UNIVERSITE DE JENDOUBA
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES, ECONOMIQUES ET DE
GESTION DE JENDOUBA
Mémoire de fin d'étude pour l'obtention
de la maîtrise en Economie Bancaire et Financière
Thème :
Déterminants et Impact de l'Investissement
Direct Etranger
sur la Croissance Economique au Cameroun
(1980-2006)
Réalisé par :
William Nestor ESSO
Sous la direction de :
Mr Ouerhani Salah
2008-2009
Remerciements
Je tiens d'abord à remercier le Dieu de m'avoir
guidé tout au long de cette formation. Ensuite ma famille pour son
soutien et sa patience. à mon encadreur Mr Ouerhani
SALAH pour son soutient, sa patience et sa disponible et pour tout le
soutient qu'il a apporté pour la réalisation de ce travail.
Mes remerciements vont également au doyen de la
Faculté Mr Mohamed Naceur Loued,
à tout le corps professoral de la Faculté des Sciences
Juridique, Economique et de Gestion de Jendouba qui ont de près ou de
loin participé à ma formation tout au long de mon parcours
académique à la FSJEGJ.
A tous les membres de l'Association des Etudiants Etrangers
à Jendouba, à tous les étudiants de la Faculté,
à tous les étudiants étrangers à Jendouba plus
particulièrement à Djeutchang Ngakham
Frederick Michael. Pour leur soutien et encouragement.
Dédicaces
Je dédie ce travail :
À Ma petite soeur Anzie Danielle Sonia,
À ma mère Paulette,
À toute ma famille,
À tous mes amis,
Ainsi qu'à tous mes enseignants.
William Nestor ESSO
Table des Matières
Résumé
2
INTRODUCTION GENERALE
3
Chapitre I : Investissement direct
étranger
6
Introduction
6
Section I : Définition et
distinction
7
Section II : Les IDE et leurs
déterminants théoriques
10
Section III. Théorie de la
croissance endogène : un cadre approprié pour l'étude
de l'effet de l'IDE sur la croissance économique
16
Section IV : Revues des travaux
empiriques traitant de la relation IDE-croissance
19
Conclusion
22
CHAPITRE II : Déterminant
d'attractivité des IDE au CAMEROUN
25
Introduction
25
Section I : Bref aperçu de
l'économie camerounaise
26
Section II : Les Investissement Direct
Etranger
28
Section III : déterminants de
l'attractivité des IDE au Cameroun
34
Conclusion
37
Chapitre III : Etude théorique et
évaluation empirique
39
Introduction :
39
SECTION I : modèle de
croissance de borenstztein. E, de Gregorio. J, J-W- Lee (1998)
40
SECTION II : estimation du
modèle et résultat
45
Conclusion Générale
51
Bibliographie
54
ANNEXE
56
Résumé
L'IDE est l'un des éléments qui
caractérisent le mieux l'économie mondiale pendant ces deux
dernières décennies. Les entreprises sont de plus en plus
nombreuses, dans presque tous les secteurs de l'activité
économique à élargir leurs activités à
l'étranger par le biais de l'investissement direct étranger. En
effet, toutes les économies mondiales se rivalisent pour attirer les
firmes multinationales en créant un environnement socioéconomique
sécurisant.
L'économie camerounaise n'est pas restée les
bras croisés dans cette conquête des investissements directs
étrangers. Depuis quelques années, nous constatons une ouverture
sans précédent de l'économie camerounaise par le biais de
la déréglementation, de la privatisation et de la participation
du secteur privé à la fourniture des infrastructures. Nous
pouvons prendre comme exemple les télécommunications et
l'énergie où la participation du secteur privé
entraîne une concurrence active dans ce secteur. La libéralisation
des possibilités d'investissement fait partie intégrante de ce
processus d'ouverture économique et l'un des éléments
moteurs de toutes les réformes économiques est la volonté
de créer un cadre macroéconomique stable dans le but d'attirer
l'investissement privé national et étranger.
Selon les statistiques de la Banque des Etats de l'Afrique
Centrale (BEAC) et de la Banque Mondiale l'économie camerounaise, durant
toute la période allant de 1980 à 2006, a enregistré des
volumes d'IDE allant de 300 à 3500 millions de dollars
américains. Ce qui a permis à l'économie de
développer une croissance assez importante. La question qui se pose ici
est de savoir : Pourquoi ces investissements étrangers sont-ils
entrés au Cameroun? Quels sont les déterminants des IDE au
Cameroun? Comment est façonnée la capacité d'attraction de
l'IDE au Cameroun?
INTRODUCTION GENERALE
L'investissement apparait aujourd'hui comme un facteur
clé du développement et de la croissance des pays. Plus
précisément, les investissements directs étrangers(IDE),
qui étaient considérés il y'a une vingtaine
d'années par les pays en voie de développement (PVD) comme un
instrument utilisé par les pays développés (colonisateurs)
en vue d'imposer leur dominations sur leurs économies. Or
l'arrivée de la mondialisation avec son cortège de modifications
structurelles et de règlementations internationales est venue
favorisée l'intégration des économies et supprimer les
distances qui jadis paralysaient les échanges entre les Etats. Nous
assistons donc aujourd'hui à une concurrence acharnée des pays en
développement dans le but d'attirer les nouvelles sources
d'investissements que sont les IDE. C'est ainsi que depuis le début des
années 80, les flux d'IDE mondiaux ont augmenté plus vite que les
échanges commerciaux internationaux et même que production
mondiale. Après avoir presque triplé entre 1984 et 1987, les flux
d'IDE ont augmenté d'au moins 20% dans les années 1988 et 1989
pour atteindre un niveau absolu de $196 milliards de dollar américains.
En 1989, le stock mondial total de ces investissements a atteint
approximativement les 1500 milliards de dollars américains et
aujourd'hui ce stock est de près de 12 474 milliard de dollars
américain.
Les flux d'IDE vers les pays en développement ont connu
une forte croissance tout au long des années 1990. Durant la
dernière décennie du vingtième siècle on a
assisté à un déferlement important des IDE dans les pays
en voie de développement(PVD). Et ils représentent aujourd'hui
une grande part dans les courants de capitaux vers les pays en
développement. Les IDE ont ainsi submergé toutes les autres
formes de flux financiers. Néanmoins, il convient de souligner que les
IDE se déplacent vers les pays en voie de développement sous
certaines conditions qui permettent l'implantation et la
pérennité de ces dernières dans ces pays. Les PVD ont de
ce fait entrepris une diversification de leur déterminants afin
d'attirer et de maintenir les IDE sur place.
Notre travail tante ainsi de faire ressortir les
déterminants des IDE dans les pays en voie de développement et
plus particulièrement au Cameroun. Nous tenterons ainsi de voir dans
quelle mesure les IDE influence la croissance dans ce pays.
Après une brève définition et distinction
des formes d'Investissement dans le premier chapitre, nous passerons en revue
une brève présentation des l'économie camerounaise, et
mettrons en évidence les quelques déterminants les plus
attractifs des IDE au Cameroun dans le deuxième chapitre. Le
troisième chapitre de ce document est réservé à une
étude théorique prolongé par une étude empirique
dans laquelle nous avons construit un modèle à l'image de celui
de borenstztein. E, de Gregorio. J, J-W- Lee (1998), afin d'analyser l'impact
des IDE sur la croissance économique au Cameroun.
CHAPITRE I
``Investissement Direct Etranger''
Chapitre I :
Investissement direct étranger
Introduction
Les IDE apparaissent la plus part de temps comme des vecteurs
de transferts de richesse, de connaissance... d'un pays à un autre et
stimulent ainsi la croissance dans les pays d'accueil, qui voient souvent leur
niveau de développement s'accroitre du fait des biens faits des IDE.
Toute fois il convient de faire une distinction entre les IDE et les autres
formes d'investissement qui entrent également de façon
considérable dans le processus de croissance des pays. Depuis quelques
décennies, les IDE ne sont plus vue du mauvais oeil par les PVD qui
considéraient jadis ces derniers comme une forme de domination des
puissances étrangère sur leur économie. Aujourd'hui, nous
assistons à une vraie chasse et à une concurrence entre les PVD
qui se ruent de façon acharnée dans la diversification de leur
économie en vue de mettre en valeur les déterminants susceptibles
d'attirer le plus d'investisseurs direct étrangers et
bénéficier ainsi de tous les avantages que véhicule l'IDE.
Car les dirigeants des PVD sont conscients aujourd'hui que les IDE sont un
véritable vecteurs de croissance et partant contribuent au
développement économique du pays.
Ce chapitre est reparti en quatre sections. La
première donne une définition des IDE dans leur cadre
général, la seconde liste certains déterminants des IDE
dans les pays en particulier les pays en voie de développement, la
troisième section traite de quelques revues d'études ayant
travaillé sur la relation IDE et croissance enfin la section quatre
présente quelques études théoriques et empiriques ayant
traité de la relation IDE- croissance.
Section I :
Définition et distinction
L'investissement est l'opération qui vise soit à
maintenir, soit à accroître le stock de capital d'un agent
économique. Par exemple, les ménages investissent lorsqu'ils
achètent un logement, l'État investit lorsqu'il construit une
route et les entreprises investissent lorsqu'elles achètent une
machine.... Toutefois, selon leur importance et leur nature, les
investissements ne sont pas vus de la même façon au sein de
l'entreprise qui accueil ces derniers. Ainsi, les flux de capitaux entrant dans
une entreprise ou dans un Etat peuvent être classés en trois
grandes catégories à savoir :
· Les flux financiers (principalement les prêts
bancaires) ;
· Les placements de portefeuille (Investissement
Indirect) ;
· Les Investissements direct.
Les prêts bancaires : ils
désignent un ensemble de capitaux prêtés à des
conditions commerciales, ils sont généralement instables et
imprévisibles d'une année à une autre aux grés de
la préférence ou de la défaveur manifestées par les
banques d'affaires pour un pays ou une région donnée.
Les investissements de
portefeuille : consistent entre autre à investir dans
les actions ou les obligations d'une entreprise donnée. Ils n'ont pas
pour but de prendre le contrôle de la firme en question. Il s'agit
souvent d'investir à court terme en quête de rendement plus
élevés.
Nous remarquons que les deux formes d'investissements
précédents sont assez volatils et instables car ne
possédant pas un caractère d'implantation leur permettant d'agir
forcément dans la firme d'accueil. C'est pourquoi Hausmann et
Fernandez-Arias(2000), tentant d'expliquer pourquoi maints pays hôtes
même quand ils sont favorables aux entrées de capitaux,
considèrent les flux de dette internationaux, en particulier à
court terme, comme du « mauvais cholestérol », et
avance ainsi que :
Les prêts à court terme de l'étranger
sont motivés par des considérations spéculatives
fondées sur les différentiels de taux d'intérêt et
les anticipations en matière de taux de change, et non par des
considérations à long terme. Leurs mouvements résultent
souvent des distorsions relevant de l'aléa moral comme les garanties
implicite du taux de change ou le fait que les gouvernements sont prêts
à renflouer le système bancaire. Ils sont les premiers à
se précipiter vers la sortie en cas de difficultés et ont
été responsables des cycles expansion-récession des
années 90.
