Université Nationale du Bénin
(UNB)
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Institut National de la Jeunesse de l'Education
Physique et du Sport
(INJEPS)
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Filière : JEUNESSE ET ANIMATION /
RECREALOGIE
Thème :
Problématique de la disparition des loisirs
traditionnels au Bénin :
cas de la ville d'Abomey
Présenté par :
Sous la direction de :
Mathieu GUEDENON Adam
Sounon NAKOU
Professeur Assistant à l'
INJEPS
ANNEE ACADEMIQUE 2000 -2001
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à vous mes
géniteurs ; Raphaël et Marie pour votre soutien et tout
l'amour dont vous avez fait preuve. Ce travail est le fruit de vos efforts.
Je dédie ce mémoire également à
mon grand frère aîné Jean Dieudonné
DOUGBA à qui je dois tout ce que je suis devenu. Qu'il trouve
à travers ce mémoire l'aboutissement de toutes ses peines et
sacrifices consentis.
A vous mes frères et soeurs : soeur
Françoise, Béatrice, Octave, Félicienne, Emmanuel,
Brigitte, Joseph et Ghislain, qui n'avez ménagé aucun effort pour
me soutenir tout au long de ce travail qui est également le
vôtre.
A mes oncles Bertin et Thélesphore Dikpo TOLITON.
A tous mes amis de promotion : Thomas, Christian, Michel,
Marc, Rolande, Bruno, Gustave, Crescentia, Rafiathou et Basile.
REMERCIEMENTS
A vous Monsieur NAKOU SOUNON Adam. Vous avez
accepté avec bienveillance de diriger ces travaux. nous vous rendons
hommage, respect et reconnaissance pour votre patience, votre modestie et votre
disponibilité de tous les instants malgré les difficultés
que vous avez rencontrées au cours de l'année.
A vous aussi M.TANIMOMO Libérat, pour votre
encouragement au travail.
A vous :
Monsieur Edouard KOUTINHOUIN Professeur au département
de Géographie à l'UNB, Conseiller à l'UNESCO siège
régional de Porto-Novo. Nous vous remercions pour votre assistance et
surtout pour l'encadrement technique.
Monsieur Bio TIGRI, Professeur à l'INJEPS et
Conseiller Technique au Sport du Ministre de la Jeunesse, des Sports et des
Loisirs. Merci pour tous vos conseils
Monsieur Jules Emile ABALOT, Professeur à
l'INJEPS.
Monsieur Bienvenu AKOHA, Professeur au département
des Sciences de Langage et de la Communication (Linguistique), Directeur du
CEBELAE et Président du Conservatoire des Danses Royales d'Abomey. Votre
assistance technique et vos conseils ont été d'une grande
utilité
Monsieur Barnabé AKPLOGAN, Professeur à
l'INJEPS,
Monsieur GUEVOEDO Gabriel, Professeur à l'INJEPS.
Monsieur Adam KPENOUKOUDEHOU, Professeur à
l'INJEPS
Monsieur Serge CODJO, Professeur à l'INJEPS
A tous les Professeurs qui ont participé à
notre formation ; nous leur rendons hommage et reconnaissance pour leurs
divers conseils.
Par ailleurs, nous remercions également :
Tous les camarades étudiants de l'INJEPS,
Madame et Monsieur AHLE
Madame Mélanie ATCHAHOWE
Madame Micheline KPOTI
Madame Martine CODJO
Monsieur Albert KINHOUANDE
Monsieur Michel AGBOKPANZO
Toutes les personnes qui ont, d'une manière ou d'une
autre, contribué à l'aboutissement de ce travail de recherche.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Chapitre I CADRE THEORIQUE
1.1- Champ de l'étude
1.2- Définition des concepts
1.3- Revue de littérature
1.4- Problématique - Hypothèse et objectifs
Chapitre II DEMARCHE METHODOLOGIQUE
2.1- Recherche documentaire
2.2- Instruments d'investigation
2.3- Echantillons d'étude
2.4- Pré-enquête
2.5- Déroulement de l'enquête
2.6- Traitement des données
Chapitre III PRESENTATION DES RESULTATS ET
DISCUSSION
3.1- Inventaire des loisirs traditionnels à Abomey
3.2- Présentation des tableaux
3.3- Discussion
3.4- Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
Les loisirs, en tant qu'activités auxquelles se livre
l'homme après son travail, ont existé à toutes les
périodes historiques, dans toutes les sociétés et
civilisations, qu'elles soient industrielles ou non, «car l'homme
ne peut pas toujours travailler. Il n'est même pas fait pour cela.
Physiologiquement, il lui faut se reposer après qu'il eut fourni
l'effort physique nécessaire à l'accomplissement du labeur
quotidien.» HOURDIN (1961, P 76)
Les loisirs jouent donc un rôle important dans le
maintien et la sauvegarde de la bonne santé physique et mentale des
hommes.
C'est pourquoi en 1948, l'Assemblée
Générale des Nations Unies a reconnu dans sa déclaration
universelle des droits de l'homme que : «Tout homme a droit au
repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la
durée de travail et des congés payés
périodiquement »
De même, en 1967, fut officiellement proclamée la
charte de loisir élaborée par l'Association Internationale du
Loisir et de la Récréation qui stipule en son préambule
que « tout homme a droit au loisir ».
Le loisir n'est donc pas considéré comme un
privilège mais comme un droit pour tous au même titre que le
travail, la santé, l'éducation...
Malheureusement au Bénin, nous assistons à une
négligence relative du secteur loisir par les autorités
politiques et administratives et une concentration des moyens de l'Etat sur les
secteurs jugés prioritaires. Plus préoccupante encore est la
situation des loisirs traditionnels à l'endroit desquels il y a un
manque de volonté politique et d'effort de revalorisation. En effet, le
secteur des loisirs a toujours été un appendice des
Ministères auxquels il appartenait. Ce n'est qu'en 1999 que la charte
des loisirs en République du Bénin a vu le jour par décret
n° 99-542 du 22 novembre 1999. Elle stipule en son article 6 que :
« l'Etat béninois veille à la sauvegarde, à
la réhabilitation, à la codification, à la promotion et
à la diffusion des loisirs notamment les loisirs traditionnels porteurs
de notre pays ».Selon cette même charte et en son
article 9, « la promotion des loisirs traditionnels et modernes a
pour finalité :
- L'épanouissement de l'homme dans toutes ses
dimensions
- L'affirmation et l'enrichissement des identités
culturelles ;
- Le maintien et le renforcement de l'unité
nationale.
L'importance que revêt la question du loisir au
Bénin notamment les loisirs traditionnels dans l'oeuvre de
présentation et de conservation du patrimoine culturel, exige que ces
derniers soient traités avec beaucoup d'attention. C'est pourquoi, il
est important de connaître les loisirs, d'étudier leurs fonctions
sociales et de définir des stratégies pour éviter qu'ils
tombent dans l'oubli et disparaissent.
Pour y parvenir, nous articulons le plan de ce travail suivant
trois axes :
q Le premier prend en compte le champ d'étude, la
clarification des concepts, la revue de littérature et la
problématique ;
q Le deuxième a trait à la démarche
méthodologique ;
q Enfin le troisième prend en compte la
présentation des résultats et la discussion.
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE
1. 1 - CADRE DE L'ETUDE
Ne pouvant pas étendre notre étude de recherche
sur tout le territoire national compte tenu du temps restreint dont nous
disposons et de la multiplicité des aires culturelles de notre pays,
nous avons choisi la ville d'Abomey. Aussi parce que y sommes-nous originaire
et pensons-nous que cet atout peut rendre le recueil des données plus
aisé.
1.1.1 - Données physiques et administratives
La ville d'Abomey est localisée sur le plateau d'Abomey
sur les 7°10' latitude Nord, la ville à l'instar du plateau qui la
sous-tend jouit d'un climat assez doux : le climat subéquatorial
comportant une grande saison de pluie de trois mois et demi (avril à
juillet), une petite saison sèche de deux mois (mi-juillet septembre) et
une petite saison de pluie d'un mois (mi-septembre à fin octobre) ce qui
constitue déjà un atout pour les activités agricoles.
Servant de substratum à la ville d'Abomey, le plateau
d'Abomey est nettement délimité par trois éléments
topographiques :
- A l'ouest par la vallée du Couffo
- A l'est, la vallée du zou
- Au sud, la dépression de la Lama
Sa superficie est de 142 hm2, soit 0,13% de la
superficie nationale.
Par ailleurs, la ville est le chef lieu de département
du zou et elle habite par conséquent la plupart des services
administratifs. C'est encore le chef-lieu de la circonscription urbaine
d'Abomey qui comprend trois communes urbaines et quatre communes rurales.
1.1. 2 - Données démographiques et
historiques
La ville d'Abomey, très peu marquée par
l'évolution des temps modernes connaît un rythme
démographique assez faible. Le taux d'accroissement enregistré au
cours du dernier recensement général de la population en 1992 est
de 2,80%. sa population est de 66.595 habitants. La densité de sa
population est de 568 habitants par Km².
Sur le plan historique, Abomey est une ville pré
coloniale créée vers la fin du 16ème
siècle par le roi HOUEGBADJA, fondateur de la dynastie des
«Alladahonou».
Avec les successions royales et pour des raisons
guerrières annexionnistes ou commerciales, diverses ethnies se sont
ajoutées aux populations fon d'Abomey. Il s'agit des Mahi, des Haoussa,
des Gun, des Yoruba faisant de cette ville une région multiculturelle.
La ville est fortement marquée par la tradition royale
dont les témoignages sont encore visibles tant au niveau du paysage
urbain, de l'organisation spatiale que du peuplement. C'est une ville
musée et le creuset de la civilisation fon; car plusieurs palais
princiers et une multitude de temples et de couvents fétichistes
peuplent la ville. Elle habite aussi le centre international pour la promotion
de l'artisanat d'art et pour le tourisme culturel.
