INTRODUCTION
Le Mali est l'un des pays le plus vaste et le plus pauvre
d'Afrique de l'Ouest, avec une population de 13 millions d'habitants environ.
10,5 millions1(*) de ces
habitants vivent dans la pauvreté, parmi lesquels les premiers
touchés sont en général les femmes et en particulier les
enfants. Les défis à relever sont encore nombreux pour leur
assurer un avenir. L'économie est essentiellement basée sur
l'agriculture et l'élevage, l'industrialisation étant assez
basse. La proportion de la population la plus pauvre est grande et l'on
constate que les enfants sont les premières victimes surtout ceux de la
rue. La principale cause est le fonctionnement de la famille traditionnelle
fragilisée essentiellement pour des raisons économiques.
L'accès aux soins et à l'éducation est de moins en moins
assuré au Mali. Les carences du système éducatif et
sanitaires qui touchent les enfants en premier sont variées :
manques d'infrastructures (primaires et secondaires) grande distance à
parcourir, manques d'équipements et de fournitures, manques
d'équipements sanitaires et de médicaments. Certains enfants qui
n'ont pas accès aux soins et à l'éducation se trouvent
dans la rue afin d'assurer leur survie. Les enfants et les jeunes adoptent le
mode de vie de la rue pour différentes raisons : la guerre, la
pauvreté, l'urbanisation, l'instabilité politique, les
catastrophes naturelles, la désintégration des familles, le sida,
la révolte contre leurs parents, l'insuffisance des revenus et la
violence, qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. Les enfants
qui vivent et travaillent dans la rue sont souvent victimes de violence, d'abus
sexuels et de violation des droits de la personne; ils sont
négligés et parfois toxicomanes. Par exemple, partout dans le
monde, des enfants de la rue sont victimes de violence. Ceux qui ont
conservé certains liens familiaux passent leur vie dans la rue à
vendre des babioles, à cirer des souliers, à mendier, à
travailler avec leur famille ou à laver des voitures pour augmenter les
revenus de leurs parents. La plupart de ces enfants abandonnent l'école
avant la cinquième année. Ceux qui n'ont pas de contacts
familiaux se créent un monde. Ils tentent de gagner leur vie en vendant
de petits objets ou en effectuant des travaux manuels. Lorsqu'ils n'ont pas
d'autre choix, les enfants, qu'ils entretiennent ou non des liens avec leur
famille, assureront leur survie en commettant de menus larcins ou en se
tournant vers la prostitution. Les enfants de la rue se prostituent parce
qu'ils ont besoin d'argent, qu'ils cherchent l'attention qu'ils ne
reçoivent pas ailleurs, ou parce que leur famille ou leurs relations
familiales les y forcent. Ces enfants sont extrêmement vulnérables
aux maladies sexuellement transmissibles, y compris au VIH/sida. Les enfants
prostitués sont principalement des filles, mais il y a aussi des
garçons. La plus grande majorité des enfants de la rue consomment
des substances psychotropes2(*), notamment des médicaments, de l'alcool, des
cigarettes, de l'héroïne, du cannabis et des produits industriels
facilement accessibles, comme la colle à chaussures et du diluant pour
peintures. Les puissantes émanations de ces inhalants peu coûteux
et faciles d'accès affectent la partie du cerveau qui supprime la
sensation de faim, de froid et de solitude. Les narcotiques à base de
solvants leur permettent d'échapper à la réalité.
Toutefois, ces brefs moments d'euphorie ont des répercussions physiques
et psychologiques sérieuses pour les enfants : hallucinations,
oedème pulmonaire (accumulation liquidienne et enflure des poumons),
insuffisance rénale, dommages irréversibles au cerveau et, dans
certains cas, mort subite. Le rapport de l'organisation mondiale de la
santé disait : « dans la plus part des pays la situation
est telle que lorsque les autres moyens ont été
épuisés il est nécessaire de prévoir des
établissements pouvant s'occuper à plein temps des enfants
séparés de leur famille »3(*) dans le secteur social le Mali a pris plusieurs
engagement internationaux parmi lesquels, la convention relative aux droits des
enfants (C.R.D.E).
Aussi depuis une décennie, le gouvernement du Mali
s'est engagé dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion
sociale et initié des mesures spéciales de protection en faveur
des groupes vulnérables, en occurrence les enfants en situation
difficile. Pour ce faire, compte tenu de ses moyens limités et surtout
face à l'absence d'une politique nationale claire dans la prise en
charge des enfants et jeune ayant besoin de mesures de protection, l'Etat a
passé le relais à certains partenaires de la
société civile qui constituent aussi des acteurs l'appuyant dans
la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. C'est dans ce
contexte que s'étend la mission des centres d'écoute de
Bamako : l'insertion ou la réinsertion socioéconomique des
enfants et jeune en circonstances difficiles. C'est ainsi que la
société civile, la communauté religieuse ou des personnes
de bonne volonté ont décidé d'aider ces enfants de la rue
afin qu'ils ne soient pas marginalise dans la société tels
que : les centres communautaires, fondation pour l'enfance, les centres
Caritas-Mali, fondation partage, Enda-tiers monde, Mali Enjeu, etc. oeuvrant
pour les enfants de la rue, selon divers source, le nombre d'enfants de la rue
dans la grande métropole de la capitale du Mali varie entre 4000
à 6000 dont la majorité est constituée de
garçons4(*).
Cependant on note la présence de jeunes filles. La plus part des enfants
sont regroupés en bande un peu partout dans la ville de Bamako : la
place de souvenir, la gare routière de Sogoniko, la gare ferroviaire, la
grande mosquée, la grande cathédrale, l'auto-gare de
Médina coura, le marche de Médine, Dibidany et d'autres...
MOTIVATION
L'enfant a droit à l'éducation aux soins de la
santé et doit être inséré dans la
société dans laquelle il vit. Le temps de l'enfance est synonyme
d'amour parental, de protection familiale, de joie, d'univers ludiques,
d'apprentissage en société. Pourtant, pour des milliers d'enfants
à travers le monde en général et plus
particulièrement au Mali, ce temps-là n'est ou ne sera qu'un
triste et sombre souvenir, qu'il leur faudra essayer d'atténuer ou
effacer, souvent en vain, une fois devenus adultes. Les enfants de la rue
vivent trop souvent dans des conditions déplorables et sont l'objet
d'abus de toutes sortes. Ils sont nombreux à souffrir de maladies
diverses en raison de leurs conditions de vie déplorables. Beaucoup
d'entre eux fréquentent peu ou ne fréquentent plus
l'école. Devenus adultes, ils seront analphabètes ou
illettrés s'ils survivent à la faim, à la soif, aux
travaux dangereux et mal rémunérés, à la fois
prostitution, aux abus sexuels, aux endémies, à l'exclusion
sociale, aux harassements de la police, aux tracasseries de la justice,
à la prison, aux drogues destructrices et aux travaux domestiques
transformés en esclavages...
C'est de notre sensibilité à ce drame qu'est
née notre conviction de choisir comme thème de
mémoire : « l'apport de Caritas-Mali `'Action
Enfants de Tous'' dans l'insertion des enfants de la rue en commune II du
district de Bamako », et ce choix traduit notre
volonté, en tant que spécialiste en éducation, de
contribuer à l'insertion des enfants de la rue, il découle aussi
de l'attachement que nous avons pour les enfants de la rue et nous ne seront
être indifférent aux problèmes qui obstruent leur avenir
dans la société.
PROBLEMATIQUE
Les enfants de la rue ne connaissent pas les vraies joies de
l'enfance et de la jeunesse, quasiment oubliés dans les budgets
nationaux, ce sont des organisations de la société civile, des
institutions religieuses et des personnes de bonne volonté qui
subviennent à leurs besoins urgents de survies : nourriture, centre
d'accueil ou d'écouté, vêtement, santé, soutien
juridique, conseil sanitaire, protection contre la violence, la
répression imméritée et les abus divers au nom de la loi
et de l'ordre. Plus grave encore pour leur avenir, ils n'accèdent pas
facilement à l'école. Pourtant l'éducation est un droit
individuel reconnu par toutes les nations. La conférence mondiale sur
l'éducation pour tous à Jomtien, Thaïlande stipulait
que : « toute personne a droit à
l'éducation », en conséquence « tous les
enfants, tous les adolescents et tous les adultes devraient avoir accès
à l'éducation fondamentale. Il faut s'attacher activement
à éliminer les disparités éducatives qui peuvent
exister au détriment de certains groupes. Les pauvres, les enfants des
rues et les enfants qui travaillent ne doivent subir aucune discrimination dans
l'accès aux formations »5(*). A la suite de cette conférence, l'UNESCO
(Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture) a
élaboré le plan d'action et mis en oeuvre en 1992, avec la
collaboration de l'UNICEF (Fonds International des Nations Unies pour
l'enfance), pour répondre au souhait exprimé par la
communauté internationale en matière d'éducation pour
tous, c'est ainsi que des ONG fut créées pour s'occuper de
l'insertion ou de la réinsertion des enfants de la rue. En
général l'intervention des ONG se distingue par la qualité
des résultats qu'elles engendrent.
Les ONG, de part leur prestation dans l'insertion ou la
réinsertion des enfants de la rue, se montrent pragmatiques par la
réalisation des actions concrètes qui se manifestent par un
changement de comportement de bénéficiaires. Nous sommes parti de
l'hypothèse que l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de
la rue est salutaire cependant leurs actions sont axées exclusivement
sur les enfants les plus marginalisés qui souvent sont victimes d'abus
de toutes sortes et de discrimination, y compris, entre autres, ceux qui vivent
et travaillent dans la rue, de même que les travailleurs
juvéniles, les enfants touchés par la guerre et ceux qui sont
victimes d'abus sexuels. Et encore ils orientent la plupart de leurs
activités dans l'insertion socioprofessionnelle des enfants de la rue de
plus d'une dizaine d'année Caritas-Mali ne fait que travailler afin
d'améliorer la vie et permettre un meilleur accès à
l'éducation et à la formation professionnelle. Cette organisation
engagée aux côtés des enfants de la rue, fait un travail
essentiel et remarquable mais, face au développement sans cesse
croissant du phénomène d'exclusion sociale et d'exploitation des
enfants errants dans la rue, il ne fait aucun doute que sans la volonté
politique de l'Etat, nul ne peut prétendre résoudre ce
problème à lui seul.
OBJECTIF GENERAL
Notre objectif est de montrer l'état des lieux de
Caritas-Mali dans l'encadrement et l'insertion des enfants de la rue.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
1. Analyser les stratégies d'intervention de
Caritas-Mali dans la localisation des enfants de la rue ;
2. faire une description des activités
réalisées par Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la
rue ;
3. Montrer les difficultés rencontrées par
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue ;
4. Enumérer les solutions proposées par
Caritas-Mali pour l'insertion des enfants de la rue.
QUESTIONS DE RECHERCHE
1. Quelles sont les stratégies d'intervention de
Caritas-Mali dans la localisation des enfants de la rue ?
2. Quelles sont les activités réalisées
par Caritas-Mali pour l'insertion des enfants de la rue ?
3. Quelles sont les difficultés rencontrées par
Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue ?
4. Quelles sont les solutions proposées par
Caritas-Mali ?
HYPOTHESES :
1. Les stratégies d'intervention de Caritas-Mali
facilitent la localisation des enfants de la rue,
2. Les activités réalisées par
Caritas-Mali permettent une meilleure insertion des enfants de la rue,
3. Les difficultés rencontrées par Caritas-Mali
freinent la bonne insertion des enfants de la rue,
4. L'aide de l'Etat est une solution dans l'insertion des
enfants de la rue.
CHAPITRE I : Méthodologie de la
recherche
La méthodologie est l'étude des méthodes
propres à une science ; c'est la manière de faire, de
procéder à une recherche.
Pour avoir des informations sur notre thème nous avons
adopté deux méthodes de recherche : l'étude
documentaire et la recherche sur le terrain.
Nos choix méthodologiques nous amènent à
chercher les moyens, les techniques qui nous permettent de rassembler les
informations nécessaires, voire indispensables à l'analyse de
notre thème. Parmi ces moyens nous avons : l'analyse documentaire,
le guide d'entretien et les questionnaires.
1-1 Recherche documentaire
En ce qui concerne la recherche documentaire, nous avons
commencé notre travail par la recherche bibliographique qui nous permis
d'avoir des informations : les documents des O.N.G, les revues, les
mémoires de la FLASH, de l'ENSUP et de l'INFTS et enfin les livres de la
bibliothèque nationale, ces documents nous ont permis d'avoir des
données portant sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des
enfants de la rue.