Les Investissements Directs
Etrangers : ils se définissent comme toutes
opérations se traduisant par une création d'entreprise à
l'étranger ou une prise de participation dans les firmes
étrangères. Autrement dit, les IDE désigneraient les
investissements qu'une entité résidente d'une économie
(investisseur direct) effectue dans le but d'acquérir un
intérêt durable dans une entreprise résidente d'une autre
économie (l'entreprise d'investissement direct). Par
intérêt durable, il faut entendre par là qu'il existe une
relation à long terme entre l'investisseur direct et l'entreprise et que
l'investisseur exerce une influence significative sur la gestion de
l'entreprise.
Les investissements direct comprennent non seulement la
transaction initiale, qui établit la relation entre l'investisseur et
l'entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieurs entre eux et
entre les entreprises apparentées, qu'elles soient ou non dotées
d'une société et dont d'une personnalité morale.
De ce fait, Kojima (Kojima, 1986, P : 59-60)
considère l'IDE comme un mouvement de capitaux impliquant des droits
managériaux et/ou un contrôle managérial sur la compagnie,
ce qui implique une propriété partielle ou totale de la
firme :
· L'obtention des stocks (10% ou plus du capital social)
d'une compagnie étrangère existant déjà avec
l'objectif de participer à la gestion de la dite firme, ou l'achat d'une
firme existante.
· L'établissement d'une filiale à
propriété totale (cas d'un contrôle de capital à
100%) ou un joint-venture dans un pays étranger.
· L'acquisition des avoirs physiques d'une compagnie avec
l'objectif d'entreprendre des activités commerciales comme
l'établissement d'une nouvelle filiale, un office commercial ou une
unité de production.
D'une manière générale, le Fonds
Monétaire International (FMI) définit les Investissements Directs
Etrangers (IDE) à travers son manuel de la balance de paiements, qui
considère les IDE comme différentes opérations
financières destinées à agir sur la marche et la gestion
d'entreprises implantées dans un pays différent de celui de la
maison mère. Ainsi, sous le terme d'IDE se regroupe essentiellement deux
types d'opérations.
D'une part, celles réalisées à partir
d'une croissance interne au sein d'une même firme transnationale entre la
maison mère et ses différents établissements
implantés à l'étranger (filiales, bureaux de
représentation, etc.) : création ex nihilo de nouvelles
unités, extension des capacités de production des unités
déjà existantes, flux financiers entre établissements
(augmentation de capital, prêt et avance de trésorerie par la
maison mère, etc.) ; réinvestissement local des
bénéfices.
D'autre part, celles réalisées par croissance
externe, à condition d'atteindre au moins 10% du capital de
l'entreprise étrangère convoitée. Ce seuil est
désormais retenu internationalement pour distinguer les IDE des
« investissements de portefeuilles », par définition
beaucoup plus volatils et correspondants aux prises de participations
inférieurs à 10% du capital d'une entreprise. Dans ce cas
précis, l'investissement est considéré par l'entreprise
comme une forme de diversification internationale de son portefeuille.
En résumé, on peut avancer que l'investissement
direct étranger désigne l'opération effectuée par
un investisseur résident d'une économie, afin d'acquérir
ou d'accroître un intérêt durable dans une entité
résidente d'une autre économie et de détenir une influence
dans sa gestion. Il met en relation des entreprises apparentées,
c'est-à dire : une entreprise investisseur direct maison
mère et une entreprise investie qu'il s'agisse d'une filiale ou d'une
succursale ; des entreprises détenant des participations
croisées ou des entreprises affiliées à une même
maison mère, sociétés soeurs.
Par convention, une relation d'investissement direct est
établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10% du
capital social de l'entreprise investie.
Cela étant, la question que nous nous posons ici est de
savoir ce qui motive les investisseurs étranger à investir dans
un pays A et non dans le pays B autrement dit, quels sont les
déterminants que les pays doivent mètrent en place pour attirer
assez d'IDE.
Section II : Les IDE et
leurs déterminants théoriques
Les déterminants des IDE dans les pays en
développement font de plus en plus l'objet de nombreuses études.
Il existe aujourd'hui un nombre important de travaux ayant travaillé
spécifiquement sur les déterminants des IDE entrants dans les
pays en voie de développement. Ainsi les auteurs comme Assiedu (2001),
stiglitz (2002), Dupuch (2004), mold (2004), Catin et Van Huffel (2004) et
surtout Dunning (2001) ont largement contribué au développement
de ces études.
Loewendahl et Ertugal-Loewendahl [2001] ou Kamaly [2003]
recensent ainsi plus de vingt déterminants de la localisation qu'ils
classent en déterminants économiques, politiques, institutionnels
et d'incitation. Lim [2001] et Levasseur [2002] ne proposent pas de
classification mais tirent de la même littérature empirique un
ensemble convergents de facteurs décisifs dans l'explication des IDE
reçus : la taille du marché domestique, la distance et les
coûts de transport, les effets d'agglomération, les coûts
factoriels, les incitations fiscales, le climat des affaires et l'environnement
de l'investissement et le degré d'ouverture du pays comme étant
des variables particulièrement importantes.
Toute fois, pour mieux cerner ces déterminants, il
convient de les regrouper en deux grandes classes selon les liens qu'ils
entretiennent avec l'action publiques ou économiques. Ainsi nous
distinguerons dans la suite : les déterminants d'ordres
institutionnels et les déterminants d'ordre économiques qui
regroupent entre autre les déterminants industriels et commerciaux.
2.1. Les déterminants d'ordre
institutionnels
Les pays en développement ont entrepris, depuis une
décennie environ, de libéraliser leurs politiques nationales afin
de créer un cadre réglementaire accueillant pour l'IDE en
assouplissant le régime applicable à l'entrée sur le
marché et aux participations étrangères, et en
améliorant le traitement accordé aux firmes
étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces
mesures «fondamentales» sont essentielles, car, s'il est interdit ou
fortement entravé, l'IDE ne se produit pas.
Toutefois, les changements de politique ont un effet
asymétrique sur l'implantation de l'IDE. Ceux qui visent une plus grande
ouverture permettent aux entreprises de s'établir en un endroit
donné, mais ne garantissent pas leur venue. En revanche, ceux qui
tendent à réduire l'ouverture (nationalisations ou fermeture du
marché, par exemple) réduisent à coup sûr l'IDE. De
ce fait, nous pouvons cités les déterminants suivants comme
agissant de façon considérable dans l'attraction des IDE.
Cadre de politique économique.
Les pays en développement doivent se lancer dans des
politiques de libéralisation de leurs politiques nationales afin de
créer un cadre réglementaire accueillant pour l'IDE en
assouplissant le régime applicable à l'entrée sur le
marché et aux participations étrangères, et en
améliorant le traitement accordé aux firmes
étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces
mesures «fondamentales» sont essentielles, car, s'il est interdit ou
fortement entravé, l'IDE n'aura pas lieu et se déplacera vers un
autre pays qui impose moins de restriction.
La stabilité politique et
sociale : cette dernière constitue le plus souvent un
des déterminants visé par les investisseurs, ces derniers se
sentent rassurer d'investir dans des environnements économiques stables
et promoteurs. Étant toute fois donnée les situations
d'instabilités politiques et sociales qui prônent dans les PVD, la
situation est loin d'être satisfaisante en matière d'attraction
d'IDE. Car investir dans un pays instable avec un risque pays
élevé n'est pas assez rassurant d'où une forte
nécessité d'amélioration des cadres politique et sociaux
est nécessaire dans les PVD.
Lucas (1993) pense que l'instabilité politique est une
préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en
développement. Cette instabilité se manifeste souvent par la
confiscation des biens, la dislocation des structures de production, le
changement dans la gestion macroéconomique et surtout l'environnement
réglementaire.
Le degré d'ouverture commerciale du pays
d'accueil ; beaucoup d'IDE cherchant à
exploiter l'avantage de localisation - en termes de coût de production
bas, qualité de la main-d'oeuvre, développement des
infrastructures, ... - en produisant dans un pays d'accueil en vue de
l'exportation des biens produits vers des pays étrangers. Pour cela, il
convient que le pays d'accueil soit ouvert au commerce international.
Dès lors, le niveau d'ouverture commerciale du pays a un effet positif
sur l'afflux des IDE.
Certains auteurs ont menés des études sur les
déterminants d'ordre institutionnels des IDE dans les pays en voie de
développement. D'aucun mettent l'accent sur le risque pays dans la
décision d'implantation des FMN dans les PVD. Ainsi, Cecchini (2002) ou
Hassane et Zatla (2001) tentent d'expliquer la répartition
inégale des IDE dans les PVD par le risque pays. Michalet (1997)
soutient quant à lui que lorsque l'environnement légal et
réglementaire est constamment modifié de manière
arbitraire, et qu'il n'existe pas de juridictions capables d'assurer le respect
des règles, les firmes sont amenées à limiter voire
à suspendre leurs engagements financiers.
Les auteurs comme J. Morisset et O. Lumenga Neso (2002) se
sont penchés plutôt sur la corruption et la mauvaise gouvernance.
Les auteurs soutiennent que la corruption augmente les coûts
administratifs et par conséquent découragent l'entrée des
IDE. D'autres études confirment la robustesse des facteurs politiques et
institutionnels comme des déterminants importants de la localisation des
IDE à destination des pays en développement [Stein et Daude
(2001)] ou en Amérique Latine [Stevens (2000)].
2.2. Les déterminants d'ordre
économiques
Les déterminants les plus importants pour
l'implantation de l'IDE sont les considérations économiques, qui
se manifestent de façon considérable dès qu'un cadre
propice à l'IDE est en place. Ainsi distingue-t-on les
déterminants qui ont trait aux ressources ou actifs disponibles sur
place ; ceux qui sont liées à la taille des marchés
de biens et de services ; et ceux liées aux avantages de coût
de production.
Les déterminants ayant traits aux ressources
disponibles dans les pays d'accueil concernent principalement les facteurs
directement liés à la production tels que : la recherche des
matières premières, une main-d'oeuvre non qualifiée
abondante et bon marché ; main-d'oeuvre qualifiée, actifs
technologiques, innovants et autres actifs créés...
La recherche de matière
première : les PVD étant relativement
plus doté en matière première que les pays
développés, ces derniers se déplacent donc vers les PVD
à recherche des inputs pour leurs firmes. Les pays en
développements doivent donc mettre en valeur leur stock de
matière première disponible en vue d'attirer les
investisseurs.
Le coût et la qualité de la
main-d'oeuvre ; le coût de la main-d'oeuvre
est un déterminant important des IDE dans la mesure où beaucoup
d'entreprises se délocalisent pour tirer profit de la
disponibilité des facteurs de production, notamment du coût faible
du facteur travail dans les PVD. Le faible coût de la main-d'oeuvre
constitue donc un facteur clef d'attraction des IDE.
Cependant, les entreprises ne tiennent pas seulement compte
du coût des facteurs de production mais également de leur
qualité. En effet, les multinationales recherchent de plus en plus de la
main d'oeuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces
entreprises s'intéressent davantage à la production de biens
intensifs en capital et en technologie (Noorbakhsh et Paloni, 2001,
pp.1594-1595). Ainsi, une main-d'oeuvre à coût bas et de bonne
qualité permet d'accroître à la fois la
productivité et le rendement des IDE.
