INTRODUCTION GENERALE
«Longtemps
décriée pour ses effets sociaux et environnementaux
dévastateurs, la mine artisanale se répand dans une grande partie
du monde, notamment en Afrique. Pour nombre de pays et de communautés,
elle représente une voie vers le développement et la
croissance ». (Magazine Géosciences No 1, janvier 2005)
« Je ne suis pas un enfant travailleur. Je ne
suis qu'un enfant. Aujourd'hui, près de 250 millions d'enfants sont
astreints au travail, sans perspectives d'avenir. Il faut que cela
change ». (Magazine du B.I.T. Travail n°48, Sept. 2003).
« L'exploitation artisanale dans les mines du
Katanga est un marché self -service et anarchique, à la
limite de l'informel et duquel le pays ne tire en réalité aucun
profit substantiel. Tout au plus permet-il aux masses désoeuvrées
de s'assurer une certaine survie » (Quotidien le potentiel,
édition 3679 du samedi 18 mars 2006).
« Le travail des enfants constitue une des pires
formes de travail». (Convention N°182 de l'OIT).
0.1. Présentation du sujet
Ce présent mémoire rédigé en
vue de l'obtention du diplôme de licencié en sociologie
appliquée, option sociologie industrielle se propose d'approcher la
problématique de l'exploitation minière artisanale dans le
district de Kolwezi. En effet, nous voudrions par là dire que la
paupérisation des masses laborieuses habitant la province du Katanga
comme c'est le cas à Kolwezi, ne pourra trouver d'issue radieuse
à la suite d'une fonctionnalisation par trop précoce des enfants
dans les mines et carrières. Il sera question de faire une critique de
l'organisation de l'exploitation minière artisanale et l'encadrement des
exploitants miniers artisanaux tel qu'il se fait à Kolwezi.
Aussi, avions-nous estimé, en notre qualité de
sociologue que nous étions habilité à produire une
analyse qui soit de nature à nous amener à échafauder une
explication pertinente sur ce phénomène.
0.2. Justification du choix et de l'intérêt du
sujet
Dans cette étape si importante de la
recherche scientifique, nous tenons à faire remarquer que le choix que
nous avons porté sur ce sujet n'est pas le fait du hasard ou d'une
complaisance quelconque.
Si nous avons choisi ce sujet «la
problématique de l'exploitation minière artisanale dans la
province du Katanga en considérant le cas du district de
Kolwezi, c'est par l'importance que nous accordons à cette
activité utile qui fait vivre des milliers de gens dépourvus
d'emplois, laquelle activité constitue une alternative au chômage
pour notre pays incapable de créer de nouveaux emplois. Comme d'aucuns
le savent, la progression vertigineuse des activités du secteur minier
artisanal n'est pas sans conséquences fâcheuses sur la ville de
Kolwezi. La présente étude aura d'une part, le mérite de
mettre à la disposition de tout intellectuel désirer de cogiter
sur l'exploitation minière artisanale un outil de travail judicieux
(intérêt théorique), d'autre part, ce travail permettra aux
décideurs politiques de prendre conscience des insuffisances et failles
dont fait montre l'organisation de l'exploitation minière artisanale.
(Comment expliquer par exemple la présence des enfants dans les mines et
carrières exerçant le métier de creuseurs alors que leur
place est à l'école ?)(Intérêt pratique).
Ce thème est d'autant plus important pour
la RDC en ce sens que l'exploitation artisanale constitue en effet, avec
l'agriculture le moyen de subsistance dans le district de Kolwezi. C'est
pourquoi notre sujet, par et à travers les recommandations scientifiques
observées veut aboutir à des conclusions, des suggestions et
stratégies plus objectives ; lesquelles pourront susciter
l'attention de la communauté « kolwezienne » et
servir de bases de références à d'autres chercheurs qui
entreprendraient les mêmes recherches pour qu'ils aillent de l'avant.
De même, en notre qualité de sociologue,
cette question nous intéresse surement car les problèmes que
suscite l'exploitation artisanale sont des impératifs et des urgences
auxquelles nous devons réfléchir afin de sauver l'image de cette
activité qui du reste, demeure un palliatif au sous emploi et
chômage, maux dont souffre notre pays. En outre, il serait pour nous
criminel de nous taire face à une situation devenue un fait de
société de notre milieu de peur de ne pas tomber dans
« le pakavilisme ».
Pouvons-nous prétendre être le premier à
avoir approché scientifiquement ce phénomène ? Non.
Des études antérieures à la nôtre existent.
0.3. Etat de la
question
Dans le but d'éviter les redites, de
prélever les failles ainsi que les conclusions auxquelles les autres
chercheurs ayant abordé le même thème ont abouti, cette
phase de la recherche scientifique nous a été d'une importance
capitale.
Dans cette rubrique, nous retraçons certaines
idées sur les travaux de nos prédécesseurs et nous dirons
en quoi notre travail est original ou en quoi consiste notre
dépassement.
Cette partie nous a permis, par des lectures
soutenues de faire un éventail ou un bilan des connaissances
antérieurement acquises (préacquis) ainsi que de tous les
différents documents écris (ouvrages, mémoires, articles,
revues ...) que nous avons dû consulter pour l'élaboration de
ce mémoire.
Ces divers documents consultés nous ont
servi des références et ont sans doute enrichi la partie
théorique de ce mémoire.
En voici les résumés
critiques :
Le groupe one ASBL, dans son rapport
d'activités 2006 intitulé « lutte contre le travail des
enfants dans les mines artisanales d'hétérogénite au sud
du Katanga (bassins de Kalukuluku et de la Ruashi)1(*) a abordé la
problématique du travail des enfants dans les carrières. Il a
dénoncé les abus d'exploitation dont ils sont l'objet et a
proposé le processus d'évacuation de ces derniers dans les mines.
Il a donné son plan de réalisation qui passe par les recherches
en matière de travail infantile minier au Katanga, la prévention
du travail infantile minier, la réinsertion durable d'enfants creuseurs
artisanaux et la sensibilisation et la responsabilisation d'opérateurs
économiques.
Ce rapport s'articule aux enjeux du projet qui
consiste en :
· L'information et la sensibilisation communautaire,
· La formation et l'éducation ;
· La reconversion du secteur minier artisanal ;
· L'encadrement et la formalisation du secteur minier
artisanal ;
· L'exploitation des ressources naturelles et la bonne
gouvernance économique ;
· La responsabilité sociale et environnementale
des entreprises.
Enfin, le groupe one a mis en place des stratégies
consistant à
ü Prévenir le travail des enfants dans les mines
par des interventions qui concourent à maintenir tout enfant de moins de
18 ans hors de sites miniers ;
ü Retirer et réinsérer 500 enfants
creuseurs du travail dans les mines : le projet vise à retirer ces
enfants des mines et à leur offrir une alternative viable et durable au
travail dans la mine.
ü Impliquer socialement les opérateurs
économiques ; le projet développe une triple
stratégie afin d'accroître l'implication des opérateurs
économiques tout au long de la filière d'exploitation, de
transformation et de commercialisation de cuivre et de cobalt.
Pour sa part, MUJINGA TSHIKUTA Arsène, dans
son rapport de fin d'études cycle long technique, option sociale ayant
pour titre : « l'attitude de la mairie face à la
fermeture des carrières d'exploitation artisanale et ses
conséquences sur la vie socio-économique »2(*), a fait la genèse de
l'exploitation artisanale qui a débuté au Katanga lorsque la
Gécamines, qui à l'époque était la seule
productrice de cuivre et de cobalt, a connu une forte récession.
L'option était la privatisation du secteur minier et l'artisanat est
devenu une disposition palliative.
Il a également donné les raisons qui
expliqueraient la fermeture de certains sites d'exploitation artisanale telles
que la présence des produits radioactifs très dangereux surtout
pour les enfants et les femmes, l'exploitation des enfants avec ses
conséquences comme la délinquance juvénile,
l'analphabétisme, privilégier l'exploitation
mécanisée et industrielle plus rentable. Comme
conséquence, il a relevé le chômage, la
paupérisation des familles qui hier vivaient de l'artisanat
minier ; le banditisme.
Faustin KUEDIASALA, dans son article :
« problématique de l'exploitation minière artisanale au
Katanga »3(*), a
contextualisé la pratique de l'exploitation minière artisanale
qui trouve son droit de cité depuis la déconfiture de la
Gécamines, passant par son institution par le code minier congolais
promulgué en 2002,du reste renforcé par le règlement
minier de 2003. Il dénonce l'escroquerie dont était l'objet les
creuseurs perpétrée par la Gécamines à travers son
département NOUCO qui devait coopérer avec l'association des
exploitants miniers artisanaux du Katanga(EMAK). Il fustige la manière
dont les concessions Gécamines sont envahies par des
éléments incontrôlés de l'armée qui
s'adonnent également à l'exploitation artisanale et qui causent
de l'insécurité tant pour la Gécamines que pour les
creuseurs forcés souvent de travailler bénévolement au
profit de nouveaux maitres des lieux.
Concluant son article Faustin a abouti à un constat
pessimiste, que selon lui, « l'exploitation artisanale des mines au
Katanga est un marché self-service et anarchique, à la limite de
l'informel et duquel le pays ne tire en réalité aucun
bénéfice substantiel. Tout au plus permet-il aux masses
désoeuvrées de s'assurer provisoirement une certaine survie. Dans
les conditions actuelles, il est illusoire de compter sur l'exploitation
artisanale des mines pour générer les ressources liquides dans la
RDC, en général et sa province du Katanga en particulier.
Ces propos pessimistes rejoignent certains autres plus
alarmants de Baudouin HAMULI KABARHUZA qui au sujet de l'exploitation
minière, il aborde le rôle de l'artisanat minier dans les
activités illégales, la sécurité et le conflit en
RDC.4(*)
Dans cet article HAMULI fustige les pratiques illégales
dans le secteur artisanal malgré la promulgation en juin 2002 du code
minier et l'adoption du règlement minier en mars 2003.
Il constate paradoxalement qu'on consacre l'exploitation
artisanale sans que sur terrain qu'on ne détermine les zones y
afférentes. En effet, il dénonce la violation des droits humains
avec la pratique du travail des enfants dans les zones d'exploitation
minière artisanale, comme une main d'oeuvre bon marché.
Dans la problématique de travail des enfants dans les
mines artisanales au Katanga, le groupe one5(*), contextualise l'exploitation minière
artisanale qui trouve son droit de cité avec la déconfiture de la
Gécamines, vers la fin des années 80, précipitée
par une série des problèmes tels que :
· L'éboulement de la mine souterraine de Kamoto
à Kolwezi,
· La vétusté de son outil de production,
· Le manque d'investissement dans le renouvellement de
l'outil de production, l'affectation irrationnelle des ressources de
l'entreprise et,
· Le départ massif des agents de provinces de 2
Kasaï.
En conséquence, une grande partie des
activités minières a été reprise par des
exploitants du secteur informel qui exploitent de manière artisanale les
concessions de la Gécamines. Ces travailleurs, appelés creuseurs,
extraient l'hétérogénite dans les mines à ciel
ouvert au moyen d'outils manuels (pioches, pelles etc.)
Poursuivant son propos, le groupe one constate la
présence d'enfants et de femmes surtout dans les carrières
d'extraction et autour des puits. Les conditions de travail de ces enfants sont
mauvaises et surtout très dangereuses. Ils travaillent pieds nus et sans
équipement de protection individuelle.
Congo blog Baleki, dans « Kipushi : les
femmes en lutte contre la misère »6(*)décrit la situation des
femmes et des enfants de Kipushi qui, pour survivre, avec leurs marteaux,
pioches, bêches et brouettes se livrent, sous le soleil de plomb, au
concassage manuel des graviers de la carrière du puits 5 au quartier
Lumumba. Cela dans le but de faire vivre leurs familles. Selon le blog, les
femmes déplorent le désintéressement,
l'indifférence, et surtout le manque d'une politique d'encadrement pour
les femmes de Kipushi de la part du gouvernement provincial du Katanga.
Jean Marie MULULU MUGINIBWA, traitant de
« l'exploitation minière artisanale et l'amélioration
des conditions socio-économiques des exploitants et des habitants de
l'hinterland minier à Likasi7(*) », a voulu savoir si l'exploitation
minière artisanale contribue-t-elle à l'amélioration des
conditions de vie des habitants et des exploitants de Likasi.
De ses analyses, il conclut qu'elle a diminué le nombre
des sans emplois à Likasi et qu'elle est un facteur de
l'amélioration des conditions socio-économiques des exploitants
et des habitants de cette ville et qu'elle constitue également une
activité de sauvegarde à la situation de manque d'emploi
liée aux difficultés conjoncturelles que connaissent la plupart
d'entreprises du pays en général et de la province du Katanga en
particulier.
Quant à MUYUMBA NDAZWI Martin, dans
«De l'exploitation minière artisanale et le
développement économique local, expérience de SAESSCAM au
Sud du Katanga 8(*)», abonde dans le même sens que MULULU en
cherchant à ressortir la contribution de l'exploitation minière
artisanale à l'amélioration des conditions
socio-économiques et au développement de la province du
Katanga.
A son questionnement, il conclut que la contribution de
l'exploitation artisanale au développement local est loin d'être
obtenu au regard des expériences tentées sur le terrain. Il pense
que la mise à la disposition des moyens financiers au SAESSCAM
facilitera le développement de ce secteur.
Dans la problématique du travail des enfants dans le
secteur artisanal minier, cas de la ville de Lubumbashi, KASONGO WA
KASONGO9(*), dénonce
l'exploitation économique, les mauvaises conditions de travail dont sont
victimes ces enfants qui sont, pour la plupart des enfants de ex ou
travailleurs « dopés » et ou « partants
volontaires Gécamines ».
Au centre de ses préoccupations, il considère la
pauvreté des parents engendrée par la suppression du travail et
de la précarisation de la vie, à la suite de salaire de
misère et payé irrégulièrement.
Aussi, nous inscrivant dans cette perspective du plaidoyer
à la faveur de la protection des enfants et des exploitants miniers
artisanaux, car contraints de travailler dans des conditions inhumaines sans
aucun encadrement étatique réel ; parfois laissés
à la merci des opérateurs miniers véreux et des services
étatiques qui profitent du dysfonctionnement dont cette activité
semble incarner ;ce mémoire se voudrait d'être une analyse
critique de la pratique de cette activité.
Ainsi, nous avons introduit la
dimension « inefficacité d'encadrement technique et
ignorance des textes juridiques » parmi les écueils qui
entachent l'exploitation minière artisanale.
Enfin, nous avons essayé de comprendre les causes pour
finalement tenter de proposer nos modestes contributions, voies et moyens en
vue de juguler cette situation pour que les artisanaux et les
communautés locales de notre province et du district de Kolwezi en
particulier puissent y tirer profit.
0.4 .Problématique et hypothèses de
travail
La RDC a un potentiel minier assez riche et varié,
encore mal connu et par conséquent inexploité.
Le Katanga est incroyablement riche en ressources
naturelles ; cette province regorge d'importants gisements de cuivre
à haute teneur et des minerais associés tels que le cobalt, le
zinc, le plomb. Parmi les autres minerais exploités, il ya l'argent, le
cadmium, le rhénium, la platine, le manganèse, l'étain, le
charbon. Ces ressources sont concentrées dans le district du
Haut-Katanga ainsi que dans les villes de Kolwezi et de Likasi. Le sud de la
province du Katanga est depuis de nombreuses années jusqu'à ce
jour le centre d'extraction de l'hétérogénite, un
composite du minerai de cobalt et de cuivre.
Le secteur minier au Katanga a traditionnellement
été occupé par la Gécamines, cette dernière
qui est une entreprise publique a pris la relève de l'union
minière du Haut-Katanga dans l'exploitation industrielle des minerais.
La GCM a fait de la RDC le premier producteur mondial de cuivre et de
cobalt.
Vers la fin des années 80 et début 90, le
déclin de la Gécamines fut précipité par une
série de problèmes, notamment :
1. La mauvaise gestion
2. L'éboulement des mines souterraines de Kamoto
à Kolwezi
3. La vétusté de son outil de production
4. Le manque d'investissement dans le renouvellement de
l'outil de production, l'affectation irrationnelle des ressources de
l'entreprise
5. L'augmentation des charges financières liées
à la consommation
6. Un endettement à court terme très
élevé
7. Les perturbations politiques
Ces problèmes ont entrainé le déclin de
l'exploitation minière industrielle au Katanga. Aujourd'hui,
l'entreprise publique Congolaise a subi d'importantes restructurations
soutenues par la banque mondiale. Ces ajustements ont conduit en quelques
années à la suppression de dizaines de milliers d'emplois.
En conséquence, une grande partie des activités
minières a été reprise par des acteurs du secteur
informel, qui exploitent de manière artisanale des concessions
abandonnées ou anciennement appartenant à la GCM, et ce au
mépris du nouveau code minier adopté en 2002. Cela a
provoqué une véritable ruée vers les
mines10(*),
alimentée par une demande accrue de cobalt sur le marché
mondial.