Ce qui frappe dans la ville d'Abomey, c'est la permanence de
la tradition. Elle est quotidiennement illustrée par des pratiques, des
comportements et des modes d'existence, traduisant une identité
culturelle dont les racines remontent à la création de la
ville.
Sur le plan touristique, un musée historique, sis dans
le palais central de la dynastie royale du DANXOME donne satisfaction aux
touristes. D'illustres bas- reliefs, des danses de la cour royale et des
chansons d'épopées y retiennent l'attention du chercheur et du
visiteur.
1 .1. 3 - Les infrastructures de distraction
à Abomey
La ville d'Abomey dispose d'un stade
départemental. C'est le plus grand terrain de football avec une piste
d'athlétisme. Toutes les compétitions d'athlétisme sur le
plan départemental s'y déroulent. Il y a également le
terrain municipal réservé aux cours d'Education Physique et
Sportive des établissements secondaires des environs. A
côté , il y a un domaine des sports de mains : un
terrain de basket-ball et un terrain de hand-ball. En dehors de ces
installations sportives nous pouvons signaler les domaines scolaires des
Collèges d'Enseignement Général I et II et du Lycée
MAFORY. Toutes les activités de distractions physiques se
déroulent sur ces terrains.
La ville abrite une maison des jeunes peu
équipée. Depuis peu, ce lieu de spectacles et de manifestations
culturelles est souvent loué pour des réunions politiques et des
rassemblements d'associations et d'Organisations Non Gouvernementales.
Par ailleurs, la ville possède une
bibliothèque départementale et une autre appelée
Jean-Baptiste installée à ADANDOKPODJI toutes peu
équipées. Dans ces conditions, elles ne reçoivent aucune
affluence de la population.
Les grands établissements scolaires à
savoir les Lycées HOUFFON et MAFORY et les Collèges
d'Enseignement Général I et II disposent en leur sein des
bibliothèques aujourd'hui dépassées car
équipées de moins de livres de nouvelles éditions. C'est
seulement au Lycée HOFFON qu'il y a une amélioration.
De même, il y a le musée historique sis
dans le palais central de la dynastie royale de DANXOME qui ouvre ses portes
aux touristes tous les jours de 9 heures à 18 heures sans pause.
Il existe également des palais et temples qui
sont généralement flanqués de vastes places et qui servent
de cadre aux manifestations publiques de la vie culturelle dont notamment les
fêtes des coutumes.
Comme lieu de distraction ou de détente, notons
la place GOHO avec ses espaces verts et ses bancs publics
fréquentés par les autochtones eux-mêmes et les
étrangers.
Etant donné qu'il n'existe pas de salle de
cinéma dans la ville d'Abomey, les ciné-clubs font la
fierté des jeunes assoiffés de films.
Notons aussi qu'il existe trois boîtes de nuit
dans la ville : Prestige, 5ème dimension, Camping le Prince avec une
centaine de buvettes et bars qui sont également des lieux de distraction
des Aboméens.
D'une façon générale, ce sont les
lieux de distraction que fréquente la plupart des jeunes d'Abomey.
1. 2 - DEFINITION DU CONCEPT LOISIR
Le loisir est non seulement un fait social mais plus encore un
fait humain. Plusieurs auteurs ont tenté de le définir à
des degrés divers.
Selon la définition de DUMAZEDIER, le loisir est
un « ensemble d'activités auxquelles l'individu peut
s'adonner de plein gré, soit pour se reposer, soit pour se divertir,
soit pour développer son information ou sa formation
désintéressée, sa participation sociale volontaire ou sa
libre capacité créatrice, après s'être
dégagé de ses Obligations professionnelles, familiales ou
sociales» DUMAZEDIER (1962,P 29).
Le loisir remplit des fonctions psychologiques
évidentes. Il remplit trois fonctions partagées par plusieurs
auteurs. Il s'agit des fonctions de détente, de divertissement et de
développement :
- Le délassement délivre de la
fatigue. Ainsi le loisir est réparateur des détériorations
physiques ou nerveuses provoquées par les tensions résultant des
obligations de la vie quotidienne et particulièrement du travail.
Cependant le paysan, l'artisan, et tous les autres travailleurs après
avoir dépensé de l'énergie à la tâche doivent
se reposer pour récupérer. A la pénibilité physique
et psychologique du travail doit succéder le délassement, la
détente pour permettre à l'organisme de se refaire.
- Le divertissement complète la
détente; il délivre de l'ennui qui est l'effet néfaste de
la monotonie des tâches contraignantes. Cette fonction permet d'oublier
momentanément l'ennui en se lançant dans des activités
ludiques. Dans le divertissement, on retrouve également la dimension du
jeu qui est un aspect fondamental du loisir. Le divertissement suppose la
recherche du plaisir et du bien être.
- Le développement qui est la dernière
fonction du loisir paraît la plus ambitieuse, la moins présente
souvent dans les activités de loisir et la moins bien partagée.
Ambitieuse car elle suppose qu'après, le travail l'individu se lance
dans des activités susceptibles de participer à son
développement intellectuel, artistique et physique. Elle permet une
recherche active de toute activité pouvant concourir au
développement physique et mental de l'homme. Le loisir dans sa fonction
de développement permet l'expression d'une certaine polyvalence inscrite
au fond de chaque individu. Cette fonction permet une participation sociale,
une culture désintéressée du corps et de l'esprit.
Quant à Joseph PIEPER cité par HOUNZANDJI
(1981), « le loisir demande la libération de l'homme
de ses fonctions sociales et de ses actions en dehors de son travail dans un
état d'esprit de vacances. Le loisir est un état propice à
l'accomplissement d'actes gratuits. »
Cependant, le loisir nous met en état de
disponibilité mais non de passivité. Il faut le distinguer du
repos encore qu'il soit une certaine manière de se reposer en
s'occupant.
Il ressort que le loisir est également le temps
disponible en dehors du travail, des occupations habituelles. Il est le temps
libre dont on dispose en dehors des occupations imposées. C'est la
distraction et l'amusement auxquels on se livre pendant ses moments de
liberté.
D'autres auteurs comme SUE (1983, P 4 à 5)
définissent le concept comme : « toute
activité résultant d'un libre choix et propre à procurer
un sentiment de liberté à la personne dans l'exercice d'une
activité relevant du loisir ».
De ces définitions, il ressort qu'au pluriel, le loisir
se présente comme l'ensemble des activités librement choisies en
fonction des goûts et aspirations de chacun ou de tous à travers
lesquels sont recherchées des valeurs individuelles ou
collectives : détente, joie de vivre, bonheur, liberté,
quiétude (en fon on parlera de : AYIHOUN, AWAJIJE, GBEDUDU).
Mais au singulier, il désigne d'abord un cadre
temporel : le temps de loisir, temps libéré des contraintes
socioprofessionnelles (VIVO en fon). C'est également le temps
d'interruption ou de suspension d'activité ; temps de
ralentissement du travail. On peut distinguer quatre grands temps de
loisir :
- Le loisir de fin de journée
- Le loisir de fin de semaine (week-end)
- Le loisir de fin d'année (vacances)
- Le loisir de fin de vie de travail (retraite).
ASSABA (2000) définit le loisir comme
« tout ce que l'on fait sans contrainte et par plaisir en dehors
des obligations sociales, économiques et politiques liées
à son statut et à son rôle. En tant qu'activités il
est à distinguer des tâches domestiques des obligations
psychologiques (sommeil, repos, soins corporels)»
Somme toute, le loisir traditionnel se définit comme
l'ensemble des activités de distraction d'un peuple, qui du plus profond
de son histoire ne cesse d'être charriées et transmises à
travers les multiples transformations et qui donnent du poids aux faits,
gestes, coutumes et pensées de ce peuple.
1. 3 - REVUE DE LITTERATURE
Notre travail n'est pas le premier à aborder le
problème des loisirs traditionnels. Après nos investigations,
nous avons constaté que bien d'autres auteurs et même l'Etat
béninois se sont penchés sur la question des loisirs
traditionnels à travers mémoires et séminaires.
Déjà en 1975, une réunion de tous les
cadres sportifs du pays a été organisée dans le cadre de
la réhabilitation de certains loisirs traditionnels. Il ressort de cette
assise qu'il faut procéder à une intégration active et
raisonnable des distractions traditionnelles dans nos pratiques culturelles. Ce
sera une occasion offerte aux différentes nationalités de notre
pays de préserver et d'affirmer leurs identités culturelles. Les
personnes ciblées pour cette concertation n'ont insisté que sur
l'aspect sportif du phénomène puisque issues uniquement du milieu
sportif.
De même, sous la direction de la
CONFEJES (Conférence des Ministres de la Jeunesse et
des Sports des pays ayant en partage le Français ) s'était tenue
au Bénin, du 21 au 31 octobre 1981, une réunion qui a
statué sur la promotion des jeux traditionnels. A l'issue de cette
réunion, les participants ont formulé un certain nombre de
suggestions dont la plus importante est que : les loisirs auxquels
s'adonnent nos différentes nationalités et qui constituent les
loisirs authentiques de notre pays ne doivent pas subir d'influences
extérieures.
Outre ces deux réunions, on peut citer le
séminaire national sur la "Problématique de loisir en
République Populaire Bénin " tenu à l'Institut de
Formation Sociale Economique et Civique (INFOSEC) de COTONOU
du 13 au 17 février 1984. Selon les conclusions de ce
séminaire, le modèle béninois de loisir devra
être défini en faisant référence au :
· Passé de notre pays afin d'y puiser les valeurs
authentiquement béninois qu'il convient de conserver, de sauvegarder et
de valoriser.
· Présent de notre pays afin de le rendre conforme
au type de société que nous voulons édifier.
· Futur afin qu'en essayant d'être dynamique et
évolutif, il puisse prévoir les besoins de l'homme et de sa
collectivité dans un proche ou lointain avenir.
