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Gestion Financière et Comptable du Système de Santé au Togo

( Télécharger le fichier original )
par Hégra Baromda KATAKA
Ecole Supérieure d'Administration et de gestion-Notre Dame de l'Eglise de Lomé - Brevet de Technicien Supérieur Comptabilité et Gestion des Entreprises 2008
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS PRIMAIRE ET REPUBLIQUE TOGOLAISE

SECONDAIRE, DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE, Travail - Liberté - Patrie

DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE ---------------

L'ALPHABETISATION

(M.E.P.S.E.T.F.P.A)

OFFICE DU BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR

(OBTS)

ECOLE SUPERIEURE D'ADMINISTRATION ET

DE GETION - NOTRE DAME DE L'EGLISE

(E.S.A.G. - N.D.E.)

de fin de cycle pour l'obtention du

BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR
(B.T.S.)

Option : COMPTABILITE ET GESTION DES ENTREPRISES

Thème : GESTION FINANCIERE ET

COMPTABLE DU SYSTEME DE

SANTE AU TOGO

présenté et soutenu par

Hégra Baromda KATAKA

Promotion 2006-2008

Maître de Stage Directeur de Mémoire  

M. Komi Jacques GAVON M. Kodjo BOUTI

Chef de la Division des Chargé de cours de Finances à la Direction Comptabilité

des Affaires Communes A l'E.S.A.G. - N.D.E

( Ministère de la Santé)

SOMMAIRE

DEDICACE............................................................................................ii

REMERCIEMENTS ...............................................................................iii

SIGLES ET ABREVIATIONS ...................................................................iv

INTRODUCTION ............... ...................................................................1

PREMIERE CHAPITRE : PRESENTATION DU SYSTEME DE SANTE

DU TOGO

I. CONTEXTE GENERAL DU SYSTEME DE SANTE DU TOGO ..................5

II. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE DU TOGO ..........................6

III. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL..........................................9

IV. RESSOURCES HUMAINES ET FORMATION......................................13

V. FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE.........................................15

VI. PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE SANTE..........18

DEUXIEME CHAPITRE : GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE

DES STRUCTURES DE SANTE AU TOGO

I. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU CENTRAL .........22

II. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU REGIONAL ........27

III. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU LOCAL.... .........28

IV. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU DES

DES STRUCTURES AUTONOMES...................................................29

TROISIEME CHAPITRE : ANALYSE CRITIQUE ET SUGGESTIONS

I. ANALYSE CRITIQUE ...................................................................32

II. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS .......................................37

CONCLUSION ....................................................................................47

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

DEDICACES

Qu'il me soit permis de dédier spécialement cette oeuvre,

A ma femme Daniela pour son amour et ses attentions,

A ma fille Laurel pour le courage et la force qu'elle m'a donné,

A ma mère Jeannette N'DOBI et à mon père Evariste KATAKA pour leur soutien inconditionnel,

A tous mes frères et soeurs pour leurs encouragements.

REMERCIEMENTS

Tous mes sincères remerciements :

· A la Soeur Directrice de l'E.S.A.G-N.D.E, ainsi qu'à tout le corps professoral pour leur encadrement durant toute ma formation,

· A tous mes camarades promotionnels de l'E.S.A.G-N.D.E

· A Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre de la Santé, pour son remarquable apport,

· A Monsieur Okaté AKPO-GNANDI, Directeur de la Direction des Affaires Communes du Ministère de la Santé, pour sa disponibilité,

· A Monsieur Tchaa KADJANTA, Chef Division de l'Administration et des Ressources Humaines au Ministère de la Santé, pour ses conseils et son soutien indéfectible,

· A Monsieur Jacques GAVON, Chef Division des Finances du Ministère de la Santé, pour tout l'encadrement dont j'ai bénéficié de sa part,

· A tout les cadres du Ministère de la Santé : particulièrement au Docteur NYANSA, à Messieurs BAKOUSSA, AKLI, ALEZA, KOUASSI, BOULFEI, GNANDE, BADABADI et à Mesdames AGBETROBOU, NAYANTE, REMA pour tous leur soutien et conseils,

· Aux membres du jury pour le temps qu'il ont consacré à ce document,

· Enfin, à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce document.

SIGLES ET ABREVIATIONS

-

AFD : Agence Française de Développement

BID : Banque Islamique de Développement

BIE : Budget d'Investissement et d'Equipement

CAMEG  : Centrale d'Achat des Médicaments Essentiels et Génériques

CASEF : Centre Administratif des Sociétés économiques et

Financières

CHR  : Centre Hospitalier Régional

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CMS  : Centre Médico-social

CNAO : Centre National d'Appareillage Orthopédique

CNTS  : Centre National de Transfusion Sanguine

COGES  : Comité de Gestion

COSAN : Comité de Santé

DAC : Direction des Affaires Communes

DAO : Dossier d'Appel d'Offre

DGS : Direction/Directeur Générale de la Santé

DPS  : Direction Préfectorale de la Santé

DRS  : Direction Régionale de la Santé

DS : District sanitaire

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EDST : Enquête démographique et de Santé -Togo

GAVI : Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation

GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische zusammenarbeit

HP : Hôpital de Préfecture

INH : Institut National d'Hygiène

LNR : Laboratoire National de Référence

MEG  : Médicament Essentiel et Générique

OMD  : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation mondiale de la Santé

ONUSIDA  : Organisation des Nations Unies pour la lutte contre le SIDA

PEV : Programme Elargi de vaccination

PNDS  : Plan National de Développement Sanitaire

PTME : Prévention de la Transmission de la Mère à l'Enfant

PVVIH : Personnes Vivant avec le VIH/SIDA

SIDA : Syndrome d'Immuno Déficience Acquis.

SNIS  : Système National d'Information Sanitaire

UE : Union Européenne

UNFPA : United Nations Funds for Population Activities

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

USP  : Unité de Soins Périphérique

TABLE DE MATIERES

SOMMAIRE...........................................................................................i

DEDICACE............................................................................................ii

REMERCIEMENTS ...............................................................................iii

SIGNES ET ABREVIATIONS ..................................................................iv

INTRODUCTION ............... ...................................................................1

PREMIERE CHAPITRE : PRESENTATION DU SYSTEME DE SANTE

DU TOGO

I. CONTEXTE GENERAL DU SYSTEME DE SANTE DU TOGO ...............5

II. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE DU TOGO .......................6

II.1. SECTEUR PUBLIQUE DE SOIN .........................................................6

II.1.1 NIVEAU CENTRAL OU NATIONAL ..................................................6

II.1.2 NIVEAU INTERMEDIAIRE OU REGIONAL .........................................7

II.1.3 NIVEAU PERIPHERIQUE OU PREFECTORAL......................................7

II.2 SECTEUR PRIVE DE SOIN...............................................................8

III. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL......................................9

III.1 CADRE JURIDIQUE........................................................................9

III.2 CADRE INSTITUTIONNEL...............................................................9

III.2.1.LA CONFERENCE DE ALMA-ATA...................................................10

III.2.2.L'INITIATIVE DE BAMAKO...........................................................10

III.2.3.OMD..........................................................................................11

III.2.4 PNDS ........................................................................................12

IV. RESSOURCES HUMAINES ET FORMATION...................................13

V. FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE.......................................15

V.1. FINANCEMENT DE L'ETAT DU SECTEUR DE LA SANTE....................15

V. 2. FINANCEMENT DES POPULATIONS................................................16

V.3. RESSOURCES PROPRES DES INSTITUTIONS AUTONOMES.................16

V.4. RESSOURCES PROPRES DES DISTRICTS SANITAIRES DES REGIONS...17

VI. PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE SANTE......18

DEUXIEME CHAPITRE : GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE

DES STRUCTURES DE SANTE AU TOGO

I. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU CENTRAL......22

I.1. IMPLANTATION GEOGRAPHIQUE DE LA DIVISION DES FINANCES....23

I.2. FONCTIONNEMENT DE LA DIVISION DES FINANCES........................23

I.3. COMPOSITION DES LA DIVISION DES FINANCES.............................24

I.3.1. SERVICE DU BUDGET ..................................................................25

I.3.2. SERVICE COMPTABILITE .............................................................25

I.3.3. SERVICE DES INFRASTRUCTURES ET DE LA MAINTENANCE...........25

I.3.4. SERVICE DE L'AUDIT..................................................................25

I.3.5. SERVICE DU TRANSIT..................................................................26

I.3.6. LE GARAGE DE LA SANTE............................................................26

II. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU REGIONAL...27

III. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU LOCAL.........28

IV. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU DES STRUCTURES AUTONOMES........................................................29

