Ministère de l'Enseignement République
Gabonaise
Supérieur Union-Travail- Justice
Institut National des Sciences de
Gestion
(I.N.S.G.)
Mémoire de maîtrise
Es Sciences et Techniques du Tourisme, option «
Conception et Gestion en Ecotourisme »
DEVELOPPEMENT D'UN PRODUIT ECOTOURISTIQUE
DANS LE PARC NATIONAL D'AKANDA :
L'ORNITHOLOGIE
Présenté par : Sous la direction de :
Gilbert NDONG ONDO Dr Claudine Augée
ANGOUE,
Anthropologue Enseignante à l'U.O.B.
M . Patrice CHRISTY, Guide ornithologue et
M. Aristide KASSANGOYE, D.E.S.S.Tourisme
Chargé d'études au Ministére du Tourisme
SOMMAIRE
DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION 1
I - CONFIGURATION GENERALE DU PARC 5
I ~~ 1. Aperçu naturel du parc 6
I ~~ 2. Identification des personnes ressources
15
II -- AKANDA, UN PARC NATIONAL ORNITHOLOGIQUE
25
II ~~ 1. Le potentiel écotouristique
26
II - 2. La fréquentation du parc 38
III - LE PRODUIT ORNITHOLOGIQUE 48
III - 1. Diagnostic du parc d'Akanda 49
III - 2. Le montage du produit 57
CONCLUSION 68
Glossaire Bibliographie
ANNEXES
DEDICACE
Je dédie ce travail à
Jésus-Christ de Nazareth le fils du Dieu vivant
L'Eternel se tourna vers lui, et dit : « Va avec
cette force que tu as, et délivre Israël de la main de Madian ;
n'est -- ce pas moi qui t'envoie ?1 »
Juges 6 : 14
Chers père Etienne ONDO OBAME et
mère Rosette MINDZE MI ~~ NDONG, merci pour la
protection et la préservation du scandale.
A ma soeur Sylvie ANDEME ONDO, mes
frères (feu) Raoul OBIANG ONDO pour l'amour,
Narcisse NGUEMA ONDO et Ulerick Patrick OBAME
ONDO pour l' << Obangame».
Mon cher aîné le Réverand Docteur
Louis MBADINGA, je vous prie de trouver ici, ta femme la
Prophétesse Sarah Chantal MBADINGA et toi, les premières
lueurs de vos encouragements et fortifications.
Et à vous vaillante continuité : Laethicia
Laure, Christina Cheronne, Janis, Stévie Cornélia, Klarck
Steward, Esther Grâce (Fatoumata), Désiré Georgio,
Yaurelle, Yauwan, Christian Cheron, Schélina (la bode), Williams Doudou,
Esther Florentine.. Que cette oeuvre ne cesse de produire en vous le
vouloir et le faire.
1 SEGOND L. (2004), << La Sainte Bible. Edition
revue avec références », Séoul : UBS - FARSC, 1277
p.
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à adresser mes plus vifs
remerciements à Madame le Docteur Claudine Augée
ANGOUE, qui m'a soutenu tout au long de mon travail, et à la
direction attentive, sincère et exigeante à laquelle ce
mémoire doit beaucoup.
Que soient également remerciés ici Monsieur
Aristide KASSANGOYE, qui m'a
encouragé dès le début à
travailler sur la stratégie de développement d'un produit
écotouristique, notamment l'ornithologie et Monsieur Patrice
CHRISTY, guide ornithologue, auquel je dois de précieux
enseignements sur l'avifaune d'Akanda, ainsi que son immense contribution
documentaire et la relecture de ce travail.
Je témoigne toute ma reconnaissance affable à
Monsieur Fortuné NGOSSANGAH, Enseignant de forfaits
à l' I.N.S.G. dont les encouragements et les conseils de montage de
produit écotouristque m'ont été d'un apport inestimable,
de même que les structures suivantes : le groupe B.G.F.I. BANK et l'O.NG.
W.C.S. qui m'ont permis d'effectuer des missions dans le Parc National d'Akanda
et l'A.N.P.N. qui m'a aurorisé l'accès du parc.
Que Messieurs les Docteurs Achille Ponce MBADI et
Joseph OKOUYI, respectivement Enseignant d'Economie du tourisme
à l'I.N.S.G., Chercheur à l'I.R.E.T. - CENAREST, trouvent ici
l'expression de ma gratitude pour leur disponibilité et leur
facilitation sur le terrain, relatif à la méthodologie de
l'identification de plusieurs sites sensibles des écosystèmes de
mangroves.
Je prie Mesdames Lucie OBORI épouse
SOULOUNGANGA et Florentine BIVEGHE épouse BANGA, de trouver ici
l'expression de ma reconnaissance pour leur liberté chaleureuse et
l'intérêt qu'elles n'ont cessé de témoigner à
mon travail de recherche.
J'adresse à Mesdames Jocelyne ASSOGBA et Laure
NDJILA, Messieurs John WULO, Hughes MOUTSINGA, Willy MAGANGA, Romuald NDONG
BIYOGHE, Stanley MADU ~~ AKOLAM, Eric AMBOUROUE et Seif MOUKOUMI, tous
mes remerciements pour leurs encouragements et leur aide précieuse quant
à l'achèvement de cette oeuvre.
A toi, Lydie Flore SOULOUNGANGA DIBOTY, douce
et agréable « alliée », qui a accepté de
supporter mes états d'âme pour la vie, veuille trouver ici
l'expression de mon amour et de ma reconnaissance ininterrompus.
LISTE DES ABREVIATIONS
A.N.P.N. = AGENCE NATIONALE DES PARCS NATIONAUX
I.R.E.T. ~~ CENAREST = INSTITUT
DE RECHERCHE EN ECOLOGIE
TROPICALE - CENTRE NATIONAL
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET
TECHNOLOGIQUE
RAPAC = RESEAU DES AIRES
PROTEGEES D'AFRIQUE CENTRALE
O.M.T. = ORGANISATION MONDIALE
DU TOURISME
O.N.G. = ORGANISATION NON
GOUVERNEMENTALE
U.I.C.N. = UNION INTERNATIONALE
POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE WCS
= WILDLIFE CONSERVATION SOCIETY
INTRODUCTION
Le pétrole semble être une ressource intarissable
pour le Gabon qui a longtemps fondé la quasi-totalité des
financements de ses projets et programmes sur la manne
pétrolière. Les 25% de la production totale que reçoit le
pays lui ont fait oublier d'autres ressources reléguées en
arrière-plan, et qui pourtant sont exploitées presque dans
l'anonymat, et pourraient permettre à la population de mieux se prendre
en charge. La dépendance de cet « or noir » a provoqué
une situation généralisée d'assistanat doublée
d'une oisiveté virulente, avec pour conséquence la
non-participation de cette population à la croissance du pays.
Couvert originellement à plus de 21 millions d'hectares
de sa superficie, soit environ 85 %, le Gabon l'exploite depuis la
période d'avant les indépendances. Pourtant
considérée comme le troisième produit d'exportation brute,
de par son importance après le pétrole et le manganese, son
exploitation occasionne d'importantes conséquences : la
dégradation de la forêt, les impacts sur la faune, la
délocalisation et la destruction des modes de vie des Baka, des Babongo,
des Bakoya, des Bakouyi, ~
Une autre vision de gestion de cette forêt consiste
désormais à la conserver et à la préserver pour les
générations futures, tout en permettant aux communautés
locales présentes de profiter des retombées économiques
qui découleraient des actions de conservation. Dans sa politique de
valorisation de ses écosystèmes forestiers, le Gabon a
résolument opté pour le tourisme durable comme modèle de
développement au détriment du tourisme de masse, irrespectueux de
l'environnement. Ce modèle de développement, selon l'Organisation
Mondiale du
Tourisme désignerait : « toute forme de
développement, d'aménagement ou
activitétouristique qui respecte et préserve à
long terme les ressources naturelles, culturelles et
sociales et contribue de manière positive et
équitable au développement et à l'épanouissement
des individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces
»2. La stratégie qui permettrait d'y parvenir est
l'écotourisme qui concilierait le développement
économique, la protection de l'environnement et le bien- être des
communautés locales. C'est ainsi que depuis 2002, le Gabon a pu
consacrer à la préservation de la diversité biologique 13
parcs nationaux représentant 11,25%3 de sa superficie totale,
dont celui d'Akanda qui nous intéresse ici.
2 Site web :
www.terres-lointaines.com
3 Discours du Chef de l'Etat gabonais du 22 aoüt
2002
Le Parc National d'Akanda, formé des baies de Corisco
et de la Mondah sur 540 km2, situé sur le littoral de la
province de l'Estuaire, au nord-est de Libreville (cf. Annexe n°2), se
distingue par la plus grande concentration d'avifaune migratrice du Gabon. Les
rias qui la composent sont essentiellement formés de vasières,
habitats naturels des crustacés, des mollusques et des poissons servant
de nourriture à des limicoles d'origines diverses et les mangroves qui
protègent les côtes, fixent les sédiments et favorisent
l'atterrissement. Les bancs de sable et la mangrove sont des lieux de repos des
oiseaux à marée haute et leur servent aussi de lieu de
nidification, de même pour d'autres espèces telles que les tortues
marines et les poissons. Ce parc a donc pour particularités majeures
d'être une grande station des oiseaux migrateurs sur la zone
équatoriale, de présenter une cohabitation saisonnière
entre l'avifaune migratrice et résidente, d'une part, et les autres
espèces fauniques d'autre part, et de posséder de vastes
étendues de mangroves, de vasières et de bancs de sable
favorisant l'habitat de l'avifaune.
Le tourisme ornithologique démarre en 1995 et demeure
toujours embryonnaire près de 13 ans plus tard. De simples excursions
sont organisées sporadiquement dans ce site. Il n'y a pas de produit
écotouristique véritable (séjour ou forfait)
identifié dans ces lieux, l'avifaune qui devrait être la
principale ressource attractive autour de laquelle seraient structurées
toutes sortes d'activités et services est inexploitée. Ajouter
à cela, les difficultés logistiques liées à la
traversée des principaux cours d'eau, mais aussi la conquête
incontrôlée de ce parc par les pêcheurs artisanaux ouest-
africains et les industriels implantés à Libreville.
Concrètement, nous observions les
éventualités de monter un séjour écotouristique
tenant compte des caractéristiques de l'O.M.T. et dont l'utilité
reposerait essentiellement sur la possibilité de proposer des
méthodes de montage de produits ornithologiques écotouristiques
qui maintiendraient les processus écologiques fondamentaux et qui
conserveraient la diversité biologique.
Le but de notre étude est d'évaluer la
faisabilité technique d'un produit écotouristique
intégrant la rivière Ntsini, la traversée du parc,
l'observation des richesses, particulièrement l'avifaune migratrice et
endémique.
Elle devrait répondre aux questions suivantes :
(\y) Comment développer un produit ornithologique
écotouristique intégré autour des oiseaux ?
yo) Comment le rendre rentable et générateur de
revenus pour la conservation, supportable à long terme sur le plan
écologique, équitable sur les plans éthique et social, et
viable sur le plan économique ?
yo) Quels sont les ressources naturelles, culturelles et
patrimoniales exploitables sous forme écotouristique ?
En premier lieu, nous avons réalisé des
recherches bibliographiques sur les ressources avifaunistiques, floristiques et
culturelles dans le but de tracer un itinéraire qui permettrait de les
approcher. Un recueil d'informations ensuite a été fait
auprès des personnes ressources en vue de déterminer les
espèces phares de l'avifaune et les principaux traits culturels à
exploiter. Un diagnostic complet en transport fluvial a aussi été
fait afin de ressortir ses caractéristiques majeures (horaires,
priorités, arrêts, informations,...). Par des prospections de
terrain, une identification des sites a été faite, ainsi que la
détermination des capacités de charge. Une enquête enfin a
été réalisée auprès des réceptifs
pour déterminer le profil type de ce genre de produit et des
activités et services attachés.
Dans une premiere approche, nous présenterons
l'état de connaissances sur ce site, puis dans un second temps, nous
nous pencherons sur les différents constituants attractifs qui
permettent de le penser rentable, respectueux de la biodiversité et du
développement rural, tout en considérant les points fragiles,
mais aussi les atouts du Parc National d'Akanda. Nous identifierons finalement
les éléments forts du patrimoine naturel et culturel sur lesquels
va s'appuyer notre séjour, et notamment la structure de la demande
susceptible de consommer ce produit ornithologique.
I ~~ CONFIGURATION GENERALE DU PARC
I ~~ 1. APERÇU NATUREL DU PARC
Les Parcs Nationaux du Gabon
I ~~ 1. 1. ASPECTS CLIMATOLOGIQUES
Tous les phénomènes
météorologiques auxquels est soumis le Parc National d'Akanda
sont prélevés par les stations de Libreville et de Cocobeach,
d'après la Direction Générale de la
Météorologie Nationale (D.G.M.N.)4. Le climat
équatorial de transition à cet endroit se caractérise par
des régimes thermiques et hydriques de type austral subissant à
la fois l'influence de la pluviométrie et des conséquences du
courant froid de Benguela. Celui- ci prend naissance au large de la Namibie et
de l'Angola, parvient jusqu'à hauteur de l'équateur et
simultanément apparaissent des résurgences d'eau froide
profonde.
Durant la mi-juin à la mi-septembre, il y a un
rafraîchissement et une stabilisation des masses nuageuses venant du
sud-ouest qui ne se précipitent pas, mais interceptent une bonne partie
du rayonnement solaire. Le ciel reste couvert dans la quasi-totalité du
pays. De remarquables variations importantes affectent ce climat, qui à
son tour, influence la répartition saisonnière, avec pour
finalité la tâche rendue difficile d'effectuer de meilleures
prévisions. Car il faut le dire, Akanda est conditionné par le
mouvement des marées (phénomènes climatiques).
Le Parc National d'Akanda est très humide et
reçoit une pluviométrie annuelle d'environ 3000 à 3300
mm/an. Les précipitations mensuelles les plus fortes ont lieu en automne
(octobre, novembre et décembre) et au printemps (avril, mai et juin),
selon que l'on est en grande saison de pluies ou en petite saison des pluies.
Les précipitations les moins fortes et quasi nulles ont lieu en hiver
(janvier, février et mars) et en été (juillet, août
et septembre), correspondant successivement à la petite saison
sèche et à la grande saison sèche. Un dysfonctionnement
climatique n'est pas à exclure, des rosées ou des crachins
peuvent être observables même en saisons dites « sèches
».
Comme dans le reste du pays, le Parc National d'Akanda
connaît aussi bien des fluctuations de pluviométrie que des
fluctuations de températures. C'est ainsi que celles- ci peuvent varier
de 25 à 26°c, connaissant une période de relative
fraîcheur pendant l'été, avec des pics inférieurs au
mois de juillet (températures < 25°c). Tout au long de cette
période, la durée d'ensoleillement est faible, contrairement aux
mois de mars et d'avril qui connaissent des périodes de grande chaleur,
avec une moyenne de 27°c. Les journées sont très torrides
(32°c <
4 Entretiens avec Monsieur ONDO ELLA, Directeur
Général de la Météorologie Nationale sur le climat
et les difficultés de prélèvement.
températures< 33°c). Les variations de pluies
et d'ensoleillement sont très fréquentes. Le vent,
généralement de nord- ouest entre février et avril, est
souvent calme. Mais il peut arriver que lors de fortes précipitations,
des tornades surviennent et provoquent parfois des inondations de la
forêt.
Les trois (3) principales rivières qui composent
l'hydrologie du Parc National d'Akanda sont la Nzémé, Moka et la
Ntsini. Leurs débits ne sont pas élevés et n'influent pas
sur le caractère marin prononcé de la baie de la Mondah.
Le phénomène climatique de ces milieux
exceptionnels humides qui nous intéresse de prime abord et qui
semble-t-il conditionnerait l'accessibilité des lieux est le mouvement
des marées. Les prévisions météorologiques telles
que celles proposées plus bas, sont le gage d'une bonne réussite
de tout projet ou de tout produit écotouristique monté dans le
Parc National d'Akanda.