Dans le même sillage de réflexion s'est tenu
à l'Institut de Formation Sociale Economique et Civique
(INFOSEC) de COTONOU du 27 au 31 octobre 1986 un autre
séminaire national. Celui-ci porte sur le thème :
" Organisation du repos, les cures de repos et des
loisirs en République Populaire Bénin ". Au cours dudit
séminaire, l'accent a été mis sur la pratique des loisirs
de masse peu coûteux qui cadrent avec nos objectifs de
développement.
A ce sujet, les participants sont tous d'avis que les
promoteurs de loisirs doivent sélectionner dans la gamme complexe des
loisirs ceux qui peuvent s'adapter à la fois à nos
impératifs de développement et au niveau actuel de nos
possibilités financières.
Des travaux ont aussi abondé dans le même sens en
l'occurrence les mémoires.
Ainsi, HODONOU (1989) à travers son mémoire,
"Pour une politique des loisirs traditionnels au sud de la
République Populaire du Bénin : cas de la province de
l'Atlantique'', a sensibilisé les uns et les autres sur
l'importance de ce fait culturel qu'est le loisir traditionnel mais que l'on a
tendance à marginaliser. L'objectif que s'est fixé l'auteur est
d'analyser les actions endogènes à mener pour les survivances de
notre patrimoine culturel et par conséquent l'affirmation de notre
identité culturelle.
Les analyses et investigations ont amené l'auteur
à conclure que les loisirs traditionnels bien codifiés et
structurés peuvent rivaliser en tout temps et en tout lieu avec les
loisirs institutionnalisés. Car ils développent aussi des
qualités physiques, morales et cognitifs multiples et comportent bien
d'autres valeurs spécifiques.
Dans cette optique, HOUNZANDJI (1981) dans son mémoire
intitulé
" Pour une politique des loisirs en République
Populaire du Bénin "(1981) s'est fixé les objectifs
suivants :
- Apporter plus de lumière aux problèmes que
pose la notion de loisir dans son acception que dans ses manifestations dans
les pays industrialisés.
- Mieux souligner les ressemblances et les contrastes que
révèle la situation des loisirs en République Populaire du
Bénin, pays non industrialisé. Pour l'auteur le mode
d'utilisation des loisirs chez nous doit tenir compte des coutumes
traditionnelles non rétrogrades qui prennent souvent une signification
nouvelle en même temps qu'elles remplissent de nouvelles fonctions. Il
poursuit en disant qu'il importe de revaloriser notre patrimoine culturel dans
le sens du progrès pour son intégration globale dans le contexte
international actuel dominé par la science et la technique.
De même, le mémoire de KPADE (1987) dont le
thème est : "Approche opérationnelle d'une
politique nationale de loisirs éducatifs pour enfants" se
repose sur trois objectifs :
· Le premier aborde la problématique des jeux
dans la société béninoise.
· Le deuxième parle du rôle des jeux dans
l'éducation des enfants et leur place dans le système
éducatif national et,
· Le troisième concerne une approche de
politique et de propositions perspectives
Au premier chapitre, l'auteur a fait une analyse sociologique
des jeux dans la société béninoise.
Le tableau de classification qu'il a élaboré
nous a permis de prendre connaissance des jeux véritablement
béninois.
Enfin il a abouti à la conclusion selon laquelle la
place accordée aux activités ludiques dans les programmes
d'enseignement de base est insuffisante, dérisoire si non inexistante.
Il se dégage à cet effet un constat de lacunes à combler
et d'un besoin à satisfaire. Nous avons également consulté
la "Politique de développement des loisirs en République
Populaire du Bénin", un document édité par la
Direction des loisirs (avril 1987).
Cette politique de loisir s'articule autour de trois centres
d'intérêt :
- Le premier procède à une définition du
loisir et des grandes orientations,
- Le deuxième fait l'analyse de la situation du loisir
en République Populaire du Bénin,
- Le troisième donne véritablement
l'énoncé de la politique béninoise de loisir.
Après une analyse de la situation des loisirs, le
document relate que «malgré l'accession de notre pays à
l'indépendance, aucun effort n'a été fait par les
régimes de démission nationale pour réhabiliter nos
activités traditionnelles de loisir et développer le temps libre
du Béninois. Au contraire, l'on a assisté à la promotion
des modèles de loisirs importés.»P 15
La politique béninoise de loisir poursuit quatre
objectifs fondamentaux qui sont :
- Objectif politique.
Le loisir devra favoriser l'éclosion des
solidarités et le sentiment d'appartenance à une seule et
même nation, la Nation béninoise.
- Objectif social.
La Politique Béninoise de Loisir devra poursuivre les
buts de la promotion et de la sociabilité du bien être et de la
qualité de la vie. La pratique des activités de loisir (......)
devra favoriser les relations inter personnelles. La sociabilité, la
convivialité à travers les échanges, les rencontres et
communications.
- Objectif éducatif et culturel.
Le temps libre des militants et militantes devra autant que
possible, assurer une fonction éducative par la tradition orale (contes,
devinettes, légendes, arts et traditions populaires) à travers
les médias. Le loisir doit être le terrain
privilégié d'éducation et spécialement
d'éducation permanente.
- Objectif économique
Le loisir est aussi un fait de consommation. Le consommateur
de loisirs est un agent économique au même titre que les
consommateurs d'autres biens et services.
L'aménagement des activités de loisir et des
vacances pour les travailleurs fera gagner à notre pays des milliers de
journées de travail supplémentaires.
Pour atteindre ces objectifs, l'Etat compte sur un certain
nombre de moyens et d'instruments qui sont la volonté politique, les
moyens matériels, les moyens humains et la coopération
internationale.
Les nombreux séminaires et travaux effectués
par les chercheurs et les pouvoirs publics dans le seul but de la pratique des
loisirs traditionnels, n'ont pas changé la mentalité des
Béninois. 1.4- PROBLEMATIQUE
Comme toute société, la société
d'Abomey a connu au cours de son évolution, des transformations qui
l'ont modifiée, remodelée et parfois bouleversée. Ces
transformations ont été si prégnantes qu'elles ont
influencé profondément la culture autochtone. Ainsi,
l'acculturation a engendré un relâchement dans la pratique des
loisirs traditionnels. Certains de ces éléments comme les contes,
les fables, les proverbes, les devinettes permettent de stimuler
l'intelligence et l'habileté chez l'enfant. Aussi, lui transmettent-ils
de manière explicite les préceptes moraux et des règles
de conduite de même ils favorisent la conservation de l'ordre
préexistant. Tout cela tend aujourd'hui à disparaître.
Il semble que la sphère des loisirs se limite
généralement aux activités sportives modernes auxquelles
s'ajoute la fréquentation des boîtes de nuit, des salles de
cinéma et de spectacles. En dehors de ces activités, les jeunes
s'adonnent aux jeux de scrabble, à la belote, aux « game
boys » ou à la fréquentation des vidéoclubs.
Par ailleurs, au cours des fêtes scolaires dans les
établissements privés ou publics, aucune distraction
traditionnelle n'est programmée. De même, que ce soit dans les
structures étatiques ou privées, en matière d'offre de
loisirs la priorité est accordée aux loisirs modernes.
Malgré les nombreux travaux et les nombreux
séminaires et colloques organisés sur le sujet, nos
activités de distraction n'ont pu bénéficier de
l'attention et du soutien souhaités pour leur promotion. En
dépit de l'adhésion massive que les loisirs modernes semblent
avoir, l'on ne doit pas perdre de vue que ceux-ci exigent des dépenses
énormes tant au niveau des installations qu'au niveau de la
consommation.
Ainsi, ces activités ne sont accessibles et ne
profitent qu'à une tranche privilégiée de la population.
La majeure partie de celle-ci composée de jeunes dépourvus de
moyens, se livrent à des loisirs peu recommandés ou sombrent dans
l'oisiveté.
Ce sont là quelques tares qui menacent notre
société en général et celle d'Abomey en particulier
et qui risquent de la priver de son identité culturelle. D'où la
nécessité d'identifier ces éléments qui menacent
nos loisirs traditionnels de disparition et de recueillir des stratégies
pouvant permettre leur réhabilitation.
HYPOTHESE
La disparition des activités traditionnelles de
distraction, est due à l'influence que la culture occidentale a
exercée sur la culture béninoise par le biais de l'école
et des médias qui sont les instruments de propagation de leur
culture.
OBJECTIFS
A travers cette étude, nous envisageons de :
Ø Faire l'inventaire de quelques loisirs traditionnels
à Abomey et les fonctions qu'ils remplissent.
Ø Identifier les facteurs de leur disparition ;
Ø Recueillir des stratégies permettant leur
sauvegarde et leur promotion.
CHAPITRE II :
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
METHODOLOGIE
Il s'agit de faire état du trajet que nous avons suivi
pour collecter l'ensemble de toutes les données qu'elles proviennent du
terrain, de l'analyse bibliographique, des interviews ou des contacts en vue de
la rédaction du thème choisi.
2.1-RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Dans le cadre de notre recherche nous avons
opéré une fouille et une analyse bibliographique. Celles-ci
s'appuient sur plusieurs sources dont les ouvrages, les revues et publications,
les journaux et autres qui traitent des loisirs en général,
suivis des thèmes relatifs à la sauvegarde du patrimoine
culturel. Par ailleurs, nous avons consulté certains programmes
gouvernementaux, certains rapports de séminaires relatifs au loisir. Une
autre étape qui a fait progresser cette recherche est l'entretien
informel avec des intellectuels, des cadres et autres sur la question touchant
le secteur des loisirs surtout traditionnels.
Pour cela nous nous sommes rendu au bureau des Archives
Nationales, aux centres de documentation de l'Institut National pour la
Formation et la Recherche en Education (INFRE), de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture
(UNESCO), et de l'INFOSEC. A la
bibliothèque centrale de Université Nationale du Bénin
(UNB), au Centre Béninois pour la Recherche
Scientifique et Technique (CBRST) annexe de Porto-Novo.
