REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
« E.S.U. »
UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN
« U.C.G. »
B.P.
29 Butembo/Nord-Kivu
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
LE ROLE DES FEMMES ENTREPRENEURS DANS LE DEVELOPPEMENT
LOCAL
CAS DES PATISSIERES EN VILLE DE BUTEMBO
PAR
AYBEKA KOPIKAMA Jean de Dieu
TRAVAIL DE FIN DE CYCLE
Présenté et défendu en vue de
l'obtention
du diplôme de gradué en SCIENCES
ECONOMIQUES ET GESTION
Directeur : MAFIKIRI TSONGO Angélus,
Professeur Ordinaire
Encadreur : KASWERA MULYANGOTE
Léonie,
Chef de Travaux
ANNEE ACADEMIQUE: 2008 - 2009
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1.
Problématique
Aujourd'hui plus que jamais, on
reconnaît que les échecs et les erreurs du passé ont fait
évoluer les conceptions de la coopération au
développement. Une des évolutions majeures est la prise en compte
du rôle des femmes dans le développement. Aussi a-t-on beaucoup
parlé de « l'approche genre » dans tous les
domaines1(*).
Dans le domaine de la santé, par
exemple, le rôle des femmes est reconnu dans l'éducation, la
prévention et les premiers soins puisque les campagnes de vaccination
des enfants s'adressent aux femmes. Dans celui économique,
spécialement en matière de nutrition et de sécurité
alimentaire, le rôle des femmes est essentiel, tout
particulièrement en matière de production vivrière.
Ce rôle économique important
joué par les femmes en Afrique traditionnelle parce que responsables des
travaux des champs, - en effet les hommes se préparaient à la
guerre et aux cultures d'exportation -, devient de plus en plus marchand par le
biais du commerce avec une position dominante sur les marchés. C'est
ainsi que dans l'entreprise moderne, les femmes sont petit à petit bien
acceptées, et en cela l'Afrique noire se distingue de nombre de
régions en développement2(*).
Si l'importance des femmes dans le
développement socio-économique commence à être
partout reconnu, même par la Banque Mondiale, les statistiques et les
données quantitatives sont encore insuffisantes. Cela nous pousse
à nous pencher sur cette situation et à reposer la question dans
notre contexte actuel : « Quel est le rôle joué par
les femmes pâtissières de Butembo dans le développement
local ? ». C'est cela notre question de départ qui a un
double aspect. Nous voulons savoir d'une part si l'activité de
pâtisserie améliore la situation de ces femmes en terme de revenu
et d'autre part, à quoi ces femmes affectent le revenu issu de cette
activité.
Pour réfléchir à
cette préoccupation, nous proposons, à travers les lignes qui
suivent, quelques réponses anticipées qu'il convient de
confirmer, d'infirmer ou de nuancer.
0.2. Hypothèses du
travail
Il est fort probable que permettre aux
femmes pâtissières d'améliorer leur situation, c'est
améliorer la situation de l'ensemble de leurs ménages et en
même temps de leur société. C'est cela même leur
contribution au développement local. Nous vérifierons cette
hypothèse sur le rôle important joué par ces femmes
pâtissières dans le développement local en adoptant le
point de vue et le cadre de références propres aux sciences
économiques :
- Il se pourrait que cette activité des
pâtissières génère un revenu suffisant qui contribue
à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces
femmes ;
- Il est possible que le revenu généré
par cette activité de pâtisserie est affecté dans la
consommation et dans l'épargne.
L'objectif de ce travail est donc de
démontrer que ces deux hypothèses sont conformes ou non conformes
à la réalité des pâtissières de Butembo ou
encore méritent d'être nuancées quelque part.
La pertinence de ces réponses
provisoires nous pousse à préciser le choix et
l'intérêt que porte ce travail.
0.3. Choix et
intérêt du sujet
Selon un Rapport des services des Nations
Unies, publié en 1992, depuis une trentaine d'années, on constate
une augmentation de la pauvreté qui touche principalement les femmes. On
a ainsi parlé de la « féminisation de la
pauvreté»3(*).
En même temps les femmes ont pris conscience de la
nécessité d'améliorer elles-mêmes leur situation.
Ceci a motivé notre choix pour ce travail.
Notre travail a pour intérêt
d'étudier le rôle de cet esprit entreprenarial féminin dans
une dynamique de développement local et de donner une vision globale de
la situation actuelle des femmes pâtissières en ville de Butembo.
Cette étude servira peut être dans le futur à
élaborer des recommandations pour les décideurs politiques afin
qu'ils puissent adopter des mesures adaptées aux réels besoins
des femmes entrepreneurs, en particulier des pâtissières, dans le
cadre des stratégies de développement local.
En effet, pour le pouvoir public, notre
étude servira d'un document de référence qui donne la
situation actuelle des femmes entrepreneurs oeuvrant dans le domaine de
pâtisserie. Ceci, en vue de la formulation des propositions visant
l'amélioration du système pour le bien-être des plus
démunis de manière générale.
Pour l'entité administrative, cette
étude pourra faire comprendre cette vérité incontournable
mais souvent ignorée : les femmes participent aussi à la vie
économique et à la lutte contre la pauvreté en ville de
Butembo. Cela par différentes sortes d'activités parmi lesquelles
il y a les activités de pâtisserie.
Si pour les femmes, ce travail constitue un
plaidoyer pour la reconnaissance de leur rôle dans le
développement local, pour nous même en tant que chercheur, il est
un exercice important dans le domaine de recherches en Sciences Economiques.
0.4. Méthodologie du
travail
Pour cette étude, nous avons
utilisé principalement la méthode inductive. En effet, à
partir des quelques cas particuliers (échantillon), nous tirerons des
conclusions.
Pour rendre opérationnelle cette
méthode4(*), nous
avons recouru à certaines techniques, notamment :
- la technique documentaire qui consiste à la
consultation des ouvrages, des travaux de fin de cycle, des mémoires,
des thèses et des articles de revue pour constituer la partie
théorique de notre étude ;
- l'interview et l'enquête pour la récolte des
données sur terrain (auprès des femmes pâtissières
en ville de Butembo) ;
- la technique statistique pour la présentation,
l'analyse et le traitement des données récoltées.
0.5. Délimitation du
sujet
Plusieurs études sur le rôle
des femmes dans le développement ont déjà
été menées et peuvent encore être menées dans
le futur car c'est un vaste domaine de recherche5(*). Mais quant à nous, nous avons voulu
restreindre le sujet aux seules femmes entrepreneurs. Là encore beaucoup
de travaux ont abordé ce vaste domaine de l'entreprenariat
féminin6(*). C'est
pourquoi nous avons circonscrit davantage notre étude sur les femmes qui
oeuvrent dans le domaine de la pâtisserie.
Le sujet est aussi limité dans
l'espace à la seule ville de Butembo et dans le temps, pour la
période allant de 2000 à 2007.
0.6. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, ce présent travail est subdivisé en deux
chapitres. Le premier consiste en une approche conceptuelle sur
l'entreprenariat féminin et sur le développement local. Le second
est réservé à une approche analytique, au traitement des
données et à l'interprétation des résultats
obtenus.
0.7. Difficultés
rencontrées
La rareté des données
statistiques sur les pâtisseries en ville de Butembo, le manque
quasi-total des documents comptables élémentaires dans la plupart
de pâtisseries tenues par les femmes et la non maîtrise de
l'utilisation de certaines techniques statistiques ont été les
principales difficultés auxquelles nous avons fait face, tout au long de
la rédaction de ce travail.
CHAPITRE PREMIER :
APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'ENTREPRENARIAT FEMININ ET DU DEVELOPPEMENT LOCAL
Ce chapitre donne des notions
générales sur les concepts de base de notre travail :
l'entreprenariat féminin et le développement local. Une fois
clarifiées, ces notions théoriques nous permettront de comprendre
davantage l'objet de notre travail qui consiste à démontrer le
rôle que les femmes pâtissières de Butembo, en tant que
entrepreneurs, jouent dans le développement local de cette entité
politico-administrative.
1.1. L'ENTREPRENARIAT
FEMININ
Avant d'aborder les questions
spécifiques à l'entreprenariat féminin, il nous parait
convenable de donner avant tout les notions générales sur
l'entreprenariat.
1.1.1. Entreprise.
Quid ?
Étymologiquement7(*), le terme
« entreprise » dérive de
« entreprendre », daté d'environ 1430-1440 avec le
sens de « prendre entre ses mains ». Aux environs de 1480,
il prit l'acception actuelle de « prendre un risque, relever un
défi, oser un objectif ». C'est ainsi qu'au sens large, le
terme entreprise s'utilise pour des projets uniques mais d'apparence
risquée ou difficile (par exemple, un grand voyage ou une recherche
scientifique), car il y a un effort entrepris dans l'activité.
Dans un sens purement économique,
une entreprise est une structure économique et sociale comprenant une ou
plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour
fournir des
biens ou des
services
à des
clients dans
un environnement concurrentiel (le
marché) ou non
concurrentiel (le
monopole).
De ce qui précède nous
pouvons conclure qu'une entreprise est à la fois une exploitation
économique financièrement autonome et une unité technique
de production qui recherche le profit.
Mais alors, comment classe-t-on les
entreprises ?
a) Typologie des entreprises8(*)
Selon la définition de la
Commission
européenne dans sa recommandation 3002/361/CE du 6 mai 2003, les
entreprises sont classées selon la typologie suivante :
·
micro-entreprise : sous-catégorie des Très Petites
Entreprises (
TPE)
définie en France par un
chiffre
d'affaires inférieur à 76 300 euros pour celles
réalisant des opérations d'achat-vente et à
27 000 euros pour les autres (selon l'article 35 de la loi du
1er août 2003 pour l'initiative économique) ;
·
très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec
soit un
chiffre
d'affaires inférieur à 2 millions d'
euros par an, soit un total
bilan inférieur
à 2 millions d'euros ;
· petite
entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec
soit un
chiffre
d'affaires inférieur à 10 millions d'
euros par an, soit un total
bilan inférieur
à 10 millions d'euros ;
·
moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 249
salariés avec soit un
chiffre
d'affaires inférieur à 50 millions d'
euros par an, soit un total
bilan inférieur
à 43 millions d'euros ;
· grande entreprise : 250 salariés et plus ou
à la fois un
chiffre
d'affaires supérieur ou égal à 50 millions d'
euros par an et un total
bilan supérieur ou
égal à 43 millions d'euros.
· groupe
d'entreprises : comporte une
société-mère
et des
filiales
·
entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou
virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses
entreprises partenaires.
Voyons à présent le
rôle que peut jouer une entreprise privée dans le
développement local car cela a toujours suscité beaucoup des
discussions entre les théoriciens en la matière.
b) Rôle de l'entreprise privée
L'entreprise privée était
considérée par certains détracteurs comme une
entité faisant primer ses intérêts particuliers au
détriment de l'intérêt général. Cette
critique a notamment été théorisée par
Karl Marx9(*). En effet la critique socialiste
apparue au XIXe siècle s'est portée sur les
conséquences économiques avec la question de la
répartition inégalitaire des richesses créées par
l'entreprise, au profit des
capitalistes (la
rémunération du
capital) et au
détriment des
salariés (qui
apportent leur
travail).
Face à cette critique, les
défenseurs des entreprises soulignent que l'intérêt
privé va en fait dans le sens de l'intérêt
général. Pour eux, l'entreprise privée constitue d'abord
le moyen le plus efficace d'allocation des ressources (
capital,
travail,
matières
premières et
énergie) compte
tenue notamment de la contrainte de rentabilité. C'est dans ce sens que
le Professeur MAFIKIRI TSONGO classe aussi les entreprises privées parmi
les acteurs du marché de développement10(*).
L'entreprise privée constitue
ensuite le moteur le plus efficace de la
croissance
économique et de l'
innovation technique.
Même quand elle n'est pas à sa source, l'entreprise est le vecteur
d'application et de diffusion des innovations techniques.
Enfin, l'entreprise privée,
guidée par le souci de son développement et de sa
rentabilité, ne tient pas compte des distinctions de
nationalité,
de
race ou de
sexe pour ne se baser que sur
le mérite personnel.
L'entreprise est alors considérée comme un
facteur de paix et de rapprochement international et d'
intégration
des personnes différentes.