TROISIEME CHAPITRE : ANALYSE CRITIQUE ET SUGGESTIONS

I. ANALYSE CRITIQUE ..................................................................32

I.1. PLAN JURIDIQUE........................................................................32

I.2. FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE.........................................32

I.3. GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES .....................................33

I.4. GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ET FORMATION ..................35

I.5. INFRASTRUCTURES.....................................................................36

II. RECOMMANDATION ET SUGGESTION.........................................37

II.1. RENFORCER LES CAPACITES DE GESTION ET D'ADMINISTRATION...37

II.2. RECHERCHE DU FINANCEMENT ET REPARTITION...........................38

II.3. GESTION BUDGETAIRE, FINANCIERE ET COMPTABLE.....................39

II.4. GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ET FORMATION..................42

II. 5. AMELIORATION DES INFRASTRUCTURES DE TOUT ORDRE ....................44

II.6. MISE EN PLACE D'UN CADRE DE COLLECTE DE DONNEES ET D'ECHANGE...............................................................................44

CONCLUSION....................................................................................47

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

v LOI DES FINANCES DE LA REPUBLIQUE TOGOLAISE ANNEES 2001-2008

v RAPPORT D'ACTIVITES DE LA DIRECTION DES AFFAIRES COMMUNES DU MINISTERE DE LA SANTE (FIN D'ANNEE 2007)

v SITUATION DES OMD AU TOGO EN 2006

(OUVRAGE REALISE PAR LA DIRECTION DE LA PLANIFICATION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE DU MINISTERE DE LA SANTE AVEC L'APPUI DE LA REPRESENTATION DE L'OMS AU TOGO)

v PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT SANITAIRE 2002-2006

INTRODUCTION

Quelques décennies après leur indépendance, la plupart des gouvernements africains se sont lancés dans différents programmes inscrits à l'ordre du jour des conférences internationales ayant principalement pour but d'offrir à leurs populations de meilleures conditions de vie. Nul ne peut nier qu'aucun programme de développement ne peut marcher sans être accompagné de mesures visant à développer l'économie locale et à permettre aux populations de se nourrir et de se soigner convenablement.

Notre pays le Togo, dans son effort de reconstruction a plusieurs défis à relever parmi lesquels: la réduction du chômage, la diminution de la pauvreté, la croissance économique, la redynamisation du Système de Santé pour offrir aux populations des soins de qualité et à moindre coût.

La santé des populations doit être placé en priorité des actions gouvernementales. La richesse d'une nation étant le travail, il est tout autant évident qu'une population malade est improductive.

Aujourd'hui nous remarquons aisément qu'au cours des trente dernières années, le poids du financement du Système de Santé s'est transféré graduellement sur les ménages avec comme conséquence non seulement la diminution de la fréquentation des services de santé mais aussi la dégradation de l'état de santé des populations.

Dans le souci d'apporter notre contribution au renforcement des capacités de gestion du Système de Santé de notre pays, après deux ans de formation en Comptabilité et Gestion des Entreprises, nous avons effectué trois mois de stage à la Division des Finances, de la Direction des Affaires Communes du Ministère de la Santé.

A la fin de notre stage, nous sommes arrivés à la conclusion que le tableau de la gestion financière et comptable du Système de Santé Togolais est peu éclairci pour ne pas dire sombre. L'ensemble des disfonctionnements et des insuffisances constatées se résume en l'incapacité d'atteindre les objectifs définis. La cause majeure de ce constat, est l'insuffisance de moyens financiers surtout provenant de l'Etat. Cette insuffisance s'explique par la mauvaise gouvernance des structures de santé.

Afin de renforcer les capacités de gestion financière et comptable du Système de Santé dans notre pays nous avons choisi comme thème : « Gestion Financière et Comptable du Système de Santé au Togo ».

La notion de Gestion dont il est question ici nous conduit non pas à nous attarder sur l'aspect comptable, traitement financier ou budgétaire du Système de Santé Togolais mais à aborder dans une large mesure l'ensemble de moyens et techniques mises en oeuvre, et l'ensemble des actions stratégiques adoptées dans le cadre de l'administration, du financement, de la budgétisation, de la planification, de la gestion comptable et financière du Système de Santé.

Cet thème nous permet d'aborder dans une large mesure l'ensemble des méthodes de gestion de toutes les structures de santé de notre pays en nous familiarisant tous d'abord à la composition, à l'organisation et au partenariat du Système de Santé Togolais pour en suite procéder à une analyse critique du fonctionnement du Système de Santé et en fin suggérer un ensemble de solutions aux différentes disfonctionnements et insuffisances constatées.

PREMIER CHAPITRE

PRESENTATION DU SYSTEME DE SANTE DU TOGO

Le Système de Santé est l'ensemble de moyens et d'activités dont la fonction est la production de la santé. Son objectif est de mettre à la disposition de la population des biens et services de santé en qualité et au moindre coût.

L'évaluation du Système de Santé, c'est-à-dire la mesure de sa capacité à atteindre les objectifs définis, passe sans nul doute par une présentation du contexte général du Système de Santé, miroir des avancés dans le domaine de la santé, un diagnostique de son organisation, une appréciation des instruments juridiques et institutionnels dont il dispose, une appréciation de ses moyens humains et financiers et une évaluation de ses rapports avec les partenaires en développement.

I. CONTEXTE GENERAL DU SYSTEME DE SANTE DU TOGO

Le Système de Santé du Togo évolue dans un contexte marqué par l'augmentation de la population, une situation épidémiologique inquiétante, une situation politique instable et des ressources humaines mal rémunérées et de faible qualité.

Il faut noter d'une façon globale que le Togo avec superficie de 56 600 Km2 a une population estimée à 5.337.000 habitants en 2006. La moitié de la population a moins de 15 ans. L'accroissement naturel annuel est de l'ordre de 2,4 % avec une densité moyenne de 94 habitants au Km2. La population Togolaise est en majorité rurale (63%) en dépit d'une urbanisation en progression rapide (5,2% par an).

La population se caractérise par un taux d'accroissement naturel estimé en moyenne à 2,6% par an, le taux brut de natalité est estimé à 37%o et le taux brut de mortalité à 13%o. Le taux de morbidité et de mortalité est élevé en particulier chez les enfants et les femmes. Cette mortalité infantile est due principalement au paludisme qui reste le problème majeur de santé publique au Togo. Les autres causes de mortalité infantile et infanto-juvénile sont essentiellement : les Insuffisances Respiratoires Aiguës (IRA), les maladies diarrhéiques, la rougeole, le SIDA, l'insuffisance pondérale à la naissance et les carences nutritionnelles.

Sur le plan politique, le difficile apprentissage de la démocratie a contribué à la dégradation de la situation économique du pays ce qui n'est pas sans conséquence sur la vie quotidienne de la population. Les indicateurs économiques du pays sont au rouge. L'incidence de la pauvreté est de 72.1 % et celle de l'extrême pauvreté de 57.6 %. Cette situation qui s'associe à une répartition inégale des fruits de la croissance, n'a pas permis une amélioration du revenu réel par tête d'habitant. Le secteur agricole fournit aujourd'hui 40% du PIB du pays.

II. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE

Pour être plus efficace et surtout répondre aux nouvelles exigences, le Ministère de la Santé a adopté une organisation qui n'est pas restée figée mais plutôt souple et subit le plus souvent des modifications afin de l'adapter aux différentes innovations et réajustements stratégiques dans le Système de Santé. D'une manière générale, le Système de Santé Togolais est subdivisé en secteurs :

I. le secteur Publique de Soin,

II. le Secteur Privée de Soin.

II.1. Secteur Publique de Soins

Le service de santé est assuré au Togo par le Ministère de la Santé. Pour mieux jouer son rôle, ce dernier s'est doté d'une structure d'organisation pyramidale. C'est une organisation à trois niveaux :

1- le niveau central ou national,

2- le niveau intermédiaire ou régional,

3- le niveau périphérique ou préfectoral.

II.1.1. Niveau central ou national

C'est le sommet de la pyramide. Son rôle est l'adoption des politiques, stratégies et plans d'action clairement définis en vue d'attribuer des ressources nationales et internationales aux niveaux inférieurs et de fournir un soutien directif aux programmes de santé nationaux.

