Introduction
Pendant des siècles, l'Homme s'est toujours
soigné par les plantes, de manière empirique, guidé par la
tradition ou les coutumes. La plupart de grands médecins du passé
ont été des phytothérapeutes (Goeb, 1999).
Les vertus thérapeutiques des plantes ont
été expérimentées depuis lors et leurs
précieuses caractéristiques se sont transmises oralement de
génération en génération ou consignés dans
les vieux écrits. Les remèdes de bonne réputation ont
prévalu malgré le développement de la médecine
moderne qui est venue marginaliser le recours aux techniques médicales
naturelles.
Actuellement, les plantes aromatiques possèdent un
atout considérable grâce à la découverte progressive
des applications des leurs huiles essentielles dans les soins de santé
ainsi que leurs utilisations dans d'autres domaines d'intérêt
économique. Leurs nombreux usages font qu'elles connaissent une demande
de plus en plus forte sur les marchés mondiaux (Tchamdja, 1995).
La popularité dont jouissent depuis longtemps les
huiles essentielles et les plantes aromatiques en général reste
liée à leurs propriétés médicinales en
l'occurrence les propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques,
antivirales, antifongiques, bactéricides, antitoxiques, insecticides et
insectifuges, tonifiantes, stimulantes, calmantes, etc. (Nicolas, 1991 ;
Mishara et Dubey al., 1994)
D'autres part, les huiles essentielles sont des substances
très actives et par ailleurs elles peuvent être toxiques. Leur
toxicité est liée à la présence de certains sites
fonctionnels oxygénés (Viaud, 1993). Parmi leurs
propriétés indésirables, on peut souligner entre autres :
les propriétés vésicantes, nécrosantes,
allergiques, hépatotoxique, carcingéniques, photosensibilisantes,
neurotoxiques et néphrotoxiques (Franchomme et Penoël, 1990).
Leur utilisation devrait être basée sur les
connaissances fiables et suffisantes apportées par la recherche
scientifique bien menée. Il est donc indispensable de connaître
les principes actifs des plantes afin d'en étudier l'efficacité,
le mode d'action et évidemment les effets secondaires.
Selon Hostettmann (1997), connaître une plante ayant des
vertus médicinales suppose pouvoir décrire sa morphologie et son
anatomie, connaître son origine et son mode d'action, apprécier
l'incidence de ceux-ci sur sa qualité, analyser sa composition chimique
et les facteurs qui peuvent la faire varier, connaître la structure et
les propriétés des principes actifs aussi bien que leur
activité pharmacologique, savoir apprécier la qualité par
des éléments objectifs et mettre en oeuvre des méthodes
pour la contrôler, et enfin d'appréhender tous les
problèmes liés à l'utilisation des plantes et des produits
qui en sont issus: indication, contre -indication, effets secondaires,
interactions médicamenteuses
La maîtrise de tous ces paramètres ne peut se
faire qu'avec un concours de plusieurs disciplines, chacune apportant une
contribution suivant sa spécialité.
Ainsi, pour les plantes étudiées, plantes pour
lesquelles il n'existe pas assez de travaux sur leurs huiles, notre
préoccupation majeure était d'abord connaître la
composition chimique des huiles essentielles qui en sont extraites avant
d'envisager quelle pourrait être leurs propriétés
pharmacologiques et d'autres utilisations possibles. Dans ce contexte, ce
travail étant purement de caractère chimique, nous nous sommes
fixés comme objectif principal l'identification des constituants
chimiques des huiles essentielles d'Hyptis spicigera, Pluchea
ovalis et Laggera aurita.
Ce rapport est constitué de trois parties :
- la première partie passe en revue les
généralités sur les huiles essentielles et la description
botanique des espèces étudiées,
- la deuxième partie s'articule au matériel et
méthodes utilisées,
- la troisième partie est consacrée aux
résultats, leur interprétation et discussion.
PREMIERE PARTIE :
REVUE DE LA LITTERATURE
I - Huiles essentielles :
Généralités
1. Définition et historique
1.1. Définition
Plusieurs définitions disponibles d'une huile
essentielle convergent sur le fait que les huiles essentielles,
communément appelées " essences ", sont des
produits de composition généralement assez complexe, renfermant
les principes odorants volatils contenus dans les végétaux. Elles
diffèrent des huiles fixes (huile d'olive,...) et des graisses
végétales par leur caractère volatil ainsi que leur
composition chimique.
1.2. Historique
Utilisées à des fins diverses depuis des
millénaires, les plantes aromatiques ont toujours été
tenues en haute estime par les thérapeutes du monde entier.
Les grands berceaux géographiques de la civilisation
aromatique sont l'Inde, la Chine et le bassin méditerranéen. Ces
berceaux ont légué à l'humanité des
procédés et des connaissances dans le domaine des huiles
essentielles dont la validité est toujours d'actualité.
Selon Ntezurubanza (2000), l'histoire de
l'aromathérapie, qui est celle des huiles essentielles, peut se
résumer en quatre époques suivantes :
- l'époque au cours de laquelle étaient
utilisées des plantes aromatiques telles quelles ou sous forme
d'infusion ou de décoctions ;
- celle dans laquelle les plantes aromatiques étaient
brûlées ou mises à infuser ou à macérer dans
une huile végétale. A cette époque, intervient la notion
d'activité liée à la substance odorante ;
- la troisième correspond à la recherche de
l'extraction de cette substance odorante. Il apparaît le concept
" Huile essentielle " qui aboutit à la création et au
développement de la distillation ;
- en fin, la dernière qui est la période moderne
dans laquelle la connaissances des composants des huiles essentielles
intervient et explique les effets physiques, chimiques, biochimiques,
physiologiques, voire électroniques des arômes
végétaux.
En 1931, Gattéfossé dans son ouvrage
" Aromathérapie ", en décrivant ses
expériences et ses découvertes, il fut le premier à
démontrer les relations structure/activité des molécules
aromatiques et à établir les grandes propriétés des
arômes naturels comme étant antitoxiques, antiseptiques,
tonifiantes, stimulantes, calmantes, etc. (Bardeau, 1976).
A cette époque, il prophétise que l'avenir ne
peut manquer de réserver un rôle de premier plan à cette
thérapie ; c'est bien ce que l'on constate aujourd'hui.
Par exemple, au cours des dernières années,
l'Amérique du Nord a manifesté un grand intérêt
à l'utilisation des plantes médicinales pour plusieurs raisons:(
Karine et al., 2001)
- elles sont moins coûteuses par rapport aux
médicaments de synthèse ;
- le public est déçu par la médecine
moderne, laquelle n'arrive pas à trouver des remèdes à
tous les maux ;
- enfin, la valeur médicinale des plantes est de plus
en plus prouvée scientifiquement; c'est ce qui constitue d'ailleurs un
argument de taille pour leur usage en médecine.
En 1990, Frachomme et Pénoël
évoquent le terme de "la médecine aromatique" dans leur
livre "Aromathérapie exactement " contenant les
chémotypes et les indications thérapeutiques reposant sur les
bases scientifiques.
Ainsi, l'industrie des plantes médicinales est devenue,
en peu de temps, le secteur de l'industrie pharmaceutique connaissant la plus
forte croissance annuelle, soit 15 à 20% (Small et Catling, 2000).
2. Etat naturel et
répartition
Les huiles essentielles se rencontrent dans tout le
règne végétal. Cependant elles sont
particulièrement abondantes chez certaines familles (Mann, 1987) :
Conifères, Rutacées, Ombellifères, Myrtacées,
Lamiacées, Poacées. Tous les organes peuvent en renfermer,
surtout les sommités fleuries (lavande, menthe...), mais on en trouve
dans les racines ou rhizomes (vétiver, gingembre), dans les
écorces (cannelles), le bois (camphrier), les fruits (poivres), les
graines (Muscade).
Feuilles : romarin, sauge,...
Tiges : citronnelle,...
Ecorces : cannelier,...
Racines : vétiver,...
Rhizomes : gingembre,...
Bulbes : oignons,...
Bois : santal,...
Fruits : oranges, citrons,...
Fleurs : jasmin, roses,...
Graines : aneth,...
Huiles
essentielles
Parties de la plante
Figure1. Organes végétaux, sources
d'huiles essentielles (Ntezurubanza, 2000)
3. Composition des huiles
essentielles
L'étude de la composition chimique des huiles
essentielles révèle qu'il s'agit de mélanges complexes et
variables de constituants appartenant exclusivement à deux groupes
caractérisés par des origines biogénétiques
distinctes : les terpénoïdes et les composés
aromatiques dérivés du phenylpropane (Teisseire, 1991).
