-vingt.
En second lieu, selon Lahrèche-Revil (1999), le choix
d'un régime de change est soumis à des contraintes externes. Or,
l'adoption d'un régime de change fixe incite les autorités
à mettre en application des barrières au libre mouvement des
capitaux afin d'équilibrer leur balance des paiements. Par exemple, il
est impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux,
d'avoir à la fois un régime de change totalement fixe et une
politique monétaire parfaitement autonome. Symétriquement,
lorsqu'un pays souhaite conserver l'autonomie de sa politique monétaire,
il est tenu de choisir un régime de change flexible ou de limiter la
mobilité des capitaux. Ainsi, en change fixe, une relance
produit un excès d'offre de monnaie ou une baisse du taux
d'intérêt, qui tend à déprécier la monnaie.
Cette tendance ne peut être combattue que par le rachat de la monnaie, ce
qui annule la stimulation monétaire. Comme nous l'avons souligné
en présentant le modèle de Mundell-Fleming, il est possible
d'échapper à cette contrainte en stérilisant la variation
des réserves de change, par contre une telle politique n'est pas tenable
à long terme.
Quant au régime de change flexible, il a
été prouvé qu'il génère plus d'inflation
(Ghosh et al, 1997) et provoque de l'instabilité et de l'incertitude.
Cependant, son adoption permet : d'isoler l'économie des chocs
monétaires en provenance de l'étranger, de réconcilier des
taux d'expansion monétaire qui sont différents et de
réaliser un ajustement externe sans qu'on soit obligé de passer
par un contrôle du commerce et des flux de capitaux.
Toutefois, Henderson (1979) souligne le fait qu'on ne
connaît pas à priori, le degré optimal sur le marché
des changes et que le résultat dépend de la nature des chocs
exogènes auxquels l'économie est exposée. L'auteur
considère deux politiques extrêmes : agrégats
constants et taux constant.
Dans l'hypothèse d'agrégats constants, il
suppose que la masse monétaire et le niveau des réserves de
change sont constants; mais le régime de change de change est flexible.
Alors que l'hypothèse de taux constants suppose que la masse
monétaire et le niveau des réserves sont flexibles. Par contre,
le taux de change et le taux d'intérêt sont constants.
Après avoir examiné les effets des deux types
de chocs temporaires sur le marché des biens et sur le marché des
changes, Henderson (1979) conclut :
· Si les chocs les plus importants sont sur le
marché des changes, une politique de taux constants, donc de change
fixe, est préférable. Il explique cela par le fait qu'une
politique de modification des réserves permet d'isoler l'économie
des chocs étrangers et de stabiliser les fluctuations.
· Si les chocs les plus importants sont sur le
marché des biens, la politique d'agrégats constants, donc de
change flexible, sera plus efficace parce qu'elle permet au secteur externe
d'absorber une partie des chocs et de limiter les fluctuations de revenus.
En conséquence, le choix entre régime de change
fixe et régime de change flexible se fera en fonction des objectifs de
la politique économique et de la nature des chocs.
En ce qui concerne les stratégies de change,
Bénassy-Quéré et Lahrèche-Revil (1999)
prévoient deux évolutions dans le système monétaire
international dans les années à venir. D'une part, les
stratégies d'ancrage officiel ou effectif des monnaies des pays en
développement sur de grandes monnaies devraient se poursuivre. D'autre
part, l'euro pourrait s'imposer à côté du dollar comme
monnaie internationale, et devenir une référence importante des
stratégies de change. Il pensent que si les pays proches, en termes
régionaux, de l'Union européenne adoptent un raisonnement en
termes de ZMO pour définir la monnaie de référence de leur
politique de change, ils auront sans doute intérêt à
retenir l'euro plutôt que le dollar ou le yen, en raison de l'importance
de leurs liens commerciaux avec l'Union.
Par ailleurs, affirment Bénassy-Quéré et
Lahrèche-Revil (1999), si l'on admet que ces pays ont également
pour objectif la stabilisation de leur solde extérieur, il
apparaît également que l'euro devrait être la monnaie
d'ancrage réel à privilégier. D'autre part, la
bipolarisation du système monétaire international et la fixation
de fait d'un nombre croissant de monnaies par rapport à l'une des deux
grandes monnaies, devraient renforcer l'efficacité des fluctuations
entre les deux grandes monnaies pour restaurer les équilibres
commerciaux entre les deux zones (euro et dollar). La plus grande
efficacité des variations de change entre l'euro et le dollar pourrait
alors limiter leur ampleur.
1.3 - Analyse empirique sur la relation entre régimes
de change et croissance économique
L'impact des politiques macroéconomiques en
régimes de taux de changes fixe et flexible sur la croissance
économique a été étudié empiriquement par
plusieurs économistes. Nous présenterons à travers la
section 1.3, les résultats de quelques travaux récents.
Le premier papier que nous présentons ici concerne une
étude menée par Rizzo (1998). S'intéressant à
l'impact des régimes de change sur la croissance en Amérique
Latine, la Méditerranée et de l'Asie du Sud-est, l'auteur
présente une étude13(*) comparée entre ces différentes
régions sur le lien entre croissance économique et régime
de change.
Dans un premier temps, il exclut le taux de croissance du
commerce. Il a régressé le logarithme du PIB par tête sur
une variable Proxy du régime de change fixe, la croissance
décalée de la consommation publique (CPUB) en guise
d'approximation de l'impulsion budgétaire; le taux d'investissement
(I/Y), la variabilité des termes de l'échange
(óTE), assimilée à l'écart-type glissant
sur trois ans des termes de l'échange et l'indice de
développement de la Banque Mondiale (DVPT). Ce dernier est
destiné à capter un éventuel effet de convergence. Dans un
second temps, le taux de croissance du commerce extérieur (COMM) est
intégré dans le modèle. Les résultats des
différentes régressions qui sont analysés en détail
à la section 3.1 ne suggèrent pas l'existence d'un lien global
fort entre le régime de change et la croissance du PIB par tête.
Le choix d'un régime de change n'est certes, pas neutre, mais son
influence est relativement limitée. Lorsqu'elle s'exerce, c'est par des
effets sur l'investissement et sur le commerce extérieur
Comparativement aux pays à changes flexibles, les pays
à changes fixes ont en moyenne, connu au cours de la période
étudiée, une croissance par tête moins
élevée, malgré un taux d'investissement supérieur.
Un fait qui s'explique, selon l'auteur, par une croissance moins forte du
commerce extérieur, pourvoyeur de gains de productivité et par
l'existence d'une productivité résiduelle supérieure dans
les pays à changes flexibles.
Le second résultat empirique que nous
analysons est celui de Amvouna (1998). Ce papier répond aux objectifs
suivants : Premièrement, il vérifie comment les divers
régimes de taux de change mis en place dans les pays africains ont
affecté leurs performances économiques. Deuxièmement,
compte tenu de l'environnement économique international de
l'époque, principalement la nouvelle politique monétaire de
l'Union Européenne et aussi la mondialisation de l'économie,
l'auteur cherche à déterminer quel serait le meilleur arrangement
de change pour les pays africains. L'auteur utilise un modèle
économétrique pour atteindre son objectif.
Ce travail repose sur le modèle néoclassique de
base de la croissance économique14(*) et aussi ses extensions intégrant les effets
de l'environnement macroéconomique et de la structure initiale du PIB.
La formulation de son modèle15(*) se présente comme suit :
DYit = a0t +
a1GDIit + a2Nit +
a3DEFit + a4DTTit +
a5DEFit + a6DPit +
a7KHUMit + a8DRERit +
a9PCGNP0it + b10DEBTit +
a11DUM16(*)it + Uit + Eit
Les résultats suivants ont été
trouvés :
DYit = 0.080 + 0.029GDIi +
0.028Nit + 0.001DTTit - 001DEFit +
9.16E-05DPit
(2.04) (5.18) (3.74) (2.41) (-3.43) (0.83)
+ 0.020Flott-libre - 0.003Flott-ajusté
(2.83) (-0.33)
R² = 0.607 R²-ajusté = 0.562 F-stat =
13.48 N =69
Avec un R2 ajusté qui oscille autour de 60%,
les différentes régressions confirment globalement le choix des
différentes variables déterminant la croissance du PIB. Les
résultats révèlent que le taux d'investissement, le taux
de variation des termes de l'échange, le taux de croissance de la
population active, le rattachement solitaire à une devise et le
flottement libre contribuent significativement à accroître le PIB.
D'un autre côté, le déficit budgétaire, le
flottement-ajusté agissent négativement sur la croissance.
Cependant, le flottement-ajusté n'a pas d'impact significatif sur la
croissance économique.
En comparant les résultats des différentes
régressions par pays, l'auteur conclut qu'il existe une relation
évidente entre le régime de change et la croissance. Les pays qui
ont opté pour un taux de change fixe tout en conservant leur autonomie
de décision ont réalisé des performances comparables
à ceux qui fonctionnaient avec des monnaies flottantes. En d'autres
termes, un taux de change fixe et régulièrement ajusté se
comporte de la même manière qu'un taux de change flottant. C'est
ainsi que les membres des unions monétaires, à cause de leur
indépendance se sont classés derrière tous les autres en
matière croissance économique.
De leur côté, Bailliu, J. et al (2002) ont
présenté un travail dans lequel ils étudient le lien entre
régime de change et croissance. Leur étude s'appuie sur une
typologie en trois volets, qui établit une distinction entre
régime de changes fixes, régime de changes flottants et
régime intermédiaire. Ils avancent que cette typologie
présente la particularité que deux des catégories
(régime intermédiaire et changes flottants) caractérisent
uniquement le régime de change, alors que la troisième (changes
fixes) décrit à la fois le régime de change et le cadre de
conduite de la politique monétaire. Selon les auteurs, passer outre
cette particularité risque de fausser l'évaluation des effets
qu'ont les différents régimes de change sur la croissance
économique.
Ainsi ils ont mis au point une typologie qui englobe
différents cadres de politique monétaire. Ils estiment
l'incidence du régime de change sur la croissance d'après des
données longitudinales relatives à 60 pays pour la période
allant de 1973 à 1998, en recourant à une application dynamique
de la méthode des moments généralisés. Le
modèle utilisé se formalise comme suit17(*) :
GRi,t ?= a i + ht +
Vi,t b +??Xi? t? d +? e i t
Suite aux différentes régressions18(*), le constat est que les
régimes de change assortis d'un point d'ancrage aux fins de la conduite
de la politique monétaire, qu'il s'agisse de régimes de changes
fixes ou flottants ou de régimes intermédiaires, exercent une
influence positive sur la croissance. Par ailleurs, les régimes de
changes flottants ou les régimes intermédiaires dépourvus
de point d'ancrage nuisent à la croissance.
En conclusion, l'étude permet de croire que la
présence d'un cadre de politique monétaire solide, plutôt
que le régime de change comme tel, est un facteur déterminant de
l'expansion économique. En outre, l'étude fait ressortir combien
il importe de considérer le cadre de politique monétaire qui
accompagne le régime de change lorsque l'on évalue les effets de
ce régime sur la tenue globale de l'économie.
Un autre aspect important dans la littérature sur la
relation entre régime de change et croissance concerne les
investissements directs étrangers. Les pays en développement
misent beaucoup sur les IDE pour faciliter leur développement. Dans une
économie de marché, le régime de change conditionne en
partie l'intensité du commerce extérieur et la décision
d'investissement des investisseurs internationaux. C'est pourquoi les
économistes s'intéressent à la relation entre les IDE et
le régime de change. Par exemple, Abdallah et al. (2001 a estimé
un modèle19(*) sur
l'investissement direct étranger et ses déterminants de
localisation. Leur objectif est d'évaluer le bien-fondé de cette
politique d'attraction des IDE. L'équation estimée s'écrit
comme suit :
IDEit = ait +
a1OUVit + a2STABPOLit +
a3KHit + a4IDISit +
a5VOLit + a6CHANGEit +
a7IDOMit + eit
Les résultats trouvés dans l'une des
régressions sont les suivants :
IDE = 3.10*OUV + 2.9*STABPO + 3.6KH - 0.4* IDIS + 0.70CHANGE +
3.6 IDOM
(15.32) (1.04) (4.04) (-1.19)
(3.23) (2.53)
R² = 0.41 n = 434
Les auteurs de cette étude20(*) aboutissent à la
conclusion que la volatilité de change affecte négativement les
flux des IDE, et que l'IDE joue un rôle de catalyseur de la croissance et
donc du développement des pays émergents. Toutefois, il ne joue
un effet positif sur la croissance de ces pays que si ces derniers
possèdent et améliorent au cours du temps leur stock de capital
humain. Seule une combinaison des deux permet aux pays d'accueil de
récolter les fruits des localisations des entreprises multinationales.
Quant au régime de change, il contribue significativement et
positivement à l'explication des flux d'IDE. Par ricochet, on peut dire
que, d'après ces résultats, le régime de change explique
de façon significative la croissance économique.
Si pour les auteurs cités précédemment,
la volatilité de change affecte négativement les flux des IDE,
pour Saludjian (2004), le régime de change compte parmi les facteurs qui
déterminent la volatilité macroéconomique dans le
MERCOSUR21(*). Une des
équations testées est la suivante :
VOLPIB = C0 + C1DUMMYARG +
C2DUMMYBRA + C3REGIMECHANGE
+ C4DUMMYMER + C5FLUXCAP +
C6OUVMERCOSUR
Les résultats obtenus sont représentés
ci-après :
VOLPIB = 0.1125 - 0.0531DUMMYARG - 0.0734DUMMYBRA
(0.98) (-0.49) (-0.6213)
+ 0.0976REGIMECHANGE -0.0968DUMMYMER + 0.0023**FLUXCAP
(0.89) (-0.91) (2.27)
+ 0.1603*OUVMERCOSUR
(3.57)
R² = 0.15 N = 97 DW = 2.02
Les résultats enregistrés ici affichent un
coefficient de détermination très faible (15%). L'auteur explique
ce résultat par l'existence de chocs exogènes importants.
D'autres facteurs interviennent dans la détermination de la
volatilité macro-économique. Deux résultats importants
sont à signaler. Cette régression atteste un impact positif et
significatif de l'ouverture des pays du MERCOSUR et aussi du flux de capitaux.
Donc, l'intégration économique régionale au sein du
MERCOSUR et l'ouverture économique et financière constituent des
facteurs de stabilité macroéconomique. En d'autres termes, une
augmentation du commerce et des flux de capitaux fait varier le PIB dans le
sens positif.
Néanmoins, selon l'auteur, la variation de l'ouverture
commerciale dans les pays du MERCOSUR a montré des effets stabilisateurs
(faibles) mais qui invitent à trouver un autre type de
régionalisme et d'intégration économique pour ces pays.
En effet, la réflexion sur le régime de
croissance et le régime de change du MERCOSUR ont mis l'accent sur les
effets contraires des politiques monétaires dans les deux groupes
(Brésil plutôt stabilisateur et Argentine, pro cyclique).
Ce résultat apporte des arguments intéressants
dans le débat sur la monnaie unique du MERCOSUR et surtout sur la
dollarisation. Des résultats positifs pour la croissance pourraient
être dérivés de la coordination d'une politique de change
flexible mais crédible et orientée vers des objectifs productifs.
La dollarisation supprimerait le levier important de la politique
monétaire et reviendrait à abandonner aux marchés la
défense de la stabilité des monnaies et de l'économie des
pays du MERCOSUR. L'hétérogénéité au sein du
MERCOSUR et principalement les différences entre le Brésil et
l'Argentine indiquent la nécessité d'une plus grande coordination
macro-économique, monétaire et productive au sein du Mercosur
afin d'orienter le Cône sud-américain vers un objectif identique
de transformation productive intégrée.
Quant aux variables muettes, elles indiquent des t-stat.
inférieurs aux valeurs critiques (en valeur absolue) et ne sont donc pas
significatives. Les dummies concernant l'Argentine, le Brésil ou les
années MERCOSUR présentent toutes un coefficient négatif,
la variable muette REGIMECHANGE (régime de change fixe)
présente un coefficient positif laissant sous-entendre une relation
positive de la fixité des régimes de change et de la
volatilité macro-économique.
Tableau 1 : Synthèse de
quelques travaux empiriques
AUTEURS
|
PERIODES
|
LIEU CONCERNE PAR L'ETUDE
|
VARIABLES UTILISÉES
|
METHODES D'ESTIMATION
|
RESULTATS DES ESTIMATION
|
RIZZO Jean-Marc (1997)
|
1980-1995
|
Amérique Latine, Méditerranée et Asie du
Sud-Est
|
Variable à expliquer : Log y
Variables explicatives : (FIXE), (CPUB),
(I/Y), COMM, (TE), (DVPT)
|
Estimation économétrique par la méthode
des moindres carrés ordinaires
|
Impact négatif (non significatif) du
régime de change et impact positif (significatif) de CPUB, I/Y, COMM
|
Anatolie Marie AMVOUNA (1998)
|
1980 - 1994
|
Afrique (52 pays)
|
Variable explicative : yi
Variables à expliquer : GDIi,
Ni, DTTRi, DRERi, PCGNP0i,
DUMi, Ui
|
Estimation économétrique par la méthode
de groupe contrôlé (modèle transversal et données de
panel)
|
Impact positif et significatif
de :
§ la part des investissements dans le PIB,
§ Taux de variation des termes de l'échange,
§ Taux de croissance de la population active,
§ Rattachement solitaire à une devise
§ Flottement libre sur le PIB.
Impact négatif et significatif
de :
§ Déficit budgétaire
§ l'union monétaire
|
M. Ben Abdallah et al (2001)
|
1984 - 1997
|
Afrique (10), Asie (15), Océanie (5), Amérique
du
Nord (5),
Amérique
Latine (18),
Europe (14)
|
Variable à expliquer :
IDEit
Variables explicatives :
OUVit, STABPOLit, KHit, IDISit,
VOLit, CHANGEit, IDOMit
|
Estimation économétrique par les données
de panel
|
Les variables ayant un impact significatif sont :
§ Ouverture (positivement),
§ Capital humain (négativement),
§ Indice de distorsion (négativement),
§ Indice de volatilité du taux de change
(positivement),
§ Régime de change (positivement)
§ Investissement (positivement)
|
Bailliu, J. et al (2002)
|
1973 - 1998
|
60 pays de tous les continents
|
Variable dépendante : Taux de
croissance du PIB réel per capita.
Variables indépendantes : PIB per
capita (période initiale), nbre d'années de scol. moyennes,
I/PIB, cons. pub/PIB, bal. Comm./PIB, crédit privé/PIB, Gross
capital flows/GDP, régime de change flexible, Régime du de change
interm., régime de change fixe, régime flexible avec ancre,
régime flexible sans ancre, régime intermédiaire avec
ancre, régime intermédiaire sans ancre
|
Méthode des moments généralisés
|
§ Influence positive des régimes assortis d'un
point d'ancrage comme les changes fixes ou flottants ou de régimes
intermédiaires sur la croissance.
§ Influence négative des régimes de changes
flottants ou les régimes intermédiaires dépourvus de point
d'ancrage sur la croissance.
|
Alexis SALUDJIAN (2004)
|
1976 - 2001
|
MERCOSUR (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay)
|
Variable dépendante :
Volatilité du PIB
Variables indépendantes 22(*): DUMMYARG, DUMMYBRA,
DUMMYMER, REGIMECHANGE, FLUXCAP, OUVMERCOSUR,
|
Estimation économétrique par des données
de panel à partir de eviews
|
§ Impact positif et significatif à 5% des flux des
capitaux
§ Impact négatif et significatif à 10% de
la variation des taux de change des monnaies nationales par rapport au USD
|
Sources : Tableau constitué par l'auteur à
partir de lectures d'articles sur le thème de l'étude.
Bien que théoriquement les académiciens et
chercheurs ne dégagent pas un consensus sur l'influence qu'un
régime de change pourrait avoir sur la croissance économique,
cette revue de littérature confirme qu'une relation existe entre les
deux variables. Cependant, s'agissant du sens de cette relation, tout
dépend de l'économie considérée. Certaines
études confirment qu'un régime de change fixe est plutôt
avantageux pour les pays moins ouverts à la compétitivité
internationale et dont le marché des capitaux est moins
développé, alors que d'autres attestent que les pays à
régimes de taux de change flexible affichent les mêmes
performances que ceux ayant adopté un régime de taux de change
fixe ajustable. D'autres, au contraire, ont abouti à la conclusion que
c'est la présence d'un cadre de politique monétaire solide,
plutôt que le régime de change en soi, qui importe pour la
croissance économique. De ce fait, ce débat opposant les
partisans du change fixe et flexible perdure encore.
CHAPITRE
ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT
MACROÉCONOMIQUE
Ce chapitre comprend deux sections. Dans la première,
nous analysons la situation macroéconomique d'Haïti et dans la
deuxième, nous étudions celle de la République
dominicaine.
2.1 - Cas d'Haïti
L'environnement macroéconomique d'Haïti au cours
de la période sous étude demeure fragile. Certains secteurs de
l'activité réelle ont montré des velléités
de croissance. Les finances publiques affichent une certaine
amélioration au travers d'augmentations substantielles sans
d'importantes nouvelles taxes. La gestion monétaire a permis de ramener
l'inflation au cours de l'exercice 98/99 en dessous des 10%, sa valeur initiale
de 1970/71. La balance des paiements a présenté un profil moins
déséquilibré. Ces développements cependant, ne
semblent pas s'être inscrits dans une mouvance de long terme. Ainsi, au
cours de l'exercice 2002/03, l'inflation est remontée à plus de
39% et la balance des paiements s'est détériorée
davantage. Nous pouvons expliquer cette hausse par l'augmentation
incontrôlée de la masse monétaire en circulation. En effet,
la masse monétaire23(*) M1 (monnaie en circulation + dépôts a
vue) est passée de 248.6 millions de gourdes en 1970 à 57295.7
millions de gourdes en 2003.
Le taux de change, pour sa part, a connu une
très forte variabilité sur la période 1991 -2004. Il a
évolué dans une fourchette moyenne de 15 - 16 gourdes entre 1994
et 1996 pour passer à une fourchette moyenne de 16 - 17 gourdes entre
1997 et 1999. Cependant, dès le début de l'exercice fiscal
1999-2000, le marché des changes a montré des signes d'une forte
nervosité qui a fait passer le taux de change de 17 - 17,50 gourdes en
octobre/novembre 1999 à plus de 19 gourdes en janvier 2000, puis
à plus de 40 gourdes en décembre 2004. Cette variabilité du taux de change n'est pas
sans conséquence sur la croissance économique. Nous le mettons en
évidence à partir du tableau 2.
Table 2 : Coefficients de
corrélation entre le taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et le
taux de change nominal (TCN)
|
GH
|
TCN
|
GH
|
1
|
-0.169
|
TCN
|
-0.169
|
1
|
Sources : calculs effectués par l'auteur à
partir des données des statistiques financières
internationales
le tableau 1 montre qu'il existe une relation négative
entre le taux de change et la croissance du PIB. Le coefficient de
corrélation entre les deux variables est de -0.169 pendant la
période sous la période de l'étude. Ce résultat
est confirmé par le graphe 1.
Figure 1:
Evolution conjointe du taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et du taux
de
change nominal (TCN)
Sources : Simulation effectuée par
l'auteur à partir des données des statistiques financières
internationales
La figure 1 présente l'évolution du taux de
change et de la croissance du produit intérieur brut entre 1970 et 2004.
La sous-période 1970 - 1990 a été
caractérisée par la parité fixe cinq (5) gourdes pour un
(1) dollar des Etats-Unis. Ainsi, la courbe de taux de change prend l'allure
d'une droite au cours de cette période. Celle-ci, en particulier la
décennie 1970 - 1980, a été caractérisée par
une forte croissance. A partir de 1991 le taux de change a commencé
à fluctuer. Cette instabilité du taux de change coïncide
avec une baisse de la production locale et à l'augmentation des
prix24(*). Evidemment, le
changement de régime de change ne peut pas être
considéré comme le seul facteur provoquant cette
contre-performance. Nous devons signaler les luttes politiques de 1991
entraînant un embargo commercial qui a duré trois ans. Ce choc a
eu de graves conséquences sur l'économie en
général, et sur le marché des changes en particulier. En
plus de l'embargo commercial, tous les comptes du pays à
l'étranger ont été bloqués et des restrictions sur
le montant d'argent que pouvaient envoyer en Haïti les haïtiens de la
diaspora ont été faites.
La combinaison de tout cela a donné comme
résultat une forte fluctuation du taux de change au cours de la
période et une baisse considérable de la croissance
économique. Au retour des autorités constitutionnelles en 1994,
la monnaie haïtienne s'était stabilisée à quinze (15)
gourdes pour un (1) dollar, mais cela n'a pas duré longtemps puisqu'en
1995, elle a recommencé à perdre de la valeur face au dollar.
