A. La désaffection vis-à-vis du charbon
Le charbon est à l'origine de très fortes
pollutions locales et régionales. Les premières sont souvent
provoquées par les chauffages individuels dans des installations plus ou
moins bien conçues. Le smog de Londres, jusque dans les années
trente, était une conséquence directe de l'emploi du charbon ; il
a été très fortement réduit par l'installation de
chauffage urbain. Les pays émergents tels que la Chine, cherchent
à améliorer l'air de leurs villes en élimant le charbon.
La Chine s'est engagée à remplacer le charbon par le gaz naturel
à Pékin d'ici les jeux olympiques de 2008.
Les pollutions régionales sont dues aux grandes
installations industrielles consommant du charbon : centrales
électriques, cimenteries. Dans les pays émergents, il peut
être très tentant de remplacer les anciennes installations
polluantes au charbon par des installations brûlant du gaz naturel, dans
la mesure où les craintes suscitées par l'augmentation des
teneurs en CO2 dans l'atmosphère engendrent une forte motivation pour le
remplacement du charbon par le gaz naturel.
Autant de raisons qui peuvent conduire de nombreux acteurs
économiques et politiques à mettre en oeuvre des
stratégies de substitution du gaz naturel au charbon.
B. Les besoins en énergie des pays
émergents et des pays pauvres
L'essentiel de l'accroissement de la demande d'énergie
dans les prochaines décennies va venir des pays émergents et des
pays pauvres, sous le double effet de l'augmentation de leur population et de
la recherche de conditions de vie meilleures que celles d'aujourd'hui. Une
(petite) partie de ces besoins pourra être satisfaite par certaines
énergies renouvelables (énergie solaire...). Mais l'essentiel des
besoins se trouve dans les zones urbaines de plus en plus importantes et ne
peut être satisfait que par des moyens de production lourds et des
réseaux de distribution. L'électricité (notamment
hydraulique) et (ou) le gaz naturel sont et seront les vecteurs essentiels de
ce développement comme l'a souligné le Conseil Mondial de
l'Energie (CME), (2000).
C. L'abandon du nucléaire
En Europe, certains envisagent de remplacer le
nucléaire par le gaz naturel pour la production
d'électricité, au moins à titre transitoire en attendant
que les énergies renouvelables puissent (éventuellement) prendre
le relais. Selon la Commission Energie Environnement (2002), l'abandon du
nucléaire dans le monde serait susceptible d'augmenter la demande de gaz
naturel de 0,5 à 4,5 Gtep (Gigatonne équivalent
Pétrole).
D. Le remplacement du pétrole
Nombreux sont aujourd'hui les pétroliers qui
évoquent ouvertement l'après pétrole. Le déclin de
la production pétrolière pourrait commencer vers 2020 ; plusieurs
voies sont ouvertes pour remplacer le pétrole, notamment le gaz naturel
et la synthèse de combustible liquide à partir du charbon. Mais
cette dernière voie est génératrice de rejets accrus de
CO2 et ne pourrait vraisemblablement se développer massivement que s'il
existait des moyens économiquement acceptables de séquestrer le
CO2. Fort de ce qui précède, un rôle majeur du gaz naturel
comme substitut au pétrole ne peut donc absolument pas être
écarté aujourd'hui.
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