L'électricité et le gaz de ville,
les
facteurs de la hausse de la
consommation et la gestion dans la
dira de Sénia en Algérie
HADRI KHOUSSA Sid Ahmed
Sous la direction de Monsieur SEMMOUD Bouziane
Soutenu le, 23 octobre 2009 à l'Université
Paris 1 Panthéon- Sorbonne.
Photo en couverture :
AFP, Bloomberg, l'attitude des Français face à
l'ouverture des marchés de l'énergie.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier vivement Monsieur Bouziane
SEMMOUD qui a bien voulu diriger ma recherche avec ses précieux
conseils, sans lesquels ce travail n'aurait pas été
réalisé jusqu'au bout.
Je remercie Monsieur Alphonse YAPI-DIAHOU membre du jury
qui a si aimablement accepté de juger cette modeste contribution
à l'approche de l'électricité et le gaz.
A Monsieur Abdelkader KISSI, le chef de
département « Exploitation des Réseaux
d'électricité, au sein de la (SDO) SONELGAZ Distribution Ouest,
pour ses explications et son aide.
Mon épouse pour qui, sa tendresse, sa
disponibilité et son soutien m'ont permis de réaliser ce
travail.
Je tiens à exprimer mes vifs remerciements
à Abdelhafid pour ses encouragements et son appui moral.
De même je tiens à remercier toute
l'équipe du bureau d'études URSA, Mr SBAA et en particulier Mr
HOUARI (le technicien cartographe)
Tous ceux qui de près ou de loin, directement ou
indirectement m'ont apporté leur soutien multiforme.
Que ceux qui n'ont pas été
énumérés ici, trouvent également l'expression de ma
totale reconnaissance.
Sid Ahmed HADRI KHOUSSA.
SOMMAIRE
Introduction générale 3
PARTIE I. ORIGINES DE LA HAUSSE DE LA CONSOMMATION
D'ELECTRICITE
ET DU GAZ ET LEUR DISTRIBUTION DANS LA DAÏRA DE
SENIA .12
Chapitre 1. L'espace d'études : Localisation et
définition ..13
I.1.1 Accroissement de la demande de l'énergie
dans la Daïra, l'analyse des origines 14
I.2.1 Identification des causes amenant à la
hausse de la consommation en énergie ..14
I.1.2.a La Sénia et polarisation de l'espace
14
I.1.2.b La croissance de la population
agglomérée, une variable explicative de la demande
énergétique accrue .. 16
I.1.2.c Migrations et mobilité des populations
rurales vers le pole d'Oran 17
I.1.3 Une urbanisation accélérée des
agglomérations périphériques suivie d'une demande
sur l'énergie 19
I.1.3.a Le processus d'urbanisation à travers le
territoire de la daïra de Sénia 19
I.1.3.b L'analyse spatio-temporelle de l'urbanisation
Sénialaise .21
I.1.3.c Extension de l'urbanisation par la densification
de l'habitat spontané 23
I.1.4 Une expansion économique suivie d'une hausse
de la demande sur l'énergie 24
I.1.4.a Une expansion économique qui exerce des
pressions sur l'infrastructure existante .24
I.1.4.b Les projets de grande envergure dans la
daïra et les besoins énergétiques 29
I.1.5 L'extension de l'utilisation des appareils
électroménagers énergétivores, Climatiseurs et
frigos à l'index 30
I.1.5.a Le marché des climatiseurs a connu une
forte progression ces dernières années en
raison de la baisse des prix .31
I.1.6 Une hausse de consommation
énergétique en raison d'augmentation des
températures
qui marque la saison estivale contre des hivers rudes
32
I.1.6.a L'été 2008, un nouvel appel de
puissance record pour la Sénia 32
I.1.6.b A températures record, consommation
record, les ménages Sénialais toujours plus gourmands en
électricité ..33
I.1.7 Augmentation des salaires, facilités de
paiement et amélioration du confort domestique34 I.1.8 La hausse de la
demande sur l'électricité alourdie par le piratage massif
36
Chapitre 2. L'étude énergétique dans
le territoire de la Daira de Sénia ..37
I.2.1 Le réseau de distribution
électricité et gaz de ville de la daïra p38
I.2.2 Un taux de couverture de 94,7% en
électricité et 40,7% en gaz de ville 39
I.2.3 Evolution de la consommation d'énergie, une
hausse de près de 30,4% pour l'électricité et 14% pour le
gaz naturel par an 40
I.2.4. La couverture en gaz de ville
caractérisée par une
hétérogénéité 43 I.2.5. 60% de
déficit dans la couverture en gaz de ville, un chiffre à
l'origine d'un profond
malaise social 43
I.2.6 Le gaz de ville, par quoi est justifiée la
faiblesse du taux d'accès ? 46
PARTIE
II. LA GESTION DE LA DISTRIBUTION DE
L'ELECTRICITE
ET LE GAZ : UNE GESTION ET UN SERVICE PUBLIC
PARTIELLEMENT MAITRISES 49
Chapitre 1: Les limites d'une gestion de distribution
d'électricité et du gaz 50
II.1 SONELGAZ en bref .50
II.1.2 Qu'est-ce que la distribution de
l'électricité et du gaz ? 50
II.1.3 En quoi consiste le service public ?
50
II.1.3 La réglementation algérienne
vis-à-vis du service public de l'électricité et du gaz
51
II.1.4 SONELGAZ, Organisation et représentation
territoriale : deux structures seulement pour trois communes et 50 000
abonnés ..51 II.1.5 SONELGAZ locale reste déficitaire
malgré une progression de17% de sont chiffre d'affaire
en 2008 53
II.1.6 Sidi Chahmi, un seul centre payeur pour 110 000
habitants, Le calvaire des abonnés 54
II.1.7 Qualité et continuité de service
qualifiées de médiocre de la part des abonnés
55
II.1.7.a Les délestages pratiqués par
SONELGAZ : causes et effets 56
II.1.7.b Les délestages, une solution face
à une demande effrénée sur l `électricité
57
II.1.7.c Les délestages `'programmés»
et l'inégalité de traitement 58
II.1.8 Les pertes d'énergie : 7% de pertes
techniques et plus de 30% de fraude . 61
II.1.8.a Des pertes qui pèsent sur le portefeuille de
l'entreprise P61
II.1.8.b La surfacturation comme solution: un
particularisme peu scrupuleux 63
Chapitre 2. Bidonvilles, branchements frauduleux et les
solutions apportées par l'entreprise d'électricité
64
II.2 Cartographie de l'ensemble des sites de fraude et de
l'habitat précaire . 64
II.2.1 Bidonvilles, et le phénomène de
piratage collectif de l'électricité . 67
II.2.2 SONELGAZ contre le fait de la rétrocession
et la fraude . 68
II.2.2.a SONELGAZ lutte seule contre les fraudeurs P69
II.2.2.b Les branchements illicites et les
dégâts causés à la SONELGAZ 70
II.2.3 Les mesures prisent par SONELGAZ pour lutter
contre la fraude les branchements collectifs illicites. P71
a. La régularisation par le biais les programmes
QLS 71
b. Circonscrire le piratage du courant électrique
par l'alimentation des bidonvilles . 72
c. L'installation des compteurs « Fontaines »
. 73
d. La sensibilisation 73
II.2.4 SONELGAZ et son échéancier contre
les branchements illicites ..73
II.2.5 Le raccordement des quartiers et logements
sociaux, des catégories plus aisées profitent de ces programmes.
75 II.2.6 Chteibo, le royaume du piratage d'électricité,
à quoi ressemble cette agglomération ?75 II.2.7 L'emprunt
obligataire une issue pour financer les projets d'investissement locaux
et
renforcer les capacités de production
électrique 78
II.2.8 Quel est le rôle de l'état
après la dérégulation du secteur de
l'électricité et du gaz ? 79
II.2.9 Que représente le terrain d'étude
par rapport à la totalité du pays ? 80
Conclusion générale 82
Bibliographie 85
Liste des figures, liste des cartes .88
Liste des tableaux ..89
Sigles et abréviations 90
Annexe . 91
Introduction générale
L'énergie est l'un des verrous du
développement, lorsqu'elle est abondante et bon marché, elle
favorise la périurbanisation de beaucoup de territoires, qui pose par la
suite plusieurs problèmes, notamment de gestion pour les pouvoirs
publics. Selon Bernadette MÉRENNESCHOUMAKER (Rencontres de
la géographie et de l'énergie) la géographie
s'intéresse depuis longtemps déjà à
l'énergie, et les géographes sont concernés par la
question de l'énergie puisqu'ils ont un regard spécifique. Il
s'agit de l'analyse spatiale, qui leur permet de traiter des concepts comme la
desserte, la localisation et l'analyse des territoires. Elle défini
l'énergie comme une matière première ou un produit de base
au même titre que les ressources minières ou les produits
agricoles. Selon Olivier FRACHON et Michel VAKALOULIS (le droit
à l'énergie), <<
l'électricité est une marchandise à par
entière et entièrement à part ». Pour
eux, le droit à l'énergie est un droit fondamental, et
qu'à l'instar de l'accès aux soins médicaux, la
légitimité de ce droit à l'énergie, devrait figurer
parmi les droits fondamentaux de l'homme.
L'électricité et le gaz sont
considérés comme des leviers pour l'économie et le
développement social. Ils sont nécessaires à toute
activité humaine et sont indispensable à la satisfaction des
besoins sociaux de base (l'eau, la nourriture, la santé ou
l'éducation etc.)
En Algérie, la politique
énergétique a été dès l'origine une affaire
particulière du gouvernement. La satisfaction des besoins
énergétiques de la population figurait parmi les droits
fondamentaux comme l'emploi, l'éducation ou la santé.
D'après M'Hammed REBAH (L'opinion publique et
l'énergie en Algérie) l'objectif visé par
l'état depuis 1976 était la généralisation de
l'électrification domestique à travers tout le territoire. Cette
réalisation ne doit pas être freinée par des
considérations d'ordre économiques. Même le coût de
raccordement individuel était entièrement pris en charge par
l'état. Dans le domaine de la distribution publique de gaz naturel,
l'état a agit avec le même volontarisme, mais une ampleur <<
moindre », souligne le même auteur.
L'Algérie est l'un des plus grands pays
d'Afrique avec une superficie de 2 381 741 kilomètres carrés est
le plus vaste des Etats africains après le Soudan. 5/6 de la superficie
du pays sont occupés par le Sahara. Le pays s'étend entre les
latitudes 18° et 38° Nord et entre les longitudes 9°Ouest et
12°Est. L'Algérie est divisée en 48
·Wilayates· et 1541 communes. En 2009 l'Algérie compte
plus de 35 millions d'habitants, avec un taux de croissance annuel de 1, 2%.
Environ
90% de la population algérienne vivent sur un
peu plus de 10% de la superficie totale du pays, concentrés tout le long
de la bande tellienne. Le taux de l'urbanisation avoisine les 60% et ne cesse
de croitre.
En 2007, la puissance totale installée en
Algérie était de 8406 mégawatts (MW). La couverture des
besoins en électricité est au taux de 96%. 6,3 millions de
ménages sont des abonnés au réseau de la
société algérienne de l'électricité et du
gaz `' SONELGAZ». Le réseau de distribution de gaz naturel permet
d'alimenter directement 2,6 millions de ménages, soit un taux de 40% (en
2008).
L'essentiel de l'électricité
Algérienne est générée à partir du gaz
naturel à hauteur de 93% issue des turbines gaz et turbines vapeur.
Entre 1998 et 2007 et suite à une forte demande intérieure, la
capacité installée des moyens de production électriques en
Algérie avait enregistré un taux d'évolution de plus de
151%.
L'année 2002 a vu l'accélération
des réformes institutionnelles pour adapter le secteur de
l'électricité et du gaz aux nouvelles exigences
économiques et mettre en place des formules plus audacieuses d'ouverture
au partenariat. En février 2002, a été promulguée
la loi sur l'électricité et la distribution du gaz par
canalisation et l'introduction des premiers producteurs indépendants
(Les PPI). Les principes des réformes dans le secteur de
l'électricité et de la distribution du gaz sont : la
création d'un organe de régulation indépendant, la
commission de régulation de l'électricité et du gaz
»CREG», la suppression du monopole sur les activités de
production , transport et de distribution détenu par l'opérateur
historique SONELGAZ, la restructuration de SONELGAZ en société
par actions, l'ouverture à la concurrence et à l'investissement
privé de la production d'électricité, l'octroi de
concessions pour la distribution de l'électricité et du gaz, et
la garantie de l'État pour le service public.
En 2008, la longueur totale du réseau
d'électricité en Algérie avoisinait les 264 000 Kms, et 50
000 Kms pour celle du gaz naturel. Durant la même année,
l'Algérie avait produit 40 TWh (Téra Watts heure), mais la hausse
continue des besoins des clients a incité la SONELGAZ à
recommander une consommation électrique plus rationnelle. Durant
quelques années, la consommation d'électricité en
Algérie a augmenté de 4% par an, et devrait à long terme
croitre de 7% par année.
La croissance économique, conjuguée au
développement social et démographique du pays, ont fait
accroître de façon considérable les besoins en
équipement de SONELGAZ, d'où l'importance du plan
d'investissement prévu. Pour faire face à cette forte demande, un
plan d'urgence portant sur la production de 2.000 MW ayant mobilisé un
investissement de 2 milliards de dollars a été lancé en
2009.La consommation a connu un pic jamais enregistré. L'Algérien
consomme actuellement 2600 kW actuellement par foyer, soit cinq fois plus qu'en
1962. L'introduction de plus en plus massive de la climatisation a une
conséquence sur le réseau de distribution.
Entre 2007 et 2008, La consommation nationale en
Algérie a enregistré un taux de croissance moyen annuel de
l'ordre de 7% en électricité et de 9% pour le gaz naturel. En
effet, les perspectives de reprise de la croissance économique ont
permis une croissance appréciable des consommations
d'électricité et de gaz naturel dans le secteur industriel, dans
le tertiaire et au sein des ménages, ainsi qu'une évolution
substantielle du nombre des abonnés, où il a enregistré un
taux de 4,5 % en électricité et de 7,5 % pour le gaz durant la
même période. Du fait de l'augmentation croissante de la demande
intérieure, la distribution de l'électricité et depuis
plusieurs années connait de forte perturbations. Ceci conduit la
Société nationale de l'électricité et du gaz
à opérer des délestages pour un
rééquilibrage de la consommation devenu trop
important.
C'est pour contribuer à cet effort visant
à déterminer les causes qui ont favorisé cette hausse de
la consommation d'énergies en Algérie, que cette étude a
été effectuée. Le but recherché est
d'apprécier les niveaux réels de consommation
d'électricité et de gaz de ville des ménages et celle du
secteur industriel et d'identifier d'autres facteurs ayant aggravé cette
demande intérieure toujours plus importante. Le terrain d'étude
choisi pour faire l'objet d'une telle analyse est la daïra de
Sénia, une division administrative de la wilaya d'Oran qui est
située au nord ouest de l'Algérie. Le territoire de la daïra
de Sénia présente la périphérie sud et sud-est de
la grande métropole Oranaise, où le campus universitaire, la zone
industrielle et l'aéroport international d'Oran - Es Sénia sont
les atouts de cet espace.
Contexte et problématique :
Parmi les grands problèmes qui
préoccupent l'Algérie, deux matières vitales retiennent
particulièrement l'attention. Il s'agit de l'eau et de l'énergie.
L'effort consenti pour augmenter leur production et contrôler leur
consommation s'accompagne d'importants investissements et un changement de
mentalité. Les enjeux énergétiques concernent
l'électricité, le gaz, face à une demande de plus en plus
accrue durant ces dernières années. Selon le rapport de la banque
mondiale en Aout 2005 concernant l'Algérie, le taux moyen
d'électrification est d'environ 90 %, et une couverture de 96 % dans la
quasi-totalité du pays, l'accès à
l'électricité est bon dans l'ensemble mais des milliers de
foyers, selon les estimations, ne sont pas encore reliés au
réseau électrique et / ou gaz naturel, tout
particulièrement dans les zones rurales ou
périurbaines.
Selon la société SONELGAZ,
l'électrification des foyers est passée de 20% à
l'indépendance à plus de 96% en l'an 2008 et ce malgré un
triplement de la population et que plus de 2,6 million de foyers est
raccordé par canalisation au gaz naturel représentant un taux
national de pénétration de 40%. Ce taux est expliqué par
les facteurs suivants :
a) une demande grandissante du à la croissance
démographique,
b) une urbanisation rapide,
c) expansion économique qui exerce des pressions
sur l'infrastructure existante
Conséquences :
Du fait d'une augmentation de plus en plus forte de la
demande intérieure, la distribution de l'électricité
connaît de fortes perturbations. Cette situation d'inadéquation
entre l'offre et la demande en énergie électrique conduit
SONELGAZ à opérer des « délestages
».
Il parait bien à travers ces
éléments présentés très succinctement, qu'il
y'a un problème lié à la desserte de
l'électricité et le gaz à travers le territoire, devenant
visible dans les zones rurales ou périurbaines. Delà
découle un certain nombre de questions :
_ Du moment où mon terrain d'étude est
la daïra de Sénia dans la Wilaya d'Oran, quel est le taux
réel d'accès à l'électricité et celui du gaz
naturel au niveau de ce territoire ? Et que représente le contexte local
par rapport au national ?
_ Quelles sont les facteurs qui ont favorisés la
croissance de la demande sur l'électricité et le gaz dans ce
territoire ?
_ Spatialement, quels sont les zones (quartiers,
cités et agglomérations ...) à faible ou sans accès
à ce service ?
_ Quels sont les territoires les plus souvent
touchés par les délestages opérés par SONELGAZ ?
Ceci me pousse à s'interroger sur :
_ Quelle qualité et continuité de service
public dont SONELGAZ est tenue d'assurer à ses abonnées à
travers le territoire ?
Tels sont les grandes questions qui se posent et
auxquelles j'essayerai de répondre au long de mon
étude.
Périmètre d'étude
La daïra de Sénia dans la wilaya d'Oran a
été retenue comme espace d'étude sur lequel portera mon
travail. Le choix de cet espace n'est pas délibéré. Il a
été dicté par plusieurs facteurs. Faisant partie
intégrante de la métropole oranaise, ce territoire très
dynamique avec ces trois (03) communes me semble s'apprêter à cet
exercice.
L'espace que je veux étudier présente
beaucoup d'intérêt pour moi, du moment où :
a_ IL présente un espace avec un tissu,
périurbain et rural à la fois constitué de 03 communes
(entités administratives);
b_ Un territoire complexe et stratégique du
point de vue organisation de l'espace où se concentrent des zones
industrielles, zones d'activités, pôle universitaire, terrains
agricoles et habitat à la fois ;
c_ Un espace qui représente un vrai casse
tête pour la SONELGAZ (présence d'habitat illicites et bidonville)
où la gestion du réseau de la distribution électrique est
l'un des plus perturbés au niveau national d'une part, et milieu de
fraude représentant un préjudice important pour cette entreprise,
d'autre part.
Pour les besoins de l'étude, je changerai
l'échelle à chaque fois que cela nécessite. Je
préciserai que mon champ d'étude se limite entre la commune de
Misserghine à l'ouest et les communes de Boufatis et El Braya à
l'est, et entre les communes d'Oran, Bir El Djir et Hassi Bounif du
côté Nord et la commune de Tafraoui au Sud. Ce champ
d'étude représente une superficie de 182
Km2.
Objectifs et Hypothèses de Recherche
L'énergie est au coeur de nombreux débats
où se combinent différentes problématiques
comme l'accès aux ressources, la maîtrise des marchés et
des prix, le contrôle des réseaux, la réduction des
inégalités entre les hommes et les territoires, voire la survie
de l'humanité. Ce thème
d'actualité ne peut laisser personne
indifférent.
Objectifs Spécifiques
Cette recherche se propose en tant qu'objectif
principal d'identifier et de quantifier la nature de la relation entre la
demande de l'électricité et du gaz des ménages et de
l'industrie dans la daïra de SENIA.
- De constituer une base de données en essayant
de regrouper toutes les informations dispersées dans les
différents services et sources de données pour pouvoir
apprécier le problème de géographie de
l'électricité et du gaz.
- Organiser cette base de données sous forme de
données cartographiques.
- Etudier le rapport entre cet étalement urbain,
prolifération des bidonvilles et la hausse de la consommation
énergétique.
- Montrer ensuite les origines du
déséquilibre qui existe entre l'offre et la demande de
l'énergie au niveau de mon terrain d'étude.
Objectif Général
De manière générale, il s'agira dans
un premier temps pour moi :
-D'identifier les déterminants de la demande
croissante de l'électricité et du gaz naturel des ménages
et des autres secteurs dans mon aire d'étude.
1 - Je vais tenter dans la première partie
d'identifier les déterminants de la demande croissante de
l'électricité et du gaz naturel des ménages et les autres
secteurs dans mon aire d'étude. Chercher les causes qui empêchent
le développement de la distribution du gaz de ville au niveau de la
daïra, vu que 60% de la population locale n'a pas accès à
cette énergie.
2 - La deuxième partie consiste à
l'étude de l'état de la gestion de la distribution de
l'électricité et du gaz qui sont assuré par
l'opérateur historique SONELGAZ. J'essayerai aussi de quantifier
à travers cette étude les territoires des pertes non techniques
dans l'espace d'étude, vu la présence d'importants sites de
fraude collective d'électricité. J'aborderai la démarche
empruntée par SONELGAZ pour limiter ou luter contre ce fléau, et
enfin produire un document cartographique des territoires de la fraude, qui
pourra être à mon sens, un outil d'aide à la bonne gestion
et planification pour plusieurs acteurs (gestionnaires) tels que la daïra
de Sénia, la wilaya d'Oran, SONELGAZ...
Hypothèses de Recherche
Mon travail est soutenu par quatre hypothèses
:
- Face au rythme accéléré de la
croissance urbaine et une forte polarisation de la population durant les
dernières décennies, une forte demande de l'énergie a
été enregistrée dont SONELGAZ ne peut suivre ce
rythme.
-Le nombre important de l'habitat spontané,
bidonvilles et les habitations illicites à travers les terres de la
daïra dont la population pratique la fraude de l'électricité
à grande échelle (c'est des pertes non techniques, consommation
non planifiée et non programmée par SONELGAZ) provoquant un
déséquilibre dans le réseau de distribution.
- Face à une demande croissante et sans cesse
d'énergie, la distribution de l'électricité connaît
de fortes perturbations.
- Face à une telle situation de crise entre
l'offre et la demande en énergie électrique conduit SONELGAZ
à opérer des « délestages », qui sont
effectués pour rééquilibrer un appel de consommation
devenu trop important.
Méthodologie de recherche.
Traiter d'une problématique de recherche en
géographie de l'énergie tout en intégrant une approche
sociologique, ne peut être possible que par l'adoption d'une
démarche de travail aussi méthodique que
conceptuelle.
