DEDICACE
A tous les miens
REMERCIEMENT
Ce travail est le résultat des efforts conjugués
de plusieurs personnes. Nous adressons nos vifs remerciements à tous
ceux qui ont contribué, de près ou de loin, moralement ou
matériellement, à sa réalisation.
Nos remerciements s'adressent plus particulièrement au
Pharmacien MUGANGA Raymond qui, malgré tant de responsabilités, a
bien accepté de diriger ce travail. Sa disponibilité, ses
conseils, ses suggestions, son appui tant moral qu'intellectuel nous ont
été d'une grande utilité et ont permis l'aboutissement de
ce mémoire. Nous lui exprimons notre profonde gratitude.
Nos reconnaissances vont également au corps professoral
du Département de Pharmacie. Le bagage intellectuel que nous avons
tiré de leur formation nous accompagnera pour toujours. Qu'ils soient
vivement remerciés.
Il nous revient de remercier de tout coeur notre mère,
notre regretté père, nos frères et soeurs, nos cousins et
cousines, la famille de Habimana Emmanuel, Ruziganyi François, Uwimana
Anastase pour leurs efforts et sacrifices que notre vie estudiantine leur a
coûté.
Que les collègues de promotion et tous les autres qui
ont contribué à l'élaboration de ce travail,
spécialement Nzayisenga Théoneste, partagent avec nous le fruit
de nos efforts.
Vincent MUKUNDABANTULISTE DES ABREVIATIONS ET
SIGLES
AAS : Acide
acétylsalicylique
AMM : Autorisation de mise sur le
marché
FDA : Food and drug
administration
MHP : Médicaments hors
prescription
MINECOFIN : Ministère des finances et de
la planification économique
MPF : Médicaments à
prescription facultative
MPO : Médicaments à
prescription obligatoire
NAPAP (ou APAP) : N-acétyl-p-aminophénol
NAPQI : N-acétyl-p-benzoquinone
imine
OMS : Organisation mondiale de la
santé
UNR : Université nationale du
Rwanda
LISTE DES FIGURES
Figure 1. 1: Structure chimique du
paracétamol (1-hydroxy 4-acétamidobenzène)
12
Figure 1. 2: Structure chimique de l'aspirine
19
Figure2. 1: Répartition de la population
analysée selon les tranches d'âge et le sexe
36
Figure 2. 2: Répartition des patients
suivant leur niveau d'étude
37
Figure2. 3: Répartition des
enquêtés suivant leur profession
38
Figure 3. 1: Fréquence de prise de l'aspirine
dans la ville de Butare
46
Figure 3. 2: Fréquence de prise du
paracétamol dans la ville de Butare
47
Figure 3. 3: Pourcentage des enquêtés qui
consomment plus d'un comprimé d'aspirine ou du paracétamol en une
seule prise..................................................... ........
48
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Niveau d'étude des dispensateurs
des médicaments dans la ville de Butare
36
Tableau 2: Comparaison de la consommation de
l'aspirine et du paracétamol dans la ville de Butare selon les
patients
40
Tableau 3: Conseils reçus par les patients
auprès des dispensateurs de la ville de Butare
40
Tableau 4: Prodigation des conseils lors de la
dispensation du paracétamol et de l'aspirine
41
Tableau 5: Types de conseils donnés par
les dispensateurs à leurs clients pour le paracétamol
42
Tableau 6: Types de conseils donnés par les
dispensateurs à leurs clients pour l'aspirine
42
Tableau 7: Types d'informations détenues par
les enquêtés sur le paracétamol et l'aspirine
44
Tableau 8: Sources d'information des patients pour
le paracétamol et l'aspirine
45
Tableau 9: Intervalle entre deux prises de
l'aspirine ou du paracétamol
48
Tableau 10: Effets indésirables
observés après la prise de plusieurs comprimés selon les
enquêtés
50
Tableau 11: Raisons de la non consultation
médicale
51
Tableau 12: Risques de l'automédication de
l'aspirine et du paracétamol
52
Tableau 13: Intervalle entre la prise de l'alcool
et celle du paracétamol ou de l'aspirine
53
Tableau 14: Raisons de la prise du
paracétamol ou de l'aspirine
53
Tableau 15: Autres raisons de la prise du
paracétamol ou de l'aspirine
54
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENT
ii
LISTE DES FIGURES
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
TABLE DES MATIERES
vi
RESUME
viii
INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Questions de recherche
3
0.2. Objectifs de l'étude
3
0.2.1. Objectif général de
l'étude
3
0.2.2. Objectifs spécifiques de
l'étude
3
CHAPITRE-1 : REVUE DE LA LITTERATURE
5
1.0 Introduction
5
1.1 Généralité sur le
médicament
5
1.2 Classification des antalgiques
6
1.3 Principaux antalgiques non
morphiniques
7
1.3.1 Antalgiques anti-inflammatoires
8
1.3.2 Antalgiques antipyrétiques
10
1.3.3 Antalgiques purs
10
1.4 Paracétamol
10
1.4.1 Introduction
10
1.4.2 Historique
11
1.4.3 Chimie du paracétamol
11
1.4.4 Pharmacologie du paracétamol
12
1.4.5 Utilisations thérapeutiques
15
1.4.6 Toxicité du
paracétamol
16
1.5 Aspirine
17
1.5.1 Introduction
17
1.5.2 Historique
18
1.5.3. Chimie de l'aspirine
18
1.5.4 Pharmacologie de l'aspirine
19
1.5.5. Utilisation thérapeutique
22
1.5.5 Toxicité de l'aspirine
23
1.6 Règles d'emploi des
non-morphiniques
26
1.6.1 Précautions particulières pour
l'usage du paracétamol et de l'aspirine
27
1.7 Usage irrationnel et abusif des
médicaments
28
1.7.1. Abus du paracétamol et de
l'aspirine et ses conséquences
29
1.7.2 Automédication
30
1.7.3 Risques de l'usage abusif d'un
médicament en automédication
31
CHAPITRE- 2: METHODOLOGIE
33
2.1. Méthode utilisée
33
2.2. Population de l'étude
33
2.2.1. Choix du site de l'étude
34
2.2.2 . Détermination de la taille de
l'échantillon
34
2.2.3 Critères de partition
35
A. Critère d'inclusion
35
B. Critère d'exclusion
35
2.2.4 Présentation de
l'échantillon
36
2.2.5 Répartition de la population
d'étude
36
2.3 Analyse des données
38
CHAPITRE- III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
39
3.0. Introduction
39
3.1. Consommation du paracétamol et de
l'aspirine dans la ville de Butare
39
3.1.1. Demande du paracétamol et de
l'aspirine dans les pharmacies de la ville de Butare
39
3.1.2 Consommation de l'aspirine et du
paracétamol dans la ville de Butare
40
3.2 Consultance auprès des dispensateurs
avant d'acheter l'un ou l'autre de ces deux médicaments
40
3.2.1 Conseils reçus par les patients
auprès des dispensateurs
40
3.2.2 Conseils donnés par les
dispensateurs à leurs clients
41
3.2.3 Demande des conseils par les patients
auprès des dispensateurs
43
3.3 Connaissance des dispensateurs ainsi que celle
des consommateurs sur le paracétamol et de l'aspirine
43
3.3.1 Informations sur l'aspirine et le
paracétamol détenues par les patients
43
3.3.2 Niveau d'étude des dispensateurs
45
3.4 L'abus du paracétamol et de l'aspirine
dans la ville de Butare
46
3.4.1 Fréquence de la prise de l'aspirine et
du paracétamol
46
3.4.2 Posologie et dosage suivies par les
consommateurs de l'aspirine et du paracétamol dans la ville de
Butare
48
3.4.3 Automédication du
paracétamol ou de l'aspirine
51
3.4.4 Régularité de consommation du
paracétamol ou de l'aspirine
52
3.4.5 Prise de l'aspirine et celle du
paracétamol avec de l'alcool
53
3.4.6 Raison de la prise du paracétamol ou
de l'aspirine
53
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
56
BIBLIOGRAPHIE
58
ANNEXES
60
ANNEXE 1
61
ANNEXE 2
63
ANNEXE 3
67
RESUME
Les études faites sur l'usage du paracétamol et
de l'aspirine montrent que ces médicaments sont parmi les
médicaments les plus consommés surtout en automédication.
Le présent travail est descriptif et a comme objectif principal de
déterminer le niveau d'utilisation abusive du paracétamol et de
l'aspirine au Rwanda, en prenant la Ville de Butare comme site de
l'étude.
L'enquête menée utilisait deux sortes de
questionnaires, l'un destiné aux dispensateurs des médicaments,
l'autre aux consommateurs.
Dans notre travail, nous avons constaté que la Ville de
Butare ne dispose que deux pharmaciens travaillant dans des pharmacies ouvertes
au public. L'aspirine et le paracétamol sont plus demandés en
automédication (53% pour aspirine et 72,02% pour le paracétamol)
et c'est le paracétamol qui est plus demandé que l'aspirine. Sur
un taux de 85%, les enquêtés affirment qu'ils ont pratiqué
l'automédication du paracétamol ou de l'aspirine. Le niveau de
connaissance des dispensateurs et des consommateurs en matière de
médicaments est encore bas. Nous avons aussi constaté un nombre
élevé des personnes consommant ces médicaments d'une
façon régulière (31%) et un désordre dans la prise
de ces médicaments : le non respect de la posologie, de
l'intervalle de prise, de l'indication, des contre indications, des
précautions d'emploi etc.
Partant de ce résultats nous pouvons conclure que
l'aspirine et le paracétamol sont utilisés de façon
abusive dans la ville de Butare à niveau plus ou moins
élevé. Cet usage abusif concerne non seulement le non respect
des indications mais aussi la posologie recommandée pour ces deux
médicaments.
INTRODUCTION GENERALE
Au Rwanda comme ailleurs dans le monde, on observe une
augmentation excessive de la consommation d'aspirine et du paracétamol
comme antipyrétiques analgésiques. L'aspirine peut aussi
être utilisé pour ses effets anti-inflammatoires et / ou
anti-agrégats plaquettaires (Cohen, 1997). Au Royaume-uni, près
d'une quart des patients consultant leurs médecins
généralistes se plaignent de certaines formes de
« rhumatisme » et les anti-inflammatoires non
stéroïdiens sont fréquemment prescrits chez ces patients
(Neal, 2003).
Des millions de comprimés d'aspirine, de
paracétamol et d'ibuprofène sont achetés pour
l'automédication des maux de tête, de dents, de troubles
musculosquelettiques, etc (Neal, 2003). Pourtant ces médicaments ne sont
pas efficaces dans le traitement des douleurs viscérales (exemple :
infarctus du myocarde, colique rénale, abdomen aiguë) qui
nécessitent des analgésiques narcotiques (Neal, 2003). Par
contre, leur efficacité est remarquable dans certains types de douleurs
sévères comme le cancer des os (Neal, 2003).
Le recours à un médicament doit être
limité à des indications précises tout en respectant les
contres indications éventuelles. Pourtant, dans la plupart des cas, la
consommation de ces médicaments n'est pas justifiée et se fait
d'une façon désordonnée, ce qui peut nuire à la
santé des consommateurs (Tiller et Treasurer,1993).
Le paracétamol et l'aspirine sont des
médicaments en vente libre et sont beaucoup utilisés en
automédication. En soi, l'automédication n'est pas
négative devant un problème bénin. Il est important de
pouvoir se prendre en charge soi-même, « d'écouter
son propre corps » et de tenter d'abord de se soigner soi-même,
en respectant quelques règles de base. Mais que la prise de
médicament se fasse sur prescription médicale ou par
automédication, il faut toujours que ce soit pour une indication
précise, pour soigner une maladie particulière et pour soulager
un symptôme défini (Médocs, 1998).
Il faut éviter toute sorte d'usage abusif d'un
médicament car il n'est jamais inoffensif et peut faire à la fois
du bien et du tort (Neal, 2003). Nous sommes de plus en plus victimes de notre
automédication des analgésiques. Selon FDA, les autorités
sanitaires américaines, reçoivent plus de 56.000 hospitalisations
par an qui seraient dues à des surdosages de paracétamol
où près de 100 décès lui seraient attribuables. En
conséquence, les autorités américaines ont lancé
une campagne d'information sur les risques d'abus de ce type de
médicament (Neal, 2003).
La consommation très élevée du
paracétamol et de l'aspirine a permis de reconnaître rapidement
les principaux effets secondaires associés à leurs usages aux
doses usuelles, les contres indications et les intoxications possibles dues au
surdosage de ces médicaments. L'efficacité et la bonne
tolérance de ces deux médicaments leur ont permis de s'imposer
rapidement dans le traitement des douleurs légères et de la
fièvre (Le Garrec et al., 1994).
L'automédication liée à l'usage de ces
médicaments croît parallèlement avec l'apparition
d'intoxications liées à un surdosage accidentel ou
provoqué. C'est par l'exemple l'utilisation du paracétamol dans
le but de perdre le poids (Tiller et Treasurer, 1993).
La dispensation de l'aspirine et du paracétamol en
automédication devrait être faite avec attention de la part des
pharmaciens chargés de satisfaire au besoin de leurs clients. Ceci se
justifie par les effets secondaires, les intoxications et le mauvais pronostic
liés à l'usage de ces deux médicaments. Il convient de
noter qu'au Royaume-uni, on compte plus de 100 décès par an
dû à l'intoxication du paracétamol (Le Garrec et al.,
1994). Nul n'ignore aussi les dépenses des capitaux liées
à la consommation des produits médicamenteux.
Au Rwanda, le nombre des personnes informées en
matière de médicaments est très bas (MINECOFIN, 2002). On
compte un médecin sur 50.000 habitants, un infirmier sur 5.000 habitants
et un pharmacien sur 91.716 habitants (MINECOFIN, 2002). Selon le rapport de
l'Unité de Pharmacie, 95% des pharmacies se trouvent dans la ville de
Kigali, qui représente 10% de la population Rwandaise (MINECOFIN, 2002).
Ceci peut renforcer les marchés noirs des médicaments dits
« Magendu » en Kinyarwanda. La présence des
médicaments sur le marché informel constitue un problème
de santé publique. D'abord parce que les fraudeurs ne sont pas bien
informés en matière des médicaments et veulent gagner
seulement l'argent sans tenir compte de la santé du patient mais encore
ils ne savent pas comment conserver les médicaments dans des milieux
adéquats tout en surveillant la date de péremption.
Probablement que l'aspirine et le paracétamol sont
parmi les médicaments les plus consommés en
automédication au Rwanda. Comment est alors l'utilisation de l'aspirine
et du paracétamol dans un pays comme le Rwanda qui présente
encore un nombre insuffisant d'un personnel qualifié en matière
de médicaments ? Il serait alors important d'évaluation leur
usage abusif ce qui contribuera à la bonne utilisation de ces
médicaments par les agents de santé et à contrôler
leur distribution dans le but de diminuer les risques des intoxications
iatrogènes et les dépenses inutiles.
0.1. Questions de recherche
Partant des intoxications possibles et des conséquences
néfastes dues à l'utilisation abusive de ces médicaments
ci-haut cités, on peut se poser certaines questions qui font l'objet de
notre étude :
v Comment est la consommation du paracétamol et de
l'aspirine au Rwanda ?
v Quels sont les niveaux de connaissance des dispensateurs et
des consommateurs sur ces deux médicaments?
v Quel est le niveau d'abus du paracétamol et de
l'aspirine au Rwanda ?
0.2. Objectifs de
l'étude
0.2.1. Objectif
général de l'étude
Notre étude a pour objectif général de
déterminer le niveau de l'utilisation abusive du paracétamol et
de l'aspirine au Rwanda.