Jour
|
Matin
|
Après midi
|
T°
|
Temps
|
PM
|
Hteur
|
BM
|
Hteur
|
T°
|
Temps
|
PM
|
Hteur
|
BM
|
Hteur
|
Je 1
|
|
|
3h30
|
1,00m
|
09h59
|
1,70m
|
|
|
15h25
|
0,70m
|
23h11
|
1,80m
|
Ve 2
|
|
|
4h54
|
1,00m
|
11h13
|
1,60m
|
|
|
16h59
|
0,80m
|
|
|
Sa 3
|
|
|
0h30
|
1,80m
|
06h19
|
1,00m
|
|
|
12h32
|
1,60m
|
18h18
|
0,80m
|
Di 4
|
|
|
1h33
|
1,90m
|
07h25
|
0,90m
|
|
|
13h43
|
1,70m
|
19h24
|
0,80m
|
Lu 5
|
24°c
|
Pluv
|
2h16
|
1,90m
|
08h24
|
0,88m
|
29°c
|
Ciel c
|
14h34
|
1,73m
|
20h23
|
0,89m
|
Ma 6
|
24°c
|
Ciel c
|
2h55
|
1,95m
|
09h03
|
0,78m
|
30°c
|
Ensol
|
15h16
|
1,80m
|
21h04
|
0,70m
|
Me 7
|
23°c
|
Ensol
|
3h28
|
1,99m
|
09h37
|
0,69m
|
29°c
|
Ensol
|
15h51
|
1,85m
|
21h41
|
0,73m
|
Je 8
|
24°c
|
Ciel c
|
3h56
|
2,02m
|
10h10
|
0,62m
|
30°c
|
Pluie
|
16h23
|
1,90m
|
22h15
|
0,72m
|
Ve 9
|
24°c
|
Ciel c
|
4h23
|
2,04m
|
10h41
|
0,56m
|
30°c
|
Pluie
|
16h54
|
1,93m
|
22h48
|
0,72m
|
Sa 10
|
24°c
|
Pluie
|
4h41
|
2,05m
|
11h13
|
0,53m
|
29°c
|
Pluie
|
17h25
|
1,94m
|
23h21
|
0,74m
|
Di 11
|
|
|
5h21
|
2,00m
|
11h42
|
0,40m
|
|
|
18h02
|
1,90m
|
23h48
|
0,70m
|
Lu 12
|
23°c
|
Pluie
|
5h47
|
2,02m
|
12h18
|
0,53m
|
29°c
|
Ensol
|
17h26
|
1,90m
|
24h28
|
0,70m
|
Ma 13
|
|
|
0h27
|
0,70m
|
06h22
|
1,90m
|
|
|
12h52
|
0,50m
|
19h05
|
1,90m
|
Me 14
|
24°c
|
Ensol
|
1h06
|
0,87m
|
06h55
|
1,91m
|
30°c
|
Pluie
|
13h52
|
0,50m
|
19h55
|
1,80m
|
Je 15
|
24°c
|
Ciel c
|
1h48
|
0,93m
|
07h37
|
1,84m
|
28°c
|
Ciel c
|
14h12
|
0,70m
|
20h48
|
1,80m
|
Ve 16
|
24°c
|
Ciel c
|
2h37
|
0,98m
|
08h33
|
1,76m
|
29°c
|
Pluie
|
15h01
|
0,70m
|
21h52
|
1,80m
|
Sa 17
|
24°c
|
Ciel c
|
3h38
|
1,02m
|
09h48
|
1,70m
|
30°c
|
Ciel c
|
16h01
|
0,82m
|
23h01
|
1,82m
|
Di 18
|
|
|
4h57
|
1,00m
|
11h09
|
1,70m
|
|
|
17h04
|
0,80m
|
|
|
Lu 19
|
24°c
|
Ensol
|
0h06
|
1,89m
|
06h11
|
0,93m
|
30°c
|
Pluie
|
12h27
|
1,74m
|
18h22
|
0,81m
|
Ma 20
|
|
|
1h12
|
2,00m
|
07h27
|
0,80m
|
|
|
13h34
|
1,80m
|
19h26
|
0,70m
|
Me 21
|
24°c
|
Pluie
|
0h58
|
2,09m
|
08h17
|
0,65m
|
30°c
|
Ciel c
|
14h31
|
1,90m
|
19h28
|
0,60m
|
Je 22
|
24°c
|
Ciel c
|
2h48
|
2,19m
|
09h07
|
0,52m
|
30°c
|
Ciel c
|
15h24
|
2,02m
|
22h06
|
0,60m
|
Ve 23
|
23°c
|
Ciel c
|
3h35
|
2,25m
|
09h54
|
0,41m
|
30°c
|
Ensol
|
16h14
|
2,18m
|
22h06
|
0,56m
|
Sa 24
|
24°c
|
Ciel c
|
4h22
|
2,28m
|
10h39
|
0,34m
|
29°c
|
Pluie
|
17h04
|
2,14m
|
22h54
|
0,55m
|
Di 25
|
|
|
5h10
|
2,30m
|
11h28
|
0,20m
|
|
|
17h53
|
2,10m
|
23h40
|
0,60m
|
Lu 26
|
|
|
6h00
|
2,20m
|
12h14
|
0,30m
|
|
|
13h46
|
2,10m
|
|
|
Ma 27
|
24°c
|
Ensol
|
0h29
|
0,66m
|
06h41
|
2,11m
|
30°c
|
Ciel c
|
12h54
|
0,41m
|
19h36
|
2,07m
|
Me 28
|
24°c
|
Ciel c
|
1h18
|
0,75m
|
07h30
|
1,99m
|
29°c
|
Ciel c
|
13h41
|
0,51m
|
20h32
|
2,00m
|
Je 29
|
24°c
|
Ensol
|
2h09
|
0,86m
|
08h24
|
1,84m
|
29°c
|
Ensol
|
14h30
|
0,63m
|
21h31
|
1,94m
|
Ve 30
|
24°c
|
Ensol
|
3h06
|
0,96m
|
09h25
|
1,76m
|
29°c
|
Ensol
|
15h23
|
0,75m
|
22h32
|
1,76m
|
Ensol = ensoleillé ; Ciel c = ciel couvert ; Pluv =
pluvieux ; PM=pleine mer et BM=basse mer
Sources : le quotidien d'informations
générales l'Union5 et le pratique du
Gabon6
5 Direction Générale de la
Météorologie, (novembre 2007), « Les prévisions
météorologiques du Gabon », le Quotidien d'informations
générales l'Union, Libreville :SONAPRESSE
6 Gabonaise d'Edition et de communication, (2007),
« Le pratique du Gabon, Libreville - Port - gentil », Libreville :
GEC, 254 p.
I ~~ 1. 2. LES RIAS
Couvert à près de 80% de forêts
équatoriales abritant une biodiversité remarquable très
peu dégradée, le Gabon consacre 11,25% de sa superficie à
la préservation de la biodiversité biologique dans une partie de
ce qu'il est convenu d'appeler le Massif Forestier du Bassin du Congo. Ce
territoire est subdivisé en treize (13) parcs nationaux dont celui
d'Akanda qui nous concerne ici.
Le Parc National d'Akanda est un grand ensemble de près
de 540 km2 de superficie constitué des baies de Corisco et de
la Mondah qui abritent de vastes étendues de milieux exceptionnels
humides, recelant d'étonnantes disparités d'habitats, partant des
formations typiquement marines (bancs de sable, plages, vasières,
mangroves, ...), à des formations continentales (forêts
marécageuses, forêts inondables, ...), en passant par tout un
gradient de formations intermédiaires, plus ou moins saumâtres
(tannes, ...). Ces rias sont des paysages, des vallées fluviales basses
envahies par la mer lors de la remontée du niveau des océans
depuis la fin de la dernière glaciation (15 000 à 18 000 ans) et
s'étendent sur une profondeur nord-sud d'environ 40 km et une largeur
est- ouest de 25 km7.
La diversité des types de biotopes que composent les
formations végétales de ces milieux humides, sont essentiellement
l'écosystème mangrove8 (une association
végétale halophile caractéristique des régions
littorales de la zone tropicale où croissent en pleine vase des
forêts impénétrables de palétuviers) le long des
chenaux dans le domaine amphibie (cf. Annexe n°8).
D'après Monsieur Constant ALLOGHO, bien que
considérées comme pauvres sur le plan biologique pour tout ce qui
évolue au-dessus de l'eau, les mangroves jouent un rôle biologique
très important :
yo) Le captage des quantités énormes de
sédiments ;
yo) La contribution à la stabilisation des côtes,
ainsi que leur protection contre les tempêtes violentes et
l'érosion ;
7 VANDE WEGHE J.P., (décembre 2005), <<
Les milieux humides côtiers du Gabon : les rias du Nord et du Bas
Ogooué », Canopée n°25, p 3 -- 8.
8 LEBIGRE J. M. & MARIUS C., (1981), <<
Etudes d'une séquence Mangrove - Tanne en milieu équatorial, baie
de la Mondah (Gabon) », Symp. Internat. Lagunes Côtières,
Talence.
yo) La production et le recyclage des matières organiques
;
yo) L'atténuation de la variation de la salinité
;
yo) Le maintien des chenaux ;
yo) La production de la biomasse végétale
grâce au soleil qui nourrit les mollusques, les crustacés et les
poissons.
Les mangroves sont par conséquent suffisamment
productives pour la survie de plusieurs espèces micro et macro-fauniques
et sont d'une importance capitale pour la préservation de ces milieux
humides.
Les 6 principales espèces ligneuses qui composent cet
écosystème sont les trois palétuviers rouges : Rhizophora
mangle, Rhizophora racemosa et Rhizophora harrisonii de la famille des
Rhizophoracées ; le grand palétuvier blanc Avicennia
nitida de la famille des Avicenniacées et les deux petits
palétuviers blancs Conocarpus erectus et Laguncularia racemosa
de la famille des Combrétacées. Cet écosystème est
le trait de paysage le plus dominant du parc. En second plan, il y a les
tannes, des espèces de sols dénudés hypersalés ; la
grande fougère Acrostichum aureum ; quelques espèces
herbacées et quelques rares épiphytes, principalement des
fougères et des orchidées.
Les plages de sable ocre et les vasières qui
s'étendent tout autour de la baie de la Mondah,
généralement lors des marées les plus basses attirent
aussi des mollusques, des crabes et des vers, constituant par excellence la
nourriture tant prisée des limicoles et de certaines populations du
parc. Les vasières sont favorisées par le ralentissement des
courants marins et le ralentissement des vagues, à l'endroit où
la mer et la terre se rencontrent. Dans le Parc National d'Akanda, elles
couvrent un peu plus de 4 000 ha et le banc de sable de la baie de la Mondah en
est le plus important. Ce sont tous deux des milieux très dynamiques et
mouvants, d'ordinaire transitoires, mais facilitant l'accès de la terre
par mer. Bien qu'elles subissent l'oscillation des marées, elles sont
d'une part très productives, et d'autre part elles brassent les eaux et
les sédiments, transportent les matières nutritives et apportent
l'oxygene.
Dans le Parc National d'Akanda, par endroit on rencontre de
larges plages de sable ocre, puis des plages de plus en plus vaseuses et enfin
des vases quasiment liquides et inabordables par moment où l'aventure
est interdite. Cette difficile accessibilité pourrait constituer un
atout majeur pour la préservation des lieux.
I ~~ 1. 3. SITUATION DEMOGRAPHIQUE ET
CULTURELLE
Les touristes attirés dans une région en raison
de ses atouts naturels et culturels souhaitent participer ou assister aux
manifestations et festivités locales en plus de consommer la nature. Au
gré de l'évolution, les différentes populations qui ont
séjourné aux environs du Parc National d'Akanda comme à
l'intérieur ou continuent d'y vivre, sont pour la plupart
dépositaires d'une culture qui peut être utilisée à
des fins écotouristiques9.
La croyance en l'existence de divinités (forces) dans
la nature a toujours été le propre de l'africain, et pour les
célébrer, il use d'éléments de contacts (les
rituels, les danses, l'érection de stèles, les statuaires, la
célébration de nouvelles lunes...) et de sociétés
secretes (le Ndjobi, le Bwiti, le Melane et le Ndjembè pour ce qui nous
intéresse).
Nos investigations nous ont donc conduit à
considérer cinq (5) groupes ethnolinguistiques évoluant dans le
Parc National d'Akanda, plusieurs communautés, principalement ouest-
africaines et les forestiers d'un effectif assez important. Les premiers
essentiellement représentés par les Mpongwè, les
Séké, les Kélé, les Benga et les Fang qui,
semble-il, sont dans ces lieux depuis des siècles et un peu moins. Le
second groupe est dominé en nombre par les Béninois, les
Ghanéens, les Nigérians et les Togolais, tous de statut
immigré, réfugié économique ou politique. Ce qui
caractérise le premier groupe est qu'il est une population à
connotation rurale, reparti dans une douzaine de campements de près de
quinze (15) personnes et qu'il dépend tres largement des ressources de
la nature par le moyen indirect de la chasse, de la pêche et de la
cueillette. Il pratique donc une économie d'autosubsistance et ses
activités ne contribuent en rien à la destruction de cet
écosystème, mais au contraire maintiendraient les habitats de cet
ensemble composite de biotope et de biocénose. Le second groupe se
retrouve dans deux villages (Nendé et Moka), au développement
assez inquiétant du fait de l'amplification de ses activités. Il
utilise le refuge des marées hautes des limicoles pour camper,
travailler ses filets ou attendre la marée. Il dérange
éventuellement les habitats des oiseaux, ses activités ont un
grand impact sur l'écosystème, les hommes pêchent le gros
poisson au filet maillant et à la palangre, les femmes attrapent quant
à elles des crevettes, fument leurs produits en abattant les arbres de
la mangrove. Sans émotion pour cet écosystème, certaines
populations y causent d'énormes dommages, notamment dans la chasse
aux pélicans. Il est donc recommandé au
gestionnaire de ce parc de leur interdire l'accès de ce site de crainte
qu'elles ne deviennes incontrôlable et créent de sérieux
problèmes environnementaux.
Lors de nos entretiens avec certains membres du RAPAC, on nous
a expliqué qu'en 1925 lors de la création du Parc National des
Virunga sur la rive du Lac Edouard en République Démocratique du
Congo, la situation démographique des quelques campements et petits
villages que comptait cet écosystème était identique
à nos jours au Parc National d'Akanda. Ces regroupements de populations
sont devenus près de trois quarts (3/4) de siècle plus tard
d'immenses cités. De dix (10) à vingt (20) personnes au
départ, ils en compteraient maintenant des milliers. Les petits
pêcheurs, négligeables, sont par la suite devenus de grands
commerçants, de trafiquants de tous ordres contribuant à
dégrader de façon considérable ce milieu. Il en a
été de même du Queen Elisabeth National Park en Ouganda,
lors de sa création en 1952, les populations d'agriculteurs
laissées en évolution dans ce site, contestent aujourd'hui les
effets des éléphants (qui pourtant ont baissé en nombre)
dans la dévastation de leurs cultures.
Les forestiers sont aussi destructeurs de
l'écosystème au même titre que le second groupe, sans souci
de reboiser ou de préserver, ils n'en font qu'à leur
intérêt (et leur activité est interdit par le code
forestier).
L'une des actions fondamentales de l'A.N.P.N. serait de les
déguerpir de ces milieux exceptionnels humides et d'en promouvoir la
culture du premier groupe considéré à raison comme
véritable communauté locale.
En essayant de cerner la signification du vocable «
Akanda », nous nous sommes rendu compte qu'il fallait approcher les
initiés du Ndjembé, un genre de société
secrète féminine plus répandue que le Bwiti au Gabon. Ce
terme désignerait en fait les ossements de quelque vieille
coryphée décédée (Ngw'Akanda).
Au regard de ce qui précède et à la
lumière de nos investigations, les sites d'intérêt
faunique, floristique et culturel se juxtaposent à Akanda. Cette
contiguïté et cette divergence constituent leur principal potentiel
à mettre en valeur. La promiscuité des cinq (5) groupes
ethnolinguistiques dans ce parc permet d'envisager un détour culturel,
leur dénominateur commun étant le Ndjembé qui pourrait
constituer un attrait inusité pour les non- résidents.
Les initiés valoriseraient aussi l'aspect
esotérique des rites et pratiques du Ndjembé, en pratiquant son
côté folklorique par exemple et en multipliant la production des
articles d'artisanat locaux de ce rite tels que :
yo) Les plantes initiatiques selon leur vertu
thérapeutique; les costumes rituels pour les danses et autres
cérémonies ;
yo) Les boîtes à Byéri destinées
à contenir les crânes et tibias des grands ancêtres ; (\y)
Les breuvages d'initiation ;
yo) Les fards rituels ;
(\y) Les instruments de musique ;
yo) Les statuaires rituelles ;
yo) Les fibres ;
yo) Les écorces ;
yo) Les racines ;
yo) Les feuilles ;
yo) Les poudres végétales et ;
yo) Les sucs divers entrant dans l'édification du
temple.
La possibilité sera donnée aux
écotouristes de les acheter en fin de démonstration.
L'expérience du visiteur s'en trouverait donc enrichie. Offrir ces
produits cérémoniels authentiques à la vente permet de
donner aux visiteurs une connaissance plus approfondie de la destination
Akanda, et d'en faire mieux percevoir les spécificités. Ce qui
aura pour conséquence de favoriser le bouche-à-oreille, meilleur
outil marketing de promotion et de vente d'un produit.
I ~~ 2. IDENTIFICATION DES PERSONNES
RESSOURCES
I ~~ 2. 1. LES DIFFERENTS INTERVENANTS EN
ECOTOURISME
Le concept « écotourisme » a
été utilisé la première fois en 1983 par Hector
COBAYEN qui décrit un voyage de découverte dans une nature
préservée avec l'accent sur l'éducation et la
sensibilisation, une proximité recherchée avec la nature. Il
diffère du tourisme de masse du fait qu'il contribue à la
protection de la nature et intègre le développement durable tout
en cherchant à apporter à la population locale un certain
bien-être social. Or, le Gabon s'est lancé depuis 2002, à
travers ses treize (13) parcs nationaux, dans une politique de valorisation de
sa biodiversité par le développement de l'écotourisme. Par
conséquent, tout projet touristique devrait donc reposer sur des
critères de durabilité, notamment être supportable à
long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique
et équitable sur le plan éthique et social pour les populations
locales. En d'autres termes, les acteurs du tourisme et les promoteurs des
projets écotouristiques doivent avoir un niveau assez
élevé de connaissance dans les domaines du tourisme, de
l'environnement, de l'écotourisme... et assimiler la dimension
communautaire dans toute entreprise liée à l'activité
écotouristique.
C'est au terme de cette réflexion que nous nous sommes
entretenus avec :
"y Deux (2) conservateurs des parcs d'Akanda et de l'Ivindo ;
"y Deux (2) chargés d'études des ministères
de l'économie forestière et du tourisme ; "y' Deux (2) guides
ornithologiques ;
"y Deux (2) scientifiques, l'un de l'I.R.E.T. (Institut de
Recherche en Ecologie Tropicale) et l'autre est le Directeur
Général de la météorologie et ;
"y Cinq (5) cadres des Organisations Non Gouvernementales
(O.N.G.) locales et internationales oeuvrant dans la protection des
espèces animales et végétales et la promotion des aires
protégées par le développement de l'écotourisme.
Nous avons aussi pris attache avec des gérants d'agences
de voyages et de tourisme qui n'ont pas accepté de remplir notre
questionnaire, mais plutôt de simples interviews.
Les objectifs de l'étude étaient de collecter des
informations différentes et parfaitement complémentaires. Lors
des entretiens, certaines questions ont été posées telles
que :
yo) Qui peut vendre l'avifaune tant migratrice que
sédentaire et qui peut la consommer ?