1-2 Instruments utilisés
Nous avons choisi deux outils de recherche :
Le questionnaire et le guide d'entretien : le choix du
questionnaire s'explique par le fait qu'il est adapté à
l'étude de l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la
rue. Il est destiné au personnel de Caritas-Mali et au personnel de la
DNPFEF. Le second instrument nous permet d'enrichir notre étude qui est
l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Il est
destiné aux enfants du centre de Caritas-Mali. Nous avons mené
l'enquête par écrit et la langue était le français
et le Bambara et nous avons effectué un stage au niveau de Caritas-Mali
à partir du 28 août au 30 octobre 2009.
1-3 Population de l'enquête
La population de notre étude porte sur l'ensemble du
personnel de Caritas-Mali, les enfants de la rue du centre de Caritas-Mali et
enfin le personnel du DNPFEF. Comme il est impossible de les interroger tous,
nous avons choisi un échantillon représentatif de quarante (40)
sujets parmi les acteurs de Caritas-Mali, la direction nationale de la
promotion de la femme de l'enfant et de la famille, les enfants du centre de
Caritas-Mali.
1-4 Elaboration du guide d'entretien
Pour ce thème nous avons choisi le guide dans le but
d'avoir des informations claires sur l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion
des enfants de la rue, recueillir le maximum d'informations. Dans notre guide
d'entretien nous allons nous entretenir avec les acteurs de Caritas-Mali et le
personnel de la DNPFEF.
1-5 Elaboration du questionnaire
Pour enrichir notre thème nous avons eu à
élaborer une série de questionnaire qui nous a permis de poser
des questions les informations susceptibles, pour avoir des données
nécessaires dans l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants
de la rue. Nous avons choisi les enfants du centre de Caritas-Mali qui sont
composés de filles et garçons
1- 6 Echantillonnage
1.6.1 Méthode de l'échantillonnage
choisie
Pour mener à bien notre recherche nous avons choisi la
méthode d'échantillonnage par quota ou échantillonnage
empirique (aléatoire). Pour cela nous nous sommes
référés à notre expérience personnelle pour
choisir des personnels de l'O.N.G Caritas-Mali (action enfants de tous), les
enfants de la rue du centre de Caritas-Mali, et le personnel du DNPFEF.
1.6.2Taille de l'échantillon
La taille de notre échantillon est de 40 personnes
composées:
Les éducateurs de Caritas-Mali, le personnel de la
DNPFEF et les enfants du centre de Caritas-Mali.
Tableau N° I : caractéristiques de
l'échantillon
|
Groupe
|
Total
|
|
Les éducateurs de Caritas-Mali
|
Personnel de la DNPFEF
|
Enfants du centre de Caritas-Mali
|
|
Nombres
|
13
|
3
|
24
|
40
|
Source personnelle
1.7 Difficultés rencontrées
Aucune oeuvre humaine ne peut se faire sans
difficultés, les difficultés sont d'ordre financière,
l'éloignement du milieu d'étude, dues à la traduction de
nos questionnaires aux enfants en langue nationale et d'autres. Il faut noter
qu'au début nous avons élaboré une série de
questionnaire adresse aux éducateurs de Caritas-Mali. Une fois arrive
sur le terrain, ils nous ont donné des principes à suivre et cela
nous a amené de changer le questionnaire en guide d'entretien.
CHAPITRE II : Définition de concepts et
revue de la littérature
2.1 Définition de quelques concepts
Emile Durkheim dans son ouvrage intitulé
« les règles de la méthode propos, il affirme que
« le savant doit d'abord définir les choses dont il traite
afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question », c'est
pourquoi pour mieux cerner l'objet de notre étude, il est important de
clarifier les concepts clés.
Nous avons utilisé le dictionnaire le petit Larousse
illustré 2008, le dictionnaire en sciences sociales etc.
2.1.1 Apport
Selon le dictionnaire le petit Larousse Illustré 2008
définissant que « l'apport c'est l'action
d'apporter », contribution faite par une institution, une
organisation, un groupe de personnes, un individu dans une action bien
déterminée.
Selon Serge Brando « l'apport consiste à
faire un transfert du patrimoine de l'apporteur à celui de la personne
ou de l'entité qui sont appelés à recevoir
l'apport »
2.1.2 Enfant
Définir l'enfant n'est pas une chose aisée car
plusieurs paramètres entrent en ligne de compte.
Un enfant s'entend comme tout être humain
âgé de moins de dix huit ans, sauf si la majorité est
atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est
applicable. Juridiquement et selon la convention relative aux droits de
l'enfant, un enfant est tout être vivant âgé de 0 à
18 ans, période qui s'étant de la naissance à la
maturité physique et affective.
Quant à l'enfance est à la fois une
réalité biologique psychologique et sociologique. Elle est la
période qui s'étend de la naissance à l'âge de 12
ans, la fin de l'enfance est marquée par l'avènement de la
puberté
2.1.3 Rue
Signifie un endroit quelconque autre qu'une famille ou une
institution d'accueil, tels que les édifices publics ou privés
comprenant bâtiments, cours, trottoirs. La rue a depuis toujours une
constations péjorative par rapport à une société
normalisée comme un lieu d'insertion malsaines témoin de toutes
les exclusions et marginalisation ; elle s'inscrit dans une dynamique de
rejet dans l'espace public de ce qui ne mérite pas d'être
conservé dans l'espace privé.
2.1.4 Enfant de la rue
Les expressions, telles que « enfants en situation de rue
» ou « enfants vivant dans la rue » sont de plus en plus
recommandées par la communauté internationale. Néanmoins,
pour plus de clarté, ce mémoire emploie le terme « enfants
de la rue », expression couramment utilisée par les acteurs de
terrain
Selon la définition que propose l'UNESCO, « les
enfants de la rue sont les garçons et les filles pour qui la rue est
devenue leur lieu d'habitation ; ils en tirent leur propre moyen de subsistance
; ils y sont sans protection. Ils sont en rupture temporaire, partielle ou
totale avec leur famille et la société »6(*).
Trois catégories d'enfants se retrouvent
confrontées à la rue :
Les « enfants de la rue », qui vivent en
rupture complète avec leur famille.
Les enfants « dans la rue », qui y passent la
majeure partie de la journée avant de regagner le foyer familial le soir
venu.
Les enfants vivant dans la rue avec leur famille constituent
une troisième catégorie émergente. Le faible revenu des
parents, l'échec scolaire, les conflits familiaux et la
négligence des parents sont autant de raisons qui peuvent pousser
l'enfant à vivre de façon partielle ou permanente dans la rue.
Plutôt qu'y vivre, ces enfants y survivent. Leur quotidien les confronte
à la drogue, à la violence, aux rivalités entre gangs et
tout particulièrement aux risques d'infection par le VIH, liés
notamment à leur sexualité précoce, à
l'échange de seringues non stérilisées, au manque
d'information, etc.
2.1.5 Insertion
C'est le fait d'introduire, faire entrer, placer une chose
parmi d'autres. Pierre Erny dit : « l'intégration de
l'individu dans la société se fait par des élargissements
successifs. Rapport avec la mère, rapport avec le groupe familial,
rapport avec la société enfantine... l'enfant qui au cours de sa
croissance arrive à intégrer les expériences
suscitées par son contact avec le milieu social se voit à son
tour assimilé progressivement par la communauté aux
différentes étapes de l'évolution de sa
personnalité et doté d'une place dans
l'ensemble »7
2.2 La revue de la littérature
En juillet 2000, les centres d'écoute du district de
Bamako avaient été l'objet d'une étude
intitulée : évaluation des centres d'écoute.
L'étude a porté sur le centre d'accueil et d'orientation pour
enfants (C.A.O.E) et trois centres d'écoute communautaires (ceux de
Sabalibougou, de Sokoroni et de Niamakoro) pour évaluer
l'activité principale du centre d'écoute communautaire. Qui
consiste à ouvrir les portes de l'enseignement formel aux enfants
nécessiteux d'âge scolaire. D'autres activités sont
menées dans les centres d'écoute entre autres
l'alphabétisation en français et dans les langues nationales, les
animations socioculturelles, les apprentissages socioprofessionnels.
Mais l'évaluation n'a pas attesté leur
pertinence, même si elle nous signifie que lesdits centres manquaient de
ressources (humaines et matérielles) de qualité. Malgré ce
constat elle n'a pas atteint son objectif car la problématique de la
pérennité des centres d'écoute en fonction de la
pertinence de leur impact sur les enfants en situation particulièrement
difficile n'a pas comblé les attentes. L'évaluateur a
énuméré les difficultés rencontrées, il
reconnaît à juste titre « qu'il n'a pas
été possible de préciser l'efficacité et
l'efficience des activités »7(*)
C'est dire que les insuffisances que devrait combler cette
évaluation demeurent. Elle devrait à notre avis, indiquer si
l'approche des centres d'écoute favorisait entre autres :
· L'insertion socioéconomique effective des
enfants et jeunes concernés dans leur famille et dans la
société globale.
· L'apprentissage de nouvelles habilités propices
à la réinsertion socioéconomique des enfants en
décohabitation.
Par ailleurs en novembre 1997, le Ministère de
l'économie, du plan et de l'intégration a conjointement
élaboré avec le programme de Nations Unies pour le
Développement (PNUD) une synthèse de notes thématiques sur
la pauvreté au Mali. Cette étude ayant fait le constat selon
lequel la pauvreté engendre des groupes sociaux spécifiques en
l'occurrence les « enfants de la rue », a attesté
à la page 18 l'insuffisance des centres d'écoute au Mali et a
préconisé leur multiplication. Enfin le 10 avril 1998, le
gouvernement du Mali et les Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont
ratifié un plan cadre d'opération portant sur le programme de
coopération MALI UNICEF 1998-2002.
Ce programme en son article 5, s'est appesanti sur les
contributions de l'UNICEF au volet « protection
spéciale » en faveur des femmes et des enfants de la rue en
situation difficile. Elles consisteront à travers les études et
le renforcement des systèmes d'informations, à mieux
connaître les groupes cibles que sont « les enfants/enfants
travailleurs, les enfants/femmes victimes d'exploitation sexuelle et de
violence, enfants/femmes affectés et infectés par le VIH/SIDA,
les mineurs en conflit avec la loi »8(*).
Dans la revue hebdomadaire du REFLET le
phénomène de la mendicité à Bamako,
Pour Mamadou Seydou Diallo, coordinateur du programme d'Appui à
l'insertion socio-économique des enfants de la rue de l'Association
Malienne pour l'environnement, la jeunesse et le développement (Mali
Enjeu), celle-ci a pour objectif essentiel "de contribuer à l'insertion
socio-économique des enfants et jeunes en situation difficile". Dans ce
lot, on retrouve des employées de maisons surnommées "bonnes",
les apprentis du secteur de l'artisanat, les enfants victimes du trafic, les
mendiants, etc. Dans le cadre de leur insertion, Mali Enjeu a
élaboré un programme d'alphabétisation. Selon les
explications de M. Diallo, même si la majorité de ces enfants
savent faire la somme de 5+5, ils sont néanmoins presque tous des
illettrés. L'ONG leur apprend avant tout à lire et à
écrire en français, en arabe et dans d'autres langues nationales.
"L'enseignement n'étant pas une formation en soi, il faut par la suite
apprendre un métier à ceux qui ont la force et la volonté
de travailler", explique M. Diallo. Ils reçoivent donc une formation de
qualité dans plusieurs métiers". Ils ont aussi un fonds d'appui
aux Activités génératrices de revenu (AGR). Ce fond sert
à appuyer ceux qui ont plus de 15 ans et qui veulent faire de petits
métiers comme le cirage des chaussures, le tailleur ambulant... Les
revenus tirés de ces activités les aident à prendre en
charge leurs besoins favorisant ainsi leur réinsertion sociale. Mali
Enjeu apporte aussi des appuis ponctuels (nourriture, habillement...) à
ceux qui n'ont pas l'âge de travailler et qui ne vivaient que de la
mendicité. Leurs ambitions est de pouvoir alphabétiser
(français, arabes et langes nationales) 500 talibés dans les
écoles coraniques de Bamako. L'association envisage la mise en
apprentissage et le financement des activités génératrices
de revenus (AGR) au profit de 300 autres élèves coraniques dans
la capitale. Des maîtres artisans de la place sont identifiés et
appuyés, en fonctions des critères établis, en
matériels en vue d'accueillir des élèves coraniques
désireux d'apprendre un métier ou d'exercer une activité
lucrative. Ces derniers bénéficient d'un fonds de départ
avec une étude de faisabilité. Un appui-conseil leur sera
assuré pendant la durée du programme. L'amélioration du
cadre de vie et d'étude par l'assainissement et la négociation
avec des Centres de santé communautaires (CSCOM) pour les aspects
sanitaires de leur prise en charge sont aussi pris en compte. Les populations,
les autorités et les responsables religieux sont sensibilisés par
rapport à la situation dramatique des élèves coraniques et
les dangers liés à la pratique de la mendicité par des
causerie-débats, etc. "Il n'y a aujourd'hui aucune école
coranique où les enfants ne font pas la mendicité", souligne M.