0.2.2. Objectifs
spécifiques de l'étude
Partant de l'objectif général, nous nous sommes
fixés des objectifs spécifiques suivants :
§ Déterminer le médicament le plus
consommé entre l'aspirine et le paracétamol dans la ville de
Butare;
§ Recenser parmi les consommateurs ceux qui consultent le
pharmacien avant d'acheter l'un ou l'autre de ces deux médicaments;
§ Analyser la connaissance des dispensateurs ainsi que
celle des consommateurs en matière de ces deux médicaments;
§ Déterminer le niveau et le type d'abus de ces
médicaments.
CHAPITRE-1 : REVUE DE
LA LITTERATURE
1.0 Introduction
Dans ce chapitre, nous allons parler des
généralités sur le médicament surtout des
antalgiques d'une façon générale, et en particulier le
paracétamol et l'aspirine. Ensuite, nous allons parler des règles
d'emploi des non-morphiniques, de la précaution d'emploi du
paracétamol et de l'aspirine. Enfin, nous parlerons de l'usage abusif
des médicaments avec un accent particulier sur le paracétamol et
l'aspirine et de leur automédication.
1.1
Généralité sur le médicament
Le médicament est défini comme étant
toute substance ou composition présentée comme possédant
des propriétés curatives ou préventives, ainsi que tout
produit pouvant être administré en vue d'établir un
diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier les fonctions
organiques ( Sado,1990).
Le recours à un médicament doit
être limité à des indications bien
précises. Par exemple une bronchite due à des bactéries
est une bonne indication pour un antibiotique (prescrit par un médecin),
l'aspirine ou le paracétamol peuvent être indiqués pour un
mal de tête " simple ", etc.
Dans les pharmacies ouvertes au public, on reconnaît
deux sortes de médicaments à savoir les médicaments
à prescription facultative (MPF) et les médicaments à
prescription obligatoire (MPO) (Académie Nationale de Pharmacie,
2001).Un médicament à prescription facultative est tout
médicament ayant reçu une autorisation de mise sur le
marché (AMM) et pouvant être dispensé ou renouvelé
par le pharmacien d'officine, dans le domaine de sa compétence et de sa
responsabilité, sans être à l'obligation de prescription
par un praticien (Académie Nationale de Pharmacie, 2001). On l'appelle
aussi « médicament hors prescription (MHP)».
L'acquisition de médicaments par un patient est libre si la demande
correspond à un médicament sans inscription à un tableau
de substances vénéneuses, qui ont un indice thérapeutique
large comme c'est le cas pour le paracétamol et l'aspirine. On les
appelle aussi « médicaments sous comptoir »
(OTC : Over The Control). Même si ces médicaments
n'exigent pas une ordonnance, leur délivrance doit toujours être
accompagnée par des conseils pour une meilleure utilisation
(Sado,1990).
Un médicament à prescription
obligatoire est tout médicament que le pharmacien
d'officine ne peut dispenser que sur présentation de l'ordonnance d'un
praticien (médecin, chirurgien-dentiste, sage femme,
vétérinaire). On l'appelle aussi « médicament
sur prescription médicale » (Académie Nationale de
Pharmacie, 2001).
1.2 Classification des
antalgiques
Il est possible de classer et de distinguer les antalgiques
entre eux en fonction de leur mécanisme d'action, ce qui débouche
sur une logique d'utilisation tenant compte des associations possibles et des
contre indications. On peut aussi les classer suivant leur puissance d'action
qui permet en outre d'adapter le traitement à l'intensité de la
douleur (Claude et al, 1995).
Selon leur mécanisme d'action, on oppose souvent les
antalgiques périphériques tels que le paracétamol ou
l'aspirine, sensés agir localement au niveau de la zone soumise aux
stimuli douloureux, aux antalgiques centraux morphiniques, appelés aussi
narcotiques, agissant au sein du système nerveux central. Cependant, des
travaux récents, expérimentaux et cliniques, ont montré
à la fois une action à composante centrale pour les antalgiques
périphériques et une action périphérique pour la
morphine qui est un antalgique central (Claude et al, 1995). Par exemple
l'injection intra-articulaire de morphine après geste chirurgical sur le
genou sous arthroscopie soulage parfaitement le patient pendant près de
24 heures. La distinction périphérique/centrale ne reflète
donc pas suffisamment la réalité (Claude et al, 1995).
Il nous paraît alors plus logique de distinguer deux
classes des antalgiques qui ont en commun un mode d'action identique. Il s'agit
des morphiniques qui se fixent sur des récepteurs spécifiques et
des non-morphiniques qui inhibent des enzymes telle que la
cyclo-oxygénase, la phospholipase A2 intervenant dans la
synthèse des prostaglandines (Claude et al, 1995).
La distinction entre les antalgiques selon leur puissance
d'action, pour dégager une logique d'utilisation et peut être
illustrée par l'échelle OMS à 3 paliers. Cette
échelle a été recommandée à l'origine pour
le soulagement des douleurs cancéreuses, avec dans ce cas un aspect
systémique et hiérarchisé des trois paliers.
C'est-à-dire début du traitement avec un antalgique du palier 1
puis passage au palier 2 en cas d'échec ou de soulagement insuffisant du
précédent traitement, et passage au palier 3 en cas
d'échec du traitement antalgique au palier 2 (Claude et al, 1995).
Au palier 1 correspond un antalgique simple tel que le
paracétamol ou aspirine pour traiter une douleur modérée.
Au palier 2, correspondent les morphiniques faibles (codéine,
dextropropoxyphène) associés au paracétamol
utilisés pour traiter des douleurs fortes. Au palier 3, correspondent
les morphiniques et en particulier la morphine par voie orale donnés en
cas d'une douleur intense. C'est donc l'intensité de la douleur qui
guidera le choix (Claude et al, 1995). Le respect de cette méthode doit
permettre de soulager 90% des douleurs d'origine cancéreuse. En fait,
les antalgiques recommandés pour ces 3 paliers ont des puissances
antalgiques croissantes : l'association d'un antalgique tel que le
paracétamol et d'un morphinique, codéine ou
dextropropoxyphène, améliore la qualité de
l'analgésie par un effet additif et synergique. La morphine reste
toujours l'étalon, en terme de puissance des antalgiques (Claude et al,
1995).
Ce type de classification, très simple, permet de
garder toujours à l'esprit les puissances respectives des produits et de
les manier, de les combiner ou de les interchanger de façon logique
(Claude et al, 1995).
1.3 Principaux
antalgiques non morphiniques
Selon leurs propriétés pharmacologiques, les
antalgiques non morphiniques peuvent être répartis en :
- Antalgiques anti-inflammatoires (non
stéroïdiens),
- Antalgiques antipyrétiques,
- Antalgiques dits purs.
Tous ces antalgiques ont un mécanisme d'action
commun à savoir l'inhibition de la cyclooxygénase, enzyme
qui intervient dans la synthèse des prostaglandines. Les prostaglandines
libérées à la suite d'un stimulus nocicéptif avec
lésion tissulaire (inflammation) interviennent sur la transmission du
message douloureux à deux niveaux à savoir la
périphérie et la corne postérieure de la moelle. A la
périphérie, elles sensibilisent les récepteurs
vis-à-vis des substances algogènes libérées
(bradykinine, histamine) et au niveau de la corne postérieure de la
moelle elles facilitent la transmission de l'influx nocicéptif en
inhibant les voies descendantes du contrôle de la douleur.
Ces prostaglandines sont également impliquées
dans de multiples mécanismes physiologiques tels que la
régulation de l'acidité gastrique, la filtration rénale et
l'agrégation plaquettaire (Claude et al, 1995).
Cependant, le paracétamol se distingue des autres
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) y compris l'aspirine. En
effet, le paracétamol n'agit sur la synthèse des prostaglandines
qu'au sein du système nerveux central, au niveau spinal, et plus
précisément sur les voies sérotoninergiques, alors que les
AINS ont une action non sélective sur les prostaglandines. Ceci permet
de comprendre les effets indésirables bien connus des AINS et explique
la meilleure tolérance du paracétamol, en particulier sur le plan
gastrique (Claude et al, 1995).
1.3.1 Antalgiques anti-inflammatoires
Un grand nombre d'AINS ont des propriétés
antalgiques propres. Ils sont tous antipyrétiques mais cette
propriété est plus ou moins marquée selon les
molécules et surtout a été peu étudiée et
donc non revendiquée pour la plupart d'entre elles (Claude et al, 1995).
On distingue essentiellement les dérivés de l'acide propionique,
les dérivés de l'acide acétique, les dérivés
pyrazolés et les salicylés. L'acide acétylsalicylique et
ses dérivés sont antalgiques, anti-inflammatoires et
antipyrétiques. Ils doivent être distingués des autres AINS
(Claude et al, 1995).
1.3.1.1 Antalgiques anti-inflammatoires
antipyrétiques
Les antalgiques anti-inflammatoires antipyrétiques sont
dominés par l'aspirine ou acide acétylsalicylique (AAS). En
dehors de l'aspirine, il faut citer le benorilate (Salipran®)
qui est une prodrogue de l'aspirine et du paracétamol et qui
libère ces deux molécules après le passage dans l'estomac,
permettant de contourner le problème de la tolérance gastrique
(Claude et al, 1995).
1.3.1.2 Anti-inflammatoires non
stéroïdien (AINS)
Les AINS ont tous, à des degrés divers, des
propriétés antalgiques qui peuvent être dissociées
de l'activité anti-inflammatoire. Cependant, quatre d'entre eux
seulement ont vu ces propriétés particulièrement
étudiées, spécialement sur le plan des posologies et par
conséquent peuvent être utilisés comme antalgiques. Il
s'agit d'un fénamate : acide méfénamique et de trois
dérivés propioniques : ibuprofène,
kétoprofène et fénoprofène. De ces quatre produits,
l'ibuprofène est le plus largement prescrit et le plus connu. En effet,
le recul sur cette molécule et son profil thérapeutique sûr
ont permis son passage dans les rangs des molécules en vente libre en
pharmacie aux côtés du paracétamol et de l'aspirine. A ces
quatre molécules, peuvent être ajoutées l'acide niflumique
(Nifluril®) anti-inflammatoire et antipyrétique, ainsi
que le diclofénac (Voltarène®)
dérivé de l'acide phényl-acétique (Claude et al,
1995).
1.3.1.3 Dérivés
pyrazolés
Il s'agit de la phénylbutazone et de la noramidopyrine.
Ceux deux produits peuvent tous les deux être responsables d'accidents
hématologiques graves, voire mortels, à type d'agranulocytose
indépendamment de la dose et de la durée d'exposition. Ils
peuvent se produire à la première prise d'un demi-comprimé
(Claude et al, 1995). La noramidopyrine, utilisée en France uniquement
comme antalgique, peut de plus être responsable de choc anaphylactique
mortel après injection parentérale. Pour ces raisons, ces
produits doivent être abandonnés au profit des autres antalgiques
de la même classe (Claude et al, 1995).
1.3.2 Antalgiques antipyrétiques
Le seul antalgique antipyrétique sans
propriété anti-inflammatoire à dose thérapeutique
est le paracétamol ou acétaminophène. C'est, avec
l'aspirine, l'antalgique le plus utilisé dans le monde (Claude et al,
1995).
1.3.3 Antalgiques purs
Ils sont actuellement peu nombreux. En premier lieu, la
floctafénine (Idarac®) de la famille des fénines.
La glafénine (Glifanan®) de la même famille, la
clométacine (dupéran®) et l'antrafénine
(Stakane®) ont été retiré du
marché. Ces retraits étaient dus à une trop grande
incidence d'effets indésirables graves : d'ordre allergique pour la
glafénine, d'ordre hépatique pour la clométacine (Claude
et al, 1995). Les autres antalgiques purs sont le néfopam injectable
(Acupan®), le diflunisal (Dolobis®). Citons
aussi le kétorolac, dérivé de l'acide acétique, qui
a une efficacité égale à celle de la morphine. Son action
sur la muqueuse gastrique et l'agrégabilité plaquettaire peuvent
expliquer certains accidents hémorragiques digestifs à l'origine
de son interdiction en France. Le dextropropoxyphène
(Antalvic®) analgésique pur d'origine centrale,
classé au niveau 2 par l'OMS, est surtout intéressant en
association au paracétamol (Di-Antalvic®,
Propofan®) (Claude et al, 1995).
Comme déjà signalé en haut, parmi les
analgésiques non-morphiniques les plus utilisés, nous pouvons
noter le paracétamol et l'aspirine.
1.4 Paracétamol
1.4.1 Introduction
Le paracétamol (1-hydroxy
4-acétamidobenzène) est une poudre cristalline, blanche, inodore,
de saveur amère, assez soluble dans l'eau et facilement soluble dans
l'éthanol, et l'acétone. Il est soluble dans le méthanol,
le diméthylformamide et l'acétate d'éthyle. Le
paracétamol est un acide faible dont le pKa est proche de 9,5 à
25°C ; avec un maximum d'absorption de 245 nm en UV en solution acide
et de 257 nm en alcaline (Garrec et al, 1994). Il a une masse
moléculaire de 151,2 unités et un point de fusion variant de 169
à 172°C (Pharmacopée européenne, 1977). Le
paracétamol est utilisé pour ses propriétés
analgésiques-antipyrétiques mais il est dépourvu d'effet
anti-inflammatoire (Garrec et al, 1994). Il entre dans la composition d'une
soixantaine de spécialités pharmaceutiques, peut se
présenter sous différentes formes ou conditionnements: sirops,
poudre à diluer, suppositoires, gélules, comprimés
effervescents, cachets, etc.
1.4.2 Historique
En 1878, Morse synthétise le paracétamol par
acétylation du p-aminophénol en
4-acétamido-1-hydroxybenzène. En 1893, le paracétamol est
introduit en thérapeutique pour la première fois par Von Mering
pour ses propriétés antipyrétiques et analgésiques.
En 1945, Brodie et Axelrod montrent que la phénacétine est
métabolisée en paracétamol qui est en fait le principe
actif. En 1950, les industries pharmaceutiques commencent à remplacer la
phénacétine par le paracétamol associé à
l'aspirine et à la caféine dans les pays anglo-saxons.
Malgré des propriétés analgésiques et
antipyrétiques connues depuis 1893, l'utilisation thérapeutique
du paracétamol ne se généralisera qu'à partir des
années 1960. Depuis cette date, grâce à son
innocuité à dose thérapeutique et malgré son
absence d'action anti-inflammatoire, sa consommation ne fait que croître.
Actuellement le paracétamol entre dans la composition de plus de 60
spécialités en France et sa consommation mondiale dépasse
celle de l'aspirine qui présente de nombreux effets secondaires (Garrec
et al, 1994).
1.4.3 Chimie du
paracétamol
1.4.3.1 Chimie du paracétamol
Chimiquement le paracétamol est désigné
sous le terme de 1-hydroxy 4-acétamidobenzène (figure 1.1).
Figure 1. 1: Structure
chimique du paracétamol (1-hydroxy
4-acétamidobenzène)
Synonymes : N-acétyl-p-aminophénol (NAPAP
ou APAP), acétamidophénol, acétylaminophénol,
p-hydroxyacétanilide, 4'hydroxy-acétanilide.
Dénomination de l'OMS (DCI) :
Paracétamol.