L'exploitation minière artisanale constitue en effet,
avec l'agriculture, le principal moyen de subsistance dans la province et dans
le district de Kolwezi. La grande majorité des travailleurs sont des
hommes, jeunes pour la plupart, vivant dans les communautés avoisinant
les zones d'exploitation. On y dénombre un important nombre d'enfants
dont certains ont à peine sept ans. Ces travailleurs, appelés
creuseurs, extraient l'hétérogénite dans des mines
à ciel ouvert. L'extraction se fait au moyen d'outil manuel (pioches,
pelles, etc....). Dans le secteur informel, les conditions de travail sont
dangereuses : les creuseurs travaillent sans équipement de
protection, dans des puits non étayés et non ventilés.
Dans certaines mines la présence d'uranium augmente les risques pour la
santé des travailleurs, ainsi que pour l'environnement.
Au regard de tout ceci, cette activité est
qualifiée de problématique. Ainsi pour faire parler ce
phénomène, pour le rendre compréhensible, les
réponses aux questions ci-dessous pourront mieux s'y
apprêter :
1. Qu'est-ce qui expliquerait la présence de certains
enfants et des femmes dans les mines et carrières à
Kolwezi et quelles en sont les conséquences ?
2. Les structures d'encadrement des exploitants artisanaux
sont-elles à la hauteur ?
3. L'exploitation minière artisanale est-elle
profitable aux creuseurs et au district de Kolwezi ?
4. Les artisanaux maîtrisent-ils l'art minier et les
textes juridiques y relatives (code minier et règlement
minier) ?
5. Quelles sont les conséquences de l'exploitation
artisanale sur l'environnement ?
6. Que peut-on faire pour résoudre tous les
problèmes liés à l'exploitation minière artisanale
à Kolwezi ?
Ces quelques inquiétudes comme d'autres similaires
constituent l'ossature de nos préoccupations, mieux notre questionnement
dans la présente recherche.
L'une des exigences de la recherche scientifique est qu'il ne
faut, non seulement pas savoir soulever le(s) problème(s) en posant
certes des questions mais aussi savoir y réserver des réponses
hypothétiques, lesquelles réponses servent véritablement
de fil conducteur de la recherche puisque c'est également elles qui
suggèrent les techniques de recherche à mettre en oeuvre
ultérieurement.11(*)
Et Madeleine GRAWITZ écrit à ce propos que
l'hypothèse est « une proposition de réponse à
la question ».12(*)
PIRETTE RONGERE définit l'hypothèse comme
étant « la proposition de réponses aux questions
que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche formulée en
des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir les
réponses »13(*).
Pour OMAR AKTOUF, une hypothèse est en quelque sorte
une base avancée de ce que l'on cherche à prouver. C'est la
formulation proforma de conclusions que l'on compte tirer et que l'on va
s'efforcer de justifier et de démontrer méthodiquement et
systématiquement14(*).
L'hypothèse est donc l'élément
intellectuel essentiel et indispensable qui permet à une recherche de
dépasser la dimension strictement descriptive pour atteindre un niveau
explicatif et compréhensible, c'est-à-dire atteindre un statut
scientifique.15(*)
D'après encore OMAR16(*), il existe deux façons de formuler des
hypothèses :
1. La formulation à priori
2. La formulation après élaboration
C'est à la lumière de ce qui
précède que nous vous proposons de vérifier les
hypothèses suivantes :
v La question relative à la présence des enfants
dans les mines et carrières de Kolwezi, est une réponse qui
resterait évidente à savoir, le facteur important est le contexte
économique critique de la ville. La vulnérabilité des
familles liées au quasi-effondrement de la Gécamines et le peu
d'alternatives économiques viables encouragent les familles à
faire contribuer leurs enfants au revenu familial. D'autre part, les
négociants alimentent une certaine demande pour le travail des enfants.
Ils cherchent à les recruter pour leur moindre coût et leur
docilité. Il faut également noter que certains se retrouveraient
en carrières suite à l'influence de leurs amis et au gain facile
que procurerait le travail des mines. Et les conséquences seraient la
déperdition scolaire, les accidents, les maladies et la toxicomanie.
v La situation des artisanaux serait celle d'abandon, les
structures d'encadrement de l'exploitation minière artisanale semblerait
être caractérisées par un amateurisme dans ce domaine.
Elles s'occuperaient beaucoup plus des perceptions des frais que de
l'encadrement des creuseurs, but pour lequel elles ont été
crées. Cet état de choses fait que ce secteur échappe au
véritable encadrement étatique. A ces difficultés
s'ajouterait la méconnaissance du code minier, règlement minier,
le code de conduite de l'exploitant artisanal et la déclaration de
l'exploitant artisanal.
v En faisant l'état de lieu de l'activité
artisanale, on constaterait qu'elle ne respecte pas les normes
environnementales et les communautés locales tout comme les creuseurs ne
semblent pas réellement tirer profit comme le prévoit le code
minier à savoir le développement et l'émergence d'une
classe moyenne.
En somme, il semblerait que tous ces ingrédients
réunis seraient la problématique à laquelle serait
confrontée l'exploitation minière artisanale à Kolwezi.
Nous tenterons de vérifier tout cela dans la deuxième partie de
cette étude.
0.5. Délimitation du
sujet
Délimiter une étude c'est en préciser le
champ d'investigation ainsi que sa temporalité, ces deux
éléments autrement indispensables à sa
« contextualisation ». Exercice
épistémologique d'envergure, délimiter une étude
permet non seulement la justification du choix et de l'intérêt du
sujet. - Comme nous l'avons fait ci-avant -, mais évite aussi la
recherche contre les dangers qui proviendraient des spéculations souvent
alimentées par la fluidité des données, étant
donné l'infinitésimalité spatio-temporelle
consécutive à l'absence du cadrage du champ d'investigation ainsi
que de la périodisation de l'étude.
Ayant fait nôtre tout ce qui précède, nous
avons donc doté la présente étude d'une double
délimitation spatio-temporelle afin de lui rendre toute la pertinence
scientifique qui lui est requise. C'est pour ce faire que nous avons retenu le
district de Kolwezi comme étant notre champ d'investigation à
raison de l'importance autrement exponentielle du phénomène
« exploitation minière artisanale ». Par ailleurs,
notre étude porte sur une période de temps allant de 1990
à 2009, période qui nous semble présenter avec cette crise
socio -économique aigue que connait notre pays, l'ampleur de
l'exploitation minière artisanale comme source de survie des milliers
des sans emplois.
0.6. Méthodes et
techniques d'investigation
Tout travail scientifique exige l'usage d'une démarche
méthodologique qui puisse permettre au chercheur de collecter,
d'interpréter et d'analyser les données qu'il aura à
recueillir.
Ainsi dans ce travail nous avons fait recours à la
méthode et aux techniques.
A. De la méthode
Ce mot vient du grec, formé de meta
et hodos qui signifie « route,
voie, direction qui mène au but »17(*).
La méthode est la procédure logique d'une
science, c'est-à-dire l'ensemble des pratiques particulières
qu'elle met en oeuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et
de ses théorisations soit clair, évident et
irréfutable18(*).
La méthode est constituée d'un ensemble de
règles qui, dans le cadre d'une science donnée, sont relativement
indépendantes des contenus et des faits particuliers
étudiés en tant que tels. Elle se traduit sur le terrain par des
procédures dans la préparation, l'organisation et la conduite
d'une recherche19(*).
KALELE-KA-BILA propose la définition
suivante : « la méthode est une opération
intellectuelle de traitement des données relatives à une
réalité sociale étudiée en fonction d'un objet
précis ; opération qui, pour être véritablement
scientifique et efficace doit tout au long de ce traitement, tenir constamment
compte de la double essence du fait social et de l'objectif poursuivi20(*).
D'après R. PINTO et M. GRAWITZ, la méthode est
l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie21(*).
Abordant dans le même sens, G.CARRIERE la définit
comme l'ordre à imposer aux différentes démarches
intellectuelles pour arriver à une connaissance certaine22(*)
Quant à NDAY MANDE, la méthode est un chemin
intellectuel qui nous permet de relier l'objet d'étude aux objectifs
tout en démontrant les fondements de cette liaison. Elle est une
démarche à la fois théorique et appliquée au moyen
de laquelle l'esprit se déploie par le biais des outils de collecte et
de sélection(les techniques) pour atteindre de manière
approchée un ou des objectifs qu'on assigne au départ de la
recherche. Dans une bonne recherche, la méthode est rendue
opérationnelle par les principes et les opérations fondamentales,
il ne suffit pas seulement de les énumérer mais faut-il les
appliquer réellement. A ce niveau précis le chercheur devra se
rendre compte que :
· la méthode ne se définit que par rapport
aux objectifs qu'on s'assigne eu égard à la partie de l'objectif
circonscrit,
· les objectifs qu'on s'assigne doivent reposer sur une
base théorique. L'on prendra soin de démontrer
l'adéquation entre le support théorique et la méthode,
· la méthode ne se proclame pas mais elle est une
démarche dont les empreintes se trouvent du début jusqu'à
la fin du travail,
· c'est grâce à la méthode que nous
pouvons donner un contour aux données du terrain, les analyser au moyen
des principes et opérations méthodiques.
Dès lors dans tout travail scientifique, la
méthode doit paraître comme une double démarche à la
fois théorique et pratique. La démarche théorique est un
corps de principes qui oriente l'activité pensante, et la manière
de réunir les informations tandis que la démarche
appliquée donne le cadre d'application des principes et des
présupposées théoriques à l'objet de la recherche
en vue d'atteindre les objectifs que s'est assignée (sic) le rapport
scientifique à soumettre aux examinateurs23(*)".
Etant donné que l'usage d'une méthode est
tributaire de la nature ou mieux de l'essence de l'objet d'étude et des
objectifs poursuivis par le chercheur, pour comprendre la problématique
de l'exploitation minière artisanale dans le district de Kolwezi afin
déceler les failles ou les contradictions, expliquer les
conséquences qui en découlent, et préconiser des actions
visant à les résorber et proposer des solutions en vue d'un
changement, nous préconisons le recours à la
méthode dialectique.
La dialectique en tant que méthode explicative de
l'existence sociale procède de la manière suivante dans
l'étude d'un fait d'une société24(*) :
v insertion du fait dans son contexte, dans son monde ambiant
ou mieux encore dans la totalité qui l'englobe. C'est le principe de la
connexe universelle des phénomènes, le principe de l'action
réciproque et interdépendante. La loi de l'action
réciproque postule contrairement à la loi métaphysique de
l'isolement que les phénomènes sociaux et naturels, sont
liés, d'une manière ou d'une autre, les uns aux autres, agissent
les uns sur les autres25(*).
Appliqué au
phénomène sous étude, ce principe nous permet de
considérer l'exploitation minière artisanale comme une
totalité dans le district de Kolwezi. Elle englobe en son sein les
composantes comme l'existence des zones artisanales, des textes juridiques,
l'intérêt des communautés locales, la maîtrise de
l'art minier, l'encadrement et l'assistance des artisanaux ; et la
traçabilité des produits miniers artisanaux.
v Considération du fait dans son changement comme phase
de transition d'un état à l'autre, d'une situation à un
autre beaucoup plus perfectionné, un produit d'un temps et d'un espace.
C'est le principe du changement universel et du changement incessant.
Examiné à la lumière de ce principe,
l'exploitation minière artisanale anarchique est la résultante du
changement qualitatif qu'a connu le district de Kolwezi suite à la
faillite de la Gécamines et du mauvais encadrement des artisanaux.
v Considération du fait comme une unité des
contraires toujours en lutte, et que le changement ne peut être
qu'autodynamique. C'est le principe de la lutte des contraires ou la loi de la
contradiction.
L'exploitation minière artisanale anarchique est
une preuve de l'existence des forces négatives ou mieux contraires
défiant un monde moderne et civilisé.
B. Des techniques
Pour bien comprendre le mot technique, le prof.
TSHUNGU BAMESA, la définit comme étant « tout moyen qui
permet au chercheur d'obtenir les informations dont on a besoin pour comprendre
ou expliquer le sujet d'étude »26(*).
DELRUELLE-VOSSWINKELN, définit la technique comme
l'ensemble de procédés mis en oeuvre pour arriver à un
résultat27(*).
Les techniques ne sont que les procédés
opératoires qui permettent l'application de la méthode à
l'objet choisi pour l'étude28(*).
De notre part, nous définissons les techniques comme
des recettes pratiques pour acquérir, manipuler et analyser des
données.
Pour recueillir les informations recherchées, nous
avons fait recours à :
1. L'observation indirecte
Cette technique nous a permis d'observer les
réalités en rapport avec notre sujet à travers
différents documents. Il s'agit des ouvrages, revues, articles,
mémoires et archives. Nous avons aussi recouru à l'internet.
2. L'observation directe
L'observation directe nous a été d'une grande
importance dans ce sens que nous avons été sur terrain,
c'est-à-dire dans les sites pour palper du doigt la
réalité de l'exploitation minière artisanale. A ce effet,
nous avons procédé par :
a) L'interview structurée
Celle-ci par des communications verbales, nous a offert
l'opportunité d'entrer en contact direct avec nos sujets d'enquête
afin de récolter des renseignements nécessaires et cela au moyen
d'une série de questions dont le nombre, l'ordre et
l'énoncé ont été fixés à l'avance
dans le protocole d'interview.
b) Le questionnaire
Cette technique nous a permis de recueillir des opinions des
enquêtés au moyen d'un questionnaire mixte, c'est-à-dire
composé des questions fermées et ouvertes.
0.7. Subdivision du
travail
Toute production scientifique digne de
ce qualificatif, requiert pour sa cohérence logique et sa pertinence
relative en tant qu'oeuvre de « science », une
structuration synthétique conséquente. Celle-ci énonce et
annonce schématiquement les grandes lignes des matières que
comporte l'oeuvre produite.
En effet, notre mémoire est subdivisé en deux
grandes parties :
- Celle relative aux considérations conceptuelles et
théoriques d'une part, et, celle portant sur les circonstances
expérimentales vécues sur le champ d'investigation dont le but
est la validation ou l'invalidation des hypothèses
opératoires.
- En plus de l'introduction et de la conclusion
générale, le chapitre premier de notre première partie
prend en charge la clarification voire la précision significationnelle
des concepts-clés et connexes.
Quant à la seconde
partie de ce mémoire, partie intitulée expressément
considérations pratiques, non par opposition à la première
mais plutôt complète de celle-ci. Cette partie vise la
testabilité de la pertinence, non seulement des propositions
hypothétiques, mais y compris celle de toutes les théories
contenues dans cette étude. Le quatrième chapitre est
l'épine dorsale de notre mémoire, nous y examinerons la
problématique de la pratique d'exploitation minière artisanale
dans le district de Kolwezi.
PREMIERE
PARTIE :
CONSIDERATIONS
CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES
1.0. INTRODUCTION
La production scientifique répond à des exigences
précises. Elle requiert non seulement le respect logique entre langage,
méthodes et théories, mais recommande aussi l'usage
conséquent et cohérent des concepts.
Pour une bonne intelligence de cette étude, la
précision définitionnelle des concepts clés et connexes
est aussi requise. Ce sera l'objet de ce premier chapitre.
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS
Les concepts en rapport avec l'exploitation minière
artisanale seront élucidés tout au long des développements
qui suivent. Cette démarche s'impose à nous, car, comme le note
Emile Durkheim : « en réalité, les mots
de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils expriment, sont toujours
ambigus et le savant qui les emploierait tels qu'il les reçoit de
l'usage et sans leur faire subir d'autre élaboration s'exposerait aux
plus graves confusions »29(*).
Les concepts sont à la théorie ce que les faits
sont à la réalité : ce sont les unités non
décomposables (ou composées d'éléments simples
précis et bien connus) sur lesquelles s'articule la théorie. Ce
sont des termes qui ont un sens construit complet et univoque dans le cadre
d'un champ scientifique ou d'une théorie donnée30(*).
Retenons que les concepts ont un sens et une signification
souvent très spécifiques d'un cadre à l'autre : ils
ont été précisés, travaillés, définis
par les auteurs tenant de telle ou telle approche31(*).
C'est pourquoi GRAWITZ, dans « les méthodes
des sciences sociales », a des mots fixant sur cette question. Elle
écrit, en effet : « l'ambiguïté des termes
empruntés le plus souvent au langage courant gêne le chercheur,
qui se croit alors justifié d'utiliser les définitions
personnelles. Chacun ayant les siennes, la nécessité de
définir les concepts, pour qu'ils puissent jouer leur rôle d'agent
de communication, devient impérieuse. Le terme culture pour un
anthropologue n'a pas le même sens pour un romancier ou un
agriculteur »32(*).
C'est pour ce faire que nous allons nous employer à
préciser le contenu sémantique des concepts-clés et
connexes dans les lignes qui suivent.
1.1.1. CONCEPTS-CLES
1) PROBLEMATIQUE
Le terme problématique est polysémique. Il signifie
« un problème considéré du point de vue des
différents aspects à traiter33(*).
Le dictionnaire Petit Larousse34(*), le définit comme
« ensemble de questions qu'une science ou une philosophie se pose
relativement à un domaine particulier.
Nous, nous l'approchons de la manière suivante :
« c'est une grille de lecture, d'interprétation d'un
problème ou de ce qu'on considère comme un
problème ».35(*)
Abordé sous cet angle, précisons ce que nous
entendons par « problème ». Selon Petit
Larousse : c'est une difficulté souvent complexe à laquelle
on est confronté36(*).
