II.1.8 Les pertes d'énergie : 7% de pertes
techniques et plus de 30% de fraude.
La fraude de l'électricité constitue un
problème préoccupant pour la société qui enregistre
des pertes allant jusqu'à 38% de l'énergie
détournée. Un taux astronomique et un manque à gagner !
D'après SONELGAZ, le taux des pertes dites techniques oscillent entre 6%
et 8% de l'énergie globale qui provient des centrales.
Par contre prés de 30% est le taux
enregistré par la fraude sur les conteurs et les branchements illicites
sur le réseau. Le suivi des pertes non techniques n'est pas souvent pris
en main de façon volontariste et systématique par l'entreprise,
à défaut de moyens matériels et humains
pouvant permettre de circonscrire les
dysfonctionnements, d'analyser les causes et de mener les actions correctives.
Cette fraude causant plus de préjudice à SONELGAZ, et
désagréments aux bons abonnés n'est pas bien
maîtrisée dans la plupart des cas, suite notamment à
:
· La complicité de quelques
agents,
· Les installations non
sécurisées
· La centralisation excessive de la gestion de la
clientèle.
La fraude massive de l'électricité sur
le site en question, n'est pas efficacement combattue par manque d'une
législation pouvant offrir un cadre juridique approprié pour
défendre les intérêts de l'entreprise.
II.1.8.a Des pertes qui pèsent sur le portefeuille
de l'entreprise
L'entreprise locale a enregistré un bilan
négatif composé de créances et de pertes au cours de
l'année 2008 par rapport à 2007. Le montant des créances
impayées pour l'agence de Sénia en 2008, est évalué
à plus de 1,32 milliards de dinars. C'est ainsi, rien qu'en 2008 selon
le service de l'agence commerciale de la Sénia, que pour la
localité de Nedjma, 63,3 millions de dinars et
52,8 millions de dinars pour la commune de
Sénia, de créances sont en souffrances auprès de 4 800
abonnés. Ce montant des créances détenues par l'entreprise
sur des clients « mauvais payeurs » représente 32,3% du
chiffre d'affaires de l'agence de Sénia qui était de l'ordre 360
millions de dinars en 2008.Certains cumulent plus d'une dizaine de factures et
n'ont jamais été inquiétés, malgré les mises
en demeure, parfois sans suite.
Quand aux pertes annuelles d'énergie
inventoriées par l'agence commerciale de Sénia sont
estimées à environ 31,5 GWh, dont la moitié est
recensée dans la localité de Nedjma, (cf. Carte n°3 : Les
plus grands sites de piratage d'électricité). D'autres
localités relevant de l'agence commerciale de Sénia sont
également touchées par le phénomène mais à
des degrés moindres, à l'exemple de Sidi Lakhiar à
Aïn El-Beïda et certaines zones de la daïra.
La carte n°3 montre les grands foyers de
piratages d'électricité par le bais des branchements frauduleux
au niveau de la daïra de Sénia. Les pertes d'énergie dans ce
cas sont exprimées en GWh/an (Giga watt heure/an).
Carte N° 3
La grande saignée sont les fraudeurs qui
opèrent des branchements illicites et par milliers directement sur le
réseau de la SONELGAZ ou encore ceux qui «trafiquent» leurs
compteurs. Dans ces derniers cas, les contrôles inopinés ont
montré que très souvent il s'agit de commerçants,
d'ateliers, de cafés, etc. mais, il s'agit aussi de gros consommateurs
d'énergie électrique issus d'entreprises implantées dans
la zone industrielle de Sénia. Le montant des créances
impayées pour ces derniers s'élève à près de
32 millions de dinars.
Ce manque à gagner ne cesse d'augmenter et ces
pertes sont un véritable poids sur l'équilibre financier de
l'agence de SONELGAZ. Il est à rappeler que face à la facture de
plus en plus importante des créances, la SONELGAZ a décidé
de mener une campagne contre les mauvais payeurs à travers toutes les
agglomérations de la daïra pour le recouvrement d'une facture
estimée aujourd'hui à quelque 1,32 milliards de DA dont 61% sur
les abonnés ordinaires, 24% sur le secteur économique et 15% sur
l'administration, selon le responsable de l'agence SONELGAZ de Sénia.
Une question s'impose : SONELGAZ est-elle en mesure de rappeler à
l'ordre les institutions de l'état déclarées mauvais
payeurs ?
Mais comment fait-on pour réduire ce taux
?
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