Le développement des
infrastructures : Lorsque, sur un territoire,
l'infrastructure de base est développée, le coût de
l'investissement est faible ainsi que son coût d'exploitation ; ce
qui augmente le rendement de l'investissement et donc stimule l'IDE. Là
où cette infrastructure manque, l'entreprise est obligée par
exemple de construire elle-même les routes pour acheminer son
produit ; ce qui augmente le coût de l'investissement. Le manque
d'infrastructures de base ne permet pas aussi souvent à l'entreprise
d'utiliser des techniques modernes de production, par exemple celles qui sont
grandes consommatrices d'électricité dans un pays où
celle-ci est rare.
La recherche de
marchés : elle constitue également un
important déterminant des IDE du fait que les FMN (firmes
multinationales) se délocalisent le plus souvent vers des pays offrant
une forte demande par exemple la taille du marché, le revenu par
habitant qui sont des paramètres importants pour la demande car un
revenu par habitant élevé contribue à une demande
potentielle forte les PVD doivent donc s'efforcer à améliorer les
niveaux de revenu moyen et à pratiquer des politiques de restructuration
visant à améliorer la demande. De même la croissance des
marchés, l'accès aux marchés régionaux et mondiaux,
les préférences des consommateurs locaux ainsi que la structure
des marchés constituent également d'autres déterminants
importants entrant dans les incitations des investisseurs à la recherche
des marchés potentiels.
En résumé, les IDE peuvent avoir pour objet de
réduire les coûts de production globaux des entreprises parentes,
en segmentant leur processus de production, les tâches
standardisées les plus intensives en main d'oeuvre pouvant être
menées à bien là où le travail le moins
qualifié est le plus abondant et le moins coûteux. Ils peuvent
également avoir pour objectif la conquête de nouveaux
marchés, en rapprochant les sites de production des lieux de
consommation. D'un point de vue microéconomique, le modèle OLI
(Ownership, Location and Internalisation advantage), développé
par Dunning, permet de résumer les conditions qui doivent être
satisfaites pour qu'une entreprise s'engage dans un IDE. D'abord, l'entreprise
doit avoir un « avantage lié à la propriété
», pour un produit ou une technologie de production auquel les autres
entreprises n'ont pas accès (brevet par exemple). Ensuite, le pays
d'accueil doit présenter un avantage de localisation. Enfin,
l'entreprise doit bénéficier d'un avantage à internaliser
la production plutôt qu'à la sous-traiter à un partenaire
étranger. Cela sera d'autant plus vrai que des économies
d'échelle peuvent être réalisées sur les coûts
de management, ou de développement des processus.
Section III. Théorie
de la croissance endogène : un cadre approprié pour
l'étude de l'effet de l'IDE sur la croissance économique
Le terme « croissance »
désigne l'augmentation du volume de la production de biens et de
services d'une année sur l'autre. Les chroniqueurs économiques
parlent ainsi d'accélération ou de ralentissement de la
croissance pour caractériser une année particulière.
Toutefois, les économistes préfèrent réserver le
terme de croissance à une augmentation tendancielle de la production par
tête, qui entraîne sur une longue période une multiplication
du volume de biens et de services disponibles en moyenne pour un habitant d'un
pays.
Vue de cet angle, la croissance économique
désignerait donc une interrelation entre des facteurs
économiques, sociaux et politiques. Le phénomène de
croissance date du 18ième Siècle avec les
économistes comme Adam Smith, 1776 ; Thomas Robert Malthus,
1798 ; David Ricardo, 1817 qui ont ainsi mis l'accent sur l'importance de
l'expansion quantitative des facteurs de base de la production à
savoir : le capital, le travail et la terre, le rôle de la
croissance des marchés dans l'amélioration de l'efficience et de
la productivité d'une économie, et le rôle de la demande et
des effets multiplicateurs de l'augmentation de l'investissement et les
exportations.
Avec l'arrivée des modèles néoclassiques
dans la deuxième moitié du 20 siècle, tel que celui de
Solow (1957), le domaine de la recherche a changé, en accordant une
grande importance au changement technique et du rôle que peuvent jouer
des éléments tel que l'amélioration de l'organisation de
la production dans la croissance économique.
Le modèle de Solow, avec l'hypothèse des
rendements d'échelle décroissants du capital, stipule que les
économies qui ont un niveau initial du stock de capital par tête
plus faible, tendent à avoir des rendements d'échelle et des taux
de croissance plus élevés. Ce qui va leur permettre de converger
à long terme vers les pays riches.
Le principal défaut de ce modèle, est
l'hypothèse des rendements décroissants du capital, qui signifie
que la croissance de l'output pourrait ne pas dépendre de la croissance
des inputs. L'existence des rendements décroissants, fait que,
l'accumulation du capital ne peut rendre compte d'une croissance soutenue.
Ainsi, une croissance de long terme, ne peut avoir lieu, que si l'on prend en
compte les améliorations technologiques liées au progrès
des qualifications et liées à l'innovation. Donc, l'apparition
d'un facteur résiduel qui est attribué au progrès
technique, est considéré comme exogène. Ce constat, a
incité les spécialistes à chercher de savoir comment le
taux de croissance peut être déterminé par un facteur
exogène. Des modèles ont ainsi été
développés, dans lesquels, les déterminants clés de
la croissance de long terme sont endogènes.
La nouvelle théorie de la croissance ou la
théorie de la croissance endogène a vu le jour avec des
économistes tel que Romer(1986) ; Lucas(1988), Barro(1991), Barro
et Sala-i-Martin(1995) et Grossman et Helpman(1991). Ces modèles ont mis
l'accent, sur le rôle central de l'accumulation et de la diffusion de la
technologie dans la croissance économique. L'existence des
externalités technologiques et de connaissance viennent contrebalancer
les effets des rendements décroissants de l'accumulation du capital et
donc maintiennent l'économie à une croissance soutenue à
long terme.
L'IDE peut contribuer significativement à
l'accroissement du stock des connaissances dans le pays d'accueil, non
seulement en fournissant des nouveaux biens d'équipement et des nouveaux
procédés de production (changement technique incorporé),
mais davantage, en offrant un nouveau savoir-faire en management et en
améliorant le niveau des qualifications pouvant être
diffusées aux firmes locales (changement technique incorporé).
L'amélioration des qualifications peut avoir lieu par une formation
formelle des travailleurs ou Learning-by-doing au sein des filiales
étrangères. L'IDE en améliorant le stock des connaissances
du pays hôte, aura aussi bien un effet à court terme qu'à
long terme sur l'économie d'accueil, et augmente le taux de croissance
à long terme (OCDE, 2001). Romer (1993), stipule que les firmes
multinationales en fournissant des nouvelles connaissances aux PVD,
réduisent les écarts technologiques entre ces pays et les pays
avancés, ce qui peut constituer un facteur important de croissance et de
convergence économique.
Plusieurs facteurs économiques (capital humain,
l'accumulation du capital, le commerce international et la politique
gouvernementale), qui selon la théorie de la croissance endogène
expliquent la croissance à long terme, peuvent être
véhiculés par l'IDE. L'IDE, est supposé, stimuler la
croissance, par la création d'avantages comparatifs dynamiques
conduisant au transfert de technologie, l'accumulation du capital humain et
l'intensification du commerce international (Bende et al. 2000 ; et OECD,
2002). Ces avantages dynamiques, souvent connus sous le nom des spillovers,
sont liés les uns aux autres, complémentaires, et ne doivent pas
être étudiés séparément. En effet le gain
engendré par l'IDE sur un facteur de la croissance est susceptible de
stimuler le développement des autres facteurs, formant ainsi, une sorte
de synergie (Bende et al. 2000).
Section IV : Revues des
travaux empiriques traitant de la relation IDE-croissance
La contribution des IDE dans la croissance est un sujet qui a
été traité d'une façon abondante et controverse
dans la littérature. Plusieurs auteurs ont ainsi soutenu l'argument
traditionnel selon lequel l'arrivé des IDE dans un pays augmente la
croissance économique car elle augmente le stock de capital et donc les
IDE sont bénéfiques au pays d'accueil. Cette thèse est
refoulée par certains qui pensent que les IDE agissent de façon
négative sur la croissance de certains pays.
Ainsi, une étude menée par la Banque mondiale en
1999 dans le but de trouver une relation entre les IDE et la croissance des
pays en développement montre que les flux d'IDE augmentent
l'investissement total et partant, la croissance des PVD. Borensztein, de
Gregorio et Lee (1998) utilisant un modèle de croissance endogène
vont dans le même sens : les IDE facilitent le transfert de
technologie, élèvent le niveau de qualification des travailleurs
et tendent à augmenter les exportations et la
compétitivité dans les PVD. Leur étude de panel sur 69
pays en développement montre qu'une augmentation d'un point de
pourcentage du ratio des IDE sur le PIB accroît le taux de croissance du
PIB par tête du pays hôte de 0,8 pour cent. Pour Wacziarg (1998)
à chaque point de pourcentage de ratio des IDE sur le PIB est
associée une élévation du taux de croissance du PIB par
tête de 0,3 à 0,4 pour cent. Ces résultats sont identiques
à ceux de Blomstrom, Lipsey et Zejan (1992) dont l'étude porte
sur des pays en développement à revenu élevé.
De même, Findlay (1978) avance que l'IDE augmente les
progrès techniques dans les pays hôtes par un effet de contagion
qui facilite l'adoption de procédures managériales
avancées par les firmes locales. De Gregorio, 1992 analyse un panel de
12 pays de l'Amérique Latine pour la période de
1950-1985. Ses résultats font ressortir un impact
positif et significatif de l'IDE sur la croissance économique. En plus,
il trouve que la productivité des IDE est plus grande que celle des
investissements domestiques.
Blomström, Lypsey et Zejan, 1992 par une analyse de
données en coupes transversales pour un échantillon de 78 pays
développés, relatent que l'impact des IDE sur la croissance est
plus grand dans des pays de plus haut niveau de revenu par capital. Certaines
études récentes ont avancé que la contribution des IDE
à la croissance économique est extrêmement liée aux
circonstances dans lesquelles les pays hôtes les reçoivent.
Balassubramanyan et al, 1996 trouvent en fait que l'effet sur la croissance est
plus fort dans des pays qui appliquent une politique de promotion des
exportations que dans les pays qui poursuivent une politique de substitution
aux importations.
Au vue de ces résultats, nous pouvons opter dans la
logique selon laquelle l'IDE conduit à la croissance via des
retombées technologiques qui augmentent les facteurs de
productivité. Mais certaines conditions sont nécessaires aux pays
hôtes pour s'assurer des effets positifs de ces retombées.
Sanchez-Robles, (1998) examine la corrélation entre les infrastructures
publiques et la croissance économique en Amérique latine pour la
période 1970-1985. Elle trouve aussi un impact positif et significatif
de l'IDE sur la croissance économique des pays de cette
région.