Pour mener à bien ce travail, j'ai
élaboré une méthodologie de recherche qui se résume
en trois points.
a) La recherche automatique
Afin d'avoir une vision globale sur la question, j'ai
entamé mes recherches par l'interrogation de divers moteurs de
recherches (Google, Abondance, Altavista), ainsi que les bases de
données FRANCIS et Article@INIST (catalogue du fond documentaire de
l'Institut National de l'Information Scientifique et Technique) ou encore
BN-OPALE PLUS, le catalogue en ligne de la Bibliothèque Nationale
François Mitterrand. Nos explorations se sont poursuivies sur des sites
spécialisés : les pages de Cyber géo (revue
européenne de géographie entièrement numérique),
Cairn, de la revue Netcom... ou simplement d'instituts de recherches (INTD,
ENSSIB), des portails (
revues.org) ou
d'Association à caractère scientifique (IGN, AFIGEO, CNIG...) ont
ainsi été visitées.
Je n'ai pas rencontré de difficultés
particulières car les syntaxes utilisées sont à peu
près identiques d'un moteur ou d'un catalogue à l'autre. Cette
recherche automatique m'a souvent conduit sur des sites scientifiques où
j'ai trouvé des informations satisfaisantes allant des simples articles,
aux thèses en ligne et actes de colloques en passant par des dossiers
réalisés dans le cadre d'études
spécifiées.
b) La recherche manuelle
Constitue le deuxième volet de mon travail.
Elle s'est essentiellement déroulée dans les bibliothèques
de l'université, à la BNF (Bibliothèque Nationale de
France) et au SCD (Service Commun de Documentation) de l'Université de
Paris 8. J'ai pu ainsi consulter des articles de périodiques, les actes
de colloques et des manuels de recherche ; bref, l'essentiel de la
littérature disponible sur support papier traitant des
problématiques générales des énergies.
c) Les entretiens sur terrain
Une analyse des résultats des documents
consultés et entretiens directes que j'ai réalisé en
s'approchant de plusieurs acteurs sur le terrain, m'ont conduit à
l'élaboration de mon étude. Pour cela, j'ai consulté les
données de l'Office National des Statistiques, la Direction de la
Planification et de l'Aménagement du territoire, le Centres de
Traitements Informatiques de la SONELGAZ, direction de la distribution de
Sénia.
L'enquête du terrain a touché 105
ménages. Cette population habite l'agglomération de Nedjma (ex
Chteibo), a été prise comme échantillon, était
abordée par un questionnaire fermé pour pouvoir apprécier
deux choses :
- l'appréciation du service public de
l'électricité et le gaz par cette population
- le type de chauffage utilisé dans ses foyers
où le gaz de ville est totalement absent.
Pourquoi ce site ? D'une part, cette
agglomération n'a jamais bénéficié d'un quelconque
plan d'urbanisme ou plan d'alimentation en gaz de ville, et d'autre part, mes
exigences en données, m'ont poussé à effectuer une
enquête d'exploration sur ce site, durant laquelle propos avec la
population locale étaient changés.
PARRIE I : ORIGINES DE LA HAUSSE DE LA CONSOMMATION
D'ELECTRICITE ET DU GAZ ET LEUR DISTRIBUTION
DANS LA DAÏRA DE SENIA
Introduction
Avant d'aller plus loin dans ce travail, il faut
signaler que cette partie a été rédigée à
partir d'une analyse fondée sur le résultat d'observations,
d'enquêtes et de critiques de mon étude de terrain durant tout le
mois de juin 2009, recueillies auprès d'une centaine de foyers dans la
commune de Sidi Chahmi, dans la daïra de Sénia. Les données
collectées proviennent d'entretiens avec le personnel de la SONELGAZ, de
la Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, de
la part des organismes comme l'Office National des Statistiques, la Direction
des Mines et de l'Industrie, de la part aussi du bureau d'études URSA
(Bureau d'Etudes en Urbanisme de Saida), et du Centre de Traitements
Informatiques de la SONELGAZ direction de distribution de Sénia .Ce
travail, au niveau de cette partie tend à présenter la vision
d'un étudiant en géographie, sur le contexte
énergétique, l'électricité et le gaz naturel d'une
daïra de la métropole Oranaise.
Chapitre 1 : L'espace d'études, Localisation et
définition.
Figure N° 1 Localisation de l'espace d'étude
dans la wilaya d'Oran.
Les composantes administratives de la Daira de
Sénia
Réalisé par HADRI K. juin 2009
De nos jours, les communes de Sénia, El Kerma
et Sidi Chahmi (cf. figure N°1) constituent le territoire administratif de
la daïra. La Sénia est le chef lieu de la daïra, elle se
trouve au sud d'Oran, à environ 7 kilomètres du centre.
Séparée d'Oran par des kilomètres de terrains agricoles
dans les années 1970, la Sénia est aujourd'hui reliée
à la ville par une urbanisation continue. Elle compte treize
agglomérations et abrite des zones industrielles, zones
d'activités, plusieurs instituts universitaires (Université
d'Oran-Es-Sénia, Institut de Communication, l'École Normale
Supérieure, le Centre de recherches en sciences sociales, etc.) et
l'aéroport international. Elle sera le terminus du tramway d'Oran qui
est en cours de construction.
Cliché :HADRI K. juin 09
Figure N° 2 : le grand chantier de la
première ligne du tramway d'Oran à l'entrée nord de la
Sénia.
Le visage de la daïra va être radicalement
transformé grâce à la mise en oeuvre prochaine du Tramway
d'Oran, dont Les travaux sont déjà commencés pour livrer
la première ligne en 2010. Elle devrait comporter 31 stations,
réparties sur 17,7 kilomètres allant de la Sénia, au sud,
jusqu'à Sidi Maarouf, à l'est, en passant par le centre ville
d'Oran.
I.1.1 Accroissement de l a demande de l'énergie dans
la daïra, l'analyse des origines
La consommation de l'électricité et du
gaz au niveau de la daïra de Sénia enregistre de plus en plus des
pics d'utilisation similaires durant toute l'année. La consommation est
en hausse, notamment en hiver où la population sollicite
intensément les appareils de chauffage.
D'après SONELGAZ, la direction de distribution
locale, cette période n'est pas exclusive, puisque les pics
d'utilisation électrique enregistrés en été se
rapprochent de plus en plus de ceux enregistrés en hiver vu
l'utilisation massive des appareils de conditionnement de l'air (climatiseurs
et ventilateurs).
Avec l'électrification progressive du futur
Tramway, l'inauguration de la station d'épuration du groupement d'Oran
située à la commune d' El-kerma d'une capacité de 200.000
m3, la demande de plus en plus de la zone d'activités, de la zone
industrielle, suivi de l'explosion de la demande de la part du secteur
résidentiel, la consommation électrique et du gaz n'a jamais
été autant sollicitée.
Au vu du rythme intense de ce développement, ne
craint-on pas des délestages réguliers?
Le travail mené dans le cadre de cette
étude s'insère dans cette problématique. Il
s'agit
de définir et d'identifier les principales causes
de la hausse de consommation énergétique
(électricité et gaz) et leur distribution au niveau de la
daïra de Sénia.
I.1.2 Identification des causes amenant à la hausse
de la consommation en énergie
Une demande dépassant parfois les capacités
de production de la SONELGAZ, la pousse à effectuer des
délestages pour un rééquilibrage de la charge sur son
réseau de distribution.
D'après mes enquêtes effectuées sur
terrain auprès des différents acteurs : SONELGAZ, la direction
de l'urbanisme, l'office national des statistiques..., j'ai dressé une
liste de facteurs
principaux qui ont joué un rôle la
demande substantielle sur l'énergie. Ils ont été
classés et regroupés suivant leur importance, à commencer
par : une demande sur l'énergie électrique dû à la
croissance démographique exprimée par l'accroissement naturel et
l'accroissement migratoire.
I.1.2.a La daïra de Sénia et polarisation de
l'espace
Le territoire de la Sénia représente un
espace péri urbain d'Oran. Il est caractérisé par la
présence de plusieurs atouts et équipements structurants, qui
sont : l'aéroport, classé international avec une capacité
d'accueil de 03 millions de voyageurs par an, la formation universitaire, est
un autre avantage pour la Sénia. En effet, l'université d'Oran-
Es Sénia comprend 20 instituts et 64 933 étudiants. Le secteur
industriel est aussi présent, il s'agit à la fois de la Zone
Industrielle de Sénia I, II et III et les zones d'activité de
Nedjma et d'El Kerma.
Ces zones d'activités et industrielles,
attirent de la main d'ouvres et les demandeurs d'emploie de toute la
région ouest. Du fait de son influence et son attractivité, les
terres de la daïra sont caractérisées par une
présence et concentration de bidonvilles et habitats
illicites.
D'après Liberté (1), «
les statistiques du recensement général de la
population et de l'habitat de 2008 ont également mis à nu les
failles de la politique agricole qui n'a pu jusqu'ici inciter les populations
issues des zones rurales à y retourner ou à s'y
maintenir ».
Il faut dire aussi, sur un autre plan, que
l'état détient une grande part de responsabilité dans une
telle situation puisque même les grands projets et les investissements
économiques sont concentrés dans ou autour des villes. Cela
pousse les populations à la recherche d'un emploi, notamment les jeunes,
à aller en ville.
(1).Liberté, quotidien de presse national, 18 juin
2008
I.1.2.b La croissance de la population
agglomérée : une variable explicative de la demande
énergétique accrue
« L'espace rural algérien
(2), caractérisé par un mode de peuplement
dispersé, a enregistré un exode massif de sa population au profit
des centres agglomérés depuis 1966, qui s'est accentué au
cours des décennies 1977-1987 et 1987-1998 ».selon
Mohammed Chadli, l'une des effets de la croissance de la population
agglomérée en Algérie serait l'exode rural qu'avait connu
le pays sur les deux périodes su-cité.
Le territoire de la daïra de Sénia est
fortement peuplé (225 444 habitants en 2007, sur une population globale
dans la wilaya de 1 400265 résidents) et fortement urbanisé. Sa
population est très hétérogène.
Il est tout à fait normal que si la population
augmente cela peut irrévocablement entraîner une augmentation
potentielle de la demande du bien. Le volume de la population de la daïra
de Sénia est un bon exemple explicatif de la hausse de demande sur
l'énergie.
Figure N° 3 : Evolution de la population de la
daïra de Sénia entre 1977- 2007
La daïra de Sénia a connue une
croissance démographique spectaculaire.
D'après l'analyse des statistiques
officielles de la Direction de la
Planification fin 2007,
représentées
dans figure N°3, l'évolution de la
population de la dans ce territoire a été multipliée par
2,3 en seulement dix ans.
|
|
|
Evolution de population de Senia
|
|
250000
|
|
|
|
|
200000
|
|
150000
|
|
100000
|
|
|
|
|
|
|
50000
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
POP. R.G.P.H 77
|
POP. R.G.P.H 87
|
POP. R.G.P.H 98
|
POP. 31/12/2007
|
|
|
Série1 31949
|
61543
|
137291
|
225444
|
|
C'est la commune de Sidi Chahmi d'une dynamique
démographique intéressante avec 110 933 habitants qui vient en
tête des trois communes, soit près de 50% de la population globale
de la daïra. Cette commune a connue un taux d'évolution de 3,5%
entre 1987 et 1998, suivi de la commune de Sénia, chef lieu de
daïra avec plus de 97 000 habitants.
(2) L'apport des petites agglomérations dans la
croissance urbaine en Algérie, Mohamed Chadli et Ali Hadjiedj
Cybergéo, No 251, 20 octobre 2003
Le cas de la daïra de Sénia, vient
renforcer les constats et les études déjà menés
dans les phénomènes de la croissance démographique, de
l'étalement urbain, et de l'urbanisation accélérée
des petites et moyennes agglomérations périphériques de la
métropole d'Oran.
Tableau N°1 Evolution de la population totale de
la daïra de Sénia entre 1977 et 2007
COMMUNE
|
POP.
|
POP.
|
POP.
|
POP.
|
|
R.G.P.H 77
|
R.G.P.H 87
|
R.G.P.H 98
|
31/12/2007
|
SENIA
|
19969
|
34324
|
64797
|
97240
|
EL KERMA
|
7393
|
10284
|
13637
|
23379
|
SIDI CHAMI
|
4587
|
16935
|
58857
|
110933
|
T/daïra
|
31949
|
61543
|
137291
|
225444
|
Source: DPAT (Direction de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire)
L'examen des données des recensements de la
population et de l'habitat du tableau N°1, souligne l'accroissement de la
population de la daïra qui s'est fait à un rythme
accéléré pendant la période intercensitaire
1987-1998. Elle passe de 61543 habitants du recensement de 1987 à 137291
habitants en fin 1998, soit une évolution de 132%.
L'accroissement annuel moyen de la population de la
commune de Sénia passe de 5.51 pour la période 1977/1987 à
celui de 5, 79 pour 1987/1998.
Aussi, l'accroissement annuel moyen de la population de
la commune de Sidi Chahmi est passé de 13,8 (1977/1987) à 11,7
dans l'intervalle 1987/1998.
En effet, c'est avec un accroissement annuel moyen de 2,3
que la population de la daïra a évolué entre 1987 et 1998,
en dix ans cette population a plus que doublée.
I.1.2.c Migrations et mobilité des populations vers
le pôle d'Oran
Les migrations de population peuvent être dues
à des logiques économiques, démographiques ou politiques.
Le déplacement de la population est à l'origine de la
transformation de l'espace rural limitrophe à la métropole
d'Oran. Les zones attractives entre 1987 et 1998 ont été les
communes de Sénia, Messerghin et de Bir El Djir dont le solde migratoire
a été pour la plupart positif.
|
Figure N°4 : illustre la part de la population
résidente de la daïra par commune. Celle de Sidi Chahmi a
explosée. Elle passe de 4587 habitants en 1977 à 110 933
habitants en 2007. Sa population représente 47,9% de la population
totale de la daïra en 2008.
Source : DPAT,
|
Selon Kamel KATEB, dans son
article `' Population et organisation de l'espace Algérien»,
« Les individus, pour pouvoir bénéficier des
infrastructures diverses (routes, électricité, eau,
écoles, centres de santé, etc.), mises en place par les pouvoirs
publics, ont eu tendance à se rapprocher des agglomérations
».
Ainsi, plusieurs petites et moyennes
agglomérations ont joué dans le système urbain un
rôle selon leurs positionnements dans l'espace national.
L'agglomération de Nedjma ex Chteibo, dans la commune de Sidi Chahmi
dont la croissance annuelle moyenne (entre 87/98) a dépassé les
10 % est un bon exemple. Elle a joué un rôle de relais aux
migrations vers la grande ville d'Oran.
Les migrants à l'intérieur de la wilaya
entre 1987 et 1998 ont été enregistrés à 128 486
selon REBOUHA Fafa (2008). La quête d'une maison individuelle a
accéléré les migrations vers les communes rurales. Une
commune comme Bir El Djir a perdu tout le foncier agricole à part
quelques petites parcelles qui seront regagné par l'extension. Sur la
commune de Sidi Chami, le quartier de Nedjma créé dans les
années 80, comptait déjà une population de 33130 habitant
lors du recensement général de 1998.
Un autre élément qui a amplifié
cette croissance démographique, c'est le terrorisme qui a sévi
durant les années 1990. Il a provoqué un dépeuplement des
campagnes, entraînant la défiguration des villes. Ce facteur
sécuritaire durant les années du conflit a vu des dizaines de
milliers de familles s'installer dans les agglomérations et sur les
terres périphériques de la métropole Oranaise, notamment
à Nedjma dans la commune de Sidi Chahmi et à douar El
Arab,
douar El Maroc sur les terres de la commune de
Sénia, en érigeant des bidonvilles et des baraques de fortune en
quête d'une vie citadine.
Mais, la croissance démographique,
et ce regroupement en masse de la population sur le territoire
dont il est question est- il la seule cause de la demande
effrénée sur l'énergie ? Il existe un autre facteur
également important. Il s'agit du phénomène de
l'urbanisation.
I.1.3 Une urbanisation accélérée des
agglomérations périphériques suivie d'une demande sur
l'énergie
Il existe un facteur important qui a soutenu la
demande sur l'électricité et le gaz, c'est l'urbanisation rapide
qui a créé un certain décalage entre l'offre et la demande
de l'énergie où la SONELGAZ n'a pas pu suivre le rythme
malgré ses projets de développement des réseaux
électriques et gaziers à court et moyen terme.
Ce sont les villes satellites et les localités
se situant dans les aires métropolitaines des grandes villes qui
connaissent les progressions les plus importantes, d'après Nadira Saidi,
Kaddour Boukhémis, (dynamiques des territoires et des
sociétés 2005). Ce cas, peut être appliqué sur la
métropole Oranaise et les localités périphériques
telles que, Sénia, Ain El Beida, El Amir Abdelkader (ex Sait
Rémy) et Nedjma ex Chteibo. La croissance urbaine dans la daïra de
Sénia a été dans l'ensemble, rapide,
caractérisée par l'émergence d'une série de noyaux
habités, planifiés ou non, plus ou moins
fragmentés.
I.1.3.a Le processus d'urbanisation à travers le
territoire de la daïra de Sénia
« Ce qui caractérise la croissance urbaine
(3) en Algérie est certes le gonflement spectaculaire des
grandes villes du nord (plus de 50 000 habitants), mais, depuis les
années quatre-vingt, elle est surtout le fait de l'expansion des petites
agglomérations urbaines se trouvant dans la périphérie des
grandes villes ou ailleurs ». La Sénia est une
agglomération parmi les agglomérations qui bordent la
métropole Oranaise, où figure : Sidi Chahmi, Nedjma, El Kerma...
ainsi que l'agglomération d'Ain Beida. La vocation de ces
agglomérations périphériques est de type suburbaines,
alors que le point entre elles et leur situation géographique
vis-à-vis de la grande métropole Oranaise,
(3) Mohamed Chadli et Ali Hadjiedj, L'apport des
petites agglomérations dans la croissance urbaine en Algérie
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement,
Communication Nationale Initiale de l'Algérie à la
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques,
mars 2001.
car se sont généralement des
agglomérations limitrophes à cette métropole. Ce qui
laisse réfléchir qu'il ya une étroite relation entre cette
métropole et ses agglomérations limitrophe.
Sur le plan spatial et fonctionnel, ces
agglomérations semble tenir des rapports étroits ave Oran, au
regard de leur forte urbaine démographique. Au recensement de 1987, ces
mêmes agglomérations avaient des tailles relativement modestes. Ce
n'est qu'au début des années quatre vingt dix que ces
dernières commençaient à s'étendre à un
rythme accéléré.
A quoi est due cette croissance spatiale rapide
?
Les autorités algériennes se sont
penchées sur une politique orientée sur la
décentralisation des grands centres urbains, des lourdes charges qu'ils
ne pouvaient supporter, et une urbanisation de plus en plus couteuse, en
projetant une partie de cette urbanisation aux marges de ces centres urbains,
ou la localisation industrielle est un des indicateurs les plus manifestes.
Parmi les nombreuses agglomérations dans tout le territoire
d'étude, Nedjma, Ain Beida et Sénia sont témoins, d'une
telle politique de développement.
Dans le même ordre d'idées, Mohamed
BOUZID (4) précise que « la
1ère périphérie oranaise s'est
constituée dans les années oil les lotissements et les
coopératives d'habitat individuel ont été
encouragés, en revanche, la seconde périphérie est plus
liée à une urbanisation à partir du POS (Plan d'Occupation
du Sol) et se traduit par la multiplication des programmes publics et
privés d'habitat collectif qui permettent le relogement massif de la
population mal logée ».selon TAHRAOUI
Fatima(5)« aujourd'hui, la saturation des espaces
intra-muros a entraîné un renversement du sens des flux
migratoires par débordement et redéploiement du surplus des
populations des grandes villes sur leurs abords immédiats, puis sur les
terrains d'autres communes avoisinantes ». L'exemple de la
ville d'Oran est en est un. L'urbanisation intramuros arrivée à
sa limite vers le troisième boulevard périphérique, et par
manque d'assiettes foncières pour bâtir de nouveaux projets, elle
débordera sur les terrains des communes limitrophes. Le cas de la
daïra de Sénia est un bon exemple, ou le béton a souvent
progressé sur de bonnes terres agricoles.
(4) Territoires et territorialités dans les
grandes villes du Maghreb, article, CNRS, 2006
(5) Les politiques d'aménagement en milieu
méditerranéen, article, 128e congrès, Bastia,
2003
D'après le rapport Communication Nationale
Initiale de l'Algérie à la Convention Cadre des Nations Unies sur
les Changements Climatiques en Mars 2001, cette urbanisation a entrainée
une perte de 5 470 ha des terres agricoles souvent fertiles pour
l'agglomération d'Oran.
Ce qu'il faut souligner, sont les conséquences
économiques, sociales et culturelles de cette urbanisation, comme la
qualité de services dans le transport entre la ville et ses satellites,
la qualité des soins dans le secteur de la santé et le
raccordement de la population aux réseaux d'électricité,
de gaz et d'AEP. Comme conséquences sociales de cette urbanisation, nous
assistons aujourd'hui à la naissance spontanée de bidonvilles et
d'ilots d'habitat précaire à travers tout le territoire de la
daïra de Sénia, ce qui entraîne des problèmes de
gestion, notamment aux pouvoirs publics.
I.1.3.b L'analyse spatio-temporelle de l'urbanisation
Sénialaise :
Pour mesurer l'ampleur de l'évolution de
l'urbanisation de la daïra (cf. figure N°5), j'ai pratiqué une
méthode très simple. En fait, j'ai utilisé deux supports
cartographiques : la carte Topographique d'Oran 1/25000 qui englobe mon terrain
d'étude, établie en 1988, et une Ortho photo plan
(provenant de Google Eath) de la même zone géographique à
la même échelle, mais de l'année 2007. À l'aide
d'une couleur bleue, j'ai contourné tous les espaces urbanisés
sur les deux documents au niveau de mon terrain d'étude.
Figure N° 5 : Evolution de l'urbanisation de la
Sénia entre 1987 et 2007
Réalisé par HADRI K. juin 2009
Le résulta est spectaculaire. La mutation du
site et la transformation du paysage sont flagrantes. Durant une période
relativement courte, l'urbanisation massive (planifiée et/ ou
spontanée) au détriment des terres agricoles, est sans
précédent. On assiste à un étalement et
l'éclosion de véritables villes satellites autour du pôle
urbain Oranais.
La politique du lotissement, menée depuis 1974,
c'est-à-dire notamment à la faveur des réserves
foncières communales, a également contribué à
façonner le paysage urbain et généré des extensions
démesurées. Les coopératives immobilières et les
lotissements de maison individuels ont favorisés la densification des
ces zones au détriment de l'agriculture. La péri urbanisation de
la ville d'Oran s'est faite sur le domaine des exploitations individuelles et
collectives des terres agricoles. Le nombre d'exploitation agricole a connu une
baisse de - 7% de l'année 1998 à l'année 1999 selon
REBOUHA Fafa» Évolution des pratiques et projets du monde rural
à proximité de métropoles en Algérie. Cas de la
région d'Oran», cette baisse évolue dans le sens où
les terrains agricoles sont cédées à l'urbanisation. Cette
urbanisation et cette concentration de la population continuent à
augmenter compte tenu des projets d'extension qui passent en priorité
par rapport au secteur agricole. Les lotissements et les coopératives
d'auto construction à travers le périmètre de la
daïra ont remplacés les terrains de vignes autour de la
Sénia et les champs d'amandiers d'Ain Beida.
