SOMMAIRE
Pages
REMERCIEMENTS 2
INTRODUCTION 3
PARTIE I: LES VALEURS CULTURELLES CHEZ LES
BAOULÉ 4
I - LE PEUPLE BAOULE ET SES DIFFERENTES FORMES
CULTURELLES 5
A- Les Peuples Baoulé de Cote d'Ivoire (Les sous-groupes)
5
B- Valeurs culturelles ancestrales et les
interpénétrations culturelles 7
II - L'ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DES PEUPLES
BAOULE 9
A - Le Village et la Famille chez les baoulé
9
B- Le système matrimonial baoulé et la place de
la femme 11
PARTIE II: LE MARIAGE CHEZ LES PEUPLES
BAOULÉ 12
I - LA NOTION DE MARIAGE CHEZ LES BAOULE
13
A- Le Mariage dans la société baoulé
13
B- Les Femmes Baoulé dans le mariage 13
C- Les risques des fiançailles pré-pubertaires
14
II - LES DIFFERENTS TYPES DE MARIAGE ET LEURS
CARACTERISTIQUES 15
A- Le mariage atovlè ou mariage des nobles 15
B - Le Mariage ordinaire ou de l'Homme baoulé en
général 16
C - Les types de mariage en disparition chez les
baoulé 16
CONCLUSION 20
BIBLIOGRAPHIE 22
- BIBLIOGRAPHIE GENERALISTE 23
- BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE 24
ANNEXES 25
TABLE DE MATIERE
REMERCIEMENTS
Nous voulons remercier le Docteur Guigréhi assistant
à l'université de Bouaké qui n'a menagé aucun
effort pour la réussite de ce mini - mémoire.
Nous remercions aussi le Doyen de l'UFR Communication Milieu
et Société (CMS) le professeur Simon Pierre EKANZA et son vice
Doyen professeur monsieur Latte pour la formation qu'ils nous ont
apporté.
Nous ne saurions oubliés tout le personnel
administratif et académique qui ont donné de leur temps et de
leur disponibilité pour l'achèvement du travail.
Nous remercions tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de ce document. Que ce soit par
un sourire ou un encouragement ou encore une parole que vous avez peut
être jugée utile, sachez que vous nous avez apportée la
joie, la volonté et la force de continuer. Que le Seigneur Jésus
vous le rende au centuple.
Pareillement, nous tenons à remercier notre
précieuse Famille YOBOUET Yao, à ma soeur Yao Aya Alice, à
Messieurs Simon-Luc YEMAN K. pour sa franche collaboration à KOUADIO
Julien et Simeon N'dri KOUADIO qui n'ont cessé de nous encourager et de
nous soutenir tout le long de l'élaboration de ce document.
Que le Seigneur Jésus vous le rende au centuple.
Nous ne saurons terminer, sans remercier notre Dieu de qui
vient la vie, la force et la volonté.
Que la gloire te revienne.
INTRODUCTION
Les Baoulé constituent un peuple de la Côte
d'Ivoire vivant dans la grande majorité au centre du pays. Ils sont
environ trois (03) millions d'individu 1(*) et font partie du groupe Akan. Au
XVIIe siècle ils sont guidés par les membres du clan
royal baoulé avec à leur tête la Reine Abla Pokou. Le nom
baoulé ou `'ba ou li'' veut dire l'enfant est mort2(*). Ce sacrifice a donné
droit à la traversée du fleuve Comoé alors qu'ils
étaient poursuivit par l'ennemi.
La reine Abla Pokou va étendre son
hégémonie sur le centre du pays et créer des cité-
états organisés en huit (08) clans les Oualèbo, Nzikpli,
Saafwè, Faafwè, Ahitou, Nanafwè, Agba et N'gban. Les
baoulé conquirent les territoires de certains peuples comme les Senoufo,
Malinké et Gouro puis assaillent une véritable politique
décentralisée. En s'appuyant sur les écrits et la
pratiques de certaines sources ancestrales, il nous a semblé opportun de
nous intéressé aux valeurs culturelles de ce peuple. Une culture
avec des empruntes Gouro, malinké et des Wan. Cette influence se
manifeste de façon plus directe au nord de la grande région
Baoulé. Leur conception et organisation de la société nous
ont permis d'envisager cette étude en ce qui concerne le mariage.
De ce point de vue il s'agira notamment, en parlant de valeurs
culturelles et de mariage, comment se fait l'organisation de la
société chez les Baoulé ? Et l'influence du mariage dans
cette organisation politique et sociale.
Pour y parvenir nous avons délibérément
opté dans une première partie pour une présentation de
l'essentielle des valeurs culturelles du peuple baoulé, ensuite dans une
deuxième partie, faire ressortir les different types de mariages et
leurs caractéristiques.
PARTIE I:
LES VALEURS CULTURELLES CHEZ LES BAOULÉ
I - LE PEUPLE BAOULE ET SES DIFFERENTES FORMES
CULTURELLES
Les valeurs culturelles représentent un ensemble
d'appartenance à des rituels, coutumes et pratiques ancestrales.
Mais cela est généralement le même chez les
différents peuples baoulé de Côte d'Ivoire. Aussi est-il
important de les localiser avant de montrer ces différentes valeurs bien
définit.
A- LES PEUPLES BAOULÉ DE COTE D'IVOIRE (LES
SOUS-GROUPES)
Les sous-groupes parlent la même langue baoulé
mais avec certaines nuances dans le ton et la prononciation3(*). On distingue une vingtaine de
sous - groupes d'abord les sous groupes du temps de la reine Abla Pokou ensuite
ceux du temps de la reine Akua Boni. Mais ils appartiennent tous à une
surface géographique précise.