Il comporte :

· une Direction politique (Ministre et Directeur de cabinet),

· des Technocrates (Conseillers du Ministre),

· la Direction Générale,

· cinq Directions Centrales (Direction des Affaires Communes, Direction des Pharmacies, Laboratoires et Equipements Techniques, Directions des Etablissements de Soin, Direction des Soins de Santé Primaire, Direction de la Planification de la formation et de la recherche).

(Voir Annexe 1 : Organigramme du Ministère de la Santé)

II.1.2. Niveau intermédiaire ou régional

Le rôle du niveau intermédiaire consiste à transformer les politiques, Stratégies et plans d'action du niveau Central en activités opérationnelles et à ventiler à la périphérie les ressources allouées par le niveau Central. Enfin, il fournit un appui en orientation/ recours dans les deux sens et en gestion au niveau opérationnel.

Sur le plan sanitaire, le Togo comprend 6 régions : la Région Lomé Commune, la Région Maritime, la Région des plateaux, la Région Centrale, la Région de la Kara, la Région des Savanes.

II.1.3. Niveau périphérique ou préfectoral

C'est encore le niveau local ou du District. C'est une zone administrative clairement définie qui comprend une administration locale travaillant pour le compte du niveau central. On y applique les programmes de soin de santé avec pour objectif la minimisation des coûts profitables aux populations.

Au Togo, il existe 35 Directions Préfectorales mais à Lomé on parle plutôt de District Sanitaire.

Il faudrait ajouter, au niveau régional, le Centre Régional de Transfusion Sanguine (CRTS) dans la région centrale et un Centre d'Appareillage Orthopédique (CRAO) au niveau des régions de la Kara et des Savanes. Au niveau central le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), l'Institut National d'Hygiène (INH) avec un Laboratoire National de Référence (LNR), le Centre d'Appareillage Orthopédique (CNAO).

(Voir Annexe 3)

II.2. Secteur Privé de Soins

Le secteur privé de soins est très florissant au Togo. Il est composé des :

· prestataires privés à but non lucratif, essentiellement confessionnels et communautaires,

· prestataires privés à but lucratif, concentrés dans la capitale. Ces dernières années on a remarqué un développement anarchique du secteur privé informel échappant gravement au contrôle de la tutelle,

· thérapeutes traditionnels (tradithérapeutes), ils sont omniprésents sur le terrain.

(Voir Annexes 4)

III. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

III.1. Cadre juridique

Ce cadre est spécifié par l'arrêté N° 11/91/MSP du 27 septembre 1991 portant organisation des Services des Directions Centrales, Régionales et Préfectorales du Ministère de la Santé.

Cet arrêté fait suite au Décret N° 90-158/PR du 02 octobre 1990 portant organisation et attribution du Ministère de la Santé et le Décret N° 90-159/PR du 02 octobre 1990 portant organisation des Services de la Direction Générale de la Santé publique.

Il faut noter que par la suite, plusieurs Décrets et Arrêtés ont été signés modifiant l'organigramme du Ministère de la Santé par la création de services stratégiques en fonction des nécessités et des nouveaux engagements pris au niveau régional et international.

III.2. Cadre institutionnel

Au Togo, la gestion budgétaire, financière et comptable du Système de Santé évolue dans un cadre institutionnel régional et mondial. Ce cadre est marqué principalement par la Conférence d'Alma-Ata, l'Initiative de Bamako, l'atteinte des Objectifs de Millénaire pour le Développement (OMD).

Plusieurs mesures et engagements ont été pris lors des rencontres des Chefs d'Etats en vue de régler les différents problèmes qui minent le continent Africain. Afin de mettre en oeuvre un ensemble de stratégie visant à améliorer l'efficacité du Système de Santé, il est préconiser à tous les Etats de mettre en place un Programme National de Développement Sanitaire (PNDS)

III.2.1. Conférence de Alma-Ata

En 1978, à Alma-Ata au Kazakhstan, s'est tenue la première conférence mondiale sur les Soins de Santé Primaire. Cette conférence a exhorté chaque Etat à baser son système de Santé sur les Soins de Santé Primaire.

Des réformes devraient donc être introduites dans tous les systèmes de santé en vue de rapprocher les structures sanitaires au plus près des populations (au moins dans un rayon de 5 km).

La participation communautaire devrait être le soubassement de cette nouvelle stratégie qui donnait une place de choix aux projets de développement. Tous les niveaux de la pyramide doivent s'impliquer dans un effort de coordination et de collaboration.

III.2.2. Initiative de Bamako

Après l'adoption de la politique des Soins de Santé Primaires, tous les Etats Africains se sont plus investis dans le développement de leur système de santé. L'idée était de rendre les soins accessibles et disponibles à moindre coût surtout pour les populations rurales. Cette nouvelle stratégie a donné par la suite naissances à une initiative mise en oeuvre pour la première fois à Bamako au Mali d'où le nom « Initiative de Bamako ».

Il s'agissait de :

· donner priorité au développement des dispensaires du milieu rural pour offrir des soins au plus près des populations,

· introduire les médicaments essentiels et génériques et les rendre disponibles dans ces dispensaires,

· associer la population à l'organisation des activités de santé,

· faire participer la population au financement des soins (les recouvrements de coût),

· associer la population à la gestion des ressources destinées aux activités de santé.

La création des Comités de Gestion (COGES) devrait permettre effectivement d'avoir un droit de regard sur la gestion des ressources en étant justement les premiers acteurs de cette Gestion.

III. 2.3. Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

A la suite de la déclaration solennelle des Chefs d'Etat et de gouvernement communément appelé « Déclaration du Millénaire » au Sommet du Millénaire tenu en septembre 2000 à New York (Etats-Unis), huit (8) objectifs principaux appelés « Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l'horizon 2015 seront énoncés.

Ces objectifs portent sur les points suivants :

· faire la promotion de la femme,

· revaloriser le taux de croissance annuel de chaque Etat,

· oeuvrer pour l'augmentation du taux net de scolarisation,

· faciliter l'accès à l'eau potable,

· faire un véritable plaidoyer pour la reprise de la coopération avec les partenaires en développement,

· oeuvrer de façon substantielle à la réduction la mortalité infantile,

· s'investir pour améliorer la santé maternelle,

· combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies.

A travers ces huit objectifs, on remarque une volonté manifeste des Etats de renforcer la performance des Système de Santé.

La nouvelle stratégie était donc d'élaborer un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) dans l'esprit de ces engagements et dans un souci de planification.

III.2.4. Plan National de Développement Sanitaire (PNDS)

Le premier plan national de développement sanitaire au Togo a couvert la période allant de 2002 à 2006.

C'est un plan qui réunit tous les cadres du Ministère, l'ensemble des partenaires en développement, les représentants du secteur privé tant confessionnel qu' à but lucratif et les représentants des organisations de la société civile en vue de définir l'ensemble des priorités et moyens à mettre en oeuvre dans le cadre des OMD et de la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP).

Un accent particulier est mis d'une part sur la protection et la promotion de la santé des groupes vulnérables (mère et enfant), des personnes handicapées, de la promotion de la santé des populations et d'autre part sur la consolidation du Système National de Santé en renforçant le cadre institutionnel, l'approche sectorielle, l'approche contractuelle et le dispositif facilitant la réactivité du secteur.

IV. RESSOURCES HUMAINES ET FORMATION

Les ressources humaines pour le secteur de la santé sont très en dessous de la moyenne. En décembre 2007, le secteur de la santé comptait 7765 agents toute catégorie confondue dont 2669 pour le personnel administratif soit 34,03%, pour une population estimée à 5.337000 habitants en 2006. Simple exemple, on dispose seulement d'un médecin pour 16.035 personnes. (Voir Annexe 2).

Sur le plan de la formation pour le moment le Ministère de la santé ne dispose pas d'une politique de formation du personnel. Pourtant, elle constitue un objectif prioritaire du département dont les activités prélimaires ont même commencé au niveau de la Division de la Formation du Personnel (DFP) qui est la cellule spécialisée du département en matière de formation.

On distingue 3 types de formation du personnel de la santé :

· Les formations de Base (BEPC, BAC et les formations professionnelles)

· Les formations continues (selon les besoins ressentis sur le terrain et à tous les niveaux du Système de Santé)

· Les formations sur le tas (se fait sur les lieux de travail)

A l'absence d'une politique de formation, les stratégies de formation s'insèrent dans les Plans de Développement Sanitaires des Districts et Régions et aussi dans le Plan National de Développement Sanitaire.