Toutefois, une étude menée sur les effets des
IDE dans 73 pays en développement par Singh (1988) ne fait pas
apparaître d'effet significatif. Hein (1992) de son côté ne
trouve pas d'effet significatif entre l'IDE et la croissance du PIB par
habitant dans un échantillon de 40 pays en développement. Dans le
même ordre d'idées, une étude économétrique
menée par Nair-Reichert et Weinhold (2001) utilisant le test de
causalité de Holtz-Eakin sur un panel de 24 pays en développement
entre 1971 et 1995 ne trouvent aucune relation causale entre les IDE et la
croissance. Aussi, et en utilisant une fonction de production
néoclassique, Saltz (1992) trouve une corrélation négative
entre l'IDE et la croissance économique. Selon lui, l'IDE augmente le
niveau global de l'investissement, améliore la productivité dans
certains cas, mais a tendance dans beaucoup d'autres à réduire le
taux de croissance. Pour confirmer ses conclusions, l'auteur étudie la
relation IDE-croissance dans un échantillon de pays divisé en
deux groupes distincts, selon qu'ils reçoivent plus ou moins d'IDE.
L'auteur trouve que dans les pays en développement qui acceptent le
rapatriement des profits sans aucune contrainte, l'IDE n'a pas d'effet positif
sur la croissance. En particulier, l'auteur soutient que si l'IDE se traduit
par une levée des capitaux sur le marché du pays hôte, il
en résulte une redistribution des industries intensives en travail vers
les industries intensives en capital, créant ainsi une perte d'emploi
nette et par la suite une baisse de la demande de consommation.
Un autre effet négatif peut résulter de
l'extraction excessive de minerais ou de la spécialisation excessive de
la production sur un bien particulier qui engendrerait une baisse des prix
à l'exportation et une détérioration des termes de
l'échange du pays hôte.
De même, Carkovic et Levine (2002) ne trouvent aucun
lien entre l'IDE et la croissance dans un échantillon de pays de la
Banque mondiale (BM). Abondant dans le même sens, Chowdhury et Mavrotas
(2003) trouvent que « l'IDE ne cause pas la croissance » au sens de
Granger au Chili, alors que cette relation de causalité est
bidirectionnelle dans le cas de la Malaisie et de la Thaïlande.
Conclusion
Les IDE constituent aujourd'hui pour la majorité des
PVD des véritables sources de financement, bien que ces derniers ne
soient pas assez importants vis-à-vis de ceux destinés aux pays
développés. Ainsi pour bénéficier d'une part assez
importante dans ce résiduel qui leur est destiné, certains PVD
ont entrepris de mettre en place des procédures visant à attirer
les investisseurs dans leur économie. Ainsi, avons-nous assisté
durant la dernière décennie à une forte libération
des économies des PVD qui sont devenues très attractive face aux
IDE, ce phénomène s'est d'autant accéléré
avec la vague de la mondialisation et de la globalisation. Toutefois, le fait
pour ces pays de considérer les IDE comme source de croissance n'est pas
apprécié par tous les chercheurs. De ce fait, certains
économistes, s'opposant à l'approche classique, selon laquelle
les IDE contribuent fortement à la croissance de pays,
considèrent que l'IDE n'affecte pas la croissance et à la limite
serait dans certains cas source de décroissance.
Toutes ces plaidoiries contradictoires entre les
témoins au sujet de l'impact de l'IDE sur la croissance
économique ont suscité notre curiosité et nous ont
incité à nous poser la question de savoir si l'IDE avait
réellement un quelconque impact sur la croissance de l'économie
et notamment des économies des PVD. Si oui, quels seraient les
déterminants favorisant ainsi les firmes multinationales à se
déplacer vers un pays ou zone donnés. Pour mettre en valeur ces
effets, nous avons ciblé un pays d'Afrique subsaharienne plus
précisément le Cameroun qui connait depuis presqu'une vingtaine
d'année une stabilité politique, mais qui est sans doute
confronté à des graves problèmes de corruption qui
affaiblissent ainsi son système politique ainsi que sa gouvernance qui
constituent comme nous l'avons vu ci-dessus des facteurs clef des
déterminants des IDE, et qui mettent ainsi en péril son
attractivité face aux IDE.
CHAPITRE II
``Déterminants d'attractivité des IDE
Au Cameroun''
CHAPITRE II :
Déterminant d'attractivité des IDE au CAMEROUN
Introduction
L'économie camerounaise a connu depuis quelques
années une croissance assez considérable aussi bien au niveau
régionale qu'internationale, grâce entre autre à des
politiques mises en oeuvre par les autorités gouvernementales en vue de
sortir le pays de son impasse et de sa position qui dès lors
n'étais pas assez encourageante. Le pays a ainsi réalisé
un taux de croissance considérable, encouragé par l'initiative
PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) lancée par le FMI et la
Banque Mondiale qui s'est achevée en 2006, et a ainsi permis au pays de
se repositionné économiquement. Toute fois, le pays reste
confronté à un fort problème de corruption et à
un risque pays élevé qui se ont accrus en 2008 ce qui tend de ce
fait à réduire un nombre important d'action et de partenariat
avec des investisseurs à la quête de la rentabilité de
leurs fonds.
Malgré tous ces défauts, le Cameroun constitue
toutefois une destination des IDE qui ne cesse d'augmenter depuis quelques
années. Bien que ces derniers représentent une proportion
dérisoire au vu des flux d'IDE dans le monde et ceux entrant en Afrique.
Ces IDE demeurent naturellement une manne que le pays compte bien
rentabilisé et de ce fait, le pays s'est lancé dans une vaste
campagne d'amélioration de son environnement politique,
économique, et social afin de mettre en place un cadre favorable aux
IDE.
La première section de ce chapitre est consacrée
à un bref aperçu de l'économie camerounaise, position
géographique et tendance économique. La deuxième section
est consacrée aux investissements Directs Etrangers (IDE) au Cameroun.
Et enfin la dernière section nous fait ressortir quelques
déterminants d'attractivité des IDE dans le pays.
Section I : Bref
aperçu de l'économie camerounaise
1. Situation géographique
Situé au creux du Golfe de Guinée, le Cameroun
fait la jonction entre Afrique centrale et Afrique occidentale. Il revêt
la forme d'un triangle dont le sommet se prolonge au nord et dont ¼ de la
superficie totale est occupée par des massifs montagneux et hauts
plateaux. La frange côtière procure au pays près de 200 Km
d'ouverture sur l'Océan atlantique. D'une superficie de 475 442
Km², soit environ les 5/6 de la France et près de 3 fois la
superficie totale de la Tunisie, le Cameroun est bordé au nord-ouest par
le Nigeria, au nord par le Tchad, à l'est par la République
Centrafricaine et au sud par le Congo, la Guinée équatoriale et
le Gabon. La population totale est d'environ 18 467 692 habitants en
2008 (source CNUCED) et le taux de croissance annuel moyen de la
population à près de 2,3%. Environ 50% de la population a moins
de 23 ans, 55% sont des citadins. Les langues officielles sont le
français et l'anglais. La monnaie nationale est le francs CFA (1
euro=657 FCFA).
2. Situation économique
Le Cameroun est un pays potentiellement riche (pétrole,
bois, cacao, coton, thé, banane, tourisme...) diversifié sur le
plan des ressources et doté sur le plan humain, disposant d'un secteur
industriel et jouissant d'une bonne position logistique avec un grand port et
l'accès à la sous-région.
Au sein de la zone que constitue la Communauté
économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), le Cameroun
est l'élément fort avec près de 50% du PIB et de la
population des six pays. Son assise politique lui confère un poids
supplémentaire dans un ensemble régional dont la stabilité
reste incertaine. Depuis près de 7 ans, le Produit Intérieur Brut
réel a cru de 4% en moyenne par an (5,3% en 2000/01 à 9 634
millions EUR, 2001/02 : + 4,6%, 2007/2008 : 3,8%),
l'inflation restant modérée (environ 2% par an) jusqu'à
une période récente, où se manifestent des tensions
inflationnistes persistantes. La même tendance est observée sur
les autres pays de la zone CEMAC.
L'économie camerounaise repose sur les trois secteurs
traditionnels : primaire 25 à 28% du PIB, secondaire 30 à
34% et tertiaire 40 à 42%. Alors que la croissance dépendait
fortement du secteur pétrolier dans les années 80, c'est
aujourd'hui le secteur tertiaire qui y contribue le plus fortement.
Principaux indicateurs économique
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Croissance économique %
|
2,3
|
3,2
|
2,8
|
4,8
|
Inflation %
|
1,9
|
5,2
|
1,1
|
2,8
|
Exportations
|
13,6
|
16,9
|
1,8
|
11,9
|
Importations
|
10,1
|
8,1
|
6,9
|
14,6
|
PIB/ ht ($EU)
|
968,5
|
1020,8
|
1097,8
|
1289,0
|
Taux croi. Dem
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
2,6
|
|
|
|
|
|
Source : UNCTAD (Avril 2008)
Le Cameroun est le premier pays d'Afrique sub-saharienne
récipiendaire d'aide publique au développement. Fin 2000, il a
conclu avec le FMI un deuxième accord triennal au titre de la
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la
croissance (FRPC) portant sur la période octobre 2000 - septembre 2003.
Parallèlement, le pays a été déclaré
éligible à l'initiative en faveur des pays pauvres très
endettés (PPTE). Cette décision s'est traduite par un
allègement substantiel du service de la dette durant la période
intérimaire, et du stock de la dette au-delà du point
d'achèvement qui a eu lieu au second semestre 2003. Les fonds
libérés par la remise de dette ont été
affectés à des projets de lutte contre la pauvreté.
Le volet additionnel français de l'initiative PPTE
s'est inscrit dans le cadre d'un Contrat de Désendettement et de
Développement, mis en oeuvre à partir du point
d'achèvement sous forme de refinancements en dons et
échéances dues. Il portait sur des montants considérables,
de l'ordre de 90 millions EUR par an pour les premières années et
plus d'1 milliard EUR sur une quinzaine d'années.
L'UE est en bonne place parmi les bailleurs de fonds
multilatéraux. Après la France, les principaux bailleurs de fonds
bilatéraux sont l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Canada.
Signé en juillet 2001, le 9ème Fonds Européen de
Développement (Fed) porte sur un montant de 230 millions EUR (2000-
2005), en forte augmentation par rapport au 8ème Fed (133 millions EUR
sur la période 1995-2000). Au total sur la période 1998-2003 et
avec ses participations nationales, l'Union Européenne aura
consacré 223 millions EUR à l'intégration
économique régionale.
Section II : Les
Investissement Direct Etranger
2.1. La position du Cameroun dans la répartition
des flux d'IDE
Le Cameroun connaît depuis 1994 une croissance annuelle
de l'ordre de 4 à 5%, avec un ralentissement en 2002 (3,7%), largement
soutenue par l'IDE. L'appel aux capitaux étrangers est fortement
sollicité dans le cadre des privatisations, initiées en 1994. Les
groupes étrangers et principalement français sont les principaux
repreneurs. L'assainissement de l'économie et les importants programmes
d'investissements induits viennent contribuer au renforcement des flux et
stocks d'IDE. Dans les faits, l'environnement des affaires (corruption,
insécurité juridique et judiciaire, harcèlement fiscal...)
bride le développement des IDE dans ce pays. Le tableau suivant
présente les flux d'IDE entrés au Cameroun ces dernières
années
Flux d'IDE ($ EU millions)
Destination des IDE
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Cameroun
|
601,746
|
383,000
|
319,335
|
224,658
|
308,998
|
Afrique
|
166274,712
|
178704,751
|
283006,002
|
314279,364
|
379052,283
|
Monde
|
621994,669
|
564078,250
|
742143,378
|
945795,352
|
1305851,891
|
Source : UNCTAD XII (Ghana 25 Avril 2008)
Comme on peut le constater, le flux d'IDE entrant au Cameroun
reste marginal par rapport aux flux mondiaux, y compris ceux entrant en
Afrique. Le Cameroun ne compte en flux que pour 0,01% de l'IDE mondial.