"y' Où peut-on se l'observer à
satiété ?
"y' Quand peut-on la voir ?
"y' Comment y aller ?
"y' Pourquoi est-il important de conserver ces milieux ?
L'étude qualitative10 consistait à
collecter et à analyser les comportements et les motivations des uns et
des autres dans la possibilité d'élaborer un tel produit. Elle
précédait l'étude quantitative dans la mise sur pied d'une
stratégie de vente. Elle s'est adressée à un petit nombre
de personnes car l'écotourisme n'est pas très
développé ; peu coûteuse, elle a permis d'explorer le
problème en partant d'aucun a priori. Elle était incertaine quant
à son issue, mais néanmoins nous a conduit à des
hypothèses vérifiables quantitativement.
Nous avons usé des techniques mixtes (entretiens libres
et semi-directifs) en commençant par interroger librement nos
interlocuteurs puis à poursuivre sur un autre champ des que l'on sentait
le thème initial épuisé par des entretiens semi-directifs.
La consigne de départ permettait à l'enquêté de
s'exprimer sans véritable repère autre que les siens. Il
interprétait donc le sujet à partir de son propre cadre de
référence. Ce qui nous guidait vers la mise en évidence de
l'environnement de notre theme, des facteurs qui l'influencent. A
l'égard de l'interviewé, nous adoptions une attitude de
compréhension, d'écoute attentive, de non critique, de
non-jugement, de bienveillance et de non-directivité pour éviter
toute induction. Par exemple pour le transport, l'objet était les moyens
sécurisées, la formulation de la consigne était : <<
pourriez- vous me parler du transport fluvial des touristes ? »
Pour avoir davantage de réponses aux opinions,
attitudes et comportements de nos interviewés, nous procédions
à la technique de reformulation telle que le miroir qui reprend mot
à mot une opinion avec un ton interrogatif ; le résumé qui
reprend l'essentiel de ce qui a été dit en une formule plus
concise. << Des études exhaustives doivent être
menées pour connaître toute l'avifaune qui peuple le Parc National
d'Akanda, pour savoir quoi proposer aux écotouristes » nous donnait
<< l'inventaire de l'avifaune du Parc National d'Akanda est
nécessaire pour proposer des produits fiables ». Et la question de
reformulation qui transforme une affirmation en question : << le tourisme
de masse fait entrer plus de devises dans plusieurs secteurs
d'activités, mais il est tributaire de la dégradation de la
nature, contrairement à
l'écotourisme qui contribue à préserver la
nature et intègre le bien-être social des communautés
locales » donne « oui, je comprends, vous préférez
l'écotourisme ».
Avec l'équipe de « Nature et
découverte » de Téléafrica
Durant les entretiens, il a été aussi fait usage
des questions neutres (qu'entendez- vous par l'écotourisme est
bénéfique aux communautés locales ?) et des
synthèses partielles pour relancer la conversation. La durée des
entretiens, se situant entre 30 minutes et 1 heure, variait en fonction du
thème proposé et de la compétence des interviewés
(la maîtrise de leur sujet). Les contraintes budgétaires et de
temps nous ont contraint à recourir à quatre (4) entretiens
libres et plusieurs entretiens semi-directifs, selon que nous tentions
d'explorer le problème, de trouver des solutions et de les tester pour
une prise de décision. Nous ne disposions que de quelques notes prises
lors des entretiens papier/ crayon, la seule technique d'analyse a
été le résumé. Elle a consisté en une
première lecture des notes prises pour avoir une vision d'ensemble, une
seconde lecture des notes, plus analytique, permettant d'isoler les
unités de sens, les idées thématiques et une
troisième lecture nous conduisait à analyser chaque unité
de sens, à souligner l'idée directrice et les expressions qui
mettent en évidence chaque argument, à mettre entre crochets ce
qui n'avait pas beaucoup d'intérêt. Les themes des entretiens ont
par conséquent servi de canevas, de plan d'analyse et de
rédaction.
C'est ainsi que tour à tour nous nous sommes entretenu
avec :
"y' Monsieur Simon ANGOUE (Conservateur du Parc National
d'Akanda), le lundi 03 décembre 2007 ; les possibilités de
séjour à Akanda, la gestion du parc et du plan de travail annuel
(P.T.A.) ;
"y' Monsieur Joseph MOMBO (O.N.G. W.W.F.), le mardi 04
décembre ; le transport fluvial et la clientèle locale ;
"y' Docteur Joseph OKOUYI (Chercheur de l'I.R.E.T. CENAREST,
membre de l'O.N.G. FIGET), les mercredi 05 décembre 2007 et lundi 25
février 2008 ; les 3 principales étapes de valorisation d'un
produit écotoutistique, expérience du Baï de Langoué
(Parc National de l'Ivindo) et la méthodologie du terrain ;
"y' Monsieur Aristide KASSANGOYE (Chargé
d'études à la cellule écotourisme du Ministère du
tourisme et des Parcs Nationaux), plusieurs séances ; les
stratégies de valorisation d'un parc, la case Abietu, l'aspect
communautaire ... ;
"y' Monsieur Patrice CHRISTY (Guide ornithologue), plusieurs
séances ; l'ornithologie au Gabon, couplage espèces phares
migratrices et endémiques dans un parc, l'importance de la conservation,
la clientele et les produits... ;
"y Monsieur ONDO ELLA (Directeur Général de la
Météorologie), le vendredi 14 décembre 2007 ; les
difficultés d'établissement des prévisions de la
météo nationale et les problèmes de fonctionnement du
service météo ;
(\y) Monsieur Guy Landry EDOWIZA (Chargé
d'études à la Direction de la Faune et de la Chasse), le mardi 18
décembre 2007 ; la problématique de l'érection des
réserves en Parcs Nationaux ;
"y' Madame Alphonsine MFOUBOU (Conservatrice du Parc National
de l'Ivindo), le 15 février 2008 ; les difficultés de
préservation des zones humides ;
"y' Madame la Soupe Populaire, le lundi 03 mars 2008 ;
l'excursion du Cap Esterias : exemple de produit attractif ;
"y' Monsieur Constant ALLOGHO (O.N.G. CARPE), le mardi 04 mars
2008 ; les six aspects de conservation de la mangrove et utilité des
vasières ;
(\y) Mademoiselle Emilie VIARD (membre du RAPAC), le mardi 04
mars 2008 ; l'identification des sites attractifs du Parc National d'Akanda et
le rôle du RAPAC ;
"y' Monsieur KOPANGOYE (Secrétaire Exécutif de
l'O.N.G. Gabon Environnement), le mardi 04 mars 2008 ; les différentes
excursions de l'O.N.G. Gabon Environnement dans le Parc National d'Akanda.
Notre préoccupation majeure était de transformer
les ressources marchandes en produits finis ; nous avons donc été
contraint d'entreprendre des démarches auprès des
réceptifs aux fins de voir quelles en sont les modalités
pratiques de commercialisation.
I ~~ 2. 2. INTERET DES PROFESSIONNELS
En parcourant les rues de Libreville et ses environs, au
premier desquels le centre-ville, poumon de l'activité économique
et administrative du Gabon, on est frappé par l'abondance des agences de
voyages qui ont pignon sur rue. Mais à regarder de plus près, on
se rend compte qu'elles ne remplissent pas toutes les conditions d'une agence
de voyages pour la grande majorité, ou que leurs activités se
résument à la simple billetterie (production de billets d'avions,
de bateaux, de cars et trains).
Premièrement, celles qui sont des
représentations des compagnies aériennes, ferroviaires, maritimes
et terrestres ; deuxièmement celles qui ont une licence d'exploitation
« agence de voyages et de tourisme », mais ne pratiquant que la
billetterie avec des perspectives de diversification dans l'accueil des
touristes ; et enfin troisièmement celles qui exploitent dans leur
globalité une licence d'exploitation d'« agence de voyages et de
tourisme », mais avec des activités touristiques
quasi-embryonnaires. C'est cette dernière catégorie qui nous a
intéressé.
D'autre part, nous avons identifié les Organisations
Non Gouvernementales (O.N.G.) locales et internationales qui militent dans la
protection de l'environnement et la promotion de l'écotourisme. A ce
niveau, la tâche était encore difficile. Dans nos investigations,
nous avons obtenu deux (2) groupes, le premier qui s'intéresse à
la lutte pour la protection et la préservation de la nature et le
deuxième qui associe à la première activité la
promotion de l'écotourisme, dernier groupe nous intéressant.
Enfin, nous nous sommes aussi intéressé aux
personnes morales qui agissent dans la
promotion de l'écotourisme et
ayant des structures qui ne sont ni des agences de voyages et de
tourisme ni
des Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.). C'est au sein de ces trois
(3)
genres de populations, pas assez nombreuses, que notre
étude a été réalisée. Nous avons
düprocéder à un recensement.
L'objectif de l'enquête était de valider les
hypotheses émises lors des études documentaires et qualitatives,
insuffisantes pour concevoir le produit écotouristique. Nous avons
dénombré les individus appartenant à chaque
catégorie d'unité statistique (O.N.Gs. locales et
internationales, agences de voyages et de tourisme et bien d'autres) mise en
évidence préalablement et nous avons tenté de
répondre aux questions qui suivent :
(\y) Comment le parc National d'Akanda peut-il
développer un produit écotouristique intégré autour
de l'avifaune (migratrice et résidente) ?
(\y) Quels sont les aménagements appropriés
à cette zone humide et en quoi contribueront- ils à implanter
pérennement notre produit écotouristique (le séjour
basé sur le circuit « débarcadère d'Ambowè-
rivière Ntsini- Village Yombé- village Nendé- Village
Moka- village Yombé et rivière Ntsini ») ?
(\y) Combien de touristes viennent chez vous, et partant,
combien visitent Akanda ?
Ce recensement de la population des réceptifs de
Libreville nous a permis de dénombrer les consommateurs de ce genre de
séjour et de quantifier les principaux motifs de voyages.
Le choix du mode d'administration de notre questionnaire (cf.
Annexe n°1) le plus approprié a été fait en fonction
de cinq (5) critères :
yo) Les objectifs de l'étude : le grand nombre
d'informations à collecter, ainsi que leur degré de
réflexion ;
yo) La nature de la population à interroger : il
était plus courtois de les approcher afin de recueillir un maximum
d'informations ;
yo) La taille de la population : l'importance de leur statut
comme acteur d'une nouvelle stratégie de développement ;
yo) La dispersion géographique de la population : le
temps était accordé à chaque
interviewé de sorte qu'il sente son poids dans
l'évolution de l'écotourisme, et ;
yo) La complexité des informations à recueillir :
les questions trop impliquantes ont
nécessité notre présence.
Le mode d'administration privilégié a
été l'enquête par interviews directes en face à
face, mais nous avons aussi fait usage de la correspondance. Il s'agissait de
distribuer à des gérants de structures économiques des
questionnaires et de repasser les récupérer, puis par moment,
nous avons procédé à l'enquête par
téléphone. La technique dite « sur le lieu de travail »
a été en grande partie la plus adoptée. Notre choix a
été guidé par la longueur du questionnaire (dix sept (17)
questions) en vue de collecter un grand nombre d'informations.
Il nous a été commode d'aborder des sujets
difficiles, d'assurer la qualité des réponses et de reformuler
les questions qui n'étaient pas claires, trop larges ou techniques.
Cela a été très enrichissant parce que nous
avons eu la possibilité de noter des commentaires ou des omissions de
notre part lors de l'élaboration du questionnaire.
2. 3. LES MISSIONS DANS LE PARC
Depuis la création des 13 parcs nationaux le 22
août 2002, des améliorations considérables sont
appréciables pour la plupart d'entre eux. Ils sont ouverts à
l'exploration et à l'exploitation scientifiques et économiques
et, de nombreuses organisations non gouvernementales (O.N.G.) tant nationales
qu'internationales, sans oublier des chercheurs et des fondations y
opèrent quotidiennement.
Nonobstant les diverses potentialités uniques
qu'offrent ces différentes aires protégées, le niveau de
développement écotouristique y est très inégal. La
majorité rassemble peu d'atouts : les sites sont pour le plus grand
nombre tres enclavés ou d'accessibilité conditionnée par
la météorologie ; les infrastructures font
énormément défaut et les produits écotouristiques y
sont quasi inexistants. Le Parc National d'Akanda fait partie des parcs
d'accessibilité conditionnée par le climat, n'accueillant aucune
structure et ne proposant pas encore de produits écotouristiques. Il
présente néanmoins l'avantage d'être accessible depuis
plusieurs points d'embarcations. Il abrite de vastes étendues de milieux
humides et recèle une diversité d'habitations de formations
typiquement marines (estuaires, plages de sable, vasières, mangroves...)
dans lesquelles sont présents et cohabitent spontanément des
animaux qui viennent se procurer de la nourriture nécessaire à
leur vie. C'est un des meilleurs sites en Afrique Centrale où l'on peut
observer côte à côte, pendant des mois l'avifaune migratrice
et endémique.
Le développement du tourisme pourra être
basé sur l'ornithologie. On y valorisera des produits uniques,
spécifiques à Akanda, constituant la seule façon de mettre
en adéquation les coüts d'exploitation et la capacité de
charge, et de maintenir une demande relativement constante.
L'originalité pour ce site sera la création des activités
touristiques par des actions de conservation qui garantiront des observations
de bonne qualité d'espèces phares d'oiseaux. Les quelques
villages (Moka, Atanga, Lebé, Nzado, Nzong, Yombé, Nendé
et bien d'autres) répertoriés dans le parc, ne sont fonctionnels
qu'irrégulierement à l'exception de Moka et Nendé qui
reçoivent d'importantes colonies de pêcheurs dont les
activités s'étendent aussi bien dans les rivières de la
mangrove qu'à la baie de Corisco, contribuant à la destruction et
à la dégradation de ce milieu exceptionnel. Ce sont pour la
plupart des Nigérians du delta du
Niger « les Calabars » auxquels se mêlent
d'autres ouest-africains venus notamment du Benin, du Togo ou du Ghana.
Notre mission dans ce site visait à répondre
à trois questions : Quels sont les différentes richesses
naturelles, archéologiques et culturelles d'Akanda exploitables sous
forme touristique ? Comment monter un produit ornithologique
écotouristique qui maintienne les processus écologiques
fondamentaux et qui conservent la diversité biologique ? Existe-t-il une
clientèle pour ce produit ?
Les objectifs à la fin de l'étude étaient
d'évaluer la faisabilité technique d'un produit
écotouristique intégrant la rivière Ntsini, la
traversée de part en part du parc, l'observation des richesses
naturelles, particulièrement l'avifaune migratrice et
endémique.
La proposition de notre séjour était sujette aux
maintes informations collectées sur place. La première approche
à consister à nous rapprocher des pêcheurs ouest- africains
qui utilisent les différents débarcadères (Ntoum par la
Nzémé, Ambowè par la Ntsini, Angondjé par la Ntsini
et le Cap Esterias par la mer) situés aux environs de Libreville, comme
points de départ. Des informations concernant l'accessibilité du
parc ont été prises. C'est au terme de ces rencontres qu'un
diagnostic transport a pu être établi. Celui-ci nous a permis
d'évaluer le coüt du transport, la durée du trajet, les
conditions de départ et bien d'autres choses.
Munis de ces informations, une autre approche qui a
consisté en des prospections de terrain nous a conduit au coeur du Parc
National d'Akanda, afin de nous imprégner des réalités du
site. Le premier jour, nous avons pris une embarcation au
débarcadère du Cap Esterias pour le village de Moka. Au cours de
la traversée, qui n'était qu'étendue d'océan
à perte de vue, nous subissions des gouttes d'eau qui nous incommodaient
durant tout le voyage. Un autre voyage, plus agréable par le
débarcadère d'Angondjé, nous a permis de mieux
apprécier le paysage qui s'offrait à nous. Il était
très instructif du fait que, détail par détail, nous
constations de nous-même l'étendue de la beauté de ces
ressources marchandes que nous rêvions de transformer en produit
consommable. Ces potentialités écotouristiques qui
défilaient devant nous, semblaient réclamer leur protection et
leur conservation. Ce long trajet fluvial d'environ une heure et demie (1h 30)
nous a conduit tour à tour aux villages de Nendé, celui de
Yombé et enfin Moka, où nous avions eu la possibilité
d'admirer les richesses archéologiques, les
vestiges du Général DEEMIN et l'architecture des
cases d'habitation. Un repérage des activités et services
à proposer a été élaboré.
Ces diverses prospections n'ont pas seulement tenu compte des
patrimoines naturels (faune, flore, forêt, littoral...), architectural
(bâti, tradition, ...) et historique, mais aussi de la rivière
Ntsini comme levier majeur de développement économique, social et
écologique.
II ~~ AKANDA, UN PARC NATIONAL
ORNITHOLOGIQUE
II ~~ 1. LE POTENTIEL ECOTOURISTIQUE
II ~~ 1. 1. L'AVIFAUNE MIGRATRICE
Du point de vue international, deux principaux textes
régissent le parc national d'Akanda : la convention de Ramsar (1971) sur
les zones humides, un traité intergouvernemental qui sert de cadre
à l'action nationale et à la coopération internationale
pour la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides et de leurs
ressources ; et la convention de Bonn (1979) protège les espèces
animales migratrices sur terre, dans les airs et dans l'eau, ainsi que leurs
espaces vitaux dans leur globalité.
Au Gabon, c'est le décret 608/PR/MEFEPEPN du 30
août 2002 qui classe les baies de Corisco et de la Mondah en Parc
National d'Akanda, et l'ordonnance n° 6/2002 du 22 août 2002
attribue la gestion des Parcs Nationaux à l'A.N.P.N. (Agence Nationale
des Parcs Nationaux) à l'époque C.N.P.N. (Conseil Nationale des
Parcs Nationaux). Le Parc National d'Akanda est une importante station pour les
oiseaux migrateurs en zone équatoriale. Il constitue donc un lieu de
pèlerinage, durant des mois, pour de nombreuses espèces d'oiseaux
.