La formation qui nous intéresse ici est celle qui se fait à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) où son formé les cadres du Ministère de la Santé en gestion des ressources humaine ou en gestion des formations sanitaires (Gestion des Hôpitaux). Au jour d'aujourd'hui seulement ont été former pour le compte du ministère de la santé.

Il faut noter que plusieurs partenaires interviennent dans le financement de ces formations.

V. FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE

Depuis l'initiative de Bamako, le financement du Système de Santé repose sur les ménages compte tenu de la décroissance du budget alloué à la santé par l'Etat et de la diminution des aides extérieurs ponctués par la réticence des bailleurs de fonds à honorer leurs engagements. Le financement du Système de Santé peut être alors attribué à l'Etat, à la population et aux partenaires nationaux et internationaux.

V.1. Financement de l'Etat du secteur de la santé

Actuellement, la situation est marquée par un très fort désengagement de l'Etat dans le financement du Système de Santé en partie du fait de la faiblesse des recettes fiscales et douanières et à cause de la méforme des sociétés d'Etat. De manière globale l'Etat finance beaucoup plus le niveau décentralisé 66,62% que le niveau central 33,38%. Une analyse rétrospective et synoptique de budget général de l'Etat Togolais depuis l'an 2000, montre que la part de ce budget injectée dans la santé n'a guère dépassé les 7,5%.

(Voir Annexe 5)

De façon générale, les ressources budgétaires de la santé comprennent principalement :

1. budget de fonctionnement,

Il couvre les dépenses de fonctionnement : mobiliers de bureau, fournitures divers, matériel d'entretien et de maintenance, les charges de fonctionnement (eau, électricité, téléphone, carburant) etc....

2. Budget d'Investissement et d'Equipement (BIE),

C'est la part de l'Etat Togolais qui finance les investissements.

Cependant il faut faire la différence entre le BIE et le PIP (Programme d'Investissement Publique) qui renferme les ressources internes (de l'Etat Togolais) et les ressources externes (celles des partenaires : prêts et dons).

Donc c'est du PIP qu'on tire le BIE.

Il faut aussi noter que c'est la nature de la dépense et parfois le montant de la dépense qui détermine si c'est une dépense de fonctionnement ou une dépense d'investissement.

3. Subventions

Les subventions sont accordées par l'Etat aux Institutions autonomes, aux Programmes et aux Projets afin de leur permettre de couvrir principalement les salaires du personnel contractuel et les frais généraux (factures d'eau, électricité, téléphone).

Certaines subventions spéciales sont destinées aux programmes d'appui à la lutte contre certaines maladies.

V.2. Financement des populations

Le Comité de Gestion issu de l'initiative de Bamako est lié à la volonté de contrôler la contribution des ménages constituée par le payement de l'acte et l'achat des médicaments essentiels par les patients. Selon les données récentes disponibles pour l'année 2006, les ressources générées par le recouvrement des coûts au niveau des formations sanitaires du secteur public, s'élevaient à 6,837 milliards FCFA correspondant à 41% du budget inscrit par l'Etat pour la santé.

V.3. Ressources propres des institutions autonomes

Ce sont des recettes provenant des ventes des produits pharmaceutiques, des consommables médicaux (pharmacie) et des prestations des services des hôpitaux autonomes, des Districts Sanitaires des Régions (les recouvrements des coûts), du CNTS et de l'INH.

Il faut noter que le taux d'exécution des dépenses de la plupart des structures de santé autonomes est inférieur à celui des recettes (Voir Annexe 7).

V.4. Ressources propres des Districts Sanitaires des Régions

Elles sont générées par le recouvrement des coûts constitués des ventes des produits pharmaceutiques, des consommables médicaux et des prestations de services des formations sanitaires des régions sanitaires.

De manière générale le solde obtenu après déduction des dépenses des recouvrements de coût, est déficitaire de 254 612 742 FCFA en 2007. Ce solde négatif est symptomatique d'une gestion en difficulté. Il traduit aussi un besoin de financement de ces structures qui peut avoir comme origine des dépenses excessives par rapport aux prévisions et des recettes en deçà des prévisions. En moyenne le taux de réalisation des recettes est de 87,85% contre 91,25% pour les dépenses : ces structures consomment plus qu'elles ne produisent.

VI. PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE SANTE

Plusieurs partenaires en développement participent aux interventions et au financement du secteur de la santé. Sans aucun doute, le secteur de la santé est le secteur le mieux pourvu en matière d'appui technique, de soutien logistique et de financement de projets et de programmes. Ces partenaires sont de deux ordres :

1. Financement, soutien technique et logistique des Partenaires du Système des Nations Unies

Ce type de financement rentre en général dans les plans de développement définis par l'ONU, en appui aux systèmes de santé en difficultés dans le cadre de la lutte contre les maladies, de la Santé de la reproduction, de la promotion de la Santé, des campagnes de vaccination etc.

Exemple : OMS, UNICEF, ONUSIDA, PNUD, UNFPA

2. Financement, soutien technique et logistique des autres Partenaires

Plusieurs accords programmes ont été signés entre le gouvernement Togolais et les partenaires habituels du domaine de la santé. Outre le financement apporté, ils interviennent le plus souvent directement sur le terrain en déployant leur propre personnel ou en appuyant les structures communautaires organisées dans le cadre des Programmes Elargis de Vaccination, de la logistique et surtout de la sensibilisation.

Ils interviennent aussi pour la Constructions et la réhabilitation des infrastructures de santé communautaire sans oublier l'appui au développement des communautés de base, la politique pharmaceutique et des médicaments essentiels, l'actualisation des curricula, la pédagogie sanitaire et la formation.

Exemple : Le Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose, le Paludisme, le Projet GAVI, l'Agence Française de Développement (AFD), UE/ADSS (Union Européenne /appui décentralisé au secteur de la Santé), la SCAC/ Coopération Française : (Fonds de Solidarité Prioritaire/ FSP) - Projet d'Appui au Secteur de la Santé

DEUXIEME CHAPITRE

GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE DES STRUCTURES DE SANTE AU TOGO

Le Togo fait partie du groupe des Pays Pauvres Très Endettées (PPTE). Il est confronté depuis ces dernières années à une grave crise économique et financière accentuée par les troubles socio-politiques et la dévaluation du franc CFA en 1994. La chute du pouvoir d'achat des populations s'ajoute à la dégradation des équipements socio-collectifs et aux difficultés budgétaires pour créer une situation où le financement de la santé devient tout a fait aléatoire.

Ces difficultés relevées sur le plan social expliquent le classement du Togo parmi les pays à faible développement humain. Au cours des 30 dernières années, le poids du financement s'est transféré graduellement sur les ménages avec comme conséquence non seulement la diminution de la fréquentation des services de santé, mais aussi la dégradation de l'état de santé des populations. Le financement de la santé doit permettre la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en place des mesures de prévention et de prise en charge médicale répondant aux besoins des populations.

D'une manière globale la gestion financière et comptable des structures de santé consiste :

· à l'élaboration et à l'exécution des budgets en suite au suivi/contrôle financier et comptable de cette exécution,

· au collecte, à la consolidation et à l'analyse des données comptables et financières liées aux projets et programmes du Ministère ainsi que celles provenant des partenaires en développement,

· à l'exécution des crédits alloués directement ou par délégation et à suivi des dépenses,

· au suivi des recettes propres pour les Centres Hospitaliers, les Services techniques autonomes et les Districts sanitaires, générées pour le recouvrement des coûts.

Ce chapitre intitulé Gestion Financière et Comptables des Structures de Santé au Togo sera structuré en quatre titres :

I. gestion financière et comptable au niveau central,

II. gestion financière et comptable au niveau régional,

III. gestion financière et comptable au niveau local,

IV. gestion financière et comptable des structures autonomes.

I. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU CENTRAL

La gestion financière et comptable des Directions Centrales consiste à coordonner les ressources multisectorielles pour la santé, élaborer et traduire les politiques de santé, assurer le suivi des dépenses effectuées par les niveaux inférieurs, faire des rapports sur les résultats des moyens mis en oeuvre, élaboration et exécuter le budget de fonctionnement et d'investissement, faire le plaidoyer pour l'acquisition de nouvelles ressources de la part de l'Etat et des partenaires.