Ces montants doivent toutefois être
considérés comme de simples indicateurs de tendances, la Banque
de France signalant des flux de France vers le Cameroun largement
supérieurs à ces valeurs. Globalement ces évolutions
correspondent à la mise en oeuvre du processus de privatisations, qui a
donné lieu à des investissements lourds de la part de
sociétés étrangères.
S'agissant de la répartition sectorielle des IDE, des
données locales estimaient la part du secteur privé
pétrolier à plus de 75% de l'investissements brut total en 1999,
proportion sans doute maintenue en 2001 et 2002 par la construction de
l'oléoduc Tchad-Cameroun (1000 km de conduites et deux stations de
pompage côté camerounais).
Toutefois, la France demeure le premier investisseur
étranger au Cameroun avec plus de 160 filiales françaises
employant quelque 30 000 personnes et il existe plus de 200 entreprises
appartenant à des ressortissants français dans tous les secteurs
d'activité.
Le Cameroun est pour sa part un investisseur insignifiant avec
des flux compris entre 1 M et 7 M USD depuis 1997 et 3 M USD en 2002. Les
stocks d'investissement directs détenus par le Cameroun à
l'étranger en progression modérée mais
régulière, sont évalués à 261 M USD en 2002.
Les privatisations dans des domaines aussi variés que
l'énergie, les chemins de fer, les banques, les agro-industries ont
drainé vers le Cameroun des IDE non négligeables jusqu'en 2003.
D'autres privatisations sont annoncées et pourraient déboucher
sur de nouveaux investissements étrangers d'une certaine ampleur, dans
les secteurs du transport aérien, du coton, du palmier à huile,
de la banane, de l'eau, du pétrole, etc. Les projets dans le domaine
énergétique menés par la société AES Sonel
(51% US, 49% Etat camerounais) en vue d'accroître la production
d'électricité (barrage de Lom Pangar, centrale de Limbe...) vont
générer des IDE non négligeables dans le pays au cours des
années à venir.
Enfin, l'effet multiplicateur attendu de l'initiative PPTE,
ainsi que la mise en oeuvre de l'aide française au travers du Contrat de
désendettement et développement, D, viendront également
influer sur les IDE.
2.2. Politique Camerounaise d'attractivité des
IDE
a. Cadre juridique
Il existe au Cameroun un Code des investissements qui
prévoit des avantages économiques, douaniers et fiscaux pour les
investisseurs. Il s'agit d'un cadre assez incitatif dans la mesure où il
prévoit des taux de douane modérés sur les
équipements de production (10 %) avec une taxe sur le chiffre d'affaires
(TCA) égale à zéro, ainsi que sur les matières
premières entrant directement dans la fabrication des produits finis.
Pour éviter la concentration des unités
industrielles dans les grands centres urbains, les entreprises sont
encouragées à s'installer dans les zones éloignées,
grâce à une réduction du revenu imposable d'un montant non
reportable égal à 50 % des transports et utilités
supportés, lorsque l'entreprise agréé est implantée
en dehors des centres urbains. D'une manière générale, ce
code des investissements prévoit des garanties générales
et des avantages accordés, quel que soit le régime applicable,
notamment :
· la liberté d'exercer une activité
économique au Cameroun à toute personne physique ou morale
camerounaise ou étrangère ;
· la jouissance dans le respect des lois et
règlements en vigueur des droits de toute nature en matière de
propriété, de concessions et d'autorisations administratives
à toute personne physique ou morale quelle que soit sa
nationalité;
· le bénéfice de la pleine protection du
droit camerounais à tout investisseur étranger (il reçoit
un traitement égal à celui réservé aux personnes
morales et physiques camerounaises) ;
· le libre transfert hors du territoire des revenus de
toute nature provenant des capitaux investis ;
· la liberté d'entreprendre une activité
économique au Cameroun ;
· le libre choix de la procédure judiciaire
d'arbitrage et de règlements des conflits ;
· la libre conclusion et exécution des contrats
utiles pour les intérêts de l'investisseur en matière
financière et commerciale.
Pour les entreprises à vocation exclusivement
exportatrices, il existe le régime de la zone franche qui est
régi par des textes encore plus avantageux.
b. Au niveau de la gouvernance
Le phénomène de gouvernance au Cameroun demeure
un aspect auquel les dirigeants doivent encore le plus s'attarder étant
donnés les positions occupées par le pays en 1997 et 1999, qui
fut classé comme le pays le plus corrompu de la planète selon le
classement de Transparency International(TI). Le gouvernement a ainsi mis en
place des mesures afin de lutter et de réduire la corruption. Lutte qui
a porté des fruits et en 2008 le Cameroun occupe la
141ième place sur les 180 pays classés par
Transparency International avec un indice de perception de la corruption de
2,3. Par ailleurs, des efforts importants sont en train d'être
déployés, notamment, en matière:
· de gouvernance ;
· d'amélioration de l'environnement des affaires
;
· d'incitations à l'investissement ;
· d'amélioration de la qualité des
infrastructures ;
· de renforcement des capacités scientifiques.
En matière d'environnement des affaires (corruption,
insécurité juridique et judiciaire, harcèlement
fiscal...), plusieurs réformes sont en cours dans le cadre du Programme
National de Gouvernance qui prévoit :
· la mise en place d'une administration publique de plus
en plus performante, citoyenne et au service du développement ;
· la mise en oeuvre progressive de la réforme sur
la décentralisation des institutions afin de promouvoir le
développement et la démocratie de proximité ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre de la
réforme de l'institution judiciaire afin qu'elle devienne toujours plus
indépendante, proche du justiciable et garante de l'Etat de droit et de
la sécurité juridique et judiciaire des populations et des
investisseurs, ainsi que de leurs biens ;
· la maîtrise du développement par la
poursuite des politiques économiques et financières saines et
adaptées aux exigences de la globalisation.
Ø Concernant le Risque Pays
Un pays est d'autant plus attractif aux investissements
étrangers qu'il présente le moins de risque possible. Le pays est
dit à risque lorsqu'il peut y avoir un changement politique brusque,
lorsqu'il y règne une atmosphère de corruption endémique
et la non transparence institutionnelle, lorsqu'il peut suspendre le paiement
ou peut modifier unilatéralement sa dette, ou tout simplement lorsqu'il
est en guerre. Ces situations peuvent compromettre les bénéfices
d'exploitation comme la valeur des capitaux. Ainsi, le risque pays peut prendre
plusieurs facettes et reste très présent dans les transactions
internationales.
En 2008, le Cameroun est classé
164ième sur 181 dans le classement des pays les plus
risqués du monde et occupe la 2nde place dans la sous
région d'Afrique centrale, selon une enquête menée par la
Banque Mondiale et la Société Financière Internationale.
Le Cameroun a ainsi reculé d'une dizaine de place par rapport à
sa position de 2007 où il était classé
154ième
Section III :
déterminants de l'attractivité des IDE au Cameroun
Le Cameroun comme la majorité des pays de l'Afrique
sub-saharienne est potentiellement doté en ressources naturelles qui
constituent ainsi souvent un appât, permettant à ces pays
d'attirer les IDE à la recherche des ressources naturelles.
Une étude menée en 1998 par la CNUCED aurait
estimé qu'il y a de façon générale une forte
probabilité qu'un dollar investi en Afrique aille dans les ressources
naturelles et particulièrement dans le secteur pétrolier. Parmi
les déterminants pouvant attirés les IDE au Cameroun on distingue
par exemple :
a. Les ressources naturelles
Les principales sont :
Le pétrole : le pays
possède plusieurs puits en exploitation et de nombreuses réserves
non encore exploitées faute de moyens. Toutefois sa production annuelle
s'élève à 4,5 de tonnes par an. De même les
gisements découvert et non encore exploité de Bakassi constituent
pour le pays d'importantes réserves.
Le gaz naturel : Le Cameroun dispose
aussi d'un gisement considérable de gaz et de bauxite à Mini
Martap et à Kribi dans l'Océan atlantique, lesquels seront
exploitables bientôt. Le Cameroun possède la deuxième
réserve en gaz d'Afrique sub-saharienne et le retard constaté
dans son exploitation est dû au coût exorbitant qu'il
nécessite. Il est sans nul doute vrai que ces gisements sont les
prochaines cibles des IDE dans la CEMAC. Son exploitation nécessite
4 milliards de $ US d'investissement et une firme
Américaine vient de remporter ce marché que d'aucuns qualifient
déjà de marché du siècle au Cameroun. La firme
financera conjointement l'exploitation du gisement avec le gouvernement
Camerounais.
La forêt : le Cameroun dispose
d'un grand couvert forestier qui couvre tous les pays d'Afrique centrale. Cette
forêt tropicale est la deuxième grande forêt tropicale du
monde après la forêt amazonien. Malheureusement cette forêt
connaît une réduction sérieuse de 6% par an due à la
pression humaine croissante. Le bois tropical est un produit à valeur
élevée qui s'exploite et se commercialise facilement, d'où
la forte attractivité que ce secteur exerce sur les investisseurs.
L'exploitation forestière peut donc générer d'importants
bénéfices avec relativement peu d'investissements, et c'est
à juste titre que les investissements étrangers dans le secteur
forestier existent ici. Mais force est à ne pas oublier que
l'exploitation de la forêt au Cameroun doit se faire aujourd'hui en
tenant compte de l'objectif global de protection de l'environnement.
L'agriculture : le Cameroun dispose
d'un potentiel agricole considérable, couvrant deux
écosystèmes différents, avec une zone forestière et
une zone sahélienne, le territoire se prête à une grande
variété de productions. On peut les classer dans deux grands
groupes: les cultures vivrières destinées à l'alimentation
et les cultures de rentes destinées à l'exportation. Pour ce
qu'il est des cultures de rentes, le pays pratique les principales cultures
suivantes : café, cacao, coton, thé huile de palme, banane,
tabac.
b. Autre déterminants
Main d'oeuvre abondante et bon marché : En ce qui
concerne les coûts de la main d'oeuvre, ces derniers sont de loin
très bas que dans les pays industrialisés. Le tableau 3
présente les salaires mensuels moyens du secteur privé au
Cameroun.