Dénomination employée aux
États-Unis : acétaminophen
1.4.4 Pharmacologie du
paracétamol
1.4.4.1 Pharmacodynamie du paracétamol
L'activité pharmacologique est diminuée ou
supprimée par changement de la position des deux substituants -OH et
-NH-CO-CH3 sur le noyau benzénique, par estérification de la
fonction phénol ou par l'introduction d'autres substituants sur le
noyau. L'un des seuls dérivés intéressants, le
bénorilate (Salipran) est un ester de paracétamol et de l'acide
acétylsalicylique (Garrec et al, 1994).
Le paracétamol appartient à la famille
très limitée des antalgiques antipyrétiques. Contrairement
à l'aspirine, il n'inhibe que très faiblement les
cyclo-oxygénases périphériques. En revanche le
paracétamol très lipophile, pénètre très
rapidement dans le cerveau où il semble inhiber la synthèse des
prostaglandines centrales. Le paracétamol pourrait également agir
par l'intermédiaire des récepteurs 5 HT3 sur le
système sérotoninergique central (Garrec et al, 1994). En
dépit de nombreux efforts pour élucider les mécanismes
d'action du paracétamol et de l'aspirine, on ne sait toujours pas si ces
deux produits agissent ou non selon les mêmes mécanismes. Bien que
l'aspirine soit parfois considérée comme un analgésique
plus puissant que le paracétamol, notamment dans les cas de douleurs
inflammatoires, ces deux molécules ont en fait des effets
antipyrétiques et antalgiques très comparables. Le
mécanisme d'action analgésique reposerait sur l'insensibilisation
des chémorécepteurs aux médiateurs de la douleur comme la
bradykinine et surtout sur l'effet inhibiteur de la synthèse des
prostaglandines centrales. Le mécanisme d'action antipyrétique
est mal élucidé, le paracétamol pourrait agir au
niveau hypothalamique. L'explication de l'effet antipyrétique par
inhibition de la synthèse des prostaglandines est jusqu'alors
discutée (Garrec et al, 1994).
1.4.4.2
Pharmacocinétique du paracétamol
a. Absorption
Comme le paracétamol a un pKa proche de 9,5, il est
sous forme non ionisée au niveau du tube digestif, ce qui facilite son
absorption. La voie d'administration rectale, dont la vitesse d'absorption est
presque similaire à celle de la voie orale et présente des
avantages chez les enfants et les comateux pouvant présenter des
difficultés lors de l'administration par voie orale (Rang et Dale,
1991 ; Garrec et al, 1994).
b. Distribution
Le paracétamol diffuse rapidement et très
largement dans les compartiments liquidiens de l'organisme sauf dans les
graisses, selon un modèle ouvert à deux compartiments. Son volume
de distribution est de 0,9 à 1,0 l/kg. Les concentrations plasmatiques
varient selon les sujets et les conditions d'administration (Garrec et al,
1994). Le paracétamol est très faiblement lié aux
protéines plasmatiques notamment l'albumine (5 à 20%) mais cette
liaison augmente en cas de surdosage. La concentration maximale est atteinte
entre 30 et 90 min après l'absorption.
Il n'existe pas de corrélation directe entre la
concentration plasmatique et l'effet thérapeutique. L'effet du
paracétamol apparaît 20 minutes après sa prise, dure
environ 4 heures et présente une remarquable tolérance à
dose thérapeutique (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al, 1994).
c. Métabolisme
A doses thérapeutiques, le paracétamol est
presque totalement métabolisé (95-98%) au niveau hépatique
grâce aux systèmes enzymatiques microsomiaux. Ces systèmes
conjuguent la fonction phénol en donnant des formes
glucuronoconjuguées (55-75%) et sulfoconjuguées (20-40%) (Garrec
et al, 1994; Rang et Dale, 1991). Chez l'enfant, la
sulfoconjugaison est la voie majeure (20 à 60%), tandis que le
glucuronoconjugaison passe progressivement de 10% à 50% vers l'âge
de 12 ans (Garrec et al, 1994). Ces formes inactives qui représentent
plus de 96% des métabolites sont hydrosolubles et
excrétées par le rein (Garrec et al, 1994). Très
minoritaire, l'action des monooxygénases hépatiques à
cytochrome P-450, conduit au N-hydroxy-N-acétyl-4-aminophénol
puis au N-acétyl-P-benzoquinoneimine (NAPQI) très réactif
qui serait le métabolite hépatotoxique. Ce composé
conjugué au glutathion forme des métabolites
éliminés par les reins sous forme de mercaptoconjugués et
cystéines conjugués (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al,
1994).
d. Elimination
Une dose de 1 g per os est complètement
éliminée entre 15 et 20 heures. L'excrétion des
métabolites, essentiellement rénale, paraît
indépendante du débit urinaire et du pH urinaire (Rang et Dale,
1991 ; Garrec et al, 1994). Les formes libres sont filtrées au
niveau glomérulaire et les formes conjuguées rapidement
sécrétées au niveau tubulaire. La demi-vie
d'élimination du paracétamol est de 2 à 3 heures chez
l'adulte. La demi-vie est plus courte chez l'adolescent et surtout chez
l'enfant du fait de l'importance de la sulfoconjugaison dont les
dérivés sont plus rapidement sécrétés. Ces
demi-vies réduites expliquent l'administration du paracétamol
toutes les 4 heures et un plateau thérapeutique atteint en moins de 24
heures (cinq fois la demi-vie) (Rang et Dale, 1991 ; Garrec et al,
1994).
1.4.5 Utilisations
thérapeutiques
1.4.5.1
Indications
Les indications du paracétamol sont directement
induites par ses deux actions pharmacologiques majeures :
antipyrétique et antalgique. Le paracétamol est moins actif que
l'aspirine sur les douleurs liées à un phénomène
inflammatoire comme les arthrites. Le paracétamol sera
préférable à l'aspirine du fait de sa meilleure
tolérance et de ses faibles effets secondaires, dans les cas d'allergies
à l'aspirine, de troubles gastriques, de troubles de la coagulation et
lors de traitements par les anticoagulants.
ORL : amygdalites, angines, laryngites,
pharyngites, douleurs dentaires, douleurs post-opératoires.
Pneumologie : états grippaux, bronchites,
affections pulmonaires inflammatoires et virales, pneumopathies aiguës.
Rhumatologie et chirurgie orthopédique :
rhumatismes, lombalgies, algies musculaires et tendineuses diverses, fractures,
lombalgies. En cas de contre-indication de l'aspirine plus actif.
Gastro-entérologie : ulcères
gastroduodénaux, gastrite, hernie hiatale. Le paracétamol
contrairement à l'aspirine n'inhibe pas les cyclooxygénases
périphériques.
Gynécologie-obstétrique : douleurs
utérines, douleurs post-épisiotomie.
Divers : céphalées, migraines
(Garrec et al, 1994).
1.4.5.2`Posologies
Chez les adultes par voie orale, les posologies sont:
- doses usuelles : 0,5 g pour une dose de 1,0 à
1,5 g/24h ;
- doses maximales : 1,0 g pour une dose de 3,0 g/24h.
Chez les enfants de 0 à 15 ans, par voie orale ou
rectale: 0,020 à 0,030 g/kg et par 24 heures à repartir en trois
à cinq prises (Garrec et al, 1994).
1.4.5.2 Effets
secondaires
Réactions allergiques : les
réactions allergiques cutanéomuqueuses bénignes sont
très rares. Des thrombopénies immunoallergiques exceptionnelles
et réversibles à l'arrêt du traitement sont probables.
Aucune agranulocytose ou leucopénie n'a pu être imputée au
paracétamol (Garrec et al, 1994).
1.4.5.3
Contre-indications
Insuffisance hépatique et rénale
1.4.6 Toxicité du
paracétamol
Il n'est pas toujours évident de déceler une
intoxication au paracétamol. Dans les heures qui suivent l'intoxication,
il y a parfois des troubles digestifs, des anorexies, nausées,
vomissements, diarrhées et sueurs, mais le plus souvent les
intoxiqués ne se plaignent de rien. Il faut faire attention car
l'absence de symptôme pendant les 24 premières heures ne
préjuge en rien de la bénignité ou de la gravité de
l'intoxication. Le foie peut en effet se détruire silencieusement et au
bout de trois jours et quand les signes sont patents, il est souvent trop
tard. Si les intoxications par le paracétamol sont
fréquentes et potentiellement fatales, leur gravité a
été très limitée par l'utilisation de
N-acétylcystéine comme antidote (Garrec et al, 1994).
a. Hépatotoxicité
Quatre pour cent du paracétamol
métabolisé par le foie sont oxydés en un métabolite
toxique, le N-acétyl-p-benzoquinone-imine. Ce métabolite est
détoxiqué par le glutathion. En cas de surdosage la
déviation du métabolisme vers une oxydation hépatique
accroît la formation du métabolite hépatotoxique et
épuise le stock limité de glutathion. Le NAPQI non
détoxiqué se lie alors aux protéines hépatiques
induisant une nécrose hépatique (Garrec et al, 1994).
L'hépatotoxicité, risque majeur des intoxications par le
paracétamol, est fortement réduite aux doses
thérapeutiques mais s'accroît lors de surdosage. On admet en
général que chez l'adulte, des problèmes sont
prévisibles lors d'une prise supérieure à 10 g. Une
toxicité est cependant déjà observée à des
doses moindres, chez les adultes, parfois déjà à partir de
4 g ou même à des doses thérapeutiques, notamment chez les
alcooliques, en cas d'atteinte hépatique et après un jeûne
prolongé ; chez les enfants, à partir de 150mg/kg (Centre
Belge d'information pharmacothérapeutique, 2000 ;
http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...).
b. Néphrotoxicité
A dose thérapeutique le paracétamol seul n'est
pas néphrotoxique. En revanche, en association avec d'autres
médicaments analgésiques et antipyrétiques, une
insuffisance rénale chronique peut être observée. Le
métabolite du paracétamol néphrotoxique n'est pas
clairement identifié : il s'agirait d'un métabolite
rénal qui provoquerait une nécrose tubulaire (Garrec et al,
1994).
c. Pouvoir cancérigène,
tératogène et mutagène
Les études effectuées chez l'animal n'ont pas
mis en évidence d'effet tératogène ou foetotoxique du
paracétamol. Dans l'espèce humaine, les résultats des
études épidémiologiques n'ont pas mis en évidence
l'augmentation du risque malformatif ou foetotoxique. De ce fait, le
paracétamol, dans les conditions usuelles d'utilisation, peut être
prescrit pendant toute la durée de la grossesse (Garrec et al, 1994).
Les expériences ont montré aussi que le paracétamol n'a
pas des effets cancérogènes ni mutagènes (Garrec et al,
1994).
1.5 Aspirine
1.5.1 Introduction
L'aspirine ou acide acétylsalicylique
(CH3COOC6H4COOH) est un médicament
utilisé comme, analgésique antipyrétique,
anti-inflammatoire. En effet, grippe, rhume, fièvre, migraine, douleurs
diverses sont les maux que depuis plus de 100 ans elle permet de soulager. Ce
médicament, déjà ancien, reste le plus vendu dans le monde
(Lechat et al, 1982). Il se présente sous forme d'un solide blanc, de
point de fusion 133°C. La préparation de l'aspirine est
présentée sous forme essentiellement de comprimés ou
sachets (Lechat et al, 1982).
1.5.2 Historique
Le nom acide salicylique donné à l'aspirine
vient du latin salix, qui signifie saule. C'est en effet à
partir de l'écorce du saule que l'on obtient la salicyline, substance
très proche de l'acide acétylsalicylique contenu dans l'aspirine.
La salicyline est donc le « principe actif » du saule,
c'est-à-dire la substance responsable des propriétés
curatives de la plante. Naguère, on tirait la salicyline de morceaux
d'écorce séchés et on s'en servait comme remède
contre les accès de fièvre. Aujourd'hui, ce principe actif peut
être obtenu par synthèse en laboratoire (Lechat et al, 1982).
C'est au XIXe siècle que les progrès
réalisés en chimie d'extraction et d'analyse permettent d'isoler
et d'identifier les principes actifs responsables des propriétés
thérapeutiques de ces remèdes. En 1825, Fontana, chercheur
italien, isole le principe actif du saule blanc et le nomme salicine. En 1829,
le français Leroux réalise l'analyse de la salicine. En 1838,
Pira prépare à partir de la salicine l'acide salicylique, plus
efficace que la salicine. En 1853, Gerhardt, chimiste français,
synthétise à partir de l'acide salicylique l'acide
acétylsalicylique. En 1897, Hoffmann, chimiste allemand, invente un
procédé de synthèse et synthétise de l'acide
acétylsalicylique : c'est la naissance de l'Aspirine, mise sur le
marché le 1er février 1899 (Lechat et al, 1982).
1.5.3. Chimie de
l'aspirine
L'aspirine est l'acide ortho-hydroxybenzoïque ou acide
acétylsalicylique (figure 1.2). Il est obtenu par
l'estérification de l'acide salicylique et l'acide acétique.
Figure 1. 2: Structure
chimique de l'aspirine
1.5.4 Pharmacologie de
l'aspirine
1.5.4.1
Pharmacodynamie de l'aspirine
a) Action analgésique, antipyrétique et
anti-inflammatoire
L'aspirine, comme les autres AINS, présente la
propriété de diminuer la perception de la douleur par un
mécanisme central encore mal connu. L'aspirine présente en outre,
une action périphérique se soldant par une réduction de
l'inflammation, très souvent doublée d'une activité
antipyrétique. Cette dernière est parfois présente dans
quelques antalgiques non AINS. Elle est en fait caractérisée par
la possibilité qu'ont ces substances de ramener à la normale une
température qui s'est élevée suite à une agression
de l'organisme (infection virale ou bactérienne par exemple). Les
antipyrétiques sont sans effet sur le sujet dont la température
est normale. Quant à l'effet anti-inflammatoire proprement dit, avant
d'aborder les modes d'action éventuels, il nous paraît utile de
redéfinir le problème au moins schématiquement.
L'inflammation apparaît comme la réponse normale de l'organisme
à toute une série de lésions tissulaires d'origines fort
variées. Le foyer inflammatoire est ainsi la somme des effets de la
lésion (processus causal) et de la riposte endogène. Les
symptômes de l'inflammation sont la douleur, la rougeur, la
chaleur, l'oedème. Ces symptômes sont accompagnés
éventuellement de la perte de la fonction de l'organe affecté. Il
est bien établi que ce n'est pas le processus causal (quelque soit son
origine) mais le foyer inflammatoire lui-même qui détermine les
altérations vasculaires dont il est le siège. Cela se fait par
l'intermédiaire des médiateurs chimiques endogènes (des
autacoïdes) via leur fixation sur des récepteurs spécifiques
que l'on peut éventuellement bloquer avec des antagonistes
adéquats (Kadima, 2004). L'action analgésique de l'aspirine
s'exerce à la fois au niveau périphérique et au niveau
central, mais les effets périphériques prédominent. Son
action analgésique est habituellement associée à son effet
anti-inflammatoire et l'action antipyrétique. Toutes ces actions sont
produites par l'inhibition de l'action des cyclooxygénases, responsables
de la production des prostaglandines (Neal, 2003).
b) Action antiagrégante
plaquettaire
Avec de petites doses (par exemple de 500 mg pouvant agir
pendant 2 jours), on peut bloquer la formation de thromboxane A2. A
fortes doses au contraire, le même effet pourrait être
inversé en raison d'une inhibition concomitante de la production de
prostacycline (Lechat et al, 1982 ; Rang et Dale, 1991).
c) Action uricosurique
A faibles doses, l'aspirine inhibe la sécrétion
de l'acide urique au niveau du tubule distal, et a donc un effet
uricorétenteur d'une part et d'autre part, elle antagonise l'effet
uricosurique du probénécide et de la sulfinpyrazone. A doses
moyennes ou fortes, l'aspirine inhibe la réabsorption de l'acide urique
au niveau du tubule proximal, favorisant donc son élimination, et peut
ainsi déclencher une crise de colique néphrétique par
lithiase urique (Lechat et al, 1982 ; Rang et Dale, 1991).