Diallo. Pour lui la meilleure façon de faire face au fléau est de
mettre des acteurs à tous les niveaux pour assurer l'information et la
sensibilisation des parents, des responsables religieux voire des
autorités.
ANNICK COMBIER, dans son livre intitulé
« les enfants de la rue en Mauritanie » page 24,
a souligné que le phénomène « enfant de la rue
n'est que le résultat de l'organisation sociale ». En effet,
leur isolement, leur solitude, leur marginalisation extrême ne sont autre
que des démontre avec force la faillite de l'idéologie
organisation de la société avant l'avènement de
l'économie du marché. L'auteur termine son étude en se
posant la question suivante : quel peut être alors l'avenir de ces
systèmes sociaux qui condamnent à mort des millions
d'enfants ?
2.3 Le contexte historique du thème
Au Mali l'avènement du phénomène `'enfant
de la rue'' est apparu depuis les années 1980. Dans la
société traditionnelle l'enfant était
considéré comme un don de Dieu, réincarnation des
défunts, lien entre l'invisible et le visible, sécurité
sociale des parents, etc.
Ainsi l'éducation traditionnelle au Mali est un
processus par lequel on initie l'enfant aux bonnes habitudes de la
société à savoir les règles de politesse,
l'hospitalité et le respect des sociétés secrètes.
Il faut noter que l'éducation des enfants au Mali est l'affaire de tous,
c'est une éducation populaire, ainsi la formation et la socialisation
de l'enfant se faisaient au sein de la famille.
« Tous les groupes ethniques au Mali étant
patrilinéaire, des enfants appartiennent à leur père. En
cas de divorce, ils restent avec lui et dans leur famille paternelle. Si
l'enfant est très petit il peut toute fois rester avec sa propre
mère jusqu'au sevrage, au fur et à mesure qu'il grandit il entre
dans le monde des adultes. Au Mali l'enfant est éduqué par toute
la communauté et chaque membre joue un rôle dans sa formation.
L'apprentissage de l'enfant qu'il soit technique ou ethnique dure toute sa
jeunesse. »9(*)
Les jeunes d'un même village ayant grandi ensemble
circoncis ou excisées la même année font partie d'une
même classe d'âge, les classes d'âge restent
inchangées toutes leur vie.
La socialisation de l'enfant aurait moins de poids en ville
qu'en campagne. Les structures familiales étant plus nucléaires
et les difficultés économiques liées à l'extension
des rapports marchants capitalistes. L'urbanisation galopante érode ces
traditions, exilés loin de leurs racines dans l'univers
déstructuré de la ville, avec le salariat qui n'est pas
compatible avec la famille élargie. La famille nucléaire moderne
étant une famille isolée, repliée sur elle-même
n'est pas insérée dans un large réseau de parenté.
Ainsi la situation actuelle des enfants résulte de l'environnement
économique et social.
Selon Stéphane Tessier : « sous
l'influence de plusieurs facteurs comme l'urbanisation rapide, l'explosion
démographique, la crise la crise économiques et la crise
familiale en ville (recomposition de la famille, familles monoparentales etc.)
l'enfant est devenu une charge et l'objet de processus d'exclusion de la
famille de l'école et de la société dans l'Afrique
actuelle. »10(*)
Les causes du phénomène des « enfants
de la rue » sont profondes, nombreuses et variées. Chaque cas
décèle sa particularité mais on peut dégager un
ensemble de causes qui sont presque communes économiques,
éducation etc.
Le problème de chômage lié aux avatars des
rapports marchants capitalistes dominant le monde actuel et créant ainsi
la pauvreté des milliers de gens. Il ressort que ces enfants sont
à majorité issu de parents pauvres et souvent
analphabètes. La pauvreté des parents est donc la cause
principale de leur présence. L'incapacité des parents à
subvenir aux besoins vitaux de l'enfant et dans ces conditions l'enfant peut
chercher à satisfaire ces besoins dans la rue. Nous constatons que le
plus part des enfants de la rue ou du centre vient de l'extérieur de
Bamako. Ainsi pour des besoins de survie individuelle et familiale de nombreux
jeunes ruraux filles et garçons se déplacent massivement vers
Bamako, certains prennent ainsi le chemin de la rue et deviennent enfants de la
rue dans la rue, etc.
Par ailleurs des mentalités dans certaines cultures
locales maliennes encouragent les enfants à quitter leur village pour
l'aventure vers les grandes villes ou ils peuvent tomber facilement dans la
rue. Par exemple un peulh qui quitte sa famille pour la ville fait preuve de
bravoure, chez les Sarakolé plus l'enfant prend son indépendance
économique et financière plus il fait la fierté de ses
parents. C'est ainsi on rencontre de nombreux enfants dans la rue avec leurs
boîtes à cirage au long des rues souvent sans domicile dans les
auto-gares, les abords des hôpitaux, les lieux de travail, les carrefours
etc.
Avec la dislocation des structures traditionnelles familiale
l'UNICEF dira : « le processus de nucléarisation
lié à l'exode rural, l'urbanisation met en crise la
capacité traditionnelle de la famille d'assurer l'entretien, la
formation et les soins aux enfants. Il semblait que les différents
ménages qui partageaient autrefois à la campagne, la même
demeure soit physiquement éclatés en ville et surtout à
Bamako »11(*),
la famille la première et la plus importante structure de socialisation
est sérieusement indexée dans l'accroissement du
phénomène, l'existence de grande famille est de plus en plus mise
à mal au profit des familles nucléaires. Il ressort que cette
famille nucléaire dans de nombreux cas n'assure pas toute sa
responsabilité d'éducation et n'est pas un cadre
sécurisé de référence pour les enfants
laissés à eux même, négligés et qui peuvent
sombrer dans la mouvance de la rue. Ainsi l'enfant qui était jadis
considéré comme un bien commun et aujourd'hui devenu une
`'propriété privée'' des seuls parents ayant à eux
seuls la responsabilité de son éducation. L'individualisme,
l'effritement du mode de vie ancestrale au contact d'une réalité
nouvelle déstructurant dominent les rapports sociaux actuels.
L'UNESCO dira que « l'éducation est un droit
et pourtant la plupart de ces enfants ont abandonné
l'école. »12(*), Nombreux sont les enfants qui abandonnent
l'école et la famille parce que les parents n'arrivent pas à
s'acquitter des frais de scolarité, la déperdition scolaire
résulte de l'abandon ou de l'exclusion d'un élève. Abandon
généralement volontaire par suite d'inadaptation involontaire
comme peut être le cas d'une maladie grave ou autres. Ainsi Bakary
Tangara dira que « les causes externes et internes au système
scolaire. Externes qui ne sont pas liées à l'école, les
causes externes sont généralement liées aux conditions
socioéconomiques des parents. Ainsi l'enfant abandonne l'école
pour aider la famille, les causes internes sont liées à
l'école telle que l'absentéisme entre
autres... »13(*)
Nous constatons aussi le mauvais traitement des maîtres
coraniques envers les enfants dont leurs parents les renvoient chez un marabout
pour inculquer la valeur spirituelle de la religion, ces `'talibés''
font une partie de leur temps à lire le coran et l'autre partie est
consacré à la mendicité, leur quête les
amènent à côtoyer les enfants qui vivent dans la rue. Suite
au mauvais traitement des maîtres coraniques certains optent pour la rue
puis que l'enfant maltraité s'il en envie de retourne en famille, ils
ont peur que les parents ne les comprennent pas et les renvoient une fois de
plus chez le marabout qui les maltraite et que les parents ont confiance en
lui, donc il choisit plutôt la rue dont il connaît
déjà bien, c'est le cas de la plus grande majorité des
enfants du centre d'écoute `'Action Enfants de tous'' soit 70% des
enfants ont adopté la rue à cause du mauvais traitement des
maîtres coraniques. Ainsi avec l'affirmation de l'UNICEF « Tout
enfant qui est temporairement ou définitivement en rupture avec son
milieu familial ou qui dans son propre intérêt ne peut être
laissé dans ce milieu a droit à une protection et une aide
spéciale de l'Etat »14(*)
La rue n'est pas un lieu propice pour un enfant, beaucoup
d'enfants vivent dans la rue suite au mauvais traitement des maîtres
coraniques ou familial et aussi pour divers raisons ainsi il opte pour la rue
et à considérer cette rue comme un lieu de vie, au point d'y
passer la journée tout comme la nuit. L'enfant apprend à vivre
dans la rue et à cheminer au sein de ce monde dont la traversée
la marquera à jamais dans la rue. Dans la rue l'enfant ne parvient pas
toujours à résister à la faim, à la pluie et la
police puis que dans la rue ils sont mêlés au quotidien à
tous les trafics. Ils vivent entièrement livrer à eux même
dans des conditions d'extrême précarité et exposés
à toute sortes d'abus et causes de nombreuses conséquences tant
sur l'enfant que sur la société.
Il faut noter qu'en plus du désagrément de la
police, du froid, de la pluie, les enfants des rues sont aussi exposés
à des maladies contagieuses telles que la tuberculose, le paludisme et
sont cibles privilégiés au VIH/SIDA et aux drogues en plus des
accidents (passagers, clandestins des trains). Selon le rapport de l'ONU
« Les enfants des rues sont sans aucun doute, les vulnérables
face au sida et aux drogues. Ils ne connaissent que ces deux fléaux que
des fausses rumeurs qui circulent au sein de leur bande, la drogue les aide
à surmonter la détresse et les difficultés quotidiennes et
la sexualité qui répond souvent à des besoins affectif
profond, ne peut s'encombrer des contraintes qu'impose la prévention
surtout pour protéger un avenir qui n'existe pas ».15(*)
Un autre rapport du PNUCID « Les drogues
illites les plus consommées par les enfants des rues dans le monde tels
que les inhalant dont les principaux types d'inhalant utilisés sont
l'essence, les colles et les solvants. L'inhalant est privilégié
en raison de sa grande accessibilité puis qu'il est contenu dans des
produits de consommation courante bon marché, utilisé sur un
morceau de papier ou de tissu imbibe. Les substances inhalées
détériorent le système nerveux donc risque pour la
santé ».16(*)
Dans l'enquête de l'enfant en situation difficile
Caritas-Mali fait ressortir que « les substances utilisées
sont les colles, le solvant dont l'usage réduit la conscience, la faim
et le froid et se vend en détail dans n'importe qu'elle boutique dans la
rue »17(*),
l'enquête relève que près de deux enfants sur trois (62%)
se droguent avec les solvants, plus un enfant s'habitue à ces travers,
plus il devient difficile de sortir de cette situation.
Une bonne éducation des enfants d'un pays va de pair
avec le développement socioéconomique de ce pays. On assiste
actuellement à une forte croissance du nombre d'enfants dans les rues.
Ainsi un enfant qui passe la plus part de son temps ou tout son temps dans la
rue est d'office privé d'une éducation sérieuse. Ce
phénomène engendre une forte croissance du taux
d'alphabétisme, de vagabondage, de consommateur de drogue, de viol, de
vol, des agressions verbales et physiques ainsi les enfants délinquants
de la rue créent l'insécurité à travers la ville de
nos jours.
2.4 Typologie des enfants de la rue
Voici une typologie des « enfants de la
rue », par observation simple il est difficile de réaliser une
typologie des enfants nécessitant une protection spéciale, car
que sa soit au Mali ou ailleurs les différents catégories
d'enfants en circonstance difficile se regroupent entre elles : les
enfants mendiants, les enfants fendeurs de bois, les enfants mendiants par
nécessite, les bébés de rue/orphelin, jumeaux ou simple
frères, les enfants guide des personnes invalides ou âgées,
les enfants travailleurs, les enfants maltraites, les enfants handicapes
utilisés comme mendiant, les enfants abandonnes, les enfants de
prostituées et enfin les enfants issus de famille de dopeurs ou
alcooliques.
§ Les enfants mendiants : la
mendicité est un phénomène qui touche les enfants
d'origine divers on y trouve des talibés ou `'garibou'' en langue
bambara. Utilisés sous le couvert de la tradition et de
l'éducation religieuse.
