L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue( Télécharger le fichier original )par Sababou Cissé Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines - Maitrise sciences de l'éducation 2009 |
INTRODUCTIONLe Mali est l'un des pays le plus vaste et le plus pauvre d'Afrique de l'Ouest, avec une population de 13 millions d'habitants environ. 10,5 millions1(*) de ces habitants vivent dans la pauvreté, parmi lesquels les premiers touchés sont en général les femmes et en particulier les enfants. Les défis à relever sont encore nombreux pour leur assurer un avenir. L'économie est essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage, l'industrialisation étant assez basse. La proportion de la population la plus pauvre est grande et l'on constate que les enfants sont les premières victimes surtout ceux de la rue. La principale cause est le fonctionnement de la famille traditionnelle fragilisée essentiellement pour des raisons économiques. L'accès aux soins et à l'éducation est de moins en moins assuré au Mali. Les carences du système éducatif et sanitaires qui touchent les enfants en premier sont variées : manques d'infrastructures (primaires et secondaires) grande distance à parcourir, manques d'équipements et de fournitures, manques d'équipements sanitaires et de médicaments. Certains enfants qui n'ont pas accès aux soins et à l'éducation se trouvent dans la rue afin d'assurer leur survie. Les enfants et les jeunes adoptent le mode de vie de la rue pour différentes raisons : la guerre, la pauvreté, l'urbanisation, l'instabilité politique, les catastrophes naturelles, la désintégration des familles, le sida, la révolte contre leurs parents, l'insuffisance des revenus et la violence, qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. Les enfants qui vivent et travaillent dans la rue sont souvent victimes de violence, d'abus sexuels et de violation des droits de la personne; ils sont négligés et parfois toxicomanes. Par exemple, partout dans le monde, des enfants de la rue sont victimes de violence. Ceux qui ont conservé certains liens familiaux passent leur vie dans la rue à vendre des babioles, à cirer des souliers, à mendier, à travailler avec leur famille ou à laver des voitures pour augmenter les revenus de leurs parents. La plupart de ces enfants abandonnent l'école avant la cinquième année. Ceux qui n'ont pas de contacts familiaux se créent un monde. Ils tentent de gagner leur vie en vendant de petits objets ou en effectuant des travaux manuels. Lorsqu'ils n'ont pas d'autre choix, les enfants, qu'ils entretiennent ou non des liens avec leur famille, assureront leur survie en commettant de menus larcins ou en se tournant vers la prostitution. Les enfants de la rue se prostituent parce qu'ils ont besoin d'argent, qu'ils cherchent l'attention qu'ils ne reçoivent pas ailleurs, ou parce que leur famille ou leurs relations familiales les y forcent. Ces enfants sont extrêmement vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles, y compris au VIH/sida. Les enfants prostitués sont principalement des filles, mais il y a aussi des garçons. La plus grande majorité des enfants de la rue consomment des substances psychotropes2(*), notamment des médicaments, de l'alcool, des cigarettes, de l'héroïne, du cannabis et des produits industriels facilement accessibles, comme la colle à chaussures et du diluant pour peintures. Les puissantes émanations de ces inhalants peu coûteux et faciles d'accès affectent la partie du cerveau qui supprime la sensation de faim, de froid et de solitude. Les narcotiques à base de solvants leur permettent d'échapper à la réalité. Toutefois, ces brefs moments d'euphorie ont des répercussions physiques et psychologiques sérieuses pour les enfants : hallucinations, oedème pulmonaire (accumulation liquidienne et enflure des poumons), insuffisance rénale, dommages irréversibles au cerveau et, dans certains cas, mort subite. Le rapport de l'organisation mondiale de la santé disait : « dans la plus part des pays la situation est telle que lorsque les autres moyens ont été épuisés il est nécessaire de prévoir des établissements pouvant s'occuper à plein temps des enfants séparés de leur famille »3(*) dans le secteur social le Mali a pris plusieurs engagement internationaux parmi lesquels, la convention relative aux droits des enfants (C.R.D.E). Aussi depuis une décennie, le gouvernement du Mali s'est engagé dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale et initié des mesures spéciales de protection en faveur des groupes vulnérables, en occurrence les enfants en situation difficile. Pour ce faire, compte tenu de ses moyens limités et surtout face à l'absence d'une politique nationale claire dans la prise en charge des enfants et jeune ayant besoin de mesures de protection, l'Etat a passé le relais à certains partenaires de la société civile qui constituent aussi des acteurs l'appuyant dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. C'est dans ce contexte que s'étend la mission des centres d'écoute de Bamako : l'insertion ou la réinsertion socioéconomique des enfants et jeune en circonstances difficiles. C'est ainsi que la société civile, la communauté religieuse ou des personnes de bonne volonté ont décidé d'aider ces enfants de la rue afin qu'ils ne soient pas marginalise dans la société tels que : les centres communautaires, fondation pour l'enfance, les centres Caritas-Mali, fondation partage, Enda-tiers monde, Mali Enjeu, etc. oeuvrant pour les enfants de la rue, selon divers source, le nombre d'enfants de la rue dans la grande métropole de la capitale du Mali varie entre 4000 à 6000 dont la majorité est constituée de garçons4(*). Cependant on note la présence de jeunes filles. La plus part des enfants sont regroupés en bande un peu partout dans la ville de Bamako : la place de souvenir, la gare routière de Sogoniko, la gare ferroviaire, la grande mosquée, la grande cathédrale, l'auto-gare de Médina coura, le marche de Médine, Dibidany et d'autres... MOTIVATIONL'enfant a droit à l'éducation aux soins de la santé et doit être inséré dans la société dans laquelle il vit. Le temps de l'enfance est synonyme d'amour parental, de protection familiale, de joie, d'univers ludiques, d'apprentissage en société. Pourtant, pour des milliers d'enfants à travers le monde en général et plus particulièrement au Mali, ce temps-là n'est ou ne sera qu'un triste et sombre souvenir, qu'il leur faudra essayer d'atténuer ou effacer, souvent en vain, une fois devenus adultes. Les enfants de la rue vivent trop souvent dans des conditions déplorables et sont l'objet d'abus de toutes sortes. Ils sont nombreux à souffrir de maladies diverses en raison de leurs conditions de vie déplorables. Beaucoup d'entre eux fréquentent peu ou ne fréquentent plus l'école. Devenus adultes, ils seront analphabètes ou illettrés s'ils survivent à la faim, à la soif, aux travaux dangereux et mal rémunérés, à la fois prostitution, aux abus sexuels, aux endémies, à l'exclusion sociale, aux harassements de la police, aux tracasseries de la justice, à la prison, aux drogues destructrices et aux travaux domestiques transformés en esclavages... C'est de notre sensibilité à ce drame qu'est née notre conviction de choisir comme thème de mémoire : « l'apport de Caritas-Mali `'Action Enfants de Tous'' dans l'insertion des enfants de la rue en commune II du district de Bamako », et ce choix traduit notre volonté, en tant que spécialiste en éducation, de contribuer à l'insertion des enfants de la rue, il découle aussi de l'attachement que nous avons pour les enfants de la rue et nous ne seront être indifférent aux problèmes qui obstruent leur avenir dans la société. * 1 Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, mars 2008 * 2 Le Plan d'Action de l'ACDI
pour la protection des enfants * 3Psychopédagogie du premier âge. P4, Irène Lèzine, presse universitaire de France 108 boulevard saint germain Paris 1964 * 4 Rapport sur le recensement des enfants errants dans le district de Bamako 2008 DNPEF Direction nationale de la promtion de la femme de l'Enfant et de la Famille |
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