Répartition des salaires au Cameroun par Secteur
(FCFA)
|
Salaire moyen de base
|
Salaire moyen ajusté*
|
Secteurs
|
Cadre
|
Agent de maîtrise
|
Cadre
|
Agent de maîtrise
|
Agriculture et agroalimentaire
|
497 590
|
179 176
|
693 250
|
215 150
|
Industrie manufacturière
|
564 458
|
230 651
|
789 798
|
286 861
|
Transport et auxiliaire
|
369 231
|
233 750
|
593 500
|
319 808
|
Finances (banque, assurance)
|
300 000
|
215 000
|
512 500
|
291 916
|
Commerce et distribution
|
658 333
|
283 750
|
867 193
|
336 241
|
Autres services
|
495 000
|
241 271
|
728 771
|
312 662
|
Source : GICAM (2005)
*le salaire moyen ajusté comprend tous les avantages
financiers.
Ø L'infrastructure :
Le Cameroun par sa position géographique
représente un point stratégique pour les pays de la sous
région d'Afrique centrale et également un atout pour le pays en
vue d'attirer les IDE. Car disposant d'une ouverture sur la mer, de 3
aéroports aux trafics internationaux, et d'un assez important
réseau routier, qui peuvent constitués des déterminants
d'attractivité de l'IDE.
Comme le démontre certains auteurs tel que Assiedu
(2002), qui avance que les infrastructures sont indirectement liées aux
IDE en Afrique Sub-saharienne : les IDE dans cette région sont
axés sur les ressources naturelles et nécessitent des
infrastructures adaptées.
En matière de télécommunications, des
investissements importants sont en cours pour étendre les réseaux
sur toute l'étendue du territoire national.
Conclusion
Ce chapitre avait pour objectif de faire ressortir les
différents aspects de l'attractivité que représente le
Cameroun face aux IDE. Il ressort de cette revue que certains problèmes
liés au développement des infrastructures, à la
corruption, le risque pays, freinent le développement des IDE dans le
pays. Mais certains efforts notables ont été accomplis par les
autorités dans le but de rendre le pays économiquement et
politiquement attirant. La Cameroun faisant partie de la sous région
d'Afrique centrale et membre de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique
du Droit des Affaire (OHADA) bénéficie ainsi des politiques mises
sur pied par cette organisation pour attirer les investissements en Afrique et
dans la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale) qui se résume en trois points essentiels :
1) la réglementation et le renforcement de la bonne
gouvernance (Etat de droit, charte des investissements) ;
2) le renforcement et la consolidation de la stabilité
économique et budgétaire par la politique de convergence
macroéconomique au sein de la CEMAC (taux d'inflation, masse salariale
etc.),
3) de favoriser l'exploitation des ressources naturelles
existantes et améliorer les infrastructures.
CHAPITRE III
``Etude Théorique et Evaluation Empirique''
Chapitre III : Etude
théorique et évaluation empirique
Introduction :
L'arrivé des modèles néo-classique tels
que celui de Solow(1957), a changé le domaine de recherche, en accordant
une grande importance au changement technique et au rôle que peuvent
jouer des éléments tels que l'amélioration de
l'organisation de la production dans l'économie. Le modèle de
Solow avec l'hypothèse des rendements décroissants du capital,
stipule que les économies qui ont un niveau initial du stock de capital
par tête plus faible, tendent à avoir des rendements
d'échelle et de taux de croissance plus élevés. Ce qui
leur permettra de converger à long terme vers les pays riches.
L'avènement de la théorie de la croissance
endogène a encouragé la recherche sur les canaux, par le biais
desquels, l'IDE peut promouvoir la croissance à long terme. L'IDE peut
contribuer significativement à l'accroissement du stock des
connaissances dans le pays d'accueil, non seulement en fournissant des nouveaux
bien d'équipement et de nouveaux procédé de production,
mais d'avantage en offrant un nouveau savoir-faire en management et en
améliorant le niveau des qualifications pouvant être
diffusées aux firmes locales.
Pour bien appréhender les effets des IDE sur la
croissance, nous avons divisé ce chapitre en deux sections. La
Première section présente un modèle théorique de
croissance endogène prenant en considération les IDE. En
occurrence nous détaillerons le modèle développé
par BORENSZTEIN, DE GREGORIO et J-W-LEE en 1998. La deuxième section
portera sur une analyse empirique de l'effet des IDE sur la croissance, cette
étude portera sur le cas du Cameroun.
SECTION I :
modèle de croissance de borenstztein. E, de Gregorio. J, J-W- Lee
(1998)
Le modèle développé par Borenstztein E,
DE Gregorio et J-W-LEE est un modèle purement théorique qui
permet de dériver un taux de croissance de l'économie en
situation de croissance équilibrée. Le modèle est
fondé sur un certains nombre d'hypothèses qui permettent de
définir un cadre approprié de travail.
a- Hypothèses du modèle
H1 : par analogie aux modèles de
Romer(1990), Grossman Helpman(1991) et Barro & sala-i-martin(1995), le
progrès technique dans l'économie est dû à une
introduction des nouvelles variétés des biens capitaux.
H2 : la technologie utilisée pour
produire un seul bien de consommation finale et un ensemble de biens
intermédiaires et capitaux est de la forme :
(1)
Où :
: désigne la production
: désigne le capital humain
: désigne le capital physique
: désigne l'état de la technologie
H3 : l'accumulation du capital physique se
fait par l'expansion du nombre de variétés des biens capitaux .
H4 : le stock de capital domestique est
donné par :
(2)
Avec est la quantité produite d'un bien .
H5 : le capital total est composé
d'un nombre des variétés des biens capitaux. Le nombre total des
variétés des biens capitaux est , dont les variétés produites par les firmes
étrangères et les firmes locales sont respectivement et soit
(3)
H6 : les biens sont supposés
vendus aux producteurs du bien de consommation final au prix
(4)
H7 : une augmentation dans le nombre des
variétés des biens capitaux nécessite processus d'adaptation de la technologie disponible dans les pays
développés. Cependant, ce processus d'adaptation de la
technologie est coûteux, il entraîne un coup fixe dans le secteur
des biens capitaux de la forme :
Où Et (5)
Ce coût fixe dépend négativement de la
part relative des entreprises étrangères dans l'économie
locale qui n'est autre que l'IDE. En effet, la réduction de coût
d'introduction des nouvelles variétés des biens capitaux affecte
la croissance économique des PED puisqu'il est avantageux d'imiter des
technologies des pays développés que de les innover.
L'IDE dans l'économie hôte mesuré par
est selon le modèle un canal principal du progrès
technique et le processus de rattrapage se fait au fur et à mesure qu'on
adopte les technologies avancées.
Le coût fixe dépend positivement du nombre des variétés locales
des biens capitaux par rapport à ceux produits à
l'étranger . En effet, si dans un pays est faible, le coût d'adoption des nouvelles technologies est
faible t les possibilités d'imitation sont plus larges.
En plus du coût fixe , les producteurs des biens capitaux paient un coût marginal
constant d'une unité pour la production d'une quantité .
A l'état stationnaire, avec un taux
d'intérêt constant les producteurs des biens capitaux maximisent un
profit :
(6)
b- Dérivation de l'équilibre
Pour déterminer l'équilibre, on égalise
l'expression du taux d'intérêt de deux équilibres qui
correspondent à des producteurs (optimisation du comportement des
producteurs) et l'équilibre des consommateurs (optimisation des
préférences).
b.1 Equilibre des producteurs
On dérive la quantité produite à
l'équilibre de chaque bien j à partir de l'expression (4)
(7)
Les producteurs de biens capitaux sont symétriques, le
prix d'un nouveau bien est :
(8)
Avec la libre entrée dans la branche de production des
biens capitaux, la valeur actualisée de profit est égale à
zéro :
(9)
L'expression du taux d'intérêt est :
(10)
Avec :
b.2 Equilibre des
consommateurs
Les consommateurs maximisent une fonction des
préférences de la forme suivante :
(11)
C : est la consommation du bien final.
Le taux de croissance de la consommation en fonction du taux
d'intérêt est dérivé à partir de cette
maximisation.
Sous la contrainte :
Le Hamiltonien courant s'écrit :
(12)
L'égalité des taux d'intérêts
donnés respectivement par (10) et (12) détermine le taux de
croissance de l'équilibre stable de l'économie.
(13)
L'équation (13) montre que l'IDE mesuré par la
part relative des firmes étrangères existantes dans
l'économie local réduit le coût d'introduction des nouvelles
variétés des biens capitaux. Le taux de croissance de
l'économie dépend donc, inversement de ce coût fixe
assumé par les producteurs des biens capitaux. Ils augmentent avec
l'entrée des firmes étrangères dans l'économie
puisque ces dernières exercent des effets externes en matière de
technologie sur les producteurs des biens capitaux.
L'effet de l'IDE sur la croissance économique est
positivement associée au niveau du capital humain et donc à la
capacité du pays hôte d'assimiler les nouvelles technologies. En
effet, un niveau plus élevé du capital humain dans le pays
hôte entraine un effet élevé de l'IDE sur le taux de
croissance de l'économie.
SECTION II :
estimation du modèle et résultat
a. Modèle et Spécification
Pour évaluer empiriquement l'effet des IDE sur la
croissance économique camerounaise, nous avons construit le
modèle définit comme suit :
Où
PIBR = produit intérieur réel
IDE = Stock d'investissement direct étranger dans le
pays
BC = solde commerciale
EXP = taux de croissance des exportations
INVPIB = Investissement National en proportion du PIB
POP = population totale
å = terme d'erreur
b. Spécification du modèle
Les facteurs qui déterminent les décisions
d'investissement sont variés et ne relèvent pas du seul domaine
économique. L'équation estimée englobe les variables
quantifiables les plus fréquemment utilisées comme
déterminants de la croissance. On admet certes qu'il existe des facteurs
qualitatifs tels que la stabilité politique, les politiques incitatives
qui sont d'une importance cruciale pour la détermination de la
croissance. Mais les difficultés et les controverses afférentes
à la définition et la quantification de ces variables, nous
empêchent de les introduire dans cette analyse.
La variable PIBR représente l'hypothèse de
croissance et à un degré moindre l'hypothèse de la
dimension du marché. L'hypothèse de grandeur de marché
souligne la nécessité d'un marché assez large pour
l'utilisation efficace des ressources et l'exploitation des économies
d'échelles. Selon cette hypothèse l'augmentation de la taille du
marché peut engendrer l'arrivée des flux d'IDE, voire leur
augmentation (Scaperlanda et Mauer, 1969 ; Torrisi, 1985). L'hypothèse
de croissance prévoit une relation positive entre IDE et PIBR, elle
stipule qu'une croissance rapide de l'économie offre relativement de
meilleures opportunités pour faire des bénéfices qu'une
économie qui croît lentement ou qui n'accuse aucune croissance
(Lim, 1983). La relation entre la balance commerciale (BC) et PIBR est un peu
controversée, les opinions étant partagées à ce
sujet. Il est admis, d'une part, qu'un déficit commercial assez
élevé du solde commercial extérieur affecterait le taux de
croissance de l'économie donc le niveau de revenu et pourrait stimuler
une certaine attraction pour l'IDE, ceci dans le but de poursuivre une
politique de diversification des exportations et des stratégies de
substitution des importations. Mais, d'autre part, un solde commerciale
extérieur excédentaire peut aussi refléter le dynamisme,
la bonne santé d'une économie et ipso facto servir d'attraction
pour l'IDE (Torrisi, 1985).