2) EXPLOITATION
C'est l'action de faire valoir une chose, en tirer du
profit37(*).
C'est dans ce sens qu'on parlera d'exploitation d'une usine,
d'un fond de commerce ou d'exploitation d'une mine.
3) EXPLOITATION MINIERE
Selon le code minier congolais38(*), l'exploitation est toute activité par
laquelle une personne se livre, à partir d'un gisement identifié,
et au moyen des travaux de surface et/ou souterrains, à l'extraction des
substances minérales d'un gisement ou d'un gisement artificiel, et
éventuellement à leur traitement afin de les utiliser ou de les
commercialiser.
Donc, l'exploitation est l'ensemble des opérations qui
permettent l'abattage, l'enlèvement, l'extraction du minerai et assurer
tous les services annexes d'une mine dans sa phase de production normale.
4) EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE
L'exploitation minière artisanale est « toute
opération qui consiste à extraire et concentrer des substances
minérales et à en récupérer les produits
marchés pour en disposer, en utilisant des méthodes et
procédés traditionnels ou manuels ».
D'autres la définissent comme étant
l'exploitation des substances minérales par des procédés
artisanaux sans que cette exploitation ne soit précédée de
la mise en évidence d'un gisement39(*).
1.1.2. CONCEPTS CONNEXES
1) MINE
Selon toujours le code minier congolais en son titre premier,
chapitre 1, article premier, la mine est tout gisement artificiel des
substances minérales classés en mine, exploitable à ciel
ouvert ou en souterrain, et/ou toute usine de traitement ou de transformation
des produits de cette exploitation se trouvant dans le périmètre
minier, y compris les installations et les matériels mobiliers et
immobiliers affectés à l'exploitation.
D'après le dictionnaire en ligne Wikipédia, la
mine est un gisement exploité de matériaux (par exemple d'or, de
charbon, de cuivre, de diamants, de fer, d'uranium, etc.). Elle peut être
à ciel ouvert ou souterraine40(*).
2) CARRIERE
Le mot carrière est défini dans le code minier
congolais comme : « tout gisement des substances
minérales classées en carrières exploitable à ciel
ouvert et/ou toute usine de traitement de produit de cette exploitation se
trouvant dans le périmètre de carrière pour
réaliser leur transformation en produits marchands, y compris les
installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés
à l'exploitation ».
3) CREUSEUR
Au Congo, le terme creuseur est utilisé couramment pour
désigner l'exploitant minier artisanal. Il s'agit d'un travailleur qui
exploite des gisements avec des procédés manuels, rudimentaires
ou non industriels.
4) NEGOCIANT
Il est toute personne physique de nationalité
congolaise qui se livre aux opérations d'achat et de vente des
substances minérales provenant de l'exploitation conformément aux
dispositions du code minier (Loi No 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code
minier, titre I, chapitre I, section 1).
5) COMPTOIR AGREE
Toute personne morale ou physique autorisée à
acheter des substances minérales d'exploitation artisanale provenant des
négociants ou des exploitants artisanaux, en vue de les revendre
localement ou de les exporter conformément au code minier41(*).
6) ENCADREMENT TECHNIQUE
Encadrer, selon Le Petit Larousse Illustré, c'est
assurer auprès de personnes un rôle de direction, de
formation ; contrôler, diriger.
L'encadrement technique dont il est question ici est celui des
exploitants artisanaux. Ces derniers y sont soumis. Cet encadrement technique
est assuré par les services spécialisés relevant du
ministère des mines. Il porte sur les modalités du respect du
code de conduite environnemental, des règles de l'art et de
l'hygiène.
Cet encadrement se traduit, en outre dans le choix,
l'acquisition et l'utilisation des équipements de recherche et de
transformation adaptés au type de gisement et des substances
minérales, et dans la préparation des dossiers de demande des
permis de recherche exceptionnelle42(*).
7) ASSISTANCE TECHNIQUE
Assister, selon toujours Le Petit Larousse Illustré,
signifie porter aide ou secours à quelqu'un.
L'assistance technique des artisanaux passe par l'incitation
de ces derniers à se regrouper en coopératives minières,
en leur apportant aide dans l'accomplissement de toutes les formalités y
relatives et à préparer l'après-mine en investissant une
partie de leurs revenus dans les autres secteurs de l'économie
nationale.
Assister techniquement les artisanaux pris dans cette
acception veut dire aussi les aider à acquérir en outre les
ressources financières et matérielles43(*).
8) ENFANT
D'après le dictionnaire électronique Dicos, est
enfant, tout humain dans le premier âge. Il s'agit de la personne fille
ou garçon dont l'âge est compris entre la naissance et
l'adolescence.
Pour notre part, nous considérons l'enfant toute
personne de moins de18 ans.
9) TRAVAIL
D'après le dictionnaire Le Petit Larousse
Illustré 2000, le travail est :
0. Activité de l'homme appliquée à la
production, à la création, à l'entretien de quelque
chose,
1. Activité de transformation de la nature, propre aux
hommes, qui le met en relation et qui est productrice de valeur ;
2. Effort que l'on doit soutenir pour faire quelque
chose ; activité déployée pour accomplir une
tâche, parvenir à un résultat.
Sociologiquement, le travail est considéré comme
un attrait spécifique de l'espèce humaine. Il est ainsi un
dénominateur commun et une condition de toute vie humaine en
société. Si le travail est un comportement essentiellement
humain, il est nécessaire de voir quelles en sont les
caractéristiques. Friedmann en identifie plusieurs44(*) :
a) L'utilité : l'activité
de travail se distingue essentiellement par ses buts, son utilité et par
la valeur des produits qu'elle crée. L'emploi des forces physiques et
morales est représenté par le travail et ceci dans le but de
produire de richesses ou des services.
b) Lutte contre la nature : le travail
consiste avant tout à fabriquer ainsi qu'à organiser la lutte
contre la nature dans un cadre société. La nature est ainsi
transformée par l'homme, grâce à la technique, au moyen de
travail et cette nature modifiée réagit ensuite sur l'homme en le
modifie lui aussi.
c) Un autre élément primordial pour la
définition de la notion de travail, est la distinction entre travail et
activité humaine en général. Le terme travail sous-entend
un ressenti de contrainte, qui n'est pas présent dans les
activités humaines générales. Le travail implique donc une
contrainte, alors que l'action, elle, est libre.
C'est ainsi que, le travail est l'ensemble des
activités humaines répétitives, pénibles, non
gratifiantes et réalisées dans la contrainte45(*).
C'est autour de ces acceptions que nous considérons ce
qu'est le travail.
10) TRAVAIL DES ENFANTS
De la confrontation des définitions du travail et de
l'enfant, il s'avère que le travail des enfants est, selon la Banque
Mondiale, « celui exécuté par des enfants qui sont trop
jeunes au sens qu'en le faisant ils réduisent indûment leur
bien-être économique présent ou leurs capacités
futures à se faire un revenu, soit par le rétrécissement
de leur horizon en matière de choix ou à travers la
réduction de leurs propres capacités individuelles de production
dans le futur »46(*).
Le code du travail congolais qualifie le travail des enfants
des pires formes de travail47(*).
Le dictionnaire Wikipédia en ligne, définit le
travail des enfants comme la participation de personnes mineures à des
activités à finalité économique et s'apparentant
plus au moins fortement à l'exercice d'une profession par un
adulte48(*).
Au niveau international, l'OIT le définit en comparant
l'âge à la pénibilité de la tâche du moins
pour les enfants de plus de douze ans49(*). Ainsi elle le définit comme la participation
des personnes mineures à des activités à finalité
économique et s'apparentant plus au moins fortement à l'exercice
d'une profession par un adulte.
Pour l'encyclopédie Encarta, le travail d'enfants est
l'utilisation et l'exploitation d'une main d'oeuvre infantile dans le
processus productif50(*).
En pratique, parmi les enfants travailleurs, on distingue le
travail « acceptable » (léger,
s'intégrant dans l'éduction de l'enfant et dans la vie familiale,
permettant la scolarisation) et le travail «
inacceptable » (trop longtemps, trop jeune, trop dangereux,
etc.) ; c'est ce dernier que recouvre généralement la notion
de « travail des enfants ».
L'OIT estime qu'environ 245,5 millions d'enfants qui
travaillent dans le monde, à exercer le pénible métier de
mineur51(*). En RDC au
moins 50.000 enfants sont impliqués dans des activités
d'exploitation artisanale des mines, dont des enfants autrefois associés
aux forces et groupes armés. Parmi ces enfants, prés de 20.000 se
trouvent au Katanga, environs 12.000 en Ituri dans la province et au moins
11.800 au Kasaï oriental52(*).
En effet, selon l'UNICEF53(*), le travail des enfants est caractérisé
par :
- Age précoce au travail,
- Une rémunération insuffisante,
- L'entrave de l'accès à l'éducation,
- L'exercice des contraintes physiques, sociales et
psychologiques excessives,
- Trop d'heures consacrées au travail,
- Des atteintes à la dignité et au respect de
soi des enfants, comme l'esclavage ou la servitude et l'exploitation
sexuelle,
- L'obligation à une vie dans des conditions peu
salubres ou dangereuses.
CONCLUSION PARTIELLE
Tout au long de ce chapitre qui s'achève, nous avons eu
à élucider un certain nombre des concepts. L'exigence
définitionnelle qui nous était imposée n'avait que pour
but de permettre la bonne interprétation des termes utilisés
Nous avons tour à tour circonscrit l'angle
compréhensif ou interprétatif des termes tels que
problématique et exploitation minière artisanale.
Nous avons également distingué les termes
souvent confondus tels que mine et carrière ; assistance technique
et encadrement technique.
Nous avons clôturé ce chapitre en posant un
soubassement dans l'élucidation des concepts : travail des enfants
en passant par la définition des termes enfants et travail.
La clarification des concepts nous permet d'approcher mieux
notre sujet.
CHAPITRE II :
CONSIDERATIONS THEORIQUES
Pour expliquer le changement que nous visons dans cette
étude relative à l'exploitation minière artisanale
problématique à Kolwezi et conformément au but poursuivi
par notre méthode d'approche, nous avons estimé recourir à
la théorie du changement social.
Cette théorie va s'articuler autour des
considérations du changement social, des facteurs, conditions et agents
du changement.
THEORIE DE CHANGEMENT
SOCIAL
A. Notion de changement social
Le changement social est défini de plusieurs
façons. Certaines touchent les pratiques et mentalités de
façon durable et générale. Deux tendances se dessinent,
d'une part, les évolutionnistes considèrent le changement social
en termes de devenir, ils recherchent des phases, en identifiant le facteur
déterminant. D'une autre part, l'approche fonctionnaliste
privilégie les causes exogènes ou endogènes, l'effet de
novation et de diffusion. Etant donné que le changement s'appuie sur
quelque chose de neuf, les fonctionnalistes recherchent de grands principes de
loi. Toutes les sociétés s'inscrivent dans une démarche
commune qui évolue par phases basées sur l'opposition
tradition/modernité54(*).
Le changement social est à la fois processus et
aboutissement du processus. Ce changement doit atteindre les structures
profondes. Mais qui dit changement ne dit pas évolution : le
changement social est une série de transformations observables et
vérifiables sur le moyen terme, localisables géographiquement et
socialement.
Nous optons pour la définition de GUY
ROCHER : le changement est : « toute
transformation observable et vérifiable dans le temps qui affecte d'une
manière qui n'est pas provisoire la structure ou le fonctionnement d'une
collectivité et qui en modifie le cours de son histoire.»55(*)
Le changement social est un phénomène collectif
qui affecte soit une collectivité ou un secteur important d'une
collectivité, soit les conditions de vie ou l'univers mental de
plusieurs individus, soit encore la structure, c'est-à-dire les
composantes de l'organisation sociale d'une collectivité.
Le changement social est, d'autre part, indissociable du temps
dans la mesure où l'on apprécie et on le mesure par rapport
à un point de référence situé dans le passé.
Et il est permanent dans ce sens que les transformations qu'elles engendrent
durent.
Ce qui est dit en plus dans cette définition de G.
ROCHER est que le changement social modifie le mode d'organisation, au point de
changer le cours de l'histoire de la société. Avec ce changement
social, le fonctionnement de la société n'est plus le
même56(*).
En effet, le changement social n'est pas à confondre
avec l'événement, qui peut faire partie du changement social,
l'accompagner, le provoquer ou l'annoncer. Il n'est pas à confondre,
d'autre part avec l'action historique qui est l'ensemble des activités
des membres d'une société, qui sont de nature ou qui sont
destinées à provoquer, intensifier, freiner ou empêcher des
transformations de l'organisation dans sa totalité ou dans certaines de
ses parties.
Enfin, le changement social n'est pas, non plus, à
confondre avec le processus social qui est « le séquence et
l'enchaînement des événements, des
phénomènes, des actions dont l'ensemble constitue la
démarche du changement57(*).
Ainsi, l'introduction de l'exploitation minière
artisanale a entraîné une transformation dans la vie quotidienne
de la population de Kolwezi, qui a organisé toute son activité
autours des mines modifiant ainsi son attitude à l'égard d'autres
activités économiques telles la pêche, l'agriculture, etc.
cet état de chose a donné naissance à un autre
phénomène comme le travail des enfants dans les mines et
carrières, la déperdition scolaire... La vie de Kolwezi devient
ainsi tributaire de l'exploitation minière artisanale.
B. Les facteurs de changement social
1. Le facteur démographique
Le facteur démographique est un facteur de changement
social dans la mesure où toute variation quantitative de la population
d'une société, qu'elle soit due à la naissance, à
la mortalité ou à d'autres facteurs, nécessite des
adaptations nouvelles, c'est-à-dire des modifications de structures
sociales. Cette observation avait déjà été faite
par les auteurs Grecs notamment ARISTOTE qui considérait l'accroissement
du volume de la population comme l'un des facteurs explicatifs du
déséquilibre social.
A part les auteurs Grecs, plusieurs autres comme FRANCESCO,
NITTI, ACHILLE LORIA, COSTE, etc., ont développé les idées
semblables, mais c'est Emile DURKHEIM qui, dans son livre « De la
division du travail social » a précisé les
conséquences de l'accroissement démographique sur le changement
social.
L'accroissement démographique, selon Emile DURKHEIM
engendre la division du travail et la densité morale qui sont des
facteurs importants du progrès de la civilisation, c'est-à-dire
du développement social et économique.
C'est de cette façon que nous pouvons considérer
les effets de l'exploitation minière artisanale sur
l'intérêt manifesté par la population de Kolwezi à
ce phénomène devenu une source d'occupation pour tous ces
citoyens sans emploi. L'exploitation minière artisanale peut provoquer
ou accompagner le développement de la province du Katanga et de Kolwezi
en particulier et faire d'eux des pools importants du développement de
tout le pays si elle est encadrée et formalisée.
2. Les valeurs culturelles
Par valeurs culturelles, nous entendons les croyances, les
idées, les attitudes, les connaissances qui aident les individus membres
du groupe ou de la société à savoir où ils se
situent les uns aux yeux des autres, à se conformer aux modèles
établis dans le groupe, à accomplir leurs rôles, à
discerner les manières idéales de penser et de se comporter que
le groupe propose à ses membres, à apprécier les objets
matériels qui sont considérés dans le groupe comme utiles,
désirables ou importants.
Ainsi définies, les valeurs culturelles constituent un
important facteur de changement social. La rencontre des hommes participant
aux systèmes de valeurs culturelles, de comportement, des croyances et
des idées, d'un système de valeurs culturelles à un autre.
C'est cette situation que connaissent dans tout le pays, les habitants des
villes venus des groupes familiaux, des tribus, des ethnies, des
régions, voire des pays différents. Ce qui explique en partie la
différence de comportements, de raisonnements, d'appréciation et
de vision des choses qu'il ya entre les habitants des villes et ceux des
milieux ruraux qui participent au système de valeurs culturelles plus ou
moins pures.
De même, la rencontre culturelle à laquelle nous
assistons lors de mixage des mentalités, habitudes, comportement,
raisonnements des exploitants miniers artisanaux dans les sites où ils
oeuvrent amènent à une compénétration de
« valeurs » au point qu'ils tolèrent le travail des
enfants, adoptent un jargon particulier et travaillent sans autorisation
étatique.
3. L'infrastructure économique
Par infrastructure économique, nous entendons
l'ensemble de richesses que l'on trouve dans un pays, dans une
société, dans une collectivité, les instruments et les
techniques utilisées pour exploiter ces richesses, la force du travail
des hommes engagés dans l'exploitation de ces richesses.
Ainsi définie, l'infrastructure économique
constitue un facteur important de changement social car l'exploitation de ces
richesses va provoquer des changements profonds dans le pays où elle est
opérée. Tel est particulièrement le cas des pays en
développement comme la République Démocratique du Congo
regorgeant des richesses dans presque toutes les provinces.