Grâce aux politiques de stabilisation menée par la banque
centrale, le taux de change a pu être maintenu en dessous de vingt (20)
gourdes pour un (1) dollar. Cependant, suite aux évènements
politiques et au non décaissement de fonds par les bailleurs au
début de l'an 2000, la stabilité a été interrompue.
Après de fortes fluctuations à la hausse, le taux de change a
dépassé la barre de quarante (40) gourdes en 2004
Comme nous l'avons mentionné, la banque centrale
essaie par tous les moyens de contrôler le taux de change au moyen de sa
politique monétaire. La section 2.1.1 présente un
résumé de cette politique.
2.1.1- Analyse de la politique
monétaire d'Haïti
Depuis l'occupation américaine jusqu'en 1991 le pays a
connu un système de taux de change fixe, avec des contraintes
énormes empêchant la libre circulation des capitaux. Au cours de
cette période, toute la politique monétaire se résumait en
la protection de la parité. Suite au retour des autorités
constitutionnelles de 1991 et dans le cadre du programme d'ajustement
structurel de 1996-99, la BRH a rompu cette parité fixe « cinq
gourdes pour un dollar » et a laissé flotter la monnaie locale par
rapport au dollar américain.
De plus, entre 1979 et mi-1995 les autorités
monétaires ont imposé des coefficients de réserves
très lourds sur les passifs des banques commerciales afin de
contrôler l'offre monétaire. Sur les dépôts à
vue, ces coefficients sont passés de 32% en 1979 à 73,5% en
199325(*). Il s'agissait
pour la Banque Centrale de neutraliser l'impact négatif
qu'exerçait sur ses réserves de change le surplus de
liquidité résultant du financement des déficits
accumulés par le secteur public. Ces taux de réserves
élevés ont provoqué des écarts importants entre les
taux d'intérêt débiteurs et créditeurs. Comme les
coefficients étaient différents pour chaque type de
dépôts, des changements inattendus dans la composition de la
monnaie et de la quasi-monnaie provoquaient des variations significatives dans
le multiplicateur monétaire; ce qui a compliqué la conduite de la
politique monétaire.
Le 16 mai 1995, les autorités monétaires ont
uniformisé les taux de réserves obligatoires à 48%. Mais,
suite à l'évolution défavorable des indicateurs de
finances publiques, ils ont été relevés de cinq points de
pourcentage au cours de la même année pour revenir à 48% le
3 juillet 1996. Entre-temps, le 10 juillet 1995, la BRH a élargi le
passif assujetti aux réserves obligatoires en y incluant les engagements
des banques envers les agents économiques non bancaires. Puis, en
décembre 1996, l'assiette des réserves obligatoires a
été à nouveau élargie pour tenir compte des
swaps fictifs gourdes/dollars réalisés d'un jour
à l'autre par les banques. Ces pratiques permettaient à celles-ci
de profiter du fait que les comptes libellés en dollars n'étaient
pas assujettis à l'obligation de constituer des réserves.
Le taux de réserves obligatoires des banques
commerciales est passé de 48% en octobre 1996 à 25% vers la fin
du premier semestre de l'exercice fiscal, libérant plus de deux
milliards de gourdes que les autorités monétaires pensent capter
par l'émission de bons. Ces derniers, constituant un
élément de modernité dans le système bancaire
haïtien, ont été lancés pour la première fois
en novembre 1996.
En mars 1997, dans le but de favoriser une meilleure
répartition du poids des réserves obligatoires entre le passif
gourde et le passif dollar, la BRH enjoignait les banques commerciales de
constituer, en gourdes et/ou en dollars, des réserves sur le passif en
devises. Initialement, la plupart des banques avaient opté pour des
réserves en gourdes. En 1998, les autorités monétaires
étendirent l'application des réserves obligatoires aux filiales
non bancaires des banques commerciales. L'objectif était de contrecarrer
les pratiques des banques de dissimuler des dépôts à
travers leurs filiales.
A l'heure actuelle les bons BRH, les opérations
d'open-market et les taux d'escompte constituent les principaux instruments de
politique économique des autorités monétaires
haïtiennes. Cependant, les bons BRH présentent des limites, car
avec un taux si élevé, ils représentent des coûts
financiers énormes pour l'Etat. De plus, cet instrument de politique
économique n'est valable que pour une courte période, ce qui fait
que la BRH doit toujours avoir d'autres instruments d'appui, comme le taux de
réserves obligatoires sur les dépôts des banques
commerciales pour contrôler la masse monétaire.
Afin de réduire les distorsions résultant de
l'ampleur des dépôts de réserves obligatoires, qui ne sont
pas rémunérés, le programme de réforme du secteur
financier a prévu une augmentation des paiements d'intérêts
sur la dette de l'Etat envers la banque centrale. Les paiements
d'intérêt sur les dépôts de réserves devraient
passer d'un taux implicite de 1% en 1995/96 à environ 3% en 1996/97
(FMI, 1996)26(*). Cette
mesure devait constituer un premier pas vers la réduction des taux
d'intérêts et aider à stimuler l'intermédiation
financière et accroître l'attrait des dépôts en
gourdes. Toujours d'après ce projet de réforme, les
autorités devraient mettre en place un marché de titres à
court terme représentant un autre instrument de politique
monétaire et lancer une émission restreinte avant la fin de 1996.
La Banque de la République d'Haïti (BRH), face
à la forte croissance des institutions financières, a mis en
place un programme de réformes visant à la supervision du
système bancaire et au contrôle des banques, en introduisant des
normes « sécuritaires », réduisant les
risques de crise financière. La BRH a, dans le cadre de sa politique
monétaire, procédé à l'émission de bons
devant inciter les opérations `'d'open market `'sur le système
financier haïtien. Un esprit de compétition règne au
niveau des banques commerciales. Cette compétition entraîne une
amélioration des services et une plus large gamme de produits
financiers. Outre les produits traditionnels tels que les comptes
d'épargne, à terme, et courants, on trouve aujourd'hui des
guichets automatiques, des cartes de crédit, des plans de retraite,
d'éducation et d'assurance personnalisés, ainsi que d'autres
produits facilitant les transactions internationales.
2.1.2 - Comportement de
l'économie haïtienne pendant le régime de change fixe
· 1970 - 1980 : Croissance continue
Figure 2 :
Evolution du PIB réel haïtien entre 1970 et 1980
Sources : Simulation effectuée par
l'auteur à partir des données des statistiques financières
internationales
Le graphe 2 présente le PIB réel haïtien
pour la période allant de 1970 à 1980. Cette période a
été caractérisée par une forte croissance (5.74% en
moyenne). La croissance prolongée enregistrée pour cette
période a permis de rattraper les retards accumulés sur la
croissance de la population en 77 / 78. Le sentier de croissance du PIB aurait
dépassé celui de la population. Nous devons signaler que le
secteur tertiaire a le plus contribué à la croissance du PIB au
cours de cette période. Grâce notamment à la branche
manufacture, le secteur secondaire est passé de la troisième
à la deuxième place en terme de contribution à la
croissance. De même, le sous-secteur bâtiments/travaux
publics a fait montre d'un dynamisme particulier.
Pour sa part, la baisse de la contribution du secteur
primaire à la croissance a été le résultat des flux
migratoires vers les milieux urbains. Cette fuite des paysans de la campagne a
eu un impact négatif sur l'agriculture. En effet, le secteur primaire a
connu une baisse exceptionnelle. Ce qui a occasionné le passage de ce
secteur de la première à la troisième place, les secteurs
secondaire et tertiaire étant les principaux
bénéficiaires. Cependant, malgré la contre performance du
secteur agricole, il demeure la principale branche ayant contribué
à la valeur ajoutée du secteur primaire.
· 1980 - 1990 : Décroissance et
stagnation
Figure 3: Evolution du PIB
réel entre 1980 et 1990
Sources : Simulation effectuée par
l'auteur à partir des données des statistiques financières
internationales
Cette sous-période peut être scindée en
deux. En premier lieu, une forte baisse entre 1980 et 1982 et la stagnation de
1982 à 1990 (voir figure 3). Le taux de croissance moyen
enregistré entre 1980 et 1986 en terme réel était de
(0.24%). On assimile cette baisse au choc subi par le prix du café sur
le marché international et des troubles sociopolitiques qu'a connu le
pays au cours de cette période.
Par suite des politiques adoptées par les
autorités monétaires et financières en 1981-82 et
1982-83, telles politiques visant à créer les
conditions d'une amélioration soutenue au niveau des différents
secteurs de la vie économique nationale, le produit
intérieur brut (PIB) a accusé une hausse en termes courants de
5.4% en 1982-1983. Le taux de croissance du PIB réel passe en 1979-80 de
7.4% à 0.6% en 1985.
Cette régression pourrait avoir comme explication la
suspension des droits de tirage d'Haïti par le FMI après que le
gouvernement eu été confronté à de graves
difficultés financières le portant à faire des
dépenses extrabudgétaires occasionnant, conséquemment la
baisse des réserves de changes.
Pour sa part, le ratio Importation/ PIB passe de 41% en
1980-81 à 42 % en 1985-86, ceci est non significatif en terme de
variation en cinq ans. La politique commerciale protectionniste
appliquée à ce moment-là par les autorités
haïtiennes, a un peu limité les importations. Cependant,
l'effondrement du prix du café d'une part, et les dommages causés
par le cyclone Allen d'autre part, ont provoqué la chute brutale des
exportations.
Il faut également souligné que l'agriculture
haïtienne a été en proie à des difficultés de
toutes sortes, liées principalement à la baisse du crédit
octroyé au paysan haïtien. Ainsi, on a constaté dans le
secteur agricole une croissance particulièrement faible tant au niveau
des produits alimentaires qu'à celui des denrées d'exportation.
En résumé, si l'on fait abstraction de la
période 1980-1982 où le prix du café a chuté sur le
marché international donnant lieu à la chute de la balance des
paiements et à la décroissance du PIB, il y a eu entre 1980 et
1986, une stagnation de l'économie haïtienne. Au cours de
l'exercice 1985-86, l'économie a connu un certain ralentissement sous
l'effet de nombreuses perturbations et grèves qui ont abouti à la
chute de l'ancien régime et paralysé pratiquement le
fonctionnement normal de l'économie.
Pour relancer la croissance économique, les
décideurs ont dû faire appel au fonds monétaire
international qui ont négocié avec eux un programme d'ajustement
structurel27(*) dont
l'objectif principal était de générer une croissance
soutenue.
2.1.3 - Analyse de la situation macroéconomique pendant
le régime de change flexible
Figure 4 : Evolution du PIB
réel haïtien entre 1991 et 2004
Sources : Simulation effectuée par
l'auteur à partir des données des statistiques financières
internationales
Cette période a été
caractérisée sur le plan économique par l'application des
mesures de libéralisation, par la fluctuation effective du taux de
change et sur le plan politique par le coup d'Etat contre le président
de la République, Mr. Jean Bertrand Aristide, occasionnant un embargo
commercial contre le pays. Le coup d'Etat de 1991 a eu des conséquences
néfastes sur la vie économique. Subséquemment, on a
constaté que les trois années d'embargo (1991-1994) se
révèlent une période de grande dépression. Les
conséquences immédiates de cette dépression sont la
paupérisation, l'accentuation des disparités, le
développement d'économies illégales et la violence.
La production agricole a affiché des performances
maigres. Les usines de sucres fonctionnant à un coût trop
élevé, deviennent déficitaires et réduisent leur
production. La production de riz est passée de 140000 TM en 1980
à 129900 TM en 1991, puis a atteint 76000 TM en 2003. On peut expliquer
cela par la combinaison de plusieurs facteurs : la politiques de
libéralisation des échanges, la fluctuation du taux de change et
les évènements socio-politiques.
D'autres parts, La hausse du taux de change qui, normalement
devrait augmenter la compétitivité des entreprises locales, a eu
l'effet inverse. Puisque les décideurs politiques de 1986 ont
décidé de libéraliser les échanges internationaux,
les producteurs haïtiens n'ont pas pu tenir tête avec la
compétition. Les produits importés étant vendus à
un prix dérisoire, ont provoqué la baisse de la demande des
produits locaux. Ceci a découragé certains producteurs, qui ont
abandonné cette activité et d'autres qui ont réduit leur
offre.
La contribution du secteur primaire au PIB est passée
de 15,59 % en 2002 à 15,69 % en 2003. La contribution du secteur
agricole qui était de 27 % au cours de l'exercice 1999 est tombée
à 25,69 % au cours de l'exercice 2003 (BRH, 2003). Les industries de
sous-traitance et du secteur artisanal qui ont amorcé un
redressement à partir de 1996, ont poursuivi sur cette lancée en
1998 en contribuant pour 20% à la formation du PIB. Cette augmentation a
occasionné la hausse des exportations totales au cours de cette
période. Cependant, le regain d'activité de ce secteur n'a pas
été soutenu car son poids dans le PIB est tombé à
8.2% en 2003.
Il est important de noter qu'au retour à l'ordre
constitutionnel en octobre 1994, le gouvernement a mis en place un plan
d'urgence de réhabilitation économique (PURE). Ce plan visait
à rétablir la stabilité macroéconomique, à
restaurer l'appareil administratif et à répondre aux besoins les
plus pressants dans les secteurs de la santé, de la nutrition, de
l'hygiène et des infrastructures. Une réforme tarifaire
préparatoire à la mise en oeuvre du programme d'ajustement
structurel de 1996-99 a été mise en oeuvre en 1995. Il s'agissait
d'éliminer les distorsions à l'expansion du commerce, plus
particulièrement d'éliminer les mesures non tarifaires,
d'éliminer les taxes sur les exportations ainsi que les licences
d'importation. Mais, les conditions difficiles de mise en oeuvre et de
poursuite du programme d'ajustement structurel de 1996-99 n'ont pas permis
d'atteindre les résultats escomptés (Fièvre, (2002).
Parallèlement à la réforme tarifaire, les
autorités travaillaient à la définition d'une
stratégie à moyen terme qui devait répondre aux
impératifs pressants de redressement et de développement
économique. Ces efforts ont été soutenus par la
communauté internationale, et notamment par le FMI dans le cadre d'un
accord de confirmation. Suite à ces mesures des signes de reprise ont
été observés.
En effet, le PIB réel s'est accru de 4.5% en
1994/9528(*). Le secteur
primaire n'a contribué à la formation du PIB que pour 19.3% et se
place ainsi à la troisième position derrière le secteur
secondaire qui, soutenu par la branche bâtiments / travaux publics a
contribué pour 32.5% à la croissance. Pour sa part le secteur
tertiaire a été le plus performant avec 48.2% de participation
à la croissance en 1995-96. Le taux de hausse des prix à la
consommation a été, sur glissement annuel, ramené de 40%
en (93/94) à 30% en (94/95). Pour sa part le taux de change s'est
maintenu dans une fourchette de 13 à 16 gourdes pour un dollar
américain ; et les réserves29(*) internationales nettes de la banque centrale se sont
accrues de 116 millions de dollars US, ce qui est équivalent à
3.5 mois d'importations.
Cependant après la croissance de 4.5% en 1994/95, le
produit intérieur brut (base 75/76) a subi une
décélération de 1.6 point en 1995/96 et a continué
sa décroissance durant toute la période sous étude, pour
atteindre la croissance négative en 2004. La croissance
résultant des efforts consentis par les autorités se
révèle bien trop faible jusqu'ici pour combler la perte d'environ
25% de la dimension des activités économiques enregistrée
durant la période d'embargo.
L'économie haïtienne est devenue de plus en plus
une économie de services dominée surtout par des services
marchands. Les changements survenus dans la structure du PIB d'une part,
l'insuffisance et le manque de compétitivité de la production
locale face à une demande de biens et de services de plus
élevée d'autre part, ont fait du secteur primaire le secteur le
plus important en terme relatif.
2 .2 - Cas de la
République dominicaine
Les résultats macroéconomiques obtenus au cours
des cinq dernières années sont très positifs :
croissance moyenne de l'ordre de 8% par an, inflation en dessous de 10% par an
et un équilibre de la balance extérieure. Cette situation
s'explique surtout par le dynamisme de certains secteurs de l'économie
qui ont profité de la croissance sur les marchés
américains et mondiaux : les communications, le tourisme, la
construction, et les zones franches exportatrices. Ces dernières sont
d'une grande importance pour la génération d'emplois et de
devises étrangères. Le niveau des investissements directs en
provenance de l'étranger a aussi connu une augmentation très
forte, liée aux processus de privatisation et à la croissance du
secteur touristique. La Banque centrale a joué un rôle important
dans le maintien de la stabilité macroéconomique. Ne disposant
pas encore d'indépendance statutaire, elle a, en pratique,
travaillé de manière quasi indépendante dans la
période concernée. La balance des paiements a pu être
maintenue en équilibre malgré le déficit structurel de la
balance commerciale. Cette performance est atteinte grâce à
l'investissement étranger, au surplus de la balance des services et aux
transferts de fonds provenant des Dominicains établis aux
Etats-Unis30(*). La dette
interne se situe autour de 4% du PIB. L'agriculture représente 12% du
PIB, l'industrie 33% et les services 54%. Le secteur informel représente
entre 40% et 50% de la production nationale.
Les Etats-Unis sont le principal partenaire économique
du pays, absorbant les 2/3 des exportations et fournissant ¼ des
importations. L'UE représente environ 10% des exportations et 15% des
importations. Haïti absorbe 4% des exportations. La dette
extérieure a été réduite considérablement
(de 60% du PIB en 1991 à 17,4% en 2000).
Du point de vue sociale, la croissance économique des
années 1990 a réduit la pauvreté en République
Dominicaine. Un rapport du FED (2002) précise que le taux de
pauvreté a baissé de 31% en 1992 à 26% en 1998. Il est
estimé que 90% de cette amélioration est due à la
croissance économique, et les 10% restants à la redistribution
des revenus.
Ce rapport montre que plusieurs indicateurs sociaux restent
moins favorables en République Dominicaine que dans bon nombre de pays
des Caraïbes et de l'Amérique latine : la mortalité
infantile est de 40%o (32% dans la région), le taux
d'analphabétisme avoisine les 17% (13% dans la région). Les
services de santé sont limités, avec environ 80 médecins
par 100.000 habitants. Il est estimé qu'environ 30% de la population n'a
pas de connexion à l'eau potable, et 35% ne disposent pas de services
d'assainissement. Souvent, même si ces services sont disponibles, leur
qualité laisse par contre à désirer. Le
développement économique n'a donc pas été
accompagné par un développement social concomitant.
2.2.1 - Environnement
macroéconomique dominicain pendant les régimes de change fixe et
flexible
L'économie dominicaine a évolué de
façon spectaculaire pendant le régime de change fixe avec une
très forte croissance et une inflation modérée. En effet,
le taux de croissance du PIB est passé de 10.83% en 1970/71 à
12.9% en 1973. En écartant les années 1978 et 1982 pour
lesquelles l'économie a connu, respectivement des taux de croissance de
2.14% et 1.2%, la croissance du PIB dominicain a évolué dans une
fourchette de 4.5% à 12.9% pendant le régime de taux de change
fixe. Le taux d'inflation a été maintenu dans une fourchette de
3% à 20%.
L'année fiscale 1984/85, au cours de laquelle les
autorités ont opté pour le régime de change flexible,
l'économie s'est très mal comportée, avec un taux de
croissance négative de 2.1%. Au cours des années 1990 et 2003 des
taux de croissance similaires ont été enregistrés.
Toutefois, en faisant abstraction de ces années, la période au
cours de laquelle le régime de change flexible a été
adopté, le pays a enregistré des taux de croissance compris entre
1% et 8%. En ce qui concerne le taux d'inflation dominicain, il a
évolué dans une fourchette de 4.25% à 50.46% pendant le
régime de change flexible.
Dans un autre tableau, la monnaie en circulation est de
passée de 289 millions de pesos en 1970 à 2308 millions de pesos
en 1984, pour atteindre 241329 millions de pesons en 2003. Cette augmentation
de la monnaie en circulation explique bien la hausse
généralisée des prix et la nervosité du
marché des changes suite à l'adoption d'un régime de
change flexible. Le taux de change a connu une très forte
volatilité sur la période 1985 -2004. Il a évolué
dans une fourchette moyenne de 2.94 - 37.25 pesos pour un dollar des Etats-Unis
entre 1985 et 2003. Tout comme Haïti, le tableau des coefficients de
corrélation met en évidence une relation inverse entre le taux de
change et la croissance du PIB pendant la période couverte par
l'étude.
Table 3 : Coefficients de
corrélation entre le taux de croissance du PIB en Rep. Dom (GD) et le
taux de change nominal
|
GD
|
TCN
|
GD
|
1
|
-0.187
|
TCN
|
-0.187
|
1
|
Sources : Calcul effectué par l'auteur
à partir des données des statistiques financières
internationales
Le tableau 3 confirme la corrélation négative
entre le taux de change et la croissance économique, avec un coefficient
de corrélation négative de 0.187. Cette relation inverse est
aussi mise en évidence par la figure 5.
Figure 5 : Évolution du taux
de croissance du PIB en Rép. Dom (GD) et du taux de change nominal
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Le graphe ci-dessus présente l'évolution
conjointe du taux de change et de la croissance du produit intérieur
brut. Nous constatons que la croissance économique est moins volatile
lorsque le taux de change est stable et vice-versa.
Tout comme Haïti, la République dominicaine a
connu, au cours de la période sous étude, deux types de
régime de change : parité fixe et régime de change
flottant. La volatilité du taux de change qui a débuté en
1985 a eu comme conséquence une baisse de la croissance du produit
intérieur brut. En effet, l'économie a connu une croissance
économique moyenne de 5.43% entre 1970 à 1984, période
correspondante au régime de change fixe. Alors que la croissance moyenne
pour la période couvrant le régime de change flexible se chiffre
à 4.89%. Le marché des changes a connu une forte fluctuation
à la hausse par la suite de la caducité de la parité fixe
en 1985.
La politique économique Dominicaine est restée
erratique pendant les années 1980, caractérisées par des
déficits budgétaires (10.1 millions de pesos en 1970, 268. 8
millions de pesos en 1979, 2 05.1 millions de peso en 1985 et 1287.2 millions
de peson en 1999)31(*), la
dépréciation, l'instabilité du taux de change, un taux
élevé d'inflation et baisse du pouvoir d'achat. Par suite de
politiques de redressement appliquées par le gouvernement et le
consensus qui a été trouvé avec la participation active de
tous les secteurs de la société, le pays a enregistré une
forte croissance économique au cours des années 90. Le taux de
croissance moyen a été de 5.18 % pour la période
1991-2003. Le revenu par habitant, qui était tombé de 1 170
dollars à 860 dollars entre 1980 et 1991, n'a cessé d'augmenter
pour atteindre 2 21132(*)dollars en 2000 et 240833(*) en 2003. En 1991 le
gouvernement dominicain a dégagé un surplus budgétaire de
(3% du PIB); le peso a été stabilisé, le taux d'inflation
a été ramené à 5.9% contre 50% en 1990. La
croissance économique a été soutenue, stimulée par
un accroissement des exp ortations de biens et services, des réformes du
système fiscal, une libéralisation des taux
d'intérêt et de change et une hausse temporaire des
investissements publics.
En effet, d'un taux moyen annuel de 20.32% entre 1971 et
1984, la croissance des exportation est passée à un taux moyen
annuel de 32.04% entre 1985 et 2003. D'un autre côté, le taux de
chômage a été maintenu à 30% de la population
active. Cette performance s'explique aussi par la croissance moyenne des
investissements qui, sur la même période, est passée de
17.09% à 24.43%.
Malgré des performances macro-économiques
très positives, l'économie dominicaine reste structurellement
dépendante de sources de croissance limitées et fortement
dépendantes de l'extérieur, ce qui rend certains secteurs moteurs
de cette économie vulnérables aux variations exogènes.
Ainsi, le tourisme, les zones franches, les remises de devises des
expatriés dépendent fortement de la croissance aux Etats-Unis et
en Europe, ce qui peut avoir une influence notable sur la durabilité des
résultats de la dernière décennie.
En 1993, la République Dominicaine a signé un
nouvel accord de confirmation avec le FMI. Cet accord a permis d'anticiper la
poursuite des efforts de stabilisation macroéconomique.
Néanmoins, selon un rapport du PNUD et du FNUP (2002), 25,8 % de la
population, soit 2,1 millions d'habitants, vivent en dessous du seuil de
pauvreté. Il a été également estimé que 4%
de la population, soit 325 000 personnes, vivent dans l'indigence. Les cas
d'indigence sont deux fois plus fréquents lorsque la femme est chef de
ménage que lorsque c'est l'homme. Outre la pauvreté, a
ajouté le rapport, le développement humain durable se heurte
à deux autres problèmes majeurs : l'inefficacité de
la gestion des affaires publiques et la destruction rapide des ressources
naturelles et la perte de productivité qui en résulte. Le pays
s'est lancé dans de vastes réformes des institutions publiques,
portant notamment sur la Constitution, la décentralisation et le
renforcement des pouvoirs locaux.
