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L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue

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par Sababou Cissé
Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines - Maitrise sciences de l'éducation 2009
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION 

Le Mali est l'un des pays le plus vaste et le plus pauvre d'Afrique de l'Ouest, avec une population de 13 millions d'habitants environ. 10,5 millions1(*) de ces habitants vivent dans la pauvreté, parmi lesquels les premiers touchés sont en général les femmes et en particulier les enfants. Les défis à relever sont encore nombreux pour leur assurer un avenir. L'économie est essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage, l'industrialisation étant assez basse. La proportion de la population la plus pauvre est grande et l'on constate que les enfants sont les premières victimes surtout ceux de la rue. La principale cause est le fonctionnement de la famille traditionnelle fragilisée essentiellement pour des raisons économiques. L'accès aux soins et à l'éducation est de moins en moins assuré au Mali. Les carences du système éducatif et sanitaires qui touchent les enfants en premier sont variées : manques d'infrastructures (primaires et secondaires) grande distance à parcourir, manques d'équipements et de fournitures, manques d'équipements sanitaires et de médicaments. Certains enfants qui n'ont pas accès aux soins et à l'éducation se trouvent dans la rue afin d'assurer leur survie. Les enfants et les jeunes adoptent le mode de vie de la rue pour différentes raisons : la guerre, la pauvreté, l'urbanisation, l'instabilité politique, les catastrophes naturelles, la désintégration des familles, le sida, la révolte contre leurs parents, l'insuffisance des revenus et la violence, qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. Les enfants qui vivent et travaillent dans la rue sont souvent victimes de violence, d'abus sexuels et de violation des droits de la personne; ils sont négligés et parfois toxicomanes. Par exemple, partout dans le monde, des enfants de la rue sont victimes de violence. Ceux qui ont conservé certains liens familiaux passent leur vie dans la rue à vendre des babioles, à cirer des souliers, à mendier, à travailler avec leur famille ou à laver des voitures pour augmenter les revenus de leurs parents. La plupart de ces enfants abandonnent l'école avant la cinquième année. Ceux qui n'ont pas de contacts familiaux se créent un monde. Ils tentent de gagner leur vie en vendant de petits objets ou en effectuant des travaux manuels. Lorsqu'ils n'ont pas d'autre choix, les enfants, qu'ils entretiennent ou non des liens avec leur famille, assureront leur survie en commettant de menus larcins ou en se tournant vers la prostitution. Les enfants de la rue se prostituent parce qu'ils ont besoin d'argent, qu'ils cherchent l'attention qu'ils ne reçoivent pas ailleurs, ou parce que leur famille ou leurs relations familiales les y forcent. Ces enfants sont extrêmement vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles, y compris au VIH/sida. Les enfants prostitués sont principalement des filles, mais il y a aussi des garçons. La plus grande majorité des enfants de la rue consomment des substances psychotropes2(*), notamment des médicaments, de l'alcool, des cigarettes, de l'héroïne, du cannabis et des produits industriels facilement accessibles, comme la colle à chaussures et du diluant pour peintures. Les puissantes émanations de ces inhalants peu coûteux et faciles d'accès affectent la partie du cerveau qui supprime la sensation de faim, de froid et de solitude. Les narcotiques à base de solvants leur permettent d'échapper à la réalité. Toutefois, ces brefs moments d'euphorie ont des répercussions physiques et psychologiques sérieuses pour les enfants : hallucinations, oedème pulmonaire (accumulation liquidienne et enflure des poumons), insuffisance rénale, dommages irréversibles au cerveau et, dans certains cas, mort subite. Le rapport de l'organisation mondiale de la santé disait : « dans la plus part des pays la situation est telle que lorsque les autres moyens ont été épuisés il est nécessaire de prévoir des établissements pouvant s'occuper à plein temps des enfants séparés de leur famille »3(*) dans le secteur social le Mali a pris plusieurs engagement internationaux parmi lesquels, la convention relative aux droits des enfants (C.R.D.E).

Aussi depuis une décennie, le gouvernement du Mali s'est engagé dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale et initié des mesures spéciales de protection en faveur des groupes vulnérables, en occurrence les enfants en situation difficile. Pour ce faire, compte tenu de ses moyens limités et surtout face à l'absence d'une politique nationale claire dans la prise en charge des enfants et jeune ayant besoin de mesures de protection, l'Etat a passé le relais à certains partenaires de la société civile qui constituent aussi des acteurs l'appuyant dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. C'est dans ce contexte que s'étend la mission des centres d'écoute de Bamako : l'insertion ou la réinsertion socioéconomique des enfants et jeune en circonstances difficiles. C'est ainsi que la société civile, la communauté religieuse ou des personnes de bonne volonté ont décidé d'aider ces enfants de la rue afin qu'ils ne soient pas marginalise dans la société tels que : les centres communautaires, fondation pour l'enfance, les centres Caritas-Mali, fondation partage, Enda-tiers monde, Mali Enjeu, etc. oeuvrant pour les enfants de la rue, selon divers source, le nombre d'enfants de la rue dans la grande métropole de la capitale du Mali varie entre 4000 à 6000 dont la majorité est constituée de garçons4(*). Cependant on note la présence de jeunes filles. La plus part des enfants sont regroupés en bande un peu partout dans la ville de Bamako : la place de souvenir, la gare routière de Sogoniko, la gare ferroviaire, la grande mosquée, la grande cathédrale, l'auto-gare de Médina coura, le marche de Médine, Dibidany et d'autres...

MOTIVATION 

L'enfant a droit à l'éducation aux soins de la santé et doit être inséré dans la société dans laquelle il vit. Le temps de l'enfance est synonyme d'amour parental, de protection familiale, de joie, d'univers ludiques, d'apprentissage en société. Pourtant, pour des milliers d'enfants à travers le monde en général et plus particulièrement au Mali, ce temps-là n'est ou ne sera qu'un triste et sombre souvenir, qu'il leur faudra essayer d'atténuer ou effacer, souvent en vain, une fois devenus adultes. Les enfants de la rue vivent trop souvent dans des conditions déplorables et sont l'objet d'abus de toutes sortes. Ils sont nombreux à souffrir de maladies diverses en raison de leurs conditions de vie déplorables. Beaucoup d'entre eux fréquentent peu ou ne fréquentent plus l'école. Devenus adultes, ils seront analphabètes ou illettrés s'ils survivent à la faim, à la soif, aux travaux dangereux et mal rémunérés, à la fois prostitution, aux abus sexuels, aux endémies, à l'exclusion sociale, aux harassements de la police, aux tracasseries de la justice, à la prison, aux drogues destructrices et aux travaux domestiques transformés en esclavages...

C'est de notre sensibilité à ce drame qu'est née notre conviction de choisir comme thème de mémoire : « l'apport de Caritas-Mali `'Action Enfants de Tous'' dans l'insertion des enfants de la rue en commune II du district de Bamako », et ce choix traduit notre volonté, en tant que spécialiste en éducation, de contribuer à l'insertion des enfants de la rue, il découle aussi de l'attachement que nous avons pour les enfants de la rue et nous ne seront être indifférent aux problèmes qui obstruent leur avenir dans la société.

PROBLEMATIQUE 

Les enfants de la rue ne connaissent pas les vraies joies de l'enfance et de la jeunesse, quasiment oubliés dans les budgets nationaux, ce sont des organisations de la société civile, des institutions religieuses et des personnes de bonne volonté qui subviennent à leurs besoins urgents de survies : nourriture, centre d'accueil ou d'écouté, vêtement, santé, soutien juridique, conseil sanitaire, protection contre la violence, la répression imméritée et les abus divers au nom de la loi et de l'ordre. Plus grave encore pour leur avenir, ils n'accèdent pas facilement à l'école. Pourtant l'éducation est un droit individuel reconnu par toutes les nations. La conférence mondiale sur l'éducation pour tous à Jomtien, Thaïlande stipulait que : « toute personne a droit à l'éducation », en conséquence « tous les enfants, tous les adolescents et tous les adultes devraient avoir accès à l'éducation fondamentale. Il faut s'attacher activement à éliminer les disparités éducatives qui peuvent exister au détriment de certains groupes. Les pauvres, les enfants des rues et les enfants qui travaillent ne doivent subir aucune discrimination dans l'accès aux formations »5(*). A la suite de cette conférence, l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture) a élaboré le plan d'action et mis en oeuvre en 1992, avec la collaboration de l'UNICEF (Fonds International des Nations Unies pour l'enfance), pour répondre au souhait exprimé par la communauté internationale en matière d'éducation pour tous, c'est ainsi que des ONG fut créées pour s'occuper de l'insertion ou de la réinsertion des enfants de la rue. En général l'intervention des ONG se distingue par la qualité des résultats qu'elles engendrent.

Les ONG, de part leur prestation dans l'insertion ou la réinsertion des enfants de la rue, se montrent pragmatiques par la réalisation des actions concrètes qui se manifestent par un changement de comportement de bénéficiaires. Nous sommes parti de l'hypothèse que l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue est salutaire cependant leurs actions sont axées exclusivement sur les enfants les plus marginalisés qui souvent sont victimes d'abus de toutes sortes et de discrimination, y compris, entre autres, ceux qui vivent et travaillent dans la rue, de même que les travailleurs juvéniles, les enfants touchés par la guerre et ceux qui sont victimes d'abus sexuels. Et encore ils orientent la plupart de leurs activités dans l'insertion socioprofessionnelle des enfants de la rue de plus d'une dizaine d'année Caritas-Mali ne fait que travailler afin d'améliorer la vie et permettre un meilleur accès à l'éducation et à la formation professionnelle. Cette organisation engagée aux côtés des enfants de la rue, fait un travail essentiel et remarquable mais, face au développement sans cesse croissant du phénomène d'exclusion sociale et d'exploitation des enfants errants dans la rue, il ne fait aucun doute que sans la volonté politique de l'Etat, nul ne peut prétendre résoudre ce problème à lui seul.

OBJECTIF GENERAL

 

Notre objectif est de montrer l'état des lieux de Caritas-Mali dans l'encadrement et l'insertion des enfants de la rue.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

1. Analyser les stratégies d'intervention de Caritas-Mali dans la localisation des enfants de la rue ;

2. faire une description des activités réalisées par Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue ;

3. Montrer les difficultés rencontrées par Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue ;

4. Enumérer les solutions proposées par Caritas-Mali pour l'insertion des enfants de la rue.

QUESTIONS DE RECHERCHE

1. Quelles sont les stratégies d'intervention de Caritas-Mali dans la localisation des enfants de la rue ?

2. Quelles sont les activités réalisées par Caritas-Mali pour l'insertion des enfants de la rue ?

3. Quelles sont les difficultés rencontrées par Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue ?

4. Quelles sont les solutions proposées par Caritas-Mali ?

HYPOTHESES :

1. Les stratégies d'intervention de Caritas-Mali facilitent la localisation des enfants de la rue,

2. Les activités réalisées par Caritas-Mali permettent une meilleure insertion des enfants de la rue,

3. Les difficultés rencontrées par Caritas-Mali freinent la bonne insertion des enfants de la rue,

4. L'aide de l'Etat est une solution dans l'insertion des enfants de la rue.

CHAPITRE I : Méthodologie de la recherche

La méthodologie est l'étude des méthodes propres à une science ; c'est la manière de faire, de procéder à une recherche.

Pour avoir des informations sur notre thème nous avons adopté deux méthodes de recherche : l'étude documentaire et la recherche sur le terrain.

Nos choix méthodologiques nous amènent à chercher les moyens, les techniques qui nous permettent de rassembler les informations nécessaires, voire indispensables à l'analyse de notre thème. Parmi ces moyens nous avons : l'analyse documentaire, le guide d'entretien et les questionnaires.

1-1 Recherche documentaire

En ce qui concerne la recherche documentaire, nous avons commencé notre travail par la recherche bibliographique qui nous permis d'avoir des informations : les documents des O.N.G, les revues, les mémoires de la FLASH, de l'ENSUP et de l'INFTS et enfin les livres de la bibliothèque nationale, ces documents nous ont permis d'avoir des données portant sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue.