1.5.4.2. Pharmacocinétique de l'aspirine
a) Absorption
Avec un pKa=3,5, l'acide acétylsalicylique se trouve
presque entièrement sous forme non ionisée, liposoluble, dans
l'estomac (pH=1). Après ingestion, sa résorption gastrique est
donc importante et rapide, par diffusion passive (Lechat et al, 1982). Si on
administre simultanément un agent alcalinisant (bicarbonate de sodium,
par exemple), dans le but de diminuer l'effet irritant sur la muqueuse
gastrique, en présence de HCl gastrique, il se transforme en NaCl et
l'aspirine se retrouvera, au moins en partie, sous forme d'acide libre.
L'adjonction d'un alcalinisant ou d'une substance tampon à l'aspirine
permet la mise en solution de l'aspirine avant de l'ingérer,
améliore sa tolérance gastrique et facilite sa résorption
au niveau de l'intestin grêle (Lechat et al, 1982). Par voie rectale,
l'absorption est lente et incomplète ; après injection
parentérale, la concentration sanguine est rapidement
élevée (Lechat et al, 1982).
b) Distribution
Rapide dans la plupart des tissus et organes, l'aspirine
pénètre dans le liquide synovial, traverse la barrière
hématoencéphalique et placentaire. Elle se lie aux
protéines plasmatiques dans une proportion importante (environ 50
à 80%). Cette affinité lui permet de déplacer au
moins partiellement d'autres substances déjà liées
à ces mêmes protéines, par exemple les anticoagulants
coumariniques (antivitamines K), le méthotrexate, l'insuline, la
bilirubine (chez le nouveau né), les sulfamidés, la
pénicilline. Leurs formes libres étant seules biologiquement
actives, il peut en résulter une augmentation intempestive de leurs
effets (Lechat et al, 1982 ; Rang et Dale, 1991).
c) Métabolisme
L'aspirine peut connaître une hydrolyse enzymatique pour
donner l'acide salicylique et l'acide acétique. L'oxydation partielle de
l'acide salicylique donnera l'acide dihydroxybenzoïque (acide gentisique)
(5%).On observe différents types de conjugaisons de l'acide
salicylique:
- Avec le glycocolle, la conjugaison donne l'acide
salicylurique (50%),
- Avec l'acide glycuronique, par sa fonction phénol,
on obtient phénoxyglycuronide (10 à 30%) ; et par sa
fonction acide, on obtient acylglycuronide (jusqu'à 10%) (Lechat et al,
1982 ; Rang et Dale, 1991).
d) Elimination
L'élimination est essentiellement urinaire. L'aspirine
connaît une filtration glomérulaire passive, une
sécrétion tubulaire active, et une réabsorption tubulaire
passive de la forme liposoluble non ionisée. L'alcalinisation de l'urine
augmente sa dissociation, elle diminue sa réabsorption et favorise son
élimination Cela est d'un grand intérêt dans le traitement
de l'intoxication aiguë. Cette excrétion est relativement lente
puisqu'en 24 heures, 50% seulement de la dose sont éliminés, et
qu'au bout de 48 heures, il en reste encore des traces dans les urines (Lechat
et al, 1982). L'acide acétylsalicylique et ses métabolites
perturbent le dosage dans l'urine de l'acide homovanillique, catabolite de la
noradrénaline (Lechat et al, 1982 ; Rang et Dale, 1991).
1.5.5. Utilisation
thérapeutique
1.5.5.1 Indication
L'aspirine est indiquée dans les cas des douleurs,
des fièvres et des maladies inflammatoires. Elle peut aussi être
indiquée dans le traitement des maladies veineuses causées par la
coagulation sanguine (Cohen, 1997).
1.5.5.2 Posologie
- Chez l'enfant, il ne faut pas dépasser 50
mg/kg/jour.
- Chez l'adulte ce sera 1 comprimé à 1000 mg par
prise, sans dépasser 3 comprimés à 1000 mg par jour (3
g/jour).
- Les prises seront espacées d'au moins 4 heures
(Lechat et al, 1982; Rang et Dale, 1991).
1.5.5.3 Effets secondaires
Les effets secondaires possibles sont :
Réaction allergique, Bourdonnement d'oreille, sensation
de baisse de l'acuité auditive, céphalées qui sont
habituellement la marque d'un surdosage, syndrome hémorragique avec
augmentation du temps de saignement. Cette dernière persiste 4 à
8 jours après l'arrêt de l'aspirine. Il faut noter
que l'alcool augmente certains effets gênants de l'aspirine, il est
conseillé de ne pas les associer. (Lechat et al, 1982). L'allergie
à l'aspirine peut provoquer des réactions très graves, il
est parfois nécessaire d'éviter la prise concomitante avec
certains médicaments à cause de leur interaction.
1.5.5.4 Contre-indications
L'aspirine est contre-indiquée chez des sujets ayant
déjà été traités par des médicaments
anticoagulants. Elle est aussi contre-indiquée en cas de crises de
goutte et de syndromes hémorragiques. En plus, il est strictement
contre-indiqué de prendre l'aspirine lors des
antécédents d'intolérance de type anaphylactique à
ce médicament ou d'autres analgésiques anti-inflammatoires. Et
enfin, l'aspirine est contre indiquée chez la femme enceinte au
troisième trimestre (Lechat et al, 1982 ; Centre Belge
d'information pharmacothérapeutique, 2000 ;
http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...).
1.5.5 Toxicité de l'aspirine
Gastriques :
Les gastralgies sont accompagnées parfois de
nausées et de vomissements. Les hémorragies sont le plus
souvent occultes. La microhémorragie apparaît avec une dose
de 1 à 3g d'aspirine et donne, chez 70% des sujets, un saignement de 4
à 5 ml de sang par 24 heures. Les hémorragies macroscopiques sont
beaucoup plus rares, et on ne les trouve que chez des malades avec
antécédents d'affections gastroduodénales. L'aspirine peut
aggraver l'ulcère gastrique ou duodénal. L'aspirine ne semble pas
capable de provoquer un ulcère sur une muqueuse absolument saine au
départ. Le mécanisme de la nocivité gastrique de
l'aspirine est complexe, direct et indirect. En effet, les formes
tamponnées solubles sont mieux tolérées, de même que
les formes à délitement entérique et les formes
injectables. La gastroscopie et les pièces d'exérèse ont
permis de voir des microérosions, des zones irritées,
après une prise buccale d'aspirine pure. Mais quelle que soit la voie
d'administration, on observe une altération du mucus protecteur, lequel
permet normalement à la muqueuse de supporter sans dommage le contact
avec la pepsine et le HCl (Lechat et al, 1982).
Neurologiques : les toxicités
neurologiques se présentent par des bourdonnements d'oreilles,
surdité passagère (aux doses fortes) (Lechat et al, 1982).
Anaphylactiques et anaphylactoïdes :
les toxicités de type anaphylactiques ou
anaphylactoïdes le plus souvent sont bénins, mais
peuvent être dramatiques : ce sont l'érythème,
l'urticaire, l'oedème de Quincke, la crise d'asthme subintrante et grand
choc anaphylactique. Certaines ont été imputées à
la présence des impuretés provenant de la fabrication de
l'aspirine. Elles ne procéderaient pas le plus souvent d'un
mécanisme immuno-allergique vrai, ainsi qu'en témoignent les cas
d'intolérance croisée avec d'autres substances chimiquement
différentes (autres analgésiques ou anti-inflammatoires non
stéroïdiens, tartrazine ou colorant E 102). Deux sujets sur mille
seraient plus ou moins intolérants à l'aspirine (Lechat et al,
1982).
Altérations de la crase sanguine :
elles sont connues depuis longtemps, mais on commence seulement
à comprendre leur mécanisme. Il s'agit de troubles de la
coagulation qui explique peut-être en partie les hémorragies
gastriques. Le temps de saignement est allongé, ce qui s'expliquerait
par une diminution de l'agrégabilité et de
l'adhésivité plaquettaires. Il y a peut-être une atteinte
des facteurs prothrombiniques, car à dose sub-toxique et toxique, le
temps de Quick est diminué. On aurait noté aussi une diminution
du facteur XII (Lechat et al, 1982). Chez des nouveau-nés de mère
ayant consommé de l'aspirine en fin de grossesse, et une certaine
tendance à l'hémorragie chez ces dernières (Lechat et al,
1982). Il a été envisagé de mettre à profit
l'action de l'aspirine sur les plaquettes pour prévenir les accidents
évolutifs des affections artérielles thrombosantes (Lechat et al,
1982).
L'intoxication aiguë est à craindre chez les
sujets âgés et surtout chez les jeunes enfants où elle peut
être dramatique, voire mortelle (Lechat et al, 1982).
Les symptômes d'une intoxication aiguë par les
salicylates sont :
- Intoxication modérée se caractérise par
des bourdonnements d'oreille, une sensation de baisse de l'acuité
auditive, vertiges, nausées, sont la marque d'un surdosage et peuvent
être contrôlés par une réduction de la posologie.
- Intoxication sévère se caractérise par
la fièvre, l'hyperventilation, le coma, l'insuffisance respiratoire et
l'hypoglycémie importante. Le jeune enfant en est le plus souvent
victime, car il est particulièrement sensible aux effets de l'aspirine
et il est souvent attiré par le goût agréable des
préparations qui la renferment. Chez l'adulte, il peut s'agir d'une
ingestion massive dans un but de suicide. Le déroulement de cette
intoxication se fait classiquement en deux phases :
§ D'abord une alcalose ventillatoire due à la
stimulation des centres respiratoires ; la respiration
s'accélère et l'excrétion urinaire des bicarbonates
augmente (Lechat et al, 1982);
§ Ensuite, une acidose métabolique : les
acides salicylique et acétique venant de l'hydrolyse de l'aspirine,
déplaçant le CO2 des bicarbonates plasmatiques, il
s'en suit une production excessive d'acide lactique et
acéto-acétique (Lechat et al, 1982). Le pH sanguin
s'abaisse ; la respiration prend le rythme de Kussmaul (la respiration de
type Kussmaul est ample et profonde, les 2 temps de la respiration étant
séparés par une pause. Ce genre de respiration s'observe dans les
acidoses. Elle lente et régulière) (Ngabonziza, 2003 ;
Lechat et al, 1982). Des signes nerveux apparaissent (convulsions,
délire) et la mort survient en apnée (Lechat et al, 1982).
L'utilisation chronique des fortes doses de salicylates comme
on en fait usage dans le traitement des douleurs rhumatismales et
céphalée quotidienne chronique, peut provoquer le salicylisme,
syndrome caractérisé par des bourdonnements d'oreilles,
transpiration, céphalées, vertiges, hyperventillation pulmonaire,
alcalose respiratoire ou acidose métabolique (Kadima, 2004).
Chez des petits enfants atteints d'infections virales, il y a
risque du développement du syndrome de Reyes
(dégénérescence hépatique et
encéphalopathie) (Kadima, 2004).
1.6 Règles
d'emploi des non-morphiniques
Ces règles sont simplifiées du fait du peu de
produits encore disponibles dans cette classe. On peut considérer que la
puissance d'action de ces antalgiques est en général identique.
Le choix se fera donc sur base de la sécurité d'emploi dans un
premier temps, et pourra être affiné en fonction de l'indication.
Le paracétamol, ayant peu d'effets indésirables, est donc
logiquement l'antalgique de premier choix aussi bien pour des douleurs
aiguës que pour des douleurs chroniques. Pour des douleurs
cancéreuses, il doit constituer également le premier stade quelle
que soit leur sévérité apparente (Claude et al, 1995).
Lorsque la douleur est due à une pathologie à composante
inflammatoire nette, il est licite d'avoir recours à un AINS. Cependant
pour tous ces AINS dits à faible dose, un effet anti-inflammatoire ne
sera en toute logique obtenu qu'au prix d'une posologie nettement
supérieure à la posologie antalgique habituelle (Claude et al,
1995).
Dans tous les cas, malgré un mécanisme d'action
commun à tous ces médicaments, il convient d'en proposer un
autre avec des chances de succès. C'est seulement ensuite que l'on
pourra passer aux associations type paracétamol-codéine (Claude
et al, 1995).
Il peut être utile d'alterner paracétamol et
aspirine en l'absence de contre-indication, de façon à assurer
une meilleure analgésie. L'administration sera alors alternée
avec des intervalles de quatre heures (Claude et al, 1995).
L'emploi des AINS, comme l'aspirine, devra s'accompagner d'un
respect des contre-indications. Il faudra de plus être vigilant quant aux
associations de plusieurs AINS qui peuvent être réalisées
par le biais de l'automédication. De telles associations majorent les
risques d'effets indésirables, en particulier gastriques (Claude et al,
1995).
1.6.1 Précautions
particulières pour l'usage du paracétamol et de l'aspirine
1.6.1.1. Précautions d'emploi du
paracétamol
Il ne faut pas dépasser les doses maximales. Les prises
du paracétamol doivent être espacées de 4 heures au moins
chez les sujets à fonction rénale normale et jusqu'à 8
heures en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de
la créatinine inférieure à 10 ml/min). Il est prudent de
réduire la dose du paracétamol chez les alcooliques chroniques en
raison de son hépatotoxicité.
Comme certains médicaments contiennent du
paracétamol (par exemple Humex fournier®,
Actifed®, Di-antalvic®, Fervex
rhume®, Febrectol®, etc.) ; il faut donc
toujours vérifier la composition des médicaments de façon
à ne pas dépasser la quantité maximale journalière
du paracétamol.
Il est également recommandé de ne pas laisser
à la portée des enfants le paracétamol ainsi que tout
autre médicament. Les comprimés ou suppositoires adultes ou
enfants ne doivent pas être déconditionnés de leur
boîte afin d'éviter les erreurs lors de l'administration. En cas
de doute sur une intoxication, il faut appeler votre pharmacien ou votre
médecin traitant
(http://www.inrp.fr/acces/biotic/neuro/douleur/htm/analgesi).
1.6.1.2. Précautions d'emploi de l'aspirine
L'aspirine est à prendre avec précaution en cas
des antécédents d'ulcère gastrique, duodénal ou
d'hémorragie digestive. Il faut aussi faire attention lors de la prise
de l'aspirine en cas de l'insuffisance rénale, l'asthme et le dispositif
intra-utérin. En cas de grossesse un traitement bref au cours des deux
premiers trimestres ne paraît pas poser de problème. En revanche,
pendant le troisième trimestre de la grossesse, toute prise d'aspirine
est absolument contre-indiquée car elle favorise les complications
hémorragiques, et allonge le temps de travail (Lechat et al, 1982).
Pendant l'allaitement la prise répétée est
déconseillée en raison du risque toxique chez le
nouveau-né car des concentrations élevées peuvent se
trouver dans le lait maternel (Lechat et al, 1982).
Dans les cas d'une ingestion connue de salicylates, il
est important de suivre les concentrations sériques aux 4
heures jusqu'à ce qu'elles décroissent et que le
patient ne démontre aucun signe d'intoxication aux
salicylates (
http://www.theannals.com/cgi/content/french
abstract/38/7/1186).