§ Les enfants fendeurs de bois :
qui se promènent dans les concessions aussi bien que dans la rue avec
une hache sur l'épaule faisant semblant d'exercer un métier de
fendeurs de bois, mais en réalité ils ne font que mendier
§ Les bébés de rue/orphelins,
jumeaux ou simple frères : ils sont utilisés par
leurs mère au nom de la tradition, dans les rues sans y
réfléchir sur les éventuels dangers qui encourent entre
autres : accidents de la route, risque d'infection respiratoire
§ Les enfants guides des personnes invalides ou
âgées : ils constituent le plus souvent une main
d'oeuvre assez sollicités. Ils font l'objet de location
journalière. Quelques fois ces enfants exercent ce métier au
détriment de leur scolarité.
§ Les enfants travailleurs : parmi
lesquels il faut distinguer les travailleurs indépendants, qui exercent
souvent dans la rue de petits métiers peu valorisants ; c'est le
cas des apprentis chauffeurs ; des essuyeurs de vitres de voitures, des
aides ménagères.
§ Les enfants maltraités :
ces enfants élisent domicile dans la rue par le fait qu'ils sont en
rupture total avec soit le tuteurs, soient les institutions sociales
§ Les enfants handicapés :
ils sont utilisés comme mendiant, souvent contre leur volonté.
Dans ce cas certains préfèrent abandonner leurs utilisateurs pour
se réfugier quelque part (souvent dans la rue)
§ Les enfants abandonnés :
ils sont issus le plus souvent de grossesses indésirées provenant
des adolescentes, elles mêmes en rupture familiale ou d'autres
circonstances inavouées. Parmi eux, on peut aussi identifier des enfants
naturels et les enfants orphelins.
§ Les enfants prostitués :
sont ce là qui sont dans la rue par suite de découverte de la
prostitution de leurs mères. C'est un drame aux conséquences
psychologique s incommensurable
§ Les enfants issus de familles de dopeurs ou
alcoolique : ce sont des enfants qui sont dans la rue quand ils
découvrent le dopage ou l'alcoolisme de leurs parents. Dans ces types de
familles la vie devient insupportable, car ce sont toujours des comportements
anti-sociaux.
§ Les enfants de parents
incarcérés : sont ceux qui sont dans la rue parce
qu'ils n'ont pas la moindre éducation du fait de l'incarcération
du parent censé leur donner une bonne éducation à leurs
enfants. Ils trouvent plaisirs à vivre dans la rue.
CHAPITRE III : Présentation du milieu
d'étude
La commune II est composée de onze quartiers. Elle est
dirigée par un conseil communal de quarante et un membres dont :
Un maire, cinq adjoints et dix officiers d'état
civil.
Elle est une collectivité administrative,
décentralisée disposant de la personnalité morale et
dotée de l'autonomie financière conforment aux dispositions de
la loi N° 93-008 du 11 février 1993 déterminant les
conditions de la libre administration des collectivités
territoriales.
3.1 Données physiques et géo
climatiques
3.1.1 Situation géographique
La commune II est limitée au Nord par le pied de la
colline du point G ,au Sud par le fleuve Niger ,à l'Est par le marigot
de Korofina , à l'Ouest par la route goudronnée appelée
Boulevard du peuple passant par l'IOTA ,traversant le grand marché
jusqu'au pont des martyrs. La commune II couvre une superficie de 17 Km2 soit
environ 7% de la superficie d district de Bamako estimée à 267
Km2.
3.1.2 Milieu physique
Le relief est accidenté et rocheux au Nord au niveau de
l'hippodrome et du marché de Médine ; latéritique
dans les quartiers de Médine, Missira, Quinzanbougou, argileux avec une
nappe phréatique très haute posant quelques difficultés
surtout du Sud. Le sol est incliné du Nord au Sud en direction du
fleuve.
3.1.3 Climat
Le climat est tropical avec trois saisons qui durent 4 mois
chacune :
La saison des pluies avec des hauteurs moyennes de
600-800mm/an (juillet Août Septembre Octobre) ; la saison froide
(Novembre, Décembre, Janvier, Février) ;
La saison chaude (Mars, Avril, Mali, Juin).
3.1.4 Végétation
La végétation est de type
soudano-sahélien dominé par de grands arbres comme le
Caïcédrat, le Karité et les Manguiers.
3.1.5 Hydrographie
La commune n'est traversée par aucun cours d'eau, mais
est limitée au Sud par le fleuve Niger et à l'Est par le marigot
de Korifina.
3.1.6 Données démographiques
La commune II compte 160.680 habitants qui viennent de toutes
les régions et de toutes les ethnies. Cependant, elle abrite l'essentiel
des familles fondatrices de Bamako à savoir les NIARE et les TOURE.
3.1.7 Equipements et infrastructures
Le réseau routier est constitué de routes
bitumées et non bitumées. Les principales routes sont :
Hippodrome273-rue Nelson Mandela 225-234-224 ; Zone
industrielle 939-839 ;
TSF376 ; Niaréla 455-428-528 ; Quizambougou
530 ; Missira rue 10-14-RDA-Tombouctou Coulibaly Marché 152-rue
40.
A l'intérieur des quartiers, les routes sont petites et
difficilement praticables surtout en saison pluvieuse.
La circulation est dense et peu sécuritaire avec les
transports en commun. Ce phénomène pose des risques d'accidents
de circulation et de santé publique.
La voie ferrée Bamako-Koulikoro traverse la commune II
sur une distance de 5Km.
3.1.8 Moyens de transport
Le transport collectif est assuré principalement par
les taxis, les SOTRAMA et les Dourouni.
Dix sept (17) lignes desservent la commune II en provenance
des abords des rails, de la grande mosquée et du marché de
Médecine.
3.1.9 Télécommunication
La commune dispose d'un réseau
téléphonique d'une capacité de trente mille (30.000)
lignes avec une agence SOTELMA à l'hippodrome.
Il existe beaucoup de cabines téléphoniques
privées et publiques.
Le centre de santé de référence
(ASACOMI), l'association bozola de santé communautaire (ABOSAC), le
dispensaire évangélique, la protection maternelle et infantile
(PMI) de Niaréla sont connectés au réseau de la
SOTELMA.
ORTM est basée à Bozola en commune II, les
radios privés ou libres au nombre de quatre (4) desservent la commune
II. Presque toutes les familles disposent d'un poste de
télévision.
3.1.10 Traditionnel
Les crieurs publics sont utilisés par le service pour
plusieurs activités de mobilisation sociale dans le cadre des
activités de prévention ;
Les leaders d'opinions ou personnes ressources ;
Les griots ou « hommes de
caste » ;
Les troupes théâtrales de la comme : la
commune II dispose d'une troupe théâtrale qui se manifeste lors
des semaines locales artistiques et culturelles de la jeunesse.
3.1.11 les écoles
Privées
Ecole privée TSF 1er cycle lahaou TOURE
CFTQ, Ecole privée Balla à l'hippodrome.
Communautaire
Bakaribougou, Bougouba, N'golonina, Niarela
CED (Centre d'Education pour le Développement)
Groupe scolaire Soumaila DIAWARA
Ecoles de Formation Professionnelle : CFP, CFTQ, CFAP,
ECICA, etc.
3.1.12 Environnement institutionnel
La mairie de la commune II assistée dans ses
tâches par les services suivants :
Le tribunal de 1ère instance
La perception
Le commissariat de police du 3ème
arrondissement
Le CAP II de l'Enseignement fondamental du district
Le service social
Le centre des impôts
Le service de réglementation et de contrôle
Le service de l'urbanisation et le poste des domaines et du
cadastre
L'antenne de la jeunesse et des sports.
3.1.13 Les caractéristiques
économiques
- Le secteur primaire
L'agriculture et l'élevage jouent un rôle peu
important dans l'économie.
- Le secteur secondaire
Il est très développé. La commune II
regorge de beaucoup d'unités industrielles qui font d'elle le poumon
économique du district de Bamako.
En effet, la majeure partie des unités de fabrication
est installée en commune II.
Ce qui fit donner le nom de Zone industrielle à un
quartier les abritant.
- Le secteur tertiaire :
Il porte sur les activités de commerce, d'artisanat,
des institutions financières et de tourisme. Au niveau de la commune II,
il existe des banques : banque commerciale du sahel (BCS), Bank of africa
(BOA), et deux agences à savoir BIM s.a et BDM s.a. toutes ces banques
concourent au développement de la commune.
Les services de micro finance sont assurés en commune
II par des caisses de crédit et d'épargne qui sont :
- niéssiguisso
- jemeni
- piyeli
- kondo jigima
- miselini
Toutes ces structures octroient des crédits aux
associations et populations pour leur plein épanouissement dans le
domaine socioéconomique.
Il existe quatorze (14) marchés journaliers en commune
II. Les commerçants soumis à la patente sont au nombre de 10.244,
les commerçants agrées sont au nombre de 120 t il y a 4326
étrangers. L'artisanat est très développé.
3.1.14 Infrastructures sanitaires
Les infrastructures de santé de la commune II se
repartissent entre les formations de santés primaires telles que les
centres de santé communautaires, les cliniques privées, le
centre de protection maternelle et infantile, les dispensaires et
maternités.
3.1.15 Infrastructures socioéducatives et de
formations professionnelles.
L'ONG AET / caritas- Mali Quinzanbougou
Ecoles publiques : 1er cycle : 21
Bougouba A
Bougouba B
Inémassa CISSE : A-B-C-D-E-F niarela
Ecoles publiques : second cycle : 8
Bougouba second cycle ;
Inémassa CISSE second cycle ;
OPAM : 1, 2, 3, 4
Séga DIALLO second cycle
République second cycle.
Ecoles privées communautaires : 15
Privées : 11
Ecole privée de katibougou
Ecole privée Mama Thiam (hippodrome)
Ecole privée Djoncoro SIDIBE (bakaribougou)
Ecole privée Adama TRAORE
Ecole privée badeya
Ecole privée Mamelon
Ecole privée saint jean
Ecole privée sanata HAIDARA.
3.2 Présentation de `'Action Enfants de Tous''
de Caritas-Mali
Le projet action enfant de tous, Caritas-Mali, a
été initié en 1992, sous l'impulsion de Feu Monseigneur
Luc Auguste SANGARE, ex archevêque de Bamako s'est montré
très préoccupé par la question des enfants de la rue de
Bamako. Il a fait appel aux institutions et aux spécialistes qui on fait
leurs preuves dans certains pays pour fonder « action enfant de
tous.»
Ainsi Jean Jacques et Annick sont venus à Bamako pour
démarrer cette action en septembre 1992.Cette association
« action enfant de tous »s'inscrit dans les
activités de Caritas-Mali et le plan d'action du ministère de la
promotion de la femme de l'enfant et de la famille perd l'appellation.
« Action enfant de tous (Caritas-Mali)» dispose
d'un centre de SECAMA (secours catholique du Mali) crée sur l'initiative
de Feu Monseigneur Luc SANGARE archevêque de Bamako depuis octobre
1992.
Dès le 06 janvier 1993
Caritas-Mali « action enfant de tous » a accueilli
1806 enfants et en 2004 il y a eu 266 nouveaux enfants accueillis, 168
retrouvés en famille pour un coût moyen de 25.000Fcfa par retour,
et 24 orientés en foyer.
3.2.1 Buts et Objectifs
Le but de l'action enfant de tous est de ralentir voire
supprimer le phénomène des enfants en rupture avec leurs familles
vivant dans les rues de Bamako.
- accueillir, écouter et orienter ;
- accompagner en famille ;
- assurer la protection des enfants en rupture familiale
vivant dans la rue ;
- assure la prise en charge temporaire de certains enfants
à travers des centres d'accueil et des foyers d'hébergement.
- Favoriser la scolarisation ;
- Favoriser l'apprentissage d'un métier ;
- Aider à l'insertion économique ;
3.2.2 Groupe cible
« Action enfant de tous (Caritas-Mali) »
s'adresse aux enfants âgés 6 à 18 ans, en rupture familiale
vivant nuit et jour dans la rue, aux enfants égarés, aux enfants
victimes de traite et aux enfants migrants en difficulté.
3.2.3 Stratégies
d'intervention
a- Les tournées de rue
Cette activité est le point de départ des
activités de « action enfant de tous.» Les
éducateurs vont vers les enfants, dans la rue leur milieu
d'évolution pou les connaître et se faire connaître d'eux.
Pour se faire connaître les éducateurs cherchent à
identifier les endroits les plus fréquentés par les enfants. Les
descentes en ville se font le jour et la nuit.
D'une manière générale, les endroits les
plus fréquentés par les enfants sont les gares routières,
les marchés, la gare ferroviaire les alentours des lieux de culte, les
croisements des grandes routes et la place de l'Assemblée Nationale.