1-2 Instruments utilisés

Nous avons choisi deux outils de recherche :

Le questionnaire et le guide d'entretien : le choix du questionnaire s'explique par le fait qu'il est adapté à l'étude de l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Il est destiné au personnel de Caritas-Mali et au personnel de la DNPFEF. Le second instrument nous permet d'enrichir notre étude qui est l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Il est destiné aux enfants du centre de Caritas-Mali. Nous avons mené l'enquête par écrit et la langue était le français et le Bambara et nous avons effectué un stage au niveau de Caritas-Mali à partir du 28 août au 30 octobre 2009.

1-3 Population de l'enquête

La population de notre étude porte sur l'ensemble du personnel de Caritas-Mali, les enfants de la rue du centre de Caritas-Mali et enfin le personnel du DNPFEF. Comme il est impossible de les interroger tous, nous avons choisi un échantillon représentatif de quarante (40) sujets parmi les acteurs de Caritas-Mali, la direction nationale de la promotion de la femme de l'enfant et de la famille, les enfants du centre de Caritas-Mali.

1-4 Elaboration du guide d'entretien

Pour ce thème nous avons choisi le guide dans le but d'avoir des informations claires sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue, recueillir le maximum d'informations. Dans notre guide d'entretien nous allons nous entretenir avec les acteurs de Caritas-Mali et le personnel de la DNPFEF.

1-5 Elaboration du questionnaire

Pour enrichir notre thème nous avons eu à élaborer une série de questionnaire qui nous a permis de poser des questions les informations susceptibles, pour avoir des données nécessaires dans l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Nous avons choisi les enfants du centre de Caritas-Mali qui sont composés de filles et garçons

1- 6 Echantillonnage

1.6.1 Méthode de l'échantillonnage choisie

Pour mener à bien notre recherche nous avons choisi la méthode d'échantillonnage par quota ou échantillonnage empirique (aléatoire). Pour cela nous nous sommes référés à notre expérience personnelle pour choisir des personnels de l'O.N.G Caritas-Mali (action enfants de tous), les enfants de la rue du centre de Caritas-Mali, et le personnel du DNPFEF.

1.6.2Taille de l'échantillon

La taille de notre échantillon est de 40 personnes composées:

Les éducateurs de Caritas-Mali, le personnel de la DNPFEF et les enfants du centre de Caritas-Mali.

Tableau N° I : caractéristiques de l'échantillon

 

Groupe

Total

 

Les éducateurs de Caritas-Mali

Personnel de la DNPFEF

Enfants du centre de Caritas-Mali

 

Nombres

13

3

24

40

Source personnelle

1.7 Difficultés rencontrées

Aucune oeuvre humaine ne peut se faire sans difficultés, les difficultés sont d'ordre financière, l'éloignement du milieu d'étude, dues à la traduction de nos questionnaires aux enfants en langue nationale et d'autres. Il faut noter qu'au début nous avons élaboré une série de questionnaire adresse aux éducateurs de Caritas-Mali. Une fois arrive sur le terrain, ils nous ont donné des principes à suivre et cela nous a amené de changer le questionnaire en guide d'entretien.

CHAPITRE II : Définition de concepts et revue de la littérature

2.1 Définition de quelques concepts

Emile Durkheim dans son ouvrage intitulé « les règles de la méthode propos, il affirme que « le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question », c'est pourquoi pour mieux cerner l'objet de notre étude, il est important de clarifier les concepts clés.

Nous avons utilisé le dictionnaire le petit Larousse illustré 2008, le dictionnaire en sciences sociales etc.

2.1.1 Apport 

Selon le dictionnaire le petit Larousse Illustré 2008 définissant que «  l'apport c'est l'action d'apporter », contribution faite par une institution, une organisation, un groupe de personnes, un individu dans une action bien déterminée.

Selon Serge Brando « l'apport consiste à faire un transfert du patrimoine de l'apporteur à celui de la personne ou de l'entité qui sont appelés à recevoir l'apport »

2.1.2 Enfant

Définir l'enfant n'est pas une chose aisée car plusieurs paramètres entrent en ligne de compte.

Un enfant s'entend comme tout être humain âgé de moins de dix huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. Juridiquement et selon la convention relative aux droits de l'enfant, un enfant est tout être vivant âgé de 0 à 18 ans, période qui s'étant de la naissance à la maturité physique et affective.

Quant à l'enfance est à la fois une réalité biologique psychologique et sociologique. Elle est la période qui s'étend de la naissance à l'âge de 12 ans, la fin de l'enfance est marquée par l'avènement de la puberté

2.1.3 Rue

Signifie un endroit quelconque autre qu'une famille ou une institution d'accueil, tels que les édifices publics ou privés comprenant bâtiments, cours, trottoirs. La rue a depuis toujours une constations péjorative par rapport à une société normalisée comme un lieu d'insertion malsaines témoin de toutes les exclusions et marginalisation ; elle s'inscrit dans une dynamique de rejet dans l'espace public de ce qui ne mérite pas d'être conservé dans l'espace privé.

2.1.4 Enfant de la rue

Les expressions, telles que « enfants en situation de rue » ou « enfants vivant dans la rue » sont de plus en plus recommandées par la communauté internationale. Néanmoins, pour plus de clarté, ce mémoire emploie le terme « enfants de la rue », expression couramment utilisée par les acteurs de terrain

Selon la définition que propose l'UNESCO, « les enfants de la rue sont les garçons et les filles pour qui la rue est devenue leur lieu d'habitation ; ils en tirent leur propre moyen de subsistance ; ils y sont sans protection. Ils sont en rupture temporaire, partielle ou totale avec leur famille et la société »6(*).

Trois catégories d'enfants se retrouvent confrontées à la rue :

Les « enfants de la rue », qui vivent en rupture complète avec leur famille.

Les enfants « dans la rue », qui y passent la majeure partie de la journée avant de regagner le foyer familial le soir venu.

Les enfants vivant dans la rue avec leur famille constituent une troisième catégorie émergente. Le faible revenu des parents, l'échec scolaire, les conflits familiaux et la négligence des parents sont autant de raisons qui peuvent pousser l'enfant à vivre de façon partielle ou permanente dans la rue. Plutôt qu'y vivre, ces enfants y survivent. Leur quotidien les confronte à la drogue, à la violence, aux rivalités entre gangs et tout particulièrement aux risques d'infection par le VIH, liés notamment à leur sexualité précoce, à l'échange de seringues non stérilisées, au manque d'information, etc.

2.1.5 Insertion

C'est le fait d'introduire, faire entrer, placer une chose parmi d'autres. Pierre Erny dit : « l'intégration de l'individu dans la société se fait par des élargissements successifs. Rapport avec la mère, rapport avec le groupe familial, rapport avec la société enfantine... l'enfant qui au cours de sa croissance arrive à intégrer les expériences suscitées par son contact avec le milieu social se voit à son tour assimilé progressivement par la communauté aux différentes étapes de l'évolution de sa personnalité et doté d'une place dans l'ensemble »7

2.2 La revue de la littérature

En juillet 2000, les centres d'écoute du district de Bamako avaient été l'objet d'une étude intitulée : évaluation des centres d'écoute. L'étude a porté sur le centre d'accueil et d'orientation pour enfants (C.A.O.E) et trois centres d'écoute communautaires (ceux de Sabalibougou, de Sokoroni et de Niamakoro) pour évaluer l'activité principale du centre d'écoute communautaire. Qui consiste à ouvrir les portes de l'enseignement formel aux enfants nécessiteux d'âge scolaire. D'autres activités sont menées dans les centres d'écoute entre autres l'alphabétisation en français et dans les langues nationales, les animations socioculturelles, les apprentissages socioprofessionnels.

Mais l'évaluation n'a pas attesté leur pertinence, même si elle nous signifie que lesdits centres manquaient de ressources (humaines et matérielles) de qualité. Malgré ce constat elle n'a pas atteint son objectif car la problématique de la pérennité des centres d'écoute en fonction de la pertinence de leur impact sur les enfants en situation particulièrement difficile n'a pas comblé les attentes. L'évaluateur a énuméré les difficultés rencontrées, il reconnaît à juste titre « qu'il n'a pas été possible de préciser l'efficacité et l'efficience des activités »7(*)

C'est dire que les insuffisances que devrait combler cette évaluation demeurent. Elle devrait à notre avis, indiquer si l'approche des centres d'écoute favorisait entre autres :

· L'insertion socioéconomique effective des enfants et jeunes concernés dans leur famille et dans la société globale.

· L'apprentissage de nouvelles habilités propices à la réinsertion socioéconomique des enfants en décohabitation.

Par ailleurs en novembre 1997, le Ministère de l'économie, du plan et de l'intégration a conjointement élaboré avec le programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD) une synthèse de notes thématiques sur la pauvreté au Mali. Cette étude ayant fait le constat selon lequel la pauvreté engendre des groupes sociaux spécifiques en l'occurrence les « enfants de la rue », a attesté à la page 18 l'insuffisance des centres d'écoute au Mali et a préconisé leur multiplication. Enfin le 10 avril 1998, le gouvernement du Mali et les Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont ratifié un plan cadre d'opération portant sur le programme de coopération MALI UNICEF 1998-2002.

Ce programme en son article 5, s'est appesanti sur les contributions de l'UNICEF au volet « protection spéciale » en faveur des femmes et des enfants de la rue en situation difficile. Elles consisteront à travers les études et le renforcement des systèmes d'informations, à mieux connaître les groupes cibles que sont « les enfants/enfants travailleurs, les enfants/femmes victimes d'exploitation sexuelle et de violence, enfants/femmes affectés et infectés par le VIH/SIDA, les mineurs en conflit avec la loi »8(*).

Dans la revue hebdomadaire du REFLET le phénomène de la mendicité à Bamako, Pour Mamadou Seydou Diallo, coordinateur du programme d'Appui à l'insertion socio-économique des enfants de la rue de l'Association Malienne pour l'environnement, la jeunesse et le développement (Mali Enjeu), celle-ci a pour objectif essentiel "de contribuer à l'insertion socio-économique des enfants et jeunes en situation difficile". Dans ce lot, on retrouve des employées de maisons surnommées "bonnes", les apprentis du secteur de l'artisanat, les enfants victimes du trafic, les mendiants, etc. Dans le cadre de leur insertion, Mali Enjeu a élaboré un programme d'alphabétisation. Selon les explications de M. Diallo, même si la majorité de ces enfants savent faire la somme de 5+5, ils sont néanmoins presque tous des illettrés. L'ONG leur apprend avant tout à lire et à écrire en français, en arabe et dans d'autres langues nationales. "L'enseignement n'étant pas une formation en soi, il faut par la suite apprendre un métier à ceux qui ont la force et la volonté de travailler", explique M. Diallo. Ils reçoivent donc une formation de qualité dans plusieurs métiers". Ils ont aussi un fonds d'appui aux Activités génératrices de revenu (AGR). Ce fond sert à appuyer ceux qui ont plus de 15 ans et qui veulent faire de petits métiers comme le cirage des chaussures, le tailleur ambulant... Les revenus tirés de ces activités les aident à prendre en charge leurs besoins favorisant ainsi leur réinsertion sociale. Mali Enjeu apporte aussi des appuis ponctuels (nourriture, habillement...) à ceux qui n'ont pas l'âge de travailler et qui ne vivaient que de la mendicité.
Leurs ambitions est de pouvoir alphabétiser (français, arabes et langes nationales) 500 talibés dans les écoles coraniques de Bamako. L'association envisage la mise en apprentissage et le financement des activités génératrices de revenus (AGR) au profit de 300 autres élèves coraniques dans la capitale. Des maîtres artisans de la place sont identifiés et appuyés, en fonctions des critères établis, en matériels en vue d'accueillir des élèves coraniques désireux d'apprendre un métier ou d'exercer une activité lucrative. Ces derniers bénéficient d'un fonds de départ avec une étude de faisabilité. Un appui-conseil leur sera assuré pendant la durée du programme.
L'amélioration du cadre de vie et d'étude par l'assainissement et la négociation avec des Centres de santé communautaires (CSCOM) pour les aspects sanitaires de leur prise en charge sont aussi pris en compte. Les populations, les autorités et les responsables religieux sont sensibilisés par rapport à la situation dramatique des élèves coraniques et les dangers liés à la pratique de la mendicité par des causerie-débats, etc. "Il n'y a aujourd'hui aucune école coranique où les enfants ne font pas la mendicité", souligne M. Diallo. Pour lui la meilleure façon de faire face au fléau est de mettre des acteurs à tous les niveaux pour assurer l'information et la sensibilisation des parents, des responsables religieux voire des autorités.