1- les sous groupes du temps d'Abla
Pokou
- les
Agba
dans les départements de
Dimbokro, de
Bocanda,
de
Daoukro, de
Ouéllé ;
et dans les Sous-préfectures de Kouassi-Kouassikro et d'Ettrokro;
- les
Aïtou
dans le département de
Tiébissou ;
- les
Oualèbo dans le
département de
Sakassou et de
Toumodi (Oualèbo
Sud);
- les
Faafwè
dans la commune et sous-préfecture de Bouaké ;
- les
N'zikpli
dans le département de
Didiévi et une
communauté dans la sous-préfecture de Toumodi ;
- les
Nanafouè
dans les sous-préfectures de
Yamoussoukro et d'
Attiégouakro
et de
Tiébissou;
- les
N'gban
dans les sous-préfectures de Tién'diékro, Kpouébo
et Taabo ainsi que dans le département de Toumodi;
- les
Saafwè
dans la sous-préfecture de
Djébonouan,
avec une communauté dans la sous-préfecture de
Toumodi .
2- les sous- groupes du temps d'Akua
Boni
- les
Ahaly
dans la sous-préfecture de
Brobo ;
- les
Akouè dans la
région de
Yamoussoukro ;
- les
Anôh
dans la sous-préfecture de
Prikro ;
- Les Elomoué dans le Département de
Tiassalé ;
- les Dô'n occupant l'intersection des
Sous-préfectures de Bouaké, Sakassou et de Languibonou ;
- les
Fâly
au nord de Bouaké vers Katiola ;
- les
Gbloh dans les
sous-préfectures de
Diabo
et de
Languibonou ;
- les
Gôly
dans la sous-préfecture de
Bodokro ;
- les
Kôdè
dans les sous-préfectures de
Ando-Kékrénou,
Béoumi et
Kondrobo dans le
département de
Béoumi ;
- les
Satiklan
dans la sous-préfecture de
Botro ;
- les
Sondo
dans le département de
M'bahiakro ;
- les
Souhamlin
dans la sous-préfecture de
Taabo ;
- Les
Yaourè
dans la région de
Bouaflé.
En plus d'autres groupes ethniques appartenant principalement
aux groupes Mandés du sud et du nord (Gouro et Senoufo) ont tendance
à s'assimiler aux Baoulé, sans doute à cause de
l'influence due à la proximité. Il s'agit aussi des
Ouan
(Wan) de
Tiéningbué
et
Kounahiri puis des
N'gain
de
M'bahiakro.
B- VALEURS CULTURELLES ANCESTRALES ET LES
INTERPÉNÉTRATIONS CULTURELLES
1- Valeurs culturelles
ancestrales
L'univers baoulé est composé de trois (03)
réalités : d'abord le firmament qui est du domaine de Dieu
(Annangaman Nyamien) ensuite le monde terrestre domaine des êtres vivants
humain, animal, végétal et des génies. Et enfin
l'au-delà (blôlô) domaine des êtres supranaturels
là où réside l'âme des ancêtres.
Les Baoulé croient en un dieu créateur
(Nyamien), intangible et inaccessible. Le dieu de la terre (Assiè)
contrôle les hommes et les animaux. Les esprits ou Amuen sont
dotés de pouvoirs surnaturels4(*). Le monde réel est l'opposé du monde
spirituel (blôlô) d'où viennent les âmes à la
naissance et où elles retourneront à leurs morts. La
réligion est fondée sur l'idée de la mort et de
l'immortalité de l'âme. Les baoulé sont traditionnellement
animistes et malgré l'introduction de nouveaux cultes (catholique,
protestant, déïma et musulman), la grande majorité le
demeure. Les ancêtres font l'objet d'un culte mais ne sont pas
représentés. Ceci nous renvoie au culte individuel.
Généralement les génies de la terre ou (Assiè
oussou) manifestent le besoin de vivre avec les humains et même de se
marier (blôlô bian ou blôlô bla). Ils sont
représentés par des statuettes et font des crises de jalousie
lorsque leur conjoint les délaisse. Le Bonu Amuen (les esprits de la
brousse) protège le village des menaces extérieures, il impose
les femmes à la discipline et apparaît aux commémorations
des morts des notables. Les esprits de la brousse ont leurs propres sanctuaires
où ils reçoivent des sacrifices. Lorsqu'ils interviennent dans la
vie communautaire, ils prennent la forme d'un heaume en bois
représentant un buffle ou une antilope et sont portés avec des
costumes en raphia, des bracelets de chevilles en métal5(*) ; le museau comporte des dents
qui incarnent la force de l'animal féroce qui doit les défendre.
Les danses Djè et Dô portent le nom d'Amuen du fait de leur
puissance. Elles ont une fonction de protection contre les envieux et les
malfaiteurs. Ces Amuen ont besoin d'être réactivé par des
sacrifices pour conserver leurs puissances. Les Baoulé redoutent
toujours les villages où les individus qui affectionnent les
Amuen6(*).
2 - Art Baoulé et les
Interpénétrations des valeurs culturelles
Les baoulé sont d'une grande mobilité cela a
facilité le déplacement des cultures. Ils ont importés
divers types de danse lors des voyages. L'histoire baoulé est
remarquable par le caractère récent de la constitution de
l'ethnie ; avant 1730, les Baoulé en tant que tels n'existaient pas ;
par le caractère extrêmement hétérogène du
fond d'origine constitué par des Gouro, des Sénoufo (Tagouana,
Djimini, Djamala) et des Akan (Alanguira et Assabou) 7(*) pour ne citer que les groupes
les plus importants ; La culture baoulé portes des empruntes des Gouro,
des Malinké et des Wan. Cette influence culturelle malinké sur
les peuples Baoulé se manifeste de façon plus directe au nord
de la région baoulé (vallée du Bandaman) dans le
département de Béoumi et de Diabo. Ces sous-groupes pratiquent
les cérémonies d'initiation et de l'excision de la jeune fille.