La migration est un phénomène présent chez
de nombreuses espèces qui effectuent un déplacement, souvent sur
de longues distances, à caractère périodique qui implique
un retour régulier dans la région de départ. Elle se
produit en général à des périodes de changements de
conditions climatiques, mais elle est en réalité due aux
variations dans la disponibilité de la nourriture.
En toutes saisons, les baies de Corisco et de la Mondah
abritent des rassemblements de
limicoles, de hérons, de cigognes, de
pélicans, de sternes, de courlis, de barges, de pluviers,
de
bécasseaux, de chevaliers et bien d'autres espèces venant
d'Afrique, Amérique, d'Asie et
d'Europe11. Les espèces migratrices (cf. Annexe
n°4) sont très abondantes dans ce milieu exceptionnel humide
d'aoüt à avril.
Nous retrouvons facilement dans ces milieux humides :
"y les Pelecanidae, le Pélican blanc Pelecanus
onocrotalus, observable dans le parc national d'Akanda, se nourrit en eaux
peu profondes et revient d'Afrique subsaharienne ;
"y les Ardeidae sont principalement représentés
par la grande Aigrette Egretta alba, l'Aigrette garzette Egretta
garzetta et le héron cendré Ardea cinerea, ce sont
des grands échassiers qui évoluent dans toutes sortes de milieux
aquatiques, notamment les vasières et proviennent d'Europe et d'Afrique,
certaines nichent dans la zone et d'autres pas ;
"y les Threskiornithidae, avec l'Ibis sacré
Threskiornis aethiopicus, un grand échassier qui visite
sporadiquement les vasières de la Mondah, chassant dans les mares
résiduelles ;
"y' les Pandionidae, dont le Balbuzard pêcheur
Pandion haliaetus d'origine européenne (Finlande), ne niche pas
en Afrique , mangeur de poissons ;
"y les Alcedinidae, principalement représentés
par le martin chasseur du Sénégal Halcyon senegalensis
qui chasse à l'aff~t, posé sur la végétation,
très commun, insectivore et de moeurs terrestres.
Les espèces les plus abondantes et les mieux
adaptées aux milieux exceptionnels humides semblent être les
limicoles, un genre d'échassiers hauts sur pattes, moins grands que ceux
cités plus hauts, et se nourrissant d'organismes vivants (cf. Annexe
n°7) que l'on retrouve dans les vasières12.
Les différentes espèces qui composent ce groupe
et qui sont visibles au Parc National d'Akanda sont :
"y les Charadrïdae (le pluvier fauve Pluvialis
fulva, le pluvier argenté Pluvialis squatarola, le pluvier
asiatique Charadrius asiaticus, le pluvier grand-gravelot
Charadrius hiaticula, le pluvier de Leschenault Charadrius
leschenaultii, le pluvier
11 VANDE WEGHE J.P., (2005), << Les Parcs
Nationaux du Gabon : Akanda et Pongara, plages et mangroves », Libreville
: WCS - Gabon, 208 p.
12 CHRISTY P., (1982), << Notes sur des
migrateurs paléarctiques observés sur le littoral gabonais
», L'Oiseau et la Revue Française d'Ornithologie, vol. 52,
n°3, Pages 251 - 257
de Mongolie Charadrius mongolus, ...), nichent pour
la plupart dans les toundras du nord de l'Europe ou en Asie, ce sont des
chasseurs à vue qui repèrent leurs proies à distance et
les capturent après une brève course, à quelques
différences près, ils ont la même silhouette ;
"y les Scolopacidae, subdivisés en plusieurs groupes
dont les Bécasseaux (le bécasseau sanderling Calidris
alba, le bécasseau maubèche Calidris canutus, le
bécasseau cocorli Calidris ferruginea, le bécasseau
minute Calidris minuta) nichent dans les toundras du nord et se
nourrissent à la limite de l'eau et des vases en picorant des petits
animaux ; le combattant varié Philomachus pugnax niche dans les
prairies humides d'Europe et d'Asie et se nourrit principalement dans les
savanes inondées de la Mondah ; les Chevaliers (le chevalier aboyeur
Tringa nebularia, le chevalier stagnatile Tringa stagnatilis,
le chevalier gambette Tringa totanus, le chevalier bargette Xenus
cinereus) se nourrissent en solitaire dans les mares peu profondes des
vasières et capturent les petits poissons et les crevettes ; les Barges
(la barge à queue noire Limosa limosa, la barge rousse
Limosa lapponica) nichent dans les prairies humides
tempérées d'Europe pour la premiere et dans les toundras
arctiques, à Akanda elles se nourrissent de vers et de mollusques dans
la vase molle, puis enfin les Courlis (le courlis cendré Numenius
arquata, le courlis corlieu Numenius phaeopus) nichent dans les
prairies, landes et marais herbeux des régions tempérées
d'Europe et d'Asie, se nourrissent de crabes aussi bien sur les plages que sur
les vasières.
Les populations de limicoles du Parc National d'Akanda
représentent, d'après l'étude de Schepers et Martejn de
1993, plus de 30 000 individus, constituant près de 90%, pour certaines
espèces, des populations hivernantes du Gabon et comprennent plus de 1%
des populations globales. Un seuil qui pourrait être un critère
d'éligibilité et élèverait ce parc au rang de zone
d'importance internationale.
Lorsque la marée est haute, presque toutes ces
populations de limicoles se réfugient dans la mangrove ou sur les
îlots bien dégagés tels que les bancs de sable.
En dehors de ces limicoles, les mangroves et les
vasières abritent d'autres espèces migratrices dans le Parc
National d'Akanda qui constitue une zone importance pour leur hivernage. Il
n'est donc pas surprenant de retrouver :
yo) Les Laridae, des oiseaux de mer palmipèdes vivant
en colonie comme le Goéland brun Larus fuscus de Scandinavie,
le Goéland dominicain Larus dominicanus d'Afrique du Sud et
;
yo) Les Sternidae, encore appelés hirondelle de mer,
regroupés en deux principales sousfamilles dont les plus observables
sont les Sternes (la sterne naine Sterna albifrons, la sterne des
baleiniers Sterna balaenarum, la sterne caspienne Sterna
caspia, la sterne pierregarrin Sterna hirundo, la sterne royale
Sterna maxima, la sterne hansel Sterna nilotica, la sterne
caugek Sterna sandvicensis), qui chassent les petits poissons sur les
eaux de la baie de la Mondah ou sur les mares résiduelles des bancs. De
façon phénoménale, lorsque certaines plongent, elles
disparaissent complètement dans les eaux avant de reparaître, de
s'ébrouer et de s'envoler avec leurs proies.
Les guifettes aussi sont présentes à Akanda.
Celle qui y apparaît est, des trois espèces de Guifette, la
Guifette noire Chlidonias niger d'origine paléarctique ou
afropaléarctique qui pêche dans les creux des vagues ou sur des
mares résiduelles des bancs à marée basse. Enfin, il y a
les Rynchopidae, observables toute l'année. Ce sont ces fameux
Becs-en-ciseaux Rynchops flavirostris d'Afrique qui ont à la
fois le statut de migrateur et résident nidificateur, dont l'aire de
répartition de la famille est limitée aux régions
tropicales et subtropicales du monde. Ils pêchent sur les mares
résiduelles qui se forment à marée basse sur les bancs, en
fendant la surface de l'eau avec leur mandibule inférieure afin de
happer les proies qui se présentent.
La plupart des oiseaux migrateurs observables dans le Parc
National d'Akanda nichent
pendant trois (3) mois environ en Amérique
et en Eurasie (dans les taïgas et les toundras, de la
Scandinavie
à la Sibérie orientale), et migrent vers les quartiers d'hiver
pour près de neuf (9)
mois durant. Ils recherchent prioritairement les milieux
humides côtiers dont la productivitéfavorise
d'importantes concentrations d'espèces
différentes13.
A elles seules, les baies de Corisco et de la Mondah qui
composent le Parc National d'Akanda
sont un écosystème, de par
son classement Ramsar, d'importance internationale regorgeant
des ressources
avifauniques abondantes et recherchées. Ce parc pourrait concurrencer
des
régions réputées ornithologiques telles
que la Camargue en France, le Costa Rica ou le Sénégal avec son
Parc National Ornithologique de la Langue de Barbarie, qui reçoivent une
part non moins importante des écotouristes ornithologues du monde.
II ~~ 1. 2. L'AVIFAUNE RESIDENTE
Les espèces qui peuplent les mangroves et les
forêts inondables de la Mondah n'ont pas encore fait l'objet
d'études poussées pour déterminer toutes les
différentes espèces zoologiques endémiques qui peuplent
ces biotopes. Il n'en demeure pas moins que des observations sporadiques ou peu
fréquentes d'espèces tant maritimes, côtières, que
forestières sont faites par des O.N.G., des ornithologues et des
scientifiques. Nous pouvons donc être surpris par l'avifaune avec les
fameux passereaux, un ordre d'oiseaux comprenant des percheurs et des
chanteurs, généralement de petite taille et les
échassiers, ordre d'oiseaux carnivores des marais auxquels leurs longues
pattes permettent de marcher sur des fonds vaseux.
Cette avifaune a le statut, pour la plupart, d'espèces
résidentes ou migratrices (totales ou partielles) mais présentes
toute l'année ou d'espèces essentiellement résidentes et
nidificatrices, ayant d'importants effectifs migrateurs. Elle peut donc
être soit endémique (cf. Annexe n°3) à la sous-
région d'Afrique centrale, soit appartenir à la région
afro tropicale, à quelque exception près pour certains oiseaux
marins.
Les oiseaux étant très dépendants du
milieu naturel dans lequel ils évoluent, l'importance de leur aire de
distribution ou de répartition (zone où l'espèce se
reproduit régulièrement) conditionnera la présence
d'espèces endémiques ou vulnérables. Elle sera
réduite ou élevée selon que le milieu favorisera leurs
ressources alimentaires, leur nidification.
Les diverses espèces qui forment l'avifaune
résidente et nidificatrice d'Akanda sont donc plus ou moins
localisées et on peut distinguer une avifaune ubiquiste (le palmiste
africain Gypohierax angolensis vit le long des cours d'eau des régions
forestières, maraudent autour des refuges de marées hautes
à la recherche des poissons morts, mais ils se nourrissent aussi de
fruits de palmiers à huile ; une avifaune aquatique (le martin-
pêcheur huppé Alcedo
cristata, le martin-pêcheur azuré
Alcedo quadribrachys,...) ; une avifaune de forêt (le tchitrec
du Congo Terpsiphone rufocinerea, le bias musicien Bias
musicus,...) et une avifaune de savane (le guêpier gris-rose
Merops malimbicus, le guêpier à collier bleu Merops
variegatus,...) pour les plus communs14.
Les populations d'oiseaux les plus fréquentes qui vivent
sur les 540 km2 d'Akanda et ses environs sont réparties en
fonction du biotope qui correspond à leurs besoins.
Au nombre des oiseaux qui sont dépendants des mangroves,
de la forêt et des tannes :
"y les Nectariniidae (le Souimanga à queue violette
Anthreptes aurantium, le Souimanga brun Anthreptes gabonicus,
le Souimanga cuivré Nectarinia cuprea, le Souimanga
carmélite Nectarinia fuliginosa, le Souimanga de Reichenbach
Nectarinia reichenbachii...), espèces très
répandues pour certaines du Congo en Gambie, vivant dans les
fourrés à Dalberghia ou dans la lisière des forêts,
se nourrissant généralement du nectar des fleurs ;
"y les Meropidae (le guêpier gris-rose Merops
malimbicus, le guêpier à collier bleu Merops
variegatus) nichant pour certaines espèces en lisière de
forêt, dans les talus le long des pistes ou exclusivement dans les
savanes côtières, ils chassent au ras des herbes ou à
grande hauteur au-dessus des forêts et des mangroves;
"y les Sylviidae (l'apalis à gorge jaune Apalis
flavida, ...), ce sont des petites fauvettes très discrètes,
insectivores de la canopée des mangroves et de la
végétation arbustive basse ou arborescente des tannes ;
"y les Remizidae (la remiz à front jaune
Anthoscopus flavifrons, la mésangette rayée
Pholidornis rushiae,...), espèces peu communes ;
"y les Alcedinidae (le martin-chasseur à poitrine bleue
Halcyon mailimbica, le martin- pêcheur géant
Megaceryle maxima ; le martin-pêcheur huppé Alcedo
cristata, le martin-pêcheur azuré Alcedo
quadribrachys,...), espèces insectivores ou carnivores, de moeurs
terrestres ou aquatiques, chassent pour les uns à l'aff~t sur la
végétation, pour les autres au ras de l'eau à
découvert ou sous le couvert de la végétation riveraine et
des racines des palétuviers en plongeant dans les vagues pour capturer
les poissons ;
yo) les Columbidae (la tourtelette améthystine
Turtur afer, ...), largement distribuées au Gabon où
elles habitent surtout les milieux anthropisés des villes et des
villages, ainsi que les lisières des forêts ;
yo) les Malaconotidae (le gonolek à ventre blanc
Laniarius bicolor, ...), espèces difficilement visibles, vivent
en couple et trahissent leur présence par des cris saccadés en
duo, elles sont limitées aux mangroves et ne se retrouvent pas dans
d'autres biotopes ;
"y les Ploceidae (le tisserin à bec grêle
Ploceus subpersonatus, ...), insectivores, habitent quasi
exclusivement les franges de Phoenix reclinata entre la mangrove
proprement dite et la végétation terrestre, ainsi que les
fourrés littoraux à Caesalpinia bonduc ;
"y les Campephagidae (l'échenilleur de Petit
Campephaga petiti, ...), habitent les forêts
marécageuses juste en arrière des mangroves,
notamment le long de la rivière Moka ; "y les Platysteiridae (le bias
musicien Bias musicus, ...), une des rares espèces
d'oiseaux vivant en lisière de forêt qui survivent
à la dégradation de la forêt ;
? les Monarchidae (le tchitrec du Congo Terpsiphone
rufocinerea, ...), vivent dans les
forêts du bassin côtier et sont relativement faciles
à voir ;
"y les Turdidae (le rouge gorge de forêt Stiphornis
erythrothorax, ...), vivent dans le sous- bois ;
"y les Indicatoridae (l'indicateur pygmée Prodotiscus
insignis, ...), vivent dans les forêts du Parc National d'Akanda
;
"y les Bucerotidae (le calao pygmée Tockus
camurus, ...), espèces encore communes
dans les forêts de
la région de Libreville, mais aussi celles de la baie de la Mondah.
Au nombre des échassiers résidents nidificateurs ou
non, le Parc National d'Akanda compte :
yo) les Ardeidae (le héron strié Butorides
striatus, l'onoré à huppe blanche Tigriornis
leucolophus, ...), espèces très mimétiques,
endémiques des forêts guinéo- congolaises ;
(\y) les Scopidae (l'ombrette du Sénégal Scopus
umbretta, ...), vivent le long de la rivière Moka, actifs toute la
Journée, mais plus encore au crépuscule ;
"y les Ciconiidae (la cigogne épiscopale Ciconia
episcopus, ..), vivent par couples et se nourrissent sur les
vasières ;
"y les Pelecanidae (le pélican gris Pelecanus
rufescens, ...), se nourrissent également sur les
vasières.
Ces milieux ne sont pas exclusivement propices aux seules
espèces avifauniques. Les baies de Corisco et de la Mondah regorgent
aussi de petits mammifères, de reptiles, de poissons et de papillons,
mais aussi de la flore qui peuvent être inclus dans le circuit comme
attraction secondaire. Car, comme les autres espèces de la faune, les
oiseaux ne sont pas toujours visibles bien que perceptibles par leurs chants.
Par ces derniers, on peut toujours les reconnaître sans les voir.
II ~~ 1. 3. LA FLORE ET LES UTILISATIONS PAR
L'HOMME
A vol d'oiseau, le Parc National d'Akanda ressemble à
un énorme tableau pittoresque dont deux éléments
principaux apparaissent : la verdure paysagère et le bleu azuré
de l'océan avec des branches marron clair. Il n'est pas facile
d'imaginer la disparité d'espèces vivantes qui se meuvent dans
ces deux biotopes.
Le biotope forêt a des variations de couleurs qui vont
du vert sombre (la mangrove) au vert olive sombre (les forêts plus ou
moins denses et les savanes côtières), en passant par le vert
clair (les milieux anthropiques). C'est un ensemble de formations
hétérogenes et discontinues (cf. Annexe n°8), variant en
fonction du climat, du relief et des effets de l'homme. La canopée est
subdivisée notamment :
"y En arbres de la haute canopée, pouvant atteindre 35m
à un peu plus de 60m de haut, avec comme essences prédominantes
l'okoumé Aucoumea klaineana (35m), l'ozouga Sacoglottis
gabonensis (60m), l'alep Desbordesia glaucescens (60m), l'ozigo
Dacryodes buettneri (50m), l'angoa Erismadelphus exsul (50m),
le dabéma Piptadei astrum africanum (60m), le mubala
Pentachletra macrophylla (65m) et bien d'autres non recensées
;
"y En arbres de la canopée inférieure,
composée en plus des jeunes arbres des essences de la haute
canopée, il y a aussi, entre autres, l'ébom Anonidium
mannii, l'otounga Greenwayodendron suaveolens, l'endone
Pausinystalia johimbe, ... ;
"y En lianes, difficilement remarquables, on peut citer la
liane Cnestis ferruginea ou la Agelaea pogeana, et ;
"y En sous- bois par les petits et grands palmiers, les
plantes herbacées, la végétation arbustive.