ANNICK COMBIER, dans son livre intitulé « les enfants de la rue en Mauritanie » page 24, a souligné que le phénomène « enfant de la rue n'est que le résultat de l'organisation sociale ». En effet, leur isolement, leur solitude, leur marginalisation extrême ne sont autre que des démontre avec force la faillite de l'idéologie organisation de la société avant l'avènement de l'économie du marché. L'auteur termine son étude en se posant la question suivante : quel peut être alors l'avenir de ces systèmes sociaux qui condamnent à mort des millions d'enfants ?

2.3 Le contexte historique du thème

Au Mali l'avènement du phénomène `'enfant de la rue'' est apparu depuis les années 1980. Dans la société traditionnelle l'enfant était considéré comme un don de Dieu, réincarnation des défunts, lien entre l'invisible et le visible, sécurité sociale des parents, etc.

Ainsi l'éducation traditionnelle au Mali est un processus par lequel on initie l'enfant aux bonnes habitudes de la société à savoir les règles de politesse, l'hospitalité et le respect des sociétés secrètes. Il faut noter que l'éducation des enfants au Mali est l'affaire de tous, c'est une éducation populaire, ainsi la formation et la socialisation de l'enfant se faisaient au sein de la famille.

« Tous les groupes ethniques au Mali étant patrilinéaire, des enfants appartiennent à leur père. En cas de divorce, ils restent avec lui et dans leur famille paternelle. Si l'enfant est très petit il peut toute fois rester avec sa propre mère jusqu'au sevrage, au fur et à mesure qu'il grandit il entre dans le monde des adultes. Au Mali l'enfant est éduqué par toute la communauté et chaque membre joue un rôle dans sa formation. L'apprentissage de l'enfant qu'il soit technique ou ethnique dure toute sa jeunesse. »9(*)

Les jeunes d'un même village ayant grandi ensemble circoncis ou excisées la même année font partie d'une même classe d'âge, les classes d'âge restent inchangées toutes leur vie.

La socialisation de l'enfant aurait moins de poids en ville qu'en campagne. Les structures familiales étant plus nucléaires et les difficultés économiques liées à l'extension des rapports marchants capitalistes. L'urbanisation galopante érode ces traditions, exilés loin de leurs racines dans l'univers déstructuré de la ville, avec le salariat qui n'est pas compatible avec la famille élargie. La famille nucléaire moderne étant une famille isolée, repliée sur elle-même n'est pas insérée dans un large réseau de parenté. Ainsi la situation actuelle des enfants résulte de l'environnement économique et social.

Selon Stéphane Tessier : « sous l'influence de plusieurs facteurs comme l'urbanisation rapide, l'explosion démographique, la crise la crise économiques et la crise familiale en ville (recomposition de la famille, familles monoparentales etc.) l'enfant est devenu une charge et l'objet de processus d'exclusion de la famille de l'école et de la société dans l'Afrique actuelle. »10(*)

Les causes du phénomène des « enfants de la rue » sont profondes, nombreuses et variées. Chaque cas décèle sa particularité mais on peut dégager un ensemble de causes qui sont presque communes économiques, éducation etc.

Le problème de chômage lié aux avatars des rapports marchants capitalistes dominant le monde actuel et créant ainsi la pauvreté des milliers de gens. Il ressort que ces enfants sont à majorité issu de parents pauvres et souvent analphabètes. La pauvreté des parents est donc la cause principale de leur présence. L'incapacité des parents à subvenir aux besoins vitaux de l'enfant et dans ces conditions l'enfant peut chercher à satisfaire ces besoins dans la rue. Nous constatons que le plus part des enfants de la rue ou du centre vient de l'extérieur de Bamako. Ainsi pour des besoins de survie individuelle et familiale de nombreux jeunes ruraux filles et garçons se déplacent massivement vers Bamako, certains prennent ainsi le chemin de la rue et deviennent enfants de la rue dans la rue, etc.

Par ailleurs des mentalités dans certaines cultures locales maliennes encouragent les enfants à quitter leur village pour l'aventure vers les grandes villes ou ils peuvent tomber facilement dans la rue. Par exemple un peulh qui quitte sa famille pour la ville fait preuve de bravoure, chez les Sarakolé plus l'enfant prend son indépendance économique et financière plus il fait la fierté de ses parents. C'est ainsi on rencontre de nombreux enfants dans la rue avec leurs boîtes à cirage au long des rues souvent sans domicile dans les auto-gares, les abords des hôpitaux, les lieux de travail, les carrefours etc.

Avec la dislocation des structures traditionnelles familiale l'UNICEF dira : « le processus de nucléarisation lié à l'exode rural, l'urbanisation met en crise la capacité traditionnelle de la famille d'assurer l'entretien, la formation et les soins aux enfants. Il semblait que les différents ménages qui partageaient autrefois à la campagne, la même demeure soit physiquement éclatés en ville et surtout à Bamako »11(*), la famille la première et la plus importante structure de socialisation est sérieusement indexée dans l'accroissement du phénomène, l'existence de grande famille est de plus en plus mise à mal au profit des familles nucléaires. Il ressort que cette famille nucléaire dans de nombreux cas n'assure pas toute sa responsabilité d'éducation et n'est pas un cadre sécurisé de référence pour les enfants laissés à eux même, négligés et qui peuvent sombrer dans la mouvance de la rue. Ainsi l'enfant qui était jadis considéré comme un bien commun et aujourd'hui devenu une `'propriété privée'' des seuls parents ayant à eux seuls la responsabilité de son éducation. L'individualisme, l'effritement du mode de vie ancestrale au contact d'une réalité nouvelle déstructurant dominent les rapports sociaux actuels.

L'UNESCO dira que « l'éducation est un droit et pourtant la plupart de ces enfants ont abandonné l'école. »12(*), Nombreux sont les enfants qui abandonnent l'école et la famille parce que les parents n'arrivent pas à s'acquitter des frais de scolarité, la déperdition scolaire résulte de l'abandon ou de l'exclusion d'un élève. Abandon généralement volontaire par suite d'inadaptation involontaire comme peut être le cas d'une maladie grave ou autres. Ainsi Bakary Tangara dira que « les causes externes et internes au système scolaire. Externes qui ne sont pas liées à l'école, les causes externes sont généralement liées aux conditions socioéconomiques des parents. Ainsi l'enfant abandonne l'école pour aider la famille, les causes internes sont liées à l'école telle que l'absentéisme entre autres... »13(*)

Nous constatons aussi le mauvais traitement des maîtres coraniques envers les enfants dont leurs parents les renvoient chez un marabout pour inculquer la valeur spirituelle de la religion, ces `'talibés'' font une partie de leur temps à lire le coran et l'autre partie est consacré à la mendicité, leur quête les amènent à côtoyer les enfants qui vivent dans la rue. Suite au mauvais traitement des maîtres coraniques certains optent pour la rue puis que l'enfant maltraité s'il en envie de retourne en famille, ils ont peur que les parents ne les comprennent pas et les renvoient une fois de plus chez le marabout qui les maltraite et que les parents ont confiance en lui, donc il choisit plutôt la rue dont il connaît déjà bien, c'est le cas de la plus grande majorité des enfants du centre d'écoute `'Action Enfants de tous'' soit 70% des enfants ont adopté la rue à cause du mauvais traitement des maîtres coraniques. Ainsi avec l'affirmation de l'UNICEF « Tout enfant qui est temporairement ou définitivement en rupture avec son milieu familial ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu a droit à une protection et une aide spéciale de l'Etat »14(*)

La rue n'est pas un lieu propice pour un enfant, beaucoup d'enfants vivent dans la rue suite au mauvais traitement des maîtres coraniques ou familial et aussi pour divers raisons ainsi il opte pour la rue et à considérer cette rue comme un lieu de vie, au point d'y passer la journée tout comme la nuit. L'enfant apprend à vivre dans la rue et à cheminer au sein de ce monde dont la traversée la marquera à jamais dans la rue. Dans la rue l'enfant ne parvient pas toujours à résister à la faim, à la pluie et la police puis que dans la rue ils sont mêlés au quotidien à tous les trafics. Ils vivent entièrement livrer à eux même dans des conditions d'extrême précarité et exposés à toute sortes d'abus et causes de nombreuses conséquences tant sur l'enfant que sur la société.

Il faut noter qu'en plus du désagrément de la police, du froid, de la pluie, les enfants des rues sont aussi exposés à des maladies contagieuses telles que la tuberculose, le paludisme et sont cibles privilégiés au VIH/SIDA et aux drogues en plus des accidents (passagers, clandestins des trains). Selon le rapport de l'ONU « Les enfants des rues sont sans aucun doute, les vulnérables face au sida et aux drogues. Ils ne connaissent que ces deux fléaux que des fausses rumeurs qui circulent au sein de leur bande, la drogue les aide à surmonter la détresse et les difficultés quotidiennes et la sexualité qui répond souvent à des besoins affectif profond, ne peut s'encombrer des contraintes qu'impose la prévention surtout pour protéger un avenir qui n'existe pas ».15(*)

Un autre rapport du PNUCID « Les drogues illites les plus consommées par les enfants des rues dans le monde tels que les inhalant dont les principaux types d'inhalant utilisés sont l'essence, les colles et les solvants. L'inhalant est privilégié en raison de sa grande accessibilité puis qu'il est contenu dans des produits de consommation courante bon marché, utilisé sur un morceau de papier ou de tissu imbibe. Les substances inhalées détériorent le système nerveux donc risque pour la santé ».16(*)

Dans l'enquête de l'enfant en situation difficile Caritas-Mali fait ressortir que « les substances utilisées sont les colles, le solvant dont l'usage réduit la conscience, la faim et le froid et se vend en détail dans n'importe qu'elle boutique dans la rue »17(*), l'enquête relève que près de deux enfants sur trois (62%) se droguent avec les solvants, plus un enfant s'habitue à ces travers, plus il devient difficile de sortir de cette situation.

Une bonne éducation des enfants d'un pays va de pair avec le développement socioéconomique de ce pays. On assiste actuellement à une forte croissance du nombre d'enfants dans les rues. Ainsi un enfant qui passe la plus part de son temps ou tout son temps dans la rue est d'office privé d'une éducation sérieuse. Ce phénomène engendre une forte croissance du taux d'alphabétisme, de vagabondage, de consommateur de drogue, de viol, de vol, des agressions verbales et physiques ainsi les enfants délinquants de la rue créent l'insécurité à travers la ville de nos jours.

2.4 Typologie des enfants de la rue

Voici une typologie des « enfants de la rue », par observation simple il est difficile de réaliser une typologie des enfants nécessitant une protection spéciale, car que sa soit au Mali ou ailleurs les différents catégories d'enfants en circonstance difficile se regroupent entre elles : les enfants mendiants, les enfants fendeurs de bois, les enfants mendiants par nécessite, les bébés de rue/orphelin, jumeaux ou simple frères, les enfants guide des personnes invalides ou âgées, les enfants travailleurs, les enfants maltraites, les enfants handicapes utilisés comme mendiant, les enfants abandonnes, les enfants de prostituées et enfin les enfants issus de famille de dopeurs ou alcooliques.

§ Les enfants mendiants : la mendicité est un phénomène qui touche les enfants d'origine divers on y trouve des talibés ou `'garibou'' en langue bambara. Utilisés sous le couvert de la tradition et de l'éducation religieuse.