3.1. Les terpénoïdes
Le terme terpène rappelle la toute première
extraction de ce type de composé dans l'essence de
térébenthine. Dans le cas des huiles essentielles, seuls les
terpènes les plus volatils, c'est à dire, ceux dont la masse
moléculaire n'est pas élevée sont observés. Ils
répondent dans la plupart de cas à la formule
générale (C5H8)n. Suivant les
valeurs de n, on a les hémiterpènes (n =1), les
monoterpènes (n=2), les sesquiterpènes (n=3), les
triterpènes(n=6), les tétraterpènes (n=8) et les
polyterpènes. Les constituants des huiles essentielles sont très
variés .On y trouve en plus de terpènes, des hydrocarbures,
des esters, des lactones, des aldéhydes, des alcools, des acides, des
cétones, des phénols, des oxydes et autres (Teisseire, 1991).
3.2. Les composés aromatiques
Contrairement aux dérivés terpéniques,
les composés aromatiques sont moins fréquents dans les huiles
essentielles. Très souvent, il s'agit d'allyle et de
propénylphénol. Ces composés aromatiques constituent un
ensemble important car ils sont généralement responsables des
caractères organoleptiques des huiles essentielles. Nous pouvons citer
en exemple l'eugénol qui est responsable de l'odeur du clou du girofle
(Teisseire, 1991).
3.3. Les composés d'origines
diverses
Compte tenu de leur mode d'extraction, les huiles essentielles
peuvent renfermer divers composés aliphatiques,
généralement de faible masse moléculaire,
entraînables lors de l'hydro distillation. Ces produits peuvent
être azotés ou soufrés (Teisseire, 1991).
Alcools : menthol, géraniol, linalol,...
Aldéhydes : géranial,
citronellal,...
Cétones : camphre, pipéritone
Phénols: thymol, carvacrol ...
Esters : acétate de
géranyle,...
Acides : acide géranique,...
Oxydes : 1,8-cinéole,...
Phénylpropanoïdes ;
eugénol.
Terpènes : limonène,
para-cymène,...
Autres : éthers, composés
soufrés, composés azotés, sesquiterpène,...
Composition chimique
Huile essentielle
Figure2. Constituants des huiles essentielles
(Ntezurubanza, 2000)
3.4. Les chémotypes
La connaissance des chémotypes d'une huile essentielle
et leur comportement est fondamentale car elle permet d'envisager
l'activité pharmacologique, de prévoir aussi la
pharmacocinétique et la biodisponibilité.
Pour une même espèce botanique, la composition
chimique de l'huile essentielle n'est pas immuable. Les huiles essentielles
sont élaborées par les plantes aromatiques au sein des cellules
sécrétrices. Leur élaboration est totalement tributaire du
rayonnement solaire en l'absence duquel le rendement en produits aromatiques et
leur nature sont affectés. En sa présence, et tout
particulièrement en fonction de la présence de tel ou tel
rayonnement, les types de composants pourront varier considérablement au
sein d'une même espèce. Par exemple, le basilic cultivé en
pleine lumière à Madagascar a un taux de chavicol de 57% alors
que la même plante cultivée à l'abri de la lumière
en contient 74% (Franchomme et Penoël, 1990). Cette variabilité
peut être influencée également par la composition du sol et
la position géographique; le Lippia mutiflora
récoltée au Togo a révélé les
chémotypes à citral, à thymol (acétate de thymyle),
à para-cymène, à 1 -8 cinéole (Azanlenko,
1995)
4. Biosynthèse des huiles essentielles
La biosynthèse des huiles essentielles se fait suivant
deux principales voies (Mann, 1987) :
4.1. Voie des Terpenoïdes
Le matériau de base est l'IPP
(isopentylpyrophosohate), molécule à cinq atomes de carbones
ayant une structure semi- alvéolaire. Il est dérivé de
l'Acétyl CoA (carrefour important), lui-même issu du PEP
(phosphoenolpyrivate) provenant directement du fructose. La construction des
squelettes hydrocarbonés a lieu de la même manière par la
juxtaposition "tête à queue" d'unités isopréniques,
unités pentacarbonés ramifiées assemblées
enzymatiquement. Ainsi on trouve des squelettes hydrocarbonés à
dix carbones (monoterpènes), puis à quinze carbones
(sesquiterpènes) et plus rarement, à vingt carbones
(diterpènes). Le processus peut se poursuivre mais dans d'autres buts
que la synthèse des essences.
4.2. Voie des Phenylpropanoïdes
La synthèse des huiles essentielles par la voie des
phenylpropanoïdes commence par un métabolite du fructose, le PEP
(phosphoenolpyrivate). Elle aboutit à un très grand nombre de
substances aromatiques, via une série d'acides, dont l'acide shikimique
(d'où son nom, voie shikimique) et l'acide cinnamique. Les
métabolites terminaux, importants en thérapeutique, sont les
acides aromatiques suivants: acides salicylique, cinnamique et benzoïque
et leurs esters dont la salicylate de methyle, les cinnamates, les benzoates,
certains phénols (eugénol) ainsi que les coumarines,... Quelques
grandes familles chimiques de molécules non volatiles, comme les
tannoïdes et les flavonoïdes, se trouvent incluse dans cette
voie (Spurgeon & Porter, 1981).
Figure 3: Schéma général de la
biosynthèse des terpénoïdes (Mann, 1987)
5. Extraction des huiles essentielles
Il existe plusieurs méthodes pour extraire les huiles
essentielles. Les principales sont basées sur l'entraînement
à la vapeur, l'expression, la solubilité et la volatilité.
Le choix de la méthode la mieux adaptée se fait en fonction de la
nature de la matière végétale à traiter, des
caractéristiques physico-chimiques de l'essence à extraire, de
l'usage de l'extrait et l'arôme du départ au cours de l'extraction
(Samate, 2001).
5.1. Principales méthodes
d'extraction
Il existe plusieurs méthodes de distillation dont voici
les principales :
5.1.1. L'entraînement à la vapeur
d'eau
Les méthodes d'extraction par l'entraînement
à la vapeur d'eau sont basées sur le fait que la plupart des
composés volatils contenus dans les végétaux sont
entraînables par la vapeur d'eau, du fait de leur point
d'ébullition relativement bas et de leur caractère hydrophobe.
Sous l'action de la vapeur d'eau introduite ou formée dans l'extracteur,
l'essence se libère du tissu végétal et
entraînée par la vapeur d'eau. Le mélange de vapeurs est
condensé sur une surface froide et l'huile essentielle se sépare
par décantation (Bruneton, 1993).
En fonction de sa densité, elle peut être
recueillie à deux niveaux:
- au niveau supérieur du distillat, si elle est plus
légère que l'eau, ce qui est fréquent ;
- au niveau inférieur, si elle est plus dense que
l'eau.
Les principales variantes de l'extraction par
l'entraînement à la vapeur d'eau sont l'hydrodistillation, la
distillation à vapeur saturée et l'hydrodiffusion.
5.1.2. L'hydrodistillation
Le principe de l'hydrodistillation est celui de la
distillation des mélanges binaires non miscibles. Elle consiste à
immerger la biomasse végétale dans un alambic rempli d'eau, que
l'on porte ensuite à l'ébullition. La vapeur d'eau et l'essence
libérée par le matériel végétal forment un
mélange non miscible. Les composants d'un tel mélange se
comportent comme si chacun était tout seul à la
température du mélange, c'est à dire que la pression
partielle de la vapeur d'un composant est égale à la pression de
vapeur du corps pur. Cette méthode est simple dans son principe et ne
nécessite pas un appareillage coûteux. Cependant, à cause
de l'eau, de l'acidité, de la température du milieu, il peut se
produire des réactions d'hydrolyse, de réarrangement, de
racémisation, d'oxydation, d'isomérisation, etc. qui peuvent
très sensiblement conduire à une dénaturation.
5.1.3. La distillation à vapeur
saturée
Dans cette variante, la matière végétale
n'est pas en contact avec l'eau. La vapeur d'eau est injectée au travers
de la masse végétale disposée sur des plaques
perforées. La distillation à vapeur saturée est la
méthode la plus utilisée à l'heure actuelle dans
l'industrie pour l'obtention des huiles essentielles à partir de plantes
aromatiques ou médicinales. En général, elle est
pratiquée à la pression atmosphérique ou à son
voisinage et à 100°C, température d'ébullition d'eau.
Son avantage est que les altérations de l'huile essentielle recueillie
sont minimisées.
5.1.4. L'hydrodiffusion
Elle consiste à pulser de la vapeur d'eau à
travers la masse végétale, du haut vers le bas. Ainsi le flux de
vapeur traversant la biomasse végétale est descendant
contrairement aux techniques classiques de distillation dont le flux de vapeur
est ascendant. L'avantage de cette technique est traduit par
l'amélioration qualitative et quantitative de l'huile
récoltée, l'économie du temps, de vapeur et
d'énergie.
5.1.5. L'expression à froid
L'extraction par expression est souvent
utilisée pour extraire les huiles essentielles des agrumes comme le
citron, l'orange, la mandarine, etc. Son principe consiste à rompre
mécaniquement les poches à essences. L'huile essentielle est
séparée par décantation ou centrifugation. D'autres
machines rompent les poches par dépression et recueillent directement
l'huile essentielle, ce qui évite les dégradations liées
à l'action de l'eau.