D'après un Séminaire sur
« La très petite entreprise et
développement » organisé le 21 mai 2002 à
l'Agence Française de Développement11(*) (AFD), la très petite
entreprise (privée) joue un rôle important dans les pays en voie
de développement. En effet, alors que le développement des
micro-entreprises répond essentiellement à un objectif de lutte
contre la pauvreté par la création et l'augmentation de revenus,
le développement des très petites entreprises (privées)
répond également à d'autres enjeux :
- jouer un rôle déterminant dans la
création d'emplois et l'intégration sociale notamment pour les
jeunes, une problématique clé en milieu urbain ;
- contribuer de manière significative à la
croissance économique locale et nationale.
Parlons particulièrement de la
micro entreprise africaine, de ses caractéristiques et de sa typologie.
c) La micro entreprise en Afrique12(*)
Les micro entreprises africaines, en tant
que sous-catégorie des très petites entreprises, sont
présentes dans tous les secteurs : commerce, production
(artisanat), transport, services (y compris bars et restaurant), construction,
pêche, agriculture. Elles fournissent à la majorité de la
population les services et les produits de base dont elle a besoin. La
production est effectuée à la demande et l'activité
souvent avec une main d'oeuvre instable, constituée par des
apprentis.
Les caractéristiques de ces micro
entreprises sont :
- appartenance à un propriétaire -chef
d'entreprise ;
- pas de séparation entre les comptes familiaux et les
comptes de l'entreprise ;
- grande dépense par rapport à la main d'oeuvre
familiale ;
- importance du nombre des femmes entrepreneurs ;
- peu de management et de formation technique ;
- peu d'accès à des services d'appui ;
- accès limitée au secteur financier.
Le domaine de la micro entreprise occupe
donc un vaste espace qu'on peut segmenter en deux groupes : d'une part on
a les micro entreprises embryonnaires ou de survie : elles sont plus
proches de la survie que de l'économie. Ce sont surtout des petits
métiers de survie, en particulier dans le domaine du commerce ambulant.
Leur potentiel d'accumulation et de croissance est quasiment nul ; et
d'autre part il y a les micro entreprises émergentes ou en
croissance : celles-ci ont un potentiel de croissance plus
élevé et dont l'accès est plus difficile car il faut des
compétences et des outils. Elles ont parfois un local et un
savoir-faire, comme par exemple les forgerons traditionnels ou les couturiers.
Les technologies utilisées sont simples, les moyens de production
élémentaires et les besoins surtout en fonds de roulement.
Ce genre d'entreprises africaines comprend
plusieurs dimensions économico-culturelles.
d) Dimensions économico-culturelles de
l'entreprenariat en Afrique
Selon B. TRAORE13(*), l'entreprenariat en Afrique
est caractérisée par trois dimensions
économico-culturelles.
L'entreprise en Afrique fait partie du
patrimoine familial et communautaire. Quelles que soient les dispositions
légales, l'entreprise n'a pas, dans les faits, d'existence juridique
propre. Source de prospérité et de puissance, l'entreprise fait
partie du patrimoine familial. Les recettes engagées par l'entreprise
sont perçues comme des revenus que l'entrepreneur peut utiliser pour
satisfaire ses besoins et ceux de toute la famille. Le patrimoine de
l'entreprise se confond quasiment avec celui du propriétaire.
A ce propos Jean Luc CAMILLERI14(*) ajoute que pour les
entreprises africaines :
- la grande famille est un vaste réseau de contacts
parmi lesquels on trouve des fournisseurs, des consommateurs et des protecteurs
(fonctionnaires) ;
- elle fournit en général une main-d'oeuvre
qu'il faut ménager et qui est à la charge de l'entreprise
malgré ses prestations médiocres ;
- les relations sociales au sein de la famille sont
onéreuses, en particulier les cérémonies telles que
mariages, baptêmes, funérailles, pèlerinages ;
- la caisse de l'entreprise est celle de la famille et sa
croissance est fortement concurrencée par les besoins quotidiens de la
parentèle.
Le recrutement familial correspond donc
à un impératif de solidarité familiale : un tiers des
employés sont des membres de la famille de l'employeur. Cependant cela
permet aussi « l'exploitation économique des parents
embauchées » : l'entrepreneur reçoit une main
d'oeuvre peu productive, mais bon marché qu'il lui est difficile de
licencier.
L'importance de la communauté
traditionnelle explique le rôle joué, y compris dans l'entreprise,
par la famille élargie.
Cependant malgré sa gestion
traditionnelle ou empirique, la motivation pour le profit n'est pas absente
dans l'entreprise. Cela rejoint la conception de Adam SMITH qui
considère que le capitalisme est inhérent au comportement de
l'homme dans l'échange rationnel avec autrui afin de réaliser au
mieux ses motivations individuelles et égoïstes15(*)
.
L'entrepreneur est un « chef
d'orchestre ». L'entrepreneur représente l'entreprise
moralement et physiquement. Il y est généralement l'unique
ressource humaine. Détenteur du « savoir-faire », il
organise l'activité de l'entreprise à l'aide d'une main-d'oeuvre,
habituellement familiale, dont il assure la formation, l'apprentissage. Ici
l'entrepreneur est à la fois le père et maître qui
éduque, forme à un métier, prend en charge les besoins de
l'apprenti dont le seul apport est la force de travail.
Il y a enfin un individualisme
lié à la reconnaissance sociale. Si la réussite
individuelle commence à devenir une motivation forte sans toute fois
prendre la forme occidentale (dite « capitaliste »), elle
rejaillit en fait très souvent sur la communauté d'origine toute
entière, avec laquelle elle est partagée dans une certaine
mesure.
Signalons avant de finir ce point que
d'après les études récentes menées par Jean Luc
CAMILLERI16(*), la plupart
des micro entreprises africaines évoluent dans un secteur difficile
à appréhender avec des outils tels que la comptabilité, le
secteur informel : leurs activités ne sont pas enregistrées,
elles évitent ainsi le paiement de l'impôt, elles sont
marquées par des patterns culturels africains et elles sont
traversées par des solidarités transversales (familiale,
ethnique, religieuse). Ces Petites et Moyennes Entreprises sont
présentes dans tous les secteurs : commerce, production
(artisanat), transport, services (y compris bars et restaurant), construction,
pêche, agriculture.
Peut-on déceler des aspects tout
à fait particuliers des entreprises tenues par les femmes ? Cette
question nous permet d'aborder un point concernant l'entreprenariat
féminin proprement dit.
1.1.2.
Spécificités de l'entreprenariat féminin
Il est généralement admis
que les femmes, parce que « mères de famille » sont
naturellement portées à entreprendre pour la survie de toute la
famille. C'est cela qui fait entre autres la spécificité de
l'entreprenariat féminin. De plus, l'entreprenariat féminin se
caractérise par des modes de financement particuliers.
a) L'esprit d'entreprise chez les femmes
Les résultats d'une enquête
menée au Burkina17(*) ont montré que dans plus de la moitié
des cas c'est le besoin d'indépendance (24%) et le besoin d'entreprendre
(27%) qui ont poussée les personnes interrogées à se
lancer dans les affaires. 33 % des MER (Micro Entreprises Rurales) ont
cependant dans leur famille une personne qui exerce le même métier
qu'eux, et 16% d'entre eux ont hérité de leur entreprise.
On peut ainsi affirmer avec Marcel
LANCELIN18(*), ayant
constaté un développement rapide de l'emploi indépendant
et de la création d'entreprise par les femmes au cours des années
80, que l'esprit d'entreprise chez les femmes est dû à leur
« aspiration à l'indépendance économique et
à la conquête vers l'autonomie ».
En effet, les femmes sont de plus
à plus nombreuses à assurer l'entretien de plusieurs autres
personnes. Comme l'ont confirmé certaines études, la taille des
ménages a plus augmenté pour les ménages dirigés
par les femmes. Dans beaucoup de domaines, ce sont souvent les contributions
des femmes qui permettent à la famille de vivre dans des conditions
décentes19(*). Le
développement des micro entreprises est particulièrement
important pour les femmes car elles y trouvent les revenus additionnels dont
elles ont cruellement besoin pour assurer la survie de leur famille et de leurs
enfants.
De plus cette montée de
l'entreprenariat féminin participe à ce vaste mouvement de
l'innovation et de l'initiative qui permet de diversifier les profits des
entrepreneurs et d'inscrire ses créations d'activités dans le
cadre de l'ajustement structurel continu des économies locales20(*).
Par leur travail, leur
créativité et leur sens d'initiative, les femmes d'Afrique se
sont aujourd'hui imposées dans leur société comme les
actrices incontournables. Mais comment financent-elles leurs
initiatives ?
b) Modes de financement de l'entreprenariat
féminin21(*)
D'après des études
récentes, environs 5 % seulement de la population africaine
bénéficie d'un emploi rémunéré dans le
secteur formel de l'économie (De Hertz et Marysse, 1996). La
majorité est ainsi condamnée à vivre dans l`informel, en
exerçant de petites activités de survie telles que le petit
commerce, l`agriculture périurbaine (particulièrement le
maraîchage), l'élevage, la vente des produits agricoles,
alimentations, etc. Les personnes exerçant ce genre d`activités,
en majorité les femmes, sont confrontées aux problèmes de
financement. Du fait qu'elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent
pas fournir aux banques les garanties usuelles, elles n'ont pratiquement pas
accès au système de crédit formel (Bock et Wilcke, 1999).
Cependant il existe d'autres sources de financement telles que l'épargne
personnelle et familiale, les tontines et le crédit accordé aux
micro entreprises par les IMF.
1° L'épargne personnelle et familiale22(*)
Depuis une trentaine d'années, le
financement des micro entreprises, tenues par les femmes ou non, n'a pas
changé. Plus de 90% de ces entreprises sont financées par
l'épargne personnelle et familiale, la plupart des chefs d'entreprises
ayant des problèmes pour trouver les fonds initiaux. Aide-toi et le ciel
t'aidera ! Telle est la maxime du micro entrepreneur qui doit dans les
deux tiers des cas trouver seul le financement de son entreprise avant
d'espérer compléter sa mise par un apport familial,
éventuellement tontinier ou des IMF23(*).
2° Les tontines
D'après M. LELART24(*), il est difficile de
définir les tontines africaines car il existe plusieurs variantes. La
plus connue en République Démocratique du Congo est le
« likelemba ». Originairement, il s'agissait d'une pratique
très ancienne qui consistait autrefois à confier le trésor
du clan entre les mains du « lemba » en lui imposant
d'effectuer les dépenses indispensables. C'est devenu surtout dans les
villes une association dans laquelle les membres mettent en commun tout ou
partie de leur « salaire », leur avoir et le confient
à l'un d'eux, à tour de rôle. Cette pratique, surtout
observée chez les femmes, présente un certain nombre de
caractéristiques.
Avant tout, ce
phénomène tontinier a un caractère informel. Les
tontines africaines reposent sur la personnalisation des relations qui unissent
les membres. Cette personnalisation des membres permet de mieux situer la
finance informelle par rapport à la finance institutionnelle. La finance
informelle présente ainsi les caractéristiques
suivantes :
- absence de conditions : pas d'autorisation à
solliciter, pas de démarches à effectuer, pas de garanties
à apporter, pas de formalités à remplir, pas de
délais à respecter ;
- absence de frais de gestion : l'administration est
réduite au minimum, un cahier où sont inscrits les noms et les
sommes versées et rendues suffit ;
- absence de cadre fixé : les tontines peuvent
regrouper quelques membres ou quelques centaines et durer quelques semaines ou
plusieurs années ;
- absence de contrôle par la Banque centrale.
Le phénomène
tontinier a aussi un caractère financier. Bien que les tontines
mutuelles ne soient assorties d'aucun intérêt, le membre qui verse
sa part dispose en contre partie d'une créance équivalente qui va
augmenter à chaque tour. Les créances et les dettes qui se
compensent parfaitement pendant tout le cycle s'annulent au dernier tour.
Dans les tontines commerciales au
contraire, le client qui met son argent en sûreté entre les mains
du tontinier voit sa créance augmenter chaque fois. Le tontinier voit sa
dette progresser d'autant. Ces tontines commerciales s'accompagnent donc d'un
intérêt. La dette du tontinier et la créance de ses clients
progressent parallèlement jusqu'au remboursement25(*).
