CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA
TRESORERIE.
I. DEFINITION ET CONCEPT.
1. Définition.
Selon le lexique de gestion DALLOZ
5ème édition 2000 « la trésorerie est
l'ensemble des moyens de financements liquides à court terme dont
dispose un agent économique pour faire face à ses dépenses
de toute nature... ».
La trésorerie est constituée par
l'ensemble des fonds dont dispose l'entreprise pour assurer les paiements que
génère son activité.
En somme, le terme trésorerie se
réfère à l'ensemble des moyens disponibles de l'entreprise
lui permettant d'être solvable en tenant compte de l'exigibilité
des dettes. De ce fait, la trésorerie satisfait aux trois (03) exigences
suivantes :
Ø La liquidité.
Elle est une aptitude de l'entreprise à
faire face à ses dépenses par une circulation
optimale de ses flux du cycle d'exploitation.
Ø L'exigibilité.
Elle exprime la capacité de l'entreprise
à respecter les dates d'échéance de
règlement de ses dettes.
Ø La solvabilité.
Elle est une aptitude de l'entreprise à
rembourser à terme l'ensemble de ses dettes.
2. Concept.
Au plan conceptuel, la trésorerie d'une
entreprise représente « la différence entre les actifs
et les dettes c'est-à-dire le passif exigible dont la liquidité
et l'exigibilité sont immédiates ».
Alors, une entreprise qui n'arrive plus à
honorer ses engagements (insolvable) finira par un arrêt de son
activité.
3. La détermination de la
trésorerie.
Une pratique efficiente de la gestion de la
trésorerie nous conduit à déterminer périodiquement
le solde de la trésorerie afin d'avoir une vision assez claire sur le
futur de l'entreprise. Ce solde, qui représente sa trésorerie
nette se détermine comme suit :
Trésorerie nette (T.N) = Encaissements
(E) - Décaissements (D).
|
Trésorerie nette (T.N) = Trésorerie
active (T.A) - Trésorerie passive
(T.P).
|
La trésorerie active fait
référence à la trésorerie que possède
l'entreprise ; soit les disponibilités en banque, caisse, compte de
chèque postaux. Alors que la trésorerie passive concerne les
concours bancaires.
Trésorerie nette (T.N) = Fonds de Roulement
(F.R) - Besoin en Fonds
de Roulement (B.F.R).
|
Le fonds de roulement indique une couverture de
l'actif immobilisé par les capitaux permanents ou un surplus de l'actif
à court terme par rapport aux dettes à court terme. Cependant, le
besoin en fonds de roulement représente l'excédent de l'actif
circulant par rapport au passif circulant.
Fonds de roulement= Capitaux permanents -
Actif immobilisé.
Fonds de roulement= Actif à court
terme - Dettes à court terme.
Besoin en fonds de roulements= Actif
circulant - Passif circulant.
II. L'ORGANISATION DE LA TRESORERIE.
La trésorerie occupe une place importante
dans toute entreprise et cela pour son fonctionnement et sa survie. Son
organisation est fonction de la taille de l'entreprise.
· Au niveau des petites et moyennes entreprises (PME), la
trésorerie est généralement assurée par le chef
d'entreprise avec l'appui d'un commissaire aux comptes et la participation des
comptables.
· Au niveau des grandes entreprises où il existe
une Direction Administrative et
Financière (DAF), sa gestion est assurée
par cette dernière avec la désignation
d'un trésorier qui rend toujours comptes des flux
de trésorerie à son supérieur
hiérarchique.
1. Les missions du trésorier.
Chargé de la gestion de la
trésorerie, le trésorier doit tout mettre en oeuvre pour assurer
à l'entreprise les ressources nécessaires dont elle a besoin dans
le cadre de ses activités.
Ainsi, il doit :
§ prévoir les mouvements de trésorerie en
procédant aux prévisions des différents
encaissements et décaissements quotidiens
successifs ;
§ établir le budget de trésorerie qui
résulte du budget des encaissements et de celui
des décaissements ;
§ suivre la trésorerie en assurant la
liquidité générale de l'entreprise et en facilitant
toutes ses transactions financières ;
§ assurer le paiement à échéances
des factures et des engagements contractés ;
§ veiller à la réalisation des
opérations d'achats ventes de l'entreprise au moment
opportun par le biais du jeu
encaissements-décaissements des disponibilités ;
§ gérer les écarts par un arbitrage des
différentes opportunités de placement à court
terme et une gestion des excédents, par une analyse
des différents financements
possibles à court terme, et en équilibrant
les soldes des comptes de trésorerie à un
coût minimum ;
§ confronter les réalisations aux
prévisions afin de déceler l'origine de l'écart de
coût
susceptible de subvenir.