L'éducateur faisant cette activité, se
présente à l'enfant de façon simple et amicale, dans
l'unique but de l'orienter vers sa famille ou le centre d'écoute sis
à Quinzambougou pour les garçons et à Lafiabougou pour
les filles.
b- Le centre d'écoute des
garçons
C'est une maison avec un dortoir d'une capacité
d'accueil de cinquante enfants. La maison comprend aussi un bureau, une chambre
pour les éducateurs, une salle des soins infirmiers, une cour
aménagée. Le local est un lieu ou l'enfant se sent en toute
sécurité. En effet, des éducateurs se relaient chaque jour
pour la permanence auprès des enfants.
Le centre est situé à Lafiabougou en commune IV
du district de Bamako. Il a une capacité d'accueil de trente filles. Le
centre comprend deux chambres de repos, trois bureaux, un atelier de couture,
une cour aménagée. Le centre n'héberge pas la nuit, elle
offre aux filles la possibilité d'avoir une formation en couture ou en
teinture, en alphabétisation.
c- Le foyer de type familial
Il est destiné aux enfants dont le retour en famille
pose problème. Il existe actuellement deux; et chaque accueille au
maximum douze enfants :
-le foyer numéro1 ou foyer urbain est situé
à Lafiabougou et reçoit les enfants de 6 à 13 ans, ceux-ci
vont soit à l'école, soit apprendre un métier.
NB
- le foyer numéro2 ou rural est situé à
Moribabougou, en zone rurale, il est destiné aux enfants de 14 à
17 ans. Les enfants y apprennent des techniques d'agriculture, d'élevage
d'entretien outils agricoles.
- 3.2.4 Fonctionnement du centre d'écoute
gestion des enfants
a- Ecoute des enfants
Des entretiens à huit clos entre moniteurs de
permanence et des enfants doivent être fréquents. Chaque enfant
peut et doit avoir untel entretien plusieurs fois pendant son séjour au
centre d'écoute.
b- Activité éducatives
Le dessin, le théâtre, la fabrique, des
voiturettes, la teinture « bogolan » etc. Sont des
activités qui éveillent et qui stabilisent les enfants au centre
d'écoute. Par conséquent ces activités doivent être
préparées. Les enfants sont répartis sur la base de
volontariat.
c- Comportement en
collectivité
La vie du centre d'écoute implique le respect de
chacun, respect des lieux et des matériels. Les voisins du quartier
doivent être respectés.
Les injures, les bagarres, ainsi que toute autre forme de
violence sont fortement interdites.
Les éducateurs sont garants de la
sécurité de chaque enfant en cas de conflit, les enfants doivent
faire appel à un moniteur éducateur de permanence.
Ce dernier doit pouvoir résoudre les problèmes
efficacement.
Le port de couteau, lame, pierre et tout autre objet pointu ou
dangereux est strictement interdit.
d- Vols, jeux de hasard
Le vol, les jeux de hasard sont formellement interdits au
centre d'écoute. Pour éviter ces problèmes, les enfants
doivent confier aux éducateurs tous les objets de valeur. Les enfants ne
doivent pas apporter au centre d'écoute des objets de valeur sans que
les moniteurs éducateurs ne s'assurent de leur provenance. En cas de
vol, l'enfant doit remettre l'objet là ou il a pris. Pour ce cas, une
déclaration pourrait être faite à la radio, voire
signalé à la police.
La consommation de la drogue est strictement interdite. Il
faut entendre par drogue : tabac, alcool, cool etc.
Aucune personne ne doit donner de cigarette à allumer
à un enfant du centre d'écoute. Les mégots de cigarette
des moniteurs éducateurs ou de visiteurs doivent être mis dans la
poubelle enfin que les enfants ne soient pas tentés.
Chacun doit respecter les matériels collectifs :
tables chaises matériels cuisines baby-foot etc.
Les robinets d'eau doivent être fermés
complètement après usage. Les lumières dans les
pièces inutilisées doivent être éteintes Les
moniteurs éducateurs de permanence veillent à ce que les
lumières soient éteintes à l'heure du coucher sauf du
dehors et des vérandas. Les enfants se repartissent les petits travaux
de nettoyage et d'entretien. Les moniteurs éducateurs élaborent
les emplois de temps qui permettent de gérer les horaires des enfants du
centre d'écoute. Les travaux domestiques sont menés par les
enfants eux-mêmes sauf cas particulier ou d'autres raisons
exceptionnelles, l'heure du coucher est fixée à 23 heures au
centre d'écoute. A cette heure tous les enfants doivent être au
lit et tous les visiteurs rentrés.
Les éducateurs ont un travail de sensibilisation
à partir des fautes commises par les enfants. En collaboration avec les
enfants eux-mêmes, les moniteurs éducateurs doivent faire
apprendre en quoi ces fautes sont contraires à la vie du centre
d'écoute.
Des manquements légers pourront amener à des
demandes d'excuses, à la compensation par un travail
complémentaire. En cas de manquement grave, il pourrait être
décidé un renvoi temporaire. Les parents, les tuteurs, les
partenaires et les autorités de tutelle en seront informés.
Pour les enfants trop difficile, les moniteurs
éducateurs peuvent demander de l'appui de : AEMO, DRAS, d'un
psychologue etc.
Tout en mettant au travail d'éducateur au centre
d'écoute les moniteurs éducateurs doivent s'efforcer de contacter
et de maintenir ces contacts avec les familles d'origines des enfants
fichés. Les parents directs ou les tuteurs doivent être
sensibilisés sur le problème de leurs enfants. Cette
démarche vers les parents ou les tuteurs est préparée
à la future réinsertion sociale des enfants qui ont pu retourner
dans leur famille d'accueil éloignée, les moniteurs
éducateurs doivent s'efforcer de garder le contact soit par des visites
occasionnelles quand cela est possible soit par des personnes
interposées.
L'appui moral doit être donné à l'enfant
pour favoriser le retour en famille. La sensibilisation des populations doit
être menée continuellement pour expliquer la problématique
des enfants de la rue. Cette sensibilisation peut être faite par la
radio, la presse écrite, les projections de film documentaire, le
théâtre, conférences, les débats....
3.2.5 Permanence et gestion du centre
Pour la permanence au centre d'écoute, il faut au moins
trois personnes qui se repartissent les activités. Chaque relève
est sanctionnée par un rapport de permanence. La gestion du
matériel et de la finance est régie par les textes organiques de
la structure.
L'encadrement des enfants au foyer passe par stabilisation
à travers une prise en charge. Ce qui signifie que les enfants au foyer
sont nourris, hébergés, habillés et soignés. Au
foyer tous les enfants ont droit à la même considération et
au même encadrement. Seulement le moniteur doit tenir compte de la
culture et des caractéristiques propres à chaque enfant; en fait,
il s'agit d'une rééducation de l'enfant qui doit respecter ses
acquis. Même si les problèmes des enfants sont examinés de
façon globale, le traitement doit être systématique et fait
cas par cas. En outre, l'encadrement vise quatre objectifs
spécifiques : la stabilité à travers les travaux
domestiques, l'intégration à travers les animations
socioculturelles, la socialisation à travers les écoles et
l'apprentissage professionnel et la réinsertion à travers
l'écoute( huis clos, réunions etc.)
3.2.6 Gestion des enfants
La bonne gestion des enfants passe tout d'abord par une
harmonisation entre les trois éléments composant le foyer :
le moniteur, la cuisinière et les enfants. Il est important de savoir
quel est le rôle dévolu à chacun de ces
éléments au foyer. Le moniteur qui demeure chef du foyer doit
travailler étroitement avec la cuisinière qui doit porter sur la
collecte des informations recueillies sur les enfants. Le moniteur doit pouvoir
communiquer avec tous les enfants, chaque jour pour que les discrets, les
sournois les timides soient traités avec une attention
particulière au risque de ne pas être submergé par les
doués au foyer. Le moniteur doit pouvoir instaurer les valeurs morales
d'une famille qui doivent se traduire dans la vie quotidienne du foyer ;
exemple : les plus petits des enfants doivent occuper la tache qu'il
pourrait y avoir quand il était chez eux (apporter l'eau pour laver les
mains). Les critères d'âge sont déterminant dans la gestion
des enfants : chaque groupe d'âge correspond à un type de
foyer et détermine la taille du foyer :( 6 à13 ans) foyer
type un (01) (14 à 17 an) foyer type deux (02).
Sauf en cas de force majeure, la durée du séjour
d'un enfant au foyer ne doit pas dépasser deux ans en rapport avec la
durée de leur apprentissage soit par la création d'une nouvelle
issue social (réconciliation, déblocage de la situation
familiale.
3.2.7 Gestion administrative des deux foyers
d'accueil
Sauf cas exceptionnel, l'accueil d'un nouvel enfant au foyer
est une activité qui se prépare en amont (CE) et en aval
(foyer).En effet, un enfant proposé pour le foyer doit connaître
les deux principes de base (ne pas voler ou mentir sur les choses
sérieuses).
Mais aussi, l'enfant doit se prononcer sur l`activité
qu'il va mener une fois qu'il sera au foyer (école ou apprentissage du
métier).
L'enfant qui doit arriver est automatiquement installé
dans une chambre, place en observation pendant 48 heures au-delà de
laquelle le moniteur recueille ses impressions. Le principe de vie au foyer est
lu et traduit à l'enfant ; il revient à l'enfant de
l'approuver.
Les camarades de l'enfant qui sont déjà au foyer
sont imprégnés et sensibilisés par rapport à la
venue de l'enfant.
Au foyer les réunions constituent une écoute
continue des enfants, à travers les différentes réunions,
le moniteur parvient à créer une affinité entre l'enfant
et lui. Cette affinité é constitue de base de la confiance
qui doit régir le rapport moniteur enfant.
Les réunions à huis clos se tiennent entre
moniteur et enfant, cela permet à l'enfant de dire secrètement
son problème au moniteur et les perspectives d'avenir.
La réunion des enfants se tient entre les enfants
eux-mêmes pour la simple raison que ceux-ci pourront parler des
problèmes qu'ils n'oseraient pas dire devant le moniteur.
L'instruction civique et morale (ICM) communément
appelé « kodon » par les enfants est une
causerie débat sur les thèmes spécifiques. Ce débat
vise à éveiller la conscience civique et morale de l'enfant.
3.2.8 La tribune des enfants
Espace offert aux enfants pour qu'ils puissent protester sur
une manière dont ils sont gérés ; critiquer le
moniteur dans sa gestion des enfants, les difficultés rencontrées
chez les différents artisans du quartier etc.
Les visites ou négociations dans les familles
constituent le deuxième interlocuteur après les enfants et le
premier partenaire du foyer. Il est souhaitable que l'enfant soit demandeur des
visites dans sa famille étant entendu que toutes les actions
concrètes lui concernant doivent venir de lui en première
position. Ce pendant, suivant le cas, le moniteur planifie et programme les
visites dans les familles ; c'est pourquoi en fonction des données
de l'enfant le moniteur prévoit quatre genres de visites :
. visite dans la famille avec l'enfant,
. visite dans la famille sans l'enfant,
.visite de l'enfant seul dans la famille,
.visite (convocation) de la famille de
l'enfant au foyer.
3.2.9 Les retours dans les familles
Au foyer le processus de retour est relativement long, mais il
ouvre la voie à des multiples négociations et contacts pour un
enfant qui a perdu tous ses ex-repères et qui n'a pas d'autres points de
chute que le foyer.
Dans la préparation minutieuse du retour de l'enfant,
le moniteur doit s'assurer de l'occupation de l'enfant une fois qu'il sera chez
lui ; il doit aussi s'assurer du fait que les raisons du départ de
l'enfant dans la rue n'existent plus, ce qui est favorable au retour de
l'enfant.
. Le suivi
Le moniteur garde toujours le contact avec la famille dans
laquelle l'enfant est retourné ; cela pour la stabilité de
l'enfant et le recueil d'informations sur lui compte tenu de la
complexité du suivi de l'enfant dans sa famille, le moniteur peut
disposer de deux techniques de base :
- le suivi direct,
- le suivi d'institution à institutions,
. Les animations
Au foyer, les animations créent l'atmosphère
familiale indispensable à la stabilité et à
l'intégration des enfants. Parmi elle on peut citer : les
animations socioculturelles, le théâtre les contes, les animations
socioéducatives et sportives (rencontre de football avec d'autres
enfants du quartier) les jeux divers, les excursions.