Les essences qui composent la forêt secondaire sont le
parasolier Musanga cecropioides, l'ahinebé Anthocleista
schweinfurthii, l'ilomba Pycnanthus angolensis, le fromager
Ceiba pentandra, l'olonvogo Zanthoxylum macrophyllum, le
kumbi Lannea welwitschii, l'okala Xylopia aethiopica, ~
Le Parc National d'Akanda est donc constitué en tout de
mangroves qui forment l'écosystème au trait de paysage le plus
dominant du parc ; d'une savane, souvent de toutes petites clairières,
abritant des formations assez diverses et des galeries forestières.
Toutes les essences qui forment son écosystème forestier n'ont
pas encore fait l'objet d'un inventaire poussé. Mais n'empêche que
les populations qui y vivent les connaissent et en font divers usages dont
celui des cultes de dévotion aux mânes et autres esprits qui sont
en harmonie avec la nature. Chez les Mpongwè de l'Estuaire du Gabon,
l'association rituelle était autrefois l'Indo15. En
revisitant les différentes dénominations pour désigner la
grande baie qui occupe la part de superficie la plus importante du parc et le
nom même du parc, nous avons été renvoyés vers des
sociétés secretes usant de rites et des pratiques d'adoration.
Cinq groupes ethnolinguistiques évoluent dans cette
région et ont en commun le Ndjembè, une société
secrète initiatique féminine. La grande baie de la Mondah
désignerait un sachet- talisman (en langue omyènè) se
portant autour du cou, attaché à un petit collier. C'est une
sorte d'amulette dont se servent les populations dans leurs pratiques rituelles
pour porter bonheur ou communiquer un pouvoir surnaturel. Ces pouvoirs
proviendraient directement des morts et l'amulette serait confectionnée
par le nganga missoko (mélange d'ossements humains, de peaux, de plumes
et de plusieurs autres choses hétéroclites). Quant au vocable
Akanda, il se dirait « Ngw'Akanda » et serait les
ossements d'une vieille coryphée décédée ou la
défunte présidente même de la société
secrète initiatique féminine du Ndjembè.
Cette société secrete, comme tant d'autres rites
du Gabon, se pratique généralement lors de certains
événements (décès, initiation, mariages,
naissances, ...) en faisant usage de toutes les composantes d'un arbre
(racines, écorce, les feuilles, les graines, ...). Cet arsenal
appelé matériel initiatique et rituel, est le support qui permet
aux initiés de rentrer en contact avec les plans invisibles, et
représenter certains éléments de ces plans.
Dans les différentes célébrations (en plein
air ou dans un temple) de ces sociétés secrètes et rites,
les principaux matériaux utilisés sont :
yo) Les racines d'iboga Tabernanthe iboga
absorbées, favorisent la traversée des jeunes initiés
dans les plans invisibles ; les racines de l'endone Pausinystalia
johimbe sont un aphrodisiaque très puissant ;
"y Les écorces de l'oloumi Copaifera
religiosa, l'arbre de la gloire et de la richesse, trempé dans
l'eau, il devient une « eau lustrale » qui sert à purifier les
adeptes de la secte, mais il est aussi utilisé comme talisman pour
arriver aux honneurs ou acquérir des richesses ; les torches
traditionnelles faites d'écorce d'okala Xylopia aethiopica ;
"y Le mubati, un tissu de jeunes folioles de Raphia
textilis, est utilisé pour protéger les parties
génitales des adeptes ;
"y Les graines de rameau de Monodora myristica sont
utilisées, accompagnées de paroles, pour relâcher des
bénédictions ;
"y' Le bois sert autant dans la fabrication de la peinture
noire ou rouge de padouk Pterocarpus soyauxii, mais aussi dans la
fabrication des masques en parasolier Musanga cecropioides ou
d'Alstonia congensis, et ;
"y' La résine d'oloumi Copaifera religiosa
servant de flambeau offert en sacrifice d'agréable odeur aux manes ; la
résine blanchâtre de l'okoumé Aucoumea klaineana
brûle bien comme torche ou pour colmater les brèches des pirogues
ou comme antiseptique.
Les diverses essences sont donc utilisées dans leur
entièreté aux fins de fabrication de breuvages et autres mixtures
; de confection de décors rituels ; de fabrication d'instruments de
musiques et d'érection de statuaires rituelles.
II ~~ 2. LA FREQUENTATION DU PARC
II ~~ 2. 1. LES SAISONS FAVORABLES
Toutes les études s'accordent à montrer qu'en
dehors des grands mammifères, les écotouristes visitent notre
pays pour son avifaune tant migratrice que sédentaire. Le Gabon, en
axant son développement sur le choix de l'écotourisme, mise sur
la conservation et la préservation des espèces avifauniques. Une
batterie de questions surgit alors des esprits : pourquoi justement les oiseaux
? Où pouvons-nous les approcher sans perturber leur mode de vie ? Quand
est-il possible de les observer ? Comment accéder à leurs
habitats tout au long de la période propice d'observation ? Et avec qui
les voir ?
Les interviewés sont tous unanimes pour nous dire que
les oiseaux sont des êtres vivants, source d'émerveillement,
d'épanouissement et de plaisir à partager avec les autres. De par
la migration de certaines espèces, ils relient les cultures et les
hommes et font partie de la biodiversité, richesse pour les
sociétés humaines. 75% des intervenants estiment qu'ils
remplissent des fonctions vitales dans le fonctionnement des
écosystèmes, et de ce fait, constituent d'excellents indicateurs
de l'état de santé de notre environnement, de formidables
ambassadeurs de la protection de la nature.
Il est possible de voir les oiseaux partout, pour les plus
communs, à grande plasticité écologique. Dans les milieux
adéquats voire exclusifs pour bien d'autres comme les oiseaux d'eau,
dont la variété des canards, des échassiers etc. Le Parc
National d'Akanda est situé sur la voie de migration qui passe par l'est
de l'Europe et la Méditerranée centrale et orientale pour
atteindre l'Afrique centrale occidentale, les côtes du golfe de
Guinée et celles du sudouest du continent16. De par sa
situation géographique (à proximité de l'équateur
et sur le littoral) et les milieux humides (la mangrove, les belles plages, les
bancs de sable, les vasières, les forêts inondables, les
tannes...) qui le composent, c'est un haut lieu de l'ornithologie en Afrique
centrale. Plusieurs centaines d'espèces d'oiseaux différentes ont
déjà été observées sur ce site. Parmi elles,
de nombreuses espèces ont un intérêt patrimonial fort de
par leur rareté, les menaces (d'après l'U.I.C.N.) qui
pèsent sur elles ou encore les effectifs en présence à
Akanda. La juxtaposition de ces divers milieux complémentaires permet
d'expliquer la richesse ornithologique du site. Car, toujours recouvert d'eau,
nous pouvons observer bon
16 Entretiens avec CHRISTY P. , Guide ornithologue,
sur les migrateurs du paléarctique
nombre d'espèces marines telles que les Sternes Caugek
et Pierregarin, mais aussi le biotope vaseux ou sablo-vaseux est utilisé
à marrée basse par les oiseaux pour s'y alimenter ou se reposer.
On observe alors bon nombre de limicoles comme l'avocette, le bécasseau
maubèche, le bécasseau cocorli, le bécasseau minute, le
bécasseau sanderling, le courlis cendré, le courlis corlieu, le
pluvier argenté, le pluvier grand gravelot, la barge rousse, le
tournepierre à collier, le chevalier aboyeur, le chevalier stagnatile,
le chevalier gambette. .et les Ardeidae tels que la grande aigrette, l'Aigrette
garzette, le héron cendré. Le Parc National d'Akanda est un site
qui accueille pratiquement une représentation de migrateurs de chaque
continent durant toute l'année. Quant aux migrateurs, d'après P.
CHRISTY, la grande saison de pluies (automne17) et la petite saison
sèche (hiver18) sont les points forts. Cette période
va de la mi-septembre pour les plus rapides, pour atteindre son apogée
en mi-mars voire avril. D'autres migrations moins remarquables mais de grande
importance s'effectuent pendant la petite saison de pluies
(printemps19) et au cours de la grande saison sèche
(été20) pour les Sternes des baleiniers Sterna
balanaerum, une espèce d'Afrique australe placée par
l'U.I.C.N. sur la liste des espèces menacées. Pour d'autres
migrateurs, le Parc National d'Akanda ne représente qu'une étape
en direction des côtes d'Afrique australe et pour le reste, c'est un lieu
d'hivernage.
L'observation des comportements, même de nos oiseaux les
plus familiers, est un sujet exclusif, intéressant et souvent fascinant.
Leur identification n'est pas toujours une finalité. L'étude des
oiseaux n'est plus guère une spécialité d'ornithologues,
c'est une des rares sciences (selon les guides ornithologues croisés)
pratiquée par une large majorité d'amateurs. En effet,
l'observation des oiseaux et la collecte des informations relèvent
toujours d'une technique simple et ne demandent guère de
matériel. Les scientifiques officiels s'appuient sur des réseaux
d'observateurs amateurs qui sont parfois très étoffés (les
organisations non gouvernementales, les associations, les ligues...).
Voir un bec-en-ciseau voler très bas au-dessus de l'eau
en fendant la surface avec sa mandibule inférieure, un tournepierre
à collier retourner les coquillages et les débris de toutes
sortes pour rechercher les petits animaux dont il se nourrit ou un Balbuzard
pêcheur se dégager lourdement des flots où il vient de
saisir un poisson, sont des spectacles propres à ravir les plus
blasés.
17 Désignation occidentale de la grande saison
de pluies
18 Désignation occidentale de la petite saison
sèche
19 Désignation occidentale de la petite saison
de pluies
20 Désignation occidentale de la grande saison
sèche
Le temps d'un séjour, la découverte de ce milieu
exceptionnel humide, par ce circuit, fait changer de comportement face à
cette avifaune attractive. Agréables compagnons de promenade, objets de
prospection férue ou sujets de recherche scientifique, les trois
approches peuvent être inclusives. Les oiseaux sont farouches et
déranger leur tranquillité, leur recherche de nourriture et leur
reproduction peuvent occasionner leur départ définitif. Outre
qu'il faut se tenir à bonne distance pour ne pas les perturber, la
compagnie d'un guide naturaliste ou ornithologue est indispensable.
II ~~ 2. 2. LES NICHES ECOLOGIQUES
D'après l'O.M.T., près de 760 millions de
personnes ont effectué des voyages d'agrément entre 2006 et 2007,
la part la plus importante le réalisant dans le cadre du tourisme de
masse. Cette forme de tourisme pose aujourd'hui le problème de la
destruction de l'environnement. Le Gabon qui s'est tourné depuis 2002
vers la forme dite « écotourisme », un tourisme durable
basé sur le patrimoine culturel et naturel contribuant à
l'épanouissement de l'économie locale, pour le
développement de ses parcs nationaux, a une demande quasi inexistante
pour le Parc National d'Akanda.
Des clientèles se développent autour des
produits fauniques particuliers et sont prêtes à payer de bons
prix pour profiter d'une telle offre associée à des services de
qualité. La demande touristique subit actuellement un virage important,
celui de l'écotourisme. Ce type de clientèle recherche des
activités en lien avec la faune et le milieu naturel qui prennent, pour
les gens issus des milieux urbains (cf. Annexe n°2), de plus en plus la
forme de séjour << nature-culture ». Cette clientele comprend
un grand nombre d'Européens et d'Asiatiques curieux et avides de nature
<< sauvage ». Globalement, à Akanda, la qualité de
l'hébergement et des services offerts en périphérie du
parc ne correspond pas aux attentes de la nouvelle clientèle
d'écotouristes.
L'évaluation quantitative réalisée
auprès des réceptifs nous a aidé à faire un
état des lieux en écotourisme au Gabon. Elle a permis de
dégager des éléments concernant les comportements et les
pratiques des écotouristes et de fournir une offre adaptée.
Deux grands segments de clientèles21, aux
attentes différentes, ont été identifiés :
yo) Les résidents dont l'activité est totalement
orientée vers la détente et ;
yo) Les non-résidents constitués en grande
majorité de << soft écotouristes » qui
mélangent l'observation et l'interprétation de la faune et/ou de
la flore, les randonnées dans la nature et la découverte de la
culture, mais aussi des << aventuriers » et des <<
passionnés ».
A cet effet, le Parc National d'Akanda peut être
considéré comme un site récréatif qui, par le biais
de l'écotourisme, constituera aussi une solution capable de concilier
son développement économique, la protection de son environnement
et le bien-être de ses communautés locales.
Au terme des services et activités, durant trois (3)
jours et deux (2) nuits, les écotouristes seront appelés à
vivre au rythme de la nature << intacte » en apprenant à
connaître cet écosystème paradisiaque qui offre plusieurs
angles de vue. C'est ainsi que les animations thématiques et les visites
guidées suivantes seront proposées :
yo) Des sentiers «découverte» (cf. Annexe
n°5), un ensemble d'itinéraires qui font découvrir le milieu
en deux (2) trajets principaux. L'un fluvial partant du
débarcadère au village Moka, permet à bord d'une
embarcation de contempler toutes les richesses floristiques, avifauniques,
ainsi que tous les biotopes qui les reçoivent. Le second trajet est lui
pédestre, il se distingue par la possibilité qui sera offerte aux
écotouristes d'approcher les richesses de cet écosystème
;
yo) Des visites guidées qui apprendront aux
écotouristes à observer l'ensemble formé par le biotope et
la biocénose, le fonctionnement de cet écosystème et les
multiples relations qui unissent les êtres vivants (majoritairement
l'avifaune) entre eux et à leur milieu ;
yo) Accueil, initiation et pédagogie nature, les guides
nature accompagneront les visiteurs aux endroits les plus remarquables du parc
à leur rythme. De même, la découverte peut être
proposée aux élèves et entreprises pour des actions de
sensibilisation.
21 Enquête réalisée auprès
des réceptifs, cf. annexe n°
Selon que l'on est un érudit, un néophyte ou un
profane de l'ornithologie, les visiteurs doivent avoir le choix de la balade
pour s'imprégner au mieux de ce site. Le séjour propose donc deux
types d'itinéraires. Le premier, un parcours d'initiation, assurera une
visite superficielle du parc et le second parcours d'observation pour mieux
apprécier les migrateurs, les sédentaires, les nicheurs et les
divers paysages du Parc National d'Akanda.
II ~~ 2. 3. L'EXPLOITATION DU SEJOUR
aménagements permettant aux écotouristes de
découvrir la nature environnante du parc tout en la
respectant22. Le Parc National d'Akanda est connu pour être le
site qui possède les plus grandes concentrations d'oiseaux migrateurs du
Gabon. Il est toutefois peu fréquenté, hormis par les riverains,
les pêcheurs et les forestiers. Concernant la biodiversité, la
richesse de cette zone s'explique par la diversité des habitats : la
mangrove, les belles plages, les bancs de sable, les vasières, les
forêts inondables, les tannes~23 Le projet de création
d'un sentier a pour objectif de permettre la découverte de ces milieux
humides exceptionnels, d'amener les visiteurs à comprendre la vie des
rias au cours des saisons en les sensibilisant à la
nécessité de conserver ces milieux. Ce circuit doit, tout
à la fois, éveiller la curiosité, favoriser la
découverte d'un espace naturel et être un lieu de détente
privilégié et accessible à tous. Il nous a donc fallu dans
un premier temps délimiter un parcours. Notre réflexion s'est
focalisée sur un tracé longitudinal, parachevé par une
boucle.
Notre itinéraire d'agrément suit en grande
partie la rivière Ntsini, le long des mangroves, des vasières et
des bancs de sable, du débarcadère jusqu'au village Nendé,
il continue jusqu'au village Moka, delà il passe dans la forêt
inondable pour déboucher sur le village Yombé et reprendre enfin
le chemin de retour par la Ntsini.
Nous ne pouvions proposer des détours pour s'approcher
et observer les biotopes des oiseaux situés à proximité du
sentier (cf. Annexe n°6), sans mesurer le dérangement que cela
risquait d'occasionner. La délimitation concrete du parcours, notamment
sur la rivière Ntsini à l'intérieur de la mangrove
alluviale, de la forêt inondable et prenant en compte la faune, la flore
et les attentes du public, relève de l'arbitrage de l'A.N.P.N. (Agence
Nationale des Parcs Nationaux), organe de gestion du parc24.
Le juste équilibre entre le nombre
d`écotouristes et la capacité d'accueil du Parc National d'Akanda
nous a semblé être la clé de voüte d'une bonne
stratégie de tourisme durable. En définissant mal ce nombre, nous
courrions le danger de détruire l'essence même de l'attrait du
lieu, car un envahissement du site risquerait de provoquer des
dégâts à l'environnement, de
22 VIVES M., (1999), << Ecotourisme en Afrique
centrale : l'importance des produits d'appel pour développer le tourisme
en Afrique centrale », Canopée n°13.
23 VANDE WEGHE J.P., (2005), << Les Parcs
Nationaux du Gabon : Akanda et Pongara, plages et mangroves », Libreville
: WCS - Gabon, 208 p.
24 Ordonnance n°6/ 2002 du 22 août 2002
portant création des parcs nationaux et le décret n°608/ PR/
MEFEPEPN du 30 août 2002 relatif au classement des parcs nationaux
perturber les communautés locales, de nuire à la
satisfaction des visiteurs et de réduire à terme les recettes
touristiques.
De prime abord, nous nous sommes intéressé au
réseau de voies praticables. Un inventaire patrimonial, naturel et
culturel des ressources valorisant le circuit a été fait, ainsi
que les éléments accessoires et les intérêts
paysagers. De nos différentes observations, une analyse a permis
d'entrevoir le profil de la clientele, le type de randonnée
privilégié (fluvial, pédestre) et le type de pratique
(familiale, individuelle, groupe, colonie) ainsi que le niveau des
pratiquants.
Des niches de clientèles potentielles ont
été proposées. Au cours de l'une de nos missions dans le
parc, les activités suivantes ont été menées :
"y Définition du trajet provisoire, report de
l'itinéraire sur la carte pour déterminer les lignes
générales et identifier les recherches à effectuer ;
"y Reconnaissance sur le terrain pour recenser les
possibilités, les difficultés et les adaptations
éventuelles ;
"y Ainsi que des échanges avec les acteurs locaux pour
confirmer l'itinéraire.