D'après B. MÉRENNE-SCHOUMAKER. (6) «
une énergie abondante et bon marché a
aussifavorisé la périurbanisation de nombreux
territoires proches des villes ». La multiplication
des
programmes de logements dans les communes rurales dans
la région d'Oran, notamment en grande partie sur les terres de la
Sénia, le prouve (tableau N°2). Les communes de Sénia, de
Sidi Chahmi et de Bir El Djir bénéficient de plan d'occupation
des sols qui autorisent l'effacement des terres agricoles au profit d'une masse
d'habitat de plus en plus importantes. L'espace rural, limitrophe à la
métropole d'Oran est sous l'influence de celles ci. L'étalement
urbain des communes de Sénia a était fait sous forme de
lotissements réglementés selon la loi sur la promotion
immobilière de 1986. Et c'est à partir de 1990 que 414 POS (Plan
d'Occupation de Sol) étaient prévus dans la wilaya d'Oran pour
aménager quelques 3324 ha, une surface à _
(6) Rencontre de la géographie et de
l'énergie, Bernadette MERENNE SCHOUMAKER, festival international de la
géographie, la planète en mal d'énergie, 2007
Tableau N°2
|
Répartition des lotissements dans la wilaya
d'Oran selon
les Dairates entre 1974 et 1990
|
|
Daïra
|
Nbre lotissements
|
Nbre lots
|
Superficie (Ha)
|
%
|
Bir el Djir
|
51
|
9106
|
200,33
|
36,77
|
Sénia
|
34
|
4569
|
100,51
|
18,45
|
GDYEL
|
25
|
2565
|
56,34
|
10.34
|
Ain El Turck
|
35
|
2474
|
47,43
|
8,78
|
Boutlélis
|
18
|
1798
|
39,56
|
7,26
|
Oued Tlélat
|
18
|
1356
|
11,43
|
2,1
|
Béthioua
|
12
|
911
|
20,04
|
3,68
|
Arzew
|
6
|
612
|
13,47
|
2,47
|
Oran
|
5
|
1672
|
36,78
|
6,75
|
Source : TAHRAOUI F., L'espace
urbain en Algérie, mobilité résidentielle et amorce d'une
reconfiguration sociale des quartiers, le cas d'Oran.
_ urbaniser. Ainsi, selon Fatima TAHRAOUI, 60%
des nouveaux résidants de la commune de Sidi Chami et près de 46%
de ceux de la commune de Sénia, proviennent d'Oran.
I.1.3.c Extension de l'urbanisation par une densification
de l'habitat spontané
Les terres agricoles des deux communes Sénia et
Sidi Chahmi ont subits des installations et multiplication, de groupements
d'habitat spontané, précaire sans précédent. On
assiste depuis plusieurs années à la densification de l'espace
rural par l'implantation de logements collectifs et de grands ensembles sans
qu'il y soit l'aménagement d'équipements nécessaires pour
faire accroître la population résidente dans ces communes semi
urbaine ou rurales. Ces communes enregistrent un accroissement important entre
le recensement de 1987 à 1998. A proximité des fermes se sont
étendues des hameaux de l'habitat précaire, ce dernier a
trouvé refuge sur les terres agricoles.
Le jour d'Algérie a écrit
(7), que, suite à l'hypertrophie avancée des
agglomérations périurbaines de la métropole Oranaise comme
celles de la daïra de Sénia, une nouveauté dans le
schéma territorial que se propose d'approuver le président de la
république est l'éclatement que doivent subir les deux
métropoles d'Algérie : Oran et Constantine. La capitale
provinciale de l'Ouest donnera naissance à huit wilayas
déléguées, outre la ville d'Oran : Sénia, Aïn
Turk, Arzew, Boutelilis, Bethioua, G'deyel, Oued Tlilet et Bir El Djir. Ce sera
à peu près l'équivalent des communautés urbaines
instituées dans certains pays européens comme la
France.
(7) Nouveau découpage du territoire, Le Jour
d'Algérie, revue de presse, 07, 08,2008
I.1.4 Une expansion économique suivie d'une hausse
de 14,5 % par an de la demande sur l'énergie
Selon mon enquête au niveau du
département `'Contrôle et Suivi de l'Exploitation de la SONELGAZ
distribution ouest, la demande accrue sur l'électricité et le
gaz, de la part des secteurs tels que : l'industrie, l'hydraulique,
l'habitat...n'a jamais atteint un seuil aussi haut que celui enregistré
ces dernières années.
D'après l'étude de la mission
économique de l'ambassade de France à Alger,
élaboré en collaboration avec le bureau CMS Francis Lefebvre,
intitulé `' S'implanter en Algérie `'. « Le
pays traverse une phase d'expansion économique sans
précédent depuis le début de la décennie 2000.
L'embellie financière depuis 2000, grâce à la
flambée des prix du pétrole, lui permet de poursuivre et
d'accélérer la modernisation de ses infrastructures
».
Ce qui a favorisé cette expansion
économique c'est d'abord le plan d'investissements publics, pour la
période quinquennale 2005-2009, consacré à la
consolidation des projets socioéconomiques déjà
amorcés dans le programme de soutien à la relance
économique (PSRE) 2001-2004 d'une part. Mais, c'est surtout
l'accroissement de la rente pétrolière depuis le début de
la décennie 2000 qui a permit au pays d'appréhender dans les
meilleures conditions le défi qui est celui des pouvoirs publics
d'accompagner et d'accentuer le rythme de modernisation de l'économie
nationale, d'autre part. Ce développement de l'économie va
exercer des pressions sur l'infrastructure existante, ou la demande sur
l'énergie va suivre cette expansion.
I.1.4.a Une expansion économique qui exerce des
pressions sur l'infrastructure existante
La daïra de Sénia faisant partie du
deuxième pôle économique du pays, possède entre
autre, des potentialités industrielles importantes qui ne cessent de
s'accroitre en raison du Plan Complémentaire de Soutien à la
Croissance, appelé aussi « Plan de relance bis ». Avec la zone
industrielle et la zone d'activité d'une superficie totale de 539 ha, la
daïra de Sénia demeure l'un des espaces économiques le plus
dynamique de la région. Son tissu industriel est principalement
axé sur la sidérurgie, L'industrie agro-alimentaire, la
production et commercialisation de produits biologiques, notamment l'huile
d'olive un des créneaux considérés comme
porteurs.
|
Tableau
N° 3 : L'espace industriel de la daïra de
Sénia par zone et par taille en 2008
|
Zone Industrielle
|
Superficie totale en (ha)
|
Zone d'Activité
|
Superficie totale en (ha)
|
Surface totale (Z.I+Z.A)
|
Sénia I Sénia II Sénia
III
|
88 157 48
|
Nedjma Sidi Chami El Kerma
|
145 86 15
|
|
Total Daira
|
293
|
Total Daira
|
246
|
539 ha
|
Source : Chambre de commerce, service économique,
2008
La relance économique de ces dernières
années en Algérie a propulsé la demande sur le foncier
industriel au rang de priorité nationale. L'activité industrielle
occupe une place de choix dans la daïra étudiée car elle
constitue en son sein, une des ses plus grande vocation.
D'après M. COTE(8) «
la zone industrielle intra-urbaine a été
complétée par des créations périphériques
(Zones Industrielles de Sénia, Hassi-Ameur, Chteibo), l'ensemble
totalisant 12 000 emplois industriels ».
En effet, la daïra de Sénia dispose de
trois zones industrielles (Sénia I, II, III) implantées dans la
commune de Sénia, et trois zones d'activité partagées
entre les communes de Sidi Chahmi et El Kerma. Ces dernières ne cessent
de se développer et se targuent de disposer d'atouts majeurs pour leur
développement (cf. tableau N°3). 539 ha est la superficie globale
da la Z.I et Z.A, soit 3,5 % du territoire de la daïra. Selon la Direction
de l'Urbanisation et de la Construction de la Wilaya d'Oran, ce taux est
appelé à croitre dans les années à venir compte
tenu de la dynamique de l'activité industrielle dans le
site.
(8) L'Algérie espace et société,
Marc COTE, 1996
Figure N°6: Implantation de la Zone industrielle et
la Zone d'activités dans l'espace Sénialais
Réalisé par HADRI K, juin 2009
En se référant à la figure
N°6, on note l'existence des deux grandes zones contournées de la
couleur verte. Il s'agit de la zone industrielle de Sénia et la zone
d'activités de Nedjma. Ces deux zones marquent bien l'espace dans la
daïra et depuis plusieurs années elles continuent à se
développer en suivant les axes routiers et à consommer de plus en
plus d'espace et d'énergie.
Actuellement, un projet d'envergure est en train de se
concrétiser. La commune d'El Kerma dans la daïra de Sénia,
s'apprête de se doter d'un pôle d'envergure "l'Euro
parc"(9).
Ce projet ambitieux qui constituera dès la fin
2010 un pont logistique d'envergure entre la capitale de l'Ouest et les pays du
bassin méditerranéen, bénéficiera à une
soixantaine d'investisseurs nationaux et étrangers, selon le promoteur
de cette opération, en l'occurrence la Société
algérienne de développement commercial et industriel de la
Méditerranée (SDCIM).Ce projet, qui a pour objectif de favoriser
les échanges économiques entre l'Algérie et ses
partenaires, porte sur la réalisation de deux plateformes,
localisées dans les communes d'ElKerma et de Béthioua, d'une
superficie respective de 14 ha et 12 ha.
(9) D'après la Société
algérienne de développement commercial et industriel de la
Méditerranée (SDCIM), rapport, Futur pont logistique à
Oran, 26/11/2008
Ainsi, l'infrastructure d'El-Kerma, qui enregistre un
taux d'avancement de 60% (2009) ouvert ses locaux à de grandes
entreprises du pays pour les besoins de leurs activités, notamment en
matière de stockage des produits transitant par le port d'Oran, en vue
de leur exportation ou leur distribution sur le territoire
national.
Figure N°7 : la zone industrielle de Sénia,
le secteur Nord-Ouest
|
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Figure N°7 : illustration de la zone
industrielle, avec son aire géographique marquant bien l'espace, s'est
développée entre deux axes routiers : la Nationale 4 et le Chemin
de Wilaya N° 83, avec des
infrastructures de
transport, débouchant
notamment vers l'aéroport de Sénia, Oran
ou encore la capitale.
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Photo:
www.visitoran.com.
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Selon les rapports de 2005 à 2007 de la
direction des mines et de l'industrie de la Wilaya d'Oran, le gouvernement a
mis en place un programme de libéralisation pour attirer les
investisseurs nationaux et étrangers qui a commencé à
porter ses fruits. En effet, le flux d'investissements a augmenté de
manière exponentielle. Le tableau N°4, illustre le nombre des lots
viabilisés et attribués jusqu'en 2007 dans la daïra de
Sénia pour l'investissement industriel. Pour couvrir toutes les demandes
soit de raccordement au réseau, soit en vue d'augmentation de puissance
de la part des industriels, SONELGAZ (l'entreprise locale) avait dressée
un plan. Il s'agit de la création du poste de transformation de la
Moyenne Tension, situé au niveau de la zone industrielle et
l'augmentation de sa puissance installée, notamment par création
d'une cinquantaine de postes clients de gaz (moyenne / basse pression) et de
plus de 160 nouveaux ouvrages électriques entre 2003 et 2008 (postes
électriques destinés aux industriels appelés : Poste
Abonné, leurs puissance électrique installée varie entre
100 KVA et 63 KVA en passant par les 250 et 400 KVA)
Tableau N°4 : Nombre de lots attribués
jusqu'en 2007par commune et par superficie dans la daïra de
Sénia
Source: DI-'AI (Direction de la I-'lanification et de
l'Aménagement du Ierritoire)
Dans le même ordre d'idées, un fait
majeur est à souligner. Il s'agit de l'expansion considérable de
la zone de dépôt le long des principaux axes routiers vers le Sud,
suivi par l'extension continue de la zone d'activités de Nedjma.
D'après les chiffres du tableau N°4, Plus de 155 ha ont
été viabilisés jusqu'en 2007 au profit des zones
d'activités.
La zone de dépôt est largement
orientée vers l'entreposage des biens et produits d'importation se
déploie rapidement en direction du futur pont logistique Oran Alicante,
nouvelle plateforme d'échange est en cours de finalisation.
Les données du tableau N°4
reflètent les tendances actuelles du secteur industriel dans le
territoire d'étude. Il s'agit des lots de terrains viabilisés
pour accueillir de nouvelles activités économiques industrielles.
539 ha auxquels s'ajoutent 447 ha de zone viabilisée destinée
à recevoir des activités à caractère industriel et
de production de biens et services.
Parmi les points forts d'attraction des investisseurs
étrangers comme ceux les nationaux, il y'a « les faibles
coûts des intrants énergétiques (Gaz, carburants &
électricité) ; le gaz industriel est
22 fois moins cher que la moyenne européenne,
l'électricité est 6 fois moins cher », d'après le
Limousin International(10), `'investir en
Algérie».
I.1.4.b Les projets de grande envergure dans la daïra
et les besoins énergétiques
SONELGAZ est de plus en plus sollicité à
fournir de l'énergie en quantité et en qualité pour les
différents projets de grande taille et de les raccorder à son
réseau de distribution.
- En matière d'infrastructures modernes, et vu
la mobilité très importante de la population dans le territoire
de la Sénia, cette daïra profitera notamment du projet `'tramway
d'Oran». La mise en service de ce dernier est prévu pour
2010(11), il évoluera sur une ligne de 18 km qui
s'étend de la Sénia à Sidi Maârouf, en passant par
la place du 1er Novembre et desservira au total 32 stations.
- La station d'épuration d'El-Kerma qui a
été conçue sur la base des données contenues dans
le plan directeur d'aménagement urbain (PDAU) et ce à l'horizon
2020. D'une capacité de 200.000 m3. Ces eaux usées provenant des
parties sud, sud-est et sud-ouest de la commune d'Oran, seront
récupérés au profit du secteur de l'irrigation notamment
de la plaine de la M'leta qui s'étend sur plus de 6.000 ha. Pour son
fonctionnement, 3,9 MVA sont nécessaires.
-il y'a aussi, et selon l'Expression, l'inauguration
de la plus grande succursale Toyota en Afrique située sur l'axe reliant
de l'aéroport de Sénia au chef lieu de Wilaya d'Oran. Ce projet
d'une superficie globale de prés de 14 000 m2, avec l'atelier de
mécanique de 2500 m2 et de carrosserie de 1900 m2 qui constituent la
pierre angulaire du service après-vente.
Enfin, dans la zone de l'aéroport de
Sénia, trois complexes hôteliers de la gamme 4 et 5 étoiles
ont poussé ces dernières années. Dans les faits,
l'activité économique n'a cessé d'étaler son
emprise sur le territoire de La Sénia ; ceci en dépit des
multiples contraintes d'équipement et de gestion.
(10) Intrants : on appelle « intrants » les
différents produits apportés aux terres et aux cultures
(limousin-international.info, investir en Algérie, rapport, juillet
2009)- Voir le résumé des coûts des facteurs sur le site de
l'Agence National pour le Développement de
l'Investissement..
(11) Missions Economiques, le nord ouest
algérien, fiche de synthèse, janvier 2009.
I.1.5 L'extension de l'utilisation des appareils
électroménagers énergétivores, Climatiseurs et
frigos à l'index
Face à une hausse constante de la consommation
de l'énergie électrique favorisée aussi bien par la
croissance démographique que par l'extension de l'utilisation des
produits électroménagers en Algérie, le concept
d'efficacité énergétique se pose aujourd'hui avec
acuité d'autant que le marché algérien regorge de produits
fortement « énergétivores ». le problème, est
que ces équipements ménagers qui sont commercialisés sur
notre marché sont en majorité des produits bas de gamme qui
consomment beaucoup d'énergie
D'après mon enquête auprès des
services de l' L'Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de
l'Utilisation de l'Energie, La problématique de l'économie de
l'énergie en Algérie, notamment électrique, est au centre
de plusieurs séminaires organisés par l'établissement.
Selon une étude réalisée récemment par l'APRUE, il
s'avère que les appareils électroménagers, plus
particulièrement les réfrigérateurs, les
congélateurs ainsi que les climatiseurs sont à l'origine de la
hausse continue de la consommation de l'électricité dans les
foyers. L'étude souligne qu'entre 2003 et 2006 les équipements de
froid domestiques ont connu une croissance fulgurante.
Entre 2000 et 2006, le parc des équipements de
froid domestique en Algérie a augmenté de 1 348 276
réfrigérateurs et de 1 154 087 de climatiseurs
supplémentaires sont utilisés dans les ménages, selon les
statistiques de l'ONS. La maîtrise du post froid peut permettre
d'économiser 8 % sur la consommation nationale finale d'énergie
électrique, ce qui engendrerait un potentiel d'effacement de la
puissance appelée pendant l'été de plus 560
mégawatts.
Figure N° 8
Parts de consommation par appareil dans un
foyer
8%
21%
32%
39%
Clim et Chauf Télé
Eclairage Autre
Source : L'Agence Nationale pour la Promotion et la
Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie, 2007
La figure N°8, illustre la part de la
consommation électrique par type d'appareils dans un foyer (étude
réalisée par l'APRUE, intitulée : Parts consommation
électrique par appareil dans un foyer).A souligner, que les climatiseurs
et les congélateurs consomment à eux seuls 38% de
l'énergie utilisée dans un foyer alors que la
télévision par exemple, ne consomme que 21% et l'éclairage
à l'intérieur de la maison, 32 %. Selon la même
étude, avec 34% l'électricité arrive largement en
tête des produits utilisés dans les foyers et autres, suivie par
le gaz naturel 32% et enfin les produits pétroliers 23%.
I.1.5.a Le marché des climatiseurs a connu une
forte progression ces dernières
années en raison de la baisse des
prix.
Luxe autrefois, la climatisation est désormais
à la portée de tous en Algérie. On la trouve dans les
logements, les grandes surfaces, les magasins, les administrations et
même dans certaines usines ...De nos jours, il est possible de
travailler, regarder la télévision, faire ses achats ou dormir
confortablement même par une chaleur torride. Le climatiseur s'est mis
à se démocratiser et le marché offre une gamme très
variée.
Le boom qu'enregistrent actuellement les ventes des
climatiseurs en Algérie s'explique par deux facteurs : d'abord une
baisse très remarquable des prix, mais aussi le changement du mode de
vie des ménages algériens d'une manière
générale. Un changement accentué, bien entendu, par le
fait que la Sénia est un territoire chaud qui enregistre en
été des températures qui avoisinent les 40%.
« Dans les années 80, avoir
un climatiseur chez soi c'était un véritable luxe et aujourd'hui
on en trouve, ces trois dernières années, beaucoup de locaux sont
équipés de climatiseurs, d'abord pour fidéliser la
clientèle et, ensuite, pour le bien-être des employés
eux-mêmes. Dans les cafés, les restaurants, les magasins, chez le
coiffeur..., tout le monde a un climatiseur, si ce ne sont plusieurs
», me confie, le responsable d'une grande surface
d'électroménagers localisé à la
Sénia.
Le vide juridique et l'absence d'une
réglementation vis-à-vis aux standards de qualité
universelle : bientôt trois arrêtés pour
l'efficacité énergétique.
Selon le directeur général de l'APRUE,
l'absence d'une réglementation stricte a encouragé les vendeurs
à commercialiser des équipements «
énergétivores » et les consommateurs à les priser du
fait de leurs prix compétitifs par rapport à d'autres produits
fabriqués dans le respect des normes d'efficacité
énergétique mais plus coûteux.
Pour combler ce vide, d'après le Quotidien
d'Oran dans un dossier consacré à l'efficacité
énergétique, trois arrêtés interministériels
sont sur le point d'être promulgués pour obliger un
étiquetage des appareils électroménagers et ce, dans le
but d'informer clairement le consommateur sur ce qu'il doit consommer en
énergie après l'acquisition d'un appareil quelconque.
_ Le premier définit les appareils qui seront
soumis à l'étiquetage énergétique comme le
réfrigérateur, le climatiseur, les machines de production et de
stockage d'eau chaude, la machine à laver, les lampes. Il s'agit de
faire un listing des appareils dont la consommation énergétique
est importante et qui ont un impact sur le bilan énergétique en
Algérie. On affirme au niveau de l'APRUE que 70 % de la consommation
énergétique des ménages est répartie entre le post
froid et les produits d'éclairage.
_ Le second arrêté est relatif au
contrôle de l'efficacité énergétique et de ses
modalités d'exercice et stipule que tous les appareils sur le
marché doivent être munis d'étiquette
énergétique.
_ Le dernier arrêté porte sur la
classification de l'efficacité énergétique pour les
appareils et équipements électriques.
I.1.6 Une hausse de consommation
énergétique en raison d'augmentation des températures qui
marque la saison estivale contre des hivers rudes
La consommation d'énergie électrique est
pratiquement la même, en hiver comme en été. Le volume de
consommation d'énergie électrique et de gaz enregistre de plus en
plus des pics d'utilisation similaires durant toute l'année. . Ce pic de
consommation, qu'on appelle chez SONELGAZ « la puissance maximale
appelée PMA », est en hausse, notamment en hiver où la
population sollicite intensément les appareils de chauffage. Cependant,
cette période n'est pas exclusive, puisque les pics d'utilisation
électrique enregistrés en été se rapprochent de
plus en plus de ceux enregistrés en hiver, due principalement à
l'utilisation des a pareils de climatisation et conditionnement d'air, devenus
bon marché. .
I.1.6.a L'été 2008, un nouvel appel de
puissance record pour la Sénia
Par cet exemple, j'ai voulu mettre en évidence
cette hausse de consommation entre deux années successives, durant le
même mois de juillet. Le bureau centralisé de conduite
d'électricité de la direction de la
distribution de Sénia a enregistré samedi 05 juillet 2009, un
nouvel appel de puissance record « été » à
21h15mn. La puissance maximale appelée (PMA) pour la daïra a
atteint 82 MW en évolution de 15% par rapport à la même
journée fériée de l'année 2008. Autant dire qu'en
seulement une année, l'accroissement de la demande en puissance
électrique équivaut à l'alimentation de trois nouveaux
quartiers.
La pointe enregistrée pendant la journée
du 05/07/09, en forte progression par rapport au 05 juillet 2008, a atteint
69,7 MW à 15h00mn, soit une évolution de 15% qui correspond
à 12,3 MW d'écart.
La croissance importante de la demande s'explique par
la hausse des températures et donc, par l'utilisation continue et
massive de la climatisation : la température moyenne de la
journée du 05/07/09 sur la partie nord du pays était de 41°
Celsius. Elle est supérieure de 4 degrés par rapport à la
même période de 2008.
La daïra de Sénia, au sein d'un Ouest
Algérien semi-aride, qui a souffert d'une décennie plus
sèche que la moyenne, les températures montent et avec elles la
consommation d'énergie électrique. La consommation en
énergie électrique a déjà enregistré deux
pointes de consommations dont le dernier était le 27 décembre
2008 suite à la vague de froid qui avait frappé la région.
Il a atteint les 78 MW. A quand donc le prochain pic de consommation
électrique ? Et sera-t-il sans conséquences sur le réseau
local ?
Pendant les périodes de grande consommation
d'électricité ,le chauffage électrique en hiver et tous
les modes de climatisations en été, SONELGAZ est obligée
de démarrer toutes ses centrales, et de mobiliser tous les moyens de
production disponibles et l'ensemble de ses équipes pour assurer la
fourniture d'électricité à ses clients.