5.2. Autres méthodes d'obtention des extraits
volatils
5.2.1. Extraction par solvants
La méthode de cette extraction est basée sur le
fait que les essences aromatiques sont solubles dans la plupart des solvants
organiques. L'extraction se fait dans des extracteurs de construction
variée, en continu, semi-continu ou en discontinu. Le
procédé consiste à épuiser le matériel
végétal par un solvant à bas point d'ébullition qui
par la suite, sera éliminé par distillation sous pression
réduite. L'évaporation du solvant donne un mélange odorant
de consistance pâteuse dont l'huile est extraite par l'alcool.
L'extraction par les solvants est très coûteuse à cause du
prix de l'équipement et de la grande consommation des solvants. Un autre
désavantage de cette extraction par les solvants est leur manque de
sélectivité; de ce fait, de nombreuses substances lipophiles
(huiles fixes, phospholipides, caroténoïdes, cires, coumarines,
etc.) peuvent se retrouver dans le mélange pâteux et imposer une
purification ultérieure (Brian, 1995)
5.2.2. Extraction par les corps gras
La méthode d'extraction par les corps gras est
utilisée en fleurage dans le traitement des parties fragiles de plantes
telles que les fleurs, qui sont très sensibles à l'action de la
température. Elle met à profit la liposolubilité des
composants odorants des végétaux dans les corps gras. Le principe
consiste à mettre les fleurs en contact d'un corps gras pour le saturer
en essence végétale. Le produit obtenu est une pommade florale
qui est ensuite épuisée par un solvant qu'on élimine sous
pression réduite. Dans cette technique, on peut distinguer l'enfleurage
où la saturation se fait par diffusion à la température
ambiante des arômes vers le corps gras et la digestion qui se pratique
à chaud, par immersion des organes végétaux dans le corps
gras (Brian, 1995)
5.2.3. Extraction par micro- ondes
Le procédé d'extraction par micro-ondes
appelée ?Vacuum Microwave Hydrodistillation (VMHD)? consiste à
extraire l'huile essentielle à l'aide d'un rayonnement micro-ondes
d'énergie constante et d'une séquence de mise sous vide. Seule
l'eau de constitution de la matière végétale
traitée entre dans le processus d'extraction des essences. Sous l'effet
conjugué du chauffage sélectif des micro-ondes et de la pression
réduite de façon séquentielle dans l'enceinte de
l'extraction, l'eau de constitution de la matière végétale
fraîche entre brutalement en ébullition. Le contenu des cellules
est donc plus aisément transféré vers l'extérieur
du tissu biologique, et l'essence est alors mise en oeuvre par la condensation,
le refroidissement des vapeurs et puis la décantation des condensats.
Cette technique présente les avantages suivants: rapidité,
économie du temps d'énergie et d'eau, extrait dépourvu de
solvant résiduel (Mompon, 1994 ; Brian ,1995)
6. Différentes utilisations des huiles
essentielles
Outre l'emploi strictement médical des huiles
essentielles, celles-ci sont utilisées dans de nombreux domaines tels
que la parfumerie, la cosmétologie, l'agro-alimentaire et l'industrie
chimique. Deux industries se partagent ce marché mondial
florissant ; il s'agit de l'industrie agroalimentaire et la parfumerie.
Les huiles essentielles interviennent dans la fabrication
- des produits alimentaires: jus de fruits, crèmes
glacées, bonbons, etc.,
- de tabac pour cigarettes,
- des produits d'hygiène et de beauté,
- des parfums, la désinfection des locaux (elles sont
antiseptiques),
- des colles et vernis dans l'industrie chimique.
Le domaine d'utilisations des huiles essentielles et autres
produits aromatiques est diversifié. La répartition des
arômes selon les domaines d'applications dans le monde d'après
Verlet (1997) est consignée dans l'histogramme suivant :
Figure 4: Répartition des arômes selon le
domaine d'utilisation dans le monde (Verlet, 1997)
Les huiles essentielles sont utilisées
également pour leurs différentes propriétés et
effets thérapeutiques divers ( Franchomme, 1990)
- les effets anti-infectieux; notamment sur les souches
résistant à des antibiotiques récents. Parmi ces
molécules antibactériennes les plus puissantes, nous pouvons
citer: le Carvacrol, le Thymol et l'Eugénol, le Géraniol, le
Linalol, Térpineol menthol, etc. Cette activité antivirale se
retrouve surtout dans les huiles essentielles contenant des cétones, des
monoterpenols ou certains aldéhydes ;
- des effets calmants et antispasmodiques; les
aldéhydes (citral de la verveine,...), les esters (salicylate de
méthyle,...) ;
- des effets antiparasitaires; surtout les
phénols ;
- des effets anti-inflammatoires; selon le type de douleurs,
on peut utiliser les esters, des alcools (menthol) ou des aldéhydes
(cuminal).
Les huiles essentielles possèdent aussi des
propriétés antioxydantes (Doran, 1999), expectorantes,
diurétiques, antifongiques. Ces dernières
propriétés sont illustrées par Kosh - Komba (2004) dans
son travail sur les huiles essentielles des espèces d'eucalyptus du
campus universitaire de Lomé.
Les huiles essentielles sont de même utilisées
pour traiter des aphtes, gingivites et maux de gorge en faisant les gargarismes
et les bains de bouche. Le massage aux huiles essentielles constitue un
traitement curatif puissant, stimulant et relaxant. Les huiles essentielles
sont incorporées dans les crèmes, les lotions, gels et
shampooings. Les huiles essentielles possèdent également des
propriétés insecticides et insectifuges : c'est le cas de
l'huile essentielle de Cymbopogon schoenanthus, un biopesticide
efficace contre collasobruchus maculatus F., prédateur de
niébé (Koumaglo et al., 1994).
L'huile essentielle de Bétula lenta (betula
aleghaniensis), composée de 98,5% de salicylate de méthyle
naturel est très recherchée par son excellente activité
antirhumatismale (Viaud, 1993).
Certaines huiles sont recherchées pour leurs
propriétés particulières. C'est le cas de :
- l'huile de cyprès, connue pour ses exceptionnelles
qualités comme tonique de la circulation veineuse ;
- l'huile essentielle de Artemisia dracunculus,
connue pour ses propriétés, antispasmodiques, antivirales et
anti-allergiques ;
- l'huile essentielle de romarin,
régénérateur hépatique et draineur de la bile. Elle
est utilisée en cas d'affections hépatiques et biliaires. Elle
est aussi cicatrisante, bactéricide, utilisée aussi pour les
soins de la peau et l'eczéma ;
- l'huile essentielle de Thymus vulagaris à
linalol, excellent antibactérien, anti- infectieux, stimulant
immunitaire et tonique cutané. Soulignons également que cette
espèce possède plusieurs chémotypes à
propriétés pharmacologiques intéressantes (Viaud, 1993)
groupés dans le tableau suivant :
Tableau I. Les propriétés
pharmacologiques des chémotypes de Thumus vulgaris:(Viaud,
1993)
N°
|
Chémotype à
|
Propriétés pharmacologiques
|
1
|
1,8- cinéole (80 à 90 % de cinéole)
|
décongestionnant broncho- pulmonaire
|
2
|
géraniol (80 à 90 % de géraniol libre
estérifié)
|
antibactérien, antifongique, antiviral
|
3
|
linalol (80 à 90 % de linalol libre
estérifié)
|
antibactérien, antifongique, virucide :
Candida albicans, staphylocoque et parasites intestinaux
|
4
|
terpinéol (80 à 90 % libre
estérifié)
|
hémolytique
|
5
|
thuyanol (50 à 60 % de trans thuyanol-4 / 10 à
20% de terpinéol-4 / 10 à 20% de terpinéol-4 / 10 à
20% de cis- myrcrénol
|
bactéricide, virucide, neurotonique, ORL,
asthénies.
|
6
|
thymol (70% de thymol en été)
|
anti-infectieux majeur
|
7
|
carvacrol (80% de carvacrol en été)
|
antiseptique pulmonaire
|
|
Les huiles demeurent un réservoir potentiel de
matières actives de soins naturels et une chance pour la
médecine.
7. Méthodes d'analyse et contrôle de la
qualité
Eu égard à l'importance industrielle des huiles
essentielles, leur qualité s'impose depuis le producteur, en passant
par l'industriel jusqu'au consommateur. Cette exigence se traduit
nécessairement par l'établissement de normes de qualité,
élaborées pour des considérations de santé et de
sécurité dans différents domaines d'applications des
huiles essentielles. Normalement, les normes de qualité sont
établies par les instances gouvernementales et servent de
référence. Dans le cas des huiles essentielles, ces normes ont
été définies par l'Association Française de
Normalisation (AFNOR) et " Essential Oils Association" (EOA). Ainsi
l'analyse des huiles essentielles porte sur les caractéristiques
physico-chimiques et la composition chimique (AFNOR, 1999).