Pour la Province du Katanga et dans le cadre de notre
recherche à Kolwezi, nous proposons que l'Etat encadre les creuseurs et
négociants afin de réussir le pari de développement. Les
effets d'entrainement de l'exploitation minière artisanale doivent
aboutir à l'émergence d'une classe moyenne et à la
politique de création des équipements collectifs (centres de
santé, foyers sociaux, écoles, marchés, routes...). Les
effets néfastes dont recèlent cette activité
méritent d'être pris en compte afin de rectifier le tir et
promouvoir un encadrement digne des artisanaux.
C. Les conditions du changement social
Les conditions du changement social sont des
éléments de la situation qui favorisent ou défavorisent
activement, encouragent ou retardent l'influence d'un facteur ou de plusieurs
facteurs de changements.58(*)
Ces conditions de changement sont complémentaires. Les
conditions du changement social permettent aux facteurs d'exercer leur
influence ou au contraire, elles étouffent l'action des facteurs.
Ce sont, pour ce qui est du phénomène sous
examen l'existence des minerais, des causes du travail des enfants dans les
mines, l'absence d'encadrement et des zones d'exploitation minière
artisanale.
D. Les agents du changement social
Les agents de ce changement sont les personnes, les groupes,
les associations qui introduisent le changement, qui l'appuient, le favorisent
ou s'y opposent. Les agents sont donc les acteurs et les groupes dont l'action
sociale prend, à certains égards, le caractère d'une
action historique. Ce sont les acteurs et les groupes dont l'action est
animée par des buts, des intérêts, des valeurs, des
idéologies qui ont un impact sur le devenir d'une
société59(*).
Les acteurs historiques dans cette démarche entreprise
pour une exploitation minière artisanale efficace sont ceux des
artisanaux, parents et services de l'Etat qui auront pris conscience de leur
responsabilité dans la lutte contre le travail des enfants dans les
mines toléré par plus d'un.
Le changement que nous voulons ne sera pas le résultat
d'un seul facteur mais le concours de plusieurs facteurs et conditions qui
devront interagir. C'est le relativisme des facteurs et conditions. A cet
effet, le changement social est toujours d'une pluralité des facteurs
qui agissent simultanément et qui interagissent les uns sur les
autres.
CHAPITRE III :
CONSIDERATIONS GENERALES SUR L'EXPLOITATION MINIERE
Dans ce chapitre, il est question de donner les
différentes formes d'exploitation minière, les modes
d'exploitation, les intervenants du secteur artisanal, les conditions
d'exploitation dans les zones ouverte à l'exploitation minière
artisanale et enfin, l'historique de l'exploitation minière artisanale
au Katanga.
1. Formes de l'exploitation
minière
L'ONU (UNCTAD, 1997) distingue trois types d'exploitation
minière, grandes mines (exploitation à grande échelle),
petites mines (exploitation à petite échelle) et les mines
artisanales (exploitation artisanale).
a) Exploitation minière à grande
échelle
L'exploitation minière à grande échelle,
appelée aussi « exploitation minière
industrielle ou encore grande mine », est celle qui emploie
plus de 40 employés et qui, extraient la presque totalité des
ressources prélevées60(*).
Elle exige des gros investissements, des installations fixes
de grande taille et l'utilisation des procédés industriels qui
passent par la mise en évidence d'un gisement, l'extraction, traitement
et transformation des substances minérales. Son investissement va
au-delà de 1 million d'Euro et sa durée de vie est
supérieure à 5 ans.
Elle se fait sur une grande échelle. Elle implique
l'excavation d'énormes mines à ciel ouvert qui peuvent atteindre
jusqu'à 4 Km de large et 1,5 Km de profondeur. Les déchets
miniers constitués par la roche extraite non utilisée dans le
processus d'exploitation sont empilés en blocs massifs, pouvant
atteindre 100 m de haut dans certains cas61(*).
b) Exploitation minière à petite
échelle
Le terme « exploitation minière à petite
échelle » fait l'objet d'un grand débat au niveau de
plusieurs pays. D'une façon générale, les principaux
critères communément évoqués dans les tentatives
pour définir le contenu précis de ce terme sont :
· La dimension physique du gisement et la continuité
ou non des opérations d'exploitation ;
· La structure organisationnelle de l'exploitation et son
mode de gestion ;
· L'importance de l'investissement qu'elle requiert et le
chiffre d'affaire qu'elle génère ;
· Le nombre et le niveau de qualification des travailleurs
impliqués dans l'unité de production et enfin,
· Le type d'équipement, le degré de
mécanisation et le niveau de technologie mis en oeuvre.
Cependant, au niveau du choix de ces critères, de leurs
importances relatives les unes par rapport aux autres et des associations que
l'on peut faire de certains d'entre eux dans le cadre de cette
définition, l'unanimité est loin d'être faite. Il en
résulte que la signification accordée au terme
« exploitation minière à petite
échelle » sur la base de ces critères est très
relatives, tant il est vrai que leur importance est fonction de l'environnement
économique général, du développement minier du
pays, du degré de l'évolution technique et technologique et,
enfin de la nature des minéraux exploités. Ceci est
particulièrement vrai pour les critères de dimension physique du
gisement, de l'importance du chiffre d'affaire, du nombre de travailleurs et du
type de gestion62(*).
C'est justement à cause de cette relativité
conceptuelle que dans un grand nombre de textes législatifs et/ou
réglementaires des plusieurs pays il est assez fréquemment fait
référence aux moyens limités et à la
précarité des technologies et techniques opératoires
utilisées dans la définition de la petite mine.
Prenant conscience de l'importance des exploitations
minières à petite échelle, plusieurs pays ont lancé
des réflexions à travers différents séminaires. Ces
séminaires ont recommandé entre autres, de favoriser les
échanges d'expériences et de définir une terminologie
applicable au concept de l'exploitation minière à petite
échelle.
Ainsi, lors du deuxième séminaire sur la
promotion des petites exploitations minières tenu à Niamey du 5
au 9 novembre 1990, la définition suivante du concept de l'exploitation
minière à petite échelle a été
proposée comme étant une exploitation minière de
petite taille, permanente possédant un minimum d'installations fixes,
utilisant dans les règles de l'art, des procédés
semi-industriels ou industriels et fondée sur la mise en évidence
préalable d'un gisement.
A partir de cette approche consensuelle sur la terminologie de
base, les pays africains ont adopté cette définition en la
modulant suivant les réalités locales et les principes et
critères de classification ainsi définis.
- Définition adoptée au Mali :
Toute exploitation minière de petite taille, permanente,
possédant un minimum d'installations fixes, utilisant dans les
règles de l'art, des procédés semi-industriels ou
industriels et dont la production annuelle en régime de croisière
n'excède pas un tonnage du produit commercialisable (minerai,
concentré ou métal), fixé par substance et par
arrêté du ministre des mines et fondé sur la justification
de l'existence d'un gisement.
- Définition adoptée au Burkina
Faso : elle se définit comme une exploitation de petite
taille possédant un minimum d'installations fixes, utilisant dans les
règles de l'art, des procédés semi-industriels ou
industriels et fondé sur la mise en évidence d'un gisement.
- Définition adoptée au Ghana :
le concept exploitation minière à petite échelle
est défini comme l'exploitation des ressources minérales par des
méthodes qui n'exigent ni investissements lourds, ni l'utilisation de
technologies sophistiquées.
- Définition adoptée en
République Démocratique du Congo : c'est toute
activité par laquelle une personne se livre à une exploitation de
petite taille et permanente, exigeant un minimum d'installations fixes en
utilisant des procédés semi-industriels ou industriels,
après la mise en évidence d'un gisement.
- Définition adoptée par
l'ONU tient compte du nombre d'employés, du tonnage
exploité et du chiffre d'investissement. Pour elle, c'est celle qui
produit moins de 50.000 t/an, employant moins de 40 employés pour un
investissement de moins de à 1 million d'Euros, et un chiffre d'affaires
annuels inférieur à 1,5 million d'Euros. Sa durée de vie
est généralement de moins de 5 ans63(*).
c) Exploitation minière artisanale
Cette forme d'exploitation connait un véritable
« boom » depuis une vingtaine d'années. Il est
probable qu'aujourd'hui cette activité implique au moins 15 millions de
personnes dans le monde, soit prés de deux fois plus qu'il ya dix ans.
Pour un seul continent africain entre 4,5 et 6 millions d'actifs sont
concernés dont 30% à 40 % de femmes et entretiennent prés
de 40 millions de dépendants, soit 1 africain sur 2064(*).
Plusieurs textes législatifs et réglementaires
la définissent presque de la même manière :
- Pour le Mali65(*) : c'est toute opération qui consiste
à extraire et concentrer des substances minérales provenant des
gîtes primaires et secondaires, affleurant ou subaffleurant, et en
récupérer les produits marchands en utilisant des méthodes
et procédés manuels et traditionnels.
- Quant au Niger, l'exploitation minière artisanale
consiste à extraire et à concentrer les minerais en vue de
récupérer les produits la ou les substances utiles qu'ils
renferment par des méthodes et procédés artisanaux.
L'exploitation artisanale s'applique aux indices de minéralisation de
certaines substances dont l'exploitation sous la forme artisanale est
traditionnelle ou aux gisements pour lesquels la preuve est faite qu'une
exploitation industrielle n'est pas économiquement rentable66(*).
- Pour la RDC, selon les dispositions du code minier, loi
N°007/2002 du 11 juillet 2002 en son article
109 : « une exploitation est réputée
artisanale, lorsque les facteurs techniques et économiques qui
caractérisent certains gîtes d'or, de diamant ou toute autre
substance minérale ne permettant pas d'en assurer une exploitation
industrielle, mais permettant une exploitation artisanale ;de tels
gîtes sont érigés, dans les limites d'une aire
géographique déterminée , en zone d'exploitation
artisanale.
De l'avis des spécialistes, cette exploitation concerne
des opérations menées par des individus ou des petits groupes
dans une démarche qui s'apparente à une cueillette opportuniste.
Largement informelle, elle exploite sans planification, avec des
méthodes et des outils souvent ancestraux et rudimentaires, une
ressource mal connue. Cette activité de subsistance saisonnière
est souvent complémentaire de l'agriculture67(*).
Ainsi dit, les éléments de distinction entre ces
différentes formes peuvent être synthétisés dans le
tableau ci-après, du point de vue de la nature des installations
autorisées, de la nature des procédés d'exploitation admis
ainsi que de la nature du gisement sur lequel chacun de ces formes peut
être développée68(*).
Tableau N° 1 :
Différences entre les formes d'exploitation
minière
RUBRIQUES
|
EXPLOITATION INDUSTRIELLE
|
EXPLOITATION A PETITE ECHELLE
|
EXPLOITATION ARTISANALE
|
Nature des installations
|
Permanente et importante
|
Permanente mais minimum
|
Non permanente
|
Nature des procédés
d'exploitation
|
Industrielle
|
Industrielle ou semi-industrielle
|
Non industrielle
|
Nature du gisement autorisé
|
Réserves fortes et bien mises en évidence
|
Faibles réserves mais bien mises en évidence
|
Gisement pauvre et mise en place non-établie
|
Source : Congo-Afrique XLVIIIe année,
N° 425, mai 2008
Bien qu'il ressorte de cette distinction une grande
proximité entre la mine à petite échelle et la mine
artisanale, deux formes souvent rassemblées dans la doctrine sous le
vocable de « Small Scale Mining », telles
qu'elles sont organisées dans la loi congolaise, elles couvrent
néanmoins deux réalités très différentes. Le
tableau ci-après fait ressortir les éléments de
différence en rapport avec l'étendue des droits miniers, la
procédure d'octroi de ces droits, le niveau de mécanisation
autorisée ainsi que le statut juridique69(*).
Tableau N°2 : Particularités de
l'exploitation artisanale
RUBRIQUES
|
MINE ARTISANALE
|
MINE A PETITE ECHELLE
|
Etendue des droits miniers
|
Autorisation personnelle, sans droit privatif sur une portion
précise de la zone d'exploitation artisanale
|
Droit minier privatif et exclusif sur un périmètre
donné
|
Procédure d'octroi des droits
miniers
|
Pas de nécessité de mise en évidence
préalable de gisement (mais exploitation limitée à la zone
ouverte à l'exploitation artisanale)
|
Droit octroyé après une phase de recherche
impliquant une mise en évidence d'un gisement
|
Niveau de mécanisation
|
Interdiction de recours à des procédés
industriels ou semi-industriels
|
Obligation de recours à des procédés au
moins semi-industriels et possibilités de recours à des
procédés industriels
|
Statut de l'artisan minier (par rapport à
l'ouvrier de la mine à petite échelle)
|
Indépendant Pas de contrat
de travail ni application du droit du travail
Sécurité=responsabilité propre de
l'artisan
|
Salarié Application du code
du travail et de ses mesures d'application
Existence d'un tiers responsable des mesures de
sécurité
|
Source : Congo-Afrique XLVIIIe année,
N° 425, mai 2008
2. Mode d'exploitation
minière70(*)
On peut distinguer deux modes d'exploitation :
· Exploitation à ciel ouvert
· Exploitation souterraine
On peut aussi, dans certains cas, dans une première
phase près des affleurements procéder à ciel ouvert ;
et en profondeur, l'exploitation se fait en souterrain. La limite de cette
exploitation à ciel ouvert se détermine essentiellement sur des
bases technico-économiques. A priori, on choisira la technique la moins
chère en coûts de revient.
2.1. Exploitation à ciel ouvert
On peut définir comme exploitation à ciel ouvert
toute exploitation qui met à nu le gisement à exploiter en
enlevant les terrains de couverture et extrait ensuite le minerai.
Donc, dans ce type d'exploitation, appelé aussi
découverte, tous les terrains stériles qui recouvrent la
substance à exploiter sont enlevés, permettant ainsi un
accès facile à celle-ci71(*).
On doit distinguer deux phases dans ce type
d'exploitation :
Le décapage ou découverture ;
L'extraction du minerai.
Ces deux opérations sont, le plus souvent
effectuées simultanément sur les chantiers. Ce type
d'exploitation présente du point de vue sécurité, des
avantages certains sur l'exploitation souterraine. Par contre, il peut poser de
gros problèmes d'environnement. Ici, cette exploitation se fait sur des
gradins à front vertical. On met en place une mine à ciel ouvert
lorsque le minerai se trouve relativement proche de la surface.
2.2. Exploitation souterraine
Le mode d'exploitation souterraine est utilisée pour
les gisements en profondeur, c'est-à-dire pour les
minéralisations se trouvant à plus d'une dizaine de mètres
se profondeur.
Le choix d'une méthode d'exploitation souterraine
dépend de plusieurs facteurs :
· La forme du gîte (régulière ou
irrégulière)
· La dimension du gîte
· Les conditions du gisement
· Les propriétés du minerai et de
gangues
· La répartition des minéraux de valeur qui
conditionne le choix entre une exploitation sélective ou une
exploitation globale.
Lors de l'exploitation, le champ minier peut être
partagé en étapes, par soutènements ou non. Dans les mines
souterraines, il faut veiller à l'exhaure, éclairage,
aérage, soutènement pour la sécurité et la
santé des travailleurs.
Il convient de noter que l'exploitation minière
artisanale peut se faire à ciel ouvert ou en souterrain.
3. Les intervenants du secteur
minier
Il est question dans cette section de dégager les
prérogatives des intervenants du secteur minier congolais.
A. Président de la
République
Conformément aux dispositions du code minier, le
Président de la République est compétent pour :
- Edicter le règlement minier pour l'application du
code minier ;
- Classer, déclasser ou reclasser les substances
minérales en mines ou en produits des carrières et
inversement ;
- Déclasser, classer ou déclasser une zone
interdite à l'activité minière ou aux travaux de
carrières ;
- Déclasser, classer ou déclasser une substance
minérale en « substance
réservée » ;
- Confirmer la réservation d'un gisement soumis
à l'appel d'offre faite par arrêté du ministre des mines.
B. Ministre des Mines
Le ministre des mines est compétent pour :
- Octroyer ou refuser d'octroyer les droits miniers et/ou de
carrières pour les substances minérales autres que les
matériaux de construction à usage courant ;
- Retirer les droits miniers et/ou de carrières,
déchoir le titulaire d'un droit ou de carrière, donner acte aux
déclarations de renonciation aux droits miniers et/ou de
carrières et acter l'expiration de droit minier et de
carrière ;
- Autoriser les exportations des minerais à
l'état brut ;
- Instituer les zones d'exploitation artisanale ;
- Agréer et retirer l'agrément des comptoirs
d'achat des produits de l'exploitation artisanale ;
- Exercer la tutelle des institutions, organismes publics ou
para-étatiques se livrant aux activités minières et aux
travaux de carrières ;
- Réserver le gisement à soumettre à
l'appel d'offre ;
- Approuver la constitution des hypothèques ;
- Accepter ou refuser l'extension d'un titre minier ou de
carrières aux substances associées ou non
associées ;
- Délivrer les autorisations de traitement ou de
transformation des produits d'exploitation artisanale ;
- Proposer au Président de la République le
classement, le reclassement ou le déclassement des substances
réservées, des substances minérales classées en
mines ou en produits de carrières et inversement ainsi que des zones
interdites ;
- Etablir une zone interdite ;
- Agréer les mandataires en mine et carrière.
C. Gouverneur de Province
Le gouverneur de province est compétent pour :
- Délivrer les cartes de négociant des produits
d'exploitation artisanale ;
- Décider de l'ouverture des carrières pour les
travaux d'utilité publique sur les terrains domaniaux.