Sur le plan comptable, la comptabilité qui se fait au niveau de l'administration peut être qualifiée d'une comptabilité de dépenses. D'une manière générale, après l'ouverture du budget, toute dépense est autorisée par l'Ordonnateur du Budget qui est le plus souvent le Directeur de la Direction Centrale. La procédure d'exécution des crédits est la suivante :

1ère phase : c'est la phase d'Engagement qui consiste à lancer la commande sur la base de trois factures pro format afin de faire jouer la concurrence. La Fiche d'Engagement est envoyée à la Direction du Contrôle Financier du Ministère de l'Economie et des Finances,

2ème phase : c'est la phase de Liquidation ou de réception de la commande sous la vérification d'un Cabinet d'Expertise commis par l'Etat,

3ème phase : c'est la phase de Mandatement. C'est l'ordre de paiement de la facture définitive

Il faut noter qu'une comptabilité des dépenses est tenue régulièrement afin de faciliter le suivi et le contrôle de l'exécution des lignes budgétaires. A la fin de chaque année, le service de la comptabilité produit la situation des engagements et ordonnancement budget général. (Voir annexe 6)

La Division des Finances forme avec la Division de l'Administration et des Ressources Humaines les deux Divisions de la DAC. C'est la Direction qui a en charge la gestion budgétaire, financière et comptable du système de santé. De ce point de vue, la Division des Finances élabore et pilote en accord avec les autres directions centrales et régionales les politiques de financement et de gestion comptable du Système de la Santé.

Cette Division est le centre de la gestion Financière et Comptable de tout le Système de Santé. C'est la raison pour laquelle nous allons consacrer une une partie de notre étude à son analyse.

I.1. Implantation géographique de la Division des Finances

La DAC au sein de laquelle se trouve la Division des Finances est située au sein du Ministère de la Santé du Togo sise au quartier administratif sur l'Avenu du 2 février, à côté du CASEF, en face de la résidence de l'Ambassadeur des Etats-Unis au Togo.

C'est une structure à deux blocs de deux étages. La DAC occupe le rez-de-chaussée et le premier étage du premier bloc et une partie du rez-de-chaussée du deuxième bloc, ce qui témoigne de l'importance de cette direction.

Le bureau du Chef de Division des Finances et ceux de l'ensemble des Services de cette Divisions sont situés dans la même enceinte.

Il faut noter que l'effectif de la DAC s'élève à 34 agents toutes catégories confondues y compris celui de la Division des Finances qui comprend 15 agents.

I.2. Fonctionnement de la Division des Finances

La Division des Finances a pour mission la coordination des activités des différents services en matière d'administration, de préparation, de défense, d'exécution et le contrôle du budget du département de la santé, mais elle contribue aussi à la définition des normes d'infrastructures d'équipements, l'organisation des équipements médico-techniques et du matériel roulant, au développement et la mise en place d'un système adéquat de gestion financière et comptable. Du point de vue spécifique, elle a pour mission:

· de coordonner les ressources multisectorielles pour la santé,

· d'élaborer et traduire les politiques de santé,

· de coordonner les aides,

· d'assurer le suivi des dépenses effectuées par les niveaux inférieurs,

· d'élaborer et d'exécuter le budget de fonctionnement et d'investissement des structures de santé,

· de contrôler la gestion financière, comptable et budgétaire au niveau central, régional et périphérique,

· d'élaborer les barèmes de tarification des prestations de soins en collaboration avec les Services techniques,

· de faire le plaidoyer pour l'acquisition de nouvelles ressources de la part de l'Etat et des partenaires.

Dans l'élaboration des stratégies de politique sanitaire, la Division des Finances entretien une relation étroite avec tous les acteurs du système de santé principalement avec la Division de l'Administration et des Ressources Humaines qui a en charge la gestion des ressources humaines et la gestion prévisionnelle de l'emploi.

Une relation particulière la lie avec tous les partenaires et bailleurs de fonds en matière de financement et de gestion des projets de santé.

I.3. Composition de la Division des Finances

Elle comprend :

1- le Service du Budget,

2- le Service de la Comptabilité,

3- le Service des Infrastructures sanitaires et de la Maintenance,

4- le Service de l'Audit,

5- le Service de Transit,

6- le garage de la santé

I.3.1. Service du Budget

Ce Service est chargé :

· de la préparation et du contrôle de l'exécution des budgets de fonctionnement et d'investissement,

· de la définition des critères devant servir à l'allocation des crédits aux Directions et Services,

· de la mise au point des guides pour la préparation des budgets programmes à l'intention des DRS et DPS,

· de l'établissement d'un système de contrôle de perception des recettes médicales. 

I.3.2. Service Comptabilité

Le Service de la Comptabilité est chargé :

· de l'exécution des crédits de dépenses de matériel alloués à la Direction des Affaires Communes, des crédits d'investissement et d'équipement alloués aux différents programmes, Services et Formations Sanitaires,

· de faire le suivi périodique des financements des partenaires et du système de recouvrements des coûts au niveau des Formations Sanitaires,

· d'élaborer les dossiers d'appel d'offre (DAO) et de rédiger les marchés et des dossiers de consultation en collaborations avec les Services techniques.

I.3.3. Service des Infrastructures et de la Maintenance

Il regroupe toutes les compétences en matière de génie civil, génie électromécanique, génie biomédical et froid.

I.3.4. Service de l'Audit

Ce service a pour attribution, le suivi et l'évaluation dans les Centres Hospitaliers  du point de vue de l'organisation comptable, la gestion financière, l'équilibre budgétaire, la formation du personnel, les amortissements et les inventaires.

I.3.5. Service du Transit

C'est le service chargé du suivi et de l'exonération des dons et achats destinés à tous les départements du Ministère de la Santé et à toutes les structures d'appui au secteur de la santé.

I.3.6. Le garage de la santé

C'est le service qui s'occupe de l'entretien et la réparation des véhicules du Ministère de la Santé.

II. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE AU NIVEAU REGIONAL

Les régions reçoivent une délégation de crédit en fonction des ouvertures de crédit du budget général autorisée parce qu'ils n'ont pas les outils nécessaires pour l'exécution du Budget à l'image des services dont dispose le Ministère de l'Economie et des Finances et dont bénéficies tous les services de santé situés à Lomé. Un Trésorier Percepteur est nommé au niveau de chaque région pour jouer le rôle de contrôleur financier (gardien des ressources). A ce niveau, c'est le Directeur Régional qui joue le rôle d'Ordonnateur de Crédit. La procédure comptable est toujours la même à savoir : engagement, liquidation, mandatement et règlement.

III. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE

AU NIVEAU LOCAL

(Hôpitaux de Préfecture et Dispensaires de Campagne)

Les dépenses et les différentes orientations stratégiques sont autorisées au niveau des Hôpitaux de Préfecture (HP) n'ayant pas une autonomie de gestion, par l'Administrateur de Crédit sous le contrôle du Contrôle Financier et des autres services techniques du Ministère de l'Economie et des Finances pour ceux qui sont à Lomé et du Trésorier Payeur pour ceux qui sont à l'intérieur du pays.

Au niveau des Hôpitaux de campagne, des Dispensaires ou des Centres Médico-Social (CMS), la gestion est assurée par les Comités de Gestion (COGES). Dans ce comité, il y a les représentants de la communauté (au total 3 membres : le Président, le Trésorier et le Secrétaire) et le représentant de l'Etat qui est le plus souvent le responsable du Centre. Les dépenses sont ordonnées par le Président du COGES qui nous le rappelons est issu de la communauté. La liste des dépenses mensuelles est élaborée par le personnel médical du centre, approuvée par le Directeur Préfectoral de la Santé, et discuté en Comité de Gestion.

IV. GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE DES STRUCTURES AUTONOMES

(CHU, CHR, HP, CNTS, INH)

Tout d'abord, certains Hôpitaux de préfectures qui ont tout le plateau technique (Médecine Générale, Maternité, Bloc Opératoire) ont bénéficiés d'une autonomie de gestion ainsi que les autres structures autonomes nationales et régionales sont gérées par un Conseil d'Administration. Les autres Hôpitaux sont gérés comme les régions.

Le Conseil d'Administration est un organe délibérant qui suit la gestion de l'hôpital et autorise les dépenses. Il se réunit en quatre sessions par an, une session budgétaire et trois sessions ordinaires.