7.1. Analyses des caractéristiques
physico-chimiques
Ces analyses concernent essentiellement les paramètres
suivants :
- la densité,
- l'indice de réfraction,
- le pouvoir rotatoire,
- l'indice d'acide et l'indice d'ester.
A ces paramètres, on peut aussi ajouter les
caractéristiques organoleptiques telles que l'aspect, la couleur et
l'odeur.
Nous pouvons souligner que les huiles essentielles sont
généralement liquides à la température ambiante
d'odeurs aromatiques rarement colorées quand elles sont fraîches.
Leur densité est plus souvent inférieure à celle de l'eau.
Elles ont un indice de réfraction élevé et, le plus
souvent, sont doués d'un pouvoir rotatoire. Elles sont volatiles et
entraînables par la vapeur d'eau, elles lui communiquent leur odeur.
Elles sont solubles dans l'alcool, l'éther, les huiles fixes et la
plupart de solvants organiques. (Guenter, 1975)
7.2. Analyse de la composition chimique
Cette analyse concerne l'identification qualitative et
quantitative des différents constituants d'une huile essentielle. On
peut utiliser les méthodes suivantes : CG, CG/SM, HPLC, RMN, IR,
etc.
La chromatographie en phase gazeuse est la méthode la
plus utilisée dans le domaine des huiles essentielles. C'est une
méthode de séparation des composés gazeux ou susceptibles
d'être vaporisés par chauffage sans subir une décomposition
dont voici le principe ci-après :
7.3. Principe de fonctionnement de la
chromatographie en phase gazeuse (CPG).
La chromatographie en phase gazeuse s'applique à des
échantillons gazeux ou susceptibles d'être vaporisés sans
la décomposition dans l'injecteur. La phase mobile est alors un gaz
(hélium, azote, argon ou hydrogène), appelé gaz vecteur
qui balaie en permanence la colonne. Cette dernière placée dans
four thermo staté, est un tube de faible section enroulé sur
lui-même et contenant la phase stationnaire. Un grand choix des
détecteurs permet l'analyse sélective et parfois l'identification
de mélange très complexe comme dans le cas des huiles
essentielles. Si la phase stationnaire est un liquide non ou peu volatil,
possédant des propriétés de solvant vis à vis des
composés à séparer, on parle de chromatographie
gaz-liquide ou chromatographie de partage ; si la phase stationnaire est
un solide adsorbant (silice, alumine,...), c'est la chromatographie gaz- solide
ou chromatographie d'adsorption. (Arpino et al., 1995)
8. Marché des huiles essentielles
Dans le contexte actuel, la production et la
commercialisation des huiles essentielles sont caractérisées par
une compétitivité des produits provenant de pays en voie de
développement et les pays industrialisés. La situation de la
demande est complexe (Verlet, 1997).
Tout projet de production d'huiles essentielles pour les
marchés régional et international doit considérer avec
attention l'évolution de la demande et les tendances de prix pendant une
certaine période. Dans le contexte de la mondialisation, la concurrence
est rude, il est difficile d'aborder ce marché et de s'y maintenir. Il
est donc facile d'être éjecté d'où le souci de
vouloir pénétrer ce marché en disposant des produits
compétitifs conformes aux normes recommandées. Il est donc
judicieux de choisir les plantes qui fournissent les huiles essentielles et
d'autres extraits aromatiques très recherchés sur le plan
mondial.
Dans les vingt dernières années, il y a eu une
augmentation significative des applications des huiles essentielles dans les
parfumeries et les industries cosmétiques. Cependant, dans la même
période, les huiles essentielles synthétiques ont pris le
monopole au détriment des huiles naturelles, surtout dans le secteur de
la parfumerie. Un producteur des huiles essentielles devrait analyser le
marché, l'évolution des prix en fonction de l'offre et de la
demande au niveau mondial. Malheureusement, cette approche est souvent
difficile à cause de manque de l'accès à l'information
actualisée d'ordre économique dans ce domaine. Les données
disponibles sont consignées dans les paragraphes suivants, elles datent
de la fin du siècle dernier et illustrent comment le secteur des huiles
essentielles est un générateur des revenus non
négligeable.
La production mondiale des huiles essentielles est
estimée à environ 50 000 tonnes et le marché
représente 700 millions de dollars (Basset, 1995 ; Meyer,
1997 ; Verlet, 1997). Près de 65 % de la production mondiale
provient de l'extraction de la partie d'arbres ou arbustes cultivés ou
présents à l'état sauvage dans la nature floristique. Les
plantes non arbustives qui représentent le reste de la production de 35
% sont en majorité cultivées.
L'importance de chaque catégorie de plantes dans
l'extraction de d'huiles essentielles:
- plantes cultivées: 64.7 %
- agrumes: 14.8%
- plantes sauvages: 1.8 %
- Autres arbres: 18.7
Les estimations de la production mondiale en valeur gardent
une part d'approximation du fait de la variabilité des cotations.
Dix-huit essences prédominent pourtant nettement avec une production
supérieure à 10 millions de dollars (Ntalani- Tabuna, 1998).
L'ensemble de ces produits représente 75 % de la valeur totale.
Tableau II. Estimation de la production
mondiale des huiles essentielles les plus représentatives (en milliers
de dollars) (Basset, 1995 ; Meyer, 1997 ; Verlet,
1997).
Espèces
|
Valeurs
|
Menthe poivrée
|
96 000
|
Menthe arvensis
|
57 600
|
Menthe crépue
|
40 000
|
Citron
|
33 000
|
Orange
|
30 000
|
Litsea cubeba
|
16 000
|
Eucalyptus globulus
|
15 550
|
Jasmin
|
15 000
|
Santal
|
14 000
|
Citronnelle
|
13 110
|
Vétiver
|
13 000
|
Patchouli
|
12 270
|
Lavandin
|
11 400
|
Cèdre
|
11 000
|
Lime
|
10 540
|
Bergamote
|
10 350
|
Géranium
|
10 000
|
|
La répartition géographique mondiale des
productions d'huiles essentielles selon Lawrence et Verlet montre
que :
- c'est en Asie et en Amérique que se situent les
grandes surfaces à cultures extensives; l'Europe ne représente
pas une région de grande production. (Meyer, 1997). Il en est de
même pour l'Océanie.
- quelques pays d'Afrique, comme le Maroc, l'Egypte, les
Comores, Madagascar, la Côte D'Ivoire, le Burkina Faso, l'Algérie
sont producteurs d'huiles essentielles.
Cette répartition peut être
complétée par groupes des pays auxquels correspondent des
systèmes de production différents:
- les pays en voie de développement: 55 %
- les pays industrialisés: 35 %
- les pays d'Europe de l'Est: 10 %
Les pays en voie de développement où la
production s'appuie sur une main d'oeuvre rurale importante, occupent une
position dominante, suivis respectivement de pays industrialisés et des
pays d'Europe de l'Est (Verlet, 1997).
En somme, pour valoriser les plantes aromatiques, la figure 5
résume le processus à suivre.
Plantes
Séchage
Conditionnement
Distillation,
Extraction,
Expression,...
Séparation :
Fractionnement,
Extraction,...
Broyage
Industrie de transformation :
- parfumerie
- cosmétique
- alimentaire
- pharmaceutique
- ......
Marché
Produits séchés secsrais
Huiles essentielles
Dérivés d'huiles essentielles
Autres extraits
Absolues,...
Pesticides,...
Produits frais
Figure 5 : Schématisation de la
valorisation et de la mise en marché des plantes aromatiques, des huiles
essentielles et des autres extraits aromatiques( Ntezurubanza,
2000)
II. Données botaniques et pharmacologiques des
espèces étudiées
1. Hyptis spicigera Lam. (Lamiaceae)
1.1. Description botanique
C'est une plante herbacée annuelle haute de 50 cm
à 1m, ou davantage, à feuilles opposées. Son limbe est
lancéolé, long de 7 à 10 cm, large de 12 à 30 mm,
ayant une base cunéiforme et un sommet atténué en pointe.
Elle possède quatre à six nervures latérales et, entre
elles, un réseau très détaillé de nervilles, toutes
translucides à l'état frais. Le limbe est criblé au
dessous avec des points graduleux verts. Les feuilles sont glabres. Le
pétiole est long de 1 à 4 cm. La tige est quadrangulaire,
finement pubescente, avec un sillon profond sur chaque face. Les fleurs sont
en épis terminaux compacts longs de 2 à 10 cm, larges de 12
à15 mm, formés surtout par les calices et les bractées
filiformes revêtues de poils fins bien distincts. La corolle est blanche,
petite, dépassant à peine les dents du calice (Kerharo et Adam,
1974).