D. Le Chef de Division Provinciale des
Mines
Il est compétent pour :
- Délivrer les cartes d'exploitant artisanal ;
- Octroyer les droits de recherche des produits de
carrières et d'exploitation des carrières permanentes ou
temporaires pour les matériaux de construction à usage
courant.
E. Le Cadastre Minier
Le cadastre minier est un service public doté de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il est
placé sous la tutelle des ministres ayant les mines et les finances dans
leurs attributions.
Pour couvrir ses frais de fonctionnement, le cadastre minier
est autorisé à percevoir et à gérer les frais de
dépôt des dossiers et les droits superficiaires annuels par
carré.
Le cadastre minier est chargé de
l'inscription :
- de la recherche d'octroi des droits miniers et/ou de
carrières ;
- des droits miniers et/ou de carrières
octroyés ainsi que des décisions de refus,
- du cas de retrait, d'annulation et de
déchéance de droits miniers ou de carrières,
- des mutations et amodiations des droits miniers ;
- des sûretés minières.
Il est, en outre, chargé de l'instruction cadastrale
des demandes des droits miniers et/ou de carrières, de l'extension des
droits miniers ou des carrières à d'autres substances, de la
coordination de l'instruction technique et environnementale des demandes des
droits miniers ou de carrières ainsi que de la délivrance de
l'attestation de prospection.
F. la Direction de Géologie
Elle est chargée de la promotion du secteur minier
à travers la recherche géologique de base, la compilation et la
publication des informations sur la géologie ainsi que de la publication
et de la vulgarisation des dites informations.
La Direction de Géologie émet ses avis en cas
de :
- classement, déclassement ou reclassement des
substances minérales en mines ou en produits de carrières et
inversement ;
- ouverture et fermeture d'une zone d'exploitation
artisanale ;
- classement ou déclassement d'une substance
déclarée « substance
réservée ».
G. la Direction des Mines
Elle est chargée de l'inspection et du contrôle
des activités minières et des travaux de carrières en
matières de sécurité, d'hygiène, de conduite de
travail, de production, de transport, de commercialisation et en matière
sociale.
Elle est la seule habilité à contrôler et
à inspecter l'exploitation minière industrielle, l'exploitation
minière à petite échelle et l'exploitation artisanale.
H. Service chargé de la protection de
l'environnement minier
Le service chargé de la protection de l'environnement
minier au sein du ministère des mines exerce, en coordination avec les
autres organismes de l'Etat chargés de la protection de l'environnement,
les prérogatives qui lui sont dévolues par le code minier et par
toute autre réglementation en matière de protection de
l'environnement.
I. Les Services Techniques
Le règlement minier72(*) consacre les services tels que :
a. La cellule technique de coordination et de planification
minière « C.T.CP.M »
b. Le centre d'évaluation, d'expertise et de
certification des substances minérales
précieuses « C.E.E.C »
c. Le cadastre minier73(*)
d. Le Service d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale
Mining « SAESSCAM »
J. LE SAESSCAM
Le SAESSCAM est un service public à caractère
technique doté d'une autonomie administrative et financière. Il
est placé sous la tutelle du ministère des mines.
Les objectifs du SAESSCAM74(*)
Le SAESSCAM, service public, a pour objet à travers
tout le territoire national de :
1. promouvoir l'émergence d'une classe moyenne
congolaise dans le secteur de la petite mine en assurant la formation et en
apportant l'assistance technique et financière aux coopératives
minières et aux exploitants de secteur de la petite mine, en vue de
renforcer leurs capacités managériales ;
2. assurer le suivi des flux des matières de la petite
mine et de l'artisanat minier depuis le chantier jusqu'au point de vente, en
vue de canaliser toute la production dans le circuit officiel de
commercialisation et lutter contre la fraude ;
3. veiller, après vente, au recouvrement de
l'imposition forfaitaire due à l'Etat suivant les modalités et
mécanismes fixés ;
4. inciter le regroupement des exploitants miniers artisanaux
en coopératives ;
5. encourager les exploitants miniers artisanaux et ceux de la
petite mine à s'acquitter, en application du code minier et de son
règlement, des obligations découlant de l'exercice de leurs
activités minières ;
6. contribuer à l'amélioration du bien
être des communautés locales où se déroulent les
activités minières artisanales et/ou à petite
échelle, par le développement intégré en
application des dispositions du règlement minier ;
7. travailler en synergie avec l'administration publique
concernée et les autres services techniques du ministère ainsi
qu'avec d'autres organismes pour la conception, la fabrication et l'acquisition
des équipements adaptés aux conditions géologiques des
gisements exploités par les opérateurs miniers à petite
échelle et les exploitants miniers artisanaux, en vue d'améliorer
leur productivité qualitative et quantitative ;
8. vulgariser les normes de sécurité sur les
sites d'exploitation et veiller à leur stricte application ;
9. assurer l'intégration de la femme dans la
chaîne de production minière à petite
échelle ;
10. inciter l'exploitant minier artisanal ou de la petite mine
à s'investir dans les autres secteurs de l'économie nationale, en
vue notamment, de préparer l'après-mine ;
11. susciter et participer à la création d'un
fonds d'assistance à la petite mine et de l'artisanat minier pour la
promotion de petites et moyennes entreprises minières.
Les substances minérales visées et faisant
actuellement l'objet de l'exploitation artisanale et semi-industrielle
sont : diamant, or, colombo-tantalite (coltan), cassitérite,
minerai de cuivre, hétérogénite, améthyste, et
autres pierre précieuses et semi-précieuses.
4. Les conditions d'exploitation dans la
zone ouverte à l'exploitation artisanale
Les personnes physiques majeures de nationalité
congolaise sont autorisées à exploiter artisanalement les
substances minérales à condition d'obtenir la carte d'exploitant
artisanal auprès du chef de Division Provinciale des mines.
Les groupements d'exploitants artisanaux autorisés
à travailler dans la zone ouverte à l'exploitation artisanale
sont constitués des exploitants artisanaux détenteurs des cartes
d'exploitant artisanal en cours de validité.
Dans le cadre de la protection de l'environnement, les
exploitants artisanaux sont tenus de respecter le code de bonne conduite de
l'exploitant artisanal et de contribuer au fond de réhabilitation en vue
de financer la réalisation des mesures d'atténuation et de
réhabilitation des zones d'exploitation artisanale.
5. Historique de
l'exploitation minière artisanale au Katanga75(*)
· L'exploitation artisanale est une pratique
universelle
· Au Katanga, elle existe avant le 19e
siècle pour produire du cuivre et du fer (mangeurs de cuivre)
Les prospecteurs de la Tanganyika Concession Limited (TCL-fin
du 19e siècle) et le comité spécial du Katanga
(CSK-début 20e siècle) se servaient des fouilles pour
localiser les premiers gisements.
· 1970-1980 : Officialisation de l'exploitation des
métaux précieux et semi-précieux :
Ø Or-diamant : au Nord et à l'Est du Congo
et au Kasaï
Ø Or-malachite : au Katanga.
· 1997 : Dans la recherche de solution de survie,
introduction du hand-picking comme opération minière à
Luiswishi et sur d'autres sites
· 1998 : Généralisation de la
procédure par le ministère (officiellement sur les gisements non
concédés)
· 1999 : A la suite de la rencontre du ministre des
mines avec les exploitants miniers artisanaux à Lubumbashi qui avait
pour objet de voir les exploitants se constituer en coopération afin de
devenir des interlocuteurs valables dans le secteur artisanal et créer
une classe moyenne au KATANGA que la lettre N°0365/cab.
mines/FKL/HMK/MN/99 du 29 février 1999 approuvant la naissance de l'EMAK
(association des exploitants miniers artisanaux du KATANGA) dont la
mission :
Ø Encadrer les artisans, les négociants ainsi
que les creuseurs oeuvrant dans l'espace katangais
Ø Constituer des brigades de sécurité
pour veiller à ce que l'exploitation artisanale se réalise dans
l'ordre, la discipline et surtout dans le respect des prescriptions de
l'arrêté portant réglementation de l'exploitation
artisanale et commercialisation de la malachite, de
l'hétérogénite et de la cassitérite et leurs
accompagnateurs,
· 2002 : Réglementation par la nouvelle loi
minière (nouveau code minier)
· 2003 : le décret N°047-c/2003 portant
création et statuts d'un service public dénommé Service
d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale Mining ou production
minière à petite échelle.
CONCLUSION PARTIELLE
Durant ce chapitre relatif aux considérations sur
l'exploitation minière, nous avons eu à dégager trois
formes d'exploitation minière à savoir : l'exploitation
à grande échelle, l'exploitation à petite échelle
et l'exploitation artisanale. Il a été donné les
caractéristiques de chacune d'elles, tout en parcourant leur
définition selon les législations minières d'un certain
nombre des pays.
En plus, nous avions distingué deux modes
d'exploitation minière, souterrain et à ciel ouvert. Nous nous
sommes également intéressés aux différentes
instances étatiques qui sont reconnues par le code minier congolais
à savoir la Présidence de le République, le Ministre des
mines, le Gouverneur de Province, le cadastre minier, la Direction de
géologie, la Direction des Mines, le Service chargé de la
protection de l'environnement minier et le SAESSCAM.
Enfin, nous avons clôturé ce chapitre en passant
en revue les conditions d'exploitation dans la zone d'exploitation artisanale
et un bref aperçu historique de l'exploitation minière artisanale
au Katanga.
DEUXIEME PARTIE :
CONSIDERATIONS PRATIQUES
CHAPITRE I :
PRESENTATION DU DISTRICT DE KOLWEZI
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE76(*)
a. Limites territoriales
KOLWEZI est bornée de la manière
suivante :
- Au Nord par le district du Haut-Lomami
- Au Sud-Est par la République de la Zambie et le
district du Haut-Katanga
- A l'Ouest par le district du Lualaba
b. Coordonnées géographiques
- La latitude : 10° 11
- La longitude : 26° 27
c. Altitude
KOLWEZI est juché sur le plateau de MANIKA à
plis ou moins 1.460 mètres d'altitude.
d. Superficie ; 36.933
Km2 répartie comme suit :
- Commune de Dilala : 154 Km2
- Commune de Manika : 59 Km2
- Territoire de Lubudi : 17.861 Km2
- Territoire de Mutshatsha : 18.859 Km2
e. Type de climat
Le climat est de type tropical avec alternance de deux
saisons : la saison sèche qui va du moins d'avril au moins
d'octobre et la saison des pluies du mois de novembre au moins de mars. La
variation de la température est entre 18 et 20° C.
f. Nature du sol et du sous-sol
Le sol est argilo-sablonneux. Le sous-sol est riche en
gisements miniers (cuivre, cobalt, or, uranium et radium).
g. Hydrographie
Le district de KOLWEZI est baigné par le fleuve LUALABA
et les lacs de retenue de KANDO, de NZILO et de DIKOLONGO. Les principales
rivières sont : PANDE, DIKULWE, DIPETA, KALULE- Nord, KALULE-Sud,
MUKULESHI, LUFUPA, LUDI et MUSONOIE.
2. APERCU HISTORIQUE77(*)
Située dans l'un des riches bassins miniers du
Haut-Katanga, la ville de Kolwezi doit son existence à l'exploitation du
cuivre et du cobalt par la Générale des Carrières et des
Mines, GECAMINES en sigle.
Tout a commencé en 1900 quand le Comité
Spécial du Katanga « CSK » avait confié
la concession au Directeur de la TANGANIKA CONCESSION LIMITED (TCL), monsieur
Robert WILLIAM qui avait à cette époque-là des
prospections dans l'actuelle Zambie près de la frontière
congolaise. Dès 1901, Monsieur Robert WILLIAM envoya au Katanga une
mission de prospecteurs conduite par Messieurs GREEY et HOLLAND.
En août 1903, cette équipe de prospecteurs
découvrit une gîte aurifère à Ruwe, aujourd'hui
Mutoshi. Cet or fut exploité ainsi que l'étain de Busanga.
En 1906, expira le délai de prospection accordé
par la CSK à la TCL. Ainsi, le Roi Léopold II signa un
décret en octobre 1906 créant l'UMHK pour mettre en exploitation
les gisements miniers découverts par TCL.
A partir de 1919, la prospection prit à Kolwezi un
véritable envol, Mutoshi et Musonoie connurent jusqu'en 1929 un
développement spectaculaire.
Lorsqu'on fait foi au contenu du Dictionnaire de Monsieur
BERVEL, on découvrit à la 113éme page que la
naissance de cette ville minière de Kolwezi remonte vers les
années 1938.
En 1938, le Territoire de Kolwezi fut crée. Ce
Territoire dépendait du District de Jadotville (l'actuel Likasi) et
était dirigé par un administrateur du Territoire dont le premier
Administrateur de Territoire fut VIKINOCK (Bwana MAFUTA).
Le Bureau du Territoire de KOLWEZI était
implanté dans le bâtiment de l'actuelle Police (ex-BSRS). Ce
Territoire s'étendait jusqu'à DILOLO.
Le PV de la réunion du 31/12/1938 nous donne plus de
précisions sur l'emplacement et la naissance de cette
agglomération.
Le Comité Spécial du KATANGA (CSK), l'Union
minière du Haut-Katanga et la Compagnie Foncière du Katanga
intéressés à la création d'un centre
européen à Kolwezi fixèrent leur choix sur le plateau de
Kolwezi qu'ils estimèrent le plus proche du camp indigène de
l'Union Minière (aujourd'hui cité Kolwezi) ainsi que de la mine
de Musonoie et du concentrateur de Kolwezi.
Kolwezi n'a obtenu son statut de ville qu'en date du 23
juillet 1971 par ordonnance N°71-177. Et en 1976 par ordonnance
N°76-299 du 6 octobre 1976 les deux Territoires de Lubudi et de
Mutshatsha, qui jadis appartenaient au District de Lualaba ont
été rattachés à cette ville. Au départ la
ville de Kolwezi était composée de deux communes de Dilala et de
Manika. Le nom de KOLWEZI vient du nom d'une rivière qui tire sa source
au niveau de l'actuel aéroport de Kolwezi.
3. ORGANISATION TERRITORIALE78(*)
Conformément à l'ordonnance N°076-299 du 6
octobre, Kolwezi est une entité hybride c'est-à-dire
urbano-rurale ayant deux communes (MANIKA et DILALA) et deux territoires
(LUBUDI et MUTSHATSHA).
Le district de Kolwezi est subdivisé en 3 cités,
4 chefferies, 3 secteurs, 22 groupements et 458 villages.
4. SITUATION DEMOGRAPHIQUE79(*)
Sur le plan démographique, Kolwezi compte 858.538
habitants dont 850.094 nationaux et 8.444 étrangers. Sa densité
est de 23,246 hab. /Km2. Le taux de natalité est de
53,93%0 et celui de mortalité 3,67%0.
Le taux de croissance des nationaux est de 16% et celui des
étrangers est de 136,5%80(*).
Selon le recensement arrêté le 31 décembre
2008, la répartition de la population par sexe et par communes et
territoires se présente de la manière suivante :
Tableau N° 3 : Nationaux
ENTITES
|
HOMMES
|
FEMMES
|
GARCONS
|
FILLES
|
TOTAL
|
MANIKA
|
50.0055
|
50.945
|
46.293
|
50.061
|
197.354
|
DILALA
|
27.050
|
26.903
|
34.857
|
35.211
|
124.021
|
MUTSHATSHA
|
34.514
|
40.218
|
43.873
|
48.137
|
166.742
|
LUBUDI
|
81.321
|
103.006
|
84.746
|
92.904
|
361.977
|
TOTAL
|
192.940
|
221.072
|
209.769
|
226.313
|
850.094
|
Sources : Rapport annuel de l'exercice 2008 de la
ville de Kolwezi
Tableau N° 4 : Etrangers
ENTITES
|
HOMMES
|
FEMMES
|
GARCONS
|
FILLES
|
TOTAL
|
MANIKA
|
NR(*)81(*)
|
NR(*)
|
NR(*)
|
NR(*)
|
389
|
DILALA
|
497
|
600
|
622
|
708
|
2.427
|
MUTSHATSHA
|
202
|
230
|
202
|
277
|
911
|
LUBUDI
|
4.522
|
195
|
0
|
0
|
4.717
|
TOTAL
|
-
|
-
|
-
|
-
|
8.444
|
Sources : Rapport annuel de l'exercice 2008 de la
ville de Kolwezi
Les Ethnies et Tribus dominantes sont :
· Ville de KOLWEZI : Cosmopolite
· Territoire de MUTSHATSHA : Sanga, Ndembo, Kaonde,
Luba.
· Territoire de LUBUDI : Sanga, Yeke, Ndembo,
Kaonde, Luba.
5. PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES82(*)
Dans la ville, les activités économiques
importantes sont industrielles et minières exercées par un
certain nombre d'entreprises ainsi que l'exploitation artisanale des substances
minérales.
Dans le Territoire de LUBUDI, on y trouve les activités
industrielles, minières, agro-pastorales ainsi que l'exploitation
artisanale de l'hétérogénite et autres substances
minérales.
