1.6 Règles
d'emploi des non-morphiniques
Ces règles sont simplifiées du fait du peu de
produits encore disponibles dans cette classe. On peut considérer que la
puissance d'action de ces antalgiques est en général identique.
Le choix se fera donc sur base de la sécurité d'emploi dans un
premier temps, et pourra être affiné en fonction de l'indication.
Le paracétamol, ayant peu d'effets indésirables, est donc
logiquement l'antalgique de premier choix aussi bien pour des douleurs
aiguës que pour des douleurs chroniques. Pour des douleurs
cancéreuses, il doit constituer également le premier stade quelle
que soit leur sévérité apparente (Claude et al, 1995).
Lorsque la douleur est due à une pathologie à composante
inflammatoire nette, il est licite d'avoir recours à un AINS. Cependant
pour tous ces AINS dits à faible dose, un effet anti-inflammatoire ne
sera en toute logique obtenu qu'au prix d'une posologie nettement
supérieure à la posologie antalgique habituelle (Claude et al,
1995).
Dans tous les cas, malgré un mécanisme d'action
commun à tous ces médicaments, il convient d'en proposer un
autre avec des chances de succès. C'est seulement ensuite que l'on
pourra passer aux associations type paracétamol-codéine (Claude
et al, 1995).
Il peut être utile d'alterner paracétamol et
aspirine en l'absence de contre-indication, de façon à assurer
une meilleure analgésie. L'administration sera alors alternée
avec des intervalles de quatre heures (Claude et al, 1995).
L'emploi des AINS, comme l'aspirine, devra s'accompagner d'un
respect des contre-indications. Il faudra de plus être vigilant quant aux
associations de plusieurs AINS qui peuvent être réalisées
par le biais de l'automédication. De telles associations majorent les
risques d'effets indésirables, en particulier gastriques (Claude et al,
1995).
1.6.1 Précautions
particulières pour l'usage du paracétamol et de l'aspirine
1.6.1.1. Précautions d'emploi du
paracétamol
Il ne faut pas dépasser les doses maximales. Les prises
du paracétamol doivent être espacées de 4 heures au moins
chez les sujets à fonction rénale normale et jusqu'à 8
heures en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de
la créatinine inférieure à 10 ml/min). Il est prudent de
réduire la dose du paracétamol chez les alcooliques chroniques en
raison de son hépatotoxicité.
Comme certains médicaments contiennent du
paracétamol (par exemple Humex fournier®,
Actifed®, Di-antalvic®, Fervex
rhume®, Febrectol®, etc.) ; il faut donc
toujours vérifier la composition des médicaments de façon
à ne pas dépasser la quantité maximale journalière
du paracétamol.
Il est également recommandé de ne pas laisser
à la portée des enfants le paracétamol ainsi que tout
autre médicament. Les comprimés ou suppositoires adultes ou
enfants ne doivent pas être déconditionnés de leur
boîte afin d'éviter les erreurs lors de l'administration. En cas
de doute sur une intoxication, il faut appeler votre pharmacien ou votre
médecin traitant
(http://www.inrp.fr/acces/biotic/neuro/douleur/htm/analgesi).
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