1.2. Répartition
géographique
Cette plante à forte odeur aromatique, est
répandue partout au Sénégal, dans les prairies humides et
le bord des galeries forestières. Son aire géographique
s'étend de l'Afrique occidentale jusqu'au Tchad, la Centrafrique et le
Congo. On la rencontre aussi en Amérique et en Asie (Kerharo &
Adam, 1974).
1.3. Utilisations médicinales
La cendre des feuilles et des fleurs est employée en
frictions contre la gale. Les inflorescences introduites dans les narines
traitent les céphalées et le coryza. Les graines sont
oléagineuses et pourraient remplacer celles du sésame dans la
nourriture. Elles contiennent 20 à 30% d'huile jaune fortement siccative
qui pourrait servir en peinture. La plante entière donne une tisane
fébrifuge prescrite en boisson comme béchique et expectorante.
Elle est employée avec succès dans les infections internes. Le
suc astringent est prescrit à la fin de certaines diarrhées. La
plante fraîche brûlée chasserait les moustiques et
éloignerait les termites dans les greniers à mil. La plante est
souvent utilisée pour frotter les cadavres et les embaumer pendant la
veillée mortuaire. (Kerharo & Adam, 1974; Adjanohoum, 1986).
1.4. Huile essentielle d'Hyptis spicigera : travaux
antérieurs
Les travaux sur l'espèce Hyptis spicigera ne
sont pas nombreux. Nous pouvons marquer par chémotypes les travaux
suivants :
- Onayade et al. (1990) et Kini et al. (1993) ont mis en
évidence le - caryophyllène comme composé majoritaire dans
les huiles essentielles des parties aériennes d' Hyptis
spicigera. Ce composé est majoritaire (57,3 à 67,6%) dans
tous les échantillons recensés par les auteurs quelle que soit
leur origine et quel que soit l'organe végétal ou la nature du
matériel végétal (feuilles fraîches ou fleurs
fraîches ou séchées). A côté de ce
sesquiterpène, on remarque les monoterpènes tels que
á-pinène (2,0-5,1%) dont la teneur est constante dans tous les
échantillons au Nigeria et Burkina Faso et le sabinène (4%).
Celui-ci, son pourcentage est presque constant quels que soient la nature et
l'état du matériel au Burkina Faso pendant que dans les huiles
essentielles d'origine nigériane, il devient faible (< 1%) ; le
palmitate de méthyle est présent (1,0 à1, 6 %) dans les
deux échantillons du Nigeria et Burkina Faso.
- Selon Sidibe (1997), l'Hyptis spicigera d'origine
malienne est plus homogène, avec une répartition assez
régulière des pourcentages de constituants. Aux
côtés de â-caryophyllène, certains constituants sont
aussi présents parmi lesquels : les et -pinènes, le
sabinène, le 1,8-cinéole, l'oxyde de caryophyllène,
etc.
- Bissangou (1994) a constaté un chémotype
à -pinène au Cameroun à partir d'un
échantillon récolté pendant la période de
floraison.
2. Pluchea ovalis (Pers.) DC.
(Asteraceae)
2.1. Description botanique
Il s'agit d'un arbuste sous-ligneux, ressemblant à une
plante herbacée quand il est jeune. Il peut atteindre 1 m à 1,5
m. Le limbe est ovale, long de 7 à 12 cm, large de 3 à 6 cm
avec sommet du limbe en coin, bases prolongées, sur la tige, en
ailettes qui descendent en diminuant de largeur, jusqu'à la feuille
suivante, ou même en dessous de sorte qu'il y a parfois 4 ailettes
autour de la tige. Les feuilles sont alternes et sessiles, moins
développées sur les rameaux fleuris. Il y a 6 à 10
nervures latérales arquées. Les bords du limbe sont dentés
mais en dents inégales. Les poils tomenteux sont pubescents, ras de deux
côtés, mélangés de poils graduleux collants. Les
fleurs sont blanc- verdâtres, toutes tubulaires, en petits capitules
longs de 5 à 6 mm, disposés en panicule terminale corymbiforme.
Les bractées de l'involucre sont ovales-lancéolées.
2.2. Répartition
géographique
Pluchea ovalis se rencontre sur les
dépressions, à des endroits marécageux. Son aire
géographique s'étend de l'Afrique de l'Ouest jusqu' en Afrique de
l'Est en passant par le Tchad, le Congo, le Soudan. On le rencontre
également dans les Iles du Cap Vert et en Angola.
2.3. Utilisations médicinales
Les enquêtes ethnobotaniques révèlent que
la décoction des racines de Pluchea ovalis est utilisée
dans le pansement des plaies ; les feuilles sont utilisées dans le
traitement des abcès et des blessures nouvelles (Agbonon, 2003)
2.4. Huile essentielle de Pluchea Ovalis :
Travaux antérieurs
A notre connaissance, jusqu'aujourdh'hui, il n'existe aucun
travail sur l'huile essentielle de Pluchea ovalis.
3. Laggera aurita (L.f.) Benth. ex. C.B.
Clarke
(Asteraceae)
Synonyme : Blumea aurita (L.f.)
DC.
3.1. Description botanique
C'est une plante herbacée généralement
bisannuelle, haute de 30 cm à 1 m. Les feuilles sont alternes
pennatilobées sessiles. Le limbe est long de 10 à 15 cm dans le
tiers supérieur, assez profondément lobé sur la base, la
partie supérieure plus large étant fortement dentée. Une
ou deux oreilles sur la tige, à la base de la feuille, l'oreillette
supérieure faisant suite aux côtés du limbe. La nervure
médiane est facilement rougeâtre. Il y a 5 à 10 nervures
latérales, suivant la grandeur de la feuille. Quand la plante est bien
en fleurs, les feuilles supérieures sont petites, ne dépassant
guère 3 à 5 cm de long et 1 cm de large. La pubescence est douce
et dense de deux côtés. La plante est non glanduleuse. Les fleurs
sont en capitules petits, larges de 7 à 8 mm avec un sommet en coin
blanc rosé, ne s'ouvrant pas, ou à peine (Berhaut, 1974).
3. 2. Répartition
géographique
Cette plante est très répandue au
Sénégal, elle se rencontre surtout dans les décombres. Son
aire géographique s'étend du Sénégal, au Mali,
Guinée, Mauritanie, Gambie, Sierra Leone, Ghana, Togo, Bénin,
Nigeria jusqu'au Tchad (Berhaut, 1974).
3. 3. Utilisations médicinales
Les feuilles sont appliquées en emplâtre à
demeure, sur les plaies et les ulcères chroniques. Elles sont aussi
utilisées pour guérir les coupures et on en fait le lavement
contre la constipation et la dysenterie. (Berhaut, 1974)
4. 4. Huile essentielle de Laggera aurita :
Travaux antérieurs
Les études menées sur l'huile essentielle
de cette espèce se rencontrent surtout au Burkina Faso. Ci-
après, nous présentons les travaux recensés :
- Selon Nacoulma - Ouedraogo (1996), les fleurs et les
sommités de Laggera aurita sont les parties les plus
utilisées pour leur huile essentielle.
- Nébié et al. (2002) ont
récolté cette espèce sur plusieurs sites à
Ouagadougou. Les analyses ont montré une composition quasi similaire des
différents échantillons, une trentaine de composés ont
été identifiés. Les huiles sont riches en á-cadinol
et en -muurolol.
- Samate (2001), a récolté deux
échantillons dont l'un pendant la période de floraison. Celui-ci
avait donné un rendement de 0,3% tandis que l'autre 0,02%. Nous avons
groupé les produits majoritaires de deux échantillons dans le
tableau III.
Tableau III. Constituants majoritaires de deux
échantillons de Blumea aurita différents par leur
rendement en huile essentielle (Samate, 2001)
Echantillon A (0,02% en HE)
|
pourcentage
|
Ecahantillon B (0,3% en HE)
|
pourcentage
|
terpinène-4-ol
|
6,8
|
ã-terpinène
|
5,1
|
ä-cadinène
|
10,7
|
terpinène-4-ol
|
12,8
|
germacrèneD-4-ol
|
4,5
|
â-caryophillène
|
4,0
|
-cadinol
|
5
|
ã- cadinène
|
6,2
|
- muurolol
|
10,1
|
-muurolol
|
10,2
|
á- cadinol
|
28,7
|
á-cadinol
|
8,9
|
HE : Huile essentielle
Ces deux échantillons A et B, ont été
récolté respectivement en septembre 1993 et décembre 1996,
dans la même localité de Ouagadougou.
De ce qui précède, nous venons de constater que
d'après la revue de la littérature, les plantes aromatiques sont
douées des propriétés biologiques intéressantes.
Les trois espèces étudiées : Hyptis
spicigera, Pluchea ovalis et Laggera aurita,
empiriquement utilisées, possèdent d'activités
pharmacologiques liées à la composition chimique de leurs huiles
essentielles. Ceci constitue l'hypothèse de recherche de ce travail.