§ Les enfants fendeurs de bois : qui se promènent dans les concessions aussi bien que dans la rue avec une hache sur l'épaule faisant semblant d'exercer un métier de fendeurs de bois, mais en réalité ils ne font que mendier

§ Les bébés de rue/orphelins, jumeaux ou simple frères : ils sont utilisés par leurs mère au nom de la tradition, dans les rues sans y réfléchir sur les éventuels dangers qui encourent entre autres : accidents de la route, risque d'infection respiratoire

§ Les enfants guides des personnes invalides ou âgées : ils constituent le plus souvent une main d'oeuvre assez sollicités. Ils font l'objet de location journalière. Quelques fois ces enfants exercent ce métier au détriment de leur scolarité.

§ Les enfants travailleurs : parmi lesquels il faut distinguer les travailleurs indépendants, qui exercent souvent dans la rue de petits métiers peu valorisants ; c'est le cas des apprentis chauffeurs ; des essuyeurs de vitres de voitures, des aides ménagères.

§ Les enfants maltraités : ces enfants élisent domicile dans la rue par le fait qu'ils sont en rupture total avec soit le tuteurs, soient les institutions sociales

§ Les enfants handicapés : ils sont utilisés comme mendiant, souvent contre leur volonté. Dans ce cas certains préfèrent abandonner leurs utilisateurs pour se réfugier quelque part (souvent dans la rue)

§ Les enfants abandonnés : ils sont issus le plus souvent de grossesses indésirées provenant des adolescentes, elles mêmes en rupture familiale ou d'autres circonstances inavouées. Parmi eux, on peut aussi identifier des enfants naturels et les enfants orphelins.

§ Les enfants prostitués : sont ce là qui sont dans la rue par suite de découverte de la prostitution de leurs mères. C'est un drame aux conséquences psychologique s incommensurable

§ Les enfants issus de familles de dopeurs ou alcoolique : ce sont des enfants qui sont dans la rue quand ils découvrent le dopage ou l'alcoolisme de leurs parents. Dans ces types de familles la vie devient insupportable, car ce sont toujours des comportements anti-sociaux.

§ Les enfants de parents incarcérés : sont ceux qui sont dans la rue parce qu'ils n'ont pas la moindre éducation du fait de l'incarcération du parent censé leur donner une bonne éducation à leurs enfants. Ils trouvent plaisirs à vivre dans la rue.

CHAPITRE III : Présentation du milieu d'étude

La commune II est composée de onze quartiers. Elle est dirigée par un conseil communal de quarante et un membres dont :

Un maire, cinq adjoints et dix officiers d'état civil.

Elle est une collectivité administrative, décentralisée disposant de la personnalité morale et dotée de l'autonomie financière conforment aux dispositions de la loi N° 93-008 du 11 février 1993 déterminant les conditions de la libre administration des collectivités territoriales.

3.1 Données physiques et géo climatiques 

3.1.1 Situation géographique 

La commune II est limitée au Nord par le pied de la colline du point G ,au Sud par le fleuve Niger ,à l'Est par le marigot de Korofina , à l'Ouest par la route goudronnée appelée Boulevard du peuple passant par l'IOTA ,traversant le grand marché jusqu'au pont des martyrs. La commune II couvre une superficie de 17 Km2 soit environ 7% de la superficie d district de Bamako estimée à 267 Km2.

3.1.2 Milieu physique

Le relief est accidenté et rocheux au Nord au niveau de l'hippodrome et du marché de Médine ; latéritique dans les quartiers de Médine, Missira, Quinzanbougou, argileux avec une nappe phréatique très haute posant quelques difficultés surtout du Sud. Le sol est incliné  du Nord au Sud en direction du fleuve.

3.1.3 Climat

Le climat est tropical avec trois saisons qui durent 4 mois chacune :

La saison des pluies avec des hauteurs moyennes de 600-800mm/an (juillet Août Septembre Octobre) ; la saison froide (Novembre, Décembre, Janvier, Février) ;

La saison chaude (Mars, Avril, Mali, Juin).

3.1.4 Végétation

La végétation est de type soudano-sahélien dominé par de grands arbres comme le Caïcédrat, le Karité et les Manguiers.

3.1.5 Hydrographie

La commune n'est traversée par aucun cours d'eau, mais est limitée au Sud par le fleuve Niger et à l'Est par le marigot de Korifina.

3.1.6 Données démographiques

La commune II compte 160.680 habitants qui viennent de toutes les régions et de toutes les ethnies. Cependant, elle abrite l'essentiel des familles fondatrices de Bamako à savoir les NIARE et les TOURE.

3.1.7 Equipements et infrastructures

Le réseau routier est constitué de routes bitumées et non bitumées. Les principales routes sont :

Hippodrome273-rue Nelson Mandela 225-234-224 ; Zone industrielle 939-839 ;

TSF376 ; Niaréla 455-428-528 ; Quizambougou 530 ; Missira rue 10-14-RDA-Tombouctou Coulibaly Marché 152-rue 40.

A l'intérieur des quartiers, les routes sont petites et difficilement praticables surtout en saison pluvieuse.

La circulation est dense et peu sécuritaire avec les transports en commun. Ce phénomène pose des risques d'accidents de circulation et de santé publique.

La voie ferrée Bamako-Koulikoro traverse la commune II sur une distance de 5Km.

3.1.8 Moyens de transport

Le transport collectif est assuré principalement par les taxis, les SOTRAMA et les Dourouni.

Dix sept (17) lignes desservent la commune II en provenance des abords des rails, de la grande mosquée et du marché de Médecine.

3.1.9 Télécommunication

La commune dispose d'un réseau téléphonique d'une capacité de trente mille (30.000) lignes avec une agence SOTELMA à l'hippodrome.

Il existe beaucoup de cabines téléphoniques privées et publiques.

Le centre de santé de référence (ASACOMI), l'association bozola de santé communautaire (ABOSAC), le dispensaire évangélique, la protection maternelle et infantile (PMI) de Niaréla sont connectés au réseau de la SOTELMA.

ORTM est basée à Bozola en commune II, les radios privés ou libres au nombre de quatre (4) desservent la commune II. Presque toutes les familles disposent d'un poste de télévision.

3.1.10 Traditionnel 

Les crieurs publics sont utilisés par le service pour plusieurs activités de mobilisation sociale dans le cadre des activités de prévention ;

Les leaders d'opinions ou personnes ressources ;

Les griots ou « hommes de caste » ;

Les troupes théâtrales de la comme : la commune II dispose d'une troupe théâtrale qui se manifeste lors des semaines locales artistiques et culturelles de la jeunesse.

3.1.11 les écoles

Privées

Ecole privée TSF 1er cycle lahaou TOURE CFTQ, Ecole privée Balla à l'hippodrome.

Communautaire 

Bakaribougou, Bougouba, N'golonina, Niarela

CED (Centre d'Education pour le Développement)

Groupe scolaire Soumaila DIAWARA

Ecoles de Formation Professionnelle : CFP, CFTQ, CFAP, ECICA, etc.

3.1.12 Environnement institutionnel 

La mairie de la commune II assistée dans ses tâches par les services suivants :

Le tribunal de 1ère instance

La perception

Le commissariat de police du 3ème arrondissement

Le CAP II de l'Enseignement fondamental du district

Le service social

Le centre des impôts

Le service de réglementation et de contrôle

Le service de l'urbanisation et le poste des domaines et du cadastre

L'antenne de la jeunesse et des sports.

3.1.13 Les caractéristiques économiques 

- Le secteur primaire

L'agriculture et l'élevage jouent un rôle peu important dans l'économie.

- Le secteur secondaire

Il est très développé. La commune II regorge de beaucoup d'unités industrielles qui font d'elle le poumon économique du district de Bamako.

En effet, la majeure partie des unités de fabrication est installée en commune II.

Ce qui fit donner le nom de Zone industrielle à un quartier les abritant.

- Le secteur tertiaire :

Il porte sur les activités de commerce, d'artisanat, des institutions financières et de tourisme. Au niveau de la commune II, il existe des banques : banque commerciale du sahel (BCS), Bank of africa (BOA), et deux agences à savoir BIM s.a et BDM s.a. toutes ces banques concourent au développement de la commune.

Les services de micro finance sont assurés en commune II par des caisses de crédit et d'épargne qui sont :

- niéssiguisso

- jemeni

- piyeli

- kondo jigima

- miselini

Toutes ces structures octroient des crédits aux associations et populations pour leur plein épanouissement dans le domaine socioéconomique.

Il existe quatorze (14) marchés journaliers en commune II. Les commerçants soumis à la patente sont au nombre de 10.244, les commerçants agrées sont au nombre de 120 t il y a 4326 étrangers. L'artisanat est très développé.

3.1.14 Infrastructures sanitaires

Les infrastructures de santé de la commune II se repartissent entre les formations de santés primaires telles que les centres de santé communautaires, les cliniques privées, le centre de protection maternelle et infantile, les dispensaires et maternités.

3.1.15 Infrastructures socioéducatives et de formations professionnelles.

L'ONG AET / caritas- Mali Quinzanbougou

Ecoles publiques : 1er cycle : 21

Bougouba A

Bougouba B

Inémassa CISSE : A-B-C-D-E-F niarela

Ecoles publiques : second cycle : 8

Bougouba second cycle ;

Inémassa CISSE second cycle ;

OPAM : 1, 2, 3, 4

Séga DIALLO second cycle

République second cycle.

Ecoles privées communautaires : 15

Privées : 11

Ecole privée de katibougou

Ecole privée Mama Thiam (hippodrome)

Ecole privée Djoncoro SIDIBE (bakaribougou)

Ecole privée Adama TRAORE

Ecole privée badeya

Ecole privée Mamelon

Ecole privée saint jean

Ecole privée sanata HAIDARA.

3.2 Présentation de `'Action Enfants de Tous'' de Caritas-Mali

Le projet action enfant de tous, Caritas-Mali, a été initié en 1992, sous l'impulsion de Feu Monseigneur Luc Auguste SANGARE, ex archevêque de Bamako s'est montré très préoccupé par la question des enfants de la rue de Bamako. Il a fait appel aux institutions et aux spécialistes qui on fait leurs preuves dans certains pays pour fonder « action enfant de tous.»

Ainsi Jean Jacques et Annick sont venus à Bamako pour démarrer cette action en septembre 1992.Cette association « action enfant de tous »s'inscrit dans les activités de Caritas-Mali et le plan d'action du ministère de la promotion de la femme de l'enfant et de la famille perd l'appellation.

« Action enfant de tous (Caritas-Mali)» dispose d'un centre de SECAMA (secours catholique du Mali) crée sur l'initiative de Feu Monseigneur Luc SANGARE archevêque de Bamako depuis octobre 1992.

Dès le 06 janvier 1993 Caritas-Mali « action enfant de tous » a accueilli 1806 enfants et en 2004 il y a eu 266 nouveaux enfants accueillis, 168 retrouvés en famille pour un coût moyen de 25.000Fcfa par retour, et 24 orientés en foyer.

3.2.1 Buts et Objectifs 

Le but de l'action enfant de tous est de ralentir voire supprimer le phénomène des enfants en rupture avec leurs familles vivant dans les rues de Bamako.

- accueillir, écouter et orienter ;

- accompagner en famille ;

- assurer la protection des enfants en rupture familiale vivant dans la rue ;

- assure la prise en charge temporaire de certains enfants à travers des centres d'accueil et des foyers d'hébergement.

- Favoriser la scolarisation ;

- Favoriser l'apprentissage d'un métier ;

- Aider à l'insertion économique ;

3.2.2 Groupe cible 

« Action enfant de tous (Caritas-Mali) » s'adresse aux enfants âgés 6 à 18 ans, en rupture familiale vivant nuit et jour dans la rue, aux enfants égarés, aux enfants victimes de traite et aux enfants migrants en difficulté.