Le Djéla et le Goli (danse sacrée et à
la foi de réjouissance sont répandues dans la région
centre Bandaman. Elles ont été empruntées respectivement
aux Gouro et aux Wan. L'origine de ces danses ne fait aucun doute puisqu'elles
continuent d'être pratiquées en pays Gouro et Wan. Le Goli de
forme ronde, `'lunaire ", très caractéristique, est
surmonté de deux cornes. Il a été emprunté pour une
fête par les Baoulé après 1900. Célébrant
la paix et la joie, on y chantait, dansait et buvait du vin de palme. Dans la
procession, le Goli précédait les quatre groupes de danseurs et
représentait les jeunes adolescents. Le Goli `'sortait " à
l'occasion de la nouvelle récolte, de la visite de dignitaires ou des
funérailles de notables. Les masques correspondent à trois types
de danses: le gba gba, le bonu Amuen et le goh. Ils ne représentent
jamais des ancêtres et sont toujours portés par des hommes.
D'origine Gouro, le gba gba est employé aux funérailles des
femmes et pendant la saison des récoltes. Il célèbre la
beauté et l'âge, d'où la finesse de ses traits. Le masque
double représente le mariage du soleil et de la lune ou des jumeaux dont
la naissance est toujours un bon signe. L'Adjanou est une danse sacrée
interdit au homme qui chasse les esprits malins et conjure les mauvais sorts
tout en protégeant la communauté. L'orfèvrerie qui est une
spécialité Akan a été enseignée aux Gouro de
Sinfra (les Goy ou baba) par les baoulé. Ils parlent le baoulé
comme deuxième langue.
L'artisanat occupe une place primordiale dans la vie
sociale ; par la variété de sa production et la destination
de celle-ci. Ainsi peut-on parler des objets usuels de ménage comme la
vannerie (paniers éventails, corbeilles etc.) la poterie (canarie,
assiettes, écuelles etc.), la sculpture mortiers et pilon. Le tissage
des filets de chasse, de pêche et la sculpture des pirogues, pagaies et
manches de houe font partie de l'art baoulé avec les objets
sacrés comme les masques et les statuettes. Les masques et les
statuettes des Baoulés, ont suscité l'engouement des Occidentaux
dès leur exposition. Ils sont considérés comme l'une des
réussites les plus achevées de l'art africain, c'est pourquoi ces
sculptures occupent toujours une place prépondérante dans toute
exposition ou étude consacrée à l'Afrique. Pourtant, aussi
importante que soit leur renommée en occident, il n'a jamais
été facile pour quiconque de voir les représentations de
cet art sur les lieux mêmes de sa création dans les villages
baoulé8(*).
Les
parures orfèvreries (bijoux et les ornements) à savoir le tissage
des pagnes (baouwlé tanni) sont des savoir-faire Baoulé. Les
poids à peser l'or, les bijoux, les objets décorés en or
de toute sorte ont existé et existent chez les Baoulé. Ce peuple
a une admiration pour l'or qui est symbole d'héritage, d'opulence, de
pouvoir, et qu'il faut éviter de voler mais mériter. Les
''baouwlé Tanni" sont très prisés pour leur qualité
et leurs motifs. Les Baoulé
Akouè et
Ahitou
des régions de Yamoussoukro et de Tiébissou en sont les meilleurs
producteurs. Si ces oeuvres d'art servent aussi quelquefois à
l'économie ou au politique, elles satisfont surtout des besoins
personnels liés à la sérénité de l'esprit ou
à la santé physique. Elles en arrivent à s'intégrer
aux côtés des personnes physiques, et c'est un aspect que les
guérisseurs baoulé utilisent pour leur pratique de soutien
psychologique, en aidant à résoudre les problèmes par le
médium d'une relation personnelle privilégiée avec une
figure sculptée. Les baoulé ont subit l'influence culturelle des
Gouro, senoufo, Wan etc. ils étaient alliés pour combattre
l'ennemi commun qui représentait le colon blanc. Au début du
XXème siècle, la société baoulé
se caractérisait, selon Maurice Delafosse, par un individualisme
extrême et une grande tolérance. Chaque village était
indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la
présidence du conseil des anciens. Chacun participait aux palabres, y
compris les esclaves. C'était une société
égalitaire.
II: L'ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DES PEUPLES
BAOULE
A - Le Village et la Famille chez les
baoulé
1- Le Village et ses composantes
Le village baoulé (klô) est
généralement de petite dimension : la population se situe
entre 300 et 2500 habitants et cette population dépasse rarement le
millier. Dans la région du centre Bandaman, avec une population rurale
totale de 733.000 habitants repartie entre 1.600 villages9(*), nous atteignons une moyenne de
440 habitants par village. Autrefois la société villageoise
baoulé se caractérisait par l'absence de classe d'âge,
d'initiation, de circoncision, de prêtres, de sociétés
secrètes ou d'associations avec grades. Chaque village était
indépendant des autres et décidait pour lui-même sous la
présidence du conseil des anciens. Chacun participait aux palabres, y
compris les esclaves. C'était une société
égalitaire.
Aujourd'hui l'organisation de la société chez
les peuples baoulé est toujours fondée sur la famille
élargie formant ainsi une parenté familiale '' awlo''. S'il y a
plusieurs familles dans le même village, on choisit l'homme le plus
riche, le plus éloquent ou le plus rusé pour régler les
affaires d'intérêt commun avec le conseil des notables. Il n'y a
pas de distinction entre la parenté paternelle ou maternelle, ni de
mariage préférentiel, à l'exception de quelques
interdictions, par exemple le mariage avec un membre d'un autre (awlo) est
prohibé pour quatre générations s'il existe
déjà une union entre ces deux awlo.
L'unité politique est le village mais le chef n'a pas
le pouvoir d'imposer une décision impopulaire, ni de moyen de
coercition. La structure de la société baoulé est celle
d'une société de classes d'âge où prédominent
les chefs de lignage dont le plus riche s'impose spontanément comme chef
de village. Il s'agit là en réalité, d'un homme fort dont
la richesse et le prestige maintiennent la cohésion des groupes
familiaux. Ce chef est aidé dans ses tâches par des notables (des
personnes riches ou appréciées de tous) qui représentent
les plus hautes autorités villageoises. Ainsi, toute décision
fait l'objet de concertation et de consentement de toute la classe dirigeante.