L'inventaire des travaux à effectuer, les aspects
financiers, les autorisations et la communication, mais aussi la gestion du
tracé relèvent de l'A.N.P.N. (Agence Nationale des Parcs
Nationaux) et des éventuels exploitants du circuit.
Mais toujours est-il que la préservation des rias
d'Akanda est compatible avec l'accueil de 1500 visiteurs par an, selon les
entretiens avec les personnes ressources. Pour un maximum hebdomadaire de trois
(3) excursions, nous aurons des groupes constitués de quatorze (14)
personnes, dont un guide naturaliste, un pisteur, quatre (4) personnes
chargées de l'entretien et du fonctionnement du séjour et huit
(8) écotouristes. Il en ressort aussi trois principes de base : le
zonage de l'espace avec des seuils de fréquentation donc un quart (1/4)
de visiteurs dans la zone la plus sensible, dite zone de protection et plus de
trois quarts (3/4) du total des visiteurs sur la moins sensible dite zone de
découverte ; l'adaptation des infrastructures pour diminuer les impacts
de la fréquentation et la fourniture aux écotouristes d'une offre
variée.
En conséquence, pour un minimum hebdomadaire d'un
séjour de près de trois (3) jours et deux (2) nuits, nous aurons
des groupes de 14 personnes dans le parc, amoindrissant ainsi les impacts de
fréquentation.
L'accès de la zone de protection sera
conditionné par des guides et la seconde pourrait être libre
d'accès, mais sous le regard d'un guide. Le circuit propose des parcours
en bateau du débarcadère jusqu'au village Moka, via l'île
Nendé, puis à Yombé, d'observatoire en observatoire. Il
offrira des thèmes modulables en fonction des segments de
clientèles. Les accompagnateurs (guides, pisteurs, ...) doivent
être capables de répondre aux questions les plus pointues, sans
aller au-delà des attentes du client. C'est à eux qu'incombe la
tâche de s'adapter au niveau des attentes de leur auditoire selon les
différents segments d'ages. Usant d'outils de meilleure vision à
distance (jumelles, longues vues...), ils permettront aux écotouristes,
avec la complicité du pisteur, d'observer et de comprendre les milieux
humides, ainsi que les comportements et la biologie des espèces
rencontrées. Ces balades seront un excellent outil pédagogique
pour sensibiliser le plus grand nombre à la protection de ces paysages
uniques.
Le produit écotouristique proposé dans notre
étude est la résultante des entretiens que nous avons eus avec
les personnes ressources et de nos investigations.
Nos investigations sur le terrain nous ont amené à
penser que la capacité environnementale de la destination Akanda tiendra
compte :
yo) De la superficie à utiliser à des fins
touristiques (approximativement le centième de la superficie du parc,
soit environ 540ha) ;
yo) De la fragilité du milieu (les habitats humides
s'érodent plus rapidement que les habitats secs) ;
yo) Du profil de répartition des espèces sauvages
(leur territoire est-il vaste ou leurs zones de reproduction et de nutrition
sont-elles étroites) ;
yo) De la sensibilité comportementale de l'espèce
d'oiseau (la présence de l'homme) ; (\y) Du degré d'encombrement
des voies principales d'accès ;
yo) De la capacité de faire face à la pollution
;
yo) De la répartition des sites de découverte
proposés (équilibre ou concentration) ; yo) Des principaux
circuits modulables (quelques lieux ou un large éventail) ;
yo) De la motivation des écotouristes (le tourisme
axé sur la pratique d'une activité permet d'accueillir un plus
grand nombre de visiteurs que le tourisme proposant le silence et la
quiétude) ;
yo) De la topographie des lieux (un paysage forestier occulte
mieux qu'une plaine à découvert le nombre de visiteurs
simultanément présents) et ;
yo) Du rapport entre le nombre d'écotouristes et le nombre
d'autochtones en période de pointe.
III ~~ LE PRODUIT ORNITHOLOGIQUE
III ~~ 1. DIAGNOSTIC DU PARC D'AKANDA
III ~~ 1. 1. LES ATOUTS NATURELS DU PARC
Le Parc National d'Akanda, localisé entre 0°34 et
0°35 de latitude Nord et 9°19 et 9°21 de longitude Est, est
situé sur les côtes de la province de l'Estuaire, proche de
Libreville. Composé des baies de Corisco et de la Mondah, il couvre une
superficie de près de 540 km2, soit l'équivalent de
270 fois la principauté de Monaco.
La presque totalité du parc est couverte de
forêts dont les caractéristiques témoignent du climat et
des propriétés du sol. Il recèle un potentiel inestimable
pour l'écotourisme et offre des paysages et des
écosystèmes très variés de milieux humides. Il
abrite une grande diversité avifaunique qui pourrait servir d'assise
à un réseau d'observation de l'avifaune.
Le Parc National d'Akanda se caractérise par la
présence de trois (3) milieux écologiques25 :
yo) Un domaine continental riche en forêts et
limité dans sa partie basse par la mangrove et les tannes. C'est le lieu
de prédilection de l'avifaune résidente et de la petite faune qui
composent cet habitat ;
yo) Un domaine amphibie composé de plusieurs
îles, dont la plus importante est le bloc constitué de Moka et de
Yombé, bordés par un réseau dense de chenaux
entourés souvent de mangroves. C'est le milieu principal de
reproduction, de nourrissage et de repos des espèces halieutiques et des
espèces des oiseaux d'eau (majoritairement de l'avifaune migratrice).
Cette richesse est maintenue grâce aux nombreuses vasières qui
longent la côte de la baie de la Mondah et de chenaux bordés de
mangroves ;
yo) Un domaine maritime qui renferme une série
d'îlots, de bancs de sable et d'importants herbiers. Il constitue la
principale zone de reproduction des oiseaux, les Sternidae en particulier.
Au-delà du parc national, l'île de Corisco, grace à son
herbier, est le domaine maritime de nourrissage de tortues marines (la tortus
luth Dermochelys coriacea, la tortue imbriquée ou à
écaille Eretmochelys imbricava, la
25 Entretiens avec ALLOGHO C. de CARPE sur les rias
composant la Baie de la Mondah
tortue verte Chelonia mydas et la tortue olivâtre
Lepidochelis), de crevettes et le lieu de convergence de plusieurs
espèces halieutiques.
C'est une zone de haute importance de conservation. Toutes les
grandes rivières qui constituent l'écosystème fluvial du
Parc National d'Akanda sont navigables ou presque. L'exploration aisée
du parc peut donc se faire par elles. Si la présence des grands
mammifères n'a jamais été signalée dans cet
endroit, il n'en demeure pas moins que la petite faune y est présente.
Au gré de la découverte, le milieu peut dévoiler la
présence dans les paysages des espèces suivantes : la loutre
Aonyx sp., le lamantin Trichechus senegalensis, le
miopithèque de l'Ogooué Miopithecus ogoouensis, le
cercocèbe à collier Cercocebus torquatus, le sitatunga
Tragelaphus spekei, le chimpanzé Pan troglodyeis, le
cercopithèque hocheur Cercopithecus nctitans, le moustac
Cercopithecus cephus, le pangolin Phataginus tricuspis.
Les trois (3) ressources halieutiques que sont les poissons,
les mollusques et les crustacés s'observent facilement dans ce milieu.
Plusieurs espèces de poissons de forme estuarienne et maritime abondent,
il en est de même des mollusques avec les bivalves, les
gastéropodes, les céphalopodes et les crustacés
représentés prioritairement par les langoustes, les crevettes,
les crabes.
Du point de vue archéologique, historique et culturel,
des vestiges des passages des diverses populations et événements
remarquables, sont encore visibles dans ces milieux26. Des fouilles
et des inventaires de plusieurs sites effectués, témoignent de
l'évolution de cette zone, qui pourtant n'a pas connu grand changement
depuis des milliers d'années.
III ~~ 1. 2. LES FREINS AU DEVELOPPEMENT DU
SEJOUR
L'avifaune est incontestablement le principal attrait du Parc
National d'Akanda. La nature qui favorise la présence de ces
différentes espèces, n'offre pas aisément des grandes
modalités de développement écotouristique. Dans un
contexte économique local marqué par une prédominance
pétrolifère, l'environnement du tourisme présente des
difficultés et des
26 RATANGA - ATOZ A. F., (1999), « Les peuples du
Gabon occidental - Ngomuéné, Shékiani,
Bakélé, Benga, Ngubi, Gisiré, Varama, Lumbu, Vili et Fang
- pendant la période coloniale (1839 - 1914) », Libeville : Raponda
Walker
problèmes de lisibilité et d'organisation.
L'objectif majeur était d'évaluer la faisabilité technique
d'un produit écotouristique, intégrant la rivière Ntsini,
la traversée du parc, l'observation des richesses naturelles,
particulièrement l'avifaune. Le résultat concret escompté
était de proposer un produit écotouristique, dans le Parc
National d'Akanda, notamment le séjour, le prix de vente et la
commercialisation ; avec l'utilité de présenter des
méthodes de montage de produits ornithologiques écotouristiques
qui maintiennent les processus écologiques fondamentaux et qui
conservent la diversité biologique.
Un diagnostic quasi-complet nous a dirigé vers
l'établissement des principaux freins au développement de notre
produit.
L'observation de l'avifaune est peu développée
et mal agencée, alors que les phénomènes visibles sont
ponctuels tant dans le temps que dans l'espace. On ne retrouve pas de circuits
d'observation pour les événements les plus courants comme la
présence des oiseaux migrateurs ou des manifestations culturelles.
L'accessibilité au parc dépend des mouvements des marées,
les coûts de transport et la longueur du trajet fluvial constituent des
obstacles. Le Parc National d'Akanda est peu présent dans l'offre
touristique et est fréquenté prioritairement par ceux qui y ont
des campements. Il y a un besoin de consolider l'offre avifaunique autour
d'activités complémentaires. Les attraits fauniques et paysagers
sont méconnus et/ou difficilement accessibles, spécifiquement
entre les villages Moka et Yombé. Une absence de balises sur les voies
fluviales d'entrée au site et une défaillance de stationnement
fixe pour y accéder.
Hormis ses possibilités écotouristiques insolites,
Akanda rassemble peu d'atouts :
yo) Site pratiquement enclavé (les pêcheurs
ouest-africains conditionnent encore son accès et sont source de
pollution des débarcadères en plus de détruire
l'environnement) ;
yo) Infrastructures d'accueil insuffisantes ou inexistantes (en
dehors de celles retrouvées en périphérie de Libreville
proposant des évasions illusoires) ;
yo) Et inexistence de réels produits
écotouristiques.
Dans la région, sauf dans le domaine du transport
fluvial, de la pêche et de la chasse, les emplois liés à
l'avifaune sont précaires, davantage sporadiques que saisonniers et
dépendent souvent des guides ornithologiques qui ne maîtrisent
véritablement pas les lieux.
Les sites d'intérêt avifaunique, culturel et
patrimonial se juxtaposent, proximité et disparité constituant un
atout de mise en valeur, mais aucun zonage n'a été adopté,
ce qui induit donc une difficulté d'identifier l'ensemble des
attractions touristiques existantes et potentielles. Il n'existe pas encore de
normes restrictives en matière de construction « verte » pour
empêcher la prolifération incontrôlée de
bâtiments peu esthétiques ne cadrant pas avec l'image globale des
lieux. Le constat est aussi fait dans la protection des ressources à
l'encontre de tout type de préjudice causé par le tourisme ou
toute activité. La pêche artisanale à l'aide de grandes
pirogues de mer et de filets maillants ou encerclants faits de matériaux
plus durables et plus efficaces, pratiquée par les pêcheurs ouest-
africains et la pêche industrielle basée sur l'utilisation de
grands chalutiers, usant de techniques hautement destructives, en l'absence de
moyens coercitifs, réduisent de manière effrénée
les ressources halieutiques du Parc National d'Akanda.
Le tourisme peut contribuer à faire revivre des
villages ou campements par des spectacles qui conservent toute leur
authenticité, mais force est de remarquer que la plupart des jeunes se
sont exilés en ville pour fuir l'oisiveté et la
précarité.
Le diagnostic a fait ressortir :
yo) Les aménagements nécessaires au niveau de la
formation des communautés locales ; yo) La prise de décisions des
communautés locales d'être parties prenantes dans tous les projets
du parc ;
yo) L'initiation d'une législation qui tienne compte de
la protection de toutes les ressources du Parc National d'Akanda, visant une
plus grande participation des communautés locales dans la gestion de ces
ressources et ;
yo) L'adoption de textes législatifs et
réglementaires qui veillent à la gestion des différentes
ressources du Parc National d'Akanda.
III ~~ 1. 3. L'INTERPRETATION COMME MODE PRINCIPAL DE
COMMUNICATION
Tous les interviewés s'accordent à dire que les
activités classiques de chasse et de pêche sont, dans une vision
à long terme, en baisse de popularité. Des clientèles se
développent autour de produits avifauniques particuliers et sont
prêtes à payer de bons prix pour profiter d'une offre
associée à des services de qualité. Elles recherchent des
activités en lien avec la faune et le milieu naturel qui prennent, pour
des gens issus de milieux urbains, de plus en plus la forme de forfaits
nature-culture. Elles comprennent un grand nombre de visiteurs d'origine
anglophone et de francophone. Les écotouristes, visiteurs très
exigeants, veulent connaître toutes les spécificités et le
patrimoine du parc. Le mode de communication par excellence exposé ici
est l'interprétation, une forme de prestation au service du
développement et de valorisation des territoires la plus usitée.
Il s'agit d'une démarche particulièrement importante pour les
destinations touristiques basées sur le patrimoine culturel et naturel.
Elle aide les visiteurs à mieux connaître et comprendre les lieux
qu'ils explorent. Elle enrichit donc l'expérience touristique en
ajoutant une dimension supplémentaire à la simple visite et
sensibilise le visiteur à la conservation du patrimoine local. Elle peut
prendre deux formes dont la plus courante est l'exposition, l'affichage et les
panneaux. Dans notre contexte d'écotourisme, plus
l'interprétation est individualisée, plus elle est efficace. Les
ornithologues estiment que les randonnées guidées et les
rencontres connaissent d'ailleurs énormément de succès
auprès de cette catégorie de touristes.
Les éléments caractéristiques et
remarquables des patrimoines historiques, culturels, humains et naturels du
Parc National d'Akanda répertoriés plus haut gagnent à
être mis en valeur et présentés sur le terrain le long de
l'itinéraire « Débarcadère d'Ambowè (ou
Angondjé)- Ntsini- Nendé- Moka- Yombé- Ntsini ». La
vie dans les rias d'Akanda serait le fil conducteur qui pourrait mettre en
relation tous ces éléments, en lui donnant une tonalité,
lui assurant la cohérence de la perception d'ensemble du site par le
public et en y faisant ressentir l'esprit.
Démarche consistant à valoriser le patrimoine dans
tout son ensemble, l'interprétation se résumerait à six
(6) principes de base dans ce site :
yo) Faire appel à un trait de la personnalité du
visiteur ou de son expérience ; yo) Faire des révélations
basées sur l'information subdivisables ;
yo) User d'un art, d'un ensemble de démarches et de
techniques fondées sur la connaissance de ce milieu exceptionnel humide
;
(\y) Chercher à provoquer une réaction plutôt
qu'à instruire ;
yo) Présenter les baies de Corisco et de la Mondah dans
leur ensemble plutôt que d'en présenter des subdivisions et ;
yo) Informer, non par le nom des choses, mais par l'âme des
choses, ces vérités qui se cachent derriere ce que l'on montre
aux visiteurs.
Dans les thématiques réservées aux
enfants, l'interprétation ne saurait être une dilution des
informations qu'on présente aux adultes. Elle doit suivre une voie
fondamentalement différente. Elle reposerait par conséquent sur
une éthique de sensibilisation et non être assimilée aux
seuls équipements. En optant pour cette prestation, on cherche à
relever une dynamique de développement local et touristique, car elle
peut être l'outil de valorisation du Parc National d'Akanda et
contribuera à sa préservation.
Par elle, nous atteindrons trois (3) objectifs principaux :
yo) D'abord permettre une appropriation du site par les
communautés locales en intégrant l'histoire des divers villages
traversés par le circuit, les traditions locales, les
spécificités écologiques du lieu dans la mise en valeur du
site ;
yo) Puis dans un second temps, inviter les écotouristes
et les communautés locales à découvrir, à prendre
conscience de ce qui fait la spécificité, la valeur et la
richesse du Parc National d'Akanda, à comprendre la problématique
et la nécessité de protéger ce lieu si particulier et ;
yo) finalement accroître le plaisir et l'agrément
des écotouristes grace à la découverte autonome du
parc.
L'interprétation favorisera en somme, la perception
émotionnelle des lieux avec le plaisir et la stimulation de la
découverte en évoquant ici l'avifaune, et dans une moindre mesure
la flore ; en dépeignant plus loin le paysage, le bâti et en
racontant en d'autres endroits les traditions en usage, l'histoire et la vie du
site. Cette démarche aura pour ambition d'inciter, par ailleurs, le
public à suivre l'itinéraire proposé, tout en
préservant les zones sensibles et fragiles. Les enfants pourront
bénéficier d'une interprétation adaptée pour une
découverte active et ludique du Parc National d'Akanda.
Le guide naturaliste formé aux techniques de guidage,
à la connaissance de notre produit, à l'histoire du milieu et
villages, à la botanique et à l'ornithologie, disposant d'outils
didactiques (brochures et revues) et équipé en matériel de
guidage (jumelles, longues vues, pirogues...) sera capable d'exposer sur une
espèce avifaunique quelconque visitant le parc.
Pour illustration à l'ornithologie, tous les oiseaux sont
plus ou moins apparentés et réunis, ils constituent ce qu'on
appelle la « classe » d'oiseaux.