2. L'utilité de la
trésorerie.
Dans le souci de bien fonctionner, l'entreprise a
besoin de disposer d'une trésorerie pour les motifs suivants :
v Motifs de transaction :
l'entreprise, en effectuant
des opérations d'achats ventes quotidiens dont la
majeur partie est à crédit,
est obligée de disposer de liquidité suffisante à
échéance, tout en pouvant
bénéficier de réductions commerciales si
l'exécution
était immédiate.
v Motifs de précaution :
La trésorerie, telle
que présentée dans l'entreprise n'est pas une science tout
à fait
exacte. Les meilleurs prévisions sont
parfois prises en défaut ne serait-ce qu'à
cause des jours non ouvrés. Les
précautions seront d'autant moins nécessaires
avec la diligence de la banque et la
rapidité des formalités.
v Motifs de spéculation :
l'entreprise, dès
lors qu'elle dispose de grandes quantités de fonds, peut placer une
partie dans des conditions
intéressantes, sur des produits financiers standards en
particulier, auprès des institutions
financières ou des banques.
3. Objectifs de la gestion de la
trésorerie.
La gestion de la trésorerie est
généralement assurée par le responsable financier de
l'entreprise. Ses objectifs sont entre autres :
Ø de minimiser le montant de ses charges d'exploitation
en procédant aux études
des prix des différents articles proposés
par les fournisseurs et de ses charges
financières à court terme ;
Ø d'éviter une situation de cessation de
paiement de ses fournisseurs, voire même
de ses salariés par suite de la baisse de ses
rendements ;
Ø de contrôler le mouvement de ses comptes
bancaires, de veiller à leurs avoirs ;
Ø d'optimiser la gestion des liquidités par les
placements.
III. LES COMPOSANTES DE LA TRESORERIE.
Les deux aspects fondamentaux de la
trésorerie sont essentiellement les encaissements et les
décaissements de l'entreprise qui se repartissent selon leurs origines
aux types d'opérations suivantes :
Ø Les opérations d'exploitation :
Elles sont liées au
cycle d'exploitation de l'entreprise entraînant à la fois des
augmentations et des diminutions de
trésorerie.
Ø Les opérations de financement :
Elles veillent à
alimenter la trésorerie par des rentrées de fonds nouvellement
acquis qui nécessite par moment des
remboursements, d'où des sorties de
trésorerie à constater.
Ø Les opérations d'investissement :
Elles ne constatent que des
sorties de trésorerie en vue de leur transformation en
immobilisation.
1. Les encaissements.
Ils regroupent les opérations de
l'entreprise générant des recettes, qui constituent des
entrées de trésorerie lui permettant d'honorer ses
différents engagements. Ces recettes s'articulent comme suit :
· Les ventes des produits :
elles concernent les ventes au
comptant comme à crédit des biens et services produits
par l'entreprise. Les ventes constituent la source
importante des revenus.
· Les règlements des clients :
ils représentent la contrepartie des ventes
de biens et services aux tiers clients. La
périodicité des encaissements est
fonction du mode de règlement (comptant ou crédit).
Dans le dernier cas on tient compte des
délais de règlement fixés et qui peuvent être
à
30 jours ; 60 jours ; 90jours ; fin
de mois.
· Les avances et acomptes versés par les
clients :
elles représentent les
paiements anticipés ou partiels reçus des tiers clients.
· Les cessions d'immobilisations :
elles représentent la
vente des immobilisations de l'entreprise aux tiers. Ces cessions
acquièrent le caractère
d'opérations courantes si elles sont répétitives et
occasionnelles
si elles sont hors activités.
· Les aides financières :
elles constituent les subventions
accordées à l'entreprise par l'Etat ou les collectivités
en vue de compenser une faiblesse de prix ou de
faire face à des charges
d'exploitation.
· Les augmentations du capital :
elles représentent les
versements reçus des actionnaires en vu d'accroître le capital.