Des personnes de zéro à sept ans ou de
zéro à dix ans, constituent une classe d'âge dans certains
groupes ethniques. Chacune des classes d'âge joue et connaît son
rôle dans la société villageoise. Sur le plan
idéologique, il faut noter la prédominance des idées de
justice et d'égalité; surtout entre les familles, la tendance
à l'affirmation individuelle, l'attachement aux valeurs de concurrence
et de compétition. La cohésion des groupes familiaux est
fonction des structures familiales et des types de parenté.
2- Les Structures Familiales
La famille est de types étendu et comprend tous les
parents proches. On distingue trois (03) types de parentés : par
consanguinité, alliance et par adoption. La structure familiale se
compose de deux (02) essentiel, il y a d'abord l'unité familiale ou Awlo
et le lignage ou Akpassoua. L'unité familiale ou Awlo se compose du
couple, de leurs enfants et des parents directement de la famille
nucléaire de type occidentale. La femme est responsable de
l'éducation des enfants et la maîtresse de la maison. L'homme est
représente la famille, le garant de sa famille dans le village et le
lignage. Le lignage est un grand groupe de parenté dont les membres sont
originaires de plusieurs familles liées entre elle. Lorsque le lien de
parenté vient de par l'homme (agnatique) cela s'appelle `'yassouaba'' et
si le lien de parenté est de par la femme (cognatique) on appelle
`'blaba''. Les yassouaba et les blaba reconnaissent l'autorité d'un chef
unique famille. Avant d'aborder le vaste domaine du mariage, il est
indispensable d'évoquer le système matrimonial et la place de la
femme dans la société baoulé10(*).
B- LE SYSTÈME MATRIMONIAL BAOULÉ ET LA PLACE
DE LA FEMME
1- La place de la femme dans la
société baoulé
La femme est le centre de la société
traditionnelle baoulé. En tant que génitrice, elle symbolise la
renaissance et de la survie de l'humanité. La femme comme épouse
est l'élément organisateur et stabilisateur du foyer. La femme
entant que mère joue un rôle très important dans
l'éducation des enfants surtout dans les foyers polygames où sont
constitués des cellules autonomes. Elle matérialise la douceur,
la compréhension et un refuge pour l'enfant par rapport à l'homme
qui s'identifie au fouet et à la brutalité. C'est à la
femme que l'on fait appelle quand il s'agit de conjurer les mauvais sorts qui
menacent la communauté (la danse `'adjanou''). Elle est symbole de
puissance. La femme est admise dans la société traditionnelle de
par ses multiples tâches et dépenses (travaux champêtres,
domestiques et de maternités). Discrète et effacée en
public au profit de l'homme, elle demeure l'âme de la
société baoulé. Le fait également que la succession
au trône soit ouverte aux femmes, est une manifestation éclatante
de la légalité entre l'homme et la femme.
2- Le système matrimonial
Il existe chez les peuples baoulé de Côte
d'Ivoire deux (02) types de mariages:
- Le mariage concernant nobles ou Agoua. Les
cérémonies donnaient lieu à des festivités
grandioses et des prestations très importantes en parures en or (de la
femme jour de mariage). Dans ce type de mariage indissoluble, il y a une
rupture totale de la femme avec son milieu d'origine et sa famille. Ici le
système d'héritage est patrilinéaire donc passe
directement du père au fils.
- Le mariage dit de l'Homme ordinaire. il est beaucoup plus
simple et la femme conserve ses attaches avec sa famille. L'héritage
dans ce cas est de type matrilinéaire.
PARTIE II:
LE MARIAGE CHEZ LES PEUPLES BAOULÉ
I - LA NOTION DE MARIAGE CHEZ LES BAOULE
A- Les fiançailles
pré-pubertaires
Dans la société traditionnelle Baoulé les
promesses de mariage sont plus importantes que le mariage. Elles
représentent la grande partie de l'engagement du prétendant
(fiancé). Cependant les premiers bénéficiaires sont les
parents de la présumé fiancée. Ce dernier s'engage dans
les travaux champêtres, à trouver du gibier sans compter les
différents cadeaux non négligeables et tout autre service jouant
en sa faveur. Ainsi la belle famille retiendra de lui un `'Beau fils'' digne de
confiance. Les fiançailles pré-pubertaires sont un ensemble de
processus très lent qui est fréquemment inauguré par une
grossesse. Cette pratique est de moins en moins répandue ; aussi
la jeune fille jouit d'une liberté sexuelle considérable. Il
n'est pas rare qu'elle ait non pas un fiancé officiel mais plusieurs
partenaires officieux. Tant que les choses en restent là et que le
fiancé ou l'un des fiancés n'a pas fait ou fait faire de
démarches officielles auprès des parents de la fille, il n'existe
aucune obligation entre les partenaires du rapport charnel ni aucun
échange de prestations de services économiques ou domestiques de
l'un à l'autre, même si leur liaison est manifeste.
B - Les risques des fiançailles
pré-pubertaires
Le mariage pré-pubertaire présente des risques
de la même façon que le mariage ordinaire.La seule
différence réside dans le fait que les prestations de travail et
de viande de chasse débutent beaucoup plus tôt avant que l'union
ait été consommée et peut-être aussi dans le fait
qu'aujourd'hui elles ne se maintiennent plus que dans quelques régions
vers Béoumi par exemple chez les Kodè et les Goli de Bodokro. Les
raisons de cette disparition sont fonctions aux conditions
d'émancipation que les colons (A. Nebout puis M. Delafosse) 11(*) ont données aux femmes.
