Annexes
1. Courriers
1a. Courrier du secrétaire
général de la mairie de Montreuil-Bellay (2 juin
1981)
1b. Courrier adressé par le Maire de
Montreuil-Bellay à son homologue du Puy-Notre-Dame (24 août
1981)
2. Cérémonies
traditionnelles
Séance de chamanisme (30 juin 2007)
3. Questionnaire d'enquête
Enquête auprès des usagers du quartier de
la Herse
1. Courriers
v Courrier du secrétaire général de la
mairie de Montreuil-Bellay (2 juin 1981)
A Monsieur le maire de Montreuil-Bellay
Mmes et MM. Les membres du B.A.S.
Monsieur le Maire
Mesdames, Messieurs
Je me permets d'attirer votre attention sur un
phénomène inhérent à notre commune qui
m'apparaît préoccupant : il s'agit dans un premier temps de
la présence dans le quartier de la Herse de familles laotiennes
réfugiées, puis dans un deuxième temps de l'arrivée
dans ce quartier de nouvelles familles de réfugiés.
Vous savez qu'au début de l'année 1978, sans que
n'existe aucune structure d'accueil, les premières familles laotiennes
sont arrivées à Montreuil-Bellay, guidées par la
disponibilité de logements et la possibilité de travail dans la
région. Cette arrivée s'est faite normalement,
discrètement, sans heurt. Depuis, le nombre de ressortissants laotiens a
augmenté assez rapidement, les premiers arrivants encourageant leur
famille, leurs amis, à venir à Montreuil-Bellay ; de telle
sorte qu'à ce jour, environ 130 personnes de nationalité
laotienne vivent dans ce quartier.
Il me semble que l'intégration de cette population
malgré (ou peut-être à cause de) l'absence d'un
comité d'accueil, s'est faite sans difficultés majeures.
Cependant reprenant l'adage selon lequel « il vaut mieux
prévenir que guérir », je pense qu'il est temps de
réfléchir sérieusement à cette situation. Je
constate en effet que ces personnes :
- ont des moeurs, des coutumes, des modes de vie, très
différents des nôtres ;
- représentent environ 10% de la population du quartier,
et s'ajoutent à quelques autres familles d'immigrés marocains ou
turcs, vivant également dans ce quartier ;
- constituent, compte tenu de leur nombre, une entité
culturelle, philosophique, voire religieuse.
Par ailleurs, le moyenne d'âge de ces familles est
relativement basse et le taux de natalité y est très
élevé.
Toutes ces observations me conduisent à penser que des
inconvénients graves aussi bien pour ces familles que pour les familles
vivant dans le même quartier, peuvent survenir dans les années
à venir. Des signes récents accréditent d'ailleurs ma
thèse : certains logements ont été quittés ou
refusés parce que, sur le même palier, vivaient une ou plusieurs
familles laotiennes, de jeunes enfants laotiens ont provoqué à
plusieurs reprises des dégradations au stade.
Le problème est très délicat à
traiter, mais il est à mon sens d'une extrême importance, et c'est
pourquoi il mérite le maximum d'attention. D'autant qu'aux
difficultés que j'ai déjà citées, s'ajoutent les
problèmes liés à une situation de l'emploi difficile.
Mais il ne s'agit là que d'un aspect du problème.
La situation existe, il faut y faire face dans les meilleures conditions
possibles.
L'autre facette de mon propos concerne l'arrivée de
nouveaux réfugiés et se justifie par un événement
survenu au cours de la semaine dernière. Une personne laotienne de
Montreuil-Bellay est venue demander deux logements, qu'elle savait disponibles,
pour deux familles de sept membres chacune et vivant actuellement en centre
d'accueil. Cette personne a d'ailleurs motivé sa demande en arguant du
fait que les femmes des deux familles ont trouvé du travail dans les
champignonnières de la région. La question qui se pose pour ces
deux familles, et qui se posera à nouveau pour d'autres familles, est de
savoir s'il est possible de refuser ces logements. Et dans cette
hypothèse de refus d'un logement, quels arguments avancer ? Ce ne
peut pas être pour des motifs liés aux ressources : ces
familles apportant la preuve de leur solvabilité par le certificat
d'employeur et la perception de prestations familiales. D'ailleurs, et
d'après les renseignements fournis par l'O.P.D.H.L.M., aucune famille
laotienne n'a de retard dans le règlement de ses loyers.
Il convient donc à mon avis, de déterminer une
politique précise dans ce domaine :
- soit on considère qu'il est normal d'accueillir de
nouvelles familles laotiennes dans la commune, et on ne fait aucun obstacle
à leur arrivée. Il faut donc dans cette hypothèse,
être conscient que des problèmes peuvent surgir dans un avenir
assez proche ;
- soit, on considère que le nombre de
réfugiés a atteint un niveau qu'il serait dangereux de
dépasser. C'est certainement la solution la plus difficile mais aussi la
plus courageuse. C'est pour ma part celle que je propose. Il resterait alors
à régler les moyens permettant de limiter cette arrivée.
C'est une question à laquelle il faudra trouver une réponse si
cette position est arrêtée.
Encore une fois je mesure la difficulté qu'il y a à
traiter ce problème. Je pense toutefois que la politique de l'autruche
serait néfaste. Je souhaite que ce propos serve d'introduction à
un débat permettant de contrôler ce phénomène au
mieux des intérêts de tous.
Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,
à l'expression de mes sentiments dévoués.
Signé le Secrétaire Général J.N.
LANDAIS
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