· Les emprunts et dettes assimilées :
ils représentent les
prêts contractées auprès des établissements de
crédit ou des tiers au
profit de l'entreprise.
Généralement, ils sont remboursés selon un
échéancier préétabli.
· Les intérêts et les
dividendes :
les intérêts
constituent le rendement que rapporte une somme d'argent placée
auprès
d'un établissement financier ou
prêtée à un tiers pendant une certaine période.
Les
dividendes représentent la portion de
bénéfice qui revient à l'entreprise en tant
qu'actionnaire. En somme ces deux revenus sont des
rémunérations de capital.
· Les encaissements des loyers :
ce sont les règlements des
loyers des immobilisations par les tiers locataires. En
général, la
périodicité des encaissements est le mois.
· Les autres encaissements :
ils constituent les recettes
occasionnelles de l'entreprise.
2. Les décaissements.
Ils constituent pour l'entreprise toutes les
opérations effectuées dans l'exercice de ses activités
aboutissant à des sorties de liquidité. Ces différents
décaissements sont :
· Les achats de biens et services :
ils concernent les achats au
comptant ou à crédit des biens de consommation, des biens
qui seront revendus en l'état et des
prestations de services reçus dans le cadre de la
poursuite des activités de l'entreprise.
· Les règlements aux fournisseurs :
ils constituent la contrepartie
versée à ses fournisseurs pour les divers achats et
acquisitions de biens et services
réalisés. Les délais pour ces règlements doivent
être
supérieurs à ceux que l'entreprise a
accordé à ses clients.
· Les frais de productions et de
distributions :
ce sont les dépenses effectuées par
elle en vue de la production de ses biens et/ou
services, du conditionnement et de leur
acheminement auprès des clients.
· Les remboursements d'emprunt :
ils consistent au règlement des emprunts
à court ou long terme auprès des
établissements financiers. La
périodicité des remboursements est fixée par des
dispositions contractuelles.
· Les intérêts et les dividendes
versés :
les intérêts représentent la
rémunération du capital restant dû. Ils sont versés
au
moment du remboursement de l'emprunt
contracté. Quand aux dividendes, Ils
correspondent à la portion de
bénéfice à reverser aux actionnaires de l'entreprise.
· Le règlement des loyers :
il est la rémunération de
l'utilisation des immobilisations dont l'entreprise n'est
pas propriétaire.
· Le règlement des impôts et
taxes :
au titre des taxes, il y'a la TVA, reversée
au plus tard le 20 de chaque mois ; la TPA.
S'agissant des impôts, il y'a l' IUTS,
versé avant chaque 10 du mois suivant le mois
au titre duquel ils sont dus ; les acomptes
BIC...
· Les frais de personnels :
ils concernent les différentes
rémunérations versées mensuellement aux salariés de
l'entreprise en contrepartie du travail fourni
ainsi que les charges sociales y afférentes.
· Les achats des titres :
il s'agit des achats des titres de participation
en vue d'exercer une certaine influence
sur l'entreprise émettrice ou des titres
immobilisées qui représentent des placements à
long terme.
· Les autres dépenses :
elles constituent des opérations auxquelles
s'adonne l'entreprise dans le but
d'assurer certaines tâches.
IV. LES MODES DE REGLEMENT.
Les règlements des opérations
d'achats ventes peuvent s'effectuer au comptant ou à crédit.
1. Le règlement au comptant.
Les moyens de règlement au comptant
sont :
· Les règlements en
espèces :
Ce sont des règlements effectués par la
caisse.
· Les règlements par
chèques :
le chèque est un document par lequel le tireur
(titulaire du compte) donne l'ordre à
sa banque de payer au bénéficiaire la
somme indiquée là-dessus. Document que le
bénéficiaire remettra alors à sa
banque pour encaissement en complétant le
bordereau de remise dont un exemplaire lui servira de
justificatif.
· Le virement bancaire :
c'est une opération par laquelle le titulaire
d'un compte donne l'ordre à son
banquier de prélever une somme sur son compte et
de la virer sur le compte du
bénéficiaire. Le tireur conservera le
double de l'ordre de virement et le bénéficiaire
recevra de sa banque un avis de crédit
l'informant que le paiement a eu lieu.
· Le prélèvement
automatique :
c'est une autorisation accordée à certains
fournisseurs pour prélever directement
des sommes sur le compte bancaire ou postale de
l'entreprise.
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