TROISIEME CHAPITRE

ANNALYSE CRITIQUE ET SUGGESTIONS

Les deux premiers chapitres de notre étude nous ont permis d'analyser l'état actuel du Système de Santé de notre pays, de mesurer l'implication et le rôle de la Division des Finances dans le Système de Santé et de faire un aperçu général des méthodes de gestion des structures de santé au Togo. Toute cette démarche ont un but, celui de présenter le Tableau de la gestion financière et comptable du Système de Santé afin de détecter les parties du système qui donnent des résultats satisfaisants mais aussi de déceler les maillons faibles du système pour procéder aux réajustements nécessaires par rapport aux objectifs définis par le PNDS et les OMD.

Ce chapitre sera structuré en deux grandes parties :

I. analyse critique,

II. recommandations et suggestions.

I. ANALYSE CRITIQUE

Sur le plan de la gestion du Système de Santé, nos remarques et observations nous ont permis de déceler un certain nombre de manquements et d'insuffisances qui peuvent se résumer sur le plan : juridique, du financement, de la gestion des ressources financières, des ressources humaines et de la formation, de la gouvernance des structures de santé et des infrastructures.

I.1. Plan juridique

Sur le plan juridique, on peut citer l'absence d'un code de la santé qui devrait réunir l'ensemble des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur de la santé.

Sur le plan de la gestion comptable, l'absence d'un manuel de procédure administratif, financier et comptable harmonisé sur les critères des bailleurs créé un certain désordre et ne facilite pas les contrôles de gestion.

I.2. Financement du Système de Santé

Le financement est le talon d'Achille du Système de Santé des pays Africains. Le budget du département de la santé n'a pas véritablement évolué depuis 2001. Le montant total du budget de la santé par rapport au budget général de l'Etat pendant ces huit dernières années reste relativement constant (6% en moyenne). Cette situation justifie l'insuffisance des moyens financiers dont soufre le Système de Santé Togolais. En 2008 seulement 5.73% du budget général de l'Etat a été alloué à la santé alors que ce taux était de 6.21% en 2007. Conséquence directe, la population est de plus en plus sollicité (les recouvrements de coûts), contribuant jusqu'a 40% dans le budget de la santé en 2006 s'en suit une dégradation de l'état de santé des populations.

D'une manière globale, le financement total du secteur public de la santé, toutes sources confondues, a diminué de 5,78% par rapport à 2006. (Voir Annexe 5)

En ce qui concerne les Partenaires en développement leur part a connu une augmentation en valeur absolue en 2004 et en 2005, une baisse sensible de 2006 à 2007 et une reprise cette année 2008 allant jusqu'a 82,84% du Budget de la Santé. On remarque assez aisément que le financement du Système de santé au Togo est aléatoire et difficilement planifiable.

En outre, la répartition du budget alloué n'est pas souvent conforme aux objectifs stratégiques et opérationnels. C'est tout comme si les priorités de l'Etat en matière de santé ne sont pas celles des acteurs du Système de Santé.

En 2007, le budget alloué à la santé est réparti de la manière suivante : 62% pour les salaires, 14% pour le fonctionnement, 13% en dépenses d'investissement et 11% en budget annexes et divers.

L'analyse des engagements montre que les dépenses pour le matériel et l'équipement sont insuffisantes par rapport aux besoins.

I.3. Gestion des ressources financières

Les fonds qui ont pu être rassemblés n'ont pas fait l'objet d'une bonne coordination pour assurer aux niveaux opérationnels les ressources nécessaires à une bonne mise en oeuvre du PNDS.

Sur le terrain, on remarque que :

· les recouvrements de coût sont utilisés de façon abusive à des fins d'investissement dans les formations sanitaires les éloignant du coup de leur objectif premier celui de faire face aux dépenses de fonctionnement,

· les fonds disponibles sont mal orientés en privilégiant le plus souvent les grosses dépenses (investissements), qui facilitent les détournements,

les rares contrôles qui ont été faits ont toujours révélés que les procédures comptables ne sont pas respectées

· les outils de gestion sont soit mal utilisés ou pas du tout utilisés, entre autre:

ü le quittancer des actes et des MEG,

ü les fiches de stocks,

ü les livres de caisse,

ü les livres de banque,

ü le registre d'inventaire,

ü le carnet de commande des MEG,

· les bons d'engagement mettent le temps avant de revenir du Contrôle Financier,

· mauvaise coordination des aides et dons qui sont d'ailleurs difficilement quantifiables et qui se retrouvent parfois sur le marché local,

· la participation de la Division des Finances à l'élaboration des dossiers d'appel d'offre et à la commission des marchés n'est pas toujours effective,

· certaines dettes son reportées sur plusieurs années, la conséquence est que les recettes de l'exercice actuel sont utilisées pour éponger ces dettes et la procédure est reportée sur l'exercice suivant,

· problèmes d'organisation administrative :

ü retard dans la transmission des courriers,

ü mauvais agencement des bureaux connexes et stratégiques,

ü méconnaissances des textes et des attributions des différents postes ce qui conduit le plus souvent à des conflits de compétence,

ü lourdeur de procédure,

ü manque de fournitures de bureau et surtout de fournitures informatiques.

I.4. Gestion des ressources humaines et formation

Le Système de Santé Togolais souffre d'une insuffisance chronique de ressources humaines en nombre et surtout en qualité.

S'ajoute à ce malaise, un absentéisme constant qui n'arrange en rien la volonté d'une amélioration du système de santé alors que les ressources humaines constituent une force incontournable dans la quête d'un développement durable.

Sur le plan de la qualité des travailleurs du secteur de la santé, le niveau est relativement bas. Le problème soulevé est le manque de formation ou de recyclage. La dernière formation synchronisée des Comptables et des Ordonnateurs de crédit remonte à 2004. Cet état de fait agit directement sur la stabilisation des contenus du travail et des qualifications. Les conséquences sont :

· la non amélioration de la productivité,

· l'absence de motivation,

· un personnel inadapté aux évolutions techniques et aux nouvelles méthodes de gestion informatisées,

· la routine dans l'exécution du travail,

· les plans stratégiques sont mal appliqués.

Il faut noter que la formation principale délivrée à l'ENA et qui est destiné aux gestionnaires des structures de santé à été pendant longtemps destinée au personnel médical. En claire une formation des gestion financière et comptable des hôpitaux est délivrée dans la plus part des cas aux médecins. Plus surprenant encore, plusieurs Sages-femmes ont été formées en gestion des ressources humaine et en finance publique à l'ENA alors que certaines demandes de personnel administratif pour suivre ces mêmes formations ont été rejetées. Ceci explique selon nous les carences constatées dans la gestion de nos hôpitaux.

I.5. Infrastructures

Les infrastructures de santé sont très insuffisantes malgré les dispositions prises par le PNDS sur la base de l'Initiative de Bamako. Ajouter à cela l'état d'insalubrité et de mauvaise qualité des structures sanitaires y compris les équipements médicaux. Or, la plus grande part du budget de la santé en dehors des dépenses de salaires est attribuée justement à la construction et à la réhabilitation des infrastructures de santé et leur équipement en matériels de bonne qualité.

L'autre problème aussi crucial que le premier est celui de l'aménagement spatial du cadre de travail et de l'étroitesse des bureaux.

Enfin, d'une manière beaucoup plus globale, malgré tous les moyens et stratégies mises en oeuvre, le bilan des objectifs poursuivis par le PNDS 2002-2006 n'a pas pu combler les attentes des acteurs du Système de Santé et laisse penser à une inefficacité des méthodes et moyens mis en oeuvre.

II. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS

Nous venons de relever les problèmes et insuffisances que nous avons constatés dans la Gestion financière et comptable du Système de Santé ceci dans le but précis de faire par la suite des recommandations en vue de corriger ce qui peut encore l'être ou de changer complètement de cap stratégique.

De façon globale, nos recommandations vont porter sur :

1. le renforcement des capacités de gestion et d'administration,

2. recherche de financement et répartition,

3. la gestion budgétaire, financière et comptable,

4. la gestion des ressources humaines et la formation,

5. l'amélioration des infrastructures de tout ordre,

6. mise en place d'un cadre de collecte de données et d'échange.

II.1. Renforcer les capacités de gestion et d'administration

Le renforcement des capacités de gestion et d'administration nous conduit à nous intéresser au rôle d'un bon gestionnaire qui est à la fois décideur et organisateur des l'activités courantes de sa structure.