Lorsque la fille a `' assez grandi `' est en âge d'entretenir des
rapports sexuels, ses parents disent au fiancé qu'il peut commencer
à l'approcher à lui rendre visite la nuit. Le fiancé fait
alors un champ pour la fille et celle-ci sera tenue à préparer
la nourriture pour-lui; à planter les condiments et les vivriers
secondaires, à carder et filer le coton. Autrement dit à se
trouver prise dans le réseau des obligations économiques et
domestiques qu'implique le mariage. C'est justement pour échapper
à ces obligations que dès les débuts de la colonisation
les filles promises quittaient le village et allaient chercher refuge
auprès des postes administratifs et militaires où même
leurs parents et leur époux n'osaient s'aventurer. En plus elles y
trouvaient une clientèle d'hommes étrangers et
célibataires avec lesquels elles faisaient le commerce des vivriers et
de leurs services domestiques et sexuels. Elles acquéraient ainsi
l'indépendance économique, clé de l'émancipation
sociale. Les peuples baoulé pas plus que d'autres, n'aiment investir en
pure perte. Ainsi presque partout la pratique des fiançailles
pré-pubertaires fut-elle rapidement abandonnée. Si la fille ainsi
promise venait à mourir ses parents n'étaient pas obligés
de rembourser les dépenses matrimoniales du fiancé de lui donne
une épouse de remplacement. De même dans le contexte actuel si la
fille s'enfuit on dit simplement au fiancé qu'il n'a pas eu de
chance.
Il nous faut préciser que les conditions
créées par la colonisation ont fortement contribué
à l'émancipation de la femme baoulé. En effet,
après d'autres milieux à vocation non-traditionnelle (postes
militaires, chefs lieux d'administration) peuplés d'hommes
étrangers et pour la plupart célibataires, la colonisation ouvrit
aux femmes baoulé un marché où elles pouvaient faire le
commerce, non seulement des vivriers dont elles contrôlaient la
production déjà dans le contexte précoloniale mais aussi
de leurs services domestiques et sexuels.
C - Les femmes baoulé dans le mariage
Les cas de dénonciations de paternité inaugurent
bon nombre de mariages. La femme baoulé jouit d'une assez grande
liberté sexuelle et surtout lorsqu'elle n'est jeune et pas encore
mariée ou fiancée, il n'est pas rare qu'elle entretienne
simultanément plusieurs intrigues amoureuses.Elle doit dire quel est le
père. Bien entendu, elle dénoncera celui de ses partenaires qui
lui plaît le plus, ou qui a la meilleure situation sociale. Or
l'intéressé en aucun cas ne peut récuser la
présomption de paternité s'il reconnait avoir entretenu des
relations intimes avec la dernière. Un homme ne peut pas non plus
répudier une épouse qu'on trouve indésirable on l'insulte
on la bat on ne lui donne plus d'argent et de pagnes jusqu'à ce qu'elle
en ait assez et s'en aille d'elle-même.
La femme baoulé comme chez la plupart des femmes du
groupe Akan bénéficie de liberté et les manifestations de
cette liberté sont nombreuses. « On peut obliger un garçon
à se marier même s'il n'aime pas la femme; mais on ne peut pas
forcer une fille ». Même dans le cas des fiançailles
pré-pubertaires le consentement au mariage reste une condition
indispensable à la consommation de l'union. Si la fille reste
intraitable, le fiancé finit par se lasser et abandonne. Dans ce cas on
dit au fiancé que la fille ne l'aime pas qu'il n'a pas eu de chance. Il
pourrait demander que lui soient remboursées les dépenses
matrimoniales qu'il a déjà faites (travaux champêtres de
ses beaux-parents, cadeaux de vin de palme de sel de gibier) Mais
généralement il ne le fait pas car il gâterait son nom et
ne trouverait pas une autre femme.
II- LES DIFFERENTS TYPES DE MARIAGE ET LEURS
CARACTERISTIQUES
A - Le mariage atovlè ou mariage des
nobles
Le mariage atovlè était sanctionné par
des transferts importants de poudre d'or et par des festivités
onéreuses (consommation de bétail, de vin de palme etc.). En
compensation la famille de l'épouse renonçait à tous ses
droits sur cette dernière et sa descendance. L'atovlè bla (femme)
ne retournait jamais chez elle en visite car ses libertés sont
restreintes. A sa mort elle était enterrée dans le village de son
mari et il en allait de même pour ses enfants. Mais, surtout
l'atovlè annulait la capacité de mise en gage des oncles
utérins et, pour les neveux la possibilité d'hériter de
ces derniers12(*).
En contractant un tel mariage un homme s'assurait des droits
sans partage sur ses propres enfants. Bien plus, de cette manière, il
pourvoyait aussi ses héritiers utérins qui, dans un contexte
normal auraient eu de fortes chances d'échapper à leur
autorité. En effet une succession crée souvent ou toujours un
état de crise et fréquemment sanctionnée par des
scissions, des changements d'allégeance et la création de
nouveaux groupements sociaux. Mais les atovlèba (ba: enfant) n'ont plus
de maternels chez qui aller se réfugier s'ils ne s'entendent plus avec
les héritiers de leur père. Le mariage atovlè
n'était donc pas seulement une forme prestigieuse de mariage (les
transferts importants de poudre d'or et les festivités honoraient autant
la famille de l'épouse que celle de l'époux) c'était aussi
le moyen de créer autour de soi un groupe social stable. Chez les
peuples baoulé l'idéal d'un homme baoulé est de garder
auprès de lui non seulement ses propres enfants, mais encore, ceux de
ses soeurs. Les peuples Baoulé disent que c'est l'administration
coloniale qui a interdit l'atovlè. Mais en fait lors de certaines
recherches de parentés on s'en est aperçu que cette forme de
mariage a disparu avant même la conquête coloniale et
coïncidait manifestement avec la guerre de Samori12. Cependant
le mariage atovlè a disparu du fait de la restriction de la
liberté de l'épouse et du mode d'héritage. Mais les
raisons de cette disparition sont sans doute multiples. Pourtant à
notre sens, il faut en retenir deux qui nous ont semblé essentielles :
d'une part l'augmentation du volume de la richesse et sa diffusion et d'autre
part l'afflux de captifs et de réfugiés Tagouana et Djimini etc
au cours de la guerre de Samori. Les baoulé se sont tournés vers
le mariage ordinaire qui offre plus de liberté à la femme
Elle peut faire du commerce ou autre pour une émancipation
financière et sociale.