L'ensemble de plusieurs classes d'animaux pourvus d'une
colonne vertébrale constitue le sous-embranchement des
vertébrés, lequel fait partie à son tour du règne
animal. La plupart des oiseaux sont désignés à la fois par
un nom vernaculaire (propre à chaque langue) et par un nom
scientifique27. Celui-ci se compose de deux éléments :
genre et espèce. Un troisième élément s'ajoute dans
le cas où l'oiseau fait partie d'une sous- espèce. Le nom
scientifique est toujours latinisé et s'écrit en italique. Seule
la première lettre du genre prend la majuscule. Cette méthode de
dénomination permet une reconnaissance universelle du système de
classification. Un même oiseau porte souvent des noms différents
d'un pays à l'autre ou même selon les régions. Inversement,
il arrive qu'un même nom arrive à désigner plusieurs
espèces différentes. Le merle d'Europe n'est pas celui
d'Amérique, la dénomination scientifique élimine alors
toute possibilité de confusion. Le Merle noir est de la classe Aves
(oiseaux), de l'ordre des passériformes, de la famille des turdidae, du
genre Turdus et de l'espèce merula.
En définitive, l'interprétation de notre circuit
tiendra compte premièrement de l'espace avec son patrimoine, sa
fragilité, ses contraintes foncières, sécuritaires ;
deuxièmement du public avec ses attentes, ses besoins, son temps de
présence sur le site, et troisièmement des volontés et des
moyens mis en oeuvre pour la matérialisation et la commercialisation de
notre produit.
III ~~ 2. LE MONTAGE DU PRODUIT
III ~~ 2. 1. LA DECOUVERTE NATURE/ CULTURE
Les gens se déplacent à travers le monde, non
seulement hors de leur pays de résidence mais aussi à
l'intérieur de ceux- ci, pour diverses raisons (agrément, cure,
sport, détente, études...). L'O.M.T. les estime à plus de
760 millions, pour près de 4 milliards de dollars de recettes par an.
Cette forme de « tourisme de masse >> est perçue comme des
déplacements lourds de conséquence pour la nature. Ils
occasionnent des problèmes environnementaux énormes.
27 CHRISTY P. & VANDE WEGHE J.P., (1999), «
Liste des oiseaux d'Afrique centrale >>. Les dossiers de l'ADIE,
série biodiversité 1 : 1 - 32
L'accent est mis aujourd'hui sur le développement
durable, la protection et la préservation de la nature.
L'écotourisme semble être un palliatif à ces situations
catastrophiques soulevées par le tourisme dit de « masse ». Il
est perçu comme une stratégie de développement touristique
axée sur un voyage responsable dans des aires naturelles pour comprendre
la culture et l'histoire du milieu, avec le souci de ne pas perturber
l'équilibre de l'écosysteme tout en produisant des occasions
financières qui rendent la conservation des ressources naturelles
profitable aux populations locales. L'ornithologie s'inscrit aisément
dans cette perspective et permet par le développement des
activités d'observation et d'interprétation, d'assurer aux
générations futures les possibilités de
bénéficier des largesses de la nature.
Le Parc National d'Akanda est un site réputé
pour sa multitude d'oiseaux, les reconnaître n'est pas toujours
aisé. Le circuit proposé profitera aux écotouristes en
leur faisant visiter les panels de paysage d'Akanda. Un guide naturaliste les
accompagnera pour leur faire découvrir une impressionnante
diversité d'oiseaux et d'arbres. Il les amènera à
découvrir comment les paysages, les espèces de faune et de flore
sont protégés et quels en sont les enjeux.
Dans le cadre de renforcer les capacités de gestion
écotouristique de ce circuit, la promotion de guides professionnels
originaires des communautés avoisinant Akanda est son objectif majeur.
Formés aux techniques de guidage, à la connaissance des sentiers,
à l'histoire de la région, à la botanique et à
l'ornithologie, ils disposeront d'outils didactiques (brochures et revues) et
s'équiperont à partir des fonds écotouristiques en
matériels de guidage (jumelles, canoës, pirogues, bateaux...).
Si Akanda est réputé pour être connu comme
un milieu humide exceptionnel quasiment enclavé, l'avifaune est
incontestablement son principal attrait touristique. Il y est possible
d'observer, en toutes saisons, une grande variété
d'espèces d'oiseaux d'eau, du littoral, de savane, de forêt
d'origines diverses. Il existe une forte probabilité de surprendre et
d'approcher plusieurs familles de tous les continents au même endroit et
en temps réel (cf. Annexes n°3 & 4). Cet atout permet de penser
le Parc National d'Akanda parmi les meilleurs parcs d'Afrique.
Espèce
|
Statut
|
Origine (écozone)
|
Période observable
|
Classement U.I.C.N.
|
Charadriidae :
|
|
|
|
|
Pluvier Fauve
|
Migrateur
|
Eurasie
|
Octobre-Mars
|
|
Pluvier de Leschenault
|
Mig. Occ
|
Asie Mineure
|
Octobre-Mars
|
|
Pluvier de Mongolie
|
Mig. Occ
|
Asie Centrale
|
Octobre-Mars
|
|
Scolopacidae :
|
|
|
|
|
Courlis Cendré Oriental
|
Migrateur
|
Asie
|
Octobre-Mars
|
|
Chevalier Bargette
|
Migrateur
|
Eurasie
|
Octobre-Mars
|
|
Sternidae :
|
|
|
|
|
Sterne Naine
|
Mig./ Séd
|
Eurasie et Gabon
|
Résidente
|
|
Sterne des Baleiniers
|
Migrateur
|
Afrique Australe
|
Mai-Octobre
|
Vulnérable
|
Sterne Hansel
|
Mig. Occ
|
Eurasie
|
Octobre-Mars
|
|
Rynchopidae :
|
|
|
|
|
Becs- en- Ciseau d'Afrique
|
Mig./ Séd
|
Gabon
|
Toute l'année
|
|
Laridae :
|
|
|
|
|
Goéland Dominicain
|
Migrateur
|
Afrique du Sud
|
Mai-Octobre
|
|
Nectariniidae :
|
|
|
|
|
Souimanga à Queue Violette
|
Séd/ Nid.
|
Gabon
|
Toute l'année
|
|
Souimanga Brun
|
Séd/ Nid.
|
Golfe de Guinée
|
Toute l'année
|
|
Souimanga Carmélite
|
Séd/ Nid.
|
Afrique Centrale
|
Toute l'année
|
|
Malaconotidae :
|
|
|
|
|
Gonolek à Ventre Blanc
|
Séd/ Nid.
|
Afrique
|
Toute l'année
|
|
Ploceidae :
|
|
|
|
|
Tisserin à Bec Grêle
|
Séd/ Nid.
|
Afrique Centrale
|
Toute l'année
|
|
Monarchidae :
|
|
|
|
|
Tchitrec du Congo
|
Séd/ Nid.
|
Afrique Centrale
|
Toute l'année
|
|
Ardeidae :
|
|
|
|
|
Onoré à Huppe Blanche
|
Séd/ Nid.
|
Afrique Centrale
|
Toute l'année
|
|
Mig Occ = migrateur occasionnel ; Mig = migrateur ; Séd =
sédentaire ; Nid = nidificateur.
Source : « Liste des oiseaux d'Afrique
centrale » & Entretiens avec CHRISTY P. sur l'avifaune
La vedette revient aux oiseaux d'Afrique centrale, car les
migrateurs sont pour la plupart des paléarctiques observables facilement
en Eurasie.
L'observation de l'avifaune constitue donc un
élément essentiel de notre produit écotouristique global,
une attraction principale qui attirera initialement les écotouristes
dans le parc et animera leur séjour. Le « bain culturel »
incitera quant à lui les visiteurs à venir, mais également
les occupera plus longtemps, enrichira leur expérience et, avec un peu
de réussite les fera revenir.
La première attraction a pour objectif de faire
connaître la destination Akanda et la seconde contribue à
diversifier l'offre. Notre produit composite concourt à faire revivre
des événements et traditions du passé, et présente
d'ailleurs autant d'intérêts pour les communautés locales
que pour les écotouristes.
III ~~ 2. 2. LE CIRCUIT « NTSINI ~~ MOKA ~~ YOMBE ~~
NTSINI »
L'attention des autorités gabonaises a essentiellement
porté jusqu'ici sur les produits touristiques classiques28 :
attraction, hébergement, infrastructures, informations... Toutefois,
même si ces éléments suffisent à constituer un
produit viable, des activités complémentaires doivent être
envisagées lorsqu'il s'agit de développer ou de réorienter
un tourisme axé sur le patrimoine naturel et culturel. Les
différents entretiens faits avec Monsieur P. CHRISTY, guide
ornithologue, nous révèlent que les activités
écotouristiques d'observation de l'avifaune sont susceptibles de
redynamiser l'économie des communautés locales du Parc National
d'Akanda. Car la flore et l'avifaune omniprésentes y sont
associées et les activités de scientifiques aussi sont quasiment
bien développées.
28 Direction Générale de l'Economie
(2007), « Tableau de Bord de l'Economie gabonaise, Situation 2006,
Perspectives 2007 - 2008 », Libreville : Ministère de l'Economie,
des Finances, du Budget et de la Privatisation, n°37, 148 p.
Le tourisme ornithologique démarre en 1995 au
Gabon29, les visiteurs sont envoyés pour la grande
majorité par les sociétés de tourisme ornithologique
sud-africaines, anglaises et américaines, et dans une moindre mesure
nous observons des prospections des sociétés belges, espagnoles
et françaises. Généralement, un tour normal comprend la
Lopé-Mikongo ; Makokou (station de recherche d'Ipassa,
propriété de l'I.R.E.T.- CENAREST) ; Léconi ou Loango ou
Sette Cama et dure environ deux (2) semaines. Le Parc National d'Akanda fait
presque toujours l'objet d'une visite (une excursion), par manque
d'infrastructures hôtelières, soit le premier ou le dernier jour
et le plus souvent aux alentours du village Moka sur la côte pour les
oiseaux migrateurs et derrière le village Moka, les oiseaux
sédentaires.
L'observation de l'avifaune est peu ou pas
développée ni structurée. Les phénomènes
observables sont ponctuels, tant dans le temps que dans l'espace. On n'y
retrouve pas de circuits d'observation pour les événements les
plus courants, comme la présence des oiseaux migrateurs ou de la grande
faune. Le plus extraordinaire est que ces touristes viennent surtout voir les
oiseaux de rivage et de forêt, regarder les tortues vertes Chelonia
mydas à Akanda et apprécier sur le site la cohabitation sans
heurt entre les espèces migratrices et les espèces
sédentaires.
Notre projet s'articule autour de l'aménagement des
infrastructures (sentiers d'interprétation, passerelles, tours
d'observation, stationnement) autour de ces milieux humides exceptionnels.
L'axe prioritaire retenu est la mise sur pied des observations de l'avifaune et
de la nature- culture (circuit touristique avifaunique et de découverte
nature-culture), une forme d'activité de randonnées fluviale et
pédestre de longue durée qui met en valeur la rivière
Ntsini, la mangrove, les vasières, les bancs de sable, les belles plages
et tous les divers villages qui longent le bord de cette rivière.
Les touristes veulent savoir ce qui existe en terme
d'équipements et de services à leur intention et doivent avoir la
possibilité de mieux connaître les spécificités et
le patrimoine de la région. Cette exigence nous a conduit à
effectuer une analyse géographique qui a identifié la plupart des
attractions touristiques existantes et potentielles, de les visualiser sur la
carte du Parc National d'Akanda afin de déterminer leurs localisations
géographiques respectives.
Nous avons donc été amené à
distinguer précisément :
29 Entretiens avec CHRISTY P. , Guide ornithologue,
sur l'ornithologie au Gabon
"y Les points d'accès à Akanda (les
différents débarcadères de Ntoum, d'Ambowè,
d'Angondjé, de Malibé et du Cap Esterias) ;
"y Les zones naturelles d'aménagement des
infrastructures (les différents villages de Moka, Nendé ou
Yombé) qui peuvent servir de point de départ vers les sites
d'observation ;
"y Les zones fragiles (les habitats des oiseaux, ...) où
l'impact du tourisme doit être minimisé, voire évité
;
"y' Le genre d'infrastructures appropriées pour
étayer notre produit écotouristique (sentier fluvial navigable,
pistes praticables, balises, panneaux de signalisation, ...) et ;
"y Les itinéraires thématiques ou circuits
possibles entre les diverses attractions, y compris les chemins de
randonnées (l'homme et la nature, ...).
Le type de produit écotouristique
spécialisé (séjour basé sur le circuit touristique
avifaunique et de découverte nature-culture) à proposer à
toutes les niches de clientèles de la destination Akanda,
résidentes ou non, est le séjour. Il faudra pour cela construire
un lodge au village Moka, très riche en avifaune et pouvant accueillir
quatorze (14) personnes, dont huit (8) touristes, un (1) guide ornithologue, un
(1) pisteur et quatre (4) personnes attachées au fonctionnement et
à l'entretien du lodge (cuisine, chambres, entretien du campement, ...).
La durée du séjour sera de trois (3) jours et (2) nuits. Les deux
principales activités seraient la promenade en bateau sur la
rivière Ntsini, avec en prime la visite des villages de Yombé,
Nendé et Moka, et enfin la randonnée pédestre de type
découverte entre Moka et Yombé.
Ce séjour court sera planifié d'après le
programme suivant, selon que tous les touristes viendront de Libreville :
yo) 1er jour : transfert au parc, visite de la Ntsini,
visite des villages et de quelques sites des oiseaux migrateurs ;
yo) 2ème jour : randonnée
pédestre entre le village Moka et celui de Yombé, visite des
sites des oiseaux endémiques de l'Afrique centrale, des
sites archéologiques... ;
1y 3ème jour : visite des sites des
espèces d'oiseaux migratrices le long de la Ntsini
jusqu'au débarcadère et retour à
Libreville.
Sans pour autant vouloir occulter l'existence et le rôle
de l'A.N.P.N. (Agence Nationale des
Parcs Nationaux), nous nous sommes vu
contraint de procéder à une approche de zonage du
Parc. Car il
permet d'identifier les aires en fonction de leur valeur de conservation, de
leurs
potentialités touristiques et de leur
vulnérabilité, sans oublier qu'il garantirait le succès de
notre produit ornithologique.
III ~~ 2. 3. LES STRATEGIES DE COMMERCIALISATION DU
SEJOUR
Toute l'année, le Parc National d'Akanda est le site
idéal pour observer, découvrir et photographier de nombreuses
espèces d'oiseaux, dont des centaines de Becs-en-ciseaux, des Sternes
des baleiniers, etc. dans leur milieu naturel. Ces 54 000 ha de superficie
entièrement consacrés à la découverte des oiseaux
et de l'ornithologie, sont formés de mangrove, de vasières, de
plages, de bancs de sable, de tannes, de forêt inondable... C'est une
zone humide d'importance internationale pour la protection des oiseaux
migrateurs.
Le développement de notre produit écotouristique
ne pouvait pas s'envisager comme une consommation sans mesure et sans fin des
ressources naturelles limitées dont dispose notre parc. C'est pourquoi
il a été conçu en respectant les trois règles d'or
du développement durable :
"y La protection de l'environnement qui permet de ménager
les ressources et d'assurer la pérennité de milieu exceptionnel
humide ;
"y Le développement économique ensuite qui organise
la production des richesses et crée ;
"y La cohésion sociale enfin qui passe par la
solidarité et qui permet une répartition équitable des
richesses produites.
Au terme des activités et des services offerts durant
le séjour, les sentiers de découverte par voie fluviale, du
débarcadère au village Nendé et de là au village
Moka, des itinéraires qui permettent de contempler en bateau toutes les
richesses du parc au rythme du client ; du village Moka au village
Yombé, un périple pédestre en forêt. Puis il y a des
visites guidées pour accompagner les écotouristes aux endroits
les plus mémorables du parc, en leur fournissant les clés
nécessaires à la compréhension de cet espace, mais aussi
en leur apprenant à contempler la faune et la flore. « Apprendre
à écouter, observer, regarder et découvrir le parc
national, comprendre le fonctionnement du site », tel pourrait se
résumer l'esprit de ce séjour.
Sa commercialisation est axée sur la diversité
de ses attraits et de ses services disponibles. Deux éléments
essentiels composent sa stratégie écotouristique : l'objectif et
la stratégie marketing30.
Le premier est le creuset des objectifs stratégiques
fondés sur :
"y La durabilité, l'objectif global en terme de nombre de
touristes, d'équipements et de services ;
"y Les attractions principales ;
"y Les offres dérivées (hébergement,
restauration) ;
"y Les structures d'information et de commercialisation (offices
du tourisme, guides, brochures, ...) ;
"y Les infrastructures et la législation ;
"y' L'organisation spatiale du produit touristique physique
(pôle de croissance, circuits...) et la diversification des
activités et services (événements, services
complémentaires, vente de produits d'artisanat locaux, ...).
Le second est fondé, quant à lui, uniquement sur
des enquêtes de clientèles, du matériel de promotion et du
type de présentation du produit écotouristique.
Le Parc National d'Akanda recèle une multitude
d'attraits culturels, naturels et patrimoniaux qui permettent de
répondre à la demande écotouristique actuelle. Les deux
principales catégories de clientèles retenues sont,
d'après nos investigations, les résidents avec trois niches
(découverte nature-culture, loisirs familiaux et la détente assez
luxueuse) et les non résidents constitués aussi de trois niches
(les passionnés, les aventuriers et les soft écotouristes).
Notre démarche nous a permis d'initier des
activités et des services appropriés : sentiers de
randonnées pédestres, visites fluviales, formation des
autochtones aux métiers de guides, et autres. En fonction des exigences
des écotouristes, d'autres itinéraires peuvent être
créés, ils seront plus sophistiqués, mais n'évitant
pas moins, eux aussi les zones les plus sensibles.
30 CHIROUZE Y., (1995), « Le Marketing
stratégique : Stratégie, Segmentation, Positionnement, Marketing
- mix et Politique d'offre », Poitiers : Ellipses, 235 p.