2.2- INSTRUMENTS D'INVESTIGATION
Dans un premier temps nous avons élaboré un
questionnaire comportant plusieurs questions destinées aux personnes
impliquées dans la pratique des activités de distraction. Ensuite
un entretien pour mieux comprendre le discours des cadres et de certaines
personnes ressources. Cet outil paraît plus adapté dans la mesure
où il permet de recueillir des informations plus précises et plus
détaillées que le questionnaire. Avec cet outil
l'opportunité est offerte de dialoguer directement avec les
enquêtés. En dialoguant avec les enquêtés il est
possible d'obtenir non seulement les réponses aux questions
posées mais également la possibilité d'avoir des
informations utiles pouvant éclairer nos recherches.
Ces techniques sont choisies pour permettre d'aborder la
question par une approche qualitative et quantitative. Elles sont
utilisées pour appréhender le sentiment profond des
intéressés eux-mêmes en ce qui concerne le
problème.
2.3- ECHANTILLON D'ETUDE
Sur les 66 595 habitants que compte l'univers de
l'enquête, nous avons retenu 150 personnes au hasard qui sont
impliquées dans la pratique des loisirs en général. Elles
sont composées d'élèves, de fonctionnaires, de
commerçants, de paysans et d'artisans, soit 30 personnes par
catégorie socioprofessionnelle. Elles sont soumises au même
questionnaire. De même nous avons retenu 5 cadres du Ministère de
la Jeunesse des Sports et des Loisirs (MJSL) et de la Direction
Départementale de la Promotion de la Jeunesse, de l'Entreprenariat, des
Sports et des Loisirs (DDPJESL-Zou / Collines) d'Abomey dont les
activités sont menées en direction des communautés.
Nous avons également retenu 5 personnes
dépositaires de la tradition. Elles sont soumises à un entretien.
Somme toute 150 sujets sont concernés par l'enquête par
questionnaire et 10 autres concernés par l'entretien.
2.4-PRE-ENQUETE
D'entrée, nous avons procédé à une
enquête à l'échelle restreinte auprès de 15 sujets
en vue d'évaluer l'efficacité des moyens d'investigation
notamment la facilité de compréhension, le degré
d'acceptation et la facilité d'interprétation des questions par
les sujets. Les résultats nous ont permis de dégager les items du
questionnaire et de nous assurer que le concept de loisir traditionnel a
été bien cerné par la population.
2.5-DEROULEMENT DE L'ENQUETE
L'enquête s'est déroulée en deux volets
simultanés à savoir l'enquête par questionnaire et
l'enquête par entretien.
La distribution et la récupération du
questionnaire en ce qui concerne les élèves ont été
effectuées séance tenante dans les classes.
Concernant les fonctionnaires, nous avons retiré les
questionnaires 48 heures ou 72 heures après selon le cas. Quant aux
autres surtout les illettrés en particulier, nous étions
obligé de remplir les questionnaires séance tenante après
les avoir traduits en Fon (langue de la localité). C'est le cas des
paysans, de certains commerçants et artisans.
2.6-TRAITEMENT DES DONNEES
Le traitement des données a été fait
manuellement. Ce type de dépouillement a consisté à
regrouper toutes les informations relatives à chaque variable.
Quant aux entretiens, le codage de toutes les réponses
s'est réalisé avec des nombres entiers. Ensuite les
réponses ont été regroupées par famille.
Des points sont accordés aux réponses. Ce qui a
permis de dégager les réponses dominantes en présentant
les résultats.
CHAPITRE III :
PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
3.1- INVENTAIRE DES LOISIRS TRADITIONNELS
A ABOMEY
Les enquêtes effectuées sur le terrain nous ont
permis de distinguer quatre types de loisirs traditionnels pratiqués
à Abomey.
3.1.1- Loisirs envisagés comme un changement
d'occupation
Cette forme de loisir correspond plus ou moins aux
activités mi-utilitaires et récréatives dont parle
Dumazédier.
En effet, les hommes vont en équipe et au rythme du
tam-tam improvisé avec la poitrine, tel un tambour, pour
l'ambiance ; avec des instruments de musique de fortune. Ces hommes sont
composés pour la plupart des amis ou des personnes d'une même
famille. Ils travaillent à la chaîne pour réparer les murs
des maisons, couvrir les toits, construire ou refaire les cases
sacrées. Ils éprouvent un grand plaisir à exécuter
la tâche en s'amusant.
Il faut noter également la vannerie, la teinture,
l'expression musicale et chorégraphique, la poterie.
Quand aux femmes, leurs activités sont multiples et
multiformes. Elles peuvent enfiler leurs perles ou passer leur temps à
se natter les cheveux les unes les autres, ce qui est tout un art.
Au-delà des buts d'entraide et lucratifs qui se cachent derrière
ces activités, c'est beaucoup plus l'aspect hédonistique et
ludique qu'il faut retenir.
3.1.2- Loisirs, distraction
Lorsque les habitants d'Abomey ne sont allés ni au
champ, ni sur aucun autre lieu de travail, ils jouent, dansent et chantent ou
satisfont leur curiosité.
Seuls les adultes se regroupent les après-midi sous
l'ombre des arbres, assis sur des troncs d'arbres pour pratiquer soit le jeu le
plus connu ADJI ou le VE , le ahannwi - hannwi... Les jeunes sont
souvent spectateurs ou supporters. (voir description de ces différents
jeux en annexe).
Quand aux enfants, comme nous l'a confié un
enseignant retraité, « ils ont pour eux l'empire de la
distraction ». Certains quartiers grouillaient de leurs cris au
cours des jeux comme Ahi Agbanhué, Aldofia... Les activités
telles que, la chasse, le maraudage, la pose des pièges, le jeu de
lance-pierres sont les spécialités de quelques adultes mais
surtout des jeunes garçons.
« Il est coutume de dire que Abomey chante et
danse ses joies et ses peines ». Parole d'une personne âgée
que nous avons rencontrée. En effet, poursuit-il, « le
tam-tam, les chants et les danses occupent une place importante dans les
divertissements des habitants d'Abomey ».
Il existe à cet effet différentes associations
de danse et de tam-tam à but
récréatif : « hungan, han-lo,
sin-hun... »Ces associations se manifestaient périodiquement
pour distraire la communauté ou pour célébrer des
fêtes.
Une autre personne âgée nous a fait remarquer
qu'il existe un type de loisir qui est aussi une forme de distraction mais qui
permet de nourrir la curiosité. Il s'agit de l'attitude de certains
individus qui se mettent soit devant leur maison, soit au bord des voies, pour
contempler les passants. Une expression fon le dit fort
bien : «mi na kpon wayi wayi ». Ce qui signifie
littéralement « nous allons regarder les
passants ». Cela donne l'impression d'oisiveté.
3.1.3- Loisirs, culture et éducation
Parmi les activités de loisirs recensés, celles
à caractère culturel et éducatif ont retenu notre
attention. Le soir autour du feu et au clair de la lune, un aîné
raconte la légende, l'épopée familiale ou les aventures
d'un héros mythique. Véritable exercice de mémoire, de
morale et d'intelligence, car bien souvent il est demandé aux enfants de
répéter ce qu'ils ont entendu la veille. C'est
également une véritable école de sagesse ; puisque
devinettes, proverbes et charades se succèdent laissant libre cours
à la vivacité et à l'ingéniosité des uns et
des autres.
Il existe également des danses de réjouissance
populaire liées aux cérémonies de naissance et de
mariage.
Il existe un autre type de loisir- culture et
d'éducation auquel beaucoup de nos interviewés ont fait allusion.
Il s'agit de ce que les fons appellent "alisa" ou "dé ayi dayi"
littéralement se libérer psychologiquement. Il est fondé
sur le besoin d'échanges. Il s'agit des causeries accompagnées de
plaisanteries.
3.1.4- Loisirs événements ou rites
sacrés
Abomey reste largement dominé par les religions
traditionnelles avec un panthéon riche en divinités. Chaque dieu,
tels celui du tonnerre (xebioso), de la variole (sakpata), du python (dan) a sa
particularité. Il existe des dieux qui se plaisent à chanter.
Ils comptent chacun des fidèles qui sont initiés dans les
couvents. Mais il y a toujours une phase extérieure sous forme de
spectacle. Il faut reconnaître que ces manifestations ne sont pas de
toute évidence ludiques. Mais ce qui nous intéresse c'est qu'il y
a souvent déplacement des spectateurs. Lesquels spectateurs savourent et
vibrent aux mélodies des chants, aux trépidations des danseurs et
danseuses.
A côté de ces cérémonies
culturelles, existent des manifestations de danses masquées. Elles
s'identifient au sacré et relèvent de certaines occasions du
domaine du rite : le "kuvito et le zangbéto".
Retenons qu'à Abomey, il existe un large
éventail de circonstances de faits et d'événements qui
occupent, animent et vivifient le temps du travailleur libéré des
exigences professionnelles. On célébrait également le
retour des saisons, où on tentait de concilier la bienveillance des
forces divines : fête de moisson, fête des semailles,
fête de la production.
Par ailleurs, le "huètanou" se déroulait chaque
année sur la place SINGBODJI devant le palais entre juin et
septembre.
L'orchestre "Hungan" accompagnait les sorties du roi ;
l'orchestre "Dogba" ou "Adjahun" jouait chaque matin pour le réveil du
souverain. Se succèdent ensuite les orchestres "Hanyé, Gbolo,
Gokué, Agbadja ". Ces orchestres se produisaient plusieurs fois dans la
journée relayés par le chant du "Kpanliga" qui égrenait la
litanie et les hauts faits des Princes d'Abomey.
Se manifestaient aussi en des occasions particulières,
les orchestres "Adjohun et Atcha». A cela s'ajoutent les orchestres
accompagnant les cérémonies de divination par le Fâ, des
rites de purification et les orchestres spécialement prévus pour
les rites agraires.
Chaque année ont lieu les grandes fêtes
organisées, par la famille royale avec les danses des amazones et les
danses de cour.