B - Le Mariage ordinaire ou de l'Homme
baoulé en général
Le mariage ordinaire concerne tous les autres membres de la
structure sociale du peuple baoulé. Ce type de mariage est beaucoup plus
simple et demande moins de prestation. La femme conserve ses attaches avec sa
famille. L'héritage est ici de type matrilinéaire. Le mariage en
pays baoulé est basé sur la pratique de l'exogamie (les conjoints
doivent appartenir à des Akpasua. La polygamie est également
admise et très fréquent ; la femme rejoint son mari mais
appartient toujours à son Akpasua d'origine. La société
baoulé est matrilinéaire et patri- locale. Autrefois, pour
conserver toute la descendance dans un Akpasua il arrivait qu'on donne à
épouser à l'enfant un fils ou fille des esclaves de ce lignage.
Seulement C'est une marche très lente qui est fréquemment
inauguré par une grossesse. C'est la grossesse qui oblige au mariage. Ou
bien il faut que des démarches officielles aient déjà
été faites auprès des parents de la fille. Alors que les
partenaires des fiançailles pré-pubertaires s'appellent l'un et
l'autre mi wuÞ (mon époux) et mi yi (mon épouse) avant
même que le mariage n'ait été consommé13(*). Lorsque une fille est devenue
pubère on la '' lave''. On lui dit en lui donnant un cache-sexe neuf que
maintenant `' elle a grandi'' et qu'elle peut chercher les garçons et
que si elle fait un enfant on pourra le garder.
C - les types de mariage en disparition chez les
baoulé
Généralement ces mariages se faisaient à
l'intérieur du village ou entre villages proches de telle sorte que
l'épouse résidait encore chez ses parents afin que son mari
puisse faire un champ pour elle et qu'elle-même puisse faire la cuisine
pour lui. Pourtant il peut arriver qu'on se marie très loin de chez soi.
Nous avons déjà vu que le mariage atovlè
qui sanctionnait une séparation complète entre l'épouse et
sa famille impliquait que ces mariages se fassent entre des villages
relativement éloignés les uns des autres. Dans la même
catégorie on peut classer les mariages liés au commerce
précolonial (mariage télégamique). La route de traite
entre Tiassalé et le nord du Pays Baoulé était peu
sûre à moins de voyager en forte caravane et bien armés.
Ainsi ceux qui faisaient du commerce se déplaçaient en se
cachant. Aux abords des villages qu'ils devaient traverser ils se dissimulaient
en brousse et attendaient la nuit pour continuer leur chemin. En revanche s'ils
avaient des beaux-frères dans le village en cause ils pouvaient le
traverser en toute sécurité. Depuis la conquête coloniale
les mariages au loin sont liés à l'artisanat passager. Les
artisans baoulé (les tisserands, les orfèvres et autrefois, les
teinturiers et les forgerons etc....) se déplaçaient ainsi de
village en village proposant leurs produits finis ou de travailler à la
commande. Ces déplacements se situent entre décembre-janvier et
juin-juillet périodes qui correspondent au temps mort du cycle de
l'igname. S'il a beaucoup de commandes, s'il reste longtemps dans le même
village. Ainsi il augmente ses chances de trouver une fiancée. Si cette
dernière arrive à tomber enceinte il faudra qu'il
l'épouse. Les unions télégamiques, aujourd'hui ne sont
plus forcées comme dans le contexte colonial. Elles présentent
quelques intérêts pour celui qui les contracte que s'il est d'un
statut supérieur à celui de ses beaux frères. Toutefois
chez certains sous groupes baoulé lae mariage télégamique
est en voie de disparition. Pour certain ce peuple a connu déjà
trop d'interpénétration culturelle et doit faire face au mariage
avec les étrangers.
Bien que toutes les conditions du mariage ordinaire soient
remplies, il peut arriver que la femme ne rejoigne jamais le domicile de son
époux, elle reste chez son frère et y élève ses
enfants sur lesquels le père n'aura jamais que des droits
théoriques. C'est ainsi que les choses se passaient pour les soeurs des
nobles Agoua (Le Mariage Paragamique) lorsqu'elles ne se mariaient pas en
atovlè mais selon les règles du mariage ordinaire avec des hommes
de statut inférieur. Même si le poids était faible
même si les hiérarchies sont mouvantes, elles existent et jouent
leur rôle dans la stratégie sociale. Elles font partie des moyens
qui peuvent être mis en oeuvre pour réaliser le statut de la
femme. En effet un homme de bas ou moyen statut consentira à faire un
mariage déficitaire en ce qui concerne sa propre descendance, dans
l'espoir d'utiliser la densité sociale et politique de son beau
frère dans des alliances contractées par ailleurs par lui
même ses frères ou ses soeurs. Encore convient-il d'ajouter que
bon nombre des mariages urbains sont des unions interethniques
(l'agamie de type moderne). Lorsque l'homme voudra
retourner chez lui la femme ne le suivra pas elle partira de son
côté dans son propre village en emmenant ses enfants avec elle.
Alors que les femmes baoulé sont toujours prêtes
à se marier avec des étrangers, les hommes baoulé, pour
leur part, manifestent beaucoup de répulsion à l'égard des
unions interethniques. II s'agit bien entendu du contexte actuel, car il semble
que dans le contexte précolonial, il ait existé des traditions de
mariage interethnique de la part des hommes. Pour notre part, nous les avons
relevées que dans la tribu Ahaly, à l'est de Bouaké,
actuellement, sous-préfecture de Brobo.
Il semblerait que les Ahaly dans le contexte colonial
allaient prendre des femmes chez les Tagouana des environs de Katiola et chez
les Djamala de Sataman, les Djimini et les Dioula. Ceci à notre sens
tient à deux raisons; tout d'abord à des affinités
culturelles, car les populations déjà en place à
l'arrivée des Assabou et à partir desquelles les Ahaly se sont
constitués appartenaient au fonds Tagouana, Djimini ou Djamala.