I.1.6.b A températures record, consommation
record, les ménages Sénialais toujours plus gourmands en
électricité
Multiplication des chauffages électriques, des
appareils électroniques, et climatiseurs, les records s'enchaînent
pour la consommation d'électricité dans le territoire
Sénialais, à l'image de tout le pays.
Avec la vague de froid qui se poursuit pendant
plusieurs semaines, et la chaleur qui caractérise ce territoire les
ménages sont toujours plus gourmands en électricité et les
pics de consommation sont de plus en plus élevés. L'utilisation
de l'électricité a explosé: près de 55%
des
logements étaient équipés de
chauffage électrique en 2007, contre environ 7% trente ans plus
tôt, selon un sondage effectué par le service des études
pour l'électrification rurale, de SONELGAZ, la direction de la
distribution de Sénia, en janvier 2008.
Tableau N° 5 : Type de chauffage dans un quartier
sans gaz de ville à Nedjma.
Logement/type Bain % Chauff.par gaz % Total
de chauffage d'huile/résistance butane
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105 82 78% 23 22% 100%
|
Enquête terrain HADRI K, juin 2009
L'enquête a été menée
auprès de 105 ménages soit 823 habitants du quartier central de
la localité Nedjma (ex Chteibo). L'objectif était de
déterminer le type de chauffage utilisé dans ses foyers pendant
l'hiver.
Copte tenu des données du tableau N°5, la
majorité des logements enquêtés contiennent un ou
même deux appareils de chauffage électrique (résistances
et/ou bain d'huile), soit 78% des logements totaux enquêtés, par
contre 22% du sondage utilisent le chauffage à bouteilles de gaz
butane.
Dans les quartiers et localités
dépourvues de gaz de ville, et avec les vagues de froid suivie par la
pénurie de gaz butane, les habitants, utilisent une gamme très
variée de résistances et bains d'huile pour se chauffer, dont la
consommation reste cependant élevée pour ce type d'appareils.
Leur puissance de courant électrique varie entre 1000 et 2000
watts.
I.1.7 Augmentation des salaires, facilité de
paiement et amélioration du confort domestique
D'après B. MERENNE SCHOUMAKER(12),
« la demande énergétique a fortement
progressée dans le temps, en raison de la progression spectaculaire des
transports, du développement de l'industrialisation de l'agriculture et
d e l'amélioration du confort domestique des populations, du moins de
certaines d'entre elles ».
L'augmentation des salaires des algériens, a
beaucoup incité à consommer plus d'énergie. Comment
ça ? L'amélioration du pouvoir d'achat de la population est pour
beaucoup dans
(12) Géographie de l'énergie, Bernadette
Mérenne-Schoumaker, 1993,
cette situation. Le fait que les Algériens
recourent en masse au service des congélateurs ou climatiseurs
(appareils gros consommateurs d'énergie), qui était dans le
passé un luxe que ne pouvait s'offrir que les plus nantis, prouve que
leur situation financière s'est améliorée.
La vente par facilité de paiement, effective
depuis quelques années pour les produits électroménagers,
ainsi que le crédit à la consommation qu'offre les services
bancaires ont
permis à beaucoup d'équiper leurs foyers
par plusieurs types de produits électroménagers tels que
congélateurs, réfrigérateurs, ordinateurs, chauffages,
climatiseurs etc.
La hausse de la consommation d'énergie dans
l'habitat est donc liée à un phénomène de hausse
des standards de confort individuels, qui induisent des comportements de
consommation peu économes.
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Figure N°9. Fiche de recensement RGPH,
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pavé « nombre de biens possédés
».
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La nouveauté dans le dernier RGPH 2008 en
Algérie, c'est l'ajout d'un pavé `nombre de biens
possédés' au niveau du questionnaire destiné aux
ménages. Ceci, est dans le but de pouvoir calculer l'indice de confort
aux seins des ménages recensés. Il s'agit à la fois de
dénombrer les biens (Téléviseur, climatiseur, ordinateur,
réfrigérateur, lave linge) dans chaque foyer.
En réponse à ma question vis-à-vis
du
`' Taux de confort» et son évolution dans
la Daira de Senia, le responsable du service des statistiques au niveau de la
DPAT, confirme que le taux de confort a considérablement
évolué selon le bilan préliminaire du dernier RGPH 2008.
Il faudra attendre la publication des résultats finaux du recensement,
qui ne seront disponibles qu'en fin d'année 2009.
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Source : DPAT. (Direction de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire, juin 2009
I.1.8 La hausse de la demande sur
l'électricité alourdie par le piratage massif
Certes, tous les agents cités ont
réellement conduit à une hausse substantielle de la demande sur
l'énergie. Mais à signaler que, mon étude m'a
dirigée vers un autre `' fait social», c'est un
phénomène très répondu dans le territoire
signalais, il s'agit de `'la fraude massive de l'énergie» de la par
la population. Un facteur avec un effet direct sur la poussée de la
demande de l'énergie. Selon SONELGAZ, le phénomène du
« piratage » de l'énergie électrique dans l'espace
Sénialais a atteint, ces dernières années, des proportions
alarmantes. En effet, prés de 30 % de l'électricité est
détournée par la population. Ces pertes sont vraiment dues
à 80% de personnes consommatrices illicites qui optent, notamment,
à des branchements frauduleux à travers plusieurs
localités du chef-lieu de daïra.
Les services de la Sonelgaz de la Sénia,
souligne une perte de plus de 130 milliards de centimes qui a été
enregistrée en 2008.un chiffre astronomique ! Alors, suite à ce
phénomène d'agression du réseau et du vol massif de
l'énergie, des chutes de tension et perturbations courantes sont
recensées dans plusieurs localités, ce qui provoque des coupures
d'électricité à travers les zones de Sénia chef
lieu de daïra, d'Ain El Beida et de Sidi Chahmi.
Après avoir analysé les indicateurs qui
ont favorisés ou qui ont aggravé la consommation de
l'énergie dans la daïra de Sénia en particulier et le
territoire national d'une manière générale, les
paragraphes suivants, vont être consacrés à l'analyse de la
consommation, et l'accès de la population à ce service dans mon
terrain d'étude.
Chapitre 2 : L'étude énergétique
dans le territoire de la Daïra de Sénia
Electricité et gaz : Comment la daïra de
Sénia et ses trois communes sont elles alimentées?Pour le savoir,
et en collaboration avec les agents de la SONELGAZ de Sénia, j'ai
positionné les sources d'énergie électriques et
gazières qui desservent mon terrain d'étude.
Figure N°10 : Les sources
d'électricité et du gaz naturel qui alimentent la daïra de
Sénia
Réalisé par HADRI K. Juin 09
La Figure N°10 présente la localisation
des sources d'énergie à travers le site de Sénia. En
effet, ce terrain d'étude est alimenté par trois sources
d'énergie électrique. Ce sont des postes abaisseurs ou
transformateurs de l'électricité de la Haute Tension à la
Moyenne Tension (60 KV/30KV et 10KV) dans le but de la distribution. Il s'agit
du : i) du Poste `'Oran Sud» (ORS : appellation technique SONELGAZ)
situé au nord Ouest de la daïra, où quatre lignes
électriques de la moyenne tension (30 KV), appelées
`'départs»(13) Si Redouan I et Si Redouan II,
Boutlélis et DDAT alimentent à 90% la commune de
Sénia.
(13)Départ : ensemble d'ouvrages
(équipements : cellule électrique, câbles souterrains,
lignes aériennes, ou câbles souterrains transformateurs, appareils
de coupures...) servants à acheminer de l'énergie d'un point A
à un autre B (ex : d'une centrale électrique jusqu'au poste
abaisseur, d'un poste à une localité).
ii) le poste HT/MT `'Petit Lac» (PEL)
localisé au Sud-est de la ville d'Oran, au nord de la Sénia, ou
cinq départs :Zahana, HBN, Sénia coupure, Sénia II et
Aérodrome viennent alimenter la zone industrielle Sénia, la zone
d'activité de Chteibo et l'aéroport international d'
Oran-Sénia. iii) le poste HT/MT `'Sénia» appelé
encore `'El Braya», localisé sur les terres de la commune d'El
Braya. Avec trois départs : Sidi Chahmi, Zone d'Activité et El
Kerma, ce poste HT/MT alimente la commune de Sidi Chahmi et la partie sud de la
daïra de Sénia.
Par contre, en matière de distribution du gaz
par canalisation, la daïra de Sénia est alimentée par trois
postes de distribution publique de la Moyenne Pression. Deux sont
localisés dans la commune de Sidi Chahmi et un troisième poste,
nouvellement mis en service, situé hors du périmètre de la
daïra , il se trouve plus au juste à Boutlélis. Ce poste
alimente les localités d'Ain Beida et celle du Commandant Cherif yahia
(ex 200 Logements).
I.2.1 Le réseau de distribution
d'électricité et du gaz de ville de la daïra
Tableau N°6 Longueurs du réseau de la Moyenne
Tension de la Sénia par Départ
Poste source HT/MT
Nom du départ Moyenne
Tension
Petit Lac
Zahana
Oran Sud
Boutlelis
AFL (Z.Activité)
Sénia
Longueur en Km
42,87
46,45
82,84
8,55
10,75
91,54
4,64
6,16
15,84
10
3,40
15,20
338,24
Poste coupure (ZI)
HBN
Sénia II
Aérodrome
DDAT
Si Redouan I
Si Redouan II
Sidi Chahmi
El Kerma
Total 12 départs
Source : SOELGAZ, direction de la distribution de
Sénia, Juin 2009.
Le réseau de distribution de la daïra de
Sénia se compose de 947 Km dont, 339 Km de réseau de la Moyenne
Tension et de 608 Km de lignes Basse Tension. Le réseau Basse tension
est passé de 570,6 Km en 2007à 595,9 Km en 2008, soit une
évolution de 4,3% entre les deux années.
NB : les chiffres du tableau N°6, représente
uniquement la longueur totale de la Moyenne Tension de la daïra c à
d la 10 KV et 30 KV.
Le réseau de distribution gaz de ville est
passé de170, 7 Km à 192 Km, soit une évolution de 11,3%.
Une progression jugée trop faible, puisque SONELGAZ n'a
réalisé que 21 Km entre 2006 et 2007. Selon les données du
tableau 14, le réseau de distribution gaz n'est pas très
développé par rapport à celui de
l'électricité. Il ne présente que 20,3%par rapport
à ce dernier.
Sénia 128,7 142
El Kerma 24 32
Sidi Chahmi 18 18
Total daïra 170,7 192
Commune Longueur en
(Km) 2006
Longueur en (Km) 2007
Le rapport réseau longueur réseau gaz /
population globale de la daïra est de 0,85 mètre/habitant. Un ratio
jugé trop faible pour SONELGAZ (ce taux est utilisé dans les
bilans de l'entreprise pour l'évaluation du pourcentage de la
couverture).
A signaler une stagnation entre 2006-2007 du
développement du réseau gaz , où les 18 Kms de
réseau gaz de la commune de Chahmi n'ont pas bougés d'un
mètre.
Tableau N°7 : Longueurs du réseau de
distribution du gaz de ville : Daira de Sénia
|
Source : SONELGAZ, direction générale de
distribution de l'ouest
I.2.2 Un taux de couverture de 94,7% en
électricité et 40,7% en gaz de ville
Le territoire de la daïra enregistre actuellement
un taux d'électrification de l'ordre de 94,7%, suivant les
données collectées auprès de la SONELGAZ, direction de la
distribution de Sénia. Ce pourcentage a rejoint le taux national qui est
à 96%. A titre de rappel, la daïra compte actuellement 34459
abonnés au réseau électrique. Pour ce qui est du gaz
naturel, l'on saura que la daïra enregistre un taux de 40,7%, soit 14045
abonnés reliés au réseau de distribution de gaz naturel.
Ce chiffre connaîtra un accroissement durant cette année
grâce au programme de raccordement de près de 5 000 foyers,
notamment les nouvelles constructions, selon l'entreprise. Mais, ce chiffre de
40% cache bien des vérités, comme l'équité de la
distribution entre localité et l'accès de la population à
ce service, il cache aussi plusieurs causes qui bloquent et qui freinent la
progression de ce taux.
I.2.3 Evolution de la consommation d'énergie, une
hausse de 30,4% pour l'électricité et 14% pour le gaz naturel par
an
Tableau N°8 Daïra de Sénia :
évolution de la consommation de l'électricité entre
2006-2008
Année
|
|
|
|
|
Type de consommation en KWh
|
|
|
|
|
MT+BT
|
Dont ménages
|
Secteur Tertiaire
|
Sect. Industrie
|
2006
|
254
|
842
|
366
|
71
|
445
|
060
|
28
|
560
|
459
|
154
|
836
|
847
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2007
|
275
|
635
|
403
|
76
|
539
|
913
|
34
|
458
|
210
|
164
|
637
|
280
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2008
|
316
|
739
|
127
|
86
|
306
|
225
|
41
|
949
|
222
|
188
|
483
|
680
|
Source : SONELGAZ, Direction de distribution de Sénia,
juin 2009 MT : Moyenne Tension (10 KV et 30 KV)
BT : Basse Tension (220 V et 380 V)
A l'image du pays, la daïra de Sénia
connait depuis plusieurs années une demande accrue et continue sur
l'électricité surtout et sur le gaz naturel. D'après les
chiffres du tableau N°8, le taux de consommation globale de la daïra
en électricité est passé de 8,2 % entre 2006-2007 à
un taux de 15% entre 2007-2008, il a presque doublé durant la
période 2006-2008. Elle et passée de 274 635 403 KWh en 2007
à 316 739 127 KWh en 2008, soit une évolution de 41103724 KWh par
an, dont respectivement : 14,5 % d'évolution pour les gros clients comme
l'aéroport international, et la zone industrielle, suivi de 12,7 % pour
les ménages et de 11 % pour le secteur tertiaire. Cet accroissement
s'explique par le développement des activités économiques,
mais favorisée aussi par une croissance démographique et par
l'extension de l'utilisation des produits électroménagers dans
les foyers.
Cette consommation d'énergie est « la
consommation facturée » par les services de la facturation de
SONELGAZ. La consommation réelle au niveau du territoire de la
Sénia est égale à l'énergie facturée + 30 %
de l'énergie détournée et non facturée. Les 30 %
représentent les pertes. 7% de pertes techniques, le reste est du
à la fraude massive, c'est énorme d'après les responsables
de l'entreprise locale. En réalité la consommation de
l'électricité totale de la Daïra en 2008 avait
avoisiné les 395 923 909 KWh. Logiquement, le taux de la consommation en
électricité est de 30,4% entre 2007 et 2008.
Tableau N°9 : Daïra de Sénia :
évolution de la consommation du gaz de ville entre 2006-2008
Année
|
|
|
|
Type de consommation en Thermies
|
|
|
|
|
MP+BP
|
Dont ménages
|
Secteur Tertiaire
|
Sect. Industrie
|
2006
|
234
|
806
|
280
|
138
|
264
|
242
|
3
|
536
|
484
|
93
|
005
|
554
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2007
|
247
|
165
|
182
|
145
|
873
|
715
|
3
|
742
|
340
|
97
|
549
|
127
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2008
|
281
|
620
|
301
|
173
|
296
|
272
|
3
|
975
|
904
|
104
|
348
|
125
|
Source : SONELGAZ Direction de Distribution de Sénia,
juin 2009 MP : Moyenne Pression/ BP : Basse Pression
D'après les données du tableau N°9
relatif à la consommation du gaz par canalisation, le constat est
identique à celui de l'électricité. Pour les mêmes
causes citées, la consommation totale du gaz a connue un rythme
d'évolution de 14 % entre 2007 et 2008.
La demande locale en gaz a sensiblement
augmenté au cours des dernières années selon un rythme de
croissance annuelle entre 2007-2008 de 18,7 % pour les ménages, une
véritable progression de la demande dans ce secteur, (même si le
réseau gaz n'est pas vraiment développé) dû
principalement à l'utilisation massive du chauffage en longue
période de froid. Le secteur industriel a aussi enregistré une
évolution de 7%. En revanche, un taux de 6,2 % de progression chaque
année pour le secteur tertiaire. A l'origine de cette hausse, c'est le
développement socio-économique suivi par l'intégration de
plusieurs projets industriels et l'expansion économique en
général au niveau de la zone étudiée.
Tableau N° 10 : Taux de couverture en énergie
électrique et gaz de la daïra de Sénia en 2009
Communes
|
Electricité
|
Gaz de ville
|
Abonnés en
|
Taux de
|
Abonnés
|
Taux de
|
électricité
|
couverture%
|
en gaz
|
couverture%
|
Sénia
|
15420
|
98%
|
9647
|
62,5%
|
Sidi Chahmi
|
14975
|
91%
|
2438
|
16,3%
|
El Kerma
|
4064
|
95%
|
1960
|
48,2%
|
Total daïra
|
34459
|
94,7%
|
14045
|
40,7%
|
Source : SONELGAZ Direction de Distribution de Sénia,
juin 2009
L'analyse des chiffres du tableau N°10, où
sont regroupés les taux par commune, révèle un point
essentiel. En effet, la couverture en électricité de 95% et
même celle du gaz de ville, avec 40% se rapprochent du taux national.
Ceci, d'une manière globale. Se sont plutôt les chiffres de la
commune de Sidi Chahmi qui attire l'attention, où la couverture en
électricité est à 91% (inferieur à la moyenne
nationale), mais plus inquiétant encore c'est le taux très faible
de l'accès au gaz de ville, il dépasse à peine les
16%.
Les mêmes données par commune et par
district donnent un nouveau constat. En réalité, dans le
même espace de la daïra ou même à travers celui de la
commune, les taux d'accès aux réseaux, le gaz surtout, ne sont
pas équilibrés. Il y'a des agglomérations et des quartiers
qui sont bien dotés que d'autres. On peut même lire,
d'après ces chiffres, l'existence d'une population favorisée par
rapport à une autre à travers ce territoire. Les chefs lieux des
communes sont plus équipés de gaz de ville que le reste de leurs
agglomérations secondaires.
En s'appuyant sur les données du tableau
N° 11, le déséquilibre spatial concernant la desserte du gaz
de ville, va bien être ressentit. Des inégalités
d'accès à toutes les échelles. Il y'a lieu de constater
qu'à travers le territoire de la daïra, toutes les
agglomérations n'ont pas une proportion à part égale
lorsqu'il s'agit de la population ayant accès à
l'électricité et/ ou gaz de ville surtout. En effet, il existe
même des localités qui n'enregistrent aucun abonné qui
profite de cette énergie qui est le gaz de ville. L'exemple de
l'agglomération de Nedjma ou de Saint Rémy et sans
équivoque.
Dans le tableau suivant, et pour mieux
apprécier le taux d'accès au réseau de gaz de ville dans
mon terrain, par district, et pour une meilleure exploitation des chiffres,
j'ai jugé utile d'ajouter une colonne pourcentage (% du nombre
d'abonné gaz / d'abonnés en électricité). On peu
tout de suite établir le constat, et distinguer les quartiers et les
agglomérations qui dépassent le taux d'accès national, de
ceux vraiment démunis, en passant par les territoires qui rejoignent la
moyenne nationale qui est de 40%.
I.2.4 La couverture en gaz de ville
caractérisée par une
hétérogénéité
Tableau N°11 : Les abonnées en
électricité et en gaz de ville par commune et par
Agglomération dans la daïra de Sénia,
juin 2009.
Daïra
DaIra de Senia
Commune
|
Agglomération/district
|
Abonné
|
Abonné
|
Gaz/Elec
|
|
|
Electricité
|
Gaz
|
%
|
Sénia
|
ES SENIA VILLAGE
|
1133
|
770
|
67.9
|
|
BAHI AMAR ES-SENIA
|
1188
|
931
|
78.3
|
|
COOPERAT.DOMAIN ES-SENIA
|
1240
|
922
|
74.3
|
|
COOP ET KARA1 KARA2 SENIA
|
1065
|
558
|
52.3
|
|
ROCCADE
|
1484
|
989
|
66.6
|
|
DOUAR LA GARE
|
1437
|
919
|
63.9
|
|
404 LOGTS A.BEI
|
795
|
575
|
72.3
|
|
404 LOGTS
|
1422
|
707
|
49.7
|
|
DOUAR LA GARE
|
339
|
287
|
84.6
|
|
COOPERATIVES.DO
|
905
|
575
|
63.5
|
|
CITE CHERIF YAH
|
1921
|
1218
|
63.4
|
|
CITE CHERIF YAH
|
1193
|
425
|
35.6
|
|
CITE CHERIF YAH
|
1365
|
775
|
56.7
|
Sidi
|
CHTEIBO
|
2230
|
0
|
0
|
Chahmi
|
CHTEIBO
|
1606
|
0
|
0
|
|
CHTEIBO
|
1867
|
0
|
0
|
|
CHTEIBO
|
2011
|
0
|
0
|
|
CHTEIBO
|
760
|
0
|
0
|
|
BOUAMAMA
|
1137
|
415
|
36.5
|
|
BOUAMAMA
|
1599
|
646
|
40.4
|
|
SIDI MAAROUF
|
3336
|
1373
|
41.1
|
|
HAI SABAH
|
362
|
0
|
0
|
El Kerma
|
EL KERMA VILLAG
|
1514
|
421
|
27.8
|
|
EL KERMA VILLAG
|
1293
|
698
|
53.9
|
|
CITE 5 JUILLET
|
763
|
631
|
82.7
|
|
CITE 5 JUILLET
|
245
|
173
|
70.6
|
|
CITE 5 JUILLET
|
249
|
36
|
14.4
|
|
Total
|
34459
|
14045
|
40.7
|
Source : les données brutes proviennent du Centre de
Traitement informatique de SONELGAZ, juin 2009.
Ces données ont été
présentées de cette façon dans un souci d'apprécier
avant tout le taux de couverture en gaz de ville par localité dans le
territoire de Sénia.
Le tableau N°11, illustrant le nombre des
abonnés en électricité et en gaz par commune et par
localités appartenant à la daïra de Sénia. Les
données ont été récupérées du centre
des traitements informatiques de SONELGAZ sous forme d'un listing. Je les ai
présentés et je les ai ordonnées de cette manière,
dans le but d'une meilleure lecture.
Après l'examen des chiffres du tableau le
résultat qu'il faut retenir est le suivant :
· 34459 est le nombre total des abonnés
ayant accès à l'électricité, ce chiffre
représente une couverture avoisine les 95% sur l'ensemble de la
daïra de Sénia, un taux qui rejoint celui du national qui est de
96%. Par contre, 04% de la population n'est pas encore raccordée
à l'électricité dans mon espace d'étude. Ce
pourcentage, représente les quartiers nouvellement construits, ou encore
des habitations et des fermes qui se trouvent très isolées et
loin du réseau. Ces derniers utilisent d'autres formes d'énergie
pour s'éclairer comme les groupes électrogènes. Ils
représentent un taux de moins de 01% d'après l'office national
des statistiques et la SONELGAZ.
Les 95% reflètent la politique de l'état
empruntée depuis les années 70, qui est une volonté
d'introduire de l'électricité dans tous les foyers
algériens quelque soit le coût.