3° Les micro crédits accordés par
les IMF
Les conditions d'octroi de micro
crédit exigées par les différentes Institutions de Micro
Finance (IMF) peuvent être classées en ordre d'importance
décroissant de la manière suivante : être membre de la
coopérative, avoir une caution (épargne dans l'IMF), être
propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire,
être bon producteur et avoir une ancienneté d`au moins six mois
dans une activité génératrice de recettes.
Comme on peut le constater, ces
conditions excluent déjà un certain nombre des micro
entrepreneurs qui ne peuvent pas remplir telle ou telle autre condition. Comme
souvent l`objectif interne des institutions de micro finance est d'avoir un bon
taux de remboursement, elles souhaiteraient plutôt s'assurer que le
prêteur est potentiellement solvable. Ce faisant elles laissent de
côté toute une catégorie des demandeurs qui pourraient peut
être se révéler performant dans la gestion du prêt.
C'est pourquoi les femmes en particulier recourent aux tontines.
4° Autres sources de financement
Les autres sources de financement de la
micro et petite entreprise peuvent être classées selon la
typologie suivante : famille élargie, épargne associative,
épargne sociétaire, prêteurs et usuriers26(*).
L'épargne personnelle et familiale,
les tontines, les microcrédits obtenus à travers les IMF ou toute
autre source de financement sont souvent investis dans les différents
types d'entreprises féminines.
c) Types d'entreprises créées par les
femmes
Les entreprises créées par
les femmes sont généralement classées dans le secteur
informel qui « constitue un mode de production propre aux pays du
Tiers Monde »27(*). Ces entreprises varient en fonction du type de
région où vivent les femmes. Dans les zones rurales, les femmes
créent davantage d'entreprises tournées vers l'artisanat, le
textile et l'agriculture tandis que dans les zones urbaines, elles
créent les entreprises des services (restauration, bar,
hôtellerie, secrétariat, salon de coiffure) et des biens (en
particulier le commerce de détail).
Dans ce secteur informel où
oeuvrent les femmes, on trouve aussi ce que GAGEY appelle les
« sous-metiers », notamment les cireurs des chaussures, les
chanteurs des rues, les vendeurs des cigarettes ou fruits à
l'unité, les pâtisseries, etc. Ce sont surtout les
pâtisseries qui nous intéressent en particulier dans ce travail.
d) La pâtisserie
La réalité de
pâtisserie est pluridimensionnelle. Elle tire son origine d'un
passé lointain et se subdivise en deux branches.
1° Définition
Selon le Grand Larousse
Encyclopédique, la pâtisserie est à la fois la pâte
travaillée (plus ou moins parfumée avec des ingrédients
divers, cuite au four ou par tout autre moyen), le commerce ou
l'activité du pâtissier ou encore l'endroit où l'on
prépare, où l'on vend des pâtisseries. Parler de
pâtisserie sous-entend alors l'activité du pâtissier, le
produit du pâtissier et le lieu de la production et de la
commercialisation de ce produit. Nous parlerons de pâtisserie comme
activité ou mieux entreprise du pâtissier.
2° Origine28(*)
La pâtisserie remonte très
loin dans le temps mais ce sont les grecs qui en furent les initiateurs. On
parlait déjà des « gâteaux
d'Athènes » au miel. Les romains connaissaient les oublies,
les croûtes et les tartes. En France, le Moyen- Age connut la galette et
la fouace.
Jusqu'au Moyen Age et surtout en France,
les pâtisseries ne furent régies que par des coutumes de
métier, mais en 1628, elles reçurent règles et statuts
lesquels furent modifiés de siècle en siècle. Ainsi avant
la Révolution on distinguait des corps de métiers tels que les
oublieurs, les darioles, etc mais il n'y avait point de pâtissiers
proprement dits. La pâtisserie commença de se
révéler vers 1790, et elle ne prit vraiment son essor qu'au XIXe
siècle.
3° Branches de la pâtisserie
La pâtisserie comprend deux branches
principales : la pâtisserie de détail (petits gâteaux,
petits fours) et grosse pâtisserie (grandes brioches, grands
gâteaux, pâtes, tartes, vol-au-vent, ...).
De ce qui précède, nous
pouvons affirmer que les activités menées par les femmes en ville
de Butembo, en particulier dans le domaine de la pâtisserie, s'inscrivent
dans le vaste secteur d'entreprises ou de micro-entreprises individuelles en
tant que structures économiques et sociales de production.
Mais alors, ces entreprises individuelles
peuvent-elles jouer un rôle dans le développement local ?
1.2. LE DEVELOPPEMENT
LOCAL
L'idée du développement se
prête à des multiples interprétations malgré les
efforts de l'analyse économique contemporaine en vue d'éliminer
les confusions avec les notions voisines telles que évolution,
croissance, expansion et progrès. Nous nous efforcerons donc de donner
des notions modernes du développement en général et du
développement local en particulier.
1.2.1. Conceptions principales
du développement
Comme nous venons de le dire, il n'est pas
aisé de définir le concept de développement. Pour bien
comprendre ce concept nous partons de quatre paradigmes dominants
analysés par le Professeur MAFIKIRI TSONGO correspondant aux quatre
conceptions principales du développement29(*).
a) La modernisation
C'est la conception du
développement liée à un modèle de
développement en vigueur dans les pays développés. Ce
modèle de développement focalise son analyse du
développement sur la croissance et plaide en faveur de la formation du
renforcement de la Nation pour stimuler cette croissance. Pour ce
modèle, la principale variable explicative du développement
demeure la formation du capital.
b) La dépendance
Né de la critique de la
modernisation, ce modèle prône l'adoption d'une politique visant
à rompre les règles du marché en faveur des couches les
moins favorisées. Ce paradigme suppose que les pays
sous-développés sont dominés par les exigences des
puissances économiques centrales par rapport desquelles ils occupent une
position périphérique.
La convergence entre ces deux
modèles (modèle de modernisation et modèle de
dépendance) reste l'impératif d'une croissance économique
soutenue et la nécessité de moderniser les structures
socio-économiques et culturelles en vue du progrès.
c) La tendance anti-utilitariste
Cette vision considère que la
croissance économique n'a pas entraîné un processus
d'émancipation. Elle a plutôt substitué au colonialisme des
formes nouvelles de dépendance et des modalités souvent plus
graves d'extravasion économique. Elle insiste sur la
spécificité culturelle des peuples et sur l'impasse
écologique du modèle industriel.
d) Le développement par « le
bas » ou développement endogène
Le développement n'est pas
seulement analysé en des termes de croissance mais il est vu aussi comme
un processus permettant d'améliorer les conditions de vie des
populations. La tendance générale n'est plus de savoir
« combien produisent les nations mais de savoir comment vont leurs
populations30(*)». On
s'intéresse de plus en plus aux conditions de vie des populations.
Deux facteurs importants expliquent
l'engouement pour l'approche du « développement par le
bas » :
- le développement n'est pas seulement la modernisation
des outils de production et/ou encore la croissance, mais aussi la prise en
considération du facteur humain comme l'acteur central de tout le
processus ;
- le second facteur vient du constat d'échec de la
modernisation dans les pays du Sud.
Pratiquement toutes les actions du
développement entreprises depuis les années 1960 ont
été initiées d'en haut, c'est-à-dire soit par
l'Etat, soit par les organisations internationales. La participation de la
population a été réduite à leur présence
physique dans l'exécution des projets. La réflexion sur la
participation effective des populations dans les projets de
développement va prendre de l'ampleur vers la fin des années 1970
avec l'apparition du concept de développement participatif.
L'apport essentiel de cette approche
réside avant tout dans le fait que elle reconnaît les dynamismes
internes des communautés de base qui étaient passées sous
silence dans les théories de la modernisation et de la
dépendance.
Le développement endogène
intègre ainsi les aspects sociaux, culturels et politiques qui ont
toujours été considérés comme obstacles au
phénomène de croissance. Ce développement endogène
ou développement par « le bas » ou encore
développement participatif peut être appelée aussi
développement local.
1.2.2. Développement
local proprement dit
Le développement local, aussi
appelé développement à la base, est un processus utilisant
les initiatives locales au niveau des petites collectivités comme moteur
du
développement
économique. Il est prôné dans les
pays en
développement en complément des mesures
macroéconomiques et des grands projets. Le concept est apparu en France
au milieu des années 1960 en réaction aux pratiques dirigistes de
l'
aménagement
du territoire fondées sur des logiques sectorielles de
filière31(*).
Pour MUSONGORA SYASAKA32(*), avec la faillite de l'Etat
congolais, les initiatives de prise en charge de tout genre ont gagné du
terrain. Les populations elles-mêmes cherchent à trouver des
solutions alternatives à leurs problèmes. Ces initiatives sont
considérées comme du développement local dont parle le
Professeur Omer MIREMBE dans sa thèse33(*). Pour ce dernier, c'est de préférence
au niveau local qu'il y a lieu de mieux considérer les individus et les
groupes sociaux comme des acteurs à part entière de leur
développement, tirant part des opportunités à leur
disposition, essayant de maîtriser leur destin et non comme des
destinataires passifs d'un développement offert par l'Etat ou les
projets.
Dans les pays en développement, le
développement local repose donc sur des actions mobilisant les
initiatives locales au niveau des petites collectivités et des habitants
eux-mêmes, éventuellement mais pas nécessairement avec une
aide technique ou financière extérieure. Il y a par
exemples les mini-infrastructures (creusement d'un puits,
installation de cellules solaires pour alimenter un village, création
d'une école), la mise en place de micro-
coopératives
ou d'associations de
microcrédit,
l'initiative de certains habitants à titre personnel ou familial au
niveau d'exploitations agricoles, commerciales, artisanales, tirant partie des
ressources et du marché locaux et utilisant des méthodes
performantes.
Dans la mise en oeuvre de ces initiatives
d'auto-prise en charge, la femme joue un rôle très important.
1.2.3. Le rôle de la
femme dans le développement local34(*)
Dans toute société, chaque
personne joue des rôles et remplit des fonctions diverses. Ces
rôles sont liés à des comportements que chacun adopte et
aux attentes que les autres ont de chacun. Ces attentes sont fonction du
contexte socio-culturel et de l'environnement particulier de chaque acteur
social. En particulier, chaque femme remplit trois rôles dans la
société: le rôle productif, le rôle reproductif et le
rôle communautaire.
a) Le rôle productif
Le rôle productif comprend le
travail exécuté contre paiement en nature ou en espèces.
Il comprend la production de marchandises ayant une valeur d'échange ou
la production de subsistance ou domestique qui a une valeur d'usage mais aussi
une valeur d'échange potentielle. Pour les femmes impliquées dans
la production agricole par exemple, ceci comprend leur travail comme
fermières indépendantes, comme femmes de paysans et comme
travailleuses auxquelles on paie un salaire.
b) Le rôle reproductif
Le rôle reproductif comprend la
responsabilité de mettre au monde et d'élever les enfants ainsi
que les tâches domestiques entreprises par les femmes qui sont
nécessaires pour que soient garantis l'entretien et la reproduction
biologique mais aussi le soin et l'entretien de la force de travail (le mari et
les enfants en âge actif) et de la future force de travail
(bébés et enfants en âge scolaire). Le rôle
reproductif rempli par les hommes (éducation des garçons par
exemple) est généralement moindre et/ou considéré
comme non prioritaire.
c) Le rôle communautaire (rôle dans la
société)
Le rôle communautaire comprend des
activités d'administration de la communauté qui assurent à
celle-ci services et cohésion. Ce rôle est assumé par les
pouvoirs publics, par des groupements ou des personnes. Quand il s'agit des
femmes des pays en voie de développement, il s'agit souvent d'une
extension de leurs rôles productifs. Elles assurent pour la consommation
collective, la gestion et le maintien des ressources pénibles ou peu
abondantes telles que l'eau, les soins de santé et l'enseignement. Il
s'agit souvent de travail volontaire, non payé, entrepris pendant le
temps "libre". Par contraste, le rôle communautaire rempli le plus
souvent par des hommes consiste à organiser et gérer la
société à un niveau politique plus formel (l'exercice de
la justice par exemple). Il s'agit en général du travail
payé, directement ou indirectement, au moyen de rétributions ou
d'amélioration du statut et du pouvoir.
Conclusion partielle
Ce chapitre nous a permis
d'éclaircir les notions théoriques sur l'entreprenariat et le
développement.