En second lieu les Ahaly étaient relativement pauvres
et les mariages qu'ils contractaient avec les femmes de ces populations du
groupe sénoufo étaient pour eux l'équivalent du mariage
atovlè en ce sens que la femme ne retournait pas chez les siens et que
l'homme exerçait des droits sans partage sur sa filiation. Certes on
donnait un peu d'or, mais surtout, avant de rentrer chez soi avec la femme on
fournissait des prestations de travail qui pouvaient se prolonger deux ou trois
ans. On retrouve encore ici le souci majeur des peuples Baoulé
conservateurs l'un des termes de l'alliance afin de garder des droits sans
partage sur la descendance, dans un contexte où pourtant les
règles explicites impliquent que ces droits soient partagés entre
les partenaires de l'alliance matrimoniale (groupe ethnique). Les Baoulé
aimeraient bien `'avoir mangé leur gâteau et l'avoir encore'' et
que pour se faire ils se livrent à d'incroyables acrobaties dans le
domaine de l'organisation sociale et se montrent d'une
légèreté peu commune à l'égard des
règles de mariage instituées.
CONCLUSION
Notre thème objet d'étude, nous a conduit vers
le riche patrimoine culturel du peuple baoulé. Notre étude nous a
permis de faire plus connaissance avec ce peuple qui bien qu'il ait connu
plusieurs influences culturelles demeure non négligeable. Les valeurs
culturelles baoulé sont la base de l'organisation politique, sociale et
économique de ce groupe. A l'instar des autres ethnies du grand
ensemble Akan, c'est un peuple conquérant, hospitalier, communicatif et
conservateur. La stabilité culturelle réside dans son mode
gestion de conflit entre les lignées (cas de mariage prohibé).
Les différents types de mariage ont joué un rôle
important dans l'entretien de la culture baoulé. Pourtant, il convient
de souligner que c'est par le mariage les baoulé ont connu la
prospérité avec la conquête des zones aurifères
source de richesse autrefois.cela a favorisé l'assimilation de certain
peuple et la conquête de territoire. La femme dans la
société n'est pas en reste aussi est- elle entreprenante d'une
part de son statut dans l'organisation sociale baoulé et d'autre part
grâce à l'interpénétration culturelle (Mandé
du Nord et les Gouro). Aujourd'hui les filles et fils de ce peuple sont aussi
à l'origine de l'expansion et du développement agricole de la
Cote d'Ivoire. Ils occupent 47 % des zones forestières dans les
cultures industrielles comme le café, le cacao, l'hévéa et
le palmier à huile. La culture baoulé connait par ailleurs
beaucoup de mutation ; elle est même en voie de disparition
celle-ci s'explique par l'absence de certaines pratiques ancestrales (Excision
dance occulte et masque protecteur). Cependant vu, apparition de la culture
occidentale il nous semble opportun de s'interroger sur l'avenir de la nouvelle
génération qui entend épouser d'autres valeurs
culturelles.
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOTHEQUES GENERALISTES
OUVRAGES:
§ J.N. Loucou et A.
Ligier, La Reine Pokou,
Nouvelles
éditions africaines, 1977
§ Yao Jérôme Kouadio,
Les proverbes baoulés de Côte d'Ivoire: types, fonctions et
actualité, LE éditions T.I.C., 2004, 316 p.
§ Vincent Guerry, La vie
quotidienne dans un village Baoulé, Éditions
Inadès, 1980
§ Cyprien Arbelbide et
René Gentric, Les Baoulés
d'après leurs dictons et proverbes, CEDA, 1975, P.191
§ N-Dri Thérèse
Assié-Lumumba, Les Africaines dans la politique - Femmes
Baoulé de Côte d'ivoire, L'Harmattan, 1997
§ P. R. Dasen (et al.),
`' N'glouèlè'', l'intelligence chez les
Baoulé », Archives de psychologie, 1985,
vol. 53, n° 205, p. 293-324
§ Marc Ménalque, Coutumes
civiles des Baoulés de la région de Dimbokro, Larose
éditeurs, 1933, 74 p.
§ Véronique Tadjo, Reine
Pokou, concerto pour un sacrifice, 2005
BIBLIOGRAPHIES SPECIALISEES
Articles , Conférence et
Thèses
Pierre et Mona Etienne
« "À
qui mieux mieux", ou le mariage chez les Baoulé »
(article de , Cahiers de l'ORSTOM, série Sciences humaines,
vol. VIII, n° 2, 1971 P.150 à 179.
Kouamé René Allou
« Éclairage
sur l'histoire précoloniale des Baoulé
(2) » (article de Université Cocody-Abidjan) .
P. de Salverte-Marmier, L'expansion
Baoulé au XIXe siècle - Études
régionales de Bouaké, Ministère du Plan, Abidjan, 1967.
Source AVB (Aménagement de la
Vallée du Bandaman) pour la région du centre Bandaman, 1970.
A. NEBOUT, " Notes sur le Baoulé
", in A travers le monde, 1900, repris dans Art d'Afrique
noire, n° 15, 1975.
Article sur Internet
www.horizon-documentation.ird.fr/plein
- texte-Sci. Hum. P.18
www.histoire-afrique.org/article.php-3.
http://www-bsg.univ-paris1.fr/home.htm
ANNEXES
Chronologie des Evénements Importants
1700 : Naissance d'Abla Pokou.
1718: Mort d'Ossei Toutou. Querelle de succession.
1720 : Début du règne d'Opokou Waré.
1742 : Saché de Koumassi par Ebiri Moro, roi du
Sefwi.
1750 : Mort d'Opokou Waré. Querelle de
succession. Le prétendant, Dakon est tué. Fuite de la reine
Abla Pokou et de ses partisans vers l'Ouest actuel Côte d'Ivoire.
1752: Fondation du Royaume Baoulé et
creation de cites états.