Outre la banque mondiale, la BID et les autres
institutions internationales, la Communauté Européenne (CE) joue
un grand rôle en République Dominicaine. Les relations
institutionnelles de l'Union européenne avec la République
Dominicaine s'inscrivent dans le cadre de l'Accord de Cotonou, dans ses trois
piliers que sont la dimension politique, l'aide au développement et le
commerce. L'aide de la CE présente deux dimensions :
· Une dimension nationale : La
République Dominicaine a adhéré à la Convention de
Lomé le 15 décembre 1989. Elle a bénéficié
de 85 millions d'euros qui ont été utilisés
essentiellement pour la conservation des ressources naturelles et l'appui aux
secteurs sociaux (santé et éducation). Des actions dans les
secteurs sociaux ont aussi été financées par un programme
d'ajustement structurel (21,8 millions d'euros) et dans le secteur minier (23
millions d'euros). A la 8ème réunion du FED, la République
Dominicaine a bénéficié de 110 millions d'euros. Ce
montant a permis de contribuer au financement des secteurs sociaux, du secteur
de l'eau potable et de l'assainissement, des réformes institutionnelles
et à la modernisation de l'Etat, et du secteur privé.
La République Dominicaine a, par ailleurs,
bénéficié de financements dirigés à tout
type de pays ACP, d'actions d'aide d'urgence, ainsi que de projets
financés sur les lignes budgétaires (coopération à
travers les ONG européennes en matière de droits de l'homme,
coopération décentralisée).
· Une dimension régionale : Au
niveau des 16 pays ACP des Caraïbes regroupés dans le
Cariforum : un grand nombre d'actions dans des domaines divers tels que le
développement commercial, l'agriculture et la pèche, la
coopération universitaire ou le tourisme ont
bénéficié à la République Dominicaine. Une
dimension particulière du programme régional a concerné la
coopération bilatérale avec Haïti (programme
d'infrastructures, actions culturelles, environnement etc.).
2.3 - Comparaison de la
situation macroéconomique d'Haïti et de la République
Dominicaine sous les régimes de change fixe et flottant
Cette section essaie de comparer la situation
macroéconomique des deux pays sur lesquels porte notre étude. Le
graphe 6 présente le taux de croissance de l'économie
D'Haïti et de la République Dominicaine, tandis que Le tableau 3
présente les variables considérées comme les canaux de
transmission de la croissance. Nous allons analyser leur évolution sous
les régimes de change fixe et flexible.
Figure 6 : Taux de croissance
de l'économie D'Haïti et de la République
Dominicaine
Sources : Simulation effectuée par l'auteur
à partir des données des statistiques financières
internationales
Les années 1990 ont vu se développer un
écart grandissant entre les économies haïtienne et
dominicaine autant en ce qui concerne les conditions de vie des populations que
les modèles économiques mis en place. La République
Dominicaine a en effet institué un dispositif doublement efficace de
développement des secteurs d'exportation et de protection du secteur
agricole, couplé à une politique agressive de promotion de
l'activité touristique avec comme résultat des taux de croissance
annuel situés en moyenne autour de 7%. Ceci a pu être obtenu
grâce à une politique articulée d'investissements, de
subventions et de recherche de marchés. Parallèlement, en
Haïti, on assiste non seulement à une décomposition des
institutions de l'État mais encore à une libéralisation
tous azimuts de l'économie. Celle-ci s'est opérée sans
aucune politique de soutien à la reconversion de l'économie et
dans un climat défavorable à l'investissement productif.
Les résultats concrets obtenus de l'application de ces
deux modèles sont évidents : pour la période 1995-96
à 2000-2002, les taux de croissance de l'économie dominicaine ont
été plus de 4 fois supérieurs à ceux de
l'économie haïtienne. Outre cet aspect purement technique mettant
en évidence la différence entre les deux modèles, il
convient de signaler l'effet de facteurs extra économiques telle la
crise haïtienne qui exacerbe l'écart, particulièrement en ce
qui a trait aux points de retournement indiqués par les courbes des taux
de croissance économique des deux pays.
Les niveaux de revenus et les capacités
d'investissement des ruraux ont connu une réduction significative.
D'autre part, l'absence d'investissements publics dans les infrastructures et
les services d'appui a conduit à une baisse notable de certaines
productions (riz, banane, légumes, haricots, produits
d'élevage...) qui ont été compensées par des
importations croissantes en provenance des États-Unis et de la
République Dominicaine. En fait, la consommation nationale en Haïti
n'a pu se maintenir que grâce aux transferts des émigrés
estimés à environ 675 millions de dollars en 2002 mettant ainsi
en exergue la « logique de stagnation dépendante de
l'économie haïtienne ».
Les écarts croissants de productivité et les
différentiels de tarifs douaniers ont conduit sur les dix
dernières années à un accroissement rapide des
échanges avec la République Dominicaine qui font actuellement
d'Haïti le troisième partenaire commercial de ce pays et un des
premiers débouchés de celui-ci pour les exportations
haïtiennes de produits agricoles. En effet, selon les informations
publiées par le CEDOPEX (2002), les exportations dominicaines vers
Haïti sont passées de 72,4 millions de dollars américains en
2001 à un peu plus de 100 millions en 2002.
Table 4 : Croissance du PIB
réel, taux d'investissement, taux de croissance du commerce
extérieur et taux de croissance des dépenses gouvernementales
moyens selon le pays et le régime de change (1970 -2004)
Pays
|
Régimes de change
|
Croissance du PIB réel
|
FBCF / PIB
|
TCOME
|
TCPUB
|
Haïti
|
Régime de change fixe
|
0. 0228
|
0.1498
|
0.0576
|
0.1280
|
Haïti
|
Régime de change flottant
|
- 0.0108
|
0.2449
|
0.0368
|
0.2074
|
Rép. Dom.
|
Régime de change fixe
|
0.0543
|
0.2063
|
0.0258
|
0.1374
|
Rép. Dom
|
Régime de change flottant
|
0.0489
|
0.2154
|
0.0613
|
0.2670
|
Sources : Calculs effectués à partir des
données de l'IHSI et du fonds monétaire international
(Statistiques financières internationales)
L'analyse des statistiques du tableau 4 montre que les deux
économies ont évolué de façon similaire. En effet,
nous constatons que sous le régime de change fixe, le produit
intérieur brut a connu une croissance de 2.28% en moyenne contre une
baisse de 1.08% sous le régime de change flottant, soit une baisse en
terme réel de 147.37%. Alors que la République dominicaine qui a
connu une croissance moyenne de 5,43% pendant le change fixe, est passée
à 4.89% sous le régime de change flottant, soit une baisse
moyenne de d'environ 10%. Bien que la République dominicaine ait eu une
meilleure performance par rapport à Haïti, la tendance reste la
même.
Il importe de souligner que les résultats
précédents sont réalisés malgré le fait que
les deux pays aient consacré une part plus importante de leur PIB
à l'investissement sous le régime de change flexible. Par
exemple, pendant le régime de change fixe, Haïti a consacré
en moyenne 15% de son produit intérieur brut à l'investissement
et 24.5% au cours du change flottant, soit une augmentation de 63%. De
même la part des investissements dans le PIB est passée de 20.63%
à 21.54% en République dominicaine, soit une augmentation de
4.41%. Paradoxalement, l'augmentation de la part des investissements dans le
PIB en Haïti est relativement plus élevée que celle de la
République dominicaine. Alors que les exportations haïtiennes sont
loin d'égaler celles de la République Dominicaine.
D'un autre côté, le volume de commerce des deux
pays a nettement augmenté. Il est multiplié par cinq (5) en
Haïti au passage du régime de change fixe au change flexible, alors
qu'il est plus que doublé en République dominicaine. Ceci
s'explique par la politique de libéralisation des marchés locaux
engagée par les deux Etats au cours de cette période. La
théorie économique prône une relation positive entre
l'ouverture économique et la croissance économique. Cependant,
malgré l'augmentation du volume de commerce, nous constatons que
l'augmentation significative de la croissance économique n'est pas au
rendez-vous. L'explication possible à cela est que, l'augmentation du
volume de commerce est issue de l'augmentation des importations plutôt
que des exportations. Les tableaux 45 et 46 (en annexe) nous montrent un
déficit systématique de la balance commerciale des deux pays sur
toute la période. Cependant le changement de régime de change et
l'ouverture des ces deux économies sur l'extérieur, ont permis de
renforcer l'écart entre les importations et les exportations.
L'on peut également constater une augmentation des
dépenses gouvernementales sous le régime de change flexible dans
les deux pays. En Haïti elles passent d'environ 13% à 20% et en
République Dominicaine, de 13.74% sous le régime de change fixe,
elles atteignent 26.70% en change flexible. Cet accroissement rapide des
dépenses est souvent à la base des déséquilibres
externes. Un important déficit budgétaire engendré par une
chute de l'épargne publique non compensée par l'épargne
privée, entraîne soit le déclin de l'investissement, soit
l'augmentation du déficit extérieur (le déficit de la
balance commerciale). Dans le cas qui nous préoccupe, il s'agit d'un
déficit extérieur. Or, d'après la théorie des
déséquilibres, un déficit extérieur a normalement
pour corollaire un excès d'investissement domestique dépassant
l'épargne domestique (Jarret M.F. (1991)). A titre d'exemple, le graphe
7 nous permet de mettre à l'évidence ce
déséquilibre dans le cas d'Haïti.
Figure 7 : Evolution de
l'épargne nationale, des investissements internes et du compte des
transactions courantes en Haïti (1970 -1995)
Sources : Casimir (2002)
Le graphe 7 présente l'évolution de
l'épargne nationale34(*), celle des investissements internes et enfin
l'évolution de la balance commerciale. Il montre la capacité de
l'épargne nationale à financer les investissements
intérieurs. Le constat est que les investissements dépassent
l'épargne nationale. Ce déséquilibre interne correspond
à un déficit chronique de la balance commerciale d'Haïti.
Ceci sous-entend un excès d'investissement sur l'épargne
nationale, donc une dette nette sur le reste du monde (Blanchard et Cohen,
2001). Compte tenu du faible niveau de l'épargne privée et de la
quasi-inexistence de l'épargne publique, la différence entre les
investissements engagés et l'épargne nationale se trouve
automatiquement financée par le reste du monde. Cela a engendré
de sérieux problèmes de balance des capitaux.
Pour clore ce chapitre, nous admettons que pendant la
période considérée, les deux économies ont fait
montre d'une meilleure performance pendant le régime de change fixe.
Cependant l'analyse des statistiques ne suffit pas à corroborer
l'hypothèse que le régime de change influence la croissance
économique en Haïti et en République Dominicaine. Nous ne
pouvons non plus confirmer que le régime de change le régime de
change fixe est plus profitable à la croissance pendant la
période sous étude. Il importe donc, de tester ces
hypothèses économétriquement. C'est justement l'objet du
chapitre 4. Mais en attendant, nous analyserons à travers la section
2.4, la coopération et les é changes commerciaux entre Haïti
et la République Dominicaine.
2.4 -Coopération et
échanges commerciaux entre Haïti et la République
Dominicaine
Ici nous analyserons les efforts de
coopération et d'échanges commerciaux entre Haïti et la
République Dominicaine. Nous commencerons tout d'abord par exposer
quelques accords de coopération passés entre eux pour analyser
par la suite, leur situation d'échanges commerciaux.
2.4.1 - La
coopération
La coopération entre Haïti et la République
Dominicaine pouvant conduire à leur intégration ne parvient pas
à quitter le stade embryonnaire depuis la création de ces deux
nations soeurs. Montas (1994) explique cela par le manque
d'intérêt et de volonté politique des deux
côtés. Selon lui, les contentieux politiques et
historiques35(*) existant
entre les deux peuples peuvent aussi être à la base de ce manque
de coopération. Les deux pays ont signé un certains nombres
d'accords, de traités et de conventions qui sont restés dans
l'ensemble sans application36(*). On peut citer entre autres :
§ L'ACCORD CULTUREL DE 1972 signé lors de la
visite d'une importante délégation ministérielle en
République Dominicaine;
§ LA CONVENTION DU 9 FEVRIER 1978 qui traite de la
construction du barrage répartiteur international sur la rivière
des pédernales;
§ L'ACCORD DE BASE DE COOPERATION DU 31 MAI 1979
signé à Malpasse créant une commission mixte de
coopération Haïtiano-Dominicaine;
§ L'ACCORD SUR LES TRANSPORTS TERRESTRES DU 13 DECEMBRE
1979 qui spécifie le nombre de kilomètres de routes conjointes
à réaliser par les deux Etats. Cet accord qui n'a pas
été ratifié dresse trente-quatre (34) voies de
communication routières à réaliser conjointement par les
deux Etats;
§ L'ACCORD COMMERCIAL DU 13 DECEMBRE 1979 portant sur la
création d'une zone de libre commerce entre les deux pays pour les
produits originaires de leur territoire respectif. Cet accord n'a pas
été ratifié suite aux réserves émises sur
ses avantages par les différentes parties haïtiennes;
§ LA DECLARATION CONJOINTE DU 13 MARS 1987 DES
CHANCELIERS HAITIEN ET DOMINICAIN. Dans cette déclaration il a
été décidé d'accorder un haut degré de
priorité au développement économique et social de la zone
frontalière37(*);
§ L'ACCORD38(*) DU 8 AVRIL 2002 SUR L'IMPLANTATION D'UNE
ZONE FRANCHE DANS LA RÉGION FRONTALIÈRE DU NORD-EST. Selon cet
accord les projets envisagés entre les deux pays doivent
s'étendre sur 5 km de part et d'autre de la ligne frontalière qui
mesure 300 km. Les termes du document d'"accord trilatéral" indiquent
que la priorité pour le "développement des terres de la zone
frontalière" devrait être accordée à la construction
d'une "autoroute douanière internationale reliant les ports de
Mancenille et de Cabo Rojo (localité de la République
Dominicaine), à tous les postes douaniers se trouvant dans cette limite
géographique ainsi qu'à des projets touristiques à
Anse-à-Pitres et à Bahia de las Aguilas". L'accent devrait
être mis également sur des parcs industriels privés, des
barrages privés pour l'irrigation et l'énergie, la construction
de ports et d'aéroports privés.
Le flux d'accords signés entre les dirigeants des deux
peuples montre qu'une coopération entre Haïti et la
République Dominicaine est toujours souhaitée. Cependant un
problème se pose dès qu'il s'agit de prendre des initiatives
concrètes en ce sens. Par exemple, dans le domaine industriel les
difficultés de coopération s'expliquent par diverses
raisons :
- Le dépassement de la production et des exportations
haïtiennes par celles des dominicains;
- La limitation de la possibilité d'échange par
les types d'industries promues et implantées; les mesures
d'accompagnement prises et les infrastructures construites;
- La similarité de la production industrielle et donc
la non complémentarité des besoins en termes de produits
industriels;
- La similitude des besoins d'investissement en vue de leur
développement.
2.4.2 - Les échanges
commerciaux
Le commerce entre les deux pays est un
phénomène ancien qui a connu des avancées et des reculs
à différentes périodes de l'histoire, en fonction des
conjonctures économiques et politiques particulières. Les
échanges actuels sont multiformes, difficiles à chiffrer avec
exactitude et font coexister un commerce légal et formel, des
échanges informels en marge de la légalité. Au cours de la
période 1980 - 82, on a observé une nette baisse des exportations
haïtiennes vers la République Dominicaine. En effet, celles-ci
sont passées de 800,000 dollars en 1980 à 250,000 dollars en
1982, soit une baisse de 68.75% en trois ans. Les exportations haïtiennes
des produits de l'agriculture paysanne sont devenues un nouveau motif de
rapprochement des deux marchés. Ce mouvement, initié vers le
milieu des années 80 a connu une forte expansion avec l'ouverture des
frontières dans les années 90. Un rapport récent de INESA
et FLASCO (2003) identifie près d'une cinquantaine de produits agricoles
locaux exportés vers la République Dominicaine. Les principaux
produits exportés sont le café, les fruits (mangues de la
variété Jean-Marie, avocats, tamarin, etc.), le pois
Congo et les produits d'élevage (cabris, volaille, boeufs).
Selon une étude de la RESAL (2001), Haïti aurait
exporté pour 13.006.000 US de ces produits vers la
République Dominicaine.
Alter Presse (2006)39(*) rapporte que la valeur des exportations d'avocats
d'Haïti vers la République Dominicaine, s'établirait entre
1.5 et 2 millions dollars US pour la saison 2004-2005. Ces chiffres placent
l'avocat parmi les produits d'exportation agricoles importants dans le contexte
haïtien. Le commerce transfrontalier de l'avocat aurait
démarré dans les zones de la Forêt des Pins et de Baptiste
(Est) dès le début des années 1990. Toutefois, la
République Dominicaine est mieux placée qu'Haïti sur le
marché international avec une production estimée à 140.000
TM et se classerait comme 6e producteur mondial de ce produit.
Traditionnellement la République Dominicaine
enregistre un excédent commercial vis-à-vis d'Haïti. Selon
l'étude de Montas (op. cit. p.24), cet excédent en faveur la
République Dominicaine s'élevait à 4 millions de dollars
américains en 1980 et de 6 millions en 1982.
Au début des années 80, les exportations
dominicaines recensées officiellement s'élevaient à une
moyenne annuelle de 6 millions de dollars. Néanmoins, une note de la
CEDOPEX rapporte que ce chiffre serait entre 20 et 25 millions de dollars
tenant compte des achats des marchands ambulants haïtiens et du trafic
illicite. En 1994, les exportations officielles de la République
Dominicaine vers Haïti avoinaient les 6.5 millions de dollars
américains. L'expansion des ventes dominicaines a été
favorisée par l'augmentation des prix relatifs de certains produits de
première nécessité et la surévaluation du taux de
change officiel de la gourde par rapport au dollar américain en
Haïti.
Table 5 : Echanges commerciaux
de la République Dominicaine avec Haïti
(Millions de $US)
Année
|
Exportations
|
Importations
|
1996
|
24,4
|
0,08
|
1997
|
26,5
|
0,3
|
1998
|
47,4
|
0,4
|
1999
|
67,2
|
0,06
|
2000
|
58,4
|
0,2
|
2001
|
72,1
|
0,3
|
Source : CEDOPEX (2001)
Durant les années 1980, la valeur des échanges
était limitée à quelques millions de dollars et la balance
pouvait occasionnellement pencher en faveur d'Haïti. En 1994, la valeur
des exportations dominicaines se situait autour de 20 Millions de dollars et
Haïti arrivait en dixième place comme partenaire commercial de la
République Dominicaine. Depuis 2001, Haïti occupe la
quatrième place et actuellement pourrait se situer en troisième
position après les États Unis et Porto Rico. Haïti demeure
dans une large mesure pour les entrepreneurs dominicains un marché
présentant de faibles exigences de qualité et où il est
possible d'écouler certaines marchandises non compétitives sur le
marché international ou même des produits en faible demande sur le
marché dominicain (brisures de riz, abats...).
Comme nous pouvons le remarquer à travers le tableau
5, la balance commerciale entre les deux pays penche nettement en faveur de la
République Dominicaine. Les exportations dominicaines vers Haïti
passent de 24.4 millions de dollars américaines en 1996 à 72.1
millions de dollars en 2001, soit une augmentation de 195.4% en
six ans. Haïti, de son côté a
exporté, respectivement, pour 0.08 millions de dollars et 0.3 millions
de dollars en 1996 et 2001, soit 305 et 240 fois de moins que la
République Dominicaine pendant les périodes
sus-mentionnées.
CHAPITRE
LE MODELE DE REFERENCE ET
LES DONNEES
Ce chapitre présente le modèle de
référence et les équations qui seront estimées dans
le cas d'Haïti et de la République Dominicaine. Rappelons que
l'objectif poursuivi dans le cadre de ce travail est de vérifier la
relation qui existe entre la nature des régimes de change adoptés
en Haïti et République Dominicaine et la croissance
économique de ces pays de 1970 à 2004. Pour atteindre ces
objectifs, nous avons formulé deux hypothèses :
Premièrement, le régime de change a agi sur le comportement de la
croissance économique en Haïti et en République Dominicaine
au cours de la période sous étude. Deuxièmement, le
régime de change fixe est plus favorable à la croissance
économique que le régime de taux de change flottant.
Après une brève présentation du
modèle de référence, les équations à estimer
pour les deux pays seront présentées avec les explications
appropriées. Enfin, une présentation succincte des données
et leurs sources sera faite.
3.1 - Le modèle de
référence
Le modèle de référence est celui
utilisé par Rizzo Jean- Marc (1998). Il étudie dans quelle
mesure au sein d'une région donnée, en l'occurrence la
Méditerranée, la nature du régime de change pouvait
importer en matière de croissance. Et, afin de mettre en perspective les
résultats obtenus, il a choisi d'établir une comparaison avec
deux autres régions, l'Amérique latine et l'Asie du Sud-Est, qui
connaissent des rythmes de développement et réalisent des
performances économiques forts différents de ceux de la
Méditerranée, mais dont les expériences en matière
de change sont tout aussi diversifiées.
Le
modèle se formalise comme suit :
Log y = â0 + â1 FIXE +
â2CPUB + â3 (I/Y) + â4
óTE + â5 DVPT
(1)
Log y = â0 + â1 FIXE +
â2 CPUB + â3 (I/Y) + â5 COMM
+ â4 óTE + â6 DVPT
(2)
Avec :
§ Logy = logarithme du
PIB;
§ FIXE = variable Proxy du
régime de change fixe;
§ CPUB = Croissance
décalée de la consommation publique;
§ I/Y = Taux
d'investissement;
§ óTE =
Variabilité des termes de l'échange, assimilée à
l'écart-type glissant sur trois ans des termes de l'échange;
§ DVPT = Indice de
développement de la Banque Mondiale.
L'étude porte sur la période 1980-1995
et sur un échantillon de 29 pays répartis par continents. Les
régressions économétriques générales,
réalisées par la méthode des moindres carrés
ordinaires, sont conduites en panel sur une base annuelle et sont
portées sur un nombre d'observations variant entre 350 et 370.
Les résultats40(*) obtenus sont les suivants :
Log y = - 0,045 - 0,010 FIXE + 0,029 CPUB + 0,256 I/Y - 0,044
óTE + 0,004 DVPT
(4,01)*** (2,05) ** (2,09) ** (7,53) ***
(1,72)* (1,24)
R 2 = 0,3
L'analyse des résultats41(*) de cette régression
témoigne d'un impact significatif du régime de change
pratiqué sur la croissance économique. Cet impact se manifeste
surtout à travers les investissements. Il faut toutefois souligner que
le régime de change fixe affecte négativement la croissance du
PIB. Par contre, l'étude ne confirme pas un lien fort entre le deux
variables. La régression révèle un effet positif
significatif du taux d'investissement et de la consommation gouvernementale sur
la croissance et un effet négatif (faiblement) significatif des chocs
sur les termes de l'échange.
En incluant le taux de croissance du commerce
extérieur dans la régression, l'auteur aboutit aux
résultats de la régression (2) :
Log y = - 0,043 - 0,008 FIXE + 0,025 CPUB + 0,209 I /Y + 0,165
COMM - 0,017óTE + 0,002 DVPT
(4,17)*** (1,73)* (2,06) **
(6,62) *** (9,67) *** (0,66) (0,76)
R 2 = 0,4
Les résultats ne sont pas très différents
lorsque le taux de croissance du commerce extérieur est introduit dans
l'équation. Une légère baisse de l'effet du régime
de change fixe dans cette régression est constatée. L'auteur
attribue cette baisse à la différence dans le rythme de
croissance des échanges. De leur côté, les termes de
l'échange et l'indice de développement ont un impact
résiduel sur la croissance du PIB par tête. Ce qui est tout
à fait différent pour les autres facteurs. En effet, la
croissance des dépenses publiques, le taux d'investissement et la
croissance du commerce extérieur constituent des facteurs explicatifs de
la croissance.
Pour s'assurer que les résultats obtenus ne sont pas
biaisés par l'endogénéisation des régimes de
change, l'auteur a testé un modèle à équations
simultanées. Au terme de la procédure, les résultats
suivants ont été trouvés :
Log y = - 0,052 - 0,004 FIXE + 0,023 CPUB + 0,215 I /Y + 0,176
COMM - 0,015óTE + 0,004 DVPT
(3,96)*** (1,41) (1,96) ** (6,08) ***
(9,99) *** (0,51) (1,35)
R 2 = 0,46
Les résultats obtenus ne diffèrent pas
significativement de ceux obtenus auparavant. Donc il n'y a pas risque de biais
par l'endogénéisation des régimes de change. Le choix du
régime de change n'est certainement pas neutre, mais les
résultats suggèrent que son influence sur la croissance est
relativement limitée.