L'entreprenariat est un vaste domaine qui
couvre l'ensemble d'entreprises, privées ou publiques, productives ou de
services, individuelles ou sociétaires. Du point de vue taille, ces
entreprises vont de la micro entreprise à la plus grande appelée
l'entreprise étendue. De toutes ces formes d'entreprises, les
pâtisseries semblent spécifiques aux femmes en Afrique.
Le développement, en tant que
l'ensemble des transformations sur le plan technique, culturel et social
permettant de faire apparaître et prolonger la croissance
économique ainsi que d'élever le niveau de vie, n'est possible
que par les efforts de tous35(*). Toutes les initiatives de prise en charge
menées par les femmes, notamment dans le domaine des pâtisseries,
sont considérées comme du développement local qui s'oppose
au développement offert par l'Etat ou par les projets.
CHAPITRE DEUXIEME :
APPROCHE ANALYTIQUE DU ROLE
DES PATISSIERES DE BUTEMBO DANS LE DEVELOPPEMENT
LOCAL
Dans ce chapitre, nous voulons mettre en relief l'importance
des stratégies informelles des pâtissières de Butembo en
tant que potentiels capables d'assurer aux communautés locales de
nouvelles opportunités au développement ou mieux en tant
qu'opportunités réelles pour le développement des
initiatives d'économie sociale. Pour ce faire, nous allons
vérifier nos deux hypothèses du départ.
Mais avant d'y arriver, nous présentons d'abord
brièvement le lieu d'investigation et la population de notre
enquête.
2.1. LA PATISSERIE EN VILLE
DE BUTEMBO
Nos investigations se sont
déroulées uniquement dans la ville de Butembo et la population
cible de l'enquête n'est constituée que des femmes oeuvrant dans
le secteur de la pâtisserie.
2.1.1. Lieu
d'investigation : ville de Butembo
Commençons par le cadre
socio-démographique avant de parler aussi du cadre
socio-économique de cette entité.
a) Cadre physique et socio-démographique de la
ville de Butembo36(*)
La ville de Butembo est située
à près de 54 km au sud de Beni, 45 km au nord de Lubero, sur la
route menant de Goma à Kisangani et Bunia. Elle est située
à l'équateur, à plus ou moins 1840 m d'altitude. Elle
connaît des précipitations régulières de l'ordre
annuel de 1100 à 1300 mm. La température moyenne oscille entre
18° et 23° C.
D'abord cité indigène en
1949, Butembo a été constituée centre extracoutumier en
septembre 1958, avec une superficie de 1,5 km². Elle constituait un
important point de transit de la main d'oeuvre indigène en route vers
les centres miniers. Elle a aussi abrité les bureaux de la
société minière Mines des Grands Lacs (MGL).
Ensuite, créée ville par
l'ordonnance-loi n°042/2003 du 28 mars 2003, Butembo est une
agglomération très peuplée comme on peut le constater dans
ce tableau d'évolution démographique :
Tableau N°1 : Evolution démographique
de la ville de Butembo
|
|
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Effectif
|
405172
|
424855
|
443190
|
492510
|
521233
|
527684
|
539277
|
555603
|
Source : Bureau de l'état-civil de la Mairie de
Butembo, 2008.
Ainsi de 2000 à 2007, se
dégage un taux de croissance démographique annuelle de
4,6%37(*). Aujourd'hui
c'est une ville dont la population avoisine les 600 000 habitants. À la
base de cet accroissement, il y a à la fois des facteurs
endogènes mais aussi l'exode rural.
A présent, parlons un peu du
cadre socio-économique de cette entité administrative.
b) Cadre socio-économique de la ville de
Butembo
A Butembo, la population pratique
principalement l'agriculture et le commerce.
L'installation des succursales des
banques à Butembo constitue un des indicateurs de son
évolution38(*),
bien que la majorité de ces banques ne sont plus fonctionnels. C'est
pourquoi les services financiers sont plus rendus aujourd'hui par une vingtaine
des Coopératives d'Epargne et de Crédit (COOPEC) et autres
Institutions de Micro Finance (IMF)39(*). Au niveau des très petits financements, les
services financiers sont rendus par plusieurs mutuelles et tontines.
Dans le secteur de la production, on a
connu à un moment donné à Butembo de nombreuses usines
à café et quelques industries. En plus du commerce et de quelques
industries et usines, il y a d'autres activités économiques qui
se pratiquent à Butembo : le transport terrestre et aérien,
l'artisanat (menuiseries, pâtisseries...), les services
(téléphonie, hôtels, restaurants), etc. C'est surtout au
tour des pâtisseries que se focalise notre travail.
Il faut noter de façon
spécifique que, selon Christian KAPARAY40(*), la population de Butembo se caractérise par
une forte propension à épargner où l'épargne est
principalement affectée à l'investissement. Tout cela favorise
aussi le développement exceptionnel de Butembo.
Ces activités
socio-économiques de Butembo se font soit dans le formel (ceci concerne
les détenteurs des numéros de registre de commerce (NRC) et des
Patentes) soit dans l'informel. On constate cependant que la grande partie de
ces activités socio-économiques de Butembo se fait dans
l'informel. Dans cette situation de combat pour l'existence, un rôle
très important est joué par les femmes pâtissières
qui constituent d'ailleurs la population cible de notre travail.
Mais qu'en est-il de l'historique de la
pâtisserie à Butembo ?
2.1.2. Petite historique de la pâtisserie
à Butembo
Les pâtissiers de Butembo ont
commencé à s'organiser déjà en 1986 au tour d'une
coopérative : la Coopérative des Pâtissiers de Nord
Kivu, COOPANOKI en sigle. Après la disparition de cette dernière,
les pâtissiers s'organisent aujourd'hui en petites associations.
a) Coopérative des Pâtissiers au Nord Kivu
(COOPANOKI)41(*)
La COOPANOKI a été
fondée en 1985 mais n'obtiendra l'acte de reconnaissance temporaire du
Commissaire de Zone de Lubero que le 27/02/1986. Trois ans plus tard, le
6/10/1989, interviendra son agrément par l'arrêté n°
55-53/066/CAB/PR-MPR/GR-NK/231/IR-AGRIDRA/89 du Gouverneur de Région du
Nord Kivu.
A l'époque, le siège social
de la COOPANOKI était établi à Butembo, sur l'avenue
Mikundi, n° 25. Son rayon d'action se limitait d'abord à la Zone de
Lubero et s'est étendu ensuite sur toute la région du Nord Kivu.
Ainsi, déjà en 1987, elle avait des succursales à Lubero,
Beni, Rutshuru et Goma.
L'objet social poursuivi par la COOPANOKI
était de promouvoir le développement économique et social
des pâtissiers membres, notamment en :
- facilitant aux pâtissiers membres l'approvisionnement
des produits et matériel de première nécessité pour
la pâtisserie ;
- permettant l'écoulement facile des produits des
pâtissiers membres par l'ouverture des restaurants et des boulangeries
modernes dans les différentes sections de la
coopérative ;
- créant une équipe de vulgarisation sanitaire
pour la promotion des soins de santé primaire et de l'hygiène des
maisons d'affaires de la coopérative ;
- installant un dépôt central de stockage de la
farine de blé pour faciliter les échanges avec les
fournisseurs.
A sa création, COOPANOKI comptait
25 membres dont 5 femmes soit 20%, mais vers la fin (dans les années
2005), elle comptait 120 membres dont 43 femmes soit 36%. Aujourd'hui cette
coopérative n'existe plus mais les pâtissiers essayent de
s'organiser en différentes associations selon les types des produits
pâtissiers qu'ils fournissent.
b) Associations des pâtissiers en ville de
Butembo42(*)
Il est difficile de dénombrer
toutes les associations qui regroupent les pâtissiers et
pâtissières en ville de Butembo. Les données statistiques
ci-après reçues auprès du service de la Jeunesse ne sont
qu'à titre indicatif :
Tableau N° 2 : Les associations des
pâtissiers en ville de Butembo
|
|
N.
|
Association
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
1
|
Association des vendeurs des gâteaux (AVG)
|
55
|
0
|
55
|
2
|
Association des vendeurs des beignets (AVB)
|
103
|
209
|
312
|
3
|
Association des vendeurs des pains (AVP)
|
108
|
258
|
366
|
|
TOTAL GENERAL
|
266
|
467
|
733
|
Source : Statistiques du Bureau urbain de la Jeunesse,
Butembo 2008
Ce tableau montre que les femmes jouent de
plus à plus un rôle très remarquable dans les
pâtisseries à Butembo. Sur 733 pâtissiers de ces 3
associations, 467 soit environs 64% sont des femmes.
A en croire à certaines femmes
interrogées lors de nos enquêtes, il existe aussi dans la ville
d'autres associations qui regroupent ces femmes pâtissières,
notamment à Mutiri, à Vulumbi, à Vutsundo, à
Vutetse, etc.
2.1.3. Population
d'enquête et échantillon
Cette section présente la
population et l'échantillon de notre enquête. Elle donne aussi un
bref aperçu historique de la pâtisserie à Butembo.
a) Population d'enquête
Nous abordons ici la question de la
typologie des femmes pâtissières de Butembo qui constituent notre
population d'enquête.
Pour nous, en parlant des femmes
pâtissières, nous faisons référence à toutes
ces femmes qui produisent et commercialisent ou revendent tout simplement les
produits pâtissiers : pains, beignets, galettes, gâteaux, ....
Elles sont rangées, dans la plupart des cas, dans la catégorie de
la petite pâtisserie. Malheureusement les données en cette
matière ne sont pas toujours disponibles dans les services
étatiques des statistiques 43(*). Les quelques statistiques qui existent ne sont pas
régulièrement mises à jour. En plus nous nous trouvons ici
dans un vaste secteur de l'informel.
Etant donné le nombre
élevé des pâtissières, il était normal de
mener notre étude sur un échantillon bien limité.
b) Echantillon
L'échantillon est un sous-ensemble
de la population. Il est vivement recommandé que l'échantillon
soit représentatif de la population. Ainsi avons-nous
considéré dans notre étude un échantillon de 100
individus repartis inéquitablement dans les quatre communes de la ville
de Butembo.. En étudiant certains caractères de cet
échantillon, nous les avons repartis en deux groupes :
- caractères qualitatifs : état civil des
pâtissières de Butembo, leurs sources de financement, leur
répartition dans les communes ;
- caractères quantitatifs : l'âge des
pâtissières en ville de Butembo, le nombre d'enfants en charge,
l'ancienneté dans le métier, leur revenu mensuel.
Présentons ainsi les données
prélevées dans cet échantillon avant de les analyser et de
les traiter.
2.2. ANALYSE DU ROLE DES
PATISSIERES DE BUTEMBO DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL
Cette section a pour but d'une part de
rassembler les données, de les grouper, de les présenter sous
forme des tableaux et/ou graphiques et de déduire des résultats
obtenus sur un échantillon des conclusions relatives à l'ensemble
de la population d'où est extrait l'échantillon.
2.2.1. Présentation des
données relatives aux pâtissières de Butembo
Il s'agit ici du dépouillement pur
et simple des informations collectées. Il faut noter par ailleurs qu'une
critique de réponses reçues a été faite afin
d'éliminer les contradictions et les invraisemblances44(*).
a) Caractères qualitatifs
Nous avons considéré
à ce niveau quatre caractères qualitatifs à savoir
l'état civil de ces pâtissières, les sources de financement
de leurs activités, leur répartition à travers les
communes de la ville et leur niveau d'étude.
1° L'état civil des
pâtissières en ville de Butembo
Le tableau ci-dessous résume la
situation matrimoniale des pâtissières de Butembo jusqu'au mois de
mars 2009 :
Tableau N°3 : Distribution du
caractère "état civil"
|
|
Modalité
|
Intitulé modalité
|
Effectif ni
|
Fréquence fi
|
fi %
|
1
|
Célibataire
|
58
|
0,58
|
58
|
2
|
Mariée
|
38
|
0,38
|
38
|
3
|
Divorcée
|
2
|
0,02
|
2
|
4
|
Veuve
|
2
|
0,02
|
2
|
|
TOTAL
|
100
|
1
|
100
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
Au regard de ce tableau, on constate que
58% des pâtissières de Butembo sont célibataires, 38% sont
mariées, 2% sont des divorcées et 2% sont des veuves.
Mais comment ces activités des
pâtisseries se financent-elles ?