3.2.3 Stratégies d'intervention 

a- Les tournées de rue 

Cette activité est le point de départ des activités de « action enfant de tous.» Les éducateurs vont vers les enfants, dans la rue leur milieu d'évolution pou les connaître et se faire connaître d'eux. Pour se faire connaître les éducateurs cherchent à identifier les endroits les plus fréquentés par les enfants. Les descentes en ville se font le jour et la nuit.

D'une manière générale, les endroits les plus fréquentés par les enfants sont les gares routières, les marchés, la gare ferroviaire les alentours des lieux de culte, les croisements des grandes routes et la place de l'Assemblée Nationale.

L'éducateur faisant cette activité, se présente à l'enfant de façon simple et amicale, dans l'unique but de l'orienter vers sa famille ou le centre d'écoute sis à Quinzambougou pour les garçons et à Lafiabougou pour les filles.

b- Le centre d'écoute des garçons 

C'est une maison avec un dortoir d'une capacité d'accueil de cinquante enfants. La maison comprend aussi un bureau, une chambre pour les éducateurs, une salle des soins infirmiers, une cour aménagée. Le local est un lieu ou l'enfant se sent en toute sécurité. En effet, des éducateurs se relaient chaque jour pour la permanence auprès des enfants.

Le centre est situé à Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. Il a une capacité d'accueil de trente filles. Le centre comprend deux chambres de repos, trois bureaux, un atelier de couture, une cour aménagée. Le centre n'héberge pas la nuit, elle offre aux filles la possibilité d'avoir une formation en couture ou en teinture, en alphabétisation.

c- Le foyer de type familial

Il est destiné aux enfants dont le retour en famille pose problème. Il existe actuellement deux; et chaque accueille au maximum douze enfants :

-le foyer numéro1 ou foyer urbain est situé à Lafiabougou et reçoit les enfants de 6 à 13 ans, ceux-ci vont soit à l'école, soit apprendre un métier.

NB 

- le foyer numéro2 ou rural est situé à Moribabougou, en zone rurale, il est destiné aux enfants de 14 à 17 ans. Les enfants y apprennent des techniques d'agriculture, d'élevage d'entretien outils agricoles.

- 3.2.4 Fonctionnement du centre d'écoute  gestion des enfants

a- Ecoute des enfants 

Des entretiens à huit clos entre moniteurs de permanence et des enfants doivent être fréquents. Chaque enfant peut et doit avoir untel entretien plusieurs fois pendant son séjour au centre d'écoute.

b- Activité éducatives 

Le dessin, le théâtre, la fabrique, des voiturettes, la teinture « bogolan » etc. Sont des activités qui éveillent et qui stabilisent les enfants au centre d'écoute. Par conséquent ces activités doivent être préparées. Les enfants sont répartis sur la base de volontariat.

c- Comportement en collectivité 

La vie du centre d'écoute implique le respect de chacun, respect des lieux et des matériels. Les voisins du quartier doivent être respectés.

Les injures, les bagarres, ainsi que toute autre forme de violence sont fortement interdites.

Les éducateurs sont garants de la sécurité de chaque enfant en cas de conflit, les enfants doivent faire appel à un moniteur éducateur de permanence.

Ce dernier doit pouvoir résoudre les problèmes efficacement.

Le port de couteau, lame, pierre et tout autre objet pointu ou dangereux est strictement interdit.

d- Vols, jeux de hasard

Le vol, les jeux de hasard sont formellement interdits au centre d'écoute. Pour éviter ces problèmes, les enfants doivent confier aux éducateurs tous les objets de valeur. Les enfants ne doivent pas apporter au centre d'écoute des objets de valeur sans que les moniteurs éducateurs ne s'assurent de leur provenance. En cas de vol, l'enfant doit remettre l'objet là ou il a pris. Pour ce cas, une déclaration pourrait être faite à la radio, voire signalé à la police.

La consommation de la drogue est strictement interdite. Il faut entendre par drogue : tabac, alcool, cool etc.

Aucune personne ne doit donner de cigarette à allumer à un enfant du centre d'écoute. Les mégots de cigarette des moniteurs éducateurs ou de visiteurs doivent être mis dans la poubelle enfin que les enfants ne soient pas tentés.

Chacun doit respecter les matériels collectifs : tables chaises matériels cuisines baby-foot etc.

Les robinets d'eau doivent être fermés complètement après usage. Les lumières dans les pièces inutilisées doivent être éteintes Les moniteurs éducateurs de permanence veillent à ce que les lumières soient éteintes à l'heure du coucher sauf du dehors et des vérandas. Les enfants se repartissent les petits travaux de nettoyage et d'entretien. Les moniteurs éducateurs élaborent les emplois de temps qui permettent de gérer les horaires des enfants du centre d'écoute. Les travaux domestiques sont menés par les enfants eux-mêmes sauf cas particulier ou d'autres raisons exceptionnelles, l'heure du coucher est fixée à 23 heures au centre d'écoute. A cette heure tous les enfants doivent être au lit et tous les visiteurs rentrés.

Les éducateurs ont un travail de sensibilisation à partir des fautes commises par les enfants. En collaboration avec les enfants eux-mêmes, les moniteurs éducateurs doivent faire apprendre en quoi ces fautes sont contraires à la vie du centre d'écoute.

Des manquements légers pourront amener à des demandes d'excuses, à la compensation par un travail complémentaire. En cas de manquement grave, il pourrait être décidé un renvoi temporaire. Les parents, les tuteurs, les partenaires et les autorités de tutelle en seront informés.

Pour les enfants trop difficile, les moniteurs éducateurs peuvent demander de l'appui de : AEMO, DRAS, d'un psychologue etc.

Tout en mettant au travail d'éducateur au centre d'écoute les moniteurs éducateurs doivent s'efforcer de contacter et de maintenir ces contacts avec les familles d'origines des enfants fichés. Les parents directs ou les tuteurs doivent être sensibilisés sur le problème de leurs enfants. Cette démarche vers les parents ou les tuteurs est préparée à la future réinsertion sociale des enfants qui ont pu retourner dans leur famille d'accueil éloignée, les moniteurs éducateurs doivent s'efforcer de garder le contact soit par des visites occasionnelles quand cela est possible soit par des personnes interposées.

L'appui moral doit être donné à l'enfant pour favoriser le retour en famille. La sensibilisation des populations doit être menée continuellement pour expliquer la problématique des enfants de la rue. Cette sensibilisation peut être faite par la radio, la presse écrite, les projections de film documentaire, le théâtre, conférences, les débats....

3.2.5 Permanence et gestion du centre

Pour la permanence au centre d'écoute, il faut au moins trois personnes qui se repartissent les activités. Chaque relève est sanctionnée par un rapport de permanence. La gestion du matériel et de la finance est régie par les textes organiques de la structure.

L'encadrement des enfants au foyer passe par stabilisation à travers une prise en charge. Ce qui signifie que les enfants au foyer sont nourris, hébergés, habillés et soignés. Au foyer tous les enfants ont droit à la même considération et au même encadrement. Seulement le moniteur doit tenir compte de la culture et des caractéristiques propres à chaque enfant; en fait, il s'agit d'une rééducation de l'enfant qui doit respecter ses acquis. Même si les problèmes des enfants sont examinés de façon globale, le traitement doit être systématique et fait cas par cas. En outre, l'encadrement vise quatre objectifs spécifiques : la stabilité à travers les travaux domestiques, l'intégration à travers les animations socioculturelles, la socialisation à travers les écoles et l'apprentissage professionnel et la réinsertion à travers l'écoute( huis clos, réunions etc.)

3.2.6 Gestion des enfants 

La bonne gestion des enfants passe tout d'abord par une harmonisation entre les trois éléments composant le foyer : le moniteur, la cuisinière et les enfants. Il est important de savoir quel est le rôle dévolu à chacun de ces éléments au foyer. Le moniteur qui demeure chef du foyer doit travailler étroitement avec la cuisinière qui doit porter sur la collecte des informations recueillies sur les enfants. Le moniteur doit pouvoir communiquer avec tous les enfants, chaque jour pour que les discrets, les sournois les timides soient traités avec une attention particulière au risque de ne pas être submergé par les doués au foyer. Le moniteur doit pouvoir instaurer les valeurs morales d'une famille qui doivent se traduire dans la vie quotidienne du foyer ; exemple : les plus petits des enfants doivent occuper la tache qu'il pourrait y avoir quand il était chez eux (apporter l'eau pour laver les mains). Les critères d'âge sont déterminant dans la gestion des enfants : chaque groupe d'âge correspond à un type de foyer et détermine la taille du foyer :( 6 à13 ans) foyer type un (01) (14 à 17 an) foyer type deux (02).

Sauf en cas de force majeure, la durée du séjour d'un enfant au foyer ne doit pas dépasser deux ans en rapport avec la durée de leur apprentissage soit par la création d'une nouvelle issue social (réconciliation, déblocage de la situation familiale.

3.2.7 Gestion administrative des deux foyers  d'accueil

Sauf cas exceptionnel, l'accueil d'un nouvel enfant au foyer est une activité qui se prépare en amont (CE) et en aval (foyer).En effet, un enfant proposé pour le foyer doit connaître les deux principes de base (ne pas voler ou mentir sur les choses sérieuses).

Mais aussi, l'enfant doit se prononcer sur l`activité qu'il va mener une fois qu'il sera au foyer (école ou apprentissage du métier).

L'enfant qui doit arriver est automatiquement installé dans une chambre, place en observation pendant 48 heures au-delà de laquelle le moniteur recueille ses impressions. Le principe de vie au foyer est lu et traduit à l'enfant ; il revient à l'enfant de l'approuver.

Les camarades de l'enfant qui sont déjà au foyer sont imprégnés et sensibilisés par rapport à la venue de l'enfant.

Au foyer les réunions constituent une écoute continue des enfants, à travers les différentes réunions, le moniteur parvient à créer une affinité entre l'enfant et lui. Cette affinité é constitue de base de la confiance qui doit régir le rapport moniteur enfant.

Les réunions à huis clos se tiennent entre moniteur et enfant, cela permet à l'enfant de dire secrètement son problème au moniteur et les perspectives d'avenir.

La réunion des enfants se tient entre les enfants eux-mêmes pour la simple raison que ceux-ci pourront parler des problèmes qu'ils n'oseraient pas dire devant le moniteur.

L'instruction civique et morale (ICM) communément appelé « kodon » par les enfants est une causerie débat sur les thèmes spécifiques. Ce débat vise à éveiller la conscience civique et morale de l'enfant.

3.2.8 La tribune des enfants 

Espace offert aux enfants pour qu'ils puissent protester sur une manière dont ils sont gérés ; critiquer le moniteur dans sa gestion des enfants, les difficultés rencontrées chez les différents artisans du quartier etc.

Les visites ou négociations dans les familles constituent le deuxième interlocuteur après les enfants et le premier partenaire du foyer. Il est souhaitable que l'enfant soit demandeur des visites dans sa famille étant entendu que toutes les actions concrètes lui concernant doivent venir de lui en première position. Ce pendant, suivant le cas, le moniteur planifie et programme les visites dans les familles ; c'est pourquoi en fonction des données de l'enfant le moniteur prévoit quatre genres de visites :

. visite dans la famille avec l'enfant,

. visite dans la famille sans l'enfant,

.visite de l'enfant seul dans la famille,

.visite (convocation) de la famille de l'enfant au foyer.

3.2.9 Les retours dans les familles 

Au foyer le processus de retour est relativement long, mais il ouvre la voie à des multiples négociations et contacts pour un enfant qui a perdu tous ses ex-repères et qui n'a pas d'autres points de chute que le foyer.

Dans la préparation minutieuse du retour de l'enfant, le moniteur doit s'assurer de l'occupation de l'enfant une fois qu'il sera chez lui ; il doit aussi s'assurer du fait que les raisons du départ de l'enfant dans la rue n'existent plus, ce qui est favorable au retour de l'enfant.

