Chapitre 5
CONCLUSION ET RECOMMADATIONS
5.1- CONCLUSION
L'étude révèle que le projet pipeline a
traversé les plantations de cultures de rente d'exportation et des
cultures vivrières. Les cacaoyères sont les plus touchées
(63 Ha de verger cacaoyer détruits) suivi des plantations des cultures
vivrières (34 Ha de plantations de cultures vivrières
détruites). 27 Ha de verger cacaoyer et 18,4 Ha de cultures
vivrières ont été replantées par les riverains du
pipeline. Dans les communautés, les maladies dues à l'eau ont
augmenté. Aucun centre de santé n'a été construit
par le projet pipeline le long du corridor dans la province du Centre. La
plupart des prévisions dont les communautés devaient
bénéficier n'ont pas été réalisées
à l'instar des routes, des lignes électriques, des hangars de
marché et des centres de santé.
Le projet pipeline a employé 25% de riverains. Les
riverains formés au projet pipeline (13%) affirment avoir reçu
des notions en soudure. Dans le domaine scolaire, le projet pipeline a
construit dix salles de classe de quarante places.
5.2- RECOMMANDATIONS
Il découle de ce qui précède que
malgré les efforts déployés, par les différentes
parties intégrantes de ce projet, il reste beaucoup à faire pour
les populations. Ces dernières ont subi de manière tangible les
effets de l'oléoduc au niveau socio économique. Ils doivent
réadapter leur appareil de production aux nouvelles conditions
créées par le projet pipeline, leurs revenus ont subi un choc
auquel il faut remédier. L'emploi sur lequel beaucoup ont fondé
leurs espoirs n'a été qu'éphémère. La
santé des riverains est précaire.
L'étude recommande donc :
1°-) A l'Etat :
- de prélever une quote-part des revenus du pipeline
pour la construction des écoles, des centres de santé, des routes
et l'électrification dans les régions traversées par le
pipeline afin que les communautés riveraines ressentent le bienfait du
projet pipeline ;
- de mettre en place un programme de développement
rural pour permettre aux riverains de reconstituer les parcelles
détruites et/ou de trouver des solutions alternatives ;
- et de réaliser les évaluations d'impacts socio
économiques à intervalle régulier durant l'exploitation de
l'oléoduc pour éviter à long terme la situation d'Ogoni
Land le long du corridor de l'oléoduc ;
2°-) A COTCO :
- de maintenir un cadre de concertation sain entre Etat, COTCO
et Société Civile ;
- de mettre un accent sur la clôture des compensations
communautaires et régionales et des cas de compensations individuelles
conflictuelles ;
- et de soutenir les évaluations d'impacts socio
économiques des chercheurs isolés pour éviter à
long terme la situation d'Ogoni Land le long du corridor de
l'oléoduc.
3°-) A la Société Civile :
- de faire des évaluations d'impacts socio
économiques et environnementaux et les rendre public de façon
détaillée et régulière ;
- de donner à tous les Camerounais le détail
précis des impôts, redevances et autres paiements versés
à l'Etat (Camerounais), à n'importe quel niveau, ou aux
communautés locales y compris le paiement des compensations et les aides
aux développements des communautés locales ;
- d'être le porte-parole des populations durant toute la
phase d'exploitation de l'oléoduc car les populations rurales ignorent
le plus souvent leurs droits ;
- d'utiliser tous les moyens de pression pour que COTCO
puissent indemniser toute personne ou communauté ayant subi un
préjudice du pipeline ;
- de fournir une assistance aux communautés locales en
vue de renforcer leurs capacités.
4°-) Aux riverains du pipeline :
- d'adopter des pratiques culturales agro forestières.
Il s'agit d'adopter un système de production «cultures
vivrières associées au palmier à huile». A cet effet,
ils doivent solliciter l'appui des programmes palmier à huile, bananiers
et racines et tubercules du MINADER ;
- d'être vigilants sur tout signe inhabituel le long du
corridor afin qu'ils ne soient surpris par une éventuelle
catastrophe.
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