Son rôle porte sur :

· l'analyser l'environnement dans lequel évolue sa structure afin de déceler ses forces, ses faiblesses et les opportunités qui s'offrent à elle,

· la réalisation des prévisions à partir des écarts déjà constatés,

· la définition des finalités à court et à long terme (la raison d'être de la structure, l'ensemble des objectifs stratégiques et opérationnelles),

· la réorganisation de la structure par rapport aux objectifs,

· la redéfinition des méthodes de travail et redistribution les taches,

· l'élimination de tout ce qui nuit à la gestion.

Pour être plus efficace, il doit pouvoir :

· simplifier les mesures administratives (lourdeur de procédures),

· fiabiliser le processus de mise en oeuvre des PNDS,

· supprimer les retards de transmission des courriers et de résultats (fournir un travail bien fait au premier coup).

II.2. Recherche de financement et répartition

Un financement supplémentaire est requis pour augmenter et améliorer les ressources humaines, pour la construction et la réhabilitation des structures de santé, pour l'équipement en matériels roulants nécessaires pour la coordination des activités, le suivi et contrôles de gestion, la formation et surtout l'amélioration des prestations de soins sans oublier le renforcement des capacités de gestion en s'équipant en outil de gestion adéquates.

Voila autant de mesures qui nécessitent la mise en place d'un appareil financier capable d'engranger des fonds, à la hauteur d'un Système de Santé, afin de lui permettre de répondre efficacement aux défis qui s'opposent à lui.

Il faut donc un véritable plaidoyer auprès des partenaires habituels de la santé afin de mobiliser plus de fonds pour financer tous ces projets et inciter de nouveaux bailleurs à répondre aux multiples besoins en montrant le chemin déjà parcouru et les progrès réalisés sans passer sous silence la détermination de tous les acteurs nationaux à atteindre les objectifs fixés. L'Etat doit au premier plan se sentir concerné et doit dans le respect des engagements pris lors des sommets des chefs d'Etat, consacrer au moins les 15% de son budget pour le financement du secteur de la santé. D'ailleurs la plupart des bailleurs veulent voir des efforts probants de l'Etat avant de s'investir plus. Cet effort doit être aussi consacré à la bonne gestion des fonds déjà disponibles par rapport aux PNDS et ses ajustements.

Comment répartir les fonds mobilisés ?

Puis que l'objectif est d'offrir aux populations des soins de santé capable de réduire considérablement la charge de morbidité, il faut affecter les investissements au renforcement des Systèmes de Santé. Ces investissements qu'il faut décentraliser doivent être accompagnés d'une boite à outils pratiques pour la gestion, la planification et l'établissement des priorités fondées sur les données attestées. Le développement à la base doit être la priorité.

Il est aussi important de renforcer tous les aspects du Système de Santé par la mise en place d'une gamme de capacité et services fonctionnels. Le plus évident de ces services est de fournir des médicaments à prix abordable et accessibles au plus grand nombre. La formation, le déploiement, la supervision et la rémunération adéquate de travailleurs ne doivent pas être négligés.

Cependant pour une plus grande efficacité, les priorités en matière de financement et de mise en oeuvre doivent de plus en plus être fondées sur des plans élaborés localement en tenant compte des données réelles qui visent à consolider le système, maximiser la santé et réduire les iniquités plutôt qu'être des desseins des bailleurs de fonds.

II.3. Gestion budgétaire, financière et comptable

Dans le cadre de la gestion budgétaire, la recherche des solutions doivent porter sur l'utilisation de la gestion prévisionnelle à l'instar de ce qui se fait au niveau de l'emploi à travers la politique de recrutement et la politique de formation (détermination de l'ensemble des qualifications nécessaires, la prévision des effectifs nécessaires et la comparaison par rapport à l'effectif disponible) sauf qu'ici le nouvel apport devrait permettre d'assurer la rentabilité des formations sanitaires en procédant à :

· l'élaboration des prévisions chaque année,

· au suivi de l'exécution des budgets avec un personnel outillé en techniques de rédaction de budgets et en nombre suffisant ce qui doit permettre d'établir périodiquement l'état d'exécution des budgets,

· au rapprochement entre les données réelles et les prévisions pour identifier les écarts,

· l'explication de ces écarts et les utiliser pour corriger les prévisions futures

· l'harmonisation des techniques d'élaboration des budgets afin de faciliter les lectures.

· un budget qui respect les stratégies définies par le PNDS de manière à ne pas s'écarter des objectifs fixés.

· la formation conjointement des Comptables et les Ordonnateurs de crédit sur les techniques d'élaboration des budgets est nécessaire afin d'éliminer les retards de transmission liés à des budgets mal élaborés ou incompatibles avec les objectifs stratégiques et l'esprit de la lettre de cadrage.

En outre, le budget élaboré doit être flexible de manière à s'adapter aisément aux imprévus et aux situations catastrophiques

Sur le plan de la gestion financière et comptable, il faut mettre un accent sur deux points :

1. fiabiliser les procédures financières et comptables,

2. développer un outil d'analyse des coûts.

La connaissance des données réelles sur le terrain permettra à tout gestionnaire de prendre les bonnes décisions. C'est pour quoi il doit disposer d'une statistique fiable issue d'un Système d'Information Sanitaire efficace. Il est primordial de baser toute opérations sur des données fiables et déjà reconnues comme outil efficace de gestion.

Dans le cadre de la gestion des structures communautaires ; le cas des COGES (recouvrement des coûts) ou de l'administration des hôpitaux, il est primordial de respecter les procédures administratives et comptables. Le respect des procédures harmonisées, permettra de justifier aisément les dépenses et garantir l'exactitude des montants.

Pour permettre de minimiser les coûts afin de dégager les ressources supplémentaires, il faut procéder à l'analyse des coûts en les scindant par catégorie (coûts fixes, coûts variables) ce qui va permettre de mesurer efficacement l'impact de l'accélération des activités sur les dépenses budgétaires.

L'ensemble des dépenses incompressibles doivent être préalablement connues et planifiées avant l'exécution du budget afin d'éviter les retards de fonctionnement.

Nous ne passerons pas sous silence la nécessité de développer les stratégies alternatives de financement (assurance, mutuelle de santé).

Il est très important d'associer la recherche au développement avec un effort plus accru sur l'introduction des méthodes modernes de gestion informatisées afin de diminuer les marges d'erreur et fiabiliser le processus de redynamisation.

Enfin, il faut doter les planificateurs d'un outil de repérage des coûts. La création d'une base de données portant sur l'ensemble des districts pourra être utilisée pour consigner les coûts des interventions dans chaque établissement et de constater les écarts entre établissements d'une période à l'autre. Cet outil permettra d'évaluer les coût réels des interventions, ainsi que les recherches et de comprendre les lacunes techniques et manquements généraux. Il faut rappeler que les districts manquent d'un véritable outil capable de mesurer à temps réel la portée exacte des interventions essentielles en santé à quelques exceptions près. Ainsi au lieu que la planification décentralisée tienne compte de la rentabilité différentielle, par cet outil, elle pourrait reposer sur la rentabilité globale d'autres établissements.

Comme bonus, les capacités de planification des prestations de service par rapport à la charge de morbidité locale des districts se trouvent renforcées.

²Il est aussi important d'utiliser une méthode de gestion qui prend en compte tous les aspects, tous les contours du problème à résoudre ou de l'objectif à atteindre (c'est l'approche intégrée).

Il ne faut surtout pas faire un développement en cascade en oubliant l'influence qu'exercent les autres secteurs de la vie sur la santé en l'occurrence l'économie, l'accès à l'eau potable, l'assainissement et l'environnement.

Pour finir nous préconisons l'utilisation d'une gestion participative. C'est un outil d'expression communautaire qui doit être mise en place afin de permettre aux communautés concernées, non seulement de faire valoir leurs besoins et leurs aspirations, mais aussi de participer à la réalisation des objectifs qui leur sont propres. Rien ne doit leur être imposé. Lorsque les collectivités prennent directement part à la détermination et à la résolution de leurs problèmes, elles ont plus de poids dans les programmes d'amélioration sociale. Tout ceci doit ce faire en mettant un accent sur l'efficience et l'équité et ceci par une gestion transparente (créer des programmes destinés aux pauvres ou produire un état de santé optimal dans tous les secteurs de la vie).

II.4. Gestion des ressources humaines et formation

La gestion des ressources humaines et la gestion financière, budgétaire et comptable sont indissociables.