3.1.1 - Justification du choix
du modèle et de la méthode d'estimation
Plusieurs raisons ont motivé le choix de ce
modèle comme moyen de vérification d'hypothèses. En
premier lieu, il est en parfaite harmonie avec le cadre théorique de
notre travail. En effet, dans ce modèle les principales variables dont
les économistes considèrent comme les canaux de transmission de
la croissance y figurent. De plus, les données utilisées dans ce
modèle sont disponibles.
A côté de ces raisons, nous trouvons que c'est un
modèle simple à interpréter qui ne comporte qu'une seule
équation. Il nous permet de voir, non seulement si le régime de
change influence la croissance économique, mais aussi de saisir l'impact
de chaque type de régime de change.
Pour ce qui concerne la méthode d'estimation, il existe
toute une panoplie de méthodes qui pourraient être utilisée
pour étudier la relation entre le régime de change et la
croissance. Parmi lesquelles nous pouvons citer les tests de
corrélation, l'estimation d'un VAR, des relations de
cointégration et des tests de causalité. Notre étude a
suivi le schéma de l'étude de Rizzo (1998) qui a estimé un
modèle économétrique par la méthode des moindres
carré ordinaire. Plusieurs raisons expliquent ce choix et non un autre.
D'abord parce que les résultats fournis par la plupart de ces
méthodes d'estimation ne permettent pas d'approfondir l'analyse.
Par exemple, les tests de corrélation fournissent des
informations sur le sens de la relation entre les variables explicatives et
expliquée, mais restent muettes en ce qui a trait à la
significativité statistique des coefficients trouvés. Le test de
causalité lui, informe sur laquelle des variables cause l'autre, mais ne
permet pas de saisir le sens de la causalité.
Contrairement à ces méthodes, l'estimation d'un
modèle économétrique montre le sens de la relation entre
la variable endogène et chacun des variables exogènes. Elle donne
le coefficient de chaque variable explicative, son degré de
significativité et permet de faire de nombreux tests, soit sur les
coefficients, soit sur le modèle proprement dit. Enfin, elle permet de
vérifier à quel pourcentage les variables exogènes
expliquent la variable d'intérêt.
3.2 - Les
équations42(*) du
modèle à estimer et l'explication sur les variables
3.2.1 - Les équations du
modèle
Le modèle tient compte de presque toutes les variables
du modèle exposé par l'auteur. Cependant, dans le souci de
prendre en compte les spécificités haïtiennes et
dominicaines, nous avons jugé bon d'ajouter une variable
supplémentaire pour chaque cas. De même, nous avons
intégré séparément les variables
« taux de change flexible (FLEX) » et
« taux de change fixe (FIXE) » de
façon à saisir, séparément, leur impact sur la
croissance du PIB. Nous présenterons ci-après les
équations qui seront estimées pour chacune des économies.
3.2.1.1 - Equations
à estimer dans le cas d'Haïti
DLY = â0 +â1TCPUB
+â2DTINV + â3DTE + â4FIXE +
â5EMBARGO + U (1)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DTINV + â3DTE + â4FLEX +
â5EMBARGO + U (2)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DTINV + â3TCOME + â4DTE +
â5FIXE + â6EMBARGO + U (3)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DTINV + â3TCOME + â4DTE +
â5FLEX + â6EMBARGO + U (4)
DLY= â1TCPUB + â 2TCPUB
(-2) + â3DTINV + â4DTINV(-2) +
â5TCOME+ â6FLEX + U (5 .1)
DLY= â1TCPUB + â 2TCPUB
(-2) + â3DTINV + â4DTINV(-2)
+â5TCOME+ â6FIXE + U (5.2)
3.2.1.2 - Equations
à estimer dans le cas de la République dominicaine
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DLTINV + â3TE + â4FIXE +
â5DUM + U (6)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DLTINV + â3TE + + â4FLEX +
â5DUM + U (7)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DLTINV + â3TCOME + â4TE +
â5FIXE + â6DUM + U (8)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DLTINV + â3TCOME + â4TE +
â5FLEX + â6DUM + U (9)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DLTINV + â3DLTINV-2 +
â4TCOME + â5TE + â6FIXE + U
(10.1)
DLY = â0 + â1TCPUB +
â2DLTINV + â3DLTINV-2 +
â4TCOME + â5TE + â6FLEX + U
(10.2)
3.2.2 - Explications des
variables du modèle
· La variation du
produit intérieur brut en logarithme (DLY)43(*)
Le produit intérieur brut est la somme de tous les
revenus générés à l'intérieur du territoire
pendant une année donnée y compris ceux des résidents
étrangers, à l'exception des salaires et profits gagnés
par les ressortissants du pays à partir des sources
étrangères (Malcolm Gillis, 1998). Une variation positive du PIB
réel implique une augmentation de richesse dans le pays. D'après
le modèle Harrod-Domar, la variation de la production est fonction de la
variation du montant de capital qui y est investi.
· Le taux de croissance de la consommation
publique (TCPUB)
Dans la théorie une augmentation des dépenses
gouvernementales déplace la courbe de demande de biens et de services.
Cela sous-entend une expansion des activités économiques. Ainsi,
nous nous attendons à ce que le coefficient associé au taux de
croissance de la consommation publique soit positif.
· La variation de la part des investissements
dans le PIB (DTINV)44(*)
Ce ratio présente un intérêt pour la
majorité des auteurs publiant des travaux sur la relation entre
régime de change et croissance économique. Dans la
littérature économique les investissements sont
considérés comme le moteur de la croissance. Un fort taux de
croissance est engendré, dans la majorité des cas, par une forte
part du PIB investie dans l'économie. Cependant, s'agissant des
investissements en capitaux45(*) l'impact peut prendre du temps à se faire
sentir. Toutefois, conformément à la théorie nous
espérons un impact positif de cette variable pour les deux
économies sous étude.
· La variation des termes de l'échange
(DTE)
Les termes de l'échange représentent le
rapport entre l'indice des prix à l'exportation et celui à
l'importation. Il s'agit d'un indice de performance mesurant le degré de
couverture des importations par les exportations. Une variation positive des
termes de l'échange contribue à augmenter le bien-être des
citoyens du pays. Ainsi conformément à la théorie, nous
présupposons un impact positif de cette variable sur la croissance du
PIB.
· Le taux de croissance du commerce
extérieur (TCOME)
Le taux de croissance du commerce extérieur ou taux
d'ouverture commerciale est le taux de croissance de la somme des importations
et des exportations de biens et de services. L'intégration de cette
variable trouve sa base théorique dans la théorie standard du
commerce qui fait de ce dernier le catalyseur de la croissance
économique. Donc on devrait s'attendre à ce que le coefficient
associé à cette variable soit positif.
· Le régime de change fixe (FIXE) et
régime de change flexible (FLEX)
Les régimes de change fixe et flexible
intégrés dans le modèle sont des variables Proxy prenant
en compte les deux arrangements de change pratiqués en Haïti et en
République dominicaine. A travers la littérature
économique le sens de la relation entre régime de change et
croissance économique ouvre à débat. Cependant, tenant
compte de la performance économique pendant le régime de change
fixe, nous attendons à ce qu'il influence positivement la croissance du
produit intérieur brut. Alors que, le régime de change flexible
devrait l'affecter négativement.
· EMBRGO
EMBRGO est intégré dans le
modèle comme une variable Proxy destinée à évaluer
l'impact de l'embargo imposé à Haïti. Nous attendons
à ce qu'il y ait une relation négative entre cette variable et la
croissance économique.
· DUM
Nous avons intégré cette variable dans
l'estimation des équations dans le cas de la République
dominicaine en vue de voir l'influence du régime politique de Balaguer
sur la croissance. Etant données les troubles politiques
attachées aux périodes Balaguer, cette variable devrait agir
négativement sur la croissance du PIB.
· Le terme d'erreur (U)
Le terme d'erreur tient compte de toutes les
variables quantitatives ou qualitatives non intégrées dans le
modèle. C'est l'erreur d'estimation. On s'attend à ce que le
résidu soit très faible.
3.3 - Les données et
leurs sources
Sauf les termes de l'échange et les variables
qualitatives, toutes les données entrant dans le modèle ont
été tirées des Statistiques Financières
Internationales du FMI. Cependant, la série du produit intérieur
brut est disponible sur jusqu'à 1996 pour Haïti, et 2003 pour
Saint-Domingue. Pour compléter celle d'Haïti, La
sous-période 1997 - 2004 a été tirée des bulletins
de la BRH. L'année de base est 1976 pour Haïti et 1970 pour la
République Dominicaine. A l'instar de Rizzo, nous avons
transformé cette série en logarithme. Cependant, elle se
révèle non stationnaire pour les deux pays. Ceci nous
amène à les différencier une fois pour les rendre
stationnaire.
Pour cette même raison, le taux d'investissement (TINV)
a été différencié. En plus de la
différenciation, cette série a subi la transformation
logarithmique dans le cas de la République Dominicaine, d'où
l'abréviation (LTINV).
Les régime de change fixe (FIXE) et
régime de change flexible (FLEX) sont des variables dichotomiques
prenant respectivement la valeur un (1) pendant la période dont chacun
des pays pratiquait des régimes de change fixe et flexible, mais
zéro (0), sinon. Les deux pays sous étude ont dans un premier
temps, adopté des régimes de change fixe par rapport au dollar
américain, puis des régimes de change flottants. Notre
échantillonnage relatif au taux fixe couvre la période allant de
1970 - 1990 pour Haïti et 1970 - 1984, pour la République
Dominicaine. Le régime de change flottant a débuté
concrètement en Haïti en 1991 et se maintient encore en 2004, alors
qu'en République Dominicaine, il couvre la période 1985- 2004. Le
classement des régimes de change a été fait de
facto, fondé sur l'évolution observée des taux de
change et non sur les engagements officiels des banques centrales des deux
pays. Malgré sa faiblesse, ce procédé présente
l'évident avantage de reposer sur des comportements réels.
Les termes de l'échange (TE) sont le rapport entre
l'indice des prix à l'exportation et l'indice des prix à
l'importation. Dans le cas d'Haïti, ces indices n'étant
disponibles que pour la période 1976 - 1997 à l'institut
haïtien de statistiques et d'informatique (IHSI), nous avons dû
procéder par la technique de lissage exponentiel pour compléter
la sous-période 1998 - 2004. La période 1970 - 2004 a
été complétée par intra-polation. Le test de
stationnarité indique que TE n'était pas stationnaire en niveau.
Ainsi nous avons été obligés de le différencier une
fois en vue de le rendre stationnaire.
Pour la République Dominicaine, les termes de
l'échange n'étant disponibles que pour la période 1980 -
2002 au manuel de statistiques de la CNUCED 2004, les mêmes techniques
ont été utilisées pour compléter la
série.
EMBARBO est une variable dichotomique prenant la valeur
zéro (0) pour les périodes (1970 - 1990), (1995 - 2000) et un (1)
pour la période (1991-1994). Nous aurions pu ajouter une variable pour
tenir compte des périodes d'instabilité politique qu'a connue
Haïti, mais nous voulions prendre en compte seulement la période
d'embargo. Une autre variable du même genre que nous avons
intégré dans le cas de la République Dominicaine est DUM.
Elle prend la valeur un (1) pour les périodes 1970 - 1978 et 1986 -
1990, alors qu'elle prend la valeur zéro (0) pour les périodes
1979 - 1985 et 1991 - 2003. Ces périodes correspondent aux
différents mandats du président Balaguer.
CHAPITRE
PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RÉSULTATS
Ce chapitre nous permettra de vérifier les
hypothèses formulées à l'introduction de cette
étude. Des tests de validation des coefficients et du modèle
seront effectués pour chaque régression. Cependant, en vue
d'obtenir des résultats plus fiables, il importe de s'assurer de la
stationnarité des variables entrant dans le modèle. De ce fait,
la section 4.1 présente les résultats des tests de
stationnarité. Ensuite, la section 4.2 expose et analyse les
résultats des différentes régressions.
4.1 - Présentation
des résultats des test de stationnarité des variables du
modèle
Cette étape est importante dans le
travail parce que les résultats obtenus à partir des
séries stationnaires se révèlent plus fiables que ceux
qu'on pourrait obtenir si les données ne l'étaient pas. Pour
tester la stationnarité des variables on a utilisé le test de
racine unité de Philips - Perron. La démarche est la
suivante46(*) : faire
le test d'abord en niveau avec constante et tendance et vérifier si le
coefficient associé à la tendance (TREND) est statistiquement
significatif47(*) au seuil
de 1%, 5%, 10%. Si la tendance est significative, on teste l'hypothèse
nulle de racine unitaire en comparant la t-statistique de Ö aux valeurs
tabulées par Phillips-Perron. Si l'on accepte l'hypothèse nulle,
c'est-à-dire si la t-statistique est supérieure à la
valeur de la table aux seuils de 1%, 5% ou 10%, la série est
stationnaire. Dans ce cas, on peut directement travailler avec la série.
Si le coefficient du trend n'est pas statistiquement significatif on reprend le
processus en niveau avec constante, sans constante et tendance, en
différence première avec constante et tendance, etc.
Soit Xt , la variable
considérée, nous posons les hypothèses suivantes :
H0 : Xt est stationnaire
H1 : Xt n'est pas stationnaire
Les résultats des tests effectués sur les
variables sont reportés aux tableaux 6 et 7 :
4.1.1 - Cas d'Haïti
Table 6 : Résultats des
tests de stationnarité48(*) des variables du modèle dans le cadre
d'Haïti
Variables
|
Modèle utilisé
|
PP test statistic
|
Valeurs tabulées
|
Hypothèses retenues
|
Ordres d'intégration
|
LY
|
Sans constante ni tendance
|
0.953372
|
-1.9510
|
H1
|
0
|
D(LY)
|
Sans constante ni tendance
|
-4.906923
|
-1.9514
|
H0
|
1
|
TCPUB
|
Sans constante ni tendance
|
-6.134122
|
-2.9558
|
H0
|
0
|
TINV
|
Avec constante
|
1.908083
|
-2.9627
|
H1
|
0
|
D(TINV)
|
Sans constante ni tendance
|
-3.473713
|
-1.9530
|
H0
|
1
|
TCOME
|
Sans constante ni tendance
|
-5.460725
|
-1.9514
|
H0
|
0
|
TE
|
Sans constante ni tendance
|
0.635545
|
-1.9510
|
H1
|
0
|
D(TE)
|
Sans constante ni tendance
|
-5.191060
|
-1.9514
|
H0
|
1
|
Sources : Simulation de l'auteur à
partir des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et
de l'IHSI
Le tableau 6 résume l'étude de
stationnarité des variables du modèle pour Haïti. Son
analyse permet de comprendre qu'à part le taux de croissance de la
consommation publique qui est intégré d'ordre zéro (0),
donc stationnaire en niveau, toutes les autres sont stationnaires en
première différence.
4.1.2 - Cas de la
République dominicaine
Table 7 :
Résultats des tests de stationnarité des variables du
modèle dans le cadre de la République Dominicaine
Variables
|
Modèle utilisé
|
PP test statistic
|
Valeurs tabulées
|
Hypothèses retenues
|
Ordre d'intégration
|
LY
|
Avec constante
|
5.692862
|
-1.9514
|
H0
|
0
|
TCPUB
|
Avec constante
|
-3.715374
|
-2.9665
|
H0
|
0
|
LTINV
|
Sans constante ni tendance
|
-0.793546
|
-1.9514
|
H1
|
0
|
D(LTINV)
|
Sans constante ni tendance
|
-4.748523
|
-1.9517
|
H0
|
1
|
TCOME
|
Sans constante ni tendance
|
-2.998757
|
-1.9517
|
H0
|
0
|
TE
|
Sans constante ni tendance
|
-2.357063
|
-1.9510
|
H0
|
0
|
Sources : Calcul
de l'auteur effectué à partir des données des statistiques
financières internationales, du manuel statistique des
Nations-Unies
Pour ce qui concerne les variables du modèle pour la
République Dominicaine, le tableau 7 montre quatre d'entre elles sont
stationnaires en niveau. Il s'agit du PIB, du taux de croissance de la
consommation publique, du taux de croissance du commerce extérieur et
des termes de l'échange. Les autres variables sont stationnaires en
différence première.
4.2 - Présentation
des résultats des différentes régressions
Suite à la stationnarisation des séries entrant
dans le modèle, elles ont été soumises à l'analyse
économétrique. Les sections 4.2.1 et 4.2.2 présentent et
analysent les résultats obtenus pour Haïti et la République
Dominicaine.
4.2.1 -Cas d'Haïti
· Régression des
équations49(*) 1 et 2
EQ1:D(LY) = -0.009 + 0.036*TCPUB + 0.025*DTINV + 0.548*DTE +
0.026*FIXE
(-0.31) (1.15) (0.85)
(1.37) (0.87)
- 0.045*EMBARGO
(-1.27)
R² - ajusté = 0.241 DW = 2.23 Schwarz
criterion =-3.145 F-statistic = 2.841
Prob(F-statistic) = 0.037
EQ2 : D(LY) = 0.016 + 0.036*TCPUB + 0.025*DTINV +0.548*DTE
- 0.026*FLEX
(1.69) (1.15) (0.85) (1.37) (-0.87)
- 0.045*EMBARGO
(-1.27)
R²-ajusté = 0.241 DW = 2.237 Schwarz criterion
=-3.145 F-statistic = 2.840
Prob(F-statistic) = 0.037
Conformément à nos attentes et à
l'analyse statistique qui a été faite précédemment,
les résultats des deux premières régressions dans
lesquelles le taux de croissance du commerce extérieur a
été omis, attestent un impact négatif du régime de
change flexible et un impact positif du régime de change fixe sur la
croissance économique en Haïti au cours de la période sous
étude. Cependant, les statistiques de
« student » associées à leurs
paramètres indiquent que l'effet des arrangements de change sur
l'économie est négligeable. De même, les signes des autres
variables considérées comme les canaux de transmission de la
croissance sont conformes à la théorie. Il en est de même
pour la variable « embargo » qui est un Proxy de l'embargo
commercial imposé à Haïti de 1991 à 1994. Cependant,
du fait de l'absence du commerce extérieur dans cette régression,
aucun des coefficients n'est statistiquement significatif au seuil de 10%, 5%
et 1%.
Le test d'autocorrelation atteste qu'il n'existe pas de
problème d'autocorrélation des erreurs50(*). Néanmoins, le
R²-ajusté étant très faible, nous présumons
qu'il existe un biais de spécification, c'est-à-dire qu'une ou
plusieurs variables importantes pourraient ne pas figurer dans le
modèle. Ainsi, les régressions (3) et (4) tiendront compte de la
croissance du volume de commerce extérieur.
· Régression des équations 3 et
4
EQ3: D(LY) = -0.005 - 0.047*TCPUB + 0.000*DTINV+0.100*TCOME+
0.467*DTE + 0.019*FIXE
(-0.27) (-1.74)* (0.03)
(5.27)*** (1.70)* (0.95)
- 0.064*EMBARGO
(-2.58)**
R² -ajusté = 0.764 DW = 1.764 Schwarz criterion =
-3.824
F-statistic= 9.648 Prob(F-statistic) = 0.000
EQ4: D(LY) = 0.014 - 0.047*TCPUB + 0.001*DTINV + 0.100*TCOME +
0.467*DTE - 0.019*FLEX (2.08)** (-1.74)* (0.03) (5.27)***
(1.70)* (-0.95)
- 0.063*EMBARGO
(-2.58)**
R2 - ajusté = 0.641
DW = 1.764 Schwarz criterion = -3.825 F-statistic = 9.648
Prob(F-statistic) = 0.000
L'introduction du taux de croissance du commerce
extérieur améliore considérablement les deux
modèles. En effet, le R²-ajusté passe respectivement de 24%
à 64% pour le modèle 1 et de 24% à 76% pour le
modèle 2, attestant une meilleure spécification des
modèles. En plus, les critères de Schwarz passe de -3.14 de -3.82
dans les deux modèles confirmant que les modèles avec le commerce
extérieur sont meilleurs. Selon les résultats des estimations 3
et 4, il semble que le régime de change adopté n'a pas un effet
significatif sur le comportement de la croissance. Toutefois, le régime
de change fixe parait être un meilleur pilote pour la croissance avec un
coefficient positif. Il faut cependant, admettre que les résultats ne
confirment pas que le régime de change flexible nuit à la
prospérité économique. Si le coefficient qui y est
associé parait le témoigner, statistiquement cela ne tient pas.
Sauf le paramètre associé au taux de croissance de la
consommation publique, tous les paramètres sont conformes à la
théorie. Le commerce extérieur se révèle un
puissant indicateur de l'accroissement du PIB comme le prédit la
théorie économique. De même, l'amélioration des
termes de l'échange semble favoriser l'essor de l'économie
haïtienne au cours de la période sous étude. Tandis que
comme dans le cas précédent, mais significativement cette
fois-ci, l'embargo a contribué à une baisse de 6. 37% de la
croissance. Avec une marge d'erreur de 10%, les résultats
témoignent qu'une croissance de 1% de la consommation publique fait
baisser la croissance économique de 4.67%. Ce résultat est
dû au déficit budgétaire systématique auquel nous
avons fait allusion dans notre analyse macroéconomique. La partie des
dépenses gouvernementales consacrée à l'investissement
étant faible, n'engendre pas d'effet multiplicateur. Ainsi, le taux de
croissance qui devrait normalement provenir de la partie des investissements
privés évincée par les dépenses du gouvernement n'a
pas pu être rattrapée. Ce qui explique à notre sens, la
relation négative entre le taux de croissance de la consommation
publique courante et celui de l'économie globale.
De façon analogue, nous pouvons comprendre la non
significativité statistique du taux d'investissement. Puisque les
investissements sont exceptionnellement faibles, leur impact sur la croissance
économique ne saurait être significatif. Somme toute, une seconde
explication pourrait être retenue pour analyser le signe et la non
significativité des paramètres associés à la
croissance de la consommation publique et au taux d'investissement. Admettons
que les gouvernements et les investisseurs ont dépensé les fonds
dans des facteurs de productions. Ces dépenses gouvernementales et les
investissements en capital peuvent prendre un certain délai avant
d'avoir un impact sur l'économie.
Dans cette perspective, nous avons introduit ces deux
variables avec des retards pour saisir leur impact sur la croissance.
· Régression des équations 5.1 et
5.2
EQ5.1: DLY = -0.067 - 0.068*TCPUB + 0.058*TCPUB-2 +
0.037*DTINV+0.039*DTINV-2
(-5.49)*** (-2.97)** (3.17)*** (2.39)**
(2.65)**
+ 0.119*TCOME + 0.069*FIXE
(6.48)*** (5.53)***
R2-ajusté = 0.702 DW = 2.046 Schwarz
criterion = -3.967 F-statistic = 11.619
Prob(F-statistic) = 0.000
EQ5.2: DLY = -0.067*TCPUB + 0.060*TCPUB-2 +
0.037*DTINV + 0.039*DTINV-2
(-3.02)*** (3.56)*** (2.46)**
(2.71)**
+ 0.121*TCOME - 0.067*FLEX
(6.80)*** (-5.84)***
R2-ajusté = 0.714 Schwarz
criterion = -4.080
Durbin-Watson stat = 2.044
Apres avoir éliminé les variables dont les
paramètres sont statistiquement nuls et en retardant le taux de
croissance de la consommation publique et le taux d'investissement
retardé de deux périodes, nous avons obtenu les
régressions 5.1 et 5.2. Ces changements font apparaître, en
présence du commerce extérieur, une amélioration des
modèles sur tous les points de vue. La statistique de Fisher (F = 11.44
avec une probabilité inférieure à 5% pour le modèle
5.1) confirme qu'il est globalement significatif. Les R²-ajustés
oscillant autour de 70% et les critères de Schwarz renforcent ce
résultat.
Ainsi, lorsque les variables TCPUB-2 et DTINV-2 sont
intégrées dans les modèles, la deuxième
hypothèse, supposant que le change fixe est plus favorable à la
croissance économique que le change flexible, se vérifie pour
l'économie haïtienne. De même, le raisonnement que nous avons
fait sur le signe et la non significativité des paramètres
associés aux dépenses gouvernementales et aux investissements se
vérifie par ces résultats. En effet, il semble que les
dépenses gouvernementales affectent positivement et significativement la
croissance du PIB après une période de deux ans. Alors que les
investissements courants font augmenter le PIB de façon significative,
mais plus significativement après deux ans.