Dans ce contexte, nous nous fixons comme objectifs spécifiques :
- l'identification des constituants chimiques des huiles
essentielles qui en sont extraites,
- établir les structures de composants majoritaires
avant d'envisager dans la suite une étude reposant sur la liaison
structure/ activité.
Cette approche nous a amené à considérer
le matériel et méthodes décrits et présentés
dans le chapitre suivant.
Deuxième Partie :
CADRE, MATÉRIEL ET MÉTHODES
1. Cadre
Ce travail a été effectué au sein du
laboratoire d'extraits végétaux et arômes naturels (LEVAN)
du département de chimie, à la faculté des sciences de l'
Université de Lomé. C'est un laboratoire qui s'occupe de
l'extraction et de la caractérisation des huiles essentielles, ainsi que
d'autres extraits totaux des plantes médicinales. Ce travail s'inscrit
dans le programme de recherche sur les huiles essentielles extraites des
plantes aromatiques tropicales et d'autres plantes médicinales de la
même région.
2. Matériel
2.1. Matériel végétal
Ce travail a porté sur 3 espèces de plantes
à huiles essentielles suivantes :
- Hyptis spicigera : cette
espèce a été récoltée à Aou- Losso
dans la Préfecture de Tchaoudjo,
- Pluchea ovalis et Laggera aurita: les deux
plantes ont été récoltés à Kpomé dans
la Préfecture des Lacs.
La biomasse utilisée pour la distillation était
constituée de la plante toute entière pour toutes les trois
espèces. Les photos de toutes les trois plantes se trouvent à la
page suivante.
Photo 1. Pieds d' Hyptsis
spicigera
Photo 2. Pluchea ovalis
Photo3. Laggera aurita
2.2. Matériel de laboratoire
Le matériel de laboratoire est constitué d'un
appareillage constitué d'un :
- dispositif d'extraction, voir photo n° 4.
- chromatographe en phase gazeuse du type GC Varian
3 400 muni d'un détecteur à ionisation de flamme (DIF),
- réfractomètre pour mesurer les indices de
réfraction.
Figure 6. Schéma d'un chromatographe en
phase gazeuse muni d'un détecteur
à ionisation de flamme.
2.3. Méthodes
2.3.1. Extraction
L'huile essentielle est extraite par la méthode
d'entraînement à la vapeur. Sur un ballon contenant de l'eau mise
en chauffage, on monte un alambic dans lequel on place la biomasse pesée
fraîche ou sèche. La vapeur d'eau traverse le matériel
végétal en entraînant les produits volatils vers la colonne
de condensation. La vapeur condensée est le mélange d'eau et de
l'huile essentielle. Celle-ci est recueillie dans une burette contenant de
l'eau distillée. L'huile est séparée de l'eau par
décantation. La photo 4 illustre le dispositif d'extraction au
laboratoire.
Photo
4. Dispositif d'extraction au laboratoire (LEVAN).
2.3.2. Le rendement
Le rendement est le rapport de la quantité d'huile
recueillie après distillation sur la quantité de la biomasse,
exprimée en pourcentage. Les quantités d'huile essentielle
proviennent du cumul d'au moins cinq distillations. Pour ce qui concerne
Pluchea ovalis, nous avons essayé de suivre l'effet de
séchage sur le rendement d'extraction.
2.3.3. Indice de réfraction
Les indices de réfraction sont mesurés à
l'aide d'un refractomère (AFNOR, 2000) à
la température ambiante puis ramenés à 20°C par la
formule : N20 = Nt+ 0,00045 (T-20°C)
où
N20 : indice à 20°C,
Nt : indice à la température
ambiante ou de mesure
T : température ambiante ou de mesure
Les produits étalons de qualité pour
réfractométrie servant à ajuster le
réfractomètre sont les suivants (les indices de réfraction
à 20°C sont données dans la parenthèse) :
- eau distillée (1,333)
- p-cymène (1,4906)
- benzoate de benzyle(1,5685)
- Bromo-1 naphtalène(1,6585)
2.3.4. Analyses par chromatographie en phase gazeuse
(CPG)
Les analyses chromatographiques ont été faites
sur un chromatographe type Varian 3400 muni d'un détecteur FID et d'un
injecteur split/ splitless. La colonne utilisée est du type DB-5 de 30 m
de long et de 0,25 mm de diamètre intérieur. La phase
stationnaire a une granulométrie de 0,25 m. Le gaz vecteur est de
l'azote N50 avec un débit de 1 ml/min. La flamme du
détecteur était entretenue par un mélange
hydrogène/ air à des débits respectifs de 30 et 300 ml/
min.
Ci- après les conditions d'analyse :
§ Température de l'injecteur :
250°C ;
§ température du détecteur :
350°C ;
§ gradient de température : 40 à
200°C à 2°C/ min et de 200 à 250°C à
5°C/min pendant 15 min
§ la durée totale d'une analyse est de 109 min.
Les composés ont été identifiés
à partir de leurs indices de Kovats.
TROISIEME PARTIE :
RESULTATS ET DISCUSSION
1. Résultats
1.1. Rendements d'extraction
Tableau IV. Rendement en huile essentielle par
rapport à la biomasse
fraîche pour toutes les trois
plantes :
espèce
|
Quantité de la biomasse
(en g)
|
Quantité d'huile essentielle
(en g)
|
Rendement
%
|
Hyptis spicigera
|
2650,4
|
1,085
|
0,04
|
Pluchea Ovalis
|
1572,31
|
1,025
|
0,065
|
Laggera aurita
|
1152,9
|
0,095
|
0,008
|
L'effet de séchage sur le rendement d'extraction du
matériel végétal de Pluchea ovalis
présente des résultats consignés dans le tableau
suivant :
Tableau V : Evolution du rendement en
huile essentielle de Pluchea ovalis en
fonction du temps de
séchage :
Temps de séchage
|
Quantité de la biomasse
(en g)
|
Quantité d'huile essentielle
(en g)
|
Rendement
%
|
Premier jour
|
1455,8
|
0,25
|
0,02
|
Après 48 heures de séchage
|
1572,3
|
1,025
|
0,065
|
Après 72 heures de séchage
|
1686,4
|
1,18
|
0,07
|
La concentration en huile essentielle de Pluchea
ovalis a augmenté d'environ 30% après trois jours de
séchage.
1. 2. Indices de réfraction
Ces indices ont été calculés et
ramenés à 20°C. Ils sont présentés dans le
tableau suivant :
Tableau VI. Valeurs des indices de
réfraction à 20°C des huiles essentielles
de ces trois espèces
étudiées.
Huile essentielle selon l'espèce
|
Valeur de l'indice de
réfraction
|
Hyptis spicigera
|
1,47395
|
Pluchea ovalis
|
1,48063
|
Laggera aurita
|
1,49872
|
1.3. Constituants chimiques des huiles essentielles
étudiées.
1.3.1. Composition chimique de l'huile essentielle de
Hyptis spicigera.
L'huile essentielle de cette espèce est
constituée des composés consignés dans le tableau
suivant :
Tableau VII : Composition chimique de l'huile
essentielle d'Hyptis spicigera
|
Composés
|
IK banque
|
IK calculé
|
Teneur
|
1
|
- Thujène
|
931
|
925
|
1,9
|
2
|
Pinène.