Ce sont en détail les activités traditionnelles
auxquelles la communauté d'Abomey s'adonnait qui de nos jours sont
menacées de disparition.
Présentation de quelques tableaux
Voir fichier
Présentation de quelques tableaux
Voir fichier
3.2- PRESENTATION DES TABLEAUX
Tableau n°1 La classification des
enquêtés selon l'âge
Ages
|
Nombres
|
Pourcentage
|
Moins de 20ans
|
19
|
12.66%
|
20 à 27ans
|
40
|
26,66%
|
28 à 35ans
|
34
|
22,66%
|
44 à 50ans
|
32
|
21,33%
|
Plus de 50ans
|
25
|
16,66%
|
Source : enquête de
l'étudiant
Ce tableau n°1 montre que les sujets de 20 à 27
ans sont majoritaires avec 26,66%, puis viennent ceux de 28 à 35 ans
(22,66%) les moins nombreux sont ceux de moins de 20 ans. Ils
représentent 12,66% des enquêtés.
TABLEAU n°2 La participation
à l'enquête selon le sexe.
SEXES
CATEGORIES
|
MASCULIN
|
FEMININ
|
ELEVES
|
19
|
11
|
FONCTIONNAIRES
|
24
|
6
|
ARTISANS
|
21
|
9
|
PAYSANS
|
30
|
0
|
COMMERCANTS
|
23
|
7
|
TOTAL
|
117
|
33
|
POURCENTAGE
|
78%
|
22%
|
Source : enquête de
l'étudiant
Ce tableau (n°2) nous permet de constater que sur les 150
enquêtés, 33 sont du sexe féminin soit 22% et 117 du sexe
masculin soit 78%.
TABLEAU n°3 Activités du
temps libre des enquêtés
CATEGORIES
|
PRATIQUE DES ACTIVITES DE LOISIRS
|
AUCUNE ACTIVITE DE LOISIRS
|
AUTRES ACTIVITES
|
ELEVES
|
30
|
0
|
0
|
FONCTIONNAIRES
|
29
|
0
|
1
|
ARTISANS
|
22
|
2
|
6
|
PAYSANS
|
25
|
0
|
5
|
COMMERCANTS
|
23
|
0
|
7
|
TOTAL
|
129
|
2
|
19
|
POURCENTAGE
|
86%
|
1,3%
|
12,66%
|
Source : enquête de
l'étudiant
Ce tableau (n°3) nous permet de savoir les
activités auxquelles s'adonnent les enquêtés pendant leur
temps libre. Il en résulte que 86% s'adonnent à une
activité quelconque de distraction. 1,33% ne s'adonnent à aucune
activité. 12.66% des enquêtes s'adonnent à autres
activités .Les élèves sont les plus nombreux à
s'occuper pendant leur temps libre puis viennent les fonctionnaires et les
paysans.
TABLEAU n°4 : Connaissance des
activités de loisirs selon les catégories
socioprofessionnelles.
CATEGORIES
|
LOISIRS
MODERNES
|
LOISIRS
TRADITIONNELS
|
SANS REPONSE
|
ELEVES
|
30
|
5
|
0
|
FONCTIONNAIRES
|
30
|
15
|
0
|
ARTISANS
|
23
|
10
|
0
|
PAYSANS
|
6
|
30
|
0
|
COMMERCANTS
|
17
|
13
|
4
|
TOTAL
|
106
|
73
|
4
|
POURCENTAGE
|
70,66%
|
48%
|
2,66%
|
Source : enquête de
l'étudiant
A partir de ce tableau (n°4), le constat immédiat
est que 106 personnes soit 70.66% ont cité des activités de
distraction moderne ;la plupart d'entre elles sont des
élèves et des fonctionnaires.48% soit 73 personnes ont
parlé des activités de distraction traditionnelle. La
majorité est composée des paysans puis les fonctionnaires. Seules
4 personnes soit 2.66% des enquêtés n'ont fourni aucune
réponse. Il se dégage des résultats que la majorité
des enquêtés ne connaît que des activités de
distraction moderne.
NB : Les totaux sont supérieurs
à la taille de l'échantillon en raison des choix multiples.
TABLEAU n°5 La pratique des
loisirs selon les catégories socioprofessionnelles
CATEGORIES
|
LOISIRS
MODERNES
|
LOISIRS
TRADITIONNELS
|
AUTRES
|
ELEVES
|
30
|
3
|
0
|
FONCTIONNAIRES
|
29
|
14
|
0
|
ARTISANS
|
21
|
12
|
0
|
PAYSANS
|
2
|
22
|
8
|
COMMERCANTS
|
16
|
8
|
9
|
TOTAL
|
98
|
59
|
17
|
POURCENTAGE
|
65%
|
34%
|
11,33%
|
Source : enquête de
l'étudiant
Ce tableau (n°5) révèle que la
majorité des individus soit 65% s'adonnent à des activités
de distraction moderne. Ce sont pour la plupart les élèves et
les fonctionnaires. Par ailleurs, 34% s'adonnent aux activités de
distraction traditionnelle. Les paysans en sont les majoritaires. Par contre
11.33% des enquêtés vaquent à d'autres activités.
NB : Les totaux sont
supérieurs à la taille de l'échantillon en raison des
choix multiples.
Tableau°6 fichier voir À partir
de ce tableau n°6, on remarque qu'un nombre élevé des
enquêtés soit 58% s'adonnent à la promenade. S'agissant du
football, du basket-ball, du ping-pong, du handball qui sont des sports
modernes, 56,66% des sujets surtout les élèves les pratiquent.
62,66% des enquêtés aiment suivre la radio et la
télévision. La lecture quant à elle est l'activité
de 35% des enquêtés. Par ailleurs, le jeu Adji est pratiqué
par 55% des sujets enquêtés. Les jeux modernes constituent
l'activité de 60,66% des enquêtés. Quant aux autres
activités à savoir le bricolage, les loisirs sociaux, les
vidéos clubs, les spectacles, les excursions et pique-niques, ils sont
respectivement pratiqués par 34% ; 31,33% ; 13,33% ;
26,66% et 4% des personnes enquêtées.
TABLEAU n°7 Les activités de
préférence des enquêtés
CATEGORIES
|
LOISIRS
MODERNES
|
LOISIRS
TRADITIONNELS
|
AUTRES
|
ELEVES
|
30
|
0
|
0
|
FONCTIONNAIRES
|
23
|
10
|
0
|
ARTISANS
|
17
|
21
|
0
|
PAYSANS
|
12
|
22
|
0
|
COMMERCANTS
|
8
|
21
|
5
|
TOTAL
|
90
|
74
|
5
|
POURCENTAGE
|
60%
|
49,33%
|
6,66%
|
Source : enquête de
l'étudiant
Ce tableau n°7 nous permet de savoir les activités
de distraction que les enquêtés auraient voulu que l'on promeuve
dans la ville d'ABOMEY. Comme on peut le constater il y a une forte demande des
activités de distraction moderne soit 60% des enquêtés
contre 49.33%.Un détail des faits nous permet d'affirmer que les
élèves sont ceux qui demandent davantage d'activités de
distraction moderne suivis des fonctionnaires puis viennent les artisans et
commerçants.
NB : Les totaux sont supérieurs
à la taille de l'échantillon en raison des choix multiples.
3.3- DISCUSSION
Au regard du tableau N°1 on remarque que l'âge
constitue une variable considérable et l'on entend souvent des loisirs
des jeunes. (les sujets de 20 à 27 ans sont les plus nombreux 26,66 %).
C'est dire que certains loisirs sont plus caractéristiques de la
jeunesse. En premier lieu, les jeunes qui ne sont pas encore entrés dans
la vie professionnelle, disposent d'un temps de loisirs bien supérieur
à leurs aînés. Ensuite la valeur loisir est beaucoup plus
importante chez les jeunes surtout les élèves et quelques
déscolarisés.
Les activités des enquêtés pendant leur
temps libre (Voir tableau N°3) varient selon la catégorie sociale
et professionnelle. Les élèves ont plus de possibilité de
choix pour meubler le temps libre qui n'est pas pris en compte par leurs
occupations scolaires. La totalité des élèves
enquêtés s'adonne à une activité de distraction. Le
temps libre reste pour beaucoup comme un temps de récupération et
de repos. C'est le cas des paysans et artisans éprouvés par une
dure vie de travail. Pour d'autres le temps libre signifie ni le repos, ni le
loisir actif, mais l'occasion de faire des heures supplémentaires ou de
se livrer à un second travail. Il s'agit le plus souvent d'un travail
dont la motivation apparente est pécuniaire. Ce sont pour la plupart des
artisans et quelques commerçants qui se livrent à ce genre
d'activité. Cependant ce deuxième travail réduit leur
possibilité de loisirs. Ils représentent 12,66 % des
enquêtes.
Il est bien évident que pour la majorité des
paysans, le terme de loisir est vide de sens et de contenu puisque
associés dans leur esprit à l'idée d'oisiveté. De
plus les obligations champêtres ne permettent pas le découpage du
temps en heures de travail et en heures de loisir. A part les veillées
ou les fêtes locales qui conservent des caractères traditionnels,
la société paysanne reste imperméable aux formes de
loisirs modernes. Soumis au cycle naturel des saisons et aux activités
qu'elles commandent les paysans ne disposent pas de leurs temps. Pendant que
les élèves et les fonctionnaires sont en congés ou en
vacances, les paysans sont préoccupés par de grands travaux aux
champs.
Quant aux femmes qui travaillent au service, leur temps libre
constitue un temps de travail au foyer.
Soulignons que les loisirs modernes sont accessibles à
presque toutes les couches sociales. En matière de connaissance des
activités de distraction, la priorité est accordée aux
distractions modernes soit 70,66 des enquêtés. (Voir tableau
N°4).
