Huile essentielle
Figure2. Constituants des huiles essentielles
(Ntezurubanza, 2000)
3.4. Les chémotypes
La connaissance des chémotypes d'une huile essentielle
et leur comportement est fondamentale car elle permet d'envisager
l'activité pharmacologique, de prévoir aussi la
pharmacocinétique et la biodisponibilité.
Pour une même espèce botanique, la composition
chimique de l'huile essentielle n'est pas immuable. Les huiles essentielles
sont élaborées par les plantes aromatiques au sein des cellules
sécrétrices. Leur élaboration est totalement tributaire du
rayonnement solaire en l'absence duquel le rendement en produits aromatiques et
leur nature sont affectés. En sa présence, et tout
particulièrement en fonction de la présence de tel ou tel
rayonnement, les types de composants pourront varier considérablement au
sein d'une même espèce. Par exemple, le basilic cultivé en
pleine lumière à Madagascar a un taux de chavicol de 57% alors
que la même plante cultivée à l'abri de la lumière
en contient 74% (Franchomme et Penoël, 1990). Cette variabilité
peut être influencée également par la composition du sol et
la position géographique; le Lippia mutiflora
récoltée au Togo a révélé les
chémotypes à citral, à thymol (acétate de thymyle),
à para-cymène, à 1 -8 cinéole (Azanlenko,
1995)
4. Biosynthèse des huiles essentielles
La biosynthèse des huiles essentielles se fait suivant
deux principales voies (Mann, 1987) :
4.1. Voie des Terpenoïdes
Le matériau de base est l'IPP
(isopentylpyrophosohate), molécule à cinq atomes de carbones
ayant une structure semi- alvéolaire. Il est dérivé de
l'Acétyl CoA (carrefour important), lui-même issu du PEP
(phosphoenolpyrivate) provenant directement du fructose. La construction des
squelettes hydrocarbonés a lieu de la même manière par la
juxtaposition "tête à queue" d'unités isopréniques,
unités pentacarbonés ramifiées assemblées
enzymatiquement. Ainsi on trouve des squelettes hydrocarbonés à
dix carbones (monoterpènes), puis à quinze carbones
(sesquiterpènes) et plus rarement, à vingt carbones
(diterpènes). Le processus peut se poursuivre mais dans d'autres buts
que la synthèse des essences.
4.2. Voie des Phenylpropanoïdes
La synthèse des huiles essentielles par la voie des
phenylpropanoïdes commence par un métabolite du fructose, le PEP
(phosphoenolpyrivate). Elle aboutit à un très grand nombre de
substances aromatiques, via une série d'acides, dont l'acide shikimique
(d'où son nom, voie shikimique) et l'acide cinnamique. Les
métabolites terminaux, importants en thérapeutique, sont les
acides aromatiques suivants: acides salicylique, cinnamique et benzoïque
et leurs esters dont la salicylate de methyle, les cinnamates, les benzoates,
certains phénols (eugénol) ainsi que les coumarines,... Quelques
grandes familles chimiques de molécules non volatiles, comme les
tannoïdes et les flavonoïdes, se trouvent incluse dans cette
voie (Spurgeon & Porter, 1981).
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