|
939
|
934
|
18,9
|
3
|
- Pinène
|
980
|
974
|
8,9
|
4
|
Myrcène
|
991
|
989
|
1,5
|
5
|
- phellandrène
|
1005
|
1000
|
0,3
|
6
|
-3 carène
|
1011
|
|
0,1
|
7
|
-Terpinène
|
1018
|
1013
|
2,7
|
8
|
Para Cymene
|
1026
|
1026
|
7,5
|
9
|
Eucalyptol
|
1033
|
1030
|
6,1
|
10
|
Terpinène
|
1062
|
1061
|
38,5
|
11
|
Tricyclène
|
926
|
1066
|
tr
|
12
|
Terpinène
|
1018
|
1085
|
tr
|
13
|
Hexane, 2,4-dimethyl
|
589
|
1101
|
tr
|
14
|
3-methylbutanoate de penthyl
|
1105
|
1106
|
0,4
|
15
|
6-Methyl-hepta-3,5-dièn-2-one
|
|
1110
|
0,1
|
16
|
Ocimène
|
1132
|
1126
|
0,1
|
17
|
2,3-dihydro-2-methyl-benzofurane
|
|
|
0,1
|
18
|
Terpinène- 4 -ol
|
1177
|
1173
|
0,2
|
19
|
- terpineol
|
1189
|
1186
|
0,1
|
20
|
Thymol
|
1290
|
1292
|
0,1
|
21
|
carvacrol
|
1299
|
|
tr
|
22
|
elemène
|
1338
|
|
tr
|
23
|
- cubebene
|
1351
|
|
0,1
|
24
|
- Ylangene
|
1375
|
1369
|
tr
|
25
|
- Copaène
|
1376
|
1374
|
0,8
|
26
|
Bourbonnène
|
1384
|
1382
|
0,1
|
27
|
-Cubebene
|
1390
|
1387
|
0,1
|
28
|
- élémène
|
1391
|
|
0,1
|
29
|
- Caryophyllène
|
1418
|
1423
|
5,7
|
30
|
- Copaène
|
1430
|
1428
|
0,1
|
31
|
elemène
|
1433
|
|
0,15
|
32
|
4-a-H,10 a- H-Guaia-1(5),6-diene
|
1445
|
1443
|
0,1
|
33
|
muurola-3,5-diène
|
1454
|
1450
|
0,2
|
34
|
Humulène
|
1454
|
1456
|
0,5
|
35
|
Germacrène D
|
1485
|
1484
|
0,1
|
36
|
- bugarene
|
1496
|
1496
|
0,1
|
37
|
cubebol
|
|
|
0,1
|
38
|
- muurolene
|
1500
|
1503
|
0,1
|
39
|
amorphene
|
1512
|
1511
|
0,5
|
40
|
Cadinène
|
1514
|
1519
|
0,5
|
41
|
Cadinène
|
1520
|
1529
|
0,6
|
42
|
- cadinène
|
1539
|
1541
|
tr
|
43
|
Nerolidol 1,6,10-Dodecatrien-3
|
1563
|
1567
|
0,1
|
44
|
Oxyde de Caryophyllène
|
1583
|
1590
|
0,5
|
45
|
Oxyde de Humulène
|
1608
|
|
0,1
|
46
|
cubenol
|
1647
|
|
0,1
|
47
|
-Cadinol
|
1654
|
1660
|
0,2
|
48
|
Néocambrène
|
1959
|
|
tr
|
tr : trace
IK : Indice de Kovats
Les composés majoritaires identifiés dans
l'huile essentielle d'Hyptsis spicigera sont :
- terpinène (38,9%), - pinène (18,9%), -
pinène (8,9 %), p- cymène (7,5%),
eucalyptol ou 1,8- cinéole(6,1%) et -
caryophyllène (5,7%).
On remarque aussi la présence de -terpinène
à 2,7%
Figure7 : Structures chimiques des
composés majoritaires identifiés dans l'huile essentielle d'
Hyptis spicigera.
1.3.2. Constituants chimiques de l'huile essentielle de P.
ovalis
Les constituants chimiques de l'huile essentielle de cette
espèce aromatique sont consignés dans le tableau
suivant :
Tableau VIII : composition chimique d'huile
essentielle de Pluchea ovalis
|
Composés
|
IK banque
|
IK calculé
|
%
|
1
|
-pinène
|
939
|
930
|
0,1
|
2
|
Sabinène
|
976
|
969
|
0,4
|
3
|
Myrcène
|
991
|
988
|
1,1
|
4
|
- phellandrène
|
1005
|
1001
|
7,3
|
5
|
-Terpinène
|
1018
|
1014
|
0,2
|
6
|
p-cymène
|
1026
|
1026
|
11,73
|
7
|
Limonène
|
1031
|
1031
|
18,9
|
8
|
E -Ocimène
|
1050
|
1046
|
0,1
|
9
|
-terpinène
|
|
1054
|
0,1
|
10
|
p-cyménène
|
|
1084
|
0,1
|
11
|
Nonanal
|
1102
|
1100
|
0,1
|
12
|
-phellandrène epoxyde
|
1200
|
1198
|
0,2
|
13
|
n Decanal
|
1204
|
1203
|
0,15
|
14
|
Cuminaldehyde
|
1239
|
1237
|
0,05
|
15
|
Thymol
|
1290
|
1293
|
0,4
|
16
|
Silphin-1-ène
|
1350
|
1344
|
2
|
17
|
-Maaliene
|
1414
|
1382
|
7,4
|
18
|
Isocomène
|
1386
|
1389
|
6,2
|
19
|
-Isocomene
|
1389
|
1407
|
3,1
|
20
|
-Caryophyllène
|
1418
|
1420
|
2,5
|
21
|
-Copaène
|
1430
|
1429
|
0,2
|
22
|
aromadendrene
|
1439
|
1445
|
0,1
|
23
|
- Humulène
|
1454
|
1455
|
0,3
|
24
|
Aromadendrène
|
1461
|
1462
|
0,2
|
25
|
Germacrène D
|
1480
|
1480
|
0,5
|
26
|
- cadinène
|
1538
|
1504
|
0,3
|
27
|
-cadinene
|
1510
|
1518
|
0,2
|
28
|
Cadinène
|
1520
|
1529
|
0,7
|
29
|
calacorène
|
1542
|
1548
|
tr
|
30
|
E nérolidol
|
1564
|
1566
|
0,9
|
31
|
Oxyde de Caryophyllène
|
1581
|
1591
|
1,1
|
32
|
-caryophylla-4-dien-5
|
1641
|
1649
|
4,4
|
33
|
tridécanal
|
|
1719
|
1,5
|
34
|
(non identifié)
|
|
1968
|
8,9
|
35
|
phytol
|
150
|
2115
|
0,2
|
|
total
|
|
|
81,63
|
|
Tr : trace
IK : Indice de Kovats
Les composés majoritaires identifiés
sont :
- Limonène (18,9%), p-cymène (11,73%), -
maaliène (7,4%), - phellandrène (7,3%)
et isocomène (6,2%)
On remarque la présence d'un composé qui n'a pas
été identifié dont la teneur est de 8,9%, la
présence de - isocomène(3,1%) et de -
caryophyllène(2,5).
Figure 8 :
Structures chimiques de quelques composés majoritaires
rencontrés
dans l'huile essentielle de Pluchea
ovalis.
1.3.3. Constituants chimiques de l'huile essentielle
de Laggera aurita
Tableau IX. Composition chimique de
l'huile essentielle de Laggera aurita
N°
|
Composés
|
IK
|
Teneur
|
banque
|
calculé
|
|
1
|
-pipène
|
939
|
929
|
0,1
|
2
|
Sabinène
|
976
|
969
|
2
|
3
|
Myrcène
|
991
|
988
|
0,2
|
4
|
- Phellandrène
|
1005
|
1002
|
0,7
|
5
|
-Terpinène
|
1018
|
1011
|
0,1
|
6
|
p-cymène
|
1026
|
1020
|
0,4
|
7
|
Limonène
|
1031
|
1023
|
0,9
|
8
|
-terpinène
|
1062
|
1054
|
0,3
|
9
|
Terpinolène
|
1088
|
1083
|
0,1
|
10
|
Linalol
|
1096
|
1096
|
0,1
|
11
|
Nonanal
|
1102
|
1100
|
0,1
|
12
|
Albène
|
1154
|
1149
|
0,3
|
13
|
methyl chavicol
|
1195
|
1198
|
3,9
|
14
|
Decanal
|
143
|
1203
|
0,2
|
15
|
méthyl ether thymol
|
1235
|
1236
|
3,5
|
16
|
Méthyl Ether carvacrol
|
1244
|
1243
|
0,2
|
17
|
Acétate de bornyl
|
1285
|
1285
|
0,1
|
18
|
Thymol
|
1290
|
1293
|
0,3
|
19
|
Cyclo élémène
|
1338
|
1336
|
0,1
|
20
|
-longipinène
|
1351
|
1351
|
2,3
|
21
|
acétate de neryl
|
1362
|
1363
|
0,6
|
22
|
- ylangène
|
1375
|
1369
|
0,2
|
23
|
- copaène
|
1377
|
1374
|
0,2
|
24
|
-maaliène
|
1380
|
1377
|
0,3
|
25
|
-bourbonène
|
1384
|
1382
|
0,2
|
26
|
- cubébène + élémène
|
1388
|
1389
|
0,4
|
27
|
caryophyllène
|
1418
|
1422
|
16,58
|
28
|
2,5-dimethoxy-p-cymène
|
1427
|
1426
|
21,2
|
29
|
-hamichalène
|
1450
|
1453
|
1,6
|
30
|
-humulène
|
1454
|
1460
|
3,4
|
31
|
cadina-1(6)-diène trans
|
1477
|
1479
|
0,2
|
32
|
-urolène
|
1480
|
1483
|
0,5
|
33
|
-Himachalène
|
1483
|
1485
|
0,7
|
34
|
Bicyclosesquiphellandrène
|
1487
|
1491
|
0,9
|
35
|
cis -Guaiène
|
1493
|
|
0,8
|
36
|
Muurola-4(14) ,5-diène trans
|
1494
|
|
tr
|
37
|
épi cubébol
|
1494
|
1501
|
0,2
|
38
|
- Murolène
|
1500
|
1508
|
1,1
|
39
|
- dihydroagarofuran
|
1503
|
|
0,2
|
40
|
-guaiène
|
1510
|
1513
|
0,3
|
41
|
-cadinène
|
1514
|
1522
|
2,1
|
42
|
-cadinène
|
1520
|
1534
|
5,9
|
43
|
Amorphène
|
1540
|
1540
|
tr
|
44
|
-cadinène
|
1538
|
1545
|
0,5
|
45
|
-calacorène
|
1542
|
1550
|
0,1
|
46
|
germacran-D-4-ol
|
1576
|
1586
|
3,6
|
47
|
Oxyde de caryophyllène
|
1583
|
1592
|
0,9
|
48
|
Humulene epoxyde II
|
1608
|
1617
|
0,3
|
49
|
Eudesmol
|
1624
|
1630
|
2,3
|
50
|
-caryophylla-4(12) ,8(13)-diène-5
|
1641
|
1646
|
tr
|
51
|
épi -cadinol
|
1643
|
|
0,5
|
52
|
epi -Muurolol
|
1641
|
1653
|
4,1
|
53
|
-muurolol
|
1646
|
|
0,7
|
54
|
-cadinol
|
1663
|
1668
|
4,2
|
tr : trace ; IK : Indice de Kovats
Les composés majoritaires identifiés dans
l'huile essentielle de Laggera aurita sont :
- cryophyllène (16,58%), 2,5-dimethoxy-p-cymène
(21,2%), - cadinène (5,9%)
On constate aussi la présence de-cadinol (4,2%), de
methyl chavicol(3,9%), de germacrène-D-4-ol(3,6) et de thymol
méthyl éther(3,5%).