La proposition de produits d'artisanat locaux (les plantes,
les décors rituels, les statuaires rituelles, les instruments de
musique, ...) à la vente est une autre manière de diversifier
l'offre écotouristique. D'après nos enquêtes, les visiteurs
souhaitent de plus en plus souvent essayer et acheter des
spécialités du territoire. Car ils sont notamment séduits
par l'idée que ceux-ci sont plus spécialisés (par
opposition aux produits industriels) et plus authentiques (on ne les trouve pas
ailleurs). Ces produits d'artisanat locaux permettent de donner aux visiteurs
une connaissance plus approfondie de la destination Akanda et d'en faire mieux
percevoir les spécificités.
Les méthodes de communication les mieux indiquées
pour atteindre cette clientèle et de donner une meilleure
représentation de la destination Akanda sont :
yo) Les revues spécialisées du fait qu'elles
s'adressent à des niches répertoriées ou des
invitations à des journalistes pour rédiger des
articles sur la destination Akanda ;
yo) Les foires internationales afin de faire
référencer la destination Akanda, le public
visé est attentif ;
yo) Les salons professionnels dont l'objectif est
d'établir des partenariats avec l'extérieur ou des
intermédiaires ;
yo) Le site web, à cause du franc succès qu'il
remporte dans les destinations nouvelles, éloignées et à
faible publicité, pour toucher un public international.
L'écotourisme étant une activité saisonnière qui ne
génère pas de recettes tout au long de l'année, le
réseau Internet offrira un moyen convivial et rapide d'effectuer des
réservations et des réponses tout aussi efficaces et
immédiates.
L'image de ce séjour peut être aussi
renforcée par la création d'un logo puisque le tourisme se
ramène à des composantes éphémères telles
que les attentes, les expériences, les impressions et les
émotions. Il est donc nécessaire que celle-ci réponde
à tous ces sentiments et conforte l'attrait général de la
destination.
Notre séjour, dont le thème principal est
axé sur la découverte de la nature sauvage, de la culture et des
randonnées, comprend normalement le transfert local vers les
débarcadères, le transport fluvial, l'hébergement, les
repas et l'accès à un certain nombre d'attractions ou
d'événements (les visites guidées culturelles,
naturalistes et ornithologiques ; la vente d'objets d'artisanat locaux ; la
participation aux manifestations culturelles...). Il peut être vendu
directement aux résidents par des fournisseurs locaux (agences de
voyages, O.N.G., . .) et aux voyagistes spécialisés (Tour
operator, . .) afin de toucher les non résidents. Ceux-ci sont bien
implantés à l'international parce qu'ils peuvent
faire venir des groupes de clientèles en hors- saison, même si les
frais de commission réduisent quelque peu le chiffre d'affaires par
client. Puis finalement une campagne d'annonces dans la presse nationale pour
promouvoir les basses saisons qui inciterait l'écotourisme en dehors des
périodes de pointe.
CONCLUSION
Les différents biotopes qui composent
l'écosystème forestier du Parc National d'Akanda sont d'une
beauté exceptionnelle et pourront offrir aux écotouristes la
possibilité d'observer l'avifaune, la flore et le patrimoine culturel
dans les meilleures conditions avec une facilité d'approche, une
perspective plus ludique.
L'objectif de notre travail était d'évaluer la
faisabilité technique d'un séjour intégrant la
rivière Ntsini, la traversée du parc du village Moka au village
Yombè, l'observation des richesses naturelles, particulièrement
l'avifaune. Nous avions donc pour missions sur le terrain d'identifier un
itinéraire dans le parc qui répondrait à un
intérêt réel, celui de créer un circuit sur lequel
reposerait notre séjour. Un inventaire des principales ressources
avifauniques, culturelles et naturelles pouvant être valorisées
par ce circuit a été dressé. Tour à tour, nous
sommes adressés à des scientifiques, des techniciens et des
gestionnaires de structures touristiques. Selon qu'il s'agissait du premier
groupe ou du second, nous avons fait usage de plusieurs techniques
d'enquête qualitative, notamment des entretiens libres et semi directifs
aux fins de recueillir le plus d'informations possibles concernant tous les
aspects physiques et géophysiques du parc. Le dernier groupe nous a
permis, sur la base d'un questionnaire, de ressortir le profil de la
clientèle, ses motivations, le type de randonnée
privilégié, le type de pratique, ses attentes en terme de
services et d'activités d'animation. La prospection sur le terrain a
surtout eu pour rôle de vérifier les objectifs poursuivis plus
hauts. Les recherches bibliographiques ont davantage aidé dans
l'élaboration du questionnaire, la reconnaissance des personnes
ressources et aussi l'état d'avancement des connaissances sur le
milieu.
Le diagnostic transport nous a donné tous les moments
favorables au départ pour le site ainsi que les commodités
d'usage. Nous avons appris qu'il était plus intéressant de passer
par le débarcadère d'Ambowè via la rivière Ntsini
lors des marées hautes en matinée pour un retour en
soirée. Les principaux sites à valoriser sont les mangroves du
fait, non seulement de leur rôle écologique, mais en plus de ce
qu'elles favoriseraient le développement des ressources halieutiques ;
les vasières car elles renferment une multitude d'organismes vivants
(les crustacés, les mollusques, les vers et les poissons) servant de
nourriture aux limicoles et les bancs de sable qui constituent les reposoirs
des oiseaux. Toutes les saisons sont favorables, pour ainsi dire, à la
pratique de l'écotourisme dans ces lieux, les espèces
avifauniques (les becs-en-ciseaux qui se reproduisent sur les bancs de sable de
l'Ogooué et pas à Akanda, les sternes des baleiniers, le
souimanga à queue violette, le souimanga carmélite, le
souimanga
brun, le tisserin à bec grêle, le tchitrec du
Congo, l'onoré à huppe blanche et bien d'autres limicoles ...) y
abondent et sont visibles facilement pour certains ou reconnaissables par leurs
chants quand ceux-ci sont dissimulés dans la forêt. Les quatre (4)
espèces de tortues marines fréquentant nos côtes sont de
même observables et se nourrissent aussi dans la baie de Corisco avant
d'aller pondre leurs oeufs au Parc National de Pongara.
La culture locale n'était pas en reste, un choix a
été porté prioritairement sur la société
secrete initiatique féminine « le Ndjembè »,
d'après nos investigations, elle serait pratiquée par toutes les
cinq (5) communautés ethnolinguistiques qui vivent dans le Parc National
d'Akanda. Elle userait des différentes essences qui se retrouvent dans
cet écosystème forestier pour commémorer des
événements, il semblerait qu'elle est source de
bénédiction et de bien-être social. Même si toutes
les essences composant ce milieu exceptionnel humide n'ont pas encore fait
l'objet d'analyses approfondies, le rapprochement de ces communautés
nous a éclairé quant à l'immensité de la somme de
connaissances détenues par celles-ci sur les forêts. Nous avons pu
avoir certaines informations relatives aux usages séculiers et pratiques
cultuelles de l'utilisation de toutes les parties ou presque d'un arbre.
Les éléments fondamentaux qui se retrouvent donc
dans ce produit ornithologique sont l'interprétation d'une part, parce
qu'elle offre aux visiteurs la possibilité de mieux connaître les
spécificités et le patrimoine de la zone concernée et du
fait qu'elle leur donne l'occasion de mieux découvrir et comprendre les
lieux ; et d'autre part il y a la découverte proprement dite de la
nature et de la culture locale qui les sensibilise à l'importance de la
conservation du patrimoine du Parc National d'Akanda par la consommation du
« Beau ».
Notre produit ornithologique écotouristique, bien que
ne décrivant nullement un projet clé en main, mais visant
plutôt à susciter suffisamment d'intérêt chez les
promoteurs éventuels pour que naissent de nouveaux produits en
complémentarité avec ce qui existe déjà,
vérifie les principes fondamentaux dictés par l'O.M.T. et
précisés en introduction.
Jours
|
Restauration
|
Activités
|
Restauration
|
Activités
|
Restauration
|
Hébergement
|
1er
|
Transport 12500f
|
Arrivée
|
Déj 7000f
|
Site Arch 6000f
|
Dîner 9000f
|
Nuitée 20000f
|
2ème
|
Pet Déj 6000f
|
Itinéraire 5000f
|
Piq niq 7000f
|
Itinéraire 5000f
|
Dîner 9000f
|
Nuitée 20000f
|
3ème
|
Pet Déj 6000f
|
Sites des OM
6000f
|
Déj 7000f
|
Retour
|
Assurance 20000f
|
Entrée dans le parc
8000*3 = 24000f
|
· Le produit final = 169500 fcfa ttc/
pers
BIBLIOGRAPHIE
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ronde l'eau. La "Ronde de l'Eau" »
www.ot-abbeville.fr/ronde_eau.htm
http://www.ot-abbeville.fr/ronde_eau.htm
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
Remerciements
Liste des abréviations
INTRODUCTION~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.
I - CONFIGURATION GENERALE DU
PARC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.
I - 1. APERÇU NATUREL DU
PARC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.
I - 1. 1. ASPECTS
CLIMATOLOGIQUES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...
I - 1. 2. LES
RIAS~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..
I - 1. 3. SITUATION DEMOGRAPHIQUE ET
CULTURELLE~~~~~~~~~~~~~~.
I -- 2. IDENTIFICATION DES PERSONNES RESSOURCES
I - 2. 1. LES DIFFERENTS INTERVENANTS EN
ECOTOURISME~~~~~~~~~~~~
I - 2. 2. INTERET DES PROFESSIONNELS~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
I - 2. 3. LES MISSIONS DANS LE PARC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
II - AKANDA, UN PARC NATONAL
ORNITHOLOGIQUE~~~~~~~~~~~~~~~.
II - 1. LE POTENTIEL
ECOTOURISTIQUE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..
II - 1. 1. L'AVIFAUNE
MIGRATRICE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.
II - 1. 2. L'AVIFAUNE RESIDENTE
II - 1. 3. LA FLORE ET LES UTILISATIONS PAR
L'HOMME~~~~~~~~~~~~~..
II -- 2. LA FREQUENTATION DU
PARC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...
II - 2. 1. LES SAISONS FAVORABLES
II - 2. 2. LES NICHES ECOLOGIQUES
II - 2. 3. L'EXPLOITATION DU SEJOUR
III - LE PRODUIT
ORNITHOLOGIQUE~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.
III - 1. DIAGNOSTIC DU PARC
D'AKANDA~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~.. III - 1. 1. LES ATOUTS NATURELS DU
SEJOUR~~~~~~~~~~~~~~~~~~.. III - 1. 2. LES FREINS AU
DEVELOPPEMENT DU SEJOUR~~~~~~~~~~~~.~~. III - 1. 3. L'INTERPRETATION COMME MODE
PRINCIPAL DE COMMUNICATION~~.~~
III - 2. LE MONTAGE DU PRODUIT~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..
III - 2. 1. LA DECOUVERTE NATURE/ CULTURE~~~~~~~~~~~~~~~~~. III - 2. 2. LE
CIRCUIT « NTSINI - MOKA - YOMBE - NTSINI »~~~~~~~~~.~~. III - 2. 3.
LES STRATEGIES DE COMMERCIALISATION DU SEJOUR~~~~~~~.~~~
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
GLOSSAIRE
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
Questionnaire adressé aux
réceptifs
L'agglomération de Libreville I moins de 12 km du
parc
L'avifaune résidente
L'avifaune migratrice
La diversité de la faune et de la
flore
Les missions sur le terrain
Glossaire
Dans l'optique de développer le produit Akanda, nous
souhaitons recueillir vos opinions sur ses diverses possibilités.
1°) Recevez- vous directement des touristes ?
[] Oui [] Non
2°) Un intermédiaire (tour opérator, agences
de voyages, offices du tourisme ...) vous met-il en contact avec les touristes
?
[] Oui [] Non
Si les 2 premières réponses sont non,
allez à la question 13
3°) Combien les estimez- vous par an ?
4°) Quelles sont essentiellement leurs origines (par
pays)?
[] Gabon [] France [] U.S.A. [] Belgique [] Espagne [] Afrique du
Sud
[] Canada [] Autres
Et dans quelles proportions ?
5°) Que recherchent- ils exactement ?
6°) Quelles offres touristiques leur proposez- vous ?
7°) Utilisez- vous des guides pour les conduire ?
[] Oui [] Non
8°) Quel est le statut de ces guides ?
[] Internes à l'agence [] Externes à l'agence
Justifiez
[] Aventure [] Culturelle [] Balnéaire [] D'affaires
[] De congrès [] Ecotourisme [] Scientifique [] Autres
10°) Leur proposez- vous des activités
écotouristiques ?
[] Oui [] Non
Si oui, lesquelles ?
-Aventure
> [] Canoë et Kayak
> [] Pêche sportive
> [] Chasse
> [] Safari photo > [] Autres...
-Nature
> [] Observation et interprétation de la faune et de la
flore
> [] Randonnée > [] Autres...
Si non, pourquoi ?
11°) Dans quels parcs et réserves sont
développés ces activités ?
[] Akanda [] Ivindo [] Waka [] Mwagnè
[] Monts de Cristal [] Birougou [] Moukalaba Doudou
[] Mayumba [] Lopé [] Pongara [] Minkébé
[] Plataux Batéké [] Loango [] Nyonié []
Sette Cama
[] Missala [] Evaro [] Autres
12°) Leur avez- vous déjà offert le Parc
National d'Akanda comme destination écotouristique ?
[] Oui [] Non
Si oui, que leur avez- vous offert ?
De quelles pays venaient- ils ?
[] Gabon [] France [] U.S.A. [] Belgique
[] Espagne [] Afrique du Sud [] Canada [] Autres
Si non, Pourquoi ?
13°) Etes- vous prêt à diversifier vos produits
dans l'écotourisme ?
[] Oui [] Non
Justifiez
14°) Etes- vous prêt à intégrer comme
package ?
> L'avifaune
[] Oui [] Non
Justifiez
Si vous deviez le proposer, à quel forfait serait- il ?
Quelles seraient les contraintes liées au
développement de cette activité ?
> La découverte des richesses naturelles, culturelles
et historiques [] Oui [] Non
Justifiez
Si vous deviez le proposer, à quel forfait serait- il ?
Quelles seraient les contraintes liées au
développement de cette activité ?
15°) Dans vos contacts avec l'extérieur (tour
opérator, agences de voyages, offices du tourisme ...), y a- t- il des
propositions dans ce sens ?
[] Oui [] Non
16°) Etes- vous prêt à vendre le produit Akanda
comme circuit écotouristique ?
[] Oui [] Non
Justifiez
17°) Caractérisez votre structure
[] Agence de voyages [] O.N.G. locale [] O.N.G. internationale
[] Autres
Source : « L'auteur »
ANNEXE N° 2 : (Photo n°
1) L'agglomération de Libreville, à moins de 12 km du
parc
Crédit : « L'I.N.C. »
ANNEXE N° 3 : L'avifaune résidente
(photo n°2) Ombrette africaine (photo n°3) Souimanga
carmélite
(photo n° 4) Guêpier à collier bleu (photo
n°5) Femelle Souimanga Carmélithe
(photo n°6) Tisserin à bec grêle (photo
n°7) Tourtelette améthystine
(photo n°8) Martin-pêcheur huppé (photo
n°10) Martin chasseur du
Sénégal
(photo n°12) Souimanga cuivré (photo n°13)
Souimanga de Reichenbach
Source : L'auteur
ANNEXE N°4 : L'avifaune migratrice
(photo n°14) Goéland d'Amérique (photo
n°15) Sterne caspienne
(photo n°18) Sterne naine (photo n°19) Sterne
pierregarin
ANNEXE N°5 : La diversité de la
faune et de la flore
(Photo n° 27) Colonisation des palétuviers et
actions de l'homme
Les crabes et autres mollusques qui attirent les oiseaux
ANNEXE N°6 : Différentes missions
sur le terrain
Avec monsieur F. NGOSSANGAH Départ sur Akanda
La pointe Moka L'île Assimba
GLOSSAIRE
Avifaune : Ensemble des oiseaux d'une
région.
Canopée : Etage le plus
élevé de la forêt tropicale humide, qui abrite la
majorité des espèces y vivant.
Ecologisme : Défense du milieu naturel,
protection de l'environnement.
Ecosystème : Ensemble des êtres
vivants et des éléments non vivants d'un milieu qui sont
liés entre eux par des influences réciproques.
Ecotourisme : Ensemble des activités
touristiques pratiquées en milieu naturel dans le respect de la nature
et contribuant au développement de l'économie locale.
Limicole : Qui vit sur la vase du fond de la
mer, des lacs.
Mangrove : Association végétale
halophile caractéristiques des régions littorales de la zone
tropicale, où croissent en pleine vase des forêts
impénétrables de palétuviers.
Migration : Mouvement saisonnier annuel
observé chez de très nombreuses espèces pour
échapper à un changement d'habitat, une baisse de
disponibilité de nourriture liée aux rigueurs d'un climat
défavorable, mais aussi une maximisation des chances de reproduction.
Ornithologie : Partie de la zoologie qui traite des
oiseaux.
Paléarctique : Domaine
biogéographique couvrant l'Europe, le nord de l'Asie (y compris la
majeure partie de l'Arabie) et l'Afrique au nord du Sahara.
Parc National : Espace de plus ou moins
grande étendue destiné à la conservation de la nature, le
tourisme, l'éducation et la recherche, mais où toute exploitation
extractive est exclue.
Ria : Partie en aval d'une vallée
encaissée, envahie par la mer.
Taïga : Forêt de conifères du
nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique.
Tourisme : Ensemble des activités, des
techniques mises en oeuvre pour les voyages et les séjours
d'agrément.
Vase : Dépôt de terre et de
particules organiques en décomposition, qui se forme au fond des eaux
stagnantes ou à court lent.
Vasière : Endroit, fond vaseux.