. Santé hygiène
Chaque enfant dispose d'une savonnière pour se laver et
laver ses habits conformément à son emploi de temps. En plus des
conseils donnés par le moniteur, il y a une petite pharmacie
équipée pour les soins d'urgence. En cas de complication,
l'enfant est soit envoyé dans une clinique du quartier, soit au cabinet
teriya ou à l'hôpital.
. Les outils pédagogiques au
foyer
Les supports pédagogiques du foyer se
composent :
- d'un emploi de temps de la semaine,
- d'une fiche de visite et de retour en famille,
- d'une fiche d'enregistrement des nouveaux,
- d'une fiche de visite d'animation,
- d'une fiche de présence journalière,
- d'une fiche de menu de la semaine,
- d'une d'état de caisse,
3.2.10 Gestion financière
Le moniteur est responsable du foyer de la gestion
financière au foyer ; en effet, il s'agit d'une alimentation
effectuée chaque 15 jour par le Directeur. Cette alimentation sert
à financer le prix de condiments des 15 jours et les autres petites
dépenses quotidiennes comme le thé, le transport des enfants pour
visiter leur famille.
La caisse du foyer ne pas envoyer de grosses dépenses.
Toute dépense exécutée en dehors de celle prévue
par la caisse doit être automatiquement remboursée par le
Directeur.
3.2.11 Relation
extérieure
Le moniteur doit oeuvrer à maintenir un rapport de bon
voisinage dans le quartier. En effet, du fait qu'un foyer est perçu
à l'image du moniteur, ce dernier est donc le grand frère des
enfants au foyer, mais aussi père de famille par rapport au quartier.
A ce titre le moniteur se voit impliquer sans les enfants dans
les évènements sociaux du quartier (baptême,
décès, mariage, meilleurs voeux etc.)
Le chef de quartier est une personne de
préférence pour le foyer.
En outre le foyer doit avoir un rapport avec les centres
sociaux des communes dans les quartiers.
3.2.12 Principes de vie des
foyers
1- Avec une capacité de 12 enfants, le foyer accueille
les enfants de la rue après un travail d'écoute mené au
centre d'écoute et dont les cas sociaux sont particulièrement
préoccupants.
2- Le foyer est considéré comme la propre raison
des enfants. Ces derniers doivent s'y sentir chez eux et s'y comporter en
famille naturelle au Mali.
3- Les enfants en tant que pierre angulaire au foyer sont
impliqués dans les décisions prises concernant les affaires du
foyer (fonctionnement, entretien orientation).
4- Les enfants doivent être réveillés
à 06H : 00 pour les travaux d'entretien du foyer. Ces travaux sont
menés sur la fiche des travaux domestiques.
5- Pour une meilleure intégration, les enfants peuvent
initier ou participer à des regroupements d'intérêt publics
du quartier (nettoyage, journée de salubrité, reboisement) par
contre ils ne doivent pas être utilisés à des dure labeurs
ou aux besognes dévalorisantes.
6- Le moniteur de permanence veille à ce que chaque
enfant rejoigne à l'heure son activité (classe de rattrapage,
école publique, apprentissage professionnel) le moniteur doit pouvoir
intervenir à tout moment dans les écoles ou dans les ateliers
soit à la demande de l'enfant, soit en constatant un abus par le
patron.
7- Le respect est mutuel au foyer. Tous les enfants ont droit
à la même considération ; cependant, le moniteur doit
intervenir encas de manquement des enfants à la cuisinière.
8- Les matériels collectifs et usuels doivent
être bien entretenus (tables, chaises, matériels de cuisine).
9- Les visites des personnes étrangères ou des
personnes représentant d'autres structures doivent être
notifiés par écrit ou verbalement par la direction.
10- Les injures, les bagarres, ainsi que toutes les formes de
violences sont formellement interdites. Le moniteur doit être impartial
dans le règlement des conflits entre les enfants. Il doit pouvoir les
résoudre efficacement.
11- La consommation d'alcool et de la drogue, le vol, les jeux
dangereux sont formellement interdits au foyer. Les enfants ne doivent ni
allumer de cigarettes pour une personne ni apporter au foyer des objets de
valeur sans que le moniteur ne s'assure de provenance. Si l'objet a
été volé, il est tout simplement remis à la
personne ou à l'endroit ou il a été pris.
12- Les enfants doivent être très propres. Ils
doivent tous disposer d'une savonnière et des heures de bains bien
précis, prévus dans l'emploi du temps. Les chambres spacieuses et
bien aérées doivent être propres et ne doivent pas contenir
des objets dangereux (couteaux, lames etc.)
13- Un enfant malade est pris en charge par le moniteur de
permanence qui lui donne des soins de base (pansements, médicaments de
base). Au cas où la maladie s'avérait compliquée, le
patient sera transporté dans une structure sanitaire
appropriée.
14- Sauf cas particulier ou l'enfant à d'autres
occupations dans sa famille, l'heure est 21H : 30 minutes pour le foyer
des petits et 22H : 30 minutes pour les jeunes travailleurs. A cette
heure, le moniteur ; dernier à coucher, doit vérifier dans
toutes les chambres pour s'assurer de la présence de tous les
enfants.
3.2.13 Sanction
Toute dérogation à ce présent dispositif
sera notifiée à l'intéressé pour le moniteur en
présence des autres enfants. En cas de faute grave ou de
récidive, la sanction à prendre doit faire l'objet d'une
concertation de toute de l'équipe éducative du foyer qui
décidera de la mesure à prendre.
Il est important de noter que les sanctions sont votées
par les enfants et amande par le moniteur pour la misse en application.
Quelque soit la gravite de la faute le moniteur doit prendre
la sanction approprie. Les sanctions peuvent aller d'une simple
réprimante à des demandes d'excuse ou la compassion par un
travail complémentaire du dommage cause. Un enfant définitivement
renvoyé du foyer dans le seul cas où il présente un
danger pour les autres camarades en termes de sécurité.
Le moniteur à un travail de sensibilisation sur les
fautes commises. Il doit faire comprendre en quoi ces fautes sont contraires
à la vie du foyer.
3.2.14 Règlement intérieur de la
vie du foyer
· L'accès au centre est ouvert à tout
enfant en rupture familiale vivant dans la rue.
· Tout enfant accueilli est libre de rester ou de partir
quand il voudra.
· Les violences physiques et verbales sont interdites.
· Un enfant muni d'objet ou d'argent volé, d'armes
(fusil, couteaux, lames, bâton, etc.) ou tout autre produit nuisible
à la santé ne peut être accueilli au centre.
· La consommation, la vente ou la détention de
stupéfiants (drogues, alcools), ne sont pas autorisés au
centre.
· Aucune présence féminine susceptible de
nuire à la réputation de « action enfants de
tous » n'est pas tolérée.
· Action Enfant De Tous n'offre pas de nourriture aux
enfants du centre. Cependant, le centre offre du petit déjeuner à
chaque auditeur et assure l'alimentation des malades.
· Les prises de photos, les reportages ou interview ne
sont faites qu'avec l'autorisation du Directeur.
· Aucun enfant ne doit être reconduit à
domicile par la force.
· La projection de film à caractère
pornographique est interdite.
· Le moniteur de permanence est responsable de la
sécurité au centre d'écoute.
· Les stagiaires ne sont pas autorisés à
conduire les engins du service.
· « Action Enfant De Tous »
décline sa responsabilité devant tout mauvais comportement d'un
enfant de dehors au centre d'écoute,
3.2.15 Les sanctions
Le non respect du règlement intérieur par un
enfant entraînera un avertissement du moniteur ou de l'ensemble des
moniteurs en réunion hebdomadaire. En cas de répétition il
sera puni par le ou l'ensemble des moniteurs. La punition peut-être la
privation d'un petit déjeuner, l'exécution des petites
corvées.
L'expulsion provisoire ou définitive ne doit se faire
qu'au cas ou la présence de l'enfant entraverait la bonne marche du
centre.
Tout moniteur ou stagiaire ne respectant pas le
règlement intérieur, recevra un avertissement soit du responsable
du secteur centre d'écoute, soit du responsable de la cellule technique
ou du Directeur. En cas de recommencement, le Directeur prendra les sanctions
prévues par la législation du travail en vigueur en
République du Mali.
3.3 Les activités du centre
d'écoute
3.3.1 Les domaines d'intervention
· La tournée de rue
Cette activité est le point de départ des
activités de `'Action Enfants de Tous'', les éducateurs vont vers
les enfants, dans les rues leur milieu d'évolution pour les
connaître, et se faire connaître d'eux. Pour se faire les
éducateurs cherchent à identifier les endroits les plus
fréquentés par les enfants, les descentes en ville se font
pendant le jour ou la nuit.
D'une manière générale, les endroits les
plus fréquentés par les enfants sont les gares routières,
les marchés, la gare ferroviaires, les alentours des lieux de cultes,
les croisements des grandes routes et la place de l'Assemblée
Nationale.
L'éducateur faisant cette activité, se
présente à l'enfant de façon simple et amicale dans le but
de l'orienter vers sa famille ou le centre d'écoute sis à
Quinzambougou pour les garçons et à Lafiabougou pour les
filles.
· Accueil, écoute et
orientation
Tous les enfants qui arrivent pour la première fois
sont accueillis avec le maximum de traitement (présentation, ouverture
d'un dossier, dortoir urgence). Pour cela chaque nouvel enfant est
identifié et enregistré. Sur le plan statistique 2701 enfants ont
fait leur passage au centre.
Qui fait l'objet d'une écoute qui permet de comprendre
les raisons de sa présence dans la rue, les situations familiales, des
entretiens à huit clos entre les moniteurs de permanence et les enfants,
chaque enfant peut faire plusieurs entretiens pendant son séjour au
centre. Et après l'écoute il est orienté vers sa famille
d'origine ou dans un dans un foyer pour apprendre un métier.
· Animation socioculturelle,
éducative
Les activités d'animation permettent de stabiliser les
enfants accueillis dans le centre d'écoute, l'animation éducative
telle que l'I.E.C et l'E.C.M sont également menées dans le centre
sous forme d'écoute collective, une réunion, une causerie
débat avec des enfants sur des thèmes précis.
Des activités socioculturelles ou sportives favorisent
l'épanouissement et la stabilité de la plus part des enfants du
centre comme activités on peut citer : le théâtre, la
percussion au tam-tam, la danse, l'alphabétisation, le football et
divers jeux.
· Retour en famille
Les retours en famille se font à partir du centre
d'écoute, le retour en famille permet la réinsertion des enfants
dans leur famille. Ainsi au centre d'écoute il y'a beaucoup de retour en
famille soit 188 retour en famille effectué par l'action enfants de tous
en 2004. Il faut noter qu'il y'a un suivi après un retour en famille en
2009 le nombre de famille contacter était de 12 au mois de janvier
à septembre.
3.3.2 Supports aux différentes
activités
· Une fiche d'identification
Qui se fait sur le premier contact avec l'enfant pour
connaître les informations de base (noms, prénoms, date
d'arrivée, âge etc.)
Cela permet d'affirmer que 90% des enfants du centre viennent
de l'extérieur de Bamako.
Tableau I : l'origine des enfants du centre
d'écoute
Noms et prénoms
|
Effectif
|
Lieu
|
O-H
|
/
|
Tombouctou
|
CH-O-D
|
/
|
Sénou
|
S-O
|
/
|
Burkina Faso
|
B-S
|
/
|
R.C.I
|
H-S
|
/
|
Bankas
|
H-S
|
/
|
Sikasso
|
H-D
|
/
|
Bankas
|
A-D
|
/
|
Douentza
|
S-T
|
/
|
Diré
|
W-S
|
/
|
Burkina Faso
|
M-N
|
/
|
Kouléze (Mopti)
|
A-T
|
/
|
Gao
|
M-D
|
/
|
Mopti
|
A-D
|
|
Mopti
|
Source centre d'écoute `'action enfants de
tous'' 1993-2009
Le fiche d'identification permet aussi de savoir l'ethnie de
l'enfant, ainsi dans le centre d'écoute toutes les ethnies sont presque
représentées parmi les enfants. Mais il faut noter que les peulh
sont majoritaires cela peut s'expliquer par le facteur religieux, mais aussi
chez les peulh l'autonomie de l'enfant s'applique dès le bas âge.
Ainsi comme l'affirme l'UNESCO « les enfants ont besoins d'être
protégés de toutes les formes d'exploitations et d'abus,
détentions arbitraires et des séparations injustifiées
avec leur famille »18(*)
Tableau II : l'âge approximatif des enfants
du centre d'écoute
Age
|
6 ans
|
7 ans
|
8 ans
|
9 ans
|
10 ans
|
11 ans
|
12 ans
|
13 ans
|
14 ans
|
15 ans
|
16 ans
|
17 ans
|
18 ans
|
Total
|
Effectif
|
1
|
3
|
4
|
1
|
3
|
8
|
13
|
17
|
12
|
9
|
5
|
3
|
4
|
84
|
Source centre d'écoute `'action enfants de
tous'' 1993-2009
· L'écoute active
Chaque nouvel arrivant est écouté
individuellement jusqu'à 3 fois et même plus si le besoin
s'impose.