Et dans le Territoire de MUTSHATSHA, nous y trouvons les
activités agro-pastorales et l'exploitation artisanale de
l'hétérogénite et substances minérales.
TABLEAU N° 5 : STATISTIQUES ANNUELLES DES
PRODUITS MINIERS EVACUES :
Catégorie : Permis
d'exploitation
PRODUITS
|
QUANTITE (TONNES)
|
Minerai de Cuivre
|
5.302
|
Minerai de Cobalt
|
77.652
|
Concentré de Cuivre
|
2.115
|
Concentré de Cobalt
|
77.290
|
Concentré Cuppro-Cobalt
|
48.914
|
Cuivre noir
|
80.857
|
Alliage rouge
|
810
|
Alliage blanc
|
420
|
Cathode de Cuivre
|
2.611
|
Cathode de Cobalt
|
758
|
Source : Rapport annuel de l'exercice 2008 de la
ville de Kolwezi.
TABLEAU N° 6 : STATISTIQUES ANNUELLES DES
PRODUITS MINIERS EVACUES :
Catégorie : Autorisation de traitement et
de transformation
PRODUITS
|
QUANTITE (TONNES
|
Minerai de Cuivre
|
733
|
Minerai de Cobalt
|
26.638
|
Cuivre noir
|
2.155
|
Source : Rapport annuel de l'exercice 2008 de la
ville de Kolwezi.
TABLEAU N° 7 : STATISTIQUES ANNUELLES DES
PRODUITS MINIERS EVACUES :
Catégorie : Exploitation
artisanale
PRODUITS
|
QUANTITE (TONNES)
|
Minerai de Cuivre
|
25.003
|
Minerai de Cobalt
|
37.754
|
Malachite
|
7.525
|
Source : Rapport annuel de l'exercice 2008 de la
ville de Kolwezi.
6. LOCALISATION DES SITES D'EXPLOITATION
MINIERE
Le district de Kolwezi dispose des sites d'exploitation
minière suivants où l'on peut retrouver les artisanaux
miniers :
- Axe VILLE : - BRIDON
- KANINA
- Axe MUSONOIE : - MUSONOIE
- PARK
A HUILE
- Axe KAPATA :
- KAMILOMBE
- DIKULWE
- FELCO
- MATALA I et II
- Axe UZK : - KANANGA,
- MENUISERIE
- GH
- Axe Mutoshi : - RUWE MESS
- MUTOSHI
- RUWE CUIVRE
- Axe KAZEMBE LUKWESA : - PLAINE
-
TWILIZEMBE
- TEMBO
- Axe KAWAMA : - KALUMBWE
- GOMA
- KINSHASA
- Axe MUSHIMA : KALONGO.
CHAPITRE II :
PROBLEMATIQUE DE L'EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE DANS LE DISTRICT DE
KOLWEZI
1. INTRODUCTION
Ce chapitre constitue l'épine dorsale de notre travail.
Il s'agit de la mise en lumière des circonstances expérimentales
vécues sur le champ d'investigation. Nous y examinerons le but de
l'enquête et son organisation ; la constitution de
l'échantillon, l'administration du questionnaire, le
dépouillement, l'interprétation et la synthèse des
résultats obtenus.
2. BUT DE L'ENQUETE
Le but de l'enquête n'est autre que
celui de vérifier sur le terrain nos hypothèses. Cette
enquête s'est assignée la mission de ressortir la
problématique que soulève l'exploitation minière
artisanale à Kolwezi.
C'est à l'issue de cette enquête que nos
hypothèses pourront être confirmées, infirmées ou
nuancées. Comme nous recommande le rôle que nous jouons en ce
moment ou que nous aurons à accomplir, nous ne pouvons pas rester
passifs devant un quelconque fléau social, mais au contraire nous
devrions l'étudier et à rigueur apporter remède.
3. ORGANISATION DE L'ENQUETE
Pour mieux mener notre enquête dans le district de
Kolwezi, nous avons organisé 12 descentes sur terrain dans les sites
d'exploitation minière, auprès des responsables du SAESSCAM et
des coopératives minières.
Nous avons interrogé également quelques
habitants de Kolwezi. Nous avons ciblé les carrières
d'après leur affluence. Notre enquête sur terrain était
face à face.
4. L'ECHANTILLONNAGE
« L'échantillonnage est l'opération
qui consiste à prélever un certain nombre
d'éléments (c'est-à-dire un échantillon) dans
l'ensemble à observer ou traiter (population). L'échantillon est
l'ensemble des éléments à propos desquels on a
effectivement recueilli des données »83(*).
Pour notre part, l'échantillon est un petit nombre
d'individus appartenant à l'univers de l'enquête et choisis de
telle manière que l'on puisse affirmer que les caractères
observés sur cet échantillon sont également
présents dans la population.
En ce qui nous concerne, la population mère (nombre
exhaustif de tous les exploitants artisanaux de Kolwezi) étant difficile
à déterminer sur laquelle un échantillon
représentatif serait prélevé, tant que les services
étatiques n'étant pas en mesure de fournir les statistiques
réelles des creuseurs, nous avons finalement constitué un
échantillon de 100 personnes dont 20 enfants, 10 femmes et 70 creuseurs
proprement dits par la technique de boule de neige. Celle-ci
consiste à enquêter les personnes indiquées ou
rencontrées par les premières vues ou rencontrées et qui
répondent au critère retenu, ici, être exploitant minier
artisanal.
5. ELABORATION ET ADMINISTRATION DU
QUESTIONNAIRE
En vue de recueillir les avis, nous avons
élaboré un questionnaire. Celui-ci comprend toutes sortes de
questions notamment : les questions fermées et les questions
ouvertes.
Pour nous permettre de toucher à la
réalité de notre sujet, nous nous sommes adressés aux
enfants, aux femmes et aux creuseurs proprement dits. Nous nous sommes
également adressés aux négociants, aux responsables du
SAESSCAM, SEMAK et CMMK.
Il a fallu d'abord faire comprendre à chaque
enquêté la nécessité de l'étude pour
être le bienvenu. Vu le temps imparti et le niveau d'études des
sujets, nos enquêtés répondaient oralement et nous notions
immédiatement les réponses.
6. DIFFICULTES RENCONTREES
Pendant la durée de notre enquête, nous avons
relevé 4 grandes difficultés :
- La première est d'ordre linguistique, cette
difficulté est due à l'élaboration du questionnaire qui
s'était faite en français, par conséquent, nous
étions obligé de le traduire nous-mêmes en Swahili pour nos
enquêtés qui ne comprenaient pas le français.
- Le deuxième est d'ordre technique, nous avons
été pris pour un agent judiciaire qui menait une enquête
policière afin de découvrir les fauteurs de troubles, d'où
la méfiance dans le chef de certains de nos enquêtés.
- La troisième difficulté est relative à
la distance, les sites d'exploitation minière étant
éloignés, nous étions obligés de parcourir de
longues distances voire même à pied pour les atteindre.
- La quatrième est d'ordre matériel : la
documentation nous a été insuffisante.
Malgré les difficultés auxquelles nous avons
été confronté, nous ne nous sommes pas laissé
faire ; nous les avons surmonté en persuadant nos
enquêtés que nous n'étions pas de détective. Quant
à la distance, nous recourions parfois aux gens de bonne foi qui nous
donnaient du carburant que nous mettions dans notre moto pour atteindre les
sites miniers. Quant à la documentation, nous avons contacté les
gens de bonne volonté qui nous ont aidé avec les ouvrages et
documents qu'ils gardaient dans leurs bibliothèques privées et
ceux qui nous ont facilité l'accès à l'internet.
7. DEPOUILLEMENT ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
I. ENFANT
A. Questions d'identification
a) Age
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
06----------09
|
4
|
20
|
10----------13
|
7
|
35
|
14----------17
|
9
|
45
|
TOTAL
|
20
|
100
|
Dans ce tableau, nous constatons que la majorité
d'enfants interrogés, soit 80% est entre 10 ans et 17 ans. Cela se
justifie puisque cette tranche est plus sollicitée. Elle est une proie
facile pour les exploitants véreux qui n'hésitent pas à
les employer comme des « bêtes de somme ».
b) Sexe
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Masculin
|
16
|
80
|
Féminin
|
4
|
20
|
TOTAL
|
20
|
100
|
Ce tableau nous montre que la grande partie de nos enfants
enquêtés, soit 80% est du sexe masculin. Cela se justifie par le
fait que le travail des mines est surtout masculin. Tandis que les filles, soit
20% que nous avons interrogé accompagnent soit leurs mères ou un
quelconque membre de la famille.
B. Questions d'opinion
1) Quel travail fais-tu en carrière ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Creusage
|
6
|
30
|
Ramassage
|
2
|
10
|
Tamisage
|
2
|
10
|
Triage
|
2
|
10
|
Transport
|
5
|
25
|
Lavage
|
3
|
15
|
TOTAL
|
20
|
100
|
A la lecture de ce tableau, nous remarquons que 55% d'enfants
interrogés sont affectés à des travaux lourds, notamment
le creusage et le transport. Tandis que 45% d'enfants font le ramassage, le
lavage, le triage, le tamisage.
2) Est-ce que tu étudies ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
OUI
|
3
|
15
|
NON
|
17
|
85
|
TOTAL
|
20
|
100
|
En examinant ce tableau, 85% d'enfants interrogés
n'étudient pas et 15% étudient. Cela se justifie car
l'exploitation artisanale provoque la déperdition scolaire.
3) Travailles-tu seul, avec des amis ou avec ta
famille ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Seul
|
2
|
10
|
Amis
|
4
|
20
|
Famille
|
14
|
70
|
TOTAL
|
20
|
100
|
70% de nos enquêtés travaillent avec la famille.
Ceci s'explique par le fait que ce sont les membres qui les amènent en
carrière.
4) Quelles sont les occupations de tes parents
(tutelle) ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Vendeurs
|
3
|
15
|
Salariés
|
2
|
10
|
Cultivateurs
|
5
|
25
|
Sans
|
10
|
50
|
TOTAL
|
20
|
100
|
Il se dégage de ce tableau que la majorité de
nos enquêtés ont des parents issus des classes de faible revenu,
soit 75% (50% sont chômeurs et 25% cultivateurs). 15% ont des parents
vendeurs et 10% des salariés. Cette situation se justifie parce que ce
phénomène frappe aussi les vendeurs et les salariés qui
n'arrivent également à s'occuper convenablement de leurs
enfants.
5) Qu'est-ce qui fait que tu sois en
carrières ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Misère
|
16
|
80
|
Influence des amis
|
2
|
10
|
Cupidité
|
1
|
5
|
Irresponsabilité des parents
|
1
|
5
|
TOTAL
|
20
|
100
|
Dans ce tableau, la majorité de nos
enquêtés, soit 80% nous ont répondu que c'est la
misère accentuée par une crise socio-économique qui les
ont poussé à travailler en carrière afin de contribuer au
revenu familial médiocre. 10% ont dit que c'est d'eux-mêmes, ils
veulent gagner de l'argent comme les autres. Et 5% ont dit que c'est parce que
les parents ne s'occupent pas d'eux qu'ils sont obligés de travailler en
carrière pour trouver des moyens de subsistance.
II. FEMMES
1) Pourquoi travailles-tu en carrières ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Mari chômeur
|
6
|
60
|
Faible revenu du mari
|
2
|
20
|
Femme seule
|
2
|
20
|
TOTAL
|
10
|
100
|
60% des femmes interrogées, nous ont dit que si elles
travaillent en carrière, c'est parce que leurs maris sont sans emplois.
C'est pour soutenir la famille qu'elles sont obligées de travailler. 20%
ont répondu que c'est parce que leurs maris gagnent peu, elles
travaillent pour compléter le revenu du mari. 20% autres, c'est parce
qu'elles sont sans maris, qu'elles sont obligées de travailler pour se
procurer des moyens de subsistance.
2) Quel travail fais-tu en carrière ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Ramassage
|
1
|
10
|
Triage
|
1
|
10
|
Tamisage
|
3
|
30
|
Lavage
|
4
|
40
|
Transport
|
1
|
10
|
TOTAL
|
10
|
100
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons que 70% des
femmes interrogées font le lavage et le tamisage. Cela s'explique par le
fait que les femmes n'accèdent pas aux puits puisque le creusage est
réservé aux hommes qui, parfois ne veulent pas de la
présence des femmes sous prétexte que leur présence ferait
qu'ils n'auraient pas assez des produits. Elles sont surtout au niveau des
cours d'eaux.
III. CREUSEURS PROPREMENT DITS
1) Avez-vous une carte d'exploitant artisanal ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
OUI
|
0
|
0
|
NON
|
70
|
100
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En examinant ce tableau aucun des creuseurs interrogés
n'a une carte d'exploitant artisanal qui lui donne cette qualité. Cela
se justifie par le fait que cette activité se fait sans respect des
prescrits du code minier.
2) Est-ce que vous connaissez le code minier et son
contenu ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
OUI
|
1
|
1,4
|
NON
|
69
|
98,6
|
TOTAL
|
70
|
100
|
98,6% des creuseurs interrogés ne connaissent pas le
code minier et son contenu et 1,4% des enquêtés connait le code
minier. Cela signifie que les textes juridiques réglementant le secteur
minier ne sont vulgarisés.
3) Depuis quand travaillez-vous dans le secteur
artisanal ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Moins de 2 ans
|
20
|
28,6
|
Plus de 2 ans
|
50
|
71,4
|
TOTAL
|
70
|
100
|
71,4% des personnes interrogées sont creuseurs durant
plus de deux ans et 28,6% durant moins de deux ans. Cela signifie qu'une grande
partie des interrogés sont creuseurs durant plusieurs années et
n'ont aucunement accédé à une autre catégorie comme
celle de négociants, c'est-à-dire ayant acquis un capital qui les
permet d'acheter les produits miniers auprès des artisanaux afin de les
revendre aux comptoirs.
4) Comment menez-vous votre vie et votre famille ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
BIEN
|
0
|
0
|
MAL
|
70
|
100
|
TOTAL
|
70
|
100
|
De ce tableau, nous constatons que la totalité des
enquêtés, soit 100% ont dit qu'ils vivent très mal.
L'activité ne leur permet pas de vivre décemment.
5) Quelles sont vos heures de travail par jour ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Moins de 8 heures
|
4
|
5,71
|
8 heures
|
12
|
17,14
|
Plus de 8 heures
|
54
|
77,14
|
TOTAL
|
70
|
100
|
De tous les enquêtés, 77,14% travaillent durant
plus de 8 heures de travail par jour tandis que 17,14% pendant 8 heures et
5,71% pendant moins de 8 heures. Cela se justifie par le fait que le travail
d'exploitant artisanal se fait sans respect de la durée légale de
travail. Autre explication qu'on peut donner à cette durée
excessive dérive de la nature de l'activité minière. Les
travailleurs poussés par le gain, oublient leur état de
santé.
6) Quels sont les risques de votre métier ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Eboulement, blessures et fractures
|
59
|
84,3
|
Radioactivité
|
11
|
15,7
|
TOTAL
|
70
|
100
|
De l'examen de ce tableau, 84,3% des enquêtés
affirment que les éboulements, les blessures et les fractures sont les
risques les plus courants et 15,7% ont répondu que c'est la
radioactivité des minerais. Ces résultats témoignent les
risques de ce métier exposé à des éboulements, des
blessures et fractures. Cela confirme la non utilisation des tenues de travail
et la méconnaissance de l'art minier.
7) Etes-vous formé comme creuseur ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
OUI
|
70
|
100
|
NON
|
0
|
0
|
TOTAL
|
70
|
100
|
De ce tableau, il ressort que la totalité des creuseurs
rencontrés, soit 100% ne sont aucunement formés. Cela signifie
que l'exploitation artisanale se fait anarchiquement.
8) Existe-t-il d'encadreurs dans votre
carrière ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
OUI
|
70
|
100
|
NON
|
0
|
0
|
TOTAL
|
70
|
100
|
La totalité des enquêtés, soit 100%
affirment qu'il ya des encadreurs dans les carrières.
9) S'ils existent de quoi s'occupent-ils ? Font-ils bien
leur travail ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Discipline
|
13
|
18,6
|
Perception des frais
|
52
|
74,3
|
Contrôle des puits
|
5
|
7,1
|
TOTAL
|
70
|
100
|
74,3% d'enquêtés affirment que les encadreurs
s'occupent de la perception des frais plutôt que de l'encadrement pour
lequel ils sont en carrière. 18,6% disent qu'ils s'occupent de la
discipline et 7,1% du contrôle des puits. Cela signifie que les services
d'encadrement n'assument pas leur mission.
10) Est-ce vous êtes organisés en
coopératives ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
OUI
|
0
|
0
|
NON, personne ne nous encadre pour les
créer
|
70
|
100
|
TOTAL
|
70
|
100
|
100% des personnes affirment ne pas être
organisées en coopératives parce qu'aucun service ne les aide
à le faire. Ceci explique que le service ayant dans ses attributions
l'encadrement et l'assistance des exploitants artisanaux n'assument pas sa
tâche.