. Le suivi 

Le moniteur garde toujours le contact avec la famille dans laquelle l'enfant est retourné ; cela pour la stabilité de l'enfant et le recueil d'informations sur lui compte tenu de la complexité du suivi de l'enfant dans sa famille, le moniteur peut disposer de deux techniques de base :

- le suivi direct,

- le suivi d'institution à institutions,

. Les animations 

Au foyer, les animations créent l'atmosphère familiale indispensable à la stabilité et à l'intégration des enfants. Parmi elle on peut citer : les animations socioculturelles, le théâtre les contes, les animations socioéducatives et sportives (rencontre de football avec d'autres enfants du quartier) les jeux divers, les excursions.

. Santé hygiène 

Chaque enfant dispose d'une savonnière pour se laver et laver ses habits conformément à son emploi de temps. En plus des conseils donnés par le moniteur, il y a une petite pharmacie équipée pour les soins d'urgence. En cas de complication, l'enfant est soit envoyé dans une clinique du quartier, soit au cabinet teriya ou à l'hôpital.

. Les outils pédagogiques au foyer 

Les supports pédagogiques du foyer se composent :

- d'un emploi de temps de la semaine,

- d'une fiche de visite et de retour en famille,

- d'une fiche d'enregistrement des nouveaux,

- d'une fiche de visite d'animation,

- d'une fiche de présence journalière,

- d'une fiche de menu de la semaine,

- d'une d'état de caisse,

3.2.10 Gestion financière 

Le moniteur est responsable du foyer de la gestion financière au foyer ; en effet, il s'agit d'une alimentation effectuée chaque 15 jour par le Directeur. Cette alimentation sert à financer le prix de condiments des 15 jours et les autres petites dépenses quotidiennes comme le thé, le transport des enfants pour visiter leur famille.

La caisse du foyer ne pas envoyer de grosses dépenses. Toute dépense exécutée en dehors de celle prévue par la caisse doit être automatiquement remboursée par le Directeur.

3.2.11 Relation extérieure

Le moniteur doit oeuvrer à maintenir un rapport de bon voisinage dans le quartier. En effet, du fait qu'un foyer est perçu à l'image du moniteur, ce dernier est donc le grand frère des enfants au foyer, mais aussi père de famille par rapport au quartier.

A ce titre le moniteur se voit impliquer sans les enfants dans les évènements sociaux du quartier (baptême, décès, mariage, meilleurs voeux etc.)

Le chef de quartier est une personne de préférence pour le foyer.

En outre le foyer doit avoir un rapport avec les centres sociaux des communes dans les quartiers.

3.2.12 Principes de vie des foyers

1- Avec une capacité de 12 enfants, le foyer accueille les enfants de la rue après un travail d'écoute mené au centre d'écoute et dont les cas sociaux sont particulièrement préoccupants.

2- Le foyer est considéré comme la propre raison des enfants. Ces derniers doivent s'y sentir chez eux et s'y comporter en famille naturelle au Mali.

3- Les enfants en tant que pierre angulaire au foyer sont impliqués dans les décisions prises concernant les affaires du foyer (fonctionnement, entretien orientation).

4- Les enfants doivent être réveillés à 06H : 00 pour les travaux d'entretien du foyer. Ces travaux sont menés sur la fiche des travaux domestiques.

5- Pour une meilleure intégration, les enfants peuvent initier ou participer à des regroupements d'intérêt publics du quartier (nettoyage, journée de salubrité, reboisement) par contre ils ne doivent pas être utilisés à des dure labeurs ou aux besognes dévalorisantes.

6- Le moniteur de permanence veille à ce que chaque enfant rejoigne à l'heure son activité (classe de rattrapage, école publique, apprentissage professionnel) le moniteur doit pouvoir intervenir à tout moment dans les écoles ou dans les ateliers soit à la demande de l'enfant, soit en constatant un abus par le patron.

7- Le respect est mutuel au foyer. Tous les enfants ont droit à la même considération ; cependant, le moniteur doit intervenir encas de manquement des enfants à la cuisinière.

8- Les matériels collectifs et usuels doivent être bien entretenus (tables, chaises, matériels de cuisine).

9- Les visites des personnes étrangères ou des personnes représentant d'autres structures doivent être notifiés par écrit ou verbalement par la direction.

10- Les injures, les bagarres, ainsi que toutes les formes de violences sont formellement interdites. Le moniteur doit être impartial dans le règlement des conflits entre les enfants. Il doit pouvoir les résoudre efficacement.

11- La consommation d'alcool et de la drogue, le vol, les jeux dangereux sont formellement interdits au foyer. Les enfants ne doivent ni allumer de cigarettes pour une personne ni apporter au foyer des objets de valeur sans que le moniteur ne s'assure de provenance. Si l'objet a été volé, il est tout simplement remis à la personne ou à l'endroit ou il a été pris.

12- Les enfants doivent être très propres. Ils doivent tous disposer d'une savonnière et des heures de bains bien précis, prévus dans l'emploi du temps. Les chambres spacieuses et bien aérées doivent être propres et ne doivent pas contenir des objets dangereux (couteaux, lames etc.)

13- Un enfant malade est pris en charge par le moniteur de permanence qui lui donne des soins de base (pansements, médicaments de base). Au cas où la maladie s'avérait compliquée, le patient sera transporté dans une structure sanitaire appropriée.

14- Sauf cas particulier ou l'enfant à d'autres occupations dans sa famille, l'heure est 21H : 30 minutes pour le foyer des petits et 22H : 30 minutes pour les jeunes travailleurs. A cette heure, le moniteur ; dernier à coucher, doit vérifier dans toutes les chambres pour s'assurer de la présence de tous les enfants.

3.2.13 Sanction

Toute dérogation à ce présent dispositif sera notifiée à l'intéressé pour le moniteur en présence des autres enfants. En cas de faute grave ou de récidive, la sanction à prendre doit faire l'objet d'une concertation de toute de l'équipe éducative du foyer qui décidera de la mesure à prendre.

Il est important de noter que les sanctions sont votées par les enfants et amande par le moniteur pour la misse en application.

Quelque soit la gravite de la faute le moniteur doit prendre la sanction approprie. Les sanctions peuvent aller d'une simple réprimante à des demandes d'excuse ou la compassion par un travail complémentaire du dommage cause. Un enfant définitivement renvoyé du foyer dans le seul cas où il présente un danger pour les autres camarades en termes de sécurité.

Le moniteur à un travail de sensibilisation sur les fautes commises. Il doit faire comprendre en quoi ces fautes sont contraires à la vie du foyer.

3.2.14 Règlement intérieur de la vie du foyer 

· L'accès au centre est ouvert à tout enfant en rupture familiale vivant dans la rue.

· Tout enfant accueilli est libre de rester ou de partir quand il voudra.

· Les violences physiques et verbales sont interdites.

· Un enfant muni d'objet ou d'argent volé, d'armes (fusil, couteaux, lames, bâton, etc.) ou tout autre produit nuisible à la santé ne peut être accueilli au centre.

· La consommation, la vente ou la détention de stupéfiants (drogues, alcools), ne sont pas autorisés au centre.

· Aucune présence féminine susceptible de nuire à la réputation de « action enfants de tous » n'est pas tolérée.

· Action Enfant De Tous n'offre pas de nourriture aux enfants du centre. Cependant, le centre offre du petit déjeuner à chaque auditeur et assure l'alimentation des malades.

· Les prises de photos, les reportages ou interview ne sont faites qu'avec l'autorisation du Directeur.

· Aucun enfant ne doit être reconduit à domicile par la force.

· La projection de film à caractère pornographique est interdite.

· Le moniteur de permanence est responsable de la sécurité au centre d'écoute.

· Les stagiaires ne sont pas autorisés à conduire les engins du service.

· « Action Enfant De Tous » décline sa responsabilité devant tout mauvais comportement d'un enfant de dehors au centre d'écoute,

3.2.15 Les sanctions

Le non respect du règlement intérieur par un enfant entraînera un avertissement du moniteur ou de l'ensemble des moniteurs en réunion hebdomadaire. En cas de répétition il sera puni par le ou l'ensemble des moniteurs. La punition peut-être la privation d'un petit déjeuner, l'exécution des petites corvées.

L'expulsion provisoire ou définitive ne doit se faire qu'au cas ou la présence de l'enfant entraverait la bonne marche du centre.

Tout moniteur ou stagiaire ne respectant pas le règlement intérieur, recevra un avertissement soit du responsable du secteur centre d'écoute, soit du responsable de la cellule technique ou du Directeur. En cas de recommencement, le Directeur prendra les sanctions prévues par la législation du travail en vigueur en République du Mali.

3.3 Les activités du centre d'écoute

3.3.1 Les domaines d'intervention

· La tournée de rue

Cette activité est le point de départ des activités de `'Action Enfants de Tous'', les éducateurs vont vers les enfants, dans les rues leur milieu d'évolution pour les connaître, et se faire connaître d'eux. Pour se faire les éducateurs cherchent à identifier les endroits les plus fréquentés par les enfants, les descentes en ville se font pendant le jour ou la nuit.

D'une manière générale, les endroits les plus fréquentés par les enfants sont les gares routières, les marchés, la gare ferroviaires, les alentours des lieux de cultes, les croisements des grandes routes et la place de l'Assemblée Nationale.

L'éducateur faisant cette activité, se présente à l'enfant de façon simple et amicale dans le but de l'orienter vers sa famille ou le centre d'écoute sis à Quinzambougou pour les garçons et à Lafiabougou pour les filles.

· Accueil, écoute et orientation

Tous les enfants qui arrivent pour la première fois sont accueillis avec le maximum de traitement (présentation, ouverture d'un dossier, dortoir urgence). Pour cela chaque nouvel enfant est identifié et enregistré. Sur le plan statistique 2701 enfants ont fait leur passage au centre.

Qui fait l'objet d'une écoute qui permet de comprendre les raisons de sa présence dans la rue, les situations familiales, des entretiens à huit clos entre les moniteurs de permanence et les enfants, chaque enfant peut faire plusieurs entretiens pendant son séjour au centre. Et après l'écoute il est orienté vers sa famille d'origine ou dans un dans un foyer pour apprendre un métier.

· Animation socioculturelle, éducative

Les activités d'animation permettent de stabiliser les enfants accueillis dans le centre d'écoute, l'animation éducative telle que l'I.E.C et l'E.C.M sont également menées dans le centre sous forme d'écoute collective, une réunion, une causerie débat avec des enfants sur des thèmes précis.

Des activités socioculturelles ou sportives favorisent l'épanouissement et la stabilité de la plus part des enfants du centre comme activités on peut citer : le théâtre, la percussion au tam-tam, la danse, l'alphabétisation, le football et divers jeux.

· Retour en famille

Les retours en famille se font à partir du centre d'écoute, le retour en famille permet la réinsertion des enfants dans leur famille. Ainsi au centre d'écoute il y'a beaucoup de retour en famille soit 188 retour en famille effectué par l'action enfants de tous en 2004. Il faut noter qu'il y'a un suivi après un retour en famille en 2009 le nombre de famille contacter était de 12 au mois de janvier à septembre.

3.3.2 Supports aux différentes activités

· Une fiche d'identification

Qui se fait sur le premier contact avec l'enfant pour connaître les informations de base (noms, prénoms, date d'arrivée, âge etc.)

Cela permet d'affirmer que 90% des enfants du centre viennent de l'extérieur de Bamako.