2° Les sources de financement des
pâtissières en ville de Butembo
Le manque de financement freine souvent
l'émergence de l'entreprenariat féminin. Voici comment se
présente cette situation dans le domaine des pâtisseries tenues
par les femmes en ville de Butembo :
Tableau N°4 : Distribution du
caractère "sources de financement"
|
|
Modalité
|
Intitulé modalité
|
Effectif ni
|
Fréquence fi
|
fi %
|
1
|
Fonds propres
|
42
|
0,42
|
42
|
2
|
Don du mari
|
31
|
0,31
|
31
|
3
|
Don des parents
|
9
|
0,09
|
9
|
4
|
Don de la mère
|
5
|
0,05
|
5
|
5
|
Don d'un(e) ami(e)
|
5
|
0,05
|
5
|
6
|
Emprunts
|
3
|
0,03
|
3
|
7
|
Tontines
|
2
|
0,02
|
2
|
8
|
Don d'un frère
|
2
|
0,02
|
2
|
9
|
Don du père
|
1
|
0,01
|
1
|
|
TOTAL
|
100
|
1
|
100
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
Ce tableau fait voir que seulement 3% des
activités des pâtissières de Butembo sont financées
par les emprunts, 2% par les tontines. La plupart de ces activités sont
plutôt financées soit par les fonds propres (42%) soit par les
dons du mari à son épouse (31%), des parents (9%), de la
mère (5%), d'un(e) ami(e) (5%), d'un frère (2%) ou d'un
père (1%). Il est donc évident que 95% des activités des
pâtissières sont financées par l'épargne personnelle
et familiale.
Dans le but d'assurer la promotion et
l'encadrement de ces femmes pâtissières afin de stimuler la
création de la richesse et de l'emploi dans l'optique de réduire
sensiblement la pauvreté, il faudra que le gouvernement milite pour la
mise en place d'un système de financement de proximité par le
micro crédit même seulement à base d'une caution
sociale.
3° La répartition des
pâtissières à travers les communes de la ville de
Butembo
Les pâtissières de Butembo se
repartissent inégalement dans toutes les quatre communes de Butembo
comme le tableau suivant :
Tableau N°5 : Distribution du
caractère " répartition des pâtissières à
travers les communes "
|
|
Modalité
|
Intitulé modalité
|
Effectif ni
|
Fréquence fi
|
fi %
|
1
|
Bulengera
|
34
|
0,34
|
34
|
2
|
Kimemi
|
19
|
0,19
|
19
|
3
|
Mususa
|
15
|
0,15
|
15
|
4
|
Vulamba
|
32
|
0,32
|
32
|
|
TOTAL
|
100
|
1
|
100
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
A partir des données de ce tableau, nous pouvons
affirmer que, les femmes oeuvrant dans le secteur de la pâtisserie, se
retrouvent majoritairement dans les communes Bulengera (34%) et Vulamba (32%)
et minoritairement dans les communes Kimemi (19%) et Mususa (15%).
Ceci peut s'expliquer par le fait que les
pâtissières préfèrent exposer leurs produits le long
des rues dans les communes Vulamba et Bulengera qui s'étendent, pour une
bonne partie, sur des quartiers urbano-ruraux et donc résidentiels.
4° Le niveau d'étude des
pâtissières de la ville de Butembo
Une des conditions de réussite de
l'entreprenariat féminin demeure la formation. Qu'en est-il de la
situation des pâtissières de Butembo ? Quel est en fait leur
niveau d'étude ?
Tableau N°6 : Distribution du
caractère " niveau d'étude des pâtissières
"
|
|
Modalité
|
Intitulé modalité
|
Effectif ni
|
Fréquence fi
|
fi %
|
1
|
Analphabète
|
18
|
0,18
|
18
|
2
|
Primaire
|
21
|
0,21
|
21
|
3
|
Secondaire
|
49
|
0,49
|
49
|
4
|
D6
|
10
|
0,10
|
10
|
5
|
Universitaire
|
2
|
0,02
|
2
|
|
TOTAL
|
100
|
1
|
100
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
Ce tableau nous renseigne que 49% des
pâtissières ont entamé, sans pour autant, achevé
leurs études secondaires, 21% ont à peine fini leurs
études primaires et 18% n'ont même pas été sur le
banc scolaire. Par contre 10% seulement ont le diplôme d'état et
2% attestent avoir commencé, mais sans succès, leurs
études universitaires.
A présent, présentons les
caractères quantitatifs.
b) Caractères quantitatifs
Nous étudions ici trois
caractères quantitatifs : l'âge des pâtissières
de Butembo, leur nombre d'années d'expérience, le nombre
d'enfants en charge par pâtissière et leur revenu.
1° L'âge des pâtissières en
ville de Butembo
Le caractère âge est une
variable continue. Cela signifie qu'il faut regrouper ici les données en
classe45(*). Pour trouver
le nombre de classes k, nous avons utilisé cette formule : . Ainsi nous avons ; ce qui fait 7,66 soit 7 classes. Quant à l'étendue
d, on applique cette formule : d = Xmax - Xmin. Ainsi, nous avons d = 65 -
18 = 47. L'amplitude est trouvée par la formule : . D'où. Ce qui fait 7,83 qu'on a arrondi à 8. La borne
inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de
cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 18. Cela nous permet alors de
compléter ce tableau comme suit :
Tableau N°7 : Distribution du
caractère « âge »
|
N° Classe
|
Classes d'age
|
Centre de classe xi
|
Effectif ni
|
fi
|
fi%
|
fi %
|
fi %
|
1
|
[18 - 26[
|
22
|
35
|
0,35
|
35
|
35
|
100
|
2
|
[26 - 34[
|
30
|
39
|
0,39
|
39
|
74
|
65
|
3
|
[34 - 42[
|
38
|
15
|
0,15
|
15
|
89
|
26
|
4
|
[42 - 50[
|
46
|
9
|
0,09
|
9
|
98
|
11
|
5
|
[50 - 58[
|
54
|
1
|
0,01
|
1
|
99
|
2
|
6
|
[58 - 66[
|
62
|
1
|
0,01
|
1
|
100
|
1
|
7
|
[66 - 74[
|
70
|
0
|
0,00
|
0
|
100
|
0
|
|
TOTAL
|
|
100
|
1
|
100
|
-
|
-
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
Ce tableau montre que 74% des
pâtissières ont au plus 30 ans. L'activité de
pâtisserie à Butembo intéresse plus les jeunes femmes ou
filles de moins de 30 ans. Mais depuis quand exercent-elles cette
activité ?
2° Le nombre d'années
d'expérience des pâtissières en ville de Butembo
Le caractère « nombre
d'années d'expérience » nous a permis de situer depuis
quelle année cette activité des pâtissières a plus
ou moins pris de l'ampleur à Butembo. Ce caractère est aussi une
variable continue. Pour trouver le nombre de classes k, nous avons
utilisé cette même formule : . Ainsi nous avons ; ce qui fait 7,66 soit classes. Quant à l'étendue d, on
applique cette formule : d = Xmax - Xmin. Ainsi, nous avons d = 22 - 1 =
21. L'amplitude est trouvée par la formule : . D'où a = 21 : 6. Ce qui fait 3,5. La borne
inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de
cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 1. Cela nous permet alors de
compléter ce tableau comme suit :
Tableau N°8 : Distribution du
caractère " nombre d'années d'expérience "
|
N° Classe
|
Classes
|
Centre de classe xi
|
Effectif ni
|
fi
|
fi%
|
fi %
|
fi %
|
1
|
[1 - 4,5[
|
2,75
|
52
|
0,52
|
52
|
52
|
100
|
2
|
[4,5 - 8[
|
6,25
|
25
|
0,25
|
25
|
77
|
48
|
3
|
[8 - 11,5[
|
9,75
|
15
|
0,15
|
15
|
92
|
23
|
4
|
[11,5 - 15[
|
13,25
|
4
|
0,04
|
4
|
96
|
8
|
5
|
[15 - 18,5[
|
16,75
|
3
|
0,03
|
3
|
99
|
4
|
6
|
[18,5 - 22[
|
20,25
|
0
|
0,00
|
0
|
99
|
1
|
7
|
[22 - 25,5[
|
23,75
|
1
|
0,01
|
1
|
100
|
1
|
|
TOTAL
|
|
100
|
1
|
100
|
-
|
-
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
L'interprétation de ce tableau fait
constater que 77% des pâtissières de Butembo ont au plus 6 ans et
3 mois d'ancienneté dans ce domaine et 23% seulement ont au moins 9 ans
et 9 mois d'expérience professionnelle en la matière.
Cette activité a donc pris de
l'ampleur il y a environs 7 ou 8 ans. On peut situer cela vers les
années 2000. Selon les entretiens que nous avons eu avec nos
enquêtées, cette situation peut être dû au fait que
dans les années 2000, il y a eu beaucoup de déplacés de
guerre à Butembo. Parmi eux les femmes pâtissières en
provenance de Goma, Bunia, Kisangani, ...Ce sont ces dernières (23%) qui
auraient contribuer à professionnaliser les activités de la
petite pâtisserie à Butembo. Dès lors, les autres femmes
ont compris qu'on peut aussi gagner sa vie dans le domaine de la petite
pâtisserie.
3° Le nombre d'enfants en charge46(*) des pâtissières en
ville de Butembo
En général, les
pâtissières de Butembo, qu'elles soient mariées ou non, ont
en leur charge un certain nombre d'enfants. Il suffit de jeter un coup d'oeil
intéressé dans ce tableau :
Tableau N°9 : Distribution du
caractère "nombre d'enfants en charge"
|
|
i
|
Nombre d'enfants en charge
|
Effectif ni
|
fi
|
fi%
|
fi %
|
fi %
|
1
|
0
|
26
|
0,26
|
26
|
26
|
100
|
2
|
1
|
12
|
0,12
|
12
|
38
|
74
|
3
|
2
|
12
|
0,12
|
12
|
50
|
62
|
4
|
3
|
9
|
0,09
|
9
|
59
|
50
|
5
|
4
|
5
|
0,05
|
5
|
64
|
41
|
6
|
5
|
12
|
0,12
|
12
|
76
|
36
|
7
|
6
|
5
|
0,05
|
5
|
81
|
24
|
8
|
7
|
10
|
0,10
|
10
|
91
|
19
|
9
|
8
|
4
|
0,04
|
4
|
95
|
9
|
10
|
10
|
2
|
0,02
|
2
|
97
|
5
|
11
|
11
|
1
|
0,01
|
1
|
98
|
3
|
12
|
13
|
2
|
0,02
|
2
|
100
|
2
|
|
TOTAL
|
100
|
1
|
100
|
-
|
-
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II
A la lecture de ce tableau, on constate
que 50% des pâtissières de Butembo ont au moins 3 enfants en
charge. Un dixième de ces pâtissières a même 7
enfants en charge.
La plupart des pâtissières de
Butembo est donc constituée des jeunes femmes (cf. Tableau n°5) qui
ont une responsabilité lourde d'enfants à prendre en charge. La
pâtisserie est donc devenue de plus à plus une voie de solution
dans les efforts de nombreuses femmes de prendre en charge leurs enfants et
ceux de leurs familiers.
4° Le revenu mensuel pâtissières en
ville de Butembo
Procédons toujours à la
distribution du caractère « revenu mensuel ». Ce
caractère, en tant que variable continue, suit une distribution
groupée en classe. Ainsi pour trouver le nombre de classes k, nous avons
utilisé cette formule :. Ainsi nous avons ; ce qui fait 7,66 soit 7 classes. Quant à l'étendue
d, on applique cette formule : d = Xmax - Xmin. Nous aurons d = 420 - 15 =
405. L'amplitude est trouvée par la formule : a = d :
(k-1). D'où a = 405 : 6. Ce qui fait 67,5. La borne
inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de
cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 15. Cela donne les
résultats contenus dans ce tableau :
Tableau N°10 : Distribution du
caractère " revenu mensuel "
|
N° Classe
|
Classes
|
Centre de classe xi
|
Effectif ni
|
fi
|
fi%
|
fi %
|
fi %
|
1
|
[15 - 82,5[
|
48,75
|
38
|
0,38
|
38
|
38
|
100
|
2
|
[82,5 - 150[
|
116,25
|
28
|
0,28
|
28
|
66
|
62
|
3
|
[150 - 217,5[
|
183,75
|
22
|
0,22
|
22
|
88
|
34
|
4
|
[217,5 - 285[
|
251,25
|
5
|
0,05
|
5
|
93
|
12
|
5
|
[285 - 352,5[
|
318,75
|
2
|
0,02
|
2
|
95
|
7
|
6
|
[352,5 - 420[
|
386,25
|
4
|
0,04
|
4
|
99
|
5
|
7
|
[420 - 487,5[
|
453,75
|
1
|
0,01
|
1
|
100
|
1
|
|
TOTAL
|
|
100
|
1
|
100
|
-
|
-
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
A partir de ce tableau nous pouvons
déjà affirmer que 88% des pâtissières de Butembo ont
au plus un revenu mensuel de 183,75 $ et 62% ont au moins un revenu mensuel de
116,25 $. On peut le représenter graphiquement comme suit :
Fig. 1 : Courbe (ogives de Galton) des
fréquences cumulées du revenu mensuel des
pâtissières de Butembo
0
20
40
60
80
100
120
0
100
200
300
400
500
Revenu mensuel
Eff. cum.