· L'écoute collective
C'est une réunion, une causerie débat avec des
enfants sur des thèmes précis.
· L'animation éducative
I.E.C, E.M.C qui se fait sous forme d'étude
collective.
En plus de ces support aux différentes activités
du centre il y'a des fiches d'orientation, des
référence d'enquête sociale,
animation, tournée de rue, de
compilation, tout pour une meilleur compréhension et de bien être
de l'enfant.
CHAPITRE IV : Analyse et interprétation
des données quantitatives et qualitative
4.1 Analyse du discours
Nous exposons ici les propos recueillis du guide d'entretien
adresse aux éducateurs du centre de Caritas-Mali et de la DNPFEF.
Sujet 1 :
Nom et prénom : S-C
Sexe : masculin
Profession : éducateur
« Notre stratégie d'intervention dans la
localisation des enfants de la rue est très simple. Tout d'abord pendant
la journée on fait une descente dans les rues de Bamako, une fois sur le
terrain on essayer de faire une analyse là où il est plus facile
de les retrouver regroupe. Donc la nuit on se donne un objectif, aller à
leur rencontre. Tout d'abord on cause avec eux pour nous familiariser avec eux,
en les disants que c'est seulement leur bien qu'on veut. Alors on leur parle de
`'A.E.T'', après l'explication ils sont libre de venir au centre par
leur volonté. »
· Analyse du discours
Dans ce discours nous constatons que l'éducateur fait
d'abord un descente dans les rues pendant la journée, il observe les
mouvements des enfants et regarde là où ils peuvent se rassembler
pour dormir ou faire autre choses. Donc après avoir fait la
localisation, la nuit il va à leur rencontre en essayant de les
sensibiliser d'abord de quitter la rue. Ils leurs propose de venir au centre,
là il va leur parler de ce que le centre fait comme action en faveur des
enfants de la rue. Et l'enfant est libre de les accompagne au centre.
Sujet 2 :
Nom et prénom : A-D
Sexe : masculin
Profession : éducateur
« Je fais des activités d'animation
socioéducatives, cela permet l'épanouissement des enfants
à partir des moyens artistiques (musique, danses, théâtre,
etc.). Elles éveillent chez l'enfant l'instinct, permettant aussi de
rétablir la confiance, la stabilité.
C'est dans ce cadre que nous réalisations ces
activités, souvent certains enfants aiment faire la musique, le
théâtre. Nous essayons d les aider pour qu'ils puissent
réaliser leurs rêves. Nous rencontrons des difficultés
(manque de moyen, de matériels, etc.) »
· Analyse du discours
A-D veut nous faire comprendre que les activités
artistiques permettent à l'enfant d'avoir l'amour pour la chose. Et
ça créer plus de confiance chez l'enfant de s'y donne, souvent
ces enfants rêvent de devenir chanteur, danseur ou comédien. Et
là c'est une façon de leur aide, mais pour que le travail puisse
être bien fait il faut des matériels et avoir les moyens
nécessaires. Alors ceux-ci leur manque et donc il se contente du peu
qu'ils ont pour mener leur activités. Et aussi il faut mentionner
l'instabilité des `'enfants de la rue''.
Sujet 3 :
Nom et prénom : F-S
Sexe : masculin
Profession : éducateur
« La réinsertion sociale et
socioéconomique est l'objectif principal de `'A.E.T''. Elle se fait
à travers le retour en famille, la formation professionnelle et
l'installation des jeunes formés. En moyenne une cinquantaine d'enfants
sont retournés en famille. Quant aux jeunes installés, environs
48 jeunes ruraux ayant suivi une formation agricole pendant deux ans. Ils ont
bénéficié d'appui financier et matériel à
leur retour en famille.
13 jeunes dont 5 garçons et 7 filles ont des
installations à leur compte dans différent corps de métier
(menuiserie bois, métallique, coutures, teinture), durant les trois
dernières années 2007-2009. Une quinzaine d'enfants sont en
formation au foyer et au centre. 7 jeunes ruraux sont également en
formation au foyer de Moribabougou »
· Analyse du discours
L'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des `'enfants de la
rue'' est salutaire, parce qu'en trois ans ils ont pu insérer 48 jeunes
ruraux et 13 jeunes dans d'autres activités. Ceux-ci sont suivis et
appuyés financièrement. Cela leur permet d'ouvrir leur propre
atelier, même si souvent d'autres abandonnent.
Sujet 4 :
Nom et prénom : M-K
Sexe : féminin
Profession : chef du centre des filles
« Notre travail consiste à faire une
formation à vocation. Qui s'étend sur deux modules (la couture,
la teinture et le tricotage). Nous recevons ces filles de divers lieux ou
souvent elles viennent des familles en situation difficile. On leur apprend
à faire la teinture et la couture, la formation dure 2 ans pour la
couture et 1 ans pour la teinture. Après la formation on les envoie
faire un stage de perfectionnement dans un atelier du quartier en collaboration
avec le centre. Un éducateur les accompagne et les suit durant leur
stage de perfectionnement, et après on demandera un financement au
niveau de Jeunesse et Développement. Après l'obtention du
prêt on la installe un atelier dont l'argent est remboursable durant un
an ou deux ans »
· Analyse du discours
Dans le discours de M-K, les activités permettent
d'insérer les enfants socio professionnellement dans un métier
dont elle a appris au centre. Mais elle sera d'abord suivie pendant une
année, et si elle tient bien alors on la cherche un financement pour
l'installer un atelier. En ce temps elle se son propre chef.
Sujet 5 :
Nom et prénom : L-C
Sexe : masculin
Profession : éducateur
« Les enfants qui arrivent ici sont accueillis avec le
maximum de traitement. Qui fait l'objet d'une écoute, qui permet de
comprendre les raisons de sa présence dans la rue. S'il désire
retourner chez ses parents, il y aurait une médiation entre la famille
et le centre. Après les démarches auprès des parents,
l'enfant est orienté vers les centres de perfectionnement pour apprendre
un métier.
Avant d'abord il doit suivre un processus c'est-à-dire
apprendre l'alphabétisation, le bricolage. Une fois que l'enfant est
stabilisé, alors il est envoyé au foyer pour apprendre l'un des
métier (menuiserie, couture, teinture, formation agricole,
etc.) »
Sujet 6 :
Nom et prénom :
Sexe : masculin
Profession : administrateur action sociale
« La relation entre Caritas-Mali et la DNPFEF est
une relation de partenariat du genre permanent et continuel. La DNPFEF oriente
souvent les enfants au centre d'écoute qui les héberge voire les
accompagné en famille si nécessaire. Quand un enfant a
été orienté ou accompagné en famille, Caritas-Mali
tout comme les autres O.N.G sont tenues de mentionner cela dans les rapports
d'activités qu'elles envoient à la DNPFEF.
Ainsi à travers les O.N.G et structures comme
Caritas-Mali la direction à un contact avec la famille des enfants. Les
structures recherchent la famille des enfants de l'enfant voir s'il y'a
conflit, gèrent et envoient le rapport à la DNPFEF. Et on
prévoit des visités au niveau des centres d'écoutes pour
l'utilisation des supports d'activités et travail qu'effectuent les
centres de façon générale. »
· Analyse du discours
Dans ce discours nous voyons que l'aide que l'Etat apporte
à Caritas-Mali est simplement technique, car il n'y a pas de financement
que l'Etat les prévoit dans leur travail d'insertion.
4.2 Analyse du questionnaire
Question n°1 : Vos parents
vivent-ils ?
Tableau n°1 : relatif à
l'opinion des enfants sur la vie de leurs parents
Réponse Sexes
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
12
|
50
|
2
|
8
|
14
|
58
|
Fille
|
7
|
29
|
3
|
13
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
79
|
5
|
21
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Au regard de ce tableau nous voyons que 79% des garçons
et filles affirment que leurs parents sont vivants. Par contre 21% affirment
que leurs parents ne sont plus. Malgré que la majorité de ces
enfants dont leurs parent sont vivant errent dans la rue pour des raisons
particulières telles que : l'extrême pauvreté, la
maltraitance des parents ou des maitres coranique. Le centre de Caritas-Mali
les récupère dans la rue pour leur donner un foyer et ensuite les
encadrer où les insérer soit économiquement, soit
professionnellement dans le but qu'ils ne soient pas des déchets pour la
société.
Question n°2 : vous venez d'où ?
Tableau n°2 : relatif à leur lieu
d'origine
Réponse sexes
|
Bamako
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
4
|
17
|
10
|
42
|
14
|
59
|
Fille
|
2
|
8
|
8
|
33
|
10
|
41
|
Total
|
6
|
25
|
18
|
75
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau nous voyons que la plus grande majorité
filles/garçons viennent tous hors de Bamako. Ces enfants viennent des
régions ou de la sous région, la rue est leur lieu de rencontre
et ils se familiarisent l'un avec l'autre.
Question n°3 : classer votre famille dans une
catégorie ?
Tableau n°3 : relatif à leur situation
familiale
Réponse sexe
|
Pauvre
|
Riche
|
Situation difficile
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
11
|
45
|
0
|
0
|
3
|
13
|
14
|
58
|
Fille
|
6
|
25
|
0
|
0
|
4
|
17
|
10
|
42
|
Total
|
17
|
70
|
0
|
0
|
7
|
30
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
A la vue de ce tableau nous constatons que 70% de ces enfants
sont issus d'une famille pauvre. Et que nul ne vient d'une famille riche, mais
par contre 30% viennent d'une famille en situation difficile.
Question n°4 : comment
étés-vous venu ici ?
Tableau n°4 : relatif à leur venu au
centre
Réponse sexe
|
Educateur
|
Ami
|
Autres
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
9
|
37
|
3
|
13
|
2
|
8
|
14
|
58
|
Fille
|
7
|
29
|
3
|
13
|
0
|
0
|
10
|
42
|
Total
|
16
|
66
|
6
|
26
|
2
|
8
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
La stratégie d'intervention de Caritas-Mali dans la
localisation des `'enfants de la rue'' est une réussite, car nous
constatons que 66% de ces enfants sont venus au centre grâce à la
tournée de rue des éducateurs. Mais il faut retenir que les deux
tournées de rue ne sont pas les mêmes. Pour les garçons
c'est pendant la nuit, donc c'est plus facile de leur localiser dans les
différents lieux de la ville. Pour les filles c'est pendant
l'après midi que c'est plus facile de les localisé, mais la nuit
c'est plus dur. On les trouve en général dans les maisons de
closes.
Leur objectif est de les localisé, les
sensibilisé de venir au centre. Soit de les préparer au retour en
famille soit leur insère professionnellement ou économiquement.
Ceux qui sont venus par l'intermédiaire de leurs ami (es) constituent un
support pour les éducateurs dans leur stratégie d'intervention de
localisation des `'enfants de la rue''. Donc leur facilite la tâche
surtout dans le cas des filles.
Question n°5 : depuis combien de
temps étés-vous ici ?
Tableau n°5 : relatif à leur
durée au centre
Réponse sexe
|
- 1 ans
|
1 à 3 ans
|
3 à 5 ans
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
7
|
30
|
4
|
16
|
3
|
13
|
14
|
59
|
Fille
|
4
|
16
|
6
|
25
|
0
|
0
|
10
|
41
|
Total
|
11
|
46
|
10
|
41
|
3
|
13
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau tous ceux qui ont plus d'un an, sont au stade
d'apprentissage. La durée de la formation en couture et teinture pour
les filles est de 2 ans. Après leur formation elles sont
accompagnées avec des matériels de couture ou de teinture et
ensuite place auprès d'un responsable jusqu'à ce qu'elles
puissent être autonome. Et là elles auront un financement de la
structure Jeunesse et Développement qui sera remboursé sur une
période de deux ans.
Les garçons quant à eux apprennent des
techniques d'agriculture, d'élevage et d'entretien des outils agricoles.
Ils sont insérés dans leur milieu d'origine. Mais la durée
de leur formation varie de 2 ans ou 3 ans.
Question n°6 : comment vous-vous
sentez ici avec vos camarades ?