Figure 9:
Structures chimiques des composés majoritaires rencontrés dans
l'huile essentielle de Laggera
aurita.
2. Discussion
2.1. Rendement
Toutes ces espèces présentent un rendement en
huile essentielle très faible. Il a fallu plusieurs distillations pour
obtenir une quantité à analyser. Cette faible teneur serait
probablement due à l'âge de la plante, à la période
et à l'endroit de récolte sans négliger la nature
même de ces plantes aromatiques.
L'effet de séchage observé sur Pluchea
ovalis, a augmenté la concentration de son huile d'environ 30%
après trois jours de séchage.
2.2. Indices de réfraction
Les indices de réfraction mesurés correspondent
aux normes. Les valeurs sont supérieures à l'indice de
réfraction de l'eau à 20°C (1,333).
2.3. Composition chimique des huiles essentielles
2.3.1. L'huile essentielle d'Hyptis spicigera
En tenant compte des composés majoritaires
identifiés dans l'huile essentielle d' Hyptis spicigera que
nous avons analysé dans cette étude, nous pouvons dresser un
tableau de comparaison avec l'huile essentielle de la même espèce
dans d'autres pays :
Tableau X: Principaux constituants de
l'huile essentielle d' Hyptis spicigera
selon l'origine.
Composés majoritaires
|
Togo (présente étude)
|
Burkina Faso (Bélanger et al.1994)
|
Nigeria (Onayade, 1990)
|
Mali
(Sidibe, 1997)
|
Cameroun (Bissangou, 1993)
|
- terpinène
|
38,9
|
-
|
-
|
0,1
|
-
|
-pinène
|
18,9
|
5,1
|
5
|
12,1 - 13,3
|
22,1
|
-pinène
|
8,9
|
3,2
|
1,7
|
9,8 - 12,2
|
9,1
|
-caryophyllène
|
5,7
|
65,7
|
67,6
|
24,7 - 26
|
1,8
|
-terpinène
|
2,7
|
-
|
-
|
0,4
|
-
|
- thujène
|
1,9
|
-
|
-
|
0,3
|
-
|
myrcène
|
1,5
|
-
|
-
|
0,3
|
-
|
L'huile essentielle d'Hyptis
spicigera que nous avons étudiée est principalement
riche en -terpinène (38,9%) et en et - pinène qui sont
respectivement à 18,9 et 8,9%. Le -caryophyllène est à un
moindre taux (5,7%). Cependant selon les études faites sur cette
espèce au Burkina Faso (Belanger et al. 1994) et au Nigeria (Onayade et
al., 1990), le - caryophyllène est de très loin le composé
majoritaire de l'huile essentielle de ces deux pays (65,7% au Burkina Faso
et 67,6% au Nigeria).
Que ce soit au Togo, au Mali ou au Cameroun, l'huile
essentielle d'Hyptis spicigera révèle la présence
de pinènes ( et ) à des taux assez comparables.
L'espèce du Togo présente cependant la
particularité d'être la seule riche en - terpinène qui est
inexistant dans tous les autres pays sauf au Mali ou il se retrouve à
une faible teneur seulement de 0,1%.
Les terpinènes auraient des propriétés
antifongiques. Ils sont actuellement incorporés dans la fabrication de
produits ayant cette propriété (AYCARD et al. 1993). Les
pinènes sont utilisés dans la formulation de certains
insecticides et comme parfums de base des huiles synthétiques de
pins.
2.3.2. L'huile essentielle de Pluchea ovalis
Des trois espèces étudiées, seule
Pluchea ovalis n'a jamais été l'objet d'aucune
étude en ce qui concerne son huile essentielle. La présente
étude parait la première. La seule étude
répertoriée à ce jour traite sur l'effet de l'extrait de
Pluchea ovalis sur un modèle asthmatique de rat WISTAR
(Agbonon, 2003). L'extrait présente un effet inhibiteur de la pression
d'insufflation pulmonaire, un effet bronchorelaxant et histaminique.
L'huile essentielle de cette espèce aromatique que nous
avons étudiée possède comme composé majoritaire
limonène (18,9%). Ce composé aurait un effet antispasmodique et
faciliterait la digestion.
2.3.3. L'huile essentielle de Laggera aurita
L'huile essentielle de cette espèce a été
analysée seulement au Burkina Faso où les travaux seraient
toujours en cours.
L'huile essentielle de Laggera aurita, espèce
du Togo, est majoritairement constitué de p- cymène (21,2%), de
-caryophyllène (16,58%), et -cadinène (5,9%) tandis que pour
celle du Burkina Faso, les mêmes composés ont respectivement la
teneur de1,3% , 4,0%, et 0,4%. Par contre, -cadinol (28,7%) est le constituant
majoritaire de cette espèce au Burkina Faso, suivi de -cadinène
(10,7%), de -muurolol (10,1%) et terpinéol-4-ol (6,8%), (Samate,
2001).
Conclusion
D'une manière globale, nous avons constaté que
les huiles essentielles sont composés d'un grand nombre de constituants
chimiques connus et possèdent une concentration rarement
rencontrée dans les produits courants. Chaque huile apparaît
comme un mélange indissociable doté de vertus
thérapeutiques très intéressantes.
Nous avons pu constater que l'Hyptis spicigera du
Togo est à chémotype -terpinène pendant que celui du
Burkina Faso est à chémotype -caryophyllène. Cette
dominance de â-caryophyllène est observable d'ailleurs à
toutes espèces quelle que soit leur origine, exception faite à
l'espèce du Togo. Mais également, il a été
constaté au Cameroun un chémotype à -pinène,
l'huile essentielle était obtenue en distillant les fleurs et les
feuilles.
Cette étude nous a permis également
d'établir la composition chimique de l'huile essentielle de Pluchea
ovalis. Cette composition est la première mise en évidence,
nous avons constaté un pourcentage relativement important de
limonène.
Pour ce qui concerne le Laggera aurita,
l'espèce du Togo a une teneur de 2,5-dimethoxy p- cymène et de
-caryophyllène plus élevée que celle du Burkina Faso.
Etant donné que ces trois espèces
végétales aromatiques n'ont pas fait l'objet de beaucoup
d'études, pour l'avenir ou la suite de ce travail, il est indispensable
de se focaliser sur l'étude de la variabilité de la composition
chimique en tenant compte de l'âge de la plante, de la période de
la récolte, du lieu, etc. Ceci va permettre d'observer les
différents changements sur plan qualitatif et quantitatif des huiles
essentielles afin d'estimer à quelles conditions ou à quelle
période telle ou telle huile essentielle pourrait donner un rendement
satisfaisant ou avoir une activité intéressante. Ici, nous
pensons aux tests d'activités insecticides/insectifuges, antifongiques,
bactéricides ou antimicrobiennes en général.
De même, la valorisation du secteur des plantes
aromatiques peut servir de levier à un nouvel essor économique
durable dans les Etats Africains qui soufrent d'une crise économique
liée à la chute des prix des matières premières
locales. Les pays africains de la région tropicale dont la flore
aromatique est diversifiée devraient désormais se tourner vers le
développement des priorités fondées sur les ressources
naturelles en l'occurrence les plantes aromatiques. L'inventaire de ces plantes
à huiles essentielles doit se poursuivre, pousser loin les études
scientifiques jusqu'à leur valorisation durable tout en limitant autant
que c'est possible l'importation des huiles synthétiques.
Références bibliographiques
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ANNEXE
Structures chimiques de quelques composés
volatils
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