D'un autre côté, que ce soit en régime de
change fixe ou flexible, le commerce extérieur se révèle
un excellent indicateur de prospérité économique en
Haïti entre 1970 et 2004. Ce résultat est conforme à la
théorie économique et aux résultats obtenus par Rizzo dans
son étude sur l'Amérique Latine, la Méditerranée et
l'Asie du Sud-est.
Pour répondre à la question posée dans
la problématique, à savoir : la nature du régime de
change, a-t-elle effectivement affecté le comportement et
l'évolution de la croissance économique en Haïti pendant la
période 1970 à 2004 ? , nous répondrons en nous
appuyant sur les régressions 5.1 et 5.2, par l'affirmative. Dans notre
cas, le régime de change fixe a davantage favorisé la croissance.
Ce résultat est conforme à la théorie
développée par Henderson (1979) puisque nous pouvons
considérer le changement de régime de change comme l'un des chocs
les plus importants qu'a connu l'économie haïtienne. D'autant plus
que tous les autres chocs, tels la chute du prix du café en 1982 et
l'embargo commercial en 1991 ont eu un impact direct sur le taux de change.
Les résultats prouvent que les modèles 5.1 et
5.2 permettent, en comparaison avec les précédents, de mieux
saisir les déterminants de la croissance économique en Haïti
entre 1970 et 2004.
Par souci de comparaison les mêmes démarches
vont être effectuées dans le cas de la République
Dominicaine.
4.2.2 - Cas de la
République Dominicaine
· Régression des équations 6 et
7
EQ6: D(LY) = -0.891 + 0.323*TCPUB - 0.540*D(LTINV) + 0.218*TE
- 0.144*FIXE
(-1.62) (3.97)*** (-4.72)***
(1.79)* (-2.15)**
+ 0.004*DUM
(0.10)
R2 = 0.619 DW = 2.036
Schwarz criterion = -2.374 F-statistic = 10.421
Prob(F-statistic = 0.000
EQ7: D(LY) = -1.035 + 0.330*TCPUB - 0.540*D(LTINV) + 0.218*TE +
0.144*FLEX
(-1.69) (3. 97)*** (-4.72)*** (1.79)*
(2.15)**
+ 0.004*DUM
(0.10)
R2 -ajusté = 0.685 DW = 2.036 Schwarz
criterion = -2.374 F-statistic = 10.421
Prob(F-statistic = 0.000
En absence du taux de croissance du commerce
extérieur, les variables présentes dans ces modèles
semblent plus ou moins bien expliquer la croissance économique de la
République Dominicaine avec un R²-ajusté de plus de 61% et
68%. De plus, la statistique de Durbin Watson, proche de 2 indique l'absence
d'autocorrélation des erreurs. Cependant, contrairement au cas
d'Haïti, le régime de change fixe a un impact négatif sur la
croissance économique (Avec â = - 0.143 et t = -2.15), alors que
le change flexible l'influence positivement (â = 0.143 et t = 2.15). De
même, conformément à nos attentes, le taux de croissance de
la consommation publique influence positivement l'économie dominicaine.
Un effet positif, mais peu significatif des termes de
l'échange sur la croissance, est aussi mis en évidence au cours
des deux arrangements de change. Alors que les périodes de Balaguer
n'ont aucun effet sur l'économie selon les résultats.
Néanmoins, contrairement à la théorie
économique qui prône une relation positive entre le taux
d'investissement et la croissance économique, les résultats
indiquent une relation inverse entre les deux variables au cours de la
période sous étude dans le cas de la République
Dominicaine. L'explication plausible à cela est que la République
Dominicaine investit beaucoup dans les équipements. Or, l'impact d'un
tel investissement ne saurait se sentir à court terme, mais plutôt
sur une longue durée. Toutefois, nous ajouterons le commerce
extérieur en vue d'analyser leur comportement.
· Régression des équations 8 et
9
EQ8: D(LY) = -1.025 + 0.242*TCPUB - 0.555*D(LTINV) +
0.079*TCOME + 0.247*TE
(-1.89)* (2.47)** (-4.99)*** (1.59)
(2.07)**
- 0.161*FIXE - 0.002*DUM
(-2.46)** (-0.06)
R² = 0.642 DW = 1.999 Schwarz criterion =
-2.36 F-statistic = 9.66
Prob(F-statistic) = 0.000
EQ9: D(LY) = -1.186 + 0.242*TCPUB - 0.555*D(LTINV) +
0.079*TCOME + 0.247*TE
(-1.97)** (2.47)** (-4.99)*** (1.59)
(2.07)**
+ 0.161*FLEX - 0.002*DUM
(2.46)** (-0.06)
R²-ajusté = 0.642 DW = 1.999 Schwarz criterion
= -2.365 F-statistic = 9.665
Prob(F-statistic) =0.000
En incluant le commerce extérieur dans le
modèle, nous avons remarqué des changements mineurs. D'un
coté, le R²-ajusté plus élevé indique une
meilleure spécification des modèles, pourtant paradoxalement, les
critères de Schwarz laissent croire que les deux premiers modèles
estimés pour la République Dominicaine sont meilleurs. De
l'autre, la croissance des dépenses gouvernementales perd près de
8 points dans l'explication de la croissance globale. Alors que l'effet
négatif du taux d'investissement à la période courante
s'accentue.
La croissance du commerce de son côté va dans le
même sens avec la croissance de la production, mais son impact parait
être marginal.
A travers les régressions 10.1 et 10.2 nous allons
retarder sur deux périodes la part des investissements dans le PIB pour
voir comment elle affecte l'économie.
· Régression des équations 10.1 et
10.2
EQ10.1: D(LY) = -0.831 + 0.274*TCPUB - 0.587*D(LTINV) +
0.127*D(LTINV-2
(-2.77)** (3.21)*** (-5.23)*** (1.26)
+ 0.082*TCOME + 0.203*TE - 0.139*FIXE
(1.81)* (3.11)*** (-3.23)***
R2-ajusté = 0.725 DW = 1.617 Schwarz
criterion =-2.555
F-statistic =12.843 Prob(F-statistic) = 0.000
EQ10.2: D(LY) = -0.971 + 0.274*TCPUB - 0.587*D(LTINV) +
0.128*D(LTINV(-2))
(-2.88)** (3.21) *** (-5.23)***
(1.26)
+ 0.082*TCOME + 0.203*TE +0.139*FLEX
(1.81)* (3.11)*** (3.23)***
R²-ajusté = 0.725 DW = 1.617 Schwarz criterion
= -2.556 F-statistic = 12.843
Prob(F-statistic = 0.000
Les régressions 10.1 et 10.2 qui écartent les
variables non significatives ne diffèrent pas trop des
régressions 8 et 9. Cependant si l'on en croit aux résultats, sur
une période de deux ans les investissements commencent à affecter
positivement la croissance du PIB en République Dominicaine au cours de
la période sous étude. Son impact est certes, faible, mais
approprié à la théorie économique.
Encore une fois, ces régressions confirment que le
régime de change flexible était beaucoup plus favorable à
l'expansion économique de la République Dominicaine. A la
question qu'on a posé au début de ce travail, à
savoir : la nature du régime de change, a-t-elle effectivement
affecté le comportement et l'évolution de la croissance
économique République Dominicaine pendant la période 1970
à 2004 ? nous répondrons par l'affirmative. Nos
différentes régressions prouvent que le change flexible l'affecte
positivement. Comme l'illustrent les résultats, les modèles 10.1
et 10.2 sont plus appropriés pour analyser le comportement de
l'économie Dominicaine entre 1970 et 2004.
4.3 - Synthèse et
comparaison des résultats51(*)
Table 8: Sens et
significativité des paramètres associés aux variables par
équation selon le pays
VARIABLES HAITI
REP. DOMINICAINE
|
(1) (2) (3)
(4) (5.1) (5.2) (6) (7)
(8) (9) (10.1) (10.2)
|
C -0.009 0.016 -0.005 (0.013)
(-0.066)*** -0.891 -1.034
-1.024 (-1.185)** (-0.831)**
(-0.970)**
|
TCPUB 0.036 0.036 (-0.046)*
(-0.046)* (-0.067)** (-0.067)***
(0.329)*** (-1.034)*** (0.241)**
(0.241)** (0.274)*** (0.274)***
|
TCPUB-2
(0.058)*** (0.060)***
|
DTINV 0.025 0.025 0.001 0.001
(0.036)** (0.037)**
|
DTINV-2
(0.038)**
(0.038)**
|
DLTINV
(-0.539)***
(-0.539)***(-0.555)*** (-0.555)***
(-0.586)*** (-0.586)***
|
DLTINV-2
0.127 0.127
|
TCOME (0.100)***
(0.100)*** (0.119)*** (0.120)***
0.079 (0.079)*
(0.082)* (0.082)*
|
TE 0.547 0.547 (0.467)*
(0.467)* (0.217)*
(0.217)* (0.246)** (0.246)**
(0.202)*** (0.202)***
|
FIXE 0.026 0.019
(0.068)*** (-0.143)**
(-0.161)** (-0.139)***
|
FLEX -0.026 -0.019
(-0.067)*** (0.143)**
(0.161))**
(0.139)***
|
EMBARGO -0.045 -0.045 (-0.063)**
(-0.063)**
|
DUM
0.004 0.004 - 0.002
- 0.002
|
R2-ajusté 0.240 0.240 0.764
0.641 0.702 0.714 0.618 0.684 0.641 0.641 0.724
0.724
|
DW 2.228 2.228 1.764 1.764 2.045 2.044
2.036 2.036 1.999 1.999 1.617 1.617
|
Sources : Simulation de
l'auteur effectuée à partir des données des statistiques
financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et
de l'IHSI
Le tableau de synthèse résume les
différents résultats économétriques
enregistrés. Les colonnes 1 à 5.2 représentent ceux
enregistrés pour Haïti et 6 à 10.2, ceux de la
Républiques Dominicaine. Les modèles 5.1 et 5.2 montrent,
respectivement, que la croissance de la production haïtienne a
été affectée positivement par le régime de taux de
change fixe et négativement par le régime de taux de change
flexible. Ils présentent aussi le volume du commerce comme un
véritable moteur de la croissance économique en Haïti. Alors
que la croissance économique de ce pays semble être en relation
inverse avec l'accroissement des dépenses gouvernementales au cours de
la période courante. Ces dépenses, selon nos résultats, ne
commencent à avoir un impact positif sur l'économie que seulement
après deux ans. Cependant, l'impact en question est
négligeable.
Du côté de la République Dominicaine, nous
avons enregistré des résultats tout à fait
différents de ceux d'Haïti. En effet, les modèles 10.1 et
10.2 dont la quasi-totalité des paramètres est statistiquement
significatif indiquent une relation négative entre le régime de
taux de change fixe et la croissance de la production. Tandis que le
régime de change flexible donne un meilleur résultat en termes de
croissance économique.
Deux autres résultats importants à signaler
concernent, les dépenses gouvernementales et les termes de
l'échange de la République Dominicaine. Premièrement les
dépenses publiques se révèlent, au cours de la
période sous étude, un véritable canal par lequel la
croissance de l'économie dominicaine est transmise. Ceci est dû
aux vastes investissements étatiques dans les infrastructures qui ont
des retombées économiques sérieuses. Les retombées
se manifestent surtout par l'attraction touristique. Deuxièmement, les
termes de l'échange, contrairement au cas d'Haïti, affectent
positivement et significativement l'économie dominicaine. Ce
résultat traduit une certaine capacité des exportations
dominicaines à couvrir les importations. Nous pouvons comprendre que
cela soit ainsi, car l'économie dominicaine est beaucoup
compétitive que celle d'Haïti.
Deux questions importantes à répondre ici sont
les suivantes : Qu'est-ce qui explique la différence des
résultats enregistrés pour les deux pays ? Quelle est
l'implication en terme de politique économique ?
La différence s'explique, en partie, au niveau des
indicateurs de soutien à la croissance. Par exemple, d'importants
écarts étaient constatés entre Haïti et la
République Dominicaine au niveau des dépenses publiques propres
à favoriser la croissance économique soutenable et essentielles
à l'amélioration des conditions de vie de la population. En 1980,
les dépenses de l'Etat consacrées à l'éducation en
Haïti représentaient 1,5% du PIB contre 3,2 % et 3,9% pour la
République Dominicaine. Entre 1990 et 1997, la moyenne des
dépenses publiques de santé en Haïti représentait
1,2% du PIB par rapport à 1,8 pour République Dominicaine de
comparaison.
Le nombre de tracteurs disponibles pour chaque 1000 ouvriers
agricoles était en 1979-81 comme en 1994-96 de 3 pour la
République Dominicaine. En Haïti la quantité de tracteurs
était nulle pour les deux périodes considérées. On
comprend que la productivité agricole exprimée sous forme de
valeur ajoutée par travailleur agricole et rapportée à la
base 1995=100, soit passée de 518 en 1979-81 à 407 en 1995-97.
Logiquement, dans le même temps, la République Dominicaine est
passée de 1839 à 2454.
Haïti a une très faible capacité d'attirer
les capitaux privés venant de l'extérieur. Les investissements
directs étrangers52(*) sont d'ailleurs très volatiles. Ils passent de
8 millions de dollars US en 1990 à 3 millions de dollars US en 1997, et
remontent à 8 millions de dollars en 2003. La République
Dominicaine a attiré 133 millions de dollars US en 1990 contre 421
millions de dollars en 1997, puis 310 millions en 2003. En revanche Haïti
est un récipiendaire actif de l'aide publique au développement
qui est passée de 27 dollars US par tête d'habitant (5,8% du PIB)
en 1990 à 44 dollars (11,8% du PIB) en 1997, comparé à la
République Dominicaine pour laquelle cette forme d'aide a
diminué : respectivement 16 dollars US (1,7% du PIB) et 9 dollars
(0.5% du PIB).
En conclusion, à l'instar de Bailliu et al. (2002),
nous pensons que la croissance économique, en particulier, celle de la
République Dominicaine, découle d'une politique économique
bien dosée plutôt que par le régime de change
lui-même. Alors que Haïti n'a pas su mener une économique
consistante.
4.4- Test de
stabilité des modèles
Nous vérifierons à partir de ce test si le
modèle estimé est stable malgré le changement de
régime de change. Nous privilégions ici le test de
stabilité par la régression récursive. Il consiste
à estimer une succession de régressions en augmentant
progressivement le nombre d'observations (Bourbonnais, 2002). Un simple examen
graphique de l'évolution des coefficients du modèle, assortis de
leur intervalle de confiance à plus ou moins deux écarts types,
permet éventuellement, de détecter des changements structurels.
Plus particulièrement, les tests du CUSUM qui sont fondés sur la
dynamique de l'erreur de prévision, permettent de détecter les
instabilités structurelles des équations de régression au
cours du temps. En effet, le test exige que la somme cumulée des
résidus récursifs (CUSUM) ne dépasse pas un intervalle de
confiance donné pour que la relation soit stable au seuil de 5%.
Nous présentons ci-après les graphes des tests
de stabilité pour les modèles 5.1, 5.2, 10.1 et 10.2.
Figure 8 : Test de
stabilité du modèle 5.1 Figure 9 : Test de
stabilité du modèle 5.2
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de
l'IHSI
Figure 10 : Test de stabilité du modèle
10.1 Figure 11 : Test de stabilité du modèle 10.2
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies
La somme récursive des résidus de l'ensemble
des modèles, ne dépassant pas l'intervalle de confiance
calculé par le logiciel eviews, nous pouvons conclure que, malgré
le changement de régime de change les modèles restent stables
dans le temps. Ainsi donc, on peut les utiliser pour étudier le
comportement des économies haïtiennes et dominicaines.
CONCLUSION
A travers cette étude, nous avons étudié
la relation existant entre la nature du régime de taux de change
adopté en Haïti et en République Dominicaine et la
croissance économique. Nous avons, tout d'abord, commencé par
étudier l'évolution du système monétaire
international et abouti à la conclusion que celui-ci se
révèle très dynamique. Du système
d'étalon-or, passant par le système de Bretton-Woods
(Régime de change fixe), on est parvenu à un système de
change flottant. Dans la littérature économique, la relation
existant entre le régime de change fixe et le régime de change
flottant ouvre à débat. Partisans et adversaires de chacun des
arrangements de change ont tenté de faire valoir les vertus de l'un et
de faire ressortir les limites de l'autre. Les partisans du change fixe mettent
en avant la crédibilité de celui-ci et accusent le régime
de change flottant de générer plus d'inflation. Tandis que, pour
les défenseurs du régime de change flexible, il protège
l'économie contre les chocs venant de l'extérieur.
Cette étude s'est proposée d'investiguer
l'influence des régimes de change fixe et flexible sur la croissance
économique en Haïti et en République Dominicaine au cours de
la période 1970 - 2004. Cet objectif nous a amené à
formuler deux hypothèses :
o Le régime de change a influencé le niveau de
la croissance économique en Haïti et en République
Dominicaine au cours de la période sous étude.
o le régime de change fixe a davantage favorisé
la croissance que le régime de change flottant.
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous
inspirons d'un modèle économétrique que Rizzo (1998) a
utilisé dans le cadre d'une étude similaire
réalisée pour l'Amérique Latine, l'Asie du Sud-Est et la
Méditerranée. Ce modèle met en relation les
différents arrangements de taux de change adoptés par ces pays,
les différentes variables considérées comme les canaux de
transmission de la croissance économique, et le logarithme du PIB.
Nous avons réalisé diverses régressions
dont les résultats ont été présentés et
analysés pour chacun des pays séparément. Les
résultats montrent que le régime de change a bien une incidence
sur la croissance du PIB. Cependant, s'agissant du sens et de la signification
statistique de cette incidence, tout dépend des fondamentaux
macroéconomiques du pays considéré et des politiques
accompagnant le régime de change choisi. Par exemple, les
régressions 5.1 et 5.2 indiquent que, dans le cas d'Haïti, le
régime de taux de change fixe est associé à une croissance
économique forte. L'augmentation du PIB assimilée au
régime de change fixe oscille autour 7% contre une baisse
symétrique pour le régime de change flexible. Néanmoins,
un changement de régime de change s'accompagne
généralement d'une réduction de la croissance
économique. De plus amples recherches seraient nécessaires pour
déterminer si ces résultats sont sensibles à une
endogénéité possible des variables explicatives. Il serait
tout à fait utile, également, que d'autres chercheurs
intègrent dans ce genre de recherche une dummie pour tenir compte des
périodes d'instabilité politique. Les troubles politiques,
coïncidant avec l'adoption du régime de change flexible, peuvent
bien fausser la tendance. Ainsi, les résultats trouvés dans le
cas d'Haïti doivent être interprétés avec prudence.
Les résultats pour la République Dominicaine
montrent que c'est l'inverse qui se produit. Selon les modèles 10.1 et
10.2, l'accroissement du PIB dû au régime de change flexible
avoisine 14%, contre une baisse du même ordre pour le régime de
change fixe. Ce résultat implique que la République Dominicaine a
su profiter davantage du flottant de sa monnaie qu'Haïti. Cela s'explique
par le fait que les autorités dominicaines ont appliqué des
politiques susceptibles d'attirer des capitaux étrangers et être
plus compétitif par rapport à Haïti dans certains domaines.
Bailliu (2002) a trouvé qu'il existe une relation
positive entre le degré d'ouverture et le régime de change
flexible. Nos résultats prouvent le contraire dans le cas d'Haïti.
Il faudrait certainement ajouter la question de capacité de production
et d'exportation, bref la compétitivité du pays par rapport au
reste du monde. Néanmoins, les résultats que nous avons
enregistrés dans le cas de la République Dominicaine sont
conformes à ceux de Bailliu (op.cit.) et de Rizzo (1998).
En terme d'implication pour la politique de change notre
propos se fonde sur deux considérations différentes :
· D'un point de vue purement
théorique nous pensons qu'il serait difficile pour les
deux pays de retourner au système de taux de change fixe pour au moins
deux raisons. Premièrement, soutenir la parité exige beaucoup de
réserves, ce dont les pays ne disposent pas. Deuxièmement,
l'architecture du système monétaire international actuel n'est
pas propice à une telle politique dans l'Ile. D'autant plus que
Obstfeld et Rogoff (1995), est d'avis que les régimes de change fixe ont
peu de chances de subsister étant donné l'intégration de
plus en plus grande des marchés financiers. Ce type de régime de
change représente une forme de garantie implicite et peut donc
constituer une source d'aléa moral. Il peut conduire à des
emprunts en devises non couverts et porter les engagements en devises des
intermédiaires financiers et des sociétés non
financières du pays concerné à des niveaux dangereusement
élevés (Bailliu, 2002).
En conséquence, selon cette théorie, la
politique de change flexible devrait se poursuivre. Cependant, pour tirer
avantages d'un tel régime de change, certaines dispositions doivent
être prises : Premièrement, les autorités doivent
fixer les objectifs de politique économique. Deuxièmement, elles
doivent doter les deux pays d'un marché financier bien
développé (Bailliu, 2OO2). Troisièmement, ainsi que
Laidler (1999) l'a souligné, elles doivent assortir le régime de
change flottant d'un point d'ancrage nominal crédible afin d'assurer la
«cohérence » du régime monétaire du pays.
Quatrièmement, les deux pays devraient prendre des dispositions pour
favoriser une meilleure coordination de l'action gouvernementale par la mise en
place de structures qui répondent plus promptement et plus efficacement
aux sollicitations des différents secteurs d'activités.
· Du point de vue pratique, les
deux pays devraient trouver le moyen d'adopter un système de change fixe
par rapport au dollar en vue de permettre aux agents économiques de
conservant la valeur de leur richesse. Pour y parvenir, une démarche en
trois étapes est suggérée aux autorités
compétentes :
- Utiliser les dispositifs prévus dans les accords du
CARICOM53(*)
- Négocier avec les Etats-Unis d'Amérique.
- Adopter une parité ajustable
Dans le cadre des accords du CARICOM, des fonds sont
disponibles pour aider les pays membres à faire face au problème
de réserves internationales. Se référant à ce
principe Haïti pourrait faire face éventuellement aux
problèmes de réserves en adoptant un système de change
fixe par rapport au dollar. Bien entendu, ces fonds finiraient un jour par
s'épuiser. Pour remédier à ce problème, les
gouvernements des deux pays ont intérêt, comme par le
passé, à négocier un accord de soutien avec les Etats-Unis
d'Amérique. Cet accord devrait leur permettre de
bénéficier, sur une période d'au moins cinquante ans, des
prêts et des dons substantiels en vue de mettre en place toutes les
structures possibles et imaginables pour une relance économique
soutenue. De telles structures devraient normalement favoriser les
investissements internes et externes, attirer les touristes, augmenter les
exportations et les réserves internationales. Suite à cette phase
de stabilisation, les autorités devraient adopter un régime de
change fixe ajustable. Cette démarche est très importante dans la
mesure où les monnaies locales pourraient être
sous-évaluées par l'ancienne parité. Ainsi, il faudrait
ajuster la parité de temps en temps pour tenir de la nouvelle
réalité.