1.7 Usage
irrationnel et abusif des médicaments
Par usage irrationnel des médicaments, on entend le
traitement excessif de maladies bénignes; le traitement insuffisant de
maladies graves; l'utilisation des anti-infectieux à mauvais escient; le
recours excessif aux injections; l'automédication avec des
médicaments à prescription obligatoire et l'arrêt
prématuré des traitements. Les chiffres de plusieurs
pays montrent que ces pratiques sont fréquentes et pas seulement dans
les pays en voie de développement (OMS, 2004).
L'usage irrationnel de médicaments découlant de
prescriptions inadaptées peut aussi provoquer des effets
indésirables pouvant même être mortels. Aux Etats-Unis, les
réactions indésirables font partie des six principales causes de
mortalité (OMS, 2004).
L'amélioration des systèmes de santé, qui
passe par des partenariats multilatéraux oeuvrant de manière
concrète pour le développement, est le facteur décisif
pour améliorer l'usage des médicaments (OMS, 2004). L'OMS et
d'autres organismes de santé se sont efforcés de rationaliser
l'utilisation des médicaments par des programmes de sensibilisation et
d'éducation destinés aux dispensateurs de soins, aux
prescripteurs et aux consommateurs. Comme l'explique Jonathan Quick «
l'usage irrationnel des médicaments, consommation abusive des
antibiotiques, recours excessif aux injections et utilisation insuffisante des
médicaments pouvant prolonger la vie en cas de maladie chronique,
VIH/SIDA ou insuffisance cardiaque par exemple, constitue à
l'échelle mondiale une véritable épidémie qui
provoque des souffrances inutiles et la perte de millions de vies chaque
année.» (OMS, 2004).
On trouve actuellement sur le marché mondial environ 20
000 médicaments alors que la liste OMS des médicaments essentiels
renfermant des produits pour lutter contre toutes les maladies importantes en
santé publique, n'en contient en revanche que 316 (OMS, 2004). Une large
gamme de produits très similaires pour une seule et même
pathologie peut entraîner des utilisations irrationnelles avec toutes les
conséquences que cela comporte. Dans notre cas, la présence de
plusieurs AINS et antalgiques- antipyrétiques est souvent la source de
l'usage irrationnel des médicaments (OMS, 2004). Prenons l'exemple de
l'aspirine et du paracétamol, qui sont parmi les médicaments les
plus consommés dans le monde, et donc l'abus de ces médicaments
est un cas particulier de leur usage irrationnel (OMS, 2004).
On parle d'abus d'un médicament
lorsque l'usage d'un médicament est détourné à des
fins toxicomaniaques (antitussifs, anticholinergiques, anorexigènes,
anesthésiques volatils), lorsque son utilisation chronique en
automédication entraîne des complications sévères
(analgésiques antipyrétiques, laxatifs, diurétiques) ou un
état de tolérance (bêta stimulant, vasoconstricteurs
rhinopharyngés) ou lorsque des prises cachées servent à
mimer une maladie (antidiabétiques, diurétiques) (Sado, 1990).
Ainsi donc les substances suivantes peuvent être utilisées
abusivement : phénacétine, paracétamol, aspirine,
amfépramone, fenfluramine, benzatropine, orphénadrine,
trihexiphénidyle, insuline, sulfonylurées, codéine,
isoprénaline, salbutamol, terbutaline, furosémide,
méthaqualone, méthylphényldate, analgésiques
morphiniques, antihistaminiques, barbituriques, bénzodiazépines,
chlormézanone, extrait de datura stramonium, dextropropoxyphène,
éther éthylique, halothane, laxatifs, méprobamate, nitrite
d'amyle, protoxyde d'azote et vasoconstricteurs rhinopharyngés
(Sado,1990). On parlera donc d'usage abusif d'un médicament lorsque ce
dernier est mal indiqué ou si sa posologie n'a pas été
respectée.
1.7.1. Abus du
paracétamol et de l'aspirine et ses conséquences
Les intoxications du paracétamol et de l'aspirine dues
à l'abus sont fréquentes. En 1999, le centre antipoison de Lille
a enregistré 1037 appels pour intoxications au paracétamol contre
632 en 1998 (http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...).
Il s'agit fréquemment des accidents domestiques et des
erreurs du dosage. Prenons l'exemple d'un enfant qui avale du sirop se trouvant
à sa portée (les accidents domestiques) et l'exemple de
quelqu'un qui veut baisser rapidement la température ou la douleur en
prenant une dose élevée du paracétamol avec des intervalle
de prise très rapprochée (erreur du dosage)
(http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...).
Signalons que l'absorption de l'aspirine est parfois
retardée. Celle-ci peut être due au spasme du pylore induit
par les salicylates ou à la formation de
pharmacobézoards (
http://www.theannals.com/cgi/content/french
abstract/38/7/1186).
Certains facteurs sont à l'origine de l'usage abusif de
ces médicaments. Prenons comme l'exemple l'automédication.
1.7.2
Automédication
On désigne par le terme "automédication" le fait
de prendre des médicaments sans avis médical direct. Par exemple,
prendre un cachet d'aspirine lorsque l'on a mal à la tête.
L'automédication est très fréquente car elle permet
d'éviter la consultation pour toutes les douleurs que l'on
éprouve au cours de sa vie. Mais elle peut aussi avoir des
inconvénients qu'il faut connaître. L'envie de faire
l'économie d'une consultation n'est pas un motif aussi important qu'on
l'imagine. Les plus enclins à l'automédication sont les plus
hauts diplômés et les plus hauts revenus (Sichere, 2005). Mais,
que la prise de médicament se fasse sur prescription médicale ou
par automédication, il faut toujours que ce soit pour une indication
précise, pour soigner une maladie particulière ou pour soulager
un symptôme défini (Médocs, 2000). Parmi les
médicaments les plus couramment utilisés sans ordonnance, nous
notons l'aspirine et le paracétamol (Sichere, 2005).
Une étude récente a montré que 83% des
patients pratiquent l'automédication et que les principaux facteurs qui
influencent le recours à l'automédication sont la qualité
non satisfaisante des services rendus aux patients par les agents de la
santé et la qualité satisfaisante des services rendus aux malades
par les pharmaciens (Uwase, 2003). Les produits autorisés en vente libre
ont du faire la preuve de leur caractère inoffensif. Des allergies sont
toujours possibles d'où il faut utiliser les médicaments que vous
connaissez, pas ceux que vous a conseillé les autres. Pour éviter
les interactions avec les autres produits, il est préférable
d'éviter de mélanger les médicaments lors de
l'automédication. L'automédication est souvent la source des
erreurs dans le choix des médicaments convenables. En soi,
l'automédication n'est pas négative : devant un problème
bénin, il est important de pouvoir se prendre en charge soi-même,
" d'écouter son propre corps " et de tenter d'abord de se soigner
soi-même, en respectant quelques règles de base tout en respectant
le principe de balance bénéfice/ risque (Diane, 2004 ;
Sichere, 2005).
1.7.3 Risques de l'usage
abusif d'un médicament en automédication
L'automédication est une pratique courante dans la
migraine. Pourtant, elle risque d'augmenter la fréquence des crises,
d'induire des effets secondaires indésirables, de rendre la maladie
chronique ou encore de retarder le diagnostic d'une autre pathologie à
l'origine des maux de tête (Sichere, 2005).
Plus d'un migraineux sur deux n'aurait jamais consulté
de médecin. Et parmi les autres, nombreux sont ceux qui errent de
consultation en consultation, avec le sentiment qu'on ne les comprend pas.
Puisque les crises de migraine ne cessent pas. Cela explique certainement en
partie la fréquence importante de l'automédication dans cette
pathologie. Selon les études, entre cinq et huit personnes sur dix
tenteraient de traiter seules leurs migraines (Sichere, 2005).
Des médicaments comme aspirine et paracétamol,
consommés à mauvais escient ou abusivement, peuvent transformer
les migraines «épisodiques» en migraines chroniques. En
France, 3 % de la population souffrent de cette forme très handicapante
(Sichere, 2005).
Quand une maladie en cache une autre, l'automédication,
qui vise à faire disparaître la douleur, peut, en masquant le
symptôme, retarder le diagnostic d'une maladie autre que la migraine
vraie. Par exemple, on rencontre fréquemment de faux équivalents
de migraine ophtalmique. Ce sont, en fait, souvent des troubles de la
convergence visuelle ou bien une très forte myopie. Une visite chez un
ophtalmologiste, qui prescrira un traitement adapté voire le port de
lunettes, régleront sûrement le problème. Plus grave, les
«maux de tête» peuvent avoir pour origine un accident
ischémique transitoire, une maladie de Horton ou encore une tumeur
cérébrale (Sichere, 2005). Chacun a chez soi des
médicaments de première urgence ou destinés à
soigner les petits maux de tous les jours. Cependant, le fait de pouvoir s'en
remettre à soi même pour se soigner, banalise l'emploi des
médicaments de la pharmacie familiale et peut faire oublier qu'il y a
des précautions à prendre avec tout médicament sans
exception. L'utilisation d'un médicament, aussi courant soit-il, n'est
jamais anodine, et comporte toujours des risques potentiels
(http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...)
CHAPITRE- 2:
METHODOLOGIE
Le présent chapitre explique la méthode
utilisée pour atteindre les objectifs de notre étude et
décrit les caractéristiques de la population concernée.
2.1. Méthode utilisée
Notre travail est une étude descriptive qualitative
utilisant des questionnaires ouverts et fermés. Deux types de
questionnaires ont été rédigés, un destiné
aux pharmaciens ou une autre personne chargée de dispenser les
médicaments dans des pharmacies et comptoirs pharmaceutiques ouverts au
public et un autre destiné aux personnes bénéficiaires de
ces médicaments (voir annexe).
L'élaboration des questionnaires a été
faite sur base des recommandations nécessaires pour l'usage rationnel de
ces deux médicaments entre autres les indications, la posologie, les
contre - indications, les précautions d'emploi, comme déjà
données dans la partie théorique du présent travail. Ces
questionnaires cherchaient toujours à vérifier le respect de
l'usage rationnel de l'aspirine et du paracétamol et sont conçus
sur base des objectifs de notre étude.
Les questionnaires destinés aux personnes dispensant
des médicaments dans des pharmacies ouvertes au public ont
été remplis sur place pour donner des éventuelles
explications. Mais parfois on était obligé de laisser
l'enquêté remplir le questionnaire seul. Quant aux questionnaires
destinés aux consommateurs, le patient remplissait seul le
questionnaire. Mais, chez les patients analphabètes et d'autres
personnes ayant d'autres exigences, les questionnaires ont été
remplis sous forme d'interview.
La distribution des questionnaires a été faite
depuis mi-juin jusqu'au mois de septembre 2005.
2.2. Population de l'étude
Selon le recensement général de la population
2002, la ville de Butare/District compte 77.217 habitants (MINECOFIN, 2002). De
ce nombre on peut y ajouter les étudiants de l'UNR qui sont
estimés actuellement autour de 8.000 personnes, ce qui donne environ
85.217 personnes au total.
2.2.1. Choix du
site de l'étude
Notre étude a été effectuée dans
la ville de Butare située au sud du Rwanda. Nous avons
préféré cette ville parce qu'elle présente
plusieurs avantages:
- Toutes les souches de la population rwandaise en tenant
compte des classes sociales (les intellectuelles, les commerçants
et aussi les autres personnes à faible revenu).
- La ville de Butare présente une bonne
accessibilité par rapport à l'Université Nationale du
Rwanda.
2.2.2 . Détermination
de la taille de l'échantillon
Pour déterminer la taille de l'échantillon, nous
nous sommes basés sur la formule de Bouchardt:
Où :
: taille de l'échantillon
: population totale (habitants de la ville de Butare)
: marge d'erreur
: probabilité
: probabilité d'un événement
complémentaire
: degré de certitude
: seuil de certitude
: paramètres liés au risque d'erreur pour un degré
de certitude donné (Javeau,1970).
Dans notre travail, nous avons fixé la marge d'erreur
d=10%
au seuil de 0,05 (á=5%)
et à un degré de certitude de 95% (z),
ce qui implique que zá = 1,96
avec une probabilité p=0,5
et donc q=1-0,5=0,5.
Alors
En remplaçant N et no par leurs valeurs
respectives, on a :
Ce nombre (95,93) a été majoré à
100 personnes et tirées aléatoirement sur une population de
85217.
Quant aux questionnaires destinés aux personnes
dispensant des médicaments, ils ont été distribués
à tous les dispensateurs sauf ceux qui n'ont pas voulu participer
à notre recherche. Toutes les deux pharmacies ont été
enquêtées et sur 22 comptoirs pharmaceutiques de la ville de
Butare, 21 ont fait partie de notre étude.
2.2.3 Critères de partition
La sélection des personnes à enquêter a
été faite au hasard mais de façon que toutes les classes
sociales soient représentées.
A. Critère d'inclusion
Les questionnaires patients ont été
distribués chez toutes les personnes capables de répondre
à ces différentes questions vivant d'au moins six mois par an
dans la ville de Butare.
B. Critère d'exclusion
Sont exclues de l'étude, toutes les personnes
non-consommateurs de ces deux médicaments, incapables ou ne voulant pas
donner des renseignements sollicités.
2.2.4 Présentation de
l'échantillon
Tableau 1: Niveau d'étude des dispensateurs des
médicaments dans la ville de Butare
Niveau d'étude
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Infirmier A2
|
20
|
86.95
|
Infirmier A1
|
1
|
4.35
|
Pharmacien
|
2
|
8.70
|
Total
|
23
|
100
|
Le tableau 1 montre que la ville de Butare ne dispose que de
deux pharmaciens soit 8,7% des dispensateurs travaillant dans des pharmacies et
comptoirs pharmaceutiques. La majorité des dispensateurs sont des
infirmiers A2 qui représentent 86,95% des dispensateurs. On
trouve aussi des infirmiers de niveau A1 avec un pourcentage de
4,35%.
2.2.5 Répartition de la
population d'étude
Figure2. 1:
Répartition de la population analysée selon les tranches
d'âge et le sexe
La classe modale de notre échantillon est
composée des personnes âgées de 20 à 29 ans, soit
49% de notre échantillon. La classe de 10 à 19 ans
représente 15% et celle de 30 à 39 représente 26%. Les
autres classes enquêtées sont des personnes âgées de
40 à 49 ans (6%), 50 à 59 ans (3%) et 60 à 69 ans (1%).
Dans l'ensemble, les deux sexes sont représentés de façon
presque équitable i.e. 49% pour le sexe féminin et 51% pour le
sexe masculin.
Figure 2. 2:
Répartition des patients suivant leur niveau d'étude
Notre étude a été effectuée sur un
échantillon composé par 35% des personnes ayant
fréquenté l'université, 31% ont fréquenté
seulement l'école primaire et 30% pour les patients ayant
fréquenté l'école secondaire. Notre échantillon
comprenait aussi 2% des personnes illettrées. La figures 3.2 montrent
une prédominance nette des intellectuels pour notre
échantillon.
Figure2. 3:
Répartition des enquêtés suivant leur profession
Comme le montre la figure 3.3, 36% de nos
enquêtés sont des étudiants, 20% des agents de l'Etat ou
organismes privés et 19% sont des agriculteurs. Les artisans sont 9% et
les commerçants 4%.
2.3 Analyse des
données
Nous avons fait un dépouillement des
questionnaires en utilisant le logiciel EpiData 2.1b et un traitement des
données en utilisant le logiciel Microsoft Excel. logiciel Word a
été utilisé pour le traitement des textes.