Cumul croissant
Cumul decroissant
Ce graphique montre que plus de 60% des
pâtissières ont un revenu supérieur à 100 $ et
inférieur à 200 $.
2.2.2. Analyse et traitement
des données47(*) relatives aux
pâtissières de Butembo
L'exploitation et l'analyse des
informations reçues vont nous permettre à présent de
déterminer le revenu mensuel des pâtissières de Butembo et
de définir l'affectation de ce revenu.
a) Etude du revenu mensuel des pâtissières
de Butembo
Menons cette étude par un certain
nombre de paramètres et par le test de khi-deux.
1° Par le paramètre de position : la
moyenne arithmétique
La moyenne arithmétique de cette
distribution groupée en classe est obtenue par la formule
suivante : soit. $. Ainsi, en moyenne les pâtissières de Butembo ont 130,43
$ comme revenu mensuel.
2° Par les paramètres de dispersion :
la variance, l'écart type et le coefficient de variation
La variance d'une distribution
groupée en classe est trouvée par cette formule : . Nous avons ainsi soit 25329,9375 - 17010,0806. Ceci donne 8319,2569.
Pour trouver l'écart type, il
suffit d'appliquer cette formule : soit . Ce qui donne 91,21. Comme et , alors donne [39,22 ; 221,64] :71 individus soit 71 % > 68,28 %
(distribution normale). Le revenu de 68,28% des pâtissières se
situe donc entre 39,22 $ et 221,64 $. Calculons maintenant le coefficient de
variation.
Le coefficient de variation est
représenté par le rapport entre l'écart-type et la
moyenne : . Pour ce qui nous concerne, on a . Cela donne 69,9 %. Ce coefficient de variation indique que cette
distribution est donc dispersée à 69,9%. Cela signifie que les
valeurs ne sont pas toujours concentrées au tour de la moyenne
arithmétique. Voici comment cela se présente graphiquement.
Fig. 2 : Nuage des points de revenu des
pâtissières de Butembo
Revenu en $
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
0
20
40
60
80
100
120
Effectif ni
Ce graphique montre que, le revenu
mensuel de toutes les pâtissières de Butembo ne se concentre pas
autour de 130,43 $.
A présent, étudions ce
revenu par le test de Khi-deux.
3° Par le test de Khi-deux
Nous voulons tester à
présent si le revenu mensuel des pâtissières de Butembo
(130,43 $) est suffisant pour subvenir aux besoins élémentaires
de leurs ménages. Présentons d'abord le tableau de
fréquences observées et celui des fréquences
théoriques du revenu des pâtissières.
Tableau N°11 : Fréquences
observées
|
|
Réactions des
enquêtées sur leur revenu
|
|
Suffisant
|
Insuffisant
|
|
Moins de 100 $
|
23
|
21
|
44
|
Moins de 200 $
|
22
|
19
|
41
|
Moins de 300 $
|
6
|
2
|
8
|
A partir de 300 $
|
5
|
2
|
7
|
|
56
|
44
|
100
|
Tableau N°12 : Fréquences
théoriques
|
|
Réactions
des enquêtées sur leur revenu
|
|
Suffisant
|
Insuffisant
|
|
Moins de 100 $
|
24,64
|
19,36
|
44
|
Moins de 200 $
|
22,96
|
18,04
|
41
|
Moins de 300 $
|
4,48
|
3,52
|
8
|
A partir de 300 $
|
3,92
|
3,08
|
7
|
|
56
|
44
|
100
|
Pour trouver le khi-deux calculé,
on a : . D'où le tableau intermédiaire de calcul
suivant :
Tableau N° 13 : Tableau de calculs
intermédiaires
i
|
ni
|
ni2
|
npi
|
ni2/npi
|
1
|
23
|
529
|
24,64
|
21,4691558
|
2
|
21
|
441
|
19,36
|
22,7789256
|
3
|
22
|
484
|
22,96
|
21,0801394
|
4
|
19
|
361
|
18,04
|
20,0110865
|
5
|
6
|
36
|
4,48
|
8,03571429
|
6
|
2
|
4
|
3,52
|
1,13636364
|
7
|
5
|
25
|
3,92
|
6,37755102
|
8
|
2
|
4
|
3,08
|
1,2987013
|
Somme
|
100
|
|
100
|
102,187638
|
On aura donc : 102,187638 - 100 = 2,187638. Quant au
khi-deux théorique, on a : .
Récapitulons-nous :
1. Notre hypothèse de départ (Ho) : le
revenu des pâtissières est suffisant ; l'hypothèse
alternative (Ha) : le revenu des pâtissières est
insuffisant ;
2. Seuil de signification : 5% ;
3. Comme il s'agit du test d'homogénéité,
on utilise le test de khi-deux ;
4. On doit rejeter Ho si khi-deux calculé est
supérieur à khi-deux théorique ;
5. Parce que khi-deux calculé est inférieur
à khi-deux théorique (2,187638 < 7,81), nous maintenons
Ho ;
6. Conclusion : le revenu des pâtissières de
Butembo est suffisant.
Notre première hypothèse,
selon laquelle « Cette activité des
pâtissières génère un revenu suffisant qui contribue
à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces
femmes », se trouve donc ici confirmée.
Comment le revenu des
pâtissières de Butembo est-il affecté ?
b) Affectation du revenu des pâtissières
en ville de Butembo
Le revenu des pâtissières de
Butembo est affecté généralement à la consommation
des biens et services et à l'épargne. Mais à quelle
proportion ?
Procédons toujours à la
distribution de l'un des caractères : épargne ou
consommation. Considérons le caractère « consommation
mensuelle ». Le nombre de classes k reste le meme,
c'est-à-dire 7. Quant à l'étendue d, on applique cette
formule : d = Xmax - Xmin ; d = 300 - 12 = 288. L'amplitude est
trouvée par la formule : a = d : (k-1). Ce qui fait 48. La
borne inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à
partir de cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 12. Cela donne les
résultats contenus dans ce tableau :
Tableau N°14 : Distribution du
caractère " consommation mensuelle "
|
N° Classe
|
Classes
|
Centre de classe xi
|
Effectif ni
|
fi
|
fi%
|
fi %
|
fi %
|
1
|
[12 - 60[
|
36
|
35
|
0,35
|
35
|
35
|
65
|
2
|
[60 - 108[
|
84
|
29
|
0,29
|
29
|
64
|
36
|
3
|
[108 - 204[
|
156
|
27
|
0,27
|
27
|
91
|
9
|
4
|
[204 - 252[
|
228
|
5
|
0,05
|
5
|
96
|
4
|
5
|
[252 - 300[
|
276
|
3
|
0,03
|
3
|
99
|
1
|
6
|
[300 -348[
|
324
|
1
|
0,01
|
1
|
100
|
0
|
7
|
[348 - 396[
|
372
|
0
|
0,00
|
0
|
100
|
0
|
|
TOTAL
|
|
100
|
1
|
100
|
-
|
-
|
Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.
A partir de ce tableau, cherchons la
moyenne arithmétique de la consommation mensuelle. La moyenne
arithmétique est trouvée par cette formule : soit. $. En moyenne, sur un revenu mensuel de 130,43 $, les
pâtissières consomment 102 $ et en contre partie épargnent
28,43 $. Notre deuxième hypothèse, selon laquelle « le
revenu généré par cette activité de
pâtisserie est affecté dans la consommation et dans
l'épargne » est donc à nuancer, car l'épargne ne
constitue que le un cinquième du revenu. Pour les
pâtissières de Butembo, l'équation Y=C+S peut être
chiffrée comme suit : 130,43 $ = 102 $ + 28,43 $. Ainsi la
propension moyenne à consommer des pâtissières de Butembo
est de 78,20 % et la propension moyenne à épargner est de 21,80
%. Représentons cette situation sur un graphique :
Fig. 3 : Affectation du revenu des
pâtissières de Butembo
Comme on peut le constater dans ce
diagramme en secteurs, la grande partie du revenu des pâtissières
de Butembo (environs le quatre cinquième) est affectée à
la consommation. En effet, cette consommation consiste à la satisfaction
des besoins d'habillement et de produits de beauté, de restauration, de
soins médicaux, de scolarisation, de loyer, d'ustensiles de cuisine et
de transport (taxi). Quant à l'épargne, elle est soit
thésaurisée dans les tontines soit investie dans plusieurs
activités génératrices de revenu comme la vente des
arachides et bananes, l'ouverture d'une boutique/kiosque, d'un
cafeteria/buvette, la vente du pétrole, etc.
Ceci nous permet de développer
explicitement le point concernant le rôle de ces femmes entrepreneurs
dans le développement de leur milieu.
2.2.3. Le rôle des
pâtissières de Butembo dans le développement local
Les pâtissières de Butembo
jouent aujourd'hui un rôle important dans le développement local
en tant que coopératrices à l'augmentation du revenu familial, en
tant que créatrices d'emploi indépendant, formatrices des autres
femmes et initiatrices des structures associatives du développement
local.
a) Coopératrices à l'augmentation du
revenu familial
On peut maintenant affirmer sans crainte
de se tromper que les pâtissières de Butembo trouvent les revenus
additionnels dont elles ont cruellement besoin pour assurer la survie de leurs
familles et de leurs enfants dans les activités de la pâtisserie.
En effet, la conjoncture actuelle ne permet pas de compter uniquement sur le
revenu procuré par un emploi rémunéré dans le
secteur formel de l'économie. Par leurs activités de
pâtisserie, ces femmes contribuent à augmenter le revenu
familial, c'est une quote-part non négligeable tel que montré
plus haut. En effet, le revu moyen de ces pâtissières
s'élève à 130,425 $ par mois.
b) Créatrices d'emploi indépendant
Beaucoup de femmes de Butembo initient de
petites activités de survie notamment dans le domaine de la
pâtisserie. Ainsi créent-elles de l'emploi pour elles-mêmes
et pour d'autres. En effet, sur 100 pâtissières
enquêtées, 32 utilisent les services des jeunes et des enfants
pour la vente de leurs produits pâtissiers. C'est ici qu'il faut
cependant condamner le travail des enfants.
c) Formatrices des autres femmes
On sait de nos jours que
l'amélioration du niveau de la formation est l'une des conditions d'un
passage progressif de l'économie de subsistance à
l'économie de développement économique48(*). Les pâtissières
de Butembo, en plus des activités de production et de commercialisation
des produits pâtissiers s'occupent aussi de la formation pratique des
autres femmes ou « filles-mères ». Une
pâtisserie tenue par une femme (à Muchanga, commune Bulengera)
atteste avoir formé une trentaine de femmes en 2007. La formation en
question consiste à l'apprentissage de la préparation de toutes
sortes de pâtisseries.
d) Initiatrices des structures associatives du
développement local
Les pâtissières de Butembo se
regroupent de plus à plus en associations. Ce regroupement se fait
toujours au tour de centres d'intérêts communs tels que
l'équipement en moyens de production, la transformation et la
commercialisation de leurs produits, la formation des autres femmes, etc. Cela
a valorisé ainsi des habitudes communautaires comme la création
des revenus collectifs : tontines ou ristournes, cotisations, ... Il
s'agit notamment des groupes des pâtissières se trouvant à
Mutiri, à Vulumbi, à Vutsundo, à Vutetse, etc.
Malgré les pas posés
déjà par l'entreprenariat féminin dans le domaine de la
pâtisserie à Butembo, certains défis, en termes des
contraintes, méritent d'être relevés. C'est seulement sous
certaines conditions que peut émerger l'entreprenariat féminin
véritable à Butembo.