· 14045 est le nombre total des abonnés
ayant accès au gaz de ville, soit une couverture de 40%. Il faut dire
que prés de 60% de la population des trois communes de la daïra
n'ont pas encore le gaz de ville chez eux. Notez bien qu'une tranche non
négligeable de quartiers et de localités ont un taux
d'accès jugé faible, d'autres, et jusqu'à nos jours, n'ont
pas encore bénéficié de ce service public. En particulier,
se sont les quartiers et les localités appartenant à la commune
de Sidi Chahmi qui enregistrent le taux le plus bas de la daïra, avec
seulement 12537 foyers, soit 16,3%.
· La couverture en gaz de ville est disparate entre
les agglomérations et les districts dans les communes de la
daïra.
I.2.5 60% de déficit dans la couverture en gaz de
ville, un chiffre à l'origine d'un profond malaise social
Dans un pays où le gaz est une richesse
naturelle qui génère bien des rentrées d'argent et fait le
bonheur des citoyens des pays étrangers, il est inconcevable de parler
de pénurie de gaz ou de faible taux de pénétration de
cette énergie. C'est, pourtant, le cas dans plusieurs
agglomérations et quartiers de la daïra de Sénia. Cette
dernière ne déroge pas à la règle et voit plusieurs
localités privées encore de raccordement au réseau du gaz
de ville.
Dans le but de mieux estimer ce déficit en
énergie gazière, dans mon champ d'étude, les chiffres du
tableau N°11 ont étaient traduits sur une carte
élaborée par mes soins.
Le résultat de la carte N°1 donne une
réalité d'une desserte, un contraste spatial et d'un
déficit en matière de raccordement en gaz de ville de la
population des agglomérations de la daïra de Sénia en
2009.
Carte N°1
Réalisé par HADRI K.2009
Au niveau de ce territoire, 60% est le taux de
déficit. Il représente la population qui ne
bénéficie pas de gaz de ville, un chiffre qui est à
l'origine d'un profond malaise social pour une grande tranche de la population.
Un mal vivre bien ancré chez des milliers de familles vivant sur le
territoire de cette daïra qui, depuis des années, sont las
d'attendre que le minimum de développement et d'urbanisation atteigne
leurs localités, leurs cités, leurs quartiers.
«Vivre sans réseau d'AEP, sans gaz de ville, des
pistes bourbeuses en guise de rue alors que l'on se trouve aux portes d'Oran,
c'est à se demander si, nous ici, avons eu
l'indépendance ?»
Une réponse totalement désabusé
d'un habitant de la localité d'el Emir-Abdelkader, à l'Ouest de
la commune de Sidi Chahmi. Une réponse à ma question sur les
conditions de vie en général, et l'absence du gaz de ville en
particulier, dans cette localité.
I.2.6 Le gaz de ville, par quoi est justifiée la
faiblesse du taux d'accès ?
Figure N° 11 : Daïra
de Sénia, abonnés
électricité et gaz par agglomération
Abonné Elec Abonné Gaz
Nbre abonné
Agglomération
Abonnés électricité et gaz de la
daira de Sénia par agglomération, Juin 2009
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Sénia Ain Beida 200 logts Chteibo Bouamama Sidi
maarouf
Viiage
Karma
Cité5juillet
L'analyse du graphe de la figure N°11 où,
les abonnés sont regroupés par agglomération fait
ressortir deux points essentiels :
a- un taux de couverture gaz limité par
rapport à celui de l'électricité,
b- les agglomérations ne se trouvent pas dans la
même dynamique énergétique vis-à vis de
l'accès de leur population au gaz de ville.
Durant mon enquête, j'ai essayé de me
rapproché de la population de la Sénia et notamment, le rapport
que j'ai eu avec la population de la localité de Sidi Maarouf dans la
commune de Sidi Chahmi d'une part, mais aussi avec des agents de la SONELGAZ
d'autre part dans un souci d'avoir et de cumuler des réponses
justifiants le faible taux de raccordement en gaz de ville par rapport à
celui de l'électricité.
On se référant à la figure
N°11, on remarque qu'il y'a des taux faibles, parfois nuls ou presque dans
plusieurs agglomérations secondaires au niveau de ce territoire. C'est
le cas des quartiers de la commune El Kerma où le taux varie entre 27%
et 14%. Au niveau de l'agglomération de Chteibo appartenant à la
commune de Sidi Chahmi, le constat est surprenant. En fait, cette
agglomération de 80 000 habitants ne bénéficie pas des
avantages du gaz. Sur les 8500 abonnés en électricité
aucun d'eux n'est doté de gaz de ville (cf. tableau
N°11).
L'accès au réseau gaz naturel dans le
périmètre d'étude se caractérise par une
disparité entre les différentes localités et
agglomérations. Suite à cet état de fait, une étude
menée par SONELGAZ a été réalisée
récemment. Malgré la réalisation des postes de
distribution publique gaz un peu partout, l'accès reste moins
important.
Ces pourcentages peuvent être justifiés par
:
i) d'abord, il ya le coût des installations
intérieures pour le gaz naturel jugées très couteux pour
les petites bourses et les familles démunies .A savoir, le coût
d'une installation intérieure moyenne pour le gaz, d'une habitation
moyenne peut atteindre 60 000 DA. Cette somme tant à s'accroitre du fait
de la flambée du prix du cuivre. En plus, il y'a les 10 000 DA qui
représentent l'apport initial du citoyen pour d'être brancher au
réseau. Pour plusieurs familles ce prix élevé des
installations est un obstacle majeur pour s'équiper du gaz de
ville.
De ce fait, une partie très importante de la
population se trouve coincée. Faut-il s'acquitter des frais de
raccordement pour la SONELGAZ ? Ou bien faut -il effectuer une installation
intérieure pour le gaz très couteuse ? Chose qui oblige les
citoyens à l'usage du gaz butane, avec les désagréments
subis à l'approche de la saison hivernale et les problèmes
d'approvisionnement que cela engendre.
Tout simplement, les citoyens de la daïra se
rapprochent des points clientèles de la SONELGAZ, et demandent dans la
plupart des cas qu'un branchement en électricité, et la pose du
compteur électrique. 1 citoyen sur 3 demande d'être
raccordé au gaz de ville. Une situation dont les services de SONELGAZ se
sont habitués.
Dans ce contexte, certains responsables de la
direction de l'énergie et des mines ont attribué la faiblesse des
opérations de bronchement au refus de certains citoyens de s'acquitter
de leurs obligations liées aux frais de raccordement jugé chers.
A cet effet, plusieurs projets enregistrent depuis plusieurs années des
retards pénalisants. Pour le payement des obligations cumulées,
la SONELGAZ oeuvre actuellement à proposer des formules de payement par
facilité aux abonnés. Elle propose que l'on paye les engagements
par tranches durant une période limitée. A titre d'exemple, la
contribution des abonnés pour le financement et la réalisation de
l'ensemble du programme d'investissement de SONELGAZ pour l'exercice 2007
était de 7% soit 10,4 milliards de dinars.
ii) ensuite, le taux faible de la couverture en gaz
peut s'expliquer aussi par la faisabilité d'extension du réseau
gaz de ville. Selon le responsable du département des techniques gaz au
sein de la direction régionale de SONELGAZ, une ligne de réseau
électrique est beaucoup plus simple à réaliser en
matière de coût et délais qu'un réseau gaz de ville.
D'après lui, il existe des contraintes liées à la
géographie et la localisation des sites qui nécessitent des
raccordements. Alimenter une agglomération, ou groupements d'habitations
qui se trouvent sur des hauteurs en
gaz par canalisations, n'est pas toujours facile. Si
la qualité du sol ne le permet pas (rocheux, marécageux...)
où les travaux d'ouvertures de tranchets sont difficile, et demandent
plus de moyens financiers, de moyens techniques et beaucoup plus de temps
à réaliser les projets.
iii) Enfin, et d'après le responsable du
service d'exploitation du gaz au sein de SONELGAZ, il existe un autre facteur
qui retarde le développement du réseau de gaz naturel par rapport
à celui de l'électricité. Selon lui, l'entreprise
obéit à des règles de gestion et de financement de
projets. Il faut une taille minimale d'une agglomération avec un certain
nombre de population afin de réaliser une DP (un poste de Distribution
Public Gaz), et avoir l'accord de la direction générale de
l'entreprise pour lui allouer une enveloppe financière. D'après
ce responsable, cette investissement (le poste DP) ne sera peut être
jamais amortie vu le prix très bas de gaz de ville facturé
à l'abonné qui est de 0,16 DA la Thermie.
La réunion de tous ces facteurs cités est
le résulta d'une couverture de gaz de ville dans la daïra qui
demeure très hétérogène.
PARTIE II : LA GESTION ET L'ETAT DU SERVICE PUBLIC DE
L'ELECTRICITE ET DU GAZ, UNE GESTION PARTIELLEMENT MAITRISEE
Introduction
La gestion et la distribution de
l'électricité et du gaz, de par sa nature en relation directe
avec le public, génère des difficultés parfois
insurmontables. Maîtriser le fonctionnement de son réseau de
distribution afin d'en améliorer la performance est devenu aujourd'hui
un enjeu important pour les entreprises qui se veulent compétitives dans
un contexte concurrentiel. Le distributeur de l'électricité et le
gaz a toujours le souci de couvrir les besoins des consommateurs, en
quantité et qualité suffisantes. Il a aussi le souci de veiller
à la bonne gestion et à la perfection de toutes les
infrastructures concourant l'approvisionnement en énergie.
La distribution d'électricité et le gaz par
canalisation se fait par des réseaux. Elle consiste à alimenter
l'ensemble des clients industriels et les abonnés
domestiques.
Dans cette partie de l'étude, je
présenterai une facette de la gestion de SONELGAZ dans mon champ
d'étude. La qualité et continuité de service rendu et les
solutions adoptées par l'opérateur au niveau de la daïra de
Sénia face aux différents problèmes rencontrés
dû aux actes de piratages massifs de
l'électricité,
Chapitre 1 : les limites d'une gestion de distribution
d'électricité et du gaz
II.1 SONELGAZ en bref
Tout d'abord, il faut savoir que, SONELGAZ est
l'opérateur historique (Société Nationale de
l'Electricité et du Gaz) est une entreprise publique chargée de
la production, du transport et de la distribution de
l'électricité et du gaz par canalisation en
Algérie.
Elle a été créée en 1969,
en remplacement de l'entité précédente Electricité
et Gaz d'Algérie (EGA). On lui a attribué le monopole de la
distribution et de la vente de gaz naturel dans le pays, de même pour la
production, la distribution, l'importation, et l'exportation
d'électricité. Depuis la promulgation de la loi sur
l'électricité et la distribution du gaz par canalisations,
SONELGAZ s'est restructurée pour s'adapter au nouveau contexte. On parle
aujourd'hui de Groupe industriel de SONELGAZ composé de 31 filiales et 9
sociétés en participation. Elle emploie plus de 56 500
travailleurs.
En 2002, la loi n° 02-01 du 5 février 2002
sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisation
ouvre le secteur de la production d'énergie électrique à
la concurrence et met fin à au monopole détenu par l'état.
(Voir la loi du 5 février 2002 relative à l'ouverture du secteur
en annexe).
II.1.1 Qu'est-ce que la distribution de
l'électricité et du gaz ?
C'est une activité de service public qui a pour
objet d'assurer l'approvisionnement en électricité et en gaz sur
l'ensemble d'un territoire et dans les meilleures conditions de
continuité, de qualité, de sécurité, de prix et de
respect des règles techniques et de l'environnement.
II.1.2 En quoi consiste le service public ? _Fournir en
énergie les consommateurs dans les meilleures conditions
d'équité et de continuité; _Satisfaire en énergie
des catégories de citoyens préalablement identifiées et
des régions défavorisées afin d'assurer une meilleure
cohésion sociale et contribuer à une plus grande
solidarité;
II.1.3 La réglementation algérienne
vis-à-vis du service public de l'électricité et du gaz
Dans le journal officiel de la république
Algérienne N° 08, la Loi n° du 22 Dhou El
Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à
l'électricité et à la distribution du gaz par
canalisations a été publiée, ou le service public a
été définit comme suit :
Article. 3
-- La distribution de l'électricité et du
gaz est une activité de service public.
Le service public a pour objet de garantir
l'approvisionnement en électricité et en gaz, sur l'ensemble du
territoire national, dans les meilleures conditions de sécurité,
de qualité, de prix et de respect des règles techniques et de
l'environnement.
La mission de service public vise à :
-- fournir en énergie les clients non
éligibles dans les meilleures conditions d'équité, de
continuité et de péréquation des prix de vente
;
-- assurer dans le cadre de l'égalité de
traitement, le raccordement et l'accès des distributeurs, des clients
éligibles et des producteurs d'électricité aux
réseaux de transport d'électricité ;
-- satisfaire en énergie des catégories de
citoyens préalablement identifiées et des régions
défavorisées afin d'assurer une meilleure cohésion sociale
et contribuer à une plus grande solidarité ;
-- assurer sur demande, dans la mesure des moyens, le
secours en énergie aux producteurs ou aux clients éligibles
raccordés aux réseaux;
-- assurer la fourniture d'énergie à tout
client éligible si ce dernier ne trouve pas de fournisseur dans des
conditions économiques ou techniques acceptables.
Mais est-il vrais que, ceci soit réellement
traduit sur le terrain ? En effet, les éléments
récoltés dans le cadre de mon étude renseignent sur un
décalage qui existe entre les textes de loi et la réalité.
L'état de ce service public, sa qualité et sa continuité
dans la daïra de Sénia est un bon exemple.
II.1.4 SONELGAZ, Organisation et représentation
territoriale : deux structures seulement pour trois communes et 50 000
abonnés.
Le service public de la distribution de
l'électricité et le gaz par canalisation à travers le
territoire étudié est assuré par l'agence de Sénia.
Une entité sous la tutelle de la direction de la
distribution de Sénia (une direction qui se charge
de la gestion de l'alimentation électrique et du gaz de ville de 24
communes).
La figure ci-après illustre l'organisation
globale de l'entreprise au niveau local. Pour couvrir tous les besoins des
abonnés à travers toute la daïra, l'agence de Sénia
est composée de deux districts appelés `'points
clientèles». Il y'a le district de Sénia domicilié au
même immeuble de l'agence commerciale de Sénia, le deuxième
point est situé à Nedjma connue aussi sous le nom de Chteibo dans
la commune de Sidi Chahmi.
Figure N°12 Organigramme de l'agence de distribution
SONELGAZ de la Sénia
Hadri K. juin 09
Avec seulement deux points clientèles, dont
l'un d'eux regroupe les réclamations et le dépannage, SONELGAZ
est très peu représentée à travers le territoire de
la Sénia. Cela s'ajoute au manque de moyens humains et matériels
dont dispose l'agence de distribution. Afin de gérer tous ses clients
dans les trois communes, cette structure n'a que deux équipes qui
travaillent à mi temps, et trois autres pour le recouvrement. Elle est
contrainte de solliciter les prestations d'autres entreprises sou- traitantes
pour réaliser ses taches de la relève des indexes, de
l'entretient des réseaux, de la coupure et notamment les travaux de
raccordements de la nouvelle clientèle. Car ces délais de
raccordement aux deux énergies (gaz et électricité)
jugés par le citoyen longs spécialement pour les abonnés
dits moyenne tension et ceux « domestiques » pour les
localités éloignées.
En ce qui concerne les moyens lourds, comme le camion
à échelle, le camion recherche de défauts ou
l'équipe TST (Travaux Sous Tension), l'agence, doit contacter sa
hiérarchie, en l'occurrence la direction de la distribution de
Sénia, lui exprimer ses besoins pour pouvoir intervenir et accomplir des
travaux nécessitant les moyens cités.
Les moyens techniques, humains et financiers dont
dispose la SONELGAZ locale sont dérisoires face à ces missions
innombrables devenues pour elle un fardeau trop lourd et explique en
partie
la désaffection de l'administration Locale. Les
agents doivent être polyvalents disponible avec un minimum de moyens. Ils
n'ont qu'un objectif : pouvoir agir en un temps restreint pour une intervention
efficace. Cependant ce n'est pas toujours le cas puisqu'ils sont pour la
plupart dans l'incapacité de traiter une panne avec le peu d'outils
qu'ils possèdent. Lorsqu'il ya un incident dans une ou plusieurs parties
du réseau, les agents sont dans l'impossibilité d'intervenir dans
toutes les zones étant donné l'absence de matériels
disponibles sur le site de Sénia.
Plusieurs irrégularités à
souligner dans la gestion des abonnés, notamment en ce qui concerne le
relevé de la consommation électrique. Durant mon enquête,
nombre de citoyens m'ont signalé des erreurs commises par les agents de
SONELGAZ dans les factures à cause essentiellement, du regroupement des
compteurs électriques dans des armoires.
«Il n'est pas rare qu'on vous donne
une facture avec le numéro du compteur de votre voisin ou sa
consommation électrique», m'expliquent des
abonnés de la coopérative BAHI AMAR. Certains citoyens ont
révélé que le regroupement de leurs compteurs a
été fait à la va-vite par des sous-traitants qui ont
entremêlé les raccordements à tel point que plusieurs
d'entre eux se sont retrouvés raccordés à des compteurs de
leurs voisins ou parfois d'un commerce.
Il est à signaler que, les retards dans le
recouvrement des créances, sont dus, essentiellement, à la
suppression dans les années 2000, des releveurs-encaisseurs qui
étaient chargés de recouvrir les créances auprès
des abonnés.
II.1.5 SONELGAZ locale reste déficitaire
malgré une progression de 17% de son chiffre d'affaire en
2008.
Tableau N°12 : Les ventes par commune et par type
d'abonnés
(En Dinar Algérien) : Daïra de Sénia
en 2008
Electricité.
Commune
|
Abonné Domestique
|
|
Abonné Non Domestique
|
|
|
Industrie
|
|
Total Electricité
|
SENIA
|
106
|
908
|
344
|
16
|
466
|
204
|
45
|
188
|
897
|
168
|
563
|
447
|
SIDI CHAHMI
|
70
|
983
|
557
|
9
|
674
|
705
|
26
|
042
|
625
|
106
|
700
|
888
|
EL KERMA
|
21
|
714
|
902
|
4
|
250
|
080
|
15
|
828
|
941
|
41
|
793
|
924
|
Total daira
|
199 606 804,68
|
30
|
390
|
990
|
87
|
060
|
465
|
317
|
058
|
260
|
Gaz:
Commune
|
Abonné Domestique
|
|
Abonné Non Domestique
|
|
|
Industrie
|
|
Total Gaz
|
|
|
SENIA
|
28
|
671
|
607
|
4
|
345
|
045
|
488
|
118
|
33
|
504
|
772
|
SIDI CHAHMI
|
3
|
288
|
215
|
1
|
067
|
202
|
42
|
902
|
4
|
398
|
319
|
EL KERMA
|
3
|
889
|
414
|
|
349
|
765
|
163
|
633
|
4
|
402
|
814
|
Total daira
|
35
|
849
|
237
|
5
|
762
|
013
|
694
|
654
|
42
|
305
|
905
|
Source : Centre de Traitements Informatiques, SONELGAZ,
Direction Distribution de Sénia,06, 2009
Le tableau N°12, renseigne sur les ventes
financières par commune, par type d'énergie et par type de
consommation de la daïra de Sénia. En 2008, SONELGAZ, l'agence de
distribution de Sénia a réalisé un chiffre d'affaires de
359 364 166 DA, soit un taux d'évolution de 16,7% par rapport à
celui de 2007 où elle avait réalisée un chiffre d'affaires
de 308 077 954 DA. Le taux d'encaissement au niveau de la commune de
Sénia vient en tête. Il totalise 56,3% du chiffre global de la
daïra. 37,7% du chiffre d'affaire de la daïra, a été
réalisé uniquement par l'encaissement de la consommation des
ménages de la commune de la Sénia.
Ces ventes financières par commune,
révèlent une autre vérité. La commune de Sidi
Chahmi dont le nombre d'habitants fait presque 5 fois celui de d'El Kerma,
n'arrive même pas à réaliser des encaissements suite
à la vente du gaz de ville égale à celui
réalisé par la commune d'El Kerma. Une preuve du déficit
en couverture de gaz de ville qu'enregistre la commune de Sidi Chahmi et ses
localités.
Mais, ce chiffre d'affaires, réalisé par
l'entreprise locale, et même avec cette progression encourageante de
16,7%, l'agence est déficitaire. Certes, il est vrai que le chiffre
d'affaires entre 2007 et 2008 est en accroissement, mais il y a
réellement un grand écart entre le chiffre d'affaires et les
dépenses d'investissements qui ont augmenté de 39,5%, selon le
financier de l'entreprise. Pour atteindre son équilibre, la direction de
distribution doit effectuer un encaissement de 500 millions de centimes par
jour, selon la même source. Malheureusement, ce recouvrement ne
dépasse guère les 170 millions de centimes/ jour.
En effet, les pertes énergétiques, la
faraude massive et les créances de l'agence sont astronomiques. De ce
fait, SONELGAZ locale ne peut ni investir correctement ni entretenir, et
moderniser son réseau. Ceci va surement peser sur la gestion et les
prestations de service fourni par l'entreprise.
II.1.6 Sidi Chahmi, un seul centre payeur pour 110 000
habitants. Le calvaire des abonnés
La commune de Sidi Chami dispose d'un seul centre
payeur SONELGAZ, un point unique pour la clientèle situé à
Nedjma (Chteïbo) devant répondre aux besoins des... 111.000
habitants des différentes souscriptions qui en
dépendent.
Payer sa facture d'électricité est un
véritable calvaire pour les abonnés des
agglomérations dépendant de la commune de Sidi Chami,
obligés de faire en transport public de longs détours avant de
se soumettre à l'obligation de la chaîne au guichet... Se
déplacer à Chteïbo est un
véritable casse-tête pour les
abonnées de SONELGAZ. Les habitants des localités de Sidi Maarouf
ou de la Cité Sabah sont contraints d'emprunter deux transports pour se
rendre à Chteibo, avec tout ce que cela suppose comme
désagréments, pour s'acquitter de leurs redevances
d'énergie. Et ce n'est pas tout: arrivée sur place il faut faire
la chaîne, attendre au moins une heure en moyenne.
Aussi, ce guichet n'est destiné à
régler que les seules factures des 17.000 abonnés qui en
dépendent. Pour les réclamations et règlement de litiges
divers, il faut se rendre à l'agence SONELGAZ de Sénia. Et cette
situation n'est pas sans engendrer d'autres tracas qui vont rendre plus
compliquées les relations entre SONELGAZ et ses
abonnés.
Les abonnés de la commune d'El Kerma se
trouvent dans la même configuration que ceux de Sidi Chahmi. Ces derniers
doivent se déplacer jusqu'à la commune de Sénia, afin de
s'acquitter de leurs factures, effectuer une demande de branchement en
électricité et /ou gaz, ou bien pour une réclamation ou
dépannage.
A l'agence SONELGAZ de Sénia, les choses ne
sont pas aisées. Cette structure gère environ 60.000
abonnés et les préposés aux guichets doivent sans doute
affronter de bien nombreux problèmes. Ils sont consécutifs
à de nombreuses difficultés matérielles qui demandent des
solutions nécessaires.
A mon sens, la SONELGAZ n'a pas beaucoup investit dans
le rapprochement de l'administration de l'abonné par son implantation
à travers les treize agglomérations de la daïra,
censés atténuer les mouvements et alléger les souffrances
des populations de ces localités.
II.1.7 Qualité et continuité de service :
qualifiées de médiocre de la part des abonnés.
Sur les 105 chefs de ménages du Hai Nedjma
questionnés sur la qualité du service fourni par SONELGAZ, ainsi
que leurs perceptions vis-à-vis de cet organisme, 11 d'entre eux sur les
105 soit 10% sont satisfait, 70 (chefs de ménages) soit 67% trouvent ce
service moyen, par contre, 18% le qualifie de mauvais et très mauvais
pour les 5% restantes. Les résultats de cette enquête sont
traduits par la figure N°13, où on peu tout de suite établir
un constat. L'insatisfaction de la population enquêtée sur la
qualité de service de l'électricité par SONELGAZ est bien
affichée.
Figure N°13
Abonnés et perception du sevice public rendu
par SONELGAZ
Moyen 67%
T.mauvais 5%
Mauvais
18%
Bon
10%
Source : enquête terrain, juin 2009
On peut tout de suite faire le lien entre ce
mécontentement de la clientèle et le servie qualifié de
déficient au niveau de la Sénia. La qualité de fourniture
en énergie est peu satisfaisante, elle est caractérisée
par des délestages et des ruptures de courant intempestives occasionnant
des dommages et désagréments aux clients. Cette situation est due
à :
- la vétusté et la surcharge du
réseau,
- les mauvaises maintenances et exploitations des
installations,
- la non maîtrise des équipements par
certains agents,
- la mauvaise installation des équipements, et
aux pertes non techniques. Mais, il parait que ce dernier point a pris de
l'ampleur dans ce site, par le préjudice causé à la
SONELGAZ en coût et en fragilisant même son réseau de
distribution.
II.1.7.a Les délestages pratiqués par
SONELGAZ : causes et effets Définition du délestage
électrique
- La définition du délestage
électrique (définition WIKIPEDIA) :
Dans un réseau électrique, le
délestage consiste à stopper volontairement l'approvisionnement
d'un ou de plusieurs consommateurs pour rétablir rapidement
l'équilibre entre la production et la consommation du réseau. Il
s'agit d'une mesure de sauvegarde destinée à éviter les
risques d'effondrement en tension ou en fréquence qui pourraient
entraîner la coupure de la totalité d'un
sous-réseau.
Il existe quatre types de délestage :
a- sur ordre, en fonction des heures de pointe de
consommation ;
b- sur comptage de l'énergie, en mesurant la
moyenne de la puissance consommée en 10 secondes comparée
à la puissance souscrite ;
c- sur seuil de puissance et / ou de courant: dès
qu'un seuil est dépassé, un relais de délestage coupe les
départs non prioritaires ;
d- sur seuil de fréquence.
Concernant les types a,b,c : dans un réseau
électrique il faut considérer d'une part les producteurs, d'autre
part les consommateurs. La fréquence est la même pour tous ceux
qui sont reliés au réseau (en principe 50 Hz). . La tension varie
selon où l'on se trouve sur le réseau. En Algérie,
SONELGAZ utilise diverses techniques pour qu'au final le client ait bien une
tension de 220 V à son domicile. Lorsque le réseau est
équilibré, la puissance produite est égale à la
puissance consommée + la puissance perdue dans le
réseau.
Mais, que se passe t-il alors si un des groupes de
production s'arrête? L'équilibre est rompu. La puissance
consommée est supérieure à la puissance produite. La
fréquence du réseau tout entier va diminuer. La puissance
consommée va également varier du fait de la chute de
fréquence. Suite à cet état, il faudra diminuer la
consommation en coupant une partie des clients. Cela se fait à partir
d'un seuil de fréquence. C'est ce que l'on appelle le "délestage
fréquence métrique" (appellation technique) . L'usage de cette
mesure (le délestage) permet de soulager les réseaux et notamment
ceux qui appartiennent à la distribution, ceci pour que les pannes de
courant ne dégénèrent en défaillance totale du
réseau appelé Black Out.
II.1.7.b Les délestages, une solution face à
une demande effrénée sur l `électricité
Depuis quelques années, la daïra de
Sénia vit au rythme des délestages d'électricité.
La majorité des localités de ce territoire est touchée par
les coupures de courant électrique qui interviennent souvent en
début de soirée, incitent la colère de la population. Dans
plusieurs agglomérations, les délestages ont provoqué des
émeutes : des jeunes en colère sont sortis dans les rues pour
crier leur mécontentement.
La situation actuelle, est le fruit d'une gestion non
maitrisée qui dure depuis maintenant de nombreuses années. En
effet, depuis toujours, les décisions à 90% sont
centralisées et proviennent de la direction de la distribution vers les
agences de distribution. Ces dernières, et dans la plupart des cas ne
font qu'à appliquer ces règles. L'opérateur système
chargé de gérer le réseau prévoyait 4 % (source :
GRTE, le gestionnaire des réseaux de transport
électricité) d'augmentation chaque année, mais c'est vrai
que ces dernières années, l'entreprise avait enregistré un
taux de 7% pour 2008 le chiffre de 11% pour cent a été
atteint.
Les prévisionnistes de SONELGAZ n'avaient pas
vu l'arrivée massive des climatiseurs dans les foyers et encore moins
l'explosion du taux d'équipement en électroménager. Ils
n'avaient pas non plus intégré à leurs calculs le boom
immobilier, avec la construction de plusieurs centaines de milliers de
logements en dix ans. En 2001, SONELGAZ avait fait ses prévisions sur
une période de neuf ans, jusqu'en 2010. Et c'est sur cette base que la
société a ajusté son activité et ses
investissements. Quoique, depuis cette date, la daïra a
considérablement évolué sur le plan spatial, avec de
nouvelles habitudes de consommation, une hausse des températures...
.
Autre élément qui expliquerait les
délestages pendant l'été : l'entretien annuel des
centrales électriques. C'est une longue tradition chez SONELGAZ : les
opérations d'entretien des centrales s'effectuent durant
l'été. Pourquoi ? Aucune explication logique ne peut être
fournie. C'est seulement une méthode de travail qui n'a pas
changé depuis des années. Personne n'ose la remettre en cause
.
A ces dysfonctionnements en matière de gestion
en interne viennent s'ajouter d'autres problèmes, comme la
vétusté du réseau de la distribution et les branchements
illicites. Plusieurs milliers selon les estimations sur le terrain consomment
de l'électricité gratuitement. Des pertes
d'électricité dont le taux réel est de 30%. Ceci va
surement mener à une situation de décalage chronique entre «
l'offre et la demande » en énergie.
II.1.7.c Les délestages `'programmés» et
l'inégalité de traitement
« Lorsqu'on opère des
délestages, il existe une injustice, et on ne traite pas de la
même manière tous les abonnés des agglomérations
et quartiers. SONELGAZ privilégie les centres stratégiques,
comme les hôpitaux et les administrations sensibles. D'une manière
ou d'une autre
l'entreprise ''obéit'' aux directives de
l'état. »D'après le responsable de
département des techniques d'électricités, SONELGAZ, la
direction régionale de l'Ouest.
« La daïra de Sénia qui se trouve
à la périphérie de la ville d'Oran est
considérée par SONELGAZ comme `'une zone rurale''. Dans ce cas,
elle peut être délestée pour épargner les quartiers
de la ville d'Oran. »
Dans un autre volet, ma source rajoute que : «
SONELGAZ favorise le plan social sur le plan économique.
C'est-à-dire, même avec l'existence de la zone industrielle et la
zone d'activité au niveau de Sénia, et lorsqu'il y'a un manque de
production, SONELGAZ est obligée de couper le courant aux usines et
sites industriels, pour rééquilibrer sa charge. Car en
règle générale, ces sites sont tous dotés de
groupes électrogènes, et donc peuvent résister et
dépasser la période difficile de coupure de courant
électrique. »
Du coté des industriels, cette
discontinuité de service leur coûte très cher (on peut
citer ici l'exemple de la verrerie de la Sénia qui perd parfois toute
une production suite à des coupures qui parviennent au moment où
les fours de l'usine tournent à plein régime. Ce qui semble les
déranger davantage, c'est la manière arbitraire dont s'effectuent
les délestages. SONELGAZ, choisit les quartiers et coupe le courant sans
faire la distinction entre les entreprises suivant la sensibilité de
leur activité. Ainsi, on est en train de toucher à toute
l'économie.
Tableau N°13 : Extrait du programme de
délestage de la direction de distribution de Sénia
Poste source
|
Départ
|
DATE
|
Puiss
|
Heure Ouv.
|
Heure Ferm.
|
Durée de Coupure Min
|
END MWH
|
PETIT LAC
|
S.T.REMY
|
05/09/2008
|
2,29 MW
|
22:06
|
22:28
|
00:22
|
0,84 MWh
|
PETIT LAC
|
S.T.REMY
|
06/09/2008
|
2,37 MW
|
21:28
|
21:37
|
00:09
|
0,36 MWh
|
Mais dès qune
PETIT LAC
|
opéra
S.T.REMY
|
de délest
07/09/2008
|
est effe
2,11 MW
|
pou
19:55
|
per le
20:44
|
ans la
00:49
|
industrie
1,72 MWh
|
u dactivit
PETIT LAC
|
cest plus
S.T.REMY
|
localités
08/09/2008
|
la daïra
1,83 MW
|
énia
14:21
|
ront
14:51
|
atiqu
00:30
|
coupés,
0,92 MWh
|
PETIT LAC
|
S.T.REMY
|
09/09/2008
|
2,04 MW
|
13:17
|
13:54
|
00:37
|
1,26 MWh
|
uisque les
PETIT LAC
|
parts éleues
S.T.REMY
|
10/09/2008
|
qui aentent
le
2,32 MW
|
et ZA
20:19
|
mpten
20:37
|
des
00:18
|
ions (par
0,70 MWh
|
e réseau). Ces dernières alimen
END : c'est l'Energie Non Distribuée
ourant et SONELGAZ ne peut rie f
Source : Direction de Distribution de
Sénia
Le tableau N°13, fidèlement reproduit
à partir du fichier du `'programme des délestages'',
récupéré du Centre de Traitements Informatiques de
SONELGAZ. À travers cet échantillon, je voulais montrer la
fréquence des coupures volontaires (délestages
opérés par SONELGAZ) dans des localités suburbaine
considérées comme `' zones secondaires''. En fait, le
départ Saint Rémy, alimente les agglomérations d'El Amir
Abdelkader (ex Saint Rémy) et de Nedjma (ex Chteibo)
dans la daïra étudiée. Durant six
jours du 05/09 au 10/09/2008, ces localités ont enduré des
coupures allant de 09 mn jusqu'à 49 mn. J'ai noté qu'à
défaut de moyens humains et matériels, ces mêmes sites
peuvent rester plusieurs jours sans électricité durant les
intempéries, lorsque le réseau de distribution électrique
subit des dégâts.
L'exemple ne reflète peut être pas, et
réellement les faits sur le terrain. Durant le mois de Septembre 2008,
et par manque de moyens de production, « les réseaux
des localités de Chteibo, Bouamama et Ain Beida ont été
pratiquement délestés volontairement entre 7 à 8 fois par
jour! » Chose qui avait suscité la colère des
habitants de ces quartiers. « Ces délestages
programmés, intitulés 'les délestages tournants»,
sont pratiqués tout le long de l'année. Puisque la demande et la
fraude sont devenues très gourmands, et on ne peut rien
faire» selon
Carte N°2
Réalisé par HADRI K.Juin2009
le chef de service `'exploitation des
réseaux» de SONELGAZ de Sénia. La carte N°2 montre
les agglomérations qui sont touchées systématiquement
lorsqu'il ya manque de moyens de production. Elles sont
représentées d'une couleur rouge. La fréquence des
coupures volontaires
de courant dans ces sites est trop
élevée. Tandis que la couleur orange, désigne les chefs
lieux de communes qui sont exposées aux délestages, mais avec un
degré moins, comparativement avec les agglomérations secondaires.
Mais généralement, si on compare les agglomérations de la
daïra de Sénia qui représentent la banlieue Oranaise,
jugée un territoire de second degrés par l'entreprise de
l'électricité, les quartiers de la grande ville d'Oran sont
beaucoup plus épargnés.
Mais, que représentent ces pertes pour l'agence de
SONELGAZ de la Sénia ?
II.1.8 Les pertes d'énergie : 7% de pertes
techniques et plus de 30% de fraude.
La fraude de l'électricité constitue un
problème préoccupant pour la société qui enregistre
des pertes allant jusqu'à 38% de l'énergie
détournée. Un taux astronomique et un manque à gagner !
D'après SONELGAZ, le taux des pertes dites techniques oscillent entre 6%
et 8% de l'énergie globale qui provient des centrales.
Par contre prés de 30% est le taux
enregistré par la fraude sur les conteurs et les branchements illicites
sur le réseau. Le suivi des pertes non techniques n'est pas souvent pris
en main de façon volontariste et systématique par l'entreprise,
à défaut de moyens matériels et humains
pouvant permettre de circonscrire les
dysfonctionnements, d'analyser les causes et de mener les actions correctives.
Cette fraude causant plus de préjudice à SONELGAZ, et
désagréments aux bons abonnés n'est pas bien
maîtrisée dans la plupart des cas, suite notamment à
:
· La complicité de quelques
agents,
· Les installations non
sécurisées
· La centralisation excessive de la gestion de la
clientèle.
La fraude massive de l'électricité sur
le site en question, n'est pas efficacement combattue par manque d'une
législation pouvant offrir un cadre juridique approprié pour
défendre les intérêts de l'entreprise.
II.1.8.a Des pertes qui pèsent sur le portefeuille
de l'entreprise
L'entreprise locale a enregistré un bilan
négatif composé de créances et de pertes au cours de
l'année 2008 par rapport à 2007. Le montant des créances
impayées pour l'agence de Sénia en 2008, est évalué
à plus de 1,32 milliards de dinars. C'est ainsi, rien qu'en 2008 selon
le service de l'agence commerciale de la Sénia, que pour la
localité de Nedjma, 63,3 millions de dinars et
52,8 millions de dinars pour la commune de
Sénia, de créances sont en souffrances auprès de 4 800
abonnés. Ce montant des créances détenues par l'entreprise
sur des clients « mauvais payeurs » représente 32,3% du
chiffre d'affaires de l'agence de Sénia qui était de l'ordre 360
millions de dinars en 2008.Certains cumulent plus d'une dizaine de factures et
n'ont jamais été inquiétés, malgré les mises
en demeure, parfois sans suite.
Quand aux pertes annuelles d'énergie
inventoriées par l'agence commerciale de Sénia sont
estimées à environ 31,5 GWh, dont la moitié est
recensée dans la localité de Nedjma, (cf. Carte n°3 : Les
plus grands sites de piratage d'électricité). D'autres
localités relevant de l'agence commerciale de Sénia sont
également touchées par le phénomène mais à
des degrés moindres, à l'exemple de Sidi Lakhiar à
Aïn El-Beïda et certaines zones de la daïra.
La carte n°3 montre les grands foyers de
piratages d'électricité par le bais des branchements frauduleux
au niveau de la daïra de Sénia. Les pertes d'énergie dans ce
cas sont exprimées en GWh/an (Giga watt heure/an).
Carte N° 3
La grande saignée sont les fraudeurs qui
opèrent des branchements illicites et par milliers directement sur le
réseau de la SONELGAZ ou encore ceux qui «trafiquent» leurs
compteurs. Dans ces derniers cas, les contrôles inopinés ont
montré que très souvent il s'agit de commerçants,
d'ateliers, de cafés, etc. mais, il s'agit aussi de gros consommateurs
d'énergie électrique issus d'entreprises implantées dans
la zone industrielle de Sénia. Le montant des créances
impayées pour ces derniers s'élève à près de
32 millions de dinars.
Ce manque à gagner ne cesse d'augmenter et ces
pertes sont un véritable poids sur l'équilibre financier de
l'agence de SONELGAZ. Il est à rappeler que face à la facture de
plus en plus importante des créances, la SONELGAZ a décidé
de mener une campagne contre les mauvais payeurs à travers toutes les
agglomérations de la daïra pour le recouvrement d'une facture
estimée aujourd'hui à quelque 1,32 milliards de DA dont 61% sur
les abonnés ordinaires, 24% sur le secteur économique et 15% sur
l'administration, selon le responsable de l'agence SONELGAZ de Sénia.
Une question s'impose : SONELGAZ est-elle en mesure de rappeler à
l'ordre les institutions de l'état déclarées mauvais
payeurs ?
Mais comment fait-on pour réduire ce taux
?
II.1.8.b La surfacturation comme solution: un
particularisme peu scrupuleux.
En ce qui concerne le taux de perte, le chiffre de 30%
enregistré dans la daïra de Sénia, une agence qui fait
partie de la direction de la distribution de SONELGAZ. Elle enregistre un taux
des plus élevés sur tout le territoire national. C'est une
réalité. Mais, d'après mon entretien avec un des
responsables de SONELGAZ, de la direction de Sénia, qui a
préféré l'anonymat, m'a précisé : «
on fait tout dans la surfacturation pour diminuer ce taux
».
Il rajoute que «
Généralement on surfacture les secteurs
étatiques qui ne sont pas très regardant vu que c'est de l'argent
du public. L'éclairage public est le plus prisés pour compenser
le manque ou la perte.». C'est avec ces pratiques, et
heureusement qu'elles ne sont pas toujours `'courantes» selon cette
même source, que ce pourcentage 30% est réduit. Un taux des pertes
en électricité dans cette daïra est jugé par les
agents de l'entreprise de « catastrophique ».
Chapitre 2 : Bidonvilles, branchements frauduleux et les
solutions apportées par l'entreprise
d'électricité.
II.2 Cartographie de l'ensemble des sites de fraude
collective du territoire de Sénia
Parmi mes objectifs de recherches, c'était de
localiser et de cartographier les sites en fraude massive et branchements
illicites sur mon territoire d'étude. Il s'avère que ces
pratiques sont en général les faits des populations de
bidonvilles et des habitations précaires, qui poussent partout sur les
terres de la daïra de Sénia, constituant ainsi une <<
ceinture de misère » dans le périmètre
périurbain de la capitale de l'Ouest Oran.
La carte n°4 a été
réalisé par mes soins, après avoir eu plusieurs
séances de travail avec les agents de l'APC de Sénia et le bureau
d'études << URSA(14) » chargé de recenser
l'habitat précaire au niveau de la daïra. Ce travail a
été complété par des visites du terrain pour porter
mon appréciation et une validation de positionnements des sites
(bidonvilles conjugués aux branchements frauduleux) sur le support
cartographique. Le constat, a été traduit sur la carte
topographique d'Oran à l'échelle 1/50 000ème.
Plus de 40 sites cependant ont été identifiés et
positionnés avec grand soin sur le plan. Ces sites présentent au
niveau de la daïra de Sénia quelque 9000 baraquements en fin 2008
selon les données du bureau d'études.
Les grandes concentrations de ces foyers se localisent
notamment à Sidi Chahmi, à Nedjma (ex Chteibo), Ain Beida et
à la Sénia. Au fil des ans ils sont devenus de véritables
ghettos où la fraude de l'énergie atteint son summum. Les autres
sites de bidonvilles, habitats précaires qui sont des foyers de fraude
et de branchements illicites au réseau de l'électricité,
sont éparpillés un peu partout à travers le territoire de
la daïra. Ils sont formés de plusieurs baraques, allant d'une
dizaine jusqu'à plusieurs centaines, faites de taules et de
parpaings.
Selon le rapport final du conseil national
économique et social sur l'état des villes algériennes,
cet état de fait est du aux différents facteurs, dont : <<
L'exclusion des populations (15) du logement public en
raison des prix pratiqués, les contraintes liées à
l'obtention des terrains et
(14)URSA, URBANISME de SAIDA, est un bureau
d'études spécialisé dans les études en urbanisme et
en aménagement du territoire.
(15) Conseil national économique et social (CNES),
Rapport sur la ville algérienne ou le devenir urbain du
pays, 12 ème Session ,1998.
des permis de conduire, ainsi que les pesanteurs
bureaucratiques, ont favorisé le développement
considérable de l'habitat informel qui a donné naissance à
des agglomérations chaotiques et à une cacophonie architecturale.
Ces constructions sont érigées le soir, les week-ends, les jours
fériés, tablant sur l'absence d'intervention et de contrôle
des services technique ».
Carte N°4 : Localisation des sites de la fraude
collective de l'électricité dans le périmètre
d'étude.
II.2.1 Bidonvilles, et le phénomène de
piratage collectif de l'électricité
Pourquoi donc cette population se branche illicitement
aux réseaux de la SONELGAZ ?
Mes entretiens avec un élu de l'APC de
Sénia et le responsable des encaissements du secteur clientèle de
SONELGAZ à Nedjma (ex Chteibo), ont été
complétés par des réponses de la part des habitants du
bidonville dénommé « Ferme CAB >>.A noter que ce
dernier vient d'être régularisé par SONELGAZ.
a) Se sont des populations qui savent très bien
qu'elles occupent illégalement ces espaces publics par des constructions
illicites.
b) Ils n'ont aucun justificatif pourra leur donner droit
à l'accès aux différents réseaux et services
(électricité, gaz, eau potable, assainissement,
téléphone...)
c) Et ça coute beaucoup moins cher d'acheter
quelques mètres de fil électrique et se greffer au réseau
que de payer l'installation et l'énergie à la fois. Il faut
souligner aussi que, mis à par cette électricité obtenue
illégalement, aucun autre confort n'est à signaler dans ces
foyers.
Quoique, l'argument le plus partagé par
l'ensemble de ceux qui pratiquent des branchements illicites, c'est qu'avoir de
l'électricité est un acquis et un droit. Dans ce sens, selon M.
REBAH (16) lors du Symposium international, sur `'l'énergie et
société» disait: qu'« en matière
d'énergie et dans la pratique, cela s'est traduit chez la
majorité des Algériens, insouciants à l'égard du
risque de pénurie d'énergie, par la revendication de
l'approvisionnement en électricité en gaz, régulier et
à bas prix, considéré comme un « acquis » et vu
comme une obligation de l'Etat >>.
De nos jours, La SONELGAZ et les pouvoirs publics
locaux restent impuissants devant la naissance d'un réseau
parallèle qui « pompe le jus >> et cause le
déséquilibre du réseau de la distribution sans oublier les
désagréments engendrés aux abonnés.
D'après SONELGAZ, Ces types de raccordements
illégaux faussent les calculs et les études prévisionnels
faites par l'entreprise en vue d'alimenter les nouveaux abonnés et faire
face aux demandes toujours en progression.
(16) REBAH M'Hamed, l'opinion publique et
l'énergie en Algérie, Symposium international, énergie et
société, 13- 17 décembre 1993, Paris, UNESCO
Ces actes pareils et imprévisibles, causent des
dégâts dans le réseau de la distribution et des
préjudices importants qui ne font qu'aggraver la situation
financière déficitaire de l'entreprise, d'un coté et de
dégrader encore plus la qualité de service fournie aux
usagers.
En général, les branchements illicites
sont signalés dans les bidonvilles et des constructions illicites. Le
raccordement se fait directement à partir des poteaux de
l'éclairage public, des câbles reliant les maisons de fortune aux
poteaux et donne l'impression d'une toile d'araignée qui couvre ces
taudis. Il y a eu de nombreuses personnes mortes par électrocution en
tentant de brancher les câbles.
Il y a aussi le problème des chutes de tension
et des coupures répétées pour les deux camps : les
habitants des bidonvilles qui piratent l'électricité, et les
clients de la SONELGAZ. A Sidi Chahmi, les coupures sont courantes et peuvent
durer des nuits entières en hiver où la consommation de
l'énergie électrique atteint le maximum.
Au niveau des sites en fraude, il existe un autre type de
détournement de l'énergie. Il s'agit de la fraude de
l'électricité avec rétrocession.
II.2.2 SONELGAZ contre le fait de la rétrocession et
la fraude
La rétrocession est la distribution
parallèle de l'électricité. La pratique est très
répandue dans la localité de Nejma et à Ain Beida. C'est
en ces lieux qu'on constate l`extension du phénomène de
rétrocession d'énergie. Il s'agit d'abonnés qui
cèdent de l'énergie électrique à des
nonabonnés. De ce fait, des clients vendent à la place de la
société de l'électricité. Le véritable
problème c'est que tous ces " abonnés " se sentent
piégés par leurs différents " fournisseurs ". Pourquoi
donc ne pas s'abonner directement chez SONELGAZ ? La plupart des personnes que
j'ai interrogées rétorquent que l'abonnement coûte cher,
par rapport à leurs moyens. En plus, c'est tellement plus facile de
tirer du courant chez un proche voisin que de courir à
SONELGAZ...
SONELGAZ locale a mis sur pied une équipe qui
va sur le terrain pour contrôler ses installations. La fraude est souvent
organisée par réseau. Des quartiers entiers comme Nedjma, Ain
Beida ou le Douar(17) de Sénia, pour ne citer que
ceux-là, piratent les lignes électriques. Mais, selon les agents
de SONELGAZ affectés à cette surveillance, l'accès aux
installations électriques dans ces quartiers est très
difficile.
(17) Le douar désigne un
groupement d'habitations, un hameau, voir un village (en tant qu'entité
administrative)
Lorsqu'une équipe de contrôle arrive sur
le terrain, les populations se mobilisent. « Elles leur
interdisent de s'approcher des installations et de nombreux agents ont souvent
été menacés physiquement. Les habitants les accueillent
avec des pioches, d'autres lâchent leurs chiens sur eux
», m'explique un agent de SONELGAZ. Ces populations, à n'en point
douter, volent l'énergie électrique d'une manière ou d'une
autre.
Afin de lutter contre un autre phénomène
qui est le « trafique des compteurs » et qui prend lui aussi de
l'ampleur, l'entreprise a crée une seconde équipe appelée
« équipe anti-fraude ». Mais au bout de quelques mois, les
agents de cette équipe ont vite regagné leurs anciens postes de
travail vu le manque en ressources humaine dont souffre l'agence Sénia.
A partir de 2006, les services concernés de SONELGAZ ont pris un
ensemble de mesures qui se résument en l'élaboration d'un
échéancier pour les clients en difficulté de paiement. La
dite entreprise compte généraliser l'utilisation du compteur
électronique. Il a l'avantage de signaler toute tentative de sa
manipulation. .
Au service des affaires juridiques de SONELGAZ, la
direction de distribution de Sénia, on prend l'affaire très au
sérieux. Ceux qui piratent le courant électrique sont poursuivis.
Le vol d'énergie est sanctionné par la loi, c'est une infraction
pénale. La fraude en matière d'électricité est
réprimandée et passible d'amende. Lorsque SONELGAZ identifie les
fraudeurs, elle engage des poursuites pénales. Mais, dans ces quartiers,
il se raconte que les habitants ne peuvent pas le faire tous seuls. Ils en
déduisent que la fraude est opérée de connivence avec
quelques agents SONELGAZ. Ce que les responsables démentent fortement.
Selon eux, la fraude du courant électrique se fait avec des personnes
qui se présentent comme des sous-traitants agréés par
SONELGAZ, pas avec leurs agents.
II.2.2.a SONELGAZ lutte seule contre les fraudeurs.
L'article 350 du Code pénal - qui prévoit
des amendes de 500 à 2000 DA et des peines d'emprisonnement allant de 1
à 3 ans - ne semble pas dissuader suffisamment les
fraudeurs.
Dans tous les cas, les responsables à SONELGAZ
expliquent que le vol d'énergie cause des préjudices non
seulement à l'entreprise mais aussi aux abonnés. " Ces clients
payent pour les fraudeurs ". La difficulté de l'entreprise ici c'est
qu'elle est seule à lutter contre la fraude, puisque les populations ne
semblent pas être concernées par la chose. Pourtant, si un client
est situé dans le même " réseau " qu'un fraudeur, il est
aussi pénalisé. Les fraudeurs non seulement
prélèvent l'énergie
électrique mais ils endommagent également les équipements.
Ils s'exposent aussi à l'électrocution. La fraude de
l'énergie électrique peut mener à des courts-circuits et
même provoquer des incendies comme c'est d'ailleurs souvent le cas au
niveau des sites déjà cités.
Selon le responsable de SONELGAZ de l'agence de
Sénia, << le rôle de l'entreprise n'est pas de
courir après les fraudeurs » et qu'à elle
seule, ne pourra jamais venir à bout de ce phénomène, les
pouvoirs publics doivent intervenir.
Figure N°14 Exemple d'un réseau
électrique parallèle au bidonville << le Virage », Ain
Beida
Cliché HADRI K. juin2009
II.2.2.b Les branchements illicites et les
dégâts causés à la SONELGAZ
Au niveau de l'agence de distribution de Sénia
qui comprend les 03 communes de la daïra, les conséquences
financières sont considérables avec des pertes qui pèsent
sur les investissements de SONELGAZ. Ainsi, pour la daïra de Sénia,
selon le responsable de l'agence SONELGAZ, les agressions sur ses
réseaux coûtent à la société un
préjudice de 1,3 milliard de centimes, poursuivant que la fraude,
c'est-à-dire les compteurs trafiqués ou les branchements
illicites représentent plus de 25% de pertes sur le réseau. Il
faut par ailleurs souligner que pour la zone de Sénia, SONELGAZ doit
gérer des sites où les constructions illicites et autres
bidonvilles foisonnent. Et que 99% des cas de coupures
d'électricité sont causés suite à l'utilisation
abusive du réseau par des fraudes et des raccords illicites.
Ainsi, un poste électrique qui doit desservir
de 50 à 60 abonnés alimente, en fait, 300 familles. Pour
impuissance face à ce phénomène, SONELGAZ en appelle aux
populations pour qu'euxmêmes agissent en protégeant les
installations en agissant de façon citoyenne. Toutes ces formes
d'agression représentent un danger pour la sécurité des
citoyens et des abonnés. Dans le même sillage, selon la même
source, il faut savoir qu'en plus des pertes d'énergie provoquées
par les branchements illicites, ces derniers engendrent également des
dommages plus importants, pas moins de 35 postes transformateurs ont
été détériorés en 2008, qui ont couté
49 millions de dinars à l'entreprise. Par cette pratique frauduleuse, on
mettant ainsi des milliers de populations et des quartiers entiers dans le
noir.
II.2.3 Les mesures prises par SONELGAZ pour lutter contre
la fraude et les branchements collectifs illicites.
Afin de réduire son taux de perte, diminuer ses
créances et le manque à gagner, l'agence commerciale de SONELGAZ
au niveau de la daïra de Sénia a pris des mesures afin de lutter
contre ces fléaux, et mettre un terme au vol de
l'électricité, ceci par :
a. la régularisation par le biais les programmes
QLS
Un plan d'organisation de ces endroits a
été dressé par la SONELGAZ qui compte d'abord
procéder à l'installation de compteurs dans chaque foyer afin de
maîtriser la situation et ensuite se mobiliser pour lutter contre le
piratage de l'électricité et éviter par la même
occasion d'éventuelles pertes financières que peut endurer
l'entreprise.
D'après le chef de Département
Techniques Electricité, << ces opérations ont
été réalisées suivant les directives du
gouvernement d'une part, mais aussi suite aux évènements de
protestations sur les conditions de vie qu'a connues plusieurs wilayas à
travers le pays d'autre part ».
L'opération de régularisation a
été possible suite au nouveau statut de l'entreprise devenu
à caractère << Commercial ». La fonction prioritaire
est de vendre l'énergie. SONELGAZ doit alimenter tous les regroupements
d'habitats précaires, illicites ou bidonvilles. Ces opérations,
permettent, d'après la même source, de regrouper la population,
qui va être régularisée via les programmes QLS (Quartiers
et Logements Sociaux).
En réalité, la population de plusieurs
sites de ce genre à travers mon terrain, est persuadée que
l'état se trouve dans l'incapacité de les reloger tous. Une
mission presque impossible, et très couteuse pour les pouvoirs
publics.
Ces populations, dans certains cas veulent se
restructurer en quartiers `'auto construction», suite aux programmes QLS
proposés par les élus de la Wilaya et des APC (assemblée
populaire communale). Une fois, ces programmes sont approuvés par le
Wali et la Direction des Mines et de l'Industrie, SONELGAZ réalise le
raccordement du quota alloué.
Les programmes QLS, sont des programmes initiés
par l'état à partir de 2005-2006. Il s'agit en gros d'un contrat
entre l'état par le biais de plusieurs acteurs tels que la DMI, Wilaya,
APC, collectivités locales et la SONELGAZ. Le financement des programmes
est réparti comme suit : 75% c'est l'apport de l'état, 25%
SONELGAZ + Abonné. Ce dernier contribuera avec 5000 DA pour
l'électricité et 10 000 DA pour le gaz.
b. Circonscrire le piratage du courant électrique
par l'alimentation des bidonvilles
Selon SONELGAZ, il est préférable
d'alimenter ces populations en électricité au lieu de les voir
piquer sur le réseau habituel prévu pour un nombre
déterminé de clients. Par cette action, elle estime éviter
tous les risques puisque les habitations souvent en tôle font que des
courts-circuits qui sont souvent signalés sur le réseau. 410
branchements ont été ainsi réalisés pour l'ensemble
de deux sites de bidonvilles, << la ferme CAB et Ennakhil »,
considérés comme prioritaires en raison de leur
nombre.
La prise en charge des autres sites situés
à Bouamama, Ain Beida et El Kerma viendra par la suite. Le bidonville de
<< ferme CAB » à la Sénia a été
alimenté en énergie électrique et régularisé
il y a tout juste un an. 250 clients en bénéficient.
Conséquence directe de la prolifération des bidonvilles : le
piratage dont raffolent les occupants et ses répercussions. 25 à
30 % de l'énergie électrique, sont perdus à cause de ces
pratiques devenues courantes. La réglementation permet à
l'entreprise de couper l'énergie à tout client
récalcitrant.
c. L'installation des compteurs « Fontaines
»
Une autre solution intermédiaire adoptée
par l'entreprise contre la fraude massive. Brancher une vingtaine de foyers en
moyenne sur un même compteur électrique pour faciliter la
gestion
commerciale. C'est en quelque sorte, de réduire la
fraude et la rétrocession, mais surtout, c'est d' << identifier
» et de quantifier l'énergie détournée.
Dans la vision globale de SONELGAZ, et par le biais
des `'compteurs fontaines», elle espère bien pouvoir identifier les
sites de pertes non technique, gérer ses créances, et rattraper
ce manque à gagner.
d. La sensibilisation
Dans la localité de Haï Nedjma, à
limage de plusieurs sites réputés par leurs fraudes collectives,
des campagnes de sensibilisation en 2007 et 2008 ont été
menées durant plusieurs jours. Le but était de pouvoir convaincre
ces <<fraudeurs» de régulariser leur situation, avant de
passer aux coupures du courant électrique. Ces campagnes ont
été menées par l'entreprise avec les établissements
scolaires, les autorités locales et les comités de quartiers sur
les dangers que peuvent générer les manipulations des
réseaux électriques, les méfaits de la fraude et ce que
dit la loi à ce sujet. Affiches publicitaires, prêches dans les
mosquées et même le porte-à-porte... Tous les moyens ont
été déployés par SONELGAZ pour sensibiliser les
habitants sur les risques des branchements illicites.
II.2.4 SONELGAZ et son échéancier contre les
branchements illicites
Le programme de raccordement au réseau
d'électricité des quartiers et lotissements sociaux (QLS),
initié à partir de 2005 dans le cadre du plan quinquennal du
président de la république, a atteint en 2009 un taux
d'avancement appréciable de 86%, selon les données
communiquées par le service d'électrification rural de la
SONELGAZ.
Le programme en question vise, selon cette entreprise,
à lutter contre les branchements illicites dans les zones
périphériques de la wilaya, notamment dans la daïra de
Sénia comme à Haï Nedjma (ex-Chteibo), Aïn Beida et
Sénia, en facilitant aux citoyens les procédures de raccordement
à travers un allègement des frais de branchement.
Figure N°15 : Bidonville << La ferme CAB
» régularisé par SONELGAZ
Cliché HADRI K juin2009.
Le bidonville appelé << Ferme CAB », ex
site en fraude, a été régularisé par SONELGAZ. On
trouve même de l'éclairage public.
L'enquête effectuée dans le bidonville en
question, m'a permit de confirmer la démarche adoptée par
SONELGAZ. Il est situé au nord de la daïra prés de la Daya
Morceli, et abrite 200 familles. 10% travaillent à la zone industrielle
de Sénia, 60% selon mon sondage, de cette population ne vit que de
travail informel. Des revendeurs de fruits et légumes, ou des poissons
sur des charrettes dans les quartiers voisins. Chaque chef de ménage
avait versé à SONELGAZ la somme 14 200 DA pour le branchement au
réseau et la pose du compteur électrique. Il fallait aussi
s'acquitter de 7000 DA aux services de l'APC pour les travaux de
l'éclairage public. A souligner que la somme de 14 200 DA, ne
représente que 25% du coût globale de l'opération de
régulation pour chaque ménage.
En 2006, 2.103 foyers situés dans les
localités de Sidi Chahmi, Haï Nedjma avaient été
raccordés par la société Kahrif pour le compte de la
SONELGAZ. Ces travaux de raccordement ont nécessité une enveloppe
financière de 131 millions de dinars pour la réalisation de 46,5
kilomètres linéaires de câbles électriques. La
SONELGAZ tablait pour cet exercice sur le raccordement de 2.199 foyers et la
réalisation de 75 km linéaires. (Toutes ces données m'ont
été fournies par le << service exploitation de la direction
régionale de la distribution de Sénia », en juin
2009).
II.2.5 Le raccordement des quartiers et logements sociaux
: des catégories plus aisées profitent de ces
programmes.
Au cours de mon enquête, j'ai pu relever cette
anomalie. Certains responsables de la SONELGAZ qui m'ont affirmé que :
certes, les programmes QLS qui sont en cours, ont atteint un taux
appréciable, mais, ce n'est pas toujours les lotissements ou quartiers
sociaux qui sont bénéficiaires.
Souvent, ce sont des nouveaux lotissements
(résidentiels) de cadres et responsables ou des cités militaires
qui profitent de ces programmes. Il suffit, qu'un ou plusieurs agents de la
direction des mines et de l'industrie, ou même des cadres de la Wilaya
habitent ces nouveaux lotissements, pour que le programme destiné au
départ à une catégorie sociale avec des revenus
limités, soit détourné en leur faveur. Ceci est possible,
puisque le programmateur des travaux de raccordement sont bien la direction
su-citée ou la Wilaya qui financent ces projets à hauteur de 75%.
La SONELGAZ dans ces cas de programmes n'est qu'un outil de réalisation,
selon les mêmes sources.
II.2.6 Chteibo, le royaume du piratage
d'électricité, à quoi ressemble cette agglomération
?
Afin de donner une vue d'ensemble sur la
localité de Nedjma (ex Chteibo) avec ses 80 000 habitants,
réputée par son commerce de brocante, de ferraille, mais aussi
par le taux incroyable de fraude massive d'électricité, j'ai
tenté de présenter brièvement ce territoire. De nos jours
à quoi ressemble Chteibo ?
Figure N°16 Vue aérienne de
l'agglomération de Nedjma ex : Chteibo
Source : Google maps 2008, annotation faite par l'auteur,
2009
A l'origine Nedjma était un recasement,
implanté à quelque huit kilomètres de la métropole
Oranaise. Appelé ex Chteibo, est devenue une immense bourgade qui fait
penser à n'importe quel bidonville d'une cité des pays en voie de
développement. Et pourtant, cette agglomération qui ne cesse de
s'étaler, n'existait presque pas avant le début des années
1980.
Chteibo a une réputation régionale,
puisqu'elle était surtout connue pour son marché de la
pièce détachée et de la brocanterie. Oran, à la fin
des années 1970, Oran qui manquait d'assiettes foncières,
était incapable de contenir ses excroissances, déversait sur
cette périphérie et sur bien d'autres tous ceux qu'elle ne
pouvait pas loger. Selon Bendraoua F. et Souiah S. (18), «
les solutions préconisées par les pouvoirs publics
ne font qu'amplifier la marginalité des plus pauvres en les
déplaçant de la ville intramuros vers un site marécageux
à l'écart de la ville ». C'est le cas de
relogement de la population d'El berki en 1987 qui a constitué un
évènement particulier.
Au milieu des années 1980, alors que la crise
du logement est à son pic, on venait de nuit à Chteibo pour
tracer son emplacement et, le lendemain, construire à la va-vite son
gîte. Parfois, quand on pouvait, on s'achetait des terrains à 5
000 dinars les 200 m2. Ne pouvant ni freiner cette ruée ni offrir un
toit, les autorités laissaient faire.
Chteibo compte aujourd'hui plus de 80 000 âmes.
Des infrastructures en tous genres ont été érigées
: mairie, écoles, CEM, casernement de la garde communale, centre de
soins, et même bureau de poste. Chteibo, est considéré
comme un important vivier électoral rattaché à la commune
de Sidi Chahmi. Elle compte 7 îlots d'habitations qui n'ont ni
dénomination propre ni adresse officielle. Des constructions illicites
collées les unes contre les autres et qui poussent comme des
champignons. Ni espaces de jeux pour les enfants, ni espace vert. Que des
décharges sauvages. Le facteur se perd dans ce labyrinthe où
toutes les ruelles se ressemblent.
(18) Bendraoua, F. et Souiah, S., Quand les pouvoirs
publics produisent de nouvelles marginalités urbaines: les
recasés de Nedjma à Oran (Algérie), 2008
Clichés HADRI K. juin 2009
Les habitants de 5 îlots d'habitations, sur les
7, n'ont aucun document officiel justifiant leur propriété. Sans
les documents officiels, aucun propriétaire ne peut vendre son bien,
même les grands travaux d'aménagement -assainissement, AEP et
voirie- exigent un plan de masse global qui délimiterait la
propriété cadastrale de tous les lots de terrains. D'ailleurs
c'est la raison qui a empêché SONELGAZ de développer son
réseau de gaz de ville. L'agence foncière de la Sénia qui
a commencé à s'occuper de ce problème, a été
dissoute et le problème reste toujours posé.
Située dans le périmètre de la
zone d'activité de la localité de Chteïbo, la 7ème
tranche reste en plus dépourvue du strict minimum et des
commodités urbaines indispensables. Seul le réseau d'alimentation
en eau potable est en cours de réalisation. Les travaux de canalisation
ont été déjà entamés, mais ils devraient
connaître du retard au vu de la cadence du chantier. Hormis cela, aucune
autre commodité urbaine n'est à signaler dans ce labyrinthe
architectural.
Les fosses septiques, le terrain marécageux et
l'absence d'un réseau AEP ou d'assainissement rendent toute extension
immobilière incertaine. Il n'y a guère de bâtisses qui
dépassent le 1er étage. Durant les longs mois d'été
la poussière n'épargne aucune maison et aucun commerce. En hiver,
c'est la boue jusqu'aux chevilles, la paire de bottes devient un accessoire de
première nécessité. Les tracteurs à citerne d'eau
se disputent la voie aux nombreux camions, charretiers et cars de transport
public. Chteibo c'est aussi une immense zone d'activité industrielle. De
nombreuses manufactures employant une très importante main d'oeuvre y
activent. Toutes ces usines ont un registre de commerce immatriculé dans
d'autres wilayas. C'est pour cela que, ni la localité, ni la commune de
Sidi Chahmi ne profitent de la fiscalité.
Côté alimentation en énergie
électrique et gaz de ville, la situation est plus catastrophique.
Chteibo est le royaume des branchements illicite, ils sont monnaie courante,
surtout que 80% des constructions sont illicites et la régularisation de
leur situation est confrontée à plusieurs problèmes. Les
fils électriques fusent de partout, formants de véritables toiles
d'araignées.
Après avoir quantifié et qualifié
l'état de ce type de service public, la gestion de la distribution de
l'électricité et le gaz, les obstacles, les problèmes que
rencontrent l'entreprise et la population dans le territoire de Sénia,
j'ai tenté de savoir, comment SONELGAZ va essayer de réaliser de
nouveaux investissements pour faire face à cette demande grandissante en
énergie dans les années à venir? Quel sera le rôle
de l'état après l'ouverture totale du secteur et notamment la
filiale de la distribution ? Et que peut représenter ce cas local par
rapport au pays ?
II.2.7 L'emprunt obligataire, une issue pour financer les
projets d'investissement locaux et renforcer les capacités de production
électrique
SONELGAZ avait lancé deux emprunts obligataires
grand public en 2007 et 2008 d'un montant de 25 milliards de DA. Cet emprunt
obligataire réparti en cinq millions d'obligations d'une valeur nominale
de 5.000 DA avait permis de réaliser d'importants projets
d'investissements. C'est, semble-t-il, l'un des moyens qui s'offre à la
l'entreprise nationale de l'électricité et du gaz pour
éviter de procéder à la hausse de ses tarifs.
Le dernier emprunt obligataire, visait couvrir une
partie du programme d'investissement de l'entreprise qui consiste notamment
dans la réalisation d'ouvrages de production, de transport
d'électricité, de transport de gaz, de distribution
d'électricité et du gaz et en la réhabilitation des
ouvrages de production et de transport d'électricité.
Il faut savoir que la demande en énergie
électrique en Algérie devrait connaître une croissance
moyenne de 6,7% par an, passant de 31.000 GWh en 2007 à plus de 55.515
GWh en 2016. Tout comme le nombre de clients passera de 6,5 millions en 2008
à près de 8 millions en 2016. Ainsi pour couvrir la demande d'ici
l'année 2017, ce sont près de 885 milliards de DA, soit 12,3
milliards de dollars, qui devraient être investis par la SONELGAZ pour
produire de l'électricité, selon le responsable de du
département des techniques de l'électricité, de SONELGAZ,
la direction régionale d'Oran.
II.2.8 Quel est le rôle de l'état après
la dérégulation du secteur de l'électricité et du
gaz ?
Le gouvernement garantit le bon fonctionnement du
service public en contrôlant les entreprises qui assurent la production,
la commercialisation et le transport de l'énergie. Il est en partie
responsable de la politique de recherche et d'innovation dans le domaine des
technologies de l'énergie. . La loi donne à l'état la
responsabilité de programmer les investissements de production en
équilibrant sur plusieurs années la répartition entre les
énergies primaires utilisées, les techniques de production et la
répartition géographique des installations. L'objectif est
d'atteindre un équilibre durable entre l'offre et la
demande.
Le régulateur, la CREG, est chargée de
l'attribution des concessions sur la base d'appels d'offres en application du
décret exécutif datant d'avril 2008 qui en a fixé les
modalités. L'ouverture du secteur de la distribution de
l'électricité et du gaz en Algérie doit s'accompagner
d'une libéralisation des prix .Le privé ne s'engagera pas s'il
estime que ce ne sera pas rentable. Tant que les pouvoirs publics
décident de ne pas augmenter les prix de l'électricité et
du gaz, ils n'auront pas d'autres choix que de subventionner les entreprises
privées qui se porteront candidates à prendre des concessions de
distribution de gaz par canalisation et d'électricité en
Algérie.
Mais tant que l'état a les moyens de
subventionner les prix de l'électricité et du gaz, comme c'est le
cas actuellement, cela ne doit pas poser de problèmes. Les pouvoirs
publics n'ont pas d'autres choix que de payer le différentiel entre le
coût réel de la distribution du gaz et de
l'électricité et le tarif de vente au consommateur final. Il faut
préciser que les Algériens ne paient que 65% du coût
réel de l'électricité. A cet effet, l'état s'engage
et continuera à subventionner les prix de l'électricité et
du gaz jusqu'à 2013, date effective de la concession pour la filiale
« distribution », selon le chef du département des techniques
de l'électricité, SONELGAZ, direction régionale
d'Oran.
II.2.9 Que représente le terrain d'étude par
rapport à la totalité du pays ?
L'idée d'établir une comparaison
exprimée dans le tableau n°14, c'était de voir que peu
représenter l'espace d'étude par rapport au pays. Ce travail a
fait ressortir les points suivants :
En termes de superficie, la Sénia ne
représente que 8,6% du territoire de la wilaya d'Oran et moins encore
par rapport au pays. Mais au moment où on cannait qu'il existe un
contraste dans la répartition globale de la population, des biens, des
services et bien sur des réseaux de production, transport et
répartition de l'énergie à travers le territoire national,
ce taux su-cité va changer et devenir plus représentatif. Mais
comment ?
Tableau N°14 : Quelques indicateurs de comparaison
entre le concept national et le local étudié
Données
|
Pays
|
Daïra de Sénia
|
Rapport daïra/pays
|
Superficie de la bande Tellienne(Km2)
|
285809
|
182
|
0,06%
|
Nombre de communes
|
1541
|
3
|
0,2%
|
Population en 2008
|
34178188
|
225444
|
0,7%
|
Longueur réseau électricité
MT+BT
|
244268
|
947
|
0,4%
|
Longueur réseau gaz
|
49971
|
192
|
0,4%
|
Pertes d'énergie électrique
|
17%
|
30%
|
1,8
|
Nombre abonnés électricité +
gaz
|
8717335
|
48504
|
0,6%
|
Nombre abonnés
électricité
|
6298682
|
34459
|
0,6%
|
Nombre abonnés gaz
|
2418653
|
14045
|
0,6%
|
Chiffre. Affaires distribution (million
dinars)
|
126975
|
3,6
|
0,03%
|
Créances distribution (million dinars)
|
38912
|
132
|
0,4%
|
Consommation électricité (million
KWh)
|
32584
|
1,9
|
0,006
|
Consommation gaz (million de Thermie)
|
70338,8
|
1,1
|
0,002
|
Taux d'électrification
|
97%
|
94,7%
|
1
|
Taux de couverture en gaz
|
38%
|
40,70%
|
1
|
HADRI K.2009
- Parmi les études menées sur la
répartition spatiale de la population algérienne, celle
réalisée par Moriconi-Ebrard, où il cite, que plus de 90 %
de la population de ce pays, des biens et des services se concentrent sur 12%
de la partie nord du territoire plus connue sous la bande tellienne. Bien que
mon espace d'étude ne symbolise que 0,06% de cette bande, et que sa
population présente moins de 1% de la population algérienne
totale en 2008, il est révélateur d'une grande concentration
d'habitants. Il faut dire que la densité au Km2 dans la daïra est
passée de 755 hab. /Km2 en 1998 à 1239 hab.
/Km2 en fin 2007, soit un taux d'évolution de 64% en dix
ans.
- Avec 947 Km de réseau
d'électricité et de 192 Km de réseau en gaz, cela
présente un taux de 0,4% de la longueur totale des réseaux de
la distribution des deux énergies. Du moment, où
ilexiste un sous investissements dans les réseaux
d'énergie dans ce champ d'étude, et vu
l'évolution démographique et urbaine suivi
d'une expansion de l'économie, vont surement exercés des
pressions sur l'infrastructure existantes.
- Une hausse constante de la consommation de
l'énergie électrique favorisée aussi bien par la
croissance démographique que par l'extension de l'utilisation des
produits électroménagers, est aggravée par la fraude et
les branchements illicites qui se comptent par des milliers.
Avec 30% de pertes en électricité, ce
territoire minuscule fait presque deux fois le taux nationalqui est de
17%.
- Cette grande demande exprimée causant la
saturation du réseau, qui oblige la SONELGAZ à effectuer des
délestages afin de rééquilibrer la charge et éviter
un black out.
Conclusion générale
En conclusion, cette étude du secteur de
l'électricité et le gaz en Algérie, et distribution et la
gestion des deux énergies dans la daïra de Sénia prise comme
cas local, a fait ressortir les points suivants :
Il est incontestable que l'Algérie a
enregistré des avancées très importantes depuis 1976
jusqu'à nos jours au niveau de l'accès de la population à
l'électricité, notamment pour ce qui concerne le monde rural.
L'Algérie a reconnu en 1976, dans un cadre institutionnel, le droit
à l'électricité comme droit fondamental, au même
titre que la santé et l'éducation. Une échéance
avait été fixée pour l'électrification totale du
pays : elle a été respectée, à une année
près. Le taux de couverture en énergie électrique atteint
près de 95% de l'ensemble du territoire de Sénia. Mais, beaucoup
reste encore à faire du coté gaz de ville, compte tenu du taux de
40% et l'état fournit des efforts pour parvenir, à l'horizon
2010, à un taux de couverture de 57%.
Le taux de pénétration moyen de gaz
naturel est de 40,7% pour la daïra de Sénia, est jugé
satisfaisant par rapport au taux national qui et de 40%. Mais avec des
contrastes à plusieurs échelles. Sur les treize
agglomérations que compte la Sénia, huit n'ont pas l'accès
au gaz de ville, représentant ainsi un déficit de prés de
60%. Les coûts de branchement et d'exploitation sont, en plus des
coûts d'installations intérieures jugés très
élevés ; ce qui ne permet pas d'accroître sensiblement le
taux d'accès au réseau du gaz de ville. A ce point là, il
faut préciser que, le taux de couverture en gaz de ville qui est minime
par rapport à celui de l'électricité est le
résultat d'une volonté partagée entre « l'état
et le citoyen ». 1,5 abonné sur 3 dans cette daïra
bénéficie de deux énergies (l'électricité et
le gaz de ville).
Cette étude de l'énergie dans la
daïra de Sénia qui présente sur le plan spatial, l'espace
périphérique d'un grand centre urbain qui est Oran, a
relevé qu'il ya de véritables indicateurs de la progression de la
consommation de l'électricité et le gaz naturel, qui se
traduisent par le taux d'accroissement démographique
accéléré, en particulier entre 1987- 1998, par le taux de
l'urbanisation des agglomérations chefs lieux et secondaires et par le
développement du secteur économique.
Ces mutations d'ordres sociodémographiques et
économiques dans le territoire de Sénia ont eu des
répercussions sur l'espace en le modifiant dans sa structure, et ont eu
des pressions sur l'infrastructure de la SONELGAZ, et spécialement sur
le réseau de la distribution d'électricité. Ces mutations
ont fait accroître de façon considérable les besoins en
équipement de SONELGAZ, d'où l'importance d'un plan
d'investissement prévu par la direction de la distribution de
Sénia pour faire face dans les années à venir.
Les délestages pratiqués par
l'opérateur et les chutes de tension ne sont en aucun cas liées
à un problème de production, mais plutôt à un
problème de distribution. L'étude du cas local m'a permit d'avoir
les réponses souhaitées. Malgré les efforts consentis dans
la production de l'électricité, on assiste jusqu'à
aujourd'hui à la persistance des délestages et des coupures
intempestives d'électricité, à une facturation non
maîtrisée, une vétusté des installations due
à un sous-investissement dans les réseaux de distribution, et
à la persistance de la fraude et aux branchements illicites.
Les coupures d'électricité
signalées à travers le territoire d`étude, sont dues
à des déficiences dans les réseaux de distribution de la
moyenne et basse tension, car le système de production et de transport
fonctionne dans de très bonnes conditions. Les causes de ces
défaillances sont : l'utilisation excessive des systèmes de
conditionnement de l'air (climatiseurs, ventilateurs, chauffages
électriques...), entraînant une augmentation importante de la
consommation d'énergie, et les actes de piratages collectifs et
d'agressions fragilisent considérablement les réseaux de
distribution, particulièrement les postes de transformation, d'où
ces coupures fréquentes. Les branchements illicites et des fraudes
massives de l'énergie, conjugués à une gestion
partiellement maitrisée n'ont fait qu'empirer la situation de la
qualité et la continuité du service rendu aux
citoyens.
La daïra de Sénia considérée
par SONELGAZ comme espace rurale par rapport à la ville d'Oran, est donc
une zone secondaire, encaisse la majorité des délestages
programmés et opérés par l'entreprise, lors des pics de
consommation où la demande dépasse l'offre. Les
agglomérations secondaires et les zones éparses sont les plus
touchés et les plus exposés aux délestages
intempestifs.les chefs lieu de communes sont aussi exposés, mais
à un degré moins.
A mon avis, la réponse à apporter, pour
satisfaire les besoins croissants de la population en électricité
et le gaz naturel, réside dans la bonne gouvernance, qui se traduit par
la capacité du gouvernement et de l'administration qui en dépend
à :
- Impliquer les citoyens dans les décisions qui
concernent leurs conditions d'existence, rendre les comptes sur les actions et
les décisions prises,
- décentraliser la gestion du service public de
la distribution de l'électricité et du gaz et se rapprocher plus
du citoyen, i par l'édification de nouvelles structures de SONELGAZ
à travers le territoire, et par l'information et la sensibilisation et
être à l'écoute des abonnés.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
· COTE M., L'Algérie espace et
société, Paris, 1996,
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· COUROUX B, Service public et
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Géopolis, Anthropos, Economica, Paris, 372 p
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organisation de l'espace en Algérie, Paris, 2003, Belin,
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reconfiguration sociale des quartiers, le cas d'Oran, EEGS «
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· TAHRAOUI Fatima, Les politiques
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congrès, Bastia, 2003
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· KOURIMA Abderrahim, La
géopolitique de l'Algérie Atouts, contraintes, enjeux,
géopolitiques, 27/10/2008.
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Territoire et de l'Environnement, Communication Nationale Initiale
de l'Algérie à la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques, mars 2001.
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exhaustifs du RGPH de 1998, Office Nationale des Statistiques
n°331.
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l'énergie en Algérie, Symposium international,
énergie et société, 13-17 décembre 1993, Paris,
UNESCO
· SDCIM - La Société
algérienne de développement commercial et industriel de
la Méditerranée (SDCIM), Futur pont logistique
à Oran, rapport final, 26/11/2008
Web graphie :
Site web du Recensement Général de la
Population et de l'Habitat :
http://rgph2008.ons.dz
Site du Ministère de l'Industrie et des Mines (Algérie) :
www.mem-algeria.org
Site de la SONELGAZ, Société Nationale de
l'Electricité et du Gaz :
www.sonelgaz.dz
Site de l'Agence Nationale de Développement de l'Investissement :
www.andi.dz
Site de l'Office National des Statistiques
(Algérie) :
www.ons.dz
Site du Conseil National Economique et
Social :
www.cnes.dz
Site de la Commission de Régulation de
l'Electricité et du Gaz :
www.creg.gov.dz
Site de la Direction de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire :
www.dpat-oran.dz
LISTE DES FIGURES
Figure N°1 : Localisation de l'espace d'étude
dans la wilaya d'Oran p13
Figure N°2: Le grand chantier de la première
ligne du tramway d'Oran p13
Figure N°3 : Evolution de la population de la
daïra de Sénia 1977- 2007 p16
Figure N°4 : Population par commune de la
Sénia, RGPH 2008 p18
Figure N°5 : Evolution de l'urbanisation de la
Sénia entre 1987 et 2007 p21
Figure N°6: Implantation de la Z.I et la Zone
d'activités dans l'espace Sénialais p26 Figure N°7: La zone
industrielle de Sénia, le secteur Nord-Ouest p27
Figure N°8 : Parts de consommation par appareil dans
un foyer p30
Figure N°9 : Fiche de recensement RGPH, pavé
« nombre de biens possédés » p35
Figure N°10 : Les sources
d'électricité et du gaz naturel qui alimentent la daïra de
Sénia p37 Figure N°11 : Daïra de Sénia,
abonnés électricité et gaz par
agglomération p46
Figure N°12 : Organigramme de l'agence SONELGAZ de
la Sénia p52
Figure N°13 : Abonnés et perception du
service public rendu par SONELGAZ p56
Figure N°14 : Exemple d'un réseau
électrique parallèle au bidonville le « Virage », Ain
Beida
P70
Figure N°15 : Bidonville « La ferme CAB »
régularisé par SONELGAZ p74
Figure N°16 : Vue aérienne de
l'agglomération de Nedjma ex : Chteibo p75
Figure N°17 : Cadre de vie, et réseau
parallèle d'électricité à Nedjma p 77
LISTE DES CARTES
Carte n°1 : Carte d'accès au réseau du
gaz de ville dans le territoire de la daïra de Sénia en 2009
p45
Carte n° 2 : Carte des niveaux de délestages
dans la daïra de Sénia p60
Carte n° 3 : Les plus grands sites de piratage de
l'électricité dans la daïra de Sénia p62
Carte n° 4 : Localisation de site de fraude
collective de l'électricité dans le périmètre
d'étude p66
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Evolution de la population
résidentielle totale 1977/2007 Daïra de Sénia p17 Tableau
N°2 : Répartition des lotissements dans la wilaya d'Oran selon les
Dairates entre 1974 et 1990 p23
Tableau N° 3 : L'espace industriel de la daïra
de Sénia par zone et par taille en 2008 p25 Tableau N° 4 : Nombre
de lots attribués jusqu'en 2007par commune et par superficie dans la
daïra de Sénia p28
Tableau N° 5: Type de chauffage dans un quartier
sans gaz de ville à Nedjma p34
Tableau N° 6 : Longueurs du réseau de la
Moyenne Tension de la Sénia par Départ p38
Tableau N° 7 : Longueurs du réseau de
distribution du gaz de ville : Daira de Sénia p39
Tableau N° 8 : Daïra de Sénia :
évolution de la consommation de l'électricité entre
2006-2008
p40
Tableau N°9 : Daïra de Sénia :
évolution de la consommation du gaz de ville entre 2006-2008
p41
Tableau N°10 : Taux de couverture en énergie
électrique et gaz de la daïra de Sénia en 2009 p41 Tableau
N°11 : Nombre d'abonnées en électricité et gaz par
commune et par district p43 Tableau N°12: Les ventes par commune et par
type d'abonnés (En Dinar Algérien) : Daïra de Sénia
en 2008 p53
Tableau N°13 : Extrait du programme de
délestage de la direction de distribution de Sénia p59 Tableau
N°14:Quelques indicateurs de comparaison entre le concept national et le
local étudié p80
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFIGEO : Association Française de l'Information
Géographique
APRUE : Agence nationale pour la Promotion et la
Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie ANDI : Agence Nationale de
Développement de l'Investissement
BT : Basse Tension
BP : Basse Pression
CNIG : Conseil National de l'Information
Géographique
CNES : Conseil National Economique et Social
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le
Commerce Et le Développement CREG : Commission de Régulation de
l'Electricité et du Gaz
DAÏRA : est une subdivision de la wilaya
(département) dans l'administration territoriale algérienne. Son
chef-lieu est une sous-préfecture
DPAT : Direction de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire
EGA : Electricité et Gaz
d'Algérie
EPIC : Établissement public à
caractère industriel et commercial
GN : Gaz Naturel
GPL : Gaz de Pétrole
Liquéfié
GRT : Gestionnaire du réseau public de
transport
GWh : Giga Watt heure ; G, giga =
109
HT: Haute Tension
HP : Haute Pression
IGN : Institut Géographique National.
Kva: Kilovolt (s) / ampères
Kwh: Kilowatt (s) / heure
MT: Moyenne Tension
MP : Moyenne Pression
MWh : Mégawatt (s) / heure
ONS : Office National des Statistiques
PCSC : Plan Complémentaire de Soutien à la
Croissance
PSRE : Plan de Soutien à la Relance
Economique
SONELGAZ : Société Algérienne de
l'Electricité et du Gaz
SPA : Société Par Actions
TWh : Térawatt (s) / heure Thermie :
la quantité d'énergie nécessaire pour faire passer
1 m3 d'eau de 15 à 16°C. (1 litre de fuel domestique ou de gaz
oïl a une valeur énergétique équivalente à 10
Thermies ou 11,6 kWh)
Wilaya : (préfecture) est une division
administrative qui existe dans plusieurs pays africains. Elle correspond
à peu près à ce que d'autres pays appelleraient
département, région ou province.
.
(1 Wh = 3600 J)
1 Watt équivaut à 1J/s ou à 1 V.A,
le joule étant l'unité de mesure universelle de
l'énergie.
ANNEXE
Le saviez-vous ? Le gaz naturel n'est pas le gaz de
ville
Dans les grands pays industrialisés, le gaz a
rapidement joué un rôle énergétique
considérable. Vers 1800, a été découvert,
simultanément en France et au Royaume-Uni, un procédé de
fabrication de gaz manufacturé, appelé gaz de ville. Il
était fabriqué dans de gigantesques usines à gaz
localisées dans les banlieues industrielles des grandes villes. On y
chauffait de la houille pendant plusieurs heures à une
température de 1 100 °C (opération de distillation ou
carbonisation). Ce gaz de houille fut quasi exclusivement réservé
à l'éclairage urbain jusqu'en 1850. Mais, à partir de
1880, il est progressivement détrôné, pour
l'éclairage, par une innovation majeure : l'électricité.
Il est alors utilisé pour la cuisine ou le chauffage domestique.
Après la Seconde Guerre mondiale, il est de nouveau menacé
à la fois par le vieillissement des structures industrielles
productrices et, surtout, par la concurrence du charbon et du pétrole.
À partir des années 60, l'arrivée du gaz naturel modifie
à nouveau les équilibres économiques et techniques
antérieurs. Le gaz de ville a aujourd'hui totalement disparu, la
dernière des 546 usines à gaz manufacturé
françaises a fermé en 1971. Il contenait peu de méthane et
beaucoup d'hydrogène et comportait beaucoup de monoxyde de carbone (CO).
Il était donc très toxique pour un pouvoir calorifique beaucoup
plus faible. Mais il a joué un tel rôle qu'on trouve encore
parfois, sur les vieux bâtiments, l'indication d'une plaque, alors
symbole de modernité et de confort, « gaz à tous les
étages », alors que les personnes âgées parlent du gaz
naturel en utilisant toujours l'expression gaz de ville.
(Laurent CARROUE, Une énergie d'avenir, CNDP)
Article I. Gaz naturel : Pourquoi dit-on du gaz qu'il est
naturel et propre ?
Les atouts .
Le gaz naturel est une énergie fossile issue de
la transformation naturelle de matières organiques durant des millions
d'années. De tous les combustibles fossiles, le gaz naturel
présente la plus grande proportion de molécules d'eau par rapport
aux atomes de carbone. C'est pourquoi, la combustion de gaz naturel produit les
plus faibles émissions de dioxyde de carbone (gaz à effet de
serre) qui sont retransformées en oxygène par les plantes. Le gaz
naturel ne contient pratiquement pas de soufre (responsable des pluies
acides).
Par conséquent, le gaz naturel est
l'énergie fossile qui contribue le moins à l'effet de serre, et
ce, à toutes les étapes de la combustion. . Dans un contexte de
préoccupation grandissante de dégradation de l'environnement, la
qualité
première du gaz naturel est donc son
caractère non polluant. A ce titre, Total est engagé de
façon significative dans le développement durable et souhaite
ainsi contribuer à un monde plus agréable à vivre, pour
nous comme pour les générations futures . Source :
http://www.tegaz.fr
Taux de couverture, taux de desserte et taux
d'électrification ou de pénétration : Comment sont-ils
définis ?
Taux de couverture géographique :
C'est le rapport entre la population vivant dans les
localités électrifiées et la population totale de la zone
: TC = Popzelec/ Popz
Taux de desserte :
C'est le rapport entre la population ayant effectivement
accès au service (desservie) et la population des localités
électrifiées : TD = Popdess/Popzelec
Taux d'électrification :
C'est le rapport entre la population desservie et la
population totale de la zone :TE = Popdess/ Popz
Il apparaît très clairement que : TE =
TD*TC, autrement dit que le taux d'électrification est égal au
taux de desserte multiplié par le taux de couverture.
Taux d'accès :
En ce qui concerne l'électricité, c'est
ceux qui ont accès dans un pays à l'électricité par
rapport à la totalité de la population. C'est donc identique au
taux d'électrification.
Taux de pénétration :
Taux de pénétration : c'est
équivalent au taux de desserte.
Le client captif : ne peut choisir ni son fournisseur ni
négocier son tarif.
Le client éligible : qui a le droit de
s'approvisionner auprès du fournisseur de son choix et conclure avec lui
des contrats de fourniture d'électricité ou de gaz.
Source : Taux de couverture, taux de desserte et taux
d'électrification, Définitions et modes de calculs pour les
différentes filières, électrique, énergie
domestique et force motrice, PNUD - PREP, 2007
Questionnaire destiné à la population de la
Daïra d'Es Sénia-juin 09
Age sexe
Profession Dans quel quartier habitez-vous ? Dans quel
type d'habitat résidez-vous ?
Individuel Bâtiment/ Social Propriétaire
Autre
Nombre de personne vivant dans le logement ?
Non
Êtes-vous branché au réseau
électricité ? Oui
Branchement individuel Branchement collectif .
illicite
Avez-vous un compteur Oui Non
Dans le cas contraire avez-vous adressez une demande
(D.A.E) à la SONELGAZ ? Oui Depuis quand ? Non
Possédez-vous une installation intérieure
conforme ? Oui Non
Etes-vous branché au réseau gaz de ville ?
Oui Non Sinon, combien utilisez-vous de bouteilles à gaz par moi
?
Dans le cas contraire avez-vous adressez une demande
(D.A.G) à la SONELGAZ ?
Depuis quand ?
Indicateurs de hausse de consommation
d'énergie
Avez-vous un Climatiseur ? oui depuis quand ?
Non
Avez-vous un bain d'huile ? oui depuis quand ?
Non
Oui
Non
Qualité de service/Fréquences des coupures
d'électricité :
H
E T E
|
Tous les jours
Tous les deux jours Une fois/semaine Une fois/15 jours
Une fois/mois
|
I
V E R
|
Tous les jours
Tous les deux jours Une fois/semaine Une fois/15 jours
Une fois/mois
|
Que pensez-vous de la qualité de service de la
SONELGAZ y compris le dépannage ? Bonne Moyenne Mauvaise Très
mauvaise
95
|