Une analyse comparative nous permet de relever que très
peu d'activités de distraction traditionnelle figurent parmi les
activités pratiquées par les enquêtés. (Voir tableau
N° 5. 34 % et tableau N°6. Par exemple les séances de contes,
de proverbes, de devinettes qui se font le soir au clair de lune n'existent
pratiquement plus. Elles sont remplacées par des émissions
télévisuelles (les feuilletons, les documentaires, les
différents clips de musiques) ou radiophoniques. Avec l'invasion des
religions importées, on assiste à une désacralisation de
certaines pratiques culturelles ludiques telles que les danses "Xebioso,
Sakpata, Kuvito..."
La pratique des activités de distraction issue de
l'enquête nous permet de distinguer les loisirs physiques, les loisirs
basés sur le travail manuel, les loisirs culturels, les loisirs jeux
et les loisirs sociaux. (Voir tableau N° 6).
Ainsi, de nombreuses activités de loisirs visent
à procurer une sensation de détente physique. Tout le monde
pratique plus ou moins de loisir physique. A commencer par la promenade. C'est
l'activité de détente physique la plus communément
pratiquée, aux divers moments de la journée. Elle est souvent
liée à la recherche d'espaces verts et au besoin de s'isoler de
la foule, de la pollution et du bruit de la ville. La promenade est aussi
associée au besoin de plein air. Pour un grand nombre des
enquêtés (58%), la promenade constitue le loisir principal du
week-end.
De même le loisir sport est une forme de l'action
physique. On ne saurait le confondre tout à fait avec l'action sportive
proprement dite. Il n'est pas centré sur la recherche de la performance
par la compétition ni sur le culte de l'effort. Il n'exige pas le
respect de règles rigoureuses. C'est plutôt une recherche de
détente et de bien être physique au travers d'activités
sportives. Un pourcentage important des enquêtés s'adonne de temps
à autre à ce type de loisir 56,66%. Il s'agit du
football par exemple, le basket-ball, le ping-pong, le handball qui sont assez
pratiqués par les élèves de même que certains
fonctionnaires et artisans surtout ceux qui ont été à
l'école.
Il existe un autre type de loisirs qui nécessite une
réalisation concrète et un travail manuel quelconque. C'est le
cas du bricolage, du jardinage, des travaux de peinture. Ces activités
interviennent pendant les temps de loisir, elles ne sont pas imposées
et leur utilité est souvent un prétexte pour s'adonner à
une occupation que l'on considère comme un loisir : fabrication
d'un meuble, décoration d'intérieur. La recherche d'une
détente physique est également présente dans certains
loisirs pratiques. Comme le jardinage où les petits travaux de
construction. Quelques fonctionnaires, certains élèves et
commerçants s'adonnent particulièrement à ce genre de
loisir. Ils représentent 34 % des sujets enquêtés. Comme
les travaux de bricolage, de construction, de jardinage sont fortement
masculinisés, ainsi les travaux d'intérieur comme la cuisine ou
la couture sont à dominante féminine. Le manque d'artisans et les
coûts élevés des travaux de réparation incitent
également les particuliers à réaliser de certains travaux
eux-mêmes.
Les loisirs sont fondamentaux dans le développement et
l'épanouissement de la personnalité. De nos jours les loisirs
culturels se limitent à la télévision, à la radio,
la lecture, le cinéma, les spectacles de théâtre, les
concerts. Ils sont très inégalement répartis au sein de la
population et font apparaître beaucoup plus nettement des
inégalités de pratiques très profondes entre les diverses
catégories sociales. Ces activités restent dans leur
majorité l'apanage d'une faible minorité des
enquêtés puisque cela suppose un certain niveau culturel pour y
participer. Dans ce cas, les illettrés sont exclus. C'est ce que
certains spécialistes appellent "obstacle culturel".
A Abomey, le temps consacré à la
Télévision n'est pas grand puisqu'- elle débute ses
émissions dans l'après-midi par contre la Radio est suivie
presque tout le temps. « L'écoute de la Radio peut
s'accompagner d'autres activités », nous a confié
un artisan. La Radio reste très présente durant le temps de
loisir car son utilisation est beaucoup plus souple que la
Télévision. Les gens aiment souvent les émissions
culturelles en langues locales pour les uns et en français pour les
autres surtout les jeunes élèves et quelques artisans. Pour les
jeunes élèves et quelques fonctionnaires, artisans et
commerçants (62,66 %), la Radio est une manière de vivre ses
propres loisirs. Les fonctionnaires sont les plus nombreux à suivre les
émissions. Ils sont 25 sur les 30 enquêtés.
En ce qui concerne la lecture on constate que les
fonctionnaires regardent la Télévision mais lisent beaucoup plus.
Très peu d'élèves lisent contrairement à ce
à quoi on doit s'attendre (12 élèves sur 30). Aller au
théâtre, assister à un concert ou à un spectacle de
variétés revêt un caractère exceptionnel pour
l'immense majorité des élèves et fonctionnaires sans
omettre quelques Artisans. Les paysans et quelques artisans affluent beaucoup
pendant les concerts de musiques traditionnelles ou de théâtre en
langue Fon soit 26,66 % des sujets enquêtés.
Par ailleurs les différentes cérémonies
culturelles et rituelles se déroulent toujours selon les circonstances
et les saisons sur les lieux privilégiés de ces
réjouissances publiques.
Les jeux modernes tels que les `'game boy'', les jeux de
carte, le ludo, le scrabble, la belote sont les jeux que nous avons pu recenser
parmi les activités pratiquées par nos enquêtés
surtout les jeunes élèves (60,66 % des sujets
enquêtés). Ces différents jeux sont pratiqués par la
majorité des élèves et des fonctionnaires et quelques uns
des artisans et commerçants. Quant aux paysans, leur distraction
favorite reste le jeu Adji. Ils sont 22 sur 30 à pratiquer cette
activité.
Par ailleurs, les loisirs facilitent également les
relations en réduisant l'importance des clivages sociaux. Beaucoup de
loisirs permettent des échanges entre les personnes n'appartenant pas
à la même catégorie sociale. Le loisir est souvent
l'occasion de sortir d'un milieu social étroit pour
pénétrer d'autres univers sociaux, d'autres comportements
puisque la plupart des loisirs sont collectifs sous une forme ou une
autre : prendre un verre ensemble, aller au restaurant, les excursions,
les pique-nique. Ils sont moins nombreux à s'adonner à ces genres
d'activités, faute d'infrastructures. (4 % des
enquêtés).
Une analyse des tableaux récapitulatifs des
activités de loisir des années 1999, 2000 et 2001 au niveau
national (voir documents DNL et DDPJESL en annexe) nous a permis de constater
que c'est seulement au cours des journées départementales et
nationales des loisirs que ceux traditionnels sont pris en compte. Outre ces
distractions populaires et annuelles, aucune autre activité de loisirs
traditionnels n'est officiellement organisée.
Si l'une des missions de la Direction Nationale des
Loisirs (DNL) est de " vulgariser et de développer les jeux
traditionnels, stimuler et encourager la recherche dans le domaine des loisirs
traditionnels et d'en constituer une banque de données ", nous
constatons également qu'il y a très peu d `activités
de distraction traditionnelle organisées à l'endroit des
populations.
Les raisons qui ont conduit à la disparition
progressive de nos loisirs traditionnels se trouvent dans nos contacts avec les
civilisations étrangères grâce à toute une panoplie
de moyens dont l'école et les mass médias qui passent pour des
instruments de la propagation de la culture occidentale surtout
française dans notre cas.
C'est ainsi que l'éducation coloniale a
procédé à la « transformation radicale des
peuples indigènes et de leurs institutions non pas par
l'amélioration judicieuse et progressive des coutumes et des
mentalités, mais par leur démolition ou substitution
autoritaire. » KIMONI (1975,p 76).
Ce sont ainsi les premières raisons du
déclin de nos valeurs traditionnelles d'où la négligence
des loisirs traditionnels avec la complicité des indigènes
formés pour servir le colon. C'est par là qu'est né le
mythe de l'"akowé" (l'homme au col blanc), plein de complexes et
persuadé de la supériorité des valeurs de la civilisation
occidentale puisque coupé de ses racines. Ainsi, l'adoption des modes de
la vie occidentale a affecté le modèle traditionnel de loisirs au
profit des modèles de loisir occidentaux.
Retenons que l'administration coloniale a joué
un rôle dissolvant à l'endroit des loisirs traditionnels par la
désacralisation des spectacles coutumiers et religieux. L'organisation
et le développement des loisirs seront donc fortement marqués
à l'époque coloniale par l'idéologie dominante. On a
assisté à la diffusion des activités de sports
modernes, le cinéma, la radio, la presse et leur contenu
déculturant et aliénant. Nous retiendrons également le
processus d'indigénisation amorcé par la mission religieuse qui
agit sur les activités traditionnelles de loisir en pervertissant leurs
formes et leurs sens initiaux. Par exemple, il était interdit d'aller
suivre des spectacles de danses masquées qualifiées de Satan.
Dans la rubrique des influences exogènes, nous avons
retenu l'école et les médias tous liés à la
colonisation. Ils ont tous une importance dans le déclin des loisirs
traditionnels.
Les loisirs traditionnels chez les citadins se
réduisent seulement au jeu Adji. Les établissements scolaires
constituent l'un des milieux d'où part la diffusion et où
s'inculque le goût des activités importées. Entretenues,
développées et institutionnalisées, ses activités
sont notamment des sports modernes dont la majorité est inscrite en
éducation physique et sportive. Par conséquent, ses
activités sont notées d'où l'importance que leur accordent
les élèves. Il est rare de voir les jeunes élèves
s'adonner pendant les récréations à des activités
de distraction traditionnelles. L'école profite avant tout aux personnes
évoluant dans un contexte socio-culturel favorable. Les loisirs
culturels s'adressent à la couche la plus cultivée de la
société. Autrement, ils favorisent en fait la promotion
culturelle de ceux qui sont déjà en situation "d'appétit
culturel" par leur niveau d'instruction et leur origine sociale. Cependant ils
défavorisent ceux que les origines socioculturelles mettent en situation
d'infériorité. Les couches les plus populaires sont les grandes
exclues du loisir moderne parce que n'ayant pied à l'école du
blanc dont « la mission première est de procéder au nom
de l'idéologie colonisatrice à l'aliénation
culturelle des peuples conquis » NEKPO (1999, P 136).