2.2.4. Contraintes et
conditions d'émergence de l'entreprenariat féminin en ville de
Butembo
Il s'agit ici d'une part
d'énumérer les contraintes en tant que menaces pour le
développement de l'entreprenariat féminin dans le domaine de la
pâtisserie à Butembo et d'autre part de proposer les conditions de
son émergence.
a) Contraintes de l'entreprenariat féminin en
ville de Butembo
A l'issue des entretiens que nous avons eu
avec cent pâtissières de Butembo, nous avons relevé un
certain nombre de contraintes qui peuvent constituer un blocage pour
l'émergence de l'entreprenariat féminin dans le domaine de la
pâtisserie à Butembo. Il s'agit du cumul de la gestion de
l'entreprise et celle du foyer ou des activités domestiques , du
manque de financement de l'équipement défectueux , de
l'autorisation du conjoint qui peut percevoir négativement
l'épanouissement professionnel de la conjointe, d'une formation
insuffisante en la matière et en gestion et des pressions sociales et
culturelles que la femme entrepreneur peut recevoir de sa famille ou celle de
sa belle famille au sens large en terme d'obligation d'assister et de
contribuer aux cérémonies familiales entraînant des
indisponibilités accrues et des dépenses qui peuvent compromettre
la mise en oeuvre correcte de l'entreprise.
Comment surmonter ces contraintes?
Cette question nous permet de proposer les conditions d'émergence de
l'entreprenariat féminin à Butembo.
b) Conditions d'émergence de l'entreprenariat
féminin en ville de Butembo
La condition de réussite
soulignée par plusieurs études récentes49(*) reste la formation des femmes
aux techniques d'entreprenariat qui permet une pleine intégration de
l'entrepreneuriat féminin dans le circuit économique local et
national. Parmi les conditions de possibilité, on doit mettre en exergue
la responsabilité du pouvoir public qui doit veiller à ce que la
femme jouisse d'une égalité des chances pour l'accession aux
crédits financiers. Ainsi suggérons-nous la création d'un
environnement légal, économique et favorable, propres à
faciliter la tâche aux femmes entrepreneurs en tant que créatrices
d'emplois et l'amélioration des structures déjà en place.
Il est impératif que des partenaires potentiels ou effectifs
(gouvernements, services de développement du commerce, ONG, associations
de commerce, communauté internationale) mettent leurs efforts en commun
pour créer ces conditions de travail en faveur de celles qui le
souhaitent.
D'autres dispositions pratiques doivent
être prises par les femmes elles-mêmes, à
l'occurrence : impliquer et sensibiliser le conjoint ou l'entourage
familial sur l'utilité et l'intérêt des activités de
l'entreprise ; éviter les visites familiales ou amicales pendant
les heures de travail ; faire prévaloir les compétences dans
le domaine d'activités de l'entreprise ; n'assister aux
cérémonies familiales qu'après les heures
d'activité professionnelle et ne pas y consacrer des dépenses
tirées du patrimoine de l'entreprise.
Quelle conclusion peut-on tirer de ce
deuxième et dernier chapitre ?
Conclusion partielle
Le deuxième chapitre de notre
travail avait pour objectif de mettre en relief l'importance des
stratégies informelles des pâtissières de Butembo en tant
que potentiels capables d'assurer aux communautés locales de nouvelles
opportunités au développement. Cela nous a permis de
vérifier nos hypothèses du départ.
En effet, la première
hypothèse, selon laquelle « Cette activité de
pâtisserie génère un revenu suffisant qui contribue
à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces
femmes » a été confirmée. La deuxième
hypothèse selon laquelle, « Le revenu
généré par cette activité de pâtisserie est
affecté dans la consommation et dans l'épargne » a
été plutôt nuancée car l'épargne ne
constitue que le un cinquième du revenu mensuel. C'est à ce
chapitre que nous avons recouru à certaines techniques statistiques
telles que les paramètres de position (moyenne), de dispersion (variance
et écart-type) et le test de Khi-deux.
CONLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail qui
avait pour titre « Le rôle des femmes entrepreneurs dans le
développement local. Cas des pâtissières en ville de
Butembo ». Il convient tout de même de rappeler qu'il est
subdivisé en deux chapitres. Le premier chapitre a essayé de
résumer en quelques lignes l'abondante littérature actuelle sur
l'entreprenariat féminin et sur son rôle dans le
développement local. Les pâtissières de Butembo se situent
ainsi dans une catégorie spéciale des entreprises appelées
les « micro entreprises » ou les « très
petites entreprises » qui évoluent dans la plupart des cas
dans l'informel.
Les activités des
pâtissières de Butembo constituent-elles un vecteur du
développement local ou uniquement une stratégie de survie pure et
simple ? C'est cette question qui nous a préoccupé dans le
second chapitre. Il s'agissait de vérifier nos deux hypothèses du
départ. En effet, pour vérifier la première
hypothèse selon laquelle « Cette activité
génère un revenu suffisant qui contribue à
l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces
femmes », nous avons utilisé les paramètres de position
(moyenne arithmétique), de dispersion (variance, écart-type et
coeficient de variation) et le test de Khi deux. Cette première
hypothèse a été confirmée. La moyenne du revenu
mensuel des pâtissières de Butembo en dit quelque chose. Elle est
de 130,43 $.
La deuxième hypothèse selon
laquelle, « Le revenu généré par cette
activité de pâtisserie est affecté dans la consommation et
dans l'épargne » a été nuancée car
l'épargne ne constitue qu'environs le un cinquième du revenu des
pâtissières de Butembo, soit 21,80 %.
Les pâtissières de Butembo
jouent donc un rôle très important dans le développement
local en tant que coopératrices à l'augmentation du revenu
familial, créatrices d'emploi indépendant, formatrices des autres
femmes et initiatrices des structures associatives du développement
local.
Cependant, malgré les
avancées observées, l'entreprenariat féminin en
particulier dans le domaine de la pâtisserie, reste confronté
à un certain nombre des contraintes socioculturelles et
professionnelles. En effet, les entreprises dirigées par ces femmes
pâtissières restent, dans tous les cas, les plus isolées et
les moins connues. De plus la culture d'entreprise a toujours exclu les femmes
en son sein. Ces femmes découvrent les problèmes concrets, dont
certains imprévus. Elles manquent d'interlocuteurs professionnels des
secteurs publics et privés en mesure de défendre leur position.
Parmi les conditions de son émergence il faut citer notamment la
formation aux techniques d'entreprenariat qui permet une pleine
intégration de l'entrepreneuriat féminin dans le circuit
économique local et national et l'accession aux crédits
financiers.
BIBLIOGRAPHIE
a) Dictionnaires et encyclopédies
1. CAPUL Y., Dictionnaire d'économie et sciences
sociales, Ed., Paris, 1990.
2. Grand Larousse Encyclopédique, en 10
volumes, Librairie Larousse, Paris 1961.
b) Ouvrages
1. CAMILLERI J.-L., La micro entreprise rurale en
Afrique : de la survie à la croissance. Le cas rwandais, Ed.
L'Harmattan, Paris, 2007.
2. CANDIDA B., Les femmes et la création des
entreprises. Les femmes chefs d'entreprises : tour d'horizon, initiatives
locales des créations d'emploi, entreprendre au féminin,
O.C.D.E., Paris, 1990.
3. CHARTOIRE R. et alii, Sciences économiques et
sociales 2e, Ed. Nathan, Paris 2004.
4. GAGEY, Comprendre l'économie africaine, Ed.
L'Harmattan, Paris, 1985.
5. PINTO et GRAWITZ, Méthode de recherche en
science sociale, Ed. Dalloz, Paris 1971.
6. XXX, La très petite entreprise. Promouvoir un
acteur essentiel des économies en développement, Ed.
Karthala, Paris 2004.
c) Cours
1. KALENDI WA MATHE, Cours d'Economie informelle,
UCG, G3 Sciences Economiques et Gestion, Butembo, 2008-2009.
2. KAMATE MULUMEMUVI Fr., Cours de Statistique I,
UCG, G1 Sciences économiques et gestion, Butembo 2000.
3. KAMBALUME, Cours de Démographie, UCG, G2
Sciences économiques et gestion, Butembo 2008-2009.
4. KASWERA MULYANGOTE L., Cours d'Entreprenariat et
Petites et Moyennes Entreprises, UCG, G3 Sciences Economiques et Gestion,
Butembo, 2008-2009.
5. VAHAVI B., Cours d'Histoire de la pensée
économique, UCG, G3 Sciences Economiques et Gestion, Butembo,
2008-2009.
d) Travaux, mémoires et thèses
1. KAMBALE MIREMBE O., Echanges transnationaux,
réseaux informels et développement local. Une étude au
Nord-Est de la République Démocratique du Congo,
Thèse, UCL, Presses Universitaires de Louvain, Louvain-la-Neuve,
2005.
2. KAMBASU KASULA F., L'entrepreneuriat Féminin en
Ville de Butembo Essai de Typologie et d'Analyse de l'Impact sur le
Développement, Mémoire, U.C.G., Faculté de Sciences
économiques et gestion, Butembo, 2006-2007.
3. KAPARAY Ch., La dynamique du micro finance informel et
le développement en territoire de Beni et Lubero, Mémoire de
DEA, UCL, 2002.
4. KASWERA MASUMBUKO C., La contribution de la femme
rurale au développement local. Cas de la LOFEPANOKI, TFC,
Faculté des Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006.
5. MASIKA MAYAO G., L'esprit entreprenarial féminin
en ville de Butembo. Cas des tricoteuses, TFC, Faculté des Sciences
Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006
6. MPANZU BALOMBA P., Microfinance en République
Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de N'djili/CECOMAF
à Kinshasa, Mémoire DES, Faculté
Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx) et
Université Catholique de Louvain (UCL), 2004-2005.
7. MUSONGORA SYASAKA E., Mouvement associatif et dynamique
de développement au Nord Kivu. Cas des associations de tendance
religieuse en territoire de Beni et Lubero, Mémoire DEA, ULC,
Louvain, 2007-2008.
e) Articles de revue ou de l'Internet
1. « Développement local »,
disponible sur http//fr.wikipedia.org, consulté le 27
février 2008.
2. DUPUY Cl., « Les comportements d'épargne
dans la société africaine : études
sénégalaises » in LELART M., La Tontine. Pratique
informelle d'épargne et de crédit dans des pays en voie de
développement, Ed. AUPELF-UREF, John Libbey Eurotext, Paris,
1990.
3. LANCELIN M., « Quelques éléments de
réflexion sur les problèmes d'épargne et de
crédit », in Technique financière et
développement dans l'esprit d'entreprise, Ed. AUPELF - UREF, John
Libbey, Paris, 1993.
4. LELART M., « Les circuits parallèles de
financement : état de la question », in
L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et
développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris, 1990.
5. « Le rôle des femmes dans le
développement », version archivée le 2 avril 2006 du
site/annuaire horizon local de globenet, consultée le 15 décembre
2008. Sa version originale en Anglais, « The role of women
entrepreneurs in local development » est disponible sur
http//www.oecd.org/data oecd/54/24/17942779.pdf.
6. MAFIKIRI TSONGO A., «Analyse du marché de
développement dans les régions déshéritées
de l'Afrique Subsaharienne du Nord Kivu (République Démocratique
du Congo) », in Parcours et initiatives, n°5 Octobre
2006, UCG, Butembo.
7. MUPAPA M., « L'intégration de l'approche
Genre au sein de l'opinion congolaise : une nécessité pour
le développement de la RDC », in MONUC Magazine,
n°12, 2004.
8. PONSON B., « Individualisme ou
communauté : quelques implications managériales pour
l'entreprise en Afrique », in L'entrepreneuriat en
Afrique francophone : culture, financement et développement,
Ed. John Libbey Eurotext, Paris 1990.
9. TRAORE B., « La dimension culturelle de l'acte
d'entreprendre en Afrique », in L'entrepreneuriat en Afrique
francophone : culture, financement et développement, Ed. John
Libbey Eurotext, Paris, 1990.
10. « Typologie et statuts juridiques des
entreprises », disponible sur
http//fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise,
consultée le 15 décembre 2008.
f) Autres documents
1. Acte de reconnaissance temporaire n°
5072/IZL/AGRIDRAL/Z.262/86 du 27/02/1986 tenant lieu d'autorisation
d'exploitation temporaire en faveur de la coopérative COOPANOKI.