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ANNEXES
ANNEXE 1
1 - Quelques résultats
empiriques
1 - Résultats des
régressions de RIZZO
Table 9: La croissance du PIB par
tête : bilan des régressions par régions avec deux
modalités de régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc)54(*)
Amérique latine Méditerranée
|
Asie du Sud Est
|
Constante - 0,014 - 0,028 - 0,065
(0,55) (1,19) (4,13)***
ÄCPUB - 0,014 0,052 0,033
(0,92) (2,38)** (1,02)
I/Y 0,009 0,094 0,227
(0,11) (1,14) (5,05)***
COMM 0,199 0,074 0,246
(6,89)*** (2,74)*** (8,15)***
FIXE - 0,014 - 0,012 - 0,006
(1,45) (1,45) (0,97)
TE 0,017 - 0,018 0,030
(0,43) (0,40) (0,81)
DVPT 0,003 0,008 0,007
(0,41) (1,62) (2,04)**
R 2 0,31 0,24 0,82
Nombre 137 128 94
d'observations
Sources : Rizzo Jean-Marc (1998)
Table 10: La croissance du PIB par
tête : bilan des régressions par régions avec trois
modalités de régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc)
Amérique latine
|
Méditerranée
|
Asie du Sud Est
|
Constante - 0,003 - 0,026 - 0,059
(0,14) (0,97) (3,45)***
ÄCPUB 0,027 0,011 0,021
(2,52)** (1,74)* (1,54)
I/Y - 0,041 0,112 0,259
(0,46) (1,27) (5,03)***
COMM 0,207 0,067 0,229
(7,25)*** (2,31)** (7,69)***
Fixité - 0,013
(1,19)
Flexibilité - 0,003
Limitée (0,43)
Ancrage
Unimonétaire - 0,002 0,010
(0,14) (0,98)
Ancrage à un - 0,024 - 0,012
Panier (2,51)** (1,84)*
óTE 0,018 - 0,015 - 0,023
(0,45) (0,31) (0,67)
DVPT 0,005 0,009 0,002
(0,64) (1,56) (0,50)
R 2 0,34 0,20 0,83
Nombre
d'observations 137 128 94
Sources : Rizzo Jean-Marc (1998)
2 - Résultats de
deux des régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et
Jean-François Perrault
Table 11 : Résultats de
deux des régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et
Jean-François Perrault
Table 11-A
Dependent Variable: Growth Rate of Real Per-Capita
GDP
GMM Estimates for 60-Country Sample over
1973-98
ER regime classification
|
OC
|
HMR
|
OC
|
HMR
|
Initial real per-capita GDP -0.1009*** -0.0801*** -0.1030***
-0.0948***
(0.000) (0.000) (0.000) (0.000)
Average years of schooling 0.0204*** 0.0227*** 0.0222***
0.0242***
(0.000) (0.000) (0.000) (0.000)
Investment/GDP -0.0174 -0.0471* -0.0132 -0.0401
(0.447) (0.089) (0.574) (0.159)
Gov't consumption/GDP -0.1405*** -0.1334*** -0.1652***
-0.1314***
(0.001) (0.000) (0.000) (0.000)
Trade/GDP 0.0690*** 0.0892*** 0.0744*** 0.1052***
(0.000) (0.000) (0.000) (0.000)
Private credit/GDP -0.0064 -0.0186*** -0.0040 -0.0133***
(0.384) (0.000) (0.570) (0.016)
Gross capital flows/GDP 0.1265*** 0.1236*** 0.1177**
0.1334***
(0.000) (0.000) (0.000) (0.000)
Flex. and int. with anchor 0.0124*** -0.0026 0.0145***
0.0080***
(0.001) (0.377) (0.000) (0.001)
Flex. and int. no anchor -0.0022 -0.0100*** (0.183)
(0.000)
Pegged ER regime 0.0037** 0.0131***
(0.059) (0.000)
Number of observations 218 218 218 218
Sargan test (p-value) 0.840 0.874 0.839 0.859
Diff.-Sargan test (p-value) 0.641 0.555 0.683
0.607
Sources : Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, and
Jean-François Perraul , 2002
NB : OC représente la classification officielle et
HMR représente la règle de la mécanique hybride.
(* * *), (* *), et (*)indiquent respectivement la au
statistique à 1%, 5%, et 10%.
Table 11.B
Dependent Variable: Growth Rate of Real Per-Capita
GDP
GMM Estimates for 60-Country Sample over
1973-98
ER regime classification OC
HMR
Initial real per-capita GDP -0.0966*** -0.0802***
(0.000) (0.000)
Average years of schooling 0.0215*** 0.0200***
(0.000) (0.000)
Investment/GDP -0.0072 -0.0514**
(0.816) (0.037)
Gov't consumption/GDP -0.1388*** -0.0921***
(0.000) (0.000)
Trade/GDP 0.0886*** 0.0949***
(0.000) (0.000)
Private credit /GDP -0.0106 -0.0141***
(0.121) (0.005)
Gross capital flows/GDP 0.1288*** 0.1118***
(0.000) (0.000)
Monetary policy anchor 0.0040*** 0.0076***
(0.008) (0.000)
Number of observations 218 218
Sargan test (p-value) 0.581 0.582
Diff.-Sargan test (p-value) 0.87 80.633
Sources : Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, and
Jean-François Perraul , 2002
OC représente la classification officielle et HMR
représente la règle de la mécanique hybride.
(* * *), (* *), et (*)indiquent respectivement la au statistique
à 1%, 5%, et 10%.
ANNEXE 2
1 - Résultats des tests
de stationnarité pour les données haïtiennes
Table 12 : Test de
stationnarité pour le logarithme du PIB haïtien (LY) en
différence première sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-4.613161
|
1% Critical Value*
|
-2.6453
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9530
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.002046
|
Residual variance with correction
|
0.002335
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(LY,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/04/05 Time: 19:28
|
Sample(adjusted): 1972 2000
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LY(-1))
|
-0.823259
|
0.180331
|
-4.565263
|
0.0001
|
R-squared
|
0.426228
|
Mean dependent var
|
-0.001747
|
Adjusted R-squared
|
0.426228
|
S.D. dependent var
|
0.060771
|
S.E. of regression
|
0.046033
|
Akaike info criterion
|
-3.285041
|
Sum squared resid
|
0.059333
|
Schwarz criterion
|
-3.237893
|
Log likelihood
|
48.63310
|
Durbin-Watson stat
|
2.106906
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir des
données des statistiques financières internationales et de
l'IHSI
Table 13 : tests de
stationnarité pour le taux de croissance du commerce extérieur
haïtien (TCOME) en niveau sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-2.998757
|
1% Critical Value*
|
-2.6369
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9517
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.108992
|
Residual variance with correction
|
0.102545
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TCOME)
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/18/05 Time: 20:21
|
Sample(adjusted): 1972 2003
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TCOME(-1)
|
-0.501755
|
0.163898
|
-3.061384
|
0.0045
|
R-squared
|
0.230992
|
Mean dependent var
|
0.014575
|
Adjusted R-squared
|
0.230992
|
S.D. dependent var
|
0.382494
|
S.E. of regression
|
0.335421
|
Akaike info criterion
|
0.683892
|
Sum squared resid
|
3.487730
|
Schwarz criterion
|
0.729696
|
Log likelihood
|
-9.942275
|
Durbin-Watson stat
|
2.092444
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir des
données des statistiques financières internationales
Table 14 : Test de
stationnarité pour le taux d'investissement (TINV) haïtien en
différence première sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-4.773111
|
1% Critical Value*
|
-2.6369
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9517
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.000442
|
Residual variance with correction
|
0.000292
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TINV,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/18/05 Time: 20:07
|
Sample(adjusted): 1972 2003
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(TINV(-1))
|
-0.854120
|
0.177003
|
-4.825454
|
0.0000
|
R-squared
|
0.428894
|
Mean dependent var
|
-0.000249
|
Adjusted R-squared
|
0.428894
|
S.D. dependent var
|
0.028254
|
S.E. of regression
|
0.021352
|
Akaike info criterion
|
-4.824603
|
Sum squared resid
|
0.014133
|
Schwarz criterion
|
-4.778799
|
Log likelihood
|
78.19365
|
Durbin-Watson stat
|
1.864466
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Table 15 M : Tests de
stationnarité pour le taux de croissance de la consommation publique
haïtienne (TCPUB en différence première sans constante ni
tendance
PP Test Statistic
|
-6.134122
|
1% Critical Value*
|
-3.6496
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9558
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6164
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.074068
|
Residual variance with correction
|
0.088009
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TCPUB)
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/18/05 Time: 21:07
|
Sample(adjusted): 1972 2003
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TCPUB(-1)
|
-1.125879
|
0.182981
|
-6.152977
|
0.0000
|
C
|
-0.948411
|
0.162841
|
-5.824144
|
0.0000
|
R-squared
|
0.557908
|
Mean dependent var
|
0.005763
|
Adjusted R-squared
|
0.543171
|
S.D. dependent var
|
0.415867
|
S.E. of regression
|
0.281081
|
Akaike info criterion
|
0.360112
|
Sum squared resid
|
2.370192
|
Schwarz criterion
|
0.451721
|
Log likelihood
|
-3.761792
|
F-statistic
|
37.85913
|
Durbin-Watson stat
|
1.921386
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Table 16 : Tests de
stationnarité pour les termes de l'échange haïtiens en
différence première, sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-5.191060
|
1% Critical Value*
|
-2.6344
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9514
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6211
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.000407
|
Residual variance with correction
|
0.000328
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TE,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/06/05 Time: 10:46
|
Sample(adjusted): 1972 2004
|
Included observations: 33 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(TE(-1))
|
-0.919930
|
0.176357
|
-5.216282
|
0.0000
|
R-squared
|
0.459538
|
Mean dependent var
|
0.000110
|
Adjusted R-squared
|
0.459538
|
S.D. dependent var
|
0.027874
|
S.E. of regression
|
0.020492
|
Akaike info criterion
|
-4.907754
|
Sum squared resid
|
0.013437
|
Schwarz criterion
|
-4.862406
|
Log likelihood
|
81.97795
|
Durbin-Watson stat
|
1.972724
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données de l'IHSI
2 - Résultats des tests
de stationnarité pour les données dominicaines
Table 17 : T est de
stationnarité pour le logarithme du PIB (LY) dominicain
en niveau avec constante
PP Test Statistic
|
5.692862
|
1% Critical Value*
|
-2.6344
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9514
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6211
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.001361
|
Residual variance with correction
|
0.002188
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 01/01/06 Time: 18:50
|
Sample(adjusted): 1971 2003
|
Included observations: 33 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LY(-1)
|
0.005779
|
0.000800
|
7.226560
|
0.0000
|
R-squared
|
-0.042970
|
Mean dependent var
|
0.047713
|
Adjusted R-squared
|
-0.042970
|
S.D. dependent var
|
0.036678
|
S.E. of regression
|
0.037458
|
Akaike info criterion
|
-3.701360
|
Sum squared resid
|
0.044899
|
Schwarz criterion
|
-3.656011
|
Log likelihood
|
62.07243
|
Durbin-Watson stat
|
1.186879
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir des
données des statistiques financières internationales
Table 18 : Test de
stationnarité pour le taux de croissance du commerce
extérieur (TCOME) dominicain en niveau sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-5.132643
|
1% Critical Value*
|
-3.6496
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9558
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6164
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.075040
|
Residual variance with correction
|
0.065150
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TCOME)
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/18/05 Time: 21:33
|
Sample(adjusted): 1972 2003
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TCOME(-1)
|
-0.963542
|
0.186607
|
-5.163476
|
0.0000
|
C
|
0.248720
|
0.067510
|
3.684177
|
0.0009
|
R-squared
|
0.470540
|
Mean dependent var
|
0.014575
|
Adjusted R-squared
|
0.452891
|
S.D. dependent var
|
0.382494
|
S.E. of regression
|
0.282919
|
Akaike info criterion
|
0.373148
|
Sum squared resid
|
2.401292
|
Schwarz criterion
|
0.464757
|
Log likelihood
|
-3.970370
|
F-statistic
|
26.66149
|
Durbin-Watson stat
|
1.942705
|
Prob(F-statistic)
|
0.000015
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Table 19 : Tests de
stationnarité pour le taux d'investissement (LTINV) dominicain en
différence première sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-4.748523
|
1% Critical Value*
|
-2.6369
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9517
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6213
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.010074
|
Residual variance with correction
|
0.006729
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(LTINV,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/11/05 Time: 22:31
|
Sample(adjusted): 1972 2003
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LTINV(-1))
|
-0.847631
|
0.176458
|
-4.803597
|
0.0000
|
R-squared
|
0.426635
|
Mean dependent var
|
-0.001585
|
Adjusted R-squared
|
0.426635
|
S.D. dependent var
|
0.134674
|
S.E. of regression
|
0.101976
|
Akaike info criterion
|
-1.697398
|
Sum squared resid
|
0.322375
|
Schwarz criterion
|
-1.651594
|
Log likelihood
|
28.15837
|
Durbin-Watson stat
|
1.866324
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Table 20 : Tests de
stationnarité pour taux de croissance de la consommation publique
(TCPUB) dominicaine en niveau avec constante
PP Test Statistic
|
-3.715374
|
1% Critical Value*
|
-3.6752
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9665
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6220
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.025127
|
Residual variance with correction
|
0.022415
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TCPUB)
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/18/05 Time: 21:28
|
Sample(adjusted): 1972 2000
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TCPUB(-1)
|
-0.705463
|
0.186127
|
-3.790218
|
0.0008
|
C
|
0.142426
|
0.049084
|
2.901691
|
0.0073
|
R-squared
|
0.347286
|
Mean dependent var
|
-0.003317
|
Adjusted R-squared
|
0.323112
|
S.D. dependent var
|
0.199678
|
S.E. of regression
|
0.164282
|
Akaike info criterion
|
-0.707998
|
Sum squared resid
|
0.728688
|
Schwarz criterion
|
-0.613702
|
Log likelihood
|
12.26597
|
F-statistic
|
14.36575
|
Durbin-Watson stat
|
1.912413
|
Prob(F-statistic)
|
0.000769
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Table 21: Test de
stationnarité pour les termes de l'échange dominicain en niveau
sans constante ni tendance
PP Test Statistic
|
-2.357063
|
1% Critical Value*
|
-2.6321
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9510
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6209
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
|
|
|
|
|
Lag truncation for Bartlett kernel: 3
|
( Newey-West suggests: 3 )
|
Residual variance with no correction
|
0.004912
|
Residual variance with correction
|
0.004668
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
Dependent Variable: D(TE)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/06/05 Time: 12:06
|
Sample(adjusted): 1971 2004
|
Included observations: 34 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TE(-1)
|
-0.005694
|
0.002476
|
-2.299838
|
0.0279
|
R-squared
|
0.010069
|
Mean dependent var
|
-0.027153
|
Adjusted R-squared
|
0.010069
|
S.D. dependent var
|
0.071498
|
S.E. of regression
|
0.071137
|
Akaike info criterion
|
-2.419442
|
Sum squared resid
|
0.166997
|
Schwarz criterion
|
-2.374549
|
Log likelihood
|
42.13052
|
Durbin-Watson stat
|
2.075947
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données du manuel statistique des Nations-Unies
ANNEXE 2
Résultats des
différentes régressions
1 - Cas d'Haïti
Table 22: Résultats de la
régression 1 (EQ.1)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/16/05 Time: 12:07
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.009519
|
0.030640
|
-0.310666
|
0.7587
|
TCPUB
|
0.036324
|
0.031551
|
1.151267
|
0.2610
|
D(TINV)
|
0.025092
|
0.029512
|
0.850220
|
0.4036
|
D(TE)
|
0.547997
|
0.399324
|
1.372311
|
0.1827
|
FIXE
|
0.026000
|
0.029857
|
0.870824
|
0.3925
|
EMBARGO
|
-0.045264
|
0.035527
|
-1.274065
|
0.2148
|
R-squared
|
0.371741
|
Mean dependent var
|
0.011978
|
Adjusted R-squared
|
0.240853
|
S.D. dependent var
|
0.045865
|
S.E. of regression
|
0.039962
|
Akaike info criterion
|
-3.424928
|
Sum squared resid
|
0.038327
|
Schwarz criterion
|
-3.144689
|
Log likelihood
|
57.37392
|
F-statistic
|
2.840159
|
Durbin-Watson stat
|
2.228927
|
Prob(F-statistic)
|
0.037492
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales, du manuel statistique des
Nations-Unies et de l'IHSI
Table 23 : Résultats de la régression 2
(EQ.2)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/15/05 Time: 18:57
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.016481
|
0.009771
|
1.686681
|
0.1046
|
TCPUB
|
0.036324
|
0.031551
|
1.151267
|
0.2610
|
D(TINV)
|
0.025092
|
0.029512
|
0.850220
|
0.4036
|
D(TE)
|
0.547997
|
0.399324
|
1.372311
|
0.1827
|
FLEX
|
-0.026000
|
0.029857
|
-0.870824
|
0.3925
|
EMBARGO
|
-0.045264
|
0.035527
|
-1.274065
|
0.2148
|
R-squared
|
0.371741
|
Mean dependent var
|
0.011978
|
Adjusted R-squared
|
0.240853
|
S.D. dependent var
|
0.045865
|
S.E. of regression
|
0.039962
|
Akaike info criterion
|
-3.424928
|
Sum squared resid
|
0.038327
|
Schwarz criterion
|
-3.144689
|
Log likelihood
|
57.37392
|
F-statistic
|
2.840159
|
Durbin-Watson stat
|
2.228927
|
Prob(F-statistic)
|
0.037492
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de
l'IHSI
Table 24: Résultats de la
régression 3 (EQ.3)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/16/05 Time: 12:23
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.005613
|
0.021069
|
-0.266425
|
0.7923
|
TCPUB
|
-0.046731
|
0.026797
|
-1.743887
|
0.0945
|
D(TINV)
|
0.000738
|
0.020800
|
0.035503
|
0.9720
|
TCOME
|
0.100616
|
0.019076
|
5.274384
|
0.0000
|
D(TE)
|
0.467555
|
0.274845
|
1.701158
|
0.1024
|
FIXE
|
0.019592
|
0.020554
|
0.953173
|
0.3504
|
EMBARGO
|
-0.063724
|
0.024664
|
-2.583638
|
0.0166
|
R-squared
|
0.715659
|
Mean dependent var
|
0.011978
|
Adjusted R-squared
|
0.641483
|
S.D. dependent var
|
0.045865
|
S.E. of regression
|
0.027462
|
Akaike info criterion
|
-4.151040
|
Sum squared resid
|
0.017346
|
Schwarz criterion
|
-3.824094
|
Log likelihood
|
69.26560
|
F-statistic
|
9.648131
|
Durbin-Watson stat
|
1.764963
|
Prob(F-statistic)
|
0.000024
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de
l'IHSI
Table 25 : Résultats de la
régression 4 (EQ.4)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/15/05 Time: 21:52
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.013978
|
0.006732
|
2.076436
|
0.0492
|
TCPUB
|
-0.046731
|
0.026797
|
-1.743887
|
0.0945
|
D(TINV)
|
0.000738
|
0.020800
|
0.035503
|
0.9720
|
TCOME
|
0.100616
|
0.019076
|
5.274384
|
0.0000
|
D(TE)
|
0.467555
|
0.274845
|
1.701158
|
0.1024
|
FLEX
|
-0.019592
|
0.020554
|
-0.953173
|
0.3504
|
EMBARGO
|
-0.063724
|
0.024664
|
-2.583638
|
0.0166
|
R-squared
|
0.715659
|
Mean dependent var
|
0.011978
|
Adjusted R-squared
|
0.641483
|
S.D. dependent var
|
0.045865
|
S.E. of regression
|
0.027462
|
Akaike info criterion
|
-4.151040
|
Sum squared resid
|
0.017346
|
Schwarz criterion
|
-3.824094
|
Log likelihood
|
69.26560
|
F-statistic
|
9.648131
|
Durbin-Watson stat
|
1.764963
|
Prob(F-statistic)
|
0.000024
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de
l'IHSI
Table 26 : Résultats de
la régression 5.1 (EQ.5.1)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/22/05 Time: 00:40
|
Sample(adjusted): 1973 2000
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.066675
|
0.012146
|
-5.489262
|
0.0000
|
TCPUB
|
-0.067940
|
0.022845
|
-2.974014
|
0.0072
|
TCPUB(-2)
|
0.058277
|
0.018378
|
3.171070
|
0.0046
|
D(TINV)
|
0.036773
|
0.015369
|
2.392602
|
0.0262
|
D(TINV(-2))
|
0.038864
|
0.014648
|
2.653289
|
0.0149
|
TCOME
|
0.119458
|
0.018446
|
6.476102
|
0.0000
|
FIXE
|
0.068869
|
0.012457
|
5.528553
|
0.0000
|
R-squared
|
0.768509
|
Mean dependent var
|
0.010255
|
Adjusted R-squared
|
0.702369
|
S.D. dependent var
|
0.046482
|
S.E. of regression
|
0.025358
|
Akaike info criterion
|
-4.299097
|
Sum squared resid
|
0.013504
|
Schwarz criterion
|
-3.966045
|
Log likelihood
|
67.18735
|
F-statistic
|
11.61940
|
Durbin-Watson stat
|
2.045969
|
Prob(F-statistic)
|
0.000010
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales, du manuel statistique des
Nations-Unies et de l'IHSI
Table 27: Résultats de la régression 5.2
(EQ.5.2)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/22/05 Time: 01:08
|
Sample(adjusted): 1973 2000
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TCPUB
|
-0.067505
|
0.022335
|
-3.022344
|
0.0063
|
TCPUB(-2)
|
0.060286
|
0.016931
|
3.560678
|
0.0017
|
D(TINV)
|
0.037004
|
0.015037
|
2.460886
|
0.0222
|
D(TINV(-2))
|
0.038892
|
0.014346
|
2.710999
|
0.0128
|
TCOME
|
0.120603
|
0.017728
|
6.803071
|
0.0000
|
FLEX
|
-0.067592
|
0.011566
|
-5.844122
|
0.0000