Le poids de l'école sur les loisirs traditionnels se
réalise aussi à travers la langue française et de
l'écriture enseignée à l'école. Véhicule des
traits culturels par excellence, la langue ne peut dans ces conditions que
servir et faciliter l'ouverture de l'esprit des peuples dominés
à la culture et la civilisation occidentale. Il en va de même pour
l'écriture apprise à l'école dont l'oeuvre s'est surtout
ressentie dans la dénaturation du charme des contes traditionnels.
L'école à été l'un des instruments
privilégiés ayant servi dans le péril des loisirs
traditionnels puisque c'est à l'école que l'enfant pourrait
apprendre à gérer son temps libre par l'intermédiaire des
activités d'éveil ou du tiers temps pédagogique. On
observe que l'enseignement qu'on reçoit à l'école
influence le mode de pensée et d'action, les us et coutumes, les
croyances des peuples.
« Le contact de l'école avec les
milieux traditionnels des campagnes dérange, bouscule, bouleverse les
habitudes de vie le mode de pensée, les convictions profondes
liées aux valeurs morales et spirituelles à travers divers cultes
religieux. » NEKPO (1999, P 139).
On constate aisément que les radios et la
télévision diffusent au maximum des musiques
étrangères et des émissions de distraction modernes. Ce
sont pour la plupart des musiques modernes ivoiriennes congolaises et
américaines et des films d'origine brésilienne etc. De l'analyse
des grilles des programmes des radios et de la télévision, il
ressort que celles-ci ont considérablement contribué à
l'abandon de nos distractions traditionnelles ce qui a favorisé la
prolifération et la prédominance des loisirs modernes chez les
jeunes.
L'aliénation s'explique par le fait qu'un groupe humain
tourne dos à sa propre culture en reniant ou tout simplement en
méprisant de façon inadmissible les valeurs fondamentales en se
tournant vers de nouvelles idéologies.
Les cultures africaines ont d'abord été
méconnues puis déformées par des moyens d'information et
de formation puissants.
Avec des loisirs modernes, les jeunes citadins
n'arrivent plus à adhérer aux séances de divertissement
traditionnel puisque l'école a transformé les facteurs
socio-traditionnels de créativité. Rappelons que notre
société s'était montrée à l'attention du
colonisateur la plus assimilée et la plus intellectuelle ce qui a valu
au Dahomey l'appellation " Quartier Latin".
L'élève, l'étudiant se trouvent ainsi
dans un dilemme. S'ils s'attardent aux distractions de son milieu d'origine,
ils ne représentent dans son nouveau milieu qu'un individu
dépassé. En adoptant les distractions modernes, ils perdent ce
qui faisait jusqu'alors son originalité. Cependant c'est à une
assimilation qu'on assiste. Le pire est la dépravation des moeurs due
à la prolifération des films érotiques, à la
fréquentation des boîtes de nuit, à la fréquentation
des lieux d'ivrognerie, des machines à sous, des lieux de violence, de
prostitution et de procuration de drogue d'où la délinquance
juvénile.
La prolifération de certains loisirs engendre l'une
des formes d'acculturation, de dépersonnalisation et de
déracinement progressifs qui se traduisent de nos jours et parmi
d'autres cas par l'oubli quasi total de nos distractions traditionnelles. Cela
nous conduit à dire que notre société est peu à peu
dénuée de ses valeurs ce qui, s'il est continuel finira par la
priver de son identité culturelle. L'attachement et la
fidélité à la culture d'origine engage l'individu dans le
courant de sa société qui le dote d'un modèle de
comportement. L'identité culturelle en tant que force vivante se
révèle finalement comme une puissance forte de résistance
contre les influences culturelles dominantes. Elle protège contre
l'unicité de sa propre culture, de sa langue ainsi que les
systèmes de valeurs qui s'y rattachent.
« L'identité culturelle est l'expression de la place de
chacun dans le monde. Chaque personne porte en soi la conscience de son
identité » UNESCO (1996, p.16).
« Lorsque les êtres humains perdent
confiance en leur propre culture, lorsque les jeunes se coupent des traditions
de leur communauté, ils se privent de l'éventail de choix qu'ils
pourraient tirer des réalisations de leur propre culture, ils
choisissent librement les éléments d'autres cultures qui leur
conviennent. » UNESCO (1998).
Par ailleurs la pratique des activités de distraction
moderne peut être utile dans le développement et la
maturité de l'individu et de la société. Pris sous cet
angle, les loisirs étrangers interviennent dans l'ouverture de notre
société sur le monde étranger. Aucun groupe ne peut vivre
dans une autarcie, dans une introversion culturelle. Ce qui explique l'avantage
non moins précieux de l'introduction des loisirs modernes dans notre
société.
3.4- SUGGESTIONS
Toute volonté de réaliser un
développement endogène passe par la prise de conscience des
valeurs culturelles et par de nouvelles initiatives qui prennent racine dans
l'affirmation de l'identité culturelle. Ainsi les valeurs sont reconnues
comme étant une composante essentielle du développement
intégral des individus et des communautés. « Il est
bon de retirer quelque chose de l'expérience des autres malgré
les différences particulières quitte à faire un tri
judicieux et à adapter les apports tout en étant jaloux de sa
propre tradition : le Japon la Chine et l'Inde en portent
témoignage. » UNESCO (1990, P 26).
Pour ce qui concerne les loisirs traditionnels, il faut
procéder de la façon suivante :
q Restaurer à la mémoire collective lesdits
loisirs,
q Faire leur analyse fonctionnelle,
q Faire leur transcription et leur codification,
q Elaborer leur mise en outil didactique,
q Créer une unité de production des
matériaux ludiques
Il ne s'agira pas de les préserver de la disparition et
de les sauvegarder en les traitant comme archives. Il faudra leur assurer une
large diffusion au moyen des livres et de la presse. Il faudrait accorder une
place importante aux loisirs traditionnels.
A la radio et à la télévision il serait
bon de diffuser des émissions ludiques, des contes et des devinettes ou
de danses traditionnelles, promouvoir les musiques du terroir comme CONAVAB
(Coupe Nationale des Vainqueurs de la Musique Béninoise ) et la
quinzaine de la musique béninoise sur la radio nationale.
Cela suppose qu'il faut accorder plus de chance aux
activités de distraction traditionnelle dans les centres de loisirs, les
maisons des jeunes, les espaces aménagés en organisant des
compétitions de loisirs traditionnels.
Dans le milieu scolaire ou universitaire, il faut
décoloniser l'esprit de l'enseignement par la révision des
programmes. Il faut insérer dans ces programmes des distractions
traditionnelles en tant que disciplines d'éveil (cas des écoles
maternelles) ou en Education Physique et Sportive. L'école doit
désormais être le milieu de rencontre des cultures traditionnelles
et modernes et non un lieu de rupture, afin d'assurer la continuité du
développement psychomoteur, affectif et cognitif de l'enfant.
Dans les familles, il faut axer l'éducation sur l'amour
du patrimoine culturel, organiser des séances de divertissement
traditionnel à l'image de celle de ludo, de belote ou de dame
etc....Nous souhaitons qu'il soit fait de l'école et de la famille des
lieux de préservation de l'identité béninoise.
« Etant donné que la culture est une
entité vivante qui doit être soigné et nourrie pour
survivre, il est nécessaire que les traditions nationales soient
intégrées dans les plans de
développement. » WANDE ABIMBOLA (1983, P 20).
En somme, il faut que les structures étatiques ou
privées d'offre de loisirs organisent périodiquement des jeux
traditionnels, de manifestations culturelles itinérantes, de
séances de contes pour enfants, de festivals de musique et des
poésies ; on donnera à ces oeuvres issues de la tradition orale
des possibilités d'une promotion moderne et systématique à
travers la radio et la télévision.
Nous apporterons sans doute beaucoup au monde au point de vue
de la chorégraphie et de la musique en revalorisant nos chansons, nos
danses comme le font déjà les Ivoiriens, les
Sénégalais, les Maliens, les Camerounais, les Congolais pour ne
citer que ces pays.
Nous sommes dans un contexte de vie de plus en plus difficile
au plan économique où la distraction n'a plus de valeur pour
certains. Il faudrait donc que ces personnes aient une certaine
considération pour la notion de divertissement pour leur
épanouissement et leur développement.
Certes, pour concrétiser toutes les idées que
nous avons émises il faut formuler un programme d'action. Dans cette
tâche de réhabilitation et de sauvegarde, le Service des
Opérations et celui de la Prospection et du Développement de la
Direction Nationale des Loisirs (DNL) qui ont respectivement en charge de
vulgariser et de développer les jeux traditionnels et de stimuler et
encourager la recherche dans le domaine des loisirs traditionnels et d'en
constituer une banque de données, doivent jouer leur partition.
CONCLUSION
Au terme de ce travail, nous constatons que Abomey dispose
d'une variété d'activités de loisirs dont les fonctions
sociales sont indéniables. Ces activités concourent aussi
à la détermination de l'identité culturelle. Les loisirs
traditionnels constituent un volet du patrimoine culturel. Le patrimoine
culturel s'impose donc comme une source de richesse ou de
fécondité. Il ressort de nos investigations et analyses que ces
loisirs traditionnels peuvent jouer le même rôle que les loisirs
modernes après leur mise en outil didactique.
Malheureusement, ce qui retient l'attention de nos jours,
c'est la prolifération et la prédominance des loisirs
étrangers tant dans les centres urbains ainsi que les centres
ruraux.
D'une façon générale, c'est presque toute
la culture traditionnelle qui est menacée de disparition : les
langues, les religions traditionnelles, les modes d'habillement, la
médecine traditionnelle ...