Tableau I : l'origine des enfants du centre d'écoute

Noms et prénoms

Effectif

Lieu

O-H

/

Tombouctou

CH-O-D

/

Sénou

S-O

/

Burkina Faso

B-S

/

R.C.I

H-S

/

Bankas

H-S

/

Sikasso

H-D

/

Bankas

A-D

/

Douentza

S-T

/

Diré

W-S

/

Burkina Faso

M-N

/

Kouléze (Mopti)

A-T

/

Gao

M-D

/

Mopti

A-D

 

Mopti

Source centre d'écoute `'action enfants de tous'' 1993-2009

Le fiche d'identification permet aussi de savoir l'ethnie de l'enfant, ainsi dans le centre d'écoute toutes les ethnies sont presque représentées parmi les enfants. Mais il faut noter que les peulh sont majoritaires cela peut s'expliquer par le facteur religieux, mais aussi chez les peulh l'autonomie de l'enfant s'applique dès le bas âge. Ainsi comme l'affirme l'UNESCO « les enfants ont besoins d'être protégés de toutes les formes d'exploitations et d'abus, détentions arbitraires et des séparations injustifiées avec leur famille »18(*)

Tableau II : l'âge approximatif des enfants du centre d'écoute

Age

6 ans

7 ans

8 ans

9 ans

10 ans

11 ans

12 ans

13 ans

14 ans

15 ans

16 ans

17 ans

18 ans

Total

Effectif

1

3

4

1

3

8

13

17

12

9

5

3

4

84

Source centre d'écoute `'action enfants de tous'' 1993-2009

· L'écoute active

Chaque nouvel arrivant est écouté individuellement jusqu'à 3 fois et même plus si le besoin s'impose.

· L'écoute collective

C'est une réunion, une causerie débat avec des enfants sur des thèmes précis.

· L'animation éducative

I.E.C, E.M.C qui se fait sous forme d'étude collective.

En plus de ces support aux différentes activités du centre il y'a des fiches d'orientation, des référence d'enquête sociale, animation, tournée de rue, de compilation, tout pour une meilleur compréhension et de bien être de l'enfant.

CHAPITRE IV : Analyse et interprétation des données quantitatives et qualitative

4.1 Analyse du discours

Nous exposons ici les propos recueillis du guide d'entretien adresse aux éducateurs du centre de Caritas-Mali et de la DNPFEF.

Sujet 1 :

Nom et prénom : S-C

Sexe : masculin

Profession : éducateur

« Notre stratégie d'intervention dans la localisation des enfants de la rue est très simple. Tout d'abord pendant la journée on fait une descente dans les rues de Bamako, une fois sur le terrain on essayer de faire une analyse là où il est plus facile de les retrouver regroupe. Donc la nuit on se donne un objectif, aller à leur rencontre. Tout d'abord on cause avec eux pour nous familiariser avec eux, en les disants que c'est seulement leur bien qu'on veut. Alors on leur parle de `'A.E.T'', après l'explication ils sont libre de venir au centre par leur volonté. »

· Analyse du discours

Dans ce discours nous constatons que l'éducateur fait d'abord un descente dans les rues pendant la journée, il observe les mouvements des enfants et regarde là où ils peuvent se rassembler pour dormir ou faire autre choses. Donc après avoir fait la localisation, la nuit il va à leur rencontre en essayant de les sensibiliser d'abord de quitter la rue. Ils leurs propose de venir au centre, là il va leur parler de ce que le centre fait comme action en faveur des enfants de la rue. Et l'enfant est libre de les accompagne au centre.

Sujet 2 :

Nom et prénom : A-D

Sexe : masculin

Profession : éducateur

« Je fais des activités d'animation socioéducatives, cela permet l'épanouissement des enfants à partir des moyens artistiques (musique, danses, théâtre, etc.). Elles éveillent chez l'enfant l'instinct, permettant aussi de rétablir la confiance, la stabilité.

C'est dans ce cadre que nous réalisations ces activités, souvent certains enfants aiment faire la musique, le théâtre. Nous essayons d les aider pour qu'ils puissent réaliser leurs rêves. Nous rencontrons des difficultés (manque de moyen, de matériels, etc.) »

· Analyse du discours 

A-D veut nous faire comprendre que les activités artistiques permettent à l'enfant d'avoir l'amour pour la chose. Et ça créer plus de confiance chez l'enfant de s'y donne, souvent ces enfants rêvent de devenir chanteur, danseur ou comédien. Et là c'est une façon de leur aide, mais pour que le travail puisse être bien fait il faut des matériels et avoir les moyens nécessaires. Alors ceux-ci leur manque et donc il se contente du peu qu'ils ont pour mener leur activités. Et aussi il faut mentionner l'instabilité des `'enfants de la rue''.

Sujet 3 :

Nom et prénom : F-S

Sexe : masculin

Profession : éducateur

« La réinsertion sociale et socioéconomique est l'objectif principal de `'A.E.T''. Elle se fait à travers le retour en famille, la formation professionnelle et l'installation des jeunes formés. En moyenne une cinquantaine d'enfants sont retournés en famille. Quant aux jeunes installés, environs 48 jeunes ruraux ayant suivi une formation agricole pendant deux ans. Ils ont bénéficié d'appui financier et matériel à leur retour en famille.

13 jeunes dont 5 garçons et 7 filles ont des installations à leur compte dans différent corps de métier (menuiserie bois, métallique, coutures, teinture), durant les trois dernières années 2007-2009. Une quinzaine d'enfants sont en formation au foyer et au centre. 7 jeunes ruraux sont également en formation au foyer de Moribabougou »

· Analyse du discours

L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des `'enfants de la rue'' est salutaire, parce qu'en trois ans ils ont pu insérer 48 jeunes ruraux et 13 jeunes dans d'autres activités. Ceux-ci sont suivis et appuyés financièrement. Cela leur permet d'ouvrir leur propre atelier, même si souvent d'autres abandonnent.

Sujet 4 :

Nom et prénom : M-K

Sexe : féminin

Profession : chef du centre des filles

« Notre travail consiste à faire une formation à vocation. Qui s'étend sur deux modules (la couture, la teinture et le tricotage). Nous recevons ces filles de divers lieux ou souvent elles viennent des familles en situation difficile. On leur apprend à faire la teinture et la couture, la formation dure 2 ans pour la couture et 1 ans pour la teinture. Après la formation on les envoie faire un stage de perfectionnement dans un atelier du quartier en collaboration avec le centre. Un éducateur les accompagne et les suit durant leur stage de perfectionnement, et après on demandera un financement au niveau de Jeunesse et Développement. Après l'obtention du prêt on la installe un atelier dont l'argent est remboursable durant un an ou deux ans »

· Analyse du discours

Dans le discours de M-K, les activités permettent d'insérer les enfants socio professionnellement dans un métier dont elle a appris au centre. Mais elle sera d'abord suivie pendant une année, et si elle tient bien alors on la cherche un financement pour l'installer un atelier. En ce temps elle se son propre chef.

Sujet 5 :

Nom et prénom : L-C

Sexe : masculin

Profession : éducateur

« Les enfants qui arrivent ici sont accueillis avec le maximum de traitement. Qui fait l'objet d'une écoute, qui permet de comprendre les raisons de sa présence dans la rue. S'il désire retourner chez ses parents, il y aurait une médiation entre la famille et le centre. Après les démarches auprès des parents, l'enfant est orienté vers les centres de perfectionnement pour apprendre un métier.

Avant d'abord il doit suivre un processus c'est-à-dire apprendre l'alphabétisation, le bricolage. Une fois que l'enfant est stabilisé, alors il est envoyé au foyer pour apprendre l'un des métier (menuiserie, couture, teinture, formation agricole, etc.) »

Sujet 6 :

Nom et prénom :

Sexe : masculin

Profession : administrateur action sociale

« La relation entre Caritas-Mali et la DNPFEF est une relation de partenariat du genre permanent et continuel. La DNPFEF oriente souvent les enfants au centre d'écoute qui les héberge voire les accompagné en famille si nécessaire. Quand un enfant a été orienté ou accompagné en famille, Caritas-Mali tout comme les autres O.N.G sont tenues de mentionner cela dans les rapports d'activités qu'elles envoient à la DNPFEF.

Ainsi à travers les O.N.G et structures comme Caritas-Mali la direction à un contact avec la famille des enfants. Les structures recherchent la famille des enfants de l'enfant voir s'il y'a conflit, gèrent et envoient le rapport à la DNPFEF. Et on prévoit des visités au niveau des centres d'écoutes pour l'utilisation des supports d'activités et travail qu'effectuent les centres de façon générale. »

· Analyse du discours

Dans ce discours nous voyons que l'aide que l'Etat apporte à Caritas-Mali est simplement technique, car il n'y a pas de financement que l'Etat les prévoit dans leur travail d'insertion.

4.2 Analyse du questionnaire

Question n°1 : Vos parents vivent-ils ?

Tableau n°1 : relatif à l'opinion des enfants sur la vie de leurs parents

Réponse Sexes

Oui

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

12

50

2

8

14

58

Fille

7

29

3

13

10

42

Total

19

79

5

21

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Au regard de ce tableau nous voyons que 79% des garçons et filles affirment que leurs parents sont vivants. Par contre 21% affirment que leurs parents ne sont plus. Malgré que la majorité de ces enfants dont leurs parent sont vivant errent dans la rue pour des raisons particulières telles que : l'extrême pauvreté, la maltraitance des parents ou des maitres coranique. Le centre de Caritas-Mali les récupère dans la rue pour leur donner un foyer et ensuite les encadrer où les insérer soit économiquement, soit professionnellement dans le but qu'ils ne soient pas des déchets pour la société.

Question n°2 : vous venez d'où ?

Tableau n°2 : relatif à leur lieu d'origine

Réponse sexes

Bamako

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

4

17

10

42

14

59

Fille

2

8

8

33

10

41

Total

6

25

18

75

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Dans ce tableau nous voyons que la plus grande majorité filles/garçons viennent tous hors de Bamako. Ces enfants viennent des régions ou de la sous région, la rue est leur lieu de rencontre et ils se familiarisent l'un avec l'autre.

Question n°3 : classer votre famille dans une catégorie ?

Tableau n°3 : relatif à leur situation familiale

Réponse sexe

Pauvre

Riche

Situation difficile

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

11

45

0

0

3

13

14

58

Fille

6

25

0

0

4

17

10

42

Total

17

70

0

0

7

30

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

A la vue de ce tableau nous constatons que 70% de ces enfants sont issus d'une famille pauvre. Et que nul ne vient d'une famille riche, mais par contre 30% viennent d'une famille en situation difficile.

Question n°4 : comment étés-vous venu ici ?

Tableau n°4 : relatif à leur venu au centre

Réponse sexe

Educateur

Ami

Autres

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

9

37

3

13

2

8

14

58

Fille

7

29

3

13

0

0

10

42

Total

16

66

6

26

2

8

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

La stratégie d'intervention de Caritas-Mali dans la localisation des `'enfants de la rue'' est une réussite, car nous constatons que 66% de ces enfants sont venus au centre grâce à la tournée de rue des éducateurs. Mais il faut retenir que les deux tournées de rue ne sont pas les mêmes. Pour les garçons c'est pendant la nuit, donc c'est plus facile de leur localiser dans les différents lieux de la ville. Pour les filles c'est pendant l'après midi que c'est plus facile de les localisé, mais la nuit c'est plus dur. On les trouve en général dans les maisons de closes.

Leur objectif est de les localisé, les sensibilisé de venir au centre. Soit de les préparer au retour en famille soit leur insère professionnellement ou économiquement. Ceux qui sont venus par l'intermédiaire de leurs ami (es) constituent un support pour les éducateurs dans leur stratégie d'intervention de localisation des `'enfants de la rue''. Donc leur facilite la tâche surtout dans le cas des filles.

Question n°5 : depuis combien de temps étés-vous ici ?

Tableau n°5 : relatif à leur durée au centre

Réponse sexe

- 1 ans

1 à 3 ans

3 à 5 ans

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

7

30

4

16

3

13

14

59

Fille

4

16

6

25

0

0

10

41

Total

11

46

10

41

3

13

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Dans ce tableau tous ceux qui ont plus d'un an, sont au stade d'apprentissage. La durée de la formation en couture et teinture pour les filles est de 2 ans. Après leur formation elles sont accompagnées avec des matériels de couture ou de teinture et ensuite place auprès d'un responsable jusqu'à ce qu'elles puissent être autonome. Et là elles auront un financement de la structure Jeunesse et Développement qui sera remboursé sur une période de deux ans.

Les garçons quant à eux apprennent des techniques d'agriculture, d'élevage et d'entretien des outils agricoles. Ils sont insérés dans leur milieu d'origine. Mais la durée de leur formation varie de 2 ans ou 3 ans.