|
R-squared
|
0.767365
|
Mean dependent var
|
0.010255
|
Adjusted R-squared
|
0.714494
|
S.D. dependent var
|
0.046482
|
S.E. of regression
|
0.024837
|
Akaike info criterion
|
-4.365595
|
Sum squared resid
|
0.013571
|
Schwarz criterion
|
-4.080122
|
Log likelihood
|
67.11833
|
Durbin-Watson stat
|
2.044314
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de
l'IHSI
2 - Cas de la
République Dominicaine
Table 28 : Résultats de la
régression 6 (EQ.6)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/15/05 Time: 20:38
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.891005
|
0.550326
|
-1.619047
|
0.1185
|
TCPUB
|
0.329969
|
0.083168
|
3.967480
|
0.0006
|
D(LTINV)
|
-0.539977
|
0.114288
|
-4.724684
|
0.0001
|
TE
|
0.217931
|
0.121573
|
1.792591
|
0.0857
|
FIXE
|
-0.143640
|
0.066670
|
-2.154503
|
0.0415
|
DUM
|
0.004192
|
0.042119
|
0.099534
|
0.9215
|
R-squared
|
0.684648
|
Mean dependent var
|
0.179430
|
Adjusted R-squared
|
0.618950
|
S.D. dependent var
|
0.095180
|
S.E. of regression
|
0.058754
|
Akaike info criterion
|
-2.654065
|
Sum squared resid
|
0.082848
|
Schwarz criterion
|
-2.373825
|
Log likelihood
|
45.81097
|
F-statistic
|
10.42109
|
Durbin-Watson stat
|
2.036119
|
Prob(F-statistic)
|
0.000021
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales, et du manuel statistique des
Nations-Unies
Table 29 : Résultats de la régression 7 (EQ.7)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/15/05 Time: 20:47
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1.034644
|
0.612055
|
-1.690444
|
0.1039
|
TCPUB
|
0.329969
|
0.083168
|
3.967480
|
0.0006
|
D(LTINV)
|
-0.539977
|
0.114288
|
-4.724684
|
0.0001
|
TE
|
0.217931
|
0.121573
|
1.792591
|
0.0857
|
FLEX
|
0.143640
|
0.066670
|
2.154503
|
0.0415
|
DUM
|
0.004192
|
0.042119
|
0.099534
|
0.9215
|
R-squared
|
0.684648
|
Mean dependent var
|
0.179430
|
Adjusted R-squared
|
0.618950
|
S.D. dependent var
|
0.095180
|
S.E. of regression
|
0.058754
|
Akaike info criterion
|
-2.654065
|
Sum squared resid
|
0.082848
|
Schwarz criterion
|
-2.373825
|
Log likelihood
|
45.81097
|
F-statistic
|
10.42109
|
Durbin-Watson stat
|
2.036119
|
Prob(F-statistic)
|
0.000021
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies
Table 30: Résultats de la
régression 8 (EQ .8)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/15/05 Time: 21:19
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1.024655
|
0.540034
|
-1.897388
|
0.0704
|
TCPUB
|
0.241872
|
0.097756
|
2.474249
|
0.0212
|
D(LTINV)
|
-0.555481
|
0.111217
|
-4.994583
|
0.0000
|
TCOME
|
0.079400
|
0.049825
|
1.593577
|
0.1247
|
TE
|
0.246737
|
0.119230
|
2.069415
|
0.0499
|
FIXE
|
-0.161068
|
0.065548
|
-2.457262
|
0.0220
|
DUM
|
-0.002332
|
0.041034
|
-0.056820
|
0.9552
|
R-squared
|
0.716005
|
Mean dependent var
|
0.179430
|
Adjusted R-squared
|
0.641919
|
S.D. dependent var
|
0.095180
|
S.E. of regression
|
0.056955
|
Akaike info criterion
|
-2.692130
|
Sum squared resid
|
0.074610
|
Schwarz criterion
|
-2.365184
|
Log likelihood
|
47.38195
|
F-statistic
|
9.664543
|
Durbin-Watson stat
|
1.999053
|
Prob(F-statistic)
|
0.000024
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies
Table 31 : Résultats de
la régression 9 (EQ. 9)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/15/05 Time: 21:37
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1.185723
|
0.600848
|
-1.973417
|
0.0606
|
TCPUB
|
0.241872
|
0.097756
|
2.474249
|
0.0212
|
D(LTINV)
|
-0.555481
|
0.111217
|
-4.994583
|
0.0000
|
TCOME
|
0.079400
|
0.049825
|
1.593577
|
0.1247
|
TE
|
0.246737
|
0.119230
|
2.069415
|
0.0499
|
FLEX
|
0.161068
|
0.065548
|
2.457262
|
0.0220
|
DUM
|
-0.002332
|
0.041034
|
-0.056820
|
0.9552
|
R-squared
|
0.716005
|
Mean dependent var
|
0.179430
|
Adjusted R-squared
|
0.641919
|
S.D. dependent var
|
0.095180
|
S.E. of regression
|
0.056955
|
Akaike info criterion
|
-2.692130
|
Sum squared resid
|
0.074610
|
Schwarz criterion
|
-2.365184
|
Log likelihood
|
47.38195
|
F-statistic
|
9.664543
|
Durbin-Watson stat
|
1.999053
|
Prob(F-statistic)
|
0.000024
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies
Table 32 : Résultats de
la régression 10.1 (EQ.10.1)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/22/05 Time: 23:27
|
Sample(adjusted): 1973 2000
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.831486
|
0.300311
|
-2.768755
|
0.0115
|
TCPUB
|
0.274441
|
0.085494
|
3.210079
|
0.0042
|
D(LTINV)
|
-0.586642
|
0.112109
|
-5.232775
|
0.0000
|
D(LTINV(-2))
|
0.127650
|
0.101604
|
1.256354
|
0.2228
|
TCOME
|
0.082313
|
0.045389
|
1.813512
|
0.0841
|
TE
|
0.202996
|
0.065193
|
3.113755
|
0.0053
|
FIXE
|
-0.139137
|
0.043105
|
-3.227870
|
0.0040
|
R-squared
|
0.785844
|
Mean dependent var
|
0.181870
|
Adjusted R-squared
|
0.724656
|
S.D. dependent var
|
0.097824
|
S.E. of regression
|
0.051331
|
Akaike info criterion
|
-2.888715
|
Sum squared resid
|
0.055333
|
Schwarz criterion
|
-2.555664
|
Log likelihood
|
47.44201
|
F-statistic
|
12.84320
|
Durbin-Watson stat
|
1.617217
|
Prob(F-statistic)
|
0.000004
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales, et du manuel statistique des
Nations-Unies
Table 33 : Résultats de la régression 10.2
(EQ.10.2)
Dependent Variable: D(LY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/22/05 Time: 23:30
|
Sample(adjusted): 1973 2000
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.970623
|
0.337286
|
-2.877746
|
0.0090
|
TCPUB
|
0.274441
|
0.085494
|
3.210079
|
0.0042
|
D(LTINV)
|
-0.586642
|
0.112109
|
-5.232775
|
0.0000
|
D(LTINV(-2))
|
0.127650
|
0.101604
|
1.256354
|
0.2228
|
TCOME
|
0.082313
|
0.045389
|
1.813512
|
0.0841
|
TE
|
0.202996
|
0.065193
|
3.113755
|
0.0053
|
FLEX
|
0.139137
|
0.043105
|
3.227870
|
0.0040
|
R-squared
|
0.785844
|
Mean dependent var
|
0.181870
|
Adjusted R-squared
|
0.724656
|
S.D. dependent var
|
0.097824
|
S.E. of regression
|
0.051331
|
Akaike info criterion
|
-2.888715
|
Sum squared resid
|
0.055333
|
Schwarz criterion
|
-2.555664
|
Log likelihood
|
47.44201
|
F-statistic
|
12.84320
|
Durbin-Watson stat
|
1.617217
|
Prob(F-statistic)
|
0.000004
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies
ANNEXE 3
Test d'autocorrélation
des résidus
Tableau 22 : Corrélogramme des résidus de la
régression 1
Date: 09/27/05 Time: 13:33
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. *| . |
|
. *| . |
|
1
|
-0.135
|
-0.135
|
0.6006
|
0.438
|
. | . |
|
. | . |
|
2
|
0.042
|
0.025
|
0.6619
|
0.718
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
-0.046
|
-0.038
|
0.7365
|
0.865
|
. | . |
|
. | . |
|
4
|
0.004
|
-0.008
|
0.7373
|
0.947
|
. |* . |
|
. |* . |
|
5
|
0.123
|
0.128
|
1.3191
|
0.933
|
. *| . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.090
|
-0.061
|
1.6433
|
0.949
|
. | . |
|
. | . |
|
7
|
0.024
|
-0.003
|
1.6666
|
0.976
|
. *| . |
|
. *| . |
|
8
|
-0.074
|
-0.058
|
1.9052
|
0.984
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.116
|
-0.147
|
2.5166
|
0.980
|
. | . |
|
. *| . |
|
10
|
-0.017
|
-0.063
|
2.5310
|
0.990
|
. |* . |
|
. |* . |
|
11
|
0.091
|
0.107
|
2.9452
|
0.991
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
0.029
|
0.043
|
2.9896
|
0.996
|
. *| . |
|
. *| . |
|
13
|
-0.130
|
-0.118
|
3.9475
|
0.992
|
. *| . |
|
. *| . |
|
14
|
-0.098
|
-0.112
|
4.5269
|
0.991
|
. |* . |
|
. |* . |
|
15
|
0.134
|
0.116
|
5.6815
|
0.985
|
.**| . |
|
.**| . |
|
16
|
-0.221
|
-0.251
|
9.0322
|
0.912
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies
Table 34 : Corrélogramme des
résidus de la régression 2
Date: 09/27/05 Time: 13:35
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. *| . |
|
. *| . |
|
1
|
-0.135
|
-0.135
|
0.6006
|
0.438
|
. | . |
|
. | . |
|
2
|
0.042
|
0.025
|
0.6619
|
0.718
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
-0.046
|
-0.038
|
0.7365
|
0.865
|
. | . |
|
. | . |
|
4
|
0.004
|
-0.008
|
0.7373
|
0.947
|
. |* . |
|
. |* . |
|
5
|
0.123
|
0.128
|
1.3191
|
0.933
|
. *| . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.090
|
-0.061
|
1.6433
|
0.949
|
. | . |
|
. | . |
|
7
|
0.024
|
-0.003
|
1.6666
|
0.976
|
. *| . |
|
. *| . |
|
8
|
-0.074
|
-0.058
|
1.9052
|
0.984
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.116
|
-0.147
|
2.5166
|
0.980
|
. | . |
|
. *| . |
|
10
|
-0.017
|
-0.063
|
2.5310
|
0.990
|
. |* . |
|
. |* . |
|
11
|
0.091
|
0.107
|
2.9452
|
0.991
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
0.029
|
0.043
|
2.9896
|
0.996
|
. *| . |
|
. *| . |
|
13
|
-0.130
|
-0.118
|
3.9475
|
0.992
|
. *| . |
|
. *| . |
|
14
|
-0.098
|
-0.112
|
4.5269
|
0.991
|
. |* . |
|
. |* . |
|
15
|
0.134
|
0.116
|
5.6815
|
0.985
|
.**| . |
|
.**| . |
|
16
|
-0.221
|
-0.251
|
9.0322
|
0.912
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies
Table 35 : Corrélogramme des
résidus de la régression 3
Date: 09/27/05 Time: 13:37
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |* . |
|
. |* . |
|
1
|
0.073
|
0.073
|
0.1779
|
0.673
|
. | . |
|
. | . |
|
2
|
-0.010
|
-0.015
|
0.1812
|
0.913
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
0.013
|
0.015
|
0.1871
|
0.980
|
. | . |
|
. | . |
|
4
|
-0.044
|
-0.047
|
0.2592
|
0.992
|
. | . |
|
. | . |
|
5
|
-0.042
|
-0.035
|
0.3265
|
0.997
|
. *| . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.084
|
-0.081
|
0.6108
|
0.996
|
. | . |
|
. | . |
|
7
|
0.043
|
0.057
|
0.6897
|
0.998
|
. | . |
|
. *| . |
|
8
|
-0.049
|
-0.060
|
0.7926
|
0.999
|
. | . |
|
. | . |
|
9
|
0.020
|
0.030
|
0.8104
|
1.000
|
. *| . |
|
. *| . |
|
10
|
-0.062
|
-0.080
|
0.9947
|
1.000
|
. *| . |
|
. | . |
|
11
|
-0.061
|
-0.049
|
1.1810
|
1.000
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
-0.017
|
-0.022
|
1.1969
|
1.000
|
. | . |
|
. |* . |
|
13
|
0.056
|
0.069
|
1.3764
|
1.000
|
. *| . |
|
. *| . |
|
14
|
-0.105
|
-0.136
|
2.0434
|
1.000
|
. | . |
|
. | . |
|
15
|
-0.044
|
-0.022
|
2.1698
|
1.000
|
.**| . |
|
.**| . |
|
16
|
-0.201
|
-0.242
|
4.9516
|
0.996
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies
Table 36: Corrélogramme des
résidus de la régression 4
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |* . |
|
. |* . |
|
1
|
0.073
|
0.073
|
0.1779
|
0.673
|
. | . |
|
. | . |
|
2
|
-0.010
|
-0.015
|
0.1812
|
0.913
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
0.013
|
0.015
|
0.1871
|
0.980
|
. | . |
|
. | . |
|
4
|
-0.044
|
-0.047
|
0.2592
|
0.992
|
. | . |
|
. | . |
|
5
|
-0.042
|
-0.035
|
0.3265
|
0.997
|
. *| . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.084
|
-0.081
|
0.6108
|
0.996
|
. | . |
|
. | . |
|
7
|
0.043
|
0.057
|
0.6897
|
0.998
|
. | . |
|
. *| . |
|
8
|
-0.049
|
-0.060
|
0.7926
|
0.999
|
. | . |
|
. | . |
|
9
|
0.020
|
0.030
|
0.8104
|
1.000
|
. *| . |
|
. *| . |
|
10
|
-0.062
|
-0.080
|
0.9947
|
1.000
|
. *| . |
|
. | . |
|
11
|
-0.061
|
-0.049
|
1.1810
|
1.000
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
-0.017
|
-0.022
|
1.1969
|
1.000
|
. | . |
|
. |* . |
|
13
|
0.056
|
0.069
|
1.3764
|
1.000
|
. *| . |
|
. *| . |
|
14
|
-0.105
|
-0.136
|
2.0434
|
1.000
|
. | . |
|
. | . |
|
15
|
-0.044
|
-0.022
|
2.1698
|
1.000
|
.**| . |
|
.**| . |
|
16
|
-0.201
|
-0.242
|
4.9516
|
0.996
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies
Table 37 :Corrélogramme des résidus de la
régression 5.1
Date: 09/27/05 Time: 13:49
|
Sample: 1973 2000
|
Included observations: 28
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | . |
|
. | . |
|
1
|
-0.031
|
-0.031
|
0.0301
|
0.862
|
. *| . |
|
. *| . |
|
2
|
-0.127
|
-0.128
|
0.5530
|
0.758
|
. |* . |
|
. |* . |
|
3
|
0.167
|
0.161
|
1.4914
|
0.684
|
.**| . |
|
.**| . |
|
4
|
-0.200
|
-0.217
|
2.8863
|
0.577
|
. | . |
|
. | . |
|
5
|
0.016
|
0.064
|
2.8956
|
0.716
|
.**| . |
|
***| . |
|
6
|
-0.207
|
-0.323
|
4.5366
|
0.604
|
. *| . |
|
. | . |
|
7
|
-0.130
|
-0.031
|
5.2079
|
0.635
|
. | . |
|
. *| . |
|
8
|
0.017
|
-0.165
|
5.2198
|
0.734
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.144
|
-0.072
|
6.1313
|
0.727
|
. |**. |
|
. |* . |
|
10
|
0.251
|
0.176
|
9.0697
|
0.526
|
. |* . |
|
. | . |
|
11
|
0.085
|
0.028
|
9.4296
|
0.582
|
. *| . |
|
. | . |
|
12
|
-0.083
|
-0.035
|
9.7893
|
0.634
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies
Table 38 : Corrélogramme des
résidus de la régression 5.2
Date: 09/27/05 Time: 13:52
|
Sample: 1973 2000
|
Included observations: 28
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | . |
|
. | . |
|
1
|
-0.031
|
-0.031
|
0.0301
|
0.862
|
. *| . |
|
. *| . |
|
2
|
-0.127
|
-0.128
|
0.5530
|
0.758
|
. |* . |
|
. |* . |
|
3
|
0.167
|
0.161
|
1.4914
|
0.684
|
.**| . |
|
.**| . |
|
4
|
-0.200
|
-0.217
|
2.8863
|
0.577
|
. | . |
|
. | . |
|
5
|
0.016
|
0.064
|
2.8956
|
0.716
|
.**| . |
|
***| . |
|
6
|
-0.207
|
-0.323
|
4.5366
|
0.604
|
. *| . |
|
. | . |
|
7
|
-0.130
|
-0.031
|
5.2079
|
0.635
|
. | . |
|
. *| . |
|
8
|
0.017
|
-0.165
|
5.2198
|
0.734
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.144
|
-0.072
|
6.1313
|
0.727
|
. |**. |
|
. |* . |
|
10
|
0.251
|
0.176
|
9.0697
|
0.526
|
. |* . |
|
. | . |
|
11
|
0.085
|
0.028
|
9.4296
|
0.582
|
. *| . |
|
. | . |
|
12
|
-0.083
|
-0.035
|
9.7893
|
0.634
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies
Table 39: Corrélogramme des résidus de la
régression 6
Date: 09/27/05 Time: 13:57
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | . |
|
. | . |
|
1
|
-0.038
|
-0.038
|
0.0475
|
0.827
|
.**| . |
|
.**| . |
|
2
|
-0.248
|
-0.250
|
2.1566
|
0.340
|
. | . |
|
. *| . |
|
3
|
-0.045
|
-0.071
|
2.2281
|
0.526
|
. | . |
|
. *| . |
|
4
|
-0.037
|
-0.114
|
2.2800
|
0.684
|
. *| . |
|
.**| . |
|
5
|
-0.183
|
-0.242
|
3.5723
|
0.612
|
. *| . |
|
.**| . |
|
6
|
-0.172
|
-0.289
|
4.7543
|
0.576
|
. |*** |
|
. |**. |
|
7
|
0.343
|
0.197
|
9.6625
|
0.209
|
. | . |
|
. *| . |
|
8
|
0.046
|
-0.082
|
9.7559
|
0.283
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.166
|
-0.128
|
11.010
|
0.275
|
. *| . |
|
. *| . |
|
10
|
-0.072
|
-0.167
|
11.258
|
0.338
|
. |* . |
|
. |* . |
|
11
|
0.163
|
0.071
|
12.595
|
0.321
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
-0.013
|
-0.023
|
12.604
|
0.398
|
.**| . |
|
. *| . |
|
13
|
-0.242
|
-0.182
|
15.905
|
0.254
|
. |* . |
|
. *| . |
|
14
|
0.086
|
-0.118
|
16.353
|
0.292
|
. | . |
|
. *| . |
|
15
|
0.044
|
-0.148
|
16.475
|
0.351
|
. | . |
|
. | . |
|
16
|
0.018
|
0.032
|
16.498
|
0.419
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies
Table 40 :Corrélogramme des
residus de la régression 7
Date: 09/27/05 Time: 13:59
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | . |
|
. | . |
|
1
|
-0.038
|
-0.038
|
0.0475
|
0.827
|
.**| . |
|
.**| . |
|
2
|
-0.248
|
-0.250
|
2.1566
|
0.340
|
. | . |
|
. *| . |
|
3
|
-0.045
|
-0.071
|
2.2281
|
0.526
|
. | . |
|
. *| . |
|
4
|
-0.037
|
-0.114
|
2.2800
|
0.684
|
. *| . |
|
.**| . |
|
5
|
-0.183
|
-0.242
|
3.5723
|
0.612
|
. *| . |
|
.**| . |
|
6
|
-0.172
|
-0.289
|
4.7543
|
0.576
|
. |*** |
|
. |**. |
|
7
|
0.343
|
0.197
|
9.6625
|
0.209
|
. | . |
|
. *| . |
|
8
|
0.046
|
-0.082
|
9.7559
|
0.283
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.166
|
-0.128
|
11.010
|
0.275
|
. *| . |
|
. *| . |
|
10
|
-0.072
|
-0.167
|
11.258
|
0.338
|
. |* . |
|
. |* . |
|
11
|
0.163
|
0.071
|
12.595
|
0.321
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
-0.013
|
-0.023
|
12.604
|
0.398
|
.**| . |
|
. *| . |
|
13
|
-0.242
|
-0.182
|
15.905
|
0.254
|
. |* . |
|
. *| . |
|
14
|
0.086
|
-0.118
|
16.353
|
0.292
|
. | . |
|
. *| . |
|
15
|
0.044
|
-0.148
|
16.475
|
0.351
|
. | . |
|
. | . |
|
16
|
0.018
|
0.032
|
16.498
|
0.419
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales,et du manuel statistique des
Nations-Unies
Table 41: Corrélogramme des résidus de la
régression 8
Date: 09/27/05 Time: 14:01
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | . |
|
. | . |
|
1
|
-0.016
|
-0.016
|
0.0086
|
0.926
|
.**| . |
|
.**| . |
|
2
|
-0.268
|
-0.269
|
2.4772
|
0.290
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
-0.014
|
-0.026
|
2.4843
|
0.478
|
. *| . |
|
.**| . |
|
4
|
-0.132
|
-0.221
|
3.1301
|
0.536
|
.**| . |
|
.**| . |
|
5
|
-0.223
|
-0.277
|
5.0348
|
0.412
|
. *| . |
|
***| . |
|
6
|
-0.162
|
-0.363
|
6.0787
|
0.414
|
. |**. |
|
. |* . |
|
7
|
0.311
|
0.098
|
10.110
|
0.182
|
. |* . |
|
. | . |
|
8
|
0.167
|
-0.022
|
11.329
|
0.184
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.123
|
-0.126
|
12.022
|
0.212
|
. *| . |
|
***| . |
|
10
|
-0.140
|
-0.336
|
12.969
|
0.225
|
. |**. |
|
. |* . |
|
11
|
0.204
|
0.121
|
15.076
|
0.179
|
. | . |
|
. |* . |
|
12
|
0.058
|
0.083
|
15.256
|
0.228
|
.**| . |
|
. *| . |
|
13
|
-0.272
|
-0.127
|
19.425
|
0.111
|
. |* . |
|
. *| . |
|
14
|
0.078
|
-0.098
|
19.788
|
0.137
|
. | . |
|
.**| . |
|
15
|
0.036
|
-0.196
|
19.873
|
0.177
|
. | . |
|
. | . |
|
16
|
-0.044
|
0.026
|
20.003
|
0.220
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies
Table 42 :Corrélogramme des
résidus de la régression 9
Date: 09/27/05 Time: 14:07
|
Sample: 1971 2000
|
Included observations: 30
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. | . |
|
. | . |
|
1
|
-0.016
|
-0.016
|
0.0086
|
0.926
|
.**| . |
|
.**| . |
|
2
|
-0.268
|
-0.269
|
2.4772
|
0.290
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
-0.014
|
-0.026
|
2.4843
|
0.478
|
. *| . |
|
.**| . |
|
4
|
-0.132
|
-0.221
|
3.1301
|
0.536
|
.**| . |
|
.**| . |
|
5
|
-0.223
|
-0.277
|
5.0348
|
0.412
|
. *| . |
|
***| . |
|
6
|
-0.162
|
-0.363
|
6.0787
|
0.414
|
. |**. |
|
. |* . |
|
7
|
0.311
|
0.098
|
10.110
|
0.182
|
. |* . |
|
. | . |
|
8
|
0.167
|
-0.022
|
11.329
|
0.184
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.123
|
-0.126
|
12.022
|
0.212
|
. *| . |
|
***| . |
|
10
|
-0.140
|
-0.336
|
12.969
|
0.225
|
. |**. |
|
. |* . |
|
11
|
0.204
|
0.121
|
15.076
|
0.179
|
. | . |
|
. |* . |
|
12
|
0.058
|
0.083
|
15.256
|
0.228
|
.**| . |
|
. *| . |
|
13
|
-0.272
|
-0.127
|
19.425
|
0.111
|
. |* . |
|
. *| . |
|
14
|
0.078
|
-0.098
|
19.788
|
0.137
|
. | . |
|
.**| . |
|
15
|
0.036
|
-0.196
|
19.873
|
0.177
|
. | . |
|
. | . |
|
16
|
-0.044
|
0.026
|
20.003
|
0.220
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies
Table 43 : Corrélogramme des
résidus de la régression 10.1
Date: 09/27/05 Time: 14:11
|
Sample: 1973 2000
|
Included observations: 28
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |* . |
|
. |* . |
|
1
|
0.181
|
0.181
|
1.0138
|
0.314
|
.**| . |
|
***| . |
|
2
|
-0.284
|
-0.328
|
3.6258
|
0.163
|
. *| . |
|
. | . |
|
3
|
-0.121
|
0.008
|
4.1155
|
0.249
|
. *| . |
|
.**| . |
|
4
|
-0.185
|
-0.290
|
5.3077
|
0.257
|
.**| . |
|
.**| . |
|
5
|
-0.297
|
-0.289
|
8.5318
|
0.129
|
. | . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.024
|
-0.091
|
8.5540
|
0.200
|
. |*** |
|
. |* . |
|
7
|
0.350
|
0.175
|
13.448
|
0.062
|
. |* . |
|
. *| . |
|
8
|
0.115
|
-0.118
|
14.001
|
0.082
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.109
|
-0.081
|
14.522
|
0.105
|
.**| . |
|
***| . |
|
10
|
-0.203
|
-0.334
|
16.452
|
0.087
|
. | . |
|
. |**. |
|
11
|
0.062
|
0.219
|
16.643
|
0.119
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
0.052
|
-0.041
|
16.786
|
0.158
|
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales,et du manuel statistique des
Nations-Unies
Table 44 : Corrélogramme des résidus de la
régression 10.2
Date: 09/27/05 Time: 14:13
|
Sample: 1973 2000
|
Included observations: 28
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |* . |
|
. |* . |
|
1
|
0.181
|
0.181
|
1.0138
|
0.314
|
.**| . |
|
***| . |
|
2
|
-0.284
|
-0.328
|
3.6258
|
0.163
|
. *| . |
|
. | . |
|
3
|
-0.121
|
0.008
|
4.1155
|
0.249
|
. *| . |
|
.**| . |
|
4
|
-0.185
|
-0.290
|
5.3077
|
0.257
|
.**| . |
|
.**| . |
|
5
|
-0.297
|
-0.289
|
8.5318
|
0.129
|
. | . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.024
|
-0.091
|
8.5540
|
0.200
|
. |*** |
|
. |* . |
|
7
|
0.350
|
0.175
|
13.448
|
0.062
|
. |* . |
|
. *| . |
|
8
|
0.115
|
-0.118
|
14.001
|
0.082
|
. *| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.109
|
-0.081
|
14.522
|
0.105
|
.**| . |
|
***| . |
|
10
|
-0.203
|
-0.334
|
16.452
|
0.087
|
. | . |
|
. |**. |
|
11
|
0.062
|
0.219
|
16.643
|
0.119
|
. | . |
|
. | . |
|
12
|
0.052
|
-0.041
|
16.786
|
0.158
|
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies
ANNEXE 4
1 - Les données
macroéconomiques
Table 45 : Données
macroéconomiques pour Haïti (1970 -2004)
obs
|
Y (Millions de gourdes de 1976)
|
GH
|
CPUB (Millions de gourdes)
|
EXPO (Millions de gourdes)
|
IMPO (Millions de gourdes)
|
INV (Millions de gourdes)
|
TE
|
IPC
|
M1 (Millions de gourdes
|
RESERVES (Millions de gourdes
|
TCN (HTG/USD)
|
1970
|
3365.000
|
NA
|
228.9000
|
261.0000
|
343.0000
|
161.0000
|
0.991783
|
3.000000
|
248.6000
|
4.000000
|
5.000000
|
1971
|
3583.000
|
0.064785
|
273.1000
|
321.0000
|
395.0000
|
186.0000
|
0.993068
|
3.300000
|
290.0000
|
10.00000
|