CHAPITRE- III :
RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.0. Introduction
Le présent chapitre présente d'abord les
résultats obtenus lors de notre enquête sur l'usage abusif du
paracétamol et de l'aspirine. Rappelons que notre enquête a
utilisé deux questionnaires, un destiné aux dispensateurs des
médicaments dans les pharmacies ouvertes au public de la ville de Butare
et un autre destiné aux patients bénéficiaires de l'un de
ces médicaments. Ensuite les résultats sont
interprétés et discutés sur base surtout de la
littérature déjà donnée.
3.1. Consommation du
paracétamol et de l'aspirine dans la ville de Butare
3.1.1. Demande du
paracétamol et de l'aspirine dans les pharmacies de la ville de
Butare
Tous les dispensateurs des médicaments ont
affirmé que le paracétamol est plus demandé que
l'aspirine. En moyenne 53% d'aspirine sont délivrés en
automédication dans les pharmacies de la ville de Butare et 26,18%
d'aspirine sont délivrés à la proposition du dispensateur.
Le paracétamol est délivré en automédication en
moyenne avec un pourcentage de 72,02% et 21,34% du paracétamol est
délivré à la proposition du dispensateur. Nous constatons
que le paracétamol est un médicament plus demandé en
automédication dans les pharmacies de la Ville de Butare. Ces deux
médicaments soignent les mêmes symptômes mais il est
important de savoir qu'aucun n'agit mieux que l'autre à part que
l'aspirine en plus d'être analgésique et antipyrétique,
possède une activité anti-inflammatoire et anticoagulante (Garrec
et al,1994 ; Neal, 2003). En effet, il a
été prouvé que pour une douleur donnée, on a besoin
de la même dose de l'un et de l'autre pour la soigner. La dose
équi-analgésique du paracétamol et de l'aspirine est de
650 mg (
http://www.inrp.fr/acces/biotic/neuro/douleur/htm/analgesi).
Tout de même le paracétamol présente moins d'effets
secondaires par rapport à l'aspirine (Garrec et al,1994).
Notre étude a montré que 4,35% des dispensateurs
des médicaments de la ville de Butare exigent une ordonnance
médicale pour l'aspirine et le paracétamol. Rappelons que
l'aspirine et le paracétamol sont parmi les médicaments sous
comptoirs. Mais que le médicament soit en vente libre ou non, les
dispensateurs doivent prodiguer des conseils à leurs clients et
éviter toute demande non justifiée.
3.1.2 Consommation de
l'aspirine et du paracétamol dans la ville de Butare
Tableau 2: Comparaison de la consommation de
l'aspirine et du paracétamol dans la ville de Butare selon les
patients
Le médicament le plus souvent
consommé
|
Pourcentage
|
Paracétamol
|
90
|
Aspirine
|
8
|
Non précisé
|
2
|
Selon les réponses données par les patients, le
paracétamol est plus consommé que l'aspirine. Ceci a
été affirmé par 90% des enquêtés. Ceci
confirme les résultats obtenus auprès des dispensateurs qui ont
répondu à 100% que le paracétamol est plus demandé
que l'aspirine.
3.2 Consultance
auprès des dispensateurs avant d'acheter l'un ou l'autre de ces deux
médicaments
3.2.1 Conseils
reçus par les patients auprès des dispensateurs
Tableau 3: Conseils reçus par les patients
auprès des dispensateurs de la ville de Butare
Conseils reçus
|
Pourcentage pour l'aspirine
|
Pourcentage pour le paracétamol
|
Dosage et posologie
|
28
|
33
|
Indications
|
4
|
9
|
Contre indications
|
15
|
3
|
Précautions d'emploi
|
10
|
10
|
Effets secondaires
|
5
|
6
|
Autres
|
7
|
10
|
Le tableau 3 nous montre que pour l'aspirine 28% des
enquêtés ont reçu les informations sur la posologie et le
dosage, 15% sur les contre indications, 10% sur la précaution d'emploi,
5% sur des effets secondaires et 4% sur les indications. Pour le
paracétamol, 33% des enquêtés affirment avoir reçu
les conseils sur le dosage et la posologie,10% sur la précaution
d'emploi, 9% sur des indications, 6% sur des effets secondaires et 3% sur les
contres indications. Malgré un nombre élevé de la
consommation du paracétamol et de l'aspirine en automédication et
un petit nombre des personnes qui consultent les dispensateurs, 65% des
enquêtés ont répondu qu'ils sont conscients des risques
liés à l'utilisation de ces médicaments en
automédication et sans conseil d'un pharmacien ou autre personne
chargée de dispenser les médicaments. Cependant, comme
déjà signalé, il y a des dispensateurs qui ne donnent pas
des conseils à propos de l'aspirine et du paracétamol (voir les
tableaux 4 et 3). Par ailleurs, les conseils prodigués par les
dispensateurs s'avèrent insuffisants (voir section 3.2.2). Ceci peut
être la source de l'usage abusif parce que certains consommateurs n'ont
aucune information sur ces deux médicaments et que les autres
possèdent des informations insuffisantes voire fausses (voir section
3.3.1).
3.2.2 Conseils
donnés par les dispensateurs à leurs clients
Tableau 4: Prodigation des
conseils lors de la dispensation du paracétamol et de
l'aspirine
|
Nombre des dispensateurs
|
Pourcentage
|
Prodigation des conseils
|
21
|
91.30
|
Non prodigation des conseils
|
2
|
8.70
|
Total
|
23
|
100
|
Du tableau 4, nous constatons que 91,30% des dispensateurs des
médicaments de la ville de Butare donnent des conseils à propos
du paracétamol et de l'aspirine. Les autres (8,70%) ne donnent pas des
conseils à propos de l'aspirine et du paracétamol.
Tableau 5: Types de conseils donnés par
les dispensateurs à leurs clients pour le paracétamol
Conseils donnés
|
Nombre des répondants
|
Pourcentage
|
Posologie
|
12
|
52.17
|
Précautions d'emploi
|
7
|
30.43
|
Contre-indications
|
3
|
13.04
|
Effets secondaires
|
3
|
13.04
|
Autres
|
9
|
39.13
|
Le tableau 5 nous indique que le conseil le plus donné
pour le paracétamol est la posologie, soit 52,17% des
enquêtés. Les conseils en rapport avec la précaution
d'emploi ont été cités par 30,43%, les contre indications
et les effets secondaires ont été cités à 13,04%
pour chaque cas. Par ailleurs, 39,13% des dispensateurs affirment qu'ils
donnent des autres types des conseils mis à part les conseils ci hauts
cités. Les autres types de conseils donnés sont consultation d'un
médecin, les indications et les réponses thérapeutiques,
choix du médicaments suivant les cas.
Tableau 6: Types de conseils donnés par les
dispensateurs à leurs clients pour l'aspirine
Conseils prodigués
|
Nombre des enquêtés
|
Pourcentage
|
Contre-indications
|
21
|
91.30
|
Posologie
|
8
|
34.78
|
Précautions d'emploi
|
6
|
26.08
|
Effets secondaires
|
2
|
8.69
|
Autres
|
8
|
34.78
|
Le tableau 6 nous indique que le conseil le plus donné
pour l'aspirine concerne les contre-indications, soit 91,30% des
enquêtés suivi de la posologie avec un pourcentage de 34,78%. Les
types de conseils prodigués par les dispensateurs pour l'aspirine sont
les précautions d'emploi (26,08%), les effets secondaires (8,69%). Les
autres types de conseils donnés pour l'aspirine sont comment prendre ces
médicaments, consultation d'un médecin, les indications, les
réponses thérapeutiques et le choix du médicaments suivant
les cas.
Pour l'aspirine, les dispensateurs insistent surtout sur
les contre indications, peut-être parce que l'aspirine est contre
indiquée dans plusieurs situations (ulcère gastrique, crise de
goutte, femme enceinte au troisième trimestre, antécédents
d'intolérance aux AINS, syndromes hémorragiques et traitement par
les anticoagulants en cours. Signalons par ailleurs que toutes ces informations
en rapport avec ces deux médicaments devaient être
prodiguées à 100% pour un usage rationnel (Sado,1990).
Nous pouvons justifier les donnés du tableau 6 par le
fait que l'aspirine possède plus des effets secondaires et des
contre-indications fréquentes que le paracétamol (Lechat et al,
1982; Garrec et al,1994).
3.2.3 Demande des conseils
par les patients auprès des dispensateurs
Cependant seul un petit nombre (29%) de personnes demandent
des conseils à propos de l'utilisation du paracétamol ou de
l'aspirine aux dispensateurs. Signalons qu'un médicament n'est jamais
anodin ; il a ses indications et contre indications d'où la
nécessité des conseils pour chaque médicament
(Médocs, 2000).
3.3 Connaissance des
dispensateurs ainsi que celle des consommateurs sur le paracétamol et de
l'aspirine
3.3.1 Informations sur
l'aspirine et le paracétamol détenues par les patients
Dans notre enquête, 91% des enquêtés
affirment avoir certaines informations sur le paracétamol ou sur
l'aspirine. Seulement 9% affirment qu'ils n'ont aucune information sur l'un de
ces deux médicaments.
Tableau 7: Types d'informations détenues par
les enquêtés sur le paracétamol et l'aspirine
Informations
|
Pour l'aspirine
|
Pour le paracétamol
|
Indication
|
57
|
78
|
Contre indication
|
22
|
3
|
Effets secondaires
|
20
|
11
|
Précaution d'emploi
|
2
|
0
|
Posologie
|
1
|
1
|
Autres
|
5
|
6
|
Le tableau 7 montre les informations citées par les
répondants, suivant le pourcentage par rapport aux
enquêtés. L'aspirine est plus connue pour ses indications (57%),
les contre-indications (22%) et effets secondaires (20%) alors que le
paracétamol est plus connu pour ses indications (78%), les effets
secondaires (11%), contre-indications (3%) et la posologie(1%). Mais les sujets
enquêtés n'ont pas assez d'information sur les contre-indications,
la posologie et les effets secondaires et aucune information sur la
précaution d'emploi du paracétamol n'a été
citée. Cependant, certaines informations fournies par les
enquêtés s'avèrent insuffisantes voire incorrectes.
Nous avons constaté par ailleurs que 65% des
enquêtés pour l'aspirine et 50% des enquêtés pour le
paracétamol ont donné des informations insuffisantes. Alors que
8% des enquêtés pour l'aspirine et 11% pour le paracétamol
ont cité des informations fausses. Et pourtant, il faut toujours avoir
des informations de base sur le médicament qu'on utilise en
automédication telles que les indications, les contre-indications, la
posologie et le dosage, les effets secondaires, précaution d'emploi etc
(Sichere, 2005).
Tableau 8: Sources d'information des patients pour le
paracétamol et l'aspirine
Sources d'information
|
Pourcentage
|
Pharmacien ou médecin
|
55
|
Entourage
|
29
|
Notice
|
21
|
Ecole
|
19
|
Autres
|
15
|
Du tableau 8, on remarque que 55% des enquêtés
ont certaines informations provenant des médecins ou pharmaciens, 29%
des enquêtés affirment avoir obtenu des informations de
l'entourage (les autres personnes), 21% de la notice et 19% à
l'école.
Les antidouleurs sont en effet à doser avec attention
d'autant plus que de nombreux médicaments contiennent du
paracétamol ou des salicylates sans que l'on ne s'en aperçoive.
Comme déjà signalé la présence du
paracétamol ou des salicylates n'est parfois indiquée que sur la
notice et non sur la boîte du médicament elle-même (Diane,
2004). Il est donc, une fois de plus, conseillé de lire
systématiquement les notices et de contacter son médecin traitant
ou le pharmacien en cas d'hésitation. Rappelons également qu'il
est formellement contre-indiqué de prendre des antidouleurs à
partir du sixième mois de grossesse (Diane, 2004).
3.3.2 Niveau
d'étude des dispensateurs
Comme déjà signalé dans le tableau 1, la
ville de Butare ne dispose que de deux pharmaciens soit 8,7% des dispensateurs
travaillant dans des pharmacies et comptoirs pharmaceutiques. La
majorité des dispensateurs sont des infirmiers A2 qui
représentent 86,95% des dispensateurs. On trouve aussi des infirmiers de
niveau A1 avec un pourcentage de 4,35%. Ici, on remarque une carence
des pharmaciens responsables des pharmacies dans la ville de Butare. Le niveau
d'étude des dispensateurs des médicaments est un facteur
garantissant le bon service rendu par celui-ci aux clients.
3.4 L'abus du
paracétamol et de l'aspirine dans la ville de Butare
3.4.1 Fréquence de la
prise de l'aspirine et du paracétamol
Figure 3.1:
Fréquence de prise de l'aspirine dans la ville de Butare
Suivant la figure 3.1, on constate que 78% des
enquêtés prennent l'aspirine chaque fois qu'ils le jugent
nécessaires ; 13% le prennent moins d'une fois par mois ; 7%
une à trois fois par mois ; 1% une fois par semaine ; 1%
plusieurs fois dans une semaine.
Figure 3.2:
Fréquence de prise du paracétamol dans la ville de
Butare
Suivant la figure 3.2, on constate que 77% des
enquêtés prennent du paracétamol chaque fois qu'ils le
jugent nécessaires ; 11% moins d'une fois par mois ; 6% une,
deux ou trois fois par mois ; 0% une fois par semaine ; 6% plusieurs
fois dans une semaine. Nous constatons que pour les deux médicaments, la
majorité des enquêtés les prennent chaque fois qu'ils le
jugent nécessaire. On sait que beaucoup des gens ont chez soi des
médicaments de première urgence ou destinés à
soigner les petits maux de tous les jours. Cependant, le fait de pouvoir s'en
remettre à soi même pour se soigner, banalise l'emploi des
médicaments de la pharmacie familiale et peut faire oublier qu'il y a
des précautions à prendre avec tout médicament sans
exception : L'utilisation d'un médicament, aussi courant soit-il, n'est
jamais anodine, et comporte toujours des risques potentiels
(http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...). Mis à part la
fréquence de la prise de ces deux médicaments, 35% des
enquêtés prennent plusieurs comprimés dans une seule prise.
3.4.2 Posologie et dosage
suivies par les consommateurs de l'aspirine et du paracétamol dans la
ville de Butare
Figure 3.3: Pourcentage
des enquêtés qui consomment plus d'un comprimé d'aspirine
ou du paracétamol en une seule prise
De la figure 3.3, nous constatons qu'il y a des
enquêtés qui prennent 2 comprimés d'aspirine (9%) ou du
paracétamol (25%) en une seule prise. Les autres prennent 3
comprimés d'aspirine (2%) ou du paracétamol (1%) en une seule
prise. Nous avons trouvé que 1% des enquêtés prennent 4
comprimés de paracétamol ou de l'aspirine en une seule prise et
1% prennent 6 comprimés de paracétamol. Dans notre étude,
nous avons remarqué que 1% des enquêtés prenaient dix
comprimés d'aspirine ou du paracétamol en une seule prise.
Tableau 9: Intervalle entre deux prises de l'aspirine
ou du paracétamol
Intervalle de temps entre 2 prises
|
Pourcentage pour l'aspirine
|
Pourcentage pour le paracétamol
|
Plus de quatre heures
|
47
|
61
|
Variable
|
20
|
25
|
Moins de quatre heures
|
4
|
6
|
Non précisé
|
29
|
8
|
Le tableau 9 montre que 61% des enquêtés pour le
paracétamol et 47% pour l'aspirine ont l'habitude de prendre ces
médicaments avec un intervalle de plus de quatre heures. En plus, 4% des
enquêtés pour l'aspirine et 6% pour le paracétamol
utilisent un intervalle de moins de 4 heures. Par ailleurs, 20% des
enquêtés pour l'aspirine et 25% pour le paracétamol n'ont
pas un intervalle fixe entre les prises de ces médicaments. Pour ce
dernier cas, l'intervalle peut être inférieur à 4 heures.