Tableau n°6: relatif à la
relation qui existe entre eux
Réponse sexe
|
Confiant
|
Amical
|
La loi du plus fort
|
Respect mutuel
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
2
|
8
|
6
|
25
|
0
|
0
|
6
|
25
|
14
|
58
|
Fille
|
3
|
13
|
3
|
13
|
0
|
0
|
4
|
16
|
10
|
42
|
Total
|
5
|
21
|
9
|
38
|
0
|
0
|
10
|
41
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Ici nous voyons que leur relation est plutôt le respect
mutuel. Mais au second on constate que les filles la confiance et
l'amitié sont les relations qui existent entre elles, et ce même
chiffre affirme qu'elles ont une relation amicale. Chez les garçons la
confiance ne pèse pas trop seulement le respect mutuel et amical. La loi
du plus fort n'existe pas chez les garçons comme chez les filles.
Question n°7 :
étés-vous content de l'encadrement que vous recevez?
Tableau n°7 : relatif à leur
encadrement
Réponse sexe
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
12
|
50
|
2
|
8
|
14
|
58
|
Fille
|
7
|
29
|
3
|
13
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
79
|
5
|
21
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau nous constatons que filles/garçons du
centre de Caritas-Mali `'action enfants de tous'' sont satisfait de leur
encadrement qu'ils reçoivent des éducateurs du centre.
Par contre 21% seulement ne se sont pas content de leur
encadrement parce qu'ils pensent que ce n'est pas le genre d'encadrement dont
ils ont besoin.
Mais par observation c'est un processus très long que
souvent si le sens de motivation n'est pas éveillé chez l'enfant
il préfère abandonne que de reste. Mais le centre veille à
ce que ces enfants puissent recevoir le meilleur encadrement
Question n°8 : comment trouves-vous
les activités que vous faites ?
Tableau n°8: relatif à
l'appréciation de leurs activités
Réponse sexe
|
Bien
|
Pas du tout
|
Sans avis
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
11
|
46
|
2
|
8
|
1
|
4
|
14
|
58
|
Fille
|
8
|
34
|
1
|
4
|
1
|
4
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
80
|
3
|
12
|
2
|
8
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Les activités réalisées par le centre de
Caritas-Mali `'Actions Enfants de tous'' ont été une
réussite. 80% des enfants affirment que les activités qu'ils font
`'sont bien''. Par contre 12% de ces enfants optent pour pas du tout, leurs
raisons sont entre autres que les éducateurs ne leurs donnent pas du
temps et que les activités sont faites au même moment.
Nous pouvons dire que ces enfants veulent un changement dans
la manière dont ils mènent leurs activités et essayer de
les organiser.
Question n°7 : vous ennuyez-vous
souvent du centre ?
Tableau n°7 : relatif sur l'ennui
du centre
Réponse sexe
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
3
|
13
|
11
|
45
|
14
|
58
|
Fille
|
4
|
17
|
6
|
25
|
10
|
42
|
Total
|
7
|
30
|
17
|
70
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau 30% des `'enfants de la rue'' s'ennuient du
centre. Parce que le centre ne leur apporte rien de bénéfique,
dans la mesure ou ils sont pressés de travailler. Mais 70% de ces
enfants ne s'ennuient pas du tout au centre. Ils se sentent en
sécurité par rapport à la rue où même chez
eux. Ils préfèrent rester dans le but d'être
insérés soit économiquement soit professionnellement
Question n°7 : quelles
appréciations faites vous du centre ?
Tableau n°7 : relatif à
l'appréciation du centre
Réponse sexe
|
Bien
|
Mauvais
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Garçon
|
11
|
45
|
3
|
13
|
14
|
58
|
Fille
|
8
|
34
|
2
|
8
|
10
|
42
|
Total
|
19
|
79
|
5
|
21
|
24
|
100
|
Légende
Eff : effectif
% : pourcentage
Commentaire
Dans ce tableau 21% des `'enfants de la rue''
n'apprécient pas le centre. Parce que le centre exige trop d'eux, ne
nous donne pas de donner nos avis par rapport à ce qui se passe au
centre. Mais 79% de ces enfants apprécient le centre.
CHAPITRE V : perspectives
Après avoir mis en exergue tous les grands
problèmes du centre E.E.T en particulier notamment les ressources
humaines et matérielles, il devient vital de dégager les grands
politiques entreprises par le centre et le gouvernement dans l'insertion des
enfants de la rue.
Le centre de Caritas-Mali est une O.N.G catholique oeuvrant
pour la cause des enfants de la rue. Dans le but de mieux mener leurs
activités.
Le centre accueillit le maximum d'enfants, les écouter
et enfin les orienter. Faire un accompagnement en famille, assure la protection
des enfants en rupture familiale vivant dans la rue. Assure la prise en charge
temporaire de certains enfants à travers des centres d'accueil et des
foyers d'hébergement, leur favoriser la scolarisation. Favorise
l'apprentissage d'un métier et les aide à l'insertion
économique.
Il rencontre des problèmes tels que :
v Le manque des moyens techniques
v L'insuffisance du personnel
v L'insuffisance numérique des matériels
didactiques
v L'instabilité des enfants de la rue
v La réticence de certains enfants
v La commun, certains ne comprennent pas les langues
utilisées (bambara, français)
v Nous constatons que plusieurs O.N.G interviennent dans le
domaine des `'enfants de la rue'', mais il y'a très peu de synergie
entre eux.
Ce sont là ces problèmes qui font que le centre
A.E.T dans sa politique d'encadrement et d'insertion des enfants de la rue
n'arrive pas à finaliser tous ses projets.
Voici les suggestions proposées
§ Tout d'abord, il faut éviter que le
phénomène ne s'installe, car dit-on que «mieux vaut
prévenir que guérir » ;
§ Chercher à améliorer la situation des
enfants de la rue afin de les amener à une vie normale ;
§ Aider les familles en difficultés de
manière à prévenir les cas éventuels d'abandon de
foyer ;
§ Assurer une éducation des aides
ménagères pour les empêcher d'abandonner leurs
progénitures en cas de grossesse indésirée ;
§ Il faut y avoir une communication entre les
différentes structures
§ Que les structures travaillent ensemble tout en
définissant ce que chacun doit faire ;
§ L'adoption des textes de l'Etat en vigueur en faveur
des enfants de la rue ;
§ Que les partenaires s'engagent plus
d'avantage ;
§ Que l'Etat les aides financièrement
§ Subventionner les maîtres coraniques et en les
interdisant d'envoyer les enfants dans la rue pour mendier ;
§ Impliquer le ministère de l'emploi et la
formation professionnelle pour les différentes insertions des enfants de
la rue par l'installation des ateliers dans différentes communes
urbaines ;
§ Donner la priorité d'accès aux enfants de
la rue dans les écoles communautaires, d'où l'implication du
ministère de l'éducation nationale
Pour que le centre de Caritas-Mali puisse mieux
réaliser ses activités dans l'insertion des enfants de la rue. Il
doit d'abord chercher les moyens nécessaires pour que chaque
éducateur puisse mieux mener ses activités. Employer plus
éducateurs qui peuvent épauler les autres qui sont
déjà dans le centre, cherche plus de matériels et de
moyens techniques.
Pour que le travail puisse être bien
exécuté, il leur faut nécessairement ces
éléments cités ci-dessus.
Nous avons envisagé de suite l'étude sur le cas
des enfants insérés dans leur milieu d'origine, mais le temps et
le manque de moyen ne nous a pas permis de le réaliser.
Conclusion
Nous voilâmes au terme de cette étude sur
l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue. Une
étude qui nous a permis de faire une analyse de long en large sur
l'apport de Caritas-Mali dans l'insertion des enfants de la rue.
Nous observons que les questions que nous nous sommes
posés au début ont été tous répondues.
Quelles sont les stratégies d'intervention dans la
localisation des enfants de la rue ?
Quelles sont les activités
réalisées ?
Quelles sont les difficultés
rencontrées ?
Quelles sont les solutions propositions ?
Ce sont là ces questions que nous nous sommes
posés dans le but d'apporter des réponses sur le travail de
Caritas-Mali.
Ensuite nous avons émis quatre hypothèses qui
devraient être confirmées ou infirmées dans la partie
expérimentale. Ainsi d'après l'analyse et interprétation
des résultats obtenus, nous pouvons déduire que nos
hypothèses sont confirmées. 66% des enfants affirment qu'ils sont
venus par le canal des éducateurs et cela prouve que leur
stratégie d'intervention dans la localisation des enfants de la rue a
été une réussite. Et aussi 80% des enfants admettent que
les activités réalisées par les éducateurs sont les
meilleurs dans le cadre de leurs insertions. Malgré les
difficultés rencontrées Caritas-Mali a pu mener sa politique
d'insertion en faveur des enfants de la rue avec l'aide de l'Etat.
Nous pouvons dire que nos hypothèses ont
été confirmées avec toutes les données dans
l'analyse et interprétation des résultats obtenus.
Bibliographie
§ Ouvrages généraux
ANNICK COMBIER les enfants de la rue en
Mauritanie ; édition
Erny Pierre l'enfant dans sa pensée traditionnelle
de l'Afrique noire ; édition Kathala1996
Irène Lézine psychopédagogie du
premier âge ; presse Universitaire de France 108 Boulevard Saint
Germain Paris
Tessier Stéphane langage et cultures des enfants de
la rue ; Paris ; éditionKarthala1995
Tessier Stéphane à la recherche des enfants
de rue ; édition Karthala1998
Unicef enfant et femme au Mali « analyse de la
situation » ; édition Harmattan ; Paris 1989
§ Ouvrages spécialisés
ACDI plan d'action pour la protection des enfants
Caritas-Mali enquête sur les enfants en situation
difficile 2004
DNPFEF rapport sur le recensement des enfants de la rue
dans le district de Bamako2008
Ministère de l'économie et des finances
cadre stratégique de la lutter contre la pauvreté
mars2008
PNUCID rapport mondial sur les drogues 1997
Sissoko Moussa évaluation des centres
d'écoute2000
Tangara Bakary déperdition scolaire dans les
quartiers périphérique de Bamako ; section
Psychopédagogie Ensup1997
UNESCO conférence mondiale sur l'éducation
1990
UNESCO sommet mondial pour les enfants 1992
UNESCO `'section de l'éducation'' ; programme
d'éducation des enfants en situation difficile
UNESCO `'enfant en situation difficile, drogue et
VIH/SIDA'' ; atelier sous régional Conakry Guinée
1999
UNICEF convention relative au droit de l'enfant ; mai
2000
UNICEF-MALI plan d'opération/programme de
coopération de coopération1998
§ Article
Revue hebdomadaire le reflet le phénomène de
la mendicité à Bamako2002
§ Webgraphie
www.endh.org
www.francophonie.org
www.streechildren.com
§ Annexe
* 1 Cadre stratégique de
lutte contre la pauvreté, mars 2008
* 2 Le Plan d'Action de l'ACDI
pour la protection des enfants
* 3Psychopédagogie du
premier âge. P4, Irène Lèzine, presse universitaire de
France 108 boulevard saint germain Paris 1964
* 4 Rapport sur le
recensement des enfants errants dans le district de Bamako
2008 DNPEF Direction nationale de la promtion de la femme de
l'Enfant et de la Famille
* 5 La conférence
mondiale sur l'éducation l'UNESCO
* 6Sommet mondial pour les
enfants UNESCO
Pierre Erny «enfant dans la pensée traditionnelle de
l'Afrique noire» P.149 Ed Cartha
* 7 Moussa Sissoko, Evaluation
des centres d'écoute, Bamako, 2000,P4
* 8 Mali-Unicef, plan
d'opération/programme de coopération 1998-2000, Bamako,1997
P25
* 9 Enfants et femme au Mali
« analyse de la situation » UNICEF, Paris. Ed. Harmattan
1989. P117
* 10 Tessier Stéphane
« langage et cultures des enfants de la rue », Paris. Ed.
Karthala 1995. P 220
* 11 Enfants et femmes au
Mali « une analyse de situation », UNICEF, Paris, Ed,
Harmattan 1989
* 12
UNESCO « secteur de l'éducation », programme
d'éducation des enfants en situation difficile
* 13Tangara Bakary
« déperdition scolaire dans les quartiers péripheriques
de Bamako », section psycho-pédagogie Flash, Bamako
1997-1998
* 14 UNICEF
« convention relative au droit de l'enfant » article 20 mai
2000
* 15 UNESCO
« l'enfant en situation difficile, drogue et VIH/SIDA »
atelier sous régional Conakry Guinée 11-21janvier 1999
* 16 Rapport mondial sur les
drogues, PNUCID 1997
* 17Caritas-Mali `'Action
Enfants de Tous'' « enquête sur les enfants en situation
difficile Bamako » 2004
* 18 UNESCO Sommet mondial pour
les enfants en situation difficile
|