Ainsi on s'attend à ce que le coefficient de IDE soit
positif et que celui de la BC soit positif ou négatif. Sous
l'hypothèse de modernisation, l'IDE stimule la croissance
économique en apportant du sang neuf et de par cette croissance tous les
autres secteurs de l'économie en bénéficient. Ainsi il est
considéré comme un moteur de croissance pour les pays les moins
avancés, donc on s'attend à ce que les coefficients des deux
autres variables soient positifs. La variable EXP doit sa place dans cette
équation du fait qu'on est unanime à reconnaître que les
exportations stimulent la concurrence, permettent la réalisation d'un
certain avantage comparatif, donnent aux pays la possibilité d'acheter
des biens et services sur le marché international et leur offrent
l'opportunité d'avoir accès aux nouvelles technologies aussi bien
qu'aux nouveaux systèmes de gestion managériales. La variable POP
représentant la population totale dans le pays à un instant est
ici une variable déterminante dans la croissance et peu également
stimuler les flux d'IDE qui sont à la recherche d'une main d'oeuvre
abondante et bon marché.
c. Méthode d'estimation
Pour ce travail nous utilisons les données du CNUCED
couvrant la période s'étalant de 1980 à 2006. Les
paramètres seront estimés par la méthode des MCO (Moindres
Carré Ordinaires) à partir du logiciel SPSS.
Nous partons pour ce fait du principe que toutes les
hypothèses des MCO sont remplies et plus précisément
l'hypothèse de l'absence d'auto corrélations des termes d'erreurs
et des variables endogènes. Car dans plusieurs cas de figure, et au vu
de la spécification de notre modèle, les variables qualitatives
stocker dans le terme d'erreur peuvent avoir une influence significative sur
les variables endogènes, comme par exemple les barrières que
l'Etat pourrait imposer à l'entrée des marchandises dans le pays
comme les droits de douane peuvent avoir des effets sur les importations et les
exportations, d'où une éventuelle corrélation entre ces
derniers. Pour pallier à ce type de problème, les chercheurs
utilisent habituellement la méthode des moindres carrées
généralisées (MCG) qui permet ainsi de prendre en compte
les différentes dépendances possibles (auto corrélation ou
hétéroscedasticité) entre les variables exogènes et
les termes d'erreurs. De même il peut exister un problème de multi
colinéarité qui n'est pas à exclure dans ce cas de figure.
Il serait donc plus recommandé d'utiliser une autre méthode
d'estimation (MCG, méthode à équation
simultanées...) afin de pallier à ces problèmes.
Dans notre cas, nous avons choisit d'utiliser les MCO pour
estimer notre modèle, n'est toute fois pas à exclure car, elle
permet malgré ses hypothèses simplificatrice de faire ressortir
les relations et les influences des variables exogènes sur la variable
endogène, relations qui pourront nous permettre d'affirmer dans une
moindre mesure si les variables exogènes agissent de façon
significative ou non sur la variable endogène et de mesurer l'impact de
ces dernières sur la croissance du pays plus particulièrement la
relation taux de croissance - IDE, qui constitue ici notre centre
d'intérêt.
d. Résultats de l'estimation dans
l'économie camerounaise
Les résultats de la régression obtenus avec le
logiciel SPSS11.5 dans le cas de l'économie camerounaise sont
donnés dans les tableaux suivants.
Model
|
Coefficients
|
t
|
Sig.
|
B
|
Std. Error
|
|
|
|
(Constant)
|
8012.753
|
1994.915
|
4.017
|
.001
|
|
IDE
|
3.533
|
.652
|
5.422
|
.000
|
|
SBC
|
-1.442
|
.710
|
-2.031
|
.055
|
|
INVPIB
|
36.606
|
41.740
|
.877
|
.390
|
|
POP
|
.294
|
.148
|
1.986
|
.060
|
|
EXP
|
-.977
|
.696
|
-1.404
|
.175
|
Variable dépendante : PIBR
Model
|
R Carr
|
R carr Ajust
|
Std. Error of the Estimate
|
1
|
.952
|
.940
|
735.58360
|
Predictors: (Constant), EXP m, INVPIB, SBC m, POP ml, IDE m
A près remplacement des valeurs des cofficients dans
l'équation du modèle, nous obtenons l'équation suivante,
qui reflète l'évolution du PIBR en fonction des paramètre
du modèle.
Les résultats obtenus ci dessus sont assez
satisfaisant, les coefficients sont de signe attendus à l'exception du
signe du coefficient de la population qui est ici positif. Ce qui signifierait
que la population agit de façon positive sur la croissance du pays, ce
qui serait contraire à certaines théories de la croissance qui
stipulent une relation négative entre l'évolution du Produit
Intérieur brut et la croissance de la population. La valeur de
R-carré est assez élevée ici (0.952) ce qui
témoigne que les variables explicatives expliquent bien
l'évolution du Produit Intérieur Brut. Le fait que le coefficient
des IDE soit significatif à 0,05 pour cent (et à 1pour cent),
fait ainsi ressortir que les IDE agissent de façon significative dans
l'augmentation du PIB et partant de ce fait permettent d'améliorer la
croissance dans le pays. Le coefficient des IDE (3.533) montre que toute
augmentation des IDE de 1 % implique une augmentation de la production du
produit intérieur brut de 3.533 % toutes choses égales par
ailleurs. Cette forte dépendance entre le produit intérieur brut
et les IDE pourrait se justifier par les nouvelles stratégies mises en
place par le pays cette dernière décennie afin d'attirer les
capitaux étrangers telle que : la privatisation, l'exploitation des
produits pétroliers et de plusieurs domaines
énergétiques,... ce qui a conduit à une augmentation des
IDE dans le pays et favoriser ainsi la croissance par le biais de
l'augmentation du PIBR.
Le coefficient du SBC est significatif à 10% dans le
cas du Cameroun, cela peut se comprendre du fait que depuis quelques
années, le pays s'efforce d'améliorer sa balance de payement en
encourageant les secteurs de production favorables à l'exportation. Le
signe négatif de ce coefficient qui traduit une corrélation
négative entre le PIB et le solde de la balance commercial pourrait
laisser penser qu'une détérioration de la balance de commerciale
agira en faveur du niveau de PIBR et serait donc de ce fait favorable à
la croissance dans le pays. Tous les autres coefficients de l'équation
sont de signe escomptés et à l'exception du coefficient de la
population qui affiche un signe positif ici, ce qui serait contradictoire au
fait qu'un taux de croissance démographique élevé induit
une baisse du taux de croissance de l'économie. Toutefois, ce ci ne
signifie pas que ces variables ne sont pas pertinentes dans la
détermination du produit intérieur brut, elles le sont vue les
valeurs assez élevés des paramètres.
Les résultats reflètent assez la situation
économique du pays, le bas niveau d'IDE comparativement aux autres pays
de la zone et de la sous régions se traduit par le manque de
développement des infrastructures d'attraction des IDE, ce
problème est actuellement la priorité du gouvernement qui s'est
engagé à promouvoir les secteurs de l'économie pouvant
attirer les IDE et de mettre en valeur les déterminants
d'attractivité de ces derniers. Pour sortir de ce problème il
faut se retourner également vers d'autres types de mesures pouvant
attirer l'IDE. Ce qui pourra nous conduire à la théorie
d'adaptation institutionnelle comme déterminant des IDE pouvant influer
sur le niveau du PIB et donc sur la croissance. De ce fait, notre analyse peut
ouvrir la voie sur d'éventuelles recherches sur l'adéquation de
la théorie de l'adaptation institutionnelle dans le cadre des IDE au
Cameroun.
Conclusion
Générale
Les investissements directs étrangers sont importants
pour les pays en développement, dans l'optique du développement
durable, car ils représentent des apports de capitaux. Ils traduisent la
confiance des investisseurs étrangers dans l'économie d'un pays,
et montrent aussi le degré d'ouverture d'un pays à
l'économie mondiale. La plupart des études
économétriques concluent qu'au-delà de son impulsion
macroéconomique initiale, l'IDE influence la croissance en
améliorant, la productivité totale des facteurs et plus
généralement, l'efficience de l'utilisation des ressources dans
l'économie bénéficiaire ; au-delà de l'incidence
qu'aurait normalement un investissement local. Pour les pays en
développement, les économies émergentes et les pays en
transition, l'IDE est devenu une source de plus en plus importante de
développement économique et de modernisation, de croissance de
revenus et d'emplois. Une large majorité d'études montrent que,
avec des politiques adéquates dans les pays d'accueil, et un niveau
minimum de développement, l'IDE a des retombés technologiques,
contribue à la formation de capital humain, facilite
l'intégration aux échanges internationaux, favorise la
création d'un climat plus compétitif pour les entreprises et
améliore le développement des entreprises. Tous ces facteurs
contribuent à l'accélération de la croissance
économique, instrument le plus puissant pour lutter contre la
pauvreté dans les pays en développement.
Dans le cas du Cameroun qui fait objet de notre étude,
pour la période étudiée, on a pu constater que les IDE
contribuent fortement à l'amélioration du PBI réel dans le
pays, tel n'est pas le cas pour le solde courant de la balance commerciale. On
a pu aussi constater d'autre part un effet positif de l'investissement en
proportion du PIB réel sur la croissance du PIB réel, de
même les exportations contribuent de façon négative
à l'augmentation du PIB. Mais en général, cet effet est de
moindre portée. Cela s'explique par le fait que les avantages nets de
l'IDE ne sont pas automatiques et que leurs ampleurs sont
corrélées avec le contexte du pays hôte. Il aurait fallu
que le Cameroun ait atteint un certain niveau de développement en
matière d'éducation, de technologie, d'infrastructures, de
santé et de cadres réglementaires adéquats pour pouvoir
tirer pleinement profit d'une quelconque présence
étrangère sur son marché, et simultanément attirer
davantage d'IDE. Tel est le principal objectif des pouvoirs publics qui se sont
lancé depuis peu à la pratique des politiques visant à
renforcer les déterminants des IDE et attirer ainsi les Investisseurs
étrangers à venir s'installer au Cameroun. On remarque ainsi que
l'effet économique final de l'IDE sur le Cameroun, un pays qui n'a
guère d'autres possibilités de faire appel à des moyens de
financement, dépend essentiellement des politiques mises en oeuvre par
les autorités de ce pays.
D'une part, il est à noter que l'IDE contribue à
l'amélioration du Produit intérieur Brut du pays et de ce fait
conduit à la croissance de l'économie d'autre part l'effet
inverse est envisageable car la croissance de l'économie peut contribuer
à attirer davantage d'IDE, mais tout comme l'aide publique au
développement, il ne peut être considéré comme le
principal remède aux problèmes de développement. Ses
effets positifs ne sont pas moins tributaires de l'adoption en temps utiles de
mesures adéquates par les autorités nationales compétentes
qui sont au nombre de trois ordres :
· amélioration du contexte macroéconomique
et institutionnel général.
· création d'un cadre réglementaire propice
aux entrées d'IDE.
· amélioration des infrastructures, de la
technologie et des compétences humaines pour les porter à un
niveau tel que l'on puisse pleinement exploiter les avantages potentiels de la
présence d'entreprises étrangères.