La dose thérapeutique du paracétamol est de
500 mg à 1 g par prise, à renouveler en respectant un
intervalle minimum de 4 heures. Il n'est généralement pas
nécessaire de dépasser la dose de 3 g par jour chez
l'adulte. Il faut remarquer que chez l'adulte la dose usuelle est de 500 mg
toutes les 4 heures. Exceptionnellement, la dose maximale peut atteindre
4 g par jour (Garrec et al, 1994 ; Claude et al, 1995 ;
http://www.inrp.fr/acces/biotic/neuro/douleur/htm/analgesi).
En comparant avec les résultats de notre enquête, on
remarque que certains consommateurs dépassent la dose maximale par prise
pour le paracétamol. En plus, un nombre non négligeable des
enquêtés ne respectent pas du tout l'intervalle recommandé
entre les prises du même médicament ; 4% pour l'aspirine et
6% pour le paracétamol ne respectent pas l'intervalle minimal de la
prise de ces deux médicaments ; 20% pour l'aspirine et 25% pour le
paracétamol ne respectent pas toujours cet intervalle.
La dose thérapeutique de l'aspirine ne doit pas
dépasser 50 mg/kg/jour. Chez l'adulte la dose est de 0.5 à 1 g
par prise avec un maximum de 3 g par jour. Toutefois, les prises devront
être espacées d'au moins 4 heures (Lechat et al, 1982). Comme
pour le paracétamol, nous remarquons que certains enquêtés
ne respectent pas ni la dose ni l'intervalle recommandé pour l'aspirine.
Tableau 10: Effets indésirables observés
après la prise de plusieurs comprimés selon les
enquêtés
Effets indésirables
|
Pourcentage pour l'aspirine
|
Pourcentage pour le paracétamol
|
Nausée
|
2
|
5
|
Vomissement
|
0
|
1
|
Douleur gastrique
|
6
|
0
|
Anorexie
|
0
|
2
|
Hémorragie
|
3
|
0
|
Autres
|
19
|
21
|
Aucun
|
13
|
22
|
D'après le tableau 10, nous remarquons que 5% des
enquêtés après la prise du paracétamol et 2%
après la prise de l'aspirine ont affirmé qu'ils ont eu des
nausées après la prise de plusieurs comprimés. Pour
l'aspirine, 6% des enquêtés ont présenté de douleurs
gastriques et 3% des syndromes hémorragiques. Pour le
paracétamol, 2% des enquêtés ont eu l'anorexie et 1% des
vomissements après la prise de plusieurs comprimés. Nous
remarquons que seulement 13 % des enquêtés pour l'aspirine et 22%
pour le paracétamol n'ont présenté aucun effet
néfaste après la prise de plusieurs comprimés. Par
ailleurs, une partie importante des enquêtés, soit 19% et 21%
respectivement pour l'aspirine et le paracétamol, a manifesté
d'autres effets secondaire non expliqués. Il se pourrait que certains
enquêtés n'ont pas pu bien expliquer les effets négatifs
comme une atteinte hépatique, l'alcalose ou des troubles psychiques
normalement rencontrés après l'usage abusif de ces
médicaments (Garrec et al,1994; Centre Belge d'information
pharmacothérapeutique, 2000 ;
http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...). Les symptômes
signalés en haut sont les épreuves des éventuelles
intoxications et effets secondaires liés à la mauvaise
utilisation de ces deux médicaments.
3.4.3 Automédication du
paracétamol ou de l'aspirine
D'après les résultats de notre étude,
nous avons constaté que 85% des enquêtés ont
déjà pratiqué l'automédication de l'aspirine et/ou
du paracétamol. Et comme annoncé en haut pas mal d'effets
secondaires ont été signalés par les enquêtés
après l'usage abusif de ces médicaments. Bien que
l'automédication n'est pas en soi mauvaise, elle souvent responsable de
pas mal de cas d'hospitalisation et de décès (Diane, 2004). Par
ailleurs, les études faites ailleurs ont déjà
montré qu'il y a risque d'augmenter la fréquence des crises et
d'induire des effets secondaires indésirables avec
l'automédication (Sichere, 2005).
Tableau 11: Raisons de la non consultation
médicale
Raisons
|
Fréquence
|
Ayant déjà traité de la même
façon
|
49
|
Non exigence de l'ordonnance
|
43
|
Confiance aux pharmaciens
|
42
|
Manque du temps
|
42
|
Manque d'argent
|
35
|
Comme les autres
|
23
|
Mauvais accueil
|
21
|
Confiance de soi
|
8
|
Autres raisons
|
27
|
D'après le tableau 11, nous constatons que les raisons
de l'automédication sont la façon dont on a été
traité pour les mêmes symptomatologies (49% des
enquêtés), la non exigence de l'ordonnance à la pharmacie
(43% des enquêtés), la confiance aux pharmaciens (42% des
enquêtés) et le manque du temps (42%) des enquêtés,
le manque de l'argent (35%), le mauvais accueil des patients par les agents de
santé (21%), l'imitation aux autres (23%), la confiance de soi (8%). Les
autres raisons de la non consultation du médecin sont l'accès aux
formations sanitaires difficile, la maladie simple et la fatigue.
Une étude faite dans le district sanitaire de Muhima a
révélé que 83% des enquêtés pratiquent
l'automédication et que les principaux facteurs qui influencent le
recours à l'automédication sont la qualité non
satisfaisante des services rendus aux patients par les agents de santé
et la qualité satisfaisante des services rendus aux malades par les
pharmaciens (Uwase, 2003). De tels résultats sont comparables aux
résultats trouvés dans notre travail sur l'automédication
du paracétamol et de l'aspirine.
Tableau 12: Risques de l'automédication de
l'aspirine et du paracétamol
Risques
|
Pour l'aspirine
|
Pour le paracétamol
|
Problèmes gastriques
|
9
|
3
|
Hémorragie
|
2
|
0
|
Hépatotoxicité
|
0
|
4
|
Autres
|
38
|
39
|
Non précis
|
17
|
16
|
Du tableau 12, nous remarquons que pour l'aspirine, 9% des
enquêtés ont cité les problèmes gastriques et 2%
l'hémorragie. Pour le paracétamol 4% des enquêtés
ont cité l'hépatotoxicité, 3% les problèmes
gastriques. Les autres risques de l'automédication sont la fatigue de
l'organisme, allergie, mauvaise posologie et dosage, gaspillage financier,
intoxication, fausser les résultats de diagnostique, vertiges et
l'aggravation de la douleur. Suivant ces résultats, on constate qu'un
grand nombre des patients ont tendance à considérer l'aspirine et
le paracétamol comme des médicaments inoffensifs.
3.4.4 Régularité
de consommation du paracétamol ou de l'aspirine
D'après les résultats de notre enquête,
31% des enquêtés prennent au moins l'un de ces deux
médicaments d'une façon régulière. Soit 2% pour
l'aspirine et 29% pour le paracétamol. Par ailleurs, nous avons
constaté que19% des enquêtés ont essayé de diminuer
la consommation de ces deux médicaments et 18% ont réussi. Or
nous savons que dans 80 % des cas, les céphalées chroniques
quotidiennes (CCQ) sont des migraines chronicisées par l'abus des
antidouleurs. Ceci peut amener le consommateur à continuer d'utiliser
ces médicaments (Sichere, 2005). Ce comportement d'utilisation
régulière de l'aspirine et du paracétamol peut être
la source des intoxications, comme les problèmes hépatiques,
néphropathie chronique, la mauvaise gestion du sang et des hormones pour
le paracétamol; le salicylisme et syndrome de Reyes pour l'aspirine
(Kadima, 2004; Garrec et al, 1994).
3.4.5 Prise de l'aspirine et
celle du paracétamol avec de l'alcool
Tableau 13: Intervalle entre la prise de l'alcool et
celle du paracétamol ou de l'aspirine
Intervalle de prise de l'alcool et du
paracétamol ou d'aspirine
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Dans les 12 heures précédentes ou suivantes
|
20
|
60,61
|
En dehors de 12 heures précédentes ou
suivantes
|
13
|
39,39
|
Total des personnes qui prennent l'alcool
|
33
|
100
|
Dans notre étude, nous avons constaté que 33%
des enquêtés prennent de l'alcool et parmi eux 60,61% le prennent
12 heures précédentes ou suivantes de la prise du
paracétamol ou de l'aspirine. Comme déjà signalé
dans la revue de la littérature, l'alcoolisme rend le paracétamol
plus toxique même à dose thérapeutique (Garrec et al,
1994). Par ailleurs, l'association de l'alcool avec de l'aspirine augmente
certains effets gênants de l'aspirine; il est donc conseillé de ne
pas les associer (Lechat et al, 1982).
3.4.6 Raison de la prise du
paracétamol ou de l'aspirine
Tableau 14: Raisons de la prise du paracétamol
ou de l'aspirine
Raisons de la prise du paracétamol ou de
l'aspirine
|
Effectif
|
Douleur
|
72
|
Fièvre
|
25
|
Maladies inflammatoires
|
4
|
Autres
|
40
|
Total des enquêtés
|
100
|
La majorité des enquêtés, soit 72%, comme
le montre le tableau 14, utilise le paracétamol ou l'aspirine pour se
soulager de la douleur. L'utilisation de ses médicaments pour des
raisons de fièvre a été citée par 25% des
enquêtés, 4% pour des raisons des maladies inflammatoires et les
autres raisons sont citées à la fréquence de 40% des
enquêtés.
Tableau 15: Autres raisons de la prise du
paracétamol ou de l'aspirine
Raisons
|
Pourcentage par rapport aux
répondants
|
autres maladies
|
17
|
Malaise
|
6
|
Malaria
|
5
|
Prescription
|
4
|
Fatigue
|
3
|
Souffrances
|
2
|
Grippe
|
2
|
moins chère, efficace
|
1
|
diminution des microbes
|
1
|
« ça guérit »
|
1
|
Nécessaire
|
1
|
Prévention de la douleur
|
1
|
Total des enquêtés
|
100
|
Le tableau 15 présente les autres raisons de la prise
du paracétamol ou de l'aspirine. Ainsi donc 6% des enquêtés
ont affirmé qu'ils prennent ces médicaments à n'importe
quelle malaise, les autres, soit 5%, ont affirmé qu'ils prennent ces
médicaments quand ils ont la malaria. Nous avons constaté aussi
que la prise de ces médicaments peut se faire quand on a la fatigue (3%
des enquêtés), la grippe (2% des enquêtés), la
souffrance (2% des enquêtés), dans le but de la prévention
de la douleur (1% des enquêtés), la prescription médicale
(1% des enquêtés), etc. Normalement l'aspirine est utilisée
pour ses effets anti-inflammatoires, antipyrétiques et
analgésiques. Le paracétamol est utilisé pour ses
propriétés analgésiques et antipyrétiques (Kadima,
2004; Neal, 2003). Alors, l'utilisation de ces médicaments dans le but
de diminuer les microbes, la fatigue, de guérir la malaria, de
prévention de la douleur, par ce que seulement sont les
médicaments moins chères sont les formes de l'usage abusif de ces
médicaments par la population en tenant compte que les indications ne
sont pas adaptées.
En somme, comme nous l'avons vu dans ce chapitre, le
paracétamol est plus consommé que l'aspirine, et est
délivré à peu près à 72,02% sans ordonnance
médicale alors que l'aspirine délivrée de cette
façon est estimé à 53%. Un grand nombre des consommateurs
(85%) affirment avoir pratiqué l'automédication de l'un de ces
médicaments. Les raisons de la non consultation du médecin sont
suivant l'ordre décroissant, la reprise du traitement reçu avant,
la non exigence de l'ordonnance, le temps de consultation, la confiance aux
pharmaciens, le manque d'argent, l'imitation des autres personnes. Cependant,
le niveau de connaissance chez les consommateurs ainsi que le niveau
d'étude et la connaissance des dispensateurs dans cette ville de Butare
ne donnent pas la garantie sur l'utilisation rationnelle de ces deux
médicaments en automédication. En plus, peu de consommateurs
(29%) demandent des conseils au près d'un dispensateur sur l'aspirine ou
le paracétamol. Chez ces consommateurs, on trouve qu'un grand nombre ne
respectent pas les règles d'utilisation du paracétamol ou de
l'aspirine tel que l'intervalle de la prise, la posologie, l'indication , la
contre-indication, précaution d'emploi (prise concomitante de
l'alcool).
Les désordres dans la prise de ces médicaments
sont démontrés par la prise en automédication
élevée (85%) avec quelque fois la prise régulière
(31%) et le non respect de certains règles d'utilisation de ces
médicaments (prise concomitante avec celle de l'alcool, le non respect
de la posologie, la prise non indiquée comme la fatigue, la
prévention de la douleur, la prise au réveil, la prise en pensant
de diminuer les microbes, etc.). De ces résultats, on affirme la prise
abusive du paracétamol et de l'aspirine au Rwanda et son degré
est élevé.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
Le recours à un médicament doit être
limité à des indications précises tout en respectant les
contres indications, les posologies et les règles liés à
l'utilisation de ce médicaments. Le paracétamol et l'aspirine,
font parti des médicaments les plus consommés dans le monde
pouvant provoquer des intoxications, des effets gênants et même de
la mort (Le Garrec et al, 1994).
Au Rwanda comme ailleurs, l'aspirine et le paracétamol
sont parmi les médicaments les plus consommés en
automédication et cette attitude conduit souvent à leur usage
abusif comme l'a montré les résultats de notre étude.
L'objectif général de notre étude
était d'analyser l'usage abusif du paracétamol et de l'aspirine
dans la ville de Butare. Les résultats de la présente
étude nous ont permit de conclure ce qui suit :
- Le paracétamol est plus utilisé que
l'aspirine dans la ville de Butare ;
- 29% des enquêtés consultent les dispensateurs
avant la prise de l'un de ces médicaments ;
- La majorité des dispensateurs et la majorité
des consommateurs n'ont pas assez d'informations sur les deux
médicaments ;
- L'aspirine et le paracétamol sont utilisés
abusivement, parce que les consommateurs ne respectent pas la posologie et les
indications propres à ces deux médicaments. En considérant
que pas mal de consommateurs utilisent mal ces médicaments, nous pouvons
dire que le degré d'abus de ces deux médicaments est plus ou
moins élevé.
Les résultats de notre travail révèlent
l'existence remarquable d'un usage abusif de ces deux médicaments :
le non respect de l'indication, de la posologie, des précautions
d'emploi et des contre-indications. L'usage abusif du paracétamol et de
l'aspirine est aussi montré par leur prise régulière(31%)
ainsi que leur prise concomitante avec de l'alcool (60,61% de ceux qui prennent
l'alcool).
Pour contribuer à la consommation adéquate de
ces deux médicaments et à la diminution des intoxications
d'origine médicamenteuses, quelques recommandations ont
été adressées au Ministère de la santé, aux
dispensateurs des médicaments et aux formations sanitaires et aux autres
chercheurs entre autre les étudiants en pharmacie.
Recommandations
q au Ministère de la santé
- Mise en place d'un centre antipoison,
- Donner une éducation permanente à toute la
population via les mass médias sur toutes les informations en rapport
avec les médicaments.