5.000000
|
1972
|
3617.000
|
0.009489
|
276.3000
|
332.0000
|
400.0000
|
207.0000
|
0.994371
|
3.400000
|
381.6000
|
18.00000
|
5.000000
|
1973
|
3789.000
|
0.047553
|
301.3000
|
381.0000
|
508.0000
|
258.0000
|
0.995668
|
4.200000
|
487.3000
|
17.00000
|
5.000000
|
1974
|
4009.000
|
0.058063
|
343.7000
|
663.0000
|
868.0000
|
410.0000
|
0.996981
|
4.800000
|
583.7000
|
20.00000
|
5.000000
|
1975
|
4054.000
|
0.011225
|
517.5000
|
785.0000
|
1082.000
|
533.0000
|
0.998266
|
5.600000
|
734.8000
|
12.00000
|
5.000000
|
1976
|
4395.000
|
0.084114
|
708.5000
|
1046.000
|
1430.000
|
678.0000
|
0.999566
|
6.000000
|
1015.200
|
28.00000
|
5.000000
|
1977
|
4416.000
|
0.004778
|
927.8000
|
1249.000
|
1692.000
|
748.0000
|
1.000880
|
6.400000
|
1216.800
|
34.00000
|
5.000000
|
1978
|
4631.000
|
0.048687
|
1155.100
|
1495.000
|
1982.000
|
857.0000
|
1.021463
|
6.200000
|
1431.500
|
39.00000
|
5.000000
|
1979
|
4983.000
|
0.076010
|
791.3000
|
1522.000
|
2105.000
|
938.0000
|
1.029649
|
7.100000
|
1574.400
|
55.00000
|
5.000000
|
1980
|
5342.000
|
0.072045
|
1268.000
|
2148.000
|
3302.000
|
1238.000
|
0.993467
|
8.304480
|
1938.200
|
16.00000
|
5.000000
|
1981
|
5196.000
|
-0.027331
|
1363.900
|
1944.000
|
3650.000
|
1252.000
|
0.987542
|
9.200000
|
2175.000
|
24.00000
|
5.000000
|
1982
|
5018.000
|
-0.034257
|
1832.200
|
2139.000
|
3186.000
|
1230.000
|
0.968574
|
9.900000
|
2247.000
|
4.000000
|
5.000000
|
1983
|
5056.000
|
0.007573
|
1870.800
|
2302.000
|
3381.000
|
1331.000
|
0.966081
|
10.90000
|
2347.600
|
9.000000
|
5.000000
|
1984
|
5071.000
|
0.002967
|
1990.300
|
2598.000
|
3636.000
|
1441.000
|
0.962318
|
11.60000
|
2656.600
|
13.00000
|
5.000000
|
1985
|
5085.000
|
0.002761
|
2012.700
|
2716.000
|
3813.000
|
1673.000
|
0.971032
|
12.80000
|
3000.400
|
6.000000
|
5.000000
|
1986
|
5134.000
|
0.009636
|
1962.300
|
2340.000
|
3245.000
|
1620.000
|
0.993953
|
13.20000
|
3276.500
|
16.00000
|
5.000000
|
1987
|
5122.000
|
-0.002337
|
2003.700
|
2860.000
|
3767.000
|
1545.000
|
1.021090
|
11.70000
|
3693.600
|
17.00000
|
5.000000
|
1988
|
5110.000
|
-0.002343
|
1805.900
|
2542.000
|
3766.000
|
1500.000
|
1.027740
|
12.20000
|
3312.900
|
13.00000
|
5.000000
|
1989
|
5091.000
|
-0.003718
|
1805.300
|
2143.000
|
2688.000
|
1791.000
|
1.015212
|
13.10000
|
4558.800
|
13.00000
|
5.000000
|
1990
|
5100.000
|
0.001768
|
1799.800
|
2511.000
|
2862.000
|
1866.000
|
0.964684
|
15.80000
|
4673.700
|
3.000000
|
5.000000
|
1991
|
5342.000
|
0.047451
|
1704.300
|
3783.000
|
5336.000
|
2221.000
|
0.993010
|
18.28020
|
5228.900
|
35.00000
|
6.034000
|
1992
|
4638.000
|
-0.131786
|
1838.900
|
1346.000
|
3022.000
|
1376.000
|
0.979944
|
21.81900
|
6821.900
|
27.00000
|
9.802000
|
1993
|
4525.000
|
-0.024364
|
1792.200
|
1912.000
|
4849.000
|
1467.000
|
0.991608
|
28.30000
|
8811.200
|
32.00000
|
12.82300
|
1994
|
4150.000
|
-0.082873
|
1824.100
|
1942.000
|
4173.000
|
1857.000
|
0.983456
|
39.40000
|
11582.30
|
51.00000
|
15.04000
|
1995
|
4334.000
|
0.044337
|
4138.800
|
3845.000
|
11634.00
|
4867.000
|
0.945016
|
50.30000
|
14722.50
|
192.0000
|
15.11000
|
1996
|
4451.000
|
0.026996
|
4119.900
|
5284.000
|
13479.00
|
13122.00
|
0.966860
|
60.70000
|
14888.60
|
216.0000
|
15.70100
|
1997
|
4511.000
|
0.013480
|
5796.900
|
5646.000
|
14280.00
|
13247.00
|
1.029275
|
73.10000
|
18141.50
|
207.0000
|
16.65500
|
1998
|
4652.000
|
0.031257
|
6751.200
|
6237.000
|
16770.00
|
16382.00
|
1.034500
|
80.90000
|
19898.00
|
258.0000
|
16.76600
|
1999
|
4762.000
|
0.023646
|
7905.900
|
8482.000
|
20568.00
|
19182.00
|
1.039689
|
87.90000
|
24476.20
|
264.0000
|
16.93800
|
2000
|
4820.000
|
0.012180
|
8140.700
|
9849.000
|
25923.00
|
21208.00
|
1.044804
|
100.0000
|
29406.40
|
182.0000
|
21.17100
|
2001
|
4770.000
|
-0.010373
|
8589.000
|
10594.00
|
30973.00
|
22158.00
|
1.049903
|
114.2000
|
33559.10
|
141.0000
|
24.42900
|
2002
|
4744.000
|
-0.005451
|
10376.70
|
11403.00
|
33363.00
|
23425.00
|
1.054912
|
125.4000
|
41206.30
|
82.00000
|
29.25100
|
2003
|
4766.000
|
0.004637
|
14294.20
|
18945.00
|
56589.00
|
36704.00
|
1.059887
|
174.7000
|
57295.70
|
62.00000
|
42.36700
|
2004
|
4587.000
|
-0.037558
|
NA
|
20194.00
|
59755.00
|
38312.00
|
1.064811
|
NA
|
NA
|
NA
|
NA
|
Sources : statistiques financières internationales
du PIB, FMI pour FBCF, TCN et IHSI pour PIB, EXPO, IMPO
NB : Les ratios sont des calculs effectués
à partir des statistiques financières internationales
Table 46:
Données macroéconomiques de la République Dominicaine
obs
|
PIB (Millions de pesos)
|
GD
|
CPUB
(Millions de pesos)
|
EXPO (Millions de pesos)
|
IMPO (Millions de pesos)
|
INV (Millions de pesos)
|
TE
|
IPC
|
M1 (Millions de pesos)
|
RESERVES (Millions de pesos)
|
TCN (RDP / USD)
|
1970
|
1486
|
|
254.5
|
256
|
365
|
246
|
5.4488
|
1.73
|
289
|
181
|
1
|
1971
|
1647
|
0.1083
|
296.1
|
292
|
410
|
294
|
5.4197
|
1.8
|
341
|
211
|
1
|
1972
|
1818
|
0.1038
|
324.1
|
411
|
442
|
427
|
5.3908
|
1.95
|
429
|
229
|
1
|
1973
|
2053
|
0.1292
|
376.5
|
513
|
565
|
498
|
5.362
|
2.24
|
544
|
288
|
1
|
1974
|
2176
|
0.0599
|
500.2
|
730
|
917
|
644
|
5.3334
|
2.54
|
774
|
422
|
1
|
1975
|
2289
|
0.0519
|
639.9
|
1009
|
1010
|
803
|
5.3049
|
2.91
|
898
|
389
|
1
|
1976
|
2443
|
0.0672
|
555.2
|
840
|
1005
|
780
|
5.2766
|
3.13
|
896
|
390
|
1
|
1977
|
2565
|
0.0499
|
625.9
|
918
|
1109
|
939
|
5.2484
|
3.54
|
1059
|
500
|
1
|
1978
|
2620
|
0.0214
|
663.6
|
828
|
1154
|
1032
|
5.2204
|
3.66
|
1072
|
542
|
1
|
1979
|
2738
|
0.0450
|
897.9
|
1135
|
1484
|
1335
|
5.1925
|
4
|
1205
|
587
|
1
|
1980
|
2904
|
0.0606
|
1053.5
|
1271
|
1919
|
1584
|
5.1648
|
4.66
|
1282
|
566
|
1
|
1981
|
3022
|
0.0406
|
1067.9
|
1513
|
1818
|
1655
|
5.1175
|
5.02
|
1392
|
713
|
1
|
1982
|
3069
|
0.0155
|
988.8
|
1142
|
1533
|
1491
|
5.1338
|
5.4
|
1516
|
731
|
1
|
1983
|
3280
|
0.0687
|
1136.1
|
1565
|
2246
|
1760
|
5.0066
|
5.7
|
1797
|
850
|
1
|
1984
|
3322
|
0.0128
|
1236.9
|
2520
|
3479
|
2039
|
5.0128
|
6.85
|
2308
|
1097
|
1
|
1985
|
3251
|
-0.0213
|
1829.3
|
4108
|
4842
|
2682
|
4.9159
|
9.96
|
2720
|
1085
|
2.94
|
1986
|
3366
|
0.0353
|
2222.7
|
4079
|
4709
|
3429
|
4.9161
|
10.72
|
4866
|
2112
|
3.077
|
1987
|
3706
|
0.1010
|
3009.3
|
5719
|
7288
|
5053
|
4.9116
|
12.17
|
5503
|
1983
|
4.96
|
1988
|
3786
|
0.0215
|
4626.7
|
11327
|
12112
|
7533
|
4.8724
|
17.51
|
8268
|
4001
|
6.34
|
1989
|
3953
|
0.0441
|
5701.4
|
13003
|
16449
|
10800
|
4.981
|
24.63
|
10846
|
5170
|
6.34
|
1990
|
3737
|
-0.0546
|
6548.2
|
18460
|
23270
|
13907
|
4.9616
|
37.06
|
15458
|
6801
|
11.35
|
1991
|
3772
|
0.0093
|
9165.2
|
23717
|
28307
|
17543
|
4.6074
|
54.5
|
20908
|
10277
|
12.66
|
1992
|
4073
|
0.0797
|
14078.7
|
24175
|
34537
|
22723
|
4.5881
|
56.82
|
26553
|
11602
|
12.575
|
1993
|
4194
|
0.0297
|
19899.9
|
59703
|
68883
|
28771
|
4.5052
|
59.81
|
32157
|
14889
|
12.767
|
1994
|
4390
|
0.0467
|
22190.5
|
67847
|
75412
|
29020
|
4.4349
|
64.75
|
36052
|
14956
|
13.064
|
1995
|
4579
|
0.0430
|
23170.5
|
77150
|
82632
|
31146
|
4.4712
|
72.86
|
42454
|
17412
|
13.465
|
1996
|
4907
|
0.0716
|
26593
|
84621
|
93513
|
34230
|
4.5133
|
76.8
|
50247
|
19306
|
14.062
|
1997
|
5308
|
0.0817
|
32691.1
|
100513
|
110739
|
41906
|
4.5079
|
83.17
|
62428
|
22963
|
14.366
|
1998
|
5702
|
0.0742
|
36757.5
|
113793
|
135577
|
56024
|
4.5396
|
87.19
|
72795
|
28110
|
15.788
|
1999
|
6161
|
0.0804
|
45164.5
|
127887
|
148646
|
66650
|
4.5557
|
92.83
|
90051
|
32328
|
16.039
|
2000
|
6645
|
0.0785
|
48202.3
|
145616
|
178036
|
76236
|
4.5681
|
100
|
105727
|
35667
|
16.674
|
2001
|
6910
|
0.0398
|
|
141165
|
170209
|
82726
|
4.5563
|
108.88
|
134166
|
45980
|
17.149
|
2002
|
7207
|
0.0429
|
67377.2
|
151880
|
187718
|
90417
|
4.5621
|
114.57
|
147949
|
41961
|
21.194
|
2003
|
7175
|
-0.0044
|
|
264720
|
277563
|
116186
|
4.5643
|
146.02
|
241329
|
87367
|
37.25
|
2004
|
|
|
|
|
|
|
4.5256
|
|
|
|
|
Sources : statistiques financières internationales
du FMI et manuel statistique des Nations-Unies
NB : Les ratios sont des calculs effectues a partir des
statistiques financières internationales
2 - Les régimes de taux
de change
Table 47: Régimes de change
pratiqués par les pays latino-américains (1985-2002)
1985
2002
Amérique du Sud
Argentine Intermédiaire Flottant
Bolivie Flottant Intermédiaire
Brésil Intermédiaire Flottant
Chili Intermédiaire Flottant
Colombie Intermédiaire Flottant
Équateur Intermédiaire Parité fixe
Paraguay Intermédiaire Flottant
Pérou Intermédiaire Flottant
Uruguay Flottant Flottant
Venezuela Intermédiaire Flottant
Mexique et Amérique centrale
Costa Rica Intermédiaire Intermédiaire
El Salvador Intermédiaire Parité fixe
Guatemala Intermédiaire Flottant
Honduras Flottant Intermédiaire
Mexique Intermédiaire Flottant
Nicaragua Intermédiaire Intermédiaire
Panama Parité fixe Parité fixe
|
Source : Crockett (2002) en référence au FMI,
Rapport annuel sur les régimes et les restrictions de change
1985-2002
3 - Les graphes
Figure 12 : Evolution
conjointe de l'IPC et du taux de change nominal en Haiti
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales
Figure 13: Evolution de l'IDE en Haïti
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Figure 14: Evolution de la
masse monétaire en Haïti
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales
Figure 15 : Evolution de réserves
internationales haïtiennes
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Figure 16: Evolution conjointe de
l'IPC et du taux de change nominal dominicains
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales
Figure 17: Evolution de l'IDE en Rép.
Dom.
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
Figure 18: Evolution de la
masse monétaire dominicaine
Sources : Simulation
de l'auteur à partir des données des statistiques
financières internationales
Figure 19: Evolution des réserves
internationales dominicaines
Sources : Simulation de l'auteur à partir
des données des statistiques financières
internationales
* 1 Voir également, Christian, A.
et alii (2001), «Choix dynamique d'un régime de change pour les
PECOS dans leur transition vers l'euroland», Université de Poitiers
(France), Faculté de Sciences Économiques, CRIEF/MOFIB
* 2 Ces auteurs ont été
cités par Rizzo, J-M (1998) du centre national de la recherche
scientifique de l'université de la Méditerranée.
* 3 Importation et exportation
* 4 Cependant, Burda et
Wyplosz (1998) rapportent qu'au moment où le système
d'étalon-or est supposé avoir établi sa suprématie,
au début des années 1880, la Belgique, la Finlande et la
Suède avaient d'avantage de devises que d'or en réserve. Donc,
l'étalon-or n'était pas essentiellement basé sur l'or et
le lien supposé entre le stock d'or et la masse monétaire
était loin de s'établir de manière automatique.
* 5 Il était,
toutefois, prévu d'ajuster la parité en cas de
déséquilibre majeure.
* 6 Voir par exemple le
tableau 47 en annexe
* 7 Voir à ce propos,
Gilbert Koenig (1997)
* 8 Soutenir la monnaie nationale peut
se faire par l'achat ou la vente de devises dépendamment de la situation
de la balance des paiements. Si la balance des paiements est en déficit,
la monnaie nationale subit des pressions à la baisse, alors les
autorités se portent acheteuses de la monnaie nationale. Si c'est le
contraire qui se produit, les autorités en vendent.
* 9 L'équilibre
macroéconomique d'une économie ouverte se définit par la
réalisation simultanée de l'équilibre sur le marché
des biens, de la monnaie et de la balance des paiements.
* 10 Voir l'article donné en
référence pour la démonstration de ce point de vue et le
développement du modèle des anticipations rationnelles.
* 11 La politique de stabilisation est
dite efficace lorsque son application permet d'avoir une variation positive de
la production. Donc une politique efficace est celle qui permet d'augmenter la
croissance économique.
* 12 C'est-à-dire si la
flexibilité des prix et la mobilité des facteurs sont en mesure
d'absorber les perturbations économiques sans qu'il soit
nécessaire de recourir à un ajustement du
taux de change nominal.
* 13 L'étude porte sur la
période 1980-1995 et sur un échantillon de 29 pays
répartis de la façon suivante : 10 pays
Méditerranéens (Algérie, Chypre, Egypte, Israël,
Jordanie, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie) 11 D'Amérique latine
(Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Mexique,
Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela), et 8 d'Asie du Sud-Est (Chine 1,
Corée du Sud, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Philippines,
Singapour et Thaïlande).
* 14 Selon le modèle
néoclassique, à l'état d'équilibre stable,
l'augmentation du produit total découle du progrès technique et
du taux naturel de croissance de la population. Le progrès technique et
l'accroissement des investissements peuvent contribuer à l'augmentation
du produit total en courte période.
* 15 (DYit) =
Taux de variation du PIB réel. (GDIit) = Ratio des
investissements intérieurs. (Ni) = Taux de croissance de la
population active. (DEFit) = Part du déficit
budgétaire dans le PIB. (DTTit) = Variation des termes de
l'échange. (DPit) = Taux d'inflation. (KHUMit) =
Importance du capital humain. (DRERi) = Changements dans le taux de
change effectif réel. (PCGNP0i) = Niveau de revenu par
tête de la période initiale. (DEBTit ) = Ratio du
service de la dette. (DUMi) = Variable muette désignant le
régime de change en place.
* 16 La variable muette
comprend les différents arrangements de taux de change dans les pays
africains. Parmi ces derniers, on peut citer : l'union monétaire,
rattachement solitaire à une devise, rattachement aux droits de tirage
spéciaux, rattachement à un panier de devises, flottement libre
et flottement ajusté.
* 17 Où GRi
t, est le taux de croissance du PIB réel par habitant du pays i
à la période t, ái est l'effet propre au pays
i, çt est une variable muette de temps, Vi t est
un vecteur ligne des déterminants de la croissance définis au
début de la période t, Xi t est un vecteur ligne des
déterminants de la croissance définis par des moyennes
établies sur la période t et ei t , est un terme d'erreur.
* 18 Voir les
résultats de deux des régressions au tableau 11-A et 11-B en
annexe
* 19 Ce modèle met en
relation les investissements directs étrangers (variable
endogène) et les variables exogènes suivantes : l'ouverture,
la stabilité politique, le capital humain, la volatilité du taux
de change, le régime de change et l'investissement domestique, la
volatilité du taux de change, le régime de change,
l'investissement domestique et l'indice de distorsion. Ce dernier a
été élaboré à partir de l'écart entre
le niveau du taux de change réel observé et le taux de change
réel "normal"
* 20 L'étude porte sur 61 pays
émergents de tous les continents pour la période 1984-97
* 21 C'est la zone de libre
échange formé par quatre pays de l'Amérique Latine. Il
s'agit de Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay
* 22 DUMMYARG :
Variable muette permettant de singulariser l'Argentine dans le panel. La
variable prend la valeur 1 pour l'Argentine et 0 sinon.
DUMMYBRA : Variable muette permettant de singulariser du
Brésil dans le panel. La variable prend la valeur 1 pour le
Brésil et 0 sinon.
DUMMYMER : Variable muette permettant de singulariser
les années Mercosur (1991-2002) dans le panel. La variable prend la
valeur 1 pour les années 1991 à 2002 et 0 sinon.
REGIMECHANGE : Variable muette permettant de singulariser
les années pendant lesquelles le régime de change était
fixe de celles pendant lesquelles il était flexible . La variable
prend la valeur 1 pour un régime fixe et 0 sinon (flexible)
VOLPIB : Variation de la volatilité du taux de
croissance du PIB réel
FLUXCAP : Variation des flux de capitaux (balance compte
courant + réserves internationales). Nous suivons la méthodologie
développée dans
OUVMERCOSUR : Variation du taux d'ouverture
régional (Mercosur)
* 23 Voir l'évolution
de la masse monétaire M1 à la figure 13 en annexe
* 24 Voir l'évolution
conjointe du taux de change et de l'IPC à la figure 15 en annexe.
* 25 Voir le site de la BRH
«
www.brh.net» pour plus de
détails.
* 26 Document confidentiel
du fonds monétaire international (septembre 1996) : Rapport des
services du FMI pour les consultations de 1996 au titre de l'article IV et
demande d'accords au titre de la facilité d'ajustement structurel
renforcée.
* 27Ensemble de
réformes dans les structures de l'économie,
particulièrement dans l'appareil de production, en vue de
générer une croissance soutenue et durable basée
principalement sur les exportations dans le cadre d'une économie
ouverte.
* 28 D'après un
rapport du FMI, septembre 1996
* 29 Voir le graphe des
réserves internationales à la figure 15 en annexe
* 30 Environ 1 million de
personnes, ayant transféré ces dernières années
environ 1,5 million de US$/an vers la République Dominicaine, couvrant
ainsi plus de la moitié du déficit de la balance commerciale. 80%
des transferts viennent des Etats-Unis, et 20% de l'Europe et des
Caraïbes
* 31 Les années
récentes correspondent à des surplus budgétaires; par
exemples, 3449.5 millions de pesos en 2000 et 216 millions de pesos en 2002.
* 32 Voir PNUD et FNUP
(2002)
* 33 Ce chiffre est
tiré dans le manuel statistique des Nations Unies 2004
* 34 L'épargne nationale est la
somme de l'épargne publique et l'épargne privée.
* 35 Des groupes
d'intérêts puissants en République Dominicaine utilisent
l'argument de l'occupation haïtienne de 22 ans au cours de la
première moitié du 19e siècle pour ne pas
envisager une coopération avec Haïti. Tandis que d'autres en
Haïti, évoquent le massacre de 1937 qui a laissé un
goût amer en Haïti et constitue un véritable barrière
de la coopération entre les deux pays.
* 36 Montas (op.cit. p.29)
* 37 Il a été
convenu d'augmenter la coopération entre les deux pays notamment dans
les domaines du tourisme, de l'agriculture et de la reforestation, de
pêche, de la santé publique et des animaux, des mines et de
l'énergie.
* 38 Il s'agit d'un accord
de coopération trilatérale entre les gouvernements de la
République Dominicaine, de la République d'Haïti et des
Etats-Unis d'Amérique.
* 39 Le site a
été consulté le 3 janvier 2006. Voici l'adresse
électronique consultée :
http://www.alterpresse.org/article.php3?id_article=3628
* 40 Les nombres entre
parenthèses sont des t-student. Les astérisques symbolisent le
niveau de significativité : trois pour le seuil de 1%, deux pour le
seuil de 5% et une pour le seuil de 10%..
* 41 Les résultats par
région de la première régression sont reportés au
tableau 9 en annexe et ceux de la deuxième, au tableau 10.
* 42 Nous n'avons pas pu
tester le modèle initial parce que certaines variables font
défaut. Par exemple, nous avons laissé tomber l'indice de
développement de la banque mondiale (DVPT). La raison expliquant cela
est que l'auteur a utilisé des données de panel dans lesquelles
les pays sont codés suivant leurs niveaux de développement.
Contrairement à l'étude de Rizzo, notre modèle est
testé pour chaque pays séparément, car il n'y a pas moyen
de coder les pays. Ainsi, nous passons directement au modèle
adapté aux économies sous étude.
* 43 Contrairement à
Rizzo qui a utilisé le PIB réel par tête, nous nous servons
du PIB réel, parce que nous n'avions pas pu trouver la série du
PIB par tête pour toute la période de l'étude.
* 44 Dans le cas de la
République Dominicaine nous avons pris le logarithme du taux
d'investissement, d'où l'abréviation LTINV pour
stationnariser la série
* 45 Ici ce terme est vu
comme des facteurs de production. Par exemple, il peut s'agir de machines
industrielles et autres engins lourds.
* 46 Voir Econométrie
des séries temporelles macroéconomiques et financières de
Sandrine LARDIC et Valérie MIGNON
* 47 Le trend est
statistiquement significatif si la probabilité qui y est associée
est inférieure à 5%.
* 48 Le seuil de
significativité considéré pour le test de
stationnarité des données haïtiennes et dominicaines est de
5%.
* 49 ( ... ) =
t-student ; * = significatif à 90% ; ** = significatif
à 95% ; *** = significatif à 99% et aucun astérix
signifie que le paramètre est nulle.
* 50 Voir les
résultats des tests d'autocorrélation (Corrélogramme des
résidus) du tableau 34 au tableau 42 en annexe.
* 51 Voir la note 49 pour la
signification des astérix.
* 52 Voir l'évolution
de l'IDE à la figure 13 en annexe.
* 53 Cette option concerne
seulement Haïti car la République Dominicaine n'est pas membre du
CARICOM
* 54 Les nombres entre
parenthèses sont des t de student. Les astérisques symbolisent le
niveau de significativité : trois pour le seuil de 1%, deux pour le
seuil de 5% et une pour le seuil de 10%. Les estimations ont été
effectuées par Moindres Carrés Ordinaires.