11) Est-ce que l'Etat vous protège réellement et
comment ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
NON
|
70
|
100
|
OUI
|
0
|
0
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En analysant ce tableau, 100% des personnes interrogées
affirment que l'Etat ne les protège pas réellement puisqu'ils
sont chassés souvent dans les carrières par des opérateurs
miniers et ils sont également exploités par des comptoirs et des
négociants.
12) Quelles sont les pistes de solutions pour améliorer
vos conditions de vie et de travail ?
REPONSES
|
EFFECTIF
|
%
|
Doter des sites d'exploitation artisanale
|
32
|
45,7
|
Contrôler les prix des minerais et organisation
de contre-expertise des teneurs
|
20
|
28,6
|
Faire la découverture
|
3
|
4,3
|
Créer des coopératives
minières.
|
15
|
21,4
|
TOTAL
|
70
|
100
|
A partir de ces résultats, nous remarquons que nos
enquêtés, soit 74,3% souhaitent que pour résoudre leurs
problèmes, il leur faut des sites propres à l'exploitation
artisanale et qu'on contrôle les prix des minerais et instituer une
contre-expertise par la création d'un laboratoire neutre afin
d'éviter la tricherie de la part des négociants et des
comptoirs.
8. SYNTHESE DES RESULTATS
Au regard des réponses données, nous avons
constaté que la majorité d'enfants rencontrés
étaient des garçons dont la tranche d'âge varie entre 10
ans et 17 ans. Cette tranche est sollicitée par le travail des mines et
par conséquent, on a abandonné l'école. Ils sont
affectés à des travaux lourds : le creusage et le transport
des produits miniers.
Les conditions de travail sont très mauvaises et
souvent très dangereuses. Les creuseurs, même les enfants,
travaillent pieds nus, sans équipements de protection individuelle, dans
des puits non étayés et non ventilés. Dans certaines
mines, la présence d'uranium augmente les risques pour la santé
des enfants aussi que pour l'environnement.
Il sied de remarquer que les enfants enquêtés
sont attirés des mines, soit par la famille ou les amis. Comme les
parents ne sont pas à même d'assurer la subsistance, ils sont
obligés de s'ajouter aux autres membres de la famille pour contribuer au
revenu familial. Donc avec la famille, ils constituent une unité de
production.
Les raisons qui militent en faveur de leur présence en
carrière, c'est la misère généralisée
accentuée par une crise socio-économique.
Ainsi, les causes et conséquences du travail
des enfants dans les mines se présentent par l'arbre à
problèmes suivants :
Handicaps
Décès
Traumatisme
Toxicomanie
Maladies
Accidents
Désobéissance
Abandon études
Travail des enfants dans les mines
Misère
Influence des parents
Travail des parents
Oisiveté
Cupidité
Irresponsabilité des parents
Influence des amis
Pauvreté
Non paiement
Chômage
Salaire dérisoire
Relâchement mécanique
d'éducation
Mauvaise gouvernance
Crise des valeurs traditionnelles morales
Quant aux femmes interrogées, leur présence en
carrière se justifie par le fait qu'elles constituent un appoint au
revenu faible des maris qui, la majorité d'entre eux sont
chômeurs. Elles sont comme les autres soumises aux travaux
pénibles, notamment le lavage et le tamisage, les exposant
également aux risques d'irradiation.
D'une manière globale, les exploitants artisanaux
travaillent dans le non respect des dispositions du code et règlement
miniers. Cet état témoigne la faiblesse de l'Etat dans la
vulgarisation des textes règlementant le secteur minier artisanal qui
fait que les artisanaux les ignorent. Cette situation caractérise une
activité informelle. Aucun artisanal ou négociant
interrogé ne dispose d'une carte, soit d'exploitant artisanal ou de
négociant. Et plus nul n'est formé.
Bien que cette activité assure un revenu substantiel,
de l'avis des creuseurs interrogés, leurs conditions de vie restent
précaires.
Interrogés sur l'efficacité du SAESSCAM et
SEMAK, les enquêtés affirment que ces structures s'occupent plus
de perceptions des frais. Ils sont caractérisés par un
amateurisme et ne disposent pas de véritables professionnels des mines
habilités à encadrer techniquement les artisanaux miniers. Cela
fait douter l'émergence d'une classe moyenne telle que le prévoit
le code minier.
Comme souhait, les exploitants veulent la dotation des sites
miniers d'exploitation minière artisanale qui font défaut dans le
district de Kolwezi, soumettant ainsi les creuseurs à des expulsions
régulières des concessions accordées à des
entreprises étrangères qui ne se soucient aucunement de
l'intérêt de la population. Et que l'Etat s'implique dans
l'analyse des teneurs des minerais en appuyant la création des
laboratoires de contre-expertise afin de soulager les négociants et les
creuseurs, victimes d'escroquerie de la part des comptoirs d'achat qui
déterminent la teneur à leur guise. Ils souhaitent
également la création des coopératives.
CONCLUSION GENERALE
Notre réflexion sur la problématique de
l'exploitation minière artisanale au Katanga et en particulier à
Kolwezi touche à sa fin.
Ce sujet nous a préoccupés au plus haut point
car à voir Kolwezi avec ses richesses minières énormes
mais aux habitants pauvres vivant dans une précarité inouïe.
Voyant également cette masse laborieuse qui refuse de disparaître
se livrant ainsi à la débrouille dans l'exploitation
minière artisanale, nous avons estimé nécessaire d'y jeter
un regard critique afin d'apporter notre modeste contribution face au visage
médiocre qu'offre cette activité pourtant salutaire pour des
milliers des sans emplois.
Les maux dont souffre cette activité à Kolwezi
s'ils ne sont pas combattus, ils entameront la paix sociale pourtant aussi
utile pour le développement.
Dans cette réflexion, notre but était de savoir
ce qui détermine la présence des enfants dans les
carrières et les conséquences qui en découlent. Nous
voudrions aussi savoir si les structures chargées de l'encadrement des
artisanaux sont à la hauteur. Nous nous sommes également
intéressés au non respect des dispositions du code et
règlement miniers de la part des exploitants miniers artisanaux. En
définitive, nous voudrions savoir si l'exploitation minière
artisanale est-elle profitable aux creuseurs ou aux communautés locales.
Pour nous permettre d'atteindre nos objectifs, nous avons
recouru au sondage des opinions des exploitants miniers artisanaux de Kolwezi.
La population concernée par notre étude était
constituée des creuseurs, des enfants et des femmes oeuvrant dans les
carrières. Nous y avons tiré d'une manière
raisonnée un échantillon de 100 sujets (dont 20 enfants, 10
femmes et 70 creuseurs proprement dits) grâce à la technique de
boule de neige.
Durant cette étude, il ne s'agissait pas d'examiner
d'une façon exhaustive tous les problèmes de l'artisanat minier
mais en repérant quelques uns qui semblent être marquants ou
perceptibles, nous voulions par là extirper la gangrène qui
entame cette activité pourtant importante.
De cette analyse en usant de la dialectique, il est ressorti
que le travail des enfants dans les carrières s'explique par la
misère provoquée par le chômage et «
l'impaiement » qui frappe la ville, obligeant les enfants à
travailler pour subvenir également aux besoins de la famille, incapable
de s'auto- suffire uniquement par le travail du père, avec comme
conséquences la recrudescence de la déperdition scolaire, les
maladies, les accidents et la toxicomanie. Il sied de remarquer que l'influence
des amis, la cupidité et l'irresponsabilité des parents sont
aussi également déterminants dans le travail des enfants, qui
d'ailleurs se fait avec la famille dans des conditions dangereuses et sans
respect des normes environnementales.
La méconnaissance du code et règlement miniers
chez les exploitants miniers témoigne l'absence de l'Etat dans la
vulgarisation des textes juridiques règlementant le secteur minier, par
conséquent, l'activité sur le plan pratique est informelle
d'autant plus qu'aucun exploitant interrogé n'a la carte d'exploitant
minier artisanal et n'en a jamais vu la couleur. Par ailleurs, le code minier,
devenu un recueil de bonnes intentions, n'est plus respecté.
Quant au SAESSCAM, bureau de Kolwezi n'est pas à la
hauteur de ses responsabilités qui consistent à encadrer
techniquement les creuseurs. Ce service est caractérisé par un
amateurisme sur le plan professionnel car il ne dispose pas d'encadreurs
techniquement compétents. Il passe pour un service de perception. Pour
cette tâche, ce service n'a que quatre unités possédant la
qualité des mineurs.
Au sujet des zones d'exploitation artisanale officielles,
Kolwezi n'en dispose aucune. Les creuseurs oeuvrent dans des concessions
couvertes par des titres miniers. Ainsi, ils y sont régulièrement
chassés à telle enseigne on se demande à quoi servent les
dispositions consacrant l'exploitation minière artisanale dans le code
minier spécialement le titre IV.
Ainsi donc, après analyse de tous les faits sur
terrain, nos hypothèses sont confirmées.
Malgré les difficultés, l'exploitation
minière artisanale peut être profitable, productive et sûre.
Elle peut contribuer à des moyens d'existences durables, être une
source de travail décent, être écologiquement acceptable et
exempte de main d'oeuvre enfantine.
Doit-on laisser la situation se
détériorer ? Loin de là. Au regard de la
méthode dialectique dont nous faisons usage, spécialement en son
principe du changement universel et du changement incessant qui consiste
à considérer le changement comme phase de transition d'une
situation à une autre beaucoup plus perfectionnée, nous tenons
à esquisser une piste de solutions en vue d'améliorer ce secteur
très vital pour des familles sans emplois du district de Kolwezi. Nous
proposons :
I. Concernant l'encadrement des exploitants
artisanaux
- Améliorer l'encadrement des exploitants artisanaux
opérant dans les sites des sociétés minières au
travers d'un entrepreneur-négociant sur le modèle du contrat se
sous-traitance ;
- Encadrer les artisanaux au niveau des méthodes
d'exploitation, de la sécurité et hygiène des
travailleurs ;
- Instaurer un dialogue permanent entre le pouvoir public
minier et les représentants des associations et coopératives des
exploitants miniers artisanaux ;
- Veiller au respect des procédures techniques en
matière d'exploitation des mines artisanales ;
- Créer un organe de coordination du secteur des mines
artisanales ;
- Renforcer les conditions de production, de protection
(sécurité) et de santé pour les transformer en petite
mine ;
II. Concernant le travail des
enfants
- Renforcer les capacités institutionnelles du
SAESSCAM, des associations ainsi que des coopératives des exploitants
miniers artisanaux en matière de lutte contre le travail des
enfants ;
- Mettre en place des mécanismes de collaboration avec
les organismes tant nationaux qu'internationaux pour l'éradication du
travail des enfants dans les mines ;
- Prévenir le travail des enfants dans les mines par la
sensibilisation des enfants, des familles et des communautés ;
- Retirer des mines tous les enfants de moins de 18
ans ;
- L'application de la convention N° 182 de l'OIT sur les
pires formes de travail des enfants ;
III. Concernant les textes légaux et
réglementaires
- Vulgariser le code minier et ses dispositions d'application
(règlement minier) ;
- Organiser périodiquement de sessions de formation des
artisanaux sur le respect du code de bonne conduite de l'exploitant
artisanal ;
- Appliquer rigoureusement les dispositions d'enregistrement
des creuseurs et des négociants ;
- Imposer l'achat des cartes de creuseurs et de
négociants avant toute activité.
IV. Concernant la détermination des zones
d'exploitation artisanale
- L'aménagement des sites ou zones
d'exploitation ;
- La détermination des zones réservées
à l'exploitation artisanale conformément au code minier (article
109) et de celle répondant aux conditions d'une exploitation
industrielle.
V. Concernant le social et
l'environnement
- Faire bénéficier la population de Kolwezi du
redéploiement économique du secteur minier par l'application des
articles du code minier et du règlement minier qui prévoit qu'une
partie des recettes fiscales ( entre 0,5% et 5% selon les minerais) doit
revenir au niveau des provinces (25%) et des territoires (15%) et ainsi
être affectée au développement local et
communautaire ;
- Renforcer les mécanismes de contrôle en
matière du respect des normes environnementales dans chaque site
d'exploitation.
Pour terminer, comme toute oeuvre humaine, le présent
mémoire peut renfermer des lacunes susceptibles d'être
comblé par des recherches ultérieures. Nous sommes ouverts
à toutes les critiques constructives. Néanmoins, notre sujet
d'étude étant d'actualité et ayant plusieurs facettes non
abordées par nous, la piste reste et restera toujours ouverte à
tout chercheur ou lecteur.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
I. OUVRAGES
1. AKOUN, A. (Dir), dictionnaire de
sociologie, éd. Le robert, paris, 1999.
2. ALBARELLO, Luc., Apprendre à
chercher, éd. De Boeck, Bruxelles, 1999.
3. D'HAINAUT L., concepts et méthodes de la
statistique, éd. Labours, Bruxelles, 1975.
4. DELRUELLE-VOSSWINKEL, N., Introduction à
la sociologie générale, éd. de
l'université de Bruxelles, Bruxelles, 1987.
5. DURKHEIM, E., le suicide, PUF,
Paris, 1973.
6. G. FRIEDMANN et P. NAVILLE, Traité de
sociologie du travail, Armand collin, Paris, 1970.
7. GASTON CARRIERE, initiation au travail
scientifique, 3e éd., éd. de
l'université d'Ottawa, Ottawa, 1967.
8. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences
sociales, Dalloz, Paris, 1979.
9. GRAWITZ, M., méthodes des sciences
sociales, précis Dalloz, 8e édition,
paris, 1990.
10. GUY ROCHER, introduction à la
sociologie générale, Tome 3, édition HMH,
Paris, 1968
11. MULLER, Y., Mines tome II,
éd., Dunod, Paris, 1964.
12. MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
science politique, éd. Africa, Lubumbashi, 1977.
13. OMAR AKTOUF, Méthodologie des sciences
sociales et approche qualitative des organisations, Presses de
l'université du Québec, Québec, 1987.
14. Petit Larousse illustré 2000.
15. R. PINTO et M. GRAWITZ, Méthodes de
sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971.
16. RONGERE, P., Méthodes des sciences
sociales, Dalloz, Paris, 1971.
II. ARTICLES ET REVUES
1. ANTOINE, Q., Enfants mineurs du Katanga : des
carrières à l'école, in Dimensions 3
le journal de la coopération Belge N°2, mars-avril
2007.
2. Banque mondiale, le travail des enfants en Afrique :
problématique et défis, in www. Worldbank.
Org/childlabor, novembre 2001.
3. Collection Microsoft Encarta 2006, travail des enfants, in
http://www.microsoft.com/encarta,
29 juin 2009.
4. Congo Blog, Kipushi : les femmes en lutte contre la
misère, in http//www.congoblog.net, 15 mars
2009.
5. De la croissance au changement social, in
www.aehsc.chez.com, 16/08/09.
6. ELENGE MOLAYI, législation minière,
environnement et protection de la santé du travail des artisans miniers
en RD Congo, in Congo-Afrique XLVIIIe année,
N° 425, mai 2008.
7. Encyclopédie Wikipedia, mine, in http://
fr.Wiktionary.org, 29/06/2009.
8. ERIC JACQUES et alii, quelle place pour la mine artisanale,
in Géosciences No 01, janvier 2005.
9. Facteurs et acteurs du changement social, in
www. Abs.92.com, le 02.09.09
10. Faustin KUEDIASALA, « problématique de
l'exploitation minière artisanale au Katanga », in
le potentiel, édition 3679, du samedi 18 mars
2006.
11. GENEVIEVE DETREZ, Le travail des enfants dans les mines,
in
http://www.hemes.be/esas/mapage/euxaussi/famille,
23/05/2008.
12. GRANAI, G., Technique de l'enquête
sociologique, in http//www.classiques.aquac.ca, 03 juin 2009
13. Groupe one ASBL RDC-KT, lutte contre le travail
des enfants dans les mines artisanales d'hétérogénite au
sud du Katanga, rapport d'activités 2006.
14. Groupe one, Problématique de travail des
enfants dans les mines artisanales au Katanga, conférence
du 15 au 16 octobre 2007, KINSHASA.
15. HAMULI KABARHUZA, le rôle de l'artisanat minier dans
les activités illégales, la sécurité et le conflit
en RDC, in conférence internationale sur la paix dans la
région des grands lacs, 15-16 aout 2006, Kinshasa.
16. KASEYA NDAYE, Politique du gouvernement sur l'exploitation
minière, in rapport final du séminaire sur
l'exploitation minière artisanale au Katanga du 22 au 23 juin 2004
à l'hôtel Karavia de Lubumbashi.
17. La planification de l'exploration et de l'exploitation
minière, in
www.google.fr, le 30 juillet 2009.
18. Le défi de l'industrie minière mondiale, in
www.pambazuka.org, le 25
août 2009.
19. Le travail, in www.
Toupie.org/Dictionnaire/travail, le 13/10/09
20. Les mines, in
www.fr. Wikipédia. Org, le
26 février 2009.
21. OIT, mines et carrières : l'autre calvaire des
enfants au travail, in
http://www.africk.com/Niger,19
mai 2009.
22. Présentation du projet BIT-Act-Mines Katanga,
« contribuer à l'amélioration de la gouvernance
dans les secteurs des mines et de la métallurgie de la province du
Katanga »,2007.