Ainsi, les loisirs traditionnels ont perdu de leur valeur
fondamentale et sont devenus l'apanage de quelques uns. En effet, les quelques
rares activités de distraction traditionnelles préservées
jusqu'à nos jours sont détachées de leur contexte et
assument d'autres fonctions.
Que nous le voulions ou non, nos civilisations sont
désormais engagées dans un monde nouveau où la science et
la technologie prennent de plus en plus de place. Mais quoi qu'il en soit,
l'organisation des loisirs doit tenir compte de nos réalités
socioculturelles « car il n'y a pas de modèles
universellement acceptables de culture, de même n'y a-t-il pas de
schémas universellement valables ou partout adaptables de
développement » UNESCO (1990, P 102).
Pour vivre en symbiose avec d'autres civilisations, nous
devons rester fidèles à notre identité culturelle.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir cerné
tous les aspects de la question des loisirs traditionnels encore moins d'avoir
proposé des solutions magiques. Quant à la résolution des
multiples et complexes problèmes que pose l'aspect sur lequel nous nous
sommes penché, c'est juste comme une porte largement ouverte vers
l'avenir.
En dépit de leur caractère spectaculaire, les
ruptures provoquées par la présence européenne n'ont pas
détruit la composition urbaine d'Abomey telle qu'elle a
été élaborée par la royauté. En effet,
Palais, Temples et places publiques, en dépit de leur état
matériel plus ou moins délabré, gardent leurs usages et
significations originels dont la pertinence est aujourd'hui encore largement
affirmée au niveau des diverses composantes sociales de la ville.
Nous serons loin d'être à la veille d'une
autonomie culturelle tant que les gouvernants n'attachent pas à la
question, l'importance nationale qu'elle mérite. Notre pays a-t-il
besoin d'un programme d'ajustement culturel ?
Comme l'a affirmé Senghor (Cité par
HODONOU), « la véritable indépendance on ne s'en
convaincra jamais trop est l'indépendance
culturelle ».
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
1- AGUESSY H. cultures vodoun 382 pages.
2- ANIGNIKIN S. et ANIGNIKIN M. B. Etude sur
l'évolution historique sociale et spatiale de la ville d'Abomey,
1986, 43 pages.
3- Direction des loisirs : Politique de
développement des loisirs en République Populaire du
Bénin. 1987, 65 pages.
4- DUMAZEDIER J. Vers une civilisation du loisir ?
Editions du Seuil, Paris, 1962, 293 pages
5- ETOUNGA-MANGUELLE D. L'Afrique a-t-elle besoin d'un
programme d'ajustement culturel ? Editions Nouvelles du Sud. 1990,140
pages.
6- HOURDIN G. Une civilisation des loisirs, Editions
Calmann-Lévy, Paris.1961.
7- PASSOT B. Le Bénin, Editions l'Harmattan,
Paris, 1993, 335 pages.
8- SUE R. Le loisir. Que sais-je ? N° 1871,
Editions PUF, Paris, 1983, 127 pages.
9- UNESCO Tradition et développement dans l'Afrique
d'aujourd'hui Paris, 1990, 144 pages.
10- UNICEF : Jeux et Jouets traditionnels du
BENIN. Cotonou, 1990, 158 pages
Mémoires
a- AHOYO C.P. Environnement et problème de
santé : cas de la ville d'Abomey. Mémoire de
maîtrise en Sociologie Anthropologie. UNB/FLASH, 1997, 99 pages.
b- HOUNZANDJI D. Pour une politique des loisirs en
République Populaire du Bénin. Mémoire CRAC - LOME,
1981, 64 pages
c- KPADE C. E. Approche opérationnelle d'une
politique de loisirs éducatifs au Bénin :
Réalisation d'un complexe pilote au Bénin, Mémoire
CRAC/ICA LOME, 1987, 118 pages
d- HODONOU D. Pour une politique des loisirs traditionnels
au Sud de la République Populaire du Bénin : Cas de la
Province de l'Atlantique, Mémoire en philosophie, UNB / FLASH, 1989,
159 pages
RAPPORTS DE SEMINAIRES
§ Séminaire National sur la problématique
du loisir en République Populaire du Bénin, INFOSEC - Cotonou du
13 au 17 Février 1984.
§ Séminaire National sur l'organisation du repos,
des cures de repos et des loisirs en République Populaire du
Bénin. INFOSEC - Cotonou du 27 au 31 Décembre 1986.
§ Séminaire National sur le développement
du loisir au Bénin. INFOSEC - Cotonou du 23 au 25 Mai 2000.
REVUES ET AUTRES
- Rapport mondial sur la culture. Edition UNESCO
(1998), Paris, 528 pages.
- Culture, tourisme et développement : les enjeux
du 21ème siècle. Table ronde d'experts
organisée à Paris les 26 et 27 Juin 1996, Collection culture et
développement UNESCO, 30 pages.
- AHOUISSOU A. C. M. : Recueil de jeux, Ministère
de l'Education Nationale, 22 pages.
- MJSL : Charte des loisirs en République du
Bénin, 1999, 7 pages
- MISAT : Monographie concernant Abomey,
collectivité territoriale, 1997, 2 pages.
- MISAT : Atlas monographique des circonscriptions
administratives du BENIN, première édition, Avril 1997.
- MJSL : Arrêté portant attribution,
organisation et fonctionnement de la Direction Nationale des Loisirs, 1998, 5
pages.
ANNEXES
I- Le questionnaire et les guides d'entretien.
II- Plans d'action de la Direction
Nationale des Loisirs et de la Direction Départementale de la Jeunesse,
de l'Entreprenariat, des Sports et des Loisirs-
III- Zou et
Collines.
III - La carte de la ville d'Abomey.
IV- Description de quelques activités
traditionnelles de distraction.
QUESTIONNAIRE
Ce questionnaire a été élaboré
dans le cadre de la réalisation d'un mémoire de fin de cycle de
formation en jeunesse et animation socio-éducative
spécialité RECREALOGIE.
Vous avez été choisi au hasard pour nous
fournir des informations justes et utiles pour notre travail. Nous vous prions
de répondre sincèrement aux déférentes questions et
vous assurons que vos réponses seront traitées dans l'anonymat.
1- Quel est votre
âge ?..........................
2- Quel est votre sexe ? M F
3- Quelle est votre profession ? (cochez une case)
- Etudiant / Elève
- Fonctionnaire
- Artisan
- Paysan
- Commerçant
4- Que faites-vous pendant vos temps libres ?
......................................................................................................................................................................................................................................................
...........................................................................................................................
5- Quelles sont les activités de distraction que vous
connaissez ? Citez-les.
............................................................................................................................
...........................................................................................................................
...........................................................................................................................
6- Lesquelles pratiquez-vous ?
......................................................................................................................................................................................................................................................
...........................................................................................................................
7- Quels sont les lieux de distraction qui existent dans la
ville ?
........................................................................................................................................................................................................................................................
8- lesquels
fréquentez-vous ?...........................................................................
...........................................................................................................................
9- Quelles sont les distractions qui ne sont pas
recommandées selon vous ?
......................................................................................................................................................................................................................................................
10- Quelles sont les activités de distraction que vous
auriez souhaitées que l'on promeuve dans la
ville ?............................................................................
.......................................................................................................................................................................................................................................................
Merci pour votre collaboration.
GUIDE D'ENTRETIEN DESTINE AUX CADRES DU MJSL ET DE
LA DDPJESL - ZOU ET COLLINES.
1) Quelles sont les activités de distraction que vous
organisez le plus souvent ? Pourquoi ?
2) Selon vous, à quel type d'activités
s'adonnent beaucoup plus les populations pendant leur temps libre ?
3) Que pensez-vous de la situation actuelle de nos loisirs
traditionnels ?
4) Que comptez-vous faire à leur endroit ?
GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES PERSONNES
AGEES.
1) Quelles sont les activités de distraction
auxquelles s'adonnait la population d'Abomey ?
2) Ces activités sont-elles toujours pratiquées
comme auparavant ? Si oui, lesquelles ? Si non, pourquoi ?
3) Quelles sont selon vous les activités de distraction
privilégiées
des populations d'Abomey de nos jours ?
Carte de la ville d'Abomey
Description de quelques jeux traditionnels du plateau
d'Abomey.
20 feuilles environ
TABLE DES MATIERES
PAGES
DEDICACES : 2
REMERCIEMENTS : 4
SOMMAIRE : 6
INTRODUCTION : 7
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE : 9
1.1- CADRE DE L'ETUDE : 10
1.1.1- Données physiques et administratives : 10
1.1.2- Données démographiques et
historiques : 11
1.1.3- Les infrastructures de distraction
à Abomey : 12
1.2 -DEFINITION DU CONCEPT LOISIR : 14
1.3- REVUE DE LITTERATURE : 17
1.4-PROBLEMATIQUE : 23
Hypothèse : 24
Objectifs : 24
CHAPITRE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE : 25
2.1- RECHERCHE DOCUMENTAIRE : 26
2.2- INSTRUMENTS D'INVESTIGATION : 27
2.3- ECHANTILLON D'ETUDE : 27
2.4- PRE-ENQUETE : 28
2.5- DEROULEMENT DE L'ENQUETE : 28
2.6- TRATEMENT DES DONNEES : 29
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS
ET DISCUSSION : 30
3.1- INVENTAIRE DES LOISIRS
TRADITIONNELS A ABOMEY : 31
3.1.1- Loisirs envisagés comme un
changement d'occupation : 31
3.1.2- Loisirs, distraction : 32
3.1.3- Loisirs, culture et éducation : 33
3.1.4- Loisirs événements ou rites sacrés :
33
3.2- PRESENTATION DES TABLEAUX : 38
3.3- DISCUSSION : 45
3.4- SUGGESTIONS : 55
CONCLUSION : 58
BIBLIOGRAPHIE : 60
ANNEXES : 63
|