2. Arrêté n°
55-53/066/CAB/PR-MPR/GR-NK/231/IR-AGRIDRA/89 du 6/10/1989 portant
agrément de la COOPANOKI.
3. Arrêté n° 01/032/CAB/GR-NK/95 du
28/03/1995 portant renouvellement de l'exonération de la
COOPANOKI.
4. Statuts de la COOPANOKI, 1986.
TABLE DES MATIERES
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèses du travail
2
0.3. Choix et intérêt du sujet
3
0.4. Méthodologie du travail
4
0.5. Délimitation du sujet
4
0.6. Subdivision du travail
5
0.7. Difficultés rencontrées
5
CHAPITRE PREMIER : APPROCHE
CONCEPTUELLE DE L'ENTREPRENARIAT FEMININ ET DU DEVELOPPEMENT LOCAL
6
1.1. L'ENTREPRENARIAT FEMININ
6
1.1.1. Entreprise. Quid ?
6
1.1.2. Spécificités de
l'entreprenariat féminin
13
1.2. LE DEVELOPPEMENT LOCAL
19
1.2.1. Conceptions principales du
développement
20
1.2.2. Développement local proprement
dit
22
1.2.3. Le rôle de la femme dans le
développement local
23
Conclusion partielle
25
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE ANALYTIQUE DU
ROLE DES PATISSIERES DE BUTEMBO DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL
26
2.1. LA PATISSERIE EN VILLE DE BUTEMBO
26
2.1.1. Lieu d'investigation : ville de
Butembo
26
2.1.2. Petite historique de la pâtisserie en ville de
Butembo ... ..........29
2.1.3. Population d'enquête et
échantillon
31
2.2. PRESENTATION, ANALYSE ET TRAITEMENT DES
DONNEES
32
2.2.1. Présentation des données
33
2.2.2. Traitement et analyse des données
41
2.2.3. Le rôle des pâtissières
de Butembo dans le développement local
47
2.2.4. Contraintes et conditions d'émergence
de l'entreprenariat féminin en ville de Butembo
49
Conclusion partielle
50
CONLUSION GENERALE
52
BIBLIOGRAPHIE
54
TABLE DES MATIERES
58
* 1MUPAPA M.,
« L'intégration de l'approche Genre au sein de l'opinion
congolaise : une nécessité pour le développement de
la RDC », in MONUC Magazine, n°12, 2004, p.20.
* 2Cf. PONSON B.,
« Individualisme ou communauté : quelques implications
managériales pour l'entreprise en Afrique », in
L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et
développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris 1990, p. 20.
* 3 Cf. Rapport des
Nations Unies, 1992 cité par MUPAPA M., Op. cit., p.20
* 4 Cf. PINTO et GRAWITZ,
Méthode de recherche en science sociale, Ed. Dalloz, Paris
1971, p.35
* 5 MUPAPA
M.,Op.cit., p.20.
* 6 Il s'agit notamment des
travaux suivants : MASIKA MAYAO G., L'esprit entreprenarial
féminin en ville de Butembo. Cas des tricoteuses, TFC,
Faculté des Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006 ;
KASWERA MASUMBUKO C., La contribution de la femme rurale au
développement local. Cas de la LOFEPANOKI, TFC, Faculté des
Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006 ; KAMBASU KASULA Fl.,
L'entrepreneuriat Féminin en Ville de Butembo Essai de Typologie et
d'Analyse de l'Impact sur le Développement, Mémoire, U.C.G.,
Faculté de Sciences économiques et gestion, Butembo,
2006-2007.
* 7 Grand Larousse
Encyclopédique, en 10 volumes, Librairie Larousse, Paris 1961.
* 8 « Typologie et
statuts juridiques des entreprises », disponible sur
http//fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise,
consultée le 15 décembre 2008.
* 9 VAHAVI B., Histoire
de la pensée économique, Cours inédit, G3 Sciences
Economiques et Gestion, UCG, Butembo, 2008-2009.
* 10 MAFIKIRI TSONGO A.,
«Analyse du marché de développement dans les régions
déshéritées de l'Afrique Subsaharienne du Nord Kivu
(République Démocratique du Congo) », in Parcours
et initiatives, n°5 Octobre 2006, UCG, Butembo, p.27.
* 11 XX, La très
petite entreprise. Promouvoir un acteur essentiel des économies en
développement, Ed. Karthala, Paris 2004, p.42
* 12 CAMILLERI J.-L., La
micro entreprise rurale en Afrique : de la survie à la croissance.
Le cas rwandais, Ed. L'Harmattan, Paris, 2007, p. 22 - 25
* 13 TRAORE B.,
« La dimension culturelle de l'acte d'entreprendre en
Afrique », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone :
culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext,
Paris, 1990, p.11.
* 14 CAMILLERI J. L.,
Op. cit., p. 26-27
* 15 VAHAVI B., Op.
cit. (inédit)
* 16 CAMILLERI J. L.,
Op. cit., p. 21-22
* 17 CAMILLERI J. L.,
Op. cit., p. 36
* 18 LANCELIN M.,
« Quelques éléments de réflexion sur les
problèmes d'épargne et de crédit », in
Technique financière et développement dans l'esprit
d'entreprise, Ed. AUPELF - UREF, John Libbey, Paris, 1993, p.4.
* 19 CANDIDA B., Les
femmes et la création des entreprises. Les femmes chefs
d'entreprises : tour d'horizon, initiatives locales des créations
d'emploi, entreprendre au féminin, O.C.D.E., Paris, 1990, p.42.
* 20 MASIKA MAYAO G.,
Op. cit., p.14.
* 21 MPANZU BALOMBA P.,
Microfinance en République Démocratique du Congo: Cas du site
maraîcher de N'djili/CECOMAF à Kinshasa, Mémoire
présenté en vue de l'obtention du Diplôme d`Etudes
Spécialisées en Economie et Sociologie Rurales, Faculté
Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx) et
Université Catholique de Louvain (UCL), 2004-2005, p. 44.
* 22 On peut lire à
ce sujet DUPUY Cl., « Les comportements d'épargne dans la
société africaine : études
sénégalaises » in LELART M., La Tontine. Pratique
informelle d'épargne et de crédit dans des pays en voie de
développement, Ed. AUPELF-UREF, John Libbey Eurotext, Paris, 1990,
p. 31-51.
* 23 CAMILLERI J. L.,
Op. cit., p. 36-37.
* 24 LELART M.,
« Les circuits parallèles de financement : état de
la question », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone :
culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext,
Paris, 1990, p.46.
* 25 DUPUY Cl., Op.
cit., p.51.
* 26 CAMILLERI J. L.,
Op. cit., p. 125
* 27 GAGEY, Comprendre
l'économie africaine, Ed. L'Harmattan, Paris, 1985, p. 308.
* 28 Cf. Grand Larousse
Encyclopédique, en 10 volumes, Librairie Larousse, Paris 1961.
* 29 MAFIKIRI TSONGO A.,
Op.cit., pp. 12-51.
* 30PNUD, Rapport sur le
développement humain, 1991, p.13 cité par MAFIKIRI TSONGO
A., Op. cit., p. 51
* 31 L'article
« Développement local », disponible sur
http//fr.wikipedia.org, consulté le 27 février 2008
* 32 MUSONGORA SYASAKA E.,
Mouvement associatif et dynamique de développement au Nord Kivu. Cas
des associations de tendance religieuse en territoire de Beni et Lubero,
Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de
Master complémentaire en développement, environnement et
sociétés, ULC, Louvain, 2007-2008, pp. 22-23
* 33 KAMBALE MIREMBE O.,
Echanges transnationaux, réseaux informels et développement
local. Une étude au Nord-Est de la République Démocratique
du Congo, Thèse de doctorat en sciences sociales :
développement, population et environnement, UCL, Presses Universitaires
de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2005, p.84
* 34 « Le
rôle des femmes dans le développement », version
archivée le 2 avril 2006 du site/annuaire horizon local de globenet,
consultée le 15 décembre 2008. Sa version originale en Anglais,
« The role of women entrepreneurs in local development »
est disponible sur http//www.oecd.org/data oecd/54/24/17942779.pdf.
* 35 CAPUL Y.,
Dictionnaire d'économie et sciences sociales, Ed., Paris, 1990,
p.124.
* 36MASIKA MAYAO, Op.
cit., p.25
* 37 Pour le calcul du taux
de croissance démographique, cf. KAMBALUME, Cours de
démographie, UCG, Faculté des Sciences économiques et
gestion, 2008-2009 (inédit) : soit
* 38 Banque Commerciale du
Congo en 1955, Nouvelle Banque de Kinshasa en 1976, Union Zaïroise des
Banques, actuellement Union des Banques Congolaises en 1977, Banque du Peuple
ou Banque Congolaise du Commerce Extérieur en 1985, Banque de
Crédit Agricole en 1990, Banque Internationale de Crédit en mai
1996.
* 39 Un Travail Pratique
(Février 2009), dans le cadre du cours de « Economie
monétaire » en G3 Sciences économiques et gestion, UCG,
en dénombre une vingtaine : SOJECCO/DAC (Solidarité des
Jeunes pour l'Epargne et le Crédit au Congo. Dynamique d'Auto prise en
Charge) ; SOMIFI REJEDE (Renaissance des Jeunes pour le
Développement) ; COOPEC CECRE ; COOPEC IMARA ; COOPEC
GOMA ; COOPEC TULIME NA TUJENGE UPYA ; IMF ACACIA ; COOPEC DE
L'UNITE ; IMF LA GIBECIERE ; COOPEC ADEC (Action pour le
Développement par l'Epargne et le Crédit) ; COOPEC
NEEMA ; GALA LETU ; SACE TUMAINI ; COOPEC COOCEDEC ; CCR
(Crédit Congolais pour la Reconstruction) ; IMF LA SEMENCE ;
COOPEC UMOJA ; COOPEC MARANATHA ; COOPEC KESHENI, GMT et IMF BARAKA
PRECE.
* 40 KAPARAY Ch., La
dynamique du micro finance informel et le développement en territoire de
Beni et Lubero, Mémoire de DEA, UCL, 2002, p. 36
* 41 Cf. Statuts de la
COOPANOKI, 1986 ; Acte de reconnaissance temporaire n°
5072/IZL/AGRIDRAL/Z.262/86 du 27/02/1986 tenant lieu d'autorisation
d'exploitation temporaire en faveur de la pré - coopérative
COOPANOKI ; Arrêté n°
55-53/066/CAB/PR-MPR/GR-NK/231/IR-AGRIDRA/89 du 6/10/1989 portant
agrément de la COOPANOKI ; Arrêté n°
01/032/CAB/GR-NK/95 du 28/03/1995 portant renouvellement de
l'exonération de la COOPANOKI.
* 42 Entretien avec le
Bureau urbain de la Jeunesse, le 2 juin 2009.
* 43 Nous sommes
passés en vain dans les différents services
étatiques : Economie nationale, IPME, Affaires sociales, Jeunesse,
Environnement, Culture et arts. Seul le Bureau de la jeunesse qui
possède quelques données statistiques sur les associations des
jeunes qui oeuvrent dans le domaine de la pâtisserie. Au niveau de deux
corporations, FEC Butembo Lubero et FENAPEC Butembo Lubero, il n'y a aucune
trace des pâtissières.
* 44 Cf. KAMATE MULUMEMUVI
Fr., Cours de statistique I, UCG, Faculté des Sciences
Economiques et Gestion, 1er Graduat, 2000, p.4.
* 45 Cf. KAMATE MULUMEMUVI
Fr., Op. cit., p.9
* 46 Il s'agit ici non
seulement des enfants biologiques de la pâtissière mais aussi tous
ceux qui vivent sous sa responsabilité. C'est elle en effet qui prend en
charge leur logement, restauration, habillement, scolarisation, soins de
santé, ...
* 47 Pour le traitement de
nos données, nous tirons les formules statistiques dans KAMATE
MULUMEMUVI Fr., Op. cit., p. 143 - 163.
* 48 COUTINHO M.,
« Economie informelle et économie sociale. Interface entre les
concepts », disponible sur http//www.uc-crbr.webside.pt,
consulté le 20 mars 2009.
* 49 On lira avec
intérêt le mémoire déjà cité de
KAMBASU KASULA Fl.
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