23. SEYDOU KEITA, Etude sur les mines artisanales et les
exploitations minières à petite échelle au Mali, in
Mining Minerals and Sustainable Development No 80, Aout
2001.
24. Travail des enfants, Wikipédia, in http.fr.
Wiktionary. Org., 29 juin 2009.
III. MEMOIRE ET TRAVAUX
1. KASONGO WA KASONGO, la problématique du travail des
enfants dans le secteur artisanal minier, cas de la ville de Lubumbashi,
mémoire de licence en sciences du travail, ISES- l'SHI, juillet 2006.
2. LUBAMBULA KIPOTA, causes et conséquences de la
sexualité féminine préconjugale chez les Bemba de la
RDC, mémoire DES de sociologie, UNILU, 2007-
2008.
3. MUJINGA TSHIKUTA Arsène, l'attitude de la mairie
face à la fermeture des carrières d'exploitation artisanale et
ses conséquences sur la vie socio-économique (rapport
d'observation effectuée à la mairie de Kolwezi), rapport de fin
d'études cycle long technique option sociale, institut technique
Twayayi ,2009.
4. MULULU MUGINIBWA, l'exploitation minière artisanale
et l'amélioration des conditions socio-économiques des
exploitants et des habitants de l'hinterland minier de Likasi (cas du site de
SHAMITUMBA), mémoire de licence en sciences sociales, ISES-L'SHI,
septembre 2000.
5. MUYUMBA NDAZWI, De l'exploitation minière artisanale et
le développement économique local, expérience de SAESSCAM
au Sud du Katanga, mémoire de licence en développement
communautaire, ISES-L'SHI, 2008.
IV. TEXTES LEGAUX
1. Code du travail, in journal
officiel No spécial du 25 octobre 2002.
2. Code minier congolais, in journal
officiel No spécial du 15 juillet 2002.
3. Décret No 047-C/2003 du 28 mars 2003 portant
création SAESSCAM.
4. Le règlement minier, in journal
officiel, numéro spécial du 1er avril
2003.
V. COURS
1. TSHUNGU BAMESA, cours de méthodes de travail
scientifique, G1 SPA, UNILU, 1984-1985, inédit.
VI. AUTRES DOCUMENTS
1. Rapport annuel de l'exercice 2008 de la ville de
Kolwezi.
2. Rapport de l'Unicef sur la situation des
enfants dans le monde en 1997.
3. UNICEF, Briefing note, june 2007.
ANNEXES
QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE
A. Questions d'identification
A) Age
B) Sexe
C) Niveau d'études
B. Questions d'opinion
I. ENFANT
1) Quel travail fais-tu en carrière ?
2) Est-ce que tu étudies ?
3) Travailles-tu seul, avec des amis ou avec ta
famille ?
4) Quelles sont les occupations de tes parents
(tutelle) ?
5) Qu'est-ce qui fait que tu sois en
carrières ?
II. FEMMES
1) Pourquoi travailles-tu en carrières
2) Quel travail fais-tu en carrière ?
III. CREUSEURS PROPREMENT DITS
1) Avez-vous une carte d'exploitant artisanal ?
2) Est-ce que vous connaissez le code minier et son
contenu ?
3) Depuis quand travaillez-vous dans le secteur
artisanal ?
4) Comment menez-vous votre vie et votre famille ?
5) Quelles sont vos heures de travail par jour ?
6) Quels sont les risques de votre métier ?
7) Etes-vous formé comme creuseur ?
8) Existe-t-il d'encadreurs dans votre
carrière ?
9) S'ils existent de quoi s'occupent-ils ? Font-ils bien
leur travail ?
10) Est-ce vous êtes organisés en
coopératives ?
11) Est-ce que l'Etat vous protège réellement et
comment ?
12) Quelles sont les pistes de solutions pour améliorer
vos conditions de vie et de travail ?
IV. COMMUNAUTES LOCALES
1) Est-ce que le travail des creuseurs a des retombées
sur la ville ?
2) Quelles sont les conséquences du travail des
creuseurs sur l'environnement ?
V. NEGOCIANTS
1) Quels sont vos rapports de travail avec les
creuseurs ?
2) Est-ce que vous connaissez le code minier ?
3) Avez-vous une carte de négociant ?
PHOTOS EXPLOITATION
ARTISANALE
Vue d'un remblai
vue générale d'une
carrière
Un garçon tient un filet de tamisage dans
une mine de cuivre.
Ces enfants lavent les minerais dans un
bassin Cet enfant creuse dans un puits
sans équipements de
protection individuelle.
Groupe d'enfants qui ramassent de
l'hétérogénite. Cette famille
trie les minerais.
Même les filles ne sont pas
épargnées du travail des carrières. Ces filles lavent les
minerais dans une rivière.
Femme qui transporte un sac
d'hétérogénite.
Creuseur dans un puits
Creuseurs à l'oeuvre
Une rivière polluée par le nettoyage des
minerais.
Femmes qui creusent dans une
carrière. Creuseurs dans un puits.
Table des
matières
INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. PRÉSENTATION DU SUJET
1
0.2. JUSTIFICATION DU CHOIX ET DE
L'INTÉRÊT DU SUJET
2
0.3. ETAT DE LA QUESTION
3
0.4 .PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES
DE TRAVAIL
9
0.5. DÉLIMITATION DU SUJET
13
0.6. MÉTHODES ET TECHNIQUES
D'INVESTIGATION
14
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
18
PREMIERE PARTIE :
20
CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES ET
THEORIQUES
20
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS
CONCEPTUELLES
21
1.0. INTRODUCTION
21
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS
21
CONCLUSION PARTIELLE
29
CHAPITRE II : CONSIDERATIONS
THEORIQUES
30
THEORIE DE CHANGEMENT SOCIAL
30
A. Notion de changement social
30
B. Les facteurs de changement social
32
C. Les conditions du changement social
34
D. Les agents du changement social
34
CHAPITRE III : CONSIDERATIONS
GENERALES SUR L'EXPLOITATION MINIERE
35
1. FORMES DE L'EXPLOITATION
MINIÈRE
35
2. MODE D'EXPLOITATION MINIÈRE
41
3. LES INTERVENANTS DU SECTEUR MINIER
43
4. LES CONDITIONS D'EXPLOITATION DANS LA
ZONE OUVERTE À L'EXPLOITATION ARTISANALE
49
5. HISTORIQUE DE L'EXPLOITATION MINIÈRE
ARTISANALE AU KATANGA
49
CONCLUSION PARTIELLE
51
DEUXIEME PARTIE :
52
CONSIDERATIONS PRATIQUES
52
CHAPITRE I : PRESENTATION DU DISTRICT
DE KOLWEZI
53
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
53
2. APERCU HISTORIQUE
54
3. ORGANISATION TERRITORIALE
55
4. SITUATION DEMOGRAPHIQUE
56
5. PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES
57
6. LOCALISATION DES SITES D'EXPLOITATION
MINIERE
59
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE DE
L'EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE DANS LE DISTRICT DE KOLWEZI
61
1. INTRODUCTION
61
2. BUT DE L'ENQUETE
61
3. ORGANISATION DE L'ENQUETE
61
4. L'ECHANTILLONNAGE
61
5. ELABORATION ET ADMINISTRATION DU
QUESTIONNAIRE
62
6. DIFFICULTES RENCONTREES
62
7. DEPOUILLEMENT ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
63
8. SYNTHESE DES RESULTATS
73
CONCLUSION GENERALE
77
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
81
ANNEXES
86
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
86
PHOTOS EXPLOITATION ARTISANALE
88
TABLE DES MATIÈRES
91
* 1 Groupe one ASBL RDC-KT,
lutte contre le travail des enfants dans les mines artisanales
d'hétérogénite au sud du Katanga, rapport
d'activités 2006.
* 2 MUJINGA TSHIKUTA
Arsène, l'attitude de la mairie face à la fermeture
des carrières d'exploitation artisanale et ses conséquences sur
la vie socio-économique(rapport d'observation
effectuée à la mairie de Kolwezi),rapport de fin d'études
cycle long technique option sociale, institut technique Twayayi, Kolwezi,2009.
* 3 Faustin KUEDIASALA,
« problématique de l'exploitation minière artisanale au
Katanga », in le potentiel, édition
3679, Kinshasa, du samedi 18 mars 2006.
* 4 HAMULI KABARHUZA, le
rôle de l'artisanat minier dans les activités illégales, la
sécurité et le conflit en RDC, in conférence
internationale sur la paix dans la région des grands lacs, 15-16 aout
2006, Kinshasa.
* 5 Groupe one,
Problématique de travail des enfants dans les mines
artisanales au Katanga, conférence du 15 au 16 octobre
2007, KINSHASA.
* 6 CongoBlog,
Kipushi : les femmes en lutte contre la
misère, in http//www.congoblog.net, 15 mars 2009.
* 7 MULULU MUGINIBWA,
l'exploitation minière artisanale et l'amélioration
des conditions socio-économiques des exploitants et des habitants de
l'hinterland minier de Likasi (cas du site de SHAMITUMBA),
mémoire de licence en sciences sociales, ISES-L'SHI, septembre 2000.
* 8 MUYUMBA NDAZWI,
De l'exploitation minière artisanale et le
développement économique local, expérience de SAESSCAM au
Sud du Katanga, mémoire de licence en développement
communautaire, ISES-L'SHI, 2008.
* 9 KASONGO WA KASONGO,
la problématique du travail des enfants dans le secteur
artisanal minier, cas de la ville de Lubumbashi, mémoire de
licence en sciences du travail, ISES l'SHI, juillet 2006.
* 10 ANTOINE, Q., Enfants
mineurs du Katanga : des carrières à l'école,
in Dimensions 3 le journal de la coopération Belge
N°2, mars-avril 2007, pg.7.
* 11 ALBARELLO, Luc.,
Apprendre à chercher, éd. De Boeck,
Bruxelles, 1999, p.43.
* 12 GRAWITZ, M.,
Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris,
1979, p.403.
* 13 RONGERE, P.,
Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris,
1971, p.20.
* 14 OMAR AKTOUF,
Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative
des organisations, Presses de l'université du
Québec, Québec, 1987, p.58.
* 15 ALBARELLO, Luc,
op.cit, p.44.
* 16 OMAR AKTOUF,
op.cit., p.67-68.
* 17 Akoun, A. (Dir),
dictionnaire de sociologie, éd. Le robert,
paris, 1999, p.338.
* 18 OMAR AKTOUF,
op.cit., p.27.
* 19 Idem.
* 20 KALELE KA-BILA,
cité par LUBAMBULA KIPOTA, causes et conséquences de
la sexualité féminine préconjugale chez les Bemba de la
RDC, mémoire DES, UNILU, 2007- 2008.
* 21 R. PINTO et M. GRAWITZ,
Méthodes de sciences sociales, éd.
Dalloz, Paris, 1971, p.289.
* 22 GASTON CARRIERE,
initiation au travail scientifique, 3e
éd., éd. de l'université d'Ottawa, Ottawa, 1967, p.14.
* 23 NDAY WA MANDE, cité
par LUBAMBULA KIPOTA, op. cit., p. 10.
* 24 KAZADI KIMBU, cité
par LUBAMBULA KIPOTA, op.cit., p.19.
* 25 MULUMBATI NGASHA,
Introduction à la science politique, éd.
Africa, Lubumbashi, 1977, p. 29.
* 26 TSHUNGU B., cours
de méthode de travail scientifique, G1 SPA, UNILU,
1984-1985.
* 27 DELRUELLE-VOSSWINKEL, N.,
Introduction à la sociologie
générale, éd. de l'université de
Bruxelles, Bruxelles, 1987, p.71.
* 28 GRANAI, G.,
Technique de l'enquête sociologique, in
http//www.classiques.aquac.ca, 03 juin 2009.
* 29 DURKHEIM, E.,
le suicide, PUF, Paris, 1973, p.1.
* 30 OMAR AKTOUF,
op.cit., p.24.
* 31 ALBARELLO, L.,
op. cit., p. 40.
* 32 GRAWITZ M.,
méthodes des sciences sociales, précis
Dalloz, 8e édition, paris, 1990, p .403.
* 33
http://fr. Wiktionary. Org.
* 34 Petit Larousse
illustré 2000, p. 825.
* 35
http://fr. Wiktionary. Org.
* 36 Petit Larousse
illustré 2000, op. cit.
* 37 Idem.
* 38 Code minier congolais, in
journal officiel No spécial du 15 juillet
2002.
* 39 Cette définition a
été adoptée lors du séminaire sur la promotion des
petites exploitations minières tenu à Niamey du 5 au 9 novembre
1990.
* 40 Encyclopédie
Wikipedia, mine, in http.Fr.Wiktionary. Org,
29/06/2009.
* 41 Code minier congolais,
op.cit.
* 42 KASEYA NDAYE, Politique du
gouvernement sur l'exploitation minière, in rapport final du
séminaire sur l'exploitation minière artisanale au Katanga du 22
au 23 juin 2004 à l'hôtel Karavia de Lubumbashi, Pg
20-21.
* 43 Idem.
* 44 G. FRIEDMANN et P.
NAVILLE, traité de sociologie du travail, Armand
collin, Paris, 1970, Pg. 11-25.
* 45 Le travail, in
www. Toupie.org/Dictionnaire/travail, le 13/10/09.
* 46 Banque mondiale, le
travail des enfants en Afrique : problématique et défis, in
www. Worldbank. Org/childlabor, novembre 2001.
* 47 Code du travail, in
journal officiel No spécial du 25 octobre
2002.
* 48 Travail des enfants,
Wikipédia, in http.fr. Wiktionary. Org., 29 juin
2009.
* 49 Idem.
* 50 Collection Microsoft
Encarta 2006, travail des enfants, in
http://www.microsoft.com/encarta,
29 juin 2009.
* 51 OIT, mines et
carrières : l'autre calvaire des enfants au travail, in
http://www.africk.com/Niger,19
mai 2009.
* 52 UNICEF, Briefing note,
june 2007.
* 53 Rapport de l'Unicef sur la
situation des enfants dans le monde en 1997.
* 54 Facteurs et acteurs du
changement social, in www. abs.92.com, le 02.09.09.
* 55 G. ROCHER,
introduction à la sociologie
générale, Tome 3, édition HMH, Paris, 1968,
p.22.
* 56 De la croissance au
changement social, in
www.aehsc.chez.com, 16/08/09.
* 57 G. ROCHER,
op.cit., p.24.
* 58 G. ROCHER, op.
cit., p.25.
* 59
IBIDEM, p.26.
* 60 Les mines, in
www.fr. Wikipédia. Org, le
26 février 2009.
* 61 Le défi de
l'industrie minière mondiale, in
www.pambazuka.org, le 25
août 2009.
* 62 SEYDOU KEITA, Etude sur
les mines artisanales et les exploitations minières à petite
échelle au Mali, in Mining Minerals and Sustainable
Development No 80, Aout 2001, p. 8.
* 63 Les mines, in
www.fr. wikipédia.org, le 29 juin
2009.
* 64 ERIC JACQUES et alii,
quelle place pour la mine artisanale, in Géosciences No
01, janvier 2005, p.67.
* 65 SEYDOU KEITA,
op. cit., p.9.
* 66 Idem.
* 67 ERIC JACQUES et alii,
op. cit., p.67.
* 68 ELENGE MOLAYI,
législation minière, environnement et protection de la
santé du travail des artisans miniers en RD Congo, in
Congo-Afrique XLVIIIe année, N° 425, mai
2008, p. 376.
* 69 ELENGE MOLAYI,
op.cit, p.377.
* 70 La planification de
l'exploration et de l'exploitation minière, in
www.google.fr, le 30 juillet 2009.
* 71 MULLER, Y.,
Mines tome II, éd., Dunod, Paris, 1964, p.
140.
* 72 Le règlement
minier, in journal officiel, numéro spécial du
1er avril 2003.
* 73 Les attributions de ce
service technique sont développées ci-haut.
* 74 Nous avons
préféré donner les attributions de ce service compte tenu
du sujet que nous abordons. Cfr décret No 047-C/2003 du 28 mars 2003
portant création SAESSCAM.
* 75 Présentation du
projet BIT-Act-Mines Katanga, « contribuer à
l'amélioration de la gouvernance dans les secteurs des mines et de la
métallurgie de la province du Katanga »,2007.
* 76 Rapport annuel de
l'exercice 2008 de la ville de Kolwezi
* 77 Rapport annuel de
l'exercice 2008 de la ville de Kolwezi
* 78 Rapport annuel de
l'exercice 2008 de la ville de Kolwezi
* 79 Rapport annuel de
l'exercice 2008 de la ville de Kolwezi
* 80 Ces chiffres portent sur
un état comparatif par à l'année 2007. L'accroissement des
nationaux est dû à l'afflux de la population à la recherche
d'emploi et des produits miniers tandis que l'accroissement des
étrangers est dû à l'afflux des expatriés
engagés dans le cadre de l'exploitation minière.
* * 81Non Renseigné,
c'est-à-dire la commune Manika n'a pas fourni les statistiques par
catégories.
* 82 Rapport annuel de
l'exercice 2008 de la ville de Kolwezi
* 83 D'HAINAUT L.,
concepts et méthodes de la statistique,
éd. Labours, Bruxelles, 1975, p. 35.
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