Les nouvelles aspirations des travailleurs et les objectifs relatifs au contenu de l'emploi doivent être pris en compte dans l'élaboration des politiques de santé. Le renforcement des capacités doit inclure donc deux politiques :

1- Une politique de recrutement et de rémunération efficace

Cette politique doit être basée sur la détermination des compétences, la détermination qualifications nécessaires et la prévision des effectifs.

Par ailleurs une rémunération efficace des travailleurs, associée à un plan de carrière bien étudié et bien élaboré contribuera à les motiver davantage et à assainir la gestion quotidienne des structures de santé.

2- Une politique de formation fidèle aux objectifs prédéfinis

Le transfert des responsabilités des planificateurs du niveau central aux équipes locales donne des résultats plus significatifs car ces derniers sont au coeur de la réforme. Tous les plans de développement et surtout les OMD visent à améliorer les conditions de vie des communautés rurales. Une formation s'avère donc nécessaire afin de leur donner les outils et les compétences essentielles pour tenir efficacement le rôle qui leur est dévolu.

En outre, la formation du personnel est gage de satisfaction et de motivation par une évolution des qualifications (réalisation d'une carrière, promotion sociale), d'amélioration de la productivité afin de maintenir et améliorer le niveau de développement du Système de Santé, d'adaptation des travailleurs à ce qui se fait de mieux en matière de gestion.

Ainsi, pour une efficacité plus accrue, cette formation doit porter sur :

· les objectifs des plans stratégiques,

· la rédaction des rapports (trimestriels, techniques et financiers) et procès verbaux,

· la gestion assistée par l'ordinateur,

· les procédures administratives et financières (gestion financière, contrôle des stocks de médicaments et de fournitures divers),

· l'administration de bureau (le traitement et l'archivation des courriers, l'acheminement des communications et l'organisation des réunions),

· l'entretien régulier des matériels et mobiliers de bureau, des matériels informatiques,

· le cadre juridique et institutionnel.

II.5. Amélioration des infrastructures de tout ordre

L'investissement en matière de construction et de réhabilitation des infrastructures sanitaires doit être accéléré et suivi par une feuille de route adoptée conjointement par le donneur d'ordre et les maîtres d'ouvrages. Il constitue malheureusement le créneau des détournements des fonds et de retard constaté dans l'atteinte des objectifs.

La véritable réussite ne peut s'apprécier que par la disponibilité des soins à faible coût. La construction des blocs administratifs bien équipés surtout en Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication sera d'un apport appréciable et nécessaire pour une meilleure planification.

En second lieu, la ligne budgétaire entretien et réhabilitation des infrastructures doit être dotée d'un crédit étudié en fonction des prévisions de résistance et de délabrement des infrastructures. Un effort particulier doit être mis dans le contrôle des ouvrages nouvellement construits afin de vérifier qu'ils répondent aux normes de sécurité et d'usure.

II.6. Mise en place d'un cadre de collecte de données et d'échange

Le manque de communication entraîne un disfonctionnement (manque de coordination, incompréhensions, insatisfaction et faible motivation). Tous les acteurs du système peu importe leur place dans la chaîne, doivent être impliqués dans l'organisation et l'affectation des fonds disponibles. Il est aussi important de mettre en place une stratégie de collecte des rapports descendants et ascendants.

Par ailleurs, il faut aménager un cadre permanant d'échange en mettant dans un même cadre de travail les décideurs, les planificateurs et les exécutants. Tous les services stratégiques doivent donc se trouver dans un même local de sorte que les rencontres et les consultations se fassent spontanément sans qu'on ait besoin d'organiser une réunion.

Pour une bonne organisation, il est aussi avantageux d'adopter la décentralisation à tous les niveaux de la pyramide afin d'améliorer les liens de communication avec les collectivités. Cette structure a pour but d'augmenter la confiance et les compétences du personnel en le motivant et en rendant fiable les clés de gestion. Le rapport doit être permanent et direct entre les structures de santé communautaire et le niveau central. Peu importe la périodicité des supervisions organisées par les DPS. Ne jamais donc conditionner la résolution d'un problème à l'arrivée des équipes de supervision.

Le Système d'Information Sanitaire doit permettre de mettre en place une surveillance qui a pour but de déceler l'impact des mesures mises en oeuvre sur la population et l'état de développement des structures de santé.

Ce système doit aussi contribuer à partager les expériences fructueuses et élargir le dialogue avec l'ensemble des partenaires. Si les innovations mises à l'essai ont une répercussion bénéfique, il faut diffuser les résultats pour favoriser de nouvelles démarches fructueuses.

Une autre recherche doit être faite sur le comportement des ménages au regard des Services de Santé. Recherche très importante parce que susceptible de répondre aux questions suivantes :

· Quel est le taux de fréquentation des services de santé ?

· Quelles sont les raisons qui les poussent à la faire ou ne pas la faire ?

· Que pensent ils de la qualité des soins ?

· Quel est le niveau de satisfaction des ménages par rapport aux Services de Santé ?

Toutes les données collectées doivent permettre d'établir une base de données nationales d'informations sanitaires et qui constituera sans doute un véritable outil de gestion accessible. Cet outil viendra en appui aux décisions de planificateurs et de gestion stratégiques.

Au delà de toutes ces mesures qui nous le croyons, donneront si elles sont appliquées des résultats appréciables, il est très important dans un souci de pérenniser et d'institutionnaliser les acquis, de transférer les connaissances, des méthodes et des capacités acquises au cours du développement du PNDS aux institutions nationales, locales et régionales. Celles-ci seront responsables du maintien des résultats obtenus et devons se pencher sur le nouvel enjeu qui se profile à l'avenir.

CONCLUSION

Au Togo, les impulsions données par la Déclaration de Ouagadougou des Chefs d'Etats de la CEDEAO venant en appui au PNDS déjà en vigueur, ont permis d'améliorer un tant soit peu la gestion financière et comptable des structures de santé. L'action des partenaires n'est pas à négliger car devant le recul du financement de l'Etat, ils ont pu apporter un soutien de poids au processus de redynamisation du système de santé notamment en finançant le plus souvent les ateliers de formation, de réflexions et de validations des plans stratégiques. Ce soutien a été plus remarquable au niveau des plans de riposte nationale ou régionale contre certaines maladies surtout infantiles et la mise en place d'un système d'information sanitaire, outil d'appréciation des résultats et de la recrudescence des problèmes souvent rencontrés sur le terrain et surtout de l'impact des mesures prises sur la population concernée.

La question qu'il faut se poser aujourd'hui est de savoir si nous pourrons atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2015 ?

Il est tout à fait possible d'afficher un optimisme. Cependant, un retard a été pris par rapport aux plans stratégiques, retard qu'on ne pourra combler que grâce à des outils de gestion interdépendants afin d'améliorer l'efficacité des systèmes de santé locaux, car les plans développés sont certes louables et ont des chances avérées de produire des résultats spectaculaires si ce n'est la défaillance des méthodes de gestion utilisés pour y parvenir et surtout de l'insuffisance du financement utilisé. Les résultats obtenus ne sont pas attribuables à une seule intervention, mais à toute une gamme de mesures simples visant à améliorer l'efficience du système de santé et à répartir les fonds selon les causes locales du taux de mortalité. C'est pourquoi nous espérons que ce document qui vient s'ajouter à toute une multitude d'autres documents, pourra donner un coup de pousse à l'atteinte des OMD si on prend la peine de le considérer. Toutes les interventions dans le domaine ont apporté de multitudes d'idées tous indispensables à la planification sanitaire des structures de santé surtout communautaires. Les planificateurs des services de santé peuvent donc faire beaucoup plus que ce que leur permet la faible augmentation du financement dont ils disposent car il est possible de continuer à améliorer sensiblement les services de santé tout en cherchant à obtenir des augmentations plus que substantielles des budgets pourvu que l'on veille à une répartition plus rationnelle des ressources et au renforcement du système.

Aujourd'hui, les enjeux sont énormes et plusieurs défis sont devant nous. Il est donc très important que tous les acteurs du Système de Santé partagent les mêmes visions et se consacrent exclusivement au renforcement de la gouvernance d'entreprise et à la mise en place de mesures de fond qui s'attaquent directement aux problèmes car aucune mesure n'est valable si elle n'a aucun impact sur l'amélioration des conditions de vie des populations. Retenons enfin que le mécanisme le plus efficace est celui qui perd moins de temps et utilise moins d'intermédiaires.

Nous terminons sur une note d'espoir en disant que c'est l'espérance et la volonté qui permettent à l'homme de croire au lendemain.

ANNEXES






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite