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Impact de la gestion participative sur les densités et effectifs des populations animales dans l'unité technique opérationnelle de la Benoue au Nord-Cameroun: Cas des ZIC N?°1 et 4 et du Parc National.

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par Maurice MENDJEMO
Université de Liège - Master Complémentaire en Gestion des Ressources Animales et Végétales en Milieux Tropicaux 2009
  

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ABSTRACT

This work is based on the hypothesis that the participative management process should contribute to the wildlife increase in the Benoue national park and hunting zones 1 and 4 of North Cameroon. Actually, the reduction or even disappearance of many species keeps on despite the start of the joint management process. The question is raised whether management is really an appropriate tool for conservation and if participative management has impact on maintaining or increasing animal densities.

The impact of participative management of ZIC 1 and 4 on the densities of animal populations in the Benoue operational technical unit was assessed by comparing data from inventories carried out in February 2008 by the World Wide Fund for Nature (WWF) according to the line transect method and data from previous years. The densities for 8 species only were assessed according to the «Distance» program. The species richness of the area is estimated at around 26 species of large and medium mammals, the Cob Buffon (Kobus kob kob) representing 36% of wildlife in the park and in ZIC 1 and 4. Despite the participative management, the disappearance of flagship species from games hunting and tourism still remains worrisome.

To achieve its objectives, the joint management requires to identify alternatives to the development of poaching -which is the major cause of the disappearance of wildlife species. Thus, the development of the grasscutter breeding is likely to yield substantial complementary revenues to people. Moreover, forest administration might transform hunting zones in game ranching, allowing to reintroduce species already extincted like rhinoceros.

Keywords: Joint management, Hunting, Benoue National Park, Wildlife, Cameroon

CHAPITRE PREMIER : INTRODUCTION

1.1. Contexte

L'homme, a toujours tiré les ressources dont il a besoin pour sa subsistance - bois de chauffage, gibier, produits pour la pharmacopée traditionnelle, ... - du milieu naturel (Barrère, 1992). Leur exploitation était jadis sans danger notoire pour la conservation de la biodiversité car le taux de prélèvement était compatible avec leur caractère renouvelable (Faucheux, 1990).

Le taux d'accroissement annuel moyen de la population humaine, estimé à 1,9% en 1950, a été évalué à 2,3% entre 2000-2005 (UNDP, 2008). Avec une telle démographie, la diminution des ressources naturelles, notamment les ressources fauniques, s'accentue (Deraime, 1993).

Ainsi, au Cameroun, la population de Rhinocéros noir (Diceros bicornis longipes) était estimée à 2000 dans les années 1960 et à environ 18 individus en 1998 (Brett, 1998) ; aujourd'hui, cette espèce a déjà disparu dans la région (WWF, 2007).

En outre, la population d'éléphants (Loxodonta africana africana) a fortement chuté au cours de la deuxième moitié du XXième siècle bien qu'elle connaisse une certaine stabilité depuis 1998 (UICN, 2007). En 1979, le nombre d'éléphants en Afrique était estimé à 1,3 millions d'individus ; en 1995, l'effectif total n'était compris qu'entre 300.000 et 600.000 individus (Robinet, 1998). L'effectif actuel se situe entre 470.000 et 690.000 (UICN, 2007).

Selon Depierre et Vivien (1992), les parcs nationaux (PN) et autres aires protégées constituent la solution idéale pour la sauvegarde de la biodiversité. Autour des trois parcs nationaux que compte la Région du Nord Cameroun à savoir les PN de la Bénoué, de Bouba Ndjida et du Faro, près de 27 zones d'intérêt cynégétique (ZIC) y ont été créées.

Une ZIC, telle que définie par la loi N° 94 / 01 / du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche, est « une aire protégée, réservée à la chasse, gérée par l'administration chargée de la faune, une personne physique ou morale, une collectivité publique ou locale et dans laquelle toute chasse est subordonnée au payement d'un taux fixé par la loi de finance ». Trois ZIC (1, 4 et 6) créées par Arrêté N°0580/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC du 27 août 1998, ont été identifiées comme zones pilotes où pourront être conduits des essais de gestion participative ou cogestion de la faune entre les populations locales et l'administration forestière (Koulagna et al., 1996). Ce n'est que depuis 2004 que les ZIC 1 et 4 sont en cogestion tandis que la ZIC 6 a été déclassée du fait de son anthropisation par décision du MINFOF en 2007.

1.2. Problématique

Des questionnements du genre « pourquoi, pour qui et comment protéger? » reviennent très souvent dans le milieu paysan et inhibent tout élan en faveur de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles.

L'essentiel des problèmes de gestion des ZIC réside dans leur maîtrise foncière par une population qui considère le classement des ZIC comme une forme d'expropriation les mettant écologiquement en danger (De la Mettrie, 1990).

L'unité technique opérationnelle (UTO) de la Bénoué se caractérise par un écosystème fragile, une forte densité des populations et une forte pression foncière. Elle est soumise aux effets néfastes de la sécheresse, exacerbée notamment par la déforestation et l'érosion des sols. Sous l'effet des changements climatiques, de l'augmentation de la pression humaine et des pratiques culturales et d'élevage extensif, les ressources en eau sont menacées par la dégradation des berges, la pollution, l'envasement, l'eutrophisation et les perturbations du régime hydrauliques (MINEP et PNUD, 2006).

Les pratiques de pêche inadaptées, dont notamment la construction de canaux de pêche et l'utilisation des produits toxiques (Tsakem, 2006), menacent le potentiel de la faune aquatique et contribuent à l'assèchement rapide de la plaine inondable avec pour conséquences des dysfonctionnements hydrologiques, qui influent directement sur certaines activités socio-économiques qui en dépendent, à l'instar de la pêche dont la baisse des rendements est estimée à plus de 90% (Noordji, 1988 ; MINEP et PNUD, 2006).

Le passage répété des feux de brousse et la persistance de la pratique des feux de brousse tardifs ont également un effet néfaste sur la végétation dont la croissance est fortement affectée avec pour conséquence l'appauvrissement de la composition floristique et la disparition du couvert végétal et donc de la faune.

La prise de conscience de l'importance de l'implication des communautés locales à la gestion de leur patrimoine a conduit l'administration forestière camerounaise à tester depuis 1998 des méthodes de cogestion dans les ZIC 1 et 4. C'est l'objet de la présente étude.

Malgré les efforts fournis par le Gouvernement camerounais en matière de conservation des ressources naturelles, à travers la signature des Conventions, des Accords et Traités, et l'élaboration d'un certain nombre de textes législatifs et réglementaires, la diminution voire la disparition de nombreuses espèces continue. N'est-il donc pas temps d'évaluer les effets de la participation des populations à la gestion des aires protégées ? La gestion participative est-elle réellement un outil de conservation approprié ? En somme, la gestion participative a-t-elle un impact sur le maintien ou l'augmentation des densités animales ? Les réponses à ces questions doivent être trouvées de toute urgence afin de décider dans un délai très proche de la meilleure approche de gestion qui garantit la sauvegarde de la biodiversité par les populations.

1.3. Objectifs de l'étude 1.3.1. Objectif global

+ Evaluer l'impact de la gestion participative sur les densités et effectifs des populations animales dans le parc national de la Bénoué et les ZIC 1 et 4.

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