1760: Mort d'Abla Pokou
à Niamonou. Avènement d'Akwa Boni.
Prénoms Baoulé
Prénoms selon la position dans la
famille
ü Troisième enfant d'une sequence d'enfants de
même sexe: N'guessan.
ü Quatrième enfant d'une sequence d'enfants de
même sexe: N'dri.
ü Le neuvième enfant d'une mere:
N'goran.
ü Le dixième enfant d'une mère:
Brou.
ü Le onzième enfant d'une mère:
Loukou.
ü Le douzième enfant d'une mère:
Toungbin.
ü Le treizième enfant d'une mère:
Abonouan.
Prénoms de caresse
ü Atôwla:
Kouassi.
ü Abo:
Konan.
ü Kôlou:
Kouakou.
ü Adammo:
Yao.
ü Akpôlè:
Koffi.
ü Bly:
Kouamé.
ü Atchouè:
N'Guessan.
ü Gadeau: N'dri
ü Sialou:
Amenan
ü Ahou: Gbakla.
ü Akissi: Blédja
Couleurs baoulé
ü Blé: pour désigner à la fois le
noir, le bleu, le vert, le violet, l'indigo, le gris, le brun etc.
ü Ôclouê: pour désigner à la
fois le rouge, le jaune, le rose etc.
ü Oufoué: pour désigner le Blanc, le
beige, le kaki etc.
Chiffres et Nombres
ü 1 : koun
ü 2 : n'gnon
ü 3 : n'san
ü 4 : N'nan
ü 5 : n'nou
ü 6 : n'sien
ü 7 : n'so
ü 8 : mokuai
ü 9 : n'glouan
ü 10 : blou
ü 11 : blou n'y koun
ü 12 : blou n'y nion
ü 20 : ablaoun
ü 30 : abla san
ü 31 : ablan san n'y kou
ü 40 : abla n'nan
ü 50 : ablé n'nou
ü 60 : ablé n'sien
ü 70 : ablé n'so
ü 80 : abla a okuai
ü 90 : abla n'glouan
ü 100 : ya (koun)
ü 200 : ya gnon
ü 300 : ya n'san
ü 1000 : akpi (koun)
ü 1100 : akpi koun ya kou
ü TABLE DE MATIERE
Pages
REMERCIEMENTS 2
INTRODUCTION 3
PARTIE I: LES VALEURS CULTURELLES CHEZ LES
BAOULÉ 4
I - LE PEUPLE BAOULE ET SES DIFFERENTES FORMES
CULTURELLES 5
A- Les Peuples Baoulé de Cote d'Ivoire (Les sous-groupes)
5
1- les sous groupes du temps d'Abla Pokou 5
2- les sous- groupes du temps d'Akua Boni 6
B- Valeurs culturelles ancestrales et les
interpénétrations culturelles 7
1- Valeurs culturelles ancestrales 7
2 - L'Art des peuples Baoulé et
les Interpénétrations des valeurs
culturelles 7
II - L'ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DES PEUPLES
BAOULE 9
A - Le Village et la Famille chez les baoulé
9
1- Le Village et ses composantes 9
2- Les Structures familiales 10
B- Le système matrimonial baoulé et la place de
la femme 11
1- La place de la femme dans la société
baoulé 11
2- Le système matrimonial 11
PARTIE II: LE MARIAGE CHEZ LES PEUPLES
BAOULÉ 12
I - LA NOTION DE MARIAGE CHEZ LES BAOULE
13
A- Les fiançailles pré-pubertaires 13
B- Les risques des fiançailles pré-pubertaires
13
C- Les femmes Baoulé dans le mariage 14
II - LES DIFFERENTS TYPES DE MARIAGE ET LEURS
CARACTERISTIQUES 15
A - Le mariage atovlè ou mariage des nobles 15
B - Le Mariage ordinaire ou de l'Homme baoulé en
général 16
C - les types de mariage en disparition chez les
baoulé 16
CONCLUSION 19
BIBLIOGRAPHIE 22
- BIBLIOGRAPHIE GENERALISTE 23
- BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE 24
ANNEXES 25
TABLES DES MATIERES 27
* 1 Civilisation baoulé
(document du site de l'association de développement de la région
du centre).
* 2 Jean Noël. Loucou et A.
Ligier, La Reine Pokou,
Nouvelles
éditions africaines, 1977
* 3 Kouamé N'guessan
Kouakou Kouamé. -parlons baoulé éd. Ha.,
p.135
* 4 A. NEBOUT, " Notes
sur le Baoulé ", in A travers le monde, 1900, repris dans Art d'Afrique
noire, n° 15, 1975.
* 5 A. M. BOYER, "
Miroirs de l'invisible : la statuaire baoulé ",
in Arts d'Afrique noire, n° 44 et 45, 1982-1983
* 6 Kouamé
N'guessan, Thèse sur la mutation de l`habitat en milieu
rural sous la direction du Pr. Niangoran Bouah
* 7 Pierre ETIENNE
Le mariage chez les baoulé Cah.
O.R.S.T.O.M., sér. Scie. Hum. Vol. VIII, no 2, 1971 P.166
* 8 Susan
Mullin Vogel L'art Baoulé, des Éditions Adam
BironP.57-60.
* 9
Source : AVB Aménagement de la Vallée du Bandaman pour la
région du centre Bandaman, 1970
* 10 KOUAME
N'guessan, Thèse sur la mutation de l`habitat en
milieu sous la direction du Pr. Niangoran Bouah
* 11 ALLOU Kouamé
René Eclairage sur l'Histoire précoloniale des
baoulé UFR Sce. De l'Hom. Département d'Histoire
* 12 Pierre et Mona ETIENNE
A qui mieux mieux Cah. O.R.S.T.O.M., vol.III. P.166
à 179
* 13 Pierre et Mona
Le mariage chez les baoulé Cah. O.R.S.T.O.M., sér. Scie. Hum.
Vol. VIII, no 2, 1971 P.171 à179