De ce fait, le Cameroun a encore beaucoup à faire pour,
attirer davantage d'IDE et pour, ensuite, en tirer le maximum de profits, dans
l'optique d'une croissance économique soutenue, pour
l'accélération du processus de développement du pays.
Bibliographies
Aitken, Brian and A. Harrison (1993), « Do
Domestically-Owned Firms benefit from Foreign Direct Investment: Evidence from
Panel Data, » Unpublished manuscript, International Monetary Fund.
Alfaro, Laura, Areendam C., S. Kalemli-Ozcan, et Selin Sayek.
(2002) « FDI and Economic Growth : The role of Local Financial Markets.
» Havard Business school. Working Paper 01- 083.
Balasubramanyam, V. N.; Salisu, M.; and Sapsoford, D. (1996).
« Foreign Direct Investment and Growth in EP and IS Countries»,
Economic Journal, 106, pp. 92-105.
Berthomieu Cl. et A.Hanaut, (1980), La sous-traitance
internationale peut-elle être un facteur d'industrialisation, Revue
Internationale du Travail, vol. 119, n° 3, mai-juin, p. 341-354.
Berthomieu Cl. et H. El Ouardani (2003), Chocs
d'ajustement et de libéralisation et attractivité pour les
investissements directs étrangers (IDE) de la Tunisie : le cas des
PME/PMI multinationales en Tunisie, VIIèmes Rencontres
Euro-méditerranéennes, Rabat.
Berthomieu Cl., A. Chaabane, A.Ghorbel (eds) (2004), La
restauration du rôle de l'Etat dans la croissance et le
développement économiques, Publisud, Paris.
Balasubramanyam, V. N.; Salisu, M.; and Sapsoford, D. (1996).
« Foreign Direct Investment and Growth in EP and IS Countries»,
Economic Journal, 106, pp. 92-105.
Borensztein, E., De Gregorio, J., and J. W. Lee, (1998)
«How does Foreign Direct Investment affect growth?» Journal of
International Economics, 45, pp. 115-135
C.F.T.C.I. (1997), Investissement Direct Etranger et
politique du développement industriel, manifestation et rencontre,
n° 54, février.
De Mello, L., (1997), «Foreign direct investment in
developing countries and growth: a selective survey». The Journal of
Development Studies, 34, No 1 October, 1-34
De Mello, L., (1999), «Foreign direct investment led
growth: evidence from time series and panel data» Oxford Economic Papers,
51, 133-151.
Ibrahim NGOUHOU (2008) les investissements directs
étrangers en afrique centrale : attractivité et effets
économiques », Thèse de doctorat
Krugman, P. (1994). «The myth of asia's miracle».
Foreign Affairs, Nov/Dec, pages 62-78.
OCDE, (2002) « L'investissement direct étranger au
service du développement, optimiser les avantages, minimiser les
coûts. » Paris, France.
P. Mallampally et Karl P. Sauvant (1999)
« l'investissement direct étranger dans les pays en
developpement »
Pan-Long, Tsai (1994) «Determinants of Foreign Direct
Investment and Its Impact on Economic Growth», Journal of Economic
Development 19, 1
Romer, PM, (1990). « Endogenous Technological Change
», Journal of political Economy, 98, S71-102.
Saggi, K. (2000) «Trade, Foreign Direct Investment, and
International Technology Transfert,» World Bank Policy Research Working
paper 2349. World Bank
Sanchez-Robles, B. (1998) « Infrastructure investment and
growth : Some empirical evidence », Contemporary Economic Policy, Vol.
XVI, n.1, pp. 98-109.
Saskia, W., (1998). « L'investissement direct
étranger et ses éléments déterminants dans les
économies naissantes. » Agence des Etats-Unis pour le
développement international. Juillet 4998, pp 9-10.
UNCTAD (1999) «The impact of FDI on growth: An
econometric test» World
Investment Report, chapter 11 (Annex), 329-343
World Bank(several issues), World Tables. Washington, D.C.
World Bank (1997), global development finance and World
Development indicators, Washington D.C.
ANNEXE
ANNEE
|
PIB réel en million $
|
IDE en million $
|
FBCF par rapport au PIB
|
Population totale en millier
|
Solde de la balance commerciale
|
Exportation en million de $
|
1980
|
10317.439
|
330.390
|
24.899
|
9078.130
|
-218.190
|
1384.180
|
1981
|
12076.626
|
465.780
|
22.705
|
9348.904
|
-322.110
|
1104.890
|
1982
|
12990.028
|
577.220
|
23.790
|
9625.055
|
-147.970
|
1062.530
|
1983
|
13879.096
|
791.040
|
23.759
|
9909.186
|
-248.520
|
975.530
|
1984
|
14915.539
|
808.710
|
22.790
|
10205.021
|
-226.010
|
885.970
|
1985
|
16124.782
|
1124.940
|
23.365
|
10514.988
|
-429.220
|
722.120
|
1986
|
17219.830
|
1034.240
|
22.620
|
10839.694
|
-921.660
|
782.060
|
1987
|
16849.139
|
1150.170
|
19.140
|
11177.474
|
-924.220
|
828.560
|
1988
|
15524.000
|
1242.530
|
15.657
|
11525.660
|
-346.570
|
926.930
|
1989
|
15249.271
|
1156.800
|
15.559
|
11880.476
|
11.750
|
1272.660
|
1990
|
14309.746
|
1043.970
|
15.023
|
12238.909
|
602.210
|
2002.130
|
1991
|
13771.121
|
1029.470
|
26.824
|
12600.397
|
660.850
|
1834.020
|
1992
|
13351.080
|
1058.670
|
26.825
|
12964.906
|
677.530
|
1840.370
|
1993
|
12929.439
|
1063.800
|
13.671
|
13330.621
|
781.480
|
1883.160
|
1994
|
13224.898
|
1054.790
|
12.571
|
13695.543
|
402.920
|
1486.300
|
1995
|
13856.034
|
1062.080
|
13.296
|
14058.403
|
551.780
|
1630.310
|
1996
|
14580.639
|
1163.400
|
14.240
|
14417.597
|
401.780
|
1606.110
|
1997
|
15378.839
|
1241.730
|
15.130
|
14773.610
|
189.400
|
1685.850
|
1998
|
16165.589
|
1456.840
|
15.045
|
15129.840
|
175.850
|
1670.980
|
1999
|
16853.360
|
1441.350
|
14.859
|
15491.143
|
285.200
|
1600.940
|
2000
|
17620.884
|
1600.150
|
16.721
|
15860.778
|
349.440
|
1833.070
|
2001
|
18416.707
|
1673.440
|
20.311
|
16240.110
|
-99.330
|
1749.020
|
2002
|
19154.562
|
2275.180
|
19.789
|
16627.376
|
-66.000
|
1802.040
|
2003
|
19958.523
|
2658.180
|
14.830
|
17018.907
|
82.640
|
2246.040
|
2004
|
20980.243
|
2977.520
|
18.910
|
17409.433
|
71.720
|
2478.020
|
2005
|
21525.729
|
3202.180
|
19.607
|
17795.149
|
369.100
|
3104.250
|
2006
|
22427.657
|
3511.180
|
21.463
|
18174.696
|
757.530
|
3908.000
|
Source : CNUCED 2008 (Ghana) et Banque Mondiale
(Tableau 1)
REPARTITION DES SALAIRES AU CAMEROUN
|
Salaire moyen de base
|
Salaire moyen ajusté*
|
Secteurs
|
Cadre
|
Agent de maîtrise
|
Cadre
|
Agent de maîtrise
|
Agriculture et agroalimentaire
|
497 590
|
179 176
|
693 250
|
215 150
|
Industrie manufacturière
|
564 458
|
230 651
|
789 798
|
286 861
|
Transport et auxiliaire
|
369 231
|
233 750
|
593 500
|
319 808
|
Finances (banque, assurance)
|
300 000
|
215 000
|
512 500
|
291 916
|
Commerce et distribution
|
658 333
|
283 750
|
867 193
|
336 241
|
Autres services
|
495 000
|
241 271
|
728 771
|
312 662
|
(Tableau 2)
STOCK D'IDE DANS LE MONDE EN MILLION DE DOLLARS ($)
US
Année
|
Cameroun
|
PVDAC
|
PVDA
|
PVD
|
MONDE
|
1980
|
330.390
|
2097.803
|
39836.408
|
140356.305
|
551221.384
|
1981
|
465.780
|
2442.966
|
39765.055
|
159934.324
|
601607.868
|
1982
|
577.220
|
2844.415
|
41514.933
|
183567.101
|
637000.827
|
1983
|
791.040
|
3142.594
|
41688.459
|
197235.130
|
670718.644
|
1984
|
808.710
|
3254.533
|
39783.087
|
208844.858
|
709844.917
|
1985
|
1124.940
|
4004.833
|
41716.665
|
222562.031
|
804195.411
|
1986
|
1034.240
|
4328.362
|
44367.369
|
238574.442
|
936712.509
|
1987
|
1150.170
|
4663.481
|
48563.223
|
265898.889
|
1140049.341
|
1988
|
1242.530
|
5022.677
|
48739.020
|
288170.615
|
1298778.904
|
1989
|
1156.800
|
5114.051
|
53747.665
|
317953.601
|
1511655.349
|
1990
|
1043.969
|
4769.441
|
59517.551
|
364682.533
|
1779197.855
|
1991
|
1029.471
|
5450.288
|
64006.517
|
403412.265
|
1939356.175
|
1992
|
1058.675
|
5893.703
|
67893.377
|
453322.055
|
2006578.466
|
1993
|
1063.796
|
6407.135
|
72222.812
|
531191.843
|
2182634.940
|
1994
|
1054.790
|
6517.789
|
80503.631
|
596412.257
|
2421200.356
|
1995
|
1062.082
|
6882.045
|
86634.827
|
675233.211
|
2761271.009
|
1996
|
1163.398
|
7061.024
|
89153.882
|
801956.165
|
3083105.684
|
1997
|
1241.734
|
7366.840
|
100516.148
|
1111464.292
|
3522058.228
|
1998
|
1456.844
|
9213.807
|
108881.861
|
1224051.556
|
4168215.351
|
1999
|
1441.350
|
12269.284
|
153248.246
|
1558687.290
|
4939445.765
|
2000
|
1600.152
|
12269.284
|
153220.619
|
1707639.404
|
5810188.671
|
2001
|
1673.437
|
17372.474
|
150359.431
|
1786913.403
|
6210762.295
|
2002
|
2275.183
|
21187.705
|
165273.847
|
1727499.149
|
6789206.147
|
2003
|
2658.184
|
24682.820
|
202979.286
|
1978067.069
|
8185386.680
|
2004
|
2977.519
|
28836.463
|
240918.484
|
2287693.886
|
9570522.085
|
2005
|
3202.178
|
31237.928
|
271476.177
|
2621614.666
|
10048015.152
|
2006
|
3511.176
|
33578.476
|
315127.890
|
3155855.601
|
11998838.367
|
PVDAC : Pays en voie de développement d'Afrique
centrale
PVDA : Pays en voie de développement d'Afrique
PVD : Pays en voie de développement
(Tableau 3)
GRAPHE RAPPORT ENTRE LES IDE ET LE PIB REEL du
Cameroun (1980-2006)
(Graphe 1)
|