- Développer les centres d'informations
thérapeutiques
q aux dispensateurs des médicaments
- Dispenser les médicaments en donnant toujours les
conseils suffisants pour chaque médicament avec un accent particulier
sur les OTC.
q aux formations sanitaires
- Améliorer la qualité d'accueil des patients,
ce qui contribuera à la diminution de la prévalence de
l'automédication.
q aux étudiants en pharmacie ou autres
chercheurs
Poursuivre les recherches sur :
- Les pharmacies familiales au Rwanda,
- L'automédication au Rwanda surtout sur les
antimaraliques, les antibiotiques, les antiasthmatiques, les
antiépileptiques, les anti-inflammatoires stéroïdiens,...
BIBLIOGRAPHIE
A. Les livres
1. ACADÉMIE NATIONALE DE PHARMACIE (2001).
Dictionnaires des sciences pharmaceutiques et biologiques,
2ème Edition. Edition Louis Pariente, Paris
2. CENTRE BELGE D'INFORMATION PHARMACOTHÉRAPEUTIQUE
(2000). Répertoire commenté des médicaments.
Bruxelles
3. CLAUDE S. M. et al (1995). La douleur :
Diagnostic, traitement et prévention. Ellipses, Paris
4. COHEN Y. (1997).
Pharmacologie ,4eEdition. Paris, Milan, Barcelone:
Masson
5. JAVEAU, C. L'enquête par questionnaire.
Edition delroisse, Paris, 148p
6. LECHAT et al (1982). Pharmacologie.
Secrétariat Faculté de médecine
Pitié-Salpêtrière, Paris.
7. MINECOFIN (2002). Indicateur de développement,
Edition no5
8. NEAL, M. (2003). Pharmacologie médicale.
Paris: Deboeck
9. RANG H. P. et DALE M. M. (1991). Pharmacology,
2th Edition. Churchill Livingstone, London
10. SADO P. A. (1990). Pharmacie clinique
générale. Edition MEDSI/MC RAW-HILL
B. Les articles
1. LE GARREC S., BURNAT P. et GENT P. (1994). Le
paracétamol. Lyon pharmaceutique vol 45/N 4-1994. Elsevier, Paris
2. TILLER J. et TREASURER J. (1993, Mars-Avril).
Utilisation du paracétamol dans le but de perdre du poids.
Journal de pharmacie de Belgique, Tome XLVIII N 2, Mars-Avril
C. Le mémoire
1. UWASE D. (2003). La prévalence et les principaux
facteurs favorisant l'automédication des antibiotiques dans le district
sanitaire de Muhima. UNR, Butare
D. Les notes de cours
KADIMA N. J. (2004). Cours de Pharmacologie
spéciale. UNR, Butare
NGABONZIZA F. (2003). Cours de Sémiologie
médicale. UNR, Butare
E. Les sites web
Analgésique. Disponible sur le website
http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...
Caféine et aspirine: une combinaison
néfaste pour le rein. Disponible sur le website
http://www.theannals.com/cgi/content/french
abstract/38/7/1186
MEDOCS (2000). Société du
« tout par le comprimé » disponible sur le
website
http://www.ifeelgood.be/medocs.htm
SICHERE P. (2005). L'automédication. disponible
sur le website http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...
ANNEXES
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE A ADRESSER AUX DISPENSATEURS DES
MEDICAMENTS DANS DES PHARMACIES OUVERTES AU PUBLIC
SUJET : «Usage abusif du
paracétamol et de l'aspirine au Rwanda : Cas de la ville de
Butare »
Notes :-Le présent questionnaire ne
doit être rempli que par la personne chargée de dispenser les
médicaments dans une pharmacie ouverte au public.
-Les renseignements sollicités sont d'usage
exclusivement académique ; La confidentialité est
garantie.
Contact :
-MUKUNDABANTU Vincent
Tél : 08897195
E-mail : mukunda5@yahoo.fr
Etudiant, Département de Pharmacie, Faculté des
Sciences et Technologie, Université Nationale du Rwanda.
-Phn MUGANGA Raymond
Tél : 08531520
E-mail : rmuganga@yahoo.fr
Directeur de mémoire.
IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N0 de
l'enquêté :...........................
Adresse :....................................
Niveau d'étude :...........................
Q1 : Entre le paracétamol et l'aspirine, quel est le
médicament le plus demandé?
Q2 : Y a-t-il des patients qui se présentent à
la pharmacie pour se procurer de l'aspirine sans ordonnance
médicale ?
Q3 : Y a-t-il des patients qui se présentent à
la pharmacie pour se procurer du paracétamol sans ordonnance
médicale ?
Q4: Si oui, est-ce que le patient vous demande des conseils
à propos de ces médicaments ?
Q5 : Si oui quels sont les conseils que vous leur donnez
pour:
Le
paracétamol:.......................................................................................
...................................................................................................................
L'aspirine :........................................................................................................................................................................................................
............................................................................................................
Q6: Approximativement quel est le pourcentage d'aspirine fournis
sans ordonnance médicale?
Q7 : Approximativement quel est le pourcentage du
paracétamol fournis sans ordonnance médicale?
Q8 : Approximativement quel est le pourcentage d'aspirine
délivré à la proposition du pharmacien ou autre personne
dispensant le médicament ?
Q9 : Approximativement quel est le pourcentage du
paracétamol délivré à la proposition du pharmacien
ou autre personne dispensant le médicament ?
Remarques
supplémentaires :......................................................................
...............................................................................................................
ANNEXE 2
QUESTIONNAIRE A ADRESSER AUX PATIENTS BENEFICIAIRES DE
L'ASPIRINE ET/OU DU PARACETAMOL
SUJET : « Usage abusif du
paracétamol et de l'aspirine au Rwanda : Cas de la ville de
Butare »
Notes :- Mettre une croix dans la case
correspondante à la réponse de votre choix ou remplir
l'espace donné pour la réponse.
-Plusieurs réponses sont possibles pour une
même question.
-Les renseignements sollicités sont d'usage
exclusivement académique, la confidentialité est garantie.
Contact :
-MUKUNDABANTU Vincent
Tél : 08897195
E-mail : mukunda5@yahoo.fr
Etudiant, Département de Pharmacie, Faculté des
sciences et technologie, Université Nationale du Rwanda.
-Phn MUGANGA Raymond
Tél : 08531520
E-mail : rmuganga@yahoo.fr
Directeur de mémoire.
IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N0 de
l'enquêté :............................
Adresse (facultatif) :.........................
Age :...........................................
Sexe :...........................................
Profession :....................................
Niveau d'étude :............................
de l'aspirine ?
|
|
du paracétamol ?
|
|
Q1) Avez-vous déjà pris :
Q2) Quel est le médicament entre les deux que vous prenez
le plus souvent ?
Q3) Avez-vous des informations sur ces
médicaments ?
Q4)Si oui, les quelles ?
Aspirine :...........................................................................................................................................................................................................................
Paracétamol :........................................................................................................................................................................................................................
Q5) D'où avez-vous tiré ces informations ?
De la notice
|
|
A l'école
|
|
De votre entourage
|
|
De pharmacien ou médecin
|
|
Autres sources
|
|
Q6) A quelle fréquence prenez-vous l'un de ces
médicaments ?
Aspirine :
Plusieurs fois dans une semaine
|
|
Une fois par semaine
|
|
Une, deux ou trois fois par mois
|
|
Moins d'une fois par mois
|
|
Chaque fois que je juge nécessaire
|
|
Paracétamol :
Plusieurs fois dans une semaine
|
|
Une fois par semaine
|
|
Une, deux ou trois fois par mois
|
|
Moins d'une fois par mois
|
|
Chaque fois que je juge nécessaire
|
|
Q7) Arrive-t-il que vous preniez plus d'un comprimé
(500mg) dans une seule prise ?
Q8) Si oui, combien?
Q9) Quel est l'intervalle entre deux prises ?
Aspirine :
Plus de quatre heures
|
|
Moins de quatre heures
|
|
Variables
|
|
Paracétamol :
Plus de quatre heures
|
|
Moins de quatre heures
|
|
Variables
|
|
Q10) Quelles sont les malaises ou autres effets
indésirables apparus après la prise de plusieurs
comprimés.
Pour l'aspirine (précisez la dose)
..........................................................................................................................................................................................................................................
Pour le paracétamol (précisez la dose) :
..........................................................................................................................................................................................................................................
Q11) Prenez-vous toujours ces médicaments sous
prescription médicale ?
Q12) si non, quelle est la raison qui vous pousse à ne pas
consulter le médecin ?
§ Parce que la consultation médicale demande de
l'argent,
§ Parce que je n'ai pas beaucoup de temps,
§ Parce que le personnel de la santé n'est pas
accueillant,
§ Parce que j'ai confiance aux pharmaciens,
§ Parce qu'on m'a traité par ces mêmes
médicaments pour les mêmes symptomatologies,
§ Parce que les autres se font traités de la
même façon,
§ Parce que l'ordonnance n'est pas exigée à la
pharmacie pour ces médicaments,
§ Autres raisons et
spécifier .........................................................
..............
Q13) Arrive-t-il que vous consultiez le pharmacien ou autre
personne chargée de dispenser les médicaments avant d'acheter
l'un de ces deux médicaments ?
Q14) Si oui quels sont les conseils qu'ils vous donnent?
Aspirine :.........................................................................................................................................................................................................................
Paracétamol :........................................................................................................................................................................................................................
Q15) Etes-vous conscients qu'en prenant ces deux
médicaments sans ordonnance ou sans demander conseils aux dispensateurs,
vous vous exposez à certains risques ?
Q16) Si oui, à quels risques êtes-vous
exposés ?
Pour
l'aspirine :...............................................................................................
Pour le
paracétamol :........................................................................................
Q17) Prenez-vous l'un de ces médicaments d'une
façon régulière ?
Q18) Si oui
lequel ?........................................................................
Q19) Avez-vous essayé de diminuer cette
consommation ?
Q20) Avez-vous réussi ?
Q21) Prenez-vous des boissons alcoolisées ?
Q22) Si oui arrive-t-il que vous preniez de l'aspirine ou du
paracétamol dans les 12 heures qui précèdent ou suivent la
prise de l'alcool ?
Q23) Quelles sont les raisons qui vous poussent à prendre
ces médicaments ?
Pour
l'aspirine :..........................................................................................
Pour le paracétamol:
.......................................................................................................
Remarques
supplémentaires :..................................................................
..........................................................................................................................................
ANNEXE 3
IBIBAZO BIGENEWE ABANTU BAKORESHA UMUTI W'ASPIRINE
CYANGWA PARACETAMOL
UMUTWE : « Ikoreshwa ritaboneye
ry'umuti w'aspirine na paracétamol mu Rwanda :Ifatizo ry'umujyi wa
Butare »
Icyitonderwa :-Shyira agasaraba mu kazu
kajyanye n'igisubizo wahisemo cyangwa wuzuze mu mwanya w'igisubizo wahawe.
-Ibisubizo byinshi birashoboka ku kibazo
kimwe.
-Ibisubizo duhawe bizakoreshwa gusa mu
rwego rw'ubushakashatsi, tukaba tubijeje kuzabigira ibanga rikomeye.
Hari ibisobanuro mwifuza, mwabaza kuri aderesi
zikurikira :
-MUKUNDABANTU Vincent
Telefone : 08897195
E-mail :mukunda5@yahoo.fr
Umunyeshuli mu Ishami rya Farumasi, muri Kaminuza y'uRwanda
-MUGANGA Raymond
Telefone :08531520
E-mail :rmuganga@yahoo.fr
Umwalimu mu Ishami rya Farumasi, muri Kaminuza y'uRwanda
UMWIRONDORO W'UBAZWA
Nimero y'ubazwa: .....................
Aho abarizwa(aderesi) :...............
Imyaka:.......................................
Igitsina:.......................................
Umwuga:.....................................
Amashuli yize:...............................
Q1)Waba warigeze ufata umuti wa:
Q2)Ni uwuhe se muri iyo miti ibiri ukunda gufata?
Q3) Hari icyo muzi kuri iyi miti ?
Q4)Niba se ari yego, niki muyiziho?
Aspirine:..............................................................................................................................................................................................................................
Paracétamol:........................................................................................................................................................................................................................
Q5) Ibyo muyiziho mwabikuye he?
Twabisomye ku gapapuro kajyana n'umuti
|
|
Ku ishuli
|
|
Twabyumvanye abandi
|
|
Ku umunyafarumasi cyangwa umuganga
|
|
Ahandi
|
|
Q6) Ni kangahe mufata iyi miti?
Aspirine
Inshuro nyinshi mu cyumweru
|
|
Rimwe mu cyumweru
|
|
Rimwe, kabiri cyangwa gatatu mu kwezi
|
|
Gacye ku inshuro imwe mu kwezi
|
|
Igihe cyose mbona ko ari ngombwa
|
|
Paracetamol
Inshuro nyinshi mu cyumweru
|
|
Rimwe mu cyumweru
|
|
Rimwe, kabiri cyangwa gatatu mu kwezi
|
|
Gacye ku inshuro imwe mu kwezi
|
|
Igihe cyose mbona ko ari ngombwa
|
|
Q7)Hari igihe se mujya munywa ibinini birenze kimwe
icyarimwe ?
Q8)Niba ari yego, nibingahe?
Q9) Iyo mwafashe se iyo miti hahita igihe kingana iki ngo
mwongere kuyifata?
Aspirine
Hashize amasaha arenze ane
|
|
Hashize amasaha atageze kuri ane
|
|
Nta gihe gihamye nkurikiza
|
|
Paracetamol
Hashize amasaha arenze ane
|
|
Hashize amasaha atageze kuri ane
|
|
Nta gihe gihamye nkurikiza
|
|
Q10)Nigute wumva umerewe iyo wanyoye ibinini byinshi by' iyi
miti?
Aspirine:..............................................................................................
Uba wafashe ibinini bingahe?
.........................................................................................................
Paracetamol:.......................................................................................
Uba wafashe ibinini bingahe?
......................................................................................................
Q11)Iyi miti se muyifata gusa iyo muganga yayibandikiye?
Q12) Niba ari oya, ni izihe mpamvu zituma mutajya kwa muganga?
· Kubera ko gusuzuma kwa muganga bimpenze,
· Kubera ko ntafite igihe gihagije,
· Kubera ko abakozi bo kwa muganga batakira neza
abarwayi,
· Kubera ko nizera umunyafarumasi,
· Kubera ko bigeze kumvurisha uwo muti kuri iyo mpamvu
· Kubera ko nabandi ariko bawivurisha,
· Kubera ko muri farumasi batansaba igipapuro cyo kwamuganga
kuri iyo miti,
· Izindi mpamvu,
sobanura:..........................................................................................................
Q13) Hari igihe mujya mujyisha inama umunyafarumasi mbere yo
kugura umwe muri iyo miti ibiri?
Q14) Niba ari yego, ni izihe nama abagira?
Kuri Aspirine
.........................................................................................................
Kuri Paracetamol
..........................................................................................................
Q15) Mujya mutekereza ko igihe mufata iyo miti mutayandikiwe na
muganga cyangwa ngo musobanuze umunyafarumasi mushobora guhura n'ibibazo?
Q16) Ni ba ari yego ni ibihe?
..........................................................................................................................................................................................................................................................
Q17) Haba hari umwe muri iyi miti mufata kuburyo buhoraho?
Q18) Niba ari yego ni
uwuhe ?............................................................
Q19) Mwaba mwaragerageje kugabanya inshuro muwufata?
Q20) Niba ari yego, byarabashobokeye?
Q21) Ese mwaba munywa inzoga?
Q22) Hari igihe se mujya mufata aspirine cyangwa
paracétamol mumasaha 12 abanziriza cyangwa akurikira ukunywa inzoga?
Q23) Ni izihe mpamvu zituma mufata iyi miti?
................................................................................................................................................................................................................................................
Umugereka:............................................................................................................................................................................................................................
|