Question n°6 : comment vous-vous sentez ici avec vos camarades ?

Tableau n°6: relatif à la relation qui existe entre eux

Réponse sexe

Confiant

Amical

La loi du plus fort

Respect mutuel

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

2

8

6

25

0

0

6

25

14

58

Fille

3

13

3

13

0

0

4

16

10

42

Total

5

21

9

38

0

0

10

41

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Ici nous voyons que leur relation est plutôt le respect mutuel. Mais au second on constate que les filles la confiance et l'amitié sont les relations qui existent entre elles, et ce même chiffre affirme qu'elles ont une relation amicale. Chez les garçons la confiance ne pèse pas trop seulement le respect mutuel et amical. La loi du plus fort n'existe pas chez les garçons comme chez les filles.

Question n°7 : étés-vous content de l'encadrement que vous recevez?

Tableau n°7 : relatif à leur encadrement

Réponse sexe

Oui

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

12

50

2

8

14

58

Fille

7

29

3

13

10

42

Total

19

79

5

21

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Dans ce tableau nous constatons que filles/garçons du centre de Caritas-Mali `'action enfants de tous'' sont satisfait de leur encadrement qu'ils reçoivent des éducateurs du centre.

Par contre 21% seulement ne se sont pas content de leur encadrement parce qu'ils pensent que ce n'est pas le genre d'encadrement dont ils ont besoin.

Mais par observation c'est un processus très long que souvent si le sens de motivation n'est pas éveillé chez l'enfant il préfère abandonne que de reste. Mais le centre veille à ce que ces enfants puissent recevoir le meilleur encadrement

Question n°8 : comment trouves-vous les activités que vous faites ?

 

Tableau n°8: relatif à l'appréciation de leurs activités

Réponse sexe

Bien

Pas du tout

Sans avis

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

11

46

2

8

1

4

14

58

Fille

8

34

1

4

1

4

10

42

Total

19

80

3

12

2

8

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Les activités réalisées par le centre de Caritas-Mali `'Actions Enfants de tous'' ont été une réussite. 80% des enfants affirment que les activités qu'ils font `'sont bien''. Par contre 12% de ces enfants optent pour pas du tout, leurs raisons sont entre autres que les éducateurs ne leurs donnent pas du temps et que les activités sont faites au même moment.

Nous pouvons dire que ces enfants veulent un changement dans la manière dont ils mènent leurs activités et essayer de les organiser.

Question n°7 : vous ennuyez-vous souvent du centre ?

Tableau n°7 : relatif sur l'ennui du centre

Réponse sexe

Oui

Non

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

3

13

11

45

14

58

Fille

4

17

6

25

10

42

Total

7

30

17

70

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Dans ce tableau 30% des `'enfants de la rue'' s'ennuient du centre. Parce que le centre ne leur apporte rien de bénéfique, dans la mesure ou ils sont pressés de travailler. Mais 70% de ces enfants ne s'ennuient pas du tout au centre. Ils se sentent en sécurité par rapport à la rue où même chez eux. Ils préfèrent rester dans le but d'être insérés soit économiquement soit professionnellement

Question n°7 : quelles appréciations faites vous du centre ?

Tableau n°7 : relatif à l'appréciation du centre

Réponse sexe

Bien

Mauvais

Total

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Garçon

11

45

3

13

14

58

Fille

8

34

2

8

10

42

Total

19

79

5

21

24

100

Légende

Eff : effectif

% : pourcentage

Commentaire

Dans ce tableau 21% des `'enfants de la rue'' n'apprécient pas le centre. Parce que le centre exige trop d'eux, ne nous donne pas de donner nos avis par rapport à ce qui se passe au centre. Mais 79% de ces enfants apprécient le centre.

CHAPITRE V : perspectives

Après avoir mis en exergue tous les grands problèmes du centre E.E.T en particulier notamment les ressources humaines et matérielles, il devient vital de dégager les grands politiques entreprises par le centre et le gouvernement dans l'insertion des enfants de la rue.

Le centre de Caritas-Mali est une O.N.G catholique oeuvrant pour la cause des enfants de la rue. Dans le but de mieux mener leurs activités.

Le centre accueillit le maximum d'enfants, les écouter et enfin les orienter. Faire un accompagnement en famille, assure la protection des enfants en rupture familiale vivant dans la rue. Assure la prise en charge temporaire de certains enfants à travers des centres d'accueil et des foyers d'hébergement, leur favoriser la scolarisation. Favorise l'apprentissage d'un métier et les aide à l'insertion économique.

Il rencontre des problèmes tels que :

v Le manque des moyens techniques

v L'insuffisance du personnel

v L'insuffisance numérique des matériels didactiques

v L'instabilité des enfants de la rue

v La réticence de certains enfants

v La commun, certains ne comprennent pas les langues utilisées (bambara, français)

v Nous constatons que plusieurs O.N.G interviennent dans le domaine des `'enfants de la rue'', mais il y'a très peu de synergie entre eux.

Ce sont là ces problèmes qui font que le centre A.E.T dans sa politique d'encadrement et d'insertion des enfants de la rue n'arrive pas à finaliser tous ses projets.

Voici les suggestions proposées

§ Tout d'abord, il faut éviter que le phénomène ne s'installe, car dit-on que «mieux vaut prévenir que guérir » ;

§ Chercher à améliorer la situation des enfants de la rue afin de les amener à une vie normale ;

§ Aider les familles en difficultés de manière à prévenir les cas éventuels d'abandon de foyer ;

§ Assurer une éducation des aides ménagères pour les empêcher d'abandonner leurs progénitures en cas de grossesse indésirée ;

§ Il faut y avoir une communication entre les différentes structures

§ Que les structures travaillent ensemble tout en définissant ce que chacun doit faire ;

§ L'adoption des textes de l'Etat en vigueur en faveur des enfants de la rue ;

§ Que les partenaires s'engagent plus d'avantage ;

§ Que l'Etat les aides financièrement

§ Subventionner les maîtres coraniques et en les interdisant d'envoyer les enfants dans la rue pour mendier ;

§ Impliquer le ministère de l'emploi et la formation professionnelle pour les différentes insertions des enfants de la rue par l'installation des ateliers dans différentes communes urbaines ;

§ Donner la priorité d'accès aux enfants de la rue dans les écoles communautaires, d'où l'implication du ministère de l'éducation nationale

Pour que le centre de Caritas-Mali puisse mieux réaliser ses activités dans l'insertion des enfants de la rue. Il doit d'abord chercher les moyens nécessaires pour que chaque éducateur puisse mieux mener ses activités. Employer plus éducateurs qui peuvent épauler les autres qui sont déjà dans le centre, cherche plus de matériels et de moyens techniques.

Pour que le travail puisse être bien exécuté, il leur faut nécessairement ces éléments cités ci-dessus.

Nous avons envisagé de suite l'étude sur le cas des enfants insérés dans leur milieu d'origine, mais le temps et le manque de moyen ne nous a pas permis de le réaliser.

Conclusion

Nous voilâmes au terme de cette étude sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Une étude qui nous a permis de faire une analyse de long en large sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue.

Nous observons que les questions que nous nous sommes posés au début ont été tous répondues.

Quelles sont les stratégies d'intervention dans la localisation des enfants de la rue ?

Quelles sont les activités réalisées ?

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Quelles sont les solutions propositions ?

Ce sont là ces questions que nous nous sommes posés dans le but d'apporter des réponses sur le travail de Caritas-Mali.

Ensuite nous avons émis quatre hypothèses qui devraient être confirmées ou infirmées dans la partie expérimentale. Ainsi d'après l'analyse et interprétation des résultats obtenus, nous pouvons déduire que nos hypothèses sont confirmées. 66% des enfants affirment qu'ils sont venus par le canal des éducateurs et cela prouve que leur stratégie d'intervention dans la localisation des enfants de la rue a été une réussite. Et aussi 80% des enfants admettent que les activités réalisées par les éducateurs sont les meilleurs dans le cadre de leurs insertions. Malgré les difficultés rencontrées Caritas-Mali a pu mener sa politique d'insertion en faveur des enfants de la rue avec l'aide de l'Etat.

Nous pouvons dire que nos hypothèses ont été confirmées avec toutes les données dans l'analyse et interprétation des résultats obtenus.

Bibliographie

§ Ouvrages généraux

ANNICK COMBIER  les enfants de la rue en Mauritanie ; édition

Erny Pierre l'enfant dans sa pensée traditionnelle de l'Afrique noire ; édition Kathala1996

Irène Lézine psychopédagogie du premier âge ; presse Universitaire de France 108 Boulevard Saint Germain Paris

Tessier Stéphane langage et cultures des enfants de la rue ; Paris ; éditionKarthala1995

Tessier Stéphane à la recherche des enfants de rue ; édition Karthala1998

Unicef enfant et femme au Mali « analyse de la situation » ; édition Harmattan ; Paris 1989

§ Ouvrages spécialisés

ACDI plan d'action pour la protection des enfants

Caritas-Mali enquête sur les enfants en situation difficile 2004

DNPFEF rapport sur le recensement des enfants de la rue dans le district de Bamako2008

Ministère de l'économie et des finances cadre stratégique de la lutter contre la pauvreté mars2008

PNUCID rapport mondial sur les drogues 1997

Sissoko Moussa évaluation des centres d'écoute2000

Tangara Bakary déperdition scolaire dans les quartiers périphérique de Bamako ; section Psychopédagogie Ensup1997

UNESCO conférence mondiale sur l'éducation 1990

UNESCO sommet mondial pour les enfants 1992

UNESCO `'section de l'éducation'' ; programme d'éducation des enfants en situation difficile

UNESCO `'enfant en situation difficile, drogue et VIH/SIDA'' ; atelier sous régional Conakry Guinée 1999

UNICEF convention relative au droit de l'enfant ; mai 2000

UNICEF-MALI plan d'opération/programme de coopération de coopération1998

§ Article

Revue hebdomadaire le reflet le phénomène de la mendicité à Bamako2002

§ Webgraphie

www.endh.org

www.francophonie.org

www.streechildren.com

§ Annexe

* 1 Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, mars 2008

* 2 Le Plan d'Action de l'ACDI pour la protection des enfants

* 3Psychopédagogie du premier âge. P4, Irène Lèzine, presse universitaire de France 108 boulevard saint germain Paris 1964

* 4 Rapport sur le recensement des enfants errants dans le district de Bamako

2008 DNPEF Direction nationale de la promtion de la femme de l'Enfant et de la Famille

* 5 La conférence mondiale sur l'éducation l'UNESCO

* 6Sommet mondial pour les enfants UNESCO

Pierre Erny «enfant dans la pensée traditionnelle de l'Afrique noire» P.149 Ed Cartha

* 7 Moussa Sissoko, Evaluation des centres d'écoute, Bamako, 2000,P4

* 8 Mali-Unicef, plan d'opération/programme de coopération 1998-2000, Bamako,1997 P25

* 9 Enfants et femme au Mali « analyse de la situation » UNICEF, Paris. Ed. Harmattan 1989. P117

* 10 Tessier Stéphane « langage et cultures des enfants de la rue », Paris. Ed. Karthala 1995. P 220

* 11 Enfants et femmes au Mali « une analyse de situation », UNICEF, Paris, Ed, Harmattan 1989

* 12 UNESCO « secteur de l'éducation », programme d'éducation des enfants en situation difficile

* 13Tangara Bakary « déperdition scolaire dans les quartiers péripheriques de Bamako », section psycho-pédagogie Flash, Bamako 1997-1998

* 14 UNICEF « convention relative au droit de l'enfant » article 20 mai 2000

* 15 UNESCO « l'enfant en situation difficile, drogue et VIH/SIDA » atelier sous régional Conakry Guinée 11-21janvier 1999

* 16 Rapport mondial sur les drogues, PNUCID 1997

* 17Caritas-Mali `'Action Enfants de Tous'' « enquête sur les enfants en situation difficile Bamako » 2004

* 18 UNESCO Sommet mondial pour les enfants en situation difficile






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway