Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Avant Propos
L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée (ENSEA), crée en 1961, a pour mission de
délivrer une formation théorique et pratique à travers
cinq filières distinctes : Agents Techniques de la Statistique (AT);
Adjoints Techniques de ; Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS);
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS);
Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE).
Dans le cadre de la formation des Ingénieurs
Statisticiens Economistes, l'ENSEA prévoit un stage d'une durée
de trois mois à la fin de la deuxième année. Ce stage qui
est fait soit dans une structure publique, soit dans une structure
privée, soit dans un organisme international est l'occasion pour les
futurs ingénieurs d'utiliser tous les outils dont ils disposent pour
résoudre un problème bien précis. Aussi ce stage permet
aux futurs ingénieurs de comprendre les réalités du monde
du travail et d'en mesurer les difficultés.
En ce qui nous concerne, c'est le Bureau National d'Etudes
Techniques et de Développement (BNETD) qui a servi de cadre de stage du
01 Août au 30 Novembre 2006, plus précisément au
Département Etudes Economiques et Financières (DEEF) au sein de
l'unité développement humain (UDH). Il nous a été
demander de réfléchir sur le thème
«Elaboration d'indicateurs d'appréciation du
développement humain au niveau régional en côte
d'ivoire«. Ce travail est d'un intérêt particulier
pour le PNUD. Il s'inscrit dans le contexte général du
développement local et dans le contexte particulier de
l'élaboration des rapports annuels sur le développement humain
dont le thème pour l'année 2006 est
«décentralisation et développement
participatif«.
Le présent document expose le travail qui a
été effectué durant la période du stage. Il n'est
pas exempt de reproches, mais il se veut un document de méthodologie
d'élaboration d'indicateurs régionaux en Côte d'ivoire.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Nous adressons tout d'abord nos remerciements au seigneur Dieu
tout puissant pour son soutient dans l'élaboration de ce
mémoire.
Ensuite, nous tenons à remercier Docteur KOFFI
N'Guessan et Monsieur KOUADIO Hugues, respectivement Directeur de l'Ecole
Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée
(ENSEA) d'Abidjan et Directeur des études de la filière des
Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE), qui nous ont encadré
pendant cette formation.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous les enseignants de l'école singulièrement à docteur
FASSASSI Raimi et OUATTARA Aboudou ainsi que monsieur SIKA Lazare, pour leur
contribution à la rédaction de ce mémoire.
Nous voudrions remercier tout spécialement :
· Monsieur GNAMIEN N'Dri Guillaume, Directeur du DEEF
(BNETD) qui a accepté de nous accueillir dans ce département,
qu'il dirige, pour ce stage académique ;
· Docteur Ehouan TAI et monsieur N'DRI Jonas respectivement
chef de l'unité développement humain et consultant senior au
BNETD, pour avoir suivi notre travail
· Monsieur NDRI Aristide, chargé d'étude dans
l'unité développement humain pour ses pertinentes remarques.
· Messieurs BEHI Ange et KOUAME Yves tout deux consultants
junior au BNETD pour leurs apports méthodologiques.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Sommaire
Avant Propos 1
Sommaire 3
Sigles et abréviations 4
Liste des illustrations 5
Cadre du stage 6
Introduction générale 8
Chapitre 1 : Problématique et revue de littérature
11
1.1. Problème de recherche 11
1.2. Objectifs de l'étude 13
1.3. Hypothèses de travail 14
1.4. Méthodologie de l'étude 14
1.5. Revue de littérature 15
Chapitre 2 : Fondements et mesure 22
des indicateurs de développement 22
humain 22
2.1. Concepts de développement humain durable 22
2.2. Présentation des indicateurs de développement
humain. 29
Chapitre 3 : Méthodologie d'élaboration 42
d'indicateurs de développement 42
humain au niveau régional 42
3.1. Présentation du Découpage administratif de la
côte d'ivoire 42
3.2. Sources des données utiles pour le calcul des
indicateurs de développement humain au niveau national 43 3.3
Présentation des différentes méthodes d'évaluation
des indicateurs de
développement humain au niveau régional 45
Limites de l'étude et recommandations 55
Conclusion générale 57
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Sigles et abréviations
BDF Banque de données financières
BNETD Bureau national d'étude technique et de
développement
BTS Brevet de technicien supérieur
CGRAE Caisse générale de retraite des agents de
l'Etat
CITP-88 Classification internationale type des professions
CNPS Caisse nationale de prévoyance sociale
CSP Catégorie socioprofessionnelle
DCGTx : Direction de Contrôle des Grands Travaux
DHD Développement humain durable
DIPE Direction de l'information, de la planification et de
l'évaluation
DSSE Direction de la synthèse des statistiques
économiques
IDH: Indicateur de développement humain
IDHR Indicateur de développement humain
régional
INS Institut national de la statistique
IPF Indicateur de la participation des femmes
IPFR Indicateur de la participation des femmes
régional
IPH Indicateur de la pauvreté humaine
IPHR Indicateur de la pauvreté humaine régional
ISDH Indicateur sexo-spécifique du développement
humain
ISDHR Indicateur sexo-spécifique du développement
humain régional
OCDE Organisation de coopération et de
développement économique
OMD Objectifs du millénaire pour le
développement
PCI Programme de comparaison internationale
PNUD Programme des nations unies pour le développement
PNUE Programme des nations unies pour l'environnement
RASS Rapport annuel sur la situation sanitaire
RMDH Rapport mondial sur le développement humain
RNA Recensement national de l'agriculture
RNDH Rapport national sur le développement humain
UDH Unité développement humain
UNCI Université nationale de côte d'ivoire
URES Unité régionale d'enseignement
supérieur
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Liste des illustrations
Liste des tableaux
Tableau 1 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de
l'IDH 37
Tableau 2 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de
l'ISDH 39
Tableau 3 : Organisation administrative et territoriale de la
côte d'ivoire 43
Tableau 4 : sources statistiques utiles pour le calcul des
indicateurs 61
Tableau 5 : Poids dans le PIB de ses différentes
composantes de l'optique demande 65
Tableau 6 : Equivalence entre CITP-88 et CSP 65
Tableau 7: Les Indicateurs régionaux et leurs sources des
données nécessaires .66
Liste des figures
Figure 1 : Les trois pôles interdépendants du
développement humain durable 26
Figure 2 : Du concept aux indices 30
Figure 3 : Arborescence des dimensions et des indicateurs 35
Encadré : Indicateurs fondamentaux du
développement humain durable de l'OCDE 27
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Cadre du stage
Le Bureau National d'Etudes Techniques et de
Développement (BNETD) a été créé le 4
août 1996 en remplacement de la Direction de Contrôle des Grands
Travaux (DCGTx); organe public créé en 1978 dont le rôle
était de promouvoir le secteur des travaux publics et du bâtiment
dans une économie en pleine expansion. Ses objectifs sont les suivants
:
o Décentraliser les responsabilités et
accroître l'autonomie de gestion ; o favoriser le développement
d'activités génératrices de revenus ;
o mieux maîtriser les coûts et la qualité
;
o exploiter les synergies au sein de l'organisation ;
o améliorer les relations du BNETD avec ses
partenaires.
Sous la direction de M. Ahoua Don Mello, le BNETD est
géré par un conseil d'administration et s'organise autour d'une
direction générale, de différentes divisions et des
départements :
o le Département Agriculture et Aménagement Rural,
DAAR ;
o le Département Transports et
Télécommunications, DTT ;
o le Département Aménagement Urbain et
Construction, DAUC ;
o le Département Industrie, Energie et Mines, DIEM ;
o le Département Technologies de l'Information et de la
Communication, DTIC ; o le Département Etudes Economiques et
Financières, DEEF ;
o le Département Environnement et Ressources Humaines,
DERN ; o le Département Ressources Humaines, DRH ;
o le Département Finances et Comptabilité, DFC
;
o le Département Contrôle et Audit, DCA ;
o le Centre de Cartographie et de
Télédétection, CCT ;
o le Département Formation et Recherche, DFR.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
C'est le Département des Etudes Economiques et
Financières (DEEF) qui a servi de cadre. Dirigé depuis
l'année 2000 par Monsieur GNAMIEN N'Dri Guillaume, ce département
est spécialisé dans :
o La restructuration d'entreprises à participation
financière publique ;
o Le suivi des programmes de privatisation et d'investissements
;
o L'analyse des projets d'investissement ;
o La valorisation des ressources humaines ;
o Le suivi des démantèlements des barrières
tarifaires et non tarifaires ;
o Les études macroéconomiques et statistiques ;
o L'élaboration des systèmes Planification
Programmation Budgétisation et Suivi o Les études
économiques de compétitivité sectorielle et
macroéconomique.
Chaque domaine de spécialisation est
représenté par un secteur ou une unité au sein du
Département des Etudes Economiques et Financières. Et le stage
que nous avons effectué s'est déroulé dans l'Unité
Développement Humain (UDH) dirigé par Monsieur Ehouan TAI.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Introduction générale
Depuis son accession à l'indépendance
jusqu'avant les décennies 1980, la côte d'ivoire a connu une forte
croissance (plus de 7% de croissance du PIB durant cette période). Cette
performance lui avait permis de se hisser au troisième rang des pays
d'Afrique au sud du Sahara. Malheureusement, elle a suivi des politiques
macroéconomiques qui lui ont posé beaucoup de problèmes
à partir de 1980. En outre, elle a bénéficié, dans
ce cadre, entre 1981 et 1993, de neuf prêts d'ajustement, sans
réussir véritablement à relancer l'activité
économique. En effet, en termes constants, la valeur du PIB de 1993
était inférieure à celle de 1981. Cette évolution
défavorable du PIB, combinée avec une croissance annuelle de la
population de 3,8%, explique bien pourquoi le PNB par habitant est passé
de plus 1180 dollars en 1980 à 680 dollars en 1993. Dans ces conditions,
le nombre de pauvres est passé de 11% de la population en 1985 à
31,3% en 1993 selon le rapport national sur le développement humain
1997.
Après avoir renoué avec la croissance, à
la suite de la dévaluation du FCFA de janvier 1994, l'économie
ivoirienne va connaître une croissance de son PIB. Cette dernière
est redevenue positive en s'établissant, en termes réels,
à 2,1% contre -0,4% en 1993. Cette croissance s'est par la suite
accélérée pour s'établir autour de 6,5%, en moyenne
annuelle, sur la période 1995-1998. Bien que la croissance soit revenue
entre 1994 et 1998 sous l'effet combiné d'un regain de
compétitivité lié à la dévaluation, et
à la mise en oeuvre de réformes structurelles appropriée
appuyées par la communauté internationale, notamment les
institutions de Bretton Woods, la banque Africaine de développement et
la France ; la pauvreté n'a pas, pour autant, reculé, puisqu'on
est passé de 31,3% de pauvres en 1993 à 36,8% en 1995, puis
à 33,6% en 1998.
Les progrès accomplis pendant la période
1994-1998 ont été compromis dès 1999 avec le
ralentissement de la croissance qui a chuté à 1,6%,
prélude à la récession qui s'est installée, de
nouveau, dès 2000, avec une contraction du PIB de -2,3%, puis d'environ
-1% en 2001. Comme dans le même temps, la population a continué de
progresser au rythme de 3,3% par
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
an, on estime à environ 6% la baisse du revenu par
tête depuis 1999, accentuant ainsi l'incidence de la pauvreté dans
le pays selon le rapport national sur le développement humain 1997.
Face à l'aggravation de la pauvreté, le
gouvernement ivoirien n'est pas rester sans rien faire. Plusieurs initiatives
témoignent de son engouement à mener des politiques de
développement en général et de lutte contre la
pauvreté en particulier :
· la publication des rapports nationaux sur le
développement humain. En effet ces rapports constituent un cadre de
contribution à l'enrichissement des outils d'analyse du
développement social et ils se présentent comme des outils d'aide
à la décision pour tous les acteurs du développement
(gouvernement, société civile et bailleurs de fonds).
· En septembre 2000, la côte d'ivoire adopte la
déclaration du millénaire, à l'instar des 191 pays qui ont
pris part au sommet du millénaire. Cette déclaration s'articule
autour des principaux défis se rapportant à la paix, la
sécurité, la gouvernance, le développement,
l'environnement durable, les droits de l'homme et la démocratie. Notons
également qu'a cet effet, le gouvernement ivoirien a mis en place un
Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
qui se base sur les huit objectifs du millénaire pour le
développement1.
La côte d'ivoire a inscrit les objectifs du
millénaire pour le développement dans le processus de
décentralisation et de la relance des politiques d'aménagement du
territoire. L'objectif étant la promotion de la prise en compte des OMD
au niveau local, en vue de la réduction de la pauvreté et la
promotion du développement humain par le renforcement des
capacités des acteurs locaux. . Ces objectifs en général
et l'objectif de promotion du développement humain en particulier
suscitent l'interrogation suivante : « comment est ce qu'on pourrait
se rendre compte qu'un département a enregistrer des performances
en
1 La communauté internationale s'est
assignée 8 objectifs centrés autour de 18 cibles et 48
indicateurs de référence. Ces objectifs sont :
(i) Réduire l'extrême pauvreté et la faim
(ii) Assurer l'éducation primaire pour tous
(iii) Promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes
(iv) Réduire la mortalité des enfants de moins de
5 ans
(v) Améliorer la santé maternelle
(vi) Combattre le VIH/SIDA, la paludisme et les autres
maladies
(vii) Assurer un environnement durable
(viii) Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
matière de développement humain ? ».
Autrement dit, comment peut-on apprécier la promotion du
développement humain au niveau des départements ? Telle est la
question centrale de cette recherche.
Plusieurs approches peuvent permettre de cerner la
réponse à cette question mais celle que retiendra la
présente étude est la conception d'indicateurs de
développement humain au niveau régional. Et la méthode
retenue est simplement la désagrégation des indicateurs de
développement humain du PNUD (IDH, ISDH, IPH et IPF). Pour se faire,
l'étude sera
organisée en trois chapitres. Le premier chapitre se
chargera d'exposer la problématique ainsique les
hypothèses de travail et la revue de littérature. Le
deuxième chapitre rappellera les
fondements conceptuels et la méthodologie de calcul des
indicateurs du PNUD pris en compte dans cette étude. Quant au
troisième chapitre, il sera le cadre d'exposition de la
méthodologie d'estimation des indicateurs de développement humain
pour les départements.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Chapitre 1 : Problématique et revue de
littérature
Ce chapitre a pour objet de définir les orientations de
l'étude. Il est composé du problème de recherche, des
objectifs de l'étude, des hypothèses faites dans l'étude,
de la méthodologie utilisée et de la revue de littérature
historique sur la question centrale.
1.1. Problème de recherche
La décentralisation désigne en
général le processus par lequel l'Etat central transfère
des compétences, des ressources, des responsabilités et des
pouvoirs de décision à des échelons inférieurs de
la structure étatique (départements, districts, régions,
villes, communes, village, etc.). Ce processus a pour objectif de favoriser la
prise de décision au niveau où surviennent les problèmes.
Ainsi, les groupes ou individus directement concernés sont
associés aux décisions politiques, ce qui réduit la
distance entre les citoyens et les instances officielles. Il est important de
ne pas déléguer uniquement le pouvoir de décision, mais
également les compétences et les moyens qui permettrons de
concrétiser les décisions. L'Etat central doit néanmoins
continuer de jouer le rôle important qui consiste à assurer
l'équilibre entre régions << fortes » et <<
faibles ». Le concept de décentralisation recouvre trois grands
domaines :
o La décentralisation politique vise à
accroître la participation de la population aux
décisions politiques, par exemple en organisant des
élections locales.
o La décentralisation administrative consiste à
répartir les compétences pour l'accomplissement des tâches
publiques entre des autorités qui occupent des niveaux différents
dans la structure étatique.
o La décentralisation fiscale revêt une
importance cruciale, car les échelons inférieurs de la structure
ne peuvent réaliser de manière indépendante les
tâches transférées que s'ils disposent des ressources
nécessaires et s'ils ont la compétence requise pour prendre des
décisions relatives aux dépenses.
Un des principaux défis de la décentralisation est
de faire le processus en veillant à concilier ces trois niveaux.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Telle que définie, la décentralisation poursuit
les objectifs de gouvernance locale, d'accès aux services publics, et de
développement régional équilibré. L'objectif de la
lutte contre la pauvreté et donc d'accéder à un
développement humain arrive ensuite ; il est suivi par l'objectif de la
participation des habitants. Ainsi La décentralisation est perçue
comme un instrument indirect de la lutte contre la pauvreté. En effet,
une décentralisation réussie contribue de manière
importante au développement et au renforcement des initiatives locales ;
particulièrement dans les petites agglomérations et leur
environnement rural. La lutte contre la pauvreté implique l'accès
des pauvres aux services de base. C'est ce qui explique l'importance
donnée à la décentralisation et aux collectivités
locales dans la lutte contre la pauvreté. L'affectation des ressources
à des services sociaux (éducation, santé, adduction d'eau,
assainissement, etc.) est dans tous les cas indispensable à la
réduction et l'atténuation de la pauvreté et donc à
atteindre un niveau élevé de développement humain.
Depuis septembre 2002, les disparités observées
en matière de développement humain se sont accrues en raison de
la série de crises sociales, politiques et militaires. Aspirant juguler
ces disparités par un développement régional
équilibré, et réduire la pauvreté pour atteindre un
niveau élevé développement humain, le gouvernement
ivoirien a mis en place une politique de décentralisation
c'est-à-dire une gestion décentralisée du
développement par la création des conseils
généraux.
Ainsi, la connaissance du niveau de développement
humain dans chaque zone géographique et le meilleur ciblage des
populations vulnérables sont déterminants pour la
réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté.
Compte tenu que le niveau de développement humain d'un
pays s'apprécie à travers l'évolution de son IDH, le
calcul d'indicateurs régionaux permettra, non seulement,
d'apprécier l'effort réalisé par les collectivités
locales, mais aussi de mesurer la contribution de chacune d'elles au
développement humain national. Il est donc devenu nécessaire et
urgent d'élaborer des indicateurs de développement humain
régionaux en côte d'ivoire, qui servirait d'aide à la
décision. De ce fait, le problème posé par l'initiative de
construire un indicateur de développement humain au niveau de la plus
petite entité décentralisée peut s'énoncer comme
suit : « Comment peut-on concevoir un indicateur susceptible de
mesurer le niveau de développement humain atteint par une
localité ? »
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Pour mesurer le concept de développement humain, une
batterie d'indicateurs est utilisée de façon
générale : l'indicateur de développement humain (IDH),
l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH), l'indicateur
sexoxpécifique du développement humain (ISDH) et l'indicateur de
la participation des femmes (IPF). Ces indicateurs sont
appréhendées en général à partir de trois
dimensions qui fondent le concept de développement humain : la dimension
longévité et santé, la dimension instruction et
accès au savoir et la dimension niveau de vie décent. Ces
dimensions sont elles même mesurées par des critères qui
sont soit des indicateurs démographiques, soit des indicateurs
économiques. On a les critères espérance de vie à
la naissance et la probabilité à la naissance de ne pas atteindre
40 ans pour la dimension longévité et santé, les
critères taux brut de scolarisation et taux d'alphabétisation des
adultes pour la dimension instruction et accès au savoir et le
critère PIB par tête pour la dimension niveau de vie
décent. Telle que présenté, le calcul des indicateurs de
développement humain nécessite l'estimation de ces
différents critères. Cependant, il est difficile de calculer les
IDH au niveau régional car certains critères permettant de les
appréhender sont difficilement désagrégeables (estimables)
au niveau d'une localité comme le département. C'est notamment le
cas du PIB par tête en parité de pouvoir d'achat et bien d'autres
critères pour lesquels la désagrégation au niveau d'un
département n'est pas sans difficultés. En effet, le PIB est un
agrégat macro-économique, c'est à dire qu'il est
habituellement calculé pour un Etat. Ainsi le véritable
problème posé par l'étude s'articule autour de la question
suivante : Comment peut-on estimés au niveau régional les
critères pris en compte dans le calcul des IDH étant donné
que ceux-ci sont habituellement estimé pour un Etat ? Ou encore
les critères utilisés pour calculer les IDH sont-ils
désagrégeables au niveau des départements en côte
d'ivoire ? Dans le cas où ces critères ne sont pas
désagrégeables, il y a lieu d'utiliser d'autres variables en lieu
et place de celles initialement utilisés. Le problème peut
être formulé également comme suit : « quel
variable Proxy peut-on utilisée pour remplacer un quelconque
critère qu'on ne peut pas désagréger ?».
1.2. Objectifs de l'étude 1.2.1.
Objectif général de l'étude
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Cette étude vise à apprécier les
possibilités offertes par les départements dans le calcul des
IDH. Elle permettra donc à travers le calcul des IDHR de dégager
les disparités qui existent entre les départements en côte
d'ivoire en matière de développement humain.
1.2.2. Objectifs spécifiques de l'étude
L'objectif général de cette étude sera
atteint à l'aide des objectifs spécifiques suivants :
o Analyser la méthode de construction d'un indicateur de
développement humain régional
o Identifier les sources de données disponibles pour une
telle démarche.
o Proposer une méthodologie de suivi et évaluation
des indicateurs régionaux
1.3. Hypothèses de travail
Hypothèse 1 : le PIB se répartie sur le
territoire national proportionnellement à celle du revenu des
ménages
Hypothèse 2 : Les structures économiques
et démographiques ne changent pas grandement avec les années.
Hypothèse 3 : Les effectifs au
supérieur se répartissent sur le territoire national par
départements proportionnellement aux effectifs des admis au
baccalauréat sur les six dernières années qui
précèdent l'année de référence pour laquelle
l'on fait les calculs
1.4. Méthodologie de l'étude
Le déroulement de l'étude se fera en quatre grandes
phases présentées ci-dessous.
Phase 1 : la recherche documentaire
Cette étape permettra de faire un état des lieux
des informations disponibles sur le sujet afin de constituer une revue de
littérature. Elle s'appuiera sur la consultation des acquis en
matière de développement humain notamment les rapports nationaux
sur le développement humain et sur la recherche par Internet.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Phase 2 : l'Analyse des données
documentaires
L'analyse des différents documents permettra de
diagnostiquer un premier niveau de faisabilité de la construction des
indicateurs régionaux. Elle portera sur deux aspects :
o Les éléments méthodologiques de calcul des
indicateurs
o Les données à utiliser, les sources et leurs
disponibilités
Phase 3 : les missions d'enquête sur le
terrain.
Cette étape permettra de finaliser, de valider le choix
des méthodes, des critères et de calculer les indices
dimensionnels. Elle se fera au moyen d'entretiens avec les personnes ressources
de certaines structures de productions et de centralisations des statistiques
telles que l'INS, etc.
Phase 4 : Analyse des données
collectées
L'analyse de données collectées permettra
d'apprécier définitivement la faisabilité technique et
opérationnelle de la construction des indicateurs de
développement humain régionaux (IDHR).
1.5. Revue de littérature
flu concept du « PIB » à celui du
« développement humain »
Le produit intérieur brut (PIB), agrégat
macroéconomique fourni par la comptabilité nationale, mesure le
résultat final de l'activité économique de l'ensemble des
unités productives. Le PIB permet dès lors de mesurer «
La valeur monétaire de l'ensemble des biens et services nouvellement
produits (et recensés) par la nation au cours d'une année
»2 et c'est habituellement par le calcul de son taux de
croissance que l'on mesure l'augmentation de la richesse d'une
société. La représentation de la richesse est alors
principalement physique, matérielle.
Si Malthus pose clairement la question quant aux richesses que
peuvent représenter les découvertes scientifiques ou autres, il
élude la réponse en prétextant que la prise en
considération de ce genre de facteurs ne permettrait pas d'obtenir un
système cohérent. Ce
2 VAN DEN BERGHE S. et DE VILLERS J. (2001),
Comptes nationaux environnementaux. Outil d'une politique de
développement durable, Bureau fédéral du Plan,
Septembre 2001, p. 7
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
raisonnement peut s'expliquer par le faible niveau de
développement de la science économique à cette
époque et par la nécessité de subvenir aux besoins de
base.
Cependant, ce type d'argument est beaucoup moins acceptable
aujourd'hui : les développement récents de la science
économique, les changements économiques, environnementaux et
sociaux actuels, ainsi que les nouveaux débats philosophiques quant
à la finalité de notre système ont permis un jugement
critique quant à la conception de richesse retenue par la
comptabilité nationale et quant à l'utilisation de son
agrégat macroéconomique le plus utilisé, à savoir
le Produit Intérieur Brut, pour juger l'état de bien être
d'une société.
Le rapport de l'OCDE (1996) montre bien cette divergence entre
croissance économique (croissance du PIB) et bien-être : La mesure
de la croissance économique est telle que le PIB peut croître
conjointement avec des tendances sociales indésirables (telles que le
chômage, la délinquance, l'exclusion sociale...) et la croissance
ne peut être soutenue à long terme avec la persistance de ces
derniers.
MERLANT et al. (2003) ont largement mis en évidence les
effets pervers engendrés par cette conception limitée de la
richesse :
« De la vache folle à l'Erika, de la
tempête de décembre 1999 aux accidents de la route ou à
l'explosion de l'usine AZF à Toulouse : Toutes ces catastrophes sont des
bénédictions pour notre produit intérieur brut ! Les
centaines de milliards de francs qu'elles coûtent à la
collectivité ne sont pas comptabilisées comme des destructions,
mais comme des créations de richesse : dès lors qu'il faut payer
des garagistes pour réparer les voitures endommagées, des
cimentiers pour brûler les farines animales ou des médecins pour
soigner les victimes de la pollution, des valeurs ajoutées
monétaires sont enregistrées dans les comptes. Ce qui contribue
à gonfler le PIB »
Ces divers exemples nous incitent à considérer
que certaines créations de richesses devraient plutôt être
apparentées à des destructions de richesses car elles sont la
conséquence de catastrophe écologiques, humaines ou sociales. La
comptabilité nationale prend donc comme richesse ce qui détruit
le bien-être ; elle ne prend pas en compte le patrimoine de départ
tel que le capital humain, naturel ou social ; et elle comptabilise certaines
dépenses qui devraient plutôt être considérées
comme investissement (éducation, formation, santé...).
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
De tout ce qui précèdent, il apparaît que
le PIB ne permet pas de rendre compte totalement de l'état de
bien-être d'une société et de sa viabilité dans le
long terme. Or la connaissance de cet état parait essentielle dans la
mesure où non seulement le développement humain est un objectif
primordial dans une société démocratique mais
également parce que croissance économique et développement
durable sont largement tributaires l'un de l'autre : des développements
humains seront possibles à court terme mais ne seront pas soutenables
sans croissance future ; inversement, la croissance économique ne sera
réalisable sans développement humain. Pour les Nations
Unies3, il s'agit en effet d'un cercle vertueux qui tend à se
renforcer.
Face à cette incapacité du PIB à mesurer
le niveau de bien-être des sociétés, des indicateurs
alternatifs sont introduits au début des années soixante dix. De
nombreuses publications voient le jour et le champ des indicateurs sociaux est
accepté dans les domaines académique, social et politique.
Au niveau statistique, ce mouvement d'indicateurs alternatifs
se caractérise notamment par le développement de statistiques
sociales officielles et par le développement d'enquêtes,
principalement réalisées dans le secteur
privé4. Mais c'est la naissance d'indicateurs alternatifs
synthétiques et de systèmes d'indicateurs qui remporte le plus de
succès. Ainsi du côté des système d'indicateurs,
apparaissent par exemple le « Programme of Work on Social Indicators
» de l'OCDE en 1973, particulièrement influent pendant plus de dix
ans, les Indicateurs sociaux de Jacques Delors en 1971 ou les données
sociales de l'INSEE en 1973. Du côté des indicateurs
synthétiques, c'est probablement l'indicateur créé par
Nordhaus et Tobin en 1973, le Measure of Economic Welfare, qui constitue l'une
des premières tentatives de construction d'un indicateur
synthétique
Malgré ce grand engouement, l'intérêt
porté aux indicateurs stagne, voire décroît vers la fin des
années soixante dix. La crise économique due aux chocs
pétroliers de 1974 et 1979 joue un rôle important dans cet
état de fait : la croissance redevient plus que nécessaire pour
résoudre les problèmes économiques et les discussions
quant à la pertinence du PIB dans l'évaluation du bien-être
de la société désuètes.
3 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
(1996), Human develpment report 1996 : Economic Growth and Human
Development, Oxford : Oxford University Press
4 Les premières enquêtes
générales sur les ménages sont nées en Suède
en 1968 et aux Etats-Unis en 1971. La première innovation à cet
égard fut l'extension vers des séries chronologiques par
réplication, année par année, de ces enquête (ZAPF,
1998).
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Milieu des années quatre-vingt, le mouvement des
indicateurs alternatifs et des théories qui y sont attachées
semble refaire surface. La question environnementale s'est ajoutée. Cet
intérêt s'observe tout d'abord par la grande expansion des
systèmes d'indicateurs sociaux au niveau des ministères, des
agences de planification ou des bureaux de statistiques. Par la suite, c'est au
sein des grandes institutions supranationales, telles le PNUD, l'OCDE, Eurostat
ou la Banque Mondiale, que ce renouveau social va prendre essor. C'est ainsi
que naît par exemple en 1990 l'Indice de Développement Humain
développé par le PNUD.
Les indicateurs alternatifs sont dépendants de la
conception que se sont faite leurs créateurs de la notion de
bien-être. Cette conception va se refléter dans le choix des
composantes du bien-être qui seront prises en considération. En
effet, le bien-être est un concept multidimensionnel et il ne sera pas
possible de prendre tous les éléments en compte. Il a
été important par conséquent de définir un cadre
conceptuel permettant de préciser les aspects du bien-être mis en
évidence.
L'un des premiers concepts de bien-être fut celui du
développement humain développé par Sen et par le PNUD fin
des années quatre-vingt. Pour SEN (1989), le bien-être
dépend non seulement du fait d'avoir des biens mais également de
la manière de les utiliser : améliorer son bien-être
nécessite de pouvoir augmenter ses capacités à mieux
fonctionner dans divers domaines. Il faut donc non seulement avoir accès
à un certain nombre de fonctionnalités ( à savoir les
modes de vie et les pratiques sociales déterminant l'usage des biens et
leur conférant une certaine utilité) mais également
pouvoir développer ses propres potentialités (à savoir les
capacités des individus à atteindre les buts qu'ils se sont
fixés).Sen critique en ce sens les visions qui ne définissent le
bien-être qu'en fonction d'un ensemble de biens même si la gamme
couverte est relativement large.5. Sen veut tenir compte de
l'interaction entre les individus et les ressources auxquelles ils ont
accès.
D'autres auteurs partagent alors la vision de Sen. C'est le cas
de GRIFFIN et al. (1992). Selon ces auteurs, l'objectif du développement
n'est pas de produire plus mais plutôt
5 C'est ainsi qu'il critique par exemple la vision de
Rawls pour qu'il existe deux types de biens premiers nécessaires au
bien-être individuel : les biens premiers naturels (santé et
talents) et les biens sociaux (tels que les liberté de base, revenu et
richesse...). Pour Rawls, une société juste est une
société qui assure une répartition équitable des
biens premiers sociaux en tenant compte du fait que les personnes ne sont
égales en bien premiers naturels. VOIR PERRET (2002).
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
d'augmenter les possibilités des gens de mener des vies
pleines, satisfaisantes et productives. L'accroissement des ressources
matérielles permet bien entendu d'augmenter ces possibilités mais
l'augmentation de l'output doit être vu pour ce qu'il est,
c'est-à-dire un bien intermédiaire qui, sous certaines
conditions, permet d'améliorer le bien être6.
C'est de ces différents constats qu'est née le
concept de développement humain. Si ce concept est largement connu
à l'heure actuelle, c'est au PNUD qu'elle doit sa
notoriété. En effet, le PNUD réalise en 1990 le premier
rapport annuel sur le développement humain et le premier chapitre de ce
rapport débute par les termes suivants : << People are the
real wealth of a nation. The basic objective of development is to create an
enabling environment for people to enjoy long, healthy and creative lives
>>. Le développement humain est ainsi un processus
d'élargissement des choix et les trois facteurs jouant un rôle
primordial sont dans ce cas : une longue vie en bonne santé, un bon
niveau d'éducation et un niveau de vie décent. En effet, ils
déterminent tous les trois fortement le panorama d'opportunités
et de choix disponibles. Par suite, d'autres facteurs permettant
également d'élargir ces opportunités de choix ont
été pris en considération dans les différents
rapports annuels qui ont suivi. En 1992, c'est le concept de durabilité
qui est mis en évidence, couvrant les notions d'égalité
pour tous et d'équité intergénérationnelle. En
1993, le PNUD avance le concept de << participation >> : les
individus doivent pouvoir participer aux activités politiques,
économiques et sociales et aux décisions qui les touchent. En
1995, c'est la question de l'égalité des genres qui est
entrée en ligne de compte. C'est dans ce contexte
d'égalité des genres que les indicateurs ISDH et IPF sont
publiés. Les rapports mondiaux seront toujours publiés de 1996
à 2005. Tous ces rapports traitent du développement humain dans
toutes ses diversités7.
6Le développement humain ne renie donc pas
l'importance de la croissance économique et de l'accumulation des
richesses pour le bien-être de la société. Par contre, il
affirme que la croissance économique est une condition nécessaire
mai suffisante.
7 RMDH 1990 : Définition et mesure du
développement humain (1ère édition)
RMDH 1991 : Financement du développement humain
RMDH 1992 : Aspects mondiaux du développement humain
RMDH 1993 : Participation populaire au développement
humain
RMDH 1994 : Nouvelles dimensions de la sécurité
humaine
RMDH 1995 : Egalité sociologiques entre les sexes et
développement humain
RMDH 1996 : Croissance économique et développement
humain
RMDH 1997 : Le développement humain au service de
l'éradication de la pauvreté
RMDH 1998 : Mode de consommation et développement
humain
RMDH 1999 : La mondialisation à visage humain
RMDH 2000 : Droit de l'homme et développement humain
RMDH 2001 : Mettre les nouvelles technologies au service du
développement humain
RMDH 2002 : Approfondir la démocratie dans un monde
fragmenté
RMDH 2003 : Les objectifs du millénaire pour le
développement : un pacte entre les pays pour vaincre
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Pour finir, c'est au niveau local et régional que ce
mouvement va se diffuser. Et La côte d'ivoire n'est pas en marge de ce
mouvement.
Synthèse de la littérature récente sur
le développement humain en Afrique
Depuis 1996 il y a des innovations en matière de mesure
de développement humain en Afrique. La plupart des pays Africains se
sont lancés dans une dynamique de mesure du développement humain
au niveau local. En effet dans ces pays les indicateurs de développement
humain du PNUD ont été désagrégés au niveau
local.
Ainsi au Niger, le premier rapport sur le développement
humain introduit les IDH pour les huit différentes régions du
Niger. Et depuis cette date les rapports nationaux sur le développement
humain au Niger sont publiés avec les indicateurs de
développement humain de ses huit régions. (Cf. Rapport national
sur le développement humain au Niger 1996)
Au Burkina Faso, c'est en 1997 que l'initiative de
désagrégation des indicateurs de développement humain a
été prise. Tous les rapports nationaux sur le
développement humain au Burkina Faso tabulent les différents
indicateurs de développement humain des 45 provinces du Burkina Faso.
(Cf. Rapport national sur le développement humain au Burkina faso
1997.)
Synthèse de la littérature
récente sur le développement humain en côte
d'ivoire
La côte d'ivoire essaye depuis quelques années de
traduire certaines préoccupations du DHD dans ses orientations
macro-économiques et ses politiques sectorielles. Elle a
déjà initié un exercice de réflexion prospective
sur le devenir de la société ivoirienne en l'an 2025. Le premier
rapport DHD côte d'ivoire 1997 s'inscrit dans cette dynamique de
renouveau de la vision du développement économique et social en
vue de créer de meilleures conditions pour la promotion des moyens
durables d'existence des populations les plus pauvres.
Ce contexte de renouveau d'analyse a permis au gouvernement,
avec l'appui du PNUD, d'élargir les réflexions antérieures
sur « la côte d'ivoire en 2025 », de mettre en place un noyau
de compétences au sein et à l'extérieur du
ministère des finances (Direction du plan) pour évaluer le niveau
de développement humain en côte d'ivoire depuis
l'indépendance. Il a
la pauvreté.
RMDH 2004 : La liberté culturelle dans un monde
diversifié. RMDH 2005 :
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
permis aussi d'étudier la nature des
corrélations entre la croissance économique et les composantes de
l'IDH (revenu, espérance de vie à la naissance, taux
d'alphabétisation, taux de scolarisation ; etc.). Ce travail a
tenté également d'apporter certains éclairages sur le mode
d'existence des populations pauvres et sur leurs stratégies d'adaptation
aux activités génératrices de revenu et l'évolution
de leur système de solidarité communautaire. Notons que Ce
premier rapport sur le DHD est la première tentative de conception
d'indicateurs de développement humain régionaux mais avec les
régions suivantes : Abidjan, les autres villes, la forêt rurale
Est, la forêt rurale Ouest et la savane rurale. Les différents
indicateurs du développement humain ont été
calculés pour les régions précédemment
définies.
En 2002, le deuxième rapport national sur le
développement humain en côte d'ivoire est publié. Ce
rapport est intitulé Pauvreté et Gouvernance. Il analyse le lien
de causalité entre la pauvreté et la gouvernance. Cette analyse
correspond à un besoin de plus en plus ressenti en Afrique en
général et en côte d'ivoire en particulier, tant il est
constaté au plan mondial que les nations les plus prospères ne
sont pas nécessairement celles qui disposent de plus de ressources
naturelles. Le RNDH en côte d'ivoire 2002 a été
élaboré sur la base des questions relatives à la
pauvreté et à l'équité sociale d'une part ;
à la gouvernance et à la société civile d'autre
part.
En 2004, le troisième rapport national sur le
développement humain et intitulé cohésion sociale et
reconstruction nationale est élaboré. Ce rapport s'inscrit dans
la logique des développements que connaît la côte d'ivoire
depuis début 1999. Ce rapport réaffirme que le défi majeur
de la côte d'ivoire consiste non seulement à repenser des
régulateurs sociaux compatibles avec les exigences du nouveau contexte
d'évolution de la côte d'ivoire et susceptibles de ressouder les
liens intercommunautaires au plan sociologique, mais surtout, à
favoriser, au plan politique, un cadre d'une gouvernance au service du
développement et visant à densifier le socle de
l'équilibre social. Les fruits de cette oeuvre, qui s'affirmeront
certainement dans la durée, nécessitent un engagement au niveau
de l'ensemble des acteurs nationaux, de la société civile, de la
classe politique, du secteur privé et des populations ellesmêmes.
Ce rapport analyse dans une première partie les facteurs qui ont
joué dans le maintien de l'équilibre social, puis les causes de
la rupture de cet équilibre et de la cohésion sociale et enfin
fait des propositions pour la reconstruction de la cohésion sociale.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Chapitre 2 : Fondements et mesure
des indicateurs de
développement
humain
Ce chapitre a pour objet de présenter les fondements
théoriques et la méthodologie pratique de calcul des indicateurs
de développement humain.
2.1. Concepts de développement humain durable
Si la croissance économique a été aux
coeurs des débats économiques, c'est seulement dans les
années 1940-50 qu'ont vu le jour les premières théories du
développement. La prise de conscience du retard accusé, du point
de vue de leur industrialisation, par un grand nombre de pays Africain,
latino-américains et asiatique est à l'origine de ces travaux Le
développement a ainsi été décrit comme une
succession d'étapes qui diffèrent à des degrés
divers soit par la forme d'organisation ( familiale, urbaine ou nationale ) de
la production et des échanges, soit par la nature du secteur
prédominant ( primaire, secondaire ou tertiaire ), soit par le rythme de
croissance de l'investissement et de l'accumulation de capital.
Cependant, les années 1980 ont vu la notion de
développement s'humaniser. En effet, on a constaté dans plusieurs
pays l'échec des politiques strictement économiques
inspirées par une vision macroéconomique du développement
qui trouvait ses références dans le monde occidental. En
conséquence, les pays en développement, soucieux de
développement humain et durable, ont adopté une vision
microéconomique et globale qui inclut la dimension humaine et
intègre l'économie et l'écologie, le naturel et le
culturel.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
2.1.1. Origines du concept
Le concept de développement durable, apparu, dans les
années 1980, correspondait à une double prise de conscience : que
le stock de ressource naturelles disponibles était limité et que
les processus de développement induisaient des externalités
négatives (déchets, pollution, bruit, etc.). Ces deux aspects
pouvaient remettre en cause, à terme, la durée de la croissance
et la poursuite du développement.
Il fallait repenser le développement en tenant compte
de ces deux contraintes et gérer de façon correcte les
interactions entre l'économie et l'environnement8 afin de
répondre aux besoins actuels des populations, sans pour autant sacrifier
ceux des générations futures. Les enjeux du développement
humain durable sont généralement présentés comme
ceux de la survie de l'humanité sur la planète. Le concept a
évolué, et apparaît pour certains comme une notion «
philosophique >> et pourrait se résumer au credo du Programme des
Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) : « Améliorer la
qualité de vie des populations sans pour autant compromettre celle des
générations à venir >>.
Ainsi au moment du lancement du concept de
développement durable9, on a plus mis l'accent sur les
ressources naturelles locales, solidement en place, bien identifiées,
sur la possibilité de les stabiliser, de les geler pour les offrir
telles quelles aux générations futures. La transmission aux
générations futures du capital humain et du capital social qui
sont aussi des facteurs de croissance à long terme, n'est pas souvent
prise en compte et jamais considérée au même niveau. Or,
l'accumulation et la préservation de ces deux formes de capital dans un
monde marqué par la compétition internationale, qui accroît
l'incertitude et l'insécurité, sont indispensables pour
éviter des situations de destruction grave et
d'irréversibilité.
81972, à Stockholm : pour la première
fois les Nations Unies se réunissent pour évoquer l'impact
environnemental de la forte industrialisation des pays développés
sur l'équilibre planétaire. Cette conférence donne
naissance à l'UNEP (United Nations Environment Programm).
91987 : le terme «
Développement durable >> apparaît de manière
officielle, dans le rapport « Our common future » du
premier ministre norvégien, madame Gro Harlem Brundtland. La fracture
économique et sociale entre les pays développés et le
Tiers Monde est montrée du doigt et s'ajoute aux préoccupations
exclusivement environnementales des Nations Unies.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
En 1992, le programme de nations unies pour le
développement (PNUD) précise la notion en évoquant le
développement humain durable, défini comme « un
processus d'élargissement des opportunités d'éducation, de
soins de santé, de revenu et d'emploi et la prise en compte de la
totalité de l'éventail des choix humains, de la qualité de
l'environnement physique aux libertés économiques et
politiques >>. Le PNUD introduit ainsi les nouveaux aspects sociaux
du développement déjà utilisés pour
l'évaluation du développement dans l'indice de
développement humain (IDH).
2.1.2. Définition et objectifs du
développement humain durable
Par la notion de développement humain durable, on
entend un accroissement des libertés et des potentialités des
individus dans toutes ses composantes : économique, sociale, culturelle,
éthique, politique. La durabilité sous-entend la
préservation des acquis, dans ce sens qu'on transmet aux
générations futures un montant de capital qui leur permet de
vivre au moins aussi bien que la génération présente. Le
capital ici est vu sous l'aspect social, humain et économique.
Le « développement humain durable >>
complète le « développement durable >> en ce qu'il
intègre (aussi) le renforcement des capacités d'une
génération à l'autre en termes de croissance
économique et d'amélioration des conditions de vie, du capital
social et du capital humain.
Le développement humain durable est le
développement du peuple, pour le peuple
(présent et futur) et par le peuple. En cela, la notion de
développement humain durable constitue un concept globalisant de
développement (développement des ressources humaines, besoins
essentiels, bien-être humain) :
+ Le développement du peuple signifie
l'élargissement des capacités des êtres humains à
travers l'éducation, la formation, une meilleure santé,
l'habitat. Cette vision rejoint en cela le développement des ressources
humaines ;
+ Le développement pour le peuple signifie que
le développement n'est pas poursuivi comme une fin en soi. Les fruits de
la croissance économique doivent avoir une traduction concrète
dans la vie des individus. Cela requiert une gestion adéquate des
politiques
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
+ Le développement par le peuple se
réfère au processus par lequel les individus deviennent non
seulement bénéficiaires du développement mais aussi les
principaux acteurs. Ils participent activement aux décisions qui
influencent leur quotidien
Le développement humain durable vise trois objectifs :
maintenir l'intégrité écologique, améliorer
l'équité entre les nations, les individus et les
générations, et améliorer l'efficacité
économique.
Le maintien de l'intégrité écologique (
environnement) consiste à intégrer dans l'ensemble des actions
des communautés humaines, la préoccupation du maintien de la
viabilité et de la diversité des gènes, des espèces
et de l'ensemble des écosystèmes naturels terrestres et
aquatiques, et ce notamment, par des mesures de protection de la qualité
de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et le maintien
des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de
l'utilisation des populations animales et végétales
exploitées
L'amélioration de l'équité sociale
consiste à permettre la satisfaction des besoins essentiels des
communautés humaines présentes et futures et
l'amélioration de la qualité de vie, et ce, notamment, par
l'accès pour tous à l'emploi, à l'éducation, aux
soins médicaux et aux services sociaux, à un logement de
qualité, ainsi que par le respect des droits et des libertés de
la personne, et par la participation, pour l'ensemble des groupes de la
société, aux différents processus de prise de
décision.
L'amélioration de l'efficacité économique
consiste à favoriser une gestion optimale des ressources humaines,
naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins
des communautés humaines, et ce, notamment, par la responsabilisation
des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils
produisent et utilisent ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales
appropriées (principe du pollueur / utilisateurpayeur, internalisation
des coûts environnementaux et sociaux, éco-fiscalité,
etc.).
Le défi de la mise en oeuvre du développement
humain durable consiste donc à faire en sorte que dans nos
comportements, nos actions, nos politiques, nos programmes, nos lois et nos
règlements, bref, dans l'ensemble de nos interventions comme citoyen,
groupe d'intérêt,
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
entreprise, gouvernement, nous visions l'atteinte
simultanée et équilibrée de ces trois objectifs
fondamentaux.
La figure ci dessous résume le concept de
développement humain durable et ses trois dimensions.
Figure 1 : Les trois pôles interdépendants du
développement humain durable
Source : BOULANGER Paul-Marie, (2004) : Les indicateurs de
développement durable.
Comme tout processus nécessite d'être suivi, il
est nécessaire d'établir des indicateurs mesurables et de lecture
simple qui dans la mesure du possible, embrassent l'essence de la dynamique.
C'est là toute la problématique d'identification des instruments
de suivi et d'évaluation
2.1.3. Mesure du développement humain durable
L'une des méthodes de mesure du développement
humain durable les plus courantes consiste à recenser et
sélectionner un certain nombre d'indicateurs pour chacune des trois
dimensions : économique, environnementale et sociale. La Commission
Européenne (CE), entre autres organisations, ont compilé une
batterie d'indicateurs pour suivre les tendances du développement humain
durable.
En marge des organisations internationales, de nombreux pays
et groupes de pays ont élaboré des séries d'indicateurs
pour suivre le processus de développement humain durable. Une approche
assez voisine consiste à développer des séries
réduites d'indicateurs « fondamentaux » ou « phares
», plus accessibles et plus faciles à appréhender. L'OCDE
par
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
exemple a proposé une série limitée
d'indicateurs phares du développement humain permettant de
déterminer rapidement si l'on préserve son patrimoine et
satisfait ses besoins actuels de manière durable (voir encadré ci
dessous)
Encadré : Indicateurs fondamentaux du développement
humain durable de l'OCDE
Thème Indicateurs
Indicateurs des ressources : Préservons- nous
notre bas d'actifs ?
Actifs environnementaux
Qualité de l'air Indice d'émission de gaz à
effet de serre (GES) et émission de CO2
Emission de NOX
Ressources en eau Indice de l'utilisation de l'eau
Ressources énergétiques Consommation de ressources
énergétiques
Biodiversité Superficie des zones protégées
en proportion de la superficie totale
Actifs économiques
Actifs produits Volume du stock de capital net
Actifs de R-D Taux de croissance de la productivité
multifactorielle
Actifs financiers Actifs étrangers nets et balance des
opérations courantes
Capital humain
Stock de capital humain Proportion de la population
diplômée du second cycle du secondaire
de l'enseignement supérieur
Investissement dans le
capital humain Dépenses d'éducation
Dépréciation du capital
Humain Taux et niveau de chômage
Indicateurs de résultats : satisfaisons nous
nos besoins actuels ? Consommation Dépense de consommation
finale des ménages
Intensité de production des déchets urbains
Distribution de revenu Coefficient de Gini
Santé espérance de vie à la naissance
Qualité de l'air en ville
Statut professionnel/ emploi Rapport emploi/population
Education Taux de scolarisation
Sources : OCDE (2001), Développement
durable, les grandes questions
Ces séries réduites d'indicateurs du
développement humain durable ont à la fois des avantages et des
inconvénients. La combinaison d'indicateurs de différentes
disciplines permet de communiquer simplement sur les aspects essentiels du
développement humain durable. Cependant, ces séries d'indicateurs
sont conçues non pas pour tracer un tableau complet des relations socio
économico environnementales, mais pour rendre compte des principales
tendances et pour attirer l'attention sur certains problèmes.
A côté de ces séries réduites
d'indicateurs, on a également les indicateurs composites du
développement humain du PNUD :
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
+ L'indicateur de développement humain (IDH) : c'est un
outil synthétique de mesure du développement humain durable. Il
chiffre le niveau moyen atteint par un pays donné sous trois aspects
essentiels : l'aptitude à vivre longtemps et en bonne santé,
représenté par l'espérance de vie à la naissance,
l'instruction et l'accès au savoir, représentée par le
taux d'alphabétisation des adultes et par le taux brut de scolarisation,
tous niveaux confondus, et la possibilité de bénéficier
d'un niveau de vie décent, représenté par le PIB par
habitant (en parité de pouvoir d'achat).
+ L'indicateur de la pauvreté humaine pour les pays en
développement (IPH) : Alors que l'IDH mesure le niveau moyen atteint par
un pays donné, l'IPH s'attache aux carences ou manques observables dans
les trois dimensions fondamentales déjà pris en compte par l'IDH
: l'aptitude à Vivre longtemps et en bonne santé
représenté par le risque de décéder à un age
relativement précoce, et exprimé par la probabilité,
à la naissance, de ne pas atteindre 40 ans, l'instruction et
l'accès au savoir représenté par l'exclusion du monde de
la lecture et des communications, et exprimé par le taux
d'analphabétisation des adultes, et la possibilité de
bénéficier d'un niveau de vie décent
représenté par l'impossibilité d'accéder à
ce que procure l'économie dans son ensemble, et exprimée par le
pourcentage de la population privée d'accès à des points
d'eau aménagés et par le pourcentage d'enfants de moins de cinq
ans soufrant d'insuffisance pondérale
+ L'indicateur sexospécifique du développement
humain (ISDH) : Tout comme l'IDH, l'ISDH mesure le niveau moyen de
développement d'un pays en le corrigeant pour refléter les
inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les
même aspects pris en compte pour le calcul de l'IDH : l'aptitude à
vivre longtemps et en bonne santé, l'instruction et l'accès au
savoir et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie
décent
+ L'indicateur de la participation des femmes (IPF): C'est un
indicateur qui se concentre sur les opportunités qui s'offrent aux
femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il
s'attache aux inégalités femmes-hommes dans trois domaines
essentiels : la Participation et pouvoir décisionnaire dans la
sphère politique, exprimés par la
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
répartition des sièges de parlementaires entre
hommes et femmes, la Participation et pouvoir décisionnaire dans
l'économie, exprimées par deux éléments :
pourcentages respectifs d'hommes et de femmes occupant, d'une part, des
fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement
et d'autre par des fonctions techniques, et la maîtrise des ressources
économiques, mesurée par la part masculine et féminine du
revenu estimé du travail (PPA).
Dans la suite de l'étude, nous allons nous
intéressé uniquement qu'aux indicateurs composites de
développement humain du PNUD dont une présentation
détaillée sera faite dans la section suivante.
2.2. Présentation des indicateurs de
développement humain.
Cette section présente d'abord les indicateurs composites
du développement humain tant sur le plan théorique que
méthodologique. Puis elle expose quelques limites de l'IDH.
2.2.1 Aperçu théorique et méthodologie
pratique de calcul des indicateurs composites de développement humain
2.2.1.1. Aperçu théorique : étapes de
construction d'un indicateur
Les différentes étapes
:
Les différentes étapes de la construction
d'indicateurs identifiées par Lazarsfeld10 sont
schématisées dans la figure suivante :
10 Paul falix LAZARFELD (1901-1976) Ph.D en
mathématique appliquée, particulièrement reconnu pour
l'importance de ses travaux sur l'utilisation des techniques d'enquêtes
pour la collecte d'informations
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Figure 2 : Du concept aux indices
Concept
Analyse conceptuelle, modèle conceptuel
Dimensions
Identification et sélection des variables
Mesure (échelle, temporalité)
Indicateurs
Pondération
Agrégation
Indice
Sources : IDDRI
Du concept aux dimensions : La
première étape consiste à identifier les
différentes dimensions qui constituent le concept, sachant que ceux-ci
sont toujours multidimensionnels. La notion de pauvreté, par exemple,
recouvre une dimension matérielle, mais aussi une dimension sociale
(exclusion, marginalisation) et une dimension culturelle (niveau
d'éducation, moyens d'expression). La dimension matérielle
elle-même est multiple ; elle comporte des éléments
financiers (revenu, niveau d'endettement, charges) et non financiers
(santé, logement, droits). Chacune de ses dimensions matérielles
est elle-même plus ou moins composite. Le revenu, par exemple, peut
être monétaire ou non. Par ailleurs, outre le niveau de revenu
à un moment donné, ce qui importe parfois davantage est le
caractère régulier ou au contraire précaire de celui-ci
Des dimensions aux indicateurs : les
différentes dimensions sont ensuite décomposées en
variables dont certaines seront retenues eu titre d'indicateur, soit parce
qu'elles paraissent particulièrement pertinentes soit parce qu'elles se
prêtent plus aisément à la mesure. Si la sélection
des indicateurs s'appuie souvent sur une appréciation des contraintes
d'observations et de mesure, elle comporte néanmoins toujours des
éléments théoriques. Par exemple, toujours à propos
de la pauvreté, il s'agit d'une question théorique qui va
conditionner la nature de l'indicateur de revenu, à savoir : la
pauvreté est-elle une réalité absolue ou relative ?
Autrement dit, faut-il considérer comme pauvre celui qui ne dispose pas
du minimum de revenu nécessaire pour couvrir des besoins jugés
essentiels ou celui qui a significativement moins que les autres ? Dans le
premier cas, il faudra fixer un seuil de pauvreté en calculant les
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
sommes nécessaires pour couvrir les besoins
jugés essentiels, qui devront être définis au
préalable. Dans le second cas, il faudra fixer un niveau de
référence et un écart par rapport à celui-ci et
définir l'échelle appropriée pou mesurer le
phénomène.
Des indicateurs aux mesures : Une
fois définis les indicateurs, ceux-ci doivent faire l'objet de mesures.
Il reste alors à décider à quel niveau de
précision, d'exactitude, d'échelle spatiale et temporelle, ainsi
que dans quelles unités, les effectuer. Le plus souvent, les indicateurs
n'auront pas le même degré de précision et ne seront
même pas mesurés dans des unités semblables, ce qui
complique évidemment le processus d'agrégation des mesures en un
indice synthétique. Ainsi, le concept e statut social,
opérationnalisé par des indicateurs tels que le durée de
la solidarité, le niveau d'éducation, le revenu et la profession,
mêle des informations de type quantitatif pur (le revenu), semi
quantitatif (niveau éducatif) et qualitatif pur ( la profession). Il en
résulte qu'il v'avère souvent nécessaire de ramener les
unités et échelles de mesures au niveau le plus
élémentaire et le moins exigeant avec tout ce que cela implique
en termes de perte d'information.
Des mesures à l'indice : La
dernière opération, indispensable dans le contexte de
l'opérationnalisation en vue du test empirique d'un concept
scientifique, consiste à agréger les différents
indicateurs en un indice synthétique. Seul ce dernier est
considéré comme signifiant ; les indicateurs de base n'ayant pas
de sens individuellement et ne constituant que les pièces d'un puzzle,
dont seul le tout est significatif. Or, comme on déjà
évoqué, pour être agréger, les indicateurs doivent
pouvoir être exprimés dans une unité commune. C'est
évidemment le cas pour les indicateurs monétaires comme le PIB,
l'indice des prix, etc. Mais, en l'absence d'une unité commune naturelle
tell que la monnaie, les différents indicateurs doivent être
normalisés.
La normalisation
La normalisation peut se définir comme étant la
mise en application d'un ensemble de règles et de spécifications
(normes) ayant pour objet d'unifier les unités de mesure. Il existe
plusieurs méthodes de normalisation, dont aucune n'est pleinement
satisfaisante :
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
· La normalisation statistique : Elle consiste à
exprimer toutes les valeurs en écarts types, après avoir
transformé les variables de sorte que leur moyenne soit égale
à zéro. C'est le type de normalisation effectuée
préalablement à de nombreuses modélisations statistiques
mais qui s'avère malheureusement inapplicable dans le contexte des
indicateurs puisque chaque nouvelle observation implique un nouveau calcul de
la moyenne suivie d'une nouvelle normalisation
· La normalisation empirique : Pour être plus
précis, il faudrait parler ici des normalisations empiriques au pluriel
dans la mesure où différentes techniques peuvent être
utilisées. Une des plus courantes consiste à prendre comme base
de calcul une année de référence (par exemple
l'année de début de la chronique statistique) et à
exprimer toutes les valeurs subséquentes en pourcentage de variation par
rapport à cette valeur initiale. Cette approche se prête bien
à une analyse en termes de progrès ou de régression par
rapport à une situation initiale. Une autre méthode consiste
à donner la valeur 0 (min) à l'observation
considérée comme la plus mauvaise et 1 (ou 10 ou 100) à
celle qui correspond au meilleur score (max). Toutes les valeurs
intermédiaires sont alors calculées selon la formule suivante
:
Y=(X - Min) / (Max - Min)
Afin de rester dans les limites d'une échelle allant
de 0 à 1 (ou 10, 100...). Le problème principal de ce type de
normalisation est la variabilité des bornes minimale et maximale. Il
suffit qu'une nouvelle observation déborde, vers le bas ou vers le haut,
l'échelle des valeurs observées jusque là pour qu'une
renormalisation de l'ensemble des variables soit nécessaire sous peine
de voir les nouvelles observations sortir de l'intervalle fixé.
· La normalisation axiologique : la façon de
procéder est identique à la normalisation empirique avec bornes
min et max, à cette différence près que les bornes ne sont
pas dictées par la base de données (valeurs observées)
mais sont choisies en fonction du contexte d'action ou d'évaluation, la
situation dont on veut s'éloigner se voyant attribuer la valeur 0 et
celle que l'on considère comme l'idéal à atteindre (qui
peut ou non correspondre à un objectif stratégique) recevant la
valeur 1.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
· La normalisation mathématique : cette
normalisation consiste à appliquer aux données une transformation
(fonction) mathématique qui fait en sorte qu'elles restent comprises
entre une borne inférieure et une borne supérieure (par exemple,
-1 et +1 ou 0 et 1). Les fonctions logistique et tangente hyperbolique sont les
plus fréquemment utilisées. Il reste que de telles manipulations
ne sont recommandées pour les indicateurs sociaux, parce qu'elles
déforment quelque peu la distribution originale.
Il est clair que le choix de la méthode ainsi que des
bornes maximale et minimale utilisées pour la normalisation ne sont pas
sans conséquence en termes d'interprétation ou d'utilisation des
indicateurs. Plusieurs exemples de distorsions résultant de
différences minimes dans les choix de l'une ou l'autre valeur de
référence illustre cela. Ainsi, par exemple, dans l'indice de
développement humain, l'une des trois composantes est l'espérance
de vie à la naissance dont les valeurs observées sont
normalisées avec une borne inférieure fixée à 25
ans et une limite supérieure à 85 ans. Que se passerait-il si, au
lieu de 85 ans, on prenait comme limite maximale 80 ans ? L'intervalle entre la
valeur maximale et la valeur minimale passerait de 60 à 55, soit une
diminution de 9%. Une espérance de vie de 55 ans, au lieu de valoir 0,5
vaudra 0,545, soit 9% de plus. Si les autres composantes de l'indice ne
changent pas, le résultat serait une majoration de 9% du poids de
l'espérance de vie dans le calcul total.
En conséquence, le caractère plus ou moins
arbitraire du choix des valeurs min et max même dans le cas de la
normalisation empirique plaide pour l'adoption d'une approche normative et donc
pour que les valeurs maximales retenues correspondent effectivement à
des objectifs à atteindre.
L'agrégation
L'agrégation est l'opération qui consiste
à condenser l'information contenue dans chacun des critères en
une seule information. Cela suppose de répondre aux questions suivantes.
Faut-il attribuer le même poids à tous les critères pour
constituer l'indice ou faut-il leur attribuer des poids différents, et
si oui, comment ? Quel est le rapport entre l'indice et les indicateurs ?
S'agit-il d'une somme, d'un produit, de quelque chose de plus compliqué
?
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Dans la pratique, les deux questions se ramènent le
plus souvent au dilemme entre une moyenne simple et une moyenne
pondérée. La question de la pondération est cruciale et
éminemment délicate. Elle consiste à attribuer un poids et
donc une valeur spécifique aux différentes dimensions du concept.
Par exemple, dans le cas d'un indice de pauvreté, elle pourrait
consister à donner plus de poids à la dimension matérielle
qu'à la dimension sociale (isolement, exclusion) ou à la
dimension culturelle.
Les dimensions et les indicateurs constituant un indice
peuvent être représentés sous forme d'une arborescence, le
concept constituant le tronc de l'arbre et chaque branche figurant une de ses
dimensions, elle-même pouvant se décomposer en sous branches pour
finir par les feuilles représentant les indicateurs proprement dits. A
chaque embranchement, il est possible d'attacher une pondération aux
branches qui y prennent naissance, en terminant par les feuilles auxquelles est
attachée une pondération égale au produit des coefficients
des sous branches et des branches dont elles sont issues.
La figure 3 montre un tel exemple
d'arborescence : la notion de développement humain durable tel que
présenté dans la première partie du second chapitre est
décomposée en trois dimensions correspondant aux piliers
économique, social et environnemental. Seule la branche
économique est développée plus avant, avec deux dimensions
constitutives, la performance et la résilience. La performance est
appréciée à l'aide de deux indicateurs, le taux de
croissance du PIB et celui de la productivité. La sous branche
résilience est, quant à elle, décomposée en deux
dimensions : la diversité et l'innovation. Le processus de
pondération en cascade des dimensions est illustré par le poids
final de chaque indicateur, produit de toutes les pondérations en amont
et de la sienne propre. Ainsi, le taux de croissance du PIB se voit attribuer
un poids de 0,158, soit le produit de 0,8 (sa pondération
spécifique), de 0,6 (pondération de la branche <<
performance ») et de 0,33 (pondération de la branche <<
économique »).
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Figure 3 : Arborescence des dimensions et des indicateurs
Développement humain durable
0 33
0 33
0,33
Social
Economique
Environnemental
0 6
0 4
Performance
Résilience
Taux de croissance de la
productivité 0,2 0,04
Diversité
Indice d'entroprie
1 0,0026
Innovation
0 2 0 8
Taux de croissance du PIB
0,8 0,158
Taux de croissance des dépenses de R&D
1 0,106
Sources : IDDRI
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
2.2.1.2. Méthodologie pratique de calcul des indicateurs
de développement humain
Indicateur de développement humain
(IDH)
L'indicateur de développement humain durable (IDH) est
un indicateur composite comportant trois éléments : la
durée de vie mesuré par l'espérance de vie à la
naissance, le niveau d'éducation, mesuré par un indicateur
combinant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour
un tiers le taux brut de scolarisation (tous niveaux confondus), et le niveau
de vie, mesuré d'après le PIB réel par habitant
(mesuré en parités des pouvoirs d'achat).
Avant de calculer l'IDH lui-même, il faut établir
un indice pour chacune des trois composantes. Puis, avant d'être
agréger dans l'IDH, chaque indice doit être normalisé de
façon à prendre une valeur comprise entre zéro et un.
Aussi, les valeurs minimale t maximale que l'indice élémentaire
peut prendre doivent être définies au préalable.
Tous les indices à l'exception de celui du PIB et de celui
du niveau d'instruction qui entrent dans la composition de l'IDH se calculent
selon la formule générale suivante :
Indice dimensionnel =
Valeur constatée -Valeur minimale
Valeur maximale - Valeur minimale
L'indice du PIB se calcule à l'aide de la formule suivante
:
Indice du PIB =
|
log(Valeur constatée) -log(Valeur minimale)
|
|
|
.
|
log(Valeur maximale) - log(Valeur minimale)
Quant à celui du niveau d'instruction, il se calcule comme
suit :
Indice du niveau d'instruction = 2 (Indice dimensionnel du taux
d'alphabétisation ) 3
+ 1 (Indice dimensionnel du taux brut de
scolarisation) 3
L'IDH correspond à la moyenne arithmétique de ces
indices dimensionnels. Ainsi la formule s'écrit comme suit :
1 ( indice d espérance devie
' ) 1 (
+ indice de niveau d instruction
' )
3 3
IDH =
+ 1 ( indicede PIB ) 3
Le tableau ci-dessous donne les valeurs maximale et minimale des
différents critères pris en compte dans le calcul de l'IDH.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Tableau 1 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de
l'IDH
Critères
|
Valeur maximale
|
Valeur minimale
|
Espérance de vie à la naissance
(années)
|
85
|
25
|
Taux d'alphabétisation des adultes (%)
|
100
|
0
|
Taux brut de scolarisation combiné (%)
|
100
|
0
|
PIB par habitant (en PPA)
|
40000
|
100
|
Sources : rapport mondial sur le développement
humain 2001 (PNUD)
Indicateur de la pauvreté humaine
(IPH)
Alors que l'IDH mesure le niveau moyen atteint par un pays
donné, l'IPH s'attache aux carences ou manques observables dans les
trois dimensions fondamentales déjà pris en compte par l'IDH :
o Vivre longtemps et en bonne santé : risque de
décéder à un âge relativement précoce,
exprimé par la probabilité, à la naissance, de ne pas
atteindre 40 ans.
o Instruction et accès au savoir : exclusion du monde de
la lecture et des communications, exprimée par l taux
d'analphabétisation des adultes
o Possibilité de bénéficier d'un niveau
de vie décent : impossibilité d'accéder à ce que
procure l'économie dans son ensemble, exprimée par le pourcentage
de la population privée d'accès à des points d'eau
aménagés et par le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans
souffrant d'insuffisance pondérale
La formule de calcul de l'IPH est la suivante :
IPH 1/3( P 1 P
2 P 3 ) á
1/
= ? + + ?
á á á
? ?
|
Où á = 3.
|
Et où :
P1 = Probabilité, à la
naissance, de décéder avant 40 ans (multiplié par 100)
P2 = Taux d'analphabétisation des
adultes
P3 = Moyenne non pondérée des
pourcentages de la population n'ayant pas accès à
des points d'eau aménagés, de la population
privée d'accès aux soins de santé et d'enfants de moins de
cinq ans soufrant d'insuffisance pondérale
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
La valeur deá a une incidence
considérable sur celle de l'IPH. Si á = 1, l'IPH
correspond à la moyenne de ses trois variables constitutives. En
revanche, lorsque ce coefficient augmente, il confère un poids plus
important à la composante dans laquelle le manque est plus
accentué. Ainsi, plus la valeur deá tend vers l'infini,
plus l'IPH se rapproche de la valeur de la variable la plus faible. En donnant
àá la valeur 3, celui-ci confère un poids
supplémentaire, mais pas écrasant aux composantes dans lesquelles
le dénuement est plus criard.
Indicateur sexospécifique du
développement humain (ISDH)
L'ISDH tout comme l'IDH, mesure le niveau moyen de
développement d'un pays en le corrigeant pour refléter les
inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les
mêmes aspects pris en compte pour le calcul de l'IDH.
Le calcul de l'ISDH est calculé s'effectue en quatre
étapes :
Etape 1 : Calcul de l'indice
d'égalité de la répartition pour l'espérance de vie
( IE0 c )
On a :
|
IE0 c p h (
IE 0 h ) p f ( IE 0 f
)
1 -
= ? +
- 1
?
|
- 1
? ?
|
Avec :
IE 0 h = Indice dimensionnel de
l'espérance de vie des hommes IE 0 f = Indice
dimensionnel de l'espérance de vie des femmes p h = Proportion
d'hommes dans la population totale
p f = Proportion de femmes dans la population totale
Etape 2 : Calcul de l'indice
d'égalité de la répartition pour le niveau d'instruction (
INIc )
On a :
|
INI c p h ( INI
h ) p f ( INI f )
- 1 - 1
= ? +
?
|
- 1
? ?
|
Avec :
IN I h = Indice dimensionnel du niveau d'instruction des
hommes
IN I f = Indice dimensionnel du niveau d'instruction des
femmes
Etape 3 : Calcul de l'indice
d'égalité de la répartition pour le PIB (
INRc )
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
On a :
|
INR c p h ( IPR
h ) p f ( IPR f )
- 1 - 1
= ? +
?
|
- 1
? ?
|
Avec :
IP R h = Indice dimensionnel du revenu du travail pour
les hommes
IP R f = Indice dimensionnel du revenu du travail pour
les femmes
Etape4 : Calcul de l'ISDH
On a :
|
IE c INI c INR
c
+ +
0
ISDH =
3
|
Tous les indices dimensionnels se calculent comme ceux de
l'IDH à la seule différence qu'on distingue entre hommes et
femmes. Quant aux valeurs maximale et minimale, elles sont tabulées dans
le tableau ci-dessous
Tableau 2 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de
l'ISDH
Critères
|
sexes
|
Valeur maximale
|
Valeur minimale
|
Espérance de vie à la
naissance (années)
|
Population féminine
|
87,5
|
27,5
|
Population masculine
|
82,5
|
22,5
|
Taux d'alphabétisation des adultes
(%)
|
_
|
100
|
0
|
Taux brut de scolarisation combiné
(%)
|
_
|
100
|
0
|
PIB par habitant (en PPA)
|
_
|
40000
|
100
|
Sources : rapport mondial sur le développement
humain 2001 (PNUD)
Indicateur de la participation des femmes
(IPF)
L'IPF se concentre sur les opportunités qui s'offrent
aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il
s'attache aux inégalités entre femmes et hommes dans trois
dimensions essentielles :
o Participation et pouvoir décisionnaire dans la
sphère politique, exprimés par la répartition des
sièges de parlementaires entre hommes et femmes
o Participation et pouvoir décisionnaire dans
l'économie, exprimée par deux éléments :
pourcentages respectifs d'hommes et de femmes occupant, d'une part, des
fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement
et fonctions techniques.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
o Maîtrise des ressources économiques,
mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé
du travail (PPA).
Pour chacune des trois dimensions définies ci-dessus,
on calcule un pourcentage équivalent d'égalité de la
répartition (PEER), qui prend la forme d'une moyenne
pondérée par la population, selon la formule
générale suivante :
PEER p h ( pih ) p
f ( pif ) å
1/(1 )
1 å 1 - å -
-
= ? + ?
? ?
Et où :
pih = part indicielle de la population masculine
pif = part indicielle de la population
féminine
å mesure l'aversion pour
l'inégalité. å = 2 assigne une
pénalité modérée à l'inégalité
Concernant la participation à la vie politique et économique,
ainsi qu'aux décisions, on indexe ensuite le PEER en le divisant par 50.
Parce que dans une société idéale, où la
participation de chacun des deux sexes serait la même, les variables
considérées par l'IPF sont égales à 50%.
Une fois le PEER calculé pour les trois dimensions
considérées, l'IPF est égale à la moyenne
arithmétique des trois PEER exprimée en indice.
2.2.2 Limites de l'indicateur de développement humain
durable (IDH)
L'indicateur de développement humain durable, bien que
comblant quelques-unes des lacunes dans l'utilisation du PIB par tête
comme un unique indicateur de niveau de bien être d'une population, n'est
pas la panacée. En effet, il ne met pas en relief les fondamentaux du
développement humain que sont l'équité, la
durabilité et la participation. Un taux de scolarisation, dans beaucoup
de pays est seulement représentatif du niveau d'instruction des hommes.
Il ne traduit pas le biais introduit dans le système éducatif au
détriment des filles. Dès lors et ne serait, ce qu'à ce
niveau, la lecture du principe d'équité et de participation est
faussée.
La discrimination entre les hommes et femmes est
corrigée par l'indicateur sexospécifique du développement
humain (ISDH) qui, utilisant les mêmes composantes que l'IDH, le
décompose cependant entre homme et femme. Plus l'inégalité
genre est prononcée plus l'ISDH se différencie de l'IDH.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
L'IDH ne permet pas de mesurer la participation de la
population aux choix des stratégies de développement et de leur
mise en oeuvre. Dans bien de communautés, une frange importante de la
population est en marge de la vie socio-économique et politique. Il
s'agit des pauvres et des femmes. Tenant compte de ce besoin de participation,
il est également associé à l'IDH des indicateurs comme
celui de la pauvreté humaine (IPH) et de la participation de la femme
(IPF).
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Chapitre 3 : Méthodologie
d'élaboration
d'indicateurs de
développement
humain au niveau régional
Ce chapitre est exclusivement réservé à
la conception d'indicateurs de développement humain au niveau
régional. Il présentera d'abord le découpage administratif
de la côte d'ivoire, puis les différentes sources d'informations
statistiques utilisées dans le cadre du calcul des indicateurs de
développement humain au niveau national. Par suite, il exposera la
méthodologie d'estimation des différents critères
caractéristiques des dimensions pris en compte dans les indicateurs de
développement humain.
3.1. Présentation du Découpage administratif
de la côte d'ivoire
L'organisation de l'administrative territoriale est en pleine
mutation. Le schéma actuel distingue deux niveaux de
décentralisation (la commune et la région) et deux niveau de
déconcentration (la préfecture et la sous-préfecture). Les
deux métropoles d'Abidjan et de Yamoussoukro sont administrées
selon une formule propre, le district. Ces deux villes sont subdivisées
en communes d'arrondissement dirigées par un conseil et un maire
élu au suffrage universel. Par contre, les districts sont dirigés
par un gouverneur nommé par le chef d l'Etat. La loi de 1980, portant
organisation municipale, prévoit un système de solidarité
locale basé sur la coopération et les ententes intercommunales.
Le territoire national est découpé en deux types d'unités
administratives : d'une part les circonscriptions administratives (les
départements, la sous-préfecture et les villages), et d'autre
part, les collectivités locales (les régions, le district, les
communes et les communautés rurales. Il n'y a pas de véritable
coïncidence entre les deux découpages territoriaux. Le tableau
suivant présente l'organisation administrative et territoriale.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Tableau 3 : Organisation administrative et territoriale de la
côte d'ivoire
Découpage territorial
|
Collectivité locale
|
Circonscription administrative
|
Organe délibérant
|
Organe exécutif
|
Organe de tutelle
|
Dénomination
|
Nb
|
Région
|
19
|
Oui
|
Oui
|
Conseil régional
|
Président du conseil régional
|
Préfet de région
|
Département
|
58
|
Oui
|
Oui
|
Conseil général
|
Non
|
Préfet de région
|
District
|
2
|
Oui
|
Non
|
Conseil district
|
Maire
|
Préfet de département
|
Commune
|
197
|
Oui
|
Non
|
Conseil municipal
|
Maire
|
Sous-préfet
|
Sous-préfecture
|
183
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Sous-préfet
|
Sources : Bnetd
3.2. Sources des données utiles pour le calcul
des indicateurs de développement humain au niveau
national
La côte d'ivoire a entrepris depuis quelques
années des actions pour améliorer son appareil statistique. De
nombreuses enquêtes ont été menées afin surtout de
fournir au gouvernement et aux autres utilisateurs, des éléments
d'appréciation de la situation socioéconomique et aussi
d'orientation des différentes politiques économiques. Au nombre
de ces enquêtes, l'on peut citer :
o L'enquête permanente auprès des ménages
(EPAM 85 à 88)
o Le recensement général de la population et de
l'habitat (RGP 1975, RGPH 1988 et RGPH 1998)
o L'enquête démographique et de santé (EDS
1994, 1998-1999)
o L'enquête à indicateurs multiples (MICS 1996, MICS
2000)
o L'enquête niveau de vie (ENV 1995, 2002)
o L'enquête ivoirienne sur la fécondité (EIF
1980)
o L'enquête ivoirienne sur les migrations et urbanisation
(EIMU 1993)
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Dans le cadre du calcul de l'indicateur de
développement humain au niveau national, seulement quelques uns des
enquêtes citées ci-dessus sont utilisées. En plus de ces
enquêtes, d'autres sources statistiques sont utilisées Le
tableau 4 en annexe 1 résume l'ensemble des sources
statistiques habituellement utilisées pour estimer les indicateurs de
développement humain de la côte d'ivoire.
Une brève présentation des différentes
enquêtes utilisées fréquemment est faite ci-dessous :
RGPH (Recensement Général de la
Population et de l'Habitat)
Selon l'Institut National de la Statistique, un recensement
général de la population et de l'habitat est un comptage complet
à une date déterminée de la population d'un pays
donné, d'une ville ou d'une région et un inventaire de son
habitation. Il s'agit ici de dénombrer, c'està-dire de compter,
sans omission, ni répétition, les personnes et/ou les
ménages et de faire les caractéristiques principales. Cette
opération utilise des agents recenseurs, des chefs d'équipes, des
contrôleurs, et des superviseurs régionaux pour collecter les
informations sur toutes les personnes résidentes. La technique de
collecte utilisée l'interview directe de porte à porte. Cette
méthode consiste à se présenter dans chaque ménage,
à poser des questions au chef de ménage et à tous ses
membres capables d'y répondre.
EDS (Enquête Démographique et de
Santé)
Selon l'Institut National de la Statistique, il s'agit d'une
enquête mondiale qui repose sur un questionnaire standard qui porte sur :
(i) tous les membres du foyer: caractéristiques du foyer, niveau
d'éducation ; (ii) femmes de 15 à 49 ans : milieu du
sondé, statut nutritionnel, reproduction, contraception,
maternité, soins post-natals et allaitement, mariage et activité
sexuelle, choix de fécondité, milieu du mari et travail des
femmes, sida et autres maladies sexuellement transmissibles ; (iii) enfants de
moins de 5 ans : vaccination, santé et statut nutritionnel ; Hommes de
15 à 49 ans : questions similaires à celles posées aux
femmes (si applicables), avec des modules supplémentaires sur les choix
de fécondité, la participation aux soins sanitaires, et
l'attitude vis-à-vis des rôles hommes/femmes.
ENV (Enquête Niveau de vie)
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
C'est une enquête par échantillonnage qui a pour
but de collecter pour une partie de la population (échantillon) des
données sur le niveau de vie, les revenus, les charges, etc. C'est une
enquête complète et très lourde ; le questionnaire est
très long et nécessite des enquêteurs avertis pour son
administration. Bien renseignée, elle donne une bonne photographie du
niveau de vie au moment de l'enquête.
3.3 Présentation des différentes
méthodes d'évaluation des indicateurs de développement
humain au niveau régional
3.3.1. Indicateur de développement humain (IDH)
Etant donné que l'ISDH et l'IDH ont les mêmes
composantes, les méthodes utilisées pour estimer les
différents critères de l'IDH s'appliquent également
à ceux de l'ISDH. En effet l'examen de l'appareil statistique permet de
conclure que les critères qui seront étudié dans la suite
à l'exception du PIB par habitants en parité de pouvoir d'achat
sont tous désagrégeables selon le sexe. Le problème se
pose au niveau de la désagrégation départementale. De ce
fait, c'est ce niveau de désagrégation qui sera abordées
ci-dessous pour tous les critères sauf pour le PIB par tête. On
étudiera plus particulièrement la désagrégation du
PIB par tête en parité de pouvoir d'achat au niveau des
départements.
3.3.1.1 Espérance de vie à la naissance
L'espérance de vie à la naissance est
l'indicateur le plus utilisé dans les comparaisons internationales en
général et dans le calcul des indicateurs de développement
humain en particulier. Il représente la dimension
longévité. L'estimation de cet indicateur est basée sur la
table de mortalité abrégée (voir la méthodologie en
annexe 2). Compte tenu de l'indisponibilité de statistiques sur les
tables de mortalité par départements et cela en raison du fait
que la mortalité est un phénomène rare et donc n'est pas
bien suivi par notre appareil statistique, l'utilisation de l'espérance
de vie à la naissance pour quantifier la dimension
longévité s'est avéré impossible : une variable
Proxy a été proposée en lieu et place de cet indicateur,
c'est la probabilité se survie durant l'intervalle d'âge [0, 1].
Le choix de cette variable est justifié comme suit :
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
La raison est relative à la relation qui existe entre
l'espérance de vie à la naissance et le taux de mortalité
infantile. En effet, Steve Hunt dans son étude
intitulé «espérance de vie et santé« a
montré que L'espérance de vie est peu élevée dans
les pays en développement en raison du haut taux de mortalité
infantile, qui constitue 40% de tous les décès. De plus, il
existe une relation entre la probabilité de survie durant l'intervalle
d'âge [0, 1] et le taux de mortalité infantile. En utilisant les
mêmes notations que l'annexe 2 on a la relation suivante entre la
probabilité de survivre durant l'intervalle [0, 1] et le taux de
mortalité :
nM i
p i 1 q i n
= - = -
1
n n 1 [ (1 ) ]
i i
+ -
n a M
n n
Ainsi en menant une politique visant à améliorer
la probabilité de survivre durant l'intervalle [0, 1], ou encore le taux
de mortalité infantile, l'espérance de vie à la naissance
va augmente. La source statistique utile pour le calcul de cet indicateur est
le RASS.
3.3.1.2. Taux d'alphabétisation des adultes (TAA)
Le taux d'alphabétisation des adultes se définit
comme étant le pourcentage des personnes âgées de 15 ans et
plus qui peuvent, en le comprenant, lire et écrire un texte simple et
court sur leur vie quotidienne dans une langue quelconque. Le problème
posé par l'estimation de cet indicateur est la mesure de l'aptitude
à lire et à écrire lors des collectes Le Taux
d'alphabétisation des adultes est évalué selon la formule
suivante :
TAA
Population de ans et plus qui ne sait ni lire ni
écrire
15
Population de ans et plus
15
L'analyse des données disponibles et utiles (à
partir du RGPH et de la carte de pauvreté non monétaire) pour le
calcul du taux d'alphabétisation des adultes permet d'affirmer qu'il est
désagrégeable au niveau départemental et même selon
les milieux urbains et ruraux.
3.3.1.3. Taux brut de scolarisation combiné (TBSC)
Le taux brut de scolarisation combiné calculé
par le PNUD se définie comme étant le nombre de personnes (y
compris adultes) scolarisées dans les trois cycles de l'enseignement
exprimé en pourcentage de la population totale des personnes de 6
à 24 ans compris. La désagrégation de Cet indicateur par
département soulève deux problèmes fondamentaux :
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Le premier est relatif à la superposition entre les
directions régionales des ministères en charge de
l'éducation de base et de l'enseignement technique et le
découpage administratif de la côte d'ivoire. En effet les
directions régionales des ministères en charge de
l'éducation de base et de l'enseignement technique ne coïncident
pas avec les départements. Il faut donc réorganiser les
statistiques de ces ministères de sorte à les regrouper par
départements et non par directions régionales.
Le second problème se situe à l'enseignement
supérieur. En effet l'enseignement supérieur en côte
d'ivoire n'est pas organisé selon le découpage administratif. A
l'origine, il existait une seule université appelée
université nationale de côte d'ivoire (UNCI). Le
développement du secteur de l'éducation et de la formation a
amené l'Etat à décentraliser l'enseignement
supérieur. En 2000 - 2001, l'enseignement supérieur compte trois
universités, deux URES rattachées à ces trois
universités, quatre grandes écoles publiques quatre
universités privées et cent établissements privés
dont 83 préparent aux BTS et 17 délivrent des diplômes dits
école. Partant du fait que le système de l'enseignement
supérieur ne suit pas le découpage administratif, certains
départements risquent de se retrouver sans effectif dans le
supérieur alors qu'en raisonnant en terme de développement humain
certains étudiants ressortissants de ces départements pourraient
contribuer au développement (développement humain) de ces
départements. Face à cela, une clé de répartition
de l'effectif au supérieur a été définie : les
effectifs des admis au baccalauréat (taux de réussite). Etant
donné que l'effectif au supérieur est le fait de la population de
18 à 24 ans, on utilisera les effectifs des admis au baccalauréat
sur les six dernières années (24-18=6) comme clé de
répartition. Une correction par les effectifs des non admis au
baccalauréat et qui s'inscrivent dans les grandes écoles pourra
être envisagé au niveau de la répartition étant
donné que la population au supérieur n'est pas seulement le fait
des élèves ayant réussit au baccalauréat.
Les statistiques nécessaires pour calculer le TBSC sont
disponibles dans les ministères de l'éducation de base et de
l'enseignement supérieur.
3.3.1.4. Produit intérieur brut par habitant en
parité de pouvoir d'achat (PIB/habitant)
Répartition du FIB par département
Le PIB (produit intérieur brut) est un agrégat
macroéconomique calculé habituellement pour rendre compte de la
richesse d'un pays. Dans le cadre de l'étude, il y a lieu de
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
désagréger cet agrégat au niveau des
départements. La méthode de désagrégation consiste
à répartir le PIB national exprimé en parité de
pouvoir d'achat selon le revenu des ménages. Pour l'estimation de ce
revenu, on fait l'hypothèse que le revenu des ménages est
sensiblement égal aux dépenses de consommation des
ménages. Cette hypothèse est justifiée par deux
principales raisons :
o Lors de la collecte des données, les ménages ont
tendance à sous évaluer leurs revenus et à bien
déclarer leurs dépenses de consommation.
o Les revenus des ménages étant
généralement bas dans les pays en développement,
ceux-ci ont tendance à consommer tous leurs revenus sans
dégager d'épargne.
En un mot, on pourrait dire que le PIB est réparti selon
les dépenses de consommation des ménages.
Le choix des dépenses de consommation des
ménages comme clé de répartition du PIB est
justifiée par le fait qu'en se plaçant dans l'optique demande de
calcul du PIB, on se rend compte que sur la période de 1990 à
1999, les dépenses de consommation des ménages ont
contribué en moyenne à plus de 65% du PIB (voir tableau 5 en
annexe3).
L'utilisation des dépenses de consommation des
ménages comme clé de répartition du PIB
Cette méthode peut s'avérer inefficace pour
certains départements. En effet elle peut conduire soit à une
surestimation soit à une sous-estimation du niveau de richesse
généré par ces départements dans la mesure
où les ménages vivant dans ces départements peuvent
être soit de gros consommateurs sans produire beaucoup soit de grands
producteurs sans consommer une grande quantité de leurs productions. De
ce constat, le critère de désagrégation choisi à
savoir les dépenses de consommation sera corrigé par la
production agricole d'exportation pour prendre en compte ces
spécificités.
L'enquête niveau de vie (ENV) et le RNA ou l'annuaire
statistique agricole fournissent respectivement les dépenses de
consommations des ménages et les productions agricoles d'exportation.
Calcul des revenus estimés du travail des femmes et
des hommes.
Les revenus estimés du travail des hommes et des femmes
sont les indicateurs utilisés pour représenter la dimension
niveau de vie décent dans le calcul de l'ISDH.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
La procédure de calcul se fait en deux étapes :
Etape 1 : Calcul de la part des femmes dans les revenus
salariaux (faute de données sur les autres revenus du travail)
Il s'agit à cette étape d'estimer quelle est la
part des femmes (et par complément celle des hommes) dans l'ensemble des
salaires versés dans l'économie. Comme ce chiffre est rarement
disponible directement, on l'estime indirectement en partant d'un chiffre plus
souvent disponible : le rapport Rs =Sf/Sh du salaire moyen non
agricole11 des femmes à celui des hommes. On doit tenir
compte de la proportion relative de femmes et d'hommes qui ont un emploi
salarié, ce que le PNUD estime, faute de mieux, sur la base du
pourcentage de femmes et d'hommes dans la population active (noté
respectivement Pf et Ph).
Au total, la part des femmes dans l'ensemble des revenus
salariaux est estimée par la formule suivante :
(Sf*Nf)/ (Sf*Nf+Sh*Nh) où Nf etNh désignent
respectivement le nombre de femmes et d'hommes en activité.
Cette formule est équivalente à la suivante :
(Rs*Pf) / [(Rs*Pf) +Ph].
En absence d'informations sur Rs on utilise 75%.
Etape 2 : Calcul de la valeur monétaire du revenu
du travail des femmes et des hommes
Cette étape consiste à calculer la valeur
monétaire du revenu moyen du travail des femmes et des hommes dans un
département. L'hypothèse qui fonde ce calcul est la suivante : on
convient que la part des femmes dans les revenus salariaux est égale
à leur part dans le PIB (étant attendu que le PIB est un
agrégat de revenu). Cela revient à admettre que les revenus non
salariaux qui figurent dans la richesse nationale (au sens du PIB) se
répartissent entre les sexes dans la même proportion que les
revenus salariaux, proportion estimée au cours de la première
étape.
Le principe de calcul est assez simple : le revenu
estimé par personne du travail des femmes est la part du PIB total qui
revient aux femmes (selon la convention précédente),
11 Dans le secteur non agricole, pour des raisons
pratiques
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
divisée par la population féminine. Et de
même pour les hommes. Ces deux revenus sont les équivalents
sexués du PIB par habitant, indicateur indifférent au genre. La
formule qui résume ce calcul est la suivante :
Revenu estimé du travail des femmes (Rf)=PIB*part des
femmes dans les salaires/population féminine.
3.3.2. Indicateur de la pauvreté humaine (IPH)
3.3.2.1. Probabilité, à la naissance de ne pas
atteindre 40 ans ( P? 40 )
Le calcul de cet indicateur nécessite les statistiques
de mortalité. Ces statistiques n'étant pas bien suivies par
l'appareil statistique Ivoirien, il apparaît quasiment impossible de
l'estimer. De ce fait, une variable Proxy est proposée en lieu et place
de cet indicateur : c'est la probabilité de décéder entre
0 et 5 ans.
Le choix de cet indicateur est justifié comme suit:
La mortalité des enfants de moins de 5 ans étant
élevée dans les pays en développement12, on
peut affirmer que le risque de décès de l'enfant est plus
élevé durant les 5 premières années de son
existence et que plus ce risque est élevé moins il a des chances
de vivre pendant 40 années. Ainsi le risque de ne pas atteindre 40 ans
à la naissance, est d'autant plus élevé que le risque de
ne pas atteindre 5 ans à la naissance est élevé. Le risque
de décès entre 5 et 40 ans étant toutes choses
égales par ailleurs faible.
Cet argument conduisent à utiliser la probabilité
à la naissance de ne pas atteindre 5 ans plutôt que la
probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans
L'indicateur « probabilité à la
naissance de ne pas atteindre 5 ans » peut être
estimé à partir du taux de mortalité de la classe
d'âge [0, 5] à l'aide de la formule de passage du taux de
mortalité au quotient de mortalité entre les âges 0 et 5
ans ou à la probabilité de décéder
12 Selon les Nations Unies (Cf. objectifs du millénaire
pour le développement rapport 2005 page 18) près de 11 millions
d'enfants meurent chaque année (c'est-à-dire 30 000 par jour)
avant d'atteindre l'âge de 5 ans. Ils vivent pour la plupart dans des
pays en développement et meurent d'une maladie ou d'un ensemble de
maladies qui auraient pu être prévenues ou guéries à
peu de frais avec les moyens dont on dispose déjà. Parfois, ces
décès sont dus simplement au manque d'antibiotiques pour soigner
une pneumonie, ou de sels de réhydratation pour mettre fin à une
diarrhée. La malnutrition est présente dans plus de la
moitié des cas.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
entre 0 et 5 ans. Les statistiques concernant le taux de
mortalité de la classe [0, 5] sont disponibles dans le RASS.
3.3.2.2. Taux d'analphabétisation des adultes
Le taux d'analphabétisation n'est rien d'autre que le
complément à 100 du taux d'alphabétisation. Le calcul de
ces taux par département se déduit donc de celui des taux
d'alphabétisation (section 3.1.2) par département.
3.3.2.3. Pourcentage de la population privée de
points d'eau aménagé
Selon l'INS, calculer le pourcentage de la population
privée de points d'eau aménagés, c'est également
calculer le pourcentage de la population n'ayant pas accès à
l'eau potable. Et en matière de politique d'adduction en eau potable, la
côte d'ivoire a opté pour l'utilisation du robinet (privé
ou commun) et les pompes publiques. De ce fait, toute personne est
considérée comme ayant accès à de l'eau potable si
elle utilise un robinet privé ou commun ou une pompe publique. (Cf.
INS)
Les statistiques concernant la population n'ayant pas
accès à l'eau potable sont fournies par le RGPH, l'ENV.
3.3.2.4. Pourcentage d'enfants de moins de cinq ans
souffrant d'insuffisance pondérale
La mesure de l'insuffisance pondérale des enfants de
moins de cinq ans se fait à partir de l'indice de nutrition poids
pour âge qui est lui même la combinaison de deux autres
indices de nutrition : taille pour âge et poids pour taille. Suivant les
recommandations de l'OMS, l'état nutritionnel des enfants est
comparé à celui de la population de référence
internationale13. Dans une population en bonne santé et bien
nourrie, on s'attend à ce que seulement 2,3% des enfants se situent
à moins deux écarts type (malnutrition modérée),
dont 0,1% à moins de trois écarts type (malnutrition
sévère), en dessous de la médiane pour chacun
13 La référence a été
établie par NCHS/CDC/WHO à partir de l'observation d'enfants
américains de moins de cinq ans en bonne santé, cette
référence internationale est applicable pour tous les enfants de
cet âge dans la mesure où, quelque soit le groupe de population,
il suivent un modèle de croissance similaire. Les données de la
population de référence internationale ont été
normalisées pour suivre une distinction normale où la
médiane et la moyenne sont identiques.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
des trois indices de nutrition (poids pour âge, taille
pour âge et poids pour taille). Ainsi les enfants dont le poids pour
âge se situe à moins de deux écarts type en dessous de la
médiane poids pour âge de la population de référence
sont considérés comme souffrant d'insuffisance
pondérale, ceux se situant à moins trois écarts type
souffrent d'insuffisance pondérale sévère.
Malheureusement l'indicateur « Pourcentage
d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale
» ne pourra pas être calculé : Il a donc
été remplacé par l'indicateur « proportion
des enfants de moins de 1 an soufrant d'hypotrophie néonatale
».
Le choix de cet indicateur est simplement justifié par
le fait que les statistiques nécessaires pour le calcul de la proportion
des enfants de moins de 5 ans souffrant d'insuffisance ne sont pas disponibles
et cela pour la raison suivante : Selon la DIPE14, les mères
amènent le plus souvent leurs enfants aux soins postnataux lorsque ces
derniers ont moins de 1 ans. Ainsi l'enfant est bien suivi jusqu'à ce
qu'il dépasse l'âge de 1 an. Après cet âge, les
visites médicales devenant irrégulières, il n'est donc pas
facile de suivre les mesures anthropométriques des enfants après
l'âge de 1 an.
Les statistiques sur les enfants souffrant d'hypotrophie
néonatale sont disponibles dans le RASS.
3.3.3. Indicateur de la participation des femmes (IPF)
3.3.3.1. Répartition des sièges de
parlementaires entre hommes et femmes
La participation parlementaire des femmes se mesure par le
nombre de sièges détenus par les femmes dans les chambres basses
et hautes ou dans la chambre unique du parlement du pays
considéré. Dans le cas de l'étude, l'utilisation de cette
variable ne permettrait pas de rendre compte de la participation effective des
femmes dans les décisions politiques car avec cette variables on se
rendrait compte que les femmes ne participent presque pas aux décisions
politiques alors que leurs participation aux conseils généraux et
municipaux est remarquable. Pour prendre donc en compte la participation des
femmes aux décisions politiques, un autre indicateur est proposé
: il s'agit de la participation des femmes aux conseils généraux
et aux conseils municipaux.
14 Cf. RASS 1999-2000 page 73
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Les statistiques sur le pourcentage des femmes (et donc des
hommes) participant aux conseils généraux et aux conseils
municipaux sont disponibles dans les conseils généraux et dans
les municipalités
3.3.3.2. Pourcentage d'hommes et de femmes occupant des fonctions
de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement
supérieur
Le pourcentage de femmes occupant des « fonctions de
représentation parlementaire, de direction et d'encadrement
supérieur >> est l'un des critères de la dimension
participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie. Cet
intitulé« fonctions de représentation parlementaire, de
direction et d'encadrement supérieur >> n'a de sens qu'en
référence à une nomenclature internationale, dite
CITP-8815, dont l'un des grands groupes professionnels (le groupe 1)
rassemble des « postes de décision dans la politique,
l'administration et l'entreprise >>.
Les différentes professions en côte d'ivoire
n'étant pas organisé selon la nomenclature internationale dite
CITP-88, il faut donc considérer le mode d'organisation des professions
en côte d'ivoire dite catégories socio professionnelle (CSP) et
établir un lien entre celui-ci et la nomenclature internationale. (Voir
tableau 6 en annexe 3)
3.3.3.3. Pourcentage d'hommes et de femmes occupant des postes
d'encadrement et des fonctions techniques
Le pourcentage de femmes occupant des « postes
d'encadrement et des fonctions techniques >> est le second critère
de la dimension participation et pouvoir décisionnaire dans
l'économie. L'intitulé « postes d'encadrement et des
fonctions techniques >> correspond aux groupes 2 et 3 de la
classification CITP-88. Concrètement, il s'agit d'emplois d'encadrement
intermédiaire et de techniciens, d'enseignants et de cadres de la
fonction publique, de métiers qualifiés de la santé et du
social, d'ingénieurs, de professions libérales et
spécialisées.
Comme précédemment, il faut tenir compte de la CSP
pour mieux cerner ce concept d'occupation des postes d'encadrement et des
fonctions techniques. (Voir tableau 6 en annexe 3).
15 La CITP-88 est la version 1988 de la classification
internationale type des
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
3.3.3.4. Part masculine et féminine du revenu
estimé du travail
Cette variable représente la dimension maîtrise
des ressources économiques dans le calcul de l'IPF. Elle correspond en
fait aux revenus estimés du travail des femmes et des hommes. Ainsi
à travers le calcul des revenus estimés du travail des femmes et
des hommes on obtient les Part masculine et féminine du revenu
estimé du travail
Toute les méthodes y compris les sources statistiques qui
viennent d'être présentée sont résumé en
annexe 3 dans le graphique
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Limites de l'étude et
recommandations
Les limites de l'étude
Les limites qui se dégagent à travers les
méthodologies utilisées pour résoudre le problème
se situent essentiellement à deux niveaux :
Le premier groupe de limites est inhérent aux
hypothèses faites pour résoudre le problème. En effet, en
faisant la troisième hypothèse selon laquelle La richesse
générée par les départements à l'exception
du département d'Abidjan est essentiellement le fait de la production
agricole, l'on néglige le revenu issue du secteur des services de
certains de ces départements, revenu qui peut être égale
à celui du secteur agricole pour ces zones16
De plus, en faisant la deuxième hypothèse, l'on
néglige les nombreux phénomènes migratoires qui ont du se
produire depuis que la côte d'ivoire est frappée par cette crise
politique, phénomènes qui pourraient être à
l'origine des baisses d'activités dans certains domaines de certains
départements.
Le deuxième groupe de limites est relatif à la
comparabilité internationale des départements de la côte
d'ivoire en matière de développement humain.
En effet, dans tous les indicateurs du développement
humain du PNUD, on a procédé à des substitutions de
certains critères pour essentiellement des raisons de
disponibilité des statistiques nécessaires pour évaluer
les critères initialement utilisés. C'est ainsi que
l'espérance de vie à la naissance a été
remplacé par la probabilité de survie durant [0, 1], la
probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans
remplacé par la probabilité à la naissance de ne pas
atteindre 5 ans et bien d'autres substitutions. Ainsi les indicateurs qui
seront estimés pour les départements en côte d'ivoire
à partir de la méthodologie exposée dans la section
précédente (section 3.3) ne pourront pas être
comparés à ceux des autres pays notamment le Niger, le Burkina
Faso et bien d'autres pays où la dynamique de
désagrégation des indicateurs de développement humain du
PNUD est déjà en vigueur.
16 Etude ECOLOC 1997 de Daloa : Le secteur agricol
contribue à hauteur de 47% au produit local brut du département
de Daloa et le secteur des services contribue à hauteur de 41%.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
La troisième limite réside dans le fait qu la
méthodologie exposée dans ce rapport n'est pas
générale : Elle dépend essentiellement de l'organisation
de l'appareil statistique du pays dans lequel on fait le calcul. En d'autres
termes, cette méthodologie es inapplicable dès lors que les
données nécessaires à son application ne sont pas
disponible dans le pays considéré.
Les recommandations
Les recommandations retenues à l'issue de l'étude
sont essentiellement relatives au suivi évaluation des indicateurs qui
seront éloborés.
Pour le suivi évaluation des indicateurs, il y a lieu
de collecter les informations nécessaires pour le faire et cela doit se
faire de façon continuelle. Et pour cela il faut responsabiliser l'INS
qui est la structure centralisatrice de l'information statistique.
L'évaluation des indicateurs se faisant dans un cadre local, il faut
responsabiliser en particulier les différentes directions
régionales de l'INS qui se situent dans les localités où
vont se faire ces évaluations, tout en accordant à ces directions
régionales les moyens humains et financiers pour le faire.
Ajoutons également que cette tâche n'incombe pas
uniquement à l'INS mais à l'ensemble de toutes les structures
concernées par les sources statistiques nécessaires à
l'évaluation de ces indicateurs locaux. Ainsi au niveau même des
localités, ces structures doivent s'activer en collaboration avec les
directions régionales de l'INS pour produire les statistiques
nécessaires pour évaluer ces indicateurs locaux qui pourront
servir d'outils d'aide à la decision.
En ce qui concerne la phase pratique de collecte, il peut
arriver que certaines de ces structures n'arrivent pas à tenir des
statistiques pour l'activité qu'ils mènent. Pour ces structures,
il faut soit leur affecter des statisticiens, soit former le personnel aux
méthodes statistiques pour permettre de mieux tenir les statistiques.
Enfin, il faut montrer l'intérêt pour les
décideurs locaux notamment les préfets, conseillers
généraux et municipaux du calcul de ces indicateurs locaux afin
que ceux-ci soient davantage impliqués pour faciliter la collecte des
informations nécessaires.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Conclusion générale
Au terme de notre étude, nous pouvons affirmer que nous
avons donné des pistes pour l'élaboration d'indicateurs
régionaux. On se rend compte que les départements en Côte
d'Ivoire offrent des potentialités dans le calcul d'indicateurs de
développement humain régionaux. Les statistiques utiles pour une
telle démarche sont disponibles et peuvent être collecté
sans d'énormes difficultés. Le calcul de ces indicateurs
régionaux va permettre de prendre conscience de l'état de
développement humain des départements en Côte d' Ivoire
ainsi que des disparités qu pourraient exister entre eux.
Quant au volet suivi évaluation de ces indicateurs, il
ne pourra être effectif que si les ressources humaines et
financières sont dégagées. En effet, la
méthodologie de suivi évaluation proposée exige la
contribution des différents entités ou structure
identifiées pour la production des statistiques nécessaire et
cela ne sera possible que sut ces entité ou structures disposent des
moyens humains et financiers pour le faire.
Le suivi évaluation doit être orienté de
sorte à résorber l'incomparabilité des départements
en Côte d'Ivoire et les entités locales d'autres pays. Plusieurs
critères habituellement utilisés dans le calcul des IDH ont
été substitués par des indicateurs qui semblent
véhiculer la même information. Et cela rend les indicateurs
régionaux calculés en Côte d'Ivoire incomparables à
ceux calculés dans d'autres pays. Ainsi à travers le suivi
évaluation, on doit mettre en place des méthodes de collecte des
statistiques utiles pour l'estimation des critères habituellement
utilisés par le PNUD dans le calcul des IDH afin de se situer dans
l'optique du PNUD en matière de développement humain.
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
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Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Annexes
Annexe 1
Tableau 4 : sources statistiques utiles pour le calcul des
indicateurs
Indicateurs
|
Données nécessaires
|
Sources
|
Indicateur de développement humain (IDH) et
Indicateur sexospécifique du développement humain
(ISDH)
|
Espérance de vie à la naissance
|
RGPH (INS)
|
Taux d'alphabétisation des adultes
|
RGPH (INS), carte de pauvreté.
|
Taux brut de scolarisation combiné dans le primaire, le
secondaire et le supérieur
|
Ministère de l'éducation nationale,
ministère de l'enseignement supérieur, RGPH
|
PIB par tête en parité de pouvoir d'achat
|
DSSE, PCI, RGPH (INS)
|
Indicateur de la pauvreté humaine
(IPH)
|
Proportion de la population n'ayant pas accès à
l'eau potable
|
RGPH, ENV (INS)
|
Proportion des enfants de moins de 5 ans souffrant d'insuffisance
pondérale
|
EDS, MICS et ENV (INS)
|
Population adulte de 15 ans et plus ne sachant ni lire ni
écrire
|
ENV, RGPH (INS)
|
Probabilité à la naissance de décéder
avant l'âge de 40 ans
|
RGPH, EDS, MICS,(INS), ministère de la santé
|
Indicateur de la participation
des femmes
|
Répartition des sièges de parlementaires entre
hommes et femmes
|
Assemblée nationale
|
Pourcentage des hommes et des femmes occupant des fonctions de
représentation parlementaire, de direction et d'encadrement
supérieur.
|
INS, ministère de l'emploi et de la fonction publique,
assemblée nationale
|
Pourcentage des hommes et des femmes occupant des postes
d'encadrement et de fonctions techniques
|
INS, ministère de l'emploi et de la fonction publique
|
Part masculine et féminine du revenu estimé du
travail
|
ENV (INS)
|
Sources : De nos travaux
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Annexe 2 : Méthodologie de calcul de
l'espérance de vie à la naissance
L'espérance de vie à la naissance est
définie comme le nombre d'années que vivrait un nouveau-né
si les caractéristiques de mortalité de sa population au moment
de sa naissance demeuraient les même tout au long de sa vie. De ce fait
la connaissance des taux de mortalité par âge est
nécessaire.
La méthode utilisée pour le calcul de
l'espérance de vie est celle de Chiang (1984). Cette méthode se
base sur des tables de mortalité abrégées construites pour
présenter l'information selon des intervalles d'ages de 5 ans le plus
souvent. Le calcul de l'espérance de vie est décomposable en
plusieurs étapes présentées ci après.
Soient :
o i = age exact au début de l'intervalle d'age
o n = durée de l'intervalle d'âge (en
années). n est égal à 5 ans pour l'ensemble des groupes
d'âge, sauf pour le premier (inférieur à 1 an) où il
est égal à 1 an car on estime généralement que la
mortalité infantile est importante, le deuxième (1 à 4
ans) où il est égal à 4 ans et le dernier
(généralement 90 ans et plus) où il est égal
à l'infini.
o i
an = fraction de l'intervalle d'age
vécue. On admet en général que cette fraction est
égale à 0,5 (la probabilité de
décès est uniformément répartie dans l'intervalle
d'age et la fraction de l'intervalle d' âge vécue est la
moitié de la durée de l'intervalle d'age) sauf pour le groupe
d'âge de moins d'un an où on lui attribue la valeur de 0,1 car on
estime que la mortalité infantile est plus importante au début de
l'intervalle d'age (la fraction de l'intervalle d'age vécue est un
dixième de la durée de l'intervalle).
o i
Pn = la population de l'intervalle
d'âge [i, i+n)
o i
Dn = le nombre de décès pour
les personnes âgées de i à i+n années
Etape 1 : La première
étape consiste à calculer les taux de mortalité (
i
Mn ) par âge selon la
formule suivante
D i
i =
n
M n P i
n
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Etape 2 : lors de cette deuxième
étape il s'agit d'abord de calculer la probabilité
i
qn de
décéder durant l'intervalle d'âge [i, i+n)
puis d'en déduire la probabilité i
pn de survivre
durant le même intervalle d'âge. La
probabilité i
qn de décéder durant
l'intervalle d'âge
nM i
i n
[i, i+n) est donnée par la formule suivante :
q=
n 1 [ (1 ) ]
i i
+ -
n a M
n n
Pour le dernier groupe d'âge (ici 90 ans et plus), la
probabilité de décéder est établie à 1,
simplement parce que les personnes vivantes au début de cet intervalle
d'âge vont encore appartenir à cet intervalle lorsqu'elles vont
décéder.
Pour le premier groupe d'âge, certains utilisent la
mortalité à 0 an (option 1 de calcul) et d'autres utilisent le
taux de mortalité infantile (option 2 de calcul).
La probabilité de survivre i
pn est alors simplement égale à
: 1
p n = - q n i i
Etape 3 : cette étape consiste
à calculer le nombre de survivants Ii à
l'âge i et du nombre de décédés
i
dn dans l'intervalle d'âge [i, i+n).
Par convention, pour calculer l'espérance de vie on fait appel à
une cohorte fictive de 100.000 individus. On postule donc qu'à
l'âge i de 0 ans, le nombre de survivants
I0an est de 100.000 individus. Le nombre de
survivants I i + n à l'âge i+n peut être
obtenu en utilisant la probabilité de survie i
pn , ou le nombre de
décédés i
dn soit :
I i + n I i p n ou I i n I
i d n
entre deux âges exacts i et i+n peut, lui être
calculé en fonction de la
* i + = -
i
=
Le nombre de décédés
i dn probabilité de
décéder i
qn ou du nombre de survivants
Ii soit :
d n = I i q n ou d n =
I i - I i + n i i i
*
Etape 4 : Cette quatrième
étape correspond au calcul du nombre d'années vécues
Ln i entre les âges i et i+n et au cumul des
années vécues Ti à l'âge i.
Les années vécues durant l'intervalle d'âge
[i, i+n), à l'exception du dernier groupe d'âge, peuvent
être calculées de deux façons :
L n n I i + n a n d n ou L n
n
i i
= ? +
* ( * )
i i = ( / 2)*( I i I i n
+ + )
? ?
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Pour le dernier groupe d'âge, les années
vécues Ln i sont calculées en divisant le
nombre de survivants par le taux de mortalité du même groupe
d'âge, soit :
ans
I
ans 90
90
ans
M8
L90
8
Le cumul des années vécues Ti
à l'exception du dernier groupe d'âge, est donné par la
formule :
T i = T i + n + L n
i
Pour le dernier groupe d'âge, le cumul des années
vécues Ti est égal au nombre d'années
vécuesLn i ,, soit :
Etape 5 : Cette
dernière étape correspond finalement au calcul de
l'espérance de vie ei à l'âge i. Ce
calcul est obtenu en divisant le cumul des années vécues
Ti à l'âge i par le nombre de survivants
Ii à l'âge i, soit :
an an
T
Ainsi l'espérance de vie à la naissance est
données par : 0
e =
0 an I 0
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Annexe 3
Tableau 5 : Poids dans le PIB de ses différentes
composantes de l'optique demande
PERIODES
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998 63,92%
|
1999 65,31%
|
Moy
|
Cf/PIB
|
71,76%
|
73,04%
|
73,17%
|
73,93%
|
64,38%
|
67,51%
|
62,85%
|
63,86%
|
67,97%
|
G/PIB
|
16,98%
|
16,49%
|
17,65%
|
16,67%
|
13,25%
|
12,15%
|
12,87%
|
11,54%
|
11,15%
|
11,74%
|
14,05%
|
FBCF/PIB
|
8,51%
|
8,58%
|
8,50%
|
7,84%
|
11,11%
|
12,86%
|
14,78%
|
15,05%
|
16,89%
|
15,56%
|
11,97%
|
?S/PIB
|
-1,81%
|
-1,11%
|
-3,10%
|
0,48%
|
1,43%
|
2,10%
|
-1,28%
|
-0,27%
|
-0,93%
|
-0,71%
|
-0,52%
|
X-M/PIB
|
4,56%
|
3,01%
|
3,79%
|
1,09%
|
9,83%
|
5,39%
|
10,79%
|
9,82%
|
8,98%
|
8,11%
|
6,54%
|
Sources : INS
Cf : Consommation finale des ménages G : Dépenses
de l'Etat
FBCF : Formation brute de capital fixe ?S : Variation de
stocks
X-M : Balance des biens et services
Tableau 6 : Equivalence entre CITP-88 et CSP
CITP-88
|
Professions concernées
|
CSP
|
Groupe 1
|
Chefs d'entreprises de plus de 10 salariés,
commerçants, cadres administratifs et commerciaux d'entreprises
|
Cadres supérieurs
|
Groupe 2
|
Professeurs et professions scientifiques, cadres de
la fonction publique, professions libérales, professions de
l'information, des arts et spectacles, ingénieurs et
cadres techniciens d'entreprises
|
Techniciens supérieurs et cadres moyens
|
Groupe 3
|
Instituteurs, professions intermédiaires et
techniciens
|
Techniciens supérieurs et cadres moyens
|
Sources : De nos travaux
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
Tableau 7: Les Indicateurs régionaux et leurs sources
des données nécessaires
IDHR Longévité Niveau de
Dimension et santé Instruction et accès au
savoir vie décent
|
|
|
|
|
|
|
Taux d'alphabé- Taux brut
|
|
PIB par
|
|
|
tisation de scolarisation
|
|
habitant en PPA
|
|
des adultes,
|
|
|
|
|
|
Carte de pauvreté non monétaire,
|
|
DSSE, PCI,
|
|
ministère de l'éducation nationale et de
l'enseignement supérieur, RGPH
|
projections RGPH
|
Critères Probabilité de
survie durant
[0, 1] Sources des RASS
données
IPHR Longévité Niveau de
Dimension et santé Instruction et accès
au savoir vie
décent Critères
Probabilité de déceder avant l'âge de 5
ans
Taux d'analphabétisation des adultes
Pourcentage Pourcentage des
De la population enfants de moins
n'ayant pas de 1 an souffrant
accès à l'eau d'hypotrophie
potable néonatale
Sources RASS
carte de pauvreté non
RGPH, ENV RASS
des données
non monétaire, RGPH
Taux TBS Taux TBS
D'alpha- des D'alpha des bétisation femmes
bétisation femmes
Des des
Femmes hommes
|
Revenu Revenu
estimé estimé
du travail du travail
des femmes des hommes
|
|
|
ISDHR Niveau
Dimension Longévité et santé
Instruction et accès au savoir vie décent
Critères Probabilité
Probabilité
De survie de survie Durant [0, 1] durant [0,1] Des femmes des
hommes
Sources RASS
des données
ENV
Carte de pauvreté non monétaire, ministère
de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, RGPH
IPFR Participation et pouvoir
Maîtrise
décisionnaire dans la vie Participation et pouvoir
des ressources
Dimension politique
décisionnaire dans l'économie
économiques
Critère
|
Répartition des conseillers généraux et
municipaux entre femmes et hommes
|
Sources conseils généraux,
Des données municipalités
Part masculine et féminine
Du revenu estimé du travail
ENV
%d'hommes % d'hommes et
Et de femmes de femmes
Cadres supérieurs technicien
Supérieur et Cadres moyens
BDF (INS), CNPS, CGARE
Thème : Proposition d'indicateurs
d'appréciation du développement humain régional en
côte d'ivoire
|